essor le nouvel n°27 -...

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essor de l’interfédé le nouvel avril printemps 27 0 4 avec le soutien de la région wallonne

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L’efficacité de laformation est généra-lement reconnue dupoint de vue de

l’amélioration des qualifications. Celle-ci se répercute sur l’emploides personnes, même si on nepeut pas pour autant affirmerqu’il y a stricte concordance entrele fait de se qualifier et de trouverun emploi, ni même - si l’emploiest trouvé - entre celui-ci et laqualification acquise. La principalefaiblesse du dispositif est qu’ilrenforce des compétitivités indi-viduelles, qui s’affrontent sur unmarché où il n’y a pas d’emploipour tout le monde. Le fait de ne pas trouver d’emploià la sortie d’une formationn’autorise pourtant pas à tirer la conclusion d’inefficacité de laformation. En effet, les analysesfines montrent que la formationa aussi pour effet de mobiliserles personnes sur de nouveauxprojets, de les aider à se réins-crire dans des réseaux de relationssociales: cela sert de point d’appuipour l’insertion ultérieure.

Lorsque, malgré les efforts,l’insertion n’est pas au bout duchemin, c’est souvent à cause du poids énorme, trop souventsous-estimé, de différentescontraintes matérielles. C’est aussi, beaucoup, à cause de dimensions symboliques, dela manière - malheureusementnégative - dont les personnes sereprésentent. Elles se vivent mal,peu compétentes; elles n’ont pasle minimum requis de confianceen elles. La plupart ont accumuléles échecs dans leur recherched’emploi sur un marché cruel: le plus enthousiaste finit parperdre courage quand 20 fois il s’est avancé pour chaque foisprendre une nouvelle claque.

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Dossier central

Memorandum 2004

Le Poster

• La formation à l’Interfédération

• L’Interfédération, c’est qui?

• Et dans le fond, que pensez-vous de “L’ESSOR”?

Le nouveau décret EFT-OISP est voté 4

Réorganisation

de la formation permanente des classes moyennes 9

Jobcoaching, un monde de différences? 11

Traçabilité: Le retour

Ensemble, défendre le droit au chômage 13

Enseignement et ISP:

concurrence, osmose, symbiose ou autre chose? 18

Le numéro 28 sortira en été 2004Seront abordés notamment les thèmes suivants:

- compte rendu de l'A.G. du 23 avril

- organigramme du secteur de l’insertion socioprofessionnelle

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en matière de formation profes-sionnelle n’est-il que de 18% despolitiques dites “actives”, tandisque la moyenne de l’Union sesitue quant à elle à 25%!

On l’a compris: l’efficacité estliée à la démarche libre et volon-taire des personnes, à l’absencede stigmatisation. Les malen-contreuses initiatives prises parle Gouvernement fédéral, enmatière de contrôle du chômage- donc des chômeurs - lors deson “conclave” de Petit-Leez,font des dégâts considérables.

Cela établit, la Belgique ne se profile pas comme unepremière de classe, mais plutôtcomme élève à la traîne,mollement assoupie, coude surle radiateur du fond.

En effet, même s’il est peucontestable que la législaturerégionale qui s’achève a été fortactive sur la compétence “forma-tion”, les données de l’OCDEindiquent néanmoins que laBelgique est à la traîne dansl’Union Européenne. Ainsil’investissement de notre pays

Des bonnes et des mauvaises

Même si la mobilisationsyndicale a été immédiate, etles interventions des Régionspositives, qui ont obligé à unerenégociation partielle ducadre, il n’en reste pas moinsvrai que le message dominantdiffusé à cette occasion estbien celui de la stigmatisation:“chômeurs, vous êtes incom-pétents, fainéants et profi-teurs; on va vous contrôlerplus”. Cet épisode est undésastre, il génère les effetsexactement inverses de ceuxofficiellement escomptés.

Car enfin, quel est le sens de la sanction, qu’elle vienne de la “mécanique automatique” de l’article 80, ou de la formule“rénovée” par Petit-Leez? Le fait d’avoir perdu sonemploi n’est-il pas déjà, en soi,une sanction immense?D’autant que l’évolution dumontant des allocations dechômage a évolué très négative-ment. Sait-on assez qu’enBelgique, entre 1985 et 1995, la part de “chômeurs pauvres”(= ceux qui vivent sous le seuilde pauvreté2) est passée de28% à 47%? Se représente-t-oncorrectement la densité dedétresses que recouvre unetelle “froide” statistique3?

Bref, il y a encore du travail pournos associations. Sans exhausti-vité aucune, nous avonsnotamment à:

- défendre l’importance de laformation, en particulier dansses volets de “reconstruction”des personnes dans un réseaucitoyen (la philosophie del’éducation permanente est etdoit rester inscrite au cœur dela démarche d’insertion socio-professionnelle);

- être résolument dans le campde ceux qui refusent lesstigmatisations, les traques,les exclusions;

- revendiquer que les montantsdes allocations soient suffi-sants à éviter la pauvreté, et permettent des vies dignes.

Pierre GeorisPrésident

politiques

© Xavier Cornu

Les évaluations menées en matière de politiques de lutte contre le chômage

indiquent que les plus efficaces sont celles qui s’appuient sur la formation.

Inversement, toute stigmatisation du chômeur comme chômeur

tend à l’ancrer plus fortement dans sa situation de chômage1.

Expliquons en quelques mots l’un et l’autre pourquoi.

1 Relativement aux questions évoquées danscet éditorial, les travaux du CERISIS-UCL sontparticulièrement éclairants. Résumé d’unepartie de ces travaux dans: DonatienneDesmette, “L’identité des chômeurs”, La Revue Nouvelle, décembre 2003

2 Selon les normes statistiques européennes,le seuil de pauvreté est fixé à 50% durevenu moyen du pays.

3 “Minima sociaux et condition salariale -L’Europe vue d’en bas”, partie belge parStephen Bouquin (VUB) et Estelle Krzeslo(ULB), cité dans “Lettre mensuelle socio-économique”, n°89, janvier 2004, ConseilCentral de l’Economie.

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Un nouveau décret,c’est un longparcours. De nombreuses

heures, réparties sur plusieursannées, de discussions et négo-ciations entre un cabinet minis-tériel et les représentants dusecteur; trois passages auGouvernement, entre lesquelsça discute ferme entre les partisde la majorité, et à l’occasiondesquels il y a consultation duConseil Economique et Social(pour avoir l’avis des partenairessociaux), du FOREM (pour l’avisdu service public), du Conseild’Etat (pour le plaisir de se fairetaper sur les doigts, euh… non:pour s’assurer que la traductionen langue du droit1 est correcte).

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… et à plusieurs titres.

D’abord, parce qu’actualitéoblige, le cœur est occupé par lemémorandum commun del’Interfédération et de la FEBISPen matière de politiques d’inser-tion socio-professionnelle. Ce qui figure là est porté par lesreprésentants de quelque 170associations d’insertion, danstoute la Wallonie et à Bruxelles.Ce n’est pas négligeable. Ce mémorandum est un “cahier”qu’il est possible de détacher.

Que découvre-t-on lorsque le mé-morandum est détaché? Un miniPoster Géant par la vertu duquelvous pourrez embrasser d’unseul regard, que l’on voussouhaite d’aigle, tout l’organi-gramme de l’Interfédération. Il nous est en effet revenu dediverses sources que tout lemonde ne s’y retrouvait pas(encore) dans les arcanes denotre belle mécanique. Il en estmême qui s’éveillent la nuit, ensueur: “Comment donc pourrais-je reconnaître l’administrateurque j’admire, mais dont j’ignoretout de la bobine, si j’en venaisinopinément à le croiser, pous-sant une charrette dans un grandmagasin?” Foin désormais detoutes ces angoisses! Nous avonsdécidé de résolument empoignerle problème et donc d’y répondre,en usant d’une belle méthode quia fait des preuves innombrablestout au long de l’Histoire, j’ainommé le culte de la personna-lité. Aussitôt la décision prise,une nuée d’un paparazzi1 a en-vahi les locaux de l’Interfédé ettiré les portraits de tous ceux quiy résidaient, fut-ce fortuitement.

Nous les livrons à nos lecteurscomme autant de pièces àconviction! Ce poster peut, lui aussi, être détaché. C’est d’ailleurs simple: nousvous conseillons de le mettresous verre et de l’accrocher dansvotre salon. D’abord parce celasera du plus bel effet sur la che-minée. Ensuite parce que celaflattera avantageusement l’egode l’administrateur auquel vousne manquerez plus d’offrirl’apéro lorsque vous le croiserez,puisque désormais vous nepourrez plus ne pas le recon-naître! Bien entendu, il est toutaussi possible d’utiliser le posterdans un objectif de sainedétente, par exemple à l’occasiond’une partie de fléchettes entre ami(e)s.

Quand on a fini de détacher toutce qui se détache dans ce nu-méro, c’est incroyable, mais ilreste encore des choses! Nous voulons attirer l’attentionsur l’une d’entre elles: vous trou-verez une petite dissertation sur “L’Essor” lui-même. Nous serions intéressés derecueillir vos avis sur les diffé-rentes questions et apprécia-tions qui y figurent: après tout,si vous prenez connaissance dececi, c’est que vous nous lisez!Ce serait bien que vous nousaidiez à répondre le mieuxpossible à vos attentes. D’avance, un grand merci.

Un peu spécial ce numéro…

1 Stupéfiante révélation: un paparazzisommeillait en un des administrateurs!

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Discuter l’arrêtéA présent, il faut un arrêté du gouvernement pour rendre le décret applicable. Théoriquement, il comprendradeux volets:

- Les précisions que le décretrenvoie à la responsabilité dugouvernement

- Les dispositions valides pourla période de transition. Le cabinet souhaite que latransition laissée aux orga-nismes soit relativementcourte pour ce qui concernel’adaptation aux publics recru-tés, sous l’argument que toutle monde est prévenu depuislongtemps des orientationsnouvelles. C’est au moinsdiscutable, en ceci qu’il y aquand même un certainvolume du public actuelle-ment en OISP qui devientnon éligible: il faut, en paral-lèle, qu’une réponse soit assu-rée aux besoins spécifiques de ces personnes. Le cabinetenvisage une transition pluslongue pour le volet financier:il est clair qu’à partir dumoment où il y a une normeet des moyennes, ceux quisont très au-dessus de lamoyenne doivent avoir untemps pour s’adapter (sur leschiffres exacts de la norme,on dispute encore, et on lefera vraisemblablementjusqu’au dernier moment!).

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Quand tout cela a été fait, le projeta été transmis au Parlement, où il a d’abord été examiné encommission parlementaire. Deux parlementaires ont été fortactifs dans la discussion: PierreHardy (ECOLO) et Michel deLamotte (CDH) (autant les citer:on en a cité aussi dans le passé…lorsqu’on en était mécontent!).Une dizaine d’amendements a été apportée au projet, tant dela majorité que de l’opposition,dans un sens globalementpositif. Les partis de la majorité (PS-MR-ECOLO) ont voté “oui”au texte qui en est sorti.L’opposition (CDH) s’est abste-nue. Personne n’a voté “non”.Cela signifie que le consensuspolitique sur le sujet est désor-mais très fort: le positionnementde l’opposition se décode eneffet comme “nous sommesd’accord avec la logique généraled’un décret qu’on ne souhaitepas arrêter; néanmoins, sur cer-tains points, il pourrait aller plusloin, ce qui explique qu’il n’y apas alignement pur et simple surle point de vue de la majorité”.

Enfin, en séance plénière, un ultime amendement a étéintégré à l’initiative de la majo-rité. A l’occasion du vote final, le 12 février, on a observé lesmêmes positionnements departis qu’en commission.

Le travail parlementaireLes principales modificationsapportées en commission, en bref:- Ajout d’une référence à

l’émancipation sociale despersonnes dans les objectifsdu dispositif (en d’autrestermes: le retour del’éducation permanente dans le système).

- Dans la définition des publicscibles, un ajout a été fait quiévite d’avoir des diplômésuniversitaires qui postulentpour devenir stagiaires enformation en EFT ou OISP.

- Le plus important, dans lespublics assimilés: il sera per-mis aux personnes qui se sontvues refuser leur demanded’asile et ont introduit

un recours d’être inscrites enEFT-OISP (“mieux vaut qu’ellessoient là plutôt que dans letravail en noir”). Attentioncependant: elles ne deviennentpas pour autant demandeusesd’emploi, et, du coup, elles nepourront bénéficier du statutharmonisé du stagiaire, ni fairede stages en entreprises: le statut de DE relève d’unelégislation fédérale. Il n’em-pêche, ceci est un pas quidébloque un peu la situationde certaines personnes.

- Pour faire plaisir au MR,lorsque sont évoqués lesratios EFT, un bout de phraseest ajouté, qui ne mange pasde pain: “ces ratios visent à respecter les pratiques de commerce”.

- Autre amendement utile: dansle texte, lorsqu’on évoque lesubside pour le premier agré-ment, on en parle pour couvrirdes frais de fonctionnement.Cela a été modifié en: “des frais de fonctionnement,de personnel et d’équipement”,pour éviter des bêtes pro-blèmes qui pourraient être liésà une lecture obtuse du texte.

L’ultime amendement de laséance plénière a porté surl’indexation de la subvention. Le projet de base se référait àl’indice santé. La correctionapportée remplace cette référencepar celle de l’indexation du budgetde la Région Wallonne. Cela apour signification que l’indexa-tion de la subvention ne se ferapas systématiquement en fonc-tion de l’évolution du coût de lavie, en tout cas les années où,pour des raisons de restriction,le budget wallon s’adaptera moinsvite. Ce tout dernier amendementn’est pas vraiment le meilleur!

voté décret EFT-OISP

1 On n’a pas écrit “langue de bois”!

© Xavier Cornu

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Si on fait le catalogue desprécisions qui seront apportées:

- L’arrêté devrait être plusexplicite sur les critèresd’évaluation.

- Il précisera les conditions desstages en entreprises.

- Ainsi que la nature des rela-tions avec le FOREM dans lecadre du dispositif intégré.

- Enfin, il devrait fixer cesratios qu’on attend depuis1995, ainsi que le taux definancement horaire(intégrant le subside RW, les points APE et le FSE. Les autres moyens ne devraientpas être intégrés au calcul = il resterait des moyensadditionnels éventuels).

Actuellement, l’idée chez leMinistre Courard reste la mêmeque celle de son prédécesseur, la Ministre Arena: lorsqu’il y aagrément, il y a déterminationd’un volume d’heures à réaliseret donc fixation d’un subsidegaranti, quelle que soit l’évolu-tion du FSE. Dans cette optique,on nous annonce une nouvellehausse de la ligne budgétaireEFT-OISP, de 25% en 2004(alors que la hausse moyennedu budget wallon est de 1,5%).Même si, temporairement, cela permettra d’augmenter lesmoyens chez certains, la logique est l’augmentation dela prise en charge régionale. Lorsqu’on sera dans le nouveaudécret, on sera clairement dansdes vases communicants:puisqu’un taux sera fixé, touteaugmentation de l’interventionwallonne sera “compensée” par une diminution du FSE.

L’InterfédérationauditionnéeFait intéressant du poids poli-tique et de la représentativité del’Interfédération: elle a été audi-tionnée en commission parle-mentaire, et c’est la premièrefois de son Histoire (ont aussiété auditionnés: l’Inspecteurgénéral de l’administration Eco-nomie et Emploi, et des repré-sentants de l’Union Wallonnedes Entreprises et de l’Uniondes Classes Moyennes).

En Interfédération, nous noussommes accordés sur 95% deséléments de commentaires auprojet de décret. Lors de la consul-tation sur la première version del’avant-projet, cela avait valu auMinistre de recevoir un commen-taire long de 17 pages. Au fil desversions successives, 14 pages desremarques de l’Interfédérationont pu être intégrées, ce qui repré-sente un taux fort honorable.

Les trois pages non retenues ontété exposées lors de l’auditiondevant la commission parlemen-taire. On en retiendra, en styletélégraphique:- Il subsiste un problème avec

les candidats déboutés de lademande d’asile mais qui ontentamé une procédure derecours (ainsi comme on a pule lire, cette interpellationparticulière a été rencontréepar le Parlement).

- Personnes incarcérées: mêmes’il est logique d’organiser dela formation à proximité de lasortie de prison, il ne faudrait

pas pour autant fairedisparaître les possibilités àd’autres moments.

- Les personnes en incapacitéde travail relevant de lamutuelle n’ont pas d’autreaccès au dispositif que par ladérogation aux règles d’accèsdu public: dans certains OISP,la majorité, voire la totalité dupublic, relève de cette catégo-rie (cas de toxicomanes ou depersonnes souffrant deproblèmes psychologiques).

- Les normes de chiffresd’affaires et de taux d’encadre-ment devraient être fixées pararrêté plutôt que par décret:elles risquent d’être évolu-tives; un décret verrouillebeaucoup plus qu’un arrêté.

- L’IF souhaite éviter la situationde “juge et partie” dans la com-mission d’agrément: elle nedemande pas droit de vote, voix consultative suffit. Par équivalence, le mêmerégime devrait être d’applica-tion pour la représentation dela section CPAS de l’Union des

Villes et Communes, en toutcas lorsqu’il s’agit de procéder àl’examen d’une EFT de CPAS.

- Il serait préférable de distin-guer clairement deux réalitésdifférentes en matière desubvention: le nouvel agré-ment d’une part; la nouvellefilière dans un organismedéjà agréé d’autre part.

- Enfin, l’IF demande à êtreassociée à l’élaboration desarrêtés d’application.

En ordre disperséSur un point particulier - l’oppor-tunité ou non de maintenir ledispositif AR 4992 - il n’y a paseu accord. Dès lors, et sur ce seulpoint, le secteur associatif s’est-ilprésenté en ordre dispersé.Tandis que deux représentantsde l’Interfédération s’expri-maient sur l’ensemble des pointsqui faisaient l’accord des fédéra-tions, un représentant ALEAP etun représentant CAIPS défen-daient des thèses opposées sur le dispositif AR 499.

© Xavier Cornu

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Pour comprendre, il faut bienidentifier qu’en définitive il y atrois positionnements différentssur ce délicat sujet:- Pour ALEAP, le maintien se

justifie d’une part pour pou-voir offrir des revenus à despersonnes qui n’en ontaucun; d’autre part parce quel’augmentation progressive del’indemnité de formation estfondatrice de la spécificitépédagogique “formation parle travail”, autant que de lamotivation du stagiaire.

- Pour CAIPS, il est préférabled’avoir un statut unique pourles stagiaires, toutes situationsconfondues. La vertu principalede la formule est de permettrela cohérence dans le parcoursd’insertion des stagiaires(comment un stagiaire sortantd’une EFT lui offrant uneindemnité plus importante que1 euro de l’heure pourrait-ilpercevoir comme progrèspersonnel l’entrée dans uneformation plus qualifiante qui,précisément, le ramène à ceteuro de l’heure?). En outre, le statut unique permet d’éviterde stériles concurrences entrecentres de formation.

- AID et ACFI peuvententendre la première partie de l’argumentaire d’ALEAP:les meilleures législationslaissent passer des personnesentre les mailles, il faut desdispositifs de “rattrapage”.

Quant à en faire un système,l’environnement ayant beau-coup évolué depuis 1985, les deux fédérations sont aumoins dubitatives: il est plusfacile qu’à l’origine de fairedes montages qui offrent auxpersonnes la couverturecomplète à la sécurité sociale,plutôt que la seule maladie -invalidité. Ce point de vue ales apparences du positionne-ment médian entre les deuxautres… ce qu’il n’est pas: dès lors qu’il intègre quel’évolution de l’environne-ment ne justifie plus une uti-lisation systématique du dis-positif AR 499, il necontribue pas fortement àrenforcer les militants pourson maintien à l’identique!

Cette affaire est un débat d’EFT:du coup, Lire et Ecrire n’appa-raît pas dans la discussion.

En définitive, sans doute y a -t-ilun accord entre toutes les fédé-rations pour considérer que desproblèmes subsistent, qu’il fautles regarder en face et trouverdes solutions: des personnesvont continuer à passer entre lesmailles. Mais il y a désaccordsur le fait que l’AR 499 puisseêtre outil pour une réponse.

Est-ce grave, docteur?Non et oui à la fois.

Non vis-à-vis de la capacité del’Interfédération à pouvoirreprésenter les associations àl’extérieur. Le fait du pluralisme,et donc de la coexistence démo-cratique d’opinions différentes,n’est pas, en soi, un défaut.D’autres organes officiels s’ex-priment parfois avec des notesde minorité lorsque le consen-sus interne n’existe pas, et celane remet pas leur légitimité encause, ni ne décourage à sollici-ter leurs avis: il suffit de songerà la situation du Conseil Econo-mique et Social.

Du point de vue de l’interne, ne faisons pas l’autruche: il n’a pas été possible de dégagerentre nous une position decompromis qui ait été suffisam-ment forte que pour permettrequ’elle soit défendue par tous;il en est résulté que l’arbitrage a été renvoyé à un tiers: le poli-tique; dès lors qu’il y a arbitrageexterne, c’est comme au tribu-nal: une thèse échoue tandisque l’autre gagne. Des échecs, il y en a de différentes catégo-ries: celui-ci, d’évidence, pourcertaines des EFT concernées, a à voir avec ce qu’elles vivaientjusqu’à présent commeconstitutif de leur identité. Quelle que soit l’opinion per-sonnelle que chacun peut avoirsur le dossier, c’est toujourserreur de sous-estimer lesblessures quand elles ont à voiravec l’identitaire. Bref, lestemps sont durs, forcémentpour ceux qui ont échoué, maisaussi, par effet collatéral, pourl’Interfédération: plaies etbosses doivent cicatriser.

Tout cela qui se passe aujour-d’hui, c’est un peu comme lesgrands mouvements de la géolo-gie. Des plaques bougent trèslentement, on ne sent mêmepas qu’elles bougent. Puis arriveun moment où elles se heurtent,en tremblement de terre. Pour ceux qui sont juste àl’endroit du choc, il est court,mais fait souvent très mal.

Notre pluralisme s’explique par notre l’Histoire. Il y a lesorigines, puis de lents mouve-ments, jusqu’au choc actuel.

En faire la présentation estpérilleux, parce qu’il y a -forcément - quelque chose quiressemble à de la caricature:ceux qui y sont représentés nese reconnaissent pas systémati-quement dans leurs traits “gros-sis”; pourtant, les “extérieurs” y trouvent souvent excellentematière à compréhension. Prenons le risque:- Aux origines du secteur, il y a

des initiatives placées dans untriangle, avec un angle“social”, un angle “formation”et un angle “travail/emploi”.Toutes les initiatives ne sesont pas situées au point équi-distant. La fédération ACFIétait la plus “sociale” par sesliens avec l’aide à la jeunesse.AID et “Lire et Ecrire” ont étéplus directement positionnésdans l’angle “formation”, par leurs liens avec l’éduca-tion permanente. Quant auxEFT d’ALEAP et le noyau despremières EFT de CAIPS,elles testaient la formation parle travail dans un cadre plusambitieux du point de vue de l’exigence d’entreprise, et donc de résultats en termesde production économique.

- Toutes les initiatives qui com-prenaient du chiffre d’affaireséconomiques, quel que soitd’ailleurs le volume de cesaffaires, ont été labellisées“entreprises d’apprentissageprofessionnel” (EAP). Par défaut, les autres initia-tives ont été nommées“organismes d’insertionsocio-professionnelle” (OISP).

- Le sous-secteur EAP savaitque ses pratiques posaientquestion: il a lui-même inter-pellé, en sorte qu’on légifèrepour donner des réponses àpropos de la loyauté de laconcurrence (interpellationsurtout du monde des PME etclasses moyennes) et du statutdes stagiaires (interpellationsurtout des syndicats et desorganisations de jeunesse).

2 La possibilité d’offrir une rémunérationprogressivement augmentée moyennant unecouverture de sécurité sociale réduite àl’assurance maladie-invalidité et auxallocations familiales.

© Xavier Cornu

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- Sur le statut des stagiaires, le secteur dans son ensembles’est divisé en deux pratiques,qui sont aussi devenues deux“écoles”. Les uns visaient unemise en concordance avec lestatut des stagiaires en forma-tion professionnelle de ser-vice public (FOREM): tous lesOISP, mais aussi une bonnefraction des EAP se sontretrouvés dans ce courant. Les autres, uniquement desEAP, voulaient pouvoir offrirdes indemnités progressive-ment plus élevées aux sta-giaires, en fonction de leursprogrès. Pour cette deuxièmeécole, le fédéral a sorti duchapeau l’AR 499, qui a léga-lisé le système, mais qui,pour des raisons obscures,

a aussi fortement limité lacouverture de sécuritésociale. Néanmoins, et dansl’espoir qu’il ne s’agissait làque d’une première étape,des EAP relevant de plusieursfédérations ont opté pourl’usage de cet AR.

- En 1995, deux évolutions:d’une part, la redéfinition des“entreprises d’apprentissageprofessionnel” en “entre-prises de formation par letravail” positionne clairementles EFT principalementcomme dispositifs de forma-tion; d’autre part, l’apparitiondes “entreprises d’insertion”donne un cadre d’accueil pourdes initiatives économique-ment plus ambitieuses, enmesure de créer des emplois.

La législation EI va elle-mêmerapidement évoluer dans lesens de l’aide publique plussystématique, et de la capacitéà s’articuler avec d’autres dis-positifs d’aides à l’emploi3.

- A la suite de ces évolutions,une série d’EFT vont progres-sivement renoncer à utiliserl’AR 499. Les initiativesd’ACFI se sont repositionnéesen glissant plus qu’avant versl’angle formation. Les initia-tives les plus économiques deCAIPS ont opté pour l’entre-prise d’insertion, tandis queles autres se repositionnaientelles-aussi en glissant plusvers l’angle formation. Un mouvement similaires’est observé à ALEAP, à cettenuance près qu’une partie des

initiatives a considéré quel’augmentation progressivedes indemnités des stagiairesétait constitutive du conceptmême de “formation par letravail”. C’est ce qui, à leurestime, justifiait principale-ment le maintien de l’utilisa-tion de l’AR 499.

- On le voit: toutes les plaquesont bougé entre 1985 et 2004.A l’occasion du débat sur lenouveau décret, c’est à hau-teur de l’AR 499 qu’elles sesont entrechoquées.

Une pleinereconnaissanceLes péripéties ne doivent pasnous voiler l’important. Le nouveau décret ancre défini-tivement les associations d’ISPdans le paysage institutionnelwallon. Elles ne disparaîtrontplus d’un simple “coup deplume” d’un futur Ministreéventuellement mal luné. La reconnaissance est un faitacquis. On n’en prendra pourpreuve que, à l’occasion desauditions en commission parle-mentaire, la convergence despoints de vue exprimés parCharles Istasse pour l’Uniondes Classes Moyennes etThierry Devillez pour l’UnionWallonne des Entreprises. Le sens, en substance: “les EFT et OISP ont une mis-sion essentielle. Les entreprisesont toujours nourri des appré-hensions en matière de concur-rence déloyale, mais les faitsont montré que ces craintes ne sont que théoriques. Les acteurs sont desprofessionnels compétents”. Voilà qui est dit. Et bien dit.

Pierre Georis

3 On fait référence par exemple aux mesuresACTIVA-SINE.

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Depuis près de 100ans, la Formationpermanente pour lesClasses moyennes et

les PME a pour objectif de for-mer une main-d’œuvre qualifiéepour le secteur des PME et deformer des futurs chefs d’entre-prise responsables de TPE et dePME. Elle offre:

- la possibilité de s’engagerdans un système d’apprentis-sage permettant d’accéder aumarché de l’emploi et de seformer dans un éventail dechoix comportant près de 200 formations;

- une formation de chef d’entre-prise qui prépare à l’exerciced’une profession indépendanteou d’une fonction dirigeantedans une TPE ou une PME;

- une formation continue toutau long de la vie pour lesindépendants et le personneldes TPE et PME qui souhai-tent se recycler, se reconvertirou actualiser ses connais-sances dans des domainestrès diversifiés.

Créé par un décret du Conseilde la Communauté française endate du 3 juillet 1991, l’Institutde formation permanente pourles Classes moyennes et lesPME (organisme d’intérêtpublic) est passé, en 1995, sousla double tutelle de la Régionwallonne et de la Commissioncommunautaire française(COCOF) en Région bruxelloise.

En 1998, afin, notamment, demieux répondre à l’évolutiondes activités de formation qui sedéveloppent et se diversifient enfonction des besoins socio-éco-nomiques spécifiques desRégions, on assiste à une décen-tralisation interne des missionsde l’IFPME vers 2 entités: la“Coordination wallonne” enWallonie et la “Direction territo-riale de Bruxelles” à Bruxelles.Cette décentralisation préfiguredéjà la réforme mise en place en juillet 2003.

La réformeLa réforme de juillet 2003 a eupour effet de confier les mis-sions de l’IFPME à deux entitésdistinctes: l’Institut wallon deformation en alternance et desindépendants et PME (IFAPME)en Wallonie, et le Service àgestion séparée à Bruxelles.D’autre part, il a été décidé demaintenir un IFPME de tailleréduite chargé d’une mission decohérence entre ces deux entités.

1. L’IFAPMEC’est le décret du Gouverne-ment wallon du 17 juillet 2003qui crée l’IFAPME (Institut wal-lon de formation en alternanceet des indépendants et petites etmoyennes entreprises).

L’IFAPME répond à deux finali-tés principales:

• En tant qu’opérateur deformation, il est chargé d’as-sumer des missions de forma-tion adaptées à la spécificitédes indépendants et petites et moyennes entreprises. Ces missions se déclinent enquelques fonctions clés:

- Mise en œuvre de la forma-tion en alternance (appren-tissage, formation de chefd’entreprise, …) et articula-tion avec les centres de for-mation (agrément, coordi-nation, subventionnement,évaluation pédagogique,…);

D

des classesmoyennes

Réorganisation de la formation permanente

© Xavier Cornu

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- Mise en œuvre de la forma-tion continuée pour lesindépendants et les petiteset moyennes entreprises,avec le concours descentres de formation;

- Accompagnement et suivide la formation pratique enentreprise;

- Etablissement de collabora-tions avec les organismeschargés de développer leconseil et l’accompagne-ment pour les indépen-dants et les petites etmoyennes entreprises.

• La seconde finalité est d’ins-taurer une structure d’appui àla formation en alternance enRégion wallonne, en assu-mant une mission d’anticipa-tion des besoins, de coordina-tion des opérateurs et de suivisystémique des actions.

La gestion de l’IFAPME estconfiée à un Comité de gestioncomposé, notamment, de repré-sentants des organisationsreprésentatives des travailleurs,de représentants des organisa-tions professionnelles et inter-professionnelles des employeurset des indépendants.

Le siège administratif del’IFAPME est à Charleroi.

2. Le Service à gestion séparée

Créé par le décret du 17 juillet2003 de la Commission com-munautaire française, c’est unservice intégré au sein des Ser-vices du Collège communau-taire française et dont les mis-sions sont celles de l’IFAPME,sauf pour ce qui concerne lamission de structure d’appui.

Le siège administratif du serviceà gestion séparée est à Bruxelles.

3. L’IFPMEL’IFPME se situe à Bruxelles eta quant à lui pour mission d’as-surer la cohérence de la forma-tion permanente dispensée enWallonie et à Bruxelles, garan-tissant notamment la libre circu-lation des auditeurs des Centresdu réseau et la délivrance d’unecertification équivalente par tousles Centres ainsi que son homo-logation par la Communautéfrançaise.

E. Cacciola

© Xavier Cornu

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C’est la Commission Pédagogique de l’Interfédérationqui met en place le programme de formation. Pour ce faire, elle se base sur les demandes émanant descentres, sur les évaluations fournies par les participants

de l’année précédente et les opérateurs de formation.Dans le futur, l’Interfédération souhaite répondre de manière plusdiversifiée aux besoins en compétences des travailleurs du secteur de l’Insertion Socioprofessionnelle.En effet, une recherche sur ces besoins dans le secteur touche à sa fin (vous pourrez en découvrir les résultats lors de l’AssembléeGénérale que nous organisons le 23 avril…) elle nous indique déjà de nouveaux chemins à découvrir: décentralisation, intervision,échanges de pratiques…et co-construction des programmes avec les travailleurs concernés.

Le programme 2004 de l’Interfédération.Cette année, l’Interfédération propose un programme en quatre thèmes…

1. Connaissance du secteur et du publicComment répondre aux difficultés des stagiaires? Est-ce à moi de le faire?Quel regard porter sur leur réalité?Est–ce que j’en sais assez sur le secteur pour lequel je travaille?Qui peut suivre une formation en EFT/OISP?

Six formations répondent à ces questions de manière précise.Analyses, débats, apports théoriques, échange et études de caspermettront de mieux cerner le public et le cadre de travail dans le secteur de l’Insertion Socioprofessionnelle.

2. La pédagogie en EFT/OISPAu travers de cette thématique, une large possibilité deformations répond à de nombreuses questions en lien avec la formation, la pédagogie, l’évaluation, l’orientation.

Chaque sujet abordé est en lien direct avec les pratiquespédagogiques actuelles, l’évolution du secteur et les relations avecles stagiaires.

3. Mieux vivre les relations dans le centreLa mise en place d’un cadre de travail positif est une conditionsine qua non à la motivation, au plaisir d’apprendre et detravailler ensemble.

L’objectif des formations de ce thème est d’augmenter la qualitédes relations entre collègues, avec la hiérarchie ainsi qu’avec les stagiaires.

4. GestionUne difficulté en gestion administrative, financière oucommerciale?Comment mieux organiser le secrétariat? Quelles sont les démarches pour mettre en place une nouvellefilière?Les formations proposées permettront de découvrir, d’affiner oude développer de nouvelles compétences, dans le champ de lagestion, souvent apprises sur le tas dans le secteur associatif.

Du côté pratico pratique… Les formations sont accessibles à tous lestravailleurs des EFT et des OISP, ainsi qu’aux Conseillers enformations des “Carrefour Emploi Formation” de l’Interfédération. Chaque centre recevra début mai une brochure présentant le programme complet de formation ainsi que les modalitésd’inscription.

Les formations se dérouleront de mai à fin décembre 2004, à Namur.

28 formations en 70 journées pour permettre à chaque travailleur du secteur de découvrir, d’apprendre, de s’enrichir quelle que soit sa fonction, sa mission, son rôle!

Un fameux défi, lui aussi en constante évolution.

Bénédicte Roly

La formation à l’Interfédération

C

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>Les Conseillers en Formation dans les Carrefour Formation et les Carrefour Emploi FormationVingt et un Conseillers en Formation accueillent et informent sur les formations etle “parcours d’insertion” toute personne se présentant dans les Carrefour Formationet Carrefour Emploi Formation. Ils sont les relais entre les plateformes associativessous-régionales, les EFT/OISP, le public et l’Interfédération et sont les personnesressources de notre secteur au sein du dispositif “multi-opérateurs” que sont les Carrefour Formation et les Carrefour Emploi Formation (AWIPH, ForemFormation, IFAPME, Interfédération des EFT/OISP, Enseignement de PromotionSociale). Prenez contact avec les Conseillers de votre région pour promouvoir vosoffres de formation, activer les passerelles, aider un stagiaire à se réorienter, etc.

Nos Conseillers en Formation:• Brabant wallon

Bernard Heuchon, Annick Staveaux (010/23.49.00)[email protected], [email protected]

• Charleroi Ana Pacifico-Diegues, Christelle Lejeune, Sandy Wairy (071/23.05.03)[email protected], [email protected], [email protected]

• Huy Carine Antoine, Christine Mosselmans (085/27.41.31)[email protected], [email protected]

• La Louvière Carine Fontaine, Marjorie Lacroix (064/23.90.50)[email protected], [email protected]

• Libramont Tonia Therer (061/29.00.10)[email protected]

• Liège Marie Klinkenberg, Jocelyne Leroy, Patrick Wéry (04/ 254.57.42)[email protected], [email protected], [email protected]

• Mons Laurence Debaisieux, Isabelle Van Cauwenberghe (065/40.93.40)[email protected], [email protected]

• Namur Cathy Pardoen, Françoise Schillings (081/72.87.00)[email protected], [email protected]

• Tournai Laurence Dillies, Valérie Mestdag (069/88.11.00)[email protected], [email protected]

• Verviers Christian Bernes, Alain Joris (087/30.76.00)[email protected], [email protected]

L’Interfédération,

Au sein du Conseil d’Administration,chaque fédération membre est mandatéepour différents champs d’actions qu’elle exerce au nom de tous:

ACFIAction Coordonnée de Formation et d’InsertionMaribel Droesbeke, Daniel Therasse

Mandaté pour représenter l’Interfédérationdans ses relations avec Bruxelles, au sein dela Commission paritaire, dans ses relationsavec la FESEFA (Fédération des Employeursdes Secteurs de l’Education permanente et de la Formation des Adultes), la CEssoc(Confédération des Employeurs des secteursSportif et Socioculturel) et les questions rele-vant de l’Economie Sociale.Mandaté pour représenter l’Interfédérationet défendre le secteur dans le cadre desnégociations avec le Fonds Social Européen.

AIDActions Intégrées de Développement Pierre Georis, Joël Gillaux

Mandaté pour représenter l’Interfédérationdans le cadre des négociations sur le décretEFT/OISP et ses arrêtés d’application, au sein de la Commission d’agrément et pour la Communication externe.Cette année, Pierre Georis est le Présidentde l’Interfédération. La Présidence est“tournante”, c’est-à-dire que chaque membrel’assume à tour de rôle annuellement, dansl’ordre alphabétique des fédérations.

Maryline De Beukelaer [email protected]

est la Directrice de l’asbl. Elle est en charge des res-sources humaines, de lagestion financière de l’asso-ciation, de la conception et la

mise en œuvre du plan d’actions et desprojets de l’Interfédération. Elle organise lacommunication interne et externe, l’implica-tion de l’Interfédération dans le dispositifCarrefour Emploi Formation et avec lesreprésentants associatifs. Le tout selon les orientations fixées par le Conseil d’Administration.

Véronique Kinet [email protected]

est Secrétaire de direction.C’est elle qui met en œuvreles systèmes de classementet d’archivage, qui organisela circulation de l’informa-

tion, rédige les PV de réunions, les courriers,s’occupe de la mise en forme des docu-ments… Elle est votre première interlocu-trice au téléphone et répondra avec plaisir à vos questions ou vous guidera vers le bon interlocuteur.

Nathalie [email protected]

est Auxiliaire administrative.C’est elle qui vous accueilleau siège central, s’occupe dela logistique et de l’inten-dance, et apporte un soutien

administratif précieux à l’équipe!

L’équipe au siège central

Le Conseil d’administration

Partout en Wallonie

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Ce qui suit est la synthèse coordonnée du point de vuede 170 associations actives en Wallonie et à Bruxellesdans le domaine de la formation - insertion.

Les associations, c’est comme la société: toutes ne pensent pas systé-matiquement les mêmes choses de la même manière au mêmemoment. En d’autres termes, la réalité associative est réalité plura-liste. La majorité des associations se sont regroupées en différentesfédérations, expressions concrètes de ce pluralisme.

Cinq de ces fédérations, dont 3 sont actives en Wallonie et les 2 autres à la fois en Wallonie et à Bruxelles, se sont données un organe commun de concertation et d’action: l’Interfédération desOrganismes d’Insertion et de Formation Wallonie - Bruxelles. Dans les faits, l’Interfédération est devenue l’interlocutrice représen-tative des associations en Wallonie.

CDans l’architecture institutionnelle de la Belgique, les compétencesde la formation professionnelle sont exercées par la Région Wallonned’une part, par la Commission Communautaire française (COCOF)de la Région de Bruxelles-Capitale d’autre part. Dès lors, même s’ilreste une base commune, des politiques différentes sont menéesdans chacune des Régions. Cela explique et justifie l’existence d’uneconcertation associative bruxelloise spécifique, Fédération Bruxel-loise de l’Insertion Socioprofessionnelle francophone. La FEBISP est devenue l’interlocutrice représentative des associations en Régionde Bruxelles-Capitale.

Interfédération et FEBISP ont des collaborations régulières, parceque leurs objectifs sont communs, et parce qu’une série de domainesne relèvent pas des compétences régionales à proprement parler.

Memorandum 2004des associations de formation - insertion en Wallonie et à BruxellesConjoint à l’Interfédération EFT-OISP Wallonie - Bruxelles

et la Fédération Bruxelloise de l’Insertion Socioprofessionnelle francophone

L’expression Associative

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PAR L’ACTION, NOUS VOULONS METTRE L’APPRENANT AU CŒUR DE LA DEMARCHE.

A son égard, nous nous fixons un double objectif:

• L’ACCES A LA CITOYENNETE• PAR LA PARTICIPATION A LA SOCIETE.

Chacun doit pouvoir participer pleinement à la société. Pour cela,nous réaffirmons:

- le droit de chacun à l’obtention d’un revenu suffisant, qui permettede vivre dans la dignité. Il y a dignité lorsque, au-delà de la ren-contre des besoins vitaux, il reste quelques moyens avec lesquelson peut faire des choix: décider d’acheter des vêtements plus chers,ou consommer des loisirs, ou faire un voyage, ou épargner,… La dignité, c’est pouvoir réaliser des projets de vie, donner chairaux droits culturels, permettre de se former, se cultiver, habiter ladémocratie, rencontrer les autres. Il convient de prendre encompte la diversité des situations. Ainsi, la moitié des personnesconstituant nos publics a plus de 35 ans, ce qui signifie charges defamille et multiples problèmes sans moyens pour les rencontrer.

- le droit à être et se sentir utile dans la société. Se sentir utile estune condition indispensable au bien-être moral et psychologique.En même temps, c’est aussi un devoir pour chacun: une société nepeut pas fonctionner par la simple coexistence des égoïsmes. Il faut qu’elle soit traversée par des valeurs de solidarité. C’est la fonction du travail: on agit pour soi, mais aussi pour les autres, avec lesquels on échange.

Cela explique pourquoi l’accès de chacun a l’emploi doit rester une priorité impérative de notre société.

L’emploi est aujourd’hui la meilleure formule pour la pleine inser-tion sociale des personnes. Outre l’intégration dans la production, etl’obtention d’un revenu qui permet de consommer, l’emploi remplitune série d’autres fonctions, qui sont indispensables à l’équilibrepsychologique: il impose une structure temporelle aux individus, un rythme de vie; il crée des contacts sociaux en dehors de la famille et facilite les échanges d’expériences entre individus; il rattachel’individu à des projets et des buts qui le transcendent (qui dépassentses visées propres).

Il ne s’agit cependant pas, au nom de l’emploi, de faire n’importe quoi.

Trois conditions sont absolument incontournables:

- il doit procurer un revenu qui garantit la dignité. Pour cela,l’emploi doit être inscrit dans les procédures de négociationscollectives. Ce sont celles-ci qui permettent à un maximum desalariés d’accéder à la dignité. Nous ne tenons pas les mécanismesde négociations collectives pour de la “rigidité”.

- l’emploi doit être lié à un statut qui intègre la protection sociale = il doit donner accès à toute la sécurité sociale; nous ne militonspas pour des sous-statuts à protection sociale au rabais.

- hors des prestations indépendantes, l’emploi doit faire l’objetd’une claire relation contractuelle, par l’intermédiaire d’un écritqui explicite les droits et devoirs de chacune des parties.

Nous ne pouvons accepter la notion d’état social actif que dans lesens d’une collectivité qui se mobilise pour créer les conditions del’emploi digne pour tous, ainsi que les conditions de formation quipermettent a chacun d’occuper un de ces emplois dignes.

Inversement, nous n’acceptons pas les logiques qui reportent lesproblèmes et les responsabilités sur les personnes sans emploi. Nous dénonçons comme odieuses toute politique de “traque” aux chômeurs.

L’Apprenant

Memorandum 2004

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2. Les dispositifs de formation doivent articuler les enjeux d’acquisi-tion à caractère professionnalisant à ceux d’acquisition citoyenne.

Il n’est pas question pour nous de limiter l’apprentissage à un simple“dressage”, à occuper une unique fonction.De toute façon, vu l’évolution rapide des métiers, ce n’est pas rendreà une personne un service de très long terme que de ne viser que sonadaptation à une fonction.

Plus fondamentalement, il importe que les personnes soient encapacité d’exercer leur citoyenneté. Pour cela, il faut être à l’écoutedes préoccupations concrètes de vie qu’expriment les personnes,offrir des initiations à la vie sociale, travailler l’expression dans ungroupe,… Bref, il n’y aucune raison de dissocier radicalement leslogiques d’insertion professionnelle de celles de l’éducation perma-nente. Nous demandons à la Communauté française et aux Régionsde nous associer à la négociation d’un accord de coopération quipermettrait la bonne régulation de ces deux aspects.

3. Un outil de qualité doit bénéficier d’un financement suffisant etstable. On vise par là bien sûr l’action de formation-insertion en tantque telle, mais aussi la bonne capacité de recherche méthodologiqueet pédagogique pour l’évaluation, l’innovation et l’améliorationconstante de l’action ainsi que la formation continuée du personnel.Il faut par ailleurs permettre aux associations d’exercer leur métier,en simplifiant radicalement la complexité administrative, plutôt quede les obliger à développer toujours plus d’expertise administrative.

POUR RENDRE EFFICACE NOTRE METIER: LA FORMATION, LES CONDITIONS SUIVANTES SONT A RENCONTRER A BREFS DELAIS:

1. Il faut faire fonctionner les procédures de validation descompétences, et y intégrer les associations.

Les associations adhèrent au principe de structuration de procéduresde validation des compétences.

C’est particulièrement utile pour le demandeur d’emploi. Il doitpermettre de faire reconnaître des compétences acquises hors descircuits scolaires classiques. Cela doit faciliter son parcours entre les différentes possibilités de formation et d’accompagnement.

Nous sommes cependant particulièrement navrés de constater que ce que le législateur a construit jusqu’à présent l’a été en tenantostensiblement les associations à l’écart. Pourquoi l’enseignement, le FOREM, Bruxelles-Formation, les formations des ClassesMoyennes, et pas les associations? Nous demandons aux Régions et à la Communauté française de corriger cette flagrante anomalie.

Nous serons par ailleurs très attentifs à ce que la validation vise bienles acquis, et eux seuls, sans interférence sur la liberté pédagogiquequi doit être laissées aux acteurs, afin de mener les apprenants à laréussite: les réalités sont complexes, il convient de préserver unepluralité de réponses et de méthodes, en sorte que, réellement,chacun trouve “chaussure à son pied”.

Enfin, nous serons attentifs à ce que la mécanique ne sombre pasdans la bureaucratie.

Les conditions de l’efficacité

Memorandum 2004

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Actuellement, de 30 à 50% des moyens des associations se trouventdans des fonds européens, principalement le fonds social (FSE). Les problèmes sont nombreux:

- retards de paiement catastrophiques, qui mettent régulièrementdes associations en péril grave;

- paranoïa de plus en plus exacerbée, qui multiplie les contrôles, et les contrôles des contrôles (actuellement, on en est à 7 niveauxde contrôle). Cela engendre des consignes contradictoires sur unmême dossier, selon son parcours dans les 7 niveaux, des procédures tatillonnes, une invraisemblable bureaucratie;

- si le FSE n’est pas menacé en tant que tel, il n’en reste pas moinsque son évolution pour la Belgique à l’horizon 2007 semble êtreplutôt à la baisse qu’à la hausse;

- les décisions récemment prises pour la période 2004 - 2006 sontmauvaises: dans les cas hennuyers, il n’y a tout simplement pasd’indexation pendant 3 ans; dans les autres cas wallons, il n’y a pasd’indexation et certitude seulement pour 2 ans: la 3ème année estdans le brouillard; dans les cas bruxellois, s’il y a légère augmenta-tion en 2004, c’est là aussi au prix de l’incertitude complète en2006. L’absence d’indexation est grave: toutes choses restantégales par ailleurs, les coûts augmentent chaque année d’environ5%, si on additionne les effets de l’inflation et ceux des évolutionsbarémiques des personnels (70 à 80% des charges des associa-tions sont des dépenses en personnel).

Face à ces réalités, nous reconnaissons que les Régions n’ont pas étéinactives durant la législature qui s’achève:

- les deux Régions ont mis un place une procédure de préfinance-ment de montants dûs par le FSE, ce qui a un peu soulagé les associations en 2003. Mais tout semble à nouveau bloqué en2004, dans une configuration obscure où tout le monde renvoie la balle à tout le monde.

- les intentions du Gouvernement wallon, énoncées au moment duvote du nouveau décret sur les EFT et OISP, sont de garantir unfinancement stable de l’heure de formation, quitte à ce que laRégion se substitue graduellement au Fonds Social Européen.Nous avons bien enregistré ces déclarations: nous veillerons à cequ’elles se vérifient dans les années qui viennent, en particulier à l’inquiétant horizon 2006 - 2007.

Memorandum 2004

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c’est qui?

ALEAPAssociation Libre d’Entreprises d’Apprentissage ProfessionnelEric Mikolajczak, Dan Wendorf

Mandaté pour représenter l’Interfédérationdans le cadre de la Commission ConsultativeRégionale du Dispositif Intégré d’Insertion,et des instances sous-régionales (Commis-sion consultative sous-régionales et plate-formes associatives) ainsi qu’au sein duComité d’Accompagnement des CarrefourEmploi Formation.

CAIPSConcertation des Ateliers d’Insertion Professionnelle et Sociale Guy Lejeune, Alain Thys

Mandaté pour représenter l’Interfédérationdans le cadre des Accords du Non-Marchand,dans les négociations liées aux APE et pourles questions relatives à la validation descompétences.Guy Lejeune est le Trésorier de l’Interfédération.

Lire et Ecrire en Wallonie Dominique Brasseur, Ygaëlle Dupriez

Mandatée pour mener au nom del’Interfédération une politique de formationcontinue pour les travailleurs du secteur.

Bénédicte Roly [email protected]

est Responsable de projetpédagogique. Elle conçoit etmet en œuvre les projetspédagogiques de l’Interfédé-ration en collaboration avec

la Commission pédagogique et selon la poli-tique de formation adoptée par le Conseild’Administration. Une question sur notreprogramme de formations? N’hésitez pas à prendre contact avec elle!

Geneviève Vangelder [email protected]

est la Responsableadministrative et financière.Elle jongle avec la comptabi-lité et les dossiers wallons eteuropéens de subventionne-

ment. Elle met également en œuvre l’admi-nistration du personnel au siège central etdans les Carrefour.

Marjorie Lacroix [email protected]@forem.be

Rarement au siège central…C’est normal: elle estConseillère en Formation auCarrefour Formation de La Louvière la majeure partie

du temps. Mais elle est aussi la Secrétaire deRédaction de la revue que vous lisez.N’hésitez pas à l’appeler pour insérer vosarticles, faire part de vos suggestions,félicitations ou coups de gueule!

Ce sont cinq fédérations d’AFT, EFT et OISP, représentées chacune

par deux administrateurs au sein du Conseil d’Administration, c’est

une équipe de cinq personnes au siège central à Namur et

vingt-et-un Conseillers en Formation dans les Carrefour Formation

et les Carrefour Emploi Formation de Wallonie.

Dans le cadre de l’Essor l’Interfédération à une collaboration avec la FeBISPLa Fédération bruxelloise des opérateurs de l’insertionsocioprofessionnelle francophone (FeBISP) a pour voca-tion de représenter l’ensemble du secteur de l’insertionsocioprofessionnelle de la Région de Bruxelles-Capitale.Les 56 associations qui la composent ont en commun:• d’avoir leur siège d’activités en Région de Bruxelles-

Capitale;• de travailler dans le domaine de la formation et/ou

de l’insertion socioprofessionnelle;• de mener leur action en favorisant également la parti-

cipation, l’émancipation, la citoyenneté et la création deliens sociaux, l’égalité des chances;

• de mener leur action en contribuant au développementsocio-économique de la Région;

• de s’inscrire dans des logiques de partenariat à tous lesniveaux;

• d’œuvrer en partenariat avec les pouvoirs publics(notamment l’ORBEM, la Cocof, Bruxelles Formation,les pouvoirs locaux, le FSE…) quant aux objectifs et auxmoyens à mettre en oeuvre.

Confrontées à des réalités communes, elles ont desintérêts à défendre, ensemble, à trois niveaux:1. en tant que professionnels du secteur;2.en tant qu’associations reconnues et subventionnées

par les pouvoirs publics;3. en tant qu’associations du non marchand employant

des travailleurs.

En constituant la FeBISP, les associations membres sedonnent pour objectifs prioritaires:

1. De renforcer leurs capacités professionnelles et d’exper-tise via• l’organisation d’activités de formation et de recherche,

permettant la meilleure pratique possible, ainsi que lacompréhension du milieu où elle s’insère.

• l’évaluation du partenariat “publics / opérateurs / parte-naires sociaux / pouvoirs publics/ pouvoirs politiques”

• l’analyse des aspects éthiques et déontologiques• l’examen critique de leurs pratiques afin de dégager les

lignes de force des approches de l’ISP

2. De définir des programmes d’action concertée. Notamment pour: • que les associations disposent des moyens nécessaires

afin de répondre aux besoins constatés sur le terrain etaux missions d’intérêt général qui leur sont confiées.

• l’amélioration qualitative de l’emploi et des conditionsde travail dans le secteur, par l’instauration d’un véri-table dialogue social avec les organisations syndicales.

• participer à la consolidation et à la reconnaissance dusecteur de la formation et de l’ISP au sein du secteurnon marchand, tant au plan local, régional,communautaire que fédéral.

• favoriser le développement de projets d’économiesociale

3. D’agir solidairement vis-à-vis de nos interlocuteurs et dereprésenter le secteur de l’ISP dans les différents lieux oùcela peut s’avérer nécessaire.

4. D’assister ses membres dans les domaines les plusvariés (administratifs, juridiques, législatifs, comptables,pédagogiques, financiers…), de veiller à améliorer le fonc-tionnement de nos institutions pour leur permettre de seconcentrer au maximum sur leurs tâches essentielles. En fonction des besoins et de nos moyens, ces tâchespourront être prises en charge soit par l’échange d’infor-mations et de savoir-faire au sein de la FeBISP, soit par la mise sur pied de services propres, soit par le recours à des solutions externes.

Equipe exécutive de la FeBISP:Gabriel Maissin, administrateur-délégué Suzanne Beer, secrétaire générale Valérie Dancart, assistante de gestion Pierre-Alain Gerbeaux, attaché relations institutionnellesNathalie Hoffstadt, attachée relations publiques & information Michèle Hubin, attachée relations sociales Delphine Huybrecht, attachée économie sociale Delphine Libert, secrétaire de direction Ana Teixeira, attachée pédagogique formation professionnelle

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Pour une fois, parlons de nous. Nous avons déjà 27 numéros derrière nous, d’unepublication née en mars 1993. Admirez la modestie: on amême oublié de faire du foin pour le 10ème anniversaire.

Depuis 2002, on tient le rythme trimestriel.

Les échos que vous nous renvoyez ne sont pas extrêmement nom-breux, mais ceux qui arrivent sont très généralement fort positifs. On a notamment appris que certains articles étaient reproduits dansdes portefeuilles de lecture distribués à des étudiants. Les échos quireviennent ne sont pas que des EFT et OISP: manifestement, on nous lit avec attention dans certains bureaux du FOREM parexemple ou dans des cabinets. Il est probable que notre lectorat soitplus constitué de “responsables” de notre secteur et d’organismesvoisins que de formateurs et moniteurs “de base”. Ce n’est pas en soiun défaut, cela définit la “cible” principale réellement touchéeaujourd’hui.

Pour fabriquer “l’Essor”, le “stock” d’auteurs réellement disponiblesest faible. Cela représente un risque de lassitude, tant de la part d’au-teurs trop sollicités1, que de lecteurs qui vont finir par connaître tousles “tics” d’écriture (pour ne pas dire les “trucs”!) des uns et desautres. Demander des papiers à l’extérieur, c’est cependant toujoursrisqué: certains acceptent et ne rendent jamais rien, d’autres accep-tent mais rendent un travail qui ne répond pas du tout à la demande(dès lors, ça crée plus de problème que ça n’en résout), d’autresencore acceptent mais ne rentrent pas dans les délais et ça crée desstress ou des engorgements. Il est ainsi arrivé qu’il faille organiserun “service en urgence de nuit” pour pallier des défaillances: on neva quand même pas envoyer des pages vides à nos lecteurs (en toutcas pas à nos lecteurs en cabinets, qui se diraient certainement ques’ils donnent un subside, c’est pour recevoir des pages écrites, mêmemal ou méchantes!). Depuis quelques numéros, cela s’améliore: vousdécouvrez de temps en temps une signature (encore?) inhabituelle.Mais on peut faire mieux. Pour aider, on renseigne chaque fois enpage 2, au dessus du sommaire, le thème du dossier du n° suivant: si l’un de ceux-ci vous inspire, n’hésitez pas à faire des propositions.

Du point de vue du contenu, on essaye d’avoir un équilibre entreplusieurs apports dans chaque numéro: un dossier thématique quipermet de creuser une question de fond; des présentations de situa-tions de notre terrain; des présentations de terrains “voisins” (ou àl’étranger); une expression de stagiaires; un commentaire d’actualitépolitique du secteur; un espace de créativité (les illustrations provien-nent de sources diverses, et ont pour fonction indirecte de mettre enévidence des actions spécifiques). Il va de soi que le dossier théma-tique permet parfois de rencontrer plusieurs de ces apports à la fois.Destin de toute revue, les résultats sont inégaux: certains dossierssont faibles; d’autres soutiennent la comparaison avec la hautequalité. Chaque fois que paraît quelque chose qui ressemble à une“synthèse du secteur”, c’est une référence qui a une certaine durabi-lité (“Exquise esquisse”, par exemple; ou l’évaluation du parcoursd’insertion; en un autre temps, le mémorandum de l’IF: ce sont desnuméros qui restent demandés des années après leur parution).

En évaluation interne, nous trouvons que les articles les plus faiblessont, paradoxe!, ceux qui présentent des situations de nos terrains:lorsqu’il s’agit de présenter une EFT ou un OISP, ça fait toujoursplaisir à l’organisme concerné et sa fédération, mais malheureuse-ment on patauge parfois dans le “sirop”: “il n’y a là rien qui ne soitbeau et bon”. L’exercice critique semble interdit lorsqu’il s’applique à nous-mêmes, ce qui rend cette partie de “L’Essor” globalement peuintéressante, sauf comme pièce à ranger au musée de la langue debois. Ce sont des sagas plus ou moins héroïques qui sont présentées,tout a toujours été remarquablement pensé et exécuté; il n’existefinalement qu’un seul problème: le financement2 par les pouvoirspublics. Il est pourtant très difficile de sortir de ce défaut rédibitoire:commencer à nous flinguer entre nous ne fera pas non plus vrai-ment avancer le schmilblick. Il serait tout autant ridicule de nousmêmes nous tirer chacun une balle dans le pied (bien d’autres s’enchargent de toute façon!). Comment sortir de cette difficulté?

Complémentairement, le pluralisme d’opinions du secteur se manifeste peu, pour ne pas dire pas du tout, dans “L’Essor”. Ce qui est présenté comme positions, ce sont grosso modo les com-promis négociés en Interfédération. Cela ne veut pas dire que plusrien jamais ne puisse être débattu, que des opinions minoritaires nepuissent pas s’exprimer. En quelque sorte, aujourd’hui “L’Essor” estreconnu comme un bon véhicule de l’information pour le secteur.Est-il pour autant inconcevable d’en élargir la mission à celle d’outilpour nos débats?

Enfin, on ne peut pas dire que l’humour soit le trait dominant de lapublication, à l’exception notoire de certaines notations et de certainsexercices de titrage (“Insécurité à l’amende”, “Exquise esquisse”,“Ainsi fonds, fonds, fonds”,…). Il nous faudrait plus d’audace. En même temps, manier l’humour est difficile, beaucoup sont rétifs;certains sont en difficulté de distinguer le second du premier degré(bonjour les malentendus!). Mais quand même, cette question aussimérite d’être posée: est-il pour absolument obligatoire d’être sinistrepour avoir des chances d’être pris au sérieux?

Et vous, qu’en pensez-vous? Avez-vous une idée des réponses àapporter? Ou d’autres commentaires à communiquer? N’hésitez pas: c’est le moment, c’est l’instant.

Pierre Georis

Et dans le fond, que pensez-vous de “l’ESSOR”?

1 Je ne vise personne. Ou alors si peu.2 Rappelons à nos lecteurs distraits, et à ceux des cabinets, que le qualificatif naturel qui s’accole au

mot “financement” est “insuffisant”.

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Manque deconfiance de la partde certainsemployeurs?

Manque d’investissement per-sonnel de la part du travailleur?Contrats aléatoires? Inadéqua-tion entre l’offre et la demandede main d’oeuvre? Comporte-ments et attitudes inappropriésen situation professionnelle?Les causes de la précarité del’emploi sont multiples. Sur base de ces différentsconstats et pour tenter d’yapporter une réponse positive etoriginale, les Centres de l’ACFIexpérimentent depuis deux ansle JOBCOACHING2

Dans un souci de responsabili-sation et d’autonomisation de la personne coachée, le jobcoa-ching est l’accompagnementd’une personne vers l’emploi etsur son lieu de travail. Il estcentré sur la mise en valeur et ledéveloppement des ressourcespersonnelles du (futur)travailleur, en adéquation avecles besoins de l’entreprise.L’objectif du jobcoaching estd’augmenter les chances d’inté-gration et de maintien dans unemploi durable et de qualité.Les jobcoaches –par ailleursassistants sociaux, formateurs-employés à 1/4 temps dans lesCentres l’ACFI ont coaché surune période de 9 mois plus de

M80 personnes, dont 29 onteffectivement décroché uncontrat de travail durable et àleur mesure (plus de 6 mois de succès dans l’entreprise). Le jobcoach assure un suiviindividualisé et sur mesure lorsde la recherche d’emploi et dela négociation du contrat detravail mais surtout enentreprise. Ce suivi sur le lieude travail est d’une duréemaximale de 6 mois.

Les objectifs du coaching, lesmodalités pratiques, les attentesréciproques, etc sont définies decommun accord entre l’em-ployeur, le travailleur coaché etle jobcoach. Le jobcoach est enquelque sorte un médiateur encas de conflit, un facilitateur dela relation entre l’employeur etson travailleur coaché. Le job-coach est le garant du processus.Il laisse ainsi la responsabilitédes choix et décisions à la per-sonne coachée et à l’employeur.

Fragilisés par des parcours professionnel et personnel semés d’embûches,

nombreuses sont les difficultés que rencontrent les adultes formés

dans nos Centres1 à décrocher un emploi stable, de qualité et durable.

Un monde de différences?

Un certain nombre de condi-tions sont à réunir avant de s’en-gager sereinement dans unedémarche de jobcoaching, il s’agit des “conditions deréussite”:• Conditions de réussite pour la

personne coachée:- Etre volontaire et deman-

deur (le jobcoaching nepeut être une démarcheforcée)

- Etre disponible rapidementsur le marché du travail(Etre en voie de ou avoirrésolu des problèmes degarde d’enfants, de mobi-lité, de papiers etc.)

- Vouloir travailler• Conditions de réussite pour

l’employeur:- Etre volontaire- Contractualiser le proces-

sus oralement ou par écrit(selon la charte)

- Dégager un minimum detemps (pour participer auxentrevues bi et tripartites)

Jobcoaching

1 Entreprises de Formation par le Travail,Ateliers de Formation par le Travail etOrganismes d’Insertion Socio-Professionnelle

2 Ce projet pilote fédéral est mené en étroitecollaboration avec Vokans vzw et d’autrespartenaires (Fonds sectoriels, RandstadBelgium, Business & Society, KUL, UCL, etc).Il est financé par la cellule Fonds SocialEuropéen du SPF Emploi, Travail etConcertation Sociale depuis janvier 2002.

© Xavier Cornu

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• Conditions de réussite pour lejobcoach:- Développer un “esprit

entreprise” (pouvoir analy-ser le poste à pourvoir, res-pecter les spécificités del’entreprise, la confidentia-lité des informations, oserle démarchage desemployeurs, pouvoirconseiller/informer sur lesaides à l’embauche…)

- Développer un esprit “inser-tion socioprofessionnelle”(bien connaître les qualités,problèmes, compétences dela personne coachée; déve-lopper un réseau de rela-tions pour être un relaisd’informations…)

- Développer un esprit“personnel” (empathie,écoute, remise en question,proactivité…)

- Avoir suivi une formationau jobcoaching et bénéficierde séances de supervisionentre pairs

Quelle est la plus-value du job-coaching?• Plus-values pour la personne

coachée:- Augmente les chances d’in-

tégration et de maintiendans un emploi durable, de qualité et qui convient

- Démarche responsabili-sante et autonomisante

- Relations de confiance avec le jobcoach

- Accompagnement indivi-dualisé et sur mesure

- Le jobcoach est unepersonne ressource

• Plus-values pour l’employeur:- Gain de temps et d’argent

lors du recrutement- Conseil professionnel sur

les aides à l’embauche- Intégration durable du

travailler coaché (réduction du turnover)

- Relations avec le jobcoachbasées sur la confiance

- Le jobcoach est unepersonne ressource

- Accompagnementindividualisé et sur mesure

• Plus-values pour le jobcoachet son organisme:- Accroissement du taux

d’insertion et de maintiendans l’emploi des stagiairescoachés

- Sentiment de professionna-lisme

- Meilleur adéquation entrel’offre de formation et lesbesoins des entreprises (car le jobcoach assure unfeedback de ce qu’ilconstate sur le terrain)

- Enrichissement personnel

Dans un contexte institutionnelcomplexe et en pleine évolution,à l’instar de la réorganisation duForem, des nouvelles missionsattribuées au CPAS, de la priva-tisation du marché du place-ment, de la conférence nationalesur l’emploi … le jobcoaching aune place originale à prendre età assumer à un niveau fédéral.Après plusieurs mois deréflexion, de construction,d’analyse, d’expérimentation de cette nouvelle méthode,

les Centres de formation etd’insertion FIAS-ACFI etVokans ont mûri et affiné leurspratiques de terrain. Ils ontdéveloppé une expertise spéci-fique en matière de jobcoachingdes stagiaires formés dans leurs Centres.Les perspectives du projetfédéral expérimental jobcoa-ching des asbl FIAS-ACFI etVokans portent sur:• Le développement quantitatif

et qualitatif de cette méthodeinnovante proposée à despersonnes peu qualifiées etéloignées du marché de l’emploi.

• La reconnaissance publiqueet officielle du jobcoaching .

• Son financement structurelpar des partenaires financiers(pouvoirs publics, fonds sec-toriels, fédérations d’entre-prises, partenaires sociaux…).

Pour l’heure, le projet est recon-duit pour une période d’un an(janvier à décembre 2004) en vue de consolider l’expertiseen la matière. 22 nouveaux etanciens jobcoaches sont d’oreset déjà à l’œuvre, dont 5 enrégion bruxelloise, 8 en régionwallonne et 8 en Flandre. Plus de 220 (anciens) stagiairesformés dans nos Centresbénéficieront du jobcoachingcette année… de quoi faire la différence!

Claire van Zeebroeck

Le rapport de l’expérience pilote jobcoachingmenée en 2002 et 2003 par la FIAS-ACFI etVokans est disponible à l’ACFI auprès de Clairevan Zeebroeck au 02/640.44.07 ou par mail:[email protected]

© Xavier Cornu

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Le retourNous avons été nombreux à être littéralement consternésd’apprendre les résultats des cogitations du gouvernement fédéral àl’occasion de son séminaire de Petit-Leez (Gembloux), en matière decontrôle de la disponibilité des chômeurs.

Immédiatement, la mobilisation s’est organisée.

Depuis lors, et face à la pression, le gouvernement fédéral est revenusur le sujet, et a un peu amendé. Les Régions, sollicitées, ont également un rôle à jouer. Bref, ça a un peu bougé.

Nous avons reçu un texte signé d’Arnaud Lismont, aussi publié dansle journal du Collectif Solidarité contre l’Exclusion. D’évidence rédigéimmédiatement après Petit-Leez, l’article ne prend pas en compte lesactualités qui ont suivi. Il nous semble néanmoins que l’essentiel del’argumentaire reste pertinent. C’est pourquoi nous optons pour sareproduction.

Lors de sa forma-tion, en juillet2003, le Gouverne-ment “Verhofstadt

bis” avait fait rêver leschômeurs en promettant lacréation de 200.000 nouveauxemplois. Six mois plus tard, il s’apprête à les faire pleurer. A défaut d’avoir créé un seulemploi 1, le Gouvernement aannoncé, en conclusion duConseil des Ministres extraordi-naire qu’il a tenu ces 16 et 17 janvier 2004, une attaquefrontale contre le droit à la sécu-rité sociale. Il entend mettre enœuvre (à partir de juillet 2004,après les élections régionales)un “contrôle renforcé deschômeurs”. Les organisationssyndicales doivent maintenantêtre concertées. Au-delà decelles-ci, une large mobilisationcitoyenne sera nécessaire pourdéfendre le droit au chômage.

“il y aura beaucoup plus d’exclu-sions qu’avant»

La Belgique est l’un des rarespays où les forces de progrèssocial ont pu imposer et conser-ver l’indexation automatique dessalaires et des allocationssociales (qui garantit contre la perte de pouvoir d’achat) etl’octroi d’allocations de chômagenon limitées dans le temps.Avec l’ensemble de notre sécu-rité sociale, ces mesures ontpour effet que le taux de pau-vreté de notre pays reste l’un des plus bas en Europe et dansle monde.

Certes, l’absence de limitationdans le temps des allocationsde chômage n’est dès aujour-d’hui pas absolue. Depuis la findes années ‘80 certainescatégories de chômeurs se sontvues imposer une limitation de leur droit aux allocations.

C’est ainsi que l’article 80 del’arrêté royal réglementant lechômage prévoit la suspensiondes allocations pour leschômeurs/chômeuses cohabi-tant(e)s de longue durée2.

Lorsqu’en juillet 2003 lePremier Ministre Verhofstadtannonce l’intention du nouveauGouvernement de supprimer“l’article 80” (ce qui est revendi-qué depuis de nombreusesannées, notamment par les asso-ciations féministes), on aurait puespérer qu’il s’agisse d’unprogrès social… Mais à bienécouter le Premier Ministre,c’est tout le contraire qui estprévu. Ce sont désormais l’en-semble des chômeurs qui sontmenacés de retrait des alloca-tions: “Le contrôle de pointage,devenu obsolète, est supprimé.Le fameux article 80 estsuspendu temporairement.

Traçabilité:

Nous vous présentons l’article de Arnaud Lismond “Ensemble défendre le droit

au chômage”. Compte tenu de l’actualité, il sera suivit de quelques

informations sur les évolutions depuis sa première parution.

Ensemble, défendre le droit au chômage

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Il est remplacé dès le début parun accompagnement individueldu chômeur, l’élaboration d’unparcours adapté pour décrocherun emploi, un parcours qui devraêtre scrupuleusement suivi si lechômeur souhaite conserver sondroit à une allocation.”3.

En France, le Gouvernement Chirac-Raffarin vient d’exclure 180.000 personnes du chômage. Le Ministre Vandenbroucke et le Gouvernement Belgeprojettent de faire aussi “bien”: supprimer le pointage et ouvrir la “chasse aux chômeurs”. Ce projet doit être retiré. Avis de mobilisation générale.Ci-après, l’article “Ensemble, défendre le droit au chômage”, que je viens d’écrire pour le journal du Collectif Solidarité contre l’Exclusion.Informons, mobilisons et obtenons le retrait de cet exécrable projet.

1 Que du contraire: au 31 décembre 2003, il yavait au total 554.788 demandeurs d’emploiinoccupés (jeunes en stage d’attente non-compris), soit un taux de chômage de 12,7%et une augmentation de 42.550 unités parrapport à décembre 2002.

2 C’est-à-dire des chômeurs/chômeusescohabitant(e)s de moins de 50 ans, n’ayant pasvingt années de carrière, qui sont au chômagedepuis une durée égale à au moins une fois etdemi la durée moyenne régionale du chômagedans leur catégorie d’âge et dont le revenu duménage est inférieur à 16.750 euros + 670euros par personne à charge. En outre, lechômeur pour lequel l’octroi des allocations estsuspendu peut introduire un recours devant laCommission nationale et conserver le bénéficedu chômage s’il peut prouver qu’il a effectuédes efforts “exceptionnels et continus” pourtrouver un emploi, ou qu’il n’a pas pu trouverdu travail pour des raisons de santé.

3 Déclaration de Gouvernement prononcée parle Premier Ministre, 14.07.03.

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Pour ceux qui auraient desdoutes sur le sens de la mesure,M. Van Quickenborne,Secrétaire d’Etat à la simplifica-tion administrative, précise: “La suppression du pointage auchômage est un autre exemple[de simplification administra-tive]. C’est une pratique moyen-âgeuse, que nous allons changeren obligation de rechercheactive. A la place d’aller chercherun cachet deux fois par mois,chaque personne devra, parexemple, se rendre au VDAB[Orbem ou Forem] deux fois parmois pour rechercher active-ment de l’emploi avec leur aide.L’idée de chômeur paresseuxn’est pas correcte. Mais celui quine veut vraiment pas travailler,sera exclu et je pense qu’à la findu processus il y aura beaucoupplus d’exclusions qu’avant.”4.

“ce ne sont pas les chômeursqui sont indisponibles, maisbien l’emploi”

Les organisations syndicalesn’ont pas manqué de réagirlorsque (parallèlement au fait deprévoir, dès le budget 2004,46millions d’euros d’économiesdans les dépenses de chômagesuite à “une meilleure luttecontre la fraude sociale”) leGouvernement a annoncé savolonté d’engager 120 nouveauxinspecteurs pour renforcer lecontrôle des chômeurs.

Ph. Paermentier, responsablenational des Travailleurs sansemploi de la CSC, a dénoncépubliquement: “Toute fraude estinacceptable. Mais il faut bienconstater que, dans ce pays, leschômeurs qui ont contribué à

l’économie et qui se sont consti-tué des droits en matière desécurité sociale sont considéréscomme des fraudeurs honteuxalors que des nantis médiocresfont travailler leur argent (à défaut de leur voisin en chô-mage) au Luxembourg et bénéfi-cient d’une amnistie fiscale aulieu d’une lourde peine de pri-son. […] Plus l’emploi est rare,plus il y a des difficultés pour yaccéder, plus on demande auxchômeurs de continuer avecénergie sa recherche. Le décou-ragement et la démoralisationleur sont interdits sous peine deperdre définitivement ou tempo-rairement leur allocation. C’estinsupportable pour les plus de600.000 demandeurs d’emploide ce pays. […] Faut-il encorerappeler que ces 600.000femmes et hommes de Wallonie,

de Flandre ou de Bruxelles, deFord Genk, de Renault Vilvordeou de Cockerill Sambre, n’ontpas choisi d’être chômeurs et devivre avec une allocation de chô-mage moyenne de 700 euros”5.

La FGTB a quant à elle prévenu“qu’elle s’opposera à une chasseaux chômeurs. […] A ce sujet, la FGTB rappelle qu’elle ademandé la suppression del’article 80. Cet article permet desupprimer les allocations de chô-mage de certains chômeurs coha-bitants. La FGTB a donc accueillipositivement la suspension decet article, telle que prévue dansl’accord gouvernemental. Mais c’était pour faire mieux,dans une optique de réintégra-tion des chômeurs dans le mar-ché du travail. Pas question doncque le nouveau système annoncésoit plus négatif, particulière-ment pour les isolés et les chefsde ménage.”6.

Exclure des chômeurs… poursauver la sécurité sociale?

Mais ces déclarations n’ontmanifestement pas suffi pourstopper le projet de limitationdes prestations de chômage etde renforcement du contrôle des chômeurs porté par FrankVandenbroucke, Ministrefédéral de l’Emploi.

Dans une interview dedécembre 2003, prolongée parla publication carte blanche le 3 janvier, celui-ci déclare: “On va droit dans le mur. La Belgique affiche de mauvaisscores en matière de budget,d’emploi et surtout de taux d’ac-tivité”. Evoquant l’élargissementde l’Union européenne, “qui vainciter beaucoup d’entreprises àse délocaliser et nous fera entreren concurrence avec une main-d’œuvre beaucoup moinschère”, puis le fait que “de nom-breuses personnes s’inquiètentde leurs pensions et du coût desmaisons de repos […]. Il seraitmalhonnête de prétendre à cespersonnes qui se font du soucique les politiques suivies offrentdéjà la réponse au problème duvieillissement”, le Ministrepropose ses “solutions”: retarderl’âge de la pension et renforcerle contrôle des chômeurs,mettre fin aux rigidités du

© Xavier Cornu

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marché de l’emploi, à “l’accom-pagnement insuffisant des chô-meurs et [au] suivi trop faible,qui donne à certains le senti-ment que l’allocation de chô-mage est un droit auquel aucundevoir ne fait contrepartie.”7.

Enfin, à l’issue du Conseil du 17 janvier, le Ministre del’Emploi a annoncé l’adoptiondu principe d’un “meilleur suivides chômeurs”: “L’Office natio-nal de l’emploi (ONEM) suivrade près les demandeurs d’em-ploi pour éviter qu’ils ne sedécouragent. Celui qui refuseconstamment de suivre une for-mation ou de rechercher du tra-vail perdra progressivement sesallocations de chômage.Simultanément, le régime exis-tant de suspension des alloca-tions (le fameux ‘article 80’)sera abrogé.”. Le projet duGouvernement étendrait à l’en-semble des chômeurs ayantatteint une certaine durée dechômage l’obligation de prouverqu’ils ont fait des efforts suffi-sants pour trouver un emploi.Après 12 à 24 mois, le chômeurserait convoqué par l’ONEMpour un premier entretien. Dès ce moment s’enclencheraitune procédure par laquelle ilserait tenu d’apporter la preuvequ’il fournit suffisamment d’ef-forts pour trouver un emploi. Si au terme de la procédure“l’ONEM estime qu’il n’a pasfourni assez d’efforts […] il s’en-suivra une privation totale dudroit aux allocations”8. En outre,le pointage serait supprimé d’icila fin de l’année 2004.

“il importe que les forces deprogrès fassent sentir leur pré-sence et leur mobilisation”

Obtenir le retrait de ce projet duGouvernement suppose d’abordle rejet de la présentation qu’enfait le Ministre de l’Emploi:

1. Non, il ne s’agit ni d’un projetqui vise à éviter que le chômeur“ne se décourage”, ni d’une“simplification administrative”,ni d’une mesure qui créera unseul emploi. Quand bien mêmechacun des 600.000 chômeursenverrait un CV par jour, cetenvoi annuel de 200 millionsd’actes de candidature ne crée-rait pas un seul poste de travail

supplémentaire auprès desemployeurs! Dans une situationde pénurie d’emploi, l’intensifi-cation des recherches des unsou des autres modifie la compo-sition de la file de chômagemais non son volume.

L’objectif du projet est de multi-plier les exclusions pour dimi-nuer le coût du chômage. Plusgénéralement, en supprimant lepointage et en remettant enquestion le principe de l’absencede limitation dans le temps desallocations de chômage, le projetouvre la voie à des interpréta-tions de plus en plus restric-tives, au fil des années et au grédes économies programmées,de ce qui est considéré parl’ONEM comme “efforts suffi-sants” pour trouver un emploi.Si jusqu’ici le chômage est undroit, le projet tend à le transfor-mer en une aumône pouvantêtre octroyée ou retiréearbitrairement.

2. Non, raboter nos droitssociaux n’est pas la seule solu-tion pour les préserver. Culpabiliser les chômeurs et lesexclure du bénéfice des alloca-tions n’est pas la seule politiquede l’emploi possible. Le MinistreVandenbroucke paraît oublierqu’aucun emploi ne sera créé siles ménages ne consommentpas, que l’emploi dépend avanttout de la croissance écono-mique. Il feint d’ignorer les bonsrésultats pour l’emploi de laréduction du temps de travail à35h réalisée en France par le Gou-vernement Jospin. De la mêmefaçon, il semble négliger le faitque l’Etat et les Régions peuventmener une politique de dévelop-pement économique ou créer desemplois publics pour rencontrerdes besoins non solvables.

Pour Vandenbroucke, commepour Tony Blair, il ne s’agit plusde répartir les fruits de la crois-sance entre travailleurs et patro-nat mais simplement d’offrir,sur un marché sans “rigidités”

ni régulations, la main d’œuvrela plus flexible et la moins chèrepossible. Lorsque le Présidentde la Fédération des Entreprisesde Belgique déclare “En Belgique un ouvrier coûteen moyenne entre 40.000 et44.000 euros par an.

4 V. Van Quickenborne, De financieeleconomische tijd, 16.07.03.

5 Ph. Paermentier, Le Soir, le 21.10.03.6 FGTB, communiqué de presse, 28.10.03.7 F. Vandenbroucke et J. Vande Lanotte, Le

Soir, 03.01.03.8 La note du Ministre Vandenbroucke précise:

“S’il s’agit d’un chômeur bénéficiant d’alloca-tions d’attente, il est entièrement privé deses allocations à partir du lundi suivant ladate de la décision. S’il s’agit d’un chômeurbénéficiant d’allocations de chômage qui estisolé ou d’un chômeur ayant charge defamille, il est également exclu totalement dudroit aux allocations; toutefois, pendant lessix premiers mois suivant la date de ladécision, ses allocations sont d’abordréduites au montant correspondant durevenu d’insertion. S’il s’agit d’un chômeurqui perçoit des allocations de chômage etqui est cohabitant, il est totalement exclu dudroit aux allocations. Par dérogation, onaccorde toutefois au cohabitant ayant unfaible revenu familial l’allocation de chômageforfaitaire basse pendant les six premiersmois qui suivent la prise de cours de ladécision».Voir sur le site www.vandenbroucke.com

© Xavier Cornu

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En Pologne ou en Hongrie, il coûte entre 4.500 et 5.000euros et en Roumanie à peine lamoitié”9, le Ministre de l’Emploin’en déduit apparemment pasqu’il faut rejeter le projet deConstitution européenne ultra-libéral pour poser les basesd’une harmonisation socialeeuropéenne à la hausse pourtous… mais plutôt qu’il fautdiminuer nos droits sociaux etnotre coût salarial pour resterconcurrentiels avec l’ouvrierpolonais. Une telle voie conduitmanifestement à une impassepour le monde du travail.

3. Non, le travailleur n’est pasl’ennemi du chômeur. Non, le chômeur n’est pas l’ennemides pensionnés. A ceux-ci, le Ministre de l’Emploi veutfaire croire que les pensions nepourront être payées que si l’âgede la retraite est reculé et si leschômeurs sont plus sévèrementcontrôlés, à ceux qui travaillent,il glisse l’idée que les chômeurssont des profiteurs et, vis-à-visde ces derniers, justifie sesmesures par le vieillissement de la population! Non, le droitau chômage ne peut être sacrifiépour financer les pensions et les soins de santé. “Travailleursde tous les pays, unissez-vous”,l’unité du monde du travail estla condition de ses victoires.Prêter l’oreille à ceux qui prê-chent sa division, comme le faitF. Vandenbroucke, c’est préparerla régression sociale pour tous.

Jean-Claude Van Cauwenber-ghe, Ministre-président de laRégion wallonne, nous écrivaitrécemment, en réponse à notreinterpellation: “je partage totale-ment vos regrets et vos appré-hensions face au risque de voirles forces de droite du Gouver-nement chercher à orienter lanécessaire politique de l’emploivers une politique de cadeauxfiscaux inconditionnels et destigmatisation des chômeurs.En toute honnêteté, nousdevons avouer que cette‘menace’ n’est pas une surpriseet que seul un juste rapport deforces entre la droite et la gauche peut nous prémunircontre une telle dérive. Nous lesavions d’emblée, cette coalition,voulue par l’électeur, imposeraune vigilance constante.

En réclamant la nomination d’uninformateur socialiste, nousavons tenu à peser pleinementsur l’accord de gouvernementafin d’en assurer l’équilibre. Il nous appartient maintenant de veiller au respect de sa lettre etde son esprit dans les années àvenir. Pour cela, il importe queles forces de progrès fassent sen-tir leur présence et leur mobilisa-tion”10. Ce “juste rapport deforces”, favorable à la gauche,n’existe manifestement pasencore, et reste donc à créer…

A cet égard, la balle est aujour-d’hui en partie dans le camp desorganisations syndicales, qui pour-raient décider de mobiliserchômeurs et travailleurs pour ladéfense de leurs droits, et le retraitde ce projet. Mais c’est aussil’affaire de chacun, les électionsrégionales et européennes du 13 juin 2004 sont une opportunitépour obtenir ce retrait du projet.

N’est-ce pas le vrai sujet de lacampagne: comment pourrons-nous convaincre un ex-chômeurexclu de résister à la démagogieinfecte du Vlaams blok et despartis politiques qui lui propose-ront le racisme comme exutoireà son sentiment d’abandon?Construirons-nous une Europesociale ou accepterons-nous quenos acquis sociaux soientdétruits les uns après les autres?Le chemin d’une “autremondialisation” ne passe-t-il pas d’abord par la défense des acquis?

Et si les 600.000 chômeurs (ou les 4.200.000 travailleursoccupés, qui pourraient êtredemain au chômage) interpel-laient leur organisation syndi-cale ou leur député(e) préféré(e)sur ce sujet, par exemple en leuradressant un e-mail (voir ci-dessous)? Et si…

9 Luc Vansteenkiste, Knack, 15.10.03.10 J-Cl. Van Cauwenberghe, réponse courrier du

03.11.03

Qui pourrait croire que le Gou-vernement oserait maintenirson projet si citoyens et organi-sations syndicales se mobilisent,ensemble, pour la défense deleurs droits?

Arnaud Lismond,Janvier 2004

Un débat public est en préparation, voir bientôtsur le site http://www.enter.org/solidarity/

Interpeller “votre” Député(e) préféré(e) à laChambre (liste d’adresses et e-mails):http://www1.dekamer.be/wwwcfm/deputes/cfm/cvlist.cfm?lang=Fhttp://www1.dekamer.be/FLWB/pdf/51/0004/51K0004006.pdfInterpeller “votre” Sénateur/Sénatrice préféré(e)(liste d’adresses et e-mails):http://www.senate.be/www/?MIval=/WieIsWie/LijstDerSenatoren&M=1&LANG=frInterpeller André Mordant, Secrétaire général de la FGTB: [email protected] Ph. Van Muylder, Secrétaire général de la FGTB-Bxl: [email protected] Josly Piette, Secrétaire général de la CSC: [email protected]

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Heureusement, dès la fin duweek-end de Petit-Leez, les réac-tions ont été nombreuses,notamment côté syndical. Cela a forcé la rediscussion. La gauche francophone dans legouvernement fédéral reconnaîtque le plan Vandenbrouckereste mauvais:- Parce qu’il ne crée aucun

emploi;- Et parce qu’il va coûter cher,

en particulier aux Régions,obligées de mettre de l’argentsupplémentaire pour l’accom-pagnement des chômeurs,dans un cadre médiocre. Enquelque sorte, les conseillersdu FOREM ou de l’ORBEMvont devoir dire aux chômeurs:“La condition pour ne pas vousfaire casser par l’ONEM, c’estde faire ceci ou cela”.

Mais on nous dit que ce serait leprix à payer pour conserver enBelgique cette curiosité uniqueen Europe: des allocations dechômage à durée illimitée.L’offensive est en effet puissanteen vue du renvoi d’un maximumde personnes vers les CPAS.

Toujours est-il que le scénariothéorique actuel est le suivant:- L’accompagnement néces-

saire doit impérativementavoir eu lieu préalablement à tout contrôle.

- Le contrôle porte sur lesmoyens que le chômeur a mis(l’effectivité des démarches),pas sur les résultats obtenus.Contrairement à “l’article 80”qui devrait disparaître: celui-ciexclut mécaniquement du chô-mage sur base d’une “duréeanormalement longue”.

- Il n’y a contrôle sur lesdémarches qu’à la conditionque le chômeur ait été préala-blement informé que celaallait lui arriver: après un ande chômage, le chômeur rece-vra une lettre qui lui annon-cera le contrôle, dans 15 mois(s’il s’agit d’un moins devingt-cinq ans) ou dans 21 mois (s’il s’agit d’un plusde vingt-cinq ans).

- La mécanique est planifiée:la première année, on lalance pour les moins detrente ans; la seconde pourles moins de quarante; la troisième pour les moinsde cinquante; puis on évalue.

En même temps, on sera à la fin de la législature: celasignifie que les plus decinquante ans ne seront pascontrôlés… sous cette législa-ture: il ne s’agit pas d’unecatégorie explicitementexemptée, ainsi que cela est souvent présenté.

- Les exemptions explicitesconcernent les personnes enALE, ainsi que les travailleursà temps partiel involontaire.

- Lors du premier entretien, le chômeur pourra se faireaccompagner (par un déléguésyndical, un avocat, voiremême une connaissance s’ilpense que cela peut l’aiderutilement).

- Le chômeur devra savoir trèsexactement ce qu’on attend delui: un “facilitateur” à l’ONEMlui dira: “Voilà ce que nousvoulons que vous fassiez etvoilà ce que vous devez nousapporter comme preuves”.

Donc, à l’occasion du premierentretien, soit il y a constatqu’il n’y a pas de problème etle chômeur ne sera reconvo-qué au plus tôt que seize moisplus tard; soit il y a problèmeet on établit une grille quiobjective les choses.

- Avec les Régions, les discus-sions sont toujours en cours,mais l’idée de base est que lesOffices régionaux indiquentles démarches entreprises.

- Tout nouveau chômeur serainformé de toute la procéduredès son inscription.

1 D’après un article de “La Libre Belgique”, le 5 février 2004.

2 Interview au journal “Le Soir”, le 2 mars2004.

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17Pénaliser ou accompagner?

De la part du fédéral, c’estévidemment fort sympathiquede remballer aux Régions lescoûts les plus importants, ceuxdu volet “accompagnement”.Pour atteindre les objectifs rienqu’en Région Wallonne, il faudrait mobiliser 75 millionsd’euros en trois ans, a expliquéle Ministre Courard1. En effet,le FOREM n’accompagneactuellement que 60.000chômeurs sur les 285.000 quireprésentent l’objectif du plan!

Globalement, les MinistresTomas (Région de Bruxelles-Capitale) et Courard (RégionWallonne) se sont opposés à ceque l’ONEM puisse commencerà piocher librement dans lesbases de données du FOREMou de l’ORBEM: pour réussirl’accompagnement, il est detoute première importancequ’un bon climat de confiancesoit préservé entre le deman-deur d’emploi et son organismeplaceur. Pour le reste circulel’idée d’une carte électronique,qui pourrait servir à la défense:elle garderait trace de toutes lesdémarches qu’un chômeur aeffectuées dans une Maison del’Emploi. “Non pour ficher lechômeur, assure le Ministre2.Pour lui permettre de se justi-fier à l’ONEM. Cette carte seradistribuée à ceux qui le désirent.Sans obligation: les travailleursmanuels postulent sur les chan-tiers, pas sur internet”.

Derrière cela, on retrouve ledébat sur l’Etat Social Actif, dont il existe une version dedroite et une version de gauche.La version de droite renvoie à laresponsabilité propre des indivi-dus (à l’époque, le discoursinitial sur le “parcours d’inser-tion” pouvait induire cela: le chômeur a des étapes à fran-chir linéairement; on organisesa “traçabilité” pour s’assurerqu’il le fait correctement). La version de gauche considèreque la collectivité a devoir de semobiliser pour ne pas laisser lespersonnes dans la misère etl’isolement (côté wallon, aprèsque, par les vertus de la crise dela vache folle, le mot “traçabi-lité” ait été retiré du vocabulaired’application pour leschômeurs, les Ministres succes-sifs se sont employés à organi-ser un “dispositif intégré” = la responsabilité de cohérenceest d’abord celle des opérateurs). Ce qui se vit au niveau fédéral,c’est une nouvelle péripétie del’empoignade entre les concep-tions de droite et de gauche.

Pierre Georis

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Accueil8h45 à 9h15

Matinée 9h15-12h45

Introduction et animation par Suzanne Beer, secrétaire générale de la FeBISP

1ère partie

Le cadre institutionnel et les missions de l’ISP et de l’enseignement

LLee ddiissppoossiittiiff dd’’IISSPPLes grandes étapes du secteur ISP par Gabriel Maissin, administrateur-délégué de la FeBISPLe décret du 27 avril 95 par Agnès De Gouy, conseillère chef de service Formation professionnelle de la Cocof

LLee ssyyssttèèmmee ddee ll’’eennsseeiiggnneemmeennttMissions, valeurs et rôle dévolu à l’enseignement par Lucienne Daubie(coordinatrice du CEFA de Court St Etienne)

2ème partie

La dimension politique et sociale de l’enseignement

Place des élèves, place et rôle des enseignants par Pierre Waaub,Enseignant, membre de l’équipe politique de changement pour l’égalité.

3ème partie

L’ISP un dispositif de rattrapage parmi d’autres?

En préambule: les logiques de certification et de validation descompétences par Sylvie Kwaschin, vice-Présidente du Syndicat del’Enseignement Libre-Setca) et Alain Kock, secrétaire de la CCFEE.

Débat: Quelle place le dispositif ISP occupe-t-il comme système derattrapage de l’enseignement face ou à côté des autres systèmes deformation (promotion sociale, Enseignement professionnel, CEFA,FP Brufor)?avec la participation de Mme Sylvie Kwaschin et MM. Eric Buyssens,conseiller au cabinet du Ministre Tomas, Marc Thommes,directeur-adjoint de Bruxelles Formation et Pdt de la chambre de la formation du CEF, et Gabriel Maissin.Questions et échanges avec la salle

12h30 à 13h45

Pause-Déjeuner

Après-midi13h45 à 15h00

Réflexion-débat en ateliers

5 ateliers au choix sont proposés présentant des exemples de partena-riat vécus par des OISP avec des interlocuteurs de l’enseignement oudes pratiques relatives à des thématiques communes.

1° Atelier “socle de compétences de base”: un exemple Le Chefd’œuvre en alphaavec Anne Loontjens, coordinatrice du Collectif d’Alphabétisationet Michel Graas, inspecteur cantonal de l’enseignementsubventionné CFWB.

2° Atelier “Passerelles”La certification et la validation des compétences dans le parcoursd’insertion: pourquoi, pour quels publics, comment et par qui?Avec Christian Vandiepenbeeck, coordinateur de CFS et PhilippeCharlier, responsable du secteur “formation du BIEF

3° Atelier “Guidance”CEFA et OISP, quelles pratiques pour quels publics et quelsbesoins?Avec Olivier Gilot - CEFA d’Anderlecht, Anne-Pascale Eppe CPMSet Julien Vandenbussche, agent de guidance Casi-Uo/Coften.

4°Atelier “Information et orientation”Détermination professionnelle en Mission Locale et orientation duprojet de vie en CPMS avec Valérie Vlaminck, Mission Locale deSt-Josse et Claire Kagan, directrice CPMS de St-Gilles.

5° Atelier “Accompagnement vers l’Emploi”Quelles pratiques en ISP et dans les bureaux de placement desétablissements scolaires?Avec Yvette de Reys, directrice-adjointe de la Mission localed’Ixelles et Nathalie Nys, chef de service de la Cellule Emploi ULB(CEREP).

15h30-16h10

Synthèse des ateliers

16h10-16h30

Conclusions de la journée par Jean-Philippe Martin, administrateur-délégué de la Mission Locale de St-Gilles

Jeudi 6 mai 2004 Aux “Pyramides” - Place Rogier

Dans le cadre du forum organisé par Bruxelles Formation

pour son 10ème anniversaire, La FeBISP vous invite à sa 7ème journée d’étude

ENSEIGNEMENT et ISP:concurrence, osmose, symbiose ou autre chose?

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Obourg à Vaulx, juste avant…Les ruines industrielles du Pays Blanc, ont inspiré les peintres et les photographessensibles à la poésie des formes engendréespar le travail de l’Homme. Il participe ainsi à l’enrichissement d’un projet auqueltravaillent des institutions comme le Muséede la pierre et le Foyer culturel d’Antoing. Ce jeune photographe de 34 ans estd’ailleurs l’animateur, depuis 1991, de l’atelier photo du foyer culturel antonien.

Xavier Cornu est professeur à l’Institut SaintLuc de Ramegnies-Chin où il enseigne lestechniques de l’infographie. Son palmarèscomporte la participation à de nombreusesexpositions individuelles et collectives, ainsi

qu’à des publications dont les plus récentes sont consacrées auxcimetières d’Antoing et aux Artistes des Plaines de l’Escaut.

Les images qu’il présente dans l’espace “L’art est Création” témoi-gnent des derniers moments d’un site industriel bien connu. Il s’ins-crit dans la tradition humaniste à laquelle le GSARA est profondé-ment attaché. Si l’homme n’apparaît pas directement, il est présent à travers des images nous montrant des machines et des outils enattente d’un temps qui ne reviendra pas. Ce témoignage est essentielpour ceux qui savent à quel point le présent se construit sur le passé.

“L’usine de Vaulx, le long de la voie ferrée allant de Tournai à Antoingétait connue de tous, elle faisait partie du paysage industriel de la région,on pourrait presque dire du patrimoine. Mais depuis plusieurs années,cette usine a disparu, provoquant chez nous des remarques aussi variéesque diverses: “Tiens l’usine n’est plus là!”, qui, au fur et à mesure du tempsse traduit par: “oui, avant il y avait une usine mais je ne sais plus trop!”…

Par le biais de la responsable du musée de la Pierre d’Antoing, j’ai eu l’op-portunité de visiter, d’observer, de photographier cette friche industrielle vouéeà la destruction. Usine, témoignage d’un temps passé en passe d’être oublié.

Car, même si pour moi, l’acte photographique n’est qu’un acte de captured’un instantané, qui aussitôt fait, s’évapore, même si là où les dispari-tions, d’objets, d’individus, d’usines, de paysages ou de traditions ne sontpas des actes rapides et instantanés, il m’est toujours apparu important dephotographier ces instantanés pour témoigner du passé et du vécu.”

Bruno Lestarquit & Xavier Cornu

Si vous voulez contempler les illustrations de ce numéro et biend’autres encore rendez-vous:“Lille 2004 - Routes et couleurs de la pierre”. De la mi septembrejusqu’a fin octobre 2004, au Palace (Grand Place - 7800 Ath)Pour plus d’infos: www.acho.be

Xavier CornuXavier Cornu est né le 7 janvier 1969 à Tournai.Gradué en Arts Plastiques, options Photographie à Saint-Luc, Ramegnies-Chin, 1992.

Animateur de l’Atelier Photo du Foyer Socio-Culturel d’Antoingdepuis 1991 et reconnu par la Direction Général des Affaires Cultu-relles du Hainaut en juin 1996. Animateur de l’Atelier Photo Numé-rique du Foyer Socio-Culturel d’Antoing depuis 2002 et reconnu parla Direction Général des Affaires Culturelles du Hainaut.

Depuis 1991, il a réalisé une douzaine de création personnelles.Entre autres “Les casses de voitures”, “Obourg à Vaulx, justeavant…”, “Le cimetières de Maubray”, “Images d’Europe” …

A partir de 1993, ce n’est pas moins de douze expositions qui sontmontées parmi lesquelles Wégimont: “L’avenir est à la croisé deschemins”, Tournai: «50 artistes et le pays des Collines», Tournai:Dans le cadre de l’Art dans la Ville: “Obourg à Vaulx, juste avant…”,est également prévue pour 2005 à Eupen: “Vanité des Vanités” (Une certaine image de la mort).

Quelques publications:“Bouffonneries”, illustration du texte de Marcel Solbreux, éditions du Cérisier.“Les Cimetières d’Antoing”, illustration de l’ouvrage de Jacky Leggeet Thérèse Van den Noortgaete. Edition Ville d’Antoing.“50 artistes et les Plaines de l’Escaut”, Edition Ville de Tournai.

Xavier Cornu37, Rue Desmazières F - 59110 La MadeleineTél.: 00 33 (0)3 20 51 85 25E-mail: [email protected]

À vos agendas...Le 23 avril (en matinée) vous avez rendez-vous… pour l’Assemblée Générale du secteur de l’insertion socioprofessionnelle avec l’Interfédération des EFT/OISP.

L’ArsenalRue de l’Arsenal5000 Namur

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Les cinq fédérations membres de l’Interfédération sont:ACFI - Action Coordonnée de Formation et d’Insertion Socio-professionnelle

ch. de Boondael, 6/14 - 1050 Bruxelles T. 02/640 44 07 - F. 02/648 08 65E-mail: [email protected]ésentée par Daniel THERASSE et Maribel DROESBEKE

AID - Actions Intégrées de Développement ch. de Haecht, 579 - 103o BruxellesT. 02/246 38 61/62/65 - F. 02/246 38 20 E-mail: [email protected]ésentée par Pierre GEORIS et Joël GILLAUX

ALEAP - Association Libre d’Entreprises d’Apprentissage Professionnel

rue Henri Lecocq, 47 - 5000 Namur T. 081/24 01 90 - F. 081/24 01 96E-mail: [email protected]ésentée par Eric MIKOLAJCZAK et Dan WENDORF

CAIPS - Concertation des Ateliers d’Insertion Professionnelle et Sociale

rue E. Malherbe, 18 - 4400 FlémalleT. 04/337 89 64 - F. 04/330 18 80E-mail: [email protected]ésentée par Guy LEJEUNE et Alain THYS

Lire et Ecrire en Walloniequai de Flandre, 7 - 6000 Charleroi T. 071/20 15 20 - F. 071/20 15 21 E-mail: [email protected]ésenté par Dominique BRASSEUR et Ygaëlle DUPRIEZ

Siège de l’Interfédération:rue Marie-Henriette, 19-21 - 5000 Namur T. 081/74 32 00 - F. 081/74 81 24E-mail: [email protected]: Maryline De Beukelaer

Siège de la FEBISP:rue des Alliés, 307 - 1190 BruxellesT. 02/537 72 04 - F. 02/537 84 04 E-mail: [email protected] générale: Gabriel MAISSIN

Editeur responsable:

Interfédération - Pierre GEORISrue Marie-Henriette, 19-21 - 5000 Namur - T. 081/74 32 00

Comité d’édition:

Marc CLEPKENS - Pierre GEORIS - Nathalie HOFFSTADTMarie-José KALININGONDO - Marjorie LACROIX - Alain THYS

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Graphisme: Kaligram 02/646 33 60

photo couverture © Xavier Cornu

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