en compagnie de l'elu

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En Compagnie de llu choisiMohammed (Salut et bndiction sur lui)

Par le Rvrend Cheikh

Yassine Rouchdy

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?

Au nom dAllah

Le Misricordieux, Le Trs Misricordieux

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IntroductionLa fidlit est une des vertus les plus importantes qui mnent vers le chemin dAllah. Nous devons fidlit celui qui, le premier, nous a mentionn Allah, fait parvenir Ses grces, guid vers Son agrment et vers le droit chemin, fait sortir des tnbres vers la lumire et enseign les prceptes de lIslam et ses piliers. Limportance de la question apparat travers cette maxime: Je deviens lesclave de celui qui mapprend mme une seule lettre. Egalement ce hadith qudussy (transcendant): "Quand Allah runira les cratures le jour du jugement dernier, Dira un de Ses serviteurs qui un autre lui a fait le bien: Est-ce-que tu lui as remerci? Il dit: Oui Dieu, jai s que cest de votre part et je Vous ai remerci. Il dit: tu ne Mas pas remerci tant que tu nas pas remerci celui laide de qui Je tai fait parvenir Ma grce."1 Notre fidlit ne doit pas sarrter notre enseignant direct mais aller jusqu ceux qui lui ont appris lui-mme et lont guid. Ainsi les cheikhs ont-ils lhabitude de parler leurs adeptes, avec respect et reconnaissance, de leurs propres cheikhs et de ceux qui leur ont enseign. Ils rptent souvent ces paroles importantes: Attribuer la science celui qui la nonce est de la science. Cest une marque de fidlit. Plus le serviteur est fidle plus Allah lui fait reconnatre la grce et le rend capable den faire lui-mme. Dans les temps anciens, il a t dit: Il ny a que les obligeants qui reconnaissent les obligeances des autres. La fidlit du bon Musulman va au-del de ceux qui lui ont fait parvenir la science jusquaux Imams du Fiqh et ceux du hadith, ensuite aux Compagnons du Prophte (salut et bndiction sur lui) qui ont port le flambeau aprs lui et ont ddi leur vie la prservation de la science et son acheminement vers les1

Rapport par At-Tabran

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gnrations suivantes. Ces hommes que Allah a duqus de faon les rendre dignes de la compagnie de Son prophte, et les lui a choisis comme ministres et soutiens. Cette fidlit due au matre des cratures (salut et bndiction sur lui) est confirme par cet ordre dAllah de demander la bndiction et la paix pour lui, demande toute vidente puisque Allah et Ses Anges le font. Nous nous rappellerons ainsi de son obligeance envers nous, sa lutte, sa peine et les difficults rencontres pour nous communiquer le Message et nous le faire parvenir. Jai eu linspiration, il y a quelques annes au mois du Ramadan, de faire de la biographie de notre matre Mohammed le sujet de la srie de mes confrences aprs la Salt de Al-Qym (Prire de nuit). Nous avons pass trente nuits avec son souvenir et mes compagnons mont demand den faire un livre. Jai demand laide de Allah, que Son nom soit glorifi et exalt, et jai commenc crire en rsumant autant que jai pu. Jai essay de me concentrer sur les faits les plus importants qui font mditer sur la vie du matre des cratures et sur son priple avec le dernier Message jusqu ce quil let communiqu aux gens de la faon la plus parfaite et que, ainsi, la grce dAllah se ft accomplie pour la meilleure nation humaine. Je prie Allah de maider russir et de me guider.

Yassine Rouchdy

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Ibrhm (A sur lui)1 et la MecqueIbrhm (Abraham) grandit dans une maison o des idoles taient fabriques. Il voyait son pre les modeler, les mettre par terre, les frapper au marteau et les vendre ensuite ses concitoyens qui les adoraient et leur prsentaient des offrandes. Il se mit rflchir ce sujet, observer le vaste univers, les toiles lumineuses, le soleil et la lune. La misricorde divine lui claira le cur et il reconnut son Seigneur. Il se tournait vers le Crateur et lui demandait de le guider, tandis que ses compatriotes demeuraient aveugles tout cela. La premire chose qui lui vint lesprit fut de sauver son pre de lignorance o il se trouvait et, malgr la dlicatesse, la politesse et lvidence de ses arguments, la rponse fut rude. Le jeune homme ne trouva rien dautre faire que de prsenter sa communaut une preuve concrte de leur garement. Il se faufila dans leur temple et mit en morceaux leurs idoles part la plus importante dentre elles pour lutiliser comme argument. Les gens, furieux, lui firent subir un interrogatoire pour savoir sil tait le responsable du crime. [Il dit: Cest la plus grande dentre elles que voici, qui la fait. Demandez-leur donc, si elles peuvent parler].2 Frapps par la vrit, ils ne purent la reconnatre tant leur ignorance et leur orgueil taient dominants. Ils dcidrent de se venger du jeune homme de la pire des manires et de le brler vif en public pour donner une leon quiconque penserait dire du mal de1 2

(A sur lui) : Que lagrment dAllah soit sur lui. Sourate Al-Anbiy (Les Prophtes) : v. 63.

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leurs idoles. Pendant des jours et des jours ils se mirent nourrir de rameaux un feu tellement vaste et effrayant quils ne savaient plus comment y mettre Ibrhm (Abraham). Ils finirent par construire une catapulte et lutilisrent pour le lancer dans le feu. Djibrl (Gabriel) vint lui demander: As-tu besoin de quelque chose Ibrhm (Abraham)? Il lui rpondit plein dassurance: De toi, rien. Quant Allah, Sa connaissance de mon tat me dispense de Lui en demander. Lordre divin fut prompt et sublime: [O feu, sois pour Abraham une fracheur salutaire].1 Le feu brla uniquement ses chanes et le jeune homme en sortit devant tout le monde sain et sauf. Ibrhm (Abraham) dcida dabandonner ce lieu de mcrance et dmigrer l o il pouvait sauvegarder sa religion. Il priait Allah de le guider et de lui donner une descendance croyante. Durant le trajet, il passa avec sa femme Sarah par un pays o un roi tyran semparait de toutes les belles femmes dont il entendait parler aprs avoir tu leurs maris. Ce roi fut inform de la nouvelle venue et envoya senqurir son propos. Ibrhm (Abraham) rpondit quelle tait sa sur et dit sa femme: Ecoute Sarah, je ne connais pas sur cette Terre de croyants part toi et moi. Sil te demande, au sujet de notre relation, dis-lui que tu es ma sur. Sarah sen alla vers le roi en priant Allah de la prserver et de lui faire viter la mchancet de ce tyran. Allah lexaua et, lorsque le roi voulut lapprocher, il fut paralys sur place. Pensant que Sarah lavait ensorcel, il lui promit de1

Sourate

Al-Anbiy (Les Prophtes) : v. 69.

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ne lui faire aucun mal si elle le librait. Elle demanda Allah de le gurir par peur dtre incrimine de sa paralysie mais, une fois remis, il ne voulut pas labandonner. Cette scne se rpta trois fois. Finalement, comprenant quil ne pouvait parvenir son but et commenant la redouter, le roi la libra et, pour obtenir sa grce, il lui fit don dune esclave nomme Hdjar. Elle sen retourna vers Ibrhm (Abraham) heureuse du secours dAllah et du cadeau du roi. Hdjar embrassa la religion et Ibrhm (Abraham) lpousa. Elle lui donna Isml (Ismal) comme premier fils puisque Sarah nen avait pas eu. Aprs un certain temps, Ibrhm (Abaraham) reut lordre dAllah de partir avec Hdjar et son nouveau-n vers la Mecque. Ctait une valle dserte entre des montagnes, juste un lieu de rencontre o les caravanes qui venaient du nord et celles qui venaient du sud de la pninsule arabe changeaient leurs marchandises. A peine install avec sa femme et son fils, Ibrhm (Abraham) reut de nouveau lordre de les abandonner et de retourner en Syrie. Ibrhm (Abraham) obit lordre du ciel et Hdjar sy soumit toute confiante en Allah... Il ny avait personne dans ce lieu dsert et, peu aprs, ses provisions spuisrent, son lait se tarit et son nourrisson cria de faim. Recherchant du secours, elle allait et venait en hte entre As-Safa et Al-Marwa, pendant que les cris du nourrisson couvraient les bruits de ses pas. Son espoir diminuait chaque parcours mais soudain, au septime parcours, les cris de lenfant sarrtrent et le silence tomba sur les lieux. Hdjar courut vers lui et le vit jouer avec de leau qui jaillissait sous ses pieds. Craignant de la voir absorbe par le sable,

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elle se mit la recueillir entre ses mains en disant: Zommi, zommi. Mais leau continuait jaillir en une source claire. Hdjar en but satit et fut rassure en ressentant les soins dAllah envers elle et son fils. Les oiseaux qui commencrent planer au-dessus des lieux attiraient lattention des caravanes qui se pressaient vers lendroit. Hdjar changea son eau avec eux contre de la nourriture et put ainsi survivre. Lenfant grandit et Ibrhm (Abraham) vint les visiter. Mais, peine runis, il reut en songe lordre dgorger son fils. Les songes des Prophtes tant des rvlations du ciel, Ibrhm (Abraham) obit et prit lavis de son fils qui se soumit la volont dAllah comme son pre. A lheure du sacrifice, une bte norme fut descendue du ciel pour tre prsente comme offrande la place dIsml (Ismal). Allah inspira Ibrhm (Abraham) de reconstruire la Kaba un endroit prcis et de se faire aider par son fils. Une fois la construction termine, la religion dIbrhm (Abraham) stendit aux alentours et Isml (Ismal), qui fut choisi par Allah comme Messager et Prophte, porta aprs lui le flambeau. Isml (Ismal) devenu grand se maria et sa vie se stabilisa la Mecque aux alentours de laquelle lIslam stait rpandu. La Kaba fut prise comme direction pour la prire et lieu de visite pour les plerins qui y suivirent les rites de la religion dIbrhm (Abraham). Les annes passrent et la Mecque devint prospre en rponse aux invocations de Ibrhm (Abraham). Quelques tribus y construisirent leurs habitations et sinstallrent autour de la Kaba et de la source Zamzam. Isml (Ismal) prenait soin de ces lieux sacrs o les curs staient

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emplis damour pour lui. A sa mort, il fut enseveli dans la mosque sacre, prs de sa mre, sous un des murs de la Kaba, lendroit qui prit son nom Hidjr Isml (le mur de Ismal). Aprs un certain temps, lavidit poussa certaines tribus vouloir dominer la Mecque. Elles dsiraient avoir lhonneur de la Sidna1 qui consistait habiller la Kaba et de la Siqya qui consistait faire boire les plerins, deux fonctions qui avaient toujours t lapanage de la tribu Gorhoum do Isml (Ismal) avait choisi sa femme. Ayant appris quune tribu appele Khouza sapprtait envahir la Mecque, le chef de Gorhoum prit les enfants et les petits-enfants dIsml (Ismal) et migra avec eux en Syrie. Avant de partir il combla le puits Zamzam et y enfouit les deux gazelles, les pes et les boucliers en or qui dcoraient la Kaba. La tribu Khouza sappropria la Kaba o les plerins venaient de toute part et domina la Mecque devenue prospre grce aux invocations dIbrhm (Abraham). Ils se trouvaient ainsi sur la route des caravanes qui se dirigeaient du Ymen au sud vers la Syrie au nord et le trajet inverse. Mais les petits-enfants dIsml (Ismal) gardaient toujours lespoir de retourner vers la Kaba btie par leurs pres.

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Sidna : Prendre soin de la Kaba

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Le retour la MecqueLes gens pratiquaient la circumambulation autour de la Kaba selon la tradition dIbrhm (Abraham). Isml (Ismal), devenu messager pour la Mecque et ses alentours, leur apprenait la sagesse et les rgles de lIslam. Aprs sa mort, les gens continurent suivre ses prceptes un certain temps puis commencrent introduire dans la religion des choses qui lui taient trangres. Les plerins staient habitus par exemple prendre leur dpart des morceaux de pierre comme reliques. Ensuite, grce aux insinuations de Satan, ils en firent des statues pour les vendre, et lattachement aux rites se transforma en commerce. Avec le temps, les gens de la Mecque pris par laisance de la vie et la prosprit ne pensaient plus qu amasser des biens. La fabrication des boissons alcoolises se rpandait et reprsentait la part la plus importante du commerce. Les mauvaises murs se propageaient et des tentes, surmontes de drapeaux rouges pour les faire reconnatre des clients, abritaient toute sorte de dbauche. La circumambulation autour de la Kaba devint un dfil de corps nus, les invocations des sifflements et des applaudissements, les idoles des dieux auxquels on prsentait des sacrifices et gorgeait des offrandes. Les dmons parmi les humains commencrent instaurer des rites religieux jamais sanctionns par le ciel. Le pays sacr devint un march pour la traite des noirs et des esclaves, loppression et la tyrannie se rpandirent, les prohibitions furent violes, les filles ensevelies vives et les mre peu respectes.

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Les annes passrent et la tribu Gorhom tait toujours en Syrie. Un des leurs, Qoua Ibn Killb, riche commerant, dsirait normment retourner la Mecque, la terre de ses aeux. Il le fit la premire occasion, continua y pratiquer son commerce avec une grande honntet et sattira lamour des gens avec sa gnrosit et la noblesse de son caractre. Un jour, Qoua pensant se marier choisit de la tribu Khouz une jeune fille dont le pre avait la garde des cls de la Kaba et lhonneur de la Sidna. Le pre fut heureux de ce mariage et, lapproche de sa mort, donna la cl de la Kaba en hritage sa fille marie Qoua. Craignant la responsabilit, elle labandonna lun de ses cousins, ivrogne et de mauvaise rputation qui, se trouvant une fois court dargent, vendit la cl Qoa Ibn Killb au prix dune outre dalcool. Furieux, les gens de Khouza dclarrent la guerre Qoua, toute sa tribu et aux autres Arabes. Mais celui-ci triompha deux, les repoussa hors de la Mecque et devint matre des lieux. A sa mort, Qoua donna la tutelle en hritage son fils Abdud-Dar qui avait un frre nomm Abdu-Manf. Lorsque plus tard Abdu-Dar voulut donner la Sidna et la Siqya lun de ses fils, les Abdu-Manf protestrent et les deux familles faillirent sentretuer jusqu ce quils dcidrent de se diviser les honneurs. Les Abdud-Dar eurent la Sidna, tandis que la Siqya et la Rifda1 qui consistaient faire boire et nourrir les plerins devinrent la part des fils deAbdu-Manf et particulirement de Hchim fils de Abdu-Manf.1

Rifda: tre responsable de la nourriture des prlerins

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Hchim Ibn Abdu-Manf avait pous une femme de Medine et lavait emmene la Mecque. Devenue enceinte, elle voulut mettre son fils au milieu de sa famille et retourna chez elle lapproche de laccouchement. Le nouveau n reut le nom de Chba. Hchim, mort entre temps, avait donn la Siqya et la Rifda son frre Al-Mouttalib. Ce dernier sen alla Medine ramener le fils du frre mort et rentra avec lui sur le mme chameau la Mecque. En le voyant, les gens pensrent quil avait achet un esclave et nommrent le garon Abdil Mouttalib (esclave de Al-Mouttalib), nom sous lequel il fut le plus connu. Il vcut avec son oncle qui, sa mort, lui lga la Siqya et la Rifda. Ainsi, la charge de faire boire et manger les plerins devint la responsabilit de Abdil Mouttalib Ibn Hchim Ibn Abd Manf. La tutelle se trouva entre ses mains, les gens de la Mecque la lui reconnurent et la situation se stabilisa.

Lexcavation du puits de ZamzamLeau destine faire boire les plerins tait amene de puits loigns de la mosque sacre. Celui qui avait la charge de la Siqya devait lapporter et la mettre dans des bassins spciaux. Ce travail fatiguant amena Abdil Mouttalib penser Zamzam dont personne ne connaissait lemplacement. On raconte quil avait eu en rve lordre de creuser ce puits et il se demandait o il pouvait se trouver. Le rve se rpta et, une de ces fois, il lui fut indiqu que le

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puits se trouvait prs de la Kaba entre Issf et Nila, deux idoles vnres par Qourache. Accompagn de son fils unique Al-Hrith, Abdil Mouttalib sen alla creuser lendroit dsign. Les gens de Qourache voulurent len empcher puis le laissrent faire aprs avoir su quil en avait reu lordre en rve. Il se mit creuser jusqu lapparition des pes, des boucliers et des deux gazelles en or que Qourache voulut partager avec lui. Il refusa fermement, fit des pes et des boucliers fondus une porte pour la Kaba et mit les deux gazelles comme dcor au devant. Zamzam jaillit de nouveau, la Siqaya devint une tche facile et Qourache en eut plus de respect pour Abdil Mouttalib. Mais la difficult perue avec ses concitoyens pour arriver creuser le puits le poussa prier Allah de lui donner dix fils et il fit le vu den gorger un en offrande devant la Kaba sil tait exauc. Allah lui donna dix garons dont Abdillh tait le plus jeune et le plus proche de son cur. Lorsquil voulut excuter son vu, il runit ses fils et leur en parla. Les jeunes hommes acceptrent mais il restait en choisir un. Pour le faire, le pre sen alla vers lhomme qui tirait le sort toujours assis prs de la Kaba. Abdillh fut dsign par les flches1 mais Qourache sopposa lexcution de cette ide de Abdil Mouttalib par peur de la voir devenir une tradition parmi les Arabes. Le voyant inbranlable ce sujet, ils lui proposrent de prendre lavis dune devineresse rpute.

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les flches: Des noms taient inscrits sur des flches et on en tirait une pour voir qui tait dsign.

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Il accepta et la dame leur recommanda daller devant la Kaba prsenter Abdillh dun ct et dix chameaux, montant du prix du sang en ce temps, dun autre. Ils devaient ensuite tirer au sort entre le jeune homme et les btes. Si le sort dsignait ces dernires, elles seraient gorges sa place. Si Abdillh tait dsign, il fallait augmenter dix autres chameaux et recommencer jusqu ce que le sort et choisi les btes. Abdil Mouttalib et ses compagnons excutrent les recommandations et le sort dsignait tout le temps Abdillh jusqu ce que les chameaux frent au nombre de cent. A ce stade, la flche sortit finalement au nom des btes. Abdil Mouttalib fit rpter le tirage trois fois pour tre sr et chaque fois les btes taient choisies. Il rentra chez lui heureux. La nouvelle du vu fit le tour de la Mecque. Les jeunes filles avaient toutes envie de devenir les pouses de ce beau jeune homme, fils du chef de Qourache, rachet au prix de cent chameaux au lieu des dix en usage. Mais, lorsque Abdil Mouttalib voulut marier son fils, il lui choisit mena bint Wahb Ibn Abd Manf Ibn Zohra dont il avait pous lui-mme la cousine paternelle qui venait de lui donner Hamza pour fils. Il y eut des ftes pour clbrer le mariage et le rachat de Abdillh. Peu aprs son mariage, le jeune mari fit un voyage de commerce en Syrie et passa par Medine pour y visiter les Bani Nadjjr, oncles maternels de son pre. L-bas, il tomba malade et la caravane retourna la Mecque sans lui. Son pre lui envoya son grand frre Al-Hrith, mais la mort fut plus rapide et Abdillh fut enterr Medine. La nouvelle de la mort de ce fils bien-aim accabla le pre et mena la nouvelle marie qui lattendait impatiemment

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pour lui annoncer sa grossesse. Suite ce malheur, elle dut aller vivre chez son beau-pre et partager ses peines avec lui.

Llphant et les voles doiseauxLa Mecque tait devenue prospre. Ses habitants Menaient une vie heureuse et paisible avec leurs excursions commerciales vers le Ymen en hiver et la Syrie en t. Ils vivaient dans le faste et le bien-tre. Les caravanes qui y stationnaient leur amenaient une grande quantit de marchandises et desclaves. Les passants y jouissaient de toutes sortes de frivolits et des tentes spciales avec des boissons et des belles esclaves leur taient apprtes. De plus, tous les Arabes vnraient la Kaba et les idoles qui, daprs eux, intervenaient en leur faveur auprs dAllah. Ils affichaient une idoltrie qui nadmettait ses cts aucune autre religion comme le Christianisme ou le Judasme. Cette prosprit donna aux rois voisins lide de construire des temples pour y attirer galement les caravanes arabes. Abraha Al-Achram, gouverneur du roi dEthiopie au Ymen, voulut faire plaisir son monarque et btit dans ce pays une grande glise trs richement dcore. Elle nattira personne et il vint penser que la destruction de la Kaba lui ferait atteindre son objectif. Il apprta une grande arme et se dirigea vers la Mecque. A ses frontires, il vit un grand troupeau de brebis et de chameaux dont cent appartenaient Abdil Mouttalib, il captura le tout. Les gens de Qourache runis pour discuter de la gravit de la situation se rendirent vite compte quils navaient pas la force de

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combattre. Entre temps, un messager de la part dAbraha vint leur dire que son chef dsirait parler lun deux et Abdil Mouttalib dcida dy aller. Abraha remarqua son allure digne et le reut avec beaucoup de respect. Il linforma que, si les habitants de la Mecque ne lui opposaient aucune rsistance, il allait dtruire la Kaba sans leur causer aucun mal. Abdil Mouttalib rpondit que luimme ne voulait rien dautre que ses chameaux capturs. Abraha lui dit: Je te parle de dtruire la Kaba que ton peuple vnre et tu me parles de chameaux? Abdil Mouttalib rpondit: Je suis le matre de ces btes, quant la Kaba, elle a un Seigneur qui peut la dfendre. Abraha lui rendit ses chameaux et sapprta envahir la Mecque. Mont sur son lphant, il essaya de lui faire prendre la direction de la maison sacre mais la bte refusait de bouger. Il ny avait pas moyen de la faire obir, ni par la force ni par la douceur. Elle avanait docilement dans toute autre direction que celle de la Kaba. Ils la rourent de coups et lui firent subir les pires souffrances sans succs. Cet endroit porte dailleurs le nom de Wdi Mohassir (valle de la souffrance) cause de toutes celles que llphant y avait subies. De retour, Abdil Mouttalib conseilla ses concitoyens de se rfugier dans les cols des montagnes et sen alla luimme devant la porte de la Kaba prier Allah de dfendre la vnrable maison. Un miracle eut lieu. Des voles doiseaux portant dans leurs becs des pierres de feu incandescentes venaient les jeter sur les soldats dAbraha sans en manquer un seul. Les combattants en fuite tombaient lun aprs lautre et les

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quelques survivants qui ont racont lvnement leurs compatriotes finirent par mourir comme les autres. Lhistoire se propagea partout dans la pninsule arabe et le prestige de la Mecque augmenta. Elle devint ce pays sr comme Ibrhm (Abraham) lavait demand son Seigneur, et ses habitants, rassurs de la protection dAllah pour leur pays, devinrent plus arrogants et plus futiles. Ils se confinrent dans ladoration des idoles et ne permirent aucune autre religion dy tre pratique. La Mecque restait une unit indpendante comme toutes les autres tribus arabes qui ne pensaient jamais sunir en une puissance pareille celle des Perses ou des Byzantins.

Naissance de la lumireLes mois de grossesse furent longs et tristes pour mena. A la nouvelle de son accouchement, son beau-pre accourut tout heureux. Il porta le nouveau-n qui devait le compenser de son fils mort et sen alla circumambuler autour de la Kaba avec le bb dans les bras. Il le nomma Mohammed (salut bndiction sur lui), nom peu connu des Arabes. Lorsquon lui demanda pourquoi il lavait appel ainsi, il rpondit: Pour quil soit lou au ciel et sur terre. mena, lhabitude des Arabes, attendit larrive des nourrices de la tribu des Bani Sad Ibn Bakr qui taient rputes pour ce mtier. En attendant, elle le donna Thouwaba lesclave de son oncle Abou Lahab pour lallaiter comme elle le faisait pour son oncle Hamza qui devint ainsi son frre de lait.

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Les nourrices vinrent et avec eux Halma Assadiya, son mari Al-Hrith Ibn Abdil Uzza et son fils nouveau-n. Cette femme tait tellement chtive quaucune des mres ne voulut lui donner son fils. En mme temps, les nourrices qui recherchaient les enfants des gens riches ne voulaient pas prendre le fils orphelin de mena. Il demeura sans nourrice et Halma sans nourrisson jusqu ce quelle se dcidt de le prendre pour ne pas retourner les mains vides. Elle partit de la Mecque en le portant dans les bras, pas trs heureuse, ne sachant pas quelle tenait ce quil y a de plus prcieux dans lunivers, le matre des cratures et la misricorde envoye lhumanit... La bndiction du nouveau-n commena se manifester en route... Lnesse chtive devint agile et rapide, les mamelons de la chamelle rachitique semplirent de lait comme les seins de Halma qui put finalement rassasier son propre enfant. Ses compagnes de voyage stonnrent de ce changement subit et se demandrent si ctait la mme nesse et la mme chamelle avec lesquelles elle tait venue. Halma eut conscience que cet tat de chose tait li lenfant et son cur semplit damour pour lui. La caravane arriva aux terres des Bani Sad en pleine campagne, l o la langue arabe parle tait la plus pure. La bndiction sinstalla chez Halma qui voyait ses brebis revenir des champs les flans tout enfls par comparaison celles des autre. Elle en ressentit plus damour et de tendresse pour lorphelin. Sa fille Cham qui laidait prendre soin de lui laimait autant que son propre frre Abdillh qui partageait avec lui le sein de sa mre. Les jours passaient, le temps du sevrage vint et lenfant devait tre rendu sa mre. Halma sen alla la Mecque

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malheureuse de devoir labandonner. mena le vit tout plein de sant et stonna de linsistance de Halma le reprendre. La nourrice ne lui laissa aucune possibilit de refuser et sen retourna toute heureuse avec lorphelin bni et chri. Halma vivait des jours heureux jusquau moment o son fils Abdillh vint lui dire en courant: ma mre, vient au secours de mon frre qourachite. Deux hommes habills de blanc lont tendu par terre, lui ont ouvert la poitrine et y ont pris une chose quils ont jete. Halma courut toute tonne et inquite l o les enfants samusaient et trouva Mohammed, (salut bndiction sur lui), le visage ple. Elle le questionna et il lui rpondit la mme chose. Craignant que lenfant nait t touch par les djinns elle voulut, suivant le conseil de son mari, le ramener sa mre avant que cette affaire nait de mauvaises consquences. mena fut tonne de voir la nourrice retourner avec lenfant aprs avoir tant insister le reprendre. Halma lui raconta laffaire mais la mre nen fut nullement trouble. Elle lui dit: Il ne faut rien craindre pour mon fils qui aura un avenir extraordinaire, jai vu des songes qui le confirment... Halma le reprit de nouveau jusqu lge de cinq ans et le ramena sa mre dote dune langue arabe pure et loquente.

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La triste excursionAbdil Mottalib fut heureux du retour de son petit-fils et le submergea de tendresse. Il lasseyait prs de lui sur sa natte lombre de la Kaba tandis que ses autres fils se tenaient tout autour par respect. Cet tat ne dura pas longtemps. mena avait dcid de lemmener visiter la tombe de son pre et faire la connaissance de ses oncles maternels de la famille An-Nadjjr Accompagne de Oum Ayman, Baraka lthiopienne, esclave hrite de son mari, elle arriva avec lui Medine. Elle passa le mois pleurer et raconter lenfant les souvenirs de son pre qui navait pass avec elle que peu de temps avant de venir mourir dans ce pays. Sur le trajet du retour vers la Mecque, elle tomba gravement malade, mourut et fut enterre sur place un endroit appel Al-Abw1. Lenfant doublement orphelin et ne pouvant rien faire dautre que pleurer continua le trajet jusqu la Mecque avec la caravane o il tait en compagnie de Oum Ayman. A six ans, il se trouvait sous la tutelle de son grand-pre Abdil Mouttalib tandis que Oum Ayman prenait soin de lui. Cette situation ne dura pas non plus. Deux ans aprs, lge de huit ans, il se vit marchant derrire le cortge funbre de son grand-pre qui avait essay de le compenser de la mort de ses parents. Personne ne savait ce que les jours lui rservaient.

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Al-Abw: Un village entre Mdine et Al-Djuhfa sur la route de la Mecque.

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La tutelle de loncleLa mort de Abdil Mottalib fut dure pour les Bani Hchim, Qourache et les habitants de la Mecque en gnral. Ctait un homme dune opinion judicieuse, dun esprit dentreprise et dune haute morale. Il traitait ses concitoyens avec bienfaisance, les aidait rsoudre leurs problmes, se tenait aux cts de lopprim et secourait le faible. Ctait lui qui servait boire et manger aux plerins et aucun de ses fils ntait parvenu son rang. Al-Hrith tait pauvre et Al-Abbs, le plus riche dentre eux, avait dcid de prendre la Siqaya (faire boire les plerins) sans la Rifada (nourrir les plerins). Mais, le plus noble, le plus gnreux de caractre et le plus prestigieux parmi les Qourachites tait Abou Tlib. Aussi Abdil Mouttalib lui confia-t-il la garde de Mohammed. Abou Tlib accomplit ce devoir de la meilleure faon. Il prfrait le garon ses propres enfants, apprciait sa noblesse de caractre, sa haute morale, sa gentillesse et ses bons sentiments. Ils se sont attachs lun lautre au point que lorsque Abou Tlib voulut partir pour la Syrie, le jeune garon insista pour laccompagner. Loncle craignait pour le jeune enfant de douze ans la fatigue du voyage et la chaleur du dsert mais il finit pourtant par accepter. La caravane partit avec eux jusqu la ville de Bosra au sud de la Syrie o ils rencontrrent un moine nomm Bahra. A la vue du jeune garon avec son oncle, le moine senquit son propos. Aprs avoir su quil tait orphelin des deux parents et avoir remarqu sur lui certains signes mentionns dans leurs livres, il conseilla son oncle de rentrer avec lui

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la Mecque. Il lui dit que les juifs ne devaient pas le remarquer, sans rien ajouter de plus. Abou Tlib retourna avec son neveu la Mecque sans avoir fait beaucoup dargent dans son voyage qui na jamais t suivi dun autre. Il continua sa vie la Mecque avec le peu qui suffisait peine sa famille. Mohammed commena garder les moutons de sa famille et dautres pour aider son oncle vivre. En ces temps, les jeunes gens de la Mecque jouissaient de la vie sans aucune retenue, surtout que lalcool, les jeux de hasard et les plaisirs sexuels ntaient pas dfendus par leur socit. Pour toute religion, ils se suffisaient de circumambuler autour de la Kaba et de prsenter des offrandes leurs idoles pour quelles intercdent pour eux auprs dAllah. Mohammed (salut et bndiction sur lui) tenait la chastet et la vertu et ne partageait pas les rjouissances de ses concitoyens. Il ne vnrait pas leurs idoles et tait renomm pour sa vracit et sa probit au point dtre surnomm, le vridique, le probe. Il a ainsi t destin la garde des moutons comme tous les Prophtes avant lui, car il ny a pas de doute que ce travail exerce la prcaution, la vigilance et lamabilit. Les brebis sont des btes domestiques douces et faibles qui ne peuvent se dfendre et le pasteur qui les accompagne dans les grands espaces se trouve port la rflexion, lobservation de lunivers et ladmiration de luvre du Crateur.

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La souveraine des femmes de luniversNotre matresse Khaddja, une des dames nobles de Qourache, tait riche. Elle employait des hommes pour soccuper de son commerce avec la Syrie et Abou Tlib tait venu lui demander dembaucher son neveu. Au courant de lhonntet et des bonnes murs du jeune homme, elle approuva avec plaisir et proposa deux fois le montant quelle donnait aux autres. A cette poque, Mohammed avait vingt-trois ans et il partit accompagn de Massara, lesclave de la dame, qui lobserva durant toute lexcursion. Allah voulut que ce voyage rapporte beaucoup plus de gains que toutes les fois passes. Khaddja questionna Massara propos de ce qui stait pass et il lui raconta ce qui la fit sattacher profondment au jeune homme. Elle navait jamais vu autant de vracit, de probit, de simplicit, de chastet et de bonnes manires que chez lui. Abou Tlib qui tait venu se rassurer auprs delle des rsultas du voyage, sentit son admiration et lui proposa dpouser son neveu. Son acceptation immdiate rassura loncle et lui fit plaisir. Le mariage eut lieu aprs lacquiescement des oncles des deux maris et lhomme probe sunit la dame pure. Bien quelle ft de quinze ans son ane, elle demeura sa seule pouse tant quelle vcut. Elle tait la seule femme dans sa vie malgr la libert sexuelle admise dans sa communaut, la multitude desclaves prsentes et lhabitude de ses concitoyens ne se limiter aucun nombre dpouses.

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Ce mariage eut pour fruit deux garons, Al-Qssim et Abdillh qui moururent en bas ge et avaient pour surnoms At-Tayyeb et At-Ther. Egalement quatre filles: Zeinab, Rouqaya, Oum Koulthom et Ftima qui vivaient au moment de lavnement de lIslam, lont embrass et ont migr Medine. Il ny a pas de doute que la mort des deux garons marqua la vie des poux surtout en ces temps o les garons taient beaucoup plus dsirs que les filles qui il arrivait dtre enterres vives par peur du manque de biens ou du dshonneur. Cela explique lachat de Zayd Ibn Al-Hritha par le Prophte (salut et bndiction sur lui) lorsquil le vit encore jeune enfant en vente au march. Il la mme tellement aim quil la adopt et lui a donn son nom avant que cela ne soit dfendu par lIslam. Tous les habitants de la Mecque avaient beaucoup de respect pour le Prophte (salut et bndiction sur lui) malgr sa diffrence avec eux, son srieux inhabituel dans leur communaut, son loignement de leurs assembles futiles et de leurs idoles. Il tait trs simple, souvent silencieux et coutait attentivement son interlocuteur. Quand il sadressait quelquun, il lui faisait face de tout son corps et le regardait affablement. Halma Assadiya (son ancienne nourrice) tait venue une fois se plaindre lui de pnurie. Il lavait reue affablement et lui avait donn gnreusement.

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La reconstruction de la KabaLa Mecque fut un jour inonde par une pluie torrentielle et les murs de la Kaba sans toit furent endommags. Les habitants pensaient la rnover depuis longtemps mais hsitaient par superstition. Comme elle faillit seffondrer dans cette inondation, ils dcidrent de commencer les restaurations et se divisrent le travail. Chaque tribu devait construire un des cts et nutiliser que de largent provenant dune source pure et non de prostitution, dusure ou dusurpation. Ils sapprtrent au travail et Al-Wald Ibn al-Moughra donna le premier coup de pioche dans le coin du ct du Ymen pour voir ce qui allait arriver. Le lendemain, le voyant sain et sauf, ils furent encourags et commencrent la dmolition. Ils dcouvrirent la base de la Kaba des pierres vertes, dures casser, et les gardrent comme assise. A leur arrive lendroit o se trouvait la Pierre Noire, ils tombrent en dsaccord, chacun voulant avoir lhonneur de la mettre en place. Ils se seraient entretus si lun deux navait donn lide daccepter larbitrage du premier venu par la porte As-Safa. Ce fut le Prophte (salut et bndiction sur lui) qui, en ce temps, tait dans la trentaine. Tous crirent: Cest le Probe, nous acceptons sa sentence !, exprimant ainsi leur confiance en son jugement. Il les couta attentivement, leur dit de lui apporter un vtement sur lequel il plaa la pierre de ses mains et ordonna chaque tribu de tenir un des coins du vtement. Il leur ordonna ensuite de le porter tous ensemble lendroit o elle devait tre place et ly posa lui-mme de

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ses propres mains. Le diffrend tait rsolu et la construction fut termine. Cette dispute dmontre que la Mecque manquait en ces temps dun chef de lenvergure dun Qoua, dun Hchim ou dun Abdil Mouttalib. Il ny a pas de doute que ce manque dautorit encourageait quelques-uns comme Zayd Ibn Amr Ibn Noufal, Oubadillh Ibn Djahch et Waraqa Ibn Nawfal avec dautres sattaquer lignorance religieuse des habitants de la Mecque. Ils discrditaient leur comportement, ne mangeaient pas des offrandes prsentes aux idoles et ne se prosternaient pas devant elles. Les Juifs galement senhardissaient se moquer des Arabes qui navaient pas de religion. Ils leur disaient quun Prophte attendu devait bientt apparatre parmi eux et que, aprs sa venue, ils allaient les exterminer de la mme faon que d et Thamod... Les nouvelles dun Prophte attendu mentionn dans les Livres des Juifs et des Chrtiens commenaient se propager.

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Dbut des rvlationsLe Prophte (salut et bndiction sur lui) maria ses filles avec soin. Zeinab pousa Abdil Ibn Raba le neveu de Khaddja. Rouqaya et Oum Koulthom pousrent Outba et Outaba les deux fils de son oncle Abou Lahab. Mais, lannonce de la mission du Prophte, ce dernier ordonna ses fils de les rpudier et Othmn Ibn Affn les pousa ensuite lune la suite de lautre. La toute dernire, Ftima, qui tait encore une fillette, fut marie Aly Ibn Abou Tlib aprs lmigration du Prophte vers Medine. Le Prophte vivait en compagnie de Khaddja qui, pleine de tendresse, prenait soin de lui et le compensait de la perte de ses deux fils Al-Qssim et Abdillh. Il aimait la solitude et choisissait pour ses retraites la caverne Hir sur le sommet dune montagne hors de la Mecque. Loin des bruits, muni de provisions et deau que Khaddja lui prparait, il rflchissait lgarement de ses compatriotes. Il scrutait le ciel, les toiles, les montagnes et les valles autour de lui la recherche de la vrit. Aprs un certain temps, il commena voir des songes qui se ralisaient trs exactement au matin. Le Prophte (salut et bndiction sur lui) avait atteint la quarantaine et cet tat durait depuis six mois. Une nuit de Ramadan, pendant quil adorait Allah sa faon, il fut surpris par lArchange Djibrl (Gabriel) venu sous laspect dun homme qui lui dit: Lis. Il rpondit: Je ne lis pas. LAnge le pris dans ses bras, le serra trs fort et lui rpta: Lis. Le Prophte rpondit de nouveau: Je ne lis pas. LAnge le prit dans ses bras, le serra encoreune fois trs

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fort et lui rpta: Lis. Le Prophte rpondit: Lire quoi ? Il le serra encore une fois au point de lui faire perdre le souffle et lui dit: [Lis, au nom de ton Seigneur qui a cr, qui a cr lhomme dune adhrence. Lis ! Ton Seigneur est le Trs Noble, qui a enseign par la plume [le calame], a enseign lhomme ce quil ne savait pas.]1 Les mots pntrrent son cur, lclairrent et le monde entier avec lui. LAnge disparut et le laissa mditant. Il se demandait: Qui a cr lHomme et lui a enseign ce quil ne savait pas? Que signifie tout cela et, pourquoi est-ce lui en particulier quon le disait? Un doute qui peu peu tourna lpouvante et lenvahit. Il sortit de la caverne en hte plein deffroi et entendit une voix du ciel lappeler et lui dire: Mohammed, tu es le Messager dAllah et je suis Djibrl. Il leva les yeux au ciel et vit lAnge, qui lui tait venu dans la caverne sous laspect dun homme, emplir lhorizon. Son effroi augmenta et il entra chez Khaddja tremblant et disant: Couvrez-moi, couvrez-moi. Elle le couvrit, lattira elle avec tendresse et compassion et se mit lobserver avec sollicitude et espoir. Tout en sueur, il tremblait et rptait ce que Djibrl lui rvlait sur le moment: [O, toi (Muhammad) ! Le revtu dun manteau ! Lve-toi et avertis. Et de ton Seigneur, clbre la grandeur. Et tes vtements, purifie-les. Et de tout pch, carte-toi. Et ne donne pas dans le but de recevoir davantage. Et pour ton Seigneur, endure.]2

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Sourate Al-Alaq (LAdhrence) v.1 -5. Sourate Al-Mouddathir (Le Revtu dun Manteau) v.1-7.

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Le Prophte (salut et bndiction sur lui) dit Khaddja qui se faisait du souci pour lui: Khaddja, jai eu peur pour moimme. Elle lui rpondit : Non par Allah, Il ne thumiliera jamais. Tu prserves les liens de famille, tu secours le faible, tu donnes au pauvre, tu honores ton invit et tu aides contre linjustice. Elle le prit et sen alla voir son cousin Waraqa ibn Nawfal ibn Assad ibn Abdil Uzza qui avait embrass le Christianisme durant la Djhiliya (lignorance davant lIslam). Cet homme qui connaissait lvangile et crivait en hbreu tait dj vieux et aveugle. Elle lui dit: mon cousin, coute ton neveu. Waraqa dit: Oui mon neveu quy a-t-il ? Le Messager (salut et bndiction sur lui) lui apprit ce qui lui tait arriv et lhomme rpondit: Cest An-Nmos (le Confident)1 qui est apparu Mossa (Mose). Pourvu que je sois vivant lorsque ton peuple texpulsera. Jaurais souhait tre plus jeune... Le Messager (salut et bndiction sur lui) linterrompit: Et vont-ils mexpulser ? Il lui rpondit: Oui. Il ny a pas un homme qui ne soit venu avec ce que tu apportes sans quil ait t combattu et expuls ! Si je vis jusqu ce jour, je te soutiendrai ardemment ! Mais Waraqa mourut peu aprs.2 Le Prophte fut rassur de la franchise de Waraqa. Khaddja, voulant le rassurer plus, lui dit de laviser quand lAnge viendrait. Djibrl apparut, il le lui dit. Elle fit asseoir le Prophte (salut et bndiction sur lui) sur son genou gauche puis sur le droit et ensuite dans son giron. Elle constata que lAnge, toujours prsent, ne disparut que lorsquelle rejeta1 2

Celui qui dtient le secret : Djibrl (A sur lui). Rapport par Al-Boukhari livre Bd-El-Wahi.

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le voile de sur sa tte. Il ny avait plus de doute que ce quil voyait tait un Ange et non Satan. Khaddja crut en la nouvelle religion et fut la toute premire personne croire en Allah et en Son Messager (salut et bndiction sur lui). Le Prophte (salut et bndiction sur lui) rflchit au moyen damener ses concitoyens la foi en Allah Seul et en la vracit de son message. Il attendit les directives des rvlations qui ne venaient pas. Il ne revit plus lAnge et sa peur et son angoisse redoublrent. Finalement, Djibrl arriva avec sourate Ad-Doha (Le Jour montant) et, quelle sourate! Elle exprimait toute la tendresse dAllah envers lui et Sa promesse de lui donner tous les biens du monde et de lau-del. Djibrl vint apprendre au Prophte (salut et bndiction sur lui) comment accomplir les ablutions et la Salt (prire). Cependant le nombre des prires et leurs horaires ne furent pas dcrts dans leur forme dfinitive et la prire comprenait juste deux Raka (la gnuflexion une unit de prire). Le Prophte (salut et bndiction sur lui) commena la pratiquer avec sa femme. Aly Ibn Abi Tlib, encore jeune garon, vivait avec eux. Un jour, il les vit prier. Il attendit de les voir terminer pour sinformer tout tonn de ce quils faisaient. Le Prophte (salut et bndiction sur lui) lui prsenta lIslam et linvita lembrasser. Le jeune garon voulut attendre jusquau matin pour consulter son pre. Tt le matin, ayant rflchi, il annona sa conversion en disant que Allah navait pas consult Abou Tlib lorsquil lavait cr et que par consquent il navait pas le consulter pour obir Allah. Il fut ainsi le premier jeune garon embrasser lIslam et aprs lui ce fut le tour de Zayd Ibn AlHritha le premier esclave.

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LIslam demeura confin dans la maison du Prophte (salut et bndiction sur lui) jusqu ce que celui-ci en et inform Abou Bakr qui tait trs respect la Mecque et reconnu pour son honntet, sa probit, sa vracit et son bon jugement. Grand ami du Prophte, il se tenait comme lui loin des boissons alcoolises et des frivolits rpandues dans leur socit. Ds que le Prophte (salut et bndiction sur lui) leut inform de lIslam, Abou Bakr se convertit sans aucune hsitation et fut le premier homme le faire. Il voulut soutenir le Messager (salut et bndiction sur lui) dans sa mission et aida la conversion de certains de ses amis de confiance comme Othmne Ibn Affne, Abdir-Rahmne Ibn Awf, Talha Ibn Oubadillah, Sad Ibn Abi Waqq et AzZoubayr Ibn Al-Awwm. Ensuite, ce fut le tour de Oubada Ibn Al-Djarrh, Sad Ibn Zayd et dautres. Ceux qui embrassaient lIslam allaient au Prophte (salut et bndiction sur lui) dclarer leur conversion. Par crainte des mcrants de la Mecque, ils se rencontraient tous en secret dans les cols des montagnes o ils priaient. Ils continurent ainsi jusqu ce que le Prophte (salut et bndiction sur lui) reut lordre divin de divulguer la Dawa (invitation la religion) parmi sa famille et sa tribu. Allah dit: [Et avertis les gens qui te sont les plus proches.]1

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Sourate Ach-Chouar (Les Potes) v.214.

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Le Prophte (salut et bndiction sur lui) et sa tribuLorsque le Prophte (salut et bndiction sur lui) reut lordre davertir sa tribu, il invita ses oncles un repas chez lui. Aprs avoir fini de manger, il leur parla de lIslam, de la foi et dAllah, le Seul, lUnique. Ils contestrent et prirent le sujet la lgre. Il les invita une seconde fois, leur parla de lIslam et leur dit quil tait le Prophte attendu mais nobtint aucune approbation. Abou Lahab entra mme dans une grande colre et ordonna ses fils de rpudier les deux filles du Prophte (salut et bndiction sur lui) Rouqaya et Oum Koulthom et ils sexcutrent. Le Prophte (salut et bndiction sur lui) proclama quand mme la Dawa (invitation la religion) en public par obissance cet ordre dAllah: [Expose donc clairement ce quon ta command et dtourne-toi des associateurs.]1 Il sen alla vers le mont As-Safa, lescalada et appela: Si je vous disais quil y a derrire ce monticule des chevaux qui veulent vous attaquer, me croiriez-vous ? Ils lui rpondirent: Nous ne tavons jamais entendu mentir. Il dit: Je vous avertis dun chtiment terrible. Abou Lahab lui dit: Gare toi, est-ce pour cela que tu nous a runis?2 Ces paroles taient choquantes et tonnantes de la part de loncle qui tait suppos croire son neveu et le soutenir,

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Sourate Al-Hijrv. 94. Rapport par Al-Boukhri dans une autre version o il dit : Si je vous disais que lennemi vous viendra au matin ou au soir me croiriez-vous?

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qui connaissait son ascendance et sa droiture. Djibrl descendit avec ces paroles dAllah, que Son nom soit glorifi: [Que prissent les deux mains dAb-Lahab et que lui-mme prisse. Sa fortune ne lui sert rien, ni ce quil a acquis. Il sera brl dans un Feu plein de flames]. 1 Et la scne se termina. Linvitation tait quand mme parvenue aux gens et certains commencrent rflchir. Ils comparaient leur ignorance et leur culte des idoles impuissantes la connaissance dAllah lUnique, le Tout puissant dont ils avaient toujours reconnu lexistence et su quIl tait le Crateur de toute chose. Ce Message les invitait une noble morale, la consolidation des liens de famille, la vracit, la probit, la bienfaisance envers les parents, la fidlit aux serments et le respect des droits du voisin. Il leur dfendait le mensonge, la fornication, le vol, le manque de respect envers la mre et lensevelissement des filles vivantes. Les hommes nantis dun esprit quilibr et dun instinct pur sempressrent dembrasser lIslam. Cette religion clamait lgalit des droits et des devoirs entre matres et esclaves et rappelait que tous les hommes descendaient dAdam qui tait lui-mme de poussire. Les esclaves femmes et hommes se convertirent en masse et les notables de Qourache sen inquitaient. Il y eut un mouvement dinsoumission. Des enfants devenaient musulmans sans lacquiescement de leurs parents demeurs mcrants, de mme que les esclaves qui

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Sourate Al-Massad (Les Fibres) v. 1-3.

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sentaient la libert pour la premire fois et apprenaient que tous les humains taient les serviteurs dAllah.

Les notables de QouracheLes seigneurs de Qourache se concertrent au sujet de ce danger envahissant qui Menaait leur croyance, leurs intrts matriels et leur suprmatie afin de lui faire face avant quil ne saggrave. Ils dcidrent de faire la guerre au Prophte (salut et bndiction sur lui) par tous les moyens. Ils essayrent de lhumilier, dnirent sa prophtie, incitrent leurs potes le satiriser, linsulter et discrditer ses paroles. Des potes musulmans leur rpondirent, mais ils continuaient leur mange. Ils bruitrent lide que ctait un devin qui allait disparatre comme tous les prcdents. Ils le traitrent de sorcier, eux qui adoraient des morceaux de bois et de pierres incapables de faire du mal ou du bien prtendant quils les rapprochaient dAllah. Ils affirmrent quil tait touch par un djinn et que ceux qui lavaient suivi ne tarderaient pas revenir la religion de leurs pres. Ensuite, ils le dfirent daccomplir des miracles comme Mossa (Mose) et ssa (Jsus) (Paix sur eux), transformer les monts As-Safa et Al-Marwa en or, leur faire jaillir une source de la terre ou leur faire descendre le Livre crit du ciel. Certains mme exagrrent lhumour et lui demandrent de leur dire le prix futur des marchandises pour pouvoir spculer. Il tait donc ncessaire que des versets viennent ridiculiser leur attitude, leur opposer des arguments et leur demander des preuves

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de la puissance de ces idoles incapables de faire du bien ou du mal. Les mcrants considrrent ces versets comme des insultes et de la raillerie envers eux, envers leurs idoles et la religion de leurs pres. Ils rflchirent srieusement au sujet de cet homme qui tait suivi par les gens honntes et chastes parmi toutes les catgories sociales de la Mecque: des commerants, des notables, des pauvres, des hommes, des femmes et des enfants. Ils se demandrent ce quils devaient faire sil venait monter les habitants de la Mecque contre eux et les loigner de ladoration des idoles. Est-ce que le prestige de leur ville comme lieu de plerinage ne serait pas affect et leur commerce par la suite? Les gens ne cesseront-ils pas de prsenter des offrandes leurs idoles et de frquenter leurs lieux de rjouissances? Ils dcidrent denvoyer une dlgation se plaindre son oncle Abou Tlib, non encore musulman, et lui dire dempcher son neveu dinsulter leurs idoles et darrter sa Dawa (invitation la religion). Ils lui dirent: Abou Tlib, ton neveu se moque de notre religion et de nos dieux, dit du mal de nos pres et jette sur nous le discrdit. Ou bien tu lloignes de nous ou bien tu nous laisses nous dbrouiller avec lui. Abou Tlib les couta patiemment et les renvoya avec quelques bons mots. Le Prophte (salut et bndiction sur lui) continua avec sa Dawa sans se lasser. Il raffermissait ses adeptes dans la religion, leur donnant des exemples de bienfaisance, de compassion et dhumilit. Il traitait le pauvre comme le faible avec tendresse et dvotion et passait la nuit en prire rciter ce qui lui avait t rvl du Coran, invoquer Allah et Le louer.

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Les chefs de Qourache se rendirent une seconde fois chez Abou Tlib et lui dirent: Abou Tlib, tu es notre an, nous te respectons et tu as du prestige parmi nous. Nous tavons demand dloigner ton neveu de nous et tu ne las pas fait. Sil narrte pas, nous vous ferons la guerre jusqu ce que lun des deux partis prisse. Abou Tlib se trouva dans une situation difficile. Il voulait faire abandonner la mission son neveu sans toutefois le laisser tomber. Il lappela, lui rpta les paroles des chefs de Qourache et continua: Prends soin de toi-mme et de moi et ne me fais pas supporter plus que je ne peux. Le Prophte (salut et bndiction sur lui) lui rpondit : Par Allah mon oncle, si on me mettait le soleil dans la main droite et la lune dans la main gauche pour que jabandonne ce sujet, je ne le ferai pas jusqu ce que Allah le fasse triompher ou que je prisse.1 Voyant la dtermination de son neveu, son attachement sa religion plus qu la vie et son renoncement au monde entier, Abou Tlib lui rpondit: Va mon neveu, fais ce que tu veux. Par Allah, je ne tabandonnerai jamais. Il appela ensuite les Bani Abdil Mouttalib et les Bani Hchim et leur fit savoir ce que les chefs de Qourache et son neveu avaient dit. Il leur demanda de protger le Prophte (salut et bndiction sur lui) et tous acquiescrent part Abou Lahab qui lui fit la guerre et sallia lautre parti. Le Prophte (salut et bndiction sur lui) fut protg de la mchancet de Qourache grce sa tribu, la tendresse de Khaddja et sa foi en lui. Lorsque les chefs de Qourache virent lenttement de Abou Tlib et des Bani Hchim 1

La Biographie par Ibn Hichm.

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protger le Prophte (salut et bndiction sur lui), ils choisirent un beau jeune homme fort appel Imra Ibn Al-Wald et sen furent vers Abou Tlib lui dirent: Prends ce jeune homme pour toi et donne-nous ton neveu, un homme pour un homme. Il leur rpondit: Par Allah, quelle mauvaise transaction. Vous voulez me donner votre fils pour le soigner et prendre mon neveu pour le tuer? Je ne le ferai jamais, par Allah. Furieux, ils sen allrent lesprit plein de manigances.

Lendurance des Musulmans Face aux mchancetsLes chefs de Qourache ne pouvaient plus jouir de nuits de repos, ils perdaient peu peu leur prestige et celui de leurs idoles aux yeux de tous les Arabes et cela dpassait de loin ce quils pouvaient tolrer. Il semblait que la lumire de la vrit avait commenc luire et quelle branlait srieusement les croyances des gens. Alarms par la vitesse laquelle se rpandait lIslam la Mecque et aux alentours, les ttes de la mcrance de la ville, dcidrent de sy opposer avec plus de violence et de cruaut. Chaque tribu sacharna sur ses ressortissants musulmans et leur infligea les pires supplices. Lun deux par exemple jeta son esclave thiopien, Bill Ibn Rabh, sur le sable sous le soleil brlant avec une grosse pierre sur la poitrine sans nourriture ni boisson et sans se soucier de le tuer. Il suffisait ce jeune esclave dun seul mot pour mettre fin son supplice mais Bill, bien dtermin dans sa

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religion, ne faisait que rpter Ahad, ahad (Unique, unique). Abou Bakr finit par lacheter et le librer de lesclavage pour la grce dAllah avec un grand nombre desclaves hommes et femmes. Soumayya la mre de Ammr Ibn Yssir fut martyrise jusqu la mort sans renoncer sa religion. Les mmes tortures furent infliges son mari avant de le tuer son tour. Quant Khabbb Ibn Al-Aratt, Oumm Anmr, sa patronne, le brlait avec le feu sans toutefois russir lui faire renier sa religion. Nous ne pouvons recenser toutes les cruauts et les perscutions qui, au contraire de leur objectif, consolidaient la foi des faibles contre qui elles taient exerces. Peu leur importait la mort en vue de la vrit. Le Prophte (salut et bndiction sur lui) lui-mme ne put, malgr la protection de son oncle et des Bani Hchim, viter ces preuves. La femme de Abou Lahab, Oumm Djaml, mettait des salets devant sa maison. Un jour, Oqba Ibn Abi Mouat lui avait mis sur le dos, pendant quil tait prostern en prire, des boyaux danimaux gorgs en offrande aux idoles. Ecras sous le poids de ces salets, le Prophte (salut et bndiction sur lui) tait demeur ainsi jusqu ce que sa fille Ftima vnt les lui enlever. Un autre jour, ses ennemis se runirent contre lui pendant quil circumambulait autour de la Kaba et lun deux le tira du haut de ses habits et faillit ltouffer. Abou Bakr lavait sauv de leurs mains en criant: Vous voulez tuer un homme parce quil dit: Allah est mon Seigneur?! Malgr tout cela, lardeur du Prophte (salut et bndiction sur lui) ne faiblissait pas et sa Dawa (invitation Allah) ne ralentissait pas. Par son obstination et son dvouement, il

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donnait de la force et du courage ses Compagnons qui supportaient bravement les perscutions et les sacrifices afin de faire triompher la vrit. Voyant quils ne parvenaient pas leur but avec les perscutions, les notables de Qourache dcidrent de parlementer avec le Prophte (salut et bndiction sur lui) et lui envoyrent Otba Ibn Raba qui lui dit: Mon neveu, tu connais notre lien de parent avec toi. Tu as soulev une affaire grave qui a sem la discorde parmi nous. Ecoute ce que jai te dire... Il lui proposa de lui collecter de largent plus que tout autre nen avait, de linvestir roi sil le dsirait, de lui donner lautorit sur eux ou de le faire soigner sil tait touch par le djinn. Lorsquil eut termin le Prophte (salut et bndiction sur lui) lui demanda poliment: As-tu fini Abal-Wald (surnom de Otba)?".. Lhomme rpondit: Oui. Et le Prophte reprit: Ecoute ce que je vais te dire". Il lui rcita les premiers versets de sourate Foussilat (Les versets dtaills) jusquau signe de prosternation et il se prosterna. Ensuite, il dit: As-tu entendu Abal-Wald, cest cela. Boulevers par ce quil venait dentendre, Otba retourna vers ses amis qui dirent en le voyant: Abal-Wald retourne avec un autre visage que celui avec lequel il est parti. Ils lui demandrent: Quapportes-tu comme nouvelles, Abal-Wald? Il leur rpondit: Je nai jamais entendu pareilles paroles. Par Allah ce nest ni de la posie, ni de la sorcellerie, ni de la divination. Suivez mon conseil et laissez cet homme tranquille. Par Allah, ce quil dit aboutira un vnement merveilleux. Si les Arabes le confondent, ils vous reposeront de lui, sil en triomphe, sa gloire et sa fiert seront les vtres et vous serez heureux de

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lavoir. Ils lui rpondirent: Par Allah, il ta ensorcel avec ses paroles. -- Cest mon avis et faites ce que bon vous semble. dit-il. Les notables de Qourache pensrent parlementer euxmmes avec le Prophte (salut et bndiction sur lui). Abou Soufiane, Oumayya Ibn Khalaf, Abou Djahl et dautres allrent le voir et lui firent les mmes propositions que Otba. Il leur rpondit quil tait envoy en prdicateur et sermonnaire. Ils lui dirent: Si tu nacceptes rien de nos propositions, demande ton Seigneur daplanir pour nous ces montagnes qui nous entourent, de nous soumettre la terre, de faire jaillir des fleuves et de nous renvoyer nos pres morts avec Qoua Ibn Killb qui tait un homme vridique. Nous leur demanderons propos de ce que tu dis. Sils tapprouvent et que tu ralises ce que nous tavons demand nous te croirons, sinon demande ton Seigneur de nous envoyer un Ange qui appuiera tes paroles. DemandeLui de te donner des palais, des jardins et des trsors dor et dargent qui te dispenseront daller au march comme nous faisons. Nous reconnatrons ainsi ta supriorit. Lorsquil leur rpta quil avait t envoy comme prdicateur et sermonnaire, ils lui rpondirent sur un ton insolent: Fais tomber le ciel sur nous puisque tu dis que ton Seigneur peut le faire et dis-Lui dapparatre Lui-mme accompagn des Anges. Le Messager dAllah (salut et bndiction sur lui) les quitta tout triste pour eux ... Au milieu de cette atmosphre danimosit, de colre et de discussions impertinentes et futiles, le nombre des Musulmans augmentait et linsolence de Qourache envers le Messager dAllah (salut et bndiction sur lui) sintensifiait en consquence. Abou Djahl linsulta un jour et le Prophte

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(salut et bndiction sur lui) sen alla sans rien lui rpondre. Quelquun rapporta lincident Hamza qui ntait pas encore devenu musulman. Ce dernier qui revenait de la chasse dont il tait grand amateur, sen alla vers la Kaba o les gens gnralement se rencontraient. Il y trouva Abou Djahl, lui donna un coup avec son arc si fort quil lui causa une grande blessure, puis il lui dit sur un ton hautain et fier: Tu insultes mon neveu quand je suis de la mme religion que la sienne. Rponds-moi si tu peux. Mais comme personne ne pouvait faire face Hamza, Abou Djahl avala son humiliation et sen alla sans rien dire. Hamza embrassa lIslam et les gens de Qourache, comprenant que le Messager dAllah (salut et bndiction sur lui) serait dfendu et protg, attnurent un peu leurs vexations.

Lmigration vers lthiopieLe Prophte (salut et bndiction sur lui) voyait Qourache renforcer sa tyrannie contre les Musulmans et essayer par tous les moyens de leur faire abandonner leur religion. Il conseilla ces derniers dmigrer vers lthiopie dont le roi nadmettait aucune injustice chez lui. Ctait une terre o la vrit pouvait tre admise et les Musulmans devaient y demeurer jusqu ce que Allah en dcide autrement. Un groupe compos de onze hommes et quatre femmes partirent en secret. Quelque temps aprs leur dpart, un vnement dont ils eurent de faux chos arriva la Mecque. Ils avaient entendu que Qourache avait enfin embrass

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lIslam. Ils dcidrent de revenir mais repartirent bien vite vers lEthiopie en dcouvrant que la nouvelle tait fausse. Cette seconde migration comprenait un plus grand nombre, quatre-vingts hommes accompagns de leurs femmes et leurs enfants. Ils demeurrent dans ce pays jusqu lmigration du Prophte (salut et bndiction sur lui) Medine o ils le rejoignirent. Cette migration produisit un grand effet sur Qourache. Furieux de voir ces Musulmans hors de leur porte, ils pensrent profiter de leurs liens damiti avec le roi dEthiopie pour les faire revenir. Ils dsignrent deux hommes pour cette mission Amr Ibn Al- et Abdillh Ibn Raba qui, chargs de cadeaux pour le Ngus (empereur dthiopie), se mirent aussitt en route. Aprs lui avoir offert les prsents, ils lui dirent: Majest, des hommes impudents ont reni leur religion sans embrasser la vtre et invent une religion inconnue. Les notables de leur communaut qui savent mieux ce quils ont commis, nous ont envoys pour les ramener. Le roi ne voulut pas leur donner les Musulmans sans entendre leur point de vue. Il envoya les chercher et leur demanda: Quelle est cette religion que vous avez embrasse diffrente de la ntre et de celle de ces gens? Djafar Ibn Abou Tlib lui rpondit: Majest, nous tions des ignorants qui adoraient les idoles, mangeaient les animaux non gorgs, commettaient des turpitudes, coupaient les liens de parent, traitaient mal leurs voisins, et le fort dentre nous opprimait le faible. Nous tions ainsi jusqu ce que Allah nous envoyt un Messager dont nous connaissions lascendance, la vracit, la probit et la chastet. Il nous a invit Allah pour ladorer la place

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des pierres et des idoles vnres par nous et nos pres. Il nous a recommand la vracit, la probit, les liens de parent, le bon voisinage et le respect du droit moral et physique dautrui. Il nous a dfendu les turpitudes, le faux tmoignage, lusurpation des biens de lorphelin, la calomnie des femmes chastes et nous a ordonn dadorer Allah sans rien Lui associer. Des membres de notre communaut se sont mis contre nous et ont essay de nous faire renoncer la religion dAllah pour retourner lidoltrie. Lorsquils nous ont opprims et tyranniss nous sommes venus vers votre pays et nous vous avons choisi dentre tous les autres par espoir de ne pas subir dinjustice chez vous. Le Ngus (empereur dthiopie) demanda Djafar: As-tu quelque chose de ce qui lui a t rvl de la part dAllah? Djafar lui rcita sourate Mariam (Marie) depuis son dbut jusquau trente-deuxime verset cest dire lhistoire de Zakariya (Zacharie) et de Marie, sa grossesse et les paroles de ssa (Jsus) au berceau. A lcoute des versets, le Ngus (empereur dthiopie) pleura et mouilla sa barbe de larmes. Ses vques qui pleuraient de mme dirent: Ces paroles viennent de la mme source que celle de notre matre ssa (Jsus). Le Ngus dit: Ces paroles comme celles de Mossa (Mose) viennent de la mme niche. Il se tourna vers les messagers de Qourache et leur dit: Par Allah, je ne vous les livrerai jamais. Lattitude imprvue du roi surprit Amr Ibn al- qui, loin de savouer vaincu, dcida de faire une nouvelle tentative. Le lendemain il se rendit chez le roi et lui dit: Les Musulmans disent de ssa (Jsus) des paroles graves. Appelle-les et interroge-les.

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Le Ngus (empereur dthiopie) les envoya chercher et leur demanda ce quils disaient de Jsus. Djafar Ibn Abou Tlib rpondit calmement: Nous disons ce qui a t rvl notre Prophte. Jsus est le serviteur de notre Seigneur et Son messager, Son esprit et Sa parole quIl a insuffle la vierge Marie. Le Ngus (empereur dthiopie) prit un bton, traa par terre une ligne et dclara dun ton solennel: La diffrence entre notre religion et la vtre nest pas plus grosse que cette ligne. Partez, vous serez en scurit dans mon pays, je punirai celui qui dit du mal de vous. Je ne vous ferai jamais du tort mme au prix dune montagne en or. Ensuite, il se tourna vers les ambassadeurs de Qourache et ordonna: Rendez-leur leurs cadeaux, je nen ai pas besoin. Allah na pas reu de cadeau pour me donner mon royaume pour que jen prenne en reconnaissant le Sien Profondment humilis, les messagers de Qourache reprirent leurs cadeaux et quittrent le pays. Le Ngus (empereur dthiopie) embrassa lIslam et, sa mort, le Messager dAllah (salut et bndiction sur lui) en informa les Musulmans de Medine, fit la prire des morts et implora Allah pour lui.

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La conversion lIslam de Omar Ibn al-Khattb (A sur lui)Au temps de lapparition de lIslam, Omar Ibn al-Khattb (A sur lui)1 tait un jeune homme de trente ou trente-cinq ans, fort, courageux, irascible, colreux, rcusant lIslam mais en mme temps bienfaisant et tendre avec ses proches parents. Quelques-uns des migrs lui manquaient. Il avait ressenti de la peine leur dpart vers lthiopie et avait t attendri par la protection que le Ngus (empereur dthiopie) leur offrait. Un jour, il apprit que le Prophte (salut et bndiction sur lui) tait runi avec quelques-uns de ses Compagnons dans une certaine maison et il sortit sa recherche trs en colre, lpe sur la poitrine. Sur le chemin, il rencontra un homme de sa tribu nomm Nouam Ibn An-Nahhm qui avait embrass lIslam en secret et qui lui demanda: O vas-tu Omar? Il lui rpondit: Vers Mohammed pour le tuer, il a dsuni Qourache, humili nos idoles et insult nos dieux. Nouam lui dit: Par Allah, tu te leurres Omar. Penses-tu que les Abd Manf te laisseront marcher sur terre aprs avoir tu Mohammed? Ne veux-tu pas rformer les membres de ta famille avant? Omar lui demanda: Quels membres de ma famille? Nouam lui dit: Ta sur Ftima bint Al-Khattb et son mari, ton cousin, Sad Ibn Zayd Ibn Amr2. Ils ont embrass la religion de Mohammed.1 2

(A sur lui) : Que lagrment dAllah soit sur lui. Sad: est lun des dix auxquels le Paradis a t annonc de leur vivant.

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Furieux, Omar se dirigea vers la maison de sa sur. A ce moment mme, Ftima et son mari avaient chez eux Al Khabbb Ibn Al-Aratt qui leur lisait dans un feuillet sourate T-H. Au bruit des pas de Omar, Khabbb se cacha et Ftima fit disparatre le feuillet. Omar pntra chez eux et demanda: Quest-ce que ces murmures que jentendais? Ils lui rpondirent: As-tu entendu quelque chose? Il dit: Par Allah, jai su que vous avez suivi la religion de Mohammed. Puis il se jeta sur son cousin et le frappa. Ftima voulut intervenir mais il lui donna galement un coup qui fit saigner son visage. Les deux poux se rvoltrent et crirent: Oui, nous avons embrass lIslam et suivi Allah et Son Messager. Fais ce que bon te semble. Omar, troubl la vue du sang sur le visage de sa sur reprit son calme et lui dit gentiment: Donne-moi le feuillet que vous lisiez pour voir ce que Mohammed apporte. Ils lui dirent: Nous craignons que tu ne le dtruises. Il jura de le leur rendre mais sa sur lui dit: Tu es mcrant et il ne peut tre touch que par une personne pure. Omar alla se laver et son retour, sa sur lui donna le feuillet. Il le lut et dit: Quelles belles et nobles paroles. En entendant ces mots, Khabbb sortit de sa cachette et dit: Par Allah, je souhaite que Allah ait exauc linvocation de Son Prophte ton propos. Je lai entendu hier dire Allah, renforce lIslam par Abdil Hakam Ibn Hichm ou Omar Ibn Al-Khattb. Quelle belle chose Omar... Aussitt Omar dit: Montre-moi o il se trouve. Khabbb lui indiqua lendroit et Omar se dirigea le cur attendri et rassrn par la majest, la noblesse et la subtilit des versets quil avait lus.

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Omar frappa la porte de la maison o le Prophte (salut et bndiction sur lui) se trouvait et un homme qui avait regard par le trou de la porte dit tout effray: Messager dAllah, cest Omar avec son pe sur la poitrine. Hamza dit: Sil vient pour une bonne raison, nous lui donnerons ce quil veut, sinon nous le tuerons avec son pe. Omar entra et dclara sa conversion lIslam. Aussitt le Messager (salut et bndiction sur lui) scria Allahou akbar (Allah est grand) et tous les assistants de mme. Omar sortit annoncer sa conversion en public. Il naccepta plus de voir les Musulmans se cacher dans les cols des montagnes pour prier. Lui-mme dfiait Qourache en effectuant ses prires devant la Kaba accompagn dautres Musulmans.

Le feuillet du blocusLes notables de Qourache furent mcontents de la conversion de Omar lIslam et de la divulgation de cette nouvelle. De plus, ils ralisrent que leurs perscutions contre Mohammed et ses Compagnons nempchaient pas les gens dembrasser la nouvelle religion et de se rfugier auprs de Omar Ibn Al-Khattb, Hamza Ibn Abdil Mouttalib, le Ngus ou toute autre personne. Ils se runirent pour discuter de la situation et, voyant que la tyrannie et les perscutions consolidaient plus les Musulmans dans leur religion, ils dcidrent dimposer un blocus autour des Bani Al-Mouttalib (les fils de AlMouttalib) et de les affamer. Ils se mirent daccord pour ne pas prendre dpoux ou dpouse parmi eux et ne pas faire de commerce avec eux. Ils consignrent cela sur un feuillet

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quils accrochrent lintrieur de la Kaba pour le confirmer et lentriner. Les Bani Hchim sunirent aux Bani Abdil-Mouttalib et sinstallrent avec eux dans leur col de montagne. Seul Abou Lahab demeura avec les ennemis du Prophte (salut et bndiction sur lui). Qourache resserra le blocus dans lespoir que les adeptes de Mohammed labandonnent. En mme temps, ils continurent perscuter les Musulmans par tous les moyens. Ces mesures ne faisaient que renforcer lattachement des Musulmans leur religion et lalliance de la famille du Prophte (salut et bndiction sur lui) autour de lui, mme les non musulmans dentre eux. Ctait un dfi la survie. La priode du blocus dura peu prs trois ans mais des hommes comme Hichm Ibn Amr faisaient parfois parvenir en cachette de la nourriture et des boissons aux Musulmans dans le col. Avec cela, les oppressions naffectaient pas la propagation de lIslam hors de la Mecque. Les tribus arabes en entendaient parler et Qourache sinquitait de plus en plus pour son commerce avec elles. Cependant, les bonnes manires des Musulmans dans le col, avaient un bon impact sur les autres Bani Hchim et Bani Al-Mouttalib qui taient avec eux. Ils les voyaient faire leurs ablutions, prier, implorer Allah la nuit, saimer et sattendrir les uns pour les autres. Ils se rendaient galement compte comment lIslam invitait la rflexion, lveil de la conscience et les versets retentissaient darguments propos de lunicit dAllah. Leur ide des idoles sen trouvait trouble et leurs cerveaux et leurs curs souvraient lIslam.

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De nombreuses personnes qui venaient annuellement la Mecque pour le plerinage, le commerce, la runion dans les marchs de Okz, Medjenne et Dhul Madjz posaient des questions propos de ce blocus et de ces gens qui mouraient de faim. Ils dsiraient comprendre ce quils avaient fait pour mriter cette inimiti et cette cruaut. Des questions qui amenrent les curs compatissants sattendrir envers les Musulmans. Les mois sacrs taient galement une occasion pour les assigs daller dans les marchs, de rencontrer les arrivants et de leur exposer les principes de lIslam. Le Prophte (salut et bndiction sur lui) les invitaient la foi en Allah Seul et leur rcitait les versets rvls du Coran. Beaucoup dentre eux ragissaient favorablement ce qui poussa les notables de Qourache devancer le Prophte (salut et bndiction sur lui) devant ces gens. Ils leur disaient que ctait un sorcier qui dsunissait lhomme de son pre, de son fils, son frre, son pouse et sa famille. Ils racontaient comment ils avaient expriment cela la Mecque. Qourache senttait faire durer le blocus et quelques habitants de la Mecque, qui taient les fils, les frres, les gendres ou les cousins des Musulmans sentirent latrocit accomplie envers ces gens qui manquaient mourir de faim. Cinq dentre eux, Hichm Ibn Amr, Zouhar Ibn Oumayya, Al-Moutm Ibn Ady, Zouma Ibn Al-Aswad et Al-Boukhtary Ibn Hichm, firent le serment dannuler le feuillet accroch lintrieur de la Kaba o les notables de Qourache avaient not leur accord pour le blocus. Ils sen allrent devant la Kaba et lun deux cria: vous les habitants de la Mecque, mangerons-nous et nous habillerons-nous alors que les Bani Hchim prissent?! Par

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Allah, je ne pourrai me tenir tranquille avant que ce feuillet injuste ne soit dchir. Abou Djahl cria: Tu mens, par Allah il ne sera pas dchir. Aussitt les quatre autres, crirent: Quil soit dchir. Abou Djahl dit: Cest un complot qui a t prpar de nuit. Il comprit quils staient mis daccord mais il se reprit de peur de provoquer des troubles. Al-Moutam Ibn Ady se leva pour dchirer le feuillet et dcouvrit avec stupeur que les termites lavaient rong tout entier part la premire ligne o il y avait crit: En Ton nom, Allah. Ainsi le blocus prit fin et les assigs purent retourner chez eux et reprendre leur vie parmi les autres. Vingt hommes chrtiens vinrent rencontrer le Prophte (salut et bndiction sur lui) prs de la Kaba. Aprs lui avoir pos des questions, ils rpondirent son invitation lIslam et reconnurent quil tait le Prophte dcrit dans leur Livre. Abou Djahl et quelques hommes de Qourache se mirent sur leur chemin et les insultrent. Ils leur rpondirent: Vous avez votre religion et nous avons la ntre. Le Prophte (salut et bndiction sur lui) et ceux qui taient avec lui retournrent la Mecque o il continua prsenter lIslam aux habitants et aux tribus qui y venaient pendant les mois sacrs. Mais, malgr le grand nombre de ceux qui lavaient suivi, Qourache narrtait pas ses perscutions contre les Musulmans sans parvenir les en empcher.

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Lanne de la tristesseA peine quelques mois aprs lannulation du feuillet, Abou Tlib, loncle du Prophte (salut et bndiction sur lui), tomba malade. Lors dune visite son oncle, le Prophte trouva chez lui Abou Djahl et les notables de Qourache qui lui demandaient de dire Mohammed de les laisser tranquilles, en change de quoi ils le laisseront tranquille. Ils garderont leur religion et il gardera la sienne. Le Prophte (salut et bndiction sur lui) leur dit: Prononcez un seul mot qui vous rendra matres des Arabes et dont les autres peuples vous sauront gr. Abou Djahl rpondit: Oui, par ton pre, mme dix mots. Le Prophte (salut et bndiction sur lui) reprit: Vous dites, il ny a pas dautre dieu que Allah et vous abandonnez ce que vous adorez dautre que Lui. Ils lui rpondirent: Dsires-tu Mohammed faire des dieux un seul, vraiment tu es trange? Ensuite, ils se dirent entre eux: Cet homme ne vous concdera rien. Partons et gardons la religion de nos pres jusqu ce que Allah fasse tomber Sa sentence entre lui et nous. Ils sen allrent et Abou Tlib dit: Par Allah, mon neveu, je ne vois pas que tu leur as demand quelque chose dinsens. Voyant que son oncle tait prs de mourir, le Messager dAllah (salut et bndiction sur lui) linvita lIslam et lui dit dattester quil ny a pas dautre dieu que Allah et que Mohammed est Son Messager... Abou Tlib qui le soutenait, le dfendait et laimait mourut... Et peu de temps aprs, ce fut le tour de Khaddja. Cette dame au sujet de qui Djibrl tait descendu dire au Prophte (salut et bndiction sur lui): Khaddja va venir toi avec un rcipient contenant de la

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nourriture ou de la boisson. A sa venue, communique-lui le salut de la part de son Seigneur et du mien et annoncelui une maison faite de perles au Paradis o il ny aura ni maux ni fatigue.1 Elle tait morte lpouse tendre qui, avec la force de sa foi, la puret de son cur, sa dlicatesse et son grand amour attnuait toute difficult et consolait le Prophte (salut et bndiction sur lui), le soutenant avec sa personne et ses biens. Les deux terribles malheurs laffligrent et son coeur semplit de peine et de regrets. Lhostilit de Qourache envers le Prophte (salut et bndiction sur lui) saccrut aprs la mort de son oncle et de sa femme. Leurs nuisances furent telles quil partit en secret pour At-Tif la recherche de lalliance de Thaqf. Il souhaitait leur faire embrasser lIslam, mais il se fit huer et insulter de sorte quil dt senfuir. Il finit par sasseoir tout abattu prs dun mur sous un arbre, il tourna sa face vers le ciel et fit cette imploration: Allah, je me plains Toi de ma faiblesse, de mon peu de pouvoir et du peu de considration que les gens ont pour moi. Toi Le Plus Misricordieux des misricordieux, tu es mon Seigneur et celui des faibles. A qui mabandonnes-tu? A un tranger qui mattaque ou un ennemi de qui Tu mas fait dpendre? Si Tu nes pas en colre contre moi, le reste mest gal. Ta clmence est plus grande envers moi. Je me rfugie en Ton visage pour lequel les ombres se sont dissipes et qui a ajust tout ce qui concerne ce monde ici-bas et celui de lau-del, de faire tomber sur moi Ta colre ou de me faire parvenir Ton dsagrment. Je1

Rapport par Al-Boukhri dans le livre des vertus.

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supporterai tout reproche jusqu ce que Tu sois satisfait et il ny a de pouvoir ni de puissance quen Toi.1 Des gens sentirent de la compassion pour lui et lui envoyrent une grappe de raisin avec leur jeune serviteur chrtien appel Adds. Le Prophte (salut et bndiction sur lui) la prit et dit en la mangeant: Au nom dAllah. Le serviteur sexclama: Les gens de ce pays ne prononcent pas ces paroles. Le Prophte (salut et bndiction sur lui) lui demanda do il tait et en voyant quil tait un chrtien du pays de Ninawa, il lui demanda: Tu es du pays du saint homme Youns ibn Matta (Jonas) ? Adds dit: Do le connaistu? Le Prophte rpondit: Cest mon frre. Il est Prophte comme moi. Aussitt, Adds se jeta sur les mains et les pieds du Messager et se mit les embrasser. Le Prophte (salut et bndiction sur lui) retourna la Mecque tout triste. Il avait demand aux gens de Thaqf de ne pas informer Qourache de son priple. Mais ceux-ci les en avaient aviss et, tout rjouis de son malheur, les Qourachites intensifirent leurs perscutions. Le Messager dAllah (salut et bndiction sur lui) pensa se prsenter aux tribus qui venaient pendant les saisons du plerinage. Il les invitait la foi en Allah Seul, les informait de sa prophtie, de sa mission, de la Rsurrection, du Paradis, de lEnfer et leur expliquait que lIslam prne une haute moralit. Il allait jusquaux campements des tribus Kinda, Kalib, Bani Hanfa, Bani mer, Bani aaa, mais personne ne voulait le suivre. Pour ajouter encore plus sa peine, son oncle Abdil Uzza (Abou Lahab) le suivait

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Biographie par Ibn Hichm.

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partout et exhortait les gens contre lui, leur disant parfois que ctait un pote et parfois un sorcier. Le Prophte (salut et bndiction sur lui) saffligeait de voir lIslam dni, son invitation la paix et au Paradis reue avec ironie et moquerie, et il souffrait de la perte de la tendresse de Khaddja et de la protection dAbou Tlib. Une nuit quil dormait la mosque, le miracle de Al-Isr wal-Mirdj (le voyage nocturne et lascension au ciel) eut lieu. Allah voulut lui montrer que, si les gens de la terre le maltraitaient, ceux du ciel connaissaient son rang et sa valeur.

Al-Isr wal- Mird Le Voyage nocturne et lAscension au cielNous avons plusieurs versions du rcit du voyage nocturne et de lascension au ciel. Certains ont affirm quils ont t accomplis par le corps et lme ensemble alors que dautres ont dit par lme seule. Certains se sont mme demands si le voyage nocturne navait pas t excut par le corps et lme et lascension au ciel par lme seule. Mais il ny a pas de doute que le voyage et lascension a t effectue par les deux ensembles, autrement il ny aurait pas eu de miracle et les concitoyens du Prophte (salut et bndiction sur lui) nauraient pas eu le dmentir. De plus, laffaire se rapporte la puissance dAllah qui se manifeste par Sois et elle est et donc indiscutable. Nous tenons ne mentionner que les rcits les plus authentiques rapports dans les biographies et ce qui a t rapport par Al-Boukhri et Mouslim. Au sujet de Al-Isr,

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le Prophte (salut et bndiction sur lui) dit: Pendant que jtais la Mecque, le toit de ma maison souvrit et Djibrl (Gabriel) descendit. Il ouvrit ma poitrine, la lava avec de leau de Zamzam, apporta une cuvette en or emplie de sagesse et de foi, ly dversa et la referma. Une monture blanche, plus grande quun ne et plus petite quune mule, dont le pas tait aussi long que sa longueur de vue me fut amene. Je la montai et fus transport Jrusalem. L-bas, je lattachai lanneau destin lusage des prophtes et je pntrai dans la mosque... Al-Hassan rapporte: Il y a trouv Ibrhm (Abraham), Mossa (Mose), ssa (Jsus) parmi dautres prophtes. Le Messager dAllah (salut et bndiction sur lui) les guida dans la prire, ensuite deux rcipients dont lun contenait une boisson fermente et lautre du lait lui furent offerts. Il prit celui contenant du lait, en but et laissa lautre. Djbrl lui dclara: Tu as choisi la voie primordiale et ta nation galement, la boisson fermente vous est dfendue. Ensuite, le Messager dAllah (salut te bndiction sur lui) retourna la Mecque. Le lendemain, il annona la nouvelle aux Qourachites dont la plupart dirent: Par Allah, cest une chose trange et incroyable. Les chameaux parcourent la distance entre la Mecque et la Syrie en un mois laller et un autre au retour, est-ce que Mohammed peut aller et revenir en une nuit ? De nombreux Musulmans abandonnrent lIslam...1 Certaines personnes sen furent vers la maison de Abou Bakr et lui dirent: Viens voir ton ami. Il est prs de la Kaba entrain de dire aux gens quil a t transport hier la mosque de Jrusalem et est1

Biographie de Ibn Hichm.

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revenu en une nuit quand nous faisons ce voyage avec les chameaux en un mois laller et un autre au retour. Abou Bakr leur rpondit: Par Allah, sil la dit, alors cest vrai. Je crois ce quil me dit des nouvelles du ciel, est-ce que je ne le croirai pas pour celles de la terre ? Il sen alla ensuite vers le Prophte (salut et bndiction sur lui) pendant quil parlait aux gens du voyage nocturne et lui dit: Tu dis vrai, Messager dAllah. Par Allah, si tu nous dis que tu as t transport aux hauts cieux, nous te croirons. Le Prophte (salut et bndiction sur lui) lui rpondit: Jai t effectivement transport aux hauts cieux, et toi Abou Bakr tu es As-Siddq (celui qui croit). Le Prophte (salut et bndiction sur lui) raconta plus tard: Je me vis, dans lenceinte de la Kaba, pendant que les Qourachites me questionnaient sur mon voyage nocturne. Ils me demandrent des dtails au sujet de la mosque de Jrusalem que je navais pas retenus et je me sentis troubl dune faon jamais connue jusqualors. Allah me la fit alors apparatre devant moi et je pus rpondre toutes leurs questions ...1 Oumm Hni (A sur elle) dit: Les mcrants dirent au Prophte (salut et bndiction sur lui) aprs son retour du voyage nocturne et de lascension au ciel: Si tu dis la vrit, fais-nous savoir o sont maintenant nos chameaux que tu as rencontrs ? Ils lui demandrent encore: Dis-nous quand est-ce quils seront de retour. Il leur rpondit: Je les ai vus l et l. Untel (avec eux) a senti une frayeur et ils arriveront au lever du soleil. Un homme dit: Voil le soleil qui sest lev. Un autre cria: Et voici nos1

Rapport par Mouslim dans le livre de la foi.

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chameaux qui arrivent. On demanda lhomme qui avait t mentionn avec les chameaux: Quas-tu vu ( un tel moment)? Il rpondit: Rien part que les chameaux ont sursaut. 1 Au sujet de Al-Mirdj (lascension au ciel) le Prophte (salut et bndiction sur lui) dit: Djibrl est venu avec lchelle, ensuite il nous fit monter au ciel et demanda quon lui ouvrt. Il lui fut dit: Qui es-tu ? Il dit: Djibrl. Il lui fut dit: Et qui taccompagne ? Il rpondit: Mohammed. On lui demanda: A-t-il donc reu la mission ? Oui. On nous ouvrit et jai vu aussitt Adam. Il me souhaita la bienvenue et le bien. Puis, je fus port au second ciel et Djibrl (A sur lui) demanda quon lui ouvrit et il lui fut dit: Qui es-tu ? Il dit: Djibrl. Il lui fut dit: Et qui taccompagne ? Il rpondit: Mohammed. On lui demanda: A-t-il donc reu la mission? Oui. On nous ouvrit et jai vu aussitt les deux cousins maternels ssa (Jsus) fils de Marie et Yahya (Jean Baptiste) fils de Zacharie (A sur eux) qui me souhaitrent la bienvenue et le bien. Puis, je fus port au troisime ciel et Djibrl (A sur lui) demanda quon lui ouvrt et il lui fut dit: Qui es-tu ? Il dit: Djibrl. Il lui fut dit: Et qui taccompagne? Il rpondit: Mohammed. On lui demanda: A-t-il donc reu la mission? Oui. On nous ouvrit et jai vu aussitt Yossouf (Joseph) (A sur lui) qui a t assigne la moiti de la beaut humaine. Il me souhaita la bienvenue et le bien. Puis, je fus port au quatrime ciel et Djibrl (A sur lui) demanda quon lui ouvrt et il lui fut dit: Qui estu? Il dit: Djibrl. Il lui fut dit: Et qui1

Exgse de Al-Qourtoby.

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taccompagne? Il rpondit: Mohammed. On lui demanda: A-t-il donc reu la mission? Oui. On nous ouvrit et jai vu aussitt Idriss (Enoch) qui me souhaita la bienvenue et le bien. Allah dit de lui: [Et Nous llevmes un haut rang.]1 Puis, je fus port au cinquime ciel et Djibrl (A sur lui) demanda quon lui ouvrt et il lui fut dit: Qui es-tu ? Il dit: Djibrl. Il lui fut dit: Et qui taccompagne? Il rpondit: Mohammed. On lui demanda: A-t-il donc reu la mission? Oui. On nous ouvrit et jai vu aussitt Haron (Aaron) qui me souhaita la bienvenue et le bien. Puis, je fus port au sixime ciel et Djibrl (A sur lui) demanda quon lui ouvrt et il lui fut dit: Qui es-tu? Il dit: Djibrl. Il lui fut dit: Et qui taccompagne? Il rpondit: Mohammed. On lui demanda: A-t-il donc reu la mission? Oui. On nous ouvrit et jai vu aussitt Mossa (Mose) qui me souhaita la bienvenue et le bien. Puis, je fus port au septime ciel et Djibrl (A sur lui) demanda quon lui ouvrt et il lui fut dit: Qui es-tu? Il dit: Djibrl. Il lui fut dit: Et qui taccompagne? Il rpondit: Mohammed. On lui demanda: A-t-il donc reu la mission? Oui. On nous ouvrit et jai vu aussitt Ibrhm (Abraham) le dos appuy contre la Maison Peuple dans laquelle pntre journellement un nouveau groupe de soixante-dix mille Anges. Ensuite, Djibrl memmena vers Sidrat alMuntaha (le Lotus de la limite extrme) dont les feuilles ressemblent aux oreilles dlphants et les fruits sont (grands) comme des cruches. Au moment o par lordre dAllah le Lotus fut recouvert de ce qui le couvrit, il se1

Sourate : Mariam (Marie) v.57.

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transforma et aucune des cratures dAllah ne pourrait dcrire sa splendeur. Allah me rvla, alors, ce quIl voulut et prescrivit cinquante prires par jour. Je retournai voir Mossa qui me demanda: Quest-ce que le Seigneur a prescrit ta communaut? Une cinquantaine de prires lui dis-je. Il dit: Retourne ton Seigneur et demande-Lui la rduction de ce nombre car ta communaut ne supportera pas cette prescription. Le Prophte (salut et bndiction sur lui) poursuivit: Je retournai mon Seigneur et je Lui demandai de rduire le nombre des prires pour la faveur de ma communaut. Il mexaua en les amoindrissant de cinq prires. Jallai ensuite trouver Mossa pour linformer de la rduction de cinq prires. Toutefois, il me rpta: Retourne ton Seigneur et demande-Lui la rduction de ce nombre car ta communaut ne le supportera point. Je ne cessai alors de faire la navette entre mon Seigneur ( Lui puissance et gloire) et Mossa (A sur lui) pour demander plus de rduction jusqu ce que Allah me dcrta: Mohammed! Je prescris irrvocablement cinq prires par jour et nuit, dont chacune quivaut dix, cela fait alors cinquante. Quiconque a dessein de faire une bonne action et ne la fait pas, on lui inscrira une rcompense son actif; sil lexcute une rcompense quivalente dix bonnes actions lui sera inscrite. Tandis que quiconque a lintention de perptrer une mauvaise action et ne laccomplit pas, rien ne sera inscrit son passif; si au contraire il laccomplit, on lui inscrira la punition dune seule mauvaise intention. Je redescendis et arrivai auprs de Mossa (A sur lui) pour linformer de la chose, mais il me dit: Retourne ton Seigneur et demande-Lui

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une nouvelle rduction. Je suis dj retourn plusieurs fois vers mon Seigneur, jusqu ce que jaie trouv inconvenant de Lui adresser encore une fois cette demande. Rpondis-je Mossa.1 Les gens ont eu galement des divergences sur lide que le Prophte (salut et bndiction sur lui) ait vu son Seigneur ou non. Daprs Masroq, il dit: Un jour que jtais accoud chez icha, elle me dit: Abou icha! Trois choses, quiconque prtend lune delles aura forg un grand mensonge sur Allah. Je lui dis: Lesquelles? Elle dit: Quiconque prtend que Mohammed (salut et bndiction sur lui) a vu son Seigneur, aura forg un grand mensonge sur Allah. Etant appuy sur mes coudes, ajouta Masroq, je me mis sur mon sant et dis: mre des croyants ! Donnez-moi du temps (pour comprendre) et ne me pressez pas. Allah, exalt soit-Il, na-t-il pas dit: [il la effectivement vu, au clair horizon.]2 [Il la pourtant vu, lors dune autre descente]3 Parmi les gens de cette communaut, rpondit-elle, jtais la premire poser cette question au Messager dAllah (salut et bndiction sur lui) qui mavait alors rpondu: Il sagit de Djibrl que je nai vu sous sa forme originelle que deux fois dont une fois quand je lai vu descendre du ciel couvrant de sa grande stature tout ce qui se trouve entre le ciel et la terre. Puis, icha ajouta: Nas-tu pas entendu ce verset que Allah a rvl: [Les regards ne peuvent latteindre, cependant quIl saisit tous les regards. Et Il est le Doux, le1 2

Rapport par Mouslim dans le livre de la foi. Sourate At-Takwr (LObscurcissement) v. 23. 3 Sourate An-Nadjm (LEtoile) v.13.

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Parfaitement Connaisseur.]1 Nas-tu pas non plus entendu ce verset: [Il na pas t donn un mortel quAllah lui parle autrement que par rvlation ou de derrire un voile, ou quIl [Lui] envoie un messager (Ange) qui rvle, par Sa permission, ce quIl [Allah] veut. Il est Sublime et Sage.]2 icha poursuivit: Quiconque prsume que le Messager dAllah (salut et bndiction sur lui) avait cach quoi que ce soit du Livre dAllah aurait forg un grand mensonge sur Allah (gloire sur lui) qui dit: [Messager, transmets ce qui ta t descendu de la part de ton Seigneur. Si tu ne le faisais pas, alors tu naurais pas communiqu Son message.]3 Elle dit encore: Si le Messager dAllah (salut et bndiction sur lui) devait garder pour lui une chose qui lui aurait t rvle, il aurait cach ce verset: [Quand tu disais celui quAllah avait combl de bienfait, tout comme toi-mme lavais combl: Garde pour toi ton pouse et crains Allah, et tu cachais en ton me ce quAllah allait rendre public. Tu craignais les gens, et cest Allah qui est plus digne de ta crainte.]4 De plus, celui qui prsume que le Prophte prvoit lavenir, aura forg un grand mensonge sur Allah qui dit: [Dis: Nul de ceux qui sont dans les cieux et sur la terre ne connat lInconnaissable, part Allah].5

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Sourate Al-Anm (Les Bestiaux) v. 103. Sourate Ach-Chora (La Consultation) v.51. 3 Sourate Al-Mida (La Table servie) v.67. 4 Sourate Al-Ahzb (Les Partis) v.37. 5 Sourate An-Naml (Les fourmis) v.65 Rapport par Mouslim dans le livre de la foi.

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Les deux serments dallgeance de