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Semaine mondiale d'action de la CME 2-8 mai 2011 Coffret de ressources (Faisant suite au Programme de planification de la Semaine mondiale d'action de la CME) C’est un droit, nous y avons droit ! L’éducation des femmes et des filles MAINTENANT ! 1 Coffret de ressources pour la Semaine d’action 2011 de la CME : L’éducation des femmes et des filles

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Semaine mondiale d'action de la CME

2-8 mai 2011

Coffret de ressources(Faisant suite au Programme de planification de la Semaine mondiale d'action de la CME)

 C’est un droit, nous y avons droit !L’éducation des femmes et des filles 

MAINTENANT !

Le Grand Récit

1 Coffret de ressources pour la Semaine d’action 2011 de la CME : L’éducation des femmes et des filles

Ce coffret de ressources a été préparé à l'intention des personnes appartenant ou collaborant avec des organisations membres de la Campagne mondiale pour l’éducation et n’est pas destiné à un usage externe.

SOMMAIRE

Lettre de la coordinatrice mondiale de la Semaine d’action

A – Notes sur l'éducation des femmes et des filles

B – Le Manuel du Grand RécitUn guide pour organiser le Grand Récit dans votre pays

B1.  Introduction

    B2. Fiche d’action pour le Grand Récit

B3.  Le Grand Récit : Questions-Réponses

B4.   Messages clés

   B5.  Revendications politiques générales

  B6.  Guide pour l’élaboration du dossier 

  B7.  Ressources en ligne  

 C – Coffret pour les écoles – La leçon sur le Grand Récit

2 Coffret de ressources pour la Semaine d’action 2011 de la CME : L’éducation des femmes et des filles

Chers membres de la CME,

Nous sommes heureux de vous présenter ici le Coffret de ressources pour la Semaine mondiale d'action 2011.

Cela fait huit ans que vous faites campagne et que vous exhortez les gouvernements à honorer leurs promesses sur l'EPT. Des progrès ont été réalisés. Certains pays ont vu leurs taux nets de scolarisation grimper jusqu’à 100 %, ailleurs les progrès ont été plus lents pour améliorer la scolarisation des filles. Le gouvernement des Emirats Arabes Unis (UAE) a par exemple décidé que l’éducation serait gratuite dans les Emirats pour tous les enfants irakiens. En 2009, 591 pays avaient atteint la parité garçons-filles au niveau des inscriptions scolaires, mais il reste de nombreux défis à surmonter pour que les filles restent à l’école et s’y instruisent.

En 2011, comme les années passées, nous avons l’immense tâche de parler au nom de ceux qui n’ont pas la parole, en accentuant le rythme de nos demandes aux gouvernements. Si le devoir des gouvernements est de veiller à ce que tous leurs citoyens aient accès à l’éducation, il est de notre devoir de rappeler aux gouvernements non seulement leurs engagements, mais aussi leurs obligations à l’égard de l’éducation pour tous.

Thème 2011 : « L’éducation des femmes et des filles »Slogan : « C’est un droit, nous y avons droit : l’éducation pour les femmes et les filles, maintenant ! »Slogan secondaire : « Yes, She Can » (Oui, elle peut)Action : « Le Grand Récit »

Nous pouvons être fiers de notre mouvement, qui, année après année, s’est développé, avec toujours davantage de participants exigeant des changements positifs dans l’éducation. Nous ne pouvons pas sous-estimer le pouvoir du nombre pour faire entendre nos revendications aux décideurs. Avec le thème de 2011, nous avons encore plus de chances de multiplier le nombre de participants, car nous espérons collaborer avec les mouvements de femmes dans le but de créer des synergies entre leur travail et cette SMA.

A l’approche de l’échéance de 2015, nous devons aussi renforcer nos stratégies de plaidoyer afin d’obtenir des gouvernements des engagements fermes que nous pourrons surveiller tout au long de l’année. C’est pourquoi en 2011, notre plaidoyer sera concentré sur les changements politiques. Il ne suffit pas de sensibiliser ; il faut aussi réclamer des engagements fermes et solides pour faire changer les choses.

1 UNESCO

3 Coffret de ressources pour la Semaine d’action 2011 de la CME : L’éducation des femmes et des filles

Nous vous proposons une liste de revendications politiques générales qui vont dans la direction que nous souhaitons pour 2015 et au-delà. Ces revendications ne doivent en aucun cas vous empêcher de formuler d’autres demandes correspond à votre contexte. Nous invitons chaque pays en 2011 à formuler précisément et classifier par ordre de priorité ses revendications propres, afin de disposer d’un ensemble de revendications et d’un calendrier à suivre pendant toute l’année. Vous pouvez par exemple mettre en évidence au moins deux sujets brûlants relatifs à l’éducation des femmes et des filles dans votre pays, et préparer ensuite un plan de plaidoyer en rapport afin d’obtenir une réponse positive de votre gouvernement. Cette stratégie est particulièrement appropriée dans les nations du Sud ; pour les pays du Nord, elle peut être adaptée afin de se concentrer sur les flux d’aide et les financements innovants à travers une variété de canaux différents tout au long de l'année.

Notre mouvement a pris beaucoup d’ampleur grâce à la campagne 1BUT en 2010. Nous devons exploiter le dynamisme créé à cette occasion pour poursuivre nos campagnes nationales et utiliser tous les instruments disponibles pour non seulement nous faire entendre, mais aussi obtenir des réponses à nos demandes.

Ce coffret constitue le second envoi pour la Semaine mondiale d'action 2011. En principe, vous avez tous reçu le Programme qui a été diffusé en août/septembre. Dans le cas contraire, vous pouvez le télécharger directement depuis notre site www.campaignforeducation.org ou me contacter ([email protected]). Ce Coffret de ressources contient des recommandations pour vous aider à intensifier l’efficacité de votre campagne nationale. Il ne fournit en aucun cas une liste exhaustive de recommandations ou d’actions, mais propose des pistes supplémentaires pour étoffer vos propres initiatives nationales. Le troisième et dernier document, le Coffret Communications & Médias, inclura davantage d’informations sur les ressources disponibles sur Internet ainsi que le modèle du Grand Récit mondial et d’autres matériels, et sera diffusé courant janvier 2011.

Contenu du présent Coffret de ressources : Notes d’information générale sur la situation de l’éducation des femmes et des

filles Revendications politiques générales de la Semaine mondiale d'action Fiche d’information – Récapitulatif de l’action mondiale 2011 : le Grand Récit Le Grand Récit : Questions et réponses Messages clés Coffret destiné aux écoles/groupes locaux – à adapter et envoyer au plus grand

nombre possible d’écoles et de groupes locaux. Il contient les informations nécessaires pour participer à la manifestation du Grand Récit et valider cette participation. Il est composé d’une lettre d’introduction, d’un formulaire d’inscription et d’une fiche de Questions-Réponses (avec des informations sur l’inscription en ligne et les formulaires de validation).

4 Coffret de ressources pour la Semaine d’action 2011 de la CME : L’éducation des femmes et des filles

Guide pour l’élaboration d’un dossier à présenter au gouvernement pendant la Semaine mondiale d'action

Les ressources suivantes seront disponibles prochainement : Divers matériels personnalisables vous seront envoyés séparément et pourront

être consultés en ligne. Plus de détails bientôt… Le Coffret Communication & Médias sera disponible en janvier 2011. Un guide de plaidoyer vous sera adressé pour vous aider à obtenir un maximum

de changements pendant la Semaine d’action.

N’hésitez pas à me contacter si vous avez des questions. Nous espérons que vos préparatifs se déroulent bien, et nous vous recontacterons en janvier pour le dernier envoi. Ensemble, en mai prochain, mobilisons le plus grand nombre possible de personnes pour rappeler aux responsables politiques leurs promesses !

Cordialement,

Muleya MwananyandaCoordinatrice de la Semaine mondiale d'action

5 Coffret de ressources pour la Semaine d’action 2011 de la CME : L’éducation des femmes et des filles

SECTION A : Notes sur l'éducation des femmes et des filles

Il n’existe aucun outil de développement plus efficace que l’éducation des filles(Kofi Annan, ex-Secrétaire général de l’ONU)

L’éducation, et particulièrement celle des filles, a des répercussions profondes sur le développement d’un pays. Elle représente la clé du développement individuel,  de la croissance nationale, de la dignité et l’indépendance de chacun… Aucun pays n’a pu sortir de la pauvreté sans éduquer ses citoyens… Pour toutes ces raisons, l'éducation constitue l’un des meilleurs investissements au monde.

(Shriti Vadera 2007, ex-ministre britannique du Développement)

Education des femmes et des filles : introductionSoixante-neuf millions d’enfants à travers le monde ne vont pas à l’école primaire. Parmi eux, 54 % sont des filles. Et même lorsqu’elles sont scolarisées, les filles font face à de nombreux obstacles qui risquent de les forcer, plus que les garçons, à abandonner leurs études avant d’avoir achevé le cycle primaire complet. Dans de nombreuses régions du monde, les filles ont également nettement moins de possibilités de passer dans l’enseignement secondaire. Sur les 759 millions d’adultes ne sachant pas lire ni écrire, deux tiers sont des femmes – un pourcentage qui vient encore d’augmenter légèrement au cours de la dernière décennie. Les femmes et les filles issues de milieux pauvres et marginalisés sont les plus touchées, parce que l’appartenance ethnique, le handicap et le lieu de vie constituent de sérieux facteurs aggravants, qui réduisent significativement les chances pour une fille d’accéder à l’école et d’achever sa scolarité. Cette situation reflète un déni scandaleux des droits humains.

6 Coffret de ressources pour la Semaine d’action 2011 de la CME : L’éducation des femmes et des filles

NigeriaAu Nigeria, 8,2 millions d’enfants d’âge primaire ne vont pas à l’école ; c’est le chiffre le plus élevé du monde. Les facteurs qui barrent l’accès des enfants à l’école sont multiples – et le genre est un élément essentiel. 68 % des garçons sont scolarisés en primaire, contre 58 % des filles. Lorsque l’impact du genre s’ajoute à des facteurs tels que le niveau de richesse, le lieu de vie et l’appartenance ethnique, ses effets sont démultipliés. L’ampleur du problème apparaît clairement lorsqu’on observe le nombre moyen d’années d’école dans différents groupes d’enfants. Globalement, un enfant nigérian passe six ans et demi à l’école. Les garçons et les filles plus aisés, vivant dans les villes, passent en moyenne dix ans à l’école – et les femmes pauvres de la campagne trois ans ! Plus de la moitié de la population non scolarisée parle le Hausa, la langue d’un groupe d’individus qui ne représentent qu’un cinquième de la population totale du pays. En combinant tous ces éléments, on identifie immédiatement le groupe le plus défavorisé : celui des filles Hausa issues de familles pauvres et vivants dans des zones rurales, qui ont passé en moyenne moins de six mois à l’école.

Nous allons voir maintenant ce qu’il se passe lorsque les filles ont la possibilité de bénéficier d’une éducation de bonne qualité, comment cela affecte à la fois leurs chances dans la vie et leur capacité à contribuer au développement social et économique de leur pays. Nous rappellerons aussi les facteurs à l'origine de la marginalisation des filles, et ce qui peut être fait pour scolariser davantage de filles et leur donner des compétences pour transformer leur vie. Les mesures à prendre pour offrir une seconde chance d'instruction aux femmes qui en ont été privées seront également évoquées.

Des filles instruites ont une meilleure estime de soi et sont plus à même d'éviter la violence et l'exploitation.2

Des femmes instruites sont plus à même de résister à la violence et aux mauvais traitements.3

L’éducation des filles et la réduction du fossé entre les sexes renforcent la démocratie.4

Une bonne éducation pour les filles ne se traduit pas uniquement par davantage d’autonomie et de pouvoir pour les femmes, mais, par leur entremise, agit également « sur le bien-être de leurs enfants et contribue à transformer toute la société ».5

2 http://www.unicef.org/french/mdg/maternal.html3 Sen, P. 1999. Enhancing women’s choices in responding to domestic violence in Calcutta:a comparison of employment and education. European Journal of Development Research 11, 2 p.65–86.4 Barro 1999. Determinants of democracy. Journal of Political Economy 107, 6 p.158–83.5 Herz and Sperling, 2004 p.5. What works in girls’ education – evidence and policies from the developing world. Conseil des relations étrangères.

7 Coffret de ressources pour la Semaine d’action 2011 de la CME : L’éducation des femmes et des filles

Quelques exemplesAu Pakistan, 73 % des garçons sont scolarisés, contre seulement 57 % des filles.6 Au Malawi, seuls 18 % des enfants scolarisés terminent le cycle primaire. Les garçons ont beaucoup plus de chances d’achever leur scolarité que les filles. En effet, 22,3 % des garçons scolarisés finissent leurs études primaires, à comparer avec 13,8 % des filles.7 Au Burundi, 37,8 % des enfants scolarisés terminent le cycle primaire. Là aussi, les garçons sont favorisés, avec 44,9 % de garçons qui achèvent le primaire contre 27,3 % des filles.8

L’alphabétisation : un outil contre l’inégalité entre les genres Des femmes alphabétisées participent davantage, tant dans la sphère privée que publique, dans les décisions du foyer, les affaires communautaires, et dans la vie citoyenne de leur pays.Les programmes d’alphabétisation ont un impact énorme sur l’estime de soi des femmes, et leur donnent le pouvoir de débloquer des ressources économiques, sociales, culturelles et politiques.9

L’éducation permet aux filles et aux femmes d’améliorer leurs sources de revenusDe nombreuses études ont montré qu’investir dans l’éducation des filles est une voie efficace pour parvenir à la fois à la croissance économique à long terme et à un développement social durable.10 11 Chaque année de scolarité primaire supplémentaire augmente de 10 à 20 % le salaire auquel pourra prétendre une fille.12 De plus, les femmes et les filles font bon usage de l’argent qu’elles gagnent, en réinvestissant 90 % de leurs revenus pour leur famille, alors que les hommes n’y consacrent que 30-40 %.13 L’éducation des femmes soutient la croissance nationale : avec 1 % supplémentaire de femmes ayant reçu une éducation secondaire, la croissance du revenu annuel par habitant peut gagner en moyenne 0,3 point.14

Des recherches menées récemment par PLAN estiment le coût économique de la disparité dans l’éducation des filles par rapport aux garçons : « Pour 65 pays en transition ou à revenu faible et moyen, le fait de ne pas appliquer les mêmes standards d’éducation aux filles qu’aux garçons a un coût économique impressionnant évalué à 92 milliards de dollars américains par an. Ce chiffre n’est pas loin des 103 milliards de

6 RMS 20107 RMS 20108 RSM 20109 Pant, R 2005. The Social Benefits of Literacy. Document d’information pour le Rapport mondial de suivi de l’Education pour tous 2006.10 Dollar, D., and Gatti, R., 1999. Gender Equality, Income and Growth: Are good times good for women? Rapport de recherche stratégique de la Banque mondiale sur le genre et le développement, Document de travail Série No.1 Washington DC11 Voir : http://www.girleffect.org/12 Psacharaopoulos and Patrinos 2002, Returns to Investment in Education: A Further Update. Recherche stratégique, Document de travail 2881, Washington DC: Banque mondiale13 Fortson, C., 2003. Women’s Rights Vital For Developing World. Yale News Daily14 PLAN 2008. Paying the price: The economic cost of failing to educate girls, PLAN: Children in Focus

8 Coffret de ressources pour la Semaine d’action 2011 de la CME : L’éducation des femmes et des filles

dollars de budget annuel de l’aide publique au développement dans les pays développés. »15 Après avoir examiné des données provenant de plus d’une centaine de pays et couvrant plus de trente ans, une autre étude très complète se conclut en affirmant que les sociétés qui n'investissent pas dans les filles en paient le prix, sous la forme d'une croissance plus lente et de revenus moins élevés.16 17

L’éducation des filles : une protection contre les mutilations génitales fémininesLes enfants dont les mères sont instruites sont bien protégés contre les pratiques de mutilations génitales féminines/d’excision (MGF/E). Les femmes qui sont allées à l’école sont moins à même de circoncire leurs filles que celles qui n’ont pas été scolarisées :

En Côte d’Ivoire, les filles ont cinq fois moins de risques de subir des MGF/E si leur mère est allée à l’école.18

En Tanzanie, les filles ont 3,5 fois moins de risques de subir des MGF/E si leur mère est allée à l’école.19

Au Kenya, les filles ont 2,5 fois moins de risques de subir des MGF/E si leur mère est allée à l’école.20

Le taux de circoncision est aussi généralement plus élevé chez les femmes moins instruites, ce qui indique que les filles excisées ont également moins de chances d'atteindre elles-mêmes des niveaux élevés d’éducation.21

L’éducation des filles : une protection contre le VIHDes enfants ayant achevé un cycle primaire complet ont deux fois moins de risques d’être contaminés par le VIH que ceux qui n’ont pas été à l’école. 22 Pour une jeune fille africaine, l’impact de l’éducation est encore plus marqué – le fait d’avoir achevé son éducation de base la rend trois fois moins vulnérable aux risques de contracter le VIH.23 Les filles qui vont à l’école entament leur vie sexuelle plus tard et sont davantage en mesure d’exiger de leurs partenaires l’usage du préservatif.24 Tout ceci implique que, si chaque enfant pouvait recevoir une éducation de base, 700 000 cas de VIH pourraient être évités chaque année dans le monde.25

15 PLAN (2008). Paying the price: The economic cost of failing to educate girls, PLAN: Children in Focus 16 Dollar, D., and Gatti, R., 1999. Gender Equality, Income and Growth: Are good times good for women? Rapport de recherche stratégique de la Banque mondiale sur le genre et le développement, Document de travail Série No.1 Washington DC17 Voir : http://www.girleffect.org/18 UNICEF 2005a Mutilations génitales féminines/excisions – étude statistique http://www.unicef.org/publications/files/FGM-C_final_10_October.pdf19 ibid20 ibid21 ibid22 Fiche d’information sur l’éducation et le VIH/sida de Global Aids Alliance http://www.globalaidsalliance.org/page/-/PDFs/Education_factsheet_new.pdf23 http://camfed.org/24 Teach a Child, Transform a Nation (2004) http://www.un-ngls.org/orf/cso/TeachV1.pdf25 Campagne mondiale pour l’éducation

9 Coffret de ressources pour la Semaine d’action 2011 de la CME : L’éducation des femmes et des filles

Parmi les jeunes filles de 15 à 18 ans du Zimbabwe, celles qui sont scolarisées ont cinq fois moins de risques d’être séropositives que celles qui ont décroché.26

Une étude au Swaziland a constaté que 70 % des jeunes non scolarisés avaient une vie sexuelle active, alors qu’ils ne sont que 30 % chez les jeunes scolarisés.27

Une autre étude en Zambie a établi que le VIH se propage deux fois plus rapidement chez les filles qui n’ont pas été à l’école.28

L’éducation améliore la santé maternelle Pour une fille, la scolarité engendre des conséquences positives tout au long de la vie, et ouvre la voie à des opportunités nouvelles. Par rapport à celles qui ont été privées d’éducation, les femmes instruites contrôlent mieux leur vie reproductive. Elles tendent davantage à recourir à la contraception pour espacer leurs grossesses de façon à préserver leur santé.29 L’éducation modifie aussi les taux de fertilité : des femmes ayant reçu sept ans d’instruction ou plus ont entre deux et quatre enfants de moins que leurs consœurs non scolarisées.30 31 32 A contrario, chaque année d’éducation primaire non suivie s’accompagne d’une hausse de la fertilité totale des femmes allant de 0,3 à 0,5 enfant supplémentaire.33 34

L’éducation de la mère a également des répercussions importantes sur les chances de survie de ses enfants. Diverses recherches dans les pays en développement ont abouti à la même conclusion affirmant que la santé d’un nourrisson et d’un enfant pâtit du manque d’éducation de sa mère.35 36 Parmi les femmes instruites, les risques de sous-poids, de mortalité et de malnutrition des nourrissons sont plus faibles, et les chances de survie de ces femmes à l’accouchement sont beaucoup plus élevées.37 Les liens de corrélation entre l’éducation des parents et la mortalité infantile ont été largement

26 Coalition mondiale sur les femmes et le sida27 Whiteside et al. (2003) What is driving the HIV/AIDS epidemic in Swaziland? Durban: South Africa, Health Economics and HIV/AIDS Research Division, University of Natal.28 Vandemoortele and Delamonica, 2000. Education ‘vaccine’ against HIV/AIDS. Current Issues in Comparative Education 3, 1.29 Abu-Ghaida and Klasen (2004) The Costs of Missing the Millennium Development Goalon Gender Equity, World Development, 32 (7), 1075-1107.30 Banque mondiale (1993) Rapport sur le développement dans le monde. Oxford University Press.31 Colclough and Lewin (1993) Educating All the Children: Strategies for Primary Schooling in the South.32 Summers (1994) Investing in All the People: Educating Women in Developing Countries. Seminar Paper 45. 33 Abu-Ghaida and Klasen (2004) The Costs of Missing the Millennium Development Goalon Gender Equity, World Development, 32 (7), 1075-1107.34 Schultz (1997) Demand for Children in Low Income Countries. In Handbook of Population and Family Economics. 35 Bicego and Boerma (1993), Maternal Education and Child Survival: A Comparative Study of Survey Data from 17 Countries, Social Science and Medicine 36, 9, 1207–27.36 Save The Children (2005) State of the world’s mothers37 Smith and Haddad (2000). Overcoming Child Malnutrition in Developing Countries: Past Achievement and Future Choices, Discussion Paper No.30, International Food Policy Research Institute

10 Coffret de ressources pour la Semaine d’action 2011 de la CME : L’éducation des femmes et des filles

documentés. « Dans presque tous les pays, les taux de mortalité infantile sont inversement proportionnels au niveau d’éducation maternelle. »38

Plus une mère est instruite, plus elle a de chances de vivre, ainsi que ses enfants, en bonne santé. Les enfants dont les mères ont suivi une éducation de base complète :

ont 40 % de chances supplémentaires de survivre jusqu’à l’âge adulte par rapport à ceux dont les mères n’ont pas été à l’école.39

ont plus de deux fois plus de chance d’aller eux-mêmes à l’école par rapport à ceux dont les mères n’ont pas été à l’école.40

sont 50 % plus susceptibles d’être immunisés que ceux dont les mères n’ont pas été à l’école.41

Les mères non éduquées tendent généralement moins que les autres à rechercher un suivi médical pendant leur grossesse. Elles ont souvent moins recours à des pratiques simples et peu coûteuses qui, si elles sont appliquées pendant le travail et immédiatement après la naissance de l’enfant, permettent de réduire de plus de 50 % le risque de transmission du virus du VIH de la mère à l’enfant.42 Inversement, les femmes ayant fréquenté un établissement secondaire sont trois fois plus susceptibles que les femmes non éduquées de savoir que le VIH peut se transmettre de la mère à l’enfant.43

L’éducation fait reculer les mariages précocesL’éducation est cruciale pour lutter contre les mariages d’enfants. Des études dans diverses régions en développement ont conclu que les femmes ayant été scolarisées pendant au moins sept ans se marient en moyenne cinq ans plus tard que celles qui n’ont jamais été à l’école. 44 45 46

Au Sénégal, 20 % des filles ayant fréquenté l’école sont mariées lorsqu’elles atteignent leurs 18 ans, contre 36 % des filles non scolarisées.47

Au Nicaragua, 16 % des filles ayant fréquenté l’école sont mariées lorsqu’elles atteignent leurs 18 ans, contre 45 % des filles non scolarisées. 48

Au Mozambique, 10 % des filles ayant fréquenté l’école sont mariées lorsqu’elles atteignent leurs 18 ans, contre 60 % des filles non scolarisées. 49

38 Watkins (2001) Oxfam Education Report. Oxford: Oxfam39 Ibid.40 Ibid.41 UNICEF http://www.unicef.org/mdg/gender.html42 Vandemoortele and Delamonica (2000). Education Vaccine Against HIV/AIDS, Current Issues in Comparative Education, 3, 1.43 Teach a Child, Transform a Nation (2004) http://www.un-ngls.org/orf/cso/TeachV1.pdf44 Banque mondiale (1993) Rapport sur le développement dans le monde. Oxford University Press.45 Colclough and Lewin 1993. Educating All the Children: Strategies for Primary Schooling in the South.46 Summers 1994. Investing in All the People: Educating Women in Developing Countries. Seminar Paper 45. 47 UNICEF 2005. Early marriage: a harmful traditional practice – a statistical exploration.48 International Center for Research on Women, 2007. Too Young to Wed: Education & Action Toward Ending Child Marriage. http://www.icrw.org/docs/2006_cmtoolkit/cm_all.pdf49 ibid

11 Coffret de ressources pour la Semaine d’action 2011 de la CME : L’éducation des femmes et des filles

L’éducation améliore la productivité agricole et combat la malnutritionL’éducation des filles est un outil puissant pour éradiquer la famine. Les progrès de l’éducation des filles se sont traduits par une réduction significative de la malnutrition à travers le monde.

Les enfants scolarisés sont moins touchés par la malnutrition et les maladies. Une étude sur 63 pays a montré que l’augmentation de la productivité agricole

résultant d’une meilleure éducation féminine était responsable de 43 % de la réduction de la malnutrition entre 1970 et 1995.50

Comment scolariser davantage de fillesLes facteurs qui empêchent l’accès des filles à l’éducation et entravent leur participation régulière en classe sont multiples. Les garçons sont eux aussi confrontés à des difficultés, mais les filles sont plus vulnérables. Les travaux de recherche cités plus haut plaident explicitement pour l’éducation prioritaire des filles, dans l’optique des bénéfices globaux qu’elle amène pour l’économie et la société d’un pays. Mais pour être efficace, la décision d’éduquer les filles doit être prise au niveau individuel, dans les familles, un choix qui n’est pas simple à promouvoir ni à mettre en œuvre.

Combattre la pauvreté des foyers. La pauvreté du foyer retient souvent les filles à la maison, loin de l’école. Dans les familles pauvres, les enfants sont obligés de travailler, surtout les filles. Elles sont chargées des tâches domestiques – cuisine, ménage –, vont travailler dans les champs ou s’occupent des animaux. Il est fréquent également que les filles ne puissent pas aller à l'école car elles doivent prendre soin des personnes malades de la famille. Lorsque les parents tombent malades et ne peuvent plus travailler, notamment s’ils sont touchés par le VIH/sida, le poids de la famille retombe sur les épaules des enfants. Beaucoup, et notamment des filles, doivent alors abandonner leurs études prématurément pour endosser d’autres responsabilités, préparer à manger et s’occuper de leurs frères et sœurs plus jeunes. Il a été prouvé que certaines mesures telles que des incitations financières et des programmes d'alimentation scolaire incitent les familles à envoyer leurs filles à l'école et ont un effet positif sur les taux d’achèvement scolaire.51

Construire et équiper davantage d’écoles et réduire la distance entre l’école et les lieux d’habitation. Dans nombre de régions rurales, le principal obstacle à la scolarisation des enfants est simplement la distance entre la maison et l’école. Les enfants doivent parcourir des kilomètres à pied chaque jour, ce qui devient vite impossible lorsque les conditions climatiques sont mauvaises. Ce trajet constitue également une source de dangers. Les enfants sont vulnérables, et de nombreux parents, craignant pour leur

50 Smith and Haddad 1999. Explaining Child Malnutrition in Developing Countries: a cross country analysis. Institut International de Recherche sur les Politiques Alimentaires (IFPRI). Division de la Consommation alimentaire et la Nutrition. Document de discussion 60.51 Banque mondiale/FNUP 2009. Rethinking School Feeding: Social Safety Nets, Child Development, and the Education Sector.

12 Coffret de ressources pour la Semaine d’action 2011 de la CME : L’éducation des femmes et des filles

sécurité préfèrent qu’ils n’aillent pas à l’école, surtout s’agissant des filles.52 Au Burkina Faso, une initiative de constitution d’un réseau d’« écoles satellites » a été lancée pour couvrir les trois premières années de scolarité primaire. Les jeunes enfants peuvent ainsi s’instruire à proximité de leur village, pour rejoindre des établissements classiques situés à distance une fois qu’ils seront un peu plus grands. En Egypte, on a constaté que la construction de nouvelles écoles dans les régions rurales dans les années 1980 avait fait grimper la scolarisation des filles de 60 % et les inscriptions des garçons de 19 %.

Embaucher davantage de femmes dans le corps enseignant. La présence d’une femme dans l’école rassure les filles et les parents. En effet, les enseignantes peuvent non seulement protéger les filles contre d’éventuels sévices, mais également constituer à leurs yeux des modèles de rôles.53 Il a été démontré aussi que l’augmentation du nombre de femmes dans l’enseignement est un facteur d'élévation des inscriptions.54

Assurer une éducation gratuite et obligatoire. « La gratuité et le caractère obligatoire de l’éducation sont les piliers indispensables de tout plan national visant à éliminer la disparité entre les sexes dans l'éducation et à atteindre l'éducation universelle. Face au dilemme économique, les familles les plus démunies choisissent le plus souvent de scolariser leurs fils aux dépens de leurs filles. »55 L’introduction de l’éducation primaire gratuite en Ouganda a entraîné une croissance des inscriptions des filles de 63 à 83 %. Chez les filles issues des familles les plus pauvres, représentant un cinquième du nombre total, la scolarisation est passée de 46 à 82 %. 56

Reconnaître l’existence des coûts indirects. Même lorsque l’éducation est théoriquement gratuite, il existe souvent des frais indirects considérables, comme « la cotisation aux associations de parents d’élèves dont les parents doivent s’acquitter quand leurs enfants sont scolarisés. D’autres coûts indirects s'y ajoutent, par exemple pour payer quelqu'un qui accompagne les filles sur le chemin de l'école, compléter les salaires des enseignants ou trouver des logements sûrs pour inciter les femmes enseignantes à accepter des postes dans des communautés rurales et instruire les filles. »57

Donner gratuitement les fournitures de base. Une étude menée au Pérou documente une intervention où le simple fait de fournir des manuels scolaires a fait grimper de 30 % la scolarisation des filles. « La fourniture de manuels gratuits dans les écoles primaires a

52 Rugh, 2000. Starting now: strategies for helping girls complete primary.” SAGE Project. Washington, D.C.: Academy for Educational Development.53 Herz and Sperling, 2004 p.67. What works in girls’ education – evidence and policies from the developing world. Conseil des relations extérieures.54 Nilsson 2003. Education for All: Teacher Demand and Supply in Africa. Internationale de l’Education Document de travail n° 12. Bruxelles, Internationale de l’Education. 55 UNICEF 2004 p.1. Strategies for girls’ education56 Herz and Sperling, 2004 p.9. What works in girls’ education – evidence and policies from the developing world. Conseil des relations étrangères.57 ibid p. 67.

13 Coffret de ressources pour la Semaine d’action 2011 de la CME : L’éducation des femmes et des filles

augmenté de 30 % les chances d'inscription des filles (les autres facteurs étant contrôlés), alors qu’elle n'a eu aucun effet sur la scolarisation des garçons. »58

Eliminer les préjugés de genre dans les manuels scolaires. La scolarisation des filles est facilitée par l’élimination des préjugés de genre dans les manuels et les matériels pédagogiques.59

Enseigner dans la langue locale. Les filles sont désavantagées lorsque la langue d’instruction n’est pas la langue maternelle, dans la mesure où elles sont traditionnellement peu exposées aux contacts sociaux en dehors de leur famille proche.60

Permettre aux jeunes mères de reprendre leurs études. Il est fréquent que les filles enceintes ne puissent reprendre leurs études après la naissance de l’enfant. Il est indispensable de mettre en place des stratégies pour réadmettre ces filles dans le système scolaire, et lutter contre la stigmatisation et le harcèlement qui les empêchent de retourner en classe.61

Assurer la protection des filles à l’école. L’éducation est censée protéger les filles, mais ce n’est pas toujours le cas. Les écoles peuvent constituer des lieux de maltraitance et de violence, souvent à caractère sexuel. Si l’école apparaît aux parents comme un lieu de violence physique et/ou sexuelle, ils hésiteront à les y envoyer, et les filles seront elles-mêmes réticentes à s'y rendre.62

Offrir un cadre politique national. Les initiatives locales de scolarisation des filles fonctionnent mieux lorsqu’elles s’inscrivent dans un cadre politique national mis en place par le gouvernement et tenant compte des divers obstacles à la scolarité des filles.

Bonnes pratiques dans les programmes d’alphabétisation des adultes pour les femmesCibler des femmes plus âgées. Les diverses initiatives d'alphabétisation sont trop souvent destinées aux jeunes filles et aux jeunes femmes, alors que la majorité des femmes analphabètes ont souvent plus de 30 ans.

Investir suffisamment dans l’alphabétisation. Bien que le coût de programmes d'alphabétisation de bonne qualité soit peu élevé, de nombreux gouvernements ne consacrent qu'une portion minime de leur budget à l'alphabétisation. Il faut allouer au moins 3 % du budget de l'éducation aux initiatives d’alphabétisation.58 King and Bellew, 1991. Gains in the Education of Peruvian Women, 1940–1980. 59 UNICEF 2004. Strategies for girls’ education60 Bernard 2002. Lessons and implications from girls’ education activities: a synthesis from evaluation. Working Paper Series, UNICEF.61 Bernard 2002. Lessons and implications from girls’ education activities: a synthesis from evaluation. Working Paper Series, UNICEF.62 Hayward, 2003. Report on linkages between violence against women and girls and UNICEF’s medium-term strategic plan 2002-2005 priorities.

14 Coffret de ressources pour la Semaine d’action 2011 de la CME : L’éducation des femmes et des filles

Adopter une approche intersectorielle. Pour aider les femmes à avoir accès à des possibilités d'apprendre à lire et à écrire, il faut parfois agir simultanément sur plusieurs plans et avec différents ministères afin d’atteindre les femmes les plus défavorisées et de cibler efficacement les efforts.

Assurer la pertinence. Il est reconnu que le fait d’axer l’alphabétisation des femmes sur leurs propres objectifs, motivations et compétences a un fort effet positif sur les résultats. En s'intéressant à l'environnement d'alphabétisation, par exemple en incitant les journaux à employer les langues locales ou des textes locaux, on renforce l’acquisition et la conservation des acquis de l’alphabétisation. Il est indispensable aussi d’assurer un enseignement bilingue de la lecture et de l’écriture, afin que les apprenantes puissent choisir elles-mêmes leur langue d’instruction. La présence dans les cercles d’alphabétisation d’animatrices féminines issues de la communauté constitue également un facteur motivant la participation des femmes.

L’alphabétisation : un projet à long terme. Acquérir et utiliser des compétences en alphabétisation ne représente pas une activité ponctuelle, mais nécessite un apprentissage durable et une mise en application permanente. Pour éviter la dégradation des compétences acquises, il faut mettre en place des stratégies et des programmes qui célèbrent les progrès des femmes et les encouragent à poursuivre leurs efforts de façon durable.

15 Coffret de ressources pour la Semaine d’action 2011 de la CME : L’éducation des femmes et des filles

SECTION B : LE MANUEL DU GRAND RÉCIT   (Un guide pour le Grand Récit dans votre pays)

B1. INTRODUCTION

En 2011, la Campagne mondiale pour l’éducation appellera tous les gouvernements à s’engager et à investir en faveur de l’équité pour offrir aux femmes et aux filles les mêmes chances d’éducation qu’aux hommes et aux garçons. La CME est convaincue que les gouvernements possèdent à la fois le savoir-faire et les ressources nécessaires pour fournir à tous leurs citoyens des possibilités de s’instruire. C’est le devoir d’un gouvernement, quel qu’il soit, de mener cette stratégie à bien.

L’action centrale qui sera promue par la CME en 2011 est intitulée le Grand Récit. Elle consistera à « raconter des histoires ». Des femmes et des filles raconteront leur propre histoire en soulignant l’impact de l’éducation, ou de son absence, sur leur vie. Nous voulons aussi entendre les récits des hommes et des jeunes garçons, mais toujours en relation avec des expériences concernant des femmes, et en expliquant pourquoi toutes les femmes et toutes les filles ont droit à une éducation de qualité.

Tout le monde sera impliqué dans le Grand Récit : enfants, défenseurs de l’éducation, célébrités, femmes exceptionnelles s’uniront pour attirer l’attention mondiale des décisionnaires au plus haut niveau sur le thème de l’éducation des femmes et des filles. Nous sommes conscients que le sujet est plus crucial dans certains pays que d’autres, mais nous estimons qu’il s’agit indéniablement d’un problème sérieux dans beaucoup de pays, qui affecte des millions de femmes et de filles aux quatre coins de la planète.

B2. FICHE D’ACTION POUR LE GRAND RÉCIT

ContexteEn 2010, 18 millions de personnes ont pris part à la campagne 1BUT : l’Education pour tous, et pendant la Semaine mondiale d'action, 11 millions de voix se sont élevées pour exhorter les gouvernements du monde entier à financer l’éducation. Un message identique a été envoyé aux gouvernements par des coalitions, des participants à la campagne, des personnalités connues et des passionnés de sport. Nos efforts concertés ont attiré une couverture médiatique considérable, et plusieurs engagements de grande portée ont été formulés pendant la campagne 1BUT. Le gouvernement australien, par exemple, a promis d’augmenter massivement l’aide à l’éducation de base. Le déboursement de ces fonds constituera un facteur crucial pour l’EPT, car si ces promesses sont tenues, plusieurs millions d’enfants supplémentaires pourront être scolarisés.

2011 sera marqué aussi par les 100 ans de la Journée internationale des femmes. Nous avons ici l’opportunité de nous rapprocher du mouvement des femmes, lequel a

16 Coffret de ressources pour la Semaine d’action 2011 de la CME : L’éducation des femmes et des filles

apporté des avancées majeures en matière de reconnaissance des femmes et de leur potentiel. Il existe des groupes actifs de femmes dans de nombreux pays, et il sera important de les contacter.

ButEn 2011, nous devrons encore redoubler nos efforts. Notre thème porte sur l’éducation des femmes et des filles, et plus précisément sur la question de l’achèvement plutôt que simplement sur l’accès. Notre premier objectif est de pousser les gouvernements à prendre de toute urgence des mesures majeures pour augmenter les fonds disponibles pour l’éducation, en s’assurant qu’ils contribuent à l’équité de genre dans l’éducation. Pour cela, nous visons une participation et des engagements politiques au plus haut niveau en 2011. Nous aimerions que vous obteniez, dans la mesure du possible, des promesses gouvernementales dont vous pourrez suivre la réalisation tout au long de l’année.

C’est pourquoi aussi nous voulons rassembler le maximum de participants au Grand Récit : enfants, enseignants, apprenants adultes, parents, célébrités, femmes modèles et défenseurs de l’éducation. Nous décompterons ensuite le nombre de personnes qui ont pris assisté au Grand Récit pour dénombrer les participants à la Semaine mondiale d'action. Pour participer, il faudra assister à la lecture d’un récit expliquant pourquoi il est important d’éduquer tous les citoyens, y compris les femmes souvent privées d’éducation. Les récits seront variés, relatant les efforts héroïques de certaines filles qui accomplissent d’interminables trajets jusqu’à l’école (en dépit des difficultés) afin de s’instruire, ou l’histoire de celles qui ont commencé à aller à l’école, mais ont dû s’arrêter pour s’occuper du foyer à cause de l’augmentation des frais de scolarité ou d’autres circonstances analogues. Nous examinerons le programme CSEF et nous parlerons à nos partenaires de toutes les femmes et les filles extraordinaires qui ont réussi grâce à l’instruction. Pour nous, le seul fait de donner aux femmes et aux filles la possibilité de se faire entendre représente déjà en soi un acte d’autonomisation.

Nous vous inviterons à identifier quelques femmes remarquables dans votre communauté et à les présenter comme des modèles à vos décisionnaires ; elles combattent un système qui ne leur est pas favorable. Ces femmes pourront raconter elles-mêmes leur vie et comment l’éducation les a aidées à devenir ce qu’elles sont, ou bien une autre personne pourra relater des moments édifiants de la vie de ces femmes exceptionnelles.

Le récit pourra également insister sur les résultats des femmes qui peuvent tout à fait égaler ceux des hommes, à éducation égale. A l’issue du récit, nous vous suggérons de demander à votre gouvernement une simple déclaration où il s’engage à agir concrètement en faveur de l’éducation des femmes et des filles. Obtenir cette déclaration est capital.

17 Coffret de ressources pour la Semaine d’action 2011 de la CME : L’éducation des femmes et des filles

Le lieu du récit importe peu, il peut se dérouler dans des salles de classe, des lieux publics, sur une place centrale, dans les immeubles du Parlement, dans des bureaux ou une entreprise, etc. Cette action devra s’intégrer à d’autres activités de votre choix ou proposées dans le Programme de planification de la Semaine d’action.

Comme d’habitude, nous vous demanderons de compter le nombre de participants à tous les rassemblements en recueillant (le cas échéant) leurs signatures et leurs noms. S’il est impossible d’obtenir les noms des participants, il suffira de noter le nombre, en veillant à ce qu’il soit vérifié par une personne désignée par le comité organisateur. Nous encourageons tous les participants à valider leur participation en ligne. Pour plus de détails, reportez-vous à la section B7. Ressources en ligne. Si vous n’avez pas la possibilité d’effectuer la validation en ligne, veuillez rassembler le nombre total de vos participants et transmettez-les par e-mail au Secrétariat de la CME ou envoyez-les à votre coalition nationale. Les coordonnées de toutes les coalitions nationales de l’éducation sont disponibles sur le site Internet de la CME : www.campaignforeduation.org

Le Secrétariat s’occupe actuellement de recueillir des récits auprès de femmes connues au niveau international. Leurs noms et leurs récits vous parviendront prochainement, et vous pourrez vous en servir pour contacter et motiver les femmes de votre pays à raconter leur propre histoire.

En attendant d’être en mesure de vous envoyer plus de détails sur ces récits internationaux, nous souhaitons entamer les préparatifs le plus tôt possible au niveau national. Voici les étapes à suivre pour assurer le succès du Grand Récit dans votre pays :

Janvier 20111) Identifiez et contactez les organisations de femmes. Discutez avec elles des

bénéfices qu’elles pourraient retirer de la SMA et des possibilités pour elles de se joindre à la SMA. Nous allons préparer une liste des meilleures pratiques et mettre en place un groupe de travail sur la SMA pour partager les idées entre les coalitions nationales.

2) Décidez sur quels sujets en rapport avec le genre et l’éducation vous voulez faire porter vos efforts de changement et quelle stratégie vous allez employer. Communiquez à Muleya la liste de vos revendications politiques et le contenu de votre stratégie de plaidoyer.

3) Parlez de ces problèmes avec les décideurs au gouvernement et dans les ministères et à partir de ces échanges, réfléchissez à votre plaidoyer, vos objectifs de changement pendant la SMA, et à la composition de votre public. Trouvez les meilleures modes d’influence selon qu’il s’agit de chercheurs, de personnes individuelles, de célébrités ou de donateurs.

4) A partir de là, commencez à planifier vos activités et imaginez comment votre action du Grand Récit se déroulera, en relation avec votre stratégie pour le

18 Coffret de ressources pour la Semaine d’action 2011 de la CME : L’éducation des femmes et des filles

changement. Vous pourrez impliquer dans le Grand Récit aussi bien des personnalités connues ou des défenseurs de la cause que des individus pouvant servir de modèle (principalement des femmes et des filles). L’action pourra revêtir différentes formes :

a. une manifestation nationale au cours de laquelle un public de personnalités influentes décisionnaires écoutera un récit ;

b. des manifestations dans les écoles pour prouver l’ampleur des demandes de changement ;

c. des activités en ligne susceptibles de toucher un plus large public.5) Une autre idée à envisager concerne l’organisation d’une rencontre de

planification avec les grands médias, des agences de publicité, des auteurs reconnus et des décideurs de votre pays, dans le but de recueillir leurs suggestions pour mettre ce projet en œuvre. Par la même occasion, vous vous assurerez ainsi de leur soutien et leur adhésion au concept.

Février 20111) Démarrage du projet. Commencez à recueillir des signatures de soutien au projet

et à votre objectif de changement auprès d’ambassadeurs, de journalistes, dans les écoles et ailleurs. Définissez les rôles et les responsabilités au sein de la coalition et essayez de trouver des partenaires parmi les entreprises locales pour financer ou sponsoriser les manifestations et soutenir ainsi votre travail.

2) Données probantes : Rassemblez des statistiques et des données utiles pour comprendre le problème de l’éducation des filles et des femmes dans votre pays ; vous disposerez ainsi d’une base solide d’argumentation pour influencer les responsables.

3) Récits et matériels : Réunissez des récits qui montrent clairement l’importance du sujet. Vous pourrez par exemple proposer à des journalistes de partir à la rencontre des femmes pour se rendre compte de la façon dont se présente le problème et de son ampleur. Les récits pourront être enregistrés ou écrits avant d’être présentés, ou lus lors de la manifestation du Grand Récit.

4) Communication et partage : publiez vos plans sur le site SMA de la CME. Communiquez-les aux organisations de femmes que vous voulez inviter à participer à la SMA.

Mars 2011Lancement. Nous recommandons aux coalitions de prévoir une activité relative à la SMA pour la Journée internationale de la femme le 8 mars. 2011 marque le 100e anniversaire de cette journée où sont rappelés et reconnus les droits des femmes. La CME collabore d’ores et déjà avec plusieurs organisations qui prévoient des activités à cette occasion en intégrant l’éducation dans leurs revendications. Pour vous, ce sera le moment de commencer à préparer le lancement médiatique de la campagne (avec un ambassadeur ou une ambassadrice) et la campagne de sensibilisation destinée à mettre le sujet en avant dans le pays et envisager l’ampleur de la

19 Coffret de ressources pour la Semaine d’action 2011 de la CME : L’éducation des femmes et des filles

campagne. Si 1BUT a remporté un vif succès dans votre pays, n’hésitez pas à faire appel à des équipes féminines de football pour vous aider.

Avril 2011Derniers préparatifs pour finaliser les réunions avec les politiciens clés, les manifestations impliquant des responsables politiques, la mobilisation des communautés autour de revendications claires et d’actions simples.

Mai 2011Mise en œuvre du plan d’activités et d’événements à l’aide de tous les outils fournis, dont des communiqués de presse à diffuser avant et après les manifestations.Semaine mondiale d'action : 2-8 mai

Juin 2011Evaluation du travail effectué – de préférence en groupe – et communication aux groupes régionaux et au Secrétariat de la CME de l’impact et de la perception de la SMA.

En vous invitant, vous-mêmes et d’autres personnalités influentes de votre pays, à contribuer au Grand Récit, voici ce que nous attendons de vous. Si le premier point ci-dessous constitue le point essentiel de votre participation au Grand Récit, nous serions également très heureux que vous vous impliquiez dans la publicité et les audiences publiques du Grand Récit, dans le but d’optimiser l’impact de cette action.

1. Envoyez-nous un court récit sur une femme exceptionnelle ou sur l’importance de garantir aux femmes et aux filles les mêmes chances qu’aux hommes et aux garçons.

2. Si cela vous est possible, nous aimerions aussi que vous réalisiez un enregistrement du récit par la voix de cette femme, ou un récit sur une femme qui a surmonté toutes les difficultés pour s’instruire et ce que cela lui a apporté. Le format peut être en vidéo ou en audio, et ce document pourra ensuite être diffusé à la radio ou la télévision.

3. Nous souhaitons pouvoir utiliser ces enregistrements dans la version audio du Grand Récit qui sera partagée en ligne sur le site de la SMA ; si nous obtenons des propositions exceptionnelles de soutien, nous la diffuserons aussi à la radio pour encore en renforcer l’impact.

4. Enfin, nous vous saurions gré de participer aussi à la grande manifestation internationale du Grand Récit, prévue le 4 mai, en organisant une manifestation nationale de haut niveau autour du Grand Récit. Au stade actuel, le Grand Récit est

20 Coffret de ressources pour la Semaine d’action 2011 de la CME : L’éducation des femmes et des filles

avant tout considéré comme un événement national ; courant janvier 2011, des éléments internationaux viendront peut-être s’y greffer, mais le travail restera peut-être prioritairement axé sur le plan national. A l’aide de messages politiques forts et créatifs et avec un soutien approprié, nous espérons attirer l’attention internationale et créer un mouvement dynamique autour de l’éducation des femmes et des filles.

La grande manifestation du Grand Récit (2-8 mai 2011)A côtés de toutes les différentes activités passionnantes que vous prévoyez de mener, vous vous invitons à organiser une grande manifestation nationale autour du Grand Récit, avec la participation de responsables politiques de haut rang, jusqu’au chef de l’Etat. Rappelez-vous que notre objectif est d’obtenir des engagements de haut niveau pour 2011. Notre victoire serait d’obtenir des promesses fermes de la part de hauts responsables politiques pendant cette manifestation. Il vous appartiendra ensuite de fixer des dates de mise en œuvre de ces engagements, et d’en tenir pour responsables ceux qui les ont formulés.

Cette année est particulièrement importante pour les femmes et la participation des groupes de femmes à la SMA est cruciale. Prenez contact et établissez des liens avec un grand nombre de groupes de femmes pour les inclure dans la grande manifestation.

Utilisez toutes les occasions pour impliquer le plus grand nombre possible de personnes. Si des élections se préparent dans votre pays, proposez aux politiciens de participer à cette manifestation. Prévoyez un lieu public approprié et accessible : place centrale, bibliothèque nationale, librairies, devant un monument célèbre, dans un stade national, voire au sein de votre Parlement, votre Assemblée ou votre Congrès.

Etapes à suivre pour la grande manifestation nationale Invitez longtemps à l’avance le chef de l’Etat, les ministres des Finances et de

l’Education à assister au Grand Récit et rappelez-leur leurs engagements en faveur du développement. En envoyant vos invitations très à l'avance, vous aurez davantage de chances de faire venir les politiciens de haut niveau, ou s'ils ne peuvent pas participer en personne, à se faire remplacer par un autre haut dirigeant.

Veillez à associer au moins un groupe national de femmes à la manifestation, et à les impliquer dès la phase de planification.

Dites aux politiciens qu’en participant à cette manifestation, ils marqueront l’histoire et démontreront au monde entier leur attachement à l’éducation des femmes et des filles.

Faites de votre manifestation un événement médiatique de grande ampleur. Commencez à préparer les médias locaux longtemps à l'avance, et augmentez la pression à l'approche de la date de la manifestation. Essayez d'obtenir des espaces publicitaires gratuits pour faire connaître votre grande manifestation nationale.

21 Coffret de ressources pour la Semaine d’action 2011 de la CME : L’éducation des femmes et des filles

Invitez le maximum de célébrités locales et encouragez-les à soutenir le Grand Récit. Suggérez-leur de rappeler en toutes occasions l’importance de la scolarisation des femmes et des filles.

Communiquez tous les renseignements au sujet de la grande manifestation nationale auprès des écoles locales et de l’opinion publique.

Présentez un dossier réunissant les revendications de la campagne au chef de l’Etat en lui rappelant ses responsabilités dans la réalisation de l’Education pour tous (voir plus loin le guide de création du dossier).

Ce serait une bonne idée pour les coalitions qui parviendront à s'assurer le soutien de certains artistes de clore la manifestation du Grand Récit par un concert.

Toutes les autres suggestions susceptibles de renforcer la visibilité et le nombre de participants et de provoquer une réponse positive de la part du gouvernement sont les bienvenues.

REMARQUE : Vous trouvez plus loin des modèles de lettres d’invitation à adresser au chef de l’Etat et aux ministres des Finances et de l'Education, ainsi qu'à des personnes connues ou non susceptibles de venir narrer une histoire, pour les convaincre de participer au Grand Récit.

2. Organisez un lancement national du Grand Récit au mois d’avril Pour encourager la participation des médias, organisez un lancement national du Grand Récit. Vous pouvez par exemple prévoir une conférence de presse en présence d’auteurs renommés et de femmes influentes où vous pourrez dévoiler un rapport (en cours de réalisation par la CME et Results) qui souligne les conséquences du manque d’éducation des filles pour l’ensemble de la société. Si ce document n’est pas prêt à temps, vous pouvez faire appel à des ambassadeurs de haut niveau (si vous en avez) pour informer les médias du lancement de l'action du Grand Récit et inviter tous les journalistes à venir écouter des récits consacrés à des femmes exceptionnelles ou des modèles de rôles. Si possible, organisez des manifestations de plus petite ampleur dans différentes communautés et indiquez aux habitants où elles auront lieu et quand. Vous pourrez à cette occasion commencer à sensibiliser les médias pour diffuser les versions audio du ou des récits de votre choix sur des stations de radio, et inviter toutes les personnes à participer à la grande manifestation nationale au mois de mai.

CONTACTEZ LE PLUS GRAND NOMBRE POSSIBLE D’ÉCOLES ET DE GROUPES LOCAUX ! Un mailing de masse aux écoles et aux groupes locaux contribuera à élargir les soutiens à votre coalition nationale dans les écoles et les communautés (voir section C).

Étapes suivantes : Nous vous demandons d’établir une liste la plus complète possible des

établissements scolaires de votre pays et de les inviter à participer au Grand Récit. Encouragez les écoles à s’inscrire en ligne. Plus nombreuses seront les écoles

participantes, plus élevés seront vos chiffres de participation. Vos résultats seront enregistrés sur le microsite de la SMA.

22 Coffret de ressources pour la Semaine d’action 2011 de la CME : L’éducation des femmes et des filles

Chaque coalition doit ajouter ses coordonnées à la lettre qui accompagne le coffret envoyé aux écoles afin que ces dernières sachent où vous trouver pour vous remettre leurs formulaires d’enregistrement, si elles n’ont pas la possibilité de s’enregistrer en ligne.

Etablissez une liste des écoles où la participation de politiciens est confirmée. Il est important de partager ces informations dans les pages nationales du microsite de la CME consacré à la SMA, dans le but d’attirer l’attention du public et en conséquence, des réponses positives de la part des responsables politiques.

Après la manifestation, envoyez vos revendications et une copie de votre dossier de défense de l’éducation des femmes et des filles à votre chef d'État, en indiquant le nombre de personnes qui ont participé pour soutenir vos demandes. En effet, si vous avez mobilisé un grand nombre de personnes, il est indispensable de le faire savoir aux décisionnaires pour qu’ils considèrent vos propositions avec le plus grand sérieux.

Vous devez absolument enregistrer votre participation à l’aide de notre formulaire d’enregistrement, car nous nous appuierons sur ces éléments pour des actions de lobby ultérieures auprès des dirigeants mondiaux, à l’occasion de diverses manifestations internationales courant 2011.

Tous les détails sur les procédures d’enregistrement/de validation relatives au Grand Récit se trouvent dans la section B7.

APRÈS LA MANIFESTATION Faites un compte-rendu à Muleya de ce qu’il s’est passé, et indiquez vos

revendications politiques concrètes et les résultats obtenus. Publiez les documents relatifs à votre SMA sur le site de la CME.

23 Coffret de ressources pour la Semaine d’action 2011 de la CME : L’éducation des femmes et des filles

MODÈLE   DE   LETTRE   D’INVITATION   AU   CHEF   D’ÉTAT/MINISTRE   DES FINANCES/MINISTRE DE L’ÉDUCATION POUR LE GRAND RÉCIT

Votre logoVos coordonnées

insérez la date 2011

Monsieur/Madame insérez le nom

[Vous pouvez ajouter à ce courrier des informations spécifiques sur la situation des femmes et des filles dans votre pays. Si elle est désastreuse, rappelez poliment au gouvernement ses engagements ; si le paysage est plus favorable, encouragez-le à augmenter son aide aux pays où les conditions sont les pires.]

J’ai l’honneur par la présente de vous inviter à participer à une action de grande envergure qui se tiendra le XX mai 2011, sous l’intitulé « Le Grand Récit ». Ce jour-là, dans plus de 100 pays à travers le monde, des responsables politiques, des décideurs, des activistes et des citoyens ordinaires écouteront des récits édifiants sur la vie de certaines femmes ou filles, et sur l’importance d’éduquer ce segment de notre société.

La manifestation du Grand Récit se déroulera à ***GMT le XX mai. Elle soulignera l’importance d’assurer à tous, y compris aux femmes et aux filles qui restent majoritairement défavorisées, une chance égale de recevoir une éducation. Nous aurons le plaisir d’y accueillir des modèles de rôles reconnus dans notre pays comme [nom des personnes].

Nous connaissons l’engagement de votre gouvernement à l’égard du développement, et n’ignorons pas les mesures spécifiques que vous avez prises en faveur de l’éducation des femmes et des filles. Nous pensons qu’il est possible de renforcer ces efforts et nous sommes prêts à collaborer avec vous, en vous fournissant des informations sur les femmes et les filles les plus difficiles à atteindre et qui sont encore en attente d’instruction. Votre présence à notre manifestation sera le signe de la fermeté de votre volonté à atteindre l’Éducation pour tous en 2015.

Dans l’espoir d’une réponse positive, nous vous invitons à confirmer votre participation avant le XX février, afin que nous puissions prendre toutes les dispositions pour vous accueillir.

Veuillez agréer, Madame, Monsieur [selon le cas], mes salutations respectueuses.

24 Coffret de ressources pour la Semaine d’action 2011 de la CME : L’éducation des femmes et des filles

MODÈLE DE LETTRE D’INVITATION À DES FEMMES EXCEPTIONNELLES POUR LE GRAND RÉCIT

Votre logoVos coordonnées

insérez la date 2011

Chère insérez le nom

Yes You Can! (Oui vous pouvez   !) Rejoignez notre Campagne pour l’éducation des filles et des femmes, maintenant !

Nous vous écrivons pour vous proposer de participer à une occasion unique de transformer la vie de millions de filles et de femmes encore privées d'éducation dans le monde actuel. Nous sommes convaincus que votre contribution sera précieuse pour la défense de l'éducation des filles et des femmes.

La Campagne mondiale pour l’éducation a été établie pour défendre le droit de chaque personne à une éducation publique gratuite et de bonne qualité. Nous organisons des campagnes internationales comme la Semaine mondiale d'action qui rassemble chaque année des millions d'activistes, ou l’immense campagne 1BUT autour de la Coupe du monde en 2010. Avec l’aide de personnes comme vous, la Campagne mondiale pour l’éducation a contribué à scolariser 40 millions d’enfants supplémentaires depuis sa création en 2000.

Mais aujourd’hui encore, une femme sur quatre ne sait ni lire ni écrire. Un enfant dont la mère n’est pas instruite encourt 50 % de risques supplémentaires de mourir avant l’âge de cinq ans, une femme non instruite a 50 % de risques supplémentaires d’être contaminée par le VIH/sida et gagnera moins bien sa vie qu’une femme éduquée. C’est pourquoi, alors que le monde entier célèbre le 100e anniversaire de la Journée internationale des femmes, la Semaine mondiale d'action 2011 de la Campagne mondiale pour l’éducation aura pour thème les femmes et les filles et plaidera pour qu’elles aient toutes accès à l’éducation.

Nous vous demandons de rejoindre les enfants, les enseignants, les politiciens, les apprenants adultes, les parents et tous les participants à la campagne du Grand Récit. Racontez-leur votre histoire édifiante, pour les encourager à se concentrer sur l’éducation et à offrir à toutes les filles et les femmes la possibilité de bénéficier d’une éducation de qualité.

25 Coffret de ressources pour la Semaine d’action 2011 de la CME : L’éducation des femmes et des filles

Vous pouvez choisir de raconter votre histoire en direct lors de la grande manifestation nationale, ou la communiquer à quelqu’un qui la relatera à votre place, ou encore la coucher sur papier pour la faire lire par une autre personne.

Dans l’espoir d’une réponse positive, nous vous prions d’agréer, Madame, nos sincères salutations.

26 Coffret de ressources pour la Semaine d’action 2011 de la CME : L’éducation des femmes et des filles

B3. QUESTIONS ET RÉPONSES AU SUJET DU GRAND RÉCIT

1. En quoi consiste l’action du Grand Récit ?Le Grand Récit consiste à rassembler des gens pour écouter des récits sur ce que l’éducation peut apporter aux nombreuses femmes et filles qui, à cause de leur sexe, sont privées d’éducation. Les récits seront recueillis auprès de femmes influentes pour être racontés pendant des rencontres publiques, en soulignant le rôle de l’éducation.

2. Que se passera-t-il après le Grand Récit ?Nous espérons qu’à l’issue de cette activité, les décideurs seront forcés de prendre des engagements politiques majeurs pour éradiquer tous les obstacles qui entravent l’éducation des femmes et des filles. Nous attendons également que les gouvernements s’engagent officiellement à inclure le thème de l’éducation des femmes et des filles dans l’agenda de l’éducation nationale de leur pays.

3. Qui peut y participer ?Tout le monde peut participer au Grand Récit. La CME collabore avec des coalitions nationales de l’éducation, des réseaux régionaux et des organisations internationales. Les coalitions nationales seront au cœur de l’organisation des activités. Afin d'unifier et de coordonner les efforts au plan national, nous invitons toutes les personnes intéressées à contacter leur coalition nationale. Les personnes individuelles peuvent enregistrer leur participation sur le microsite de la SMA.

4. Qu’attend la CME des individuels qui s’enregistrent pour participer ? Qu’ils encouragent leurs amis et leur famille à s’inscrire aussi et à partager leurs

récits ; Qu’ils localisent la coalition nationale de leur pays (sur le site de la CME) et

s’impliquent dans la campagne nationale ; Qu’ils deviennent sympathisants à long terme, qu’ils acceptent de recevoir des

messages de la CME à l’avenir et de participer à ses actions.

5. En quoi consiste la participation des coalitions ?La CME encourage ses membres (coalitions nationales, réseaux régionaux et organisations internationales) à contribuer à cette campagne en s’efforçant d’obtenir des engagements politiques majeurs en faveur de programmes destinés à faire évoluer la situation des femmes et des filles, afin d’atteindre l’égalité entre les hommes et les femmes au niveau de l’accès et des opportunités d’éducation.

6. Comment contribuer au Grand Récit ?Cette activité consistera à réunir des personnes pour écouter ensemble un récit. Vous pouvez organiser vous-même une activité de lecture d’un récit dans votre communauté, ou faire partie du public qui assiste à la lecture. Vous pouvez aussi encourager le plus grand nombre possible d’autres gens à venir avec vous assister à cette activité.

27 Coffret de ressources pour la Semaine d’action 2011 de la CME : L’éducation des femmes et des filles

7. Qu’est-ce que la Campagne mondiale pour l’éducation ?La Campagne mondiale pour l’éducation est un réseau international d’organisations et d’individus convaincus que chaque personne a droit à une éducation publique gratuite de bonne qualité. La CME organise chaque année une Semaine mondiale d'action avec des milliers d’organisations, de groupes éducatifs et de syndicats en campagne dans plus de cent pays pour pousser les gouvernements à agir en faveur de l’éducation. Lors de la Semaine d’action de 2010, la campagne mondiale 1BUT a réuni près de 11 millions de personnes pour exhorter les gouvernements à financer l’éducation. En 2011, nous concentrerons nos efforts sur le Grand Récit et la défense des femmes et des filles qui, souvent, n'ont pas accès aux mêmes possibilités d'éducation que les hommes et les garçons.

8. En quoi une campagne pour l’éducation des femmes et des filles va-t-elle contribuer à atteindre l’Éducation pour tous dans mon pays ?

Dans de nombreux pays, les femmes et les filles sont écartées de l’éducation ou ne peuvent y accéder pour des raisons économiques ou de pratiques culturelles. En faisant campagne pour l’éducation des femmes et des filles, vous contribuerez à réduire la pauvreté dans votre pays. Si les femmes et les filles de votre pays ont les mêmes possibilités d'éducation que les hommes et les garçons, suggérez à votre gouvernement d’encourager ses partenaires d’autres pays à en évaluer les bénéfices, et à prendre eux aussi des mesures concrètes pour aider spécialement les femmes et les filles.

9. Quels seront les bénéfices pour notre coalition si nous menons cette campagne dans notre pays ?

Cela renforcera vos chances d’obtenir des changements positifs dans la mesure où cela incitera votre gouvernement à prêter davantage attention à vos demandes et le motivera à prendre les mesures nécessaires.

10. Quel est le résultat souhaité de la SMA ?Nous espérons voir des évolutions majeures en faveur de l'éducation des femmes et des filles annoncées dans au moins 20 pays.

11. Pourquoi devrais-je participer à cette campagne ?Plus de 37 millions de filles n’auront jamais la possibilité de pénétrer dans la cour d’une école. Il est prouvé que l’éducation des femmes et des filles engendre des bénéfices considérables en termes de croissance économique, mais aussi de démocratie et de santé familiale. Les statistiques démontrent que les enfants de mères alphabétisées ont 50 % de chances supplémentaires de survivre après l’âge de cinq ans.63 Pourtant, aujourd’hui les femmes et les filles continuent à être défavorisées dans la satisfaction de leurs droits, dont le droit à l’éducation. En matière de santé, la littérature sur l’éducation des filles indique que chaque année de scolarité supplémentaire pour les femmes réduit le risque de mortalité infantile de leurs enfants de 5 à 10 %.64 La Banque mondiale 63 Voir le site Internet d’ActionAid http://www.actionaidorg/main.aspx?PagID=2164 ActionAid

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évoque « une fenêtre d’espoir » pour traduire le rôle de l’éducation dans la prévention de l’épidémie de sida.65 Les femmes éduquées ont une place plus centrale dans les communautés et un meilleur contrôle de leur vie. Au Brésil, les femmes non alphabétisées ont en moyenne six enfants, contre trois pour leurs consœurs instruites.66 Et bien entendu, une mère instruite est plus à même d’investir dans le bien-être de ses enfants, et d’engendrer ainsi des évolutions positives dans la communauté.

12. Quelles autres activités le Secrétariat va-t-il entreprendre ?Nous monterons une campagne médiatique pour accompagner les initiatives des coalitions nationales ; cet aspect sera détaillé dans le Coffret Communication & Médias qui sera publié début 2011.

13. Pourquoi devons-nous promouvoir le site Internet de la CME ?67

Les supporters individuels seront invités à s’inscrire en ligne et à partager leurs récits à travers la carte interactive du site. Le public pourra y lire des histoires du monde entier, découvrir les activités des coalitions et localiser ses propres récits sur la carte du monde. Les écoles aussi seront encouragées à utiliser le site. Le public et les coalitions pourront ainsi mutualiser leurs ressources, se rendre compte de l’ampleur de la campagne, et créer une véritable communauté virtuelle de participants en partageant tous ces récits en ligne avant, pendant et après la Semaine d’action.

14. A quoi serviront toutes ces inscriptions en ligne ?Le nombre de participants en ligne renforcera notre plaidoyer international. Nous contacterons tous les nouveaux sympathisants pour les encourager à continuer à s’impliquer à l’avenir, principalement dans vos actions nationales de plaidoyer. Les adresses mail des personnes inscrites dans votre pays seront à votre disposition, et vous pourrez les contacter directement en tant que coalition nationale de la CME.

65 Banque mondiale66 Herz & Sperling, What Works in Girls’ Education: Evidence and Policies from the Developing World, (2004)67 www.globalactionweek.org – à partir de janvier 2011

29 Coffret de ressources pour la Semaine d’action 2011 de la CME : L’éducation des femmes et des filles

B4. MESSAGES CLÉS

1. Rappelons qu’en 2005, 59 pays avaient atteint la parité dans l’enseignement primaire et secondaire.68 Au-delà de l’augmentation notable du nombre de filles inscrites, le défi consiste aujourd’hui à les garder à l’école.

2. Il est urgent de surmonter les obstacles qui empêchent les filles d’accéder à l’éducation, et les gouvernements doivent faire le maximum pour éliminer la discrimination de genre. Examinons les situations suivantes :

Quelque part en Asie, un nouveau-né de sexe féminin est retrouvé dans une poubelle parce que dans certaines régions d'Asie, les parents préfèrent avoir des garçons que des filles.

Dans un minuscule village africain, deux sœurs en âge d’aller à l’école primaire passent leurs journées à effectuer d’éprouvants travaux dans les champs sous un soleil de plomb. Elles seraient bien mieux à l’école, mais leur société patriarcale a décrété que les filles n’avaient pas besoin de s’instruire, et seuls leurs frères sont scolarisés.

Bien que ces deux histoires se passent aux antipodes l’une de l’autre, le problème est identique : ces fillettes sont victimes de discrimination de genre. Ce sont les diverses manifestations de cette discrimination qui conspirent à exclure les filles de l'éducation. Par exemple, la division du travail en fonction du sexe complique effectivement la tâche des filles quand elles doivent à la fois s'occuper des travaux domestiques et aller à l’école. Elles grandiront alors pour devenir des femmes sans éducation.

3. Les taux de décrochage des filles sont nettement plus élevés que chez les garçons. Le cycle de la discrimination se poursuit jusqu’à l’âge adulte où les positions de pouvoir et de décision dans la sphère publique sont dominées par des hommes qui invariablement prennent des décisions reflétant leurs besoins d’hommes. Ce message pourrait être développé et approfondi.

4. Ceci étant, le monde entier soutient, au moins en principe, l’égalité des chances et la réalisation du potentiel de chaque être humain. On retrouve concrètement ces principes dans plusieurs instruments internationaux garantissant l’égalité des genres.

Déclaration universelle des droits de l’homme (1948), Article premier : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits ».

La Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) (1979) définit la discrimination contre la femme et propose un programme d’action pour y mettre fin.

En 1993, la Conférence mondiale sur les droits de l’homme de Vienne portait sur l’inégalité entre les genres et stipulait clairement que « les droits des femmes sont des droits humains ».

68 UNESCO

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5. Pourtant, seuls quatre pays (Danemark, Finlande, Suède et Norvège) peuvent se targuer d’une égalité absolue entre les sexes (selon l’indice d’inégalité de genre du PNUD). Il est désolant de constater que, 60 ans après la Déclaration universelle des droits de l’homme, les termes de ce pacte ne s’appliquent toujours pas à cette fillette abandonnée ou à celles soumises au dur labeur des champs. Il est pourtant possible que l’idéal décrit dans ces instruments devienne une réalité, mais à condition d’agir maintenant !

6. Deux des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) concernent l’éducation des filles :

OMD n° 2 : Assurer une éducation primaire pour tous OMD n° 3 : Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes

7. Si les relations entre les sexes varient selon les sociétés, la tendance générale montre une autonomie moindre et une influence plus limitée des femmes et des filles dans les procédures de décisions qui façonnent la société où elles vivent, y compris en matière d’éducation. Les femmes ont une immense influence sur le bien-être de la famille en général, et lorsqu’un pays offre une éducation égalitaire aux filles et aux garçons, on assiste à une croissance de la productivité économique, une chute des taux de mortalité maternelle et infantile et une amélioration des perspectives de santé et d’éducation de la prochaine génération.

8. Une fille instruite est beaucoup plus à même de se protéger contre les maladies sexuellement transmissibles, VIH inclus. Le refus ou l'échec de l'éducation féminine perpétue le cycle de la pauvreté, comme l’a souligné la directrice de l'Unité pour le développement des femmes de l’ONU, Carolyn Hannan, lors du 5e Congrès mondial triennal de l’Internationale de l’Éducation à Berlin en juillet 2007, en insistant sur l’importance cruciale de l’éducation des femmes et des filles pour la transformation des sociétés.

« Des sujets tels que la révision des programmes scolaires, la formation des enseignants, l’environnement scolaire et les rôles de la famille et de la communauté doivent être pris en considération dans le plaidoyer global et les initiatives politiques pourtant sur l’éducation des femmes et des filles. » (Carolyn Hannan)

9. Quelque 72 millions d'enfants, dont deux tiers de filles, ne sont pas scolarisés. En contestant la discrimination systématique, les activistes pourraient contribuer de façon considérable à la popularisation de ce sujet et à la formulation des étapes à suivre pour mettre fin à ce cycle discriminant. Il vous suffit, par exemple, individuellement ou en groupe, de discuter avec vos parents, vos enseignants et vos amis, des différences entre les garçons et les filles, les hommes et les femmes.

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B5. REVENDICATIONS POLITIQUES GÉNÉRALES

Aux pays riches :• Apportez votre quote-part équitable pour combler le déficit de financement de

l’éducation de base qui s’élève à 16 milliards de dollars par an.• Assurez-vous de diriger l’aide vers des régions et des pays où de nombreuses filles

sont exclues de l’éducation et désavantagées par rapport aux garçons.• Développez l’aide à l’alphabétisation des adultes et incitez vos pays partenaires à

donner la priorité aux programmes d’alphabétisation des femmes.• Soutenez les pays qui développent des plans sectoriels de l'éducation incluant

explicitement des initiatives en faveur de l'éducation des femmes et des filles, tant dans le cadre scolaire qu'au-delà.

Aux pays pauvres :• Veillez à inclure dans vos plans sectoriels de l'éducation des initiatives en faveur

de l'éducation des femmes et des filles : bourses et autres mesures incitatives, mise à disposition d’installations sanitaires ou subventions pour l’achat des uniformes…

• Incluez les questions de genre dans les programmes scolaires et assurez-vous que les enseignants sont formés et soutenus pour transmettre ces messages.

• Proposez des incitations pour encourager les femmes à entrer dans la profession et offrez-leur des postes appropriés.

• Organisez la sécurité des filles à l’école, et convenez de sanctions adaptées pour lutter contre le harcèlement des filles par les enseignants, leurs camarades et d’autres individus dans le milieu scolaire.

• Investissez 3 % de vos budgets de l’éducation dans l’alphabétisation, en particulier pour les programmes destinés aux femmes.

• Assurez-vous que tous ces postes disposent d’un budget adéquat dans le cadre d'un budget global de l'éducation représentant 20 % du budget total du pays.

Institutions financières internationales

Le Fonds monétaire international (FMI) doit défendre et mettre en œuvre des objectifs d’inflation et de déficit plus souples dans ses prêts aux PFR, au moins jusqu’en 2015. Les objectifs devraient tenir compte des dépenses nécessaires pour atteindre les OMD et les objectifs de l’EPT dans ces pays, en particulier l’augmentation de la masse salariale nécessaire pour former, embaucher et retenir les enseignants. Ce n’est qu’à ce prix que les gouvernements pourront reconstruire un corps enseignant professionnel et le déployer à l’échelle requise pour atteindre les objectifs d’accès et de qualité. La Banque mondiale doit inciter les gouvernements à investir des fonds suffisants pour reconstruire un corps enseignant professionnel, au lieu de décourager les enseignants au nom de la réduction des coûts. La Banque devrait abandonner son attitude traditionnelle conseillant le recours à des para-enseignants (dont le niveau d’éducation

32 Coffret de ressources pour la Semaine d’action 2011 de la CME : L’éducation des femmes et des filles

et de formation professionnelle ne satisfait pas aux normes de la profession) et réclamer plutôt les fonds et les procédures nécessaires pour reconstruire un corps enseignant professionnel. La Banque devrait allouer davantage de financements de l’IDA pour l’éducation sous forme de dons, et cesser d’interférer dans les activités de l’Initiative Fast Track (FTI).

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B6. GUIDE POUR L’ÉLABORATION DU DOSSIER

Parmi les nombreuses activités prévues en 2011, l'action principale tournera autour du Grand Récit, sur le thème de « l’éducation des femmes et des filles ».

Comme les années précédentes, les activistes et les défenseurs de l’éducation pourront déterminer eux-mêmes les méthodes d’élaboration de leur dossier. L’objectif est de présenter ce dossier aux dirigeants de votre pays pendant la grande manifestation nationale, entre le 2 et le 8 mai 2011. Le dossier aidera les coalitions à communiquer leur message sur la situation de l’éducation des femmes et des filles dans leur pays aux responsables politiques.

Qu’est-ce qu'un dossier ?Nous appelons « dossier » une simple collection de données contenant des informations détaillées sur un sujet en particulier. Dans ce cas, le dossier devra donner des détails sur la situation de l’éducation des femmes et des filles dans votre pays, y compris les points forts et les faiblesses, ainsi que ce qui a été réalisé jusqu’à présent dans le secteur de l'éducation. Vous y indiquerez clairement les insuffisances à combler, afin de pouvoir ensuite l’utiliser dans votre plaidoyer pour l’Éducation pour tous tout au long de l’année.

Quel est le but du dossier ?Le but de ce dossier est de démontrer aux politiciens et aux décideurs qu’il existe un fossé entre l’éducation des filles et celles des garçons, et que des mesures urgentes doivent être prises pour le combler. Le caractère urgent doit être souligné, car l'échéance de 2015 se rapproche.

Contenu du dossierVotre dossier traitera de la situation des femmes et des filles dans votre pays (mais si les mêmes chances sont offertes aux filles et aux garçons, vous pourrez évoquer l'ampleur du soutien apporté par votre pays à ceux qui n'ont pas encore atteint la parité). Le cas échéant, identifiez le nombre de femmes et de filles privées d’instruction dans votre pays, pour étayer vos efforts de campagne. Votre dossier doit refléter ce problème, mais aussi insister sur le fait que l'éducation doit non seulement être accessible, mais également de qualité et pertinente pour tous, en particulier pour les groupes désavantagés comme les femmes et les filles.

S’il n’y a pas une seule façon « correcte » de créer le dossier, il est toutefois vivement conseillé d‘y inclure une évaluation des performances de votre pays par rapport aux objectifs de l'Éducation pour tous, et la liste des mesures nationales spécifiques pour lesquelles vous vous battez. Les coalitions de chaque pays pourront déterminer elles-mêmes la méthodologie la mieux adaptée à leur environnement pour construire un dossier solide à présenter aux responsables politiques et aux décisionnaires.

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Voici quelques exemples non exhaustifs de ce que vous pouvez inclure dans votre dossier :

1. Population actuelle du pays2. Nombre de personnes scolarisées et nombre d’enfants en âge scolaire non

scolarisés3. Pourcentage de femmes et de filles parmi les exclus de l’éducation4. Budget actuel de l’éducation5. Quelques interviews de femmes et de filles qui n’ont pas eu la possibilité d’aller à

l’école et qui racontent l’impact de cette situation sur leurs vies (sous forme de courts récits ou d’une courte vidéo qui pourra être diffusée dans le cadre des activités du Grand Récit)

6. Quelques interviews de femmes instruites qui évoquent les bénéfices de l’éducation qu’elles ont reçue. Comme ci-dessus, les interviews pourront être filmées par les coalitions qui ont les moyens de le faire pour être ensuite exploitées pendant les activités du Grand Récit.

7. Dans les pays riches : montant de l’aide gouvernementale en faveur de l’Éducation pour tous dans les pays pauvres

8. Réalisation d’une carte illustrée montrant les endroits où les femmes et les filles ont le moins de possibilités de bénéficier d’une éducation, en expliquant les raisons, par exemple les habitants des régions rurales/isolées manquent d'écoles accessibles

9. Réalisation d’une carte sur le même modèle pour mettre en évidence les écoles bien pourvues et à même d’offrir aux garçons comme aux filles un apprentissage décisif pour leurs vies futures.

Remise du dossierLe dossier sera remis au gouvernement pendant votre manifestation nationale du Grand Récit (voir la fiche d’action). Il est recommandé aussi d’envoyer après la Semaine mondiale d'action un résumé du contenu du dossier à tous les politiciens et autres officiels ayant assisté au Grand Récit. Cette étape s’inscrira dans le cadre des actions de suivi qu’engagera la coalition pour garantir la mise en œuvre des promesses tout au long de l’année.

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B7. RESSOURCES EN LIGNE

Un nouveau microsite en cours de développement offrira au public un portail en ligne pour s’inscrire à la Semaine mondiale d'action (SMA) 2011, trouver des informations et s’impliquer dans la campagne. Grâce à ce site, nous pourrons recueillir des données sur les participants à la Semaine mondiale d'action et les impliquer dans les actions à long terme menées par les coalitions CME.

Ce site de la Semaine mondiale d'action est avant tout destiné à permettre au grand public de s’inscrire individuellement et de partager des récits sur l’éducation :

Public Outil simple d’inscription en ligne et collecte des adresses électroniques des

inscrits dans le but de les inclure dans les communications concernant la Semaine d’action et les autres activités des coalitions

Une façon rapide et interactive de s’enregistrer pour la Semaine mondiale d'action qui permettra d’atteindre les chiffres visés afin de montrer l’ampleur de la Semaine mondiale d'action sur toute la planète à l’aide d’une carte en ligne et d’une collection de récits de toutes les parties du monde

La possibilité pour le public de lire les histoires d’autres personnes, inconnues ou célèbres, aux quatre coins du globe, et de trouver des informations sur le travail de chaque coalition nationale

Une section privée du site contribuera à faciliter l’enregistrement, le téléchargement des ressources et la communication des réactions des coalitions membres participant à la Semaine mondiale d'action :

Coalitions Une plateforme facilitant l’enregistrement à la SMA des coalitions et des

membres de l’Internationale de l’Éducation, offrant au Secrétariat de la CME les données qui lui sont nécessaires, dont une partie pourra aussi être publiée sur la section publique du site

Un outil permettant aux coalitions inscrites à la SMA de télécharger en toute simplicité les ressources fournies par le Secrétariat

La possibilité pour les coalitions de mettre en ligne des informations concernant leurs activités SMA nationales, ainsi que des ressources et des photos qui seront visibles au public sur la carte du site

Une nouvelle fonctionnalité (à partir du mois d’avril) pour aider les coalitions à transmettre leurs commentaires au Secrétariat de la CME après la SMA, et garantir que toutes les conditions requises ont bien été appliquées.

Le site ‘public’ – Pour partager le Grand Récit par Internet dans le monde entier

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Contenu et utilité Un formulaire d’inscription simplifié (sur le modèle de celui de la campagne

1BUT) sera affiché sur une carte du monde pointant vers des récits émanant de tous les pays.

Les utilisateurs du site seront encouragés à publier leurs récits en les localisant sur la carte. Tout le monde pourra ainsi partager son propre récit, lire des histoires émanant de toutes les régions du monde et trouver celles qui sont à proximité (dans leur école, leur ville) grâce à une fonction de recherche sur la carte. Il sera possible aussi de rechercher ainsi des histoires sur la vie de personnalités connues.

Chaque coalition inscrite à la SMA via le site en ligne sera représentée sur la carte avec des détails sur ses actions et les ressources dont elle dispose. Les coalitions pourront aussi y publier des photos de leurs manifestations. Les utilisateurs verront ainsi tous les détails de leur coalition nationale lorsqu’ils effectueront une recherche sur la carte.

Une section sera spécialement dédiée aux enseignants, pour s’inscrire et obtenir des ressources, notamment des plans de leçon et des vidéos. Les coalitions auront la possibilité de charger en ligne des ressources spécifiques de leur pays pour les mettre à disposition des enseignants et des groupes éducatifs nationaux.

Une option spéciale pour les bandes passantes faibles ainsi qu’une balise « iFrame » seront proposées pour permettre aux coalitions qui le souhaitent d’intégrer la carte des récits sur leur propre site Web (à partir de mi-janvier).

Calendrier prévisionnel 15 décembre 2010 : Ouverture du site en anglais Fin décembre 2010 : Versions française et anglaise Mi-janvier : Version arabe Mi-janvier : Disponibilité de la fonction iFrame pour intégration de la carte sur

les sites des coalitions.

Précisons néanmoins que, en dépit de tous nos efforts pour le respecter, ce calendrier prévisionnel peut être retardé par des problèmes technologiques, des erreurs imprévues ou d’autres difficultés. Nous ferons évidemment le maximum pour tenir les échéances prévues.

L’adresse du site sera www.globalactionweek.org. Nous encourageons vivement toutes les coalitions à utiliser cette URL dans tous leurs matériels promotionnels à partir de janvier, et à promouvoir le site auprès du public pour l’inscription à la SMA et le partage

37 Coffret de ressources pour la Semaine d’action 2011 de la CME : L’éducation des femmes et des filles

des récits, afin qu’il reflète l’incroyable dynamisme des activités de la SMA et des participants sur tous les continents. Pensez à communiquer ces informations à tous les participants de la Semaine mondiale d'action, pour leur faire savoir qu’ils pourront participer au Grand Récit non seulement dans le cadre de vos activités nationales, mais également en partageant leurs récits et en découvrant des histoires du monde entier sur le site en ligne.

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Semaine mondiale d'action de la CME

2-8 mai 2011

Coffret pour les écoles

 C’est un droit, nous y avons droit !L’éducation des femmes et des filles 

MAINTENANT !

Le Grand RécitSection C

39 Coffret de ressources pour la Semaine d’action 2011 de la CME : L’éducation des femmes et des filles

Chère/cher Directeur d’établissement, enseignant ou collège

Objet : « Leçon du Grand Récit » de la Campagne mondiale pour l’éducation

Nous vous envoyons ce courrier pour inviter votre école à participer la Leçon du Grand Récit entre le 2 et le 8 mai 2011. Dans plus d’une centaine de pays à travers le monde, des millions d’adultes et d’enfants vont participer au Grand Récit pour y découvrir les histoires édifiantes de femmes et de filles qui ont réussi grâce à l’école et, pour certaines, en dépit d’énormes difficultés. Nous espérons vivement que votre école pourra participer à cette importante leçon, qui sera à la fois instructive et amusante pour les apprenants.

La Leçon du Grand Récit porte sur l’importance de l’éducation des femmes et des filles. Les femmes et les filles sont nombreuses à ne pas savoir lire ni écrire. Certaines ont été scolarisées, mais ont dû abandonner leurs études faute d’argent dans leur famille. Nos dirigeants nous ont promis de créer les conditions permettant aux femmes et aux filles de suivre une scolarité normale, et nous souhaitons voir cette promesse se concrétiser en 2011.

Comme vous le constaterez de vous-même, des femmes parmi les plus exceptionnelles du monde soutiennent notre cause, et nous espérons ainsi à la fois inspirer et procurer des moments de plaisir à ceux qui nous suivront. Les enfants et les enseignants de votre établissement auront la chance de s’unir à des millions d’autres pour participer à cette manifestation mondiale passionnante. A l’issue de la leçon, nous vous demandons de valider votre participation en ligne, afin que votre école figure officiellement parmi les milliers d’écoles qui prendront part à cette action partout dans le monde.

Nous sommes en train de finaliser un nouveau site interactif qui vous permettra de mettre en ligne vos propres récits et de vous localiser sur une mappemonde. En vous inscrivant sur le site en tant qu’enseignant/école, vous recevrez une adresse URL unique qui vous permettra de partager directement les récits de vos élèves en ligne, dans le cadre de la leçon ou ultérieurement. Les histoires publiées par votre école seront indiquées sur la carte en ligne, à l’emplacement géographique de votre école, et pourront être lues par des gens du monde entier. Vous-mêmes aurez l’occasion de voir ce qu’il se passe dans d’autres écoles et de lire les récits de personnes vivant aux quatre coins de la terre.

Plusieurs ressources sont à votre disposition pour vous aider à participer à la Leçon du Grand Récit :

Le plan de la Leçon du Grand Récit Un modèle de lettre pour inviter un responsable politique à assister à vos

manifestations

40 Coffret de ressources pour la Semaine d’action 2011 de la CME : L’éducation des femmes et des filles

Des informations sur la procédure d’inscription en ligne. Même si votre école n’a pas la possibilité de s’inscrire en ligne, vous devrez malgré tout vous connecter à Internet pour imprimer le formulaire avant de le compléter pour nous l’envoyer par e-mail à l'adresse suivante : [email protected].

Quelques questions-réponses

Nous espérons que vous déciderez de prendre part à cette activité passionnante qui vise à offrir à toutes les filles et toutes les femmes une chance d’éducation.

Nous vous prions d’agréer, Madame, Monsieur, nos salutations distinguées.

[Insérez ici les renseignements, signatures, logos des membres de votre coalition nationale. En apposant les signatures de plusieurs organisations de la société civile et syndicats d’enseignants, vous refléterez l’ampleur des coalitions qui participent à la campagne, ce qui renforcera la crédibilité de ce courrier et motivera les destinataires à participer à la leçon. Si vous pensez que des signatures ou des messages de soutien de certains joueurs de votre pays peuvent vous être utiles, veuillez nous le signaler ici.]

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MODÈLE DE LETTRE D’INVITATION À DES POLITICIENS OU DES MODÈLES DE RÔLES (FÉMININS DE PRÉFÉRENCE)

Chère, cher nom,

[Chaque coalition pourra ajouter à ce modèle des détails spécifiques sur la situation dans son pays ou des informations sur les activités du Grand Récit avant d’envoyer ce courrier aux écoles. Vous pouvez aussi remplacer les termes « politicien, responsable politique » par un mot plus approprié dans votre pays. Je vous écris aujourd’hui pour vous inviter à venir participer à la Leçon du Grand Récit le xx mai 2011 dans notre école. Ce jour-là, dans plus de 100 pays à travers le monde, des millions d’enfants et d’autres défenseurs de l’éducation participeront à l’activité du Grand Récit pour contribuer à offrir à toutes les femmes et toutes les filles une chance d’aller à l’école et de s’instruire. Les femmes et les filles constituent plus de deux tiers des 72 millions de personnes privées dans l’éducation de par le monde.

La leçon se déroulera à *** GMT le xx mai. Elle rappellera que de nombreuses femmes et filles ne savent ni lire ni écrire parce qu’elles n’ont jamais été à l’école ou qu’elles ont dû abandonner leurs études prématurément faute d’argent. Les dirigeants nous ont promis que cela allait changer, et nous espérons voir leurs promesses se concrétiser en 2011. Nous comptons vivement sur votre présence parmi nous à cette occasion. [Insérez ici des renseignements sur votre école, y compris l’adresse et les personnes à contacter, et indiquez le cas échéant les relations avec des responsables politiques ou des vedettes sportives locales.] Nous vous prions d’agréer, Madame, Monsieur, nos salutations distinguées.

Le chef d’établissement

42 Coffret de ressources pour la Semaine d’action 2011 de la CME : L’éducation des femmes et des filles

ENREGISTRER VOTRE PARTICIPATION

1. Allez sur www.globalactionweek.org [à partir de janvier 2011] pour inscrire votre école à la SMA en ligne.

2. Cliquez sur le lien « Inscription des enseignants/écoles » et indiquez les informations requises, dont votre localisation géographique.

3. Vous recevrez ensuite une adresse URL unique qui vous permettra d’inscrire directement de vos élèves en ligne et de publier leurs récits sur le site dans la partie consacrée à votre école.

4. Vous y trouverez aussi des informations sur votre coalition nationale et ses activités pour la SMA.

5. Vous y découvrirez diverses ressources, des récits de personnalités célèbres (selon disponibilité) et d’autres renseignements concernant la SMA.

VALIDER VOTRE PARTICIPATION

Après avoir pris part aux activités, veuillez transmettre à votre coalition nationale de l’éducation des informations sur votre manifestation, des photos ou des récits ainsi que le nombre précis de participants.

43 Coffret de ressources pour la Semaine d’action 2011 de la CME : L’éducation des femmes et des filles

PLAN DE LA LEÇON DU GRAND RÉCIT

OBJECTIFS1. Entamer un débat sur le fait que des millions d’enfants et d’adultes n’ont jamais

eu la moindre chance d’aller à l’école, et que la majorité d’entre eux sont des filles et des femmes

2. Rappeler les promesses des dirigeants mondiaux, et le fait qu‘ils n’ont pas concrétisé ces engagements par des actes

3. Expliquer comment les élèves, les apprenants, les étudiants peuvent se faire entendre dans le cadre de cette initiative mondiale

A l’issue de la leçon, les apprenants devront avoir intégré plusieurs notions : Avoir compris les bénéfices résultant de l’éducation des filles Être conscients que d’autres enfants, vivant ailleurs dans le monde, mènent une

vie différente de la leur Comprendre les facteurs qui peuvent favoriser la scolarité des filles ainsi que les

obstacles qui l’entravent

SECTION A – INTRODUCTION (5 min.)L’enseignant explique que des enfants de nombreux pays, ainsi que quelques-unes des femmes les remarquables du monde, vont participer à la Leçon du Grand Récit en solidarité avec les millions de femmes et de filles privées d’éducation.

Il demande aux élèves s’ils savent combien de personnes n’ont pas accès à l’éducation dans le monde, et quel est le pourcentage de femmes et de filles parmi elles.

Il en profite pour indiquer quelques références de base. 115 millions d’enfants dans le monde n’ont jamais été à l’école 58 millions d’enfants non scolarisés à l’heure actuelle sont des filles Deux tiers des adultes qui ne savent pas lire ni écrire sont des femmes

Sans instruction, une fille aura plus de risques d’être confrontée à des situations comme les suivantes :

le mariage précoce des enfants souffrant de malnutrition et exposés à des maladies mortelles une vie de pauvreté

L’enseignant interroge ensuite la classe sur les femmes ou les filles qui ont accompli quelque chose d’exceptionnel. Ont-elles été à l’école ? (L’enseignement peut ici utiliser des photos et des citations des femmes qui ont accepté de participer au Grand Récit)

44 Coffret de ressources pour la Semaine d’action 2011 de la CME : L’éducation des femmes et des filles

SECTION B – RÔLES DE GENRE ET EDUCATIONL’enseignant invite la classe à décrire les circonstances qui perpétuent l’inégalité entre les genres dans l’éducation.

Il demande quelle est l’importance de l’éducation des femmes dans les pays en développement.

[(Dans les classes supérieures, commentez la Convention relative aux droits de l’enfant).Dispensez des connaissances sur la géographie et la diversité des cultures et des conditions de vie des enfants dans les pays les moins développés.Demandez aux élèves ce qui peut être fait, selon eux, pour promouvoir l’égalité des chances entre les garçons et les filles dans le secteur éducatif.]

L’enseignant demande à la classe de nommer des métiers et d’indiquer s’ils sont généralement exercés par des hommes et des femmes. La répartition est-elle équitable ?

Les élèves indiquent ensuit quelles tâches ils doivent accomplir à la maison ? Certaines sont-elles typiquement féminines/masculines ? La répartition est-elle équitable ?

L’enseignant interroge les élèves pour connaître leur réaction si leurs parents leur disaient qu’ils ne peuvent pas aller à l’école, car il y a trop de travail à la maison.

Il leur demande pourquoi il est important d'aller à l'école et pour quelles raisons certains enfants, notamment des filles, ne sont pas scolarisés.Exemples de réponses possibles :

Certains enfants vivent dans des zones de conflit ou affectées par des catastrophes naturelles.

Il existe des cultures qui favorisent les garçons lorsque l’argent nécessaire à l’éducation est limité.

Les filles sont parfois obligées de quitter l’école pour se marier à un âge précoce et se consacrer aux travaux domestiques.

Certains enfants vivent très loin des écoles et le trajet peut s’avérer dangereux, aussi restent-ils à la maison. Les filles particulièrement font l’objet d'actes de harcèlement ou de violence.

Dans des familles très démunies, les enfants doivent travailler dès leur plus jeune âge pour contribuer à nourrir la famille.

Certaines familles n’ont pas les moyens d’acheter les livres et les uniformes scolaires.

Faute d'argent, certaines familles ne peuvent pas payer les frais de scolarité. Il n’y a pas assez d’écoles pour tout le monde. Il n’y a pas assez d’enseignants.

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Les élèves réfléchissent ensuite aux raisons pour lesquelles il est important que les filles soient instruites.Exemples de réponses possibles :

Une fille éduquée deviendra une femme instruite, avec une meilleure santé, de meilleurs revenus et des enfants eux-mêmes scolarisés.

Une femme éduquée est plus à même de prendre soin de sa santé et celle de ses enfants.

L’éducation contribue à retarder les mariages précoces et à réduire l’incidence de certaines maladies comme le sida.

L’enseignant demande à la classe d’imaginer quelles seraient leurs vies si les filles n’avaient jamais été scolarisées ?Il engage deux ou trois enfants à s’exprimer sur l’impact de l’absence d'éducation.

L’enseignant donne des exemples des bénéfices de l’éducation de tous, filles comprises.Exemples de réponses possibles :

Les personnes instruites sont en meilleure santé, car elles font des choix plus sains au cours de leur vie, et qu’elles ont accès à des informations sur la vie saine.

L’éducation combat la faim. Les femmes éduquées ont moins de risque que leurs enfants souffrent de malnutrition.

L’éducation sauve des vies. Un enfant d'une mère instruite a deux fois plus de chances de survivre après l'âge de cinq ans.

L’éducation contribue à éliminer la pauvreté.

L’enseignant demande ensuite aux élèves s’ils trouvent qu’il est juste de ne pas laisser à toutes les femmes et les filles la possibilité d’aller à l’école.

SECTION C – COMMENT Y REMÉDIERL’enseignant invite les élèves à proposer des moyens pour faciliter la scolarisation des filles.Exemples de réponses possibles :

Augmenter le soutien de l’État à l’éducation des filles dans les pays en développement

Construire des installations sanitaires réservées aux filles Éliminer les stéréotypes qui rabaissent les filles Supprimer les frais de scolarité et les autres coûts cachés de l’éducation Encourager les hommes et les garçons à prendre la défense de l’éducation des

femmes et des filles.

SECTION D – ÉVALUATION (5 min.)L’enseignant pose les questions suivantes sur le contenu de la leçon. Si la leçon se déroule en présence d'un politicien ou d'une vedette sportive, faites-les participer :

Q1. Quel est le nombre d’enfants non scolarisés à travers le monde ?

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Q2. Quels sont les groupes les plus désavantagés face à l’éducation ?Q3. Citez le nom d’une femme connue qui a bénéficié d’une éducation ?Q4. Indiquez quelques raisons expliquant l’importance de l’éducationQ5. Que faut-il faire pour améliorer l’instruction des garçons et des filles ?

MESSAGE AUX RESPONSABLES POLITIQUES L'enseignant propose aux élèves de définir quel message relatif à l’éducation des femmes et des filles ils souhaiteraient communiquer aux décisionnaires et aux responsables politiques.

Si un responsable politique est présent, l’enseignant le prie de commenter la leçon et le récit. Les apprenants sont encouragés à lui poser des questions au sujet des différentes histoires de femmes et de filles du monde entier, et à lui demander ce qu’il compte faire pour aider les femmes et les filles non scolarisées.

Si aucun politicien n’assiste à la leçon, la classe pourra préparer des messages à leur intention en leur rappelant ce qu’ils doivent faire pour garantir une éducation à tous.

QUESTIONS - RÉPONSES

1. Combien de participants sont prévus ?Nous pensons que plusieurs millions d’enfants et d’adultes participeront à la leçon dans plus de 100 pays.

2. Suis-je obligé de m’inscrire à l'avance ?Non, ce n’est pas obligatoire, mais cela nous serait utile, car nous pourrions mieux évaluer les perspectives de participation à communiquer aux médias. Nous vous invitons donc à informer le groupe local d’éducation qui vous a adressé ce courrier, ou à vous inscrire directement sur Internet sur le site www.campaignforeducation.org 3. Qui est la CME ?La Campagne mondiale pour l’éducation est une association à but non lucratif, constitué de nombreuses organisations indépendantes de la société civile : groupes de campagnes, organisations caritatives, syndicats, défenseurs des droits de l’enfant. Avec ses membres disséminés à travers le globe, la Campagne mondiale pour l’éducation vise à garantir à chaque personne dans le monde la possibilité de recevoir une éducation de base de qualité.

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