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ETUDE DE L’ECOSYSTEME LITTORAL SECTEUR DU CLIPON Août 2008 TBM - SARL Chauvaud 6 rue Ty Mad - 56 400 Auray Tel: 02 97 56 27 76 www.chauvaud-tbm.com

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ETUDE DE L’ECOSYSTEME LITTORAL SECTEUR DU CLIPON

Août 2008

TBM - SARL Chauvaud

6 rue Ty Mad - 56 400 Auray Tel: 02 97 56 27 76

www.chauvaud-tbm.com

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Etude de l’écosystème littoral secteur du Clipon

Sommaire

1-Introduction................................................................................................................. 3

2-Etat initial................................................................................................................................ 3 2-1 Milieu marin..................................................................................................................... 3

2-1-1 Habitats intertidaux et subtidaux .............................................................................. 3 2-1-1-1-Habitats subtidaux............................................................................................. 4 2-1-1-2 Habitats intertidaux ........................................................................................... 6

2-1-2 Peuplements benthiques ......................................................................................... 10 2-1-2-1 Peuplements benthiques subtidaux.................................................................. 10 2-1-2-2 Peuplements benthiques intertidaux................................................................ 11 2-1-2-3 Rôle du benthos dans l’écosystème côtier....................................................... 14

2-1-3 Ichtyofaune. ............................................................................................................ 14 2.1.4-Mammifères marins ................................................................................................ 15 2.1.5-Oiseaux marins........................................................................................................ 15

2-2 Milieux terrestres ........................................................................................................... 16 2-2-1 Habitats ................................................................................................................... 16 2-2-2 Cortèges faunistiques et floristiques....................................................................... 19

2.2.2.1-Cortège faunistique .......................................................................................... 19 2.2.2.2-Cortège floristique ........................................................................................... 20

2-2-3 Relation entre les écosystèmes ............................................................................... 21 2.2.3.1-Habitats de transition ....................................................................................... 21 2.2.3.2-Echanges .......................................................................................................... 21

3-Prise en compte de la transformation des écosystèmes ........................................................ 22 3-1 Transformation de l’écosystème marin.......................................................................... 22

3-1-1 Habitats, peuplements benthiques et poissons........................................................ 22 3-1-2 Impact sur oiseaux marins ...................................................................................... 22 3-1-3 Impact sur les limicoles .......................................................................................... 23

3-2 Zone de transition .......................................................................................................... 23 Granivores hivernant ........................................................................................................ 23

3-3 Zone terrestre ................................................................................................................. 24 3-3-1 Habitats ................................................................................................................... 24 3-3-2 Habitats d’espèces .................................................................................................. 24

4-Conclusion ............................................................................................................................ 26

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1-Introduction Le projet de terminal méthanier conduira la destruction physique des milieux tant littoraux que marins. La loi impose, dans le cadre de l’étude d’impact, que des études d’incidence prennent en compte certains éléments comme les espèces protégées. L’objectif de la présente étude n’est pas de répondre à ces contraintes, mais de mener une réflexion plus large sur l’altération de l’écosystème du secteur du Clipon. Cette réflexion doit permettre d’appréhender les principales fonctions biologiques assurées sur ce territoire (accueil d’espèces, nourricerie, épuration…) pour mieux estimer l’impact du projet sur le milieu naturel et ainsi d’être à même de proposer des mesures compensatoires plus adaptées. 2-Etat initial Ne sera présentée ici qu’une synthèse des différentes études réalisées dans le cadre du projet terminal méthanier. 2-1 Milieu marin L’étude « écosystème marin » (TBM-Biotope, 2008) fait la synthèse des connaissances sur l’écosystème côtier du département. Ne seront présentés ici que les points clés. 2-1-1 Habitats intertidaux et subtidaux

Littoral Dunkerquois Le littoral de Dunkerque, du platier d'Oye à la frontière belge, est rectiligne et orienté WSW-ENE). Il est constitué d’un estran de sables. Les plages présentent une succession de parties plus élevées (barres) et de sillons (bâches). Ces bâches (figure 1) constituent, à marée descendante, des axes d'écoulement d'eau (évacuation de l'eau vers le large) avec comme exutoire des chenaux qui traversent le système de barres. La principale caractéristique morphodynamique de ces plages est une pente très douce avec une granulométrie correspondant à des sables fins à moyens. Le régime de marées est macrotidal et les houles sont courtes à fletch limité. Ce système de plages à barres s'échelonne pratiquement de la rive Nord de la Somme jusqu'en Belgique. Figure1 : plages à barres intertidales - littoral de

Dunkerque (Cliché TBM)

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La zone subtidale de ce littoral présente des bancs sableux, qui forment des reliefs imposants. Leur hauteur varie de 10 à 25 m. Leur largeur est de 1 à 6 km pour une longueur variant de 2 à 75 km. Ces édifices sédimentaires majeurs ont un profil transversal asymétrique, avec une pente faible vers le large, et une pente plus forte vers la côte (Aernouts, 2005). Devant le littoral dunkerquois, les bancs de taille modeste, sont situés entre la côte et le banc du Dyck plus au large. Huit bancs plus ou moins parallèles sont observés. Ces bancs sont coalescents et leur sommet est très proche du niveau des plus basses mers.

Secteur du Clipon Le secteur du Clipon est un secteur dunaire artificiel créé de 1982 à 1984. Il est constitué de produits de dragage, il protége le Canal des Dunes situé en arrière. Géré par le Port Autonome de Dunkerque (PAD), le site du Clipon s’étend sur une longueur d’environ 4 km. Il est encadré à l’ouest par le nouvel avant port de Dunkerque et à l’est par la digue du Break. Les dunes sont constituées essentiellement d’un ensemble de dépôts issus de la construction du Canal des Dunes et du dragage des chenaux de navigation. La morphologie du site a fortement évolué depuis le début des années 80. Elle est le résultat de l’adaptation des agents morphodynamiques locaux. L’estran s’élargit à mesure que l’on se dirige vers l’ouest. Il est large de 200 m environ à l’est et de 600 m à l’ouest à marée basse. La plage du Clipon reste sans doute un exemple régional fort de reconstruction d’un massif dunaire consécutif à un aménagement lourd. Elle est actuellement sujette à une érosion, notamment au contact de la digue du Break, menaçant certaines infrastructures (relais de gazoduc). Un enrochement de quelques mètres de long a d’ailleurs été érigé à ce niveau pour protéger ces installations.

2-1-1-1-Habitats subtidaux Les habitats marins se définissent en fonction de leur spécificité bio-sédimentaires. Il faut noter ici que, contrairement à ce qui a été fait pour les habitats terrestres, la démarche Natura 2000 en mer attribue à l’ensemble des formations bio-sédimentaires un code Eur 27 sans prendre en compte la rareté ou l’originalité des formations. Cela induit que tous les habitats marins peuvent être considérés comme d’intérêt européen. La carte des habitats sédimentaire subtidaux (figure 2) a été élaborée par Augris et al. (1995). L’habitat générique qui domine est « Bancs de sable à faible couverture permanente d'eau marine » (Code EUR 27- 1110).

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Figure 2: Typologie des faciès littoraux et maritime du littoral de Dunkerque – Nature des sédiments superficiels du domaine marin côtier (d’après Augris et al., 1995)

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Description (Fiche Diren Nord Pas de Calais, 2008)

Ce sont des bancs de sables subtidaux sans végétation et submergés de manière permanente. Cet habitat correspond à l’étage infralittoral des zones ouvertes soumises à un fort hydrodynamisme. Les bancs de Flandre constituent une zone présentant de nettes variations d’espèces d’un banc à l’autre qui couvrent une variété de formations caractéristiques. Les gradients bien nets tendent à s’homogénéiser en cas de conditions climatiques peu clémentes. Cette zone, très vaste, constitue une entité fonctionnelle au sein de laquelle les mouvements de sédiments sont très rapides : plusieurs dizaines de mètres par an (40 à 70 m).

L’ensemble des bancs est caractérisé par un faible nombre moyen d’espèces faible, environ 25 espèces par m². La densité moyenne est de 200 individus par m² et la biomasse de 2 g par m². Ces trois descripteurs de la qualité des peuplements benthiques décroissent de la côte vers le large. A la côte et dans les espaces inter-bancs (dans les cas d’envasement) les valeurs de ces descripteurs peuvent augmenter. Au large, dans les espaces inter-bancs, un sédiment plus grossier et dépourvu de vase, beaucoup plus pauvre est présent.

Bien que relativement pauvres sur le plan biologique en terme de diversité, ces bancs de sables, particulièrement représentés sur cette façade maritime et dans le détroit du Pas de Calais, hébergent des espèces typiquement inféodées à ce type de formation.

Les espèces caractéristiques du peuplement des bancs sont l’ophélie (Ophelia borealis), des petits crustacés amphipodes du genre Bathyporeia, le mysidacé Gastrosaccus spinifer, les spisules (Spisula elliptica et Spisula solida) et l’oursin de sable (Echinocardium cordatum). En cas d’envasement, des espèces comme le bivalve Abra alba, les annélides Lanice conchilega et Pectinaria koreni peuvent être présentes. Dans le cas de sédiments plus grossiers on trouvera plutôt l’amphioxus (Branchiostomma lanceolatum), l’oursin violet (Spatangus purpureus) et les lançons (Hyperoplus lanceolatus et Ammodytes tobianus). Dans le secteur du Clipon cet habitat se décline en un unique type bio-sédimentaire « Sables moyens dunaires » (Code Eur27 - 1110-2). Cet habitat correspond à des sables moyens caractérisés par leur mobilité en milieu très exposé. En Manche et Mer du Nord, ils se disposent sous forme de bancs sableux siliceux. Les espèces indicatrices sont variables d’un site à l’autre. La faune peut être éparpillée ou, au contraire, très concentrée en bancs monospécifiques, très localisés et variables dans le temps en fonction des recrutements effectués de façon aléatoire d’une année sur l’autre. Cet habitat héberge des taxons parfois rares mais abondamment représentés localement. 2-1-1-2 Habitats intertidaux Les habitats intertidaux ont été cartographies en 2007-2008 dans le cadre du projet de terminal méthanier. L’inventaire décline les faciès d’habitats (figure 3 – Tableau 1) Toute la zone intertidale peut être rattachée à un unique habitat générique « replats sableux exondés à marée basse (Eur 27 - 1140) ». Cependant, pour une meilleure compréhension du fonctionnement écologique cet espace a été décliné en habitats élémentaires et en faciès. Trois habitats élémentaires sont présents. Deux habitats sont situés au niveau de la zone des laisses de mer. Cet espace est le lieu du recyclage des matières organiques échouées. C’est aussi, sur le site, une zone d’accumulation des macro-déchets.

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Les estrans de sables fins à Talitres (1140-1) dominent très largement à ce niveau. Les galets des hauts de plage à Orchestia (1140-2) correspondent en fait à des gravats érodés situés dans le secteur de la colonie de sternes. L’estran de sable fin (1140-3) présente divers faciès. Ils sont liés à l’instabilité du sédiment. Les parties les plus stables sont colonisées par des Arénicoles. Les sables fins à Talitres correspondent à la zone de laisses de mer. Cet espace est le lieu du recyclage des matières organiques échouées. C’est aussi, sur le site, une zone d’accumulation des macro-déchets. La zone de nidification des sternes est à la limite entre terre et mer. Elle a été considérée comme une mosaïque de 3 habitats, de la dune embryonnaire, d’un haut de plage à Talitres et d’un haut de plage à Orchestia. Ce dernier habitat correspondant à des accumulations de galets en position de haut de plage. Sur le site, cet habitat n’est pas naturel, il s’agit de gravats. Mais d’un point de vue fonctionnel cette formation se rapproche de cet habitat naturel. Les estrans de sables fins (1140-3) regroupent une large gamme granulométrique, des sables fins aux sables grossiers. Sur le site d’étude, cet habitat couvre 191 ha sur 115 inventoriés. Les structures les plus stables (Sables fins à Arénicoles - 34,6 ha) abritent des vers polychètes peu mobiles comme les Arénicoles (Arenicola marina) qui se repèrent grâce aux tortillons de sable qu’ils produisent. Dans des zones plus régulièrement remodelées par les vagues (Sables fins - 107 ha) cette espèce disparaît mais une faune mobile assez abondante est présente. Certains secteurs apparaissent très meubles en surface (sables fins – sédiment instable (12,6 ha). Ce sont des sables continuellement remis en suspension par les vagues et les courants. Ces sédiments mobiles abritent des peuplements peu diversifiés et de faible abondance. Un herbier à Salicornes annuelles (4 ha) se développe ici dans une position originale. En effet, a priori, les estrans de sable, ouverts au large, sont peu propices à l’installation de cette plante halophile annuelle. En fait, à l’abri de la flèche sableuse que constitue la colonie de sternes, une dépression s’est formée en haut de plage. Cette dépression peu marquée, n’est atteinte que par les marées de vives eaux et elle est protégée de l’action des vagues. Ceci permet à des particules fines de se déposer à la surface du sédiment. Ces apports semblent suffire à l’installation de cette plante. En outre, cette cuvette demeure relativement humide entre deux cycles de vives eaux. Ces particularités font que l’herbier a pu se développer. La partie dense (0,6 ha) de l’herbier se développe dans les parties « basses » de la dépression, l’herbier plus clairsemé (3,4 ha) occupe un secteur plus sec *qui connaît des apports réguliers de sable. Cette formation a été rattachée aux prés salés (Eur. 27-1310) et aux estrans de sable fin (Eur. 27-1140). Dans l’avant-port l’action directe de la houle est largement atténuée mais l’action du clapot et de la houle diffractée est suffisante pour que le sédiment intertidal soit largement dominé par du sable et pour que des zones de sable instable soient observées.

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Tableau 1 : Surface en ha des biocénoses maritimes et des habitats terrestres en contact de la zone intertidale et supra- littorale du secteur du Clipon

Habitats Surfaces (ha)Secteur d'étude

Surfaces ha Projet

Dune embryonnaire (2110) 1,4Dune embryonnaire et Galets des hauts de plage (2110x1140-2) 1,1Sables fins à Talitres (1140-1) 8,4 5,4Estrans de sables fin (1140-3) 106,9 34,8Estrans de sables fin à Arénicoles (1140-3) 57,3 17,0Estrans de sables fin - sédiments instables (1140-3) 12,6 3,7Végétation à salicornes annuelles - faible densité (1140-3 - 1310) 3,4Végétation à salicornes annuelles - forte densité (1140-3 - 1310) 0,6

191,7 60,9

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Figure 3 : Carte des biocénoses maritimes et des habitats terrestres en contact de la zone intertidale et supra littorale du secteur du Clipon

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2-1-2 Peuplements benthiques La composition des peuplements benthiques constitue un bon indicateur de l’état du milieu (Alzieu et al., 2005). C’est pourquoi ils sont régulièrement étudiés. Dans le secteur du projet, outre des études spécifiques (TBM 2007, 2008) nous disposions d’informations issues des suivis PAD et des suivis réalisés dans le cadre du suivi des rejets de la centrale de Gravelines (Ifremer). 2-1-2-1 Peuplements benthiques subtidaux

Peuplement des sables fins envasés à Abra Alba. Ce peuplement est localisé le long de la zone côtière (figure 4). Son habitat sédimentaire est largement dominé par les sables fins (60 %) qui comportent une fraction pélitique plus ou moins importante, variant de 1 à 30 %. Les espèces dominantes sont les bivalves Abra Alba, Tellina fabula et Mysella bidentata, les polychètes Lanice conchilega, Pectinaria koreni, Nephys hombergii, Owenia fusiformis et Phyllodoce mucosa et l’échinoderme Ophiura texturata. Ce peuplement présente en Mer du Nord des fluctuations très importantes d’une année sur l’autre. Ces fluctuations intéressent une dizaine d’espèces qui représentent souvent plus de 95 % de la densité et de la biomasse. Elles prédominent l’une après l’autre, sans cycle figé, au hasard de leurs recrutements respectifs. La densité moyenne au sein du peuplement est de 3 000 ind./m², mais en période de recrutement elle peut dépasser 50 000 ind./m². (Warembourg C, 2000) La communauté macrobenthique « Peuplement des sédiments sablo-vaseux à Abra Alba » a fait l’objet d’observations régulières (Dauvin, 1998) depuis 30 ans en quatre sites en Manche et en Mer du Nord, parmi lesquelles celui de Gravelines. Dans le cadre du présent projet, il a été établi qu’en zone subtidale (figure 5 et 5 bis) il faut distinguer la zone extérieure et l’avant-port. Les peuplements situés au nord du Clipon peuvent être rattachés à la communauté benthique décrire précédemment. Cependant, cette zone est relativement proche de la côte et elle est caractérisée par des sédiments assez instables et pauvres en fraction fine (Guillou, 1980). Cela explique la faible diversité spécifique (19) et la faible abondance de la faune benthique (180 ind./m²) dans ce secteur. Les travaux de Ix Survey (2007) montrent que cela est vrai dans d’autres secteurs du département. Dans le secteur de la Haa, les suivis d’Ifremer montrent une richesse spécifique maximale de 47 et une abondance maximale de l’ordre 6 000 ind./m². Cette richesse est liée aux apports de la Haa. Dans l’avant-port le sédiment est nettement envasé. Dans la partie vaseuse le peuplement est dominé par le bivalve Abra alba, et sur le talus plus sableux c’est le vers polychète Lanice conchylega qui est le plus abondant. L’abondance et la richesse spécifique demeurent peu élevées le maximum observé étant respectivement de 18 et 207.

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Figure 4 : Zones à grand intérêt biologique et écologique intégrant la répartition des communautés benthiques – Polmar 59 – Préfecture du Nord 2-1-2-2 Peuplements benthiques intertidaux La zone intertidale est sableuse et assez instable. Cela explique la faible richesse spécifique observée (figures 5 et 5 bis). La majorité des estrans du département (Ifremer, 2006 ; In Vivo, 2007) présente les mêmes caractéristiques. Il faut noter que la station V1 située en haut d’estran présente une abondance élevée. Ce résultat s’explique par la présence d’un herbier à salicornes, par la relative stabilité du sédiment et par l’existence d’un dépôt de particules fines. L’espèce la plus abondante est Corophium arenaria. Les stations situées dans l’avant port sont, elles aussi situées assez haut sur l’estran et présentent une diversité et une abondance plus importante que celles observées sur l’ensemble des plages du département et comparables à celles observées à Grand Fort Philippe secteur sous influence de la Haa (Ifremer, 2006). Cette relative richesse s’explique par la stabilité du substrat et par une fraction fine plus importante.

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Figure 5 : Avant Port Ouest zone subtidale - abondance (bleu) et richesse spécifique (rouge)

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Figure 5 bis : Secteur du Clipon zone subtidale nord et zone intertidale - abondance (bleu) et richesse spécifique (rouge).

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2-1-2-3 Rôle du benthos dans l’écosystème côtier Source de nourriture pour les poissons ou les oiseaux le benthos joue aussi un rôle significatif dans le fonctionnement des écosystèmes côtiers. En effet, le compartiment benthique agit comme un puits pour le carbone et les sels nutritifs à travers l’assimilation de ces éléments par les autotrophes ou leur stockage dans les sédiments (Gattuso, 1998). Il agit comme une source de carbone et de nutriments à travers la minéralisation de la matière organique (Conroy et al., 2005). Afin d’illustrer l’importance du compartiment benthique, nous considérerons, comme exemple, le groupe des suspensivores : les animaux filtreurs captent les particules présentes dans l’eau, ingèrent ainsi, souvent sans tri sélectif l’ensemble de cette matière en suspension, dans une gamme de taille propre à chaque espèce, pour assimiler sa partie organique. Cette activité trophique (filtration) peut induire un contrôle de la biomasse phytoplanctonique par broutage (Cloern, 1982 ; Cloern, 2001) et/ou influencer la nature et l’intensité de la production microalgale en permettant une production régénérée en période estivale puisque les excréments de ces animaux fournissent, après recyclage, du fond vers la colonne d’eau, les sels nutritifs indispensables à cette même production primaire (Conley et al., 1993 ; Ragueneau et al., 2002), comme c’est le cas des mattes de crépidules sur la façade atlantique européenne (Martin 2007 a,b). Notons que cette activité de filtration affecte, par la production de biodépôts la nature du sédiment et donc la nature des peuplements benthiques (Grall et al., 1996) mais affecte également comme la production primaire les flux de contaminants à l’interface eau/sédiment. (Point et al., 2007). Les détritivores ont une importance comparable. L’ensemble des phénomènes de production primaire, respiration, calcification, excrétion et alimentions propres à la faune et à la flore benthiques confère à cette interface un rôle crucial dans le fonctionnement des écosystèmes côtiers tempérés. 2-1-3 Ichtyofaune. Le site du Clipon appartient (figure 6) à une zone où le peuplement côtier est homogène (Atlas CHARM). Ce peuplement abrite des espèces de poissons pélagiques (sardines, maquereaux et anchois) et démersaux (griset, lançons et rouget barbet). Cette dernière classe est liée à des fonds sableux fins, des conditions hydrologiques et bathymétriques côtières. Dans la bibliographie consultée (rapport de synthèse écosystéme marins - TBM, 2008), aucun élément ne permet d’avancer que le secteur du Clipon se démarque du reste de la zone côtière du département tant en terme de diversité qu’en terme d’abondance.

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Figure 6: Carte de distribution spatiale des principales structures halieutiques (source Atlas CHARM)

2.1.4-Mammifères marins A ce jour, les études réalisées ne mettent pas en lumière, dans le secteur du Clipon, des enjeux particuliers pour les mammifères marins (Biotope, 2008) – la nécessaire démonstration de la faiblesse des enjeux sera faite dans le cadre de l’étude d’impact et de l’étude d’incidence 2.1.5-Oiseaux marins Pour les oiseaux marins, l’enjeu principal est lié à la présence d’une colonie de sternes naines. La présence de cette colonie est prise en compte dans le projet (étude d’impact, étude d’incidence Natura 2000). A l’échelle du secteur du Clipon, outre le dérangement, peut se poser le problème d’une diminution des proies ou de leur capturabilité (turbidité). Les poissons pélagiques (proies de cette espèce) peuvent fuir les zones très turbides et localement être moins abondants lors des dragages. Mais il faut intégrer que naturellement ces bancs sont très mobiles et que les sternes sont parfaitement adaptées à cette caractéristique de leur ressource alimentaire. Elles utilisent un large plan d’eau (Ecosysteme marins - Biotope, 2008). La modification transitoire et localisée des peuplements de poissons pélagiques ne semble pas être à même d’être une source d’impact pour cette espèce et plus généralement pour l’ensemble des oiseaux marins côtiers ou pélagiques.

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2-2 Milieux terrestres

Les plages du Nord sont associées à un système dunaire d'édification récente (transgression holocène). Les dunes qui se sont formées par l'accumulation de sable d’origine marine, protègent les plaines maritimes des incursions marines. Les échanges entre les dunes et les plages sont permanents. D'une manière générale, ils sont orientés de la plage vers la dune en période de beau temps, en sens inverse en période de tempête quand les houles viennent attaquer le front de dune. 2-2-1 Habitats

La carte des habitats terrestres est présente figure 7, le tableau précisant la surface occupée par chaque faciès est présenté en annexe. La démarche Natura 2000 vise à protéger, dans les zones désignées à ce titre, des habitats rares ou menacés à l’échelle européenne. C’est pourquoi il a été choisi ici de préciser (Tableau 2) le code Eur. 27 des habitats d’intérêt européen. Notons cependant que la partie terrestre du site est hors zone Natura 2000 et que cette prise en compte n’est pas une obligation réglementaire mais permet de mettre en perspective les enjeux liés aux habitats.

Tableau 2 : Habitats rencontrés dans le secteur du Clipon – Surfaces en ha

Habitat Zone d'étude

Zone Projet

Travaux Secteur protégé

Pelouses rases remaniées ou piétinées 2.72 0.77 0.69Pelouses sableuses à Oyats 27.86 7.42 2.59 4.31Pelouses sableuses rases piquetées 2.24 1.15 0.00 0.01Dunes blanches (Eur15 : 2120-1) 11.61 4.89 0.05 2.11Dunes embryonnaires à Elymus farctus et végétation des laissses de mer (Eur15 : 1210 x 2110-1) 8.28 0.64 0.000 1.00Fourrés secs à Argousiers 20.62 0.29 0.27 1.43Prairies sableuses à graminées 6.42 0.00 4.17Mosaïque de pelouses à Oyats, de pelouses rases 50.78 8.19 0.47 18.17Dunes fixées rases à Tortula ruraliformis (Eur15 : 2130-1*) 2.99 0.26 0.13 1.20Bois de feuillus (Peupliers) 0.18 0.04Végétations des dépressions dunaires (Eur15 : 2190) 0.84 0.33 0.00Fourrés à Argousiers des dépressions dunaires (Eur15 : 2160-1) 5.55 0.33 0.17Pelouses sableuses rases 5.10 1.52 0.12Pannes dunaires à Argousiers et Calamagrostis epigejos (Eur15 : 2160-1) 1.07 0.02Pelouses rudérales éparses sur dépôts de dragage récents 17.73 0.50 6.48Friches rudérales sur remblais 1.85 0.14 1.72Saulaies arrière-dunaires (Eur15 : 2170-1) 0.29Pannes dunaires artificielles nouvellement créées 0.21 0.04Secteur de nidification des Goélands 5.58

Herbiers halophiles à Salicorne d'Europe et à Soude maritime (Eur15 : 1310) 5.73

Prés salés à Atropis maritime et herbiers halophiles à Soude maritime (Eur15 : 1310 x 1330-1) 0.09Mosaïque de pelouses à Oyats, de pelouses rases et d'Argousiers 8.11 5.65 0.05Pelouses rudérales rases sur dépôts de dragage récents 2.20 2.14 0.03Pelouses à faciès de dunes blanches sur dépôts de dragage récents 0.96 0.90 0.06Végétations ponctuelles sur dépôts de dragage récents 3.99 2.81 1.18Zones artificialisées 0.24 0.08Routes 1.08 0.59Estran 11.40

Total : 194.32 50.07 13.32 33.11

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Pour les habitats dunaires, seuls les structures présentant un fonctionnement naturel (apports de sable réguliers, dynamique de colonisation végétale, hygromorphie des sols, stabilité des substrats…) ont été considérées comme pouvant être rattachées à des habitats d’intérêt européen. Ainsi, les tas de sable colonisés par des végétaux adaptés tels que les oyats ont été considérés comme des faciès de colonisation de dépôts de dragage. Ainsi, sur les 194 ha inventoriés, environ 36 ha sont considérés comme abritant des habitats d’intérêt européen et le projet impactera potentiellement 6,5 ha de ces formations. Il s’agit de : dunes blanches ou mobiles (11,6 ha) ; des mosaïques de dunes embryonnaires et de végétation des laisses de mer (8,3 ha), les dunes fixées (3 ha), les végétations pionnières des pannes dunaires (0,8 ha), les dunes à argousier (5,55 ha) et les pannes dunaires à argousier et calamagrostide. La figure 7, présente la cartographie des milieux naturels du site d’étude.

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Figure 7 : carte des habitats terrestre – Biotope - TBM

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2-2-2 Cortèges faunistiques et floristiques 2.2.2.1-Cortège faunistique

Les cortèges d’invertébrés présents sur le site d’étude sont peu diversifiés et ils sont constitués d’espèces relativement communes. Ainsi, les mollusques continentaux inventoriés sont régulièrement observés dans les espaces sableux remaniés de la région. Pour les lépidoptères, il faut noter la présence de deux rhopalocères non protégés mais peu fréquents dans la région. Il s’agit de l’Argus brun (Aricia agestis) et de l’Agreste (Hipparchia semele). Ces deux papillons sont inféodés aux milieux naturels du Clipon en raison de la présence de végétaux sur lesquels ils pondent. Ces plantes hôtes sont, pour l’Argus brun, les geraniacées telles que les Erodium spp. et pour l’Agreste les graminées tels que Festuca spp. Les espèces d’odonates observées sont des taxons très communs. Le secteur d’étude n’est pas propice aux odonates. Pour les orthoptères, les espèces observées sont communes et ne possèdent pas de statut particulier.

Des espèces de vertébrés protégées sont présentes sur le secteur d’étude. Le Lézard vivipare (Lacerta vivipara) est présent. Il semble être inféodé aux dunes en cours de fixation (Greet-Biotope, 2008). L’inventaire mené par TBM en 2008 n’a pu confirmer la présence du Lézard vivipare sur le site du projet mais précise qu’il est également présent sur d’autres secteurs du Port Autonome.

La mammalofaune est banale sur le site d’étude, elle ne présente pas de groupements caractéristiques présentant un intérêt particulier. Le rat des moissons, espèce inscrite sur la liste rouge mondiale, ne possède aucun statut spécifique à l’échelle nationale ou locale.

L’avifaune nicheuse, sur le site, est constituée de passereaux, inféodés aux mosaïques de milieux sableux et de bosquets, et de limicoles et sternidés liés aux milieux côtiers. Ainsi, les inventaires menés sur le site (Greet-Biotope et TBM) démontrent la présence d’espèces côtières nicheuses : Le Grand gravelot (Charadrius hiaticula) et l’Huîtrier pie (Haematopus ostralegus) nichent sur les plages à l’ouest du Clipon, Le Gravelot à collier interrompu (Charadrius alexandrinus) nichent également sur les plages à l’ouest du Clipon, mais aussi sur la grande plage au nord du site, au nord-est de la maison du pendu. Ces oiseaux sont vulnérables (Grand gravelot et Huîtrier pie) et rares (Gravelot à collier interrompu) à l’échelle régionale. Ils sont protégés nationalement. Il est essentiel de mentionner la colonie de Sternes naines ( Sterna albifrons), en danger, inscrite sur la liste rouge régionale et à l’annexe I de la Directive Oiseaux. 350 couples occupent la partie-est du Clipon. La Sterne pierregarin, espèce considérée comme disparue anciennement localement, mais également inscrite à l’annexe I de la Directive Oiseaux, niche en faible nombre, au sein de la colonie de Sternes naines. Au sud du sémaphore, une colonie comprenant 120 Goélands argentés et 150 Goélands bruns est à signaler. Le Goéland brun (Larus fuscus) est considéré comme en danger sur le plan régional. Quelques passereaux nichent également sur le Clipon, à l’image du Cisticole des joncs (Cisticola juncidis) ou du Tarier pâtre (Saxicola torquata). Sur le plan légal, les espèces nicheuses du site d’étude sont protégées par la loi française, par l’arrêté ministériel du 17 avril 1981.

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2.2.2.2-Cortège floristique Les milieux naturels présents sur le secteur d’étude sont essentiellement des habitats littoraux caractérisés par la présence d’un substrat sableux et soumis aux vents et aux embruns du secteur. Ainsi, au sein de cette mosaïque d’habitats se développent des espèces à large amplitude écologique, communes sur l’ensemble du territoire, et des espèces typiques et adaptées aux milieux littoraux et arrières-littoraux. Plusieurs espèces protégées sont présentes dans le secteur d’étude. Bénéficiant d’une protection nationale, le Chou marin (Crambe maritima) est présent en plusieurs stations sur la plage à l’ouest du Clipon et l’Elyme des sables (Leymus arenarius) n’est présent qu’en une station située au sein des dunes mobiles au sud de la grande plage à l’est du site. Six espèces sont protégées régionalement. Le Chardon bleu (Eryngium maritimum) est largement réparti au sein des dunes mobiles du site. La Sagine noueuse (Sagina nodosa) est plus localisée car inféodée aux dépressions humides. L’Ophrys abeille (Ophrys apifera) est ponctuellement observée au sein des prairies arrières dunaires. Les stations importantes sont localisées sur les talus bordant la route. Il faut également signaler le Petit pigamon (Thalictrum minus), le Gnaphale jaunâtre (Gnaphalium luteo-album) et l’Orchis de Fuchs (Dactylorizha fuchsii) dont les stations isolées sont à prendre en compte. La présence d’habitats particuliers, peu fréquents à l’échelle régionale, car littoraux, confère aux espèces inféodées à ces milieux un statut d’espèce d’intérêt patrimonial majeur, sans aucun lien avec leur rareté ou leur vulnérabilité et sans qu’il soit établi qu’elles présentent des enjeux de gestion. Ainsi, l’Arroche des sables (Atriplex laciniata), l’Arroche prostrée (Atriplex prostrata), la Bette maritime (Beta maritima), la Criste marine (Chritmum maritimum), le Liseron des sables (Calystegia soldanella), le Pourpier de mer (Honkenya peloides) et la Soude brûlée (Salsola kali) sont considérée comme d’intérêt patrimonial fort sans être aucunement menacées. Enjeux faune flore Si la prise en compte des espèces protégées s’impose, il faut noter que les enjeux de conservation liés au site du Clipon, tant pour les plantes que pour les animaux, sont globalement faibles (faibles effectifs, insularité…). Cependant, les Sternes naines présentent un enjeu de conservation très fort à l’échelle internationale et il est indispensable que toutes les mesures nécessaires à leur conservation soient prises en compte.

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2-2-3 Relation entre les écosystèmes 2.2.3.1-Habitats de transition Les estrans de sable fin à talitres et la végétation pionnière des hauts de plage sont, sur les littoraux sableux, situés à l’interface entre la terre et la mer. La zone à talitres (Amphipodes) est la zone de dépôt des laisses de mer, zone qui se déplace au gré des coefficients de marée. Lors des marées de vives eaux cette zone est en contact direct avec la végétation des hauts de plage. Cette zone de dépôt est une zone de recyclage de la matière organique. Les Talitres consomment les dépôts en décomposition et participent à la minéralisation de la matière organique. La végétation pionnière des hauts de plage permet une fixation de l’avant dune et participe à l’accrétion littorale. Dans ces milieux se déposent de nombreuses graines (salicornes…) qui sont exploitées en hiver par des espèces boréales comme le Bruant des neiges et la Linotte à bec jaune. 2.2.3.2-Echanges Les échanges entre la terre et la mer sont de divers ordres : - Sédiments Les vagues déposent du sable sur les estrans, ce sable est ensuite partiellement repris par le vent et vient saupoudrer le massif dunaire. Les apports de sable décroissent lorsque l’on s’éloigne du front de mer. Ces apports de sable et les embruns structurent totalement les habitats dunaires. Les tempêtes peuvent aussi venir éroder le front de dune. - Matière organique Outre le sable, le vent peut aussi entraîner des débris organiques vers la dune et ainsi enrichir le milieu. Dans le secteur du Clipon, les algues en échouages sont rares et de ce fait apports sont a priori faibles. Les échanges de matière organique de la dune vers la mer existent mais ils ne sont pas significatifs à l’échelle de l’écosystème marin. - Espèces utilisant les deux écosystèmes. Les oiseaux nicheurs comme les gravelots à collier interrompu, les grands gravelots, les sternes… nichent à terre et se nourrissent en mer ou du moins, pour les limicoles, sur les estrans à marée basse.

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3-Prise en compte de la transformation des écosystèmes 3-1 Transformation de l’écosystème marin 3-1-1 Habitats, peuplements benthiques et poissons

Zone intertidale

Le projet conduira à transformer radicalement 45 ha d’estran par creusement ou modification des conditions hydro-sédimentaires et à en terrasser 15 ha. Si l’impact du projet sur cet estran est très fort il convient de le relativiser. - Les habitats détruits sont très communs sur le littoral de la mer du Nord. - Si les peuplements benthiques sont détruits dans la zone du projet ; les zones à décaisser et la partie sud seront recolonisées par des peuplements benthiques. Si ces peuplements seront très probablement très différents des peuplements initiaux, ils seront à même d’assurer un rôle d’épuration (présence de détritivores et de filtreurs) et une production de biomasse animale (production de benthos) du même ordre de grandeur que celui des peuplements initiaux. Pour les 15 ha terrassés, l’impact sera total et irréversible. Cet impact sera notable localement (avant-port) et faible à négligeable à l’échelle du littoral Dunkerquois.

Les espèces de poissons liées aux zones intertidales sableuses sont nécessairement mobiles et capables d’exploiter la zone subtidale. Du fait de l’existence d’autres estrans sableux dans l’avant-port, les populations présentes pourront migrer vers ces secteurs et, à terme, utiliser la zone du ponton et l’estran sud pour se nourrir. Cela n’implique pas un impact nul sur ce compartiment, les zones de replis étant a priori déjà occupées par les mêmes espèces. Cependant, pour les espèces pêchées, il est très peu probable qu’aujourd’hui la ressource en nourriture et l’espace soient des facteurs limitant. Pour les autres espèces, ce déplacement pourra se solder, du fait de la compétition inter et intra spécifique, par des mortalités. La disparition de 15 ha de zone marine diminuera la ressource et l’espace disponible pour les poissons. Il faut cependant relativiser cet effet en ramenant cette surface à celle des estrans de la mer du Nord et à l’espace occupé par ces communautés hétérogènes côtières (figure 4).

Zone subtidale Les dépôts sableux affecteront les peuplements benthiques. Cependant, la zone côtière est caractérisée par des sédiments mobiles et les espèces présentent des fluctuations naturelles importante et une forte capacité de recolonisation (Warembourg C., 2003 ; Guillou, 1980). Le sédiment déposé étant sableux, au bout de quelques mois, les zones de dépôts seront très probablement colonisées par un peuplement typique de l’habitat initial. Pour ce secteur aussi, l’impact sur les poissons sera faible et transitoire. 3-1-2 Impact sur oiseaux marins Le littoral du Nord accueille de très nombreux oiseaux marins, tant hivernants que migrateurs. Pour les oiseaux marins l’enjeu principal est lié à la présence d’une colonie de sternes naines. La présence de cette colonie est prise en compte dans le projet. Cependant, à l’échelle du secteur du Clipon, outre le dérangement, peut se poser le problème d’une diminution des proies ou de leur capturabilité (turbidité). Les poissons pélagiques (proies de cette espèce) peuvent fuir les zones très turbides et être localement moins abondants lors des dragages.

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Mais il faut intégrer que naturellement ces bancs de poissons pélagiques sont très mobiles et dispersés. Les oiseaux marins sont parfaitement adaptés à cette caractéristique de leur ressource alimentaire. Ainsi, les sternes naines utilisent un large plan d’eau (Biotope, 2008). La modification transitoire et localisée des peuplements de poissons pélagiques ne semblent pas être à même d’être une source d’impact pour cette espèce et plus généralement pour l’ensemble des oiseaux marins côtiers ou pélagiques. 3-1-3 Impact sur les limicoles Le département du nord est sur une voie migratoire majeure des limicoles. En outre, certaines espèces nichent sur le littoral. La zone du Clipon est fréquentée à marée basse par des limicoles (Biotope). Les estrans du département sont généralement pauvres en proies (Ifremer ; In vivo, 2007 ; TBM 2007). Dans ce contexte, l’estran impacté peut être considéré comme un secteur relativement riche et jouant un rôle notable pour les limicoles. Cette conclusion est à nuancer, la zone intertidale impactée abrite essentiellement des crustacés de petite taille (3 mm), relativement peu abondants (1000 ind./m²). La biomasse totale d’un tel peuplement est généralement faible (Piersma et al., 1993) et de l’ordre de 5g.m². Pour de très nombreux limicoles la taille des proies et leur abondance font que le site ne peut être considéré comme une zone d’alimentation majeure pour de nombreuses espèces. Un tel estran est surtout exploité par de petits bécasseaux comme le bécasseau sanderling. Cependant, pour les limicoles nicheurs, rencontrés sur le Clipon, comme le grand gravelot et le gravelot à collier interrompu, la disparition de 40 ha d’estran peu avoir un impact négatif par disparition d’un site d’alimentation situé à proximité des nids. Si l’enjeu de conservation lié à ces espèces est localement faible (quelques couples), dans le secteur du Clipon, l’impact du projet sur les couples nicheurs présents est à prendre en considération. 3-2 Zone de transition Le projet impactera 5,4 ha de haut de plage. Au sud du projet cet habitat pourra se reconstituer. Plus au nord du fait même des caractéristiques du projet (creusement, construction de digues) aucune reconstitution d’un habitat équivalent n’est à attendre. Les conséquences de cette destruction irréversible sont de 2 ordres :

- disparition d’une zone de recyclage - perte d’une zone d’alimentation pour les granivores hivernant

Granivores hivernants Les zones de haut de plage sont exploitées par des passereaux granivores comme la Linotte à bec jaune et le Bruant des neiges. Le secteur du Clipon est l’un des rares sites d’accueil français de ces espèces en hiver. Ces oiseaux exploitent très probablement les graines de salicornes produites par l’herbier du Clipon. L’herbier à Salocones ne sera que peu impacté et continuera à produire des graines qui s’échoueront sur les hauts de plage du secteur.

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3-3 Zone terrestre 3-3-1 Habitats Des habitats secondaires ayant retrouvé une dynamique naturelle (habitats dunaires) seront détruits (figure 8). Du fait même des caractéristiques du projet et de la nécessité de sécuriser les ouvrages, il n’est pas prévu de laisser évoluer naturellement le trait de côte. Cette destruction sera donc irréversible dans l’emprise du projet. La surface d’habitats dunaires détruits sera de 6.5 ha. Il faut replacer cet impact dans le contexte. Sur le site du Clipon ces habitats couvrent aujourd’hui 36 ha. A l’échelle départementale et régionale, de vastes massifs dunaires existent. Ils sont aujourd’hui protégés réglementairement et généralement gérés. Les enjeux liés à la conservation de ces habitats secondaires sont faibles à l’échelle du littoral et très faibles à l’échelle du littoral Manche - mer du Nord. 3-3-2 Habitats d’espèces Le projet conduira à la destruction d’habitats utilisés par un cortège varié de plantes et d’animaux. Les espèces protégées sont prises en compte dans les dossiers d’autorisation de destruction. Reste que même si les individus sont déplacés, la diminution de la surface des habitats propices à ces espèces, dans le contexte quasi-insulaire du Clipon, peut par diminution de la surface des habitats propices conduire à une diminution des populations induisant un risque d’extinction. Ainsi, pour maintenir les espèces protégées sur le site, non seulement, il faut les soustraire au projet mais il faut envisager des actions permettant de maintenir ou restaurer des habitats pouvant les accueillir. Par ailleurs, l’impact sur les oiseaux nicheurs, espèces mobiles, dépasse la simple destruction des sites de nidification. Il faut intégrer la destruction de milieux permettant aux animaux de se nourrir et de se cacher. Ainsi de nombreuses espèces, comme le Tarier pâtre, utilisent des milieux très diversifiés présentant une alternance de pelouses rases et de milieux plus fermés comme les fourrés. Dans l’emprise du projet, aujourd’hui, les milieux sont très diversifiés. De ce fait, le secteur abrite un cortège relativement riche de plantes et d’animaux. (Faune Flore- Biotope). S’il est difficile de quantifier précisément l’impact sur les espèces, il demeure que le projet aura une incidence par simple disparition d’un milieu littoral très hétérogène.

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Figure 8 : carte des habitats terrestre – Emprise du projet

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4-Conclusion Au-delà de la nécessaire approche réglementaire, il apparaît que le projet affectera le milieu naturel littoral du secteur du Clipon. Les impacts principaux sont :

- Destruction de l’estran. Induisant un impact sur les peuplements benthiques et une altération du rôle épuratoire de ces communautés ;

- Perte d’une source de nourriture pour les limicoles, notamment les limicoles de petite taille ;

- Destruction des hauts de plage induisant une diminution locale du recyclage de la matière organique et la quantité de nourriture disponible, notamment pour des granivores comme la Linotte à bec jaune et le Bruant des neiges ;

- Diminution de la surface d’habitats d’espèces pouvant conduire à des disparitions dans le secteur du Clipon ;

- Destruction des habitats terrestres conduisant à la disparition d’un milieu diversifié apte à abriter un cortège diversifié de plantes et d’animaux comme le Lézard vivipare….

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