entrevues de jeunes sur les conseils d'administration et les instances décisionnelles

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  • 8/19/2019 Entrevues de jeunes sur les conseils d'administration et les instances décisionnelles

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    ÊTRE JEUNESUR UNE INSTANCE

    DÉCISIONNELLE OU UNCONSEIL D’ADMINISTRATION

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    Créé en 1998, Force Jeunesse est un regroupement de jeunes travailleurs oeuvrant àl’amélioration des conditions de travail et des perspectives d’emploi de la relève ainsiqu’à la défense de l’équité intergénérationnelle dans les politiques publiques. Son conseild’administration est composé exclusivement de jeunes bénévoles provenant d’unediversité de milieux et ses membres sont à la fois des associations et des individus. L’équité

    intergénérationnelle et une préoccupation pour l’avenir collectif de notre société sont aucoeur des valeurs défendues par l’organisme, dont le nancement est assuré par des fondspublics octroyés par le Secrétariat à l’action communautaire autonome et aux initiativessociales. Les interventions et prises de position publiques de Force Jeunesse se fonttoujours sur une base non partisane.

    Conception du guide d’entrevue :

    Luis-Gaylor Nobre, administrateur (2012-2013)

    Damien Auger, trésorier (2015-2016) et ex-président (2014-2015)

    Réalisation et transcription des entrevues :

    Luis-Gaylor Nobre, administrateur (2012-2013)

    Révision et édition des textes :

    Nolywé Delannon, présidente (2015-2016)Organisation de l’événement « Place aux jeunes dans les lieux décisionnels » :

    Vincent Carignan, VP aux affaires internes (2015-2016)

    Julien Nepveu-Villeneuve, VP exécutif (2015-2016)

    Jean-François Thibault, membre

    Rédaction de la lettre ouverte :

    Eloi Lafontaine Beaumier, administrateur (2014-2016) et ex-président (2013-2014)

    Nolywé Delannon, présidente (2015-2016)

    Relations avec les signataires :

    Julien Nepveu-Villeneuve, VP exécutif (2015-2016)

    A propos de

    Équipe Force Jeunesse de réalisation du projet

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    Eloi Lafontaine-Beaumier

    AdministrateurRetraite Québec Ancien président du CAet administrateurForce Jeunesse

    Quel âge avais-tu lors de ta première entrée dansune instance décisionnelle ?

    Quels comportements ou habitudes as-tu dûadopter une fois entré ?

    Qu’as-tu retiré de tes expériences ?

    Quels dés as-tu rencontrés à ton arrivée sur

    un CA ?

    Que dirais-tu à un(e) jeune qui hésite à se lancer ?

    J’avais 20 ans. J’ai été élu sur le bureau exécutif de la

    Fédération des associations étudiantes de l ’Université

    de Montréal (FAÉCUM) et j’ai assumé le poste desecrétaire du conseil d ’administration.

    La première habitude est une excellente préparation.

    La légitimité de nos interventions tient à la rigueur

    du travail et de la réexion effectués en amont.

    Comprendre la culture de l’organisation et saisir le

    raisonnement des autres administrateurs permettent

    également de mieux calibrer ses interventions.

    Il faut aussi apprendre à établir des objectifs

    réalistes et, lorsque l’on assume un rôle plus actif,

    à titre de président par exemple, savoir mobiliser

     judicieusement l’apport de chacun est crucial pour le

    succès de l’équipe et de l’organisation.

    Sentir que l’on contribue à une cause et à une

    organisation auxquelles on tient, cela a toujours été

    au coeur de mes implications. Faire partie d’un groupe

    qui fait une différence est gratiant et procure uneerté collective qui dépasse notre propre personne.

    J’ai aussi acquis de l’assurance à force de débattre et

    de me prononcer tant au sein du conseil qu’en public,

    lorsque je devais représenter l’organisation.

    Le dé est de prendre la place qui nous revient. Sur un

    conseil, tous ont les mêmes devoirs et responsabilités.

    Évidemment, tous n’ont pas la même inuence car

    cela dépend beaucoup de l ’expérience et du parcours

    de chacun. Mais cette inuence s’acquiert aussi par la

    rigueur et la précision de nos interventions.

    Il faut s’impliquer pour les bonnes raisons. Choisis ce

    qui t’interpelle, un enjeu, une cause, un domaine qui

    te tient à coeur; le reste s’apprend en le faisant. La

    motivation sincère est la condition nécessaire an de

    contribuer pleinement et d’en tirer du plaisir.

    Marie-Christine Demers

    Administratrice | JCCMConseillère principaleCommunications et affaires

    publiques | Gaz Métro

    Quelles ont été tes motivations premières à

    t’engager sur un CA ?

    Je me suis d’abord impliquée parce que j’apprends

    au contact des gens, de leurs expériences. Cela me

    stimule intellectuellement, me pose des dés et me

    mène vers de nouvelles réexions. On apprend sur

    soi, sur ses propres réactions et on les modie avec

    le temps car on s’inspire de ce que chaque personne

    nous apporte.

    As-tu vécu des obstacles avant ton implication ?

    Comment as-tu fait pour développer taconance en soi ?

    Je n’ai pas vécu d’obstacle à mon inclusion dans

    un CA. En revanche, j’ai vécu des situations où desorganisations, même bien intentionnées, n’étaient pas

    prêtes à faire une place aux plus jeunes, notamment

    en raison du changement culturel que cela requérait.

    Une première étape est de se dire que si on a été

    choisi pour faire partie d’un CA, c’est que l’on y a sa

    place. Ensuite, j’ai compris qu’il fallait préparer mes

    interventions si je voulais apporter une valeur ajoutée

    à la discussion. Et en osant prendre la parole, j’ai

    constaté que les gens se montraient à l’écoute peu

    importe ce qu’ils pensaient du propos tenu. Au-delà

    d’exprimer son opinion, l’enjeu est de dire ce qu’il faut

    pour inuencer la décision. Pour cela, les organismes jeunesse sont le lieu par excellence pour découvrir le

    fonctionnement du jeu politique.

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    Quels seraient tes conseils pour un(e) jeune qui

    hésite ?

    Qu’as-tu retiré de ton implication sur des CA ?

    Ne choisis pas une cause pour ajouter une ligne à

    ton CV, car tu vas le regretter. Et fais conance à ton

    intuition : si tu hésites, c’est qu’il y a des raisons. Enn,il y des formations pour s’outiller et gagner conance

    en soi.

    La capacité de prendre du recul vis-à-vis des

    opérations quotidiennes, an de développer une

    perspective vraiment plus globale et prendre des

    décisions orientées vers l’avenir. Cette vue d’ensemble

    s’acquiert au l des expériences sur les CA.

    Félix Marzell

    Président | RAEDIUM

    Président Co-fondateurDIX au carré

    Quelle était ta motivation première à

    t’impliquer ?

    Quels dés as-tu rencontrés avant d’entrer sur

    un CA ?

    Que dirais-tu à un(e) jeune qui hésite à se

    lancer ?

    Quels sont selon toi les dés à relever en

    arrivant sur un CA ?

    Je pense que ma motivation était la même que cellequi m’a poussé à devenir designer : identier des

    problèmes et se doter des moyens de les régler.

    La magie réside dans l’équipe, le fait que des gens

    travaillent vers un objectif commun m’a toujours

    beaucoup motivé.

    Peut-être une mauvaise compréhension de la

    mission de l’organisme sur lequel j’étais appelé à

    siéger. J’avais l’impression qu’il y aurait beaucoup de

    compétition. Mais mon expérience m’a plutôt indiqué

    le contraire, j’ai l’impression que les administrateurs

    plus expérimentés sont désireux d’aider.

    Si c’est en toi, fais-le ! Et dis-toi que si tes rêves ne te

    font pas peur, c’est qu’ils ne sont pas assez grands. Ilne faut pas avoir peur de provoquer des changements.

    On est jeunes et inexpérimentés, on va inévitablement

    échouer dans un premier temps; c’est normal,

    légitime et même souhaitable. De mon point de vue

    d’entrepreneur, c’est important de prendre quelques

    risques calculés. C’est formateur à peu de coûts.

    L’un des dés majeurs pour un CA est de bien

    communiquer l’objectif et la mission de l’organisme,

    pour s’assurer que tout le monde travaille dans la

    même optique en dépit des divergences d’opinions.

    Pour un(e) jeune, le dé est de se faire prendre au

    sérieux et d’établir sa crédibilité. Il faut bien rééchir

    avant de parler, tout en étant conscient que parfois

    l’inverse peut être bénéque, notamment en raison de

    la fraîcheur de notre pensée. Enn, notre génération a

    grandi avec les nouvelles technologies. C’est un atout

    supplémentaire pour amener de nouvelles façons detravailler, de nouvelles applications ou programmes

    qui facilitent les tâches d’un CA.

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    Laurent Lévesque

    Président du comité jeunesse et administrateurChantier de l’économie

    sociale

    Quelles sont les premières difcultés que tu as

    rencontrées à ton arrivée sur un CA ?

    Être nouveau, souvent le seul jeune, dans des CA qui n’ont

    pas un fort taux de renouvellement. Ou encore arriver

    dans un réseau avec un passif ou de la politique internequi peut parfois dater de très longtemps. Il faut pourtant

    naviguer au sein de tout cela pour avoir un impact.

    Quels enseignements as-tu tirés jusqu’à

    présent de tes implications sur un CA ?

    Quels comportements ou habitudes as-tu dûadopter une fois arrivé sur un CA ?

    J’ai beaucoup appris sur le pouvoir d’inuence dans

    une structure politique. C’est vraiment formateur de

    travailler avec des gens qui font cela depuis vingt

    ans et il ne faut pas le négliger. Mais mon plus grand

    enseignement vient de mon contexte personnel : je suis

    entrepreneur collectif et je vois le lien entre le contexte

    politique et mon travail. J’ai réalisé que ce que je fais au

    quotidien fait partie d’un mouvement beaucoup plus

    grand, qui porte une voix forte à laquelle je contribue.

    Développer mon pouvoir d’inuence informelle. Au

    Chantier, je siège sur un grand CA et je n’ai pas le droit

    de vote. Il faut donc apprendre à utiliser sa jeunesse

    comme une force. Dans mon cas, je n’hésite pas à

    faire valoir que ce serait particulièrement ironique

    que ce ne soit que des personnes plus âgées qui

    rééchissent à l’économie de demain.

    Que dirais-tu à un ou un(e) jeune qui hésite à

    s’investir sur un CA ?

    Les jeunes apportent une vision rafraîchissante,

    orientée vers les résultats et le long terme, sensible

    à l’environnement. Il faut bâtir sur cette vision pourlancer un véritable projet de société. Il faut savoir

    décliner ses sensibilités de manière concrète, amener

    des objectifs, an d’éviter d’être le « jeune de service ».

    Quelles ont été tes motivations premières à

    t’engager sur un CA ?

    Le REPAF est né d’une conviction : une société forte

    de sa diversité est garante d’un avenir prospère. Je le

    crois profondément. Cela m’a donc donné envie d’ycontribuer activement et ce, à un niveau stratégique

    an d’être en mesure d’inuencer les orientations.

    Siéger sur un conseil d’administration demande d’y

    investir beaucoup de temps et d’énergie. Il est alors

    primordial d’avoir un réel intérêt pour la mission de

    l’organisation pour être en mesure de persévérer

    malgré les dés qui se présenteront.

    Quels dés ou difcultés as-tu rencontrés une

    fois entrée ?

    Que dirais-tu à un(e) jeune qui doute de ses

    compétences ?

    Au sein d’un conseil d’administration, la pression

    de l’imputabilité est bien réelle. Dans ce contexte,

     jouer adéquatement son rôle d’administrateur tout

    en contribuant au développement des affaires est

    un dé constant à relever. Pour réussir, il faut savoirtravailler en équipe, faire preuve de résilience et de

    persévérance et, malgré tout, ne pas avoir peur d’user

    d’audace pour innover !

    La diversité des points de vue est un facteur favorable à

    la performance des conseils d’administration. Assumer

    les éléments qui nous distinguent et mettre de l’avant

    nos compétences avérées ne peut qu’être bénéque

    pour l’ensemble de l’organisation. Par ailleurs, investir

    dans une formation permet d’agir en connaissance

    de cause. Personnellement, j’ai été formée par

    le programme « Administrateur de la relève » du

    Regroupement des jeunes chambres de commerce duQuébec. Cette formation m’a certainement apporté

    le savoir-faire nécessaire pour exercer mon rôle

    d’administratrice avec plus de conance.

    Gracia Kasoki Katahwa

    PrésidenteREPAF (Réseau des

    entrepreneurs et

    professionnels africains)

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    Me Caroline Healey

    Membre du CAOSMPrésidente du CA

    Art Souterrain

    Quelle a été ta motivation initiale à t’impliquer

    sur un CA ?

    Comment es-tu passée du club des jeunesambassadeurs au CA de l’OSM ?

    J’avais le désir de m’impliquer et de faire une

    différence en siégeant sur un CA et je ne savais pas

    par où commencer. Je suis donc allée à un atelier de laConférence régionale des élus sur la place des jeunes

    sur les CA. Une personne sur place m’a informée

    qu’un organisme recherchait une personne avec un

    bagage en droit et, comme j’étais avocate, j’ai été

    mise en contact.

    Il a fallu faire ses preuves. On nous a dit : « il y a un

    poste au sein du CA de l’OSM qui vous attend si

    vous nous prouvez que vous êtes sérieux et à votre

    affaire ». C’est un peu la carotte au bout du bâton,

    mais je pense qu’il y avait un vrai désir de compter

    un jeune autour de la table, pourvu qu’il prouve

    d’abord sa pertinence. Le club a donc été une porte

    d’entrée vers un CA bien établi de personnes qui sont

    beaucoup plus âgées que nous mais qui ont à coeur

    d’avoir un volet jeunesse.

    Qu’as-tu retiré de tes implications ?

    J’ai fait des rencontres très enrichissantes que je

    n’aurais pas pu faire hors de ce cadre. Comme je suis

    restée cinq ans dans cet organisme, j’ai pu voir son

    évolution et son apport concret à la communauté : lors

    des assemblées générales annuelles, des personnes

    ayant eu recours à nos services témoignaient sur

    l’impact que notre action avait eue sur leur vie.

    A quelles difcultés as-tu été confronté avant

    ton entrée sur un CA ?

    Mes difcultés, je les ai d’abord eues vis-à-vis de

    moi-même : quelle valeur ajoutée allais-je apporter ?

    Ensuite, je me suis demandé quelle était réellement lavision que je porterais, la cause que je défendrais. Je

    me suis posé beaucoup de questions.

    Quels comportements recommanderais-tu à

    un(e) jeune à son arrivée ?

    Quels enseignements as-tu tirés de tesexpériences d’implication ?

    Je lui dirais d’observer le plus longtemps possible

    avant de prendre des responsabilités car il est

    important ensuite de livrer. Un préalable est de

    comprendre la culture organisationnelle, les jeux

    politiques. Par exemple, à la Régie des rentes du

    Québec où j’étais le seul jeune, j’ai quasiment mis un

    an avant d’oser intervenir.

    J’ai acquis une plus grande conance en moi et à

    me concentrer sur des contributions qui soient à ma

    portée. On apprend aussi à développer une vision

    d’ensemble, à appréhender les aspects légaux,

    nanciers, techniques.

    Sébastien Lemire

    Que dirais-tu à un(e) jeune qui hésite à se

    lancer ?

    Je lui dirais de choisir une organisation en fonction

    de ses passions, ses motivations et ses disponibilités.

    Beaucoup d’organisations ont besoin de jeunes, car

    ils apportent un regard pratique, et permettent de

    toucher une nouvelle clientèle. La force d’un CA, c’est

    sa diversité, alors quand on peut apporter la sienne,

    il ne faut pas hésiter. Et puis, des formations existentpour devenir un bon administrateur, par exemple à la

    Jeune chambre de commerce de Montréal, mais pas

    seulement.

    Ancien président du CAClinique juridique JuripopAncien administrateur

    Régie des Rentes du Québec

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    Louis-François Brodeur

    Membre du CAFRQSC (Fonds de recherche

    du Québec – Société et

    culture)

    Quelle a été ta première implication dans uneinstance décisionnelle ?

    Quelles ont été tes motivations premières à

    t’impliquer ?

    Quels dés et difcultés as-tu rencontrés avant

    d’entrer ?

    Qu’as-tu retiré de tes implications ?

    Ma première implication a été au CÉGEP. J’ai par la

    suite eu des implications à l’exécutif de la FAECUM,

    l’Association francophone pour le savoir, la présidence

    de Force Jeunesse, au Fonds d’investissement des

    Cycles supérieurs de l’Université de Montréal (FICSUM).

    Au début, j’étais surtout motivé par la curiosité et

    l’envie de travailler avec des amis. Maintenant, c’est le

    désir de faire une différence et d’avoir un impact réel

    qui me motive. C’est un processus par gradation qui

    permet d’être de plus en plus inuent dans ses prises

    de parole et contributions.

    Le premier dé, c’est d’entrer ! Faute de processusouverts, il faut connaître des gens pour y arriver. Une

    fois entré, le dé consiste alors à comprendre les

    responsabilités des administrateurs et à les assumer.

    Enn, un dé important est de savoir travailler en

    équipe, cela est même crucial.

    J’en ai retiré une capacité au travail collégial et une

    meilleure connaissance des domaines reliés à chacune

    de mes implications. J’ai aussi acquis la conance, à

    travers l’expérience, dans ma capacité à apporter une

    contribution de qualité à une organisation. Ceci étant

    dit, il faut être conscient que l’implication bénévole

    n’est pas très valorisée professionnellement. Il est

    donc important d’avoir autre chose que l’avancementde sa carrière comme motivation. Mon expérience est

    que l’implication donne du sens, en permettant de

    contribuer concrètement au bien-être collectif.

    Que dirais-tu à un(e) jeune qui hésite à se

    lancer ?

    Si un jeune n’est pas certain de vouloir se lancer, je

    lui dirais d’éviter de le faire, car c’est une activité

    chronophage. Cependant, s’il pense avoir uneperspective ou une expertise à apporter… qu’il

    fonce ! Qu’il contacte les présidents des conseils

    d’administration auxquels il croit pouvoir contribuer

    et se vende. C’est présentement la seule manière de

    faire !

    Jocelyn CaronPrésident du CAHabitations les II Volets

    Quelle a été ta motivation première àt’impliquer ?

    C’est un peu prosaïque, mais ma première motivation

    a été d’obtenir la case horaire que je voulais à la radio

    étudiante, pour avoir mon émission quand je voulais

    ! (rires) J’ai ensuite découvert qu’il y avait tout un

    éventail d’implications possibles pour animer la vie

    étudiante, ce qui m’a amené au journal étudiant puisà l’association étudiante. Très vite, je me suis rendu

    compte que je pouvais changer les choses, même si

    cela peut faire cliché.

    À ton entrée dans des CA, as-tu rencontré desobstacles ?

    Les gens ont parfois des doutes face à la jeunesse

    et notre opinion est écoutée avec bienveillance mais

    pas nécessairement prise en compte. À l’agence de

    santé et des services sociaux, il y avait un forum de

    la population qui conseillait le CA. J’ai présenté ma

    candidature pour devenir porte-parole et cela a

    abouti. Mais il y avait beaucoup de scepticisme autour

    de la table et pour le contrer, il m’a fallu démontrer

    que j’étais à ma place.

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    Force Jeunesse 8

    Quels comportements ou habitudes as-tu dûadopter?

    La base est de préparer scrupuleusement ses réunions

    en lisant les documents et en n’hésitant pas à poser

    des questions. Les gens ne prennent pas forcémentle temps de s’informer et lorsqu’on le fait, on a une

    grande inuence, on peut poser les bonnes questions,

    se faire une opinion structurée sur ce qui est proposé.

    Quelles sont les habitudes que tu as dû adopteren arrivant en CA ?

    Quels enseignements as-tu tirés de tonimplication ?

    Quelles étaient tes craintes à l’époque et

    comment tu les as-tu vaincues ?

    Que dirais-tu à un(e) jeune qui doute de ses

    compétences ?

    J’ai dû développer le courage et la capacité de

    reporter des décisions quand il me manquait des

    éléments d’information. J’ai aussi dû bâtir maconance personnelle. Je me suis bien entourée et j’ai

    beaucoup écouté.

    Dans mon milieu d’intervention – la prévention de

    la criminalité – j’étais souvent la seule femme et la

    seule jeune, alors j’ai appris à me positionner et à oser

    m’exprimer avec conance, sans avoir peur de ne pas

    être crédible. Par ailleurs, cela a été très révélateur

    pour moi de voir que mes décisions pouvaient avoir

    un impact concret. Cela m’a certainement préparée à

    faire le saut en politique municipale.

    Je n’avais aucune idée du fonctionnement d’un CA, je

    ne pensais pas vraiment pouvoir avoir une contribution

    valable. Le président du CA de l’époque m’a convaincue

    en proposant de me coacher. Je me remémore encore

    ses mots : « Essaie, ce n’est qu’un mandat d’un an, etpuis tu verras si tu aimes cela ». Quelques mois plus

    tard, il quittait pour des raisons de santé et je devenais

    présidente par intérim : j’avais déjà la piqûre!

    Quand on se voit offrir une opportunité, il faut la

    saisir car cela veut dire que l’organisation est déjà

    bienveillante à notre endroit. Ensuite, même s’il n’est

    pas judicieux de prendre trop de responsabilités

    rapidement, il faut dédramatiser et se dire que nos

    erreurs, quelles qu’elles soient, ne peuvent pas faire

    planter tout un CA ou une organisation.

    Marie-Ève Brunet

    Conseillère municipaleVerdun/MontréalPrésidente de l’Aile jeunesseÉquipe Denis Coderre pourMontréal

    Quelle a été ta première expérience sur uneinstance décisionnelle ?

    Ma première expérience a été celle de vice-présidente

    du regroupement des organismes de TANDEM, le

    programme de la Ville de Montréal en prévention de

    la criminalité.

    Que dirais-tu à un(e) jeune qui hésite àparticiper à un CA ?

    L’authenticité fait vraiment une différence. Il faut faire

    ses devoirs, connaître ses dossiers, car cela a beaucoup

    d’inuence sur les membres plus expérimentés. Mais

    un administrateur n’a pas à être un expert en tout; il

    doit surtout être ouvert à toucher un peu à tout. Plus

    tes connaissances sont diversiées, plus tu pourrasnuancer tes décisions.

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    Quelles difcultés as-tu rencontrées avant

    d’entrer sur un CA ?

    J’étais assez jeune quand je me suis impliqué pour la

    première fois, sur le CA d’un CÉGEP. Je dois avouer

    que je n’ai pas rencontré de difcultés particulières.

    J’ai plutôt été étonné de constater que l’instance était

    assez accessible. En revanche, j’ai dû vaincre mes

    craintes de m’exprimer en public.

    Quels comportements ou habitudes as-tu dûacquérir une fois entré ?

    Quels enseignements as-tu tirés de tesimplications ?

    Il m’a surtout fallu adopter un langage qui soit

    adapté à mon contexte. J’ai également découvertl’importance du travail de préparation. Il est essentiel

    d’avoir un comportement professionnel face au

    CA et cela passe par le travail. Tout cela permet

    de construire sa crédibilité. Dans ce processus, on

    apprend à développer une vue d’ensemble sur son

    organisme et sur son fonctionnement interne, ce qui

    est très formateur.

    J’ai surtout appris à appréhender les problèmes

    complexes en m’appuyant sur des perspectives

    différentes. En fait, j’ai pris conscience de l’importance

    de solliciter des avis différents et de m’entourer de

    compétences diversiées. J’en ai surtout tiré l’envie

    de m’impliquer davantage.

    Jonathan Plamondon

    MédiateurConseil canadien desrelations industrielles

    Ancien PrésidentForce Jeunesse

    Que dirais-tu à un(e) jeune qui hésite à se

    lancer ?

    Je lui dirais que l’implication bénévole est une des

    meilleures façons d’acquérir de l’expérience et de

    gagner en maturité. On en sort nécessairement avecun enrichissement qui mérite assurément que l’on se

    lance. Il ne faut pas avoir peur et simplement foncer.

    Claudia Lacroix-Perron

    AdministratriceSTM (Société de Transport

    de Montréal)

    Quelle était ta motivation première à

    t’impliquer sur un CA ?

    Je souhaitais vraiment contribuer au développement

    d’organisations qui touchent les jeunes. Je voulais

    m’investir dans des organisations qui me parlent et

    au sein desquelles je puisse apporter une perspective

    pertinente.

    Quels comportements ou habitudes as-tu dûacquérir une fois entrée ?

    Quels dés ou difcultés as-tu rencontrés à ton

    arrivée sur le CA ?

    Je n’avais aucune expérience en arrivant et ce

    n’était pas très rassurant. Mon approche a alors été

    de me dire : « tu y es, alors essaie ». J’ai ensuite prisconscience de l’importance d’arriver aux rencontres

    en étant bien préparée. Il m’a également fallu devenir

    bonne observatrice du milieu. En développant une

    connaissance ne de son contexte, on se donne les

    moyens de prendre de bonnes décisions.

    J’ai dû apprendre à prendre mes responsabilités, à

    oser poser toutes les questions qui me venaient à

    l’esprit, sans craindre d’être perçue comme étant

    incompétente. Et puis je me suis rendu compte que

    les attentes sont somme toute très similaires entre les

    membres, peu importe leur niveau d’expérience.

    Que dirais-tu à un(e) jeune qui hésite à se

    lancer ?

    J’ai surtout envie de m’adresser aux lles et de leur

    dire : « Fais-le, surtout parce que tu es une lle, ne te

    pose pas de questions et fonce, tout simplement ! ». Le

    dé, c’est de faire le premier pas, car on se rend vite

    compte que c’est l’une des meilleures expériences quel’on puisse avoir. Et de plus en plus d’organisations

    sont soucieuses de former une relève, alors il ne faut

    pas hésiter.

  • 8/19/2019 Entrevues de jeunes sur les conseils d'administration et les instances décisionnelles

    11/12

    Me Alexandre Forest

    AdministrateurThéâtre du Nouveau MondeAdministrateur

    Théâtre de la Ligue Nationaled’Improvisation

    As-tu rencontré des obstacles dans tesimplications sur des CA?

    A l’OSM, il a fallu convaincre le CA qu’il avait besoin

    d’un jeune, ce qui a quand même pris 2 ou 3 ans.

    Désormais, c’est la première chose que je dis à

    l’organisme dans lequel je veux m’impliquer, comme

    au TNM où nous sommes deux co-présidents : « il faut

    qu’un jeune ait une place sur le CA chaque année ».

    Tous les organismes culturels ont le dé de renouveler

    leur clientèle et ils se rendent compte qu’en mettant

    une personne jeune sur leur CA, ils peuvent mieux

    comprendre les attentes des jeunes envers leur

    organisme, et ainsi mieux les atteindre.

    Quels sont les dés qui attendent un jeune sur

    un CA ?

    Le principal dé est de tout faire pour ne pas être

    l’aspect « cute » du CA. Le but est d’aller au-delà du

    préjugé selon lequel un jeune ne peut pas s’impliquer

    dans les discussions monétaires, stratégiques ouautres qui dépassent les enjeux générationnels. Un

     jeune peut être multidisciplinaire et utile sur un CA, y

    compris sur les questions de gouvernance.

    Quels comportements ou habitudes as-tu dûmettre en place ?

    L’IMPRESSION DE CE LIVRETA ÉTÉ RÉALISÉE AVEC LE

    SOUTIEN DE

    Quels seraient les conseils à un(e) jeune qui

    hésite à se lancer ?

    Que t’ont apporté ces implications ?

    L’approche cartésienne : on peut avoir des idées

    originales et des projets originaux, mais la méthode

    de présentation doit être assez classique, an de

    démontrer qu’on fait partie du même monde et

    que l’on comprend la culture de l’organisme. C’est

    un travail de « vulgarisation générationnelle », en

    quelque sorte.

    Tu es meilleur(e) que tu ne le penses, même si tu

    es encore aux études. Par exemple, pendant mes

    études en droit, je contribuais de manière concrète

    aux travaux du CA en apportant des informations

     juridiques. On ne réalise pas à quel point nos étudesnous donnent des habiletés importantes par rapport

    à des personnes qui proviennent d’autres domaines.

    Sentir que l’on est une partie prenante d’un organisme.

    Les habiletés m’intéressent moins que d’être er

    d’appartenir à un organisme qui est plus grand que

    soi et de faire partie de ses décisions. La erté desavoir que les idées que je donne vont apporter à un

    organisme qui est merveilleux, qui est fantastique et

    dans lequel je crois. J’apprécie énormément aussi le

    fait que d’autres personnes écoutent et respectent

    notre opinion, ça nous forge le caractère, une

    conance qui nous prépare dans l ’avenir, peu importe

    les implications qu’on aura par la suite.

  • 8/19/2019 Entrevues de jeunes sur les conseils d'administration et les instances décisionnelles

    12/12

    Ce document de sensibilisation vise à encourager l’engagement de jeunes dans des lieux décisionnels.

    Force Jeunesse continuera à promouvoir l’apport distinctif que peuvent avoir les jeunes pour la qualité

    des décisions prises au sein d’organisations publiques, parapubliques et privées.

    5 conseils lors de l’arrivée sur un CA ou

    une instance décisionnelle

    EN RÉSUMÉ

    1. Faites vos devoirs. Lisez les documents etpréparez vos interventions. Ceci assure votre

    conance, votre pertinence et donc votre

    crédibilité.

    2. Fixez-vous des objectifs clairs à réaliser lors devotre implication dans l’organisme. Partagez-les

    avec les autres membres du CA ou de l ’instance.

    3. Observez attentivement les dynamiques –notamment politiques – au sein du CA ou de

    l’instance. Prenez le temps de comprendre les

    enjeux et la manière dont l ’organisme a l’habitude

    de s’y attaquer.

    4. Si vous émettez une critique, accompagnez-la d’une proposition, d’une porte de sortie an

    de suggérer une solution concrète au problème

    soulevé.

    5. Vous y êtes, bravo ! Maintenant, ayez conance

    en vos interventions, présentez-les clairementet basez-les sur votre réexion et le vécu des

    personnes que vous souhaitez représenter et

    que vous connaissez certainement un peu... en

    l’occurrence, les jeunes (entre autres) !

    5 conseils pour la recherche d’un CA ou

    d’une instance décisionnelle où siéger

    1. Vériez si l’organisme qui vous intéressepossède une instance jeune. Si ce n’est pas le

    cas, demandez à la créer et à en faire partie.

    2. Demandez à ce que l’un(e) des membres de

    l’instance jeune de l’organisme sur lequelvous siégez obtienne un siège sur le conseil

    d’administration (CA).

    3. Parlez à l’un(e) des membres du CA et essayezde déterminer les besoins de l’organisme an

    de savoir si vous pouvez combler un vide ou

    apporter votre aide. Protez-en pour vérier si

    la culture interne de l’organisme vous intéresseet vous donne envie de vous engager dans cette

    activité prenante mais enrichissante.

    4. Faites-vous former, présenter ou recommanderpar un(e) membre du CA, il/elle est dans

    l’organisme, sa parole a de la valeur auprès des

    autres membres.

    5. Si vous connaissez les besoins de l’organisme,préparez un plan qui soit pertinent et qui

    réponde aux besoins identiés et tentez de le

    présenter au CA directement à travers un(e) ou

    plusieurs de ses membres.

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