el watan 01.02.2011 - mouloud hamrouche

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L’armée se range du côté du peuple du peuple «Le 12 février, nous marcherons» LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Mardi 1er février 2011 El Watan N° 6164 - Vingt et unième année - Prix : Algérie : 10 DA. France : 1 . USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com PHOTO : AFP UN MILLION D’ÉGYPTIENS AUJOURD’HUI DANS LA RUE UN MILLION D’ÉGYPTIENS AUJOURD’HUI DANS LA RUE Lire pages 9 et 10 ier, ns» MOSTEFA BOUCHACHI, PRÉSIDENT DE LA LADDH P 2

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Page 1: El Watan 01.02.2011 - Mouloud Hamrouche

L’armée se range du côtédu peupledu peuple

«Le 12 février, nous

marcherons»LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Mardi 1er février 2011El WatanN° 6164 - Vingt et unième année - Prix : Algérie : 10 DA. France : 1 €. USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com

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MOSTEFA BOUCHACHI, PRÉSIDENT DE LA LADDH

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Page 2: El Watan 01.02.2011 - Mouloud Hamrouche

Propos recueillis parMadjid Makedhi

Le ministre de l’Intérieur vient de réaffirmer l’interdiction des mar-ches dans la capitale. Il anticipe déjà sur la marche à laquelle a appelé la Coordination nationale pour le changement et la démocratie. Qu’en pensez-vous ?

Il n’y a aucun texte de loi qui in-terdise une marche dans n’importe quelle wilaya, qu’elle soit Djelfa ou Alger. Toutes les wilayas du pays sont des wilayas d’Algérie. De ce fait, le système politique, représenté par un groupe de ministres, ne peut pas demander à des jeunes, nés et grandis sous état d’urgence, de présenter leurs revendications de manière pacifique. Et quand des partis politiques, des syndicats et des associations deman-dent une autorisation d’une marche pacifique, on leur dit que c’est interdit. Le ministre de l’Intérieur, et à travers lui le régime, continue d’interdire aux Algériens d’exprimer pacifiquement leurs revendications économiques, sociales et politiques. De plus, je crois que l’état d’urgence, instauré peut-être pour lutter contre la violence politique et le terrorisme durant les années 1990, est exploité, aujourd’hui, contre le peuple algérien pour l’empêcher d’exprimer son point de vue par rap-port au régime.

Le ministre de l’Intérieur af-firme une nouvelle fois que «l’état d’urgence n’influe pas sur l’activité des partis politiques et des associa-tions». Concrètement, comment le maintien de l’état d’urgence em-pêche-t-il l’opposition et les orga-nisations autonomes de faire leur travail ?

Le régime algérien est autoritaire. Il s’appuie sur l’état d’urgence pour em-pêcher le peuple algérien d’exprimer son point de vue. Parallèlement, ce régime agit hors la loi et le maintien de l’état d’urgence illustre parfaitement cette situation. Je voudrais rappeler à monsieur le ministre de l’Intérieur que durant ces dix dernières années, on a interdit la création d’associations et

de partis, on a interdit les marches et tous les rassemblements, même dans des salles. L’état d’urgence et toutes les lois ont été mis en place pour neu-traliser le peuple algérien et permettre, ainsi, au régime de gérer le pays en méprisant les aspirations de la popula-tion à plus de liberté, de démocratie et de justice sociale.

On a l’impression que le pouvoir a réussi, à travers la répression et l’état d’urgence, à décourager même les militants politiques les plus téméraires…

Il n’y a pas de doute que le régime politique algérien a exploité la vio-lence des années 1990 pour faire peur aux Algériens. De plus, il a utilisé tous les moyens pour porter atteinte à la crédibilité des partis politiques et à celle des organisations de la société civile. Conséquence : quand les jeunes nés sous l’état d’urgence se sont ré-voltés à Bab El Oued, ils n’ont trouvé aucune société civile pour les encadrer et cela a engendré des dépassements. Cette situation devra être assumée par le régime, dont l’action n’était pas de construire une société et un Etat, mais de neutraliser le peuple et de l’isoler. Et cela, en utilisant les mêmes procé-dés. Aidé par les recettes pétrolières et gazières, le régime achète au prix fort son maintien. Le plus important, pour lui, est d’assurer sa survie au dé-triment du peuple. Ce qui s’est passé au début du mois de janvier dernier est très minime, comparé à ce qui s’est passé dans le pays, durant les quatre dernières années. Les manifestations et les protestations éclatent dans toutes les wilayas, mais elles n’ont pas le même écho que les dernières émeutes. Le peuple algérien exprime également son sentiment d’injustice à travers la harga (émigration clandestine), l’immolation par le feu. Ce sont des messages adressés aux autorités. L’im-molation par le feu n’a pas commencé en Tunisie. En 2003, un jeune Algérien s’est immolé par le feu à l’intérieur de la Maison de la presse, à Alger, pour dénoncer l’injustice dont il était victime. Donc, les Algériens ne se révoltent pas uniquement pour des

problèmes économiques et sociaux. Ils le font aussi pour exiger plus de liberté et de justice.

Le régime refuse de comprendre tous ces messages ou essaye de leur donner une autre interprétation qui l’arrange mieux. Comment expli-quer cette attitude ?

Le régime sait qu’il est dictato-rial. Les aspirations de la population sont le dernier de ses soucis. Il croit qu’avec le recours à la répression, en renforçant ses mécanismes tels que la bureaucratie, l’instrumentalisation de la justice et les services de sécurité, il finira par contrôler la situation. Il dépense beaucoup d’argent pour ache-ter le silence du peuple. Aujourd’hui, cette politique s’est avérée vaine. Le régime a compris qu’il n’a aucune légitimité populaire et qu’aucune ins-titution ne représente réellement le peuple. Il est conscient de tout cela, mais il s’obstine à diriger le pays se-lon la même logique adoptée depuis l’indépendance. Je pense qu’il a reçu tous les messages qui lui sont adressés et je souhaite qu’il accepte de réviser sa stratégie. Il faut qu’il accepte le passage à une transition démocratique, dont les mécanismes doivent être mi-nutieusement étudiés et débattus.

Il y a deux choix : soit attendre une révolution comme celles de la Tunisie et de l’Egypte pour faire tomber le ré-gime ; soit opter pour la sagesse et fai-re preuve de beaucoup de nationalisme dans la démarche pour le changement du système. C’est ce que proposent actuellement les organisateurs de la marche du 12 février prochain.

Le ministre de l’Intérieur vient de rappeler que les marches sont interdites à Alger en anticipant sur l’action de la Coordination pour le changement et la démocratie…

La majorité des membres de la

Coordination qui ont pris part à la der-nière réunion ont décidé de formuler une demande d’autorisation de cette marche pour respecter les procédures légales. Mais nous allons marcher avec ou sans autorisation. Telle est la décision de la Coordination. Nous ne pouvons pas accepter des lois arbitrai-res décidées par les autorités qui ne cessent de trier les textes législatifs à appliquer et de passer sous silence le reste. Je rappelle qu’il n’y a pas de loi interdisant les marches et que l’état d’urgence est anticonstitutionnel. Un régime qui ne respecte pas ses propres lois est un régime déficitaire.

Pensez-vous que la démarche de la Coordination aboutira à des ré-sultats concrets, alors que certains de ses membres n’arrivent pas à dé-passer leurs querelles partisanes ?

Il faut rappeler que l’idée de la création de cette coordination a germé suite aux dernières émeutes. A la Laddh, nous nous sommes réunis et nous avons dit qu’il fallait encadrer la manifestation de la jeunesse pour éviter les dépassements qui légitime-raient la violence du pouvoir. Nous avons décidé d’assumer nos responsa-bilités pour protéger les biens publics et privés et donner une image civilisée de la protestation en Algérie.

Des syndicats se sont joints à nous et nous avons signé un communiqué commun. Suite à cela, nous avons organisé une réunion à laquelle nous avons convié tous les partis de l’oppo-sition. Nous avons appelé, à l’issue de cette réunion, à une marche pacifique pour demander la levée de l’état d’ur-gence et le changement du système. Nous ne voulons pas un remaniement du gouvernement qui serait synonyme d’un changement à l’intérieur du système. Ce n’est pas le gouverne-ment qui prend les décisions. Notre appel n’était pas destiné uniquement à l’opposition, mais également au ré-gime. L’Algérie n’est pas prête à vivre d’autres violences politiques. La vio-lence produira un système politique similaire à celui que nous dénonçons aujourd’hui.

Le FFS et l’association RAJ se sont retirés de la Coordination. Ne pensez-vous pas que cette division de l’opposition sert beaucoup plus le régime ?

Le FFS est l’un des rares partis à avoir milité pour la démocratie de-puis 1962. Il est l’un des rares à avoir inscrit dans son programme la lutte pour la levée de l’état d’urgence et le changement du système. Je respecte

la position des amis du FFS, qui ont d’autres moyens de lutte. Mais toutes les formes de protestation ont un seul but : briser le statu quo. Chaque parti a le droit de choisir ses moyens de lutte et ses stratégies.

La Tunisie, l’Egypte et d’autres pays moyen-orientaux connaissent actuellement des révoltes populai-res. Comment expliquer ce réveil des peuples de la région ?

En Tunisie, le système était fermé. Le peuple tunisien s’est levé contre la dictature et les problèmes sociaux, tels que la corruption, le chômage… La révolution en Tunisie est celle du peuple. Contrairement à ce que pen-sent certains analystes, les puissances étrangères n’ont pas été les instigatri-ces de cette révolution. Au contraire, ces dernières préfèrent les dictateurs qu’elles gèrent à leur guise. C’est le cas aussi en Egypte. Ces révolutions sont celles des peuples et elles dépas-sent les partis et les sociétés civiles. La révolution en Tunisie peut influer sur toute la région. Mais il faut être prudent. Il faut encadrer ses révo-lutions pour produire des systèmes démocratiques.

Les mêmes conditions qu’en Egypte et en Tunisie existent en Algérie. Selon vous, la révolution à la tunisienne peut-elle se reproduire en Algérie ?

Il est vrai que la corruption a tou-ché toutes les institutions jusqu’au sommet de l’Etat. Les libertés sont inexistantes et la rue a déclaré son divorce avec le système. Donc on a les mêmes données. Mais pour parler de révolution, je pense qu’il faut prendre en considération la particularité du système algérien, qui est compliqué.

Le gouvernement n’est pas la sour-ce de décision. Le président n’est pas également le seul à prendre les déci-sions. Il y a des centres de décision in-visibles qui décident ou qui participent à la prise de décision. Et quand le vrai pouvoir est invisible, la réussite de la révolution devient difficile. En outre, le régime algérien a adopté la politique de «diviser pour régner» ; il a divisé le peuple algérien. C’est pour cela que nous devons rester prudents. Nous avons la responsabilité de mener une révolution pacifique pour protéger l’Algérie en tant qu’Etat. Le régime, l’opposition et le peuple algérien doivent s’entendre sur une période de transition qui sera gérée par des gens crédibles. Je pense que c’est la voie à suivre pour en finir avec ce système qui dure depuis 1962. M. M.

I N T E R V I E WEl Watan - Mardi 1er février 2011 - 2

MOSTEFA BOUCHACHI. Président de la Laddh

«Le 12 février, nous marcherons»Le président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (Laddh) affirme que la marche du 12 février prochain est maintenue quelle que soit la décision de la wilaya d’Alger et du ministère de l’Intérieur. Il dénonce, dans ce sens, l’interdiction des manifestations à Alger qui, selon lui, ne repose sur aucun texte réglementaire.

Mostefa Bouchachi

Page 3: El Watan 01.02.2011 - Mouloud Hamrouche

L’ancien Premier ministre Mou-loud Hamrouche, invité par l’Académie diplomatique in-

ternationale de Paris, s’est attaché, hier matin, dans une conférence-débat sur le thème «Maghreb : perspectives d’avenir», à «déconstruire» le système autoritaire au Maghreb et dans le monde arabe. Ceci pour aider à comprendre la situation qui prévaut dans cette région et plus particulièrement en Algérie et pro-poser des clés pour en situer l’évolution possible.Comment construire un nouveau consensus en remplacement des consen-sus existants, qui sont fondés sur des in-térêts du groupe, qui tirent leur légitimi-té de la situation de crise, de non-droit, de violence ? Comment faire adhérer la population et la faire patienter jusqu’à son aboutissement ? Un questionne-ment sous forme d’alternative posé par celui que la presse nomme «l’enfant ter-rible du système», a rappelé lui-même l’ancien Premier ministre qui n’a pas manqué de rappeler aussi les réactions et les résistances qu’il avait rencontrées lorsqu’il voulait mettre en œuvre son programme de réformes alors qu’il était à la tête du gouvernement. Amener les gouvernants à accepter et à leur faire partager l’idée de construire des alter-natives est, selon Mouloud Hamrouche,

le premier préalable. Le deuxième préalable consiste à négocier, discuter et construire un consensus naissant, «lequel se construit au fil du temps, en commençant par éroder les consensus illégitimes en vigueur» ; «comment parler à la population, la convaincre que cette fois-ci c’est sérieux, définitif». «Comment imposer un débat au sein des instances dirigeantes ? C’est ce qui manque en Algérie. Notre système a évolué de telle sorte qu’il refuse de se soumettre à un fonctionnement ins-

titutionnel. Rien n’empêche le gouver-nement de se réunir, de débattre d’un problème et de décider.» «C’est le chef tout seul qui décide. C’est le premier magistrat, le premier imam, le premier économiste, le premier financier. C’est ce qui a donné naissance à cette reven-dication de l’Etat islamique, puisque l’Etat c’est un homme qui décide, c’est le prince.» Concernant la Tunisie, ce pays voisin «a encore les structures administratives que nous avions en Al-gérie en 1988, l’expertise économique, financière que l’Algérie n’a plus». En Algérie, «après vingt ans, les gens ont pris conscience que l’impasse est là, le pouvoir a perdu beaucoup de son expertise, le gouvernement a beaucoup d’argent mais ne sait pas comment le dépenser, il ne sait pas comment mobi-liser les potentialités économiques du pays parce qu’il y a un dysfonctionne-ment de l’administration gouvernemen-tale. C’est un problème supplémentaire, grave, parce qu’il faudra une approche très complexe à plusieurs claviers tout en essayant de construire des consen-sus, amener les gens à les concrétiser et à les assurer, les choses ne doivent pas être faites à leur détriment mais pour eux et avec eux». «Avec le temps, le système autoritaire a perdu sa capacité d’opérer toute régulation en commen-

çant d’abord à éliminer les contradic-teurs, les empêcheurs de tourner en rond, ceux qu’on appelle les opposants. Il a éliminé toute régulation sociale. Et les gouvernants sont devenus réfractai-res à tout fonctionnement institutionnel de gouvernement, à toute réforme insti-tutionnelle.» Cela est valable pour tous les régimes autoritaires de la région. Et plus particu-lièrement en Algérie, ce comportement a entraîné progressivement une confu-sion entre tout ce qui est étatique, po-litique, religieux, économique. «Cette confusion a été souvent génératrice de pratiques de passe-droit, de corruption et d’abus de droit. Ces pratiques, avec le temps, ont enfanté l’insécurité, créé l’in-justice, généré des zones de non-droit, y compris au sein de l’Etat, et des révoltes de la population, notamment parmi les jeunes.» «Ces éléments, ces facteurs d’insécurité, de non-droit, de révolte, d’émeutes deviennent des causes ou sont provoquées pour promulguer des lois d’exception, instaurer l’état d’ur-gence. Ces mesures, on peut le consta-ter, n’ont amélioré ni la légitimité des gouvernants, ni renforcé le contrôle et la sécurité, ni aidé à la mise en place d’un Etat de droit, comme ils n’ont pas empêché l’extension des violences et des actes terroristes ; ils ont davantage

accentué les impasses politiques, socia-les, économiques et sécuritaires.» «Ce système qui fonctionne sur la répression ne peut pas engendrer une démocratie, construire un comportement citoyen. La population est dans un esprit de re-jet.» Ceci pour le constat.Sur le rôle de l’armée, M. Hamrouche considère que «le poids des dérives, de-puis vingt ans, a été porté par l’armée, ce qui laisse énormément de séquelles, de frustrations et un goût amer d’ina-chevé parce qu’en fait, cela fait vingt ans que l’armée essaie de mettre de l’ordre ; son action est orientée vers l’action antiterroriste, donc ramener la sécurité, mais malheureusement, parallèlement à cela, rien n’a été fait. Au moment où l’armée s’occupait de lutter contre le terrorisme, les appareils administratifs ont été défaillants et, aujourd’hui, les partis politiques ne constituent pas une force réelle pour pouvoir, demain, servir d’appui à l’application d’une politique nationale d’Etat.» Comme alternative. «Les systèmes auto-ritaires ont tout détruit. La première des choses est la reconstruction du fonctionnement institutionnel de l’exer-cice du pouvoir. Et avant de parler des élections, il faut d’abord parler d’émer-gence des forces politiques et sociales.»

Nadjia Bouzeghrane

L e front social est à nouveau en ébullition. Le vent de la contestation souffle sur plusieurs dé-

partements ministériels. Au menu de cette semaine, des grèves, des marches et des rassemblements. A partir d’aujourd’hui, les hôpitaux connaîtront une paralysie sérieuse en raison de la grève de deux jours à laquelle a appelé le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP). Près de 90 000 «infirmiers» répondront, selon nos sources, au mot d’ordre de grève lancé par cette organisation syndicale. Quel-ques jours plus tard, à savoir le 6 février, ce sera les corps communs du secteur de l’éducation nationale qui organiseront un rassemblement devant le siège du ministère. Selon le secrétaire général de la coor-dination de la wilaya d’Alger, les corps communs du secteur de l’éducation nationale regroupent plus de 500 000 travailleurs. Environ 60% d’entre eux ont donné leur accord de principe pour prendre part à cette manifestation. Autres travailleurs du secteur qui se mobilisent pour la satisfaction des revendications d’ordre socioprofessionnel : les

adjoints de l’éducation. A leur tour, ces derniers ont appelé à un rassemblement devant le siège du ministère de tutelle, le 14 février prochain. De son côté, le Syndicat des communes affilié au Snapap a décidé d’un mouvement de débrayage de trois jours à partir du 20 février. Les travailleurs communaux revendiquent la promulgation de leur statut particulier, le régime indemnitaire et contestent la nouvelle loi sur les retraites. S’agis-sant du mouvement de protestation, qui débutera aujourd’hui, le SAP avait, dans un premier temps, appelé à une grève nationale cyclique de deux jours par semaine (mardi et mercredi), à partir du 1er février. Un préavis de grève a été déposé auprès des ministères concernés. Mais l’intervention du ministre de la Santé dans les médias lourds a poussé les paramédicaux à revoir leur copie en décidant d’aller vers une grève illimitée à partir du 8 février, tout en maintenant celle d’aujourd’hui. «Après les tergiversations de la tutelle vis-à-vis de la revendication statutaire, nous avons opté pour

une grève nationale illimitée à partir du 8 février. Le ministre doit comprendre que la corporation paramédicale n’est pas dupe et le mensonge ne nourrit pas», explique M. Ghachi, porte-parole du SAP, qui estime que le ministre de la Santé a tenu des propos graves et injustifiés à l’égard de la corporation. «Le ministre est parti solliciter un appui auprès de la population en l’interrogeant sur le comportement des paramédicaux tout en dénigrant leurs prestations. Cette propagande médiatique – des propos outranciers et insultants – est un pas aisément franchi dans l’atteinte à la di-gnité de la corporation paramédicale», a soutenu M. Ghachi. Cette grève, décidée lors de la dernière session du conseil national du syndicat, vise, selon ses animateurs, à faire pression sur le ministère de la Santé afin qu’il lève le blocage sur la promulga-tion du statut particulier longtemps attendu par la corporation. «Nous nous sommes montrés patients devant les assurances du ministre quant à la pro-mulgation du statut LMD de la corporation pa-

ramédicale dans un délai qui ne saurait dépasser la fin de l’année 2010. Force est de constater une fois de plus la lenteur, voire le blocage délibéré, de notre statut par certains cercles hostiles à une formation de qualité qui entoure sa finalisation et demeure encore à l’état embryonnaire au niveau du ministère de la Santé», fait remarquer le porte-parole du SAP. «Face aux caméras de l’ENTV, le ministre de la Santé a annoncé des augmentations de salaire. C’est un mensonge. Comment peut-il parler d’augmentation alors que le statut vient juste d’être déposé au niveau des services de la Fonction publique ?», peste M. Ghachi. Pour leur part, les corps communs du secteur de l’éducation demandent une augmentation consé-quente des salaires, l’instauration de primes (de risque, de qualification, de pédagogie, de docu-mentation). Toutes ces manifestations seront cou-ronnées par la marche du 12 février à laquelle a ap-pelé la Coordination nationale pour le changement et la démocratie. Nabila Amir

Mouloud Hamrouche

El Watan - Mardi 1er février 2011 - 3

L ’ A C T U A L I T É

● L’ancien Premier ministre n’a pas manqué de rappeler les réactions et les résistances qu’il avait rencontrées lorsqu’il voulait mettre en œuvre son programme de réformes alors qu’il était à la tête du gouvernement.

MOULOUD HAMROUCHE, ANCIEN PREMIER MINISTRE

«L’Etat, c’est un homme qui décide»

LE FRONT SOCIAL EN ÉBULLITION

La contestation gagne les paramédicaux

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El Watan - Mardi 1er février 2011 - 4

L ’ A C T U A L I T É

MEDJANA (BORDJ BOU ARRÉRIDJ)

Trois chômeurs s’automutilent

Trois jeunes chômeurs, Z. Youcef, 27 ans, T. Rédha, 27 ans, et M. Mounir, 33 ans, résidant dans la commune de Medjana, à 10 km du chef-lieu de wilaya de Bordj Bou Arréridj, ont

tenté, hier, de mettre fin à leurs jours en se tailladant le corps avec des lames de rasoir. Des passants et des employés de l’APC, ayant remarqué les faits, ont immédiatement donné l’alerte. Les trois jeunes, qui présentaient des blessures au niveau du thorax et de l’abdomen, ont été transportés à l’hôpital. Aux dernières nouvelles, ils seraient hors de danger, mais toute-fois gardés en observation. Selon des proches, cette action collec-tive s’est voulue un signe fort pour alerter les autorités locales sur la situation de cette tranche de la population. «On veut du travail ou la mort», dira un des jeunes sur son lit d’hôpital. Ces actes dé-sespérés et répétitifs dans cette commune de la part de nombreux jeunes chômeurs, lassés par des années d’attente, ont mis en émoi la population locale, notamment celle jeune, dont une centaine ont bloqué le siège de la daïra de Medjana ; ils réclamaient la démis-sion du P/APC, de ses adjoints et celle du chef de daïra. A l’heure où nous mettions sous presse, certains d’entre eux étaient reçus par le secrétaire général de la wilaya, à la daïra, en présence des personnes susnommées. A. B.

MARCHES À ALGER

Le PT appelle à la levée de l’interdiction Le Parti des travailleurs (PT) appelle à la levée de l’interdiction

des marches à Alger. S’exprimant lors d’une conférence de presse, animée hier à Alger, la patronne du PT, Louisa Hanoune, appelle les autorités à prendre des «décisions immédiates» en faveur des libertés politiques et à ouvrir le débat politique dans les médias lourds, notamment la télévision. «La conjoncture né-cessite une vrai démocratisation de la vie politique et une réforme politique institutionnelle», déclare-t-elle. Louisa Hanoune estime que sa demande «est une urgence de l’heure». Parallèlement, la porte-parole du PT réitère la position de son parti, appelant «à l’élection d’une Assemblée constituante». Interrogée sur la levée de l’état d’urgence, elle soutient que son parti est «pour la levée de toutes les restrictions mais ne s’immisce pas dans la stratégie de lutte antiterroriste». «Les Algériens doivent se réapproprier tous les espaces publics», ajoute-t-elle estimant que son parti «lutte pour une réforme politique graduelle». Invitée à donner son avis sur la situation en Egypte, Mme Hanoune adopte la même position que celle exprimée par certains membres du gouvernement : «La situation en Algérie diffère de celle de l’Egypte, soit par l’orien-tation économique ou par sa politique étrangère.» «L’Algérie n’a pas à avoir honte de sa politique étrangère, elle n’a jamais pensé normaliser avec Israël et a toujours soutenu la défense de la sou-veraineté des peuples», ajoute-t-elle. R. P.

DÉCLARATION DE 16 RESPONSABLES DU FLN

Les néo-redresseurs reviennent à la charge

Abdelaziz Belkhadem est loin d’en avoir fini avec la protestation au sein

du FLN. Dans une déclaration publiée hier dans la presse et signée par 164 militants du parti – dont Abdelkrim Abada, Mahmoud Khoudri, El Hadi Khaldi, Abdelmadjid Cherif, Mohamed Bourayou –, les néo-redresseurs réaffirment que l’ex-parti unique vit «une crise multidimensionnelle très pro-fonde». Une crise qu’ils décli-nent en six chapitres articulés notamment sur l’identité poli-tique du parti, son organisation et son fonctionnement. Les protestataires reviennent sur le dernier congrès du FLN, quali-fié de «congrès-foire», qui a vu de «nombreux dépassements» tout au long de son déroule-ment, lesquels dépassements ont été précédés par des assem-blées générales au niveau local, durant lesquelles les délégués aux assises ont été désignés se-lon les accointances politiques, dénonce-t-on en substance.Le responsable ? Abdelaziz Belkhadem, selon les signatai-

res. Celui-là même dont le rè-gne est marqué par, entre autres manquements, «l’égoïsme, le clientélisme, l’allégeance aux personnes au détriment des idées, l’arbitraire et la com-plaisance dans la désignation des militants aux postes de responsabilité». Il y a ensuite,

épinglent encore les néo-re-dresseurs, que Belkhadem a présidé lui-même un congrès ordinaire alors que son mandat à la tête du parti était statutai-rement arrivé à terme. «Cho-se inédite dans l’histoire des congrès du FLN», remarque-t-on. Contrairement à l’assu-

rance affichée par Belkhadem, qui a toujours nié que le parti vivait une véritable crise, l’on défend par ailleurs que la base militante reste agitée par la protestation, au moment où le secrétaire général multiplie les «conférences de presse spec-tacles» et ne se gêne pas d’en-gager le parti dans «des causes majeures» sans consultation préalable avec les militants et les cadres. Quelles causes majeures ? Le document n’en révèle rien. Ce constat fait, les rédacteurs du document passent aux propo-sitions, à savoir la constitution d’une commission avec pour mission d’assainir la liste du comité central des «intrus et des arrivistes» ; charger le co-mité central dûment «assaini» de restructurer les instances du parti en respectant les «précep-tes de la démocratie» ; enfin, l’organisation d’une confé-rence nationale des cadres du parti qui devra discuter de la perspective éventuelle d’aller vers un congrès extraordinaire. M. S.

Quelque 300 travailleurs issus des entreprises de

sous-traitance sont en grève depuis 3 jours à la société algéro-espagnole Fertial Annaba. Depuis, plusieurs ateliers sont à l’arrêt, notam-ment l’unité d’ensachage, ce qui a pénalisé l’appro-visionnement du stock du complexe. Par cette action, les protestataires entendent transférer leur relation de travail depuis l’entreprise sous-traitante au complexe Fertial (ex-Asmidal). «Notre situation s’apparente à un esclavage des temps moder-nes. Comment expliquer le fait que nous soyons loués, depuis plusieurs années, à la société Fertial pour un salaire qui ne dépasse pas les 20 000 DA, alors que le patron de l’entreprise privée qui nous emploie encaisse au minimum le double de la direction générale ? Pour-

quoi donc ne pas simplifier la relation de travail et la transférer directement à la société Fertial ?», ont-ils déclaré. A la question de savoir si cette mesure est fai-sable, les protestataires ont répondu à l’unanimité par

l’affirmative. «Notre situa-tion est identique à celle des travailleurs d’ArcelorMittal Annaba. Par leur mouvement de protestation, ils ont pu convaincre la direction gé-nérale de les intégrer à leur personnel permanent. Pour-

quoi pas nous ?», se sont-ils interrogés. Ce qui n’est pas de l’avis de la direction des ressources humaines (DRH) du complexe pétrochimique Fertial Annaba. La respon-sable de ce service a déclaré à la presse : «Il n’y a aucune relation de travail qui lie les protestataires à notre société. L’entreprise privée qui emploie ces ouvriers a été chargée d’un plan de travail dans notre société, et ce, depuis plusieurs années. Pour assurer sa mission, elle a fait appel à ces travailleurs qui, aujourd’hui, demandent à être intégrés à notre per-sonnel. Ce n’est pas faisable, d’autant plus que l’avenir des travailleurs de cette en-treprise sous-traitante n’est pas compromis. Selon notre plan de charge, elle sera, à l’avenir, liée à notre société par d’autres contrats.»

M.-F. G.

ANNABA

Débrayage des anesthésistesUne soixantaine d’auxiliaires médi-

caux en anesthésie-réanimation du CHU Ibn Rochd de Annaba, de l’EHS d’El Bouni et de l’EPH d’El Hadjar étaient hier en grève générale. Ils ont observé une journée de protesta-tion, revendiquant, à l’adresse du minis-tère de la Santé et de la Réforme hospita-lière, le statut particulier spécifique à leur spécialité et la libération du régime in-demnitaire y afférent. Bien qu’un service minimum ait été assuré, la quasi-totalité

des interventions chirurgicales a été an-nulée aux différents blocs opératoires des établissements médicaux, dont 20 au seul CHU Ibn Rochd, par manque d’auxiliai-res médicaux en anesthésie-réanimation. «Nous réclamons à notre ministère de tutelle le statut particulier spécifique à notre spécialité d’auxiliaires médicaux en anesthésie-réanimation. Aussi, nous exigeons la libération du régime indem-nitaire. Nous sommes pratiquement les oubliés de la santé publique, alors que

nous assurons les tâches les plus ardues», ont-ils expliqué. Ce mouvement de protestation, qui a pénalisé lourdement les malades pro-grammés hier pour un acte chirurgical, intervient à la veille de celui du personnel paramédical des 14 CHU, 300 hôpitaux et 1200 polycliniques d’Algérie qui sera dé-clenché aujourd’hui à l’appel du Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) pour pratiquement les mêmes revendications socioprofessionnelles. M.-F. G.

COMPLEXE ALGÉRO-ESPAGNOL FERTIAL300 ouvriers en grève depuis 3 jours

Le siège du FLN connaît chaque fois une vive tension entre les responsables du parti

Complexe Fertial à Annaba

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’est dans l’amphithéâtre principal de l’université de Paris 8 quasi-plein qu’a eu lieu vendredi dernier la conférence débat intitulée «Entre autoritarismes et révoltes populai-

res : quelles alternatives pour le Maghreb ?». Universitaires, associatifs, étudiants, jeunes et vieux, femmes et hommes de la Seine Saint-Denis et de la région parisienne, sensibilisés par ce qui se passe en Tunisie, en Algérie, en Egypte, au Maroc, se sont retrouvés pour écouter et débattre avec un panel d’ensei-gnants chercheurs spécialistes reconnus sur le Maghreb et le monde arabe, comme Mo-hamed Harbi, René Gallissot, Nicolas Beau, Khadija Finan, Ahmed Dahmani, Aïssa Kadri et d’autres dans la salle. L’université de Paris 8 renouait à l’occasion avec son histoire vincen-noise faite d’engagement solidaire avec les luttes sociales des Sud. Aïssa Kadri, au nom de l’Institut Maghreb Europe, ouvre la confé-rence en revendiquant la rencontre d’abord comme action de solidarité avec les mouve-ments populaires au Maghreb et plus large-ment dans le monde arabe. Il a rendu hom-mage à Bouazizi et à tous les jeunes Tunisiens, Algériens, Egyptiens, Yéménites, Marocains, Jordaniens qui sont morts pour la dignité et la liberté. Il inscrit cette action de solidarité dans la continuité de l’histoire de Paris 8. Il rappelle que l’université avait déjà en son temps soutenu Sadri Khiari emprisonné par Ben Ali en demandant une soutenance en absence, que Hamma Hamami a été inscrit en thèse à l’IME au moment où il était recherché, que Radia Nasraoui, l’avocate courage, a été soutenue par les collègues de l’IME, que de nombreux intellectuels et militants des droits de l’homme, dont Khadija Cherif, Radia Nas-raoui et Moncef Marzouki ont été accueillis à l’université. Il rappelle que L’Institut avait également organisé en son temps un colloque sur les émeutes et mouvements sociaux au Maghreb à l’occasion et en solidarité avec les victimes, des dix ans des émeutes d’Octobre 1988 en Algérie. De nombreux colloques sur les droits de l’homme au Maghreb, sur la liberté de la presse associant intellectuels, militants, associatifs, ont été organisés par l’IME. C’est donc dans la continuité des ac-tions de solidarité et en associant les jeunes générations, représentées par le syndicat des étudiants algériens en France, que la rencontre prend son sens, mais elle doit être également, selon le directeur de l’Institut Maghreb Eu-rope, un moment de réflexion et de clarifica-tion du sens de ces actions collectives dans des systèmes autoritaires fermés, prébendiers et qui tentaient pour certains de se reproduire «dans des transitions dynastiques». A ce titre,

le rôle des diasporas, et particulièrement les diasporas intellectuelles des pays du Sud, apparaît important à l’heure des satellites, de facebook, de twitter de l’internet et des nouvelles formes d’engagements intellectuels d’autant plus autonomes que leurs actions sont déterritorialisées. Le contexte géopolitique a aujourd’hui également sensiblement évolué – on l’a vu avec les interventions réitérées d’Obama sur facebook ou à la télé, mettant en garde les autorités égyptiennes.Les facteurs et les causes qui prédisposent au déclenchement de ces mouvements semblent être bien partagés par les pays de la région, peut-on pour autant généraliser l’analyse ? Quel poids ont les caractéristiques sociohisto-riques propres à chaque pays ? Quels sont les invariants ?

LA PERMANENCE DE L’AUTORITARISME : UN ESSENTIALISME ARABE ?

Il y a pour Aïssa Kadri paradoxalement à expliquer d’abord quels sont les causes et les facteurs qui ont favorisé la longévité des systèmes autoritaires. Y a-t-il des prérequis aux processus de démocratisation ? Ceux-ci font-ils défaut aux pays de l’aire culturelle, aux pays du monde arabe ? Le développe-ment et la modernisation conditionnent-ils automatiquement et toujours la démocratie ? Y aurait-il des facteurs propres Etats au monde arabe plus que musulman, (exceptions turque, pakistanaise) facteurs historiques, sociologiques, facteurs tenant la nature so-ciopolitique des Etats, de la place des élites et des bourgeoisies agrafées aux Etats, facteurs donc qui prédéterminent ces pays à ne vivre et connaître que les situations autoritaires ? Il y a donc, selon lui, inversement à expliquer le pourquoi de l’instant, les causes et les raisons profondes du déclenchement de ces mouve-ments, du pourquoi maintenant ces formes et ces modalités ; pourquoi la Tunisie a donné le la. Est-ce que la Tunisie est un modèle ou une exception. Pourquoi par exemple les émeutes et les contestations en Algérie récurrentes n’ont pas débouché sur un tel mouvement. Quelles sont donc les caractéristiques à la fois communes, les invariants et les spécificités de chaque société.

LES PAYS DU MAGHREB : UNE ÉVOLUTION PARALLÈLE ET ASYNCHRONE ALLANT DANS LE MÊME SENS. MOMENT ET AMPLEUR POUR LES AUTRES PAYS ?

Les pays du Maghreb évoluant historique-ment dans une espèce de parallélisme des for-mes, de manière asynchrone, il y a toujours l’un d’entre eux qui montre la voie, quel va être ce moment pour l’Algérie et le Maroc,

la Libye et quelle en sera l’ampleur ? Peut-on parler d’accouchement d’un printemps démo-cratique arabe ? La situation socioéconomi-que avec les effets de la crise du capitalisme financier, la généralisation de la corruption des classes dirigeantes, l’approfondissement des inégalités, la délégitimation des dirigeants politiques corrompus, l’érosion du nationa-lisme, son instrumentalisation, la montée de nouvelles générations relativement plus éduquées, dont les certifications sont payées en monnaie de singe, l’absence ou l’instru-mentalisation des médiations avec un secteur associatif pléthorique contrôlé ou infiltré et sclérosé (9500 associations en Tunisie, 82 000 en Algérie dont plus de la moitié est gelée, quelque 70 000 associations au Maroc), une mal-vie généralisée, une paupérisation galo-pante de pans entiers des sociétés, la margina-lisation et la fuite de la jeunesse qui, à l’écoute du monde, veut donner du sens à sa vie, tout ceci témoigne tout à la fois de l’usure de pou-voirs gérontocratiques, dynastiques, coupés de leurs sociétés et de contestations sociopoli-tiques qui transmutent qualitativement.Au-delà des simplifications abusives de certains analystes pressés, il s’agit ici de com-prendre pour soutenir, de réfléchir aux enjeux du moment et sans faire de prophétisme de penser les alternatives, de ce qui peut advenir. C’est à toutes ces questions qu’il invite les intervenants à répondre

LES MOUVEMENTS SOCIAUX DANS L’HISTOIRE : CONTINUITÉS ET NOUVELLES FORMES. L’ÉTAT SÉCURITAIRE

Il y a d’abord à comprendre ces mouve-ments dans l’histoire, il y a eu de nombreux mouvements, certains anciens, d’autres plus récents (mouvement berbère du printemps 80, contestations des années 1990 en Algérie, du printemps noir en Kabylie, révolte de Sid Ifni au Maroc, des étudiants de Marrakech, révolte de Gafsa en Tunisie). Y a-t-il continuité et comment, ou y a-t-il rup-tures, quelles en sont les formes ?

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D O S S I E R

MOHAMED HARBI, RENÉ GALLISSOT, NICOLAS BEAU, KHADIJA FINAN, AHMED DAHMANI, AÏSSA KADRI AU COLLOQUE DE L’UNIVERSITÉ DE PARIS VIII

«Entre autoritarismes et révoltes populaires : quelles alternatives pour le Maghreb ?»

LA FRAGILITÉ ALGÉRIENNE : VERS LA FRAGMENTATION ?

Dans le cas algérien, pris dans le dilemme d’à la fois déstructurer,

fragmenter tout mouvement alternatif porteur de transformations – et donc réprimer et infi ltrer les cadres dirigeants, militants et d’encadrement– au risque de développer la chienlit et des mouvements non contrôlables, nihilistes, mais en même temps de vouloir mettre en avant des structures ou des corps intermédiaires qui feraient remonter les demandes et les exigences que l’Etat n’arrive pas à dépasser ses contradictions, contrôler et faire advenir des médiations crédibles. Le mouvement associatif entre à partir des années 1990 durablement dans cette stratégie et survit dans une logique perverse.Cette contradiction est assez patente quand on observe les mouvements post-88, à base culturelle ou identitaire, où cette stratégie contradictoire a abouti à déconsidérer, à phagocyter et à délégitimer le mouvement social. Au bout de la double décennie, on observe que la force de l’Etat répressif est toujours là, qu’elle se réduit à son seul caractère sécuritaire, qu’un certain contrôle fonctionne toujours, mais que derrière il y a le vide et la faillite du mode de régulation sociopolitique, fracture béante entre société et Etat, fracture intergénérationnelle, faillite des instances de socialisation, mal gouvernance et corruption endémique caractéristiques d’un système prébendier s’auto-reproduisant à travers la production de nouvelles élites «clonées». Au-delà donc de dérèglements sociaux qui indurent, les violences destructrices et autodestructrices des jeunes, les contestations tous azimuts qui se développent témoignent, à notre sens, de blocages d’individuation, d’individus privés de possibilités – en l’absence de registres collectifs de signifi cations à travers lesquels ils pourraient donner sens à leur vie sociale – de se construire, de s’estimer, de s’affi rmer, d’être reconnus en tant que tels. Plus que de la frustration, elles témoignent d’une domination qui phagocyte leur émergence en tant qu’individus libres et responsables. A ce titre, les fractures générationnelles s’approfondissent au bénéfi ce de la pérennisation d’une classe politique et de vieilles élites dont la légitimation s’épuise et l’implosions lourde de conséquences pour l’avenir est à l’ordre du jour.L’Algérie est de ce point de vue le pays où les risques de dislocation sont les plus grands. Le mouvement par le bas est fragmenté et instrumentalisé, le sommet et les centres de pouvoir sont eux-mêmes fragmentés même si la situation explosive fait serrer les coudes de catégories sur le même bateau qui prend l’eau. L’absence d’intermédiation, l’agrafage des élites aux pouvoirs, l’instrumentalisation des partis dans des jeux de cénacle augurent de mouvements non contrôlables qui vont se greff er sur les frustrations et les blessures non cicatrisées du passé récent. M. R.

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D O S S I E R

MOHAMED HARBI, RENÉ GALLISSOT, NICOLAS BEAU, KHADIJA FINAN

«Entre autoritarismes et révoltes populaires : Quelles sont les composantes sociales de ces mouvements ?L’intervention de René Gallissot a essentiel-lement porté sur une analyse des structures sociales particulières à chacun des pays du Maghreb (Algérie, Tunisie, Maroc) en insis-tant surtout sur les formes que prenaient les bourgeoisies dans chaque cas, mais aussi les formes et les modalités d’expression du monde du travail et du syndicalisme. René Gallissot relève au-delà des points communs de cette évolution de notables différences quant aux constitutions des bourgeoisies nationales, aux conditions du développement du secteur privé et au le développement des syndicats. Il re-vient sur les caractéristiques particulières du bourguibisme et la spécificité de l’UGTT, ce qui explique son rôle d’accompagnement par la base du mouvement populaire. En revenant largement sur leurs structurations durant toute la période nationaliste, il a notamment montré comment, à partir des années 1956/57, la fin de l’espérance maghrébine a permis l’installation durable d’un nationalisme d’Etat empêchant, du moins jusqu’à présent, toute perspective commune, y compris pour la question des sou-lèvements populaires. Mohamed Harbi, pour sa part, s’est appesanti sur le cas algérien avant de revenir sur l’idée maghrébine. Concernant l’Algérie, son analyse a d’abord porté sur l’Etat dont il a dit qu’il avait en même temps la po-sition de pouvoir et la posture de l’opposition dans la mesure où cette dernière n’apparaissait que comme un faire-valoir. A côté d’un pouvoir capable de se «cloner», Harbi parle d’une in-telligentsia qui, avec les classes moyennes, ne nourrit aucun projet d’autonomie et n’envisage pas d’autre perspective que celle de l’intégra-tion à l’Etat. Le cas algérien se caractérise aussi, pour lui, par l’existence d’une plèbe urbaine difficile à intégrer et qui force l’Etat à recourir à des politiques strictement sécuritaires. Facilement manipulable, cette plèbe vit d’une économie informelle tenue par des puissants capables de la jeter à n’importe quel moment dans la rue. L’orateur a enfin décrit la scène politique algérienne comme une scène fragmentée, où les acteurs, n’ayant pas de forces sociales derrière eux, croient pouvoir continuellement ruser avec le pouvoir. M. Harbi termine son propos par une longue insistance sur l’idée ma-ghrébine dont il dit qu’elle a longtemps existée comme idée forte et mobilisatrice, qu’elle n’est pas totalement morte, et qu’il ne faut à aucun prix abandonner. L’idée du Maghreb a été utilisée pour masquer pour les pouvoirs en place la dimension des luttes sociales. Ce qui s’est construit c’est un Maghreb des polices. Les intervenants sont trois à avoir été interdits de séjour en Tunisie. On peut avancer, selon Mohamed Harbi, que les guerres civiles au Maghreb n’ont pas cessé depuis la dislocation de l’empire Almohade ; les obstacles à la mise en place d’un marché commun maghrébin et à la libre circulation des personnes et des biens est paradoxalement à chercher du côté des Etats et non des impérialismes. Des premières interventions, il apparaît des convergences et des différences explicatives de la nature sociologique des mouvements actuels au Maghreb. En Tunisie, Ben Ali a en quelque sorte catalysé la contestation et les haines sur son nom aussi bien du bas que des «classes moyennes» ponctionnées et conte-nues ; en Algérie la division d’un pouvoir plus opaque et divisé au moins dans certaines conjonctures selon les intérêts des «clans», des «familles» et des «clients», l’absence des élites du fait de leur intéressement à l’Etat qui, seul classe ou déclasse, ne permettent pas une coalescence des contestations qui tournent toujours à l’émeute. Au Maroc, la légitimité de la monarchie, la relative circulation des élites, l’adaptation de la vieille bourgeoisie citadine à l’ouverture économique assumée, son élar-gissement, la verticalité de la corruption qui irrigue du palais au plus bas des pans entiers

de la société, l’ouverture au monde associatif pour une large part lié à l’international et à la diaspora permet dans le contexte d’amortir le coup même si l’explosion n’est pas loin du fait de l’approfondissement des inégalités.

LA CENTRALITÉ DE LA CORRUPTION : LA GANGRÈNE ET L’IMPUNITÉ

Dans le deuxième volet, les interventions ont donc cherché à identifier et analyser les causes et les raisons qui ont amené à ces explosions populaires : contexte de crise, caractéristiques des économies, caractéristiques sociologi-ques, corruption, nature des pouvoirs, nature sociopolitique des Etats. Caractéristiques des «sociétés civiles» associations et ONG.Pour Nicolas Beau, professeur associé à l’IME, journaliste et auteur de La régente de Carthage et de Notre ami Ben Ali, la corruption est un mal endémique au Maghreb, comme dans de très nombreux autres pays, y compris en Euro-pe. Elle a un effet au Maghreb dévastateur dans la mesure même où la justice est aux ordres et instrumentalisée. Selon lui incontestablement, on a assisté, ces dernières années, au Maroc, en Algérie et dans la Tunisie de Ben Ali à une dérèglementation totale des usages et des codes qui présidaient à la distribution de la manne financière au sein des pouvoirs en place. Cette corruption débridée revêt des formes et des visibilités différentes dans l’un et l’autre pays. Il y a une vieille tradition marocaine et les nou-velles formes s’y sont adaptées. La Tunisie est de ce point de vue emblématique d’une dérive mafieuse. L’Algérie instrumentalise les affaires, alors même que tous les clans sont concernés, dans les rapports de force internes au pouvoir. Elle devient même un instrument de régulation entre les clans. En Tunisie, les dix dernières années ont été marquées par la montée en puissance du clan de la première dame du pays, Leila Trabelsi, qui a mis la main sur la plupart des secteurs d’import-export ainsi que sur le système bancaire. Au Maroc, l’entourage royal, dominé par la personnalité de Mejidi, grand argentier du roi, a montré une boulimie financière inconnue jusqu’à présent. La cor-ruption, sport national, qui n’épargnait que peu de secteurs de la société, a pris désormais des proportions inquiétantes au sommet de l’Etat marocain. En Algérie enfin, la rente pé-trolière, qui avait contribué sous Boumediène à développer le pays, est aujourd’hui accapa-rée par les élites politiques et militaires. La concurrence est sévère désormais entre le clan présidentiel et les services. Contrairement aux deux pays voisins, une presse instrumentalisée par des clans différents rend largement compte de ces phénomènes d’accaparement illicite des richesses nationales, comme le montre l’affaire récente de Sonatrach. Cependant, ces affaires sont sorties pour des buts de règlement de comptes entre clans et clients.Ahmed Dahmani, enseignant chercheur à Orsay, chargé de cours à l’IME, analysant

l’économie rentière, va dans le même sens. Revenant sur le cas algérien, il relève que les émeutes, qui se sont multipliées dans toute l’Algérie, parfois de simples bourgades, illus-trent concrètement la dégradation de la situa-tion économique et sociale suite à la rupture du compromis social échafaudé depuis l’indé-pendance. Grâce aux revenus de la rente : 46% du PIB, 78% de la fiscalité et 98% des recettes d’exportations plus que le Venezuela, 85% et l’Arabie Saoudite, 88%, le pouvoir d’Etat a pu maintenir la paix sociale. Pendant près de deux décennies, une sorte de «contrat social» tacite a été «négocié» et conclu entre l’Etat et la so-ciété (emploi même en sureffectifs, soutien des prix, médecine gratuite, etc.). La rupture de ce compromis survient lors du contre-choc pétro-lier de 1985 qui réduit les recettes de l’Etat et révèle l’extrême vulnérabilité d’une économie rentière. Et surtout, la dégradation des condi-tions de vie de la majorité de la population contraste avec l’affairisme, la spéculation, le parasitisme économique et social, l’étalage sans retenue par les nouveaux nantis de leurs richesses souvent mal acquises. Les années noires de l’Algérie vont renforcer ces tendan-ces. A la faveur du terrorisme, de l’insécurité, de l’absence de toute règle, se développent des fortunes colossales sans commune mesure avec les décennies précédentes. Les années 2000, coïncidant avec la prési-dence de Bouteflika, se caractérisent par une nette amélioration de la situation économique en relation directe avec un renchérissement des prix du pétrole. Jamais dans l’histoire de l’Algérie indépendante, le pays n’a disposé d’autant de ressources financières (400 mil-liards $ en 10 ans), grâce auxquelles l’Etat a pu apurer sa dette extérieure, lancer de grands chantiers d’infrastructures tout en disposant de réserves de change estimées par le FMI à 170 milliards de dollars en 2010, et dont les Algériens ne connaissent pas la destination ou l’usage. Paradoxalement, les inégalités sociales s’aggravent, les catégories populaires et même les couches moyennes se paupérisent, les couches favorisées, elles, étalent sans honte voire avec cynisme les fortunes amassées grâce à leur proximité avec les centres de décision économique et politique. La corruption, autre-fois contenue ou limitée, prend des proportions colossales aujourd’hui. Les affaires des mar-chés de l’autoroute (2009) et Sonatrach (2010) et auparavant l’affaire Khalifa ne sont que la partie émergée de l’iceberg. Une grosse partie de la rente est détournée directement ou indi-rectement pour être soit exportée vers l’Europe ou les Etats-Unis, soit dépensée dans des achats somptuaires qui choquent et frustrent notam-ment les jeunes issus des couches populaires soumis au chômage et à la mal-vie, contraints à l’émeute ou à la harga. Khadija Finan chargée de cours à l’IME abonde également dans le sens du poids de plus en plus grand de la corruption dans ces pays en distinguant toutefois les pays selon les caracté-

ristiques de leur économie. Elle note ainsi que le poids du chômage des jeunes notamment des jeunes diplômés est plus élevé en Tunisie (30%) qu’au Maroc (18%) et en Algérie (24%). Le secteur de l’informel dont le poids reste difficilement mesurable (40% en Algérie et 28% au Maroc) absorbant dans ces deux pays plus de jeunes en rupture d’école ou diplômés. Ce secteur est plus contrôlé en Tunisie. C’est à travers le contrôle drastique de ce secteur que les contradictions se sont aiguisées et que l’étincelle est née. Elle revient sur la catégorie des diplômés chômeurs, centrale, elle aussi dans la compo-sition sociologique des mouvements sociaux, en relevant que les politiques de scolarisation massive sont en train de montrer leur impasse devant la faiblesse de la création d’emplois en Tunisie, notamment depuis l’effet des accords d’association. La réalité du taux de croissance tunisien de 5% a été, semble-t-il, surévalué par le patronat. De ce point de vue, les mouve-ments de diplômés chômeurs sont plus anciens au Maroc qu’en Tunisie où ils émergent et ont pu être intégrés dans le jeu politique national et local à travers leurs directions. Kahdija Finan relève que la dérive mafieuse a détruit l’Etat et rompu le «lien social». En Algérie, l’Etat achè-te la paix des jeunes par une généralisation des bourses et des modes d’accès gratuits à certains services, logement et restauration, et l’univer-sité est devenue un champ morne où les jeunes sont complètement dépolitisés. Ce qui laisse la voie aux jeunes déscolarisés qui n’ont rien à perdre. Selon elle, il y a en Tunisie un processus d’émancipation du nationalisme d’Etat. La place de l’armée n’est pas aussi identique dans les trois pays. Elle n’a pas d’image en Tunisie sauf ces der-niers jours, elle a été dépolitisée par Bourguiba, contrairement aux autres pays où en Algérie elle reste dans le jeu politique, notamment à travers le DRS et une partie de la vieille géné-ration et au Maroc où elle a été contrôlée par le Palais même si elle a son mot à dire à travers son implication au Sahara. Khadija Finan révèle qu’Hillary Clinton aurait reçu les deux chefs de l’armée tunisienne pour les dissuader de réprimer. En Egypte, comme en Algérie, l’armée est du côté du pouvoir. Et les USA ne regardent pas ces révoltes avec les mêmes yeux ici ou là, car ils attendent autre chose de l’Egypte, notamment un rôle à jouer dans le processus de paix au Moyen-Orient et la déstabilisation de cette région au plan politique est catastrophique pour Israël. En Algérie, la population craint par-dessus tout une nouvelle plongée dans la violence extrême. Quant au Maroc, si la légitimité n’est pas la même, rien n’exclut une flambée de violence contre le système, contre le gouvernement, la cherté de la vie... tout en préservant le monarque. «J’y étais la semaine dernière et il est intéressant de voir que les élites disent que le cas tunisien

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ne peut se produire chez eux, alors que les chauffeurs de taxi me disaient ‘c’est ce qui arrive aux princes qui mentent à leurs peu-ples’, en me regardant longuement dans le rétroviseur.»Le net et les moyens modernes de com-munication ont joué un grand rôle dans le mouvement tunisien, selon elle. L’appro-priation et l’usage de ces moyens à des fins politiques n’est pas nouveau en Tunisie.

ENTRE ÉTATS ET SOCIÉTÉS, UNE FRACTURE BÉANTE

Aïssa Kadri met, quant à lui, l’accent sur l’absence d’intermédiation entre Etats et sociétés au Maghreb. C’est dans le moment post-90 où ces Etats et sociétés entrent en crise sous le double effet des contextes économique et politique nouveaux, sub-séquents à la chute de l’empire soviétique et aux nouvelles formes de l’internatio-nalisation du capital, que se redéfinissent sous contraintes les rapports internes entre Etats et «sociétés civiles», entre pouvoirs et institutions.C’est d’abord moins dans une logique de démocratisation, pensée comme nécessai-re et inéluctable, dans le contexte contraint de plans d’ajustements structurels imposés par les institutions financières internatio-nales que les changements de politiques publiques à l’égard du secteur privé, du mouvement associatif et de la société en général trouvent leur éclairage.Au début des années 1990, la remise à l’ordre du jour des activités associatives, l’encouragement de certaines activités, procèdent de volonté d’Etats en crise et de pouvoirs politiques de plus en plus contestés, de desserrer l’étau des deman-des sociales de plus en plus pressantes, dans une phase de réduction drastique des ressources financières. A partir des années 1980 et début 1990 vont se mettre en place à l’initiative d’élites de classe moyenne,

et sans doute avec l’accord tacite des pou-voirs en place et la pression des institutions internationales, des associations de défen-se des droits de l’homme principalement en Algérie et au Maroc. Le Maroc connaît dans le même moment le développement d’associations régionales portées par des personnalités proches du palais.Le développement associatif qui court des années 1980 à la fin des années 1990 n’ap-paraît pas seulement comme le fait d’Etats contraints d’ouvrir relativement le champ de la participation – notamment pour les classes moyennes en voie de prolétarisa-tion – pour ne pas céder l’essentiel, il pro-cède également à la montée de demandes de plus en plus exigeantes qui traduisent des revendications «identitaires» et cultu-relles et qui peuvent être assimilées pour certaines à des demandes de démocratisa-tion. La question associative est ainsi de fait liée à celle de la problématique de la démocratisation de l’Etat et de la société. C’est après cette phase, et concomitam-ment avec le développement de l’associa-tionnisme «islamiste», mais également avec son reflux, au moins sous sa forme offensive explicite, le développement d’as-sociations identitaires «berbéristes» qui occupe le devant de la scène. Ce moment «identitaire» apparaît dans l’histoire du développement associatif au Maghreb comme un moment de transition, où les catégories des élites jusque-là en opposition – notamment celles issues de la gauche marxisante – mais faisant le deuil d’une transformation «révolutionnaire» trouvent des espaces, certes encore large-ment contrôlés, où ils peuvent «construire» et «affermir» des projets alternatifs ; et où également les Etats conscients des coûts aussi bien internes qu’externes – mais plus au Maroc qu’en Tunisie ou en Algérie – de logiques de répressions continues, permet-tent le développement d’actions publiques non concurrentielles voire qu’ils acceptent

celles-ci comme complémentaires. Le Maroc est exemplaire de cette volonté de cooptation des hommes d’affaires et d’as-sociation des entreprises à l’œuvre dans le processus de réformes et de modernisa-tion. Cependant, cette voie reste marginale dans la circulation des élites au Maghreb. Si elle est relativement pratiquée au Maroc où un certain nombre de personnalités as-sociatives, notamment celles de deuxième génération, ont été intégrées à l’Etat, elle apparaît quelque peu bloquée dans le cas algérien (le personnel de l’Etat est large-ment issu de la première génération de la lutte de Libération nationale) et tunisien, où les catégories de l’élite issues de la so-ciété civile sont peu représentées au niveau de l’Etat. Les cooptations, quand elles ont lieu, fonctionnent sur une délégitimation politique intériorisée par les concernés eux-mêmesAu bout de la double décennie selon M. Kadri, l’associationnisme apparaît comme il est perçu par les classes populaires, une autre forme de mystification dans le processus d’exclusion et de domination engagée depuis les indépendances. L’ana-lyse du développement du mouvement associatif montre en effet que la mise en place des associations, la relative ouver-ture du champ associatif dans les années 1990, le partage de la gestion de secteurs que l’Etat redistributif en crise ne pouvait à lui seul prendre en compte n’a pas été pen-sée et inscrite dans les objectifs des Etats en place comme processus d’émergence de «sociétés civiles» responsables et actives dans la gestion économique et sociale et en conséquence politique, encore moins com-me processus de démocratisation même intégré dans la dimension du temps long. Au moment des «transitions dynastiques», le développement associatif fonctionne comme desserrement de l’étau des deman-des sociales, comme nouvelle division du travail et des places au sein d’un système en mal d’hégémonie. M. R.

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D O S S I E R

AHMED DAHMANI, AÏSSA KADRI AU COLLOQUE DE L’UNIVERSITÉ DE PARIS VIII

quelles alternatives pour le Maghreb ?»

Le débat est alors ouvert dans la salle et de nombreux points sont soulevés : le poids de la géopolitique mondiale, le rôle des

USA est ici mis en exergue et là dénoncé. Les USA ne sont-ils pas en train de favoriser après des accords avec les armées de ces pays d’aider à la recomposition des scènes politiques dans la région avec en exemple le modèle turc. La France aurait là perdu la main, selon K. Finan, la France politique, journalistique et économique, comme celle des experts, a construit une image simpliste des trois pays du Maghreb central. L’Algérie est considérée comme un pays «difficile». Le Maroc a la palme de l’ouverture et du développement. Et la Tunisie était un «pôle de stabilité avec 5% de croissance, en dépit de menus problèmes dans la gestion des droits de l’homme». Nul besoin de dépasser ces clichés puisque, comparé au Pro-che-Orient, «il ne se passait rien au Maghreb». La France et l’Union européenne voulurent voir dans leur immobile glacis maghrébin le fruit d’une gouvernance ayant des vertus particu-lières. Les pouvoirs en place y constituaient un «rempart» contre l’islamisme. Et ils empêchaient une émigration incontrôlable vers l’Europe. Pour elles, par la grâce de ces blancs seings, les Etats du Maghreb ont les coudées franches et jouissent d’une totale impunité envers leurs opposants. Paupérisés et marginalisés, ceux-ci ne bénéficient presque jamais de l’écoute des diplomates fran-çais. Dans certains cas, ils s’entendent signifier que leur présence n’est pas souhaitable dans les centres français, la colère des autorités pouvant conduire à la fermeture du centre, privant ainsi leurs collègues de publication… Parfois, leur ex-travagant combat pour les libertés les conduits à l’exil. Non, l’attitude de la France à l’égard de la

Tunisie durant l’insurrection de janvier 2011 ne fut ni surprenante ni accidentelle. Elle s’inscrit dans un désintérêt, qui relève du mépris, pour le sud de la Méditerranée. Et lorsqu’ils décideront de réhabiliter leur influence dans cette arrière-cour, les Français risquent de se heurter à un ac-teur international hégémonique qui aura su, à peu de frais, habilement corriger son image auprès d’un monde arabe meurtri et délaissé. L’Europe doit comprendre selon K. Finan que la page du colonialisme et de ses séquelles avec une pseudo ingérence, c’est terminé, c’est la proximité qu’il faut gérer dans le cadre de la mondialisation. Elle doit aussi comprendre que ces craintes ne doi-vent plus résider dans la prise de pouvoir par les islamistes, mais bien dans une déstabilisation de son Sud. Elle doit trouver rapidement des relais et des interlocuteurs de la société civile, sortir de sa diplomatie digne du XIX e siècle et se doter des moyens nécessaires pour accompagner les tran-sitions dans son propre Sud, sans faire semblant, mais en étant dans le vrai.Il n’y a pas que la violence des islamistes qui peut gagner son territoire, la déstabilisation de son flanc sud est très mauvaise, au plan économique, politique et autres. Selon K. Finan, elle doit met-tre en place au niveau de l’UE et au plan bilatéral un plan d’action au niveau de la formation, des échanges, de l’observation des élections, de la mise en place et de l’organisation de l’espace pu-blic avec des journaux, des Thinks Tanks, des TV, bref faire ce qui a été fait dans les pays d’Europe de l’Est.Mohamed Harbi met quant à lui en garde contre le fait de donner plus de poids aux variables externes et de toujours montrer du doigt les im-périalismes, il invite à regarder plus du côté de

ce qui se passe chez nous, de nos responsabilités, parce que les contradictions sont avant tout loca-les et la convocation du nationalisme est souvent un masque à nos propres faiblesses et une fuite en avant. La question de «la contagion» a été posée et a été critiquée, Ahmed Dahmani a notamment assimilé cette notion à ses présupposés médicaux voire de maladie galopante. Il a été mis en garde sur les conclusions hâtives et l’on a souligné le poids des caractéristiques propres aux pays. K. Finan a mis en exergue pour le Maroc le carac-tère consensuel de la légitimité du Royaume. En Tunisie, c’est bien le tyran qui est tombé, mais le régime est toujours là et le réseau du RCD est bien en place. Les conférenciers invitent à la prudence, on n’est pas encore dans le printemps arabe. L’islamisme politique est une réalité de tous ces pays et Nicolas Beau pense que le test sera le retour de Rached Ghannouchi, comment sera-t-il géré ? L’attitude des USA va-telle être différenciée selon la postions géostratégique de tel ou tel pays où un même traitement est-il engagé dès lors que les leaders de l’opposition islamiste et laïc acceptent le jeu de l’ouverture. Certains intervenants ont mis également dans le doute le poids de la mise en œuvre des seules techniques modernes de diffusion dans le dé-marrage et l’élargissement du mouvement. Sans remettre complètement en cause l’effet propre de ces moyens selon les modes d’appropriation et d’usage locaux qui ont déverrouillé en partie les régimes sécuritaires, l’accent a été mis par certains sur principalement l’évolution du syndi-calisme tunisien proche de la base et le poids du local dans le développement du mouvement.Les enseignements que l’on peut tirer dans le moment est que le changement par le bas, en

l’absence de réformes politiques par le haut, est possible ; que les pays de la région ne sont pas moins fermés que d’autres à la «démocratie».Cependant, la quadrature du cercle du processus démocratique n’est pas complètement dépassée dans l’aire en question. Aïssa Kadri conclut sur une citation d’un poli-tiste qui écrit : «Seul un Etat démocratique peut créer une société civile démocratique avant d’ajouter, seule une société civile démocratique peut soutenir un Etat démocratique. Un ordre démocratique ne peut se concevoir sans société civile. Mais le potentiel démocratique de cette société civile fait lui-même fonction de la teneur démocratique de l’Etat.» Mais les pesanteurs politiques et culturelles, le niveau général d’édu-cation, les processus d’idéologisation du champ religieux ne contribuent pas à l’affirmation aussi bien d’une conscience citoyenne que d’une acceptation d’alternance par la prise en compte d’autres idées et projets et une circulation des élites qui ne doive pas aux réseaux clientélistes et népotiques. M. R.

VARIABLES INTERNES ET VARIABLES EXTERNES : QUEL POIDS ?

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Ahmed Dahmani

Aïssa Kadri

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El Watan - Mardi 1er février 2011 - 8

É C O N O M I E

HAUSSE DES PRIX DES ALIMENTS

L’OMC avertit contredes troubles importants

● Pour le FMI, les dégâts causés aux cultures par les intempéries et leurs effets sur les prixne devraient prendre fin qu’après la campagne 2011.

ASSURANCE CONTRE LES ÉMEUTES

Les victimes des actes de casseet de pillage exclus

SONATRACH

Explorationsoff shoreen mars

Sonatrach va effectuer des explorations pétrolières en offshore à partir du mois de mars prochain. C’est ce qu’a annoncé Bekkouche Djamel, directeur de la

division exploration de l’Institut algérien de pétrole (IAP) de Boumerdès, hier, devant le ministre de l’Energie et des Mines, du PDG de Sonatrach et de nombreux responsa-bles de la wilaya.L’orateur, qui intervenait lors de la présentation du bilan et des prévisions de l’IAP, a ajouté que l’exploration va être entreprise en Méditerranée sur une surface de 5000 km2, s’étendant de Annaba jusqu’à Mostaganem. M. Bekkou-che précise que «pas moins de 29 découvertes ont été faites à l’échelle nationale par la division exploration, du-rant l’année 2010, dont 27 sur fonds propres de Sonatrach et deux en association avec d’autres partenaires». Ces découvertes se sont matérialisées par la réalisation de 100 nouveaux puits, dont 75 sont achevés et exploités et 25 en cours de creusement. Malgré ces résultats, M. Yousfi, s’est dit, lors d’une réunion tenue à huit clos avec les cadres de son secteur, très déçu et insatisfait des prestations assurées par ledit institut, notamment dans le domaine de la recher-che et de la formation qui sont, selon lui, désavantagés par rapport aux activités à caractère commercial. M. Yousfi aurait demandé, selon nos sources, de changer le statut actuel de l’institut, devenu SPA depuis de nombreuses années pour répondre aux besoins exprimés par Sonatrach en matière de cadres. R. Koubabi

MARCHÉ DU SUCRE

Une nouvelleraffi nerie en 2012L e groupe agroalimentaire privé, La Belle, vient de

conclure officiellement un accord de partenariat avec le groupe français Cristal Union en vue de la réalisation d’une raffinerie de sucre à Ouled Moussa, dans la wilaya de Boumerdès. Prévoyant, dans une première étape, une capacité de raffinage de 350 000 tonnes de sucre brut par an, cette nouvelle unité devra entrer en production en 2012, ont annoncé avant-hier les responsables des deux groupes, lors d’une cérémonie à l’hôtel Hilton à Alger. Deuxième groupe sucrier en France, selon son prési-dent, Daniel Collard, Cristal Union sera actionnaire de cette nouvelle unité à hauteur de 35%, contre 65% pour le groupe La Belle.Le projet de réalisation de cette nouvelle raffinerie a nécessité un investissement global de l’ordre de 70 mil-lions d’euros et devra induire la création de quelque 250 emplois directs et indirects, tout en prévoyant un double-ment de sa capacité de production dans une deuxième étape, avance le directeur général du groupe La Belle, Abderrazak Naïli.De son côté, le président de Cristal Union souligne que le marché algérien de l’agroalimentaire offre des conditions d’investissement favorables, dont notamment des coûts de production compétitifs, en particulier le prix de l’éner-gie. Aussi, a-t-il annoncé, le groupe français prévoit déjà de se lancer dans d’autres projets d’investissement dans le domaine de l’industrie agroalimentaire en Algérie. A noter enfin que les importations algériennes de sucre roux ont atteint 1 million de tonnes en 2010 pour un mon-tant de 495 millions de dollars, selon les chiffres officiels. Akli R.

La hausse des prix des pro-duits alimentaires constitue, selon l’Organisation mon-

diale du commerce (OMC), une «préoccupation très grande dans le monde». Sans faire d’allusion directe à la situation en Tunisie et en Egypte, Pascal Lamy, directeur général de l’OMC, estime que «la hausse des prix des aliments provoque une inflation mondiale, sans compter des troubles politi-ques d’une proportion que nous aurions pu difficilement imagi-ner». S’exprimant à l’ouverture d’une conférence organisée de-puis hier par l’ONU sur la vola-tilité des marchés agricoles, M. Lamy a indiqué, selon l’AFP, que l’augmentation des prix cette an-née serait «très prononcée» pour le «pétrole brut, le cuivre, l’or, le blé et les graines de soja». Il a

estimé que ces hausses des tarifs sont provoquées notamment par des limites au commerce exer-cées par certains pays.Le responsable a ainsi particu-lièrement critiqué les restrictions aux exportations de blé imposées par la Russie et l’Ukraine à la suite de la sécheresse dans ces deux pays l’année dernière. De son côté, le secrétaire général de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développe-ment (Cnuced), Supachai Panit-chpakdi, a jugé que les «pics» de prix atteints en 2010-2011 étaient «similaires» à ceux de 2008. Il a souligné le rôle joué, comme en 2008, par la spéculation dans le secteur des produits agricoles. Mais il y a des «caractéristi-ques différentes dans le bond actuel», a-t-il dit, notamment les

«événements météorologiques au Pakistan et en Russie», deux pays qui ont respectivement connu des inondations et des sécheresses. Le FMI a estimé pour sa part que les cours des produits de base resteront élevés en 2011 et que l’inflation augmentera dans quelques pays émergents. Dans son rapport sur les perspectives économiques mondiales de 2011, le Fonds souligne que la hausse des prix des produits de base non pétroliers en 2010 s’explique non seulement par la vigueur de la demande mondiale, mais aussi par les chocs du côté de l’offre de certains produits.Pour le FMI, les dégâts causés aux cultures par les intempéries climatiques, plus importants que prévu fin 2010, et leurs effets sur les prix ne devraient prendre

fin qu’après la campagne 2011. Ainsi, les cours des produits de base non pétroliers devraient augmenter de 11% en 2011, et les cours de la plupart des grou-pes de produits de base risquent d’augmenter à court terme. Par ailleurs, le FMI estime que «la montée des prix à la consomma-tion dans les pays émergents dès 2010 s’expliquait en partie par la hausse des prix de l’alimenta-tion, mais leur poussée récente est particulièrement persistante : elle met à rude épreuve le budget des ménages à faible revenu et commence à se répercuter sur l’inflation globale dans plusieurs pays». Dans les pays émergents et les pays en développement, les prix à la consommation devraient augmenter de 6% en 2011, selon le FMI. Zhor Hadjam

L es procédures d’indemnisation des institu-tions et/ou des entreprises victimes d’actes

de destruction lors des récentes émeutes en Algérie se heurtent déjà à plusieurs difficultés. D’après les experts, les premières estimations des dégâts occasionnés s’élèveraient à 3 mil-liards de dinars. Cependant, les difficultés sont d’une autre nature. Les différentes compagnies d’assurance appréhendent déjà les réactions que pourrait susciter l’application des textes y afférents.Car, les polices d’assurance prévues pour ce type de sinistres sont des plus restrictives. D’après Djamel Abbaci, directeur général de Bône Assurance, société spécialisée en courta-ge et assurance conseil, le contrat d’assurance incendie comporte des extensions de garanties telles que l’explosion et les dommages aux appareils électriques. Aussi, eu égard à la situa-tion actuelle, les assureurs prévoient d’autres garanties à même de couvrir tous les domma-ges liés à une émeute ou à un mouvement po-

pulaire (EPM). Or, relève-t-il, à la lecture des conditions générales des polices d’assurance incendie et des conventions spéciales annexées au contrat, il ressort que les indemnisations sont limitées aux seuls dommages matériels d’incendie ou d’explosion causés directement aux biens assurés. Ainsi, au même titre que la loi française de 1983, dont s’est d’ailleurs inspiré le modèle algérien, la garantie EMP s’avère très restrictive, car elle ne tient compte que du risque incendie-explosion. Les actes de casse et de pillage sont à cet effet exclus par le législateur.En outre, le fait de fixer la limite de la garan-tie à hauteur de 25%, voire 50% de la valeur d’assurance, constitue une autre restriction. A ce seuil, les besoins en sécurité d’assurance de l’assuré, victime des EMP, sont loin d’êtres sa-tisfaits, argumente le même responsable. Pour concevoir le risque EMP à 100%, les assureurs peuvent avoir recours au marché de la réassu-rance pour demander une tarification facultati-

ve en réassurance. Les assureurs risquent ainsi de faire face à des mécontentements. Il s’avère aussi que seules les personnes morales sont concernées, tient à préciser M. Abbaci. Le pré-sident de l’Union algérienne des assurances et réassurances (UAR) a indiqué récemment que «les risques des émeutes sont des risques exception-nels qui sont pris en considération par la majorité des entreprises, usines et institu-tions, notamment dans le cadre des assurances contre les incendies».

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Page 9: El Watan 01.02.2011 - Mouloud Hamrouche

El Watan - Mardi 1er février 2011 - 9

L ’ A C T U A L I T É

UN MILLION D’ÉGYPTIENS AUJOURD’HUI DANS LA RUE

L’armée se range du côté du peuple

Politiquement et psychologiquement, l’Egypte s’est déjà installée dans l’après-Moubarak,

même si ce dernier s’obstine à ne pas lâcher les rênes. Au septième jour d’une révolte sans précé-dent exigeant le départ du «pharaon du Caire», la mobilisation populaire ne baisse pas d’intensité. Bien au contraire, les rangs de «la révolution de la dignité» s’élargissent davantage et le rapport de force est du côté du peuple. La démonstration de force atteindra son apogée, aujourd’hui, à l’oc-casion de «la marche d’un million» à laquelle ont appelé les forces d’opposition. Ce sera une jour-née déterminante pour la suite des évènements. Le Caire est passé entre les mains des manifestants alors que Moubarak s’est réfugié dans la station balnéaire de Charm El Cheikh. La nomination du patron des services secrets, Omar Souleïmane, au poste de vice-président et la formation d’un nouveau gouvernement sous la conduite d’un général, Ahmed Chafic, n’ont pas eu les résultats escomptés. La contestation ne fait que s’exacer-ber et le peuple ne jure que par le départ de celui qui a régenté le pays depuis trente ans. Face à une rue de plus en plus déterminée à faire triompher sa révolution, Hosni Moubarak se trouve coincé

entre un peuple qui ne veut plus de lui et une armée plus proche de la rue que du palais de Misr El Gadida (siège de la Présidence). Hier encore, son état-major a rassuré quant à la non-utilisation de la force contre les manifestants. L’armée a considéré que «les revendications des Egyptiens sont légitimes». La messe est dite. Un lâchage. De nombreux observateurs égyptiens estiment que si les manifestants maintiennent la pression, l’ar-mée, qui redoute la durée du bras de fer, tranchera en faveur de la rue et poussera le raïs à quitter ses fonctions. L’on parle déjà de dissensions entre l’institution militaire et le Président sur la gestion de la crise politique. «Concrètement, Moubarak n’est plus le président du pays, il ne gère plus rien. Son obsession est d’éviter une fin semblable à celle de Ben Ali, il négocie une sortie honorable pour se mettre à l’abri des poursuites contre lui et sa famille. Moubarak est devenu un élément d’instabilité pour le pays et pour toute la région, il doit quitter le pouvoir immédiatement», a jugé l’opposant Hamdine Essebahi, président du parti Al Karama (non agréé). D’autres observateurs avancent l’argument médical pour déposer le raïs : «Moubarak est un homme malade, il se rend

régulièrement en Allemagne pour des soins, une aubaine pour l’armée et le vice-président de le détrôner, car l’armée ne pourra pas jouer le pom-pier longtemps», a estimé le journaliste Adem Redouane du quotidien cairote Dostor.

L’ALTERNATIVE ENTRE SOULEÏMANE ET EL BARADEI

Pour Washington et Tel-Aviv, le désormais vice-président, Omar Souleïmane, est l’homme sur lequel il faudra miser si elles veulent éviter une redéfinition radicale de la carte géopolitique de la région. L’homme est catalogué pro-israélien. De-puis une dizaine d’années, il a multiplié les efforts pour neutraliser la résistance palestinienne. Pour l’Occident, il est celui qui pourrait barrer la route aux Frères musulmans. Cependant, le peuple égyptien, acteur central dans le changement qui s’opère en Égypte, ne veut pas se laisser imposer de nouveaux chefs. Une semaine après le soulè-vement populaire, toute l’opposition, des laïcs li-béraux jusqu’aux Frères musulmans, a uni sa voix en mandatant le président du Comité national pour le changement, Mohamed El Baradei, pour être «la voix de la révolution». Charismatique,

jouissant d’une stature internationale, l’ancien directeur général de l’AIEA est désormais ce leader tant recherché par les manifestants et très redouté par le pouvoir de Moubarak. L’homme, qui n’a pas cessé d’appeler de toutes ses forces à un soulèvement depuis son retour au pays, fait corps avec l’Egypte qui a décidé de se soulever. Il se refuse d’être «taxé» d’homme de l’Occident. «C’est le clan de Moubarak qui fait campagne pour me désigner comme étant un pro-américain. Ma seule légitimité, je la puise de mon peuple ; s’il veut de moi je pourrais conduire le pays vers la démocratie», a-t-il déclaré lors des élections lé-gislatives de novembre 2010. El Baradei incarne le changement tant attendu. Il a réussi à jeter des passerelles entre toutes les forces politiques de l’opposition. Son rejet de la guerre contre l’Irak et son insistance à mettre le nucléaire israélien sous le contrôle des inspecteurs de l’AIEA lui valent des critiques très acerbes de la part de Washing-ton et de Tel-Aviv. Ce qu’il arbore avec fierté. Face à un pouvoir très fragilisé, El Baradei, fort d’un soutien populaire et politique, doit relever un défi historique, celui de faire triompher «la révolution de la dignité». Hacen Ouali

L’âge avancé des dirigeants arabes

Parmi les causes avancées par les politologues et les sociologues pour expliquer le vent de révolte qui souffle sur certains pays arabes, il

y en a une qui retient tout particulièrement l’atten-tion par sa pertinence. Il s’agit de l’âge avancé des chefs d’Etat qui président aux destinées de ces pays à populations majoritairement jeunes. Les pays les plus affectés par cette déferlante de contestations à caractère politique et social, en l’oc-currence, la Tunisie, l’Egypte et l’Algérie sont à plus de 70% peuplés par des jeunes ne dépassant guère 30 ans d’âge. Le relevé des âges des chefs d’Etats qui tiennent les rênes de ces pays est, à ce titre, très éloquent : Zine El Abidine Ben Ali (Tunisie), récemment déchu par le peuple tunisien avait 74 ans ; Hosni Moubarek (Egypte) en proie à une forte vague de contestation populaire a 82 ans ; Abdelaziz Bouteflika (Algérie), Président d’un pays réunissant tous les symptômes d’une révolte, en a 73 ; Mouammar El Gueddafi (Li-bye) plus de 40 ans au pouvoir a 69 ans. L’âge moyen de ces vieux présidents de pays jeunes dépasse allégrement 76 ans !!! La liste des gérontocrates qui dirigent des pays arabes et africains à majorité de jeunes est évidemment plus longue, mais elle éclaire déjà suffisamment sur ce problème de déphasage entre ces gouvernants trop vieux et les nouvelles générations qui aspirent à de nouvelles formes de gouvernance, à davantage de justice sociale et à plus d’implication dans la gestion de leurs pays. La répression étant inscrite dans leurs longues carrières de dictateurs, comme seule réponse possible à ap-porter à ceux qui ont le malheur de les contester, ces gérontocrates constituent, à l’évidence, un obstacle à la démocratie et une entrave à la constitution de contre-pouvoirs légaux. Pour illustrer l’impor-tance de l’impact de l’âge des chefs d’Etat sur les avancées démocratiques des pays qu’ils dirigent, nous indiquons dans le tableau qui suit, l’âge bien plus jeune de ces dirigeants à la tête de pays ayant pourtant des populations beaucoup plus vieilles que celles des pays arabes et africains, cités plus haut. - Barack Obama (USA) n’a que 48 ans ; - David Cameron (Royaume-Uni) 43 ans ; - Dimitri Medvedev (Russie) 45 ans ; - Stephen Harper (Canada) 51 ans ; - Julia Gillard (Australie) 49 ans ; - Nicolas Sarkozy (France) 55 ans ; - Luis Zapatero (Espagne) 49 ans ; - Jose Socrates (Portugal) 53 ans ; - Angela Merkel (Allemagne) 56 ans ; Herman Van Rompuy (Belgique) n’a que 52 ans. Soit un âge moyen, d’à peine, 51 ans Entre les chefs d’Etats arabes et africains cités plus haut et ces grands dirigeants, d’aussi grandes démo-craties, il y a un écart d’âge abyssal, d’environ, 25 ans !!! Nordine Grim

Plus d’un million d’Egyptiens sont appelés aujourd’hui à marcher dans les rues du

Caire et d’Alexandrie, les plus importantes villes du pays, pour exiger le départ du président Mou-barak, qui dirige d’une main de fer leur pays depuis 32 ans. Des reven-dications jugées «légitimes» par l’armée, qui, dans un communiqué diffusé hier en fin de journée, s’en-gage à ne pas intervenir contre les manifestants. Une sorte de garantie qui réconforte la population dans sa démarche.Le vent de colère, qui souffle sur le pays des Pharaons depuis une semaine, a fait 125 morts et des milliers de blessés ne s’affaiblit pas. Les contestataires s’apprêtent à occuper la rue malgré le couvre-feu et l’arrêt total de l’activité fer-roviaire, principal moyen de trans-port des Egyptiens. «Nous voulions participer à la marche à Tahrir demain, mais les trains ont été arrêtés et nous ne disposons pas d’autre moyen de transport. Nous avons donc décidé de rester à Alexandrie et d’orga-niser une marche d’un million de personnes demain, devant la gare ferroviaire», a déclaré à l’AFP Abir Youssef du comité de soutien à M. El Baradei. «Des manifestants vont sortir vers 11h (9h GMT) des différents quar-tiers d’Alexandrie pour se diriger vers la gare ferroviaire.» Hier, au moment où des milliers d’Egyptiens affluaient vers le cen-tre du Caire, Hosni Moubarak annonce la formation d’un nou-veau gouvernement. Une nouvelle attendue depuis la désignation, samedi dernier, du nouveau Pre-mier ministre, le général Ahmed Chafic, et d’un vice-président, le patron des services de renseigne-ment, Omar Souleïmane. Mais à

la surprise générale, l’écrasante majorité des ministres sont recon-duits, à l’exception du contesté mi-nistre de l’Intérieur, Habib Al Adli qui cède son poste au général de la police, Mahmoud Wagdi, alors que le général Mourad Mowafi, ancien gouverneur du Sinaï-Nord, accède au poste de patron des services de renseignement. Farouk Hosni, ministre de la Culture – ce nom avait fait couler beaucoup d’encre en 2009 à la suite de ses déclara-tions anti-israéliennes en tant que candidat à la direction de l’Unesco – quitte, lui aussi, ce département, désormais dirigé par Gaber Asfour, professeur d’université et critique littéraire connu. Les ministres des Affaires étrangères, Ahmed Aboul Gheit, de la Défense, le général Mohamed Hussein Tantaoui, et de l’Information, Anas El Fekki sont pour leur part maintenus. Ce léger

remaniement ne change rien à la situation de révolte. Pour les cen-taines de milliers de manifestants, il n’est plus question de réclamer le départ du ministre de l’Inté-rieur, accusé «d’avoir ordonné» à la police de tirer sur la foule. Ils veulent tout simplement le départ du régime de Moubarak. C’est la principale revendication de la foule imposante qui occupe la place Ta-hrir (place de la Libération) depuis six jours. Après avoir abandonné les vil-les aux actes de pillage et de vandalisme, la police réinvestit timidement l’espace public, «sur ordre» du tout nouveau ministre de l’Intérieur. C’est l’agence de presse officielle égyptienne qui annonce le déploiement de pa-trouilles de policiers dans tout le pays, «en coordination» avec les unités de l’armée déjà installées

dans les centres névralgiques du pays où le couvre-feu (de 16h à 8h) est en vigueur au Caire, à Suez et à Alexandrie depuis vendredi, est prolongé d’une heure depuis hier (de 15h à 8h). La Coalition nationale pour le changement, qui regroupe plu-sieurs formations de l’opposition, dont les Frères musulmans, sou-tient El Baradei, ancien chef de l’Agence internationale de l’éner-gie atomique (AIEA) et le charge, dès dimanche, de «négocier avec le pouvoir» au moment où le pré-sident du Parlement, Fathi Sorour, annonce la décision de «corriger bientôt» les résultats des élections législatives de fin 2010, boycot-tées par l’opposition à cause de la fraude. Totalement paralysé, le pays plonge dans le chaos et le pire est à craindre avec la mar-che d’aujourd’hui, d’autant que l’économie est à l’arrêt depuis sept jours déjà. Plusieurs groupes, dont le français Lafarge, le Crédit agricole, la compagnie pétrolière russe Loukoïl, le producteur de gaz Novatek ou encore le groupe éner-gétique allemand RWE gèlent leurs activités et évacuent les familles de leur personnel expatrié et tout ou partie de leurs salariés étrangers. Dans une déclaration lue hier à la télévision, Moubarak a parlé de «nouvelles mesures durables, pour plus de réformes politiques, consti-tutionnelles et législatives par le dialogue avec toutes les parties». Il exhorte le nouveau gouverne-ment à «rétablir la confiance» dans l’économie et à «lutter de manière décisive contre toutes les formes de corruption». Des promesses auxquelles la rue ne croit vraiment pas. Elle compte l’exprimer à travers sa sortie dans la capitale, aujourd’hui…

Salima Tlemçani/Agences

L’ARMÉE «LÂCHE» LE PRÉSIDENT

L’Egypte s’installe dans l’après-Moubarak

Les manifestants ont fraternisé avec les militaires dès leur déploiement

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● Dans un communiqué diffusé hier, en fin de journée, le commandement militaire égyptien a reconnu la légitimité des revendications de la rue et s’est engagé à ne pas intervenir contre les manifestants.

Page 10: El Watan 01.02.2011 - Mouloud Hamrouche

El Watan - Mardi 1er février 2011 - 10

L ’ É V É N E M E N T

BASMA KODMANI. Politologue, directrice de l’Arab Reform Initiative

«Les sociétés arabes sont toutes en train de briser les chaînes»

Propos recueillis par Nadjia Bouaricha

Comment analysez-vous la situation actuelle en Egypte ?

L’Egypte vit un processus révolution-naire et non plus une révolte, puisque toutes les institutions et les acteurs politiques et sociaux sont en mouvement. Toutes les questions éco-nomiques, sociales, politiques qui ne sont pas réellement traitées par le pouvoir depuis trois décennies et qui se sont aggravées au cours de la dernière décennie se sont conjuguées pour don-ner au mouvement populaire toute sa force. La souffrance sociale était devenue objectivement insupportable tandis que se formaient depuis quelques années des mouvements de contesta-tion d’abord très localisés puis de plus en plus structurés. Les Egyptiens étaient connus pour leur quiétude et leur aversion pour le risque. Ils disaient toujours mieux vaut celui que l’on connaît plutôt que celui que l’on ne connaît pas, mais cette fois-ci ils ont préféré l’inconnu. Dans son discours de vendredi dernier, le président Moubarak a brandi l’inconnu comme un loup sauvage qu’il tenait par les oreilles et qui ravage-rait tout s’il était lâché, entraînant le chaos. «Moi ou le chaos», disait-il en substance oubliant que s’il y a chaos, ce sera bien à cause de son régime. En ce sens, il a été même en deçà de ce que Ben Ali avait dit puisque Ben Ali avait dit : «Je vous ai compris.»

Un scénario à la Ben Ali semble moins envisageable dans le cas de Moubarak. Est-ce lié à la nature du régime ou au poids géostra-tégique de l’Egypte dans la région ?

Le système tout entier est ébranlé et cet Etat qui est l’Etat le plus ancien du monde va se refonder de fond en comble. On a connu l’Egyp-te monarchique, puis l’Egypte des militaires depuis 1952. Nous assistons à l’avènement de la nouvelle Egypte. C’est en réalité la première révolution qu’a jamais vécue l’Egypte dans toute son histoire puisque le peuple a toujours accueilli pacifiquement et passivement l’ar-rivée d’un «pharaon» après l’autre. Leur nom changeait (pharaon, roi, raïs), mais leurs préro-gatives très peu ! Ce qui paraissait impensable il y a quelques jours est en train de se produire à une vitesse fulgurante. Le poids stratégique de l’Egypte laissait croire que le système sécuri-taire était invincible, verrouillé et garanti par des

forces extérieures. On croyait le pays enchaîné par ses accords de paix avec Israël, de coopéra-tion militaire et sécuritaire avec les Etats-Unis et l’Europe et les programmes d’aide dont il béné-ficie de la part de ces pays. Or c’était le régime qui était enchaîné parce qu’il s’était posé en ser-viteur des intérêts de ces pays. Le peuple voulait la protection de sa sécurité à lui non de celle de la classe dirigeante et des autres pays.

Omar Souleïmane représente pour la rue la continuité du régime. On dit même que c’est le garant de la stabilité des relations avec Israël. Qu’en pensez-vous ?

L’homme est respecté car il est perçu comme très compétent et intègre, ce qui est une caractéristique rare dans un système où la corruption ronge toutes les institutions. Il est le candidat préféré des Israéliens et des Etats-Unis. S’il avait été nommé par Moubarak il y a encore un mois, il aurait de meilleures chances d’être accepté, mais il arrive bien trop tard. Les Egyp-tiens sont devenus plus exigeants. Ils parlent tous de leur droit à choisir leurs dirigeants. C’est cela l’état d’esprit qui caractérise les révolutions.

Vous évoquez dans vos analyses le concept de «sécuritocratie» appliquée dans des pays comme l’Egypte, l’Algérie et la Syrie. Sur quels fondements est basé ce sys-tème ?

C’est tout simplement lorsqu’un pays est gouverné par les institutions de sécurité qui de-viennent plus importantes que toutes les autres. Elles sont tellement vitales pour le maintien du pouvoir politique qu’on voit apparaître graduel-lement un renversement du rapport de forces. Le politique est englouti par la logique sécuritaire et les appareils de sécurité. Les gouvernants politi-ques ne ressentent plus le besoin de fournir des réponses politiques aux défis de la société. Ils s’en remettent aux hommes de la sécurité qui as-surent leur tranquillité et gèrent eux-mêmes les problèmes de la société. De telle sorte que ceux-ci se considèrent les vrais maîtres. La grande faiblesse cependant de cette «sécuritocratie» est que à mesure que les forces multiplient leurs effectifs, les membres de ces appareils sont de moins en moins motivés. En Egypte, ce sont de pauvres va-nu-pieds, des conscrits ayant un salaire de misère. Ils sont chargés de faire régner la peur, mais la peur règne aussi à l’intérieur de leurs rangs. Quand la chape de plomb est soule-vée, tout s’écroule.

Contrairement à la Tunisie, on évoque avec insistance le poids important des Frères musulmans en Egypte. Croyez-vous que cette mouvance est suffisamment forte pour pré-tendre à prendre le pouvoir dans ce pays dans le cas d’élections libres ?

Les Frères musulmans sont une force réelle en Egypte et il faudra compter avec eux dans tout système politique démocratique. Cela dit, ils sont eux-mêmes en crise depuis quelques années. Ils n’ont pas su emboîter le pas aux nou-veaux mouvements de contestation. Leurs diri-geants sont vieux et les jeunes parmi eux n’ar-rivent pas à imposer leurs vues. Les plus jeunes ne quittent pas le mouvement, mais ils vont créer des sites web et des blogs où ils s’expriment et font part de leurs frustrations.

Cette jeune génération des Frères a trouvé dans l’espace virtuel et dans les mouvements so-ciaux et de jeunes qui ont proliféré au cours des trois dernières années, l’occasion de dialoguer avec d’autres courants politiques (la gauche, les libéraux, les nationalistes).

En cas d’élections libres, ils voudront cer-tes gagner le plus de voix possible, mais je crois qu’ils seront freinés par trois facteurs : leur parti-cipation actuelle à une coalition avec Mohamed El Baradei et d’autres les obligera à négocier un partage des circonscriptions lors d’élections ; deuxièmement, ils ont toutes les chances de se diviser dès lors qu’ils seront obligés de fournir des réponses aux questions difficiles qu’ils ont

pu éviter jusque-là ; troisièmement, quand on est attentif aux revendications des manifestants en ce moment, on se dit que les Egyptiens ne voudront plus forcément se réfugier dans l’Islam dès lors qu’ils vivront en démocratie.

L’épouvantail islamiste est-il l’allié du maintien de la «sécuritocratie» ?

Dans un certain sens oui, puisque le régi-me de Moubarak comme celui de Ben Ali ont pu profiter de ce formidable alibi. Sans lui et sans le terrorisme de Al Qaida, on aurait peut-être vu le changement plus tôt.

Après la Tunisie, l’Egypte a bougé, pensez-vous que le vent de la révolution va toucher d’autres pays arabes ?

Les autres régimes arabes tremblent tous. Les bourses dans les pays du Golfe ont dégrin-golé. Des fortunes sont sans doute en train d’être transférées à l’étranger. Malgré l’énormité des appareils de sécurité de tous ces pays, ils savent tous qu’ils n’auront aucun recours le jour où les peuples décideront de ne plus se taire. Les sociétés arabes sont toutes en train de briser les chaînes. En Arabie Saoudite, ce sont les reven-dications de libertés sociales et le ressentiment à l’égard des dépenses indécentes des dirigeants qui ont mobilisé des manifestants, hommes et femmes, descendus manifester ensemble dans la rue, du jamais vu ! Nous n’aurons sans doute plus de mal à expliquer que le monde arabe existe. On vient de voir que c’est un seul tissu social qui vibre d’un bout à l’autre.

Que pensez-vous du cas algérien ? L’Algérie est prête depuis longtemps.

Mais les Algériens son traumatisés par leur ex-périence et ne peuvent se lancer dans l’inconnu une nouvelle fois. Pourtant votre pays ne man-que de rien, ni de talents, ni de figures intègres, ni bien entendu de ressources. On a l’impression que les Algériens veulent observer d’abord les développements en Tunisie et en Egypte pour s’assurer qu’il y a bien une voie qui mène au succès avant de se lancer.

Certains analystes affirment que ce début d’année fortement tourné dans les pays arabes vers la révolte n’est pas le seul fruit d’un mouvement spontané et que des puissan-ces occidentales, notamment les Etats-Unis et la France, n’y sont pas étrangères. Quel est pour vous le poids d’une telle analyse ?

Je n’en crois pas un mot. Les puissances occidentales sont inquiètes du changement car elles ont des intérêts vitaux dans les pays arabes et se sont habituées à les traiter avec les mêmes hommes. Elles sont aussi aveuglées par la me-nace islamiste au point qu’elles ne voient rien derrière. Elles ne croient pas le monde arabe prêt pour la démocratie, mais ce sont plutôt elles qui ne sont pas prêtes pour la démocratie dans le monde arabe. N. B.

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Basma Kodmani, politologue, directrice de l’Arab Reform Initiative

Très au fait de la nature des régimes dans le monde arabe, Basma Kodmani, politologue syrienne, estime, concernant le cas de l’Algérie, que «les Algériens veulent observer d’abord les développements en Tunisie et en Egypte pour s’assurer qu’il y a bien une voie qui mène au succès avant de se lancer».

Le soulèvement populaire en Egypte n’est pas sans conséquences sur

l’économie. De nombreuses entre-prises étrangères ont d’ores et déjà annoncé avoir fermé leurs unités de production ou suspendu leurs activités et évacué leurs employés expatriés et leurs familles. Il en est ainsi du géant maritime et pétrolier danois A. P. Moeller-Maersk, du cimentier français Lafarge et du constructeur automobile Nissan, de la banque Crédit agricole, de France Télécom, de la compagnie pétrolière russe Loukoïl, du produc-teur de gaz Novatek, du gazier po-lonais PGNiG, ou encore du groupe énergétique allemand RWE et du

cimentier italien Italcementi. Nissan a annoncé hier qu’il fermait son unité de production à Gizeh (sud du Caire), où il a assemblé l’an passé environ 10 000 véhicules 4X4 et camionnettes. Toutefois, Toyota, qui annulé tous les voyages d’affaires au pays des Pha-raons, ne renonçait pas à son projet de produire sur place quelque 3000 4X4 chaque année à partir de 2012. Le fabricant d’électronique Panasonic a demandé à ses salariés de s’abstenir de se rendre en Egypte. La paralysie a également touché la pla-ce financière égyptienne. La Bourse du Caire est restée fermée, hier, pour la deuxième journée consécutive après

son congé hebdomadaire de vendredi et samedi. Les banques sont aussi restées fermées et la plupart des dis-tributeurs de billets étaient vides, hier. Il s’agit d’un coup dur pour l’Egypte, qui voit ainsi sa cote baisser auprès des investisseurs. L’agence de notation Moody’s Inves-tors Service a dégradé hier d’un cran sa note, désormais ramenée à «Ba2», et pourrait l’abaisser encore à moyen terme. Moody’s a motivé sa décision «par l’augmentation récente et signi-ficative du risque politique» dans le pays. L’agence a jugé «négative» la perspective d’évolution de cette note, se disant préoccupée par le fait qu’une

réponse politique aux troubles pourrait conduire à une nouvelle dégradation des finances publiques «déjà faibles». Le pays cumule une dette extérieure estimée à plus de 32 milliards de dollars en 2009. La dette publique représente 105% du PIB. Le taux d’in-flation frôle les 19%. La quatrième économie d’Afrique risque de toucher le fond avec l’hé-catombe qui menace le secteur du tourisme, dont elle tirait jusqu’à pré-sent des revenus conséquents. De nombreux voyagistes ont suspendu les départs des vacanciers. L’Egypte avait accueilli, en 2010, près de 14,7 millions de visiteurs et généré des

recettes évaluées entre 12,6 et 13 milliards de dollars. Le pays d’Anouar El Sadate s’embourbera davantage dans le chaos économique si la crise entraînait le blocage du canal de Suez. Le secrétaire général de l’Organisa-tion des pays exportateurs de pétrole (OPEP), Abdallah Salem El Badri, a laissé entendre que la menace était réelle et pourrait induire une pénurie de pétrole pour le marché mondial. Le canal de Suez, contrôlé par l’Egypte et par lequel transitent environ un mil-lion de barils par jour, constitue un des principaux passages pour le transport pétrolier entre le Moyen-Orient et l’Europe. Nora Boudedja

PLUSIEURS COMPAGNIES ÉTRANGÈRES FERMENT EN ÉGYPTE

La révolte plombe l’économie

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LE PRINCE MOULAY HICHEM N’EXCLUT PAS LA CONTAGION

«Le Maroc n’est pas à l’abri» ● Le prince Moulay Hicham a déclaré hier à El Pais «que le Maroc n’est pas encore atteint mais que tous les systèmes autoritaires

seront affectés par la vague de protestation».

Le Maroc est-il une monarchie stable et sereine où le roi pourrait dormir sur ses deux oreilles, à

l’abri des bombes à fragmentations sociales en provenance d’Egypte, de Tu-nisie et même d’Algérie ? Pas tout a fait sûr. Et c’est un membre de la famille qui évoque de possibles lézardes au palais de son cousin. Le prince Moulay Hicham, certes en rupture de ban avec la mo-narchie de M6, a déclaré hier dans une interview au journal espagnol El Pais, que le Maroc ne fera «probablement pas exception». «Il n’est pas encore atteint, mais il ne faut pas se tromper : presque tous les systèmes autoritaires seront affectés par la vague de protestation». Le prince Hicham, si habitué à jeter des peaux de banane à son cousin de roi, s’interroge cependant si «la contestation sera sociale ou bien aussi politique et si les formations politiques, influencées par les récents évènements bougeront». Mais les ingrédients semblent réunis, d’après lui, pour une contamination du royaume. Pour cause, Moulay Hicham estime que «la dynamique de libéra-lisation politique entamée à la fin des années 1990 a pratiquement pris fin». Le prince enfonce le clou en soutenant que si la «majorité» des acteurs poli-tiques reconnaissent la monarchie, «il n’en demeure pas moins vrai qu’ils sont

mécontents de la vaste concentration du pouvoir dans l’Exécutif». Et d’asséner que «les nouveaux mouvements sociaux en Tunisie, au Yémen, en Jordanie, en Al-gérie et en Egypte ont mis en évidence la dignité du citoyen comme étant au cen-tre du politique». Moulay Hichem qui dirige un centre de recherche à l’univer-sité américaine de Princeton pense que l’étendue du pouvoir monarchique de-puis l’indépendance est «incompatible de fait avec cette nouvelle dimension».

LE TIR «AMI» DU PRINCE

Et au prince de tirer un enseignement :« C’est peut-être pour la première fois de-puis l’ère coloniale que le monde arabe s’autodétermine, fait ses propres choix et se donne les moyens de sa démocrati-sation par des manifestations de rue qui n’ont pas été soutenues par l’Occident.» Aboubakr Jamai, fondateur du journal critique aujourd’hui disparu, le Journal hebdomadaire, met carrément les pieds dans le plat. Dans une interview au Nou-vel Observateur, le journaliste estime que «si le Maroc s’embrase, la disparité des richesses y est telle que la révolution y sera beaucoup plus sanglante qu’en Tunisie». Voilà le genre de déclaration de nature à déclencher une alerte maxi-male au royaume de «tout va bien». Son confrère Ali Lemrabet, qui n’est pas

lui non plus en odeur de sainteté auprès de Sa Majesté, a fait sortir le gouverne-ment marocain de sa torpeur en révélant dans sa page facebook que «des troupes auraient été rappelées du Sahara occi-dental pour être prêtes à intervenir en cas de troubles». Une information qui a été largement reprise par les médias espagnols du fait qu’elle expliquer la peur du royaume d’être contaminé

sous peu par la révolution tunisienne. Il n’en fallait pas plus pour faire sortir le gouvernement de son silence et brandir «la main de l’étranger». Le ministre des Affaires étrangères, Taïeb Fassi Fihri, a convoqué hier l’ambassadeur d’Espa-gne et a eu un entretien avec le chef de la diplomatie espagnole pour leur ex-primer l’ «indignation» du Maroc face à ces «agissements irresponsables» des

médias ibériques. Son gouvernement a par ailleurs démenti «avec fermeté» avoir rappelé des troupes déployées dans le Sahara occidental pour parer à d’éventuelles manifestations. Les mé-dias publics marocains se sont mis en or-dre de bataille pour tirer sans retenue sur leurs confrères marocains et espagnols.

FEU SUR LEMRABET ET JEMAI

Dans la pure langue de bois, l’hebdo-madaire Le Temps a dénoncé ce qu’il appelle la «fabrication d’un mythe de la contagion». Il accuse le journaliste Jamaï de «méconnaissance inattendue de la situation politico-sociale du Ma-roc». L’hebdomadaire francophone la Vie éco, fait lui aussi une intrusion dans la politique pour jouer le gardien du palais. Tel un coup de sommation, il tire sur la foule des médias politique-ment incorrects, en leur reprochant un «plaisir jubilatoire à faire le parallèle entre ce qui s’est passé en Tunisie et la situation au Maroc». En somme, toute la rhétorique faussement rassurante est développée depuis quelques jours chez nous en Algérie par certains ministres et quelques médias aux ordres. Eh oui, dans le telles circonstances, les deux régimes enterrent la hache de guerre pour faire cause commune ; l’instinct de survie oblige. Hassan Moali

El Watan - Mardi 1er février 2010 - 11

I N T E R N A T I O N A L E

A ppelé à gérer la période transitoire, le nouveau gouvernement tunisien, à sa tête

Mohammed El Ghannouchi doit impérieuse-ment trouver le remède idoine à un des chancres complexes hérités de l’ancien régime Ben Ali. A savoir, réduire les inégalités régionales. Alors que le chômage de par son ampleur menace le tissu social d’effilochement. C’est ce qu’expliquent des observateurs tunisiens à l’AFP. Pour l’écono-miste Abdeljalil Bédoui «une croissance durable est indispensable pour la réussite de cette tran-sition, mais cela va prendre du temps, voilà le problème du gouvernement de transition qui est seulement capable de gérer le quotidien».De son côté, l’analyste Khemaies Krimi rappelle que la Tunisie a souffert depuis l’indépendance en 1956 d’un «racisme économique», lequel a fini par provoquer «la révolte des ruraux et des exclus des régions à dominante rurale». Il ob-serve qu’en 2004 le gouvernement a lancé une politique d’aménagement du territoire. La part léonine des investissements inscrits dans ce cadre est destinée au littoral. En parallèle, ce qui est re-venu pour le reste du pays relève de «l’assistance sociale». Le Premier ministre, Mohammed El Ghannouchi, a indiqué vendredi dernier que les priorités de son gouvernent consistent à assurer la «transition démocratique» et à relancer l’économie. Selon l’économiste Mahmoud Ben Romdhane, le

taux de chômeurs diplômés dépasse les 33% à l’échelle nationale. Soit 200 000 personnes. Il avoisine les 60% à Sidi Bouzid. Il observe que «le problème va s’aggraver parce que les futurs diplômés de 2015 sont déjà dans les universités». Et de poursuivre : «Chaque année, 80 000 diplô-més arrivent sur le marché du travail, alors que l’économie dans sa structure actuelle ne peut pas offrir plus de 40 000 emplois.» Jeudi dernier, le Fonds monétaire international (FMI) a indiqué que la crise socio-politique dans laquelle se débat la Tunisie pourrait le ramener à revoir à la baisse le taux de croissance de ce pays pour 2011. Soit à 3 ou 4% contre le taux initial qui est de 5%. Le gouvernement de transition a

annoncé le 25 janvier le versement d’une aide exceptionnelle de 260 millions d’euros pour les régions les plus pauvres et accordé une allocation mensuelle de 78 euros aux chômeurs diplômés de longue durée. Le ministre des Affaires étran-gères tunisien, Ahmed Abderraouf Ounaïs, est attendu prochainement à Bruxelles. Sachant que l’Union européenne (UE) a entamé en mai der-nier avec le régime de Ben Ali, des négociations en vue d’accorder à la Tunisie un statut avancé. Ce qui aurait permis à la Tunisie de bénéficier d’un traitement douanier préférentiel pour les échanges et à des facilités concernant l’obtention des visas. Par ailleurs, une délégation du Parti socialiste français, conduite par Harlem Désir,

se rendra jeudi et vendredi en Tunisie pour mani-fester son «soutien au processus démocratique», selon un communiqué rendu public hier et repris par l’AFP. Elle rencontrera des personnalités et des organisations politiques ainsi que les organi-sations de défense des droits de l’homme.Le PS entend apporter «son soutien au processus démocratique ouvert par la révolution tunisienne, et au peuple tunisien dans son combat pour la li-berté», est-il relevé dans le même communiqué.Plusieurs représentants de la gauche française, à l’exemple de Eva Joly (Europe Ecologie-Les Verts) et Olivier Besancenot du NPA, se sont rendus récemment en Tunisie pour soutenir la «révolution» tunisienne. Amnay I.

Le prince Moulay Hicham Ben Abdallah

TUNISIE

Le magma des inégalités régionales et du chômage

■ Le président sahraoui, secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, a appelé hier à Addis Abeba, l’Union africaine à prendre des «mesures concrètes» telles l’entrée de son pays dans les organisations intæernationales et l’application de sanctions économiques contre le Maroc, a indiqué l’agence de presse sahraouie (SPS). «Devant l’entêtement du gouvernement marocain, il est demandé à l’Union africaine de

prendre des mesures concrètes. Il s’agit d’oeuvrer à l’entrée de la République sahraouie dans les organisations internationales et à leur tête l’Assemblée générale des Nations unies, faire pression et imposer les sanctions nécessaires contre la partie entêtée», a déclaré le président Abdelaziz dans son allocution au sommet des chefs d’Etat et de gouvernement qui a achevé lundi ses travaux dans la capitale éthiopienne.

Le président sahraoui, a ajouté SPS, a indiqué, dans son intervention lors des débats sur la paix et la sécurité en Afrique, que cette dernière «a précédé les eff orts onusiens actuels en faveur de la résolution du confl it au Sahara occidental à travers la motion historique de l’organisation de l’Unité africaine de 1983». Il a, dans ce contexte, relevé le rôle de la déclaration de Tripoli de l’UA de 2009 dans la consécration de «la volonté du

continent» dans le parachèvement de la décolonisation à travers un référendum d’autodétermination à «options multiples». Le président Abdelaziz a demandé à l’UA, selon la même source, «des actions effi cientes pour mettre fi n aux pratiques du régime marocain, contraires à la charte des Nations unies et de l’Union africaine, et aux violations des droits de l’homme au Sahara occidental». R. I.

ENTÊTEMENT DU GOUVERNEMENT MAROCAIN

Le président de la RASD demande des sanctions à l’UA

■ La sous-préfecture de Kasserine, ville frondeuse au centre-ouest de la Tunisie, a été pillée et saccagée hier par plusieurs centaines de personnes, selon l’AFP. Les forces de l’ordre ne sont pas intervenues dans cette localité, qui a connu des affrontements violents entre la police et des manifestants lors des émeutes qui ont conduit à la chute du régime Ben Ali. «Plusieurs centaines de personnes se sont attaquées à la sous-préfecture et à la maison du sous-préfet. Ils ont tout pillé et saccagé», a déclaré Choukri Hayouni, un syndicaliste joint à Kasserine. «Ils ont tout pris, des meubles, des ordinateurs, des montants de fenêtres, de la vaisselle. J’en ai même vu avec des petites cuillères», a affirmé un autre syndicaliste, Sadok Mahmoudi.

Ces témoins ont en outre affirmé que les pillards étaient «encadrés par des gens du RCD», l’ancien parti au pouvoir du président déchu Ben Ali. Cette information n’a pu être confirmée par d’autres sources. Selon l’agence officielle TAP, «le gouvernorat de Kasserine a été, ces dernières heures, le théâtre de troubles». «Des malfaiteurs ont attaqué des institutions et terrorisé les habitants», affirme TAP, précisant qu’avaient été notamment visés les bâtiments de la sous-préfecture, la maison des jeunes et un lycée professionnel. Les deux syndicalistes de la puissante Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT) ont affirmé que l’armée, qui était présente, n’est pas intervenue pour mettre fin aux troubles.

LA SOUS-PRÉFECTURE DE KASSERINE PILLÉE

Page 12: El Watan 01.02.2011 - Mouloud Hamrouche

El Watan - Mardi 1erfévrier 2011 - 12

Des bénéfi ciaires veulent revenir dans leurs chalets

ALGER INFO

SUR LE V I F 2 4 H E U R E S

Même la signalisation routière est rattrapée par l’anarchie ! A qui la faute ?

RELOGÉS DANS LA COMMUNE DE DOUÉRA

AU CHOIX

● Plus de la moitié des 36 familles relogées dans ce site vivent le calvaire dans ce qui devait être leurs nouveaux logements.

LOTISSEMENT BAHA, À MOHAMMADIA : LES HABITANTS ATTENDENT LE REVÊTEMENT

Les habitants du lotissement Baha 2, au Lido, dans la commune de Mohammadia, réclament depuis plusieurs années le revêtement en bitume de leur quartier. Les responsables locaux avaient, dans un passé récent, promis aux habitants de ce lotissement de relancer le projet, mais en vain. «Les travaux étaient programmés pour l’année 2001, depuis rien de concret n’a été fait pour lancer ces travaux», déplore un résidant, qui ajoute : «L’état dégradé des routes au sein du lotissement pénalise considérablement les habitants, qui, en hiver, pataugent dans la boue et en été respirent un air plein de poussière.» Nous apprendrons d’un élu de l’APC que des travaux ont été menés à terme dans plusieurs quartiers de la

commune. Ils concernent la remise en état du revêtement en bitume pour des trottoirs déjà refaits.

RUE MUSTAPHA ALLOUACHE (BAB EL OUED) : UN BALCON MENACE DE S’EFFONDRER

Les passants de la rue Mustapha Allouache à Bab El Oued s’en sont rendus certainement compte : le pan d’un balcon du 6e étage d’un immeuble menace de s’effondrer. Selon les résidants, ce balcon fissuré, gondolé, et ne tenant qu’à un fil risque de se détacher. Le propriétaire a alerté les services de l’APC de Bab El Oued, mais n’a toutefois pas réussi à les faire réagir. «Alertés par le propriétaire, les services de l’APC ont, par le biais d’une mise en demeure datée du 12 janvier 2011 sommé le propriétaire de prendre en charge par ses propres moyens les travaux nécessaires, sous peine de

poursuites judiciaires dans le cas d’une catastrophe», nous indique-t-on. Les résidants de l’immeuble dénoncent la «fuite en avant des services de l’APC». «L’APC, dont les capacités matérielles ne lui permettent peut-être pas d’agir dans le cas d’espèce, saisie dans le but de trouver la solution adéquate en collaboration avec d’autres départements, a fait fi du code communal qui traite de la responsabilité en matière de dommages causés par les bâtis».

Ils nous ont trahi !». C’était avec cette expression que nous avons été accueillis

par des familles relogées, il y a près d’un mois, à la cité Fatma Zohra Boussalem, dans la commune de Douéra. La joie de quitter les chalets de Bateau-Cassé n’a duré que quelques minutes. Leurs lo-gements se sont avérés, dans leur majorité, «inhabitables et rien ne les différencie des chalets de Bordj El Kiffan», se lamente une mère de fa-mille. Invités à visiter un F3, sis au rez-de-chaussée, nous avons découvert, à notre grand étonnement, un appartement plutôt désagréable et peu confortable. Des fuites d’eau qui proviennent du plafond de la salle de bains, d’autres fuites jaillissent du plancher, le niveau du carrelage est disproportionné, les cloisons fragiles, la cuisine inachevée, des raccordements d’AEP mal faits, un réseau d’assainisse-ment bouché et des chambres exiguës. Au dernier étage, une occupante d’un F2 raconte, la mort dans l’âme, que son ap-partement a été inondé lors des dernières pluies. «La dalle est perméable, on dirait qu’elle a été réalisé avec du carton et non avec du ciment !», s’est-elle exclamée. Les ha-bitants affirment que tous les appartements connaissent des problèmes liés à des défauts de réalisation. «Les eaux usées de chacun d’entre nous sont déversées sur le voisin de l’étage inférieur et ce, à cause de défauts dans l’installation des réseaux», se plaignent-ils.

Ainsi, plus de la moitié des 36 familles relogées dans ce site vivent le calvaire dans ce qui devait être leurs nouveaux logements. «Ma famille est composée de 10 personnes, j’ai bénéficié d’un F3 avec des pièces anormalement exi-guës», s’est plaint un père de famille. Un autre citoyen bénéficiaire d’un F2 a indiqué que son appartement n’est qu’un F1 transformé en un deux pièces. Faute de travaux d’aménagement des espaces limitrophes aux immeubles, les habitants craignent le dé-bordement des eaux pluviales. Un mur de soutènement a été réalisé du côté supérieur des bâtiments, mais sans que les

habitants soient rassurés. «Re-gardez, contrairement à nos immeubles, les rez-de-chaus-sée des anciennes bâtisses ont été aménagés en locaux commerciaux, et non pas en appartements d’habitation ; pourtant, ils sont moins expo-sés au risque d’inondation», fait remarquer un autre rési-dant. Face à cette situation, plusieurs familles ont introduit des recours auprès de tou-tes les autorités compétentes, mais sans qu’aucune réaction ne vienne les délivrer de leur cauchemar. «Jamais je ne res-terai dans cette cité, j’ai laissé mes bagages dans la maison de ma sœur, l’appartement est tellement exigu qu’il ne

peut pas les contenir. J’ai surtout peur pour la santé de mes enfants, c’est infect ici…», dénonce une résidante, ajoutant que «les services de la circonscription adminis-trative de Zéralda ont promis d’envoyer des équipes pour ef-fectuer les travaux manquants et réparer les défauts, hélas, personne n’est venu, ils nous ont abandonné.» Outrés par l’indifférence des autorités et déçus par le mauvais état de leurs nouveaux logements, plusieurs habitants nous ont si-gnifié leur volonté de regagner leurs chalets. «Ici ou là-bas, c’est du pareil au même», dira, désenchanté, un homme d’un certain âge. Djamel G.

Opération de relogement des occupants des chalets

HORAIRES DES PRIERES

Fedjr 06h22 Dohr 13h01Asser 15h52Maghreb 18h16Icha 19h36

GRAND HÔTEL KETTANILA DIRECTION SOMMÉE DE QUITTER LES LIEUX

Depuis plusieurs mois, les 65 travailleurs du Grand Hôtel El Kettani, sis à Bab El Oued, voient leur avenir menacé par la

direction de comptabilité, du budget et du patrimoine de la wilaya d’Alger, selon les propos du gérant de la structure hôtelière. Ce dernier est relayé par la directrice, Mme Smoun Janette qui dit «ne pas saisir le mobile de la wilaya de mettre en adjudication la gérance de l’hôtel classé ‘‘Trois étoiles’’, une structure qui était en piteux état avant 1987 et pour laquelle nous avons accepté de mobiliser 4,3 milliards de centimes pour achever les travaux et la doter des équipements nécessaires». Mais, depuis quelques mois, la direction et les employés sentent le roussi. «Nous sommes destinataires et ce, depuis mai 2010, de notifications d’huissier nous enjoignant de remettre les clés à la wilaya, sur la base de textes juridiques que nous considérons qu’ils sont interprétés de manière erronée par la wilaya», estime la directrice de la structure qui affirme que «depuis 1987, date du contrat du bail 3/6/9 ans, l’hôtel est très bien géré et répond aux besoins de la clientèle, notamment les pensionnaires qui passent des nuitées lors des séminaires organisées par leurs entreprises respectives.» Et de poursuivre : «Nous sommes en possession d’un contrat de bail qui n’expire qu’en décembre 2014 et nous n’avons souscrit à aucune autre location gérance comme le prétend le service du Budget et du patrimoine de la wilaya.» La direction de l’hôtel vient d’introduire une action en justice en référé près la chambre administrative du tribunal de Bir Mourad Raïs (mercredi 2 février, ndlr) et se dit «se soumettre à la décision de l’instance compétente et non aux avertissements adressés par la wilaya sur des bases infondées», selon notre interlocutrice qui, par ailleurs, soupçonne des manœuvres occultes qu’opèrent certains opérateurs qui tiennent à déposséder l’actuelle direction de la gérance de la structure hôtelière qui s’estime lésée dans ses droits, a fortiori lorsqu’il lui est signifié, toute honte bue, qu’elle doit débarrasser le plancher et laisser d’autres (gérants, ndlr) «remplir leur ventre (sic)». Les employés que nous avons rencontrés sur le perron de l’hôtel dont certains exercent depuis plus de vingt ans, ne décolèrent pas et abondent dans le même sens. «Nous sommes déterminés à défendre notre gagne-pain et agir contre la mesure de la wilaya que nous jugeons scélérate. Et seule la justice est en mesure de trancher», tempêtent-ils. M. Tchoubane

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El Watan - Mardi 1er février 2011 - 12

Un projet en quête d’assiette

CONSTANTINE INFO

● Le choix d’un siège à aménager, qui soit plus proche du centre-ville, semble être l’option retenue par les responsables concernés.

Le problème de l’indisponibilité d’une assiette foncière a considé-rablement retardé la réalisation

de la maison et du musée de l’artisanat, programmé en 2007. L’espace prévu ini-tialement pour ces deux infrastructures, situé sur le terrain Tennoudji, à la cité Emir Abdelkader, a été réservé par la wilaya à la réalisation d’une résidence présidentielle. Selon Nadjib Achouri, directeur des petites et moyennes en-treprises et de l’artisanat (PME), le projet est toujours en cours, mais il faut lui trouver une assiette. «Nous avons proposé un terrain à la nouvelle ville Ali Mendjeli, mais le ministre a exigé que la réalisation de ce projet ait lieu dans la ville de Constantine, de ce fait nous sommes en train d’étudier d’autres propositions», a-t-il déclaré. Après la réunion, tenue dernièrement avec des représentants des artisans au siège de la direction, plusieurs endroits ont été proposés pour l’étude. «La direction en a retenu certains, selon l’importance du projet et la demande des artisans, dont les sièges d’entreprises en dissolution, situées à Djenane Zitoune, Rahmani Achour, la rue de Roumanie, le Chalet des Pins, l’avenue Aouati Mostefa et le Polygone», a-t-il indiqué, tout en précisant que le projet sera concrétisé dès qu’un terrain sera localisé, ou un autre lieu qui convienne aux artisans de la ville. Pour rappel, l’initiative de ce

projet remonte à 2002, suite à l’éradi-cation des bidonvilles Gance, Lentini et Tennoudji, situés à la cité Emir Abdelk-ader. L’idée des autorités de la wilaya, à l’époque, était de récupérer des assiettes pouvant accueillir des projets, surtout que la ville de Constantine faisait face à un important déficit foncier. Le pro-jet prévoit aussi la construction d’un musée, dont la vocation principale sera de conserver, classer et répertorier les

œuvres artisanales d’une valeur histo-rique et patrimoniale avérée. Outre une quarantaine de locaux qui regrouperont les principales activités artisanales de la ville du Vieux Rocher, l’établissement abritera, selon la fiche technique, des ateliers de formation et d’apprentissage pour les jeunes, une salle de conférences et un espace réservé aux expositions et autres manifestations économiques.

Ratiba B.

CITÉ UNIVERSITAIRE ZOUAGHI 1

Bras de fer entre la direction et la section syndicale

Le bras de fer entre la section syndicale de la cité universitaire Zouaghi Slimane 1 et la direction des œuvres universitaires

Ali Mendjeli, dans la commune d’El Khroub, ne semble pas près de connaître son épilogue. Dans un communiqué transmis à notre bureau, les membres de la section syndicale de ladite cité s’élèvent contre les pratique jugées arbitraires de la direc-tion, notamment du responsable des ressources humaines. «Ce dernier a suscité des accusations mensongères et intenté des sanctions administratives arbitraires à l’encontre des mem-bres de la section syndicale ; il a procédé à des mutations, des mises à pied et des décisions de comparution devant le conseil de discipline, et ce en violation de l’article 54 de la loi 90/14 »,

lit-on dans le communiqué, dont les rédacteurs n’ont pas non plus manqué de protester contre « la fermeture du bureau de la section à la résidence Zouaghi Slimane 1, sanctionnée par des mesures disciplinaires contre ses membres». Les syndicalistes qui relèvent l’illégalité de ces mesures, rappellent le climat de déliquescence qui règne dans cette cité universitaire, où les vols et autres dérapages sont légion. De notre côté, nos tentatives de contacter, durant plusieurs jours, le directeur des œuvres universitaires de la nouvelle ville Ali Mendjeli, que ce soit à son bureau ou par téléphone, pour avoir des éclaircissements sur cette affaire, ont été infructueuses.

O.S. Merrouche

LE SNAPAP CRITIQUE LA GESTION DES ŒUVRES SOCIALES

Benelmili, secrétaire de wilaya du Snapap, lors d’une conférence de presse animée au siège du syndicat, a exposé plusieurs points,

est revenu sur la problématique de gestion des œuvres sociales, le problème relatif à la création d’une section syndicale au centre de formation professionnelle de la zone Palma, ainsi que sur le change-ment de la commission des activités sociales conformément au procès juridique n°3673 enregistré en 2010. Il a par ailleurs appelé hier les militants de ce syndicat à faire preuve de sagesse, faisant allusion à la marche que certains partis et syndicats comptent organiser le 12 février. «Notre syndicat autonome insiste beaucoup sur le calme et la sagesse, seuls en mesure de régler les pro-blèmes de notre société, sans aucune intervention extérieure», ajoute-ra-t-il. R. B.

GRÈVE À L’INATAA LA COLÈRE MONTE D’UN CRAN

La colère est montée hier d’un cran à l’université Mentouri, où les étudiants de l’institut national de l’alimentation et des techniques

agroalimentaires (Inataa), toujours en grève, ont tenu un autre sit-in devant les deux accès du rectorat du campus central. Les grévistes ont réclamé un décret officiel signé par le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique pour la prise en charge de leurs revendications. Il s’agit, entre autres, d’une appellation officielle pour l’institut avec leur intégration dans la fonction publique, prenant en compte les anciennes promotions. «Nous avons envoyé nos reven-dications la semaine dernière, et à ce jour, nous n’avons rien reçu», a déclaré le chargé de la communication de l’institut. Celui-ci a annoncé qu’une marche sera organisée aujourd’hui à partir de l’institut, sis au 7ème km, jusqu’à l’université centrale. R. B.

BÉNI YAGOUB (BENBADIS) RACCORDEMENT DE 230 LOGEMENTS AU RÉSEAU DE GAZ

Béni Yagoub, une localité de plus de 1700 âmes, dans la commune de Benbadis, vient de bénéficier de travaux de raccordement au

réseau de gaz de ville au profit de 230 familles. Selon un membre de l’APC de Benbadis, deux cents autres familles seront raccordées à leur tour durant le 1er semestre de l’année en cours. Bien que cette opération ne soit pas passée sans susciter la joie des habitants de cette petite bourgade, ces derniers ne cessent pas pour autant de rappeler aux autorités leurs engagements à régler des problè-mes soulevés il y a des années. «Nous sommes alimentés en eau pota-ble un jour sur deux et durant une demi heure seulement, en plus l’eau est souvent de qualité douteuse, ce qui nous oblige à l’acheter chez les propriétaires de citernes, qui, eux la ramènent à partir de sources sur le flanc de la montagne», ont-ils déclaré. Par ailleurs, les résidants relèvent l’état de dégradation indescriptible dans lequel se trouve la salle de soins. «Même si les moyens d’effec-tuer les consultations existent, l’état dans lequel se trouve la salle ne nous facilite pas le travail», a noté un médecin. Selon les habitants, le bureau de poste n’ouvre que deux jours seulement, lundi et jeudi, et un seul agent assure le service. R. B.

ÉCOLE BOUBLAT SALAHUNE SORTIE PLEINE D’EMBÛCHES

P lusieurs parents d’élèves attirent l’attention des autorités commu-nales sur le danger que représente pour leurs enfants l’extérieur

immédiat de l’école primaire Boublat Salah, sise à Sidi Mabrouk, cité Hadj Ahmed Bey (ex-Lauriers-Roses). «C’est un chemin incliné, accidenté, boueux, plein de ronces et de grosses pierres, un vrai piège pour nos enfants, surtout les plus petits, qui font quotidiennement des chutes. Il y en a même qui ont eu des fractures et des blessures sérieu-ses», explique une mère de famille, dont le petit garçon est tombé sur cet escarpement pierreux, se blessant à la tête. Ces parents disent que la sortie initiale de cette école se trouvait avant sur la partie latérale de l’établissement, donnant directement sur un chemin goudronné, au milieu des habitations, et qu’elle a été détournée au profit d’un rési-dent qui l’utiliserait pour garer ses voitures. Les alentours d’une école se doivent d’être sécurisés sur tous les plans, et dans ce cas précis les autorités concernées ont le devoir d’y remédier. F. H.

MAISON ET MUSÉE DE L’ARTISANAT

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Les artisans sont dans l’attente d’un lieu qui les rassemble

■■ LA PLANIFICATION URBAINE À L’ÉPOQUE OTTOMANE EN DÉBAT

Le docteur Abdelkader Dahdouh, spécialiste de l’histoire à l’université Mentouri, animera aujourd’hui à 14h une conférence ayant pour thème «La planification urbaine à Constantine à l’époque des Ottomans». La communication qui sera abrité par la salle des conférences de la maison de la culture Al Khalifa, s’inscrit dans les activités de l’espace de mardi. Le sujet semble être fort intéressant au vu de la qualité des travaux laissés par les Turcs durant leur présence au Vieux Rocher. Il pourrait même inspirer les experts des services techniques de l’APC de Constantine. S. A. No comment

SUR LE VIF

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ALI MENDJELI

Page 14: El Watan 01.02.2011 - Mouloud Hamrouche

À l’instar des autres wilayas du pays, Oran célèbre demain la journée mondiale des zones humides qui

coïncide avec le 2 février de chaque année. Menacées par les rejets des eaux usées, les décharges sauvages et la destruction de la végétation, les zones humides assistent, ces dernières années, à la disparition de certaines plantes rares ainsi que quelques espèces d’oiseaux. Le recensement inter-national (du 17 au 21 janvier) d’oiseaux d’eau, durant la période hivernale, fait état de 45 486 oiseaux seulement. Effec-tué par les ornithologues de la conser-vation des forêts, ce recensement fait ressortir que le nombre d’oiseaux diminue chaque année. En 2010, 48 696 oiseaux ont été répertoriés contre 97 918 en 2009 au niveau des zones humides de la wilaya, soit une diminution de 50%. Selon les spécialistes, les huit zones de la wilaya d’Oran, totalisant 64.000, accueillaient habituellement entre 150.000 et 200.000 oiseaux toutes espèces confondues. Ac-tuellement, seulement 1/5 de cet effectif a été recensé. Ce recensement indique ainsi que la situation des zones humides dans la wilaya d’Oran n’est pas très reluisante, car cette faune est considérée par les scientifi-ques comme étant un excellent indicateur de l’état de santé des milieux naturels. A titre d’exemple, la Grande Sebkha, qui accueillait entre 15 000 et 20 000 flamants roses, n’a enregistré aucun oiseau de cette espèce en cette période hivernale. Cette baisse est due, notamment, au faible vo-lume d’eau au niveau de quelques zones et aux conditions défavorables dans ces zones humides à certaines étapes de la

migration qui commence en novembre. Dans la wilaya d’Oran, il existe 8 zones humides dont 4 classées mondialement dans le cadre du programme Ramsar. Ces zones restent abandonnées et livrées à elles-mêmes. La plupart de ces zones sont en proie aux déversements d’eaux usées et à la prolifération de décharges sauvages d’ordures ménagères et autres déchets in-dustriels, comme les gravats de matériaux de construction, les déchets avicoles, les détritus des usines limitrophes situées dans la zone d’activité de Benfreha, Oued Tlélat ou Hassi Ben Okba. Les zones humides en question abritent des lacs impressionnants qui restent hautement pollués par ces rejets. Il s’agit de Dhaya

Morsli ou encore Dhayet Oum El Ghellaz, le lac Telamine et d’autres aux alentours de la Grande Sebkha. L’une des conséquences majeures de ces bouleversements des environnements immédiats de ces zones, c’est la baisse du nombre d’oiseaux pèlerins provenant d’Europe, de Namibie ou d’ailleurs. Trou-vant habituellement refuge dans ces lacs, les oiseaux migrateurs ont finalement préféré d’autres régions plus clémentes et moins polluées. Parmi les mesures prises par les autorités locales pour la préserva-tion du lac Telamine, la délocalisation de la décharge et de la réalisation d’une sta-tion d’épuration des eaux usées (STEP), rappelle-t-on. Cherifa K.

La coopération scientifique algéro-japonaise sera renforcée dès février prochain par le lancement d’un nouveau programme de

développement des technologies solaires, a-t-on appris de source confirmée auprès de l’université des sciences et de la technologie Mohamed Boudiaf d’Oran (USTO). Selon notre source, ce projet, qui s’inscrit dans de le cadre de la coopération entre les deux pays dans le domaine de la recherche et du développement de l’indus-trie solaire, sera appelé à se développer davantage dans les do-maines académiques et technologiques, a-t-on souligné de même source. Ce programme, qui s’intitule «Projet SSB» (Sahara Solar Breeder), en référence à la plateforme technologique dite ferme solaire expérimentale, est prévu à Saïda. Dans le prolongement de cette perspective, l’USTO bénéficiera de la création d’un centre de recherches dédié au développement des technologies solaires,

ajoute-t-on. Nous apprenons, dans ce contexte, qu’un délai de cinq ans a été assigné à la concrétisation de cette opération entièrement financée par la partie japonaise, avec une enveloppe budgétaire de l’ordre de cinq millions de dollars, indique-t-on. L’université Mohamed Boudiaf profitera également d’une dotation en équi-pements, de formations et du concours permanent d’experts. Par ailleurs, l’université de Saïda et le Centre de recherches sur l’éner-gie solaire d’Adrar (CRESA) auront des programmes technologi-ques pour la construction de cellules photovoltaïques et l’exploi-tation de l’énergie produite, a encore souligné notre source. Il est utile de rappeler que ce programme avait été entériné en été par la signature d’un protocole entre le ministère de l’Enseignement su-périeur et de la Recherche scientifique, l’USTO et deux agences japonaises (JICA et JSTA). B. Alami

COMMERCE : PROMOTION ET SOLDES EN VOGUEDes promotions et des soldes allant parfois jusqu’à 50% de rabais sont proposés durant cette période hivernale par plusieurs commerçants de la ville d’Oran. Ces promotions et soldes, annoncées sur les vitrines des commerçants et les surfaces commerciales concernent en grande partie des articles de maroquinerie, de chaussures, des vêtements et de l’ameublement. T. K.

CIRCULATION ROUTIÈRE : TROIS NOUVELLES TRÉMIES PROGRAMMÉESTrois nouvelles trémies pour désengorger la circulation routière seront réalisées à Oran ville et dans sa périphérie par la direction locale des travaux publics. Ces nouvelles structures seront implantées au niveau du Boulevard du Millenium et au niveau des troisième et quatrième Périphériques. Oran dispose actuellement de cinq trémies. T. K.

COLLOQUE EN HOMMAGE À TAHAR OUATTARDurant trois jours, à partir d’aujourd’hui 1er Février, la direction de la culture abritera un colloque en hommage à Tahar Ouattar. Cette manifestation donnera lieu à une exposition et une conférence sur la vie et l’œuvre de cet écrivain. Elles seront animées par une pléiade de poètes et poétesses algériens, irakiens, égyptiens et palestiniens. T. K.

El Watan - Mardi 1er février 2011 - 12

Les oiseaux d’eau continuent de déserter les lacs

Lancement d’un programme entre l’USTO et deux agences japonaises

Les services techniques de la commune d’Oran ont dénom-bré 153 immeubles qui ont été classés en «case rouge»,

apprend-on de sources communales. Il s’agit d’immeubles me-naçant ruine et abritant plus de 3.000 habitants qui devront être relogés dans le cadre du programme de la résorption de l’habitat précaire. Une partie de ces immeubles se trouve à Haï Derb, Mediouni et El Hamri où 500 familles seront relogées. Dans ce cadre, une commission technique a été mise en place, à sa tête le chef de daïra, et a été chargée du recensement du vieux bâti et des habitations menaçant ruine en vue de redessiner la carte des priorités pour le relogement. En outre, des mesures ont été prises pour empêcher l’occupation des immeubles évacués en attendant leur démolition. Rafika A.

Le projet de construction de 3 500 logements promotionnels subventionnés (ex-logement social participatif), sera réalisé

sur trois assiettes de terrain qui ont été retenues par l’Office de promotion et de gestion immobilière (OPGI), apprend-on de source crédible auprès de l’organisme logeur. Selon notre source, ces assiettes, localisées au niveau des daïras de Bir El Djir, Gdyel et Oued Tlelat, sont en phase d’élaboration du cahier des charges. Dans ce contexte, un avis d’appel d’offres sera prochainement lancé dans le cadre du plan quinquennal (2010-2014). Notre source indique, à cet effet, que le projet en ques-tion est pris en charge par quatre promoteurs, à savoir l’Agence d’amélioration et de développement du logement (AADL), la Caisse nationale d’épargne et de prévoyance (CNEP-IMMO), l’Agence foncière de la wilaya d’Oran et l’Entreprise nationale de promotion immobilière (ENPI). B. Al.

Le poulet de chair a atteint hier un pic sans précédent. En effet, dans les différents marchés (Aurès, Sabah, Hamri,

Gambetta) cette viande blanche était écoulée à 350 DA le kilogramme. Une hausse de près de 50%, comparativement à une période très proche où le poulet était cédé à 190 DA. Cette montée des prix a suscité l’incompréhension et le mécontente-ment des citoyens. «Avec 100DA, j’arrivais à acheter près de 400 grammes. Maintenant, cette somme ne me permet même pas 200grammes» s’offusquait cette dame visiblement dépitée par cette montée des prix. Les commerçants, pour leur part, disent appliquer les prix imposés par les producteurs. Un aviculteur rencontré lors de l’approvisionnement d’un bou-cher expliquait cette situation par la rareté du produit et éga-lement par la cherté des produits d’alimentation des volailles. «Le poulet se fait rare actuellement dans la mesure où certains aviculteurs ont eu à déplorer une perte énorme en poulets de ponte. D’autres, voulant éviter de telles pertes, ont jugé bon de ne pas investir dans ce créneau, perturbant de ce fait tout le circuit de distribution», a-t-il indiqué. Hadj Sahraoui

L ’association «El Moustakbal» pour la promotion de la jeune fille et la protection de l’enfant, implantée et activant dans la

localité de Hassiane Toual et villages environnants, a lancé une opération, la première du genre : «l’alphabétisation numérique». Mme Boulakhras Nadia, présidente, explique : «de nos jours est considérée illettrée toute personne qui ne sait pas utiliser un or-dinateur. On fait face à un nouveau type d’analphabétisme encore plus dur à dépasser pour les jeunes filles habitant en zone rurale comme c’est le cas pour nos filles à Benfreha». Selon elle, il est im-possible, pour les jeunes filles de cette localité, de se rendre dans un cybercafé. «Nous avons donc, dit-elle, pensé à créer pour elles un espace où elles peuvent apprendre à utiliser le microordinateur et prendre connaissance du système informatique et de l’internet qui leur ouvre les portes du monde et du savoir». L’on apprendra que cette association dispense des cours d’informatique à une dizaine de jeunes filles. «Nous continuerons à nous occuper des jeunes filles et des enfants en zone rurale où il n’est pas évident de trouver une grande aide pour les deux catégories que l’on peut qualifier des plus vulnérables», relèvera Boulakhras Nadia. R. K.

ORAN INFO

● Effectué par les ornithologues de la conservation des forêts, un recensement fait ressortir que le nombre d’oiseaux diminue chaque année. En 2010, 48 696 oiseaux ont été

répertoriés contre 97 918 en 2009 au niveau des zones humides de la wilaya.

RISQUE D’EFFONDREMENT 153 IMMEUBLES CLASSÉS «ROUGE»

RÉALISATION DE 3500 LOGEMENTS TROIS ASSIETTES DE TERRAIN RETENUES

COMMERCE LE PRIX DU POULET GRIMPE À 350DA

HASSIANE TOUAL PROGRAMME D’ALPHABÉTISATION

Oran dispose de 8 zones humides dont 4 classées mondialement dans le cadre du programme Ramsar

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ENERGIE SOLAIRE

EN BREF

ZONES HUMIDES

Page 15: El Watan 01.02.2011 - Mouloud Hamrouche

El Watan - Mardi 1er février 2011 - 13

R É G I O N C E N T R E

VIRÉE DANS LE QUARTIER DE ZAOUIA (BENI TAMOU)

Une bourgade mise aux oubliettes

MENACEUR

Un projet pilote

Située au nord du chef-lieu de la commune de Beni Tamou, Zaouia est une

bourgade où vivent plus de 4000 âmes. Pourtant, elle ressemble plutôt à un douar qu’à une cité moderne située dans l’une des communes les plus riches de la wilaya de Blida. Les problèmes sont si nombreux que les ci-toyens n’hésitent plus à exprimer leur colère à la moindre rumeur d’une présence d’un respon-sable. D’ailleurs, les dernières émeutes qui ont secoué le pays et également la wilaya de Blida ont été déclenchées depuis ce village. L’absence d’un cadre de vie décent, aggravé d’un malaise social aigu, a transformé la vie dans cette bourgade en un vérita-ble calvaire. A Zaouia, il n’existe pas d’amélioration urbaine, mais plutôt une détérioration urbaine. Sans vouloir donner une image cauchemardesque, les trottoirs sont inexistants, endommagés ou squattés par les commerçants formels et informels. L’éclairage public fait défaut dans plusieurs ruelles, donnant l’opportunité aux brigands et délinquants d’agir à leur aise. Le village sombre dans l’insé-curité dès la tombée de la nuit. Ce n’est pas tout, puisque 80% des routes et des accès dans ce hameau sont impraticables. A défaut d’un tapis de bitume, ces voies se transforment en

un gigantesque bourbier dès la première averse. Comme un malheur n’arrive jamais seul, plusieurs quartiers sont jusqu’à nos jours sans gaz ni électricité. On citera à titre d’exemple la cité nouvelle de Zaouia qui existe depuis plus de 10 ans. Les ré-sidants déplorent l’inexistence de ces énergies qui sont fort importantes et qui facilitent la vie quotidienne. «Nous avons eu beau faire appel aux autorités locales concernées, en vain. On ne sait plus à quel saint nous vouer pour avoir droit à la lu-mière et au gaz de ville. L’APC et la SDC (Société de distribution du centre), ex-Sonelgaz, nous renvoient à la DMI (Direction de l’énergie et des mines) qui, selon elle, a donné un avis défavorable à notre raccordement à ces deux réseaux. Pour quelles raisons ? On ne sait pas», dénonce Saïd, un des habitants lésés. Concernant ce problème, M. Kessentini, attaché de presse auprès de la SDC, déclare qu’il est pratiquement impossible de raccorder cette cité au gaz et à l’électricité, parce que les rési-dants ont obtenu des permis de construire près des conduites principales de gaz. «Les rac-corder serait un réel danger et la SDC n’est qu’une entreprise chargée de la réalisation des projets qu’on lui attribue. Si la DMI avait donné un accord pour

leur raccordement, on l’aurait fait sans tarder», explique-t-il. Cela dit, comment ces citoyens ont-ils pu avoir ces permis de construire ? Cette question reste sans réponse, même après avoir pris attache avec M. Zeddam, P/APC de Beni Tamou. Néan-moins, il annonce que 2011 va peut-être alléger la souffrance de quelques-uns, puisque plu-sieurs projets sont inscrits pour ce village. Aussi, les habitants de la cité nouvelle de Zaouia devront pren-dre leur mal en patience et se munir de bougies et de gaz buta-ne au quotidien, en attendant une amélioration du milieu urbain prévue dans plusieurs ruelles. «Toutes les ruelles de cette cité sont programmées dans le cadre d’un méga-projet de bitumage. Nous avons prévu une enveloppe de près de 100 millions de di-nars. Une amélioration urbaine générale est aussi au programme avec la réfection des trottoirs et la révision de l’éclairage pu-blic», rassure le 1er magistrat de la commune. On apprendra que dans le cadre du nouveau plan quinquennal, la salle de soins, sise rue Fahass Mohamed, fera l’objet d’extension et le centre de santé de proximité, sis rue Dzanouni, sera réhabilité. Une révision du réseau d’assainisse-ment est également prévue. Asma Bersali

La wilaya de Aïn Defla pourrait devenir une wilaya nourricière», a déclaré Rachid Benaïssa, ministre de l’Agriculture lors d’une récente visite dans la wilaya

de Aïn Defla. En effet, il y a lieu de rappeler que la région est considérée comme polyvalente en ce sens qu’elle dispose de terres fertiles localisées dans les trois zones : la plaine, les zones intermédiaires et les piémonts. Pratiquement, toutes les communes de la wilaya disposent de superficies ensemencées dans les trois catégories. Cependant, les meilleurs rendements se trouvent au niveau de la zone 1, au milieu des plaines où l’irrigation ne pose pas problème, sur ces terres fertilisées au maximum en raison de leur exploitation pour d’autres cultu-res, principalement celle de la pomme de terre. Autant d’in-dicateurs auxquels sont venus se greffer les facteurs naturels favorables, selon les experts, à une bonne récolte, du moins à ce stade de la campagne labours-semailles 2010 /2011. Pour l’heure, affirme un chef de service, responsable de la filière, le cycle de développement végétal se poursuit dans les meilleures conditions augurant d’une bonne production. Actuellement, les céréaliculteurs entreprennent les opéra-tions de désherbage nécessaires pour améliorer au mieux les rendements à l’hectare. Il s’agit, selon la même source, de mettre tout en œuvre pour réussir cette campagne, d’autant que la wilaya de Aïn Defla possède toutes les potentialités à cet effet. En outre, explique encore la même source, il a été livré cette saison quelque 49, 649 qx de semences. Du jamais vu selon le même responsable qui impute cette situation aux nombreux dispositifs mis en place par la tutelle pour soutenir cette filière. D’un autre côté, les services compétents de la DSA mettent le paquet pour sensibiliser les céréaliculteurs en organisant des journées de vulgarisation à raison de 3 à 4 journées par semaine. Pour rappel, la wilaya de Aïn Defla compte près de 9000 céréaliculteurs. S’agissant de la super-ficie semée au 18 du mois courant, celle-ci est de l’ordre de 73 600 ha, dont 51 000 ha sont consacrés au blé dur, et 4300 ha au blé tendre. A noter que le rendement à l’hectare dans la zone 1, dont la superficie est de 20 000 ha, peut excéder 30 qx. Dans les autres zones, le rendement à l’ha varie entre 20 à 12 ha. Cette saison, on prévoit une récolte de l’ordre de 1,5 million de qx. Pour ce qui est du contrat de performance pour l’année prochaine, la wilaya de Aïn Defla est tenue de réaliser une production de 1,8 million de qx. Cependant, il est utile de noter que les mois de mars et d’avril condition-nent le rendement à l’ha et peuvent perturber ces prévisions en termes de pluviométrie. Signalons enfin que la wilaya de Aïn Defla — région à vocation agricole — si elle s’est clas-sée parmi les premiers producteurs de céréales à l’échelle nationale, il n’en demeure pas moins que des efforts restent à faire pour augmenter les rendements et participer ainsi à dimi-nuer la dépendance étrangère de l’Algérie dans ce domaine. Aziza L.

EL HASSANIA Les élèves boudent l’écoleDes élèves du CEM les frères Boufeldjine, situé dans la

commune d’El Hassania, daïra de Bathia, (extrême ouest du chef-lieu de Aïn Defla) ont refusé hier de regagner leur classe à cause du froid, a-t-on appris de sources locales et du maire. Le froid qui sévit dans cette région enclavée, perdue sur les monts de l’Ouarsenis, lesquels culminent à plus de 1000 m d’altitude, a eu raison de la patience des élèves des classes de 4e. Pour rappel, les promesses du wali d’installer le système du chauffage central ont buté sur les procédures administra-tives nécessaires à cet effet, a indiqué le premier responsable de la commune. Par ailleurs, signalons que ces classes sont équipées de climatiseurs, à l’arrêt depuis leur installation faute d’un groupe électrogène, dont l’acquisition n’a pu se faire, ont indiqué des sources proches du secteur. Les autorités locales n’ont pour seule solution que de raisonner les protes-tataires afin qu’ils reprennent les cours, d’après les propos du maire, joint par téléphone. A. L.

● Les résidants de la localité Zaouia vivent encore dans des conditions précaires.

L’élevage caprin et la création d’une unité de production fermière de fromage de chèvres,

tels sont les deux objectifs à atteindre, dans le cadre de la consolidation des liens entre la wilaya de Tipasa à travers sa direction des forêts et le conseil général de l’Hérault (France) représenté par l’Ins-titut agronomique méditerranéen de Montpellier (IAMM). C’est parce que le relief de la wilaya de Tipasa représente une opportunité dans la réussite de cette action de partenariat et de solidarité que des initiatives viennent d’être lancées. En effet, le coût global de ce projet pilote est cofinancé par les Algériens et les Français. L’Algérie participe avec

une quote-part avoisinant 2,7 millions de dinars et le conseil général de l’Hérault avec une subvention de 29 500 euros. Tout cet argent servira à prendre en charge les travaux d’aménagement de la chè-vrerie, l’achat du matériel d’élevage caprin laitier, l’achat et le transport de 15 chèvres de race alpine et 2 boucs depuis la France jusqu’à Menaceur, la construction, l’aménagement et l’équipement de la fromagerie et autres charges qui rentrent dans le processus de production, de conditionnement et de commercialisation du fromage de chèvre. Ce pro-jet pilote devra être achevé au courant de l’année 2012. M’hamed H.

AÏN DEFLA Les prémices d’une bonne récolte

UNIVERSITÉ SAÂD DAHLEB À BLIDA Les étudiants en grève illimitée En grève illimitée depuis une semaine, les étudiants du département de langue italienne (système classique et LMD) de l’université de Blida interpellent le ministère de tutelle quant au devenir des diplômés de cette langue qui reste jusque-là sans débouchés. «Il n’y a que 17 lycées à l’échelle nationale qui enseignent l’italien. Au niveau du ministère de l’Education, on nous a dit que c’est le ministère de l’Enseignement supérieur qui prend en charge vos doléances. Je ne vois pas pourquoi on opte pour l’ouverture des spécialités sans perspectives», s’est interrogée une étudiante qui a rendu visite hier à notre rédaction. Les étudiants du département d’italien de l’université de Blida exigent, d’une part, l’intégration de cette langue dans l’enseignement moyen et secondaire à l’échelle nationale et la création de postes d’emploi dans le secteur économique, notamment dans le domaine du tourisme. D’autre part, ces étudiants demandent aux autorités de faire pression sur les entreprises italiennes pour recruter des interprètes algériens. Comme ils réclament également l’intégration de cette langue à la radio algérienne internationale. D’après ces étudiants, ces procédures pourraient permettre la réduction du chômage qui frappe de plein fouet les licenciés en langue italienne en Algérie. «70% des étudiants de notre département n’ont pas choisi cette spécialité. On a fait venir des étudiants de l’extrême Sud algérien pour étudier une spécialité et devenir par la suite candidats au chômage. C’est vraiment malheureux de voir des diplômés contraints à suivre une autre formation dans des écoles privées pour pouvoir décrocher un poste d’emploi», a regretté notre interlocutrice.

Djedjiga Rahmani

OUARGLATrois voleurs de portable maîtrisésLes services du 4e arrondissement de la Sûreté urbaine de Ouargla viennent de présenter deux mineurs et un adulte devant le parquet de Ouargla pour un vol de portable commis au niveau de la gare routière interwilayas, située sur la RN49. Les voleurs ont été coincés en flagrant délit lors d’une patrouille ordinaire. H. A.

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Page 16: El Watan 01.02.2011 - Mouloud Hamrouche

SÉTIFDémantèlement d’un réseau de faux-monnayeurs

La brigade de recherche et d’investigation de la police judiciaire de la wilaya de Sétif a arrêté trois individus en possession de 7 500 DA, des coupures de 500 DA

en faux billets. Les mis en cause, âgés de 23 à 25 ans, ont été appréhendés suite à des informations indiquant que des personnes écoulaient de la fausse monnaie au niveau des quartier des 1014 et 400 logements. Un scanner et une photocopieuse ont été saisis lors d’une perquisition au domicile d’un des accusés, et à celui d’un autre élément de la bande, les enquêteurs ont découvert 32 500 DA, des cou-pures de 1000 DA et 500 DA en faux billets. Une autre per-sonne, ayant acheté des faux billets chez les deux premiers trafiquants, a été arrêtée en possession de 13 000 DA (faux billets de 1000 DA), en plus de 15 g de kif traité. Les mis en cause ont été mis, avant-hier, en détention préventive.

Dounia B.

MILALes habitants de deux mechtas ferment la RN5

De dizaines de citoyens des mechtas Boufoula et Bir Hachem ont barricadé à l’aide de blocs de pierre, hier,

vers la mi-journée, la RN5 à l’entrée Est de la ville de Chel-ghoum Laïd. Les habitants, aux dires de quelques protesta-taires interrogés, revendiquent «l’aménagement de la route qui desserve ces deux douars sur une distance de 14 km». Et de marteler: «Nous souffrons, au même titre que nos enfants scolarisés, le martyre depuis près de deux ans, car ce tronçon est carrément impraticable, hiver comme été.» D’autres personnes jurent que l’APC n’a cessé depuis de longs mois de les abreuver de promesses quant à une prise en charge effective de leur doléance, mais en vain.

M. Boumelih

Suicide d’une jeune femme à Chelghoum Laïd

M . H., une femme de 26 ans, mère d’une fillette en bas âge, habitant à douar Boufoula, à l’est de Chelghoum

Laïd, est décédée, dimanche soir au CHU de Constantine après avoir ingurgité un produit raticide, apprend-on de source bien informée. L’affaire remonte à l’après-midi de mercredi dernier, lorsque la victime s’était isolée dans sa chambre pour avaler le dangereux produit. Elle sera éva-cuée dans un premier temps aux urgences médicales de la ville, puis transférée dans la soirée au service de réani-mation du CHU de Constantine. Une enquête est en cours pour déterminer les causes de ce drame. M. B.

EL OUEDPlus d’un milliard de dinars pour le recensement économique

Le directeur général de l’Office national des statistiques (ONS), Mounir-Khaled Barah, a déclaré, lors de son

allocution d’ouverture des travaux du colloque régional sur le recensement économique, organisé hier à El Oued, que plus d’un milliard de dinars a été débloqué et près de 7 000 agents recenseurs mobilisés pour cette opération. Selon ce responsable, trois colloques régionaux en la matière ont déjà été organisés à Oran, Sétif et Tipaza. Le quatrième a eu lieu, hier, à El Oued. Il a précisé aux délégués chargés des statistiques, représentant l’ONS dans onze wilayas du sud-est du pays, que cette opération a pour objectif principal de rapprocher l’Etat du citoyen. Elle est scindée en deux phases; la première, qui débutera au printemps prochain, est destinée au travail de terrain des agents de re-censement, et la deuxième vise à collecter, exploiter, traiter et analyser les données. Le même responsable a ajouté que «le recensement économique consiste au dénombrement systématique de l’ensemble des entités économiques en vue de mettre en place un fichier général des entreprises et des établissements ». Rezzag Salem Youcef

El Watan - Mardi 1er février 2011 - 13

R É G I O N E S T

Des médecins réclament une reconnaissance de leurs aptitudes

SECTEUR DE LA SANTÉ À BISKRA

● Les praticiens en génécologie, qui ont bénéficié d’une formation de deux dans les CHU, revendiquent leur intégration dans le système des soins.

Plusieurs médecins généralistes dé-noncent, dans une correspondance transmise à la presse, l’interdiction

qui leur a été signifi ée de travailler au niveau des maternités, et partant la sous-utilisation de leurs compétences. Ils ont pourtant bénéfi cié d’une formation de deux ans dans les grands CHU du pays et obtenu des certifi cats d’études spécialisées (CES) en obstétrique, en sus de leurs diplômes de docteurs. Actuellement, ils exercent dans différentes structures hospitalières publi-ques de la wilaya de Biskra qui fonctionnent avec «des gynécologues et obstétriciens cubains dont le nombre insuffi sant ne peut répondre à tous les besoins des patientes que l’on doit souvent transférer vers les lointains hôpitaux du chef-lieu de wilaya», a indiqué le Dr Nassira Chebbi, de l’EPSP de Zeribet El Oued. Partagée entre désarroi et colère, elle ajoutera, en tant que porte-parole de la cinquantaine de médecins concernés au niveau national par ce problème: «Nos diplômes attestent de notre aptitude à pra-tiquer toute intervention gynécologique et obstétricale, mais ils ne sont pas reconnus ; à quoi vont servir ces CES en obstétrique si on ne peut en bénéfi cier et en faire bénéfi cier les parturientes ?» Ces praticiens de la santé en appellent au ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière afi n que soit éla-boré «un statut particulier reconnu par la fonction publique, digne de la qualité des soins que nous offrirons à nos patientes (échographie, césarienne, hystérectomie), et en rapport avec les risques et les pressions que nous allons subir au cours de l’exer-

cice de ces fonctions au sein des services de gynéco-obstétrique des établissements hos-pitaliers», peut-on, entres autres, lire dans la correspondance. Il demandent aussi que soit reconnu le CES en obstétrique, lequel a été créé par arrêté n° 65 du 11 juillet 2006, complété par un décret exécutif n° 97-291 du 27 juillet 1997. Ce diplôme qui devait en principe habiliter les médecins généralistes

qui en sont titulaires à prendre en charge une maternité tant sur le plan médical que chirur-gical, à suivre les femmes enceintes de la conception à l’accouchement, et à pratiquer tout accouchement normal ou compliqué, n’est pas pris en compte par les directions de la santé de chaque wilaya, tant que celles-ci n’ont pas reçu de la tutelle des instructions dans ce sens. H. M.

Les spécialistes cubains ne peuvent pas prendre en charge les nombreuses patientes

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Propos recueillis par Karim Dadci

Ancien directeur de l’OPGI à Guelma, Larbi Dernaoui a déposé récemment, à compte

d’éditeur, un guide sur le code des marchés publics. Il nous livre ses appréciations

Que pensez-vous du nouveau code des marchés ? Dans ce texte, la seule nouveauté est située dans l’article 06. Cet ar-ticle est venu purement et simplement apporter un début de solution à la crise qui sévit depuis huit ans. Je m’explique: au départ, il y a eu une erreur de transcription qui s’était glissée dans le contenu de l’article 05 du décret abrogé n° 02-250 du 24 juillet 2002. Celui-ci n’a pas vérita-blement reflété la vision du législateur à l’origine de sa conception et a été en même temps en contradiction la plus complète avec la philoso-phie même du texte. Pour faire simple, cet article était, au lendemain de sa parution, inapplicable. Vous avez parlé d’un début de sortie de crise ? Quelles sont les conditions pour en sortir définitivement ? Pour vous répondre franchement, cet article a un besoin urgent de mécanismes pour son application, à savoir la mise en place d’un fichier national de consultation pour les commandes à caractère com-plexe (listing des entreprises qualifiées, fournisseurs, bureaux d’étude et prestataire de service), et exclusivement pour les travaux ordinaires (plomberie, ferronnerie, menuiserie, etc.), et un listing des artisans. Les chambres de commerce et de l’artisanat doivent communiquer

les listings aux gestionnaires concernés par le code des marchés, avec la maîtrise sans faille des articles 46 et 48 pour le choix de l’offre le moins-disant. Ainsi, au terme du 1er article (n°46), le gestionnaire est tenu de mentionner avec exactitude l’objet de sa commande. Néan-moins, en tenant compte de la multitude de produits disponibles sur le marché national, il arrive bien souvent que le maître de l’ouvrage ne soit pas en mesure de remplir les conditions dans le corps de la commande (devis quantitatif et estimatif). Dans ce cas, un bordereau descriptif de produits accompagné par un certificat d’engagement du fournisseur lequel, au terme des travaux, reste astreint à la délivrance d’une attestation de conformité du produit figurant au préalable sur le bordereau descriptif. Dans ce cas encore, l’on disposera de l’élément déterminant pour le choix de la meilleure offre, à ne pas confondre avec l’offre moins-disante conformément à l’article 56 avec respecti-vement le coût, la qualité, le délai d’exécution et l’origine algérienne du produit.

Qu’en est-il des consultations par voie d’affichage, peut-on les remplacer par celle prévue par l’article 06 ? Ce procédé, initialement prévu par l’arrêté interministériel du 21 novembre 1964 portant approbation des cahiers des clauses de l’ad-ministration générale, a été reconsidéré par l’article 28 du code des marchés publics. Cependant, les gestionnaires continuent à procéder à des consultations par voie d’affichage, qui ne se reconnaît dans aucune réglementation. Il n’y a plus d’avis d’appel pour les commandes en-trant dans le cadre de l’article 06. En résumé, le législateur à travers l’article 06, a voulu extraire les com-mandes à la contrainte de la procédure des marchés. En conséquence, il n’y a plus de cahier des charges pour les commandes et la convention est remplacée par un contrat. K. D.

LARBI DERNAOUI. Auteur d’un guide sur le code des marchés publics

« Les nouvelles mesures ont apporté un début de solution à la crise »

LARBI DERNAOUI. Aut

ENTRETIEN

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El Watan - Mardi 1er février 2011 - 13

R É G I O N O U E S T

KASDIR (NAÂMA)

Les mines antipersonnel tuent encore

SAÏDA 2 centres d’enfouissement technique en perspective

MASCARA Un quinquagénaire heurté par un train

BÉCHAR Remise en état du Central téléphonique de Béchar Djédid

TINDOUF

Le wali sort en visite

AÏN TÉMOUCHENT

Formation des animateurs des centres de colonies

de vacances Encore une fois, une mine antipersonnel a emporté une vie. Dans la zone pastorale et de transhumance, au lieudit Lajdar, située dans la bande frontalière de Gaaloul, non loin de la

commune de Kasdir, le dénommé M.A, âgé d’une quarantaine d’années, berger de son état, a été foudroyé sous l’effet d’une puissante déflagration d’une mine antipersonnel, datant de la période coloniale. Mortellement atteinte, la victime a malheureu-sement rendu l’âme, juste après son évacuation vers les UMC de l’hôpital de Aïn Sefra, par les éléments de la gendarmerie relevant du groupement GGF. Notons que, malgré plusieurs opérations de déminage effectuées par les services spécialisés de l’armée, cer-taines zones conservent encore différents types de mines, à pres-sion, bondissantes, à fraction et anti groupe. Ces mines, engins de la mort, qui demeurent jusqu’alors une menace permanente, ont été «semées» dans les années 50, le long de nos frontières et connues sous la sinistre et macabre appellation de «lignes Challe et Morrice». D. Smaïli

La wilaya de Saïda bénéficiera, incessamment, de deux Cen-tres d’enfouissement technique. La première infrastructure

prendra en charge les déchets des communes de Sidi Boubekeur, Sidi Amar, Youb et Doui Thabet. Quant à la deuxième, celle-ci s’occupera du traitement des déchets des communes d’Ouled Brahim, Hassasna, Aïn Sultan et Tircine. «Une enveloppe de 25 milliards de cts a été dégagée pour la réalisation des deux projets dont la durée de réalisation est de 15 à 17 mois. Une fois opérationnelles, les deux structures permettront de gérer une quantité de 70 tonnes d’ordures ménagères/jour», dira le directeur de l’environnement avant d’ajouter : «Une étude est actuellement en cours pour la réalisation d’un centre de déchets inertes qui s’occupera des déchets issus après les travaux de construction, comme les gravats». Notons que le premier CET de Saïda est en fonction depuis avril 2008. Sid Ahmed

Un quinquagénaire est décédé, dimanche à 17h15, après avoir été heurté par un train au lieudit Oued Habra à Mo-

hammadia, à 43 km de Mascara, a-t-on appris du chargé de communication de la protection civile de Mascara, Mehanni Tahar. La victime, qui ne portait aucun document d’identité sur lui, a été percutée par un train de voyageurs assurant la liaison Oran-Chlef. L’homme est mort sur le coup et sa dépouille a été transportée à la morgue de l’hôpital de Mohammadia, nous-dit-on. Parallèlement, une personne est décédée, lundi à 6h10, à la suite d’un accident de la circulation survenu sur le tronçon de la RN6, reliant Oued Taria à Ghriss, au lieudit Ouled Chérif, à une vingtaine de kilomètres du chef-lieu de la wilaya. Le véhicule de type Hyundai Atos, immatriculé dans la wilaya de Béchar à bord duquel se trouvait la victime, aurait percuté un arbre. La victime, décédée sur le coup, est dénommée N. S., âgée de 29 ans. Son corps sans vie a été transporté à la morgue de l’hôpital de Ghriss. A. Souag

Le Central téléphonique de Béchar Djédid, entièrement saccagé lors des dernières protestations citoyennes, sera bientôt inau-

guré, a-t-on appris. Sa remise en état s’était effectuée grâce aux interventions des techniciens d’Algérie télécom. Sa destruction complète avait pri-vé 2500 abonnés du téléphone fixe et du réseau Internet. Aucune information au sujet du montant des dégâts causés à ce Central téléphonique ni de l’évaluation financière de sa réparation n’a été communiquée. M. N.

Une douzaine de haltes ont jalonné la sortie de

travail que le wali de Tindouf a effectuée, ce dimanche, à travers le chef-lieu pour, dira-t-il, lors d’un point de presse : «s’enquérir de l’avancement des program-mes en cours et veiller sur-tout à la qualité des travaux et à l’aspect architectural des équipements publics». Lors de cette sortie inopi-née puisque annoncée seu-lement jeudi passé en fin de journée et sans programme préétabli comme à l’accou-tumée, le wali, accompagné du P/APW et de quelques directeurs, s’est beaucoup plus entretenu avec les en-trepreneurs et les bureaux d’études sur les délais, la qualité et l’introduction du matériau noble ainsi que sur le nombre d’em-plois créés au niveau des chantiers. Les projets en phase de réalisation ou en voie d’achèvement ciblés par cette inspection relèvent des secteurs du logement, des impôts, de l’Éducation, de la jeunesse, de l’environnement, de l’énergie et même d’un investissement privé de la réalisation

d’un relais routier. «La sortie d’aujourd’hui ré-pond à l’intérêt que nous accordons à toutes les tranches de la société et, en particulier, à la jeu-nesse qui disposera de nouveaux espaces avec des équipements ultramodernes. L’Etat n’a pas lésiné sur les moyens et c’est un acquis que les jeunes doivent préserver», dira le chef de l’exé-cutif. M. Milagh

En collaboration avec la li-gue des activités en plein air, loisirs et échanges

de jeunes de la wilaya de Aïn Témouchent, la Direction de la jeunesse et des sports (DJS) organisera une formation des animateurs des centres de va-cances et de loisirs. Ce cycle de formation, qui débutera le 19 mars prochain pour une du-rée d’une semaine, se tiendra à l’auberge des jeunes à Béni Saf. «Les dossiers des inscrip-tions ont déjà été déposés par les personnes de plus de 21

ans», a annoncé au journal le directeur en méthodologie de la ligue M.Labdi Mohamed. Donc, selon notre source, tou-tes les personnes qui remplis-sent les conditions requises, dont le niveau de troisième année secondaire, auront la chance d’être inscrits.

ASSURER L’ANIMATION

Un effectif riche composé des cadres de la DJS ainsi que ceux de la protection civile, en plus des médecins, psychologues, seront chargés de la formation

des stagiaires pour l’obtention du certificat de qualification. Cette louable initiative per-mettra de combler le manque flagrant d’animateurs consta-té dans plusieurs centres de colonies de vacances. Cette défaillance, rappelons-le, a contraint les directeurs à faire appel aux étudiants universi-taires sans aucune formation de base ni connaissances ap-profondies en pédagogie et psychologie de l’enfant pour assurer l’animation au sein des centres. O. Salem

● Cette louable initiative permettra de combler le manque flagrant d’animateurs constaté dans plusieurs centres.

RELIZANE La prison pour le détenteur de comptes fi ctifs

YELLEL Le chef de daïra décède

SIDI BEL ABBÈS Saisie de 51 kg de kif en 2010

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Le dénommé B. M., arrêté à la CPA au moment où il s’affairait à opérer un retrait en usant d’une carte d’identité falsifiée, a été condamné à 3 ans de prison ferme pour faux et usage de faux et usurpation d’identité. Son frère, B.J., a écopé, quant à lui, de 6 mois de prison ferme pour tentative de falsification. Les éléments de la police scientifique de la PJ ont découvert, chez le mis en cause, des cachets ronds de plusieurs administrations locales et des documents vierges qu’il utiliserait dans ses opérations de trafic. Au cours de l’audience, B. M., âgé de 40 ans, a reconnu avoir utilisé deux comptes bancaires fictifs en collant sa photo sur des documents ne portant pas son vrai nom. I. B.

Installé à la tête de la daïra de Yellel lors du dernier remaniement opéré par le département d’Ould Kablia, M.Regrag Larbi, la soixantaine, est décédé ce dimanche. Admis, en urgence, à l’Établissement public hospitalier (EPH) de Relizane dans un état comateux, l’infortuné, souffrant apparemment d’un malaise cardiaque, s’est éteint après seulement quelques mois de service. Le défunt s’est occupé, avant son arrivée à Yellel, des affaires du cabinet de la wilaya de Médéa. I. B.

51 kilogrammes de kif traité et 1198 comprimés psychotropes ont été saisis en 2010 à Sidi Bel Abbès par les services de police, révèle un bilan annuel dressé cette semaine par la sûreté de la wilaya. Lors de leurs différentes opérations de prévention et de lutte contre les fléaux sociaux, les éléments de la police judicaire ont eu à traiter quelque 114 affaires liées au trafic des stupéfiants. Les investigations effectuées, dans ce contexte, ont permis aux enquêteurs d’interpeller, durant la même période, 181 personnes impliquées dans le trafic de drogue. Les procédures judicaires établies à leur encontre se sont soldées par l’incarcération de 154 individus. M. H.

Le cycle de formation concernera les jeunes de plus de 21 ans

Plusieurs logements sont en voie d’achèvement

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A U T O M O B I L E

Renault, premier annonceur sur le Net en Algérie

Renault Algérie est le premier annonceur sur le Net en Algérie. Selon la publication mensuelle gratuite n’tic magazine, rapporté par le site spécialisé en automobile dzair auto (www.dzairauto.com), le groupe français (Renault - Dacia) est suivi par le trio des opérateurs de téléphonie mobile Nedjma (2e), Djezzy (3e) et Mobilis (4e), alors que le top 5 est bouclé par la compagnie aérienne Aigle Azur. Dans une enquête consacrée aux investissements dans la publicité sur Internet en Algérie, n’tic magazine révèle que ceux-ci ont atteint 243 milliards de dinars l’année dernière, contre 151 millions de dinars en 2009, soit une progression de 60%, signe explicite de l’engouement croissant des annonceurs pour un créneau de plus en plus porteur. Expliquant cette forte progression, Nassim Lounès, directeur de Med&Com, première régie publicitaire sur le Net en Algérie et également société éditrice de n’tic magazine, rappelle que «l’année 2010 a été marquée par deux événements sportifs majeurs, le Mondial et la Coupe d’Afrique des Nations de football». En outre, le mois du Ramadhan a été fertile en annonces publicitaires sur Internet, ajoute le même responsable. Les sites spécialisés en automobile détiennent 10% de parts de ce marché, selon la même source, alors que la plus grosse part revient à la presse généraliste (39%), suivie des sites de jeunesse et de loisirs (17%), des sites professionnels (16%) et des sites spécialisés dans le sport (12%). Les 6% restants sont détenus par les sites spécialisés en informatique.

BMW Série 5, «voiture préférée des Allemands»Le plaisir de sa conduite, la beauté de son design et ses innovations technologiques ont fait de la nouvelle BMW Série 5 la «voiture préférée des Allemands». Ce prix est attribué en fonction des votes du public dans le cadre des «Gelbe Engel» remis par le club automobile allemand ADAC (Allgemeiner Deutscher Automobilclub). Lecteurs du magazine de l’ADAC ou visiteurs du site, près de 19 millions de personnes se sont prononcées pour désigner le meilleur des nouveaux modèles de l’année écoulée : le titre revient à la BMW Série 5 sortie début 2010 en version Berline, qui est depuis également disponible en version Touring. BMW Group peut également se féliciter de la présence de deux autres de ses modèles parmi les 10 voitures préférées du public : la nouvelle BMW X3 et le MINI Countryman. Outre le prix du public, les «Gelbe Engel» attribués par des jurys d’experts ont récompensé quatre autres catégories, dont celle de la «Voiture du futur». Avec sa technologie BluePerformance, la BMW 320d s’est classée troisième des 431 modèles évalués dans cette catégorie.

Kia Motors revient au Super Bowl Suite au succès de sa campagne publicitaire du Super Bowl l’an dernier, Kia Motors America (KMA) est de retour pour le grand jeu avec une campagne de marketing intégrant différents supports média, hors média, réseaux sociaux et publicité sur les lieux de vente en introduisant la toute nouvelle berline Kia Optima 2011. Au centre de cette initiative, un spot publicitaire de 60 secondes, intitulé «One Epic Ride», qui sera diffusé dans le premier quart du Super Bowl. Kia prolongera la campagne publicitaire en offrant cinq unités de la nouvelles Kia Optima au «Concours One Epic», qui sera ouvert au public américain afin de résoudre une série de puzzle grâce aux indices dissimulés dans la pré-campagne publicitaire du Super Bowl, la campagne publicitaire du jour du Super Bowl autres posts sur les réseaux sociaux.

EN BREFSCANIA COMPTE ÉCOULER 100 À 150 UNITÉS EN 2011

L a cinquième édition de Equip’Auto Alge-

ria, le Salon international et professionnel, dédié à l’équipement, la pièce de rechange et l’après-vente automobile se tiendra du 18 au 21 avril à la Safex. Selon Nabil Bey Boumezrag, responsable de Promosalons, organisa-teur de l’événement, qui a convié, hier, la presse spé-cialisée à un déjeuner à l’hôtel Sofitel, pas moins de 60% de la superficie dédié à cette exposition est déjà acquise et ce, trois mois avant le début de cette manifestation. S’étalant sur une superficie de 7000m², plus de 180 exposants, dont 75 d’internationaux issus de 15 pays seront présents à cette manifestation et pourront répondre aux attentes des 5000 visiteurs attendus. «Satisfaits du climat d’affaires, plusieurs pavillons ont d’ores et déjà confirmé leur venue», peut-on lire sur le communiqué. C’est ainsi que 200m² seront réservés aux pavillons français et tunisien, alors que celui des Turcs sera d’une superficie de 500m². 306 m² seront réservés aux équipementiers chinois, qui, cette

fois- ci seront présents en force. «Nous aurons les constructeurs de Shanghai et de Pekin cette fois-ci qui ont confirmé leur venue», dira le responsable. Pour la participation locale, sept fabricants algériens de câbles de lubrifiant et de batterie ont annoncé leur parti-cipation à ce salon. «Ce sont des fabricants de première monte pour la SNVI», poursuit-il, avant d’ajouter que le taux de fidélité des exposants pour Equip-

Auto est très élevé. Placé sous le thème de «La croissance au sud de l’Europe», les organisateurs d’Equip Auto Algérie espèrent faire de ce rendez-vous annuel un carrefour méditerranéen et une pro-motion de la pièce de rechange et de l’équipement pour garage pour les pays de la rive sud. 1er salon en Afrique du Nord et deuxième dans le continent noir après celui de l’Afrique du Sud. Il est utile de rappeler que la 4e édition de ce salon a été perturbée par le volcan islandais qui avait bloqué plusieurs vols d’exposants et de visiteurs étrangers. N. K.

En activité depuis octobre 2010, le site abritant la marque suédoise Scania (commercialisé en Algérie par le

groupe GBH) a été présenté jeudi dernier à la presse nationale. Cette cérémonie s’est déroulée en présence du directeur général de Saïda, Patrick Coutellier, Stéphanie Tir, directrice de Scania ainsi que toute l’équipe Scania en Algérie. D’une super-ficie de 5600 m², le site abrite l’ensemble des services, à savoir la vente de camions, le magasin de pièces de rechange avec plus de 3500 références. On y trouve également un service après-vente, des ateliers mobiles, un magasin de pièces de rechange de 400m², une surface d’exposition de 1000m², un parc commercial de 3000m² et une équipe jeune et motivée. «Nous sommes présents avec une marque de renommée mondiale. Nous nous focalisons en premier lieu sur la gamme des camions tracteurs qui repré-sente 80% de nos ventes, et nous comptons diversifier notre gamme par d’autres décli-naisons qui viendront enrichir notre offre au fur et à mesure que l’activité grandisse», dira Patrick Coutellier lors de son interven-tion. Et d’ajouter : «Nous avons consulté nos futurs clients pour prédéfinir la gamme à introduire, des camions avec différentes déclinaisons qui répondent à leurs besoins et qui sont équipés de moteurs Euro 3.» Considérée comme un marché très impor-tant, la vente des véhicules poids lourds de 16 tonnes et plus a connu une très forte pro-gression ces dernières années. La gamme Scania répond totalement aux besoins de ce marché. Sa participation au dernier salon des vé-hicules industriels et utilitaires a été une «réussite», selon les responsables de Sca-nia en Algérie. Pour mieux répondre aux désirs de la clientèle, un certain nombre d’équipements de sécurité active et passive ont été standardisés, comme l’ABS, la sus-pension cabine pneumatique, la garde au sol adaptée, le régulateur de vitesses, vitres électriques, rétroviseurs télécommandés, téléphone au volant, siège conducteur et passager pneumatique, possibilité de li-mitation de vitesse, climatisation, double

couchette pour les routiers, lecteur CD, filtration air et moteur renforcé, séparateur d’eau, protection carter d’huile renforcée, boîte de vitesses Scania GRS 905, pneu-matiques Michelin, alarme de surcharge, indicateur d’usure d’embrayage, garantie 2 ans kilométrage illimité…Scania entre sur le marché algérien avec la gamme des tracteurs routiers et de chantier ou à usage mixte, comme le 4x2 G380, le 4x2 G420 ou encore les tracteurs 6x4 G420, 4x2 P380. «La priorité pour nous est d’ac-compagner nos futurs clients en leur offrant un soutien permanent, avec la mise en place de structures dédiées au SAV, un volet qui occupe une grande partie de notre stratégie de développement, la clé du succès», tient à préciser le DG de Saida. A fin 2010, une trentaine de camions Scania a été écoulée. Pour 2011, Saïda compte revoir ses ambi-tions à la hausse en écoulant entre 100 et 150 camions. «Nous avons constitué un bon stock avec pas moins de 65 camions qui sont disponibles. Tout cela dans le but de répondre au mieux aux demandes de nos clients», répondra le conférencier ajoutant avoir enregistré 60 commandes fermes. Les livraisons se feront dans les semaines

à venir. Scania compte élargir sa gamme avec l’introduction d’autres déclinaisons de camions comme le malaxeur 6x4 ainsi que le porteur 4x2.

CITROËN : UNE PROGRESSION CONSIDÉRABLE

Présent sur notre marché avec trois mar-ques sur trois segments différents (Citroën, Mahindra et Scania), Saïda a atteint les objectifs qu’il s’est tracés pour 2010 en en-registrant 5550 ventes. La marque Citroën a totalisé 5100 ventes, ce qui représente une part de marché de 2,3% contre 2,1% en 2009. La marque aux chevrons a connu une croissance nette des commandes de 25% entre 2008 et 2010, selon ses responsables. Ainsi, la nouvelle Citroën C3 a réalisé une «excellente croissance» de 23% en 2010 par rapport à 2009. Le Berlingo se place en seconde position sur le segment des ludospaces, alors que l’utilitaire Jumper a progressé de 40% en 2010. Quant à la marque indienne Mahin-dra, elle affiche des résultats «stables» entre 2009 et 2010 et termine l’année 2010 avec 420 ventes, soit 10% de part de marché sur son segment. Nadir Kerri

Le poids lourd suédois, une valeur sûre

EQUIP’AUTO ALGERIA 2011

Les exposants étrangers en force

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Des camions qui ont prouvé leur robustesse

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Intitulée «La couleur dans tous ses éclats», cette exposition de peinture donne un large éventail de la peinture algérienne contemporaine. Les styles sont très divers mais tous uniques.

En effet, vingt-quatre acteurs de la scène artistique se réunissent pour revendiquer leur appartenance picturale. Le vernissage de cette considérable exposition a eu lieu, jeudi dernier, en présence d’artistes exposants, d’amis ou encore de simples pas-sants. Travaillant modestement dans l’ombre, la commissaire de l’exposition, Zahia Neg-gaz, une ancienne routière de la bibliothèque Kan Ya Makan du palais de la culture Moufdi Zakaria, indique d’emblée que la galerie est ouverte à tous ceux qui veulent exposer. «Encore une fois, dit-elle, nous avons essayé de réunir dans un même espace autant de monde. Nous avons voulu donner la chance aux jeunes talents de se faire connaître, afin de les orienter et de les stimuler. En outre, nous voulons à travers nos dif-férentes expositions susciter chez le pu-blic, la culture du beau.» Parmi cette pléia-de d’artistes plasticiens, on retrouve de grands noms des arts plastiques, tels que Nourreddine Chegrane, Farid Benyaâ, Guita Moncef, Chouane Abderrahmane, ainsi que de tous jeunes artistes, à l’image de Joe Okitawonya, Bellal Nawel ou Mihoub Chakira. Diplômé des beaux-arts d’Alger, Joe Okitawo-nya est influencé par le mouvement cubiste. Dans ses trois productions, «Vraie conjugaison africaine», «Le mektoub» et «Femme sans voix», Joe combine à merveille la culture de son pays natal, la République démocratique du Congo, avec celle de son pays d’adoption, l’Algérie. Se voulant philosophique, l’artiste

explique que, certes, tous les êtres humains ont la même physionomie, mais cependant, des différences les caractérisent. Fervent connais-seur des formes et des traits géométriques, il agrémente ses œuvres d’une écriture de l’esprit.

POÉTIQUE INSPIRATION

Docteur généraliste et auteure, Samia Boumer-dessi a plus d’une corde à son arc. Autodidacte par excellence, elle allie talent et professionna-lisme. Elle a été, quelque part, influencée par son défunt père qui était maquettiste au niveau de l’ex-SNED d’Alger. Elle a baigné dans ce monde fait de papier et d’encre. Dans «Jeux d’eau» et «Rêverie», elle convie tout visiteur dans son monde. Un monde fait de spontanéité.

Elle met de la poésie dans ses tableaux pour justement inviter plus d’un au rêve. Donner une idée du mouvement, jouer avec les ombres, la lumière, la couleur, la compo-sition des tableaux : ce sont, entre autres, les moteurs de son inspiration. Kourdourghli Ahlem, cette ancienne des beaux-arts des années 90, présente deux œuvres intitulées «Vitrification» et «Igné», exhumées d’une ancienne série de céramique datant de 2007. «Vitrification» n’est autre qu’une pièce de céramique vue au microscope. «Igné» est une œuvre, réalisée entièrement avec une roche volcanique, en l’occurrence le mica blanc, provenant de l’île de La Réunion. Elle explique que ses deux œuvres partent du même concept, celui de la céramique, avec sa forme, ses textures, ses techniques et ses mouvements. Elle a essayé, à travers ces deux œuvres, de mettre en exergue un atelier de céramique. Membre fondateur des anciens des beaux-arts, Ahlem affectionne à

outrance la gamme des bleus. Attirée par l’abs-traction, elle avoue qu’elle est très branchée vers l’art moderne.

QUÊTE INITIATIQUE

Pour sa part, Abderrahmane Chaouane livre des tableaux figuratifs contemporains, pleins de sagesse et de méditation. Autodidacte, il confie qu’au-delà de ses vingt ans d’expérience, le chemin est encore long pour lui. «Je me recherche tout le temps. J’applique mes techniques dans la recherche contemporaine.» La liste des artistes peintres est tellement exhaustive et intéressante à la fois qu’il est vivement recommandé aux néophytes et aux esthètes de visiter cette exposition au plus vite ! Nacima Chabani

El Watan - Mardi 1er février 2011 - 17

C U L T U R E

La fanfare Southern University Marching Band en tournée en Algérie du 1er au 4 février

Dans le cadre de la coopération entre l’ambassade des Etats Unis et le ministère de la Jeunesse et des Sports, la fanfare américaine Southern University Marching Band se produira, pour la première fois en Algérie, du 1er au 4 février 2011. Southern University Marching Band, venue de Louisiane, est l’une des meilleures fanfares universitaires aux Etats-Unis. Elle donnera des spectacles à Alger et Tiaret, et elle sera notamment aujourd’hui à 14h au camp des Scouts musulmans à Sidi Fredj et le 2 février à 14h au Centre de soins psychologiques de la Forem à Bentalha. Les membres de la fanfare sont également attendus le 3 février à 17h30 à la Salle omnisports de Tiaret. Les fans de sport auront également la chance d’apprécier la prestation de la Southern University Marching Band le vendredi 4 février à la salle omnisports de Staouéli à partir de 15h30 à l’occasion des matches opposant l’ASPTT au CRB Dar El Beïda et le NB Staouéli au NAHD. A noter que cette fanfare bénéficie d’un statut légendaire de fanfare universitaire de niveau national, ses talentueux percussionnistes ont obtenu de nombreuses récompenses et ont participé à trois investitures présidentielles. Ils se sont également produits lors de quatre Super Bowl, ainsi que sur plusieurs plateaux de télévision et ont pris part à deux films du réalisateur Spike Lee. La fanfare, qui excelle dans le mélange des styles musicaux, jouit aujourd’hui d’une renommée mondiale. Elle est qualifiée de «juke-box humain» qui a enchanté des milliers de spectateurs dans le monde.

EXPOSITION PICTURALE À EZZOUART’ART GALERIE

La couleur dans tous ses éclats● Ils sont vingt-quatre artistes peintres à dévoiler, jusqu’au 5 mars prochain, leur approche picturale

au niveau de la toute nouvelle galerie d’art du centre commercial et de loisirs de Bab Ezzouar.

SPECTACLE

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Toile de Samia BoumerdassP

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Page 20: El Watan 01.02.2011 - Mouloud Hamrouche

El Watan - Mardi 1er février 2011 - 19

I D É E S - D É B A T

L’Algérie et ses dangereuses incertitudesPar A. Lakabi (*)

L’année 2011 comme les précédentes, avec les attentes populaires toujours différées, voire ignorées, commence par des émeutes

et se présente pour l’Algérie chargée de grandes et dangereuses incertitudes.Ces dernières violences diffèrent de celles, nombreuses, de l’année 2010 avec leurs in-tensités élevées, leurs simultanéités et leurs étendues. Touchant à la fois plusieurs wilayas et des localités au sein d’une même wilaya, elles présentent l’allure d’insurrections brutalement réprimées avec encore des morts, des blessés, des détenus et des destructions.Les pouvoirs qui se succèdent par les coups de force, les trucages des urnes et autres manipula-tions et intrigues sont coupables et responsables des centaines de milliers de morts, d’exilés, des dizaines de milliers de blessés, de disparus et des milliards de dollars de destructions sem-blent s’en accommoder et traitent avec mépris les jeunes poussés, par le désespoir, la hogra et l’exclusion, à la violence. Pour eux, il ne peut s’agir que de comportement de voyous, trouvant dans ces évènements l’oc-casion pour mettre la main sur quelques biens de personnes ou de collectivités. Ces violences seraient considérées même comme nécessaires pour servir de soupapes de sécurité pour éva-cuer l’excès de pression du chaudron Algérie, évitant ainsi l’explosion fatale.Les Algériennes et Algériens sont nombreux à avoir compris qu’ils n’ont rien à attendre de ces pouvoirs usurpés depuis 1962 et qui consacrent leur énergie à confisquer tous les moyens du pays pour s’imposer et se sauvegarder en ren-forçant leurs positions et intérêts.L’Algérie indépendante, avec eux, s’est enfon-cée dans la militarisation qui lui a coûté cher et continue encore de coûter de plus en plus cher. Mieux encore, sous couvert d’un terrorisme, généré par les conditions de gestion du pays par ces mêmes pouvoirs, la militarisation de la société a été encore renforcée avec la multi-plication de toutes les milices mises en place et pudiquement appelées patriotes, groupes de légitime défense, gardes de ceci, de cela, société de sécurité, armes distribuées à leurs clientèles. Tous ces arsenaux, qui sont venus s’ajouter à ceux déjà énormes de l’armée, de la gendar-merie et de la police, sont censés conduire à rétablir, à maintenir la paix et à reprendre, donc, des niveaux compatibles avec les besoins d’un pays aux moyens financiers limités et qui né-cessite un développement élevé. Dans la réalité d’aujourd’hui, où en est le pays ? L’état d’urgen-ce est toujours en place, des Algériens sont tou-jours tués, blessés, handicapés, disparus, exilés, terrorisés, brimés, rackettés, enlevés, atteints dans leur honneur, leur dignité et leurs biens. L’énorme machine à réprimer continue à pro-duire de la répression et de l’oppression, les-quelles engendrent colère, révolte, délinquance, banditisme ; ce qui réamorce la répression. La boucle est bouclée. Les pouvoirs s’éternisent,

s’enrichissent et reportent à un autre jour les so-lutions aux vrais problèmes de la société. Ainsi, les dernières augmentations de salaires des per-sonnels de la Fonction publique, durement ar-rachées par les luttes des travailleurs et de leurs syndicats autonomes, quoique substantielles, sont vite vidées de leur contenu par les augmen-tations du coût de la vie et les manipulations monétaires perfides des pouvoirs. Les augmen-tations des denrées alimentaires, notamment le sucre et l’huile, considérées comme la grosse goutte qui a fait sauter le couvercle du chaudron Algérie, continueront, hélas, à absorber une part importante des revenus, non seulement à cause des augmentations sur les marchés inter-nationaux, mais surtout du fait de la mainmise de la maffia militaro-politico-financière sur le marché intérieur de ces mêmes produits. Le torchon brûle, l’Algérie ne connaît peut-être pas encore ces vraies «émeutes de la faim», mais il y a déjà des Algériens qui ne mangent pas toujours à leur faim, et quand la consom-mation absorbe plus de 60% des revenus, la faim est aux portes de nombreuses familles. Les discours mensongers et irresponsables de tous ceux qui se vantent de pouvoir assurer l’autosuffisance et la sécurité alimentaire du pays sont dangereux. Les Algériens ne veulent pas avoir faim, ce qui est normal, mais leurs re-vendications sont surtout politiques, convaincus aujourd’hui qu’avec le système en place, les mêmes causes continueront à produire les mê-mes effets. Ils exigent le changement profond du système politique, pour redonner au peuple sa souveraineté, toute sa souveraineté. La question, donc, est de savoir comment pro-céder à ces changements en espérant pouvoir éviter au pays d’autres bains de sang, sauve-garder son unité et son intégrité territoriale. La sagesse et le patriotisme, comme la fidélité à la mémoire des martyrs de la guerre de Libération nationale, commandent d’évaluer lucidement la situation et de prendre exemple sur les pays comme la Pologne, l’Espagne et le Portugal qui ont réussi à sortir leur pays du totalitarisme et les intégrer dans le monde des démocraties libres. La marche pacifique à laquelle a appelé le RCD le 22 janvier, vite interdite et brutalement répri-mée, au-delà de toute considération partisane et des évaluations des uns et des autres, sur le moment et la manière choisis comme sur les objectifs réels ou supposés recherchés par ses auteurs, a montré que les Algériennes et Algé-riens ont encore beaucoup à faire pour se libérer de leur tyrannie. Les moyens humains et matériels déployés, disproportionnés et même insensés, n’ont pas suffit à rassurer les hordes en bleu amassées partout dans la capitale. Ils ont suscité la colère, la réprobation et la condamnation des citoyens qui n’acceptent plus d’être bastonnés quand ils sortent pour crier leur ras-le-bol. La ner-vosité est grande quand le doyen des hommes politiques algériens Ali Yahia arrive sur la place, entouré de quelques amis et journalistes et

quand la rumeur a gagné la place pour annoncer l’investissement du siège du RCD avec coups et blessures.Non, les Algériens ne veulent plus recevoir de coups. Chaque fois qu’un bâton vient s’écraser sur la tête de quelqu’un ou une balle vient arra-cher la vie à un autre, ce sont tous les Algériens et Algériennes qui ressentent la douleur. Ils ne peuvent concevoir qu’on dénonce à juste titre les crimes et tortures d’un le Pen et qu’on tolère, ou devienne complices d’autres bourreaux qui sévissent en Algérie, 50 ans après l’indépen-dance. Il n’y a plus de place aux milices, aux mercenaires de tout genre, seules des forces ré-publicaines et nationales placées sous les seules autorités des lois écrites, promulguées par des institutions librement et régulièrement élues méritent respect et considération.Dans cet ordre d’idées, des Algériennes et des Algériens ont souvent exprimé leurs souhaits de voir toutes les forces du changement se ras-sembler et procéder aux ruptures indispensables pour sortir le pays de la tyrannie. Le moment est aussi peut-être venu d’œuvrer à clarifier les positions des uns et des autres et en particulier de ceux qui disent être dans l’opposi-tion. Des rencontres et des échanges ont eu lieu dans le passé pour instaurer des concertations et dégager des idées communes à une opposition plurielle. La tâche n’a pas été aisée à cause des approches différentes sur le diagnostic de la si-tuation et les actions nécessaires à mener.Dans la définition de la notion d’opposition, les divergences sont encore nombreuses. Il y a ceux et celles qui s’opposent au système politique dans sa globalité, toujours constitué par les pou-voirs occultes de la police politique (sécurité militaire, DRS) et les pouvoirs apparents : prési-dent de la République, gouvernement, adminis-tration, organisations politiques, associations, satellites des pouvoirs. Il y a ceux et celles qui sont opposés à certaines idées et orientations et celles et ceux qui sont opposés à des hommes, à des clans et autres. Il est évident qu’une telle si-tuation n’est pas de nature à établir des clivages lisibles et visibles pour pouvoir se situer. Aujourd’hui, eu égard aux déclarations pu-bliques des uns et des autres mais aussi à des intentions avancées par certains, des possibilités de convergence semblent se dessiner. Des rap-prochements seraient à encourager pour mieux préciser les choses et partager les revendica-tions à rendre publiques pour aider le pays à sor-tir de manière ordonnée du système actuel vers une vraie démocratie et ce dans le cadre d’une transition négociée avec des objectifs définis et limités dans le temps : levée immédiate de l’état d’urgence, ouverture des champs politiques et médiatiques, suspension des lois scélérates et amendements d’autres dispositions pour libérer l’action… Enfin, après les bombes et les canons de cette guerre qui ne finit pas et qui détruisent les forêts de la Kabylie, de l’Ouarsenis, des Aurès, des Babors et d’ailleurs, après les prisons bûchers de Chelghoum Laïd et autres, les fourgons

étouffoirs de Tizi Ouzou, l’exode massif des populations vers une émigration mortelle, les suicides qui se suivent dans le silence assour-dissant de nos villes et campagnes, voilà que les Algériennes et Algériens sont interpellés, dans l’horreur, par l’odeur terrible de la chaire humaine brûlée et les gémissements atroces de ces autres désespérés, transformés en torches vivantes. La détresse du pays est immense, et les limites de la patience, de la résignation, de la soumission sont franchies ouvrant ainsi les por-tes à toutes les incertitudes et catastrophes. Le système en place est fini, il faut savoir l’ar-rêter. La poursuite dans les voies actuelles ne peut que conduire à des insurrections de plus en plus violentes et de nature à mettre en péril le devenir de l’Algérie et de sa population. Ce qui est arrivé en Somalie, en Irak, en Côte d’Ivoire, en Tunisie n’arrive pas seulement dans ces pays. Les Algériens sont certainement prêts à relever les défis qui les attendent :- comment réduire rapidement et sensiblement la militarisation excessive en place et rendre à l’armée ses seules missions de défense du territoire ?- Comment construire à moindre coût et dans des délais raisonnables des institutions légitimes issues de la souveraineté populaire rétablie ? - Comment aménager le territoire national pour mieux répartir la population, sauvegarder et protéger les propriétés de la collectivité et celles des personnes qui ne souffrent d’aucune contestation ?- Comment corriger, sans verser dans l’esprit de revanche, tous les abus et autres produits de la rapine et des passe-droits en vue de rétablir aussi dans leurs droits ceux qui ont été spoliés ou victimes d’injustice et de hogra ? - Comment transformer et relancer l’écono-mie pour permettre le développement du pays et un accès égal à tous à l’emploi et aux riches-ses nationales ?- Comment adapter l’administration pour en faire la pérennité de l’Etat et mettre en place des services publics accessibles et performants ?- Il y a évidemment d’autres domaines d’atten-tion prioritaire que seul un vrai et libre débat pourra traiter. A. L.

A nos lecteurs En raison des contraintes liées à la pagination et pour une meilleure lisibilité des textes, les contributions adressées à la rubrique «IDÉES-DÉBAT» ne devront pas dépasser les 6000 signes, l’équivalent de 5 feuillets saisis. La rédaction sera contrainte de ne pas publier les textes dépassant cette norme. Nous demandons de la compréhension et de la discipline à nos lecteurs.

Rédaction centrale Maison de la presse Tahar Djaout 1, rue Bachir Attar 16016 Place du 1er mai. Alger Tel : 021 68 21 83/84/85 Fax : 021 68 21 87 [email protected]

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COMMENT JOINDRE EL WATAN Fédération algérienne des donneurs de sang52, boulevard Mohamed V, Alger - Tél./Fax : 213 21.63.80.07 -

CPA Khelifa Boukhalfa, n°143. 4 18.01242.11/12 - CCP n°72372 70 clé 08

Appel au don de sangDans le cadre de la commémoration de la Journée nationale des donneurs de sang, le 25 octobre 2010, la Fédération algérienne des donneurs de sang lance un appel à l’ensemble de la population, âgée de dix-huit (18) ans à soixante-cinq (65) ans et en bonne santé, à répondre en masse à l’appel du cœur et aller offrir un peu de son sang à l'hôpital le plus proche.

Ce geste banal et anodin rendra l’espoir et le sourire à des milliers de personnes qui souf-frent en silence dans l’attente d’une transfusion salvatrice à leur éventuelle guérison.

Tous ensemble, participons à cette action du don de sang. Comptant sur la générosité de tout un chacun, la Fédération algérienne des donneurs de sang et l’ensemble des malades en quête de ce précieux liquide vous remercient en accomplissant ce simple geste haute-ment humanitaire. (Le matériel de prélèvement est stérilisé et à usage unique.)

DIEU VOUS LE RENDRA P/Le bureau fédéral Le président Kadour Gherbi

Page 21: El Watan 01.02.2011 - Mouloud Hamrouche

El Watan - Mardi 1er février 2011 - 23

J E U X - D É T E N T E

HORIZONTALEMENT : ISLAMABAD / YATAGANS / OCCISE / IT / HE / CRIE / BARBU / ORE / NE / LIN / PARTICIPE / INTERS / LYS / II / SE / GRIVE / STAR / EDEN / EUE / SARS VERTICALEMENT : PSYCHANALYSTE / LACERER / SEAU / BATI / TI / RE / MASCULIN / RAGER / ICTERES / BA / IONIE / IDA / MANIER / PRIVER / DST / ETESIENS.

SOLUTION FLÉCHÉS EXPRESS PRÉCÉDENTS :RISETTE - SCOTT SPEEDMAN

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BFEEELBAFGTIITH

TNELLIUOHIRLRAO

TREMERCIEREEENC

RENELITNACTRHTE

RÈGLE DU JEU Biffer tous les mots de la liste que vous retrouverez dans la grille, en utilisant tous les sens possibles. Les lettres qui n'auront pas été cochées serviront à former le mot défini ci dessous.

DÉFINITIONExtrémité du museau,

chez le chien (6 lettres)

Solution Biffe Tout précédent :

DECALAGE

AGIR - ANOMALIE - ASTUCE - BANDEROLE - BOUILLANT - CANTILENE - COHERENCE - DOCILE - DRAGON - ECHARDE - ELEMENT - FABLE - FALSIFIER - FLAN - FLEGME - GITE - GOURMAND - HERITAGE - HOUILLE - INHIBE - IRREEL - LIME - MUET - NIAIS - NIDIFIER - OCCASION - ORGE - PAPE - PRIVATIF - REMERCIER - REVOLTANT - SOLAIRE - SOLITUDE - TERTRE - VICE

Biffe Tout N° 2803

M

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Etoffe légère de soie, analogue au foulard.

Définitiondu mot encadré

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Tout Codé N° 2803

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SOL. TOUT CODÉ PRÉCÉDENT :

En vous aidant de la définition du mot encadré, com-plétez la grille, puis reportez les lettres correspon-dant aux bons numéros dans les cases ci-dessous et vous découvrirez le nom d’un personnage célèbre.

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HORIZONTALEMENT : 1.Flottements 2.Discours funèbre. Mouillée 3.On y fait ses petits besoins. Alors 4.Note. Facultés intellectuelles. Se siffle à Londres 5.Tuer. Divinité de la Terre. Homme volant 6.Fin de verbe. Poissons. Né 7.Système de freinage. Sur une borne. Ville d'Allemagne. Lettres de cour 8.Rongeur. Grugé. Havre du désert 9.Choisirai. On y est bien au chaud 10.Conjonction. Danse. Individu. Avant patres 11.Pianiste français. Interdits par la loi 12.Obtenue en payant. Point de saignée 13.Ont vu le jour. Qui est difficile à guérir 14.Arrêt de la circulation. Tient 15.Grandes peurs. Produit d'abeilles. Foutu.

VERTICALEMENT : 1.Qui se déplacent en tournoyant 2.Méprise. Qui contient de l'opium 3.Musique. Possède. Opinion 4.Condiments. Famille princière d'Italie 5.L'égal de Platon. Petits cours d'eau. Brame. Crack 6.Regarder. Spectacles cho-régraphiques 7.Etre furieux. Affluent de la Dordogne. Réunion de chefs 8.A lui. Edenté 9.Type de société. Vieux plis. Onéreuse 10.Dû. Confident. Mis pour beau 11.Partie d'arbre. Palmipèdes 12.Atome. Facilité. Fibre textile 13.Récompenses cinématographiques. Possessif. Danse 14.Issu. Désavantageai. Filet de pêche 15.Liquide nourricier. Famille des ours. Fin de participe.

Quinze sur N° 280315

SOL. QUINZE SUR 15 PRÉCÉDENT : HORIZONTALEMENT :1.PLANIFICATION 2.RECAPITULER. IDE 3.OMO. NAEVUS. SAIN 4.LUNE. ENTRAINE 5.IRISERA. II. ES 6.FIT. REVASSONS 7.EE. DE. ABSENT. OR 8.RNA. SALSA. SEVRE 9.AS. TIRA. GA. SIG 10.DEPENDENT. RAS 11.IRENE. CI. TISANE 12.OUF. LAHAYE. AGIR 13.NIECE. ENS. ALESE 14.NNO. PIE. MI 15.CEDRAIE. NA. SIEN.

VERTICALEMENT : 1.PROLIFERATION 2.LEMURIENS. RUINE 3.ACONIT. DEFEND 4.NA. ES. TEN. COR 5.IPN. ERESIPELE 6.FIACRE. ARE. AI 7.ITE. AVALANCHE 8.CUVE. ABS. DIANE 9.ALUNISSAGE. YS 10.TEST. SE. ANTE. PA 11.IR. RIONS. TI. AI 12.SAINTES. SALES 13.NIAI. VIRAGE 14.DINE. ORGANISME 15.SENESTRE. SEREIN.

Fléchés Express N° 2803

chargesde baudet

étoilessur toile

quotes-parts

opposéà l’âtre

correction

fèces

indéniable

ingénieurallemand

c’est-à-dire

géniemalfaisant

affluent duDanube

jeu chinois

repère dumarin

balleperdue

acidenucléique

établisse-ments

stupéfie

ne vaut rien

lancer

niveau

lettres pourcoopérant

possessif

granddormeur

d’après

enfermer

opposé àzénith

personnagebiblique

état-major

le premiervenu

essence

saintnormand

attacher

travauxen cours

encombre-ments

dangereux

désa-gréables

action depasser autour

chiffreromain

SOLUTION N° 2802HORIZONTALEMENTI- GALETTEUSE. II- AVALOIR - AU. III- RECITE - CIE. IV-GRES - DAIS. V- OS - INERTIE. VI- POU - CERF. VII- ICO-NES. VIII- LINS - APNÉE. IX- LEE - EPIENT. X- ELYTRES - AS.

VERTICALEMENT1- GARGOUILLE. 2- AVERS - CIEL. 3- LACE - PONEY.4- ELISIONS. 5- TOT - NUE - ER.6- TIEDE - SAPE. 7- ER - ARC - PIS. 8- CITERNE. 9- SAISIR - ENA. 10- EUE - EF-FETS.

HORIZONTALEMENTI- Obsédante. II- Américains des Etats-Unis. III- Traitements mé-dicaux. IV- Grivoise - Habillent les mains. V- Plus dans l’eau de mère - Est amoureux. VI - Scène du temps passé - Siège sur une monture. VII- Essaya - Symbole chimique. VIII- On le garde en réserve - Conjonction. IX- Fin de verbe - Peu fréquentée. X- Ré-servoirs à graines - Livré à lui-même.

VERTICALEMENT1- Brefs 2- Divertir - Travail de postier. 3- Essence exotique - Donne du bon temps. 4- Inventes - Note de berceuse. 5- Dernier du personnel - Bien charpentées. 6- Refus de miss - Surveillance. 7 - Sports . 8-Sans effets - Fleuve d’Afrique - Colè-re. 9- Buttes - Plus intime que vous. 10- Avant la matière - Ré-fléchi - Parfois il est pris à témoin.

IIIIIIIVVVIVIIVIIIIXX

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Mots Croisés N°2803

Par M. IRATNI

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El Watan - Mardi 1er février 2011 - 25

L ’ É P O Q U E

ON VOUS LE DIT

Bientôt une Académie des sciences médicales Un projet de décret portant création d’une Académie algérienne des sciences médicales sera soumis au gouvernement, a annoncé Djamel Ould Abbès. Le ministre a fait cette annonce en marge d’une réception en l’honneur des professeurs en chirurgie, Abdelaziz Graba et Mohamed Nadjib Bouayad, admis récemment en tant que membres de l’Académie nationale de chirurgie de France. «Les professeurs Graba et Bouayad ainsi que les pionniers de la médecine algérienne, comme le professeur Pierre Chaulet et d’autres seront les fondateurs de cette académie», a indiqué le ministre. Il a précisé que cette institution aura pour mission, entre autres, la recherche et la formation en médecine, ajoutant que l’académie sera ouverte à toutes les compétences nationales.

Elle lutte contre la mort, faute de réanimationDouaâ Tibaoui, fillette âgée de 4 ans, est en train de lutter contre la mort depuis une semaine à l’hôpital de Belfort (El Harrach). Dans un état de coma de stade 3, Douaâ est sous respiration artificielle, mais manuelle. Sa famille s’est rendue à l’hôpital Parnet à Hussein Dey, à ceux de Beni Messous, Maillot à Bab El Oued et du CHU Mustpaha Pacha sans trouver une place dans les services de réanimation. Aujourd’hui, un cri de détresse est lancé pour que le ministère de la Santé se penche sérieusement sur le problème du manque de places alarmant dans les services de réanimation.

Le Nouvel an vietnamien fêté à AlgerLe 30 janvier est consacré nouvel an vietnamien.A Alger, l’ambassade a organisé, avant-hier soir, une sympathique réception pour fêter cet événement.«Malgré l’éloignement géographique, l’Algérie et le Vietnam ont toujours été solidaires durant la présence coloniale dans les deux pays, l’édification de leur Etat après l’indépendance et aujourd’hui encore au travers de la coopération bilatérale», dira S.E.M. Do Trong Cuong, ambassadeur du Vietnam dans un discours.

Les jeunes promoteurs bénéficieront d’une retraite Les jeunes promoteurs assurés sociaux bénéficieront d’une retraite à l’âge de 65 ans, a indiqué le directeur général de la Caisse nationale de sécurité sociale des non-salariés (CASNO. «Les jeunes promoteurs, bénéficiaires des différents dispositifs d’emploi et affiliés à la CASNOS percevrontw une pension de retraite à partir de l’âge de 65 ans, au même titre que les autres travailleurs non salariés», est-il précisé. La valeur de cette pension est fixée par rapport au montant de la cotisation du concerné calculée sur les 10 meilleures années. Il s’agit des jeunes promoteurs bénéficiaires des dispositifs de l’Agence nationale de soutien à l’emploi de jeunes (ANSEJ), l’Agence nationale de la gestion de micro-crédit (ANGEM), la Caisse nationale d’assurance-chômage (CNAC), et l’Agence nationale de développement de l’investissement (ANDI).

Quatre personnes périssent noyées à El Affroun Quatre personnes, dont trois appartenant à la même famille, ont péri noyées hier matin dans le canal d’irrigation du périmètre ouest du barrage «El-Moustaqbal», à proximité du pôle universitaire d’El-Affroun (Blida). Les victimes de ce tragique accident qui a nécessité l’intervention des plongeurs de la Protection civile de la wilaya de Tipasa ont péri dans l’habitacle de leur véhicule qui a dérapé avant de finir sa course dans le canal. Les éléments de la Protection civile qui se sont déplacés aussitôt sur les lieux ont pu repêcher les corps de deux victimes, alors que les deux autres ont été retirés par les plongeurs de la Protection civile de Tipasa au bout de trois heures d’efforts.

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❒◗ CINÉMA

*L’Office national de la culture et de l’information (ONCI) met à l’affiche le film Hors- la-loi de Rachid Bouchareb, nominé aux Oscars 2011 - jusqu’à la fin du mois à la salle El Mougar à raison de 3 séances par jour : 14h, 17h, et 20h*Salle AlgeriaRue, Didouche Mourad-AlgerTous les jours à 12h et 14h30A l’affiche, le film The Social Network de David Fincher, avec Jesse Eisenberg, Justin Timberlake, Andrew Garfield…*Salle CosmosRiadh El Feth-AlgerTous les jours à 13h-15h-18hA l’affiche, le film Very Bad Cops de Adam McKay avec Mark Wahlberg, Samuel L. Jackson, Will Ferrell…*Centre culturel français d’AlgerLe 2 février à 15h et 18h30Cycle : musique et cinéma A l’affiche, le film Amadeus de Milos Forman (USA, 1984, 160 min.), avec Tom Hulce, F. Murray Abraham, Elisabeth Berridge

❒◗ MUSIQUE

*Cosmos, Riadh

El-Feth-AlgerJeudi 3 février à 19hConcert de Naby (musiques du monde) Naby Ibrahima Condé : chant ; Eric Muller : guitare ; Daniel Moustin : basse ; Thomas Join Lambert : drums ; Jimmy Zaccardelli : clavier. *Salle Ibn Zeydoun-Riadh El Feth-AlgerJeudi 3 février à 19hSpectacle de la troupe Les Deux Andalousies(flamenco, arabo-andalou, baladi, maghrébin…)

❒◗ RENCONTRE LITTÉRAIRE

Centre culturel français à AlgerJeudi 3 février à 14h30Rencontre littéraire avec Jérôme Ferrari, écrivain et agrégé de philosophie, auteur de Où j’ai laissé mon âme, en partenariat avec les Editions Barzakh.

CRÉATION DU PRIX DU «PLUS BEAU BALCON»

SALON «TALENTS ET EMPLOIS»

AOran, il y a plusieurs raisons de marcher la tête en l’air… La toute dernière initiative vient tout juste d’être rendue publique. La ville d’Oran

innove à l’approche du printemps. Si le temps est encore glacial et les pluies toujours abondantes, cela n’empêche pas d’avoir des idées plein la tête. A Oran, selon l’agence de presse, un prix du «plus beau balcon» a été créé dans la capitale de l’Ouest algérien. Ce prix entre dans le cadre d’un concours organisé par l’APC en collaboration avec les services des secteurs urbains et des associations activant dans ce domaine. Ce prix sera décerné au «plus beau balcon» dans le cadre d’une manifestation qu’organisera la commune d’Oran le 20 février, à l’occasion de la célébration de la Journée nationale de la ville, a-t-on appris auprès des services communaux. De nombreux habitants d’immeubles de la ville ont exprimé leur volonté de participer à ce concours qui exige l’aménagement du balcon et son embellisse-ment, notamment par la pose de bacs à fleurs. L’APC d’Oran vise à travers cette initiative à inciter les habi-tants d’immeubles à s’intéresser à l’aménagement de leurs balcons et à contribuer au décor qui fait l’esthéti-

que de la ville. Ce concours est un moyen pour relever le défi de l’amélioration urbaine d’Oran et redonner à la ville son lustre d’antan avec l’implication des rési-dants d’immeubles et les comités de quartiers, selon le président d’APC d’Oran, Zineddine Hassam. Cette opération vise également à instaurer la culture de «l’embellissement urbain» et à lutter contre certai-nes pratiques négatives, comme la reconversion des balcons en dépotoirs d’ustensiles et d’effets inusités, a ajouté le même responsable, qui a indiqué que la ré-flexion tend vers la transformation des balcons d’im-meubles «en pépinières et jardins suspendus». Oran, qui veut retrouver sa splendeur d’antan, se trouve confrontée à la saleté, à l’insécurité et au mauvais état de ses routes. Il existe trop de gardiens de parking, très peu de fleurs, très peu d’immeubles flambant neufs. Le concours du meilleur balcon va certainement donner une impulsion nouvelle à la ville d’Oran. Le concours est certainement la meilleure des choses qui puisse arriver à une cité qui a envie de respirer la bonne odeur. L’initiative est bonne, les Oranais doi-vent concrétiser cette idée qui fera certainement tache d’huile à travers les villes du pays.

L e premier salon de recrutement professionnel par Internet, réu-

nissant plusieurs entreprises et une centaine de spécialistes et profes-sionnels en ressources humaines, se tiendra à Alger (Palais de la culture) les 2 et 3 février 2011. Djezzy, sera le partenaire officiel de ce rendez-vous dont l’objectif est de mettre en contact les deman-deurs d’emploi et les entreprises en quête de jeunes fraîchement émoulus des écoles et des universi-tés. Djezzy, leader de la téléphonie mobile en Algérie, est aussi, et ce n’est pas un hasard, le leader, avec près de 1200 recrues, du re-crutement en 2010 du secteur des télécoms. Frais émoulus sortis des

universités et des grandes écoles, ou chevronnés bénéficiant d’une certaine expérience, les recrues de Djezzy ont tous comme point commun un solide bagage tech-nique et intellectuel, mais aussi une parfaite adhésion aux valeurs de Djezzy : innovation, solidarité, dynamisme et partage. Différents domaines d’activité ont ainsi été ciblés : technique, com-mercial, informatique, marketing, finances, administration, clientèle. Les postes offerts forment une grande palette : cadre junior, su-perviseur, ingénieur, manager… Ce recrutement a touché pratique-ment toutes les villes algériennes, sièges régionaux ainsi que les 87

Centres de Services (CDS) épar-pillés sur tout le territoire national. Privilégiant le cadre algérien (sur 4500 emplois directs, seule une trentaine d’expatriés), Djezzy or-ganise des cycles de formation qui touchent pratiquement tous ses employés leur conférant ainsi une forte valeur ajoutée qui leur per-met d’être compétitifs aussi bien en Algérie qu’à l’étranger. Grâce à son rayonnement commercial et technique, Djezzy a créé plus de 100 000 emplois indirects.Il reste à préciser que tous les postulants à un emploi chez Djezzy sont re-commandés par l’Agence nationa-le de l’emploi avec laquelle OTA entretient d’excellents rapports.

BLOC-NOTES

La touche de Djezzy● L’opérateur Djezzy demeure le premier employeur du secteur

des télécoms en 2010.

La belle initiativeoranaise

● Les Oranais vont se mettre à décorer leurs balcons pour le concours, mais surtout pour la beauté du geste.

Page 23: El Watan 01.02.2011 - Mouloud Hamrouche

S P O R T SEl Watan - Mardi 1er février 2011 - 27

CHAN-2011 – L’EN A’ A QUITTÉ ALGER

Les Verts parmi les favoris du tournoi

ALAIN MICHEL. ENTRAÎNEUR DU MC ALGER

«On se qualifi era sans problème au prochain tour»

ES SÉTIF Amine Hebri, 5e recrue

Le jeune Franco-Algérien, Amine Hebri (21ans), un des éléments de l’équipe nationale olympique, vient d’opter pour l’Entente de Sétif, où il a paraphé hier un contrat de 3 ans et demi. Evo-

luant sur le flanc gauche de la défense, le joueur qui a été formé au FC Nantes et au PSG a joué en début de l’actuelle saison avec Viry Chatillon (CFA1). Avant d’atterrir à Sétif, Hebri qui compte de nombreuses sélections avec les U17, U20 et Espoirs, était suivi par de nombreux clubs tels, Hanovre 96 (Allemagne) et AC Ajaccio. A l’issue du mercato hivernal, l’Entente qui s’est attachée les services de cinq nouveaux joueurs (Benhamou, Zaâboub, Lakhdiri, Traoré et Hebri) s’est séparée de Faradji, Benchergui, Berguiga et Boucherit, partis vers d’autres cieux. Annoncé quasi partant au MCA, Slimane Raho qui s’est longuement entretenu hier avec Serrar, reste finale-ment à Sétif. A l’origine de la bouderie de l’ex-international, le pro-blème financier estimé à 3,5 millions de dinars qui sera résolu, nous dit-on, dans les prochains jours. Devant la grave crise financière que traverse actuellement le club phare de la capitale des Hauts-Plateaux, Abdelkader Zoukh, le wali de Sétif, a reçu en audience, dimanche soir, Serrar, président de l’Entente qui a profité de l’opportunité pour exposer au chef de l’exécutif les difficultés du club. Selon certaines indiscrétions, le premier responsable de la wilaya a promis d’aider l’ESS, engagée sur plusieurs fronts. Kamel B.

USM BLIDAHuit joueurs libérésDurant ce mercato, pas moins de 8 joueurs ont été priés d’aller voir

ailleurs. Si pour certains leur libération est logique, car n’ayant à aucun moment réussi à s’imposer dans l’équipe, celles de Beldjillali et, à un degré moindre de Bitam, ont surpris plus d’un, vu les qualités que ces deux éléments ont montré durant les quelques minutes jouées jusque-là. Le départ du Tchadien N’douassel vers le Club Africain (Tunisie) est aussi mal perçu par les supporters blidéens qui regrettent amèrement la façon avec laquelle l’affaire de son absence depuis le début de la saison a été traitée. Côté recrutements, c’est vers l’étranger que le président Zaïm a jeté son dévolu. Ainsi, les Franco-Algériens El Anceur (défenseur), Benemra (milieu de terrain) et Rouag (attaquant) ont officiellement rejoint l’équipe, en attendant la 5e recrue qui devait être connue hier, date limite du mercato oblige, car après le désistement du Nigérien Bellus Jimmy, le Camerounais Sole Graba vient de lui em-boîter le pas, en avisant la direction du club de son désir de résilier son contrat. Entre-temps, faut-il le signaler, Slimane Illoul (ex-CA Batna) a également rejoint l’équipe. La fermeture du stade Tchaker, puis le vrai-faux départ des dirigeants du club sont venus s’ajouter aux déboires de l’équipe. C’est dire que l’équipe sera privée de son stade pour tout le reste de la saison et jouera ses matchs loin de ses bases. H. H.

HANDBALL – MONDIAL 2011 4e titre pour la FranceLa France a remporté dimanche en Suède son 4e titre mondial de

handball en battant en finale le Danemark sur le score de 37 à 35. Jamais une nation n’a réussi un tel palmarès, avec un titre olym-pique à Pékin 2008. Certes, le sacre décroché à Malmö était diffi-cile mais mérité au regard de la domination tricolore, empreinte de talent et d’envie pour reprendre Jean Louis Legrand (ancienne star du handball français). Les Danois, en quête d’un premier titre mon-dial, ont donné quelques frayeurs aux Français, mais sans pour autant renverser la situation. Le Danemark, qui est resté sur neuf victoires dans ce Mondial, par rapport à la France qui a été tenue en échec face à l’Espagne (28 à 28), a cru en ses chances jusqu’à l’ultime se-conde de la finale. Ce fut un grand suspense dans une confrontation a rebondissements. Les tricolores ont terminé la mi-temps sur le score de 15 - 12. Au retour des vestiaires, les Scandinaves, sous la conduite de leur meilleur buteur Mikkel Hansen et du gardien Landin Jacobsen ont passé la vitesse supérieure. La défense française, gardée par Thierry Omeyer, qui avait beau faire face a fini par céder à dix minu-tes de la fin. Cela a permis aux Danois d’espérer puisqu’ils ont égalisé (23 à 23). C’était un véritable mano a mano, où il était difficile de dési-gner le vainqueur. Un scénario inquiétant pour la France qui voyait mal comment elle allait faire pour conserver son trophée. Ainsi, à la faveur d’une supériorité, les Danois égalisent à l’ultime seconde de jeu, ines-péré des Danois (31 à 31). Lors des prolongations, il restait dix minutes pour que la France sorte le grand jeu pour s’imposer (37 à 35). C. B.

La sélection nationale des locaux (A’) se trouve de-puis hier soir au Soudan

pour participer à la 2e édition du CHAN 2011 de football qui débutera dans une semaine. L’équipe nationale a quitté hier l’aéroport Houari Boumediène à destination de Khartoum, via Istanbul, avec une déléga-tion de 33 personnes dont 21 joueurs. La délégation algé-rienne a été saluée par le minis-tre de la Jeunesse et des Sports, Hachemi Djiar, le président de la LFP, Mohamed Mecherara et le sélectionneur national, Abdelhak Benchikha qui re-joindra l’équipe le 10 février, soit juste après le match amical de l’EN A contre la Tunisie. En l’absence de ce dernier, la sélection nationale des lo-caux sera dirigée par les deux adjoints, Abdenour Kaoua et Mohamed Chaïb. L’Algérie, présente pour la pre-mière fois à cette récente com-pétition, tentera de passer le premier tour qui est composé par de bonnes équipes telles celle du Soudan, pays organi-sateur, l’Ouganda et le Gabon. Les Verts entameront le tour-noi le 5 février contre l’Ougan-da, au stade d’El Merreikh à Khartoum, avant d’affronter le Gabon trois jours après (8 février) et enfin le Soudan le

11 février. Le sélectionneur na-tional avait affirmé dans l’une de ses conférences de presse que l’EN A’ a les moyens d’atteindre la finale et pour-quoi pas remporter la Coupe d’Afrique. C’est le même sen-timent du président de la FAF, Mohamed Raouraoua qui se trouve depuis dimanche à Khartoum, la capitale souda-naise, avec la délégation de la CAF, conduite par son prési-dent Issa Hayatou. Le président de la FAF a affirmé aux jour-naux locaux, rapporte l’APS, que le Soudan, la Tunisie et l’Algérie possèdent de bonnes équipes et peuvent jouer les premiers rôles. «Le Soudan,

qui va jouer chez lui, l’Algérie et la Tunisie ont les moyens de faire bonne figure lors de cette compétition, en dépit de la présence d’autres sélections redoutables. Les trois sélec-tions arabes participantes sont composées de joueurs locaux mais qui sont professionnels, donc ils n’ont rien à envier aux autres joueurs», a déclaré M. Raouraoua à la presse souda-naise. De son côté, le président de la CAF, Issa Hayatou, arrivé lui aussi à Khartoum dimanche en provenance du RD Congo pour présider le congrès de la CAF et assister à la cérémo-nie d’ouverture, vendredi, est entièrement confiant quant à

la réussite du tournoi africain. «J’ai entièrement confiance. Le Soudan est capable d’or-ganiser un excellent tournoi sur tous les plans. Ce pays a déjà organisé de grandes ma-nifestations par le passé, il ne faut pas oublier qu’il est l’un des fondateurs de la CAF», a indiqué Issa Hayatou. A noter que le Soudan, tête de série du groupe A où figure l’Algérie, l’Ouganda et le Ga-bon, s’est imposé dimanche en match amical face à son anti-chambre, l’équipe olympique, sur le score de 1-0. Le Soudan débutera la compétition ven-dredi en match d’ouverture contre le Gabon. S. M.

En dépit des conditions climatiques exé-crables, les Mouloudéens ont su et pu

tirer leur épingle du jeu en tenant en échec le champion de la Centrafrique, le Real de Bangui, leur premier adversaire de ces 32es de finale de la Champion’s league africaine chez lui, après l’avoir dominé outrageu-sement durant toute la rencontre. N’était

le comportement défensif de Mokdad (auteur du but à la 24’) et ses camarades, qui voulaient probablement préserver ce maigre avantage, la facture aurait été plus conséquente pour les poulains du coach Accorsi qui n’ont pu égaliser que dans le temps additionnel (90’+2) par Kellebonin. L’entraîneur du Mouloudia d’Alger, contac-té par téléphone hier dans la matinée à son arrivée à Tripoli avec son groupe, estime que «la victoire nous a échappé de justesse, sauf qu’il faut reconnaître que nous avons évolué dans des conditions climatiques insupportables, dans la mesure où après une tempête de poussière, il s’en est suivi une autre de pluie en deuxième mi-temps, ce qui nous a gênés dans notre évolution. Je félicite mes joueurs qui ont fait montre d’une volonté et d’un courage remarqua-bles, ce qui leur a permis de revenir avec un précieux point face à un adversaire qui est loin d’être une foudre de guerre, mais qui possède tout de même des potentialités footballistiques.» L’équipe alignée face au

Real de Bangui est la plus performante et qui a connu le retour de Harkat, remplacé par Megherbi à la 73’et de Derrag le fer de lance de l’attaque mouloudéenne, entré à la 61’ à la place de Douadi, a fait tout de même bonne figure en dépit de la sortie prématurée de Babouche à la 33’ (blessé mais sans gravité), de la petite forme de Zemmamouche et du raté lamentable de Sofiane, et c’est ce qui a fait dire au coach des Vert et Rouge pour la manche retour : «Nous sommes en mesure de gagner sans problème et nous qualifier au prochain tour face au Dynamos du Zimbabwe». Notons enfin que la délégation mouloudéenne rentre ce matin de Tripoli et doit s’envoler le lendemain pour Alicante (2 février) pour un mini-stage de préparation d’une dizaine de jours (retour le 11 février) et pris en charge par l’équipementier JOMA, alors que le match retour face au Real de Bangui est programmé pour le 12 février au stade du 5 Juillet, apprend-on au sein de la direction du club, à Chéraga. Abdelmadjid Riad

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Le séléction Algérienne veut faire honneur au football national

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Page 24: El Watan 01.02.2011 - Mouloud Hamrouche

LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Mardi 1er février 2011El WatanLe pouvoir déconnecté

Par Omar Berbiche

On a beau essayer d’interpréter la passivité des autorités algériennes face à l’accélération de l’histoire et au vent de démocratisation qui souffl e à nos frontières immédiates et dans notre sphère

géographique, on n’en trouvera aucun argument sensé et responsable expliquant cette déconnexion de l’Algérie offi cielle face aux bouleversements historiques qui s’opèrent autour d’elle. Le fait de détourner le regard de l’actualité brûlante qui se déroule à nos portes au point où l’événement est complètement ignoré par les médias offi ciels traduit-il un embarras du pouvoir quant au risque de contagion sur l’Algérie ? Ou bien faut-il y voir dans l’attitude des autorités, à leur tête le président Boutefl ika, le signe d’une confi ance absolue dans la «sagesse» du peuple algérien qui, pour avoir d’autres préoccupations plus existentielles comme l’a admis le ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, n’a pas la tête et le ventre à faire la Révolution ? La vérité, c’est qu’il se dégage un fort sentiment sinon de panique, du moins, de réelle inquiétude d’une telle posture faussement sereine qui donne l’impression que l’Algérie est loin de l’épicentre du séisme démocratique qui ébranle notre région. Comment peut-on rester aussi zen – c’est du moins l’impression que l’on veut donner – en s’efforçant avec un aplomb aussi déroutant de convaincre que l’Algérie n’est ni la Tunisie, ni l’Egypte pour craindre de mauvaises surprises ? L’argument selon lequel, fort de son appareil répressif, l’Etat algérien n’a rien à craindre de la rue, vient de voler en éclats avec les révoltes populaires de Tunisie et d’Egypte, deux Etats policiers connus pourtant pour leur brutalité et leur politique de terreur érigée en mode de gouvernance. La force n’a jamais réglé et ne réglera jamais les crises et les rapports confl ictuels entre gouvernants et gouvernés. Pour ne pas l’avoir compris, les présidents Ben Ali et Moubarak ont appris à leurs dépens que la violence d’Etat appelle inévitablement la violence ou la révolte du peuple. Tôt ou tard. La peur a désormais changé de camp. C’est le premier enseignement à tirer de ces événements. L’autre donne nouvelle que les dirigeants arabes et tous les dictateurs de part le monde doivent sérieusement méditer est que l’on assiste, avec ces chaudes alertes, à un début de refondation des relations internationales. Les aspirations démocratiques des peuples sacrifi ées jusqu’ici sur l’autel du pragmatisme économique et de la realpolitik constituent aujourd’hui une préoccupation majeure des grandes puissances qui régentent le monde. Convaincues en cela que c’est le seul vrai gage de stabilité des Etats et des nations et le moyen le plus sûr de préserver leurs intérêts menacés par l’instabilité chronique des régimes en place. Deux raisons fondamentales qui doivent pousser le pouvoir en Algérie à régler au plus vite son défi cit de légitimité en engageant le pays dans la voie des réformes démocratiques. Boutefl ika aura-t-il la clairvoyance politique d’ouvrir le système en allant dans le sens de l’histoire ou continuera-t-il, imperturbable, son bonhomme de chemin, suivant le cap fi xé qui a mené le pays à l’impasse dans laquelle il se trouve ? Le fait que la société civile se soit emparée de cette revendication – demain ce sera la rue – exige des gestes politiques forts et dans les meilleurs délais avant qu’il ne soit trop tard.

COMMENTAIRE

POINT ZÉRO

Que devient Nacer Mehal ? Par Chawki Amari

Après un timide début d’annonce de petite ouverture de la télévision, l’ENTV est rapidement revenue à sa nature, mensonges en boucle et manipulations en prime

time avec votre argent. Nacer Mehal, le nouveau ministre de la Communication, n’avait pas prévu le mécontentement populaire, pas plus que le féroce entêtement du régime à rester ce qu’il est. Rumeurs de changement de gouvernement aidant, Nacer Mehal, 69 ans, est donc retourné à son bureau vitré zapper sur Al Jazeera ou France 24. Pendant que l’ENTV continuait à nager sous l’eau, respirant par des tuyaux de l’oxygène artifi ciel, Nacer Mehal a dû se demander à quoi sert-il, n’ayant pas dit un mot depuis plus d’un mois malgré sa fonction de communicateur très bien rémunérée. N’ayant rien à faire, il a dû regarder le J.T. de son pays hier, réfl échissant à cette capacité des hommes à faire la femme de chambre pour quelques dollars ; pas un mot sur la Tunisie, pas un sur l’Egypte

et bien sûr, pas un mot sur la société algérienne qui demande du neuf, sans huile ni sucre ajouté. Où est le problème ? Il est qu’à ce niveau incroyable de mutisme et d’inertie, il faut peut-être rappeler Antar Yahia pour diriger l’ENTV ou l’Etat. Dans le match éternel qui oppose l’Algérie à l’Egypte, les Pharaons vont se qualifi er et l’Algérie sera éliminée des nations à prétendre à la démocratie ou à n’importe quoi d’autre. N’y a-t-il personne de jaloux pour son pays dans tout l’édifi ce du pouvoir ? Apparemment non, le message envoyé par le régime a au moins le mérite d’être clair. Dans une Algérie qui s’embrase, ni le président ni le Premier ministre et encore moins le ministre de la Communication, n’ont daigné s’exprimer. Seul interlocuteur pour parler aux Algériens, la police, en la personne de son chef, le ministre de l’Intérieur. C’est l’unique interface entre le pays et ses dirigeants. Vous avez un problème ? Allez au commissariat.

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ALGER ORAN CONSTANTINE MÉDÉA6°12°

9°11°

5°11°

2°3°

■ BAGHLIA (BOUMERDÈS)

Des citoyens ferment le siège de la daïraDes dizaines de citoyens de Baghlia (Boumerdès) ont fermé hier le siège de leur daïra. Ils se sont rassemblés devant l’institution pour protester contre «l’exigence, disent-ils, qui leur est faite d’introduire un acte de propriété pour prétendre à l’aide au logement rural (auto-construction)». D’autres se sont joints à la manifestation pour dénoncer le retrait de leur permis de conduire. Ce retrait, décidé par les services compétents après qu’on eut constaté que deux examinateurs délivraient ces documents d’une manière illégale, a touché plus d’une centaine de citoyens. Leur problème dure depuis près de 2 ans. K. O.

■ BOUDOUAOU

Des peines de prison avec sursis pour des émeutiers Douze émeutiers de la localité de Boudouaou (5 km à l’ouest de Boumerdès) ont été condamnés, hier, par la chambre d’accusation près

la cour de Boumerdès à des peines de huit mois de prison avec sursis. Les accusés avaient été condamnés en première instance à des peines allant de 6 mois à 2 ans de prison ferme. Dix autres personnes poursuivies dans le cadre de la même affaire ont été acquittées. Lors du procès, tenu en début de semaine écoulée, le procureur de la République a requis contre elles une peine de 2 ans de prison ferme assortie d’une amende de 20 000 DA. Les inculpés avaient été arrêtés dans la soirée du 17 octobre 2010 au cours des affrontements ayant opposé les habitants de la localité de Ben Merzouga aux forces de l’ordre. Ils étaient poursuivis pour «troubles à l’ordre public, rébellion, attroupement illicite et coups et blessures volontaires». R. Koubabi

■ OUED FODDA (CHLEF)Deux terroristes abattus Deux terroristes ont été abattus hier matin au douar Gouadjlia, dans la commune de Oued Fodda, à 25 km à l’est de la ville de Chlef, a-t-on appris de source sécuritaire. Deux

kalachnikovs et deux chargeurs ont été récupérés sur ces deux terroristes dont les corps ont été acheminés vers la morgue de la clinique de Oued Fodda pour identification, a-t-on précisé de même source. (APS)

■ ALGERPerpétuité pour parricideLe tribunal criminel près la cour d’Alger a condamné hier le dénommé Berki Omar à perpétuité pour le meurtre de sa mère, Kheloufi Fatiha. Les faits remontent, selon l’arrêt de renvoi, au 17 février 2010 lorsque le prévenu, âgé de 38 ans au moment des faits, a tué sa mère (au domicile familial) en lui assénant 32 coups de couteau. A une question du juge sur les motifs de son crime, celui-ci a répondu qu’il voulait mettre fin aux problèmes que sa mère ne cessait de lui créer, notamment en lui faisant des reproches concernant le travail et en l’incitant à se marier étant donné qu’il est le fils aîné de la famille constituée de cinq membres. Le parquet avait auparavant requis la peine capitale à l’encontre de l’accusé compte tenu du

crime atroce perpétré contre une mère qui n’aspirait qu’à la réussite professionnelle et sociale de son fils aîné. La défense s’est prévalue d’un déséquilibre mental de son client qui consommait de la drogue, mais les résultats de l’expertise psychologique ont établi sa responsabilité pénale.

■ EXPLOSION D’UNE BOMBE À TÉBESSA

Deux militaires blessés Deux militaires ont été grièvement blessés avant-hier suite à l’explosion d’une bombe artisanale dans le massif forestier de Ergo surplombant la localité d’El Mazraâ, à 56 km de Tébessa, apprend-on de sources concordantes. L’engin, enfoui sous terre, a explosé au passage des deux militaires en patrouille pédestre lors d’une opération de ratissage. Les deux victimes ont été transférées à l’hôpital militaire de Constantine. L’offensive militaire, lancée il y a une dizaine de jours par les forces combinées dans les maquis de Tébessa, se poursuit toujours. B. A.

EN BREF…

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