Évaluation de la texture de l’os trabéculaire par radiographie numérique à haute résolution...

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Revue du rhumatisme 79 (2012) 346–350 Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com Article original Évaluation de la texture de l’os trabéculaire par radiographie numérique à haute résolution dans la polyarthrite rhumatoïde : une étude cas-témoin Anne Fouque-Aubert a,, Stéphanie Boutroy a , Hubert Marotte b , Nicolas Vilayphiou a , Éric Lespessailles c , Claude-Laurent Benhamou c , Pierre Miossec b , Roland Chapurlat a a Unité Inserm U1033, service de rhumatologie, université de Lyon-1, hôpital Édouard-Herriot, 5, place d’Arsonval, 69437 Lyon, France b Service d’immunologie, université de Lyon, hôpital Édouard-Herriot, 5, place d’Arsonval, 69437 Lyon, France c Service de rhumatologie, CHR d’Orléans, 1, rue Porte-Madeleine, 45000 Orléans, France i n f o a r t i c l e Historique de l’article : Accepté le 30 septembre 2011 Disponible sur Internet le 16 mars 2012 Mots clés : Polyarthrite rhumatoïde Analyse de texture osseuse Os métacarpien Radiographie Ostéoporose r é s u m é Objectifs. La polyarthrite rhumatoïde est caractérisée par une ostéopénie périarticulaire précoce d’origine inflammatoire. Un nouvel appareil de radiographie numérique à haute résolution a été récemment développé pour permettre une analyse de texture osseuse qui soit destinée à évaluer les modifications de l’architecture trabéculaire osseuse. Pour la première fois, nous avons évalué l’atteinte de la texture de l’os trabéculaire chez des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde en comparaison avec des témoins sains. Méthodes. Nous avons analysé, dans une étude transversale, la reproductibilité en effectuant trois mesures séparées par radiographie numérique de la main droite, avec repositionnement entre chaque mesure, chez 14 patients atteints d’une polyarthrite rhumatoïde ancienne et 14 témoins sains. Puis la texture de l’os trabéculaire des deuxième et troisième têtes métacarpiennes de 78 patients atteints de polyarthrite rhumatoïde et inclus dans une cohorte prospective a été comparée avec celle de 50 témoins sains, en utilisant trois paramètres de texture osseuse : Hmean, co-occurrence et longueur de plage. Résultats. Les coefficients de variation des mesures des radiographies numériques à haute résolution se situaient entre 0,5 et 1,8 %. Seule la valeur de Hmean était significativement différente entre la population des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde et celle des témoins sains à la deuxième tête métacar- pienne (0,637 ± 0,040 vs 0,654 ± 0,032, p < 0,05) et à la troisième tête métacarpienne (0,646 ± 0,044 vs 0,665 ± 0,037, p < 0,05). Cette diminution était significativement corrélée à l’activité de la maladie. Conclusions. Notre étude démontre, d’une part, la bonne reproductibilité des mesures de radiographie numérique à haute résolution et d’autre part, l’existence d’une atteinte de la texture osseuse aux articu- lations métacarpophalangiennes chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde. Cette technique fournit des radiographies des mains de haute résolution. De plus, elle constitue un outil d’intérêt pour la quantification de la perte osseuse périarticulaire avec une faible irradiation. © 2012 Publié par Elsevier Masson SAS pour la Société Française de Rhumatologie. 1. Introduction L’atteinte articulaire destructrice de la polyarthrite rhuma- toïde (PR) est caractérisée radiologiquement par une ostéopénie périarticulaire, des érosions et un pincement de l’interligne articulaire. L’ostéopénie périarticulaire constitue un signe pré- coce de la maladie mais ne peut pas être quantifiée sur les radiographies standards. Au cours des vingt dernières années, dif- férentes méthodes ont été développées pour évaluer l’ostéopénie périarticulaire [1]. L’absorptiométrie biphotonique à rayons X Ne pas utiliser, pour citation, la référence franc ¸ aise de cet article, mais la réfé- rence anglaise de Joint Bone Spine (doi:10.1016/j.jbspin.2011.09.012). Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Fouque-Aubert). (DXA) est considérée comme la référence pour mesurer la den- sité minérale osseuse (DMO) du rachis lombaire et du col fémoral. Mais il a été démontré que la perte osseuse périarticulaire survient avant l’ostéoporose généralisée dans la PR précoce [2] et qu’elle est plus importante que la perte osseuse généralisée dans la PR ancienne [3]. En conséquence, la mesure de la DMO périarticulaire par DXA a été développée au cours de la dernière décennie. Plu- sieurs études transversales et longitudinales évaluant la DMO de la main par DXA ont confirmé la perte osseuse chez les patients atteints de PR [2,4,5]. La perte osseuse semble être la plus forte à la phase précoce de la maladie et est plus importante dans les régions périarticulaires que dans l’ensemble de la main [6]. Cette méthode nécessite un logiciel spécifique, ce qui limite son appli- cation à un grand nombre de malades. De plus, elle ne permet pas d’évaluer la microarchitecture osseuse. D’autres méthodes comme la radiogrammétrie numérisée à rayons X [7] ou les ultrasons 1169-8330/$ see front matter © 2012 Publié par Elsevier Masson SAS pour la Société Française de Rhumatologie. doi:10.1016/j.rhum.2012.01.006

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Revue du rhumatisme 79 (2012) 346–350

Disponible en ligne sur

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valuation de la texture de l’os trabéculaire par radiographie numérique à hauteésolution dans la polyarthrite rhumatoïde : une étude cas-témoin�

nne Fouque-Auberta,∗, Stéphanie Boutroya, Hubert Marotteb, Nicolas Vilayphioua,ric Lespessaillesc, Claude-Laurent Benhamouc, Pierre Miossecb, Roland Chapurlata

Unité Inserm U1033, service de rhumatologie, université de Lyon-1, hôpital Édouard-Herriot, 5, place d’Arsonval, 69437 Lyon, FranceService d’immunologie, université de Lyon, hôpital Édouard-Herriot, 5, place d’Arsonval, 69437 Lyon, FranceService de rhumatologie, CHR d’Orléans, 1, rue Porte-Madeleine, 45000 Orléans, France

n f o a r t i c l e

istorique de l’article :ccepté le 30 septembre 2011isponible sur Internet le 16 mars 2012

ots clés :olyarthrite rhumatoïdenalyse de texture osseuses métacarpienadiographiestéoporose

r é s u m é

Objectifs. – La polyarthrite rhumatoïde est caractérisée par une ostéopénie périarticulaire précoced’origine inflammatoire. Un nouvel appareil de radiographie numérique à haute résolution a étérécemment développé pour permettre une analyse de texture osseuse qui soit destinée à évaluer lesmodifications de l’architecture trabéculaire osseuse. Pour la première fois, nous avons évalué l’atteintede la texture de l’os trabéculaire chez des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde en comparaisonavec des témoins sains.Méthodes. – Nous avons analysé, dans une étude transversale, la reproductibilité en effectuant troismesures séparées par radiographie numérique de la main droite, avec repositionnement entre chaquemesure, chez 14 patients atteints d’une polyarthrite rhumatoïde ancienne et 14 témoins sains. Puis latexture de l’os trabéculaire des deuxième et troisième têtes métacarpiennes de 78 patients atteints depolyarthrite rhumatoïde et inclus dans une cohorte prospective a été comparée avec celle de 50 témoinssains, en utilisant trois paramètres de texture osseuse : Hmean, co-occurrence et longueur de plage.Résultats. – Les coefficients de variation des mesures des radiographies numériques à haute résolution sesituaient entre 0,5 et 1,8 %. Seule la valeur de Hmean était significativement différente entre la populationdes patients atteints de polyarthrite rhumatoïde et celle des témoins sains à la deuxième tête métacar-pienne (0,637 ± 0,040 vs 0,654 ± 0,032, p < 0,05) et à la troisième tête métacarpienne (0,646 ± 0,044 vs0,665 ± 0,037, p < 0,05). Cette diminution était significativement corrélée à l’activité de la maladie.

Conclusions. – Notre étude démontre, d’une part, la bonne reproductibilité des mesures de radiographienumérique à haute résolution et d’autre part, l’existence d’une atteinte de la texture osseuse aux articu-lations métacarpophalangiennes chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde. Cette techniquefournit des radiographies des mains de haute résolution. De plus, elle constitue un outil d’intérêt pour la

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quantification de la perte© 2

. Introduction

L’atteinte articulaire destructrice de la polyarthrite rhuma-oïde (PR) est caractérisée radiologiquement par une ostéopénieériarticulaire, des érosions et un pincement de l’interlignerticulaire. L’ostéopénie périarticulaire constitue un signe pré-oce de la maladie mais ne peut pas être quantifiée sur les

adiographies standards. Au cours des vingt dernières années, dif-érentes méthodes ont été développées pour évaluer l’ostéopénieériarticulaire [1]. L’absorptiométrie biphotonique à rayons X

� Ne pas utiliser, pour citation, la référence franc aise de cet article, mais la réfé-ence anglaise de Joint Bone Spine (doi:10.1016/j.jbspin.2011.09.012).∗ Auteur correspondant.

Adresse e-mail : [email protected] (A. Fouque-Aubert).

169-8330/$ – see front matter © 2012 Publié par Elsevier Masson SAS pour la Société Froi:10.1016/j.rhum.2012.01.006

use périarticulaire avec une faible irradiation.ublié par Elsevier Masson SAS pour la Société Française de Rhumatologie.

(DXA) est considérée comme la référence pour mesurer la den-sité minérale osseuse (DMO) du rachis lombaire et du col fémoral.Mais il a été démontré que la perte osseuse périarticulaire survientavant l’ostéoporose généralisée dans la PR précoce [2] et qu’elleest plus importante que la perte osseuse généralisée dans la PRancienne [3]. En conséquence, la mesure de la DMO périarticulairepar DXA a été développée au cours de la dernière décennie. Plu-sieurs études transversales et longitudinales évaluant la DMO dela main par DXA ont confirmé la perte osseuse chez les patientsatteints de PR [2,4,5]. La perte osseuse semble être la plus forteà la phase précoce de la maladie et est plus importante dans lesrégions périarticulaires que dans l’ensemble de la main [6]. Cette

méthode nécessite un logiciel spécifique, ce qui limite son appli-cation à un grand nombre de malades. De plus, elle ne permet pasd’évaluer la microarchitecture osseuse. D’autres méthodes commela radiogrammétrie numérisée à rayons X [7] ou les ultrasons

ançaise de Rhumatologie.

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du rhumatisme 79 (2012) 346–350 347

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A. Fouque-Aubert et al. / Revue

uantitatifs [8] ont été développées pour évaluer la DMO de la main,ais jusqu’à présent il n’existe aucun gold standard permettant de

uantifier spécifiquement l’ostéoporose périarticulaire.L’analyse de texture décrit la microarchitecture trabéculaire

sseuse sur des images bidimensionnelles (2D) en utilisant unenalyse fractale de distribution en niveaux de gris [9]. Dans’ostéoporose postménopausique, les paramètres de l’analyse de laexture osseuse sont associés au risque fracturaire, indépendam-

ent de la DMO [10]. Un appareil associant des radiographies deaute résolution avec une numérisation directe et une analyse deexture osseuse a été récemment développé (BMATM D3A Medi-al System, Orléans, France). Il permet une meilleure précision que’analyse de texture sur les films numérisés, cela avec une très faiblerradiation : la dose effective est de trois microSieverts (�Sv) par

esure [11]. Lespessailles et al. [11] ont démontré la bonne repro-uctibilité de cette technique au calcanéum et ont montré que lesaramètres de texture mesurés dans cette région d’intérêt n’étaientas associés à la DMO mesurée dans la même région d’intérêt. Cetppareil a aussi été testé sur des fémurs humains excisés pournalyser la performance des paramètres de texture osseuse enomplément à la DMO mesurée par DXA, pour prédire la chargee rupture [12].

Dans cette étude transversale, nous avons évalué pour la pre-ière fois la texture de l’os trabéculaire des têtes métacarpiennes

hez des patients atteints de PR, à l’aide d’un nouvel appareil deadiographie numérique à haute résolution, en comparaison aveces témoins sains, et nous avons aussi déterminé la reproductibilitée cette technique à la main.

. Méthodes

.1. Patients

Pour l’évaluation de la reproductibilité à court terme, 14 patientstteints d’une PR ancienne (âgés de 27 à 63 ans) et 14 témoins sainsâgés de 20 à 48 ans) ont eu trois radiographies différentes de la

ain droite [13]. Deux mesures ont été effectuées lors d’une mêmeéance avec repositionnement de la main entre les mesures, et laroisième mesure a été effectuée une semaine plus tard. L’atteintee la microarchitecture osseuse au cours de la PR a été analy-ée dans trois groupes de sujets : des patients atteints d’une PRécente, des patients atteints d’une PR ancienne, des témoins sains.e diagnostic de PR a été porté sur les critères de l’ACR [14] etur l’opinion d’expert. Les PR récentes ont été définies par uneurée d’évolution inférieure à deux ans et l’absence d’érosion sur

es radiographies des mains. Les PR anciennes ont été définies parne durée d’évolution supérieure à trois ans. Les critères de non-

nclusion étaient : absence de consentement éclairé, grossesse oullaitement, maladie métabolique osseuse, corticothérapie, scoreonctionnel de Steinbrocker supérieur à 3 [15]. Les témoins sainsnt été recrutés par le bouche à oreille ; la plupart travaillaient à’hôpital. Le protocole a rec u l’accord du comité d’éthique. Chaqueujet a fourni un consentement éclairé par écrit avant l’inclusion.

.2. Évaluation clinique

Tous les patients atteints de PR ont eu une évaluation de’activité clinique de leur maladie par un rhumatologue expéri-

enté, à l’aide du score d’activité DAS28. Nous avons recueillies dernières valeurs de la vitesse de sédimentation (VS) et dea protéine C réactive (CRP), de même que les données initiales

oncernant le facteur rhumatoïde (FR) et les anticorps anti-peptidesycliques citrullinés (anti-CCP) [16]. L’atteinte radiographique desains a été évaluée à l’aide du score de Sharp modifié par van dereijde, par le même lecteur, en utilisant les dernières radiographies

Fig. 1. Radiographie numérique à haute résolution de la main droite : positionne-ment des régions d’intérêt aux têtes du deuxième métacarpien (MCP2) (à gauche)et du troisième (MCP3) (à droite).

disponibles pour chaque patient, dans la mesure où ces radiogra-phies dataient de moins de six mois. Les données des traitementsavant l’inclusion (traitements de fond classiques, anti-TNF) ont étérecueillies.

2.3. Radiographies numériques à haute résolution

Les paramètres de la texture osseuse ont été mesurés à la têtedu 2ème tête métacarpienne et 3ème tête métacarpienne de la maindroite en utilisant un appareil de radiographie numérique à hauterésolution périphérique 2D (BMATM, D3A Medical System, Orléans,France). Ce système utilise un capteur numérique à haute résolu-tion avec une résolution isotropique du pixel de 50 �m. Les imagesont été réalisées à la main droite, la paume placée en contact avec lecapteur. La distance focale était fixée à 1,15 m. Une région d’intérêtde 100 × 100 pixels était déterminée aux 2ème tête métacarpienneet du 3ème tête métacarpienne. Les points de repère étaient pla-cés manuellement pour obtenir une ligne tangente distante de40 pixels du haut de la tête métacarpienne comme cela est montré àla Fig. 1. Une première acquisition était obtenue chez tous les sujetsavec les mêmes valeurs de 50 kilovolts (kV) et de huit milliampèreseconde (mAs). Puis, une seconde acquisition était automatique-ment réalisée avec le dispositif de radiographie numérisé à hauterésolution en utilisant une technique d’acquisition interne (D3AMedical Systems) avec adaptation des paramètres de génération dehaut voltage. Cette technique permet de diminuer les effets des tis-sus mous et de la graisse médullaire [17], optimisant ainsi l’analysede texture osseuse trabéculaire. Si un os sésamoïde était prochede la 2ème tête métacarpienne, seule la 3ème tête métacarpienneétait analysée. Si une érosion osseuse était présente dans la régiond’intérêt, le MCP était également exclu.

Les paramètres de la texture de l’os trabéculaire analysés auxdeux régions d’intérêt étaient : le Hmean, la longueur de plage etles paramètres de co-occurrence tels qu’ils ont été décrits par Les-pessailles et al. [11]. Brièvement, les niveaux de gris des régionsd’intérêt ont été ajustés selon un modèle de type fractal pourl’analyse de texture, le mouvement Brownien fractionnaire, quipermet de décrire des formes fractales par un seul paramètre :H (exposant de Hurst). Pour chaque région d’intérêt, la valeur deHmean était basée sur la moyenne des évaluations de H dans huitdirections différentes suivant des étapes de 22,5◦. Plus la valeurde Hmean est élevée, moins la région d’intérêt est rugueuse, c’est-à-dire plus le réseau trabéculaire osseux est altéré. Une plage estreprésentée par des pixels consécutifs ayant la même valeur de

niveau de gris dans une direction donnée [18]. Une matrice de lon-gueur de plage est une zone 2D dans laquelle les lignes représententle niveau de gris de la plage et les colonnes représentent la longueurde plage. Le paramètre appelé longueur de plage est large pour les
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Tableau 1Reproductibilité (CV %) des paramètres de texture osseuse au deuxième métacarpien (MCP2) et troisième métacarpien (MCP3).

MCP2 MCP3

Moyenne ± DS CV (%) Moyenne ± DS CV (%)

Patients atteints d’une polyarthrite rhumatoïde ancienneHmean 0,63 ± 0,03 1,2 0,64 ± 0,04 1,0Co-occurrence 1,64 ± 0,02 0,5 1,63 ± 0,02 0,5Longueur de plage 1,16 ± 0,02 1,4 1,15 ± 0,03 1,5

Témoins sainsHmean 0,64 ± 0,03 1,8 0,65 ± 0,03 1,3Co-occurrence 1,63 ± 0,02 0,4 1,63 ± 0,02 0,3

M dard ;

tusocrh

2

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2

vtdqLafPetddrd

TC

Dc

Longueur de plage 1,14 ± 0,02

PC2 : deuxième métacarpien ; MPC3 : troisième métacarpien ; DS : déviation stan

extures serrées. Une matrice de co-occurrence est définie commene zone 2D dans laquelle à la fois les lignes et les colonnes repré-entent un groupe de valeurs d’images possibles. Dans la mesureù de nombreux paramètres de co-occurrence existent, nous avonshoisi le paramètre d’énergie défini par Haralick [6]. Ce paramètreeflète l’homogénéité et sa valeur diminue avec le nombre de zonesomogènes.

.4. Contrôle de qualité

Des contrôles de qualité des radiographies étaient effectuéshaque jour d’examen en utilisant un fantôme externe pour déceleroute dérive de l’appareil. Nous n’avons observé aucune dérive auours de la période du protocole. Chaque examen a été réalisé etnalysé par le même observateur.

.5. Analyse statistique

Pour chaque sujet de l’étude de reproductibilité, le coefficient deariation (CV) a été calculé comme la déviation standard (DS) desrois mesures répétées divisée par la moyenne. Ensuite, les erreurse précision à court terme ont été calculées comme la moyenneuadratique des erreurs de précision pour chacun des sujets [13].a comparaison entre les patients atteints de PR et les témoins sains

été effectuée à l’aide du test t de Student ou du test de Wilcoxon enonction de la distribution des variables. Puis les patients atteints deR ont été divisés entre PR récentes et PR anciennes. Les différencesntre ces groupes et celui des témoins sains ont été analysées par unest Anova ou un test de Kruskall-Wallis, suivi quand il y avait une

ifférence significative par un test post-hoc de Tukey ou par un testes rangs de Wilcoxon appliqué à la comparaison de paires appa-iées. Ces tests ont été ajustés pour l’âge. Chez les patients atteintse PR, les corrélations entre les paramètres de texture osseuse et

ableau 2aractéristiques des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde (PR) et des témoins sain

Témoin = 50

Sexe (% femmes) 72a

Âge (ans, moyenne ± DS) 42,7 ±Ancienneté de la PR (ans, moyenne ± DS)

DAS 28 (moyenne ± DS)

VS (mm/h, moyenne ± DS)CRP (mg/L, moyenne ± DS)

FR positif (% de patients)

Anti-CCP positifs (% de patients)

Score de Sharp/van der Heijde à l’inclusion (moyenne ± DS)

Traitement de fond classique (% de patients)Traitement anti-TNF (% de patients)

AS 28 : Disease Activity Score 28 ; DS : déviation standard ; VS : vitesse de sédimentation ; Cycliques citrullinés ; TNF : tumor necrosis factor.

a Différence statistiquement significative avec les polyarthrite rhumatoïde récentes (p

1,2 1,13 ± 0,02 1,0

CV : coefficient de variation.

ceux de l’évaluation clinique ont été recherchées par analyse univa-riée avec les coefficients de Pearson ou de Spearman (âge, durée dela maladie, DAS28, VS, CRP, score de Sharp modifié) et par analysemultivariée selon un modèle de régression linéaire. Des corréla-tions entre les valeurs de Hmean des patients atteints de PR etla présence d’anti-CCP ou de FR ont été recherchées par un testt de Student ou un test des rangs de Wilcoxon. Des corrélationssemi-partielles ont été recherchées avec un modèle de régressionlinéaire multivarié, dans le but de comparer la valeur prédictive desdonnées biologiques concernant le Hmean. Le niveau de la signifi-cation statistique était de 0,05. Toutes les analyses statistiques ontété réalisées sur un logiciel SPSS® 16.0.

3. Résultats

3.1. Précision de la radiographie numérique à haute résolution

Les CV des mesures des paramètres de texture osseuse, avecrepositionnement entre chaque mesure, variaient de 0,5 à 1,8 %chez les patients ayant d’une PR ancienne et de 0,3 à 1,8 % chezles témoins sains (Tableau 1).

3.2. Caractéristiques des patients et des témoins

Ont été inclus dans l’étude 78 patients atteints de PR et50 témoins sains. Dans le groupe PR, 19 patients avaient une PRrécente et 59 avaient une PR ancienne. Les caractéristiques despopulations PR et témoins sont présentées dans le Tableau 2. L’âgemoyen était de 45,2 ± 12,8 ans pour les PR récentes, 50,9 ± 8,0 ans

pour les PR anciennes, et 42,7 ± 12,9 ans pour les témoins sains.L’ancienneté moyenne de la maladie était de 1,1 ± 0,5 ans pour lesPR récentes et de 9,6 ± 5,6 ans pour les PR anciennes. Plusieursimages n’ont pas été analysées du fait de la présence d’un os

s.

ns sains PR récenten = 19

PR anciennen = 59

42 73a

12,9 45,2 ± 12,8 50,9 ± 8,0a

1,1 ± 0,5 9,6 ± 5,6a

3,8 ± 1,8 2,8 ± 1,3a

25,1 ± 21,9 17,3 ± 12,314,4 ± 17,5 6,3 ± 8,044,4 51,9a

46,7 47,53,5 ± 2,8 22,1 ± 20,0a

73,7 100a

0,0 62,1a

RP : protéine C réactive ; FR : facteur rhumatoïde ; anti-CCP : anticorps anti-peptides

< 0,05).

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A. Fouque-Aubert et al. / Revue du rhumatisme 79 (2012) 346–350 349

Tableau 3Comparaison des paramètres de texture osseuse entre les trois groupes : polyarthrite rhumatoïde (PR) récentes, PR anciennes et témoins sains.

TémoinsMCP2 : n = 46MCP3 : n = 50

PR récenteMCP2 : n = 19MCP3 : n = 19

PR ancienneMCP2 : n = 47MCP3 : n = 58

Témoins vs PRrécente vs PRancienne

PR ancienne vstémoins

PR récente vstémoins

PR récente vsPR ancienne

m ± DS m ± DS m ± DS p (%) (%) (%)

MCP2Hmean 0,654 ± 0,032 0,646 ± 0,037 0,634 ± 0,041 0,025 −3,2a −1,2 1,9Co-occurrence 1,633 ± 0,017 1,633 ± 0,171 1,632 ± 0,025 0,590 0,1 0 0,1Longueur de plage 1,144 ± 0,024 1,142 ± 0,020 1,144 ± 0,040 0,608 0 −0,2 0,2

MCP3Hmean 0,665 ± 0,036 0,651 ± 0,04 0,644 ± 0,046 0,031 −3,3b −2,2 1,1Co-occurrence 1,635 ± 0,025 1,626 ± 0,014 1,628 ± 0,014 0,266 −0,4 −0,6 −0,1Longueur de plage 1,147 ± 0,042 1,132 ± 0,021 1,141 ± 0,021 0,193 −0,5 −1,3 −0,8

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PC2 : deuxième métacarpien ; MPC3 : troisième métacarpien ; PR : polyarthrite rha Différence statistiquement significative par rapport aux témoins ; p < 0,05.b Différence statistiquement significative par rapport aux polyarthrite rhumatoïd

ésamoïde situé près de la 2ème tête métacarpienne (11 patientstteints d’une PR ancienne et quatre témoins sains) ou du fait d’unemportante destruction osseuse des deuxième ou troisième têtes

étacarpiennes (deux patients atteints d’une PR ancienne). Touteses images obtenues chez les 19 patients ayant une PR récente ontté analysées. Au sein de la population atteinte d’une PR ancienne,7 têtes de MCP2 et 58 têtes de MCP3 ont été analysées. Chez lesémoins sains, toutes les têtes des MCP3 ont été analysées alorsue 46 têtes des MCP2 ont pu être évaluées.

.3. Évaluation des paramètres de texture de l’os trabéculaire

Il existait une différence statistiquement significative de laaleur de Hmean entre les patients atteints d’une PR récente, lesatients atteints d’une PR ancienne et les témoins sains (Tableau 3).es patients atteints d’une PR ancienne avaient des valeurs demean significativement plus basses que les témoins sains aussiien en MCP2 (0,634 ± 0,041 vs 0,654 ± 0,032 ; p < 0,05) qu’en MCP30,644 ± 0,046 vs 0,665 ± 0,037 ; p < 0,05). Mais il n’y avait pas deifférence significative entre les patients atteints d’une PR récentet les témoins sains, ni entre les deux groupes de PR. Les résultatstaient similaires après ajustement pour l’âge.

Les relations entre les valeurs de Hmean et les caractéristiquese la PR sont exposées dans le Tableau 4. La valeur de Hmean enCP2 était fortement corrélée à celle mesurée au MCP3 (r = 0,77 ;

< 0,001). Il existait des corrélations négatives entre les valeurs demean et celles du DAS28 ou de la VS, aussi bien en MCP2 qu’enCP3 (r = −0,26 à −0,30 ; p < 0,05). Hmean et CRP n’étaient corrélés

ntre eux qu’en MCP3. Il n’y avait pas de corrélation entre Hmean et’âge, l’ancienneté de la maladie ou le score de Sharp. L’analyse mul-

ivariée a montré une tendance selon laquelle le DAS28 expliquerait

ieux la valeur de Hmean que la VS ou que la CRP en MCP2. Il’a pas été trouvé de corrélation significative entre la valeur demean et la présence ou l’absence de FR ou d’anti-CCP (données

ableau 4orrélation de Hmean avec les caractéristiques de la polyarthrite rhumatoïde (PR).

Hmean MCP2 Hmean MCP3

Hmean MCP2 1 0,729a

Âge −0,021 −0,005Ancienneté de la PR −0,203 −0,190DAS 28 −0,304a −0,298a

VS −0,264a −0,283a

CRP −0,231 −0,332a

Score de Sharp/van der Heijde −0,041 −0,206

PC2 : deuxième métacarpien ; MPC3 : troisième métacarpien ; PR : polyarthritehumatoïde ; DAS 28 : Disease Activity Score 28 ; VS : vitesse de sédimentation ; CRP :rotéine C réactive.a Corrélation significative au seuil de 0,05.

ïde.

ntes ; p < 0,05.

non exposées). Il n’a pas été non plus observé de différence desvaleurs de Hmean selon les différents traitements de fond ouanti-TNF.

4. Discussion

Plusieurs études ayant utilisé des techniques différentes,comme la DXA, la DXR ou l’analyse quantitative par ultrasons,ont démontré précédemment l’existence d’une ostéopénie périar-ticulaire au cours de la PR [1]. À notre connaissance, notre étudeest la première à utiliser un matériel de radiographie numériqueà haute résolution (BMATM) pour l’évaluation de l’atteinte destêtes des MCP chez des patients atteints de PR. La BMATM pos-sède les avantages d’une faible irradiation (dose effective de 3 �Svpar mesure), d’une courte durée de la mesure (quelques milli-secondes), de faibles contraintes techniques et d’une acquisitionradiographique de bonne qualité à haute résolution. Nous avonsmontré une bonne reproductibilité à court terme des trois para-mètres de la texture osseuse, identiques entre les têtes des MCP2 etdes MCP3, avec des CV inférieurs à 2 %. La reproductibilité des para-mètres de texture est identique à celle obtenue au calcanéum, oùelle se situe entre 0,8 et 1,5 % [11] et aux fémurs excisés [12]. Elle estaussi similaire à la reproductibilité de la DXA, qui est la techniquede référence pour la mesure quantitative de l’os au rachis lombaireet au col du fémur [19].

Nous avons mis en évidence une diminution significative duHmean chez les patients atteints d’une PR ancienne en comparaisonavec des témoins sains, que ce soit à la deuxième ou troisième têtemétacarpienne (−3,2 % et −3,3 % respectivement ; p < 0,05). Cettealtération de la texture de l’os trabéculaire chez les patients atteintsde PR par rapport aux témoins sains est concordante avec la réduc-tion de la DMO mise en évidence par la DXA [2,4]. Toutefois, nousn’avons pas trouvé de différence entre les patients atteints d’une PRrécente et les témoins, ni entre les patients ayant une PR ancienneet ceux ayant une PR récente. Cela pourrait être dû à la faible taillede l’échantillon des 19 patients atteints d’une PR récente, alors qu’ily avait au moins 45 sujets dans les autres groupes, expliquant ainsiun manque de puissance statistique. Cela pourrait aussi être laconséquence d’un manque de sensibilité de la technique BMATM

pour détecter une altération précoce de la texture osseuse au coursde la PR récente, mais cette hypothèse nécessiterait d’être véri-fiée dans une population plus large de PR récentes. Si cela étaitconfirmé, la BMATM pourrait être moins performante que la DXA.En effet, dans des études prospectives utilisant la DXA, il a été mon-

tré qu’une telle perte osseuse à la main pouvait apparaître auxphases précoces de la maladie [20,21] ; mais initialement il n’yavait pas de différence significative entre des PR précoces et destémoins.
Page 5: Évaluation de la texture de l’os trabéculaire par radiographie numérique à haute résolution dans la polyarthrite rhumatoïde : une étude cas-témoin

3 du rh

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[and changes in hand bone density in early rheumatoid arthritis. Rheumatology

50 A. Fouque-Aubert et al. / Revue

Nous n’avons pas observé de corrélation significative entrees paramètres de la texture osseuse et l’âge. Dans la mesure oùes études antérieures utilisant la DXA n’avaient pas montré deifférence statistiquement significative de la DMO ou du contenuinéral osseux entre la main dominante et la main non dominante

4], ni entre la main droite et la main gauche [6] chez des patientstteints de PR, notre analyse des paramètres de la texture osseuse’a porté que sur la main droite. Le Hmean en MCP2 étant forte-ent corrélé à celui en MCP3, l’analyse de chaque MCP a fourni des

nformations identiques. On peut considérer que l’analyse de laème tête métacarpienne est plus pratique que celle du MCP2 car il’y a pas d’os sésamoïde à ce niveau. Finalement, nous avons trouvées corrélations significatives entre le Hmean et le DAS28, pour

es deux MCP, et aussi avec la VS. Nous avons aussi observé que laelation entre DAS28 et Hmean en MCP2 était indépendante de laS et de la CRP. Toutefois, il n’existait pas de corrélation significa-

ive entre les paramètres de la texture osseuse et l’ancienneté dea maladie, ou les anti-CCP. Or, la plupart des études ayant utiliséa DXA ont rapporté l’existence d’une corrélation significativentre la perte osseuse et l’activité de la maladie évaluée par la CRPt l’ancienneté de la PR [2,3,5,20]. Les études longitudinales deorrélation entre la perte osseuse à la main et les altérations struc-urales radiographiques ont fourni des résultats contradictoires22,23].

Les limites méthodologiques de notre étude comprennent learactère transversal de l’analyse, la petite taille de la populationes PR récentes et l’absence de comparaison des paramètres de laexture osseuse avec la DMO. Toutefois, la DMO de la main n’estas un examen de routine dans l’évaluation de la perte osseuse de

a main au cours de la PR.En conclusion, nous avons démontré, pour la première fois,

’existence d’une altération des paramètres de la texture osseuseu niveau des têtes métacarpiennes chez des patients atteints deR par rapport à des témoins sains en utilisant un nouvel appareile radiographie numérique à haute résolution (BMATM). De plus, laMATM fournit une image radiologique qui peut être utilisée pourvaluer le score de Sharp. Toutefois la capacité éventuelle de cetteouvelle technique à prédire une progression ultérieure de la mala-ie ou à évaluer l’efficacité des traitements nécessite des études

ongitudinales.

éclaration d’intérêts

Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en rela-ion avec cet article.

emerciements

Nous remercions le CeNGEPS (centre national de gestion des

ssais de produits de santé) pour son soutien financier au Dr.ouque-Aubert (bourse de recherche universitaire). Nous remer-ions Clotilde Gadois (D3A Medical Systems) pour son aideechnique.

[

umatisme 79 (2012) 346–350

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