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HISTOIRE DE LA LITURGIE COPTE

EVOLUTION HISTORIQUE DU RITE ET DE LA PRATIQUE DU BAPTEME DANS L'EGLISE COPTE ORTHODOXE D'ALEXANDRIE

par Waheed Hassab Alla

fJé en 1952 à Zagazig (Egyple), W. Hassab kl)a à d'abord fait des études au Caire, où i l a obtenu en 7 975 la licence de théologie de la Faculté de Théologie Copte Onhodoxe. En 1984, il a obtenu le grade de Docteur ès théologie de l'Université de Fribourg (Suisse} sur le thAme : Le baptême des enfants dans la tradition de Id'Eglise Copte dd'Alexandne (thèse publiée aux Editions Universitaires, Fribourg, Suisse, 7985). Il a egalement poursuivi des études sur l'histoire des relations internationales, des civilisations orientales et des sciences religieuses ainsi que des études de psychologie, pédagogie et sociologie à l'Université de Fribourg. Actuellement, il enseigne l'arabe, donne des cours de religion et des cours de civilisation arabe profane, chrdtienne et islamique à l'université populaire de Fribourg.

Parler de I'EAU dans un contexte chretien, c'est se pencher tout de suite vers le mystere du bapteme. On ne saurait pourtant parler du bap- teme dans I'Eglise Copte sans bvoquer toute I'initiation chretienne, qui comporte insepara- blement bapteme, confirmation et eucharistie. Dans la pratique de I'Eglise Copte Orthodoxe, en effet, depuis ledébut, ces trois mysteres sont indivisibles au point qu'ils sont conferes d'un meme mouvement aux petits enfants, contraire- ment à la pratique de I'Eglise Catholique romaine, qui les fait donner à differents âges, du moins lorsqu'il s'agit d'enfants.

Le mystere du baptême est fait de deux réalités intimement liees : I'EAU et l'ESPRIT. II est impossible de parler de l'un sans penser à l'autre. C'est ainsi que chaque fois qu'un Pbre de I'Eglise parle de l'eau du baptème, ou du baptéme de l'Esprit. il faut toujours inclure I'autre, même s'il ne le nomme pas expresse- ment.

Nous ne pouvons pas parler de ce mystére en une seule fois. Aujourd'hui nous nous pen- cherons sur la question de l'évolution historique du rite et de la pratique du bapteme dans I'Eglise Copte. Dans un prochain article, nous parlerons du lien entre Eau et Esprit dans la théologie bap- tismale des Peres alexandrins et coptes. Enfin,

nous aborderons la question du rapport entre le bapteme, la confirmation, l'eucharistie et la foi, question liée à la polémique pédobaptisrnale.

EVOLUTION HISTORIQUE

D'aprBs les Actes des Apbtres, le premier schema de I'initiation chrétienne a H é etabli par Saint Pierre le jour de la Pentecote.

L'initiation chretienne commence par la catechése ou l'instruction chretienne, qui pré- sente l'œuvre de salut de Jesus-Christ, son his- toire et sa doctrine. Cette catéchkse est en meme temps un appel A la penitence pour rece- voir le salut (Ac.2, 14-40). L'initiation chretienne se poursuit par l'étape suivante, qui est lecentre du christianisme : l'incorporation du nouveau membre à la communaute ecclésiale par le rite du baptême et l'acceptation du don de I'Esprit- Saint (Ac.2,38-41). Ensuite, c'est la communion à la nourriture spirituelle, corps et sang de Jésus-Christ, comme participation t~ la vie &ter- nelle (Ac. 2 4 2 ; Jn. 6, 50-51). Enfin, la continuite chretienne se poursuit dans l'enseignement du Christ transmis aux apbtres (Ac. 2, 42). Tel est le rite de I'initiation chretienne, dans une forme simple qui Atait adaptee aux circonstances de la fondation de I'Eglise. II serait inexact de pre- tendre que le rite de I'initiation chretienne dans sa forme actuelle est le meme que celui de I'epoque des apotres : il y a eu une &volution,

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cela est certain. Nous allons voir toutefois que cette évolution n'a pas altéré la structure essen- tielle du bapteme.

Regardons donc maintenant les grandes étapes du développement de ce rite, en nous appuyant pour cela sur quelques sources litté- raires fondamentales.

1 - La Tradition Apostolique d'Hippolyte de Rome

II est encore difficile de fixer avec certitude I'origine de cette œuvre, ainsi que l'origine et la personnalite de son auteur : il n'existe en effet que des traductions du texte original, dont il ne reste que des fragments'. Quant a la date de sa composition, elle se situerait dans la premiere moitié du llle siecle, à Flome2.

Cet ouvrage a une importance particuliére pour l'histoire de la liturgie baptismale ; il n'a pourtant M aucun caractere officiel, au sens strict du mot n3, mais son interet vient de ce qu'il présente une parenté trés étroite avec la Consti- tution de I'Eglise Egyptienne, ch. XII-xVI4.

La Constitution de I'Eglise Egyptienne est un recueil canonique de I'Eglise d'Alexandrie, qui traitait les memes sujets que les Canons apos- toliques et le Vllle livre des Constitutions apos- toliques : organisation de I'Eglise et pratique sacramentaire. Selon l'opinion de la critique moderne (Schwartz et Cannally), la Constitution de I'Eglise Egyptienne serait « l'écrit dont dérivent tous les autres : les constitutions apostoliques, le Testament de Notre Seigneur, la Tradition apostolique d'liippofyte M. Ce recueil est donc considéré comme antérieur au Ive siecle. La Constitution de I'Eglise égyptienne n'est autre que la tradition apostolique que I'on croyait per- due.5.

On comprend alors que le rapprochement entre ces deux textes : la Constitution de I'Eglise Egyptienne, et la Tradition Apostolique d'Hip- polyte de Rome, qui comportent presque les mêmes éléments de la liturgie baptismale, nous aide à connaître l'influence mutuelle entre les Eglises au commencement du Christianisme et leur origine commune.

L'eveque Macaire (Xe siécle) signale, dans sa lettre6, que les catéchuménes reçoivent I'en- seignement chrétien pendant trois ans, ce que nous retrouvons dans la Tradition Apostolique7 comme dans la Constitution de I'Eg11se Egyp- tienne8. II faut préciser que les priéres concer- nant les catéchumènes ont été séparées autre- fois de la liturgie baptismale pour etre ratta- chées A la liturgie eucharistique. Elles existent encore dans I'Eglise Copte, mais elles reprb-

sentent une étape qui précède le baptemeg. II faut comparer cela avec les chapitres XIV et XV de la Cons. Egypt. et XIX-XX de la Trad. Apost.

Comparaison du rite du baptême de la Trad. Apost. avec le rite actuel :

Nous n'avons pas l'intention d'étudier ici l'évolution de la liturgie baptismale dans tous ses détails, mais seulement dans ses grandes lignes.

1. La priere sur l'eau, qu'on appelle aussi priére de consécration ou de sanctification de I'eau, est attestée aussi bien dans la Trad. Apost. ch. XXlO, que dans la Const. Egypt. ; ni l'un ni l'autre de ces documents ne donne le texte de cette priére. Toutefois, ce qui est important pour nous, c'est ce double témoignage de l'existence d'une priére pour consacrer I'eau du baptéme comme dans le rite actuel. II est difficile de dire si le texte de cette priére était le meme que celui de l'Eu- chologe de Sérapion de Thmuis (Ive siécle, voir ci-dessous, II)' ' . 2. La deposition des vêtements. Ce rite est égale- ment attesté dans nos documents anciens ; il est toujours en usage.

3. La participation des enfants au baptême. Le ch. XXI de la Trad. Apost. contient une allusion pré- cieuse qui confirme la participation des enfants au bapteme : c'est en effet les enfants qui sont baptises en premier. Le texte montre également que les parents jouaient le rdle de parrains en répondant à la place de leurs enfants pendant la renonciation à Satan et la profession de foi en Jasus-Christ.

Le meme texte, du llle siecle vient aussi confirmer ce que dit Origene de la structure du bapteme (< avec ses formules, sesgestes, ses cérémonies, ses questions et ses réponses ... ) , l2

4. L'utilisation de I'huile. La Trad. Apost. et la Const. Egypt. évoquent deux sortes d'huile : la premiére est I'huile d'action de grace et la deuxiéme est I'huile d 'exor~ isme'~. C'est après la renonciation A Satan et avant le baptême que I'on oint les catéchumenes avec I'huile d'exor- cisme. Dans le texte liturgique actuel, il y a en plus I'huile des catéchuménes, qu'on appelle aussi I'huile simple, et qu'on ne trouve pas encore dans la Trad. Apost. Donc, dans le rite copte actuel, il y a trois onctions : - la premiére, avec I'huile des catéchumènes, avant la renonciation Satan ; -la deuxième, avec I'huile de l'exorcisme, apres la renonciation à Satan et la profession de foi ; - la troisiéme, avec le Saint Chrême ou huile d'action de grace (d'aprés la Trad. Apost.), après le bapteme et juste avant I'impostion des mains.

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L'imposition des mains a toujours lieu dans le rite de l'initiation chrétienne : dans la liturgie actuelle, le pretre souffle et impose les mains pendant I'onction du Saint Chreme14.

5. Communion et baiser de paix. Enfin vient le moment ou les nouveaux baptisés participent à la nourriture spirituelle et échangent le baiser de paix avec les autres membres du corps du Christt5.

La question qui se pose maintenant est celle-ci : quelles sont les prieres que la Trad. Apost. mentionne, sans en donner les formules ? II est malaisé d'y répondre, car à l'époque ou écrit Hippolyte, on improvise encore librement les formules liturgiques sur des schémas tradi- tionnels. mi"

Cette brève comparaison de la Trad. Apost. et de la Const. Egypt. avec le rite copte actuel revé\e une évidente correspondance ; elle es\ aussi confirmée par l'existence de la Tradition Apostolique en Egypte. Aussi pensons-nous qu'Hippolyte s'est simplement contenté de don- ner le schéma et les étapes du rite, laissant entendre que les prieres liturgiques étaient déja connues dans le milieu ecclésial et qu'il n'avait donc pas besoin de les repéter.

II. L'Euchologe de Sérapion de Thmuis.

Ce texte constitue l'une des sources litur- giques les plus importantes pour la connais- sance du rite de I'Eglise d'Alexandrie au Ive sieclei7.

1. La consécration des eaux. A la différence du rite du bapteme copte en vigueur, la liturgie baptis- male de Sérapion commence par la consécra- tion des eaux baptismales".

2. Le rite des catéchumhnes. Dans I'Euchologe, il comprend une seule prierel', alors que le rite actuel est beaucoup plus développé (deux prié- res sur les catéchumènes, puis onction avec I'huile des catéchuménes, puis six prieres qui précedent la renonciation a Satan et la profes- sion de foi).

3. La priére aprbs la renonciation à Satan. Elle a son équivalent dans la liturgie actuelle.

4. IAa prihre pour I'onction des catéchumhnes. L'Eu- chologe donne le texte de la priere que l'on réci- tait pendant I'onction des catéchuménes par I'huile d'exorcisme ; dans le rite actuel, cette priere est amplifiee et a lieu avant o onction*^.

5. La p n b e après l'exorcisme. Sérapion a cite une seule priére aprés l'exorcisme2', alors que dans le rite actuel il y en a deux.

6. La prihre aprh le baptême. Sérapion évoque une prière concernant la personne du bap- tiséZ2 ; Cette priere n'existe plus, elle est rempla- cée dans la liturgie en vigueur par la priére d'ab- solution de l'eau du baptême.

7. I,a pnhre sur I'huile des onctions aprbs le bap- tême. On ne peut pas rapprocher cette priére, mentionnée dans I'Euchologe, de ce qui est dit du Saint Chrême, qui constitue un rite indépen- dant se déroulant en plusieurs étapes accom- pagnées de différentes prières.

III. Le manuscrit arabe de la Messe et du Baptême du Musée Borgiano K IV 2423.

Ce document vient en troisiéme lieu a cause de sa date un peu plus tardive : Vle siecle. Nous exposerons d'abord le contenu du texte baptismal, en continuant a le comparer avec le texte actuel ; ensuite nous résumerons les con- clusions historiques proposées par Baumstark, aui a édite ce manuscrit.

A. Le schéma et le contenu, comparésau rite actuel.

1. Le rite des catéchumbnes. Ce rite contient une seule priere, dans laquelle il est question de la traversée de la Mer Rouge ; cette priere existe toujours et presente une certaine concordance avec celle du manuscrit.

2. k a pribre sur I'huile. Le manuscrit présente une seule prière sur I'huile des catéchumènes. Dans le rite actuel nous en avons deux, ce qui prouve que ce rite a connu un certain dévelop- pement ; ces deux prières concordent bien avec celle du manuscrit.

3.1,'onction des catéchumhnes. Le manuscrit indi- que dés l'abord la façon dont il convenait d'oindre les catéchumenes et la formule que le pretre prononçait pendant I'onction : 11 Oleum effugans omnes operationes adversari et plan- tans illos, qui eo illinuntur, in sacra universali ecclesia m. Dans le rite copte le pretre prononce la meme phrase en deux fois : 11 Je te oins (il dit le prenom du néophyte) au nom du Pere et du Fils et du Saint Esprit, un seul Dieu, avec I'huile de la catéchese de (dans) I'Eglise de Dieu, une, sainte, universelle et apostolique ... Que cette huile annihile toute opposition de l'ennemi. ,,

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Notons que le pretre commence par la formule trinitaire.

4. La pribre sur les catéchumbnes aprbs l'onction. Le manuscrit contient une seule priere, dont on retrouve les idees principales dans les sept prières que contient le rite actuel.

5. La renonciation h Satan. La formule est plus courte et plus simple que celle que l'on utilise de nos jours : <e Renuncio tibi, Satanae, et omnibus angelis tuis 3,. Le rite actuel comprend deux for- mules de profession de foi : d'abord, I'affirma- tion de la foi en Jesus-Christ ; ensuite, la formule trinitaire est enseignée au nouveau baptisé par le prbtre.

6. La sanctification des eaux baptismales. Le manuscrit nous fournit deux priéres

dites par le pretre et les intercessions formulées par le peuple. La premiére priere est la même que dans le rite actuel ; elle concerne le pretre. La seconde priére a aussi existe dans la liturgie baptismale copte, mais sous une autre forme, car elle est divisée en quatre parties. En tous cas, la prière du manuscrit decrit une typologie baptismale plus claire que les prieres du rite copte en pratique. Cette typologie se développe ainsi : l'arche de No6 ; la traversée de la Mer Rouge (le rite copte ajoute le rocher) ; la traver- sée du Jourdain ; le sacrifice d'Elie (le rite copte ajoute la guérison de Naaman le Syrien par Eli- sée, 2 Rois, 5, 1-19).

7. Le baptême. Les catéchumenes sont déshabil- les, regardant vers I'Orient (ou bien, selon la

coutume, le diacre les améne de l'occident vers l'orient, où se trouvent les fonts baptismaux, ce qui est encore en pratique). Le manuscrit ne précise pas si le pretre dit à chaque immersion toute la formule trinitaire ou seulement une par- tie, comme cela se pratique maintenant. Quoi qu'il en soit, cela ne change rien de fondamen- tal.

8. Les vêtements. Le manuscrit, comme d'ailleurs le rite copte, indique que les baptisés doivent revetir un vétement blanc, signe de vie nouvelle et d1innocence24.

La priere qui suit l'habillement fait partie de la confirmation dans le rite de l'initiation copte actuel ; la comparaison entre la priere du manuscrit et celle de la liturgie copte atteste leur identité. II faut toutefois signaler qu'actuelle- ment l'habillement en vêtements blancs a lieu après la confirmation et que le rite du bapteme se termine par la prière de desacralisation des eaux.

9. La confinnation ou le don de l'Esprit-Saint. La priére sur le Saint chrême est la meme que dans le rite actuel. Le manuscrit indique quatre onc- tions sans donner les détails que nous trouvons dans le rite actuel qui ne compte pas moins de 36 onctions sur toutes les articulations des membres du corps du baptisé pour le confirmer et le fortifier.

Le plan ci-dessous met en Bvidence les concordances entre le manuscrit et le rite copte.

LE MANUSCRIT

1 - Chrisma arrhabonis regni coelorum

2 - Chrisma initiationis ad vitam aeternam

3 - Chrisma sacrum Christi, Die nostri, et sigillum, cuius consilium non destrueture.

4 - Perfectio donationis Spiritus Sancti et lorica innocentiae

LE RITE COPTE

1 - L'onction de la grace du Saint-Esprit

2 - L'onction de gage du royaume des cieux"

3 - L'onction de la communication de la vie eternelle et irnmortel~e'~)

4 - L'onction sainte de Jésus-Christ, et le sceau indissoluble(3)

5 - La plénitude de la grâce du Saint-Esprit et le bouclier de la foi et la justice(4)

6 - Qu'on t'appelle à l'huile sacrée, au nom du Pere, du Fils et du Saint-Esprit.

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Nous remarquons que la premiére et la sixieme formules du rite ne figurent pas dans le manuscrit ; cela prouve que le rite copte a subi une certaine évolution. Comme nous l'avons dit plus haut, les onctions de Saint Chreme se font en meme temps que l'imposition des mains : (1 Chez les Coptes, les onctions sont accompa- gnées de formules variées et suivies d'une imposition des mains et d'une exsufflationZ5. ,,

10. La priére sur les nouveaux baptises. Le manus- crit renferme une priere qu'on lit sur les nou- veaux baptisés avant de les introduire B I'inté- rieur de I'Eglise pour qu'ils reçoivent la commu- nion.

B. Conclusion de l'étude menée par Baums- tark sur ce manuscrit.

Lorsque I'on compare la liturgie baptis- male exposée dans le manuscrit avec les textes paralleles de I'Eglise égyptienne, on constate que ces liturgies se rapprochent beaucoup des compositions anciennes suivantes :

- La Constitution de I'Eglise Egyptienne ; - Les Canons d'Hippolyte ; -Surtout, les Canons de St Basile dont Riedel a publié une traduction allemandez6.

D'après Baumstark, les parallèles les plus frappants sont ceux qui concernent la liturgie baptismale de Saint Basile. Riedel date ces canons d'avant la conquête arabe. Or, c'est la comparaison avec cette (I Lit. bapt. de St Basile )) qui permet d'affirmer que le texte du Museo Bor- giano est plus ancien encore. Voici quelques observations qui corroborent cette datation :

- Les formules de renonciation à Satan et de profession de foi en la Trinité sont dans le manuscrit plus simples que chez Basile. -II y a plusieursformules pour les onctions de la consignation dans notre texte, tandis que le canon 105 de Basile n'en connaît qu'une seule, qui résume peut-être les differentes formules de notre texte. - La bénédiction de I'eau baptismale immédia- tement avant le bapteme proprement dit et la bénediction de l'huile de la consignation immé- diatement avant celle de I'eau, comme dans la Diatheke arabe, correspondent sans doute a un déroulement liturgique plus ancien que les bénédictions simultanées de I'eau et de l'huile avant le debut de l'action sacramentale, comme on le trouve chez Basilez6.

Un probléme reste pose : pourquoi notre formulaire ne mentionne-t-il pas les questions adressées à la personne présentee au bap-

tême? II est possible que ce rite ait éte omis en certains endroits de I'Egypte et a certaines périodes.

Baumstark pense qu'il faut dater ce texte (le manuscrit du Museo Borgiano) du Vle siecle. II appuie cette opinion sur le fait que le baptême des adultes y tient une place qui n'est pas imagi- nable après l'invasion arabe, qui a mis fin au catéchuménat et au bapteme des adultes.

Par conséquent, ce texte liturgique est l'un des plus anciens textes pouvant nous aider B tracer l'évolution de la liturgie baptismale copte. II a peut-etre été l'un des textes de base qui ont servi a la rédaction de la liturgie baptismale utili- sée de nos jour dans 1'Eg)ise Copte Orthodoxe.

IV. Le Manuscrit copte N.72 de la Bibl. Nat. de Paris.

Ce manuscrit occupe chronologiquement la 4e place dans nos sources. Comme l'indique le titre, il s'agit d'une copie : Nous commen- çons B copier le livre qu'il faut lire pour le saint baptême ,,. Cette copie est probablement du XlVe siècle, ce qui implique que l'original est plus ancien encore ; toutefois nous ignorons totalement sa date de composition. Est-ce qu'il s'inspire du manuscrit du Museo Borgiano dont nous venons de parler, avec certaines évolu- tions ? Ou bien l'auteur a-t-il rassemblé pour le rédiger plusieurs manuscrits de rites baptis- maux, répandus dans différentes régions dlEgypte ?

Plusieurs raisons nous permettent en effet d'envisager ces deux possibilités : - Les deux premières sources que nous avons examinées, la Trad. Apost. d'Hippolyte et I'Eu- chologe de Sérapion, présentent, nous l'avons vu, des correspondances, au niveau du schéma liturgique comme du contenu, avec le rite actuel qui se rapproche de ce manuscrit N.72. - Le manuscrit arabe du Museo Borgiano pré- sente également, nous venons de le voir, d'étroi- tes correspondances avec la liturgie en vigueur, - II est aussi possible que I'on découvre un jour d'autres compositions liturgiques du baptême qui auraient été perdues. - Le compositeur de ce manuscrit a certaine- ment adapté ses sources à son objectif, qui était semble-t-il d'unifier le rite dans tout le pays en éditant une formule unique de texte liturgique. - Enfin, nous avons la confirmation officielle du patriarche Gabriel V (1 409-1 428) dans son livre sur la liturgie baptismale2'. En effet, si I'on com- pare cet ouvrage avec notre manuscrit, on s'aperçoit qu'il s'agit d'un même rituel liturgi- que. II en est de meme lorsque I'on établit une comparaison avec le livre de Tuki (publié en

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1763''), qui permet de conclure à la concor- dance totale.

II ne reste donc à résoudre que la question de la date de l'original. Nous pensons que cette composition est antérieure au Xe siècle, parce qu'à partir du Xe siècle les auteurs coptes ont commencé a traduire les livres de la langue copte en langue arabe.

Signalons encore que nous avons utilise la traduction française de ce manuscrit pour rédi- ger notre étude sur la liturgie baptismale copte actuelle. Ermoni a en effet édité ce manuscrit en français2' au début de ce siécle. Sa traduction presente toutefois quelques lacunes par rap- port au texte copte.

Nous attirons aussi l'attention sur le fait qu'Assemeni (fin XVllle S.) et Denzinger (fin XlXe s.12' bis, ont utilise le livre de Tuki comme base pour publier la liturgie du bapteme copte ; c'est pourquoi nous ne parlerons pas de ces textes, qui sont des reproductions.

V. Le rite de l'initiation coptc par rapport aux autres rites orientaux et de I'Eglise primitive.

Les études abondent sur ce sujet30. Comme nous nous intéressons ici à l'origine et à l'évolution des rites et des textes, nous avons pense opportun d'aborder la question des influences entre les rites copte, grec et syria- que, et de leur rapport avec I'Eglise primitive. Pour cela nous avons choisi de suivre un seul chercheur, Burmester (mort en 1979), specia- liste des rites de I'Eglise Copte d'Alexandrie ; ce chercheur talentueux a consacre toute sa vie à ces études, et son opinion au sujet des rites coptes, ainsi que dans d'autres domaines, est d'importance.

Burmester a analysé d'une part, les rap- ports entre les liturgies baptismales copte, grecque et syriaque, et d'autres part leurs rap- ports avec I'Eglise primitive ; il fonde son analyse sur des indications contemporaines.

1. Les rapporis entre les liturgies baptismales copte et grecque : L'analyse de Burmester conduit aux remarques suivantes 31 : - i l y a un rapport très étroit entre le rite copte et le rite grec ; - certaines prieres sont même identiques.

Ceci est fondamental pour I'etude du rite du bapteme grec.

On ne peut pas exclure la possibilite d'in- fluences mutuelles entre les rites des Eglises copte et grecque après le Concile de Chalcé- doine (451), malgré l'hostilité qui existait alors entre elles, mais ces influences sont peu proba- bles. Si l'on retrouve la même priére dans les

deux rites, c'est plus probablement parce qu'elle était déjà utilisée avant le schisme provo- qué par le Concile de Chalcédoine.

En ce qui concerne les priéres de la renon- ciation à Satan et de la profession de foi en ~ésus-christ3', communes aux rites copte et grec, elles appartiennent au service du caté- chuménat. Or, à partir du Ve siècle, on avait I'ha- bitude de baptiser des enfants et non des adul- tes. II paraît donc peu probable que I'Eglise Copte ait emprunté ces prieres à I'Eglise Mel- chite (Grecque) pour une service qui commen- çait à tomber en désuétude33.

Dans I'Eglise ancienne en effet, le caté- chuménat était un rite essentiel ; cela apparaît clairement dans les écrits de Cyrille de Jérusa- lem ; mais quand le baptëme des enfants devint plus courant, le catéchumenat fut considérable- ment réduit et seules des cerémonies telles que l'exorcisme, l'onction, la renonciation à Satan et la profession de foi du candidat furent conser- vées, et forment encore une partie du rite pre- baptismal des Eglises grecque, latine et syria- que. Toutefois, grâce au caractbre conservateur des Egyptiens, on constate que le rite copte a maintenu plus d'cléments de l'ancien cérbmo- nial du catéchumenat et du baptême que le rite grec34.

2. Les rapports entre la liturgie baptismale copte et celle de 1'Eglise primitive :

L'étude de Burmester aboutit à la conclu- sion suivante : le rite copte est en rapport avec le rite baptismal de I'Eglise primitive et il a gardé les traits communs à tous les anciens rites du baptême, à savoir :

Page du Ms. Far. ar. 98, concernant le sacrement du baptèmo (XVe s~ecle).

3 1

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- le rite des catechumènes, qui consiste en la préparation des candidats au bapteme, B laquelle s'ajoutent les céremonies d'exorcisme, d'exsufflation et d'onction. - la consecration des eaux baptismales, la triple immersion avec la formule trinitaire. - I'onction avec le Chreme, l'imposition des mains et l'insufflation. le revêtement des néophytes avec des vêtements blancs et I'admi- nistration de l'Eucharistie aux nouveaux bapti- sés.

Aux environs du Ive siécles, lorsque le bapteme des enfants devint courant, le rituel des catechumènes fut considérablement ecourte. les instructions donnees primitivement aux candidats adultes furent omises, et les diffé- rents exorcismes, exsufflations et onctions ramenes un rite unique d'introduction au bap- terne. A une periode plus tardive, I'office baptis- mal subit encore d'autres changements ; en ce qui concerne les Eglises de Syrie et d'Egypte, il fut remodele sur le modele de la liturgie par excellence, l'Eucharistie.

L'Office baptismal complet, tel qu'on le trouve dans les manuscrits, et avec de légères différences, dans les éditions modernes impri- mées se divise en deux parties : - la prière pour les catechuménes. - le bapteme proprement dit avec l'onction au moyen du Chreme.

Dans la prière pour les catéchumenes, on peut distinguer deux catéchèses et un service prébaptismal, ce dernier représentant la céré- monie qui s'accomplissait autrefois dans l'atrium du baptistere.

En ce qui concerne la premiere catéchkse : la priere sur la mère et l'enfant par laquelle com- mence le service est une addition relativement tardive (N.B. on retrouve toutefois cette prière dans tous les manuscrits de l'office baptismal) ; il s'agit en réalite d'une priere pour la purifica- tion de la femme apres la naissance de I'enfant et on peut peutdtre expliquer sa présence ici comme Atant une survivance d'un ancien rite, observe à certaines époques, de réinsertion de la femme dans la vie de I'Eglise.

En ce qui concerne le service pré-baptis- mal: selon Cyrille de Jérusalem, cette partie du service etait accomplie dans l'atrium du baptis- tere : elle se composait des c6remonies finales que devaient accomplir les catéchumenes immédiatement avant de recevoir le baptême. On trouve des références a certaines de ces cerémonies dans les écrits de Tertullien et de Cyprien ; d'autres sont mentionnées par Cyrille de Jérusalem tandis que plus recemment, tou- tes figurent dans l'Ordo de I'Eglise d'Egypte35,

Au baptistbre : cette partie du service a proba- blement Bté ajoutée dans un remaniement ulté- rieur du rite (ou dans le dernier remaniement du rite)

L a bénédiction des eaux : la preface contient plu- sieurs passages qui se trouvent aussi dans la priere de bénédiction des eaux des Fonts Bap- tismaux du rite grec.

1,e baptême : l'affirmation de la présence reelle de la Troisième Personne de la Sainte Trinite dans le Saint Chréme est faite par St Cyrille de Jérusalem.

Conclusion

Nous venons de parler des sources de la liturgie baptismale ancienne et des diverses influences qu'elle a subies et qui expliquent son évolution. Nous aimerions ajouter que deux autres élements ont joué un role dans cette evo- lution rituelle : ce sont d'une part les prieres qui font partie de chaque rite et que nous trouvons dans la liturgie eucharistique ; et d'autre part les lectures, dont l'importance est considerable. II semble que ces lectures aient été introduites dans le rituel après la disparition du rite du cate- chuménat et que I'Eglise copte les ait gardées en les annexant au rite du baptême.

Tout en constatant que le rite de l'initiation copte a evolué A travers les siècles, en fonction de certaines nécessités, on peut affirmer qu'il a néanmoins conserve l'essentiel du rite primitif. Ce constat est confirmé par l'introduction qui se trouve dans le Manuscrit Par. Ar. 98, concernant les rituels coptes etablis par I'Anba Gabriel, 88e patriarche d'Alexandrie36 :

Dès que le pape patriarche a reçu plu- sieurs ordres différents du rite, ils sont parve- nus, (lui et les evêques) à établir cet ordre et ont decrete sa pratique A cette date : le 8 Baschinse, 1 127 des Martyrs ..

Cela confirme ce que nous avons note plus haut, B savoir que cet ordre concorde avec la pratique actuelle et qu'il y avait plusieurs ordres differents de rites, avant l'unification.

Page 9: Evolution historique du rite et de la pratique du baptême dans l'église copte orthodoxe d'alexandrie

L'EVOLUTION HISTORIQUE DU RITE ET DE LA PRATIQUE DU BAPTEME DANS L'EGLISE COPTE ORTHODOXE

Notes 1) Bernard BOTTE, HYPPOLME DE ROME. La Tradition apostolique, 2e Bd., Paris 1968, pp.18-24. 2) Tradition Apostolique, p.16, GAUVREAU A., Rituels Sacramentaires : textes pour l'histoire et la thf?ologie des sacremcnts, Canada. 1966, p.15. 3) GAVREAU, p. 15. 4) F.-X. FUNK, Didascaha et Constitutiones Apaslolorum, Paderborn, 1905. t.ll. pp.107-1 12. 5) cf. l'introduction de B. BOTTE, op. cil.. pp.11-13. 6) L. VILLECOURT, La lettre de MACAIRE évëque de Memphis sur la liturgie antique du chreme et du baptërne 8 Alexandrie. in Muséon, 1.26 (1 923). pp.33-46. 7) Op. cil., p. 75. 8) Op. cil. p. 107. 9) V. ERMONI. - Rituel copte du bapteme et du mariage l b , in Revue de l'orient Chrétien, t.V (1900). pp.455-460 ; t. VI (1901). pp.463-464. 10) Tradition Apostolique p. 18. 11) NNK, pp.181-3 ; GAUVREAU. pp.21-22 ; Revuede I'Onent Chretien (R.O.C.), t. VI1 (1902) pp.313-317 ;A. HAMMAN, Prières des premiers Chrétiens. Paris. 1952, p. 193. 12) ORIGENE, Hom sur les Nomhres. trad. A. MECHAT, Paris, 1951, p.113. 13) Tradition Apostolique, p.83 ; FUNK, ch. XVI, p. 109. 14) R0.C. t. IX (1904), p. 533. 15) Tradition Apostolique p.91-97 ; FLJNK, ch. XVI, pp.22.-31, 1 1 1-1 12 ; GAUVREAU, pp. 19-20. 16) GAUVREAU, p.15. 17) FUNK, pp.181-189 : HAMMAN, pp.179-200 ; GAUVREAU, pp.20-25. 18) HAMMAN, p. 193. 19) Ibid.. p.194. 20) Ibid., pp.194-195. 21) lbid ; pp.195-196. 22) Ibid., p.196. 23) BAUMSTARK A. w Ein Aegyptische Mess und Taufliturgie vermutlich des 6 Jahrhunderts ., in Oriens Christ~an, t 1 (1901), pp.1-45. 24) DANIELOU J., Bible et Liturgie, Paris, 1958, pp. 69-75 ;

DALMAIS I.H. Liturgie d'orient, Paris 1980, p 79. 25) DALMAIS. pp.81-82. 26) RIEDEL Wilhelm, Die Kirchenrechtsquellen des Patnarchats Alexandrien, Leipzig, 1900. pp. 233-282. A proposdes canons de St Basile, Riedel pense que ces canons ont 6té redigés en grec. mais qu'ils étaient connus des chrb- tiens coptes par I'intermbdiaire d'une traduction copte avant l'invasion de I'Egypte par les Arabes. Riedel n'est pas tellement sQr de son iugement parce qu'il ne comprend pas le copte. Nousaloutons qu'en 1960 le couvent El-Syriensen Egypte a Bdit6 le Ms Nr. 100 de sa bibliotheque qui contient ces canons. Dans l'introduction historique de cette édition, M.M. KAMAL com- mentece manuscritdisant qu'il a eté traduit en arabe par le moine Theophile PHARSE deHELP (1 74.9, mals selon lui encore, il est probable que ce moine a repris une traduction déja faite par Aba Al'-Fadal d'Antioche au Xle siecle (pp.E-F). 27) Ms. Par. ar.98 datée de I'annde 141 1. 28) TUKI R., Rituel coptice el arabice. Romae 1763 ; un abrége en a éte publie au Caire en 1900. 29) ERMONI, w Rituel copte du bapteme et du mariage * in R.O.C., t.V (1900), pp.446 ss. ; t.VI (1901) pp.463ss. ; t. Vil (1902) pp.303 ss. ; 1. IX (1904), pp. 626ss. 29 bis) ASSEMANI Joseph Aloys : II est nt2 a Tripoli vers 171 0 et mort A Rome en 1782. Son principal ouvrage est le Codex Liturgicus Ecclesiae universae entre 1749-1766. Ce codex h été publie en 1902 par Hubert Welter, Paris-Leipzig. (Dict. Theol. Cath. 1.1. 2, ~01.2120). DENZINGER Henricus : Dans l'objectif de rbunir tous les rites de la pratique sacramentaire des Eglises orienJales dispersbs dans plusieurs ouvrages ou des manuscrits, Denzinger realisa le vœu du pape Pie IX soucieux de favoriser l'unité avec les orientaux, publia sa collec- tion des rites orientaux en 1863 A Graz en Autriche (2e édition 1961, Graz-Autriche). A souligner aussi un autre but de Den- zinger dans la publication de sa collection : permettre aux interesseesdevoir. d'une part, les differents rites de la liturgie orien- tale dansson ensemble, et d'autre part, de découvrir la richesse théologique de celle-ci. L'auteur a élabore l'édition desacol- lection en collaboration avec des spécialistes des riteset des languesorientalesb Rome, ce qui nous permet de voir dans son œuvre le sens de sérieux. 30) BAUMSTARK, Liturgie comparee, Chevetogne, 1953.

I 3l)BUnMESTER -7heBapY1sma)Rite ot the Coptic Church ..in Bu/. dela Soci&t~flArcnéoiogiecopte. t XI(1945) pp.27-86 ;cl. The Egyptian on Copfic Church. Le Caire. 1967, ch. VI, pp. 11 1-1 26 ; DALMAIS 1-H.. . Liturgie d'Orient ... dans I'Eglise copte n, in ! R.O.C. t. VII (19571. 00. 7-25.

! 32) TUKI, Riiuel dis'&crements, Rome. 1763, pp.28-31 ; GOAR. Euchologion sive rituale Graecorurri. Parls, 1647, p. 339 1 33) BURMESTER, p.27.

34) Ibid., pp 42-43. 35) Ibid.. pp.66-80. 36) Le Ms. Par. ar. 98, date du XVe sibcle est un rituel liturgique A l'usage de I'Eglise copte d'Alexandrie. ecrit en copte et en arabe. Ce rituel a été btabli sur ordre du patriarche Gabriel V dans le but d'unifier la pratique liturgique dans les diffbrentes régions drEgypte. cf. TROUPEAU. Gerard. Catalogue des manuscrits arabes chretiens. 1.1, pp.75.76, Paris, 1972.