etude de quatre oasis dans la région de tata

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Etude de quatre oasisde la rgion de TataCNEARCCentre National d'Etudes Agronomiques des Rgions ChaudesDPADirection Provinciale de l'Agriculture de TataALCESDAMAssociation pour la Lutte contrel rosion, la Scheresse et la Dsertification au MarocMai 2003 Mai 2003tude collective des tudiants du CNEARC option DAT-AGIRditeurs P. JOUVE et B. SOURISSEAUContribution au dveloppement ruraldes zones oasiennes du sud du MarocsommaireCe CD Rom prsente les rsultats de l tude de quatre oasis de la rgion de Tata, au Sud du Maroc. Cette tude a t effectue par des tudiants du CNEARC (option AGIR),en collaboration avec lONG ALCESDAM et la Direction Provinciale de lAgriculture de Tata.Sommaire Introduction gnrale de ltude Prsentation du milieu physique Rsultats de ltude des quatre oasis :L'Oasis de LaayouneL'Oasis de TagmoutL'Oasis de At HemmaneL'Oasis d'Agadir Lehna Prsentation de la Province de Tata et de lALCESDAMSOMMAIRE :IPrsentation de l'oasisII La construction du territoire de loasis de Laayoune IIIGestion et spatialisation des facteurs de production IVDes systmes techniques composites adapts l'ariditV Les mnages, les exploitations et les systmes de production VIProblmatiques spcifiques lies la gestion du milieu VII Bilan des rflexions VIII- Quel avenir pour l'oasis de Laayoune ? Annexes Etudiants du CNEARCSverine BOUARDMamane EL HADJ BAKOJosef NAUDTZPeggy PASCAL Encadrant :Mireille DOSSOTechniciens DPA / CT:Brahim AABADBarda JILALIPersonnes ressourcesLahcen ASSAHLIBahani AABADMohamed AABADOmar BORDORetour au sommaireLaayounep.3p.6p.15p.22p.29p.33p.41p.43p.49fichier.doc-------SOMMAIRE :I L'oasis de TagmoutIIGestion sociale des facteurs de productionIII Caractrisation du fonctionnement des systmes techniques de productionIV Fonctionnement et conomie des mnagesVTagmout, une oasis singulireVI Propositions pour un dveloppement rural de TagmoutAnnexesTable des illustrationsTechniciens DPA / CTMy Abdelaaziz KABIRIAhmed ENNASSIRIRakia OUABOUPersonnes ressourcesAli At AADDILaheen MENNANEncadrantBenot SOURISSEAU Etudiants du CNEARC :Frdric GOULETGwladys MATHIEUAlexandre NOUGADEREAudrey PANGOLINSandrine TARRISSESophie THIERSTagmoutp.2p.10p.17p.27p.32p.36p.45p.49Retour au sommairefichier.doc------SOMMAIRE :IPrsentation de l'oasis de At HemmaneII Structure sociale lchelle du villageIIIGestion sociale et mobilisation des facteurs de productionIV Les units agro-cologiques dAt HemmaneVLes systmes de productionVI Propositions d'actionsAnnexesTable des illustrationsAt Hemmane Etudiants du CNEARC :Alejandra LARRAINGabriela LOPEZ SOTOMAYORMathieu POISSONStenGUEZENNECCaroline SEUGE Encadrant et techniciens :Isabelle DOUNIAS M. AliM. BilalSi BoubkerM. Salemp.3p.11p.18p.22p.24p.28p.34p.36Retour au sommairefichier.doc------ Agadir Lehna Etudiants du CNEARC :Julien BARBIER Andr GIMENEZMarieMAWOISAnatole NDEMAPOUTechnicien DPA:Mohamed MAAZOUZSOMMAIRE :I Prsentation de l'oasis II Organisation sociale dans loasis dAgadir LehnaIII La gestion des moyens de productionIVLes systmes techniquesV Cartographie des diffrents espaces exploitsVIPropositions pour lactionTable des illustrations Bibliographie Retour au sommairep.3p.7p.11p.29p.39p.42p.46p.47fichier.doc------INTRODUCTION GENERALE A LTUDEINTRODUCTION GNRALE LTUDELes oasis, milieux complexes et fragiles ont connu, au cours des dernires dcennies denombreuses perturbations : scheresse,bayoud,migrations et pour la rgion de Tata conflitfrontalier, au point que lon peut lgitimement se poser la question de savoir si les oasis ontun avenir. Cest prcisment la question qui nous a t pose.Il serait prtentieux de prtendre que nous yavons rpondu. Nous nous sommes plusmodestement efforcs dapporter quelques lments de rflexion sur lavenir des oasis de largiondeTata. Ltudequia t entreprise danscetteperspective etdontrendcomptecedocument, a t ralise par un groupe dtudiants du CNEARC de la spcialisation AGIR(Agronomie et innovations enmilieurural). Cetravail collectif viseleur apprendremobiliser les connaissances et les mthodes acquises au cours de leur formation, pour faire undiagnosticdesituationet partirdecediagnostic, enconcertationavectous lesacteursconcerns, laborer des perspectives de dveloppement lchelle locale. En tantquagronomes, ils sont amens tudier les modes de gestion et les possibilits damliorationdes agro-cosystmes de la rgion. Mais pour prendre la juste mesure de ce travail il convientden rappeler quelques caractristiques :Cest unexercicede formationeffectudans untemps limit. Aprs une prparationbibliographique Montpellier, les enqutes de terrain ont dur une dizaine de jours, ce quiapparente cet exercice ce que nos collgues anglo-saxons appelle un rapid ruralappraisal (RRA).Les tudiants, qui sont en dernire anne dtude, sont placs en situation pr-professionnelle,ence sensquilssont tenus de produire un travail utile au dveloppementdans le cadre dchancedetemps fix lavance, mais surtout cetravail est fait encollaborationaveclesoprateursdedveloppement locauxcequi prfigurelessituationsprofessionnelles quils seront amens connatre ultrieurement.Cettecooprationaveclesoprateursdedveloppement, quilssoient publicscommelaDirection Provinciale de lAgriculture (DPA) ou non gouvernementaux commelALCESDAM (Association pour la Lutte Contre lErosion, la Scheresse et le Dsertificationau Maroc) a t conue bnfice mutuel. Ces derniers font bnficier les tudiants de leurconnaissancede largionet deleur exprience, tandis queles tudiants apportent leurenthousiasme, leur curiosit et leurs mthodes dtude.Ladmarcheadopteest basesur lanalysedespratiquespaysannescequi permet devaloriser les savoirs et savoir-fairelocauxet didentifier les stratgies adoptes par lesagriculteurs pour sadapter aux fortes contraintes qui psent sur eux.Lesanalyseset lesperspectivesdedveloppementquien ontrsult, ontfait lobjetdesances de restitution et de dbats avec des reprsentants des agriculteurs et des diffrentesstructures dintervention. Leschanges trs riches quellesont suscits ont contribuaucaractre participatif de la dmarche.Mais cetypedopration naurait pu se raliser sans lappui et la cooprationde nospartenaires marocains auxquels je voudrais au nom de toute lquipe (tudiants et enseignants)et du CNEARC rendre hommage et remercier.Nos remerciements vont dabord lALCESDAM. En effet cest grce linformation fourniepar Raymond Loussert, conseillertechnique de lassociation quest venue lide de faire sestagecollectif Tata. Acetteoccasionnousavonspuapprciersagrandeefficacitetsagnreusedisponibilit. Onnepeut parlerdelALCESDAMTatasansparlerdHassanMouradi qui enest la cheville ouvrire et qui a permis grce son double statut dereprsentant de lALCESDAM et dagent de la DPA une bonne collaboration entre ces deuxtypes dinstitution. Ses qualits humaines, sa grande connaissance de la rgion, sa conceptiondu dveloppement ont fortementmarqu les tudiants et contribu leur formation et plusglobalement la russite du stage. tude de quarte oasis de la rgion de Tata CNEARC 20031INTRODUCTION GENERALE A LTUDELautre partenaire vis vis duquel nous sommes trs reconnaissants est la DPA de Tataet sonDirecteur Mr Mohamed Bougir qui demble tait trs intress par cette tude dedveloppement local, qui nousaapportuneaidelogistiqueprcieusemaissurtout qui aaccept que certains de ses agents participent avec les tudiants aux enqutes de terrain, cedont nous le remercions trs sincrement.Dautres personnes sont galement remercier, en particulier M Herbouz, Gouverneur de laProvincedeTatapour sonaccueil trs chaleureuxainsi queM. MoulayMehdi LabhibiPrsident delamunicipalitdeTataqui asuivi avecungrandintrt ledroulement deltudeet participactivementauxrestitutionsetdbatsauxquels elleadonnlieu.Nousvoudrions aussi remercier Mr. Berrada Directeur de la DERD1au Ministre de lAgriculturepour les encouragements quil nous a donns lorsque nous lui avons prsent le projet de cettetude.Enfin les enseignants ayant particip lencadrement de cette tude, Mireille Dosso, IsabelleDounias et moi mme avons t trs sensibles lintrt port cet exercice de formation parGuy Bringuier Directeur du CNEARC et Denis Pienne son Secrtaire Gnral qui ont assist,sur le terrain, une partie ou la totalit de lexercice.Au terme de cetravail collectif, quels lments de rponse peut-on apporter la questionpose au dpart : les oasis, de la rgion de Tata, ont-ils un avenir ? Sans anticiper sur ce quisera prsent par la suite on peut cependant en souligner quelques donnes gnrales :Un certain nombre doasis sont devenues des lieux de vie plus que des lieux deproduction. En effet ces bases arrires pour les forces vives de la population parties enmigration vivent des transferts financiers assurs parces migrants. Faire de cette solidaritfinancireet familiale, unmoyende dveloppement peut constituer unpremier axe derflexion, le dveloppement dont-il sagit ici tant autant rural quagricole.Mme si lagriculture apparat en dclin dans de nombreuses oasis, les actions delALCESDAM et de la DPA ont montr quil y avait une marge de progrs possible dans ledomaine de lamlioration des productions traditionnelles des oasis et de leur valorisation.Les possibilits etconditions demobilisation de la ressourceen eau sont bien entendudterminantes pour lavenir des oasis. En dpit de lingniosit de certain systme dexhauretel queles khettaras, la complexit extrme des droits deau et lingalit dans laccs laressource peuvent ruiner loasis aussi srement que la scheresse. Aussi tout ce qui pourra trefait pour lever cet handicapcontribuera audveloppement et lavenir des oasis. Lessolutions peuvent tre collectives (cf. forage de At Hemmane) ou individuelles(dveloppement des pompages privs ) mais dans tous les cas une tude prospective sur ledevenir de la ressource savrera ncessaire.Comme dans toutes les zones difficiles, le dveloppement agricole et rural doit chercher valoriser sinon des rentes de situation du moins certains avantages comparatifs. Ceux-ci sont rechercheraussi biendanslanatureetlaqualitdesproductionsagricoles(dattes,henn,brebisdman.etc...)quedanslavalorisationducadreet dumodedevieparuntourismeintelligent qui nesoit pasdestructeur decequi faitlavaleurdececadrede viesavoirlaccueil et lhospitalit des habitants des oasis.Enfin, la migration des hommes fait que les femmes dans certaines oasis doivent assurernon seulement les charges domestiques mais aussi la ralisation des travaux agricoles. Dansces conditions se proccuper de leur sort et de lamlioration de leur condition ne relve pasdun effet de mode mais dune relle ncessit.Mais tout cela est trop rsum et partiel pour tre vritablement pertinent, aussi je vous invite lire la suite en ayant toutefois lesprit que si les tudes peuvent tre utiles pour rflchir lavenir des oasis, cet avenir comme la montr laction de lALCESDAM dpend aussi de lavolont des hommes, dagir pour construire cet avenir.Philippe JOUVE1 DERD Direction de lEnseignement de la Recherche et du Dveloppement tude de quarte oasis de la rgion de Tata CNEARC 20032AGADIR LEHNAStage collectif dans la rgion de Tata au MarocCNEARC option AGIR, mars 2003Agadir LehnaEtudiants du Cnearc: Technicien DPA:Julien BARBIERMohamed MAAZOUZAndr GIMENEZMarieMAWOIS Anatole NDEMAPOU SOMMAIRE Etude de quatre oasis de la rgion de Tata CNEARC 20031AGADIR LEHNAI - Prsentation de l'oasis A.1.1 - Prsentation rapide de la zonep31.2 - volution rcente du contexte politico-socio-conomique p4II - Organisation sociale dans loasis dAgadir Lehna B.2.1- . Les groupes sociaux p72.2 - Rle des femmes p8III - La gestion des moyens de production C.3.1 - Historique de lutilisation de leau p113.2 - Gestion des droits deau p153.3 - Le foncier p203.4 - Modes d'indivision et gestion de l'eau, consquences sur les modes d'exploitation p223.5- Gestion des sols, le cas de la fertilit p27IV - Les systmes techniques D.4.1 - Les systmes dlevage p294.2 - les systmes de culturep32V - Cartographie des diffrents espaces exploits

5.1 - Distribution spatiale des diffrentes situations agricoles p39VI - Propositions pour laction 6.1 - Les axes de dveloppement p42BibliographieTable des illustrations Etude de quatre oasis de la rgion de Tata CNEARC 20032AGADIR LEHNAI Prsentation de l'oasis LoasisdAgadirLehnaatchoisieenraisondesasituationparticulire: lapriphrie de la ville de Tata qui tait cens lui confrer un statut doasis pri-urbaine. Decefait onpensait ydcouvrirunmodedefonctionnementparticulier,quiauraitcompltltudequenousnousproposionsdefairedediffrentstypesdoasis. Surleterrain, nousavons dcouvert que son "urbanit" jouait un faible rle dans sa singularit, et quen fait cetteoasis avaitbiendautres particularits que celles envasages au dpart, comme nous allonsessayer de le montrer.1.1 - Prsentation rapide de la zone dtude :Lorsquelonparle de loasisdAgadir Lehna on fait rfrence, loasis se situant lapriphrie de la ville de Tata. Mais on peut aussi faire rfrence au territoire qui la contient,territoirebeaucoupplusgrandet appartenantauxfondateursdudouardAgadirLehna, leterritoire dAfra. La surface globale de cette petite rgion est de 2700 ha dont : 200 ha de palmeraie 1205 ha de plaine 55 ha de fort claire (acacia) un espace habit Lapopulationdun effectif total de 4228 habitants1est constitue de 44% dhommes et de56%defemmes. Plus delamoitidecettepopulationaungeinfrieur 18ans. Sacroissance est de 3 3.5 % par an, et lexode rural est trs faible du fait de la proximit de laville de Tata qui permet davoir une activit extra-agricole tout en restant dans les douars.Onydistinguedeuxethnies :lesberbresnoirs etblancs(Imazirn)venudIssafen etlesarabesarrivsdanslesannes 30 dont lesOulad Jehlaqui ont une activit spcifiquementcentresur llevage. Les juifsislamiss seraient loriginedeplusieursdouarsdanslargion.Lamigrationtoucheenviron20%delapopulationdelapalmeraiedontletiersamigr ltranger (Europe) et le reste dans les grandes villes du Maroc. Quantlascolarisation, oncomptedeuxcolesprimaires avectrois classespar jourpourchacunedentreelles. Lenseignement primaireest fortement suivi : prs de100%desenfants sont scolariss, filles comprises. La scolarisation se fait lge de 6 ans et jusqu 121 En 1994 Etude de quatre oasis de la rgion de Tata CNEARC 20033AGADIR LEHNAans les lves frquentent lcole dite fondamentale. Le recencement des lves scolariss Afra en enseignement primaire est le suivant :Douar dorigine Garons Filles TotalAgouygal 81 92 173Sounh56 45 101Taourirte 37 50 87Agadir Lehna 376 394 760Total Afra540 581 1121Tableau1: Rpartition des enfants scolariss suivant les douarsIl est noter par ailleurs quune cole coranique prsente Agadir Lehna regroupe 24lves. Aprs le primaire les lves de 12 14 ans vont au collge (222 lves au total rpartiscommesuit :121garonset101filles) puisaulycede14 16ans(230 lves au totalrpartiscommesuit : 167garonset 63filles)tous deuxlocalissTata. Quelquesunsaccdent par la suite aux tudes suprieures (9 garons et 5 filles). Le taux danalphabtisme,qui nest recens que chez les personnes de plus de 16 ans, est de 25 % chez les hommes et de35 45 % chez les femmes.1.2-volutionrcenteducontextepolitico-socio-conomique (cf.figure n1)La prsente partie s'attache dresser l'volution historique rcente du contexte socio-politiquedudouard'AgadirLehna.L'objectif est ici d'apporter des lments permettant derestituer toute perspective de dveloppement dans cet environnement qui a connu de grandesmutations durant les trois dernires dcennies.La construction tant administrative que structurelle de la province de Tata et en particulier dudouar d'Agadir Lehnaatinitiedslapriseenconsidrationpar l'tat decettezonestratgique. Ainsi, l'intrt pour la rgion sest manisfest ds le dbut du conflit avec le FrontPolisario au cours des annes 70 et la suite de la Marche Verte en 1975. A partir de cettepriodeonaassistlacrationpuisaudveloppementdesstructuresadministratives, laprovince de Tata tant cre en 1977, de mme que le cercle d'Akka. Cela sest traduit par laprsenced'unnombrecroissantdefonctionnairesetmilitairesdanslavilledeTataetses Etude de quatre oasis de la rgion de Tata CNEARC 20034AGADIR LEHNAenvirons. La Direction Provinciale de l'Agriculture est mise en place au dbut des annes 80les premires actions quelle entreprend concerne la diffusion de races amliores bovines partir de 1985 et le conseil technique pour les productions vgtales. Les investissements de l'Etat vont tre consquents et contribuer la cration et l'amliorationdes infrastructures. Ainsi, les routes reliant Tata aux autres agglomrations sont goudronnes(Akka en 1979, Issafen en 1987, Ouarzazate en 1987, Tagmout en 2000) et l'lectrification sedveloppe partir de 1988.LespremiresONGarriventdanslazoneau milieudes annes80,l'ALCESDAM(1985)tant certainement unedesplusactives. L'adductioneneaupotableest ralisedanslesannes 90 via diffrentes ONG et structures de coopration. Il est noter que leur interventionest l'originedelacrationd'ungrandnombredegroupementset associations pour ledveloppement.Il est noter par ailleurs que les premiers mouvements migratoires ont eulieu aprsl'indpendance du Maroc, en direction de pays europens dans un premier temps, puis vers leNord du Maroc ds les annes 70. A partir du milieu des annes 80, on constate un retour del'migration. Celui-cidonne lieu un flux financier consquent trs souvent rinvesti dansl'agriculture ou dans la construction de maisons mais aussi un apport d'ides et de mentalitsnouvelles. Etude de quatre oasis de la rgion de Tata CNEARC 20035AGADIR LEHNA Etude de quatre oasis de la rgion de Tata CNEARC 2003Migration l trangerFigure 1:Evolution rcente du contexte socio-conomiqueDbut du conflit avec le front polisarioCration et dveloppement des structures administratives19701990 1980 2000Marche VerteDPADbut de l intervention des ONGDbut migration nord MarocDbut flux financier en provenance de l migrationCration des associations et groupements pour le dveloppementAdduction d eau potablelectrificationRoutes6AGADIR LEHNAII Organisation sociale dans loasis dAgadir Lehna 2.1- . Les groupes sociaux:Lapopulationd'AgadirLehnaest trscomposite, toutefoisil existedeuxgroupessociaux distincts:lespropritairesetles nonpropritairesqui sontsouvent des khamsoud'anciens khams. Comme nous le verrons, les femmes jouent aussi un rle important au seinde loasis dAgadir Lehna.- Les propritaires:Ilsreprsententenviron220familles sur untotald'environ 500, qui se considrentcomme desdescendants du Prophte Mohamet. Ils ne possdent pas le savoir faire agricole ,ne travaillent pas ou peu la terre. Ils sont le plus souvent fonctionnaires ou commerants etfont cultiverlaterre pardeskhams.Certains vivent audouar, d'autres ontmigr vers lesgrandes villes du Maroc. - Les non propritaires: Ce sont essentiellement des khams qui apportent leur force de travail et leur savoir-faire agricole. Les hommes ont souvent une activit extra agricole, ils sont maons, forgerons,peintresetgagnentenmoyenne 50 70dhpar jource qui permet la familled'avoir unrevenu supplmentaire pour acheter des produits autres que ceux provenant de leurs cultures(sucre, farine de bl, gaz).- Les migrants :Dans certains mnages, quils soient propritaires ou non, un membre a migr dans lesgrandes villesduMarocouenEurope,gnrant un revenucomplmentaire.Pourles non-propritaires, la migrationleur a permis d'accder des terres enhypothqueou, plusrarement, d'acheter des terres. Etude de quatre oasis de la rgion de Tata CNEARC 20037AGADIR LEHNA2.2 - Rle des femmes:Lors de notre stage nous avons pu rencontrer un certain nombre de femmes, la pluparttant des femmes noires appartenant au second groupe social mentionn prcdemment. Lesfemmes blanches, en gnral restent la maison, soccupent des taches domestiques ou lesconfient en change de nourriture des femmes de khams .Un des traits dominants du mnage dans loasis dAgadir Lehna est la division sexuelle destches. A lhomme la construction de lhabitat, les activits extra-agricoles, les gros travauxdes cultures de vente et la commercialisation; la femme les travaux domestiques, llevageet les prcieuses cultures de subsistance. Lessentiel des revenus est gr par lhomme. Dansles familles de khams de loasis dAgadir Lehna, la femme est trs active, en plus se sestaches domestiques, elle participe la quasi-totalit des activits agricoles.- Les taches domestiques :Cuisine, mnage,lessivesautant de tchesassures par lesfemmes qui occupentune grande partie de leurs journes. Lorsque les filles sont assez ges (>10-12 ans) ce sontsouvent elles que revient une partie des tches telles que la cuisine et le mnage ce qui libreleur mrepour les travauxagricoles. Le fait que ce soit les filles qui effectuent ces tchesexplique quelles soient en faible proportion dans les classes du secondaire. Etude de quatre oasis de la rgion de Tata CNEARC 2003Un coup d'il sur les lessives Un problme qui a t frquemment voqu par lALCESDAM et la DPA est celui deslessiveslasortiedeskhettaras,quipollueraitleauetdonclescultures. Pourrsoudreceproblme des amnagements ont t raliss. Malgr cela, les femmes continuent faire leurlessive dans les khettaras. Dans les amnagements raliss leau nest pas courante, ce qui poseun double problme :+ mauvaises odeurs, ce qui nincite pas laver son linge dans ces amnagements ;+ problmes sanitaires : leau stagnante favoriserait la bilharziose et le trachome.8AGADIR LEHNA- Les travaux agricoles :Les travaux des champs : (cf.figure n2 ) En gnral ce sont les femmes qui effectuent une grande partie des travaux au champ,du semis (voir mme labour et pandage du fumier) la rcolte. Elles effectuent ces travaux lematin, aprs avoir dpos les enfants lcole. Certains travaux tels que la pollinisation et lacueillette des dattes sont effectus par les hommes. Largent de la vente des produits revientau mari. Les travaux lis llevage: La femme soccupe de la traite ,de la fabrication du petitlait, de lalimentation du btail et de son abreuvement ainsi que du fauchage, du transport delherbe et de la luzerne. Le revenu gnr par le gros levage (ovin, caprin, bovin) revient lhomme. Lepetit levage(pouleset lapins) est galement pratiqupar lesfemmes, cetlevage est sous leur responsabilit et gnre un revenu dont elles peuvent disposer. Celui-cisert souvent constituer la dot de leur fille. - La vie associative (cf. figures n3 et 4)Une fois les travauxdomestiques et agricoles termins, beaucoupdefemmes seretrouvent, laprs-midi, dans des associations. Il existe deux associations de femmes dans ledouar dAgadir Lehna (lassociationduquartier deTaoudirt et celledesfemmespour lacoopration et le dveloppement dAgadir Lehna). Ces associations qui regroupent plus de 300 femmes et filles connaissent un rel succs. Eneffet, lassociation des femmes pour la coopration et le dveloppement accueille en moyenneplus de trente femmes supplmentaires chaque anne. Ces associations sont la fois un lieu deconvivialit et de rencontre, mais aussi un lieu de gardiennage pour les enfants de 2 6 ans.Le gardiennage permet la fois de librer les femmes pour les travaux agricoles et dhabituerlenfant lcole. Etude de quatre oasis de la rgion de Tata CNEARC 2003 Figure 2 : Femme au travail9AGADIR LEHNAFigure n3 : L'coleLaprs-midi, les femmes se retrouvent pour fabriquer des objets dartisanat (paniers,broderies), largent provenantde la vente de lartisanat leur revient intgralement et leurdonne une certaine autonomie financire.Figure n4 : L'association fminine- Les demandes des femmesAu cours de nos discussions avec les femmes de loasis dAgadir Lehna, deuxdemandes ont t souvent exprimes : Etude de quatre oasis de la rgion de Tata CNEARC 2003 10AGADIR LEHNA- Lalphabtisation : un tiers des femmes de plus de 15 ans sont analphabtes, ce quiles rend totalement dpendantes de leurs enfants (puisque lcole est devenueobligatoire) ou de leur mari.-Gnrer des revenus supplmentaires par lartisanat ou par dautres activits afindaccrotre leur autonomie financire et amliorer le revenu du mnage.Ces deux requtes traduisent le dsir des femmes damliorer leur statut social et conomique. Etude de quatre oasis de la rgion de Tata CNEARC 200311 AGADIR LEHNAIII La gestion des moyens de production 3.1 - Historique de lutilisation de leau.Comme dans toutes les oasis, leau est une ressource extrmement importante AgadirLehna,mais il nousa sembl que dans le cas particulier de cette oasis, leau et sa gestionsocialetait unfacteur clef dans lacomprhensiondufonctionnement decelle-ci. Cestpourquoi, il convient debiencomprendrelesmcanismesdecettegestionavant defairequelques propositions de dveloppement que ce soient. Nous avons donc fait une tude plusfinedelutilisationdecefacteuressentiel ennousintressant enparticulierlvolutionhistorique de sa mobilisation et de son utilisation lchelle du territoire dAfra.Le territoire dAfra se caractrise par une gestion particulire de leau car sont utilises deseaux de quatre origines diffrentes : les eaux de crue et de ruissellement, les eaux de source,les eaux captes par des khettaras, les eaux de puits dont la mobilisation et la gestion ont variau cours du temps .- Les eaux de crue et de ruissellement :Comme le montre les figures n5 & 6, le territoire dAfra est bas sur lutilisation deleau de loued Tata qui le submerge lors de ses crues. On peut mme penser que des palmiersy poussaient dj avant mme la cration du village originel de Margouz. Leau de loued at canalisepermettantdinonder les vastes plaines de Messalit et de Talatineouch pour ypratiquer des cultures de crue. Sous le protectorat, lancienne sguia a t remplace par unensemble douvrages visibles en noir sur la figure n6. Ils dbutent par un barrage drivant leseaux qui sont ensuite canalises par un mur (qui reprend le trajet de lancienne sguia). A lasortie de la plaine de Messalit les eaux sont redrive en partie vers loued pour viter unedestruction de la palmeraie et des villages. Les eaux non drives sont redistribues au sein dela palmeraie par un rseau de sguia spcifique. Etude de quatre oasis de la rgion de Tata CNEARC 2003Figure n5 : L'oued Afra12AGADIR LEHNAFigure n6 : Territoires dAfrainonds par les eaux decruesLes zones de culture decrue bnficient des eaux du bassin versant 1 et loasis de celles du bassin versant 2. Cetteutilisationancienne,etpeut-tremmeoriginelle,deseaux de pluie est encore importanteaujourdhui. Elle a influ sur les amnagements de loasis notamment lors du protectorat. Eneffet ces eaux sont trs charges en lments minraux ( tel point quil faut parfois lessiverles sols aprs leur passage) et participent la gestion de la fertilit de loasis. Cet apport estconsidrcommetellement important quelonassisteactuellement unerecherchedecompromis entre le risque de destruction des habitations menaces par les eaux de crue et lavolont de laisser passer ces eaux dans loasis ; les ouvrages de protection sont volontairementmoins efficaces que ce qui serait ncessaire pour protger lhabitat.- Les eaux de source : (cf. figure n7)Leseauxdecrueet deruissellement nesont paslesseules ressources hydriques qui ont t mobilises aucours de lhistoire de loasis. Une source, Tasnout at canalise afin damener de leau jusqu un bassinb1 permettant lirrigation de la partie sud-est de laplameraie. On peutvoir aujourdhui les canalisationset les sguias qui conduisaient leau de cette source quisest tarie vers le dbut du 20me sicle bien quellecoule encore quelque fois aujourdhui La palmeraiesest alors dveloppe, autour du village de Mergouz - Les eaux captes par la khettara : (cf. figure n8) Etude de quatre oasis de la rgion de Tata CNEARC 2003Tasnout Mergouz 2PalmeraieFigure n7 : Localisation des sources d'eau13AGADIR LEHNAAutre source dalimentation en eau, une khettara (Kh1) construite vers lan 1400, etamenant leau en amont du bassin de Tasnout qui a permis la mise en valeur dune autrepartiedelapalmeraie. Pourgrerleaudelakhettara, atmisenplaceuncomitdegestion la Jma, constitu par un reprsentant des familles ayant contribu la constructionde la khettaraIl y a deux sicles environ, de grandes inondations ont provoqu la destruction du village deMargouz et lamort de quelques personnes. Les populations se sont alors installes plus enhauteur construisant les douars dAgadir Lehna et dAgoujgal tandis quune famille reste surplace a donn naissance au douar dImghi. A la suite de cette sparation, le trac de la sguiatransportant leau de la khettara a t modifi (Kh2) Il sest divis en trois en amont du bassince qui a permis la mise en valeur dune plus grande surface de palmeraie et assur le relais dela source de Tasnout en voie de tarissement.Acette poque, le dbit de la khettara, tait de lordre de 150 l/s et permettait lefonctionnement dun moulin hydraulique. Pour matriser leau lors de lirrigation desparcelles, il fallait aumoinsdeuxhommes. Lesdroitsdeausont grspar laJmaquicomporte 24 membres et le tour deau se rparti sur un cycle de 24 jours. La palmeraie vaatteindre sa zone dextension maximale, jusquaux montagnesEn 1936, la ncessit de payer un impt au cad et celle de faire des travaux sur la khettara(ainsi que dautres dterminants nonaprhends lors de nos enqutes), conduisent lamodification du tour deau qui passe de 24 76 jours, les ayants droit restent les descendantsdes24famillesdelorigine,lamosque obtient une journe complte, et un systme devente deau est mis en place, un jour par semaine. Leau est vendue quiconque en fait lademande, ayant-droits ou personnes extrieures cultivant dans loasis. Largent recueilli sert payer limpt, entretenir la khettara et payer un gardien. Etude de quatre oasis de la rgion de Tata CNEARC 2003Kh1 Kh2Figure n8 : Localisation des khettaras14AGADIR LEHNA- L eaux des puits : (cf. figures 9 & 10)Laconstante diminutiondudbit delakhettaravaconduire aundprissementprogressif de la palmeraie de lamont vers laval bien que de manire htrogne. Les photosariennes de 1980 permettent de distinguer trois zones dans la palmeraie : dense, moyenne etclaire. Quelques annes plus tard, la palmeraie sest encore rduite, du fait de la scheresse. En 1987, un puits (P1) (cf. figure n11) servant labreuvement du btail a t redimensionn linitiative de lALCESDAM, permettant dirriguer 40 ha de culture. Par la suite deux autrespuits ont t creuss dont un lemplacement de lancien bassin de Tasnout (P2) et un dans lamargeouest deloasis durement touchepar lascheresse(P3). Aucoursdelapriodercente on assiste dans la zone sud et aussi en amont de loasis la cration de puits privs pardes familles propitaires (Pp). Etude de quatre oasis de la rgion de Tata CNEARC 2003Figure n9 : Les trois grandes zonesde densit de la palmeraieFigure n10 : La partie de loasissubissant les effets de la scheresse.15AGADIR LEHNA P1 P3 P2 Pp 3.2 - Gestion des droits deau :Comme nous venons de le montrer, loasis dAgadir Lehna dispose de diffrents typesderessourceeneau. Certaines deces ressources sont utilises sans systmedegestionparticulier:cest lecasdes eauxderuissellement etdecrue.Enrevancheleseauxdelakhettara sont soumises un systme de gestion particulier dont le fonctionnement est sous lecontrle de la Jma. - Systme de gestion de leau de la khettara Les droits deau sont rpartis entre les familles ayant particip la construction de lakhettaraenfonctiondeleurinvestissement entravail danscetteconstruction. Cesont 24familles et leurs descendants qui sont concerns par ces droits deau : lesayants-droit. Cesdroits deau ne peuvent que shriter. Il sont parfois lous, soit ponctuellement soit sur unecampagne dirrigation, trs rarement vendus. Selonnosenqutes, lesystmeactuel derpartitiondeleaufonctionnecommesuit : ondivise le tour deau gnral tabli sur 76 jours, en 9 petits tours deau ou Aoul . 4 de cesaoulstendent sur 8 jours, 4 sur 9 jours et 1 sur 10 jours. Chacun de sesaoulest ensuitesubdivis en Nouba(de 16 20 paraoul) qui sont les tours de distribution de leau auniveau de la maison du tanast . Ces nouba sont re-subdivises en Heba (120 heba = 24heures). Linstrument demesurededistributiondeleau- la Tanast- est unesortedhorloge hydraulique : constitu dun bol perc, dpos dans un rcipient contenant de leau. Etude de quatre oasis de la rgion de Tata CNEARC 2003Figure n11 : Localisation des puits16AGADIR LEHNALe bol se remplit progressivement et coule en 40 minutes. Il existe tout un protocole prcisconcernant de lutilisation du tanast : temprature de leau, couvercle de protection contre levent et lvaporation etc. Les droits de chaque famille sexprime en un certain nombre dheba ou de tanastdistribusdans diffrents aoul. Au sein de chaque famille, les descendants se sont partags les droits, lesenfants hritant soit de la terre et de leau, soit de la terre ou de leau. En fonction des besoinsenirrigationil est possibledengocieravecdautresayantsdroit lchangeduncertainnombre dheba dans un aoul contre le mme nombre dans un autre aoul. Lesexploitants qui nesont pasayantsdroit sont danslobligationdacheteroudelouerlaccs cette ressource. A cet effet une fois par semaine se tient un march de leau o seretrouvent vendeurset acheteurs. Lamosquepossdeunjour deaupourlirrigationdesterres qui lui sont donnes ou confies.Selon le mmoire dEl Mhamdi sur le systme traditionnel de lirrigation Agadir Lehna , lesayants droit se rpartissent en diffrentes catgories en fonction de leur accs cetteressource :les ayants droit les actions (heba)Nombre Nombre %222 3310.8 41.7632 2641.0 28.908 1562.0 17.1111313.2 12.19Tableau n2 : Rpartition des ayants droit en fonction de leur accs l' hebaOn notera la grande ingalit dans la rpartition de leau : 85 % des ayants droit ne possdentque 42 % des ressources en eau tandis quune seule personne en possde 12 %.Au niveau des catgories, le dcoupage propos est le suivant :OLapremiretranche desayants droit qui contrle 42 % des ressources en eau seraitcompose uniquement des hritiers des 24 familles originelles.OLa deuxime tranche qui contrle 29 % des ressources seraient compose demploystravaillant dans la fonction publique et dmigrs ltranger ayant gravi lchelle socialeet ayant investi dans lachat de droit deau grce ces revenus supplmentaires. Par contre Etude de quatre oasis de la rgion de Tata CNEARC 200317AGADIR LEHNAil nest pas prcis si ces personnes sont extrieures aux 24 familles du dpart et si ellesont vraiment achet des droits deau ou sil sagit dhypothques (ce qui serait cohrentavec nos enqutes)OLa dernire catgorie est compose de personnages influents dans le domainepolitique et conomique (anciens cads, cheikhs, nobles et grands commerants) . Cettecatgoriecontrle29%des ressourceset adjprofitdeces conditions sous leprotectorat franais et sest enrichieaudtriment delapaysanneriepauvre . Cetteaffirmationconcernant desvnementsstant droulssousleprotectorat franaisetayant conduit un bouleversement et un renforcement des ingalits sociales corrobore lesdonnes de nos enqutes. Cette rpartition des droits deau suscite toujours des prises deposition irrationnelles ; on peut remarquer que le passage de 24 76 jours pour les toursdeau sest fait en 1936 au moment du protectorat - Systme de gestion de leau des puits (cf. tableau n3)A cot du systme traditionnel dexploitation de leau de la khettara sest dveloppdepuis unevingtaine dannesun systme bas sur lutilisation de leau de la nappe par lecreusement des puits. Le mode de gestion de cette eau est :soit totalementpriv(puitsprivs), bienquelonait entenduparlduncertaincontrle existant ou devant se dvelopper soit sous forme de groupements.Ces groupements ont t crs linitiative de lALCESDAM. Autour dun puits, dun bassinet dune pompe, se creungroupement compos dun certainnombredadhrents quipossdent obligatoirement, en propre ou en hypothque, des terres dans le primtresusceptible dtre irrigu parle puits. Ce groupement se dote dun conseil charg de prendreles dcisions. Les adhrents achte au dpart un certain nombre de parts sociales et peuventensuitebnficier dun nombre dheure dirrigation au prorata du nombre de parts socialespossdes. Chaque heure utilise est payeet cette redevancesajoute une cotisationmensuellepourrmunrerlouvrier grant lepuits. Leprixdelheurecomprendlecotdutilisation de la pompe et le prix de la maintenance du matriel. En fonction du matrielutilis (moteur lectrique ou diesel, pompe immerge ou merge) le cot defonctionnement varie dun groupement lautre. De mme, la disponibilit en eau dpend delacapacitdupuitset dubassin. Ellevariedungroupement lautreet influesur sonfonctionnement (Le puits du groupement dAgni demande un dlai dune heure deremplissagetouteslesdeuxheuresdepompage, legroupementdAgouygal1autoriseunpompage en continu). En cas de problme grave sur le matriel, chaque adhrent paye 5 dh(puit de Agouygal 1) par part social possde.Bien quun tour deau ait t prvu pour le jour o la ressource serait limitante, en ralit, ladistribution de leau se fait la demande en fonction des besoins des adhrents. La quantitest normalement limite par le nombre de parts sociales achetes au moment de ladhsion,maisen ralit, tant quil ny a pas de conflit entre les adhrents, ni pnurie deau, chacunlutilise suivantsesbesoins. Par contre la surface irrigable par puits est fixe. Normalementleau ne peut tre vendue un non adhrent et ne peut tre utilise sur des terres au-del de lazone fixe. Etude de quatre oasis de la rgion de Tata CNEARC 200318AGADIR LEHNAIl y a actuellement trois groupements de ce type. Deux sont en fonctionnement, le troisimedevrait tre remis en activit prochainement.Coup d'il sur le calcul d'une irrigation Exemple de calcul dune irrigation pour le puits de Agouygal 1 (possibilit depuiser en continu) : comme pour les autres groupements la pompe sert remplir unbassinmunidevannespourlirrigation.Le puits dAgniautorisant lepompageencontinu, lapompefonctionnependant lirrigation. Onconsidrequuneheuredepompage permet de remplir 40 cmdu bassin et cote : 30 dh (lectricit +maintenance). Le cot dune irrigation est alors calcul ainsi :Dure de lirrigation x 30 dh de lheure + nombre de tranche de 40 cm du bassin utilise x30 dh. Etude de quatre oasis de la rgion de Tata CNEARC 200319AGADIR LEHNAGroupementAgniGroupementAgojgal 1KhettaraGroupementAgouygal 22Mise en place 16 ans 11 ans 67 ansAbandonn,reprise en2003 ?Bnficiaires Adhrents (45) Adhrents (46)Ayants droit (>265) ouacheteursAdhrentsConditionstre propritaireou enhypothque,Adh : 500-1000dh + 6,50 dh/moistre propritaireou enhypothque,Adh : ? + 4dh/h/moishritiers des 24famillestre propritaireou enhypothque,Adh : ? + ?dh/h/moisInstance dergulationConseil Conseil Jmaa ConseilCot de lheuredirrigation17,5 dh 30 dh Nant 60 dh ?Achat extrieurCessionNon Non Oui NonType desystmepompelectriqueimmerge(7kw/h)moteurlectriquepompeextrieure(12kw/h)drainage deseauxsouterrainesmoteur dieselDbitremplissage 20 m3/h 40 m3/h ?Dbit irrigation 80 m3/h 73 m3/h 126 m3/h ?Vol. totaldisponible/jr240 m3440 m33024 m3?Prix du m30,22 dh 0,41 dh 0,48 dh > 0.41 dhSouplesse dusystme la demande la demandeou au tour deau(tour sur 15jours)Au tour deau(tour sur 76jours)Attente longue25 jours aprsla demande?Tableau n 3 : Diffrences dans laccs la ressource en eau en fonction de son origine2Ce dernier puits ne fonctionne plus lheure actuelle, mais sa reprise fait lobjet de ngociationsentre un groupement et lALCESDAM Etude de quatre oasis de la rgion de Tata CNEARC 200320AGADIR LEHNA3.3 - Le foncierL'accs la terre et l'eau refltent fortement l'organisation sociale de la populationd'Agadir Lehna. - Les statuts fonciers :Il existe deux grands types de statut foncier dans l'oasis d'Agadir Lehna:Oles terres "Habous" dpendant du Ministre des Affaires Islamiques: Ellesreprsentent environ10%delasuperficie. Ces terressont grespar lamosqueetproviennent de dons faits au Habous ou encore elles peuvent tre des terres qui leur ont tconfies. O Les terres "Melk": ce sont des proprits prives. Les propritaires appartiennent aupremier groupe social dont nous avons parl prcdemment : travaillant peu ou pas leursterres ils emploient des Kahmes selon diffrentes modalits pour effectuer le travail.- Les modes de faire valoir:Mode de faire valoir direct:Commenouslavonsvuprcdemment, raressont lespropritairesqui cultiventdirectement leursterres .Seuls 5% environ des "Melks" sont en mode de faire valoir directc'est--dire que la terre estcultive par le propritaire et sa famille.Mode de faire valoir indirect:Dans ce cas de figure, le travail est effectu par les khams. On retrouve diffrents"contrats" liant le Khames au propritaire.Le"Khams":c'est lesystmeoriginel. Les propritairespaient latotalitdescharges.Leskhamesfournissent laforcedetravail et leursavoir-faire. Ilssoccupentdescultures en ralisant l'ensemble des oprations allant du semis la rcolte. La rmunration sefait en partageant la rcolte (1/5me de la rcolte pour le khames et 4/5me pour lepropritaire). Concernant la rcolte des dattes, les khames peuvent aussi tre pays 10 DH parpalmierlorsdela pollinisationetnepas recevoir de datteslors de larcolte.Souventleskhames prfrent, en plus des 1/5 de la rcolte des cultures sous-jacentes, recevoir 10 dh parpalmier sur une partie de la surface et 1/5 de la rcolte de dattes sur l'autre partie. En effet larcoltedesdattesayantlieuentreaot etoctobre,cesystmeleur permetderecevoirdesliquidits lors de la pollinisation qui a lieu en mars.Cemodedefairevaloirestencore fortement reprsent dansla zone d'Afra, toutefois, onobserve une certaine volution des rapports entre propritaires et prestataires qui confre au Etude de quatre oasis de la rgion de Tata CNEARC 200321AGADIR LEHNAKhams un pouvoir plus important et fait de lui en quelque sorte lexploitant de la terre dupropritaire. Lexploitant :Un contrat verbal est tabli avec le propritaire. L'exploitant fournitnon seulement la force de travail et son savoir-faire, mais il gre les cultures et paie au moinsune partie des charges. Suivant le contrat pass avec le propritaire, lexploitant reoit le quart("Rbaa") ou la moiti de la rcolte ("Ness"). Le propritaire peut aussi conserver la totalit delarcoltedesdatteset laissercelledesculturessous-jacentesl'exploitant. Toutefois, lepropritaire peut dcider demployer dautres personnes pour effectuer le travail et renvoyer lexploitant actuel. Decefait, cemodedefairevaloir, mmesil confrelancienkhamsunpouvoirplusimportant, nenrestepasmoinsun modedefairevaloirprcaire.- Les Rhens :Lespropritairespeuvent aussi hypothquerleursterres. C'est cequ'onappelleles"Rhens". Les familles ayant accs ces "Rhens" ont souvent un de leurs membres parti dansles grandes villes marocaines ou europennes et ayant gnr un revenu suffisant pour accdercesterres. Lespersonnesayantacquisdesterreshypothquespeuvent lescultivereuxmmes ou faire appel un "khames" suivant les diffrentes modalits cites prcdemment.L'hypothquepermetau propritaire de disposer de liquidits et l'exploitant d'acqurir dufoncier. Toutefois, ce mode dexploitation se fait dans un contexte d'inscurit. En effet, lespropritairespeuvent tout moment rcuprerleurterraincontrelasommededpart, ilsdoivent cependant acheter les arbres plants durant la priode d'hypothque. Un palmier estrachet en moyenne 250 dh, ce qui est faible compar au cot de production. Cette inscuritest renforce par le fait que le systme d'hypothque favorise les spculations, en vue d'unebonification de la terre : la valeur de la terre est accrue par le travail de lexploitant ou encorelaconstructiondunpuits. Unefois lamiseenvaleur ralise, lepropritairepeut alorsdcider de reprendre ses terres pour les r-hypothquer un prix plus lev. Etude de quatre oasis de la rgion de Tata CNEARC 200322AGADIR LEHNA3.4 - Modes de transmission des terres et de l'eau, consquencessur les modes d'exploitationNous avons vu quil existe deux modes de transmission de la terre, auquels peuvent treassocis une gestion particulire de leau. Dans cette partie nous allons tudier lefonctionnement et les consquences de ces deux systmes. Demanireexpliciterleprocessusd'indivision, nous avonsprisl'exemple d'une parcellesitue dans la zone pouvant recevoir l'eau de la khettara, ceci est restituer dans un contextede diminution de la ressource en eau. Etude de quatre oasis de la rgion de Tata CNEARC 2003INDIRECT KhamsStatuts fonciers:Melks hypothque- Inscurit-spculationRhens Modes de faire valoirHaboussDIRECT 5%- travail et savoir faire- Partage de la rcolte: 1/5- 4/5 mtayage- contrat verbal- pluralit des conventions- inscurit Exploitant KhamsFigure n 12 : Statuts fonciers et modes de faire valoir 23AGADIR LEHNAFigure n13 : Parcelle de dpartA la gnration n (cf. figure 13), la parcelle considre appartient un propritaire et le droitd'eauqui lui est associreprsenteunequantitd'eausuffisantepour samiseenvaleuroptimale. Autrement dit la surface potentiellement cultivable et permise par les droits deaudont dispose le propritaire est gale la surface exploiter.- Cas de la division relle des terres et de leau Etude de quatre oasis de la rgion de Tata CNEARC 2003SurfaceexploiteSurface exploitable, permisepar le droit d'eau A BCD24AGADIR LEHNA Etude de quatre oasis de la rgion de Tata CNEARC 2003A: Diminution de la ressource en eau car diminution du dbit de la khettaraB: Surface totale que le droit d'eau (qui doit tre partag entre les hritiers) permet de cultiverC: Surface exploite par un hritier grace au droit deau disponibleD: Surface non mise en valeur par manque deau.A Figure n14 : Diminution de la ressource en eau, division de la terre et du droit d'eau25AGADIR LEHNAA la gnration n+1 (cf. figure n14), l'hritage, selon les lois islamiques, conduit au partagedes biens que sont la parcelle et le droit d'eau. Chacun des hritiers devient alors propritaired'une partie de la parcelle initiale et hrite d'un droit d'eau restreint. Paralllement, on constateune diminution de la ressource en eau globale qui l'chelle des propritaires va se traduirepar une surface exploitable infrieure la surface en proprit et potentiellement exploitable.De manire globale la surface exploite diminue.Ainsi l'chelle d'un propritaire "hritier" on constate que la diminution de la ressourceen eau et le partage des droits d'eau conduit une diminution de la surface exploitable parpropritaire et donc du revenu pouvant s'y rattacher (cf.figure 15).A la gnration n+2, n+3 le processus se poursuit (cf.figure 16) auquel on peut ajouter desproblmes de gestion et de transaction rsultant de la taille de plus en plus petite des parcelles.Ainsi, l'espace exploitable par famille devient de plus en plus rduit, de mme que l'espaceexploitdufait d'uneinsuffisancedelaressourceeneau. Ceci peut trel'originedudlaissement delaparcelle, lepropritaireprfrant louer sondroit d'eauplutt quedel'utiliser. Plus globalement, outre le phnomne de cration dune rente de l'eau induite par ce Etude de quatre oasis de la rgion de Tata CNEARC 2003D A B CD Figure n15: Situation l'chelle d'un propritaire hritier26AGADIR LEHNAmode d'indivision, le regroupement des terres devient trs difficile, de mme que celui de l'eautraversladivisiondesdroitsd'eau. Ladiminutiondurevenud'origineagricolechezlepropritaire est relier aux problmes agricoles pouvant tre rencontrs. - Cas de la division fictive de la terre et de leau"Dans ce cas de figure (cf.figure n17), la gnration n+1, c'est dire aprs hritage, il n'y apasdedivisionrelledel'eauet delaterre. Lagestionet l'organisationdesmoyensdeproduction "hrits" sont sous la responsabilit d'un gestionnaire dsign au sein de la famille. Etude de quatre oasis de la rgion de Tata CNEARC 2003 D C B Figure n16 : Poursuite du processusGestionnaireB CB CFigure n17 : Parcelle de dpart27AGADIR LEHNAFace une diminution de la ressource en eau (cfFigure n 18) , le gestionnaire est mmed'affecter la totalit de l'eau sur une partie de la surface potentiellement exploitable. On assiste une concentration des moyens de production. De manire grossire, l'espace cultiv A estexploit par un mtayer auquel on met disposition l'eau et la terre, tandis que l'espace B estventuellement confi un autre mtayer qui doit se procurer de l'eau. Dans un cas commedans l'autre, les modalits de contrat entre gestionnaire et exploitant sont diverses. De plus ilest noter que les revenus (ou productions) issus de A ou de B, une fois la part de l'exploitantsoustraite, sont partags entre les membres de la famille en fonction de l'apport de chacun enterme de moyen de production (eau et/ou terre).Ce mode de gestion des moyens de production s'appuie sur deux acteurs essentiels qui sont legestionnaire et l'exploitant (il peut y en avoir plusieurs). Le gestionnaire runit et organise lesmoyens de production, le recours au mode de faire valoir indirect tant alors ncessaire. Lemode d'indivision fictive ncessite le khamessat qui en permet le fonctionnement via uneconcentration des moyens de production. Etude de quatre oasis de la rgion de Tata CNEARC 2003GestionnaireABC DBCADFigure n18 : Diminution de la ressource en eau, division fictive de la terre et du droit d'eau28AGADIR LEHNA3.5- Gestion des sols, le cas de la fertilit :Une des fonctions de la fertilit d'un sol est de permettre une production durable. Cecisuppose la restitution des lments fertilisants exports par les cultures. Dans ledouardAgadir Lehna, les agriculteurs, pour garantir leurs rcoltes ont adopt un certain nombre destratgies permettant de grer la fertilit de leur sol. Il sagit notamment : dapport de fumier (sous-produits de llevage sdentaire et / ou nomade) ;de cultures de lgumineuses (luzerne..), etc.La fertilit dun sol est troitement lie sa nature. Au niveau de notre zone d'tude trs peudinformations sont disponibles ce sujet, ce qui limite dans une certaine mesurelapprciation que lon peut porter sur la fertilit des sols. Nanmoins, une approche globaledes apports et des rendements moyens obtenus par culture permet, dans une certaine mesurede se faire une ide de cette fertilit et donc dvaluer la durabilit du systme.Lessols deloasissont argileuxdanssapartienord-ouest (situeauxenvironsdupuitscommunautaire) et sablo-limoneuxdans le reste de la palmeraie. Lentretien de la fertilit dessols relvelafois del'actiondelhomme(apport defumier et dersidus dercolte,plantation de lgumineuses...) et des eaux de ruissellement (apport de matires organiques etdelimons enpriodes defortes pluies). Unesynthsedes fluxdes exportations et desimportations des lments fertilisants du sol est reprsente par la Figure n20.SCHEMA GLOBAL DE GESTION DE LA FERTILITENIVEAU FERTILITE PARCELLEFumier (levage sdentaire)Niveau foyer Fumier (levage no made)Niveau parcs de parcoursApport matires organiqueset limonsNiveau oued(grosses pluies)Rsidus rcoltesNiveau champsLLgumineusesNiveau champs Etude de quatre oasis de la rgion de Tata CNEARC 2003Apport de matires organiques et de limons (oued)Rsidus de rcoltesLgumineusesFumier (levage nomade)Fumier (levage sdentaire)Figure n20 : Schma global de la gestion de la fertilit29AGADIR LEHNAComme le montre ce schma, la fertilit au niveau de la parcelle peut-tre entretenue grce du fumier, des lgumineuses, des rsidus de rcolte, etc. Suivant nos enqutes, il apparat quele niveau de ces diffrents apports est trs variable. - Pour la fumure des parcelles, en moyenne 3 T./ha/an de fumier;- Les rsidus de rcolte sont gnralement utiliss pour l'alimentation du btail;- La lgumineuse la plus cultive, en l'occurrence la luzerne est coupe rgulirementpour le btail .-L'apportenmatireorganiqueeten limon lors descrues est important,maislesfortes pluies sont rares, la scheresse tant une donne structurelle de la rgion.Il existe une forte comptition pour les diffrentes sources de nutriments et donc uneinsuffisance de fait dans les apports. Si certaines parcelles sont bien fertilises parce que lespropritaires disposent des moyens pour cela, en revanche pour une majorit des agriculteurs,et doncpour unnombreimportant deparcelles, lentretiendelafertilitdessols est unproblme majeur.. Etude de quatre oasis de la rgion de Tata CNEARC 200330AGADIR LEHNAIV Les systmes techniques : Les systmes techniques de production dAgadir Lehna peuvent tre dcomposs ensystmes dlevage et en systmes de culture. En matire dlevage dans le douar, on note lacohabitation du systme sdentaire dit oasien et du systme nomade dit pastoral. En ce quiconcerne les systmes de culture,deux territoires sont considrer : loasis et les zones dedcrue.4.1 - Les systmes dlevage- Llevage nomade (cf.tableau n4)Pratiqu presque exclusivement par les Ouled Jehlal,cet levage de type extensifconcerne les ovins (100-200 ttes par troupeau), les caprins (100-200 ttes par troupeau) et lescamlids (quelques ttes par troupeau).Limportancedesparcoursest fonctiondelapluviomtrie. Durant lesbonnessaisonslesdplacementssontrduitsainsique letemps desjourdanslescampements.Enpriodesdifficiles (pluviomtrie faible nulle), les leveurs se dplacent de campement en campement la recherche dhypothtiques pturages. Dans ce cas, le sjour hors du douar peut aller dequelques mois quelques annes.Ledplacement des troupeaux la recherche de pturages lis auxprcipitations rendextrmement difficile le suivi sanitaire des animaux, principalement en priode de scheresseprolonge3. Laprophylaxiecouranteprendencompteletraitement desparasitesexternes,internes, des enterotoxmies et dans des cas rares, des maladies infectieuses. Il est important de signaler que les leveurs ont frquemment recours aux pratiquesempiriques, soit pour soigner les animaux (traitement des boiteries avec du fer chauff), soitpour amliorer leursperformances(pratiquedecastrationpar lefeu) ouencorepour lesidentifier (marquage par le feu).3 depuis quelques annes on observe un profond changement dans les pratiques des leveurs nomadesavec lutilisation du tlphone portable et du transport routier Etude de quatre oasis de la rgion de Tata CNEARC 200331AGADIR LEHNALa division sexuelle des tches lies la conduite du troupeau est moins marque en levagenomade. Certaines activits sont exerces aussi bien par lhomme et par la femme(gardiennage, alimentation). On remarque cependant, que la commercialisation desanimaux et des produits qui leurs sont lis revient lhomme alors que la traite des caprins etdes camlids est assure par la femme. Dans les foyers nomades, outre les camelins, on peutnoter la prsence dnes et/oumulets (1-2par foyer)qui servent autransport lors desdplacements.Notons enfin quen cas de sjour prolong sur un mme site et en condition dalimentationsatisfaisante du btail, le fumier peut-tre important et donner lieu un revenucomplmentaire (100 dh / tonne de fumier).Espces Ovins CaprinsEquids(nes)CamelinsNombre de tte /foyer100-200 100-200quelquesunsPlus ou moinsnombreuxSous-produits/fonctionsviandes (A, C)laine (C)fumier (C)viande (A, C)lait (A,C)fumier (C)Transportviande (A, C)lait (A, C)fumier (C)Divisionsexuelledestcheshommegardiennagecommercialisationgardiennagecommercialisationgardiennagecommercialisationfemme gardiennagegardiennagetraitegardiennagetraiteLgende :- C : commercialisation- A : autoconsommationTableau n4 :Principales caractristiques de llevage nomade dAgadir Lehna- Llevage sdentaire (cf. tableau n5)Il se pratique dans des enclos construits dans lenceinte des maisons. Dune maniregnrale, la taille du cheptel par exploitation est extrmement modeste et les espcesconcernes sont les ovins, les caprins, les bovins, trs accessoirement les mulets et les nes.Lerledelafemmedanscetypedlevageest prpondrantet concernelegardiennage,lalimentation, la traiteet ventuellement le traitement de certaines affections bnignes.Cependant la commercialisation des animaux est assure par lhomme. Llevage de certainesespcesanimales(volaille, cobayes)reviententirementlafemme en touteautonomie(commercialisation comprise). Notons pour terminer que les mulets et les nes sont utiliss auniveau du douar pour le transport et le travail du sol. Etude de quatre oasis de la rgion de Tata CNEARC 200332AGADIR LEHNAEspces Ovins Caprins BovinsNombre moyen dette / foyer5 5 1Produits et Sous-produits et leursdestinationslaine (C)viande (A, C)fumier (C, F)lait (A, C)viande (A, C)fumier (F)Lait (A)viande (A, C)fumier (F)Division destcheshommecommercialisation commercialisation commercialisationfemmealimentationgardiennagesoinalimentationgardiennagesointraitealimentationgardiennagesointraiteLgende :- A : autoconsommation- C : commercialisation- F : fumureTableau n5 : Principales caractristiques de llevage sdentaire dAgadir Lehna4.2 - les systmes de culture :Deux situations sont prendre en considration : loasis et les zones de culture de crue.4.21 - Loasis :On y observe ltagement classique en trois strates de culture :O Une strate haute compose de palmiers dattiers dont lesplus hauts atteignent les 20-25mtres;OUne strate intermdiaire avec des fruitiers divers (olivier, amandier, grenadier,abricotier);O Une strate basse constitue de cultures vivrires et fourragres. Etude de quatre oasis de la rgion de Tata CNEARC 200333AGADIR LEHNALoasisdAgadir Lehna prsente des situations culturales trs contrastes en fonction de ladisponibilit de la ressource en eau.Nous avons essay den valuer les besoins par type deculture4 (cf. tableaux n6 & 7) :CulturesQuantits deau ncessaires auxdires des acteursSoit en m3par haPrix en dhKhettaraAgojgalAgnipalmiers8 irrigations dont 5 en t (0.5 tanast deplus par irrigation) soit 18.5 tanast pour0.1 ha et 70 palmiersDistance < 3km2 tanast parirriguationDistance > 3km4 tanast par irrigation18.5 tanast 84 m3 letanast soit155407459.26371.43418.8 luzerne19 x 3h du puits de Agni et 1x 4h (posttravail du sol) pour 0.16 ha soit 4880 m330500 14640125056710cralesDe 4 5 irrigations selon les varits 2.5tanast par irrigation pour une surface de0.16 ha soit 840 m35250 2520 2153 1155 fruitiers8 irrigations moyennes mais nexistepas en culture pure16000 7680 6560 3520Tableau n6 : Quantits deau ncessaires pour irriguer diffrentes cultures aux dires des exploitantsde loasis dAgadir Lehna.4Onprendencomptelesconditionsdeloasistellesquellesseprsentent pour lirrigantcequipeut-trediffrent de ce qui est recommand. Etude de quatre oasis de la rgion de Tata CNEARC 200334 AGADIR LEHNAJanv Fv Mars Avril Mai Juin Juil Aot Sept Oct Nov dcPalmiers x x x x x x x xFruitiers x x x x x x x x xLuzerne x x x x x x x x x x x x x x x x x x x xCralesOrgex x R x S x MasS x x x x x x Rx x x R S x xX 1 irrigationS SemisR RcolteTableau n7 : Nombre et place des irrigations par cultures : Lesexploitantsdisentnepasfairedirrigationssupplmentairesquandil yaplusieurscultures. La dose dirrigation est gale la quantit deau ncesssaire au remplissage totaldes cuvettes dirrigation. Cette quantit deau est apporte chaque fois et correspond environ 15 cm sur 1ha soit 2000 m3 deau par irrigation soit un cot de : 960 dh, 820 dh et440dhpouruneeauoriginairerespectivementde la khettara,dupuitsAgouygal et decelui dAgni. Etude de quatre oasis de la rgion de Tata CNEARC 2003Figure n21 : Une seguia35AGADIR LEHNACulturesQuantits deau ncessaires auxdires des acteursSoit en m3 /ha / anPrix en dhKhettaraAgoujgalAgniPalmiers +crales9 irrigations 18000 8640 7380 396011 irrigations si cultures dt 22000 10560 9020 484012 irrigations si 2 cycles de crales 24000 11520 9840 5280Palmiers +luzerne20 irrigations 40000 19200 16400 8800Pour les 3stratesSoit 20 irrigations (si luzerne) 40000 19200 16400 880010 irrigations si 1 cycle crales 20000 9600 8200 440013 irrigations si 2 cycles crales 26000 12480 10660 5720Tableau n8 : Cot de lirrigation pour diffrentes situations culturales et modes dapprovisionnementO Rcolte de la luzerne : 10 bottes par m2 50 c la botte soit 5dh par m2 soit 50 000 dh par ha et par coupe. 10 coupespar an soit 500 000 dh par ha et par an.O Rcolte de dattes : Bonne anne : 5 abras par palmier 250 dh labra soit 1250 dh par palmier pour la varitbouitob soit 300 palmiers par ha soit 375000 dh 6x80*300 = 1440006*80*200 = 96000O Rcolte de crales : Grain : 50 dh labra pour 120 abras par hectare soit 6000 dh par ha et par cycle.Paille : 1440 kg de paille 30 dh les 10 kg soit 4320 dh par rcolte.Grain + paille = 10320 dhSelon les paysans les raisons pour ne pas faire de cultures basses ou de deuxime cycle decrales sont : Etude de quatre oasis de la rgion de Tata CNEARC 200336 AGADIR LEHNA Le risque de bayoud sur les varits de bonne qualit mais sensibles (comme le bouitobet bouffegous) Le cot trop lev de leauNos estimations conomiques rendent ces raisons trs paradoxales. En effet la quantit deauncessaire selon des paysans pour irriguer une seconde culture reprsente un surcotlargement infrieur aux gains qui peuvent tre esprs. Nous nous demandons si ce paradoxenest pas rvlateur dune capacit dinvestissement limite5.Daprsce qui nousatdit, mais nous navonspaspulevrifier, laculturemarachreirrigue avec leau dun puits aurait un cot de production trop lev pour concurrencer lesproduits imports dAgadir. Les donnes de lALCESDAMsur les productions marachresmontrent quilspeuventconcurrencer ceux dAgadir dans la rgion dAkka o les culturessont faites partir de puits individuels. Quen serait-il partir deau de forage, et quel est lecotsupplmentairedutransport pouraller deTata Akka ? Est-il possible de mettredesproduits marachers en concurrence dans la priphrie de Tata ? Nous navons pu donner derponses ces questions.4.22 -la zone de culture de crue :A 6 km au nord du village se trouve la zone de Messalit et Talatineouch consacre auxculturesde crue(cf.figuren22).L'eau del' Oued estdtournegrce un barrage,pourirriguer cette zone lors des crues. Le tableau n9 retrace rapidement lhistorique de la mise envaleur de cette zone.Figure n22 : Zone de crue5 qui pourrait tre partiellement rsolu par un systme de micro-crdit Etude de quatre oasis de la rgion de Tata CNEARC 200337AGADIR LEHNATableau n9 : volution de la mise en valeur de la zone de crue Etude de quatre oasis de la rgion de Tata CNEARC 20031940 1966 1970 1988 2003AmnagementsNiveau des cruesCultures produitesRcoltesAmnagements anciens :sguias et action humainepour driver louedAmnagements duprotectorat franais :barrage sur loued mur dercupration des eaux deruissellement, bassin,sguiaAmnagements dansles parcelles par lesparticuliersBarrage combls par lessdiments mur bris Bonnes crues Bonnes crues avecdiminution en 1970Crues mauvaises et moinsfrquentesFves, pois chiches, navets, carottes, crales Labour et semis tous les ans avant les pluiesCrales quand mauvaises crues, bl plutt queorgeLabour et semislorsdescruesPratiques culturalesBon an mal an, rcolte tous les ans 8annesavec5annesdercolte et 3 de non rcolte38AGADIR LEHNAO Caractristiques actuelles de cette situation agricole :+ Dpendance vis--vis des prcipitations :Malgrlesamnagements,ilnyapasdercoltetouslesansetlerendementdescultures est trs variable en annes de rcolte. Cependant, comme cela est indiqu plus loin, lepotentiel de rcolte les bonnes annes est si important que les agriculteurs portent un grandintrt ces cultures.Quelques chiffres pour comprendre : - Dlai entre la pluie et la crue : environ une semaine selon lintensit de la pluie.- Qualit de la crue : une bonne crue = 3 10 jours mauvaise crue = 1 2 jours 1 jour de crue = 1 mois dirrigation-Relationentreladurede lacrueetladureducycledescultures : lecyclenormal des crales dans cette zone est de quatre mois pour 2 4 jours de crue. Audel de 4 jours de crue on considre que le cycle sallonge denviron un mois parjour de crue supplmentaire (sans excder 6 mois)+ Des itinraires techniques distincts:Bien que les varits de cralessoient les mmes, litinraire technique appliqu auxcultures dans cette zone diffre de celui pratiqu au sein de loasis. Tout dabord, les culturessont installesgrcelatractionmcanique : deuxpropritairesdetracteurinterviennentcomme prestataires de service (80 100 dh de lheure le labour).Depuis1988, les parcelles nesontlaboures et semes que s'il a plu au moins une fois enseptembre-octobre et quune crue a suivi. Pour esprer rcolter, il faut au moins deux pluiesdans l'anne; une en septembre-octobre et une en dcembre.La densit de semis est adapte aux conditions de crue : 1 abra pour ha lors de bonnes crueset de 2 3 abras lors des mauvaises crues. On considre quun pied peut donner 50 pis.+ Des rcoltes alatoires :Lors d'une mauvaise crue (1 2 jours de pluie) : pour une abra seme la rcolte varieentre 10 et 15 abras de grains et 10 aschlifs (1 aschlif = 40 kg) de paille. Les superficies sontemblaves de prfrence avec du bl.Lors d'une bonne crue (2 4 jours de pluie): pour 6 abras sems la rcolte varie de 150 200abraas et 150 180aschlifs). Comme on le remarque, les rendements obtenus sontnettement suprieurs (2 3 fois) ceux obtenus dans l'oasis. Mais ils ne sont pas rguliers (5rcoltes sur les 15 dernires annes) contrairement ceux de loasis. Etude de quatre oasis de la rgion de Tata CNEARC 200339AGADIR LEHNADes annes 1940 1980 pendant lesquelles les crues taient plus abondantes et les culturesplus systmatiques, des membres des familles allaient sinstaller Messalit pour surveiller leschamps.+ Une concentration des terres :Quatrefamillespossdent desdroitsfonciersreconnuset tablisdevant letribunaldAgadir Lehna durant le protectorat. Elles possdent en totalit Talatineouch et une partie deMessalit. Ces 4 familles font partie des 24 familles dorigine dAgadir Lhna, les 20 autresfamilles occupent laplusgrandepartie de Messalit (bandes de terre coupant la plaine). Lapartie de la plaine la plus proche de loasis a un statut de terre collective. Quelques famillesnon originaires des 24 ont acquis par hypothque de la terre dans les annes 70 et 90. Etude de quatre oasis de la rgion de Tata CNEARC 200340AGADIR LEHNAVCartographie des diffrents espaces exploits : Le territoire de l'oasis est discontinu, diversifi, volutif et notre approche historique etspatiale delutilisationdelaressourceeneauadjpermis dedterminer les grandesdivisions decetespaceagricole: eneffet, laccs leau estlefacteur prpondrantdanslorganisation de lespace du territoire dAfra.Du fait de ce facteur eau, nous sommes en prsence au niveau de loasis de cinq situationsagricoles (A1, A2, B, Cet D2) pouvant trecaractrisespar des modalits diffrentesd'utilisationdelespace, unnombredtagesdecultures, est decyclesdeculturesbassesdiffrent destypesdevgtation(espcescultiveset ventuellement leurorigine)et desmodalitsdaccsleauvarisauxquellesserajoute lasituationagricoleparticuliredescultures de crue dans les plaines de Messalit et de Talatineouch 6 km environ, au nord deloasis dAgadir Lehna.5.1- Distributionspatialedesdiffrentessituationsagricoles(cf.figure n23 et tableau n10)Agadir lehnaMessalitTalatineouchTataPalmeraie de Agadir LehnaTataAgadir LehnaA1A2BBCD1D2Agadir lehnaMessalitTalatineouchTataPalmeraie de Agadir LehnaTataAgadir LehnaAgadir lehnaMessalitTalatineouchTataPalmeraie de Agadir LehnaTataAgadir lehnaMessalitTalatineouchTataPalmeraie de Agadir LehnaMessalitTalatineouchTataPalmeraie de Agadir LehnaTata TataAgadir LehnaA1A2BBCD1D2 Etude de quatre oasis de la rgion de Tata CNEARC 200341AGADIR LEHNALe tableau suivant prsente les diffrentes situations agricoles que nous avons pudistinguer au sein du territoire dAfra : ZonesUtilisationde l'espaceNombresd'tagesNombre deculturesbassesVgtation EauA1Anciennespalmeraiesdenses& prsence demurs3 2Varitslocales depalmier,fruitiers etculturesbassesAyant droitAcheteursA2PalmiersalignsClaire trsclaire1 ou 2 1 ou 2Varitsamliores depalmiers(vitroplant) etculturesbasseAyants droitB Replantation 3 1 ou 2IntroductionvaritsamlioresAdhrentsgroupementquelquesayants droitC Pas d'info. Pas d'info. Pas d'info. Pas d'info. PrivsD1cultures decrue1 voire 2bl orge,varitslocalesEaux decruesD2cultures pluieirrigue2 1 Ayants droitTableau n10 : Descriptif des diffrentes situations agricoles rencontresAu sein du territoire de loasis, on observe 5 situations agricoles diffrentes :A1.Danscettezonetouslestagesdeculturessont reprsents. Lespalmeraiessontdenseset parfoislimitespardesmursenpis. Lesespcescultives(palmiers, fruitiers,cultures basses) sont gnralement dorigine locale. Deux cycles de cultures basses (orge, bl,ftuque, ) sont pratiqus par an (cultures dautomne et de printemps). Ici leau nest pas unfacteurlimitant carappartenant, soit auxayantsdroit, soit ceuxqui ont lesmoyensdelacheter. Etude de quatre oasis de la rgion de Tata CNEARC 2003Figure n23: Localisation des situations agricoles42AGADIR LEHNAA2.Cette zone,contigu la prcdente,ct ouest est plante de palmiers de varitamliore (vitro plants), plants en ligne faible densit. Un ou deux tages de culture est ou /sont pratiqu(s). En ce qui concerne le nombre de cycles de cultures basses (un ou deux), lescultures dautomne sont toujours prsentes alors que celles de printemps sont parfois absentes.Dans cette zone laccs leau appartient aux ayants droit.B. Au niveau de loasis, la situation culturale B se trouve au nord-ouest (aux environsdu puits fonctionnel construit par lALCESDAM) et au sud-est. Cest une zone de culture trois tages avec des varits amliores de palmiers dattiers, de citrus et de cultures vivrires.Unoudeuxcyclesde cultures basses sontpratiqus avec absence de culture de printempsdanslepremiercas.Ici,ontaccs leaules adhrents du groupement et quelques ayantsdroit.C. Cest unezoneexploitepar desprivsqui comprendquelquespuitset quelquescultures que nous navons pas enqute.D2. Cette zone stant du sud-est louest et reprsente environ le tiers de la superficie deloasis. Cest une zone deux tage de culture : les palmiers dattiers et les cultures basses. Dufait delloignement delakhetarra, leseauxdecrueconstituent unesourceeneaunonngligeable. Les parcelles de D2 appartiennent ceux qui ont des droits deau.D1. Le systme de culture de crue de Messalit et Talatineouch peut comprendre un tagedeculture(palmierdattierouvivriers)oudeux(palmierdattieretvivriers)etlecycledecultures basses (orge, bl) Il se pratique enautomne quand les crues sont suffisantes.Signalons quau niveau de cette zone, un barrage a t construit, permettant de concentrer etde dvier les eaux de ruissellement vers les zones de culture. A lheure actuelle cet ouvrageest en partie endommag par lrosion hydrique.Au sein de ces grandes zones, on remarque une grande htrognit des parcelles : desparcelles olaculture a t abandonne, des parcelles o les palmiers sont mal entretenus(nonpolliniss, nonrcolts, mal irrigus...), et desparcellesenvahiespar lechiendentctoient des parcelles cultives de manire intensive. Etude de quatre oasis de la rgion de Tata CNEARC 200343AGADIR LEHNAVI Propositions pour laction Dans cette partie nous allons prsenter les grands axes stratgiques de dveloppementquelonpeut envisager pour lavenir et les grandes orientations suivre. Ensuite nousexposerons les actions entreprendre en fonction de ces grandes orientations.6.1 - Les axes de dveloppement- Assurer la durabilit du systme oasien Comment assurer la durabilit de lagrocosystme oasien ? C'est la question qui nousa t pose au dpart et laquelle nous allons essayer de rpondre.Tout d'abord, il est important de rappeler que l'cosystme oasien est un cosystme cultiv, etqu'ilnepeut sepasserdel'activit agricole. Ils'agitdonc demaintenir cette activit.Pourconserver et favoriser l'activit agricole, il faut accrotre la ressource en eau (point crucial dansle contexte actuel de diminution de cette ressource) afin de mieux valoriser toute la surface deloasis et revaloriser les productions, en utilisant les avantages comparatifs de l'oasis Or c'estsur cetteressourcecentraledetout oasis, l'eau, et surlaterrequeseconcentrent leplusd'enjeuxsociaux. Ainsi parmi les diffrentesvoiespossibles dedveloppement, onpeutproposer la poursuite de la cration de puits ou de forages, ou encore la cration de nouvellesoasis en priphrie de loasis principale. Mais ces propositions ne correspondent pas vraiment des solutions de sauvegarde de loasis long terme. Nous allons en exposer les raisons : La cration de puits :Les puits sont-ils une solution la diminution de la ressource en eau ? En augmentantlaressourceeneau, lespuitssont unealternative intressante,mais ilsnerglent paslesproblmes de priorit de lexploitation agricole. Etude de quatre oasis de la rgion de Tata CNEARC 200344AGADIR LEHNA Sortir du territoire de lancienne oasis :Cest une solution qui pose plusieurs problmes (avec quels investissements et quelsimpacts sur lancienne palmeraie ) Un systme de scurisation de lexploitation agricoleLide estdoffrir lexploitant des garanties dans le temps, en ce qui concernelutilisationdelaterreet deleauenredfinissantlesrelationscontractuellesentrepropritaires et exploitants.Cest cettesolutionqui nous semblelaplus durablecar ellebnficierait lafois auxpropritaires et aux exploitants et contribuerait rquilibrer le rapport entre capital, eau, terreet travail.Une autre proposition, cest quavant de faire quelque intervention de dveloppement que cesoit, il est important de savoir o on va la faire. Lusage du foncier et de leau est si complexeque lon peut se retrouver aider ceux que lon ne voulait pas. Mais cest une conclusion unpeutropsimpliste. Eneffet, il faut examinerlessystmesdeproductionetleprixdum3deauCeci doit tre fait au regard du bnfice que vont pouvoir en tirer les propritaires etles exploitants dune ventuelle action de dveloppement.C'est pourquoi, face cette situation nous proposons avant toute chose de rgler le vrai frein touteactiondedveloppement et deproductionagricolelongterme, enscurisant lesexploitants (et par la mme lexploitation agricole) quant la jouissance des bnfices de leurtravail et en leur garantissant un accs aux facteurs de production qui assure une rmunrationcorrecte de leur travail (et en particulier de leur travail de bonification de la terre). - Ameliorer la situation des femmes.Comme dans la plupart des projets de dveloppement actuels, nos partenaires taientintresss par une approche genre de notre tude. Ainsi des enqutes auprs des femmesont t menes .Les participants l'association des femmes pour la coopration et le dveloppement d'AgadirLehna nous ont fait part d'un projet agricole. Elles souhaiteraient avoir accs un terrain surlequel elles puissent cultiver la fois des cultures vivrires, lever du btail et produire lesfourrages.Pourcela, ellesaimeraienttrouverunorganismepouvantfinancerl'achatdeceterrain et le creusage d'un puits ainsi que la construction d'une bergerie et l'achat du btail. Encontrepartie celles-ci s'engageraient fournir 50%de la rcolte pour rembourser lefinancement ou participer hauteur de leurs moyens (faibles) au financement. L'autre moitide la rcolte ainsi que les produits issus de l'levage seraient partags entre les femmes, ce quileur permettrait d'accder un revenucomplmentaire leurs confrant une plus grandeautonomie et permettant d'amliorer le niveau de vie de leur famille. Etude de quatre oasis de la rgion de Tata CNEARC 200345AGADIR LEHNACequelonpeutcomprendretraversceprojetassezutopique, comptetenudumarchfoncier cest la recherche par les femmes dune plus grande autonomie financire et la prise enmainde leurdestinetceluideleurfamille travers une activit quelles sonthabitues pratiquer, et qui soit plus rentable que lartisanat ( moi lartisanat je trouve que cest bien,mais je me demande si cest durable, parce que tu vois les femmes qui en font elles ne vendentpas et puis tout le mode fait de lartisanat mais on ne vend rien ).6.2 - Les actions proposes : - Une priorit : Assurer la scurisation foncireUne fois rgle la question de la scurisation foncire, il sera possible de s'occuper desautres problmes . Mais tant que ce problme ne sera pas rgl la durabilit du systme oasienne sera pas assure- Les actions qui peuvent tre entreprises :O Scurisation foncire par un contrat entre exploitants et propritaires favorisant la miseen valeur des terres et leur gestion long terme.OConstruction de puits dans les zones de culture de crue et rhabilitation desamnagements existant. Ces actions devront tenir compte du statut foncier de cette zoneparticulire. La population est demandeuse de tels travaux, mais les organismes dedveloppement devront tenir compte de lorigine de cette demande et rflchir aux modesde faire valoir futurs. Il estclair quil ne peut tre fait de redistribution des terres dontlappartenance a dj t juridiquement valid. Ce qui ne veut pas dire quil faille renoncer ces actions, mais tre prudent et dfinir les rapports contractuels entre propritaires etexploitants, comme au sein de loasis. O Concernant le manque de main duvre qualifie, et les difficults futures que cela peutentraner notamment pour lapollinisationet larcoltedes palmiers, il serait bonderflchir des systmesdemcanisationdespalmeraies. Enattendant, il est bondepoursuivre lopration chelle et pollinisation mcanique initie par lALCESDAM.O Poursuivre laide lauto-organisation des producteurs.OIl yaunedemandepour desconseilsconcernant lutilisationdespesticides, et laconduite de lirrigation. Cela pose le problme de lamlioration du systme de conseiltechnique aux exploitants par les structures dencadrement.ONous avons enregistr une forte demande pour lacquisition de varits amliores enparticulier pour la luzerne. Leur diffusion doit tre poursuivie.O De mme il existe une forte demande pour lintroduction de la race ovine Dman de lapart des exploitants non propritaires. Etude de quatre oasis de la rgion de Tata CNEARC 200346AGADIR LEHNA- Le projet des femmes, un projet utopique ?Le projet des femmes que nous avons prsent plus haut parat difficilement ralisableen raison de son cot et il parat difficile de trouver des bailleurs de fonds intresss par ceprojet. Mais ce projet exprime une demande en matire de reprsentation sociale des femmesdans loasis quil convient de considrer. Unaxe de dveloppementmoinscoteuxetplus facilemettre en placepourraittrededvelopperunlevagedepetitsruminantshors sol.Toutefoisilparatsouhaitablequelesfemmes contribuent au financement d'un tel projet.Elevage de lapins:Cetypedlevageparatintressantet permettraituneentredargentrgulire. Eneffet, une porte donne en moyenne 6 lapins et peut avoir lieu environ tous les 40 jours. Unlapin est vendu 35 40 dh. En fournissant lassociation des femmes une dizaine de lapins,cela leur permettrait dedvelopper rapidement cet levageet dobtenir rapidement desliquidits.Signalonsquecetypedlevageadjt proposparlALCESDAMavecfournituredelapins et clapiers moyennant une contribution de 40% par lassociation. Elevage ovin:Le projet consisterait introduire des brebis amliores de type D'man originaires de largion et forte prolificit. Cette race est capable de faire deux agnelages par an et de donnerjusqu 4 agneaux /an sils sont correctement aliments.Un projet similaire a dj t mis enplace dans la province d'Erachidia o plusieurscoopratives fminines ont t cres, ce qui a permis l'amlioration de la conduite du cheptel,et une diminution du taux de mortalit et de consanguinit.Toutefois,la prsenced'un levageovin sans production fourragre associpeut poser desproblmes pour la nourriture des animaux. Pour un bon rsultat, le rgime alimentaire de cesovins, conseill par les techniciens doit tre suivi au mieux. Mais ce nest pas toujours facile,on a observ des femmes allant jusqu' 6-7 km du douar pour ramasser de l'herbe pour leursanimaux. Il est toutefois possible d'acheter de la luzerne mais le prix est relativement lev. Etude de quatre oasis de la rgion de Tata CNEARC 200347AGADIR LEHNATable des illustrations :Figure n1:Evolution rcente du contexte socio-conomique p6Figure N2 : Femmme au travail p8Figure n3 : L'cole p9Figure n4 : L'association fminine p10Figure n5 : L'oued Afra p11Figure n6 : territoires dAfra inonds par les eaux de crues p12Figure n7 : localisation des sources d'eau p12Figure n8 : localisation des khettaras p13Figure n9 : les trois grandes zones distinguables p14Figure n10 : droite la partie de loasis subissant les effets de la scheresse. P14Figure n11 : localisation des puits p15Figure n 12 : Statuts fonciers et modes de faire valoirp22Figure n13 : Parcelle de dpart p23Figure n14 : diminution de la ressource en eau, division de la terre et du droit d'eau p24Figure n15: Situation l'chelle d'un propritaire hritierp25Figure n16 : poursuite du processus p25Figure n17 : Parcelle de dpart p26Figure n18 : diminution de la ressource en eau, division fictive de la terre et du droit d'eau p27Figure n20 : Schma global de la gestion de la fertilit p28Figure n21 : Une seguia p33Figure n22 : zone de crue p35Figure n23: Localisation des situations agricoles p39Tableau 1 : Rpartition des enfants scolariss suivant les Douarsp4Tableau n2 : Rpartition des ayants droit en fonction de leur accs l'heba p16Tableau n 3 : Diffrences dans laccs la ressource eau en fonction de son origine p19Tableau n4 :Principales caractristiques de llevage nomade dAgadir Lehnap30Tableau n5 : Principales caractristiques de llevage sdentaire dAgadir Lehna p31Tableau n6 : Quantits deau ncessaires pour irriguer diffrentes cultures Etude de quatre oasis de la rgion de Tata CNEARC 200348AGADIR LEHNAaux dires des exploitants de loasis dAgadir Lehna. p32Tableau n7 : Nombre et place des irrigations par culture :p33Tableau n8 : Cot en eau et estimation de la valeur de la production pour quelques situations culturales p34Tableau n9 : historique de la mise en valeur de la zone de crue p36Tableau n10 : Descriptif des diffrentes situations agricoles rencontresp40BIBLIOGRAPHIE Driessen, P.M. & Dudal, R. (1991). The major soils of the world. Wageningen, Pays-bas :Landbouwuniversiteit & Leuven, Belgique: Kuleuven. 309 p.Ministre de lagriculture, du dveloppement rural et des eaux et frets, Direction provincialede Tata. (2002). Stratgie de Dveloppement agricole, Zone daction DPA Tata , DPATata, Maroc. 49pBardiaux, M. (2002). Essai dvaluation des impacts agricoles et sociaux dun projet delALCESDAM : Le cas du douar dAneghrif. Rapport de stage de lcole dIngnierie delEspace Rural, DPA Tata, 34 p Etude de quatre oasis de la rgion de Tata CNEARC 200349AT HEMMANEStage collectif dans la rgion de Tata au MarocCNEARC option AGIR, mars 2003At HemmaneEtudiants du Cnearc : Encadrant et techniciens :Isabelle DOUNIASAlejandra LARRAIN M. ALIGabriela LOPEZ SOTOMAYOR M. BILALMathieu POISSON Si BOUBKERSten GUEZENNEC M. SALEMCaroline SEUGESOMMAIRE Etude de quatre oasis de la rgion de Tata CNEARC 20031AT HEMMANEI - Prsentation de l'oasis de At Hemmane- L'histoire, cl de comprhension du prsentp3II - Structure sociale lchelle du villageIII - Gestion sociale et mobilisation des facteurs de production - Gestion de leau p11 - Gestion de la terre p16 - Gestion de la main duvrep17IV - Les units agro-cologiques dAt Hammane p18V - Les systmes de production - Les systmes de culture p22 - Les systmes d'levage p24VI - Propositions d'actions - Perspectives p28Annexes p34Table des illustrations p36 Etude de quatre oasis de la rgion de Tata CNEARC 20032AT HEMMANEI L'oasis de At Hemmane L'histoire, cl de comprhension du prsent Un roi Blanc partit avec millesoldats pour rendre visite un roi Noir. Le roiNoircroyant une attaque lencercla avec 6000 soldats. Le roi Blanc lui expliqua que ce ntaitquunevisiteamicale, etpour leremercier, le roi Noir lui donna ses soldats. Le roi Blancrentra au Maroc accompagn de ces soldats Noirs, en cours de route des soldats se sont arrtset installs At Hemmane, ainsi qu Essaouira et Marrakech.Linterprtationquelonpourraitfairedecemythe fondateur estqueles habitantsdeAtHemmanesont desdescendantsdesoldatsdelagarderoyale(qui traditionnellement sontnoirs) qui lon a donn des terres comme cela arrive parfois. Il faut retenir de cela que leshabitants de At Hemmane sont propritaires de leurs terres. Il ny a pas de Khams et ni depropritaires qui ne travaillent pas la terre comme dans dautres douars.Plusieurs tapes historiques sont importantes considrer pour bien comprendre la situationactuelle : Tout d'abord, la khettarade Tizgui (douar voisin) t construite vers 1550 alorsque l'oasis en tant que telle n'existait pas encore (cf figure n1). La khettara de At Hemmane at construite vers 1850 par 4 familles (cf. figure n2) et leau a t partage en 10, 1/10 a toffert aux marabouts de Tafraout et les 9/10 restant ont t partags entre les 4 familles.Vers 1915, une scheresse a assch la khettara, la suite de quoi des familles ont vendu leursterresafindacheterdelanourriture(cf.figuren3).En1973,unedeuximescheresseagalement provoqulasschement dela khettara(cf.figuren4). Leshabitants deAtHemmane nont pas ragi de la mme faon. La rponse la diminution de lactivit agricolea t lmigration ltranger ou dans les villes du Maroc. En 1977, la cration de la provincedeTata, initialement rattachelaprovincedAgadir, apermislaDPAdesinvestirdavantage dans le dveloppement de la rgion.En 1984 des forages construits par la DPA pour des mesures hydromtriques ont t amnagsavecdespompesgasoil maiscelles-ci tombaient souvent enpanne(cf.figuren5). Lacration de la commune rurale de At Ouabelli en 1992 comprenant 5 douars (At Hemmane,Tizgui, At Ouabelli, Tadakoust et Tamazrar) a favoris les amnagements (ces douars taientauparavant rattachs la commune de Akka). Etude de quatre oasis de la rgion de Tata CNEARC 20033AT HEMMANEAt OuabelliTizguiKhettaradeTizguiOuedAt Ouabelli1550At OuabelliTizguiKhettaradeTizguiOuedAt OuabelliAt HammaneKhettaradeAt Hammane1850PopulationhomogneKhettaraPartagedelaterreentre4lignages+marabouts(1/10e)ExploitationdeP1, P2, OuedDraaet palmeraiessatellites Etude de quatre oasis de la rgion de Tata CNEARC 2003Figure n1 : situation aux alentours de 1550Figure n2 : Situation au milieu du XIXime sicle4AT HEMMANEAt OuabelliTizguiKhettaradeTizguiOuedAt OuabelliAt Hammane KhettaradeAt Hammane1915Nombreuses transactions fonciresPopulation homogne, mais disparits fonciresAt OuabelliTizguiKhettaradeTizguiOuedAt OuabelliAt Hammane KhettaradeAt HammanePuitsprivs1970Diminution de lactivit agricole et de llevageForte migration Etude de quatre oasis de la rgion de Tata CNEARC 2003Figure n 3: Situation vers 1915Figure n4 : Situation en 19705AT HEMMANEAt OuabelliTizguiKhettaradeTizguiOuedAt OuabelliAt Hammane SguiadeAt Hammane1984Amnagement du forageAt OuabelliTizguiKhettaradeTizguiOuedAt OuabelliAt Hammane SguiadeAt HammaneNouvellepalmeraie1997lectrification de la pompeRgularit de lirrigationEn 1997, les pompes de forages ont t remplaces par des pompes lectriques et depuis ellesfonctionnent correctement (cf.figure n6) La seguia distribuant leau du forage a t Etude de quatre oasis de la rgion de Tata CNEARC 2003Figure n5 : Situation en 1984Figure n6 : Situation en 19976AT HEMMANEconstruite lemplacement de lancienne Khettara, mais la zone irrigue par le forageprolongelanciennezoneirrigue. Unenouvellepalmeraietinstalledanscettezone.Cettepalmeraieest planteenligneavec, lorigine, uneligneparfamilleinscritelacooprative.Les rgles ancestrales de rpartition de leau de lancienne Khettara ont t abolies avec ladisponibilit de leau des forages. Cette eau est payante, les tours deau ont disparu et il suffitde payer pour obtenir la possibilit dirriguer. Lors de lamnagement des forages, laccs leau a t propos aux trois douars voisins (At Hemmane, At Ouabelli et Tizgui), mais seulle douar dAt Hemmane a accept, les deux autres douars ont renonc leurs droits sur lesforages. En effet, leurs habitants ne voulaient pas avoir accs une eau payante. Actuellementlesdeuxautresdouars regrettent davoir renoncauxforagescequi peut treconsidrcomme un indicateur du succs des forages. Il semble galement que la prsence des foragesrenforcelinterventiondesservicesagricoleset desONGAtHemmaneplutt quAtOuabelli ou Tizgui, ce qui gnre galement des conflits. Etude de quatre oasis de la rgion de Tata CNEARC 20037AT HEMMANEII Structure sociale lchelle du village La population de At Hammane est constitue de quatre grandes familles: At Ali, AtBabou, At Lasombar et At Huaa descendant des 4 fondateurs dont ils portent les noms. Lesmythes fondateurs racontent comment le village a t fond par 4 anciens esclaves provenantdu Soudan, librs par leur matre au moment de sa mort. N'ayant pas de fils il leur auraitdonn sa proprit en hritage. C'est ainsi que la population explique son accs au foncier demanire quitable et linexistence de conflit de classe. Le village est ainsi une exception parrapport aux autres villages de la zone, o la population de couleur noire a l'origine t privede droits fonciers. De mme, l'inexistence de khams contribue cette homognit sociale. Ilse pourrait d'autre part que les descendants des quatre familles aient t des soldats de la garderoyale, rcompenss pour leurs services par la jouissance des terres du village. Chaque famille se divise en plusieurs groupes familiaux ou unit domestique (UD)1. Une U.D.est dfinie par une maison et ses habitants. LU.D. constitue l'unit familiale et conomiquedu village. Le chef de famille est lhomme le plus g de la famille (en prenant en compte lesmigrs, trsnombreuxAt Hammane)et commeleprouvesapositionauseindelacooprative, son rle n'est pas purement symbolique. Le principal revenu d'une unit domestique est largent issu de lmigration (cf.figure n7). Eneffet, chaque famille a des parents migrs, de telle sorte qu'en gnral, il ne reste au villagequ'un seul mnage par famille ("ici, tout le monde a des parents migrs, sinon on ne s'ensortirait pas"). Les principales activits conomiques du village sont lagriculture et llevage.Toutes les concessions l'exception de trois d'entres elles, disposent de moins d'un hectare.Cette surface estdclare insuffisante par les villageois pour assurer la survie d'un mnage("Avec moins d'un hectare on ne russit pas faire tourner sa famille"). Llevage est prsentdanstouslesmnages, bienqu'il existeunegrandehtrognitentrelestroupeaux. Ilconstitue l'activitla plus apprcieparcequ'elleoffreles revenus temporaires les plusimportants("lagricultureoffredepetitessommeschaquesemaine, maisonnes'enrendmmepas compte, llevagetedonnemoins souvent, mais degrosses sommes, onvoitlargent").Il existe une certaine division du travail entre hommes et femmes. D'aprs nos informations,toutes les tches agricoles hormis le labour et lirrigation, sont des tches fminines.Auparavant, la pollinisation des palmiers dattiers tait ralise par les hommes, alorsqu'aujourd'huidufaitdelmigration,les femmeslassurentdeplus enplus.Llevageetl'alimentationdubtail sont desactivitsfminines. Ladministrationde largentestdelaresponsabilit de lhomme. Les revenus grs par les femmes sont ceux provenant delartisanat, de la ve