en communion chemin
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EN COMMUNION Numéro spécial Triduum Pascal
Lettre de la Paroisse de La Trinité - Poitiers
CHEMIN DE CROIX
Vendredi Saint - 10 avril 2020
Vitrail de la crucifixion – XIIème siècle Cathédrale de Poitiers - © ADP PAROISSE DE LA TRINITE
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CHEMIN DE CROIX - VENDREDI SAINT
Chacun créera les conditions afin que la prière du chemin de croix se déroule dans un climat favorable à la méditation et dans un lieu préparé :
une croix ou un crucifix, des bougies, une icône ou une représentation de la crucifixion. On peut prévoir 14 bougies que l’on illuminera à chaque station.
Ce chemin de croix peut être prié seul ou à plusieurs, selon les possibilités.
HYMNE « MYSTERE DU CALVAIRE »
Mystère du Calvaire, scandale de la Croix : Le Maître de la terre, esclave sur ce bois ! Victime dérisoire, Toi seul es le Sauveur,
Toi seul, le roi de gloire, au rang des malfaiteurs.
PREMIERE STATION : JESUS EST CONDAMNE A MORT
Pilate, voyant que ses efforts ne servaient à rien, sinon à augmenter le tumulte, prit de
l’eau et se lava les mains devant la foule, en disant : « Je suis innocent du sang de cet
homme : cela vous regarde ! » Tout le peuple répondit : « Son sang, qu’il soit sur nous et
sur nos enfants ! » Alors, il leur relâcha Barabbas ; quant à Jésus, il le fit flageller, et il le livra
pour qu’il soit crucifié. (Matthieu 27, 24-26)
Silence. Puis méditation. On allume une bougie.
Seigneur, devant cette foule hurlante qui réclame ta mort et Pilate qui s’en lave les mains, voici que
nos propres silences de disciples sont questionnés : se font-ils complices de la sentence la plus injuste et la
plus ignominieuse ? Ta présence aimante en nous, à nos côtés, est-elle si gênante et si dérangeante que nous
cherchions – même tacitement – à nous débarrasser de toi ?
Ton silence, Seigneur, devant ceux qui te condamnent ouvre un autre chemin que celui de la violence
déchaînée. Seigneur, que ton esprit de paix nous désarme !
DEUXIEME STATION : JESUS EST CHARGE DE LA CROIX
Et Jésus lui-même, portant sa croix, sortit en direction du lieu-dit Le Crâne (ou Calvaire),
qui se dit en hébreu Golgotha. (Jean 19, 17)
Silence. Puis méditation. On allume une bougie.
Seigneur, toi qui as appris de Joseph le travail du bois pour construire, voici que tu portes le
bois qui doit détruire. Entre nos mains, un même matériau peut édifier ton Royaume ou
torturer l’innocent.
Tu acceptes de porter sur tes épaules, Seigneur, un bois devenu croix, nos talents pervertis, mis au
service des œuvres de la mort. Seigneur, que le partage de ton chemin convertisse au service de la vie nos
dons, nos actions, notre travail !
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TROISIEME STATION : JESUS TOMBE SOUS LE POIDS DE LA CROIX
Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le
repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de
cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme. Oui, mon joug est facile à porter, et mon
fardeau, léger. (Matthieu 11, 28-30)
Silence. Puis méditation. On allume une bougie.
Seigneur, au désert tu avais éprouvé et repoussé la tentation de la toute-puissance. Or voici que le
poids de la croix est si lourd à porter qu’il te fait chuter. Et cette première défaillance est publique, tu ne peux
la cacher.
Porter ton joug, Seigneur, ce n’est donc pas devenir un héros ou un surhomme. C’est accepter une
offre de partage avec toi, qui allège d’autant nos fardeaux. Et fais-nous souvenir, Seigneur, quand nous
tombons aussi, que tu as, pour toujours, précédé la honte de nos chutes !
QUATRIEME STATION : JESUS RENCONTRE MARIE SA MERE
Syméon bénit le père et la mère de l’enfant, puis il dit à Marie sa mère : « Voici que cet enfant
provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de contradiction
et toi, ton âme sera traversée d’un glaive – : ainsi seront dévoilées les pensées qui viennent
du cœur d’un grand nombre. » (Luc 2, 34-35)
Silence. Puis méditation. On allume une bougie.
Seigneur, voici que ton chemin de croix accomplit l’énigmatique et terrible prophétie exprimée à
l’aube de ta vie. Voici qu’est transpercé d’un glaive impitoyable le cœur de ta mère. Cette douleur ne peut lui
être épargnée car son fils est, jusqu’au bout, « signe de contradiction ».
Seigneur, ta mère qui a entendu sans protester la prophétie de Syméon accompagne en silence ton
chemin de croix. Elle consent à la douleur du glaive car sa foi en toi est fidélité totale, jusqu’au pied de la croix
dressée. Marie, enseigne-nous à consentir à la part de douleur que connaît tout disciple de ton Fils !
CINQUIEME STATION : SIMON DE CYRENE AIDE JESUS A PORTER SA CROIX
Comme ils l’emmenaient, ils prirent un certain Simon de Cyrène, qui revenait des
champs, et ils le chargèrent de la croix pour qu’il la porte derrière Jésus. (Luc 23, 26)
Silence. Puis méditation. On allume une bougie.
Seigneur, voici qu’un homme est réquisitionné par la foule pour venir à ton aide, tant ta
marche est laborieuse. Lui qui revient des champs et qui ignore tout de ce qui se passe, que peut-il en
comprendre ? Et pourtant, il se met à ta suite, Jésus, il devient ton disciple pour la dernière heure.
Seigneur, la foule hostile et qui se presse sur ton chemin est anonyme. Celui qui t’aide à porter ta croix
a un nom que notre mémoire gardera. Simon de Cyrène, toi qui ne devais pas prendre part à cette lourde
histoire, voici que tu la prends en charge. Que l’exemple de ton engagement, imprévisible et imprévu, conforte
l’action de tous les aidants !
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SIXIEME STATION : VERONIQUE ESSUIE LA FACE DE JESUS
Mon cœur m’a redit ta parole : « Cherchez ma face. » C’est ta face, Seigneur, que je
cherche : ne me cache pas ta face. (Psaume 26, 8-9)
Silence. Puis méditation. On allume une bougie.
Sur le chemin du Golgotha où tu marches, exténué, Seigneur, voici qu’une femme s’avance
vers toi, un linge à la main. Souillé par la poussière, par la sueur et le sang, ton visage se
voilait. Dans un geste de soin, cette femme priante le révèle à nouveau pour qu’il soit à la fois soulagé et
reconnu.
Seigneur, ta face défigurée a reçu les soins d’une femme attentive. Les soignants d’aujourd’hui
soulagent sans relâche les souffrances et préservent en toute circonstance la dignité de chaque visage humain.
Seigneur, assiste-les, soutiens-les ! Seigneur, fais-leur voir qu’ils te soignent en soignant leurs frères !
SEPTIEME STATION : JESUS TOMBE POUR LA DEUXIEME FOIS
Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher à ma suite ne peut pas être mon disciple.
(Luc 14, 27)
Silence. Puis méditation. On allume une bougie.
Seigneur, l’aide de Simon de Cyrène ne t’épargne pas une nouvelle chute ; voici que tu
succombes une fois encore sous le poids de la croix. Ton regard se tourne vers nous et nous interpelle
silencieusement, nous qui sommes massés au bord du chemin, parmi la foule badaude.
Seigneur, c’est ainsi que chacun entend l’interrogation de ton regard : « Veux-tu être mon disciple ? »
Qu’attendons-nous pour te répondre, c’est-à-dire pour nous mettre à ta suite et seconder celui qui, le premier,
t’a aidé à porter ta croix, Simon de Cyrène ? Seigneur, ravive notre élan de disciples !
HUITIEME STATION : JESUS RENCONTRE LES FEMMES DE JERUSALEM
Le peuple, en grande foule, le suivait, ainsi que des femmes qui se frappaient la poitrine et
se lamentaient sur Jésus. Il se retourna et leur dit : « Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur
moi ! Pleurez plutôt sur vous-mêmes et sur vos enfants ! Voici venir des jours où l’on dira :
“Heureuses les femmes stériles, celles qui n’ont pas enfanté, celles qui n’ont pas allaité !” »
(Luc 23, 27-29)
Silence. Puis méditation. On allume une bougie.
Comment ne serions-nous pas déconcertés par de telles paroles, Seigneur ? Voici que ces femmes sont
touchées et saisies de compassion devant tes douleurs, et tu les apostrophes rudement ! Tu récuses leur pitié
à ton égard, et tu leur laisses entendre que cette pitié est stérile !
Seigneur, nous comprenons en effet que la pitié est stérile et malvenue si elle n’engage pas en nous
une conversion complète. Il est trop tard pour pleurer, nous dis-tu, quand la ville de Jérusalem s’est tout
entière liguée contre toi et que ta mise à mort est imminente. Seigneur, tu interpelles notre responsabilité de
disciples ; donne-nous le courage de prendre à temps tous nos risques pour toi !
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NEUVIEME STATION : JESUS TOMBE POUR LA TROISIEME FOIS
Seigneur, mon Dieu et mon salut, dans cette nuit où je crie en ta présence, que ma
prière parvienne jusqu’à toi, ouvre l’oreille à ma plainte. Car mon âme est rassasiée de
malheur, ma vie est au bord de l’abîme ; on me voit déjà descendre à la fosse, je suis
comme un homme fini. Ma place est parmi les morts, avec ceux que l’on a tués,
enterrés, ceux dont tu n’as plus souvenir, qui sont exclus, et loin de ta main. Tu m’as
mis au plus profond de la fosse, en des lieux engloutis, ténébreux ; le poids de ta colère m’écrase, tu
déverses tes flots contre moi. Tu éloignes de moi mes amis, tu m’as rendu abominable pour eux ; enfermé,
je n’ai pas d’issue : à force de souffrir, mes yeux s’éteignent. Je t’appelle, Seigneur, tout le jour, je tends les
mains vers toi. (Psaume 87, 2-7)
Silence. Puis méditation. On allume une bougie.
Ce cri de détresse et de désespoir, Seigneur, voici qu’il te vient comme d’autres semblables des
psaumes que tu pries chaque jour, alors que le chemin du Golgotha n’en finit pas de t’éprouver, de te faire
chuter.
Seigneur, dans ton épuisement de corps et d’âme, ton cri ne cesse pas, avec le psaume, de se tourner
vers Dieu et de l’appeler. Que cette prière du psalmiste – la tienne, Seigneur ! – se fasse prière des accablés,
de ceux qui succombent sous des poids trop lourds et qui, de chute en chute, ne parvenant plus à porter leur
vie, sont tentés d’en finir avec elle ! Seigneur, soutiens les désespérés !
DIXIEME STATION : JESUS EST DEPOUILLE DE SES VETEMENTS
Quand les soldats eurent crucifié Jésus, ils prirent ses habits ; ils en firent quatre parts, une
pour chaque soldat. Ils prirent aussi la tunique ; c’était une tunique sans couture, tissée
tout d’une pièce de haut en bas. Alors ils se dirent entre eux : « Ne la déchirons pas,
désignons par le sort celui qui l’aura. » Ainsi s’accomplissait la parole de l’Écriture : Ils se
sont partagé mes habits ; ils ont tiré au sort mon vêtement. C’est bien ce que firent les
soldats. (Jean 19, 23-24)
Silence. Puis méditation. On allume une bougie.
Dépouillé de tout, mis à nu, Seigneur, tu es exposé sans défense aux regards et aux moqueries. Mais
voici que cette nouvelle humiliation, l’évangéliste l’interprète comme un accomplissement de l’Écriture – un
verset du psaume 21. Bien malgré eux et sans le savoir, les soldats au pied de la croix sont ainsi les instruments
par lesquels Dieu ne cesse pas de livrer son message et signifier sa présence.
Seigneur, que la méditation de ta Parole nous dépouille des vêtements qui font écran aux signes –
paradoxaux, déconcertants – de ta présence !
ONZIEME STATION : JESUS EST CLOUE A LA CROIX
On crucifia avec lui deux bandits, l’un à droite et l’autre à gauche. Les passants l’injuriaient
en hochant la tête ; ils disaient : « Toi qui détruis le Sanctuaire et le rebâtis en trois jours,
sauve-toi toi-même, si tu es Fils de Dieu, et descends de la croix ! » De même, les grands
prêtres se moquaient de lui avec les scribes et les anciens, en disant : « Il en a sauvé
d’autres, et il ne peut pas se sauver lui-même ! Il est roi d’Israël : qu’il descende maintenant
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de la croix, et nous croirons en lui ! Il a mis sa confiance en Dieu. Que Dieu le délivre maintenant, s’il l’aime ! »
(Matthieu 27, 38-43)
Silence. Puis méditation. On allume une bougie.
Seigneur, jusqu’au moment ultime, tu dois subir outrages et provocations. Jusqu’au moment ultime
et tout au long de ta Passion, tu refuses la toute-puissance à laquelle tu résistas si fermement au désert. Or
voici que ces défis t’atteignent au cœur, tournant en dérision l’amour même que Dieu te porte et au nom
duquel tu as agi, enseigné, guéri, relevé !
Seigneur, à reprendre avec toi, station après station, ce long chemin de Passion, comprenons-nous
enfin ceci : nous-mêmes, nous pourrions « [te] montrer le poing, [te] cracher au visage, [te] fouetter de verges
et finalement [te] clouer sur une croix, qu’importe ? Cela est déjà fait… » (G. Bernanos) ? Seigneur, que la
méditation de ta croix crucifie nos violences contre toi, contre nos frères, contre notre maison commune,
contre nous-mêmes !
DOUZIEME STATION : JESUS MEURT SUR LA CROIX
Sachant que tout, désormais, était achevé pour que l’Écriture s’accomplisse jusqu’au bout,
Jésus dit : « J’ai soif. » Il y avait là un récipient plein d’une boisson vinaigrée. On fixa donc
une éponge remplie de ce vinaigre à une branche d’hysope, et on l’approcha de sa bouche.
Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit : « Tout est accompli. » Puis, inclinant la tête, il remit
l’esprit. (Jean 19, 28-30)
Silence. Puis méditation. On allume une bougie.
Ce qui s’accomplit ainsi complètement, totalement, Seigneur, ton corps crucifié le livre en silence à
tous ceux qui osent et oseront s’approcher de toi : un corps suspendu entre ciel et terre, qui ne t’appartient
plus, des bras écartés pour accueillir quiconque, éternellement.
En ta mort sur cette croix, Seigneur, vient s’épuiser la meute acharnée contre toi. Que lui reste-t-il à
faire désormais ? Plus rien. À mesure qu’il s’écoule, le silence qui suit ton dernier souffle, Seigneur, creuse en
nous un abîme, nous vide de nous-mêmes, de la part de nous-mêmes qui s’est compromise avec tes assassins ;
il nous laisse interdits. Oh ! Seigneur, que ce silence fasse en nous tout son travail ! Qu’il prenne le temps
d’accomplir en nous ce que ta vie entière a accompli pour nous !
TREIZIEME STATION : JESUS EST DESCENDU DE LA CROIX
Après cela, Joseph d’Arimathie, qui était disciple de Jésus, mais en secret par crainte des
Juifs, demanda à Pilate de pouvoir enlever le corps de Jésus. Et Pilate le permit. Joseph
vint donc enlever le corps de Jésus. Nicodème – celui qui, au début, était venu trouver
Jésus pendant la nuit – vint lui aussi ; il apportait un mélange de myrrhe et d’aloès pesant
environ cent livres. Ils prirent donc le corps de Jésus, qu’ils lièrent de linges, en employant
les aromates selon la coutume juive d’ensevelir les morts. (Jean 19, 38-40)
Silence. Puis méditation. On allume une bougie.
Après ta mort, Seigneur, et après Véronique, voici que d’autres personnes vont se manifester pour
prendre soin de toi en honorant ton corps défunt. Joseph et Nicodème te soustraient à la scène du Golgotha
et accomplissent pour toi les gestes rituels d’une liturgie des morts.
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Leur initiative est leur manière de te demeurer discrètement fidèles. Voici qu’en accompagnant,
Seigneur, ta descente de la croix, Nicodème peut « naître d’en haut » (Jn 3, 3) et s’engager ainsi dans cette vie
nouvelle de disciple qu’il ne parvenait pas à concevoir quand tu la lui exposais. Seigneur, que
l’accompagnement de ta mort ouvre en nous les chemins de la vie ! Qu’il nous fasse naître et renaître à la vie
de disciples !
QUATORZIEME STATION : JESUS EST MIS AU TOMBEAU
À l’endroit où Jésus avait été crucifié, il y avait un jardin et, dans ce jardin, un tombeau neuf
dans lequel on n’avait encore déposé personne. À cause de la Préparation de la Pâque
juive, et comme ce tombeau était proche, c’est là que Joseph d’Arimathie et Nicodème
déposèrent Jésus. (Jean 19, 40-42)
Silence. Puis méditation. On allume une bougie
À l’entrée du tombeau de Jésus, pour la dernière station de son chemin de croix, notre
méditation peut retrouver une Parole antérieure de plusieurs siècles aux événements de la Passion : celle que
faisait entendre le prophète Isaïe par la figure du Serviteur du Seigneur, en laquelle les premiers chrétiens ont
vu la préfiguration, dans l’Ancien Testament, du Christ souffrant. Les mots d’Isaïe, qui semblent récapituler
par anticipation les épreuves de la Passion de Jésus, en dégagent aussi par avance le message de salut. C’est
ainsi que nous les recueillons :
Devant le Seigneur, le serviteur a poussé comme une plante chétive, une racine dans une terre
aride ; il était sans apparence ni beauté qui attire nos regards, son aspect n’avait rien pour nous plaire.
Méprisé, abandonné des hommes, homme de douleurs, familier de la souffrance, il était pareil à celui
devant qui on se voile la face ; et nous l’avons méprisé, compté pour rien. En fait, c’étaient nos souffrances
qu’il portait, nos douleurs dont il était chargé. Et nous, nous pensions qu’il était frappé, meurtri par Dieu,
humilié. Or, c’est à cause de nos révoltes qu’il a été transpercé, à cause de nos fautes qu’il a été broyé. Le
châtiment qui nous donne la paix a pesé sur lui : par ses blessures, nous sommes guéris. Nous étions tous
errants comme des brebis, chacun suivait son propre chemin. Mais le Seigneur a fait retomber sur lui nos
fautes à nous tous. Maltraité, il s’humilie, il n’ouvre pas la bouche : comme un agneau conduit à l’abattoir,
comme une brebis muette devant les tondeurs, il n’ouvre pas la bouche. Arrêté, puis jugé, il a été supprimé.
Qui donc s’est inquiété de son sort ? Il a été retranché de la terre des vivants, frappé à mort pour les révoltes
de son peuple. On a placé sa tombe avec les méchants, son tombeau avec les riches ; et pourtant il n’avait
pas commis de violence, on ne trouvait pas de tromperie dans sa bouche. Broyé par la souffrance, il a plu
au Seigneur. S’il remet sa vie en sacrifice de réparation, il verra une descendance, il prolongera ses jours :
par lui, ce qui plaît au Seigneur réussira. Par suite de ses tourments, il verra la lumière, la connaissance le
comblera. Le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes, il se chargera de leurs fautes. C’est pourquoi,
parmi les grands, je lui donnerai sa part, avec les puissants il partagera le butin, car il s’est dépouillé lui-
même jusqu’à la mort, et il a été compté avec les pécheurs, alors qu’il portait le péché des multitudes et
qu’il intercédait pour les pécheurs. (Isaïe 53, 2-12)
Devant ton tombeau, Seigneur, nous te prions enfin pour ceux que tu rejoins dans la mort et pour ceux
qu’endeuille la mort d’un proche. Puisque tu as livré ta vie pour nous jusqu’à mourir toi-même et être enseveli,
puisque tu te fais frère des défunts comme tu l’es des vivants, porte les uns et les autres auprès de ton Père
miséricordieux !
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HYMNE « MYSTERE DU CALVAIRE »
Afin que vienne l’Heure promise à toute chair, Seigneur, ta Croix demeure dressée sur l’univers ; Sommet de notre terre où meurt la mort vaincue, Où Dieu se montre Père en nous donnant Jésus.
Texte : Philippe Devaux, diacre Photos : chemin de croix proposé par le CCFD
Mise au tombeau XVIème siècle– église Notre-Dame-la-Grande © ADP PAROISSE DE LA TRINITE
DIOCESE DE POITIERS - PAROISSE DE LA TRINITE - 1 rue Sainte-Croix 86000 POITIERS