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FLASHS TOUS LES FAITS MARQUANTS • Nouvelle usine pour Boscher Volailles à Mûr de Bretagne • Création d’une filiale de Bigard, Socopa-Viandes • Bridor double la capacité de son usine de Servon sur Vilaine • Agrandissement annoncé de deux sites du groupe Jean Floc’h p. 29 des IAA Revue de l’Observatoire La N° 92 - Janvier 2009 ISSN 0299 - 6774 TENDANCES AGROALIMENTAIRES DOSSIERS ACTIVITÉ Diminution de la production agroalimentaire au 3 ème trimestre 2008 p. 2 EXPORTATIONS Des disparités par secteur p. 4 VIENT DE PARAÎTRE “Evolutions de l’agriculture et de l’agroalimentaire bretons à l’horizon 2020 ?” p. 40 DOSSIER : LE GROS PLAN Service veille, études et prospective, Chambre régionale d’Agriculture Technopôle Atalante Champeaux, rond point Le Lannou - CS 74223, 35042 RENNES Cedex Téléphone : 02.23.48.27.70 - Fax : 02.23.48.27.48 - Email : [email protected] www.synagri.com R&D DANS LE SECTEUR AGROALIMENTAIRE Quel réseau de compétences au service des entreprises ? p.7 NUTRITION - SANTÉ Innovation dans le secteur des viandes et produits carnés p.13 ACCORDS BILATÉRAUX AGRICOLES ET AGROALIMENTAIRES Une alternative au cadre multilatéral ? p.18 FROID INDUSTRIEL Quels enjeux financiers, techniques et environnementaux ? p.26 La recherche et le développement dans le secteur agroalimentaire : A la recherche perpétuelle d’innovations, l’industrie agroalimentaire peut s’appuyer sur un réseau de compétences parfaitement intégré décrit dans un premier article. Le second article présente un exemple de démarche collaborative réalisée entre structures faisant partie de ce réseau en Bretagne, le programme de recherche et d’appui pluridisciplinaire “Porc santé”. p.7

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FLASHSTOUS LES FAITS MARQUANTS

• Nouvelle usine pour BoscherVolailles à Mûr de Bretagne

• Création d’une filiale deBigard, Socopa-Viandes

• Bridor double la capacité deson usine de Servon surVilaine

• Agrandissement annoncé dedeux sites du groupe JeanFloc’h

p. 29

desIAARevue

de l’Observatoire

La

N° 92 - Janvier 2009 • ISSN 0299 - 6774

TENDANCES AGROALIMENTAIRES DOSSIERS

ACTIVITÉ

Diminution de la production agroalimentaire au 3ème trimestre 2008

p. 2

EXPORTATIONS

Des disparités par secteur p. 4

VIENT DE PARAÎTRE

“Evolutions de l’agriculture et de l’agroalimentaire bretons à l’horizon 2020 ?” p. 40

DOSSIER : LE GROS PLAN

Service veille, études et prospective, Chambre régionale d’AgricultureTechnopôle Atalante Champeaux, rond point Le Lannou - CS 74223, 35042 RENNES Cedex

Téléphone : 02.23.48.27.70 - Fax : 02.23.48.27.48 - Email : [email protected]

www.synagri.com

R&D DANS LE SECTEUR AGROALIMENTAIRE

Quel réseau de compétences au service des entreprises ? p.7

NUTRITION - SANTÉ

Innovation dans le secteur desviandes et produits carnés p.13

ACCORDS BILATÉRAUX AGRICOLES ET AGROALIMENTAIRES

Une alternative au cadre multilatéral ? p.18

FROID INDUSTRIEL

Quels enjeux financiers, techniqueset environnementaux ? p.26

La recherche et le développement dans lesecteur agroalimentaire :A la recherche perpétuelle d’innovations, l’industrieagroalimentaire peut s’appuyer sur un réseau decompétences parfaitement intégré décrit dans unpremier article. Le second article présente unexemple de démarche collaborative réalisée entrestructures faisant partie de ce réseau en Bretagne, leprogramme de recherche et d’appui pluridisciplinaire“Porc santé”.

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DOSSIER

Souvent l’innovation en agroalimentaire a une imageanecdotique. En effet, les gens pensent d’abord àl’innovation “recette” puis à l’innovation “packaging”.

Quoique ces deux aspects ne soient pas à négliger, il seraitdommage de ne prendre que ceux-là en considération.

Un autre adage voudrait que les entreprises agroalimentairesn’investissent que 1,5 % de leur chiffre d’affaires en R & D.Ce qui, serait 10 fois inférieur à d’autres secteurs.

Cependant, il convient de constater que ce domainenécessite une main-d’œuvre importante et que, parconséquent, les marges sont réduites. Il suffirait d’évaluerl’effort en recherche par rapport à cette marge pours’apercevoir qu’ils sont très proches l’un de l’autre.

Et il n’est que de comparer l’alimentation des années 60 àcelle d’aujourd’hui pour mesurer l’évolution (et doncl’innovation) de ce secteur.

Le problème réside en partie sur le fait que les innovationsne sont pas toujours très visibles par le consommateur(même s’il en bénéficie directement), ni même par de nombreuxleaders d’opinion. C’est le cas des progrès observés enhygiène et sécurité alimentaire pour lesquels la Bretagneest une des premières régions au monde.

En outre, la presse populaire a beau jeu tous les ans aumoment du SIAL de mettre en avant quelques inventionsplus amusantes qu’innovantes mais qui véhiculent uneimage peu sérieuse de l’innovation en IAA.

Néanmoins, grâce aux laboratoires de recherche (l’INRAen particulier), aux centres techniques (reconnus ITAI1),les entreprises disposent d’un réseau de compétences quileur permet d’externaliser une partie de la fonction R&D.Et, depuis la mise en place de pôles de compétitivité, ilnous est plus facile d’avoir une lisibilité tant sur les sujetstravaillés que sur les moyens mobilisés.

La Bretagne, première région agroalimentaire d’Europe estparfaitement intégrée dans l’ensemble des réseaux. Mais,il est aussi important d’avoir une vision globale del’existant. C’est pourquoi, nous vous présentons en troischapitres la cartographie de l’existant :

Le CEPIA, une recherchepublique au service desprofessionnelspar Gilbert Blanchard, directeur CBB Développement

Outre toutes les ressources technologiques qu’il estpossible de trouver à l’université, l’INRA a, dès 2004,regroupé les chercheurs des départements en charge desproduits végétaux et animaux au sein d’un départementplus spécialement dédié à la transformation (alimentaireet non alimentaire) des productions agricoles : “le CEPIA”(pour département de Caractérisation et Elaboration desProduits Issus de l’Agriculture) dont le but est double :acquérir des connaissances sur les matières premièresd’origine végétale ou animale et sur leur transformation etcontribuer au développement de nouveaux produits et denouvelles technologies dans les secteurs de l’alimentationet de la chimie verte.

Ce département regroupe environ 500 chercheurs (350pour comprendre et maîtriser la construction de la qualitédes aliments et 130 pour développer l’usage desressources renouvelables) qui sont organisés selon troisgrilles de lecture :

1

DOSSIER

N° 92 - JANVIER 2009 • LA REVUE DE L’OBSERVATOIRE DES IAA DE BRETAGNE • 7

DOSSIER

La R & D en agroalimentaire existe : nous l’avons rencontrée

Article coordonné par Gilbert Blanchard - CBB Développement

Biopolymères et Céréales

Bois

Enzymes et biotransformations Lipochimie

Lait

Ingénierie des transformations alimentaires et biologiques Lignocellulose

Qualité sensorielle des aliments

Muscle, viande et produits carnés

Fruits et légumes

Vigne, vin et cidres

• Les pôles de compétences, pour prendre en comptetoutes les questions de recherche fondamentale, ilssont en 2008 au nombre de 11 répartis sur l’ensembledu territoire français.

1 ITAI : Institut Technique Agro Industriel

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Il est assez difficile de présenter l’ensemble des compétencesmises ainsi au service des entreprises. Toutefois, pourdécouvrir rapidement toutes les activités de recherche duCEPIA en fonction d’un centre d’intérêt particulier, il existesur le site internet de l’INRA (www.inra.fr/inra_cepia) unaccès par un jeu de 27 mots clés présenté selon 3 axes :aliment (ou produit), transformation et matière première.

En outre, le CEPIA publie assez régulièrement les fruits deces collaborateurs prouvant ainsi que les coopérationspublic/privé “à la carte” mises en place débouchent biensur des innovations : nouveaux produits, nouveauxmatériaux, procédés alternatifs permettant de valoriser lescoproduits, capteurs ou systèmes-experts, outils d’aide àla décision pour le suivi de procédés ou la formulation denouveaux aliments,…

Un contexte nouveau pour larecherche/développementagroalimentaire en Francepar Jean-Robert Geoffroy, directeur général de l’ADRIA

Le système actuel de recherche-innovation en agroalimentairerepose sur trois composantes principales :

• Des organismes publics de recherche et d’enseignementsupérieur dont les orientations sont plutôt fondamentalesen raison d’un objectif d’excellence ;

• Des entreprises qui exercent une activité de recherche-développement privée (avec de grandes différencesentre les grands groupes et les PME) ; au global larecherche-développement dans l’industrie représentemoins de 1 % de leur chiffre d’affaires ;

• Des centres techniques, qui développent des activitésde recherche et de transfert, à l’interface entreorganismes de recherche et entreprises.

Souhaitant impulser une dynamique recherche-développement agroalimentaire plus structurée, l’Etat adonné, par la loi d’orientation agricole et le décretd’application du 15 septembre 2006, un vrai statut auxcentres techniques agroalimentaires dont la plupartexistent depuis plusieurs dizaines d’années.

2

8 • LA REVUE DE L’OBSERVATOIRE DES IAA DE BRETAGNE • N° 92 - JANVIER 2009

Tableau 1 :

Produit ou aliment Transformation Matière première

Gestion des connaissances Modélisation Imagerie

Allergie, allergènes Enzymes, biocatalyse Fruits charnus

Bioénergies Emballages Grains et graines

Bois et composites Fermentations Lait

Chimie verte Fractionnement Muscle et viande

Composés bioactifs Génie réactionnel Plantes fibreuses

Image sensorielle Hygiène Polyphénols

Microconstituants Séparation de fluides

Traçabilité, typicité Solides complexes

Stabilité des produits

Systèmes dispersés

Instrumentale Biopolymères

Expérimentale Lipochimie

Expérimentale Technologie laitière

Instrumentale Lipides-Arômes

Instrumentale Imagerie des systèmes biologiques

Expérimentale Fractionnement des céréales Instrumentale Polyphénols

Expérimentale Œnologie

• Les plates-formes qui regroupent sur un même siteles outils “lourds” de recherche et les compétencesassociées, ces lieux d’expérimentation ont une vocationd’ouverture aux professionnels. Elles sont dites“instrumentales” pour les analyses de haut niveau et“expérimentales” pour réaliser des changementsd’échelle.

Cidricole

Viande et produits carnés

Technologie laitière, impacts sensoriels et santé

Qualinov

Micronutriments des fruits et légumes

• UMT Enfin, pour accompagner l’innovation dans lesentreprises et surtout les PME, il a été créé des UMT(Unités Mixtes Technologiques), qui sont des conventionsde partenariat avec des centres techniques et desprofessionnels des filières, conclues pour une périodede 3 à 5 ans autour d’un programme commun de R&D.Elles doivent, grâce à la mutualisation de moyens et desavoir-faire, aboutir à des processus d’innovation partransfert de technologies. Il existe aujourd’hui 5 UMTopérationnelles dans les grands domaines de l’aliment :cidre, viticulture, fruits et légumes, lait et viande.

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DOSSIERDOSSIER

Les centres techniques, dont les missions de recherchesont clairement établies, se voient ainsi reconnus autravers d’une qualification en tant que Institut TechniqueAgro Industriel (ITAI). Le processus de qualification passepar un audit et l’avis du conseil scientifique de l’ACTIA(Association de Coordination des Centres TechniquesAgro-alimentaires).

Il est à remarquer que les 2 centres bretons CEVA (algues)et ADRIA Développement ont obtenu la qualification ITAI.

Plusieurs centres techniques, membres de l’ACTIA, n’ontpas réussi la qualification, ils sont invités à se regrouperou à s’associer à des ITAI pour constituer une expertisede recherche agro-alimentaire crédible.

Car l’objectif global est de renforcer les centrestechniques agro-alimentaires français et d’améliorerleur visibilité sur la scène européenne où la plupart descentres concurrents (CAMPDEN, TNO, NIZO, IRTA...) ontune taille bien supérieure aux centres français.

En plus de la qualification, les Instituts Techniques ont àleur disposition deux outils qui permettent de renforcer lessynergies entre les structures :

• Les UMT (Unités Mixtes Technologiques). Il s’agit deconstruire autour d’un thème de recherche des relationspartenariales approfondies entre un ITAI et un organismede recherche ou d’enseignement supérieur avec uneunité de lieu et une mutualisation de moyens techniques.

Les principaux objectifs des UMT sont :

! Faire travailler la recherche plus fondamentale et larecherche appliquée ;

! Développer de nouveaux projets de recherche et dedéveloppement répondant aux besoins des acteursprofessionnels.

Onze UMT ont été labellisées pour 3 ans ; ADRIAdéveloppement a déposé en 2008 un projet d’UMT avecl’UBO (Université de Bretagne Occidentale) sur le thème :“inactivation des cellules végétatives et sporulées par desprocédés non thermiques». D’une certaine manière lesUMT sont le pendant des UMR (Unité Mixte de recherche)qui associent des laboratoires de recherche entre eux.

• Les RMT (Réseaux Mixtes Technologiques) visent àconstruire des partenariats constitués d’au moins troisITAI partageant une même thématique de recherche, unétablissement d’enseignement technique agricole etun établissement d’enseignement supérieur ou unorganisme de recherche publique.

Les objectifs des RMT sont de :

! Constituer des groupements de compétences ;

! Développer des synergies entre acteurs du réseau.

Cinq RMT ont été labellisés. L’ADRIA Développement faitpartie du RMT “Durée de vie” et y développe le savoir-faire acquis en microbiologie prévisionnelle.

N° 92 - JANVIER 2009 • LA REVUE DE L’OBSERVATOIRE DES IAA DE BRETAGNE • 9

DOSSIER

IFVV

IFVV

ADRIA DEVELOPPEMENT

ARVALIS

ARVALIS IFIP LNE

IFIP

ACTILAIT

CEVPM

ARVALIS

ARVALIS

CRITT 2 ABI

ACTILAIT

ACTILAIT CTCPA IFVV

LNE

LNE

ARVALIS

IFVV ACTILAIT

IFVV CTCPA

IFVV ITERG

ACTILAIT ARVALIS

LNE ARVALIS

ARVALIS

ARVALIS ARVALIS

IFVV ARVALIS

CTCPA IFVV

ACTILAIT IFIP CTPC

ADRIA NORMANDIE

ADRIA NORMANDIE

ADRIA NORMANDIE ARVALIS

ARVALIS

CTCPA CVG

ACTILAIT Ile deFrance

ARVALIS CTCPA IFIP

LNE

IFBM AERIAL

IFVV

IFVV

IFVV

IFVV

ADIV

CTCPA

BNIC ACTILAIT

CEVA CTPC

ACTILAIT CTCPA

• ITAI La Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche du Ministère de l’Agriculture a arrêté en 2007 la listesuivante des ITAI :

ACTILAIT - Institut technique du lait et des produits laitiers

ADIV - Association pour le développement de l’institut de la viande

ADRIA DEVELOPPEMENT - Association pour le développement dela recherche appliquée dans les industries agricoles et alimentaires

ADRIA NORMANDIE - Association pour le développement de larecherche appliquée dans les industries agricoles et alimentaires deNormandie

AERIAL - Centre de Ressources Technologiques et Institut Industriel

ARVALIS - Institut du végétal

BNIC - Bureau national interprofessionnel du cognac

CRITT 2 ABI - Centre régional d’innovation et de transfert technologiqueagroalimentaire et bio-industriel

CEVA - centre d’étude et de valorisation des algues

CEVPM - Centre d’expérimentation et de valorisation produits de la mer

CTCPA - Centre technique de la conservation des produits agricoles

CTPC - Centre technique des productions cidricoles

CVG - centre de valorisation des glucides et produits naturels

IFBM - Institut français des boissons, de la brasserie et de la malterie

IFIP - Institut du porc

IFVV - Institut français de la vigne et du vin

ITERG - Institut des corps gras

LNE - laboratoire national d’essais centre logistique et emballage.

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La nouvelle organisation des Instituts Techniques AgroIndustriels telle que voulue par le Ministère de l’Agriculturetraduit un engagement de l’Etat et une concentrationdes moyens techniques et financiers pour accroître lacompétitivité de la recherche développement agroalimentaireen France. Cette organisation s’articule avec les soutiensqui existent en région autour des missions de transfertsde compétences et de savoir-faire, de l’accompagnementde l’innovation et des projets de recherche-développementdes pôles de compétitivité.

Outre ces centres techniques bénéficiant d’une lisibiliténationale, la Bretagne s’est dotée depuis de nombreusesannées de centres techniques et de CRITTs au service dela filière. Ce sont, en particulier : Bretagne BiotechnologiesVégétales (BBV), ID.Mer et Zoopôle Développement quibénéficient d’outils technologiques et qui assurent desprestations de service R&D pour les PME régionales. Quantaux structures d’interface : CBB développement pour lesbiotechnologies et les ingrédients, le CRITT Santé Bretagne

pour la Nutrition et le Pôle Agronomique Ouest (PAO) pourla filière laitière et les ovo-produits, ils participent au montagede projets innovants collectifs ou privés. L’ensemble desstructures précitées contribuent à l’animation et sontsouvent les “têtes de pont” des pôles de compétitivité.

Pôles de compétitivité :dispositif reconduit sur labase d’une évaluationprometteusepar Jean-Luc Perrot, directeur adjoint VALORIAL

Dans une économie mondiale de plus en plus concurrentielle,la France a lancé en 2004 une nouvelle politiqueindustrielle qui mobilise les facteurs clefs de lacompétitivité, au premier rang desquels figure la capacitéd’innovation.

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10 • LA REVUE DE L’OBSERVATOIRE DES IAA DE BRETAGNE • N° 92 - JANVIER 2009

• Carte des 71 pôles de compétitivité français

Source : DGE/DIACT (mise à jour novembre 2008)

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DOSSIERDOSSIER

Un pôle de compétitivité est, sur un territoire donné,l’association d’entreprises, de centres de recherche etd’organismes de formation, engagés dans une démarchépartenariale (stratégie commune de développement),destinée à dégager des synergies autour de projetsinnovants conduits en commun en direction d’un (ou de)marché(s) donné(s).

Cette politique vise à susciter puis soutenir les initiativesémanant des acteurs économiques et académiquesprésents sur un territoire.

3.1 La place des pôles à vocationagroalimentaire

Une quinzaine de pôles de compétitivité a pour thématiquecentrale ou périphérique l’innovation agroalimentaire.Vous trouverez pour chaque pôle une description de sesobjectifs, ses thématiques de travails et les moyens misen oeuvre pour répondre aux besoins des entreprises.

Un premier bilan réalisé à fin 2007 laisse à penserqu’environ 400 projets collaboratifs ont été labellisés parces pôles au cours de deux premières années defonctionnement. L’investissement correspondant porte surenviron 400 millions d’euros.

Ce montant important traduit la réelle dynamique crééedans le cadre des pôles de compétitivité à dominanteagroalimentaire. Le nombre important dans la filièrepar comparaison à d’autres secteurs (aéronautique,automobile,…) n’a donc pas été un frein à l’émergence deprojets, bien au contraire. Il a permis l’expression de ladiversité et de la richesse des secteurs d’activitésdes filières alimentaires (filières animales et végétales,spécialités régionales,…).

• Pôle Valorial : sur le thème de l’aliment de demain avecune déclinaison par filières (lait, ovoproduits, viandes,légumes) et par savoir-faire (microbiologie alimentaire,nutrition-santé animale et humaine), ingrédientsfonctionnels, procédés de production et emballages.

• Pôle AgriMip Innovation : thématique généralede l'agrochaîne qui intègre les maillons de l’amont(production des agroressources) à ceux de l’aval desfilières (transformation alimentaire et non alimentaire),pour des produits de “caractère”.

• Pôle Végépolys : de la création et l'innovation végétale,l'amélioration de la qualité des semences et des plantes,et le végétal et la santé.

• Pôle Agro-Nutrition en Milieu Tropical (Qualitropic) :expérimentation et création de nouveaux produits,procédés et de technologies à La Réunion.

• Pôle Européen d’Innovation Fruits et Légumes (PEIFL) :développement de la filière fruits et légumes dansles domaines de la nutrition-santé, praticité-service,sécurité des aliments et développement durable.

• Pôle Céréales Vallée : valorisation des céréales de lasemence jusqu'à leur transformation.

• Pôle Prod'Innov : développement des produits etprocédés innovants pour la santé et la nutrition.

• Pôle Industries et Agro-Ressources : valorisation desagroressources (bioénergies, biomatériaux, biomoléculeset ingrédients alimentaires).

• Pôle Filière Produits Aquatiques : dédié à la piscicultureet aux produits de la mer.

• Pôle Nutrition Santé Longévité : pour prévenir ettraiter grâce à la nutrition différentes maladies que nouspouvons rencontrer.

• Pôle Parfumerie, Arômes, Saveurs : rassemblel'ensemble des acteurs de la filière aromatique (culture,production, extraction et composition d'arômes).

• Pôle Vitagora : sur les thèmes du goût, de la nutrition etde la santé au sein de nombreuses filières agroalimentaires.

• Pôle Innoviandes : innovation produit, qualités nutritionnelles,hygiène et sécurité alimentaire et environnement dans ledomaine de la viande.

• Pôle Q@LI-Méditerrannée : basée sur le marketingterritorial en plus de thématiques telles que lesaliments-santé et la sécurité alimentaire.

Fiche signalétique de Valorial

• Date de création : 2005

• Structure juridique : Association loi 1901

• Président : Michel Houdebine

• Directeur : Michel Pinel

• Site internet : www.pole-valorial.fr

• Pôle national avec 3 régions d’influence : Bretagne, Pays de la Loire, Basse-Normandie

• Nombre d’adhérents : 200 dont 140 industriels

• Nombre de Commissions de travail : 10

• Nombre de projets labellisés (cumul au 1/9/2008) : 104

• Nombre moyen de partenaires par projet : 4,5

• Montant total des projets (cumul au 1/9/2008) : 85 M€

• Nombre de projets avec accord de financement publics (cumul au 1/9/2008) : 79

• Taux moyen d’aides publiques : 42 %, autofinancement des porteurs de projets : 58 %

N° 92 - JANVIER 2009 • LA REVUE DE L’OBSERVATOIRE DES IAA DE BRETAGNE • 11

DOSSIER

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3.2 L’Etat reconduit le dispositif sur2009-1012 sur la base d’uneévaluation prometteuse

Conformément aux orientations fixées par le Présidentde la République et après trois ans de mise en oeuvre,la politique des pôles de compétitivité a fait l’objet d’uneévaluation qui a porté à la fois sur les mesures nationalesde sélection et d’accompagnement et sur chacun des 71pôles labellisés.

L’étude réalisée par les évaluateurs, CM International et leBoston Consulting Group, retient principalement que“La politique des pôles de compétitivité, qui associe denombreux partenaires, est aujourd’hui reconnue parl’ensemble des acteurs comme un succès. Un grandnombre de pôles de compétitivité, de toutes tailles et detous secteurs, a su créer en trois ans une dynamique dedéveloppement et de coopération entre les entreprisesgrandes et petites, la recherche publique et les organismesde formation”.

Le dispositif des pôles de compétitivité semblesuffisamment prometteur pour être maintenudans ses grands principes, avec :

• Un mécanisme de financement des projets collaboratifsde recherche et de développement, suivant les principesdu fonds unique interministériel (FUI) actuel, et avecun dimensionnement financier suffisant pour attirer etstabiliser dans les pôles une masse critique de participantsde toute nature ;

• Un appui public à des structures locales d'animation despôles, réunissant grands groupes, PME, organismes derecherche et organismes de formation ;

• Une action coordonnée des collectivités territoriales etde l'État dans la politique des pôles de compétitivité.

L’évaluation individuelle des pôles reflète cettedynamique :

• 39 pôles ont atteint les objectifs de la politique des pôlesde compétitivité dont Valorial, Industrie Agro Ressources ;

• 19 pôles ont atteint partiellement les objectifs de la politiquedes pôles de compétitivité et doivent travailler àl’amélioration de certaines dimensions de leur action ;

• 13 pôles pourraient tirer parti d’une reconfiguration enprofondeur.

Cinq priorités d’actions se dégagent au niveaunational :

• Priorité 1 : consolider et inscrire dans la durée la dynamiquepositive de coopération autour de l’innovation engagéedepuis 2005 grâce aux pôles de compétitivité ;

• Priorité 2 : responsabiliser plus fortement les acteursdes pôles de compétitivité en évoluant vers une logiquede contractualisation et de contrôle a posteriori, dansun environnement local simplifié (Etat et collectivitésterritoriales) ;

• Priorité 3 : réaffirmer l'engagement de l'État autour despôles de compétitivité et en développer la dimension depilotage stratégique du dispositif ;

• Priorité 4 : maintenir les financements de projetscollaboratifs de R&D et poursuivre l'optimisation descircuits de financement des projets en renforçant leurcohérence globale ;

• Priorité 5 : intégrer plus fortement la politique des pôlesde compétitivité dans l’ensemble des politiques derecherche et d’appui à l’innovation.

Sur la base de cette évaluation, une phase de dialogues’est ouverte à la fin du second semestre 2008 et sepoursuivra au cours du troisième trimestre entre legouvernement, les collectivités territoriales et les pôles decompétitivité.

L’évaluation a permis de tirer les enseignements desexpériences diversifiées qui se sont développées depuistrois ans. Elle va servir de repères pour la poursuite et lerenforcement de cette politique, au profit de la structurationdes partenariats et de leur transformation en croissanceet en emplois.

Cet échange donne aux pôles la possibilité de faire valoirleurs analyses et leurs propositions d'évolution en réponseaux conclusions des évaluateurs et d’identifier les margesde progrès. Pour les pôles ayant “atteint totalement oupartiellement les objectifs fixés par l’Etat”, le label estprolongé pour trois ans, et un contrat de performance serasigné avec chacun d'entre eux pour la période 2009-2011.Pour les 13 pôles “nécessitant une reconfiguration enprofondeur”, le gouvernement a engagé un dialogueindividuel en lien étroit avec les collectivités territoriales.

ConclusionContrairement à ce qui est souvent dit, la recherche danstous les domaines de l’agro alimentaire est nombreuse etvariée. Comme nous avons pu le constater, l’ensemble dela filière, tout particulièrement en Bretagne, dispose d’unoutil complet d’aide à l’innovation sur l’ensemble de lachaîne allant de la recherche publique (DépartementCEPIA de l’INRA par exemple), en passant par le transfertde technologie (CRITTs et centres techniques reconnus -ou non – ITAI) et enfin dynamique collective et financementde projets industriels grâce à la mise en place des pôles decompétitivité. A présent, que tout ceci devient lisible etvisible, nous ne pouvons qu’espérer que la qualitédes innovations générées présidera à la pérennité desentreprises du secteur.

4

12 • LA REVUE DE L’OBSERVATOIRE DES IAA DE BRETAGNE • N° 92 - JANVIER 2009

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Comitéde rédaction

Pierre BELLECIAAI - ESC Brest

Alain BENESTEAUChambre régionalede Commerce et d’Industrie

Stéphanie BENVELChambre régionalede Commerce et d’Industrie

Gilbert BLANCHARDCBB Développement

Claude BROUSSOLLEDirecteur de recherche honoraire - INRA

Jean-Luc CADEAdefia

Patrick DOUDARDBanque de France

Annie EBONDZIBATOU-LAURENTCCI Morbihan

Sophie FAUREDRAF Bretagne

Magalie FEVRIERDRAF Bretagne

Gwénola FLOC’H-PENNChambre d’Agriculture du Finistère

Stéphane GOUINAgrocampus Rennes

Mary HENRYChambre régionale d’Agriculture de Bretagne

Vincent HOVELAQUEAgrocampus Rennes

Françoise LEDOSCoop de France Ouest

Nathalie LE DREZENChambre d’Agriculture des Côtes-d’Armor

Bernard LE CALVEZDirection régionale de l’INSEE

Joseph PENNORSChambre régionale d’Agriculture de Bretagne(Collège salariés)

Monique RUFFELChambre régionale d’Agriculture de Bretagne

Joëlle SALAÜNChambre régionale d’Agriculture de Bretagne

Jean-Paul SIMIERConseil régional de Bretagne

Philippe SOMMERCCI Morbihan

André SOUTEYRATChambre régionale d’Agriculture de Bretagne

Dépôt légal 4eme trimestre 2009

Directeur de la publication : Jacques JAOUENResponsable de la rédaction : Joëlle SALAÜN

Prix de l’abonnement :104 € par an, 29 € au numéro

La reproduction des informations contenuesdans ce bulletin est autorisée sous réserve dela mention de la source :“Revue de l’Observatoire Économiquedes IAA de Bretagne”.Observatoire Economique des IAA de Bretagne

Chambre régionale d’AgricultureRond point Maurice le LannouCS 7422335042 Rennes Cedex

Cette revue trimestrielle d’informations bénéficie du soutien financier du ConseilRégional de Bretagneet de la Direction Régionale de l’Agriculture et de la Forêt

VIENT DE PARAÎTRE

Evolutions de l’agriculture et del’agroalimentaire bretons à l’horizon 2020 ?Mise en œuvre d’une démarche prospective comme outilde réflexion stratégique - Novembre 2008

C’est dans la double perspective du bilan de santéde la PAC de 2008 et d’une réforme de plus grandeampleur pour l’après 2013, que la Chambrerégionale d’Agriculture de Bretagne a proposé deconduire des travaux dès juin 2007.

La Bretagne agricole, particulièrement concernéeà la fois par les enjeux de politique agricolecommune et les négociations OMC du Cycle deDoha susceptibles d’être dévastatrices pour l’économie locale, a souhaité unir sesforces pour peser dans le débat.

Cette prise de conscience collective de la profession agricole bretonne a permis deconduire une démarche prospective autour des Chambres d’Agriculture bretonnes,portée par toute la profession au sein du CAR (Conseil Agricole Régional composé desChambres d’Agriculture, JA, FRSEA, Coop de France Ouest, Groupama, CréditAgricole, MSA) et élargie aux organisations économiques et à l’ABEA (AssociationBretonne de l’Agroalimentaire).

L’objectif de cette démarche prospective est de pouvoir doter la profession agricoled’un outil d’anticipation et d’aide à la décision stratégique pour mieux orienter lesévolutions en fonction des ambitions propres à la région.

En mettant autour de la table des experts d’horizons variés, la Bretagne agricole a puconstruire cinq scénarii prospectifs et un observatoire des évolutions qui doivent luipermettre de mieux se préparer à l’agriculture de l’après 2013 en donnant aux acteursles moyens de leurs choix politiques et économiques.

Un document de synthèse des travaux réalisés est disponible sur demande auprès du service Veille,

Etudes et Prospective de la Chambre régionale d’agriculture de Bretagne - (Tel : 02 23 48 27 70)