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ektas extra 12 au 28 février 2009 E x p o s i t i o n Victoria Von Hagen. New York 1952.©Erwin Blumenfeld - ADAGP PARISGLOBE en association avec Keith de Lellis gallery, New York présente de Erwin Blumenfeld et George Hoyningen-Huene pour Vogue et Harper’s Bazaar Photographies de mode PARIS GLOBE 5, rue de la Grange Batelière - 75009 Paris +33 (0)1 42 46 75 05. [email protected]

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Dossier de presse de l'exposition.

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ektas extra

12 au 28 février 2009

E x p o s i t i o n

Victoria Von Hagen. New York 1952. ©Erwin Blumenfeld - ADAGP

PARISGLOBEen association avec Keith de Lellis gallery, New Yorkprésente

de Erwin Blumenfeld et George Hoyningen-Huenepour Vogue et Harper’s Bazaar

Photographies de mode

PARISGLOBE5, rue de la Grange Batelière - 75009 Paris+33 (0)1 42 46 75 05. [email protected]

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Du 12 au 28 février 2009, PARISGLOBE présente

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La photographie de mode a sa propre rhétori-que, celle du vêtement image dixit RolandBarthes qui précisait, dans son analyse sur lesystème de la mode, que c’est la femme qui esten acte et non le vêtement.

Toute l’histoire de la photographie de mode estmarquée par cette question de la présentation duv ê t e m e n t , au trave rs de laquelle s’inscrit aussil’image fluctuante, v i rtuelle et imaginaire du corp sf é m i n i n . La mode est censée représenter uneforce émancipatrice pour toutes les fe m m e s .C’est l’unive rs fantasmatique de la séduction et dela beauté que véhicule la photographie de mode.Entre les deux guerres, la mode s’inspira large-ment des innovations apportées par les avant-gardes picturales.Pa ris est le centre incontesté de la Haute Couture.Dans les magazines de mode, en France, c’est ledessin qui occupait initialement la part la plusimportante. Mais progressivement la photogra-phie va s’imposer allant jusqu’à détrôner le des-sin dans les années 40.L’ i n n ov a t i o n , au même titre que l’ori g i n a l i t é , s e racultivée dans toutes les tentatives créatrices asso-ciées à la promotion de l’habillement féminin.

Dans l’emploi de la couleur, le domaine de lamode sera précurseur.La plupart des photographes travaillaient avecdes positifs directs, kodachrome (à partir de1936) puis ektachrome.Pour Edward Steichen, le photographe de

mode surveille la construction de l’image - seslumières, ses ombres et ses lignes. Les exigencesspécifiques d’une photographie de mode : la dis-tinction, l’élégance et le chic. (E. Steichen “unphotographe de mode”, Vogue, 12 oct 1929).Les États Unis d’après guerre sont le centre pri n-cipal de la création de photographie de mode.

C’est dans ce contexte, dans la décennie 40-50que Erwin Blumenfeld et George Hoyningen-Huene, réalisent les ektachromes originauxgrand format (20 x 25 cm) pour les magazinesde mode concurrents Vogue (USA) et Harper’sBazaar présentés.Blumenfeld et Hoyningen-Huene sont deuxgrands photographes autodidactes qui ont sus’imposer dans le domaine de la mode, dans unstyle très différent.

Blumenfeld privilégiant l’expérimentation, lestyle graphique, original et saisissant pour célé-brer l'Éternel Féminin alors que HoyningenHuene, lui, fête la beauté selon l’idéal classiqueantique, optant pour le style néo-classique.Tous deux ont travaillé pour les mêmes magazi-nes Vogue parisien et Harper’s Bazaar (enmême temps de 1941 à 1944) qui présentaientles dernières créations des couturiers.Harper’s Bazaar avait alors comme rédactriceen chef Carmel Snow et Alexey Brodovitchcomme directeur artistique.Chaque mois, le choix éditorial du magazinemettait en lumière un photographe auteur.

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C’est pour Harper’s Bazaar en 1940, que cettesérie de kodachromes de Hoyningen-Huene aété réalisée.On reconnaît son style savamment orchestréavec une référence implicite à l’idéal classiquequi transparaît dans certains positifs où lemodèle féminin est traité comme la statuaireantique, dans sa pose, son expression, allant par-fois jusqu’à jouer sur le côté inanimé.On constate une mise en abyme dans la com-position de la photographie entre modèle etdécor, avec un incontestable souci du détail. Elleprend différentes formes notamment la vertica-lité de la sculpture dont la pose, le drapé répon-dent à ceux du modèle. Dans un autre genre,empreint de modernité, une autre photographiejoue sur le graphisme et la bichromie où la ver-ticalité propre à l’architecture des buildings,répond à celle du modèle qui se dresse, hautain,dans une lumière diaphane, sur le toit, une mainsur la hanche, l’autre attrapant son chapeaublanc. Il est vêtu d’un tailleur noir, de talons noirset d’une écharpe blanche.Je ne cessais de m’interroger sur la façon dont jepourrais représenter la femme moderne à la vraielumière de notre époque.Initialement, la photographie de mode montraitdes mannequins inanimés qui ressemblaient àdes sculptures sous l’influence de l’Art déco.P u i s , p r o g r e s s i ve m e n t , les modèles vont prendre vieet la lumière naturelle utilisée.Dans une autre image, le modèle habillé en rouge,“ c h a p e a u t é ” , fo u rrure léopard, censé incarner lam o d e rn i t é , le mouve m e n t , au téléphone, prêt àp a rt i r, plongé dans un intérieur bourg e o i s .Nous décelons l’influence de la méthode préco-nisée par André Lhote une alternance de ligneset de courbes.Il adopta les lignes droites et la géométrie del’art décoratif et l’ordre et la force émanant duconstructivisme.Dans l’essence de son style, Hoyningen-Hueneallait suivre le modernisme de Steichen tout enconservant dans certaines images le côtéampoulé du pictorialiste Adolf De Meyer.

Hoyningen-Huene - Harper’s Bazaar 1940

New York. 1942. Kodachrome 20 cm x 25 cm . ©George Hoyningen-Huene

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Blumenfeld - Vogue (USA) 1952

Quant aux ektachromes de Blumenfeld, ils ontété réalisés pour Vogue USA en octobre 1952 etmet en scène le modèle Victoria Von Hagen.Ces images illustrent l’article intitulé For thewoman who wants change her looks où ilest question du désir que peut avoir toutefemme de changer de visage, d’allure. En jouantsur le maquillage, les accessoires, la coiffure, lacouleur de cheveux, la Femme se révèle être àla fois une et multiple. Quatre portraits de facecoupée, de Victoria, juste après l’arête du nezrendent compte de cette métamorphose on thesame face, est-il précisé en en-tête.Blumenfeld au travers de ses images ne cesse demettre en avant la beauté, de la découvrir ou dela révéler.On voit le modèle en pied avec un air fausse-ment ingénu, cheveux courts, mi-vamp avecrobe longue, étole en fourrure, longs gants etfume cigarette. On la voit également de façonplus rapprochée, en portrait avec cette mêmeexpression.Sur une autre image, on passe de la femmefatale à la madone, enveloppée dans uneécharpe. On pense à l’iconographie religieusereprésentant Marie dans son manteau bleu.Cependant, il s’agit là d’une madone avec quel-ques artifices: maquillage, vernis rouge et strass.Dans un autre, elle est en buste, la tête appuyéecontre une urne transparente contenant desfriandises multicolores, elle porte un collier degrosses perles avec une paire de boucles d’oreil-les assorties. Son buste se découpe sur fond dia-phane où un rideau écru remonté tel un drapépend légèrement se confondant avec le fond. Ledrapé dans la partie supérieure répond à latable écrue de la partie inférieure de l’image.Ainsi tout un jeu de lignes verticales et horizon-tales et de courbes construisent l’image.

Blumenfeld est le premier à considérer la corpo-ralité du modèle en tant que composante plasti-que et à explorer le champ coloré de l’imageselon les procédés de saturation et de décom-position permis par les nouvelles pellicules cou-leur et les filtres.

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Victoria Von Hagen. New York 1952. Ektachrome 20 cm x 25 cm ©Erwin Blumenfeld

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La couleur - ektas

À la fin des années 30, c’est dans la mode, lapublicité puis le reportage que la couleur serépand chez les professionnels.La plupart des photographes travaillaient avecdes positifs directs - kodachrome (à partir de1936) puis ektachrome - qui nécessitaient unemaîtrise parfaite du travail en studio et de laprise de vue.Ces ektachromes étaient parfois considérés parles photographes comme une étape vers l’im-pression.Des photographes de mode tels que CecilBeaton ou Irving Penn lui donne ses lettres denoblesse.La couleur suscite néanmoins le débat : savaleur esthétique par rapport au noir et blanc?

A son arrivée en Amérique, la couleur était unegageure pour Blumenfeld. Il avait vu des koda-chromes en Europe. La majeure partie de sontravail pour Harper’s Bazaar était en noir etblanc mais la couleur l’intriguait et il était tout àfait déterminé à maîtriser ce nouveau langage.Il décide donc, à son retour à New York en1941, de se tourner vers la couleur pour satis-faire la demande des magazines notammentVogue, Harper’s Bazaar, Life, Look, Cosmopolitan.Il parvient à maîtriser la couleur et en fait l’arti-culation de ses images.Vogue aimait paraître comme le pionnier de laphoto couleur et se vantait des prouesses réali-sées par ses photographes dans ce domaine.

Pour Blumenfeld, la peinture est un référent.Il parle de Vermeer comme de l’inventeur de laphoto en couleurs, pour signifier que la gammede couleurs de Kodachrome était très proche decelle de la palette du peintre(…). Il dit que le prin-cipal secret de Kodachrome, c’est qu’il ne faut pastravailler avec des couleurs, mais avec des lumièrescolorées.Blumenfeld prenait grand plaisir à ignorer lesrègles conventionnelles de la couleur.

Quant à Hoyningen-Huene, il ne se montra pasaussi attaché à la couleur que Louise DahlWolfe ou Anton Bruehl.

La photographie en couleurs n’a eu d’impactréel que dans la mesure où elle pouvait êtreimprimée dans les publications de presse en tri-chromie puis en quadrichromie. C’est dans lecourant des années 30 que les magazines com-mencent à imprimer en couleurs, créant ainsiune demande de clichés.On a ainsi au moins deux sortes de photogra-phie en couleurs : un original, sur support pho-tographique, et sa version imprimée.

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Victoria Von Hagen. New York 1952. Ektachrome 20 cm x 25 cm ©Erwin Blumenfeld

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Biographies - Sources

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Erwin Blumenfeld Berlin 1897 - Rome 1969

B l u m e n fe l d , membre actif du mouvement dadab e rlinois puis hollandais (sous le nom de JanB l o o m fi e l d ) , ami de George Grosz et Paul Citroën,fréquenta également le groupe surr é a l i s t e. Ses ima-ges très personnelles illustraient les revuesMinotaure o u Ve rv e.En 1936, il obtint sa première publication dans lemagazine P h o t o g ra p h i e et c’est grâce au soutien deCecil Beaton qu’il put vendre quelques images àVo g u e F rance et qu’il décrocha un premier contra ten 1938, ce qui lui valut une consécration intern a-t i o n a l e. Dès 1939, Vo g u e décida d’interrompre leurc o l l a b o ration qui reprendra quelques années plust a r d , aux États Unis, de 1944 à 1955.En 1939 Blumenfeld part pour les États Unis oùil décroche un contrat avec Harper’s Bazaarpour une commande importante sur Paris (maisil sera interné en camps de concentration enFrance durant deux ans).En 1941, à son arrivée aux États Unis, Cecil Beatonl ’ e n c o u ragea à rencontrer Hoy n i n g e n - H u e n e.Pendant deux ans, il partagera un studio avecMartin Munkasci puis en 1943 il ouvrira sonpropre studio.En 1957, il rédige son autobiographie Jadis et Daguerr e.

George Hoyningen-Huene St Petersbourg 1900 - Los Angeles 1968

Éducation d’aristocrate russe.C’est initialement en tant qu’illustrateur puisassistant qu’il débuta à Paris chez Vogue en1926. Dès l’année suivante et ce jusqu’en 1935,il devint photographe vouant une admirationsans borne à Edward Steichen, son mentor. Il esttrès impressionné également par les œuvres deCartier-Bresson et Paul Outerbridge. Il fré-quente le milieu artistique parisien des années20. Man Ray compte parmi ses amis et, pour lui,Coco Chanel est l’incarnation du chic.

C’est pour Harper’s Bazaar qu’il fera ses derniè-res photographies de mode, de 1936 à la fin dela deuxième guerre mondiale. Il décide alors deretourner à ses premières amours, le cinéma. Iltravaillera, à Los Angeles, pour le metteur enscène George Cukor et enseignera également laphotographie.

Bibliographie• BLUMENFELD Erwin, Jadis et Daguerre , éd.de La Martinière, Paris, 1996.• EWING William, Blumenfeld, le culte de labeauté , éd. de La Martinière, Paris, 1996.• EWING William, L’élégance des années 30,Hoyningen-Huene , éd.Thames and Hudson,Londres, 1986.• FRIZOT Michel (dir), Nouvelle Histoire de laPhotographie, éd. Bordas, Paris, 1994.• MÉTAYER Michel, Erwin Blumenfe l d , é d .Phaidon, Paris, 2004.

Revue :“For the woman who wants to change herlooks”, in Vogue (USA) 1952, oct.15, pp. 52-63.

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PARISGLOBE

PARISGLOBE est un lieu d’expositions, de rencon-tre et de vente organisé par Csaba Morocz etBernard Dudoignon.Nous y montrons surtout des photographies,alternant ou confrontant des images et desartistes “historiques” et actuels.

Après 1958 Bonjour tristesse et Andy W…! adeconstructed portrait,Ektas extra est la troisième exposition de PARISGLOBE.

ContactsBernard Dudoignon : +33(0)1 40 09 91 17Emmanuelle Zaraya : +33(0)6 62 70 22 [email protected]

PARISGLOBE

Vernissage le 12 février 2009 à partir de 18h30

Dates : 12 - 28 février 2009Du mercredi au samedi de 14h30 à 19h

5, rue de la Grange Batelière. 75009 Pariscode week end : 3425 - 3ème étage

metro Richelieu Drouotvelib’ 20 rue de la Grange BatelièreNew York. 1942. Kodachrome 20 cm x 25 cm . ©George Hoyningen-Huene

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L’exposition présente 20 images originalesmontées sur feuilles électroluminescentes.Elle est réalisée en association avec Keith deLellis gallery, New York.

Provenance :Les ektachromes de Erwin Blumenfeld ont étéréalisés pour Vogue USA en 1952. Ils provien-nent de la famille du modèle,Victoria VonHagen.

Les kodachromes de George Hoyningen-Huene ont été réalisés en 1940 pour Harper’sBazaar. Ils proviennent de Hans Jorgensen, unde ses assistants.

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