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E PROFONDEUR La référence en activités subaquatiques au Québec 4,99 $ Vol. 14, n o 1 20 plongées différentes, 20 sujets photos exceptionnels! Osez… plonger l’Islande! Les grands requins-marteaux des îles Bimini 2 e partie Rencontre avec Francis Le Guen cahier spécial destinations plongée Des endroits exotiques auxquels vous n’auriez jamais pensé!

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Destinations plongées du sud Requins-marteaux Islande

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Page 1: En profondeur vol14no1

E PROFONDEURLa référence en activités subaquatiques au Québec

4,99$ Vol. 14, no 1

20 plongéesdifférentes,

20sujets photos exceptionnels!

Osez… plonger l’Islande!

Les grands requins-marteaux

des îles Bimini

2e partieRencontre avec

Francis Le Guen

cahier spécial destinations plongée

Des endroits exotiques auxquels vous n’auriez jamais pensé!

Page 2: En profondeur vol14no1

www.cmasquebec.org514 609-9998

© Nathalie Lasselin

Parce que... vous êtes des passionnés, tout comme notre fondateur, Jacques-Yves Cousteau.

Pour vous, l’enseignement de la plongée, c’est plus qu’une passion : c’est une façon de vivre.

DEVENEZ MONITEUR CMASProgramme passerelle (crossover) des plus avantageux

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E PROFONDEURLa référence en activités subaquatiques au Québec

4,99$ Vol. 12, no 3

On découvre

VIEILLISSEMENT ET PLONGÉEQuelques précautions

Bonaire et les

Bahamas

PHIL NUYTTENCe grand canadien de la plongée

E PROFONDEURLa référence en activités subaquatiques au Québec

4,99$ Vol. 13, no 4

Découverte d’unvase huron d’undemi-millénaire

Plongée-kayak :comment joindre

l’utile à l’agréable!

Découvrezles épaves du Saint-Laurent

RMS Empress of Ireland, NCSM Nipigon, Cimba et Land Tortoise

Rencontre avec Francis Le Guen, l’homme derrière Carnets de plongée

Ne manquez pas notreCAHIER HISTOIRE!

E PROFONDEURLa référence en activités subaquatiques au Québec

4,99$ Vol. 12, no 2

VALLEYFIELDUne piscine en milieu naturel !

LE GOLFE DU MEXIQUEQu’avons-nous appris ?

Au cœur de la Baiede Scapa

Flow

Vous recevrez 4 parutions du magazine En profondeur !Le seul magazine de plongée francophone en Amérique du Nord. Vous y retrouverez des nouvelles du monde de toutes les activités subaquatiques (plongée, mais aussi monopalme, apnée et hockey subaquatique), des entrevues avec des personnalités, des reportages sur des sites de plongée aux quatre coins de la planète, et des articles plus techniques comme la photo sous-marine.

PROFITEZ DE TARIFS AVANTAGEUX SUR :Votre abonnement chez Énergie-CadioVotre entrée à l’Aquarium de QuébecLes conférences de la FQAS

ET PLUS !

E PROFONDEURLa référence en activités subaquatiques au Québec

4,99$ Vol. 12, no 1

de la Mer Rouge

DAN et le CMPQ Des essentiels de la plongée !

LE GOLFE DU MEXIQUEDes leçons ?

Les splendeurs

Une assurance responsabilité civile de 5 000 000 $ couvrant vos activités subaquatiques en tant que plongeur.

Avec l’option Coopair, obtenez 4 coupons pour des remplissages d’air gratuits

Page 4: En profondeur vol14no1

ÉDITORIAL

4–5 EN PROFONDEUR • Vol. 14, no 1

N e nous méprenons pas : j’adore les eaux froides etriches de chez nous. Mais…

C’est tout de même un grand bonheur, de temps en temps,de troquer son énorme combinaison étanche pour une minuscule shorty de 3 mm et de laisser derrière soi ses bottillons, sa cagoule et ses mitaines en néoprène, ainsi quela quasi-totalité de ses plombs. Qu’on se sent léger, dansune eau claire et tiède, en se propulsant avec de simplespalmes chaussantes!

Je ne vous apprends certainement rien du plaisir de décou-vrir l’immense diversité biologique des récifs coralliens. Uneplongée n’est-elle pas encore plus agréable lorsqu’elle esteffectuée en compagnie d’un requin de récif, d’une tortuemarine ou d’une pieuvre géante? Et comment rester deglace devant la parade colorée des milliers de poissons tro-picaux qui habitent ces eaux chaudes?

Oui, après une série de plongées en eau froide, on prendvolontiers la migration méridionale! Et nous sommes beau-coup à nous laisser tenter…

Si les touristes-plongeurs sont souvent pointés du doigt etaccusés de la dégradation des sites (pas toujours à tort, il faut se l’avouer), il existe tout de même un revers plus brillant à la médaille.

Dans ce monde où le seul langage compris par tous est celuides billets de banque, il est primordial d’ajouter un signe dedollar au terme de tout argument. Selon moi, la plus grandepartie de notre pouvoir de citoyen se trouve dans ce qu’onchoisit de consommer. On vote pour ce qu’on achète!

Maintenant, à main levée, qui choisirait d’aller plonger sur les traces d’un chalutier? Là où les fonds marins ont

Daphné Laurier Montpetit

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Date d’exp. /Signature

Vol. 14, n

o 1

été bêtement raclés et où tous les organismes ont été arrachés dans le but d’attraper quelques espèces d’intérêtcommercial…

La plongée touristique apporte une valeur économique àune ressource vivante et renouvelable. Il est donc parfoisplus avantageux de protéger un espace qui attirera un grandnombre de touristes sur des décennies à venir, plutôt que de tout chambouler pour quelques années de pêche nonrenouvelable. Par exemple, le paradis de plongée qu’estl’Australie possède le plus grand réseau d’aires marines protégées au monde (2,3 millions km2).

L’Australie a la chance de posséder les richesses suffisantespour protéger ses ressources marines, mais ce n’est pas lecas de toutes les nations. On peut bien rédiger une multi-tude de lois de protection de l’environnement, mais encorefaut-il les faire respecter. Et ça, ça coûte cher! Heureuse-ment, il existe des plongeurs curieux pour découvrir et faireconnaître des sites de plongée méconnus, mais aussi descommunautés qui, bien souvent, vivent du tourisme.

Dans ce numéro, nos collaborateurs partagent quelques-unes de leurs destinations favorites et dont les secrets sontles mieux gardés, qu’elles soient en eau chaude ou froide.Ils nous racontent leurs découvertes en Afrique du Sud, enGuadeloupe, à Hawaï, au Brésil, en Islande… Bref, toutessortes d’endroits auxquels vous n’auriez peut-être jamaispensés, mais qui valent définitivement le détour!

En ce début de saison froide, peut-être vous laisserez-voustenter par une de ces destinations inédites?

Voyage, voyage…

Page 5: En profondeur vol14no1

SOMMAIRE

ÉDITORIAL 4

EN SURFACE 6

INITIATIVE 7

DÉCLIC 1220 plongée, 20 sujets

COUSTEAU 12Un appel à la liberté

EXPLORATION 16Un monde de contrastes

ENTREVUE 20Francis Leguen partie 2 : les œuvres fractales

ANTILLES 24

DESTINATIONS PLONGÉE 27• Iles Salomons 28• Hawaiï 30• Afrique du Sud 32• Guadeloupe 34• Ile de la Réunion 36

VOYAGE 40Les grands requins-marteaux des îles Bimini

EXPÉDITION 44Plongée pétoncle au Nouveau-Brunswick

RECETTE DE LA MER 47

FICHES BIO 52Étoile de mer commune et éponge verruqueuse

DÉCLIC

20 plongées différentes, 20 sujets photos exceptionnels!En préparation d’une production multimédia, nousavons récemment plongé à répétition au même en-droit. La variété des sujets nous a permis de réali-ser des images inédites de sujets habituellementnouveaux pour nous, et ce, quotidiennement.

EXPLORATION

Osez… plonger l’Islande!Je fais partie des quelques experts enplongée spéléologique invités par le gou-vernement chinois pour explorer et do-cumenter le système karstique desalentours du comté autonome de Du’an.Compte rendu de la dernière expéditiond’importance de cette année.

DOSSIER DESTINATIONS PLONGÉE

Des endroits exotiques auxquels vousn’auriez jamais pensé!Des collaboratrices globetrotteuses nous partagent leurs récits de voyages dans dif-férents coins du monde. À la surface comme sous l’eau, elles nous emmènent avecelles à la rencontre les baleines à bosse de Hawai’i, des cachalots de Guadeloupe, desbénitiers de la Réunion, des épaves des îles Salomons…

8

21

16

En Profondeur est publié en collaboration avec la Fédération québécoise des activités subaquatiques (FQAS), à raison de quatre numéros par année. Ce magazine se veut un moyen decommunication accessible à l’ensemble de la communauté desplongeurs du Québec, ainsi qu’à toute personne ou organismedont la nouvelle est en affinité avec la mission d’En Profondeur.

Nous reconnaissons l’appui financier du gouvernementdu Canada par l’entremise du Fonds du Canada pour les périodiques (FCP) pour nos activités d’édition.

ISSN 1201-1819Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec

Bibliothèque nationale du Canada

Poste-Publications n° de convention : 40069242

Note : Toute reproduction totale ou partielle de ce magazine est formelle-ment interdite sans l'autorisation écrite de la FQAS. La direction du maga-zine fait tous les efforts pour éviter les erreurs de tout ordre et les opinionsinopportunes. Elle se dégage cependant de toutes respon sabilités quantaux textes publiés. Ces derniers n'engagent que leurs auteurs. La direc-tion est heureuse de recevoir des textes provenant du public. Par ailleurs,elle ne s'engage ni à les publier ni à les retourner à leur auteur.

4545, av. Pierre-De CoubertinMontréal (Québec) H1V 0B2

Tél. : 514 252-3009 • Téléc. : 514 [email protected]

www.enprofondeur.com

CONSEIL D’ADMINISTRATION :

Diane Beausoleil, Paul Boissinot et Jean-Sébastien Naud

ÉQUIPE DE PRODUCTION :

Daphné Laurier-Montpetit : Rédactrice en chefJasmine Beaulieu : AdministrationStéphanie Tétreault : Réviseure linguistiqueGraphomax : InfographieCommunimédia : ImpressionMessagerie Dynamique : Distribution

COLLABORATEURS :Mélanie Adam – Danielle Alary – Jean Michel Cousteau –Laurent Fey – Michel Gilbert – Michel Labreque – Mireille Lachance – Daphné Laurier Montpetit – Nathalie Lasselin – Hélène Michaud – Julie Ouimet – Sébastien Pelletier – Gilles Tremblay – Manuela Voisine –Émilie Walsh – Emiko Wong

E PROFONDEURLa référence en activités subaquatiques au Québec

Photo de la couverture : SUBIMAGES

Page 6: En profondeur vol14no1

EN SURFACE

6–7 EN PROFONDEUR • Vol.14, no 1

NOUVELLE SÉRIE abordant le sujet des épaves du Saint-Laurent sur les ondes de la chaîne Historia cet automneAmateurs de plongée d’épave, ne manquez pas la série Chasseurs d’épaves, où Samuel Côté, chasseur d’épaves et historien originaire duBas-Saint-Laurent ainsi que collaborateur à la revue, entraîne son équipe de plongeurs dans les profondeurs du fleuve Saint-Laurent entreQuébec et la Gaspésie. L’objectif : redonner au fleuve son histoire en perçant les mystères entourant les naufrages de navires de toutes sorteset de différentes époques, allant d’un navire de guerre de la Royal Navy britannique à un navire marchand torpillé pendant la Seconde Guerremondiale, en passant par des goélettes et une drague.

Deux autres collaborateurs à la revue ont eu l’occasion de participer au tournage, soit Nathalie Lasselin, à titre de directrice photo et spécia-liste en images sous-marines, et Sébastien Pelletier, à titre de plongeur technique d’exploration pour les quatre épisodes concernant les épavesde la région de Québec. Consultez le site www.chasseursdepaves.com pour connaître l’horaire de diffusion de la série sur les ondes de la chaînespécialisée Historia. À noter que les épisodes seront également disponibles en ligne sur le site web d’Historia pendant trois semaines, une semaine après leur diffusion originale du mardi soir. Bon visionnement!

Le 7 septembre 2014, Parcs Canada faisait l’annonce de la découverte dans le détroit de Victoria de l’un des deux bateauxayant fait partie de l’expédition de Sir John Franklin, parti depuis l’Angleterre en 1845 à la recherche du passage du Nord-Ouest afin de découvrir un raccourci maritime vers l’océan Pacifique. Bien que l'on ne puisse confirmer pour l'instant...avec certitude s’il s’agit du HMSTerror ou du HMS Erebus, ladécouverte d’une première épave à l’aide d’un véhicule sous-marin autonome met fin à huit ans de recherche intensive et desdécennies de mystère. La disparition de l’expédition de Fran-klin avait donné lieu à l’époque à de vastes manœuvres de recherche dans l’Arctique. Pour en savoir plus, consultez le sitede Parcs Canada à la page suivante :http://www.pc.gc.ca/fra/culture/franklin/index.aspx A

rchives publiques du Canada

Découverte d’un des bateaux de l’expédition de Franklin dans l’Arctique canadien

Page 7: En profondeur vol14no1

Depuis maintenant plusieurs années, Plongée Nautiluss’implique auprès des jeunes en difficulté qui reçoivent desservices du Centre jeunesse de Québec – Institut univer-

sitaire. Ces jeunes ont vécu ou vivent des réalités familiales etsociales difficiles qui ont amené la Direction de la protection dela jeunesse à intervenir dans leur vie. Abus physiques, troublesgraves du comportement, négligence, abus sexuel, abandon :autant de situations qui génèrent des problèmes d’adaptationpersonnelle et sociale.

Ainsi, Plongée Nautilus met ses ressources et ses compétences àprofit afin de faire vivre à ces jeunes une expérience unique de « sous-marino-thérapie »! Deux projets distincts sont présentés ici.

Le premier projet de prévention a pour objectif de motiver desjeunes qui présentent des troubles de comportement à adopterun meilleur comportement, ce qui les amène à pouvoir participer,hebdomadairement, à l’activité de plongée sous-marine. Ce pro-jet vise la diminution de plusieurs problèmes en mettant lesjeunes en action et en leur faisant vivre de nouvelles activités parle biais de la plongée sous-marine. Au terme de leur présence auCentre jeunesse de Québec – Institut universitaire, ils peuventpoursuivre le développement de leurs compétences en plongéesous-marine en procédant à leur certification.

Le second projet vise le développement de la communicationentre parent-adolescent ainsi qu’à renforcer les liens familiaux. Lagrande force du projet est d’offrir, dans un premier temps, une

initiation de plongée sous-marine aux jeunes en difficulté. Celaleur permet, lors de la seconde rencontre, de se présenter à leurparent comme un accompagnateur, un guide, une référence pourtoute la durée de l’essai parent-enfant. Les soirées sont toujoursterminées par une période de discussion, où le parent et l’enfantéchangent leurs points de vue sur les différents thèmes vécus,tels la communication, la confiance, l’entraide. La mère d’uneadolescente écrivait : « Le fait d’avoir expérimenté quelque chosede nouveau avec elle m’a permis de lui faire voir comment je gérais une nouvelle expérience… j’étais au même point qu’elle :on a dû travailler ensemble pour arriver à un but commun. Nousavons eu un moment de liberté pour nous retrouver un peu…»La mère signait : « Une maman pleine d’espoir ».

La plongée est un sport où la communication non verbale est in-dispensable. Ainsi, les adolescents, avec leur parent ou leurspairs, sont en mesure de trouver de nouveaux moyens de com-muniquer, tout en explorant un sport dans lequel ils doiventcompter l’un sur l’autre. En plus du développement et du renfor-cement du lien entre les binômes, ces activités permettent auxjeunes d’avoir des sujets de conversations différents et stimulantsautour d’une activité valorisante!

En résumé, ces projets amènent les participants à vivre un évènement où ils sont déséquilibrés, où ils sont appelés à dépasser leurs limites et où ils se démarquent autrement que parleur marginalité et leurs problèmes multiples. Ces projets misentsur l’audace, l’originalité et le dépassement.

INITIATIVE

NOUVELLE THÉRAPIE? La sous-marino-thérapie!

Mireille LachanceÉducatrice en centre de réadaptation et Rescue diver PADI

Lancement de livre de photographies sous-marines!Textes et photos inédites qui vous laisseront l’impression d’avoir vous aussi fait des rencontres de grande proximité avec ce que l’on surnomme le roi des rivières!Vous en saurez plus sur cet animal surprenant maintenant menacé, sur son écosystème et son cycle de vie étonnant.

40 pages de papier glacé, couverture semi-rigide, format 28 x 22 cm.

Comment se procurer le livre?Boutiques de plongée suivantes :- Centre de Plongée Nepteau- Boutique Plongée CPAS- Scuba Surface- Boutique SubAquaTech- L’Aquarium du Québec- En librairie

En boutiques de plongée, il y a un supplément...Le livre distribué en boutique de plongée est bonifié du « Petit guide d’observation des saumons à l’intention des plongeurs » aussi publié par Submersion-Images. Ainsi, mes amis plongeurs pourront eux aussi aller faire les belles observations que j’ai faites!

Vous avez un projet à partager ? Une initiative sociale à encourager ? En Profondeur met à votre disposition une tribune ouverte pour vous exprimer !

Envoyez-nous vos suggestions de textes et photos à [email protected].

Page 8: En profondeur vol14no1

DÉCLIC

8–9 EN PROFONDEUR • Vol.14, no 1

En préparation d’une production multimédia, nousavons récemment plongé à répétition au même en-droit. La variété des sujets nous a permis de réaliser

des images inédites de sujets habituellement nouveauxpour nous, et ce, quotidiennement.

Vingt jours de plongée, vingt sujets inédits

Il est rare de pouvoir découvrir une nouvelle espèce àchaque plongée. La citation de Boileau, « Vingt fois sur lemétier remettez votre ouvrage », a cependant trouvé toutson sens lors de notre tournage.

Comme nous ne pouvions effectuer qu’une seule plongéepar jour, nous espérions réussir à photographier quelquesespèces nouvelles et, surtout, des spécimens connus. Or,à notre grande surprise, chaque excursion sous les flots aproduit des résultats inespérés!

Nous vous offrons donc, en capsule, ces découvertes journalières.

Vingt fois sur le métierremettez votre ouvrage!

Texte et photos : Michel Gilbert etDanielle Alary

Vingt jours de plongée,vingt sujets différents,vingt expériences : chronique du bonheur!

1

2

3

L’hippocampe a toujoursfasciné les plongeurs et lepublic en général. En cinqjours, nous avons photo-graphié cinq spécimensd’apparence différente…

mais tous de même espèce,soit l’hippocampe commun

(Hippocampus erectus)!Celui-ci arborait une

robe jaune vif.

Contrairement à son appellation, l’hippocampecommun est assez rare. Celui-ci avait opté

pour une tenue dans les tons d’orange.

Dernier exemple de la variété de couleurs observées, ce spécimen vit près d’un corps mortservant de lest à un mouillage permanent. L’airetotale où nous avons observé nos hippocampes

fait quelques centaines de mètres carrés.Toujours H. erectus posant

pour notre objectif.

4

Page 9: En profondeur vol14no1

Bien qu’il s’agisse toujours d’un Hippocampus erectus, son

allure zébrée nous a suggéré le néologisme d’hippocampe

strié… Qui sait, peut-être qu’un jour nous réussirons à faire

homologuer cette appellation?

Le grondin à queue barrée(Prionotus ophryas), mieuxconnu sous le nom anglais de searobin, est fascinant

à observer. Dès qu’on l’approche, il déploie ses

nageoires pectorales. Cesdernières ressemblent aux

portières des Lamborghini quibasculent de bas en haut et

de l’arrière vers l’avant.Comme le rouget volant, cetteespèce se déplace au moyend’épines pelviennes qui ont

l’apparence de pattes de crabe.

Les nudibranches comptentparmi les plus belles créaturesdu monde marin. On en trouvedans tous les océans du globe.Celui-ci, un nudibranche lynx(Phidiana lynceus), mesuremoins de 10 mm. Il faut sortirl’artillerie lourde pour produireun tel grossissement.

5

67 8

Le pêcheur des sargasses (Histrio histrio) vit dans les tapis de sargasses, ces algues flottantesaux teintes beige-brun. Le poisson est à la merci des déplacements de sa demeure. Nous avonsdécouvert celui-ci en nageant à la surface, entre deux sites de plongée. Michel a eu l’idée de regarder parmi les algues à la recherche d’une quelconque créature. En voyant la queue dupoisson, il a d’abord cru qu’il s’agissait d’un pterois (lionfish), la nouvelle peste des Caraïbes.Quelle surprise que d’apercevoir ce membre de la famille des antennaires! Nous avons passé le reste de la plongée à photographier cette gueule plutôt comique.

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9 10

Cette image devrait plutôt être unclip vidéo. L’un des deux bernard-l’hermite aux yeux étoilés (Dardanusvenosus) ayant décidé que le domicilede son voisin lui faisait envie, unebataille rangée a permis à l’agresseurd’expulser son pacifique congénère.Curieux, car les appartements desdeux protagonistes étaient presquede la même taille. Ah, la jalousie…

Ces anguilles jaunes (Heterocongerluteolus) vivent ordinairement dansles ensablements situés à plus de20 m de profondeur. Celle-ci se

prélassait près d’un herbier à -2 m.

Le rouget volant (Dactylopterus volitans) adopte des airs d’oiseau quand il déploie ses nageoires irisées de bleu. Nous

avons passé plus d’une heure à suivre un spécimen à la recherchede nourriture. Il retournait corail, pierres et coquillages avec les

épines pelviennes qui lui servent de pattes.

Ce poisson chauve-souris tacheté (Orcocephalus radiatus)nous a accompagnés quelques jours de suite. Danielle a pu

capter une saisissante image de sa gueule déployée.

12

Page 10: En profondeur vol14no1

10–11 EN PROFONDEUR • Vol.14, no 1

DÉCLIC

13

Macritopus defilippi ou Octopus defilippi est connue sous l’appellationde pieuvre de l’Atlantique aux longsbras. Celle-ci, comme le font souvent

ses congénères, était montée surses tentacules et observait les alen-tours, en plein jour. Elle se dandinait

de gauche à droite comme ces adolescents affublés de iPod.

14

Le syngnathe à nez blanc (Cosmocampus albirostris)mesure à peine 15 cm. Il est photographié ici avec ungrossissement de 1,9:1, c’est-à-dire que la créature

occupe sur le capteur un espace qui fait deux fois sataille réelle. C’est également ce qui explique la très

faible profondeur de champ.

Ce razon rose (Hemipteronus marticensis)adoptait une pose plutôt inusitée. Sa couleurjaune est attribuable au fait qu’il est au stade

juvénile de son développement.

La squille écailleuse (Lysiosquilla scabricauda) est la plus imposante des squilles. Elle peut mesurer 15 cm. Ses pinces puissantes peuvent infliger des coupures très douloureuses. Extrêmement farouche, elle est rarement aperçue le jour. Nous l’avons découverte alors que le soleil était au zénith; elle était sans doute assoiffée de célébrité à l’approche de deux paparazzis.La dame était tout de même nerveuse et nous n’avons eu droit qu’à trois clichés!

La serpentine tachetée (Ophichtus ophis) est une cousine de la murène. Le jour, elle vit enfouie dans le sable, sortant rarement le museau. Michel a repéré celle-ci alors qu’il photographiait un autre sujet. Heureusement, il était muni d’un objectif 85 mm permettantla prise de vue à une certaine distance; dans le cas présent, à 20 cm du hublot.

Ce syngnathe de Floride (Syngnathus floridae)ne manifeste aucune crainte, même lors del’approche du plongeur. Le museau ressemble à celui de l’hippocampe.

La blennie marbrée (Parablennius marmoreus) a une gueule sympathique. Pour fairecette image, le recours à un objectif 85 mm couplé à un dioptre de puissance +10procure un grossissement à 2:1, soit deux fois la grandeur nature. Le regard amusédu poisson, l’éclairage et la transparence de ses yeux globuleux; autant d’élémentsqui le rendent éminemment sympathique.

Ce gobie à points orange (Nes longus) partage son terrier avec une crevettepresque aveugle de la famille des Alpheidae. Il arrive fréquemment que deux

crevettes soient au service du maître de céans.

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Page 11: En profondeur vol14no1
Page 12: En profondeur vol14no1

COUSTEAU

12–13 EN PROFONDEUR • Vol.14, no 1

Un appelà la liberté

Matthew

Ferraro, O

cean Futures Society

Jean-Michel Cousteau brave lesvents forts et les températuresfroides de la Nouvelle-Zélandepour assister au sauvetageréussi d’un épaulard dirigé parla Dre Ingrid Visser.

Page 13: En profondeur vol14no1

Le film a choisi de ne pas se concentrer uniquement surTilikum; il aborde plutôt les incidents qui se sont dé-roulés au fil des ans entre les baleines et leurs entraî-

neurs dans les coulisses de SeaWorld, d’autres parcsd’attractions marins et dans l’ensemble de l’industrie. Grâceà des entretiens avec d’anciens entraîneurs de SeaWorld,Blackfish offre une incursion unique et jamais vue à ce jourdans la vie des animaux qui ont capté notre attention pen-dant des années, tandis que nous les retenions captifs dansles parcs marins.

Si la légitimité de la preuve et les raisons derrière les attaques agressives de Tilikum sur les personnes sont dé-battues tout au long du film, un point fait clairement l’unani-mité : les baleines ne sont pas destinées à être captives pourdivertir les humains. Certains épaulards en particulier voya-gent jusqu’à 160 km par jour en quête de nourriture, uncomportement naturel qui manifestement ne peut être reproduit dans le confinement d’un parc marin. Cette es-pèce itinérante et fascinante dépend de ses capacitésacoustiques; malheureusement, les beaux réservoirs cou-leur bleu ciel qui servent d’habitat aux épaulards dans lesparcs marins ne rendront jamais justice aux grands espacessauvages et stimulants d’où ils sont originaires.

De plus, les baleines en captivité nous divertissent au détri-ment de leur santé. Des nageoires dorsales effondrées(qu’on ne voit pas souvent à l’état sauvage), des plaies à laforce de se frotter la tête contre les parois de leur réservoir,et même des dents usées en raison d’un comportementnerveux et agité qui fait qu’elles rongent les enclos en bétonsont tous des signes qui ont été documentés chez les baleines en captivité.

Je suis encouragé par la nécessité d’un dialogue sur l’éthiquedes baleines en captivité que le documentaire Blackfish a sus-cité. Et bien qu’il ne suggère aucune solution miracle pourmettre fin à l’emprisonnement de ces impressionnants mam-mifères marins, il contribue à attirer l’attention sur le sort deplusieurs épaulards et à sensibiliser les gens sur les centainesd’autres baleines gardées en captivité.

J’ai un lien particulier avec l’un de ces épaulards, une femelle âgée de 5 ans nommée Morgan. En 2010, Morganprésentait une insuffisance pondérale et fut séparée de songroupe dans ses eaux natales des Pays-Bas. Elle fut recueillie grâce à un permis qui autorisait qu’elle soit retenueen captivité au delphinarium d’Harderwijk sous la conditionqu’elle soit retournée en mer après avoir recouvré sa santé.Toutefois, en 2011, les autorités néerlandaises ont permis àMorgan d’être transférée au parc marin espagnol LoroParque, malgré son retour à une bonne santé. La Dre IngridVisser, spécialiste des épaulards, moi-même et bien d’autresavons combattu avec vigilance au tribunal d’Amsterdam afinde libérer Morgan et de la retourner dans son habitat sau-vage. Malgré tous nos efforts, Morgan est toujours captive duparc Loro Parque, mais cela ne change pas le fait qu’ellereste une candidate parfaite à la remise en liberté. Les experts ont réussi à faire correspondre les vocalisations deMorgan à celles d’un groupe d’épaulards en Norvège, ce quiaugmente considérablement les chances qu’elle soit réunie

Jean-Michel CousteauPrésident de

Ocean Futures Society20 novembre 2012

16 septembre 2013

Un documentaire révolutionnaire et passionnant, Blackfish, fait sonchemin parmi les festivals de films internationaux et y reçoit descritiques élogieuses pour son portrait franc et révélateur des des-sous d’une énorme industrie peu connue : la captivité des baleinesdans les parcs d’attractions marins. Le film raconte l’histoire de Tilikum, un épaulard de 32 ans capturé dans la nature en 1983, etcherche à expliquer les évènements de 2010 qui ont conduit à lamort de Dawn Brancheau, entraîneuse au parc SeaWorld. Ce décèsétait le troisième dans lequel Tilikum était la cause contestée ouétait directement impliqué.

Dre Ingrid Visser, freemorgan.org

Morgan dans sonpetit réservoir duparc Loro Parque

Page 14: En profondeur vol14no1

COUSTEAU

14–15 EN PROFONDEUR • Vol.14, no 1

avec sa famille. Nous ne pouvons pas renoncer à Morgan.Nous devons lui donner la chance d’être libre. Grâce à monimplication auprès de la Free Morgan Foundation, je vaiscontinuer de prêter ma voix, de soutenir la fondation et defaire tout ce qui est possible pour la sauver de sa prison.

Pendant quatre ans et demi, je fusdirectement impliqué dans la libéra-tion de Keiko, l’épaulard mâle renducélèbre dans le le film Mon amiWilly. Sa captivité et sa piètre santésuscitèrent l’indignation publique etdonnèrent naissance à un mouve-ment qui milita pour sa réhabilitationet sa remise en liberté. Des donsprivés totalisant des millions de dol-lars rendirent cela possible, grâce àune expérience sans précédent réu-nissant des scientifiques, des ex-perts en élevage d’animaux, monéquipe et d’autres personnes.

Comme beaucoup d’épaulardsmaintenant en captivité, Keiko futcapturé à un jeune âge. Nous croyions que si nous pouvionsidentifier et retrouver son groupe natal, nous pourrions le li-bérer et il serait accepté dans son habitat naturel par les au-tres épaulards. Cela ne s’est jamais produit. Après desannées d’entraînement très coûteux, Keiko réussit finale-ment à attraper et à manger des poissons vivants, puis futremis à l’eau en Islande près du lieu où il avait été capturé.Il ne s’intégra jamais aux baleines sauvages qu’il rencontra.

Il revint souvent vers le bateau pour se faire protéger et vou-lut retourner dans son enclos.

Keiko quitta finalement ses soignants humains. Il nagea plusde 1 600 km de l’Islande à la Norvège, en se nourrissant lui-même. Il entra dans un fjord et y resta, en dépendant tou-

jours de l’humain, jusqu’à sa mortpar une maladie semblable à lapneumonie en décembre 2003.

Si nous connaissons l’emplace-ment et le groupe d’origine desépaulards au moment de leur cap-ture, nous devons fournir tous lesefforts nécessaires pour créer unenclos près de cet endroit, puis ob-server si les épaulards sont reconnus et peut-être même acceptés par lesépaulards associés à leur grouped’origine. Ces propositions ont étéfaites pour Corky et Lolita, et valentla peine qu’on s’y arrête. À la lec-ture des commentaires des mem-

bres de l’Ocean Futures Society, je crois que nous pourrionsobtenir un soutien public considérable envers un pro-gramme expérimental et humain tel que celui-ci.

Mais, d’une manière ou d’une autre, nous sommes entière-ment responsables de la prise en charge et du bien-être detous les épaulards en captivité pour le reste de leur vie, enparticulier ceux qui sont nés en captivité.

J’ai un lien particulier avec l’un de ces épaulards, une femelle âgée de 5 ans nommée Morgan. En 2010, Morgan présentait une

insuffisance pondérale et fut séparée de son groupe dans ses eaux natales

des Pays-Bas.

Courtoisie d’Ocean Futures Society

Jean-Michel Cousteau et Keiko du film Mon ami Willy dansun enclos construit pour Keiko en Islande, où il a continué à être réhabilité pour être relâché dans la nature.

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Mon rêve serait qu’il soit illégal de capturer un épaulard,peu importe l’endroit ou la raison. Nous pourrions faire ensorte que les épaulards en captivité n’aient plus à se re-produire et puissent vivre leur retraite dans les meilleuresconditions que nous puissions leur offrir. Il n’y aurait pas despectacles, pas de divertissement, seulement des activitésafin que les épaulards puissent demeurer actifs. Puis, ilsmourraient de mort prématurée comme tous les épaulardsen captivité. Ce serait l’occasion de clore un triste chapitrede l’histoire des traitements que nous avons réservés à desanimaux complexes, intelligents et sensibles comme lesépaulards, et de reconnaître que la captivité de ces animauxnous a touchés, nous a changés.

Mon rêve serait également d’honorer la vie de ces épau-lards en captivité en créant un groupe international descientifiques brillants, d’experts de la cognition et du comportement des animaux, et de psychologues humainsafin qu’ils puissent produire des études humaines pourcomprendre le mieux possible les capacités intellectuelleset mentales de ces ambassadeurs éphémères de la mer.Nous sommes en présence d’une intelligence que nous ne connaissons pas et nous demandons à ces animaux de faire des cabrioles. C’est une tragédie d’une tout autreampleur.

En y mettant les efforts appropriés, nous pourrions ouvrir denouvelles frontières auxquelles nous osons à peine rêver : laconfirmation d’un autre être pensant et intelligent, avec lequelnous partageons la planète. Oui, c’est un rêve; mais commentpeut-on vivre avec nous-mêmes si nous n’essayons pas?

Nous devons éduquer les gens grâce aux technologies 3Démergentes ou éventuellement, comme en rêvait mon père,grâce aux hologrammes, pour susciter l’émerveillement etl’admiration devant des images d’épaulards majestueux, libres et sauvages dans l’immensité de l’océan. Ils sont noshomologues de la mer.

Un animal aussi social, dynamique et intelligent que l’épau-lard mérite son droit naturel de se déplacer librement dansla mer. Qui sommes-nous pour emprisonner ces créaturesmajestueuses pour notre propre divertissement? Le tempsest venu de faire de la captivité des baleines et des dauphinsun élément de notre histoire – et non pas un élément tragique de notre avenir. Il est nécessaire de reconnaître quedes baleines en captivité ont encore la chance d’être retournées à leur famille dans la nature. Ou, du moins, nousdevons leur permettre de vivre dans un environnement plusstimulant, tel qu’un parc océanique, plutôt que de continuerà détenir en cage et à reproduire l’une des créatures les plusimpressionnantes du monde.

La mission d’Ocean Futures Society est d’explorer les océans de notre planète, de sensibiliser le grand public, dans le monde entier, de la nécessité de protéger les mers, en mettant en évidence le lien vital qui unit l’Homme à la Nature et en faisant comprendre le rôle déterminant du système aquatique planétaire dans la préservation de toutes les formes de vie sur Terre.

Nous dépendons de vous pour accomplir notre mission. Vos contributions déductibles d’impôts nous permettent de continuer à protéger les océans et, ultimement, à nous protéger nous-mêmes. Devenez membre d’Ocean Futures aujourd’hui. « Protéger les océans, c’est se protéger soi-même. » — Jean-Michel Cousteau

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EXPLORATION

16–17 EN PROFONDEUR • Vol.14, no 1

Si le soleil de minuit, les aurores boréales et les paysages dignes des plus belles cartes postales attirent désormais plus de 3 millions de touristes par

année (augmentation annuelle de 20 % depuis les trois dernières années), c’est l’eau sous toutes ses formes qui a,bien entendu, attiré l’équipe.

L’Islande est réputée pour la pureté de son eau, et c’estsans doute le dernier endroit au monde dans lequel onpuisse plonger un réseau souterrain, tout en s’abreuvantsans crainte de développer quelques inconforts gastriquesou autres.

Géologiquement formé il y a 17 millions d’années, le paysest traversé par une faille qui sépare les plaques tectoniquesnord-américaine et eurasienne. Cette faille, que l’on peut voiren différents endroits, est aussi la seule faille intercontinen-tale plongeable au monde.

Le site le plus célèbre est Silfra. Le gouffre est situé au cœurdu parc national de Þingvellirest, à seulement quelque 75 km de la capitale, Reykjavik.

L’eau cristalline et glaciale (2 à 3 oC) qui y coule provient duglacier Langjökull et s’écoule à travers un système de filtra-tion naturel constitué des champs de lave poreux avoisi-nants. Il faut entre 30 et 100 ans avant que l’eau du glacierrejoigne la faille. Cette dernière s’élargit quelque peu chaqueannée puisque les plaques tectoniques se séparent annuel-lement de quelques millimètres.

Texte et photos : Nathalie Lasselin

Dans le cadre des expéditions d’ASTEX(Aqua Sub Terra Explorations), unedestination s’imposait. Celle de tousles contrastes, de tous les imprévus,et qui demeure une terre mystérieuseà étudier et à comprendre : l’Islande.

Un monde de ontrastesc

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Si la visibilité à couper le souffle permet d’admirer des forma-tions rocheuses surprenantes, il faudra de la patience et unregard plus qu’attentif pour voir quelques espèces de salmo-nidés, par exemple l’omble arctique (Salvelinus alpinus), quel’on rencontrera plus facilement dans le lac Þingvallavatn.

L’immersion se fait dans un monde de contrastes et de cou-leurs. La roche jaune-rouge est à quelques endroits recou-verte d’algues vertes fluorescentes. Le bleu dense électriquede l’eau complète la palette de couleurs de cet endroitunique. Plus loin dans la fissure, juste avant de rejoindre le lac, ce sont des cyanobactéries d’un jaune pâle qui couvrent le fond à quelques centimètres de la surface.

La plongée de loisir, dans ce lieu reconnu en tant que patrimoine mondial de l’UNESCO en 2004, s’y fait en compagnie d’un guide. En raison des conditions extrêmeset de la fragilité de l’environnement, la profondeur est limitéeà 18 m. Mais ne vous en faites pas : avec une visibilité de100 m, nul besoin de s’immerger plus profondément pourconstater l’immensité du lieu.

Silfra, comme le reste de l’Islande, commence malheureu-sement à subir la pression du tourisme de masse. En 2014,des scientifiques ont commencé à observer les comporte-ments et les techniques des plongeurs, images vidéo à l’appui. Il va s’en dire qu’un grand travail de sensibilisation etde perfectionnement de flottabilité est à faire. Comme touteactivité qui se démocratise, les impacts négatifs peuvent semesurer rapidement.

ontrastes

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EXPLORATION

18–19 EN PROFONDEUR • Vol.14, no 1

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Silfra n’est pas le seul lieu de plongée. Plusieurs sites auxquatre coins de l’Islande permettent de découvrir des phé-nomènes rares. Strytan, au nord, est le lieu de prédilectionpour la plongée sur des cheminées géothermales dansl’océan Arctique. En fait, il s’agit du seul endroit au mondeoù l’on peut plonger de telles cheminées. Les cheminées dece genre se trouvent habituellement entre 2000 et 6000 mde profondeur.

C’est Erlendur Bogason, le plongeur qui a découvert cephénomène, qui vous emmène les plonger. La visibilité n’yest pas toujours à son meilleur, mais l’expérience demeureunique. À une profondeur de 70 m au fond du fjord, l’eau à79 oC entre en contact avec l’eau froide, puis les minérauxdissous se solidifient, créant des dépôts. Depuis plus de 11 000 ans, ce phénomène a créé une cheminée de 55 mde haut composée de silicate de magnésium.

L’exploration de plusieurs endroits nous a permis de consta-ter les effets des coulées de lave. Elles ont formé divers tunnels, dont certains s’étendent presque horizontalementsur plus de 1,3 km de long. Le pays est parsemé de champsde lave, et de nombreuses grottes et cavernes ont étésculptées à coup de séismes et d’éruptions volcaniques. Laroche est des plus sombres et, à l’occasion, des stalactitestémoignent de la chaleur des coulées de lave. Ces galeriessont loin d’être lisses, et de nombreuses roches se sontfractionnées et recouvrent le sol. En Islande, on ne peutqu’avoir envie de suivre les personnages de Jules Verne etde descendre au centre de la Terre. Une compagnie offremême de vous emmener confortablement dans une nacelleau cœur d’un volcan éteint à près de 200 m sous terre.

Un volcan étant actif lors de notre passage, la fermetured’une vaste région environnante a été imposée. L’éruption,

en plus de teinter les nuages d’un jaune assombrissant leciel, risquait de provoquer des crues dévastatrices. Le débitdes rivières étant déjà très élevé, les risques de déborde-ment pourraient provoquer des dommages importants etétendus sur le territoire, principalement au nord de la mon-tagne. En 1996, le débit au sud du volcan a atteint50 000 m3 par seconde et a détruit une portion de la routecirculaire. Si les éruptions volcaniques et les séismes n’in-quiètent guère les 330 000 Islandais, l’éruption de 2010 aurasensibilisé le monde aux conséquences des forces de la nature en éveil.

Ces volcans couverts d’une calotte glaciaire laissent s’éten-dre des langues de glace qui avancent vers la mer mètreaprès mètre, chaque jour. Les glaciers portent en eux et sureux les poussières rocheuses, qui se transforment en boueune fois arrivées dans le lac de Jokursalon. Une plongée nepermet guère de voir plus de 50 cm en avant de soi. Enten-dre le son sous l’eau des icebergs en dérive qui fondent etqui se retournent sur eux-mêmes nous rappelle, comme lefeu des volcans, la force et l’équilibre vital qu’ils apportent àl’Islande et à notre planète.

L’Islande est un monde complexe qui permet de voir lesforces extrêmes de la Terre, mais c’est également devenuun pays qui reçoit dix fois plus de touristes par année quesa propre population. Déjà et en quelques années seule-ment, l’impact des touristes sur la nature se voit et fait réa-gir. En tant que plongeurs, nous sommes des témoinsprivilégiés de ses nombreux trésors naturels. Soyons unexemple et faisons-nous une fierté de ne laisser aucunetrace de notre passage. Rapportons avec nous nos déchets, aussi petits soit-il, et, surtout, des images à par-tager pour continuer à rêver de ces incroyables beautésque nous offre la Terre.

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ENTREVUE

20–21 EN PROFONDEUR • Vol.14, no 1

En Profondeur : Pourrais-tu expliquer sommairement le principe de création de tes œuvres à nos lecteurs?

Francis Le Guen : En fait, je me sers d’ordinateurs, de logi-ciels et d’algorithmes, exactement comme un peintre utilisepalette, pinceaux et couleurs…

Il faut penser le monde fractal comme un espace multidi-mensionnel dans lequel on va choisir un point de vue et iso-ler un moment. Dès lors, après exploration sommaire, onpeut décider de tirer une photo en 2D, d’exporter un modèleen 3D ou d’enregistrer une animation en 4D, tout ce qui pré-cède n’étant que des projections de mondes de dimensionssupérieures. Le même investissement en temps est néces-saire pour obtenir une image fixe ou un film...

Tout commence par l’idée générale de la scène et de l’am-biance. En fonction de ce qu’on veut obtenir, on combinealors diverses équations mathématiques et on obtient unmonde, qu’il faut affiner par toute une kyrielle de réglagespour affiner la géométrie. Vient ensuite l’exploration. On na-vigue au sens propre à l’intérieur de la fractale (temps réelavec OpenGL) pour en apprécier les possibilités, pour cor-

riger des aspects, pour générer des variations, en tenantcompte (ou pas) des éléments fondamentaux issus de l’ob-servation de la nature. Ensuite, c’est un travail de photo-graphe ou de réalisateur : choisir l’angle, la focale, laprofondeur de champ; régler les éclairages, les ombres, leseffets, les mouvements de caméra... Puis vient l’étape finaledu rendu.

Chaque scène peut demander des jours de mise au point…Le piège : comme souvent en 3D, ce n’est jamais fini! Mais,si détaillé soit-il, le monde 3D a ses limites; il en va tout au-trement des fractales, qui sont infinies, c’est-à-dire que leniveau de détails augmente quand on s’approche. Ainsi, denouveaux mondes apparaissent sans cesse! Il faut savoirs’arrêter.

Alors, il est temps de procéder au calcul de l’image et à sonrendu en haute définition. Cette opération, qui met les ordi-nateurs les plus puissants en difficulté, dure de quelquesheures à quelques jours… Puis, le fichier brut est traité et« composité » avec d’autres éléments pour obtenir l’imagefinale. Celle-ci est alors envoyée au prestataire, qui l’imprimesur le support choisi, en général des panneaux d’aluminiumcomposite DibondMC.

Les œuvres fractales de Francis Le Guen

Dans notre dernier numéro, nous vous avionsproposé une entrevue avec Francis Le Guen,aventurier explorateur. Aujourd’hui, nous vousproposons cette fois de plonger dans sesœuvres abyssales chaotiques. Nous allonsnous immerger au plus profond de sesimages fractales oniriques en 3D!

Texte : Laurent Fey

Sophie Bontemps

Page 21: En profondeur vol14no1

En Profondeur : On parle souvent de l’effet « papillon » dans la création des fractales. N’y aurait-il pas également un effet « azote » dans tes œuvres?

Francis Le Guen : Il est sûr que mes explorations profondesm’ont beaucoup marqué. Je retrouve souvent la même ivresseà l’orée de ces mondes multidimensionnels où je m’aventure…Beaucoup de mes œuvres sont directement inspirées de mesvoyages et plongées.

En Profondeur : La création de telles œuvres néces-site de posséder un environnement technologiqueperformant. Peux-tu nous parler de la configurationmatérielle et logicielle que tu utilises? Existe-t-ildes logiciels libres (open source)?

Francis Le Guen : J’ai 4 ou 5 ordinateurs qui tournent en permanence. Ma préférence pour la création va à mes deuxiMac de 27 po. Mais j’ai aussi des machines équipées de Linuxet Windows, et une station de travail dédiée au rendu des films,ce qui est très long…

La plupart des logiciels de génération de fractales sont issus dumonde scientifique et open source. Ils sont souvent assez ex-périmentaux et assez difficiles à maîtriser, sans parler des in-terfaces souvent rebutantes : les programmeurs sont rarementdes artistes! J’arrive à émuler la plupart d’entre eux sur MacOS X, mais certains résistent et je dois alors me résoudre à tra-vailler sous Windows. J’utilise une vingtaine de ces logicielsspécialisés, à différentes étapes de mes créations. CitonsApophysis, JWildfire, Mandelbulb 3D, Mandelbulber, TopMod,Chaotica, UltraFractal, Incendia, ContextFree, Processing,Chaoscope, Groboto, Structure Synth… Et, bien sûr, des logi-ciels de 3D, de compositing et d’imagerie classique.

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ENTREVUE

22–23 EN PROFONDEUR • Vol.14, no 1

En Profondeur : 2014 est-elle une année fracta-listique? En septembre, tu exposes à Paris à laGalerie Vincent Hilaire et tu participeras à Lyon,en France, à une conférence sur les requins. À cette occasion, tu présenteras les œuvres deta collection Ichtyos. Comment est né ce projetavec Sharks Mission France?

Francis Le Guen : Fabienne Rossier, la présidente de SharksMission France, était fan de mes œuvres et m’a demandé unjour s’il était possible de lui créer des tableaux fractals à pro-pos des requins. Après quelques recherches, je me suis prisau jeu et mon bestiaire ne cesse de s’agrandir…

En Profondeur : La collection Abysses est vraiment enivrante, créative, onirique, avec des profondeurs à n’en plus finir. J’adore cette collection. Peux-tu nous parler de tes inspirations subaquatiques?

Francis Le Guen : J’aime les grands espaces submergés,les perspectives qui se fondent dans les bleus lointains, lesrayons de lumière dardés sur les abysses qui meurent à lafrontière de l’inconnu. Déjà, dans mon travail de photo-graphe, je privilégie ces visions « grand angle » où l’hommesemble perdu dans l’immensité du paysage. Et les fractalesse prêtent particulièrement bien à ces visions infinies…

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En Profondeur : Et si nos lecteurs souhaitent se procurer une de tes œuvres,comment doivent-ils procéder? Est-ceabordable pour le commun des plongeurs?

Francis Le Guen : Il est facile de commander sur laboutique en ligne, avec un choix de formats et desupports. Les œuvres sont ensuite livrées chezvous par transporteur en colis sécurisés. J’ai serréles prix au maximum de façon à rendre cette nou-velle forme d’expression artistique la plus accessi-ble possible. Pour la nouvelle collection Mykros(créatures planctoniques en 20 cm x 20 cm), lesprix commencent à 39 €…

En Profondeur : Chaque année, au Québec,un groupe de passionnés organise une galerie sous-marine intitulée Aquart dansune carrière située à Thetford Mines, dans la région des Appalaches, proche deQuébec. De nombreux artistes, tels quePascal Lecocq et Dominique Serafini, sont venus immerger quelques-unes deleurs œuvres. Aurons-nous la chance de pouvoir, un jour, y observer tes œuvres?

Francis Le Guen : C’est une idée, pourquoi pas?Je crois que l’aluminium composite supporte trèsbien l’immersion. Mais, avec les fractales… gare àla narcose!

Suivez Francis Le Guen sur son blogue, Le BloGuen : www.blog.francis-leguen.comRetrouvez en ligne les œuvres fractales de Francis Le Guen : www.blog.francis-leguen.com/shopping

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ANTILLES

24–25 EN PROFONDEUR • Vol.14, no 1

Les îles Turques-et-Caïques1 forment un archipel situéau sud-est des Bahamas et au nord de la Républiquedominicaine et d’Haïti. Depuis toujours, dans la com-

munauté de la plongée, ces îles suscitent l’intérêt par labeauté de ses fonds marins, parmi les plus beaux des Caraïbes, et pour son eau turquoise. J’ai d’ailleurs long-temps rêvé d’y plonger.

À notre arrivée à l’aéroport international de Providenciales,déjà, une équipe de G.O. (Gentils Organisateurs) nous prenden charge. À notre arrivée au village du Club Med, à la suitedes différentes formalités, nous avons vite commencé la visite des lieux.

Premier constat : la plage est magnifique et la vue sur la merbleue… oups! turquoise est à couper le souffle. C’est tou-jours le même effet pour moi, qui vient du nord, de voir les

vagues se jeter sur la plage, de sentir l’odeur saline de lamer et de marcher les pieds nus dans le sable chaud. C’estchaque fois une expérience inoubliable.

Faisons le tour pour savoir où se situent les éléments importants d’une bonne semaine de voyage au Club Med.D’abord, il y a la grande salle à manger, où nous prenons laplupart de nos repas, qui sont variés et savoureux.

Ensuite, il y a le bar principal et central, autour duquel la majorité des activités tournent, que ce soit pour les specta-cles de soirée, les différentes animations et le thème du jour.C’est le point de rencontre idéal pour se retrouver avant defaire quelques activités entre amis. Il y a également la piscinejuste devant, pour ceux qui préfèrent celle-ci à la mer.

Pour les plongeurs, il y a un centre de réservation où la com-munauté subaquatique se rencontre et planifie les prochainesplongées. C’est un endroit très relaxe et agréable pour parlerde notre journée, et nous en profitons aussi pour partager

Je me demande encore pourquoi j’ai attendu aussi longtemps avantde m’y rendre. Peut-être parce que ma conception des plongéesexceptionnelles est associée à des endroits inaccessibles et loin detout. Eh bien, ce n’est pas le cas pour les îles Turques-et-Caïques!

Texte et photos : Gilles Tremblay

Plongée auClub Med Turkoise

1 Ou îles Turks-et-Caïcos. Certains les nomment aussi les îles Turquoise.

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photos et vidéos, pour discuter de la faune et de la flore marines. Il y a toujours des moniteurs sur place prêts à répondre à nos questions. C’est aussi à cet endroit que lesG.M. (Gentils Membres) peuvent s’inscrire à des cours debase ou à des spécialités. C’est un rendez-vous journalier quepeu de complexes hôteliers peuvent offrir à leur clientèle.

Le centre de plongée est très bien dirigé par une équipe demoniteurs de l’équipe Seafari. L’équipement est à la finepointe de la technologie. Il y a aussi un centre de rinçageet d’entreposage pour le matériel. Ce qui m’a le plus im-pressionné, c’est la qualité des embarcations : une pourl’apnée et une pour la plongée autonome. Ce sont des catamarans de 18 m qui peuvent facilement accommoderune trentaine de plongeurs, avec beaucoup d’espace surle pont principal, ce qui facilite l’aisance des plongeursdans leur préparation.

Pour les clients qui préfèrent la plongée libre, les récifs nesont qu’à 15 min du rivage. Ils sont d’une beauté et d’unerichesse extraordinaires. L’encadrement des moniteurs esttrès professionnel et sécuritaire. Renouer avec mes pre-mières expériences de plongeur sur un site exceptionnel m’aredonné le goût du snorkeling.

Pour la plongée autonome, nous devons au préalable subirun examen médical et, s’il y a un problème, il y a toujours unmédecin hyperbare sur place qui pourra nous autoriser àplonger. Ce service est une exclusivité du Club Med. Il y aune trentaine de sites de plongée sur les îles. Au centre deplongée, nous pouvons voir toutes les caractéristiques dessites (profondeur, dénivellation, canyon et poissons les plussouvent rencontrés). Bien entendu, l’équipe de moniteursnous donne un breffage très précis une fois que noussommes rendus sur place. Les sites sont souvent choisisen fonction des conditions météorologiques pour avoir lesmeilleures conditions possibles. Un des secteurs les pluspopulaires est celui de la pointe nord-ouest, où nous retrouvons les plus beaux sites des îles. À chacune de nosplongées, nous avons croisé des tortues, des requins, desmurènes, des mérous, etc. La visibilité était stupéfiante!

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DESTINATION

Notes

Rares sont les endroits de plongée où un encadrement médical est disponible directement sur le site. La présenced’un médecin hyperbare sur place au Club Med est unavantage de sécurité indéniable pour la communauté deplongeurs présents.

L’encadrement des plongées par les différents moniteurs estun gage de plaisir pour tous les niveaux de plongeurs. Quece soit pour les premiers niveaux des différentes associa-tions, pour ceux qui plongent occasionnellement lors des vacances ainsi que pour les niveaux avancés, c’est sécuri-sant pour tous. Leur professionnalisme permet à chacun d’ytrouver son compte en plongeant en binômes pour les avan-cés ou encore en cordée pour les moins habitués.

Remerciements

Un remerciement spécial à toute l’équipe de plongée de Seafari du Club Med Turkoise, qui a rendu intéressantes lesplongées autonomes ou libres par des présentations de pré-plongées précises et concises des sites de plongée ainsi quepar leur accompagnement engagé envers la clientèle de tousles niveaux de plongeur, des débutants aux expérimentés.

26–27 EN PROFONDEUR • Vol.14, no 1

Page 27: En profondeur vol14no1

DESTINATIONS PLONGÉE

on ne connait jamais un endroit

aussi bien qu’après l’avoir visité sous

l’eau! d’un pays à l’autre, les paysages se

ressemblent parfois, mais nous surprennent toujours.

des collaboratrices globetrotteuses nous partagent leurs récits de

voyages dans différents coins du monde. À la surface comme sous

l’eau, elles nous emmènent avec elles à la rencontre les baleines à

bosse de hawai’i, des cachalots de guadeloupe, des bénitiers de la

réunion, des épaves des îles salomons…

Bon voyage!

Page 28: En profondeur vol14no1

DESTINATIONS PLONGÉE

28–29 EN PROFONDEUR • Vol.14, no 1

L’île Guadalcanal dans les îles SalomonTexte et photos :

Daphné Laurier Montpetit

situé à 1800 km au nord-est de l’australie,l’archipel des îles salomon est un secret biengardé. seulement 147 des 992 îles sont habitées, laissant le récif pratiquement intact!

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En plus d’une biodiversité fabuleuse, les îles Salomon offrent de quoi rassasier les plus grands ama-teurs d’histoire. En 1942, l’île Guadalcanal, la seconde plus grande de l’archipel, fut le théâtre de laplus importante bataille du volet Pacifique de la Seconde Guerre mondiale. Dès mai 1942, les Japo-

nais occupèrent l’île afin d’intercepter les bateaux de ravitaillement américains destinés à l’Australie et à laNouvelle-Zélande. En août suivant, les Américains ripostèrent en déployant des troupes afin de prendre lecontrôle de l’île. Il fallut six mois pour que les Japonais évacuent leurs troupes, non sans y laisser quelquescarcasses de bateaux d’évacuation.

C’est ainsi que Guadalcanal est devenue un cimetière à navires. Aujourd’hui, la plupart des plongées se fontsur des épaves. Le Iron Bottom Sound, triangle géographique délimité par les îles Guadalcanal, Florida etSavo, regroupe des épaves de bateaux de transport et de ravitaillement, d’avions et de sous-marins.

Plusieurs centres de plongée offrent des plongées guidées pour accéder aux sites plus éloignés, mais certaines épaves sont accessibles de la plage. On peut y faire de l’apnée ou explorer plus en profondeur en plongée autonome. Ces récifs artificiels offrent un substrat permettant l’établissement d’une multituded’espèces benthiques. Éponges, coraux durs et mous, anémones, bénitiers, nudibranches, poissons-clowns,rascasses volantes, étoiles et concombres de mer – pour ne nommer que ceux-là – tapissent les parois métalliques des épaves. Les centres de plongée offrent aussi des sorties sur des sites fréquentés par les requins-marteaux et les raies manta.

Par-dessus tout, le charme et la chaleur des Salomonais font de cette destination ma favorite à ce jour!

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DESTINATIONS PLONGÉE

Texte : Emika WongPhotos : Stacy Garlington

ce sont les eaux chaudes, peu profondes et au fond sablonneux d’hawaï que des milliers de baleines à bosse (Megaptera novaeangliae)choisissent chaque année comme hall d’accou-chement pour accueillir leur nouveau petit dansce monde. en effet, ce sont les deux tiers de lapopulation du pacifique nord des baleines àbosse, soit environ 6000 à 7000 individus,qui arrêtent en décembre leur migration autour de l’île Maui.

30–31 EN PROFONDEUR • Vol.14, no 1

Rouler sa bosse à Hawaï

Page 31: En profondeur vol14no1

Au 19e siècle et au début du 20e siècle, ces eaux étaient beaucoup plus tumultueuses et sanglantes. En effet, le port de Lahaina à Maui, alors capitale de la chasse à la baleine pour des fins commerciales, accueillait jusqu’à 800 baleiniers durant la haute saison. Mais les

temps ont changé, heureusement, et la chasse à la baleine est désormais interdite depuis 1971.

C’est ainsi que, lors d’un périple migratoire personnel – je fais partie des outardes humaines qui tententchaque année de fuir un peu la morosité hivernale –, j’ai eu l’occasion de côtoyer ces fascinantes créatures à fanons.

J’ai passé le mois de février dernier à Hawaï, où les multiples déclinaisons de la routine matinaleétaient motivées par un fil conducteur : mettre les planches sur la voiture et aller à la mer pour se faire lécher par les vagues et caresser par l’effleurement aquatique des baleines. Et quel effleurement!Les baleineaux, à ce jeune âge de leur vie, sont au stade d’apprentissage et commencent donc à devenir de plus en plus curieux. Ils vont ainsi « rouler leur bosse » en testant leurs capacités et en essayant des manœuvres que les adultes effectuent : ils jouent dans l’eau! La maman est toujours très près et surveille attentivement son petit.

Après quelques jours, nous étions devenus des observateurs de baleines aguerris et avions toujours,prêtes à porter, des lunettes de natation dans le cou. Le sursaut qu’un baleineau nous cause en soufflant à 1 m derrière nos planches se poursuit en un élan dans l’eau et nous nous retrouvons presquenez à nez avec ces géants. En plongeant quelques mètres en apnée, nous voyons rapidement la mamanarriver pour protéger son petit en s’interposant entre nous. D’une lente grâce propre aux cétacés, ellepoursuit son chemin, nous regardant d’un œil inquiété, sous le son mystique du chant des gros mâlesau large.

Le 23 février 2014 est une date dont je me souviendrai avec nostalgie, car ce fut une journée record. Selon l’équipe de la Pacific Whale Foundation, un organisme œuvrant pour la conservation desocéans et de leurs écosystèmes, plus de 1000 observations de rorquals à bosse ont été réalisées àpartir d’une dizaine de sites à Maui. Nous étions sur nos planches (encore) avec quelques kayakistesdevant nous et, tout à coup, ceux-ci se sont mis à s’énerver et à gigoter dans leurs embarcations enpointant derrière nous. En nous retournant, nous avons vu, à quelques mètres seulement, un immensemâle sauter hors de l’eau pour nous éclabousser de sa gigantesque acrobatie. Il escortait une femelleavec son petit et manifestait pompeusement sa dominance de taille sur toutes les échelles évolutives de notre époque!

À mon départ d'Hawaï, ce fut avec le coeur et les yeux rassasiés d'enchantement que j'ai souhaité auxbaleines de poursuivre leur vie et, parfois même, leur survie contre les hélices de bateaux, les filets oules oléoducs. Que leurs chants nous surprennent lors d’une apnée fugace et que leurs acrobaties retentissent au large. Ce n’est qu’un au revoir, mes frères!

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DESTINATIONS PLONGÉE

32–33 EN PROFONDEUR • Vol.14, no 1

Plonger avec lesgrands requins blancsen Afrique du Sud

Émilie WalshPhotos : Émilie Walsh

et Hugo Letarte

J’ai une peur bleue des requins. sous l’emprise de cette frayeur démesurée, il m’est arrivé de scruter la section profondede la piscine municipale avant d’y tremper lesorteils! pourtant, au cap, en afrique du sud,j’ai décidé de forcer une rencontre, dans uncadre sécuritaire, avec le plus grand de tousles squales : le grand requin blanc.

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Il y a des moments qui restent gravés à jamais. À l’âge de 6 ou 7 ans, je jouais chez une amie tandis queson père regardait le film Les dents de la mer. Happée par la trame sonore, je me suis cachée derrière lecanapé. Mon rythme cardiaque s’est accéléré au son des deux notes martelées frénétiquement, jusqu’au

moment où le monstre a surgi des profondeurs en dévoilant sa dentition terrifiante! Il ne fit qu’une bouchée du pauvre baigneur insouciant... Depuis ce jour fatidique, j’ai une peur bleue des requins.

L’hiver dernier, j’ai déniché un emploi de rêve en tant que journaliste scientifique. Destinations : l’île de LaRéunion dans l’océan Indien, puis Le Cap, en Afrique du Sud. Mon rôle consistait à écrire des articles sur la biodiversité des endroits visités.

Comme la côte ouest réunionnaise est bordée de récifs coralliens abritant une biodiversité remarquable, j’ai décidé d’apprendre à plonger en scaphandre autonome. J’ai eu droit à un spectacle haut en formes et en couleurs! Tour à tour, mon regard fut attiré par des bancs de barracudas juvéniles, des couples de poissons-cochers, des murènes, des mérous, des calmars de récif, des langoustes... J’y ai même vu ma première tortue marine, nageant élégamment dans l’immensité du bleu... De quoi me faire oublier ma peur desrequins! Et puis, plonger dans leur environnement, c’était déjà une première victoire! De retour sur la terreferme, j’ai compilé rapidement les espèces observées dans mon carnet de plongée avant de me lancer joyeusement dans la rédaction.

Plus tard, arrivée à Le Cap, j’ai décidé de forcer une rencontre, dans un cadre sécuritaire, avec le plus grandde tous les squales : le grand requin blanc (Carcharodon carcharias). Comme cette espèce est présente dansces eaux riches à longueur d’année, l’écotourisme y est bien organisé. Avant d’embarquer à bord du bateauqui nous amènerait au large, le capitaine a insisté sur les mesures de sécurité à respecter. Arrivés sur le sited’observation des requins, les employés et les bénévoles ont jeté par-dessus bord un mélange de sang etd’huile de poissons pour les attirer. Puis, l’attente...

Enfin, une silhouette massive est passée sous la coque! Des têtes de thon ont été attachées à des cordes.Les premiers plongeurs, munis de leur caméra submersible, sont embarqués dans la cage accotée au flanc del’embarcation. Sans bouteille, il fallait retenir son souffle et rester sous l’eau en s’accrochant à une barre àl’intérieur de la cage. Au moment où le requin est passé pour essayer d’attraper la tête de thon, celle-ci fut rapidement retirée, le prédateur mordant la poussière… ou plutôt l’eau de mer!

Quand est venu mon tour de descendre dans la cage, je me suis surprise à éprouver une grande excitation. Ne voulant pas perdre une seconde de cette rencontre, j’ai avalé accidentellement plusieurs gorgées d’eau trèssalée. La tête sous l’eau, je me suis rendu compte que les exclamations sur le pont se sont estompées. Pas demusique anxiogène. Le silence m’a enveloppée et j’ai contemplé ces créatures majestueuses. Certes, leur tailleet leur puissance imposaient le respect, mais, à cet instant, ma peur s’est transformée en fascination.

Les requins, toutes espèces confondues, sont en voie de disparition, car ils sont brutalement pêchés, principalement pour leur aileron, à raison d’environ 100 millions de têtes par an. Il s’agit d’un acte dévastateurà l’échelle planétaire qui menace l’équilibre des écosystèmes marins. Et c’est l’humain, le dangereux prédateur!À la fin de sa carrière, Peter Benchley, auteur du roman Les dents de la mer porté à l’écran, est devenu unardent défenseur des requins et a travaillé à défaire l’image des tueurs sanguinaires à laquelle il regrettaitamèrement avoir contribué.

Quelques discussions et lectures ont suffi à me convaincre du rôle indispensable de ces élégants prédateurs.Ma peur n’est pas complètement évanouie, mais j’ai désormais une expérience positive associée aux requins.Heureusement, il n’y a pas que la frousse qui puisse marquer la mémoire : la beauté et la fascination aussi.

Page 34: En profondeur vol14no1

DESTINATIONS PLONGÉE

La GuadeloupeManuela VoisinePhotos : Manuela Voisine

et Alain Goyeau

si je vous parle de plongée en guadeloupe,vous pensez sans doute à la réserve ducommandant cousteau, située en Basse-terre, qui attire des centaines de plongeurschaque année. suivez le guide…

34–35 EN PROFONDEUR • Vol.14, no 1

Page 35: En profondeur vol14no1

Au cœur de la Guadeloupe authentique, faite de champs de cannes à sucre et de moulins à vent, vous pouvez monter vers le nord de Grande-Terre, à Port-Louis, pour découvrir des petits paradissous-marins dans une ambiance familiale.

Port-Louis, bien que située dans la mer des Caraïbes, a une fenêtre sur l’Atlantique avec la pointe de laGrande Vigie, ce qui permet des rencontres inattendues et exceptionnelles avec des baleines, des dauphins,des raies aigles et pastenagues (Dasyatis pastinaca), mais aussi des requins dormeurs. Une épave d’avion séduira les amoureux d’histoire.

Les plongées que l’on peut faire depuis Port-Louis permettent de découvrir comment la mer et le temps ontsculpté différents paysages sous-marins uniques et riches en grottes, en arches et en tombants de toutes lesformes et remplis de vie poissonneuse! Alain Goyeau de chez Eden Plongée est spécialiste de ces plongées,photographe et moniteur bio investi. Il partage vraiment avec nous sa passion pour ces magnifiques endroitset nous fait découvrir des espèces que l’on ne verrait pas sans lui, comme la reproduction des coraux, des anguilles jardinières et, surtout, les antennaires, dont le mimétisme est tellement parfait qu’il faut être expertpour les trouver! Véritable œil de lynx, Alain Goyeau a même découvert une espèce de nudibranches qui portemaintenant son nom : Hypselodoris alaini. Le rêve de tout plongeur!

Si vous avez envie de découvrir une autre réserve naturelle, je vous invite maintenant à passer au sud deGrande-Terre, à Saint-François, connue pour son terrain de golf, son aérodrome ainsi que la magnifiquepointe des Châteaux, qui nous offre une vue unique sur la Guadeloupe, sur l’île de la Désirade et sur les îles dela Petite-Terre. Vous pouvez y observer les baleines à bosse entre janvier et début mai. Cherchez le souffle!

Si vous souhaitez plonger en bonne compagnie, Noa Plongée fait découvrir des sites de plongée uniques au cœur de la réserve naturelle desÎlets de Petite-Terre. En début d’année, on peut y plonger au rythme des chants des baleines, qui sont en période de reproduction. Vous rencontrerez certainement les requinsdormeurs, cachés dans leur grotte, ainsi que quelques raies aigles ou pastenagues et des langoustes énormescontentes de leur zone protégée! Petite-Terre est connue aussi pour ses requins-citrons, dont les juvénilestrouvent refuge dans le lagon. Un superbe animal!

Ces deux lieux de plongée en Grande-Terre abritent des espèces phares telles que les dauphins, les raies etles requins, le tout, sur fond sonore de chants de baleines. Ils ne vous laisseront pas indifférents à toute la vie présente sur les récifs aux reliefs uniques, remplis de langoustes, de poissons tropicaux, de coraux et d’invertébrés de toutes sortes, qui graveront pour longtemps des images dans votre mémoire!

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DESTINATIONS PLONGÉE

Souvenirs de plongée

Texte et photos :Mélanie Adam

trois destinations exotiques peu connues,des tonnes de souvenirs! Voici quelquesmémoires de mes voyages de plongée à laréunion, aux Mayottes et au Brésil!

36–37 EN PROFONDEUR • Vol.14, no 1

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l’île de la réunion

Île volcanique située à l’est de Madagascar, dans l’océan Indien, La Réunion est un département et une région d’outre-mer (DROM) français dont la richesse des paysages sous-marins et terrestres est égale à la richesse culturelle.

La Réunion est l’île des contrastes et des mélanges : au centre, des montagnes et des pics rocheux peuvent atteindreplus de 2000 m et il y a de la verdure à perte de vue, alors que les côtes sont bordées de plages et de coulées delave. Les plages de sable blanc sont protégées par des lagons magnifiques. Dans ces labyrinthes de corail à exploreren apnée en surface, on peut faire toutes sortes de découvertes : des concombres de mer de toutes les formes etcouleurs, des oursins, des poissons-trompettes, des barracudas, des balistes picasso très territoriaux, et bien d’autres encore.

Les sites de plongée, quant à eux, sont dispersés un peu partout autour de l’île et sont explorables soit à partir de lacôte, soit par bateau, selon où ils se situent. Le fond est parfois sableux ou encore rocheux, et on retrouve même dessites sur des récifs artificiels. Si les substrats sont diversifiés, l’eau y est partout assez chaude pour plonger en combinaison courte et la visibilité y est généralement de plus de 15 m!

Qu’on plonge au cap la Houssaye, à l’anse des Cascades, à la pointe au Sel, au cap Homard ou encore au Petit Canyon, pour ne nommer que ceux-là, on peut découvrir une biodiversité riche en petites et grandes espèces. Les requins-tortues, les barracudas et les raies sont régulièrement visibles, tandis que les dauphins et les baleines visi-tent les eaux environnant l’île et peuvent être aperçus en début ou en fin de plongée. D’autres poissons, tels que des rascasses volantes, des poissons-anges, diverses espèces de murènes et de balistes, des poissons-feuille, des pois-sons-pierre et des poissons-perroquets, peuvent être découverts dans les récifs. Les invertébrés sont également bienreprésentés et il n’est pas rare, si l’on est bien attentif, d’apercevoir des poulpes, des tapis d’anémones (avec ousans leur poisson-clown), des nudibranches, d’immenses bénitiers ainsi que plusieurs espèces de crustacés. En bref,ce qui caractérise La Réunion est certainement la diversité : la diversité de la culture, des espèces, des paysages etdes aventures qu’on peut y vivre...

la passe en s de Mayotte, dans les comores

DROM français situé dans l’archipel des Comores, Mayotte est aussi une destination de rêve pour la plongée! Eneffet, la Passe en S, d’une longueur de 4 km et d’une profondeur de 3 à 70 m, est une réserve naturelle protégée absolument exceptionnelle! La Passe en S tient son appellation de sa forme caractéristique et regorge de sites dontseuls les noms, par exemple pointe Barracuda, Mérou Palace, Aquarium et Jardin corallien, font déjà rêver.

Peuplés de gorgones, d’anémones, de coraux noirs, de corbeilles de Vénus et de plusieurs autres espèces, les tombants font le bonheur des plongeurs de tous les niveaux, peu importe la profondeur des plongées. Ces dernièrespeuvent se faire de jour ou de nuit, et plusieurs sites peuvent également convenir à des plongées à la dérive. L’eau y est chaude, et une combinaison courte est ici aussi l’idéal.

Les amoureux des tortues seront au paradis puisqu’on y retrouve deux espèces, soit la tortue verte et la tortue imbriquée. Plusieurs sites de ponte autour de l’île étant protégés, les tortues se retrouvent en grand nombre et sontaperçues régulièrement. Pour en apprendre plus sur ces espèces et pour faire de l’observation en dehors de l’eau,l’association Oulanga Na Nyamba, dont la mission est la protection des tortues marines et de l’environnement deMayotte, propose des visites sur le Bateau de la tortue, une plateforme située dans leur milieu naturel.

En plus des tortues, les amateurs de grosses espèces seront ravis puisque les requins, mérous, raies, barracudas,murènes et poissons-perroquets s’y retrouvent en abondance. Pour ceux qui préfèrent chercher et scruter avec attention les tombants, on peut y voir des nudibranches, des crabes, des poissons-scorpions, des vers plats, des langoustes et plusieurs autres qui se cachent un peu partout dans les anfractuosités du récif. Bref, la richesse de laPasse en S nous permet d’être transportés, l’instant d’une plongée, dans un paysage qui pourrait être sorti tout droit du film Trouver Nemo...

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porto de galinhas, au Brésil

Le Brésil est une destination connue pour le carnaval, pour les plages, pour l’Amazonie et pour les chutes d’Iguazu, mais beaucoup moins pour la plongée! Pourtant, dans le nord-est du Brésil, dans la province de Pernambuco, on y trouve une petite ville touristique bien charmante nommée Porto de Galinhas. Porto de Galinhas, qui se traduit du portugais par Port aux poules, porte très bien son nom! C’estune petite ville thématique à souhait, que ce soit dans les multiples sculptures de poules faites à partir de pieds depalmier qui sont un peu partout dans la ville ou encore dans les accessoires qui y sont vendus (aimants de frigo,figurines, porte-clés, cartes postales, etc.) à l’effigie de la volaille.

Dans ce coin-là, la plongée se fait par bateau, pris à partir d’une magnifique plage de sable blanc. L’eau y estchaude et très salée. La visibilité peut aller facilement jusqu’à 25-30 m. Pour ceux qui ne sont pas familiers avecle portugais ou encore l’espagnol (les deux se ressemblant, il y a moyen de se débrouiller avec ce dernier), bonnenouvelle : un des clubs du coin est géré par un Suisse qui parle très bien le français et l’anglais : Aica Diving.

À cet endroit, les plongées se font généralement sur des épaves qui ont coulé de façon naturelle ou encore qui ontété coulées pour améliorer l’offre de plongée. Le Galileo est une vieille épave, datant possiblement de 1700, dont ilne reste plus que quelques morceaux de bois et deux immenses ancres. Cette épave est la plus vieille des trois. LeGonçalo Coelho et le Rebocador Marte sont respectivement un navire de débarquement et un remorqueur qui ontété coulés à la fin des années 1990. Les trois épaves jouent le rôle de récif artificiel dans la région et attirent une multitude d’espèces marines.

Plusieurs espèces d’algues, de coraux, d’éponges et d’autres micro-organismes recouvrent les épaves et les colorent de tons de rouge, de rose et de jaune. De petits crustacés, des vers plats, des nudibranches et autres invertébrés colonisent ce tapis et complètent la microfaune. De plus grandes espèces sont également présentes,dont des bancs de vivaneaux et de poissons-haches, des langoustes, des pieuvres, etc. Des requins, des raies etd’autres plus grands poissons peuvent également être aperçus, ainsi que des rémoras, une espèce curieuse, quipourraient avoir envie de venir se coller à vous pour faire un bout de chemin!

cabo Frio, au Brésil

Destination touristique populaire pour sa plage, son carnaval, sa statue du Christ ainsi que son Paõ de Açúcar (Pain de sucre), Rio de Janeiro est également une destination intéressante pour les amateurs de plongée. En effet,tant qu’à se rendre dans la région, aussi bien la visiter également sous l’eau. Les sites de plongée sont situés à l’extérieur de la ville, à environ 1 h 30 de voiture, mais ils valent le détour!

L’endroit porte bien son nom, et l’eau y est plus froide qu’à Porto de Galinhas (situé plus au nord). Une combinaison complète de 5 mm y est donc recommandée. (Même qu’une combinaison à deux couches est préférable pour les frileux...) On accède au site par bateau et il est recommandé d’apporter une veste pour rester au chaud puisqu’il y vente souvent.

Les fonds étant rocheux et la température de l’eau étant plus froide, c’est un autre monde que l’on découvre sous la surface, bien différent des plongées auxquelles on peut être habitué dans le sud. Les algues et les coraux mous sont plus présents que les espèces de coraux durs. On y retrouve une grande variété de macro-invertébrés tels que des oursins, des bivalves, des mollusques, des crabes, des crevettes et des langoustes. De plus, les algues attirent une multitude de poissons herbivores ainsi que des tortues, pour le plus grand bonheur de plusieurs plongeurs. enprofondeur.com

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VOYAGE

40–41 EN PROFONDEUR • Vol.14, no 1

Notre expédition à Cat Island, dans les Bahamas,avec les requins longimanes venait à peine de seterminer. Nous attendions patiemment notre avionpour le retour vers Nassau lorsque le cinéaste JoeRomeiro nous chuchote à l’oreille : « Aimeriez-vouscapter des images de l’unicorne des requins? »

Texte : Julie OuimetPhotos : Michel Labreque

Les grandsrequins-marteaux

des îles Bimini : de nouvelles vedettes!

Les grands requins-marteaux que nousavons rencontrés ne semblaient paspréoccupés par nos bulles. Une autrecaractéristique qui les distingue de

leurs cousins (Sphyrna lewini).

Page 41: En profondeur vol14no1

Évidemment, il venait de piquer notre curiosité au plushaut point. Joe rêvait depuis longtemps de mettre sur pied une expédition pour repérer le grand requin-

marteau (Sphyrna mokarran). Ce dernier était jusqu’à maintenant un animal rarement observé. La preuve, StanWaterman, un pionnier de la cinématographie sous-marine,admet n’en avoir vu qu’un seul en plus de 40 ans de car-rière! Mais tout ceci allait bientôt changer.

Les îles Bimini, un petit archipel des Bahamas, sont peuconnues pour le tourisme. Les infrastructures y sont res-treintes, comparativement aux autres îles touristiques dupays. Évidemment, pour les amateurs de requins, c’est unendroit parfait. Plusieurs espèces de requins sillonnent leurseaux, dont le requin nourrice, le requin citron, le requin tigreet le grand requin-marteau. La présence de nombreusesmangroves servant de protection pour les nourrissons ex-pliquerait leur nombre et leur variété.

C’est sur cet archipel que s’est établi le Sharklab. Depuisquelques années, on y étudie entre autres le grand requin-marteau. Le Dr Tristan Guttridge et son équipe posent desbalises sur des requins pour en apprendre davantage surleurs mouvements et sur leurs habitudes migratoires. Cesétudes sont menées dans l’ombre, de crainte que la pré-sence de plongeurs venant observer cet animal vienne per-turber leurs recherches ainsi que l’espèce elle-même.

Sporadiquement, le grand requin-marteau est observé dansles eaux bahamiennes. Quelques photographes et vidéo-graphes ont pu en capter des images. En mars 2012, le cé-lèbre photographe Stephen Frink décide de trouver et dephotographier ce requin. Il retient l’équipe de Stuart Coveainsi que les services d’un guide local émérite, Neil Watson.Il obtient un succès et peut photographier ce requin pen-dant plusieurs jours consécutifs. Les bateaux qui tentent del’imiter la semaine suivante reviennent bredouilles. Selon plu-sieurs, la saison pour observer ce requin serait de janvier àavril, donc ils présument qu’elle était terminée pour l’année.

Et c’est un départ!

C’est ainsi que le 1er janvier 2013, notre bateau quitte la Flo-ride pour se rendre aux îles Bimini en quête d’images, dèsle début de la saison. Nous tenterons à notre tour de docu-menter ce grand timide. Nous serons sept personnes àbord : le capitaine, le cinéaste Joe Romeiro, trois membresd’équipage, Michel et moi.

En route, nous jetons l’ancre sur une montagne sous-marine au large de la Floride. Les vents ne sont pas favo-rables et les vagues atteignent des hauteurs déplaisantes.Le bateau ne mesurant que 19 m, il faut ranger tous les objets à l’intérieur pour éviter le chaos. Les manœuvrespour appâter les requins commencent aux petites heuresde la nuit. Presque immédiatement, trois requins soyeux(Carcharhinus falciformis) apparaissent. Ils resteront avecnous jusqu’au lever du soleil. Nous enfilons nos combinai-sons isothermiques pour aller plonger avec eux, mais lecourant est trop fort. Nous attendrons donc patiemment demeilleures conditions ou l’apparition du grand requin-marteau. De telles expéditions représentent souvent delongues heures d’attente, et il est toujours possible que l’onne parvienne pas à trouver les requins.

La mer ne nous offre aucun répit et les grands ne sont pasau rendez-vous. Quelques heures plus tard, la décision estdonc prise de lever l’ancre. Nous poursuivons notre trajetvers la destination finale, les îles Bimini.

Un avant-goût

Arrivés à destination, nous devons attendre que le capitaineenregistre notre entrée aux Bahamas auprès de la douanelocale. Durant l’attente, nos regards se portent instinctive-ment sur l’eau. Un requin-bouledogue (Carcharhinus leucas)déambule calmement sous notre bateau. Cette expéditionest assurément prometteuse! Nous obtenons la permissionde séjourner et irons dormir à quai. Le repos est bien mérité,

Le bateau que nous avionsnolisé pour cette expédition.Il sert également de bateaude recherche sur les requinspour l’Université de Miami.

Les requins ont souvent des traces derencontre avec l’homme. Ceux que

nous avons rencontrés ne portaient pasde balises (tag) et un seul a été

retrouvé avec un hameçon.

Page 42: En profondeur vol14no1

VOYAGE

42–43 EN PROFONDEUR • Vol.14, no 1

car le sommeil a été très difficile durant la traversée en rai-son des conditions éprouvantes.

Dès notre réveil, le travail commence pour trouver le rare re-quin. Le capitaine et Joe utilisent toutes leurs plus « se-crètes » techniques pour attirer le requin. Nous tentons d’enrepérer sur trois sites de plongée choisis en fonction de la to-pographie, de la profondeur et de la composition du fond.

Après avoir passé quelques heures sur chaque site, nousrevenons au premier site de la journée, mais il n’y a toujourspas de requins. En allant inspecter le deuxième site, à notregrande joie et après quelques minutes seulement, nousapercevons enfin un grand requin-marteau, qui fait son ap-parition. Nous sommes fébriles à l’idée de sauter à l’eau etde pouvoir enfin plonger avec celui-ci. Nous devrons toute-fois attendre encore un peu, car il faut d’abord s’assurer quele requin est à l’aise avec notre présence et qu’il ne fuira pasdès notre mise à l’eau.

Le moment tant attendu

Vient enfin le moment de sauter à l’eau. Nous commençonspar une plongée en apnée. Comme le fond est à environ 15 m, le temps d’immersion est plutôt limité, à moins d’êtreun athlète! Nous captons quelques images, mais rien despectaculaire. Puisque les requins ne semblent pas préoc-cupés par notre présence (il y en a maintenant deux), nousnous risquons pour de la plongée en scaphandre. Nous de-vons effectuer notre entrée à l’eau le plus silencieusementpossible et tenter de ne pas créer de remous. Les camérasnous sont passées et la descente s’amorce. L’atterrissageau fond s’effectue en douceur. Il n’est toutefois pas questionde commencer à photographier avant d’avoir pris quelquesinstants pour simplement observer ce magnifique animal.C’est tout un privilège que nous avons!

Les mouvements des requins sont précis et gracieux. Toutchez cette espèce est parfait. En quête de nourriture, legrand requin-marteau utilise tous les sens distribués sur salarge tête pour détecter ce qui se cache dans les fonds sablonneux. Sa tête ressemble à un détecteur de métalcherchant un trésor enfoui. Il la balance constamment degauche à droite. Lorsqu’il repère quelque chose, il enfoncesa mâchoire inférieure dans le sable et remplit sa bouche detout ce qui s’y trouve.

Après avoir observé deux magnifiques femelles d’environ 3 m pendant quelques minutes, nous réglons nos camérasrespectives en fonction des conditions d’éclairage. Il se faitdéjà tard et le soleil descend sur l’horizon. Michel com-mence par la photo sans éclairs, au cas où cela les feraitfuir. Après avoir pris plusieurs cadres, il se risque pour leséclairs. À notre grande surprise, cela ne semble pas lespréoccuper. Cette première plongée est courte. Elle ne dureque dix minutes, car le jour tombe et le capitaine veut ren-trer à quai en profitant de la lumière puisqu’un des passagesdu retour est à fleur d’eau. Ces dix minutes sont toutefoisinoubliables!

Le grand requin-marteau vientvisiter les fonds sablonneux enfin de journée. Il a une prédilec-tion pour les raies, qu’il repèreenfouies dans le sable.

Le but de cette expédition était de trouver un endroit oùce requin serait présent de façon prévisible. On aperçoitJulie qui filme cette espèce.

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La suite des plongées

Durant les quatre jours qui suivent, nous répétons le mêmescénario, à la différence que nous observons régulièrementde deux à quatre grands requins-marteaux par jour. Commeil semblerait que ces requins préfèrent les sites peu profondsen fin de journée, notre temps d’observation est court. Heu-reusement, la durée de nos plongées ainsi que la cadenceaugmentent. Nous plongeons maintenant à la limite de nosordinateurs. Notre présence parmi eux ne les importune au-cunement et nous avons l’occasion de faire plusieurs clichéset prises de vue. Nous alternons la vitesse d’obturation detrès rapide à vitesse maximale avec éclairs, utilisons ou nonles lampes, modifions nos positions pour capter l’animalsous plusieurs angles.

La chose qui nous surprend le plus de cette expédition, paropposition aux autres, est que ces requins ne semblent pasavoir rencontré l’humain auparavant. Les populations de re-quins sont en déclin partout dans le monde. La surpêche etl’aileronnage sont soupçonnés d’être les grands responsa-bles de ce triste phénomène. On en voit trop souvent lestraces, sous la forme d’hameçons bien enfoncés dans lamâchoire des requins. Il n’est pas rare de voir des requinsqui trainent de longs bouts de monofilament qui atteignentrégulièrement jusqu’à 10 m. Aussi, avec la présence d’unlaboratoire de recherche sur place, on pourrait s’attendre àvoir beaucoup plus de requins portant des balises.

Or, aucun des requins rencontrés ne porte de balise et unseul porte un hameçon avec monofilament d’environ 3 m.D’ailleurs, ce requin a dû coincer ce fil puisque, le lendemainde sa première visite, il est de retour avec un fil long de seu-lement 30 cm.

Une dernière plongée mémorable

Le dernier jour arrive et nous devons tristement repartir pourla côte de la Floride. Bien que notre quête fût fructueuse,Michel n’ose toujours pas se risquer pour une lentille fish-eye. Les requins ne sont pas encore venus se heurter surson dôme, comme cela est fréquent avec d’autres espèces.

Nous avons la chance de faire un dernier adieu à ces ma-gnifiques unicornes des mers en effectuant une longue plon-gée. Le lien entre l’humain et ce requin semble avoir étécréé. Lors de cette dernière plongée, les requins viennentde plus en plus près et nous frôlent doucement en s’attar-dant longuement devant nos caméras. Ils ne semblent pasvouloir notre départ et il est tentant de prolonger notre sé-jour. Il y a de ces rencontres qui nous marquent et qui nouslaissent une impression d’avoir vécu un moment magique.

Devenus de grandes vedettes

Dès notre retour en Floride, nous comprenons rapidementque tout allait changer. Désormais, les mordus de requinssouhaitaient tous se rendre aux îles Bimini.

Nous avions avec succès plongé avec eux. Nous étionsravis de cette expédition, mais étions alors incapables demesurer l’ampleur du phénomène qui allait se déclencher.

La demande pour ce type d’images venait de grimper enflèche. Cet animal allait devenir la grande vedette des pro-chains mois. En fait, la plupart des bateaux opérant près decette région des Bahamas organisèrent, en quelques jours,des expéditions pour aller observer ce gracieux requin.

Pour les gens des îles Bimini, l’observation de ce requinn’était pas un nouveau phénomène. En 2012, après une ex-pédition fructueuse, on aurait presque dit que ce requin étaittombé dans l’oubli. Peut-être que les échecs qui la suivirentexpliquaient la chose.

En 2013, les îles Bimini sont cette fois devenues LA desti-nation de l’heure pour plonger avec des requins. Les plon-geurs se sont rués sur ces îles tranquilles et, en 2014, lenombre d’expéditions est fulgurant. Des quatre coins dumonde, les photographes et vidéographes de renomméeont convergé vers cet archipel.

Reste à souhaiter que tous y trouvent leur compte et quecette présence accrue de plongeurs sera gérée de façon àprotéger les requins et de maintenir un équilibre.

Malheureusement, ce grand requinest victime de surpêche.

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EXPÉDITION

44–45 EN PROFONDEUR • Vol.14, no 1

L’heure était venue pour nous d’effectuer notre pèleri-nage annuel tant attendu sur l’Empress of Ireland, quidevait avoir lieu la fin de semaine de la fête du Travail.

Toutes et tous étaient fébriles à l’idée d’aller rendre visite auvénérable paquebot du Bas-du-Fleuve. Malheureusement, àquelques semaines de l’évènement, des circonstances in-dépendantes de notre volonté ont entraîné un changementde programme. Tout le groupe est naturellement bien déçud’apprendre la nouvelle, mais aimerait bien profiter du congédéjà réservé pour aller tremper ses palmes ailleurs. C’estalors qu’un des membres du groupe, Sébastien Savignac,nous propose d’essayer quelque chose qu’il qualifie d’origi-nal. Au lieu d’aller se geler le corps tout entier sur une épave

sombre, pourquoi ne pas rouler quelques heures de plus etopter pour un peu de chaleur, pour une fois? Eh oui, vousavez deviné... Nous sommes allés dans la baie des Cha-leurs, au Nouveau-Brunswick!

À la fin de l’été 2012, et pour faire changement des épaves à la suite d’unemodification de programme, les Plongeurs d’épaves techniques du Québecont pris la route des Maritimes, en direction de Pointe-Verte, dans la baie des Chaleurs, au Nouveau-Brunswick. L’objectif : s’adonner à un type deplongée peu commun, soit la pêche aux pétoncles! Voici le compte rendu decette expérience inédite.

Texte : Sébastien PelletierVice-président PETQ

M. Sc., Trimix 2 Naui-TecEx-plongeur commercial ADC Int’l

La plongée aux pétoncles dans la baie des Chaleurs, au Nouveau-Brunswick

Google Maps

Sébastien Pelletier

Lever de lune à Petit-Rocher, dans la baiedes Chaleurs, au Nouveau-Brunswick

En rouge, Pointe-Verte, dans la baie des Chaleurs, au Nouveau-Brunswick

Page 45: En profondeur vol14no1

Au diable la combinaison étanche et les encombrants bi-bouteilles et autres cylindres de décompression, et vivementla combinaison humide et la plongée en simple! Notrecontact local, Claude Dessureault, s’occupera de l’organi-sation de la plongée et de l’hébergement. C’est aussi lui quinous expliquera la démarche à suivre pour nous procurer lepermis de pêche récréative aux pétoncles auprès des autorités locales (Pêches et Océans Canada – bureau duNouveau-Brunswick), permis qui est obligatoire puisqu’ils’agit d’une activité légiférée et qui, en 2012, coûtait moinsde 15 $. Une fois la paperasse réglée et le permis reçu parcourriel, c’est le temps de charger les véhicules et de sepréparer pour une journée complète de voiture.

Une fois arrivés à destination tard en soirée, les plongeurs àl’instinct grégaire, contents de se retrouver, décident néan-moins de faire preuve de retenue en ne s’éternisant pas au-tour du feu de camp. Sage décision! C’est direction dodo,car les deux prochaines journées seront bien remplies, etmieux vaut être en forme.

Le lendemain matin, nous faisons connaissance avec lesympathique équipage du bateau qui nous emmènera surles sites de pêche. Le beau temps, l’accueil chaleureux et labonne humeur acadienne sont au rendez-vous : ça promet!L’avantage de partir de Pointe-Verte réside dans le fait queles sites de pêche sont facilement et rapidement accessi-bles par bateau. Pendant le trajet, Claude nous donne lemaximum d’information concernant la pêche aux pétoncleset nous explique le déroulement des plongées : ces der-nières s’effectueront dans environ 15 m (50 pi) de profon-deur et dureront environ 45 min. Il en profite également pournous prodiguer quelques conseils et petits trucs afin demaximiser notre récolte manuelle.

C’est ainsi que l’on apprend entre autres que les pétonclesdont le diamètre de la coquille est trop petit (les poignéesde nos sacs nous servent de référence) doivent être laissésau fond. Une fois tous ces renseignements assimilés, vientle temps de s’équiper et de sauter dans la baie des Cha-leurs. Aussitôt à l’eau, je ressens cette sensation pas trèsagréable des premières gouttes d’eau froide qui pénètrentdans la combinaison par le cou... Brrr! Mes instruments in-diquent une température de... seulement 11 oC (52 °F)!« Mais elle est où, la chaleur? que je me dis. Pourquoi avoireu l’idée d’appeler cette baie ainsi? » J’aurais peut-être dûplonger en combinaison étanche, après tout...

Heureusement, les quelques frissons de début de plongéelaissent place à l’excitation liée à la découverte d’une nou-velle discipline sous-marine. Il s’agit, c’est le moins qu’onpuisse dire, d’un tout nouveau style de plongée pour nous,qui sommes plutôt habitués à nous déplacer lentement, àobserver, à examiner, à contempler les vestiges d’une autre

Groupe de plongeurs satisfaits! Claude Dessureault

Claude Dessureault

Coquille vide et... coquille remplie!

Page 46: En profondeur vol14no1

EXPÉDITION

46–47 EN PROFONDEUR • Vol.14, no 1

époque. Bref, à être passifs. Ici, c’est tout le contraire. Telsde véritables pêcheurs sous-marins frénétiques, nous avonsici une mission à effectuer : remplir nos sacs des plus grosspécimens de pétoncles et faire de cette plongée une réus-site en termes de récolte! Nous sommes tellement concen-trés sur l’objectif qu’on ne voit pas le temps passer : ça yest, il est déjà l’heure de remonter! C’est alors que chaqueéquipe de deux plongeurs déploie un parachute de palierdans le but d’être visible en surface et de faciliter sa locali-sation et récupération par l’équipage du bateau.

Aussitôt remontés à bord de l’embarcation, les plongeurs,bien évidemment, se prêtent au jeu de comparaison deleurs prises en soupesant leur sac. Mais ça ne s’arrête paslà, loin de là! Pour garantir la fraîcheur des prises, il faut aus-sitôt se mettre à la tâche, c’est-à-dire à l’ouverture manuelledes coquilles. Le but est ici d’en extraire la partie comesti-ble, qui est en fait le muscle adducteur permettant aux deuxvalves de la coquille de se refermer sur elle-même. Pour cefaire, un simple outil sous la forme d’un petit couteau platrecourbé à manche de bois suffit. Les premières ouverturessont bien lentes et maladroites, mais, avec les conseils deClaude et des membres d’équipage, il ne nous faut qu’unedizaine d’essais pour bien maîtriser le geste. Les plus chan-ceux y trouvent même quelques jolies petites perles! D’au-tres, moins chanceux, se font pincer les doigts par lesspasmes musculaires des pectinidés, qui préféreraient de-meurer fermés...

De retour au chalet, le processus de préparation se poursuit.Il faut ensuite sortir les pétoncles des glacières où ils étaientstockés, les nettoyer à l’eau douce et les mettre dans dessachets de congélation identifiés au nom de chaque plon-geur pour consommation ultérieure. Heureusement, le sim-

ple fait de penser que tout ce dur labeur sera récompensépar la dégustation dans les semaines à venir de ces fruitsde mer parmi les plus appréciés nous facilite grandement latâche. Crus, pochés, poêlés, passés au four, en salade,avec des pâtes... Les possibilités sont nombreuses et aussisavoureuses les unes que les autres.

Somme toute, la récolte de nos quatre plongées fut tout demême appréciable pour les débutants que nous sommes etchaque plongeur est reparti chez lui avec ses nombreux pe-tits sacs de plastique bien remplis. Ce n’est pas tous lesjours qu’on peut s’offrir des pétoncles pour souper à s’enfaire une quasi-indigestion!

Voilà qui complète notre journée de pêche aux pétonclesgéants des Maritimes, une expérience de plongée qui sortdécidément des sentiers battus et dont on se souviendralongtemps, faute d’avoir pu rendre visite à l’une de nosépaves favorites.

RemerciementsMerci à Sébastien Savignac de chez Total Diving d’avoir pro-posé le programme et à Claude Dessureault d’avoir coor-donné notre aventure dans les Maritimes et de nous avoiraidés à démystifier cette activité!

Pour toute information, veuillez communiquer avec ce der-nier à [email protected]. Il saura vous mettre encontact avec les personnes locales. Claude a habité pen-dant dix ans dans la région et pourra vous aider dans l’or-ganisation des plongées, de l’hébergement, etc.

Information pour l’obtention du permis de Pêches et OcéansCanada : https://fishing-peche.dfo-mpo.gc.ca

Bateau utilisé pour nos plongées Plongée Chaleur

Page 47: En profondeur vol14no1

Mollusque de grande qualité, la moule est disponible toute l’annéeà prix très abordable. Variez les sauces suivant votre imagination!En voici une qu’il fait bon déguster accompagnée d’un sauvignon.

RECETTE DE LA MER

Texte et photo : Hélène Michaud

Cuisinière de navires

Moules à l’ouzo et au poireau

La moule bleue est la variété d’élevage la plus répandue au Canada, qui, d’ailleurs, exporte la majorité de saproduction vers les États-Unis. L’Île-du-Prince-Édouard arrive en tête de liste quant au volume cultivé au pays.Au Québec, on retrouve essentiellement les élevages de moules bleues au large des régions de la Gaspésie,des Îles-de-la-Madeleine et de la Côte-Nord.

PRÉPARATION

1. Plonger les moules dans un bain d’eau froide, les nettoyer et jetercelles qui ne se ferment pas ou qui sont cassées. Égoutter et réserver au réfrigérateur jusqu’à utilisation.

2. Dans une grande casserole, déposer le vin blanc, le poireau émincé,le beurre, l’ail, le laurier, le poivre et le sel. Amener à ébullition. Y jeterles moules, puis couvrir. Cuire jusqu’à l’ouverture des coquilles, soitenviron 3 à 4 min. Secouer la casserole de temps en temps en lamaintenant sur le feu (comme lorsque l’on prépare le maïs éclaté).

3. Ajouter la crème et remuer les moules dans la casserole à l’aided’une grosse cuillère. Ramener à ébullition. Ajouter la liqueur à l’anis.

4. Déposer les moules dans des assiettes creuses. Laisser la saucechauffer sur le feu. Maintenir à ébullition de 1 à 2 min afin d’obtenirune texture plus consistante. Déposer la sauce sur les moules et servir aussitôt.

INGRÉDIENTS

• 4 lb (environ 2 kg) de moules fraîches• 1 tasse (250 ml) de vin blanc sec• 2 tasses (500 ml) de blanc de poireau émincé• 1 c. à table (15 ml) de beurre• 1 gousse d’ail finement hachée• 2 feuilles de laurier• 1 c. à thé (5 ml) de poivre en grains entiers• 1 c. à thé (5 ml) de sel• ½ tasse (125 ml) de crème 35 % à cuisson• ⅓ tasse (80 ml) d’ouzo (liqueur à l’anis grecque)

2 personnesTemps de préparation : 30 minutesTemps de cuisson : 8 minutes

Page 48: En profondeur vol14no1

FICHES BIO Laurent FeyMoniteur en biologieCMAS Québec

Pour en savoir plus, consulter la fiche DORIS détaillée : http://doris.ffessm.fr/fic

he2.asp?fiche_numero=132

et la fiche du RSBA : www.rsba.ca/recherche_espece/fiche_espece.php?record

ID=51.

CLÉS D’IDENTIFICATION

➲ 5 bras avec pointes émoussées

➲ Épines blanches formant une ligne continue

au milieu de chaque bras

➲ Couleurs variables : mauve, violet, orangé

ou brun-jaune

CLASSIFICATION

Embranchement Échinodermes

Classe Astérides

Ordre Forcipulatides

Famille Astériidés

Genre Asterias

Espèce rubens

Référence : FONTAINE, Pierre-Henry (2006). Beautés et richesses des

fonds marins du Saint-Laurent, Éd. Multimondes, Québec, 261 p.

Laurent Fey

48–49 EN PROFONDEUR • Vol. 14, no 1

ÉTOILE DE MER COMMUNE

L’étoile de mer commune doit son nom à sa distribution très diversifiée,

notamment dans les provinces maritimes canadiennes de la côte est.

On la retrouve de ce fait dans l’estuaire et dans le golfe du Saint-

Laurent. Elle est peut-être commune, mais elle est surtout très jolie avec

ses couleurs variables : orangé, mauve, violet ou brun-jaune. Son en-

vergure moyenne est d’une douzaine de centimètres. Ses cinq bras

sont recouverts d’épines calcaires et se terminent par des pointes

émoussées. Des épines blanches sont présentes sur sa face dorsale et

forment une ligne continue centrée sur chaque bras. On remarque éga-

lement une structure calcaire légèrement bombée et rugueuse, que l’on

appelle la plaque madréporite. Ce sont en fait des valves filtrantes qui

permettent de laisser entrer une eau propre dans son système de

locomotion, appelé également système ambulacraire. Chaque bras

possède quatre rangées de petites vésicules terminées par des ven-

touses. On les appelle des podias; ils permettent à l’étoile de se

déplacer et de se nourrir. Sa bouche est située sur sa face ventrale et

est dépourvue de dents. L’étoile de mer commune se nourrit de

mollusques et d’organismes morts (oursins, crabes). Les sexes sont

séparés; la fécondation a lieu au printemps en pleine eau et donne des

œufs qui aboutiront à des larves planctoniques. Ces larves se transfor-

meront deux mois plus tard en petites étoiles. Saviez-vous que l’étoile

de mer commune est capable de régénérer un bras amputé? L’étoile

de mer commune est présente sur des structures rocheuses, mais éga-

lement sur le sédiment; elle peut se fixer sur des éponges. Elle se ren-

contre dans la zone basse de mer jusqu’à des profondeurs pouvant

aller jusqu’à 650 m. Alors, je vous souhaite de belles rencontres avec

Patrick, populaire personnage de la série télévisée Bob l'éponge!

Asterias rubens (Linnaeus, 1758)

Laurent Fey

Page 49: En profondeur vol14no1

L’ÉPONGE VERRUQUEUSEL’éponge verruqueuse est une éponge encroûtante massive decouleur blanche ou gris-blanc et gris-jaune. Sa forme générale estglobuleuse, ondulée et parsemée de tubercules courts, tronquéset aplatis sur les deux tiers de sa partie supérieure. Les oscules elliptiques ou circulaires sont gros et peu nombreux. Ce sont desorifices exhalants dont la taille est comprise entre 2 et 8 cm. Ils sontdisposés au sommet des crêtes de l’éponge. En fait, elle se nour-rit en filtrant les minuscules particules de nourriture en suspensiondans l’eau. Elle est présente principalement sur les fonds rocheuxdans la zone de l’infralittoral jusqu’à une dizaine de mètres,maiségalement sur les parois et les piliers de quais. On la retrouve éga-lement entre 50 et 1300 m de profondeur. L’éponge verruqueuseest présente dans le fleuve Saint-Laurent et sur les deux côtés del’Atlantique Nord-Ouest et Nord-Est. C’est donc une rencontrequasi assurée lors des plongées sur la Côte-Nord et dans la pé-ninsule gaspésienne. Elle possède deux modes de reproduction :le mode sexué (par œufs et spermatozoïdes, aboutissant à la nais-sance d’une larve) et le mode asexué (par bourgeonnement oubouturage de fragments d’éponge). Les éponges ont une forte ca-pacité de régénération. Certains échinodermes, dont l’étoile de mersanguinolente ou l’ophiure pâquerette, ainsi que de petits crusta-cés,dont les caprelles ou les crevettes striées, se fixent sur l’épongeverruqueuse afin de profiter de ses rejets de nourriture. Un belexemple de vie associative!

Pour en savoir plus, consulter la fiche DORIS détaillée : http://doris.ffessm.fr/fiche2.asp?fiche_numero=3776et la fiche du RSBA : www.rsba.ca/recherche_espece/fiche_espece.php?recordID=67.

CLÉS D’IDENTIFICATION

➲ Massive et encroûtante

➲ Verruqueuse

➲ Oscules elliptiques ou circulaires gros et peu nombreux

➲ Coloration blanche ou gris-blanc et gris-jaune

CLASSIFICATION

Embranchement Spongiaires

Classe Démosponges

Ordre Poécilosclérides

Sous-ordre Myxillines

Famille Myxillidés

Genre Melonanchora

Espèce elliptica

Référence : FONTAINE, Pierre-Henry (2006). Beautés et richesses desfonds marins du Saint-Laurent, Éd. Multimondes, Québec, 261 p.

Laurent Fey

Laurent Fey

Melonanchora elliptica (Carter, 1874)

Page 50: En profondeur vol14no1

ABITIBI-TÉMISCAMINGUE / OUTAOUAIS

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BASE DE PLONGÉE

BOUTIQUE OU COMMERCE

CHARTER (BATEAUX) ET /OU EXCURSIONS

ÉCOLE

INSPECTION HYDROSTATIQUE

INSPECTION VISUELLE

LOCATION D'ÉQUIPEMENT

STATION D'AIR

STATION NITROX

STATION TRIMIX

VENTE/LOCATION D'EMBARCATION

VOYAGES

2014

Mem

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50–51 EN PROFONDEUR • Vol. 14, no 1

Page 51: En profondeur vol14no1

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