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# 17 LE JOURNAL DE L’OPÉRATION ”UN COLLÉGIEN, UN ORDINATEUR PORTABLE” CONSEIL GÉNÉRAL DES LANDES / DÉCEMBRE 2009

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A l'occasion du dernier numéro de notre tournée des colleges du departement des Landes, nous detaillons les résultats de l'enquete TNS Sofres, et nous poursuivons les visites de collèges à Saint-Sever et au nouveau collèges de Biscarrosse. Pour en savoir plus : http://www.landesinteractives.net http://www.dailymotion.com/cg40/1 http://www.flickr.com/cg40/sets/

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#17LE JOURNAL DE L’OPÉRATION ”UN COLLÉGIEN, UN ORDINATEUR PORTABLE”CONSEIL GÉNÉRAL DES LANDES / DÉCEMBRE 2009

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ÉDITOLa publication des résultats de l’enquête conduite, àla demande du Conseil général des Landes, par l’ins-titut TNS Sofres pour évaluer l’impact de l’opération“un collégien, un ordinateur portable”, a suscitétoutes sortes de commentaires assez négatifs dont lapresse s’est largement fait l’écho. Il en ressortait globalement le fait que ces ordinateursseraient assez peu utilisés, et surtout qu’ils n’auraientpas introduit de changements notables dans les pra-tiques d’enseignement… au point que certains ensei-gnants ont pu se sentir personnellement mis encause quant à leur capacité à intégrer le changement.Pourtant – et les instances de l’Éducation nationaleelles-mêmes sont les premières à le reconnaître – lefait que 57% des enseignants et 40% des collégiensutilisent un ordinateur portable “au moins à uncours sur deux” est une situation unique en France –de surcroît à l’échelle de tout un département.Quant à l’intérêt et au potentiel novateur de cette opé-ration en matière pédagogique, les lecteurs de ce jour-nal ont pu en découvrir – au fil des numéros – nom-bre d’exemples particulièrement significatifs.Cette petite polémique est en tout cas pour moi l’oc-casion de réaffirmer l’engagement du Conseil géné-ral dans cette opération. Et cette rentrée scolaire 2009-2010 en fournit une nouvelle preuve: toutes les sallesde classe de tous nos collèges publics sont désor maiséquipées, en fixe, d’un tableau interactif, d’un vidéo-projecteur et d’un visualiseur numérique qui va per-mettre d’alléger les cartables de tous les collégiens –de la 6e à la 3e –, en les dispensant du transport de leursmanuels scolaires au collège.

Henri EmmanuelliPrésident du Conseil général des Landes

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-----ENVIE DE RÉAGIR OUD’APPORTER UN TÉMOIGNAGE?Avec ce 17e numéro, En Connexion, le journalentièrement dédié à l’opération “un collégien,un ordinateur portable” cesse sa parution…Mais l’opération continue! N’hésitez pas à nousfaire part de vos avis, commentaires et expé-riences, ou si vous préférez être interrogés, com-muniquez-nous vos coordonnées. [email protected] Connexion est disponible, sous forme numé-rique, sur http://issuu.com/1collegien1ordina-teurportable/docs/ec17Les photos réalisées pour la couverture sont surhttp://www.flickr.com/photos/cg40/sets

Huit ans après le lancement de l’opéra-tion “un collégien, un ordinateur porta-ble”, le Conseil général des Landes a sou-haité mener une investigation pousséeauprès des différents acteurs ou obser-vateurs de l’histoire, pour mieux enconnaître la réalité des usages au quoti-dien, au collège ou à la maison.À l’issue d’un appel d’offres, c’est l’insti-tut TNS Sofres qui a été retenu pourconduire ce travail.L’an dernier, à l’automne 2008, une en-quête “quantitative” a donc été réaliséedans l’ensemble des 34 collèges publics dudépartement, avec plus de 15000 ques-tionnaires distribués aux enseignants etpersonnels d’encadrement, ainsi qu’àtous les élèves de 4e et de 3e, et à leurs pa-rents. Dans un second temps, à partir desrésultats de cette enquête quantitative, etpour chercher à comprendre pourquoi lesenseignants de certaines disciplines du bre-vet des collèges étaient moins utilisateursque d’autres, une investigation plus appro-fondie, et de nature “qualitative”, a étéconduite auprès d’un panel d’enseignants(lettres, histoire et géographie, et mathé-matiques), de huit collèges différents, à rai-son de dix entretiens par établissement.Les résultats de cette enquête1 ont étéprésentés au comité de pilotage2 del’opération, qui s’est tenu le 26 juin der-nier, à Mont-de-Marsan, en présence dereprésentants de l’Éducation nationale.

1. Une participation très contrastéePremier constat: avec 10261 question-naires remplis, le taux moyen de ré-ponses à l’enquête est de 65% – ce qui esttrès satisfaisant –, mais il existe de trèsgrandes disparités entre les établisse-ments, avec des retours qui s’échelonnententre 19% et 100%.Seconde observation: ce sont les person-nels d’encadrement et de vie scolaire quiont été les plus réactifs avec 77% de ré-ponses. La participation des enseignants(56%) est par contre assez décevante; ellepeut même être considérée comme par-ticulièrement faible au regard des enjeuxpédagogiques de l’opération. Avec 55%de réponses, les parents d’élèves font pra-tiquement jeu égal avec les enseignants,ce qui témoigne d’un réel intérêt pourl’opération, et relativise quelques idées re-çues quant à leur supposée faible impli-cation dans la vie scolaire. L’excellent tauxde réponses des élèves (76%) s’expliquepar le fait que la grande majorité a été in-vitée à remplir le questionnaire en classe.

2. Une opération légitimeet en prise sur son époqueL’ambition du projet et son caractère au-dacieux et volontariste, y compris sa di-mension expérimentale, sont quasi una-nimement considérés comme une réus-site, et comme une source de fiertépour le département. Autant de facteurs

À QUOI SERVENT LESORDINATEURS PORTABLES?

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qui entretiennent – chez la majorité despersonnes interrogées – un fort attache-ment affectif, voire émotionnel, à l’opé-ration dans son ensemble.-----graphique AConsidérez-vous que le prêt d’un ordinateur por-table aux collégiens de 4e et de 3e présente unintérêt déterminant parce que:1. …cela met tous les élèves à égalité du pointde vue de leur équipement…“Réduire la fracture numérique”, c’était le pre-mier objectif de l’opération. Que ce soit les per-sonnels d’encadrement et de vie scolaire (93%),les enseignants (91%), ou les parents (89%), tousestiment, dans une belle unanimité, que l’opé-ration contribue à relever les défis de l’égalité,en assurant l’égal accès des élèves aux outils in-formatiques.2. …à travers l’utilisation de ces outils, les adoles-cents sont confrontés à de nouvelles probléma-tiques, et que l’un des rôles de l’école, c’est de lesaccompagner face aux défis de la modernité…Les personnels d’éducation (90%) sont les plusnombreux à penser que l’école a sa place dansces apprentissages, suivis par les parents (78%).Les enseignants (60%) sont plus réservés.3. …ces techniques ouvrent de nouvelles pos-sibilités d’enseignement dont il serait dommagede se priver…“Favoriser l’émergence de nouvelles pratiques pé-dagogiques”, c’était le deuxième objectif del’opération. Près d’un enseignant sur deux (45%)voit dans le prêt d’un ordinateur portable aux col-légiens l’opportunité de nouvelles pratiques. Lesparents (86%) et les personnels d’encadrement(96%) sont encore plus optimistes.

3. Un haut niveau d’équipementdes familles landaises“Diffuser la culture des nouvelles tech-niques dans tous les foyers landais”,c’était le troisième objectif de l’opération.Pratiquement toutes les familles ayantun enfant scolarisé en classe de 4e oude3e (96%) sont aujourd’hui équipéesd’un ordinateur à la maison. C’est plusque les enseignants (88%), ou le person-nel d’encadrement (91%), et très au-des-sus de la moyenne nationale.-----graphique BEn dehors de l’ordinateur du Conseil général, ya-t-il un autre ordinateur dans votre maison?

Autre information, 89% des familles dis-posent d’une connexion à internet (ADSLpour 89% d’entre elles), et 75% des pa-rents se déclarent “très à l’aise ou assezà l’aise” pour utiliser l’ordinateur (72%)et internet (76%): les enseignants lesont respectivement à 76% et 89%.

4. L’ordinateur du professeurUne majorité d’enseignants (57%) déclarese servir de l’ordinateur portable fournipar le Conseil général, au moins à un courssur deux – ce qui les classe certainementparmi les utilisateurs les plus assidus desTice en France. Cette conversion au numé-rique n’allait pourtant pas de soi, et elles’est faite, pour certains, au prix d’un ef-fort très substantiel, comme en témoignel’enquête qualitative2 : «L’aspect très po-

sitif, c’est d’avoir un peu forcé la main auxenseignants ; les salles d’informatiquen’étaient pas très utilisées, sauf par les pro-fesseurs de technologie… Certains d’en-tre nous sont vraiment partis de rien, maisentre choisir d’aller en salle informatiqueet voir arriver des élèves équipés d’ordi-nateurs, il y a vraiment une différence![…] Je pense qu’à partir du moment oùon est équipé, on s’implique; moi je nel’aurais jamais fait s’il n’y avait pas eu cetteopération!»-----graphique CFréquence d’utilisation de l’ordinateur du profes-seur, selon les disciplines.Une très forte majorité d’enseignants de SVT,technologie, musique, physique et arts plastiquesutilise leur ordinateur portable au moins à uncours sur deux, devant leurs élèves. Les profes-seurs de français (39%) le font plus occasionnel-lement. Ceux d’histoire et géographie (64%), etde langues vivantes occupent une position inter-médiaire avec une utilisation nettement plusforte en espagnol (70%) qu’en anglais (52%).Cette hiérarchie reste assez semblable quelque soit le niveau d’enseignement, avec cepen-dant une utilisation légèrement plus forte en 4e

et en 3e, classes dans lesquelles les élèves dispo-sent également d’un ordinateur portable.

4-1. À quoi sert l’ordinateurdu professeur, pendant le cours?L’ordinateur du professeur est surtout uti-lisé avec un vidéoprojecteur pour présen-ter des documents (animations, textes, vi-déos), conduire le cours, ou pour trans-mettre des documents aux élèves grâceau réseau interne du collège. Les autresusages, comme faire des exercices et desdémonstrations, ou corriger les devoirs,sont moins fréquents.-----graphique DUtilisation de l’ordinateur du professeur,selon les disciplines.La présentation de documents est dominante, no-tamment en sciences (84%), en musique (80%),en arts plastiques (75%) et dans une moindre me-sure en espagnol, en histoire et géographie, eten anglais. On peut noter des écarts de pratiquesimportants dans le domaine de la conduite descours: les enseignants de musique (88%) et detechnologie (75%) utilisent très largement leurordinateur pour cela, à la différence de leurs col-lègues de français (24%). En langues vivantes, onconstate une différence entre les professeurs d’es-pagnol (51%) et ceux d’anglais (36%).Les professeurs de technologie sont des adeptesdu réseau, un peu moins de la pratique des exer-cices ou de la correction de devoirs. Les ensei-gnants d’EPS (éducation physique et sportive) uti-lisent leur ordinateur pour transmettre des do-cuments aux élèves, faire des corrections d’exer-cices et, dans une moindre mesure, pour présen-ter des documents.

4-2. Les atouts et les freinsà l’utilisation de l’ordinateurdu professeur, pendant le coursPour la plupart des enseignants, le fait dedisposer d’un ordinateur portable a étéle moteur d’une refonte plus ou moinscomplète de leur cours, notamment de

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graphique DUtilisation de l'ordinateur du professeur en cours, selon les disciplines■ présentation de documents ■ conduite du cours ■ exercices, démonstrations, expériences■ transmission de documents par le réseau■ correction de devoirs

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graphique CFréquence d’utilisation de l'ordinateur du professeur, selon les disciplines■ au moins un cours sur deux ■ quelquefois ■ rarement ou jamais

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graphique AConsidérez-vous que le prêt d’un ordinateur portable aux collégiens de 4e et de 3e présente un intérêt déterminant parce que :■ selon les enseignants ■ selon les parents ■ selon le personnel d’encadrement

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graphique BEn dehors de l’ordinateur du Conseil général, y a-t-il un autre ordinateur dans votre maison ?■ enseignants ■ parents ■ personnel d’encadrement

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sa présentation: iconographie, sites inter-net spécialisés, vidéos, etc. [fonction es-thétique]. «J’ai carrément refait mescours parce que j’avais trouvé tellementde choses intéressantes que je n’avaismême pas vues dans mes livres de fac…»Le bénéfice, c’est une remotivation del’enseignant et une restauration profondede son désir d’enseigner. En terme de pé-dagogie, le premier avantage perçu,c’est une concentration des élèves renfor-cée par la variété des documents présen-tés [fonction distractive] et une plusgrande attention [fonction attractive] :une forte proportion d’enseignants s’ac-corde sur le fait que l’utilisation de l’or-dinateur associé au vidéoprojecteurcapte l’écoute et renforce la motivationà apprendre. Autre atout, l’installationd’un climat de connivence [fonctionphatique] : en utilisant son ordinateur,l’enseignant envoie un signe de considé-ration aux élèves qui trouvent, très ma-joritairement, davantage d’intérêt dansles cours multimédias.La première raison invoquée par les en-seignants qui n’utilisent que rarement oujamais leur ordinateur pendant le cours,c’est le temps perdu dans l’installation desdispositifs techniques (53%); les pre-miers à s’en plaindre sont les professeursde mathématiques et de français (70%).Soulignons également qu’un non-utilisa-teur sur cinq (20%) évoque un tempsd’apprentissage des outils et des périphé-riques qui semble trop important au re-gard des bénéfices attendus. Toutes ma-tières confondues, le deuxième frein àl’utilisation, c’est le fait que l’ordinateurperturberait la dynamique de la classe.Vient ensuite le manque de formation oude conseils aux usages pédagogiques, no-tamment pour les enseignants ayant lemoins d’ancienneté dans le collège (41%),de même que le manque de scénarios pé-dagogiques validés ou testés. Près de 30%des non-utilisateurs ne perçoivent pas d’ef-ficacité pédagogique à l’usage de l’ordi-nateur, ou ne veulent pas prendre derisques devant les élèves.

4-3. Utilisation de l’ordinateurdu professeur, à la maison.Tous les enseignants font un usage impor-tant et diversifié de leur ordinateur por-table en dehors du collège, et en premierlieu pour préparer leurs cours (94%), fairedes recherches sur internet (78%) et sai-sir les notes des élèves (69%). Ils sont unbon tiers à l’utiliser pour communiqueravec leurs collègues, mais à peine 16% àle faire avec leurs élèves, et seulement 1%avec les parents d’élèves.

5. Les ordinateurs des élèvesL’utilisation, pendant le cours, des ordina-teurs des élèves est beaucoup plus contras-tée: si 40% des enseignants déclarent yrecourir au moins à un cours sur deux, ilssont 32% à ne le faire que “rarement oujamais”. Entre les deux: 29% d’utilisateurs“occasionnels”. Le vécu des élèves est en-

core plus tranché: ils ont plutôt le senti-ment de n’utiliser qu’occasionnellementleur ordinateur en classe, beaucoup plusoccasionnellement que ne le déclarentleurs professeurs. Ces différences de per-ception sont, dans une certaine mesure,le reflet d’une forte attente assez large-ment déçue, mais également la consé-quence d’une très faible utilisation àtous les cours.-----graphique EFréquence d’utilisation des ordinateurs des élèves,au moins à un cours sur deux.Sans surprise, et selon les déclarations des ensei-gnants, c’est en technologie (88%) que les élèvesutilisent le plus régulièrement leurs ordinateurs.En sciences, en espagnol, en histoire et géogra-phie, et en arts plastiques, une légère majorité desenseignants y recourent au moins à un cours surdeux. Leurs collègues de français (40%), d’anglais(31%), et de mathématiques (23%) sont nette-ment moins utilisateurs.Les déclarations des élèves confirment à peu prèscette hiérarchie, avec des valeurs qui sont cepen-dant très en retrait – un peu moins pour l’utili-sation en cours de technologie.Les réponses des parents sont dans le même or-dre d’idées, sauf pour ce qui concerne l’utilisa-tion en mathématiques qui est proportionnel-lement un peu surestimée.

5-1. À quoi servent les ordinateursdes élèves, pendant les cours?Les élèves déclarent utiliser principale-ment leurs ordinateurs pour accéder auréseau interne du collège (86%), à la foispour récupérer des documents, des coursou des exercices, et pour remettre leursdevoirs: 40% des élèves déclarent l’utili-ser quotidiennement et plus de 90% aumoins une fois par semaine.-----graphique FLes élèves utilisent leurs ordinateurs pour fairedes exercices (41%) ou des recherches sur inter-net (27%), prendre des notes (22%) et présen-ter des exposés (12%). Il y a peu de différencesentre les élèves de 4e et ceux de 3e, mis à part unepratique un peu plus importante des exercicespour les premiers et une utilisation du réseau unpeu plus prononcée chez les seconds.Pour ce qui est d’internet, 16% des enseignantsdéclarent l’utiliser au moins à un cours sur deux.Mais la moitié ne Ie fait que très rarement ou ja-mais. L’usage est plus fréquent en documenta-tion (71%) et dans une moindre mesure en tech-nologie (48%). Les trois quarts des élèves décla-rent ne pas avoir accès librement à internet aucollège avec leur ordinateur portable.-----graphique GGlobalement, les enseignants déclarent utiliserdavantage leur propre ordinateur qu’ils ne sol-licitent ceux des élèves (en moyenne 57%contre 40%). Dans certaines matières, l’usage dumatériel du professeur domine très largementsur celui des élèves comme en mathématiques,en allemand, en anglais ou en musique. Dansd’autres, les usages sont concomitants, soit à unniveau élevé (technologie), assez élevé (histoireet géographie) ou faible (français).

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graphique GUtilisation au moins à un cours sur deux■ de l’ordinateur du professeur ■ des ordinateurs des élèves

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graphique HAccepteriez-vous, l’an prochain, de ne plus disposer d’un ordinateur portable ?> pour vous > pour vos élèves ■ oui, facilement ■ oui, facilement ■ oui, mais avec difficulté ■ oui, mais avec difficulté■ non, pas du tout ■ non, pas du tout

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graphique EFréquence d’utilisation des ordinateurs des élèves, à au moins un cours sur deux■ selon les enseignants ■ selon les élèves ■ selon les parents

graphique FÀ quoi servent les ordinateurs des élèves, pendant les cours ?■ total ■ élèves de 4e ■ élèves de 3e

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5-2. Les atouts et les freins àl’utilisation des ordinateurs des élèves,pendant le coursPremier avantage, selon les enseignantsfavorables à cette pratique, le plaisir desélèves à utiliser leurs ordinateurs provo-querait une certaine forme de reconnais-sance favorisant l’attention, la motivation,et l’établissement d’un certain climatd’écoute [fonction phatique]: «Ils se ren-dent compte que le professeur fait un ef-fort, qu’il n’est pas un dinosaure en pé-dagogie…» Autres atouts fréquemmentcités: les ordinateurs des élèves autorisentl’accès à une grande variété de res-sources qui permettent d’aborder lescours de façon plus vivante [fonction dis-tractive]. Ils donnent les moyens de réa-liser des présentations plus claires, soi-gnées, lisibles, etc. [fonction esthétique],et de se communiquer plus facilement desdocuments entre professeur et élèves(dans les deux sens), grâce au réseau in-terne du collège [fonction d’échange]. Au-tre avantage, la possibilité, pour lesélèves, de conserver l’intégralité des do-cuments dans des dossiers classés par ma-tières [fonction conservative]; et, pour lesenseignants, une certaine facilité à alter-ner travail individuel et travail en groupe,et à proposer un travail personnalisé, parexemple avec un choix sélectif d’exercicesen fonction du niveau de chacun.

Abondamment cité par l’ensemble desenseignants, le premier frein à l’utilisa-tion des ordinateurs des élèves, c’est letemps d’installation en début de séance,jugé comme beaucoup trop importantcomparativement aux 55 minutes decours. Le second frein à l’utilisation, cesont les dérives possibles: les ordinateursdes élèves sont sources de distractionsmultiples, avec des échappées possiblessur le réseau: «Je ne peux pas toutfaire en même temps: me concentrer surmon cours et surveiller les écrans!» [No-ter que la plupart des enseignants dé-branchent le réseau dès les manipulationsde recherche achevées ; d’autres secontentent d’une surveillance visuelle enmodifiant leur position dans la classe (der-rière les élèves) ; d’autres enfin utilisentle logiciel SynchronEyes, ou ont recoursaux services de l’assistant d’éducation Ticepour les aider dans cette tâche.] Troisièmeraison, plutôt invoquée par les ensei-gnants non-utilisateurs, des difficultés demanipulation de l’ordinateur par lesélèves : une grande disparité de niveaurenforçant l’hétérogénéité des classes.

5-3. L’utilisation des ordinateursdes élèves à la maisonÀ la maison, les élèves déclarent utiliserles ordinateurs portables pour réviser lescours et faire des exercices, mais égale-ment pour des usages plus personnels.Écouter de la musique arrive en tête desactivités les plus fréquemment citées,assez nettement devant le fait de jouer,ou de communiquer avec ses amis. Un col-

légien sur deux déclare avoir un blog, qu’ilutilise surtout pour diffuser des photos.L’ordinateur portable est un peu utilisé parles frères et sœurs, ou des amis(e)s (20%),pratiquement pas par les parents (6%).

Les enseignants sollicitent étrangementassez peu leurs élèves pour l’usage scolairedes ordinateurs à domicile: ils ne sontguère qu’un tiers à en prescrire réguliè-rement l’utilisation. Une forte majorité(57%), surtout en mathématiques (84%),demande d’ailleurs des devoirs rédigés àla main – seuls 20% optant pour un renduavec l’ordinateur; et ils ne sont que 23%à laisser le choix du support à l’élève.Cet usage scolaire très modéré de l’ordi-nateur à la maison est d’ailleurs confirmépar les collégiens: ils ne sont qu’un surdeux à déclarer l’avoir utilisé au moins unefois, sur les deux dernières semaines,pour un devoir demandé par un profes-seur dans sa matière.

Les enseignants reconnaissent pourtantdes avantages à cette manière de faire,à commencer par la continuité avecl’école («Grâce à l’ordinateur, on a toutavec soi, à disposition…») et l’apparenceludique de certains exercices («Si vous leurdonnez quelque chose à faire avec l’or-dinateur, pour eux, ce n’est pas fastidieux;ils ne le voient pas comme du travail :quand, dans un exercice de français, il n’ya que des mots à compléter, ils n’ont pastout le texte à réécrire… Ils ne voient pasla contrainte, ils ne voient pas que ça valeur prendre du temps, ils ne se disent pasj’ai du français à faire.»)Les principales réticences des enseignantssont essentiellement liées à la trop grandefacilité d’échange de fichiers entre lesélèves («Dans la pratique, avec une cléUSB, c’est tellement facile de demanderau copain qui est bon élève!»).

6. L’ordinateur de l’enseignantet/ou les ordinateurs des élèves?Une très forte majorité d’enseignants es-time que l’ordinateur a renouvelé ou a faitévoluer la façon d’enseigner leur discipline(93%), et qu’il offre de nouvelles poten-tialités d’enseignement (80%).Par contre, leurs avis sont beaucoup plusmesurés concernant les ordinateurs desélèves: seuls 45% estimant qu’ils ouvrentde nouveaux possibles dont il serait dom-mage de se priver.-----graphique HUne forte majorité d’enseignants (61%) n’accep-terait pas de ne plus disposer de leur ordinateurportable, en particulier les professeurs de scienceset de musique (80%), d’espagnol (72%) et detechnologie (68%). Un quart le ferait avec dif-ficulté; et seuls 12% accepteraient facilement.Ils seraient par contre deux fois plus nombreux(25%) à accepter facilement de voir celui des col-légiens supprimé. 30% le feraient avec difficulté.Ce sont les professeurs d’espagnol qui semblentle plus attachés à l’opération, et ceux de françaiset de mathématiques, le moins.

6-1. D’un modèle centrifugeà un modèle centripète…L’institut TNS Sofres indique que l’arrivéemassive de l’informatique à l’école, et no-tamment la dotation des élèves en ordi-nateurs personnels, modifie, de fait, lesreprésentations traditionnelles du collège,de son fonctionnement, ainsi que les rapports entre enseignants et élèves.

Avec l’utilisation des ordinateurs desélèves, on passerait d’un modèle qualifiéde “centrifuge” où tout converge vers lecollège – le lieu du savoir et de la connais-sance (la classe et le professeur étant à lafois la source de cette connaissance et lepoint de convergence des élèves et deleurs questions) –, à un modèle “centri-pète” dans lequel chaque individu-élèveest (ou semble être) potentiellement au-tonome et indépendant, et susceptible dechercher et de trouver la connaissance“ailleurs” qu’à l’école.-----Modèle centrifuge– Sanctuarisation : l’essentiel de la vie scolaire sedéroule dans l’enceinte du lieu de scolarisation,le collège – d’où l’importance accordée au res-pect des règles de vie commune versus le constatde leur affaiblissement.– Temporalisation : la vie scolaire est scandée endeux séquences bien distinctes (scolaire et extras-colaire), le temps passé en cours étant considérécomme central par rapport à un temps de travailpersonnel qui lui est subordonné, et essentielle-ment centré sur la consolidation des apprentis-sages acquis en cours.– Centralité de l’enseignant: en cours, la place cen-trale est occupée par l’enseignement.– Convergence des élèves: une attention conver-gente est requise pour l’ensemble des élèves, lesséquences de travail individuel restant assez ré-duites (exercices, contrôles…).Modèle centripète– Déterritorialisation : une enceinte scolaire ou-verte aux familles, à l’environnement social, aumonde, qui devient un point de regroupementtemporaire, où transite une diversité de flux d’in-formations aux accès dédiés.– Continuité temporelle: les limites entre vie sco-laire et extrascolaire s’amenuisent. Du coup, le«temps scolaire» a tendance à se dilater au tra-vers d’une diversité croissante d’activités de dé-couverte et d’ouverture.– Enseignant référent : la place de l’enseignantn’en demeure pas moins centrale dans la mesureoù elle dépasse largement les limites du tempsde cours, et de la matière enseignée… pours’étendre à un rôle élargi et continu d’éducateurréférent, voire qui évolue vers une relations’apparentant à une sorte de tutorat.– Individualisation de l’élève : les techniques of-frent la possibilité d’adapter l’enseignement à lapersonnalité, aux attentes et orientations spéci-fiques de chaque élève.

En conclusionL’ampleur de la consultation (10261 ré-ponses) et la précision des questionnairespermettent maintenant de disposer dedonnées extrêmement détaillées et repré-sentatives de la manière dont les diffé-

rentes catégories d’acteurs vivent cetteopération au quotidien.Que faut-il en retenir?– Côté parents, on peut noter un fort at-tachement à une opération globalementbien perçue, et surtout jugée comme trèsutile – la maîtrise de l’ordinateur étantconsidérée comme indispensable pourl’avenir professionnel de leurs enfants.– Côté collégiens, il existe visiblement unecertaine insatisfaction par rapport à uneutilisation des ordinateurs portables trèsmajoritairement jugée comme beaucouptrop faible dans toutes les disciplines(mis à part la technologie) – les mesuresde restriction mises en œuvre dans laquasi-totalité des établissements concou-rant également à une certaine banalisa-tion de l‘ordinateur – celui-ci tendant àn’être plus considéré que comme une sim-ple “fourniture scolaire”, au même titreque les manuels.– Côté enseignants, on peut considérerque l’opération a favorisé une “conversionnumérique” qui est maintenant très lar-gement engagée – la quasi-totalité des en-seignants (93%) estimant que l’ordinateura renouvelé, ou fait évoluer, la façon d’en-seigner leur discipline. Toutefois, certainsfreins subsistent: au-delà de quelques dif-ficultés strictement techniques, l’utilisa-tion effective des ordinateurs des élèvespose visiblement des problèmes à l’école.Les enseignants reconnaissent pourtanttrès majoritairement (64%) que l’utilisa-tion d’un ordinateur à des fins scolairesapporte “un plus” à tous les élèves, sansdistinction de niveau. Ils notent égale-ment, dans des proportions semblables(66%), qu’avec les ordinateurs porta-bles, la motivation des élèves s’est accrue.– Côté personnel d’encadrement et devie scolaire, on peut retenir que l’opéra-tion leur génère une surcharge de tra-vail globalement bien assumée. À noterune perception nettement différente decelle des enseignants quant à l’intérêt po-tentiel des ordinateurs portables desélèves (cf. graphique A) et globalementune conscience aiguë des enjeux dudéveloppement rapide de ces technolo-gies pour l’école.

-----1 Depuis les débuts de l’opération “un collégien,un ordinateur portable”, un comité de pilotage,instance paritaire comprenant des représen-tants de l’Édu cation nationale et du Conseil gé-néral des Landes, se réunit régulièrement pouraborder toutes les questions pratiques liées à samise en œuvre. Ce comité est constitué desconseillers généraux chargés de l’Éducation et desTice, des représentants des principaux de collègeset des enseignants, de l’inspection académiquedes Landes, du délégué académique des Tice durectorat de Bordeaux, ainsi que des membres desservices “ad hoc” du Conseil général. 2 L’analyse présentée ici étant nécessairement sim-plifiée, ceux qui voudraient en savoir plus peu-vent télécharger les dossiers de restitution des en-quêtes “quantitative” et “qualitative” de l’ins-titut TNS-Sofres www.landesinteractives.net.

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Le contenu du cours se déroule petit àpetit sur le tableau interactif. Serions-nous donc ici en présence d’une versioncontemporaine de l’antique rouleau depapyrus?«Nous allons aborder aujourd’hui lanotion de nombre inverse», annonce leprofesseur en projetant sur le tableau in-teractif une série de petites énigmes, sousla forme d’équations à équilibrer : [0,5x… = 1], [4 x… = 1], [(–2) x… = 1]. Aprèsun échange avec ses élèves, il établit quedeux nombres sont dits inverses quandleur produit est égal à un: voilà démon-trée la grossière erreur des non-initiés –ou de ceux qui ont beaucoup oublié – quiconfondent “inverse” et “opposé”: l’in-verse du nombre 2, ce n’est pas –2comme certains auraient pu le penser,mais 0,5. CQFD! Silence dans la classe: lescahiers sont ouverts sur les tables, et cha-cun s’applique consciencieusement àécrire. Le cours progresse pas à pas, dansun lent déroulement de l’exposé du pro-fesseur sur le tableau interactif. L’intel-ligence des élèves est toujours mobilisée,du simple vers le plus complexe. Régu-lièrement, le professeur interrompt le tra-vail personnel de copie, pour une miseen commun qui sollicite la participationde ses élèves : «Est-ce que tous les nom-

bres ont un inverse? – Non, zéro n’en apas: un nombre multiplié par zéro, ça faittoujours zéro!» Bien vu! «Et que dit lacalculatrice, quand on lui demande de di-viser par zéro?» Expérience faite, onconstate qu’elle affiche “erreur”. Chacun se remet à son travail de copie :« Seul zéro n’a pas d’inverse… » Onpasse ensuite aux fractions: «L’inverse dela fraction a sur b est la fraction b sur a,a et b étant non nuls…»« Je ne suis dans les Landes que depuisdeux ans, nous expliquera plus tardJean-Yves Birebent, mais le vidéopro-jecteur est bien vite devenu un outil debase, presque indispensable à monenseignement : grâce à lui, je ne perdsplus de temps à écrire moi-même lecours au tableau, et les élèves peuventle recopier avec une plus grande pré-cision. De fait, quand je ramasse les ca-hiers, je constate que les leçons sontbien plus complètes, et plus précisesqu’auparavant. La première fois que j’aiutilisé cette manière de faire, ça m’afrappé : je retrouvais vraiment l’intégra-lité de ma leçon, ce qui n’était pas tou-jours le cas avec un tableau tradition-nel. Ainsi libéré, je peux également cir-culer entre les élèves, pour vérifierque tout se passe bien. »

Nous rencontrons M. le principal encompagnie de Séverine Lalaude, assis-tante d’éducation Tice, une ancienne dela maison, puisqu’elle est ici depuis le dé-but de l’opération “un collégien, un or-dinateur portable”: «Les nouveaux ma-tériels – visualiseurs, vidéoprojecteurs ettableaux interactifs – a été installé danschaque classe, au mois d’août. Petit à pe-tit, les enseignants commencent à s’enservir et se saisissent des nouvelles pos-sibilités qui s’ouvrent à eux.»«L’an dernier, explique Bruno Nurisso,j’étais en poste à Hagetmau, et nousétions équipés de tous ces outils entant qu’établissement pilote. Je me suisrendu compte que le principal, le CPE, lesparents d’élèves entendent beaucoupparler des visualiseurs et des tableaux in-teractifs, mais qu’ils ne savent pas exac-tement de quoi il s’agit ! J’ai donc de-mandé à Séverine de préparer une pe-tite séance d’initiation et de démonstra-tion des possibilités de ces outils, simple-ment pour savoir de quoi on parle, ce quime paraît le minimum!» -----“Cap de Gascogne” perpétue le nom de Saint-Sever au Moyen Âge : “Caput Vasconiae” (têtede la Gascogne).

Saint-Sever, altitude de 26 à 118 m,4 625 habitants, abbaye bénédictineinscrite, depuis 1998, sur la liste du Pa-trimoine mondial de l’humanité del’Unesco au titre des chemins de Saint-Jacques de Compostelle en France,Beatus – manuscrit enluminé du 11e siè-cle transcrivant l’apocalypse de saintJean (conservé aujourd’hui à la Biblio-thèque nationale).«Je découvre tout juste ce collège, nousexplique Bruno Nurisso, qui assure l’inté-rim du principal en titre, depuis la rentréede septembre. C’est un petit établisse-ment qui est en train de se développer :en trois ans, nous avons gagné une cen-taine d’élèves, et nous en sommes main-tenant à près de 400. Les communes duBAB (Bayonne, Anglet, Biarritz) étant de-venues trop chères, de nombreuses fa-milles préfèrent venir s’installer par ici :nous avons donc une population mélan-gée, avec une part importante de caté-gories socioprofessionnelles défavori-sées. Autre particularité du collège, nousaccueillons, depuis l’année dernière, unatelier-relais, destiné à des élèves en dif-ficulté avec l’école (huit au maximum), quinous sont adressés par d’autres établis-sements du secteur.»

UNE JOURNÉE AU COLLÈGE CAP DE GASCOGNE, À SAINT-SEVER

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11 h, cours de mathématiques de Jean-Yves Birebent, avec une classe de 4e

VOUS AVEZ DIT INVERSE ?

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Mésopotamie, Égypte… Projetées sur letableau interactif, les somptueusesimages de ces civilisations lointainesdans l’espace et dans le temps ne laissentpas les élèves indifférents.«Ur Nammu, le grand guerrier, roi d’Ur, deSumer et d’Akkad, par la toute-puissancedu dieu-lune Nanna, seigneur de laville…» Ce texte, extrait du plus anciencode de lois que l’on connaisse, date dutroisième millénaire avant Jésus-Christ. Leprofesseur nous emmène en Mésopota-mie, déroulant le fil de son cours sur le ta-bleau interactif… Voilà maintenant uneimage de l’étendard d’Ur: «C’est un cof-fre de bois, incrusté d’une mosaïque de na-cre, de calcaire rouge et de lapis- lazuli…»Et voilà des sceaux-cylindres de l’époquedu roi Akkam, des bijoux sumériens, etc.« Nous allons faire un exercice… » Uneillustration de la cité d’Ur s’affichemaintenant sur le tableau interactif : ils’agit de désigner correctement chaquepartie de l’image. «Qui me donne la lé-gende du numéro 1?» Les doigts se lè-vent… En suivant les indications de sesélèves, le professeur déplace chaque motpour le poser en relation avec le lieu qu’ildésigne… «Et voilà, vous avez compriscomment fonctionne une ville de Méso-potamie !»

«Les outils numériques ont complète-ment renouvelé ma façon de travailler,commentera plus tard le professeur. Au-paravant, tous mes cours étaient simple-ment manuscrits, et je ne disposais quede quelques illustrations: dès le début del’opération “un collégien, un ordinateurportable”, je me suis attelée à les retrans-crire pour l’ordinateur. Et dans un secondtemps, j’ai renouvelé toutes mes mé-thodes d’enseignement. Un jour, unélève de 4e m’a proposé de m’apprendreà construire un diaporama: nous avonsfait cela en étude! Aujourd’hui, je tra-vaille directement avec le logiciel de pi-lotage du tableau interactif. Mon coursest bien mieux illustré, et beaucoup plusvivant. C’est le grand avantage, car les en-fants sont très visuels…»

accompagner ce projet d’embellisse-ment du collège, nous explique-t-elle. Jeles aide à mettre leurs projets en images.Le photomontage, c’est quelque chosequi les intéresse, et en faisant eux-mêmes ce travail, ils se rendent compteque l’on peut complètement transformerune image, et lui faire dire des choses trèsdifférentes…»Dans la classe, on s’applique à incrusterune image d’horloge sur des photos ducollège… On apprend à détourer, à po-sitionner au bon endroit – sur la poutre?sur le poteau? sur le mur du fond? au mi-lieu? sur le côté? –, à trouver la bonneéchelle… Chacun construit petit à petitune image, première étape “visible” duprojet tel qu’il l’imagine.Atelier-relais. «Ces élèves ont un goûtparticulier pour travailler avec un ordina-teur, nous expliquera plus tard HélèneDaudignon, l’enseignante coordinatricede l’atelier-relais. Écrire à la main leurpose souvent problème: ils préfèrent debeaucoup utiliser un clavier. Notre objec-tif, ici, c’est de les remotiver, de leur don-ner le goût des apprentissages, de façonà ce qu’ils puissent réintégrer leur classeordinaire. […] Nos élèves doivent retrou-ver des repères… Ils ont souvent été mal-traités psychologiquement par leurs pro-

fesseurs parce qu’ils étaient en échec ;dans ce cas, tout est à reconstruire, pourqu’ils retrouvent la confiance envers lesadultes : s’ils sont entrés dans l’irrespectdes règles, et l’irrespect des adultes,c’est très souvent parce qu’ils ne se sen-taient pas eux-mêmes respectés.Le pro-blème de ces adolescents, c’est essentiel-lement un manque de confiance eneux: pour les sortir de l’échec dans lequelils sont souvent depuis longtemps, nousles faisons travailler sur l’estime d’eux-mêmes, en essayant de leur montrer qu’ilssont tout à fait capables de réussir. […]Ici, les élèves sont au centre: ils reçoiventdes enseignements fondamentaux –maths, français, anglais, SVT, histoire, etc.–, mais tout est axé autour de projets, etles apprentissages fondamentaux sontsystématiquement reliés aux thèmesabordés. Difficile, mais intéressant!»-----1 “Les dispositifs relais (classes et ateliers) per-mettent un accueil temporaire adapté de col-légiens en risque de marginalisation scolaire. Ilsont pour objectif de favoriser la rescolarisationet la resocialisation de ces élèves. L’accueil dansces dispositifs doit permettre aux élèves deconduire et de réussir un projet de formation.Il ne constitue en aucun cas une sanction maisvise à permettre la reprise de la scolarité ou l’en-trée dans un cycle de formation professionnelle,dans le cadre de relations apaisées.”http://eduscol.education.fr/D0049/CXJDEF01.htm

Si on décidait d’embellir le collège? Lesidées des élèves ne manquent pas. En-core faut-il les mettre en forme, pour lesprésenter à leurs camarades…Le collège de Saint-Sever accueille, pourla deuxième année, l’un des trois “ate-liers-relais” du département1. Alexandre,Antony, Christopher, Ivan, Laura, Sa-brina et Thomas travaillent au projet quiles occupe en ce début d’année. Les élèvesont imaginé quatre projets: construire untotem de signalisation pour se repérerdans le collège, décorer un mur du localqui abrite le matériel de sport, agrémen-ter les espaces verts en y plantant des pal-miers et placer des horloges à différentsendroits stratégiques…Photomontage. «J’ai pris quelques pho-tos des différents emplacements quenous avions évoqués, explique SéverineLalaude, l’assistante d’éducation Tice ducollège. Vous pouvez télécharger cesimages sur le réseau. Aujourd’hui, vousallez utiliser le logiciel Photoshop pourréaliser un photomontage permettant devisualiser votre proposition. À vous de dé-cider où poser votre horloge…»Séverine passe maintenant de table en ta-ble, encourage, conseille : «Je viens icitrois heures par semaine, en alternanceavec mon collègue de technologie, pour

15h 30, à l’atelier-relais, avec Hélène Daudignon, coordinatrice,Jean-Michel Moré, assistant d’éducation de l’atelier-relais, et Séverine Lalaude, assistante d’éducation Tice.

ENCORE PLUS BEAU!

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13h30, cours d’histoire de BD, avec une classe de 6e.

VOYAGE EN TERRES LOINTAINES

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«Je ne connais rien à l’informatique, etje n’ai aucune intention de m’y mettre!»Bernadette Echeverria, le professeurde français et d’espagnol qui est à l’ini-tiative de ce cours un peu particulier, n’yva pas par quatre chemins: «Par contre,poursuit-elle, je reconnais l’intérêt del’outil. Je suis depuis toujours passion-née de cinéma, et quand j’ai compris quetous les ordinateurs sont équipés du lo-giciel MovieMaker, j’ai demandé le ren-fort de l’un des animateurs de l’associa-tion Du cinéma plein mon cartable1 pourune initiation au montage. Plus tard, lesélèves pourront mettre en applicationleurs acquis en présentant leur rapportde stage en entreprise sous la formed’un film vidéo.»Action ! Les élèves d'une classe de 4e, sé-parée pour l’occasion en deux groupes,vont donc faire aujourd'hui la connais-sance d'Anthony Roussel, venu tout ex-près pour guider leurs premiers pas :«Allumez vos ordinateurs… Nous al-lons parler du montage, la dernièreétape de construction d’un film. Savez-vous quelles sont les autres? – Les textes?– Oui! Tu veux parler de l’écriture du scé-nario. Et la seconde? – Le tournage?» Lavivacité du dialogue qui s’engage dès lespremières minutes de ce cours ne trompepas: curiosité et motivation sont au ren-dez-vous!Découvertes. Un rapide sondage révèlepourtant que presque tous les élèvesignoraient superbement la présence dece logiciel dans leur ordinateur. Pour nepas brûler les étapes, mieux vaut donccommencer par les présentations: «Ici, la“fenêtre de collection” – on l’appelleaussi “chutier”. C’est l’endroit où nous al-lons mettre les images dont vous aurezbesoin. Cette seconde fenêtre, qui ressem-ble à un écran de télévision, vous serviraà visualiser votre travail. La troisième seprésente sous la forme de plusieurspistes : une pour les images, les sui-vantes pour les effets de transition, lessons, la musique…»Après avoir importé, via le réseau, lesimages “brutes”, tournées dans le collège,on apprend à couper et à raccorderdeux plans… Anthony Roussel vient ausecours de qui est un peu perdu, refrèneles ardeurs de qui veut aller trop vite. Ilglisse au passage une petite astuce, en fai-sant directement la démonstration de sonutilité pratique: «En montage, on se re-père davantage au son qu’aux images…»Certains mots techniques s’éclairent su-bitement : «Un “fondu”, au cinéma,c’est comme un point ou une virgule dansun texte : il nous indique que du tempss’est écoulé.» Tout à la découverte de cepotentiel insoupçonné, chacun assimileles notions de base sans appréhension, etla leçon avance à grands pas : «Je vaisvous montrer comment faire un tru-cage…» Magique! La couleur est deve-nue noir et blanc, la séquence est altéréede rayures et de taches : «On dirait unvieux film…» On passe au titrage: «Nous

13h 30, stage de montage vidéo d'Anthony Roussel, avec une classe de 4e

LA GRAMMAIRE DES IMAGES…

allons faire un générique qui ressemblefurieusement à celui de Star Wars : toutle monde suit?» Facile! Nouvelle décou-verte: on peut couper un son et le dupli-quer par copier-coller, comme s’il s’agis-sait d’un texte…Reste à se repérer dans le maquis tech-nique des formats d’enregistrement, cequi donne lieu à un petit cours sur lescompromis entre poids de fichier etqualité de rendu: «Je suppose que vousavez déjà téléchargé des vidéos, et quevous savez que plus un fichier est lourd,plus c’est long… Le poids et la qualité devotre film dépendent de ce que vous vou-lez en faire…»Premiers pas. «Votre mission, mainte-nant, c’est de faire votre propre mon-tage. Je vous impose une seulecontrainte: travailler à partir des imagestournées au collège. Vous pouvez choi-sir la musique que vous voulez, et mêmeajouter des images personnelles. Es-sayez de raconter une histoire… Unconseil : commencez par choisir la mu-sique…» Très vite chacun passe en revuesa discothèque personnelle pour im-porter la musique de son choix. AnthonyRoussel circule entre les tables : «Pourque ton clip ait la pêche, tu peux couper,raccourcir les plans, les déplacer…»Il reste encore quelques minutes: juste letemps de projeter le travail de chacun. Àqui le tour? «Moi! Moi!» Tout le mondeveut montrer son clip aux copains. Oncommente, on applaudit. Une constata-tion s’impose: aucun de ces montages,pourtant construits à partir des mêmesimages, ne ressemble aux autres : docu-mentaire, fiction, “création”, chacun asuivi son chemin…Épilogue. «Nous sommes environnéspar les images, commentera plus tard An-thony Roussel. À tel point que nousavons tendance à oublier qu’elles ne sontpas venues là comme ça, mais qu’il y atoujours quelqu’un derrière. Il serait ex-cessif de déclarer à tout bout de champqu’on nous manipule, mais nous de-vons prendre conscience qu’à traversune image, quelqu’un veut nous direquelque chose: il a un message à délivrer.J’entends souvent les élèves me dire«Oui, oui, je sais…», mais ils ne compren-nent pas vraiment, jusqu’à ce qu’ilssoient directement confrontés à la pra-tique du montage.»-----1 Du cinéma plein mon cartable est une asso-ciation loi 1901 (soutenue par le Conseil géné-ral des Landes, le Conseil régional d’Aquitaine,et le ministère de la Culture), intervenant dansle domaine de l’éducation à l’image. Sa voca-tion, c’est de faire découvrir le cinéma auxenfants et à leurs éducateurs – le plaisir de voirun film se mêlant à celui d’être capable de ledécrypter. L’association intervient égalementauprès des établissements scolaires, centres deloisirs, cinémas, etc. Elle participe régulièrementaux formations d’enseignants mises en placepar le rectorat et coordonne l’opérationCollège au cinéma.

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électronique. Une sorte de magma(soupe?) organique, animé de mouve-ments assez lents. Progressivement,quelque chose s’organise… On repèreplusieurs bâtonnets mus par une agita-tion autonome – ils sont colorés en vert–, qui se rassemblent et se rangent dansune sorte de ballet, avant de se sépareren deux lots de filaments qui s’éloignentvigoureusement l’un de l’autre.«Elle est trop bien, la vidéo!» L’exclama-tion est spontanée. Dans le langage desa génération, cette adolescente vientd’exprimer son émotion devant ce phé-nomène premier, fondamental. Mais

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Biscarrosse, altitude 0 m, 13500 habi-tants, 3e ville des Landes, plage océanede 15 km, musée de l’hydraviation.Inauguré le 31 août dernier, le secondcollège de Biscarrosse est situé au nordde la commune, sur la route des Lacs. L’architecture des bâtiments fait la partbelle au bois, et le chantier a intégré unedémarche répondant aux normes HQE(haute qualité environnementale) : eauchaude solaire, panneaux photovol-taïques, récupération des eaux pluviales,chauffage au bois, système de suivi et derégulation d’énergie, etc. L’établisse-ment s’ouvre sur un parvis, prolongé parune “rue couverte” le long de laquelle sedistribuent espaces pédagogiques et lo-caux administratifs. «Nous avons imaginéun collège à la typologie simple, équili-brée et sobre, traversé par un ponton li-néaire en bois, qui guide les collégiens,du parvis vers le hall, puis offre un débou-ché direct sur la cour de récréation», ex-plique Xavier Ratynski, l’un des architectesdu projet.1 Le collège dispose de 21salles de cours, d’un restaurant scolaireet d’un gymnase. Toutes les salles declasse sont câblées – avec près de 900points de connexion individuelle –, etéquipées de tableaux interactifs, vidéo-projecteurs et visualiseurs numériques.

«Cet établissement va permettre de ré-pondre dans de bonnes conditions à unehausse des effectifs particulièrementimportante, à Biscarrosse et dans les en-virons, nous explique Françoise Lauren-çon, la principale. Il faut savoir quedans les Landes, ces cinq dernières an-nées, le nombre d’élèves a augmenté de9% – et de 3% pour la seule rentrée2009-2010. Nous accueillons ici une par-tie des enseignants et des élèves du col-lège Jean Mermoz de Biscarrosse (cf. EnConnexion #9), qui avait atteint sontaux maximal de remplissage depuisplusieurs années. C’est en fait un redé-ploiement entre les deux établisse-ments: 390 élèves à Jean Mermoz et 300ici. […] Dans l’ouverture d’un nouvel éta-blissement, il y a deux aspects: un aspectpurement matériel avec son lot decontrôles, d’ajustements, etc., et un as-pect pédagogique. Notre équipe d’ensei-gnants vient en majorité du collègeJean Mermoz, mais également d’au-tres départements ; certains découvrentdonc ici l’opération “un collégien, un or-dinateur portable”. Donner une architec-ture pédagogique à un établissementprend du temps. Nous sommes ici au dé-but d’une histoire…»-----1 agence LCR Architectes, à Toulouse in Landes magazine, nº 7

Après un rapide contrôle de connais-sances où il est question de chromo-somes, le professeur lance la formulemagique: «Vous pouvez maintenant al-lumer votre ordinateur et aller sur le ré-seau pour télécharger la leçon d’au-jourd’hui.» Instantanément, dans la classe, ons’ébroue. On plonge sous la table à la re-cherche d’une borne pour brancher le câ-ble d’alimentation et se connecter au ré-seau… Voilà bientôt le même documentsur chaque écran. Titre: La division cellu-laire. C’est aux élèves de découvrir par eux-mêmes les documents préparés à leur in-tention et de résoudre, l’une après l’au-tre, les énigmes qui vont leur permettred’aborder des notions nouvelles.Observer et expliquer. Première ques-tion. Émile, mon voisin, s’applique à tra-duire la courbe d’un graphique en motset en phrases. «Je vous rappelle, annoncele professeur, qu’une courbe a trois fa-çons d’évoluer: soit elle reste stable, soitelle augmente, soit elle diminue… »Émile a bien compris le message, et sesdoigts courent vite sur le clavier. Avantde répondre à la deuxième question, ilfaut visionner une vidéo : sur l’écran unfilm en noir et blanc, que l’on identifiesans peine comme scientifique et prove-nant probablement d’un microscope

comment mettre des mots sur un telspectacle? Sarah appelle au secours :«Madame, je suis larguée! C’est quoi cetruc vert? – Le truc vert, comme tu dis,c’est un chromosome…» Le professeurcircule entre les tables, encourage, réex-plique et décode patiemment, en une sé-rie de petits cours particuliers, le sens desimages qui passent en boucle sur les or-dinateurs. Émile ne s’est pas déconcen-tré. Le dernier exercice consistait à fairele lien entre la première courbe et lesphotos extraites du film. «Madame, j’aifini !» Le professeur vient voir son tra-vail… Un moment plus tard, pour toutela classe: «Avant de partir, vous enregis-trerez votre travail… N’oubliez pas,pour la semaine prochaine, de recopierla leçon qui va avec!»Témoignage. Après le cours, VirginieBarrero revient pour nous sur son expé-rience d’enseignante avec des collégienséquipés d’ordinateurs portables : «Je nesuis pas championne en informatique,mais j’ai toujours travaillé dans les Landes,et il me semblerait vraiment dommagede laisser ces outils de côté. Mais il fautsavoir s’arrêter: pour moi, l’ordinateur neva jamais remplacer une séance de tra-vaux pratiques! Et, si on peut étudier unphénomène au moyen d’une manipula-tion, ou en l’observant au microscope, ilest bien évident que l’ordinateur neservira pas. […] Nous sommes actuelle-ment dans une partie du programme unpeu compliquée, et surtout très abs-traite. Et ce film très accéléré permetd’observer un phénomène que nous nepourrions pas voir autrement. Les chro-mosomes ont été colorisés, et les imagesfilmées sont accompagnées de schémasexplicatifs. L’essentiel, aujourd’hui, c’estque mes élèves voient bien ces “barres”,qui se séparent – ce sont les chromosomes– et se réorganisent. Les mots compliqués,les termes exacts, ils vont les aborder pré-cisément en recopiant la leçon, et nousles remettrons en place ensemble, au mo-ment de la correction. […] Les élèves necopient pas la leçon pendant le cours, ilsle font plus tard, à la maison, à partir dudocument informatique qu’ils ont télé-chargé en début de séance. Cela me per-met de gagner du temps, et ça leur donneune raison d’allumer leur ordinateur à lamaison, et ils sont contents de le faire![…] Systématiquement, au bout d’unmois et demi, nous faisons le point surcette façon de travailler, et nous décidons,ensemble, de continuer ou non. […] Jeme suis rendu compte que les élèves endifficulté apprécient : en prenant letemps de copier la leçon à leur rythme,ils ont le temps de réfléchir. Et ce systèmepermet également à ceux qui sont ab-sents de rattraper la séance. […] L’inté-rêt de ce type de fonctionnement, c’estqu’il me permet d’accompagner plusprécisément la progression de chacun: siun élève est en panne, je peux lui expli-quer ce qu’il n’a pas compris, pendant cetemps-là, les autres continuent…»

UNE JOURNÉE AU NOUVEAU COLLÈGE DE BISCARROSSE

cours de SVT avec Virginie Barrero, avec une classe de 3e

DIVISION CELLULAIRE

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Le CDI (centre de documentation etd’information) est encore en cours d’ins-tallation. Posés en ligne sur une longuetable, des cartons attendent d’être ou-verts. «Vous le voyez, nous expliqueDeborah Gissat, nous n’avons pas fini dedéballer les ordinateurs qui viennent toutjuste de nous être livrés, mais cela ne nousempêche pas d’accueillir les élèves : en-tre midi et deux, ceux qui le souhaitentpeuvent venir ici, soit pour faire une re-cherche, soit pour lire ou regarder un ma-gazine. Ils peuvent aussi travailler avecleur ordinateur portable, mais sans seconnecter à internet, sauf , s'ils ont untravail (à la demande d'un enseignant)qui nécessite son utilisation. …»

avec nos cartables toujours aussi chargés,parce que certains profs préfèrent nousfaire travailler avec nos livres et nos ca-hiers. Ils disent qu’avec les ordinateurs, ilsont toujours peur de nous retrouver entrain de jouer…– Et comme presque tous les profs fontleurs cours avec les cahiers, en fait les or-dinateurs servent surtout à jouer!– Finalement, ça ne sert à rien d’avoir desordinateurs si on ne les utilise que dansun cours ou deux!Mais alors, pourquoi êtes-vous si impa-tients d’avoir cet ordinateur portableprêté par le Conseil général?– C’est parce que certains n’ont pas inter-net chez eux.– J’ai deux frères: si mes parents devaientacheter un ordinateur pour chacun, ça fe-rait beaucoup.– Moi, je dirais qu’il faut continuer cetteopération. Déjà, parce que, si on arrête,ça serait dégoûtant pour ceux qui arriventmaintenant! Moi, par exemple, si jepasse en 4e, j’aimerais bien en avoir un.Ensuite, quand on doit faire des ma-quettes, ou des présentations, c’est beau-coup plus simple. Et, pour faire des expo-sés, avec l’ordinateur, on peut créerplein de trucs!Qui, parmi vous, dispose d’un ordinateurà la maison?– Moi, moi, moi… [tout le monde]Un ordinateur familial?– Non, un ordinateur personnel. [Ces septcollégiens disposent déjà personnelle-ment d’un ordinateur portable.]Et à quoi vous sert votre ordinateur?– Moi, j’en ai un de 2001, super épais…enfin, c’est un vieux, quoi! Et comme iln’a pas internet, en fait, ça ne me sertpresque à rien…– Chez moi, mes parents ne veulent pasm’installer internet…– Pourtant, internet, c’est bien pourfaire des recherches pour l’école… et aussipour s’amuser!– Ou aller sur MSN…Et vous faites ça, tard le soir?– Non, parce que mes parents ont installéun contrôle parental…Mais si vous avez tous un ordinateur, quelest l’intérêt que le Conseil général vousen prête un?– Ce qui serait bien, c’est que l’on puisseamener notre ordinateur portable au col-lège, si on en a un. Peut-être que notreresponsabilité serait différente: si c’est lenôtre, on va y faire plus attention…– Non, ça n’irait pas! parce que certainsgarçons (pas très intelligents) vont direà celles, comme moi, qui n’ont pas le der-nier modèle de la meilleure marque: “Oh,toi, tu n’as qu’un vieux Toshiba!”– Oui, ce qui est bien, ici, c’est que toutle monde a le même modèle, avec lamême puissance…Driiiiiing. La sonnerie interrompt notreconversation.

Traitement de texte, mise en page et pu-blipostage sont au menu de ce contrôlede technologie au cours duquel les or-dinateurs portables se révèlent de pré-cieux alliés.«Je prends une copie au hasard…» Leprofesseur est en train de remettre à sesélèves leurs devoirs corrigés. Chacundevait présenter un métier de son choix,sur un document écrit, avec un titre, untexte et une ou plusieurs images. « J’ainoté à la fois le contenu de votre travail– était-il cohérent, bien documenté? – etsa présentation générale… Technique-ment, j’ai également vérifié que vousavez su utiliser correctement les diffé-rentes fonctions du traitement de texte,notamment les feuilles de style.» Qu’est-ce qu’il faut faire ? Voilà main-tenant que s’affiche sur le tableau in-teractif une lettre de type commercial.Il est question de faire la promotion debadges lumineux auprès des princi-paux de collège: «L’hiver arrive à grandspas… pour la sécurité de vos élèves,nous vous proposons un badge cligno-tant particulièrement intéressant, parcequ’il peut être utilisé à la fois par despiétons ou par des cyclistes ! » Le professeur : «Voilà le type de docu-ment que je souhaiterais obtenir : àl’emplacement réservé à l’expéditeur,vous noterez votre nom et votre prénom– c’est vous, ici, le “responsable du ser-

vice clients”. Et vous indiquerez le nomdes destinataires, en utilisant les champsqui figurent dans la base de données. Vo-tre travail consiste à mettre en formecette lettre, en respectant le modèlefourni et en installant les liens hyper-textes. Si vous avez un doute, vous avezle droit de reprendre les documentsqui sont dans votre classeur. Vous trou-verez, sur le serveur du collège, un dos-sier contenant tous les fichiers nécessairespour faire ce travail. Je récapitule : vousdevez saisir le texte, insérer les images etles liens, puis faire la mise en page en res-pectant les retours ligne, les change-ments de paragraphe, et en utilisant lestabulations, de manière à obtenir, au fi-nal, un document très proche du modèlequi est affiché.»C’est parti ! Chacun se concentre main-tenant devant son ordinateur. Silence, cli-quetis des claviers… Petit à petit, la let-tre se construit sur les écrans. Les plusavancés en sont déjà à insérer les illus-trations. Ici, on butte sur l’insertion duchamp pour le publipostage. Là, on seplonge dans un document providentiel-lement sorti du classeur : “Instructionsd’aide pour la mise en page d’un texte”.«J’ai fini !», chuchote Alexandre à l’in-tention de son voisin, en vérifiant le fonc-tionnement de ses liens hypertextes.«Tu es sûr que tu n’as pas fait de fauted’orthographe? – Non, je ne crois pas…»

Au CDI avec Deborah Gissat, professeur documentaliste

ENTRE MIDI ET DEUX…

14h, cours de technologie de Kenneith Villeroy, avec une classe de 3e

JE VOUS FAIS UNE LETTRE!

-----Dans le coin lecture, un petit grouped’élèves, confortablement installéssur deux canapés orange vif, fait salonen feuilletant des bandes dessinées…Margot, Camille, Tristan, Bénédicte, Cyprien, Alexandra et Ignès – tousélèves de 5e – se prêtent volontiers aujeu des questions-réponses, appré-ciant visiblement qu’on leur demandeleur avis. Le dialogue s’engage très fa-cilement, vif, spontané…– Il est bien, ce CDI même si, pour le mo-ment, on n’a pas beaucoup de livres,parce que c’est le début: le collège vienttout juste d’ouvrir…– On peut trouver des informations pournous aider à faire des choix pour notrefutur métier…Quel métier veux-tu faire plus tard?– Je voudrais être ingénieur dans l’aéro-nautique, ou architecte. L’an dernier,nous avons commencé un classeur quinous servira jusqu’à ce que nous ayonstrouvé notre orientation.L’an prochain, souhaitez-vous avoir un or-dinateur portable du Conseil général?– Oh oui! (unanime)– Mais on va quand même se retrouver

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Mon voisin se désespère, aux prises avecde grosses difficultés : comment insérerune image dans son texte, sans dérangertoute la mise en page du texte? «Si tuavais suivi pas à pas, toute la procé-dure…» commente son prof.Il reste quelques minutes avant la fin ducours : « Vous avez encore le temps,avant de déposer votre travail sur le ser-veur, de vérifier que tout est correcte-ment en place, notamment de faireune dernière vérification orthogra-phique…»

Entretien. «En technologie, commenteraplus tard Kenneith Villeroy à notre inten-tion, les élèves apprennent à se servir deplusieurs logiciels, et en particulier dutraitement de texte. Ils pensent qu’ils sa-vent déjà, mais je les vois souvent s’éver-tuer à faire la présentation du texte aufur et à mesure de la saisie… En fait, ilsbricolent sans exploiter toutes les poten-tialités du logiciel – comme beaucoup degens d’ailleurs, qui utilisent un traitementde texte comme une simple machine àécrire d’autrefois. Il leur manque la mé-thode : si on sait paramétrer les feuillesde style, par exemple, on pourra mettreen page un rapport de 50 pages à la de-mande… C’est quand même merveilleux,non? Je leur indique, aussi, commentcréer des liens hypertextes, ce qui permetde renvoyer vers d’autres données, ail-leurs. […] J’ai choisi, cette année, de tra-vailler sur le thème de l’orientationprofessionnelle. J’ai donc demandé à mesélèves de se renseigner activement sur lesmétiers qui les intéressent, en faisant desrecherches sur internet. Après avoir ré-digé une lettre de motivation pourleur demande de stage, les élèves ontappris à faire un exercice de publipos-tage : ils se sont rendu compte que l’onpeut envoyer le même document àplusieurs entreprises, en personnali-sant les adresses à partir d’une base dedonnées. Je vais maintenant les accom-pagner pour la présentation de leur rap-port de stage, qu’ils doivent faire sousforme de diaporama…»

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UN COLLÉGIEN,UN ORDINATEUR PORTABLE…Si l’on en croit le diagnostic de l’Agence Aqui-taine Europe Communication, les collèges lan-dais sont les plus informatisés de la région, avec3,2 élèves par ordinateur. C’est naturellement undes effets de l’opération “un collégien, un or-dinateur portable”, menée depuis 2001 par leConseil général, qui conduit au prêt d’un ordi-nateur à tous les collégiens de 3e et 4e et à tousles enseignants. En parallèle, le Conseil générala également câblé toutes les salles et développéles équipements collectifs des collèges (ordina-teurs fixes, vidéoprojecteurs, tableaux interac-tifs, visualiseurs numériques, etc.). Il s’est aussiattaché à la mise à disposition des ressources édu-catives (logiciels, ressources pédagogiques, ma-nuels numériques, abonnements à des banquesde vidéos France 5 et INA…), à nouer des par-tenariats avec les enseignants et les instances aca-démiques afin de promouvoir la formation etl’utilisation des outils informatiques dans l’en-seignement. Enfin, il assure le soutien techniquedans les collèges en finançant l’embauche parles collèges de la moitié des assistants d’éduca-tion. Plus de 39000 élèves ont bénéficié de cetteopération depuis septembre 2001.

EN CONNEXION #17une publicationdu Conseil général des Landes23, rue Victor Hugo40025 Mont-de-Marsan CedexTél. : 0558054113www.landes.orgwww.landesinteractives.netContact : [email protected]

Directeur de publication :le président du Conseil général

Rédacteur en chef :Pierre-Louis Ghavam

Design éditorial,reportages, enquête visuelle :presse papierMarie Bruneau, Bertrand Genier

Photographie de couverture :Vincent Monthiers

Relecture :Hélène Baron, Sylvie Baras

Impression :BM / F-33610 ZI Canéjan

Dépôt légal : 4e trimestre 2009

Ce document est imprimédans une imprimerie Imprim’vertavec des encres végétalessur du papier Cyclus Print 100 % recycléà partir de fibres issues de la collecte sélective(invendus, déchets d’impression, etc.)et blanchi sans utilisation de chlore,lui-même biodégradable et recyclable.

Depuis septembre 2009, l’opération “uncollégien, un ordinateur portable” fran-chit un nouveau cap: en complément dela dotation en ordinateurs portables,toutes les salles de cours de tous les col-lèges publics des Landes sont désormaiséquipées, “en fixe”, d’un tableau blancinteractif, d’un vidéoprojecteur et d’unvisualiseur numérique – ces équipe-ments collectifs étant disponibles pourtous les niveaux d’enseignement.Le 23 juin 2008, les élus du Départementavaient pris, à l’unanimité, la décisiond’équiper, pour la rentrée scolaire 2009-2010, toutes les salles de cours des col-lèges publics de visualiseurs numériqueset de vidéoprojecteurs… Mais il y avaitune contrepartie : l’allègement des car-tables pour tous les niveaux d’ensei-gnement – ce matériel n’étant distribuéqu’à condition que les conseils d’adminis-tration des établissements s’engagent àne plus obliger les élèves à apporter leursmanuels scolaires en classe. La quasi-to-talité des collèges ont délibéré en ce sens,et ils sont désormais équipés de ces ma-tériels. Mais le Conseil général a fait da-vantage, en les dotant également de ta-bleaux interactifs installés dans toutes lessalles de classe: «Comme les entreprisesdevaient intervenir dans toutes les sallesdes collèges, explique Pierre-Louis Gha-vam, chef du service des TIC au Conseilgénéral, nous avons profité de ces travauxpour installer des tableaux interactifs en

même temps, le surcoût étant finalementassez raisonnable… L’idée initiale durectorat qui a fini par prendre était de do-ter les enseignants des outils numé-riques leur permettant d’explorer denouvelles pratiques pédagogiques envisualisation collective. Pour eux c’est unpremier pas vers l’individualisation desélèves, leur autonomie avec l’ordinateurportable. Depuis 2005, avec l’appui durectorat et des services du Catice nousnous employons à convaincre les princi-paux et les enseignant de l’utilité de fixerles tableaux interactifs au mur, afin de res-ter dans une configuration pédago-gique classique : le matériel est ainsitoujours disponible, ce qui fait gagner dutemps lors de la mise en œuvre en débutde cours. Des formations à ces différentsmatériels ont été proposées aux ensei-gnants et délivrées par les six ensei-gnants landais formateurs du Catice.»-----– Le vidéoprojecteurIl permet de projeter une source vidéo ouinformatique, sur un écran ou sur une sur-face murale blanche.– Le tableau numérique interactifC’est une surface interactive reliée à unordinateur via un câble ; il lui transmet,par simple toucher, diverses informations,comme la position du pointeur de la sou-ris. Un vidéoprojecteur se charge d’affi-cher l’écran de l’ordinateur sur ce tableau:il est donc possible d’effectuer à la main,et sur un format d’écran assez important,tout ce que l’on peut faire avec un ordi-nateur à l’aide d’une souris. Le tableauinteractif est fourni avec un logiciel dé-dié, qui permet de tirer parti des possi-bilités nouvelles de cette technique.– Le visualiseur numériqueÉgalement connu sous les noms de rétro-projecteur numérique, épiscope, visuali-sateur, visionneuse ou encore banc-titre,c’est un peu la version numérique du ré-troprojecteur. Il s’agit d’une caméra USB,montée sur un bras articulé, avec pourfonctions de répliquer en temps réel, oude prendre des images, de textes écrits,d’objets en 3D, de lamelles de microscope,de radiographies, d’objets en mouve-ment, etc. Les images sont immédiate-ment affichées par le biais d’un vidéopro-jecteur. Autre intérêt du visualiseur nu-mérique, la possibilité d’afficher, pour laclasse entière, une page de manuel sco-laire – qui permet d’alléger le poids descartables en dispensant les élèves d’ap-porter les manuels en cours.-----876 vidéoprojecteurs, 795 tableaux interactifs,798 visualiseurs numériques, 347 imprimanteslaser noir et blanc, 134 scanners-numériseurs, 121graveurs de CD-DVD, 95 imprimantes laser cou-leur, 66 appareils photos numériques et 35disques durs USB sont actuellement en servicedans les 35 collèges publics du département desLandes.

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équipement

VIDÉOPROJECTEURS,VISUALISEURS NUMÉRIQUES ET TABLEAUX INTERACTIFS

CE QU’ILS EN DISENT…SÉVERINE LALAUDE,ASSISTANTE D’ÉDUCATION TICEAU COLLÈGE DE SAINT-SEVER« Tous les matériels ont été installés dans lecourant du mois d’août : les vidéoprojecteurset les tableaux interactifs étaient donc en placedans toutes les salles de classe pour la rentrée.Les professeurs se sont trouvés motivés par lestableaux – un peu moins par les visualiseurs…Et ceux qui n’utilisaient pas forcément l’ordi-nateur les années précédentes s’y sont mis: cer-tains ne voyaient pas l’intérêt de simplementprojeter leur cours avec le vidéoprojecteur. Letableau numérique amène l’interactivité,c’est différent. Les élèves sont plus intéressés,ils veulent participer… Nous avons organisédes formations internes au collège – avecMme Labar the, professeur de mathématiques– sur l’utilisation des visualiseurs et du tableauinteractif, en prenant les enseignants par petitsgroupes. Et, quand certains ont des problèmesspécifiques, nous allons dans leur salle, pourréexpliquer… »

STÉPHANE LANDEAU,PROFESSEUR DE SCIENCES PHYSIQUESAU NOUVEAU COLLÈGE DE BISCARROSSE«Pour l’instant, cela se passe très bien : la plu-part des collègues qui arrivent d’autres dépar-tements sont ravis de découvrir tout ce maté-riel et enthousiastes. Personne n’est réticent àl’utilisation de ces outils numériques, à commen-cer par les ordinateurs personnel, le tableauinteractif et la visionneuse. Nous sommes éga-lement en train de mettre en place un logicielde gestion de la vie scolaire, avec publicationdu cahier de textes sur internet (Pronote), etcomme je suis professeur référent Tice, j’ai orga-nisé une formation pour les collègues qui sesont tous vraiment impliqués. C’est assezextraordinaire : les parents sont ravis, et nousavons également un bon retour des élèves. […]Pour ce qui est des visionneuses, elles sont trèsutilisées, notamment pour projeter les pagesdu manuel scolaire. Pour moi, c’est égalementune caméra qui me permet de filmer certainesexpériences.»