echos du nord n°167

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Ali Bongo Ondimba est-il normal ? 5 milliards dans du gazon ECHOS DU NORD Hebdomadaire Gabonais d’informations paraissant le Lundi. 7 e année Change. Believe” Barack Obama N°167 du Lundi 18 Février 2013. Prix : 500 FCFA Crime de Ndjolé : enquête et images Lire en page 2 Lire en page 3 et 7 Dans ce numéro - Enseignement super- ieur : les raisons de la colère P6 -PDG/Bitam : L’équation se complique P8 D ans la nuit de samedi à dimanche dernier, des poli- ciers ont fait irruption dans un bar de Nzeng Ayong dans le but de contraindre la barmaid de fermer son établissement afin de faire respecter l’heure de fermeture de 22H00. Mais les policiers outrepassent leur mission et appréhendent la tenancière et un jeune homme, Egnala, élève au Lycée technique, qui prenait son pot. Ils les embar- quent pour le poste de police. Sur place la dame déboursera la somme de 27 000 FCFA en échange de sa liberté. Le jeune homme ne cèdera pas au chantage des policiers et sera battu à mort. Voyant qu’il était mal en point suite aux coups reçus, les policiers le conduisent au Centre hospitalier universitaire central. Les employés constatant la volonté des policiers de vouloir s’en débarrasser refuse d’accéder à leur manœuvre. C’est ainsi qu’ils conduisent le jeune homme à l’Hôpital militaire. Sur place, ils déclarent qu’il s’agit d’un indigent et prennent la poudre d’escampette. A l’heure qu’il est, le jeune homme est déjà décédé. Le problème est qu’il s’agissait du fils d’un autre policier, Kouba Kali, en poste à l’Inspection générale. J ulien Nguema Obame, un des frères aînés d’André Mba Obame et père de notre confrère Frank Nguema, directeur de TV+ est décédé hier à 16H00. A cet effet, la direction et le per- sonnel du journal « Echos du Nord », adressent à ce dernier et à la famille éplorée, leurs condo- léances les plus attristées et les assurent de leur soutien moral. Dans notre prochaine édition, nous reviendrons sur le parcours de ce haut serviteur de l’Etat qui tire sa révérence à l’âge de 76 ans. O ssamy Hussein pro- moteur de Btp crou- pit à la prison cen- trale depuis trois mois. Motif de l’affaire, il serait accusé de recel. Ce dernier avait besoin d’un convertis- seur, une pièce utilisée dans des engins lourds. Cette pièce est trouvée par un intermédiaire du côté de Ndjolé. Et ce dernier la lui vend à 700 000 FCFA. Contre toute attente une société concurrente, Ebori & Fils déclare rechercher un convertisseur et porte plainte au sieur Ossamy. Ce dernier est relaxé par la suite faute de preuves. Seulement le parquet fait appel et il est maintenu en prison. Le jugement en appel devait être vidé le 07 février dernier, mais il va de report en report. Des indis- crétions parlent de pression d’un magistrat de première instance, d’un autre de la Cour d’appel et d’un très très haut magistrat. Mieux, d’autres mains noires exer- ceraient aussi une pression pour faire cracher au liba- nais 150 millions de FCFA, même s’il recouvre la liberté. A ce qu’il semble, le libanais a promis ne sortir aucun radis dans ces condi- tions Affaire à suivre. Nouvelle bavure policière In memoriam 150 Millions pour un convertisseur de 700 000 FCFA Ali’9 a commencé les démolitions de la Cité de la démocratie. Lorsqu’en septembre dernier ce sujet a été évoqué, en coulisse, il a été répondu à votre journal qu’il n’en était rien, quelques villas avaient pris des fissures avec le temps. Le but, avait-on appris à l’époque, était de procéder à des restaurations desdites villas. Le temps nous donne raison aujourd’hui. Sa petite majesté avait un plan sordide : raser le complexe pour ses plaisirs de golfeur. Même si l’histoire ne conte aucun haut fait de ce dernier sur un terrain de golf. Biens mal acquis à lire la semaine prochaine

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Un journal véridique

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Page 1: Echos du Nord N°167

Ali Bongo Ondimba est-il normal ?

5 milliards dans du gazonECHOS DU NORD

Hebdomadaire Gabonais d’informations paraissant le Lundi. 7e année“Change. Believe”

Barack Obama

N°167 du Lundi 18 Février 2013. Prix : 500 FCFA

Crime de Ndjolé : enquête et imagesLire en page 2

Lire en page 3 et 7

Dans ce numéro

- Enseignement super-ieur : les raisons de lacolère P6

-PDG/Bitam : L’équationse complique P8

Dans la nuit de samedi à dimanche dernier, des poli-ciers ont fait irruption dans un bar de Nzeng Ayongdans le but de contraindre la barmaid de fermer son

établissement afin de faire respecter l’heure de fermeture de22H00. Mais les policiers outrepassent leur mission etappréhendent la tenancière et un jeune homme, Egnala,élève au Lycée technique, qui prenait son pot. Ils les embar-quent pour le poste de police. Sur place la dame débourserala somme de 27 000 FCFA en échange de sa liberté. Lejeune homme ne cèdera pas au chantage des policiers etsera battu à mort. Voyant qu’il était mal en point suite auxcoups reçus, les policiers le conduisent au Centre hospitalieruniversitaire central. Les employés constatant la volonté despoliciers de vouloir s’en débarrasser refuse d’accéder à leurmanœuvre. C’est ainsi qu’ils conduisent le jeune homme àl’Hôpital militaire. Sur place, ils déclarent qu’il s’agit d’unindigent et prennent la poudre d’escampette. A l’heure qu’ilest, le jeune homme est déjà décédé. Le problème est qu’ils’agissait du fils d’un autre policier, Kouba Kali, en poste àl’Inspection générale.

Julien Nguema Obame, un desfrères aînés d’André MbaObame et père de notre

confrère Frank Nguema, directeurde TV+ est décédé hier à 16H00.A cet effet, la direction et le per-sonnel du journal « Echos du Nord», adressent à ce dernier et à lafamille éplorée, leurs condo-léances les plus attristées et lesassurent de leur soutien moral.Dans notre prochaine édition,nous reviendrons sur le parcoursde ce haut serviteur de l’Etat quitire sa révérence à l’âge de 76 ans.

Ossamy Hussein pro-moteur de Btp crou-pit à la prison cen-

trale depuis trois mois.Motif de l’affaire, il seraitaccusé de recel. Ce dernieravait besoin d’un convertis-seur, une pièce utilisée dansdes engins lourds. Cettepièce est trouvée par unintermédiaire du côté deNdjolé. Et ce dernier la luivend à 700 000 FCFA.Contre toute attente unesociété concurrente, Ebori& Fils déclare rechercherun convertisseur et porteplainte au sieur Ossamy. Cedernier est relaxé par lasuite faute de preuves.

Seulement le parquet faitappel et il est maintenu enprison. Le jugement enappel devait être vidé le 07février dernier, mais il va dereport en report. Des indis-crétions parlent de pressiond’un magistrat de premièreinstance, d’un autre de laCour d’appel et d’un trèstrès haut magistrat. Mieux,d’autres mains noires exer-ceraient aussi une pressionpour faire cracher au liba-nais 150 millions de FCFA,même s’il recouvre laliberté. A ce qu’il semble, lelibanais a promis ne sortiraucun radis dans ces condi-tions Affaire à suivre.

Nouvelle bavurepolicière

In memoriam

150 Millions pourun convertisseur de

700 000 FCFA

Ali’9 a commencé les démolitions de la Cité de la démocratie. Lorsqu’en septembre dernier ce sujet a été évoqué,en coulisse, il a été répondu à votre journal qu’il n’en était rien, quelques villas avaient pris des fissures avec letemps. Le but, avait-on appris à l’époque, était de procéder à des restaurations desdites villas. Le temps nous donneraison aujourd’hui. Sa petite majesté avait un plan sordide : raser le complexe pour ses plaisirs de golfeur. Même sil’histoire ne conte aucun haut fait de ce dernier sur un terrain de golf.

Biens mal acquisà lire la semaine

prochaine

Page 2: Echos du Nord N°167

2ACTUALITÉ ECHOS DU NORD N°167 du Lundi 18 Février 2013

H.G et S.B.M

Robert Benoît

Enquête

Police et gendarmerie : versions divergentes surl'assassinat d'un transporteur près de Ndjolé

Commune de Lambaréné

La gestion du bureau du Conseil municipal indexée

Le mardi 22 janvier 2013,le premier maire adjointde la commune de

Lambaréné, chargé desfinances, Jean Justin MauryNgowemandji, a été entendupar la section locale de la direc-tion générale des recherches(DGR). Depuis lors, les autresmembres du bureau du conseilmunicipal sont absents de leurlieu de travail, obligeant les usa-gers à faire signer les actes audeuxième arrondissement deladite ville. A l’issue de la tenuede la session budgétaire du 19janvier dernier, il s’est révélé,entre autres, que seules lespetites ressources sont reverséesau Trésor. Tandis que lesgrandes ressources régénéréespar la mairie de Lambarénéprendraient d’autres directions.Or, selon une source, la capacitédu recouvrement de la mairieest bien au-delà du plafond.Toute chose qui expliquerait, enpartie, la chute du budget decette institution. Ainsi, l’onapprendra que le chef du recou-vrement, Edgard OnivinongoRokossa, n’ayant aucune acti-vité lucrative, fait des verse-ments trois fois par semaine à la

BGD. Une attitude que d’au-cuns ne comprennent pas car en2003, après la vente des villasconstruites à l’occasion des fêtestournantes, le compte dont dis-posait la mairie dans cettebanque avait été fermé. L’argentde la location de la niveleuse,revenue de Siat Gabon, le lundi11 février dernier, n’a aussijamais été reversé au Trésor etce, depuis deux ans, soit 5 mil-lions de francs par mois. Leslangues ce sont déliées en off etla gestion du bureau du conseilsortant a été mis à l’index.Aussi, une indiscrétion révèleque la commune est jumelée à

trois villes françaises et une ita-lienne. Seulement, poursuit-elle,cette coopération est gelée à cejour. La ville de Kaysersbergavait financé le réseau d’exten-sion des fontaines publiques dela commune. En lieu et place dela mise en œuvre de ce projet,c’est plutôt de l’eau qui avait étévendue par l’édile de la ville auxpopulations dans des casesconstruites à cet effet. Les popu-lations de la ville du « vieuxblanc » s’en souviennent. A cejour, ces derniers connaissenttoujours les mêmes difficultés:coupures d’eau récurrentes eteau impropre à la consomma-

La Police judiciaire (PJ) etla gendarmerie n'arriventpas à accorder leurs vio-

lons sur l'assassinat, le 21 jan-vier, près de Ndjolé, le chef-lieudu département de l’Abanga-Bigné, d’Amadou Yogno, 46ans, transporteur suburbain denationalité camerounaise.Les deux maillons de la chaînejudiciaire censés éclairer les tri-bunaux ont rendu des conclusionsdivergentes au sujet de ce drame.La brigade de gendarmerie de laSociété d’exploitation duTransgabonais (Setrag) de Ndjolésoutient la thèse d’un crime crapu-leux tandis que la PJ estime qu’ils’agit d’un crime commis à desfins fétichistes. Elle expose unesérie de facteurs l’ayant amenée àcette conclusion. D'après la PJ, les auteurs de cecrime sont Jolvy Sembé, aliasPrince, Philippe Boussengui,alias Koutche, Antoine MedardOssombi, alias Meme, EmileTonda, et Jean-Marie Otota, quiont été inculpés, jeudi, pourassociation de malfaiteurs, com-plicité d’assassinat et assassinat,avant d’être placés en détentionpréventive à la maison d’arrêtde Lambaréné.Pourtant, des zones d’ombres etdes incohérences subsistentdans l’enquête. A la gendarme-rie, Jolvy Sembé Hindzé, a-t-onappris, avait laissé entendrequ'il avait commis le crime toutseul dans le but de s'emparer duvéhicule de sa victime. Laconclusion du médecin mis àcontribution corroborait cettethèse, l'expert n'ayant passignalé des traces de mutilation.Après le crime, le jeune hommeavait emmené le véhicule de savictime jusqu’à Bitam, chef-lieu

du département de Ntem, où ilavait été arrêté les jours sui-vants. La question que tout lemonde se pose est de savoircomment avait-t-il fait pourfranchir les différents postes decontrôle de la gendarmerie etmême de la police nombreuxsur son itinéraire, alors mêmequ’il ne dispose pas d'un permisde conduire.

Don d’ubiquitéDès l'annonce du drame, deslangues se sont déliées pour rap-peler qu'un certain ValentinNgoumbou, domicilié àOwendo, l’avait aidé à emme-ner le véhicule jusqu’à Bitamaprès le crime. Le chauffeurserait ensuite rentré surLibreville à bord d'un bus d'unedes compagnies de transportdesservant la région. Pourquoi lesupposé conducteur n’a-t-il pasété interpellé pour être entendudans le cadre de cette enquête ?La voiture du défunt AmadouYogno avait été retrouvée entreles mains de la belle-mère deSembé Hindzé, qui faisait lescourses dans la zone d’Alembé,proche du lieu du crime ?Pourquoi cette dame n’a-t-ellepas été interpellée pour êtreauditionnée à Lambaréné enmême temps que les autres sus-pects ? N’avait-elle pas une partde vérité à livrer aux enquêteurs ?C’est après avoir été placé sousmandat de dépôt, a précisé unesource autorisée, que le jeunehomme a changé de version,confiant à la PJ avoir commisun crime rituel en compagnie desept individus, Philippe IlobouBoussengui, Antoine MedardOssombi, Emile Tonda, Jean-Marie Otota et deux sujets nigé-rians dont un certain Uché, ven-deur de friperie au PK 12, dans

L’Hôtel de ville de Lambaréné

Toutes nos excuses pour ses images insoutenables du reste du corps d’Amadou qui montre bien qu’il s’agissait d’un crime rituel

« Qu’attend la Cour des comptes de Mouila pour parachever son travail commencé en juillet 2012 à la Mairie de Lambaréné? »C’est la question que se posent les agents en service dans cette institution.

tion. En outre, le financementpar l’ambassade du Japon, àhauteur de 21 000 000 de FCFA,d’une plateforme d’orduresménagères n’a jamais vu le jourà Lambaréné. Il est reproché enplus au bureau sortant de n’utili-ser que les petits entrepreneurslocaux pour l’entretien desengins de la mairie. Toute chosequi n’est du reste pas sansconséquence tant ces engins, quidevraient en principe avoir unedurée de vie plus prolongée, seretrouvent régulièrement enpanne lorsqu’ils ne sont pasdéfinitivement mis sur cales.Dit-on que l’on éviterait les mai-sons agrées comme Sodim TP,au motif qu’avec elles, les règle-ments des factures n’occasion-nent aucun arrangements àl’amiable. Tout le contraire de cequi se passait sous DavinAkouré. Dans les couloirs de lamairie de Lambaréné, il se ditque le parc engin laissé par l’an-cien maire pouvait encore faireplus de dix ans. Au sujet de lagestion de la ressourcehumaine, il y a à redire. EdgardOnivinongo Rokossa, chef duservice de recouvrement, par ail-leurs oncle du premier maireadjoint de la commune, est l’ob-jet de convoitises de la part deses collègues. Ces derniers évo-

quent qu’il y a quelques mois, lesecrétaire général de l’institu-tion lui avait donné des congés,après trois ans de travail continu.Le premier maire adjoint, chargédes finances, Jean Justin MauryNgowemandji, s’y était opposécar, affirment ses collègues, ilest l’homme à tout faire de l’au-tre. Ils disent aussi que ce der-nier est payé à 250 000 FCFA;son loyer est de 150 000 FCFAet sa ménagère est payée à 50000 FCFA. Peut-il mener cetrain de vie avec 250 000 FCFA? Telle est la question qu’ils seposent pour justifier nombred’écarts de traitements qui exis-tent entre les différentsemployés. Le salaire de la filleNina Akoghe qui est arrivée aumême moment que son père enqualité de secrétaire particulièredu maire est de 250 000 FCFA.Pendant que celui de celle quifait quasiment tout le travailreste à 122 000 FCFA, et ce mal-gré les bons résultats qu’elleproduit depuis 1999 et sontreconnus de tous ses collègues etde l’ensemble du personnel. Lecas du chef de service de l’Étatcivil, Armand Yamouya, n’estpas en marge. Il perçoit 99 400FCFA depuis 2001 sans la moin-dre augmentation. Le constat quise dégage est qu’il y a des

employés qui exercent à la mai-rie de Lambaréné depuis vingtans, voire plus, et qui n’ontjamais vu leur salaire bougerd’un iota. Entre-temps, chaquefois qu’un nouveau maireaccède à la tête du conseil muni-cipal, ce dernier emmèneparents, copains et coquins avecdes salaires meilleurs que ceuxdes anciens. Au point de sedemander sur quelle base fixe-t-on les salaires des agents de lamairie de Lambaréné. Notreéquipe de reporters a essayé derencontrer le maire deLambaréné le jeudi 14 février2013, les portes se sont refer-mées devant eux. Vivement que la Cour descomptes achève le travailentamé car les malversationsfinancières qui s’y produisententraîne, cette institution à laruine certaine. Au point qu’en ence moment, il n’y a plus de four-nitures de bureaux, les agentssont obligés de s’en procurer àtitre individuel. Mieux, les regis-tres de naissance sont photoco-piés à l’extérieur. Et pour défautde carburant, les ordures ména-gères sont brulées à ciel ouvert.Toute chose qui ne contribueraitpas à améliorer la qualité del’environnement.

la banlieue de Libreville. Devantle procureur de la République et lejuge d’instruction, les présumesmeurtriers ont nié toute implica-tion dans ce crime, faisant valoirchacun un alibi.Antoine-Médard Ossombi,

domicilié à Boué, le chef-lieu dudépartement de la Lopé, adéclaré n’avoir pas bougé decette ville parce que faisant par-tie du protocole du gouverneurde la province de l’Ogooué, entournée le jour du crime.Philippe Ilobou Boussengui, enservice dans une société privéeà Libreville, a juré, la main surle cœur, avoir été à son poste detravail ce jour-là. Il en est demême pour Jean-Marie Otota etEmile Tonda.Sembé Hindzé a déclaré lesavoir appelés à la rescousse audernier moment parce que nepouvant maîtriser tout seul lavictime, qui était d’un gabaritimposant. Était-il possible quedes personnes vivant dans deuxvilles distantes de 400 km(Boué et Libreville,) puissentmettre en place un plan machia-vélique et se retrouver au mêmeendroit dans un temps record ?Philippe Ilobou Boussengui nedisposant pas de véhicule, com-

ment a-t-il fait pour rallierNdjolé nuitamment à la suite dela supposée alerte donnée subi-tement par ses présumés com-plices, alors que quitter ou rallierBoué n’est pas une sinécure, dejour comme de nuit, en raison dela carence de véhicules de trans-port assurant cette desserte ?Pourquoi une réquisition n’a-t-elle pas été faite à l’endroit desopérateurs de téléphonie mobilepour vérifier si Sembé Hindzéétait véritablement en liaisonavec les personnes citéescomme étant ses comparses ?Dans sa déposition, il a déclaréque ses sept acolytes avaient ral-lié nuitamment Ndjolé pour allercommettre la basse besogne lelendemain matin.Ils n’auraient regagné Librevilleavec les « pièces détachées » quetard dans la nuit, c’est-à-direaprès avoir passé près vingt-qua-tre tapis dans les environs deNdjolé. Les quatre hommes nedisposant pas du don d’ubiquité,pourquoi leur absence n'a-t-ellepas été remarquée par leursemployeurs respectifs ? Uneautre incohérence relevée estque Sembé Hindzé a déclarén’avoir pas vu physiquementPhilippe Ilobou Boussengui,

Emile Tonda et Jean-MarieOtota sur le lieu du crime.

Politisation à outrance de l’affaire

Il soutient qu’à leur place, cesont deux sujets nigérians quiauraient mis à mort AmadouYogno et prélevé à vif son cœur,sa langue, ses yeux et sesorganes génitaux. Il a prétenduque Philippe Ilobou Boussenguiet Antoine Médard Ossombi sesont dissimulés dans la broussepour qu’il ne les identifie pas.Dans quel intérêt se seraient-ilscachés de lui s'ils avaient élaboréensemble le plan funambulesquejusqu'à percevoir d'eux une sommede 600 000 F CFA qu'il présentecomme ses frais de mission ?Une autre incongruité est rele-vée au niveau des destinateursdes fameuses pièces détachées.Il a été déclaré que les organesqui auraient été prélevés sur lecorps du transporteur suburbainavaient été livrés à un membredu gouvernement en fonction, àun ancien ministre ainsi qu’à unsénateur.N’était-ce pas une déclaration àl’emporte-pièce faite sous l'effetd'un ras-le-bol, les quatre mis encause percevant les trois préten-

dus commanditaires comme lesauteurs de leurs ennuis judi-ciaires précédents pour lesquelsleur responsabilité n’a jamais étéclairement établie ?Au regard de nombreuses zonesd’ombre bien apparentes, desvoix se sont élevées demandantl’approfondissement de l’enquêteou sa reprise pure et simple. Leprocureur de Lambaréné, JusteAmbourouet Ogandaga, a ras-suré, au cours d’un point depresse, que le juge d’instructionchargé du dossier poursuivra lesinvestigations pour démêler lesfils de l’écheveau."Comme unchâteau de cartes, les autres cartesfiniront par tomber", a-t-il conclu.Pourtant, estime-t-on, la tâchen'est pas aisée au regard de lapolitisation à outrance de l'af-faire. Selon une source judi-ciaire, des hommes politiquesmus par des intérêts égoïstes ten-teraient d'influencer l'enquêtepar le biais d'actions diverses.“Nous subissons de fortes pres-sions depuis le début de l'en-quête. Des hommes politiquesenvoient leurs sbires pour venirrencontrer les inculpés et leurdicter des versions”, a dénoncéune source proche du dossier.

Page 3: Echos du Nord N°167

3ACTUALITÉECHOS DU NORD N°167 du Lundi 18 Février 2013

Ramses Frank

Ali Bongo Ondimba est-il normal ?

La Cité de la démocra-tie est en train d’êtrepassée à la pelleteuse.

Ainsi en a décidé sa petitemajesté, Ali BongoOndimba, qui voit sonGabon en grand format.Pour y arriver, il faudra sedébarrasser du vieuxLibreville, de tout ce qui,depuis Léon Mba et par lasuite Omar BongoOndimba, enlaidit cette cité.Le neuf sera l’œuvred’ALI’9, ou Ali neuf, c’estselon l’intonation. A la placedes vieilles bâtisses de laCité de la démocratie, il vabâtir un terrain de golf. Leprojet est libellé dans la Loide Finances 2013 au chapi-tre 01.91.12.60.Omar croyait bien faire enfaisant construire une citéfuturiste pour héberger lesparticipants au sommet del’Organisation de l’unitéafricaine (OUA) en 1977. Ily engloutira plusieursdizaines de milliards.Certaines sources ontavancé le chiffre de 33 mil-liards de FCFA. Le domaineest pensé par des architecteset des aménagistes derenom. Le lieu va compren-dre des salles de conférence,de banquet et de spectacle.Autour de ces bâtisses, sontérigées des villas de hautstanding ; le tout, surplombépar un palais de marbreblanc au sommet du Mont-Bouet, le site le plus élevéde la capitale gabonaise.Cette ville dans la ville vabaigner dans un environne-ment naturel. Couverte parun toit de verdure et parse-mée de collines et de ravins.Omar avait déclaré en sep-tembre 2007 qu’il était né etavait grandi dans un envi-ronnement naturel et qu’ilétait un amoureux de l’envi-ronnement. Force est dereconnaître que les aména-gistes y ont effectué un tra-vail remarquable d’adapta-tion. Sa petite majesté Ali’9vient simplement de déciderqu’il manquait une touched’innovation à ce travail. Ilinnovera avec un terrain degolf, des salles de confé-rence plus modernes. Celaaprès avoir rasé l’œuvre deson prédécesseur et père.Quoi de plus normal que depoursuivre ce qu’il avait

déjà commencé dès le débutde son mandat, en démolis-sant à la dynamite le palaisde marbre au sommet duMont-Bouët !

Pas de fumée sans feuDans ces mêmes colonnes(EDN 146 du 24/09/2012) ilavait été annoncé la démoli-tion future de la Cité de ladémocratie, quelquesconseils autour de sa petitemajesté ont crié à l’intox.Voici ce que disait cet article: « Ali Bongo envisagerait-ildétruire la Cité de laDémocratie ?C’est ce qui ressort avecinsistance de certainesindiscrétions. Celles ci-avancent que l’injonctionfaite aux occupants des vil-las de ce complexe cacheraitun projet de démolitiondudit quartier pour faireplace à des constructionsnouvelles. Il s’agirait entre autres, d’yériger un complexe debureaux administratifsmodernes d’une part. De cesmêmes indiscrétions, il res-sort que sa petite majestémijoterait également yconstruire un nouveaupalais après la destructiondu palais des hôtes qui dataitde 1977 par le défunt OmarBongo Ondimba avec ungolf moderne, en sommeune seconde résidence pré-sidentielle qui s’apparente-rait à la résidence devacances du président desEtats-Unis appelée « CampDavid ». Si ces indiscrétions s’avè-rent, Ali Bongo serait entrain de porter atteinte à cequi peut être considérécomme un patrimoine natio-nal, laissé par Omar BongoOndimba et qui était ni plusni moins que la transition duLibreville aux bâtisses colo-niales au Librevillemoderne. Une constructionau sein d’un environnementverdoyant et parsemé decollines, un environnementnaturel que les paysagistesont laissé comme tel etauquel les architectes sesont adaptés. C’est tout celaqui, à plus d’un titre, a fait labeauté de cet espace devenuexceptionnel. Qui en plusabrite un palais de confé-rence déjà avant-gardiste sil’on s’en tient à l’époque desa construction. Ali Bongopeut tout au moins en

Une question qui tombe à propos lorsque sa petite majesté opte en priorité pour la construction de terrains de golf dans un paysoù le budget est en augmentation constante depuis trois ans, et dans lequel les habitants peinent à satisfaire, au fil des mois,leurs besoins élémentaires : éducation, alimentation, santé, etc.

moderniser les structures aulieu de les démolir et toutela cité avec, comme s’il yavait urgence de ce côté-là.A moins de corroborer desassertions véhiculées ça etlà, qui tendent à voir dansl’œuvre d’Ali Bongo, sapetite majesté, une volontéde rayer de la carte duGabon toute l’œuvre laisséepar son prédécesseur etpère. Déjà, tout juste un moisaprès son accession au pou-voir en 2009, l’une des pre-mières œuvres d’AliBongo, héritier d’OmarBongo selon Boukoubi &Cie, a été de démolir lepalais de marbre blanc quise trouvait sur le Mont-Bouet, alors même qu’ilétait en excellent état. C’estdans ce palais que feu Omarbongo Ondimba logeait cer-tains de ses invités demarque. Les Mubutu,Patassé, et autres y ontrésidé, ainsi que d’autrespersonnalités. Qu’est ce quia conduit à la démolition decet ouvrage ? Seule sa petitemajesté peut l’expliquer. Etaujourd’hui des bruits per-sistent sur la destruction dela Cité de la démocratieconfortés par le délogementdes occupants des lieux.Quand l’urgence devait êtrela construction des 5000logements par an qu’il pré-sentait comme un minimum,la construction des universi-tés et hôpitaux modernes,des autoroutes, la matériali-sation de la zone écono-mique spéciale de Nkok quipeine à sortir de terre, etc.

Tels sont les chantiers quisemblaient entrer dans lesurgences de sa petitemajesté. Dans «l’Avenir enconfiance » il n’apparaîtnulle part des projets deméga-constructions sur l’ac-tuel site de la Cité de ladémocratie. Tout ceci res-semble à une lubie, tout sim-plement. Un éditorial d’ « Echos duNord » assimilait cette atti-tude à un gosse qui mettaiten pièce son jouet et seretrouvait incapable de leremonter. Tellement ilserait perdu entre les vis etles ressorts. » Ali’9 et son « Game land »Ali’9 est unique dans l’artdu gâchis. La vérité estqu’Ali’9 ne fera pas ce qu’ila dit et n’a jamais dit ce qu’ilveut réellement faire duGabon. Encore faut-il qu’ille sache vraiment. Tout sim-plement parce que le Gabonpour lui est une grande sallede jeux ou la réalité deschoses est réduite à desjouets et gadgets. La Cité dela démocratie est un gadgetqui ne convient plus à sasalle de jeux, vlan !, on ladémolit; Pour sa ville futu-riste, dimensionnée dans sonimaginaire depuis qu’il esttombé amoureux de Doha,où l’on soupçonne qu’il y aacquis des propriétés (Nousy reviendrons), il a purementdécidé en 2010 de fairedéguerpir les habitants deszones d’Agondjé, de la val-lée Sainte-Marie, de Sotéga,La Sorbonne et Rio, etc.sans leur offrir un site derelogement. Les habitants

menacés d’expropriationdevront simplement viderles lieux, car c’est saRépublique. Dans ces pro-jets mégalomaniaques, l’onn’a toujours pas vu la suitedes casses opérés dans lesquartiers de Libreville, endehors des nombreux sansabris. Dans la même foulée de cetEtat-gadget, il a décidé quele sceau de sa Républiqueaura désormais en toile defond le drapeau gabonais,malgré les dispositionsconstitutionnelles, il en seraainsi et les courriers desministres arborent, depuislors, cette nouvelle versiondu sceau en toute violationde la constitution. Pour bien marquer qu’Aliest dans un vrai « Game land», c’est lorsque, sans sour-ciller, il a jeté en juillet der-nier dans les eaux du Komoprès de 14 milliards deFCFA juste pour regarderdans son pays des bolidessurfer à toute vitesse sur leseaux du Komo, devant lesportes de son palais. Dans lemême temps, des Gabonaisfouillaient dans la poubellede Mindoubé pour assurerleur pitance de la semaine.Mieux, alors qu’il avait unprojet prioritaire deconstruction de 5000 loge-ments par an, dont il disaitpar ailleurs que ce n’étaitqu’un minimum, Ali’9 va selancer dans une aventureacquisition de l’hôtel parti-culier Pozzo di Borgio pourlequel même des richissimesdes pays du Golfe avaientrepoussé toute possibilité

d’achat, vu le prix. Pour lui,sa petite majesté, princehéritier du Gabon, son «Game land », pas de pro-blème. Il fera casquer leTrésor public de sonroyaume. Pour la gestion, cene sera pas le ministère desFinances, en charge dupatrimoine de l’Etat, maisson fidèle ami et DC,Maixent Accrombessi, ges-tionnaire de la SCI de la Rue51. Dans son « game land »sa petite majesté bling blinds’apprête à organiser aumois d’avril prochain unsuper carnaval qui n’appor-tera rien au Gabon. Sansparler d’une idée bateau quelui ont vendu deux ouestafà savoir l’organisation dutrophée des champions àLibreville au cours desgrandes vacances pro-chaines.

IrresponsabilitéEn quoi des terrains de golfsont-ils une priorité dans unpays où le déficit de loge-ments est criard ? En quoiun golf relève-t-il desurgences lorsque le systèmeéducatif est inopérant, queles enseignants et les élèvesbattent le macadam pourréclamer de meilleuresconditions de travail ? Pourla petite histoire, il fautmoins du coût de la réalisa-tion des deux terrains degolf dans leur premièrephase pour construire unebibliothèque universitairedigne de ce nom, parce quele coût final des terrains degolf sera nécessairementplus élevé avec tous lesaménagements autour ? Al’observer de près, sa petitemajesté Ali’9 se conduitcomme si le Gabon faisaitpartie de son héritage per-sonnelle, à l’image de cetterésidence à Nice, propriétéde son défunt père, et qui aété perquisitionnée récem-ment. Où est la normalité ?La question qui convient est: Ali Bongo Ondimba est-ilnormal ? Les autres par-laient d’amateurisme, lasituation actuelle montreque l’irresponsabilité aemboîté le pas à l’amateu-risme. En décidant de la démoli-tion de la Cité de la démo-cratie, il ne s’embarrasseramême pas d’en référer àl’Assemblée nationale. Cequi devait être le cas pour unbien public, construit avecl’argent des contribuables.Par ailleurs, il ne s’agit pasde n’importe quel bien, maisun des fleurons du patri-moine de l’Etat gabonais.Après tout, sa petite majestéAli’9 est au dessus del’Assemblée, donc au des-sus du peuple souverain !Les députés de la honte ontvoté la loi de finances etAli’9 aura un nouveau jou-jou dans son « Game land ».Deux parcours de golf pourses copains émiratis. Il estd’ores et déjà envisager ladémolition des quartierssous intégrés dont ceux deSotéga, trop visibles depuisce qui était, bientôt, la Citéde la démocratie.

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naissance et que quand on a 40ans au Gabon on appartient déjàau 3e âge et donc normalementassez vieux pour mourir devieillesse.Il est ostensiblement sidérant

de remarquer que 60% deGabonais vivent en marge de lasociété en raison de leur pau-vreté relative qui est scanda-leuse dans un pays riche.Il est singulièrement cho-

quant de voir que 25% deGabonais s’inscrivent dans descercles de pauvreté absolue etchronique dans la mesure où ilsn’arrivent pas à satisfaire leursbesoins sociaux de base commese loger, se nourrir et je ne parlemême pas d’envoyer ses enfantsà l’école, de se vêtir ou de sesoigner ou encore moins d’avoiraccès à l’eau potable et à l’élec-tricité.Cela est inacceptable surtout

dans une société où les 2% des

personnes qui confisquent les98% de la richesse créée dansnotre pays sont installées irrégu-lièrement, indûment et fraudu-leusement dans leurs richessesavec une visibilité sociale osten-tatoire qui constitue une insultepour les 85% des Gabonais lesplus vulnérables.Ce constat amer est imputa-

ble à l’idéologie ploutocratiquequi est d’une remarquable résis-tance en développant unesociété du mépris pour l’huma-nité et la dignité des autresconforme à la vie de « tonneaupercé » et d’absurdités festivesque mènent les 2% desGabonais les plus riches quandles scandales de la misère sont siéclatants.Notre pays a en effet une

appétence frénétique pour lesinégalités économiques et maté-rielles, pour les injusticessociales et judiciaires, pour lesdiscriminations personnelles etethniques artificiellement etdélibérément créées par la plou-tocratie et l’idéologie desfausses pistes réduite à n’êtreque des entités platoniciennes.De fait, les Gabonais jugent

de manière consensuelle notrepays inégalitaire notamment ence que les besoins sociaux debase ne sont pas assurés à cha-cun, en ce que l’on a substitué lacatégorisation ethnique et régio-nale au mérite pour l’accès auxemplois publics, en ce qu’unchômage de masse absurdedans un pays si faiblement peu-plé a été si volontairemententretenu.Car chacun peut observer

depuis environ 30 ou même 40ans, du point de vue de lamacro-géographie une nettedétérioration de la situationsociale des Gabonais quant àleur accessibilité aux besoinsprimaires et aux servicessociaux de base. Et si l’on affine

l’analyse à l’échelle micro-géo-graphique, on perçoit nettementdes différences significatives entermes d’équipements et deprestations sociales et sanitaires–même si elles sont générale-ment de médiocre qualité –selon les provinces, les départe-ments, les territoires et com-munes. De telles inégalitéssociales systémiques et persis-tantes posent automatiquementdes problèmes de dépérissementde la vie civique, de dégradationdes rapports humains en portantatteinte à notre vivre-ensembleet à la cohésion sociale.En effet, la grande pauvreté

des plus nombreux, les discri-minations ethnico-régionales,les inégalités entre des terri-toires ne sont pas seulement desproblèmes économiques. Nonseulement elles ont des effetssur le plan individuel d’inscrip-tion dans un projet de vie collec-

tive nationale parce que la pau-vreté c’est la rupture du liensocial, l’exclusion et la margina-lisation économique et cultu-relle. Mais en plus, pour ceuxqui ne s’intéressent qu’à la poli-tique, elles ont des effets poli-tiques destructeurs notammenten terme de désenchantement,d’instabilité, de déchirure dutissu social, identitaire et demanque de certitude sur l’ave-nir. Ce qui crée un fossé entreles gouvernants et les gouvernéset sape la confiance qui est élé-ment fondamental en politique.Notre pays ne vit pas seule-

ment un malaise politique. Il vitaussi concomitamment d’ail-leurs, un malaise social.Comment peut-il y avoir le sen-timent de vivre-ensemble dansun pays où les gens ne trouventdu travail et ne sont promusqu’en fonction de leur apparte-nance à telle ethnie ? à telle pro-vince ? à tel canton ? à tel clan ?et même à telle famille ? à telcercle ésotérique?Comment pourrait-il y avoir

un consensus national si lesgens ont le sentiment justifiéque certaines ethnies sont favo-risées au détriment des autres ?Que le pays ne traite pas tousses enfants de la même manière?Ceux qui s’opposent intellec-

tuellement et politiquement aucamp qui est au pouvoir doi-vent-ils devenir des apatrides defait ? Doivent-ils être exclus dessphères de la vie publique dupays ? Doivent-ils subir des pri-vations matérielles résultant desdroits légitimement acquis ?Qui peut croire que le redres-

sement nécessaire dont on abesoin au minimum pour attein-dre les objectifs du millénaire enmatière de développement estpossible dans ces conditions ?À moins de doter chaque

famille et pour les familles de

polygames, chaque lit d’unDirecteur Général de préférencedans les régies financières, d’unTrésorier Payeur général oud’un ministre – ce qui estabsurde, chacun peut compren-dre que « la géopolitique » à lagabonaise, les injustices délibé-rées, les inégalités matériellessont des cancers pour laconstruction de la République,de la démocratie, de l’Etat dedroit et de la Nation.Nier ces problèmes comme

c’est souvent le cas est unefaute.S’y complaire par cynisme

avec le sourd espoir que lesGabonais ne feraient jamais rienest irresponsable. Si nous nevoulons pas approfondir la voie« d’archippellisation » quesemble prendre le Gabon sanspossibilité de rencontre des unsavec les autres, il est urgent deconstruire une société gabonaiseavec une garantie des droits-libertés et des droits-créancesainsi que l’égalité et l’équité deschances pour tous pour apaiserles tensions.La réponse à cet impératif de

préservation du « vivre-ensem-ble » et de la cohésion socialeest: la justice sociale.Car la justice sociale est,

selon les termes des Nations-Unies « la condition fondamen-tale de la coexistence pacifiqueet prospère des hommes au seindes nations... ».Cette justice sociale consiste,

ce qui même sans raisonnementest de bon sens pour tous, à «rendre à chacun son dû ». Ce quiimplique un égal traitemententre les groupes et les individuset entre les territoires, une justerépartition des richesses natio-nales au sein de la société.Mais une telle ambition sup-

pose de mettre le principe decitoyenneté avec tout ce qu’ilimplique en termes de droits etde devoirs au-dessus de toutesles autres considérations.Rendre donc la société plus

juste pour accroître le bien-êtreet le mieux-être de tous sesmembres en réduisant autantque possible les inégalités, doitêtre la quête, l’objectif fonda-mental, le projet politique detous les gouvernants qui consi-dèrent que l’homme doit être lamesure de toutes choses. Etc’est le rôle de l’Etat en tantqu’il est le garant en dernier res-sort des « poids et mesures »d’assurer cet équilibre.Comment ? Que faire pour

instaurer une justice sociale auGabon et se prémunir d’unesociété fragmentée?De façon quelque peu som-

maire, il ressort de mes observa-tions actuelles un certain nom-bre de recommandations quipeuvent apparaître comme deslieux communs. Mais commel’a si justement noté GeorgeOrwell, « n’importe quel lieucommun contient une part devérité essentielle ».Il apparaît donc que l’équité

et l’égalité doivent constituer lesmaîtres mots d’un tel objectif.Évidemment, l’égalité dans laredistribution dont je parle nepeut être que celle relative auxdroits fondamentaux deshumains et qu’il faudra rendreeffective dans la répartition destâches, des rôles, des responsa-bilités et de l’accès aux res-sources. Cela est d’autant plusindiqué que le développementvéritable d’un Etat exige de

ECHOS DU NORD N°167 du Lundi 18 Février 2013 4POLITIQUE

Sous l’égide desNations-Unies, la com-munauté internationale

célèbrera le 20 février prochainla journée mondiale de la jus-tice sociale. Parce que rien dece qui concerne la vérité et lajustice qui sont elles-mêmesconsubstantielles à la démocra-tie n’est étranger au CDDH.Parce que la question de la jus-tice sociale s’articule utilementavec les exigences du respectdes droits de l’Homme notam-ment les droits qui découlent dela dignité, de l’égalité et desdroits-créances, il est dans lamission du CDDH de faire unsort à cette question. Car cethème exprime et révèle à luitout seul, je le crois, tous lesparadoxes, toutes les contradic-tions et toutes les rancœurs deces quarante dernières annéesdans notre pays, ainsi que l’undes défis de demain. Cette affir-mation n’est pas d’une origina-lité bouleversante. Chacun peutconstater en dehors de la propa-gande, du mensonge, de lamauvaise foi et des complai-sances, le paradoxe du Gabonqui est un pays très riche avecune population majoritairementpauvre et dont une bonne partievit même dans la misère.Le Gabon est un pays riche.

Il s’agit de l’une de ces véritésd’évidence que seuls, les espritsdérangés oseraient contester.Avec un PIB de plus de 8.000.000 de F. CFA par habitant etqui ne cesse de croître depuis 5ans grâce à la bonne tenue desprix du baril de pétrole sur lemarché générant des excédentsbudgétaires, notre pays est, del’avis même de toutes lesInstitutions économiques,financières et de développe-ment, l’un des quelques rarespays à revenus intermédiairesd’Afrique au sud du Sahara.Cela signifie concrètement quechaque Gabonaise et chaqueGabonais, même sans travailler,devrait recevoir des prestationssociales lui permettant de cou-vrir ses besoins sociaux debase, d’avoir accès gratuite-ment à une santé de qualité,avoir pour ses enfants accès àun système éducatif de bonnefacture, aux infrastructures detransport, ainsi qu’aux équipe-ments sportifs et culturels àmoindre frais.Malgré ce panorama écono-

mique, l’immédiateté de l’évi-dence laisse à voir que lesrichesses du Gabon ne profitentqu’à une toute petite caste quirevendique pour elle-même etses proches un droit illimité àl’inégalité, le droit de capter, des’approprier, de s’accaparer, despolier, de confisquer à leuravantage exclusif l’ensembledes richesses qui y sont crééespour tous, jusqu’à dépouillercomplètement toute la sociétéet l’Etat auquel elle se confondaisément.Il est particulièrement hon-

teux, indécent et incongru deconstater que le Gabon occupela 106e place sur 187 au classe-ment du PNUD sur l’indice dedéveloppement humain consi-déré comme la mesure la pluspertinente en matière dévelop-pement et de bien être despopulations.Il est tragiquement invrai-

semblable au XXIe siècle deconstater que l’espérance de viedans un pays aussi riche que lenôtre n’est que de 55 ans à la

1- Il y a-t-il une loi qui ditque toutes transactionsfinancières doivent passerpar le compte de l’avocat ?2- Un avocat peut-il jouer

un rôle de financier au béné-fice de son client sans l’avalde ce dernier ?3- Qu’est-ce qu’un avo-

cat ?Voici autant de question

que je me pose en tant quecitoyenne Gabonaise.Selon le Petit Larousse

illustré, un Avocat est unauxiliaire de justice quiconcoure à l’administrationde la justice.Un avocat conseille,

assiste, défend et représenteses clients en justice.Devant cette définition

succincte mais très claire, ilest évident que lorsque nousavons une interrogation, ilnous sera vivement recom-mandé de nous adresser auBâtonnier de l’ordre desavocats du barreau gabonais.Loin de moi l’idée de vou-loir déroger cette recom-mandation aussi noble soit-elle, je préfère m’adresser àcelle qui depuis des annéesentretien et informe lescitoyen Gabonais sur lesquestions de droit.En effet, la redondance

avec laquelle MaîtreOYANE nous parle du droità travers ses articles ne peutme laisser indifférente. Cettemanière d’éclairer lesconsciences, suscite en noustous, je l’espère, une curio-sité et une attention particu-lière en matière de droit quechacun de nous possède. Undroit que nous possédons parexemple est celui de nous

adresser à un cabinet conseilmoyennant des frais d’hono-raires en rétribution. Par cedroit il se créera une relationdite de client à avocat.Cette relation consolidée

par des closes préalablementdiscutées, définira le rôle duconseil et fixera ses limites ;Puis permettra au client desavoir « à quelle sauce ilsera mangé », combien ilaura à débourser.Maître, exaspérée de subir

un trafic d’influence qui, nefait valoir que des passe-droits au nom des opinions.Etouffée par la dominationqu’exercent certains de vosconfrères sur leurs clients.Dégoutée par un système decorruption qui existe maisque tout le monde Feind’ignorer et, dont on veutnous rendre complice,aujourd’hui je vous inter-roge.Je me tourne vers vous

non pas parce que vous êtesexempte de tous reproches,mais parce qu’au si loin queremontent mes souvenirs,aucun avocat ne nous avaitouvert publiquement sa pro-fession comme vous lefaites.

Merci pour cette lumièreque vous apporté dans la viede chaque membre de lacité. Que chacun s’en inspirepour s’éclairer.Peut-être à partir de ce

moment commencerions-nous à bâtir une Nation res-pectable, digne de sesvaleurs culturelles etmorales.

Judith

mobiliser toutes les énergiesindividuelles, le rassemblementdes forces et de toutes les com-pétences, la coopération desparcours individuels au serviced’un tel projet. Nul espoir dedéveloppement ou d’émergencesans une unité de projet quicombinerait l’efficacité écono-mique à la justice sociale.Et dans la mesure où l’injus-

tice sociale dans notre paysrésulte pour une part essentiellede la structure politique et idéo-logique, les réaménagementssuperficiels ne sont pas la solu-tion d’avenir. Remédier à unetelle injustice exige des remèdesqui passent par des change-ments de structures. Cesremèdes transformateurs doi-vent concerner le changementradical de la structure politiquequi sous-tend l’injustice sociale.Cela suppose l’instaurationd’un véritable contrôle démo-cratique de l’action publique,une transformation de laconception de l’Etat qu’on doitse garder de confondre et d’assi-miler à la seule personne duPrésident de la République etses proches, une modificationdans le sens de l’égalité des cri-tères d’attribution des alloca-tions familiales, des primes derentrée scolaires et autres pres-tations sociales entre les gabo-nais reversées le plus souventagents publics qui ont déjà desrevenus mais paradoxalementrefusées aux 25% d’indigentsgabonais qui sont inscrits dansle cercle endémique de la pau-

vreté.Quoiqu’il en soit, la justice

sociale doit être au cœur de laRépublique.Se battre pour la justice

sociale c’est parier sur l’avenir,c’est prendre conscience de lasituation de fragilité écono-mique, sociale et politique danslaquelle se trouve notre pays,c’est donner la chance à notre «vivre-ensemble » qui est un «but commun auquel cela vau-drait la peine de se consacrer ».Dans cette optique, l’Etat doit

faire naître des citoyens égaux.Ce n’est d’ailleurs pas qu’unequestion morale. Car ,à terme,on voit mal comment des per-sonnes qui sont dans une situa-tion identique mais qui fontl’objet de traitements différen-ciés et inégaux en ce quiconcerne la répartition des bienset la participation à la viepublique en raison du fait qu’ilsappartiennent à des ethnies oudes régions différentes, pour-raient continuer à porter leurconfiance dans les Institutionset un Etat qui les discrimine.Ces injustices sociales désar-çonnent et le statu quo tel qu’ilest pratiqué depuis plus de qua-rante ans n’est plus acceptable,au regard de la situation actuelle, de la marche du monde et desespérances légitimes de nom-breux compatriotes.

Me Paulette OYANEONDO Avocate et Présidente

du CDDH

Question à Me Oyane Ondo

JOURNEE MONDIALE DE LA JUSTICE SOCIALE TRIBUNE DU CDDH GABON

La problématique de la justice sociale au Gabon :quelques constats et des interrogations

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L’EDITORIALde Désiré ENAME

5ANALYSE & COMMENTAIRE

La commission sur la biométrie va nécessaire-ment rendre officiel le report des électionslocales à venir. Bien entendu, ce sera l’occa-

sion pour sa petite majesté de reprendre en main lasituation et passer pour un démocrate réformateur.Seuls les naïfs peuvent accorder une once de sincéritéà Ali’9. L’épisode de mai 2011 est encore frais dans lesmémoires et donne une idée des revirements de sapetite majesté. Revirements qui ne relèvent pas du tactpolitique qu’on reconnaît aux vrais stratèges. Ce report était envisageable et pouvait s’entrevoir

dès l’annonce du calendrier des rencontres décidé parsa petite majesté en décembre dernier. L’autre pan del’affaire est qu’il faut se rendre à l’évidence que sesdéductions lors de la rencontre de mai dernier à savoir« si la biométrie n’est pas en place, alors salut lesdégâts ». Les dégâts pourraient en effet subvenir si toutne se passe pas correctement. Il reste qu’à ce niveau,les choses restent entretenues dans une confusion vou-lue par les limiers de la majorité dont sa petite majesté. Au stade actuel les parties se sont accordées sur la

nécessité de la mise en place d’un fichier biométrique.Seulement il reste des points d’achoppement. D’abordau niveau du ministère de l’Intérieur où Jean FrançoisNdongou tient à folkloriser cet instrument que d’au-cuns estiment qu’il sera en mesure d’apporter plus detransparence aux élections. Ensuite, l’instrumentalisa-tion que le parti au pouvoir en fait sur l’efficacité de labiométrie. A plusieurs reprises, l’on a entendu lesténors de cette majorité déclaré que la biométrie n’étaitpas une panacée. Pour dire qu’il n’y a pas, en totalité,au sein de la majorité au pouvoir, une volonté réelle dejouer franc jeu. D’où les méfiances et les quelquesinquiétudes justifiées de la société civile sur la tenuedes élections à venir en toute sérénité.Le ministère de l’Intérieur, il faut le dire, a contribué

à banaliser le processus, en procédant à l’enrôlementdes populations en âge de voter dans l’opacité la plustotale. Mettant à contribution les élus du PDG seuldans cette opération. Une orchestration dont le but étaitde falsifier le fichier biométrique. Cette opération a étémise à nue par les vaillants maires de Mounana et deMoanda, pour ne citer qu’eux. La suite des événementsest-elle à redouter ? Assurément oui.Parce que la revendication du bloc de l’opposition

réuni au sein de l’Union des forces pour l’alternance nesemble pas être vouloir être prise en compte par leministère de l’Intérieur. A savoir que les seuls enrôle-ment et authentification des données ne suffiront pas.Ils demandent l’inter connectivité du réseau. Toutechose qui permettra d’empêcher les votes multiples.Même à ce niveau, le processus ne sera pas toujourssécurisé. Car il ne faut pas perdre de vue que le gros dela fraude se passe plus en aval qu’en amont. Le grosproblème auquel doivent songer l’opposition et lasociété civile est la protection des procès-verbaux. Carmalgré tout ce qui peut être mis en place en amont, lesystème est très perméable tant que les procès-verbauxne sont pas protégés. C’est de là qu’interviendra uneautre donnée qui est la sécurisation des résultats. D’oùl’originalité de l’idée des codes sources proposée parRichard Moulomba de l’ARENA. Chaque partiedétiendra une partie des codes qui ne pourraient fonc-tionner qu’une fois mis ensemble. C’est dans le sens dela protection des procès-verbaux et de la sécurisationdes résultats que la mobilisation doit se faire. Car labiométrie, même avec l’inter connectivité en plus, nerèglera aucun problème. Si l’opposition ne tient pascette revendication pour absolue, la majorité pourraaccéder à cette revendication et la lui offrir en guise decadeau. Pour ensuite verrouiller le reste et leur filer laraclée sans qu’elle ne s’en rende compte. L’oppositiona donc intérêt à tenir le bon bout.

Biométrie : l’opposition doittenir le bon bout

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D.L.B.N N°2359/01/2011

Directeur de la PublicationDirecteur de la Rédaction

Désiré ENAMETel: 05.02.50.73

Rédacteur en ChefJean Michel Sylvain

06-41-22-49Rédacteur en Chef AdjointMIHINDOU BISSIELOU

ALibreville, RSF demande au président AliBongo des "actes en faveur de la liberté de lapresse"

Lors d’une mission de trois jours au Gabon, une délé-gation de Reporters sans frontières a été reçue enaudience, le 8 février 2013, par le président de laRépublique, Ali Bongo Ondimba. Le secrétaire généralde l’organisation, Christophe Deloire, a affirmé au chefde l’Etat que « la liberté de la presse au Gabon connaîtdes progrès mais doit être largement améliorée ».L’organisation a demandé que le gouvernement dupays, « classé au 89ème rang du classement mondial2013 de la liberté de la presse, favorise tant l’exercicequotidien du journalisme que le cadre légal de laliberté de l’information, en abrogeant et remplaçant lecode de la communication de 2001 ».Lors de l’entretien au Palais du bord de mer, la déléga-tion de RSF a salué les intentions d’ouverture affichéespar le président Bongo, mais a demandé « des actesconcrets ». Il est en effet crucial que les autorités pren-nent rapidement des mesures pour que cessent les bru-talités policières et les intimidations du pouvoir à l’en-contre des journalistes. Le président de la Républiquegabonaise a pour sa part affirmé : "Le Gabon est unpays doté d'une grande activité en terme d'information.Je veille à ce que personne ne soit arrêté pour ses opi-nions. D'ailleurs, aucun journaliste n'est actuellementen prison. Nous déplorons cependant depuis trois ansdes dérives qui nous inquiètent. En raison des difficul-tés économiques pour les journalistes,se développe unmercenariat de la plume. Le journalisme ne saurait seréduire à l'invective". Le président a affirmé sa déter-mination à garantir la liberté de la presse et a sollicitéReporters sans frontières pour accompagner les évolu-tions au Gabon.Des atteintes récurrentes à la liberté de la presseLe secrétaire général et le responsable du bureauAfrique de RSF, Ambroise Pierre, ont fait valoir auchef de l’Etat les constats de leur mission d’observa-tion. Le Gabon compte une presse diverse, plurielle,capable d’une grande liberté de ton. Néanmoins, despoints noirs demeurent : pressions exercées sur lesrédactions, subordination des organes de presse auxacteurs politiques de tous bords, fréquentes suspen-sions de médias par l’organe de régulation, caractèreexcessif des sanctions qui rendent les journalistes et lesmédias vulnérables face aux autorités, mépris des jour-nalistes, entraves à l’accès à l’information, persistanced’une autocensure sur certains sujets.L’organisation demande que des enquêtes soient dili-gentées lorsque des médias sont victimes d’actes vio-lents de vandalisme contre les biens ou les personnes.De manière générale, l’impunité dont bénéficient lesauteurs d’exactions contre les médias et les journalistesest intolérable. Plusieurs cas concrets de médias ont étéévoqués avec le président gabonais.Pour évaluer la situation, la délégation s’est entretenueavec des journalistes de la presse nationale et interna-tionale, des dirigeants de rédactions, des diplomatesétrangers et des officiels gabonais. Elle a été reçue parla secrétaire générale de la présidence et ex-ministre dela Communication Laure Olga Gondjout, le ministrede la Communication Blaise Louembé, celui del’Intérieur, Jean-François Ndongou, la ministre de la

Justice et garde des Sceaux Ida RetenoAssonouet etpar le président du Conseil national de laCommunication (CNC) Guy-Bertrand Mapangou. Lesvisites de médias se poursuivront jusqu’au départ de lamission, le 9 février 2013.La nécessité de refondre la loi de 2001La présidence de la République a invité la mission deReporters sans frontières à formuler des recommanda-tions sur le projet de réforme de la loi de 2001 portantcode de la communication audiovisuelle, cinématogra-phique et écrite. Au lieu d’une réforme de ce texte,l’organisation préconise l’abrogation du texte existantet la rédaction d’une nouvelle loi. Le code de la com-munication en vigueur est à la fois lacunaire et impré-cis.Dans la loi de 2001, la liberté de la presse est consacréemais n’est pas garantie par une institution de laRépublique. La censure "constitue une violation desdroits de l’Homme" mais elle n’est pas interdite. Des «cas prévus par la loi » peuvent la justifier. Les fonc-tions du Conseil national de la Communication (CNC)ne sont pas suffisamment définies. La tutelle du minis-tre de la Communication sur les médias publics (pou-voir de nomination) est problématique.Les autorités gabonaises sollicitent Reporters sansfrontières pour que, dans un délai de deux mois, uneliste de recommandations soit fournie sur le projet deloi. Pour RSF, il est urgent de supprimer des délits depresse à la définition nébuleuse, d’introduire de laclarté dans l’application des délits tels que la diffama-tion et l’injure, de reconnaître l’existence de la presseélectronique qui agit pour l’instant dans un vide juri-dique, et de supprimer les peines de prison pour lesdélits commis par les acteurs de l’information dansl’exercice de leurs fonctions.

REPORTERS SANS FRONTIÈRESAmbroise PIERRE

Bureau Afrique / Africa Desk, Reporters W/o Borders

Une confusion a été entretenuefaisant croire queles responsables de Reporters sans frontièreétaient à Libreville pour effectuer un travail

pour le compte de la présidence de la République sur larévision du Code de la communication. Le groupe enquestion a certes été reçu en audience par le présidentde la République, mais en aucun cas il n’aurait accep-ter un travail pour la présidence. Leur expertise a étédemandé par les autorités gabonaises dans le cadre decette révision. Sur ce en plus de demander qu’un nou-veau code soit élaboré à la place de l’actuel, les mem-bres de Reporter sans frontière ont laissé entendre auxautorités gabonaises qu’ils leur feront des « recom-mandations » et des « préconisations ». Fin de match.

Reporters sans frontières Communiqué de presse 8 février 2013

Pas de travail pour laprésidence

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ECONOMIE/POLITIQUE & SOCIETE 6ECHOS DU NORD N°167 du Lundi 18 Février 2013

Le lundi 11 dernier à 10heures du matin,l’Université Omar

Bongo (UOB) de Librevillea été secouée par de vio-lentes manifestations d’étu-diants revendiquant notam-ment le paiement de troismois d’arriérés de bourse,un relèvement de celle-ci de83.000 à 150.000 FCFA etl’harmonisation du systèmeLMD (licence-master-doc-torat). Le mardi, après uncalme apparent, la situationétait toujours sous tension àl'Université Omar Bongo,déjà paralysée par un mou-vement de grève illimitéedéclenchée le 2 février der-nier par les enseignants quieux réclament une revalori-sation de leur salaire.Quelques éléments de lagendarmerie ont été posi-

Sophie Beuve Mery

Mihindou Bissielou

Enseignement superieur

Les raisons de la colère

Les députés sont complices du gaspillagedes deniers publics

Le ministre de l’Education nationale, Séraphin Moundounga, vénérable maître de la loge espérance 12 ne trouve pas de sommeilces jours-ci. Les étudiants de l’UOB et ceux de l’ENS ont entamé des grèves face à des promesses non tenues et à des traite-ments inégaux quant à la distribution des bourses et l’harmonisation du système LMD.

tionnés à l’entrée principalede l’institution pour rétablirla fluidité de la circulationsur le boulevard Léon Mba.Les étudiants rencontrés,qui ont préféré s’exprimersous le couvert de l’anony-mat, expliquent ceci : « leproblème de l’UOB est fon-damentalement celui de labourse. Depuis le début del’année, nous savons que labourse est donnée à partir du10 décembre. Mais cetteannée, la mensualisation acommencé dès octobre. Parexemple, certains nouveauxbacheliers et des boursiersréguliers avaient reçu leursbourses depuis octobre,d’autres l’ont reçu ennovembre, pour certains endécembre. D’autres,jusqu’aujourd’hui ont desattestations de bourses four-nies par l’Agence nationaledes bourses et stages du

Gabon (ANBG) et des cartesdu Trésor, mais ils n’ontjamais reçu leur dû. Il y en aencore qui sont dans le fondsspécial de la bourse, qui afait l’objet d’une grève l’an-née dernière, qui, jusqu’ici,n’ont encore rien touché. Ona eu une AG [Assembléegénérale] en janvier. Lesautorités du ministère, duTrésor et de l’ANBG nousavaient dit qu’en décembreon serait satisfait. Le 10 jan-vier, on n’était pas satisfait,il n’y avait pas de bourse unmois après, on a tenu uneautre AG et on s’est ditqu’on essayait quand mêmed’attendre pour voir si d’icila fin du mois les chosespouvaient rentrer dans l’or-dre. Comme nous savonsque la bourse c’est à partirdu 10 de chaque mois, ons’est dit que si le 10 février iln’y a rien, on allait, en tout

cas, manifester. Car, c’est leseul langage que nos diri-geants comprennent quivienne de l’université. Voilàpourquoi nous sommes surla route aujourd’hui».D’autres étudiants parlentmême d’une réduction dumontant de la bourse. Pourcertains, le trousseau sco-laire qui s’élevait à 90 000francs aurait été amputé de30 000 francs CFA. Demême, certains n’ont eu quela moitié de ce qu’ils atten-daient, quand d’autres n’ontrien reçu. La question durestaurant est subsidiaire-ment évoquée, et un autreétudiant déclare : «Si le res-taurant est ce qu’il estaujourd’hui et depuis desannées, c’est la faute du gou-vernement et particulière-ment du ministère de tutelle.On aurait dû entreprendreces travaux pendant les mois

de vacances. Et six moisplus tard, en janvier, le res-taurant aurait été ouvert. Etc’est ce qui nous avait étépromis l’année dernière. Onse rend compte que les tra-vaux n’ont débuté qu’enoctobre. Et on parle égale-ment de retard de paiementdans l’exécution de ce chan-tier». Trois jours après lemouvement d’humeur lancépar les étudiants del’Université Omar Bongo(UOB), les internes del’École normale supérieure(ENS) de Libreville sont,eux aussi, entrés dans ladanse, le 14 février. Pourexprimer leur mécontente-ment, les grévistes ont sim-plement barricadé l’entrée,bloquant ainsi l’accès deleur établissement, afin d’at-tirer l’attention sur leursrevendications et les pro-messes qui n’ont pas ététenues par la tutelle. On estbien loin ici du mouvementbeaucoup plus radical del’UOB, même si les forcesde l’ordre étaient égalementprésentes sur les lieux. Lesétudiants de l’ENS récla-ment notamment «le réta-blissement des bourses deslicences 3 qui auraient étéamputées de près de 100 000francs CFA ; la repriseimmédiate et incondition-nelle des cours pour leslicences 2 qui n’ont toujourspas démarré ; la fixation dela date des élections dubureau de la mutuelle et l’af-fectation d’un local auditbureau ; l’effectivité de l’in-ternet wifi, l’électrificationet la climatisation des salles; le renouvellement desouvrages à la bibliothèque».Concernant les bourses, il sedit dans les couloirs del’ENS que les bourses deslicences 3 passeraient de630 000 à 450 000 francsCFA par trimestre. «A partirde la 2e et 3e année, les étu-diants ne sont plus considé-rés comme des boursiers,mais comme des ensei-gnants-stagiaires. Nousfonctionnons donc en mode

présalaire, que nous perce-vons après 3 mois. En 3eannée, le présalaire est éva-lué à 210 000 francs parmois, soit 630 000 par tri-mestre», a expliqué un étu-diant. Parmi les autresrevendications, «l’applica-tion normale du LMDcomme l’indique la loi no21/2011 du 14 février2012». Alors que ce systèmene prévoit nullement une 4eannée pour le cycle delicence, «les responsables del’établissement ont fait com-prendre qu’au terme de la 3eannée, il fallait faire uneannée de professionnalisa-tion qu’on appellerait L4pour certains et, L5 pourd’autres. Nous voulons sui-vre le circuit normal, nousne voulons pas de L4, ni deL5», a indiqué le même étu-diant. Cette liste de revendi-cations avait été déposée ausecrétariat général quiassure l’intérim de la direc-tion générale depuis le 8février dernier. Depuisl’élection de l’ancien direc-teur général de l’ENS,Dieudonné Meyo meNkoghe, à l’Assembléenationale lors des dernièreslégislatives partielles, leposte est resté vacant, ce quiserait à l’origine du retardconstaté dans le traitementdes dossiers. Par ailleurs, lesétudiants ont prévenu que «ce jour n’est qu’un avertis-sement, plusieurs autresactions pourraient êtremenées si dans l’immédiatrien n’était fait». La pressions’accentue autour du gou-vernement qui, après moultpromesses sans lendemains,semble être dos au mur. Parailleurs, sur la grève desenseignants des universités àcelle des étudiants de l’ENS,en passant par le mouve-ment des étudiants del’UOB, le ministre del’Enseignement supérieurest resté relativement dis-cret. Séraphin Moundoungaprépare-t-il une sortie dutype rocambolesque dont luiseul a le secret.

L’insouciance et lesrelations incestueusesque nombre d’entre

eux entretiennent avec lechef de l’exécutif peuventexpliquer la trahison dontles parlementaires gabonaisse sont rendus coupablesvis-à-vis du peuple qu’ilssont censés représenter.Sinon, comment auraient-ilspu laisser passer, dans la loide finances 2013, deschoses insensées comme laconstruction de deux ter-rains de golf valant 3,750milliards de francs CFA,dans un pays où il manquedes infrastructures de baseet où la misère saute auxyeux ?Parce qu’ils sont les pre-miers à examiner le budget,les députés sont les plus àcondamner. Ils auraient dû(cela fait partie de leurs pré-rogatives) demander augouvernement de revoir sacopie. Mais ils ont laisséfaire, estimant que peu deGabonais s’en rendrontcompte. Rares sont ceux quise procurent la loi definances ou qui la décorti-quent, quand ils en dispo-sent.De plus, sachant que lebénéficiaire des deux ter-rains de golf n’est autre queAli Bongo, les députés nepouvaient pas se permettrede fâcher le « distinguécamarade » (qui entérineleur investiture aux législa-tives) et patron par ailleurs.Bien qu’il soit établi que lechef de l’exécutif (un trèsbon sujet de psychanalyse)demeure attaché au « fun »(jouissance, divertissement,farniente, bling-bling, etc.),

le jugement de l’histoire seraextrêmement sévère enversles députés. Les générationsfutures, dans lesquels oncomptera leurs descen-dances, ne leur pardonnerontpas d’avoir fait preuve d’unetelle légèreté, d’une telledésinvolture ou d’un telmépris du peuple.Certes, les députés sontconscients que les Gabonaisne leur accordent pas trop decrédit, vu les circonstancesdans lesquelles les dernièresélections législatives se sontdéroulées et le désamourentre les politiques et lescitoyens. Mais ils ratentl’occasion de redorer le bla-son de la Représentationnationale.Le président de l’Assembléenationale n’a pas à se plain-dre auprès du président de laRépublique et devant lanation du refus des ministresde répondre aux interpella-tions. Son institution pos-sède l’arme fatale de la

motion de censure. Dans lecontexte actuel, elle a ledevoir de s’en servir, pourfaire tomber un gouverne-ment inefficace et arrogant.Guy Nzouba Ndama, qui aune colossale dette moraleenvers Ali Bongo, s’y mon-trera-t-il favorable ? Si les députés ont peur dejouir de leurs prérogatives,qu’ils s’appuient alors sur lacorrespondance danslaquelle Ali Bongo leurdemandait d’accomplir cor-rectement leur tâche, afin dedémentir la thèse selonlaquelle la configurationactuelle de l’Assembléenationale augure son échec.Dans le temps, le passaged’un ministre ou du gouver-nement devant les députéstenait le public en haleine, àl’Assemblée ou devant letéléviseur, parce que cen’était pas une simple for-malité. Ce n’était pas nonplus une épreuve facultative.De nos jours, l’Assemblée

nationale est une simple caseà remplir, juste en vue derespecter le nombre d’insti-tutions prévues par laConstitution. A cette allure,il faut s’attendre à ce que lesdéputés valident les projets(en cours d’élaboration) deconstruction de palaces pourle Premier ministre et lesmembres du gouvernement,pendant que leurs compa-triotes peinent à se logerdécemment.Qu’attendre des sénateurs ?Ils ne peuvent pas courir lerisque de se montrer plusregardants que les députés.Leur mode d’élection (auxsuffrages indirects), favora-ble aux arrangements etexposé aux combines, lesrend trop fragiles.En plus, les sages ont laréputation d’être des genssans histoires, dépourvus dela fougue qui caractérise lesbons députés.

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7ECONOMIE/POLITIQUE ECHOS DU NORD N°167 du Lundi 18 Février 2013

L’ambition de faire duGabon un pays émergenten 2O25 a forcément un

prix, et le projet nécessite demoyens. Les moyens, AliBongo Ondimba et son équipese sont mis en ordre de bataillepour se les donner. A cet effet, ilfallait bien inventer un «machin » copié chez les paysqui ont réussi leur développe-ment grâce à une planificationet une programmation. Ce «machin », c’est bien l’Agencenationale des grands travaux,dont les ministres et parlemen-taires se plaignent mais n’osentpas dissoudre, au risque desubir les foudres d’Ali Bongoet les revers fétichistes des ritesdans lesquels la plupart estengluée. Ceux qui ont lu le pro-jet de loi de finances 2013,d’ailleurs accessible sur le net,se sont rendu compte que lepremier chapitre de cette loiconsacre une part importantede fonds à l’ANGT pour lacoordination des projets del’émergence. Ainsi lira-t-on au01. 91. 0. 1. 18, Bureau decoordination des projets del’émergence. Et à son para-graphe 7119 destiné aux Etudeset autres missions de planifica-tion de l’ANGT, le Parlement a

30 milliards de francsFCFA d’investissementpar an. C’est l’annonce

qu’à bien voulu faire le direc-teur général de la Sociétéd’exploitation du chemin defer Transgabonais (Setrag),monsieur Henri Jobin, à lapresse nationale qu’il a lui-même convoyée sur les prin-cipaux chantiers déjà engagéspar la Setrag, entre Librevilleet Ndjolé.Cet investissement, qui sem-ble se dérouler avec le seulappui de la Compagnieminière de l’Ogooué(Comilog), actionnaire de laSetrag aux côtés de l’Etatgabonais, répond au cahier descharges signé entre cette entre-prise et l’Etat. Ce voyage depresse était l’occasion pour ladirection générale de l’entre-prise, de montrer qu’elle est enplein dans la réalisation desengagements pris.Le directeur général accom-pagné de plusieurs de sescadres de haut niveau àsavoir, le directeur technique; celui des ressourceshumaines ; celui de la com-munication et le chef de trafic,n’a pas boudé son plaisir enprésentant aux journalistesprésents les divers chantiersengagés par son entreprise etqu’elle a fermement l’inten-tion de conduire à terme.

Pierre Durand

Jean Michel Sylvain

Setrag/Investissement

La société annonce un plan d’investissement de 30 milliards par an

Budget 2013

5 milliards dans du gazon

La Société d’exploitation du Transgabonais a organisé un voyage de presse le jeudi 14 février 2013. A cette occasion la directiongénérale de cette entreprise a présenté à la presse un programme ambitieux d’investissement à même de remettre en état leréseau.

Plus de 5 milliards de francs CFA pour financer l’émergence et les caprices d’un enfant gâté. Quand la loi de finances 2013 fait lelit des amis d’Ali. L’Assemblée nationale monocolore aurait-elle fermé les yeux sur ce chapitre budgétaire ? La Commission surl’enrichissement illicite va-t-elle se pencher sur le cas de l’ANGT ? La taverne d’Ali Bongo Ondimba.

accordé un montant de 1 mil-liard 500 millions de francs. Comme si la mort du pilote bri-tannique survenue lors de lacourse de motonautiques sur lescôtes de Libreville ne suffit paspour calmer les ardeurs d’enfantgâté du président, au chapitre01. 91. 12. 60 le Parlement atout de même accordé le mon-tant global de 3 milliards 750millions de francs à l’ANGTpour une petite gâterie à savoir,« Le par cour de golf de laPointe Denis et de la Cité de ladémocratie ». Un par cour de

golf à la Pointe Denis et à la Citéde la démocratie, en dehors desfantasmes d’Ali, que va rappor-ter cette activité aux Gabonais ?Que va-t-elle améliorer dansleur quotidien, assez peu relui-sant ? Alors qu’on attendait devoir le budget être consacré àdes problèmes hautement plusimportants comme la santé despopulations, l’éducation etl’emploi des jeunes. Pour AliBongo, c’est au golf que lesGabonais chômeurs, malades etaffamés devront aller jouer pouroublier leur réalité, à la Pointe

Denis. C’est toujours à leur «machin » qu’a été confiée lacoordination de tout cela. Etcerise sur du gâteau, des para-graphes entiers ont été consa-crés à l’affaire. On lira : 7111.Etudes d’ingénierie, architec-ture et d’urbanisme : 225 mil-lions. 7112. Etudes d’impactsenvironnementaux : 225 mil-lions. 7119. Autres études etmissions de planification : 187millions. 7121. Contrôle tech-nique : 156 millions 250 millefrancs. 7123. Mission decontrôle de projet : 218 millions

Les travaux engagés concer-nent d’abord la consolidationde l’outil de production, c’set-à-dire le chemin de fer lui-même. Des usagers se sontaperçus que le train abordaitcertains tronçons à vitesse detortue. Surtout dans la zonegare de Ntoum et gared’Andeme. Selon la directionde la Setrag, ceci ne devraitguère n’être plus qu’un mau-vais souvenir dès que les tra-vaux de renforcement de lavoie dans ces zones dites insta-bles seront achevés. Cela aura

par ailleurs une autre consé-quence bénéfique pour les usa-gers, c’est que ces travaux vontpermettre de réduire considéra-blement le taux d’accident surcette ligne. Car, aux dires de ladirection, les études menées eninterne imputent à ces zonesinstables, la cause principaledes accidents. Pour cela, uneentreprise française qui a faitses preuves dans des chantiersaussi importants que laconstruction de l’aéroport deThiès au Sénégal, où sur plu-sieurs projets autoroutiers en

France, a été sélectionnée pourréaliser ce chantier. Il s’agitpour elle de trouver la roche surchaque point jugé instable duréseau, et d’y poser les pieuxqui devront supporter les rails.Cette opération, qui était encours au Pk111 au moment dupassage de la presse, va coûter500 000 euros à l’entreprise,soit la bagatelle 327 millions deFCFA. Au Pk173, un autre typede travail était en cours. Ils’agissait d’effectuer du rem-blai car le chemin de fer mena-çait de s’écrouler, tant l’affais-

sement était imminent.Sur le plan social, l’entreprise asorti le grand jeu pour montrerque la gestion des ressourceshumaines était sa principalepréoccupation. C’est ainsi quedès la gare de Ntoum, tout lemonde a pu constater deschangements majeurs dans lesconditions de travail desagents qui y officient. Il s’agitprincipalement de l’installa-tion d’un dispositif d’éclairagesolaire tout autour des équipe-ments de la Setrag. Faut-il rap-peler que la gare de Ntoumétait réputée être une zone denon droit où les criminels pou-vaient assouvir leurs passionsdu fait de l’obscurité ambiante.C’est ce qui a fait dire à unagent en poste à Ntoum que cetéclairage des installations deSetrag à Ntoum, aura été « leurcadeau de Noël ».Comme si cela ne suffisait pas,le directeur général a tenu àprésenter un vaste programmeimmobilier qui devra profiter àl’ensemble de son personnelpendant leur période d’activité.Il s’agit d’un programme deconstruction de 350 villas des-tinées aux agents de maîtrise etexécutants d’un coût de près de20 millions de FCFA. Ces vil-las seront reparties sur les siteshistoriques de l’entreprise àsavoir Boué, Ndjolé,Lastourville et Moanda. Pourmener ce challenge, l’entre-prise a sélectionné quatre

entreprises locales. A chacunede faire ses preuves dans laconstruction d’une villatémoin. Aux termes de l’éva-luation qui suivra la livraisondesdites maisons témoins,seules deux entreprises serontretenues pour engager le pro-gramme énoncé plus haut.A ces citées qui ne manquerontpas de donner de la couleur àl’habitat des cheminots surleurs différents sites, s’est ajou-tée la construction de cases depassages à la gare d’Andeme.Ces maisons qui se veulent «écologiques », aux dires desresponsables de l’entreprise,serviront aux cheminots entransits sont modernes, en boistravaillé, d’une valeur de prèsde 25 millions de FCFA. 6cases de passage seront ainsibâties à Andeme.Setrag veut jouer la transpa-rence en publiant ce qu’il esten train de faire dans le cadrede la concession que l’Etat luia confié. A la différence deplusieurs autres entreprises,venu opérer au Gabon dansles mêmes conditions, et quine communiquent pas pourainsi dire. C’est donc une ini-tiative à encourager et à louer,en espérant que l’entreprisesaura toujours garder cemême contact avec la presse,même lorsqu’il s’agira d’af-faires moins heureuses.

750 milles francs. 7312.Travaux de terrain : 687 mil-lions 500 milles francs. 7331.Travaux de construction d’in-frastructures : 1 milliard 937millions 500 milles francs.7379. Autres services profes-sionnels : 112 millions 500milles francs. Avec vos calcu-lettes, le total de tout ça donnerala somme de 3 milliards 750millions de francs. Si vous yajoutez 1milliard 500 millionsdestinés au bureau de la coordi-nation, vous êtes au-delà de 5milliards. Dans ce chapitre dela loi de finances, on remarquebien que le paragraphe destinéaux « Etudes et autres missionsde planification » apparaît deuxfois pour la même entité, c'est-à-dire l’ANGT. De l’affairisme.Il en est de même des étudesd’impacts et autres services pro-fessionnels. Dans le second casc’est une appellation fourre-tout, alors que les études d’im-pacts sont bien des services pro-fessionnels. Quand on sait quela direction générale del’Environnement a ses proprescabinets et que les projets pour-raient échoir aux Anglais del’ANGT, on réalise bien quecette agence a été créée pourenrichir les plus proches d’AliBongo. De l’affairisme. Unevéritable caverne d’Ali Baba.

Avec toutes ces incohérences,un budget qui ne cadre pas avecles objectifs de développement,on se demande comment leParlement, bien que monoco-lore a-t-il autorisé un documentcomme celui-là C’est leur pré-rogative au regard de la loi. Oren quoi un terrain de golf peut-il constituer un service public ?Quand bien même le golf seraitdevenu le sport roi enRépublique gabonaise pour-quoi écarter dès lors le minis-tère des Sports. Plus de 3 mil-liards pour un parcours de golfalors que les Gabonais ne peu-vent pas se soigner, et qu’ilsattendent toujours les 5ooologements promis. Les 3 mil-liards ne pouvaient-ils pas ser-vir à la compensation pourbaisser les prix des denrées ali-mentaires ? Alors que le peuplecrie à la cherté de la vie, Ali etson groupe financent lescaprices de l’émergence. Orl’ANGT jouit d’une autonomiede gestion, qui contrôlera alorsla passation des marchés ? Etcomme l’émergence est pro-mise pour l’an 2025, il fautcompter encore douze pro-grammations de ce genre, doncsuffisamment de temps pourque les affairistes installés aucœur du pouvoir au Gabon s’enmettent plein les poches.

Une villa dela cité de ladémocratiereduite enmiettes

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ECHOS DU NORD N°166 du Lundi 11 Février 2013ICI ET D’AILLEURS 8

La majorité présidentielledans la ville de Bitam nepourra pas éviter un

affrontement entre l’ancienministre des Sports, l’actueldéputé de Bitam, RenéNdemezo’o Obiang, et sonancien homme de confiance,Charles Mvé Ella, qui a appeléouvertement à un « changementsans heurt… » de leadership àBitam.René Ndemezo’o Obiang quine voulait pas laisser le terrainmédiatique à Charles Mvé Ellaau cours de cette semaine achoisi de tirer le premier. Il aprofité pour cela de l’opportu-nité du match de la championsleague africaine que son clubl’Union sportive de Bitam(USB) devait jouer contre unclub saotoméen. En bête poli-tique, l’homme a accordé uneinterview au quotidien gouver-nemental « L’Union »,quelques jours avant l’adressede Charles Mvé Ella à laChambre de commerce deLibreville. Le message que ledéputé de Bitam a délivré àcette occasion n’avait rien desportif, mais plutôt à forteconsonance politique. L’élu de Bitam a voulu fairesavoir à tous que contrairementà une rumeur persistance quitend à montrer que les liensseraient rompus entre le chef del’Etat et lui, il n’en est rien. Lapreuve, a-t-il indiqué dans cetteinterview, Ali Bongo Ondimbaqu’il a saisi pour venir ausecours de son club l’USB, aagi promptement en mettant àsa disposition « des moyensconséquents » pour permettre àce club de pouvoir affrontercette compétition dans les meil-leures conditions. Son entou-rage qui a assuré « le serviceaprès vente » de cette commu-nication, n’a pas été avare dansla distillation des détails consti-tuants ces « moyens consistants». Un avion privé pour amenerl’équipe à Sao-Tomé, et une «importante somme d’argent. Lemessage est clair. Si Ali BongoOndimba, dont tous savent dotéd’une « rancune tenace », sedonne autant de mal pourrépondre favorablement auxdoléances de René Ndemezo’OObiang, c’est « qu’il comptetoujours sur lui » pour mener àbien sa politique au plan natio-nal et à Bitam. Et surtout « qu’iln’a pas de haine à son endroit,au contraire ». D’ailleurs, unbrin prédicateurs, les soutiensdu député n’hésitent pas àcroire que leur mentor, auregard de sa grande expérience

Le personnel licencié à lamise sous concession del’office des ports et rades

du Gabon (Oprag) ne décolè-rent pas. Le directeur général,Rigobert Ikambouyat Ndeka,n’a toujours pas trouvé le tempsde traduire en acte concret ladernière décision du conseild’administration de cette struc-ture tenu le 18 décembre 2012,et qui prévoyait de donner enguise de solde de tout compte,un chèque de 2 millions deFCFA à chacun des bénéfi-ciaires.A l’annonce de cette décision,plusieurs de ces anciens cadresde la maison sont venus àLibreville avec le secret espoirque la direction générale règle-rait au plus vite cette question.Malheureusement, ils ont dûdéchanter. Ce qui fait qu’ils seretrouvent aujourd’hui, pour lesplus chanceux, à la charge deleurs familles respectives.Situation que ces ancienscadres ont du mal à accepter.C’est face à ce qui est apparucomme une humiliation de plusà leur endroit que ces derniersont décidé de se rendre surplace le 31 janvier 2013 dans lamatinée. Le directeur généralqui aurait été coincé dans leparking par ces ex-employés encolère, a essayé de s’en sortirpar une pirouette qui consistaità imputer au délégué du person-nel le retard pris dans le règle-ment définitif de cette question,au motif qu’il ne lui aurait pasencore transmis la liste défini-tive des ayants droits. Ce queces anciens n’ont pas accepté.Un bras de fer s’en est suivi, auterme duquel le directeur géné-ral a finalement accepté designer les chèques des per-sonnes concernées. Aux diresde plusieurs d’entre eux, l’agentcomptable de l’Oprag auraitégalement apposé sa signaturesur lesdits chèques le mêmejour. Or, depuis là, aucunchèque n’avait pas encore été

remis jusqu’au moment où nousmettions sous presse. Les ser-vices financiers de l’Office sontrestés très évasifs lorsqu’un denos reporters s’est rapprochéd’eux par téléphone pour savoirles raisons d’un tel blocage. Uncadre de l’Office, qui a requisl’anonymat, évoque « l’affinage» de « la liste des ayants droits,pour leur permettre de régler enune seule fois ce dossier ».Sauf que le personnel concernéa du mal à croire à une telleinterprétation. Il y voit plutôtune manœuvre de plus queserait en train d’orchestrer ladirection générale à leurdépend. Car, par le passé,affirme-t-ils sur la base despreuves concrètes qu’ils ontmises à notre disposition, l’an-cien directeur général, JeanPierre Oyiba, avait profité duplan social mis en œuvre aumoment de la concession par-tielle pour faire bénéficier à saparentèle des avantages prévusdans ce plan. Notamment enoctroyant des parcelles de ter-rain à ces derniers, alors mêmequ’ils ont continué à faire partiedes effectifs de l’Office. Et pourbeaucoup de ces bénéficiairesd’un autre genre, ils sont encoreau jour d’aujourd’hui en poste àl’Oprag. Jean Pierre Oyibaayant poussé le ridicule assezloin en se mettant lui-même surcette liste comme bénéficiairede deux parcelles numérotées26 et 28, de la section CQ6 duplan cadastral y relatif.Personne n’à souvenir auGabon que Jean-Pierre Oyibaavait quitté son poste après lamise en concession de l’Oprag,pour justifier l’octroi à son pro-fit, de cet avantage prévu dansle plan social. Au contraire, ilest resté en poste jusqu’à sanomination comme directeur decabinet du président de laRépublique, Ali BongoOndimba.Mieux, l’homme ne s’est pasarrêté là. Il a également fait pro-fiter de cette « générosité parti-culière », à sa famille. Ainsi,

indiquent les agents concernéspar le plan, la parcelle 34 de lasection CQ6, ainsi que cellenumérotée 41 de la même sec-tion auraient échu à ses parentsdirects.Les anciens ne veulent dontplus faire les frais de ces actesmafieux. Surtout que selon plu-sieurs d’entre eux se retrouve-raient déjà sur la liste des béné-ficiaires de ce chèque de 2 mil-lions de FCFA, des personnesqui seraient toujours en posteaussi bien à l’Oprag qu’à GabonPort Management. C’est pour-quoi, cette opération « d’affi-nage » de la liste leur apparaitplutôt comme un moyen d’in-clure également sur cette nou-velle liste des personnes qui nedevraient pas s’y retrouver,comme le fit en son tempsl’équipe Oyiba.Plus que jamais les autorités duGabon sont interpellées. En pre-mier lieu le chef de l’Etat,ancien président du conseild’administration de l’Oprag aumoment de sa mise en conces-sion, pour mettre un terme aucalvaire vécu par ces ex-agents.Surtout que ceux-ci ont acceptéde revoir considérablement à labaisse leurs prétentions. Des 17millions de FCFA que chacund’eux devait recevoir – valeurdu terrain que chacun devaitrecevoir au titre de bonus aumoment du départ- ils ne perce-vront plus que 2 millions deCFA. Surtout aussi que l’uned’entre eux, Mme JudithRégina Mbaga, a été victimed’un accident vasculaire céré-bral au début de ce mois defévrier, qui l’a finalementemportée le 4 février 2013,alors qu’elle était sur le point departir de Lékori dans le Haut-Ogooué pour Libreville, dansl’espoir de toucher son chèque.Ces collègues d’infortunevoient comme l’une des causesde cet accident, le fait qu’elleait appris que les règlementsn’étaient pas encore effectifs àLibreville. (Affaire à suivre).

Le ministère de la Promotion des investisse-ments, des Travaux publics, des Transports, del’Habitat et du Tourisme, chargé de l’aménage-

ment du territoire a communiqué le lundi 11 et lemardi 12 février 2013, dans les quotidiens l’Union etGabon Matin. « En vue de lancer les travaux deconstruction de la nouvelle ville d’Agondjé autourdu stade de l’amitié sino-gabonais, le ministère de laPromotion des investissements, des Travaux publics,des Transports, de l’Habitat et du Tourisme, chargéde l’Aménagement du territoire informe les popula-tions occupants les parcelles 3,4,5,6,7 et 8 faisantl’objet d’une déclaration d’utilité publique par décretn°000401/PR/MHUC de 2002, du démarrage immi-nent des opérations de démolition de toutes lesconstructions préalablement identifiée. Cettedémarche intervient après les étapes suivantes:recensement et évaluation du cadre bâti; négociationcollectives et individuelles avec les membres du col-lectif des habitants de Mveng Ayong et Marseille 2ayant répondu à l’appel des responsables duditministère; viabilisation d’une zone de relogement aulieu dit Marseille 2, derrière le collège d’enseigne-ment secondaire d’Avorebam; paiement des indem-nités aux ayants-droit par les services compétents dela direction générale des services du Trésor; dons des

maisons de moyen standing, à titre gratuit définitif àceux des compatriotes jugés socialement en diffi-culté et mise à disposition des parcelles aux per-sonnes à loger, assortie d’un engagement de l’Etat àdélivrer des titres fonciers». Et le samedi 16 février2013, Jean Paul Tchibinda, directeur de l’Urbanismeest allé déposer une note aux intéressés dont l’objetportait sur la mise en demeure. A ce sujet, l’on retien-dra qu’il est urgemment demandé aux personnesrésident sur les lieux de bien vouloir les libérer lemardi 19 février 2013, délai de rigueur. Au regard dece communiqué, tout porterait à croire que tous lesrésidents ont été indemnisés. Au constat, il y a desrésidents qui n’ont pas encore vu l’ombre de cetteindemnisation, bien qu’ayant été recensés. Le site derelogement auquel fait allusion ce communiqué a étéconfié à Socofi pour les travaux de d’aménagementet de viabilisation qui peinent à être livrés. Aussi, lesvoix se sont élevées pour dénoncer les délais qui sontrelativement courts et ne tiennent pas compte du faitles enfants de ces populations sont inscrits dans desécoles, lycées et collèges environnants. Le temps dechercher et trouver une maison à louer est égalementà prendre en compte. Depuis jeudi dernier, les démo-litions des soubassements et autres maisons inhabi-tées ont débuté.

politique, devra très certaine-ment jouer un rôle de premierplan au regard des bouleverse-ments politiques qui sontannoncés.Charles Mvé Ella, pendant cetemps, veut croire que son heurea enfin sonné. Même le secré-taire général ne le dit pas expli-citement, pour ne pas certaine-ment tomber dans cette batailled’égo qu’il a lui-même, tout aulong de son adresse de laChambre de commerce, repro-ché aux autres leaders de lacommune de Bitam. L’hommea plutôt donné le sentiment devouloir « jouer collectif »,même s’il faut pour cela « qued’autres cadres de Bitam endehors de lui » soient appeléaux responsabilités, comme leventent à tout va ses incondi-tionnels, rencontrés quelquesjour après cette grand-messe deLibreville. Il est clair qu’il s’agitd’un positionnement politiquequi peut amener sa « base » às’élargir avec l’arrivée de toutesles personnes qui pensent que «René a fait son temps ».Dans cette bataille qui s’an-nonce et donc les prémices sevoient déjà avec la difficulté querencontre le parti au pouvoirpour renouveler ses structuresde base dans la commune deBitam. Charles Mvé Ella partsans doute avec un handicap,sur que ses adversaires ne man-queront de souligner à chaqueétape. C’est d’apparaîtrecomme un auteur d’une tenta-tive de « parricide ». C’est-à-dire, comme celui « qui poi-gnarde René alors qu’il lui doitpresque tout » insistent les sou-tiens du député. A cela, lesinconditionnels du SGA duPDG répondent qu’il en est rien.S’ils veulent bien attribuer unrôle à René Ndemezo’O dansl’ascension de leur leader au

sein de l’appareil du PDG, ilsrépliquent automatiquementque le même aurait « tout fait »pour limiter son influence poli-tique dans le département duNtem, en le « privant » d’uncontact privilégié avec les habi-tants du département. Au pointque le SGA est « certainementun des rares membres du secré-tariat exécutif sans mandat élec-tif. » C’est face à ce qui estapparu comme une volonté dele mettre « sous la tutelle deRené », que le SGA a pris la têted’une « rébellion » qui appelleau passage de témoin. Reste au chef de l’Etat, en saqualité de patron du PDG, àprocéder à un arbitrage sur cettesituation qui risque fort bien defragiliser encore son parti dansce « fief de l’opposition ». Il nepourra pas faire l’économied’une décision pour ramener del’ordre dans cette maison. MaisAli Bongo Ondimba, qui donnel’impression de tout laisser faireen matière de politique, peut-il,dans le cas d’espèce, trancher ?Seul l’avenir le dira.

PDG/Bitam

L’équation se compliqueDeux personnalités politiques de premier plan de la communede Bitam se sont exprimées publiquement la semaine dernière.Le moins que l’on puisse dire c’est que la majorité présiden-tielle a confirmé sa « diversité » dans cette localité.

Oprag

Les anciens salariés peinent à sefaire solder leurs droits

Le personnel licencié au moment de la mise sous concession del’Office des ports et rades du Gabon (Oprag), ne sont toujourspas rentrés dans leurs droits. D’autres irrégularités sont appa-rues dans ce dossier, car des personnes toujours en poste, appa-raissent sur la liste des bénéficiaires du plan social. Récit.

SYA

JMS

Habitat/Destructions

Des familles gabonaises envoyées à la rue sans délai

M. Eyeghe, le chef du bureau centraldes douanes, après 9ans de service,vient de s’illustrer en achetant deux

Canters pour organiser son commerce deboisson entre le Gabon et la GuinéeEquatoriale. Il a ouvert deux dépôts de venteà Ndjolé et Lambaréné. Mais le plus gravereste que le Gabonais, qui pratiquait ce com-merce et qui obtenait plus ou moins lesfaveurs du chef du bureau des douanesd’Oyem, vient d’être doublé par ce dernier.M. Maxime Nkoukou voit ses taxes doua-nières augmenter pendant que son concurrent,qui lui servait de couverture, est exempté de

toutes taxes.Voyant que les affaires sont fructueuses, lechef du bureau des douanes, pour mieux ren-tabiliser son business, a même ouvert un postede douane à la cite économique d’Oyem, alorsqu’il y a un poste fixe à Abam-Eba depuis etlégalement reconnu. Or, voilà que celui qu’ilvient d’installer à la cité économique estmême contesté par les autres douaniers quiarguent que l’ouverture d’un nouveau poste dedouane émane d’une décision du gouverne-ment quand il en éprouve le besoin.Qu’est-ce qui fait donc courir le chef dubureau de douane d’Oyem ?

Oyem Le chef du bureau central des douanes se prend pour l’Etat

René Ndemezo’o et...

Charles Mvé Ella