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France Ukraine Cameroun Roumanie RDC Décembre 2016 94 « Un geste chrétien dans un monde qui souffre »

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France

Ukraine

Cameroun

Roumanie

RDC

Décembre 201694 « Un geste chrétien dans un monde qui souffre »

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Association Chrétienne de Solidarité InternationaleAssociation loi 1901 créée en 1988

déclarée en Sous-Préfecture de Mantes la Jolie sous le n° 0781007848n° Siret 419 824 669 000 40 APE : 9499Z -

Habilitée à délivrer des reçus fiscaux et à percevoir des dons ISF. France : CCP : 46 261 09 V - LA SOURCE

Suisse : en passant par la Fondation Mon Rocher

Abonnement annuel : 10 € / 4 numérosN° ISSN : 1259-3621 - Commission Paritaire : 1008 G 78454 -

Dépôt légal : à parutionJournal d’information - Tirage : 3 500 exemplaires

Conformément à l’article 27 de la loi du 6 janvier 1978, vous disposez d’un droit

d’accès et de rectification aux données vous concernant dans nos fichiers

EDITOEn RDC, le docteur Tony parcourt des centaines de kilomètres à moto pour aller soigner les plus isolés de tous, tout en étant en contact avec les autorités du pays. En Ukraine, notre partenaire Vadim vient d’être reçu au Parlement pour exposer les besoins des orphelins et encourager à des actions en leur faveur. En Roumanie, Mihai et Rodica,

eux-mêmes touchés par le handicap, se font la voix de tous ceux qui luttent au quotidien avec une mobilité réduite, auprès des autorités d’Arad et des environs. Au Cameroun,

l’association Fareso monte une action qui sera validée avec l’implication des pouvoirs publics. A Lézan, les Etoiles demandent un contact encore plus soutenu avec les collectivités locales et

les autorités. A l’occasion des 10 ans du chantier d’insertion d’Ecquevilly, les anciens salariés qui ont pris la parole ont été salués par des représentants des mairies, du Département et de l’Etat... Oui, nous sommes dans un monde où la parole de l’évangile constitue une interpellation adressée à tous, et pas seulement à « ceux qui croient ». La lumière de la vie n’est pas faite pour être mise sous un couvercle, disait Jésus, mais sur le pied de lampe.

Dire ce que nous faisons, présenter nos projets en toute clarté et transparence est une de nos exigences à La Gerbe. Chacun est ensuite appelé à prendre ses responsabilités, les décideurs politiques, l’association de solidarité que nous représentons, les citoyens que nous sommes tous, chaque famille et finalement chaque personne.

Les conséquences sont parfois imprévisibles, contrariantes ou au contraire positives, mais le bonheur ne réside pas dans notre succès. Jésus nous a appris par sa venue que le bonheur c’est de se mettre en route dans un esprit « de pauvre » et que la force du chemin et du combat, c’est de se savoir aimé. Cette paix se situe au-delà de l’aridité du temps, mais elle nous permet d’y vivre totalement présents. Nous la souhaitons à tous en ce temps de Noël.

L’équipe de rédaction

France - Ferme Claris ........................................................................ p 3-7Cameroun - Fareso .............................................................................. p 7RDC - Sur les routes ................................................................................. p 8Ukraine - Au parlement .......................................................................... p 9Roumanie - Retour de mission ........................................................ p 10-13France - Chantier insertion .............................................................. p 14-16France - BD Max ................................................................................. p 16

S o m m a i r e

La Gerbe est membre de :

Nos partenaires :

www.lagerbe.org www.facebook.com/esperance.lagerbe twitter.com/lagerbe

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Page 3: Espérance 94

Ferme Claris et Maison d’à CôtéGite d’accueil d’urgence & pension de famille

En plus de la ferme Claris,

gîte d’accueil d’urgence,

l’association La Gerbe gère

à Lézan depuis 2013 une pension de

famille de dimension modeste (7 appartements),

accueillant des personnes seules et une ou deux familles

monoparentales. La situation en milieu rural, où l’association a tissé des liens avec de

nombreux acteurs (école, municipalité, associations), et l’implication d’habitants du village, favorisent le lien social.Le lieu offre la dynamique simultanée d’un « vivre ensemble » et d’une ouverture vers l’autonomie. Il a créé 1,2 emplois et son fonctionnement implique salariés et bénévoles. Il bénéficie de l’expérience du gîte d’accueil d’urgence voisin.

différents. Donc n’hésitez pas à vous manifester dans cette dynamique !

Sara S.

L’ambiance actuelle est résumée par une pensionnaire lors d’un conseil de maison du lundi matin : « finalement chacun peut donner de soi pour aider les autres  ». Il est vrai que depuis septembre une dynamique collective s’est instaurée  : récolte et confiture de figues, puis confection du sirop de menthe et de mélisse cultivées au

jardin par Anouck, s a n s o u b l i e r l a journée de ramassage des châtaignes chez Camille Fages, avec une bonne soupe en

pleine nature, et les confitures qui s’ensuivent quelques jours après. Le ramassage des olives chez Jean-Luc Bernard motive même les plus nonchalants, chacun s’affaire à son arbre ; la pluie seule nous arrêtera. Du côté du futur terrain potager (merci M. Lauron), ce sont les nombreux efforts de pompage jour après jour pour déboucher le forage, avec l’aide de Maxence et de Marc et puis l’eau finit par jaillir sans discontinuer, la réserve se remplit et c’est la fête avec pique-nique champêtre. Bientôt voici l’arrachage des affreux rhizomes d’armoise, cette plante envahissante, avant l’arrivée d’une tonne de fumier. Le camion s’enlise mais heureusement le voisin nous secourra avec son tracteur.

Dynamique participative

Espace de Vie Sociale  : première réunion du comité d’adhérents le 14 novembre, le soir où la lune était si proche de la terre, phénomène assez rare et sublime (environ tous les 70 ans), digne d’être mentionné. Bien différemment de nos réunions, qui devraient être trimestrielles.

Etaient présents Marie (présidente de session et instigatrice de la réunion), Martine et Philippe; Khadi, Denis, Marc et Senia de la Maison d’à Côté; Martine du village, et moi-même de la Ferme Claris. Cette réunion était ouverte à tous ceux qui sont impliqués de près ou de loin, équipe encadrante

et bénéficiaires de l’Espace de Vie Sociale.

La réunion très bien orchestrée par Marie avait pour but d’échanger autour de tout ce qui se passe au sein de cet Espace. Outre le programme bien rempli que j’évoquerai plus bas, Philippe en a profité pour nous rappeler les bases de l’association La Gerbe : association de solidarité et d’espérance qui nous engage ensemble pour un projet de vie meilleure.

Pour y pa r ven i r, l ’ E s p a c e d e V i e Sociale propose des rencontres autour d’activités variées avec des personnes d’horizons différents. Outre les ateliers hebdomadaires, n’oublions pas les événements ponctuels organisés tout au long de l’année. A noter  : la brocante solidaire de Noël (le 10 décembre), la participation au marché de printemps, la kermesse, l’exposition de l’atelier artistique “Copains des Arts” à la Ferme Claris et à la Bibliothèque municipale, les contes et les spectacles de la Ronde des Etoiles, et également les repas festifs pour célébrer le “vivre ensemble”, dans la tolérance avec nos différences.

Cette première réunion a également servi à lancer des idées pour la pérennisation et l’enrichissement de l’Espace de Vie Sociale que nous partageons tous à des degrés

«finalementchacunpeutdonnerdesoi

pouraiderlesautres»

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Ferme Claris et Maison d’à CôtéGite d’accueil d’urgence & pension de famille

Sylvie vient v o l o n t i e r s

l e j eudi au «   r e p a s d e s

voisins  » avec son compagnon

P h i l i p p e , u n ancien locataire de

la pension. Le même jour se tient la brocante,

toujours bien présentée par Kadi. Sylvie achète une

belle veste, et va l’offrir à Denise, qui est toute émue. Et Philippe de commenter : « c’est ça le bonheur ».

Du côté du travail en réseau, l’association Reseda a commandité une évaluation du travail accompli sur le territoire d’Alès depuis 3 ans en faveur des femmes victimes de violence et de leurs enfants. Plusieurs membres de l’équipe y participent, ainsi que d’anciennes résidentes de la Ferme Claris, occasion pour elles de constater que leur parole est prise en considération. Autre immersion : une nouvelle visite au Mas de Carles, ce lieu ouvert aux blessés de la vie, où nous échangeons entre responsables et résidents avec les représentants de l ’Eta t sur l a demande de reconnaissance des Lieux à Vivre avec leurs 4 caractéristiques (hébergement

durable, activité solidaire, vie en commun, citoyenneté) soutenues par une sorte de «  contrat de compagnonnage ».

Et puis grand voyage collectif à Pujaut pour le mariage des jeunes, Romane et Renoir, expérience d’une ambiance chrétienne fraternelle, avec ses chants (« Tiens, celui-là on le connaît, on le chante à la Ferme Claris le mercredi ») et ses amitiés fidèles.

Du côté des Mille Couleurs, l’atelier s’ouvre aux animateurs extérieurs, avec Boris qui vient initier les enfants à la reconnaissance des arbres. D’abord en salle, et quelques semaines après, dans les bois aux environs du village de Lézan. Auparavant les jeunes participants auront pris soin d’en faire une visite découverte, à la recherche des traces de l’époque médiévale.

Philippe Fournier

Lez’olivesQuand le soleil tiédit, que les feuilles frissonnent et que l’automne habille de couleurs de feu la campagne, l’olivier demeure seul verdoyant, chargé de son précieux fruit. Les olives violettes, noires ou vertes se cachent dans le feuillage qui frémit au moindre souffle de vent.

Nous voilà équipés de nos échelles et paniers, pleins d’espoir pour une récolte prometteuse… enfin on l’espère.

Nos mains glissent sur les branches fines et flexibles pour recueillir les fruits en remplissant nos sacs que nous vidons dans des caisses. Les enfants jouent sous les arbres, courent dans l’herbe fraîche et s’arrêtent pour découvrir une fleur, une petite bête. On chante, on parle d’un arbre à l’autre.

Il est temps de ramener notre récolte à l’huilerie « Paradis » (c’est son nom) qui donnera quelques litres d’huile.

On est si heureux d’avoir été dans la chaîne de transformation des zi-tounes, les olives …

Priscille Quintin

Collecte Nationale Banque Alimentaire 2016

« Non merci, j’ai déjà donné ! »

Parfois pressés, gênés, souvent bienveillants, généreux, les clients du Lidl de St Christol sont accueillis par le joyeux Bonjour de ceux qui s’alternent pour animer le stand de La Gerbe  : membres de l’équipe, stagiaires, résidents, bénévoles. Pour la Ferme Clar i s , ce t te collecte organisée par les Banques Alimentaires permet de refaire les stocks (aliments et produits

FranceLezan

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Ferme Claris et Maison d’à CôtéGite d’accueil d’urgence & pension de famille

Vous avez dit service ?Besoin d’un coup de main pour déplacer un tas de fumier, déraciner l’armoise qui envahit le terrain, ou monter des meubles Ikea ? Maxence, à votre service!

Un mot qui prend tout son sens lorsqu’on travaille à la Ferme Claris. Venir y travailler est un réel plaisir car aucun jour ne se ressemble et chaque tâche est intéressante et bénéfique. C’est ce même mot qui revient lorsque je présente mon statut : Service Civique. Il s’agit d’un volontariat effectué lors d’une année que l’on met à part.

En bref, travailler à la Ferme Claris c’est vraiment cool !

Maxence Huckel

Les Etoiles

Le chantier de La Passerelle a bien progressé, c’est maintenant le temps du ravalement de la façade et des peintures.

Pour le Café de Lézan, les réunions se suivent et les dossiers s’accumulent pour réussir à glaner les fonds et subventions diverses. La singularité de ce projet multifonctionnel et multipartenarial séduit beaucoup (logement séniors, café associatif avec ses activités et sa brocante, dortoir pour randonneurs dans le grenier), mais le rend plus complexe à monter. Les tables rondes animées par Caroline le jour du forum des associations ont

d’hygiène). O c c a s i o n

d’a l l e r à l a r e n c o n t r e

des personnes, d e «   f a i r e

e n s e m b l e   » e t pour les bénévoles,

d’apprendre à mieux connaître celui ou celle

que l’on ne fait que croiser à la Ferme Claris ou la Pension.

Occasion de sourire parfois, avec cette dame qui refuse le sac, revient sur ses pas, le prend  ; entre dans le magasin, en ressort, le sac vide, -car elle a oublié- ; entre à nouveau acheter quelque chose pour nous le remettre.

Occasion de s’étonner avec cet homme qui, laissant toute sa famille dans la voiture, retourne acheter quelque chose dans le magasin… pour nous  ! Ou d’admirer cette personne handicapée, qui a du mal à extraire de son sac les provisions, mais persévère pour accomplir son geste.

Occasion de rire même, lorsqu’une autre dame sort plusieurs produits d’un sac « Banques Alimentaires  » pour nous les donner, puis repart avec ce sac sur la tête parce qu’il s’est mis à tomber quelques gouttes.

Occasion de nous laisser surprendre par cet homme qui nous tend son propre sac de courses bien rempli, sans rien dire  ; puis voyant qu’on n’ose pas, nous invite ainsi : « Allez-y, prenez… je voudrais quand même juste récupérer mon sac, s’il vous plaît ! »

Occasion de garder son calme (n’est-ce pas Stéphanie !) quand quelqu’un passe de façon hautaine sans un mot. Venue tenir le stand, Anna s’étonne de la générosité des donateurs : « Dans mon pays, ce n’est pas comme ça, il n’y a pas cette solidarité entre les riches et les pauvres. ». Et le soir, elle nous confie la crainte qu’elle avait du regard des autres : « J’avais peur que les gens disent : - C’est quoi, ces gens qui font la manche ? » et elle éclate de rire, heureuse d’avoir participé, de « l’avoir fait ! »

Quand vient l’heure des comptes, ce sont 830 kg de produits qui ont été récoltés. « Un peu moins que l’an passé, constate Priscille ; mais cette année, la récolte est de meilleure qualité : un peu moins de pâtes, et une bonne réserve de café, huile, biscuits… »

C’est encore une bonne dose de générosité, cette année. Un grand merci à tous les donateurs.

Guylaine Brunel

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Ferme Claris et Maison d’à CôtéGite d’accueil d’urgence & pension de famille

Courrier des lecteurs

Pour elles

Je suis malade, Je suis blessée, Alors je blesse Puis je m’arrête.

Non, je veux plus serrer les poings En remuant ce couteau Dans cette plaie qui s’ouvre. Non, je me bats plus avec cette justice qui est pas juste avec tous les autres.

Cette justice-là elle me détruit, elle me gagne, elle serre mon ventre, elle me fait mal, elle est pas juste.

Oui, je me souviens de mon enfant qui dort. Oui, il serre les poings

en fermant les yeux.C’est pas un caprice. C’est pas la colère. C’est l’abandon dans le sommeil,

la paix.

Je l’aime.

Il dort, en paix je dors, apaisée

j’aime.Thierry.

Un proverbe populaire dit: “Dans la nuit noire, sur une pierre noire, une fourmi noire, Dieu la voit”. Décharge-toi sur le Seigneur Jésus de tous tes soucis car lui même prend soin de toi (La Bible, 1 Pierre 5 v. 7)

L’ensemble de ces réalisations

représente un investissement

très important

pour l’association.

Pour suivre l’actualité n’hésitez

pas à vous connecter à la page

http://www.lagerbe-lezan.org/

projet-logement-solidaire

remporté un vif succès.

Enfin, du côté de Molières-C a v a i l l a c

nous attendons des nouve l l e s

des collectivités locales.

Et pour finir, des encouragements au

courrier :

Les “ouvriers du samedi” - Opération peinture et montage cuisine au studio de La Passerelle : une étoile prête à s’allumer… et déjà des yeux qui brillent !

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Courrier des lecteurs (suite)

« Je suis toujours émerveillée par ce que produit votre approche tellement respectueuse, humble et aimante : une lueur d’espérance renaît dans les vies abîmées, le village se sent concerné et une dynamique de mouvement, de développement, de vie, ne cesse de faire

grandir votre activité et votre renommée dans les alentours. N. »

« Quelle grâce qu’en équipe, vous acceptiez ces défis que l’Esprit vous suggère. Nous vous aimons et aimons ce que vous faites. Paix et joie dans vos cœurs. M. »

« Avec le délitement du lien social et les difficultés qu’ont les pouvoirs publics à le susciter, ce n’est pas le moment de déserter, et c’est à nous la société civile de nous manifester pour contribuer au travail

de fond que vous portez pour nos concitoyens les plus démunis, les plus en danger. Amicalement. P. »

Solidarité Internationale

Ce projet vise à créer des activités génératrices de revenus

par une installation de déshydratation de fruits et légumes alimentée par énergie

solaire.

Ferme Claris et Maison d’à CôtéGite d’accueil d’urgence & pension de famille

Association FARESOdéshydratation solaire de fruits et légumes

FranceLezan

CamerounN’Tolo

Il s’agit de concevoir et de construire un module de production d’électricité par panneaux photovoltaïques en vue d’alimenter un déshydrateur destiné à la conservation des légumes

diminuer la consommation électrique des déshydrateurs.

Jean-Marc Fages va se rendre au Cameroun du 7 au 21 décembre afin de régler différents points :

• les formalités administratives pour le dépôt du permis de construire (préparé par le cabinet d’architectes Blanco de Bruxelles) ;

• les interventions concrètes du Rotary Club de Douala (pour le forage) ;

• l’information sur le projet à l’ambassade de France à Yaoundé ;

• la finalisation de partenariats avec les lycées ;

• la planification des travaux qui seront faits par FARESO d’ici mars 2017 (débroussaillage du terrain, implantation du bâtiment, creusement des trous pour les plots de fondation).

Nous travaillons toujours à la recherche de sources de financement (mécénat, fondations…) et un site internet dédié au projet sera certainement disponible avant la fin 2016.

Jean-Luc Portalès

et fruits produits dans le foyer pour enfants. Après le voyage d’études agronomiques d’Océane Gimenez cet été, voici maintenant le temps des préparatifs pour la construction.

Sur le plan technique nous avons passé un partenariat avec l’Ecole des Mines d’Alès pour dimensionner des échangeurs de chaleur à partir de plusieurs sources d’énergie afin de

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Au service de la populationMalgré les risques

L’association Coeur de Compassion

aide les femmes victimes de

violences sexuelles à retrouver santé et

situation sociale par une aide médicale et

des activités génératrices de revenu. Elle est basée à

Tshudi Loto, dans le Kasaï Oriental.

RDCTshudi

WantedNous continuons à soutenir le jeune médecin, entre autre par un envoi de matériel médical par container prévu

pour 2017. Pour ce container, nous recherchons :• tensiomètres stéthoscopes • fils de suture • bistouris électriques • 1 microscope • 2 centrifugeuses • 2 lampes scialytique • 2 tables d’accouchement • 2 tables d’opération • kits césarienne et hystérectomie • 3 brancards roulants

Tony est à nouveau sur les routes (dangereuses) de la République Démocratique du Congo pour servir la population de ce pays. Depuis 1 mois et demi, il alterne les missions médicales à Tshudi et dans la province de Lomami.

Pour rallier cette province depuis Tshudi, Tony parcourt, avec son

équipe, 200 km à moto, sur des routes parfois impraticables, au point qu’ils doivent faire certaines parties

du voyage à pied. Des routes où ils risquent de croiser des soldats ou des représentants de l’autorité qui malheureusement abusent parfois de leur pouvoir : dernièrement, Tony s’est fait violemment frapper par l’un d’eux. A cela s’ajoutent les possibles pannes et accidents de moto.

Une fois arrivés, pas le temps de se reposer. La province n’a pas vu de médecin depuis 5 ans, aussi de nombreuses personnes viennent voir Tony, parfois pour des cas graves ou urgents. Il effectue jusqu’à 60 consultations par jour et, avec son équipe, a opéré une vingtaine de patients en deux semaines. Ils ne se sont arrêtés que lorsque le matériel est venu à manquer.

Tony et son équipe ont aussi dû palier à l’insuffisance de l’équipement médical sur place, fabriquant eux-même la table d’opération.

Ce passage dans la province de Lomami leur a permis, entre autres, de tester un projet de laboratoire médical mobile. Ils ont pu réaliser des analyses médicales de base, aidant à établir certains diagnostics. Grâce à ce projet, Tony et son équipe ont détecté trois cas de lèpre dans la province et ont pu les traiter rapidement.

Tony sillonne deux fois par mois les routes du Sankuru et des provinces alentour.

Voilà plus d’un mois qu’il n’a pratiquement pas vu sa famille. Sa dernière visite chez lui, à Lodja, a été écourtée par une urgence médicale : une femme âgée, isolée et vivant dans un dénuement extrême, a été opérée d’une tumeur maligne à Tshudi, retardant son départ.

Tel est l’appel de Tony : soulager la souffrance des personnes ou populations oubliées de la RDC. Un appel qui surpasse la fatigue, les risques et l’éloignement de sa famille.

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Page 9: Espérance 94

NOM : Prénom :

[email protected] GERBE ZAC du Petit Parc - 15 rue des Fontenelles - 78920 Ecquevilly

Adresse :

Email VILLE :Code Postal : 

Depuis 2009 nous travaillons avec l’Ukraine pour répondre à des besoins d’équipements divers identifiés par nos correspondants. Hôpitaux, centres de réhabilitation, orphelinats et homes d’enfants : les bénéficiaires se comptent en milliers de personnes. Ce travail efficace et constant,

notamment auprès des orphelins, a permis que se construisent des liens de confiance avec les autorités ukrainiennes au plus haut niveau de l’Etat.

L’association CHARITÉReçue au parlement ukrainien

Recevoir Espérance en version papier pour 2017 : ci-joint 10 €.

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SOUTENIR l’association : ci-joint un chèque à l’ordre de la Gerbe de : _______ €

Pour les projets à EcqUEvILLy et INTERNaTIONaL

pour les projets à LézaN

Abonnement

201710 €

Je dési re :votre abonnement est à jour jusqu’à la date indiquée au dessus de votre adresse sur l’enveloppe.

UkraineParlement

Le 2 novembre, l o r s d e l a

s e s s i o n d e l a Rada (par lement

ukrainien) , Vadim Dahnenko, le président de

“Charité” a pu ainsi partager sa vision pour les orphelins et les enfants d’Ukraine.

«  Je suis très honoré d’être ici, sur cette tribune qui a vu défiler tous les présidents d’Ukraine. […]Aujourd’hui, je veux vous parler de valeurs, de valeurs pour les enfants. Je suis marié, j’ai quatre enfants, et mon but est que mes enfants vivent dans un bon pays et deviennent de bons citoyens. Je me souviens qu’un ministre a dit un jour : «Il est impossible d’élever correctement un enfant sans famille». La première chose à transmettre à la nouvelle génération, ce sont des valeurs chrétiennes. Avec ces valeurs, nous pouvons construire des familles solides, qui construiront un pays fort.

Vo i c i ma que s t i on pour vou s aujourd’hui  : voulez-vous vivre dans un bon pays ? Si oui, commençons par construire des familles solides. Si nous construisons des familles solides, notre pays deviendra fort. C’est vrai,

aujourd’hui nous sommes confrontés à de nombreux problèmes. Les divorces et abandons d’enfants se multiplient. Aujourd’hui, en Ukraine, il y a 700 orphelinats. Les enfants qui y sont placés ne savent pas ce que veut dire le mot «famille», c’est pour cela qu’en grandissant, ils tombent dans la délinquance. Quelqu’un m’a dit un jour: « il faut visiter ces jeunes en prison pour les aider à se réinsérer». Mais ce qu’il faut avant cela, c’est aller dans les orphelinats, et commencer le travail avec ces enfants pour leur éviter la prison plus tard.

Voici ma proposition : nous voulons tous rejoindre l’Europe. Je suis d’accord mais faisons en sorte que l’Ukraine

devienne un exemple pour l’Europe et non l’inverse ! Que l’Europe prenne exemple sur l’Ukraine pour construire des familles solides. Je vous propose de travailler à construire des familles solides. »

Le ministre de la jeunesse a répondu à ce discours :

« Beaucoup de choses intéressantes ont été dites. Nous allons travailler avec le parlement. Je suis d’accord avec vous sur le fait que, dans la religion, il y a des valeurs pour la famille. C’est vrai qu’un enfant ne reste pas longtemps petit. Il va grandir et c’est lui qui construira notre pays. J’espère que nous travaillerons ensemble. »

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Mission Roumanie Suivi et rencontre des partenaires

RoumanieCircuit

A l l e r l à o ù

personne ne va

Il y a des lieux o ù l ’ o n n’ a

pa s env i e de s e rendre. Des maisons

décrépies, des routes s inueuses, des vi l lages

mal entretenus. Mais sait-on vraiment ce qu’on y trouvera  ?

Une impression d’abandon, de la saleté, une sensation de solitude, de la méfiance ? Ces lieux nous rendent plein d’appréhension. Parce qu’au premier abord, ils semblent peu accueillants, voire inquiétants. S’y aventurer demande une bonne dose de courage. Et pourtant... La maison décrépie peut cacher un intérieur chaleureux, la route sinueuse peut mener vers de magnifiques paysages, et le village peut être rempli d’enfants souriants.

Trouver la richesse là où l’on ne l’attend pas, c’est le pari que font nos partenaires roumains.Alors ils se tournent vers ceux qu’on ne voit pas. Vers les personnes handicapées qui ne sortent pas de chez elles, vers les orphelins auxquels on ne prête pas d’avenir, vers les Roms que l’on met à l’écart, vers les jeunes qui ne peuvent pas faire d’études faute de revenus. Cela demande du courage, du travail et surtout de la ténacité. Mais en allant là où personne ne va, il ne font pas qu’apporter un soutien matériel, ils changent aussi les regards. Un peu. En se rendant sur place, on découvre l’ampleur de projets dont on ne peut avoir qu’un aperçu, vu de France.

Nous commençons notre visite par l’ADMR à Arad. Rodi et Mihai ont fondé cette association pour soutenir les personnes souffrant d’un handicap moteur qui restent seules chez elles. Le manque d’équipement

et Cristian Mateescu veulent, c’est permettre à ceux qui ont l’envie et le courage de s’en sortir, d’aller de l’avant. Cela peut passer par une aide pour améliorer les conditions de vie dans une maison (construction de sanitaires ou accès à l’eau) ou encore par un parrainage d’étudiants, dans leur chemin vers un diplôme qui leur ouvrira un meilleur avenir.

Voir tous ces projets, c’est se rendre compte qu’à La Gerbe, lorsque nous envoyons des meubles, des vêtements ou des équipements médicaux, nous ne faisons pas seulement un don de matériel mais nous offrons aussi la possibilité à ces associations de développer leurs projets et de transformer des vies.

Mélanie HuckelMichaël Païta

et d’accessibilité mais aussi certaines idées préconçues sont à l’origine de cette situation, que l’ADMR veut faire évoluer. Ainsi, ce qu’offrent Rodi et Mihai aux personnes handicapées, ce n’est pas simplement une paire de béquilles ou une chaise roulante qui leur permettront de sortir de chez elles, mais aussi un espace de rencontre qui les motiveront à sortir et à ne plus rester seules.

Nous rencontrons ensuite Madalina et Andrea, de l’ADDIP. Si ces jeunes femmes parcourent des kilomètres pour aller d’orphelinats en orphelinats, ce n’est pas seulement pour faire des activités avec les adolescents mais pour leur faire prendre conscience de leurs capacités afin qu’ils prennent leur vie en main. Grâce à leur travail, alors que de nombreux orphelins de Roumanie sombrent dans la drogue ou la prostitution, se retrouvent en prison ou dans la rue, les adolescents qu’elles suivent rêvent d’un avenir meilleur, à l’image des « anciens » de l’ADDIP qui ont fait des études, ont un métier et une vie indépendante.

C’est au tour de la MEV de nous présenter son travail. Si le personnel de l ’associat ion distr ibue des vêtements ou autres à des familles isolées, c’est pour les voir avancer par les projets dans lesquels l’association les accompagne. A l’image de la famille Marti, avec laquelle nous avons partagé un repas.

Pour finir, Bethel nous présente ses projets : avant tout, ce que Maria

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est une association caritative roumaine, fondée par Cristian et Maria Mateescu, qui intervient localement en appui aux personnes en situation de précarité (soutien financier, médical, matériel, repas hebdomadaires, grâce aux bénéfices de 2 boutiques de vente de matériel d’occasion).

BethelMagasin de meubles

Chers amis lecteurs,

Nous avons reçu la visite de Daniela Tontsch, présidente du Conseil National pour Disables-

Roumanie, au cours de laquelle a été signé avec le président du Conseil Départemental d’Arad un protocole de collaboration pour l’accessibilité des personnes handicapées dans notre ville.

Comme chaque année, nous avons participé à la foire annuelle des ONG d’Arad devant la Mairie avec un stand de présentation.

A une autre occasion, j’ai pris part à l’achèvement de la stratégie de santé locale proposée par le maire d’Arad pour la période 2017-2020. Le 21 novembre 2016, nous attendons avec beaucoup de joie la visite de Michael Paita de l’association La Gerbe avec laquelle nous avons un partenariat depuis 2003 pour la distribution gratuite de matériel médical.

Pour le 3 décembre, la “Journée Internationale des personnes handicapées”, nous allons organiser une manifestation dans la rue devant les autorités d’Arad pour leur demander de respecter les droits approuvés par la Commission Européenne en faveur des personnes ayant une déficience. Nous allons protester également contre la fermeture du seul centre de Roumanie pour le soin des personnes touchées par la myopathie.

Nous vous souhaitons JOYEUX NOEL ET BONNE ANNEE 2017 dans la paix et la joie du Christ.

Bien amicalement, Mihai et Rodi FIGHIR,

L’ADMR permet à chacun de voir son quotidien facilité et pour certains, d’avoir une vie transformée au travers de don de matériel médical (fauteuils roulants, béquilles…). Mihai et Rodica Fighir, les dirigeants de l’association, eux mêmes touchés par le handicap,

s’efforcent de créer des opportunités pour offrir à leurs membres une vie un peu plus colorée.

ADMRPorte parole devant les autorités

RoumaniePloiesti

RoumanieArad

De p u i s

p l u s i e u r s années Bethel

a m é n a g e e t amél iore son

lieu de stockage a f in d ’ en f a i re

un nouveau l i eu de vente pour l e s

meubles de grande taille. Désormais leur entrepôt

est aussi un showroom agréable pour les buffets et autres canapés. Afin d’optimiser leurs ventes Maria et

Cristian n’ont pas hésité à investir dans un nouvel espace où un ébéniste restaure et répare les pièces de mobilier trop défraîchies ou endommagées pendant le transport. Bethel valorise ainsi plus encore le matériel envoyé par La Gerbe, et à Ploiesti se répand petit à petit la nouvelle que du mobilier de qualité est à vendre à bon prix chez Bethel. Nous avons une fois de plus constaté le souci constant de Cristian et Maria pour le bon fonctionnement des magasins, mais aussi et surtout pour les familles que Bethel aide grâce aux bénéfices des

ventes qui sont entièrement utilisés pour les parrainages étudiants ou l’amélioration des conditions de vie de familles démunies. Maria et Cristian vous transmettent leurs salutations : «Nous voulons remercier notre partenaire La Gerbe et tous ceux qui ont aidés sur place pour leurs efforts.»

Michaël Païta

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Misiunea Est Vest

Marta Oprita dirige l’association

Missiunea Est Vest, qui intervient

principalement par des parrainages

d’enfants de familles nombreuses, de l’aide

sociale auprès de familles très démunies, et par de

la distribution de matériel humanitaire. La MEV finance une

partie de ses projets par les bénéfices des ventes d’un magasin de matériel d’occasion.

MEVSoutien aux familles

RoumanieBrasov

La famille des moutons

La fondation MEV porte au cœur de sa vision de venir en aide

aux enfants pour leur permettre d’envi sager un futur por teur d’espérance. Cela amène Marta et toute son équipe à se tourner vers les familles dans le besoin, pour non seulement leur apporter une aide matérielle mais aussi pour aider parents comme enfants à s’emparer d’une nouvelle vision pour leur vie et leurs relations. C’est par nature un travail de persévérance et de dépassement de soi. S’investir pleinement c’est s’ouvrir au risque de connaître la frustration. Mais c’est aussi se donner la chance de réussir. Et parfois les belles histoires sont au rendez-vous ! La famille Marti en est un exemple. Marta a commencé un travail avec eux il y a plusieurs années. A l’époque ils possédaient 5 moutons. MEV en ajoute 1, 2, 3, et jusqu’à 10. Laine, lait, fromage, parfois de la viande : les moutons se sont multipliés et ont apporté à la famille un moyen de subsistance. De leur côté, les équipes de MEV ont mobilisé leur réseau pour amener des acheteurs. Aujourd’hui les Marti possèdent environ 200 moutons. Ils n’en sont pas riches pour autant, mais ils se suffisent à eux-même grâce à leur travail permanent. Finalement, grâce aux revenus du magasin, MEV a pu ajouter un dernier cadeau pour cette famille : l’installation de l’eau courante sur leur propriété. Ainsi il n’est plus nécessaire d’aller chercher de l’eau chez le voisin pour abreuver

les bêtes. Une vision juste, de la sagesse et de la solidarité, voilà peut-être les ingrédients d’une belle histoire.

Lorsque la vie est chaque jour un combat

Au d e l à d e s r e n c o n t r e s e x t r ao rd ina i r e s que nou s

réserve notre travail à la Gerbe, certaines histoires nous laissent dans l ’ incompréhens ion et la douleur,comme celle de Bianca, 28 ans. Cette jeune femme au passé traumatisé est aujourd’hui maman de cinq enfants et plusieurs «pères», rarement bienveillants, se sont succédés autour de ses enfants. L’ actuel demeure présent lorsqu’il en a le goût, c’est à dire rarement. L’aînée des enfants a 11 ans. Elle aussi se prénomme Bianca. En l’absence d’un père digne de ce nom, elle a pris la décision de se battre pour les siens. C’est ce qui l’a amenée l’an passé à frapper aux portes, dont celle de Marta (présidente de la MEV), pour récolter des pelures de pommes de terre afin d’en nourrir ses frères et sœurs. Mais son courage va plus loin ; trop loin malheureusement... C’est ainsi que la fillette a trouvé le moyen d’aller couper du bois pour en retirer un peu d’argent. Cette initiative louable lui a coûté trois doigts. On aura sans doute beaucoup de mal à comprendre comment une enfant se retrouve à faire du

bûcheronnage... Mais c’est ainsi que cette famille déjà vulnérable se retrouve à devoir soigner une petite infirme. La Fondation MEV les soutient depuis plusieurs années déjà. Et cette fois-ci encore, Marta et son équipe répondent présentes. Bianca a besoin de 8 opérations pour réparer sa main. Le problème cependant, c’est que Bianca est Rom et n’a aucun état civil. Pour ainsi dire, d’un point de vue administratif, elle n’existe pas. Elle n’a donc droit à rien. C’est donc MEV qui a payé tous les frais médicaux jusqu’à maintenant. Pour l’instant 3 opérations ont été menées en plus des consultations préalables. Il en reste 5 pour que Bianca retrouve quelque peu l’usage de ses doigts... Le drame qui se joue dans les village de Roumanie, Marta vous le dira, c’est que l’enfance n’a pas la part belle. L’adolescence vous propulse malgré vous dans le monde des adultes. Travailler, faire des enfants : à 13 ans ou moins, fini l’innocence. S’ensuivent les violences qu’on connaît... Et celles que nous ignorons. C’est à cela que travaille la Fondation MEV. Ne pas baisser les bras et travailler à changer les mentalités, à proposer un autre

chemin. Un chemin de vie cette fois-ci.

Michaël Païta

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Lettre de nouvelles d’Auprès des grands orphelins

La Gerbe et la Fondation

« Mission Est-Ouest »

sont à l’origine de la création de

l’ADDIP en 2006, afin de proposer aux

jeunes issus d’orphelinats une formation et une

réintégration progressive.

Le Réfugié, mon prochain Comment aider les réfugiés en France ?

Cette aventure nous a menés à rencontrer de nouveaux besoins, de nouveaux défis, de nouveaux amis, et même de nouveaux héros. Ce travail a démarré en janvier 2016 par des voyages vers les camps de réfugiés du nord. Depuis, notre aide s’est dirigée sur Paris où plusieurs centaines de réfugiés, surtout d’Afghanistan et d’Afrique, ont fait des camps près des métros La Chapelle, Eole, Stalingrad et Jaurès.Depuis août 2016, les jeudis, nous avons préparé avec des bénévoles une centaine de sandwichs à distribuer aux réfugiés. On remplissait des coffres de voitures avec des vêtements, chaussures, sac-à-dos, tentes, couvertures, produits d’hygiène, etc., pour les donner dans la foulée. Depuis novembre, la situation a changé. Les camps de Paris ont été évacués et les réfugiés, dispersés. Plusieurs ont été logés dans des hôtels sociaux, des foyers et des gymnases. Malheureusement, la crise persiste, et les hommes, femmes et enfants vivent souvent dans de mauvaises conditions dans

ces lieux, et il reste toujours des personnes qui dorment dehors. Depuis la dernière évacuation, au lieu d’aller vers les réfugiés dans la rue, nous les invitons à venir à un endroit où nous donnons des sandwichs, des fruits, du thé et où ils peuvent prendre des vêtements, chaussures et produits d’hygiène. Nous avons fait la connaissance de nombreux amis parmi les migrants et plusieurs d’entre eux participent en nous aidant à traduire, à distribuer, en offrant leurs services comme la coiffure et l’animation à la Casbah. Nous donnons les sac-à-dos avec des trousses de toilettes mais au delà, nous prenons le temps pour écouter leurs histoires et leurs espoirs, et partager leurs besoins. Ce sont très souvent des personnes qui ont tout perdu, fui une guerre, une crise humanitaire., perdu des membres de leur famille. Bien entendu, ils nous racontent leur histoire seulement

quand ils sont en capacité de le faire, c’est souvent difficile. Nous avons vu la transformation des camps, et aussi des

cœurs. Merci à la Gerbe qui à plusieurs reprises a donné

des couvertures, des tentes, des vêtements, notamment avant l’évacuation, pour des

personnes qui a cette époque dormaient encore à l’extérieur.

Fatima Association Eclat de soi

Un succès:Aisa est une adolescente

d e R u p e a q u e n o u s accompagnons depuis maintenant

3 ans, et nous voyons le résultat de cet accompagnement aujourd’hui. Cet automne, elle a déménagé à Brasov parce qu’après avoir candidaté à l’université, elle a été acceptée. Nous l’avons aidée pour les papiers et l’inscription, et nous la voyons une fois par semaine pour l’accompagner afin qu’elle s’acclimate aux changements de ville, d’habitudes et de style d’en-seignement. C’est pour nous très important de voir que les adolescents venus des orphelinats apprennent à prendre confiance en les capacités que Dieu leur a données et commencent à avoir de grands rêves pour leur avenir. Quand nous avons rencontré Aisa, aller à l’université ne faisait pas partie de ses plans d’avenir. Mais pendant le temps que nous avons passé avec

RoumanieBrasov

elle, elle s’est rendue compte de l’importance des études.

C e u x d ’ h i e r p o u r c e u x d’aujourd’hui L’idée centrale de ce projet est que ceux qui ont quitté les orphelinats et qui ont réussi leur vie aident ceux qui sont aujourd’hui dans la même situation qu’eux autrefois. Ainsi Maria, Cipri et Alexandra ont pris un rôle de coach auprès des enfants et adolescents des orphelinats, et ils font toutes sortes d’activités avec eux. Nous sommes très heureux de la relation qui se développe entre les adolescents et le groupe de mentors.

Départ d’une collègueAndreea faisait partie de notre équipe, mais, vivant à 30 km de Brasov, elle a décidé de chercher un autre travail. Elle prenait le bus pour venir mais aussi pour visiter les orphelinats

avec nous quatre jours par semaine. C’est compliqué d’être toujours dépendant du bus, car il est souvent en retard et nous l’attendons même l’hiver, quand il pleut ou qu’il fait très froid. Pour elle, la difficulté était double. Elle rentrait souvent très tard chez elle, et ne pouvait plus continuer ainsi. C’est avec tristesse que nous avons accepté sa décision.

Un Noël spécialCet hiver, nous prévoyons de faire un camp d’hiver pour 25 enfants et adolescents des orphelinats. Nous sommes très enthousiastes à l’idée d’emmener ces enfants dans un camp, leur parler du sens de Noël, fabriquer des décorations, faire à manger, jouer... Nous serons accompagnés de trois bénévoles et deux membres de l’ADDIP. Le camp se déroulera entre le 16 et le 19 décembre près de Brasov dans un endroit dédié à ce genre d’événements. Le plus important pour nous est de donner du temps et des moments de qualité. Un cadeau de Noël peut amener de la joie, mais la joie due à un cadeau n’apporte ni éducation ni souvenirs. Nous voulons donner à ces enfants un cadeau spécial qui les amènera à se rendre compte qu’ils peuvent être plus que ce qu’ils sont aujourd’hui.

Madalina

FRANCE

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Chantier insertion10 ans que fonctionne ce dispositif!

Depuis 2006, l’association La Gerbe porte un chantier d’insertion permanent. Le travail réalisé par celui-ci vient soutenir les projets d’aide humanitaire, cœur historique de

l’association. Le dispositif Chantier d’Insertion vise à permettre à une personne sans emploi de renouer avec le monde du travail. Un accompagnement individualisé social et professionnel

est associé à la reprise d’activité.

FranceEcquevilly

En 10 ans, 267 personnes loin de l’emploi ont bénéficié d’un poste de 6 mois, dans le

but de se relancer vers un travail à plus long terme ou une formation. Tous n’ont pas abouti,

mais pour beaucoup, ce contrat a constitué une nouvelle chance. Ce 25 novembre, il fallait prendre le temps d’une fête de reconnaissance.

En bref ? C’était le festival des mercis !

• merci à ceux qui nous ont honorés et réjouis par leur présence,

• merci à nos anciens, si nombreux à prendre le micro,

• merci pour les anciens qui, ne pouvant pas venir, ont appelé pour donner de leurs nouvelles,

• merci pour la participation des partenaires et membres du comité de pilotage

• merci pour tous les encouragements reçus lors de cette soirée,

• merci pour tout ce qu’on a appris encore cette année,

• merci pour le challenge intérieur permanent, individuel et en équipe, que représente la vie du chantier insertion...

• ... entre beaucoup d’autres mercis qu’on rassemble comme une gerbe à élever vers le ciel !

Quelques extraits :

Mon contrat à La Gerbe, c’est une partie de ma vie, ça m’a aidé à tracer mon chemin.

Saliha

Que Dieu vous bénisse tous. Je viens d’Erithrée. J’avais beaucoup de problèmes de santé. (...) Quand j’ai trouvé du travail, beaucoup de choses ont changé dans ma vie. Vive la France !

Rahel

Travailler ici m’a permis de résoudre pas mal de problèmes et de m’en sortir. On a appris pas mal de choses.

Nadia

Je viens d’Afghanistan, en arrivant ici je me suis trouvé dehors. Je dormais dans le bus de nuit, le chauffeur me reconnaissait le matin. Vous, vous me donnez quel âge? En fait, moi-même je ne sais pas mon âge. Comme je ne savais pas si j’avais plus de 26 ans, je ne pouvais pas avoir le rsa donc il a fallu plein de rendez-vous avec Mme Cuendet pour régler plein de choses, et je suis revenu, et encore revenu, et j’ai attendu, et au 4° rendez-vous heureusement, elle a pu m’ embaucher. J’ai travaillé un an et demi ici, ça m’a aidé beaucoup. Pendant mon contrat ici, j’ai trouvé un petit logement hlm. Puis j’ai eu mon permis, et le permis caces, et je suis maintenant manutentionnaire, je travaille dans le bâtiment à Levallois depuis que j’ai fini à La Gerbe. Je suis devenu normal.

Gul

Je suis contente que la Gerbe tienne encore debout, elle a changé ma vie. J’ai commencé le travail ici en 2009. C’était chaud pour moi avant jusqu’à ce que je travaille à La Gerbe et maintenant ma vie est mieux.

Gladys

Je suis arrivé ici après l’Italie. J’ai une reconnaissance travailleur handicapé et je trouve qu’ici l’équipe est très accueillante. Il me reste 2 mois de contrat et je suis vraiment content de travailler là.

Mouhamadou

Je remercie la France d’accueillir les réfugiés, merci de m’avoir accueilli même si les débuts ont été difficiles. J’ai été hébergé un moment au Bateau

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Chantier insertion10 ans : la parole aux anciens.

Je Sers de Conflans et puis ensuite j’ai atterri à Versailles

o ù ç a a é té di f f i c i l e

jusqu’à ce que j e t r ouve un

hébergement en foyer aux Mureaux.

A La Gerbe, je trouve du travail et du français.

Phurbu

Je suis réfugié politique sahraoui, je vis en France depuis 2011 mais jusqu’à fin 2014 j’ai pas pu régler mes problèmes. J’ai pas trouvé de travail parce que je ne parlais pas français, mais j’ai trouvé La Gerbe en décembre 2015. Merci la Gerbe! La première fois que j’étais en France, j’ai pas trouvé quelqu’un pour m’aider à lire le français mais depuis un an, je lis le français, 12h par mois avec la professeur Anne, c’est bien pour moi parce qu’enfin je comprends le français. Je ne parle pas bien encore. Mais je comprends mieux. Aujourd’hui, merci, 2 camions par mois à beaucoup de pays, c’est bien.

Lagdaf

Je suis algérien. J’ai jamais été à l’école, en fait. Mais l’association m’a permis, j’vais pas dire de lire couramment, mais au moins d’apprendre à lire et à écrire. Je remercie Sylvie et Jérôme et toute l’équipe. J’sais pas quoi dire parce que si j’commence à parler, je vais pleurer. J’me souviens, un jour j’étais vraiment en galère, y’a Jérôme il vient me voir “t’inquiète pas, si ça va pas, on va faire ça ou ça”. Des fois, je suis pas bien, et Sylvie, j’sais pas comment elle fait, elle reconnaît directement la personne qui est pas bien et elle nous ramène dans son bureau pendant 5-10 minutes, et là, je ressors du bureau je suis vide, incroyable. Comme si y’a un ange, en

fait. Et merci à Naima, c’est grâce à Naima que je suis là.

Hammdane

Pendant mon travail à La Gerbe, j’ai pu faire des démarches pour avoir un logement, pour pouvoir un jour récupérer mes filles. Maintenant j’ai retrouvé certains droits de garde que je n’avais plus, je suis très heureuse de pouvoir voir mes filles bien plus souvent. J’ai fait une formation agent de restauration et maintenant je suis en stage.

Sophie

Merci à tous pour la joie que j’ai eu de vous envoyer les invitations une par une : ça m’a fait penser à votre visage, aux moments passés ensemble, les moments faciles comme les plus difficiles, j’étais déjà très émue en préparant tous les courriers, je suis heureuse de vous voir là.

Si le chantier existe, c’est parce qu’il y a eu une décision de l’Etat. Cette décision de l’Etat, c’est une très belle «boîte». Mais ceux qui animent cette boîte, c’est vous. Nous, on est juste la main pour vous aider à grandir, à avancer dans vos projets mais c’est vous qui faites vivre tout cela.

J’aimerais aussi que vous vous disiez que c’est pas un “seau d’eau” que vous avez reçu, un seau qu’on devrait se partager. C’est bien mieux: c’est une rivière, et comme la rivière qui coule, vous allez pouvoir rendre, transmettre plus loin. J’ai beaucoup reçu dans ce travail, aujourd’hui je rends ; vous avez reçu, et à votre tour, vous avez chacun une vocation, un projet à mener.

Parfois on est fatigué, on croit qu’on n’a plus d’énergie, mais en fait, on est rempli par l’amour qu’on reçoit quand on donne. Ca aussi, c’est un très beau projet. Je sais que tous les bénévoles peuvent ressentir ça. Quand on donne,

o n r e ç o i t a u centuple et on peut re-donner encore à d’autres. L’amour, ça n’a pas de fin, c’est une rivière, c’est pa s un s e au

qu’on arrêterait de distribuer un jour, ou qu’on devrait garder pour soi dans la peur qu’un jour, il n’y ait plus d’eau. Ce n’est pas parce qu’on trouve un emploi que ça signifie qu’on a retiré l’emploi à quelqu’un d’autre. Au contraire! C’est quelque chose qu’on va pouvoir faire fructifier. Comme une graine qu’on plante et qui porte elle-même de nouveau des graines, encore plus qu’avant. Nous sommes tous comme des plantes et nous sommes faits pour semer, transmettre autant que nous avons reçu.

Donc vous nous dites merci, mais moi aussi je vous dis merci, parce que, ce que vous avez reçu, moi aussi je l’ai reçu, merci pour toutes ces belles personnes que vous êtes et que j’ai rencontrées.

Sylvie

Grâce à vous, les salariés du chantier, nous sommes très nombreux aujourd’hui et sans vous, nous ne nous serions jamais rencontrés. Grâce au courage de ces personnes qui décident d’entrer dans ce dispositif, tout à coup beaucoup de personnes sont amenées à se rencontrer et à travailler ensemble, et qui ne l’auraient pas fait sinon. Donc quand on parle d’insertion, on ne parle pas seulement de vous qui êtes entrés dans le chantier, mais de nous tous ensemble!

Donc comme je suis président de La Gerbe, je rappelle juste ce qu’est une gerbe.Dans la nature, ces tiges qui portent des grains de blé sont chacune différente, pas la même taille, pas le même nombre de grains... Nous y voyons un symbole : chaque personne est unique et produit des choses différentes. Mais l’important, c’est surtout que ces tiges soient rassemblées pour constituer une gerbe. Et nous? Ce qui nous rassemble, ça peut être l’association, le travail ; ça peut être l’amour comme a dit Sylvie, tout à l’heure. Rahel a dit merci à Dieu et ça peut aussi être ce lien invisible qui nous tient tous ensemble.

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Chantier insertion10 ans : micro ouvert / extraits

en R

DC

c’est 200km chaque sem

aine

N o u s entendons par l e r i c i

f r a n ç a i s , arabe, anglais,

t i g r i n y a , t i b é t a i n ,

berbère, roumain, ko s ovar e t j’ en

passe… Dans notre langue, (je vous parle

d’une vieille langue qu’on parlait ici il y a longtemps, le

latin), le mot “serere” voulait dire “mettre en ligne”, ou“bien accroché”, ça a donné le mot “serti”. Et on dit de quelque chose qui est bien à l’intérieur  : qu’il est “inséré”: “insertion” vient de là; et à l’inverse, quand ça se défait, on dit “de-sere”, c’est de là que vient le mot désert; le désert, vous le connaissez, (et peut-être même physiquement pour certains d’entre vous, vous l’avez traversé). Mais on peut connaître aussi le désert moral, familial ou affectif.

Ce qui nous est offert à tous aujourd’hui, c’est le contraire: c’est d’être ensemble à l’intérieur de cette immense «série» des êtres humains. Quelqu’un

disait tout à l’heure qu’il était enfin devenu “normal”. Sois-en sûr : tu étais déjà quelqu’un de normal avant.

Et parce que chaque être humain a cette dignité qu’on ne peut pas lui retirer, il a sa place ici!

Philippe Fournier

[...]La misère est partout, il est facile de la constater, mais beaucoup moins de la corriger. Heureusement qu’il y a quand-même des initiatives comme celle-ci. Malgré l’aide de l’Etat et des collectivités, monter un projet d’insertion n’est pas chose facile et il faut vraiment un gros travail de tous les jours. Je salue le travail de la gouvernance de l’association et de ses employés. D’autre part, rendre pérenne ce genre de structures n’est pas facile. A La Gerbe vous avez passé le cap des 10 ans, vous allez maintenant pouvoir aller au-delà de cette réussite.

Bernard Durupt, 1er adjoint de la ville des Mureaux

[...]Au nom des travailleurs sociaux, je remercie en particulier Sylvie pour la bientraitance et la bienveillance dont elle fait preuve tous les jours. J’ai vraiment confiance en l’avenir des projets de La Gerbe parce qu’ils sont portés par cette bienveillance. Donc merci à tous et surtout à vous, les anciens, pour vos beaux témoignages qui renforcent encore notre idée sur le projet.

Agnès EtendartConseil Général des Yvelines

[...]Tous ces témoignages de vos salariés présents ou passés témoignent d’une espérance. Cette espérance, c’est vous, les salariés du chantier, qui la nourrissez, c’est La Gerbe qui vous accompagne grâce aux bénévoles et à l’équipe d’encadrement et ce sont des parcours de vie magnifiques. Un proverbe dit que “tout seul on va plus vite, mais

ensemble on va plus loin”. Bravo à tous.

Michel Garcia, délégué du Préfet

Max et le pays en chantier

Jero

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etDécembre 2016

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