encas danse magazine n°23

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ENCAS DANSE n°23 Nove m bre 2 0 1 1 LE MAGAZINE À SAVOURER FESTIVALS Lyon Salsa Congress Angoulême Salsa Festival Istanbul Dance Festival PORTRAIT Agnès Coppey Voyage entre dynamisme et sensualité EN EXCLUSIVITE Magnitude 7.3 de Tinan INTERVIEW Anderson Mendes et Vanessa Jardim La salsa à la brésilienne

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Page 1: ENCAS DANSE MAGAZINE N°23

ENCAS DANSE n°23 Novembre 2011 LE MAGAZINE À SAVOURER

FESTIVALSLyon Salsa Congress

Angoulême Salsa Festival Istanbul Dance Festival

PORTRAITAgnès CoppeyVoyage entre dynamisme et sensualité

EN EXCLUSIVITEMagnitude 7.3 de Tinan

INTERVIEWAnderson Mendes et Vanessa JardimLa salsa à la brésilienne

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Encore plus de saveur !C e mois-ci, la team d’Encas-Danse Mag vous transporte à

travers trois festivals. Nos journalistes vous offrent une petite escale en Turquie, le temps d’un week-end, pour danser la

salsa à Istanbul. De retour en France, vous poserez vos valises au congrès de salsa de Lyon ! Vous en voulez encore ? Nous vous entraînerons à la conquête de l’Ouest, avec toute l’équipe du festi-val de salsa d’Angoulême. Avez-vous pensé à vous échauffer avant tous ces efforts ? Si ce n’est pas le cas, retrouvez donc les conseils avisés de Luna dans la rubrique Paroles d’experts.

Partez ensuite pour un tête à tête avec les personnalités du mois. Ils vous feront vibrer grâce à leur passion commune pour la danse. Un intérêt qu’ils partageront avec vous. La sensuelle et dynamique Agnès vous présentera son ragga jam salsa. De passage à Paris, le couple Anderson et Vanessa vous fera goûter à la salsa do Brasil. Nouvelle rubrique ce mois-ci : Lu pour vous. Vous tremblerez d'émo-

tion la sortie du livre Magnitude 7.3 de Tinan, danseur et auteur.

Ah, nostalgie quand tu nous tiens ! Qu’en est-il de la fièvre du samedi soir ? Qu’en est-il de la rock’n roll attitude ? Le rock est toujours vivant, vous en aurez la preuve dans la rubrique Historique.Les salseros sont-ils des coureurs de jupons ? Rencontrez nos trois danseurs qui vous confieront leur avis sur la question.

Ce mois-ci, la couverture est une toile composée par Léa Nar-dini, inspiré par les ballets d’Alvin Ailey. Prenez vos pinceaux et esquissez quelques pas de danse avec elle.

Vous êtes toujours plus nombreux à nous lire tous les mois. N’hési-tez pas à nous faire part de vos désirs, de vos critiques et de vos coups de cœur. Encas-Danse Mag est un magazine qui se savoure de bouche à oreille, alors n’hésitez pas à en parler autour de vous.

Jean-Laurent Nijean, rédacteur en chef

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ENCAS-DANSE MAGTél : + 33 1 77 75 51 59

[email protected]

publicité@encasdansemagazine.com

Pôle direction Directrice de la rédaction Mathilde Salmona

Directeur de la publication Victor Ramazani

Rédacteur en chef Jean-Laurent Nijean

Pôle RédactionAnnie Vœung

Kessy Guylaine

Juliette Larossa

Soraya Ghadery

Michael Barale

Sothiya Taing Guajardo

Ingrid Leguerney

Pôle Marketing et CommunicationClara Biosca Ruiz De Ojeda

publicité@encasdansemagazine.com

A contribué à ce numéroMélanie Atlan

Célyne Clément

Couverture : Alvin par Léa Nardini

Prochain numéro le 5 Décembre

PORTRAITAgnès Coppey Voyage entre dynamisme et sensualité REPORTAGESLyon Salsa CongressAngoulême Salsa Festival Istanbul Dance Festival PAROLES D’EXPERTSS’échauffer, à quoi cela sert-il ?CULTUREDanser peindre dessinerCLIN D’ŒILDragueur, moi ? JamaisHISTORIQUE La rock n’roll attitude maintient le cap

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C entre hospitalier en région parisienne, service de réanimation néo-natale. La fin de la journée approche pour

Agnès. Après les transmissions, l’infirmière de 35 ans échange sa blouse blanche contre une tenue plus sportive. Sa destination : un cours de ragga jam salsa. De l’infirmière douce, attentionnée et aux petits soins pour les fragiles nourrissons, elle passe à la prof de danse, sensuelle, survoltée et soucieuse du progrès de ses élèves. Agnès Coppey est tout cela. Une réelle dualité à fleur de peau. Petite plongée dans sa vie pour découvrir cette fabuleuse histoire.

Elle évolue très tôt dans le monde de la danse, ou plutôt, elle y appartient depuis toujours. À peine fait-elle ses premiers pas, qu’elle se dandine déjà au rythme de la mu-sique. Aux dires de ses parents, « dès l’âge de deux printemps, elle se baladait toujours avec un mange-disque sur l’épaule et dansait sans arrêt ». Depuis l’âge de six ans, elle s’initie aux cours de danse classique et surtout de gym-nastique rythmique et sportive. Elle poursuit cette discipline, enchaînant les entraînements et les compétitions, pendant près de six ans. Vers l’âge de quinze ans, des problèmes au

dos la contraignent à abandonner ce rythme soutenu. En manque d’activités, elle s’inscrit dans une salle de sport pour faire du fitness. Et là, elle tombe sur des cours de hip-hop. Parallèlement, elle poursuit ses études afin d’obtenir son diplôme d’infirmière. « Pendant mes études, se souvient-elle, je travaillais sur-tout entre midi et deux, à la pause déjeuner ainsi que dans le train. Mes soirées étaient consacrées à la danse. »

Ragga jam. Au cours de hip-hop, son des-tin la pousse rapidement vers Laure Cour-tellemont. « Petit à petit, Laure a créé ragga jam. Je la regardais évoluer. Elle élaborait le concept, donnait des noms aux steps (NDLR : enchaînements de pas), puis amenait le rag-ga en salle. C’était vraiment une formidable aventure ! » Elle se met à danser avec elle

lors d’événements pour des grandes marques comme Reebok ou Nike et également dans le milieu de la fitness. Qu’est-ce que le ragga jam ? « Laure a choisi ce nom tout d’abord par

respect pour les codes et la culture, répond-elle. C’est une expression de la dancehall ja-maïcaine, très musicale, basée sur les danses de l’île. Le ragga jam met en relief toute la richesse de la dancehall en y intégrant l’as-

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IT Voyage entre dynamis me et sensualité

Mi ragga jam, mi salsa, qui-est-ce ? Vous l’avez sans doute de-viné, il s’agit d’Agnès Coppey, la créatrice du concept ragga jam salsa. Laissez-vous entraîner dans ce voyage qui lève un peu le

voile sur une danseuse et chorégraphe novatrice.

y Texte Jean-Laurent Nijean p

Agnès Coppey

sensuelle, survoltée et soucieuse du progrès de ses élèves.

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Voyage entre dynamis me et sensualité

pect chorégraphique. Il y avait toute une péda-gogie derrière, c’était un peu sa manière à elle de s’exprimer. » Même si le dancehall et le ragga existaient auparavant, Laure Courtellemont est l’une des premières à enseigner cette discipline en salle. Aujourd’hui, le phénomène atteint une autre dimension. Le concept ragga jam prend naissance à la fin des années 90. « En 1998, nous avons participé à des championnats et des compétitions, rappelle Agnès. C’est une période où l’on mélangeait beaucoup hip-hop et ragga. » Agnès suit Laure dans toutes les étapes de son évolution. Petit à petit, le projet ragga jam prend de l’ampleur et les filles s’y consacrent entière-ment. « Au fur et à mesure, je l’ai remplacée pour quelques cours. Puis lors de son départ pour un an en Italie, en 2003, elle m’a laissé un cours. » La pression est énorme pour les jeunes épaules

d’Agnès. Elle connait la salle et les élèves, mais la difficulté est ailleurs. En effet, selon son té-moignage, « le plus difficile pour moi était de remplacer Laure, celle qui a créé ragga jam. La deuxième pression était de ne pas la déce-voir. Quand quelqu’un te laisse le produit qu’il a construit à la sueur de son front. Un produit merveilleux, tu as juste envie de lui rendre hon-neur et d’être à la hauteur du concept ! » Cette période s’avère ardue mais formatrice.

À force d’être tout le temps à ses côtés, d’ob-server sa pédagogie et sa manière de gérer un groupe, elle apprend énormément de ficelles pour l’enseignement et la gestion d’une com-pagnie de danse. « J’ai participé à tous ses shows », souligne-t-elle. La relation élève/pro-fesseur s’est progressivement et naturellement transformée en une relation d’amitié basée sur

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le respect, l’admiration et le partage. Salsa. « J’ai toujours adoré les rythmes lati-

nos mais je n’avais jamais eu l’occasion de m’y mettre », déclare Agnès. L’opportunité, elle la saisit pendant l’année 2001. Un jour, elle tend l’oreille et est attirée par un cours de salsa cu-baine dispensés par un certain David Lartist, à Évry. Elle se prend vite au jeu et intègre les cours de David. Elle suit ses cours pendant quatre sai-sons. Entre temps, David Lartist s’est progres-sivement converti à la salsa portoricaine. Sans hésiter, Agnès suit son professeur. Sa passion pour la salsa l’entraîne dans les boîtes de nuit, la plonge dans un univers de danseurs et lui ouvre un réseau de connaissance. Elle navigue alors entre la salsa et ragga jam, deux mondes qui la transportent. En 2004, Laure enseigne au studio Harmonic, comme les membres de Sal-sabor. Un jour, un professeur de Salsabor ne peut pas honorer l’un de ses cours. Didier Gal-vani la sollicite pour remplacer Nathalie Alexis au pied levé. « Je n’ai pas la capacité pour rem-

placer ce prof, a-t-elle répondu. Je sais dan-ser la salsa mais je ne peux pas l’enseigner. À la rigueur, je peux vous proposer un cours de ragga jam ! » Il accepte la proposition car c’est plutôt un cours de cardio, de salsa dynamique et que Nathalie prônait une rencontre entre les deux monde. À l’issue du cours, les élèves sont sous le charme. La pédagogie, l’énergie et la bonne humeur d’Agnès opèrent. Le concept plait et rapidement Salsabor lui offre un cours régulier. Elle se tourne vers son mentor et amie de toujours qui lui donne rendez-vous avec Cli-ford Jasmin, Valérie Mitchelson, Didier Galvani. L’ordre du jour de la réunion est le lancement d’un cours de ragga jam. Laure Courtellemont prend la parole et déclare que l’idéal serait qu’elle dispense ce cours, car sa première ex-périence s’est bien déroulée. Et de poursuivre : « Écoutez, il y a quelque chose de mieux à faire : Agnès peut donner un cours alliant la salsa et le ragga jam. Je la vois évoluer dans les deux. En ragga jam, elle dégage cette sensualité fémi-

nine que d’autres n’ont pas forcé-ment. Et en salsa elle dégage une pêche, un dynamisme. Ce serait bien qu’Agnès donne un cours de ragga jam salsa ! »

Ragga jam salsa. La réunion terminée laisse Agnès sans voix, complètement perturbée. Elle ne s’attendait pas à cette décla-ration. La jeune prof est à la fois excitée et effrayée par l’inconnu. « Qu’est ce que je vais faire ? Comment je vais le faire ? Serai-je à la hauteur ? Par où commen-cer ?... » Autant de questions envahissent ses pensées. Venant à son secours, Laure la rassure et lui dit qu’elle lui fait totalement confiance. Sur ses conseils, Agnès se rapproche de DJ Sam One. Elle lui apporte quelques morceaux de salsa que le virtuose des platines, commence à mixer avec un beat ragga. « Nous choisissons des raggas assez softs, détaille-t-elle. DJ Sam One se base beaucoup sur les harmonies. » Il réalise les CD avec lesquels elle prépare ses chorégraphies. « La musique étant un métissage, cela m’a fortement inspiré pour créer mes chorégra-

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phies en mélangeant des steps de ragga et de salsa. Au tout début, la fusion n’était pas totale, je faisais un huit de salsa puis un huit de rag-ga. Pour moi, j’ai atteint aujourd’hui la recette idéale. » Le concept ragga jam salsa est un savant assemblage subtilement dosé. Chacun des ingrédients vient enri-chir l’autre pour composer un ensemble bien lié. Sen-sualité/dynamisme, éner-gie/fluidité : les opposés se mêlent pour former un tout. Ce nouveau mouvement artistique, qui s’inspire à la fois du milieu salsa et du milieu ragga jam, agit comme un fédérateur. Le cours de ragga jam salsa est une véritable passerelle entre les différents styles. Ainsi, des danseurs provenant du milieu ragga hip-hop s’aventurent du côté de la salsa ; tandis que des salseros sont attirés par le hip-hop et le ragga. Aujourd’hui, Agnès, seule professeure du mouvement ragga jam salsa possède une troupe professionnelle et des ate-liers chorégraphiques d’élèves. Elle est sollicitée dans de nombreux festivals de salsa. « En plus de ce travail de professeur et de chorégraphe, j’éprouve toujours le besoin de danser et d’être dirigée par d’autres chorégraphes. Au sein de la compagnie Salsabor, j’aborde la scène d’une

autre façon. Au fil des années, j’ai intégré leur compagnie en temps que danseuse profession-nelle. » Toute cette activité est très prenante. Elle navigue entre son métier d’infirmière, qu’elle ne réalise plus qu’à mi-temps, ses cours, les déplacements le week-end, les répétitions avec

sa propre compagnie et celles avec Salsabor. À tout cela s’ajoute toute la gestion comptable, admi-nistrative et commerciale. « Beaucoup de projets et

d’envies me tiennent à cœur dans ma vie d’ar-tiste. Des détails ? Huumm… je rêve de dévelop-per ragga jam salsa sur le plan international ! Mais surtout pas un mot, c’est encore un secret !», révèle-t-elle en riant. Pour concrétiser ce rêve, il lui manque du temps. Elle ne s’arrête jamais, mais « c’est ce qui est bon ! ». Une solution : abandonner totalement sa carrière d’infirmière pour s’adonner entièrement à ses projets. « Être infirmière, cela fait partie de ma vie, conclut Agnès. Je ne tiens pas à cesser, car ce métier représente des valeurs qui me sont chères, tout comme le ragga jam salsa ! » P

un savant assemblage subtilement dosé

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G uillaume, Thierry et Damien sont trois jeunes passionnés de salsa. Mordus, ils y vont plusieurs soirs

par semaine. À la question : « Les salseros seraient-ils tous des dragueurs invété-rés ? », Damien et Guillaume qui sont respectivement en couple, répondent avec un sourire gêné, pendant que Michael, célibataire, éclate de rire.

La réponse de Guillaume : « Non !!! J’y vais pour dan-ser, pas pour draguer », mar-tèle t-il avec toute sa bonne foi. Pourtant, il semblerait que les salseros souffrent d’une réputation sulfureuse. Les mouvements collés-serrés, les jeunes femmes en jupe, l’ambiance festive et cha-leureuse favorisent les rapprochements...

« C’est une danse sensuelle. Nous draguons en dansant. C’est fait pour. Les échanges, les sourires, certains contacts... C’est le

contexte qui veut ça. Moi, je ne viens que pour dan-ser, mais ce n’est pas le cas pour tout le monde », recon-naît son ami Damien. Les avis sont donc partagés, comme le montre le témoignage de Thierry. « C’est très rare que l’on drague. Je viens pour le plaisir de danser. Quand une nana me fait un grand sourire, et qu’elle me dit “tu danses bien”, j’ai gagné ma soirée! Ou quand je fais une passe technique sans lui faire mal aux bras, que je vois que ça

lui plaît, j’ai également réussi ma soirée ! La salsa, c’est quand même moins collé-serré que le zouk, la bachata ou le merengue ! »,

CLIN

D’O

EIL Dragueur, moi ? Jamais!!!

Tensions et crises de jalousie dans la planète salsa. Quand l’un danse et l’autre pas, cela provoque des scènes de ménage à la maison. Des couples sont au bord de la rupture. La vérité sur cette réputation de coureurs de jupon. y Texte : Annie Vœung p

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Conseils de salseros

La règle d’or : prendre plusieurs chemises sur soi, une pour danser et une autre pour rentrer. C’est le minimum. « J’ai vu des danseurs venir avec plusieurs chemises, tellement ils transpiraient ! » a remarqué Thierry, un passionné de salsa. « Après une soirée, je sens le parfum des filles, ça colle aux vêtements et je suis obligé de les laver ! » précise t-il. L’autre solution est de porter un gilet sans manche. Cela évite de se retrouver avec des traces de fond teint ou de rouge à lèvres, mais cela ne constitue pas de rempart contre la transpi-ration.Et surtout : privilégier le dialogue au sein du couple afin d’ins-taurer un vrai rapport de confiance. 

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défend le jeune homme.Au bord de la rupture. Quoi qu’il en soit, cette ré-

putation de coureurs de jupon reste bien ancrée dans les esprits. Damien en est bien conscient. « Dans les soirées, nous rencontrons des filles, nous échangeons des numéros. Les appels et les SMS que je recevais parfois, rendaient ma copine jalouse. » Pour la rassurer, le jeune homme a pris l’initiative de l’inviter à une soirée. « Elle s’est rendu-compte que les filles s’habillaient norma-lement, même si la plupart sont mignonnes ! » Malheureusement, son initiative n’a pas eu l’effet escompté. « Elle m’a carrément interdit d’en faire. Elle m’a dit : “T’as pas besoin de danser! Tu fais déjà du hip-hop et du break-dance!” Nous nous disputions. Elle m’a fait du chantage. Nous étions au bord de la rupture. Résultat : j’ai cédé un an. Cela a pesé sur notre couple, mais j’ai pris sur moi. »

Puis l’appel de la salsa a été trop fort. « L’été dernier, quand elle est partie en vacances, j’en ai profité pour en refaire, avoue t-il. Depuis, nous n’en parlons plus. C’est devenu un sujet tabou. Elle fait toujours un peu la tête quand j’y vais.

Mais de toute façon, elle n’a rien à craindre. Elle connaît les gens avec qui je vais en soirée. Il y a des témoins.»

Les choses sont un peu plus apaisées entre Guillaume et sa compagne. Mais les débuts n’ont pas été simples. « Quand je rentrais, elle était sur la défensive. Elle me demandait sur un ton vif “t’as bien dansé ?” » Comme pour son ami Damien, la salsa représentait un sujet de dispute. « Au début, j’y allais trois à quatre fois par semaine. Puis je n’y allais plus qu’une fois, mais avec un sentiment de culpabilité. Au fil du temps, j’ai réussi à lui faire comprendre que cela faisait partie de mon épa-nouissement personnel. C’est même elle qui m’a poussé à y retourner plus souvent. Aujourd’hui, tout va bien entre nous. » Il lui a fallu du temps pour instaurer un climat de confiance. « Cela m’a pris entre neuf et dix mois après le début de notre relation. Pour ça, je l’ai emmenée à des soirées. Je lui ai présenté les filles avec lesquelles je dan-sais. » La transparence est-elle donc la meilleure des solutions ? En tout cas, le témoignage de Guillaume montre bien que cela vaut le coût de la tenter.P

Dragueur, moi ? Jamais!!!

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« Mon challenge en 2011 était de pour-suivre sur la lancée de l’an dernier, dé-clare Pierre Dignac, danseur et orga-

nisateur du festival d’Angoulême. Je tenais vraiment à ce que tous les festivaliers qui avaient apprécié la première édition se sentent de nouveaux chez eux. » À voir les visages rayonnants, à entendre les commentaires en-thousiastes et les applaudissements saluant la présentation de l’organisateur, le pari est réussi. Le festival d’Angoulême réitère avec son ambiance bon enfant et chaleureuse. Les

artistes et les danseurs aguerris côtoient les nouveaux venus dans le monde de la salsa. La chaleur et l’ambiance familiale, renforcées par le cadre magique donnent l’impression que tout le monde ici se connaît. De nom-breux salseros provenant de Limoges, de Tours, de Bordeaux, de Poitiers, de Nantes, de La Rochelle, de Niort et de Périgueux ont investi le château de la Pouyade. « Je souhai-tais surtout permettre aux débutants de dé-couvrir l’univers des festivals de salsa, affirme l’organisateur. Cela fait aujourd’hui cinq ans que j’enseigne la danse sur Angoulême. J’ai conseillé à mes élèves de première année de franchir le cap et de participer à l’aventure. » Son message est clair : « Même si c’est dur, même si vous voyez de supers danseurs, n’hé-sitez pas à y aller pour progresser et surtout vous faire plaisir. » Pierre, le chouchou d’An-goulême, n’a pas hésité à « mouiller sa che-mise » sur la scène pour le plus grand plaisir de ses parents, amis et élèves. Avec Jennifer, sa partenaire, il interprète un magnifique cha-cha de Poncho Sanchez. Le couple est tour

Du 30 octobre au 2 novembre 2011, les aficionados de la salsa, de tous niveaux, sont partis à la conquête de l’Ouest.

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y Texte Jean-Laurent Nijean p

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Du 30 octobre au 2 novembre 2011, les aficionados de la salsa, de tous niveaux, sont partis à la conquête de l’Ouest.

Il était une fois dans l’Ouestà tour sensuel, envoûtant et gracieux. Savant mélange entre le côté salsa et le côté danse sportive, la chorégraphie est réglée comme du papier à musique. « Passer sur scène lors de mon festival était un peu stressant au début, avoue-t-il, puis le plaisir a pris le dessus. J’ai voulu satisfaire tous ceux qui étaient là pour me soutenir. » Le plateau artistique de qualité a été clôturé par la célèbre compagnie Elegua, menée de main de maître par Thierry et Elena. Ils ont présenté un formidable tableau, intitulé El Guateque passant en revue de nombreuses facettes des danses traditionnelles cubaines. « J’ai fait partie de cette troupe, il y a deux

ans, précise Pierre. Nous sommes toujours très proches et sommes devenus comme une famille. » Pour ce festival, placé sous le signe de la convivialité, l’organisateur et l’ensemble des bénévoles ont tout mis en œuvre pour le bien-être des artistes et des festivaliers. Seule note un peu triste, le danseur cubain Yoannis Tamayo n’a pas pu venir au dernier moment, en raison de problèmes administratifs à Cuba. « Yoannis est un grand monsieur que j’appré-cie pour sa qualité artistique mais également pour ses qualités humaines, témoigne-t-il. J’ai appris à le connaître avec les membres de la compagnie Elegua. » . P

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L a première édition du Lyon Salsa Congress orchestrée par Karuk, Tho-mas et toute leur

équipe rencontre un vif succès auprès des fes-tivaliers et des artistes présents pour ce week-end de septembre enso-leillé. Accueillis dans le cadre luxueux de l’hôtel Hilton de la Cité Internationale, chacun trouve vite son confort. Le festival commence par une séance originale de stretching proposée dans

le parc de la Tête d’Or, afin d’entamer les trois jours intenses de manière sereine.

À la vue du programme finement élaboré, aucun doute, le corps et les pieds des danseurs sont mis à rude épreuve ! Des cours de salsa sont bien sûr dispensés. Ils sont également complétés par

des ateliers de hip-hop avec Fred Dancefloor, d’afro-cardio avec Palamambo Dance Company, de ragga jam salsa avec Agnès Coppey et Agnès Guessab. Petite touche d’originalité, un concept

Bienvenue au Lyon Salsa CongressDu 2 au 4 septembre 2011, un festival est organisé dans le quart sud-est de la France : le Lyon Salsa Congress. Deux mots d’ordre pour cette première édition : nouveauté et originalité.

y Texte Ingrid Leguerney Photos Delphine Bourgeois. p

Karuk Grégoire, Thomas Doki-Thonon et leur équipe sont les orga-nisateurs du Lyon Salsa Congress.

Passionnés de danse, ils pré-sident leur association respective, Little Big Salsa pour Thomas et Multifa7 pour Karuk, en mettant l’accent sur la danse, la culture et l’échange.

Magna Gopal est une danseuse, chorégraphe et professeur de salsa originaire d’Inde et vivant à New York. Elle est connue dans le monde pour son style inimitable, une technique maîtrisée et précise et son interprétation musicale.

La première édition atteint ses objectifs

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Bienvenue au Lyon Salsa CongressDu 2 au 4 septembre 2011, un festival est organisé dans le quart sud-est de la France : le Lyon Salsa Congress. Deux mots d’ordre pour cette première édition : nouveauté et originalité.

y Texte Ingrid Leguerney Photos Delphine Bourgeois. p

nouveau d’apéro-filage autorise les festi-valiers à découvrir le travail des artistes en cours de répétitions. Magna Gopal est aussi de la partie pour assurer des cours de tech-nique avec élégance et style et montrer ses talents de danseuse lors d’improvisations sur scène accompagnée successivement par Karuk, FredDancefloor et Terry. Quel spec-tacle et quel plaisir pour débuter les shows,

où artistes talentueux se succèdent sous les acclamations chaleureuses d’un public survolté ! Cette première édition atteint ses objectifs. C’est l’occasion pour les fes-tivaliers de découvrir plusieurs styles de danse dans un hôtel magnifique et dans une ambiance conviviale. La deuxième édition est d’ores et déjà programmée du 7 au 9 sep-tembre 2012. À vos agendas ! P

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I stanbul, ville riche de part son histoire et sa culture, la cité devient la capitale de la danse afro-caribéenne le temps d’un

week-end. Ce premier congrès impressionne par son plateau d’artistes venus des quatre coins de la terre. Ainsi, des artistes tels que The Cobo Brothers (États-Unis), Hacha y Machete (États-Unis), Adolfo Indaco-chea and the Latin Soul Dan-cers (Italie), Terry et Cécile (France) ou bien encore Taiti et Cristel (Pays-Bas) sont présents, sans oublier les danseurs locaux. Plus de 90 artistes sont là pour le plai-sir des yeux et pour enseigner le meilleur. Au programme des workshops assurés par les artistes : pachanga, salsa on 1 et on 2, lady style, musicalité, technique de tours… Tout cela offre aux festivaliers des journées in-tenses et plus de trois heures de shows avant

les soirées.

Vendredi soir, le public a la chance d’assis-ter à la comédie musicale du grand Frankie Martinez et d’Abakua, sa troupe de dan-seurs. Pour ceux qui ne le savent pas, Fran-kie Martinez est considéré comme l’un des

génies de la salsa et l’un des précurseurs avec son style inimitable. Ses mouvements d’épaules et de pieds ainsi que sa musicalité en font l’un

des maestros de la salsa. La comédie musi-cale est divisée en deux parties. La première réunit tous ses danseurs sur un fond de latin jazz. Chaque danseur donne l’impression de représenter un instrument de musique. La deuxième est centrée sur son show Welcome to the Party qu’il a déjà repris avec Lorie Pe-rez. Ici, chaque danseur de la troupe exprime son style sur une même chorégraphie. Ce

Place aux artistes à Istanbul.Première pour les Stambouliotes avec l’organisation du premier congrès salsa au Palais des Congrès d’Istanbul du 14 au 16 octobre 2011. Un week-end sous la pluie mais avec la présence d’un plateau artistique exceptionnel.

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Pachanga : Style musical et de danse basé sur des jeux de pieds et un mouvement spécifique des genoux. Elle se danse sur 8 temps comme la salsa.

Salsa on 1: Style de salsa en ligne qui se danse en marquant le premier temps en avant pour les hommes, considéré comme le temps fort. Il est aussi appelé Los Angeles Style.

Salsa on 2 : c’est une salsa qui se danse en ligne mais à la différence du LA style, elle est dansée sur le deuxième temps de la musique. Elle est même représentée par deux styles, le New York Style et le Palladium.

Lady style: Cours réservé aux filles. Isolation des parties du corps, vagues, jeux de jambes, place-ments de bras, mouvements de tête à intégrer dans la danse.

Musicalité: Cours permettant de mieux comprendre la musique afin de pouvoir l’interpréter à travers la danse et ainsi s’adapter.

Technique de tour: Amélioration de sa technique de tour seul ou en couple avec un travail sur les spots, de la technique de préparation ou bien encore de la tenue du corps.

l'un des génies de la salsa

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Place aux artistes à Istanbul.y Texte Sothiya Taing Guajardo Photos Salsa Trips. p

show de 45 minutes est tout simplement génial. Lorsque le rideau tombe, le public en veut da-vantage. Les applaudissements retentissent. Les spectateurs debout, expriment leur satisfaction par une standing ovation.

À retenir de ce congrès : la qualité des shows présentés, la gentillesse des Stambouliotes et la bonne musique programmée par des DJs inter-nationaux. Les artistes abordables, l’humour des présentateurs Luis Vazquez et Melissa Fernandez ont également produits leur effet. Les enseigne-ments dispensés durant les cours et la bonne fatigue du corps en fin de soirée, sont aussi de bons moments. Pour une première, ce fut une réussite. Un week-end qui s’achève sous un air de salsa avec des souvenirs pleins les yeux et les oreilles. P

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Anderson Mendes et Vanessa JardimSalsa à la brésilienneAvec leur accent chantant brésilien, Anderson Mendes et Vanessa Jardim, le couple de danseurs qui a sans doute le plus touché les cœurs cette année, dévoile son histoire au micro d’Encas-Danse Magazine.

EDM : C’est un plaisir de vous revoir. Pouvez-vous tracer en quelques mots votre parcours ? Depuis combien de temps dansez vous ensemble, comment vous êtes vous rencontrés ?

Anderson : Vanessa et moi, nous nous connaissons depuis une dizaine d’années, mais nous ne dansons ensemble que depuis quatre ans.

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y Texte Michael Barale p

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Anderson Mendes et Vanessa JardimSalsa à la brésilienne

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Vous alliez ensemble en soirée ?

Anderson : Oui à San Paolo au Brésil, nous dansions dans les soirées samba. Au fil du temps, nous nous sommes rendu compte qu’il y avait beaucoup de connexions entre nous. Nous prenions beaucoup de plaisir à danser en-semble. À cette époque, je travaillais dans une multinationale. J’ai décidé de tout arrêter pour me consacrer à la danse et devenir profession-nel. Je continuais à danser avec Vanessa pour le plaisir jusqu’au jour où elle m’a proposé de tra-vailler et de répéter avec elle, depuis quatre ans maintenant. C’est là que tout a commencé…

Depuis combien de temps avez-vous com-mencé la danse ?

Anderson : Pour ma part, j’ai commencé à danser il y a une quinzaine d’années, à l’âge de quatorze ans à peu près.

Vanessa : Moi, j’ai débuté les cours de danse classique à l’âge de huit ans. Puis six années plus tard, je me suis intéressée aux danses de salon brésiliennes. Elles sont différentes de celles que vous avez en France. Chez nous c’est davan-tage de la samba, du forro…

La salsa au Brésil est une danse assez nouvelle, cela ne fait que six ans environ que les Brésiliens dansent réellement la sal-sa. Les danseurs commencent à avoir un bon niveau comme en Europe ou aux États-Unis. Quand j’avais entre 18 et 19 ans, le niveau en salsa était vraiment nul ! (rire…) Maintenant le phénomène se développe et les bons danseurs commencent à émerger.

Parlons maintenant de vos chorégraphies qui touchent toujours autant le public. L’un de vous deux dirige-t-il les répétitions, les chorégraphies ? Comment vous organisez-vous pour monter ces shows magnifiques. Dévoilez-nous votre secret !

Anderson et Vanessa : Il n’y a pas vraiment de secret. Nous travaillons ensemble, l’un pro-pose quelque chose, une passe, un porté, une mise en scène et l’autre donne son avis. C’est le même principe pour le choix des musiques et des costumes. Petit à petit, nous arrivons à monter des chorégraphies qui nous plaisent et que nous avons plaisir à partager sur scène. Nous essayons vraiment de faire passer des émotions, de ressentir la musique et d’aller au bout de nos expressions. Nous sommes ravis de savoir que ça vous plaît.

Que diriez-vous aux danseurs qui aime-raient découvrir la samba ?

Vanessa : J’aimerais tout simplement leur dire que la samba est une danse rythmée et un style de musique entraînant qui donnent envie de bouger. Plus tu progresses en samba, plus tu ressens la musique et l’énergie. C’est un peu comme en salsa, si tu commences, tu ne seras pas déçu. Au fil du temps, tu prendras de plus en plus de plaisir à danser.

Pourriez-vous nous parler de vos projets artistiques ?

Anderson : Nous retournons au Brésil cette année, mais nous reviendrons en Europe l’été prochain, et ce, pour plusieurs mois.

C’est assez difficile de faire des allers retours entre le Brésil et l’Europe. Cela représente beau-coup d’heures de vol et les billets sont chers. Alors, quand nous venons, c’est généralement pour de longues durées. Cette année au Brésil va nous laisser le temps de travailler de nouvelles chorégraphies et d’organiser notre retour.. P

nous arrivons à monter des chorégraphies qui nous plaisent et que nous avons plaisir à partager sur scène.

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L e roman Magnitude 7.3 est un récit auto-biographique. Originaire d’Haïti, Chris-tophe Leroy, alias Tinan, est adopté par

une famille française. Il conte, à la manière d’un cahier de retour au pays natal, l’histoire de son adoption, à quatre ans et demi. L’au-teur se met à nu. Son parcours exploratoire expose l’amour qu’il éprouve pour ses deux familles. Il insiste surtout sur les problèmes liés à l’adoption, son adaptation à la vie en France et son retour-découverte de sa famille en Haïti. « L’écriture de ce livre s’est passée en deux étapes, témoigne-t-il. Tout d’abord, quand je suis parti à la rencontre de mes racines en Haïti, en 2002, j’ai tenu un journal de bord, dans lequel je transcrivais tout afin d’en garder le souvenir. Je ne pensais vraiment pas l’éditer un jour. La deuxième étape s’est déclenchée après le terrible séisme qui a dévasté Haïti. »

Le 12 janvier 2010, à 16 heures et 53 minutes locales, un séisme de magnitude 7,3 meurtrit Haïti. Ce cataclysme révèle l’affaire des adoptions douteuses, dont les procédures ont été étrangement accé-lérées. Christophe est alors interviewé par une journaliste d’Europe 1, pour faire le

Professeur de salsa, danseur, musicien et maintenant écrivain, Christophe « Tinan » Leroy vient de sortir son premier roman Magnitude 7.3 chez Alma éditeur. Teinté de l’univers de danse et de musique dans lequel évolue l’auteur, cet ouvrage dévoile les dessous du monde de l’adoption.

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y Texte : Jean-Laurent Nijean p

Retour au pays natal

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lien entre cette affaire et sa propre adop-tion. « Mon adoption est un cas abusif, dévoile Tinan. Mes parents français ont suivi la procédure normale, mais en Haïti la réalité était toute autre. Ils ne savaient pas qu’ils avaient malgré eux volé un en-fant. » Il mène alors une investigation au bout de laquelle il constate que les choses n’ont pas évolué depuis. Le trafic d’enfant s’est diversifié et amplifié. « D’après les sources que j’ai obtenues, environ neuf adoptions d’enfants provenant de pays du tiers-monde sur dix ne se sont pas déroulées dans les règles », s’alarme-t-il, révolté. Pour protéger les enfants et les parents de ces pratiques illicites, un ac-cord est créé : convention de Lahaye. Elle n’a malheureusement pas été ratifiée par certains pays du tiers-monde, dont Haïti. « Le cas de détournement le plus cou-ramment rencontré est celui d’un parent européen qui vient chercher son enfant une fois ses nombreuses démarches réa-

lisées. Quand il arrive, des intermédiaires véreux lui demandent 500 euros de plus pour récupérer son enfant. » En général, les parents qui ont passé des années à se battre pour un enfant, donnent cette somme sans problème, participant sans s’en rendre compte à un trafic tentaculaire. Parfois même, ces enfants sont fabriqués sur mesure. Une femme est mise enceinte en échange d’une somme modique pour alimenter la « banque d’adoption ». Les parents pensent alors avoir sauvé un mal-heureux alors qu’ils ont involontairement contribué à la création d’un orphelin.

À travers son ouvrage, Tinan explique comment il gère les différences de culture, et comment cela influe sur sa propre évo-lution. Il tente également de faire ressortir deux vérités : le cauchemar de l’adoption et l’extrême pauvreté en Haïti. « Mon re-gard sur la pauvreté en Haïti est à la fois de l’intérieur et de l’extérieur, assure-t-il. Je l’ai vécu un peu dans ma famille biolo-

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gique. Je parle aussi du déracinement que l’on a souvent tendance à minimiser. » En effet, les parents qui adoptent ont le plus souvent l’impression de rendre un service, d’apporter à l’enfant le confort, les études et la santé. Ils oublient qu’à tout cela s’ajoute le déracinement, qui est le pire des cadeaux. « Mes parents biologiques m’ont nommé Manassé et l’enfant de quatre et demi que j’étais est deve-nu Christophe. Mon nom de scène, Tinan est éga-lement mon surnom haï-tien, un héritage de mes racines. Je ne dis pas qu’il ne faut pas adopter, pré-cise l’auteur. Mais si on le fait, il faut vraiment se poser toutes les questions. »

Magnitude 7.3 n’est pas uniquement axé sur le côté triste de la vie de l’auteur. « Dans ce livre, ajoute-t-il, je parle beaucoup de la musique et de la danse qui sont fonda-mentales dans la culture haïtienne. » Lors de ses séjours « au pays », il danse beau-coup, « surtout le konpa » qui est la danse la plus populaire. Il transmet sa passion de la salsa à toute la famille et donne des cours.

En Haïti, les danses comme la salsa, le cha-cha ou le mambo sont très appréciées et sont également un moyen d’accéder à une haute catégorie de la société. Un bon dan-seur est considéré comme quelqu’un d’im-portant. « J’ai de la chance d’avoir un frère biologique qui est parti faire ses études à Cuba, s’enthousiasme-t-il. Je suis allé le voir et j’en ai profité pour m’imprégner de la

culture cubaine. » Tinan en a tiré des réflexions sur la façon de trans-mettre le savoir de la danse. Il observe et décor-tique ce qu’on

appelle le style cubain : cette façon parti-culière de bouger. « J’ai pu, par exemple, mettre des règles sur ce qui caractérise les mouvements de hanche ou d’épaule, afin de pouvoir le transmettre aux élèves.

J’en ai profité comme un laboratoire géant. », conclut-il avec un franc sourire d’enfant. p

mon surnom haïtien, un héritage de mes racines

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L’échauffement est une phase que beau-coup de danseurs et professeurs de salsa omettent alors qu’elle est indis-

pensable dans les autres types de danse. », constate Nadège, surnommée Luna. Lors des cours de danse classique, de modern jazz ou de hip-hop, l’échauffement précède naturel-lement le volet plutôt technique du cours de danse. « C’est une structure que j’ai désiré conserver dans mes cours de salsa, explique Luna. En fonction des diverses thématiques, cet échauffement peut se pratiquer sur des pas de base ou exclusivement sur des iso-lations. » Le travail d’isolation, permet aux élèves d’aborder des mouvements spécifique-ment afro-cubains. Les élèves apprennent à

bouger la tête, les épaules, le buste ou encore le bassin séparément. « Je peux ainsi aborder le travail d’ondulation ou de déhanché, spéci-fique aux danses latines, explique-t-elle. Les débutants sont rarement préparés à tout ce qui les attends. C’est un sas pour se préparer corporellement et être dans de bonnes dispo-sitions pour entamer le cours. »

Respecter ces quelques recommandations, permet d’éviter les blessures et de limiter les petites douleurs dont souffrent les salseros. Celles-ci sont le plus souvent localisée dans le bassin, dans les pieds, et même dans les bras et les épaules lorsque le pratiquant est trop contracté et concentré sur le guidage.

« De manière générale, je conseille aux dan-

S’échauffer, à quoi cela sert-il ?Professeur et chorégraphe de salsa cubaine et portoricaine, Nadège « Luna », fait bénéficier aux lecteurs d’Encas-Danse de conseils pratiques afin de danser en toute sécurité. Une règle d’or : bien s’échauffer !

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Conseils pratiques de Luna • En arrivant en soirée, entrez progressivement dans la danse et ne vous énervez pas sur votre première danse. Soyez dans la connexion et ne vous jetez pas d’emblée dans la technique !

• Il est fondamental de penser à vous hydrater pour éviter les crampes et les tendinites. N’ou-bliez surtout pas votre bouteille d’eau pour le cours. Et pensez à manger un peu avant.• Échauffez vous dès que vous en avez l’occa-sion.

• Dans l’idéal, à la fin d’un cours ou d’une soi-rée, prenez un peu de temps pour faire quelques étirements. La salsa est une danse très marchée, cela à plutôt tendance à tasser un peu. S’étirer ne peut être que bénéfique.

y Texte : Jean-Laurent Nijean p

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S’échauffer, à quoi cela sert-il ?

seurs de s’échauffer avant, si ce temps là n’est pas prévu ou n’est pas possible dans le cours », explique Luna. En effet, lors d’un cours en boite de nuit, il est rarement possible au professeur d’inclure ce genre de mouvements.

Pour la danse, il existe une véritable dimension corporelle, à l’instar d’un cours en salle de sport. « Même si cela reste souvent un loisir, le corps est mis en route et il faut le préparer consciencieuse-ment, souligne Nadège. Il faut faire attention lorsque l’on doit enchaîner plusieurs heures de danse. »

Pendant les cours de niveau débutant, elle préfère réaliser ses échauffements sur de la musique salsa pour les habituer à la rythmique et entraîner leur écoute musicale. Lors de cours plus avancés ou dans des cours spécifiques de styling, elle préfère rester dans la famille afro-ca-ribéenne avec des musiques plutôt en espagnol. Parfois, pour les avancés, un peu de danse libre peut leur suffire, sans toutefois se jeter directe-

ment dans la technique L’échauffement n’est pas du temps perdu pour l’apprentissage de la danse, bien eau contraire : « Avec des mu-siques plutôt marquées comme le reggaeton, j’en profite pour travailler les accents corporels, témoigne Luna. Après lorsque je souhaite entrer

dans le mouvement plus doucement, j’utilise du latin-jazz, ou du boléro et des musiques plus douces en restant dans la sphère latine. Cela permet aussi d’ouvrir les oreilles

des élèves vers d’autres rythmes. »Aussi importante soit-elle, cette préparation ne

doit pas être au détriment de la partie technique et cours. « Pour un cours de styling, cette par-tie peut durer 15 à 20 minutes, détaille-t-elle. En revanche, lors pour la danse de couple, il ne doit pas excéder dix minutes pour que les élèves ne se lassent pas. Il ne faut pas oublier qu’ils sont là avant tout pour danser ! » P

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« Je me nomme Léa Nardini. J’ai 26 ans. J’habite Paris. Je danse, je dessine et je peins… » En quelques mots, tout est

dit sur l’artiste. Que nenni ! Du parcours atypique de Léa, il y a de quoi noircir des pages, voire peindre un triptyque, ou encore composer un air de jazz. Mais qui se risquerait à en-fermer cet esprit libre dans une œuvre aussi belle soit elle ? Léa exprime sa liberté et ses émotions avec son corps, ses crayons et ses pinceaux. Que ce soit sur une piste de danse, devant un chevalet, ou au-des-sus d’un carnet de croquis, elle n’est que pas-sion. Comment décrire Léa autrement qu’à tra-vers ses trois principes de vie : danser, peindre, dessiner ?

Danser. En février 1998, son père l’emmène

voir El burgés tropical, une comédie musi-cale de Jérôme Savary avec la participation d’Orquesta Anacaona, célèbre groupe féminin

de salsa cubaine. La pièce retrace l'histoire de la salsa, l’implantation des rythmes cubains aux États-Unis et le passage de la salsa cubaine à la portoricaine. « C'est là que j'ai vu de la salsa pour la première fois, se souvient-

elle. C’était un truc de fou ! J’avais gardé ça dans un coin de ma tête et je me suis dit qu'un jour j'essayerai. » Un an plus tard, à quinze ans, elle fait ses premiers pas de danseuse dans le monde du hip-hop. Après environ trois ans de pratique du hip-hop, son petit ami de l’époque ne voit pas tout cela d’un bon œil. Il n'apprécie pas qu’elle soit l’une des seules filles à dan-ser le hip-hop avec des garçons dans la rue. À

Rencontre avec Léa Nardini, danseuse de salsa et artiste peintre. Plongée dans son univers tout en musique et en couleur.

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sa liberté et ses émotions avec son corps

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danser peindre dessiner danser peindre dessiner…y Texte Jean-Laurent Nijean p

l’âge de 17 ans, l’adolescente rebelle arrête ses études. Sa personnalité trop artistique ne rentrait pas dans le moule. Elle décide qu’elle n’avait pas du tout sa place à l’école et commence à travailler. « Au bout de quelques années, à force de galérer avec des petits boulot où je gagnais peu, j'ai décidé de reprendre des études dans le visual merchandising », se souvient-t-elle.

Puis elle se met à la salsa : « J'ai choisi la cu-baine car des gens autour de moi m'ont expli-qué que la portoricaine se dansait en ligne et qu’elle était guindée alors que la cubaine était

plus festive ». Selon elle, la cubaine permet à la danseuse plus de liberté, et ne l’enferme ni dans un cycle de tours interminable ni dans une ligne de danse. « Quand un couple sait danser la cubaine, il n’enchaîne pas les passes sans arrêt, souligne-t-elle. Dès qu’il possède un peu de vocabulaire, il peut s’exprimer avec des in-fluences afro-cubaines et afro-haïtiennes. » Son voyage à Cuba, cet été, la conforte encore dans sa position. « En cubaine, dès que tu as un es-pace, tu peux te lâcher, s’insurge-t-elle. Tu es une femme, tu as des formes mais tu t’en fous.

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Libère-toi ! Moi, je fais une taille 42 et mine de rien, ça joue vachement de pouvoir aller danser en jean et en basket. Mettre des talons hauts et les minijupes pour que l’on m’admire, ça ne m’intéresse pas ! » Léa s’est rapidement mise à

l’afro et à la rumba avec Madeline Rodri-guez à CubanaDanse. Au bout du premier cours, elle est traumatisée et se trouve ridicule. C’est décidé, elle n’y remettra plus les pieds ! Néanmoins, poussée par ses amis, elle persévère, s’accroche, puis retrouve les sensations qu’elle éprouvait en hip-hop. Elle perçoit dans la rumba, l’esprit des battles des danses de rue. « Nous ne dépendons pas de quelqu'un, même en dansant à deux, c'est la liberté absolue ! »

Peindre. Son travail en peinture suit de près son parcours de danseuse. Âgée de quinze ans, elle découvre dans le mouve-ment hip-hop l’art des tags et des graffitis. Elle est initiée à cette forme d’expression par un ami DJ. Elle avait à la fois la peinture

et la musique. Quand Léa peint, c'est toujours en musique. Pour composer ses toiles inspirées de son coup de cœur pour les ballets d'Alvin Ailey (voir couverture), elle écoute de la soul et

D’impro en expo.

E n 2010, en totale impro, j’ai décidé de faire une petite exposition juste pour voir. L’expo en question s’est trans-formée un grand vernissage qui a attiré plus de 100 per-

sonnes. Les commandes ont commencé à affluer et  j’ai vu que mes réalisations pouvaient être commercialisées. Mon travail est devenu public à partir de janvier 2010. Je me suis alors dit que ça marchait pour moi ! D’autant plus que mon carnet d’adresse se remplissait à vue d’œil. De nouveaux contacts m’ont proposé des locaux comme le grand atelier artistique le château pirate (qui à fermé depuis). À cet instant tout s’est enchainé pour moi. J’ai fait trois expos personnelles. J’ai participé à un projet de film artis-tique avec un groupe qui s’appelle les rude boy bad work. J’ai réalisé mes premiers graphes sur des murs Lego. J’ai fait des performances artistiques, des expos et des portes ouvertes dans les squats où j’étais. J’ai participé au festival de street-art qui se déroule en France et en Europe pendant 15 jours. À cette occa-sion, les gens peuvent assister à des perfs (travail des artistes en temps réel). Les perfs sont des manifestations éphémères et artistiques. Mon futur challenge ? Pouvoir allier le dessin et la danse sous forme de performance, c’est quelque chose qui me trotte dans la tête.

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du jazz qui agissent directement sur le résultat final. « Je fais souvent un travail de recherche en amont car je m'imprègne de la danse que je vais peindre, révèle l’artiste. Cela comprend le clas-sique, le hip-hop, la salsa, la rumba et l'afro. » Au début, accro à la salsa, elle souhaite peindre les danses latines. Comme elle a également un pied dans l’uni-vers du hip-hop, elle entame avec une sorte de tour du monde de la danse avec la série Let’s dance. Elle trouve le travail en série intéres-sant puisqu’il l'oblige vraiment à approfondir son art. Sa re-cette : se plonger dans des danses différentes pour tenter de cap-ter les mouve-ments, regarder énormément de vidéos, écouter beaucoup de musique, enfin s’immerger dans cet univers à 200%.

Dessiner. Dès la plus tendre enfance, la mère de Léa, forma-trice d’éduca-teurs de jeunes enfants, décèle chez elle une aptitude pour le dessin. Ses parents l’encouragent dans cette voie artistique. « Dès que j'ai montré cette pas-sion, j’ai été poussée à fond. D’aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours eu de quoi dessiner autour de moi. » Depuis toute petite, elle prend plaisir à visiter les musées. Tous les jours, inlas-

sablement, la jeune artiste dessine. Elle atteint rapidement, et en autodidacte, un bon niveau. Après un début de cursus scolaire normal, elle intègre l’académie de Sénart, à Yerres (91) à l'âge de treize ans. « J'ai eu la chance de rencontrer un vrai maître, s’enthousiasme-t-elle. Il s’agis-sait de maître Lupano. Il enseignait les bases

académiques, les volumes, la couleur, le modèle vi-vant... » Cette f o r m a t i o n consolide sa structure et son profes-sionnalisme. « Mes pre-miers dessins t o u r n a i e n t plutôt autour de person-nages de bé-dés, de des-sins animés, du monde des comics ou des mangas », se rappelle Léa. Elle emporte toujours avec elle un petit carnet pour dessiner dans le métro par exemple. Elle essaye tou-jours d'amé-liorer son style graphique, qui

reste toujours proche du style street-art. Jamais elle n’abandonne ses crayons, si ce n’est pour peindre ou danser. « Le dessin a toujours été le miroir de ma vie, il s'imprègne de tout ce que je vis », conclut-elle d’une phrase qui exprime sa vision d’artiste. P

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A lors que la salsa et autres danses latines cartonnent dans l’Hexagone, le rock ne parvient à rivaliser avec cet engoue-

ment. Selon Myriam Passavant, directrice de l’école les Fous du Swing : « Avant l’arrivée de la salsa, c’est le rock qui remplissait les cours ! » Même si le rock attire toujours du monde, il faut constater que les rythmes latinos ont détrôné le rock « à la papa ». Alors justement, profitons de cette occasion pour faire un peu

plus de place à cette danse à six temps.Robes vichy, l’Amérique des années 50, Elvis

Presley... L’imaginaire collectif autour du rock fourmille d’images. Pour comprendre l’évolu-tion de cette musique, il faut remonter dans le temps. Cette musique, née aux États-Unis, vient du rythm and blues. « Les gens écoutaient du blues et de la country. Cette dernière était la musique blanche de l’époque », précise Hichem Abida, disquaire spécialiste du rock et gérant de la boutique Rock and Records à Paris. Noirs

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Elvis Presley, Chuckberry... Ces noms vous disent-il encore quelque chose ? Rencontre avec Hichem Abadi, spécialiste du rock, qui nous fait remonter le temps pour comprendre l’histoire de ce courant encore vivant.

La rock n’roll attitude maintient le cap

Vers un nouveau souffle?À savoir pourquoi le rock n’arrive pas à rivaliser avec la salsa,

Myriam Passavant, directrice de l’école les Fous du Swing a une explication : « La salsa a l’air plus facile d’accès que le rock. La musique paraît plus festive. On va mettre de la salsa en toute occasion. En danse, les compositions sont élaborées, mais les pas assez basiques. Alors que le rock demande plus de connais-sances techniques, les pas sont plus complexes », estime t-elle.Mais cela ne suffit pas à expliquer ce moindre engouement. « Le

rock a cartonné dans les cours avant l’arrivée de la salsa, puis les gens ont eu envie de voir autre chose. Aujourd’hui, certaines per-sonnes se disent qu’ils connaissent le rock, mais pas la salsa. »Pour la directrice, le rock peut trouver un nouveau souffle, « si

on redonne une impression d’accessibilité. C’est là que les pro-fesseurs jouent un rôle ». Mais pas seulement. « Aujourd’hui, le courant west-coast permet de danser sur des airs qui figurent sur le hit-parade, sans faire de grands déploiement de mouvement. »

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La rock n’roll attitude maintient le cap y Texte Annie Voeung

Photo Delphine Bourgeoisp

et Blancs d’Amé-rique écoutaient du blues et de la country, mais aussi du jazz, du folk... Le rock est donc né de la fusion entre ces genres popu-laires. Sa figure la plus emblé-matique est Elvis Presley, le King, ou « le Blanc qui chante comme un Noir ». « Il n’était pas le seul. Il y avait aussi Karl Perkins ou Chuckberry, qu’on prenait pour un Blanc ! », précise-t-il.

Le disquaire se souvient bien de cette époque, dont il est un peu nostalgique. « L’arrivée du rock dans les années 50, c’était une vraie révolution ! » L’engouement a perduré jusque dans les années 60, avant que la défer-lante Beatles ne souffle tout sur son passage. « C’est la vieille Europe qui a éclipsé le rock’n roll du Nouveau Monde ! Mais ils se sont inspirés du rock ! », souligne-t-il. En fait, cette musique n’a jamais disparu du paysage. « Il y a eu plusieurs revival, comme le psychédélique des années 70 », poursuit-il. Des groupes continuent à se

produire comme les Bourgeois de Calais, même si cela reste plutôt confidentiel. Des passionnés organisent des fes-tivals en France et en Europe. « Cela reste un public d’ini-tiés. Ca se maintient depuis les années 80 », explique Hi-chem.

De la même fa-çon que la mu-sique a évolué, la danse également. C’est dans les cours que la filia-tion avec le jazz apparaît le plus. Car on n’y danse pas seulement le rock’n roll, mais aussi le charleston et le lindy hop, sur des airs de Count Basie et d’Artie

Shaw. « La danse s’est transformée grâce à quelques individus qui ont apporté de nou-veaux pas. Puis cela a eu un effet boule de neige », selon Myriam Passavent. Si vous n’avez pas commencé, il est encore temps de s’y mettre ! P

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