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Magazine de design graphique École Supérieure d'Art et Design Le Havre - Rouen 2011 # 5

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En-tête est un magazine qui propose une réflexion autour du design graphique au sein de l’ESADHaR du Havre. Le magazine est réalisé par une équipe d’étudiants de 4e année soutenue par un comité de rédaction constitué d’enseignants ainsi quedu directeur de l’école. Ce cinquième numéro a été réalisé au cours de l'année scolaire 2010-2011.

TRANSCRIPT

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Pages de publicité

L’ensemble des publicités de ce magazine a été réalisé par l’équipe d’étudiants en charge de ce numéro. Habituellement, les annonces presses permettent de faire vivre un journal. Chaque page, souvent réalisée en agence, est vendue en fonction de sa place

le magazine en réalisant une série de pages dédiées aux revues de graphisme. Chacune de ces publicités est une création inédite et un clin d’œil amical d’en-tête pour ses pairs.

privilégiée ou non dans le chemin de fer. La créativité et la réflexion y sont souvent secondaires au détriment du « faire vendre ».Pour ce numéro d’en-tête, l’équipe a choisi délibérément de s’interroger sur la manière dont les publicités pouvaient rythmer

P.2 Zhijia Qian

All your references...

GRAPHIC DESIGN MAGAZINE - VOLUME #1 2011 -

P.36-37 Luana Poncet

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3e de couverture Assia Boudina

1stthings first

P.20 Assia Boudina

BIENTOT LE 200e NUMERO ! é:199

BIENTOT LE 200e NUMERO !

BIENTOT LE 200e NUMERO !

BIENTOT LE 200e NUMERO !

é:198

é:197

é:196 SEPTEMBRE 2011

OCTOBRE 2011

NOVEMBRE 2011

DECEMBRE 2011

P.50 Céline Polet

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magazine de design graphique

École Supér ieure d'Ar t et Design

Le Havre - Rouen

Sommaire

1 Projet de diplômes p 4 - 19

> P.4 Coline Girard

> P.8 Luana Poncet

> P.12 Laura Parette

> P.16 Anne-Marie Bouillé

2 Dossiers p 21 - 49

> P.22 Direction Artistique

> P.38 Analogique / Numérique

3 Jeux p 51 - 63

> P.52 Brochettes / jeux typographiques

> P.53 Montagne à personnaliser

> P.55 Mots croisés

> P.56 Jeux typographiques

> P.57 Labyrinthe

> P.58 Phrase à trous

> P.59 Dominos

> P.60 Logorama

> P.62 Solutions

En-tête est un magazine qui propose une réflexion autour du design graphique au sein de l’ESADHaR. Le magazine est réalisé par une équipe d’étudiants de 4e année soutenue par un comité de rédaction constitué d’enseignants ainsi que du directeur de l’école. En-tête est avant tout un outil pédagogique dont les objectifs sont :– de permettre aux étudiants de 4e année de se familiariser avec le support magazine(conception graphique des articles, choix iconographiques,hiérarchisation typographique,articulation de l’ensemble...)– de s’exercer à la rédaction– de travailler en équipeCette vitrine du département Design mention design graphique et inte-ractivité de l’ESADHaR présente les activités, enseignements, évènements qui s’y déroulent et tente de partager avec vous la passion du métier.

directeur de la publication

Thierry Heynen - directeur de l’ESADHaR

responsables du projet

Gilles Acézat, Vanina Pinter

rédaction & conception graphique

Assia Boudina, Marion Dragée, Sabine

Jourdain, Grégoire Leduey, Camille Lucas,

Frédérique Monnier, Caroline Pion, Céline

Polet, Luana Poncet, Zhijia Qian

ont contribué à ce numéro

Michel Bréant, Jean-Michel Géridan,

Jean-Noël Lafargue, Rozenn Lanchec,

Brigitte Monnier, Yann Owens, Yves Troyard

typographie

Y2K Neophyte pour le titre de couverture.

Gotham pour les textes courants et titres.

papier

couverture : Ideal mat Antalis 250g/m2

pages intérieures : Cyclus 115 g/m2

imprimerie

Ville du Havre

nombre d’exemplaires

500 ex.

adresse & site internet

ESADHaR - Le Havre

65 rue Demidoff 76600 Le Havre

Tel : +33 (0)2 35 53 30 31

[email protected]

www.esadhar.fr

© juin 2011

N°ISSN : 2104-855X

sommaire

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/3édito

Il y a encore quelques années, je travaillais comme rédacteur graphiste pour un magazine de design graphique. Ma mission : partager et mettre en lumière par la mise en page les créations de mes confrères graphistes. Un rôle parfois difficile, un enjeu délicat pour lequel la forme doit s’adapter au contenu rédactionnel au service d’une bonne lisibilité et compréhension des projets. Un challenge passionnant à relever pour chaque nouveau numéro.Après avoir « mis en scène » de nombreux sujets autour du graphisme et fait ressortir les aspects à chaque fois singuliers de la pratique, j’ai ressenti l’envie de partager mon expérience et de transmettre mes connaissances en devenant ainsi enseignant en design graphique.

Lorsque je suis arrivé à l’ESADHaR, pour combiner mon expérience de DA et mon métier de professeur, j’ai souhaité initier un atelier d’édition proposant un cadre proche de celui d’un studio de création afin que les étudiants puissent expérimenter la direction artistique et le graphisme spécifique au magazine. En-tête (numéro 5), support « carte blanche » pour les étudiants, atteint et dépasse cet objectif, grâce à l’exigence particulière portée à l’écriture et au soutien de Vanina Pinter.

Si j’évoque ici mon parcours, c’est justement parce que dans ce numéro, les étudiants se sont particulièrement interrogés sur cette problématique : « qu’est-ce que concevoir un magazine

dédié au graphisme ». Ils ont imaginé des espaces hommages hautement créatifs à des revues de graphisme internationales, ont inventé des jeux où les règles et le vocabulaire sont aussi graphiques, ont questionné l’évolution de la pratique en réalisant un dossier sur le rapport entre analogique et numérique, ont rencontré des directeurs artistiques, et enfin, lors d’un workshop, ils ont à nouveau expérimenté le rôle de graphiste de presse.

Autant de bonnes raisons pour saluer certains de ces étudiants de quatrième année, qui ont fait preuve d’implication et su être force de proposition.

Gilles Acézat

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COLINE GIRARDpar Sabine Jourdain et Frédérique Monnier

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Coline Girard a obtenu son DNAP avec les félicitations du jury. Son travail s’est construit autour de la thématiquedu fil et du voyage.

Quel lien peut unir le fil avec la notion de voyage ? Coline Girard s’inspire principalement des villes ou des quartiers qu’elle visite, ensuite elle les redessine dans des petits carnets. Elle s’imprègne d’environnements lointains, de ses différents séjours en Espagne, au Maroc ou à Venise. Les croquis qui en découlent deviennent sources d’inspiration essentielles, nécessaires à la mise en place de ses productions.Outre l’aspect reportage par le dessin, une grande partie de ses travaux est liée au tourisme et aux objets que l’on peut acquérir afin d’en garder un précieux souvenir.Coline Girard a conçu en sérigraphie une série de T-shirts touristiques évoquant plusieurs villes qu’elle a visitées – Barcelone, Pise, Paris – ainsi que la ville du Havre. En jouant sur le motif de la couture et du fil, elle représente un monument phare de la ville en question. Pour Barcelone, elle choisit de représenter la célèbre Sagrada Familia. La silhouette de l’architecture de Gaudí semble s’effilocher. Elle a également décliné ce thème sur d’autres supports tels que des sacs et des cartes. Cette série revisite la carte postale et sort des clichés touristiques habituels.Une autre partie de son travail s’articule autour de l’illustration. Elle a composé un poster d’une « ville

À droite et ci-contre : carnet d’illustration en accordéon. En dessous :T-shirt sérigraphié.

par Sabine Jourdain et Frédérique Monnier

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Ci-contre et ci-dessous :

d’autres illustrations de

monuments pour tissu.

En bas à gauche :

vue de sacs sérigraphiés.

impossible », où les rues et les immeubles se relient et s’entremêlent par le trait, ce qui se réfère de nouveau au fil. Cette idée est venue après une déambulation hasardeuse dans un quartier marocain. Elle a choisi de représenter sa propre désorientation plutôt que s’attacher à reproduire un parcours fidèle et informatif. La typographie est également un domaine dont elle ne saurait se passer. Elle a ainsi imaginé un alphabet en travaillant toujours grâce à cette ligne continue, infinie qui, tel un corps en déplacement, n’arrête jamais de se dérouler. Par l’entremêlement du fil, elle nous dirige dans la construction de la lettre, dans ses contours et ses contreformes. Cette ligne continue invite le lecteur à s’attarder sur la lettre, sur sa forme, afin de vraiment s’en imprégner. Son sens de l’observation lors de ses excursions l’a poussée à nous faire partager ses expériences et ses impressions sur le monde. C’est par la production d’objets touristiques tels que des sacs ou des cartes postales, qu’elle nous le transmet. D’ailleurs, ses productions graphiques et ses éditions nous font ainsi partager ses voyages. L’attirance pour cette technique – l’illustration vectorielle – lui vient de la couture, plus particulièrement des tissus et des textures. Ils lui inspirent une finesse et une légèreté qu’elle désirait extraire pour les retranscrire dans ses travaux. Son diplôme témoigne de cette volonté de combiner caractéristiques du fil et de la ligne continue avec design graphique.

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Ci-dessus : poster

d’une « ville impossible ».

Ci-contre : alphabet.

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LUANA PONCETpar Frédérique Monnier

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Luana a obtenu un DNAP avec les félicitations du jury. Son projet personnel s’est construit autour de la création de sa propre marque de vêtements : Kæsta.

Le concept de cette marque imaginaire, alter ego de Quicksilver, DC, WESC, a été pensé dans son intégralité, c’est-à-dire du logo à sa présentation et sa mise en vente en magasin.L’identité de la marque s’inscrit dans une production selon trois axes principaux. Le premier tourne autour des fruits et des légumes. L’idée est partie d’une collection d’étiquettes de fruits pour un catalogue, menant à une recherche de motifs autour du thème. Au final, chacune des lettres de K-æ-s-t-a correspond à un fruit ou un légume et à une couleur : cinq motifs, le « a » et le « e » étant liés en ligature, les motifs ont ensuite été sérigraphiés sur du tissu pour la confection de caleçons : un par motif. Ces caleçons sont destinés à être roulés et

emballés dans du papier de soie de la même façon que des mandarines, avec un autocollant Kæsta. Chacun possède une étiquette rectangulaire en trois superpositions : un calque avec le nom de la marque imprimé en vernis sélectif, dessous, un échantillon de motif, et enfin un cartonné indiquant la taille et le code barre. Luana a également travaillé la sacherie et la réalisation d’un catalogue de collections pour sous-vêtements homme.

La deuxième partie de son projet nous présente la réalisation de T-shirts. Il s’agit principalement d’une série de cinq T-shirts avec un dessin au trait sérigraphié : des feuilles, une maison, un colibri, un appareil photo et un arbre. Une fois pliés et disposés en pile, la tranche apparente des T-shirts représente le « K » de la marque. Des boîtes en carton étiquetées sont prévues pour leur mise en vente. De plus, pour son DNAP, Luana a choisi de fabriquer un présentoir pour exposer les T-shirts dépliés. Les pieds en bois

À droite : catalogue de caleçons. Ci-dessus : recherche de motifs. Ci-contre : étiquette des caleçons En bas :caleçons.

par Frédérique Monnier

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noirs du présentoir sont composés avec les lettres du logo Kaesta. Ils sont creux et peuvent se refermer l’un sur l’autre, comme une boîte, si l’on ôte la barre horizontale. Chaque T-shirt y est suspendu par l’intermédiaire de cintres en bois noirs, eux aussi subtilement découpés d’après le logo de la marque. En parallèle, Luana a expérimenté le graphisme d’un catalogue de collection automne-hiver.

La troisième et dernière grosse partie desa thématique présente une charte graphique de skateboards. Encore une série de cinq modèles, mais dont le thème choisi est cette fois la musique. Ainsi, le dessous des planches est tapissé d’un motif de couleur avec le logo de la marque, auquel s’ajoute un dessin noir lié à un objet musical. Le premier représente un disque vinyle sur lequel « tourne en boucle » un scooter, le second une tête portant un casque sur les oreilles, le troisième des enfants jouant à la corde à sauter avec la bande d’une cassette…

Au final se distingue un projet original mené dans son intégralité. Luana Poncet envisage de travailler pour une marque de vêtements, et pourquoi pas, de développer sa propre marque.

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En haut à gauche : T-shirtssérigraphiés avec une vue des pliages présentant le K sur la tranche.Ci-dessus : maquette de catalogue. À gauche : skates.

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LAURA PARETTE

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LAURA PARETTEpar Camille Lucas

Peux-tu commencer par nous expliquer ce qu’est un mémoire ? Est-ce qu’il t’a servi pour ton diplôme, tes créations ?Dans le mémoire, l’étudiant doit réussir à parler de son sujet sans parler de sa production. Disons que c’est une approche plus théorique de son travail, de ce qu’on montre à un jury lors d’un diplôme. Il faut simplement emmener ses lecteurs dans ton univers. En fait, c’est comme quand Aladin drague Jasmine en l’emmenant en road trip sur son tapis volant. Il lui montre la ville vue de haut mais il ne la laisse pas conduire.

As-tu évolué, pour toi, du DNAP au DNSEP ?J’espère bien oui !Au moment du DNAP j’avais déjà ce traitement de l’absurde qu’on retrouve encore maintenant mais j’étais vraiment au niveau 1 de l’absurdité et de cette envie de décalage. Je pense que les deux dernières années d’études ont fait mûrir mes réflexions autour de l’absurde et m’ont ainsi permis de développer plus de subtilité. J’ai bien fait de continuer !

Comment fonctionnes-tu dans ton travail ?Beaucoup par instinct et premiers jets. J’ai toujours plusieurs idées en tête, c’est pour cela que je dois faire vite, sinon j’oublie.

Laura Parette a obtenu l’année dernière, son diplôme de 5e année design graphique avec mention. Ses recherches ainsi que son projet personnel abordaient le thème suivant : « comment réagir face à l’ennui ? ». La plupart de ses travaux sont orientés vers l’illustration.

Quels outils et techniques utilises-tu pour produire tes créations ?Étant à l’école et ayant à disposition un atelier de sérigraphie, j’optais pour cette technique qui me plaît sans vraiment savoir pourquoi. Maintenant, c’est un peu différent. Je dois m’adapter. L’ordinateur a pris une place indéniable dans mon processus de création. Je réalise plutôt des éditions imprimées en y intégrant des illustrations faites main et scannées. Je travaille beaucoup plus la recherche typographique et la mise en page qu’auparavant. Je fais également des recherches sur la technique du photogramme. J’aime varier les techniques mais dans tous les cas, le support papier est indispensable à mon travail, que ce soit sous forme d’éditions, d’affiches ou sous forme d’installations.

Quelles sont les différentes étapes que tu suis pour réaliser une de tes œuvres ? Commences-tu par des croquis, dessins, sur ordi directement…?Pour résumer, des mots clés sur des feuilles. En général j’ai quelque chose en tête, je commence directement à le traiter. Le projet évolue spontanément et naturellement durant la réalisation, ça ne me pose pas de problème!

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La sérigraphie est-elle indispensable dans ton travail ?Elle le fut, si je pouvais je l’utiliserais encore, avec la même passion !

As-tu toujours travaillé principalement l’illustration ? Et à partir de quand t’est venue cette passion ?J’ai, depuis toujours, une pratique du dessin quasi-quotidienne. Je pense que l’illustration permet de faire passer très simplement n’importe quelle idée.

Quel temps passes-tu en moyenne sur une création ?Je crée des images très simples donc je n’y passe pas beaucoup de temps. Cette simplicité m’est très importante, ainsi que la rapidité d’exécution. Je fais une illustration du premier coup, au trait, ça me prend une ou deux minutes. Quand je retravaille les images à l’ordinateur, je prends mon temps pour choisir les couleurs et le traitement. C’est cette étape qui est la plus longue, en fait. Je les finalise en un peu plus d’une heure, à peu près. En ce moment je travaille sur des éditions au format fanzine (A5) que je m’efforce de boucler en deux ou trois jours maximum.

Qu’est ce qui te plaît dans ton travail ?Que ce ne soit justement pas du travail !

Quelles sont tes sources d’inspiration ? Artistes, sites préférés…?Ha ! ha ! LA question, je vais encore passer pour une inculte ! Je vais jouer la philosophe-hippie-bohême et vous répondre que je m’inspire de nous et tout ce qui se passe, j’aime beaucoup analyser les situations et préoccupations de l’Homme, qui est d’ailleurs un sujet très riche !Je ne serai pas originale en citant Erwin Wurm, Magritte et Topor dont j’aime particulièrement les univers et œuvres, mais c’est vraiment pour faire semblant !

As-tu exposé ton travail en dehors de l’école ? Et quelles sont tes dernières créations ?J’ai participé à l’exposition Puzzle, à la galerie Issue, Paris. Et je participe à l’exposition Park N’ Rock qui était présentée à la Villette et qui tourne un peu partout. C’est une exposition collective qui regroupe plusieurs illustrateurs, c’est très intéressant car le mélange des styles donne un réel aperçu de ce que peut être l’illustration aujourd’hui. J’ai réalisé une fresque en noir et blanc à la main de deux mètres sur quatre mètres pour le festival d’Angoulême. Les spectateurs étaient invités à colorier.

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« La bétonnière à maisons automatiques »

Tirages sérigraphiés d’un format de 48 x 62 cm. Composition de différents caractères typographiques inventés.

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ANNE-MARIE BOUILLÉ

Chanteuse à capella et soliste dans une chorale gospel, Anne-Marie Bouillé diplômée d’un DNSEP en juin 2010, a créé un univers rempli de rythmes et de contrastes. Pour mieux comprendre son projet et les enjeux d’un DNSEP, Anne-Marie répond à nos questions.

Quels sont les enjeux du DNSEP ?Le DNSEP représente le point d’acmé d’une scolarité et en même temps sa fin. Le DNSEP c’est un Diplôme National Supérieur d’Expression Plastique, ce n’est pas uniquement un exercice identique à tous avec une et une seule solu-tion possible, c’est l’aboutissement d’un projet construit en parallèle d’une personnalité artistique et graphique. C’est un auto-questionnement, culturel et historique, une recherche artistique et graphique, une réflexion qui a mûri durant quelques années d’études plus ou moins glorieuses et ce n’est surtout pas qu’une interrogation de diplôme !

Existe-t-il une difference entre le DNAP et le DNSEP ?L’un est venu avant l’autre...

Peux-tu nous expliquer de quoi il s’agit?Pour ma part j’ai trouvé un sujet qui me passionne, sin-gulier et profond, au point de lui tourner autour pendant un an et peut-être même plus... J’ai fait beaucoup de recherches autour de mon sujet et je l’ai décortiqué afin de me poser les bonnes questions, c’est là que débutent les recherches bibliographiques, de références, les croquis, les idées en vrac, les premiers écrits... Il faut définir clairement son champ de travail et pouvoir en parler facilement avec des notions claires, pour pouvoir définir l’intérêt artistique et graphique du projet, et l’étendre sur des supports de communications variés.

Qu’est-ce que le mémoire ? Qu’apporte-t-il dans le travail graphique ?Le mémoire est une synthèse de toutes ses recherches, l’introduction et la preuve d’un projet graphique solide-ment fondé. Une fois terminé, c’est un réel ouvrage de référence qui aide à prolonger pertinemment son sujet. Il guide le travail et évite la dispersion. C’est aussi le seul objet témoin du cheminement de la pensée qui mène aux différentes conclusions graphiques.

Ils se créent ensemble ou les recherches graphiques se font après ?Chacun sa méthode de travail, mais dans tous les cas je pense qu’il faut alterner. Je vois ça comme une mise au point qui doit se faire régulièrement entre la production graphique et les recherches théoriques.

Affiches Canal Vocal

L’image d’un chant est transposée par

la machine, en formes graphiques telles

que l’accumulation, la transparence.

par Luana Poncet

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Quel thème as-tu abordé ? Quels sont les supports utilisés ?Mon projet de diplôme s’appelle Canal Vocal, une identité graphiquement sonore, un vocabulaire mettant le doigt sur les liens « tissables » entre deux disciplines différentes : le chant polyphonique et le design graphique. Il grandit autour de notions « multi-sens » telles la simultanéité de fréquences, la profondeur et le relief dans le chant, l’har-monie, l’hypnose, la boucle, le « re-son », le re-recording, une aventure graphico-sonore électrique, contrastée et rythmée.

As-tu travaillé sur cette thématique uniquement pour le diplôme ? Et pourquoi ce choix ?Oui, j’avais vraiment envie de me lancer dans une toute nouvelle aventure. J’avais pourtant hésité à garder mon sujet de DNAP (voir En-tête n°3). J’ai fait ce choix pour le challenge et l’excitation de voir deux de mes passions créer une nouvelle entité, car l’un sans l’autre, mon projet n’existerait pas.

Est-ce que ton projet rentre dans une ambition professionnelle ?Non, pas pour le moment, mais ce serait une vraie jubilation que de réussir à lui donner une dimension professionnelle.

Après l’école, comment rentres-tu dans le monde du travail ?En ce moment, je suis en train de chercher la bonne direc-tion qui m’orienterait vers le bon chemin au bout duquel il y aurait la bonne porte, derrière laquelle il y aurait un travail qui n’écraserait pas mes convictions et qui me permettrait tout de même de vivre... Je souhaite devenir graphiste indépendant tout en ayant un mi-temps rénumérateur. J’envisage aussi sérieusement de m’installer à Paris. C’est une affaire à suivre...

Ci-dessus : Dispositif

Écran en volume sur lequel est projeté une animation de

formes géométriques qui réagit en fonction du son.

À gauche : Mémoire

Mémoire regroupant les recherches, questionnements et

références autour des liens entre les formes sonores du chant

polyphonique et celles du design graphique. L’édition a été

conçue (création typographique de titrage, regroupement

d’informations, rédaction et mise en page compris), en trois

mois. L’impression a été faite via « Blurb.com ».

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Vidéo : motif et voix

Boucle visuelle représentant

un morceau composé de cinq

enregistrements vocaux, accumulés,

harmonisés, ou pas. Le motif est

composé de carrés superposés, à

l’image du morceau, ceux-ci évoluant

en couleurs, accompagnant les

variations sonores.

http://vimeo.com/6966976

Vidéo : bouche pixel

Mosaïque animée, composée des

couleurs de la bouche en mouvement.

La composition sonore mélange

quelques phrases onomatopéiques

chantées et harmonisées.

Vidéo : jungle

Ci-dessus : harmonie de vinyles

Trois lignes de chant en accord majeur

sont gravées chacune sur un vinyle

transparent. Un camaïeu de trois bleus

représente ces voix de façon abstraite

et le projet trouve une singularité

graphique à travers des jeux de relief,

de profondeur et de transparence.

La « modulabilité » des formes sonores

sont ainsi mises à la hauteur de la

« modulabilité » des formes graphiques.

À gauche : Dispositif platines

Chaque platine retranscrit une note

chantée avec un intervalle quinte.

L’ensemble constitue un accord

majeur vocal.

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1stthings first

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Le contenu éditorial d’en-tête est l’œuvre des étudiants de 4e année design graphique. Octobre et novembre 2010 ont été un temps de questionnements sur les sujets à même de restranscrire les intérêts de la promotion 2010. Très vite, un dossier sur la confrontation, sur les liens, entre sérigraphie et nouvelles technologies s’est imposé à un certain nombre d’entre eux et a été validé par les autres. Comment l’intérêt pour ces deux médias retranscrit-il actuellement un débat passionné et un espace d’expérimentations extrêmement intéressant ? Grégoire Leduey et Céline Polet se sont chargés du dossier et tout en partant de leur point de vue et de certains projets de l’école, ils ont été amenés à

élargir leur questionnement.Une autre piste de travail était d’inviter les étudiants à voyager, à se confronter à l’extérieur, à un temps de rencontres. En-tête est un espace idéal pour provoquer des échanges par des interviews, voire des commandes d’articles. Ainsi, nous avons imaginé des reportages qui auraient eu pour cadre des visites de directions artistiques de magazines ou des agences de communication ou encore de studios d’indépendants. À l’image de la quatrième année, en-tête peut être un prétexte aux déplacements, à des stages, à un face-à-face avec le milieu professionnel. Différentes tentatives ont été amorcées. Au final, ce sont deux directrices artistiques Alice Litscher et Susanna Shannon qui sont

venues à l’école, et qui ont su insuffler par leurs convictions et par leur dynamisme leur vision sur leur métier de directrice artistique. D’où un dossier à plusieurs voix, où Frédérique Monnier a dirigé l’ensemble du contenu rédactionnel, en retranscrivant les conférences des deux invitées, en résumant les différents projets d’un workshop DA ; où Assia Boudina a participé à la récolte des ressentis d’étudiants. L’ensemble a été mis en page avec Marion Dragée. Le dossier DA se lit lui aussi par différentes entrées et fut un temps où les étudiants se sont interrogés sur le principe même d’un magazine.

Vanina Pinter

/21

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EN-TETE NUMERO 5 - DIRECTION ARTISTIQUE

DA / 22

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EN-TETE NUMERO 5 - DIRECTION ARTISTIQUE

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La Direction artistique est souvent au centre des préoccupations du graphiste. Les rencontres avec Susanna Shannon et Alice Litscher, DA, ont permis de

redynamiser la conception même de ce quatrième numéro d’en-tête.

Texte Frédérique Monnier Graphisme Marion Dragée

Notes Assia Boudina« Propos d’étudiants »

ADC’est lors du workshop sur la Direction Artis-tique, proposé par Vanina Pinter et Gilles Acézat, que nous avons pu accueillir au sein de l’ESAD-HaR, Alice Litscher et Susanna Shannon. Elles nous ont exposé leur parcours singulier, leur méthode de travail et leur point de vue sur le métier de DA. Elles nous ont aussi conseillé dans notre démarche de groupe pour créer une revue. Par groupe de quatre personnes, tous

niveaux confondus et menés par un cinquième année devenu DA, nous devions réaliser une édition dédiée au thème de notre choix. Nous avions « carte blanche »; le format, l’esprit, les

choix typographiques et les principes de mise en page, furent entièrement à notre charge. Les seules contraintes furent de respecter le délai du workshop pour finaliser le travail et de garder une cohérence entre nos contenus formels et éditoriaux.

« Le directeur artistique doit savoir manager, ordonner,

ne doit pas se laisser déborder par le temps, il est responsable

de la qualité de l’objet »

« Un DA, c’est un chef d’orchestre pour une équipe. »

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EN-TETE NUMERO 5 - DIRECTION ARTISTIQUE

DA / 24

A L I C ELITSCHER

Alice Litscher est une jeune directrice artistique enjouée, à même de nous faire partager le plaisir que lui procure ce métier créatif toujours en mouvement

et avide de connaissances. Á 27 ans, elle mène le jeu dans la cour des grands.

Alice s’est orientée dans un premier temps vers la création textile, un domaine humble qui offre selon elle beaucoup de possibilités. Elle intègre l’école Duperré. Elle s’aperçoit vite qu’elle n’est pas douée pour le domaine, mais ses dossiers étaient d’une telle qualité formelle qu’elle se trouvait bien notée. Elle entre donc à Estienne pour un BTS de graphisme, où, contre son attente, elle apprend comment concevoir de la publicité à la « française ». Durant sa première année, la chance lui sourit : elle est acceptée dans l’agence Spill pour un stage et y découvrira l’illustration vectorielle. Elle s’y intégre si bien qu’à terme, elle continuera à travailler pour eux chaque soir en freelance. En parallèle, insatis-faite de son enseignement à l’école, elle décide de retourner à Duperré en vue d’un diplôme sur la direction artistique de mode. Durant sa première année de DSAA, elle s’associe avec une amie styliste pour réaliser des magazines de mode. Toujours dans le cadre d’un stage, le

directeur de Spill lui propose de travailler pour le Purple Fashion magazine afin d’en repenser la maquette, sous la direction des célèbres gra-phistes m/m (Paris). Une expérience capitale puisque Mickaël Amzalag lui enseigne tout ce qu’elle sait sur l’art de la mise en page. Au bout d’un an, elle est invitée à travailler un jour ou deux par semaine chez m/m. Elle apprend alors à regarder la lettre et à concevoir des typographies, un outil capital soumis aux lois de la lisibilité pour donner vie à la lecture. Au final, elle travaillera avec eux pen-dant quatre ans.

« Le DA c’est LE créatif de la chaîne de production »

« Une bonne direction artistique = une bonne cohésion »

« Être DA c’est passer son temps à faire des choix, à les défendre et à veiller

à ce qu’ils soient respectés. »

Page 27: en-tete #05

EN-TETE NUMERO 5 - DIRECTION ARTISTIQUE

DA / 25

Double page d’Amusement

Page 28: en-tete #05

EN-TETE NUMERO 5 - DIRECTION ARTISTIQUE

DA / 26

Double page d’Amusement

Supplément du magazine GQ, 2009

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DA / 27

Durant sa deuxième année à l’école, elle colla-bore avec un ami graphiste : Abdel Bounane, qui a fait appel à elle pour le numéro zéro d’un magazine sur les jeux vidéo : Amusement. Le pre-mier numéro paraîtra l’année suivante, dix sont parus depuis. La directrice artistique considère ce magazine comme une sorte de laboratoire. Elle a l’occasion de travailler avec des photographes de publicité très créatifs, ainsi que des illustrateurs et des spécialistes de retouche photo en 3D. En terme de maquette, l’idée n’est pas d’être litté-rale en travaillant par exemple avec des typo pixel, mais bien de réaliser quelque chose de beaucoup plus modulable, en présentant les nou-velles technologies comme étant un élé-ment important de l’histoire culturelle. Elle travaille énormément avec des Mécanes, aux empattements assez géométriques, qui au mo-ment de leur création dans les années cinquante, rendaient ses typographies modernes et révolu-tionnaires pour le monde de l’imprimerie. Pour les gros titres, elle favorise l’utlisation de Didones à cause de leur aspect moins massif. La qualité du magazine tient notament à sa lisibilité. Elle adopte fréquemment une grille en trois colonnes. Le dernier cahier du magazine, en couleur métal-lique et noir sur papier couché, constitue la partie théorique. Avec un aspect plus encyclopédique, il contient des jeux et des textes d’analyse.

Une autre proposition de projet l’amène à repen-ser la maquette du magazine du Centre Pom-pidou, qui est avant tout un programme. Pour ce faire, elle s’amuse à concevoir une maquette extrêmement complexe et modulable, en s’inspi-rant de magazines TV. Sa proposition est retenue, mais l’agence chargée d’appliquer la nouvelle ma-quette s’est vue dans l’incapacité de comprendre son fonctionnement complexe. Leur contrat a donc été brisé pour céder la place à Alice. Elle reprend pour les textes courants une typographie

dessinée par Jean Widmer pour le Centre Pompidou qui n’avait jamais été utilisée.

Plus récemment, Alice a en-tamé une série d’éditions en complément du magazine GQ. Le premier numéro est paru en mars 2009 sous le titre de Les 100 choses à savoir quand on est un homme. On

peut également trouver depuis : Les 100 choses à savoir sur la fête quand on est un homme en jan-vier 2010 et Les 100 choses à savoir sur le football, paru avec le GQ numéro 28. Il sagit d’une pe-tite édition constituée comme une table de lois, dont voici quelques extraits : « Tu militeras pour le retour du demi-centre . Tu collectionneras les vignettes Panini ». Dans la même période, elle entame la collection Mes Envies de Cuisine, avec les recettes de Delphine Montalier. Une collec-tion conprenant des numéros très apréciés : Mini pâtisseries maison , Sushis et Cie , Petites fêtes de famille ,…

« En tant que DA lors du Workshop, j’ai réparti les tâches,

j’ai pris les décisions finales j’ai veillé à respecter les délais.

J’ai également fait en sorte que chacun puisse s’exprimer

afin que le projet soit vraiment collectif.

Je pense avoir rempli ma mission. »

« Courir après les maquettistes ! »

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SUSANNASHANNON

Le franc parler mi-français mi-américain de cette directrice artistique a mar-qué tout le monde mais Susanna Shannon a su se montrer à l’écoute tout en

nous poussant à aller au bout de nos idées et surtout de nos envies.

Susanna Shannon est entrée dans le milieu de la mise en page par le grand groupe Prisma Presse éditeur de l’essentiel des magazines féminins. Douée en maquette, elle s’impose rapidement. En parallèle, elle s’est mise à faire son propre journal et a fondé l’Irrégulomadaire. Le numéro 3, par exemple, constitue une étude d’un lieu qu’elle déteste : les sous-sols du BHV, avec des tableaux explicatifs qui « n’expliquent rien à personne ». « Nous sommes tellement confron-tés à des choses laides, je me suis dis qu’en les décrivant, en les étudiant, on arriverait à les connaître puis à les apprécier ».

Plus tard, tandis qu’elle tient son propre bu-reau, un trotskiste espagnol appelé Moro, lui demande une revue marxiste, Susanna accepte mais trouvera vite le contenu ennuyeux et mort, n’étant composé que de textes et de débats. Elle lui propose alors d’y intégrer un cahier visuel. Elle demande à son assistant de l’époque, Jé-rôme Saint Loubert Bié de prendre des photos du quartier en imaginant que ce soit un quar-tier marxiste. La nouvelle maquette s’avère concluante, la revue finira illustrée par des pho-

tos et même des peintures à l’huile de militants. Susanna s’est ensuite retrouvée avec les photos prototypes de la revue, décida alors de ne pas les

jeter mais de les publier. Elles seront d’abord édi-tées sous la forme d’un poster, qui a donné lieu à plusieurs essais de pliages, en vue d’un hors-série d’Irrégulomadaire.

Susanna a maquetté un grand nombre de cou-vertures de livres et une trentaine de catalogues, jusqu’à la conception d’une nouvelle formule pour les Inrockuptibles. Elle nous explique, au sujet de ce magazine, comment réaliser un trai-tement caractéristique de journal pour les pro-grammes de films, alors que tout le monde, c’est à dire la concurrence, possède les mêmes images et les mêmes informations. Voici la réponse : à partir des mêmes ingrédients (photo + com-mentaire éditorial + date + article) construire des pages différentes dans la forme.

« Réaliser une édition nécessite une série de tâches qui s’enchaînent dans le temps. Si l’une des étapes dysfonctionne, toutes les autres en subissent les conséquences »

« La créativité du DA ne se trouve pas nécessairement au niveau du style mais plutôt du côté

du fonctionnel. Son rôle premier est d’orienter le lecteur dans les pages .»

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Double page de À l’heure agenda Design Dept Irrégulomadaire 2011

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Double page du catalogue d’Exposition du Centre George Pompidou, L’informe,1996

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L’une de ses compositions favorites est le cata-logue du photographe Antoine Dagata, tout en Franklin Gothic mettant en scène ses photogra-phies les plus poignantes. Il est composé d’une grille simple, mais chaque page est négociée avec la photo, avec un travail d’alignement créant parfois des zones d’inconfort entre le texte et l’image. Pour elle, chaque demande est une nouvelle expérimentation comme dans un labo-ratoire de savant fou. « On peut tout essayer ».

Lors de sa conférence, elle nous détaille certains de ses travaux. Elle réalisera notament le cata-logue de Joseph Beuys pour le centre Pompi-dou. Une fois la maquette bouclée, le directeur du Musée d’Art Moderne de la ville de Paris, Fabrice Hergott, à l’époque commissaire d’ex-position, arrive avec une enveloppe contenant sept photos de coyotes et lui dit : « j’ai ça aussi ». Un exemple typique d’impré-vu dans le monde de l’édi-tion. Susanna déclare que lorsque l’on vous apporte des éléments de dernière minute à intégrer il faut dire « merci ». C’est-à-dire le prendre comme un plus, qui amenera une autre dimension à l’ouvrage. Le hasard a voulu que le catalogue compte justement sept sections, conçues comme des pages de journal. La place des coyotes était donc toute trouvée, ils ont servi d’ouverture pour les sections.

Paris ville invisible est très certainement l’une de ses maquettes les plus étranges. C’est un livre écrit par Bruno Latour qui dépeint le portrait de la capitale, avec les photos d’Émilie Hermant. Le

challenge est que les photos soient visibles sur la même page que le texte qui lui correspond, mal-gré le besoin extrêmement irrégulier qu’il néces-site : en bref, tantôt une dizaine d’images, tantôt rien du tout. La directrice artistique a donc créé un nouveau concept de gabarit, un gabarit à plusieurs vitesses. Celui-ci permet de dérouler le texte en fonction du nombre d’images. Pour se faire, elle va tout simplement jouer avec le coprs du texte, ce qui donnera lieu à un résultat pour le moins singulier, mais qui suit le principe du rapport entre texte et image sans les écraser.

Susanna Shannon est une directrice artistique expérimentée qui travaille aussi de façon très instinctive. Le gabarit d’un livre, avec son vo-cabulaire graphique, permet de savoir où on se trouve, quelle que soit la page ouverte au hasard.

Elle appelle les « sur-faces utiles » les zones imprimée d’une page et les « restes », le blanc. Elle adore les colonnes non-pleines en fin de section. Il faut les montrer car, pour elle,

les blancs créés par la fin de lignes constitue un sujet d’exposition. Là où d’autres trafiqueraient les approches pour combler le vide, elle en pro-fite même pour y poser les légendes. Elle procède avec la même logique pour intégrer les notes, qui, selon elle, sont mieux là où on en a besoin qu’en bloc à la fin du livre. Et quand les notes sont très longues, elle les fait remonter dans les colonnes de texte. De cette façon elle joue avec la structure de la grille. Elle prend les éléments tels qu’ils sont et les intègre naturellement, sans artifice, sans rougir, sans se soucier du convenable.

« Il y a du boulot ! Sans rire, c’est plutôt excitant

de se dire qu’il y a plein de choses à inventer, passerelles à créer

entre tous ces différents supports. »

« Les difficultés ont été le manque de temps et les problèmes d’impositions. »

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ENT-REVUES

Grâce à ces entrevues enrichissantes avec les DA, nous avons pu pousser nos créations éditoriales à leur paroxysme. En effet, elles nous ont guidés et conseillés

dans nos projets. Voici quelques productions effectuées lors du workshop

i-senior Charly Tilmant, Camille Lucas,

Caroline Adaine Jean-Pierre.Ce projet est totalement inédit : un magazine de culture et loisir autour du numérique et des nouveaux média pour le troisième âge. Le groupe a su prendre en compte les contraintes liées à ce lectorat en proposant un format assez grand et facilement manipulable, une mise en page claire, un corps de texte plus gros que d’ordinaire pour d’avantage de lisibilité. La conjugaison de tous ces éléments offre une ligne graphique et éditoriale spécifique.

RecettesGuillaume Raoult,

Luana Poncet, Marie Dirson.Ce groupe a choisi de réaliser un petit magazine sur les techniques d’impression et média, cela sous la forme d’un livre de cuisine. Ce premier numéro propose des conseils techniques sur la sérigraphie, une technique appréciée dans le domaine de la micro-édition. Cette publication aux photos « gourmandes » partage avec le lec-teur le plaisir qu’offre cette pratique.

Inspiration Caroline Pion, Frédérique Monnier,

Loïc Deporte, Assia Boudina.Prenant en compte le bref délai de quatre jours, ce groupe à opté pour réaliser un journal sur papier recyclé, au format plié. D’une manière crescendo, les pages se découvrent grâce au dépliage et se terminent par une affiche recto-verso. Il sagit plus précisemment d’une affiche image au recto et d’une affiche typogaphique au verso. À chaque numéro, un courant artistique est revisité, le premier est dédié au Dadaïsme.

Typo &Laetitia Leleu, Grégoire Leduey,

Marion Dragée, César Henry.Avec son format généreux et son papier recyclé, ce journal, comme son nom le suggère, parle de typographie. La lettre dans toute sa spendeur y est exposée et mise en situation avec toutes sortes de thèmes qui lui sont plus ou moins familiers : illustration, couleur, enseignes, signalétique… Ce numéro est le premier d’une série imaginaire sur le rapport forme et contre-forme.

« Nous devions réaliser un objet éditorial qui soit le fruit d’une collaboration, qui englobe la touche de chacun. »

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Inspiration

Recettes

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/APPLiCATION JEUXiPhone Nintendo D.SWii...

/PORTABLES ORDiNATEURS ...OrdissimoOrdimemoDoroComment trouver son appareilnumérique ?

/SENiORNAUTES

Résaux Sociaux Guide PratiqueFormation nouvelle technologie informatique

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Les seniors représentent 48% des consommateurs en France et d’ici une cinquantaine d’années, un Français sur deux aura plus de 50 ans.

Dynamiques, en bonne santé et pleins de ressources, les seniors devien-nent des utilisateurs réguliers d’internet et de gadgets liés aux nouvelles technologies.

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?C et article est destiné aux débu-

tants qui se trouvent un peu perdu devant le choix grandis-sant d’appareils photo numéri-ques dans les magasins.

Pour faire votre choix, vous devez vous rendre dans les magasins et commencer par prendre en main les appareils. Il n’y a pas de règle ab-solue, chacun a ses propres critères en ce qui concerne la prise en main. Le but est que vous vous sentiez confortable. Si vous voulez un ap-pareil facile à transporter partout, faites atten-tion au poids.Pour ce qui est du viseur, vous verrez qu’il y en a 2 sortes: viseur optique ou numérique. Avec le viseur numérique, vous voyez ce que vous allez prendre sur un écran LCD (plus ou moins large) situé à l’arrière de l’appareil. Sachez que s’il y a beaucoup de soleil, la lecture est diffi-cile et que c’est également très gourmand en énergie. En revanche, avec le viseur optique il vous suffit de placer votre oeil contre l’appareil pour la prise de vue. Vous voyez donc ce que vous allez photographier, quelles que soient les conditions climatiques. Si donc vous avez le choix, je vous conseille de choisir un appareil qui possède les 2 types de viseur.Par contre, attention aux appareils compacts donc les viseurs optiques ont souvent des pro-blèmes de parallaxe, c’est à dire que le cadrage final ne correspond pas à ce que vous aviez visualisé dans le viseur. Pour vérifier la qualité du viseur optique, la seule solution est de tester l’appareil.

Orange et SFR en particulier se sont lancés sur le marché des personnes âgées.Chez ces deux opérateurs, le téléphone mobile « senior » est accessible avec toutes les sortes de forfaits. De plus, une option de téléassistan-ce est proposée par Europ assistance (SFR) et Mondial assistance (Orange).

Pour les téléphones fixes plus besoin de lunet-tes pour composer le numéro de votre fils ou de vos amis : il existe désormais des appareils simples et fonctionnels à destination des per-sonnes âgées.Ces nouveaux téléphones ont des fonctions va-riées :- larges touches lumineuses ;- menu ultra-simplifié ;- mémoires d’urgence ;- reconnaissance vocale ;- fonction loupe ;- amélioration de la prise en main du combiné ;- offre de téléassistance en option.

A noter : DORO est un spécialiste de la téléphonie pour senior. Ce constructeur propose une gamme de téléphones dans lesquels vous pouvez insérer vos propres photos sous les touches des combinés. Les touches mémoires sont très faciles à utiliser et il suffit d’appuyer sur la photo désirée pour appeler son correspondant.

COMMENTCHOISiRSONAPPAREiLNUMERiQUE

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L’objectif principal de Cérébral Challenge est de devenir très réactif à des jeux res-semblant à des tests de QI.

i-Diabetes : Cette application aide à surveiller le taux de glucose dans le cas de diabètes de Type 1 ou 2, i-Diabetes propose également d’aider à ajuster l’alimentation et l’exercice.

Memory Matrix a pour but de dévelop-per votre mémoire. Le principe du jeu est très simple: une grille comprenant quelques cases noires s’affichent pendant quelques secondes, il faut mémoriser l’em-placement des cases noires et les retrouver une fois la grille rede-venue vierge.

Eye Exercice : Exercer et Relaxer vos Yeux. Grâce à ce titre, vous allez participer à une multitude de mini-jeux et autres épreu-ves qui ont pour but d’évaluer l’âge de vos yeux pour ensuite vous aider à progres-ser et vous faire re-trouver votre vue de jadis.

Kenkou signifie “Santé” en japonnais, cette application aide au maintien en bon-ne santé en analysant les résultats des diffé-rents critères vitaux tels que le poids, la pression sanguine, le taux de sucre, le cholestérol, l’alimen-tation, l’humeur, ou encore l’exercice.

Le petit futé vacances seniors : cette appli-cation est un livre numérique, repro-duisant à l’identique l’intégralité du guide papier. Retrouvez tout ce dont vous avez besoin pour vos vacances : de la dé-tente, des activités, de l’aventure, mais aussi des thématiques comme la santé …

iPills et Medication Tracker sont des ap-plications conçues pour surveiller sa pri-se de médicaments. Il suffit d’y enregistrer les médicaments à prendre ainsi que la posologie (intervalles de prise, nombre de pilules…).

Le programme Pedo-meter est un logiciels qui utilise l’accéléro-mètre 3D de l’iPhone associé à un algo-rithme permettant de calculer le nombre de pas effectués en marchant ou au cours d’un jogging. Ce logi-ciel calcule également le nombre de calories dépensées.

MEMORY MATRiX

CEREBRALCHALLENGE

EYEEXERCiCES

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/APPLiCATiONSSENiOR

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Typo &

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Les impresions ressenties par les participants du workshop retranscrivent très bien celles d’un directeur artistique dans le contexte actuel. Alice Litscher et Susanna Shannon le confirment. Les délais sont brefs, les budgets serrés pour des demandes exigeantes et des rendus de qualité. Avoir du talent, de l’imagination, savoir s’adapter aux imprévus de dernière minute, courir après les différents collaborateurs pour avoir toutes les cartes en main sont essentiels. Un directeur artis-tique doit aussi et surtout faire preuve d’un sens opérant et rigoureux de l’organisation. Étant celui qui dirige, ordonne, orchestre, il doit faire en sorte de répartir le travail à toute l’équipe.

Mais dans un monde où il faut courir plus vite que le flux des informations du web 2.0, com-ment ce métier va-t-il évoluer pour avoir un temps d’avance ? Un directeur artistique doit pouvoir aller au-delà des tendances qui seront d’actualité à la sortie du numéro (notamment en matière de ligne graphique et photographie) et prévoir les besoins et intérêts du lectorat.Actuellement, l’arrivée des écrans numériques de poche provoque de multiples questions sur la direction artistique. Que deviendra le magazine

face aux nouvelles technologies et à l’ère du tout numérique ? Cela va-t-il engendrer de nouveaux supports ? La chose est prévisible. Le magazine

restera-t-il un médium cohérent dans les années à venir ? La déclinaison numérique du magazine

pourait-elle permettre une meilleur réactivité vis-à-vis de sa publication ?De nouveaux enjeux voient le jour dans ce domaine. Certes, cela ouvre les portes à de nombreuses pos-sibilités, notamment des passerelles créées entre ces nouveaux supports. Quoi qu’il en soit, sur écran ou sur papier, le rôle du directeur artistique de maga-zine demeure indispensable. Il garde ses aptitudes créatives. Il doit être attentif aux tendances. Il lui

faut diriger et orienter les maquettistes, graphistes, photographes, pigistes, illustrateurs, pour assurer l’impact et la cohérence de la ligne graphique éditoriale. Il est aussi un œil ouvert sur l’actua-lité, il doit pouvoir accompagner, solliciter un photographe ou un illustrateur pour qu’ils inter-viennent à propos, en fonction de l’orientation d’un article ou de la thématique d’un numéro. Le directeur artistique peut aussi être découvreur de jeunes talents...

« Ce workshop m’a aidé pour la création de mon mémoire. »

« Les nouveaux supports numériques ne restreignent ni le travail de mise en page, ni la part créative des DA.

Ils nécessitent peut-être moins de main d’œuvre. »

« Les intervenantes étaient extrêmement captivantes. »

« C’est un travail passionnant mais je me rends compte que c’est beaucoup plus de travail

que ça en a l’air. »

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All your references...

GRAPHIC DESIGN MAGAZINE - VOLUME #1 2011 -

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All your references...

GRAPHIC DESIGN MAGAZINE - VOLUME #1 2011 -

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ANALO GIQUENUMÉR IQUEEntre conf rontation et complém entarité

///////////////////// p.40 à p.43 : Workshop « Processing-tee ».

///////////////////// p.44 et p.45 : « La femme à barbe »

de Vladimir Mavounia-Kouka.

///////////////////// p.46 à p.49 : Bilan en 10 confrontations.

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ANALO GIQUENUMÉR IQUEEntre conf rontation et complém entarité

Le  point  de  départ  de  cette  réflexion  fut  le  workshop  « Processing-tee » durant  lequel  les  étudiants  devaient  créer  des  tee-shirts  sérigraphiés  de visuels réalisés sur Processing. Ce questionnement s’est approfondi après la conférence de Vladimir Mavounia-Kouka. Un de ses projets nous a per-mis de nous interroger sur les points communs et les différences entre la sérigraphie et Processing qui semblent aux antipodes l’un de l’autre. Nous avons pu ainsi établir une liste de termes techniques, similaires au sein des deux médiums, mais qui s’opposent par leurs définitions.

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PROCESSING

- TEE

Les 4, 5, 6 et 7 octobre 2010 s’est déroulé le workshop « Processing-tee » encadré par trois des professeurs du campus du Havre de l’ESADhAR, Jean-Michel Géridan et Jean-Noël Lafargue, enseignants de l’atelier multimé-dia, ainsi que Yann Owens, enseignant de l’atelier impression.

Le workshop, qui découle d’une entente peu commune entre le numérique et l’analogique, proposait aux étudiants de réaliser des tee-shirts sérigraphiés de visuels réalisés sur Processing. Au cas où vous ne sauriez pas ce que sont la « sérigraphie » et le logiciel « Processing », il est bon de vous l’expliquer rapidement. Le premier, apparu au Japon au xixe siècle, est un procédé d’impression qui requiert un écran tendu de mailles de soie, les parties non obstruées représentent l’image à imprimer et laissent passer l’encre. « Processing » quant à lui, est un logiciel de programmation créé par Benjamin Fry et Casey Reas. Il permet à son utilisateur, après avoir écrit une suite de codes informatiques, de créer une animation graphique ou interactive. C

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Au-delà de la sérigraphie sur tee-shirt ou d’une animation sur écran, le sujet était plus complexe. L’étudiant se devait de questionner les idées de « transfert d’images », de « changement de support », et ainsi de justifier un lien entre multimédia et sérigraphie. Durant les quatre jours, le workshop s’est déroulé selon un protocole bien précis : la présentation des idées, la programmation sur Processing, puis le passage à la sérigraphie. Évidemment, ce n’est qu’à partir de la deuxième phase que les étudiants ont perçu les premiers problèmes liés à la complexité du langage Processing, mais avec l’entraide collective et le soutien des professeurs, les projets ont vite pris de l’ampleur. Chacun s’essayait dans l’expérimentation et s’amusait par la suite, en changeant simplement quelques lignes de code, à créer des variantes ou à apporter des modifications précises à ses projets. Le temps des créations/écrans étant révolu, le moment était venu de les transposer sur le tee-shirt. C’est pourquoi chacun des étudiants s’est vu exporter ses animations en une image fixe imprimable... passage indispensable pour la création du typon de sérigraphie. Le typon ou pochoir en sérigraphie est l’élément qui permet de faire l’écran, il peut être réalisé à la main sur une matière opaque, ou bien, comme ce fut le cas pour le workshop, sur un transparent. Une fois l’écran enduit d’une émulsion photosensible, on l’insole avec le typon.

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Dans l’atelier de sérigraphie, l’organisation était de mise car l’écran de sérigraphie demande plus d’espace que l’écran d’ordinateur. Alors réunis en binômes, les étudiants ont commencé par choisir les encres. Un choix beau-coup plus fastidieux en sérigraphie que sur moniteur, d’autant que la synthèse des couleurs diffère selon le numérique et l’analogique ; ainsi on distingue les couleurs additives (RVB) et soustractives (CMJN). Certains étudiants ont même réalisé des mélanges pour atteindre une couleur bien précise, d’autres ont utilisé des encres fluo que l’on ne retrouve pas à l’écran... Après de bons repères de calage sur la table de sérigraphie et quelques tests sur papier, les étudiants ont exécuté leur série de tee-shirts qu’ils ont, par la suite, eu le plaisir de porter.

Pour illustrer le workshop, nous avons demandé à deux étudiants de nous présenter leurs projets et de nous dévoiler leurs sentiments vis-à-vis de celui-ci : Qian Zhijia, étudiante en 4e année design graphique et interactivité et Gaël Gouault, étudiant en 2e année. Pour Zhijia, l’intérêt d’effectuer un tel workshop a été de pouvoir combiner deux matières qu’elle n’avait auparavant jamais associées. Plus à l’aise avec la sérigraphie, elle a accentué ses connais-sances avec « Processing » en utilisant un code qui permet de créer une accu-mulation de motifs qui interagit avec les mouvements de la souris. Pour son motif, elle a utilisé le rond blanc avec contour noir, de différentes tailles, qu’elle a agencé de façon à réaliser une sorte de collier de grosses perles. Ce collier, une fois sérigraphié convenablement sur le tee-shirt, répond efficacement à la

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spécificité du format. « Processing » a permis de réaliser des dizaines de fois son collier, pour qu’il s’adapte au mieux au col du tee-shirt et ainsi de pouvoir expérimenter le processus avec d’autres motifs. Avec ce workshop, l’image a subi un voyage entre deux supports et dans le projet de Zhijia, l’emploi du multimédia et de la sérigraphie est pleinement justifié.

Il en est autant pour le projet de Gaël Gouault qui, trouvant intéressant de sérigraphier sur du tissu, a eu la fameuse idée de récupérer les grilles de points de croix que l’on retrouve en broderie. Ces grilles de points de croix, de 1/2 points et de 3/4 de points lui ont servi à confec-tionner un ensemble de motifs dit trame. Ensuite il a codifié sur le logiciel « Processing » pour que toute image de préférence noire et blanche et de fort contraste soit analysée et exécutée avec ces motifs. Plus précisément, l’analyse se produit selon la densité des couleurs avec un motif cor-respondant à une valeur de gris. Ainsi il a pu importer une image de la célèbre mascotte Nintendo « Mario », qui s’est vue entièrement tapissée de croix, de diagonales ou encore de carrés. Avant l’impression en sérigraphie, Gaël a choisi d’utiliser deux encres et jouer avec la superposition des couches entre elles : une première encre argent puis une seconde rose fluo. La surimpression donne un effet tridimentionnel et les couleurs métalliques renvoient à l’univers du jeu vidéo. Avec ce projet, Gaël prend en compte les fonctions que peuvent avoir de tels supports, qu’ils soient fictifs ou réels.

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LA FEMME À

BARBE

Suite à une rencontre organisée dans le cadre du cours dispositifs interactifs et multimédia avec le réalisateur et illustrateur Vladimir Mavounia-Kouka travaillant à Paris, des étudiants ont pris l’initiative de conserver une trace singulière de ce moment. Ils ont extrait une des affiches apparaissant fugitivement dans le contexte d’une foire aux monstres dans le film intitulé La Femme à Cordes pour lui donner une matérialité via la sérigraphie.

Synopsis  :  Sébastien,  un  jeune  homme  d’une vingtaine  d’années,  est  invité  par  un  inconnu  à  entrer dans  un  petit  théâtre.  Gogol  lui  propose  de  regarder son show. Ce dernier s’amuse à malmener une femme devant un parterre fanatique. Sébastien s’interpose, sans connaître les règles du jeu.

La première partie du film La Femme à Cordes se déroule lors de la « Grande foire de Béton », une foire aux « monstres ». Ceux-ci exhibent leurs talents lors de spectacles. L’action a lieu dans l’enceinte d’une zone industrielle désaffectée qui est tapissée d’affiches de spectacles dont celle de La femme à Barbe. L’attraction Miss Joséphine, la femme à barbe, consiste à défier une imposante personne à l’incroyable pilosité. Les badauds sont conviés à tirer sa barbe pour la battre dans un jeu s’apparentant à un tir à la corde. Les affiches du film imaginées et réalisées par Clémence Passot et Vladi-mir Mavounia-Kouka ont été conçues dans un souci de cohérence avec le monde du spectacle forain. L’affiche de La  femme  à  Barbe  est constituée d’un fond de formes géométriques. Aux deux extrémités, les mes-sages viennent s’inscrire dans des cartouches. Le centre est composé de triangles illuminant et mettant en relief l’illustration de ce visage monstreux. Trois chétifs per-sonnages, tentent une ascension que l’on sait perdue.

La composition tourne autour du personnage central qui est présenté comme le clou du spectacle, comme l’attraction phare de la soirée. L’illustration a pour but d’intriguer et de convaincre d’aller au spec-tacle. Par la succession de plans, nous avons une impres-sion de volume, de 3D. La typographie sort de l’image grâce au liseret blanc qui donne de la profondeur à la lettre. De même la figure centrale passe en-dessous et au-dessus du message d’accroche. L’artiste a pris le soin d’intégrer son illustration au reste de l’affiche. Par exemple, des parties du dessin sont sous le message et un personnage qui s’accroche à la barbe vient par dessus la typographie. L’artiste porte en dérision le monde du cirque à travers le message qui présente la femme comme une bête féroce. Ceci rappelle la manière dont certains cirques et foires apparentaient les êtres humains à des animaux.

Pour la retranscription de l’affiche, les étu-diants ont choisi une encre dorée alors que dans le court-métrage elle est basée sur 5 couleurs : le rouge, le jaune, le bleu, le noir et le blanc qui sont les couleurs fondamentales. Vladimir Mavounia-Kouka a choisi des couleurs utilisées dans les affiches de cirque. Le passage de l’affiche dans le monde réel, enlève les contraintes de couleurs liées à l’impression numérique. En effet il n’est pas possible grâce à l‘impression liée à l’ordinateur d’obtenir du doré ou des couleurs fluo. Lors de la réalisa-tion, le choix s’est porté sur une encre dorée spécifique, ce résultat n’est possible que par la sérigraphie. Le choix des couleurs dans le virtuel comme dans le réel, permet d’attirer l’œil, de capter l’attention et de marquer l’esprit.

http://www.lafemmeacordes.com

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46/

ÉCRAN ÉCRAN

SERIGRAPHIE

VS MULTIMEDIA

p. 46

PROCESSUS

LUMIÈRE

STATIQUE

Le workshop et l’œuvre de Vladimir Mavounia-Kouka ont donné l’envie à Céline POLET et Grégoire LEDUEY, étudiants en 4e design graphique d’élaborer une  ré-flexion entre le numérique et l’analogique. Pour nour-rir ce débat, nous avons effectué des recherches per-sonnelles  et  interviewé  les  enseignants  concernés. La sérigraphie est un procédé d’impression artisanal ancien  et  processing  un  langage  de  programmation actuel dédié à  la création d’images numériques. Ces deux outils que tout oppose ont pourtant en commun un rôle à part entière dans le processus de réalisation tant dans le rendu que dans la réflexion. Nous avons confronté en  10 points ces deux disciplines pour dé-crire leur influence dans la création.

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/47

ÉCRAN

CRÉATION

RÉTRO-ÉCLAIRAGE

ANIMÉ

[1] Écran : outil d’impression constitué d’une toile tendue sur un châssis en aluminium. Les parties non obstruées sur l’écran représentent l’image à impri-mer et laissent passer l’encre.

[1] Écran : moniteur, périphérique de l’ordina-teur qui permet à son utilisateur de visualiser ses infor-mations.

[2] Processus : aboutissement d’un visuel par l’impression sérigraphique.

[2] Création : écriture d’une suite de codes informatiques, permettant de créer une multitude de propositions graphiques ou interactives.

[3] Lumière ou Lumière du jour : elle permet de rendre visible les aplats de couleurs comme des encres fluorescentes et métalliques.

[3] Rétro-éclairage : éclairage qui est situé der-rière l’écran et qui lui permet d’être diffusé même dans l’obscurité.

[4] Statique : l’image ne subit aucun mouvement.[4] Animé : dans le cas d’une animation image

par image ou même avec un visuel en apparence sta-tique, l’image subit un rafraîchissement permanent non perceptible par l’œil.

[5] Langage : au sens plastique du terme corres-pond aux relations matières/textures, encres/supports d’impression...

[5] Langage : de type informatique. L’utilisateur écrit des suites de codes appellées aussi script pour obtenir une animation graphique ou interactive.

[1]

[2]

[3]

[4]

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48/

LANGAGEp. 48

CMJN

ERREUR

AUTONOME

OBJET

UNIQUE

[6] CMJN : mode colorimétrique destiné à l’im-pression quadrichromie. CMJN signifie Cyan, Magenta, Jaune et Noir.

[6] RVB : mode colorimétrique en trois couches (Rouge, Vert, Bleu) appliqué aux écrans d’ordinateurs.

[7] Erreur : de type manuelle, elle peut prove-nir d’une mauvaise manipulation de l’utilisateur lors de l’impression.

[7] Erreur ou Bug : engendré par l’automatisa-tion de la machine.

[8] Autonome : tout comme le peintre, l’auteur est conscient de A à Z de la production de son travail.

[8] Automate : du fait de la place qu’occupe la machine dans la création, le designer se déresponsabi-lise quant au résultat final.

[9] Objet : impression précise, qui nécessite une séparation des couleurs dont la finesse dépend de la taille de la trame.

[9] Compression : l’objet subit une diminution des données dûe à la compression et donc une légère détérioration.

[10] Unique : chaque sérigraphie est originale, il n’y aura jamais la même quantité d’encre, la même pres-sion d’une sérigraphie à l’autre.

[10] Multiple : la copie est le clône de l’original qui peut être dupliqué indéfiniment sans que celui-ci soit détérioré.

Page 51: en-tete #05

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LANGAGE

RVB

ERREUR

AUTOMATE

COMPRESSION

MULTIPLE

[5]

[6]

[7]

[8]

[9]

[10]

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BIENTOT LE 200e NUMERO !

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OCTOBRE 2011

NOVEMBRE 2011

DECEMBRE 2011

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Au delà du simple cahier de « jeux » proposé dans le numéro d’été des hebdomadaires de programmes télévisés, en-tête a choisi de vous proposer une série de jeux créatifs et récréatifs. La volonté de réaliser une série de jeux date de plusieurs numéros : proposer de l’interactivité au sein des pages du magazine est une requête qui se renouvelle d’une année sur l’autre chez les étudiants. Partager un moment de divertissement avec le lecteur et échanger autour du graphisme représente pour eux un intérêt significatif. Pour ce cinquième numéro, cette envie est enfin exaucée.

Ces jeux ont été l’objet de recherches et de réflexions sur différents aspects de la

discipline. Ils proposent à la fois des exercices pédagogiques, des standards du jeu de mots, mais aussi des jeux plus singuliers. La créativité est mise à l’honneur par la formulation du jeu en lui-même ou par la réponse que doit en donner le lecteur. Luana Poncet s’est chargée de réunir l’ensemble de ces jeux et d’en articuler l’ensemble.

Le principe n’est pas nouveau. Depuis l’origine du langage, l’homme manipule à loisir la syntaxe. Dès l’apprentissage du langage en école maternelle, le jeu est le processus pédagogique adopté pour notamment former le regard et la créativité de l’enfant. Cette méthode éducative est petit à petit abandonnée dans l’enseignement académique,

mais elle reste une activité de loisir coutumière. Les formes, les lettres, les signes sont détournés de leur usage habituel, à des fins distractives ou des fins créatives, ou encore ici les deux en même temps. En 2008, les éditions Zulma ont réédité une série de Jeux intéressants de Georges Pérec parus dans le magazine ça m’intéresse de mars 1981 à juillet 1982. On peut y déceler un réel attachement de Georges Pérec pour les jeux avec les mots et les lettres. On peut également apprécier la subtilité de son approche d’auteur littéraire pour de simples petits jeux destinés à la distraction, et méditer sur l’une des phrase qu’il aimait à répéter : l’écriture est « un jeu qui se joue à deux ».

Gilles Acézat

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BIENTOT LE 200e NUMERO !

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famille des caractères classiques

famille des caractères modernes

famille des caractères d’inspiration calligraphique

• les scriptes

• les garaldes

• les réales

• les didones

• les fractures

• les linéales

• les incises

• les humanes

• les mécanes

signalétique pour un cinéma

.....................................................................

titrage pour affiche d’opéra

.....................................................................

texte courant pour un roman d’auteur classique

.........................................…............................

logotype pour une nouvelle marque de lingerie

.....................................................................

enseigne pour une boulangerie

.....................................................................

titrage pour un film de science-fiction

.....................................................................

folio pour une revue d’architecture

.....................................................................

texte courant pour un journal politique

.....................................................................

titrage pour un emballage de confiserie

.....................................................................

Relier chaque famille à son caractères et à son usage potentiel.Préciser en dessous de chaque usage le nom de la typographie envisagée. Plusieurs choix sont possibles.

Relier les morceaux afin de constituer les bonnes brochettes.

2

1

Page 55: en-tete #05

- 53 -

Compléter la montagne avec vos propres motifs. Découper et assembler la pyramide.3

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- 54 -

3

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- 55 -

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HorizontalementLe caractère typographique le plus utiliséFormat d'images animéesSurface sur laquelle est projetée une imageDos carré colléBodoni, DidotLe clientPublicationCapitale ornementéeMaillage de pointsPantone 106 C120 x 176 cm"L'art d'écrire sans plume", Christophe PlantinPapier surgissantMode colorimétrique destiné à l'impressionC50 M0 J85 N0Squelette de la page

7.9.

12.13.18.19.20.22.28.29.33.34.35.36.37.38.

VerticalementDrapeau, fer à droite, centré, forcéPatron de mise en pageMultiple de 8 pagesAffichiste de Trouvilleoe, �, �Galerie d'exposition parisienne dédié au graphismeDisposition et répartition des pages avant l'impressionRetrouvez-le en page 1Procédé de 3D stéréscopiqueSerif&Auteur de visuelsGrasTexte accompagnant le titre dans la presse

L'art japonais du pliagePhrase contenant l'ensemble des lettres de l'alphabetProcédé majeur d'impressionLangage de programmation graphiqueParisien, aspirineElément de dessin sous IllustratorThe international review of graphic designCiseau à bois destiné à la gravureLargeur d'un caractère

1.2.3.4.5.6.8.

10.11.12.14.15.16.17.19.21.23.24.25.26.27.30.31.32.

VerticalementDrapeau, fer à droite, centré, forcéPatron de mise en pageMultiple de 8 pagesA�chiste de Trouvilleoe, �, �Galerie d'exposition parisienne dédié au graphismeDisposition et répartition des pages avant l'impressionRetrouvez-le en page 1Procédé de 3D stéréscopiqueSerif&Auteur de visuelsGrasTexte accompagnant le titre dans la presse +XL'art japonais du pliagePhrase contenant l'ensemble des lettres de l'alphabetProcédé majeur d'impressionLangage de programmation graphiqueParisien, aspirineElément de dessin sous Illustrator�e international review of graphic designCiseau à bois destiné à la gravureLargeur d'un caractère

1.2.3.4.5.6.8.

10.11.12.14.15.16.17.19.21.23.24.25.26.27.30.31.32.

HorizontalementLe caractère typographique le plus utiliséFormat d'images animéesSurface sur laquelle est projetée une imageDos carré colléBodoni, DidotLe clientPublicationCapitale ornementéeMaillage de pointsPantone 106 C120 x 176 cm"L'art d'écrire sans plume", Christophe PlantinPapier surgissantMode colorimétrique destiné à l'impressionC50 M0 J85 N0Squelette de la page

7.9.12.13.18.19.20.22.28.29.33.34.35.36.37.38.

VerticalementDrapeau, fer à droite, centré, forcéPatron de mise en pageMultiple de 8 pagesA�chiste de Trouvilleoe, �, �Galerie d'exposition parisienne dédié au graphismeDisposition et répartition des pages avant l'impressionRetrouvez-le en page 1Procédé de 3D stéréscopiqueSerif&Auteur de visuelsGrasTexte accompagnant le titre dans la presse

L'art japonais du pliagePhrase contenant l'ensemble des lettres de l'alphabetProcédé majeur d'impressionLangage de programmation graphiqueParisien, aspirineElément de dessin sous Illustrator�e international review of graphic designCiseau à bois destiné à la gravureLargeur d'un caractère

1.2.3.4.5.6.8.10.11.12.14.15.16.17.19.21.23.24.25.26.27.30.31.32.

HorizontalementLe caractère typographique le plus utiliséFormat d'images animéesSurface sur laquelle est projetée une imageDos carré colléBodoni, DidotLe clientPublicationCapitale ornementéeMaillage de pointsPantone 106 C120 x 176 cm"L'art d'écrire sans plume", Christophe PlantinPapier surgissantMode colorimétrique destiné à l'impressionC50 M0 J85 N0Squelette de la page

7.9.

12.13.18.19.20.22.28.29.33.34.35.36.37.38.

VerticalementDrapeau, fer à droite, centré, forcéPatron de mise en pageMultiple de 8 pagesA�chiste de Trouvilleoe, �, �Galerie d'exposition parisienne dédié au graphismeDisposition et répartition des pages avant l'impressionRetrouvez-le en page 1Procédé de 3D stéréscopiqueSerif&Auteur de visuelsGrasTexte accompagnant le titre dans la presse +XL'art japonais du pliagePhrase contenant l'ensemble des lettres de l'alphabetProcédé majeur d'impressionLangage de programmation graphiqueParisien, aspirineElément de dessin sous Illustrator�e international review of graphic designCiseau à bois destiné à la gravureLargeur d'un caractère

1.2.3.4.5.6.8.

10.11.12.14.15.16.17.19.21.23.24.25.26.27.30.31.32.

HorizontalementLe caractère typographique le plus utiliséFormat d'images animéesSurface sur laquelle est projetée une imageDos carré colléBodoni, DidotLe clientPublicationCapitale ornementéeMaillage de pointsPantone 106 C120 x 176 cm"L'art d'écrire sans plume", Christophe PlantinPapier surgissantMode colorimétrique destiné à l'impressionC50 M0 J85 N0Squelette de la page

7.9.

12.13.18.19.20.22.28.29.33.34.35.36.37.38.

Mots croisés.4

Page 58: en-tete #05

- 56 -

Trouvez les 6 différences pour chaque formule.

Trouver les 6 erreurs typographiques pour cette citation.

« Le typographe ne doit pas se marier pendant son apprentissage. Ensuite, il doit faire son tour de France dans dif férentes imprimeries. Il a le droit de porter l’épée et il a la réputation d’être un coureur de jupons. »

Aurel Ramat,Le Ramat de la typographie

5

6

Page 59: en-tete #05

- 57 -

Il existe un seul chemin pour parcourir chacun de ces deux labyrinthes.7

Page 60: en-tete #05

- 58 -

Donner un sens à cette phrase en comblant les cases vides par des pictogrammes.

« J’ai pris les pour aller aux .

Mais en chemin j’ai rencontré une avec

une bouche en de poule.

Elle me dit que son à été dévoré par

un pendant qu’elle . »

8

Page 61: en-tete #05

- 59 -

D⌘MINOS

⌘W

Fermer

Fermer

⌘P

⌘W

Associer

Fermer

⌘S

⌘W

Annuler

Fermer

⌘Q

⌘W

Couper

⌘P

Imprimer

Imprimer

⌘G

⌘P

Enregistrer

Imprimer

⌘Z

⌘P

Quitter

Imprimer

⌘X

⌘G

Associer

Associer

⌘S

⌘G

Annuler

Associer

⌘Q

⌘G

Couper

⌘S

Enregistrer

Enregistrer

⌘Z

⌘S

Quitter

Enregistrer

⌘X

⌘Z

Annuler

Annuler

⌘Q

⌘Z

Couper

⌘Q

Quitter

Quitter

⌘X

⌘X

Couper

Découper selon les pointillés pour constituer votre jeu de dominos. Associer le raccourci à la bonne fonction.9

Page 62: en-tete #05

- 60 -

Page 63: en-tete #05

- 61 -

Mentionner les logos qui ne sont pas ci-dessus.10

IBM Paul Rand (1956)Bic Raymond Savignac (1961) Yves Saint Laurent Cassandre (1963) American Airlines Massimo Vignelli (1967)Musée d'Orsay Jean Widmer (1968)Shell Raymond Loewy (1971) Musée Pompidou Jean Widmer (1977) I love NY Milton Glaser (1977)Apple Rob Jando­ (1977) Processing Ben Fry et Casey Reas (2003) Firfox Daniel Burka et Stephen Desroches (2004)SNCF agence Carré Noir (2005) Musée de France Philippe Apeloig (2006) MIT Media Lab �eGreenEyl (2011)

Page 64: en-tete #05

- 62 -

Solutions

5

2

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famille des caractères classiques

famille des caractères modernes

famille des caractères d’inspiration calligraphique

• les scriptes

• les garaldes

• les réales

• les didones

• les fractures

• les linéales

• les incises

• les humanes

• les mécanes

signalétique pour un cinéma

.....................................................................

titrage pour affiche d’opéra

.....................................................................

texte courant pour un roman d’auteur classique

.........................................…............................

logotype pour une nouvelle marque de lingerie

.....................................................................

enseigne pour une boulangerie

.....................................................................

titrage pour un film de science-fiction

.....................................................................

folio pour une revue d’architecture

.....................................................................

texte courant pour un journal politique

.....................................................................

titrage pour un emballage de confiserie

.....................................................................

. Din / Blu Highway…

. Bodoni / Didot…

. Garamond / Goudy…

. Minion / Mrs Eaves Juslig…

. Mistral / Fette Fraktur…

. FF Gothic / FF Network…

. Futura / Avenir…

. Georgia / Caslon…

. Albino / Herculanum…

Page 65: en-tete #05

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HorizontalementLe caractère typographique le plus utiliséFormat d'images animéesSurface sur laquelle est projetée une imageDos carré colléBodoni, DidotLe clientPublicationCapitale ornementéeMaillage de pointsPantone 106 C120 x 176 cm"L'art d'écrire sans plume", Christophe PlantinPapier surgissantMode colorimétrique destiné à l'impressionC50 M0 J85 N0Squelette de la page

7.9.

12.13.18.19.20.22.28.29.33.34.35.36.37.38.

VerticalementDrapeau, fer à droite, centré, forcéPatron de mise en pageMultiple de 8 pagesAffichiste de Trouvilleoe, �, �Galerie d'exposition parisienne dédié au graphismeDisposition et répartition des pages avant l'impressionRetrouvez-le en page 1Procédé de 3D stéréscopiqueSerif&Auteur de visuelsGrasTexte accompagnant le titre dans la presse

L'art japonais du pliagePhrase contenant l'ensemble des lettres de l'alphabetProcédé majeur d'impressionLangage de programmation graphiqueParisien, aspirineElément de dessin sous IllustratorThe international review of graphic designCiseau à bois destiné à la gravureLargeur d'un caractère

1.2.3.4.5.6.8.

10.11.12.14.15.16.17.19.21.23.24.25.26.27.30.31.32.

« Le typographe ne doit pas se marier pendant son apprentissage. Ensuite, il doit faire son tour de France dans dif férentes imprimeries. Il a le droit de porter l’épée et il a la réputation d’être un coureur de jupons. »

Shell Raymond Loewy (1971) I love NY Milton Glaser (1977)SNCF agence Carré Noir (2005)

6 10

4

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Couvertures

La couverture de ce numérod’en-tête, réalisée par Marion Dragée a été sélectionnée lors d’un choix collégial entre les étudiants et les enseignants.

Ci-dessous certaines propositions de couvertures non retenues

Assia Boudina

Camille Lucas

Zijhia Qian

Grégoire Leduey

Luana Poncet

Zijhia Qian

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