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Ecole Nationale Polytechnique
Laboratoire de Valorisation des Energies Fossiles
20ème Journée de l’énergie : Alger 16 avril 2016
Thème : Pour un Développement Humain Durable.
Réalisé par:
LAKEHAL Ibtissem
TORKI Chaima
Dirigé par:
Pr: C.E.CHITOUR
Pr: R.DERRICHE
Énergies fossiles: état des lieux en Algérie et Perspectives
dans le cadre du développement humain durable
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I. Introduction L'Algérie est le premier producteur de gaz naturel en Afrique, le deuxième plus grand
fournisseur de gaz naturel vers l'Europe à l'extérieur de la région, et figure parmi les trois plus
grands producteurs de pétrole en Afrique.
L'Algérie est devenue un membre de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP)
en 1969, peu de temps après le début de la production de pétrole en 1958. L’économie de
l’Algérie est fortement dépendante des revenus des hydrocarbures qui représentaient en 2013
environ 30% du PIB, plus de 95% des recettes d’exploitation et 60% des recettes budgétaires,
selon le fond monétaire internationale (FMI).
Néanmoins, le pétrole et le Gaz sont deux ressources naturelles, non renouvelables et ne
peuvent être puisées sans fin, la croissance illimitée de leur demande est incompatible avec
leurs disponibilités limitées. Nous nous approchons à pas toujours plus rapides du moment où
les stocks de pétrole et de Gaz disponibles seront insuffisants pour satisfaire les besoins.
Mais quelles sont les statistiques et les perspectives en terme de consommation, production et
exportation du pétrole et du gaz naturel ? La stratégie adoptée par l’Algérie jusqu’à
maintenant est elle suffisante ? Si non, quelles sont les solutions possibles dans le cadre du
développement humain durable ? Nous essayerons de répondre à ces questions dans notre
exposé.
II. Présentation de l’Algérie Pays sud méditerranéen situé au nord-ouest du continent africain et au centre du Maghreb.
Bordée au nord par la Méditerranée avec près de 1 200 km de côtes, l’Algérie est enchâssée
entre six pays et un territoire : le Maroc et le Sahara Occidental à l’ouest, la Mauritanie, le
Mali et le Niger au sud et la Libye et la Tunisie à l’est.
L'Algérie a pour capitale Alger, c’est le 10ème plus grand pays au monde en terme de et le
premier pays d’Afrique en terme de superficie qui s’évalue à 2.381.741 km² dont 3% de terres
cultivables et 85% de désert.
Figure1 : carte topographique de l’Algérie
Source : http://www.algerianembassy.it
1. La démographie en Algérie :
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En 2015, la population en Algérie était de 40 633 milliers d’habitants .L’Algérie est une
nation jeune 70% de sa population a moins de 15 ans. Le taux de croissance démographique
est de 1.88% en 2014. L’espérance de vie se situe aux alentours de 76 ans en 2014.La
couverture médicale est d’environ un médecin pour 1 100 habitants.
2. L’évolution de la population algérienne En 2016, la population d’Algérie est évaluée à 40,6 millions d’habitants contre 12,7 millions
en 1965 (Figure 2).
Figure 2 : Évolution de la population en Algérie
Source : fr.wikipedia.org
Figure 3 :
Source : fr.wikipedia.org
3. La composition de la population algérienne par âge :
y = 2,5899x2 - 9753,4x + 9E+06R² = 0,9962
0
12500
25000
37500
50000
1946 1960 1974 1988 2002 2016 2030
Evolution de la population en ALGERIE
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On est à 66.8% de 40 millions se qui correspond à 27 millions de jeunes. En 2030 si on
continue avec même pourcentage sur 204 millions, les jeunes représentèrent 136 millions
dont 14 millions seront diplômés d’où il faut prévoir de donner des opportunités de travail à
environ 500.000 diplômés cela peut faire dans le perspective du développent humain durable.
Figure 3 : distribution de la population par âge en Algérie
Source : fr.wikipedia.org
4. Répartition géographique de la population en Algérie : La population algérienne est très inégalement répartie sur le territoire, en effet elle est très
majoritairement concentrée à moins de 250 km du littoral méditerranéen, au delà de 250 km
au sud du littoral la population se fait rare hormis en quelques villes qui correspondent à des
oasis (figure 4).
Les 12 wilayas ayant une densité de moins de 20 habitants au km² (Djelfa, Laghouat, El
Oued, Naama, El Bayedh, Ouargla, Ghardaïa, Adrar, Bechar, Tamenrasset, Illizi et Tindouf)
représentent 89 % de la superficie du pays pour à peine 13 % de la population.
Les 36 autres wilayas, ayant toutes une densité supérieure à 20 habitants au km², et toutes
situées au nord du pays, représentent 11% de la superficie (soit environ 240.000 km²) et
regroupent 87% de la population.
Parmi ces 36 wilayas du Nord, les densités les plus fortes se retrouvent autour des grandes
agglomérations (Alger, Oran, Constantine et Annaba), viennent ensuite les wilayas littorales
plus rurales (Chlef, Tipaza, Tizi Ouzou, Jijel, Skikda, etc), puis les wilayas intérieures
(Relizane, Mascara, Médéa, Souk Ahras, etc) et enfin les wilayas proches du Sahara (Tébessa,
M'sila, Tiaret, Saïda, etc).
28%
67%
5%
Distribustion de la population par age
[0-14 ans] [15-64 ans] [>65 ans ]
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Figure 4 : Répartition de la population en Algérie
Source : fr.wikipedia.org III. État des lieux des énergies fossiles en Algérie :
1. Gaz Naturel : a. Réserves et exploitation :
Selon OGJ, l'Algérie comptait 159,1 trillion US de pied cubes (4 500 milliards de m³) de
réserves prouvées de gaz naturel en fin 2014, les dixième rang réserves de gaz naturel dans le
monde et le deuxième plus grand en Afrique, derrière le Nigeria.
Le plus grand champ de gaz naturel de l'Algérie, Hassi R'Mel, a été découvert en 1956. Situé
dans le centre du pays au nord-ouest de Hassi Messaoud, il détient des réserves prouvées
d'environ 85 billions de pieds cubes, plus de la moitié du total de l'Algérie réserves prouvées
de gaz naturel. Selon le Oil & Gas Journal arabe, Hassi R'Mel représentait les trois
cinquièmes de la production brute de gaz naturel de l'Algérie en 2012. Le reste de réserves de
gaz naturel de l'Algérie se trouve dans des domaines connexes et non associé dans les régions
du sud et du sud-est du pays.
Figure 5 : carte des gisements pétroliers et gaziers en Algérie.
Source : http://www.leparisien.fr
b. Production :
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En 2014, l’Algérie a produit 83,3 milliards de m3 de gaz naturel, soit une hausse de 1,6 depuis
2004. Elle se classe ainsi au 9e rang mondiale avec 2,4% de la production mondiale et au 1e
rang en Afrique.
Figure 6 : Evolution de la production et de la consommation du gaz naturel en Algérie.
Source : BP statistical review of world energie 2015
La production brute de l'Algérie est en baisse depuis son sommet de 85,8 billions de mètre
cubes en 2008. La baisse en 2012 reflète principalement moins de volumes de gaz naturel
utilisé pour améliorer la récupération du pétrole en le réinjectant dans des puits.
En 2012, 56 % (3,6 billions de pieds cubes) de la production brute a été commercialisé, 42 %
(2,7 billions de pieds cubes) a été réinjecté dans les puits pour améliorer la récupération du
pétrole, et de 2 % (0,1 billions de pieds cubes) a été évacué ou brûlé.
c. Consommation : En 2014, l'Algérie a consommé 37,5 milliards de m³ de gaz naturel, soit 33,7 Mtep (millions
de tonnes équivalent pétrole), en progression de 12,4 % en 2014 et de 70 % depuis 2004. Elle
se classe au 27e rang mondial avec 1,1 % de la consommation mondiale. Sa consommation
absorbe 45 % de sa production.
2. Gaz de schiste : Les réserves algériennes de gaz de schiste sont estimées à 27 000 milliards de m³, c’est la
troisième plus grande réserve après les la chine et l’Argentine.
Malheureusement l’exploitation de cette ressource non conventionnelle nécessite une
technologie difficile :
15000 m3 d’eau pour un seul forage,
Utilisation de beaucoup de produits chimiques dont une dizaine sont cancérigènes,
Coûts particulièrement élevés, entre 8 à 15 millions de dollars pour un seul forage,
Sans oublier les risques de pollution de la nappe phréatique qui est irréversible. Nous constatons que la technologie n’est pas assez mature, c’est quand elle sera maitrisé et
sont impact sur l’environnement réduit à son maximum que le gaz de schiste pourra devenir
un atout majeur du bouquet énergétique.
3. Pétrole :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Tonnes_%C3%A9quivalent_p%C3%A9trole
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a. Réserve et exploitation : Selon le dernier Oil & Gas Journal (OGJ) estimations, publié en Janvier 2014, l'Algérie a tenu
selon les estimations, 12,2 milliards de barils de réserves prouvées de pétrole brut.
La majorité des réserves de pétrole prouvées sont dans la province de Hassi Messaoud, qui
contient le plus ancien et le plus grand champ pétrolifère du pays, est estimé à tenir 3,9
milliards de barils de réserves récupérables prouvées et probables, suivis par le champ de
Hassi R’mel 3,7 milliards de barils.
Figure 7 : carte des gisements pétroliers et gaziers en Algérie.
Source : http://www.leparisien.fr
b. Production : Les champs pétroliers algériens produisent du pétrole brut léger de haute qualité avec une très
faible teneur en soufre et de minéraux idéale pour la pétrochimie.
En 2014, l’Algérie a produit 66 millions de tonnes de pétrole, soit 1,53 Mb/j. Ce qui la classe
au 18 rang mondial avec une production mondiale de 1,6%. Hassi Massoud a produit à lui
seul 540 000 de b/j, soit plus de 50% de la production brute totale de l’Algérie.
Figure 8 : Evolution de la production du pétrole brut en Algérie
Source : BP statistical revieuw of world energy 2015
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En 2014, l'Algérie a produit 66 millions de tonnes de pétrole, ce qui correspond a une hausse
de 1,8 % en 2014 mais qui est en recul de 20,6 % depuis 2004
c. Consommation : En 2014, l’Algérie a consommé 18 millions de tonnes de pétrole, soit 360 Milles de b/j. Elle
se classe au 40e rang mondial avec 0,4 % de la consommation mondiale. La consommation
n'absorbe que 27 % de la production.
Figure 9 : Evolution de la consommation du pétrole brut en Algérie
Source : BP statistical revieuw of world energy 2015
En 2014, l'Algérie a consommé 18,0 millions de tonnes de pétrole, en hausse de 1,6 % en
2014 et de 70 % depuis 2004. d. Exportation :
L'Algérie exporte principalement du pétrole brut léger. En 2013, l'Algérie a exporté environ
750 000 b / j de pétrole brut, y compris les condensats, selon les estimations de l'EIE, Global
Trade Atlas (GTA), et FACTS Global Energy. La plupart des exportations de pétrole brut de
l'Algérie sont envoyés en Europe (72%), le reste est envoyé vers les Amériques (18%) et en
Asie et Océanie (10%).
Figure 10 : Exportation Algériennes de pétrole (2013)
Source : US Energy Information Administration, Global Trade Atlas, and FACTs Global
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Energy.
IV. Perspectives de Consommation, de production et d’exportation du pétrole et du gaz, en Algérie, à l’horizon 2030 :
1. Perspective pour le pétrole : La production de pétrole évoluera d’une moyenne de 2 % par an jusqu’en 2030.
Figure 11 : Projection de la production et de la consommation du pétrole brut en Algérie
jusqu’à 2030.
Source : BP statistical revieuw of world energy 2015
Avec le niveau actuel d’extraction, l’Algérie ne pourra produire que 700 milles barils par jour,
d’ici 2030.
2. Perspective pour le gaz naturel :
La production de gaz naturel évoluera d’une moyenne de 2 % par an jusqu’en 2030.
0
550
1100
1650
2200
Mil
les
de
bar
ile
/ jo
ur
Année
Production de Pétrole Consommation de Pétrole
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10
Figure 12 : Projection de la production et de la consommation du gaz naturel en Algérie
jusqu’à 2030.
Source : BP statistical revieuw of world energy 2015
L’analyse de se scénario, montre qu’au rythme actuelle d’exploitation, les réserve prouvée
suffiraient pou 9 ans d’exploitation au cours des quelles l’Algérie pourra encore emporter du
pétrole et le gaz naturel
La période 2025-2028, est une période critique à la quelle les exportations déclineront jusqu’à
arriver à la fin de 2029 ou la production ne suffira à peine à couvrir la demande du marché
domestique.
Que doit faire l’Algérie pour éviter une situation où à la fois elle ne pourra pas exporter et elle
ne pourra pas financer son développement? A l’évidence, elle doit rationaliser sa
consommation en économisant l’énergie. Mais cela ne suffira pas. Il est nécessaire qu’elle
opte pour une transition énergétique vers le Développement Humain Durable. Une transition
basée sur l’utilisation des atouts naturels du sud algérien.
V. Atouts de l’Algérie : 1. Potentiel Solaire :
Selon l’agence spatiale allemande, le potentiel d’énergies solaire est le plus important dans le
bassin méditerranéen.
Le territoire du grand Sahara algérien, les zones arides et semi-arides occupent plus de 90%
de la superficie totale du pays. Le temps d’insolation excède 2500 heures par an et peut
atteindre jusqu’à 3900 heures par an ce qui donne un potentiel solaire moyen de:
2500kWh/m2 soit près de 6000TWh (150 fois la consommation algérienne actuelle).
2. Potentiel Éolien :
En Algérie, la source éolienne varie beaucoup d'un endroit à un autre, cela est dû
0
22,5
45
67,5
90
112,5
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Année
Expon. (Production de gaz) Expon. (Consommation de Gaz )
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principalement à une topographie et un climat très diversifiés. Les vents moyens en
Algérie varient entre 1 et 6 Km/h (figure 13), nous constatons que le site d’Adrar dispose
d’un potentiel énergétique éolien important et qui est plus favorable à l’exploitation de ce
type d’énergie pour la production d’électricité.
Figure 13 : Carte des vents moyens en Algérie
Source : www.cder.dz
3. Nappe de l’Albanien Algérien :
Une eau emmagasinée dans les entrailles de la terre depuis des millions d’années. Le mot
Sahara évoque, étendues désertiques, pauvre en eau et aride, du fait qu’il est peu arrosé,
par de faibles précipitations pluviométriques, dont les nappes d’eau de surface sont rares.
En fait, l’aquifère du Sahara septentrional, qui s’étend sur plus de un million de kilomètres
carrés sous l’Algérie, la Tunisie et la Libye, recélant environ 45 000 milliards de mètres
cubes d’eau, dont les 2/3 se trouvent en Algérie. Plus de 20 000 milliards de mètres cubes
se trouvent enfermé à l’intérieur des frontières algériennes. Par un simple calcul
empirique sur la base d’une consommation annuelle de 10 milliards de mètres cubes par
an, nos besoins en eau seront couverts sur 2000 ans.
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Figure 14 : Nappe de l’Albanien Algérien
Source : www.cder.dz
En utilisant les atouts énumérés précédemment, et avec les compétences du nord,
l’Algérie pourra crée des villes nouvelles implantés dans le sud, et qui seront alimenté en
énergie électrique provenant des centrales solaires et fermes éoliennes misent à
dispositions. Et pour garantir la bonne exploitation des revenus de ces villes nouvelles,
l’élaboration d’un chemin de fer et une obligation (figure 15).
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Figure 15 : carte des villes nouvelles en Algérie
Cette solution pourra :
Diminuer la dépendance économique et énergétique de l’Algérie des Ressources fossiles en mettant en œuvre un plan Marschall des énergies renouvelables.
Faire la chasse au gaspillage sous toutes ses formes
Créer de nouveaux emplois dans le cadre du DHD par l’encouragement à la création de startup universitaires
Dégorger le Nord de sa surpopulation en attirant les habitants plus vers le Sud
VI. Conclusion :
On ne sait pas avec certitude quand arrivera la fin des ressources fossiles, dans 9 ans, 10
ans ou plus? Mais on est certain que d’ici quelques années, l’Algérie ne disposera plus
d’autant d’énergie fossile utile et nécessaire à notre consommation. D’où pour pouvoir
survivre, l’Algérie devrait penser à sortir de la rente en mettant en place une transition
énergétique dans le cadre du DÉVELOPPEMENT HUMAIN DURABLE, qui repose sur
un modèle énergétique qui comprendra à la fois, les énergies fossiles, les énergies
renouvelables, sans compter que le plus grand gisement est celui des économies d’énergie
évaluées à 20%!!!