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Hors-série juin 2016 ursin Egypte Sortie club 2015 Revue officielle du Royal Centre d’Activités Sous-marines - Hors-série juin 2016

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Hors-série juin 2016

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L’Oursin que vous tenez entre les mains n’est pas un Oursin comme les autres. En effet, la rédaction a reçu de nombreux articles sur cette belle croisière. Il nous est très vite apparu impossible de supprimer certains textes ou encore de les publier dans des numéros différents. J’ai donc pris la décision de ce numéro spécial, hors-série, entièrement consacré à la croi-sière Egypte organisée en octobre 2015. J’espère que ce choix vous plaira …

Le 24 octobre dernier, donc, une bande de joyeux lurons du RCAS s’en-volait à destination de l’Egypte. Ils sont revenus avec plein de belles images et d’amusantes anecdotes pour l’Oursin. A ce propos, ne ratez pas la vidéo compilée par Ben, disponible via le groupe Facebook du RCAS.

Et maintenant, installez-vous bien confortablement dans votre divan, coupez votre gsm et la télé, et plongez dans le récit de cette extraordinaire aventure !

Un formidable séjour en Egypte !

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çoise veille au grain et mettra Tho-mas Cook face à ses responsabilités. Résultat, la compagnie nous fera rentrer par son copain Jet Air …

Ca y est, on ne rêve pas : nous sommes bien le 24 octobre à 11h dans le hall de Zaventem et … tout le monde est là à temps. Super ! Fran-çoise est même gentille au point de se déplacer en personne (depuis Liège !) pour voir si Thomas Cook nous sert les plats bien comme il faut !

Deuxième grand soulagement de la journée : tout le monde récupère son matériel à l’arrivée. Je ne vous cache pas que c’était ma plus grande han-tise, hors vol annulé (ou abattu, mais ça je ne peux pas le dire, hein ? Bon ok, je sors !). Un tout petit transfert et hop !, nous voilà déjà sur le bateau, pieds nus pour une semaine. Arrivent

ensuite au compte-goutte une dizaine de nos voisins français, avec qui nous aurons des discussions intéressantes. La vie à bord se passe très bien en général, hormis la nuit de navigation du dimanche au lundi. Moi qui n’avais plus été malade depuis Skapa Flow (août 2006), hé bien, je suis passé à la caisse … comme une bonne quin-zaine d’autres. Y z’étaient 6 sur 24 au repas du dimanche soir ! Une mer bien formée et … une coquille de noix géante ont eu raison de nous ! Heu-reusement, le lendemain, tout cela n’est plus qu’un mauvais souvenir …

Chacun d’entre nous prend ses petites habitudes, a ses petits coins préférés sur le bateau, et fait ses petites siestes quand bon lui semble. Pendant ce temps-là, d’autres passent leurs différents bre-vets à la canasta ou au poker, c’est selon.

Tout l’art d’organiser un voyage club (Marc)Une fois la destination choisie, tout était encore à

faire ! Déter-miner la formule

(croisière vs hôtel et plongées à la journée), obtenir un prix de la part de l’agence, essayer de deviner le nombre de participants, rédiger l’article pour l’Oursin avec les principales infos et … attendre que les poissons mordent à l’hameçon. Préalablement à tout cela, il aura fallu affiner le fromage, je veux dire le projet, avec notre chère Fran-çoise de l’agence de voyages Océan Voyages. Le choix final se portera sur une croisière St-John avec Seafari. La croisière car nous sommes plu-sieurs à avoir développé une aller-gie à ces transferts journaliers de et vers un hôtel 4*, avec des plon-gées à la journée forcément moins qualitatives que ces très beaux sites aux portes du Soudan sur lesquels nous avons eu le plaisir de plonger. Et Seafari car notre dernière sor-tie en leur compagnie s’était très bien passée. Quant à St-John, ce fut assez simple : sortie club oblige, c’est la seule croisière où les 1* sont admis sans aucune restriction.

Dès la publication de l’article dans l’Oursin, le flux in et out d’emails et d’appels téléphoniques prend son envol, et le versement des acomptes dans la foulée. Nous sommes finale-ment 14 à acheter notre ticket. Cela peut sembler peu, mais compte tenu de l’ambiance générale en Egypte, voire même en Tunisie à ce moment-là, c’est déjà pas mal. Le projet a beau être abouti, on n’imagine pas le boulot et les documents à réunir pour minimiser les problèmes éven-tuels. Cela va de la copie recto-verso des cartes d’identité ou du passe-port, de la visite médicale, … à la signature d’une assurance annulation pour ceux qui la souhaitent, en direk’ chez Ethias ! Et quand chaque petit caneton a bien tout payé, bien fourni tous ses documents, que personne ne tombe malade, que toutes les grand-mères décident de rester sur terre, on se dit que le flux d’infos va bien finir par se tasser. Ben non. A envi-ron 1 mois du départ, le vol retour est tout simplement annulé ! Thomas Cook, qui a l’air aussi bien organisé que ceux qui mettent du sel sur nos autoroutes en hiver, décide de nous faire rentrer un jour plus tard. La pression remonte d’un cran, car cela génère des soucis assez dingues (on dort où ? Et qui paie ? Aaaargh !). Heureusement, notre chère Fran-

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Le voyage ne pouvait pas mieux commen-cer. Dès

notre arrivée à l’aéroport,

Marc, notre gentil organisateur, nous gâte. Avec Véro-nique, il nous a dégoté un magnifique polo dont les associations de couleur font l’unanimité (merci Sese) : un vert kaki digne des plus beaux uniformes marins et, sous la forme d’une bro-derie finement réalisée , les lettres d’or du RCAS additionnées du logo dessiné en son temps par notre cher Président. Le voyage commence bien !

Françoise, notre point de contact chez Océan Voyage est là pour nous accueillir. Elle s’est démenée avec les agences de voyage pour nous trouver les meilleurs horaires ! Départ 13h50, parfait pour une première grasse matinée, un diner à l’aéroport et un

décollage dans la foulée. Comble du luxe et du confort, notre avion atter-rit à Marsa Alam et redécolle de Mar-sa Alam, point d’arrivée et de départ de notre croisière. Pas de transfert interminable entre l’aéroport et le port de départ. Ca a l’air de rien mais ça se traduit par une première soirée tranquille sur le port avec notre premier apéro, 30°… Check !! Nous découvrons le bateau, notre équipage, notre capitaine et les moniteurs qui nous accompagnent. Najat, un Egyptien de souche - il ne lui manque que la double couronne pour faire de lui un pharaon parfait - et Seb, Français mais Egyptien de cœur. Nous ne sommes pas dépaysés, ce dernier ressemble comme deux gouttes deux au Professeur Tourne-sol. En plus jeune quand même. Je n’ai pas pu m’empêcher de regar-der par-dessus bord à la recherche du sous-marin en forme de requin. Rackham le Rouge n’est jamais loin.

Mais quel beau tee-shirt ! (Ben) Le Capitaine Mohammed Saïd (Yves) Il est né il y a 27 ans, dans le chaudron de la Mer Rouge, et il y est resté. Son père est pêcheur,

il le quitte à 19 ans et sert comme matelot sur les croisières plon-gées. A 23 ans, il devient Capitaine. Affable, timide, il connaît tous les dédales coralliens de la Mer Rouge égyptienne. Croyez-moi, stabili-ser 415 tonnes entre 2 têtes de corail, pile poil à 10 m du bord, faut savoir ! Trois amarres en affour-chage, et hop : pose tendue sous le vent du nord qui caresse St-John’s reef. Le Galaxy, schéma classique du bateau de croisière plongée, est un lourd meuble de 43 x 8,5 m, mais bien propulsé par deux blocs moteurs MTU de 850 HP chacun : une cavalerie qui vous emmène en une nuit au grand sud à 11 nœuds.

N’en déplaise à mes amis guides et moniteurs, c’est le pacha qui endosse toutes les responsabi-lités légales sur et sous l’eau.

Bon vent, Capitaine ! Protège tes marins et tes plongeurs, un vent mau-vais vient peut-être de l’autre côté de la mer, qui chassera par le radicalisme tes amis de croisière … Inch’Allah …

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Le RCAS débarque (Ben)

Première nuit sur le bateau au quai. Nous partons le lendemain pour notre première destination. Plon-gée de réadaptation, formation des palanquées et ajustement du lestage. La Mer Rouge est la mer la plus salée du monde après la Mer Morte.

Emerveillement, bien sûr ! Sous l’eau, on s’extasie sur un poisson citron qui est tout autant surpris que nous de l’intérêt soudain qu’on lui porte. Il faut le comprendre, nous non plus, nous n’aimons pas être déran-gés lorsqu’on fait nos courses. Némo nous voici ! Imaginez seulement : des décors pharaoniques dignes des plus beaux films d’animations. Au sein de cet écrin, une population variée de poissons multicolores qui préparent leur journée. Imaginez également une bande d’olibrius, de saltimbanques et de flibustiers débarquer en rang ser-ré : le RCAS est là ! Qu’est-ce qu’on est beau sous l’eau. Je me demande quand même lequel des deux groupes, poissons ou membres du RCAS, observe le plus l’autre. Une question qui restera sans doute sans réponse.

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Après notre première journée, la chaleur est étouffante. Au loin, chose exceptionnelle dans le désert, des colonnes de nuages menaçants s’élèvent tels des gratte-ciels tout autour de nous. Le capitaine fait lar-guer les amarres, on décolle, enfin, plutôt on navigue. Gauche, droite, haut, bas, tangage, roulage et nau-sées assurées pour tout le monde ! Enfin, à quelques rares exceptions près … tous nos anciens ! Je ne les citerai pas, je me dois de ména-ger leurs susceptibilités, mais visi-blement la sélection naturelle les a rendus plus endurant au mal de mer. Ce sont les seuls à être frin-gant, à souper tranquillement et à siroter un apéro sur le sun deck.

Quand on est malade, on a envie de mourir et quand on est vraiment malade, on regrette

d’être toujours en vie !

Jacques

Nous avons navigué toute la nuit pour descendre le plus au sud. Cette tempête nous permet d’être seuls au monde ! Tous les autres bateaux ont dû faire demi-tour, piégés par

l’orage et la trop faible visibi-lité. Au petit matin, les mines sont tirées, les estomacs encore barbouil-lés mais de grands sourires nous envahissent au vu des rayons du soleil et de ce grand ciel bleu que nous n’avions plus entrevu depuis le début du mois de septembre !J’espère qu’en Belgique, il pleut !!!

Les sites sont magnifiques et très variés : tombant, jardin de corail, grotte, canyon, du petit, du gros, des plongées de jour, au crépuscule, au petit matin, de nuit. Ca n’arrête pas, nous avons la tête qui tourne, enivrés par toutes ces beautés. La vie à bord est animée. On joue aux cartes : la canasta n’a plus de secret pour nos membres. On va bientôt s’inscrire au championnat du monde. On se régale des his-toires de Georges, Yves et Jacques. On dévore littéralement les récits de Guy, notre médecin hyperbare. C’est quand même incroyable, le RCAS est un club de luxe : on se déplace avec notre propre médecin hyper-bare ! Stupéfiant !!! C’est génial.

St Jones, le grand sud (Ben)

Marc et l’autopropulsion assistée, une plongée à couper le souffle (Ben)Une plongée de ouf ! Marc, Johan et moi-même, nous avions décidé de nous faire plaisir! Une plongée un peu plus profonde, avec un peu plus de

palmage. Vous connaissez Marc, alias l’ours, alias le veau, alias le cavita-teur! Sur le pont déjà, il la ramenait :« Tu vas voir, mon grand, dans le sillon

de mon passage, la cavitation t’arra-chera le masque. Moooouhaaaa ! »Il ne croyait pas si bien dire !

On saute, on descend, un 40 m arrondi bien fait. La limite est à 40 m en Egypte. Le fond est joli et on commence notre progres-sion. Je suis devant, Marc en deux et Johan en serre-file. Comme dit si bien Yves, on faisait une plongée CAS : un peu comme à l’école de mer, plan your dive et dive your plan.

Sauf qu’après dix minutes de plongée, je me retourne, par courtoisie, pour m’assurer que derrière, ils ne trainent pas trop. Et là, soudain, un bolide me fonce dessus. Marc, avec des yeux

énormes, se ramène fissa sur moi. Der-rière lui, un geyser de bulles comme jamais je n’en avais vu. Le joint de son premier étage vient d’exploser à 40 m : 10 bar à la seconde sont en train de filer vers la surface. C’est là qu’on est heureux d’avoir reçu une forma-tion telle que celle donnée au RCAS. Une formation Royale pour garder son sang-froid, agir vite et proprement. Marc fonce sur moi et se retourne déjà dans sa progression pour que j’aie directement accès à sa robinet-terie. Je ferme sa bouteille, je l’em-poigne, une impulsion et on remonte. 110 bar, même pour Mar, c’est suffisant pour finir la plongée tranquillement. C’est certainement dans ces situations qu’on apprécie le plus notre formation.

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Notre oreille est une belle petite machine, finement dessinée et pré-cise comme une horlogerie suisse. A force de plonger, les variations de pression peuvent enflammer la trompe d’Eustache et là, ça coince. D’un autre côté, avec l’expérience (comprenez, les années), la machine s’enroue et pour certains, le monde du silence est de plus en plus omni-présent. L’un et l’autre ne sont nor-malement pas liés, sauf dans mon cas. Mais où est-ce que je peux bien vouloir en venir ? J’y viens !

Ma plongée de nuit a été un peu écourtée, suite à une trompe d’Eus-tache récalcitrante. Qu’à cela ne tienne, on ne force pas, on remonte sur le bateau. Dans le carré, seul Yves est présent. Je le salue et me dirige vers ma chambre pour prendre une douche bien méritée. Là ou les choses se corsent, c’est quand je veux en ressortir. Impossible d’ouvrir la porte ! La fiabilité égyptienne dans toute sa splendeur. Me voilà coincé dans un bocal en fond de cale, sans aucune issue. Je ne suis pas claus-trophobe mais je n’ai pas envie de passer la soirée là. Je commence à toquer, à appeler puis à tambouri-ner, pendant plus de cinq minutes. Finalement, c’est Sese qui me libère !

Lorsque je suis repassé dans le carré, Yves, très paisible, n’avait rien entendu …

Enfermé dans ma salle de bain, le seul qui pouvait me sauver était sourd comme un pot ! (Ben)

Les Oreilles Cassées (Nicolas, alias Super)

Ce matin-là, au cinquième jour de plongée, le groupe des Oreilles Cas-sées est allé se promener le long du tombant et dans les vallées de Sataya Genoub, sous la protection bienveil-lante de Karine. Munis du dispositif de magnification de cette dernière, nous avons mollement flotté dans des eaux peu profondes et pu observer toute une vie quasi microscopique à côté de laquelle nous serions passés, n’eus-sions-nous été pourvus de cette loupe.

Mais qu’est-ce qui a amené Daisy, Sese et moi à être ainsi affectés au groupe de ceux-qui-ont-du-mal-à-compenser ? Je ne peux répondre qu’en mon nom, les dames devront donner leurs explications par ailleurs.

Premièrement, avec le voyage cli-matisé en avion (et le petit vent de la buse-qui-crache-du-froid que le voisin de la rangée der-rière a gracieusement dirigé vers ta nuque), le nez (et parfois la gorge) en prend un méchant coup.

Ensuite, allez, on ne va pas se plaindre, car nous y sommes allés pour cela, mais tout de même, plonger trois fois par jour est un peu éprouvant pour l’organisme et en particulier pour la sphère ORL (Otho-Rhino-Laryngo, en clair, oreilles-nez-gorge). Malgré la cagoule, on ressort de chaque plon-gée de l’eau plein les oreilles, et si l’on ne prend pas la peine d’utiliser

le ‘sprutjke’ pour se les rincer, ni le temps de les sécher correcte-ment, avec le vent du large, on est sûr d’avoir les pavillons qui morflent.

Résultat, après six plongées et les cheveux dans le vent entre chaque, mes tympans m’ont dit : « ‘No pas-saran ! ‘, stop, ça ne passe plus ». J’ai donc passé une après-midi de réhabilitation, mais le mal était fait : les trompes d’Eustache partielle-ment bouchées. Tout de même, le reste du séjour s’est bien passé, en redoublant les exercices de compensation et en recourant à la pharmacopée (Cirrus, mon ami !).

Conclusion : rincer abondamment et sécher proprement ses oreilles permet de retarder l’échéance (c’est-à-dire la dispense de plon-gée), mais ne garantit pas de s’en sortir indemne. Car malgré mon ban-deau sur les oreilles tout le reste du séjour, j’ai eu une discussion à mon retour à peu près en ces termes :

« - Hé Nico, qu’as-tu ramené

de ton voyage en Egypte ?

- Une double otite externe … »

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Merci Karine et Jacques ! (Sese)Récemment, dans les vestiaires, je dis-cutais avec une monitrice du manque d’indépendance que l’on peut avoir en tant que plongeuse lorsqu’on y est arrivé avec son mari, Marc Dries-sen de surcroît. Par manque d’indé-pendance je veux dire : un manque d’autonomie. Cela est dû, je pense, à deux facteurs : d’une part, je plonge avec une personne proche qui essaye de satisfaire certains de mes besoins (porter ma bouteille, ranger mon matériel, ...), d’autre part, je sais que je suis d’un niveau inférieur, donc, j’ai tendance à me laisser conduire en palanquée et non à demander à être chef de palanquée … Cela m’a amenée, depuis mes débuts de plon-geuse, à plonger la plupart du temps avec mon époux, même si en théorie, dans nos cours, on nous encourage à plonger avec d’autres personnes.

Marc est mon mari. Je l’aime. C’est un bon plongeur. Très bon, même, puisqu’il est moniteur … Cependant, je viens de comprendre cet automne que nous ne cherchons pas forcé-ment la même chose sous l’eau … Marc cherche le pélagique, la plongée dynamique, les épaves pour les tra-verser de part en part, et de temps en temps, régulièrement, il s’intéresse aux coraux et autre petite faune …

Le 27 octobre, lors de la pre-mière plongée du jour, j’ai proposé à Marc de plonger avec Karine et Jacques. C’est ainsi que nous nous sommes mis à l’eau sur le Gota Kebira vers 6h. Durant la plongée, Karine a atti-ré plusieurs fois mon attention sur des petites choses à regarder. J’ai vu Karine rester 10 minutes quasi au même endroit, tandis qu’elle scrutait soigneusement les recoins du site.

J’avais prévenu Karine que je n’avais pas une autonomie extraordinaire, environ le même timing que Marc … Chose faite. Après 39 minutes, nous étions hors de l’eau. Karine m’a alors interpellée sur ma consommation : elle trouvait que je respirais trop vite, au même rythme que sur le sol dur. Jacques m’a proposé lors la prochaine plongée, d’essayer un autre rythme de respiration : j’inspire, je compte jusqu’à 3 ou 4 et ensuite, j’expire … Karine m’a expliqué ce qu’elle avait voulu me montrer sous l’eau grâce aux livres mis à notre disposition sur le bateau. Comment Karine voit-elle tout ce qu’elle m’a montré ? Parce qu’elle sait ce qu’elle cherche :

On ne voit que ce que l’on connaît - Jacques

Et en réalité, je me rends compte que je ne sais pas ce que je vois. Je vois du bleu, des poissons, des coraux devant lesquels je ne com-prends pas que l’on puisse s’exta-sier … Alors, j’ai ouvert les livres et j’ai consulté quelques pages. Par où commencer lorsqu’on est novice en biologie marine ? Je me suis fixé un objectif : différencier le chirurgien du perroquet, puisque ce n’était pas clair à mes yeux. J’ai lu dans deux ouvrages ce qui les caractérisait. J’ai essayé de mémoriser ces informa-tions avant de me mettre à l’eau.

Lors de la plongée suivante, même palanquée, même site, l’autre versant … J’ai cherché les perroquets et les

chirurgiens. Je les ai observés pour voir ce qu’ils faisaient. Je les ai regar-dés de face, mais aussi par-dessus. Je pense que j’ai compris ce qui me plaisait durant cette plongée, ce qu’il me manquait depuis le début … La connaissance de mon environnement et la recherche d’informations moins généralistes … Côté technique, je suis passée de 39 minutes à 59 minutes … avec 60 bars à la remontée ! La plongée fût beaucoup plus relaxante grâce à la respiration (rétention d’air) et à l’absence de bruit du détendeur en permanence … Quelle découverte ! C’était ma 86ème plongée, mais la première dans laquelle j’étais plei-nement « acteur » de mon activité (cela n’a rien à voir avec un chef de palanquée), en pleine conscience de ce que je fais et de l’endroit où je me trouve … Les temps libres sui-vants, je les ai passés dans les livres

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La belle faune égyptienne (Jacques)essentiellement afin d’essayer de comprendre ce que je pouvais voir et mettre des mots plus précis sur ce que j’avais déjà vu. C’est fascinant …

C’est cette façon de plonger qui m’aura permis de voir 2 poissons par-ticuliers … Seule… Karine, Nicolas et Daisy (équipe des oreilles cassées ce jour-là – moi comprise) étaient déjà un peu plus haut sur le tombant … Je n’ai pas réussi à les leur montrer. Je n’avais pas d’appareil photo. J’ai eu un peu peur, j’avoue, de me faire répri-mander pour ne pas être restée près de ma palanquée, mais d’avoir traîné pour essayer de trouver, regarder et non seulement voir. Je suis res-tée quelques minutes à les observer. Je ne connaissais pas le nom, mais je savais que c’était rare, je l’avais lu dans un ouvrage. Ces poissons de forme inhabituelle étaient merveil-leux, translucides, ne bougeant que légèrement. Deux poissons fantômes, juste devant mes yeux. Pourquoi est-ce que je vous relate ceci ? Parce que j’ai cru voir au premier regard un

déchet de méduse ou de plastique … Mais j’ai tenté de comprendre ce que je voyais. Ça bouge. C’est symé-trique. Il y a une fine ligne rouge à l’intérieur. Les deux sont identiques. Ils sont petits. Ils ont l’air fragiles et sont quasi invisibles … J’ai pho-tographié avec ce que j’avais sur moi : mes yeux et ma mémoire. Je suis sortie de l’eau. J’ai foncé vers le livre pour trouver la photo que j’avais déjà vue dans le livre. Je suis revenue vers Karine et je lui ai dit : « j’ai vu deux poissons fantômes ». A l’heure où j’écris, les larmes me viennent aux yeux. Je suis heureuse de les avoir trouvés mais triste de ne pas avoir pu partager ce moment … La prochaine fois, je ferai ce que Karine m’a dit : « Tu ne bouges pas, et tu verras que la palanquée reviendra vers toi car elle se dou-tera qu’il se passe quelque chose, même s’il faut redescendre de 7 m ».

Merci Marc de m’avoir fait découvrir la plongée, merci Karine et Jacques de m’avoir fait découvrir ma plongée.

Une belle sortie, une organisation comme je les aime … et une équipe d’enfer … rien que des AMIS !

Et puis, un retour dans cette magni-fique Mer Rouge. Plus d’une fois j’y ai trempé mes palmes, plus d’une fois j’ai pu découvrir cette faune luxuriante, qu’elle soit fixée ou déambulatrice, pour le seul plaisir de nos yeux. Cette richesse, incon-nue pour beaucoup, nous rend tré-sorier d’un monde merveilleux qui ne devrait pas être endeuillé par des sauvages en mal de devenir …

Comment, en quelques lignes, résu-mer un voyage plein d’anecdotes plus savoureuses les unes que les autres ? Depuis que la rédaction de l’Oursin m’a confié le pamphlet sur la faune rencontrée, je rédige chaque soir, j’échafaude, … Enfin, je me résigne à ne vous commenter qu’une plongée. Celle de … nuit …

Que de découvertes … Quel plai-sir d’affronter ce monde inhos-pitalier qui, en trêve de notre petite incursion, va nous faire découvrir des secrets fabuleux !

Notre hôte, lors de son briefing, nous a révélé beaucoup de secrets ! C’est vrai que Sébastien, c’est quelqu’un ! Un puit de sciences intarissable sur la Mer Rouge … sa Mer Rouge ! Notre voyage a été propulsé au firmament grâce à ce fameux moniteur, dessina-

teur, guide et tout le toutim ! Un super grand mer-ci à Sébas-tien Salingue, Normand de son état, et comme on dit chez nous : un super tof peï !

C’est donc plus fort de ses ensei-gnements que nous nous sommes glissés dans cette eau grouillante de vie nocturne. Un fond raison-nable, pas plus de 20 m, une tem-pérature égale à NEMO 33. Nous nous glissons, indiscrets, dans ce monde animé, dans lequel chaque être chasse pour une survie fragile.

Un nombre impressionnant de gor-gonocéphales Astrophyton murica-tum nous accueillent qui, telles des antennes satellites, déploient leur filet à planctons. Mais attention à ta lampe ! Un faisceau trop important et l’animal se rétracte et disparait sous une boule finement serrée … Expérimentés par cette première déception, nous sommes plus pru-dents et, pour apercevoir la belle, nous plaçons nos doigts pour filtrer le rai de nos lampes. Emerveillés par cet animal, ne serions-nous pas entrés dans une autre dimension ? Cet animal de science-fiction ne recueille pas que du plancton… Son satellite ouvert capte nos émotions …

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Proches de nous, attirés par le fais-ceau de nos phares, j’aperçois un nombre de plus en plus important de Pterois … Seb nous avait prévenu : « Si vous gardez la lumière contre vous, c’est là qu’ils iront … » Riche de ce nouveau savoir, j’oriente ma lampe sur le fond. Et là, stupéfaction, ces scorpionidés jouent avec nos halots comme les chats ! Nous prenons un malin plaisir à les faire tourner en rond ! Le rire dans nos masques nous oblige à effectuer de nombreux vidages ! Ils semblent beaucoup plus « malins » que lorsque nous les rencon-trons le jour, en période de digestion !

Ma lampe croise un poisson des sables, petit et sans vraiment beau-coup d’attrait pour nous … Il est gris et d’un aspect qui ne nous intéresse pas ! Nous, ce poisson ne nous inté-resse pas ! Mais nos Pterois … EUX … OUI ! Et là, impressionnant, un Pterois plus franc que ses congénères, plus proche de nous et de notre lampe. Ce prédateur évagine sa gueule et engloutti d’un trait un poisson du tiers de sa personne … Quel appétit !

Après 75 minutes de plaisir, notre bateau nous attend, tous feux allumés. Notre nuit va être plus courte, mais beaucoup plus riche des découvertes faites lors de cette splendide plongée de nuit.

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dant toute une semaine avec tout ce que cela implique lorsque le vent se lève … En effet, cela peut secouer méchamment … Et lorsque cela secoue, pas moyen de sortir de l’attraction après les 5 minutes réglementaires comme à Walibi … Lorsque cela secoue, cela entraîne son petit lot de désagréments, et c’est que là que l’on peut distinguer les vrais marins de ceux qui dégo-billent leurs tripes au moindre petit coup de mer. Avec comme consé-quence que l’on se retrouve avec la moitié de l’effectif qui déclare for-fait après une heure de navigation. Soyons clairs, la première nuit a laissé des traces au niveau de l’ap-pareil digestif mais aussi au niveau de l’estime de soi (en chute libre) …

C’est donc le programme extra long du lave-linge auquel nous avons eu droit, avec une fin de soirée épique … Homérique même … Seuls les plus expérimentés ont tenu le choc : vail-lamment, portant haut et fort les couleurs du RCAS, fiers comme Arta-ban bravant la houle … Et surtout un petit sourire aux lèvres en voyant les petits jeunes déclarer forfait au fur et à mesure que la soirée avançait … Des creux de 10 mètres, c’est fatal pour la plupart de nos petits esto-macs élevés au Cécémel … C’est bien la génération Banania qui empor-té la mise … L’expérience a parlé ! Une autre particularité des Croi-sières Plongée en Egypte est le fait que la probabilité de rencontrer un

bateau de plongeurs Russes imbi-bés est relativement grande … Nous avons eu l’énorme chance d’être à quai juste à côté d’un bateau peu-plé de solides gaillards Moscovites et de jeunes filles physiquement intelli-gentes maquillées à la truelle et visi-blement très affectueuses tant que le portefeuille est rempli. Une pro-portion homme/femme somme toute en accord avec les principes libéraux (1 homme pour 4 femmes). L’un des mâles soviétiques en mal d’affectation a succombé aux charmes de Chan-tal qui a montré que l’esprit belge est capable de bien des facéties … Enfin, il faut savoir que les bateaux de croisière égyptiens sont faits qua-si exclusivement de bois (au niveau de la structure). Et comme vous le savez, le bois, cela travaille toujours un peu … Surtout une fois en contact avec l’eau … Les salles de bain sont donc particulièrement sujettes à des portes qui se bloquent … Benja en a fait les frais … Il est resté coincé dans sa salle de bain jusqu’à ce qu’à ce qu’une bonne âme l’entende … et vienne le libérer !

C’est peu dire que nous nous sommes bien amusés … Voici quelques perles :

Mais quelle belle plongée. Une palanquée de rêve : Marc, Guy, Mathieu et moi-même. Ce petit récif, le plus au sud de notre épo-pée, c’est ma clé de voute du voyage.

Départ zodiac, cap plein sud. Un récif vierge, immaculé. Deux énormes tours de corail s’érigent telles les colonnes de l’entrée d’un temple. Entre les deux, les portes du paradis sous-marin. Un banc d’une centaine de balistes bleux est en train de par-courir l’arrière-plan. La clarté de l’eau est exceptionnelle, nous sommes seuls sur le site. Deux palanquées sur des centaines de mètres carrés.

Cap plein sud, nous parcourons le site. Arrivés sur le récif principal, le site est jalonné d’énormes piliers entre lesquels les rayons du soleil ondulent, s’enlacent, s’imbriquent. Une merveille. En fin de plongée, une tortue nous rejoint pour terminer cette plon-gée en toute beauté. Bizarrement, son rémora l’abandonne pour pré-férer notre compagnie : il est tombé amoureux de Marc ! Inlas-sablement, il s’abrite sous ses palmes et nous suit. Une fois la plongée terminée, les adieux à notre 5ème compagnon de palan-quée nous font un peu mal au cœur.

Ma plus belle plongée du séjour : Dangerous reef du nord au sud (Ben)

Notez bien, cher lecteur, que chaque mot dans le titre à son importance (un peu à l’image d’une question d’exa-men de MC, voyez-vous ?) … Je vous propose donc, en guise d’introduction, d’analyser chacun d’entre eux … Ainsi donc, le mot Croisière pos-sède cette particularité qu’il évoque d’emblée des images agréables : une mer bleue, le soleil, une douce brise … Bref, une connotation somme toute positive que viennent encore accentuer les quelques bribes de souvenirs qui resteraient à la génération ayant connu La croi-sière s’amuse (dans les eighties) …

La combinaison Croisière + Plon-gée a ceci de particulier qu’elle fait rêver les plongeurs et s’interroger les non-plongeurs (“Et quoi … vous allez plonger 3 fois par jour pendant une semaine ? Nooon ? Vraiment ?!?). Il faut savoir qu’une croisière plon-gée, c’est du condensé ! C’est du smoothie de plongée en dose Makro ! Lorsque l’on ajoute le terme Egyte à ce qui précède (Croisière + Plon-gée) … alors lààà, c’est château, c’est Byzance ma bonne dame !!!

Une Croisière Plongée en Egypte, c’est aussi rester en mer pen-

Une croisière Plongée en Egypte … (Mathieu)

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Jacques: Quand on est malade, on a envie de mourir … Et quand on a vraiment le mal de mer, on regrette de ne pas être mort !!!

Dialogue entre Philippe et Ben (à table, après être enfin sorti de la salle de bain):Phil: Et tu es sorti des toilettes ?Benja: bin oui, ch’uis là, tu vois …

Chantal (lors de la soirée belgo-russe):Ca doit être beau, Moscou, tout de mêêêeme … Et si ça se troufff, il doit être riche … Il res-semble un peu à Tony…

Dialogue entre Philippe et Jacques:Phil: Le requin, oui on l’a vu, c’est un pointe blanche …Jacques: Euh … oui mais non Phil, c’était un longi …Phil: Ah non Jacques, il avait des pointes blanches …Jacques: …

Daisy: A la piscine de Molenbeek, les mail-lots ne seront plus obligatoires …

Marc, de retour de la plongée herbier-fan-tôme, un peu énervé sur le pont du bateau : J’en ai rien à foutre des raies pastenagues … Je cherchais l’herbier…

Yves: Ca va, vous pouvez faire la photo, j’ai mes dents !

Dialogue de salle de bain :(quelqu’un frappe à la porte) Benja: Hou houuuuu … Hou houuuuuu … Sese: Je suis sous la douche !!!Benja: Ho hoooo … Ho hooooo …Sese: Je mets une serviette et j’arrive … (Sese ouvre la porte. Personne en vue ... Bizarre ! Elle referme la porte)Benja: Hou houuuuu … Hou houuuuuu … (Sese sort à nouveau et se dirige vers la cabine voisine)Sese: Benjamin ?!? Tu entends le bruit ?Benja: (silence)Sese: Benjamin ?!? Tu entends le bruit ?Benja : C’est moi ! Je suis enfermé dans la salle de bain …

Nicolas à Benja: Donc, ton vrai prénom, c’est Benjamin-Nicolas ??? Et quoi, tu n’utilises jamais ton tiret ??

Ils l’ont dit...

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Le capitaine et Sese :Le capitaine du bateau dit, tout exci-té (et en égyptien) « dugong » … Sese regarde au large et vois donc un dugong … Elle tra-duit pour tout le monde : UN DAUPHIN, UN DAUPHIN ! Oui bon, il était possible que dau-phin se traduise dugong en égyp-tien non ??? Tout le monde ne sait pas ce qu’est un dugong, non plus !

Marc :Alors que la sono de l’hôtel était en train de cracher des décibels afin d’animer la fameuse activité d’aquagym, Marc passe à côté du diabolique appareil et baisse le son en regardant le GO droit dans les yeux … Après l’avoir toisé et clairement fait comprendre par un regard qu’il fal-lait en rester là, il s’en va tranquille-ment … Le GO n’a pas osé moufter … Tonnerre d’applaudissements du RCAS !

Ils l’ont fait :

Pour que nager avec des dauphins reste un beau moment (Ben)Qui n’a jamais rêvé de nager avec des dauphins ? Dans notre imaginaire, ils représentent l’une des créatures marines les plus belles et les plus emblématiques qui soit. Vous avez peut-être déjà eu l’occasion d’être accompagné par ceux-ci lors d’une navigation en mer. Quoi qu’il en soit, si vous vous retrouvez un jour en présence de dauphins et que vous voulez vous jeter à l’eau avec eux, voici quelques consignes à respecter :

1. Ne vous jetez pas (littérale-ment) à l’eauTout mouvement brusque a ten-dance à repousser les delphinidés. Ceux-ci sont équipés d’un sonar et d’une ouïe fine. Ils sauront en per-manence où vous êtes. Il est donc inutile de brusquer toute rencontre.Les dauphins peuvent se déplacer à plus de 40 km/h, inutile donc d’essayer de les courser. C’est dans leur élément que la rencontre aura lieu, autant donc se comporter en gentlemen.

2. Ne touchez pas les dauphinsLes dauphins ont un comportement très tactile entre eux. Le contact physique revêt pour eux une impor-tance particulière. Si vous attirez l’attention d’un dauphin, laissez-le venir à vous et évitez d’entrer en contact avec lui. Caresser un dauphin peut provoquer une intrusion dans sa sphère de protection. N’oubliez

pas que même si les dauphins ont en règle générale un comportement bienveillant avec les êtres humains, ils n’en restent pas moins des ani-maux sauvages. C’est donc avec les yeux qu’il faut toucher et résister à l’excitation d’une belle rencontre.

3. Adoptez le style de nage « dauphin »En ligne avec les deux points pré-cédents, essayez d’adopter une grâce toute naturelle sous l’eau. Un comportement erratique sous l’eau ou complètement excité aura tendance à faire fuir nos amis. Limitez les mouvements des bras et essayez de créer un contact visuel avec l’animal. Pour l’avoir vécu, je vous assure que l’on prend toute la mesure de l’intelligence de l’animal. Ca nous remet définitivement à notre place.

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Une orga-nisation et un orga-nisateur supers

(merci Marc, tu peux te

convertir en G.O.) ;

Un bateau sans grand luxe mais confortable et bien aménagé ;

Du personnel gentil et dévoué (c’est bien) ;

Des fonds marins toujours aussi magnifiques ;

L’ambiance au rendez-vous avec des apéro sympas ;

Des anciens qui ont toujours le pied marin sauf à certains moments (Jacques et Yves en ont fait les frais, mais ils n’étaient pas les seuls) ;

Filip qui parvient à faire de la naviga-tion sans être toujours malade (ouf pour lui) ;

Des poissons, dont certains un peu traîtres - demandez donc à Johan (ha ha ha) !

Au départ, pour certains, nous n’étions que des connaissances club. Au retour, nous étions des amis ! J’ai passé un agréable séjour. Merci à tous et j’espère à bientôt pour un autre voyage … Allez Marc, au tra-vail, cela prend du temps !

Des découvertes (Georges) Un retour un peu mouvementé (Marc)

Toutes les bonnes choses ayant rapi-dement une fin, nous voilà déjà à quai le vendredi soir. Grâce à l’Odyssey qui vient s’amarrer à côté de nous, nous avons l’occasion de mesurer ce qui nous sépare encore des Russes quant à la manière de faire la fête ! Comme dirait l’autre, y’a du potentiel !

Le lendemain matin, nous sommes transférés en zodiac vers notre hôtel en day use, où l’absence d’al-cool dans le forfait boisson est vite, comment dire, compensée par le reste des adjuvants amenés de Bel-gique par la plupart d’entre nous. Filip, merci d’avoir grandement amé-lioré mes breuvages successifs. Bon, après, ça ne m’a pas aidé à garder ma concentration pour le whist joué avec les autres poilus, mais soit …

Petit bémol, comme un nuage bien gris dans un ciel égyptien : Georges vient me trouver (au bar of course) pour me dire qu’un avion aurait été abattu, tout ça … Que faire ? Moi, je part du fait qu’un terrorriss’ ne frappe jamais deux fois le même jour de la même manière … sauf à New-York, et on n’est pas à New-York, na ! Bon ok, je ressors … Blague à part, le temps d’en parler et on volait au-dessus de la Grèce. Et Ô miracle, malgré la file et l’agitation à l’embarquement, tout le monde récu-père son barda à Bruxelles. Magnifique !

Pour conclure (on ne sait jamais, sur un malentendu, ça peut tou-jours marcher), je tiens à remer-cier tous les participants à cette excellente croisière à tout point de vue. Elle a permis à certains de mieux se connaître, et à d’autres d’encore plus apprécier ceux qu’ils connaissaient déjà. Par exemple, je savais que Jacques et Yves étaient de grands plongeurs mesurés, calmes, posés (atchoum !), mais j’ai été agréablement surpris de consta-ter qu’eux aussi peuvent s’énerver pour des futilités. Moi qui croyais être le seul viking (avec Karine !) à bord … Ha, ces joints toriques qui explosent environ deux fois par jour !

Cette croisière a permis à tout le monde de réaliser 16 excellentes plongées - enfin 15, mais ça, je vous l’explique en face-to-face et avec une bière en main, trop long …

Je remercie également du fond du cœur Françoise et sa gentil-lesse, son professionnalisme et sa connaissance sans pareil du sujet. Vous pouvez lui confier vos plus beaux voyages les yeux fermés !

La croisière à peine finie, j’entends déjà parler du Soudan, des Mal-dives, pfff … Allez, c’est parti !

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Nos amis partis en Egypte n’ont pas rencontré que des poissons, des dauphins et des requins lors de leur croisière. Ils ont également eu la chance de rencontrer Sébastien Salingue. Ce nom ne vous dit rien ? Allons, un petit effort, c’est l’au-teur de la BD à succès sur notre sport favori, que vous lisez avec plaisir dans l’Hippocampe ! Non content d’être l’auteur de la BD Plongeurs, Sébastien reste un moniteur passionné. Paulpito l’a donc passé à la question avec un oursin pour l’Oursin. Votre envoyé spécial en direct du sundeck vous dresse son compte-rendu.

Sébastien Salingue est moniteur chez Seafari. Il trempe ses palmes depuis 15 ans en Egypte. Et chaque tableau blanc est pour lui l’occasion d’un véri-table petit chef-d’œuvre temporaire.

Paulpito, petit reporter !Quand et comment es-tu arrivé à la plongée?C’est un peu bateau comme réponse mais c’est en regardant les docu-mentaires de Cousteau. Ensuite, c’est à l’armée que j’ai fait ma première plongée en Normandie à Etretat. Depuis combien de temps es-tu en Egypte?Ca fait presque 15 ans que je suis moniteur Seafari, spécifiquement en croisière, croisière Nord pour les épaves, croisière Brother, Daedalus, Elphingstone pour le gros et croi-sière St-John pour le tout. Seafari organise aussi des croisières Soudan. Comment t’es venue l’idée de créer une bande de dessinée sur la plongée ?C’est ma deuxième passion. J’ai com-mencé dans l’idée de faire de l’heroic fantasy. Je me suis inspiré d’auteurs fétiches qui m’ont conseillé, tels Fré-déric Bihel ou Coyote. C’est Coyote qui m’a d’ailleurs conseillé de faire une BD sur ce que je connaissais.

Est-ce que les plongeurs belges t’ont inspiré ? Tous les plongeurs m’ont inspiré. Pas uniquement les Belges. Même si les Belges, ils sont graves (rires) !

A quand un plongeur spécial Car-rière ? Sans doute jamais ! Dans le tome 3, il y a déjà quelques planches dédiées à la plongée en carrière mais un album complet, je ne peux pas, il faut varier les plongées ! Cette belle rencontre est éga-lement l’occasion de vous infor-mer sur la sortie du tome 4 de sa désormais série de BD Plongeurs.

A la suite de cette belle interview, Paulpito a invité Sébastien à venir promener ses palmes à Vodelée : nous aussi, on a des barracudas, des napoléons et une eau cristalline ! Il sait en tout cas qu’il y serait le bienvenu, que ce soit au détour d’une plongée ou d’un coup de crayon.

Ben

Cette belle ren-contre est éga-lement l’occasion de vous informer sur la sortie du tome 4 de sa BD Plongeurs.

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Si vous cherchez un guide de plongée en Egypte, en voici un que je vous recommande chaude-ment. Du nord au sud du pays, il reprend tous les sites embléma-tiques de la mer des pharaons : Charm el-Cheikh, Hurghada, Safa-ga, Sataya, St-John ... La descrip-tion des sites est fidèle et de riches illustrations illuminent le livre.C’est à la fois un souvenir des plon-gées que l’on a déjà réalisées et une

invitation pour toutes les plongées qu’il nous reste à faire. Un vrai guide Michelin avec ses pictogrammes, ses photos, ses explications. En plus des plongées, plusieurs pages reprennent une descrip-tion de la faune emblématique de la Mer Rouge : napoléon, baliste titan, requin et bien d’autres ... Bref, beaucoup de plaisir à la lecture de ce livre, de beaux souvenirs aussi. Vous le trouverez aux éditions GAP.

Le secrétaire a lu pour vous

100 belles plongées en mer Rouge

100 belles plongées en mer Rouge – Egypte, du Sinaï à la frontière du Soudan, Frédéric Di Meglio & Sébastien Salingue, éd. GAP

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Editeur responsable:

Philippe De Wilde

Rédactrice en chef:

Marie Rassart

Royal Centre d’ActivitésSous-marines A.S.B.L.

rue des Hippocampes, 1A1080 Molenbeek - Saint - Jean

www.cas-vodelee.be

Copyright des Photos:

Membres du RCAS - Edition GAP - Lifras - Sébastien Salingue - lakalla bluedarkat - julien tromeur - Jipé

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