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En Bref... ouref... Fédération des Centres Sociaux 23,rueMathis 75019 Paris tel::0144 647469 fax:014464 7333 E-mail:fcs75@centres- sociaux-paris.org Juillet 2006 75 Vie fédérale L'édito de la Présidente C’est l’été, c’est le temps des vacances. C’est devenu une donnée de notre civilisation. Nous en fêtons d’ailleurs cette année une des formes institutionnalisée en 1936 : les congés payés. Et pourtant, nous le savons, de nombreux enfants et adultes n’ont toujours pas accès à cette conquête des classes populaires sur l’aristocratie, qui seule pendant des siècles ne pouvait déroger à cette obligation de partir en villégiature, déplaçant son oisiveté pour mieux en montrer la fonction. Chacun se souvient de l’ouverture sublime du « Guépard » de Visconti, montrant le déplacement d’une famille princière du palais de la ville à celui de la campagne, tel un travail saisonnier essentiel pour assurer la continuité d’un monde. Alors aujourd’hui, comment ? pourquoi partons-nous en vacances ? Je sais que cette année dans certains Centres sociaux, malgré la fermeture estivale, des relais se sont organisés pour continuer à aider de familles menacées d’expulsion. Pour d’autres, les difficultés attendues de la rentrée empêcheront certainement le repos et le délassement si nécessaires. Mais pourtant, l’heure des vacances est venue, c’est ainsi, il nous faut, soit partir comme Colette : « pour aller travailler ailleurs », soit tenter cet apprentissage du repos, ce drôle de vide intérieur qui ressemble parfois à une fenêtre sur la liberté… Je vous souhaite à tous de très bonnes vacances. Un Bilan Moral Fédéral Un Bilan Moral Fédéral, pour quoi faire ? Toutes nos réunions de cette année 2006 ont permis de pointer une augmentation de la précarité des personnes qui fréquentent les Centres sociaux. Nous avons rappelé, lors de notre assemblée générale que nous refusions d’accepter ces évolutions aux conséquences négatives pour les personnes et les structures sociales. Ces mutations complexifient le dialogue entre les habitants et fragilisent le lien social. Avec ce projet de Bilan Moral Fédéral, nous entendons, par le débat citoyen dans les Centres sociaux, renforcer le dialogue et les échanges entre les différents acteurs de la société. Nous entendons faire connaître des propositions, des engagements à partir de la parole (des paroles) des habitants sur leur territoire de vie. Le Bilan Moral Fédéral (BMF) entend répondre à 5 objectifs : Un groupe de travail a été constitué et s’est réuni à deux reprises pour ébaucher les propositions de mise en œuvre de ce chantier à partir de la rentrée. Voici les premiers « retours » de ce groupe (validés par le CA de juin de la FCS75). Dire « ce que l’on ne peut pas faire ». Cette phrase sera inductrice des échanges dans les Centres et a pour objet de faire remonter un état des lieux de nos quartiers, de nos réalités de fonctionnement, des problématiques rencontrées. Elle vise à ouvrir le débat, la réflexion sur les écarts entre les besoins sociaux, les potentialités des territoires où nous sommes implantés, la situation des Centres parisiens et leurs capacités de réponse. Faire déboucher ce BMF par des propositions, des initiatives. Se fixer des objectifs d’améliorations pour nous-mêmes. Valoriser l’action des Centres parisiens : chaque Centre choisira 1 à 2 actions emblématiques qu’il souhaite mettre en avant. A partir de cette mosaïque d’actions nous définirons un mode d’information permettant de mieux faire connaître les Centres parisiens. Etre un outil de débat, d’interpellation des partenaires, des pouvoirs publics. Le Bilan Moral Fédéral s’inscrit dans une démarche : - de réseau : chaque Centre d’abord, les Centres collectivement ensuite… et la fédération comme outil d’expression et d’organisation collectives. - qui implique les administrateurs, les bénévoles, les habitants et les salariés des Centres. - de projet : nous définissons, nous validons ensemble, … les étapes de ce BMF (le chemin qui mène au résultat est tout aussi important que le résultat). Premières précisions (succinctes) sur la construction de ce Bilan Moral Fédéral : Nous n’allons pas recueillir des données (ou pas trop), faire des enquêtes, mais nous appuyer sur la parole des uns et des autres. Il s’agit d’un exercice ouvert devant favoriser au Martine Trapon Présidente de la Fédération

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Page 1: En Bref juillet 2006 V3-Feuillet 1 · 2011. 4. 4. · Bilan Moral Fédéral, nous entendons, par le débat citoyen dans les Centres sociaux, renforcer le dialogue et les échanges

En Bref...ouref...

Fédérationdes CentresSociaux

23, rue Mathis

75019 Paris

tel:�: 01 44 64 74 69

fax�: 01 44 64 73 33E-mail�: fcs75@centres-

sociaux-paris.org

Juillet 2006

75Vie fédérale

L'édito de la Présidente C’est l’été, c’est le temps des vacances. C’est devenu unedonnée de notre civilisation. Nous en fêtons d’ailleurs cetteannée une des formes institutionnalisée en 1936 : les congéspayés.

Et pourtant, nous le savons, de nombreux enfants et adultesn’ont toujours pas accès à cette conquête des classespopulaires sur l’aristocratie, qui seule pendant des siècles nepouvait déroger à cette obligation de partir en villégiature,déplaçant son oisiveté pour mieux en montrer la fonction.Chacun se souvient de l’ouverture sublime du « Guépard » deVisconti, montrant le déplacement d’une famille princière dupalais de la ville à celui de la campagne, tel un travailsaisonnier essentiel pour assurer la continuité d’un monde.Alors aujourd’hui, comment ? pourquoi partons-nous envacances ?

Je sais que cette année dans certains Centres sociaux,malgré la fermeture estivale, des relais se sont organisés pourcontinuer à aider de familles menacées d’expulsion.

Pour d’autres, les difficultés attendues de la rentréeempêcheront certainement le repos et le délassement sinécessaires. Mais pourtant, l’heure des vacances est venue,c’est ainsi, il nous faut, soit partir comme Colette : « pour allertravailler ailleurs », soit tenter cet apprentissage du repos, cedrôle de vide intérieur qui ressemble parfois à une fenêtre surla liberté…

Je vous souhaite à tous de très bonnes vacances.

Un Bilan Moral Fédéral Un Bilan Moral Fédéral, pour quoi faire ?Toutes nos réunions de cette année 2006 ont permis de pointerune augmentation de la précarité des personnes qui fréquententles Centres sociaux. Nous avons rappelé, lors de notreassemblée générale que nous refusions d’accepter cesévolutions aux conséquences négatives pour les personnes etles structures sociales. Ces mutations complexifient le dialogueentre les habitants et fragilisent le lien social. Avec ce projet deBilan Moral Fédéral, nous entendons, par le débat citoyen dansles Centres sociaux, renforcer le dialogue et les échanges entreles différents acteurs de la société. Nous entendons faireconnaître des propositions, des engagements à partir de laparole (des paroles) des habitants sur leur territoire de vie.

Le Bilan Moral Fédéral (BMF) entend répondre à 5 objectifs :Un groupe de travail a été constitué et s’est réuni à deuxreprises pour ébaucher les propositions de mise en œuvre de cechantier à partir de la rentrée. Voici les premiers « retours » dece groupe (validés par le CA de juin de la FCS75).

� Dire « ce que l’on ne peut pas faire ».

Cette phrase sera inductrice des échanges dans les Centres et apour objet de faire remonter un état des lieux de nos quartiers,de nos réalités de fonctionnement, des problématiquesrencontrées. Elle vise à ouvrir le débat, la réflexion sur lesécarts entre les besoins sociaux, les potentialités des territoiresoù nous sommes implantés, la situation des Centres parisiens etleurs capacités de réponse.

� Faire déboucher ce BMF par des propositions, des initiatives.

� Se fixer des objectifs d’améliorations pour nous-mêmes.

� Valoriser l’action des Centres parisiens : chaque Centre

choisira 1 à 2 actions emblématiques qu’il souhaite mettre enavant. A partir de cette mosaïque d’actions nous définirons unmode d’information permettant de mieux faire connaître lesCentres parisiens.

� Etre un outil de débat, d’interpellation des partenaires, des

pouvoirs publics.

Le Bilan Moral Fédéral s’inscrit dans une démarche :- de réseau : chaque Centre d’abord, les Centres collectivementensuite… et la fédération comme outil d’expression etd’organisation collectives. - qui implique les administrateurs, les bénévoles, les habitantset les salariés des Centres.- de projet : nous définissons, nous validons ensemble, … lesétapes de ce BMF (le chemin qui mène au résultat est tout aussiimportant que le résultat).

Premières précisions (succinctes) sur la construction de ce BilanMoral Fédéral : Nous n’allons pas recueillir des données (ou pas trop), faire desenquêtes, mais nous appuyer sur la parole des uns et desautres. Il s’agit d’un exercice ouvert devant favoriser au

Martine TraponPrésidente de la Fédération

Page 2: En Bref juillet 2006 V3-Feuillet 1 · 2011. 4. 4. · Bilan Moral Fédéral, nous entendons, par le débat citoyen dans les Centres sociaux, renforcer le dialogue et les échanges

autres. Il s’agit d’un exercice ouvert devant favoriser aumaximum la discussion, le DEBAT.

Nous rappelons qu’il s’agit d’un bilan MORAL : c’est à dire que lasubjectivité est de mise (il ne s’agit pas d’un travailsociologique… notre travail s’appuie sur une parole debénévoles, d’habitants, de salariés… forts d’un engagement,d’une expérience et de potentialités). Nous ne visons pas unpropos d’experts mais nous souhaitons recueillir les « savoirs »des uns et des autres. Toutefois, cette parole ne peut s’extrairen’importe comment : la préparation des débats, la forme desdébats à initier méritent une vraie attention en amont, uneréelle préparation.

Après ce temps d’échanges (dans chaque Centre) qui devraits’affranchir le plus possible du découpage par activité pour allervers une approche de projet global, une rencontredépartementale regroupera ceux qui auront participé aux débatslocaux. Entre temps, les éléments auront été rassemblés pourcroiser les thématiques dominantes.Au final, on devrait parvenir à un écrit qui servira de base à lacommunication fédérale (échéance : printemps 2007).

Un peu de méthode :Nous demandons à chaque Centre volontaire de désigner à larentrée de septembre « UN REFERENT», dûment mandaté parson association, pour participer et relayer la construction de ceBilan Moral Fédéral. Ce peut être une ou plusieurs personnesselon le degré d’investissement voulu par le Centre social (ceréférent peut être un salarié, un administrateur, un bénévole, unadhérent). Avec ces référents nous préparerons, noussoutiendrons les initiatives des Centres, ainsi que les tempscollectifs. C’est aussi en direction des référents que nousorganiserons un temps de préparation à l’organisation deséchanges, des débats dans chaque Centre. Dès la rentrée, chaque Centre social sera destinataire despremiers outils proposés par le groupe de travail fédéral.

Le réseau parisien et la FCSF :Nous entendons inscrire ce projet de Bilan Moral Fédéral dansl’initiative nationale intitulée « le Printemps des 1000 débats ».En 2007, ce sont 1000 Centres sociaux qui organiseront undébat et le feront savoir aux élus et plus largement. En 2007, cesont 1000 Centres sociaux qui auront à cœur de montrer leurappartenance commune et la force de leur réseau !

Pour le groupe de travail, Patrick Isabel, Délégué

�Des centres d’accès public à internet implantés

en Afrique et des EPN se rencontrent… 25 acteurs du réseau ADEN (Appui au DEsenclavementNumérique), venant de 11 pays d’Afrique sub-saharienne(Angola, Burkina, Burundi, Cameroun, Guinée, Mozambique,Nigeria, RCA, RDC, Sénégal, Tanzanie) ont participé à larencontre internationale des gestionnaires de centres ADEN àParis du 26 au 30 juin 2006.Aden est un projet de coopération internationale du Ministèrefrançais des Affaires Etrangères dont les objectifs sont dedémocratiser l’accès à Internet, former à l’utilisation desnouvelles technologies et encourager la production africaine decontenus (http://www.africaden.net/).L'objectif de ces rencontres était double :- échanger autour des expériences des uns et des autres :gestion technique, administrative et financière des structures,accueil du public, animation, formation des utilisateurs, activitésdéveloppées, etc. - découvrir des acteurs français de l'accès public à Internet(Cyber-base, Espace Culturel Multimédia, Espace PublicNumérique, ...).C'est pourquoi, à la demande du Ministère des AffairesEtrangères, la journée du 27 juin a été consacrée à ladécouverte des Espaces Publics Numériques (EPN) du réseauPARVI Paris Ville Numérique. A cette occasion, les participants ont visité deux EPN dans le

18ème arrondissement, celui du Centre social Espace Torcy

(http://www.ensparis.fr/Cadres/ccentresocial.htm/) et celui de

la Gou

Paris 10ème

� �AIRES 10 : La Halte-garderie, donner sa juste

place à chacun

Vie des Centres

La Halte-Garderie du Centre social AIRES 10 a pour singularitéd’offrir un accueil et un accompagnement basé sur la« reconnaissance de l’Autre comme un Individu et un Sujet », cequi (re-)donne sa « juste » place à chacun : les professionnellesdans leur travail, les enfants dans leur évolution et les parentsdans leur rôle.

La structure- Agrément pour 25 enfants, soit en moyenne 55 enfantsinscrits.- 6 professionnelles : 3 éducatrices jeunes enfants, 2 animatricesCAP Petite Enfance, 1 animatrice, 1 agent de service. - Ouverture du lundi au vendredi, sauf le mercredi après-midi,de 8h30 à 12h et de 13h30 à 17h. Même si la halte est, de fait, un complément de garde lorsqueles parents travaillent, elle a bien gardé sa spécificité d’accueiltemporaire en limitant le nombre de rendez-vous hebdomadairesà 3, dont éventuellement une journée continue. En augmentantle nombre de places disponibles, cela permet de répondre à unedemande moins « visible » mais tout aussi importante desfamilles qui sont à la maison, quelles que soient les raisons. Celas’avère d’autant plus urgent lorsque les familles se trouvent dansdes conditions de vie difficiles (logement, chômage, isolement).

La pédagogieLa pédagogie s’appuie sur deux principes fondamentaux : - considérer que, l’enfant se construisant par essence à chaqueinstant, les professionnelles de la halte participent de fait à sonéducation. - définir le plus possible ce qui est transmis.

la Goutte d'Ordinateur (http://www.gouttedordinateur.org/). L'après-midi, un débat organisé par le responsable du projetADEN et la Fédération des Centres sociaux, a regroupé 40personnes pour échanger autour des problématiques de chacunet comparer les dispositifs. L'esprit de la rencontre était defavoriser l'échange d'expériences de terrain afin de faciliter lamise en oeuvre de futurs projets de coopération. Contact FCS75 : Bruno Schultz, [email protected] Contact ADEN : Nicolas Pejout, [email protected]

Deux objectifs sous-tendent les actions : - que l’adaptation soit une expérience positive : accompagnerl’enfant et ses parents de façon à dépasser des difficultés (peur,tristesse, culpabilité ...) et les amener à trouver LEUR solution. - que l’enfant trouve sa place dans la halte et au sein dugroupe : lui donner les conditions et les outils lui permettant derespecter l’autre (avec les outils de communication, les règles devie ..) et de se respecter soi-même (dire non à bon escient, faire

des choix, reconnaître ses envies et ses besoins …).

Trois outils pédagogiques sont utilisés : - la "parole juste et vraie" : en lien avec la relation empathique,elle accompagne une relation affective particulière, sécurisanteet permet l’expression et l’accompagnement des émotions. - des règles de vie : en les expliquant et en les faisant respecterpar tous, un cadre rigoureux et sécurisant est délimité, ce quipermet une plus grande liberté d’émotions et de découvertes. - le "jeu libre", utilisé pour amener l’enfant à être acteur de seschoix et de ce qu’il vit. L’espace et le temps sont aménagés afinde permettre, voire encourager (n’oublions pas ces enfants quiarrivent sans « savoir » jouer de leur propre initiative !) l’action

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«�Les Centres sociaux parisiens sont des structures de proximité

installées dans les quartiers les plus populaires de la capitale. Dans

ces centres s’impliquent des familles, des habitants de toutes

classes sociales, de toutes nationalités, de toutes confessions pour

animer et faire vivre leur territoire dans une démarche citoyenne,

responsable et solidaire. Ces habitants, ces familles, par leur

implication font vivre ces quartiers et donnent une réalité au lien

social nécessaire à toute collectivité.

Dans ces quartiers, dans ces Centres sociaux, en ce moment, des

familles et leurs enfants sont dans une extrême inquiétude�: celle

d’être reconduits à la frontière à l’issue de la scolarité des enfants

(circulaire du 31 octobre 2005). En effet, des jeunes scolarisés sans

papiers risquent d’être expulsés de France à l’issue de leur année

scolaire. Pour certaines familles, c’est déjà une réalité�! Face à

cette menace, nous mesurons l’angoisse des familles, le

traumatisme des enfants. A défaut de prendre des vacances,

comme le feront leurs camarades de classe, ces enfants et leurs

parents vont devenir des fugitifs, des enfermés à domicile pour

éviter de se faire interpeller et reconduire à la frontière.

Les Centres sociaux sont attachés aux valeurs de respect de la

dignité humaine, de solidarité, au droit de vivre en famille comme

cela est stipulé dans la déclaration internationale des droits de

l’enfant. Il leur est insupportable de continuer à faire normalement

leur travail en sachant qu’à côté d’eux, ces enfants, ces familles

sont dans une telle situation. Quel avenir raisonnable existe-t-il,

ailleurs qu’en France, pour ces enfants�?

La Fédération des Centres sociaux de Paris est solidaire des

familles et s’associe aux enseignants, aux parents d’élèves, aux

associations qui se mobilisent pour protéger l’avenir de ces

enfants.

La Fédération des Centres sociaux de Paris est solidaire des Centres

sociaux qui, de leur initiative et en conscience, se mobilisent de

façon concrète pour éviter la reconduite à la frontière de ces

enfants. Elle soutiendra les Centres sociaux qui oeuvrent dans ce

sens. Nous ferons suivre sur notre site internet les actions initiées

par les Centres parisiens. De même nous sollicitons les Centres

pour qu’ils nous fassent part de leur réalité par une remontée

d’informations vers la fédération de Paris.»

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La parentalité à la HalteUne grande attention est portée à l’accompagnement de laparentalité. A cela, deux raisons. La Halte est insérée dans leCentre Social AIRES 10, même si les lieux sont différents. Ellepoursuit donc les mêmes orientations et adapte les objectifs duProjet Social de l’association pour le secteur de la PetiteEnfance : prise en compte de la famille, favoriser la prised’autonomie, la rencontre et la communication ainsi que lamixité sociale. La deuxième raison est que toute personne qui « entre » dansla Halte est considérée comme un Individu et un Sujet. A cetitre, chacun a droit à une reconnaissance, un respect, uneattention.A la Halte, accompagner le parent, c’est lui (re-)donner toutesa place dans son rôle ; c'est l’accueillir chaleureusement quelqu’il soit, tout autant que son enfant, ni plus ni moins ; c’estentendre ses questions et l’émotion qui sous-tend, ses doutes,ses peurs, beaucoup plus que lui donner des réponses ; c’est lui(re-)donner confiance en lui-même tout autant qu’en l’équipedes professionnelles.

Au fil des expériences, l'équipe définit quelques règles issuesdes mêmes principes pédagogiques : - rechercher une qualité d’accueil, d’écoute et de parole fondéesur la relation empathique et l’écoute active. - s'efforcer d’être le plus clair possible dans les paroles ou dansles actes pour transmettre le message juste. - l'écoute est centrée sur la relation parents/enfants pourrevenir toujours à ce qui relie chacun à la halte.

La pédagogie développée est le fruit d’une expérience humaine,qui s’étoffe au fil des rencontres et des expériences. Elles’appuie surtout sur des résultats, concrets, satisfaisants,parfois spectaculaires, touchants. Chaque famille, même engrande difficulté, y trouve sa place et l’environnement propice àl’épanouissement des relations parents/enfants.

Isabelle Leservoisier, Responsable Petite Enfance Contact : Halte-garderie AIRES 10, Tel : 01 42 06 28 64

Paris 15ème

OCM-CEASIL : Journée portes ouvertes

«�prévention de la toxicomanie�»Le Centre social OCM-CEASIL a consacré la journée du 1er juindernier à un temps d’information et de sensibilisation sur lesconduites à risques. A partir d’une sélection d’affiches portant sur l’alcool, le tabac,les médicaments, le dopage, les produits hallucinogènes et lecrack, Emergence, centre de soins spécialisés en toxicomanie,

Solidaire contre les expulsions

des enfants et familles sans papiers

Fin juin, la Fédération a diffusé un communiqué relatif aux

risques d’expulsion des enfants et familles sans papiers, dans

lequel elle affirme sa solidarité avec les Centres sociaux qui se

mobilisent pour éviter la reconduite à la frontière.

Le Réseau Education Sans Frontières et la Cimade mettent à disposition

des familles sans papiers avec enfant scolarisé, des jeunes majeurs

scolarisés et à toute personne souhaitant s’opposer à leur expulsion, un

numéro d’appel national : N° indigo URGENCE ETE�- 08 20 20 70 70

de l’enfant. L’accompagnement professionnel dans le jeu librese définit principalement autour d’une présence active : lesadultes sont disponibles mais pas à disposition. Ils sont làcomme repères voire comme soutien, mais pas pour jouer à laplace de l’enfant. Il en résulte pour l’enfant une grandeconfiance en l’autre et en lui-même, et pour lesprofessionnelles une meilleure connaissance de l’enfant par lebiais de l’observation, des échanges et des expériencesémotionnelles. Cette pédagogie s’apparente à celle mise en place depuis

longtemps à l’institut « LOCZY » de Budapest.

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Ont participé à la rédaction de ce numéro : Johanne Bourgie, Angela Giuffrida-Pulga, Patrick Isabel, Alice Le Fanic, IsabelleLeservoisier, Bénédicte Nolleau, Jean-Paul Rueff, Bruno Schultz, Martine Trapon

Chut ! Les clowns ont fait leur entrée, suivis par une nuéed’enfants curieux... Dans un coin on trinque, on discute de tout et de rien,l’important est de se parler … Le soleil boude ? Quelqu’un fait une danse pour le faire sortir àl’aide d’une poignée de sel, tiens, on dirait que ça marche !!!!! La Place Michel Bloch a des allures de place de village et leshabitants du quartier prennent du bon temps… Nombreux sont ceux qui demandent « quand est-ce qu’onrecommence ? ».Eh oui, les rêves, l’amour, la fête et la joie sont contagieux… Au fait, quand est-ce qu’on recommence ?!

Angela Giuffrida-Pulga, Habitante du quartier Réunion-Père Lachaise

Contact : Etincelles, Tel : 01 43 71 05 45

a animé 3 stands : « tabac », « alcool » et « cannabis ».Conseils, discussions, jeux, informations et distribution dedocumentation ont permis de sensibiliser les habitants etbénévoles venus sur place. En soirée, c'est à la question des conduites à risques chez lesjeunes que les participants se sont plus particulièrementintéressés, avec une conférence-débat « Tabac, alcool,cannabis à l’adolescence », où intervenaient Hélène David,Directrice d’Emergence, et Caroline Richard, EducatriceSpécialisée. Des bénévoles, le public qui fréquente le Centre (familles de laP.M.I., apprenants étrangers en français, quelques jeunes duquartier, …), et des administrateurs sont venus nombreuxassister à cette initiative, qui a vu le jour grâce à unecollaboration entre les équipes du pôle social et du pôle petiteenfance d’OCM-CEASIL, Emergence et la mission préventiondes toxicomanies de la DASES.

Johanne Bourgie et Bénédicte Nolleau, stagiaires Assistantes Sociales à la FCS75

Paris 20ème

Etincelles : Repas de quartier, une

habitante raconte...Alors que la fête a battu son plein dans les Centres sociaux cesderniers temps, que les habitants se sont retrouvés autour derepas de quartier, une bénévole du Centre social Etincelles

dans le 20ème

arrondissement raconte le repas de quartier

qu’elle a vécu…

Paris 20ème

Elisabeth :�Mémoires urbainesLe Centre social Elisabeth, situé au pied du métro Bellevilledans le 20ème arrondissement, accueille chaque année unedizaine de jeunes gens mineurs arrivés très récemment de touspays, qui nécessitent une prise en compte de leur insertion parla découverte de la société d’accueil, passant par la langue etles mises en situation pratiques.De mai 2005 à mars 2006, ce sont des ateliers « Mémoiresurbaines » qui leur ont été proposés : un atelier deprogrammation en mai et juin 2005, et un atelier de réalisationdurant une partie de l’année scolaire 2005/2006 animé par laréalisatrice Chantal Briet. L’objectif : croiser les itinéraires deces jeunes fraîchement arrivés avec la mémoire des lieux qu’ilsétaient amenés à fréquenter au cours de leur quotidien…

Avant ces deux ateliers, c’est d’abord une "ré appropriation" deleur propre mémoire sur laquelle ont travaillé ces jeunespassés d’un pays à un autre et plongés dans une nouvellelangue. Ils ont écrit sur leurs propres souvenirs, les souvenirsde leurs villes d’origine, sur les changements urbains qu’ils yont vécus.

Puis, ces jeunes gens arrivant sur un territoire qu’ils neconnaissent pas, ils ont été amenés à regarder autrement etdécouvrir ce territoire inconnu lors de l’atelier deprogrammation, en visionnant des films et en les sélectionnantpour un petit festival organisé à la Maison des Métallos.

Dans le même temps, avec l’aide de l’association Trajectoires,un travail de recherche sur les couches de l’histoire qui ontmétamorphosé au cours du temps le quartier a été fait aveceux à partir de leurs repères, à partir des lieux qu’ilsconnaissent, par exemple : le Mac Do du coin qui était unancien cinéma, la boulangerie qui était une imprimeriecoopérative de la Bellevilloise, etc. Il s’agissait de découvrir avec eux leurs « parcours intimes »,en dessinant des plans, en prenant des photos, en rencontrantdes habitants, en recueillant des récits de vie, en rencontrantdes historiens, sociologues, urbanistes… Tout au long du projet, les jeunes étaient initiés aux techniquesde montage, de cadrage et de prise de son. La découverte desmétiers de l’image et des dispositifs parisiens spécialisés dansl’image faisait également partie de leur périple.Ces itinéraires et rencontres ont nourri l’écriturecinématographique des jeunes, qui ont pu exprimer leur proprevision de l’espace, et avoir une démarche originale tournéeautour de l’histoire des lieux. Et par là-même s’approprier àleur tour l’histoire de ces lieux. De ce travail est né un film tourné et monté par les jeunes eux-mêmes : « Belleville en vie ». Ce projet a été réalisé grâce au soutien financier d'Arcadie.Contact : Elisabeth, Tel : 01 43 66 64 56

Dimanche 21 mai 2006 Comment raconter les sensations suscitées par ce repas dequartier ?Peut-être en commençant comme ça…C’est l’histoire d’une poignée d’hommes et de femmes, quiavaient un rêve de partage. Ce dimanche là, un dimanche où le soleil ne rigolait pas, ceshommes et ces femmes ont apporté des étoffes et des ballonsde couleur sur cette place grise, emprisonnée par desimmeubles où tout le monde reste chez soi, au milieu d’unquartier qui a un cœur qui bat, tout doucement, de peur d’êtresurpris…Tout d’un coup les arbres drapés dans du mauve et du jaunedes étoffes soyeuses, portant les ballons en guise debourgeons, ont lancé leur appel autour d’eux, et les enfantssont arrivés. Ils avaient leurs rires dans leurs poches, on ne sait jamais, etlà, ils sont émerveillés devant le spectacle de la place tout àcoup devenue un terrain de jeu, pour les grands et pour lespetits.Une petite fille veut un maquillage qui la fasse devenir, l’espaced’un dimanche, une petite Barbie … Une maman timide s’assoit à une table, à côté d’autresmamans, tout le monde goûte et savoure la salade de riz, latarte bio, le gâteau que quelqu’un a apporté, mais qui ? Il y en a qui dansent, en cercle ou par deux, ou tout seuls, quien ondulant des hanches, qui en se prenant par la main pourfaire une ronde, d’autres avançant et reculant, parfois mêmesur la tête … qu’importe, l’essentiel c’est d’être là et de se

réjouir d’être ensemble…