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e nseignant Magazine du Syndicat des enseignants de l’Unsa l R R evalo des attentes fortes Dossier : évaluation des établissements

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enseignantMagazine du Syndicat des enseignants de l’Unsa

l’

RRevalodes attentes

fortes

Dossier : évaluation des établissements

Initié en 2013 à l'Écolenormale supérieure

de Lyon, au laboratoireEnvironnement VilleSociété et au collège Elsa Triolet de Vénissieux,le Réseau Margueriteest une association de sensibilisation descollégiens et lycéens à un questionnementcritique sur l'agricultureet l’alimentation.Il est surtout présent en Rhône-Alpes mais il s’étend jusqu’auCanada et en Argentine !Du champ à l'assiette, de la terre à l'estomacpuis à la poubelle, il amène les jeunes à comprendre et encourager les processus qui conduisent les territoires vers une plus grande justicealimentaire et sociale. Au fil des séances, des rencontres, des événements qu'ilsorganisent, les adoles-cents s’éveillent au lienentre santé des individuset santé des territoires.Depuis la classe, ilsdeviennent acteurs destransitions du territoirede leur établissement.L’association propose, en ligne, des ressourcespédagogiques et scientifiques ainsi quedes exemples d’expé-riences menées dans les établissements donts’inspirer avec ses élèves.Une initiative citoyenneet durable à retrouver surla plateforme de l’ENS :grainesdexplorateurs.ens-lyon.fr > rubriqueProjets en cours

CULTIVONS UN MONDE PLUS JUSTE

COTISATIONS 2016-2017COTISATIONS 2016-2017

CRÉDIT D’IMPÔTS : 66 % de votre cotisationLa cotisation comprend notamment l’abonnement à l’Enseignant pour un montant de 36 € annuels.

É C H E L O N SCLASSE NORMALE 32 4 5 6 7 8 9 10 11

Instituteur

159 €

179 €

142 € 145 € 148 € 156 € 163 € 174 € 190 €

PE, Certifié, PSYEN, CPE, PLP, PEPS 160 € 165 € 170 € 174 € 184 € 197 € 210 € 226 € 242 €

PEGC, CE d’EPS, AE 145 € 153 € 159 € 168 € 177 € 187 € 198 €

Bi-admissible 162 € 169 € 179 € 186 € 196 € 210 € 227 € 242 € 253 €

Agrégé 181 € 194 € 207 € 220 € 235 € 253 € 271 € 288 € 300 €

HORS-CLASSE 1 2 3 4 5 6 7 HeA1 HeA2 HeA3

PE, Certifié, CPE, PLP, PEPS, PSYEN 207 € 222 € 237 € 257 € 273 € 289 €

Agrégé 271 € 288 € 300 € 322 € 335 € 352 €

HeA1 HeA2 HeA3

322 € 335 € 352€

322 € 335€ 352€

HeB1 HeB2 HeB3

352 € 367€ 387 €

PEGC, CE d’EPS 168 € 177 € 187 € 198 € 224 € 241 €

CLASSE EXCEPTIONNELLE 1 2 3 4 5PEGC, CE d’EPS 224 € 243 € 257 € 273 € 289 €

Agrégé 300 €

PE, Certifié, PSYEN, CPE, PLP, PEPS 251€ 266€ 280 € 301 €

Contractuelindice < 400 105 € AED 50 €

indice 401 à 500 137 € CUI 50 €

indice > 500 171 € AESH 50 €

Pension < 1400 € 104 €

Pension 1400 à 1850 € 128 €

Pension > 1850 € 138 €

Étudiant EAP 41 €

Stagiaire 88 €

Disponibilité-congé parental 41 €

Temps partiel au prorata du temps de service

JE SUIS � Titulaire � Stagiaire � RetraitéCorps :

� Instituteur � PE � Certifié � CPE � PLP � PEPS � Agrégé � Bi-admissible � AE � PEGC � CE d’EPS � PsyEn (option............)

Je suis remplaçant � (précisez : ............................................)Ma discipline 2d degré : ..........................................................................................................................Fonctions particulières (adjoint,directeur, ASH, tuteur, formateur) : .............................................................

JE SUIS � Étudiant � EAP

JE SUIS NON-TITULAIRE � AESH � AED (précisez les fonctions) : .......................� Contractuel : Enseignant, CE, CPE, (précisez).......................................

� Contrat aidé (CUI/PEC)� Assistant handicap � Aide administrative

� Classe normale � Hors classe � Classe exceptionnelle� Temps complet � CLM, CLD � Disponibilité� Temps partiel : .......... % � Congé parental

Échelon : .......... Montant de la cotisation : ...................

Mode de paiement : � Chèque � Paiements fractionnés automatiques(*) :� Première demande � Renouvellement

J’adhère au Syndicat des Enseignants-Unsa, date et signature : ................................................................................................

Les informations recueillies sont destinées au fichier syndical. Elles seront utilisées pour vous donner des informations syndicales susceptibles de vous intéresser. Elles peuvent donner lieu à l’exercice du droit

d’accès, conformément à la loi n°78-17 du 6 janvier 1978 relative à l’Informatique, aux fichiers et aux libertés.

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Nom d’usage : .......................................................................... Prénom : ..........................................................Nom de naissance : ....................................................................... Né·e· le : ....................................................Adresse personnelle : .......................................................................................................................................................................................................................................................................................................................Téléphone : ................................................................ Portable : ........................................................................ Adresse mel : .......................................................................................................................................................Département de rattachement administratif : .......................................................................................................Nom et adresse de l’école/l’établissement d’exercice : ......................................................................................................................................................................................................................................................................SI

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Origine papier : ItalieTaux d’eutrophisation : 0,018%

Les informations utilisées pour l’envoi de ce bulletin peuvent donner lieu à l’exercice du droit d’accès, de rectification, de suppres sion dans les conditions prévues par la loi n°78-17 du 6/10/1978 relatives à l’informatique.

Directeur de la publication : Cyrille ChaleixRédacteur en chef : Cyrille Chaleix

Rédaction : Karine Avvenenti, Julie TincuPhotographe : Marie-Claire Chapet

Graphisme : G. Desmaison, A. Fiévet N. Olry, R. Leroux

Maquette : Robert Leroux, Nathalie OlryResponsable de la fabrication : Dorothée Crespin

Mise en ligne : Jérôme ButavantSecrétariat : Ouezna Mohellebi

Imprimerie : Vincent (Tours)Crédits photos : Adobe stockCouverture : © Adobe stock

209, boulevard St-Germain - 75007 Paris tél : 01 44 39 23 89 - fax : 01 44 39 23 13

mél : [email protected]

nseignantel’

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Un baromètre, selon les défini-tions, est soit un instrument quipermet de mesurer la pressionatmosphérique soit ce quienregistre les variations dequelque chose pour en indiquerla tendance. Depuis 7 ans, notrefédération, l’Unsa-Éducation adéveloppé son baromètre desmétiers de l’éducation (voir p. 27).N’en déplaise aux politiques,cette ancienneté confère fiabilitéet objectivité à ses résultats. Ainsi, quand ceux qui se disent en accord avec les choixpolitiques dans leurs domainesd’activité passent de 20,8 % en 2018 à 10,4 % en 2019 (et seulement 6,5 % pour les enseignants), tout bon météorologue mettrait le secteuren vigilance rouge. À l’Unsa, cela fait des mois quenous alertons sur le désaccordmassif des professionnels del’éducation avec les choix et laméthode, le rythme et le ton denotre ministère. Aujourd’hui, ce sont les chiffres qui parlentd’eux-mêmes. À l’Unsa, prédirenous intéresse bien moins queprévenir mais l’orage annoncé est désormais bien là avec déjàplusieurs épisodes particuliè-rement intenses. Le ministèreserait plus avisé de chercher à faire baisser la pression qu’à se répéter qu’après la pluie vientle soleil en ne voulant pas voirque les trop longues averses fontdes dégâts.

Stéphane Crochet

Le 3 juin 2019

L’Éducation placée en vigilance rouge

4-5

6

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27

SociétéUn vent de libertés et de démocratie

28

UnsaBaromètre des métiers

À la UneRévalorisation salariale

Fonction publiqueRéforme des retraites

ÉducationÉvaluations CP-CE1Circulaire de rentrée 1er degréSavoir nager, savoir roulerUn brevet inutilement complexeParcoursup : saison 2Labellisation Campus des métiers

PersonnelsClasse exceptionnelle 2019Nouvelle circulaire AESHDes recrutements de PE nécessairesManuels numériquesFiche pratique : examen

Une évaluation des établisse-ments au service de l’améliora-tion de la qualité, pourquoipas ? Une évaluation des« performances » à desfins de classement desétablissements nourris-sant le marché scolairedes plus aisés, sûrementpas. Alors que le projetpolitique est bien lancé,le SE-Unsa vous propo-se des éléments pouralimenter le débat.

15

CPPAP n° 0219 S 06771 - ISSN n° 1241 - 039 X

(Parenthèses)

Pour le SE-Unsa, alors que l’annonce émane du plus hautniveau de l’État, nous pourrions être tentés de croire

en sa concrétisation. Cependant, celle-ci passe forcément par un dialogue avec notre interlocuteur direct, à savoir,notre ministre.Ainsi, le SE-Unsa a d’ores et déjà demandé la communicationd’un calendrier de mise en œuvre de cette revalorisation.Attaché à la reconnaissance de la technicité de nos métierset du professionnalisme poussé dont font preuveau quotidien, les enseignants, CPE et PsyEN, le SE-Unsa

défend une revalorisation d’ampleur portant sur le traitementindiciaire (élément central de la rémunération) mais passeulement, dans la mesure où la multiplicité de nos missionsdoit être prise en compte. En outre, la garantie d’une progression effective et régulièredu pouvoir d’achat ne saurait se passer d’un rendez-voustriennal assorti d’une clause de revoyure. L’engagement et la responsabilité des personnels doivent êtrereconnus. Leurs élèves d’aujourd’hui ne sont-ils pas lesadultes citoyens qui feront notre pays demain ?

ET CONCRÈTEMENT ?

se-unsa.org

Gel du point d’indice, reportd’une année des mesuresde revalorisation salarial,hausse des retenues pourpension civile, rétablis-sement du jour de carence :

autant d’éléments qui expliquent labaisse du pouvoir d’achat des ensei-gnants, CPE et PsyEN.Forcément, la récenteannonce de revalori-sation de nos professionspar Emmanuel Macron a provoqué un regaind’espoir. Alors que les salaires des enseignantsdes pays de l’OCDE ont augmenté,depuis 2005, de 8 % dans les écoles, de7 % dans les collèges et de 5 % dans leslycées, la France fait figure d’exceptionen rejoignant le camp des pays nonconcernés. D’après les différentesétudes menées, les enseignants françaisfont partie des moins bien payés de

l’OCDE. Cela contribue à la baisse dupouvoir d’achat alors que l’inflation,elle, ne fléchit pas. Les attentes sont d’autant plus fortesdans les salles des profs que ce sontplusieurs centaines d’euros de retardqui ont été pris en trente ans. À celas’ajoute la perspective d’un nouveau

système des retraites quidessine un avenir péna li -sant pour les enseignants,CPE et PsyEN au regard dusystème actuel. Si la décli-naison précise desmesures ne se fera

qu’après l’adoption de la loi, le projet,lui, entre en phase de présentation enConseil des ministres et de trans-mission au Parlement.Ces données n’ont pas échappé à Jean-Michel Blanquer qui a relayé lesannonces du président en fixant unobjectif chiffré à 2 000 € mensuelsminimum pour un salaire d’enseignant,

ÀÀLA UNE

Des attentes et desexigences fortes

Il y a urgenceà renforcer

l’attractivité denos professions

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tock

de CPE ou de PsyEN. Restant prudenten évoquant le travail technique etbudgétaire à mener, le projet de Loide finances 2020 devrait intégrer unepartie de cette revalorisation qui s’éta-lerait sur plusieurs années.

à lahauteur des attentes et intégrant lesévolutions qui toucheront le systèmedes retraites. Ce n’est pas à coup de lettresadressées aux enseignants, CCPE etPsyEN que notre ministre montrera la

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R ENVIRONNEMENT : UNE VIE À CRÉDIT

Depuis le 10 mai dernier, l’Union européenne a épuisé les ressourcesque la planète peut lui offrir chaque année, selon le WWF et Global

Footprint Network.Alors que l’Union européenne regroupe 7 % de la population mondiale,elle absorbe 20 % de la biocapacité de la Terre. Si tout le monde vivaitcomme les Européens, il faudrait 2,8 planètes pour subvenir aux besoinsde l’humanité. En nous appropriant les ressources naturelles au détriment des autres pays,des générations futures et de l’environnement, nous continuons d’amplifierla crise écologique. Des politiques volontaristes pour réduire l’empreinteécologique s’imposent de manière à préserver ensemble les ressourcesnaturelles, les écosystèmes, mettre en œuvre l’Accord de Paris pour luttercontre le réchauffement climatique...L'Unsa, avec d’autres organisations syndicales et associations, est signatairedu Pacte pour le pouvoir de vivre, contenant 66 propositions pour donner àchacun le pouvoir de vivre. Il est nécessaire et possible de faire autrementet sans attendre.

Rémy-Charles Sirvent

reconnaissance qu’il a en leur travail.Si, comme il l’affirme « l’École est lepremier pilier de l’avenir de notrepays », les signaux à envoyer à sespersonnels doivent être significatifset ne pas se cantonner à des tergiver-sations d’ordre politique, nourries pardes idéaux pédagogiques. Ces derniers ont droit à une rémuné-ration à la hauteur de la technicité etl’ingénierie exigées par leurs profes-sions. L’urgence est à la reconnais-sance du haut niveau de compétenceset au renforcement de l’attractivité deleurs métiers.

pourque le ministère ré-ouvre rapidementce chantier. Nous ne pourrons nouscontenter d’un ajustement pour pallierles pertes liées au nouveau dispositifde calcul des pensions. Pour le SE-Unsa, non seulement le retard prisdoit être compensé mais la revalori-sation doit aussi avoir un effet visiblesur le pouvoir d’achat, tout en contri-buant à contrecarrer les conséquencesnégatives que pourraient avoir lesmesures liées à la réforme desretraites.

Laëtitia Barel

se-unsa.org

RÉFORME DES RETRAITES

FFONCTION PUBLIQUE

être longue.Pour l’Unsa, avant d’être une questionde comptabilité, un système de retraiteest d’abord une conception de lasociété. Face à la complexité de ce dossier d’unegrande technicité, face à son caractèresocialement très sensible et donc parti-culièrement anxiogène, il faut que legouvernement dévoile rapidement sesintentions. Même si elle n’est pas demandeused’une réforme systémique, l’Unsa n’apas peur de la discussion. Encore faut-il désormais que l’on sorte des zonesd’ombre. L’Unsa jugera sur pièces, au regard dela réalité des droits qui seront ou nongarantis et surtout du niveau de justicesociale atteint. Elle assumera en consé-quence ses responsabilités devant sesmandants.

Stéphane Daval

Suivez l’actualité de la réforme des retraites sur enseignants.se-unsa.org/-Reforme-des-retraites-

Début mai, le Haut-Commis-saire à la réforme desretraites (HCRR) a mis fin à laconcertation entamée il y adix-huit mois avant derendre son rapport au

gouvernement.

Certains éléments paraissentstabilisés : - le choix d’un système universel parpoints ;- le taux de cotisation identique pourtous ;- la nécessité de points de solidaritépour la prise en compte du chômage etde la maladie. La prise en compte des enfants se ferait,elle, par l’attribution d’un forfait dès lepremier enfant. L’Unsa déplore que les simulations surles cas types qui devaient être pré-sentées à partir de décembre 2018 nel’aient pas été.L’Unsa regrette également que cetteconcertation ait été brouillée par lesballons d’essai lancés par le gouver-

Calendrier et préconisations

REMBOURSEMENT DE LA CSG

Retraites

Pour le paiement des pensionsde mai, un taux de CSG À 6,6 %

sera appliqué aux pensions desretraités dont le revenu fiscal de 2017est compris entre 14 549 € et 22 579 €. Ce nouveau taux correspond à l'annu-lation de l'augmentation de 1,7 pointappliquée en 2018.

Les sommes indûment prélevées du1er janvier au 30 avril 2019 serontremboursées le 15 juin. Pour le SE-Unsa, cette mesure nerépond pas complètement à notrerevendication d’une compensationintégrale de la hausse de la CSG en2018 et 2019.

nement quant au recul de l’âge légal dedépart à la retraite, mesure à laquellel’Unsa est fermement opposée.Au mois de juin, le HCRR doit rendre sonrapport. Le gouvernement présenteraensuite son projet de loi pendant l’été.Les éléments de ce projet peuventdifférer de ceux contenus dans lespréconisations du rapport du HCRR. Ce projet sera voté à l’automne pourune application prévue au 1er janvier2025. La phase de transition pourra

se-unsa.org

Trois notes de la Depp(1)

présentent les premiersrésultats des évaluationsCP et CE1. Le résultat estsans surprise : à la mi-CP,les élèves lisent mieux

qu’en début d’année… Au-delà decette évidence, la méthodologie deces évaluations questionne.La note de la Depp manque dedonnées qualitatives et permet diffi-cilement de savoir comment lesseuils de réussite ont été choisis. Cesseuils permettent à l’institution dedéfinir 3 groupes d’élèves : à besoins,fragiles et sans difficultés, les 2premiers groupes regrou pant lesélèves dits « en difficulté ». La façondont ces groupes sont définis n’estni scientifique ni statistique : ils sont délimités en fonction desappréciations « d’ex perts » (cher -cheurs, inspecteurs, enseignants) etprobablement des premiers résultatsentrés dans le portail de saisie.

quel pourcentaged’élèves est considéré en difficultésuivant les compétences évaluées et dèslors, « mettre la pression » sur les ensei-gnants en les incitant à travailler enpriorité certaines notions. A contrario,dans l’épreuve de compréhension detextes au CP, le ministère a fixé un seuilde réussite tellement bas que 90 % desélèves sont identifiés comme « sans diffi-cultés ». L’enseignement de la com- préhension des récits ne sera donc pasciblée comme prioritaire.

De cette manière, le ministère, par choixidéologique, occulte les résultats del’enquête internationale Pirls(2) quimontrent que les élèves français sontplutôt performants en décodage maisont de grandes lacunes en compré-hension fine. Il ignore délibérément quec’est en compréhension que les écartssont les plus forts entre éducation non-prioritaire et prioritaire, et non dans lamaîtrise du code.

La Depp dit tenir comptedu questionnaire de satis-faction qu’elle a adresséaux enseignants mais,alors que ces dernierssont moins de 20 % àtrouver l’exercice sur lesdroites graduées perti -nent, il n’est pas du toutprévu de le retirer desévaluations ou de lemodifier.

le ministère ferala promotion des « bon -nes pratiques ». Les IEN

seraient en rechercheactive de ces dernières.L’étude Lire et écrire au CP

dirigée par Roland Goi -goux a pourtant mon tréqu’il n’y a pas une bonnepratique mais beaucoupde paramètres différents,dont l’effet « maître », quisont sus ceptibles de faireréussir les élèves. Le SE-Unsa ne s’oppose

pas par principe aux outils du ministère.Certains peuvent être tout à fait utiles.Ce qu’il refuse, c’est l’imposition d’uneméthode officielle unique qui ne peutconvenir ni à tous les élèves ni à tous lesenseignants. Yannick Kiervel – Stéphanie de Vanssay

(1) Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance

(2) Programme international de recherche en lecture scolaire

Quand la Depp devient Monsieur Bricolage

ÉÉDUCATION

Non à uneméthodeofficielle unique

n°226 • juin 2019 • l’enseignant

L a circulaire de rentrée quiconcernera exclusivement lepremier degré n’est pas encore

finalisée mais apparaît déjà comme unoutil supplémentaire pour mettre enplace un pilotage vertical qui nereconnaît ni les besoins ni les réalitésdu terrain.Dans le projet, un tiers de la circulaireest consacrée à la maternelle et reprendles conclusions des Assises sur lanécessité de conjuguer dimensionaffective et préparation aux apprentis-sages fondamentaux. Le projet decirculaire ne fait pas référence àl’objectif de réduction des effectifspourtant indispensable pour appliquerles préconisations sur la maîtrise del’oral. Par une formule alambiquée, unecertaine souplesse dans l’accueil desplus jeunes est annoncée dans le cadrede l’instruction obligatoire dès trois anstandis qu’est affirmée l’exigence del’assiduité pour tous les élèves de lapetite section au CP durant les 24 hd’enseignement obligatoire !Par ailleurs, une formation spécifiqueà l’enseignement en maternelle pourles nouveaux enseignants en cycle 1 est

Une politique verticale confirméeannoncée. Pour le SE-Unsa, c’est unebonne nouvelle mais reste à voircomment elle se concrétisera sur leterrain.

est très axésur les fondamentaux et semble oublierque l’on travaille aussi le français et lesmathématiques dans l’ensemble desmatières. Dans tous les niveaux del’école élémentaire, 2 hpar jour seront dédiéesà l’enseignement de lalecture et de l’écriture,ce qui est déjà le cas aminima…Pour le CP, l’accent estmis sur un apprentissageintensif du code, en prenant appui surles résultats des évaluations dont leministère fixe lui-même les seuils deréussite (voir p. 8).À nouveau, pour appliquer la politiqueverticale du ministère, la formationcontinue sera ciblée sur les fonda-mentaux en occultant les besoins duterrain.Plusieurs guides pédagogiques sont

prévus pour la rentrée sur l’ensei-gnement du vocabulaire et de laphonologie à l’école maternelle, l’ensei-gnement du lire-écrire au CE1,l’enseignement de la grammaire àl’école élémentaire et celui des mathé-matiques au CP. Ces guides doivent être des ressourcesmais en aucun cas des prescriptions ou« des bonnes pratiques » prônées parle ministère et relayées dans les classes

par certains IEN qui lestransforment en « instruc-tions officielles » . Dans chaque département,un IEN sera désigné pourdiffuser les ressourcesd’accompagnement liéesaux évaluations nationales

CP et CE1 qui sont entérinées par lacirculaire. Le SE-Unsa appelle à lavigilance de chacun afin que l’expertisedes enseignants soit reconnue etrespectée et qu’ils ne se retrouvent pascontraints d’appliquer des protocolesde remédiation qui ne peuvent pas être adaptés à tous les élèves dans tousles contextes.

Y. K. – S. de V.

Un pilotage quine reconnaîtni les besoinsni les réalités

du terrain

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SAVOIR NAGER, SAVOIR ROULER...

ÉÉDUCATION

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Des enjeux mais quels moyens ?L es annonces de notre gouver-

nement en matière de sport à l’Écolen’en finissent plus de s’accumuler

tout autant que de crisper !Si 2018 s’est appliqué à coller à l’Écolel’étiquette Paris 2024, 2019 est devenue,pour nos élèves, l’année expérimentalede tous les savoirs en matière de pratiquesportive au quotidien.

Plan Aisance aquatiqueAnnoncés pour viser une meilleurefamiliarisation à l’eau dès le plus jeuneâge et une prévention des noyades plusefficace, les enjeux affichés de ce plansont certes essentiels mais ne repré-sentent pas une nouveauté pour l’École.Parmi les mesures promises, on retrouvel’augmentation du nombre et de la duréedes séances de natation, la mise à dispo-sition de vidéos de démonstration, ledéveloppement de piscines, notammentde bassins d’apprentissage sur les terri-toires les moins dotés.Pour le SE-Unsa, si construire denouveaux bassins sur les territoires lesplus dépourvus est une nécessitéévidente, encore faut-il que soit résoluela problématique de l’accès aux bassins.

Des mesures doivent également êtreprises en matière de gratuité des trans-ports et d’entrée aux bassins ainsi qu’enmatière de priorité d’accès des publicsscolaires aux piscines, souvent enconcurrence avec les publics loisirs deplus en plus nombreux.

Programme Savoir rouler àvéloDans la foulée et le même état d’esprit,a également été annoncé le programmeSavoir rouler à vélo pour les élèves de 6à 11 ans. Entrant dans le cadre plus large du Planvélo lancé en septembre 2018, il se fixecomme objectifs de rendre les enfantscapables de devenir autonomes à vélo,pratiquer quotidiennement une activitéphysique et se déplacer de manièreécologique et économique.Ce programme, séduisant par sa présen-tation documentée et pédagogi-quement adapté aux besoinsdes futurs citoyens usagers de la route,évoque les temps scolaires, extra-scolaires ou périscolaires mais neprécise jamais à quel interlocuteur ils’adresse et qui le finance parmi les diffé-

rents intervenants possibles cités :fédérations sportives, associations deprévention ou promouvant l’usage duvélo, collectivités…

École labo ou École vitrine,pour le SE-Unsa c’est non !Ces annonces témoignent une nouvellefois d’une volonté de développerdes dynamiques sur le bon vouloirdes équipes et les ressources existantesdes territoires, sans réellement prendreen compte les disparités et les besoinslocaux. Si les enjeux sont souvent louables, cesexpérimentations ont plus vocation àsoigner l’image de l’École de la confianceque l’on veut nous imposer qu’à êtregénéralisées. En l’absence de moyens et de cohérenceéducative, elles ne garantissent en aucuncas une offre éducative de qualité surl’ensemble du territoire et pour tous nosélèves. Doit-on rappeler que l’École de laRépublique a pour ambition premièrede donner les mêmes chances à tous lesélèves qu’elle accueille ?

Élisabeth Allain-Moreno

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n°226 • juin 2019 • l’enseignant 11

C onstitué d'un contrôle continu etd'épreuves terminales, le diplômenational du brevet (DNB) version

2019 ne sera pas différent de son éditionprécédente. L'évaluation de la maîtrise des huitdomaines de compétences du Soclecommun constitue le contrôle continu(400 pts). Les épreuves terminales sontcomposées d'un examen oral (100points) et de cinq épreuves écrites :- mathématiques (100 pts) ;- français (100 pts) ;- histoire/géographie/EMC (50 pts) ; - sciences (50 pts) ; Cette année, l’épreuve de sciencesportera sur la physique-chimie et les SVT

pour les candidats des séries généraleset technologiques ; sur la physique-chimie et la biologie-écologie pour lescandidats de l’enseignement agricole.L'épreuve orale doit avoir lieu avant lesconseils de classe du 3e trimestre afind'éclairer les propositions d'orientation.

En modifiant la répartitiondes points attribués aux diffé-rentes épreuves, malgré l'op-position du SE-Unsa, le ministère a faitle choix l’an dernier de réduire le poidsdu contrôle continu pour l'obtention dudiplôme. Notre syndicat est toujoursaussi critique sur les épreuves terminales

du DNB qui favorisent le bachotage etviennent contredire la logique des cyclesdu programme.Une année de préparation à l'épreuvede SVT pour espérer gagner 25 points(sur les 800 que compte l'examen), est-ce bien raisonnable ? Les résultats du DNB n'ont aucun impactsur la suite du parcours de formation

des élèves puisque les décisions d'orien-tation sont prises avant la publicationdes résultats. En outre, cet examen mobilise desmoyens et une énergie qui seraientmieux utilisés pour renforcer lesconnaissances et les compétences desélèves tout au long de l'année.

Caroline Tambareau

BREVET DES COLLÈGES

Un examen inutilement complexe

L’EXPÉRIMENTATION EST LANCÉESans attendre la promulgation de la future Loi pour une École de la confiance, unemission de préfiguration de l’évaluation des établissements est lancée. Ces évaluations seraient menées tous les 5 ans et porteraient sur :- l’enseignement et la qualité de la formation dispensée ;- la vie de l’établissement ;- les relations avec les partenaires ;- la direction et la gestion de l’établissement.Ces évaluations conjugueraient auto-évaluation et évaluation externe par uneéquipe pluridisciplinaire : l’ensemble des acteurs seraient associés dans uneprocédure contradictoire. Les résultats seraient rendus publics et communiquésaux parties prenantes. Ils n’auraient pas vocation à donner lieu à la création d’unindice synthétique aboutissant à un classement ou à un palmarès.Ce dispositif d’évaluation devrait être expérimenté dès l’année scolaire prochainedans les académies de Nantes et de Montpellier.Une expérimentation à suivre de très près.

Évaluation des établissements : lire le dossier central de ce numéro p. 15 à 20

Évaluation des établissements

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ORIENTATION

ÉÉDUCATION

12 se-unsa.org

LE SE-UNSA OBTIENT LEREPORT DE VOTE DUTEXTE

Lors du Conseil supérieur del’éducation du 16 mai qui devait se

prononcer sur le projet d’arrêté relatifaux modalités d'organisation du contrôle en cours de formation etde l'examen ponctuel terminal prévuspour l'EPS, le SE-Unsa a demandé etobtenu le report du vote sur le texte.D’une part, les nombreuses incohérences du projet d’arrêtésur l’utilisation des mots « cadre »,« référentiel », « fiche », « épreuve » et« activité », où chacun prend un sensdifférent d’un article à un autre,empêchent toute compréhensionglobale du texte. D’autre part, lacharge de travail supposée laissée en intégralité aux équipes dans laconstruction des épreuves de chaqueApsa(*) que l’établissement aurachoisie est, elle aussi, insatisfaisante.Pour le SE-Unsa, il était indispensablede pouvoir prendre le temps de mieuxcomprendre les logiques qui ontsous-tendu le choix des modalitésd’évaluation afin de se positionner aumieux dans l’intérêt des élèves évaluéset des enseignants évaluateurs.Le SE-Unsa a fait des propositionspour améliorer le projet de texte.

(*) Apsa : activité physique, sportive et artistique

EPS au Bac

Parcoursup : saison 2

P arcoursup, après une mise en place« à marche forcée » en 2017-2018, alivré ses premiers résultats aux

lycéens de terminale le 15 mai dernier.Les enseignants de terminale et les PsyENEDO, en première lignepour accompagner leursélèves, nous disaientjusque là que l’expérienceacquise et les outils fournispar l’Onisep avaient permisune bien meilleure appropriationde Parcoursup.L’année s’était plutôt bien passée dece point de vue. Il aura fallu une erreurde paramétrage des capacités d’accueildans 400 formations STS et Ifsi(*) pour quela polémique sur l’objet Parcoursupresurgisse.Évidemment, lorsque dans une classe determinale vous passez de 6 élèves sanssolutions le jeudi à 12 le vendredi,la situation est compliquée et lesconsignes du ministère adressées aux

collègues peuvent générer de lacolère… Comme l’an dernier, il faudra attendrela fin de la procédure pour évaluer sesrésultats mais l’attente créée par les

réponses au fil de l’eaureste toujours aussianxiogène pour les lycéenset lycéennes en pleinesrévisions du bac.Les prochaines incertitudes

viendront en 2021 avec le nouveau bacet l’impact sur l’orientation des premiersbacheliers généraux sans séries qu’aura(ou pas) le choix des spécialités suiviesen terminale. Les formations post-bacont établi des critères locaux declassement des candidats au vu du bacactuel. Ces critères, non publics par ailleurs,même s’ils tiennent compte d’attendusnationaux, vont-ils être adaptés aunouveau bac ? Et si oui, comment ? Telleou telle spécialité sera-t-elle demandée

pour s’inscrire dans telle ou telleformation ? Il serait urgent pour les élèves et leséquipes qui les accompagnent de lesavoir. Les choix de spécialités pour lesfuturs bacheliers de la session 2021 sonten effet imminents.

Thierry Patinaux(*) Section de technicien supérieur –

institut deformation en soins infirmiers

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Une erreur et lapolémiqueressurgit

n°226 • juin 2019 • l’enseignant 13

D ans le cadre de la réforme de lavoie professionnelle, les modalitésde labellisation des Campus des

métiers et des qualifications (CMQ) sontrévisées.L’attribution du label CMQ reposedésormais sur des critères d’un cahierdes charges national.Les projets seront examinés par ungroupe d’experts composé à partségales de représentants du mondeéconomique d’une part et, d’autre part,de représentants de l’État et des collec-tivités territoriales, nommés par lesministres chargés de l’Éducationnationale, de l’Enseignement supérieuraprès avis des ministres chargés duTravail et de l’Économie. La labellisation pourra prévoir unemention « Excellence ». Cette mention« pourra être attribuée notamment si lacontribution à la recherche sur lesenjeux propres à certaines filières est

identifiée ou si l’ouverture à l’interna-tional est développée ». En outre, le label pourra maintenant êtreaccordé pour une durée variable.

Pour le SE-Unsa, les finalitésaffichées (élévation du niveau dequalification, lien entre établissementset entreprises, développement socio-économique d’un territoire, insertiondes jeunes) sont globalementrecevables. En revanche, les modalitésde gouvernance et de nomination desexperts ne sont pas acceptables. En effet,les représentants des personnels ensei-gnants n’y seront pas présents.Sur un sujet tel que les Campus desmétiers, où beaucoup d’oppositionss’expriment, il serait souhaitabled’impliquer toutes les parties prenanteset en premier lieu les enseignants. Onest aux antipodes de la confiance reven-diquée par le ministre !

Christine Savantré

LABELLISATION DES CAMPUS

Une procédure « simplifiée »

ÉÉDUCATION

Le CAP Pâtissier, CAP trèsattractif, va connaître

des modifications suiteà la rénovation du référentiellors de la dernière commissionprofessionnelle consultativeAlimentation.L’anglais ne sera plus une épreuvefacultative et les périodede formation en entreprised’une durée de 14 semainesseront obligatoires pour pouvoirpasser l’examen, y compris pourles candidats libres.Les coefficients en pratiqueseront renforcés par rapport auxmatières générales. Ces modifications seront misesen place en 2019 pour unepremière session en 2021.

UN NOUVEAU MOULE

CAP Pâtissier

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Chantier au point mortLe chantier sur les évolutions de lacertification dans la voie professionnellesemble être tombé dans les oubliettesou être victime de l’overdosede chantiers ouverts. Aucune nouvellede ce groupe de travail depuis deuxmois alors qu’il s’agit de redéfinirles modalités du contrôle en coursde formation ainsi que le diplômeintermédiaire. Même si la réformede la voie professionnelle ne concerneque la classe de seconde à la rentréeprochaine, il faut avancer sur cesquestions qui ont fait l’objet d’uneréflexion avec toutes les organisationssyndicales depuis plusieurs années.

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REIS SOD

n°226 • juin 2019 • l’enseignant

Au vu des pratiques quevous avez observéesdans différents pays,l’évaluation des établis-sements creuse-t-elle

inévitablement les inégalités ? Sinon, est-il possible de construire une évaluationqui favorise l’équité ?Xavier Pons : En tant que telle, l'éva-luation des établissements ne creusepas inévitablement les inégalités. Seseffets dépendent de la façon dont on lamet en œuvre et du fonctionnementd'ensemble du système scolaire danslequel elle s'inscrit.Par exemple, publier les résultats desétablissements dans un systèmefonctionnant sur le modèle du quasi-marché comme en Angleterre ou auxÉtats-Unis favorise clairement la ségré-gation entre les établissements. Celapeut conduire, après une procédureassez longue, à la fermeture des établis-sements aux résultats insatisfaisants. Cedernier aspect est d'ailleurs assumé parcertains responsables éducatifs. Je mesouviens d'un entretien avec uninspecteur anglais : comment osercontinuer à envoyer des élèves dans desétablissements dont on sait qu'ils nefonctionnent pas bien ? me disait-il. Au-delà de ce cas bien identifié, il esttout à fait possible d'utiliser l'évaluationpour aider les établissements àprogresser et, par ce biais, favoriserl'équité. Évaluer en positionnant unétablissement par rapport à d'autresanonymisés afin d'identifier les forces,les faiblesses et les pistes d'amélio-ration ; évaluer pour valoriser les

Une évaluation des établissements au service de l’amélioration de la qualité qui impliquerait la communauté éducative, pourquoi pas ?

Une évaluation des « performances » à des fins de classement des établissements nourrissant le marché scolaire des plus aisés,

sûrement pas. Alors que le projet politique est bien lancé, le SE-Unsa vous propose des éléments pour alimenter le débat.

Évaluation desétablissements «

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bonnes pratiques ; évaluer pour ouvrirdes espaces inédits de discussion entreprofessionnels ; évaluer pour améliorerla connaissance partagée des problèmessont autant de pratiques qui vont dansce sens et qui sont développées dansd'autres systèmes (certains cantonssuisses, Écosse, certaines provincescanadiennes...).

Quels impacts l’évaluation des établisse-ments a-t-elle sur l’autonomie pro fes- sionnelle des enseignants ? X. P. : Là encore, cela dépend dessystèmes. Dans une recherche récenteque j'ai dirigée avec Christian Maroy etAgnès van Zanten, nous avons comparéle pilotage par les résultats en France etau Québec. Nos collègues ont mis enévidence qu'au Québec l'évaluation desétablissements scolaires, couplée àd'autres instruments (ce n'est jamaisl'évaluation seule qui a des effets), avaitdes répercussions importantes sur lesenseignants, notamment sur leurspratiques d'évaluation des élèves.

Christian Maroy conclut ainsi audéveloppement d'une « nouvelle ges -tion de la pédagogie ».En France, la situation est différente. Lesévaluations d'établissement sont prati-quées de manière irrégulière, lesenseignants sont loin d'en avoir toujoursconnaissance et les chefs d'établis-sement ont tendance à assumer seuls lareddition de comptes vis-à-vis de latutelle académique. Les effets restentdonc limités. Cependant, il serait fauxde conclure à la fameuse théorie dudécouplage selon laquelle l'évaluationdes établissements, comme d'autresréformes, s'arrêterait à la porte d'entréede la salle de classe. L'enquête révèleque les effets sont contrastés selon latrajectoire des établissements, lesystème de relations professionnellesqui s'y développe et les choix de pilotagede la direction. Parfois les enseignantsrésistent ouvertement, dans la majoritédes cas ils travaillent à l'amélioration desrésultats des élèves avec les chefs d'éta-blissement sans pour autant toujours

se-unsa.org

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Évaluer,oui mais

pour qui ?

Xavier Pons est maître de conférencesà l’Université Paris-Est Créteil et chercheurassocié à l’Observatoire sociologique duchangement (OSC-Sciences Po). Il a reçule prix Jean-Claude Eicher pour leDéveloppement de la Recherche enÉducation et a publié plusieurs ouvragesdont Évaluer l’action éducative, des profes-sionnels en concurrence chez PUF.

Évaluation des établissements

leur reconnaître une légitimité pédago-gique.

Comment l’évaluation des établissementss’inscrit-elle dans la politique de transfor-mation du système éducatif menée parJean-Michel Blanquer ? X. P. : Jean-Michel Blanquer a toujoursété en faveur du développement del'évaluation des établissements et il arégulièrement voulu la développerquand il était recteur ou Directeurgénéral de l'enseignement scolaire. Cesinitiatives s'inscrivaient cependant dansun système qui présentait de nombreuxobstacles au développement de cettepratique : des obstacles professionnels– évaluer régulièrement des établisse-ments implique un changement deprofessionnalité important des inspec-teurs territoriaux par exemple – maisaussi des obstacles institutionnels(comment par exemple évaluer unétablissement alors que son autonomieest toute relative ?).La question est de savoir si la loi actuel-

lement examinée au Sénat vadéboucher sur un cadre plus propiceau développement de cette évaluationet surtout sous quelle forme. Le projetde loi initial prévoit qu'un Conseil d'éva-luation de l'école détermine lesmodalités de publication des évaluationsdes établissements scolaires. Cettepublication est donc envisagée, ce quiserait un changement majeur en ce quiconcerne la gouvernance et ce d'autantplus que, par ailleurs, le gouvernement

souhaite aller vers (beaucoup) plusd'autonomie des établissements et quepratiquement rien n'est dit pour lemoment en matière de carte scolaire.Le cadre pourrait alors se rapprocherfortement du modèle du quasi-marchéscolaire où des parents informés desrésultats des élèves pourraient « choisir »parmi des établissements autonomesen fonction de leur performance.

Propos recueillis par Claire Krepper

n°226 • juin 2019 • l’enseignant

Xavier Pons est un chercheur expert des pratiques d’inspection et d’éva-luation des établissements. Ce qu’il nous dit, c’est que l’évaluation n’est

pas à condamner en soi. Elle peut être un levier de progrès collectif pourtous les établissements. Tout dépend des finalités qu’on lui donne et donc dela vision qu’on a du système éducatif. On sait qu’en France de nombreusesfamilles, les plus aisées, font jouer la concurrence entre établissementspublics et aussi entre établissements publics et privés. Une mixité socialedéfaillante et une offre d’enseignements différenciée creusent les inégalitésentre les établissements. Si on ajoute à ces constats la faible autonomie desétablissements et le peu de moyens mis au service du développementprofessionnel, on peut sérieusement s’inquiéter des conséquences d’uneévaluation dont les résultats seraient rendus publics. Le SE-Unsa soutient lesdémarches d’auto-évaluation débouchant sur des formations répondant auxbesoins repérés. Il rejette toute évaluation « palmarès » et refuse qu’on laissejouer les forces du « quasi-marché ».

L’AVIS DU SYNDICAT

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Des protocoles d’évalua -tion des établissements(et même des écoles)existent ouont existé à

l’échelon départementalou académique sanscaractère systématique,sans s’inscrire dans unepolitique ministérielle claire etcohérente et donc sans continuité. Depuis que les EPLE disposent decertaines marges d’autonomie et sousl’influence de la « nouvelle » gestionpublique qui généralise l’utilisationd’indicateurs et la reddition decomptes, la question de l’évaluationdes établissements est posée. Le contratd’objectifs est souvent le support del’évaluation qui reste alors une affaireentre le chef d’établissement et lesservices du rectorat et se centredavantage sur les performances quesur le processus d’amélioration desapprentissages. Des missions d’accom-pagnement faisant appel à uneévaluation interne et une évaluationexterne ont été mises en œuvre dans

certaines académies mais les équipessoulignent la faiblesse de l’accompa-gnement post-évaluation qui en reste

trop souvent auxconstats. Par ailleurs, desdémarches volontairesd’auto-évaluation sontde plus en plus fré q u en -tes dans la voie profes-

sionnelle en s’appuyant sur l’outilQualéduc. Cette démarche qualité n’est

intéressante que si elle mobilisel’ensemble de la communauté édu -cative. Les personnels se sont toujours montréstrès méfiants face à une évaluation desétablissements qui pourrait exacerberles concurrences et alimenter lesstratégies individuelles. Ce ne sont pasles discours tenus par le ministre quivont les inciter à davantage de confiance.

Thierry Patinaux

se-unsa.org

Évaluation des établissements

Ni cohérence, ni continuité

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ATTENTION DANGER !

La DEPP(*) travaille actuellement à des indicateurs pour les collèges en s’appuyantsur les évaluations standardisées qu’elle développe en début de 6e en maths et

français. En établissant une photographie de l’état initial, il sera possible ensuite decalculer « la plus-value » apportée par chaque établissement. Les familles qui enont les moyens économiques et culturels pourront alors faire jouer la concurrenceentre les collèges. Le ministère pourra également se servir de cette « plus-value »pour attribuer les primes au mérite. Les effets pervers d’un tel système sont biendocumentés : réduction de l’enseignement à ce qui est évalué dans les tests,entraînements plutôt qu’apprentissages, triche, stress, perte d’attractivité du métierd’enseignant, creusement des inégalités entre établissements,… À tel point queplusieurs pays reviennent en arrière et que l’OCDE incite ses membres à y renoncer.

(*) Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance

INDICATEURS DE VALEUR AJOUTÉE DES COLLÈGES

Des démarches qui inspirent la confiance

n°226 • juin 2019 • l’enseignant

Issu du projet européen Qalep,Qualéduc est un outil d'auto-évaluation évolutif et adaptablequi s’articule autour de plusieursobjectifs : mobiliser les équipes

autour d'un diagnostic partagé, mettreen place un pilotage interne centré surune démarche d’amélioration continue,développer la culture de l'auto-évaluation et mettre en œuvre des axesde progrès.

s’appuiesur la méthodologie portée par la Rouede Deming. Actuellement 25 académiessont engagées dans la démarche.L’intérêt de cette méthode est qu’elleinvite à la problématisation, au choixd’indicateurs pertinents, à la définitiond’actions et à l’évaluation. Elle peutnotamment être un outil dans l’élabo-ration d’un diagnostic, d’un contratd’objectifs, d’un suivi de labellisation

(lycée des métiers, campus des métierset des qualifications) ou de toutedémarche de projet. Afin que l’auto-évaluation soit instrumentée, un guideest proposé aux équipes qui participentau processus structurant d’auto-évaluation. Toutefois, le risqued’interpréter les outils comme desobjets normatifs peut conduire à freinerla participation active de la communautééducative.

au principe d’auto-évaluation desétablissements à condition que lesétapes du processus soient discutées etpartagées avec l’ensemble des partiesprenantes. Aussi, et afin de démystifierla démarche (confusion avec le contrôle,l’audit), il serait souhaitable quel’ensemble de la communauté éducativesoit sensibilisé à l’assurance qualité.

Christine Savantré

L’auto-évaluation parles établissements

FOCUS SUR L’ÉVALUATION D’ÉCOLE

Il n’y a pas de pratiqueshomogènes mais un objectif

commun affiché : permettre l’amé-lioration des résultats des élèves.Le protocole le plus courantconsiste à définir préalablementdeux ou trois axes d’observationen concertation avec l’équipeenseignante et l’équipe de circons-cription. L’IEN et les CPC passentensuite une semaine d’observationdans l’école. La direction d’écoleoccupe une place centrale car ellefait le lien entre les différentsacteurs et anime les phases detravaux collectifs.Ce temps d’évaluation doitpermettre de créer unedynamique d’équipe. Pour cela, ildoit être complètement décon-necté de l’évaluation individuelleet des promotions. Lorsque ce butest atteint, les relations entre lesIEN et les écoles se décrispent. Ils’agit alors de professionnels quiont une pratique réflexive sur leurpédagogie et qui élaborent collec-tivement des outils pour mener àbien leurs objectifs.

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se-unsa.org

Évaluation des établissements

Confronté à l’échec d’une évaluation par tests etindicateurs de performance pour améliorer lespratiques pédagogiques dans les classes, le

ministère écossais de l’éducation a entrepris dès 2000 unetransformation du processus d’éva-luation en introduisant une composantemajeure : l’auto-évaluation. Quant à l’ins-pection, elle a vu ses missions évoluerpour passer d’un contrôle de conformitéà un accompagnement de la démarched’auto-évaluation. Un guide appelé How good is our school ? permet à tousles établissements de s’interroger sur comment va leurécole en enquêtant et en recherchant des preuves puis des’engager dans des démarches d’amélioration en interneou en faisant appel à des ressources externes (formations).C’est l’ensemble de la communauté éducative qui participeau processus : direction, enseignants, élèves, familles etpartenaires.

Lors de l’inspection, qui peut durer jusqu’à 5 jours, l’équiped’inspecteurs rencontre les différentes parties, observe lavie dans l’établissement, en classe et hors de la classe etconfronte ses observations à l’auto-évaluation. Elle ne

procède à aucune évaluation individuelledes enseignants, ce n’est pas son travail.Elle produit un rapport qui est rendu publicavec une évaluation chiffrée sur plusieurscritères et dans lequel elle peut faire desrecommandations. Les écoles écossaises sont très engagées

dans le développement professionnel collectif et y consa-crent du temps inclus dans le service des enseignants (quiest plus lourd que le nôtre). La démarche d’auto-évaluationet d’amélioration des pratiques est appréciée par lespersonnels. Cependant tous rejettent, y compris les inspec-teurs, l’évaluation chiffrée qu’ils jugent réductrice et propiceaux récupérations politiques, les autorités locales étantresponsables de la qualité des écoles.

Zoom sur... l’Écosse

Un modèle d’évaluation intelligente ?

Auto-évaluationet développement

professionnel

PRISE EN COMPTE DE LA PAROLE DES ÉLÈVES

L’auto-évaluation au service del’amélioration des apprentissages

de tous est au cœur de la politiqueéducative de l’Écosse depuis près de 20 ans. Le cadre a évolué au fil des années et la dernière édition de How good is our school ? met l’accentsur la capacité à évoluer en impliquanttoutes les parties prenantes dans le processus. C’est ainsi que les élèves sont conduitsà apporter leur regard et leurs propo-sitions, non pas seulement lorsqu’uneinspection est annoncée mais demanière régulière et ordinaire. Leministère de l’éducation met à dispo-sition des équipes de nombreux outilspour faciliter l’implication des élèves. Bien-être, sentiment de sécurité,confiance en soi et motivation sont aucœur du projet éducatif.

se-unsa.org

Comme l’an dernier, sontpromouvables au titre duvivier 1 (80 % des promus)tous les agents au moins au3e échelon de la hors-classequi justifient de 8 années de

fonctions accomplies en éducation prio -ritaire ou sur des missions particulières : • directeur d’école (ou chargé d’école),de CIO, directeur ou directeur adjointde Segpa et UNSS ;• conseiller pédagogique, ; • maître formateur, ;• formateur académique (détenteur duCaffa, après 2015) ;• référent auprès d’élèves en situationde handicap ;• affectation dans un établissement del’enseignement supérieur et en classepréparatoire.

Nouveauté cette année, de nouvelles mis -sions et affectations sont prises en compte :• tuteur de stagiaire ;

• directeur adjoint UNSS ;• formateur académique avant 2015 ;• affectations en éducation prioritairedepuis 1982 (et non plus seulement àpartir de 1990).En revanche, les années en STS ne sontplus prises en compte sauf pour lescollègues qui les avaient fait valider l’andernier. Les fonctions peuvent avoir étéaccomplies de façon continue ou nonet sur une ou plusieurs fonctions.Sont promouvables au second vivier(20 % des promus) : tous ceux ayantatteint le 6e échelon de la hors-classe(*).

Le barème est national et se compose de :• l’appréciation finale du recteur ou duDasen (Excellent-Très satisfaisant-Satis-faisant-Insatisfaisant) émise à partir desavis du ou des supérieurs hiérarchiques ;• l’ancienneté dans la plage d’appel.

permetune hausse signi ficative des rémunéra-tions et donc ultérieurement despensions. Au-delà de cet enjeu salarial,c’est également la reconnaissance duparcours professionnel des personnelsqui est en jeu. Cependant, il est urgentd’apporter des modifications pourpermettre au plus grand nombre d’yaccéder le plus tôt possible en réduisantla durée exigée pour le vivier 1, enélargissant les fonctions y ouvrant droitet en rééquilibrant les volumes entre les2 viviers. Les commissions traitant de la classeexceptionnelle auront lieu en juin,n’oubliez pas de faire suivre votredossier par le SE-Unsa !

Angélina Bled-Pastorino

(*) Les agrégés sont promouvables au titre du vivier 1 dès le 2e échelon

de la hors-classe et au titre du vivier 2 à partir de trois années d’ancienneté

dans le 4e échelon de la hors-classe.

PPERSONNELS

Grands principes et nouveautés 2019

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DEMANDEZ LE SUIVI DU SE-UNSA

Vous êtes enseignant du second degré, personnel d’éducation ou psychologue etvous avez postulé pour exercer à Wallis-et-Futuna ou/et en Nouvelle-Calédonie ?

Le SE-Unsa vous accompagne dans vos démarches et défendra votre candidature dansles différentes commissions prononçant les affectations dans ces territoires. Alors, n’hésitez pas à remplir la fiche de suivi sur lien.se-unsa.org/aar

La classe exceptionnelle doit être accessible à tous sur une carrière complète. Avec le SE-Unsa, demandez uneaugmentation du nombre depromotions, un élargissement des fonctions particulières et unrééquilibrage des deux viviers.Signez la pétition sur lien.se-unsa.org/aau

n°226 • juin 2019 • l’enseignant

Pour ce premier épisode (le secondn’aura vraisemblablement pas lieuavant l’année scolaire prochaine)

le ministère poursuit un doubleobjectif  : harmoniser les règles degestion des AESH, et introduire dans laréglementation les mesures annoncéespar le ministre en février (recrutementunique en CDD de 3 ans, fin des recru-tements en contrat aidé). Une nouvelle circulaire relative aucadre d’emploi et de gestion des AESH

devrait ainsi paraître rapidement, pourune mise en œuvre dès la rentrée. Elleapportera des précisions sur le modede calcul du temps de travail des AESH

qui, à défaut de solutionner la questiondes temps incomplets, devrait au moinsreconnaître dans le temps de servicedes agents toutes les activités en lienavec l’accompagnement (préparationpédagogique et réunions). La questionde la rémunération, bien que celle-cifasse déjà l’objet de quelques modifi-cations, ne serait vraisemblablementpas traitée avant l’année scolaireprochaine.

dansle calcul du temps de travail, réexameneffectif de la rémunération, évaluationprofessionnelle, missions, affectation…C’est le principe d’une gestion acadé-

mique des ressources humaines quepréconise le ministère avec ce nouveautexte. Le but n’est pasde supprimer l’échelonessentiel que sont lesdépartements (via lesDSDEN), mais bien d’har-moniser les pratiquesdes différents signataires des contrats(rectorat, DSDEN, collège ou lycée) àl’intérieur d’une même académie .Plus de lisibilité, mais aussi plus d’attrac-

tivité : pour ce second objectif minis-tériel il faudra encore attendre. Certes

la signature de CDD

de 3 ans est unpremier pas. C’està vrai dire le seul,mais il n’est pasencore de nature à

répondre à la nécessité d’un cadred’emploi qui permette de vivredignement de son métier.

Élise Capéran

Les AESH enfin au programme

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UNE ENQUÊTE POUR UN NOUVEAU PLAN

Dans le cadre de la préparation de son nouveau plan national de dévelop-pement du sport scolaire pour la période 2020-2024, l’UNSS a organisé

une grande consultation nationale en mai auprès des enseignants d’EPS, desélèves, des chefs d’établissements et des parents.L’objectif était de collecter les avis de tous ceux qui font vivre le sport scolairedans les collèges et lycées aujourd’hui, mais aussi de ceux qui ne s’engagent pasou plus dans la dynamique UNSS, afin d’améliorer et réactualiser les dispositifsexistants et mieux prendre en compte les besoins et les attentes.Ce plan national sera soumis, en avril 2020, au vote de l’Assemblée générale del’UNSS, dont le SE-Unsa est membre. L’évolution des aspirations des élèves, les conditions d’exercice des enseignants-animateurs des associations sportives, les contraintes rencontrées par les parentssouhaitant s’investir mais aussi la diversité des territoires et des possibles serontautant d’éléments que l’UNSS devra prendre en compte pour favoriser un sportscolaire cohérent et accessible à tous les élèves.

Harmoniserles pratiques

PPERSONNELS

24 se-unsa.org

L e président a annoncé l’extensiondu dédoublement en éducationprioritaire aux classes de grande

section ainsi que la limitation deseffectifs à 24 élèves dans les classes degrande section, CP, CE1 hors éducationprioritaire. Ces deux annonces néces-sitent la création de 9 000 à 11 000classes jusqu’à la fin du quinquennat.

Pour le SE-Unsa, le ministèredoit donner des garanties pour que cesdécisions se réalisent en sortant de lalogique de redéploiement. Pour lesclasses dédoublées, il faut des ensei-gnants supplémentaires afin d’éviter queles autres classes d’une même école nese retrouvent avec des effectifssurchargés ou encore que n’ait lieu unredéploiement de postes du 2d vers le1er degré comme on a déjà pu l’observer.Il ne s’agit pas non plus de recourir à descontrats sur des emplois pérennes maisbien de recruter des professeurs desécoles. Pour le SE-Unsa, concrétiser lesannonces présidentielles nécessitel’annonce d’un plan pluriannuel derecrutements de professeurs des écolespar concours. Cela passe aussi pour larentrée 2019 par la constitution et lerecours aux listes complémentaires dans

ministre pour que l’Éducation nationaleait les moyens de concrétiser lesannonces présidentielles et a lancé unepétition soutenant cette demande. Vous aussi, demandez des recrutementsde PE en signant la pétition sur :lien.se-unsa.org/aaq

Xavier Suelves

PERSONNELS

ANNONCES PRÉSIDENTIELLES

Le ministère a communiqué lenombre de promotions hors-classe

pour les PE en 2019 : 14 999 collèguesseront promus en septembre prochain.C’est presque 2 000 de plus que l’andernier. Depuis septembre 2012et la signature par le SE-Unsa duprotocole permettant l’ouverture desnégociations, le nombre de promotionsà la hors-classe n’a cessé d’augmenter.Le nombre de promus aura été multipliépar un peu plus de 3 entre 2012 et 2019(4 500 promotions en 2012 contre près

de 15 000 en 2019). Si cette hausse estune bonne nouvelle, le SE-Unsa reste en désaccord avec certaines modalitésd’accès à la hors-classe, notammentl’appréciation de la valeur profession-nelle posée l’année dernière à tous lescollègues promouvables n’ayant pas eude rendez-vous de carrière et qui restepérenne cette année. Demandez le suivi de votre dossier à votre section départementale du SE-Unsa : enseignants.se-unsa.org/Departements

premier degré

Hors-classe des PE

DAVANTAGE DE PROMUS EN 2019

Des recrutements de PE nécessaires© Jolopes- Adobestock

Direction et fonctionnement d’école

Loi Confiance, agendasocial… retrouvez toute

l’actualité de la direction etdu fonctionnement d’école

sur enseignants.se-unsa.org/-Direction-et-fonc

tionnement-d-ecole-

les académies où le nombre de postesde titulaires ne permettra pas de couvrirles besoins.Le SE-Unsa s’est adressé par écrit au

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PPERSONNELSsecond degré

MANUELS NUMÉRIQUES

D e nombreuses régionsdéveloppent l’usage desmanuels numériques dans les

lycées. Comment ce changementest-il mis en œuvre et préparé ?Quid des usages pédagogiques,des possibilités matérielles et desconditions de travail des élèves etdes enseignants pour que cedéploiement représente une vraieplus-value pédagogique ? L’inves-tissement des régions dans lespolitiques éducatives est positifmais il doit impliquer les ensei-gnants et le ministère. Plusieurs questions se posent enamont pour que le développementdu numérique éducatif soit unevraie réussite en matière :- d’aménagement des locaux et demaintenance des équipements,pour sécuriser les usagesnumériques ;- de formation, d’équipement etd’accompagnement des équipespédagogiques ;

- de choix et de gestion des res-sources numériques ;- d’organisation locale au sein desétablissements pour que lesressources et les équipementsnumériques soient intégrés dans unprojet pédagogique.

Pour répondre à toutesces questions, avoir des préci-sions sur la mise en œuvre localedes gestionnaires d’accès auxressources numériques (Gar) etéchanger sur les enjeux pédago-giques des manuels numériques, leSE-Unsa va demander à rencontrerla Direction générale de l’ensei-gnement scolaire (Dgesco) ainsi quel’Association des régions de France.Par ailleurs, pour le SE-Unsa, toutemission supplémentaire telle quela gestion des licences des manuelsnumériques doit faire l’objet d’uneindemnité pour mission particu-lière.

Nicolas Anoto

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LE SE-UNSA MÈNEL’ENQUÊTE

L’inspection générale de l’Édu-cation nationale (IGEN) a lancé

une étude sur les enseignementsartistiques au collège. Pour le SE-Unsa, c’est l’occasionde parler de la place des professeurs d’arts plastiques etd’éducation musicale dans les établissements, de leurs conditions d’exercice, des dispo-sitifs dans lesquels ils interviennentet de faire des propositions autourde ces enjeux. Retrouvez notrecontribution à la mission, desinterviews de collègues etl’enquête en ligne sur notre siteenseignants.se-unsa.org

Enseignements artistiques et conditions de travail

Animer un clubIl arrive parfois qu’un CPE accepte uneresponsabilité dans le bureau du foyersocio-éducatif de son collège. Il est plusrare qu’il prenne la casquette d’animateurd’un club pendant la pause méridienne.C’est pourtant le défi relevé par Nezha,CPE de l’académie de Dijon.Son atelier de danse a pleinementrépondu aux objectifs attendus desocialisation et d’épanouissement desélèves. L’animation est un levier efficacepour gagner la confiance des adolescentset instaurer un climat scolaire apaisé. Retrouvez le témoignage complet deNezha sur ecolededemain.wordpress.com

n°226 • juin 2019 • l’enseignant

Besoin de réponses concrètes

<#> se-unsa.org 25n°207 • juillet 2017 • l’enseignant

Votre situation est particulière,vous avez besoin d’une infor-mation supplémentaire, d’un traitement personnalisé... ?Contactez-nous.

Votre rôle est de garantir le bon déroulement del’épreuve. Vous devez respecter et faire respecter lerèglement d’examen. S'il ne vous est pas remis par lechef de centre d’examen, vous pouvez le lui réclamer.Sous la responsabilité de ce dernier, vous devezpréparer la salle, vérifier les sujets, vérifier l’identitédes candidats, distribuer les sujets, et remettre auchef de centre les copies, la liste d’émargement et leprocès verbal de surveillance.

SYNDICAT UTILE

Lors des épreuves terminales, la correction des copiesdonne lieu à une indemnisation en fonction du diplômeprésenté par les candidats. Dans le cadre des contrôles encours de formation, le temps passé pour ces épreuves nedonne pas lieu au versement d'indemnités. C'est le casdes épreuves du bac en langue hors épreuves terminales. NB: Vous pouvez percevoir des heures supplémentaires si vous dépassez votre ORS en surveillant des épreuvesd'examen.

Pour contacter votre section du SE-Unsa :

[email protected]

(remplacer « xx » par le n° du département),

ou [email protected]

(remplacer « nom » par le nom de votre académie)

Je suis de correction ou de surveillance d’examen

La surveillance d’épreuves et la correction de copies font partie de nos obligations réglementaires de service (ORS). Dans le cadre

des examens et concours, vous pouvez donc être sollicité·e pour corriger des copies ou surveiller une épreuve. Quels sont vos obligations et vos droits ?

LES FICHES DU SE-Unsa

LES INDEMNITÉS

Sous le contrôle et la responsabilité du corps d’ins-pection, vous corrigez soit en atelier soit à domicile.Vous recevrez une convocation ainsi que desconsignes à caractère impératif.

LA CORRECTION DE COPIES

Vous pouvez prétendre à des frais de déplacement si voussurveillez ou corrigez une épreuve en dehors de votreétablissement ou de votre résidence familiale. (Plus d'informations sur enseignants.se-unsa.org/Frais-de-deplacement)

FRAIS DE DÉPLACEMENT`

En cas de difficulté, vous devez prévenir le chef de centre pour qu’il puisse veiller au bondéroulement de la surveillance/de la correction. Toute absence injustifiée peut donner lieu àune retenue sur salaire et même à une sanction disciplinaire.

EN CAS DE RETARD OU D’ABSENCE

LA SURVEILLANCE D’ÉPREUVE

BAROMÈTRE UNSA DES MÉTIERS DE L’ÉDUCATION

UUNSA

Rupture de la confiance !

n°226 • juin 2019 • l’enseignant 27

Cette 7e édition du baromètre révèle de profondsbouleversements par rapport aux années précé-dentes. Il exprime à la fois un véritable mal-êtredes collègues mais aussi une rupture de laconfiance entre les personnels et le ministre del'Éducation nationale.

Heureux d'exercer sa profession mais davantage en souffrance et en désaccord politiqueSi nos collègues aiment toujours très majoritairement leurprofession (92,7 %) et sont heureux de l’exercer (78,7 %), de nombreux indicateurs montrent une incompréhensionvoire une opposition aux politiques menées. Ainsi, seulement 10,4 % des personnels de l'éducation (6,5 % chez les ensei-gnants) se disent en accord avec les choix politiques faitscontre 20,8 % en 2018. Le pouvoir d’achat reste la première priorité des personnels,en augmentation avec 62,5 % (+ 6 points). Les perspectivesde carrière ne sont satisfaisantes que pour 13,6 % (- 6 points)et leur rémunération n’est jugée à la hauteur de leur quali-fication par seulement 11,8 % d’entre eux (- 3 points).

Un métier moins recommandé, une envie d’aller travailler dans le secteur privé plus forteSeuls 27,5 % des collègues recommanderaient leur métierà un jeune de leur entourage, soit 10 points de moins parrapport à 2018. Il y a en revanche 25,6 % des répondants, soitune augmentation de 6 points, qui envisagent d’aller travaillerdans le privé. Les questions d’actualité confirment la remiseen question des politiques menées. Ainsi 78,8 % ne sedéclarent pas suffisamment accompagnés dans lesnombreuses réformes engagées. 90 % se disent préoccupéspar le projet de loi de transformation de la Fonction publique.

Notre syndicalisme à l'écoute des collèguesL’Unsa Éducation, en lien de proximité constant avec laprofession, avait capté les premiers signaux de cette pertede confiance envers les politiques menées par le gouver-nement et donné l’alarme. Néanmoins, nous sommes lucideset travaillons à redonner du sens au syndicalisme et à êtreencore plus présents auprès de nos collègues, dans lesétablissements et les services. Ainsi, dès septembre, nous

proposerons une dynamique syndicale encore davantagetournée vers nos collègues.

Une nécessaire Europe écologique et socialeNotre syndicalisme s’inscrit dans l’actualité sociale et nousavons également questionné nos collègues sur les électionseuropéennes et sur l’écologie. 65,9 % veulent changer lemodèle de développement économique au profit d’undéveloppement durable et 54,5 % font de la nécessité d’uneEurope plus sociale, écologique et démocratique un enjeumajeur. Cela fait écho aux 66 propositions pour le pouvoird’agir que l’Unsa porte aux côtés d’autres organisations syndi-cales et associatives, avec l’urgence d’un pacte social etécologique.

Encore une fois ce baromètre nous donne de nombreusesindications sur l’état d’esprit de la profession. Le gouver-nement doit en tenir compte. L’Unsa Éducation et sessyndicats agiront en ce sens.Retrouvez l'ensemble des résultats sur notre page consacréeà la 7e édition du baromètre sur urlz.fr/9PVx

Frédéric Marchand, Secrétaire général de l’Unsa Éducation

se-unsa.org

Égalité femmes-hommes

L’Afneus est l’Association fédérative nationale desétudiant·e·s universitaires scientifiques. Membre de laFage (1re organisation représentative étudiante), l’Afneus

s’investit pour changer l’image encore très masculine desdisciplines scientifiques. C’est d’ailleurs l’objet de son projet Femmes en sciences au moyen duquel elle revendique desmesures concrètes pour lutter contre l'autocensure des jeunesfilles et réduire les biais sexistes dans les cursus et carrières

scientifiques. Ainsi, pour l’Afneus, les programmes scolairesdoivent donner plus de place aux femmes : en effet, hormisMarie Curie, peu de femmes scientifiques sont connues etreconnues pour leurs travaux. Pourtant, elles sont nombreuses,à l'instar de Rosalind Franklin, Hedy Lamarr, Lise Meitner,Françoise Barré-Sinoussi ou encore Claudie Haigneré. Leurabsence des programmes scolaires entraîne une méconnais-sance totale de ces figures scientifiques féminines au profit deleurs homologues masculins et ne favorisent pas l’orientationdes femmes dans les cursus et les carrières scientifiques.

CHANGEONS L’IMAGE DES SCIENCES

ALGÉRIE

SSOCIÉTÉ

Un vent de libertés et de démocratie

Chaque vendredi depuis le 22février, le peuple algérien semobilise massivement etpacifiquement. L’étincellequi a embrasé la populationa été la décision d’Abdelaziz

Bouteflika de briguer un 5e mandat de

président de la République. Fortementdiminué par un AVC, ce dernier ne s’étaitplus exprimé en public depuis 2013. Sacandidature a été vécue comme unehumiliation par une jeunesse qui n’aconnu que lui : 45 % des algériens ontmoins de 25 ans.

Cette jeunesse, souvent forcéed’émigrer pour tenter de construire sonavenir, a dénoncé la corruption dupouvoir, le népotisme des élites et laconfiscation des richesses du pays auprofit d’une minorité.Malgré la démission de Bouteflika,survenue en avril, les manifestations nefaiblissent pas. La demande d’un état dedroit, de libertés et de démocraties’intensifie et recouvre la peur dusouvenir de la guerre civile.L’édification de cet état de droit passerapar une justice forte et indépendanteappliquant des lois modernes, éloignéesde la charia, une École ouverte etprogressiste, des médias indépendantset une économie moins soumise à larente pétrolière. Cela passera aussi parle soutien de tous les démocrates depart et d’autre de la Méditerranée pouropérer la transition de cette fin de cyclevers l’écriture d’une nouvelle page del’histoire de ce pays, avec lequel laFrance a noué des liens étroits et singu-liers en raison de leur passé commun.

Rémy-Charles Sirvent

© Pixabay

(À noter dans son agenda)Événement à la fois festif et revendicatif, la Marche des fiertés auralieu cette année le 29 juin. À Paris, elle partira de la place de laConcorde, en face de l’Assemblée nationale et s’achèvera place de la République. Comme tous les ans, lesbiennes, gays, trans, bi,intersexes et leurs amis marcherons pour l’égalité des droits, contreles discriminations, pour que les LGBT puissent vivre et s’épanouir dans leur corps, leur genre, leur famille. Bref, dans leur vie.

n°226 • juin 2019 • l’enseignant

((C’est bien naturel)

Le 17 mai 1990, l’Organisation mondiale de la santé retire l’homosexualité de sa liste des maladies mentales. Il était temps !Depuis, le 17 mai est devenu la date symbolique de la Journéeinternationale contre l’homophobie et la transphobie.

(Si loin, si proche)

En avril dernier, l’état de Brunei instaurait la peine

de mort par lapidation pour punir l’homosexualité.

Si cette décision avait alors fait grand bruit, n’ou-

blions pas que les lesbiennes, gays, bi et transgenres

risquent la torture, la prison et la peine de mort

en raison de leur orientation sexuelle et de leur

genre dans 73 autres pays dans le monde tandis

qu’en France, 22 % ont déjà été victimes d’une

agression physique à caractère homophobe.

Depuis 2013, le mariage

pour tous a permis a plus de

40 000 couples de même sexe de

se dire oui et d’accéder aux même

droits que tous les autres.

Un grand pas pour l’égalité

ainsi que pour la lutte contre

les préjugés et les

discriminations.

(Mariage pour tous)

Petits poissons orange et blancs,vivant en groupe dans les récifscoralliens, les poissons-clownsnaissent tous mâles. Chaquegroupe comprend une uniquefemelle. Lorsque celle-ci dispa-raît, le mâle dominant change de sexe et prend sa place !

(C’était hier )

Tous nos coups de � à lire, voir ou écouter sur se-unsa.org

se-unsa.org

Stephan Thorson semble endormi... Avec stupeur, lelégiste constate qu'il a été étouffé. Pourquoi assassiner un nonagénairesolitaire et taiseux ? Dans ses tiroirs, des articlessur le meurtre d'une couturière retrouvée en1944, pendant l’occupation américaine, dansle malfamé passage des ombres. Pourquoi ce crime refait-il surface ? La police a-t-ellearrêté un innocent, il y a soixante ans et qui a tué Thorson ? Dans ce dernier opus de latrilogie des ombres, l'ex-inspecteur Konraddécide de mener cette double enquête. Il découvre une époque où l'Islande, tirailléeentre modernité, traditions et légendes,n'était pas tendre avec les jeunes filles…

Passage des ombres, Arnaldur Indridason, Points, 384 p. - 8 €

« Le 18 mars 1871, le peuple deParis a chassé le gouvernement de Thiers qui s’estenfui à Versailles. Le peuple parisien […] croit avoirgagné. Il a déjà tout perdu. Il lui reste soixante-douze jours. Pas un de plus. Dans soixante-douzejours, tout sera fini, terminé, enterré… L’armée deVersailles va entrer dans Paris, massacrer, arrêter,condamner, fusiller, emprisonner, déporter, exiler,effacer ». Voilà ce que nous raconte RaphaëlMeyssan dans Les damnés de la Commune avec uneexactitude historique due à des recherches appro-fondies. Le plus surprenant est la forme graphiquepuisque les planches sont entièrement composées

de découpages etd’assemblage de gravuresd'époque !Un deuxième albumd’une trilogie consacréeà ce pan d’histoire qui résonne étrangementavec les événementsd’aujourd’hui. Un très bel et intéressantalbum.

Les damnés de la Commune, Raphaël Meyssan, éditionsDelcourt. 144 p. - 23,95 €

La première symphonie Titan de GustaveMahler, jugée lors de sa création comme trop moderne etnovatrice, sera maltraitée par les critiques de l’époque àchacune de ses reprises. Mahler ne cessera donc de la remanierpour créer une version plus conforme à ce que la critiqueattendait d’un jeune compositeur. Cette œuvre, que Mahlerpense d’une facilité enfantine, est en fait l’une des plus hardies.Marquée par son enfance meurtrie par les décès successifs deses frères et sœurs, et par la brutalité de son père. Elle incarneégalement les rêves que ce jeune étudiant rebelle du conserva-toire de Vienne forgeait avec la nouvelle génération d’artisteset de penseurs dont il faisait partie.François-Xavier Roth et son orchestre Les Siècles offrent ici, de manière inédite, la seconde version de l'oeuvre. Celle-ci se présente comme un poème symphonique nommé Titanen deux parties et cinq mouvements.Comme à leur habitude, les musiciens des Siècles jouent sur lesinstruments qu'a connu le compositeur, semblables à ceuxutilisés à Vienne où officiait Mahler, revenant ainsi aux sources

de cette grandiose symphonieet en lui restituant par uneinterprétation remarquabletoute sa dimension visionnaireet sa charge émotionnelle.Une version aussi inéditequ’incontournable.

Gustav Mahler-Poème symphonique

en forme de symphonie (Titan),Les Siècles, François-Xavier Roth

chez Harmonia Mundi

Stevie doit faire face à la dépression de sa mère, elles’échappe par la musique. Hafiz, lui, est exilé en Angleterre

alors que ses parents subissent la guerre en Syrie. Pour affronterleur vie quotidienne et se tournervers l’avenir, ils vont puiser leur énergie dans leur passion (la musique pour l’une et le footpour l’autre). Fous rires partagés,moments joyeux, bellesrencontres : ensemble ils vontretrouver l’insouciance quimanque à leur vie.Un roman de société actuel etmoderne. À partir de 13 ans.

N’oublie pas de penser à demain, Siobhan Curham,

Flammarion jeunesse, 420 p. - 15 €

Pendant de nombreuses années, Thierry Gaudina été CPE avant de devenir scénariste. Il décrit ici sa premièreannée dans un collège difficile de Seine-Saint-Denis enplongeant le lecteur dans lequotidien de cet établissement.Sur un ton juste, souvent drôle,parfois émouvant, le CPEdébutant nous livre ses peurs,ses doutes, ses erreurs, ses petites victoires ou encoreses déconvenues. Un récit très vivant dans lequelprofs, élèves, surveillants etparents forment une bellegalerie de personnages. Égaré ! Conseiller principal d’éducation,

année zéro, Thierry Gaudin - Stock, 472 p. 22 €