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BORIS IDRISS GERVAIS SALOU ESTIMATION DES APPORTS AU LAC SAINT-CHARLES À L'AIDE DU MODÈLE HYDROLOGIQUE SWAT Mémoire présenté à la Faculté des études supérieures de l'Université Laval dans le cadre du programme de maîtrise en génie civil pour l'obtention du grade de Maître es sciences (M.Sc.) DÉPARTEMENT DE GÉNIE CIVIL FACULTÉ DES SCIENCES ET DE ,GÉNIE UNIVERSITÉ LA V AL QUÉBEC 2009 © Boris Idriss Gervais SALOU, 2009

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BORIS IDRISS GERVAIS SALOU

ESTIMATION DES APPORTS AU LAC SAINT-CHARLES À L'AIDE DU MODÈLE HYDROLOGIQUE SWAT

Mémoire présenté à la Faculté des études supérieures de l'Université Laval dans le cadre du programme de maîtrise en génie civil

pour l'obtention du grade de Maître es sciences (M.Sc.)

DÉPARTEMENT DE GÉNIE CIVIL FACULTÉ DES SCIENCES ET DE,GÉNIE

UNIVERSITÉ LA V AL QUÉBEC

2009

© Boris Idriss Gervais SALOU, 2009

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Résumé

Ce sujet de maîtrise a pour objectif principal d'estimer les apports en eau au lac Saint­

Charles: patrimoine écologique et principale source d'eau de la Ville de Québec. Cette

estimation des apports en eau, par le biais de la modélisation hydrologique (SW A T)

permettra d'optimiser les débits relâchés au barrage Cyrille-Delage (situé à l'exutoire du lac

et qui permet l'alimentation de la rivière Saint-Charles) pour les besoins de l'usine d'eau

potable de Loretteville, tout en conciliant ces besoins avec ceux de l'écosystème

environnant. Bien que la mise en place du modèle ait fait ressortir l'absence d'informations

essentielles à la modélisation hydrologique du lac Saint-Charles, comme l'étude

pédologique des sols et les données de débits d'entrées au lac, les résultats obtenus sont

satisfaisants. Pour pallier le manque de données à la rivière des Hurons, principale

tributaire du lac, la méthode de transposition des paramètres a été utilisée pour effectuer

une modélisation à l'exutoire de cette dernière. Méthode qui a permise d'estimer les apports

au lac. En guise de comparaison, une simulation a été effectuée avec les données de débits

de la npuvelle station de jaugeage installée sur la rivière des Hurons en décembre 2007. De

cette simulation, un coefficient de Nash et sutcliff (CRI ou le critère de Nash) de 0.42 a été

obtenu.

D'après l'étude de Sahel et al. (2000), le CRI (NSE ou le critère de Nash) de 0.63 obtenu

en calage sur le bassin versant de la rivière Jaune et transposé sur le bassin versant de la

rivière des Hurons est adéquat et satisfaisant d'après Santhi et al. (2001) et Bracmort et al.

(2006). Par contre, en validation, le CRI de 0.3 n'est pas satisfaisant d'après Moriasi et al.

(2007). Le CR2 utilisé, privilégie les petites valeurs, a une performance de 0.65 en calage et

0.45 en validation. Le CR3, qui évalue les volumes, est de 0.95 en calage et 0.98 en

validation et le coefficient de détermination de R2= 0.67 en calage et 0.41 validation.

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Avant-propos Ce mémoire est l'aboutissement d'un long processus qui a été possible grâce à la

contribution de nombreuses personnes. Je voudrais donc leur témoigner ma reconnaissance

tout en m'excusant auprès de celles que je pourrais oublier de citer dans ces quelques

lignes.

À Mme Geneviève Pelletier, PhD, professeur au département de génie ci vil à l' Uni versité

Laval, et ma directrice de recherche, merci de m'avoir donné l'opportunité de faire cette

maîtrise en m'accordant une bourse. Vous n'avez ménagé aucun effort à mon égard. La

confiance totale que vous m'avez accordée ainsi que votre constante disponibilité et vos

précieux conseils ont constitué des sources de motivation.

Ma reconnaissance va également à M. François Anctil, PhD, professeur au département de

génie civil à l'Université Laval qui a codirigé mes travaux de maîtrise. Vous m'avez

inculqué cette base solide d'hydrologie et votre disponibilité et vos suggestions ont

constitué pour moi des sources supplémentaires de motivation.

Je tiens aussi à remercier les organismes qui ont contribué à la réalisation de ce travail:

l'APEL (Association pour la Protection de l'Environnement du Lac Saint-Charles) et

Canard illimités.

Un merci aussi à tous les membres de CatEAU pour les conseils et les merveilleuses

rencontres, leurs soutiens divers et l'environnement convivial dans lequel j'ai pu mener ce

travail. Un grand merci à Etienne Lévesque, à Isabelle Beaudin (IRDA) et à Ann van

Griensven pour leur soutien lors de la mise en place du modèle hydrologique. Je remercie

également André Lapierre, professeur à l'université Laval, Diane Morin du Centre

d'expertise hydrique du Québec CEHQ et Pierre Baillargeon technicien à la Ville de

Québec pour leur disponibilité et leur efficacité à me fournir les données ainsi que Martin

Richard pour son temps et son aide dans l'apprentissage de Matlab.

Je remercie aussi mon entraîneur, Samir Ghrib ainsi que tous les joueurs de l'équipe de

soccer du Rouge et Or pour les merveilleux moments partagés.

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Je ne sauraIS terminer sans exprimer ma reconnaissance envers ma famille, qui depuis

toujours me soutient et m'encourage dans tout ce que j'entreprends, particulièremen( ma

mère que j ~ aime ...

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«Chaque génération se sent la vocation de refaire le monde. La nôtre est différente: nous devons veiller à ce qu'il ne se défasse pas. » Albert Camus- 1957

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Table des tnatières Résumé ..................................................................................................................................... i

Avant-propos ......................................................................................................................... ii

Table des matières .................................................................................................................. v

Liste des figures ..................................................................................................................... vi

Liste des tableaux ................................................................................................................. vii

Introduction ............................................................................................................................. 1

1. Problématique ....................................................................................................................... 2

II. Méthodologie ..................................................................................................................... 5 II.1 Modèle SW AT ............................................................................................................. 5

II.1.1 Phase terrestre ....................................................................................................... 8 II.1.2 Phase fluviale ...................................................................................................... 14

II.2 Territoire à l'étude ...................................................................................................... 15 II.2.1 Bassin versant du lac Saint-Charles .................................................................... 15 II.2.2 Bassin versant de la rivière Jaune ....................................................................... 21 II.2.3 Similitudes entre les bassins versants du lac St-Charles et de la rivière Jaune ... 23

II.3 Intrants au module hydrologique SWAT .............. ~ ......... : .......................................... 27 II.3.1 Données de débit de la rivière Jaune ................................................................... 27 II.3.2 Climatologie ......................................................................................................... 28 II.3.3 Occupation du territoire ...................................................................................... 30 II.3.4 Pédologie du bassin versant ................................................................................ 32

II.4 Analyse de sensibilité .................................................................................................. 32 II.5 Protocole expérimental ............................................................................................... 35

II.5.1 Méthodologie de calage du modèle ..................................................................... 35 II.5.2 Choix des périodes de calage et de validation .................................................... 36

II.6 Description des scénarios météorologiques ............................................................... 38 II.7 Critères de performance ............................................................. ; ............................... 40

III Résultats ........................................................................................................................... 43 111.1 Résultats sur le bassin versant de la rivière Jaune .................................................... 43 IIL2 Résultats à l'exutoire de la rivière des Hurons ......................................................... 49

Discussion et conclusion .............................. ~ ......................................................................... 52

Références ............................................................................................................................. 56

Annexe A Hydrogrammes des débits observés et simulés des différents scénarios pluviométriques obtenus lors du calage et de la validation sur la rivière Jaune .................. 61

v

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Liste des figures

Figure 1. Emplacement du lac par rapport à l'usine et des Marais du Nord .............................................. 2 Figure 2. Schématisation du cycle hydrologique dans SW AT ..................................................................... 6 Figure 3. ,Unité de réponse hydrologique ....................................................................................................... 7 Figure 4. Localisation du bassin versant du lac Saint-Charles ................................................................... 16 Figure 5. Morphologie du lac Saint-Charles ............................................................................................ ~ .. 17 Figure 6. Délimitation des principaux sous-bassins versants du lac Saint-Charles .................................. 18 Figure 7. Utilisation du sol sur le bassin versant du lac Saint-Charles ...................................................... 20 Figure 8. Bassin versant de la rivière J aune ................................................................................................. 22 Figure 9. Occupation du territoire du bassin versant de la rivière Jaune ................................................. 24 Figure 10. Occupation du territoire du bassin versant de la rivière des Hurons ..................................... 24 Figure Il. Carte du relief ...•...................................................................................................................... 25 Figure 12. Carte des pentes .......................................................................................................................... 25 Figure 13. Carte du drainage interne des sols .............................................................................................. 26 Figure 14. Carte morphologiques des bassins versants .................................................... ~ ......................... 27 Figure 15. Distance entre les stations météo et les bassins versants à l'étude ........................................... 29 Figure 16. Paramètres classés en ordre d'importance ................................................................................. 33 Figure 17 . . Hydrogramme des débits observés sur la période de calage ..................................................... 38 Figure 18. Hydrogramme des débits observés sur la période de validation .............................................. 38 Figure 19. Scénarios d'attribution des données pluviométriques ............................................................... 39 Figure 20. Hydrogrammes observés et simulés sur la période de calage pour le scénario de référence

(bassin versant de la rivière Jaune) ...................................................................................................... 47 Figure 21. Hydrogrammes observés et simulés sur la période de validation pour le scénario de référence

(bassin versant de la rivière J aune) ...........................................•......................................................... 48 Figure 22. Estimation des débits à l'exutoire de la rivière des Hurons par la méthode de transfert des

paramètres pour la période de calage •....•....•.•........•.............•••••.....•••••.•.•••.•.....•••.••••••.....•••••..•........... 50 Figure 23. Hydrogrammes observés et simulés à l'exutoire de la rivière des Hurons .............................. 51

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Liste des tableaux

Tableau 1. Les différents types d'occupation du sol et la valeur de quantité d'unité de chaleur calculée par année ................................................................................................................................................ 14

Tableau 2. Occupation du sol du bassin ....................................................................................................... 22 Tableau 3. Superficie et forme des bassins versants .................................................................................... 23 Tableau 4. Caractéristiques physiographiques des bassins versants .............. ~ .......................................... 26 Tableau 5. Tableau comparant la pluviométrie des deux bassins versants ............................................... 30 Tableau 6. Correspondance des classes d'occupation du territoire ........................................................... 31 Tableau 7. Paramètres classés sensibles en ordre de croissance par SW AT ............................................ 34 Tableau 8. Précipitations (solides et liquides) annuelles des périodes de calage et de validation ............ 37 Tableau 9. Plage des données de débits disponibles pour le calage et la validation .................................. 37 Tableau 10. Performance obtenue pour les scénarios météorologiques avec les 26 paramètres de calage

..........•..................................................................................................................................................... 43 Tableau Il. Performance obtenue pour les scénarios météorologiques avec les 15 paramètres de calage

les plus sensibles ..................................................•....•...............................••.......•.......•...................•....... 43 Tableau 12. Variation des paramètres obtenue par rapport aux valeurs par défaut lors du calage de la

rivière Jaune en pourcentage ............................................................................................................... 45 Tableau 13. Répartition de l'eau ................................................................................................................... 47 Tableau 14. Bilan hydrique suite au calage sur le bassin versant de la rivière Jaune .............................. 47

vu

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Introduction

Le lac Saint-Charles est la principaie source d'eau de consommation de la Ville de Québec.

Vu les changements climatiques appréhendés et la pression grandissante sur cette ressource,

ce lac devrait être géré avec modération. Dans cette étude, la modélisation des apports

hydrologiques au lac repose sur le transfert de paramètres d'un bassin versant à l'autre

grâce à la similarité établie entre les bassins versants voisins. Cette méthode a été

préconisée pour pallier aux manques de données observées nécessaire pour la modélisation

hydrologique sur le bassin versant de la rivière des Hurons.

La première partie du mémoire est consacrée à la problématique suivie dans la seconde

partie de la méthodologie qui constitue le corps de ce projet de maîtrise. Dans cette section,

on retrouve en premier une courte description du modèle SW AT suivi en second de la

présentation physique des bassins versants du lac Saint-Charles et de la rivière Jaune. Cette

présentation a permis d'établir la similitude qui existe entre le bassin versant de la rivière

J aune et le bassin versant de la rivière des Hurons - nécessaire au transfert des paramètres

de la rivière Jaune au bassin versant de la rivière des Hurons. Le troisième point, intitulé

« intrants au modèle hydrologique SW AT » s'attarde sur l'ensemble des données qui ont

servi à l'implantation du modèle. Le quatrième point, décrit succinctement le réservoir du

lac. Le cinquième et le sixième présentent respectivement l'analyse de sensibilité et le

protocole expérimental qui illustre, entre autres, la définition du calage et de la validation,

la méthodologie de calage et le choix des périodes de calage et de validation. Le septième

point décrit les avenues testées pour le calage du modèle sur la rivière Jaune dont les

performances sont présentées au huitième point. Le choix du modèle hydrologique s'est

porté sur le scénario basé sur les données de l'aéroport Jean-Lesage. La troisième partie

présente les résultats de simulation en calage et en validation sur les bassins versants des

rivière Saint-Charles et Hurons et une estimation des débits à l'exutoire de la rivière des

Hurons, principal tributaire du lac Saint-Charles par la méthode de transfert des paramètres.

Finalement, la huitième section présente les discussions suivies de perspectives de

recherches futures.

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1. Problématique

Le lac Saint-Charles est un patrimoine écologique et. la principale source d'eau potable pour

les citoyens de la Ville de Québec. TI est aussi le principal réservoir qui alimente la rivière

Saint-Charles avec d'autres affluents comme la rivière Jaune, le ruisseau des Eaux-Fraîches

et la rivière Nelson en amont de l'usine de traitement de Loretteville. Depuis 1948, le lac

Saint-Charles est muni d'un barrage à son exutoire (barrage Cyrille Delage; voir Figure 1)

qui a rehaussé le niveau du lac de 149 m à 150,42 m et ainsi augmenté sa capacité de

rétention d'eau. Au nord, se trouvent des marais (voir Figure 1) qui jouent un rôle

primordial sur la qualité de l'eau, en enlevant certains polluants qui proviennent de la

rivière des Hurons (principal tributaire).

Figure 1. Emplacement du lac par rapport à l'usine et des Marais du Nord

La ' principale usine de traitement des eaux potables de la ville de Québec se situe à

l'ancienne municipalité de Loretteville (voir Figure 1), quelques kilomètres en aval du lac.

L'usine puise les eaux brutes nécessaires à l'approvisionnement de près de 262 527

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personnes (Ville de Québec, communication personnelle). Cette usine fournit 53% de l'eau

traitée de la Ville, soit 53 millions de mètres cubes d'eau par année.

Les relâchés d'eau du réservoir-lac, pour l'alimentation de la rivière Saint-Charles, se font

par des vannes commandées par des opérateurs depuis l'usine. Cette gestion des vannes se

fait en fonction de l'expérience des opérateurs sans aucune connaissance sur les apports au

lac et sans directement tenir compte des besoins des écosystèmes environnants. Une bonne

gestion des vannes pourrait permettre la conciliation des besoins en eau de la population et

des écosystèmes.

Selon les observations de l'organisme APEL (Association pour la Protection de

l'Environnement du Lac), l'ouverture des vannes pour l'alimentation de la rivière Saint­

Charles occasionne un marnage important du lac. Ces fluctuations du niveau de l'eau du lac

constituent une situation souvent problématique pour les faunes aquatique et terrestre et

pour les marais (DevidaI, 2007). D'après DevidaI (2007), le marnage a notamment des

effets néfastes sur l'écosystème lacustre: pression importante sur les poissons, abaissement

de la nappe phréatique, assèchement des puits, érosion accélérée, affaissement des berges et

apport important de sédiments. Les espèces végétales retrouvées après des marnages

répétées ne sont pas systématiquement les mêmes. Cette pratique perturbe la végétation

aquatique _ (Van Geest, 2005). Par exemple, des études effectuées en -1999 sur une centaine

de lacs aux Pays-Bas ont démontré que de larges fluctuations du niveau de l'eau avaient des

répercussions sur la richesse et la diversité des végétaux (Van Geest, 2005).

En période d'étiage prolongé, une mauvaise gestion peut entraîner un manque d'eau pour

l'usine et l'assèchement partiel des marais. En 2003, il a été nécessaire de draguer le canal

reliant les deux réservoirs du lac (voir la Figure 1) afin. de permettre l'alimentation du

réservoir aval, qui est peu profond (APEL, communication personnelle). Aussi, d'après

«l'Atlas du cadre écologique de référence du bassin versant de la rivière Saint-Charles», il

arrive que la ponction d'eau de l'usine de production d'eau potable atteigne jusqu'à 98% du

débit de la rivière à cet endroit, notamment pendant les périodes d'étiage de février et de

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juillet. li va sans dire qu'une telle exploitation induit un important stress sur le milieu

aquatique en aval du Château d'eau (point de prise d'eau dans la rivière à l'usine).

Légaré (1997) estime que 80 % des eaux du lac Saint-Charles proviennent de la rivière des

Hurons et de ces principaux tributaires (Hibou, Noire et Durand). Mis à part cette

estimation qui repose sur le rapport des superficies drainées, aucune autre étude ne traite

des apports au lac Saint-Charles. Sachant que ces apports sont le point de départ de toute

prise de décision concernant la gestion du lac-réservoir, et vu les conséquences d'une

mauvaise gestion du barrage sur la production d'eau potable de la ville et les écosystèmes

en aval, une étude traitant des apports au lac s'avère souhaitable. C'est dans ce cadre que ce

projet de recherche sur l'estimation des apports au lac Saint-Charles a été entrepris à l'aide

du modèle hydrologique de qualité de l'eau SWAT avec comme objectifs à long terme:

• l'amélioration des connaissances sur les apports au lac ce qui aura pour incidence

l'amélioration de la qualité de l'eau en quantifiant le vecteur de transport des

éléments nutritifs des cyanobactéries,

• l'optimisation de la gestion du barrage afin de maintenir un débit écologique dans la

rivière Saint-Charles et la réduction des fluctuations du niveau de l'eau afin de

protéger les Marais du Nord,

• la gestion intégrée du bassin versant tout en conciliant les besoins en eau de l'usine

avec ceux des écosystèmes.

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II. Méthodologie -

La présente section décrit la méthodologie adoptée pour atteindre les objectifs de l'étude.

Pour la modélisation hydrologique du bassin versant de la rivière Saint-Charles, le logiciel

SW AT a été choisit compte tenu de la vaste communauté scientifique qui l'utilise de par le

monde et de l'accès gratuit au code source. L'implantation du modèle a nécessité la

description du territoire à l'étude suivit des intrants au module hydrologique. Pour

déterminer les paramètres qui · influencent les simulations, une analyse de sensibilité a été

nécessaire. Dans l'optique d'avoir des résultats de simulation qui représentent le plus

fidèlement possible les observations colligées sur le terrain, un protocole expérimental a été

mis en place. Ce protocole expérimental a été appliqué sur trois scénarios pluviométriques

pour effectuer afin d'effectuer des simulations. L'évaluation de ces simulations a été

possible grâce aux critères de performances décrit et la dernière étape de l'établissement

d'un modèle a été le calage et de la validation . .

Pour J'estimation des débits à l'exutoire de la rivière des Hurons, les paramètres obtenus

par calage sur le bassin de la rivière Jaune ont été ensuite transposés au bassin versant de la

rivière des Hurons. Pour s'assurer de la performance du modèle, une dernière simulation a

été effectuée afin de produire des données simulées qui ont été comparées aux nouvelles

données de débits enregistrées par la station de jaugeage installée sur la rivière des Hurons.

II.1 Modèle SW AT

Le modèle hydrologique de qualité de l'eau SW AT (Sail & Water Assessment TooI) ,

développé par le United States Department of Agriculture (USDA), Agricultural Research

Service, est un outil de gestion de l'eau par bassin versant, semi-distribué, semi-physique et

semi-empirique, qui fonctionne au pas de temps journalier (Arnold et Fhorer 2005). SWA!

permet: (1) la gestion intégrée de l'eau (quantité et qualité), (2) la gestion des pratiques

agricoles, (3) la simulation sur de grands bassins versants hétérogènes, (4) la gestion des

eaux de surface et souterraines et (5) la modélisation des processus reliés aux sédiments,

aux éléments nutritifs et aux pesticides. SW AT est utilisé de par le monde et est supporté

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par une vaste communauté scientifique. De plus, son code source est accessible

gratuitement.

Le modèle SW AT intègre des données climatiques, de sol et d'occupation du territoire qui

sont utilisées pour le calcul des différents processus liés à l'eau et aux éléments transportés

par celle-ci. Le module hydrologique de SW AT considère les quatre processus

hydrologiques illustrés à la Figure 2, soient : (1) l'infiltration, (2) la percolation

(redistribution de l'eau d'infiltration dans les différentes couches de sol), (3)

l'évapotranspiration potentielle et (4) ' l'écoulement de surface. La modélisation

hydrologique comprend deux phases: terrestre et fluviale.

Le bassin versant à l'étude est divisé en sous-bassins, puis en unités de réponse

hydrologique (URH) - des combinaisons uniques d'occupations du territoire, de pratiques

culturales et de types de sol. À chaque bassin versant est associée la station météorologique

la plus proche. Les apports en eau des URH sont acheminés au canal principal, puis jusqu'à

l'exutoire du bassin versant. Neitsch et al. (2005a) proposent une description détaillée de la

modélisation des processus terrestres et fluviaux par SW AT.

ZJ de-s c es

Zone 'IIarl'.o5e

ouche i '"'" J.?able

Nappe p rofo de

Figure 2. Schématisation du cycle hydrologique dans SWAT (adapté de Neitsch et al., 2005b)

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Les principales étapes pour la mise en place des caractéristiques physiographiques du

bassin versant sont :

1. Délimitation du bassin versant;

2. Caractérisation de l'occupation du territoire;

3. Caractérisation des sols ;

4. Distribution des URH; et

5. Insertion des données climatiques

La délimitation du bassin versant s'effectue idéalement à partir d'un modèle numérique de

terrain et d'un réseau hydrographique numérisé. Une fois l'exutoire choisi, le tracé se fait

automatiquement, tel que décrit par Renaud (2004). Ensuite vie"nt la mise en place de la

carte numérique d'occupation du territoire [publiée par Canards illimités organisme à but

non . lucratif et expert canadien en matière de sauvagine, de milieux humides et de

conservation de la faune] dans le modèle. Puis, la carte pédologique qui affecte le

ruissellement de surface, l'infiltration et la croissance des plantes. Une fois toutes ces

étapes franchies, les URH sont définies automatiquement. La Figure 3· illustre un exemple ·

de combinaisons possibles menant à autant d'URH.

sols

occupa,tioll"l du sol

Unité de Réponse Hydrologiq ue

Figure 3. Unité de réponse hydrologique «URH» (Renaud, 2004)

L'insertion des données climatiques est la dernière étape de préparation du modèle. Les

données nécessaires au pas de temps journalier sont la précipitation totale journalière (mm)

et les températures journalières minimalc.et maximale (OC).

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II.1.1 Phase terrestre

La phase terrestre de l' hydrologie regroupe l'ensemble des échanges verticaux

(évapotranspiration, infiltration et percolation) et horizontaux . (écoulement de surface et

hypodermique). Les échanges verticaux sont faits dans le profil de sol ou réservoir-sol.

Cette zone (0-2 m), divisée en couches de sol, permet d'inclure l'hétérogénéité des

différents horizons de sol. Ensuite, entre le profil de sol et la nappe de surface (2 - 20 m) se

trouve la zone vadose. Finalement, le système d'écoulement souterrain est constitué d'une

nappe libre aussi appelée nappe de surface qui contribue aux apports à la rivière et d'une

nappe profonde (> 20 m) qui ne contribue pas à ces apports. Le système d'écoulement

souterrain prend en compte une recharge de la nappe de surface vers la nappe profonde

jusqu'à une couche imperméable. Pendant une pluie, une partie des précipitations est

interceptée par le couvert végétal et l'autre sert à remplir les dépressions en surface. Puis il

y a infiltration afin de combler le déficit en eau du profil de sol et par la suite, un

écoulement de surface. L'écoulement de surface survient lorsque l'intensité de la

précipitation e~t supérieure à la capacité d'infiltration de la couche superficielle du profil de

sol. Les écoulements hypodermiques qui sont dus à la rencontre d'une couche de sol de

perméabilité moindre sont calculés. SW AT prend également en compte l'eau qui a servi à

la croissance des plantes. Ainsi, la quantité d'eau disponible pour les plantes (QDP) est la

différence entre la capacité au champ (CC) et le point de flétrissement (PF). Chaque couche

du réservoir-sol peut retenir une certaine quantité d'eau appelée capacité au champ (CC)

suite à l'écoulement de l'eau libre par percolation et par écoulement hypodermique. La

plante est capable de puiser dans cette réserve pour combler ses besoins jusqu'à atteindre le

point de flétrissement (PF). Au point de flétrissement (PF), la capacité de rétention du sol

est inférieure à la capacité d'absorption des plantes, ce qui ne permet plus leur alimentation.

Le retour de l'eau dans l'atmosphère se fait par évaporation de l'eau demeurée en surface,

par évaporation de l'eau dans le réservoir-sol et par transpiration des végétaux. L'ensemble

de ces processus est appelé évapotranspiration (ETP). Certains phénomènes complexes ne

sont pas modélisés dans SW AT. Selon Lévesque (2007), ceux-ci sont:

• L'évacuation de l'eau par les drains souterrains;

8

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• La présence de « fentes» dans le sol favorisant l'infiltration; et

• La présence des macropores due à l'activité des vers dans le sol, à la décomposition

des racines et aux défauts dans la structure du sol. Ces macropores augmentent

l'écoulement vertical préférentiel dans la couche de sol superficielle et contribuent à

une recharge plus rapide de la nappe de surface ou encore favorisent l'écoulement

hypodermique (Beven, 2001; Wagener et al., 2004).

Les prochaines sous-sections s'attardent aux différents processus de la phase terrestre

modélisés par SW AT.

a. Ruissellement de surface et infiltration

Le ruissellement de surface est évalué par la méthode empirique dite du «curve number

SCS-CN» (SCS, 1972) ou par la méthode proposée par Green et Ampt (1911). La méthode

empirique SCS-CN évalue l'écoulement de surface, l'excédant d'eau s'infiltrant. Dans le

second cas, l'infiltration est déterminée puis l'excédant ruisselle en surface. L'équation 1

permet l'estimation du ruissellement par la méthode empirique SCS-CN

Avec S = 25.4 * (1000 -10) eN

(Eq: 1)

Q surf est l'écoulement de surface (mm), Rday est la précipitation totale journalière (mm),

1 a est l'intensité d'une pluie (mm), S est un paramètre de rétention et eN est un paramètre

empirique d'ajustement dit «Curve number»~

La méthode SCS-CN estime la pluie nette, soit celle qui contribue à l'écoulement. Elle est

utilisée en pratique dans des modèles distribués compte tenu que les valeurs du paramètre

CN ont été obtenues pour un grand nombre d'occupations du territoire et plusieurs groupes

hydrologiques de sol (Beven, 2001). Cependant, pour une utilisation en ininterrompue,

cette méthode n'est pas recommandée (Michel et al., 2005) car les conditions antécédentes

à la pluie varient dans le temps. Dans SW AT, la valeur CN est mise à jour à chaque pas de

temps. Les conditions antérieures d'humidité sont alors indirectement prises en compte

dans l'application de la méthode du SCS-CN. De plus, si la couche superficielle du

9

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réservoir-sol est gelée, la valeur du CN est augmentée, favorisant ainsi le ruissellement de

surface. Une comparaison des deux méthodes a démontré qu'il n'y a pas d'avantages nets à

utiliser une méthode par rapport à une autre pour des simulations de débits annuels,

mensuels ou journaliers (King et al., 1999).

b. Réservoir-sol

Cette phase permet d'évaluer l'apport net à la rivière. Le suivi de l'eau dans le réservoir-sol

est alors basé sur l'équation 2 . .

l

ESt = ESo + L (P - Qsurf - E a - W pere - Qhyd - Qdrain ) i=l

(Eq: 2)

où ESt est le contenu final en eau dans le sol (mm), ESo est le contenu initial eh eau dans le

sol (mm), P est la précipitation totale pour la journée i (mm), Qsuif est le ruissellement de

surface pour la journée i (mm), Ea est l'évapotranspiration pour la journée i (mm), w pere est

la percolation et l'écoulement via les fentes (crack) qui quittent le profil de · sol pour

l'alimentation des nappes (mm), Qhyd est l'écoulement hypodermique pour la journée i

(mm) et Qdrain est la quantité d'écoulement par les drains agricoles souterrains (mm). Le

suivi du contenu en eau dans le sol s'effectue en considérant uniquement l'eau disponible,

c'est-à-dire l'eau en excès du point de flétrissement (PF).

c. Évapotranspiration (ETP)

L'ETP est la quantité maximale d'eau susceptible d'être relâchée, en phase vapeur, par un

couvert végétal continu, bien alimenté en eau. Pour évaluer l'ETP, le modèle physique de

Penman-Monteith est utilisé. Ce modèle a été choisi par rapport à celui de Priestley-Taylor

et à celui de Hargreaves puisque les entrées . météorologiques à fournir au modèle

(précipitation, température) étaient disponibles. L'étude réalisée par Oudin et al. (2005)

montre que ce modèle donne de bonnes estimations de l'ETP.L'équation de Penman­

Monteith est:

~ * (H net - G) + Pair * C p * [e ~ - e z ] / ra ÂE = -------------

~ + r* (1 + re / ra) (Eq: 3)

10

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ÂE le flux de la chaleur latente (MJ m-2 d-1), E est la profondeur moyenne d' évaporation

(mm d- 1), ~ est la pente de saturation de la vapeur de pression, H net est la radiation nette

(MJ m-2 d-1), G est le flux de la densité de la chaleur dans le sol (MJ m-2 d-l

), P air est la

masse volumique de l'air (kg m-3), c p est la constante de la chaleur spécifique

(MJ kg-1 °C-1), e~ est un facteur de saturation de la tension de vapeur (kPa) , ez est la

tension de la vapeur d ' air (kPa), rc est la résistance du feuillage de la plante ('s m-1) , ra est la

résistance aérodynamique (résistance à la diffusion de l ' air aux alentour~) (s m-1) et r est la

constante psychométrique (kPa °C-1).

d. Redistribution de l'eau d'infiltration

L'eau infiltrée est estimée par la différence entre la précipitation totale et la somme de la

hauteur cl ' eau ruisselée en surface et des pertes initiales (interception, stockage temporaire

en surface). Une évaluation de la quantité d'eau qui va s'écouler par gravité vers la couche

sous-jacente pour chaque couche de sol est ensuite faite, dont l'écoulement hypode"rmique

suivant le modèle de Sloan et al. (1983) et présenté par Sloan et Moore (1984). En tout

temps, il n' y a aucune redistribution de l'eau lorsque la couche de sol est gelée, sauf si le

contenu en eau excède la saturation. Dans ce cas, la percolation est permise. Notons que la

percolation de la dernière couche de sol sert à l'évaluation de la recharge vers les nappes

plus profondes.

e. Dynamique de l'écoulement souterrain

Au-delà de la zone racinaire, l'eau percole à travers les fentes puis au sein de la zone

vadose, pour ultimement recharger la nappe de surface et la nappe profonde. Physiquement,

la zone vadose n'est pas représentée, mais elle est prise en compte par une équation de

décroissance exponentielle décrite par Venetis (1969). Cette équation permet l'évaluation

de la recharge des deux nappes. La distribution de la recharge entre celles-ci nécessite le

calage d'un paramètre empirique. En fait, ces nappes sont des réservoirs fictifs.

L'écoulement de base pour la journée est obtenu à partir de la valeur pour la journée

précédente et de la recharge estimée vers la nappe de surface:

Il

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Q base ,j = Q base, j-l * exp[ -abase * ~t] + W rchg,surj * (1- exp [abase * ~t]) (Eq: 4)

OÙ Q base,j est l'écoulement de base pour la journée i (mm), Q base ,j-l est l'écoulement de base

pour la journée précédente (mm), a base est une constante de récession de l 'écoulement de

base, w rchg,surj est la recharge vers la nappe de surface pour la journée i (mm) et i1t est le

pas de t.emps de la simulation Gour). L'écoulement de base survient lorsque la quantité

d ' eau da.ns la nappe libre dépasse une valeur seuil aqSurfSeuil obtenu~ par calage.

f. Apport au bief principal

Un temps de concentration (te) est estimé pour chaque sous-bassin. Celui-ci est la somme

du temps de l'écoulement de l'eau de surface. En réalité, il est évalué à l'échelle des URH

et difficilement interprétable physiquement. Le temps de concentration influence

l'évaluation du ruissellement de pointe ainsi que sur l'acheminement du ruissellement de

surface. Le cheminement des différents ruissellements, tels les écoulements de surface

(Qsurf), hypodermique (Qhyp) et par les drains (Qdrain ), est établi à partir du eN ou de la

méthode de Green & Ampt (méthode caractérisée par une base physique claire qui tient en

compte de la nature du sol pour estimer l'infiltration au sol), selon le cas. Le modèle

exploite alors la formulation suivante:

- fi * surlag Q ach, j = (Q ' gen,i + Q emm, j-l) * (1- exp[ ])

t parc

(Eq: 5)

où Q ach,j est la quantité d'eau acheminée au bief principal pour la journée i , Q ' gen ,i est la

quantité d'eau générée pour la journée i (mm), Q emm ,j-l est la quantité d'eau emmagasinée

de la journée précédente, ~ est un facteur de conversion d'unité dont la valeur est 24,

lorsque le temps de parcours est en heures et 1 lorsque le temps de parcours est en jours,

surlag est le coefficient de retardement et t parc est le ·temps de parcours (heure ou jour).

La totalité de l'écoulement de base est acheminé au bief principal. L'équation qui permet

d'évaluer la quantité ainsi acheminée est:

Q net, j = Q surfAch ,j + Q hypach , j + Q baseAch , j + Q drain (Eq: 6)

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Qnet ,j est la quantité d'eau totale acheminée au bief principal pour la )ournée i (mm),

Q SUrfACh , j est la quantité d'eau provenant de l'écoulement de surface acheminée au bief

principal pour la journée i (mm), Q baseACh , j , j est la quantité d'eau provenant de l'écoulement

hypodermique acheminée au bief principal pour la journée i (mm), Q baseACh,j est la quantité

d'eau provenant de l'écoulement de base acheminée au bief principal pour la journée i

(mm) et Q drain est la quantité d'eau provenant de l'écoulement des drains agricoles

souterrains acheminée au bief principal pour la journée i (mm).

g. Gestion forestière

Le bassin versant étant majoritairement forestier, la composante de la croissance de la

végétation est importante car elle contribue à extraire de l'eau du système, de l ' eau qui

n'atteindra donc pas l'exutoire de la rivière. Le développement des plantes est estimé en

fonction des · unités de chaleur accumulées quotidiennement et de la biomasse en place,

selon une méthode développée par Monteith (1972, 1977).

Les unités de chaleur ont initialement été développées en Ontario dans les années 1930,

avant de servir de système établissant un indice pour guider les fermiers dans le choix de

leurs variétés à cultiver. La température est un paramètre essentiel à la croissance des

plantes et à chaque plante correspond un intervalle de température qui lui permet une bonne .

croissance i.e. minimum, optimum et maximum. Le détail de la procédure est décrit par

Arnold et Fohrer (2005). Le Tableau 1 regroupe les symboles dans SWAT pour décrire en

fonction des types d'occupation du sol, la quantité d'unité de chaleur nécessaire pour la

croissance de la plante ainsi que la température de base utilisée dans le calcul. La biomasse

est l'ensemble des matières organiques sur un territoire. Dans les forêts, la biomasse atteint

environ 40 tonnes par hectare.

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Tableau 1. Les différents types d' occupation du sol et la valeur de quantité d ' unité de

chaleur (PHU) calculée par année.

Sigle Définition PHU PHU PHU PHU PHU SWAT 1985 1986 1987 1988 1989 AGRR Agriculture

FRSD Forêt à feuillage caduc 875 734 916.5 976.5 890 FRST Forêt MIXTE 2631 2560 2870 2800 3100 FRSE Forêt à feuillage persistant 2631 2560 2870 2800 3100

*To de base: température limite en dessous de laquelle la plante ne croît plus

II.1.2 Phase fluviale

TO de base*

8 10 10 10

La phase fluviale assure le cheminement des apports en eau de chacun des URH jusqu 'à

l'exutoire principal du bassin versant, par le réseau hydrographique. La méthode

hydrologique repose alors, soit sur la propagation d'ondes de crue d'emmagasinement

variable (Williams, 1969), soit sur la méthode Muskingum. Par souci de parcimonie, la

méthode Muskingutn est utilisée ici, car son calage nécessite un moins grand nombre de

paramètres.

À défaut d'avoir des informations précises, les valeurs par défaut prévues par SW AT seront

utilisées pour caractériser les différentes composantes mathématiques de la section

d'écoulement principale, sachant que cette manière de procéder engendre des sources

d'erreurs dans le modèle hydrologique. Le coefficient de Manning utilisé par défaut est

0,014. li peut être optimisé pour le calage. De plus, l'eau est acheminée · sur la base des

volumes à partir du bilan d'eau suivant:

V emm ,2 == V emm,l + V ent - V sor - t perte - Ebief + div + Vplaine (Eq: 7)

où V emm ,2 est le volume d'eau dans le bief principal à la fin du pas de temps (m3), V emm,l est le

volume d'eau dans le bief principal au début du pas de temps · (m3), V ent est le volume qui

entre dans le bief principal pendant le pas de temps (m3), Vsor est le volume qui sort du bief

principal pendant le pas de temps (m3), t perte est le volume d'eau perdu dans le bief via

transmission à travers le lit du bief (m3), E bief est l'évaporation qui provient du bief

principal (m3), div est le volume d'eau ajouté ou enlevé du bief principal pour la journée

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.par diverses diversions (m3) et V plaine est le volume d'eau ajouté au . bief principal via un

écoulement de base provenant de l'emmagasinementsur les plaines inondables (m3).

II.2 Territoire à l'étude

II.2.1 Bassin versant du lac Saint-Charles

Historique

Au XV:rrme siècle, les Hurons avaient nommé le lac Saint-Charles «Tiorce Datheck», c'est­

à-dire «roche brillante au sommet d'une montagne». Par la suite, avec l'arrivée des B~ancs,

il a été désigné lac Huron (quand ils parlaient de la partie nord du lac). Finalement le

toponyme Saint-Charles vient des Récollets qui s'y installèrent en 1615 et lui léguèrent le

nom du Saint-Patron d'un de leur bienfaiteur, Charles des Boues. Avec l'installation des

Anglais en 1759, le lac Saint-Charles devient le «Lake Charles», mettant ainsi le Saint­

Patron de côté. Au fil des années, le lac a été un point d'établissement pour les Jésuites

(1676), un site d'exploration par un groupe de voyageurs religieux et colonisateurs (1860),

et permit aux Hurons de pratiquer le commerce des fourrures et du bois. TI sera aussi, de

tout temps, un moyen de transport privilégié.

Par la suite, le lac Saint-Charles devint un point de repos pour les acteurs de la période

contemporaine (pique-niques, baignade, randonnés pédestres). Le changement à travers les

époques, avec l'arrivée du chemin de fer à la fin du XIXème et au début du XXème siècle qui

permet de nouveaux déplacements, va s'accompagner d'une diminution de la fréquentation

de ce superbe plan d'eau cristalline. La construction d'un barrage en bois dans les années

1930 permettra l'élévation du niveau de l'eau afin de satisfaire aux besoins en eau

grandissants de la population de la Ville de Québec. Reconstruit en béton en 1948, le

barrage Cyrille-Delage permet de retenir les eaux à une élévation maximale de 150,42 m et

d'emmagasiner près de 9 360000 m3 d'eau. De nos jours, la physionomie du lac a changé

mais il reste un endroit paisible, ressourçant et récréotouristique (randonnés pédestres,

canot, ... ).

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Ce mémoire. traite des apports au lac Saint-Charles. Dès les premières pages, on note la

description d'un bassin versant voisin, celui de la rivière Jaune. Cette présence s ' explique

par l'approche utilisée pour la modélisation hydrologique de la rivière des Hurons,

dépourvue de données d'observations de débits. Ce processus qui permettra le calage du

modèle hydrologique SWAT par le transfert de paramètres d'un bassin versant à l ' autre

grâce à la similarité établie entre les bassins versants (Lac Saint-Charles et rivière Jaune).

a. Localisation et description

Le lac Saint-Charles est situé approximativement à 20 km au nord de la Capitale Nationale

du Québec (Figure 4). Les eaux de surface du lac s'écoulent par la rivière Saint-Charles

avant de se jeter dans le fleuve Saint-Laurent à la hauteur du bassin Louise, au cœur du

Vieux -Québec. Le lac est constitué de deux bassins reliés par un passage . étroit et peu

profond. Le bassin nord est plus accidenté et plus profond (16.5 m) que le bassin sud qui ne

surpasse pas les quatre mètres de profondeur. Grâce au barrage Cyrille-Delage, le lac est un

réservoir permettant l'emmagasin~ment de 9 360 000 m3 sur une superficie de 3,6 km2

(Portrait du bassin versant de la rivière . Saint-Charles, 2007). La Figure 5 montre la

morphologie du lac Saint-Charles.

Figure 4. Localisation du bassin versant du lac Saint-Charles

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Figure 5. Morphologie du lac Saint-Charles (Source: Légaré, 1 ~97)

Le réservoir-lac engendré par le barrage Cyrille-Delage sert à stocker l'eau drainant le nord

du bassin versant et à alimenter la· rivière Saint-Charles ainsi que l'usine de traitement de

l'eau potable. En principe, un débit écologique est assuré à la rivière Saint-Charles. Grâce

aux limnimétres placés sur le barrage, les niveaux du lac sont mesurés en amont et l ' aval de

l'ouvrage, permettant le suivi des fluctuations ainsi qu'une estimation sommaire du débit

passant par les vannes et s'écoulant vers l'aval. Ces limnimètres sont le seul moyen d ' avoir

des informations sur le réservoir-lac.

Estimé à 168 km2 (Portrait du bassin versant de la rivière Sainf-Charles, 2007) le bassin

versant du lac chevauche les territoires de la Ville de Québec (VDQ) soit ceux des

anciennes municipalités du lac Saint-Charles, de Charlesbourg, de Beauport, de Saint­

Emile, une partie de Wendake, la municipalité du lac-Delage, Tewsbury et Stoneham. La

superficie des terres agricoles est. faible (moins du kilomètre carré) et le bassin versant est

principalement forestier, soit 84,5% de sa superficie. Le bassin versant compte une

quinzaine de lacs occupants 3,4% de son territoire, quatre rivières principales (Hurons,

Noire, Hibou et Durand) et des territoires résidentiels pour Il,5% de sa superficie (Portrait

du bassin versant de la rivière Saint-Charles, 2007). La Figure 6 illustre la délimitation des

différents sous-bassins versants. La longueur du réseau hydrographique est d'environ 45

km, pour une superficie totale de 4,3 km2•

Les quatre principaux sous-bassins présentés à la Figure 6 sont:

• le bas·sin versant de la rivière des Hurons, en orange (92 km2);

• le bassin versant de la rivière Hibou, en jaune (17.5 km2);

17

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• le bassin versant de la rivière Durand, en vert (26 km2);

• le bassin versant du hlc Saint-Charles, en jaune (32.5 km2);

A N

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v~ s le fle U"v"e S t- L autent "

Figure 6. Délimitation des principaux sous-bassins versants du lac Saint-Charles

(Source: APEL, 1981)

18

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b. Géomorphologie et géologie

L'amont du réseau hydrographique du lac Saint-Charles consiste en des collines massives,

d'une altitude maximale de 790 m, aux pentes d'abord abruptes et évoluant en pentes

faibles dans de grandes dépressions allongées. C'est sur ces basses terrasses, d ' une altitude

moyenne de 152 m, que se sont développés les quartiers résidentiels. À 152 m d'altitude, le

lac Saint-Charles se trouve ainsi à la limite supérieure de la submersion marine

postglaciaire de la Mer de Champlain, aux limites du Bouclier 'canadien qui repose sur le

socle Grenvillien formé de roches ignées métamorphosées: gneiss et granites (Gérardin et

Lachance, 1997). De façon générale, les dépôts de surface sur les collines sont constitués de

matériel provenant de glaciers, telles des moraines sur un substrat rocheux, alors que les

dépôts au creux des vallées sont plutôt de type fluvial glacier, tels des sables et des

graviers. Selon l'APEL, les terres ceinturant le lac Saint-Charles sont de type glacio­

lacustre composées de limons et de sables. À certains endroits autour du lac, sur les basses

terrasses notamment, le drainage est considéré mauvais puisque les sols, de type argileux,

ne favorisent pas l'infiltration des précipitations. Ainsi, plusieurs canaux de drainage ont

été aménagés de manière à diriger rapidement les eaux vers le lac Saint-Charles.

c. Utilisation du sol

L'utilisation du sol et les équipements qui y sont associés sont illustrés à la Figure 7 (Exxep

Consultants et BPH Environnement, 2001). On y voit des corridors d'équipements routiers

et de transport d'énergie, des sites d'enfouissement sanitaire et d'exploitation du sous-sol

(carrière et sablière), des cimetières de voitures, un terrain de golf, une station de ski, des

centres récréatifs, quelques commerces, différents secteurs en friche (agricole) et quelques

sites d ' exploitation agricoles et forestiers (généralement des coupes totales). Légaré (1998)

résume l'utilisation du territoire dans le bassin versant à 1 % de terres en friche, 1 % d'eau

de surface, 2 % de terres agricoles, 3 % de milieux humides, 4 % de milieux urbains et

89 % en forêt. Cette information a un lien direct avec la qualité de l'eau car les différents

polluants, tels les pesticides et le phosphore, dérivent des différentes utilisations du

territoire. En principe, plus le bassin versant est naturel, meilleur est la qualité des eaux.

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OC I ÉS

:.Jrce:

o --

Li mite des sou s-bassin s

Type d'u,tHisatio

------

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Urbain bB~e densit é

Administration, institution et rée rêa tion

ommerce

orridor et équipement. routes, transport d'énergie

arrières sabl e, pierre

Fri che agricole et urbaine

Ag ricu Itu re

Forêt

oupe

Plan d'eau

rquip@ments, s,ociés _______ _

Enfouissement SBnitaire

• imeti tlre d'autom obil es ... :, • Terrain de golf

L Station de ski

EXXEP' 2 1cm CO SU TA TS

2 0

Figure 7. Utilisation du sol sur le bassin versant du lac Saint-Charles. (Source: Gérardin V. et Y. Lachance, 1997)

20

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d. Sols

Les sols ont une grande influence sur le cheminement des eaux: l'infiltration et le

ruissellement. D'après Gérardin et Lachance (1997), le passage de la dernière glaciation a

laissé sur le bassin versant du lac Saint-Charles dl1 till, des débris plus ou moins fins de

roche sous-jacente, des épandages fluvio-glaciaires de sable et graviers, des dépôts

deltaïques épais, des dépôts d'argiles, de minces sédiments fluviatiles et des dépôts

lacustres fin~. D'après «l' Atl.as du cadre écologique de référence du bassin versant de la

rivière Saint-Charles», le bassin versant est jugé bien drainé à cause notamment des pentes

de la partie du nord du bassin versant et du type de sol présent. Toutefois, aucune étude

pédologique détaillée n'existe.

e. Exploitations agricoles

D'après Légaré (1998), l'activité agricole est marginale sur le bassin et s'est peu

développée ~ cause de la fonction première du lac, l'approvisionnement en eau potable.

f. Qualité des eaux

Légaré (1997) estime que 80 % des eaux du lac Saint-Charles proviennent de la rivière des

Hurons dont les tributaires sont les rivières Hibou et Dùrand. D'après Hébert (1995), l'eau

arrivant au lac Saint-Charles est de bonne qualité, mais se dégrade à mesure que l'on

pénètre en zone urbanisée. Par exemple, la qualité des eaux à la décharge du lac est

excellente, ce qui atteste du rôle de filtration et de purification des Marais du Nord. Ce site,

très important dans la gestion environnementale du lac, contribue aussi à la conservation de

la faune et de la flore, ainsi qu'à la valorisation des milieux humides.

II.2.2 Bassin versant de la rivière Jaune

Puisqu'il n'existe pas d'observations de débits sur la rivière des Hurons, principal affluent

du lac Saint-Charles, les observations pour la rivière Jaune serviront au èalage du modèle

hydrologique SW AT sur ce territoire attenant au bassin versant du lac Saint-Charles. La

rivière Jaune se situe à l'est du bassin versant du lac Saint-Charles. Le territoire drainé

couvre une superficie de 82 km2 et rejoint la rivière Saint-Charles un peu en aval de

21

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l'exutoire du lac. Ce bassin versant comprend deux sous-bassins principaux, le lac

Beauport et le ruisseau du Valet, tel qu'illustré à la Figure 8.

Occupation du territoire

Le bassin versant de la rivière Jaune est majoritairement forestier et l'activité humaine y est

présente sous forme de développements urbains de faible densité en bordure de la rivière

J aune, du lac Beauport et de quelques installations récréotouristiques ou de villégiature

(ski, golf, établissements d'hébergement, colonies de vacances). Le Tableau 2 propose une

répartition ~e l'utilisation de ce territoire.

Tableau 2. Occupation du sol du bassin

versant de la rivière Jaune.

Utilisation du Superficie du territoire BV(%)

Forêt 80 Agriculture 0

Urbanisation 10 Eaux de surface 3

Marais 0 Non-défini 7

BeauDort

Figure 8. Bassin versant de la rivière Jaune

(adapté du Portrait du bassin versant de la

~ivière Saint-Charles, 2007)

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II.2.3 Similitudes entre les bassins versants du lac St-Charles et de la rivière Jaune

Tel que mentionné dans la section II.2.3, la similitude entre les deux bassins versants

justifie l'utilisation des paramètres de calage de la rivière Jaune pour le bassin versant de la

rivière des Hurons. Dans un contexte de modélisation hydrologique, la similitude entre les

bassins versants de la rivière des Hurons, principal tributaire du lac Saint-Charles, et de la

rivière Jaune revient à comparer plusieurs caractéristiques dont la climatologie, la géologie,

la pédologie et la topographie, autant de caractéristiques qui dictent le comportement

hydrologique des bassins versants. Les caractéristiques physiographiques (superficie,

forme, élévation et pente) d'un bassin versant influencent fortement sa réponse

hydrologique, notamment le régime des écoulements en périodes de crue et d'étiage. À ces

caractéristiques s'ajoutent le type de sol, le couvert végétal et les caractéristiques du réseau

hydrographique. Les valeurs de ces caractéristiques sont tirées de cartes ou s'estiment à

l'aide de techniques géomatiques ou de modèles numériques de terrain. Le Tableau 3

présente un comparatif des superficies et formes des bassins versants à l'étude. La forme

éventail nous renseigne sur le fort débit de pointe en période de crue des bassins versants.

Tableau 3. Superficie et forme des bassins versants

Bassin versant Superficie (km2) Forme

Ri vière Jaune 82 Eventail

Rivière des Hurons 135 Éventail Lac St-Charles 165 Éventail

Les Figures 9 et 10 illustrent l'occupation majoritairement forestière du territoire des

bassins versants des rivières Jaune et des Hurons. On y note que le bassin versant de la

rivière Jaune est un peu plus urbanisé que celui de la rivière des Hurons.

23

Page 32: Estimation des apports au lac Saint-Charles à l'aide …...rivière des Hurons est adéquat et satisfaisant d'après Santhi et al. (2001) et Bracmort et al. (2006). Par contre, en

fig. 1.32 1 UIIIINtIon du MI ... ............. ... r

rMtnJeune

......... ~~1IIÏ2 LJ =:::

Figure 9. Occupation du territoire du bassin versant de la rivière Jaune

FIg. 1.' 1 UtIIIUIIon du 801 ..,. le 80\18 ..... "

" de .. ...".....

Figure 10. Occupation du territoire du bassin versant de la rivière des Hurons

(Source: adaptées du Portrait du bassin versant de la rivière St-Charles, 2007)

Les Figures Il et 12 illustrent le relief et les pentes de ces deux mêmes bassins versants.

On constate que ces deux bassins versants sont semblables tant au niveau du relief que des

pentes. À l'amont de la rivière Jaune, les pentes sont raides et s'adoucissent au fur et à

mesure que l'on approche de l'exutoire. Pour le bassin versant de la rivière des Hurons, les

pentes sont généralement aussi plus importantes à l'amont. Finalement, la Figure 13 décrit

leur capacité de drainage qui est majoritairement bon sur les deux bassins versants.

Quand à la pluviométrie, les deux bassins versants reçoivent environ 1500 mm par année en

moyenne (Gérardin et Lachance, 1997). On peut affirmer que deux bassins versants sont

semblables, lorsque l'ensemble de leurs caractéristiques physiographiques sont similaires.

Le Tableau 4 propose un récapitulatif de caractéristiques et confirme la grande similitude

entre les deux bassins versants considérés.

24

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_ Basse colline, butte, button

_ Versant

Bassin versant du lac Saint-Charles

Bassin versant de la rivière Jaune Il Monticule, bourrelet

, Dépression, fo D Terrain indifferencié, gloàs, pl _

• _ Ravin gorge

Terrasse, tolus 1

(%)

A 0-2

B 3-5

0 11-15

~ E 16-30

~ F 31-60 _ Sommet PI · II · le C Plan d'eau olne a UVIO ( 6-10 c=J Plon d 'eau

Figure Il. Carte du relief Figure 12. Carte des pentes

(Source: adaptées du Portrait du bassin versant de la rivière St-Charles, 2007)

25

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Bassin versant du lac Saint

Charles

Figure 13. Carte du drainage interne des sols

D

D D

Bassin versant de la rivière Jaune

Rapide

Bon

Imparfait

Mauvais

Urbain

Plan d'eau

(Source: adaptée du Portrait du bassin versant de la rivière St-Charles, 2007)

Tableau 4. Caractéristiques physiographiques des bassins versants

Rivière des Hurons Ri vière Jaune

Altitude max (m) 790 700 Altitude min (m) 152 150 Altitude moyenne (m) 364 344 Relief Montagneux et forestier avec Montagneux et forestier avec

variation d'altitude importante de variation d'altitude importante de l'amont à l'aval l'amont à l'aval

Pente Importante Généralement importante, mais diminuant vers l'aval

Pluviométrie (mm/année) 1500 1500 Dépôt Glaciaires et fluvioglaciaires Glaciaires et fluvioglaciaires

Drainage Généralement très bon Bon

La Figure 14 confirme les grandes ressemblances morphologiques des deux bassins

versants: le chiffre (1) représente les hautes collines forestières de Stoneham, le chiffre (3),

les vallées rurales des rivières des Hurons et Jaune, le chiffre (4) les basses collines

26

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forestières du lac Saint-Charles et le chiffre (5) les vallées périurbaines de la Haute Saint­

Charles et de la rivière Nelson.

Figure 14. Carte morphologiques des bassins versants (MDDEP, 2002)

II.3 ·lntrants au module hydrologique SW A T

II.3.1 Données de débit de la rivière Jaune

Les . débits disponibles sur la rivière Jaune consistent en des moyennes journalières,

exprimées en m3/s, observées à la station 050906 située sous le pont de la rue Notre-Dame

à Québec. Cette station a été opérée par le MDDEP de 1983 à 1994. En revanche, les

données des années 1990 à 1992 sont manquantes, ainsi que la plupart des saisons

hivernales. Les données de· pluie et de débit ont été superposées pour voir si une

concordance existait entre les deux processus ' malgré la distance des stations

pluviométriques par rapport au bassin versant". Ainsi, sur les 93 événements pluvieux dont

l'intensité est supérieure à 10 mm par jour, une réaction en rivière a été notée qu'une fois

sur deux. Cela démontre que le' modèle avec ses intrants essaie de concorder les réactions

27

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du bassin versant avec les pluies régionales. La qualité de l'information pluviométrique

pourrait donc limiter la performance du modèle à simuler les débits.

II.3.2 Climatologie

Les données climatologiques requises au modèle sont la précipitation journalière ainsi que

les températures maximale et minimale de la journée. Pour les données de précipitations et

de températures, le choix de stations météorologiques dans le secteur du lac Saint-Charles

et de la rivière Jaune est plutôt restreint. Les observations doivent être disponibles au pas de

temps journalier (sans valeur manquante) et les stations les plus près sont celles situées à

l'aéroport Jean-Lesage et dans la forêt Montmorency dont le nom est station Forêt

Montmorency. Les données de l'aéroport Jean-Lesage proviennent d'une station

météorologique avec observateurs, maintenues par le Service de l'Information sur le Milieu

ATmosphérique (SIMAT). Celles de la forêt Montmorency sont obtenues à l'aide d ' augets

basculeurs (pour les données de pluie) et d'un thermomètre, maintenues par le Département

des sciences du bois et de la forêt de l'Université Laval.

Les données climatologiques sont indispensables au projet et doivent être représentatives de

la pluviométrie et de la temp.érature sur l'ensemble des bassins versants. La distance qui

sépare les stations disponibles des bassins versants à l'étude peut présenter' un obstacle à

l'obtention de bons résultats du modèle:

'. la station météorologique de la forêt Montmorency est située à 35 km du centre des

bassins versants du lac et de la rivière Jaune combinés ou encore à 22 km du sous­

bassin le plus proche au nord (Figure 15) ;

• la station météorologique de l'aéroport Jean-Lesage est située à 22 km du centre des

bassins versants du lac et de la rivière Jaune combinés ou encore à Il km du sous­

bassin le plus proche au sud (Figure 15).

Avec ces stations, trois scénarios (Jean-Lesage, Forêt Montmorency et Jean-Lesage et Forêt

Montmorency, selon l'altitude) climatiques ont été envisagés dans le but de voir l'impact

des stations distantes sur la performance du modèle en calage.

28

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Bassin versant . du lac Saint­Charles

J\éroport Jean­Lesage

Forêt Montmorency

·21.6 km

Bassin versant . de la rivière . Jaune

Figure 15. Distance entre les stations météo et les bassins versants . à l'étude

La plus grande source d'erreurs sur les données climatologiques est la distribution spatio­

temporelle des précipitations qui peut être mise en doute dans cette étude à cause de la

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distance entre les stations météorologiques et les bassins à l'étude, d'autant plus que le nord

du bassin versant présente une topographie accidentée.

Ces données servent au calage et à la validation du modèle. Cependant, de grandes

différences existent entre les précipitations mensuelles observées par ces deux stations,

comme présenté au Tableau 5. Ce dernier propose notamment une comparaison mensuelle

pour les étés 1985 et 1986. Cette différence peut s' expliquer en grande partie par la

dénivellation de 500 m entre le nord (montagneux) et le sud du bassin versant. De façon

générale, les précipitations oscillent entre 1500 et 2000 mm par année (Portrait du bassin

versant de la rivière Saint-Charles, 2007).

Tableau 5. Tableau comparant la pluviométrie des deux bassins versants

Aéroport Jean Lesage (mm) Forêt Montmorency (mm) Année/ Total Maximum Somme Total Maximum Sorrime

mOlS saisonnier / saison mensuelle saisonnier / saison mensuelle 1985 346 50 508 34

Mai 61 135 Juin 105 120 Juillet 149 199 Aout 31 54

1986 617 54 664 68 Mai 180 155 Juin 155 178 Juillet 113 182 Aout 169 149

Les données de températures sont habituellement plus justes que les observations de

précipitations (Ferguson, 1999). La base des données des températures utilisées (màximum

et minimum) ne contient d'ailleurs aucune donnée manquante. Ce paramètre varie aussi en

fonction de l'élévation, mais de manière moins marquée que pour les précipitations.

II.3.3 Occupation du territoire

La carte d'occupation du territoire four~it une information essentielle à la modélisation

hydrologique. La carte utilisée a été publiée en format «grid » par Canards lllimités, avec

une résolution de 25 m couvrant une large bande -riveraine du fleuve Saint-Laurent. Avant

son utilisation, une correspondance doit être faite avec SW AT. Le Tableau 6 propose une

30

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association entre les classes définies par la carte d'occupation du territoire de Canards

lllimités Canada et celles définies par SWAT (Lévesque, 2007).

Tableau 6. Correspondance des classes d'occupation du territoire (Lévesque, 2007)

Classes québécoises Classes « SWAT »

Valeur Classe1 Classe2 ID Occupation du territoire définie

SWAT dans SWAT

0-47-253-254-non classifiées

non NCLA Non classifiées 255 classifiées

10 eau non définie eau WATR eau 11 eau turbide eau WATR eau

URHD résidentielle - haute densité URLD résidentielle - faible densité

21 urbaine anthropique résidentielle - moyenne à faible URML

densité

URMD résidentielle - moyenne densité 22 route anthropique UTRN transport

23 autres sols nus: anthropique NDEF non définie

gravière, carrière, etc. autres: golf, parc,

24 aéroport, lac industriel, anthropique NDEF non définie piste de ski

NDEF non définie

AGRC terre agricole - céréales cultivées

30 agricole non définie agricole en lignes rapprochées AGRL terre agricole - Générique AGRR terre agricole - culture en rang

31-34-35 cultures pérennes agricoles PA ST pâturage 32-33 cultures annuelles agricoles AGRR terre agricole - culture en rang

40 forêt non définie forêt NDEF non définie 41 feuillus forêt FRSD forêt à feuillages caducs 43 mélange forêt FRST forêt mixte 44 résineux forêt FRSE forêt à feuillages persistants 45 régénération forêt REGE régénération 60 humide non définie milieu humide NDEF non définie 61 tourbière milieu humide WETN zone humide non boisée 62 tourbière exploitée milieu humide NDEF non définie 63 marais et prairie humide milieu humide WETN zone humide non boisée 64 marécage milieu humide WETN zone humide non· boisée

65 herbier milieu humide WETL zone humide boisée et non

boisée 66 terre agricole inondée milieu humide NDEF non définie 67 eau peu profonde milieu humide WATR eau

80 coupe non définie coupe ou NDEF non définie

brûlis

81 brûlis coupe ou

NDEF non défini brûlis

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II.3.4 Pédologie du bassin versant

Sur le bassin à l'étude, aucune information pédologique n'a été trouvée. Cela s'explique par

le faible intérêt agricole de ces sols très caillouteux et souvent acides (Godbout, 1957).

L'information pédologique étant essentielle au modèle SWAT, il a été choisi d'utiliser la

série des sols Sainte-Agathe, abondante dans les environs du bassin versant, suite à une

consultation auprès du spécialiste Rock Ouimet de la Direction de la recherche forestière.

II.4 Analyse de sensibilité Face aux différences importantes qui existent d'un site à l'autre quant aux phénomènes

dominant la relation pluie-débit, les concepteurs de modèles ont tendance à proposer des

outils flexibles qui recourent à un grand nombre de paramètres (d'autres diraient que ces

modèles sont surparamétrés). Une analyse de sensibilité permet d'identifier les paramètres

qui influencent le plus la performance du modèle pour le site à l'étude et ainsi de réduire le

nombre de paramètres à optimiser.

L'analyse de sensibilité, mise en place par les utilisateurs du modèle SWAT, s'effectue en

faisant varier certains paramètres autour d'une valeur connue (déterminée au laboratoire ou

sur le terrain) tout en gardant fixes les autres paramètres (Ma et al., 2000). Le but de ce

processus est d'arriver à idèntifier les paramètres dont la variation entraîne des

changements notables sur les sorties du modèle (Saltelli et aL, 2000 ; Ma et al., 2000).

Spécifiquement, on cherche à identifier les entrées qui contribuent le plus à la variabilité

des sorties du modèle notamment: la quantité d'eau ruisselée, la quantité d'eau percolée, la

quantité d'eau évaporée, et le débit. Ceci permet de faire un classement des entrées les plus

importantes auxquelles une attention particulière doit être accordée lors de leur collecte ou

de leur détermination sur le terrain. La connaissance de cette information est très

importante pour l'utilisateur d'un modèle;

·Dans le cas du modèle SWAT de la rivière des Hurons, les 26 paramètres les plus sensibles

sont présentés en ordre d'importance à la Figure 16. Le Tableau 7 présente une description

sommaire de ces paramètres ainsi que les valeurs limites.

32

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1 .

CN2 SLOPE -t - - - - - -1 - - - - - - 1- - - - - - +- - - - - - + - - - - - --1 - - - - - - 1- - - - -

soL k canmx

TIMP ____ t = = = = =i = = = = = = i= = = = = = t = 1 -!- av er f~r f fow - NI A : 1- = = soL z

1 1 1 1 1 1 - - - - - f - - - - - -1- - - - - -1- - - - - - 1 - - - - - - - - - - - -1 - - - - - -1- - - - -

SMFMN -t - - - - - -t - - - - - -1- - - - - -1- - - - - - 1- - - - - - - - - - - -; - - - - - -1- - - - -

SOL_AWC 1. _____ .J ______ 1 ______ 1 ______ L _____ 1. _____ -.J ______ 1 ____ _

ESCO 1

- T - - - - - ï - - - - - -1 - - - - - - 1- - - - - - ï - - - - - T - - - - - -1 - - - - - -1 - - - - -

SMTMP - - - - - -1 - - - - - - 1- - - - - - t- __ - - - - __ - - --l - - - - - -1 - - - - -

SMFMX 1 1 1 1 1 1 1 1 - - - 1 - - - - - 1 - - - - - -1- - - - - - 1- - - - - - 1 - - - - - 1 - - - - - -1 - - - - - -1- - - - -

ALPHA_BF - - - - -t - - - - - -t - - - - - -1 - - - - - - 1- - - - - - 1- - - - - - -t - - - - - -; - - - - - -1 - - - - -

SFTMP ____ 1. _____ .J ______ 1 ______ 1 ______ L _____ 1. _____ -.J ______ 1 ____ _

CH_K2 1 1

- - - - - T - - - - - 1 - - - - - -1- - - - - -1- - - - - - 1 - - - - - T - - - - - -, - - - - - -1- - - - -

sol_alb - - - - - -l - - - - - -1- - - - - - 1- - - - - - t- - - - - - - - - - - --l - - - - - -1- - - - -

GWQMN 1 1 1 l" 1 - - -. - - 1 - - - - - 1 - - - - - -1- - - - - - - - - - - - 1 - - - - - 1 - - - - - -, - - - - - -1- - - - -

surtag - - -. - - Î - - - - - ï - - - - - -1- - - - - - 1- - - - - - r - ;- - - - T - - - - - -; - - - - - -1- - - - -

BIOMIX _____ 1. _____ .J ______ 1 ______ L _____ L _____ 1. _____ -.J ______ 1 ____ _

SLSUBBSN 1 1 1 1 1 1 1 1

- - - - - T - - - - - 1 - - - - - -1- - - - - -1- - - - - - 1 - - - - - T - - - - - -, - - - - - -1- - - - -

epco - - - - - -+ - - - - - -l - - - - - -1 - - - - - - 1- - - - - - t- - - - - - -+ - - - - - --l - - - - - -1 - - - - -

ch_n _____ 1- _____ J ______ 1 ______ 1 ______ ~ _____ 1- ______ 1 ______ 1 ____ _

1 1 1 1 1 1 1 1 blai - - - - - T - - - - - ï - - - - - -1 - - - - - - 1- - - - - - r - - - - - - - - - - --, - - - - - -1 - - - - -

rchrg_dp _____ :.t _____ J ______ 1 ______ 1 ______ t- _____ ..L _____ -.J ______ 1 ____ _

GW_DELAY 1 1 1 1 1 1 1 1

- - - - - T - - - - - ï - - - - - -1- - - - - - 1- - - - - - ï - - - - - T - - - - - -1 - - - - - -1- - - - -

TLAPS - - - - - + - - - - - -j - - - - - -1- - - - - -1- - - - - - +- - - - - - - - - - - --1 - - - - - -1- - - ~ -

REVAPMN _____ -'- _____ J ______ 1 ______ 1 ______ ~ _____ -'- ______ 1 ______ 1 ____ _

1 1 1 1 1 1 1 1 GW_REVAP - - - - - T - - - - - 1 - - - - - -1- - - - - -1- - - - - - r - - - - - T - - - - - --, - - - - - -1- - - - -

0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25 0.3 0.35 0.4 0 .45

Figure 16. Paramètres classés en ordre d'importance

33

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Tableau 7. Paramètres classés sensibles en ordre de croissance par SW AT

Paramètres Cycle Limites Description

CN2 Hydrologie 35.00- 98.00 Nombre de courbe du SCS

SLOPE Hydrologie 0.0001- 0.0006 Moyenne des pentes

SOL_K Hydrologie 0.000- 100.000 Conductivité hydraulique

CANMX Drainage 0.000-10.000 Reserve maximale de stockage

TIMP Climat 0.010-1.000 Facteur de délai de la température de la couverture nivale

SOL_Z Hydrologie 0.000- 3000.00 Profondeur du sol

SMFMN Climat 0.000-10.000 Facteur de fonte de neige au 21 décembre

SOL_AWC Hydrologie 0.000-1. 000 Quantité d'eau disponible pour les plantes

ESCO Hydrologie 0.000-1.000 Facteur de compensation pour l' évaporation d~ sol

SMTMP Climat 0.000-5.000 Température seuil de l'air

SMFMX Climat 0.000-10.000 Facteur de fonte de neige au 21 juin

ALPHA_BF Hydrologie 0.000-1. 000 Constante de récession de l'écoulement souterrain

SFfMP Climat 0.000-5.000 Température seuil de chute de neige

CH_K2 Bief principal 0.000-150.00 Conductivité hydraulique effective de l'alluvion du bief principal

SOL_ALB Plantes 0.000-0.1000 Albedo du sol humide

GWQMN Hydrologie Ecoulement souterrain

SURLAG Hydrologie 0.000-10.000 " Coefficient de retardement du ruissellement de surface

BIOMIX 0.000-1.000 Mélange biologique

SLSUBBSN Hydrologie 10.000-150.00 Moyenne de longueur des pentes (m)

EPCO Hydrologie 0.000-1.000 Facteur de" prise d'eau par les plantes

CH_N Bief principal 0.010-0.500 Coefficient de Manning pour le canal principal

RCHRGDP Hydrologie 0.000-1.000 Fiàction d'eau qui percole de la zone racinaire et atteignant l'aquifère profond

GW_REVAP Hydrologie 0.020-0.200 Coefficient « revap »de l'écoulement souterrain

REVAPMN Hydrologie 0.000-500.00 Hauteur d'eau minimale dans l'aquifère

TLAPS Hydrologie 0.000-50.000 Taux de variation de la température

GW~DELAY Hydrologie 0.000-50.000 Temps de drainage de la formation géologique sous-j acente

34

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Seul un sous-ensemble des processus dicte l'essentiel des cheminements sur chaque site. TI

revient ensuite aux usagers de ne sélectionner que les paramètres pertinents aux fins du

calage. Pour le calage du modèle, deux séries de paramètres ont été utilisées. La première

série contient tous les paramètres trouvés lors de l'analyse de sensibilité et la deuxième

série ne contient que les quinze paramètres identifiés comme les plus sensibles. Cette

dernière série a aussi servi à évaluer la performance du modèle lors de l'étape de validation.

Les six premiers paramètres sensibles se sont avérés être: CN2, SLOPE, SOL_K,

CANMX, TIMP et SOL_Z dont la description sommaire est présentée au Tableau 7. Cin-q

de ces six paramètres ont un impact direct sur l'hydrologie globale du bassin versant.

Notons que les paramètres SMFMX, SMTMP, SFTMP et SMFMN qui ont un impact sur le

climat et qui contrôlent l'acheminement de l'eau dans le bief à travers les paramètres

CH_K2 et CH_N se sont aussi avérés sensibles tandis que ceux associés aux écoulements

souterrains (ALPHA_BF, RCHRG_DP, GWQMN et GW _DELA Y) se sont avérés moins

sensibles. Le paramètre sur la densité du sol (SOL_BD), qui influence la capacité de

stockage des diverses couches du profil, ne s'est pas avéré sensible.

II.5 Protocole expérimental

II.5.1 Méthodologie de calage du modèle

N'ayant aucune donnée de débit aux exutoires de la rivière des Hurons, principal tributaire

au lac Saint-Charles, il est impossible de faire un calage conventionnel. Cependant, puisque

des débits ont été observés à l'exutoire de la rivière Jaune, qui jouxte le bassin versant de la

rivière des Hurons, de 1983 à 1994, ceux-ci ont été exploités pour le calage du modèle

hydrologique SWAT. Le calage d'un modèle vise l'optimisation de sa capacité prédictive

en confrontant ses prédictions avec des mesures réell~s acquises à l'exutoire du bassin

versant. La procédure consiste à exécuter des itérations du modèle en faisant varier les

valeurs des paramètres de façon à ce que les résultats de la simulation représentent le plus

fidèlement possible les observations colligées sur le terrain. TI en résulte un jeu de

paramètres qui permet de simuler le comportement hydrologique du bassin versant de la

meilleure façon possible (Madsen, 2000). La méthode préconisée par les concepteurs de

SW AT se nomme «Shuffled Complex Evolution Algorithm University of Arizona»

35

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(SCE-UA). Cet algorithme permet de trouver le jeu de paramètres optimal (Sorooshian et

al., 1993) et une description détaillée du fonctionnement de l'algorithme est donnée dans

Van Griensven (2002). La première phase de calage dans SW AT consiste à comparer les

sorties du modèle en termes de pourcentage d'eau ruisselée et infiltrée avec les données

observées. Bien que les pourcentages d'eau infiltrée et ruisselée ne soient pas connus, une

estimation peut être faite à partir du programme Baseflow développé par Arnold et al.

(1995) et amélioré par Arnold et Allen (1999). Une fois cette comparaison faite, il faut fixer

les limites des paramètres qui ont une influence sur l'eau ruisselée et infiltrée et faire varier

les autres paramètres de façon automatique jusqu'à ce qu'ils soient du même ordre de

grandeur. Une fois le calage fini, s'ensuit la validation. Elle est la dernière étape de

l'établissement d'un modèle. La validation utilise les paramètres qui ont été obtenus par le

calage pour reproduire un second jeu d'observations. Selon Refsgaard (1997), «model

validation is the process of demonstrating that a given site-specifie model is capable of

ma king "sufficiently accurate" simulations, although "sufficiently accurate" can vary

based on project goals». Une simulation est faite avec de nouvelles données d'entrée et les

résultats sont comparés avec les données de terrain afin de vérifier le comportement du

modèle sujet au jeu de paramètres trouvé en calage.

Pour l'estimation des débits à l'exutoire de la rivière des Hurons, les paramètres obtenus

par calage sur le bassin de la rivière Jaune ont été ensuite transposés au bassin versant de la

rivière des Hurons. Cette transposition de paramètres se justifie par la similitude des

bassins versants. En guise de comparaison, les débits obtenus par transposition seront

comparés avec les débits obtenus de la nouvelle station de jaugeage installée sur la rivière

des Hurons en décembre 2007.

II.5.2 Choix des périodes de calage et de validation

Le choix des périodes de calage et de validation a été déterminé en fonction de la

disponibilité des données de débit. La série des données disponibles pour la rivière Jaune

est déjà séparée en deux blocs à cause des données manquantes, de durée respective de cinq

ans (1985 à 1989) et trois ans (1992 à 1994). Le premier bloc a été utilisé pour le calage,

tandis que Je second a été utilisé pour la validation du modèle. Le Tableau 8 présente les

36

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précipitations (solides et liquides) annuelles observées, qui se révèlent semblables en

calage, mais mal proportionnées en validation. Aussi, il est important de noter que, si les

observations de 1985 à 1989 s'étendaient principalement d'avril à octobre, à la reprise des

opérations de jaugeage en 1992, les mesures couvraient essentiellement l'année entière,

avec des manquements de juin à septembre en 1993 et 1994 (Tableau 9). Les deux blocs

d'observations des débits diffèrent donc passablement. Les Figures 17 et 18 montrent que

la crue la plus importante, plus de 30 m3/s, est survenue au cours de la période choisie pour

le calage au printemps. Notons que les crues printanières associées à la fonte des neiges .

sont souvent difficiles à reproduire en modé~isation, notamment à cause d'une information

partielle sur l'état de la couverture de neige et aussi à cause de la plus grande incertitude de

la mesure des débits en présence d'un couvert de glace, tel que mentionné par Lévesque

(2007), Bengtsson et Singh., (2000), Ferguson (1999) et USACE (1998).

Tableau 8. Précipitations (solides et liquides) annuelles des périodes de calage et de validation

Période de calage

Année

1985 1986 1987 1988 1989

Pluviométrie annuelle totale (mm)

989.3 1428.6 1129.9 1047.4 1192.3

Période de validation

Année

1992 1993 1994

Pluviométrie annuelle totale (mm)

1233.2 1295.8 1250.8

Tableau 9. Plage des données de débits disponibles pour le calage et la validation

37

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35~----~----~------~----~------~----~------~----~

30

25

(i) 20 ...........

C")

5 a 15

10

5

198~/O1/01

Printemp

Printemps

1985/08/19 1986/04/06 1986/11/22 1987/07/10 1988/02/25 1988/10/12 1989/05/30

Date (Jours)

Figure 17. Hydrogramme des débits observés sur la période de calage

35~----~----~----~------~----~----~------~----~

30

25

Été Printemps Été ~20

C")

S \ a 15

10

5

199~/O 1 /13 1992/05/22 1992/09/29 1993/02/06 1993/06/16 1993/10/24 1994/03/03 1994/07/11 1994/11/18

Date (Jours)

Figure 18. Hydrogramme des débits observés sur la période de validation

II.6 Description des scénarios météorologiques

Le modèle SW AT associe automatiquement à chaque sous-bassin, la station

météorologique la plus proche. Compte tenu de la forme du bassin versant, de la distance

des stations météorologiques et des dénivellations (entre le sommet et l'exutoire), plusieurs

scénarios d'attribution des données pluviométriques ont été testés dans le but de choisir

38

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celui dont les critères d'évaluation rencontraient les exigences d'un bon calage (Moriasi et

al., 2007). Aussi, pour chaque scénario, afin d'apprécier l'influence de la sélection des

paramètres calés, deux simulations ont été réalisées: la première exploite tous les

paramètres de calage tandis que la seconde n'exploite 'que les quinze paramètres trouvés les

plus sensibles.

Le scénario de référence exécute la simulation proposée par défaut par le modèle SW AT, à

savoir l'attribution des données de la station ~e la forêt Montmorency aux sous-bassins 1 et

9 et le reste des sous-bassins à la station de l'aéroport Jean-Lesage (voir Figure 19). Le

deuxième scénario attribue les données de la station de l'aéroport Jean-Lesage à l'ensemble

du bassin versant à l'étude. Le troisième attribue les données de la station de la forêt

~ontmorency à l'ensemble du bassin versant à l'étude. Finalement, le quatrième scénario

associe . aux sous-bassins 1, 9, 2 et 7 les données de la station de la Forêt Montmorency et

au reste des sous-bassins versants celles de la station Jean-Lesage, compte tenu des

différences en altitude.

f'.1ontmorency

2 4

7 1 2

Figure 19. Scénarios d'attribution des données pluviométriques

Étant donné qu'avec les scénarios 1 et 2, on obtenait les mêmes performances sur la rivière

J aune, seuls les scénarios 1, 3 et 4 ont été testés en calage et en validation. En fait, on

retrouve les mêmes performances à cause de l'influence mineure des données

39

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pluviométriques de la station de la forêt Montmorency sur le bassin versant de la rivière

Jaune (station météorologique très distante). L'estimation des débits à l'exutoire de la

rivière des Hurons s'est faite par la méthode de transfert des paramètres à partir du scénario

Jean-Lesage (utilisation des données de la station de la Forêt Montmorency aux sous­

bassins 1 et 9 et le reste des sous-bassins à la station de l'aéroport Jean-Lesage).

II.7 Critères de performance

D'après la D.S. EPA (2002), les critères utilisés pour qualifier la performance d ' un modèle

devraient être établis avant même son évaluation. C 'est dans cette optique que l'ASCE

(1993) propose les trois premiers critères d'évaluation de ce chapitre. Aussi, ASCE (1993),

Legates et McCabe (1999) et Boyle et al., (2000) recommandent que le calage et la

validation soient réalisés par plusieurs techniques et évalués par plusieurs critères. Dans le

cadre de ce projet, quatre critères ont été pris en considération présentés ci-dessous.

Le coefficient de Nash et Sutcliffe (CRI) est basé sur le carré des écarts entre données

observées et simulées. L'emphase est donc portée aux événements de crue (Perrin et al.,

2000). Ce coefficient varie de - 00 à 1 : 1 correspondant à une concordance parfaite entre les

simulations et les observations. Dn score de zéro indique qu'en moyenne les simulations ne

sont pas meilleures qu'un modèle simple proposant la valeur moyenne observée à au pas de

temps précédent et un score négatif confirme que le modèle testé est inférieur . en

performance au modèle simple.

n L (Qobs ,i -Qcal ,i )2

CRl(%) =100*[1 i:l ] (Eq: 8)

L (Qobs,i -Qcal,i )2 i=l

où Q obs, i est le débit journalier observé au pas de temps i, Q cal,i est le débit journalier simulé

au pas de temps i, Q cal , i est la moyenne du débit journalier simulé au pas de temps i et

n est nombre de jours. Moriasi et al., (2007) recommande ce critère, tout comme l'ASCE

(1993) et Legates et McCabe (1999), principalement à cause de son utilisation dans de

nombreuses études, mais aussi à cause de sa pertinence. Aussi, Sevat et Dezetter (1991)

font remarquer que ce critère repose-sur la fonction objective la plus fréquemment utilisée.

40

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Le second critère (CR2), proposé par Chiew et McMahon (1994) et basé sur le critère de

Nash-Sutcliffe, est le plus polyvalent des quatre. Sachant. que le critère de Nash-Sutcliffe

s'impose comme celui qui, globalement, permet d'accéder au meilleur calage, une

transformation a été effectuée par Chiew et al., (1993) en utilisant la racine carrée de Q

( fQ) à la place de Q dans la formule de N ash-Sutcliffe. Un tel choix de transformation

permet de réduire le caractère de non-homoscédasticité des résidus des modèles et l 'écart

entre les grandes valeurs (observées et simulées) dans les hydrogrammes permettant ainsi

d'augmenter la valeur du critère. Le CR2 tel que proposé par l'équation 14 varie de

-00 jusqu'à 1 et est considéré performant lorsqu'il est proche de 1.

(Eq: 9)

Le troisième critère (CR3) mesure la capacité du modèle à reproduire correctement les

volumes d'écoulement en rivière. TI est basé sur l'erreur moyenne cumulative et varie de - 00

à 1, avec 1 comme valeur cible. Ce critère est différent des trois autres car il ne repose pas

sur la chronique des erreurs. TI se calcule à partir de l 'équation 15.

n n

L Q cal ,i L Q obs, Î i=1 _ I ...:...Î=--=-l __ 1

ÎQob, ,; \ ÎQ,al,; Î= l i=l

CR3(%) =100*[1- (Eq: 10)

Un quatrième critère est aussi utilisé dans ce projet: le coefficient de détermination (R 2)

qui décrit le degré de colinéarité entre les données simulées et mesurées, présenté par

l'équation 16 varie de -1 à 1. Des valeurs supérieures à 0.5 sont considérées acceptables

dans des cas semblables au nôtre (Santhi et al., 2001, Van Liew et al., 2003). Bien que le R2

présenté ait été largement utilisé pour l'évaluation des modèles, il est très influencé par les

valeurs extrêmes «outliers» et insensible aux différences additives et proportionnelles entre

les prédictions des modèles et les données mesurées (Leguates et McCabe, 1999).

n

L (Qcal ,i -Qobs ,i )2 R2

=100*[1 i~l ]

L (Qobs ,i -Qobs ,i )2 i=l

(Eq: Il)

41

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_1 ____ ___ __ _

Ces quatre critères d'évaluation de la performance sont suffisants pour évaluer la qualité du

calage d'un modèle hydrologique (Perrin et al., 2001).

42

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III Résultats

111.1 Résultats sur le bassin versant de la rivière Jaune

Les Tableaux 10 et Il présentent les performances obtenues selon les critères présentés

précédemment pour différentes combinaisons de scénarios pluviométriques, avec 26

paramètres en calage et en validation. Ces tableaux présentent la performance du modèle

sur cinq années en calage, soit de 1985 à 1989, et trois années en validation, soit de 1992 à

1994. Tel que présenté précédemment aussi, le Tableau 10 présente les résultats obtenus

avec l'ensemble des paramètres trouvés dans l'analyse de sensibilité, alors que le Tableau

Il présente les résultats obtenus avec les 15 paramètres les plus sensibles.

Tableau 10. Performance obtenue pour les scénarios météorologiques avec les 26

paramètres de calage

Critères de Aéroport Forêt Jean-Lesage et performance . Jean-Lesage Montmorency Montmorency

selon l'altitude CAL VAL CAL VAL CAL VAL

CRI 0.68 0.31 0.63 -0.19 0.71 0.07

CR2 0.70 0.45 0.58 0.12 0.71 0.34

CR3 0.93 0.93 0.97 0.95 0.99 0.96

RL 0.67 0.41 0.64 0.19 0.71 0.29

Tableau Il. Performance obtenue pour les scénarios météorologiques avec les 15

paramètres de calage les plus sensibles

Critères de Aéroport Montmorency Jean -Lesage et

performance Jean-Lesage Montmorency selon l'altitude

CAL VAL CAL VAL CAL VAL

' CR1 0.66 0.30 0.42 -0.37 0.67 0.16

CR2 0.69 0.43 -0.30 -0.15 0.68 0.32

CR3 0.94 0.99 0.83 0.86 0.89 0.83

RL 0.67 0.39 0.50 0.12 0.68 0.34

43

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Essentiellement, plus la valeur du critère s'approche de 1, plus le modèle est performant.

Selon les Tableaux 10 et Il, la performance du modèle est légèrement meilleure lorsqu'on

utilise l'ensemble des paramètres, car en général, les valeurs des critères sont plus élevées.

Par contre, le temps requis pour le calage est long. Les critères de performance du scénario

aéroport Jean-Lesage et forêt Montmorency selon l'altitude sont généralement meilleurs sur

l'ensemble des calages, mais moins bons en validation que le scénario n'utilisant que les

données de. l'aéroport Jean-Lesage. Au Tableau Il, les performances sont généralement

moins bonnes qu'au Tableau 10. En effet, en calage, les modèles avec un grand nombre de

paramètres bénéficient de plus de degrés de liberté et du même coup d'un meilleur

ajustement avec les données observées. Cet avantage disparaît lors de la phase de validation

pour laquelle les modèles avec un nombre limité de paramètres obtiennent des résultats

aussi bons que ceux des modèles plus complexes (Perrin et al., 2001). Les variations des

paramètres en pourcentage obtenues par rapport aux valeurs par défaut pour les différents

scénarios pluviométriques sont montrées au Tableau 12. On observe que les jeux de

paramètres obtenus sont forts différents d'un scénario ' à l'autre malgré l'écart moins

prononcés entre les critères, si on compare les scénarios entre eux. Cette variation

. s'explique par la flexibilité du modèle vu le nombre de paramètre à converger vers des

résultats semblables.

44

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Tableau 12. Variation des paramètres obtenue par 'rapport aux valeurs par défaut lors du calage de la rivière Jaune en pourcentage

Jean-Lesage et Forêt Montmorency

Paramètres Jean-Lesage Montmorency selon l'altitude CN2 23.98 29.45 -14.03 slope -22.58 -28.24 -6.09 sol_k -29.29 -29.31 0.0112

canrnx 0.0118 0.0987 3.97 timp 0.37 0.98 0.26 sol_z 28.48 29.65 17.88

smfmn 1.45 3.64 8.94 Sol_awc 29.36 26.31 6.75

Esco 0.52 0.87 0.74 smtmp 1.95 0.083 0.21 smfrnx 3.43 6 ~ 87 3.68

Alpha_bf 0.99 0.0268 0.97 sftmp 1.31 0.83 0.83 sol_alb 0.047 0.96 0.49 Ch_k2 84.82 26.48 108.16 surlag 0.0684 0.0423 0.0454 biomix 0.035 0.95 0.98 gwqmn 261.6 96.74 217.77

epco -28.57 -26.28 -7.93 slsubbsn -18.03 0.62 -1.47

ch n 12.36 9.1346 12.07 Gw revap 0.024 0.20 0.0869 revapmn 5.40 17.89 126.06

tlaps 42.02 38.86 16.41 Gw delay 20.53 75.73 47.46 rchrg. dp 0.037 0.45 0.14

a. Choix du scénario

Selon les résultats présentés aux Tableaux 10 et Il, le meilleur scénario est le scénario

utilisant les données de l'aéroport Jean-Lesage, choix qui a été fait en fonction des

performances du modèle en calage et en validation selon les critères CRI, CR2, CR3 et R2•

Les Figures 20 et 21 présentent respectivement les hydrogrammes observés et simulés sur

la période de calage et de validation pour le scénario utilisant les données de l'aéroport

Jean-Lesage.

45

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L'hydrogramme de la Figure 20 des débits simulés suit la tendance de l'hydrogramme des

débits observés en calage. Cela montre que le modèle reproduit assez bien les informations

contenues dans la série des débits observés en calage. TI est à noter l'absence de certains

évènements de crues lors des simulations. L'absence de telles crues peut être liée à certains

évènements pluvieux locaux non enregistrés par les stations météorologiques utilisées pour

les simulations. Aussi, les pointes de crues associées aux évènements pluvieux sont quelque

peu sous-estimées de façon plus importante par le modèle. La crue printanière observée

pendant le mois d'avril 1987 n'est pas bien modélisée par SWAT et cette différence peut

être attribuée aux mesures de précipitations hivernales et à la modélisation de la fonte de

neige dans SW AT (Lévesque, 2007). Malgré ces contraintes, les résultats obtenus sont

adéquats et satisfaisants pour le critère de Nash CRI ou NSE de 0.63 obtenu en calage sur

le bassin versant de la rivière Jaune et transposé sur le bassin versant de la rivière des

Hurons, d'après Sahel et al. (2000), Santhi et al. (2001) et Bracmort et al. (2006). Le CR2

qui privilégie les petites valeurs, a une performance de 0.65 en calage et 0.45. Le CR3, qui

évalue les volumes est de 0.95 et le dernier critère qui est le le coefficient de détermination

R2 est de 0.67.

La Figure 21 permet une appréciation visuelle des hydrogrammes observés et simulés en

validation. On note une importante absence de données de débits observés en validation. De

façon générale, les pointes de crues associées aux évènements pluvieux sont sous-estimées

par le modèle qu'en calage. La surestimation de la crue printanière de 1994 et l'absence de

certaines crues par le modèle sont expliquées par les mêmes raisons énumérées au paravent.

Les résultats obtenus pour le critère de Nash CRI ou NSE est de 0.3, le CR2 de 0.45, le

CR3 de 0.98 et le coefficient de détermination de R2 de 0.41.

b. Bilan hydrique

Pour finaliser le calage, un autre critère est important à vérifier: la répartition de l'eau de

surface et de l'eau souterraine dans le modèle par rapport à l'estimation faite par le

programme filtreur appelé Baseflow développé par Arnold et al., (1995) et amélioré par

Arnold et Allen. (1999). Le Tableau 13 montre le pourcentage de la répartition d'eau

obtenue pour les débits observés et simulés. Il y a une différence de sept pour cent entre le 46

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ruissellement de surface et l'écoulement de base du modèle et celui estimé à partir des

données observées. Cette différence n'est pas importante car dans la littérature, un

pourcentage d'erreur de moins de cinq pourcent est négligeable. Vu la qualité des données

observées dans le modèle et l'utilisation des valeurs des paramètres par défaut, cette

différence ne peut qu'être satisfaisante.

La répartition de l'eau dans les différents processus de son cycle est montrée au Tableau 14.

Remarquons que la somme des hauteurs d'eau des différents processus n'est pas égale à la

pluviométrie. n ,existe u'ne différence ,de 118.19 mm soit 7 %. Cette différence s'explique

par les pertes de l'eau au profit des bassins versants voisins, à travers les fentes du sol et

l'infiltration d'eau dans les nappes profondes .

. Tableau 13. Répartition de l'eau

Débits observés % Débits simulés %

Ruissellement de surface 42 49 Ecoulement de base 58 51

Tableau· 14. Bilan hydrique suite au calage sur le bassin versant de la rivière Jaune

artition de l'eau (mm) Somme 1628.95 1628.95

~--~--------~------~--------------------~~---436.2 538.64

Ruissellement souterrain 110.66 Flux latéral 77.11

174.46 173.69 hase terrestre

47

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35 --Observées --Simulées

30

25

~

en M"'" 20 E ---en +"""

:c 15 '0) Cl

10

5

o 1 985/01/01 1985/07/20 1 986/02/05 1986/08/24 ·1 987/03/12 1 987/09/28 1988/04/15 1988/11/01 1989/05/20

Date (Jours)

Figure 20. Hydrogrammes observés et simulés sur la période de calage pour le scénario de référence (bassin versant de la rivière Jaune) .

47

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35

30

25

..-.. en ~ 20 E ----en +-'

:.c 15 ~Q)

o

10

5

--Observées -- Simulées

O l~ . - ~ - ~ ff ' 1- ". -~ 'ct 'd " ~

1 992/05/31 1992/12/17 1993/07/05 1994/01/21 1994/08/09 Date (Jours)

Figure 21. Hydrogrammes observés et simulés sur la période de validation pour le scénario de référence (bassin versant de la rivière Jaune)

48

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111.2 Résultats à l'exutoire de la rivière des Hurons Les paramètres obtenus par la méthode de transfert de paramètres sont identiques à ceux

obtenus lors du calage sur le bassin versant de la rivière Jaune (Voir Tableau 10). La Figure

22 présente une estimation des débits à l'exutoire de la rivière des Hurons par la méthode

dé transfert des paramètres pour la période de calage du modèle. Nous avons soulevé

auprès de la Ville l ' importance de la problématique de gestion du· lac et depuis décembre

2007, une station de jaugeage a été installée sur la rivière des Hurons dans l'objectif

d'obtenir des données de débits qui permettront l~ mise en place d'un modèle afin de mieux

gérer les débits relâchés au barrage Cyrille Delage à l'exutoire du lac Saint-Charles. Après ·

une année de collette de données de débits, une validation a été simulée et les résultats sont

satisfaisants .

. La Figure 23 montre les hydrogrammes simulés et observés à l'exutoire de la rivière des

Hurons pour la période de 1 décembre 2007 au 6 décembre 2008. L ' hydrogramme de la

Figure 23 des débits simulés suit la tendance de l'hydrogramme des débits observés. Cela

prouve que le modèle reproduit assez bien l'hydrogramme des débits observés. Cependant,

les pointes de crues printanières sont mal reproduites par le modèle hydrologique (comme

remarqué au paravent). Cette mauvaise performance s'explique par la difficulté du modèle

SW AT à reproduire la fonte de neige (Lévesque, 2007). Aussi, les fortes intensités de

pluies enregistrées en 2008 sur le territoire de la Ville de Québec explique la surestimation

des débits par le modèle. TI est à noter l'absence de certains événements de crues lors des

simulations qui peut être liée à certains évènements pluvieux locaux non enregistrés par les

stations météorologiques utilisées pour les simulations. Malgré ces contraintes, les résultats

obtenus sont satisfaisants car nous obtenons un critère de Nash CR 1 ou NSE de 0.42.

En annexe A, ont été placées les courbes de débits simulés et observés pour tous les

scénarios.

49

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15

10 ....-.... Cl)

c!)"'-

E '-"" Cl) .~ ..c 'Q) 0

5

o -1 985/01/01 1985/07/20 1986/02/05 1986/08/24 1987/03/12 1987/09/28 1988/04/15 1988/11/01 1989/05/20

Date (Jours) .

Figure 22. Estimation des débits à l'exutoire de la rivière des Hurons par la méthode de transfert des paramètres pour la période de calage

50

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40.0

--debits simulés

35.0 --de bits observes

30.0

éi) ëVIS 25.0

E "-'" ..,

~ 20.0

15.0

10.0

5.0

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Figure 23. Hydrogrammes observés et simulés à l'exutoire de la rivière des Hurons

51

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Discussion et conclusion

L'estimation des apports au lac Saint-Charles fait suite aux pressions grandissantes sur la

ressource en eau. Ce projet se veut un pas de plus vers la gestion intégrée de la ressource en

eau du bassin versant du lac Saint-Charles. Cette étude a été limitée principalement par le

manque de données sur la pluviométrie, la pédologie, les débits à l'exutoire de la rivière des

Hurons et la série incomplète de débits observés à l'exutoire de la rivière Jaune. Malgré ces

aléas, l'objectif a été atteint à savoir l'estimation des apports en eau au lac Saint-Charles

par son principal tributaire, la rivière des Hurons.

Pour atteindre l'objectif de l'étude, le choix du meilleur scénario par rapport aux données

pluviométriques disponibles s'est porté sur le scénario Jean-Lesage (soit l'utilisation des

données pluviométriques de la station Jean-Lesage) qui affichait sur la rivière Jaune les

meilleures performances, soit CRI = 0.68, CR2= 0.70, CR3= 0.93 et R2=0.67 en calage et

le modèle calé a reproduit de moins bonnes performances, soit CRI = 0.31, CR2= 0.45,

CR3= 0.37, CR4= 0.93 et R2=0.41 en validation (voir Tableau 1'0).

Les performances modestes des modèles s'expliquent par le constat de Moriasi et al.

(2007) : moins la série de données observées est importante et moins bien elle est repartie

dans l'année, moins les résultats en calage et en validation sont bons. Selon l'étude de

Moriasi et al., (2007), le critère de Nash-Suticliffe (CRI) de 0.68 obtenu en calage sur la

rivière Jaune avec Îes 26 paramètres les plus sensibles est considéré bon et adéquat selon

Saleh et al., (2000), Santhi et al. (2001) et Bracmourt et al., (2006). Par contre, en

validation, le critère de N ash-Suticliffe de 0.31 est quand même considéré insatisfaisant

d'après Moriasi et al., (2007). Les paramètres de calage obtenus pour la rivière Jaune ont

été transférés aux sous-bassins versants de la rivière des Hurons afin d'estimer les débits à

l'exutoire de cette rivière. Pour fin de comparaison, une simulation a été effectuée à partir

des données de débits obtenus par la station de jaugeage établie en décembre 2007 et la

performance obtenue avec le critère de Nash CRI ou NSE de 0.42.

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Les résultats en validation sont moins bons avec les quinze paramètres les plus sensibles

qu'avec les 26 paramètres mais le temps de calcul est réduit de moitié dans certains cas. La

mauvaise performance en validation s'explique surtout par la série incomplète des données

de débits, l'incertitude liée aux données météorologiques (distance entre les stations

météorologiques) et par l'unicité de la pédologie ~ur l'ensemble du bassin versant dans le

modèle SWAT. Ces trois éléments sont détaillés ci-dessous: ,

A. Données de débits

D'une part, le manque des données de débits observé a été une importante source d'erreur.

Optimiser un modèle sur une série de données non complète ~t donc non représentative du

régime hydrologique engendre de l'incertitude sur les valeurs des paramètres et augmente

la probabilité d'obtenir des résultats non satisfaisants. D'autre part, le manque de données

sur différentes périodes de l'année tant sur la période de calage que de validation explique

en partie l'obtention de mauvais résultats. D'après Gan et al., (1997), un modèle idéal doit

contenir les données des saisons hivernales, printanières, estivales et automnales pour

l'obtention de bonnes performances en calage et en validation.

B. Distance des stations

Les stations météorologiques distantes au bassin versant ont entraîné de' l' incertitude sur la

pluviométrie, cependant, elles restent les plus proches que l'on puisse affecter au bassin

versant à l'étude. Les différents scénarios pluviomé~riques effectués ont permis d'explorer

sans pour autant améliorer de façon considérable la performance du modèle. Le scénario

basé sur les données de l'aéroport Jean-Lesage affichait une performance du critère de

Nash-sutcliffe CRI était de 0.68; pour celui basé sur les données de la forêt Montmorency

on obtenait CRI de 0.63 et pour celui basé sur les données de l'a,éroport Jean-Lesage et

forêt Montmorency selon l'altitude on avait CRI de 0.71. Ces performances montrent

l'importance de la pluviométrie.

c. Unicité de la pédologie

Les résultats s'expliquent aussi par l'unicité de la pédologie sur l'ensemble du bassin

versant. Dans cette étude, par faute de données pédologiques, l'obtention des paramètres de

sol a été possible grâce aux applications d'un modèle de sol de l'IRDA. Saçhant que ces

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données peuvent être différentes de la réalité et des conditions d'utilisation, elles sont une

source d'erreur pour le modèle. L'écart de 7 % constaté entre les données du ruissellement

de surface, de l'écoulement de base et celles observées (voir Tableau 13) peut s'expliquer

par cette extrapolation. Le Soil Conservation Service (SCS) aux État Unis a souvent

démontré que la pédologie joue un rôle important pour la détermination du ruissellement et

de l'infiltration.

li est certain que les fonctions d'auto-calage actuelles du modèle SW AT ne permettent pas

d'assurer une convergence vers un seul et unique jeu de paramètres étant donné la

complexité même des fonctions hydrologiques, mais il faut souligner que le calage des

paramètres pose toujours des questions d'équifinalité (Hreiche et al., 2003). L'équifinalité

posé par Beven (1993) amène à ne pas considérer un jeu unique de para~ètres optimal,

mais plutôt une famille de jeux de paramètres donnant des performances similaires. Ce

problème est le résultat d'erreurs de mesure et d'incertitudes d'interpolation spatiale et

temporelle sur les données elles-mêmes (Beven et al., 2001). Implicitement, cela montre

que la représentation du comportement hydrologique d'un bassin versant par un jeu de

paramètres uniques est utopique. TI est préférable, de considérer "l'équifinalité" des jeux de

paramètres multiples que produisent les simulations de la réponse d'un bassin versant.

Toutes ces incertitudes ont un impact sur les résultats et rendent difficile leur interprétation.

Les paramètres du modèle dépendent de la structure du modèle, des conditions initiales et

limites, des données disponibles et des valeurs des autres paramètres. La performance

enregistrée sur le coefficient de détermination R 2 = 0.67 en calage et 0.41 en validation

décrit le degré de colinéarité entre les données simulées et mesurées. La performance en

calage est considéré acceptable d'après Santhi et al., (2001) et Van Liew et al., (2003) et

insatisfaisant en validation. Ces modestes performances s'expliquent par sa susceptibilité

aux hautes valeurs extrêmes (outliers) et son insensibilité aux différences additives et

proportionnelles entre les modèles et les données mesurés (Leguates et McCabe, 1999).

Malgré les difficultés rencontrées citées ci-haut, le modèle a été validé (voir Figure 23 : les

hydrogrammes simulés et observés à l'exutoire de la rivière des Hurons pour la période du

1er décembre 2007 au 6 décembre 2008) et une première estimation des débits à l'exutoire

. 54

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de la rivière des Hurons a été possible comme l'atteste la Figure 22. La modeste

performance obtenue suite à la validation sur la rivière des Hurons s'explique par la

difficulté du modèle SW AT à reproduire la fonte de neige (Lévesque, 2007) lors du calage,

les fortes intensités de pluies enregistrées en 2008 sur le territoire de la Ville de Québec,

l'absence de certains événements pluvieux locaux non enregistrés par les stations

météorologiques utilisées pour les simulations et l'unicité de la pédologie sur l 'ensemble du

bassin versant.

Cette étude est un premier pas vers la gestion intégrée du bassin versant pour concilier les

besoins en eau de l ' usine de production d ' eau potable avec ceux des écosystèmes, de

quantifier les apports dans le réservoir-lac et remédier aux conséquences néfastes des

longues périodes d'étiage. La connaissance des apports permettra éventuellement une

meilleure gestion des vannes du barrage Cyrille-Delage à l'exutoire du lac, ce qui permettra

la réduction des fluctuations du niveau de l'eau et ainsi protéger les Marais du Nord qui

jouent des rôles de filtration et d'épuration pour le réservoir-lac. Un peu plus loin dans la

rivière Saint-Charles, l'estimation des apports permettra l'approvisionnement de l'usine de

traitement d'eau potable de Loretteville en eau et le maintien du débit écologique pour le

bien-être de la faune aquatique.

Cette étude est aussi la première qui estime les.apports en eau au lac Saint-Charles. Malgré

toutes les approximations qui ont été apportées soit: l'utilisation de données climatiques

distantes, d'une pédologie uniforme, l'absence de station de jaugeage sur le bassin versant

du lac et l'impact hydrologique de la forêt peu connu, le modèle affiche des résultats

satisfaisants.

Les résultats obtenus lors de la répartition de l'eau (ruissellement de surface et souterrain)

montre que les paramètres hydrologiques ont été calés suivant les règles de l'art.

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Annexe A HydrograOlOles des débits observés et siOlulés des différents scénarios pluvioOlétriques obtenus lors du calage et de la validation sur la rivière Jaune.

Scénario de référence Courbes de débits observés vs simulés

35 ~---.-----'----~-----r----1I----~----~====r=~

30

25 -Je 'E 20 -.! :s 15 'CD C

10

5

Observés Calculés

198~/01/01 1985/07/20 1986/02/05 1986/08/24 1987/03/12 1987/09/28 1.988/04/15 1988/11/01 1989/05/20

Date (Jours)

Validation du scénario de référence Courbes de débits observés vs simulés

25~----1l-----'--~--~----~------~----~======~

20

-.!! 15 "'e -fi) .. :s 'G) 10 C

5

Observés Calculés

1992/08/23 1993/03/11 1993/09/27 1994/04/15 1994/11/01

Date (Jours)

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Scénario de Jean-Lesage

Courbes de débits observés vs simulés 35 ~----~----~------~-----r------r-----~----~~====~~

30

25 -fi) ...... ('I)e 20 -fi)

:S 15 'G) C

10

5

1989/01/01 1985/07/20 1986/02/05 1986/08/24 1987/03/12 1987/09/28 1988/04/15 1988/11/01 1989/05/20

Date (Jours)

Validation du scénario de Jean-Lesage

Courbes de débits observés vs simulés 25 ~------~------~------1l------~------~--~--~========~

20

-(1)

~ 15

--! :s 'CD 10 C

5

Observés Calculés

199~/01/01 1991/07/20 1992/02/05 1992/08/23 1993/03/11 1993/09/27 1994/04/15 1994/11/01

Date (Jours)

62

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Scénario de la Forêt Montmorency

Courbes de débits observés vs simulés 35 ~----1I----~r-----~----~------~----~------~====~==~

30

25 ...... -! 'Ë 20 ....... li :s 15 'CI) C

10

5

Observés Calculés

1989/01/01 1985/07/20 1986/02/05 1986/08/24 1987/03/12 1987/09/28 1988/04/15 1988/11/01 1989105/20

Date (Jours)

Validation du scénario de la Forêt Montmorency

Courbes de débits observés vs simulés 25 ~--~--r-------r-----~~------~------~------~======~~

20

...... CI)

~ 15 ....... li :s 'CI) 10 C

5

Observés Calculés

1 99~ /01/01 1991/07/20 1992/02/05 1992/08/23 1993/03/11 1993/09/27 1994/04/15 1994/11/01

Date (Jours)

63

Page 73: Estimation des apports au lac Saint-Charles à l'aide …...rivière des Hurons est adéquat et satisfaisant d'après Santhi et al. (2001) et Bracmort et al. (2006). Par contre, en

Scénario de Jean Lesage et Montmorency selon l' altitude

Courbes de débits observés vs simulés 35 ~-----r------~----~------~----~------~-----;~=====c~

30

25

.......

.!! ~ 20 ...... J! :0 15 'CI) C

10

O~~--~~~~~~--~~~--~~~~--~/ --~~~--~~~--~~ 1985/01/01 1985/07/20 1986/02/05 1986/0ai24 1987/03/12 1987/09/28 1988/04/15 1988/1 1/01 1989/05/20

Date (Jours)

Validation du scénario de Jean Lesage et Montmorency selon l'altitude

Courbes de débits observés vs simulés 25 r-------~------~------_r------~------~------~========~

20

5

Observés Calculés

199?/01/01 1991/07/20 1992/02/05 1992/08/23 1993/03/11 1993/09/27 1994/04/15 1994/11/01

Date (Jours)

64