editorial casablanca sous les eaux qui rendra des comptes?...qui rendra des comptes? aïn chock,...

1
Responsabilité OUVERNANCE», voilà un charmant élé- ment de la novlangue corporate qui est resservi depuis 24 heures comme bouc émissaire aux inondations de Casablanca. En par- tant du principe que gouverner c’est prévoir, c’est acceptable a priori, le débat restant ouvert sur ce qui a été fait et sur ce qui aurait dû l’être dans le cadre des dispositifs de routine ou de prévention. A y regarder de près cependant, le mot n’est d’aucun ap- port. Trop confus pour vouloir dire quelque chose, si ce n’est de charrier les relents des responsabilités plu- rielles, et donc de diluer les responsa- bilités, pour finalement ne renseigner sur rien. Dans cet exercice des poupées russes, il n’existe pas de limites: est- ce que la Lydec, qui s’est empressée d’invoquer la pluviométrie «excep- tionnelle», a fait ce qu’elle avait à faire? Est-ce que l’élu a contrôlé la Lydec? Est-ce que l’électeur a contrô- lé l’élu qui devait contrôler le déléga- taire? Et s’il n’y arrive pas, que vaut finalement ce système électoral qui ne permet pas à l’électeur de sanc- tionner des élus incompétents?... Ce n’est pas fini: l’électeur lui-même est- il irréprochable quand l’incivisme py- romane est souvent incriminé sur pas mal de sujets urbains et pas seulement les égouts bouchés? Il faut se rendre à l’évidence, dans une organisation optimale, chacun est redevable de ses faits et gestes, et les contrats, les mandats, les cahiers des charges, le contrôle sont là pour s’en assurer. Cet objectif n’est pas atteint pour le cas casablancais, et probablement pour d’autres villes aussi. Les configurations déployées dans le cadre d’une quête de compétences mixtes se préoccupent certes de lo- giques politiques décentralisées, justi- fiées mais n’arrivent pas à les accom- pagner d’efficacité et de résultats. En attendant, les scènes apocalyptiques des inondations nous ont rappelé plus le temps, que l’on pensait révolu, d’un Casablanca de l’ex-RAD que celui de la Lydec. o Mohamed BENABID LE PREMIER QUOTIDIEN ECONOMIQUE DU MAROC EDITORIAL «G Dossier de presse: 19/91 - L’ ECONOMISTE 70, Bd Massira Khadra - Casablanca - Tél. : 05.22.95.36.00 (LG) - Fax: Rédaction 05.22.39.35.44 - 05.22.36.59.26 - Commercial 05.22.36.46.32 - www.leconomiste.com - [email protected] JEUDI 7 JANVIER 2021 NUMERO 5921 - PRIX MAROC: 5 DH - FRANCE: 1 € - DEPOT LEGAL: 100/1991 - DIRECTEUR DE PUBLICATION: KHALID BELYAZID version 2015 Tourisme: L’Etat reconduit son soutien Voir page 7 Tabac: Le principe du prix plancher fait son entrée Voir page 8 Il y a 30 ans Voir page 23 Croissance Le HCP table sur 0,5% du PIB au 1er trimestre Voir page 6 Casablanca sous les eaux Voir pages 2 & 3 • Réunion d’urgence à la commune ce vendredi • Gros dégâts occasionnés et encore des pluies qui arrivent • Et pourtant des millions de dirhams investis pour prévenir les inondations Qui rendra des comptes? Aïn Chock, l’un des quartiers les plus touchés dans la nuit du mardi-mercredi 6 janvier (Ph. Jarfi)

Upload: others

Post on 22-Jan-2021

1 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: Editorial Casablanca sous les eaux Qui rendra des comptes?...Qui rendra des comptes? Aïn Chock, l’un des quartiers les plus touchés dans la nuit du mardi-mercredi 6 janvier (Ph

Responsabilité

O U V E R N A N C E » , voilà un charmant élé-ment de la novlangue

corporate qui est resservi depuis 24 heures comme bouc émissaire aux inondations de Casablanca. En par-tant du principe que gouverner c’est prévoir, c’est acceptable a priori, le débat restant ouvert sur ce qui a été fait et sur ce qui aurait dû l’être dans le cadre des dispositifs de routine ou de prévention. A y regarder de près cependant, le mot n’est d’aucun ap-port. Trop confus pour vouloir dire quelque chose, si ce n’est de charrier les relents des responsabilités plu-rielles, et donc de diluer les responsa-bilités, pour finalement ne renseigner sur rien.

Dans cet exercice des poupées russes, il n’existe pas de limites: est-ce que la Lydec, qui s’est empressée d’invoquer la pluviométrie «excep-tionnelle», a fait ce qu’elle avait à faire? Est-ce que l’élu a contrôlé la Lydec? Est-ce que l’électeur a contrô-lé l’élu qui devait contrôler le déléga-taire? Et s’il n’y arrive pas, que vaut finalement ce système électoral qui ne permet pas à l’électeur de sanc-tionner des élus incompétents?... Ce n’est pas fini: l’électeur lui-même est-il irréprochable quand l’incivisme py-romane est souvent incriminé sur pas mal de sujets urbains et pas seulement les égouts bouchés? Il faut se rendre à l’évidence, dans une organisation optimale, chacun est redevable de ses faits et gestes, et les contrats, les mandats, les cahiers des charges, le contrôle sont là pour s’en assurer. Cet objectif n’est pas atteint pour le cas casablancais, et probablement pour d’autres villes aussi.

Les configurations déployées dans le cadre d’une quête de compétences mixtes se préoccupent certes de lo-giques politiques décentralisées, justi-fiées mais n’arrivent pas à les accom-pagner d’efficacité et de résultats. En attendant, les scènes apocalyptiques des inondations nous ont rappelé plus le temps, que l’on pensait révolu, d’un Casablanca de l’ex-RAD que celui de la Lydec.o

Mohamed BENABID

LE PREMIER QUOTIDIEN ECONOMIQUE DU MAROC

Editorial

«G

Dossier de presse: 19/91 - L’ECONOMISTE 70, Bd Massira Khadra - Casablanca - Tél. : 05.22.95.36.00 (LG) - Fax: Rédaction 05.22.39.35.44 - 05.22.36.59.26 - Commercial 05.22.36.46.32 - www.leconomiste.com - [email protected]

Système de Management de la Qualitécertifié ISO 9001 version 2008 parBUREAU VERITAS MAROC

JEUD

I 7 JA

NVIE

R 20

21

NUMERO 5921 - PRIX MAROC: 5 DH - FRANCE: 1 € - DEPOT LEGAL: 100/1991 - DIRECTEUR DE PUBLICATION: KHALID BELYAZID

version 2015

■ Tourisme: L’Etat reconduit son soutienVoir page 7

■ Tabac: Le principe du prix plancher fait son entréeVoir page 8

■ Il y a 30 ansVoir page 23

Croissance

Le HCP table sur 0,5% du PIB au 1er trimestre

Voir page 6

Casablanca sous les eaux

Voir pages 2 & 3

• Réunion d’urgence à la commune ce vendredi • Gros dégâts occasionnés et encore des pluies qui arrivent

• Et pourtant des millions de dirhams investis pour prévenir les inondations

Qui rendra des comptes?

Aïn Chock, l’un des quartiers les plus touchés dans la nuit du mardi-mercredi 6 janvier (Ph. Jarfi)