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Trimestriel d'analyse et de partage n° 007 - avril 2012 T rim est ri e l d'a n a l yse et de pa r tage GESTION DURABLE GESTION DURABLE des des RESSOURCES NATURELLES RESSOURCES NATURELLES à Madagascar : à Madagascar : entre espoir espoir et illusion illusion

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Tr imestr ie l d 'analyse et de partage n° 007 - avril 2012Tr imestr ie l d 'analyse et de partage

GESTION DURABLE GESTION DURABLE des des RESSOURCES NATURELLESRESSOURCES NATURELLES à Madagascar :à Madagascar :

entre espoirespoir et illusionillusion

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sommaire

Hervé RazafindranaivoYLTPien

Projet «EN RESONANCE»

PLAIDOYER

Entrée en MATIÈRE

Est-il possible que les habitants de la forêt et les humains vivent en harmonie ?

, trimestriel de partage et d’expression, conçu et réalisé par les sortants du Youth Leadership Training Program ini é par la FES. Il incarne la diversité, prône la liberté d’opinion et incite au partage et à l’ac on. Ses auteurs, issus d’horizons variés reflètent, par leurs écrits, les préoccupa ons de la jeunesse et le besoin de se faire entendre pour mieux agir, ensemble. - TSILO - c/o BP 3185, Lalana Kaleba Razafimino, Immeuble Anjarasoa XLI, Ankorahotra, Antananarivo, Madagascar - E-mail: [email protected] - Site web : www.yltp.mg - Directeur de publica on : Andriamarofara Rado L. - Rédacteurs en chef : Hervé Razafindranaivo, Hasimahery Sandaniaina - Design et mise en page : Randriamahaleo Rado - Photo de couverture : © Michael RANDRIAMANARIKA, Observatoire Na onal de l’Intégrité - La reproduc on des textes et iconographies publiés dans ce numéro est interdite sauf autorisa on expresse de la rédac on. - Les opinions émises par les auteurs n’engagent qu’eux-mêmes. La rédac on, le comité de rédac on et les partenaires déclinent toute responsabilité quant aux écrits et posi ons prises dans les ar cles du magazine.

, Training Progra

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DÉVELOPPEMENT PERSONNEL

DOSSIER :

INTERVIEW ANALYSE: Citoyens et Société Civile, où sommes-nous? DEBAT: TEMOIGNAGES UN AUTRE REGARD MA YOUTH ORGANISATION SOURCEOPINIONPLAIDOYER :

PARTAGE :

VAKIO RAHA TE-HATSILOTSILOVY KELY ANGE

n° 007 - avril 2012

INTERVIEW

Hemerson A. Fitantanana ny harena voajanahary ampiarahina amin'ny kolontsaina.

En partenariat avec :

Les quelques trois années de crise se sont écoulées avec une sensa on de stagna on. Pendant que l’économie peine à se relever de son crash, les poli ques malgaches n’ont pas encore trouvé le moyen de s’entendre sincèrement. Avouons-le, Madagascar est loin d’être un modèle en termes de dialogue, et encore moins en culture du débat. Le « hevitry ny maro mahataka-davitra »(1) n’est finalement qu’utopiste dès que l’on touche à nos sensibilités matérielles. Ma ère à réflexion. Plus que jamais, nous sommes tous appelés à promouvoir le pluralisme et tous les ou ls pour le manifester. Me ons-le sur nos tables. Crions aux débats !

Ce numéro aborde avec franchise et sans complexe un thème sensible, un terrain miné au cœur d’une actualité plurisectorielle : la ges on des ressources naturelles, y com-pris les mines, véritable enjeu de pouvoir na onal et même mondial. La dimension sociale, l’équilibre écologique, les impacts économiques, la guerre à la corrup on, l’instaura on d’un climat de débat et de transparence sont autant de points clés inhé-rents à ce secteur. C’est à un réveil na onal, presque patrio que que l’on fait appel, accompagnant une par e de l’organisa on de la société civile, déjà à pied d’œuvre.

Malgré la sensibilité du domaine traité et les a achements professionnels de certains d’entre nous à des établissements publics ou privés liés à ce secteur, nous relevons ici le défi d’en parler d’une manière plurielle. Nos points de vue n’engagent que nous-mêmes, mais ils nous engagent réellement. C’est dans ce sens que nous vous invitons chers lecteurs à prendre votre part, ne serait-ce que pour re-inventer le pluralisme.

A vos pages !

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Declara on des jeunes citoyens du monde.

La ges on durable des ressources naturelles à Madagascar

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(1) Traduc on libre : L’idée du nombreux peut mener loin

(Ré)inventer le pluralisme

La protec on de l’environnement : un pilier pour pérenniser la croissance

Exploita on des ressources naturelles et minières : une incommunica on inquiétante.

Declara on des jeunes citoyens du monde dans le cadre du projet « en résonance »

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n° 007 - avril 2012

Ces dernières années, la ques on des stratégies pour une bonne ges on ra onnelle des ressources naturelles est au centre des débats. Ceci, dans le but d’abou r à une meilleure conserva on de la biodiversité unique et menacée de Madagascar, et afin de me re en place des projets de conserva on durable qui puissent bénéficier réellement aux popula ons riveraines. La grande majorité de la popula on malgache (plus de 75%) vit en milieu rural. Sa dépendance directe vis-à-vis des ressources naturelles (ex. les forêts) reste donc très élevée dans sa vie quo dienne (bois de chauffe, construc on de maison, etc.). Même en ce e ère de la mondialisa-

on où les technologies modernes prédominent dans tous les domaines et ont inves la vie de tout un chacun, l’agriculture sur brûlis cons tue encore la principale pra que agricole de la plupart des paysans malgaches. Cependant, ce e technique suffit à peine à nourrir les villageois pauvres qui sont très souvent en proie à la famine. Pourtant, à cause de ce e pra que agricole démodée, les forêts primaires de Madagascar ne couvrent plus qu’environ 8% du territoire na onal. Et selon les informa ons obtenues par le système de surveillance satellitaire, les forêts malgaches disparaissent au rythme de 300 000 hectares par an. C’est tout simplement effarant…

Malgré cela, nous ne cessons de clamer partout, haut et fort, que « Madagascar est un sanctuaire de la nature ». Seulement, est-ce toujours le cas ? Quel ouvrage, quel documentaire digne de ce nom, traitant de l’extraordinaire biodiversité de notre île, n’a-t-il pas men onné ce e phrase ? Ceci est sans nul doute dû au taux d’endémicité élevé de notre faune et de notre flore, tant et si bien que l’ensemble peut aisément être qualifié d’unique au monde. Et s’il existe une famille d’animaux qui symbolise la singula-rité de la biodiversité de Madagascar, c’est bien celle des lémuriens.

Presque chaque année, de nouvelles espèces de ces primates malgaches sont découvertes par les prima-tologues. Mais hélas, on a du mal à dissimuler la triste réalité qu’est la dispari on con nue de la forêt sur la grande île, qui héberge pourtant plus de 100 espèces de lémuriens. Nous pouvons citer comme principales raisons la déforesta on et la chasse, par exemple. Par conséquent, presque la moi é de ces espèces est menacée d’ex nc on. Et pour survivre, les lémuriens doivent alors développer des stratégies qui leur perme ent de s’adapter aux changements

de leurs habitats, dus aux effets combinés des perturba ons humaines et naturelles (ex. cyclone).Les lémuriens exercent un pouvoir a rac f certain auprès des touristes, dont un grand nombre visite le pays avec le souhait de voir les lémuriens évoluer dans leurs habitats naturels. Outre ce rôle écono-mique indéniable, ces « habitants de la forêt » assument également un rôle d’ordre écologique, en tant que disperseurs de graines et agents pollinisa-teurs. Bref, un rôle qui contribue au main en de l’intégrité de la forêt. Leur conserva on est donc une tâche noble et collec ve qui appelle à la mobilisa on de tous. Je dirai même que c’est à la fois un honneur et une sa sfac on de par ciper à la sauvegarde ces espèces de primates endémiques, qui cons tuent une richesse pour notre planète.

Notre noble mission de sauvegarder, dans leurs sites naturels, les espèces animales endémiques mena-cées d’ex nc on telles que les lémuriens, a adopté, testé et vulgarisé la stratégie basée sur leur conser-va on communautaire. Ce e stratégie aspire à garan r, d’une façon durable, la coexistence harmo-nieuse de la biodiversité et des villageois u lisant le même espace : habitat pour la première et terroir tradi onnel pour les seconds. Ce e approche a pour objec f de responsabiliser les communautés locales riveraines, qui u lisent les terroirs où se trouve l’habitat de la biodiversité, afin qu’elles contribuent à la sauvegarde de ces espaces.

Voilà plus de 200 ans maintenant que l'homme se préoccupe des dégrada ons de l'environnement, engendrées par ses ac vités. Aujourd'hui, l'écologie de la restaura on tente de redonner à la nature ses qualités originelles et vise l'intégra on écologique et paysagère des réalisa ons humaines. En ce qui concerne Madagascar, la restaura on écologique et la valorisa on des ressources naturelles font par e des mesures alterna ves clés pour assurer la ges on durable de la biodiversité. Comme tous les pays « Hotspot » et mégadiversité dans le monde, Madagas-car a plus qu’un intérêt de gérer de façon ra onnelle et durable sa biodiversité unique et spécifique, tout en promouvant et assurant un développement économique approprié, par rapport aux besoins des popula ons et à la vision na onale et mondiale. Il ne faut jamais oublier que toute ini a ve liée à la ges on durable des ressources naturelles doit toujours être en cohérence avec le bien-être des popula ons humaines.

par Pr. Jonah RATSIMBAZAFYResponsable de la Forma on et la Conserva onDurrell Wildlife Conserva on Trust - Programme Madagascar E.mail: [email protected]

Est-il possible que les habitants de la forêt (lémuriens) et les humains vivent EN HARMONIE… par Pr.Respon

EstforEN

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Développer son intelligence émotionnelle VOGNIMANOROSOLO Mohajy Karine, YLTPienne

Source : ©2009-176 www.communicateurs-efficaces.com

Il s’agit de savoir maîtriser ses émo ons afin de pouvoir les u liser à bon escient, de manière à canaliser son énergie et arriver à produire un résultat posi f

Il existe 6 émo ons primaires : la joie, la surprise, la peur, la colère le dégoût et le chagrin et les émo ons composées comme la honte (le dégoût et la peur) ; le désir (la surprise et la joie) ; et la jalousie (la tristesse et la colère). La maîtrise de ces émo ons peut s’avérer être un ou l précieux d’aide à la décision. LA DÉCOMPRESSION : il s’agit d’accueillir l’émo on telle qu’elle vient, sans la refouler. Le but étant de prendre pied directement avec la réalité : « calmer le corps pour recoller le mental ».

L’INTROSPECTION : Il s’agit de remonter aux sources de l’émo on néga ve (iden fier l’émo on exacte que l’on ressent) pour en trouver le déclencheur. Le but étant de repérer celle qui peut se cacher derrière celle qui est manifestée (PNL).

LA PRISE DE RECUL : il s’agit de me re de la distance entre soi et la source des difficultés. L’essen el étant de renoncer une fois pour toute à ce e illusion que les autres ou les événements sont contrôlables.

LE DÉDOUBLEMENT : Dans des circonstances déstabilisantes, faire en sorte de décrypter ce que l’on ressent naturellement. Apprendre à dire « je » plutôt que « tu » pour ne pas donner l’impression d’a aquer la personne, mais plutôt d’évoquer telle a tude, tel fait précis… Soigner son vocabulaire.

Plus vous adopterez ces états d’esprit, plus il vous sera facile de riposter. Alors seulement, vous serez en mesure de recycler vos émo ons en énergie posi ve, donc non bloquante.

Quel est votre objectif de carrière et comment l'atteindre ?Votre carrière ne dépend pas que des autres ! La première personne à consulter pour établir votre plan de carrière, c'est vous-même. Afin de définir clairement votre objec f, réfléchissez à ce qui vous intéresse et à ce que vous savez et aimez faire.Pour vous y aider, voici un ques onnaire inspiré du programme pour le développement des carrières des employés d'I.B.M.

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4 n° 007 - avril 2012

Réfléchissez à toutes ces ques ons et notez vos réponses. Cela vous perme ra de fixer vos objec fs à court terme, qui vous mèneront à votre objec f professionnel à long terme, le plus important pour vous ! Puis, me ez au point votre stratégie.À chaque fois que vous a eignez un objec f à court terme, révisez l'ensemble de votre stratégie. Vérifiez votre trajectoire périodiquement. Et surtout : ne vous impa entez pas ! Personne n'est à 100% sa sfait de son travail ; mais dites-vous bien que c'est vous qui détenez le pouvoir de vous rapprocher le plus possible de ce 100% idéal !

Intérêts et savoir-faire1. Quelle est l'ac vité que j'aime le plus ? a) dans mon travail actuel (ou passé) b) dans mes loisirs (sports, ac vités culturelles et sociales, etc.)2. Quel travail, quelle école ou forma on, quelle ac vité de loisir spécifique (soyez le plus précis possible) m'a apporté le plus de sa sfac-

on ?3. Quelles sont les tâches que j'ai le mieux accomplies ? Pourquoi ?4. Quelles sont les tâches qui ont été les plus difficiles ? Pourquoi ?5. Quelles sont les condi ons pour que je travaille le mieux et le plus efficacement possible ? a) sous pression du temps b) sous pression d'un groupe c) seul d) autre6. Quel est le domaine dans mon travail pour lequel j'ai le plus de points forts ? a) savoir-faire pra que b) connaissances c) autre7. Quels connaissances et savoir-faire me manquent ?8. Ces manques m'ont-ils limité ou empêché d'avancer dans ma carrière? Si oui, qu'est-ce que je peux entreprendre pour les surmonter ?

Objec fs9. Quel est mon objec f à long terme le plus important ? Qu'est-ce que je veux avoir accompli à la fin de ma carrière?10. Est-ce que j'ai des alterna ves à cet objec f ? Quelles sont-elles ?11. Quels sont les domaines d'ac vités qui me mèneront vers mon objec f à long terme ?

12. Comment est-ce que j'imagine mon travail lors de ma prochaine promo on ? a) dans quel domaine b) avec qui c) autre

Planifica on13. Acquérir davantage de savoir-faire ou de connaissances, est-ce important pour le développement de ma carrière ?14. Si oui, quelles sont les ac ons que je vais entreprendre pour répondre à ce besoin ? Quand ?15. Qui est le mieux placé pour m'aider efficacement ?16. Quelle est l'incidence de la qualité de mon travail sur le développe-ment de ma carrière ? (le fait d'exécuter au mieux tout travail qui m'est confié !)17. Quels risques entraînent le développement de ma carrière ? a) environnement nouveau b) qui er mes "habitudes" c) qui er mes amis d) autre18. Quelles en sont les conséquences sur ma vie privée ou familiale ?

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n° 007- avril 2012

LA GESTION DURABLE DES RESSOURCES NATURELLES À MADAGASCAR :

En effet, en ces temps où l’inquiétude quant à l’épuisement des ressources – quelles qu’elles soient – devient réelle, ce sujet mérite que l’on s’y a arde et que l’on se pose les « vraies » ques ons. Nul n’ignore qu’à Madagascar, en parlant de ressources naturelles, on ne peut qu’être ahuri devant la gabegie généralisée et à peine voilée qui prévaut. Et le pire c’est que, face à cela, le « valala be mandry » reste spectateur, impuissant bien malgré lui.

Certes, les administra ons successives ont fait des efforts allant dans ce sens, mais le fait est que les retombées socioéconomiques tardent à se faire sen r, au niveau du pays en général et au niveau de la popula on en par culier. Est-ce voulu ou est-ce la fatalité, en faisant allusion notamment à la bien connue théorie de la « malédic on des ressources naturelles » ? Dans l’un ou l’autre cas, le résultat est le même en tout cas : notre pays ne profite pas assez (ou du tout) de ses richesses naturelles, malheureusement non renouvelables.

Face à ce e situa on alarmante, l’équipe a décidé de consacrer un dossier sur ce e ques-

on, où l’objec f n’est nullement de faire un procès, ni de jeter le blâme sur qui (quoi) que ce soit. Tsilo cherche plutôt à amener le lecteur à une auto réflexion sur les probléma ques et les enjeux majeurs liés à la ques on de la ges on à long terme des ressources, pour le bien des généra ons actuelles et surtout futures.

Il est clair que la ges on des ressources natu-relles est influencée par divers facteurs, notamment poli que, ins tu onnel et écono-mique ; et ce, à plusieurs niveaux. C’est pour-quoi, il est nécessaire de mener des réflexions sérieuses afin de conscien ser d’abord, et que ces prises de conscience puissent abou r à des ini a ves concrètes et réellement u les.

Chaque auteur essaiera d’apporter à sa manière une pierre à l’édifice, car finalement, ressources naturelles et homme forment un tout indissociable, et que la finalité d’une bonne gouvernance des ressources est justement de faire en sorte que les popula ons puissent en profiter à long terme, mais non seulement quelques privilégiés qui en

rent des avantages.

Bonne lecture à tous !

Se voulant fidèle à sa ligne éditoriale, le premier numéro de TSILO de ce e année veut toucher à un sujet sensible actuellement dans la société malgache. Il s’agit de la ques on épineuse de la ges on durable des ressources naturelles, y compris la protec on de l’environnement.

“NDRE AMBOA TSY MANARAKA AFARANY...”

Zava-maharary ny Tanala izany tsy manana alika izany...

Indray hariva, tafasiry niaraka amin’ny mpiara-mivory tao amin’ny tanàna amoron’ala iray aho ary dia nivadika ho resaka alika... ny resaka noho ny fanontaniako, izay nahakasika alika iray niaraka taminy. A... sisa nanamborana teo an-tanàna, hono izy io ary raha tsy noho ny toetrany “ a trano” dia efa maty toy ny alika sasany rehetra tao an-tanàna izy, izay namoy ny ainy avokoa, herintaona lasa izay. Tia alika mantsy ny Tanala satria ireny no namana mahatoky azy ireo rehefa hiditra ala izy ireo. Tato aoriana, voampanga ho mpanakotaba varika ny alika ka noraràna tsy hiditra ala.Tsy afaka nanaja io lalàna io ny mponina ka ny vahaolana hitan’ny mpitantana ala dia ny famonoana ny alika rehetra teo an-tanàna. “Biby hafa be” araka ny fitantaran’ny mponina ihany no nandripa-hana ny alika rehetra teo an-tanàna tao ana n’ny indray alina monja.Araka ny fomba fitenin’izy ireo hoe “Ndre amboa tsy manaraka afarany”(izany hoe na ny alika aza tsy manaraka anao) dia ohatra iray ihany amin’ny kolontsaina sy filàna andavanandron’ny mponina amoron’ala nampandeferina noho ny “fitantanana maharitra ny ala” izany. Fa na fampiasana volotsangana, na fisakana orana, na fampia-sana afo amin’ny fambolena, na fampiasana hazo sy ny maro hafa dia samy voateritery avokoa. Mendrika dia mendrika ny tanjona satria ny “tombontsoan’izao tontolo izao sy ny taranaka ho avy” no tsinjovina, saingy moa ve izany manome alalana antsika hanao tsinontsinona (ary mety hamono mihitsy aza) ireo izay tsy mba afaka miady ny zony?

SANDANIAINA Hasimahery, YLTPienRédacteur en chef

entreetESPOIR ILLUSION

Mija ANDRIAMAROVOLOLONA, YLTPienne

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n° 007 - avril 2012

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wHevitry ny mpandala ny haikanto iray mahakasika ny fitantanana ny harena voajanahary.

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Tsilo: Anisan’ny mampisy resabe sy mampikorontana ny fiaraha-monina Malagasy ankehitriny ny fitrandra-hana tsy ara-dalàna ireo harena voa- janahary. Ny hevitrao manoloana izany? Hemerson A.: Tsy zava-baovao eto Madagasikara ny fikajiana ny tontolo iainana sy ny tontolo manodidina. Fahiny, notanterahin’ny Malagasy tamin’ny alàlan’ny fady sy ny fanasinana izany fikajiana izany: loharano fady, ala fady, toerana masina… Ho an’ny mpianala, ahitana karazana maridrefy betsaka any anaty ala any: toerana tsy azo idirana, hazo tsy azo kapaina, ary resaka fitandroana daholo ireny rehetra ireny. Ny Malagasy dia anisan’ny olom-belona izay miaina amin’ny alàlan’ny rindra miaraka amin’ny tontolo manodi-dina azy. Taty aoriana anefa dia nalàna faditra tanteraka ny saham-piheverant-sika rehetra mikasika io fifandraisana amin’ny tontolo io. Tsy misy tontolo noheverina ho masina ankoatra ny ao am-piangonana, hany ka manao izay danin’ny kibony ny olona rehetra. Manampy trotraka ny fihamaroan’ny vahoaka ka manjary mihena ny habaka ahafahana mivelatra amin’ny resaka fameloman-tena.Ny tena olana ihany koa dia ny name- trahana fa harena mampidi-bola, mampatanjaka ny firenena ny harena ankibon’ny tany, izay fomba fihevitra mampidi-doza iray nateraky ny filan’ny fandrosoana. Hany ary ka manjary mandeha any amin’ny ota fady isan-karazany isika: fasan-drazana na ala nohamasinina notrongisana noho ny fi avam-bola sy fi avan-karena diso tafahoatra. Izany hoe ilay rindran’ olombelona mifandray amin’ilay toerana iainany no rava tanteraka, ka mihamaro sy mihamitombo ireo karazana olona tsy manana fangitra, tsy manana na inona na inona.

Misy fahatapahana izany ao ana n’ilay olombelona, tsy mifampijery sy tsy mifam- pitsinjo intsony isika. Izany fitantanana ny harena voajanahary izany anefa dia fitantanana ny hafa noho ny tena, satria ny olombelona ihany koa dia tafiditra ana n’io harena voajanahary io, ary harena voajanahary sarotra no mitondra azy satria izy dia vokatry ny kolon-tsaina ary mikolo saina, manitatra.

T: Ahoana izany ny fipetrak’ilay hoe fitantanana maharitra ny harena voajanahary?H: Tsy misy fitantanana maharitra afaka mipetraka, na aiza na aiza, raha tsy voajery ny saha ivelaran’ny zanak’olombelona. Ilay fikajiana ny tontolo iainana raha vao tsy ampiarahina amin’ilay tontolo miaina, izany hoe ny olombelona, dia maty momoka satria hisy elanelana hatrany hatrany. Tsy ny harena ara-materialy no tanjona satria ny harena voalohany ary farany, vahatra ifaharan’ny olombelona, dia ny tontolon’ny saina: afaka manofinofy, afaka maminavina ary afaka mamolavola io tontolo nofisany io mba hahafahany mametraka ny mari-drefy hoe aiza ny tontolo heveriko fa manana ny hasiny, aiza ny tontolo heveriko fa manana ny lanjany, inona no saha-piheverana ananganako izany atao hoe soa toavina izany.

T: Aiza ho aiza Ramalagasy sy ny tontolony?H: Amiko ny fahantrana tsy sandaina amin’ny harikarena faobe miditra ao am-paosin’ny olona tsirairay, fa ny fahantrana dia ny hatevin’ny rindrina manasaraka azy amin’ny tontolon’ny zanak’a dohany. Mari-drefy tsy nape-traky ny FMI sy ny BM izany.Mby aiza moa izao io hahavo-pahataka-ran’ ny zanak’olombelona Malagasy io manoloana ny zava-misy iainany, mano-loana ny tontolo iainany? Gaga ve isika raha mibananàka ilay tontolo? Manomboka any amin’ny olona mama- ritra ny tenany ho avo, ka hatrany amin’ ny olona mitrongy vao homana dia mitovy ny mari-drefy: jifao, ivalamparo, tondraka anio mananjara, aleo mihinana androany fa tsy handry fotsy na oviana na oviana. Isika Malagasy amin’izao fotoana izao, ao ana n’ny fikoloantsika,

ny zavatra rehetra dia lasa tsena, vokatra azo amidy (ny harena voajanahary, ny vatana), ary isika mianakavy dia mivaro- panahy. Nahoana?Satria ilay fototra, ny fototra maha-olona, dia tsy misy mari-drefy intsony. Ambe n- tenin’ny mpitondra nifandimby foana ny hoe “isika manankarena”. Ao ambadik’ izay izany dia hoe tsy tokony hisy hahantra eto Madagasikara ka ny harena voa-janahary, any no làlana. Tsy misy saha- pivelarana mihitsy hoe, ahoana no ananganana an’izany atao hoe tontolo mirindra, mahafinaritra. Tsy any mantsy no heverintsika hoe tanjona tratrarina.Ohatra iray mivaingana ahafahana mahatsapa io fahaverezana mari-drefy io Ilakaka, izay nanjakan'ny vono olona sy ny fandrobana. Kanefa tsy tany ihany fa na ny eto an-tanàn-dehibe aza, satria ny famaritana ny atao hoe hasambarana dia rimbana tanteraka. Ny rindrantsika amin’ny tenantsika, simba. Ny rindran-tsika amin’ny mpiray monina amintsika, ny mpifanolo-body akaiky antsika, simba. Ny rindrantsika amin’ny habaka, simba.

T: Aiza ary ny làlan-kombana?H: Raha mbola ireo misora-tena ho mpitondra no tsy manana mari-drefy ahafahana mampiasa sy mampie ka ireo haren’ny firenena, tsy manana vinavinam-piarahamonina, dia ho sarotra ny hieri- treritra fiovana eto.Rehefa asaina mifidy dia tsy mbola nisy mihitsy hoe mifidy inona na karazan-javatra inona no hofidiana. Mifidy an’ “iza” no misy eto, izany hoe tsy manana safidy. Tia-kano tsy a-kano, raha tsy mamba dia voay. Rehefa mandinika isika amin’izao fotoana izao, avy any atsimo ka hatrany avaratra, tsy misy iray mandigana tsy fananam- bazaha. Satria izay manam-pahaizana nahalala taratasy tao dia nivarotra ambongadiny ny tany rehetra manela-nelana ny morontsiraka sy ny arabe.Ma m-bola isika mianakavy, tsy misy mijery ny soa iombonana. Ka raha ohatra mbola resaka fi avan-tena no hanjaka eto, izany hoe fikajiana maharitra ny harena voajahanary izany dia ho nofinofy sy resabe fotsiny. Mitaky fahatsapana, mitaky fampahalalana, mitaky vinavinam- piainana, mitaky rafitra atsangana, mitaky fikoloana saina, mitaky kolont-saina ho atsangana.

Hemerson Andrianetrazafy, anthropologue, ar ste plas cien

"...SAROTRA NY HAMETRAKA FITANTANANA MAHARITRA RAHA TSY AMPIARAHINA AMIN'NY KOLONTSAINA".

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n° 007 - avril 2012

Michael RANDRIAMANIRAKA – Sociologue, YLTPienObservatoire Na onal de l’Intégrité (ONI) , Septembre 2011

(1) Rapport conjoint de Global Witness et de l’Environnemental Inves ga on Agency

Cas des trafics illicites de bois précieux à Madagascar

Plus de 52 000 tonnes de bois aba us, dont environ 100 000 arbres de bois de rose, entre 75 000 et 150 000 bois d’ébène et 500 000 autres arbres. C’est ce que révèle le rapport sur l’état de la campagne 2009 de bois précieux à Madagascar . Il est par ailleurs es mé que 36 700 tonnes ont été exportés à des na on quasi-exclusive de la Chine, ainsi qu’environ 50 tonnes de bois d’Ebène vers l’Allemagne. Le cout des fonds brassés par ce marché juteux est es mé à 220 millions $, et seuls 20,5 milliards d’Ariary de rece es seraient reversés à l’Etat. A tre indica f, le prix d’un kilo de bois précieux est mul plié par 600 une fois vendu sur le marché interna onal. Face à ces constats, l’Observatoire Na onal de l’Intégrité (ONI) a engagé depuis 2009 des ac ons de mobili-sa on, d’interpella on, d’observa on et d’analyse qui ont abou à diverses réflexions.

« Une société civile peu engagée, peu ac ve dans les ac ons d’observa on et d’interpella on »Le rôle et la par cipa on des citoyens, des communautés de base ainsi que des organisa ons de la société civile dans la lu e contre le trafic illicite de bois précieux ne sont pas encore effec fs, malgré l’existence de textes y afférents telle la loi n° 90-033 du 21 décembre 1990 portant Charte de l’environnement, lequel s pule que la protec on et le respect de l’environnement sont un devoir citoyen. Les textes juridiques malgaches font référence à la promo on de la ges on par ci-pa ve, notamment à travers la loi n°2004-015 du 19 août 2004, mais ils ne sont pas appliqués du fait de l’insuffisance des capacités techniques ainsi que des moyens mis à disposi on des autori-tés locales (y compris les collec vités et les forces de sécurité) d’une part. D’autre part, soulignons l’insuffisance voire l’absence d’ini a ves de la part des communautés locales. En effet, ces dernières ne sont pas conscientes que, pour limiter les pillages, elles doivent s’organiser afin de leur perme re de mener des ac ons d’observa on et d’interpella on, rôle incombant à une société civile engagée et ac ve. Néanmoins, des solu ons sont d’ores et déjà proposées par l’ONI et d’autres en tés, notamment le renforcement des capacités des acteurs locaux pour qu’ils puissent mener à bien leur mission. Etant donné que la loi GELOSE (loi n°96-025 du 30/09/1996) parle plutôt de devoirs et non de compétences, il est indispensable de me re à jour les textes adéquats qui perme ront aux collec vités locales de disposer davantage de pouvoir en termes de ges on locale des ressources fores ères.

« Un secteur gangréné par la corrup on à grande échelle et par l’interven onnisme »Pour l’ensemble du secteur bois, l’état es ma f des fraudes s’élève à 4,6 millions de dollars US en 2009, et le montant des devises non rapatriées à 52 millions. Le trafic illicite de bois précieux est une filière très lucra ve où la corrup on règne en maître, depuis la coupe jusqu’aux ac vités de lobbying pour influencer les décisions poli ques, en passant par la manuten on, le transfert, les formalités administra ves, les divers contrôles, les procès...

« Créer des textes pour donner des compétences différenciées aux acteurs afin de garan r le suivi de la gouvernance fores ère »Pour me re fin à ce trafic illicite et anarchique, il est primordial d’inciter l’engagement et la par cipa on de chaque citoyen, chaque en té (opérateurs économiques, autorités, société civile …). D’une part, la mise à jour des lois et textes rela fs aux ressources fores ères est incontour-nable pour perme re à tout citoyen d’être informé des suites données aux délits rapportés. A tre d’exemple, dans la région SAVA, les pillages rapportés dans les parcs restent sans suite. D’autre part, il faut exiger des autorités, en par culier le Ministère de l’Environnement et de la Forêt, que des notes contradictoires et an cons tu onnelles ne puissent plus être établies ni publiées. A tre d’exemple, dans la région DIANA, des textes hiérarchiquement supérieurs ont été contredits par des notes et circulaires.

Somme toute, ce n’est pas la volonté citoyenne qui fait défaut, la preuve en est que des réseaux d’observateurs se créent en ce moment au niveau de six régions. Avec le concours de l’ONI, citoyens, communautés de base et organisa ons de la société civile régionales se regroupent pour assurer le suivi du trafic de bois précieux. Toutefois, des vides juridiques ne perme ent pas d’op maliser le champ d’ac ons de ces acteurs locaux. Des ac ons de plaidoyer et lobbying sont planifiées, mais requièrent l’engagement de tous !

Ary sarotra ny hametraka io fitantanana maharitra io raha tsy ampiarahina amin’ny kolontsaina, izany hoe fanabe-zana, fibeazana, rafi-piarahamonina ifampierana sy ifampitantanana.Atelin’ny fanatontoloana isika amin’izao fotoana izao dia mivadika ho tsena ny zavatra rehetra, fa ankoatra ny fifana- kalozana entana atakalo vola, vola atakalo entana, dia misy ihany koa ny fifanakalo-zana saina, izay tokony mari-drefy ananganana azy io. Ny harena voajana-hary farany izay tsy voatandron-tsika dia ny tontolon’ny fikoloana saina. T: Inona ary ny zavatra tokony hatao?H: Raha izaho aloha dia tsy mino intsony ny kabary tsara lahatra ambony vavahady iantsoana vahoaka. Tsy maintsy any amin’ ny rafitra fanabeazana sy fibeazana no asiana hetsika. Izany hoe, vao kely ny olom-pirenena dia efa volavolaina hanome hasina. Izy eo am-pamolavolana ny mari-drefiny iatrehany ny fiainany dia apetraka ilay fangitra andehanan’ ny sainy, ny saha-pahalalany, ny saha- pinoany hihodina fa misy hasiny ny tontolo ary misy dikany.Amiko, ny tena paika tokony hahomby dia ny fametrahana ohatra, traikefa mipe-traka ho ohatra ho an’ny fiaraha-monina ka voaporofo fa afaka iainana, satria tsy misy firenena mahay manarak’ efa mihoatra antsika. Ny olana anefa, ny mpitondra eto amintsika mbola tsy tonga amin’izay sehatra izay.Isika Malagasy izany tokony hametraka filamatra, mari-drefy. Ny fananam-bola tsy tokony hapetraka ho filamatra, fa ilay hoe miaina milamina, mirindra amin’ny tena, mirindra amin’ny tontolo. Sarotra anefa izany amin’izao fotoana izao, kanefa tsy tokony ho atao ambanin- javatra mihitsy amiko ny saha-piheverena sy ny nofinofy.Ny tena harenan’ny olombelona dia ny traikefa mifanongoa teo amin’ny fiainany, ka raha afaka apariaka sy zaraina io traikefa io dia izay amiko no mampanan-karena.Ao ana n’izao andron’ny fanatontoloana izao, tsy azo heverina ve ny hanangana fikoloana saina, fifandraisana amin’ny rafi-piarahamonina, fifandraisana amin’ ny tontolo iainana (ny harena voajana-hary) vaovao? Tsarovy fa izao tontolo izao dia habaky ny saina, ny nofinofy fa ny fanontaniana mipetraka ho antsika Malagasy dia ny hoe: kolokolointsika tsara ve io fahafahantsika mamorona sy manonofy io? Isika Malagasy ve tsy manana izany revirevy izany intsony?

CITOYENS ET SOCIÉTÉ CIVILE, OÙ SOMMES-NOUS ?

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Valen no RAZAFINDRAKOTO, YTLPien

Valoriser les ressources naturelles afin de contribuer à la croissance économique, tout en préservant l’environnement : un véritable défi pour l’Afrique !

EMPREINTE ÉCOLOGIQUE : QUELLES ALTERNATIVES ?

La hausse de la produc on est nécessaire pour perme re à un millier de personnes de manger à sa faim. Mais cela n’est possible qu’à travers une augmenta on de l’u lisa on des ressources naturelles comme moyens de produc on, telles les terres, les forets, les espaces mari mes et fluviaux. C’est là qu’intervient la ques on de l’empreinte écologique, c’est-à-dire la surface en hectares nécessaire pour une popula on donnée pour sa sfaire ses besoins, selon son mode de vie spécifique. En effet, plus la croissance d’un pays est forte, plus son empreinte écologique est importante.

À tre d’exemple, aux États-Unis, l’empreinte écologique de chaque américain est de l’ordre de 10 hectares. En Inde et en Chine, l’empreinte écologique se situe aux alentours de 2 hectares par habitant.

Les conséquences d’une empreinte écologique élevée sont nombreuses, et défraient souvent la chronique : accidents nucléaires, changement clima que, diminu on des terres agricoles, contamina on des sols et des eaux, pollu on de l’air, déforesta on, expulsions forcées, destruc-

on et dégrada on dangereuse du cadre de vie…

La ques on qui se pose est donc de trouver des alterna ves afin de réduire l’empreinte écologique, pour préserver les généra ons futures, tout en gardant une croissance économique qui permet à la popula on de vivre dans des condi ons décentes.

La prise en compte de l'environnement autant que la croissance relève plus d'une nécessité que d’un devoir moral, car la survie de l'homme en dépend. A cet effet, les professeurs Joseph S glitz et Amartya écrivaient : « Le bien-être à venir dépendra du volume des stocks de ressources épuisables que nous laisserons aux prochaines généra ons. Il dépendra également de la manière dont nous main endrons la quan té et la qualité de toutes les autres ressources naturelles renouvelables nécessaires à la vie » (in Rapport sur la mesure des performances économiques et du progrès social, septembre 2009).

La croissance économique et la protec on de l’environnement sont conciliables, et nous sommes condamnés à les concilier. Ce e concilia on doit s’inscrire dans la logique du développement durable, impliquant de ce fait de nombreux acteurs : les citoyens, les associa ons diverses, les pouvoirs publics, les organisa ons interna onales et les entreprises.

CAS DE L’INDUSTRIE EXTRACTIVE

Des efforts ont été consen s par les industries extrac ves implantées en Afrique et à Madagascar, notamment en introduisant la no on de responsabilité sociale et environnementale, déclinée en une mul tude de normes.

Il faut reconnaitre que – durant ces dernières décennies – l’industrie a connu des vents de changement, au niveau des comportements des compagnies, influencés par les campagnes de dénoncia on des ONG et une volonté poli que des États et des organisa ons mondiales de légiférer sur le volet environnemental. La plupart des grandes compa-gnies évoluant dans le secteur industriel ont par exemple souvent affiché

leur volonté d’accompagner leurs pays hôtes dans les efforts de conser-va on de l’environnement, en adoptant un système de valeur et de management environnemental.

Une telle volonté s’inscrit dans les stratégies de l’entreprise et est dictée par le marché qui évolue : les acheteurs, les inves sseurs en capitaux ainsi que les partenaires veulent un produit “ clean ”. C'est pourquoi la manière d’exploiter compte beaucoup en ce moment, par laquelle la rentabilité a aussi comme critère la réputa on. Le cabinet Ernest and Young confirme ce e posi on (in « Compe ng for growth », Janvier 2011) et a dessiné un nouveau « modèle de croissance » autour de quatre leviers, dont « la confiance qu’accordent les par es prenantes, un facteur déterminant de la valeur et de la capacité à financer la croissance de l’organisa on ».

La logique du développement durable s’est essen ellement traduite, pour l’entreprise, par la no on de responsabilité sociale et environne-mentale, déclinée en une mul tude de normes visant à produire de l’assistance à la prise de décision et à construire de la légi mité vis-à-vis de ses par es prenantes. La plupart des industries extrac ves, majors et juniors, sont cotées en bourse auprès des ins tu ons spécialisées comme les indices de durabilité de Dow Jones mondial et se font évaluer par des experts interna onaux, à l’instar du Comité interna onal de la Biodiversité ou des ins tu ons comme la Banque Mondiale, pour appré-cier les retombées socio-environnementales.

LES SOLUTIONS

Mais ces efforts resteront insuffisants tant que la mobilisa on de tous les acteurs, y compris les individus et les ménages, n’est pas effec ve.

En par culier, l’État devrait faire montre d’une volonté poli que qui pourrait se traduire par des poli ques spécifiques touchant l’emploi, les condi ons de travail et d’exploita on, mais aussi en me ant en place un système de gouvernance basé sur la transparence et la redevabilité. Les ménages et les individus ainsi que les ins tu ons socialisantes telles que les écoles, les églises, les organisa ons de la société civile… pourraient aussi apporter leur contribu on à travers des comportements plus appropriés et plus responsables, non seulement dans la vie quo dienne, mais également dans les ac ons d’interpella on et de plaidoyer. Pour les entreprises, l’engagement doit aller au-delà de la stratégie marke ng de « green washing » ou « verdissement de façade », dans le but unique-ment d’améliorer la réputa on et d’a rer les capitaux !

Les crises socio environnementales et économiques actuelles dans le monde nous invitent à modifier en profondeur nos modes de produc on et de consomma on. Il ne s’agit pas de renier l’industrialisa on qui reste encore un moyen essen el à la croissance économique d’un pays comme Madagascar, mais d’adopter un paradigme de développement économiquement viable, socialement équitable et écologiquement ra onnel.

Il revient aux poli ciens de définir un projet, une vision pour le pays, de tracer des perspec ves. Et il nous revient, à nous (citoyens), d’y adhérer !

La protection de l’environnement,un pilier pour pérenniser la croissance

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Njaka RAJAONARISON, YLTPien Consultant en agribio

Ni chimique, ni biologique…

Le changement climatique est l’un des problèmes majeurs qui menacent l’avenir de l’humanité. Malgré une apparente prise de conscience collective sur la gravité de la dégra-dation actuelle de notre environ-nement, et sur la nécessité de le préserver, très peu de personnes réagissent et agissent.

Il faut par exemple savoir que les habitants de la commune urbaine d’Antananarivo produisent environ 500t de déchets par jour, soit 15 000t par mois, favorisant la prolifération des maladies. La valorisation de ces déchets permettrait alors de gérer ce problème de façon efficace. C’est en effet une

activité bénéfique autant pour l’homme que pour l’environnement, et elle constitue même un excellent moyen pour créer des emplois et générer des revenus pour les ménages défavorisés. Malheureusement, personne ne semble encore y penser sérieusement…A titre d’exemple, les lombrics (Eisenia foetida) utilisent les déchets biodégra-dables (ordures ménagères, carton, papier, sciure de bois…) pour se nourrir et fabriquent par la suite du lombri-compost, qui fertilise et corrige l’acidité du sol, permettant la culture d’excellents produits agricoles biologiques. Ces lombrics peuvent également servir de nourriture aussi bien pour les hommes que pour les bêtes, grâce à leur richesse en protéines. Par ailleurs, les dernières recherches scientifiques en la matière révèlent des résultats encourageants quant à l’utilisation médicale des lombrics – pour soigner la sinusite, le cancer du sein, le diabète, l’ulcère gastrique...

Les déchets peuvent ainsi être transformés et utilisés à des fins énergétiques et agricoles. En plus de la fabrication du compost, les déchets biodégradables entrent dans celle du charbon de terre. L’aluminium (récupéré dans les emballages de biscuits par exemple) peut notamment être utilisé dans la fabrication de cuiseur solaire à usage domestique. Les plastiques trouvent leur utilisation dans la fabrication d’autobloquants, de serres, de carburant, et ainsi de suite.

Aujourd’hui, il est impératif d’agir pour protéger son environnement immédiat. J’invite chaque citoyen à initier des actions (aussi petites soient-elles) pour préserver, voire même améliorer, notre environnement car cela n’exige aucun traitement spécifique ni un niveau de formation élevé. Il suffit juste d’avoir un peu de bonne volonté et beaucoup de courage et de persévérance.

Pendant ces dix dernières années, l’agriculture biologique s’est beaucoup développée au niveau mondial. Le marché du bio ainsi que les surfaces agricoles concernées ont plus que triplé (respectivement 37,2 millions d’hectares et 54,9 milliards de dollars en 2009). Mais comme a dit la FAO, le bio à Madagas-car a commencé petit et reste petit. Les derniers chiffres communiqués parlent de 14.000 hectares de surface agricole (90 000 ha si incluant les zones de collecte sauvage) et de 5000 producteurs bio. C’est encore loin de l’Ouganda, un pays africain leader dans le secteur avec 226.954 hectares de surface agricole bio et 187.893 producteurs bio.Mais pourquoi le secteur bio ne se développe pas dans notre pays ? Pourtant, nous avons un taux d’utilisation de l’engrais chimique bien au-dessous même du niveau africain. Même les pays industrialisés, très utilisateurs de produits chimiques, arrivent à mieux faire ! Aux Etats-Unis, par exemple, il y a 1,95 millions d’hectares de terrains bio. Pourtant, les américains sont les plus gros utilisateurs d’intrants chimiques.La première raison, et ce n’est pas la seule, est la volonté politique. Ce n’est pas toujours une question de budget ni d’appui financier. Aux Etats unis, bien qu’ils priorisent l’agriculture conventionnelle, ils ont leur National Organic Policy ou NOP. Et nous ? On n’arrive, ni à promouvoir l’utilisation d’engrais chimique, ni à bénéficier de l’agriculture biologique. Pire, si l’on va aussi accepter l’entrée de produits OGM, nos pauvres paysans devront encore acheter cher les semences auprès des revendeurs agréés par les détenteurs de brevets.

Le changement climatiqueHarivola REINE, YLTPienneLauréate du Concours Tosika Meva [email protected]

Après un périple d’environ deux heures à bord d’un énorme camion transformé en taxi-brousse, et coincée entre le rebord tranchant de la fenêtre et un gen l jeune homme aux cheveux hirsutes qui baragouine des mots inintelligibles pour mes oreilles de citadine, je débarque à Saint Augus n avec la centaine d’autres passagers. Il semble que l’arrivée du taxi-brousse cons tue toujours un pe t évènement, et chacun crie à qui mieux mieux pour récupérer le plus vite possible ses sacs et ses marchandises. Une fois ma première réunion terminée, je décide de me promener et découvre pour la première fois la baie et la plage, et ses dizaines de pirogues à balancier aux couleurs bariolées, qui s’alignent sur les hauteurs des dunes, rappelant que les pêcheurs sont rentrés au bercail. Le lendemain, j’assiste au débarquement de deux pirogues, m’a endant à voir une profusion de poissons encore vivants. Décep on. Les pêcheurs me montrent leur filet, quasi vide, à part quelques malheureux poissons et de minuscules pe ts poissons que je n’arrive pas à iden fier, et qu’une femme achète d’ailleurs rapidement aux pêcheurs, pour une bouchée de pain. Tout en observant leur travail, je demande aux pêcheurs si la pêche a été bonne. Ils me répondent qu’elle n’est plus aussi bonne qu’auparavant. Avant, me disent-ils, ils arrivaient à débarquer avec quatre à cinq fois plus de poissons. Selon eux, les poissons se raréfient, alors qu’ils vivent principalement de la pêche tradi onnelle. Ils expliquent le phénomène par la pression démographique, la pollu on de la mer, et la pêche industrielle. Ce e situa on nous interpelle sur les ques ons de la ges on des ressources, et plus par culièrement sur les cas de ces milliers de communautés qui vivent de l’exploita on tradi onnelle. Certes, il est impéra f de me re en place un système de ges on durable qui nous perme e de jouir à grande échelle des retombées économiques de l’exploita on de nos ressources, système qui se base essen ellement sur les principes de la bonne gouvernance. Toutefois, nous ne devons pas oublier qu’à la base, ces ressources ont été et sont toujours les principales sources de revenus pour des pe tes familles et communautés locales. Ces dernières doivent également être par es prenantes dans toute poli que de ges on durable, leur par cipa on effec ve dans tout processus de ges on cons tue un gage de transparence à tous les niveaux. Néanmoins, elles doivent bénéficier d’un programme de renforcement de capacités adapté, par ailleurs déjà mis en œuvre en par e par des programmes environnementaux divers. Pour ma part, mes promenades le long des plages de Saint-Augus n me rappellent à quel point nous avons encore du chemin à parcourir. Nous avons tous notre part de responsabilité, aussi bien en vivant dans un village éloigné, en étant pêcheur ou agriculteur, ou en occupant un poste de haut fonc onnaire. Chacun, à notre façon, nous pouvons agir pour un meilleur avenir, un meilleur avenir pour tous sans excep on.

Harisoa RASAMOELINA, YLTPienne

AGIR pour un MEILLEUR AVENIR

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Madagascar : Apocalypse NowSouvent Inu le peut-être de rappeler les détails du concept, mais u le cependant de rappeler le paradigme qui ne sera plus qu’illusion d’ici quelques années : Madagascar est un joyau de biodiversité, un miracle de la nature. Les Malgaches sont – surtout au figuré – assis sur une mine d’or qu’ils s’évertuent à piller des pires façons possibles, et à tous les niveaux. Du simple villageois de Marovitsika – Moramanga – au poli cien bedonnant qui s’enrichit du bois de rose, chacun a sa tac que pour prendre sa part du bu n, aussi maigre soit-elle, au détriment de tout un écosystème quo diennement fragilisée, et au mépris des lois. Oui, la fin est proche, mais pas celle qu’on croit. Combien de temps la nature supportera-t-elle ces viols incessants ? Peut-on rêver d’une ges on limpide des ressources naturelles et d’une poli que na onale de reforesta on dans un proche horizon ?

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toute façon…Et nos enfants ? Et nos pe ts-enfants ? Dans quel environnement vivront-ils ? Quand il n’y aura plus aucun arbre pour protéger les bassins versants, quand tous les cours d’eau seront ensablés, quand l’effet de serre aura généré des canicules et une sécheresse insoutenables, quand il n’y aura plus de saisons et que le réchauffement clima-

que aura empêché toute produc on agricole…Que restera-t-il ? Un dernier sac de charbon ? Eh bien, ce sera la vengeance de la Terre, la revanche de la nature. Les hommes seront les tapa-porohana sisa tsy may (2)…Et ils ne seront que les vic mes consentantes et imbéciles de l’incendie qu’ils auront eux-mêmes allumé il y a des siècles. Bien fait, bande d’ingrats! Mais…ce serait quand même triste… et le pire est encore évitable.

Les experts parlent souvent de « pressions anthropiques liées à la pauvreté », expression savante des née à jus fier les comportements assassins d’une popula on laissée volontairement dans l’ignorance par des gouvernements successifs peu scrupuleux. « Oui, ils sont pauvres, laissons-les tranquillement brûler leur lopin de terre ou manger des lémurs cata au diner, ce n’est pas grave ! » Eh bien si ! Si Madagascar devait dépenser des millions de dollars dans un secteur donné, celui de l’environ- nement viendrait immédiatement après ceux de la santé et de l’éduca on. Est-il vraiment inconcevable d’éduquer les popula ons locales, de les prévenir contre les dangers de ces pra ques ancestrales ? Est-il vraiment impossible d’interdire la produc on et l’u lisa on de charbon de bois dans toute l’ile ? Est-il aberrant de miser sur l’énergie solaire à échelle humaine, c’est- à -dire un kit solaire par ménage, subven onné par l’Etat ? L’éduca on est le premier

SILENCE, ON BRÛLE !

Ceux qui empruntent la voie terrestre pour rejoindre Majunga ou Tamatave peuvent témoigner du désolant spectacle qui s’offre quo diennement a leurs yeux : talus calcinés, montagnes dénudées, feux de brousse ac vés de jour comme de nuits, des crevasses par milliers et des hommes et femmes décharnés qui vendent des gony de charbon de bois le long de la route. La montée de Mandraka se profile comme un chemin de croix tellement l’air est vicié par le gaz carbo-nique rejetée par la combus on des forets environnantes. Quelques organismes, publics ou privés, s’ac vent certainement en coulisses pour protéger le reste de la couverture fores-

ère malgache qui se réduit comme une peau de chagrin, mais le commun des mortels ne voit/ne ressent aucun changement. L’opinion publique reste silencieuse et la majorité ferme les yeux devant les atrocités infligées à la nature malgache ? Pourquoi ? Parce que chacun u lise dans son arrière-cuisine du charbon de bois ou du bois de chauffe et qu’il serait indélicat de dénoncer un phénomène duquel on re quand même un certain profit…Le gaz est trop cher, l’électricité peu fiable, et il faut bien manger ! Alors, quelques sacs de charbon de plus ou de moins….Tsy ho ritra akory ny ala atsinana e! (1) Eh bien, si !

D’après les es ma ons des scien fiques, près de 200 hectares de foret par jour par raient en fumée sur l’ensemble du territoire malgache et il ne resterait plus que 9 millions d’hectares à brûler et à couper. Le calcul est simple à faire : tout devrait donc disparaitre d’ici 45.000 jours, soit 123 années et des poussières. Tant pis, nous ne serons plus de ce monde de

GESTION ENVIRONNEMENTALE

ou l pour briser le cycle de la pauvreté, et la volonté poli que est celui qui vient immédiatement après elle… Tout est dit !

L’ENVIRONNEMENT SACRIFIÉ SUR L’AUTEL D’UNE HYPOTHÉTIQUE CROISSANCE ÉCONOMIQUE

Et puis, il faut aussi dire quelques mots sur ces grandes compagnies qui se sucrent sur le dos de la popula on malgache et de son environnement, avec la bénédic on des autorités ! La ques on du développement et de l’environnement est comme celle du l’œuf et de la poule et les débats sont intarissables sur le sujet. Tout ce que l’on sait, c’est que le projet Ambatovy est une catastrophe pour l’environnement malgache et que le pays a trop vite abdiqué devant les promesses de mannes financières brandies par les inves sseurs. Les échos du désastre ambiant se mul plient : des ouvriers sont intoxiqués, la biodiversité est décimée, les abeilles fuient le site ou meurent par essaims en ers et les api-culteurs ne savent plus a quels saints se vouer. Une récente mission d’experts sur le site a révélé que plusieurs de tonnes de cendres par jour sont rejetées par l’exploita on et qu’aucune poli que de ges on de ces résidus miniers n’est prévue. Que ce soit en 2006 ou en 2011, la réponse des responsables d’Ambatovy est la même lorsqu’on leur demande des comptes sur la ques on environnementale : « Nous travaillons dans un environnement maîtrisé. » Ah bon ! En tout cas, ce ne sont pas les ornithologues qui vont leur jeter la pierre, vu qu’ils ont bénéficié d’un confortable don de 120.000 dollars octroyé par Sherri , l’un des ac onnaires du projet Ambatovy… L’ini a ve est certes louable mais qu’est-ce qu’elle cache ? Et l’extrac on d’ilménite à Tolagnaro : pourquoi son cas a-t-il déserté la une de la presse depuis quelques temps ? Il y a anguille sous roche…

(1) Une expression malgache qui signifie li éralement “La foret de l’est ne disparaitra jamais”, pour figurer quelque chose d’impossible (2)Autre expression qui signifie pour sa part “brasier non éteint », et au figuré «rescapés » ou « survivants »

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« Pour une meilleure qualité de vie ». Telle est la devise de Voaakaly, une associa on à but non lucra f créée en mars 2009, et qui regroupe une quinzaine de volontaires œuvrant pour le développement durable. Cela suppose la ges on ra onnelle des ressources naturelles et énergé ques en vue de sa sfaire les besoins fondamentaux de l’humanité dans le respect de l’environnement. Les membres vont du statut d’étudiant à des spécia-listes dans divers domaines tels que la communica on, les nouvelles technologies, l’éco- nomie, la santé, le droit, le social…

Voaakaly a par cipé aux édi ons des « Ini a ves Océane » organisées dans le monde par Surfrider Founda on Europe, une associa on œuvrant pour la protec on du patrimoine li oral. Ces ini a ves visent à mesurer le volume des macrodéchets (sachets plas ques, bouteilles, métal, ssus, déchets d’équipements électriques et électroniques), à sensibiliser le public et à les respon-sabiliser sur les effets des pollu ons créées par les macrodéchets.

Toujours dans le cadre de ses ac vités, Voaakaly a organisé en 2010 le « Green Christmas » dont l’objec f principal est d’offrir un instant privilégié aux enfants démunis à l’occasion des fêtes de fin d’année tout en intégrant l’éduca on environnementale. Ainsi, 80 élèves issus de deux écoles primaires publiques de la capitale ont été sélec onnés parmi 800 par cipants à travers un concours de dessin sur le thème de la propreté et de l’environnement. Ils ont illustré leur compréhension des causes de destruc on de l’environnement et ses effets néfastes sur les condi ons de vie humaines ainsi que leur part de responsabilités pour le main en et l’améliora on de ce cadre de vie dans le futur. Les meilleurs dessins ont été primés autour d’un goûter de Noël par une remise de jouets, de livrets ainsi que l’octroi de bourses d’études.

« VOAAKALY »HARILALANOROHANITRA Philippe Antoine,YLTPienne Présidente et membre fondateur de l’Associa on Voaakaly

« Nous croyons que par nos actions, nous pouvons - à notre niveau - contribuer au processus de développement économique, social

et environnemental de Madagascar »

Bientôt le point de non-retour. Beaucoup de points sont encore à soulever sur la ques on environnementale . Les sta s-

ques sont effarantes et les ac vistes qui veulent agir se demandent par où commencer. Pourtant, chaque jour qui passe est un jour perdu pour la nature. Les hommes, ingrats qu’ils sont, ne sontpas capables d’apprécier à sa juste valeur ce e mère nourricière qui a veillé sur eux depuis la nuit des temps. Toujours plus, toujours plus vite : une devise qui risque de coûter cher à la popula on malgache sur le court terme. Le point de non-retour sera bientôt a eint et ce ne sera pas la pseudo-saisie média sée de quelques rondins de bois précieux qui risque de changer la donne. Alors, citoyens, faites chauffer vos méninges et réagissez. Plus, agissez !

Ketakandriana RAFITOSON, YLTPienneJuriste

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Ny fampandrosoana maharitra dia midika fikatsahana fiainana mirindra ankehitriny sy fiantohana ny hoavin’ny taranaka any aoriana mba ho tsara-tsara kokoa. Tsy iadian-kevitra fa tsy mba isan’ireo firenena mandroso i Madagasikara, tsy mbola nandroso hatramin’izay ka zary lasa ambe-

n-tenin’ ny olona mate ka ny hoe “mbola handroso ve i Madagasikara ?” Efa dimampolo taona mahery anefa izao no nisavorovoro foana ny Malagasy ! Raha raisina manomboka eo amin’ny tolona tamin’ny taona 1947 dia efa savorovoro fahafiry izany izao ny zava-ni-

tranga tamin’ny taona 2009? Nambara ho tolom-bahoaka avokoa ireny fitakiana nifandimby teto ireny ary samy nolazaina fa fikatsahana ny fampandrosoana an’i Madagasikara. Dia mandroso tokoa ve anefa izao ? Mety misy ihany sasantsasany mandroso satria hoe nitombo ny fananany manokana! Mety hisy koa hamaly hoe mandroso isika satria efa maro ny Mala-gasy manana finday. Mety hisy koa ireo izay milaza fa mandroso isika satria raha oharina tamin’ny taloha dia mitombo ny Malagasy afaka mandrato fianarana any ampitan-dranomasina. Raha miainga amin’ireo antontan’isa samihafa sy ny fiainana andava- nandron’ny Malagasy anefa dia azo lazaina tsy amim-pihamba-hambana fa tsy mandroso i Madagasikara. Mbola tsy tonga amin’ilay fotoana hilanto-ana ary isika Malagasy hatramin’ izao. Mbola manohy fiainana anaty savorovoro. Tsy mbola hita taratra akory ny fiavian’ny filaminana fa samy mbola miandry. Eo am-piandrasana anefa mitombo ny koron-tana eo amin’ny fiainana andavanandro.

Hisavorovoroan-kilantoana …RANDRIARIMANANA Lalaina, YLTPienne

Mety hiseho amin’ny endrika maro ny ady eo amin’ny fiainana mba

hikatsahana ny tsaratsara kokoa.Raha tsy afaka hialana ary

ny ady androany, hivaly filaminana tokoa ve izany rahampitso?

Hatraiza no mety ho fipetrak’izany savorovorom-piainana izany ary filantoana tahaka ny ahoana sy

mandra-paha-rahoviana?

Ny filaminana mantsy dia tsy midika ihany hoe tsy misy ny ady. Mariky ny tsy filami-nana ihany koa ny tsy fanajana lalàna, ny tsy fanajàna ny zonolom- belona, ny tsy fisiana fahalalahana... Mihasarotra ny tolona amin’ny fanabeazana ny tsirairay araka izany satria miha-mitombo ny tsy filaminana. Tsy mifidy saranga ny fanabeazana noho izany, ary tsy voafetra amin’ireo lazaina fa “vahoaka madinika” ihany fa mahakasika ihany koa (indrindra indrindra) ireo “vahoaka vaventy” na tompon’ andraikitra ambony, ary mivelatra amin’ny sehatra rehetra ihany koa. Miha-mahazo laka mantsy ny toe-tsaina hoe “i ranona ary maka koa nahoana izahay no hiahaka?!!” sy ny hoe “aleo maty rahampitso toy izay maty androany ka andeha hamono sy handroba”. Araka izany, adidy sy andrai-kitry ny tsirairay amin’ny sehatra misy azy avy ny mitrandraka seha- panabeazana ahafahana manova ny zava-misy izay mbola tsy fantatra hoe rahoviana no hiova fa antenaina foana kosa hoe mbola hiova.

Depuis la Conven on Cadre des Na ons Unies sur le Changement Clima que (1992), le changement clima que est devenu une préoc-cupa on mondiale amenant de nombreux pays à agir pour remédier à ce problème planétaire. Après la ra fica on de ladite Conven on Cadre en 1998 et le Protocole de Kyoto en 2003, Madagascar, par le biais du ministère de l’Environnement et des Forêts, a entrepris des mesures d’a énua on et d’adapta on à ce

phénomène pour me re en œuvre ces traités interna onaux. Citons entre autres : le PANA (Programme d’Ac ons Na onales d’Adapta on au Changement Clima que), l’ANAA (Ac ons Na onales d’A énua on Appropriées)… Par ailleurs, des campagnes de sensibilisa on et de forma on ont été menées dans différentes régions de Madagascar, avec la collabora on d’autres par es prenantes (ONG, associa ons…), pour lu er contre le changement clima que.

De mon point de vue personnel, les ini a ves prises par le gouvernement malgache et les autres organismes sont louables, et les ac ons menées jusqu’à présent en vue de réduire les émissions de gaz à effet de serre (fabrica on de compost) et d’augmenter les puits de carbone (augmenta on de la surface fores ère protégée) sont un bon début pour le programme de lu e contre le changement clima que. Cependant, bien des obstacles se dressent encore sur le chemin. En effet, pour un pays où la grande par e de la popula on reste encore a achée aux

tradi ons, changer les us et coutumes, ou leurs pra ques de culture, sont choses difficiles à réaliser. Ainsi, pour protéger les forêts qui con nuent à se dégrader malgré les efforts déployés, les inclure au cœur du programme perme rait de les conscien ser un peu plus. De plus, j’ai l’impression que le sujet venant d’émerger à Madagascar, le pays manque encore de spécialistes « na onaux »dans le domaine.

Quoi qu’il en soit beaucoup d’efforts, tant au niveau des inves s-sements qu’au niveau de la communica on (sensibilisa on, éduca on), sont encore à fournir de la part des forces vives de la na on pour obtenir des résultats palpables, et j’espère sincère-ment qu’ils abou ront. La récente mise en place au sein du Ministère de l’Environnement et des Forêts d’une structure qui s’occupe uniquement des ques ons liées au changement clima-

que, et l’adop on par le gouvernement de la le re de poli que environnementale - qui inclut le volet changement clima que comme l’un des principaux enjeux - témoignent l’engagement du pays en ma ère de lu e contre le réchauffement planétaire.

Parallèlement à ces ini a ves gouvernementales, les différentes par es prenantes telles que les organisa ons interna onales et na onales, les associa ons, les groupes de personnes et de plateforme déploient également des efforts pour lu er contre le changement clima queAfin d’avoir des résultats palpables, cohérents, complémen-taires et répondant bien aux besoins réels du pays et de la popula on malgache, il est nécessaire de bien coordonner ces efforts conjugués dans ce e lu e commune contre le change-ment clima que.

Irina VOGNIMANOROSOLO

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RExploitation des ressources naturelles et minières :une incommunication inquiétante. RAZAFINDRANAIVO Hervé, YLTPien

environnementale et minière n’est pas toujours capitalisé en ac ons concrètes. Au contraire, il se trans-forme en une a tude par culière-ment blasée.

Réveil citoyen et recentrage des débats

Les communicateurs de notre temps, comme la télévision depuis un certain moment, sont très habiles pour dicter « à quoi il faut penser », à défaut de « qu’est-ce qu’il faut penser ». U lisant toutes les formes de communica on, ils sont sur toutes les lignes, arrivant presque à la satura on. Allant de la bande dessinée aux organisa ons de forums et salons, en passant par un marke ng social poussé et autres lobbyings, tout est parfaitement orga-nisé. Les fins jus fient les moyens : nous sommes restés sur un thème plus ou moins générique, voire obso-lète, mais qui reste un cheval de bataille performant, et sur lequel la communica on d’entreprise reste gagnante. La mesure de l’a tude altruiste des firmes interna onales, car il s’agit de ce thème là, est depuis leur implanta on un sujet de discus-sion qui me ra en haleine les intéres-sés pour un long moment. Habituée à la mendicité, la société malgache se prête volontairement à ce débat. Pour autant, la course vers l’apparence n’est pas fructueuse. Comparées à la valeur de l’inves ssement et surtout à celle des ressources exploitées, les ac ons entreprises sont minimes. Pas besoin d’être économiste pour le juger.

Mais le plus grand dommage réside sans aucun doute dans ce e absence de discussion sur les vrais sujets, lesquels devraient normalement se situer sur l’avenir à long terme de

notre environnement et la santé des autochtones eux-mêmes. Problèmes. Révélés par des blogs ac vistes et certaines associa ons, les dégâts que peuvent engendrer l’exploita on de nos ressources sont considérables : dégrada on irréversible de la bio- diversité, impacts sur la santé publique, pollu on de l’air, du sol et de la nappe phréa que, etc. C’est même étrange que ce e face e soit la moins abordée de toutes, pourtant considé-rée comme principaux revers des exploita ons. Solu on, à tout prix. La seule issue reste le réveil citoyen. La lenteur qui nous caractérise, avant que nous sommes conscients de nos pertes, n’excuse rien. La généra on future ne nous le pardonnera jamais.

Il est évident que ce n’est pas une simple affaire de communica on, mais surtout d’une volonté poli que. Divers paramètres étant concernés. Ainsi, ce réveil soutenu, doit se faire à tous les niveaux : État, par s poli ques, associa ons de défense des droits des citoyens, observatoires, spécia-listes, organismes interna onaux, journalistes, communautés de base, simple citoyens, etc. La récente forma on de plateforme (Publiez ce que vous payez, ndr) qui va dans ce sens est salutaire mais tarde à me re en œuvre des ac ons concrètes, la première mise en garde de Voahary Gasy quant aux risques d’effon- drement social et écologique causé par le forage de Bemolanga a end un écho favorable mais en vain. Diverses ac ons sont en cours, mais ont du mal à porter leur fruit. La route est longue. La contribu on de chacun est vivement sollicitée pour que ce e incommunica on inquiétante ne cache de réels problèmes écologique et social, si ce n’est déjà le cas…

Le développement ver gineux du secteur minier démontre l’ampleur de la dynamique économique que peut générer les ressources naturelles de Mada-gascar. Dans une société où le débat – le vrai – ne fait point par e de la culture, les malgaches glissent vers un manque à gagner considérable, voire une lourde perte sur le long terme. Avec l’arrivée des gros inves sseurs, ils sont entrés, malgré eux, dans la guerre de communica on qu’ils risquent de perdre d’avance. Analyse.

AA l’heure actuelle, la tendance mon-diale de la Corporate Communica on (Communica on d’entreprise, ndr) va vers l’associa on de l’ac vité de l’entreprise à la ges on de l’écologie et à la contribu on au dévelop- pement durable. Quel que soit le secteur d’ac vité ou l’envergure de l’entre- prise concernée, le mot d’ordre est le même : un marke ng responsable et solidaire. C’est d’ailleurs face à l’engouement pour ce e communi- ca on « écologique » que les analystes interna onaux bêchent les champs, de peur que des vers peuplent les racines. Les pays occi- dentaux sont même arrivés à un point où es stratégies de communica on des grosses pointures sont fortement cri quées, du fait de leur dissonance avec les informa ons réel- lement en circula on.

Loin de ce e dynamique de réflexion, Madagascar est toujours dans l’étape primaire de l’évolu on du système : une communica on à sens unique, où les entreprises, confor- tablement appuyées par les agences de commu-nica on, parviennent à arroser d’une manière irréversible un public rela -vement passif. L’évolu on à deux vitesses nous raille. C’est un fait. Jamais les moyens mis en œuvre, et par conséquent, la portée de la com-muni-ca on n’ont été aussi inégaux. D’un côté, des acteurs de l’exploita on des ressources naturelles en général et de l’industrie extrac ve en par cu-lier, confortés par une stratégie poin-tue et en phase avec les nouvelles technologies et pra ques actuelles. De l’autre côté, des observateurs – au sens minimal du terme – générale-ment moins organisés et restés sur un ton hésitant, presque docile. Le dégoût que la plupart des citoyens éprouvent pour nos poli ques

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DECLARATION DES JEUNES CITOYENS DU MONDE

DANS LE CADRE DU PROJET « EN RESONANCE »

RENCONTRE INTERNATIONALE ST MALO DU 1ER AU 7 MAI 2011.

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par RAZAFIARINIVO Loris Floriane, YLTPienneAyant fait par e de la déléga on malgache

Nous, les jeunes citoyens du monde ayant par cipé à la rencontre interna onale dans le cadre du projet « En Résonance », réunis à St Malo du 1er au 7 mai 2011, avons partagé des inquiétudes et des ques onnements, et construit des proposi ons pour un monde durable et solidaire pour lequel nous avons pris un engagement.

Nous dénonçons toutes pra ques polluantes qui existent, lorsque l’économie ou la négligence priment sur l’environnement et l’avenir des généra ons futures.Nous condamnons les immenses gaspillages d’énergie et de ressources naturelles, aggravant les problèmes d’environnement.Nous condamnons les a tudes des entreprises et des États qui contribuent à la pauvreté et aux inégalités dans tous les pays du monde.Nous avons conscience que les droits de tous ne sont pas respectés, au Nord comme au Sud, et en par culier les droits des jeunes, tant ceux qui étudient que ceux qui travaillent. Et en tant que jeunes du monde, nous dénon-çons par culièrement le racisme.Nous affirmons que tout ce que nous constatons est inacceptable et qu’il est du devoir de tous de changer les choses.

Nous voulons le respect et l’applica on des textes rela fs aux droits fondamentaux de tous, partout où ils sont bafoués, notamment les droits des jeunes travailleurs.Nous incitons les entreprises de toutes sortes à agir de manière responsable et à pra quer un commerce équitable.Nous exigeons l’annula on de la de e interna onale et demandons aux États une solidarité réelle. Nous exigeons d’eux qu’ils prennent conscience que le prêt n’est pas suffisant, mais que le don pur et simple est la base d’une entraide efficace et conséquente.Nous exigeons des États que ce e solidarité ne se mesure pas seulement en termes financiers, mais aussi une entraide dans le domaine de la santé, de l’éduca on, de la construc on d’infrastructures, à l’aide de forma ons, d’échanges interna onaux d’étudiants et de jeunes, de dons ou de prêt de matériel, de bourses aux étudiants.

Nous, jeunes, nous exigeons que les États et gouvernements s’engagent à gérer l’environnement et à appliquer des lois fortes pour la protec on des droits humains de tous.Nous a endons d’eux des campagnes de sensibilisa on en faveur du développement durable pour ini er des comportements écologiques et durables tels que les écogestes ou la consomma on responsable.Nous voulons aussi être informés de tous les problèmes et risques écologiques existants dans le monde en er, pour par ciper à la prise de conscience de la société.Nous exigeons des États et des gouvernements qu’ils valorisent un commerce plus juste et qu’ils pénalisent les entreprises qui ne le pra quent pas.Nous exigeons le respect des ressources naturelles, de même qu’une consomma on responsable de tous, produits issus du commerce équitable et produits de saison...Nous voulons que le développement de produc ons agricoles et industrielles alterna ves soit favorisé.Nous exigeons l’implica on des jeunes dans la société et dans la vie poli que, sans discrimina on, et dans tous les thèmes qui nous concernent.Nous souhaitons un bouleversement réel du système et une sor e de ce capitalisme irraisonné et irresponsable.Nous souhaitons un système égalitaire et respectueux de tous.

Nous nous engageons à adopter les comportements d’écocitoyen que nous demandons aux autres.Nous, en tant que jeunes citoyens du monde, nous engageons à transme re les messages contenus dans ce e déclara on dans chacun de nos pays, et sensibilisés autour de nous à travers différentes campagnes et manifesta-

ons.Nous nous engageons à promouvoir la défense des droits des enfants et des jeunes.Nous nous engageons à con nuer à par ciper dans les différents espaces de décisionspoli ques.Nous nous engageons à militer sous toutes les formes possibles pour un développement durable, un changement et un nouveau système.

Ce e déclara on a été écrite par les jeunes engagés dans le projet « En Résonance » porté par la région Bretagne et soutenu par la Commission européenne. L’idée de ce projet est de « changer les mentalités et les comportements de chacun afin de construire collec vement un monde juste, solidaire et durable, d’éveiller l’esprit cri que des citoyens et de présenter des alterna ves et des proposi ons d’engagements accessibles à tous ».

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Vakio raha te-haLA PROTECTION DE LA BIODIVERSITÉ À MADAGASCAR

Les paiements pour services environnementaux (PSE)

Mino RandrianarisonEtudes africainesENVIRONNEMENT, NATURE, ÉCOLOGIE OCÉAN INDIEN Madagascar

VULNÉRABILITÉ, INSÉCURITÉ ALIMENTAIRE ET ENVIRON-

NEMENT À MADAGASCARJérôme Ballet, Mahefasoa

RandrianalijaonaSous la direc on de

Ethique EconomiqueDÉVELOPPEMENT, TIERS-MONDE

ENVIRONNEMENT, NATURE, ÉCOLOGIE AFRIQUE NOIRE OCÉAN

INDIEN Madagascar

DÉFORESTATION ET DROIT COUTUMIER À MADAGASCAR. Les percep ons des acteurs de la ges on communautaire des forêts.

MUTTENZER Frank

DATA … et l’aventure continue !

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Pour promouvoir la culture démocra que, les sortants du YLTP ont pris l’ini a ve de me re en place deux espaces d’expression : Tsilo et DATA.

Depuis 2010, DATA ou DonakAfon’ny TAnora a servi d’espace de rencontre et d’échanges entre les YLTPiens et les citoyens. Organisé sous forme de conférence-débat, DonakAfon’ny TAnora donne l’habitude aux citoyens de s’exprimer mais aussi d’écouter les autres.

Interpellés par les crises poli ques perpétuelles à Madagascar, les YLTPiens ont ouvert les édi ons de DATA de ce e année le 16 Mars 2012 au CGM par l’analyse de ces crises cycliques. Comme écrire est un ou l très puissant perme ant de bien détricoter des situa ons, et comme les auteurs ont pris du recul sur ces phénomènes, ils ont été invités à parler des causes, des conséquences de ces crises, et d’en présenter des issues.

La seconde édi on de ce e année, in tulée : «ETHNICITÉ ET POUVOIR: ENTRE CROYANCES ET RÉALITÉS ? », a été organisée le 23 Mars 2012 au Chambre de Commerce et d’Industrie d’Antananarivo. Elle a été l’occasion de nourrir des réflexions sur comment démys fier les croyances en rapport avec l’ethnie à Madagascar, déba re sur les liens entre la crise poli que et la ques on de l’ethnicité et proposer des solu ons liées à ce e probléma que. Le débat a permis de me re au grand jour des idées divergentes qui s’avéraient u les pour rompre le tabou et dépasser les non-dits qui planent sur le sujet.

Au-delà de la promo on de la liberté d’expression, DonakAfon’ny TAnora doit répondre aux besoins de changement et de jus ce sociale. Capitaliser tous les acquis des réflexions de ses deux années d’existence et les concré-

ser, tels sont les défis qui a endent DATA pour ce e année.

Partant principalement du constat du supposé échec des poli ques par cipa ves et des incita ons indirectes à la cconserva on, les paiements pour services environ-

nementaux (PSE) sont aujourd'hui promus à Madagascar pour la protec on de la biodiversité. Ils y prennent la forme de "contrats de conserva on" ou de contrats de "suivi écologique par cipa f".

Partant principalement du constat du supposé échec des poli ques par ci- pa ves et des incita ons indirectes à la conserva on, les paiements pour services environnementaux (PSE) sont aujourd'hui promus à Madagascar pour la protec on de la biodiversité. Ils y prennent la forme de "contrats de conser-va on" ou de contrats de "suivi écologique par cipa f".

Dans cet ouvrage, l'auteur appré-hende la complexité et la richesse d'une probléma que où les discours légi mant les pra ques sociales inspirées par un ethos autochtone font feu de tout bois.

NOROMANANA LalaharivonyCoordinatrice de DATA, YLTPienne 2011

"Une étude cap vante sur les croyances par rapport à certains concepts qui sont enracinés dans la vie quo dienne des malgaches, entre autres le fihava-nana, les foko, les raiamandreny. L’auteur met en exergue la façon dont ces croyances sont u lisées et instrumentalisées par les poli ques et les gens du pouvoir pour légi mer leur autorité. L’auteur dénonce alors avec une certaine virulence ce e instrumentalisa on et propose des solu ons concrètes pour changer ce e manière de faire."

CROYANCES ET INSTRUMENTALISATION A MADAGASCAR Par Harisoa RASAMOELINA

once alors avec

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Ambatomirahavavy, le 05 mars 2011

Visitez le site web du réseau Yltp :www.yltp.mg

vy kely ange

Initiative Océanes 2012 :Les jeunes en action au lac Anosy

Promotion YLTP 2012une nouvelle cuvée de leaders !!!