evolution du piedmont ouest de la cordillère royale
TRANSCRIPT
3ème Cycle
d'ENSEIGNEMENT SUPf:RIEUR
THE S E
présentée
à l'Université d'Aix - Marseille II
FACULTf: DES SCIENCES DE LUMINY
du Titre de DOCTEUR EN Gf:OLOGIE DU QUATERNAIRE
par
Jaime ARGOLLO B.
Assistant au Département de Géosciencesde l'Université de La Paz (Bolivie)
EVOLUTION DU PIEDMONT OUEST DE LA CORDILLERE ROYALE
(BOLIVIE)
AU QUATERNAIRE
Soutenue le 28 mai 1982 devant la Commission d'Examen:
M.H.FAURE Professeur Président
Examinateurs
M. E. BONIFAY
M.O.DOLLFUS
M. G. GRANDIN
M. M. SERVANT
Maître de Recherches au CNRS
Professeur
Professeur à l'Ëco le des Mines
Directeur de Recherches de l'O.R.S.T.O.M.
G.R.S.T.O.M. - PARIS - 1982
3ème Cycle
D'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
THESE
présentée
A l 'Université d'AIX - MARSEILLE II
FACULTE DES SCIENCES DE LUMINY
Pour l'obtention du Titre de
Docteur en Géologie du Quaternaire
par
Jaime ARGOLLO B.
Assistant au Département de Géosciences
de l IUniversité de La Paz (Bolivie)
EVOLUTION DU PIEDMONT OUEST DE LA CORDILLERE ROYALE (BOLIVIE) AU
QUATERNAIRE
Soutenue le 28 mai 1982 devant la Commission dlExamen
Mr. H. FAURE , Professeur Président
Mr. E. BONIFAY, Maître de Recherches au C.I~.R.S.
Mr. O. DOLLFUS, Professeur Exami nateurs
Mr. G. GRANDIN, Professeur à l'Ecole des Mines
Mr. M. SERVANT, Di recteur de Recherches de 1IO.R.S.T.O.M.
AVANT-PROPOS
Avant d'aborder la présentation de ce mémoire, il m'est agréable
de remercier tous ceux qui en ont facilité la réalisation.
C'est avec plaisir que j'exprime ma profonde reconnaissance à
Monsieur le Professeur H. FAURE qui m'a accueilli dans son laboratoire.
C'est pour moi un grand honneur de le compter parmi les membres de ce
jury dont il a bien voulu accepter la présidence.
Monsieur M. SERVANT, Directeur de Recherches de l' D RS TOM,
ancien chef de la mission 0 RST 0 M en Bo livie, a suivi mon travail sur
le terrain puis au Laboratoire de Géologie du Quaternaire du eN R S.
Sans le soutien qu'il m'a accordé, ce mémoire n'aurait pu voir le jour.
Qu'il trouve ici le témoignage de ma profonde reconnaissance.
Monsieur le Professeur O. DDLLFUS a toujours marqué un très vif
intérêt pour les études sur le Quaternaire de Bolivie. Je le remercie
bien vivement d'avoir parcouru mon terrain d'étude, et d'avoir accepté
de participer à mon jury de thèse.
Monsieur G. GRANDIN, Directeur du Département de Géologie de
l'Ecole des Mines de Paris, ancien chef de la mission 0 R S TOM du Pérou,
m'a accordé toutes les facilités pour que je puisse simultanément suivre
l'enseignement de l'Ecole des Mines et préparer ce mémoire de 3ème cycle.
Qu'il veuille trouver ici l'expression de toute ma reconnaissance.
Monsieur E. BONIFAY, Maître de Recherche au eN RS, a bien voulu
accepter de juger mon travail et je l'en remercie bien vivement.
Mes remerciements également à tous les membres du Laboratoire de
Géologie du Quaternaire qui ont facilité mon séjour en France.
Monsieur M. DECDBERT et Mademoiselle D. CDMMELIN m'ont beaucoup aidé
dans la réalisation matérielle de ce mémoire.
Le Or. L.A. RODRIGO et l'Ingénieur O. BALLIVIAN, anciens
Directeurs de la convention U M S A - 0 R S TOM, m'ont encouragé
à entreprendre cette thèse de 3ème cycle et je les en remercie.
Au département de géologie de l' U M S A et plus particu
lièrement à l'équipe de Géologie appliquée qui m'a accueilli et
a été à l'origine de l'orientation de mes travaux, je voudrais
adresser mes sincères remerciements.
L'Université de La Paz m'a permis de commencer la réalisation
de cette thèse et m'a donné l'autorisation de venir en France.
L' 0 RS TOM m'a accordé, d'abord en Bolivie puis en France, un
soutien important qui a permis l'exécution de mon travail. Les
services culturels de l'Ambassade de France en Bolivie ont donné
une réponse favorable à ma demande d'une bourse d'étude. Aux
responsa~les de tous ces organismes, je tiens à exprimer ma
profonde gratitude.
1
INTRODUCTION GËNËRALE
Le travail qui sera présenté dans ce mémoire de troisième cycle
a été effectué dans le cadre d'un programme pluridisciplinaire sur l'évo
lution des Andes Centrales en Bolivie au Plio-Quaternaire.
Ce programme aborde les thèmes suivants :
- chronologie des dépôts et des formes du relief. principalement dans
la partie haute de la chaîne entre 3000 et 6000 mètres d'altitude.
- définition et chronologie des déformations tectoniques du Cénozoique
Supérieur.
- interprétation - paléo~limatique des paléoenvironnements. principale
ment au Pliocène et au Quaternaire récent. Cette interprétation s'appuie
sur des études sédimentologiques et paléopédologiques. sur l'analyse des
formes du relief et enfin sur des recherches micrG~léontologiques(pollens.
diatomées).
l - BUT DE L'ETUDE
Ma contribution à ce programme se situe dans une étude régionale
des piedmonts ouest de la Cordillère Royale au Nord-Ouest de la ville
de La Paz. La zone étudiée est comprise entre 15°45' et 16°30' de lati
tude Sud et entre 68°44' de longitude Ouest. Elle s'étend sur environ
1400 Km (Fig 1).
Les piedmonts de la Cordillère Royale ont fait l'objet d'une re
connaissance (SERVANT - 1977) ayant montré qu'on pouvait espérer déga
ger une chronologie détaillée du quaternaire Moyen et Supérieur. C'est
donc dans la mise en évidence de cette chronologie que se situe le pre
mier objectif de mon travail. J'ai. de plus. ef~ectué une cartographie
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Fig. N° 1 CARTE DE SITUATION
3
au 1/50 OOOème des dépôts et des formes du relief. L'existence d'une
couverture de photos aériennes au 1/40 OOOème environ a grandement
facilité l'établissement de cette carte. En revanche, quelques lacunes
dans la couverture des cartes topographiques au 1/50 000 ème de l'Ins
titut Géographique Militaire (I.G.M.) ont emp~ché de faire une étude
précise de la partie Nord-Ouest de notre zone d'études.
La carte que nous présentons ne permet pas, en raison de son échel
le, une représentation détaillée des formes du relief. Elle est cependant
suffisante pour servir de base aux prospections minières des dépôts gla
ciaires ou fluviatiles. Ceux-ci contiennent en effet des teneurs écono
miquement intéressantes d'étain, d'or et de wolfram. Elle permet aussi
la mise en évidence des principales étapes de l'évolution du piedmont.
II - PLAN DE L'ETUDE
~~_e~~~!~~~_e~~!!§ de ce mémoire sera consacrée à une présentation
générale des Andes boliviennes et de la région que nous avons étudiée.
L'historique des travaux antérieurs sur le Plio-Quaternaire des Andes
Centrales (Pérou, Bolivie, Chili) permettra de poser les problèmes que
nous aborderons dans ce mémoire.
~~_~§~~!~~§_e~~!!§ traitera de la chronologie des dépôts et des
formes du relief du Plio-Quaternaire. Le Pléistocène moyen et supérieur,
bien représenté dans notre secteur d'études, sera examiné de manière
détaillée.
La !~9!~!~~§_e~~!~§ présentera une interprétation de l'évolution
du piedmont de la Cordillère Royale en relation avec les phénomènes tec
toniques majeurset les variations du climat.
4
~9§_~9~~1~§!9~§ resteront régionales. Il est bien certain, en
effet, que seule leur insertion dans l'ensemble du programme multidis
ciplinaire permettra de dégager un enseignement général, notamment dan
le domaine de la Néotectonique et de la Paléoclimatologie.
PREMIËRE PARTIE
LE CADRE GÉOGRAPHIQUE ET GÉOLOGIQUE
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Fig. 2 UNITES r~ORPHOLOGIQUES DES ANDES CENTRALES, AU NIVEAU DE LA BOLIVIE
7
CHAPITRE l - PRËSENTATION DES ANDES CENTRALES
l - LES ZONES MORPHOSTRUCTLJRALES DES ANDES CENTRALES
La chaine des Andes boliviennes. de direction ~oyenne Nord-Ouest
Sud-Est dans la partie septentrionale et Nord-Sud dans la partie méri
dionale. est située sur la bordure occidentale du continent Sud-améri
cain (Fig. 2). Elle constitue un imposant système montagneux dont l'al
titude moyenne est voisine de 5000 mètres. Les points culminants se si
tuent dans la Cordillère Royale vers 6000 mètres (Huayna Potosi : 6085
mètres. Illampu : 6382 mètres).
La coupe topographique schématique de la Cordillère des Andes au
niveau de notre région d'études montre les grandes divisions morpholo
giques qui de l'Océan Pacifique à la plaine amazonienne sont caracté
ristiques de la Cordillère: la zone côtière. la Cordillère occidenta
le. les Hauts plateaux (Altiplano). la Cordillère orientale. les collines
subandines et la plaine amazonienne
Dans cette transversale des Andes notre région se situe dans les
Hauts Plateaux. à l'Est du lac Titicaca et dans la partie Ouest de la
Cordillère orientale.
II - LES HAUTS PLATEAUX
Nous y observons de grandes dépression;CUyuni, Coipasa. Titicaca.
etc ... ) qui correspondent à des bassins d'effondrement d'âge fin Plio
cène à Quaternaire aclcien (MARTINEZ - 1S50 ). Sur la bordure de ces dé
pressions s'individualisent de vastes surfaces planes. localement étagées
SW
Pacifique
/
ZONE
COTIERE
CORDILLERE
OCCIDENTALE ALTIPLANO
Chili ~ Bolivie4-
+
CORDILLERE
ORIENTALE
La Paz1
ZONE
SUBANDINE
-
NE
PLAINE DU BENI
5 km
100~
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Fig. 3 COUPE TRANSVERSALE DES ANDES CENTRALESDE BOLIVIE ET DU NORD DU CHILI
9
qui se raccordent vers l'amont à des secteurs tectoniquement po
sitifs (horsts) appelés serranias. Ceux-ci atteignent environ 4500 mè
tres d'altitude (serranias de Corocoro, Corque, etc ... ).
Vers l'Ouest, l'Altiplano a été le siège d'une intense activité
volcanique principalement d'âge cénozoïque ~périeur : nous sommes ici
dans le domaine de la Cordillère occidentale. Vers l'Est, l'Altiplano
est limité par de grands linéaments tectoniques au-delà desquels s'é
lève la Cordillère crientale.
Cette Cordillère est schématiquement assimilable à un horst de
terraiffiprincipalement paléozoïques. Elle comprend quelques grands
bat~lites granitiques qui correspondent aux points culminants (Fig. 2).
Cette chaîne est profondément disséquée par l'érosion. Les plus gran
des vallées se sont pour la plupart, formées avant le Quaternaire et
elles ont ensuite été façonnées, en amont, par les avanœes glaciaires
du Pléistocène.
De grands glaciers occupent les parties les plus hautes de la chaî
ne. Ils sont actuellement en régression. La limite des neiges éternel
les se situe entre 5100 et 5200 mètres d'altitude.
III - ETAT DES CONNAISSANCES SUR LE QUATERNAIRE
La Géologie du Quaternaire des Andes boliviennes n'a pas été étu
diée en détail jusqu'à maintenant.
1 - Historique des travaux effectués sur l'Altiplano bolivien
D'ORBIGNY (1842) fut le premier à signaler que les dépôts de la
ville de La Paz et de ses environs sont d'origine »diluviale ". FDRBES
(1861) indique la présence dans les dépôts de La Paz, d'une cinérite
qui fut nommée plus tard "cinérit~ Chijini". CONWAY (1898-1900) obser
va une grande co~lée boueuse dont on sait maintenant qu'elle date de
la fin du Pléistocène (vallée d'AchocallaJ. BOWMAN (1909 1-516)1
nomma et délimita le lac B,allivian qui précéda le lac Titicaca. Les dé-
pôts de ce lac sont alors corrélés - à tort - avec une autre formation
10
lacustre largement représentée au Sud de l'Altiplano (F. Minchin).
HAUTHEL (1911) considérait que les dépôts de la partie supérieure
de la vallée de La Paz étaient d'âge pléistocène. GREGORY (1913)
décrivit quelques dépôts proches de la ville de La Paz et les com
para aux "Tierras Malas" des états du Dakota Nord et Sud.
TROLL (1927 - 1928, 1935) a distingué deux grandes glaciations
dans la région de La Paz. La plus récente (Choqueyapu) comprend, selon
lui, deux avanc4s glaciaires maximales. Par ai lIeurs, TROLL démontra
que le lac Minchin au Sud de l'Altiplano est en fait postérieur au lac
Ballivian de la région du Titicaca. Ses dépôts sont corrélés pour la
première fois avec les couches fluvio-glaciaires de la dernière glacia
tion (Choque)ap-u).
oOBRoVoLNY (1962) réalisa une étude détaillée de la géologie de la
ville de La Paz et de ses environs. ~OGAMI (1970) travailla dans la Cor
dillère Royale sur le retrait des glaciers. En 1977, Servant publie
son premier travail sur le Plia-Quaternaire de l'Altiplano bolivien.
Enfin, BALLIVIAN et al (1978) effectuèrent une révision du Ouaternaire
de la zone de La Paz. Nous reviendrons plus loin, de manière détaillée,
sur l'ensemble de ces travaux récents.
2 - Travaux dans les pays voisins
La géologie du Quaternaire a aussi été abordée dans le Nord du Chi
li et le Sud du Pérou. Nous signalerons quelques travaux parmi les plus
importants.
Au Nord du Chili, des témoins de glaciations anciennes ont été ob
servés par plusieurs chercheurs dans les provinces de Tarepaca et Anto
fagasta. KATSUI et GoNZALES (1968) ont décrit de petits cirques et des
vallées en U de faible extension aux formes plus ou moins effacées par
des cendres et de~ laves holocènes des volcans de Payachatas (altitude
6000 Mètres). Ici les dépôts morainiques du Pléistocène sont observa
bles à une altitude de 4500 mètres environ, les glaciers actuels ne des
cendent pas au-dessous de 5500 ~ètres.
11
Des observations similaires ont été réalisées par ENJALBERT (1958)
sur le côté bolivien du volcan Sajama (6538 mètres). Ici, de petites
avancées glaciaires -atteignirent 4500 mètres pendant la dernière gla
ciation donnant des formes morainiques bien conservées. Près du bassin
fermé du Salar de Huasco, TRICART (1969 - 1970) a différencié deux géné
rations de moraines : une moraine terminale ancienne altérée de 30 à 40
mètres de puissance, située au-dessous de 4200 mètres, et une autre sé
quence de moraines terminales, moins bien marquées topographiquement,
mais plus récentes, vers 4280 mètres. Plus au Sud, dans la province
d'Antofagasta, les glaciations ont aussi laissé des traces: HOLLINGWORTH
et G~ST (1967), FRANCIS~ (1974) cartographièrent des formes glaciai
res entre le volcan Taconce et la région du Geyser Tatio. Près du grand
Salar de Atacama, le glacier le plus important atteignit presque 10 Kilo
mètres de long ; il descendait en-dessous de 4280 mètres et laissa une
moraine terminale très puissante. Au moment de l'extension des glaciers
et des lacs dans les zones élevées, les Andes du Nord du Chili furent
érodées et les écoulements qui en descendaient formèrent de grands cônes
fluviatiles dans la partie Est de la vallée centrale appelée "Pampa del
Tamarugal". Dans la zone d'Arica, DOLLFUS et TRICART (1967) et dans la
région de "Pampa", TRICART (1966) et LECARPENTIER (1973) indiquent la
présence de quatre ou cinq générations de dépôts alluviaux. Cependant,
on n'a pas encore établi la relation de ces dépôts de piedmont avec les
phénomènes qui ont eu lieu dans la Cordillère.
Au Pérou, surtout dans la partie centrale, quelques recherches ont
été effectuées sur la géologie du Quaternaire. Ainsi, nous devons à
DOLLFUS (1965) l'établissement de la stratigraphie suivante:
a) Une glaciation ancienne (glaciation Mantaro) dont les dépôts
sont très altérés.
b) Un long interglaciaire caractérisé par des accumulations de car
bonate de calcium, des phénomènes d'érosion et la formation de sols jau
nes dans les hautes plaines.
c) Finalement, deux avancées glaciaires séparées par une époque
interglaciaire ou interstadiaire.
12
Dans la Cordillère de Quelcaya au Pérou oriental, MERCER et PA
LAClOS (1977) ont précisé, par la méthode du C14 . la chronologie des
oscillations glaciaires du Quaternaire récent.
a) une avancée maximale de glaciers a eu lieu après 27000 ans et avant
14000 ans B.P .•
b) une réavancée mineure a commencé vers 11500 B.P. culminé vers 11000
B.P.
c) une réduction très importante de glaciers a eu lieu vers 10000 B.P.
d) les fluctuations glaciaires n'ont pas encore été déterminées entre
10000 et 3000 ans B.P.
e) MERCER et PALAClOS indiquent enfin l'existence de deux avancées des
glaciers après 3000 ans B.P.
En conclusion
- Les travaux disponibles dans les Andes centrales indiquent la présence
de plusieurs glaciations dans le Quaternaire mais le nombre de celles-ci
de même que leur âge sont encore très di~uté
- Des préci.sion-s ont été apportées récemment, grâce aux méthodes de data
tion par C14, sur la dernière glaciation et le post glaciaire.
13
CHAPITRE II - PRÉSENTATION DE LA RÉGION ÉTUDIÉE
l - CADRE GEOLOGIQUE
1 - Présentation générale d'après la bibliographie
Dans notre zone d'étude [Cordillère Royale) les terrains les mieux
représentés sont d'âge paléozoïque. Le Mésozoïque et le Tertiaire affleu
rent sur des surfaces plus réduites.
Ordovicien. Une séquence de schiste et ampéliiEs noirs, pyriteux,
finement lités dont l'épaisseur dépasse les 1000 mètres contient une
faune de graptolites et de trilobites dont les associations indiquent
un âge llanverien inférieur et supérieur. Vers le haut, les ampéli~s
passent graduellement à des alternances de schistes et de grès [MARTINEZ
1980) .
Silurien. La série silurienne de la Cordillère orientale débute
par un niveau de "Tilloides" en discordance régionale sur divers ter-
mes de l'Ordovicien [AHLFELO et BRANISA - 1960 SUAREZ - 1975) et par
fois sur des surfaces moutonnéesCBRANISA~ - 1972). Au-dessus, une
épaisse série gréso-p~litique, attribuée aux étages llandoverien, wenloc
kien et ludlowien, passe en continuité au Dévonien inférieur.
Dans la CordillèreRoyala on observe en discordance sur l'Ordovi-
cien
- 100 à 200 mètres, parfois quelques mètres seulement, de dépô~
"glaciaires" 00 s'intercalent des bancs et des lentilles de grès mica
cés et de quartzites. Les dépôts se présentent sous l'aspect d'une
14
dianictiœ : dans une matrice argileuse et pyriteuse sans stratification
apparente, sont épars des galets de quartz parfois striés, Millimétriques
à centimétriques, plus ou moins anguleux ou légèrement arrondis, des ga
lets et des blocs de granite atteignant 0,20 à 1 mètre de diamètre et en
fin des galets de grès contenant souvent des fossiles ordoviciens (Lingu
les, cruzianas). Le facies de ces dépôts fut ll:ngtemps considéré comme
glacio-marin (AHLFELD - 1946), localement fluvio-marin (AHLFELD et BRANI
SA - 1960). L'hypothèse d'un remaniement par courant de turbidité a été
cependant récemment avancée (TLlRNE~ - 1972, RODRIGO et al - 1977). Plu
sieurs appellations locales désignent cette série "Cancaniri Gr~wake"/
KOGBERLI~ - 1919 et TURNEAURE - 1960) "Sacta FormationsCCHAMoT - 1963).
- Des couches gréso-pélitiques (FormationLlallagua} KoGBERLING
1919). Elles comprennent une centaine de mètres d'épaisseur de grès et
de quartzites, en bancs de 0.20 à 1 mètre d'épaisseur, à stratificatioffi
entrecroisées et plio-synsédimentaires, qui alternent avec des bancs de
p~lites noirâtres.
Une série de pélites, de lutites et d'ampélitffi noires, pyriteuses
(Formation Pampa ou Kirusillas) de 1000-1500 mètres de puissance qui con
tient vers le sommet, une faune àMonoqr~tus leintwardinensis (Ouest de
Milluni, SUAREZ - 1976). Celle-ci indique un âge en partie ludlowien.
- Une série (FOrmation Catavi. TURNEAURE - 1960) de 500 à 1000
mètres de grès micacés roses ou gris verdâtre, bien stratifiés, en bancs
de 0.10 à 1-2 mètres, à stratification entrecroisées, des niveaux de lu-,
tites et de pelites noirâtres y sont intercalés . Ces grès sont souvent
fossilifères. A Milluni leur position au-dessus de la zone à Monograptus
kintwardinensis permet de leur attribuer un âge silurien terminal.
La limite Silurien-D~vonien. Au-dessus des formations siluriennes,
argileuses et argilo-gréseuses précédemment décrites, la série paléozoI
que se poursuit par une formation azoïque, gréso-quarzitique (Formation
Vila-Vila de la M.G.A. !D FRICKE~ - 1964). Dans la Cordillère Royale,
cette formation montre, sur 500 mètres, une succession de grès, de grès
quarziti~eset de quartzites blanchâtres en bancs de 0.50 à 2 mètres,
présentant des stratifications entrecroisées et des "ripple marks".
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Fi g. 4 : CARTE GEOLOGIQUE de 1a CORDILLERE ROYALE (BOLIVIE)
1 - terrains récents 2 terrains andins 34 - Ordovicien supérieur 5 - Ordovicien moyenà micas hercyniens G 2 - granites andins ab - front supérieur de schistosité c - faillesd - failles normales
(~'apr~s BARD J~P. et al., 1974)
Siluro-DévonienG 1 - granites
schistositéinverses
16
Dans la Cordillère Royale le Mésozoïque est représenté par des
dépôts peu épais (200 mètres) azoïques continentaux, rouges. Ils com
prennent des argiles à gypse à la base et au sommet des grès. Cette
lithologie suggère une corrélation avec le Crétacé supérieur que l'on
connaît dans d'autres régions de Bolivie (Province Sucre, Potosi).
Au Sud de Milluni,ces dépôts se situent en discordance sur le Paléo
zoïque.
1.3 - ç§~~~~~g~~ :
Le Cénozoïque est mal connu sur le piedmont de la Cordillère
Royale. La partie inférieure pourrait être représentée par des con
glomérats rouges à intercalations sableuses (Penas, Huilaqu~ encore
mal situés stratigraphiquement.
En revanche le Pliocène est très largement affleurant dans la
zone de La Paz. Son épaisseur maximale y est de l'ordre de 800 mètres
(OOBROVOLNY - 1962). Nous reviendrons plus loin sur la description
de ces dépôts.
Dans la Cordillère Royale, affleurent des corps granitiques. par
exemple les batholi tes de Sa rata, Huayna Potosi, Tëque si. Les data
tions par la méthode de Potassium-Argon, indiquent des âges compris
entre 191 à 214 1'1.A. (EVERDEN - 1961 J CLA~KJ FARRAR - 1973 : ROBERTSON
1975 ; MAC BRICE - 1975). Ces corps sont situés dans des sédiments pa
léozoïques (Ordovicien et Silurien inférieur). Vers le Sud-Est, dans
l'Illimani et la Cordillère de Tres Cruces (ou Quimsa Cruz), ils ont
donné des âges beaucoup plus récents (22 è 27 M.A.). La mise en place
des matériaux ignés a été accompagnée par des minéralisations d'étain.
de wolfram, or, plomb, zinc, cuivre, etc ...• très importantes. aujourd'
hui exploitées.
17
2 - Quelques nouvelles observations
2.1 - A la faveur de nos levés cartographiques, nous avons examiné une
série sédimentaire de 200 mètres d'épaisseur dont la position strati
graphique était incertaine. Cette série comprend des grès à grain fin
et des argiles de couleurs diverses (rougeâtres, bleuâtres, verdâtres)
à intercalations de grès calcaires en petits bancs (5 à 10 centimètres).
Nos observations pétrographiques ont permis de constater qu'il
s'agit d'un calcaire pélitique où les pelites comprennent principale
ment du quartz et en faible quantité des minéraux lourds comme le zircon
et l'apatite.
Dans la partie inférieure de la série on observe une couche inter
stratifiée de 2 mètres de gypse fibreux. Le contact avec le Dévonien
est masqué par des dépôts plus récents.
Cette étude montre que la formation étudiée est lithologiquement
comparable auxformations du Crétacé ou du Tertiaire inférieur connus
dans d'autres régions de Bolivie. L'âge dévonien qui leur était attri
bué (POLHMAN - 1976) nous parait de ce fait peu probable.
2.2. - Nous avons également observé deux corps ignés volcaniques de
type"hypaby~sal" jusqu'à présent inconnus.
Ces roches sont minéralogiquement caractérisées par d~s minéraux
clairs (quartz, feldspath) de 5 millimètres de diamètre maximum inclus
dans une pâte non identifiable à l'observation macroscopique.
Les études pétrographiques montrent une structure porphyrique à
pâte micro-cryptocristalline, constituée essentiellement de verre, de
quartz et de feldspaths. Dans quelques lames, la pâte est altérée et
l'on observe des agrégats de séricite et d'argiles (non identifiées).
D'autres lames minces montrent une pâte entièrement cristallisée, les
constituants étant bien orientés.
18
Dans les deux cas, les phénocristaux prédominants sont des felds
paths potassiques et les plagioclases sont corrodés et altérés en séri
cite. Le quartz est aussi abondant et se présente sous des formes plus
ou moins arrondies. Les phénocristaux de biotite sont gé~alement alté
rés en oxydes de fer. Leur orientation reste apparente. Enfin, on obser
ve des cristaux isolés de tourmaline et d'apatite, des pyroxènes, et des
amphiboles.
Cette composition de même que la structure sont celles d'une roche
su~volcanique hypabyssale(~ypovolcanique)intermédiaire entre la dacite
et la rhyodacite.
La position de ces roches par rapport aux terrains avoisinants
n'a pas été déterminée avec certitude. Dans les environs de la région
que nous avons étudiée, les cartes géologiques signalent des roches
comparables attribuées au Mio-Pliocène.
Conclusion
En résumé, ce sont les terrains paléozoiquesqui affleurent sur
la plus grande partie de la zone étudiée. Ce sont donc eux qui parti
cipent de manière déterminante à l'alimentation des dépôts quaternai
res. S'y ajoutent les intrusions granitiques q~ forment les reliefs
les plus élevés. Ceux-ci encore occupés par des glaciers, alimentent
activement le dépôt de moraines.
3 - Une coupe de référence pour le Plio-quaternaire
3.1 - Premières observations
la coupe de La Paz
TROLL (1927 - 1928, 1935) a été le premier à réaliser une étude
systématique du Quaternaire bolivien. A La Paz, il distingue deux gran
des unités glaciaires: la première comprend d'épais dépôts argileux
à blocs qui affleurent sur les pentes du rio La Paz et de ses affluents,
la seconde CChcqJeyapu) comprend des moraines latérales ou frontales,
emboîtées dans les dépôts précédents.
19
3 -VrSCACHANI 4 - CAPELLANI 5 - PURA PURA
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//7/7/7//6
Fig. 5 EXEMPLES DE SUCCESSION LITHOLOGIQUE DANS LES FORMATIONSGLACIAIRES ET INTERGLACIAIRES ANCIENNES
conglomérats fluviatiles 3 limons et argiles
niveaux d'érosion et horizons
2 - sables
6tillites5cinéri te4
1
d'altération (d'après BALLIVIAN et al. 1978 )
20
OOBROVOLNY (1962) reprend les résultats de TROLL mais il montre
que l'unité glaciaire ancienne comprend en réalité plusieurs formations
d'argiles à blocs. Finalement. il distingue de bas en haut: une forma
tion glaciaire peu étendue (F. patapatani) sur~ontée par une cinérite
("Toba Chijini"). une deuxième formation glaciaire (CalvarioJ. puis
une série caillouteuse fluviatile interglaciaire (F. Purapurani J. et
enfin un deuxième ensemble glaciaire (F. Milluni ). Les dépôts précé
dents sont entaillés par la vallée de La Paz. Au fond et sur le flanc
de celle-ci. on rencontre les moraines Choqueyapu déjà reconnues par
TROLL. Par ailleurs. OOBROVOLNY a montré que les formations glaciaires
et interglaciaires. qui atteignent 500 mètres d'épaisseur au total. re
posent sur une série argileuse. sableuse à caillouteuse, de 600 mètres
d'épaisseur. Cette série serait d'après lui d'âge pliocène (F. La PazJ.
3.2 - Etudes récentes
SERVANT (1977J a effectué une révision de la géologie de La Paz.
et a proposé la stratigraphie suivante :
· La formation de La Paz (PliocèneJ comprend plusieurs cinérites
intercalées. L'une d'elles. situé dans la partie inférieure, est datée
de 5.5 M.A. environ (SERVANT. com. orale). La cinérite Chijini s'in
tercale dans la partie supérieure.
La formation Calvario. déjà définie par OOBROVOLNY. comprend
deux unités. l'une fluviatile. l'autre glaciaire au sommet. Une étude
de grains de quartz par le microscope électronique à balayage confir
me cette distinction (CLOCHIATTI~ - 1978). Localement. les dépôts
glaciaires sont surmontés par une cinérite (SopariJ.
· Au-dessus de la formation Calvario. on observe une succession
complexe de surfaces d'érosion. de paléosols et de dépôts fluviatiles.
· La formation Milluni de DOBROVIJLNY est subdivisGeen trois uni-
tés
- A la base, des dépôts glaciaires (F. ~luynJ connus dans un
affleurement de peu d'extension;
- Dans la partie moyenne une surface plane d'érosion (Glacis IIIJ
TROLL (1935) DOBROVOLNY (1962) SERVANT (1977) BALLIVIAN et al (1978)
Post-glaciaire Post-glaciaire
Glaciation
Choqueyapu Glaciation Choqueyapu Glaciation Choqueyapu(moraines de fond et de vallée)
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - f--- -- - - - - - - - - - - - - - - - - ---
Interglaciaire Mi11uni/ChoqueyapuErosion (vallées)
Intrrg1aciaire Sorata/Choqueyapu(~lécis et vallées)
__ - __ _ _ _ C-- _ _ _ _ __ _ _ _ _ _ _ _ _ _
Glaciation Sorata(glüciation de piedmonts)
Glaciation Mi11uniInterglaciaire Ka1uyo/SorataGlacisPa 1.}oso1
N
Dépôts Glaciation Kaluyo(tillites sans formes morphologiques)
glaciaires
anciensInterglaciaire Ca1vario/mlluni(Formation Purapurani
Int~r9laciaire Calvario/KaluyoSurface d'érosion, solFor~ati6n PurapuraniSurface d'érosion, sols, cinérite Sopari
-- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 1-- - - - - - - • - - - - - - - - - - --
Glaciation Calvario
Surface d'érosion, paléosol rouge
Formation La Paz - Cinerite Chijini
Intercalée (lacustre, fluviatile)
Glaciation CalvarioTillites (Calvario- Pata~atani de Dobrovo1ny)
- - -
Rio Ka 1uyo AHo.Cinerite ChijiniGlaciation Patapatani
,1111111111L _
111111
Cinerite ChijiniEros ionFormation La Paz
Tabl n° 1: Stllljgraphie du P1io-Quaternaire de la zone de La Paz (d'apres la bibliographie)
22
au sommet, des moraines aux formes bien conservées (F. Sorata)
Enfin, l'interglaciaire post-Sorata est marqué par le creuse
ment de la vallée de La Paz et suivi par une nouvelle avancée des gla
ciers [thoqueyapu).
- Cetœchronologie a été confirmée ultérieurement par une carto
graphie géologique détaillée (BLES et al (1977) - Plan de Desarrollo
urbano de la Ciudad de La Paz. Con~ultoras B.R.G.M.-B.C.D.M. PRUDEN-
CIO CLAROS, ASOCIADOS - 1977 ; BALLIVIAN et al - 1978). Cependant,
CLAPPERTON (1979) maintient les interprétations de DOBROVOLNY et estime,
en particulier, qu'il y a des dépôts glaciaires (F. Ratapatani) sous
la cinérite Chijini qu'il date de 3.2 M.A. par le K/Ar.
- Enfin, VILLARROEL et GRAF (1979) montrent que la partie infé
rieure de la formation de La Paz contient des restes de vertébrés d'âge
pliocène, ce qui concorde avec les datations au K/Ar.
Conclusion
La coupe de La Paz est actuellement la seule en Bolivie où l'on
observe une succession complète. du Pliocène au Quaternaire récent.
Elle comprend cependant de nombreux hiatus liés à des épisodes d'érosion.
Son analyse régionale est pour l'essentiel terminée et seul subsiste
encore le problème de la glaciation ancienne (F. Patapatani).
La datation des différentes formations est encore largement in
certaine. Seule la formation de La Paz est maintenant bien située et
son âge pliocène est établi. En revanche, on ne peut pas préciser la
position dans l'échelle stratigraphique générale des premiers terrains
glaciaires. Ceux-ci sont postérieurs à 3,2 M.A. si l'on accepte les in
terprétations de BALLIVIAN et al. Nous ne pouvons pas situer la limit~
Pliocène/Pléistocène. Par convention et au niveau régional, nous pla
cerons cette limite à la base de la formation Calvario.
La série de La Paz servira de référence dans notre travail et nous
en préciserons l'extension sur le piedmont de la Cordillère Royale.
Echelle verticale 1: 50.000
Echelle horizontale 1: 120.000
10001.000 1
1 100100
1 ZONE 1 1001001 1
400 1 1 .00N1
1> 4.110011IZONE 4 1 ZONE 3 ZONE 2 100 UltOO 1111 1.000Il.000 111
4. ZlIO- 4.800 100100 1
1 ~810 m.- ~.9401
3940 m. "l.zeo 1001100 :L. Titicnccl .00400 1 1toO 1 1 100
1 1 •• 0004.000 1
100 100
ZONE l - Zon~ d'oscillations glaciaires sub-actuelles
ZONE 2 - Zone d'oscillations glaciaires quaternaires
ZONE 3 - Zone d'accumulations fluvioglaciaires et fluviatiles
ZONE 4 - Surfaces fluvio ~ lacustres
Fi g. 6 GRANDES ZONES GEOMORPHOLOGIQUES
24
En fait. les affleurements qui existent sur ce piedmont ne permettent
pas une étude détaillée entre la base du Pliocène et l'interglaciaire
, Kaluyo-Sorata. En revanche. ils préciseront sur de nombreux points, la
chronologie des formes du relief et des dépôts plus récents.
II - LES GRANDES ZONES GEOMORPHOLOGIQUES
1 - Généralités
La morphologie de la région a été élaborée par divers facteurs
qui ont agi sur cette partie de la Cordillère. parmi lesquels nous pou
vons mentionner
- L'altération desroches reste discrète pendant le Cénozoïque
supérieur dans l'ensemble de la région. Nous mentionnerons cependant
une désagrégation locale des roches ignées et localement la présence
de paléosols rouges. En revanche. l'érosion mécanique a été détermi
nante dans la morphogénèse. Le gel joue un rôle important en altitude
en permettant la fragmentation des roches. Les eaux de pluies et le
ruissellement favorisent le ravinement desversants et localement la
formation de "Red Lands".
- Le transport est assuré en partie par les glaciers. en partie
par les écoulements superficiels. Sur le piedmont. les accumulations
sont surtout des moraines. des coulées boueuses, des cônes de déjection
et plus exceptionnellement. des terrasses fluviatiles.
2 - Zone 1
Cette zone correspond aux parties les plus élevées de la Cordillè
re. Nous sommes ici dans le domaine où l'action du gel et des glaciers
est prépondérante. Elle s'exerce principalement sur les roches graniti
ques et les schistes paléozoïques. La morphologie est caractérisée par
des crêtes. très aigües. des cirques glaciaires et. dans le fond des
vallées. par des accumulations morainiqu~s récentes derrière lesquelles
on rencontre fréquemment des lacs. La cryoturbation est actuellement très
active au-dessus de 51nO mètres. Sur les versants, encombrés d'éboulis.
elle donne des sols striés et sur les pentes faibles des sols polygonaux.
d'anciens
25
3 - Zone 2
Dans cette zone, la morphogénèse est surtout caractérisée par
l'alternance au 'cours du Quaternaire de l'érosion et de l'accumulation.
Les phases d'accumulation sont repr.ésentées par des dépôts de moraines
et des "torrents" de boue. Pour les périodes les plus anciennes, les
formes glaciaires ne sont pas conservées et ont été érodées et aplanies.
Cependant, on observe fréquenmentdes formes morainiques typiques attri
buables aux glaciations les plus récentes. Morphologiquement, et dès
le premier examen, nous distinguons deux générations de moraines. La
plus ancienne comprend de puissantes accumulations latérales en forme
de collines arrondies. Celles-ci se sont mises en place sur les bords
de langues glaciaires de piedmont dont la largeur diminuait rapidement
vers l'aval. La deuxième génération comprend des moraines latérales ou
frontales aux formes très aigües situées dans le fond ou les flancs
glaciBrs . Pendant les périodes de retrait d~glaciere(inter~lacr~~a
morphogénèse est surtout caractérisée par une pédimentation très active
ou par le ravinement du piedmont avec creusement de vallées parfois pro
fondes de plusieurs centaines de mètres.
4 - Zone 3
La caractéristique principale de cette zone se situe dans la pré
sence, sur de vastes secteurs, d'épandages boueux, lithologiquement com
parables à des dépôts glaciaires. Sur les photographies aériennes, ces
épandages se présentent sous la forme de cônes de déjection. Ils sont
présents tout le long de la Cordillère.
Dans cette zone, l'érosion est marquée par des incisions peu pro
fondes ou par de vastes pédiments. Dans l'ensemble, la morphologie est
très complexe. Les surfaces d'érosion ou d'accumulation sont étagées
vers l'amont mais elles ont tendance à converger rapidement vers l'aval.
Ici, l'analyse géomorphologique et la cartographie se heurtent à de sé
rieuses difficultés.
26
5 - Zone 4
Cette zone correspond surtout à un bassin d'accumulation. Ce
pendant, en quelques endroits, il est possible d'observer de petites
phases d'érosion. Ainsi, au Sud et au Sud-Ouest de notre région, on
observe quelques témoins lacustres étagés situés entre 5 et 20 mètres
au-dessus des rivières actuelles. Ces témoins sont liés aux extensions
maximales du lac Titicaca pendant le Quaternaire (ORTUNO - 1975J.
III - RESEAU HYDROGRAPHIQUE
1 - Caractères généraux
La ligne de crête de la Cordillère Royale divise le réseau hydro
graphiqueen deux parties: à l'Est, les eaux sont drainées par le bassin
amazonien, à l'Ouest, par le lac Titicaca.
Le réseau hydrographique oriental ou ~Yungas~ est caractérisé par
des vallées profondes de plusieurs centaines ou de plusieurs milliers
de mètres. Les versants sont très abrupts parfois sub-verticaux. Vers
l'aval et avant les régions planes d'Amazonie, de grandes épaisseurs
d'alluvions sont observées au pied de la Cordillère. Ces dépôts encore
peu étudiés présentent un intérêt économique considérable et sont loca
lement riches en or (TipuaniJ.
Dans le réseau occidental. les rivières de la Cordillère sont
en moyenne orientées du Nord-Est au Sud-Ouest en direction du lac Ti
ticaca (3512 mètresJ. Celui-ci se déverse dans le Desaguadero qui ali
mente un bassin fermé , le lac Poopo. La région de La Paz présente un
caractère particulier. Ici, le réseau hydrographique du Titicaca a été
en partie capturé par le réseau amazonien (DOBROVOLNY - 1962J. Il s'en
est suivi un creusement très important de près de 1000 mètres. L'âge
de la capture sera débattu plus loin. Précironspour le moment qu'elle
a eu lieu vers la fin du Quaternaire moyen.
x
x
68" 20'
Paléozoïque
Granites
Rio
Lagune
Drainage parallèle
6e" 25
.\1
Fi o. 7
16" l:i'
28
2 - Relations avec la lithologie et les structures tectoniques
Les systèmes de drainage qui se développent dans cette région
de la Cordillère correspondent en général au système dendritique dont
la densité varie en relation avec la pente, la lithologie et les struc
tures tectoniques.
La figure 7 représente, à titre d'exemple, le réseau hydrogra
phique d'une partie de la région étudiée. La densité de ce réseau et
certaines particularités locales permettent de reconnaître les grandes
unités lithologiques de ce secteur :
- le réseau est anastomosé et peu dense sur les granites
- il est plus dense sur les schistes paléozoïques J
- et enfin, encore plus dense sur les dépôts quaternaires.Ici
l'aspect du réseau peut se modifier dans les détails en fonction de la
lithologie et des pentes topographiques. Sur les formes morainiques, le
drainage se présente sous la forme de ~plume~, sur les terrains fluviati
les ou fluvioglaciaires le réseau dendritique est peu dense. Les drainagesparallèles sont observés localement dans les régions de pente réduite.
L'orientation Nord-Est/Sud-Ouest des grands axes de drainage est
localement perturbœpar des déformations tectoniques. Au pied de la chaî
ne se situe une grand linéament tectonique (MARTINEZ - 1980) qui est em
prunté par des vallées Nord-Ouest/Sud-Est parallèles à la Cordillère.
La même direction tectonique est observée sur le piedmont quaternaire
dans certaines partiffidu rejeu. Le Rio Sorechata par exemple se situe
près d'une faille Nord-Ouest/Sud-Est bien visible sur le terrain.
DEUXIËME PARTIE
STRATIGRAPHIE DU PLIO-QUATERNAIRE
30
CHAPITRE l - PLIOCÈNE ET PLÉISTCCÈNE ANCIEN
l - fORMATION LA PAZ (PLIoCENE)
A La Paz cette formation présente deux facies distincts : le
premier argileux à sableux est bien stratifié, le deuxième est essen
tiellement conglomératique. Il y a passage latéral entre les deux
par digitations hecto à kilométriques (SERVANT - 1977).
Oans notre zone d'études, on a pu observer quelques dépôts iso
lés semblables à la formation La Paz (cf. carte géologique).
1.1 - Oans la région de Cr~unavi, se situe un affleurement de 15 à 20
mètres d'épaisseur. La partie inférieure (10 à 12 ml, en couches bien
individualisées de 2 à 3 mètres de puissance, est caillouteuse et com
prend des argiles ou limons intercalés peu épais. La partie supérieure
(8 m environ) est caillouteuse et assez bien classée. A la base comme
au sommet, le matériel détritique est formé de quartzites, de schistes
et de galets de granite. Ceux-ci sont plus ou moins arénisés. Ces dé
pôts sont recoupés par un pédiment quaternaire.
1.2 - Sur la rive droite du Rio Pampasi, un affleurement isolé montre
de bas en haut, au-dessus du Paléozoiqueraviné, 20 mètres de limons,
de sables et de graviers bien classés; l'ensemble oxydé est mal stra
tifié. Au-dessus, se situent 8 mètres de conglomérats à galets arron
dis de quartzite, de schiste et de granite (0 ~ 10 à 15 cm). Les
granites sont plus ou moins altérés, certains complètement arénisés.
-1.3 - Au Nord-Est de P8nas, on observe une colline qui est constituée
de congloméram. Les galets sont des quartzites, des schistes, des grès
ou des granites. L'altération des granites est moins poussée que dans
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2
Fig. 8 SEQUENCE STRATIGRA~HIQUE DANS LE RIO PM~PASI
1 - partie inférieure de la Formation La Paz, composéede gravats, de sables et de limons stratifiés
2 - partie supérieure de la Formation La Paz, composéede gravats et de granites très altérés
3 - horizon rubéfié (h.r.) : conglomérats avec coucheslenticulaires d'argiles, de limons et de sables
4 - partie inférieure de la Formation Calvario (gravatsavec petit horizon limono-argileux)
5 - partie supérieure de la Formation Calvario (glaciaire)
32
la coupe précédente. Ces conglomérats sont surmontés par des dépôts
glaciaires. antérieurs aux moraines de la glaciation Sorata.
Les dépôts que nous venons de décrire reposent localement sur
le Paléozoïque. Leur facies. très proche de celui de la formation La
Paz. suggère qu'ils sont probablement d'âge pliocène. Au Nord-Est de
Penas. ces dépôts correspondent à un petit horst quaternaire limité
par des linéaments tectoniques bien visibles sur les photos aériennes.
En résumé, le Pliocène, s'il existe. est mal représenté sur le
piedmont de la Cordillère Royale. Il n'en subsisterait que des lam
beaux peu épais et de faible extension.
II - HORIZON RUBEFIE OE LA COUPE DE PAMPASI
Dans cette coupe (Fig. 8 ) les conglomérats présumés pliocènes
que nous avons décrits plus haut présentent au sommet une zone forte
ment rubéfiée de 4 mètres d'épaisseur. Celle-ci est. à son tour. sur
montée par une formation glaciaire argileuse à blocs, dont nous ver
rons plus loin qu'elle peut être corrélée avec la formation Calvario
de La Paz. Le contact entre la couche rubéfiée et les dépôts glaciaires
sous-jacents est net, ce qui laisse supposer que la rubéfaction est
antérieure à la mise en place des tillites.
La formation rubéfiée comprend de haut en bas : a) 0.50 mètres
environ de limons, de sables et d'argiles jaunâtres. contenant quel
ques galets de quartzite a~ bords arrondis (~ = 10cm environ) l b)
cette couche paste progressivement vers le bas à des limons sablo
argileux rouges à galets de quartzite ; c) ceux-ci passent à leur tour
et de manière progressive aux conglomérats pliocènes ; nous observons
en même temps, l'apparition de galets de granite, très fortement aréni
sés, et parfois difficiles à distinguer de la matrice.
33
L'examen des lames minces montre que la coloration rouge est
bien due aux oxydes de fer. Elle révèle l'absence de structure de
type pédologique et de porosité marquée. Le sédiment est compact.
La rubéfaction et l'arénisation du granite est sans doute le
résultat d'une altération sans que l'on puisse dire si celle-ci s'est
faite à la base d'un profil pédologique. Cette rubéfaction. observée
ici au sommet d'un dépôt sans doute pliocène. n'est pas connue ail
leurs dans notre zone d'études. BALLIVIAN~ (1978) ont signalé
un horizon rubéfié situé dans la même position stratigraphique à
Pura Pura près de La Paz.
III - FORMATIONS CALVARIO - PURAPURANI - KALUYO
Ces formations. épaisses de 400 mètres environ à La Paz. occu
pent de larges étendues sur le piedmont de la Cordillère Royale mais
leur épaisseur semble plus réduite. quelques dizaines de mètres ou
une centaine au maximum.
En l'absence d'affleurements étendus. nous n'avons pas pu ef
fectuer une analyse stratigraphique détaillée. L'ensemble a été car
tographié sans distinction ("formations ancfunne~ indifférenciées).
Cependant. quelques coupes suggèrent des corrélations avec la série
de La Paz.
3.1 - La formation Calvario est certainement présente dans la coupe
de Pampasi (Fig.8 J. Comme à La Paz. et au-dessus du Pliocène. nous
observons ici deux unités lithostratigraphiques superposées. l'une
fluviatile. l'autre glaciaire
- La partie inférieure (16 m) est formée de galets deschiste •
de quartzite et de grès (0 moyen = 15-20 cm) entre lesquels se si-
tue une matrice sableuse peu abondante. Vers le haut. le matériel
devient plus grossier. on note l'apparition de rares galets de granite.
Un horizon limona-argileux. jaune rougeâtre. de 20 centimètres d'épais
seur s'intercale vers le milieu.
34
- La partie supérieure (20 à 25 m) est argileuse jaunâtre, riche
en cailloux et blocs de toutes tailles. Aux galets de schiste et de quartz
i\e , s'ajoutent de nombreux granites dont certains éléments atteignent
1 à 2 mètres de diemètre. L'ensemble est dépourvu de stratification.
3.2 - Oes conglomérats fluviatiles à galets roulés ont été observés en
de nombreux points mais il n'a pas été possible d'en préciser les rela
tions stratigraphiques avec les dépôts glaciaires. Ces conglomérats
sont lithologiquement comparables à la formation Purapurani de La Paz.
Nous en avons observés notamment dans le Rio San Roque, entre les Rio
Tuni et Condoriri, et sur la rive droite du rio Sorechata près de la
confluence avec le Rio Pampasi Oans cette dernière localité, les
conglomérats sont affectés par une faille normale.
3.3 - La formation glaciaire Kaluyo connue à La Paz de manière ponc
tuelle n'est pas identifiable dans notre zone d'études.
35
CHAPITRE II - QUATERNAIRE MOYEN
Au cours de cette période, le piedmont de la Cordillère Royale
a été le siège d'une succession complexe de phases d'érosion, de pédo
génèse et d'avancées glaciaires. Cette évolution a été reconstituée
par l'étude de plusieurs coupes et profils géologiques et géomorpho
logiques dont les plus significatifs figurent dans les planches II et
IIIhors texte. Ces coupes et profils sont localisés le long des Rios
Pampasi, Sorechata Tuni-Condori, 'Huilaque, Sehuenca et Chiar-Jokho,(Cf. croquis de localisation,Pl. h.t.I).
l - COUPES DE REFERENCE. DEFINITIONS DES PRINCIPALES UNITES GEOLOGI
QUES ET GEoMoRPHoLoGIQUES
1 - Coupes des Rios Pampasi et Sorechata (Planche hors texte nOII)
1.1 - Le profil nO 1, situé dans la partie amont du Rio Sorechata,
montre la succession stratigraphique suivante :
- Le substratum correspond aux formations anciennes (F. A.),
caractérisées par la présence de galets granitiques souvent arénisés.
- Sur ces formations se développe une suface plane d'érosion,
inclinée vers le Sud perpendiculairement à la direction de notre pro
fil. Nous la corrélons avec le glacis III de l'Altiplano (SERVANT
1977). Les témoins de cette surface se situent 80 mètres au-dessus
des rivières actuelles.
- A 20-25 mètres en contrebas, une deuxième surface beaucoup
moins étendue semble pouvoir être attribuée à une nouvelle phase de
pédimentation (glacis IV).
- Cette dernière surface est disséquée par lesvallées actuelles,
où sont conservé quelques témoins de terrasses fluviatiles d'âge qua
ternaire récent (S. IJ .
36
1.2 - Le profil nO 3, localisé dans la partie amont du Rio Pampasi,
montre du plus ancien au plus récent :
- un substratum de conglomérats et d~ dépôts g~ciairffi du Plio
Quaternaire ancien (F.A.)
- sur ces formations se développe la surface morphologique (gla
cis III) déjà décrite dans le profil précédent. Elle se situe à 80 mè
tres au-dessus de la rivière.
- une surface de dissection (C1 ) correspondant à l'individualisation
de la vallée actuelle.
- une moraine latérale qui s'appuie sur les bords de la vallée.
Cette moraine (M.S.) présente une grande extension; ses formes sont
allongées;3t émoussées. Elle est constituée d'éléments schisteux, quart
zitiques et granitiques mal classés ~ maximum : 2 mètres) enrobés dans
une matrice argileuse noire ou grise.
1.3 - Le profil nO 4 se situe à 2 km. en aval du précédent.
- Le substratum est le même que dans les coupes déjà décrites
- Il est recoupé par une surface morphologique plane (glacis III)
- celle-ci est disséquée par une surface de creusement (C1 )
- La vallée ainsi individualisée a été en partie colmatée par
des dépôts lithologiquement glaciaires (argiles à blocs). Cependant,
l'aspect morphologique de cette accumulation est celui d'un vaste cône
de déjection. Nous ne sommes donc pas en présence d'une moraine, mais
plus probablement d'une coulée boueuse qui remanie les dépôts glaciaires
situés plus en amont.
- La mise en place de cette coulée a été suivie par une phase de
pédimentation marquée par un glacis (glacisIV) qui ne recoupe qu'une
partie de l'accumulation boueuse. Ce glacis s'enracine dans la partie
Est du profil. Ici nous observons deux secteurs d'aspects différents
sur les photos aériennes, un secteur plus plat (glacis IV), un secteur
légèrement ondulé à l'Est (coulée boueuse peu érodée).
1.4 - Profil nOS: ce profil est situé à 2 km en aval de la confluence
des Rios Pampasi et Sorechata. Ou plus ancien au plus récent nous y ob
servons :
37
- un substratum paléozoïque Clutites, grès et quartzite dévo
niens) en contact mal défini avec des terrains tertiaires.
- Le glacis III, reconnu dans les profils précédents, recoupe
ici les formations paléozoïques. Il se situe à 30-40 mètres ou-des
sus du fond de la vallée actuelle. Vers l'Est, ce même glacis se
développe sur les dépôts du Quaternaire Ancien CF.A.)
- Une surface de creusement CC 1 )
- Une formation détritique que nous désignons ici sous le nom
de "grava~ pré-Sorata" G.P.S.). Il s'agit d'un dépôt fluviatile de
4 à 8 mètres d'épaisseur, sablo-caillouteux C0 maximum = 30 cm) à ga
lets de quartzite, de schiste, de grès et de granite, ces derniers é
tant plus ou moins altérés. Cette formation se situe à 30 mètres en
viron en contrebas du glacis III. Son dépôt a probablement été ali
menté par le creusement observé en amont après l'élaboration du gla
cis III.
- Une coulée boueuse CF.B.S.) de 10-15 mètres d'épaisseur, dé
jà décrite dans le profil précédent.
- Une surface morphologique plane que nous pouvons corréler
avec le glacis IV repéré plus en amont.
Enfin, une surface de creusement (C 2 qui délimite la vallée ac-
tuelle.
1.5 - Conclusions
Les coupes et profils que nous venons de décrire permettent
de dégager la succession suivante
Le substratum paléozoïque (lutite, grès, quartzite), ter
tiaire (conglomérats, sables) ou plio-quaternaire (conglomérats,
argiles à blocs) est recoupé par une vaste surface plane d'érosion
le glacis III.
- En amont, nous observons une nette dissection du glacis III
(C 1). L'érosion a alimenté, vers l'aval, une sédimentation détriti
que grossière mal classée (G.P.S.)
- Les vallées individualisées au cours de la phase précédente
ont été en partie colmatées par des moraines en amont et par une coulée
38
boueuse en aval. Ces formations sont corrélées sur le terrain, avec
la formation Sorata définie sur la coupe de La Paz [Cf. carte géolo
gique) .
- Un deuxième glacis [IV) de faible extension recoupe locale
ment les coulées boueuses Sorata et les formations du Quaternaire
ancien.
- Ce glacis est entaillé par les vallées actuelles.
2 - Coupes des Rios Tuni et Condoriri
2.1 - Les profils 7 et 8 situés dans la partie amont des Rios Tuni
et Condoriri montrent du plus ancien au plus récent
- Un substratum conglomératique plus ou moins argileux [F.A.)
- Une surface morphologique plane [glacis III) bien conserv~e
à l'Est, probablement inclinée vers le Sud-Ouest.
- Un creusement de plus de 100 mètres d'amplitude (C 1 )
- Des accumulations morainiques aux formes émoussées, bien
conservées dans le Rio Condoriri. Leur présence est incertaine dans
le Rio Tuni.
- Une deuxième génération de moraines caractérisée par des for
mes aigües, uniquement présente dans le Rio Tuni.
2.2 - Le profil nog situé à 4 ~m en aval après la confluence des Rios
Tuni et Condoriri montre du plus ancien au plus récent
- Une formation détritique (G.P.S.) observée sur 4 mètres d'épais
seur dans le Rio Sehuenca. Cette formation contient surtout des galets
de schiste et de quartzite mais aussi des éléments granitiques. Ces
derniers n'existent pas dans la partie Ouest du profil, ce qui indique
probablement que ce secteur a été alimenté par un autre bassin ver
sant.
- Une coulée boueuse (F.B.S.) comparable à celle que nous avons
signalée antérieurement.
- Cette coulée semble avoir été remaniée sur une surface très
limitée, par une phase de pédimentation (glacis IV).
- Enfin, un creusement (C 2 ) a précédé la mise en place des dépôts
du Quaternaire récent.
w(D
Riorhiar Jokho
Gill
FA
CI 1/
1
" .. 0
GIV
} p.,•••••
\ C2
<l- -
CM
]
FBS- '--
"
60
M
20
80
3900
3840 +------,500M
FA
G III
C 1
fBS
C 2
G IV
MCh
formations anciennes
Glacis III
Surface de creusement
Coulée boueuse Sorata~ Pédogenèse: paléosol
Surface de creusement
Glacis d'accumulation
Moraines Choqueyapu
Fin. 9 COUPE DU RIO CHIAR JOKHO
40
3 - Coupe du Rio Chiar Jokho (Fig. 9 J
Dans cette coupe, la succession qui a été observée est la sui-
vante
Un substratum de formations anciennes (F.A.)
- Une surface morphologique plane inclinée vers le Sud-Ouest.
Il n'en subsiste que de rares témoins bien identifiables.
- Une surface de creusement (C 1 )
Une coulée boueuse (f.B.S.) qui se présente, en photo aérienne,
sous la forme d'un grand cône.
- Une nouvelle surface de creusement, (C2 ) peu profonde, est tapissée
par le matériel grossier mal classé d'un grand cône de déjection. La
carte géologique montre que la rivière qui alimentait le sédimentation
de ce matériel a été détournée par la mise en place des moraines (M.Ch.J
de la dernière glaciation. Le cône est donc antérieur à cette glaciation.
II - PALEOSOLS
Quelques témoins, très rares, de paléosols ont été observés sur
les piedmonts de la Cordillère Royale. Nous en donnerons deux exemples.
1 - Paléosols de Pankora
Ce paléosol est interstratifié dans les dépôts du Quaternaire moyen.
Nous l'avons observé dans deux coupes proches l'une de l'autre, de part
et d'autre de la route La Paz-Acha:;achi (Fig.10 ).
1.1 - Oans le première de ces coupes A), le paléosol se dévelop-
pe directement sur les formations du Quaternaire ancien bien reconnais
sables par leur lithologie et surtout par l'arénisation des galets de
granite. Il est surmonté par la coulée boueuse que nous avons décrite
précédemment (Formation Sorata). Ce paléosol comprend de haut en bas:
- 10 cm d'argile et de limons rouges
- 10 cm de sables caillouteux (~maximum 5 cm), jaunâtres les-
siv{s (éc h. P A 11).
- 20 cm de limons et d'argiles, rouges. Une cassure fraîche mon
tre que ce matériel est poreux, faiblement polyédrique, caractérisé
Fi 9 . 10
41
A
-1- 1- 1 -PA 13
'------...:.~~D":'(j PA 14
Cl . .0- \)-0-'.D· . <>~O"7 Q---- .. _\)-~-
~·J~-:...C -0 'O· .
-. ~ (J_D -"- .-"-o . O· (J
Cl' ~
O~ ..:.-0. . 0.~O -:- Qa~D'__ .;.2.
COUPES DU RIO PANKORA (A et B)
B
:"0' ~ PA4
• • (> '0.~ Q
C> '(J. 0.--.' ~
'.f} . ac Cl'~
n-·.-Q-:-C1
t>'- - -
M
5
o
formations anciennes (FA)
2 gravats à granites peu alt~r~s (cette uniT~ ne S'U~~Clve
pas dans la coupe A)
3 - paléosol rubffiG, limono-argileux
4 - coul~e de boue Sorata (FBS)
5 - gravats Choqueyapu (S)
6 - Holocène
(PA 1 ... : num~ros des échantillons)
42
par des revêtements limoneux blanchâtres (éch. P A 12).
- 80 cm de limon argileux rouge, bien structuré, polyédrique,
moins argileux que l'horizon précédent. Ce niveau passe progressi
vement aux matériaux sous-jacents (F.A.).
Dans la deuxième coupe ( B), le paléosol se situe comme
précédemment sous la coulée boueuse mais il ne se développe pas di
rectement sur les formations anciennes à granites arénisés. Le paléo
sol se situe dans un dépôt conglomératique peu épais (1 mètre) à
galets de schiste et de quartzite. Les éléments granitiques sont
plus nombreux et peu altérés. La position stratigraphique de cette
couche est difficile à déterminer. Deux interprétations peuvent
être formulées
- Compte tenu de la position de la coupe dans la partie la
plus aval du piedmont, le conglomérat pourrait représenter une zone
d'accumulation du glacis III.
- On peut aussi supposer qu'il se rattache aux épandages cail
louteux Mpré-Sorata M, eux-mêmes postérieurs au glacis III [Cf. pro
fil nO 5).
Dans les deux cas, le paléosol est postérieur au glacis III. Il
ne passe pas, de manière continue, au substratum quaternaire ancien
à galets granitiques arénisés. L'altération de ces galets n'est donc
pas liée aux paléosols.
2 - Paléosol de Chiar Jokho
La position stratigraphique de ce paléosol est donnée par la
coupe de la Fig.9 Il se développe sur la coulée boueuse Sorata.
Après la pédogénèse, il y a eu érosion puis dépôt d'un cône détri
tique sur lequel il n'y a pas de pédogénèse bien développée. Le pa
léosol est donc antérieur au creusement et se situe dans la premiè
re partie de l'interglaciaire Sorata/ Choqueyapu.
43
A Chiar Jokho il comprend :
15 cm : sable caillouteux gris sous un horizon humifère actuel
peu épais
5 cm : sable caillouteux faiblement argileux blanchâtre li
mite inférieure nette (Ech. 357J
- 15 cm : sable caillouteux faiblement argileux rouge-clair, po
reux ; passage progressif à l'horizon sous-jacent (Ech. 358J
- Sable caillouteux argileux rouge, poreux, à structure poly
édrique (Ech. 359) passant progressivement au matériau sous-jacent,
formé de cailloux de toutes tailles à matrice argilo-sableuse (coulée
boueuse).
Ce profil est affecté au sommet par une pédogénèse holocène et
récente mais la rubéfaction des horizons profonds est nécessairement
très ancienne, puisqu'elle n'existe pas sur le cône de déjection qui
est emboîté dans la coulée boueuse. Il témoigne d'une pédogénèse qui,
pour l'essentiel, date de l'interglaciaire Sorata/ Choqueyapu.
,
RIO PAMPAS [ RIO SOllECIlATA11[05 TUN[ -
1110 SEIIUENCA IlIO CIIIAR-JOKIIO1110 IIU [LAQUECONllOHIR[
IHO PANKOHA
Amont Aval Amont Aval
'1Dissection Diasection Dissection Dissection lJitisection
(C2) (C2) (C2)-, '1(C2) (C2)
1NTEIlG tAC 1AIllESorüli:t/Clloqucyapu
'1 Glacis IV Glacis IV Glacis IV Glacis IV ? Glacis IV Cône alluvial
Z Paléosol~~
'" Coulée boueuse Moraine Coulée boueuse Coulée Coulée boueuse~ GLACIATION Morairw Coulée boueuse Coulée boueus~ boueuse« Sorata (HS) (FUS) (FUS) (FBS) (MS) (FBS) (FUS) (FUS)za:
'"f-<«~ Paléosol
Gravats Gravats Gravats Gr'avalsGravats ?(GPS) (GPS) (GPS) Granite non
INTERGLACIAIREnon ultél'é
Kdluyo/Sorata
Dissection Dissection '1 Dissection Dissection Dissection Dissection(C 1) (Cl) (C 1) (C 1) (Cl) (Cl)
Glacis III Glacis III Gl acis III Gl acis III Glacis III Glacis III Glacis III ~ -,~S. érosion
FA FA FA FA PZ-T-FA FA FA FA
PZ : Paléozoique T : Tertiaire FA : Formations anciennes (Pléistocène inférieur)
Tabl. II CORRELATIONS REGIONALES DES COUPES nE REFERENCE
45
III - SYNTHESE STRATIGRAPHIQUë ET EXTENSION LATERALE DES FORMATIONS
Les corrélations stratigraphiques que nous avons dégagées sur
le terrain entre les coupes de référence sont résumées par le tableau
ci-contre. La période examinée ici est subdivisée par référence avec
la coupe de La Paz en trois parties: l'interglaciaire Kaluyo-Sorata,
la glaciation Sorata, l'interglaciaire Sorata-Choqueyapu.
1 - Interglaciaire Kaluyo-Sorata
1.1 - Glacis III
Sur l'ensembledu piedmont subsistent de vastes témoins d'une sur
face plane, inclinée vers le Sud ou le Sud-Ouest avec une pente de 1 à
2%. Cette surface recoupe principalement les terrains meubles du Quater
naire ancien, et localement les formations paléozoïques. Vers l'amont.
elle se raccorde par une surface concave. aux reliefs paléozoïques de
la Cordillère, ou. à plus basse altitude.aux collines tertiaires qui
s'élèvent localement au-dessus du piedmont.
Ce glacis est fortement entaillé dans la partie haute du paysage
et se situe à 60 et 100 mètres au-dessus du fond actuel des rivières.
Le dénivelé diminue progressivement vers l'aval et n'est plus que de
quelques mètres au niveau de la route de La Paz à Achacachi. Nous nous
situons là dans une zone de convergence avec des surfaces morphologi
ques plus récentes.
Les coupes dégagées par les rivières, de même qu'une tranchée
d'adduction d'eau montrent que la couverture détritique est peu épais
se ou pratiquement inexistante.
Ce glacis est bien conservé entre La Paz et le Rio Condoriri.
En revanche, il est peu apparent entre ce rio et Kellhuani. Ici, le
piedmont de la Cordillère a subi des déformations tectoniques impor
tantes qui ont compliqué la morphologie. Une faille, dont le rejet
pourrait être de l'ordre de 200 à 300 mètres, a longé le rio Keka
46
RIO SORECH~A
DEPOSITO E5PESCR..- 00 -
<X (J1-
;2 - - -0 0 tJln - - 00 D -cr: -(?cr:<X 13 -co - -w 00 - - 00 0..,
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RIO PAMPASI
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Gravats pré-Sorata (GP~): lo-O[gravats - 0_
~/
••-'> ':",' ...
ro:o:l~
Crétacé:grès calcaires ~
L..::-:JFormations anciennes (FA):tills et gravats
Coulée de boue Sorata (FBS):tills
Fi g. 11 SITUATION STRATIGRAPHIQUE DES GRAVATS PRE- SORATA
47
(Cf. carte géologique). Plus loin, vers le Nord-Ouest, au pied du
massif granitique de l'Illampu, une surface fortement inclinée (5%)
pourrait correspondre au glacis III, peut-être déformé par un soulè
vement relatif de la chaine.
Plusieurs failles sans conséquences morphologiques spectaculai
res ont été observées dans plusieurs secteurs du piedmont. Ce sont des
failles normales, parallèles à la Cordillère, leur rejeu est de l'or
dre de quelques mètres.
La génèse du glacis précédent a été suivie par une phase de
creusement bien marquée dans la partie haute du paysage. Mais ses
effets sont difficiles à distinguer des creusements postérieurs.
Oans la partie aval et après un remaniement peu profond du
glacis, on observe la formation de grands cônes de déjection (car
te géologiqueJ bien visibles entre La Paz et Penas ,de 4 à 8 mè
tres d'épaisseur minimale.
La surface de ces cônes converge vers l'aval avec d'autres
surfaces morphologiques quaternaires. Entre Penas et la région
d'Illampu, cette accumulation n'est pas observable en coupe. Cepen
dant, on observe plusieurs dépôts détritiques situés au fond des
rivières (par exemple Rio KekaJ, avec des caractéristiques litho
logiques semblables au gravats pré-Sorata (G.P.S.).
Quelques témoins de terrasses fluviatiles observables au pied de
l~ Illampu sont attribuables à cette formation car elles sont recou
vertes en amont par les coulées boueuses de la formation Sorata.
48
2 - Glaciation Sorata
Cette glaciation a laissé des dépôts morainiques bien conservés
tout au long de la Cordillère Royale, soit sous forme de puissantes
moraines, soit sous forme de coulée boueuse.
2.1 - Moraines--------Les moraines de la glaciation Sorata se situent au-dessus de 4200
mètres d'altitude. Ce sont des dépôts très étendus, de 6 à 7 km de long
et 60 à 150 mètres de hauteur. Elles ont des formes allongées, arquées
et émoussées. Les anciennes langues glaciaires ont pénétré dans les val
lées creusées en amont au cours de la période antérieure mais elles ont
pu aussi déborder plus ou moins largement sur le glacis III.
2.2 - Coulée boueuse (F.B.S.)------------------------En aval des dépôts de moraines, on observe de grands cônes à sur-
face ondulée qui descendent jusqu'à 4000 mètres d'altitude environ (carte
géologique). Leur composition lithologique, semblable à celle des morai
nes, suggère que ces dépôts sont issus du remaniement, sous forme de cou
lée boueuse, des formations glaciaires. Les dépôts de la glaciation Sora
ta ont été affectés par des déformations tectoniques. Par exempl~ dans la
région des lagunes Kkora Khota,Labrahuani, de grands linéaments de direc
tion Nord-Ouest/Sud-Est recoupent les moraines Sorata (carte géologique).
Dans la zone du Rio San Francisco un grand linéament, observé sur les for
mations anciennes, semble affecter aussi les moraines Sorata. Dans le Rio
San Roque au Sud de Milluni, une faille sénestre de direction Nord 140 0 et
de pendage 80 0 Nord-Est recoupe les formations anciennes et un dépôt de
composition lithologique semblable à la coulée boueuse Sorata. Cependant,
les prolongements de cette faille ne sont pas évidents au Nord-Ouest et
Sud-Est du point d'observation.
3 - Interglaciaire Sorata-~oqueyapu
Cet interglaciaire est principalement marqué par une érosion du
piedmont avec individualisation vers l'aval d'un glacis peu étendu.
Ouelques traces de pédogénèse y ~nt aussi décelées.
49
3.1 - Les sols
La phase de pédogénèse qui a suivi la glaciation Sorata n'est
représentooque par de rares témoins. Elle est caractérisée par des ho
rizons rubéfiés au sommet d'une coulée boueuse attribu~à cette époque
glaciaire.
3.2 - L'érosion---------Pendant l'interglaciaire, un creusement très important a eu lieu
à l'Ouest et à l'Est de notre zone d'études (région de La Paz, région
de l'Illampu). Ce creusement est le résultat d'une capture du réseau
hydrographique de l'Altiplano par le réseau amazonien.
Dans le secteur où cette capture n'a pas eu lieu, le creusement
est plus difficile à évaluer. En effet, le fond et les pentes des val
lées sont tapissés par les moraines de la dernière glaciation (Choque
yapu) ce qui empêche de déterminer avec précision l'évolution antérieu
re des vallées. Vers l'aval, le creusement n'est apparent que dans quel
ques secteurs, notamment dans le Rio Sorata. Ici, il a été suivi par l'él
boration d'un glacis d'ablation (IV) peu étendu. Cette surface s'observe
en de nombreux points dans la moitié Sud-Est de notre zone d'études.
Elle recoupe notamment la coulée boueuse Sorata. Dans la partie Nord
Ouest, ce glacis n'est pas clairement identifié. En revanche, nous ob
servons, après une phase de creusement qui a suivi la pédogénèse, la
mise en place de grands cônes de déjection (région au Sud du Rio San
Francisco) .
Fig.12 CROQUIS DES DIFFERENTS TYPES DE VALLEES1 - Rio La Paz: exemple d'une vallée creusée à la suite d'une capture par le bassin amazonien2, 3 - Rio Milluni, Rio Tuni: exemples de vallées (connectées à la Cordillère) avec un
creusement en amont ayant isolé le piedmont de la chaine4 - Rio Sorechata et affluents: exemples de vallées non connectées à la Cordillère
CHAPITRE III
5 1
QUATERNAIRE RËCENT
l - INTRODUCTION LE PAYSAGE A LA FIN DU QUATERNAIRE MOYEN
La topographie du piedmont Ouest de la Cordillère Royale était
acquise dans ses grandes lignes à la fin du Quaternaire Moyen.
Au Nord-Ouest de notre zone d'études (Illampu) et au Sud-Est
(La Paz). la capture du réseau hydrographique de l'Altiplano par le
bassin amazonien avait entraîné l'individualisation de vallées attei
gnant plusieurs centaines de mètres de profondeur (Rio Sorata. Rio
La Paz et ses affluents).
- Entre c~deux secteurs. le piedmont, caractérisé par une sur
face morphologique majeure (glacis III). était profondément disséqué:
a) une érosion amont, contrôlée par de grands linéaments tecto
niques. avait isolé le piedmont de la chaine montagneuse. dans la par
tie haute des Rios San Francisco, Tuni et Milluni. Ceux-ci étaient di
rectement alimentés par les eauX de la Cordillère.
b) une érosion plus locale et moins profonde avait permis l'indi
vidualisation de vallées non connectées. vers l'amont, à la chaîne monta
gneuse (Rios Sorechata, San Roque).
Les avancées glaciaires récentes ont nécessairement emprunté les
vallées directement en relation vers l'amont avec la partie haute de
la chaîne. Ce sont donc dans ces vallées que l'on rencontre les dépôts
morainiques. Dans les autres secteurs. l'évolution du paysage s'est fai
te en dehors du domaine d'extension des glaces; le Quaternaire récent
y est exclusivement représenté par des séquences fluviatiles séparées
par des surfaces d'érosion.
52
A
\ C~
M' \
,,,
8
/S~ ~MI
SOOM1
SOO M
Fig. 13; PROFIL TRANSVERSAL OU RIO KALUYO (zone de Patapatani)
A - interprétation de TROLL (1935) : Cl et C2 = surfaces d'érosion
B - interprétation de GOGUEL (1976) : 51 et 52 = surfaces de glissement
53
r
1 4.160/
4 100
~·I
Rio Tuni
:-_~-j-MCh" __ _'--::_~o_~-= =~r7~~ ==~J~~::.i~-:-:-;:~ ---'----
f.A.
4100
4160
4000 4000
FA Formations anciennes
E 1 Creusement
MCh l Dépôt des moraines Choqueyapu l
E 2 Creusement
MCh II Dépôt des moraines Choqueyapu II
Fig. 14 PROFIL TRANSVERSAL DU RIO TUNI (zone de la lagune de Chulluni)
54
II - VALLEES CONNECTEES A LA CORDILLERE
Ces vallées comprennent une partie haute où nous observons
les dépôts morainiques et une partie basse caractérisée par des accu
mulations fluviatiles.
1 - Avancées majeures des glaciers
1.1 - ~~_~~~e§_~~_~~~_~~!~Y~
Le profil tranversal de la vallée du Rio Kaluyo (Fig. 13) dans
la zone de Choqueyapu montre deux accumulations morainiques, l'une
(M1J conservée sur le flanc Ouest, l'autre (M2) au fond de la vallée.
Cette morphologie a fait l'objet d'interprétations divergentes:
- TROLL et al (1935J attribuent les dépôts M1 et M2 à deux
avancées maximales des glaciers séparées par une période de retrait
et d'érosion. MALATRAIT (1977) confirme cette interprétation par l'ana
lyse géomorphologique de la vallée, en amont.
- GOGUEL (197~ adopte une interprétation totalement différente :
M2 est attribuable à un remaniement, par glissement des formations gla
ciaires du Quaternaire ancien affleurant sur les flancs de la vallée.
M1 pourrait avoir une origine comparable.
BALLIVIAN et al (197B) maintiennent l'interprétation de TROLL.
Ces divergeAces d'opinion sur un site de référence posent le problème
de savoir s'il y a bien eu ces deux avancées glaciaires maximales au
cours du Quaternaire récent. L'examen d'une nouvelle coupe nous permettra
ici de résoudre cette incertitude.
1.2 - ~~~e~_~~_~~~_I~~~_i!~g~~§_~~~!!~~~2
Une coupe relevée dans le Rio Tuni vers 4200 mètres d'altitude
(Fig.14 montre la succession suivante :
Après une phase d'érosion (E1) des formations anciennes et des
dépôts Sorata, la vallée a été tapissée par une première génération de
dépôts glaciaires(MCh I) qui sont descend~jusqu'à 4100 mètres d'altitu
de.
U1
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m
10 cm!
3
-~-;~~' Tourbes (33 520 + L~60 B.P.)-1-'-1
Argiles
Fig.16 : COUPE DU RIO SAN FRANCISCO (1)
1 - Quaternaire moyen 2 - Moraine Choqueyapu 3 - Tourbes (datées 3352.0+460 BP)
A gauche, position de la tourbe dans une séquence argileuse
57
- Une nouvelle phase d'érosion (E21, nécessairement liée à un
retrait glaciaire, a été suivie par la mise en place d'une deuxième
génération de moraines (MCh III dont les formes sont remarquablement
conservées.
Ici, aucun argument ne permet de faire intervenir une mise en
place des dépôts glaciaires par glissement à partir des flancs de la
vallée. La présence de deux avancées glaciaires nous parait confirmée.
Cependant, aucune autre coupe vraiment significative n'en donne la
confirmation.
1.3 - Ç9~e~_g~_~!9_§~~_~~~~pj~~~_
Dans la partie aval de la vallée glaciaire du Rio San Francisco
une moraine, largement étalée sous forme de petites ondulations, est
emboitéedans les formations du Quaternaire ancien (Fig. 16 1. La base
de cette moraine est visible en plusieurs points. Elle contient de
nombreux fragments de tourbe remaniée (Ech. 453) ou surmonte des dé
pôts peu épais (70 cml d'argiles et de tourbes (Ech. 4581. Les deux
échantillons organiques prélevés dans ces affleurements ont été datés+
par le C14 : leur âges sont respectivement de 35650 - 500 et de 33520+- 460 ans B.P .. Nous pouvons donc en conclure que le dernière avancée
maximale des glaciers est postérieure à 33000 ans B.P. environ.
En conclusion, la présence de deux maximum glaciaires déjà pres
sentie par TROLL et al (19351 nous parait probable. Le second a eu
lieu après 33000 ans B.P.
2 - Le nEtra~t des glaciers après le dernierpléniglaciaire
Après la dernière avancée glaciaire maximale (Ch Ill, dans les
vallées connectées à la Cordillère, le retrait des gleciers est re
présenté par une succession de moraines qui marquent les épisodes de
stabilisation ou d'avancées mineures.
58
~ M6
---
IIIQ.
:lEw...
,1
\
RETRAIT ••--------- AVANCEE
Fig. 17 FLUCTUATIONS DES GLACIERS DANS LA CORDILLERE ROYALE
(d'après NOGAMI M., 1970)
59
Ans B.P
VT7'>--"'-~ 12 350+ 100
lZZZ2':ll,...,..-';Ijo14 2 5+ 80
.............................................. .................... ......:-:-::::::::::::::-:-:-:- ....300 M
90
60
30
M
100 -,---
Fi g. 18 EVOLUTION DES VALLEES AU QUATERNAIRE RECENT. Exemple du RioChuquiaguillo (région de la Paz)
1 - Plio-Quaternaire conglomératique et argileux 2 - moraines du
dernier pléniglaciaire 3 - cône détritique associé au ravinement (Ri)
des versants 4 - cone détritique associé à de nouvelles phases de
ravinement (R2 ). A droite: succession lithologique du cône 4 (en grisé:
couches limoneuses ou tourbeuses). Les tourbes (32 000 - 16 000 B.P.)
antérieures aux moraines n'apparaissent pas ici.
(d'après SERVANT M. et al., 1981)
60
NOGAMI (1970J a identifié six ensemblESmorainiqu8s le lorg du
profil lorgitudinal des vallées (Fig. 17 ). Nos observations oonfirment
cette chronologie. Le problème qui subsiste réside dans les datations
des moraines. La rareté des affleurements est défavorable à la décou
verte de dépôts organiques pouvant être datés par le C14. Seule la
réalisation systématique de sondages dans les dépôts des lacs situés
en amont des moraines permettrait de résoudre ce problème.
Les seuls affleurements significatifs actuellement connus se si
tuent dans le Rio Chuquieguillo en amont de la vallée de La Paz.
2.1 - Ç~~e~_~~_!~_:I~~~~~_~~_I~~~~!!~:_~~_!~_~~~!~_~~_Ç~~~~~~!
Dans cette coupe on observe la sucCEssion suivante (Fig. 18 J.
- un substratum plio-quaternaire conglomératique et argileux
entaillé sur près de 300 mètres de profondeur.
Au fond de la vallée, des moraines épaisses mais érodées.
Un cône détritique, prolongement d'une surface de ravinement
(R1J des versants.
- Une surface de creusement.
Un cône détritique associé à de nouvelles phases de ravinement
des versants (R2). Ce cône de 4 mètres d'épaisseur situé directement
sur les matériaux glaciaires, comporte dans la moitié inférieure une
alternance de limons organiques et de dépôts caillouteux, séparés par+
des surfaces de ravinement. La base est datée de 1235J - 100 ans B.P.
et le sommet de cette alternance, raviné par des couches exclusive+
ment caillouteuses de 1425 - 80 ans B.P.
2. 2 - Une deuxième coupe a été observée à 4 lm en amont de la précé
dente en arrière d'une puissante moraine frontale que nous attribuons
au stade M1 ou plus probablement au stade M2 de I~OGAMI. Elle révèle
la présence sur cette moraine de dépôts marécageux, lacustres ou gra
veleux (Fig. 19 ). De bas en haut la succession est la suivante :
M
6
5
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. <7. . . • <:::::) 0 oC> c:::>. . . .6 Colluvions graveleuses
5 Argile grise lacustre
4 Argile à blocs et à cailloux
3 Tourbe à lentilles argileuses ou caillouteuses (éch. 80/15 daté de 9915 ~ 80 ans BP)
2 Graviers anguleux
1 Dépôt glaciaire
Fig.19 COUPE DU RIO CHUQUIAGUILLO
62
A - COUPE DU RIO SEHUENCA
o 0 . f) ~ of) ..~. _ flIio
Seh.>enca
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B - COUPE DU RIO PAMPASI
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!~Tertiaire: conglomérats m Gravats pre-Sorata
. 0 o.grès
. o· 0
et
I~~~ Coulée de boue Sorata ~ Accumulation de gravats: pédiment IV
0 Terrasses -0 Terrasse holocène. . .Choqueyapu l II. . . -
Fi g. 20 TERRASSES RECENTES (Choqueyapu 1 - II)
63
- Dépôt glaciaire (moraines)
- ~raviers anguleux d'épaisseur maximale indéterminée
- 0 à 0,70 m ; tourbes à lentilles argileuses ou caillouteuses
- 1 mètre environ : argile à blocs et cailloux très mal classés'
- 0,50 à 2,50 mètres: argile grise finement litée lacustre
- surface de ravinement
- 0,5 à 1 mètre : colluvions graveleŒes à élément~ ar.g~leux de
schistes paléozoïques avec quelques niveaux lenticulaires de tourbes
à la base.
Un échantillon prélevé à la base de la couche tourbeuse 2 a été+
daté par le C14. Son âge est de 9915 - 80 ans B.P. (nO 80/151.
Nous pouvons donc en conclure que la moraine sous-jacente est
antérieure à cette date et qu'elle se situe vers la fin du Pléistocè-
ne.
3 - Terrasses fluviatiles en aval des vallées glaciaires
Dans le rio Sehuenca après la confluence des Rios Tuni et Condo
riri, on observe deux terrasses fluviatiles emboîtées situées en contre
bas du glacis IV et de la coulée boueuse Sorata (Fig. 20). Les dépôts
sont mal classés et à matrice sableuse. La terrasse la plus ancienne se
situe à 8 mètres au-dessus de la rivière actuelle et la deuxième à 4 mè-
tres. Ces deux surfaces morphologiques convergent rapidement vers l'aval
et se confondent avec le glacis IV.
Ce type de dépô~fluviatiles est souvent observé dans la partie
aval des vallées connectées à la Cordillère. Il se présente en terr25ses
ou sous la forme de cônes de déjection. Au débouché du Rio San Francisco
par exemple, les photographies aériennes révèlent deux cônes détritiques.
Deux phases d'accumulation fluviatile sont donc identifiées.
Cependant, il est difficile d'en préciser la situation stratigraphique
par rapport aux avancées glaciaires.
64
M
20
10
100 300 M
M
30
105
tourbe(16 000 + 135 BP )
Fig.21 COUPES DES TERRASSES SOD.ECHATA l (S 1) ET SORECHATA II (S II)
A - TERRASSE SORECHATA l (S 1): 1 - formations anciennes (FA)
2 - tourbes d'âge supérieur à 40 000 ans B.P. 3 - grdvats de S l
B - TERRASSE SORECHATA II (S II): 3 - gravats de S l 4 - gravats
de la terrasse S II (~ gauche, position de la tourbe datée
16 000 + 135 B.P.) 5 - basse terrasse (Holocène)
65
III - VALLEES NON CONNECTEES A LA CDRoILLERE
Pendant la période où les grandes vallées étaient occupées par
les glaciers ou en connection directe avec ces derniers vers l'amont,
les vallées non connectées à la Cordillère ont connu leur propre évo
lution. De petites moraines ont pu se mettre en place dans quelques
cirques glaciaires de la partie haute des bassins versants mais le
phénomène dominant réside dans une alternance d'érosion et d'accumu
lation en milieu fluviatile.
1 - Coupe du Rio Sorechata
Trois terrasses fluviatiles sont identifiées dans le Rio Sore
chata (Fig. 21 ) .
1.1 - Les dépôts les plus anciens sont essentiellement caillouteux.
Nous y observons vers l'amont et de haut en bas la succession suivante.
- 2 à B mètres : gravats mal classés à matrice sableuse rose.·
Eléments schisteux. granitiques et quartzitiques.
- 0,90 mètre : argiles grise~, litées, à passées caillouteuses,
tourbeuses à 30 centimètres au-dessus de la base (Ech. 489)
- 0-2 mètres: gravats mal classés à matrice sableuse rose. La
partie supérieure de ces dépôts se situe à 11-12 mètres au-dessus de
la rivière actuelle. Elle correspond à une surface morphologique nette
que l'on peut suivre de manière discontinue le long du profil longitu
dinal (Terrasse Sorechata 1). Emboîtée dans le glacis IV, cette surface
d'accumulation est postérieure au dernier interglaciaire (Sorechata/Cho
queyapu). La datation par le C14 du niveau tourbeux affiche un âge de
plus de 42000 ans B.P.
Les mêmesdépôts sont observés à 2 km en aval de la coupe pré
cédente sur le flanc Nord de la vallée. Ils correspondent ici à des
cônes de déjection alimentés par des ravins étroits et profonds qui
dissèquent le glacis III. Dans le détail, nous observons une succes
sion complexe d'accumulation et d'érosion
66
- à la base. des conglomérats grossiers (3 mètresl dont la
patine rose indique une alimentation lo~itudinale par les formations
rouges situées en amont du Rio Sorechata.
- Une surface d'érosion
0.20 mètre d'argiles tourbeuses, ravinées au sommet
- 1 mètre en moyenne de graviers et de cailloutis mal classés.
- 1 mètre de limons à lentilles caillouteuses surmontés par une
tourbe décimétrique (Ech. JA 61
- une surface d'érosion
0.50 à 2.50 mètre de dépôts graveleux à caillouteux avec
passées limoneuses.
L'échantillon JA 6 est daté de plus de 40000 ans B.P ..
1.2 - La terrasse la plus basse [Sorechata III n'affleure qu'en un
seul. point à 500 mètres en aval de la première des coupes décrites
ci-dessus. Elle comprend 3 à 4 mètres de cailloux mel classés à
granites non altérés où s'intercale vers le milieu une couche déci
métrique de tourbe [Ech. JA 21. Celle-ci est datée par le C14 de+
16000 - 135 ans B.P ..
1.3 - Enfin. une très basse terrasse[+ 1 à 1.5 mètrel se révèle limo
neuse et organique mais caillouteuse à la base.
En conclusion. le Rio Sorechata montre l'existence de deux pha
ses majeures d'accumulations fluviatiles [Sorechata l et Sorechata III
séparées par une phase de creusement. Oans le détail. on constate que
l'accumulation a été discontinue et épisodiquement remplacée par des
ravinements. Cette évolution concerne une longue période. avant 40000
et après 16000 ans B.P .. La mise en place des dépôts Sorechata II a
été suivie par un creusement puis une accumulation fine dont nous
verrons le détail sur d'autres coupes plus complètes.
.....------------------ 67
\
Rio Son Roque
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Ch .l!
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TERRASSE HDLDCENE. Tourbes, argiles, limons et sablesTourbes à la base, datées de 9820 + 120 B.P.
ACCUMULATION DE GRAVATS avec tourbe à la base,datée de 17 370 + 120 B.P .
ARGILES, avec gravats et tourbesTourbes d'âge supérieur à 3D 000 B.P.
Fig.22 SEQUENCE DE TOURBES DATEES DANS lE RIO SAN ROQUE
68
2 - Coupe du Rio San Roque (Chiarjahuira)
Dans cette coupe on observe de haut en bas la succession sui-
vante (Fig. 22) :
0,20 mètre limons et sables de couleur gris sombre
- 0,60 mètre limons et tourbes de couleur gris marron
- 0,30 mètre gravier (,0= 5 cm ) à éléments de quartzite,
schistes et granites non altérés
0,50 mètre limons et tourbes de couleur gris marron
0,20 mètre limons et sables gris
1-2 mètre limons, tourbes et argiles de couleur grise,
(Ech. nO 469 à la base)
- surface probable d'érosion
- 1-2 mètre: gravats à matrice sableuse légèrement ferrugineuse
à cailloux de schistes, quartzites, et granites non altérés (0 maximum
20 cm. environ)
0,15 mètre
0,60 mètre
tourbe noire (Ech. 467)
argiles, sables et limons à passées graveleuses
de couleur gris-blanchâtre.
- 0,30 mètre: cailloux (0 = 10 cm ) de quartzites et de schistes.
A 100 mètres plus en aval, on observe une autre couche de tourbe déci
métrique intercalée dans une série argileuse de couleur gris blanchâtre
(Ech. 468).
Cette coupe révèle une alternance complexe de phases d'érosion
et d'accumulation.
- La partie inférieure ne se pr~te pas à une analyse stratigra
phique détaillée. La tourbe qui y est intercalée (Ech. 467) est datée+
de 17370 - 120 ans B.P .. Un deuxième échantillon, prélevé plus en aval
(Ech. 468) affiche un âge supérieur à 30000 ans B.P .. L'ensemble est
donc contemporain des dépôts des terrasses Sorechata l et Sorechata II.
- La partie supérieure correspond à un dépôt continu de sédiments
fins. Ceux-ci sont très riches en diatomées. La base (Ech. 469) est da-+
tée de 9820 - 120 ans B.P .. Il en subsiste de nombreux témoins dans la
partie basse du Rio San Roque.
M
20
10
o10 20 M
y 124
y 111
Gill- - -Ir----
//
1
/
alCD
o tourbes et limons caillouteux à la base
C cailloux mal classés. Au sommet, sables à lentilles limoneusesA la base, limons et tourbes intercalées
B cailloux avec tourbes interdigitées, d'âge> 34 000 ans à la baseet de 17 750 ! I~OO ans BP au sommet (éch. y 111 et Y 124)
A cailloux à matrice sableuse. Tourbe d'âge> 45 000 ans (éch. y 105)
Fig. 23 COUPE D'UN RAVIN AFFLUENT DU RIO SORECHATA
70
3 - Coupe d'un ravin affluent du rio Sorechata (fig. 23)
Sur le flanc Nord de la vallée de Sorechata se situent des
ravins profonds (40 mètres), étroits (200 mètres environ) encaissés
dans le glacis III. Ces ravins sont en partie colmatés par des dé
pôts limoneux, tourbeux et caillouteux, eux-mêmes profondément éro
dés.
Une coupe relevée en amont de l'un de ces ravins révèle la
présence de formations séparées par des surfaces d'érosion: du plus
récent au plus ancien :
D. 0,20 à 1,50 mètre: tourbes et limons caillouteux à la base
- surface d'érosion
C. 1 à 6 mètres : cailloux mal classés passant vers le sommet à des
sables caillouteux à lentilles limoneuses grises. La base est loca
lement limoneuse et contient quelques tourbes intercalées.
- surface possible d'érosion
B. 1 à 2 mètres : cailloux contenant dans la partie moyenne des tour
bes interdigitées dans un dépôt grosssier
- surface d'érosion
A. 4 à 5 mètres: cailloux à matrice sableuse avec intercalations d'ar-
giles et de tourbes.
Les formations A et B affleurent en témoins discontinus dans
toute la partie amont du ravin. Une tourbe prélevée à 1 mètre envi
ron au-dessus de la base de A a été datée de plus de 45000 ans B.P.
(Ech. Y 105). Les tourbes de la formation B ont donné plus de 34000+
ans B.P. à la base et 17750 - 400 ans B.P. au sommet (Ec~ Y 111 et
y 124). Ces deux formations sont donc contemporaines des dépôts des
terrasses l et II de Sorechata.
Les formations C et 0 ne sont pas encore datées. La première
pourrait être corrélée, en première hypothèse, avec le dépôt du
Rio San Roque daté de 9820 ans B.P. environ.
4540 + 120
Ans B.P.
3450 + 100
---------------------_-..._-,....--....-------"""-------1-1-1- 1-1-
--------------------- -....- ....... -------~------_ 1 _1_1_1_I_a_ 1
1- I-ï-I-I-.-.
---- ....... _---~--
Moraines ou coulée de boue( < 33 520 + 460)
o 0 0-- ___ -=~-....o__O;;......:;;O:...;;0:.c .......................
""2S"~S_~- --------"':;:;--------__-------,0-~-=--A= CS ------
- - - 0 ~-o_r_-......_r_I -D--=- D":::- Q __le0- - -=--Ll- : ~O- lM
...'------11
-:.---=-=-:---------::--. ---1_1_1_,_~ _-1-1- 1-,_ 1-1-'-1-1_
- __ 1- 1 -- 1 - 1_1_,_--- - --- .-- -- --- -- -- -
Limons et tourbes
Fi0·24 COUPE DU RIO SAN FRANCISCO (2)
72
4 - Coupe du Rio San Fran~isco (fig. 24J
Nous nous situons ici dans une petite vallée dont la connection
ave le Rio San Francisco a été interrompue par les moraines du dernier
pléniglaciaire. Nous y observons, au-dessus de cette moraine de haut en
bas :
- 0 à D,50 mètre: cailloutis
2 à 3 mètres : limons bruns lités organiques passant latérale
ment à des tourbes. Celles-ci peuvent atteindre 3 mètres d'épaisseur.
Nous y avons prélevé deux échantillons à l'extrême base (454J et à
1,80 mètre (455) vers le sommet.
- 0 à 1 mètre : gravats très mal classés localement et faiblement
ferrugineux
- surface d'érosion
- moraine (argiles à blocs de toutes tailles).
+Les éC~ntillons 454 et 455 sont respectivement datés de 4550 - 120
+et 3450 - 100 ans B.P ..
5 - Interprétation et conclusion
Les vallées non directement connectées à la Cordillère présentent
une succession très complexe de séquences d'accumulation et d'érosion.
Cette succesion n'a pu en aucun point être observée de manière complè
te et les corrélations entre les coupes sont difficiles à établir de
manière détaillée.
Nous pouvons nérn,moins distinguer, d'après les coupes du Rio Sore
chata, trois périodes majeures de dépôt marquées morphologiquement par
trois terrasses emboîtées (Sorechata l, Sorechata II. basse terrasse).
Cependant, l'examen plus détaillé des coupes semble indiquer que chacu
ne de ces périodes est elle-même caractérisée par une succession d'accu
mulations et d'érosions. Finalement, nous devons conclure à une grande
instabilité de la morphogénèse et de la sédimentation dans ces vallées.
73
L'évolution se fait par alternance de phases d'érosion, d'accumulation
caillouteuse et de phases de sédimentation limoneuse à tourbeuse . Cet
te évolution recouvre une longue période. Les datations par le C14 in
diquent, en effet, qu'elle commence avant 40000 ans et qu'elle se pour
suit jusqu'à présent.
IV - CONCLUSION DE L'ETUDE STRATIGRAPHIQUE
L'analyse stratigraphique du piedmont de la Cordillère nous conduit
à subdiviser l'évolution plio-quaternaire de ce secteur en huit étapes
majeures (tableau synthétique). Celles-ci sont, de la plus récente à la
plus ancienne, les suivantes :
A - Une période de retrait glaciaire, dont la limite inférieure est
définie par les moraines du dernier maximum glaciaire. Cette limite n'a
pas pu être datée dans notre zone de travail. Au Pérou, MERCER et PALA
ClOS (1977) la situent un peu avant 14000 ans.La déglaciation a été in
terrompue par au moins six phases de stabilisation ou de réavancées mi
neures. Les deux premières sont antérieures à 9800 ans BP environ (Cou
pe de Chuquiaguillo). Elle est marquée par une alternance de phases de
creusement ou d'accumulation fluviatile grossière et de phases de sédi
mentation limoneuse organique (basses terrasses). La chronologie fine
de cette alternance n'est pas encore établie. Quelques points de repère
sont établis par les datations au C14 : quatre phases de sédimentation
fine sont respectivement datées dans la partie inférieure de 12350,9820
4~0/3450 et 1425 ans B.P. environ.
B - Une période glaciaire prolmgée. Nous y distinguons deux avan
cées glaciaires maximales (Choqueyapu l et II). En dehors du domaine
d'extension des glaciers, les vallées évoluent entre accumulation (tour
be, gravats) et érosion. Les séries fluviatiles sont partout très dis
continues et datées de plus de 40000 à la base et d'un peu moins de
16000 ans au sommet.
C - Une période interglaciaire. Mis à part quelques cônes de dé
jection observés vers l'aval, cette époque n'est pratiquement représen
té que par des surfaces d'érosion. Quelques témoins de glacis (Glacis IV)
conservés à la base du ~edmont, témoignent d'un épisode favorable à
la pédimentation. Un paléosol, probablement plus ancien (?), indique
74
que cet interglaciaire a aussi connu des conditions favorables à
la pédogénèse.
o - Une période glaciaire. Elle est représentée par des moraines
bien conservées et émoussées (Sorata) en aval dans lesquelles se si
tuent de très vastes coulées boueuses.
E - Une période interglaciaire. Elle est caractérisée par la gé
nèse d'une surface morphologique majeure comme dans tout l'altiplano
(glacis III). Le creusement de cette surface a alimenté de puissants
cônes de déjection visibles à la base du piedmont (gravats pre-Soratal.
Une phase de pédogénèse attestée par de rares témoins semble succéder
à la mise en place de ces cônes.
F - Une période complexe, difficile à étudier faute d'affleurement
dans notre région. Elle correspond à deux glaciations (Calvario, Kaluyol
séparées par un interglaciaire (Formation Purapurani) reconnus dans la
vallée de La Paz.
G - Une période de creusement (ou de pédimentation ?) dont on ne
connait pas les produits d'érosion.
H - Une période de sédimentation lacustre plus ou moins congloméra
tique. Il n'en reste que de rares témoins situés dans le piedmont. A
La Paz en revanche, les dépôts sont bien conservés, épais de 800 mètres
et datés du Pliocène (5.5 M.A. à la base, 3.2 M.A. dans la partie supérieu
re).
sans connexion
AMONT
avec connexion sans connexion
AVAL
avec connexion
A basses terrassesmoraines
(retrait glaciaire)
654J21
basse terrasse (tourbes) basse terrasse (gravats)
B
gravats et tourbes(Sorechata II)
Terrasse rouge(Sorechata I)
SIl
SI
moraines Choqueyapu(MCh) 1
MChIl
MChI
gravats et tourbes
gravats
Terrassesfluvio-glaciaires ou
cône de déjection
rSIl
l SI
C
D
Pédimentation (glacis IV)Creusement
Moraines Sorata (MS)
Accumulation de gravats (glacis IV)Pédogenèse (sol rubéfié)
Coulée de boue Sorata (FBS)
E
CreusementFormation de vallées
Accumulation de gravats("cônes pré-Sorata ll )
(GPS), '( , .')pedogenese sol rubef1e
F
G
Pédimentation (glacis III)
Formations anciennes et paléosols (FA)Erosion
Horizon rubéfié (paléosol 7)Erosion
Formation La Paz (FLP)
Tabl. III CADRE STRATIGRAPHIQUE GENERAL
TROISIËME PARTIE
EVOLUTION PLIa-QUATERNAIRE DU PIEDMONT OUESTDE LA CORDILLËRE ROYALE
77
CHAPITRE l - PROCESSUS MAJEURS DE L'EVOLUTION
L'évolution du piedmont a été contrôlée pendant le Plia-Quater
naire par les osc~lations des glaciers et par les phénomènes de pédi
mentation, de dissection, d'altération et de pédogénèse.
l - DEPOTS GLACIAIRES
Les avancées des glaciers sont marquées par de puissantes accu
mulations morainiques, localement et épisodiquement remaniées vers
l'aval par des coulées boueuses.
Les glaciations les plus anciennes, mal connues faute d'affleu
rements dans notre zone d'études, sont représentées par des dépôts ar
gileux à blocs et cailloux de toutes taillES ("Formations anciennes" 1.
Les formes morainiques ne sont pas conservées et il reste difficile
de déterminer si ces dépôts sont directement liés aux anciens glaciers
ou s'ils ont été remaniés par écoulements boueux. Leur position ne per
met donc pas de déterminer les altitudes les plus basses atteintes par
les glaciers.
- Les glaciations récentes CSorata, Choqueyapul sont en revanche
représentées par des moraines aux formes bien conservées. Celles-ci
sont caractérisées par un grand développement des accumulations laté
rales. Les dépôts glaciaires sont issus du remaniement des terrains
paléozoïques ou granitiques de la Cordillère ou de terrains plio- QJater-
naires préexistants. L'analyse di ffractométrique de la matrice argileuse
révèle la prédominance de l'illite associée à des interstratifiés
chlorite-vermiculite et un peu de chlorite (Tableau I~. Il n'existe
partiquement pas de variations minéralogiques entre les différentes
générations de moraines. On note seulement des variations locales dans
le pourcentage des galets de granite en relation avec la nature géo
logique des bassins versants.
78
La dernière glaciation (Choqueyapu) est typiquement une gla
ciation de vallée. Les contours des anciens glaciers au maximum de
leur dernière extension sont bien dessinés par les accumulations mo
rainiques. Dans les Rios San Francisco et Tuni. les langues glaciaires
de 1000 è 1500 m de largeur semblent s'être étalées au débo~ché des
vallées où elles ont abandonné des moraines de 2 è 3 km de largeur.
En revanche. dans le Rio Milluni. la langue glaciaire diminuait pro
gressivement en largeur et en épaisseur vers l'aval. Dans tous les
cas. les glaciers n'avaient pas plus de 10 à 12 km de longueur au
maximum de leur extension. Ils étaient soumis à une ablation
rapide vers l'aval.
La configuration des glaciers de la glaciation Sorata est plus
difficile à définir. Il semble cependant que la largeur des langues
de glace diminuait enCOID plus rapidement vers l'aval que pendant la
dernière glaciation. Fréquemment. les moraines latérales très épais
ses (une centaine de mètres) se réunissent vers l'aval en dessinant
un V à pointe aigüe. Cet aspecr pourrait s'expliquer par une ablation
très rapide.
Nous n'avons pas observé de dépôts fluviatiles très développés
en aval des anciens glaciers. Il semble bien que les eaux de fonte
avaient une faible capacité de transport. Cela pourrait indiquer que
l'ablation des glaciers était surtout le fait d'une évaporation très
active.
II - CaNES DE DEJECTION ET TERRASSES FLUVIATILES
Css cônes sont très bien développés vers la base du piedmont.
leur position stratigraphique indique qu'ils se sont formés pendant
les périodes interglaciaires ("gravats pré-Sorat~ par exemple ). Ils
ont été alimentés par une dissection très active en amont de la Cordil
lère. Ce sont des dépôts toujours mal classés à galets de schiste/de
quartzite ou de granite. Ceux-ci sont émoussés/parfois arrondis. la
matrice est sableuse. La stratification est peu apparente.
Tabl. IV
79
RESULTATS DES ANALYSES D'ALTERATION
Format.
FLP
FA
GPS
Ech.
126 a
126 b
123 a
123 b
124 a
Quartz
Quartz, un peu defeldspaths et demicastraces de smectites
Quartz, traces defeldspaths, micaset ismecti tes
Quartz, traces demica, feldspathsargilites (smectites)
Quartz, un peu defeldspaths et micas, traces d'argilite à 17 Â
Quartz, mica, unpeu de feldspathset trace d'argilite à 17 Â
Feldspaths
Oligoclase,quartz, mica
Oligoclase,quartz, mica,trace de smectites et kaolinite
Oligoclases,traces de smectites et micas
Oligoclase,trace de kaolinite
Oligoclase,quartz, mica,traces de kaolinite
Micas
PhlogQpite, tracesde quartz, feldspath,smectites, kaolinite
Phlogopite, un peu dequartz, feldspaths,smectites
Phlogopite, traces desmectites et feldspaths
Phlogopite, un peude feldspaths etsmectites, traces dekaolinite
Phlogopite, un peu defeldspaths et smectites, traces de kaolinite
124 b Quartz, un peude feldspathset micas
Oligoclase,un peu de micaset kaolinite
Phlogopite, un peu def eJdspaths, traces desmectites et kaolinite.
MS125 Quartz, felds
path, traces demica
Oligoclase,traces demica
Quartz, oligoclase,mica, traces de kaolinite
80
.FORr~ATION ILLITE CHLORITE/VtR CHLORITE HEMATITE GOETHITE N° des échan
r'lICUL ITE tillons
Formations x x x 0 ~1 101
anciennes x x x 104x x x 105
x x x 106x x x x 107
t~ora ines x x x x 108
Sorata x x x x 108x x x 0 109x x x x x 121x x x x 0 122
x x x x 111x x x x 112
Moraines x x x x x 0 113x x x x 115
Choqueyapu x x x x 0 0 116x x x 0 117x x x 0 0 119x x x x 0 120
Tabl. V : Résultats d1analyses cristallographi~ues des argilesdes moraines
x x abondantex peu abondanteo traces
81
Numéro ILLITE CHLORITE CHLORITE KAOLIN I- HEMATI - GOETHITEdes IVERMI- TE TE
échantil- CULITElons
PA 11 x x 0 x 0
PA 12 x x x x
PA 13 x x 0 x 0
PA 14 x x x 0
t:pa; sseur en m
_ 0
0.10
0.30
1. 20
- 1.60
Tabl. VI : Paléosol de Pankora (analyses cristë1.llographiques)
x x abondantx peu abondanto trace
-
Numéro des ILLITE CHLORITE/VER- KAOLINITE rlETAHALLOYS ITE GOETHITEéchantillons MICULITE
357 x x 0 x
358 x x 0 x
359 x x 0 x 0
Tabl. VII : Paléosol de Chiar Jahuira (analyses cristallographiques)
x x abondantx peu abondanto traces
0.000.05
0.20
0.40
82
Les seules terrasses bien conservées sont d'âge quaternaire
récent. Elles se situent dans les vallées non connectées vers l'amont
à la Cordillère Royale.
Ces témoins révèlent une succession très complexe de phases de
ravinement ou de creusement, pouvant passer à des accumulations _
grossières et de phases de dépôts fins limoneux plus ou moins orga
niques.
III - ALTERATION - PEDOGENESE
- Les formations antérieures à la glaciation Sorata sont très
souvent caractérisées par la présence de galets plus ou moins arénisés,
ce qui suggère une altération assez active. En réalité, l'analyse au
rayons X des galets granitiques révèle que l'altération est minime
Ctableau IV). Les études diffractométriques montrent que les feldspaths
sont bien conservés, les argiles ~8ntmorillonite ou kaolinite) étant
absentes ou présentes seulement à l'état de traces.
L'arénisation des granitesn'a pas été observée dans les moraines
Sorata et Choqueyapu. Le phénomène reste donc limité au substratum
plio-q~aternaire ancien du piedmont.
- Les témoins de paléosols sont rares dans la zone d'étude. Nous
en avons signalé quelques uns dans le chapitre "stratigraphie".
Les paléosols sont définis par une rubéfaction plus ou moins
marquée, une forte porosité et par la présence de revêtements argi
leux. Il est en général difficile d'y distinguer plusieurs horizons,
la partie supérieure ayant été érodée. Seu~ sont donc conservés les
horizons profonds. Dans le but de mieux caractériser ces paléosols
nous avons effectué une analyse diffractométrique des niveaux argileux
CTabl,VI,VII). Le paléosol de Pankora (interglaciaire Kaluyo/SorataJ
contient les minéraux argileux des formations glaciaires ou fluviatiles
(illiteJ. La kaolinite est faiblement représentée. Ces caractéristi
ques montrent que la pédogénèse est restée peu active .
83
La paléosol de Chiar Jokh~ présente la même composition miné
ralogique que le paléosol précédent. La métahalloysite cependant
apparaît dans l'horizon supérieur, ce qui indiquerait une hjdrata
t ion de la K.ao lini te.
En conclusion, l'étude d5 granites arénisés comme celle des
paléosols montre que les altérations sont restées peu actives sur
le piedmont de la Cordillère.
IV - PEDIMENTATION
La pédimentation (glacis d'érosion) a été active pendant l'in
terglaciaire Kaluyo /:orata. Elle a permis l' individualisat ion d'une
surFace morphologique majeure (glacis III) dont il subsiste de vastes
témoins dans la moitié Sud-Est de notre zone d'étude.
Cette suface s'élève jusqu'à 4000-4500 mètres dans la cordil
lère. Elle recoupe surtout les dépôts meubles du Plio-Quaternaire
ancien et localement les formations paléozoïques.
Une autre phase de pédimentation a eu lieu pendant l'intergla
ciaire Sorata/Choqueyapu (glacis IV). Elle a dévèloppé des surfaces
peu étendues situées vers la base du piedmont.
Ces deux phases de pédimentation sont générales dans tout l'Al
tiplano et ont joué un rôle déterminant dans la morphogénèse des
Andes boliviennes.
V - LE PROBLEME DES INTERPRETATIONS CLIMATIQUES
Le passage Pliocène-Quaternaire est carectérisé dans de nomb
reuses régions des hautes et moyennes latitudes par un refroidisse
ment climatique. C'est vers 3 M.A. que l'on situe par exemple le dé
veloppement d'une calotte glaciaire sur le Nord du continent améri
cain. Ces phénomènes climatiques sont encore mal connus dans les ré
gions continentales des latitudes tropicales. En Bolivie, les premiers
84
indices d'un refroidissement majeur sont donnés par la première
glaciation (CalvarioJ mais celle-ci est nettement postérieure à
3 M.A. si l'on en juge d'après les datations radiométriques fai
tes à La Paz. I~ous n'observons pas de glaciations plus anciennes.
Il faut toutefois noter que l'on ne peut pas déterminer pour le
moment si la Cordillère Orientale avait atteint dès le Pliocène
l'altitude où elle se situe actuellement. L'absence de dépôts
glaciaires anciens reste de ce fait difficile à interpréter.
Les avancées glaciaires du Quaternaire ont abandonné de
puissantes moraines mais il n'y a pas eu de sédimentation flu
viatile très active au débouché des vallées glaciaires. Cela
montre que les eaux de fonte avaient une faible capacité de
transport. Nous pouvons voir ici l'une des caractéristiques
essentielles des glaciers quaternaires de Bolivie. La signifi
cation climatique de cette caractéristique est encore peu clai
re. On peut supposer que les glaciers demeurant peu étendus en
longueur (10-20 KmJ étaient soumis à une ablation très rapide
dans un contexte climatique sec qui devait favoriser une éva
poration rapide.
Les interglaciaires n'ont pas été accompagnés par une
pédogénèse et une altération très active. Ils sont surtout
marqués par la génèse de vastes pédiments ou par le dépôt de
cônes de déjection à la base du piedmont. Pédiments et cônes
suggèrent un contexte climatique sec à pluies saisonnières.
Finalement il est difficile de mettre en évidence de
très fortes variations de la pluviosité dans l'évolution
quaternaire du piedmont de la Cordillère Royale. Cependant,
et comme nous l'avons suggéré dans une publication antérieure
(SERVANT~ - 19B1J les régimes hydrologiques et la dis
tribution de précipitation au cours de l'année ont prcbableme~t
varié pendant cette période comme l'indique l'alternance limons
organiques-sédiments grossiers dans les dépôts du Quaternaire
récent. C'est peut-âtre dans ces variations qu'il faudra recher
cher les mécanismes principaux de la morphogénèse du piedmont
de la Cordillère Royale.
85
CHAPITRE II - MORPHOGENESE ET NÉOTECTONIQUE
l - INTRODUCTION
LAVENU (1977-1978) a réalisé une étude néotectonique de plu
sieurs secteurs de Andes boliviennes. L'analyse des plans de failles
qui affectent les terrains pliocènes et quaternaires a démontré que
le Pléistocène des Andes boliviennes est caractérisé par des défor
mations en distension. Dans notre secteur d'étude. plusieurs failles
apparaissent très clairement en photographies aériennes (Cf. carte
géologique) suivant une direction moyenne Nord-Ouest Sud-Est. Les
miroirs de faille n'affleurent que de manière très sporadique.
II - UN SITE DE REFERENCE ALLPACoMA
A l'Ouest de la ville de La Paz. dans la région de l'aéroport
et au-dessus de Allpacoma, les photographies aériennes révèlent la
présence d'un réseau de failles morphologiquement visibles sur le
glacis III (interglaciaire Kaluyo-Sorata. Fig. 25), Ces failles
affleurent dans la région de Allpacoma où elles ont été étudiées
par LAVE NU (1978). Ce sont des failles normales qui ont été affectées
par au moins deux rejeux successifs: 1) le premier est antérieur au
glacis III et il a entrainé l'effondrement relatif des formations
La Paz (Pliocène) etPurapurani (Quaternaire ancien) du compartiment
Nord. la composante verticale est de l'ordre de 200 mètres. 2) le
deuxième rejeu affecte le glacis III et sa couverture détritique
sa composante verticale est de quelques dizaines de mètres (Fig. 26).
86
ï
ALllPLANO
AM
BASSIN
OE
LA PA Z
Fig. 25: Schéma des failles normales quaternaires qui affectent leglacis 3 (selon les photos aériennes). AL = Allpacoma,AM = Amachuma (d'après LAVENU A., 1978')
sw NE
~ A~ ~o.co 1) 1 B
Fig. 26 Coupe schématique perpendiculaire à la faille normaled'Allpacoma. A: couverture du glacis 3 (G3); B: gravatsPurapurani au dessus 'du glacis 2 (G2); C: ·Formation La Paz(les échelles ne sont pas respectées).(d'après LAVENU A., 1978)
87
Q iJ</- . -
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o .
CD 0
o
Fig. 27: COUPE PERPENDICULAIRE A LA FAILLE DE LA QUEBRADA PHIONIJOKHO (entre les rios Tuni et Condoriri). 1: gravats;2 : matériel glaciaire au dessous du glacis III (GIll);3 : glaciation Sorata (MS)(échelle horizontale arbitraire)
Fig. 28: COUPE PERPENDICULAIRE A LA FAILLE DU RIO SAN ROQUE1 : gravats; 2 : matériel glaciaire au dessous du glacisIII (GIll); 3 : glaciation Sorata (FES)(échelle horizontale arbitraire)
88
Nous avons repéré deux autres affleurements similaires dans
notre région d'étude. Le premier, situé entre les rio Tuni et Con
doriri, montre une faille normale dans les formations anciennes ;
cette faille n'affecte pas les dépôts de la glaciation Sorata (Fig.
27). Une déformation comparable a été observée dans le rio San Ro~ue,
elle affecte le glacis III et probablement aussi la formation Sorata
(Fig. 28)~
Finalement, ces observations et principalement celles qui
ont été faites à Allpacoma révèlent une grande amplitude verticale
des déformations en distension au Quaternaire ancien et un rejeu
postérieur au glacis III.
III - RELATION ENTRE LA MORPHOGENESE ET LES DEFORMATIONS DU QUATER
NAIRE ANCIEN
Nous examinerons ici le profil longitudinal du piedmont de
la Cordillère Royale entre le lac Titicaca et le Cerro Paco Kelita
(Fig. 29, localisation Fig.30). Ce profil montre d'Est en Ouest
- une zone déformée située au pied de la chaîne et actuellement
occupée par le rio Keka de direction Nord-Est Sud-Ouest.
- une zone haute correspondant aux terrains pliocènes (conglomérats)
au sommet de laquelle affleurent des dépôts glaciaires (blocs grani
tiques). Ces dépôts ne sont pas datés avec précision mais la carto
graphie de la région montre qu'ils sont antérieurs à la glaciation
Sorata.
- Une zone haute constitué de terrains crétacés à tertiaires limitée
à l'Est par un linéament tectonique (Penas).
- Enfin, la dépression du lac Titicaca.
~ Une analyse microtectonique détaillée du plan de faille a révélé
que cette faille normale a rejoué postérieurement en compression
(LAVENU - Com. orale)
89
SW
LacTiticaca
~1" e e'1
d d'
Penas
\,,'\ /
NE
~5~00
t5200
t5800.
rS600
~5500
~5200
rS100
~SOOO
SOOO
4S00
4000
8 a'.,-----r---.----"!"-----,----...,-----.-------,..-------L 3800 .
40KM 30 20 10
Fig.29 ': COUPES TOPOGRAPHIQUES S~J-NE DE LA PARTIE OCCIDENTALE DE LA CORDILLERE
o
Fig. 30 LOCALISATION DESCOUPES TOPOGRAPHIQUES
,. -, ligne de partage des eaux
10KM'- ----JI
\
ij
/1
~/.""/"/
i ...J"," V
Q\"
l,
,,' .30'
•
CDo
9 1
Ces unités morphologiques. orientées du Nord-Ouest au Sud-Est.
sont. de toute évidence. tectoniques et correspondent à une succession
sur le piedmont de grabens et horst~ La présence du Pliocène et du
Pléistocène ancien dans le horst au Sud du rio Keka montre que les
failles ont rejoué durant le Quaternaire avant la glaciation Sorata.
Les mouvements verticaux relatifs ne peuvent pas être évalués avec
précision mais ils sont largement supérieurs à 400 mètres (dénivelé
entre la dépression de Penas et le horst au Sud du rio Keka), Nous
retrouvons ici. dans la morphologie. les traces des déformations en
distension mises en évidence à Allpacoma. Une morphologie comparable
est observée dans le profil c-c' de la zone de Sorechata. Oans d'au
tres secteurs. le piedmont de la Cordillère Royale présente une pen
te beaucoup plus régulière (profils d-d' et b-b' de la Fig.29 ). On
peut supposer que les rejeux verticaux du Quaternaire ancien ont été
ici de moindre amplitude et que leufficonséquences sur la topographie
ont été plus ou moins effacées au cours du Quaternaire moyen et ré
cent.
Finalement. les grandes lignes de la topographie actuelle du
piedmont sont liées aux rejeuxtectoniques en distension du Quaternai
re ancien. Oans les régions où ces rejeux ont eu une grande amplitude
(plusieurs centaines de mètres) la topographie est très accidentée.
C'est cette situation qui prédomine dans la partie Nord-Ouest de no
tre zone d'étude.
IV - LE GLACIS III (INTERGLACIAIRE KALUYO-SORATA)
Nous avons vu que ce glacis est une surface morphologique.
majeure du piedmont de la Cordillère dans la partie Sud-Ouest de la
région étudiée. La génèse de ce glacis serait difficilement conceva
ble sur une topographie mobile et elle semble liée à une époque pen
dant laquelle les déformations tectoniques ont été peut-être peu ac
tives.
92
Au Nord-Ouest de notre secteur d'étude (Cf. carte géologique,
feuille n02) ce glacis a été mis en évidence sur les bordures des
vallées mais son extension est toujours très limitée. Ici, la pédi
mentations'est exercée sur un ensemble de horsts et grabens entre
lesquels existaient de forts dénivelés en relation avec les déforma
tions tectoniques à fort rejeu vertical du Quaternaire ancien (profil
e-e' par exemple). Elle n'a donc pas pu aboutir à l'individualisation
de surfaces planes très étendues.
v - RELATION ENTRE MORPHOGENE~ ETREJEU TECTONIQUE OU QUATERNAIRE
MOYEN
La carte géologique met en évidence que les failles Nord-Ouest
Sud-Est ont rejoué après l'élaboration du glacis III. La période prin
cipale de rejeu est antérieure à la glaciation Sorata. En effet, les
moraines de cette glaciation sont très peu affectées.
Les dénivelés topographiques liés aux failles qui affectent le
glacis III sont pau marqués (quelques mètres) C9 qui suggère que les
rejeux verticaux ont eu une faible amplitude au niveau de chaque fail
le.
Cette amplitude faible est en contraste avec les creusements
très importants qui ont eu lieu avant la glaciation Sorata. Il est
difficile d'associer ces creusements aux déformations tectoniques
locales. Ici, il faut plutôt envisager une modification d'ensemble
de la topographie avec soulèvement relatif de la chaîne en amont.
Le phénomène est suggéré par les pentes anormalement fortes du pied
mont (glacis III) dans quelques secteurs au niveau du profil d-d'
par exemple. De telles anomalies de pente sont aussi apparentes sur
le flanc Sud de l'Illampu.
93
VI - CONCLUSION
Les grandes lignes de la topographie actuelle sont liées
acxrejeux verticaux des déformations tectoniques en distension du
Quaternaire ancien. Il y a à cette époque effondrement du lac Titi
caca par rapport à la Cordillère. Les zones de raccord entre le bas
sin et la chaine ont joué de manière complexe, avec individualisation
de grabens et de horsts parallèles à la Cordillère. Les rejeux sem
blent plus ou moins marqués suivant les secteurs. Ils semblent avoir
eu des amplitudes maximales dans la partie Nord-Ouest de notre zone
d'étude.
Postérieurement au Quaternaire ancien, les retouches morpho
logiques et en particulier le creusement des vallées [Interglaciaire
Kaluyo-SorataJ ne peuvent pas, pour le moment, être associées avec
précision aux déformations. Elles suggèrent cependant une soulèvement
relatif de certains secteurs de la chaîne.
Ces creusements ont été accentués vers la fin du Quaternaire
moyen et au Quaternaire récent par la capture d'une partie du réseau
hydrographique par le bassin de l'Amazonie principalement dans la ré
gion de La Paz.
94
RÉSUMÉ ET CONCLUSIONS GÉNÉRALES
Les études antérieures sur le Plio-Quaternaire de la Cordillère
Orientale ont été focalisées sur la région de La Paz où une capture
du réseau hydrographique par le bassin amazonien a entraîné un
creusement très actif des terrains du Cénozoîque supérieur à partir
du Quaternaire moyen. Plus de 1 000 mètres de dépôts sont observables
dans cette région. La stratigraphie établie dans ce secteur (SERVANT,
1977, BALLIVIAN et al., 1978) méritait d'être complétée par l'étude
d'une partie plus vaste des piedmonts. Tel a été l'objectif principal
de notre étude. Celle-ci s'appuie sur la cartographie au 1/S0.000ème
de la région comprise entre le rio Choqueyapu au Sud-Est (La Paz) et
le rio San Francisco au Nord-Ouest. L'ensemble présente une superficie
de l'ordre de 1 400 km2 ,
l - STRATIGRAPHIE
1 - Plio-Quaternaire ancien
Les dépôts pliocènes, datés de 5,5 M.A. à moins de 3,2 M.A. à
La Paz (CLAPPERTON, 1978, SERVANT, com. orale) ne sont représentés
que par quelques témoins de conglomérats dans notre secteur d'étude.
Sur ces dépôts reposent des formations fluviatiles ou glaciaires
(argiles à galets striés) dont les affleurements, toujours limités,
ne permettent pas une analyse stratigraphique détaillée. Ces
formations sont en revanche bien connues à La Paz: SERVANT (1977),
BALLIVIAN et al. (1978) y ont individualisé deux glaciations
(Calvario, Kaluyo) séparées par un interglaciaire principalement
défini par la mise en place d'une épaisse série fluviatile (400 mètres
environ de conglomérats: formation Purapurani), Le contact avec le
le Pliocène n'a été observé dans notre zone d'étude que dans un nombre
95
très limité d'affleurements, il est souligné par une surface
d'érosion et parfois par une rubéfaction des sédiments sous-jacents.
La position stratigraphique de ce contact n'est pas située avec
précision. Les âges radiométriques obtenus à La Paz montrent qu'il
est largement postérieur à 3.2 M.A. et qu'il se situe à proximité
de la limite conventionnelle entre le Pliocène et le Pléistocène.
2 - Pléistocène moyen
Cette période est surtout représentée par des surfaces d'érosion
(sédiments ou surfaces de creusement) qui se sont élaborées au cours
de deux périodes interglaciaires, cell~s-ci sont séparées par une
avancée majeure des glaciers (glaciation Sorata) qui a abandonné des
moraines remarquablement bien conservées dans toute notre zone
d'étude.
Le premier de ces interglaciaires comprend une phase de pédimen
tation très active (glacis IIIJJ. suivie par le creusement et
l'individualisation des vallées. Nous avons montré que ce creusement
a alimenté. vers la base du piedmont, de très grands cônes de
déjection ("gravats pré-Sorata"J. Ouelques témoins de palécsols
enfo uis sous des dépôts plus récents, sont attribuables à cet
interglaciaire. La pédogenèse, postérieure au glacis III. n'est pas
située pour le moment avec précision par rapport au creusement des
vallées; elle pourrait coincider avec le début de ce creusement.
La glaciation Sorata est représentée par des moraines aux
formes émoussées. Oes coulées boueuses, étalées sous la forme de
vastes cônes au débouché des anciennes vallées glaciaires, ont
remanié et étalé vers l'aval le matériel morainique.
L'interglaciaire suivant est marqué par une reprise du creusement
en amont, le dépôt de cônes de déjection en aval et par le façon
nement dans la partie basse du piedmont d'un pédiment peu étendu
(glacis IV). Un témoin de paléosol. antérieur aux cônes de déjection,
atteste l'existence d'une période de pédogenèse dans la première
partie de l'interglaciaire.
96
3 - Pléistocène supérieur
Cette période correspond à la dernière glaciation des Andes
boliviennes (Choqueyapu). Celle-ci est attestée par des moraines
bien conservées aux formes aigües. Une coupe (Rio Tuni) révèle
la présence de deux avancées glaciaires maximales (Choqueyapu l
et II). Les moraines de la deuxième avancée reposent localement
sur des argiles et des tourbes datées de 35 000 ans B.P. ou plus
par le 14C. Dans la Cordillère de Cochabamba, des tourbes situées
dans la même position stratigraphique ont donné un âge de 16 500 ans
B.P. environ (SERVANT, cam. orale). Quelques cônes détritiques
sont observés au débouché des vallées glaciaires mais ils ne
représentent qu'une extension limitée. Le retrait des glaciers,
que l'on peut situer avant 14 000 ans d'après les études faites
au Pérou (MERCER et PALACIDS, 1977) a été accidenté par deux
phases de stabilisation ou de réavancées mineures antérieures à
10 000 ans B.P. environ. I~ERCER et PALACIDS ont montré au Pérou que
l'une de ces phases a culminé vers 11 000 ans B.P.
Dans les vallées qui n'ont pas été occupées par les glaciers,
nous avons observé deux terrasses fluviatiles (Sorechata l et II)
graveleuses à tourbes intercalées. Quelques ravins affluents montrent
une succession complexe de tourbes, limons et gravats accidentés par
plusieurs surfaces de ravinement. Cette succession est datée à la
base de plus de 40 000 B.P. et de moins de 16 000 ans B.P. au sommet.
4 - Holocène
Au Pérou, la limite Pléistocène-Holocène est marquée par une
courte période de réduction très rapide des glaciers, mais les
conditions d'affleurements ne nous ont pas permis d'identifier cet
événement dans la Cordillère Royale.
Plusieurs phases de réavancées glaciaires, matérialisées par de
puissantes moraines postérieures à 10 000 ans B.P., sont identifiées
dans la partie haute des vallées.
97
Dans notre zone d'étude, l'Holocène est surtout connu par de
basses terrasses fluviatiles où alternent limons organiques et
sédiments grossiers, datés de 9 600 ans B.P. à la base et 1 450
ans B.P. au sommet.
II - EVOLUTION OU PIEDMONT
Les failles ou linéaments que nous avons cartographiés et
qui affectent les terrains quaternaires montrent que le piedmont
a été tectoniquement actif pendant le Pléistocène. Les failles
normales indiquent des déformations en distension. Elles délimitent
sur +e piedmont une succession de horsts et de grabens orientés du
NW au SE parallèlement à la Cordillère. L'individualisation de ces
horsts et grabens s'est faite au Quaternaire ancien: globalement,
el18 correspond à l'individualisation de la dépression du lac Titicaca
et à son effondrement par rapport à la chaîne montagneuse. Les rejeux
atteignent leur amplitude maximale (plusieurs centaines de mètres)
dans la partie la plus proche du lac Titicaca au NW de notre zone
d'étude. Cela se trouve souligné par une topographie accidentée sur
laquelle la oédimentation du Quaternaire moyen (glacis III) n'a pas
pu développer les vastes surfaces planes que l'on cannait au SE.
Les rejeux tectoniques postérieurs au Quaternaire sont très apparents
mais leur composante verticale n'est que de quelques dizaines de
mètres. Nos observations font apparaître clairement qu'il y a bien eu
affaissement des bassins quaternaires de l'Altiplano, ce que confirment
les observations antérieures sur la bordure de ces bassins (SERVANT,
1977). Mais il est difficile de déterminer s'il y a eu simultanément
soulèvement en amont de la Cordillère Royale. Les pentes, localement
anormalement fortes, du glacis III (Quaternaire moyen), aux abords
immédiats de la chaine, de même que la forte incision observée dans
ce secteur, suggèrent toutefois qu'un tel soulèvement a eu lieu au
Pléistocène moyen et supérieur.
Aux effets tectoniques se superposent les conséquences des
variations du climat dans la morphogenèse du piedmont. Ce sont les
avancées glaciaires qui ont le plus largement contribué à la mise en
place de sédiments sur ce piedmont (moraines, coulées oe boue). Les
98
dépôts glaciaires sont très puissants mais on n'observe pas en aval
les grandes nappes détritiques qui accompagnent les glaciations dans
les montagnes des régions tempérées. Cela semble indiquer que les eaux
de fonte avaient une faible capacité de transport et donc de faibles
débits. L'ablation des glaciers devait être principalement le fait
de l'évaporation. Au débouché de leurs zones d'alimentation, les
glaciers étaient immédiatement en déséquilibre avec le climat, ce
qui pourrait s'expliquer à la fois par des températures insuffisamment
basses et par une sécheresse accentuée. Les langues de glaces diminuaient
rapidement en longueur et en épaisseur vers l'aval et n'ont pas atteint
plus de 15 à 20 km de longueur maximale.
La genèse de vastes pédiments ou le dépôt à la base du piedmont
de grands cônes de déjection caractérisent les interglaciaires. Ils
suggèrent des conditions climatiques sèches, sans doute peu différentes
de celles qui règnent actuellement dans les Andes boliviennes. Il faut
toutefois souligner que ces conditions ont pu être différentes pendant
les phases de pédogenèse mais les quelques paléosols observés
n'apportent pas pour le moment d'indications précises. Les phénomènes
d'altération restent globalement peu actifs au Quaternaire; nous avons
noté en effet l'absence ou la rareté des néoformations argileuses y
compris dans les galets granitiques arénisés du Pléistocène ancien
ou du Pliocène.
Le problème majeur qui subsiste dans l'interprétation du Plio
Quaternaire de notre zone d'étude réside dans le mécanisme des
avancées glaciaires, en relation avec la pluviosité. C'est sans doute
dans l'analyse fine du Quaternaire récent que l'on pourra rechercher
la sol~tion de ce problème en intégrant à la fois l'analyse des bassins
lacustres et des chaînes des montagnes.
99
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Fig. 2
Fig. 3
Fig. 4
Fig. 5
Fig. 6
Fig. 7
Fig. 8
Fig. 9
Fig. 10
Fig. 11
Fig. 12
Fig. 13
Fig. 14
Fig. 15
Fig. 16
Fig. 17
Fig. 18
Fig. 19
Fig. 20
107
LISTE DES FIGURES
Carte de situation
Unités morphologiques des Andes Centrales,au niveau de la Bolivie
Coupe transversale des Andes Centrales de Bolivieet du Nord du Chili
Carte géologique de la Cordillère Royale [Bolivie)
Exemple de succession lithologique dans lesformations glaciaires et interglaciaires anciennes
Grandes zones géomorphologiques
Plan du drainage entre les Rios Seco et Linco
Séquence stratigraphique dans le Rio Pampasi
Coupe du Rio Chiar Jokho
Coupes du Rio Pankora (A et B)
Situation stratigraphique des gravats pré-Sorata
Croquis des différents types de vallées
Profil transversal du Rio Kaluyo
Profil transversal du Rio Tuni
Localisation des coupes et échantillons duRio San Francisco
Coupe de la région de Sa n Francisco (1 )
Fluctuations des glaciers dans la Cordillère Royale
Evolution des vallées au Quaternaire récent
Coupe du Rio Chuquiaguillo
Terrasses récentes (Rio Sehuenca, Rio Pampasi)
2
6
8
15
19
23
27
31
39
41
46
50
52
53
55
56
58
59
61
62
Fig. 21
Fig. 22
Fig. 23
Fig. 24
Fig. 25
Fig. 26
Fig. 27
Fig. 28
Fig. 29
Fig. 30
108
Coupes des terrasses récentes Sorechata l etSorechata II
Séquence de tourbes datées dans le Rio San Roque
Coupe d'un ravin affluent du Rio Sorechata
Coupe du Rio San Francisco C2J
Schéma des failles normales quaternaires quiaffectent le glacis 3
Coupe schématique perpendiculaire ~ la faillenormale d'Allpacoma
Coupe perpendiculaire ~ la faille de la QuebradaPhioni Jokho
Coupe perpendiculaire ~ la faille du Rio San Roque
Coupes topographiques SW - NE de la partieoccidentale de la Cordillère
Localisation des coupes topographiques
64
67
69
71
86
86
87
87
89
90
Liste des échantillons (tourbes)
datés par le 14C
(Laboratoire de Géochimie Isotopique~ Université d'Orsay)
N° Lat. S. Long. H. Lieu Ans B.P.
465 16°27' 68°06' Chuguiaguillo 1425 + 80
JA 8 16°22' 68° la.' Sorechata 1480 + 80-
455 15°51' 68°87' San Franci seo 3450 + 100-
454 18°51' 68°37' San Francisco 4540 + 120
469 16°28' 68° 17' Chiarjahuira 9820 + 120-
464 16°27' 68°06' Chuguiaguillo 12350 + 100
JA 2 16°22 1 68° 17' Sorechata 16000 + 135
y 124 16 °22 1 68 °16' Sorechata II 17750 + 400
y 121 16°22' 68° 16' Sorechata II 31900 + 800
458 15°50' 68°37' . San Franci seo 33520 + 460
453 15°50' 68°37' San Francisco 35620 + 500
----
LISTE DES CARTES HORS-TEXTE
CARTE MORPHOGEOLOGIQUE DES PIEDMONTS DU FLANC OCCIDENTAL DE LA
CDRDILLERE ROYALE / kWPA GEOLOGICO-MORFOLOGICO DE LOS PIE DE
MONTES DEL FLANCO OCCIDENTAL DE LA CORDILLERA REAL
Région NW de La Paz / region NW de La Paz
Région du Lac Titicaca / region de Lago Titicaca
(Ech. / Esc. 1 / 50.0001
Tabl. l
Tabl. II
Tabl. III
Tabl. IV
Tabl. V
Tabl. VI
Tabl. VII
109
LISTE DES TABLEAUX
Stratigraphie du Plio-quaternaire de la zonede la Paz 21
Corrélations régionales des coupes de référence 44
Cadre stratigraphique général 75
Résultats des analyses d'altération 79
Résultats d'analyses cristallographiques desargiles des moraines 80
Paléosol de Pankora (analyses cristallographiques] 81
Paléosol de Chiar Jokho (analysescristallographiques] 81
LISTE DES PLANCHES HORS-TEXTE
Pl. h. -t, l Carte de localisation des profils et échanti lIons
Pl. h. -t, II Profils nO 1 à nO 6
Pl. h. -t, III Profi Is nO 7 à nO 9
Pl. h. -t, IV Carte de localisation des coupes mentionnées dansle texte
TABLE DES MATIERES
AVAI\IT- PROPOS
INTRODUCTION GENERALE
But de l'étude
Plan de l'étude 3
PREMIERE PARTIE LE CADRE GEOGRAPHIQUE ET GEOLOGIQUE 5
Chapitre l : Présentation des Andes centrales
l
II
les zones morphostructurales des Andes centrales
les hauts plateaux
7
7
7
III état des connaissances sur le Ouaternaire
historique des travaux effectués sur l'Altiplanobolivien 9
2 travaux dans les pays voisins 10
Chapitre II : Présentation de la région étudiée 13
l : cadre géologique 13
1 : présentation générale d'après la bibliographie 13
les grandes zones géomorphologiqu8s
générali tés
zone 2
zone 4
zone 3
13
16
16
16
17
18
18
19
24
24
24
25
25
26
premières observations
études récentes
Paléozoïque
Mésozoïque
Cénozoïque
Roches ignées
3.1
3.2
1 . 1
1 .2
1 .3
1 .4
quelques nouvelles observations
une coupe de référence: la coupe de La Paz
zone2
3
4
5
2
3
II
III réseau hydrographique
caractères généraux
26
26
2 relations avec la lithologie et la structuretectonique 28
oEUXIEME PARTIE STRATIGRAPHIE OU PLIo-QUATERNAIRE 29
Chapitre l : Pliocène et Pléistocène ancien
l
II
III
formation La Paz
horizon rubéfié de la coupe de Pampasi
formation Calvario - Purapurani - Kaluyo
30
30
32
33
3 - coupe du Rio Chiar Jokho
II paléosols
paléosol de Pankora
Chapitre II : Quaternaire moyen
l : coupes de référence
coupes des Rios Pampasi et Sorechata
2
2
coupes des Rios Tuni et Condoriri
paléosol de Chiar Jokho
35
35
35
38
40
40
42
1 : interglaciaire Kaluyo - Sorata
synthèse stratigraphique et extension latéraledes formations
glaciation Sorata
interglaciaire Sorata - Choqueyapu
45
45
45
47
48
48
48
48
49
49
les sols
moraines
l'érosion
coulée boueuse
cônes fluviatiles "pre-Sorata"
glacis III
2.1
2.2
3.1
3.2
1 .1
1 .2
3
2
III
Chapitre III : Quaternaire récent 51
l
II
introduction: le paysage à la fin du Quaternairemoyen
vallées connectées à la Cordillère
1 : avancées majeures des glaciers
51
54
54
II vallées connectées à la Cordillère 54
1 : avancées majeures des glaciers 54
1.1 la coupe du Rio Kaluyo 54
1.2 coupe du Rio Tuni 54
1.3 coupe du Rio San Francisco 57
2 le retrait des glaciers après le dernierpléniglaciaire 57
2.1 : coupe de la "Tranca deI Transi to" , de laroute de Caranavi 60
2.2 60
3 terrasses fluviatiles en aval des valléesglaciaires 63
III vallées non connectées à la Cordillère 65
coupe du Rio Sorechata 65
2 coupe du Rio San Roque [ChiarjahuiraJ 68
3 coupe d'un ravin affluent du Rio Sorechata 70
4 coupe du Rio San Francisco 72
5 interprétation et conclusion 72
IV conclusions de l'étude stratigraphique 73
TROISIEME PARTIE EVOLUTION QUATERNAIRE OU PIEDMONT 76
Chapitre l : Processus majeurs de l'évolution
Chapitre II : Morphogenèse et néotectonique
l
II
III
IV
V
l
II
III
IV
V
VI
dépôts glaciaires
cônes de déjection et terrasses fluviatiles
altération - pédogenèse
pédimentation
le problème des interpétations climatiques
introduction
un site de référence : Allpacoma
relation entre la morphogenèse et les déformationsdu Quaternaire ancien
le glacis III [interglaciaire Kaluyo - SorataJ
relation entre morphogenèse et rejeu tectoniquedu Quaternaire moyen
conclusions
77
77
78
82
83
83
85
85
85
88
91
92
93
RESUME ET CONCLUSIONS GENERALES 94
l : Stratigraphie 94
Plia-quaternaire ancien 94
2 Pléistocène moyen 95
3 Pléistocène supérieur 96
4 Holocène 97
II Evolution du piedmont 97
BIBLIOGRAPHIE
LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES PLANCHES HORS-TEXTE
LISTE DES DATATIONS 14C
LISTE DES CARTES HoRS-TExrE
99
Superficie de erosion (Pedimento 111. IV )
Superficie de erosión (Pedimento IV)
Superficie de ccumulcclon equivalenteal pedimento IV.
Morrenas terminales
Deposito de Till
Morrenas (Choqueyopu) laterales deformas punteagudqs
Morrenas de formas redondeadas(Sorata) latera les
FlUJOS de. borro Sorata
Fallos o lineamientos
Rios par manentes
Rios intermitentes
Loqo
I~IIc$lI~~I
I~I
[Z]1'»1l:;fo:¡
---,....>-- Dlracclon y buzamieto
Caminos
Minas
REFERENCIAS
0091'6 Poblacion0°'1--'...,\~
1982
TOPOGRAFICAS
GEOMORFOLOGICAS
GEOLOGICAS
HOLOCENO {c=J Terrozos:grovos,orenas,limosy turbos
G.Choqueyopu: morrenos y gravos
~ G. Sorata: rnorrenos y fluJo de borroFesPLEISTOCENO
~ Gravas prs-serete : gravas
~ Formaciones antiguas: Till >gravas
PLIOCENO ~Formacion La Paz: gravas, arenas>li-mos y arcillas
TERCIARIO CCJ No diferenciado: conglomerados y areniscas
CRETACICO ~Grupo Puco: yeso, areniscas colcareas yIimoniticas
PALEOZOICO GJ DevonicoSilurico cucrcüos, esquistos y lutítasOrdOvicico I
C2J R. igneo sobvoíconíco ,nodocitc, docita
~ Gronitos: biotitico , muscobitico
Region N W de La Paz
Por: J. ARGOLLO BAUTISTA
MAPA GEOLOGICO-MORFOLOGICODE I...OS PIE DE MONTES DEL FLANCO OCCIDENTAL DE LA
CORDILLERA REAL
PAZ
o
o
oo
/'
HOJAS ADYACENTES
o
e Circo
8190
~ 10, - 30 disecciónm. de
~ 30 - 60 m
'Lv"-' ISO - 100 m "
~ > 100 m
8195
cuorcrtos, escuetos t luntns
Superficie de erosion (Pedimento 111, IV )
Morrenas (Cboqueycpu) latera les deformas punteagudas
Morrenas de formas redondeadas( Sorata) latera les
Flujos de barro Sorata
Fallas o lineamrentos
Morrenas terminales
Direccion y buzornieto
Superficie de erosion (Pedimento IV)
Superficie de ccurnulocíon equivalenteaI pedimento IV
Granitos' biotitico., muscobitico
R.Ignea subvolcanica,nodacita ,daci la
DevónicoSrlurtcoOrdovicico
No diferenciado. conglomerados y areniscas
Grupo Puco: yeso, areniscas calcareas ynmonmccs
3000
Minas
Poblacian
I~I
I~I
I~~I
1:nr0s91[Z]l'ull:dto:1
I;.; ~ ~ I ,Deposito de Till
~ G. Sorata: morrencs y ftujo de barro~
EJ Gravas' pre-Sorata : gravas
~ , Formaciones antiguas: Till ,gravas
Farmacion La Paz. gravas, arenas ,limos y arcillas
---
::::... :>-- Rios intermitentes
{c=J Terrazas.gravas,arenas,limos y turbas
G.Chaqueyapu: morrenas y gravas
~ Caminos
é7 Lago
~ Rlos permanentes
GEOMORFOLOG ICAS
TOPOGRAFICAS
1982
Escala 1'50.000rooo 2000
I
GEOLOGICAS
REFERENCIAS
PLEISTOCENO
TERCIARIO
PLIOCENO
CRETACICO
HOLOCENO
PALEOZOICO
Region de lago Titrcaca
,.1
Por J. ARGOLLO BAUHSTA
e Circo
~ 10 - 30 m. de disección
o \'iJ
~\\5
30 .. 60 m
~ 60 .. 100 m
~ > leo m
MAPA GEOLOGICO-MORFOLOGICO
(- /'/-
DE LOS PIE DE MONTES DEL FLANCO OCCIDENTAL DE LACORDILLERA REAL
0\0
//~~// \fó~.
\
/
.. 0').'iJfó'O \
\
030
\)\l\~../' /~.~/
// ~ .
'/~".'. 00 \//' .
. . .. - . .
5945 11
5944 I
5945 I
..
il//il-
PLANCHE h.-t. l
CARTE DElOCALISATIDN
DES PROFILS ET ECHANTILLONS
Echelle: 1 : 100.000
8.185
•...
5 0
1
PLANCHE h.-t. II
Rio SorechotoEchelle HI: 25.000
V. 1: 5.000Rio Pompas;
Profil n° 1 Profi l nO 3
4200.L---------------------------..,.---------------
4 I------::,.;!~---' ......pIV
FA ., :'''', FA'
Rio Sorechoto
1 GIV
/ ~.m
----_ .........;-
4
FA
Rio Pcrnpas;
FA
4300 Profil nO 2Profil nO 4
Odo. Cho'copolco
IV.. ,,~
Basse terrasse: gravats, limonsTerrasse Sorechata II: gravats, tourbesTerrasse Sorechata 1: gravats,'tourbesCoulée de boue Sorata: tillMoraine Sorata: tillGravats pre-SorataFormations anciennes: gravats, tillFormation Calvario: gravats, tillHorizon rubéfiéFormation La Paz:gravats,limons,argilesTertiaire: conglomérats, grèsCrétacéDévonien: lutites
Rio Pomposi
G IV Glacis IVG III Glacis III
GIll
-~
'-::~.~e~~,<x=-~=---!~_~~_~-F=-~~~_-;"'~"-:-;.----:c;::----:-ù-:-----'~ . FA
TH
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- \ \. \ -, -,..~:~:~~:~:<>~~:=_:'.
411U-L-----j------------ _
4200
_''{ _
Rio Kokoto
FBS
GPs..- ----~-~-~_:._'!.:.=--
FBS
FA
Rio Huilaque Kokoto
Profi l nO 5
Gill",. - - - --------------------
...' ......:v-,
" ... ::.. .... ." .
............~.....
K
4100...1-----------------------------
4000
Profil nO 6
4100
3950-L---------------------------C....------------..,.-
4200
PLANCHE h.-t. III
Rio Condoriri. Rio Tuni
Profil nO 7
Echelle H. 1:25000V. 1: 5.000
4.100 -
MS'-~_:_ G.!'!._
FA ': FA.
Rio Condoriri
~'a Q'", -_ MS, 0
F.A. ',..... - a.........- 0 M$----:
...... _-- --_......... -:" .
F'A.
Profil nO 8/ GD!
Rio Tuni
FA
4 - •
GD[
f.A.
4.200
4.180
4.160
4.'40
t:~-'------------------------------------------------r----------------------
Profil nO 9
4.100 MCh 1
GPS
GIll!
... - • CI'
3 ----
o
FAGPSMS
Formations anciennes: gravats, tillGravats pre-Sorata: gravatsMoraines Sorata: till
FBSMCh rMCh II
.Ji~'l;
Coulée de boue sori\ta: tillMoraines Choqueyap~ 1: tillMoraines Choqueyavv II: till
THGIIIG IV
Basse terrasse, gravats, limons, tourbeGlacis IIIGlacis IV
---- ..- ._---- --------_._----_._------.._------- ..- ---
h.-t. IVCARTE DE LOCALISATION DES COUPES
MENTIONNEES DANS LE TEXTE
(les numéros sont ceux des figures)
o,