en attendant godot

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Dossier pédagogique Frédérique Favre - mai 2009 En attendant Godot De Samuel Beckett Mise en scène Bernard Lévy <Coproduction> Compagnie Lire aux Eclats > Le Parvis, scène nationale / Tarbes > MC2: Grenoble <Coréalisation> Théâtre de l’Athénée <Production déléguée> MC2: Grenoble <Représentations à Grenoble> du 9 au 13 juin 2009 MC2: Grenoble - Dossier pédagogique <Contact> Géraldine Garin : geraldine.garin@mc2grenoble.fr - 04 76 00 79 22 Photo : Philippe Delacroix

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  • Dossier pdagogique

    Frdrique Favre - mai 2009

    En attendant

    Godot

    De Samuel Beckett

    Mise en scne Bernard Lvy

    Compagnie Lire aux Eclats > Le Parvis, scne nationale / Tarbes > MC2: Grenoble Thtre de lAthne

    MC2: Grenoble

    du 9 au 13 juin 2009

    MC2: Grenoble - Dossier pdagogique Graldine Garin : [email protected] - 04 76 00 79 22

    Photo : Philippe Delacroix

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    SOMMAIRE

    Equipe et distribution 3

    Prsentation de la pice 4 Note dintention de Bernard Levy 5

    Pistes et perspectives 6 Cosmogonie et feu dartifices, entretien avec Bernard Levy et Gilles Arbona 6 Didascalies : du texte la scne 10 Espace : de la scne larne, scne et hors-scne 11 Temps : double, cyclique, suspendu 12 Personnages : double paire 13 Lhumour : parce que cest affreux, cest galement drle 14 Une pice absurde et moderne ? 15

    Biographie de Samuel Beckett (1906-1989) 16

    Luvre de Samuel Beckett 17

    Parcours artistiques 19 Bernard Levy 19

    Rfrences bibliographiques et ressources en ligne 23 Bibliographie 23 Ressources en ligne 23

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    EQUIPE ET DISTRIBUTION

    Bernard Levy

    Jean-luc Vincent

    Giulio Lichtner

    Elsa Pavanel

    Sverine Thiebault

    Christian Pinaud

    Marco Bretonnire

    Brangre Prost

    Rgie gnrale : Sbastien Dupont Rgie son : Yoann Perez Rgie lumire : Guillaume Lorchat

    Gilles Arbona : Vladimir Thierry Bosc : Estragon Garlan le Martelot : LEnfant Georges Ser : Lucky Patrick Zimmermann : Pozzo

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    PRESENTATION DE LA PIECE

    En Attendant Godot met en scne la strile attente de deux clochards qui continuent desprer, mollement, la venue dun nigmatique monsieur Godot. Deux journes se succdent. Seuls Pozzo et son valet Lucky passent sur la route pour tromper lennui des deux compagnons.

    Route la campagne. Avec arbre. Au premier acte, Vladimir et Estragon se rejoignent au bord dune route qui traverse un paysage lunaire. Un arbre chtif , peine un arbre vrai dire, un arbuste , ou un arbrisseau , marque lendroit du rendez-vous. Le corps les tiraille, pour lun le pied rest trop longtemps macrer dans la vieille chaussure, pour lautre la prostate interdisant le plus lmentaire des soulagements. Ils sennuient. Le dialogue habite lattente, ponctue dune rengaine rsonnant comme une impasse : ESTRAGON Allons-nous en. VLADIMIR On ne peut pas. ESTRAGON Pourquoi ? VLADIMIR On attend Godot ESTRAGON Cest vrai. Tout est prtexte se distraire : essayer de se pendre ou rassembler ses souvenirs. La vritable diversion est lapparition dun prtentieux hobereau, Pozzo, tenant au bout dune corde son valet Lucky. Porteur, esclave, penseur ou danseur, Lucky excute machinalement les tches que lui commande son matre grand renfort de coups de fouet. Absent au monde et lui-mme, ce bouffon offre le spectacle terrifiant dune soumission qui la vid de son humanit. A la fin de la journe, un garon arrive. Il nest jamais venu et na jamais vu Vladimir et Estragon. Il vient transmettre un message de Godot : il ne viendra pas ce soir mais srement demain . Didi et Gogo peuvent sen aller. Ils ne bougent pas.

    Lendemain. Mme heure. Mme endroit. Au deuxime acte, le temps semble stre coul : quelques feuilles sont apparues sur larbre. Mais la journe suivante nest que la redite dcale de la prcdente, comme si un tour de plus tait donn dans la spirale du temps, dans lavance inluctable vers la dchance. Vladimir ne tarde pas remarquer les leurres de cette continuit apparente. Larbre chtif verdoie avec larrive du printemps. Est-ce une nuit ou une saison qui vient de scouler ? Les chaussures dEstragon sont restes abandonnes au bord de la route. Il les remet, elles lui vont. Sont-ce seulement les mmes ? Quant Pozzo et Lucky, ils sont mconnaissables. Lucky est muet, Pozzo aveugle. Les quatre personnages trbuchent lun aprs lautre et rampent lamentablement, comme des larves, accabls de misre et dennui. A la fin de la journe le garon arrive. Il nest jamais venu et ne reconnat ni Vladimir ni Estragon. Il transmet son message : Godot ne viendra pas ce soir. Demain, srement Didi et Gogo peuvent sen aller. Ils ne bougent pas.

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    Note dintention de Bernard Lvy

    Chaque mise en scne est pour moi une exprienceEn ce sens, travailler sur Fin de partie a t, du fait sans doute de la contrainte que reprsentait le respect total des didascalies, une tape nouvelle dans lapproche de mon mtier de metteur en scne. Aujourdhui, je souhaite prolonger et approfondir ce travail en abordant lautre grande pice de Samuel Beckett, En attendant Godot. Pour ce travail, je retrouverai la mme quipe artistique que sur Fin de partie ainsi que les deux acteurs principaux, Gilles Arbona et Thierry Bosc. La posture qui avait t la ntre, savoir un respect scrupuleux de la loi dicte par lauteur et ses ayants droits, ne sera peut-tre pas la mme ; je dis peut-tre car seule la mise lpreuve du plateau, la recherche dramaturgique et scnographique apporteront une rponse satisfaisante. Dailleurs, ce stade de notre travail, jentrevois un certain nombre de questions auxquelles il nous faudra rpondreDoit-on, comme sur Fin de partie, considrer la scnographie comme un espace mental et de ce fait viter de contextualiser notre travail ? Quels liens existe-t-il entre En Attendant Godot et Fin de partie ? Y-a t-il une spcificit propre En Attendant Godot qui nexiste pas dans Fin de partie et qui ds lors va orienter tout notre travail ? Ce sont toutes ces questions, et bien dautres encore, auxquelles il nous faudra rpondre.

    La seule certitude que jai ce jour face cette criture, cest la jubilation quelle provoque, les rflexions abyssales quelle dclenche sur la condition de lhomme et son immense difficult tre.

    Bernard Lvy

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    PISTES ET PERSPECTIVES

    En amont de la mise en scne dEn Attendant Godot, la reprsentation de Fin de partie simpose comme un antcdent fondateur : Bernard Levy y a travaill avec les mmes comdiens, Gilles Arbona et Thierry Bosc, une autre pice du mme auteur, Samuel Beckett. Fin de partie avait t cre lAthne pour le festival Paris Beckett 2006-2007, loccasion du centenaire de la naissance de Samuel Beckett.1 Le programme de ce festival2 ainsi que le dossier de lexposition propose par le centre George Pompidou3 sont disponibles sur la toile.

    Cosmogonie et feu dartifices, entretien avec Bernard Levy et Gilles Arbona

    Par une fin daprs midi dautomne, la terrasse un peu bruyante mais encore ensoleille dun caf non loin du Thtre de lAthne o est reprsente cette Fin de partie, un entretien avec le metteur en scne Bernard Levy et Gilles Arbona sest droul sur le ton la fois badin et srieux de la conversation passionne sur le thtre, Beckett ou encore sur le rle de la littrature. Gilles Arbona, souffrant dune sciatique, est arriv en claudiquant, et, linstar de Hamm (le personnage interprt par Thierry Bosc), parvient plaisanter : chaque soir, lui aussi, avec impatience, attend son calmant...

    La distribution des deux rles principaux de Fin de Partie sest-elle envisage immdiatement avec lvidence de vous confier le rle de Clov?

    Gilles Arbona : Absolument. Javais vraiment trs envie de jouer Clov. Il fallait de toute faon que la diffrence dge puisse tre crdible, entre les deux hommes, puisque on peut donner penser que Clov est un fils potentiel de Hamm. Bernard Levy : Nous avons envisag les deux possibilits de distribution ( Gilles Arbona) peut-tre que, plus tard, tu pourras jouer le rle de Hamm?

    Ce qui est remarquable dans votre interprtation, cest que vous donnez Clov la fois des aspects enfantins, et dautres moments, une maturit qui contraste tout fait avec cette innocence, cette agilit contrarie par la claudication...

    Gilles Arbona : Prcisons toutefois que ce ne sont pas tout fait des personnages avec une psychologie prcise. Ce sont plus des figures dont les acteurs semparent pour en donner les traits caractristiques. On peut se mprendre, dailleurs, sur ces personnages-l. Et sans doute davantage sur Clov, parce quil serait tentant de lapparenter un dbile mental, au dbut. Mais ensuite on saperoit que ce quil dit est vrai et sens. Ce

    1 cf. le dossier pdagogique propos par le thtre de lATHENEE :

    http://www.canalcast.com/v1/wents/users/30829/docs/Dossier%20pedagogique%20Festival%20Beckett1.pdf 2 Programme du festival Paris Beckett 2006 2007 :

    http://web.archive.org/web/20061107152120/www.parisbeckett.com/av-prog-beckett.pdf 3 Exposition au centre G POMPIDOU : SAMUEL BECKETT, Du 14 mars au 25 juin 2007 :

    http://www.centrepompidou.fr/education/ressources/Ens-beckett/ENS-beckett.html

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    nest pas un arrir, ce nest pas non plus un enfant. Cest un pote, un rveur, un grand philosophe. Il est la fois beaucoup moins intelligent et beaucoup moins bte quon ne pourrait le croire. Le rle exige quon oscille sur cette corde raide.

    Sans aller jusqu penser la dialectique du matre et de lesclave chre Hegel, on ne peut sempcher non plus de songer, dans les relations entre les deux figures de Hamm et Clov aux rapports de Laurel et Hardy?

    Gilles Arbona : Chez Hegel, cette dialectique est fouille dun point de vue thorique, chez Beckett, dans Fin de partie, elle est fouille dun point de vue plus sensible. On ne sait pas trs bien qui gagne et qui perd ou qui donne et qui reoit, lequel a mal et lequel souffre...

    Toute la pice, en dfinitive, montre que, surtout, ce qui est problmatique, cest laltrit, cest la relation lautre, quel quil soit.

    Gilles Arbona : Absolument. Cest la considration fondamentale de la pice: on ne peut pas vivre sans les autres et, en mme temps, on ne peut pas vraiment vivre avec lautre. Bernard Levy : ... et galement, comment se dtache-t-on de lautre pour vivre? Comment sort-on de sa relation lautre? Lautre comme tant diffrent de soi? Comment on peut ou non tre libre dans la relation lautre? ... Gilles Arbona : ... et comme Beckett est absolument prodigieux, avec cette Fin de partie, il nous parle du monde, du thtre, de la littrature. Cest un des grands textes du XX sicle. Cest une cosmogonie complte, grce ces deux clowns mtaphysiques. Il y est question de Dieu, aussi...

    Comment avez-vous procd aux rptitions?

    Bernard Levy : En excutant chaque squence, les unes aprs les autres. Phase par phase. Jallais dire sketch aprs sketch, car cest quasiment de sketchs mtaphysiques dont il sagit. Sans chercher unifier trop prmaturment. Gilles Arbona : Oui. Tout est parfaitement huil, imbriqu et cohrent. Cest tout, sauf absurde. (1) Sans cesse, il y a des dparts, des retours. Cest la ncessit et limpossibilit de schapper. Quelque chose recommence, toujours et a ne finit pas. Cest de la posie pure. Lennui, cest que Beckett est considr comme un auteur dune trop grande intelligence, quil a t dramatis lexcs, intronis jamais au Panthon de la littrature. Or, cest un feu dartifices dintentions et elles sont toutes trs prcises et lisibles. Et Bernard Levy a clair le texte et il nous a dirigs, nous, les comdiens, de la plus belle des manires.

    Limage finale quon a de Clov, immobilis, est frappante. Jai t oblig de vrifier dans louvrage publi aux ditions de Minuit si les indications taient de Beckett ou si vous aviez pris la libert de les inventer. On songe, par exemple, Buster Keaton (lorsque vous tes juch sur lescabeau) ou encore aux sculptures de Giacometti. A Lhomme qui marche, en particulier...

    Gilles Arbona : Il ny a que la posture que Beckett ncrit pas. Mais le costume, si. Clov est l encore entre le dpart et le retour. Je lai propose et Bernard ma simplement demand de garder cette posture. Cependant, je nai pas volontairement song Buster Keaton. Cest quand mme moi, je suis fait ainsi, jai toujours boug ainsi. Mais javoue avoir emprunt cette position Louis Beyler, qui a interprt le rle de Clov sous la direction de Ren Lesage. Bernard Levy : Oui. Il mest arriv de penser quon aurait pu forcer le trait, mais en dfinitive, jai des rserves, et je prfre que cela reste suggr. On aurait alors mis un signe trop fort. Le signe y est. Si on lavait soulign, cela aurait pris le pas sur tout le reste. Par exemple en mettant un petit chapeau et une petite veste trique Clov. Mais cela aurait constitu un cran face tout le reste. Les signes allusifs valent mieux que les marqueurs intentionnels. Cest l la spcificit mme du thtre. Gilles Arbona : Un jour, en rptitions, Bernard avait avec lui la bande sonore de la musique de Histoire sans paroles, afin que nous excutions une petite pantomime. Nous lavons faite titre dexercice et pour lamusement. Mais, bien que ncessaire, dans ltape des rptitions, nous navons naturellement pas retenu cette option et cette squence. Cela aurait pu figurer ventuellement dans un btisier ou un best-off

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    comme cest la mode pour le cinma actuellement (sourire). Srieusement, cela nous a quand mme beaucoup aid pour trouver le rythme du dpart. Bernard Levy : De toute manire, cela ne tenait pas. Il y a une tendue de possibilits, mais il faut se rappeler la rplique On nest pas en train de... de signifier quelque chose? Or, il faut que ce texte reste un pome trois dimensions.

    Cest un pome minemment scnique?

    Bernard Levy : Tout fait. Lorsque jtais au Conservatoire national suprieur dart dramatique Paris, jai travaill cette pice, dans le rle de Hamm et je me souviens lavoir joue sans rien y comprendre. Gilles, lui, la vu jouer, dans une autre mise en scne, sans rien comprendre, mais, tous les deux, nous avions t fortement marqus par la pice. Gilles Arbona : Lorsque jai vu Fin de partie dirige par le metteur en scne Ren Lesage, jassistais un spectacle auquel je ne comprenais pas grand-chose mais dont je voyais quil sagissait de quelque chose dabsolument fabuleux. Les comdiens mimpressionnaient. Alors jai aussi compris quun jour il me faudrait jouer ce rle, tellement jtais saisi par la posie de ce grand texte.

    La scnographie nest pas seulement belle, elle est surtout potique et inventive... comment avez-vous procd pour la concevoir? Vous prenez de trs trs lgres liberts avec les didascalies indiques par lauteur, mais elle offre une image rarement vue jusquici dans les mises en scne qui semparent de lunivers de Beckett. (2)

    Bernard Levy : Ce fut presque comme une vidence. Il faut cependant se rappeler qu lpoque, dans les annes 50-60, il sagissait de dfendre Beckett, donc de lui obir absolument. Et ctait au lendemain de la guerre. Do les allusions, les rsonances lactualit. Or, aujourdhui, on peut largir encore davantage le propos et faire entendre tous les chos possibles. Lorsque tu choisis de mettre en scne une oeuvre classique, tu montres aussi toute lhistoire de lauteur, de lesthtique du thtre et des mises en scne prcdentes et lon se bat contre cela. On ne peut y chapper. Gilles Arbona : Cest une littrature trs importante, car, je le rpte, cest une cosmogonie. Dans les textes de Shakespeare, cest dj le mme phnomne. Si tu relis Richard III, tu pourrais lapparenter une histoire africaine daujourdhui car, au fond, de quoi sagit-il? Des hommes qui font semblant dtre empathiques les uns vis vis des autres mais qui se plantent sans arrt des couteaux dans le dos. Fin de partie cest Etre ou ne pas tre, cest aussi, dans la gravit absolue, labsence de douceur. Si tu mets en scne Richard III dans la noirceur absolue, tu passes ct de la subtilit de luvre. Ce dictateur, linstar de Hamm, fait rire et il faut quil fasse rire. Dans cette cosmogonie, aucun lment nest indpendant des autres. Tous les lments sont collatraux. Avec Fin de partie, tu passes instantanment des calembours aux prceptes les plus mtaphysiques. Bernard Levy : Ce que je navais pas peru au pralable, dans la pice, cest aussi la responsabilit de ltre par rapport aux enfants. Je navais pas saisi quel point cest un motif qui revient maintes reprises. Connaissez votre responsabilit semble dire Beckett. Celle de mettre au monde des enfants, par exemple. Cest en travaillant au cur du texte, avec les comdiens que cela mest advenu. Sattaquer ce genre de textes est une exprience marquante. Si tu nacceptes pas toutes les contraintes imposes par tel ou tel texte, tu passes absolument ct de lui. Laurent Pelly me disait il y a quelques jours quil avait ralis une chose semblable: on lui avait propos la mise en scne dun opra qu priori il naffectionnait pas particulirement. Et il ma dit il a fallu que japprenne laimer; jai donc appris laimer et maintenant jadore cela. Cest merveilleux de partir dune chose en apparence contraignante qui te conduit par la suite aimer ce que tu avais nglig. Le dsir ne se niche pas forcment dans les choses les plus videntes. Avant que dexiger la lgitimit de faire autrement ce qui est command par un texte, il faut dabord se soustraire ses exigences. Quitte , plus tard, se librer de celles-ci et navoir plus revendiquer une quelconque lgitimit.

    notes : (1): Ici, Gilles Arbona fait allusion la rputation abusive qua subie Beckett assimil, bien malgr lui par les thoriciens de lesthtique thtrale, aux crivains du fameux thtre de labsurde clos dans les annes 50, avec Ionesco, Adamov, Weingarten et Dubillard.

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    (2): Samuel Beckett est en effet un auteur dramatique qui a, maintes reprises, exig de ses metteurs en scne, labsolu respect des didascalies (indications scniques portes au cur du texte, entre les dialogues) et parfois fait interdire des reprsentations qui ngligeaient la prcision de celles-ci.

    Propos recueillis par Denys LABOUTIERE, le 27 octobre 2006.

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    Didascalies : du texte la scne

    A chaque dbut dacte du spectacle de Bernard Levy, la premire image est filtre par un voile sur lequel est imprime une preuve dEn attendant Godot. Entre le plateau et le public, cest la prsence du texte qui simpose. Le metteur en scne rappelle ainsi concrtement la volont incontournable de lauteur de matriser par le texte la reprsentation. Le souci presque maniaque de Samuel Beckett de contrler la mise en scne sexprime dans la rigueur des didascalies. Sur lpreuve choisie par Bernard Levy, la main de Beckett rature et corrige le texte. Le choix de cette page corrige souligne encore le dsir de lauteur de brider la libert du metteur en scne qui doit se soumettre pour ne pas encourir le risque de voir son spectacle interdit.

    Dans le cadre extrmement contraignant des didascalies, droit moral auctorial 4 propre luvre de Beckett, Bernard Levy sait nanmoins trouver une marge de manuvre : il nous offre une mise en scne moins sombre que dautres et valorise les lments dhumour et de posie. Il offre une paire de clochards assez prsentables, presque lgants ; il souligne la circularit de lespace avec un dcor qui voque une arne de cirque ; il habille de lumire lhorizon et larbre quand la lune se lve ; enfin, le jeu de ses comdiens rend un fidle hommage au comique de la pice.

    Au sujet de limportance des didascalies dans luvre de Beckett, rappelons que Le Dpeupleur est un texte dramatique uniquement compos de didascalies. On peut aussi considrer que les didascalies offrent une vritable dimension potique luvre dramatique.5 La dimension descriptive et parfois narrative des didascalies est rapprocher de lcriture romanesque que Samuel Beckett pratiquait souvent en parallle de lcriture dramatique. Tel est lavis dAntoine Berman dans sa biographie de Beckett : uvre "thtrale" et uvre "romanesque" tmoignent chez Beckett de la mme vise centrale : atteindre une nudit de langage, ou plus exactement de parole, qui dise comme ras de terre la condition humaine. C'est cette vise qui donne ses textes la fois leur vrit universelle et un dpouillement presque abstrait. Qu'il s'agisse des pices, des romans ou des nouvelles, la thmatique est apparemment la mme, apparemment indfiniment rptitive : le temps humain, l'attente, la quotidiennet, la solitude, l'alination, la mort, l'errance, la non-communication, la dchance, et aussi plus rarement l'espoir, le souvenir, le dsir. Beckett ne parle "que" de cela. Mais ce ne sont pas ces thmes qui dfinissent son uvre, son criture : c'est le langage employ pour les dire, les "mettre en scne".6 Alternant lcriture de pices et de romans, Beckett puisait peut-tre dans le passage dun genre lautre llan qui lui permettait de poursuivre sa qute vers lindicible.

    4 Quest-ce que le thtre ?, Biet et Triau, p. 367

    5 Quest-ce que le thtre ?, Biet et Triau, p.579

    6 Antoine Berman, http://www.ac-strasbourg.fr/pedago/lettres/lecture/Beckettbio.htm

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    Espace : de la scne larne, scne et hors-scne

    Route la campagne. Avec arbre. Alain Robbe-Grillet dcrivait ainsi le dcor de la mise en scne de Roger Blin : Le dcor ne reprsente rien, ou peu prs une route ? mettons, dune faon plus gnrale : dehors. La seule prcision notable est constitue par un arbre, chtif, peine un arbuste et sans la moindre feuille mettons : un squelette darbuste. 7

    Bernard Levy et son scnographe Giulio Lichtner font deux choix dlibrs de couleur et de forme : la grisaille et larrondi. Le paysage lunaire, cendr, de Godot offre un camaeu de gris avec lequel saccordent les costumes gris, noirs et blancs de Didi et Gogo. La grisaille rend dautant plus drle les vains efforts de Vladimir qui tente de rveiller les souvenirs de Gogo.

    VLADIMIR Tout de mme, tu ne vas pas me dire que a (geste) ressemble au Vaucluse ! () ESTRAGON (plus calme) Cest possible. Je nai rien remarqu. VLADIMIR Mais l-bas tout est rouge ! 8 Dans cette uniformit dcolore la route traverse lespace en diagonale, venant de nulle part et nallant nulle part. Tout concorde la perte des repres, leffacement et la dissolution.

    Cet espace indiffrenci sinscrit dans une demi-arne grce au fond de scne cylindrique qui voque la piste du cirque. Lhorizon ferm sillumine la tombe du jour dun fin rai de lumire, comme une guirlande dampoules qui dcorerait un chapiteau. Le cirque est bien prsent dans cette mise en scne. Pozzo, avec son fouet qui claque, joue les dresseurs de chevaux ou de fauves. Lors de la cration de la pice au dbut des annes 1950, les critiques ont souvent relev cet aspect circassien.

    Si nous sommes au cirque, nous, spectateurs, avons aussi notre rle jouer. Le dispositif scnique englobe le public et dpasse le vase clos de la fiction :

    ESTRAGON Endroit dlicieux. (Il se retourne, avance jusqu la rampe, regarde vers le public) Aspects riants. 9

    De mme les personnages crent un espace de fiction qui excde lespace scnique. La pice joue, comme au cinma, sur le passage du champ au hors-champ. Le long de la route qui se prolonge dans limaginaire, de part et dautre du plateau, Vladimir et Estragon font le guet. Lutilisation du hors-champ est exemplaire quand Lucky entre en scne, tenu par une corde, avant que napparaisse Pozzo. on ne voit dabord que Lucky suivi de la corde, assez longue pour quil puisse arriver au milieu du plateau avant que Pozzo dbouche de la coulisse. 10. De mme quand Pozzo et Lucky sortent, seul le bruit permet dimaginer la chute spectaculaire de Lucky hors scne : (Au moment de disparatre son tour, Pozzo sarrte, se retourne. La corde se tend. Bruit de Lucky qui tombe.) 11

    Ces jeux spatiaux renforcent la mise en abyme du thtre : sur scne a lieu un spectacle qui se dit tel : POZZO : Tout le monde y est ? Tout le monde me regarde ? . On est au cirque mais aussi on dclame de la posie (Pozzo dcrivant le ciel), on danse ou on pense (Lucky), toujours de faon parodique, bien sr.

    7 Alain Robbe-Grillet, Critique, n69, 1 er fvrier 1953, in Dossier de presse En attendant Godot, IMEC, p.75

    8 En Attendant Godot, Samuel Beckett, Les Editions de Minuit, p.86

    9 En Attendant Godot, Samuel Beckett, Les Editions de Minuit, p.16

    10 En Attendant Godot, Samuel Beckett, Les Editions de Minuit, p.28

    11 En Attendant Godot, Samuel Beckett, Les Editions de Minuit, p.66

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    Temps : double, cyclique, suspendu

    Le premier acte couvre une premire journe. La lumire est le seul indice concret du passage du temps. Du matin jusquau soir, la journe reste lunit de mesure du temps, comme dans la tragdie classique. Bernard Levy et son crateur lumires Christian Pinaud rendent nettement perceptibles les changements dclairage au fur et mesure que la journe avance. Quand la lune se lve, un croissant est voqu par la guirlande lumineuse qui suit larc de cercle en fond de scne. Cette image apaisante participe au choix de lecture du metteur en scne qui vite de caricaturer la misre et tempre le dsespoir.

    Le temps de la fiction se replie alors sur lui-mme : il se ddouble, avec une deuxime journe. Il structure aussi le temps dramatique en deux actes parallles. La didascalie initiale du second acte annonce le lendemain . Le temps est double parce que les dtails, les incidents et les paroles se rptent dun jour lautre. La prsence ou labsence des accessoires acquiert un rle fondamental : ils nont toujours pas de corde pour se pendre aux branches frles de larbre ; les chaussures dEstragon et le chapeau de Lucky sont toujours l, en scne, preuves tangibles que la veille a exist. Les spectateurs, pour leur part, sont les tmoins du redoublement inexact et de la progression entre les deux journes. Cependant, la mmoire vacillante ne permet pas aux personnages dinscrire avec certitude ces deux journes dans une continuit temporelle. Vladimir et Estragon observent larbre couvert de feuilles : VLADIMIR Mais hier soir il tait tout noir et squelettique ! Aujourdhui il est couvert de feuilles. ESTRAGON De feuilles ! VLADIMIR Dans une seule nuit ! ESTRAGON On doit tre au printemps. VLADIMIR Mais dans une seule nuit ! ESTRAGON Je te dis que nous ntions pas l hier soir. Tu las cauchemard. 12 Vladimir interroge sans cesse le souvenir, les siens ou ceux des autres personnages, mais le doute est la seule rponse constante. Dun jour lautre sagit-il du mme lieu ? du mme arbre ? des mmes chaussures ? des mmes Pozzo et Lucky ? du mme garon messager ? Rien nest superposable. Quand la mmoire ne vient pas garantir la reconnaissance du mme, lidentit, ne pouvant sappuyer sur lidentique, devient une notion vanescente. Du mme coup, la continuit temporelle se dissout.

    Un temps cyclique simpose alors. Si le temps ne progresse plus mais se rpte, il tourne en rond. Dun jour sur lautre les paroles et les gestes se rejouent inlassablement : dabord lattente de Godot et lennui qui en dcoule, mais aussi lenvie de se pendre, la venue de Pozzo et Lucky, et enfin la venue du garon qui annonce que Godot ne viendra pas. Le retour du mme au-del du passage du temps est peru avec accablement comme lincapacit progresser, comme latteste la didascalie finale de chaque acte : Ils ne bougent pas . Ce temps cyclique nest pas une dynamique qui permettrait la nature de se rgnrer, mais une forme dimmobilit. Le dnouement serait-il alors un renouement ?13

    On peut enfin se demander si le temps nest pas suspendu. La certaine abstraction de la pice contribue viter les ancrages gographiques, sociaux ou historiques. Le temps est aboli parce que le nant de lintrigue ne permet pas de le faire progresser. Robbe-Grillet dcrivait ainsi cette absence daction : Cest peu dire quil ne sy passe rien. Quil ny ait ni engrenages ni intrigue daucune sorte, cela dailleurs sest dj vu sur dautres scnes. Ici, cest moins que rien, quil faudrait crire : comme si nous assistions une espce de rgression au-del du rien. 14 Il prcise : la pice tient, sans un creux alors quelle nest faite que de vide, sans un -coup alors quil semblerait quelle nait jamais de raison de continuer ou de prendre fin. 15 La fiction touche une dimension mtaphysique ou mythique. Ce serait lternit, ou linstant juste avant la toute fin.

    12 En Attendant Godot, Samuel Beckett, Les Editions de Minuit, p.92

    13 Georges Belmont, 1er fvrier 1953, in Dossier de presse En attendant Godot, IMEC, p.90

    14 Alain Robbe-Grillet, Critique, n69, 1 er fvrier 1953, in Dossier de presse En attendant Godot, IMEC, p.79

    15 idem p. 76

  • 13

    Personnages : double paire

    Les personnages dEn attendant Godot sassocient par paires. Dune part les deux compagnons toujours en scne, Vladimir et Estragon, sont tantt perus comme des clochards ou trimardeurs famliques 16, tantt comme des clowns mtaphysiques, de pauvres augustes qui, dans la piste de ce cirque quest la vie () attend[ent] la ralisation dun rve qui ne vient jamais. 17 On a pu aussi penser Laurel et Hardy. Les costumes choisis par le metteur en scne B. Levy et sa costumire Elsa Pavanel ne laissent pas Didi et Gogo sombrer dans une misre noire mais suggre llgance des gentlemen quils ont pu tre un jour. Mme si la ceinture de Gogo nest faite que dun bout de corde, les pull-overs en jacquard noir et blanc sharmonisent et les vtements ne tombent pas en lambeaux.

    Dautre part le second duo est compos de Pozzo et Lucky. Pozzo, arrogant dans le premier acte, est dcrit comme un petit hobereau, un aristocrate. Lucky pourrait tre lombre dun intellectuel ou dun artiste dchu. Ce couple voque la relation de matre valet, typique de la comdie, ou celle de matre esclave, en cho aux thories hegeliennes en vogue au milieu des annes 50. Sils sont lis dabord par une corde, comme une laisse qui dshumanise Lucky, ils sont aussi compagnons dinfortune. Pozzo devient aveugle quand Lucky devient muet, et le matre ptit autant que le serviteur de la dcrpitude de ce dernier.

    Enfin si le garon messager est seul se prsenter, il a un frre qui peut le doubler . Lequel des deux frres dlivre le message de Godot dun jour sur lautre ? Est-ce bien le mme sil ne garde aucun souvenir de la veille ?

    Didier Anzieu, dans son originale psychanalyse fictive de Beckett, propose lanalyse suivante des personnages de la pice. : En Attendant Godot : Vladimir et Estragon, les deux clochards, sont des variantes sur un mode passif de Mercier18 et Camier. Godot, inaccessible, inexplicable, est une variante de M. Knott. Pozzo, lancien riche, laristocrate accroch des valeurs dsutes, marqu dans sa chair par des infirmits, et son homme-cheval Lucky, au nom drisoire de chanceux, montrent en image la dialectique hegelienne du matre et de lesclave que lintelligentsia franaise dalors dcouvre merveille et dont Beckett moque, impitoyable, lengouement et les penses-perroquets. Pozzo, ou la destruction des organes des sens. Lucky ou la destruction de la motricit.() Thme nouveau, seulement esquiss dans luvre antrieure Godot et qui prendra de lampleur par la suite : la recherche dune emprise active sur son semblable, lexercice du sadisme, commun lautorit maternelle et fraternelle. Ou encore une figuration spatialise de la psych. Le Moi faible : la couple de clochards. Le Surmoi cruel : Pozzo/Lucky. Lidal du Moi, ncessit illusoire : Godot. Et la pulsion ? Tout entire dans le dire. Et le rire. 19

    16 G.Joly, LAurore, 6 janvier 1953, in Dossier de presse En attendant Godot, IMEC, p.32

    17 Andr Ransan, Le Matin, 7 janvier 1953, , in Dossier de presse En attendant Godot, IMEC, p.41

    18 Mercier et Camier, Samuel Beckett, Editions de Minuit, 1970

    19 Anzieu Didier, Beckett, p.136

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    Lhumour : "parce que cest affreux, cest galement drle" 20

    La mise en scne de Bernard Levy fait la part belle au comique. Rire jaune, cynique et grinant, lhumour de Beckett est ce qui rend son dsespoir supportable.

    Lhumour est peut-tre la cause de ce quon a souvent parl de cirque propos de la pice de Beckett. Les critiques des annes 50 avaient peru la gaiet triste des clowns 21 et soulign, tort ou raison, la dimension circassienne de la pice : En attendant Godot est une pice rsolument comique, et dun comique emprunt celui du cirque, le comique le plus direct. 22 On a vu comment B.Levy assumait cette rfrence au cirque dans les dcors.

    Audiberti rapprochait cet humour anglo-saxon de celui de Charlot : Vladimir et Estragon parlent comme Charlot. Comme il aurait parl, non pas titre de vicomte Chaplin de Limelahitte, mais quand il navait rien dire. 23 Le clochard drle de Chaplin est aussi un critique lucide de son temps, alors que les personnages de Beckett sont sans doute moins ancrs dans la ralit sociale quouverts un questionnement existentiel. De plus, tandis que Charlot est avant tout un mime jouant du comique de situation et de geste, Beckett privilgie le comique de mot. John Fletcher souligne limportance du bilinguisme dans lhumour beckettien : Lhumour verbal, o le sel rside surtout dans les mots et dans la faon dont ils sont employs, est un genre comique qui nest gure transposable dune langue lautre. Nanmoins, Beckett fit de son mieux pour traduire un aussi grand nombre que possible de ses plaisanteries. 24 On peut voquer aussi, avec Andr Dalmas, lhumour de Michaux : Voulant parler dhumour, on est bien forc den revenir, une fois de plus, aux textes dHenri Michaux. 25

    Chez Beckett, lhumour est noir. Alain Badiou montre que cet humour soutient pourtant un increvable dsir : Ce quil nous montre est affreux, et parce que cest affreux, cest galement drle. Il dmontre quil ny a pas moyen de sen sortir, et ceci, bien sr, est exasprant. Effectivement il ny a aucun moyen de sen sortir. Tout le monde arrive encore au thtre avec le pieux espoir quavant la fin des deux heures de ce spectacle, le dramaturge leur aura donn une rponse. Jamais nous naccepterions la rponse quil pourrait nous donner, et pourtant par un illogisme incomprhensible, nous continuons lattendre. Quand on monte une pice de Beckett, tout de suite on pousse de hauts cris : ses pices sont tellement ngatives ! Cest ce mot qui revient le plus souvent. Cest donc ce mot-l que je voudrais approfondir parce qu mon avis, nous navons rien de plus positif que les uvres de Beckett. () Voici justement en quoi Beckett est positif ; voici o le dsespoir met en jeu lanti-dsespoir. Jentends par l que pour Beckett dire la vrit est un dsir positif, une motion dune force incandescente ; cette charge intense de courant aboutit lacte crateur. 26

    Si lhumour est tant prsent, cest aussi par pudeur, nous confie Roger Blin : Ce qui mavait passionn, premire lecture, ctait la qualit du dialogue: il ny avait pas un mot littraire, ni mme une image et ctait profondment lyrique. Ces phrases parles, trs courtes, exprimaient un mlange de parodie et de gravit, qui dchiraient. Jtais sensible, en particulier, la pudeur de Beckett devant lmotion de ses personnages (toute chappe de sensiblerie tait stoppe net par une grossiret ou par un jeu de mots) 27

    20 Alain Badiou, Beckett, Lincrevable dsir

    21 J-B. Jeener, Le Figaro, 10-11 janvier 1953, in Dossier de presse En attendant Godot, IMEC, p.50

    22 Jacques Lemarchand, Le Figaro littraire, 14 janvier 1953, in Dossier de presse En attendant Godot, IMEC,

    p.54 23

    Jacques Audiberti, Arts, 15 janvier 1953, in Dossier de presse En attendant Godot, IMEC, p.62 24

    John Fletcher, Ecrivain bilingue, in Les Cahiers de lHerne, 1976, p.212 25

    Andr Dalmas, La Tribune des Nations, 6 fvrier 1953, in Dossier de presse En attendant Godot, IMEC, p.92 26

    Alain Badiou, Beckett, Lincrevable dsir 27

    site ALALETTRE : http://www.alalettre.com/beckett-oeuvres-godot.php

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    Une pice absurde et moderne ?

    Luvre beckettienne est affuble de deux tiquettes discutables : absurde et antithtrale. A lpoque o En attendant Godot a t cr, la critique a t tente dtablir la parent avec dautres pices contemporaines, en particulier celles montes au thtre de Babylone. Roger Blin y avait cr la pice en 1953, aprs une premire prsentation publique au studio Club Essai de la Radio qui fut ensuite radiodiffuse. Jean-Marie Serreau, la tte du thtre de Babylone, 28 est une figure marquante de ce thtre davant-garde, qualifi dabsurde, incarn par Adamov, Ionesco et Beckett.29

    Une rapide liste des auteurs dramatiques et praticiens de thtre cits dans le dossier de presse de lpoque permet de resituer lunivers de rfrence au sein duquel merge ce renouveau thtral. : Adamov, Anouilh, Audiberti, Barrault, Brecht, Camus, Cocteau, Genet, Ionesco, Jarry, Jouvet, Montherlant, Pichette (Nucla), Pirandello, Salacrou (Sens interdit), Sartre, Strindberg30

    Mme si Jacques Audiberti affirme que cette pice na besoin de rfrences ni de parrainages 31, nombreux sont les critiques qui, drouts par la modernit de la pice, ont tent de rapprocher ou dopposer son auteur aux crivains connus. Rappelons que la cration dEn attendant Godot a suscit polmiques et scandales tant chez les journalistes que dans le public. Pour appuyer (justifier ? sic) la modernit de Samuel Beckett, sont invoques des influences littraires assez htroclites : Flaubert, Gracq, Joyce James, Kafka, Lewis Carroll, Mallarm(Le Guignon), Mauriac, Synge32 60 ans plus tard, la modernit de Beckett est devenue un classique incontournable.

    28 cf. Jean-Marie Serreau dcouvreur de thtres, Elisabeth Auclaire-Tamaroff et Barthlmy, Larbre Verdoyant

    Editeur (1986) 29 selon la trilogie propose par Andr DEGAINE dans lHistoire du thtre dessine, Nizet, 1992 30 daprs les articles du Dossier de presse En attendant Godot, IMEC 31 Jacques Audiberti, Arts, 15 janvier 1953, in Dossier de presse En attendant Godot, IMEC, p.62 32

    daprs les articles du Dossier de presse En attendant Godot, IMEC

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    BIOGRAPHIE DE SAMUEL BECKETT (1906-1989)33

    Samuel Beckett, pote, romancier et dramaturge, est n le 13 avril 1906 Foxrock, dans la banlieue de Dublin, Irlande. Il tudie le franais, l'italien et l'anglais au Trinity College de Dublin, entre 1923 et 1927.

    Aprs avoir enseign quelques temps au Campbell College de Belfast, il s'installe Paris en 1928 et devient lecteur d'anglais l'cole Normale Suprieure. C'est l qu'il est prsent James Joyce par le pote Thomas MacGreevy, un de ses plus proches amis, qui y travaillait aussi. Cette rencontre devait avoir une profonde influence sur Beckett. Il aida notamment James Joyce dans ses recherches pendant la rdaction de Finnegans Wake.

    Il sjourne Londres et aprs plusieurs voyages en Europe, notamment en Allemagne, il se fixe dfinitivement Paris peu avant la Seconde Guerre mondiale. Son premier roman, Murphy, fit l'objet de nombreux refus avant d'tre finalement publi.

    Lors de la dclaration de la guerre, il se trouve en Irlande. Il regagne alors prcipitamment la France, prfrant la France en guerre l'Irlande en paix . Il participe activement la rsistance contre l'occupation nazie. Selon son biographe James Knowlson, l'uvre de l'crivain est profondment marque par les rcits de dportation des camarades de son ami Pron et par la guerre.

    Aprs la guerre, il publie aux ditions de Minuit Molloy en 1951, Malone meurt en 1952 et L'Innommable en 1953. En attendant Godot est jou Paris, Londres et New York. Dornavant, Beckett se consacre entirement au thtre et accde la notorit.

    En 1961, au cours d'une crmonie civile discrte en Angleterre, il pouse Suzanne.

    Le prix Nobel de littrature lui est attribu en 1969 : il considre cela comme une "catastrophe", au sens o cette rcompense accrot considrablement l'intrt de la recherche universitaire pour son uvre. Son dsarroi de recevoir le prix Nobel s'explique aussi par son dgot des mondanits et des devoirs qui y sont lis ; son diteur Jrme Lindon ira tout de mme chercher le prix.

    Son pouse dcde le 17 juillet 1989. Beckett, atteint d'emphysme et peut-tre de la maladie de Parkinson, part en maison de retraite o il meurt le 22 dcembre de la mme anne. Ils sont tous deux enterrs au cimetire du Montparnasse, Paris.

    Le numro 372 du Magazine littraire nous rappelle que Beckett ne tenait pas faire connatre les dtails de sa biographie. Nous renvoyons cependant ce numro de janvier 1999 et la clbre biographie de Knowlson pour plus dinformations. Beckett prfrait que l'on s'intresse davantage son oeuvre plutt qu' sa propre vie. Peu avant sa mort, voil dix ans, il avait pourtant autoris James Knowlson entreprendre la biographie qui parat aujourd'hui en France ( Beckett, un illustre inconnu , d. Solin / Actes Sud). Une tout autre image de Beckett en merge. Nullement solitaire et asctique, comme le voulait la lgende, mais magnifique d'humour et de vitalit, grand amateur de peinture et de musique, tmoin engag de son temps. Par-del l'anecdotique, c'est aussi une autre lecture de luvre, principalement romanesque, qui s'amorce, tant la part autobiographique y parat grande. Cet exil n'a jamais rompu avec son Irlande natale, il ne s'est pas dtourn de ce pays perdu de l'enfance, comme le dit ici un autre Irlandais, le romancier John Banville. C'est un Beckett vivant, incarn, que ce dossier a voulu mettre en scne. En donnant la parole ceux qui furent ses amis comme ceux qui s'appliquent perptuer son uvre au thtre. Petits dialogues pour saluer Beckett. 34

    33 daprs http://www.etudes-litteraires.com/beckett.php et http://fr.wikipedia.org/wiki/Samuel_Beckett 34 Magazine Littraire n372 janvier 1999

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    LUVRE DE SAMUEL BECKETT

    uvres en franais

    Toutes les uvres de thtre de Samuel Beckett sont dites aux ditions de Minuit (Entre parenthses aprs le titre, la date d'criture, si elle peut tre prcise.)

    1951 : Molloy (roman)(1947) 1952 : Malone meurt (roman)(1948) 1952 : En attendant Godot (pice en deux actes) (1949) 1953 : L'Innommable (roman)(1949) 1955 : Nouvelles et Textes pour rien (1946-1950) 1957 : Fin de partie (pice en un acte) 1957 : Acte sans paroles I 1959 : La Dernire Bande 1961 : Comment c'est (roman)(1960) 1963 : Oh les beaux jours (pice en deux actes) 1966 : Bing (1966) 1967 : Ttes-mortes (crits brefs), Les Editions de Minuit,1988 1970 : Premier Amour (nouvelle)(1946) 1970 : Mercier et Camier (roman)(1946) 1970 : Le Dpeupleur (1968-70) 1976 : Pour en finir encore et autres foirades 1978 : Pas, suivi de Quatre esquisses (pices) 1979 : Pomes suivi de Mirlitonades 1980 : Compagnie (Company (1978)traduit par l'auteur) 1981 : Mal vu mal dit 1982 : Catastrophe (pice ddie Vclav Havel) et autres Dramaticules 1988 : L'image (annes 1950) 1995 : Eleutheria (publication posthume d'une pice crite la fin des annes 1940)

    uvres en anglais

    1930 : Whoroscope (pome) 1934 : More Pricks than Kicks (recueil de contes) 1935 : Echo's Bones and Other Precipitates (pomes) 1938 : Murphy (roman) 1953 : Watt (roman) 1957 : All That Fall (captation TV de Michel Mitrani en 1963) 1957 : From an Abandoned Work 1958 : Krapp's Last Tape (La Dernire Bande - thtre) 1959 : Embers (Cendres) 1961 : Happy Days (Oh les beaux jours - thtre) 1962 : Words and Music (Paroles et musique) 1963 : Play (Comdie - thtre) 1967 : Eh Joe (pice pour la tlvision, crite en avril-mai 1965) 1969 : Breath (Souffle - thtre) 1973 : Not I (Pas moi - thtre - 1972) 1976 : That Time (Cette fois - thtre - entre juin 1974 et aot 1975) 1976 : Footfalls (Pas - thtre) 1976 : Ghost Trio (Trio fantme - pice pour la tlvision, accompagne du Largo du 5e Trio pour piano (The Ghost) de Beethoven) 1977 : But the Clouds... (pice pour la tlvision) 1982 : A Piece of Monologue (thtre, crit en 1979 pour David Warrilow) 1981 : Ohio Impromptu (thtre) 1981 : Rockaby (Berceuse - thtre - entre l'automne 1979 et juin 1980)

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    1983 : Worstward Ho (Cap au pire Traduction franaise d'Edith Fournier (1991)) 1984 : Quad (thtre), rdit aux ditions de Minuit en 1992 avec un texte de Gilles Deleuze, L'puis 1984 : Nacht und Trame (thtre, accompagne des sept dernires mesures du Lied de Schubert Nacht und Trame) 1984 : What Where (thtre) 1989 : Stirrings Still (Soubresauts, prose rdige entre 1983 et 1986) 1992 : Dream of Fair to Middling Women (publication posthume d'un roman indit rdig en 1931-1932, repris en partie dans les nouvelles de More Pricks than Kicks)

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    Parcours artistiques

    Bernard Lvy

    Formation

    Conservatoire National Suprieur dArt Dramatique de Paris (1985 1988)

    Mises en scne

    1994 : cration de la Cie Lire aux Eclats

    octobre 1994 : Entre chien et loup, la vritable histoire de Ah Q de Christoph Hein Cration au CDN Les Fdrs Montluon. Prix du jury jeune public au Festival Turbulences Strasbourg en juin 95 Tourne France (saison 95 / 96)

    novembre 1996 : Salet de Robert Schneider traduction de Claude Porcell Cration en France au Thtre de la Cit Internationale en coproduction avec la Maison de la Culture dAmiens, le Thtre du Muselet (Chlons en Champagne) et la Scne Nationale dAlenon. Tourne France (dcembre mai 97).

    mai 1998 : participe avec 5 autres metteurs en scne la 2me dition des Histoires courtes, mais vraies, production La Coupole Combs la Ville - Scne Nationale de Snart.

    1999 : Lchange de Paul Claudel Cration la Maison de la Culture dAmiens en janvier 99, en coproduction avec le Thtre du Muselet de Chlons en Champagne et la Scne Nationale dAlenon Tourne en France au CDN de Nancy et dAngers, la Filature, Scne Nationale de Mulhouse, au Thtre Jean Vilar de Suresnes.

    Assistant la mise en scne de Georges Lauvaudant (LOrestie dEschyle ; Fanfare de Georges Lavaudant au Thtre National de lOdon).

    2001 : Conventionnement de la Cie avec la DRAC Ile de France Assistant la mise en scne de Georges Lavaudant (Un fil la patte de Georges Feydeau Thtre National de lOdon)

    avril : atelier de recherche avec les comdiens permanents de la Maison de la Culture dAmiens

    mai : participe, avec 7 autres metteurs en scne, la 1re dition de Donnez-nous des nouvelles du monde, production La Coupole Combs la Ville - Scne Nationale de Snart.

    2002 : Un cur attach sous la Lune de Serge Valletti. Cration au Thtre de la Commune, CDN dAubervilliers partir dune commande faite lauteur autour de la thmatique de la saison du thtre Apprentissages .

    2003 : Juste la fin du monde de Jean- Luc Lagarce. Cration la Scne Nationale de Snart.

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    2004 : Renouvellement de la convention avec la DRAC Ile de France

    2005/2006 : Brnice de Jean Racine. Cration au Thtre de lOuest Parisien de Boulogne, le 12 janvier 2006. Tourne la MC2 de Grenoble, la Maison de la Culture dAmiens, La Scne Nationale de Snart, Le Salmanazar Epernay, le Rayon Vert St Valry en Caux.

    2006 : Fin de partie de Samuel Beckett. Cration au Thtre lAthne-Louis Jouvet, le 28 septembre 2006. Tourne 07 la MC2 de Grenoble, La Scne Nationale de Snart. Tourne 08 St Brieuc, Amiens, Bourges, Chambry, Angoulme, Belfort, Chalons sur Sane, Toulouse, Arles.

    2007 : Le neveu de Wittgenstein de Thomas Bernhard Cration au Thatre National de Chaillot le 27 septembre 2007-05-18 Tourne 07 au Thtre Vidy-Lausanne, Scne Nationale de Snart

    Comdien

    au thtre Travaille de 1985 1988 avec Olivier Cruveiller (Sur la grand route de Tchekhov), Frdric Constant (Lours de Tchekhov), Nathalie Cerda (Yvonne princesse de Bourgogne de W. Grombrowicz), Viviane Theophilides (Les corens de M. Vinaver Festival dAvignon 88). A la Comdie Franaise pour la saison 88/89 (La Cagnotte de Labiche, mise en scne Jean-Michel Ribes, La Guerre de Troie naura pas lieu de J. Giraudoux, reprise de Michel Etcheverry).

    1989 1992 : Platonov et Ivanov de Tchekhov mise en scne Jean-Claude Fall (TGP St Denis), La bonne me de Setchouan de Brecht - mise en scne Bernard Sobel (CDN de Genevilliers), Platonov de Tchekhov - mise en scne Georges Lavaudant (Thtre de la Ville), La nuit des rois de Shakespeare - mise en scne Charles Tordjman (Maison des Arts de Crteil), La dsillusion - mise en scne Frdric Constant et Michel Fau (Thtre Paris-Villette).

    Au cinma Golem, lesprit de lexil, ralisation Amos Gitai Versailles rive gauche, ralisation Bruno Podalydes On a trs peu damis, ralisation Sylvain Monod Electromnager, ralisation Sylvain Monod O avais-je la tte, ralisation Nathalie Donnini

    Formateur

    1994 : stage sur Odon Von Horvath au Fdrs, CDN de Montluon.

    1996 : atelier sur les critures contemporaines au Thtre de la Cit Internationale.

    1997-1998 : atelier permanent lUniversit de Sceaux en partenariat avec le Thtre de la Cit Internationale.

    2001 : Atelier de recherche sur Jean-Luc Lagarce de la Maison de la Culture dAmiens,Scne nationale. Stage autour de textes classiques auprs dun Collectif dlves en compagnie de trois autres metteurs en scne (Jean-Yves Ruf, Olivier Werner et Christophe Lematre)

    2003 : Atelier de Thtre amateur autour de luvre de Jean- Luc Lagarce la Coupole, Scne nationale de Snart.

    2004/2005 : Atelier de thtre amateur la Scne Nationale de Snart

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    lquipe artistique

    Jean-Luc Vincent assistant la mise en scne Ancien lve de lcole Normale Suprieure, agrg de Lettres Classiques, il est assistant et dramaturge de Bernard Levy sur Brnice, Fin de Partie et Le Neveu de Wittgenstein. Il travaille comme dramaturge avec Mickal Serre, artiste associ de La Rose des Vents-Scne nationale de Villeneuve dAscq.

    Giulio Lichtner dcors Giulio Lichtner travaille au thtre avec Denis Lachaud, Alain Milianti, Arthur Nauzyciel, Anton Kouznetzov, Jol Jouanneau et Adel Hakim. lopra il collabore avec Hacne Larbi et Chunyan Ning, et au cinma avec Pascal Ferrand.

    Christian Pinaud lumires Christian Pinaud se forme lcole de la rue Blanche. Il cre les lumires des spectacles dAlain Franon, Michel Dydim, Charles Tordjman, Philippe Berling, Guillaume Lvque, etc. lopra il travaille notamment sous la direction de Lorenzo Mariani, Ren Koering, Stephen Taylor.

    Elsa Pavanel costumes Elsa Pavanel se forme lENSATT en scnographie. Au thtre elle travaille avec Jacques Weber, Godefroy Segal, Benno Besson, Coline Serreau, Jacques Osinski, Michel Pascal, Loc Thinot, Daniel Schmid, Georges Wilson, Christian Aeby, Patrick Baty.

    Sverine Thiebault assistante aux costumes Au thtre, Sverine Thiebault collabore rgulirement avec Elsa Pavanel pour les spectacles de Godefroy Sgal (Les chiens nous dresseront, Le Mariage de Barillon). Dernirement, elle conoit et ralise les costumes de Vers les cieux (O. von Horvath/Julien Tphany) et de Une Antigone de papier par la Compagnie Les Anges au plafond.

    Marco Bretonnire son Marco Bretonnire commence au thtre avec Les Trtaux de France en 1987, puis il se consacre la ralisation sonore partir de 1993. Il travaille avec plusieurs metteurs en scne dont Stanislas Nordey, Laurent Serrano, Jacques Echantillon, Arnaud Churin, Stuart Seide, Gildas Millin, Bruno Bayen, Christian Benedetti, Franois Rancillac et Bernard Levy.

    Brangre Prost maquillage, coiffure Au thtre Brangre Prost travaille notamment avec Jorge Lavelli. Elle collabore avec Bernard Levy sur Brnice et Fin de Partie.

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    les comdiens

    Gilles Arbona Vladimir Form au Conservatoire dArt Dramatique de Grenoble, Gilles Arbona travaille au thtre avec Georges Lavaudant (Lorenzaccio, Le Roi Lear), Andr Engel (Penthesilee), Ariel Garcia-Valds (Les Trois Surs, Comme il vous plaira), Laurent Pelly (Peines damour perdues), Patrick Pineau (Les Barbares, Peer Guynt). Au cinma il collabore avec Alain Robbe-Grillet (La Belle Captive), Raoul Ruiz (Rgime sans pain, Richard III), Krystof Rogulski (Les Enfants du vent), Jacques Rivette (La Belle Noiseuse), Grard Kraswyck (Fanfan la tulipe), Karl Zro (Le Tronc).

    Thierry Bosc Estragon Thierry Bosc travaille au thtre avec Jacques Nichet (Le Rve dAlembert, Le Triomphe de lamour), Claude Yersin (En attendant Godot, Les Voix intrieures), Mathias Langhoff (Le Roi Lear), Stuart Seide (Henri VI), Irina Brook (Danser Lughnasa, Rsonances). Au cinma et la tlvision, il collabore avec Costa-Gavras, Jean-Pierre Thorn, Christine Laurent (Vertiges), Roger Planchon (LEnfant roi), Didier Bourdon (Sept ans de mariage), Jacques Rouffio (Jules Ferry).

    Garlan Le Martelot lenfant En 2008, Garlan Le Martelot joue dans Figaro divorce de Odon von Horvath mis en scne par Jacques Lassalle la Comdie Franaise. Au cinma, il travaille avec Jean-Pierre Benes et Allan Mauduit.

    Georges Ser Lucky Georges Ser dbute avec Pierre Valde dans Sainte-Jeanne de Bernard Shaw. Au thtre, il travaille avec Armand Gatti, Rgis Santon, Guy Rtor (Arturo Ui), Francis Huster (Lorenzaccio), Jrme Savary (Mre courage), Sandrine Anglade (Solness le Constructeur). Au cinma et la tlvision il collabore avec Francis Huster (On a vol Charlie Spencer), Claude Barma (Les Rois maudits), Victor Vicas (Les Brigades du tigre).

    Patrick Zimmermann Pozzo Patrick Zimmermann travaille au thtre avec Georges Lavaudant sur de nombreux spectacles (Impressions dAfrique, Platonov, Veracruz), Laurent Pelly (Le Songe, Le Roi nu, La Prichole), Ariel Garcia Valds (Le Voyage, Comme il vous plaira, Les Trois surs), Yvon Chaix (LOpra de quatsous, Monsieur et Madame Charles Bovary, Lveil du Printemps), Jean-Louis Martinelli (LOpra de quatsous), Bruno Boglin (Six personnages en qute dauteurs) etc. Au cinma, il collabore avec Franois Truffaut (La Femme d ct), Raul Ruiz (Richard III), Bernard Rapp (Une Affaire de got), Olivier Py (Les Yeux ferms), Claude Chabrol (La Fille coupe en deux), Jean-Xavier Delestrade (Sur ta joue ennemie) Il est galement professeur dart dramatique.

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    Rfrences bibliographiques

    et ressources en ligne

    Bibliographie

    Anzieu Didier, Beckett, Folio Essais, Gallimard, 1998

    Auclaire- Tamaroff Elisabeth et BARTHELEMY, Jean-Marie Serreau dcouvreur de thtres, LArbre Verdoyant Editeur, 1986

    Badiou Alain, Beckett, lincrevable dsir, Hachette, 1995

    Biet Christian et Triau Christophe, Quest-ce que le thtre ?, Folio Essais, Gallimard, 2006

    Fletcher John, Ecrivain bilingue, in Les Cahiers de lHerne, 1976, p.212 Potelet Hlne, 25 pices de thtre de la littrature franaise, Hatier, Profil d'une uvre de Phalse Hubert, Beckett la lettre : "En attendant Godot", "Fin de partie", (Nizet, 1998)

    Dossier de presse En attendant Godot, IMEC , 10/18, 2007 Grandes oeuvres de la Littrature franaise (Editions Larousse) de Beaumarchais Jean-Pierre et Couty Daniel Histoire du thtre dessine, Andr DEGAINE, Nizet, 1992 La Littrature du XXme Sicle (Nathan, Collection Henri Mitterand)

    CNDP De Godot Zucco, anthologie des auteurs dramatiques de langue franaise 1950-2000, volume 2, rcits de vie : le Moi et l'intime / volume 3 : le bruit du monde - Azama Michel, Corvin Michel, Lallias Jean-Claude (Paris : CNDP, 2004) TDC n 923, du 1er au 15 novembre 2006 : Beckett Voil 100 ans naissait Dublin Samuel Beckett. Il a nou entre farce et mtaphysique une relation trange qui caractrise son uvre thtrale et romanesque. La profondeur de sa rflexion sur l'existence et la force de son criture en font un des plus grands crivains du XXe sicle. Les lves de collge dcouvriront des extraits de Endgame tandis qu'au lyce ils apprendront connatre litinraire de Beckett, sa vie, ses voyages et sa personnalit, ainsi que quelques caractristiques du thtre de labsurde.

    Ressources en ligne

    Exposition du centre Georges Pompidou : SAMUEL BECKETT, Du 14 mars au 25 juin 2007 http://www.centrepompidou.fr/education/ressources/Ens-beckett/ENS-beckett.html

    CNDP SCEREN : BECKETT, Fin de partie, Endgame, collge et lyce http://www.cndp.fr/actualites/default.asp?rub=actu_scene

    Rsum de la pice et entretien avec Roger Blin http://www.alalettre.com/beckett-oeuvres-godot.php

    Sites acadmiques : http://www.ac-strasbourg.fr/pedago/lettres/lecture/Beckettbio.htm Biographie de Beckett par Antoine Berman

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    http://www.scd.univ-paris3.fr/Bibliogr/V_becket.htm Bibliographie autour de luvre de Beckett

    http://angellier.biblio.univ-lille3.fr/ressources/article_gauer_godot.htm article de Denis Gauer : En Attendant (dinterprter) Godot

    http://www.unice.fr/AGREGATION/becket.html Beckett, un crivain devant Dieu, Jean Onimus Jean Onimus, Professeur Honoraire de l'Universit de Nice-Sophia Antipolis, a bien voulu mettre la disposition de tous les agrgatifs, sur notre serveur, le contenu de son tude sur Beckett publie aux ditions Descle de Brouwer dans la collection "Les crivains devant Dieu" en 1967. Cet ouvrage est en effet maintenant puis.

    Dossier pdagogique du thtre de lATHENEE : Fin de Partie mis en scne par Bernard Levy, novembre 2006 http://www.canalcast.com/v1/wents/users/30829/docs/Dossier%20pedagogique%20Festival%20Beckett1.pdf

    Association Paris Beckett 2006-2007 : festival du centenaire de la naissance de Samuel Beckett http://web.archive.org/web/20061107152120/www.parisbeckett.com/av-prog-beckett.pdf

    Site en anglais sur Samuel Beckett http://samuel-beckett.net/