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Evaluation ? Evaluation ? « « L’homme tremble devant les maux qui ne l’atteindront pas et pleure les L’homme tremble devant les maux qui ne l’atteindront pas et pleure les biens qu’il n’a pas perdus. biens qu’il n’a pas perdus. » » Goethe. Goethe. Faust Faust. Éric Dudoit, Psychologue clinicien. Docteur en psychologie clinique et psychopathologie. Responsable de l’Unité de Psycho-oncologie. Service d’Oncologie Médicale, CHU, Timone Marseille. «Etre psychanalyste, c'est simplement ouvrir les yeux sur cette évidence qu'il n'y a rien de plus cafouilleux que la réalité humaine.» [ Jacques Lacan ] - Séminaire

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Page 1: Evaluation ? « L’homme tremble devant les maux qui ne l’atteindront pas et pleure les biens qu’il n’a pas perdus. » Goethe. Faust. Éric Dudoit, Psychologue

Evaluation ?Evaluation ?

«« L’homme tremble devant les maux qui ne l’atteindront pas et  L’homme tremble devant les maux qui ne l’atteindront pas et pleure les biens qu’il n’a pas perdus. pleure les biens qu’il n’a pas perdus. » » Goethe. Goethe. FaustFaust..

Éric Dudoit, Psychologue clinicien.Docteur en psychologie clinique et psychopathologie.

Responsable de l’Unité de Psycho-oncologie. Service d’Oncologie Médicale, CHU, Timone Marseille.

«Etre psychanalyste, c'est simplement ouvrir les yeux sur cette évidence qu'il n'y a rien de plus

cafouilleux que la réalité humaine.»[ Jacques Lacan ] - Séminaire

Page 2: Evaluation ? « L’homme tremble devant les maux qui ne l’atteindront pas et pleure les biens qu’il n’a pas perdus. » Goethe. Faust. Éric Dudoit, Psychologue

« L’expérience privéeL’expérience privée est une construction dégénéréedégénérée de notre

grammaire (comparable, en un sens, à la tautologietautologie et la contradictioncontradiction). Et ce

monstre grammatical nous abuse désormais ; lorsque nous essayons de

nous en débarrasser, il semble que nous niionsniions l’existence d’une l’existence d’une

expérienceexpérience.. » Wittgenstein. (1934-1936). Notes sur l’expérience privée

et les « sense data », p.45

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Où ça souffre, ça travaille ?Où ça souffre, ça travaille ?

« Le concept de "travail de la souffrance" défini par Gutton (1979, 1985, 1987) permet de saisir la relation du sujet à sa maladie et plus précisément de l'adolescent à sa maladie. De même, la problématique du "travail de la maladie" (Pedinielli,1987) qui s'intéresse aux phénomènes économiques et aux processus discursifs rencontrés

chez les malades somatiques ». P. Bertagne. Le diabète ou l’autre en soi à l’adolescence.

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Le péril en onco ?Le péril en onco ?

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Et encore…Et encore…

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Même tu ?Même tu ?

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C’est l’enjeu du corpsC’est l’enjeu du corps

Le réel et l’imaginaire…

En oncologie médicale, c’est le « réel » qui fait monde !

Mais « ça » prend appui sur le symbolique! …

Alors…Alors…

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L’ire est vocable ! L’ire est vocable !

Et questionne le désir… en tant qu’il est partie prenante de l’existence.

«Le moi se construit à l'image du semblable.»[ Jacques Lacan ]

Le « mot-râle » et l’inter-dit !

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Le patient est un « mais » créant !Le patient est un « mais » créant ! Il convoque à revisiter ses

modèles de références…

Il met en doute les doutes qui nous habitent et qui ont construit notre éthique du soin.

Il ouvre le champ des possibles dans une création hors cadre !

Ni dieu, ni maître jusqu’à la mort !

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Des stressés ou détressés ?Des stressés ou détressés ?

Car tout est là dans la pro-position faite par la maladie , d’observer et de dénouer la problématique de l’existence.

Le sens du monde est sans doute hors du monde mais il se montre dans le silence du corps qui se fait rumeur…

Il y a un trou dans le Réel !

Un merci spécial à M. Georges Rouan !

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« Poésie d’Amérique » et « Athlètes « Poésie d’Amérique » et « Athlètes cosmiques »cosmiques »

« Le concept de progrès agit comme un mécanisme de protection destiné à nous isoler des terreurs de l’avenir ». F. Herbert. (1965). Dune 2. Paris : Robert Laffont, p.190.

L’ordre social, associé à l’ordre médical, se confronte à l’ordre symbolique et construit une nouvelle langue à entendre comme un argot médicalisé !

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D’une clinique qui ne serait pas du D’une clinique qui ne serait pas du semblantsemblant

« Je me réjouis d’apparaitre à tes yeuxyeux comme un vaillant jeune homme ; j’accepte donc à nouveau ta main et suis tout disposé à vivre avec toi jusqu’au prochain millénaire ». Goethe. Le serpent vert. P.76-77.

La clinique prend un caractère irrévérencieuxirrévérencieux e impertinentimpertinent tant cela se joue dans la fascinationfascination à l’ endroit de la mort réelle.

L’ordalieL’ordalie s’écoute dans la rencontre de l’Autre et du Maître absolu !

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« Ça » finira mal… ou féminin ?« Ça » finira mal… ou féminin ?

« Ce qui se tentait, à la fin du siècle dernier, au temps de Freud, ce qu’ils cherchaient, toutes sortes de braves gens de l’entourage de Charcot et des autres, c’était de ramener la mystique à des affaires de foutre. S’y vous y regarder de près, ce n’est pas du tout ça. Cette jouissance qu’on éprouve et dont ne sait rien, n’est-ce pas ce qui nous met sur la voie de l’ex-sistence ? Et pourquoi ne pas interpréter une face de l’Autre, la face Dieu, comme supporté par la jouissance féminine ? »J. Lacan. Séminaire XX. Encore. P.71.

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« Mon « état d’âmeétat d’âme », le « savoirsavoir » ne me

donnent pas de pas de cautioncaution pour ce qui va

arriver. Mais il consistent en ceci, je ne comprendrais pas où un doutedoute pourrait trouver place, je ne verrais pas en quel

point il pourrait y avoir réexamenréexamen. »

Wittgenstein (De la certitude, proposition 356)