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EPFL, LESO-PB, septembre 2009 1
Energétique du bâtimentSeptembre - Décembre 2009 Caractéristiques thermiques
dynamiques
Nicolas Morel, LESO-PB/EPFL

EPFL, LESO-PB, septembre 2009 2
Equation de la chaleur
Considérer un cube élémentaire situé en un point (x,y,z), de taille (x,y,z) de volume V = x·y·z
Flux de chaleur (équation de Fourier):
),,( zyx qqqq
xy
z
x
yz
qx(x+x)qx(x)

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Equation de la chaleur
Conservation de l'énergie dans le cube élémentaire: (qx(x+x) - qx(x)) · y · z
+ (qy(y+y) - qy(y)) · x · z+ (qz(z+z) - qz(z)) · x · y= - · c · V · d/dt
Remplacer:qx = - ∂/∂xqy = - ∂/∂yqz = - ∂/∂z
Equation de la chaleur (sans source interne):
]/[ 2
2
smthermiqueédiffusivitc
aavec
adt
d

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Equation de la chaleur
Equation de la chaleur, avec une source interne additionnelle, de puissance Q(t,x,y,z) :
]/[
]/[
]/[
]/[
]/[:
1
3
2
2
2
mWchaleurdesourceQ
KkgJspécifiquechaleurc
mkgdensité
KmWthermiquetéconductivi
smthermiqueédiffusivitc
aavec
Qc
adt
d

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Equation de la chaleur
Paramètres significatif pour les phénomènes de diffusion de la chaleur à travers un solide:
Exemple: béton a = 0.75 10-6 m2/s = 0.144 m (période = 1 jour)
spériodiquephénomènespourpériode
tiquecaractéristempstavec
mnpénétratiodeprofondeurta
smthermiqueédiffusivitc
a
][
]/[ 2

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Equation de la chaleur (cas particuliers)
Cas stationnaire (équation de Poisson):∇2 = 0
Cas unidimensionnel non stationnaire:d/dt = a · ∂2/∂x2
Réponse à un saut unité, cas unidimensionnel non stationnaire: transformée de Laplace
Régime harmonique, cas unidimensionnel non stationnaire: solution de type (x,t) = c(x) · cos(·t + )

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Milieu semi-infini, réponse indicielle
Milieu semi-infini (par exemple mur très épais)
Comment se propage une variation soudaine de température en x=0 dans le milieu, en fonction du temps t et de la distance x à la surface ?
xx=0

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Milieu semi-infini, réponse indicielle
Hypothèses: pour t=0, l'ensemble
du milieu est à une température =0
en t=0, on applique un saut de température de 0 à 0 au plan x=0
-10 -8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8 100
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
0.6
0.7
0.8
0.9
1
t [h]
thet
a/th
eta0

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Milieu semi-infini, réponse indicielle
Transformée de Laplace solution:
x = /0 = 0.157
][
2)(:
)(1
0
0
2
mnpénétratiode
profondeurta
dteyerfavec
ta
xerf
yt
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6 1.8 20
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
0.6
0.7
0.8
0.9
1
thet
a/th
eta0
x/sqrt(a*t)

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Milieu semi-infini, réponse indicielle
Représentation graphique de /0 en fonction du temps, pour diverses valeurs du paramètrek = x/a½ [s1/2] :
(les valeurs de k calculées en fonction de x sont données pour du béton, avec a = 0.75 · 10-6 m2/s)
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 100
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
0.6
0.7
0.8
0.9
1
t [h]
thet
a/th
eta0
x=0.001m->k=1.1547
x=0.01->k=11.547x=0.1->k=115.4701
x=1->k=1154.7005

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Milieu semi-infini, réponse indicielle
Même graphique mais à une échelle temporelle plus étendue
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 10000
0.1
0.2
0.3
0.4
0.5
0.6
0.7
0.8
0.9
1
t [h]
thet
a/th
eta0
x=0.001m->k=1.1547
x=0.01->k=11.547x=0.1->k=115.4701
x=1->k=1154.7005

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Milieu semi-infini, réponse harmonique
Conditions aux limites: (0,t) = 0·cos(·t) (∞,t) = 0 période considérée typiquement: T = 1 jour = 86400 s
= 2/T = 72.6 10-6 [1/s] Solution (en régime stationnaire):
][
]/[
][/:
)/cos()/exp(
)2
cos()2
exp(),(
2
0
0
spériodeT
smthermiqueédiffusivita
mnpénétratiodeprofondeurTaavec
xtx
xa
txa
tx

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Milieu semi-infini, réponse harmonique
Cas particulier x = (profondeur de pénétration): atténuation de l'amplitude: () = 1/e · 0 = 0.368 · 0
différence de phase: T/2 = 3.82 heures
Exemple: béton a=0.7510-6 m2/s = (aT/)½ = 14.4 cm

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Modèle harmonique multicouches
Pour la couche #n, en toute profondeur x de cette couche(0 < x < en = épaisseur de la couche):
température [K ou °C]: (x,t) = 0(x) + c · cos(t – (x))
flux de chaleur [W/m2]: q(x,t) = q0(x) + qc · cos(t – q(x))
Notation en nombres complexes:
qj
j
tjtj
tjtj
exqxq
exx
complexesamplitudesxqetx
exqexqxqtxq
exexxtx
)(ˆ)(ˆ
)(ˆ)(ˆ
:)(ˆ)(ˆ
])(ˆ)(ˆ[)(),(
])(ˆ)(ˆ[)(),(
21
0
21
0

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Modèle harmonique multicouches
Matrice de transfert thermique Matrice de transfert thermique (matrice de Heindl) de
l'élément n (on ne considère que la partie harmonique):
Interprétation: Z11 = relation (amplitude et phase) entre les variations de température sur les deux faces de
l'élément, en l'absence de variation du flux thermique "entrant" (q1=0) Z21 = variation de flux thermique sur la face 2 ("sortie") résultant d'une variation de
température sur la face 1 ("entrée"), en l'absence de variation du flux "entrant" (q1=0) [W/m2K] Z12 = variation de température sur la face 2 résultant d'une variation du flux thermique sur la
face 1, en l'absence de variation de température 1 [m2K/W] Z22 = relation entre les variations de flux thermiques sur les deux faces de l'élément, en
l'absence de variation de température 1
1
1
2221
1211
2
2
qZZ
ZZ
q

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Modèle harmonique multicouches
Calcul de la matrice de transfert thermique dans le cas d'une couche homogène: Z11 = Z22 = cosh(y) cos(y) + j · sinh(y) sin(y) Z12 = - /2 · [(sinh(y) cos(y) + cosh(y) sin(y)
+ j · (cosh(y) sin(y) - sinh(y) cos(y))] Z21 = - · [(sinh(y) cos(y) - cosh(y) sin(y)
+ j · (sinh(y) cos(y) + cosh(y) sin(y))] avec:
= (a · T / ) ½ = profondeur de pénétration [m] a = / ( c) = diffusivité thermique [m2/s] = conduction thermique [W/mK] = densité [kg/m3] c = chaleur spécifique [J/kg] y = d/ (d = épaisseur de la couche [m])

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Modèle harmonique multicouches
Calcul de la matrice de transfert thermique dans le cas d’une lame d'air plane: on néglige la capacité thermique on inclut dans la résistance thermique Ra (par m2 de surface de la
couche d'air) la conduction, la convection et le rayonnement la même équation peut être utilisée pour des matériaux légers tels
que les isolants thermiques légers
10
1
2221
1211 aR
ZZ
ZZZ
(cf exercice supplémentaire 3.4 !)

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Modèle harmonique multicouches
Calcul de la matrice de transfert thermique dans le cas d'une paroi multicouches (transmission intérieur extérieur): Z = Zae · Zn · Zn-1 · ... · Z1 · Zai
avec: Zai = matrice de Heindl de la couche d'air intérieure
Zj = matrice de Heindl de la couche no j (j=1: 1ère couche depuis l'intérieur)
Zae = matrice de Heindl de la couche d'air extérieure
int
int
2221
1211
qzz
zz
qext
ext

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Modèle harmonique multicouches
Application: le modèle peut être utilisé pour les variations journalières de
température, la température extérieure suivant approximativement une sinusoïde avec un maximum vers 15 ou 16 h et un minimum vers 3 ou 4 h du matin
Exemples: pour un mur entre intérieur et extérieur, la température intérieure
peut être approximativement considérée comme constante, et le modèle peut être utilisé pour calculer les variations du flux de chaleur
pour le même mur, mais avec une température intérieure approximée par une courbe sinusoïdale, le modèle permet de calculer l'amplitude de la variation de température intérieure due aux variations de température extérieure, en l'absence de chauffage ou de refroidissement

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Modèle harmonique multicouches
Relation entre le vecteur des variations de flux et celui des variations de températures:
2
1
2221
1211
2
1
22
11
122
1
1
11
YY
YY
Z
Z
Zq
q

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Modèle harmonique multicouches
Admittances thermiques Y11 et Y22: Amplitude de variation du flux sur une face, résultant d’une
variation unitaire de la température sur cette face, lorsque la variation de température sur l’autre face est nulle
12
22221
2
222
12
11112
1
111
0ˆˆˆ
0ˆˆˆ
Z
ZYpour
qY
Z
ZYpour
qY

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Modèle harmonique multicouches
Coefficients de transmission thermique périodiquesY12 et Y21: Amplitude de variation du flux sur une face, résultant d’une
variation unitaire de la température sur l’autre face, lorsque la variation de température sur la première face est nulle
1212
211
2
121
12122
1
212
10
ˆˆ
10
ˆˆ
YZ
Ypourq
Y
ZYpour
qY

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Modèle harmonique multicouches
Capacités thermiques effectives en mode harmonique Capacité thermique au sens usuel: E = C · Par analogie, la capacité thermique surfacique en mode harmonique
est le rapport de l’énergie stockée durant une demi-période à l’amplitude de la variation de température
Les capacités thermiques surfaciques effectives, vues respectivement de l’intérieur (côté 1) et de l’extérieur (côté 2) sont données par les expressions suivantes:
12
222,
12
111,
1
2
1
2
Z
ZTC
Z
ZTC
dyn
dyn

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Modèle harmonique multicouches
Exemple numérique: mur de façade comportant les couches suivantes (de l'intérieur vers l'extérieur):
matériau [W/mK]
[kg/m3]
c
[J/kg K]
épaisseur
d [m]
R
[m2 K/W]
lame d'air intérieure - - - - 0.130
béton 1.80 2400 1100 0.20 -
polystyrène expansé 0.036 30 1400 0.10 -
crépi 1.00 1500 1000 0.005 -
lame d'air extérieure - - - - 0.040

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Modèle harmonique multicouches
Matrice de Heindl(intérieur extérieur, avec couches limites:|Z11| = 121.4 [-] (phase 9.2 h)|Z12| = 20.3 [m2K/W] (phase 20.4 h)|Z21| = 89.2 [W/m2K] (phase 1.2 h)|Z22| = 14.9 [-] (phase 12.4 h)
Capacités dynamiques vues de l’intérieur (indice 1) et de l’extérieur (indice 2): C1 = T/2 · |(Z11-1)/Z12| = 82.7 kJ/m2K C2 = T/2 · |(Z22-1)/Z12| = 10.8 kJ/m2K
Comparaison avec la capacité interne statique: C1, stat = 528 kJ/m2K (20 cm de béton)
C1 correspond à 3.1 cm de béton

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Modèle harmonique multicouches
Mais si l’on ne considère pas les couches limites, les résultats sont passablement différents:
Matrice de Heindl(intérieur extérieur, sans couches limites):|Z11| = 119.6 [-] (phase 9.1 h)|Z12| = 5.82 [m2K/W] (phase 18.0 h)|Z21| = 89.2 [W/m2K] (phase 1.2 h)|Z22| = 4.34 [-] (phase 10.1 h)
C1 = T/2 · |(Z11-1)/Z12| = 285 kJ/m2K C2 = T/2 · |(Z22-1)/Z12| = 12.4 kJ/m2K
Comparaison avec la capacité interne statiqueC1,stat = 528 kJ/m2K (20 cm de béton) C1 correspond à 10.8 cm de béton

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Modèle harmonique multicouches
Les capacités dynamiques du mur considéré dans cet exemple sont très différentes vues de l’intérieur (lourd) ou de l’extérieur (léger)
Une structure avec une isolation intérieure (la capacité C2, bien inférieure à C1, devient alors la capacité dynamique intérieure) n’est pas favorable au stockage de la chaleur, notamment des gains solaires passifs

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Modèle harmonique multicouches
Approximations usuelles Si la première couche (du côté de la face considérée) a une épaisseur
d > 2 ( = profondeur de pénétration), alors on peut considérer l’approximation d’un milieu semi-infini
Si la première couche (du côté de la face considérée) a une épaisseur d < /2 ( = profondeur de pénétration), alors on peut considérer l’approximation d’une couche mince isotherme, pour autant que la couche suivante soit un isolant Ceff = d · · c
2
TcCeff

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Modèle harmonique multicouches
Approximations usuelles (suite) Méthode de l’épaisseur efficace: si l’on considère une
valeur standard de a = 0.7 · 10-6 m2/s, l’épaisseur efficace d’une face d’un composant est égale à la plus petite des valeurs suivantes:La moitié de l’épaisseur totale du composantL’épaisseur des matériaux compris entre la face considérée et la
première couche isolante, sans tenir compte des revêtementsUne épaisseur efficace maximale fonction de la période des
variations(1 heure 2 cm, 1 jour 10 cm, 1 semaine 25 cm)

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Exercices supplémentaires

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Exercice supplémentaire 3.3
Evaluer la profondeur efficace de stockage d d'un mur d'épaisseur très grande en béton (approximation d'un mur semi-infini) en cycle journalier.(Définition: la profondeur efficace de stockage d est l'épaisseur d'une couche de matériau de même capacité thermique mais de conductance thermique infinie, parfaitement isolée vers l'extérieur, qui permettrait de stocker/déstocker la même quantité de chaleur durant le cycle journalier).Hypothèses:
négliger la couche d'air intérieur considérer une variation sinusoïdale de la température intérieure
(imposée)

EPFL, LESO-PB, septembre 2009 32
Exercice supplémentaire 3.3: indications
Comparer deux situations:(a) un mur semi-infini;
(b) un mur d'épaisseur d avec un matériau de même densité et chaleur spécifique, mais avec une conduction thermique infinie;
Calcul de l'énergie stockée durant ½ cycle dans les deux cas, et déduction de d (la profondeur efficace) par égalité entre les deux valeurs de l'énergie stockée.

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Exercice supplémentaire 3.4
A partir des équations de bilan thermique, calculer la matrice de Heindl d'une couche d'air immobile, dont la conduction équivalente peut être approximée par une résistance thermique Ra , et dont on néglige la capacité thermique.

EPFL, LESO-PB, septembre 2009 34
Exercice supplémentaire 3.5
Calculer la capacité thermique intérieure effective d'un mur formé des couches suivantes (de l'intérieur à l'extérieur): béton 16 cm (= 1.8 W/mK, = 2400 kg/m3, cp = 1000 J/kgK) laine de verre 8 cm ( = 0.04 W/mK, = 100 kg/m3, cp= 1000 J/kgK) crépi 1 cm ( = 1 W/mK, = 2000 kg/m3, cp = 1000 J/kgK)
Comparer avec un mur léger isolé par l’intérieur, formé des couches suivantes (de l’intérieur à l’extérieur): bois 2 cm ( = 0.15 W/mK, = 500 kg/m3, cp = 2500 J/kgK) laine de verre 8 cm ( = 0.04 W/mK , = 100 kg/m3, cp= 1000 J/kgK) acier 5 mm ( = 58 W/mK, = 7850 kg/m3, cp = 830 J/kgK)
Hypothèse: ne pas prendre en compte les couches limites Comparer avec la capacité thermique du mur intérieur en régime quasi-
constant, dans les deux cas NE PAS FAIRE LES CALCULS A LA MAIN, MAIS UTILISER LE
SCRIPT MATLAB/OCTAVE DISPONIBLE SOUS MOODLE !