édito visions communes : bras ouverts aux entreprises · des grands supermarchés, sur la place du...
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Le journal du Conseil de Développement
SemestrielAutomne/Hiver 2011- n°2
édito
Page 6
Bras ouverts aux entreprises
Visions Communes :Les Conseils de développement expriment fré-
quemment leur souhait d’exercer une mission
de suivi et d’évaluation du projet de territoire.
Si cette règle est clairement inscrite dans la loi,
la réalité des pratiques quotidiennes est toute
autre. Ce n’est pas le cas du conseil de dévelop-
pement Pays du Grand Briançonnais qui parti-
cipe à toutes les étapes des projets portés par le
Pays en siégeant à tous les comités de pilotage
et au Conseil d’Administration. Cette mission
de suivi prend tout son sens quand, en plus, le
conseil de développement joue son rôle d’éva-
luation du projet de territoire et des contrats.
L’année 2011 a vu les nouveaux contrats de
pays 2011-2013 avec l’Etat et la Région et une
montée en puissance importante qui se traduit
par un volume d’activité croissant : économie,
forêt, bois-énergie, risques naturels, services à
la population, culture, tourisme,…
Le Conseil de développement a lui aussi connu
une croissance d’activité et a bien rempli son
rôle de suivi et d’évaluation des actions menées
par le Pays du Grand Briançonnais. Afin de pro-
poser une évaluation, le choix a été fait de me-
ner les travaux directement en interne. Sur la
base d’une analyse quantitative des opérations
financées ces trois dernières années, deux réu-
nions de travail et une réunion de synthèse ont
été organisées pour élaborer un avis qualitatif
des critères d’évaluation structurés et d’un
tableau des opérations décliné par territoires
sur la base des axes de développement de la
Charte du Pays du Grand Briançonnais qui date
de 2004 et dont le conseil de développement
est le garant. Celui-ci a présenté un aperçu
des premières conclusions lors de l’assemblée
générale du Pays le 30 décembre 2010 et se
prépare à de nouveaux travaux d’évaluation
cette année..Pierre Chamagne
sommaire
Changer les modèles p. 2
Travailler autrement p. 3
Partager les savoirs p. 4
Agir ensemble p. 5
Visions COMMUNES p. 6
... en questions p. 7
Pays et Conseil de Développement p. 8
travailler autrement
REPÈRES
* Les agendas 21 sont des «programmes d’actions
pour le 21ème siècle pour construire et mettre en
œuvre un projet de développement durable au sein
d’un territoire».
La recyclerieprojet environnemental et social
Geneviève Clapiz
Un épicier frappe à votre porte !
REPÈRES
changer les modèles
Deux unités de tri et de vente s’activent sur les
Hautes Alpes, à Gap et à Briançon, tandis qu’une
unité de vente fonctionne à Digne, dans les Alpes
de Haute Provence. Un atelier-couture devrait
s’ouvrir à Gap.
La friperie de Briançon se situe au 21 av. Maurice
Petsche. Elle est ouverte de 10h à 12h et de 14h à
18h30 du mardi au samedi.
Martine Croce - service des Aînés
HLM le Lombard - 05470 Aiguilles
04 92 46 89 69
Le service des Aînés propose également un service
similaire pour les rendez-vous médicaux, avec le
transport assuré par Martine pour se rendre chez
les spécialistes à Gap, à Briançon, à Embrun.
« La démarche est avant tout humaine et écologique » explique Jean-Yves,
encadrant de l’unité de Briançon. L’aspect commercial vient en support.
Deux tonnes cinq à trois tonnes d’« accessoires de la personne » (vêtements,
chaussures, linge de maison, maroquinerie...) arrivent par semaine. Les bacs
de récolte se situent aux entrées des déchetteries, sur les ronds-points près
des grands supermarchés, sur la place du marché. Ils sont de couleur beige,
avec un panneau orange mentionnant « Les Fils d’Ariane ». Trois niveaux
de tri s’opèrent alors : les vêtements propres et quasiment neufs vont en
arrivage direct au magasin ; ceux aux boutons manquants, avec taches... sont
vendus au poids aux pays en voie de développement (Afrique, Asie...) dans le
respect des populations ; les « immettables » partent à la déchetterie et sont
recyclés. « Les vêtements retournent dans le circuit, la boucle est bouclée.
C’est collecté, trié et recyclé, on est dans le développement durable, dans le
traitement des déchets » s’enthousiasme Jean-Yves. « Certains habits sont
même défibrillés, recompactés et réutilisés en isolants dans les maisons ».
Motivé par le côté humain, ce dernier valorise cette action dans un contexte
de solidarité et d’écologie pures : « On met au travail des personnes et on
recycle un certain matériel. C’est un cercle vertueux du début à la fin ». Evi-
demment, ce modèle de friperie permet aux personnes ayant des difficultés
matérielles de sortir avec un budget habillement raisonnable. Pourtant, ce
magasin est ouvert à tous ! On y croise déjà des acheteurs de toutes caté-
gories sociales et de toutes tranches d’âge, des bébés aux plus anciens. Les
retours sont positifs. « Les clients sont étonnés par les prix, par ce qui est
proposé, par le professionnalisme des vendeurs » Et, comme se plaît à ajou-
ter Yohann avec un grand sourire, on touche une dimension non lucrative :
« Y’a pas de grand gagnant dans l’histoire »... « sauf la planète Terre ! ».
Parfois le développement local dépend de peu de choses, de
peu de moyens. Les petits gestes qui facilitent la vie au quo-
tidien des anciens ne sont pas forcément ceux qui coûtent le
plus. Il suffisait d’y penser et de le faire, sans grand programme
ni subventions, juste avec l’envie que tous puissent continuer à
vivre dans les hautes terres du Queyras.
C’est ainsi que nait l’épicerie solidaire : un peu par hasard, au cours de l’hiver
2003, un ancien de Fontgillarde, le dernier village habité sur la route du Col
Agnel, appelle Martine Croce, chargée des Aînés à l’Association Culturelle
Sociale et Sportive du Queyras, lui demandant si elle peut le ravitailler. De cette
demande privée de quelqu’un dans l’embarras pour circuler l’hiver, Martine
Croce a démarré, avec l’accord de son association, une épicerie solidaire dans
le Queyras. Les gens l’appellent, lui font la liste des courses dont ils ont besoin.
Elle contacte l’épicerie la plus proche de l’adresse du bénéficiaire, qui prépare
la commande. Martine récupère les denrées et livre les intéressés. Seuls les prix
La démarche est avant
tout humaine et écologique
Valérie Cauvin
La venue de l’épicier ou de
Martine est l’occasion pour les
anciens de discuter un moment
Le Naturoscope du briançonnais, labellisé Centre Permanent
d’Initiatives pour l’Environnement (CPIE) Haute Durance, est
porteur d’une double mission : l’éducation à l’environnement et
au développement durable et l’insertion par l’activité économique.
Dans ce cadre, le CPIE est porteur du projet de recyclerie concernant le territoire
du Pays du Grand Briançonnais : récupérer les objets inutilisés pour les restau-
rer et les revendre à un prix accessible à tous dans le cadre d’une économie
sociale et solidaire, mettre en place une gestion performante des encombrants
ménagers par le réemploi. Parlons pour le moment de « recyclerie », même si
le terme de « ressourcerie » devrait être ensuite utilisé. Ce mot venu du Qué-
bec est désormais protégé par une marque déposée. La future structure en a
demandé le label.
Les associations du sud du département traitent déjà 2 200 tonnes de déchets
par an qui échappent ainsi à l’enfouissement, mais il n’existe pas à ce jour de
structure sur le nord. Le Conseil Général souhaite qu’un système de traite-
ment analogue soit mis en place sur l’ensemble du département. Il a inscrit la ré-
vision du plan départemental de traitement des déchets ménagers et le soutien
à la mise en place de recycleries à son agenda 21*. Le but de la future recycle-
rie est environnemental, mais aussi social. La recyclerie devrait créer une dou-
zaine d’emplois dont des emplois « aidés » destinés à des personnes en diffi-
cultés. Le CPIE gère déjà des chantiers d’insertion, mais essentiellement tournés
vers les espaces naturels. Et le besoin de diversification de l’offre se fait sentir,
notamment pour les femmes.
La structure prendra en charge toutes les étapes du processus. La collecte tout
d’abord, par apport volontaire des usagers auprès des déchetteries qui instal-
leront des « chalets du réemploi ». Un service de récupération à domicile sera
mis en place ultérieurement. La remise en état en atelier est prévue, suivie de la
vente. Ici, le projet a un caractère doublement social puisqu’il s’agira de vente à
bas prix pour venir en aide aux personnes à faible revenu. Sans oublier la sensi-
bilisation du public aux modes de consommation et au réemploi.
Le petit électroménager, les meubles, la vaisselle, le matériel sportif, les jouets,
les livres sont concernés. Les vêtements ne le sont pas car l’entreprise - Les Fils
d’Ariane - intervient déjà dans ce domaine. Le CPIE est d’ailleurs soucieux de ne
pas concurrencer les associations comme le Secours Catholique ou le Secours
Populaire, pensant plutôt à une aide mutuelle.
Le Pays du Grand Briançonnais est intervenu en amont du projet pour le finance-
ment de l’étude de faisabilité. L’ensemble de l’opération devrait être financée par
l’Europe, l’Etat, la Région, le Conseil Général et les Communautés de communes.
Reste le problème des locaux. Un bâtiment adapté a été trouvé : l’ancienne
école de Saint Martin de Queyrières. L’autorisation de réouverture délivrée par
le préfet est attendue. Celle-ci est soumise à la construction d’une protection
rapprochée du bâtiment. De son côté, la commune accueille positivement ce
projet dans ces locaux ainsi réhabilités. La recyclerie devrait ouvrir ses portes
courant 2011. Jocelyne Bianchi-Thurat
Saisonniersles forces vives du tourisme
Frédéric Lorain est actuellement propriétaire d’un magasin de location, répara-tion et entretien de matériel de sports d’hiver. « Ski-man » salarié pendant 12 ans, il rachète le magasin à son employeur en 2003 … Aucune aide financière de l’état ni des collectivités territoriales, seulement celle de la plate forme d’initiative locale avec un prêt à taux zéro. « Un salaire trop peu élevé et l’envie de travail-ler pour lui-même » le motivent à devenir propriétaire. Il opte dès 2009 pour le contrat de professionnalisation, qui lui permet d’avoir des exonérations de charges pour l’embauche de salariés en formation : « cela me permet de former les jeunes selon mes méthodes de travail et, s’ils font l’affaire, de les reprendre l’année suivante ». Frédéric apprécie le statut de saisonnier pour plusieurs rai-sons « la concentration du travail sur une période donnée, qui permet de profi-ter du temps libre le reste de l’année ; le contact avec les gens en vacances, qui sont cool si tu les accueilles cool ». Il reconnait aussi les inconvénients « ne pas avoir d’entrée d’argent pendant une bonne partie de l’année ; travailler durant le temps libre des enfants ; vivre sur un rythme qui n’est pas toujours évident : on passe vraiment d’un extrême à l’autre ».Plusieurs facteurs interfèrent sur le bon développement de son activité, la forte concurrence des low-coast, la politique d’augmentation des tarifs de la station ou encore la concurrence des stations du sud du département. Le Briançonnais se situant « au nord des Alpes du sud » et vice-versa. La gestion des routes est elle aussi un souci pour ce commerçant « le col du Lautaret est trop souvent fermé ou difficile à passer ». Malgré ces contraintes, Frédéric apprécie son acti-vité et a conscience de contribuer au développement économique de la vallée : de part les emplois créés, de part les taxes locales versées. « Je vante les atouts du Briançonnais à ma clientèle. C’est ma manière à moi de faire de la publi-cité pour ma région » ajoute notre interlocuteur. Claire Frick
Nicolas Maspeyrat est pisteur à Serre Chevalier Vallée depuis 1998. Il pratique cette activité tous les ans pendant la saison d’hiver au sein d’une station du Briançonnais. Parmi ses prérogatives et celles de ses collègues : la mise en sécurité du domaine skiable, l’information du public, la prévention des risques, l’évacuation des blessés. « J’adore mon travail, même s’il est physique, fatigant et parfois dangereux. En revanche, je ne pourrais pas le pratiquer toute l’année à cause des conditions hivernales très éprouvantes. J’apprécie beaucoup le fait que chaque saison soit une nouvelle approche du métier. La qualité, la quantité de la neige change, ça nous remet en question à chaque fois et c’est motivant ». Sans compter la professionnalisation « tous les pisteurs diplômés doivent participer régulièrement à des sessions de recyclage liées à leur mis-sion de secouriste ». Néanmoins des limites apparaissent aussi. « Dans d’autres départements, certaines stations interdisent aux pisteurs le hors-piste… si cela devait arriver ici, j’arrêterais le métier ». Chaque hiver, Nicolas signe un contrat saisonnier avec obligation de reprise l’année suivante… Un attrait supplémentaire pour cette activité, qui permet une sécurité de revenus, la sédentarisation. Une sérénité que tous les saisonniers n’ont pas forcément. Pour notre interlocuteur, le professionnalisme des pisteurs (accueil, sécurité) contribue à donner une image positive de Serre Chevalier, « ce qui peut motiver les vacanciers à revenir ». Lorsqu’il n’est pas sur les pistes, Nicolas est chef d’entreprise d’une menuiserie. Claire Frick
Michèle Thouin habite dans le canton de La Grave depuis une dizaine d’années. Elle est accompagnatrice en montagne l’été, pisteur secouriste au front de neige de Villar d’Arêne en hiver. « J’exerce deux métiers en fonction de la saison » ex-plique-t-elle. Une pluri-activité qui s’est imposée de fait à cette femme de terrain, pour s’adapter à un lieu de vie choisi et aux opportunités de travail qu’il offre. Dresser la liste des avantages et inconvénients de la situation, notre interlo-cutrice s’est prêtée au jeu. Dans le positif, on retrouve la possibilité de vivre dans les montagnes aimées, d’exercer des métiers passions, d’être à l’extérieur, d’alterner des périodes d’inactivité, de temps libre et de disponibilité familiale, de bénéficier d’indépendance et liberté professionnelle, de laisser libre cours à sa créativité pour inventer de nouveaux produits. Un constat enviable et qui pourtant a un revers non négligeable. Au négatif, la précarité (pas de contrat de travail, couverture sociale limitée…), des revenus peu élevés et aléatoires (conditions climatiques, maladie ou blessures…), un rythme très intense en saison, peu de disponibilité et de nombreuses absences, le décalage avec le calendrier scolaire, l’isolement professionnel (démarches administratives, com-mercialisation, peu de soutien des collectivités territoriales…) et des activités physiquement exigeantes.Pourtant, la conclusion de Michèle est sans équivoque. C’est « une grande chance de pouvoir choisir ce mode et cadre de vie. Les revenus sont limités tout comme les dépenses matérielles, mais cela vaut bien notre qualité de vie. Au delà, grâce aux saisonniers, les villages qu’on aime se repeuplent et restent vivants. » Stéphanie Besson
des marchandises sont facturés, et directement par l’épicier. Depuis une dizaine
d’années, ils sont ainsi une dizaine de foyers à bénéficier de ce service gratuit.
Ce sont surtout les habitants âgés des hameaux qui y ont recours. L’hiver, ils
hésitent à emprunter des routes sur lesquelles ils ne se sentent plus en confiance
pour circuler.
Et au pied de l’Izoard, il y a Arvieux et « la boutique », ainsi nomme-t-on
l’épicerie à l’entrée du village, un peu une institution. La route sinueuse n’est
pas toujours facile. Ici, c’est l’épicier lui-même, Yves Verdon, qui se charge, à
la demande, de livrer les personnes isolées dans les multiples hameaux de la
commune. Pour Saint-Véran, le fonctionnement est très similaire. Yves prend
directement les commandes. L’épicerie solidaire est ainsi présente dans les trois
vallées du Queyras.
Au-delà de la livraison de denrées, la venue de l’épicier ou de Martine est l’occa-
sion pour les anciens de discuter un moment, d’avoir des nouvelles des autres
villages, de couper la routine du long quotidien hivernal. Pour que les anciens
n’aient plus à quitter leurs montagnes au soir de leur vie.
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IVER 2
011
BO
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Portrait d’un commerçant… Portrait d’un pisteur...
Ouvert à tous …
Je pousse la porte et entre dans une boutique claire et bien
agencée. Bonjour accueillant, fond musical dynamique,
atmosphère tranquille et vêtements rangés par couleurs... Im-
pression d’effeuiller un arc-en-ciel. Je suis dans la friperie « Les
Fils d’Ariane », à Briançon.Je cherche, fouine et trouve car le choix ne suit pas LA mode : « Y’a de tout en
modèles et faut oublier l’image vieille-friperie. C’est clair, y’a de la lumière, on
voit bien... » intervient Yohann, vendeur. Basée à Gap, l’association solidaire
« Les Fils d’Ariane » existe depuis 11 ans sur la région PACA. Ici, l’ouverture
de la friperie en avril 2010 a créé sept emplois, à plein-temps et trois-quart
temps : deux trieuses, une repasseuse, un chauffeur-collecteur,
deux vendeurs et un encadrant. L’unité de tri fonctionne
sous forme de chantier d’insertion tandis que celle de
vente s’inscrit dans le cadre de l’atelier d’entreprise.
agir ensemblepartager les savoirs
Multimédia en partage
La formation, une richesse économique insoupçonnée
Douce mobilité dans le Queyras
Si les objectifs du Centre Régional de Formation de Canoë Kayak
(CRFCK), et de la Maison des Compagnons du Devoir sont iden-
tiques puisqu’ils ont tous les deux pour objectif de former des jeunes
à des métiers spécifiques, seuls les domaines professionnels qu’ils
abordent sont très différents.
Depuis le Moyen-âge, les Compagnons du Devoir, s’attachent à former des
artisans de choix dans des professions manuelles telles que la taille de pierre,
la menuiserie ou encore la charpenterie. Mais, depuis quelques années, les mé-
tiers de maçons et de plombier/chauffagiste sont venus enrichir les formations
qu’ils proposent. « Pour le CAP maçonnerie et celui de chauffagiste, les jeunes
sont principalement originaires de la côte d’Azur et du département des Alpes
de Haute Provence », précise Cédric Maréchal, le Prévost de la maison des
Compagnons. Pour le CRFCK de Didier Lafay les choses aussi ont évoluées.
Aujourd’hui, il ne forme plus seulement aux métiers saisonniers de l’eau-vive.
Au contraire, il fait appel aux meilleurs techniciens et formateurs de la profession
ainsi qu’à des spécialistes intervenant dans des domaines variés allant du marke-
ting en passant par le juridique ou encore les sciences de l’environnement, pour
proposer de multiples formations spécialisées. « On construit les formations à
l’écoute des employeurs et de leurs besoins, comme par exemple le passeport
montagne qui est notre fierté, et que nous avons mené à bien, en concertation
avec les directeurs de stations de ski, les gestionnaires de parcs acrobatiques
en hauteur et ceux de jeunesse et sports », précise le directeur du CRFCK. Le
centre accueille annuellement 350 stagiaires et emploie 6 salariés à temps plein
et 50 en contrat à durée déterminée, tout au long de l’année. La maison des
Compagnons, elle, forme 135 apprentis et accueille 45 compagnons dans leur
tour de France annuel. Les deux structures argentiéroises dynamisent l’écono-
mie locale en l’enrichissant au niveau des hébergeurs locaux, des transports, des
commerces de proximité, du tourisme en général. « Nous louons des apparte-
ments sur la commune pour héberger nos apprentis car notre maison ne peut
les accueillir tous, et achetons plus de 6 000 euros de forfait chaque hiver à la
station de Puy Saint Vincent », confie Cédric Maréchal, qui emploie également
13 salariés à temps plein. « Nous sommes des générateurs d’emplois car nous
créons sur l’année une cinquantaine de CDD et passons 70% de notre budget
dans les salaires de nos 6 employés permanents », précise Didier Lafay. Mais
face à la crise actuelle aucun des deux responsables des centres argentiérois
ne semblent prêt à augmenter cette masse salariale. « Nous allons continuer
à développer les projets actuels tels que les séjours à l’étranger et aussi, la
mise en place d’une formation continue pour les adultes et les ouvriers sur
des thèmes bien précis », conclue Cédric Maréchal. Pour Didier Lafay, l’objectif
« est de modéliser des formations complexes nourries de plusieurs diplômes et
corps d’état, spécifiques au moment et au territoire ».
Cédric Maréchal Didier Lafay
REPÈRES
Maison des Compagnons : Crée en 1974. Propose 4 formations
en CAP (menuiserie, maçonnerie, plomberie et charpenterie).
Accueille 135 apprentis & 45 compagnons sur le Tour de France.
La formation dure en moyenne 2 ans. La maison emploie 13
salariés permanents. Adresse : 42, avenue du général de Gaulle.
05120 l’Argentière. Tél : 04 92 23 09 62. Fax : 04 92 23 05 72.
Email : [email protected].
Site Internet : www.compagnons-du-devoir.com.
CRFCK : Crée en 1996. Propose une trentaine de formations dif-
férentes et forme 350 stagiaires sur des formations allant d’une
semaine à 2 ans maximum. Le CRFCK emploie 6 salariés perma-
nents et signe une cinquantaine de contrats CDD sur l’année. Le
centre s’appuie également sur le soutien de 5 sous-traitants.
CRFCK, complexe sportif du Quartz. 05120 l’Argentière.
Tél : 04 92 23 12 92. Fax : 04 92 23 09 99.
Email : [email protected]. Site Internet : www.crfck.com.
* Rappelons que parler de la santé c’est parler du secteur
sanitaire classique mais aussi du secteur médico-social. Dans le
Briançonnais, le secteur sanitaire est représenté par l’hôpital,
les établissements de soins de suite, les maisons d’enfants, les
médecins et autres soignants exerçant en libéral ; le médico-so-
cial quant à lui comprend entre autres les établissements pour
l’accueil des personnes handicapées et les établissements et
services à domicile destinés aux personnes âgées dépendantes.
* Jean-Paul Andréa, directeur d’AnimAct.
Contact : 04.92.21.44.76 ou 06.79.62.43.31
Renseignements : Parc du Queyras : 04 92 46 88 20
*Plan Intégré Transfrontalier
AnimAct, association créée en 2000, contracte deux idées forces : animation et acteur. Centrée sur le multimédia,
elle ambitionne d’œuvrer pour la recherche et le développe-ment en animation socioculturelle.
L’association est née du constat d’une carence. Entre les professionnels et les
usagers, il manquait un maillon qui puisse raccourcir la distance, créer plus
de familiarité avec les équipements et les logiciels, renforcer l’usage critique,
rallonger les cycles de vie, etc. Non sans humour, Jean-Paul Andréa* parle
« d’artisanat informatique », tels des « toubibs du multimédia », ils sont au
service d’une relation homme-machine plus saine : écologique et citoyenne.
Dans cette entreprise, le choix d’un statut associatif permet d’afficher haut et
fort la solidarité, le but non lucratif et des relations humanisées. La dimension
économique n’est pas négligée pour autant, mais elle demeure subordonnée
à une approche sociétale.
AnimAct emploie durablement quatre salariés. Priorité est donnée au
« confort salarial ». Un contrat a ainsi été signé avec une mutuelle pour sur-
garantir contre les accidents de la vie. L’association fait aussi office de cen-
trale d’achat. Des prix préférentiels sont obtenus mais surtout le groupement
des commandes et les conseils sur le choix du matériel minimisent l’impact
écologique. Dans le même esprit, le télétravail est largement valorisé. Il est
particulièrement adapté à la géographie du territoire.
Ici, l’économique repose sur un modèle pluriel au service des Hommes. Les
cotisations et les prestations auprès des 1200 adhérents assurent le budget.
Autoproduction et réciprocité entre les membres sont vivement encouragées
afin de réduire le poids monétaire. Pas de recours direct aux subventions,
« parce qu’on n’en a pas eu besoin jusqu’à maintenant et pour ne pas être
sous perfusion ». Cependant à mesure qu’AnimAct gagne en maturité et
consolide sa contribution à l’intérêt général, il devient envisageable d’appro-
fondir le rapport aux pouvoirs publics.
Aventure humaine, AnimAct se renforce de la richesse des individus qui s’en-
gagent en son sein ou qui s’approprient son concept pour développer leurs
propres activités. « Par le partage, nous agissons ensemble pour l’enrichis-
sement culturel et social des individus, citoyens du monde ». L’invitation est
lancée. Benoit Pironneau
La santé * représente t-elle un secteur économique porteur dans le
Briançonnais ? Gladys Auffret, kinésithérapeute libérale à Brian-
çon, et François Bach, Directeur de la Fondation Edith Seltzer à Brian-
çon, nous donnent leur avis sur la question.
D’après François Bach « la santé représente près d’un tiers de
l’économie du Briançonnais ». Dans un contexte où l’emploi est
principalement saisonnier, le secteur de la santé crée des
postes à l’année et permet à des familles de se stabili-
ser. Un secteur important, certes, mais quelles sont
ses perspectives d’avenir ?
Santé !
L’offre médico-sociale et sanitaire sur notre territoirePour François Bach, l’offre des établissements de santé dans le Briançonnais « reste surdimensionnée pour la seule population locale (malgré une baisse im-portante du nombre de lits ces 50 dernières années) mais, en revanche, cette offre se justifie pleinement à l’échelle régionale au vu des spécialités et des savoir-faire proposés ». Côté pratiques libérales, la donne est différente. « Alors que la densité maximale est atteinte chez les kinésithérapeutes, le nombre de médecins spécialistes installés en ville n’est pas suffisant pour répondre aux be-soins de la population locale » explique Gladys Auffret. « Les professionnels de la santé qui s’installent en cabinet dans le Briançonnais ont choisi ce lieu de tra-vail avant tout pour la qualité de vie ». Une attractivité peut-être insuffisante pour les médecins spécialistes qui pourtant auraient une clientèle presque assurée.
Vue panoramique de Chant’ours
Dans le cadre de la valorisation de la mobilité douce et du pro-
gramme « L’uomo et le territoire » du PIT* Monviso Alcotra, le
Parc Naturel Régional du Queyras a mis en service cet été et pour la
deuxième année des vélos à assistance électrique, de route ou tout-che-
min sur l‘ensemble de son territoire.
Ce programme a été associé à une participation bénévole d’hébergeurs
volontaires. Le fonctionnement des vélos leur a été expliqué, puis les vélos
déposés directement chez eux. Une trentaine de vélos a été ainsi répartie
dans le Queyras. Les vélos étaient mis à disposition des vacanciers mais aussi
de la population locale, et ce gratuitement. Chacun a pu les essayer. Qui pour
la balade ? Qui pour le plaisir ? Un peu étonné parfois de trouver ce genre de
service sans bourse déliée.
Les vélos sont équipés d’une batterie électrique qui se recharge en à peu près
deux heures, sur secteur. L’autonomie moyenne d’un vélo est d’une quaran-
taine de kilomètres. Ils fonctionnent comme une bicyclette habituelle, mais
disposent en plus sur le guidon d’un petit boîtier pour actionner la batterie en
cas de besoin - surtout en montée, et c’est vrai que le Queyras n’en manque
pas ! - Une seule petite pression suffit pour que le moteur se mette en marche
et fonctionne en même temps que l’on pédale. Fini de ressentir les montées
dans les jambes, juste le plaisir de parcourir et de découvrir la vallée à un
rythme doux et enlevé.
L’autonomie des batteries et leur chargement sur secteur posent des inter-
rogations chez certains utilisateurs - 82% de l’électricité étant d’origine
nucléaire -. D’autre part, le prestataire qui met à disposition les vélos, vient
sillonner le Queyras deux à trois fois par semaine depuis Guillestre pour
l’entretien. La mobilité ne se fait alors plus très douce, et certains locaux
regardent, incrédules, ce développement local qui n’en a plus que le nom.
Cette action s’entend dans une approche globale des déplacements en zone
de montagne, où les transports en commun sont quasiment absents. Avec
le vélo électrique, la montagne se découvrirait autrement, à un rythme plus
doux, avec des relais dans différents villages pour pouvoir éventuellement
recharger les batteries; il est également question de baliser des circuits. Tout
cela reste à construire et à affiner.
REPÈRES
Des vélos électriques mis à disposition des vacanciers mais aussi de la population locale.
L’abattoir de Guillestre ou la valorisation de la filière viandeConscients des enjeux dont ils sont porteurs pour l’ensemble du
nord du département, les éleveurs bovins et ovins, les structures
coopératives adossées autour de l’abattoir Guil Durance mais aussi
l’ensemble des usagers (restaurateurs, bouchers, ateliers de transfor-
mation…) souhaitent parler d’une même voix et porter ensemble la
valorisation des produits viandes de ce territoire de montagne.
Donner une assise forte, de l’amont jusqu’à l’aval de la filière courte
Qu’ils soient issus de l’amont ou de l’aval de la filière agroalimentaire viande,
tous maîtrisent parfaitement leur branche, leur secteur d’activité mais, parce que
trop spécialisés ou trop contingentés dans leur propre domaine, il leur est des
plus difficiles de s’attacher à la structuration d’une filière complète et donc d’of-
frir un service homogène qui réponde aux attentes et aspirations économiques
d’un territoire. L’agriculture de nos zones est plus fragile du fait de son handicap
naturel et de son incapacité à s’immiscer sur des segments de marchés hyper
concurrentiels
(Re) tisser des liens serrés avec l’ensemble des partenaires, (éleveurs,
artisans bouchers, découpeurs, semi-grossiste…)
Le Projet LEADER porté par le Groupement Employeurs filière viande de l’abat-
toir de Guillestre vise à fédérer toutes celles et tous ceux qui doivent intégrer la
filière courte s’ils veulent continuer de valoriser le travail des éleveurs, donner
de la valeur ajoutée aux produits et maintenir l’activité sur le territoire, qu’ils
soient issus de l’amont comme de l’aval. Il s’agit aussi de pérenniser un outil clé
dans la filière viande, l’abattoir de Guillestre, en visant un accroissement annuel
des volumes de tonnage de l’ordre de 10 %.
Développer le potentiel de clients sur le périmètre et récupérer des éleveurs
Aussi, partant de l’existant, il est nécessaire de mobiliser l’ensemble des forces
vives de ce territoire pour que, d’une seule voix, le même langage d’une filière
soit écouté et entendu. La méthode envisagée est celle de l’information et de
la vulgarisation auprès de l’ensemble des protagonistes de la filière du nord du
département des Hautes- Alpes pour que producteurs, transformateurs et sur-
tout consommateurs soient des acteurs au quotidien de cette filière. Elle se fera
au prix d’un rapport de proximité entre l’ensemble des interlocuteurs. Elle sera
également basée sur la mise à disposition de personnel en charge de sillonner
ce territoire pour consulter, compulser les informations permettant d’en extraire
toute la quintessence et passer à sa mise en application pour une meil-
leure coordination entre chacun.
Contact Pierre Saurat
Tel 04 92 45 20 58 - [email protected]
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Perspectives d’avenir ?
« Pour perdurer, les établissements de santé doivent diversifier leurs services
afin de répondre aux nouveaux besoins. Il faut, pour cela, que le réseau fonc-
tionne et que les structures soient complémentaires ». Est-ce le cas à Briançon ?
Dans une logique commerciale, les établissements médicaux à but lucratif tra-
vaillent assez logiquement ensemble, ce qui n’est en revanche pas toujours le
cas dans le milieu associatif, statut qui caractérise certains établissements, telle
que la Fondation Edith Seltzer. « Chaque association a tendance à défendre son
propre projet en imaginant qu’elle est la seule à pouvoir défendre ses valeurs
et atteindre les objectifs fixés » précise le directeur. A ces réticences éthiques,
s’ajoutent des difficultés structurelles : « les coopérations et rapprochements
sont toujours délicats, et ce d’autant plus lorsque les structures sont petites.
Lorsque des associations fusionnent, c’est psychologiquement très complexe,
tant pour les administrateurs que pour les salariés ». Une collaboration pourtant
vitale souligne notre interlocuteur : « il en va de l’avenir de notre secteur ».
Selon Gladys Auffret, l’avenir semble tourné « vers des maisons médicales plu-
ridisciplinaires, qui permettent aux professionnels de ville d’être plus proches
les uns des autres », et aux patients de trouver à proximité l’ensemble des pra-
ticiens. « Les médecines douces… homéopathie, ostéopathie, aromathérapie
sont aussi des alternatives qui semblent être bien accueillies dans le Briançon-
nais » conclut notre interlocutrice.
Claire FrickLes médecines douces… homéopathie,
ostéopathie, aromathérapie sont aussi
des alternatives qui semblent être bien
accueillies dans le Briançonnais
Ils sont au service d’une relation
homme-machine plus saine :
écologique et citoyenne.
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Valérie Cauvin
Un dossier LEADER
Bras ouverts aux entreprises
REPÈRES
...en questionsvisions COMMUNES
Depuis sa création en 2001, la Communauté de Communes du Brian-
çonnais a la compétence « développement économique ». Ainsi,
elle a conduit plusieurs actions dans ce domaine, en commençant
par le soutien aux organismes d’accompagnement aux entreprises, à
savoir la Plate Forme d’Initiative Locale (aide au financement), l’As-
sociation pour le Développement Economique de la Haute Durance
(accompagnement à la création, reprise, développement), Coodyssée
(coopérative d’activité et d’emplois), Activie (couveuse d’entreprises).
Ces différentes structures interviennent sur l’ensemble du territoire du Pays du Grand Briançonnais, en complément des chambres consulaires - Chambre de Commerce et d’Industrie, Chambre des Métiers et de l’Artisa-nat, et Chambre d’Agriculture -.
D’autre part, la CCB participe au programme européen LEADER - Groupe d’Action Locale « Entreprendre », piloté par le Pays du Grand Briançonnais. Concrètement, elle apporte en général 5% de cofinancement, pour des aides aux entreprises pouvant aller de 5 000 à 10 000 euros. Les secteurs soutenus en priorité sont l’artisanat, l’agriculture et l’hôtellerie familiale.
Egalement, cette communauté de communes a décidé d’aménager et de gérer des zones d’activités : trois sont reconnues d’intérêt communau-taire* : Centre commercial Briançon Sud (900 m2 sont à vendre) ; Zone de la Tour à Villard Saint Pancrace (une 2ème tranche va être lancée prochai-nement) ; Pont La Lame . Cette dernière tout juste opérationnelle (les deux premiers bâtiments verront le jour d’ici la fin de l’année) accueillera à terme une douzaine d’entreprises représentant 85 emplois. Quelques parcelles sont à vendre (de 500 à 3000 m2).
Autre action de la CCB : la Maison des saisonniers. Implantée à Serre Che-valier depuis décembre 2000, elle a pour principale mission de mettre en relation les saisonniers demandeurs d’emploi et les entreprises recrutant pour la saison, à l’échelle de l’ensemble des communes de la CCB.
Des nouvelles actions sont en projet. Dans le cadre du Contrat de Redyna-misation du Site de la Défense, un travail est engagé pour la création d’un « pôle d’innovation économique » sur le site dit Berwick (anciennes ca-sernes). Une pépinière d’entreprises devrait être opérationnelle à l’horizon 2012. Son rôle sera de proposer des locaux et des services à des profession-nels pour le démarrage ou le développement de leurs activités.
Egalement, un diagnostic local de l’emploi conduit par la Maison de l’Emploi sur le territoire de la CCB s’est achevé fin 2010. Il permettra de travailler sur un plan d’action concret et cohérent, en vue de favoriser par tous les moyens possibles le développement économique, c’est à dire de répondre aux besoins des habitants de ce territoire.
Propos d’Alain Caillol, responsable du service développement économique à la CCB, recueillis par Jonathan Duffaud.
A lire : (numéro 4 de CCB Info, novembre 2010, dossier sur le développement économique)
*Elles sont de ce fait ouvertes à toute entreprise de la CCB, à l’inverse des zones communales comme St Chaffrey ou Monêtier les Bains
Communauté de communes du pays des EcrinsDate de création : SIVOM crée en 1965. Passage à la communauté de communes en 2000.
Services : Crèche, relais des services publics, École de musique intercommunale, évènements sportifs, Transports, déchetterie, ski de fond, ordures ménagères, Assainissement.
Nombre d’employés : 77 permanents + saisonniers.Adresse : Maison du canton - 05120 l’Argentière. Tél : 04 92 23 11 17. Fax : 04 92 23 04 09. Site Internet : www.cc-paysdesecrins.com.Email : [email protected] - [email protected].
Relais Services Publics de la Communauté de Communes du GuillestroisAdresse : Passage des écoles - 05600 GUILLESTRE Tél : 04 92 45 42 42 - Email : [email protected] - Site Internet : www.guillestrois.com
Pays des Ecrins : de nouveaux dispositifs d’accueil pour les entreprises
Le soutien aux entreprises : une compétence en actions pour la CCB.
Guillestrois : Le RSP au service des entreprises
Dans un contexte économiquement difficile (fermeture de l’usine Pechiney de l’Argentière à la fin des années 80 ; difficultés ren-
contrées par le site de la Roche de Rame depuis le début des années 2000), le pays des Ecrins a conservé nombre de petites entreprises, sans pour autant parvenir à attirer de gros investisseurs. Malgré la présence de multiples bonnes volontés, cette tendance semble avoir du mal à s’inverser dans un futur proche. La CC du pays des Ecrins souhaite développer le tissu économique local, et planche sur de nou-velles pistes pour accueillir de nouvelles entreprises sur son territoire. Cyrille Drujon d’Astros, son président, nous dévoile les nouveaux dis-
positifs, sur lesquels travaille la structure intercommunale.
Quels dispositifs la CC du Pays des Ecrins propose-t-elle pour favoriser
l’implantation de nouvelles entreprises ?
Cyrille Drujon d’Astros : Il est d’abord essentiel de rappeler que si notre ter-
ritoire se révèle plus connu pour ses paysages, son parc national, ses stations
de ski, et ses sites d’alpinisme, il existe une autre économie que le tourisme : les
industries, l’artisanat et le commerce, qui offrent emplois et services à tous,
résidents et vacanciers. Aujourd’hui, une question se pose : comment pérenni-
ser les entreprises existantes et en attirer de nouvelles sur le territoire ? La CC
s’est donc engagée dans une politique économique interactive avec notamment
la création de deux ateliers-relais, d’une pépinière d’entreprises et d’un hôtel
d’entreprises. Elle souhaite ainsi améliorer l’accompagnement des entreprises
en termes technique et financier. De plus, la CC du Pays des Ecrins travaille
à l’aménagement et l’extension de la zone d’activité du Planet à La Roche de
Rame, ainsi que de manière générale sur le canton, à la création de nouvelles
zones d’activité. Celles-ci permettraient à moyen terme la commercialisation de
lots pour l’accueil de nouvelles entreprises, mais permettraient également de
répondre aux besoins de développement des entreprises existantes. Rappelons
aussi l’organisation d’un événement majeur - Les Rencontres de l’entreprise -
ENTREPRISE, le 26 novembre dernier au foyer culturel de L’Argentière-La Bes-
sée. Proposé par La Communauté de Communes du Pays des Ecrins et Hautes
Alpes Développement, cette 1ère édition a été un succès. Le principe était que
chaque entrepreneur présent trouve le soutien nécessaire à sa problématique
et puisse échanger sur les possibilités de mutualisation avec d’autres entrepre-
neurs. Près de 1000 entrepreneurs ont été invités et beaucoup d’entres eux
ont répondu présent. Nous attendions de cette rencontre un rapprochement
significatif entre le secteur privé et notre collectivité. Ce fut aussi l’occasion de
mieux comprendre les difficultés de ces entreprises et de mieux orienter notre
politique. L’avenir économique de nos territoires dépend en grande partie de la
symbiose que nous pourrons mettre en place. D’autres évènements suivront
en 2010 et 2011, afin de répondre aux questions et besoins des entreprises en
termes d’information et de sensibilisation sur des dispositifs existants pour les
accompagner dans leur développement.
Quels sont les résultats enregistrés grâce à ces nouveaux dispositifs ?
CDDA : Les résultats se font déjà sentir puisque grâce à la réalisation de deux
ateliers relais, le Pays des Ecrins va bientôt accueillir une vingtaine d’emplois sup-
plémentaires et cet effort se poursuivra avec toute une série d’actions à court,
moyen et long termes.
Sur quelles pistes envisagez-vous de vous orienter à l’avenir ?
CDDA : Tout d’abord, nous nous orientons vers une politique immobilière et
foncière agressive. En effet, notre territoire brille par la dynamique de ses entre-
prises, grandes ou petites, mais cet élan est souvent freiné par des difficultés à
trouver des locaux ou des terrains adaptés à la création ou au développement
des entreprises. Ensuite, nous souhaitons aider à la création de nouvelles entre-
prises dont l’activité serait en lien direct avec les atouts de notre territoire, per-
mettant ainsi l’éclosion ou la consolidation de filière. Enfin, il s’agit de modifier
en profondeur les rapports entre collectivités locales et secteur privé. Les entre-
prises doivent sans cesse et de plus en plus rapidement s’adapter aux exigences
de leur marché ; les collectivités doivent devenir des partenaires plus proches et
plus réactifs de ses entreprises.
Nous annonçons entre autres 4 objectifs principaux :
- L’innovation en milieu montagnard, via la pépinière d’entreprise
- La recherche industrielle qui permettrait de garder sur notre territoire le secteur
industriel
- La mise en réseau des entreprises via la création de groupement d’entreprises
par exemple
- L’accueil de télétravailleurs par la mise en place de services
Avez-vous des projets en commun avec les autres communautés de com-
munes du Grand Briançonnais sur ce dossier ?
CDDA : Nous travaillons régulièrement avec les Communautés de Communes
voisines notamment au travers du Pays Briançonnais et le secteur écono-
mique fait partie de ces priorités de collaboration. Sur le plan économique, le
dispositif de la pépinière d’entreprises, par exemple a été mis en place avec la
Communauté de Communes du Briançonnais qui créée elle-même ce dispositif
sur son territoire. L’objectif de ces deux pépinières est d’être complémentaire
et non concurrentiel. Nous travaillons également au-delà de nos frontières,
puisque dans le cadre du programme européen ALCOTRA, nous participons à la
« Conférence des Hautes Vallées » regroupant les communautés de communes
du Pays et les communautés de montagne de la province de Turin. L’objectif
de ce programme est la valorisation des productions locales, de la culture, de
l’éducation à l’environnement… Propos recueillis par : PP.
La Communauté de communes du Guillestrois, dans le cadre de sa
compétence obligatoire, soutient le développement économique lo-
cal grâce à un lieu d’accueil et d’information, le Relais Services Publics
(RSP). La mise à disposition d’un lieu de soutien aux entreprises et aux
porteurs de projets est une singularité et une chance dont bénéficie
l’ensemble des entrepreneurs installés ou souhaitant s’installer sur le
Guillestrois. Ils peuvent y rencontrer, sur rendez-vous, la Chambre de
Commerce et d’Industrie, la Chambre de Commerce et d’Artisanat, la
Plate Forme d’initiative locale ou d’autres partenaires de la création…
Aussi, l’année 2010 a vu la réalisation d’un projet financé par le programme européen LEADER sur notre territoire, donnant au RSP les moyens de soutenir localement les porteurs de projet. Ce projet comportait 2 parties :- un guide du nouvel arrivant : les acteurs du - -Relais (Samuel Lavergne, agent de développement économique et Chantal Marchis, conseillère) ont travaillé avec leurs homologues des structures locales d’accueil du Pays du Grand Brian-çonnais (PGB) à la réalisation d’un guide du nouvel arrivant en PGB. - la structuration du soutien aux créateurs d’entreprises : plusieurs réunions de travail avec les organismes d’accompagnement à la création ont permis au RSP de développer le soutien aux créateurs : mise à disposition d’une base documen-taire, d’outils informatiques et de communication, de locaux pour les organismes d’accompagnement. L’emménagement dans de nouveaux locaux des services de la Communauté de communes offre au RSP la possibilité d’accueillir plus de partenaires grâce à trois bureaux dédiés aux permanences des partenaires.Pour début 2011, le développement des activités du RSP se poursuit dans le cadre de deux actions départementales Maison de l’Emploi des Hautes-Alpes, tournées vers l’emploi et le développement économique. Elles viennent ainsi compléter les dispositifs déjà en place comme l’espace « Emploi-Entreprendre » du site de la Communauté de communes ( www.guillestrois.com). Cette plate-forme Internet de mutualisation des moyens créée depuis 2007 est au service des employeurs. Elle offre un accompagnement technique tout en donnant le moyen de tirer partie des technologies de l’information et de la communication. Les employeurs peuvent y proposer leurs offres d’emploi en direct en contac-tant le RSP. Il est aussi possible grâce aux flux RSS d’accéder aux informations nationales actualisées de l’emploi, des PME et du Service Public. Cet outil de développement et de reconnaissance situé au sein RSP du Guillestrois donne de la valeur ajoutée au territoire et augmente l’efficacité du service économique. « La stratégie de développement de nos compétences économiques est liée à la spécificité de nos territoires de montagne. Il est donc important d’adapter nos services et de travailler à la mutualisation et à la convergence des actions communautaires sur le sujet » conclut Samuel Lavergne. Propos recueillis par J. Duffaud
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Le Queyras est un petit territoire qui longtemps a vécu sur ses activi-
tés ancestrales : l ‘agriculture et l’artisanat, et plus particulièrement
les entreprises liées au BTP et à l’exploitation et la transformation du
bois. Ici, les entreprises sont avant tout familiales et de petite taille, on
y travaille de père en fils, ou entre frères, neveux. Certains de ces pro-
fessionnels sont également pluri-actifs ; chefs d’entreprises à la belle
saison, et professionnels de la montagne en hiver. Ici, l’aide est le plus
souvent indirecte, appuyant des initiatives privées comme celle de la
Maison de l’Artisanat il y a un peu plus de vingt ans et qui a contribué à
la mise en valeur des artisans locaux, toutes filières confondues.
Néanmoins, l’évolution du tissu économico-social a incité les élus à se pencher sur la question du maintien du tissu économique, tout en restant dans leurs domaines de compétences, et en s’ancrant sur ses secteurs forts, sur la pré-servation de l’environnement, par la mise en œuvre de projets novateurs. Dans cette logique, une plateforme de stockage des déchets du BTP devrait voir le jour dans le Queyras en 2012.Pour les créations d’entreprises, la communauté de communes a adhéré dès le début à la Plateforme Locale Initiative Emploi en y contribuant annuellement par le vote de subventions. En 2010, celle-ci a été de 3 500 euros. La PLIE a déjà soutenu une quarantaine de projets sur la forme de prêts d’honneur. Elle apporte aussi son soutien financier aux entreprises dans le cadre du programme LEADER du GAL Entreprendre en Pays du Grand Briançonnais. Depuis quelques années, la filière bois est valorisée. Cela a commencé à Ristolas avec la création d’une chaufferie communale destinée au chauffage de la salle de l’Ogival, et du local de l’association Ségure-Viso. A terme, elle devait égale-ment desservir la Maison de la Nature, et les habitations privées se trouvant à proximité qui en feraient la demande. Avec le temps, le réseau s‘est densifié avec une nouvelle chaufferie-bois à Molines. Un autre projet vise à la valorisation du lactosérum par sa méthanisation et distribution de chaleur à Abriès. Les plaquettes bois qui alimentent les chauf-feries proviennent d’une entreprise locale, basée à Ceillac, dont l’activité est ainsi dynamisée. Devant le développement de l’énergie bois, de nouveaux pro-jets vont voir le jour : ceux d’Aiguilles (entre autre, alimentation de l’Hôpital local d’Aiguilles et de la future maison de santé pluridisciplinaire), d’Arvieux et d’Abriès. En parallèle, une étude de faisabilité pour la réalisation d’une plate-forme de déchiquetage du bois local pour la production de plaquettes fores-tières (sous-produit de la transformation du bois) va être lancée au cours du premier trimestre 2011.Ces actions trouvent de plus en plus d’écho aujourd’hui, aussi bien auprès du public toujours plus sensibilisé aux énergies renouvelables, qu’auprès d’autres collectivités territoriales qui y voient une solution d’avenir tout en profitant d’une matière première locale dont l’exploitation maîtrisée laisse présager de belles années devant elle. Valérie Cauvin
Le tourismedurable...Interview de Philippe Bourdeau, professeur de géographie culturelle à l’Institut de Géographie Alpine de Grenoble .
Tourisme durable, quelle réalité sur notre territoire?Aujourd’hui le Pays du Grand Briançonnais est confronté, comme les autres destinations touristiques de montagne, à deux problèmes majeurs : d’abord la dépendance au carbone : l’accès à nos vallées se fait essentiellement en voiture et c’est un problème en termes de coût, d’écolo-gie et de qualité d’expérience du visiteur ; ensuite la crise : outre la crise économique globale, l’érosion de la fréquen-tation du ski et de l’alpinisme et les aléas climatiques fra-gilisent une économie fondée sur le tourisme.
Quels axes pour un développement touristique vous semblent cohérents et durables? Au début des années 90, l’enjeu était de sortir du « tout ski », au début des années 2000 c’était de sortir du « tout neige ». Aujourd’hui, il faudrait sortir du « tout tourisme » parce qu’« il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier ». Il faut s’attacher à développer d’autres sources d’emplois, aménager de nouveaux équilibres, redécouvrir l’artisanat, l’agriculture et la petite industrie. Certains économistes travaillent sur l’idée d’une écono-mie dite résidentielle ou présentielle : quand on achète son pain chaque matin, on fait du développement qui n’est pas lié aux aléas de la fréquentation touristique ou à la présence de neige, qui ne fait pas de bruit mais résiste à la crise. Plus il y a de résidents permanents plus l’acti-vité économique se développe. Pour assurer un dévelop-pement durable, il faudrait que les sites touristiques (re)deviennent aussi des lieux de vie. La montagne est très attractive pour générer ces déplacements de population : face au réchauffement global, elle est à l’abri de la cani-cule, riche en ressources en eau, des atouts majeurs pour l’avenir.
Comment faire?D’abord, mieux contrôler l’urbanisation. Des incitations fiscales prévues à l’origine pour les zones de revitalisa-tion rurale dans l’objectif de repeupler les secteurs défa-vorisés sont utilisées pour des programmes immobiliers d’ampleur ! Et ce, alors que les étrangers trouvent déjà nos stations trop urbanisées d’après l’enquête menée par Maison de la France.Insistons aussi sur la nécessité de ménager des espaces vides : « les mètres carrés qui comptent sont ceux qu’on ne construit pas » selon la formule de Gilles Marty. Il faut voir loin : car demain ces espaces là serviront peut-être à planter des pommes de terre ! Si on compare notre pays à une écriture, on y voit beaucoup les pleins (n’a t-on pas tendance à penser qu’il faut densifier l’offre, mettre en valeur les hauts lieux) alors que les déliés sont essentiels : les jardins et les petits chemins sont des respirations qu’il faut ménager. Les espaces vides sont structurants ! Il y a déjà localement des projets intéressants, le développe-ment de la filière bois, de produits locaux de qualité, des refuges qui proposent un vrai accueil et de la convivialité. Il y a aussi des socio professionnels (comme ceux groupés au sein des « métiers de la Vallouise ») qui s’interrogent sur la nécessité de refonder le tourisme, sur ce que veut dire accueillir, sur la qualité des expériences vécues par les visiteurs et la population locale. De nombreux élus sont sensibilisés, des offices de tourisme ont mis en place de nouvelles dynamiques, l’échelle des communautés de communes est pertinente pour penser les mutations. On a commencé à planter des graines mais il y a encore des incohérences. On a aujourd’hui tous les outils du dia-gnostic et beaucoup d’atouts : valeurs de protection de la nature, espaces protégés, richesse patrimoniale, savoir-faire d’ingénierie... Il suffit de donner un élan pour ne pas passer à côté d’un certain nombre d’enjeux.
Propos recueillis par Jocelyne Bianchi-Thurat
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Chaufferies communales dans le Queyras, la filière bois est valorisée.
Escarton du Queyras : Vers le maintien du tissu socio-économique
Maison de l’entreprise, un projet de la communauté de communes du Pays des Ecrins en cours de réalisation (commune de la Roche de Rame).
Cyrille Drujon d’Astros le président de la communauté de communes du pays des Ecrins mise beaucoup sur la pépinière d’entreprise, la créa-tion d’un groupement d’entreprise, l’accueil de télétravailleurs et le dé-veloppement de la recherche dans le but de conserver les entreprises industrielles existantes sur le terri-toire du pays des Ecrins.
Des nouvelles actions sont en projet.
Briançonnais
QueyrasGuiLLesTrois
Pays Des eCrins
Schéma de développement économique du Pays du Grand briançonnais
Ce journal semestriel est gratuit. Publié par le Conseil du Développement du Pays du Grand Briançonnais des Ecrins au Queyras, et sur son initiative. Il est coordonné par l’ADSCB (Association pour le Développement Socio-Culturel du Briançonnais ) et financé par la Région Provence Alpes Côte-d’Azur. Siège social : 19 Avenue Beauregard 05120 L’Argentière-La-Bessée. Tél : 04 92 23 01 20• Courriel : [email protected] • Impression : L’Yonne Républicaine • Dépôt légal n° (en cours).Directeur de la publication : Pierre Chamagne • Maquette : www.montagnecreative.com
Le Conseil de Développement ouvre ses pages aux annonceurs dont la démarche associative
ou d’entreprise relève de pratiques vertueuses dans les champs d’action du développement
durable (social, économie, environnement, culture). Les annonceurs pourront faire preuve d’ori-
ginalité dans leur espace en valorisant par exemple une bonne pratique, un produit spécifique ou
un label particulier. Merci de contacter le Conseil de Développement.
Contact : Conseil de Développement du Pays du Grand Briançonnais, des Écrins au Queyras
19, av Beauregard - 05120 L’ARGENTIÈRE LA BESSEE • Tél. 04 92 23 04 46 • Fax 04 92 53 98 61
courriel : [email protected] • web : http://www.paysgrandbrianconnais.fr
LA GRAVE
VILLAR D'ARÈNE
LE MONETIER-LES-BAINS
NEVACHE
LA SALLE-LES-ALPES
VAL-DES-PRES
MONTGENEVREST CHAFFREY
PUY-ST ANDREPELVOUX
VALLOUISE
PUY-ST VINCENT
LES VIGNEAUX
ST MARTIN-DE-QUEYRIERES
VILLARD-ST PANCRACE CERVIERES
L'ARGENTIERE-LA-BESSEE
FREISSINIERES
CHAMPCELLA
REOTIER
LA ROCHE-DE-RAME
SAINT-CREPIN
EYGLIERS
MONT-DAUPHIN
ST CLEMENT-SUR-DURANCE
GUILLESTRE
RISOUL
VARS
CEILLAC
SAINT-VERAN
ARVIEUX
CHATEAU-VILLE-VIEILLE AIGUILLES
ABRIES
RISTOLAS
MOLINES-EN-QUEYRAS
BRIANÇON
BRIANÇONNAIS
PAYS DES ÉCRINS
GUILLESTROIS
L'ESCARTON DU QUEYRAS
Le développement économique doit être l’affaire du territoire. Bien connaitre l’évolution et
les enjeux est une priorité, savoir comment cette économie est influencée et quels sont les
leviers potentiels sont des objectifs majeurs. La crise économique de 2008 a montré combien
elle pouvait impacter l’activité même ici au Pays du Grand briançonnais, d’autres crises, clima-
tiques celles-ci, peuvent aussi impacter le territoire en terme d’emploi, de nombre d’entreprises.
L’équilibre dans une économie rurale de montagne est délicat, il faut l’inscrire et l’intégrer dans le
projet de territoire en connectant la vie des entreprises dans un partenariat durable public/privé
La démocratie de proximité est un outil de rassemblement de la société civile qui s’organise
pour travailler auprès des élus à la définition et l’évaluation des projets. Le conseil de déve-
loppement du Pays du Grand Briançonnais en est l’expression sur le territoire.
Il participe depuis de nombreuses années à un réseau régional PACA. En 2008, il était à l’origine d’un
rassemblement à Briançon. Depuis, le réseau a évolué et s’est structuré. Les éléments, les craintes
pour les Pays nourries à l’aune de la réforme territoriale ainsi que la volonté de mettre en commun les
expériences et des actions communes ont décidé ce réseau à se structurer en association.
Pays du Grand
Briançonnais
à l’emploi, les services, le cadre de vie, pour permettre d’être toujours attractifs à l’installation de
nouvelles populations et garantir de pouvoir vivre et travailler au Pays.
Le schéma de développement économique du Pays du Grand Briançonnais actuellement à l’étude est
l’affaire du Pays et de son conseil de développement qui mobiliseront les forces vives du territoire
pour participer à la réflexion. Gageons que la réflexion à l’échelle des 4 communautés de communes
puisse permettre de faire émerger des dynamiques nouvelles. CD
Ainsi, fin 2010, l’association Territoires Citoyens a été créée pour promouvoir l’action de la démocra-
tie de proximité en PACA, qu’elle soit faite par les conseils de développement ou d’autres structures
identifiées. Des actions sont mises en œuvres, et tout particulièrement dans le cadre de la réforme
territoriale. Les 4 conseils de développement du département des Hautes Alpes ont, par exemple
organisé un débat public à Gap qui a réuni près de 120 personnes.
NG. pour le conseil de développement
Votre Bourgeon !Bourgeon n°2 est entre vos mains. Un numéro dévoilant un jardin de projets innovants,
différents, raisonnés qui ne demandent qu’à éclore, fleurir et se ramifier à l’échelle de notre
territoire. L’équipe de BOURGEON vous souhaite une bonne récolte au gré des pages de
ce second numéro. Et, n’hésitez pas à glaner les alentours et à nous rapporter des graines
d’idées. Nous les sèmerons dans le prochain numéro de BOURGEON.
Contact : [email protected]. Coordination : Stéphanie Besson - ADSCB
L’équipe de rédaction
L’association du Pays du Grand Briançonnais, des Écrins au Queyras est constituée par
quatre communautés de communes : la communauté de communes du Briançonnais, la communauté de communes du Pays des Écrins, la communauté de communes du Guillestrois et la communauté de communes de l’Escarton du Queyras. Son conseil d’administration est composé de repré-sentants de ces 4 entités.
Il coordonne la mise en œuvre des actions et des projets menés au ni-veau du territoire. L’association est actuellement présidée par M. Alain Fardella, président de la communauté de communes du Briançonnais .
Mutualiser la démocratie de proximité