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GANGS : GUERILLA URBAINE GANGS : GUERILLA URBAINE N° 8 janvier 2009 Premier mensuel francophone, ludo-éducatif et solidaire DÈS 14 ANS UNE PUBLICATION DE L’e-TOILE DE L’INFO 3,50 € GANGS : GUERILLA URBAINE GANGS : GUÉRILLA URBAINE

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Le magazine mensuel des jeunes francophones.Dès 14 ans.

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gangs : guEriLLa urbainEgangs : guEriLLa urbainE

N° 8 janvier 2009Premier mensuel francophone, ludo-éducatif et solidaire

dÈS 14 AnS

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janvier 2009 -

SOMMAIREICI ET AILLEURS 4 • En bref6 • Barrage des Trois-Gorges : écrasant8 • Journée des lépreux10 • Mon gang, ma famille

LE SAVIEZ-VOUS ?14 • Des dates à se souvenir

UN MÉTIER À LA LOUPE 16 • Réalisateur : chef d’orchestre du cinéma

PORTRAIT18 • Miriam Makeba, égérie de la lutte contre l’apartheid 20 • Mark Elliott Zurkerberg, un génie ordinaire

VU DE L’INTÉRIEUR22 • Poids et moi

XXIe SIÈCLE 24 • La moitié de l’humanité vit en ville26 • À Dakar, le courant va passer par les ordures26 • Quiz monde et populations

ESPACE FUN32 • La BD c’est tout un art34 • La BD pas à pas35 • “Le manga, c’est comme une série télé”37 • À mordre sans modération

LANGUES 39 • Bienvenue dans l’année du bœuf

COURRIER41 • Sorna la graffeuse

BD43 • Potion magique d’Arnaud Quéré

Une publication de l’e-Toile de l’info 64, RUE RAMBUTEAU, 75003 [email protected]él.: 01 74 90 04 10

Directrice de publicationMathilde [email protected]

Rédaction en chefMyriam [email protected]

Maquette & Direction artistiqueLisou HYAFIL - Vincent VÉ[email protected]

Ont parti cipé à ce numéro :Jean-Louis MOUSSINGA, Elise LAVEN, Élisa DELIÈGE, Lane SIGÉ, Omaira GON-ZALEZ, Guillemette GONSSOLLIN, Marie LEMELAND, Audrey EMERY, Émilie THÉRY, Camille DUTRIEUX, Arnaud BÉBIEN, RÔ, Sébastien CRETIN

Régie publicitaire : Mathilde LAFARGE Impression Italie : Lyna Graphic

Date dépôt légal : 28 Novembre 2008Numéro I.S.S.N. : 1969 - 3125N° de commission paritaire : en coursLoi n° 49-956 du 16 juillet 1949Tirage : 20 000 exemplaires

Toute l’équipe de l’Étoile vous souhaite une rayonnante année 2009, pleine de découvertes humaines, sociales et culturelles...

BONNE ANNÉE !

MarieGuimette ThomasJean-Louis Carmen Lisou

AlbertLane Rô OmairaMyriam Mathilde

Arnaud Q. Arnaud B. PhilippeXavier CamilleAudrey

Couverture : © celeste-clochard - Fotolia.com

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4 - janvier 2009

bush faiT sEs adiEuX En grandEs PomPEs

Mi-décembre, à l’occasion d’une conférence de presse à Bag-dad, George W. Bush, président sortant des États-Unis, a dû esquiver deux chaussures jetées par Mountazer al-Zaïdi, un journaliste irakien manifestement très “remonté” par ses propos… Un lancer assorti d’insultes publiques. La scène a fait le tour des télévisions internationales. Bien que l’action soit peu “honorable”, elle a fait du journaliste un héros national. Pour beaucoup d’Irakiens, cet acte est le “symbole” du rejet de la politique menée par le gouver-

nement de George W. Bush dans leur pays. 200 avocats se sont présentés spontanément pour défendre gratuitement

le journaliste, arrêté pour “insultes à chef d’État étranger”. Il risque plusieurs années de prison.

EN BREF EN BREF EN BREF EN BREF EN BREF EN BREF EN BREF

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grècE

émEuTEs À aThènEs

Le 6 décembre dernier, Andreas Grigoropoulos, âgé de 15 ans, a été tué par un policier à Athènes. Il faisait partie d’un groupe d’une trentaine de jeunes qui lançaient des pierres et divers projectiles contre le véhicule de deux policiers. L’un d’eux a tiré trois balles en direction de la vic-time, touchée mortellement à la poitrine. Depuis, des cen-taines de jeunes sont mobilisés et envahissent les rues des plus grandes villes de Grèce. Ils manifestent leur colère en cassant les vitrines et en brû-lant les voitures... Ils protestent contre la politique répressive menée par le gouvernement.

iraK

mondE

La souris a 40 ans !Même si certains experts prédisent la disparition de la souris d’ici à 5 ans au profi t des nouvelles interfaces tactiles, la souris est un outil encore indispensable pour beaucoup. C’est en 1968 que l’ingénieur Douglas En-gelbart présente le premier modèle fonctionnel. La souris disposait alors de deux roues percées qui mesuraient les déplacements et les transcri-vaient en informations électriques. Pour la petite histoire, on retiendra que Douglas Engelbart ne toucha jamais d’argent grâce à son invention. Son brevet a expiré en 1987 sans être renouvelé . Quelques années plus tard, l’informatique explosera et les souris se venderont par millions.

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5janvier 2009 -

EN BREF EN BREF EN BREF EN BREF EN BREF EN BREF EN BREF

5janvier 2009 -

mini agEnda

dE févriEr

• 6 février : Journée mondiale sans

téléphone.

• 7 février : début du tournoi de

rugby des Six nations.

• 12 février : Journée internationale

des enfants-soldats.

• 11 février : 18e anniversaire de la

libération de Mandela.

• 22 février : Début du Champion-

nat d’Afrique des nations en Côte

d’Ivoire.

mini agEnda mini agEnda

somoLiE

La chinE En « guErrE » conTrE

LEs PiraTEsLa Chine a décidé d’envoyer des navires militaires pour lutter contre les pirates qui sévissent au large de la Somalie (voir n°7 de décembre). À l’heure où nous imprimons, deux destroyers et un navire de ravi-taillement devaient quitter l’île de Hainan. La communauté interna-tionale se mobilise pour défendre la sécurité dans cette zone straté-gique pour le commerce mondial. Le Conseil de sécurité de l'Onu a voté, à l'unanimité, une résolution qui autorise les forces internationa-les à intervenir contre les pirates en territoire somalien.

éTaTs-unis

obama EnTrE En foncTion

Le 20 janvier, Barack Obama sera investi de ses fonctions de président de la République, à Washington, capitale fédérale des États-Unis. Les autorités prévoient une « foule record », entre 2,5 et 3 millions de per-sonnes ! La ville a d’ores et déjà prévu un certain nombre d’amé-nagements comme la fermeture d’une autoroute pour en faire un parking… 10 000 autobus et véhicules d’urgence sont atten-dus.

éTaTs-unis

bErnard madoff : La PLus grossE arnaQuE dE L’hisToirE financièrE !

Arrêté le 11 décembre dernier, Bernard Madoff, courtier américain très en vue, est accusé d’avoir détourné 50 milliards de dollars. Ses clients lui confi aient des sommes d’argent à gérer, attirés par ses pro-messes de gros bénéfi ces. Il a réussi à « berner » ses clients pendant plus de 40 ans, en reversant les bénéfi ces promis grâce à l’argent confi é par de nouveaux clients. Âgé de 70 ans, il est aujourd’hui en liberté sous caution, en attendant son procès, et porte un bracelet électronique permettant de le localiser à tout moment. Il risque 20 ans de prison s’il est reconnu coupable de cette gigantesque fraude. Sa compagnie est en faillite... En comparaison, le scandale de la Société générale, impliquant le courtier français Jérôme Kerviel et portant « uniquement » sur 7 milliards de dollars, paraît dérisoire…

Fin décembre, le judoka guadelou-péen de 19 ans, Teddy Riner, est devenu le nouveau champion du monde de judo toutes catégories. Il a battu en fi nale le triple cham-pion du monde russe Alexander Mikhaylin. à Levallois-Perret, en France. C’est du lourd pour cet athlète de 2,04 m et 130 kg.

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TEddY rinEr, roi du TaTami

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6 - janvier 2009

LE barragE dEs Trois-gorgEs :

Cette énorme construction en béton est une source de fierté pour l’État chinois. Il prouve

au monde qu’il est capable de réali-ser des édifices hors normes comme, il y a 2 700 ans, la Grande Muraille de Chine. Un barrage est considéré comme “grand” lorsque sa hauteur dépasse 15 mètres. Il existe actuelle-ment dans le monde 50 000 grands barrages. 178 ont été mis en service en 2006. 1 201 étaient en construc-tion en 2007. La majorité a été éri-gée depuis la deuxième moitié du XXe siècle. Comme le Gaolandoh en Inde, en Asie, le plus haut barrage du monde (618 m de hauteur) ou le Yacyreta au Paraguay et en Argen-tine, en Amérique du Sud, qui est le plus long (69,6 km).Au-delà du prestige, les Trois-Gor-ges permet de maîtriser la puissance de l’un des plus grands fleuves du monde et ainsi de limiter les risques

d’inondation. Il sert également à produire de l’électricité en utilisant le fort débit de l’eau. Cette énergie hydroélectrique est de surcroît non polluante.

Plus d’un million de personnes déplacées

Pourtant, ce barrage est largement critiqué car ses avantages semblent bien maigres face aux conséquen-ces désastreuses entraînées par sa construction. Plus d’une centaine de villes ont été évacuées et englou-ties par les eaux pour faire place à l’immense réservoir en amont de cet édifice. Les chiffres varient, mais plus d’un million d’habitants ont dû quitter leur maison. Les autorités leur avaient promis de nouvelles terres et de l’argent pour s’installer ailleurs. Mais, selon l’ONG Interna-tional Rivers, les engagements n’ont pas été entièrement tenus. Les condi-tions de vie d’un grand nombre de déplacés se sont détériorées et des responsables locaux, corrompus, ont détourné des millions de dollars.

Animaux en péril

La région des Trois-Gorges abrite 6 400 espèces végétales,

Le Yangtsé, aussi appelé fleuve Bleu, est le plus long fleuve de Chine et le troisième du monde, après l’Amazone en Amérique du Sud, et le Nil en Afrique. Il prend sa source sur le plateau du Tibet et s’étire sur 6 300 km. Il traverse pratiquement tout le pays d’ouest en est et se jette dans la mer de Chine orientale. Le barrage des Trois-Gorges n’est pas le premier à réguler la puis-sance de ce fleuve.

le barrage des trois-Gorges est en service depuis début novembre, après 15 ans de travaux. construit dans le centre de la Chine, sur le fleuve Yangtsé, il est le plus imposant barrage du monde. comme toutes les retenues d’eau de cette ampleur, il bouleverse la vie des hommes et de la nature alentour.

LE TroisièmE fLEuvE du mondE

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7janvier 2009 -

écrasanT3 500 espèces d’insectes dont plus de 600 papillons, une centaine de mammifères différents et 350 sortes de poissons. Une partie de ces êtres vivants est endémique, comme le dauphin du Yangtsé apparu il y a 20 millions d’années. Ce dernier a probablement déjà disparu. En 1986, les scientifiques en avaient recensé 400 dans le fleuve. Récemment, ils n’en ont repéré aucun. “Le barrage est en partie responsable, car il empê-che cet animal de nager librement”, analyse le spécialiste des dauphins Yves Paccalet. Ce dauphin d’eau douce n’est pas le seul en danger.

Sur 44 espèces de poissons endémi-ques dénombrées “14 ont un futur plus qu’incertain et six n’ont aucune chance de survivre”, affirme un bio-logiste de Toulouse, en France, sur un site Internet scientifique. En effet, en plus de couper la route aux ani-maux aquatiques, le barrage stoppe le courant du fleuve et bouleverse la chaîne alimentaire. Enfin, de gran-des étendues de terre, sur lesquelles la vie était présente, ont été inondées pour former le réservoir d’eau.

Vestiges archéologiques également menacés

Selon des spécialistes, environ 15 000 sites préhistoriques et histo-riques ont également été noyés avec la construction des Trois-Gorges. La région cacherait des grottes pré-historiques, des tombes de la dynas-tie Han et des temples Ming. Des vestiges, pour certains vieux de 5 000 ans, situés sur les rives du Yangtsé.

Élise Bernind

172 : le niveau de l’eau du réservoir en amont du barrage atteint 172 m, soit 56 fois la hauteur d’un panier de basket. Ce réservoir mesure 600 km de long.2,3 : la longueur du barrage en kilomètres.185 : la hauteur du barrage en mètres.26 : le barrage est équipé de 26 turbines de 25 m de diamètre. L’électricité qu’elles fabriquent permet d’alimenter en courant 18 millions d’habitants. Elles fournissent autant d’énergie que 18 centrales nucléaires ou 13 000 éoliennes. C’est le barrage ayant la plus grosse capacité de production électrique : 18 200 mégawatts.16 milliards : c’est le coût en euros de ce chantier titanesque. 10 000 : des bateaux pesant jusqu’à 10 000 tonnes peuvent franchir le barrage grâce à des écluses.

LEs Trois-gorgEs En chiffrEs

en amont : (ici) Partie du fleuve entre sa source et le barrage.

endémique : Particulier à une région.

Han : Nom de plusieurs dynasties chinoises entre le IIe siècle av. J.-C. et le IIe siècle ap. J.-C.

Écluse : Système avec des portes, destiné à rete-nir ou lâcher l’eau, selon les besoins.

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8 - janvier 2009

la lèpre est une maladie infectieuse qui frappe encore un adulte toutes les trois minutes et un enfant toutes les trente minutes, dans le monde. la lèpre est un mal qui se soigne. mais tout est une question d’argent. c’est pour cela qu’a été instituée la Journée mondiale des lépreux, cette année le 28 janvier.

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LèPrE, unE maLadiE… anTiQuE

Lépreux, au Sénégal, en Afrique.

La maladie n’est pas récente. En 600 av. J.C., la lèpre existe déjà. Elle gagnera l’ensemble

du bassin méditerranéen dans les premiers siècles de notre ère. Si au XVIIIe siècle, elle disparaît quasi-ment d’Europe, elle se répand en revanche en Amérique du Sud, en Afrique et en Asie. Là, les victimes se comptent par dizaines de milliers… encore aujourd’hui. La Journée mon-diale des lépreux a été instituée il y a plus de 50 ans. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), quel-ques 12 millions de lépreux ont déjà été guéris, ces 20 dernières années, mais la maladie n’a hélas pas dis-paru des pays les plus pauvres.

La lèpre est due à un bacille, nommé “mycrobacterium leprae”. C’est une maladie infectieuse. Elle se transmet par les voies respi-ratoires et évolue assez lentement (en moyenne 5 ans d’incubation et des symptômes qui peuvent appa-

raître 20 ans plus tard). Elle est contagieuse, seulement si elle n’est pas traitée à temps. Les premiers symptômes sont des tâches sur la peau, puis les nerfs sont touchés, ainsi que les yeux et les muqueuses. Le malade ne sent ni la douleur ni la chaleur. Sans soins adaptés, le lépreux est atteint de dif-formités physiques dues à des bles-sures. Il peut y avoir aussi une perte des membres. Les risques de contagion et les corps disgracieux font que les lépreux sont rejetés par leurs proches et exclus de la société. Une fois guéris, leur inva-lidité pose également des problèmes de réinsertion.Depuis longtemps déjà, la lèpre est guérissable et un traitement précoce permet d’éviter les handicaps. Selon l’association de l’Ordre de Malte, en quinze ans, la lèpre a été éliminée dans 98 pays, mais elle reste active dans plus de 60 autres.

L’Organisation mondiale de la santé voudrait que les États concernés s’engagent pleinement sur ce pro-blème de santé publique. L’élimi-nation de la lèpre ne peut réussir que si des mesures sont prises au niveau politique. Le 28 janvier, plu-sieurs associations et organisations humanitaires tenteront de récolter des dons pour venir en aide aux lépreux. Pour guérir un enfant, il faut un traitement de six mois qui coûte 6 euros, soit 1 euro par mois ! À votre bon cœur…

Émilie Théry

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LèPrE, unE maLadiE… anTiQuE

Bacille : Bactérie.

muqueuse : Membrane qui tapisse les cavités de l’organisme.

Une maladie infectieuse

Une prise de conscience politique

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mon gang, ma famiLLE

il y a deux mois, Amnesty international rappelait le climat de violence dans lequel vivent les femmes et les enfants des favelas du Brésil, en Amérique du Sud. À l’intérieur de ces bidonvilles, la population est soumise à la loi de bandes criminelles. dans leurs rangs, de nombreux jeunes en quête d’identité.

La guerre, ce n’est pas seulement deux armées qui s’affrontent en tirant au canon; c’est aussi

la guérilla urbaine, qui se passe dans la rue, où les “soldats”, la rage au cœur, tentent de soumettre tout un quartier à leur loi… Au Brésil, en Amérique du Sud, la “guerre des gangs” fait des ravages dans les grandes villes, à commencer par Rio de Janeiro, la capitale. En première ligne de ces combats des rues : des adolescents…

La favela

Ils vivent dans les favelas. Ces quartiers insalubres regroupent entre 50 000 et 200 000 habitations

construites avec des matériaux de récupération. La pauvreté ronge les familles. Au Brésil, 30 millions d’en-fants croupissent dans ces bidonvil-les. 7 millions d’entre eux vivent dans la rue, à la merci d’adultes peu scrupuleux. Christian, un jeune observateur français, raconte : “Ils ne sortent jamais de la favela quand ils sont gosses. Ils commencent à aller voir ailleurs vers l’âge de 14-16 ans. Et encore, ces enfants vivent dans le même environnement pendant 15 ans, et pour eux, le monde s’ar-rête aux limites de la favela. Ils n’ont aucune notion de ce qui se passe au dehors.” Entrer dans la favela, c’est comme pénétrer dans un autre monde.

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Il faut d’abord passer un barrage de militaires aux portes du quar-tier puis, 100 m plus loin, un autre barrage, tenu par les membres d’un gang, armés autant que les policiers : fusils à pompe, grenades, lance-roquettes... La police ne rentre qua-siment jamais dans la favela.

Plus jamais seulsSouvent non scolarisés, livrés à eux-mêmes, les enfants et les ado-lescents n’ont souvent d’autre choix que d’entrer dans un gang. En faire partie, c’est un moyen d’exister. Ils ne sont plus seuls et peuvent comp-ter sur leur bande. Ils se protègent les uns les autres, selon le vieux prin-cipe qui veut que l’on soit plus fort à plusieurs. Ils en sont fiers. C’est aussi une manière d’obtenir une indépen-dance et de sortir de la famille, où tout est généralement compliqué.Les gangs, “pandillas”, leur donnent une identité et une utilité : au lieu d’être insignifiants, ils deviennent forts et importants… Et ils passent du statut de victime à celui de bourreau.

Le gang, seul maître à bordDans la favela, les gangs imposent leurs lois et dirigent la vie de tous les habitants. Ils ont leur propre milice qui règne sur tout le terri-

toire. Lorsqu’un gang prend pos-session d’une favela, il change les lois qui existaient et impose les siennes : par exemple, “ne pas se voler entre habitants”. Christian se souvient avec émotion : “Le père d’un des enfants dont je m’occupais s’est fait battre à mort, puis décou-per en morceaux devant ses enfants pour avoir volé l’un de ses voisins. Sa femme était déjà morte depuis quelques années. Les trois enfants se sont retrouvés sans rien, et sans personne pour les aider.” Les principales violences dans les favelas sont dues aux attaques des gangs qui défendent leur ter-

ritoire, ou tentent de conquérir le quartier des gangs adverses. Quand une incursion est décidée, c’est comme une déclaration de guerre. Des combats d’une rare violence font rage. “Quand j’étais à Rocinha (la plus grande favela d’Amérique latine, qui se situe à Rio de Janeiro, ndlr), c’était le gang “Os Amigos dos Amigos” (Les amis des amis) qui contrôlait la favela. Une autre bande, “O Comando Vermelho” (Les commandos rouges), essayait de reprendre Rocinha”, témoigne Christian.

Guérilla urbaine : Com-bats menés par des petits groupes dans les villes.

milice : Troupe armée.

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Scène du film La Cité de Dieu, de Fernando Meirelles et Katia Lund.

Bidonville de Rio de Janeiro, au Brésil.

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Scène du film La Cité de Dieu, de Fernando Meirelles et Katia Lund.

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12 - janvier 2009

Des armes à la place des billes

Les armes, mais aussi la drogue. La motivation principale des nou-velles recrues des gangs est la perspective de gagner beaucoup

d’argent, facilement et rapidement. La plupart des garçons vendent de petites quantités de drogue. Une bonne partie de l’argent gagné passe dans l’achat d’armes… Un cercle vicieux.Mais cela n’est pas sans risque. Selon une enquête menée par un

groupe de recherches sur les vio-lences dans les bidonvilles à Rio de Janeiro, Observatorio de Fave-las, un adolescent sur cinq embri-gadé par les gangs de trafiquants de drogue meurt dans les deux années qui suivent son recrutement. Cette enquête montre également que les jeunes qui rejoignent les gangs sont âgés en moyenne de 11 ans.Dès leur plus jeune âge, les enfants des favelas de Rio de Janeiro baignent dans une atmosphère de violence. Les armes à feu sont leur quotidien. Il n’est pas rare d’ailleurs qu’ils pren-nent une balle perdue lors des alter-cations. Christian l’a vécu : “Un gosse de mon projet est mort comme ça !... Les enfants de 4 ou 5 ans dessinent déjà des petits bonhommes avec des pistolets et des fusils. Alors, forcé-ment, quand ils ont 14 ou 15 ans, ils ont envie d’avoir un fusil à pompe pour plaire aux filles !”Le gouvernement et les associations humanitaires internationales tentent de changer cela. L’Unesco s’est associée à l’État brésilien pour créer “l’école du week-end”. Les enfants sont invités à aller à l’école pour participer à différentes activités : capoeira, danse, musique, théâtre, lecture… Pour que la rue ne soit plus leur seule perspective d’avenir.

Camille Dutrieux

Pour décrire l’atmosphère violente de ces favelas, les ciné-astes Fernando Meirelles et Katia Lund ont réalisé un film d’une rare honnêteté, La Cité de Dieu. Malgré la violence de certaines scènes (le film a été interdit aux moins de 16 ans lors de sa sortie en salles), le réalisme du long métrage fait bien comprendre la vie dans ces bidonvilles. Mais les gangs ne sont pas une spécificité brésilienne. Dans la plupart des grandes agglomérations et leurs banlieues, des groupes de ce genre voient le jour. La ville de Los Angeles, en Californie, aux États-Unis, est souvent présentée comme pionnière dans ce domaine. Selon une étude, environ 1 350 gangs existent encore à Los Angeles. Ils regroupent plus de 152 000 individus. En France, le phénomène des bandes existe aussi. Elles s’appellent “crew”, “clique” ou encore “team”. Les chansons de rappeurs comme Booba décrivent bien cette réalité. Moins exposées à la violence que les gangs brésiliens, ces bandes ont tout de même quelques points communs avec eux : il s’agit de défendre un territoire et, surtout, de se retrouver entre jeunes du même âge pour se sentir plus fort.

gangs d’ici ET d’aiLLEurs

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13janvier 2009 -

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2008

la france est admise à rejoindre un tournoi de rugby annuel, composé

d’équipes uniquement britanniques et irlandaises. Son arrivée donne à la rencontre, le nom de tournoi

des cinq nations. l’Angleterre est vainqueur en 1910 et la france obtient sa première cuillère de bois, trophée attribué à la nation ayant perdu ses 4 matches. en 2000, avec

l’entrée de l’italie, le tournoi devient celui

des “Six nations”.

JAnVieR 1910lA fRAnce ReJoint leS

NATIONS DU RUGBY

1er

JAnVieR 1945

Des soldats de l’Armée rouge arrivent par hasard dans le camp d’Auschwitz, le plus grand des six camps d’extermination nazis. Ce qu’ils voient est horrible et inhumain ! Ils libèrent 7 000 prisonniers malades ou mourants, et découvrent des charniers, des restes humains, des ruines de fours crématoires que les Allemands ont fait sauter avant leur fuite. 1,5 million d’hommes, de femmes et d’enfants, dont 90 % de Juifs, sont morts dans les chambres à gaz d’Auschwitz.

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liBÉRAtion dU cAmP d’AUScHwitZ, en PoloGne

APPARition de tintin et miloULe dessinateur belge Hergé (de son vrai nom Georges Rémi), qui n’a que 21 ans, publie dans Le Petit Vingtième, la première aventure de Tin-tin et Milou. L’album Tintin au pays des Soviets sortira en 1930. À ce jour, les 24 albums des aventures de Tintin, ont été vendus à 230 mil-lions d’exemplaires dans le monde et traduits en plus de 60 langues.

JAnVieR 1929

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Jugés amoraux par la société américaine, la consommation, la vente et le transport d’alcool sont interdits aux États-Unis. Malgré cette proscription, la demande d’alcool reste forte et donne lieu à la mise en place d’un marché parallèle. Venu des Antilles, du Canada ou d’Europe, l’alcool continue d’affl uer et la criminalité liée à ce trafi c ne cesse d’augmenter. Face à l’évidence, Roosevelt abolira cette décision en 1933.

16PRoHiBition de l’Alcool AUX ÉtAtS-UniS

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dimAncHe RoUGede SAint-PÉteRSBoURGCe dimanche, 150 000 citoyens rus-ses se réunissent et manifestent au pied du palais du Tsar Nicolas II à Saint-Pétersbourg, en Russie. Ils réclament de meilleures conditions

de travail, la libération de révolutionnaires em-prisonnés, la cession de terres aux paysans et la liberté de la presse. Les gardes ouvrent le feu sur la foule des manifestants. Les chiffres offi ciels font état de 96 morts et les offi cieux de 4 000 morts ! Cette journée est le prélude à la grande révolution d’octobre 1917.

PREMIERS JEUX OLYMPIQUES D’HIVERLe 25 janvier 1924, débutent à Chamonix, en France, les premiers Jeux olympiques d’hiver avec seize nations participantes. Cette initiative consacre la mode des sports d’hiver. Elle survient 28 ans après la naissance des premières Olympiades modernes à Athènes, en Grèce, à l’initiative du baron Pierre de Coubertin.Grèce, à l’initiative du baron Pierre de Coubertin.

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l’eURo, monnAie eURoPÉenneDouze pays d’Europe, l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, les Pays-Bas, l’Italie, le Portugal, l’Espa-gne, la France, la Grèce, l’Irlande, la Finlande et le Luxembourg, vont désormais utiliser une monnaie unique : l’euro. Six milliards de pièces sont mises en circulation dans la “zone euro”.

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il existe de nombreux métiers dans le cinéma : acteur, preneur de son, producteur, éclairagiste, scénariste, maquilleur, et bien d’autres. mais il y en a un qui est au centre de tout ce petit monde : le réalisateur ! il est le vrai chef d’orchestre d’un fi lm.

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Son travail commence bien avant le tournage par la mise au point du scénario et son découpage en scènes (ou plans). À cet instant, le réalisateur a l’intégralité de son fi lm en tête. En effet, le scénario précise pour chaque scène : le son, les décors, la lumière ! Il doit donc transmettre ses attentes à son chef opérateur, à son ingénieur du son, mais aussi à ses acteurs, pour que tous aient le même but.Le réalisateur est à la fois chef d’équipe, techni-cien, gestionnaire et créateur. Il est responsable des ressources humaines, c’est lui qui recrute ses équipes, artistes et techniciens.Il négocie également les salaires de certains et gère, si nécessaire, les confl its en cours de tournage. Il participe également aux repérages (lieux où seront tournées les scènes). Comme technicien, il se doit de connaître toutes les options qui s’offrent à lui. Que ce soit pour la prise de son, ou pour choi-sir les emplacements des caméras, c’est encore lui qui coordonne le travail des techniciens. Tout au long du tournage, le réalisateur s’appuie sur son homme de confi ance, le premier assistant réalisateur.

LA CRÉATION

La création est bien entendu primordiale chez le réalisateur. Quelques spécifi cités sont propres au fi lm d’ani-mation. Jacques-Rémy Girerd vient de réaliser Mia et le Migou, un magnifi que dessin animé. “Je ne laisse à personne l’écriture des dialogues. Chaque mot, chaque phrase, le ton employé, l’accent… Chacun de ces éléments donne sa personnalité à un fi lm d’animation. Ici, le travail d’écriture est au centre de tout. Si cette partie est réussie, les autres éléments du puzzle viennent se greffer”, explique-t-il.D’où l’attention toute particulière que ce réalisa-teur porte au choix des acteurs qui prêteront leur voix à ses personnages. Pas moins de 800 enfants ont été auditionnés pour faire les voix de Mia et son copain. Seuls deux ont été retenus !Autre originalité du travail de Jacques-Rémy : une fois les dialogues écrits, il enregistre l’ensemble des voix : “Cela permet aux animateurs (dessinateurs) de donner vie à leurs dessins en s’inspirant direc-tement des voix originales.” Et “chaque comédien peut s’exprimer en toute liberté, sous ma direction, et être vraiment lui-même, puisqu’il n’a pas à sui-vre un dessin existant”. Ainsi, à chaque étape de la fabrication, il y a une création : les dialogues écrits, les dialogues joués, les dessins.

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DES OBLIGATIONS

Et ce n’est pas tout ! Une fois qu’il a obtenu de son producteur le budget qu’il estime nécessaire au bouclage de son projet, le réalisateur se doit de tenir les délais promis. Chaque jour de tour-nage a un coût. Pour Mia et le Migou, par exemple, Jacques-Rémy était entouré de 200 collaborateurs. Multipliez 200 par le salaire quotidien local (50 € par jour en France), et vous obtiendrez un total de 10 000 € par jour !Le talent principal du réalisateur est probablement de savoir utiliser les limites imposées par le réel pour créer. Il doit travailler avec le temps, l’argent et les autres. Le montage est une phase clé de son activité créa-trice. C’est à ce moment seulement que les scènes brutes s’organisent en un fi lm. Mises bout à bout, elles donnent vie à l’œuvre fi nie. Cette dernière touche, mais pas la moins importante, est le fruit d’une étroite collaboration entre le monteur et le réalisateur.

L’APPRENTISSAGE

Réalisateur est un métier passionnant qui demande des qualités humaines, artistiques et techniques. Des formations spécifi ques existent, notamment dans les plus grandes écoles de cinéma du monde. À l’université également, certaines formations pré-parent aux métiers du cinéma. L’enseignement est en partie théorique. Il n’en reste pas moins que le meilleur apprentissage du métier de réalisateur passe par les fonctions d’assistant réalisateur ou de monteur. Faire voyager les spectateurs avec ses propres rêves, ses histoires ou ses cauchemars, est un magnifi que métier. Mais il faut bien garder à l’esprit que si quel-ques-uns parviennent à tourner leur premier fi lm, ils sont très peu nombreux à en réaliser un deuxième. Rô

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Zenzile Makeba Qgwashu Nguvama est née en 1932 à Johannesburg, en Afrique du

Sud. Son enfance n’est pas facile. Son père meurt alors qu’elle n’a que cinq ans. Sa mère enchaîne les petits boulots pour “faire bouillir la marmite”. À huit ans, elle chante dans une chorale qui se produit un peu partout dans le pays. Elle a quinze ans, et déjà une solide expérience du chant, lorsque la nuit s’abat sur son pays. C’est en effet en 1947 que les Afri-kaners (descendants des colons) gagnent les élections en Afrique du Sud et proclament l’apartheid (séparation des peuples en fonction de leur couleur de peau).

De Zenzile à Miriam

Elle intègre en 1952 le groupe vocal Manhattan Brothers en tant que choriste. Ce groupe a déjà acquis une renommée au travers de tour-nées internationales, dont Zenzile saura profi ter. Ce nouveau tournant lui permet de se produire à l’étran-ger et d’adopter son nouveau nom de scène : les Manhattan Brothers la présentent désormais sous le nom de Miriam Makeba. Son talent et sa beauté la font connaître hors d’Afrique. Dès 1959, un producteur l’engage pour tenir l’un des rôles principaux dans la comédie musicale King Kong, qui se joue à Broadway, à New York (États-Unis). Elle ne sait pas encore

miriam makeba, farouche combattante et immense artiste nous a quittés le 9 novembre dernier comme elle l’aurait probablement souhaité, sur scène.

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qu’elle ne pourra pas rentrer dans son pays. Elle ne sait pas non plus que le morceau qu’elle a composé en 1956, Pata Pata, va la faire connaî-tre dans le monde entier.1959 est pour Miriam Makeba une année faste. Au cours de son séjour, elle rencontre Harry Belafonte. Ce chanteur comprend très vite quelle pépite elle est. En très peu de temps, elle devient une star se produisant au Madison Square, rencontrant Marilyn Monroe, Duke Ellington ou Marlon Brando. Elle chante même pour l’anniversaire de John Kennedy, alors président des États-Unis ! Elle racontait à ce propos : “J’étais très honorée, mais le len-demain, j’épluchais mes légumes dans ma cuisine…”

L’exilEncore aux États-Unis, Miriam Makeba apprend le décès de sa mère en 1960. Les autorités sud-africaines lui interdisent de rentrer pour les obsèques. Sans aucune explication ! Il semblerait que sa participation au documentaire Come back Africa soit la raison de son exil. Comme elle le disait joliment, Miriam est “alors devenue citoyenne du monde”. Son séjour américain est ponctué de rencontres musicales (entre autres Nina Simone ou Dizzy Gillespie) et amoureuses (elle se sépare du musicien Hugh Masekela pour épouser Stokely Carmichael, l’un des leaders du mouvement des Black Panthers – voir encadré). Ce mariage amène le gouvernement américain à la déclarer indésira-

ble dans le pays. De nouveau en exil, Miriam est accueillie à bras ouverts par la Guinée en 1969, qui lui donne la nationalité guinéenne. C’est à cette époque qu’elle prend une dimension inégalée. Son enga-gement sans faille pour l’Afrique libérée des colonisateurs lui vaudra la reconnaissance éternelle de toute une génération. Elle se produit en concert en 1963 pour l’inauguration de l’Organisation de l’unité africaine à Addis-Abeba, en Éthiopie. Elle est également invitée pour l’indépen-dance du Kenya, puis de l’Angola. Elle prend la parole à plusieurs reprises à l’ONU et en profi te pour dénoncer l’insupportable situation de son pays, l’Afrique du Sud. C’est son engagement panafricain qui lui vaut le surnom de Mama Africa.

Le Grammy Award

En 1965, elle remporte un Grammy Award pour son disque An eve-ning with Harry Belafonte & Miriam Makeba. Elle est la première artiste africaine à obtenir cette récom-pense. Musicalement, sa carrière se poursuit alors que Pata Pata, son succès mondial, continue à faire le tour de la planète. Malheureuse-ment, elle n’en touchera jamais les droits d’auteurs. Elle réalise une quinzaine d’al-bums tout au long de sa carrière. Dont notamment Pata Pata en 1972 (avec LA version défi nitive du tube), considéré comme l’album fondateur de la “world music”. Ou encore plus récemment Homeland en 2000, en hommage à son pays chéri.

Bien que couverte d’honneurs, de titres honorifi ques et autres médailles, les années 1980 sont particulièrement pénibles pour Miriam. Elle est éprou-vée par la mort de sa fi lle, Bongi, et refuse la présence de la presse pour couvrir l’événement, car elle n’a pas suffi samment d’argent pour payer les obsèques. Cette période si cruelle pour cette infatigable combattante de la paix s’achève grâce à Paul Simon (de Simon & Garfunkel) qui fait redé-couvrir Miriam au grand public, avec l’album Graceland en 1987. Après plus de trente années d’exil, elle rentre enfi n en Afrique du Sud, sur l’invitation de Nelson Mandela. Miriam Makeba a continué à se pro-duire sur scène comme artiste et comme militante. Jusqu’à son der-nier jour. Jusqu’au dernier souffl e. C’est après un concert de soutien à un journaliste italien, menacé par la mafi a, qu’elle s’est éteinte le 9 novembre dernier. Dans sa loge, en attendant le rappel. Comme Mama Africa le disait si bien : “Je n’ai jamais chanté la politique, seulement la vérité …”

Panafricain : Relatif à l’ensemble du continent africain.

Grammy Award : Récompenses décernées aux États-Unis aux meilleurs artistes dans le domaine de la musique.

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LEs bLacK PanThErsMouvement créé dans les années 1960 par des activistes de la communauté noire. Leur programme, en dix points, exige l’égalité entre Noirs et Blancs aux États-Unis, et souligne que les Noirs doivent s’armer pour se défendre. Les Black Panthers mettent également en place des programmes d’aide à la communauté (distributions alimentaires, cliniques gratuites…). Les tensions entre militants modérés et groupes plus violents, ajoutées aux opérations de police, fi nissent de saper le mouvement, qui disparaît dans les années 1970.

Enfi n de retour

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Mark Elliot Zuckerberg n’est ni comédien ni musicien. Ce qui lui vaut la reconnais-

sance du cinéma ? Son parcours : il est jeune, fondateur de Facebook et l’un des hommes les plus influents de la planète. Mark Elliot naît le 14 mai 1984 à Dobbs Ferry, dans la banlieue de New York, aux États-Unis, au sein d’une famille américaine de la mid-dle class. Son père est dentiste et sa mère psychiatre. Il reçoit un ordi-nateur alors qu’il n’a qu’une dizaine d’années. Dès cet instant, il en devient accro. Tout en poursuivant sa scolarité, il est un hacker génial. Il n’est pas un de ces geeks asso-ciaux qui ne s’intéressent à rien d’autre qu’à surfer sur le net. C’est plutôt un élève brillant, genre beau gosse, qui, en dehors des mathémati-ques où il excelle, se passionne pour la culture et les langues : Mark Elliot maîtrise le latin, le grec, l’hébreu et le français. Ses professeurs et ses camarades parlent de lui comme de quelqu’un de plaisant, d’intelligent et de travailleur. À 17 ans, son professeur de mathé-matiques lui fournit, sans hési-ter, une lettre de recommandation dithyrambique pour son inscrip-tion à Harvard. La prestigieuse uni-versité sera le socle de sa fortune.

Pirate universitaire“La réussite appartient à ceux qui osent” pourrait être la devise de Mark Elliot Zuckerberg. En 2003, il pirate les serveurs de Harvard pour y piquer les photos des étudiants. Son objectif : créer un trombinos-cope pour noter le sex appeal de ses camarades. Bingo ! Dans sa cham-bre d’étudiant, il programme ce qui

va devenir plus tard Facebook. Le 4 février 2004, le jeune homme lance officiellement la première version d’un système informatique qui per-met aux étudiants de Harvard d’élar-gir leur réseau social. Le succès est immédiat et son invention se propage aux autres universités et grandes éco-les, avant de s’ouvrir au grand public. En 2007, Facebook devient le cin-quième site web le plus visité, et la société du jeune Américain est esti-mée à 15 milliards de dollars grâce à l’entrée de Microsoft dans le capi-tal. Mark Elliot Zuckerberg possède 20 % des parts et il est le Chief Exe-cutive Officer (Président Directeur Général). D’après le classement 2008 des plus grosses fortunes du monde, établi par le magazine économique Forbes, sa richesse personnelle est présumée à 1,5 milliard de dollars. Ce qui fait de lui, à 24 ans, le plus jeune milliardaire de la planète.

Troubles dans la success storyL’histoire a de quoi émerveiller le cinéma, friand de success stories : jeunesse, audace, mais aussi imbro-glios… Les fondateurs d’un autre réseau social (ConnectU) accusent Mark Elliot Zuckerberg de plagiat. Il leur a donné un coup de main sur leur projet et leur a piqué leur idée, déclarent-ils. Mark Elliot Zucker-berg contre-attaque ; s’en suivent quatre années de procès. L’affaire se termine par une entente à l’amiable dont les détails n’ont pas été dévoi-lés. Autre accident chez Facebook : l’affaire Beacon. En 2007, un système publicitaire (Beacon) est mis en place sur Facebook, qui affiche, sans auto-risation, les achats effectués en ligne sur des sites partenaires (si tu achè-tes par exemple un vélo sur eBay, tous tes “amis facebookiens” seront au courant). Des centaines d’utili-sateurs protestent vivement contre le fait que cela empiète sur leur vie privée. Mark Elliot Zuckerberg s’ex-cuse sur son blog et s’empresse de faire installer un “accord préalable de l’utilisateur”.

Le monde selon Zuckerberg Ces affaires n’entravent cependant pas la réussite de Mark Elliot Zuc-

kerberg. En août dernier, Facebook a franchit la barre des 100 millions d’utilisateurs “actifs” à travers le monde. Sa légitimité – même si elle fait débat – n’est plus à prouver. Face-book est devenu ce que l’on sait, à savoir le réseau social le plus en vue du net. Il permet de créer, d’agran-dir et de rendre efficace son carnet d’adresses (professionnel et amical). Une efficacité qui s’est vérifiée lors de l’élection présidentielle américaine. Le candidat démocrate Barack Obama a bénéficié du soutien d’envi-ron deux millions d’inscrits à travers le monde. Investir le site communau-taire pour promouvoir et financer la campagne, c’était l’objectif fixé par l’équipe de communication du séna-teur de l’Illinois. Depuis le modèle Obama, d’autres hommes politiques semblent prêts à se lancer dans les réseaux sociaux du net. Mark Elliot Zuckerberg peut être fier de sa réussite. Sous ses airs introvertis, le jeune homme a une folle ambition. Prochaine étape pour Facebook : investir les téléphones mobiles et étendre à toute la toile le concept du “groupe d’amis”, dans l’espoir d’améliorer la rentabilité. Le monde selon Mark Elliot Zuckerberg n’est sans doute pas prêt de s’arrêter.

Jean-Louis Moussinga

Biopic : Film biographique.

middle class : Classe moyen-ne américaine.

Hacker : (mot anglais) Mordu d’informatique, et, par tension, pirate informatique.

Geek : Personne passionnée, voire obsédée, par un domaine précis.

dithyrambique : Avec des louanges excessives.

trombinoscope : Recueil contenant des photos et des textes.

imbroglio : Situation confuse, embrouillée.

Plagiat : Copie, contrefaçon.

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Hollywood a sans doute flairé la bonne histoire. la rumeur dit que les studios américains vont tourner le biopic d’un jeune milliardaire de 24 ans : mark elliot Zuckerberg, inventeur de facebook, l’un des plus beaux coups d’internet.

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Tous les matins, c’est le même rituel pour Sandra, Sarah et Caroline. Elles montent sur

la balance pour vérifi er si elles ont perdu quelques grammes pendant la nuit. Samia, elle, préfère boycot-ter les magazines féminins et fermer les yeux sur les pubs mensongères, qui vendent de la minceur au poids. L’obsession du poids n’est pas pro-pre aux fi lles. Se sentir mal dans sa peau à cause de ses kilos, parfois imaginaires, arrive sans prévenir. Entre les images de “normalité” qui défi lent à chaque coin de rue, la pression des copains et l’en-vie d’avoir un corps de rêve pour plaire, ce n’est pas toujours facile de s’aimer tel que l’on est.

Miroir brouillé“Je me regarde tous les matins dans la glace et je déprime, raconte Sandra, qui vient de fêter ses 14 ans. Je ne vois que mes bourrelets qui se baladent, sans parler des boutons sur ma peau grasse !” Cette jolie brune aux refl ets

auburn et aux magnifi ques yeux bleus n’a aucune raison de comple-xer. Pourtant Sandra ne voit que ses défauts. Sarah, la copine de Sandra, qui écoute à côté, intervient : “T’es com-plètement aveugle Sandra ! T’es pas grosse du tout ! C’est pas comme moi ! Je ne rentre pas dans un jean taille 40 !” Sarah est tout aussi jolie que Sandra, mais elle se sent désespé-rément grosse. “Quand j’étais petite, on m’appelait Bouboule. Ce surnom est resté et, depuis, je fais une fi xette sur mon poids. Je me pèse tous les matins en espérant que mes kilos se soient envolés comme par magie.” Les deux amies sont face à face et se rassurent mutuellement, mais dès que chacune se retrouve seule face au miroir, leurs obsessions reviennent.

Changer de peau

“Quand j’étais petit, j’ai toujours eu tendance à être un peu fort, se sou-vient Sébastien, 16 ans. Ça ne me posait aucun problème. Mes parents

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tu rêves d’une taille de guêpe et ton image dans la glace te donne le bourdon ? entre se sentir gros et être gros, il y a pourtant une différence… de taille.

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m’ont toujours rassuré en me disant que ça passerait à l’adolescence, que je fondrai tout seul. Ils m’ont inscrit à un cours de judo pour m’aider à me dépenser. Et c’est vrai que j’ai com-mencé à perdre du poids vers l’âge de 15 ans. Le problème est que je ne me sens vraiment pas bien dans ma peau, même si mon côté enrobé va mieux. Mes parents me disent que c’est normal à l’adolescence, que c’est la période où mon corps change. Mais ce n’est pas facile à vivre. J’ai hâte que ça se termine.” Sébastien n’est pas le seul à se sentir indisposé par son embonpoint. Caro-line, 15 ans, a bien du mal aussi à trou-ver ses repères. “Ma balance a beau me dire que j’ai un poids tout à fait normal, je me sens toujours énorme. Je ne supporte pas ma cellulite, mon ventre. Quant à ma poitrine, je n’en demandais pas tant, plaisante-t-elle en me murmurant à voix basse son 90 C comme une mensuration hon-

teuse. Je ne sais pas quoi faire de mon corps. Quand j’essaie des frin-gues trop moulantes, je me sens mal à l’aise, alors je préfère prendre des vêtements amples qui ne mettent pas mes formes en valeur. Mes copines disent que je m’habille comme un sac, mais le sac, lui au moins, il est confortable ! Si c’est pour ressembler à une photo de mode pas retouchée par Photoshop, non merci !”

Victime de la mode

Caroline sort de son sac un magazine féminin. “Voilà l’origine de mon mal-être !” s’amuse-t-elle. Elle feuillette les pages en soupirant à chaque man-nequin à la taille parfaite. “Voilà mon idéal !” dit-elle, consciente que ce n’est pas la réalité. Samia, presque 16 ans, intervient agacée : “J’en ai marre de voir des fils de fer partout sur les affiches. Ça me renvoie à mes rondeurs comme un écho. Quand je vois mon copain baver devant une de ces pubs, je me dis que je suis perdue d’avance. J’ai l’impression d’être cer-née par la dictature de la minceur.” Samia avoue bien cohabiter avec ses quelques kilos en trop : “Je suis d’ori-gine marocaine. Dans ma culture, une belle femme, c’est une femme qui a des formes. Quand j’ai tendance à perdre un peu de poids, ma tante me dit qu’il faut que je grossisse. Et elle a tous les arguments qu’il faut avec ses pâtisseries ! Si je voulais faire un régime, ça ne serait pas évident. Les repas, chez nous, c’est un céré-monial. Ma mère est un cordon bleu et j’adore quand elle m’apprend ses recettes secrètes.”

Quand les rondeurs plaisent Avoir une ligne fine n’est pas la norme de toutes les époques ni de toutes les cultures. Certains préfèrent les formes rebondies... En France, au XIXe siècle, le poids était un sym-bole de richesse et de bonne santé. Les femmes s’enorgueillissaient de leurs kilos comme d’un atout sup-plémentaire à leur beauté. Les mai-gres n’avaient pas la cote ! As-tu déjà vu une toile ou une sculpture de l’ar-tiste colombien Fernando Botero ? Il a voué un amour sans faille aux femmes bien en chair. En Amérique latine, Madame est souvent représentée dans toute sa rondeur, qui incarne la Terre Mère et la fécondité. En Afrique et dans

les pays du Maghreb, pas question de faire la chasse aux kilos. Là, le poids fait partie des canons de la beauté et les rondeurs s’affichent fiè-rement. En Mauritanie, le poids est un critère de choix pour marier les filles au plus vite.La minceur n’est pas un idéal de vie en soi : il n’y a pas de bénéfice à tirer d’un quotidien fait de priva-tions. Si les rondeurs sont source de mal-être, l’objectif est de retrouver de bonnes habitudes alimentaires, et surtout une estime de soi : “La beauté de l’apparence est seulement un charme de l’instant ; l’apparence du corps n’est pas toujours le reflet de l’âme”, écrivait George Sand.

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Auburn : Couleur de cheveux châtain roux.

canon : (ici) Règles pour déterminer les proportions idéales.

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De 220 millions de person-nes en 1900, la population urbaine est passée à 3,3 mil-

liards en 2008. Elle devrait attein-dre 5 milliards vers 2030. “La crois-sance des villes sera le facteur qui infl uera le plus sur le développe-ment au cours du XXIe siècle”, nous apprend le rapport annuel du Fonds des Nations unies pour la popula-tion (UNFPA). Cette croissance est due au nombre élevé de naissances dans les villes, et à la migration des habitants des campagnes vers les cités. Il y a trente ans, trois aggloméra-tions seulement comptaient plus de 10 millions d’habitants : Tokyo, New York et Mexico. Aujourd’hui, il existe une vingtaine de mégalo-poles ; la plupart se situent dans les pays émergents (Inde, Brésil, Chine, Indonésie, Nigéria...). Les villes

de 500 000 habitants, ou moins, concentrent la moitié de la popula-tion urbaine du monde. En Afrique et en Asie, l’UNFPA prévoit, dans les prochaines décennies, un mil-lion de citadins supplémentaires chaque semaine !

Espoir d’une vie meilleureLa croissance urbaine est beau-coup plus rapide dans les pays pau-vres que dans les pays riches. Les nouveaux citadins sont partagés entre l’espoir d’une vie meilleure et les réalités de la pauvreté. Ils pen-sent trouver en ville davantage de possibilités de travail, de services de santé, d’éducation et d’ouver-ture à la culture qu’en milieu rural. Mais rares sont les villes qui antici-pent suffi samment l’augmentation de leur population pour lui assurer un nombre suffi sant d’emplois et de logements ou simplement four-nir à tous de l’eau potable et des soins médicaux.

50 % de citadins pauvres en 2030 ?

Un milliard de personnes vivent aujourd’hui dans des taudis, dans un environnement dangereux pour leur santé. 90 % d’entre elles habi-tent dans les pays émergents, mais la précarité augmente aussi dans les villes des pays riches. L’UNFPA pré-

vient : “Ce sont les pauvres qui ali-menteront dans une grande mesure la croissance urbaine à venir.” Ils pourraient représenter la moitié de la population des villes en 2030.On comprend pourquoi les Nations unies appellent à la mobilisation immédiate des municipalités et des gouvernements au niveau interna-tional, pour faire face à ce défi sans précédent. La lutte contre la pau-vreté est la clé de l’avenir des villes et de l’humanité entière.

Véronique Ducrotois

Les moins de 25 ans constituent déjà la moitié de la population urbaine du monde. Grandir dans une ville, c’est la perspective d’un meilleur accès à l’éducation, aux soins, à la culture... Mais les jeunes citadins n’ont pas les mêmes chances dans les pays riches et dans les pays pauvres. Ces derniers subissent plus le chômage que les adultes, certains habitent dans des logements insalubres ou dans la rue, loin de leurs parents. En Éthiopie, par exemple, 30 % des adolescentes de 10 à 14 ans sont livrées à elles-mêmes. Beaucoup se sentent exclus des avantages de la vie urbaine. Rares sont ceux qui n’ont pas connu les abus sexuels et la violence. Les fi lles sont les plus exposées. Pourtant, l’avenir des villes dépend de ce qu’elles font aujourd’hui pour aider les jeunes.

grandir En viLLE : avanTagE ou désavanTagE ?

Pour la première fois dans l’histoire, les villes hébergent une personne sur deux dans le monde. c’est le constat des nations unies dans un rapport sur l’état des villes du monde. mais cette urbanisation va de pair avec l’augmentation de la pauvreté.

Urbanisation : Trans-formation d’une société rurale en une société urbaine.

mégalopole (ou méga-pole) : Très grande agglo-mération urbaine.

croissance urbaine : Augmentation du nombre d’habitants des villes.

Précarité : Situation d’une personne qui ne bénéfi cie d’aucune stabilité d’emploi, de logement, de revenu.

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Jeune sans-abri en Inde, en Asie.

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À daKar, LE couranT va PassEr Par LEs ordurEs

Le réchauffement climatique n’est pas un problème ignoré par le continent africain. Au

Sénégal, une dizaine de projets, tous pilotés par la direction de l’En-vironnement, sont à l’étude pour y remédier. Celui de Mbeubeuss est l’un des plus avancés. Il s’agit de produire de l’électricité à partir du gaz – le méthane – qui s’échappe des détritus d’un immense dépo-toir. Ce projet s’inspire du procédé utilisé dans la décharge de Durban, en Afrique du Sud, qui adopte le principe d’“énergie propre” (voir encadré). Mbeubeuss, située à vingt kilomètres de Dakar, la capitale du

Sénégal, est un lieu répugnant pour la population riveraine. Les attentes sont immenses, car cette nouvelle usine électrique doit à la fois modi-fier l’image négative de la décharge et améliorer les conditions de vie des habitants. Pour capturer le gaz, les autori-tés sénégalaises vont installer des tubes qui s’enfonceront jusqu’à neuf mètres sous terre. Ils seront perfo-rés afin de faire remonter le gaz à la surface. Une fois transformé, le méthane récupéré de la décharge permettra d’alimenter environ 2 000 foyers de la zone.

lutter contre les émissions de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique : c’est le combat dans lequel s’est lancé le Sénégal. il va transformer en électricité le méthane qui s’échappe des déchets de la plus grande décharge du pays.

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Avec ses 70 hectares, la décharge de Mbeubeuss attire une faune importante.

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Un dépotoir géant Avec ses 70 hectares, Mbeubeuss est la plus grande décharge à ciel ouvert du Sénégal. Chaque jour, 80 % des ordures produites par quelque 2 mil-lions de personnes, résidant dans Dakar et sa banlieue, viennent s’y entasser de manière anarchique. Dans les années 1980, l’endroit était un lac à assécher. Aujourd’hui, c’est un grand dépotoir, où plus de 800 personnes vivent du tri et de la revente des ordures, dans des conditions sanitaires extrêmement précaires. Selon les dernières ana-lyses, le site envoie chaque année quelque 160 000 tonnes de polluants dans l’atmosphère. La direction de l’Environnement sénégalaise justi-fie le choix de Mbeubeuss par son ancienneté. Car c’est au fil du temps et de la décomposition des ordures ménagères que naît le méthane. Les “jeunes” décharges ne produisent pas encore ce gaz.

Un pollueur repentant“L’atmosphère est partagée par tous. Il est donc nécessaire que les efforts soient faits partout…” déclare Madeleine Diouf-Sarr, de la direc-tion de l’Environnement du Sénégal. D’après le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GEIEC), les pays en développement, comme le Sénégal, sont de gros émetteurs de gaz à effet de serre. Ce pays a donc à cœur de mener à terme le projet Mbeubeuss, dont le financement prendra un an. Il faudra compter une année supplémentaire pour la construction de l’usine. Mais le Sénégal a encore d’autres solutions pour tenter de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Dakar rêve d’électricité

Parmi elles, il y a l’exploitation des “énergies perdues”, une formule de Massamba Thioye, spécialiste des questions d’énergie et d’environ-nement. Il prend comme exemple la centrale à vapeur de la Société nationale d’électricité (Sénélec) à Bel-Air, au centre-est de Dakar. Cette infrastructure est “la plus ancienne du système national”. Elle dispose d’une turbine à gaz, mise en service en 1999, que Massamba Thioye rêve de voir aménagée pour fabriquer de l’électricité écologique. “Ceci permettrait de produire de l’élec-tricité supplémentaire que la Séné-lec recyclerait dans son réseau, ce qui réduirait les délestages qu’on vit actuellement.” Au Sénégal, les coupures de courant se répètent. Dotée d’équipements précaires et en proie aux effets de la flambée du prix du pétrole, la Sénélec peine à assurer sa production intérieure, et à payer les sociétés privées qui fournissent l’électricité complé-mentaire au pays.

Arnaud Bébien

méthane : Gaz inco-lore et inflammable.

Anarchique : Qui est désor-donné.

délestage : (ici) Coupure momentanée du courant électrique pour rétablir l’équi-libre entre la production et la consommation.

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Quelque 800 personnes vivent du tri de la décharge de Mbeubeuss.

Les énergies propres sont celles qui génèrent peu ou pas de déchets, en particulier d’émissions de gaz à effet de serre. On peut englober les énergies hydraulique, éolienne, solaire thermique et électrique (photovoltaïque), chimique, et géothermique. Elles sont d’autant plus propres si l’énergie dépensée pour leur production est aussi de l’énergie propre. Les raisons majeures de leur faible développement sont le manque de financement des recherches et la concurrence des énergies fossile (charbon…) et nucléaire.

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1) Quel est le chiffre de la population mondiale aujourd’hui ?2) Quel est le pays le plus peuplé du monde ?3) Que désigne-t-on par “densité de population” ?4) Comment appelle-t-on la science qui étudie les populations ?5) Quelle est l’agglomération urbaine la plus peuplée du monde ?6) Quel est le plus petit État du monde ?7) À combien de personnes estime-t-on la population nomade dans le monde ?8) Quel est le nom du plus grand peuple nomade vivant dans le Sahara ?9) Quelle religion a le plus d’adeptes dans le monde ?10) Qu’est-ce que le Forum social mondial ?11) À combien estime-t-on le nombre de personnes pauvres dans le monde ?

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Réponses :1) 6,7 milliards de personnes. 2) La Chine avec 1,3 milliard d’habitants. 3) Le nombre d’habitants qui vivent en moyenne sur un kilomètre carré (hab/km2). 4) La démographie. 5) Tokyo avec plus de 26 millions d’habitants. 6) Le Vatican. Il compte 1 000 habitants. 7) 10 millions de personnes environ. 8) Les Touaregs (au moins 1,5 million de personnes). 9) L’islam. Les musulmans représentent 19,2 % de la population mondiale, devant les catholiques, 17,4 %. 10) La rencontre internationale de mouvements opposés à la mondialisation libérale, militant pour la paix et les droits de l’homme. 11) À 1,4 milliard de personnes, vivant en moyenne avec 1,25 dollar par jour.

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La bd c'EST TOuT uN ArT !

la 36e édition du festival international de la Bd se déroulera à Angoulême, en france, du 29 janvier au 1er février. les fans des albums à petites cases pourront rencontrer auteurs et dessinateurs. l’occasion pour nous de comprendre comment se crée une Bd.

La bande dessinée est pres-que toujours associée au gra-phisme, donc au dessinateur.

Dans notre imaginaire, nous n’avons pas de mal à voir un homme (ou une femme) penché de longues heures sur sa table à dessin, crayonnant des personnages et remplissant l’inté-rieur des bulles. En réalité, le travail de la bande dessinée est plus com-plexe que ça. Un deuxième larron intervient souvent dans la création d’une BD : le scénariste. Le rôle du scénariste est d’écrire…le scénario, bravo ! Loïc Dauvillier fait partie de ces nombreux “écrivains” de la bande dessinée. Il est l’auteur de La petite famille aux éditions Carabas, Le tour du monde en 80 jours et Oli-ver Twist.

Le projet d’une BD“Pour commencer, l’idée peut venir du scénariste, du dessinateur, ou des deux. Mais elle peut naître également de l’éditeur qui commande un pro-jet de BD”, lance Loïc Dauvillier. L’idée doit ensuite se transformer en synopsis : “Le scénariste trace les grandes lignes de la BD . Il présente les personnages et une sorte de tableau des séquences, avec quelques dia-logues, si nécessaire. C’est un texte proche d’une nouvelle, d’une histoire courte. Il réalise le découpage de quelques pages. Le dessinateur fait des recherches sur les personnages et réalise trois à cinq planches. L’en-semble formera un dossier.”L’éditeur examine les dossiers qu’il

reçoit et contacte les auteurs s’il est intéressé. “Tant qu’il n’y a pas d’accord avec un éditeur, il ne faut pas aller plus loin. C’est une perte de temps ! Mais dans mon cas, je ne suis pas cette méthode… J’aime donner un décou-page complet à l’éditeur. Comme cela, il connaît vraiment mon pro-jet…” précise Loïc Dauvillier.

dONNEr L’iLLuSiON dE LA ViEComment montrer dans une bande dessinée qu’un person-nage marche rapidement ou qu’il est fou ? Le dessinateur va utiliser les codes “idéographiques”. C’est-à-dire qu’il va choisir des procédés graphiques pour donner une illusion de vie au dessin. Ainsi, des points d’interrogation au-dessus de la tête d’un personnage montreront son étonnement, ou encore des traits de vitesse derrière une voiture indiqueront le mouvement rapide du petit bolide !

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LES ONOMATOPEESZip ! Baoooumm ! Paf ! Toc… Dring !!! Ces drôles de mots que l’on voit apparaî-tre, en énorme ou en tout petit, dans les cases des BD, sont des onomatopées. Il s’agit de signes destinés à être vus, plus qu’à être lus. Quand un bruit doit être assourdissant, le des-sinateur va écrire un très gros “VRAOUM” en prenant une grande liberté avec le tracé des lettres.

Au travail !“Une fois que nous avons le contrat signé avec un éditeur, c’est parti ! Le scénariste fait le découpage et les dialogues. Ils se font avant les dessins. Pour ma part, avant le découpage par les mots”, poursuit notre scénariste. C’est un véritable travail de metteur en scène, comme au cinéma… mais sans caméra ! Il faut une histoire bien construite,

de l’humour, des rebondissements, du suspense, des gags ou des effets dramatiques selon le genre de BD choisi. “Je bâtis mon scénario avec des crayonnés, même si je ne suis pas dessinateur ! C’est ma méthode pour effectuer le découpage ! Puis j’envoie les dialogues, planche par planche, au dessinateur.”

Au tour du dessinateurLe dessinateur travaille sur les per-sonnages et leur environnement. Quand le lieu et l’époque sont historiques, il peut effectuer des recherches pour se documenter. Pour Oliver Twist, par exemple, le dessinateur, Olivier Deloye, s’est inspiré de gravures de l’illustrateur français Gustave Doré sur Londres et Paris. “Le dessinateur fait des storyboards. Il envoie ses crayon-nés au scénariste pour qu’ils échan-gent leurs impressions. Une fois que les auteurs sont d’accord, le dessi-nateur encre”, poursuit Loïc Dau-villier. Sur la planche originale, le dessin est presque toujours en noir et blanc. “La planche est complète une fois les bulles et les textes posés. Mais il faut retoucher les dialogues… et même très très très souvent !”

conclut le scénariste d’Oliver Twist. Enfin seulement, vient l’étape de la mise en couleur… Et là, attention à ne pas faire de tâches !

Elise Laven

Pour en savoir plus sur Loïc Dauvillierhttp://www.loicdauvillier.comhttp://loicdauvillier.over-blog.comhttp://editions.charrette.free.fr

case : Dessin délimité par un cadre. En BD, la case est également appelée “vignette”.

Synopsis : Résumé de l’histoire.

Séquence : Succession de scènes.

découpage : Division du scénario en séquences et en plans.

Storyboard : Série de dessins représentant le cadrage, les mouvements, l’emplacement des personnages…

encrer : Redessiner à l’encre le dessin au crayon.

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LA bd PAS A PASVoici, une à une, les étapes de la création d’une bande dessinée. celle-ci est réalisée par Arnaud Quéré.

1. le crayonné (dessin au crayon à papier).

2. l’encrage : reprise du dessin à la table lumineuse sur une autre feuille, mais cette fois à l’encre, avec un trait précis.

3. la mise en couleurs.

4. l’encrage de la couleur.

5. l’écriture des textes.

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LA bd PAS A PAS

Être mangaka, c’est être un auteur et dessinateur de BD comme les autres ? Moonkey : Dans un sens oui, car j’écris le scénario, puis je fais le découpage et le dessin. Mais le manga est différent de la BD : il est divisé en chapitres, il faut une accroche à la fin de chaque chapitre pour donner envie aux lecteurs de continuer. Le manga, c’est comme une série télé alors qu’une BD res-semble plus à un film. Le rythme de sortie des tomes en manga est plus rapide qu’en BD. Et les fins sont différentes. Dans une série de BD, les différents volumes ont chacun une fin. Ce n’est pas le cas avec les mangas, on ne peut pas les lire dans le désordre.

Un mangaka belge travaille-t-il comme un mangaka japonais ?Moonkey : Pas vraiment ! Le rythme de parution de chaque volume de

DYS a été lent, car je fais tout tout seul. Il m’a fallu neuf mois pour le tome 1. Depuis le tome 3, j’ai une assistante qui s’occupe d’encrer les décors, de placer les trames. Mais ce n’est pas encore assez pour avoir le même rythme de parution qu’au Japon. Masashi Kishimoto, l’auteur de Naruto, dispose de sept assistants ! L’un dessine les trains, l’autre les pay-sages, un autre encre les ombres, etc.

moonkey, 31 ans, Belge, est auteur de mangas. incroyable, non ? fan de ces Bd depuis son adolescence, un voyage au Japon en 1998 a créé le déclic. Quelques années plus tard, en 2005, il démarre sa série intitulée DYS aux éditions Pika, dont le dernier volume, le n°4, est sorti en 2007. nous l’avons rencontré.

Moonkey a exposé ses mangas en Belgique, à Wavre, au mois d’octobre.

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“LE MANgA, c’EST cOMME uNE SEriE TELE”

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Comment la série DYS a-t-elle été accueillie en Europe ?Moonkey : Très bien par les lecteurs et la presse dès la sortie en 2005. Mais j’ai été beaucoup attaqué sur des forums Internet, car je n’étais pas Japonais. Ça a été très difficile... Depuis que j’ai une assistante, j’ai plus de temps pour rencontrer mes

lecteurs lors de festivals ou de dédi-caces. Cela m’a fait du bien, car ils m’ont rassuré.

Tu aimes rencontrer tes lecteurs ?Moonkey : Cela me donne une énergie incroyable. Et je peux vérifier si les petits jeux ou énig-mes que je place dans mes man-gas ont été vus ou compris ! C’est différent au Japon. Les mangakas ne participent que très rarement à des rencontres avec le public. Et quand ils le font, ils ne réalisent pas de dédicaces avec un dessin mais juste une signature.

Maintenant que DYS est terminé, que fais-tu ?Moonkey : Au mois de septembre, j’ai publié un manga en Belgique (disponible en pdf sur mon site) dans le cadre de la prévention des violences dans le couple. C’était une commande du gouvernement belge. J’étais heureux de réaliser ce projet car j’ai participé à des groupes de parole sur ce thème et j’ai été effaré

de l’attitude de certains jeunes qui pensent que des comportements inacceptables sont normaux...

D’autres projets ?Moonkey : Je travaille actuellement sur une nouvelle série dont le pre-mier tome est prévu en janvier 2010. C’est un shonen action/aventure qui se passe en France. En combien de volumes ? Je ne sais pas. J’ai envie d’exploiter la richesse de la culture et du patrimoine français. Dans les mangas japonais, les héros pensent comme des Japonais. Dans DYS qui se passe à Bruxelles, les héros pen-saient comme des Belges. Pour le prochain, l’esprit sera français !

Élise Laven

Pour en savoir plus sur Moonkey : http://www.moonkey.be

mangaka : Auteur et dessinateur de mangas.

trames : Ombres et effets de lumière.

Shonen : Manga pour les garçons. shojo pour les filles et seinen pour les adultes.

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La FNAC et la SNCF présentent

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Basé sur Fascination, pre-mier tome d’une tétralogie écrite par Stephenie Meyer,

Twilight raconte l’arrivée de Bella Swan, 17 ans, dans une petite ville pluvieuse des États-Unis. Elle s’attend à une vie ennuyeuse, mais sa rencontre, au lycée, avec Edward Cullen va bouleverser son existence. Une relation sensuelle, fusionnelle et… dangereuse s’établit entre eux, lorsque Bella comprend qu’Edward est un vampire !

Des vampires au microscope

Loin d’être une histoire d’amour sirupeuse et sans profondeur, Fas-cination, le premier opus réalisé par Catherine Hardwicke, est réussi et plutôt fi dèle au roman, faisant même

du copier-coller de certains passa-ges. Tout y est : les décors brumeux de Forks, bourgade perdue en lisière de forêt, l’atmosphère inquiétante, des méchants vraiment méchants… L’inquiétude résidait dans l’inter-prétation des acteurs. Là aussi, pari gagné. Kristen Stewart se distingue avec un jeu subtil et mesuré, mêlant fragilité et caractère. Quant à Robert Pattinson, il dégage un magnétisme animal, très éloigné de l’image lisse du capitaine de quidditch dans Harry Potter. Un bémol cependant : sous prétexte de jouer les garçons énigmatiques, il est un peu trop mono-expressif et laisse le spec-tateur de glace au début. Malgré tout, l’alchimie du couple fonctionne et leur attirance réciproque est crédi-ble. Twilight n’est cependant pas un fi lm parfait. Si la réalisatrice confi rme son talent pour capter la tension amou-reuse entre Bella et Edward, à grand renfort de gros plans, on ne peut pas dire que les séquences d’action soient effi caces. Un peu brouillonnes, cel-les-ci montrent peut-être les limites du budget (36 millions de dollars, tout de même !). Ainsi, lorsque les vampires se déplacent rapidement, les effets d’accélération ne sont pas très probants, presque ridicules. Mais tout cela ne gâche en rien le plaisir.Après un succès fulgurant aux États-

Unis (150 millions de dollars de recettes depuis sa sortie le 21 novem-bre), le deuxième volet, New Moon, est déjà annoncé. C’est le réalisateur d’American Pie et de La Boussole d’or, Chris Weitz, qui sera cette fois aux commandes. La raison invoquée : la sortie du fi lm prévue pour fi n 2009 ne convient pas à Catherine Hard-wicke, qui a besoin de temps pour “préparer correctement” sa vision de l’histoire.

Élisa Deliège

Sorties mondiales : 1er janvier : Argen-tine, Chili, Colombie, Pérou, Uruguay • 2 janvier : Finlande, Roumanie, Afrique du Sud • 7 janvier : France, Suisse francophone • 8 janvier : Grèce • 9 janvier : Norvège, Pologne • 15 janvier : Allemagne, Slovaquie, Suisse allemande • 16 janvier Autri-che, Bulgarie • 20 janvier : Turquie • 6 février : Danemark • 6 mars : Équateur • 4 avril Japon (source : IMDb).

le phénomène littéraire Twilight débarque, ce mois-ci, sur les écrans d’europe et d’Amérique du Sud. Avec plus de 350 sites internet qui lui sont dédiés et 18 millions de lecteurs dans le monde, les attentes des fans sont énormes.

À MORDRE sans modéraTion

tétralogie : (ici) Ensem-ble de quatre livres.

mono-expressif : qui garde la même expression sur le visage.

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Pourquoi ne pas apprendre

les langues en lisant ? Nous vous proposons un texte en français traduit en espagnol et en anglais. Chaque mois,

un sujet diff érent. Ce mois-ci : l’année du bœuf.

The Chinese community celebrates the arrival of their

New Year on January 26. The Chinese calendar is divided into cycles of 12 years. Each year is associated with a zodiac animal. After 2008, year of the rat, 2009 is placed under the sign of the ox, which is the second animal in the Chinese horoscope. It is the sign of prosperity and quiet strength. The Chinese New Year is also known as “Spring Festival”. It is one of the most important moments of the year. Big celebrations are held in the Asian communities which follow the Chinese calendar. The year of the ox will fi nish on 13th February 2010.

Bienvenue dans l’année du bœuf

La communauté chinoise fêtera son Nouvel an le 26 janvier. Son calendrier est divisé

en cycles de 12 ans. Chaque année est liée à un animal du zodiaque.

Après 2008, l’année du rat, 2009 est placée sous le

signe du bœuf, deuxième animal dans l’ordre

du zodiaque. Il est le symbole de la

fertilité et de la force tranquille. Le Nouvel an chinois est aussi appelé “Fête du printemps”. C’est l’un des moments les plus forts de l’année. De grandes

cérémonies sont organisées

dans toutes les communautés

asiatiques qui suivent le calendrier chinois.

L’année du bœuf se terminera le 13 février 2010.

Bienvenidos al año del BueyLa comunidad china festejará su Año Nuevo el 26 de enero. El calendario chino se divide en ciclos de 12 años. Cada año está asociado a un animal del zodiaco. Tras 2008, año de la rata, 2009 se sitúa bajo el signo del buey – o del búfalo – segundo animal según el orden del horóscopo chino. Es el signo

de la prosperidad y de la fuerza tranquila. El año nuevo chino es también conocido como “la fi esta de la primavera”. Es uno de los momentos más importantes del año. Se organizan grandes celebraciones en todas las comunidades asiáticas que siguen el calendario chino. El año del buey se terminará el 13 de febrero de 2010.

Welcome to the year of the Oxof the Ox

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R cet espace vous est réservé, à vous les lecteurs de L’Étoile. deux pages dans lesquelles chacun peut s’exprimer : articles, commentaires, réactions, suggestions, histoires... n’hésitez pas à faire preuve de sens critique. le meilleur courrier sera mis en valeur dans la page de droite. Photos et illustrations sont les bienvenues.

envoie le tout :• par mail : [email protected] • par courrier à L’Étoile, 64 rue Rambuteau, 75003 Paris, france.

TOUT LE MONDE BROIE DU NOIR !

Avez-vous remarqué le pessimisme qui règne dans les fi lms, les jeux vidéo ou les livres, à propos de l’avenir ? Regardez Matrix, ou Je suis une légende, ou Le Cinquième Élé-ment, pour ne prendre que des fi lms comme exemples.Eh bien, partout, la Terre est hyper polluée, ravagée par la radioactivité, ou désertée, ou en ruine, et les humains sont, ou tous morts, ou fous furieux, ou pres-que disparus... Bref, il n’y en a pas un pour nous prophétiser un avenir heureux. Si ça se trouve, on arri-vera peut-être à arrêter nos idioties niveau pollution et réchauffement, et on colonisera pacifi quement les étoiles !

Clara, 18 ans, Lyon, France

JE M'ENFLAMME POUR LE SLAM

J’aime beaucoup le slam. Les textes sont souvent profonds et à l’oreille, cela sonne bien. C’est recherché, très recherché même, chose qui manque souvent dans d’autres styles. C’est une nouvelle forme d’expression qui, je l’espère, se répandra de plus en plus.

Alpha, 16 ans, Costa Rica

TOUT EST FLOU ! Je m’orienterais bien vers le stylisme et la couture, mais j’ai plein d’autres idées dans la tête, comme le journa-lisme, les métiers de l’environne-ment ou la danse (j’en fais depuis neuf ans déjà). Le problème, c’est qu’à cause des nouvelles réformes, les orientations ne seront pas les mêmes en fonction de ce qu’on veut faire plus tard. Moi qui suis en 3e, je ne sais pas à quoi m’attendre l’année prochaine.

Lola, 14 ans, Toulouse, France

TOUT EST DANS LE TITRE

Je suis en train de fi nir Si c’est un homme, de Primo Levi. C’est un livre de genre historique dans lequel l’auteur raconte le calvaire qu’il a vécu dans un camp de concentra-tion, à l’époque où les nazis domi-naient l’Europe. Il est excellent, je vous le conseille, les détails sont nombreux et affreux, mais ils nous font prendre conscience de l’horreur qu’ont été les camps de la mort et de la survie diffi cile des hommes qui y étaient enfermés.

Patrice, 20 ans, Dakar, Sénégal

REACTION À L'ARTICLE DE GUILLAUME

Je voudrais féliciter le travail photo-graphique de Guillaume, qui a fait un article dans les pages courrier de L’Étoile de décembre. Je suis allé sur Internet et il a vraiment beaucoup de talent.Daniel, 15 ans, Beauvais, France

C'EST CHAUD POUR LA NOUVELLE MISS FRANCE !

J’ai lu que la nouvelle Miss France 2009, Chloé Mortaud, était accusée de tricherie… Ce n’est pas prouvé, et il n’y a bizarrement aucune preuve du contraire. Personnellement, ce n’était pas ma préférée. Et puis fran-chement, à quoi ça sert une miss ?

Joanna, 16 ans, Lyon, France

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janvier 2009 -

Je m’appelle Léa, j’ai 14 ans et je suis passionnée par le tag. Mon blaze (pseudo) c’est “Sorna”. J’habite à Aubervilliers, dans le 9-3. Le monde urbain m’a tou-

jours inspirée : le rap, le hip-hop, et le graff bien sûr... Quand j’étais petite, que je passais en voiture sur

le périphérique, à Paris, je regardais toujours les tags, il y en a partout, ça m’a motivée. Et puis j’ai une amie plus âgée que moi, qui en faisait. Je me suis mise à faire des graffs vers 11 ans. Je m’inspire d’autres graf-feurs, de ce que je vois dans la rue, dans les magazines urbains, sur les blogs. Je fais ça pour moi, mais j’aime-rais bien faire partie d’un groupe de graffeurs, échanger des idées, tra-vailler avec eux pour apprendre plus de méthodes, pour m’améliorer. Je me sers de mon imagination pour dessiner et créer différents modèles de graffs. Je suis attirée par l’art et j’aimerais en faire mon métier. Mais je ne sais pas dans quelle branche, je me suis renseignée sur le métier de graphiste, ça m’intéresse bien.Mes amis ont toujours bien aimé mes dessins. Ma mère m’a encouragée. J’ai commencé à “travailler” pour mon association de danse (je fais du hip-hop), j’ai graffé les t-shirts de mon groupe. Du coup, mes copi-nes m’ont demandé d’en faire pour

elles. Pour graffer un t-shirt, voilà comment je procède : je commence par faire un croquis sur une feuille, je le redimensionne, je dessine au marqueur sur le t-shirt, puis je mets la bombe couleur, ça prend environ deux heures. Je demande 5 euros pour financer le matériel : feutres, marqueurs, bombes… J’ai aussi créé un blog sur lequel je publie mes “œuvres” :

le courrier retenu ce mois-ci est celui de léa, française de 14 ans.

Sorna la graffeuse

x-tags-93-sorna-x.skyblog .com

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42 www.letoiledelinfo.com- janvier 2009

Bd

noTrE EngagEmEnT

LES KITS • Le Kit essentiel : Cahiers et papeterie.• Le kit Solidarité : Livres scolaires.• Le Kit du Cœur : Livres scolaires, cahiers, accessoires (stylos, crayons, équerres etc.).• Kits multimédias : Ordinateurs reliés à Internet.

Les cycles concernés

Primaire : du CP au CM2.Collège : de la 6e à la 3e.Lycée : de la 2nde à la terale.

LES OBJECTIFSAcheter des kits scolaires pour :• Assurer un avenir aux enfants défavorisés.• Concrétiser le potentiel de chaque enfant par une égalité des chances.

LES BÉNÉFICIAIRES• Les enfants de familles démunies.• Les enfants des déplacés de guerre.• Les orphelins du sida.• Les enfants des communautés villageoises.

Nous t’invitons à nous rejoindre et à participer, avec l’e-toile de l’info, à des initiatives en faveur de l’éducation pour tous. L’e-toile de l’info s’engage auprès d’associations locales et ONG de di� érents pays du Sud pour améliorer les conditions de scolarité des enfants. Pour chaque abonnement souscrit, l’e-toile de l’info verse 0,50 € à ces structures.Tu peux aussi souscrire à un abonnement de soutien : 5 € serviront à acheter des kits scolaires et multimédias (voir bulletin d’abonnement p. 38).

LES OBJECTIFSLES OBJECTIFSAcheter des kits scolaires pour :

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43janvier 2009 -

BdPotion magique d’arnaud Quéré

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nos ParTEnairEs

Tél : (225)30-643-594 (225)30-643-598 Fax : (225)30-643-519www.hotel-la-residence.net

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