edmund husserl, sur la crise de la science européenne

7/23/2019 Edmund Husserl, Sur La Crise de La Science Europenne

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Edmund Husserl, La crise des sciences europennes et la phnomnologietranscendantale

Message par Robin le 26/11/12, 08 !! am

Edmund Husserl, La crise des sciences europennes et la phnomnologietranscendantale "abrg #risis dans la suite du te$te et les notes%, &aris,'allimard, 1()6, traduction *ran+aise et pr*ace de 'rard 'ranel -/b.

Edmund Husserl "8 a ril 18 ( 26 a ril 1( 8% est un philosophe, logicien etmathmaticien allemand, *ondateur de la phnomnologie, 3ui eut une in4uencema5eure sur l ensemble de la philosophie du 77 me si cle

9La crise de l e$istence europenne n a 3ue deu$ issues soit la dcadence del Europe de enant trang re : son propre sens ital et rationnel, la chute dansl hostilit : l esprit et dans la barbarie ; soit la renaissance de l Europe : partir del esprit de la philosophie, grniti ement le naturalisme Le plus grand danger pour l Europe est lalassitude Luttons a ec tout notre ? le contre ce danger des danger, en bonsEuropens 3ue n e@raAe pas mBme un combat in>ni et, de l embrasementanantissant de l incroAance, du *eu se consumant du dsespoir de ant lamission humanitaire de l Cccident, des cendres de la grande lassitude, le phni$

d une intriorit de ie et d une spiritualit nou elles ressuscitera, gage d una enir humain grand et lointain car seul l esprit est immortel 9 "Edmund Husserl,La crise de l humanit europenne et la philosophie, p )8%

Du$ l es

ous pou e? soit ous 9atta3uer9 directement au te$te de Husserl ou biencommencer par le lecture de la con*rence de ienne 3ui constitue la 9celluleinitiale9 "une trentaine de pages% du 9testament philosophi3ue9 de Husserl

Le te$te intgral est paru che? Hatier "te$tes philosophi3ues, pro>l nF ) !, sousle titre La Grise de l humanit europenne et la philosophie% accompagn derep res biographi3ues et histori3ues, d un aper+u des th mes essentiels de lapense de Husserl et d un commentaire de atalie Iepra?

Jl s agit du manuscrit de la con*rence de ienne et de sa ersiondactAlographie, dite che? Dubier Montaigne en 1(!(, traduite par &aul Ricoeur

et puise : ce 5our


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9la crise des sciences europennes9 cette e$pression est la premi re partie dutitre du dernier ou rage de Husserl, crit entre 1( ! et 1( ) et non publi de son

i ant, intitul La crise des sciences europennes et la phnomnologietranscendantale, &aris, 'allimard, 1()6, traduction *ran+aise et pr*ace de'rard 'ranel "abrg #risis dans la suite du te$te et des notes%

&rononce le mai 1( au #ulturbund, la con*rence de ienne, intitule Lacrise de l humanit europenne et la philosophie, en est donc la premi re tracepubli3ue, les con*rences de &rague prononces la mBme anne, prolongent etappro*ondissent cette 9cellule originaire9 3ui aboutira : la #risis

&our Husserl, la crise des sciences e$prime la crise des aleurs 3ui dchirel Europe des annes trente Husserl ne spare pas crise des sciences et crisethico politi3ue, il cherche : dcrire d un point de ue phnomnologi3ue, en sonunit, la crise 3ue it l Europe Kelon lui, en e@et, la crise est une et seul unretour r4e$i* sur l tat des sciences peut permettre d en lucider le sens

&rsentant au sein d un paragraphe introducti* le th me de sa con*rence,Husserl annonce 3u il le traitera en appro*ondissant le sens de la notiond humanit et en l claircissant de *a+on nou elle : l aide de la dmarchehistorico tlologi3ue

Ians la premi re partie du te$te, Husserl con* re une importance dcisi e :l articulation entre la philosophie et les sciences 3u il d>nit comme un rapportde *ondation ne partie importante de sa r4e$ion est ensuite consacre : ladi@renciation de la science entre 9science de la nature9 et 9science de l esprit9,3uestion 3ui rappara t : la >n

Nuestions "aide au commentaire de te$te%

1% Nuel th me Husserl se propose t il de traiter dans cette con*rence O

2% Ie 3uel point de ue Husserl se propose t il de traiter ce th me O

% Nuelle di@rence A a t il, selon lui, entre la mdecine comme science de lanature et l art de la mdecine naturelle O

!% Nuel est l ob5et des sciences de l esprit O

% &our3uoi les sciences de l esprit chouent t elles : remplir la t


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8% &our3uoi est il absurde de ouloir e$pli3uer les sciences de la nature en tant3u nement histori3ue selon la mthode des sciences de la nature O

(% E$pli3ue? 9Jl n A a pas de ?oologie des peuples9

10% En 3uoi consiste l attitude originaire de l Europe spirituelle O

11% Nuelle est la proprit remar3uable de la philosophie O

12% En 3uoi le culture europenne a t elle le sens d une r olution del historicit O En 3uoi consiste cette r olution O

1 % Gomment se pose la 3uestion de la rit dans la pense grec3ue O

1!% Nu est ce 3ui caractrise la communaut philosophi3ue O

1 % La philosophie est elle lie : un milieu ou : une nation O

16% Nuel est le rapport de la philosophie : la tradition O

1)% Nuel est le rQle du philosophe dans une humanit europenne O18% La philosophie est elle une sagesse O

1(% Nuelle est la source de 9toutes les dtresses9 O

20% Gomment la philosophie transcendantale peut elle surmonter l ob5ecti isme O

21% Nuelles sont pour Husserl, au moment o il prononce cette con*rence, lesdeu$ issues possibles de la crise europenne O

Slments de rponses

Husserl se propose de traiter du th me de la crise de l humanit "et de laconscience% europenne Jl a donc lui *alloir d>nir ce 3u est l Europe "s il e$isteune entit autre 3ue gographi3ue appele 9Europe9%, si cette entit est doted une conscience, en 3uoi et pour3uoi cette conscience est en crise au momento il parle &our Husserl, les termes 9humanit europenne9, 9conscienceeuropenne9, 9sciences europennes9 et 9raison europenne9 sont analogi3ues

La situation personnelle de Husserl au moment o il prononce cette con*rence": ienne, en Dutriche 3ui est encore un paAs indpendant de l Dllemagne, puis :&rague% est particuli rement dramati3ue puis3u en tant 3ue 5ui*, il ne peut plus nienseigner, ni parler dans son propre paAs o les na?is ont pris le pou oir depuis1( et s appli3uent : perscuter les 5ui*s et : liminer tous ceu$ 3u ilsconsid rent comme suspects "sociau$ dmocrates, communistes, mais aussicatholi3ues et protestants anti na?is% Ge conte$te e$pli3ue le caract re sou entallusi* du te$te de la con*rence de ienne et bien entendu le *ait 3ue la #risisn ait pas t publie du i ant de l auteur

L uni ersit de Gali*ornie a propos : Husserl de enir donner des con*rences"a ec la possibilit de rester au$ Stats nis%, mais Husserl a re*us obstinment


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Jl pense 3ue sa place est en Dllemagne, au cTur de la crise europenne et nullepart ailleurs Cn peut rapprocher cette attitude courageuse et digne de celle deUergson, en Vrance, 3uel3ues annes plus tard

Cn peut diWcilement par ailleurs passer sous silence l attitude de soncollaborateur le plus proche, Martin Heidegger, 3ui, par con iction, par sottise"9Iumbheit9, comme il le dira apr s la guerre% ou par arri isme adh re au &artinational socialiste pour pou oir de enir recteur de l uni ersit de Vribourg, d oHusserl a t chass par les na?is "mais non par Heidegger lui mBme comme onl a par*ois aWrm% en raison de ses origines 5ui es ne autre e$plication possiblede l attitude de Heidegger est 3u il ait cru sinc rement 3u on lui permettrait deraliser la grande r*orme de l uni ersit allemande dont il trace les contoursdans son Iiscours du Rectorat "Iie Kelbstbehauptung der deutschen ni ersitXt,L auto aWrmation de l uni ersit allemande, 1( , YER bilingue, traduit del allemand par 'rard 'ranel%

ote Lors des lections de 1( 2, Heidegger ote pour le KID&, et A adh rel anne sui ante Le 21 a ril 1( , il est lu recteur de l ni ersit de Vribourgtrois mois apr s l a nement de Hitler comme chancelier du Reich "le 10 5an ier1( % Jl prononce le *ameu$ Iiscours du Rectorat, 3ui lui sera constammentoppos En dsaccord sur l idologie politi3ue du national socialisme, 3ui necorrespondrait pas a ec l idal philosophi3ue 3ui est le sien, il dmissionne deses *onctions administrati es le 21 a ril 1( ! mais poursuit son enseignement

5us3u en 1(!! o il est r3uisitionn dans la milice en tant 3ue 9pro*esseur nonindispensable9

Cn peut donc dire 3ue la 9crise de la conscience europenne9 n est pas une crisepurement intellectuelle Elle ne touche pas seulement la sph re des sciences,mais la socit tout enti re dans ses *ondations La crise de la science est unsAmptQme, au sens mdical du terme de la crise gnralise 3ui secoue l Europeet 3ui se mani*este de mani re spectaculaire sur le plan conomi3ue par la crisede 1(2( " enue des Stats nis, mais pour Husserl, les Stats nis *ont partie del Europe spirituelle%, sur le plan thico politi3ue par les perscutions antismiteset la monte des totalitarismes

Husserl se propose d analAser les causes de cette crise "3ui est en ralit unecrise de la raison% en remontant au$ origines de l Europe dont il a chercher :montrer 3u elles dterminent, : la mani re d une 9entlchie9 son 9destin9 Getteapproche, Husserl la nomme 9historico tlologi3ue9 Le mot *ran+ais 9Histoire9signi>e deu$ choses en allemand, l tude du pass de l humanit "Historie% et lede enir humain proprement dit "'eschichte%

Jl ne s agit pas, pour Husserl, de chercher dans l histoire de l Europe des 9causes9prochaines ou lointaines de la crise actuelle, mais de chercher : comprendrecette crise : la lumi re d un *ondement originel 3ui contient en 3uel3ue sorte 9en


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germe9 le d eloppement "scienti>3ue, techni3ue, politi3ue, thi3ue,conomi3ue % de l Europe, son allure propre

Ie mBme, il ne s agit pas de d>nir l Europe : partir des paAs 3ui la composent,

en tant 3u entit gographi3ue dote de *ronti res et oppose : d autres entitsgographi3ues "l Jnde, la Ghine, l Dsie %, mais : partir de son identit spirituelle

Gette dmarche "phnomnologi3ue%, Husserl l a nomme 9intuition idti3ue9,9saisie des essences9 "Zesenschau%

9Entlchie9 du grec entelecheia, ce terme dsigne le processus d actualisationet de per*ectionnement 3ui con* re une *orme : la mati re La problmati3uehusserlienne se situe sur le plan de l histoire au sens de 'eschichte "de enir% etnon sur le plan de la nature, comme che? Dristote La tlologie de l histoireimpli3ue une saisie intentionnelle et comprhensi e des nements par laphnomnologie Ylologie 3ui aut donc : 9de enir spirituel9 de l histoirecomprise phnomnologi3uement comme 9>liation de sens9

Jntuition idti3ue l ad5ecti* 9idti3ue9 est dri du grec eidos 3ui, che?&laton, signi>e 9*orme9, 9ide9, 9essence9 9Jntuition idti3ue9 est sAnonAmed intuition des essences &ar e$emple tout triangle est par essence compos detrois angles Le *ait pour un trangle d Btre rectangle, isoc le ou 3uilatral est

inessentiel

Europe L[analAse la plus rpandue de ce mot le consid re comme unecomposition des mots grecs eur\s "]^_` , large %, la racine C , Til ; ps,"f , le regard , 3ui >nit par se gnraliser dans le sens d aspect

La premi re mention connue du mot pro ient nanmoins d une st le assArienne3ui distingue les ri ages de la mer Sge par deu$ mots phniciens Ereb, le couchant , et Dssou, le le ant L origine des noms grecs EurQpB et Dsia setrou e raisemblablement dans ces deu$ termes smiti3ues

Les marins phniciens dsignaient ainsi les deu$ ri es opposes de la 'r ceactuelle et de l Dnatolie " jk signi>ant pareillement, en grec, le le ant% Engrec, dans un hAmne : Dpollon datant d[en iron )00 a ant notre re, EurQpBreprsente encore, comme Ereb, le simple littoral occidental de l[Sge LamAthologie grec3ue perptue l[origine smiti3ue du mot en en *aisant le nomd[une princesse phnicienne


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Ians son acception gographi3ue, le mot a signi> d abord la 'r cecontinentale La premi re *ois 3ue le terme Europe est mentionn dans lescrits pour dsigner un continent, c est ers (0 a ant G par Hsiode dans sa

Yhogonie Iepuis l anne 00 a ant G, sa signi>cation comprend toutes lesterres au ord

"d apr s l encAclopdie en ligne Pi ipedia%

&our cerner l essence de l Europe, Husserl se sert de l e$emple de lamdecine Youtes les ci ilisations, toutes les cultures poss dent des sa oirs et desprati3ues destins : soigner et : gurir les maladies Husserl n entend pas tablirde hirarchie entre les cultures et entre les mdecines dites 9naturelles9 et lamdecine comme 9science de la nature9, mais : cerner ce 3ui *ait leur essence

Les mdecines naturelles reposent sur l obser ation et l e$prience "au sens detransmission d une mmoire, d un sa oir ancestral, d une e$pertise empiri3ueconcernant, par e$emple les proprits des plantes%, la mdecine comme9science de la nature9, 3ui ne s est ritablement d eloppe en Europe 3u :partir de la deu$i me moiti du 7J7 me si cle "pense? : la satire des mdecinsdu 7 JJ me si cle dans les pi ces de Moli re% est une mdecine base surl obser ation en tant 3u auscultation des sAmptQmes "in ention du stthoscopepar La nnec%, mais aussi sur l e$primentation "&asteur, Glaude Uernard% et surdes bases thori3ues l anatomie et la phAsiologie 3ui reposent : leur tour sur laphAsi3ue et la chimie

La mdecine occidentale moderne est une lointaine hriti re moins d un sa oir3ue d une attitude *ace au monde, ne en 'r ce, ers le me si cle a ant susGhrist et illustre par Hippocrate% Du lieu de chercher : gurir le patient en lerintgrant dans un ordre cosmi3ue "religieu$% altr, elle commence : sesparer d une conception religieuse "mAthi3ue% de la maladie pour analAser sescauses naturelles et ses e@ets

ote sur la mdecine dans la 'r ce anti3ue

&robablement inspire par la mdecine gAptienne, la mdecine en 'r ceanti3ue est cense remonter : l po3ue homri3ue Elle ne prend toute*ois son

ritable essor 3u au me si cle a G a ec Hippocrate

L enseignement 3ui ressort du Gorpus hippocrati3ue apporte trois inno ations 3uimar3ueront durablement la mdecine occidentale


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Cbser ation et raisonnement

&remi rement, Hippocrate carte les considrations religieuses Dinsi, l auteur deKur la maladie sacre entreprend de montrer 3ue l pilepsie, appele alors

maladie sacre , n est pas plus di ine ou plus sacre 3ue n importe 3uelleautre maladie

Ka preu e est simple la maladie ne s en prend 3u au$ 4egmati3ues or, si lamaladie tait ritablement une isitation di ine, tous de raient pou oir en Btreatteints Youtes les maladies sont di ines et toutes sont humaines , conclutl auteur

La mdecine hippocrati3ue est *onde, de mani re gnrale, sur l obser ation etle raisonnement Les Spidmi3ues comprennent ainsi des sries d obser ations3uotidiennes e@ectues par le mdecin sur son patient il commence par dcrireprcisment les sAmptQmes puis obser e 5our apr s 5our l tat gnral "calme,agitation% en eille et pendant le sommeil Kon e$amen porte aussi sur l tat dela langue, l urine et les selles n e@ort de rationalisation est *ait on distingue> re continue, > re 3uotidienne, > re tierce ou 3uarte sui ant le rAthmeobser dans les pousses de > re

n cadre thori3ue

Ieu$i mement, l enseignement hippocrati3ue tente de se donner un cadrethori3ue Le plus connu est la thorie des humeurs "bile 5aune, bile noire ouatrabile, phlegme ou lAmphe et sang%, dont le ds3uilibre cause maladiephAsi3ue mais aussi trouble psAchi3ue qu re de &olAbe, gendre et discipled Hippocrate, cette thorie sera rpandue ensuite par 'alien Cn sait 3ued autres attribuent la cause des maladies au$ ds3uilibres entre le chaud et le*roid, le sec et l humide dans le corps ; on cite galement d autres humeurs sang, bile, eau et phlegme, par e$emple Gependant, d autres auteurs commeceu$ de Kur l ancienne mdecine ou Kur la nature de l homme mettent en garde

contre toute tentation de simpli>cation e$cessi e pour eu$, le mdecin doita ant tout agir et r4chir de mani re empiri3ue

Cutre la recherche des grandes causes des maladies, les mdecinshippocrati3ues s intressent : des probl mes de nature plutQt thori3ue, commela croissance biologi3ue "comment l alimentation aboutit elle : une croissance ducorps O% et la reproduction "comment la semence peut elle donner naissance : unBtre complet O% Kur un plan plus prati3ue, ils tudient le *onctionnement ducorps humain, *aisant ainsi considrablement progresser l anatomie &our ce*aire, ils se *ondent surtout sur des connaissances clini3ues ainsi, laconnaissance des os et des tendons se *onde probablement sur l tude des


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entorses et autres lu$ations Les mdecins recourent galement, d s cettepo3ue, : la dissection, mais la prati3ue reste tr s marginale

ne dontologie

En>n, l enseignement hippocrati3ue repose sur une ritable dontologiemdicale, e$prime dans les traits Kur l ancienne mdecine, Kur la biensance,Kur le mdecin, les &rceptes et surtout le cl bre Kerment d Hippocrate, 3uicommence ainsi

e 5ure par Dpollon, mdecin, par Esculape, par HAgie et &anace, par tous lesdieu$ et toutes les desses, les prenant : tmoin 3ue 5e remplirai, sui ant mes*orces et ma capacit, le serment et l engagement sui ant " % e dirigerai lergime des malades : leur a antage, sui ant mes *orces et mon 5ugement, et 5em abstiendrai de tout mal et de toute in5ustice e ne remettrai : personne dupoison, si on m en demande, ni ne prendrai l initiati e d une pareille suggestion ;semblablement, 5e ne remettrai : aucune *emme un pessaire aborti* e passeraima ie et 5 e$ercerai mon art dans l innocence et la puret

Les mdecins hippocrati3ues soignent tous les malades, les personnes librescomme les escla es, les riches comme les pau res, les hommes comme les*emmes, les citoAens comme les trangers L: o est l amour des hommes, l:

est aussi l amour de l art , dclare l un des aphorismes d Hippocrate "d apr sl encAclopdie en ligne Pi ipedia%

Ge n est idemment pas un hasard si Husserl prend l e$emple de la mdecinepour tenter de saisir l essence de la culture europenne "occidentale% puis3u ils agit de dterminer la cause de la crise 3u elle tra erse comme sAmptQme d unemaladie

Husserl sugg re 3ue la science occidentale ne peut rien dire de cette maladie Jlcon ient de souligner ici 3ue Husserl n est pas un philosophe 9romanti3ue9,partisan de l irrationnel contre la science Jl est lui mBme un homme de scienceet de raison, un philosophe et un mathmaticien "sa th se de doctorat enmathmati3ues, en 188 , porte sur le concept de nombre%

Husserl reproche : la science moderne

a% de s Btre dtache de ce 3ue Iescartes appelait 9l arbre de la philosophie9 et

en particulier de la mtaphAsi3ue la science moderne ne s interroge pas sur lesens


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ote 9Dinsi toute la &hilosophie est comme un arbre dont les racines sont laMtaphAsi3ue, le tronc est la &hAsi3ue, et les branches 3ui sortent de ce troncsont toutes les autres sciences, 3ui se rduisent : trois principales, : sa oir laMdecine, la Mcani3ue et la Morale ; 5 entends la plus haute et la plus par*aiteMorale, 3ui, prsupposant une enti re connaissance des autres sciences, est ledernier degr de la Kagesse 9

Iescartes, &rincipes de la philosophie "slection%, lettre pr*ace, &aris, rin, 200(,p 260

b% de ne pas s interroger sur ses procdures G est dans ce sens "husserlien% 3ueHeidegger ira 5us3u : dire 3ue 9la science ne pense pas9 Le naturalisme,

l ob5ecti isme croient 3ue la science, 3ui est une construction de l esprit, a a@aire: des 9*aits9 sans s interroger sur la mani re dont 9ces *aits sont *aits9

c% d a oir creus un *oss in*ranchissable entre elle "le monde de la science% et lemonde de la ie, le monde en ironnant "de la ie% "LebensPelt, Lebens umPelt%

ote le concept de 9monde de la ie9 na t che? Husserl d un re*us de plus enplus accus de l abstraction 3ue secr tent la logi3ue et les sciences positi es Le9monde de la ie9 o@re au phnomnologue un mode d acc s indit : ce 3u il A ad unitaire et d originaire dans l e$prience Gette unit est pralable :l opposition d un pQle ob5ecti* et d un pQle sub5ecti*, c est : dire aussi : celle dessciences de la nature et des sciences de l esprit

d% de partir de prsupposs tels 3u ils rendent impossible d tablir une 9sciencede l esprit9, distincte des 9sciences de la nature9

otes

Le positi isme ce terme dsigne un ensemble de courants 3ui consid re 3ueseules l analAse et la connaissance des *aits rels ri>s par l e$priencepeu ent e$pli3uer les phnom nes du monde sensible La certitude en est*ournie e$clusi ement par l e$prience scienti>3ue Jl re5ette l introspection,l intuition et toute approche mtaphAsi3ue pour e$pli3uer la connaissance desphnom nes Le positi isme est aussi appel empirisme logi3ue Jl a *ortementmar3u la plupart des domaines de la pense occidentale du 7J7 me si cle

Le positi isme d Duguste Gomte aWrme


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3ue l esprit scienti>3ue "ou positi*% a, par une loi in incible du progr s del esprit humain, remplacer les croAances thologi3ues ou les e$plicationsmtaphAsi3ues En de enant 9positi*9, l esprit renonce : la 3uestion 9pour3uoi O9,c est : dire : chercher une e$plication absolue des choses Jl se limite au9comment9, c est : dire : la *ormulation des lois de la nature, en dgageant, parle moAen d obser ations et d e$priences rptes, les relations constantes 3uiunissent les phnom nes

3u il est possible de prsenter un tableau encAclopdi3ue des sciences apr sles mathmati3ues, l astronomie, la phAsi3ue, la chimie et la biologie, c est : lasociologie dont Duguste Gomte in ente le nom, d entrer en>n dans le domaine dusa oir positi* Ges si$ disciplines constituent le sAst me uni> et ache de laconnaissance

3u : cet 3ue des probl messociau$ et toute 3uerelle ne peut d s lors 3ue rele er de l ignorance ou d une

olont de nuire il e$isterait pour cha3ue probl me une solution optimales imposant uni ersellement sans 3ue la olont, les desiderata ou la sub5ecti itd un dcideur ni des populations concernes aient : inter enir ou : Btre pris encompte


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Le scientisme accorde une grande importance : l ducation 3ui, en librant leplus grand nombre des illusions mtaphAsi3ues et thologi3ues, rend possibleune gestion suppose rationnelle de la socit Ie mBme 3ue &laton oulait 3ueles rois *ussent philosophes, les scientistes les plus radicau$ estiment 3ue lepou oir politi3ue doit Btre con> : des sa ants et non : des politiciens lus ounon et : leurs bureaucrates Gette conception, 3u on peut rapprocher de latechnocratie, est donc plus proche d une aristocratie "9gou ernement par lesmeilleurs9% 3ue d une dmocratie une solution scienti>3ue labore par dese$perts comptents n a pas : Btre discute, sinon par d autres e$perts Getteperspecti e enthousiasma Renan, mais in3uita plus tard srieusement Uernanos"La Vrance contre les robots%

La science moderne ne peut donc pas gurir la conscience europenne, car elle

est elle mBme l une des causes de cette crise "elle est d ailleurs elle mBme encrise, *aute de s Btre interroge sur son essence elle n est pas un ensemble de*aits, mais une manation de l esprit humain comme le montrent lesincertitudes de la phAsi3ue 3uanti3ue% La science est incapable de gurir laconscience europenne, elle n a rien : nous dire concernant les probl mes*ondamentau$ de l e$istence et loin d Btre 9neutre9 elle peut Btre, dans sesapplications techni3ues, un puissant au$iliaire de la barbarie

Lors3u un homme de science s interroge sur la science, comme ac3ues Monodou D$el #ahn, il chappe : la criti3ue de Husserl Husserl ne reproche pas au$

sa ants de *aire de la science, mais de *aire de la science sans s interroger sur ce3u ils *ont Gette r4e$ion sur la science s appelle 9l pistmologie9 "du grecpistm sa oir, r4e$ion sur le sa oir%

&armi les reproches 3ue l on peut *aire : la science moderne et : ses prsupposs"le scientisme, le positi isme, l ob5ecti isme, issus de la pense du 7J7 mesi cle%, le plus gra e porte sur sa *a+on de considrer l homme, l esprit humain"3ui est pourtant le su5et de la science% comme un ob5et du monde parmi d autres

9G est un contresens 3ue de ouloir apprhender la nature comme tant en soitrang re : l esprit, et ensuite, d asseoir la science de l esprit sur la science de lanature en prtendant ainsi la rendre e$acte 9 "p %

Husserl se r* re ici : Vran? Urentano "18 8 1(1)% au3uel Husserl reprend leconcept 9d intentionnalit9 et 3ui d>nit la psAchologie comme 9science desphnom nes de l esprit9 "&sAchologie, p 18% Urentano propose des crit res pourdistinguer les phnom nes de l esprit des phnom nes de la nature lesphnom nes de l esprit sont l ob5et e$clusi* de la perception interne, ilsapparaissent tou5ours comme unit et ils sont tou5ours intentionnellement dirigs

ers un ob5et


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La criti3ue de Husserl ise en particulier la psAchologie e$primentale et le9beha iorisme9 3ui prtendent assimiler psAchologie "tAmologi3uement lascience de la psAch, de l


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9Iescartes n[est pas seulement le *ondateur de la philosophie moderne, il estaussi celui du dualisme ; il n[a pas seulement entre u la ncessit d[un retour :l[Ego, il a commis l[erreur de psAchologiser celui ci Jl est le p re de ce contresens*ondamental 3u[est, selon Husserl, le 9ralisme transcendantal9

Le doute de Iescartes, dans la &remi re Mditation, constitue une sorte d[pochphnomnologi3ue "une mise entre parenth se du monde 3ui doit nous donneracc s : la ie de la sub5ecti it% Mais Iescartes man3ue l[Ego transcendantal,dans la mesure o il en *ait une chose, une


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La cause historiale de la crise de la science europenne "en tant 3ue sAmptQmede la conscience, de la raison et de l humanit europennes% est le di orce entrela science et la philosophie 3ui s est accompli au 7 JJJ me si cle, le si cle de laRaison et des Lumi res et l oubli par la Raison de ses origines philosophi3ues entant 3u tonnement de ant l[vtre "Yi to en eina=%, en tant 3ue Logos et en tant

3ue relation : la rit

La position de th se de Husserl est 3ue 9l irruption de la philosophie, prise en cesens o toutes les sciences A sont incluses, est le phnom ne originaire del Europe spirituelle 9

9Les grands boule ersements dans l histoire du monde, disait iet?sche,s a ancent sur des pattes de colombe9 Husserl montre 3ue cette attituderadicalement nou elle *ace au monde "l tonnement de ant l vtre, la recherchedsintresse de la rit pour elle mBme a introduit une 9r olution del historicit9

Jl a suW 3u une poigne d hommes "les &rsocrati3ues, &Athagore, Euclide, Yhal s, &laton, Dristote, Hrodote, YhucAdide % 9in ente9 la philosophie "ainsi3ue les mathmati3ues, la gomtrie et l histoire% comme 9recherche de la

rit9 pour boule erser le rapport : la tradition Husserl parle d une ou erturede l esprit sur l in>ni la philosophie et la science assignent : l esprit humain destnies dans le temps e$ister ne consiste plus : 9reproduire9 mais :9conna tre thori3uement tout ce 3ui est9 "p 68% et dans l espace lacommunaut des penseurs et des sa ants n est pas limite : une seule nation,elle est irtuellement uni erselle

Emmanuel #ant, dans la &r*ace : la seconde dition de la Griti3ue de la Raisonpure "1)8)% *ait remonter cette ou erture sur l in>ni : Yhal s 9 e crois 3u elle "lalogi3ue% est reste longtemps : t


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Yous les hommes ont *abri3u des outils, nr des dieu$, cre des Tu resd art, in ent des sagesses, mais ils n ont pas tou5ours t philosophes Laphilosophie appara t 3uand les hommes ne se satis*ont plus des e$plicationsmAthologi3ues ou magi3ues et cherchent : e$pli3uer le monde en se *ondant surla raison "en grec 9Logos9%

&our Dristote, la &hilosophie commence a ec l tonnement ; elle est 9la seule detoutes les sciences 3ui soient libres, car seule elle est sa propre >n 9

9Ge *ut l tonnement 3ui poussa, comme au5ourd hui, les premiers penseurs au$spculations philosophi3ues Du dbut, ce *urent les diWcults les plusapparentes 3ui les *rapp rent, puis, s a an+ant ainsi peu : peu, ils cherch rent :

rsoudre des probl mes plus importants, tels 3ue les phnom nes de la Lune,ceu$ du Koleil et des Stoiles, en>n la gen se de l ni ers Dperce oir unediWcult et s tonner, c est reconna tre sa propre ignorance "et c est pour3uoiaimer les mAthes est, en 3uel3ue mani re se montrer philosophe, car le mAtheest compos de mer eilleu$% Dinsi donc, si ce *ut pour chapper : l ignorance3ue les premiers philosophes se li r rent : la philosophie, il est clair 3u ilspoursui aient la science en ue de conna tre et non pour une >n utilitaire Ge 3uis est pass en ralit en *ournit la preu e pres3ue tous les arts 3ui s appli3uentau$ ncessits, et ceu$ 3ui s intressent au bien Btre et : l agrment de la ie,taient d5: connus, 3uand on commen+a : rechercher une discipline de cegenre Jl est donc ident 3ue nous n a ons en ue, dans la philosophie, aucun

intrBt tranger Mais, de mBme 3ue nous appelons homme libre celui 3ui est :lui mBme sa >n et n est pas la >n d autrui, ainsi cette science est aussi la seulede toutes les sciences 3ui soit libre, car seule elle est sa propre >n

"Dristote, MtaphAsi3ue, L J%

9Le terme de 9philosophie9 est une cration de &Athagore Le premier, il s estappel philosophe " % Jl allguait 3u aucun homme n est sage, 3ue la sagesse estle pri il ge des dieu$ D ant lui, en e@et, cette discipline s appelait la 9sagesse9,et celui 3ui en *aisait pro*ession, s il a ait une


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appuAe sur la dmonstration et sur la preu e Ducun domaine ne doit alorschapper : l in estigation de la raison et : l e$amen criti3ue

Les 'recs in entent ainsi la dmonstration mathmati3ue "Euclide, &Athagore%,

l en3uBte histori3ue "Hrodote, YhucAdide%, mais aussi le dbat politi3ue G estdans ce conte$te 3ue la philosophie se donne un pro5et e$plorermthodi3uement la ralit dans le but de la conna tre Mais cette connaissanceposs de galement une >nalit prati3ue elle doit permettre de comprendre etde sa oir comment i re, elle est une in itation : la 9 ie bonne9

Gomme le rappelait &ierre Hadot, 9primum i ere, deinde philosophare9 nesigni>e pas 3u il est plus important de i re 3ue de philosopher, mais 3ue toutepense authenti3ue s enracine dans la 9 ie bonne9, la 5ustesse de l


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mais la relation au 5udo christianisme est rendue problmati3ue par l hritagede #ant "la sparation entre *oi et sa oir% et Husserl n indi3ue pas de 3uelle*a+on, : 3uel titre et : 3uelles conditions la r lation 5udo chrtiennes int grerait dans son pro5et re*ondateur

Hannah Drendt se demande, : partir du proc s d Ddol* Eichmann : rusalem si lapense "comme semble l indi3uer le mot mBme de con science% ne *ait pas partiedes conditions 3ui poussent l homme : iter le mal et mBme le conditionnengati ement : cet gard 9Yra aillons donc : bien penser oil: le principe de lamorale 9 "Ulaise &ascal%

Jl con ient de distinguer entre la philosophie comme *ait histori3ue d une po3ue3uelcon3ue et la philosophie comme ide, ide d une tnie 9Laphilosophie histori3ue e@ecti e de cha3ue po3ue est la tentati e plus ou moinsrussie pour raliser l ide directrice de l in>nit et mBme la totalit des

rits 9 "p 6)%

En d>nissant la philosophie comme tnie, tentati e histori3ue de raliserl ide historiale de la rit, Husserl garde : l esprit le double danger de l espritde sAst me et de la spcialisation 3ui menace la philosophie 9 Le ris3ueconstant est de retomber dans des points de ue e$clusi*s et des satis*actionsprcipites, 3ui assou issent leur engeance au sein de contradictionscons3uentes I o le contraste entre les grandes prtentions des sAst mesphilosophi3ues et leur incompatibilit les uns par rapport au$ autres I o , desurcro t, la ncessit, et pourtant aussi le danger de la spcialisation 9 "p 6)%

Cn a sou ent soulign la dimension de 9Mani*este9 de la #risis et plus encore descon*rences de ienne et de &rague Jl a *allu 3ue Husserl per+oi e le caract reparticuli rement gra e de la 9maladie9 europenne pour sortir de sa rser eKans doute tait il conscient de la ncessit de mettre ses recherches "laphnomnologie transcendantale% : la porte du plus grand nombre, mais aussides dangers de contresens 3ue *ait courir : la pense toute simpli>catione$cessi e

Le 9retour au monde en ironnant9, au 9monde de la ie9 " mPelt, LebensPelt%n est idemment pas retour : l attitude 9na= e9 de l opinion commune, maisretour : l unit d un sens antrieur : tout dualisme strile "le monde commedonation originelle%, enrichi par les ac3uis de la philosophie historiale ladialecti3ue platonicienne, la doute cartsien comme recherche d une certitudeapodicti3ue *ondatrice, la r olution copernicienne et le criticisme de #ant,l idalisme allemand comme conciliation du su5et et de l ob5et, de la nature et del esprit "Hegel, Kchelling et Vichte%, sans ignorer les ac3uis des sciences de lanature l esprit de rigueur et la recherche de lois uni erselles, dsormaisclaires sur leurs mthodes et leurs dmarches par la r4e$i it etl intersub5ecti it transcendantales


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Le 9monde de la ie9 est donc le sol d idence originaire, en de+: de l oppositionna= e entre sciences de la nature et sciences de l esprit Jl est le milieu o cesdeu$ modalits de connaissance re iennent : leur unit premi re 3ui est laconnaissance phnomnologi3ue elle mBme Jl est aussi et corrlati ement celieu d unit intentionnelle de sens, 3ui est le seul rel phnomnologi3ue

Rien n est plus tranger : la pense de Husserl 3ue l apologie du philosophesolitaire La science "les mathmati3ues, la phAsi3ue% est une entreprise o larecherche de la rit n a de sens 3u : l intrieur d une communaut dechercheurs Les philosophes doi ent imiter les hommes de science et seconstituer eu$ aussi en une communaut accueillante et ou erte sur le monde

La con*rence de ienne est un plaidoAer en *a eur de la raison ; c est : partird une raison renou ele par un 9retour au$ sources9 3ue la conscienceeuropenne pourra se montrer capable de surmonter la tentation du nihilisme etde dissiper les sortil ges de l irrationnel 9Stant a erti du pou oir 3ue rec le lesa oir, e$pli3ue atalie Iepra?, Husserl oit dans l ducation le re*uge contre lesdictatures *ascistes ou totalitaires 3ui menacent alors La philosophie a bien unemission ducati e, renouant une nou elle *ois a ec l idal grec de la paideia,d elopp notamment dans la Rpubli3ue "le mAthe de la ca erne%, et proche dela *ormation "Uildung% ch re au$ philosophes des Lumi res 9

9Keul l esprit est immortel9 la raison bien comprise et l esprit non naturaliscon ergent dans la mBme 3uBte d un sens dli r du contingent et tendant ersl ternel

9Husserl n tait il pas conscient des dimensions thi3ues de sa pense O Cn a dumal : le croire Husserl, dont la oi$ a retenti comme un appel dans les sombresannes 0, a certainement saisi la centralit de l thi3ue, mBme si pour lui celan a 5amais reprsent 3u un moAen pour accder : une humanit scienti>3ue Gen est pas malgr son attachement : la science, mais en raison de cetattachement mBme, 3ue Husserl dans une con ersation a ec Eugen Vin , le 22septembre 1( 1 dit 3ue le telos de la science dpend de l honnBtet desscienti>3ues La rit dpendant de la sincrit ce sera un th me central de

Yotalit et Jn>ni d Emmanuel L inas

G est pour3uoi, >nalement, nous ne sommes pas du tout surpris 3ue Husserlpoursui e cette con ersation sur la science en in o3uant Iosto=e s i, etprcisment la phrase des Vr res #arama?o 3u Emmanuel L inas, desdcennies plus tard, citera : maintes reprises 9Ghacun d entre nous estresponsable de tout de ant tous 9 "Richard Gohen, pro*esseur d tudes 5ui es :

l uni ersit de Garoline du ord, La bonne oeu re d Edmond Husserl, articletraduit par Garine Urenner%


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9Ressaisissons la pense *ondamentale de notre d eloppement la crise del e$istence europenne9 dont on parle tant au5ourd hui, et 3ui s atteste dans dessAmptQmes innombrables de dsagrgation de la ie, n est pas un destin obscur,une *atalit impntrable ; bien au contraire, on peut la comprendre et la percer: 5our : partir de l arri re *ond de la dcou erte philosophi3ue de la tlologie del histoire europenne La prsupposition de cette comprhension rsidecependant dans la saisie pralable du phnom ne 9Europe9 dans son noAaucentral d essence &our pou oir conce oir l nigme de la 9crise9 prsente, il*audrait laborer le concept d Europe en tant 3ue tlologie histori3ue des butsin>nis de la raison ; il *audrait montrer comment le 9monde9 europen est n desides de la raison, c est : dire de l esprit de la philosophie La 9crise9 pourraitalors Btre interprte comme l chec apparent du rationalisme Le moti* del insucc s d une culture rationnelle rside cependant, comme nous le disions, nondans l essence du rationalisme lui mBme, mais uni3uement dans sone$triorisation, dans son engloutissement dans le 9naturalisme9 et9l ob5ecti isme9

9La crise de l e$istence europenne n a 3ue deu$ issues soit la dcadence del Europe de enant trang re : son propre sens ital et rationnel, la chute dansl hostilit : l esprit et dans la barbarie ; soit la renaissance de l Europe : partir del esprit de la philosophie, grniti ement le naturalisme Le plus grand danger pour l Europe est lalassitude Luttons a ec tout notre ? le contre ce danger des danger, en bonsEuropens 3ue n e@raAe pas mBme un combat in>ni et, de l embrasement

anantissant de l incroAance, du *eu se consumant du dsespoir de ant lamission humanitaire de l Cccident, des cendres de la grande lassitude, le phni$d une intriorit de ie et d une spiritualit nou elles ressuscitera, gage d una enir humain grand et lointain car seul l esprit est immortel 9 "Edmund Husserl,La crise de l humanit europenne et la philosophie, p )8%

edmund husserl, sur la crise de la science européenne

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