el watan du 10.02.2014

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N°7096 - Vingt-quatrième année - Prix : Algérie : 15 DA. France : 1 . USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com Pour l’ancien président de l’APN, ce qui se passe est trop grave et menace la stabilité du pays. Il estime qu’il ne faut pas laisser Bouteflika entre les mains de la mafia politico-financière. Après une convalescence prolongée et un quasi retrait de toutes les activités présidentielles, l’opinion publique s’interroge aujourd’hui sur l’état de santé de Bouteflika et, surtout, qui sera en mesure de certifier que son état lui permet de briguer un 4 e mandat. CERTIFICAT DE BONNE SANTÉ DU PRÉSIDENT IL Y A RISQUE DE FAUSSE DÉCLARATION LIRE L’ARTICLE DE HAFID AZZOUZI EN PAGE 32 MAÂTKAS (TIZI OUZOU) Un jeune enlevé par des terroristes LIRE L’ENTRETIEN RÉALISÉ PAR SAÏD RABIA EN PAGE 4 LIRE L’ARTICLE DE DJAMILA KOURTA EN PAGE 3 Après plusieurs reports, les trois procès intentés contre le fondateur de l’Union Bank, Brahim Hadjas, pour «dilapidation de deniers publics, escroquerie et abus de confiance» ont eu lieu hier au tribunal de Sidi M’hamed. Le procureur a requis des peines allant de 3 à 10 ans de prison. Le verdict sera connu le 2 mars prochain. LIRE L’ARTICLE DE SALIMA TLEMÇANI EN PAGE 6 AFFAIRE BRAHIM HADJAS LE VERDICT SERA CONNU LE 2 MARS PROCHAIN ÉDITION DU CENTRE PHOTO : B. SOUHIL PHOTO : B. SOUHIL L a moudjahida Zohra Drif, 76 ans, était hier l’invitée de la première semaine culturelle de l’Agence nationale de communication, d’édition et de publicité (ANEP) au centre Mustapha Kateb d’Alger. Elle revient, dans cet entretien accordé à El Watan, sur la polémique soulevée par Yacef Saâdi, ancien commandant de la Zone autonome d’Alger, qui a affirmé que Zohra Drif aurait envoyé (en septembre 1957) deux lettres à Hassiba Ben Bouali, qui était dans une cache à La Casbah d’Alger, pour lui demander de se rendre aux français. Lire l’entretien et l’article réalisés par Fayçal Métaoui en page 5 TRIBUNAL DE BOUMERDÈS Première victoire pour le PDG d’Alliance Assurances dans l’affaire qui l’oppose au transporteur privé Tahkout Mahieddine. Le tribunal correctionnel près la cour de Boumerdès a prononcé, hier, la relaxe en faveur de Hassan Khelifati, poursuivi pour «faux et usage de faux» suite à une plainte déposée à son encontre en juin 2011 par Tahkout Mahieddine. Les avocats de la défense qualifient la décision du tribunal susmentionné de «très grande victoire». «Nous revenons de très loin. C’est une décision qui rétablit le principe de l’égalité entre les citoyens devant la justice. Elle démontre que les puissants et les faibles sont égaux.» (Suite page 2) R. Koubabi Le PDG d’Alliance Assurances relaxé ABDELAZIZ ZIARI Ancien président de l’APN «On ne peut pas continuer sur cette voie» LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Lundi 10 février 2014 ZOHRA DRIF À EL WATAN Les lettres qui m’accusent sont des faux EN PAGES 13, 14, 15, 16, 17, 19, 21, 22 ET 23 BANQUE POSTALE PROJET D’UNE BANQUE POSTALE EN ALGÉRIE Retour à l’envoyeur ! SEULEMENT 41% DES DEMANDES DE TERRAIN SATISFAITES AU NIVEAU LOCAL Forte pression sur le foncier industriel LA CHRONIQUE D’EL KADI IHSANE Le testament de Abdelaziz Bouteflika : «Ne laisser à personne l’enquête économique !» 15 DA. Fra SUPPLÉMENT ÉCONOMIE

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Page 1: EL WATAN DU 10.02.2014

N°7096 - Vingt-quatrième année - Prix : Algérie : 15 DA. France : 1 €. USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com

■ Pour l’ancien président de l’APN, ce qui se passe est trop grave et menace la stabilité du pays. Il estime qu’il ne faut pas laisser Boutefl ika entre les mains de la mafi a politico-fi nancière.

● Après une convalescence prolongée et un quasi retrait de toutes les activités présidentielles, l’opinion publique s’interroge aujourd’hui sur l’état de santé de Boutefl ika et, surtout, qui sera en mesure de certifi er que son état lui permet de briguer un 4e mandat.

CERTIFICAT DE BONNE SANTÉ DU PRÉSIDENTIL Y A RISQUE DE

FAUSSE DÉCLARATION

LIRE L’ARTICLE DE HAFID AZZOUZI EN PAGE 32

■ MAÂTKAS (TIZI OUZOU)

Un jeune enlevé par

des terroristes

LIRE L’ENTRETIEN RÉALISÉ PAR SAÏD RABIA EN PAGE 4

LIRE L’ARTICLE DE DJAMILA KOURTA EN PAGE 3

■ Après plusieurs reports, les trois procès intentés contre le fondateur de l’Union Bank, Brahim

Hadjas, pour «dilapidation de deniers publics, escroquerie et abus de confi ance» ont eu lieu

hier au tribunal de Sidi M’hamed. Le procureur a requis des peines allant de 3 à 10 ans de prison.

Le verdict sera connu le 2 mars prochain.LIRE L’ARTICLE DE SALIMA TLEMÇANI EN PAGE 6

AFFAIRE BRAHIM HADJAS

LE VERDICT SERA CONNU LE 2 MARS PROCHAIN

ÉDITION DU CENTRE

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La moudjahida Zohra Drif, 76 ans, était hier l’invitée de la première semaine culturelle de l’Agence nationale de communication,

d’édition et de publicité (ANEP) au centre Mustapha Kateb d’Alger. Elle revient, dans cet entretien accordé à El Watan, sur la polémique soulevée par Yacef Saâdi, ancien commandant

de la Zone autonome d’Alger, qui a affi rmé que Zohra Drif aurait envoyé (en septembre 1957) deux lettres à Hassiba Ben Bouali, qui était dans une cache à La Casbah d’Alger, pour lui demander de se rendre aux français.

Lire l’entretien et l’article réalisés par Fayçal Métaoui en page 5

TRIBUNAL DE BOUMERDÈS

Première victoire pour le PDG d’Alliance Assurances dans l’affaire qui l’oppose au transporteur privé Tahkout Mahieddine. Le tribunal correctionnel près la cour de Boumerdès a prononcé, hier, la relaxe en faveur de Hassan Khelifati, poursuivi pour «faux et usage de faux» suite à une plainte déposée à son encontre en juin 2011 par Tahkout Mahieddine. Les avocats de la défense qualifient la décision du tribunal susmentionné de «très grande victoire». «Nous revenons de très loin. C’est une décision qui rétablit le principe de l’égalité entre les citoyens devant la justice. Elle démontre que les puissants et les faibles sont égaux.» (Suite page 2) R. Koubabi

Le PDG d’Alliance Assurances relaxé

ABDELAZIZ ZIARIAncien président de l’APN

«On ne peut pas continuer sur cette voie»

LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Lundi 10 février 2014

ZOHRA DRIF À EL WATAN

Les lettres qui m’accusent

sont des faux

EN PAGES 13, 14, 15, 16, 17, 19, 21, 22 ET 23

BANQUEPOSTALE

PROJET D’UNE BANQUE POSTALE EN ALGÉRIE

Retour à l’envoyeur !

❚ SEULEMENT 41% DES DEMANDES DE TERRAIN SATISFAITES AU NIVEAU LOCALForte pression

sur le foncier industriel

LA CHRONIQUE D’EL KADI IHSANE

Le testament de Abdelaziz Bouteflika : «Ne laisser à personne

l’enquête économique !»

15 DA. Fra

SUPPLÉMENT ÉCONOMIE

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El Watan - Lundi 10 février 2014 - 2

L ’ A C T U A L I T É

Suite de la page 1

Nous ne pouvons que nous en féliciter», a réagi Me Bou-rayou, avocat du prévenu.

Pour lui, la relaxe de son client «était attendue et elle n’est que le résultat de la cohérence des déclara-tions qu’ils avaient faites devant des magistrats lors du procès en appel». Il est vrai que le jugement n’est pas encore définitif mais d’aucuns sou-tiennent que l’on pourrait aisément assister au renversement des rôles à l’avenir, car une fois relaxé M. Khe-lifati a toute latitude de poursuivre son «ancien client» pour «dénoncia-tions calomnieuses» et éventuelle-ment pour «faux et usage de faux».

55 MILLIARDS DE CENTIMES EN JEU

Pour rappel, l’affaire porte sur un dif-férend d’une valeur de 55 milliards de centimes. Elle a éclaté en juin 2011 suite au litige entre les deux parties sur l’authenticité d’un contrat d’assurance de la flottille de Tahkout couvrant l’exercice de 2011. Le conflit était porté devant la Chambre commerciale début 2011 avant d’at-terrir devant le tribunal pénal de Rouiba. Et comme les choses ne viennent jamais seules, c’est le trans-

porteur privé qui a devancé son «nou-vel ennemi» en déposant une plainte contre lui pour «faux et usage de faux». M. Tahkout a accusé Hassan Khelifati d’avoir falsifié un contrat d’assurance qui le lie à la compagnie qu’il dirige. Des griefs qui ont été niés en bloc par ce dernier, qui a dé-claré, lors du réexamen du dossier, le 27 janvier dernier, que c’est Tahkout qui avait faussé et modifié les clauses du contrat objet du litige. Le premier procès a eu lieu en janvier 2012 et s’est soldé par la condamnation du

prévenu à une peine de 18 mois de prison ferme assortie d’une forte amende ainsi que des dommages et intérêts. Une condamnation qui a été prononcée sans que l’expertise gra-phologique des documents litigieux, exigée par les avocats de la défense, ne soit faite afin de déceler le vrai du faux. Comme attendu, M. Khelifati se pourvoit en cassation et l’affaire a été rejugée, en avril 2013, soit treize mois plus tard, devant la cour de Bou-merdès. Lors du procès, les avocats n’ont pas manqué de réitérer leur

demande d’expertiser les contrats à l’origine du conflit. Une demande qui a été satisfaite par la juge du tri-bunal qui a confié cette mission à un expert exerçant à l’Institut national de criminalistique et de criminologie (INCC). Paradoxalement, c’est le di-recteur dudit institut qui avait déclaré à la place de l’expert, en précisant qu’il n’était pas possible de répondre à la demande de la justice, du fait que les documents en question sont des photocopies. Le procès a repris de nouveau le 27 janvier dernier en présence de la partie civile, mais cette fois-ci, le jeu des questions-ré-ponses s’est déroulé dans un climat électrique en raison de l’importance de la somme en jeu.

UNE AFFAIRE À REBONDISSEMENTS

Les avocats des deux parties, Me Khaled Bourayou d’une part et Me Farouk Ksentini de l’autre, ont même failli en venir aux mains, ce qui a contraint la juge à sus-pendre l’audience provisoirement pour calmer les esprits. M. Khelifati a affirmé à la juge que les documents qu’elle lui a présentés ne sont pas les mêmes que ceux qui lui ont été montrés lors de l’instruction. Lors de sa plaidoirie, Me Bourayou est revenu

sur «toutes les anomalies ayant enta-ché le traitement du dossier». «C’est une affaire à cinq scandales. Où sont passées les copies originelles ? Tahkout vient de vous dire qu’il a quatre signatures et aujourd’hui il affirme en avoir cinq. Moi, je trouve que quelqu’un qui a cinq signatures ne peut être qu’un faussaire», a-t-il appuyé devant la juge. Pour leur part, les avocats de Tahkout Mahieddine avaient demandé le maintien du pre-mier jugement et l’augmentation des dommages et intérêts à 30 millions de centimes. Me Ksentini a estimé qu’«on ne peut expertiser sur une photocopie car celle-ci peut être manipulée, soulignant que, c’est M. Khelifati qui a faussé et dissimulé la copie originelle». Le verdict de cette affaire, qui a fait couler beaucoup d’encre, a finalement été rendu sans qu’aucune expertise ne soit faite sur le fameux contrat. Ce feuilleton judiciaire a démontré tout le mal et le retard que connaît le pays dans le domaine de l’expertise judiciaire. Le verdict du tribunal laisse penser que le conflit qui oppose les deux parties ne sera pas clos de sitôt. L’affaire pourrait donc prendre une autre dimension avec Mahieddine Tahkout comme prévenu et Hassan Khelifati comme partie civile. R. K.

L’AFFAIRE L’OPPOSANT À TAHKOUT RISQUE DE PRENDRE UNE AUTRE DIMENSION

Le PDG d’Alliance Assurances relaxé par le tribunal de Boumerdès

Hassan Khelifati Mahieddine Tahkout

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Après une convalescence pro-longée et un quasi retrait de toutes les activités présiden-

tielles, l’opinion publique s’interroge aujourd’hui sur l’état de santé de Abdelaziz Bouteflika et surtout sur qui est en mesure, aujourd’hui, de certifier que son état de santé lui per-met de briguer un quatrième mandat. Parmi les conditions exigées pour les candidats pour prétendre être président de la République figure bien sûr le certificat de bonne santé en dehors des maladies chroniques inhérentes à l’âge (diabète, hypertension…). Mais il est évident de se demander si, raisonnablement, les séquelles d’un accident vasculaire cérébrale motrices et psychique, dont la récupération semble très longue, sont compatibles avec la fonction de président de la République. Si Abdelaziz Bouteflika se porte candidat, il est ainsi contraint de présenter trois certificats médicaux délivrés par des médecins assermentés. Il s’agit donc d’un certificat de pneu-mo-phtisiologie attestant l’absence de tuberculose, un certificat de psy-chiatrie et un certificat sur l’aptitude physique.

AUTHENTICITÉ DU CERTIFICAT MÉDICAL

Ce qui s’avère une lourde tâche pour masquer ce qui est aujourd’hui de notoriété publique. Quel est le médecin algérien, puisqu’il s’agit d’un candidat algérien, qui pourra se porter garant de la bonne santé d’un Président «absent et qui ne s’est pas adresser à son peuple depuis plusieurs mois. D’ailleurs, si huit mois après il ne l’a pas fait, il ne le fera pas. Il y a eu atteinte du centre du langage», commente un spécialiste en médecine, qui estime que les Algériens ont le droit d’être informés de l’évolu-tion de l’état de santé de leur Président.

«La logique fait que la présidence de la République doit publier une fois par mois un communiqué sur son état de santé», a-t-il signalé. Présenter un certificat en bonne santé et certes chose aisée pour Abdelaziz Bouteflika mais qui aura cette audace de le faire, notamment pour l’aptitude future, sachant que «le risque de réci-dive est là d’une part, et on n’a jamais une restitution ad integrante, c’est-à-dire qu’on ne revient pas à l’inté-grité des territoires atteints par l’AVC. Lorsqu’une cellule du cerveau est morte, elle ne peut se régénérer et c’est pareil pour les neurones», explique un neurologue, tout en précisant que personne ne sait exactement comment il se porte sur le plan cardiovasculaire.Maintenant, dans le cas où ce fameux

certificat serait préalablement acquis, il y a lieu de s’interroger sur son authenticité. D’ailleurs, des rumeurs ont déjà circulé sur l’obtention d’un certificat de bonne santé délivré par le centre hospitalier du Val-de-Grâce où il a été hospitalisé pendant quatre mois après l’attaque cérébrale.

ET LE RESPECT DU SERMENT D’HIPPOCRATE !

Sur les plans éthique et déontologique, un certificat médical établi par un médecin étranger, de surcroît militaire, est-il accepté dans le dossier d’un candidat algérien à la magistrature suprême ? Le conseil de l’Ordre, à qui revient le rôle justement de veiller au respect de l’éthique et de la déontolo-gie, a les mains liées puisqu’il n’a pas

le droit de s’autosaisir, sauf en cas de contestation. Dans ce cas de figure, la question peut être tranchée. Et si ce certificat doit impérativement être signé par des médecins algériens (un groupe de trois), il serait considéré comme une fausse déclaration, donc tribu-taire d’un conseil de discipline par le conseil de l’Ordre des médecins et sanctionné par la justice. Quelle garan-tie et protection peut-on assurer à ces médecins qui seront désignés pour faire cette déclaration et prêter serment devant les hautes instances du pays, à savoir le Conseil constitutionnel et le ministère de la Justice ? Deux témoins, et pas des moindres, pour justement valider le dossier de candidature…

Djamila Kourta

Les hommes de loi qualifient de «gravissimes» les attaques lancées par Amar Saadani contre le Département du ren-

seignement et de la sécurité (DRS) qui, selon lui, a failli dans la protection et la sécurité du président Boudiaf, de Abdelhak Benhamouda, des moines de Tibhirine et des bases pétrolières dans le Sud ainsi que les accusations visant l’appareil judi-ciaire. Certains avocats contactés ont insisté pour rester sous le couvert de l’anonymat ; ils refusent d’être mêlés «aux que-relles» ayant pour principal objectif un règlement de comptes au sommet. Néanmoins, ces hommes de loi pensent qu’il est du rôle et des prérogatives de la justice de s’autosaisir et de demander à Saadani d’apporter les preuves de ce qu’il avance. A la question de savoir si Saadani est passible de poursuites judi-ciaires, maître Khaled Bourayou qualifie les accusations qu’il a for-mulées de «très graves» et, de ce fait, elles doivent être étayées par des preuves tangibles. «Saadani doit être interpellé par la justice, le procureur général doit être saisi et il doit convoquer le secrétaire général du FLN pour qu’il présente les documents prouvant ses dires. Les accusations de Saadani touchent à la sécurité des per-sonnes et aux assassinats», note Me Bourayou. Pis, fait remarquer

l’avocat, Saadani peut être poursuivi pour non-dénonciation de ces crimes : «Si le SG du FLN a les preuves que le DRS a failli, pour-quoi il a caché ses documents ? Pourquoi ces déclarations main-tenant ? Quelle est la visée et quel est l’objectif recherchés par la tenue de tels propos à la veille d’une échéance électorale ?» s’inter-roge Me Bourayou, qui pense que l’Algérie ne mérite pas ce spec-tacle odieux. Pour cet avocat, il s’agit d’un magma de règlement de comptes et cet emballement d’accusations et de mensonges répond au souci d’un quatrième mandat pour le Président sortant. Mais Me Bourayou, à l’instar d’autres avocats, ne se fait pas d’illusion : la justice n’a jamais été indépendante et encore moins aujourd’hui, elle est instrumentalisée par le pouvoir : «La justice est à la solde du pouvoir. Elle a été tellement manipulée qu’elle n’a plus de crédit.» Beaucoup d’avocats partagent l’avis de Me Bourayou ; pour eux, Saadani a remis en cause le fondement et le travail de la justice. «Le secrétaire général du FLN a accusé la justice d’avoir monté de toutes pièces un dossier contre Chakib Khelil, ceci est très grave. Saadani doit donc répondre devant cette juridiction de ses actes», explique un avocat. Seulement, les hommes de loi sont persuadés que la machine judiciaire ne sévira pas contre Saadani : «Dépo-

ser plainte contre un proche du système et le traîner devant les tribunaux parce qu’il a reçu l’ordre de cibler certaines personnes et de dédommager d’autres relève presque de l’impossible. C’est un rêve !» L’un d’entre eux invite les hautes autorités du pays à appliquer les données révélées hier, dans les colonnes dans notre journal, par l’ancien ministre de la Justice, M. Charfi. Pour ce der-nier, les propos du secrétaire général du FLN sont susceptibles de tomber sous la qualification de l’article 75 du code pénal en raison des fonctions influentes de Saadani à la tête du FLN. L’article en question stipule : «Est puni de réclusion à temps, de cinq à dix ans, quiconque en temps de paix a participé en connaissance de cause à une entreprise de démoralisation de l’armée, ayant pour objet de nuire à la défense nationale.» Les avocats disent ne pas comprendre ce qui se passe. C’est le flou total. «Pourquoi ces révélations maintenant», se demande un magistrat, qui évoque un problème personnel difficile à juger. Un autre affirme que les attaques de Saadani n’ont pas de qualification juridique : «Ce n’est pas sérieux ce qui se passe. Il s’agit ni plus ni moins de règlement de comptes et les concernés ne devraient pas impliquer les Algériens dans leur sale besogne.» Nabila Amir

CANDIDATURE ÉVENTUELLE DU PRÉSIDENT ABDELAZIZ BOUTEFLIKA

Certifi cat de bonne santé et risque de fausse déclaration

● Présenter un certificat de bonne santé est certes chose aisée pour Abdelaziz Bouteflika, mais qui aura cette audace de le faire, notamment pour l’aptitude future ?

LA JUSTICE DOIT LE CONVOQUER, SELON DES JURISTES

«Saadani doit étayer ses propos avec des preuves»

ATTAQUE DE SAADANI CONTRE LE DRS Les retraités de l’armée demandent des excuses

Les récentes déclarations de Saadani contre le général-major Mediène continuent

de susciter des réactions. Cette fois-ci, ce sont les retraités de l’ar-mée qui demandent au secréaire général du FLN de s’excuser.«Nous condamnons fermement et avec vigueur les propos dif-famatoires tenus par M. Saa-dani contre un élément important du dispositif de défense natio-nale ainsi qu’à ses membres et lui demandons expressément de présenter humblement ses excuses», écrivent ces anciens militaires dans un communiqué transmis à notre rédaction. Le document, signé par Mohamed Oudaï, président de l’Association des retraités de l’ANP, s’adresse à Amar Saadani : «Alors que notre pays se prépare à vivre un grand événement (l’élection présidentielle) dans la paix et la sérénité, nous vous conseillons en tant qu’homme politique de faire preuve de sang-froid, de dignité, de courage intellectuel, de discernement, de modération, d’humilité, de pondération et sur-tout de reconnaissance.» Les retraités de l’ANP rappellent à Amar Saadani que le FLN appartient à tout le monde. «Vous savez, monsieur le patron du FLN, que le FLN historique nous appartient : nous sommes action-naires ! Actionnaires par le sang de nos parents ; actionnaires par la sueur et les sacrifices de nos moudjahidine et moudjahidate par la souffrance des mounadhi-line. Pensez-y ! Et cherchez votre véritable place dans cet hono-rable ensemble», ajoute le texte. La violente diatribe de Saadani contre le patron du DRS a sou-levé beaucoup de réactions allant dans le sens de la défense du général Toufik. Ali B.

Le président Bouteflika lors de son séjour au Val-de-Grâce

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Propos recueillis par Saïd Rabia

Le secrétaire général du FLN vient de faire des déclarations incendiaires contre le général de corps d’armée Mohamed Médiène, dit Toufik. Qu’en pensez-vous ?

Je me suis autorisé à intervenir parce que j’estime que ce qui ce passe est excessivement grave et dangereux pour la stabilité du pays. Parce qu’on parle beaucoup de stabilité, je souhaite, effective-ment, qu’on retrouve la raison et qu’on arrête ce carnage entre guillemets contre les institutions de la République. On ne peut pas continuer sur cette voie qui porte atteinte à l’Algérie et à ses institutions. On en a assez des manœuvres de basse politique qui peuvent encore une fois mettre le pays dans des situations de danger. J’en parle parce que j’ai vécu la période 1991-92 en tant que membre du gouver-nement qui a arrêté les élections législatives. J’ai eu l’occasion de vivre la période qui a précédé avec toutes les manœuvres politiciennes et les activités de la mafia politico-financière qui avaient ouvert le chemin à la décennie rouge. Une période qui a été le résultat de la collusion entre l’argent sale et la poli-tique. On est dans le même cas de figure. Un groupe composé de détenteurs de l’argent ayant des liens avec les milieux politiques manœuvre actuellement pour défendre ses intérêts matériels. Il considère naturellement que les services de sécurité, à leur tête le général Toufik, sont un obstacle, un mur qu’il veut détruire pour faire main basse totale sur l’appareil de l’Etat. Ces agressions contre le DRS et son chef sont le fait d’une mafia politico-financière qui craint pour l’avenir et fait feu de tout bois. Voilà la réalité. Les déclarations de Saadani, il faut les situer dans ce contexte. Ce qui nous fait mal est que cela soit fait au nom du FLN, qui est loin de toutes ces pratiques, son histoire en témoigne. Même à la fin des années 1980 et au début des années 1990, la mafia politico-finan-cière qui existait à l’époque n’avait aucune relation avec le parti. On a réussi à la vaincre.

A quelques semaines de son déroulement, l’élection présidentielle est-elle un enjeu et une voie royale pour la mafia politico-financière que vous évoquez ?

C’est une voie pour leur permettre, lorsqu’ils auront éliminé les obstacles que représentent les responsables propres et probes – qui sont nombreux et dont fait partie le général Toufik – de faire main basse sur le pays. L’ancien ministre de la Justice, M. Charfi, vient de faire une déclaration sur l’inter-vention de Saadani auprès de lui pour camoufler ou innocenter tel ou tel responsable. A ce niveau-là, c’est absolument symptomatique de la démons-tration de ce que je dis. Nous sommes conscients de cette réalité. C’est ce qui a poussé plusieurs res-ponsables, au sein de l’Etat et du parti, à refuser de prendre part à la réunion d’août dernier à l’hôtel El Aurassi qui a vu la désignation, dans les conditions que vous savez, du secrétaire général du FLN. C’est ce qui nous laisse également, aujourd’hui, à aller vers une réunion du comité central pour élire un secrétaire général du FLN à bulletins secrets.

Avant de passer à cette histoire du FLN, attar-dons-nous sur l’élection présidentielle qui est à nos portes. Ces gens que vous qualifiez de mafia politico-financière demandent avec insistance un quatrième mandat du président Bouteflika, qui leur permettra de rester au pouvoir. Ne pensez-vous pas que c’est là que réside le danger qu’encourt le pays ?

Non, je crois justement qu’il ne faut pas tomber dans ce piège. Parce que ce qui se passe aujourd’hui, ce n’est pas un désaccord sur le quatrième mandat du président de la République si celui-ci décidait d’y aller. Seulement, je crois que tout le monde qui est d’accord sur la nécessité que le président de la Répu-blique s’exprime lui-même. Personne n’a le droit de s’exprimer en son nom. C’est lui le candidat et c’est lui qui est mieux placé que tout le monde pour savoir s’il veut ou s’il peut assumer ce quatrième mandat. Je crois que ce quatrième mandat est le voile derrière lequel se cachent des intérêts occultes qui, aujourd’hui, en prennent prétexte pour pouvoir, à l’avenir, faire main basse sur l’Algérie. C’est le comportement d’un groupe déterminé qui se cache derrière le quatrième mandat, profitant de la situa-tion et du fait que le président de la République a été

malade, qu’il a été absent pendant un certain nombre de mois.

Voilà comment nous percevons la situation et pourquoi nous devons réagir. On ne veut pas que ces calculs de basse politique aient des retentissements sur la stabilité du pays, sur la stabilité des institu-tions qui défendent la République. Ces manœuvres doivent être combattues et stoppées dans l’intérêt du pays d’abord. Le reste – le changement du secrétaire général du FLN – devient à la limite connexe, secon-daire à ce qui est pour nous l’élément principal : sauvegarder la stabilité du pays et des institutions. Cette manœuvre de bas étage me semble porteuse de danger pour la sécurité nationale. Ce sont les ennemis de l’Algérie qui en profitent, que ce soit à l’extérieur ou à l’intérieur.

Le problème est que tout cela est lié à l’élec-tion présidentielle…

Le choix du moment a obligé les uns et les autres à mettre bas les masques. C’est l’avantage d’ailleurs de cette circonstance. Parfois les masques tombent. On peut se voiler, on peut se cacher jusqu’à une conjoncture comme celle-là, qui dévoile les gens. La situation doit être rapidement éclaircie parce que nous sommes à la veille d’une échéance extrêmement importante. C’est une élection prési-dentielle qui déterminera l’avenir d’un pays pour cinq ans. Les choses sont à présent claires. Vous avez d’un côté un courant nationaliste, patriotique, et Mme Louisa Hanoune (dont je ne partage les idées politiques mais pour laquelle j’ai un grand respect) l’a bien affirmé et ce qu’elle a dit est extrêmement juste. Vous avez donc ce courant nationaliste et patriotique qui voit d’abord les intérêts du pays et l’avenir des enfants de ce pays et, de l’autre, la mafia politico-financière dont l’intérêt est de conserver le plus longtemps possible des attributs et la prébende dont elle dispose dans un système politique.

Le silence du Président ne contribue-t-il pas, en ce moment, au pourrissement de la situation ?

Oui, évidemment. Le DRS et son patron, comme l’histoire l’a montré, sont des éléments de stabilité qui défendent la République ; c’est la colonne ver-tébrale de ce courant nationaliste et patriotique. Ce n’est un secret pour personne. Tout le monde, tous les Algériens souhaitent que le président Bouteflika intervienne pour remettre de l’ordre dans cette caco-phonie. N’oubliez pas que le Président est ministre de la Défense nationale. C’est un militant du FLN comme nous et aussi son président d’honneur.

Et s’il continuait à se taire ? Je ne sais pas. Je ne suis pas devin. L’expérience

du passé me dit qu’il ne faut pas laisser ce genre de situation pourrir. Nous avons connu des événements comme cela et ça a tourné à la tragédie. Je citerais comme exemple la déclaration de Abdelhamid Bra-

himi sur les «26 milliards», qui avait mis le feu aux poudres alors qu’il n’y avait aucun élément probant.

Est-ce la mafia politico-financière qui a dési-gné Amar Saadani à la tête du FLN ?

Nous avons observé que la mafia politico-finan-cière a manœuvré par tous les moyens pour atteindre des niveaux et des postes vitaux au sein de l’Etat et dans le parti. A présent, elle a des éléments qui sont des structures de décision du FLN, et ce, malgré leur insignifiant parcours au sein du parti.

Qu’est-ce qui empêche les militants du parti, dont vous-même, à se réapproprier le FLN et ce, depuis août 2013 ?

Nous avons effectivement mobilisé près des trois quarts des membres du comité central, qui ont demandé la réunion d’urgence d’une session du CC pour pouvoir étudier le problème qui se pose dans notre parti et sortir avec une direction qui unisse les militants, qui défende les positions traditionnelles du FLN, un parti qui a une histoire et une identité, un programme et des valeurs. Nous avons demandé officiellement une réunion du comité central sur la base de ces signatures. Nous attendons l’autorisa-tion pour mettre un terme à ce désordre.

Quand avez-vous déposé la demande ? M. Belayat l’a fait à la fin de la semaine der-

nière. Depuis ce début de semaine court le délai pour avoir la réponse. En nous assurant bien entendu de la qualité des signatures, de la réalité des signa-tures. Un travail sérieux et organisé a été fait. Nous utilisons les moyens que nous offre la loi. Il y a d’autres moyens, mais nous refusons d’aller dans cette voie. Vous avez bien vu que les mouhafadhas bouillonnent, que la base du parti est prête à éclater. Nous ne souhaitons pas, nous qui avons exercé des responsabilités dans l’appareil de l’Etat, à créer un désordre à l’ordre public. Nous ne souhaitons pas que ces magouilles politiciennes aboutissent à un désordre public. C’est pour cela que nous disons arrêtons ce jeu malsain et les déclarations irres-ponsables des membres de la direction politique du parti. Il n’y a aucune raison, même s’ils le pensent, d’aller exposer cela dans la presse. C’est effective-ment chercher à créer des désordres sérieux. C’est une incitation au désordre dans le pays. Ce sont des signaux que l’on donne à des puissances étrangères auxquelles, à la limite, on facilite le travail contre l’une de nos institutions la plus efficace et la plus utile pour la défense du pays.

Amar Saadani a dit : «S’il m’arrive un mal-heur c’est le général Toufik»…

C’est un non-sens. Il n’y a pas un responsable politique au monde, quelles que soient les circons-tances, qui puisse dire des choses pareilles sur le responsable des services de renseignement. Même les opposants ne le disent pas. L’ennemi ne peut le

dire. Ce sont des déclarations irresponsables qui expriment en réalité l’incompétence et la non-quali-fication politique de cette personne. Il est anormal et impensable que le FLN ait à sa tête quelqu’un qui a un tel comportement.

Est-ce que la mafia politico-financière n’existe qu’au FLN ?

Non. Mais c’est la première fois qu’elle a trouvé la voie libre au sein du parti. C’est le parti de la majorité et si elle a pu s’y introduire, on peut dire qu’elle a relativement réussi à atteindre un de ses objectifs.

Puisque c’est cette mafia politico-financière qui traduit la volonté d’un quatrième mandat, allez-vous adhérer à cet appel ?

Je crois qu’il ne faut pas faire l’amalgame. Le quatrième mandat n’est pas l’incarnation de ce groupe. Je pense que le quatrième mandat est une couverture. Au-delà du quatrième mandat, je pense que cette mafia n’a pas trouvé de chef de file cré-dible à soutenir. Voilà la raison pour laquelle elle se réfugie derrière le quatrième mandat. Parce que le quatrième mandat, il n’y a pas que ceux la qui le souhaite, il y a des partis, il y a le FLN, je me suis exprimé moi-même la dessus. Si le chef de l’Etat souhaite et surtout se sent en mesure d’accomplir ce quatrième mandat, il est évident qu’il trouvera tout le soutien nécessaire. Nous ne voulons pas le laisser aux mains de cette mafia politico-financière. Les attaques contre le général Toufik visent à désta-biliser le président de la République. Ils savent très bien que le général Toufik est un os très difficile à avaler. Ils ne peuvent atteindre le Président tant que le général Toufik est là. C’est pour cela que cela devient un obstacle pour les ambitions de ce groupe. Je dis basta.

Mais Saadani est un proche du Président…Beaucoup de gens peuvent dire qu’ils font

partie de ses proches. Mais le système politique est complexe. Il y a des intérêts qui se cachent derrière le Président. Il y a aussi des responsables propres, intègres et nationalistes. Il ne faut pas laisser le chef de l’Etat entre les mains de ce groupe.

Comment expliquez-vous que le ministère de la Défense nationale n’ait pas encore réagi aux déclarations de Saadani ?

Je ne peux pas vous répondre. Comment j’explique les choses : si on suit cette logique, ça va devenir une question entre l’institution militaire et le FLN, puisque Saadani a parlé au nom du parti, et les deux, c’est le chef de l’Etat qui les préside : il est mi-nistre de la Défense et président d’honneur du FLN. C’est une situation qui n’est pas naturelle. Pour ne pas compliquer les choses, je préfère ne pas aborder ce sujet. C’est la seule lecture qu’il faut faire, sinon ça va devenir un scandale politique. S. R.

ABDELAZIZ ZIARI. Ancien président de l’Assemblée populaire nationale

«On ne peut pas continuer dans cette voie»

Page 5: EL WATAN DU 10.02.2014

L ’ A C T U A L I T ÉEl Watan - Lundi 10 février 2014 - 5

DÉBAT SUR LES MÉMOIRES DE ZOHRA DRIF AU CENTRE MUSTAPHA KATEB

«Il n’y avait pas une bataille à Alger mais un encerclement»

ZOHRA DRIF. Moudjahida

Les lettres qui m’accusent sont des faux

Le chercheur en histoire, journa-liste et écrivain Mohamed Abbas refuse l’expression «Bataille

d’Alger» donnée par les Français à la guerre des parachutistes, menée par le général Jacques Massu, aux combat-tants algériens de la Zone autonome d’Alger en 1957. «Ce n’était pas une bataille mais un véritable encerclement d’Alger par les militaires français», a estimé Mohamed Abbas, hier, lors d’un débat sur les mémoires de la moudja-hida Zohra Drif, organisé à la faveur de la semaine culturelle de l’Agence natio-nale de communication, d’édition et de publicité (ANEP) au centre Mustapha Kateb d’Alger. «Soyez vigilants à la terminologie

utilisée. C’est Massu qui avait inventé le terme ‘Bataille d’Alger’. Massu, qui avait des pouvoirs spéciaux, avait fait d’Alger la capitale mondiale de la tor-ture. L’armée coloniale française avait généralisé cette pratique à l’ensemble du pays. La torture était devenue une véritable institution», a relevé, pour sa part, Amar Belkhodja, écrivain et jour-naliste, qui prépare un livre sur Baya Hocine. Amar Belkhodja a lancé un appel à tous les acteurs de la guerre de Libération nationale, leur demandant d’écrire leurs mémoires. «Nous avons une dette morale, défendons la mémoire des absents», a-t-il souhaité. «Je suis blessée de constater que nos jeunes ne donnent pas toute son impor-

tance à la guerre de Libération natio-nale. Je ne les juge pas, mais je me suis interrogée sur le fait que nous n’avons pas, en tant qu’acteurs, transmis à nos enfants et à nos petits-enfants cet héri-tage historique, l’image réelle de l’Al-gérie sous l’occupation française, la vie misérable du peuple algérien à cette époque-là. Aujourd’hui, on ne mesure pas le poids des sacrifices. Certains pensent que c’est une plaisanterie. La France coloniale a voulu nous écraser, faire disparaître notre culture. Pour certains jeunes, le départ de la France fut une malédiction. C’est de notre faute, car l’avenir de notre peuple est menacé par le fait que notre jeunesse ne connaît pas l’histoire de l’Algérie,

contemporaine ou ancienne. Donc j’ai peur pour l’avenir», a déclaré Zohra Drif. La méconnaissance de l’histoire de la guerre de Libération nationale est, selon elle, la principale raison l’ayant motivée à écrire ses mémoires, Mémoires d’une combattante de l’ALN, parus aux éditions Chihab (Alger). «J’ai voulu donner une image vivante de La Casbah (entre 1956 et 1957, ndlr), montrer la dimension humaine de Hassiba Ben Bouali avec les qualités, les défauts, le courage et la peur. C’était la réalité au milieu de nos combattants (…). Les Algériens ont vécu de durs moments, humiliés et traités comme des animaux par les colons français. Les colons avaient de la considération

pour leurs bêtes et du mépris pour les Arabes, les indigènes. C’est cela la colonisation, on vous dénie même votre humanité. La génération de 1954 n’est que l’aboutissement des combats des générations précédentes, depuis 1830», a-t-elle appuyé. «Zohra Drif nous a donné une image précise de certains acteurs-clés du mouvement de 1957 comme Samia Lakhdari, Hassiba Ben Bouali, les familles Belhaffaf et Bouhi-red, Lalla Tassaadit, Ben M’hidi. Elle a dressé un bon portrait de Ali La Pointe. Elle a raconté les réunions de femmes sur les terrasses de La Casbah, surtout durant la grève des Huit jours. Son témoignage est précieux», a soutenu Mohamed Abbas. Fayçal Métaoui

Propos recueillis parFayçal Métaoui

Pourquoi Yacef Saâdi évoque-t-il ces deux lettres aujourd’hui ? Pourquoi insiste-t-il sur cette question ?

Honnêtement, celui qui peut répondre, c’est bien lui. Je ne peux faire que des suppositions. Par intégri-té intellectuelle, il est toujours difficile d’émettre des hypothèses. Ce n’est pas dans mon caractère. Ce que je peux dire, me concernant, et dire à mon peuple : je n’ai jamais écrit ces deux lettres. De surcroît, ces deux lettres portent en elles-mêmes la preuve de leur fausseté. Et là, je me réserve le droit d’exposer ces idées dans la sérénité et le calme, et de démontrer que ces deux lettres sont fausses.

Une démonstration par écrit ?Je me réserve ce droit. Je veux insister pour dire

que je n’ai jamais écrit ces deux lettres. J’ai été tou-jours responsable de ce que j’ai vu et vécu. Et je suis capable de reconnaître mes erreurs, mais pour ces lettres, je peux déclarer qu’elles ont été fabriquées. Je vais bientôt publier cette démonstration.

N’allez-vous pas déposer plainte contre Yacef Saâdi ?

Pensez-vous que cela présente de l’intérêt pour la Révolution algérienne et pour notre pays ?

Yacef Saâdi vous a accusé de trahison, c’est tout de même une grave accusation…

Je ne me sens pas du tout concernée ou atteinte. C’est vrai que c’est grave dans l’absolu, mais cela ne m’atteint pas parce qu’il s’agit d’une contrevérité.

Avant vous, Yacef Saâdi s’était attaqué à Loui-sette Ighilahriz, en mai 2011. Saâdi a-t-il un pro-blème avec les moudjahidate ou avec l’histoire ?

Vous devriez lui poser la question. Il s’est attaqué à moi, à Louisette, je ne sais pas s’il l’a fait pour les combattants de la Zone autonome d’Alger (ZAA). Dans mon livre (Mémoires d’une combattante de l’ALN, paru aux éditions Chihab), j’ai voulu être la plus honnête possible, la plus proche de la réalité. J’ai fait un témoignage de ce que j’ai vécu. Il n’était pas dans mon propos de dire que les uns était meilleurs que les autres. J’ai dit la vérité et j’ai senti une cer-taine obligation à faire ce témoignage. Je crois avoir témoigné sur l’engagement total, absolu des femmes de La Casbah. Cet engagement était au niveau de tout le territoire national. Les femmes avaient constitué la base arrière sur laquelle les combattants de l’ALN s’étaient appuyés. Elles avaient été aussi des actrices actives à tous les niveaux. En 1954, il n’était pas ima-ginable dans notre société, une société patriarcale, qu’une femme se mêle aux les hommes, quitte le foyer familial et aille se battre les armes à la main. Les femmes avaient été toujours partie prenante de l’histoire de leur pays. L’Emir Abdelkader se battait soutenu par la smala, les femmes, Lala Zohra. Elles apportaient l’aide qu’il fallait aux hommes qui allaient au combat, préparaient les armes, etc.

Vous avez rendu un hommage particulier aux femmes de La Casbah d’Alger dans votre livre…

J’ai rendu hommage à Khalti Baya, à Lalla Tas-saadit et à d’autres femmes qui étaient dans le cœur de l’action. Quand nous étions hébergés dans ces maisons, lesquelles étaient devenues moins sûres, les moudjahidine quittaient les lieux. Et quand les escouades de parachutistes venaient investir les lieux, les femmes leur faisaient face. Elles étaient là, stoïques, subissant les tortures. Vous n’avez pas idée de la brutalité et de la sauvagerie des paras. Les femmes étaient supposées vivre loin de l’espace public. C’était el horma dans le véritable sens. El horma était essentiel dans la mentalité de Khalti Baya, de Lalla Tassaadit… Toutes ces dames s’étaient retrouvées face à l’ennemi, souvent dans des situations difficiles. Elles continuaient à apporter leur aide aux moudjahidine quand elles le pouvaient. Peut-être que d’avoir témoigné avec force de ce que j’ai vécu et vu, cela dérange-t-il ? Je ne sais pas.

Fatiha Bouhired (Oukhiti) a été également attaquée par Yacef Saâdi. Elle est morte et ne peut pas se défendre. Qui défendra la mémoire de cette dame ?

C’est la raison pour laquelle je suis révoltée, indignée, je ne trouve pas les termes pour exprimer ce que je ressens. Oser s’attaquer à une personne morte ! Fatiha était jeune, elle avait notre âge, avait cinq enfants en bas âge, l’aîné était âgé de dix ans (vers 1955). Son dernier était encore au sein. Elle avait vu son mari Mustapha se faire assassiner devant la maison où elle habitait : la tête éclaté d’un tir de mitraillette, sa cervelle et son sang avaient giclé sur le mur. Cette femme, malgré ce qu’elle avait vécu et l’état dans lequel elle était, nous soutenait. Nous étions dans une situation extrêmement difficile. Le passage des troupes de Massu (le général Jacques Massu était le chef de la 10e division de parachutistes durant la guerre de Libération nationale, ndlr) dans La Casbah était quelque chose que vous ne pouvez pas imaginer. Ils ont tué, torturé, jeté des gens dans les puits…Vous n’imaginez pas le nombre de mai-sons où les cadavres n’ont pas encore été découverts. Ils ont tué et jeté des Algériens dans la baie d’Alger. A ce jour, plus de 3000 familles n’ont pas fait le deuil de leurs enfants. Durant cette période, il était difficile de trouver un hébergement. Les refuges n’étaient pas sûrs. Dans cette terreur généralisée, Oukhiti avait accepté de donner sa maison pour en faire un refuge connu de nous seulement (5, impasse de la Grenade, puis 3, rue Caton à La Casbah d’Alger). Quand nous n’avions pas où aller, nous allions chez Oukhiti. Plus que cela, elle a été arrêtée et torturée alors que nous étions chez elle. Elle avait passé une nuit sous la torture des paras. Plus que la douleur, il y avait l’humiliation. Face à eux, vous êtes nus et ils se per-mettaient tout (Massu avait été, entre autres, accusé par Louisette Ighilahriz d’avoir couvert les tortures pratiquées par ses hommes). Le capitaine Chabane lui avait proposé de collaborer avec l’armée française et lui avait demandé d’indiquer dans quel quartier se trouvaient Zohra Drif et Hassiba Ben Bouali. Oukhiti, qui était d’une intelligence exceptionnelle,

lui avait dit oui car elle avait peur de craquer. Dès son retour, elle nous a tout répété. Yacef a sauté sur l’occasion en disant : «Fantastique, nous allons avoir une cache protégée par l’armée française !» Yacef avait demandé alors à Oukhiti de retourner chez le capitaine Chabane pour lui demander un papier attestant de sa prétendue «collaboration» car, à l’époque, la maison des Bouhired était ciblée. A chaque fois, les militaires venaient tout casser. Oukhiti avait dit à Chabane que les bérets rouges étaient venus visiter sa maison après avoir été relâ-chée, alors il lui avait fourni le papier qui, pour nous, était de l’or en barre. Nous étions désormais dans une maison que l’armée française protégeait ! Il fallait tout le génie de Oukhiti pour le faire et l’assumer. Alors, venir aujourd’hui dire que cette dame a trahi, c’est inacceptable, indigne.

Pourquoi Yacef Saâdi s’attaque-t-il à Fatiha Bouhired justement ?

J’ai été aussi surprise comme tout le monde par ces propos. Cela ne me touche pas plus parce que je sais et il sait. Et tout le monde sait !

L’action psychologique du colonialisme peut-elle se poursuivre cinquante ans après l’indépen-dance de l’Algérie ?

Cette action du colonialisme n’a jamais cessé et vous le savez. Les jeunes d’aujourd’hui sont plus vulnérables que nous l’étions. Très jeunes, on nous avait appris à nous méfier et à nous dire que la France utilisait toutes les méthodes pour arriver à ses fins. Nous étions mieux formés. Je peux citer l’exemple de ce qui s’est passé à Marseille (rencontres orga-nisées par l’hebdomadaire Marianne en avril 2012, ndlr). J’y suis allée de bonne foi discuter, cinquante années après l’indépendance, j’ai eu le sentiment

d’être tombée dans un piège. On me disait de décla-rer à partir de la France que notre Révolution était une cause juste mais que les moyens que nous avions employés étaient condamnables. Cela voulait dire que je devais publiquement, à partir de la France, condamner la Révolution algérienne. Cela veut dire quoi ? Il faut que les jeunes le comprennent : la guerre continue. Et vous savez quels en sont les enjeux. Notre devoir, votre devoir, vous qui êtes la génération de l’indépendance, qui avez eu la chance d’avoir une formation et une connaissance des réali-tés, vous devez faire prendre conscience à nos jeunes que l’indépendance du pays doit être protégée. Protégée par le travail, par le respect de son Etat, par l’engagement de tous les jours pour consolider cet Etat, par le fait de donner à chaque chose son véri-table poids et de comprendre les enjeux. L’indépen-dance n’est pas acquise si on ne la défend pas. Il est vrai qu’il existe des problèmes dans la construction de chaque Etat. Il faut qu’ensemble, nous nous orga-nisions pour affronter et régler ces problèmes. C’est de notre responsabilité à tous. Il s’agit de combats politiques. Aux Algériens de connaître leur histoire. Que les Algériens se mettent à lire leur histoire. C’est le meilleur bouclier qu’on puisse avoir pour répliquer aux attaques contre l’Algérie.

Comment expliquez-vous le silence de l’Orga-nisation nationale des moudjahidine (ONM) qui ne fait rien pour défendre la mémoire des anciens combattants de la guerre de Libération nationale ?

Il faut leur poser la question. L’ONM a bien un secrétaire général, je ne peux répondre pour elle. F. M.

SPA Société de l’Eau et de l’Assainissement de Constantine

NIF : 000 825 006 770 575

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Avis d’annulation de publicationAppel d’offres national et international

restreint n°135/SEACO/2013

«Travaux de réhabilitation de la station de traitement du barrageGrouz dans la wilaya de Mila -Algérie»

La direction générale de la S.P.A. Société de l’Eau de l’Assainis-sement de Constantine, S.E.A.C.O, tient à préciser que la publi-cation de l’avis d’appel d’offres national et international restreint cité ci-dessus dans l’édition du jeudi 6 février 2014 du quotidien El Watan est annulée et reportée à une date ultérieure.

Page 6: EL WATAN DU 10.02.2014

Déféré devant le tribunal de Sidi M’hamed près la cour d’Alger, Brahim Hadjas, fondateur de

l’Union Bank, une des premières banques privées en Algérie, a été jugé hier pour trois affaires distinctes. La première concerne une plainte pour «dilapidation de deniers publics», déposée par la Banque agricole pour le développement rural (BADR). Il s’agit en fait de traites jugées complai-santes de clients de la BADR avalisées par l’Union Bank. D’emblée, Brahim Hadjas se défend en rejetant tous les griefs retenus contre lui. «C’est le directeur général qui est responsable de la gestion de la banque. En tant que PDG et président du conseil d’administration, je n’ai pas la qua-lité de contrôleur», lance le prévenu en déclarant qu’à l’époque des faits c’était Ali Bairi qui était directeur général de l’Union Bank. Hadjas tente de démontrer au tribunal qu’en tant que banque d’affaires, Union Bank fonctionnait selon des procédures dic-tées par la Banque d’Algérie. Selon lui, «ni ma fille, ni mon fils, ni aucun autre membre de ma famille n’ont bénéficié de crédits». La présidente du tribunal l’interroge sur Djamel, un client de l’Union Bank. «Il est venu me voir pour des conseils sur des opé-rations d’investissement en Algérie. Je l’ai orienté», répond-il. La magistrate revient à la charge : «Un autre client

du nom de Belhadj Mohamed affirme que des sommes d’argent ont été trans-férées de sa société à votre banque.» Hadjas nie mais révèle : «Lorsque nous nous sommes rendu compte qu’il y avait des anomalies de gestion, une plainte a été déposée contre le direc-teur général de la banque. Mais je vous dis que nous n’étions pas au courant de ce qui se passait.» La magistrate se concentre sur les documents entre ses mains. «Des contrats importants ont été signés par certaines agences, sans qu’ils soient argumentés par des dossiers de fonds», lui dit-elle.

DES CRÉANCES RESTÉES IMPAYÉES

Le prévenu se contente de préciser qu’en sa qualité de PDG, il «ne pou-vait avoir l’œil sur la gestion des millions d’opérations bancaires. En plus, chaque mois, les inspecteurs de la Banque d’Algérie venaient en mission de contrôle pour vérifier les procédures. Comment se fait-il qu’ils n’ont rien décelé ?» La présidente lui dit que la BADR n’a pas pu récupérer son argent en raison de la banqueroute frauduleuse de l’Union Bank. «Il n’y a pas eu de banqueroute, mais une liquidation frauduleuse. Nous avions eu une décision de règlement judi-ciaire. Mais un administrateur, qui a été installé, a tout fait pour liquider la banque dans le secret. Il y a eu un

déni de justice. C’est moi-même qui ai demandé à l’inspecteur général de la Banque d’Algérie, Sahli Sahraoui, d’ouvrir une enquête. Si j’étais impli-qué, je ne l’aurais pas fait. Pourquoi ne l’a-t-il pas fait ? Parce qu’il voulait protéger un ancien responsable de cette banque, Hadj Nacer, que j’ai nommé directeur général, qui a voulu nous exproprier», déclare le prévenu. La présidente lui rappelle l’existence de nombreuses créances restées im-payées, et Hadjas lui réplique : «Nous avions les moyens de les payer, mais l’administrateur a bloqué les actifs pour pousser à la liquidation.» La présidente revient à la charge en lui citant les noms de clients de la BADR ayant été payés sans aucun dossier de fonds. Le prévenu persiste à déclarer ne pas être au courant. Ses avocats, maîtres Chiat et Guendouzi, tentent par leurs questions de démontrer qu’en raison de son poste de PDG, il n’avait pas les prérogatives pour contrôler les directeurs des agences. Hadjas note cependant qu’«en 1998, Nasreddine Toumi avait mis la main sur tous les moyens matériels et les fonds de la banque, pour revenir quelques années plus tard, en tant qu’administrateur». Et d’ajouter : «Je ne sais pas pourquoi ni comment. Ce sont des questions à poser au tribunal commercial.» L’avocat de la BADR intervient : «Il y a un rapport de la BADR faisant

état de traites injustifiées et d’autres impayées. Il y a eu violation des pro-cédures en la matière. Nous avons déposé une plainte contre les respon-sables des agences et contre le PDG en tant que représentant de l’Union Bank. Cette banque accordait des cré-dits alors qu’elle n’était pas habilitée. Une banque d’investissements n’a pas le droit d’accorder des crédits. Il y a eu des traites de complaisance et la BADR s’est retrouvée dans l’impos-sibilité de récupérer son argent. Vous avez la loi bancaire. Et les dirigeants des agences ont révélé qu’ils signaient ces traites sur instruction du PDG.» De son côté, le procureur n’y est pas allé avec le dos de la cuillère. Pour lui, le PDG Brahim Hadjas, «en tant que président du conseil d’administration de la SPA dans laquelle il est action-naire majoritaire avec 87% des parts, avait le droit de regard sur toute la gestion. Il est pénalement responsable de toute violation de la loi». Pour cette raison, il requiert contre lui une peine de 10 ans de prison ferme. La défense plaide la relaxe, arguant du fait qu’il n’y a aucune preuve sur «des instructions supposées» qu’aurait données Hadjas aux dirigeants des agences. Ils présentent le prévenu comme un «grand investisseur» venu au pays, au début des années 1990, au moment où beaucoup d’Algériens le fuyaient. Selon les avocats, «il lui a

été refusé de passer par les banques françaises, BNP et Société générale, qui avaient la mainmise sur les éta-blissements financiers en ramenant de grands investisseurs comme le défunt (Libanais) Al Hariri, et l’Emirati le cheikh Al Kacimi au pays pour se retrouver en prison». Les deux autres affaires, pour les-quelles Hadjas a été déféré, concernent des plaintes déposées par des clients de la banque pour «escroquerie et abus de confiance». «Ould Moundhi est venu me voir une seule fois pour le conseil-ler sur un projet d’investissement dans le domaine de la pêche. Après je ne l’ai plus revu.» La présidente : «Il dit avoir déposé 13 millions de dinars dans le cadre d’une convention signée entre lui et la banque à travers son vice-président, qui était votre fils.» Hadjas : «En tant que vice-président, il n’était pas habilité à signer. Il n’avait pas le droit. Je n’étais pas au courant.» La juge fait remarquer qu’un autre client avait lui aussi perdu 70 millions de dinars dans les mêmes circonstances. «Je ne suis pas au courant. J’étais PDG, je ne pouvais être informé…» Le procureur demande 3 ans de prison ferme contre le prévenu dans les deux affaires, alors que les avocats plaident la prescription de l’action publique et la relaxe. La présidente rendra son verdict le 2 mars pour les trois affaires enrôlées. Salima Tlemçani

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El Watan - Lundi 10 février 2014 - 6

L ’ A C T U A L I T É

COMMÉMORATION

TROIS PEINES DE 10 ET 3 ANS DE PRISON FERME REQUISES CONTRE BRAHIM HADJAS

Le verdict sera connu le 2 mars prochain

10 FÉVRIER 2014, 1er ANNIVERSAIRE DE LA MORT DU MOUDJAHID ABDERREZAK BOUHARA

C ’est à Collo, petit village de l’Est algérien, qu’est né Abderrezak Bouhara, quatrième

d’une famille de neuf enfants, avec comme parents Bouhara Ahmed et Haddad Zohra. Pour connaître Abderrezak, il faut remonter à son enfance. Ne dit-on pas que notre personnalité commence à se forger dès l’âge de six ans ? Nos parents, malgré des difficultés financières, ont offert à leurs enfants une enfance des plus heureuses et c’est au milieu de ses frères et sœurs que Abderrezak s’est forgé un caractère de boute-en-train et une sociabilité à toute épreuve. Il est vrai qu’il s’identifiait beaucoup à son aîné Abdelmadjid, qui lui a certaine-ment montré le chemin à suivre. Il ne faut pas occulter le rôle du père et de la mère qui se sont sacrifiés de dures années pour que leurs enfants puissent se consacrer à leurs études. Notre père l’avait inscrit au scoutisme et c’est là qu’il a appris ce qu’était le militantisme, qu’il a parfaitement développé au collège moderne de Constantine auprès de ses camarades venus des différents villages et villes de la région Est.

D’abord, il y a le père et la mère qui ont accordé la priorité à leurs enfants en se sacrifiant pour qu’ils ne manquent de rien. Notre père a toujours encouragé ses enfants à étudier puisque lui-même n’avait pas été à l’école, contrairement à son frère Mohamed

qui, lui, avait décroché le certificat d’études. Il disait : «Ma vrai richesse est d’avoir des en-fants diplômés.» C’est en s’endettant qu’il a pu envoyer Abdelmadjid à Constantine et ce der-nier ne le décevra pas en réussissant le concours de l’Ecole normale. Abderrezak le suivra suite à son inscription au collège moderne. Mohamed Rochdi, après son BEPC, sera inscrit au lycée Luciani de Skikda (actuellement lycée Larbi Tebessi) et moi-même après mon BEPC en 1962 j’ai suivi le même chemin. Notre frère aîné Abdelmalek a fait une formation d’opéra-teur radio (morse) durant son service militaire et n’a pas eu la possibilité de faire des études très poussées par esprit de sacrifice, pour aider financièrement notre père. Les filles, quatre au total, ont suivi des études dans le primaire à l’exception de Leïla, la plus jeune, que mon père a inscrite au lycée à Constantine ; mais après deux années, il a été obligé de la ramener à Collo à cause des événements liés à la Révo-lution. Je n’oublierai pas l’apport de ta femme qui, du-

rant toutes ces années de responsabilité, a été un soutien pour toi en prenant en charge la gestion du foyer et l’éducation des enfants pour que tu puisses assumer tâches importantes auxquelles tu consacrais la majorité de ton temps. Je n’oublierai pas ton attitude digne, lors du décès de tes enfants Samira et Karima, lors des inondations de Bab El Oued. Tu disais : «J’ai enterré des dizaines de camarades de com-bat et aujourd’hui j’enterre mes enfants.» Je n’oublierai pas le soutien de tes frères et sœurs. Aala Eddine, c’est à toi maintenant de prendre en charge le flambeau que t’a légué ton père. Abderrezak, je me permets d’associer à ton hommage nos frères Abdelmadjid décédé le 30 août 1987 et Abdelmalek décédé le 26 oc-tobre 2010 ainsi que tes filles Samira et Karima victimes des inondations de Bab El Oued en vous disant «Allah Yarhmkoum et vous resterez toujours dans nos cœurs.»«A Dieu nous appartenons et à Lui nous retour-nons.»

Abdelouahab Bouhara

Page 7: EL WATAN DU 10.02.2014

El Watan - Lundi 10 février 2014 - 7

557 immeubles seront restaurés

ALGER INFO

SUR LE V I F 2 4 H E U R E S

A voir l’abnégation, la ponctualité de ce jeune policier et l’estime des automobilistes, il est à se demander s’il n’a pas vraiment droit à un bon salaire ! (photo prise à El Achour).

VIEUX BÂTI À ALGER-CENTRE

ARRÊTS DE BUS DE BACHDJERRAH : LES ABRIBUS MANQUENT D’ENTRETIENA la station urbaine de Bachdjerrah, les corbeilles installées au niveau des abribus sont pleines depuis plusieurs jours, sans que la société chargée de l’entretien daigne intervenir pour les vider. L’installation de ce mobilier urbain devrait rendre ce lieu public plus attrayant et garantir l’hygiène et le confort aux usagers. Un objectif qui est loin d’être atteint en raison du laisser-aller et de la dégradation qui frappent ce mobilier urbain de bonne qualité. A la station de Bachdjerrah, à titre d’exemple, les usagers sont obligés de jeter leurs déchets par terre, les corbeilles étant saturées et abandonnées. A ce propos, faut-il relever que l’entretien des abribus, qui servent également d’espaces d’affichage, diffère d’une

localité à une autre. Au centre d’Alger, les agents d’entretien passent régulièrement et procèdent à leur nettoiement, ce qui n’est pas toujours le cas dans d’autres localités.

RÉFECTION DES TROTTOIRS À ALGER-CENTRE : LES CITOYENS DEMANDENT L’ACCÉLÉRATION DES TRAVAUXLes habitants du centre d’Alger demandent l’accélération des travaux de réfection des trottoirs avant le retour de la pluie. Entamés depuis plusieurs semaines, les multiples chantiers ouverts çà et là n’avancent pas. «Après avoir effectué des travaux de creusement, les travailleurs ont disparu depuis deux ou trois jours», relève un employé d’une société privée sise au boulevard Mohammed V, à Alger-Centre. «En cas de pluie, nous serons obligés

de patauger dans la boue», ajoute un autre employé. En fait, force est de relever que le projet de réfection des trottoirs de la ville d’Alger touche plusieurs routes principales. Un chantier certes bien accueilli par les riverains qui ont beaucoup souffert de l’état du carrelage et des crevasses qui importunent les piétons. Mais l’accélération des travaux est vivement souhaitée pour éviter que le centre d’Alger ne soit à nouveau un éternel chantier.

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Le problème du vieux bâti est pris en charge non seu-lement par les services

de la wilaya, mais également par l’APC d’Alger-Centre. «L’APC va lancer une première tranche des travaux de remise en état qui vont concerner quelque 557 immeubles vétustes. Cette restauration va prolonger leur durée de vie de plusieurs années encore», affirme M. Bettache président de l’APC d’Alger-Centre. «L’APC a dégagé d’ores et déjà une enveloppe de 100 mil-liards de centimes. Des rajouts financiers seront effectués au fur et à mesure», poursuit-il.Ces travaux concerneront tous les immeubles qui se trouvent aux alentours de la rue Tan-ger, et porteront principalement sur la restauration des balcons et des planchers. «La liste des immeubles qui vont bénéficier de ces travaux a été arrêtée suite aux doléances des citoyens qui y habitent», explique-t-il. Rappelons que les immeubles situés dans les grandes artères d’Alger-Centre ont été pris en charge par la wilaya, des pans en-tiers de la ville ont été restaurés.Le reste des artères principales seront également pris en charge, nous apprend-on. Il a été retenu pour la réalisation de ces travaux de restauration des entreprises étrangères, espagnoles et portu-gaises. Signalons que ces travaux ré-pondent à un besoin urgent ex-primé par les habitants de la ville dont les immeubles menacent ruine. A la rue Tanger, tous les bâtiments qui se trouvent dans

cette zone sont vétustes. Les planchers des appartements s’effritent avec le temps. Quant aux escaliers, ils représentent un danger avéré pour les résidants. Les murs des bâtiments sont marqués par des fissures qui laissent entrevoir l’intérieur des appartements. S’agissant des balcons, ces derniers ne tiennent que par miracle. Il arrive souvent que des pans tombent sur les toits des voitures ou sur les pas-sants. La chute des balcons est aggravée par les intempéries.

«A chaque chute de pluie, nous nous attendons au pire. Les balcons sont tellement fragiles qu’ils risquent de s’effondrer à la moindre chute de pluie aussi brève soit-elle», déplore un habitant de la rue Tanger. Et d’ajouter : «A l’intérieur des appartements, le constat n’est guère meilleur. Le plancher de mon logement se courbe dan-gereusement sous le poids du mobilier. Il n’est retenu que par deux poutres. Il peut céder à tout moment.» Outre l’APC d’Alger-Centre, presque toutes

les communes de la capitale sont concernées par ce pro-blème, notamment celle d’El Harrach, où 90% des im-meubles que compte le centre-ville ont plus de 150 ans d’âge. Si le siège de l’APC a été tota-lement restauré, les immeubles qui se trouvent aux alentours sont dans un état lamentable. Signalons qu’au quartier Meski-da, à El Harrach, les immeubles qui font face au grand carrefour ont été dans leur majorité restau-rés, mais la qualité des travaux laisse à désirer. K. Saci

Des immeubles vétustes

LA PASSION

ACCIDENTS DE LA CIRCULATIONDEUX DÉCÈS DURANT LE WEEK-END

Deux accidents de la circulation mortels se sont produits durant le week-end. Le premier

est survenu vendredi à 12h15, à hauteur de la cité AADL dans la commune de Aïn Naâdja. Une vieille dame de 71 ans a été violemment heurtée par une voiture conduite par un jeune de 25 ans. La femme est décédée sur le coup. Son corps a été transporté à la morgue de l’hôpital de Kouba. Le deuxième s’est produit sur la RN1, à proxi-mité du pont de Tassala El Mardja. Un homme de 40 ans a été percuté par un véhicule conduit également par un jeune de 22 ans, l’homme est décédé sur place. Ces deux accidents ont été pro-voqués par de jeunes automobilistes conduisant à grande vitesse et sans aucune expérience. La responsabilité des parents est entièrement enga-gée, car si ces jeunes gens sont inconscients de par leur jeunesse, leurs parents doivent être plus soucieux. K. S.

CITÉ PLM À BOUROUBA ABSENCE DE STRUCTURES DÉDIÉES À LA JEUNESSE

Les habitants de la cité PLM, dans la commune de Bourouba, se plaignent de l’inexistence de

structures dédiées à la jeunesse et d’équipements de loisirs destinés aux enfants.En dépit des multiples requêtes adressées aux services concernés et aux autorités locales, le pro-blème, apprend-on auprès des habitants, persiste. Les enfants de la cité sont livrés à eux-mêmes, car le quartier manque d’aires de jeu. Durant les moments creux de la journée ou pendant les week-ends, les jeunes de la cité préfèrent jouer au ballon dans les artères du quartier, se mettant ainsi constamment en danger. Aussi, les associations de quartier censées prendre en charge les jeunes, particulièrement en matière d’animation de proximité, sont totalement absentes. Les jeunes de cette cité sont livrés à la rue. Les habitants de la cité profitent de l’investiture du nouveau conseil communal pour lancer un appel aux nouveaux élus afin qu’ils prennent en charge ce volet du développement local. K. S.

HORAIRES DES PRIÈRES Alger et ses environs

LUNDI 10 FÉVRIER 2014

Fadjr……..… 06:13Chorouk.....…. 07:47Dohr………… 13:20Asser……….. 15:55Maghreb….. 18:16Îcha……....... 19:41

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● Ces travaux concernent une première tranche d’immeubles ● L’opération sera suivie par d’autres tranches.

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El Watan - Lundi 10 février 2014 - 7

Le béton fait des ravages● L’avancée des constructions illicites n’a laissé que des poches sans attrait, ni intérêt, dans des régions

prévues pour accueillir des projets touristiques.

L’avancée du béton est partout visible. Dans la wilaya de Jijel, les terres agricoles, tout com-

me les sites et les terrains réservés à l’investissement touristique, ont subi l’assaut effréné de cette inexo-rable avancée. Le résultat en a été l’arrêt brutal de plusieurs projets, stoppés net par des constructeurs il-licites sans vergogne qui s’attaquent en toute impunité à des terres d’une richesse inestimable. Le tourisme, un secteur encore à son état de ges-tation de part l’amateurisme qui le caractérise, est le premier à subir les effets pervers de cet empiétement. Et pour cause, et dans un récent rapport, l’APW de Jijel, qui tire ses conclusions du constat soulevé depuis déjà un certain temps, a tout simplement préconisé l’annulation pure et simple de huit zones d’exten-sion touristique (ZET). Ces zones, réservées à des pro-jets touristiques, ont été envahies à 100% par le béton, selon les conclu-sions de ce rapport. Le tissu foncier a été réduit à de simples poches sans attrait, ni intérêt, ce qui a davantage compliqué la situation, notamment en l’absence de la concrétisation des études retenues. A ce constat s’ajoute l’absence de terrains amé-nagés pour recevoir les demandes

d’investissement. Les remarques soulevées déplorent la lenteur des bureaux d’études dans l’élaboration des différents plans d’aménagement touristique, à l’origine du blocage du développement de ce secteur. Le manque d’expérience chez ces bureaux, souligne-t-on, a entravé la mise en place des programmes rete-

nus. Il faut dire que dans la wilaya de Jijel, dix neuf zones d’exten-sion touristiques ont été retenues à l’aménagement. Or, il se trouve que jusqu’à main-tenant seulement un seul site, celui de la ZET d’El Aouana a connu une avancée significative dans son exé-cution. Les études pour cinq autres

projets sont encore en cours. Cela dit, des dix neufs ZET initialement retenues, il ne reste plus que onze, dont l’aménagement est toujours à un stade de projection. Le béton a fait son effet en absorbant dans son avancée les terres proposées à l’aménagement touristique.

Zouikri A.

JIJ EL INFOSIDI MAROUF LE CENTRE-VILLE ÉTOUFFE

L ’encombrement de la circulation ne concerne plus les grandes aggloméra-

tions urbaines. Dans la commune de Sidi Marouf, au sud de la wilaya, le centre-ville est de bout en bout bloqué par des voitures qui avancent difficilement. Rouler dans cet-te ville traversée par une même et principale artère, notamment la matinée, est désormais une mission pas du tout facile. Les quelques policiers affectés sur les lieux n’y peuvent d’ailleurs rien face à ces dizaines de véhi-cules qui y convergent de toutes parts. Pour les besoins de soins, de retrait de documents administratifs ou même pour s’approvision-ner en vivres et en produits alimentaires, les résidents des localités avoisinantes de cette commune de 15000 habitants se dirigent vers ce village. Lors de la dernière session de l’APW, des élus ont proposé la réalisation d’une route reliant le centre-ville à la RN27 pour rendre plus fluide la circulation et faciliter l’accès à la ville. Pour ces élus, cette route peut mettre un terme à cet encombrement et faciliter le mouvement des véhicules dans les deux di-rections à leur sortie et entrée dans la ville. Ce projet, qui reste encore à l’état d’un vœu, doit enjamber l’Oued El Kébir pour passer à la RN 27. Amor Z.

CAMPAGNE CONTRE LES ACCIDENTS DOMESTIQUES

La journée de sensibilisation sur les ac-cidents domestiques organisée mardi

dernier à Jijel par la direction du commerce, en collaboration avec l’association de pro-tection des consommateurs, a été l’occasion pour les intervenants d’appeler à plus de responsabilité pour éviter aux enfants ce genre d’accidents, tout en dénonçant la commercialisation de produits contrefaits, notamment les appareils de chauffage. Le représentant de la direction de la santé a relevé que les enfants de moins de 15 ans sont les principales victimes de ces accidents. En 2013, les structures sanitaires ont reçu 7425 victimes d’accidents domes-tiques, soit un taux de 3% des consultations. Les brûlures des enfants, dont le nombre a atteint 1013 en 2013, nécessitent un délai moyen d’hospitalisation qui avoisine les 25 jours, alors que les frais occasionnés peu-vent atteindre les 360 000 DA par personne.

Siradj D.

EL MILIA UN DÉPOTOIR À L’INTÉRIEUR DU MARCHÉ

Ouvert il y a un peu plus d’une année, le marché de la cité Boulatika Salah dans

la ville d’El Milia s’est transformé en dé-potoir. Le désordre et le manque d’hygiène y ont très vite repris leur droit. Des odeurs d’une rare répugnance et des dépôts d’or-dures sont désormais des signes qui repous-sent les visiteurs de ce marché. A l’intérieur, aucun des commerçants n’a respecté l’es-pace de son stand. Tous ont préféré adopter une même attitude qui consiste à encombrer le couloir étroit par leurs marchandises en laissant leurs stands vides. La vente de pou-lets illégalement abattus a pris de l’ampleur. Des marchands s’adonnent à cette pratique sans être inquiétés. L’anarchie et la saleté répugnante sont les mêmes qu’on observait sur le trottoir juste en face de ce marché avant son ouverture. A. Z.

GHEBALA

Une route pour désenclaver Beni S’bih

Sur les 19 sites retenus pour l’aménagement, seul celui d’El Aouana a connu un avancement significatif

Après de longues décennies d’attente, la commune de Ghebala, au sud-est de la wilaya de Jijel, a bénéficié d’un projet de réalisation d’une

route pour désenclaver le Douar de Beni S’bih, habité par une population d’une extrême pauvreté. Inscrit dans le plan sectoriel, le projet aura une en-veloppe de 400 millions de dinars. Il devra être lancé prochainement, selon les autorités communales. L’opération est salvatrice pour toute cette région où vivent près de 1500 âmes. D’un parcours de 12 km, ce tronçon s’ajoute à une première tranche de 8 km, réalisée pour relier la localité de Bordj Ali, dans la commune de Settara, à Beni S’bih. Plus loin de là, les bourgades Andlou, Ben Yezzar, El Kalaine, souffrant des mêmes aléas, attendent à leur tour. Des habitants demeurent encore sans moyen de transport, ni couverture sanitaire, ni même des routes

praticables. Sans emplois stables, ni revenus, ils subsistent, dans la pure tradition de leurs aïeux, sur le labour traditionnel de leurs petits lopins de terre ou sur l’élevage de quelques chèvres ou vaches. Faute d’une route vers Ghebala, ils sont contraints d’emprunter des chemins sinueux pour rallier des villages limitrophes dans la wilaya de Mila pour s’approvisionner en vi-vres. Les habitants de ces mechtas éparses s’accrochent à leur tour à l’espoir de la réalisation de cette route. Un projet qui demeure encore à ses premiers balbutiements, et qui risque encore de traîner, selon le P/APC. Pour rappel la commune de Ghebala, ha-bitée par près de 6000 âmes est l’une des plus pauvres de la wilaya. Faute de projets, elle est encore loin d’amorcer une quelconque esquisse sur la voie du développement. Z. A.

ANNULATION DE HUIT ZONES D’EXTENSION TOURISTIQUE

Le club subaquatique Barracuda a organisé hier en collaboration avec la direction de la

pêche et des ressources halieutiques, une jour-née de sensibilisation sur le danger que présente la consommation du poisson globe (Lagocepha-lus sclaratus). Cette journée sera organisée au niveau du port de pêche de Boudis en présence de spécialistes qui communiqueront sur les dan-gers de ce poisson, naturellement présent près des côtes japonaises, mais qui a colonisé depuis quelques décennies la méditerranée orientale. Ce poisson est très toxique du fait de la tétrodo-toxine, une neurotoxine qui paralyse les muscles et entraîne la mort par arrêt respiratoire. Pour sa part, la direction de la pêche et des ressources halieutique a lancé une alerte, la semaine écou-lée, pour prévenir sur les dangers que présente la consommation du poisson-lapin, apparu sur certaines côtes du pays, notamment dans la wi-laya de Chlef. Deux espèces de poisson-lapin,

originaire de la mer rouge, ont été signalées en méditerranée. Les deux peuvent être confondue avec la Saupe (Sarpa salpa ou tchelba en lan-gage local) reconnaissable à son œil jaune, sa tache noire au bout de la nageoire pectorale et enfi n les rayures jaunes nettement visibles. Pour les poissons-lapin, le premier (Siganus luridus) a un corps en ellipse et une queue à bord droit (à queue tronquée), alors que le second (Siganus rivulatus), au corps plutôt plus allongé et au ventre légèrement rayé (à ventre strié), sa queue est fourchue. Ce poisson-lapin est pour les spécialistes un envahisseur qui pourrait présenter un danger pour les herbiers de posidonie. Jusque-là ces herbes étaient réservées à la saupe qui se voit ainsi désormais concurrencée par les nouveaux arrivants. Le poisson-lapin est un poisson de couleur brune dont l’épine dorsale est légère-ment venimeuse. Fodil S.

Journée de sensibilisation sur les dangers du poisson-globe

PHOTO:D.R.

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El Watan - Lundi 10 février 2014 - 7

R É G I O N O U E S T

IMMIGRATION IRRÉGULIÈRE

Plus de 2 000 migrants clandestins arrêtés

à l’ouest en 2013 ● La région Ouest et notamment Oran est un point de transit pour les

migrants africains à destination des pays européens.

L’immigration clandestine pour la plupart subsaha-rienne ne cesse d’aug-

menter avec un taux d’accrois-sement de 951 affaires traitées en 2013 contre 762 en 2012, soit une hausse de 24,8%. Le bilan du 2ème Commandement régional de la gendarmerie d’Oran indique que 2043 per-sonnes ont été arrêtées, au niveau de la région Ouest, pour séjour irrégulier en 2013 contre 1485 personnes en 2012, soit une augmentation de 37,6%. La région Ouest et notam-ment Oran est devenue un point de transit pour les immi-grés africains à destination des pays européens dont l’Espagne et la France. Elle est égale-ment un centre d’intérêt de la main-d’œuvre maghrébine. Cette augmentation confirme

désormais que le phénomène occupe la priorité des affaires relatives au crime organisé. Les investigations menées par les gendarmes ont fait ressortir que ce sont généralement les clandestins âgés entre 18 et 40 ans qui tentent l’aventure. 1466 migrants âgés entre 18 et 40 ans ont été arrêtés, l‘année dernière, dans l’Ouest algérien contre 1047 en 2012. Parmi eux, des universitaires avec 58 diplômés et d’autres avec des niveaux scolaires allant du primaire au secon-daire. Le phénomène n’est pas près de se terminer puisque des femmes accompagnées de leurs enfants ont réinvesti les rues de plusieurs wilayas dont celles d’Oran. Plusieurs autocars ont été mobilisés pour assurer le transfert de

ces familles vers les régions frontalières mais en vain. Si certains s’adonnent à la men-dicité, d’autres au contraire ont opté pour un travail en qualité de maçon dans des chantiers de construction. Par ailleurs, l’Algérie est deve-nue l’Eldorado pour des mil-liers de Marocains, dont des électriciens, des plâtriers, des artisans, des chômeurs, des informaticiens, des maçons. Ces derniers sont souvent inter-ceptés aux frontières et refou-lés vers leurs pays d’origine. Pour lutter efficacement contre le phénomène, les gendarmes ont renforcé leur dispositif de contrôle en intensifiant les patrouilles et les barrages rou-tiers. Des postes de surveil-lance ont été installés le long du tracé frontalier ouest. F. A.

ADRAR Des projets accusent un important retard

SAÏDA Une jeune fi lle se donne la mort par pendaison

MASCARA Cafouillage autour du projet de la ligne ferroviaire

TINDOUF

Mascara étale ses traditions

M . Madani Fouateh, le wali d’Adrar, a, lors de sa conférence presse de ce samedi, dévoilé les projets en cours. Un obser-

vatoire de la wilaya sera prochainement créé. Il sera composé de cardes, de médecins, d’administrateurs, de partenaires sociaux…, sera une entité source de propositions et de suivi. Au chapitre de l’urbanisme, l’accent est mis sur le respect de l’architecture locale et ses couleurs. Plusieurs projets concernent la voirie (AEP, assai-nissement, électrification, espaces verts, aires de détentes, verdure et reboisement). Ainsi plus de 170 milliards de DA y sont réservés et 652 sites ciblés. Des comités de villes ont été créés comme le COVIAD (comité de la ville d’Adrar, COVIT (comité de la ville de Timimoun) et le COVAD (comité d’architecture et d’urbanisme). D’autres projets consistent en la création d’une imprimerie de presse, un dédoublement de voies sur la RN 6 (Adrar-Béchar) et sur la RN 51 (Timimoun- El Goléa)… Cependant, le chef de l’exé-cutif a déploré le retard enregistré sur les programmes sectoriels entre la période 2002 à 2013. Il appuie son constat sur les chiffres suivants comme sur 791 opérations inscrites, seulement 267 ont été réalisées (un ratio de 33,75 %), ce qui représente aussi parallè-lement seulement de 38 % de consommation de crédit. 444 projets sont toujours en cours de réalisation et 80 autres n’ont pas encore été lancés. De même pour les programmes de dévelop-pements communaux (PCD) parmi les 399 opérations retenues, 50 n’ont pas encore vu le jour, et que 98 uniquement ont été récep-tionnées avec 229 en cours d’exécution. Une bonne partie de ces projets ont été affectés, soit le manque de moyens de réalisations, de problèmes techniques ou celui de réévaluation d’AP. Ce phéno-mène de réévaluation a concerné 120 opérations dont 88 ont été accordées. A. A.

M . Ma Dans la petite ville de Sfissifa, située à une trentaine de km d’Aïn Sefra, une jeune fille âgée de 20 ans, répondant

aux initiales B.Y., a été retrouvée pendue, avant-hier au domicile familial. Les causes demeurent inconnues. La victime a été enter-rée après une autopsie effectuée. D. Smaili

Le projet de la ligne ferroviaire électrifiée reliant la ville de Mascara à celle de Mohammadia tarde à venir ! Selon le Premier ministre Abdelmalek Sellal, lors de sa visite dans

la wilaya de Mascara, «le projet de la ligne ferroviaire Mascara-Mohammadia est en cours d’étude. Le même cas pour celui reliant Mascara à Saïda». Le ministre, ce jour-ci, a évité de s’étaler davan-tage sur le sujet ! Dans ce contexte, des citoyens, avec lesquels nous nous sommes entretenus, restent interrogatifs. La cause : M. Abdelmalek Sellal a communiqué des informations contradictoires à celles données par l’ex-Ministre des Transports Amar Tou ! Ce dernier, lors de sa visite dans la wilaya de Saïda, le vendredi 21 juin 2013, a déclaré que «l’étude spécifique de la liaison ferroviaire entre la ville de Mascara et la gare de Mohammadia, située au nord de la wilaya, a été achevée récemment» ! Le projet de la nou-velle ligne ferroviaire électrifiée reliant Mascara à Mohammadia s’étend sur une distance de 30 km pour une exploitation à 160 km/h pour les trains des voyageurs et 100 km/h pour ceux des marchan-dises. Il nécessite, selon Amar Tou, en visite à Mascara le 2 juillet 2011, la réalisation de 17 km de ponts et de 6,9 km de tunnels pour éviter la chaîne montagneuse de Béni-Chougrane. L’objectif du projet, tant attendu par la population de la wilaya de Mascara, est de «conférer un haut degré de performance au chemin de fer, améliorer les conditions d’exploitation avec un relèvement de la vitesse, réduire le temps de parcours, désengorger les axes routiers et élever le niveau de sécurité», lit-on dans la fiche technique du projet. Signalons que le projet comprend plusieurs tranches. Il devrait relier la ville de Mohammadia à Ghriss, sur une distance globale de 71,5 km, avec des haltes au niveau des localités, notam-ment Hacine, Bouhanifia, Tizi, Mascara et Matemore. Sa concré-tisation nécessite la mise en place d’importantes infrastructures dont 9 ponts-routes, 2 ponts-ferroviaires, 3 viaducs d’une longueur globale de 7,5 km et 7 tunnels d’une longueur de 17,5 km. L’actuel ministre des Transports, Amar Ghoul, est appelé à fournir des explications sur l’état de l’avancement du projet de la ligne ferro-viaire électrifiée Mascara-Mohammadia. SouagAbdelouahab

«Histoire-authenticité-modernité», tel est le triptyque sous lequel s’est affichée la wilaya de Mascara pour célébrer sa semaine culturelle à Tindouf. Ce dimanche, après la cérémonie d’ouverture présidée par le wali de Tindouf, les habitants de la ville ont eu le loisir de visiter l’ex-position qu’abrite le centre de l’Artisanat, pour découvrir la variété du patrimoine de la région de l’Emir Abdelkader. Plusieurs panneaux ont été utilisés pour retracer l’histoire de la région où l’on a découvert des ossements et des pierres taillées qui remontent à 700 000 ans avant J-C. Mascara a également connu une époque romaine sous l’appellation «Costar nouva» (Camp nouveau) avant de deve-nir, durant la période islamique, «El mouascar» (campement militaire) d’où elle tiendrait son nom. L’Emir Abdelkader en fera sa capitale au début de sa résistance à l’occupation française sous l’étendard de la zaouïa de la tarîqa El

Kadiria fondée par son père Sidi Mahieddine. D’autres zaouïas telles celles de Sidi Kadda, Sidi Bouras, Sidi Bensekrane font que la région est connue pour ses nombreuses fêtes périodiques (ouaâda) durant lesquelles la fantasia est à l’hon-neur. D’ailleurs, parmi les exposants, un artisan spécialisé dans le harnachement explique que ses produits sont, jusqu’à présent, très demandés. «C’est un art que j’ai hérité de mes parents, le travail se fait sur commande mais il y a toujours des clients», dit-il. La région se distingue, par ailleurs, par la richesse de sa couverture végétale et son cachet agricole. Par contre, sur le plan arti-sanal, habillements, travail sur cuivre, arts plas-tiques, rien ne semble distinguer la wilaya hôte des autres wilayas qui l’ont précédée à Tindouf. Mascara est connue pour ses thermes comme celui de Hammam Bouhanifia qui constitue une des plus grandes attractions touristiques de la ré-gion. M. Milagh

Le maire de Sidi Lakhdar contesté

Des demandeurs de logements manifestent

Des manifestants de la localité de Sidi Lakhdar ont procédé, hier dimanche, à la fermeture de la mairie. Cette fronde n’est pas la première du genre puisque, de manière récurrente, des habitants de la loca-lité bloquent les accès à la mairie afin de réclamer des autorités la destitution du P/APC en application de l’article 43 du code communal qui stipule que lorsqu’un maire fait l’objet de poursuites judiciaires, son mandat est suspendu par l’autorité locale jusqu’à la conclusion de la procé-dure en cours. Condamné par une juridic-tion de première instance à 3 ans de prison ferme, alors que son adjoint a écopé de 18 mois, l’actuel maire de Sidi Lakhdar a introduit un recours au niveau de la Cour suprême. Durant la procédure, il a été maintenu à son poste, en totale contradiction avec le code communal, comme ne cessent de le rappeler ses concitoyens qui depuis di-manche 9/02/ 2014 ont en-tamé un véritable bouclage du siège de l’APC. Sur des banderoles déployées par des jeunes, ils en appellent au départ du maire. De leurs côtés, ses collè-gues du conseil communal, surtout les élus du FFS, n’ont cessé de réclamer sa destitution auprès de l’an-cien wali. Y. A.

Plus de 200 personnes ont observé un sit-in, hier, face au siège de la daïra pour exiger la distribution des logements sociaux. Une colère qui gronde depuis une quinzaine de jours. Il a été enregistré trois mou-vements de protestation en une semaine pour la même cause. Un total de 260 logements sociaux est prêt et n’attend que l’attri-bution. Pourquoi cette lenteur ? Selon le chef de daïra, la liste sera affichée jeudi prochain et il n’y a pas de quoi s’inquiéter. Les citoyens concernés ont perdu confiance, puisque les autorités locales les «ont menés en bateau de-puis de longues années». «Nous exigeons la pré-sence du wali, sinon nous ne bougerons pas d’ici», ont indiqué, en colère, les protestataires. Des agents du maintien de l’ordre sont mobilisés. Anya A.

MOSTAGANEM

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La semaine culturelle de Mascara à Tindouf

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El Watan - Lundi 10 février 2014 - 7

Intensifi cation des dispositifs de sécurité dans le sud-est du pays

SUD INFOBILAN 2013 DE LA GENDARMERIE NATIONALE

Le bilan annuel des activités du commandement de la Gen-darmerie nationale de la 4e

Région militaire de Ouargla fait notamment état de l’intensification des dispositifs de sécurité dans le sud-est du pays. Des dispositifs qui ont porté leurs fruits, selon le géné-ral Abdelhafid Abdaoui, comman-dant régional de la Gendarmerie nationale qui a présenté les grandes lignes des interventions sécuritaires dans la région pour l’année 2013. Ainsi, pas moins de 5 réseaux cri-minels ont été démantelés et plus de 18 tonnes de kif traité, 2860 kg de

cocaïne et 271,1 kg d’héroïne ont été saisis en 2013 dans le sud-est du pays. L’année 2013 s’est donc caractérisée par une importante augmentation du trafic de drogue, soit 21 affaires de plus que l’année 2012. Le plus remarquable dans les faits, ce sont les méthodes dia-boliques et immorales sans cesse inventées par les trafiquants dans le trafic transfrontalier de drogues qui va de l’ingurgitation à l’introduction par voie anale de capsules pleines. A rappeler que 17 personnes ont été arrêtées lors de ces actions. Les statistiques des opérations re-

flètent l’efficacité des plans de lutte contre le phénomène ainsi que l’intensification des dispositifs humains et matériels techniques et scientifiques déployés sur le terrain pour lutter contre les gangs pro-moteurs de ces produits toxiques. Les statistiques ont enregistré, éga-lement, une augmentation inquié-tante des crimes et délits commis contre l’ordre public avec 34% des cas recensés, 18% dans les crimes et délits commis contre les personnes et 6,5% de crimes et délits contre la famille et la morale, soit 33 affaires de plus par rapport à l’année 2012.

Cette multiplication des infractions contre les personnes, les biens et l’ordre public nécessite des mesures de dissuasion urgentes et rigou-reuses et des moyens supplémen-taires pour renforcer la sécurité et faire appliquer la loi.

ACCIDENTS DE LA ROUTE : 15% SONT MORTELS

455 personnes ont perdu la vie en 2013, soit 24 de plus que l’an 2012. Les blessés ont atteint les 8590 et les statistiques relevées indiquent que 15% des accidents sont mor-tels, et ce, malgré tous les disposi-tifs déployés, le renforcement des barrages routiers et des points de contrôle inopinés des véhicules et les radars de surveillance. Restent donc l’insouciance et l’irresponsa-bilité des conducteurs, l’excès de vitesse, la consommation d’alcool, le téléphone au volant, la fatigue et la somnolence. Autant de facteurs humains qui font que Biskra se place en première position avec le plus grand nombre d’accidents et de décès, suivie d’El Oued, puis de Ouargla. D’autres facteurs liés au comportement individuel, à l’état des routes et des véhicules entrent également en jeu.

LE 10 55 A PROUVÉ SON EFFICACITÉ

Le numéro vert 10 55 constitue un véritable point de communication entre le citoyen et la Gendarmerie nationale. 109 281 appels ont été

enregistrés en 2013, qui ont contri-bué positivement dans la lutte contre tous les genres de crimes en infor-mant les services de la Gendarmerie nationale. Dans le domaine de la contrefaçon, une régression consi-dérable de 35% est enregistrée par rapport à 2012. Mais il semblerait que toutes les franges sociales et tous les âges sont concernés. Les auteurs de crimes âgés de 18 et 30 ans représentent toutefois 61% de l’ensemble des détenus, la tranche d’âge comprise entre 30 et 40 ans représente 21% du total des crimes. Les sans-emploi représentent 44,7% de l’ensemble des prévenus durant l’année 2013, les fonctionnaires libéraux en deuxième position, soit 28% et enfin 11% sont des salariés.

L’IMMIGRATION CLANDESTINE BAT SON PLEIN

La lutte contre l’immigration clan-destine reste prioritaire aux yeux de la Gendarmerie nationale en raison du trafic de drogue en résul-tant et ses implications sur la santé publique et son impact néfaste sur l’économie du pays. Afin d’établir une culture civique et une culture de sécurité et la formation d’un vrai citoyen de qualité qui respecte les droits d’autrui et privilégié l’intérêt collectif, 444 opérations de sensi-bilisation ont été réalisées en 2013 dans les milieux scolaires. C’est dire l’importance de la sensibilisation menée sur le terrain. Ghellab Chahinez

Une augmentation inquiétante des crimes et délits a été enregistrée

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●Biskra se place en première position avec le plus grand nombre d’accidents et de décès, suivie d’El Oued, puis de Ouargla.

OUARGLA La semaine culturelle de Batna subjugue les Ouarglis

La semaine culturelle de la capi-tale des Aurès et le berceau de

la Révolution algérienne, Batna, à Ouargla, a été clôturée jeudi à la maison de la culture Moufdi Zakaria sous les chants folklo-riques des Rahaba et une scène ponctuée de détonations de baroud qui ont enchanté le public et créé une ambiance festive typi-quement chaouie. Cette semaine culturelle, qui a débuté le 2 février, comportait notamment une belle exposition qui a permis au public de découvrir un pan de la vie ancienne de habitants des Aurès. Une magnifique exposition d’une

rare diversité a été montée pour l’occasion, elle a pu emmener l’assistance dans un voyage éphé-mère à travers un véritable musée mobile à explorer inlassablement. De vieux objets traditionnels, des outils d’agriculture et de la vais-selle maison rudimentaire, de très beaux objets de décoration ances-traux réalisés minutieusement à la main, des tenues traditionnelles, dont la melhfa chaouie avec toutes ses particularités aurassiennes et sa forte connotation identitaire.

DES TABLEAUX VIVANTS

Des chefs-d’œuvre en 3 dimen-

sions donnaient l’impression de voyager dans le temps et retrouver le monde oublié de nos ancêtres. Un assortiment de plusieurs tech-niques et matières harmonieu-sement et parfaitement jointes, sculpture, peinture, modelage et art figuratif. Khemari Ahmed, peintre autodidacte, connu pour sa technique unique en son genre, a conçu de véritables por-traits artistiques, avec du plâtre, quelques vieux journaux, de la colle blanche, de la peinture, de la paille, du foin, du fil, du tissu. Enfin, tout ce que l’on peut glaner ici et là dans la nature, et avec un grand soin et beaucoup de savoir-faire et de l’inspiration pour réali-ser une œuvre artistique. Ce grand artiste, qui, à travers ses sublimes chefs-d’œuvre en 3 dimensions, dont la plupart représentent le quo-tidien de la femme chaouie, fait revivre les us et coutumes ances-traux qui ont extraordinairement marqué la vie des Aurassiennes dans les années 1950 et 1960. Aus-si, une très belle collection de plus de 500 bijoux, dont certains datent de plus d’un siècle, était exposée dans un présentoir d’exposition.Autre attrait de cette riche expo-sition et dans ce charme pit-toresque, plusieurs centaines de joyaux antiques splendidement

ciselés en argent massif conçus par des artisans professionnels ont été exposés par Ameghchouch Mohamed, un des plus anciens artisans bijoutiers de la région, spécialiste en bijoux traditionnels chaouis. Il a présenté de précieux bijoux avec ornement de perles rouges et vertes, une des spéci-ficités de la région, synonymes de charme, d’élégance et de dis-tinction. Des bracelets, colliers, mhazmate, rdifs, khelkhalate, boucles d’oreilles…, qui ornaient autrefois les cous et les mains de nos grand-mères étaient très beaux à admirer. Un autre stand qui ne manque pas de beauté et d’inspira-tion et qui ne vous laisse pas passer sans marquer une pause pour méditer ce merveilleux art qui est la gravure sur feuille de cuivre et la sculpture sur cuivre. Des tableaux en cuivre repoussé et de beaux objets d’artisanat miniature parfai-tement conçus ont été exposés par l’artiste Kherbache Djamel. Les jeunes, nombreux à visiter l’expo-sition, n’ont pas hésité à montrer leur amour et leur attachement aux traditions ancestrales qui, malgré la modernité qui a balayé une grande partie de notre histoire et notre patrimoine culturel, le désir irrésistible de la restituer et la faire vivre étaient fort présents. C. G.

L’oncologie pédiatriqueen questionLa 5e journée de pédiatrie de Ouargla se tiendra le 12 février à l’université Kasdi Merbah en signe de soutien à la naissance de la faculté de médecine en cours de validation. L’Association des médecins de Ouargla a décidé d’organiser cette cinquième édition dédiée à l’oncologie pédiatrique, en collaboration avec la faculté de médecine de Ouargla. La grande salle de conférences de la faculté des sciences économiques abritera ces travaux d’une journée à laquelle sont conviés tous les médecins praticiens de la région, avec pour objectif de leur permettre de se voir, de se former et de partager leurs expériences. La journée abordera des aspects très différents de la pathologie maligne de l’enfant tels que l’épidémiologie, le diagnostic et les bases de traitement, pour ensuite assister à des séances interactives entre les intervenants et l’assistance. Des intervenants et intervenantes de renom aborderont également des sujets d’actualité tels que les méthodes préconisées pour éviter de créer et diffuser des bactéries multirésistantes aux antibiotiques, des cas interactifs en infectiologie pédiatrique et l’hypothyroïdie congénitale. Autant de sujets intéressants, d’autant plus que des médecins de Ouargla présenteront des exposés sur des cas rencontrés et traités dans la région. Cette faculté de médecine tant attendue démarre sous les auspices d’un intérêt croissant pour la santé publique, notamment celle des enfants. Bon vent. Houria Alioua

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El Watan - Lundi 10 février 2014 - 8

Le spectre des glissements de terrain plane toujours

DRAÂ BEN KHEDDALE CHANTIER DU CENTRE ANTICANCÉREUXÀ L’ARRÊT

Le projet de centre anticancéreux, lancé en 2011 à Draâ Ben Khedda, à 10 km à l’ouest de Tizi Ouzou, accuse

du retard dans sa réalisation. Le taux d’avancement de ses travaux n’est que de 27 %. Le retard est dû, selon le directeur de wilaya de la Santé et de la population (DSP), à l’arrêt du chantier depuis février 2013, pour des raisons financières. Le projet a été confié à la société portugaise «Abratina» qui endure des difficultés. Cette entreprise rencontre également d’autres problèmes liés aux lots de terrain dans la zone abri-tant le projet, ainsi qu’à la conduite d’eau traversant le terrain d’assiette, qui constituent pour elle de véritables obstacles dans la réalisation de l’ouvrage, indique le même respon-sable. Ce centre, à vocation régionale, est d’une capacité de 140 lits. Il s’insère dans une démarche de prise en charge en premier lieu des malades et d’assurer des soins hautement spécialisés en faveur des cancéreux. Avec une enveloppe fi-nancière de près de 4 milliards de dinars, l’établissement per-mettra de soulager les cancéreux des wilayas de Tizi Ouzou, de Boumerdes et de Bejaia, inscrits en listes d’attente pour recevoir les traitements nécessaires. Dans les prochaines semaines, ce chantier, actuellement à l’arrêt, recevra la visite d’une délégation ministérielle qui procèdera à cette occasion à l’inauguration de l’hôpital cardio-pédiatrique, réalisé sur un site mitoyen. L’ouverture du centre anticancéreux est prévue pour le début de l’année 2015, nous apprend encore le DSP. Rabéa Saïm

TIGZIRTLES VILLAGEOIS DE TIFRA PROTESTENT Les habitants de Tifra, dans la commune de Tigzirt, à

40 km au nord de Tizi Ouzou, rencontrent depuis des années des difficultés diverses en matière de développe-ment local. Hier, près d’un millier d’habitants de ce village ont ainsi mené une action de protestation d’envergure au chef-lieu de la cité balnéaire où ils ont procédé au blocage de toutes les entités administratives, tels que les sièges de la daïra, de l’APC, de l’Algérienne des Eaux (ADE), des bu-reaux de Sonelgaz, de l’Hydraulique, d’Algérie Télécom et de l’Anem (Agence nationale de l’emploi). Les villageois de cette localité abritant 4.000 habitants, ont opté pour une telle action «après avoir épuisé tous les autres moyens de nous faire entendre auprès des autorités». Les protestataires demandent aux autorités locales une dotation de leur village en commodités nécessaires pour un développement et un cadre de vie décent. Leurs récla-mations s’articulent notamment autour du revêtement du tronçon routier menant de Tifra aux routes nationales 24 et 71 et aboutissant au chef-lieu de Tigzirt, celui d’autres axes dégradés, la construction d’un pont de liaison, la réalisation d’abribus, la réfection du réseau d’alimentation en eau potable (AEP), l’achèvement des travaux de raccordement au réseau du gaz naturel, l’extension du réseau électrique, l’assainissement, l’aménagement de la placette du village, la fibre optique, la réouverture de l’annexe de l’état civil, la dotation des unités locales de soin, l’éclairage public et la réfection du stade. Farid Guellil

LA FÉDÉRATIONDES PARENTS D’ÉLÈVES CONTRE LA GRÈVELa grève enclenchée depuis une quinzaine de jour par les

enseignants du Conseil national autonome de l’ensei-gnement secondaire et technique (CNAPEST) a paralysé la majorité des lycées de la wilaya de Tizi Ouzou. A cet effet, la fédération des parents d’élèves de la wilaya de Tizi Ouzou dénonce ce mouvement de grève qui engendre un énorme retard pour le cursus scolaire de leurs enfants. Selon une déclaration déposée au niveau de notre rédaction, la fédération interpelle les parties en conflit à reprendre im-médiatement les cours et placer l’intérêt de l’élève au dessus de toutes considérations pour mettre fin à cette situation qui perdure. Par ailleurs, dans certains lycées, ce sont les lycéens des classes terminales qui ont mené une autre fois un mou-vement de grève afin de réclamer le «seuil pédagogique». «Les programmes de toutes les matières sont très longs. Nous appelons le ministère à délimiter les cours pour une bonne préparation aux examens du baccalauréat», dira un élève en classe terminale du lycée d’Aghribs. Rabéa S.

KABYLIE INFO

● Un immeuble a été évacué la semaine dernière à la cité du 1er-Novembre et des études sont lancées pour suivre l’évolution du mouvement du sol.

COMMUNE D’AZAZGA

Les habitants de la cité du Premier Novembre (anciennement dépôt de

liège) de la ville d’Azazga, à 37 km à l’est de Tizi Ouzou, réceptionnée vers 1993, in-terpellent depuis des années les pouvoirs publics sur la dégradation continue de son cadre de vie. La semaine der-nière, l’inclinaison d’un des bâtiments de la cité, conçus en quatre paliers, en plus du rez-de-chaussée, a fait débor-der le vase. Les 10 familles habitant l’immeuble ébranlé ont alors été évacuées vers des logements sociaux OPGI au quartier de Tizi n Flikki, à l’est de la ville d’Azazga. L’inclinai-son du seul immeuble parmi plusieurs autres formant cette cité de 70 logements serait due, en plus de l’instabilité du sol et l’absence de drainage des eaux, au chantier de la direction de la jeunesse et des sports (DJS), lancé récemment à quelques dizaines de mètres au bas de la cité pour la réalisation d’un centre de sports de proximité (CSP), nous ont appris des ha-bitants. «Les travaux de ce CSP ont été lancés sans identifica-tion, ni panneau d’information, alors que nous n’avons pas cessé de faire part aux auto-rités des problèmes que nous rencontrons depuis longtemps

concernant l’envahissement du quartier par des eaux, plu-viales et autres, qui dévalaient depuis la route située au dessus de la cité et dont le trafic de la circulation des poids lourds y est fréquent, y compris la nuit. Ces eaux inondent à la moindre averse tout le quartier, et, de ce fait, la plupart des immeubles ont leurs caves qui baignent en permanence dans des eaux stagnantes, ce qui peut fragi-liser dangereusement les fon-dations des bâtiments», estime M. Adnane habitant de la cité et membre du comité de quartier. Il précise que la cause des eaux débordant vers le quartier, vient

du manque de réseau adéquat de drainage au niveau de la zone au dessus de la cité, ainsi que de l’absence de fossés le long des bordures de la route en question. A l’origine, selon notre interlocuteur, le projet de cette cité était prévu pour 150 logements sociaux, mais fina-lement, à cause, probablement, de l’instabilité du terrain, l’on a délocalisé les 80 autres unités pour ne laisser que 70. Par ailleurs, par mesure de sécurité, l’artère passant par le bas de la cité a été fermée à la circulation automobile. De son côté, le maire d’Azazga, M. Bouadi, nous a indiqué que les

locataires de l’immeuble sinis-tré, dont les semelles seraient ébranlées, ont été immédiate-ment relogés. Concernant le sort du bâtiment ébranlé, le maire précise que la décision, qui ne tardera pas à interve-nir pour restaurer ou démo-lir, revient aux services du CTC (Contrôle technique des constructions) de la wilaya. Le chantier du projet CSP, entamé, selon le maire, sans permis de construire, puisque l’APC n’a pas été sollicitée à ce propos, a été arrêté par la DJS. Celle-ci va restaurer et sécuriser les lieux, en attendant la décision du CTC. Salah Yermèche

L’inquiétude gagne les habitants de nombreux immeubles dans les zones à risque.

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Fleuron commercial de la wilaya de Tizi Ouzou, la ville d’Azazga située à 37

km à l’est de Tizi Ouzou enregistre ces dernières années un essor considérable de l’activité commerciale grâce notam-ment aux jeunes investisseurs issus de cette région qui ont investi dans divers créneaux. Néanmoins, ces jeunes com-merçants vivent depuis décembre dernier dans le stress et l’incertitude quant à l’ave-nir de leurs activités. A l’origine de cette inquiétude, une opération d’envergure des services de la police dans les magasins de cette ville, en décembre dernier, suivie de mises en demeure émises à l’adresse des gérants pour divers motifs. Soucieux de préserver une tradition héritée de leurs parents et leurs grands parents, et de déve-lopper une activité en pleine expansion dans une cité urbaine qu’ils appellent communément «le petit Paris», les com-merçants de cette ville sont plus que jamais inquiets par ces mesures policières et administratives qualifiées «d’injustes et non justifiées», selon les témoignages des propriétaires de magasins tels que les cybercafés, restaurants, pâtissiers…que nous avons rencontrés sur place. Nom-breux de ces commerçants estiment que de tels pressions ne visent qu’à casser la dynamique commerciale que connaît cette ville, et décourager les jeunes ayant choisi de se lancer dans des projets prometteurs qui les sortent du chômage endémique. Salim est l’un de ces jeunes commerçants qui s’est investi pour installer son cyber-

café dans la ville, nous témoigne de son exaspération après avoir reçu 2 mises en demeure. Dans ce magasin, le simple visi-teur constatera l’irréprochable ambiance qui y règne ; calme, sérénité, propreté, respect : tout pour faire des «envieux». «J’exercice mon activité commerciale depuis 2001, après avoir bénéficié d’un crédit bancaire dans la cadre du dispositif ANSEJ. J’ai ouvert l’ un des premiers cybercafés à Azazga et je dispose actuel-lement d’une flotte de 63 ordinateurs. J’ai un registre de commerce comme l’exige la loi. J’emploie 4 personnes déclarées à l’assurance sociale, dont un père de fa-mille qui travaille chez moi depuis 8 ans. Je viens d’honorer mes engagements vis-à-vis de la banque et je paie mes impôts. Les pressions que je subis actuellement à propos du certificat de conformité remettent en cause mon investissement, alors qu’on se trouve dans une ville où les problèmes liés au sol restent posés et l’inachèvement des constructions ou l’indivision sont très fréquents», s’étonne notre interlocuteur. Des restaurants réputés pour leurs ser-vices de haut standing et leur respect du client ont subi le même traitement des au-torités. «On me demande de déplacer ma rôtissoire alors qu’elle est placée dans ma propriété, loin du trottoir, en respect de la loi. Je me demande pourquoi ce jugement partiel, alors que d’autres commerçants s’approprient à eux seul l’espace public au vu et au su des autorités et ils jouissent

de l’impunité totale. Ils sont en train d’en-courager l’informel», dira ce gérant d’un restaurant. Le même jour, un magasin de pâtisserie luxueux a fait l’objet d’une visite des éléments de la police, qui se sont introduits dans la cuisine alors qu’ils sont venus inspecter l’hygiène ! «Regardez s’il y a une chose qui vous parait impropre. Ils n’ont pas donné l’exemple en matière d’hygiène, ils n’ont pas le droit d’entrer dans la cuisine», témoignera ce père de famille consciencieux dans son travail. Pour rappel, au lendemain de cette des-cente policière, des commerçants ont saisi le chef de daïra par écrit où ils lui ont signifié leur bonne foi quant au respect de la loi et leur disponibilté à travailler dans la sérénité avec l’administration, mais que «l’on cesse le harcèlement et les actions d’un autre âge». Le responsable local a promis à ses hôtes de geler toutes les mises en demeure. Ce qui n’a pas été le cas, puisque les commerçants ont reçu une deuxième mise en demeure, voire une troisième pour certains d’entre eux. Il va sans dire que les commerçants d’Azazga se soucient plus d’améliorer le cadre de vie dans la ville, comme en témoignent leurs déclarations. Mais les pouvoirs publics marquent le pas. «Même l’aména-gement de la ville fait défaut. Cela affai-blit l’activité commerciale. Nous avons proposé aux autorités de travailler avec elles, pour peu qu’elles affichent leur volonté à améliorer notre milieu urbain», dira Hamid. Farid Guellil

Les commerçants sous pression

Page 12: EL WATAN DU 10.02.2014

El Watan - Lundi 10 février 2014 - 8

102 postes d’enseignants sont à pourvoir

ORAN INFO

ACCIDENTS DOMESTIQUES

Les chiff res sont eff arants !

CAP FALCON

Le délégué de secteur relevé de ses fonctions

L es services de santé de la wilaya d’Oran ont enre-

gistré pas moins de 18 000 accidents domestiques, au courant de l’année 2013, ayant fait des milliers de victimes dont 56% de sexe masculin et 44% de sexe féminin. Les mêmes sources d’information ont signalé également que ces accidents ont fait davantage de victimes chez les enfants que les adultes, sachant que 30% d’entre eux sont âgés de

moins de 4 ans, alors que les enfants dont l’âge est compris entre 5 et 9 ans représentent 33% des victimes. Pour ce qui est du classement des accidents par type, on retrouve les blessures dues à la mani-pulation d’appareils et outils domestiques en tête de liste avec 60% des cas, suivies des chutes avec 27% des cas et enfin les brûlures avec 13% des cas, sachant que la négli-gence et manque de prudence

constituent le premier facteur humain responsable de ces accidents domestiques. Le fait le plus marquant ressortant du bilan annuel sur ce fléau établi par les services de santé reste sans conteste les cas d’asphyxie à l’oxyde de car-bone généré par les appareils électroménagers (chauffe-eau, chauffage…). En effet, on a dénombré 52 cas au cou-rant de l’année dernière, dont une douzaine d’enfants de

moins de 12 ans. Les victimes en question ont inhalé ce gaz toxique émanant d’appareils défectueux, notamment ceux issus de la contrefaçon qui ont causé parfois des brûlures as-sez importantes sur les corps des victimes, alors que des campanes de sensibilisation et d’information sur les produits contrefaits ont été bien effec-tuées à travers les médias pour éviter ce genre de drames. A. Yacine

L ors des délibérations de l’assem-blée communale d’Aïn El Türck,

le délégué du secteur urbain de Cap Falcon a été relevé de ses fonctions pour mauvaise gestion. Son successeur a été désigné lors de ces délibérations à 12

voix contre 6. Il y a lieu de noter que la dernière visite du DRAG de la wilaya n’a pas été sans conséquences puisque, apparemment, les dysfonctionnements enregistrés dans la gestion de cette antenne communale ont eu raison de

ce délégué. Comme il est à noter qu’en l’espace d’une année, ce ne sont pas moins de trois délégués qui se succèdent à la tête de ce secteur urbain, assez sen-sible. Karim Bennacef

Dans la perspective de renforcer ses effectifs et combler le manque en cadres de différents niveaux au

profit de ses établissements, le secteur de la formation professionnelle effectue une opération de recrutement. Au total, 102 postes dans différentes spécialités sont ouverts. Ces postes sont répartis sur une vingtaine de centres et d’instituts de formation professionnelle de la wilaya

d’Oran. Il s’agit du recrutement de cadres pédagogiques et de soutien, et notamment des enseignants spécialisés 1er et 2e degrés, des inspecteurs d’orientation et d’évalua-tion et des intendants. Le concours est ouvert aux ingénieurs d’état en informa-tique, chimie industrielle électronique, électricité, ainsi qu’aux titulaires de li-cence en langue anglaise, agriculture, es-pagnole, informatique, entre autres. Pour

ce qui est des techniciens : le concours est ouvert aux techniciens en électronique auto, électricité auto, hôtellerie, topogra-phie, jardinage, entre autres. Le secteur de la formation et de l’enseignement pro-fessionnels de la wilaya d’Oran dispose de trois instituts spécialisés, 20 CFPA et d’un centre de formation à distance qui assurent des formations dans une centaine de spécialités. Zekri S.

● Ces postes sont répartis sur une vingtaine de centres et d’instituts de formation professionnelle de la wilaya d’Oran.

Fajr 06h29Dohr 13h17Asr 16h16 Maghreb 18h39Isha 20h00

HORAIRES DES

PRIÈRES

RédactionTéléphone/fax :

041 41 59 46 Publicité :

05 61 67 07 80

El WatanBureau d’Oran

Les accidents domestiques inquiètent

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SALON DU LIVRE

BOULEVARD DU MILLÉNIUM

130 EXPOSANTS ATTENDUS DU 13 AU 22 FÉVRIER

LA TRÉMIE ENFIN PROGRAMMÉE

CITÉ IBN SINA LES HABITANTS SANS EAU DEPUIS 7 JOURS«Nous sommes sans eau depuis une semaine», clame une mère de famille qui a pris soin de nous contacter. Tous les habitants de notre cité, poursuit-elle, sont privés d’eau à cause des travaux effectués sur la conduite. La Société des Eaux et de l’Assainissement d’Oran par le biais d’un responsable a indiqué pour sa part, que des travaux de raccordement en eau potable sont effectivement effectués dans cette cité. Aussi, au fur et à mesure de leur achèvement, poursuit-il, «ils seront alimentés en eau potable». Notre interlocuteur, qui s’est voulu rassurant, «affirme par ailleurs que des fuites ont été bel et bien enregistrées dans cette cité et qu’une équipe d’agents a été dépêchée sur les lieux pour procéder aux réparations nécessaires. De ce fait, nos abonnés seront très prochainement alimentés en eau potable». Hadj Sahraoui

L a douzième édition du Salon National du Livre (SNL) aura lieu du 13 au 22 février à Oran au niveau du palais des

expositions de l’EMEC. Selon le président du Syndicat National du Livre, cette manifestation, qui est placée sous la tutelle du ministère de la Culture, verra la participation de quelque 130 maisons d’édi-tions. Seront au programme, lors de cette édition, en plus des ventes dédicaces et des conférences, des rencontres entre les écrivains et les maisons d’édition. Selon le Président du syndicat National du Livre, la capitale de l’Ouest du pays a été retenue pour abriter, en mai prochain, le Premier Salon Arabe du livre qui se tiendra au Centre des Conventions (CCO). T. K.

A près sa programmation il y a plus de quatre années, le projet de réalisation de la trémie du Millénium a été

dépoussiéré et remis sur la table des projets à réaliser à très court terme, apprend-on de sources crédibles. Le retard qu’a pris ce projet est dû, selon la même source, à son inscrip-tion. Maintenant que c’est fait, les procédures de sa mise en concrétisation ne sauraient tarder, ajoute notre source non sans indiquer que «le problème de son financement est sur le point d’être résolu». Une enveloppe assez conséquente sera débloquée incessamment pour la réalisation de cette trémie et de trois autres projets similaires, croit savoir notre source. Ces ouvrages d’art auront pour lieu, outre le quatrième péri-phérique, le rond-point de l’entrée Est d’Oran et celui de la nouvelle daïra d’Oran. Celle-ci a été partiellement ouverte au public, note-t-on au passage. Il convient de rappeler que le passage souterrain de la cité Emir Abdelkader a été ouvert à la circulation au grand soula-gement des usagers de cette double voie menant vers la sortie Ouest d’Oran, rappelle-t-on. Azzedine Belkedrouci

LA FORMATION PROFESSIONNELLE RECRUTE

Page 13: EL WATAN DU 10.02.2014

El Watan - Lundi 10 février 2014 - 8

Trois nouveaux hôtels en renfort

SÉTIF INFO

● De nombreux établissements sont en cours de réalisation, Marriott, Novotel-Ibis…

Le parc hôtelier de la wilaya de Sétif qui ambitionne de deve-nir une destination touris-

tique de premier rang, se renforce par trois nouveaux hôtels. A l’actif du secteur privé, les nouveaux établissements ont été inaugurés la semaine dernière par le ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Mohamed-Amine Hadj Saïd qui a tenu à mettre en exergue les efforts de la wilaya qui a beaucoup investi dans le tourisme d’affaires attirant une clientèle intéressées par des établissements de 3 à 5 étoiles. Avec 33 chambres et 9 suites, Tedj El Maouda, situé en face du parc d’attractions du chef-lieu de la wilaya, est le premier établis-sement inauguré. Disposant de 70 chambres et de 12 suites, El Manara, employant 50 agents qui renforcent les capacités d’accueil d’El Eulma, est la 2ème infrastruc-ture mise en exploitation officiel-lement par le premier responsable du secteur, impressionné par la structure implantée au cœur de la cité commerciale. Il met par la suite le cap sur Aïn Oulmene où il procède à l’inauguration du Bara-ket El Andalouss, un établissement de 81 lits. Inscrites dans un ambi-tieux programme, les nouvelles structures permettent à la wilaya de booster ses capacités d’accueil

représentant plus de 10% du parc hôtelier national disposant de 80 000 lits. Se rendant à l’évidence que le secteur du tourisme est un créneau porteur, des opérateurs économiques privés ont investi ces dernières années dans des projets touristiques plus de 10 milliards de dinars. Ainsi, de nombreux établissements sont en cours de réalisation. Certains d’entre eux seront, à court terme, fonction-nels. On peut citer l’hôtel Grid

Samir de 70 chambres et 13 suites, Marriott du Park-Mall de 165 chambres ainsi que l’ensemble hôtelier Novotel-Ibis du groupe Accor. Implantés à Sétif ville, les trois hôtels vont démultiplier le nombre de lits et donner une autre dimension au tourisme d’affaires à Aïn Fouara, en mesure désormais d’accueillir des manifestations culturelles, scientifiques, écono-miques et sportives d’un certain niveau. La mise en exploitation

prochaine du Park-Mall devant accueillir annuellement plus de 5 800 000 visiteurs, serait à même d’insuffler à l’économie des hauts plateaux sétifiens, une nouvelle dynamique. Etant un secteur com-plexe, le tourisme exigeant à la fois des infrastructures d’accueil et des prestations de niveau, a besoin d’une main-d’œuvre qualifiée. A une question d’El Watan ayant mis le doigt sur le volet de la for-mation, le ministre du Tourisme a estimé que l’inscription à l’actif de la wilaya de Sétif d’une annexe de l’école supérieure d’hôtellerie, s’imposait. Comptant 8 sources thermales, la wilaya est en mesure de jouer un rôle pivot dans le tourisme thermal ou médical, d’autant plus que de nouvelles infrastructures sont en chantier. Avec 74 chambres et 6 suites, le complexe Hadj Azzem Laid de Hammam Soukhna, en est le parfait exemple. En plus de l’infrastructure, les hauts plateaux sétifiens disposent de nombreux et remarquables sites de naturels, historiques et culturels. Avec un tel potentiel, Sétif qui attend la réhabilitation et la mise à niveau de son aéroport, réunit toutes les conditions pour devenir une étape incontournable dans le circuit tou-ristique national.

JOURNÉES INTERNATIONALES DE LA MAGIE SUBLIMES DERNIERS TOURS

Les premières journées internationales de la

magie qui se sont déroulées du 3 au 7 février, ont pris fin vendredi soir. La céré-monie de clôture a drainé une grande affluence. Des magiciens de haut niveau, venus de différents pays, ont marqué la virée sétifienne. «Mon premier passage en Algérie restera gravée. Je ne peux oublier l’accueil qui m’a été réservé par le public séti-fien connaisseur», dira une artiste chinoise qui espère revenir une autre fois. Le Sétifien Arab Achraf, le plus petit magicien au Maghreb, est lui aussi impressionné. «Je suis très honoré de participer à cet important évènement aux côtés de grands magiciens», déclare non sans fierté le jeune artiste. Il convient de souligner que la salle de spectacles de la maison de la culture, qui était pleine à craquer, a connu vendredi de très beaux moments. «On n’a pas vu passer le temps. Fascinés par les spectacles et tours de magie, les présent ont été, le moins qu’on puisse dire, séduits et envoûtés», dira le jeune Nazim qui n’a raté aucun tour.

Benkorchia Marwa

3 MORTS ET 71 BLESSÉS EN UN MOIS

Pour le premier mois de l’année en cours, 67 accidents ont été enregistrés sur les routes

de la wilaya de Sétif, qui demeurent meurtrières. Celles-ci ont causé la mort de 3 personnes et des blessures à 71 autres. Alors que le nombre de tués est en hausse (+2) par rapport à la même période en 2013, on constate une baisse des autres indicateurs de la sécurité routière (-10 d’accidents et -15 de blessés). Les causes prin-cipales des accidents de la route sont à 89,55% d’ordre humain, 4.47% dues à l’état du véhicule, et enfin 5,97% liées à l’environnement. Afin d’améliorer la sécurité des usagers de la route, pas moins de 3227 conducteurs ont fait l’objet d’amendes. Et 678 autres se sont vus re-tirer leur permis de conduire conformément au code de la route (479 pour trois mois, 199 pour six mois). Une vaste opération de vérification de véhicules s’est soldée par 40 mises à la fourriè-re: 78 véhicules ont été interdits de circuler. En dépit des mesures coercitives, l’hécatombe n’en finit pas. D. B.

EL EULMA LES TUBERCULEUX EN MANQUE DE MÉDICAMENTS

Le centre de lutte antituberculose de la daïra d’El Eulma est, depuis un certain temps, à

sec de médicaments, au détriment de la santé des malades. En effet, ce médicament indispensable au traitement de la maladie, ne peut être obtenu qu’à travers les centres antituberculeux. Et son indisponibilité peut développer des résistances, c’est justement ce que risquent les malades en cas d’interruption brutale du traitement. Cette pénurie est un véritable calvaire pour les patients, obligés de le chercher à travers tout le pays. Mais apparemment aucun centre ne peut les dépanner, car la priorité est donnée aux ma-lades hospitalisés. Les tuberculeux sont livrés à eux-mêmes, et la situation ne semble guerre inquiéter les responsables du secteur de la santé. Cet état des lieux intolérable vis-à-vis de mala-des souffrants, les pousse à interpeller les auto-rités concernées quant à cette «mauvaise distri-bution». Ainsi il s’agit de trouver une solution urgente afin de prendre en charge cette frange de

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TOURISME

La wilaya compte huit sources thermales

AÏN OULMENE: DÉFICIT EN ABRIBUS

Les usagers du transport urbain de la commune d’Aïn Oulmene, réclament la réalisation d’abribus. En effet, les quelques abribus existants se concentrent au niveau du quartier administratif. Des femmes, des personnes âgées et des enfants, sont exposés au soleil en été et la pluie en hiver. Pour se protéger, il n’y a que les abris des magasins, ce qui n’est pas sans provoquer des querelles avec les commerçants. Les citoyens d’Aïn Oulmene croyaient en finir avec les problèmes après la fourniture de nouveaux bus mais ils continuent de vivre le calvaire quotidiennement généré par l’absence d’abribus. B. A.

BOUGAÂ: SAISIE DE 1 KG DE KIF TRAITÉ

Agissant sur renseignements, la brigade judiciaire de la sûreté de daïra de Bougaâ vient d’appréhender deux narcotrafiquants notoires au niveau de la cité des 300 Logements. Les rets tendus par les policiers ont confondu les mis en cause, des récidivistes à bord d’un véhicule touristique. La perquisition du véhicule a permis la découverte de 886,65 g de kif traité dissimulés, en sus d’une somme de 10 000 DA, fruit du commerce de la marchandise prohibée. Présentés devant le parquet de Bougaâ, les deux mis en cause ont été placés sous mandat de dépôt. D. B.

D imanche 8 février 2009, aux environs de 18 heures, la triste nouvelle tombe tel un cou-

peret. Notre confrère et ami Nabil Lalmi est vic-time d’un grave accident de la route. Le drame se produit à la sortie ouest de Bordj Bou Arréridj. Causé par un conducteur d’un camion de dépan-nage, l’accident fait dans un premier temps une première victime. Balloté d’un service hospita-lier à un autre, le petit Akram qui ne bénéficiera jamais d’un implant cochléaire, l’autre combat de Nabil, succombe sur le champ. Transporté dans un état critique à l’hôpital de Bordj Bou Ar-réridj où le corps médical n’avait ménagé aucun effort pour sauver notre confrère et ami. Ne pou-vant lutter à arme inégale contre la mort, Nabil est rappelé à Dieu deux heures après. La terrible nouvelle ébranle, traumatise, proches, amis, collègues et lecteurs de la plume libre. L’incons-cience du chauffard qui a sans nul doute oublié son geste avait ce jour-là brisé en mille morceaux la vie d’une petite famille, déboussolée depuis. Professionnel jusqu’à la moelle épinière, Nabil qui, ne pouvant rester sans lecture, forçait le res-pect, il était en outre un passionné de l’activité culturelle. Il avait par ailleurs horreur du bavar-dage et de la duplicité. D’une grande rectitude et probité, Nabil ne manquait aucune occasion pour égratigner les routes «trouées», les feux tricolores défaillants, les polluants tacots, l’aléa-toire couverture sanitaire, le vacillant transport scolaire, les terrorismes de la route, l’imposture et les contrefaçons de tous bords. Nabil, il y a déjà cinq ans que nous essayons au bureau d’El Watan de Sétif de se rendre à l’évidence, mais la plaie reste béante. Nous n’arrivons jamais à

te parler au passé. Même si ton sourire, ta sil-houette, ta gentillesse et ton incommensurable apport nous manquent tellement. Malgré le poids des ans, l’absence d’un être aussi cher est non seulement pesante mais ne s’altè-rera jamais. Il est vrai que le corps de la plume inflexible brille par son absence mais l’esprit et le souvenir impérissable survivront dans le cœur d’un bureau ayant fait le serment devant Dieu et les hommes. Ne trouvant pas les mots justes pour exprimer une indescriptible douleur, nous reprenons une fois de plus le tube du célèbre chanteur français Gilbert Bécaud : «Quelle est lourde à porter l’absence de l’ami/L’ami qui tous les soirs venait à table/Et qui ne viendra plus, la mort est misérable/Qui poignarde le cœur et te déconstruit», repose en paix Nabil, notre cher absent, présent à jamais dans nos cœurs et nos mémoires. K. B.

Nabil Lalmi, 5 ans déjàÉVOCATION

Page 14: EL WATAN DU 10.02.2014

MAROC

K Une ONG marocaine de défense des droits de l’homme a dénoncé, hier, l’interdiction par les

autorités d’une manifestation que devait organiser, samedi à Rabat, le Club des magistrats du Maroc, pour réclamer notamment «l’adoption de textes réglementaires garantissant l’indépendance réelle et eff ective du pouvoir judiciaire». L’Association marocaine des droits humains (AMDH) a indiqué, dans un communiqué, que cette interdiction porte «préjudice aux libertés publiques et constitue une menace sérieuse pour les gains partiels obtenus dans le domaine des droits et libertés». L’association estime que par cette interdiction les autorités ont enfreint les obligations internationales, principalement celles stipulées dans le pacte international relatif aux droits civils et politiques, ratifi é par le Maroc. La wilaya de Rabat avait justifi é, vendredi soir, l’interdiction de ce sit-in devant le ministère de la Justice par le fait que les magistrats allaient manifester en portant leur robe d’audience sur la voie publique.

TUNISIE

K Le ministère tunisien de l’Intérieur a annoncé l’arrestation, dans la nuit de samedi à dimanche,

de l’un des suspects dans l’assassinat, en juillet dernier, du député de l’opposition Mohamed Brahmi. Les forces de sécurité «ont encerclé une maison de l’Ariana (près de Tunis), où était retranché un groupe terroriste. Après un échange de tirs nourris, quatre éléments, dont l’un est dans un état très critique, ont été arrêtés», a déclaré le porte-parole du ministère de l’Intérieur. «Parmi eux fi gure Hmed El Melki, alias «Somali» (le Somalien, ndlr), l’un des éléments impliqués dans l’assassinat du martyr Mohamed Brahmi», a-t-il ajouté, en précisant que l’homme était un voisin du député. «Le ministère de l’Intérieur souligne qu’il s’agit d’une opération réussie», a-t-il poursuivi, sans donner de détails sur l’identité des autres suspects. Cette annonce intervient après celle, mardi, de la mort de Kamel Gadhgadhi, l’assassin présumé de l’avocat et militant de gauche, Chokri Belaïd, également lors d’une opération antiterroriste.

SUISSE

K Les Suisses ont dit «oui» à la «fi n de l’immigration de masse», selon une estimation de l’institut

de sondage Gfs, publiée hier après-midi. «Selon nos dernières estimations, 50,4% des électeurs ont voté oui», a déclaré Claude Longchamp, de l’institut GfS. Cette estimation, a-t-il ajouté, a une marge d’erreur de +ou- 0,7%. Il reste encore à décompter les voix de deux grands cantons, Zurich et Berne. La majorité des cantons suisses a d’ores et déjà voté en faveur de ce texte. Pour qu’il soit adopté, le texte, visant à réguler l’immigration par un système de contingent et de quotas, doit obtenir une double majorité, la majorité des cantons et la majorité des votants. Actuellement, le tableau des votes montre un fossé très clair entre d’une part la Suisse alémanique, associée au Tessin, et d’autre part la Suisse romande. Le premier camp a voté «oui» en faveur du texte, avec encore deux points d’interrogation, soit les cantons de Zurich et Berne. Le deuxième camp a voté «non» au texte, qui devrait bouleverser les relations entre la Suisse et l’UE, avec la remise en question des accords de libre-circulation entrés en vigueur en 2002.

IRAN

K L’Iran et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) se sont mis d’accord, après deux

jours de négociations à Téhéran, pour coopérer sur «sept nouveaux points» dans le domaine nucléaire, a déclaré un responsable iranien. «Au cours de deux jours de négociations (...), nous avons eu des discussions techniques constructives (...) et nous nous sommes mis d’accord sur sept points d’action avec l’agence, d’ici le 15 mai», a déclaré Reza Najafi , représentant de l’Iran auprès de l’AIEA, cité par Isna. L’Iran a repris, hier à Téhéran, ses discussions avec l’AIEA visant à améliorer la transparence de son programme nucléaire et la question sensible d’un éventuel volet militaire, après une première journée de négociations «constructives» samedi. Ces pourparlers interviennent dans le cadre d’une feuille de route établie en novembre entre l’AIEA et l’Iran, qui prévoyait six étapes à accomplir par Téhéran d’ici le 11 février, dont la visite d’experts de l’Agence à l’usine de production d’eau lourde d’Arak (ouest) et dans une mine d’extraction d’uranium à Gachin.

BRÈVES

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R.

El Watan - Lundi 10 février 2014 - 11

I N T E R N A T I O N A L E

Les mises en garde émises samedi par le comman-dant de la Misca (Forces

africaines en Centrafrique), le général camerounais, Martin Tumenta Chomua, ne semblent produire, pour l’heure, aucun effet sur le terrain. Les violences et les exactions en tout genre se poursuivent toujours à un rythme effrayant à Bangui et dans sa proche banlieue. Le général camerounais Martin Tu-menta Chomua avait, rappelle-t-on, menacé samedi les groupes armés de recourir à la force pour arrêter assassinats, lynchages et pillages. Ainsi, au moins 10 per-sonnes ont été tuées hier lors de violences accompagnées de pillages à grande échelle dans la capitale centrafricaine. Cette nouvelle flambée de vio-lence a, selon des témoins, com-mencé samedi soir aux abords de la mairie du 5e arrondis-sement, au centre-ville, avec cinq personnes tuées dans des circonstances non établies, puis trois autres dans des affron-tements interreligieux, et une neuvième par des soldats de la force de l’Union africaine. Ce bilan a été confirmé sur place à la presse par Peter Bouckaert, de

l’ONG Human Rights Watch, qui a également fait état, hier matin, du lynchage à mort d’une dixième personne près du mar-ché central.C’est dans ce climat de vio-lences que le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a entamé dans l’après-midi d’hier une tournée dans la région consacrée en grande partie à la crise centrafricaine. Il devait s’entretenir à n’Djamena avec le président Idriss Déby Itno, acteur militaire et poli-tique majeur d’Afrique centrale,

de la situation à Bangui, mais aussi de la réorganisation du dispositif français au Sahel, où l’armée tchadienne a combattu en première ligne aux côtés des Français lors de l’intervention au Mali début 2013. M. Le Drian devait se rendre ensuite au Congo, dont le président Denis Sassou Nguesso est médiateur dans le conflit centrafricain. Le ministre français de la Défense ralliera Bangui, mercredi, pour sa troisième visite depuis le 5 décembre, début de l’interven-tion française (opération Sanga-

ris). La Centrafrique a sombré dans le chaos depuis la prise du pouvoir, en mars 2013, par Michel Djotodia, chef de la coalition rebelle Séléka devenu président, qui a été contraint à la démission le 10 janvier pour son incapacité à mettre fin aux tueries interreligieuses. II a été remplacé le 20 janvier par Catherine Samba Panza, qui a effectué samedi et dimanche son premier déplacement à l’étranger, à Brazzaville où elle a rencontré Sassou Nguesso, médiateur dans la crise centra-fricaine. «Le choix de Brazza-ville pour ma première sortie est un symbole fort que je voulais marquer. Par gratitude et par devoir de reconnaissance, il fallait commencer par ceux qui nous ont accompagnés et qui nous ont aidés dans la résolu-tion de cette crise», a déclaré Mme Samba Panza à la presse. En Centrafrique, «la situation est très difficile sur le plan sécu-ritaire. Sur le plan humanitaire, la situation est critique», a-t-elle ajouté. Et pour le moment, les événements ont prouvé que la situation dont elle parle lui échappe totalement.

Aniss Zineddine

Les violences entre ex-Séléka et anti-balaka ne semblent pas se calmer malgré la présence de la Misca

L ’opposition ukrainienne a affirmé hier sa détermination face au pouvoir du

président Viktor Ianoukovitch, au cours d’un rassemblement de quelque 70 000 mani-festants sur la place de l’Indépendance, le Maïdan, à Kiev. «Nous n’avons pas l’inten-tion de nous rendre. Nous irons plus loin», a affirmé le militant torturé Dmytro Boulatov, actuellement soigné en Lituanie, qu’une animatrice du rassemblement, la chanteuse Rouslana, a appelé au téléphone, mettant ensuite l’appareil contre le micro. L’un des principaux dirigeants de l’opposition, Vitali Klitschko, a défié, pour sa part, le président Viktor Ianoukovitch, appelant les Ukrai-niens à observer une grève générale d’une heure jeudi 13 février à 11h (9h GMT) et à sortir, à cette occasion, dans la rue avec les

drapeaux nationaux. «On ne peut pas nous briser. Nous allons continuer à nous battre», a-t-il lancé avant d’exhorter les gens à s’ins-crire dans les unités d’autodéfense partout dans le pays et à suivre le mot d’ordre «Je suis ukrainien, je n’ai pas peur». L’homme d’affaires influent et député indépendant, Petro Porochenko, a indiqué que 392 mani-festants arrêtés pendant les heurts avec la police avaient été remis en liberté et que 49 restaient encore détenus. La libération de ces militants est l’une des revendications des contestataires. Le nombre des manifes-tants était comparable à celui observé au moment du rassemblement analogue une semaine plus tôt, mais inférieur aux foules vues au cours des grandes manifestations en novembre, puis en décembre et en janvier,

ont estimé des journalistes de l’AFP. Côté pouvoir, le chef de l’Etat est pris en étau entre différentes forces puissantes, ce qui limite sa marge de manœuvre. La pression la plus explicite est celle de la Russie, vers laquelle il s’était tourné fin novembre en renonçant soudainement à signer un accord d’association avec l’UE, qu’il avait lui-même promu pendant trois ans. A la suite de cette volte-face, Moscou lui a offert une aide financière conséquente, 15 milliards de dollars de crédits et une baisse d’un tiers du prix du gaz russe. Mais en l’acceptant, pour son pays au bord de la cessation de paiement, M. Ianoukovitch a offert au Kremlin un excellent moyen de pression, en faisant dépendre les versements consécutifs à Kiev de la situation politique

en Ukraine. C’est pourquoi l’oppo-sition et les partenaires occidentaux de l’Ukraine étaient impatients de connaître les résultats de sa ren-contre avec son homologue russe Vladimir Poutine. Celle-ci a bien eu lieu vendredi soir à Sotchi, en marge de l’ouverture des JO d’hiver, mais rien n’a transpiré sur ce qui y a été dit ou décidé. Tant la Russie que l’UE et les Etats-Unis attendent de M. Ianoukovitch la nomination d’un nouveau Premier ministre pour remplacer Mykola Azarov, qui a démissionné le 28 janvier, et en font dépendre leur assistance. Il semble peu probable qu’il puisse trouver un candidat acceptable à la fois pour le Kremlin — qui veut que les enga-gements de Kiev envers lui soient respectés — et pour l’Occident, qui plaide pour un gouvernement «tech-nique» d’unité nationale, où l’oppo-sition pro-européenne jouirait d’une influence réelle. R. I.

CRISE UKRAINIENNE

Le président Ianoukovitch entre deux feux

PLUSIEURS PERSONNES TUÉES HIER À BANGUI

La Centrafrique embourbée dans la violence

Nous cherchons dans l’immédiat

• Chef d’atelier- Diplôme universitaire (chimie, biologie....)- Expérience dans la production industrielle de 3 ans et plus- Agé de 25 à 35 ans

• Opérateur sur machine- Universitaire- Agé de 25 à 30 ans- Expérience dans la production industrielle de 2 ans minimum.

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Page 15: EL WATAN DU 10.02.2014

El Watan ÉCONOMIEDu lundi 10 au dimanche 16 février 2014 Supplément hebdomadaire n°409 - Email : [email protected]/Tél. - Fax : 021 65 58 66

El Watan ÉCONOMIEP

UB

LIC

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P. IV-V

Le projet de banque postale est retombé dans les oubliettes. Il n’est aujourd’hui «plus à l’ordre du jour, en l’absence d’un cadre juridique», nous

dit-on chez Algérie Poste (AP). Ce n’est qu’une demi-surprise quand on sait que tout ce qui fait référence à ce projet a aujourd’hui disparu de la scène. D’abord,

l’idée d’ériger la Poste en une banque date de l’époque de l’ex-directrice d’AP, Ghania Houadria, en poste entre 2003 et 2008.

H.

LYÈ

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PROJET D’UNE BANQUE POSTALE EN ALGÉRIE

Retour à l’envoyeur !

Page 16: EL WATAN DU 10.02.2014

II L’ACTUALITÉ El Watan ÉCONOMIE - Du 10 au 16 février 2014

ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE

Que décidera le Forum des chefs d’entreprises ?

Ce n’est pas la première fois que cette importante association pa-tronale est sommée de prendre

fait et cause pour la succession du pré-sident Bouteflika à son propre poste. La seule différence par rapport aux trois précédentes présidentielles (et elle est de taille), est que cette fois le soutien du Forum est requis, non pas pour soutenir le candidat Bouteflika qui n’a pas encore pris la peine de se déclarer, mais pour lui lancer un appel solennel à candidature pour un quatrième mandat. La nuance est importante, car il était de tradition que le Forum des chefs d’entre-prises accorde son soutien au Président-candidat du consensus dans la mesure où son engagement dans la course électorale est confirmé.

On se pose alors la question de savoir à quoi rime cette précipitation à réunir cette haute instance de décision qu’est l’Assemblée générale du Forum, bien avant l’officialisation d’une candidature que d’aucuns considèrent à tort ou à raison comme hypothétique. Il est tout à fait certain que les pressions exercées sur l’emblématique FCE par diverses sphères du pouvoir et certains patrons ayant bien profité de ses largesses ne doivent pas être étrangères à ces velléités de soutien, les uns par crainte de représailles, les autres

pour services rendus. Mais au regard des luttes de clans qui transparaissent au quotidien dans les médias, l’Assemblée générale du Forum aura, contrairement aux trois mandats précédents, du mal à sortir avec une résolution faisant l’una-nimité de ses membres. Le rapport des forces n’étant pas encore stabilisé en faveur de la candidature de Abdelaziz Bouteflika, il est à craindre que la déci-sion qui en résultera suscitera de graves divergences parmi des patrons qui ne roulent pas tous, comme on pourrait

le croire, pour le même candidat ni ne partagent les mêmes ambitions entre-preneuriales. Des chefs d’entreprises qui ont un réel poids dans le secteur privé algérien, à l’instar d’Issad Rebrab et de Slim Othmani, avaient, on s’en souvient, déjà attiré l’attention des dirigeants du FCE sur ce type de dérives politiciennes qui pourraient un jour se retourner contre eux, notamment s’ils venaient à se trom-per sur le choix du candidat. D’autres industriels qui avaient carrément choisi de se retirer de cette association qu’ils souhaitaient transformer en un véritable syndicat patronal revendicatif reprochent à la direction du Forum d’être devenue une caisse de résonance du pouvoir. Les généreuses contributions financières dont les membres du Forum ont gratifié le candidat Bouteflika pour ses campagnes électorales n’ont, affirment certains pa-trons, jamais été payées de retour par un soutien sans faille aux entrepreneurs algériens. Pour étayer cet amer constat, un industriel installé dans la zone de Rouiba évalue à un peu plus de 50 000 le nombre d’entreprises algériennes de production qui ont fait faillite ou changé d’activité, en raison d’une législation contraignante (loi de finances complémentaire pour l’année 2009, autorisation préalable de l’administration pour investir, etc.) que ce Président a promulguée à leur encontre.

N. G.

> Par Nordine

Grim

Le Forum des chefs d’entreprises (FCE) se prononcera ce lundi au terme d’une assemblée générale extraordinaire expressément convoquée à cet eff et, sur la position offi cielle à prendre vis-à-vis d’un éventuel quatrième mandat présidentiel.

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Réda Hamiani, président du FCE

Page 17: EL WATAN DU 10.02.2014

CHRONIQUE III El Watan ÉCONOMIE - Du 10 au 16 février 2014

Il existe plusieurs angles de décryptage de l’affaire de la semaine, Saadani-Toufik. Un des épilogues pourrait se décliner ainsi : ailleurs dans le monde capitaliste avancé, celui qui détient le pouvoir économique détient le vrai pouvoir. En Algérie, c’est celui qui détient le pouvoir de l’enquête économique qui détient le vrai pouvoir. Durant les années Boumediène, dans la continuité des sentences expéditives du maquis, la Sécurité militaire éliminait physiquement les opposants, souvent politiques et non des rivaux d’affaires. Depuis la chute de feu Messaoud Zeggar, au début des années Chadli, «l’enquête économique» régule le partage des territoires d’affaires entre les réseaux du pouvoir. Elle sert aussi, dans le cas de l’opération Ouyahia contre les cadres du secteur public, à vendre l’illusion optique d’un Etat propre. La puissance reconnue des services secrets algériens dans le champ politique que veut lui contester Amar Saadani, repose essentiellement sur sa capacité à pondre des notes sur les malversations et à monter des dossiers de justice sur les plus grandes affaires. Donc à faire et défaire des carrières administratives et politiques. Le plus grand séisme de l’ère Bouteflika, en dehors de ses accidents de santé de 2005 et de 2013, se situe en janvier 2010, lorsque une enquête du DRS a décapité la Sonatrach de Chakib Khelil et ouvert une nouvelle situation politique dont l’autre tournant aura été l’AVC présidentiel du 27 avril 2013. Qui contrôle l’enquête économique en Algérie ? Depuis les derniers changements dans le commandement du DRS il y a quelques semaines, ses «enquêtes économiques» — comme les autres d’ailleurs — ne peuvent plus atterrir directement chez le juge d’instruction. C’est un blocage par l’aval. Il faudra passer par un autre service de sécurité. La Gendarmerie et la DGSN étant politiquement contrôlés par le clan présidentiel, c’est une première réduction du pouvoir d’enquêter du DRS. L’autre réduction pourrait intervenir dans la procédure de saisine. Ce n’est pas encore le cas, mais le rapport de force qu’est en train de faire tourner à son avantage le clan présidentiel vise à cela. Les futures enquêtes économiques seront déclenchées seulement

après l’aval d’une instance amie. Le DRS, quel que soit son futur patron, ne pourrait plus s’autosaisir. C’est un dispositif d’assurance dans l’après-Bouteflika quelle que soit la date à laquelle il deviendra effectif. L’enquête Sonatrach incarne bien la taille de cet enjeu. Le général Toufik l’a déclenché en 2008 en prévenant le président Bouteflika dans ses notes régulières qu’il existait de très fortes suspicions de corruption dans les contrats que passait la compagnie pétrolière. Le Président, qui a mis en 2009 la lutte contre la corruption en tête du programme politique de son 3e mandat, s’est retrouvé pris à son piège. Obligé de laisser faire. Il s’est mis à «rappeler à l’ordre» le DRS après janvier 2010 pour «lever le pied», lorsque les auditions de Mohamed Meziane et de ses vice-présidents de Sonatrach chez le juge d’instruction se sont mis à conduire directement chez Chakib Khelil. Bouteflika a dû alors se débarrasser de son sulfureux ministre de l’Energie et néanmoins ami de si longue date. Mais l’enquête, partie en fait de BRC en 2005-2006, avait ses ramifications en Italie et aux Etats-Unis. Elle a continué à affaiblir le clan présidentiel et a poussé le ministre incriminé vers la case prison. Le testament politique de Abdelaziz Bouteflika est finalement simple. Ne plus laisser les enquêtes économiques entre les mains des services de renseignement. Cela a failli tuer son clan. Et peut encore le faire au-delà du 17 avril. «L’Etat civil» peut tirer un progrès de cet épisode en remettant non pas des officines mais le juge au cœur de la procédure de l’enquête économique. Qui contrôle le juge ?

Si la thèse défendue plus haut n’a pas convaincu sur qui détient le vrai pouvoir, voilà un autre argument. En Algérie, ce n’est pas celui qui détient le pouvoir économique qui détient le vrai pouvoir. Mais celui qui enquête en économie. La preuve, un coup de téléphone «du centre enquêteur élargi» a mis le Forum des chefs d’entreprise (FCE) en configuration traditionnelle de force auxiliaire. Une Assemblée générale extraordinaire (AGE) a été convoquée pour ce lundi matin. Ordre du jour implicite, la position de la principale organisation patronale vis-à-vis de l’élection présidentielle. En fait, une

invitation à ajouter le FCE à la liste des soutiens à un quatrième mandat du président Bouteflika. Invité sur Radio M, la web radio de Maghreb Emergent, le président du FCE avait pourtant déclaré le 17 décembre dernier que son organisation attendrait la candidature de Abdelaziz Bouteflika pour ensuite décider d’une position. Cela ne semble plus être le cas. Les coups de fil se sont fait insistants ces derniers jours. Bien sûr, le secteur privé n’incarne pas encore le pouvoir économique en Algérie. Mais son suivisme politique vis-à-vis du clan dominant du moment à la tête de l’Etat est un indicateur étincelant d’archaïsme. Il reste encore une petite chance de poussée indépendantiste des patrons algériens. Ne pas donner de quorum à l’assemblée générale d’aujourd’hui pour empêcher de fait tout vote de soutien au quatrième mandat. Aux dernières nouvelles, plusieurs chefs d’entreprise importants dans l’assemblée générale du FCE se sont inventés des missions à l’étranger dès qu’ils ont reçu la convocation pour l’AGE. Réda Hamiani a du souci à se faire.

L’événement de la semaine aura été la seconde édition de la rencontre Fikra. 1200 invités, trente-six speakers de renom, une sortie surprise de Khaled pour envoûter le tout. Cet événement est devenu en deux ans un mini Davos algérois, ou le Who’s who se dispute la tribune au People. Le thème de la rencontre, lui, a fait tâche : l’optimisme, facteur clé pour entreprendre et réussir. La boîte de communication Allegorie, qui a le mérite d’avoir donné une belle impulsion à une bonne idée, ne pouvait pas prévoir cette conjoncture nationale dépressive au bout de la semaine Saadani-Toufik. Elle ne pouvait pas prévoir qu’en février 2014 ses invités allaient parler d’optimisme à la tribune de l’hôtel Aurassi à un immense public en proie à la névrosante question de savoir comment Abdelaziz Bouteflika va faire pour devenir le premier candidat au monde à gagner une élection présidentielle avec son hologramme. A moins que justement l’optimisme est là. Faire élire un Président dématérialisé. Résultat, les speakers les plus optimistes étaient étrangers. Ils ont déjà repris l’avion.

Le testament de Abdelaziz Boutefl ika : «Ne laisser à personne l’enquête économique !»

LA SEMAINE ÉCO d’El Kadi IhsaneLA SEMAINE ÉCO d’El Kadi Ihsane

Page 18: EL WATAN DU 10.02.2014

IV DOSSIER El Watan ÉCONOMIE - Du 10 au 16 février 2014

LES APPRÉHENSIONS DES BANQUIERS ONT EU RAISON DU PROJET

Le projet d’une banque postale renvoyé aux calendes grecques

D’abord, l’idée d’ériger la poste en une banque date de l’époque de l’ex-directrice d’AP, Gha-

nia Houadria, en poste entre 2003 et 2008. Depuis, l’entreprise a vu passer cinq autres DG et presque autant de ministres du secteur. Ensuite, en 2008, dans le cadre du projet E-Algérie 2013, une stratégie devait permettre l’ancrage définitif des TIC en Algérie. «Il était question d’actions visant la création d’une banque postale», nous dit Younes Grar, ancien conseiller auprès du ministre de la Poste et des Technologies de l’Infor-mation et de la Communication. Or, cette stratégie a été un échec et plus personne n’en parle. D’autre part, l’ancien ministre du sec-teur, Moussa Benhamadi, avait désigné «en 2010 un conseiller qui devait s’occuper particulièrement de ce projet». Depuis, le ministre a dû céder son poste. Enfin, la nouvelle loi devant régir le secteur de la poste et des télécommunications avait apporté un ancrage juridique à ce projet et définissait ses orientations. Elle autorisait Algérie Poste à «créer un service d’épargne postale, une banque pos-tale et à élargir la gamme des prestations f inancières offertes à sa clientèle». Pré-senté et débattu à l’Assemblée populaire nationale, le texte de loi a été finalement retiré en octobre dernier après l’arrivée à la tête du secteur de la nouvelle ministre, Fatma Zohra Derdouri. RÉTICENCES BANCAIRES

Le nouveau DG d’Algérie Poste s’était réjoui au milieu de l’année dernière de l’apport qu’aurait une banque postale aussi bien pour les clients que pour l’en-treprise, mais c’était avant que le texte ne soit retiré. Au-delà de ces facteurs

conjoncturels, il semble toutefois que la résistance face à la concrétisation de ce projet vienne surtout de la communauté bancaire. Selon Younes Grar, outre «le problème d’absence d’un cadre juridique», il y aurait du côté des banques une certaine «peur d’avoir à la même table un établissement qui leur ferait de la concurrence sur leur métier sans avoir les mêmes compétences». Car, quand on dit banque postale, «on pense tout de suite que la poste devient une banque et donc change de tutelle. Je sais que cela a posé quelques problèmes». Dans l’état actuel des choses, «avec son réseau, une banque postale constituerait une menace pour les banques dont le réseau est moins étoffé et qui ne couvre pas tout le territoire», confirme une source proche d’Algérie Poste. Le réseau d’AP est au moins deux fois plus important que le réseau bancaire qui compte 1500 agences. Du côté de la communauté bancaire, deux versions s’opposent. L’arrivée d’un nouvel établissement bancaire, même s’il est une filiale d’une poste ne peut que «stimuler la concurrence», nous dit-on. Pour Nasser Hideur, secrétaire général la banque Al Baraka, «il n’y a aucune raison pour que les autres banques du réseau soient hostiles à un tel projet». La situation aurait été la même si «nous devions accueillir une nouvelle banque étrangère». Au contraire, la concurrence serait d’autant plus souhaitable qu’elle permettrait «l ’amélioration du taux de bancarisation grâce aux 3500 bureaux de poste répartis sur l ’ensemble du terri-toire national, soit un guichet pour plus de 10 000 habitants alors que le réseau bancaire actuel n’offre qu’un guichet pour 25 000 habitants». L’offre de services bancaires ne serait que meilleure pour «les populations qui en sont dépourvues ou qui ne peuvent y accéder, notamment dans les zones rurales». Une autre source bancaire reconnaît toutefois «la réti-cence» des banques de la place quant à la

création d’une banque postale en raison particulièrement de l’aspect payement électronique. L’idée était que la banque postale puisse domicilier aussi bien les particuliers que les commerçants. La

carte CCP faisant «la double opéra-tion» de retrait et aussi de payement en cas d’achat. Le problème est que les banques «ne voulaient pas perdre» les comptes courants de leur clientèle de commerçants. La communauté bancaire «ne voulait pas non plus voir la poste faire des prêts aux particuliers» pour des raisons de contrôle prudentiel, de gestion des risques, de capacité d’endet-tement. Le fait est que les ressources de la poste ne font que «transiter» depuis les autres secteurs vers les clients.CRÉDITS OU PAS CRÉDITS

La poste possède déjà certaines caracté-ristiques de la banque sans en être une puisqu’elle collecte les ressources, elle est dans le système de monétique et de télé-compensation, ainsi que dans le réseau de la caisse de payement bancaire. Ce-pendant, elle ne distribue pas de crédit et ne permet pas l’épargne rémunérée,

même si elle accueille un certain nombre de comptes de la CNEP Banque. Son intérêt, explique M. Hideur, réside no-tamment dans l’élargissement de «l ’acti-vité f inancière aux opérations de crédit aux particuliers voire aux entreprises». Certains estiment que la banque postale ne devrait pas avoir pour mission de faire du crédit aux entreprises, car c’est d’abord «un instrument de bancarisation des ménages». D’autres, comme le secré-taire général d’Al Baraka, considèrent qu’elle permettrait justement «d’orienter les ressources considérables des comptes CCP au financement de l ’activité économique, directement à travers le crédit aux entre-prises si cette option est retenue». A défaut, elle pourrait la financer indirectement «par le biais des crédits aux ménages, notamment pour le f inancement du loge-ment».MISE À NIVEAU

Pour autant, s’il devait être remis à l’ordre du jour, le projet de banque postale nécessiterait quelques préa-lables. «Une mise à niveau organisation-nelle et une formation pour les ressources humaines», insiste M. Grar. Si, actuel-lement, la poste peut concurrencer les autres banques en volume de transac-tions et en présence sur le terrain, du point de vue de la maîtrise des métiers de la banques «elle n’est pas encore prête.» Il faudrait «s’assurer que les actions de formation et de modernisation ont abouti à une véritable mise à niveau à même de ga-rantir une gestion professionnelle et perfor-mante des opérations bancaires», estime M. Hideur. C’est surtout «le système d’infor-mation et les dispositifs de contrôle interne et de gestion des risques» qui sont à regar-der de près dans le mesure où ils sont le gage de «qualité, de sécurité et pérennité» de ces nouvelles prestations. Selon les experts, mettre en œuvre un projet de banque postale en filialisant les activités financières de la poste prendrait deux à trois ans pour se concrétiser. S. B.

> Par Safi a

Berkouk

Le projet de banque postale est retombé dans les oubliettes. Il n’est aujourd’hui «plus à l’ordre du jour, en l’absence d’un cadre juridique», nous dit-on chez Algérie Poste (AP). Ce n’est qu’une demi-surprise quand on sait que tout ce qui fait référence à ce projet a aujourd’hui disparu de la scène.

m s

alim

15 millions

3500

3,5 millions

5 millions

de comptes CCP

bureaux de poste

de clients CNEP banque

de détenteurs de cartes magnétiques

«Dans l’état actuel des choses, «avec son réseau, une

banque postale constituerait une menace pour les banques dont le réseau est moins étoff é».

«

Avec un réseau de 3500 bureaux de poste, l’offre du service bancaire ne serait que meilleure pour les populations

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Dans une étude sur l’état des lieux des banques postales et des services financiers au Maghreb

(octobre 2013), l’Institut de prospective économique des pays méditerranéens (IPEMED) précisait que seuls le Maroc, la Tunisie et la Mauritanie étaient concernés car «il n’a pas été possible de traiter le cas de l ’Algérie et de la Libye faute d’avoir eu accès aux informations néces-saires».Il n’y a pas mieux pour illustrer le retard de l’Algérie dans ce domaine, où le pro-jet de banque postale n’a pas pu depuis presque dix ans aller au-delà de la phase de gestation. Pourtant, à travers sa couverture large du territoire, la poste peut «favoriser la hausse du taux de bancarisation», note l’étude. En évoluant vers le statut de banque postale, son objectif serait «d’équiper et de f idéliser le portefeuille clients, notamment les jeunes, avec une offre de crédit». Certes, la dé-marche est coûteuse puisque des inves-tissements colossaux sont nécessaires, et par ailleurs le risque est «la baisse continue du chiffre d’affaires de la poste tradition-nelle à l ’avantage des services f inanciers qui deviennent le principal pôle de profit».Les expériences voisines, notamment marocaine, montrent pourtant que le jeu en vaut la chandelle. La Tunisie et le Maroc affichent tous deux des niveaux de bancarisation supé-rieurs à l’Algérie. On compte une agence pour 12 000 habitants au Maroc et une pour 9000 habitants en Tunisie contre une pour 25 000 habitants en Algérie. Pourtant, cela n’a pas empêché ces deux pays de développer des services finan-ciers et bancaires annexés à la poste. Lancé en 2007 au Maroc, El Barid Bank a permis d’augmenter le taux de banca-risation de 34% en 2007 à 52% en 2010. Le «statut bancaire était un outil technique de modernisation de l ’économie marocaine», lit-on dans l’étude. La volonté des pou-

voirs publics locaux était «de pousser la collecte de l ’épargne et la bancarisation qui représentaient un outil de lutte contre l ’informel et la réduction de l ’utilisation du cash». Sur le plan juridique, il était question de créer une filiale dotée d’un agrément bancaire et de transférer des services financiers de Barid Al Maghrib vers Al Barid Bank. Celle-ci vise les particuliers et les populations à «bas revenus» à travers des produits comme les crédits particuliers ou immobiliers, l’assurance-vie, ou le transfert d’argent. Aujourd’hui, Al Barid Bank est une banque universelle à part entière, orien-tée aussi bien sur les jeunes que sur les retraités et utilisant le mobile banking comme outil de développement de la bancarisation.Selon l’IPEMED, «le Maroc a franchi avec succès l ’étape de transformation en

banque postale». Pour se transformer, il aura fallu un peu plus de trois ans et la formation de 3000 salariés aux métiers de la banque. L’une de ses conséquences était cependant une baisse de l’activité du courrier de 3% par an.LA POSTE TUNISIENNE

En Tunisie, le Centre de l’épargne postale est une activité «historique» au même titre que celle des chèques postaux et la question de transforma-tion de la poste en banque postale est toujours en réflexion. L’étude souligne que si la Poste veut fidéliser sa clientèle et conquérir de nouveaux clients, «le meilleur moyen d’y parvenir est d’offrir des crédits (consommation et immobilier) et d’accorder des découverts, ce que son statut actuel ne lui permet pas». Ceci n’a pas empêché le Centre d’épargne postale de

développer des services diversifiés aux clients avec notamment un service de transfert électronique d’argent à l’inter-national, des services de banques élec-troniques et une plateforme de paiement électronique sur le Net.D’ailleurs, la part des services financiers représentait 41,2% de l’activité de la Poste en 1999 contre 58,8% pour les services postaux. En 2012, la part des services financiers est passée à 70% des recettes globales. Pour passer à un stade supérieur et créer une banque postale, l’étude préconise no-tamment de coupler l’activité d’épargne avec une offre de crédit, en s’aidant notamment de «partenariats avec des banques de la place».En Mauritanie, la problématique de création d’une banque postale est sérieu-sement posée. Et pour cause, «la poste mauritanienne Mauripost est le seul acteur f inancier public face à des banques privées majoritairement mauritaniennes qui ne couvrent pas l ’ensemble des besoins», sou-ligne l’étude. On note, en effet, un accès au crédit «limité avec des taux d’intérêt élevés», une offre aux entreprises insuf-fisante et un financement rural et de l’habitat quasi inexistant. Le taux de bancarisation dans ce pays est d’à peine 4%. Dans ce cadre, la création «d’une banque publique doit servir d’aiguillon pour entraîner les banques privées vers de nouveaux marchés», estiment les auteurs de l’étude. Il s’agit surtout de mettre en place «une offre accessible sur l ’ensemble du territoire à tous ceux qui ont besoin d’un service bancaire à des tarifs raisonnables comme banque citoyenne». Dans ce pays, il existe néanmoins une Caisse des dépôts créée en 2011, qui centralise l’épargne collectée par le réseau postal. Elle pour-rait selon l’étude servir de tremplin au développement de nouveaux «produits d ’épargne et d ’investissements commer-ciaux». S. B.

L’un des points d’achoppement autour de la création d’une banque postale concerne son statut. Les autorités hésitaient entre transfor-

mer la poste en banque et externaliser ses autres acti-vités ou garder son statut actuel et filialiser ses activi-tés financières. Selon une source bancaire, «la réflexion de départ était que la poste change de statut et acquiert une dimension financière pour devenir une banque. Ses autres activités comme le courrier et la messagerie seraient quant à elles f ilialisées». Cela supposerait «un agrément du conseil de la monnaie et le crédit» et d’autres part «une augmentation du capital de l ’entreprise à 10 milliards de dinars». Mais la réflexion en est restée là, au vu des appréhensions «des autorités» en charge du dossier qui ne «voulaient pas aller complètement vers un statut

de banque» et d’ailleurs nulle part dans le monde «une poste est devenue complètement banque», souligne la même source. Pour l’heure, c’est encore «le manque de visibilité», déplore l’ancien conseiller du ministre de la Poste et des Technologies de l’Information, Younes Grar. Du côté des responsables du secteur, on ne serait pas encore décidé à franchir le pas pour des raisons d’organisation surtout. Il y a seulement deux options, explique M. Grar : «Soit la poste ne fait pas d’activités bancaires, et dans ce cas les autres banques récupèreraient ses comptes, ce qui serait une solution facile et juteuse. La deuxième option serait de détacher complètement l ’acti-vité f inancière de la poste et lui donner une indépendance qui en fasse une véritable banque avec une mise à niveau juridique et organisationnelle». Quant au tutorat, le fait

qu’elle soit une filiale «n’empêche pas la banque postale de demeurer dans le groupe Algérie Poste, qui devien-drait dès lors sa maison mère. Elle servirait dans ce cas à lui assurer des rentrées f inancières supplémentaires». Dans la plupart des cas dans le monde, «on choisit la deuxième option». La nouvelle loi régissant le secteur de la poste et les télécommunications qui a été retirée de l’Assemblée populaire nationale plaidait plutôt pour des activités bancaires érigées en service par la poste. Il était en effet question de confier les services postaux à un organisme public qui serait «autorisé à créer un service d’épargne postale, une banque postale et à élargir la gamme des prestations f inancières offertes à sa clientèles». S. B.

7millions d’articles est le nombre d’articles contrefaits saisis entre 2007 et 2013 par les services douaniers.

DOSSIER V El Watan ÉCONOMIE - Du 10 au 16 février 2014

El Barid Bank (Maroc) Le centre d’épargne postale (Tunisie)

Mauripost (Mauritanie)- Plus de 1900 agences à fi n 2012 - 940 agences autonomes (banque et Poste ) - 860 agences postales de proximité - 5,5 millions de clients à fi n 2012- 430 000 comptes ouverts en 2012 - 1 680 000 cartes guichet - 80% du marché national du transfert d’argent

- 3,536 millions de comptes d’épargne- 160 000 comptes d’épargne par an- 47,7 % du nombre des comptes spéciaux d’épargne - 23,8% des dépôts des comptes spéciaux d’épargne

- 24 000 chèques postaux - 35 000 comptes CCP- 10 500 comptes d’épargne

L’Algérie absente du benchmarking maghrébin

BANQUE POSTALE ET SERVICES FINANCIERS

dr

Filiale indépendante ou service rattaché à la poste

Le statut de la banque postale divise

Lancée en 2007 au Maroc, El Barid Bank a permis d’augmenter le taux de bancarisation de 34% en 2007 à 52% en 2010

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SEULEMENT 41% DES DEMANDES DE TERRAIN SATISFAITES AU NIVEAU LOCAL

L’ACTUALITÉ VI El Watan ÉCONOMIE - Du 10 au 16 février 2014

L’accès aux assiettes foncières desti-nées à l’investissement reste en effet toujours difficile, notamment dans

certaines régions du pays où le déséquilibre entre l’offre et la demande persiste. Entre le nombre des dossiers déposés au niveau des Calpiref, ceux étudiées et les demandes avalisées, il y a une grande différence. Certes, en résumé, l’accès au foncier indus-triel s’est amélioré au cours de ces dernières années comme le montrent régulièrement les notes semestrielles des Calpiref, mais la disponibilité est loin d’être suffisante. Ain-si, cette demande potentielle en foncier in-dustriel est évaluée en 2013 à environ 4900 ha, alors que celle satisfaite est de l’ordre à 2000 ha, soit un taux de satisfaction dépassant à peine les 40%, plus exactement 41%. Les Calpiref ont eu à recevoir au total 7627 demandes (plus de 43% par rapport à 2012) et à rejeter en parallèle 38% d’entre elles. Des chiffres qui illustrent l’ampleur de la problématique du foncier industriel en Algérie où de nombreux projets sont gelés pour manque d’assiettes foncières. Et pourtant, au niveau local, le besoin de lancer les investissements productifs se fait de plus en plus ressentir, notamment pour contribuer à la création d’emplois dans des zones défavorisées économiquement mais à fort potentiel en attente d’exploitation. D’ailleurs, le professeur Abdelatif Benachenhou n’a pas manqué de le souli-gner récemment à Alger lors d’une confé-

rence sur le thème : «L’entreprise algé-rienne face à l’économie internationale». Pour cet ancien ministre des Finances, la promotion de l’investissement local est un moyen susceptible de contribuer à la

stabilisation de l’économie nationale. «Il est grand temps de réfléchir au passage des grands projets aux projets de moyenne et petite tailles qui font le développement local et qui font l ’entreprise locale», dira-t-il avant

d’ajouter : «Moins de grands projets, un peu plus de développement local.» Et d’appeler par la même occasion à jouer sur les fac-teurs facilitateurs. A commencer donc par l’amélioration du climat des affaires à ce niveau. Dans ce cadre, le règlement de la problématique de l’accès au foncier est pri-mordial. En attendant que le programme de l’Agence nationale de la régulation et de l’intermédiation foncière (ANIREF) portant sur la réalisation de 42 zones industrielles soit achevé, la pression sur le foncier industriel risque de persister encore pour quelques années, notamment dans certaines régions. Le bilan de l’Aniref montre d’ailleurs l’émergence des wilayas des Hauts-Pla-teaux (49% des dossiers pour les 13 wilayas) contre 43% dossiers pour les 23 wilayas). Les Calpiref sont dans ce cadre appelés à redoubler d’efforts pour assurer la disponibilité foncière dans ces régions et dynamiser l’investissement. Un décret exé-cutif fixant le nouveau rôle de ces comités (dont les missions ont été définies en 2010) est prévu. L’instruction a déjà été adressée à cet effet en août dernier aux ministères de l’Intérieur et de l’Industrie. Il s’agit essentiellement de débureaucratiser les Calpiref en réduisant leurs compositions et en harmonisant les procédures de dépôt des demandes de terrains industriels. De même pour la composition des dossiers y afférents selon le contenu de ladite ins-truction qui plaide pour des règles sanc-tionnant tout investisseur ne respectant pas ses engagements et causant des préjudices au développement local. Il est par ailleurs prévu d’accélérer les procédure pour récu-pérer légalement, en relation avec les ser-vices des Domaines, les assiettes foncières affectées aux investisseurs et demeurées à ce jour non exploitées au sein des zones industrielles et des zones d’activités. Pour ce qui est de la gouvernance, un pro-jet de résolution déléguant la gestion des zones industrielles à dimension locale aux collectivités locales. Ce qui n’est pas le cas actuellement. S. I.

> Par Samira

Imadalou

La demande sur le foncier industriel est pressante. C’est globalement ce que fait ressortir le bilan des opérations des comités d’assistance à la localisation et à la promotion des investissements et de la régulation du foncier (CALPIREF) pour 2013 rendu public en ce début du mois de février.

Forte pression sur le foncier industriel

b. s

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Ahmed Lateb

Réticence pour les industries manufacturières

Selon le bilan de l’Aniref, les dossiers industriels ont concerné 3851 projets, en nette progression par rapport à 2012 (+40%). Sur ce nombre, quelque 1823 dossiers ont été retenus, soit un taux d’acceptation de 47%. Ces projets sont localisés essentiellement dans les zones d’activités (51%) et les zones industrielles existantes (10%).Cependant, des concessions sont toujours accordées sur les nouveaux parcs industriels en cours d’aménagement (8%).A relever par ailleurs que la part du lion dans les dossiers retenus revient à l’industrie des matériaux de construction, avec un taux de 26% contre 24% pour les ISMMEE (Industries sidérurgiques, métalliques, mécaniques, électriques et électroniques), 23% pour les IAA (Industries agro-alimentaires) et 16% pour l’industrie de la chimie, plastique et pharmacie ; les autres industries manufacturières (textile, cuir, bois, etc.) occupent par ailleurs la dernière place, mais en progression (11%). Et ce, après avoir fortement reculé ces dernières années. En termes d’impact sur l’économie nationale, les investissements projetés sont évalués globalement à 456 milliards de DA. Ce montant représente à titre indicatif un peu moins du quart des investissements déclarés en 2013 auprès de l’Agence nationale de développement de l’investissement (ANDI), lesquels ont atteint 1716 milliards de DA pour 17 082 nouveaux postes de travail. Pour les projets retenus par les Calpiref, les projections de créations d’emplois sont estimées à 119 000 postes de travail. Mais combien sont-ils les projets à se transformer en réalité. Qu’en est-il du respect des délais de réalisation et de tout le processus précédant la concrétisation des projets ? S. I.

«L’octroi du terrain ne garantit pas la réalisation du projet»

AHMED LATEB // EXPERT EN INDUSTRIE, DIRECTEUR ASSOCIÉ D’ERNEST & YOUNG

Le bilan des opérations du Calpiref fait ressortir une hausse de la demande en foncier en 2013 par rapport à 2012. Quelle explication donner à cette croissance ?

Cette forte hausse de la demande de foncier est un signe positif, car elle émane surtout de projets à caractère industriel et à fort potentiel en matière d’emplois et de déve-loppement local. Car les projets de très petites entreprises (TPE) sont souvent réalisés sur un foncier privé ou dans des locaux privés existants. Cette hausse dans les intentions d’investissements est essentiellement tirée par la croissance du marché algérien et les résultats positifs des programmes de soutien et de sensibilisation entamés par les pouvoirs publics depuis l’arrivée aux commandes de l’actuel gouver-nement. Malheureusement, ce fort élan dans les intentions d’investissement ne se transforme pas en projets réels. En effet, sur le terrain nous constatons que sur 10 projets d’investissements, seuls 2 verront le jour réellement avec un délai moyen de réalisation de plus de 42 mois.

Parallèlement, le taux de satisfaction ne dépasse pas les 43%...

Ce taux est insuffisant compte tenu des enjeux que repré-sente l’investissement industriel pour l’avenir de notre pays et son impact sur l’emploi. Les raisons de cette situation sont

nombreuses. On peut citer l’adaptation du projet au foncier proposé, les coûts de réalisation, la lenteur des traitements des dossiers par les agences régionales, les moyens mis à la disposition des agences et surtout le faible nombre de zones industrielles aménagées sur le territoire.

Si on prend l’exemple d’un projet d’une unité chimique, l’octroi du terrain ne garantit pas la réalisation du projet. En effet, après le sésame de la concession, il faut ensuite lancer des études de faisabilité (étude de sol, coûts de viabilisation, accès aux infrastructures,…) qui parfois aboutissent à des coûts de mise en œuvre exorbitants ou tout simplement à l’inadéquation du terrain par rapport au projet. A ce risque de non-adéquation du terrain, il faut rajouter les études d’impact et les autorisations d’exploitation qu’il faudra obte-nir pour lancer le projet.

Pensez-vous que les parcs industriels en cours de concréti-sation contribueront à terme à assurer une meilleure disponi-bilité du foncier ?

Effectivement, l’expérience montre que les parcs ou zones industrielles générales ou spécialisées favorisent le déve-loppement industriel et rendent le foncier plus accessible avec une réduction du taux d’échecs et une baisse sensible des délais de réalisation. Il est impératif de lancer ces zones

industrielles spécialisées avec des pôles d’activités pour accélérer la durée de réalisation de l’investissement. L’Etat doit mettre les moyens sur le développement de ces zones industrielles.

Les industries manufacturières occupent une place mo-deste avec 11% dans les dossiers acceptés par les Calpiref. Pourquoi cette réticence des opérateurs aux industries manufacturières ?

Le phénomène est connu, quand une filière est bien dé-veloppée dans un pays (ou région), elle installe autour d’elle une dynamique de développement forte avec de nouveaux projets, notamment à travers un tissu de sous-traitance et de partenaires. Si on prend l’exemple de la filière «boissons», son développement a créé une dynamique qui a généré plus d’une centaine d’unités industrielles sur le territoire avec plus de 30 000 emplois privés et un secteur exporta-teur. Cette belle réussite du privé algérien dans le secteur de la boisson ne doit pas cacher les faiblesses sur les autres secteurs. Vous citez le bois, nous importons plus de 95% de nos portes en bois. Pour aider au lancement de certaines filières stratégiques, l’Etat doit jouer son rôle de régulateur en appuyant ces secteurs avec des priorités d’accès au foncier ou d’autres mesures concrètes. S. I.

La demande en foncier industriel est évaluée en 2013 à environ 4900 ha

Page 21: EL WATAN DU 10.02.2014

Et le conférencier d’enchaîner, en présence de Reda Hamiani, président du Forum des chefs

d’entreprise (FCE), à l’adresse d’un parterre composé de chefs d’entreprise, de juristes et d’universitaires à l’Ecole préparatoire des sciences économiques, commerciales et sciences de gestion (EPSECSG) à Annaba : «Il y a une quinzaine de jours, soit près d’une ving-taine d’années après, ce même haut res-ponsable, toujours en poste au ministère du Commerce, a tenu le même discours, répété les quasi mêmes propos». C’est dire qu’au moment où la politique de concurrence est placée au cœur des débats un peu partout dans le monde, crise et mouvement récessif obligent, dans notre pays sa définition même peut être objet de débat, car certains responsables de la haute administration continuent, visiblement, de la percevoir comme un facteur de blocage pour la création d’entreprises-emplois, un dan-ger susceptible de détruire les services publics, une menace pour la pérennité de l’activité économique et qui, à coup sûr, peut faire de la compétitivité son souffre-douleur. Et, en cela, les défenseurs de cette logique ont peut-être raison : ne sont-ce pas eux-mêmes, toujours épris des référentiels, concepts et modèles anglo-saxons qui, à défaut de parvenir à les

adapter au contexte national, finissent par les pervertir. En témoigne le capi-talisme sauvage et débridé jusque-là adopté : «Comment ne pas dire que la concurrence est diff icile lorsque 60% de l ’économie est dominée par l ’informel ?» s’interrogeait Amar Zitouni. D’autres, et ils sont fort heureusement plus nombreux, analysent la concurrence comme un instrument de protection des consommateurs et de régulation des activités économiques. PROTECTION DU CONSOMMATEUR

En revenant sur ses fondements et sur ses moyens d’action — prohibition des ententes, des abus de position dominante, des aides d’Etat incompa-tibles —, il apparaît clairement que «la politique de concurrence est une politique reposant sur un double fondement écono-mique et juridique dont les objectifs, loin d’encourager le libéralisme sauvage et ses excès, consistent d’abord à promouvoir la protection des consommateurs et des contribuables», comme l’explique Reda Hamiani. Et c’est justement là que doit interve-nir la première force de régulation, en l’occurrence le CNC. La moralisation et la normalisation des pratiques com-merciales dans notre pays, ce dernier compte en faire son cheval de bataille car il est aujourd’hui admis qu’«une économie régulée est une économie protégée, un consommateur protégé», a insisté le président du CNC. Son collègue du pa-tronat algérien abondera dans le même sens : «Le Conseil national de la concur-rence a pour mission principale, en tant que garant d’une sorte de code de bonne conduite, de veiller à encadrer et à mettre de l ’ordre dans les pratiques commerciales, là où l ’anarchie et les passe-droits ont atteint leur paroxysme. La compétition qui s’introduit entre les opérateurs économiques doit être vivifiante et constructive». Or, ceux en charge de la chose écono-mique semblent avoir une inclinaison viscérale pour les mauvais courants capitalistes. «Ils s’étaient encore une fois très mal inspirés. Tout a été fait pour que notre économie évolue et se développe en circuit fermé», a déploré Reda Hamiani. Les conséquences qui s’en sont suivies sont dramatiques et les débats qu’elles ont suscités ont mis en évidence des inquiétudes de nombre de chefs d’entre-prise présents en force à la rencontre de Annaba. A leurs yeux, l’instauration d’une poli-tique économique fondée sur le principe de la libre concurrence n’est plus ce qu’elle était, c’est-à-dire un choix, mais une nécessité absolue.En effet, au fur et à mesure de l’avancée de ces débats, la critique du libéralisme

économique anarchique et incontrôlé a été exprimée par certains de plus en plus violemment. La politique nationale de concurrence s’en est trouvée tout aussi violemment attaquée. «Il est bien beau d’avoir une autorité chargée de la concurrence. Mais le CNC aura-t-il les coudées franches, le laissera-t-on faire, agir en toute liberté pour mettre de l’ordre et de là instaurer les garde-fous en vue de protéger la production nationale et permettre sa valorisation ? L’économie informelle s’est banalisée. Le made in China est en train de tuer le made in Algeria, et nul ne semble s’en soucier. Un petit exemple mais très significatif : «Pourquoi nos administrations, institu-tions et nos entreprises publiques, privi-légient-elles les articles de bureau (stylos made China) au détriment de la pro-duction domestique ?», s’offusque Fouad Hasnaoui, membre de l’Association pour le développement et la promotion de l’entreprise (ADPE). En guise de réponse, c’est à une série d’aveux que s’était en fait livré M. Zitouni : «Il faut savoir que nous avons hérité d’un Conseil de la concurrence squelettique et moribond. Mis en veilleuse, plutôt plongé dans un coma pendant plus d’une décennie pour des raisons occultes, voilà à peine une année qu’il est réactivé et il est en passe de recou-vrer la plénitude de ses moyens.» D’où «les pressions qu’il faudrait surmonter en vue de mener une lutte eff icace contre ces dérives et protéger le consommateur de pratiques abusives des entreprises dominantes (prix trop élevés, services dégradés, discrimi-nations, etc.)».HARO SUR LES MONOPOLES !

Interpellé par M. Saïdi, entrepreneur exerçant dans le secteur des TIC, sur la marginalisation marquée de l’entreprise privée qui demeure impuissante face au rouleau compresseur public, le conféren-cier, se voulant rassurant, apprendra que le Conseil de la concurrence, dont les compétences viennent d’être étendues aux secteurs agricoles, des importations ainsi qu’au code des marchés publics en vertu des récents nouveaux amen-dements, devra s’attaquer aux grands groupes, plus particulièrement ceux du secteur public, qui ont des «situa-

tions avantageuses». Et «c’est là que l ’on appréciera son courage et sa crédibilité vis-à-vis des autres partenaires», a-t-il tenu à souligner. Toujours à ce sujet, nombreux étaient les intervenants qui ont exposé les expériences d’ouverture à la concurrence dans la filière de l’indus-trie agroalimentaire, pharmaceutique et de la papeterie avec leurs succès et leurs points d’achoppement. Ils étaient toutefois unanimes pour dire que «la concurrence introduit la compétiti-vité par le mérite, en innovant pour amé-liorer la qualité des produits et services. Elle s’adresse aussi bien au secteur privé que pu-blic». D’autant que, relèvera pour sa part leur patron Reda Hamiani, «il y a des entreprises qui ont longtemps été choyées, bénéficiant de situations de rente ou de mo-nopole et qui n’ont pu, malheureusement, les inciter à être productives. Et, c’est justement sur ces questions de situation dominante, en vue de trouver comment appréhender avec justesse la politique de concurrence, d’ana-lyser les principales raisons des critiques qui lui sont adressées, des sujets parmi les plus délicats qu’aura à traiter le CNC et nous en sommes conscients, que le FCE ne cesse d’interpeller les autorités de la concurrence». Enfin, pour rassurer l’opinion publique sur les effets positifs de la concurrence, M. Zitouni notera que celle-ci «avait fait craindre à certains des pertes d’emplois par la fermeture d’usines alors que ce n’était pas vrai», citant l’exemple du Japon où elle a permis à des entreprises de s’impo-ser sur le plan international. Comme il soulignera qu’«a contrario, le gel de la loi anti-trust aux USA n’a pas permis à ce pays de surmonter la crise». Sur le plan de la démarche, le président de l’Autorité algérienne de la concur-rence assure que ses services n’ont pas attendu les plaintes des particuliers pour agir : «des secteurs à prendre en charge en toute priorité pour examiner les conditions de fonctionnement des jeux de la concurrence ont d’ores et déjà été identifiés», «le CNC se propose de faire avant tout dans le préventif au lieu du répressif», faisant allusions aux multiples injonctions, sanctions et amendes qu’il peut infliger aux opérateurs qui ne se conforment pas aux règles de la concur-rence loyale, tel que le lui confère son statut d’autorité quasi pénale. N. B.

L’ACTUALITÉ VII El Watan ÉCONOMIE - Du 10 au 16 février 2014

> Par Naïma

Benouaret

Les aveux peu fl atteurs du président du CNC

CADRE JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL DE LA CONCURRENCE EN ALGÉRIE

«En 1995, alors que l’on s’activait, après de longs mois de travaux, à fi naliser la première loi sur la concurrence (95-06), un proche collaborateur de Abdelkrim Harchaoui, le ministère du Commerce de l’époque, s’était illustré en nous lançant, en pleine réunion d’évaluation du projet, que cette loi était inopportune, qu’elle n’avait pas sa place en Algérie, notre économie n’y étant pas prête», s’est ainsi exprimé, ce samedi 8 février, Amar Zitouni, le président du Conseil national de la concurrence (CNC), à l’ouverture de la conférence sur le «cadre juridico-institutionnel de la concurrence en Algérie».

En matière de droit à la concurrence, l’Algérie est désormais dotée d’un arsenal juridique qui n’a rien à envier aux autres pays, à en croire le président du Conseil national de la concurrence (CNC). Ce qui ne l’a pas empêchée de s’engager dans la voie de la mise à niveau pour aboutir à un régime de politique de la concurrence moderne, à la hauteur d’une économie dont une bonne partie est bien dotée en ressources. En effet, le CNC a entamé, il y a moins d’une semaine, le processus d’examen pour un audit législatif et réglementaire du système national relatif à la concurrence, et ce, sous l’égide de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED). «L’idée nous a été inspirée par notre participation à la 13e session du Groupe intergouvernemental d’experts du droit et de la politique de la concurrence qui s’est tenue à Genève en juillet 2013 et à laquelle ont pris part plus de 120 pays», a indiqué dans une déclaration à El Watan Economie, M Zitouni. Aussi, fera-t-il savoir en outre que l’Algérie a rejoint depuis environ deux mois le club des 120 pays membres de l’Organisation internationale des autorités de la concurrence (ICN). Et ce, en plus de sa contribution à un travail se rapportant à l’élaboration de la Convention des Nations unies sur la concurrence. «Le droit et la politique de la concurrence se sont avérés être un élément essentiel face à la mondialisation, contribuant notamment à renforcer le commerce et l’investissement, à mobiliser des ressources et des connaissances, ainsi qu’à réduire les inégalités, la pauvreté et les discriminations. Enjeux majeurs sur lesquels s’appuient les objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) ; l’Algérie y est concernée et nous en sommes très conscients.» N. B.

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Page 22: EL WATAN DU 10.02.2014

PRÉJUDICE ÉCONOMIQUE DE LA DÉCENNIE NOIRE

LES DÉBATS DE L’HEURE VIII El Watan ÉCONOMIE - Du 10 au 16 février 2014

Le temps et les graves événements qui surviendront, notamment le 11 septembre 2001 à New York,

mettront subitement fin à cette certitude qui avait tant nui à l’Algérie, en observant d’un œil moins complaisant la mouvance islamique qui avait failli prendre le pou-voir en Algérie et entamait une fulgurante ascension à travers le monde en mettant en danger la sécurité de certains pays occidentaux (attentats dans les métros de Paris, Madrid, Londres et New York).La perception du terrorisme en général mais, sans doute encore plus, le terrorisme islamiste a depuis ces tragiques événe-ments fait consensus international contre lui, et l’Algérie en est même devenue le symbole de cette lutte acharnée, que l’Or-ganisation des Nations unies et de nom-breux Etats recommandaient de mener contre ce fléau qu’on venait de découvrir. Si justice lui fut effectivement rendue par la communauté internationale (notam-ment l’ONU) à travers la reconnaissance des actions qu’elle a menées pour contre-carrer la marche des islamistes vers la prise de pouvoir et barrer la route aux dji-hadistes qui commençaient à s’attaquer directement aux intérêts de pays aussi nombreux que divers (France, Espagne, Grande-Bretagne, USA, Russie, Indoné-sie, Nigeria, Irak, Afghanistan, Somalie etc.), l’Organisation des Nations unies n’a, cependant, jamais gratifié notre pays d’une mesure réparatrice, fut-elle symbo-lique, comme l’avait suggéré à juste titre l’écrivain et journaliste Nordine Grim dans son dernier ouvrage Entrepreneurs, pouvoir et société, en reconnaissance à cette longue et douloureuse lutte aujourd’hui devenue un objectif universel. L’Algérie a en effet payé un très lourd tribut au combat frontal qu’elle a mené contre cette insurrection qui lui a coûté des dizaines de milliers de victimes et un très lourd préjudice économique. Bien que le préjudice économique résul-tant de destructions massives d’actifs (usines, engins, biens immobiliers, arrêts de production, etc.) reste à évaluer avec davantage d’exactitude, le ministère des Finances avait estimé, en 1998 déjà, la valeur des actifs détruits par les terro-ristes à environ 20 milliards de dollars et, à presque autant les manques à gagner financiers dus aux arrêts de travail et reports d’investissements induits par les actes subversifs. COUP DUR POUR L’ÉCONOMIE

La décennie noire a effectivement consti-tué un coup très dur pour la société algé-rienne et, notamment, pour son économie qui, non seulement perdra d’importants actifs industriels objets de sabotages, mais, plus grave encore, retardera la mise en œuvre d’importantes réformes poli-

tiques et économiques devant instaurer davantage de démocratie et instaurer définitivement l’économie de marché en Algérie. C’est en grande partie ce qui explique qu’après une vingtaine d’années de ré-formes économiques et politiques for-tement perturbées par la gravité des événements, la faible avancée, pour ne pas dire le recul, du processus de réforme lancé en 1990. Cette dynamique de changement qui devait engendrer d’importantes ruptures systémiques sera effectivement compro-mise durant toute cette sinistre période durant laquelle la communauté inter-nationale avait, de surcroît, abandonné l’Algérie à sont triste sort. Cette «non assistance à peuple en danger» avait, on s’en souvient, culminé avec le boycott durant plus d’une décennie des aéroports algériens par pratiquement toutes les compagnies aériennes étrangères. Au regard de nombreux pays étrangers, le

gouvernement algérien était considéré comme coupable d’avoir spolié un parti politique de sa victoire électorale et devait donc en payer le prix par une mise au ban de la communauté internationale. Le malheur n’arrivant jamais seul, l’Algérie en cessation de paiement durant cette dure période était également confrontée aux injonctions du FMI qui lui faisait obligation de mettre à exécution de douloureux ajustements structurels en

échange d’une légère oxygénation finan-cière. Mais la pire des conséquences de la décennie noire est, sans aucun doute, le primat quasi obsessionnel du sécuritaire sur tous les autres aspects de la vie écono-mique et sociale pour lequel les autorités algériennes vont durablement opter. Au nom de cette obsession sécuritaire, ces dernières justifieront toutes sortes de régressions et de mises au placard des réformes visant à donner un mieux-être économique, une meilleure gouvernance et l’accès progressif aux bienfaits de la démocratie. C’est par cette obsession de la sécurité que les autorités politiques algériennes, notamment celles en poste depuis 1999, justifieront la poursuite de l’état de siège, les déploiements de forces de l’ordre à tra-vers tout le pays, le blocage des réformes politiques et sociales, la remise en cause de la liberté d’entreprendre, le verrouillage du champ audiovisuel, etc. L’option pour le tout sécuritaire a permis au pouvoir de reprendre pratiquement toutes les préro-gatives de surveillance et de mise au pas de la société, que les événements d’octobre 1988 lui avaient fait perdre. C’est une option qui coûte évidemment très cher au pays, qui doit recruter, équiper et entretenir des corps constitués (environ 350 000 hommes) qui engloutiraient au bas mot entre 4 et 5 milliards de dollars chaque année. L’action du pouvoir central étant prin-cipalement centrée sur les questions sécuritaires au détriment de celles ayant trait aux secteurs productifs, l’industrie a enregistré durant cette sinistre période un recul sans précédent dont elle n’arrive toujours pas à se relever. La régression dramatique qui affecte le secteur indus-triel (qui ne représente que 3,5% du PIB aujourd’hui) a, de surcroît, livré des pans entiers de notre économie aux mafias de l’informel qui influent aujourd’hui consi-dérablement sur les enjeux politiques et économiques. C’est sans doute là l’une des plus graves conséquences de la décennie noire, dont on n’a malheureusement pas encore pris la mesure des dangers qu’elles pourraient faire subir à terme à un pays considérablement fragilisé par cette longue insurrection terroriste et les intrigues politiques qui, souvent, la sous-tendent.

Dj. F.(*) Professeur d’économie à l’université de

Tizi Ouzou

> Par Djamila

Fernane (*)

L’Algérie a payé un très lourd tribut au terrorisme islamique contre lequel elle a âprement lutté plus d’une décennie durant, seule et mal comprise par des Etats qui, par conviction ou par calcul, lui reprochaient d’avoir provoqué le confl it en privant la partie adverse d’une victoire électorale avérée.

L’Algérie en droit de demander réparationà la communauté internationale

dr

Outre les assassinats dont furent victimes de nombreux cadres et travailleurs d’entreprises publiques et privées, les équipements de production (usines, engins, matériels roulants, biens immobiliers, etc.) ont également subi les assauts des hordes terroristes. Une rapide rétrospective des comptes rendus de journaux parus durant la décennie 1990 indique que ce sont les Entreprises publiques locales (EPL) implantées à travers l’ensemble du territoire national qui en seront les plus atteintes. Environ 800 d’entre elles y perdront des engins de travaux publics, des camions et des équipements de production (stations de concassage, postes d’enrobage, etc.) qui seront brûlés ou sabotés au moyen d’explosifs. Bien que mieux «gardiennées», les entreprises nationales ne seront, elles aussi, pas épargnées. Les usines de l’ex-DNC de Sidi Moussa seront, à titre d’exemple, en grande partie ravagées par le feu. De nombreux parcs d’autobus et de camions appartenant aux sociétés SNVI, SNTR, RSTA et autres entreprises locales feront également l’objet de destructions. On n’omettra pas d’évoquer le cas des ex-Souk El Fellah et Galeries algériennes qui furent nombreux à être brûlés. Certaines de ces grandes surfaces aujourd’hui fermées ou détournées de leur vocation en portent aujourd’hui encore les stigmates (cas du monoprix de l’avenue Belouizdad fermé à ce jour).Les usines appartenant à des opérateurs privés ont également été nombreuses à avoir fait les frais de ce génocide économique. Le cas le plus emblématique est l’usine Métalex de Meftah appartenant à Issad Rebrab qui subira, comme on le sait, de très graves prédations au milieu des années 1990.De ces destructions massives d’actifs productifs, il ne subsistera que les terrains qui seront récupérés et pour la plupart vendus ou gelés par les agences foncières qui ne sont souvent pas autorisées à vendre. Privée de ces nombreux actifs, la production industrielle qui représentait un peu plus de 10% du PIB au début des années 90 a, à l’évidence, subi un très rude coup qu’elle ne parviendra pas à surmonter à ce jour. N. G.

Un génocide économique de grande ampleur

Le préjudice économique résultant de la destruction massive d’actifs (usines, engins, biens immobiliers, arrêts de production, etc.) se chiffre en dizaines de milliards de dollars

PHOTO : DR

Page 23: EL WATAN DU 10.02.2014

P lacé sous le signe du rire, Heure zéro est, a priori, une belle œuvre théâtrale présentée par la coopérative culturelle Anis de Sétif. En effet, il s’agit d’un spectacle complet et à la hauteur des attentes du public. D’une durée de

soixante-dix minutes, Heure zéro a eu le mérite de tenir en haleine un public nombreux composé d’enfants et d’adultes. Ces derniers ont ri à gorge déployée aux différentes répliques des deux brillants comédiens.Point de décor précis, mais des indications de lieux qui se devinent en filigrane. Quatre sèche-linge vétustes sont dispatchés au milieu de la scène. De petits tabourets en plastique et aux couleurs bigarrées sont alignés les uns sur les autres. Deux personnages, journal à la main, font leur apparition sur un air de swing. Gesticulant dans tous les sens et s’épiant en catimini, les deux hommes finissent par s’échanger des propos bien loufoques à outrance. Ils lisent à tour de rôle des faits divers se rapportant aux femmes. Ce concept de duo est très intéressant et le public embarque rapidement. Les comédiens Mohamed Seghir Bendaoud et El Hani Mahfoud nous font voyager dans un univers franchement comique. On prend goût rapidement à l’univers disjoncté et angoissé de ces deux comparses dont le dénominateur commun est leur vécu avec leur épouse. Mohamed Bendaoud alias Karim est médecin. A la suite d’une altercation avec son épouse Zahira, cet intel-lectuel quitte le domicile conjugal à minuit pour se rendre dans un bar. Il n’arrive pas à comprendre comment il a pu oublier d’offrir à sa femme une rose pour la fête des amou-reux, la Saint-Valentin. El Hani Maffoud, campant le rôle de Hamoudi, est un personnage aux métiers polyvalents. Lui aussi quitte son foyer à une heure tardive de la nuit. Pris par les feux de la colère, au lieu de se rendre dans un café, il atterrit dans un bar par inadvertance. Il a une idée plutôt matérialiste et réductrice de la femme. En témoigne ce portrait qu’il fait de sa femme Rabéa. Cette dernière se fait un malin plaisir à soutirer de l’argent à son mari pour les différentes cérémonies familiales. Une sonnerie

de portable retentit à plusieurs reprises dans la salle. Cette sonnerie n’est autre chose qu’un coup de fil de Zahira. Dans un imbroglio et dans des quiproquos ironiques, les deux comédiens se prennent la tête à la moindre réplique, mais finissent parfois par trouver un terrain d’entente. Hamoudi est même invité un laps de temps à se mettre dans la peau de Zahira. Une séquence démentielle qui ne laissera pas le public indifférent. Des bruits de pas de talons de la serveuse parviennent en off. Les acolytes suivent ces pas avec grand intérêt. Ils se lancent dans un rêve onirique des plus fous, où les répliques sont des plus étudiées. A travers cette pièce Heure zéro, écrite en huit

mois, Lamri Kaouane, auteur prolifique et brillant comé-dien, a voulu sensibiliser les couples sur la pérennité de leur union et que tout compte fait le linge sale doit se laver en famille. Comme nous l’a si bien confié Lamri Kaouane en aparté, nul besoin de faire appel à l’imaginaire pour écrire un texte. «Nous vivons dans une société riche en thèmes sociaux. Je puise la matière du peuple algérien», lance-t-il avec une pointe de fierté. Il est à noter que cette pièce théâtrale, Heure zéro, sera programmée respective-ment le 13 février à 18h au Palais de la culture de Kouba, le 4 mars à Koléa et le 27 mars à Sétif.

Nacima Chabani

El Watan - Lundi 10 février 2014 - 24

C U L T U R E

T É L É V I S I O N

CASTLELe corps d’une jeune femme, diplômée de Harvard et qui se faisait passer pour une prostituée, est découvert dans le réservoir d’eau d’un hôtel low cost. Castle et Beckett enquêtent sur la mort d’un ouvrier des docks, retrouvé avec une blessure à la tête ; la victime était liée…

COLLABORATIONSEn juin 1940, la France est à genoux et les hommes qui ont pris le pouvoir à Vichy doivent traiter avec l’Allemagne nazie. Tandis que le maréchal Pétain impose son idéologie réactionnaire, Pierre Laval, vice-président du Conseil, et Otto Abetz, ambassadeur du IIIe Reich à Paris…

BRAQUOThéo, grièvement brûlé dans l’explosion d’une voiture, est transporté aux urgences. Par ailleurs, une ancienne connaissance de Caplan l’informe d’un trafic. Le camion que poursuivaient Eddy et Walter transportait clandestinement des jeunes femmes.

CHÉRIDans le Paris du début du XXème siècle, Léa de Lonval finit une carrière heureuse de courtisane aisée en s’autorisant une liaison avec le fils d’une ancienne consoeur et rivale, le jeune Fred Peloux, surnommé Chéri. Six ans passent au cours desquels Chéri a beaucoup...

TOP CHEFLes candidats accueillent Kev Adams. L’humoriste leur lance le défi de créer un plat d’exception à partir d’un simple menu de fast-food. Les chefs sont ensuite séparés en deux groupes. Le premier se rend chez un maraîcher de renom. En duel, chaque concurrent doit sublimer un légume.

20:50 Divertissement 20:47 Série TV 20:45 Culture-infos 20:55 Série TV 20:50 Film 20:50 Divertissement

CLEM - MA FEMME,SA SOEUR ET MOICaroline est tendue : Inès, sa sœur, qu’elle n’a pas vue depuis cinq ans, s’est invitée à passer le week-end chez elle. A son arrivée, elle découvre que cette dernière est enceinte. Pendant ce temps, à l’institut de beauté, la patronne de Clem…

VILLA MARGUERITEDans les années 40, près de Moulins, Etienne et Adèle Grandclément, un couple de petits fonctionnaires, sont sur le point de réaliser leur rêve en faisant l’acquisition de la «Villa Marguerite». Dans ce modeste pavillon, ils espèrent pouvoir mener l’existence paisible...

20:40 Divertissement 20:50 Film 20:55 Film 20:50 Film 20:50 Culture-infos

VOLCANOSept ouvriers sont morts carbonisés en réparant une canalisation souterraine de Los Angeles. Les responsables du chantier tentent de minimiser l’incident, mais une jeune vulcanologue et le chef de la sécurité mènent une enquête qui débouche sur de sombres perspectives...

GHOST RIDERJohnny Blaze, un jeune cascadeur, s’apprête à s’enfuir avec Roxanne, la femme dont il est amoureux, quand l’annonce de la maladie incurable de son père le fait changer d’avis. Il fait la connaissance d’un homme étrange qui prétend pouvoir guérir l’auteur de ses jours...

SWAT, UNITÉ D’ÉLITEA cause d’une prise d’otages qui s’est soldée par une bavure, Jim Street et Brian Gamble, deux membres du SWAT, sont sur la sellette. Gamble est renvoyé et Street se voit offrir une seconde chance : il doit intégrer l’équipe de Dan Harrelson, un vétéran de la police...

CENTURIONAnno Domini 117. L’empire romain s’étend de l’Egypte à l’Espagne et jusqu’à la mer Morte à l’est. Mais au nord de l’Angleterre, l’armée romaine se heurte à la tribu barbare des Pictes. Marcus Dias, unique survivant d’une attaque des Pictes, rejoint la légendaire 9e légion...

CRIMESAu sommaire : Tué par son ancien amant. En 2010, le corps sans vie de Mireille Cabrespine est découvert. - Mort de Jérémy : un meurtre sans témoin. Retour sur le procès, complexe, des tueurs présumés d’un étudiant en médecine. - Le meurtre de la discothèque.

20:45 Film

GÉNÉRALE DE HEURE ZÉRO AU THÉÂTRE NATIONAL D’ALGER

Ponctualité artistique● Le Théâtre national d’Alger a abrité, samedi en fin d’après-midi, la générale de la pièce théâtrale

intitulée Heure zéro, écrite par Lamri Kaouane et réalisée par Fawzi Benbrahim.

BLOC-NOTES

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■ MUSIQUEL’Orchestre symphonique national (OSN), sous la direction de Thomas Dubienko, avec le soliste Alain, en partenariat avec l’Institut français d’Alger, donneront un concert le jeudi 13 février à 19h30 au Théâtre national algérien (TNA), à Alger, et le 15 février à 18h au Théâtre régional d’Oran. Thomas Dubienko, après des études de violon avec Nicole Tamestit, sort premier nommé en direction d’orchestre à l’Ecole normale de musique de Paris et à la Musikhochschule de Lausanne. Après sa rencontre avec Jorma Panula, il se forme en direction de chœur auprès de Pierre Cao. Il fonde et dirige l’Orchestre de chambre d’Ile de France. En 2010, il fonde un collectif, Sequenzae, qui regroupe des musiciens, des scientifiques, des auteurs, pour échanger, organiser des masterclasses et favoriser des rencontres. Billetterie ouverte au Théâtre national algérien.Prix : 200 DA

■ SEMAINE CULTURELLECentre Mustapha Kateb(en face de la Fac centrale)Du 9 au 13 février 2014Lundi à 11h, lecture de la dernière publication des Drs Mohamed Larbi Ould-Khelifa, Mohand Berkouk, Mohamed Khoudja et Mohamed LarkahA partir de 13h Vente-dédicace de Nourreddine Louhal, Aouamar Mohallebi et Ramdane Abdelnabi.

Scène de la pièce Heure zéro

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El Watan - Lundi 10 février 2014 - 25

J E U X - D É T E N T E

HORIZONTALEMENT : LABORIEUX / LATERALE / PLUIE / NIN / UME / RENO / ACE / SAN / FEE / INTERDIRA / ARRIERES / ETAU / IPECA / AI / TOP / IRISE / NEREE / AD. VERTICALEMENT : HALLUCINATION / BAUME / TRAPPE / ROTIE / FERUE / REE / PERI / CIE / AIR / EDE / ARE / EANES / IRE / CULINAIRE / ASA / XENON / ASSIED.

SOLUTION FLÉCHÉS EXPRESS PRÉCÉDENTS :

CRISE - EVANGELINE LILLY

Jeux proposés par gym C Magazine

RÈGLE DU JEU

Une grille est composée de plusieurs carrés. Chaque carré contient tous les chiffres de 1 à 9. Chaque ligne comme chaque colonne contient aussi tous les chiffres de 1 à 9. Certains chiffres vous sont donnés, à vous de trouver les autres. Pour cela, procédez par déduction et élimination.

Solution

Sudoku précédent

Sudoku N° 34

Définitiondu mot encadré

Tout Codé N° 3735

SOL. TOUT CODÉ PRÉCÉDENT :

En vous aidant de la définition du mot encadré, com-plétez la grille, puis reportez les lettres correspondant aux bons numéros dans les cases ci-dessous et vous découvrirez le nom d’un personnage célèbre.

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SOL. QUINZE SUR 15 PRECEDENT : HORIZONTALEMENT : 1.CONTRACEPTION 2.ROUCOULADE. SOIR 3.ELA. AS. LAS. OR 4.MIGRE. ITALIEN 5.ATE. RER. GLAND 6.THURIFERAIRE. AI 7.OES. SOT. ETAPE 8.ENZO. STE. SAPE 9.ISSU. SIERRA. RE 10.UT. MA. NŒUDS. SC 11.MARINS. COUR 12.BIDE. FEUTRE. AM 13.FLAIRAI. REE. AME 14.EE. EIDERS. ESSEN 15.USA. RESISTANT.

VERTICALEMENT : 1.CREMATORIUM. FEU 2.OOLITHE. STABLES 3.NUAGEUSES. RIA 4.TC. NUMIDIE 5.RODERIEZ. ANERIE 6.AU. EF. OS. AD 7.CLAIRES. IN. FIER 8.EAST. ROSEOLE. RE 9.PD. ABATTRE. URSS 10.TELL. ERUCTE 11.AIGRE. ADOREES 12.OSSELETS. SUE. ST 13.NO. NA. AAR. ASA 14.IO. NAPPES. AMEN 15.IRRADIEE. CIMENT.

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HORIZONTALEMENT : 1.Qui préfèrent l'intérêt de la nation 2.Mortelle aimée de Zeus. Première épouse. Surveillance 3.Traité d'alliance. Elle prête à des taux illicites 4.Etendue d'eau. Don volontaire et, le plus souvent, modeste. Cube de jeu 5.Impératrice d'Orient. Continent. Points opposés 6.Technétium. Symbole du lux. Mortes depuis peu 7.Difficulté essentielle. Mesure itinéraire. Sévérité 8.Ville d'Allemagne. Jeune fille. Ville de Serbie 9.Effrontée 10.Monnaie américaine. Perroquet. Pays d'Afrique. Roulement de Tambour 11.Sans fin 12.Union Africaine. Pays. Equipe un navire 13.Sans détour. Ils jouent en double 14.Blason. Aversion. Epoque 15.Monument funéraire. On y entasse des ossements humains.

VERTICALEMENT : 1.Période historique. Cubes 2.Système qui se suffit à lui-même. Rigoureux 3.File à toute vitesse. Ancienne ville de Carie. Elément d'adresse 4.Fils d'Apollon. Tableau de maître. Heures du matin. Voie en ville 5.Pour clas-ser le numéro musical. Chef d'œuvre. Qui présente des couleurs diverses 6.Chiffre. Ruban étroit. Possessif 7.Ville de Tunisie. Verbale. Génisse mythologique 8.Possessif. Objectif. Attaches 9.Graminée. Faire des vers. Préposition 10.Cours de France (la). Mangeâmes 11.Un cube à retourner. Mince et galbé. Enleva 12.Prendre du pois. Il part en fumée 13.Transpire. Travaillent dur. Sélectionner 14.Canal salé. Génitrice 15.Angoisses. Calibres.

Quinze sur N° 373515

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Fléchés Express N° 3735

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saccades

remarque

fin de verbe

capd’Espagne

possessif

fait commeun pigeon

contestée

plantevénéneuse

rapportde cercle

aven

chiffreromain

couteauxcasse-têtechinois

premièrede canard

SOLUTION N° 3734HORIZONTALEMENTI- CACOPHONIE. II- ABATTEMENT. III- MOLE - NB - OR. IV. PUE - ENROUE. V- ATRESIE - IS. VI- NI - SORTIE. VII- DON - TEST. VIII- LOUP - SEN. IX- ERRENT - AIR. X- SES - PEU - LE.

VERTICALEMENT1- CAMPANILES. 2- ABOUTI - ORE. 3- CALER - DURS. 4 - OTE - ESOPE. 5 - PT - ESON - NP. 6- HENNIR - STE. 7- OMBRETTE. 8- NE - IENA. 9- INOUIES - IL. 10 - ETRES - TARE.

HORIZONTALEMENTI- Lamentations persistantes. II- Femme d’un harem. III- Cours d’Afrique - Ville de Mésopotamie. IV- Accidentée - Coule en Italie . V- Petit saint - Rassembler en faisant du bruit. VI- Filet - Bond. VII- Os de l’oreille. VIII- Sied - Maître de moujiks. IX- Pays - Qui manque de dureté. X- Décharné - Choc.

VERTICALEMENT1- Qui procurent un plaisir intense. 2- Le tatou en est un - Service sans retour. 3- Chant du départ - Soit - Langue. 4- Délicates. 5- Sous fa - Cruel - Note d’espoir. 6- Met à l’écart - Question de test. 7- Qui contiennent de l’eau. 8- Sévère - Hors-d’œuvre de la Méditerranée orientale. 9- En fin de soirée - Un soupçon - Symbole de dureté. 10- Robuste - Note.

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Mots CroisésPar M. IRATNI

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El Watan - Lundi 10 février 2014 - 28

L ’ É P O Q U E

El Watan - Le Quotidien Indépendant Édité par la SPA “El Watan Presse” au capital social de 61

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POISSON LAPIN OU LIÈVRE ?

DIRECTION GÉNÉRALE DE LA SÛRETÉ NATIONALE

Le toxique lagocephalus sceleratus fait débat

● Le poisson lièvre est impropre à la consommation, voire mortel dans certains cas.

L’eau de Zemzem se volatiliseà Dar El BeïdaAprès un premier calvaire à l’aéroport de Djeddah où ils ont poireauté plus de sept heures avant de prendre l’avion, les pèlerins ayant fait le 6 février Djeddah-Alger, s’attendaient à tout sauf à la volatilisation de zem zem, l’eau bénite. Après avoir récupéré leurs bagages, les pèlerins étaient stupéfaits de constater l’absence du liquide, lequel avait pourtant été embarqué au même moment que les autres effets. La «volatilisation» de cette eau précieuse a vexé des pèlerins d’un âge avancé. N’admettant pas ce coup fourré, certains vieux issus pour la plupart de l’intérieur du pays haussèrent le ton : «En manque d’arguments, certains préposés à l’aéroport d’Alger n’ont rien trouvé de mieux qu’à inviter des pèlerins de Sétif et de Tindouf à revenir le lendemain pour récupérer cette eau. On ne peut passer sous silence un tel fait, car on nous a privés du plus précieux cadeau des Lieux saints», dira non sans colère un hadji qui s’est rapproché hier de nos bureaux à Sétif.

Condamné par contumace,il est arrété 19 ans aprèsUn ressortissant algérien, Karim D., condamné il y a dix ans par contumace pour un meurtre commis à Paris en 1995, a été interpellé à bord d’un train, dans les Pyrénées-Orientales, et confondu ce vendredi par ses empreintes digitales. Né en 1971, l’homme a été intercepté lundi dernier par les Douanes de Port-Vendres (Pyrénées Orientales) dans un train en provenance d’Espagne. Il était porteur de trois faux documents d’identité de deux nationalités différentes, française et italienne. Son passeport italien était au nom de Cappeli. Le suspect a alors été confié aux agents de la Police des frontières (PAF) qui, en passant ses empreintes au fichier, ont découvert qu’il faisait l’objet d’un mandat d’arrêt international. Il avait, en effet, été condamné en 2004, en son absence, à 25 ans de prison par la cour d’assises de Paris : ses empreintes digitales avaient été relevées sur la scène d’un homicide commis dans le XVIe arrondissement de Paris le 26 novembre 1995. Le suspect a immédiatement été écroué.

4 morts et trois blessésdans deux accidentsde la circulation Quatre personnes ont trouvé la mort et trois autres ont été blessées dans deux accidents de la circulation survenus dans les communes de Maghnia et de Terny (Tlemcen), selon les services de la Protection civile. Le premier accident est survenu samedi soir sur la RN 7 à Maghnia, lorsqu’une personne, âgée de 79 ans, conduisant une moto, est entrée en collision avec une voiture légère. La personne est morte sur le coup, a-t-on précisé de même source. Le second s’est produit samedi après-midi sur la RN22 près de la commune de Terny. Un véhicule léger a percuté un car. Les trois passagers se trouvant à bord de la voiture sont morts sur le coup, alors que l’on déplore trois blessés parmi les voyageurs du car. Les mêmes services ont également signalé qu’un homme âgé de 64 ans a été découvert pendu à un arbre, dans la localité de Beni Boublène, dans la commune de Mansourah.

Le Maroc et le Togo présents, l’Algérie absente à SotchiOn pourra toujours justifier l’absence des athlètes algériens aux Olympiades d’hiver de Sotchi par l’argument que nous ne sommes pas un pays de sports d’hiver. Ni le Maroc d’ailleurs et encore moins le Togo, pays d’Afrique équatoriale. Encore faut-il savoir qu’il y a quatre ans, aux JO de Vancouver, l’Algérie était représentée par un jeune athlète de 17 ans, Mehdi Khelifi, établi et s’entraînant à Font Romeu (France). Aujourd’hui, il se contente de suivre les épreuves de descente et voir à l’œuvre la Franco-Togolaise qu’il connaît bien à partir de son salon, alors qu à 21 ans il aurait pu s’aligner pour celle du ski de fond et représenter l’Algérie pour la seconde fois ! Et pourtant, il a réussi à obtenir tous les «minima» en début de saison. Mais on ne sait pour quelle(s) raison(s), la Fédération algérienne de sports d’hiver, le Comité olympique algérien, ainsi que le ministère de la Jeunesse et des Sports ont décidé que cette fois-ci l’Algérie ne participera aux JO d’hiver 2014. Résultat des courses, le Maroc est représenté par deux athlètes, le Togo par une jeune Franco-Togolaise de 18 ans, alors l’Algérie a brillé par son absence !

Lapin ou lièvre ? C’est la grande question qui fait débat actuellement dans les

milieux des pêcheurs algériens qui ont ramené la semaine der-nière dans leurs filets quelques spécimens de lagocephalus, un poisson impropre à la consom-mation, qui a récemment colonisé certaines régions de la Méditerra-née. La première alerte est venue des côtes de Ténès, au nord-ouest de la wilaya de Chlef, lorsque des pêcheurs des villages de Sidi Abderrahmane et de La Marsa avaient ramené dans leurs filets deux spécimens de cette espèce de poisson. Quelques jours après, des prises de lagocephalus sont effectuées dans plusieurs parties du littoral, notamment à Skikda et Annaba. Peu connu jusque-là, ce poisson a fini par attirer autant la curiosité que la méfiance des milieux de la pêche artisanale. «Au début, on était un peu étonnés de rencontrer ce type de pois-son, rare sur nos côtes», affirme Mustapha Fardjallah, président de la Chambre de la pêche de la wilya de Chlef. Le nombre pêché de cette nouvelle espèce de pois-son herbivore «est minime pour le moment. Nous ne savons pas exactement quel est son nombre et ses habitats, sur notre côte», ajoute M. Fardjallah. «Pour en savoir plus, il faudra attendre le retour du redoux, vers la mi-mai, lorsque les petits métiers vont à nouveau sortir en mer en nombre, pour savoir si ce type de poisson est nombreux sur notre littoral, ou s’il ne fait que passer», explique-t-il. Dans une première réaction à l’apparition de ce poisson rare sur les côtes algériennes, mais déjà largement connu en Méditerranée

orientale où il est consommé, le CNRDPA a affirmé qu’il s’agit du lagocephalus, ou poisson lièvre. Mohamed Etsouri, chercheur au CNRDPA, a affirmé que cette espèce de poisson est endémique à la Mare Nostrum, mais que son «comportement par rapport à son milieu naturel est peu connu. Il est apparu récemment en quantité plus importante que d’habitude sur les côtes d’Annaba, Jijel et Chlef». Lièvre ou lapin, choix toxique. Confondu avec le poisson lapin, qui se divise en deux es-pèces (siganus luridus et siganus rivulatus) et que les Moyen-Orien-taux appellent «arnab» (lapin), le lagocephalus sceleratus est une espèce «invasive», qui a colo-nisé depuis quelques années la Méditerranée, selon des observa-tions de scientifiques algériens du CNRDPA et du laboratoire de bio-ressources marines d’Annaba. Les prises de cette espèce, dite «exotique», car non originaire de la Méditerranée, se sont multi-pliées ces derniers jours, au point de susciter les interrogations de la communauté scientifique et des pêcheurs sur sa probable prolifé-

ration sur les côtes algériennes. Egalement appelé tétrodon, le la-gocephalus sceleratus serait arrivé depuis peu en Méditerranée, selon des observations de scientifiques. Et, tout comme les deux espèces de «poisson lapin», il est impropre à la consommation. Pire, il serait même mortel, car ses viscères et sa peau sont riches en tétrodo-toxine, une toxine mortelle. Plu-sieurs décès ont été observés en Israël, au Liban, en Syrie, en Tur-quie et en Grèce après consomma-tion de ce poisson herbivore très toxique. Le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques a d’ail-leurs diffusé un «warning» à toutes les pêcheries du pays et en direction des consommateurs sur la dangerosité de sa consomma-tion. Par contre, les deux genres de poisson lapin, deux grands herbivores, communs en Méditer-ranée orientale (Liban, Palestine, Egypte, etc.), s’ils sont comes-tibles, provoquent néanmoins des effets hallucinogènes, comme la saupe (tchalba), qui peuple la Méditerranée.

L a Direction générale de la Sûreté nationale orga-nise les 10 et 11 février, à Alger, la conférence

africaine des directeurs et inspecteurs généraux de police. Cette initiative fait suite, selon un communi-qué transmis à notre rédaction, aux recommandations adoptées à l’unanimité par les représentants des polices africaines lors de la conférence régionale d’Interpol tenue à Oran en septembre 2013 et aux discussions ayant eu lieu entre les chefs de police africains lors de la 82e assemblée générale d’Interpol organisée en octobre de la même année à Carthagène, Colombie, et à laquelle a pris part la police algé-rienne, sous la conduite du général major, directeur général de la Sûreté nationale. Saluée et soutenue par le Comité technique spécialisé sur la défense, la sûreté et la sécurité (CTDSS) de l’Union africaine lors de la 7e réunion tenue à Addis-Abeba et approuvée par les chefs d’Etat et de gou-vernement lors de la 22e session ordinaire de l’Union africaine tenue en janvier 2014 à Addis-Abeba,

Ethiopie, cette initiative va permettre aux chefs de police africains, au cours des deux jours de travaux, d’approfondir les discussions et concertations autour des questions policières, en vue d’examiner les meil-leurs approches permettant de conjuguer leurs efforts et coordonner leur action opérationnelle à même de renforcer les jalons de la coopération policière dans le continent africain. Afin de répondre efficacement aux défis et menaces auxquels font face les institu-tions policières des pays africains, notamment en matière de criminalité organisée transnationale, de trafic illicite de drogue, de cybercriminalité et de terrorisme, cette conférence va également permettre aux chefs de police de se concerter davantage sur les voies et moyens visant à renforcer la convergence des perceptions et stratégies et à promouvoir leurs capacités dans les domaines de la formation et vulga-risation des meilleures pratiques en termes d’inves-tigation, d’expertise et d’échange d’informations et d’expérience. N. K.

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ON VOUS LE DIT

Conférence africaine des directeurset inspecteurs généraux

Tempête de neige au Japon : 11 morts et plus de 1250 blessés

Le bilan de la tempête de neige qui a frappé ces dernières 24 heures le Japon, s’est alourdi à 11 morts et plus de 1250 blessés, selon les médias locaux. Un manteau blanc de quelque 27 centimètres a recouvert Tokyo samedi, ce qui ne s’était pas produit depuis 45 ans, selon l’agence nationale de météorologie. Selon les différentes antennes locales de la chaîne publique NHK, 11 personnes au total sont mortes dans des accidents dus à la neige et au moins 1253 individus à travers le pays ont été blessés, lors de chutes ou de collisions. Pas moins de 5300 accidents divers auraient été enregistrés dans 35 préfectures affectées par

les chutes de neige, selon la même source. Un précédent bilan a fait état de sept morts et plus de 1000 blessés. Plus de 20 000 foyers étaient en plus privés d’électricité hier matin et 400 vols ont été annulés, en plus des 740 supprimés la veille. Quelque 5000 voyageurs sont restés bloqués en début de journée à l’aéroport international de Tokyo-Narita, à cause du mauvais état des routes le reliant à la capitale, distante d’une soixantaine de kilomètres. Hier dès la mi-journée, les grands axes intra-muros avaient été déblayés, de même que certains trottoirs par les services municipaux, ainsi que par des habitants ou commerçants qui s’affairaient dès les premières heures. La dépression qui avait parcouru la veille le sud-ouest de l’île principale de Honshu avant de gagner Tokyo, à l’est, s’est ensuite déplacée vers le nord-est, déposant 35 centimètres de neige sur la ville côtière de Sendai, qui n’avait pas connu un tel phénomène depuis 78 ans.

Page 26: EL WATAN DU 10.02.2014

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El Watan - Lundi 10 février 2014 - 31

S P O R T S

Le bureau fédéral n’est pas resté insensible à tout ce qui se dit et s’écrit sur l’arbitrage. Alors

que l’écrasante majorité des acteurs du football ne cesse de dénoncer les dérives commises hebdomadairement par de nombreux arbitres, toutes divi-sions confondues, le second organe du football se singularise par son silence devant cette situation qui, a priori, fait des contents seulement dans le giron du bureau fédéral et le cercle de la Commission fédérale des arbitres (CFA). Pour ces deux entités, l’arbitrage algérien se porte très bien et que ceux qui prétendent le contraire se recrutent dans les rangs de ceux qui ne connaissent ni maî-trisent les lois du jeu. Alors dans son infinie magnanimité, le bureau fédéral décide (voir le communiqué du BF du 6 févier 2014) d’user de pédagogie pour «enseigner» aux Algériens les lois du jeu en «instruisant la Com-mission fédérale des arbitres à l’effet de mettre en œuvre un programme spécial de vulgarisation des lois du jeu, à l’attention des professionnels

de la discipline et du grand public». Rien que cela ! Comme si vraiment le problème réside uniquement dans la méconnaissance des règlements, par le grand public, et non pas dans leur interprétation sur le terrain par des arbitres. C’est fort de café ! C’est une manœuvre avec des relents d’étouffe-ment des voix discordantes par rap-port au discours officiel qui ne veut à aucun prix déroger à sa sempiternelle devise : «Tout va bien.» Malheureuse-ment pour le bureau fédéral, les faits sont têtus et les fautes d’arbitres de plus en plus récurrentes. Il ne se passe plus une journée de championnat sans qu’il n’y ait de fautes qui influent directement sur l’issue des rencontres, pas seulement de Ligues 1 et 2, mais de toute la pyramide du football. Les épisodes s’enchaînent et se suivent comme s’enfilent les perles d’un collier. Quelques heures après la publication du communiqué du bureau fédéral appelant la CFA à enseigner les lois du jeu aux professionnels du football et au grand public, un arbitre fédéral,

Zerrouki pour ne pas le citer, qui a dirigé la rencontre ES Sétif-CR Belouizdad, a «oublié» d’infliger un carton (jaune ou rouge) à un défenseur de l’ESS qui a plaqué un joueur du CRB qui filait vers le but adverse.Le bureau fédéral et le responsable de la CFA seraient donc bien inspirés de prodiguer les premières leçons aux concernés (les arbitres) avant d’étendre l’opération aux autres ac-teurs du football, dont le grand public.La commission fédérale des arbitres, éclaboussées par des contestations à répétition, devrait d’abord balayer devant sa porte avant de songer à distiller l’enseignement d’un sujet qu’elle-même ne maîtrise pas bien et plus particulièrement le chapitre «Nombre de joueurs» de la loi 3. Sur cette question, le règlement (code disciplinaire) édicté par la Fédération algérienne de football (FAF) et dont la CFA fait usage, dans l’article 89 (effectif d’une équipe) indique : «Si au cours d’un match, une équipe se présente sur le terrain avec un effectif de moins de onze joueurs, la rencontre

n’aura pas lieu et l’équipe contreve-nante est sanction par match perdu par pénalité… le club sera privé de son indemnité due au titre des droits de té-lévision… en cas de récidive… match perdu par pénalité… défalcation de six points… 300 000 DA d’amende pour le club.» Cet article de la FAF viole délibérément celui de la FIFA qui dispose dans le sien («Nombre de joueurs») : «Tout match est disputé par deux équipes composées chacune de onze joueurs au maximum, dont l’un sera gardien de but. Aucun match ne peut avoir lieu si l’une ou l’autre équipe dispose de moins de sept joueurs», (FIFA - lois du jeu saison 2013-2014).Le bureau fédéral et la CFA vont arguer que l’article de la FIFA a été tronqué «pour lutter efficacement contre les matchs arrangés». Aux yeux des membres de l’International Bord (IFAB), cette argutie est irrece-vable, comme le souligne avec force le chapitre «Evolutions» du même règlement qui dicte qu’«avec l’accord de l’association membre concernée

et sous réserve du respect de leurs principes fondamentaux, les présentes lois du jeu peuvent être modifiées dans leur application lors de matchs disputés entre joueurs de moins de 16 ans, entre équipes féminines, entre joueurs vétérans (plus de 35 ans) et entre joueurs handicapés… toute autre modification ne pourra être ef-fectuée qu’avec l’autorisation de l’In-ternational football association bord.» L’article du code disciplinaire de la FAF est scélérat par rapport à celui de la FIFA. Une rencontre peut débuter si une des deux équipes se présente avec dix ou neuf joueurs. Le nombre minimum (sept) est laissé à l’appré-ciation des associations membres. L’International Bord fixe le maximum (onze) et le minimum (moins de sept). Le maximum et le minimum ne pou-vant jamais être égaux, il appartient à la FAF de revoir sa copie… Avant de s’ériger en donneuse de leçon aux professionnels de la discipline et au grand public. Morale de l’histoire : c’est l’hôpital qui se moque de la cha-rité. Yazid Ouahib

BF et CFA : l’hôpital qui se moque de la charité

MO BÉJAÏAEnfi n le déclic Les Crabes du MO Béjaïa ont enfi n renoué avec le succès à l’occasion de la venue du CS Constantine, en s’imposant sur le score de 2 à 0, grâce à un doublé du milieu de terrain Yettou. Condamnés à réagir pour mettre un terme à la mauvaise série et remonter dans le classement pour s’éloigner de la zone des relégables, les poulains du coach Abdelkader Amrani étaient conscients que seule la victoire arrangerait leurs aff aires et leur permettrait d’éviter le doute. De ce fait, ils ont abordé le match avec beaucoup de détermination en se procurant beaucoup d’occasions avant que le jeune Yettou parvienne à libérer les siens grâce à un doublé en première période. Le héros du jour était aux anges à la fi n de la partie en déclarant : «Je suis heureux d’avoir réussi ce doublé qui nous a permis de renouer avec le succès et d’améliorer notre classement. D’ailleurs, cette victoire nous sera d’un grand apport pour l’avenir afi n d’enchaîner d’autres bons résultats et assurer notre maintien avant la fi n de la saison.» Le coach adjoint Arab Lyès a souligné que «c’est un succès salvateur pour nous, étant donné que nous sommes dans l’obligation de réagir pour éviter de se compliquer la tâche. Dieu merci, la volonté des joueurs a fait la diff érence, et désormais, nous serons encore plus motivés.» Cependant, cette victoire n’a pas caché les divergences au sein du conseil d’administration puisque le président Adrar a menacé de démissionner suite à des problèmes internes qu’il n’a pas voulu évoquer. Une réunion d’urgence est prévue pour aujourd’hui par les actionnaires afi n de tenter de remettre de l’ordre dans la maison et éviter une crise interne. L. Hama

MCALe Doyen retrouve le sourire

Les Mouloudéens d’Alger ont retrouvé le sourire après leur précieuse vic-toire acquise aux dépens de leurs

homologues oranais dans un match disputé à huis clos, loin de la pression des suppor-ters, et au lendemain d’une défaite qui aura fait mal contre le nouveau promu le CRB Aïn Fakroun.Il faut dire que la troupe à Bouali a peiné face à un adversaire bien en place, mais qui a péché par excès de précipitation et un manque flagrant de concentration. Encore une fois, ses poulains ont fait montre d’une irrégularité criante dans le rythme de leur jeu, ainsi que des erreurs de placement à la pelle, sans omettre de signaler les bévues de la ligne défensive, qui reste apparemment le maillon faible de cette équipe qui compte jouer les premiers rôles. Le coach de la formation algéroise a voulu rafraîchir la ligne offensive, qui elle aussi, ne donne pas encore le rende-ment escompté, en incorporant les deux nouvelles recrues étrangères du mercato hivernal, Lavasta et Dibi. Cependant leur prestation n’aura pas été à la hauteur des espérances, en attendant peut-être des jours meilleurs. Tenu par l’obligation du résultat, Bouali ne pouvait que déclarer à l’issue de la rencontre : «Le plus important c’est la victoire et retrouver le podium et peu importe la manière. Cela nous permet de préparer sereinement le match derby de la semaine prochaine contre le Chabab de Belouizdad.» Une équipe qu’il a entraînée la saison dernière et dont il connaît très bien les contours, ses forces, ses faiblesses et bien entendu très mal en point et qui à coup sûr se transcendera dans ce duel entre voisins. Un véritable match piège.

Abdelmadjid Hassoun

ÉQUIPE NATIONALE

Vers un troisième match en Europe

La sélection natio-nale sous l’égide de la Fédération

algérienne de football, n’a toujours pas arrêté définitivement son pro-gramme de préparation en prévision du Mon-dial 2014, et plus préci-sément, le programme des joutes amicales que disputeront les Verts, en guise de prépara-tion pour le Mondial. En effet, au moment où les adversaires des Verts au Mondial brésilien ont pratiquement tout ficelé, notamment en ce qui concerne les joutes amicales, les Verts et la FAF ne parviennent pas à trouver un troisième sparring-partners pour le 31 mai prochain, en raison de l’insistance du sélectionneur national, de disputer un second match au stade Musta-pha Tchaker de Blida. Selon les derniers échos, les sélections de Po-logne et d’Ukraine, of-ficiellement sollicitées par la FAF, ont affiché leur intérêt d’affronter

les Verts, mais ont refusé d’évoluer en Algérie à cette date du 31 mai, douze jours seulement avant le coup d’envoi de la Coupe du monde. Une situation qui contrarie les plans de la sélection nationale et de son entraîneur, le Bos-nien Vahid Halilhodzic, à tel point que ce dernier serait contraint de modi-fier son planning de pré-paration, en envisageant cette troisième joute amicale en Europe, pour

pouvoir dénicher un der-nier sparring-partner, après les joutes déjà arrêtées face à la Slové-nie (5 mars à Blida) et à la Roumanie (4 juin à Genève). Par ailleurs, le sélec-tionneur national et son staff, qui sont de-puis quelques jours à Alger, ont entamé leur travail, avec les prépa-ratifs pour le premier stage des Verts en pré-vision du Mondial, prévu pour rappel pour

le 2 mars prochain, au Centre technique natio-nal (CTN) de la FAF à Sidi Moussa, et qui sera ponctué par la rencontre amicale face à la Slové-nie, alors que le stage précompétitif devrait démarrer le 19 mai à Sidi Moussa, avant que les Verts ne s’envolent pour l’Europe pour dis-puter deux joutes ami-cales (31 mai et 4 juin) pour rejoindre ensuite le camp de base à Rio de Janeiro au Brésil. T. A. S.

La sélection nationale recherche un troisième sparring-partners avant le Mondial

Page 27: EL WATAN DU 10.02.2014

LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Lundi 10 février 2014

Ni guerre ni paix

Par Omar Berbiche

COMMENTAIRE

Un jeune enlevé par des terroristes NOUVEAU KIDNAPPING À MAÂTKAS (TIZI OUZOU)

ALGER ORAN CONSTANTINE OUARGLA10°16°

8°13°

3°16°

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L’Exécutif – avec à sa tête le Premier ministre, Abdelmalek Sellal – et le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, se relaient inlassablement pour vanter la stabilité et la paix

dans lesquelles baignerait l’Algérie. Le premier pour les besoins de politique intérieure et régionale et le second pour la promotion de l’image de l’Algérie à l’extérieur. M. Lamamra est allé jusqu’à inventer un concept dont on ne trouvera nulle part trace dans les manuels d’économie. L’Algérie est un «pays exportateur net de stabilité», a-t-il lancé à la cantonade il y a quelques jours. Il récidive à Tunis, ce week-end, en exprimant la volonté de l’Algérie «d’exporter la stabilité et la paix». Cet activisme des autorités algériennes pour tenter de vendre un produit de luxe sous un faux label algérien nous renvoie à l’année 1994. Face au péril intégriste qui menaçait les fondements de l’Etat républicain, l’Algérien était presque sommé de voter «pour la paix» incarnée par la candidature de Zeroual sous peine de voir le pays basculer dans un chaos généralisé. Sauf que le contexte politique d’alors, qui avait incité les électeurs à plébisciter le président Zeroual pour la reconstruction de la paix civile dans le pays, n’est plus le même aujourd’hui. S’il est vrai que la sécurité est un fait indéniable à travers tout le pays en dépit de la persistance d’actes terroristes sporadiques, est-ce à dire pour autant que le spectre de l’insécurité est définitivement éloigné ? De quelle stabilité peut-on raisonnablement se prévaloir lorsqu’à la menace intérieure, entretenue par un «terrorisme résiduel» qui fait tragiquement parler de lui aujourd’hui encore, vient se greffer un défi majeur sur nos différentes frontières à la suite des vives tensions nées des bouleversements géopolitiques que connaissent les pays de la région ? La paix intérieure et civile n’a jamais été autant menacée qu’aujourd’hui, avec la multiplication des fronts auxquels le pays est exposé. Le tout servi par un discours politique d’une violence inouïe. Si durant la décennie noire, l’ennemi intérieur – l’intégrisme religieux – était identifié et combattu grâce à la mobilisation populaire et de l’Etat, la menace pour la stabilité du pays prend aujourd’hui d’autres formes, plus pernicieuses ; elle touche à la fois au vécu des Algériens avec un front social en perpétuelle ébullition caractérisée par des grèves récurrentes, touchant y compris des secteurs stratégiques tels que la santé et l’éducation et à la cohésion nationale, comme viennent de nous le rappeler les graves événements de Ghardaïa. Ajouter à cela les horizons politiques incertains et bouchés sous le signe desquels se présente le prochain rendez-vous électoral. Lorsque les luttes pour le pouvoir dérivent et impliquent une institution constitutionnellement garante de la stabilité et de l’unité nationales – l’armée – où un de ses services les plus stratégiques, le Renseignement, est mis à l’index avec une telle légèreté en dehors du cadre des institutions, cela ne fait qu’accroître encore davantage le sentiment d’inquiétude des Algériens pour leur pays. Une division dans les rangs de l’armée n’est jamais souhaitable. Ce climat de ni guerre ni paix dans lequel se trouve le pays n’est pas forcément synonyme de stabilité et la marque d’un pays définitivement apaisé et débarrassé des démons de la guerre civile.

Par Chawki AmariAvec des siD

eux écoles. La première, celle de la primauté de l'alphabet sur le militaire : construire avec l'ABC de l'indépendance en poche le pays par le début avec des A

et des B. Abdelaziz Bouteflika, Abdelaziz Belkhadem, Amara Benyounès, Abderrahmane Belayat et Ali Benflis ou Amar Bouzouar, longue suite oligarchique des 100 B, de Ben Khedda à Bendjedid en passant par Ben Bella et Boumediène. La deuxième école est celle des notables, avec des si et des Si, à l'image du nouveau dernier, Si Ali, plus connu sous le pseudonyme de Si Toufik. Si Ali, Si Amar, Si Affif, Si Ahmed, Si Abdelmalek, Si Abdelaziz… Si et si seulement si tous des Si à qui l'on doit le respect mais qui ne vous respectent pas forcément. Mais si Si Ali et si Si Ali l'autre, Benflis, candidat à la rime parfaite, Benflis raïs devient Président, il passera de Si Ali à Fakhamatouhou, grand changement pour la nation. Ce n'est pas encore le cas, juste un si, Si Ali s'appelle toujours Si

Ali même si l'on a aujourd'hui du mal à le différencier, puisque Si Ali, l'autre, le Dieu, serait toujours en poste, à l'entrée du Ciel. Mais si c'est vrai que Si Ali, pas le futur Président, l'autre, vient d'être poussé à la retraite par Si le président, faudra-t-il voter pour Si Ali le candidat ? Bien sûr, ce ne sont que des si et avec des si on peut faire six mandats si les Si le veulent. Avec des si, on pourrait même mettre Alger en bouteille, là où l'on n'a réussi pour l'instant qu'à remplir des bouteilles avec les rumeurs d'Alger. Mais avec des Si – pas des si – il faut bien avouer que l'Algérie n'a pas avancé, même pas poussée par le Printemps arabe et ces réformes qui ne sont jamais arrivées, remplacées par des guerres de pouvoir. Au final, empêtrée dans des si et des Si, l'Algérie nouvelle reste encore une hypothèse. Sur ce point, les Egyptiens ont réglé le problème à leur manière, leur président est général et s'appelle Sissi.

POINT ZÉRO

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Un jeune homme de 22 ans, G. Hocine, a été enlevé, dans la nuit de samedi à dimanche, dans la commune de

Maâtkas, à une vingtaine de kilomètres au sud de Tizi Ouzou, précisent des sources locales. Ces dernières ajoutent que des individus armés ont fait irruption à l’intérieur d'un débit de boissons alcoolisées, près du village Tizi Netezgourt, à quelques encablures du chef-lieu de la commune. Les assaillants ont délesté les consommateurs de leur argent et d’autres objets comme les téléphones portables, avant de saccager tout ce qui était à l’intérieur du débit de boissons. Avant de prendre la fuite vers une destination inconnue, les criminels ont emmené le f ils du propriétaire de l’établissement, lequel n'a pas encore donné, jusqu’à hier en fin de journée, signe de vie, soulignent les mêmes sources. Ce nouvel enlèvement, dans le versant sud de la wilaya de Tizi Ouzou, a plongé la région dans un climat de terreur. Il intervient

quelques jours après le rapt d’un jeune commerçant de Beni Zmenzer, retrouvé assassiné une semaine après sa disparition. On ne sait pas si les ravisseurs ont contacté les membres de la famille de la victime. Le kidnapping de G. Hocine serait, dit-on, l’œuvre de terroristes qui opèrent notamment à Maâtkas et Boghni, où plusieurs rapts ont été enregistrés. Il s’agit, ajoute-t-on, du groupe qui travaille sous la coupe de l’émir Youcef El Harrachi, un responsable de l’ex-GSPC condamné maintes fois par contumace à la peine capitale par le tribunal criminel près la cour de justice de Tizi Ouzou. Plusieurs rapts ont été enregistrés dans la daïra de

Maâtkas où le phénomène a fait son apparition en 2005 avec l’enlèvement d’un commerçant qui sera libéré au bout d’une semaine de captivité. Depuis, des entrepreneurs et des industriels, entre autres, ont été victimes de kidnapping. Dans la même commune, en 2011, trois citoyens ont été tués lors de la tentative de rapt du fils d’un émigré au village El Vir. Selon des citoyens de la localité, les kidnappeurs sont, pour la plupart, membres des groupes terroristes qui écument les maquis de la région. Le phénomène prend de l’ampleur dans la wilaya de Tizi Ouzou qui a enregistré plus de 77 enlèvements perpétrés en moins de 10 ans par des terroristes et des groupes de grand banditisme. La semaine dernière, pour rappel, quatre accusés ont été condamnés à la peine de mort, dans l’affaire du meurtre du jeune Ali Laceuk enlevé en février 2013, à Beni Douala, puis retrouvé assassiné deux mois plus tard à Naciria (Boumerdès). Hafid Azzouzi

● Cet énième rapt dans la daïra de Maâtkas a été perpétré par

un groupe armé composé d’une quinzaine d’éléments.