echos du nord n°135

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ECHOS DU NORD Hebdomadaire Gabonais d’informations paraissant le Lundi. 6eme année Change. Believe” Barack Obama N°135 du Lundi 09 Juillet 2012. Prix : 500 FCFA Cocobeach : Les contrôles intempestifs des gendarmes révoltent les populations Affaire Jean de Dieu Nzé / Epeck Banaken Jeanne d’Arc Aude Le parquet et la police judiciaire ont failli P.2 Education nationale/Moyen Ogooué Un responsable de l’ins- pection délégué d’acadé- mie défraie la chronique P.6 Justice/Corruption 1,8 milliard de FCFA détourné à un forestier gabonais P.6 Lire en page 8 Lire en page 3 & 5 Ali Bongo/François Hollande Ce qu’ils se sont dit Dans ce numéro U ne erreur surve- nue lors du mon- tage du numéro 134, nous a fait illustrer l’article intitulé : « Police nationale, le cochef accusé de malversation » par la photo du général Embinga, le prédécesseur du général Léon Mistoul. La rédaction pré- sente à l’inté- ressé ses plus sincères excuses pour les désagré- ments que cette situation a pu créer pour lui- même, et son entourage. Mise en place de la biométrie, élections incontes- tées et incontestables, réhabilitation de l’Union nationale, garantie de pluralisme démocratique, liberté de la presse et respect des droits de l’homme. Ce sont quelques uns des thèmes évo- qués par François Hollande lors de son entretien avec Ali Bongo Ondimba le 5 juillet dernier à l’Elysée. Ambiance. L e service des affaires criminelles s’est une fois de plus illustré négativement la semaine dernière. Son chef, le sieur Boubata aurait, selon nos sources, remboursé à des victimes d’un vol de 3 millions de FCFA, la somme de 500 mille FCFA. En effet, la police judiciaire aurait réussi à élucider une affaire de vol et a pu récupérer l’entièreté du butin des mains du délinquant. Sieur Boubata, à qui les victimes demandaient sans arrêt s’il était par- venu à récupérer l’argent, leur affirmait du contraire. Il a fallu qu’un autre policier de la maison aille cuisiner le même prévenu pour qu’il découvre le pot aux roses. Boubata a dû se résoudre à rendre l’argent après avoir comblé le trou… Ce même service a tenté de libérer un assassin présumé vendredi 6 juillet 2012. Un enquêteur du service L., a demandé à ce prévenu le paie- ment de 300 mille FCFA contre sa libération pure et simple. Le présumé assassin a fait venir sa famille avec la somme requise. M. L. aurait envoyé une jeune recrue encaisser l’argent auprès des parents. Sauf qu’un grain de sable s’est glissé dans cette belle mécanique. L’accusé avait déjà été conduit chez le procu- reur avant que L. n’ait eu le temps de remplir sa part du contrat. Excédé, celui-ci a vendu la mèche au procureur. Ce-dernier a tout de suite convoqué la jeune recrue qui a reconnu les faits et qui est pour l’heure écrouée. Reste plus qu’à remonter la filière. A moins de laisser payer le lampiste, comme d’habitude. Police nationale /agents ripoux Les bonnes affaires du service des affaires criminelles Rectificatif

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Page 1: Echos du Nord N°135

ECHOS DU NORDHebdomadaire Gabonais d’informations paraissant le Lundi. 6eme année

“Change. Believe”Barack Obama

N°135 du Lundi 09 Juillet 2012. Prix : 500 FCFA

Cocobeach : Les contrôles intempestifs des gendarmes révoltent les populations

Affaire Jean de Dieu Nzé / EpeckBanaken Jeanne d’Arc Aude Le parquet et la policejudiciaire ont failli P.2

Education nationale/MoyenOgooué Un responsable de l’ins-pection délégué d’acadé-mie défraie la chronique

P.6Justice/Corruption 1,8 milliard de FCFA

détourné à un forestiergabonais P.6

Lire en page 8

Lire en page 3 & 5

Ali Bongo/François Hollande

Ce qu’ils se sont dit

Dans ce numéro

Uneerreursurve-

nue lors du mon-tage du numéro134, nous a faitillustrer l’articleintitulé : « Policenationale, lecochef accusé demalversation »par la photo dugénéral Embinga,le prédécesseurdu général LéonMistoul. Larédaction pré-sente à l’inté-ressé ses plussincères excusespour les désagré-ments que cettesituation a pucréer pour lui-même, et son entourage.

Mise en place de la biométrie, élections incontes-tées et incontestables, réhabilitation de l’Unionnationale, garantie de pluralisme démocratique,liberté de la presse et respect des droits de

l’homme. Ce sont quelques uns des thèmes évo-qués par François Hollande lors de son entretienavec Ali Bongo Ondimba le 5 juillet dernier à

l’Elysée. Ambiance.

Le service des affaires criminelles s’estune fois de plus illustré négativement lasemaine dernière. Son chef, le sieur

Boubata aurait, selon nos sources, remboursé àdes victimes d’un vol de 3 millions de FCFA, lasomme de 500 mille FCFA. En effet, la policejudiciaire aurait réussi à élucider une affaire devol et a pu récupérer l’entièreté du butin desmains du délinquant. Sieur Boubata, à qui lesvictimes demandaient sans arrêt s’il était par-venu à récupérer l’argent, leur affirmait ducontraire. Il a fallu qu’un autre policier de lamaison aille cuisiner le même prévenu pourqu’il découvre le pot aux roses. Boubata a dû serésoudre à rendre l’argent après avoir comblé letrou…Ce même service a tenté de libérer un assassinprésumé vendredi 6 juillet 2012. Un enquêteurdu service L., a demandé à ce prévenu le paie-ment de 300 mille FCFA contre sa libérationpure et simple. Le présumé assassin a fait venirsa famille avec la somme requise. M. L. auraitenvoyé une jeune recrue encaisser l’argentauprès des parents. Sauf qu’un grain de sables’est glissé dans cette belle mécanique.L’accusé avait déjà été conduit chez le procu-reur avant que L. n’ait eu le temps de remplir sapart du contrat. Excédé, celui-ci a vendu lamèche au procureur. Ce-dernier a tout de suiteconvoqué la jeune recrue qui a reconnu les faitset qui est pour l’heure écrouée. Reste plus qu’àremonter la filière. A moins de laisser payer lelampiste, comme d’habitude.

Police nationale /agents ripoux

Les bonnesaffaires du service

des affaires criminelles

Rectificatif

Page 2: Echos du Nord N°135

2ACTUALITÉ ECHOS DU NORD N°135 du Lundi 09 Juillet 2012

La manière dont aété menée la procé-dure officielle dans

l’affaire qui opposel’homme d’affaires, Jeande Dieu Nzé, à MadameEpeck Banaken Jeanned’Arc Aude, peut amenerle Conseil supérieur de lamagistrature qui doit setenir mercredi prochain,à avoir la main lourde surle parquet de laRépublique. Car un telniveau de défaillances’apparente à de la conni-vence, voire à du favori-tisme du parquet enfaveur d’une des parties.Ce qui est en total contra-diction avec l’impartia-lité qui doit être le scep-tre dont la justice et ceuxqui l’animent doivent separer.Selon nos investigations- rendues très difficilesdu fait que le principalintéressé, M. Nzé, n’apas voulu s’exprimer,préférant nous renvoyer àses avocats - MadameEpeck Banaken Jeanned’Arc Aude serait rentréeau Gabon avec des piècesl’identifiant commecamerounaise. Une foissur place, elle rencon-trera Monsieur Nzé avecqui elle va filer le parfaitamour pendant plusieursmois. Au point que selonl’entourage de l’hommed’affaires, celui-ci avaitenvisagé très sérieuse-ment en faire sa légitimeépouse. Cette volontéd’épouser cette femme,poursuivent les sources,s’est traduite par la visitequ’il aurait rendue audénommé Mvé BibangCharco, originaire

Maître Moumbembé, ténor dubarreau du Gabon n’a pas vuque son client ne pouvait entoute logique poursuivre sonadversaire dans les conditionsactuelles ? Mystères. Mieux, leparquet ira jusqu’à délivrer unsoit transmis qui va prendredes chemins tortueux pour

arriver à la police judiciaire.Le document partira du par-quet via un agent. Il sera par lasuite remis au chef d’étatmajor de la PJ. Sans l’enregis-trer, celui-ci arrivera dans lesmains du chef de service desaffaires criminelles, l’opjBoubata Emmanuel, sans que

le directeur des affaires crimi-nelles en soit informé. Commesi cela ne suffisait pas, le chefde service des affaires crimi-nelles va remettre directementle soit transmis à un enquêteur,alors qu’il aurait dû le donnerau chef de division, son subal-terne direct, charge à lui de

désigner l’enquêteur. Malgré que le juge d’instruc-

tion le 6e cabinet en charge dela première affaire, ait claire-ment signifié à la PJ qu’il n’yavait pas matière à poursuivreMonsieur Nzé pour l’instant,malgré les instructions duprocureur général allant dansce sens, la PJ est tout de mêmeintervenue. Il sembleraitmême que le fameux soittransmis aurait finalement étéenregistré vendredi 6 juillet2012. Ce qui veut dire que laPJ veut poursuivre son action.Cette attitude du parquet ne

peut qu’inquiéter et fait appa-raître chez les usagers de lajustice, un profond sentimentd’insécurité juridique.Dès lors, on ne peut pas

s’étonner d’apprendre que leChinois qui a avoué le meurtrede son compatriote à Akok,près de Ntoum, soit mis enliberté au bout de troissemaines d’incarcération. Toutcomme on n’est pas non plussurpris qu’une dame travail-lant dans l’administration des

Impôts, qui aurait reconnuavoir détourné des fondspublics, aurait aussi été libéréeaprès 3 jours de prison. Elleest tout simplement actuelle-ment évanouie dans la nature.Que dire enfin de ces trèsnombreux Camerounais quiinondent la salle des pas per-dus du tribunal, et qui propo-seraient des « services » auxusagers de la justice pour faire« avancer » leurs dossiers.Dans ces conditions, on com-prend que le parquet ait entoute illégalité maintenu endétention 7 prisonniers troismois de plus, alors qu’ilsavaient fini de purger leurpeine. Ali Bongo Ondimba doit

savoir que s’il veut construireun Etat de droit, il doit comp-ter sur une justice forte et équi-table. Ce n’est pas avec le par-quet de cette année, qui faitmontre d’une grande légèretédans la gestion des dossiersqu’il est appelé à connaîtrequ’il va y parvenir. A bonentendeur.

d’Oyem, et qui passaitpour être le père géniteurde la jeune dame. Un jour, l’homme d’af-faires va apprendre que sadulcinée est retenue parles services de l’immigra-tion (CEDOC), au motifque cette-dernière s’étaitprésentée munie d’unacte de naissance gabo-nais pour se faire établirun passeport.Renseignements pris parl’intéressé auprès duditservice, il apprendra quela jeune femme qui s’étaitprésentée à lui commeGabonaise originaired’Oyem mais de mèreCamerounaise, est en réa-lité une camerounaise depère et de mère. Avec lacomplicité de son soi-disant père gabonais, M.Mvé Bibang, ils seseraient rendus à l’am-bassade du Cameroun auGabon, qui leur auraitdélivré un procès-verbalde reconnaissance paren-tale. Muni de ce docu-ment, la dame se fera éta-blir une déclaration denaissance à la mairie du1er arrondissement deLibreville. C’est avec cedocument qu’elle tenterad’aller se faire établir unpasseport gabonais.Arrêtée par les élémentsdu CEDOC, une décisiond’expulsion sera prise àson encontre. Un billetd’avion lui sera acheté.La dame sera bel et bienmise dans un avion enpartance pour leCameroun. Sauf qu’avantque l’avion ne décolle, leparquet de Libreville vadonner l’ordre au ColonelLendoye de libérer ladame. Ce qu’il fit nonsans un pincement aucœur.

Sûre de ses soutiens, lajeune femme va se pré-senter au commissariat deNkembo avec la mêmepièce d’État Civil évo-quée plus haut, elle par-viendra à se faire établirune carte nationaled’identité. Un récépissélui sera délivré. Elle serarattrapée cette fois pours’être vantée d’avoir unecarte d’identité gabonaiseauprès des autres

Camerounaises. Une deses compatriotes, quiavait pour amant un élé-ment de la brigade derecherche, aura la mau-vaise idée de demander àcelui-ci de lui faire aussiune pièce d’identitécomme celle de sa sœur.Ceci mettra la puce àl’oreille du gendarme, quiva alerter sa hiérarchie.La dame sera de nouveauarrêtée. Elle reconnaîtra

les faits. Déférée devantle juge du 4ème cabinet,elle sera libérée sur ordredu parquet.Au regard de la vie pourle moins tumultueuse decette dame, Jean de DieuNzé va décider de mettreun terme à leur relationaprès les révélations quelui avait faites les ser-vices du CEDOC, aprèslui avoir offert un fondsde commerce important,selon son entourage. Enretour, la jeune damedécide d’assassiner pure-ment et simplement sonancien amant. Elle varecruter un voyou de laplace en la personneByenebom Jean Michel,connu pour de multiplesfaits de braquages par lesservices de sécurité de laplace. La jeune dame vaprétexter détenir desinformations importantesqu’elle souhaiterait divul-guer de visu à son ancienamant. Intrigué au regarddu personnage de son ex-maîtresse, l’homme d’af-faires va tout de suiteinformer les services desécurité. Ceux-ci vonttendre un piège à lajoueuse et sa bande.Lorsque Jean de DieuNzé se rend au lieu derendez-vous fixé avec sonex-amant, les servicesavaient déjà pris posses-sion sur les lieuxquelques heures plus tôt.A l’arrivée du tueur pré-sumé sur les lieux, celui-ci sera tout de suitereconnu par les élémentsde la PJ. Il était recherchépour un autre forfait. Ilsera arrêté. L’hommepensant avoir été prispour le crime qu’il s’ap-prêtait à commettre, va semettre à table et dira que

c’est sa sœur qui l’aenvoyé faire ça. Il seraconduit à la PJ. Quant à lasœur, dame EpeckBanaken, elle sera à sontour appréhendée par lesservices du B2.Interrogée par l’adjudantObiang, de la divisiond’investigation judiciaire(DIJ). Celui-ci recevral’ordre du parquet delibérer la dame.Face à cela, l’avocat deMonsieur Nzé a saisi leparquet général, qui aordonné la reprise del’enquête. La jeune damesera de nouveau reprise etmise sous mandat dedépôt. Deux mois plustard, elle sera libérée enl’absence du procureurgénéral parti présider desaudiences foraines à l’in-térieur du pays. Profitantde sa toute nouvelleliberté, alors que l’affairen’est pas encore jugée, lajeune dame et sonconseil, maîtreMoumbembé, vont porterplainte contre M. Nzépour dénonciation calom-nieuse. L’avis du procu-reur général demandantde sursoir à cette plainted’une prévenue ne ferarien. Il s’en suivra larocambolesque perquisi-tion au domicile deMonsieur Nzé, sans man-dat, au cours de laquelle,4,5 millions de FCFA luiseront dérobés. Aux der-nières nouvelles, l’entou-rage de l’homme d’af-faires croit savoir que laprocédure de la jeunedame contre lui, prospè-rerait toujours au parquet.(Affaire à suivre).

La gestion du dossierNzé/Epeck Banakenétonne plus d’un

observateur au tribunal deLibreville. A se demander cequi peut amener des magis-trats et des officiers de policejudiciaire à prendre autant delibéralités pour venir ausecours d’une présuméedélinquante. Non content del’avoir défendue contre toutelogique dans les multiplesdélits qu’elle a commis enrapport avec ses papiers denaissance, le parquet deLibreville persiste et signe enacceptant qu’une prévenuepuisse poursuivre la partieadverse pour dénonciationcalomnieuse, alors même quela première procédure n’estpas connue. Même un étu-diant en première année dedroit ne peut pas commettreune telle erreur. Pourquoi leparquet de Libreville n’a paspu se rendre compte de cetteincompatibilité ? Pourquoi

SYA

SYA

Intervention non justifiée du parquet en faveur de la prévenue, vice de procédure, disfonctionnement des services de la policejudiciaire, policiers ripoux… Telles sont les conclusions de l’enquête de la rédaction sur cette affaire. Récit !

Affaire Jean de Dieu Nzé / Epeck Banaken Jeanne d’Arc Aude

Le parquet et la police judiciaire ont failli

Affaire Nzé/Epeck Banaken

Pourquoi le parquet de Libreville se mouille-t-il autant ?

Page 3: Echos du Nord N°135

3ACTUALITÉECHOS DU NORD N°135 du Lundi 09 Juillet 2012

L’ambiance n’était pasà la fête pour le pou-voir gabonais ce 5

juillet 2012 à l’Elysée.François Hollande, le nou-veau président de laRépublique française quirecevait son homologuegabonais, a tout fait pourmontrer au monde entierqu’il s’agissait exclusive-ment d’une rencontre dictéepar les intérêts diploma-tiques des deux pays. Pasquestion de rechercher àdonner à l’évènement unequelconque « chaleur ». François Hollande est resté« scotché » sur le perron del’Elysée regardant son hôteemprunter les marches d’es-calier qui le menait à lui.C’est au tout derniermoment que le chef del’Etat français a descendu àpeine deux marches pouraller serrer la main de sonvisiteur. D’ailleurs, contrai-rement aux us de la prési-dence française, Ali BongoOndimba n’a pas eu droit àune poignée de main sur leperron élyséen, face à lapresse. Son hôte l’ayantinvité tout de suite à s’en-gouffrer dans le palais prési-dentiel français. Sans mêmel’attendre, il le précéderadans cette marche vers sonbureau du 1er étage del’Elysée. Comme s’il nevoulait pas garder un quel-conque souvenir de cetterencontre. A la fin de l’en-tretien, François Hollandene prendra non plus la peinede raccompagner son hôtesur le perron. Il s’arrêtera aubas des escaliers qui mènentà son bureau. Ali Bongo àl’image d’un boxeur sonné,a voulu tout de suite se diri-ger vers sa voiture. Il a falluque l’ambassadeur,Germain NgoyoMoussavou, d’un geste de lamain l’invite à aller répon-dre aux questions de lapresse.Le contraste est saisissant

lorsqu’on regarde l’accueilréservé un jour avant lui et lejour suivant par le mêmeHollande respectivement auprésident guinéen, AlphaCondé, et au nouveau prési-dent du Sénégal, le libéralMacky Sall. FrançoisHollande les a accueillisl’un et l’autre dans la courde l’Elysée, et s’est affichéavec eux avec un large sou-rire sur le perron de l’Elyséeface à la presse. Ultime piedde nez fait à Ali BongoOndimba, Pascal Canfin, leministre chargé deDéveloppement et deSensibilité écologique évi-tera soigneusement de ren-contrer Ali Bongo Ondimba,alors qu’il s’est montré dis-ponible lorsqu’il s’est agi deMacky Sall ou d’AlphaCondé. Son collègued’Europe Ecologie les Verts(EEV), Yves Jadot, trainé enjustice par Ali BongoOndimba pour diffamation,croit savoir pourquoi Canfina fait faux bond.François Hollande, dans cecontexte, ne pouvait pasfaire plus, sauf à se renier etmettre en mal ses soutienspolitiques en France.D’ailleurs, sa famille poli-tique, à savoir le Parti socia-liste veillait au grain et s’ac-tivait. C’est ainsi qu’il a reçuau même moment « unedélégation représentant lasociété civile gabonaise ».Comme si à rue Solférino -siège de ce parti - on voulaitminimiser la rencontre del’Elysée. Dans le communi-qué que ce parti a publié levendredi 6 juillet 2012 à ceteffet, il dit avoir été informépar la partie gabonaise deses « inquiétudes sur le cli-mat politique tendu, et lesrisques qu’une mauvaisegouvernance et une situationsocio-économique fragilefont peser à l’avenir duGabon.» En retour, le PSfrançais a «exprimé de nou-veau son regret que ni lesélections présidentielles de2009 ni le scrutin législatif

de 2011 n’ait permis l’éta-blissement d’un dialogueentre le pouvoir et l’opposi-tion». Ce qui est une façonde remuer le couteau dans laplaie et de se rappeler au bonsouvenir de Charles MvéElla, qui n’avait pas hésitéen décembre 2011, de rappe-ler à l’ordre le PS français aunom du Parti démocratiquegabonais (PDG). Cette fois-ci, pas si sûr que le parti demasse ait le même courage.Les socialistes français pou-vaient dès lors conclure faceà la société civile gabonaise: « Le président FrançoisHollande a souligné hierclairement, à l’occasion dela visite en France de sonhomologue du Gabon, AliBongo Ondimba, les prin-cipes qui doivent désormaisguider les relations entre laFrance et le Gabon. Le Partisocialiste salue cettevolonté de rompre avec lespratiques du passé, mar-quées par les dérives de la“Françafrique”. Et il attenddu Gabon l’instaurationd’un réel pluralisme etd’élections libres et transpa-rentes.» L’accueil réservé à AliBongo Ondimba doit êtrepris comme un avertisse-ment. Hollande montre parlà qu’il n’hésitera à allerplus loin dans la marginali-sation du Gabon, si ce paysne se dirige pas vers la miseen place de véritables instru-ments de démocratie. Il peuttrès bien le faire sans pourautant trop mettre à mal lesintérêts de la France. Ceux-ci sont plutôt actuellementconcentrés en Angola, auNigeria et en Afrique duSud. Ali Bongo, plus quejamais, est mis au pied dumur. Ne rien faire risqueraitde l’exposer à la foudre de laFrance et peut-être del’Europe. Le Gabon est-ilassez puissant pour se passerde cette « main nourricière »? Wait and see

De l’avis de plusieursobservateurs, la rencontreHolland Bongo aura été «

courtoise et franche ». Pour lesprofanes, cette terminologiediplomatique veut tout simple-ment dire que les deux parties ontabordé les questions qui fâchent.En la matière, il ne pouvait pas enêtre autrement. FrançoisHollande, lors de sa campagneélectorale, n’a pas hésité à décla-rer à Médiapart - un média fran-çais en ligne - que l’élection d’AliBongo Ondimba « n’était pas dans les critères dece qu’on peut appeler des élec-tions démocratiques ».Selon nos sources, la partie fran-çaise, après avoir pris le soin defaire remarquer qu’elle n’étaitpas à l’initiative de la rencontre, atout d’abord écouté Ali BongoOndimba présenter sa vision duGabon émergent, et sa volonté devoir la France prendre une placeimportante dans l’accompagne-ment de ce pays dans la mise enœuvre de cette stratégie. C’estd’ailleurs le récit de la rencontreque le porte-parole de la prési-dence de la République AlainClaude Bilié bi Nze a fait à lapresse. Lorsque le tour vint àFrançois Hollande de s’exprimer,

Sauf volte de face de der-nière minute, chose qui neserait pas dans son intérêt,

Ali Bongo Ondimba s’apprête-rait à instaurer un vrai dialoguepolitique comme le lui ont fer-mement conseillé ses interlocu-teurs français. L’objectif pour lechef de l’Etat serait de réformerles institutions de laRépublique, et d’organiser desélections démocratiques ettransparentes sur la base d’unfichier biométrique. Les algo-rithmes politiques seraient en cemoment en train de tourner.L’issue de cette concertationrisque d’être fatale pourl’équipe gouvernementaleactuelle, car il s’agirait ni plusni moins que de mettre sur piedun gouvernement d’unionnationale composé de ministresrecrutés hors des formationspolitiques, dont la mission prin-cipale serait l’organisation desélections, selon nos sources.Dans le milieu du renseigne-ment, on pense très sérieuse-ment qu’au regard de l’ampleurde la tâche à accomplir, et de lanécessité de rassembler lesGabonais, André Mba Obamepourrait être appelé par le chefde l’Etat pour diriger cetteéquipe. Les initiés pensentmême que ce schéma a faitl’objet de nombreuses rencon-tres informelles entre le pouvoiret son opposition sous la bien-veillance des personnalitésfrançaises, lors du dernierséjour d’Ali Bongo Ondimba àParis.Cette hypothèse qui est à pren-dre très au sérieux, se recoupelorsqu’on décrypte la prise deparole des principaux acteurs

politiques de la place. Le prési-dent de la République n’a pashésité par exemple, lors de sonséjour parisien, à affirmer lorsd’une interview reprise parGabon Télévision la veille de sarencontre avec FrançoisHollande qu’il a tendu la mainà l’opposition sans succès, etqu’il continue de la tendre. Unedéclaration qui tranche avec soncrédo de toujours qui peut serésumer par : « le Parti démo-cratique gabonais (PDG) vain-queur déclaré des élections doitgouverner seul, et l’oppositions’opposer ». A cet appel du pied,une partie de l’oppositionrépond par la publication d’undocument intitulé « Commentsortir le Gabon de la crise ?»,dans lequel elle demande latenue d’une conférence natio-nale souveraine dès le mois deseptembre de cette année, suivied’une période de transition d’unan au bout de laquelle, devrontêtre organisées des électionsgénérales (présidentielle, légis-latives, locales et sénatoriales).Une autre partie craignant cer-tainement d’être marginaliséedénonce déjà « des possiblesarrangements sur le bord de laSeine ». Quant à la sociétécivile, qui très tôt avait ébauchéun scénario de ce genre, onconstate que ses idées sontreprises aussi bien dans l’initia-tive que l’on attribue pourl’heure au chef de l’Etat, quedans les propositions de sortiede crise de l’opposition.Tout semble dès lors réuni pourque la classe politique et lasociété civile trouvent un soclede propositions communes,issues de chacune des plate-

formes qui pourraient bienconstituer en définitive, les élé-ments de sortie de crise.D’ailleurs, les recommanda-tions faites par la France à AliBongo Ondimba, telles qu’ellesressortent du communiqué offi-ciel de l’Elysée ne disent pasautre chose. Car, comment peut-on traduire dans les faits l’exi-gence dans la gouvernance, lalutte contre la corruption, etl’instauration du pluralismedémocratique tel que souhaitépar la France en matière de rela-tion avec Gabon, si ce n’est parla refonte des institutions dupays ? Inévitablement, laFrance aussi se retrouveraitdans une telle évolution.Reste que ce pari n’est pasgagné d’avance, tant il y a despesanteurs dans tous les camps.Dans la majorité d’abord, leprojet, s’il est mis en œuvre,signifie la mise à la retraited’une bonne partie de sesbarons. Ces derniers ne sont cer-tainement pas prêts à se laissertondre sans réaction. D’ailleurs,ils l’ont démontré jusqu’à pré-sent avec le projet de réhabilita-tion de l’Union nationale, quiserait pourtant prêt depuis long-temps, mais qu’ils ne veulentpas voir se concrétiser en aucuncas. Dans l’opposition ensuite,beaucoup de frustrations subiesces derniers mois ont conduit àla radicalisation. Pas si sûrqu’elle accepte de partager lepouvoir avec «l’ennemi». Dansla population enfin, pour qui cesarrangements au sommet ne sesont jamais traduits en bien-êtresocial. C’est le défi qui attendles uns et les autres. (Affaire à suivre)

celui-ci a tout d’abord rassuré soninterlocuteur sur le fait que lesnouvelles autorités françaises, neremettraient pas en cause sa légi-timité de président de laRépublique du Gabon. Une façonde lui faire comprendre que lasituation créée par NicolasSarkozy prévaudra jusqu’à la findu mandat en cours d’Ali BongoOndimba.Par contre, selon nos sources,Hollande aurait précisé à l’inté-ressé ce qu’il entend par « dia-logue exigent sur les questions degouvernance, de lutte contre lacorruption et de pluralisme démo-cratique ». Il s’agit pour la nou-velle France de voir le pouvoird’Ali Bongo Ondimba organiserles élections à venir sur la based’un fichier biométrique élaboréde manière consensuelle, de toutmettre en œuvre pour que cesélections soient « incontestées etincontestables », de réhabilitersans délai l’Union nationale (UN)dissoute en janvier 2011, degarantir le pluralisme démocra-tique, de garantir la liberté de lapresse et de s’engager résolumentdans une politique qui vise le desrespects des droits de l’homme.En un mot, François Hollande ademandé à Ali Bongo Ondimbade faire exactement le contrairede ce qu’il serait en train de faireactuellement en matière de gou-

vernance politique.A côté de ses mauvais points,François Hollande a par la suiteencouragé le pouvoir à poursuivresa stratégie de diversification éco-nomique et des partenaires écono-miques pour le Gabon. Toutcomme il aurait félicité le pouvoirpour sa vision en matière de pro-tection de l’environnement, à enjuger par les engagements que lepouvoir vient de prendre lors de ladernière conférence dite RIO +20.Hollande a par la suite souhaitévoir le Gabon s’impliquer d’avan-tage dans la résolution de la crisemalienne. Tout comme il auraitinvité l’Afrique à ne pas se diviserlors de la prochaine élection duprésident de la Commission del’Union africaine.Reste que Hollande n’a aucunmoyen coercitif pour amener AliBongo Ondimba vers ce change-ment de cap. Il peut cependantagir en coulisse pour que s’im-pose ce schéma. Si NicolasSarkozy est parvenu à peser, sansle dire, sur le cours des évène-ments politiques au Gabon, il estparfaitement clair que son prédé-cesseur peut jouer sur les mêmesleviers. Ali Bongo Ondimba apeut-être pris conscience de cela,au regard de la grande agitationqui anime son camp depuis sonretour de Paris.

Ali Bongo Ondimba/François Hollande

Une rencontre à minimaRencontre Ali Bongo-François Hollande

Ce qu’ils se sont ditAli Bongo Ondimba a été reçu le 5 juillet 2012 à l’Elysée par sonhomologue français François Hollande. Le pouvoir français amontré à cette occasion qu’Ali Bongo Ondimba n’était plustout à fait le bienvenu en France.

Mise en place de la biométrie, élections incontestées et incon-testables, réhabilitation de l’Union nationale, garantie de plura-lisme démocratique, liberté de la presse et respect des droitsde l’homme. Ce sont quelques uns des thèmes évoqués parFrançois Hollande lors de son entretien avec Ali BongoOndimba le 5 juillet dernier à l’Elysée. Ambiance.

Après la rencontre Hollande/Ali Bongo Va-t-on vers un dialogue politique national ?

Après avoir obtenu que la France officielle ne revienne plus surle contentieux électoral de 2009, Ali Bongo Ondimba s’apprête-rait à faire sa part du « job » dans la douleur.

Jean Michel Sylvain

Le Président Français ne pose pas pour la photo

Jean Michel Sylvain

Page 4: Echos du Nord N°135

texte de la publication desvœux de Monsieur AndréMba Obame à ses conci-toyens en sa qualité d’acteurpolitique majeur du Gabon, apris la liberté d’infliger àl’hebdomadaire une interdic-tion de paraître d’un mois. Le

motif invoqué était qu’enpubliant dans le numéro 116 «…. les vœux de monsieurAndré Mba Obame à la nationen qualité de président de laRépublique Gabonaise… », lejournal Echos du Nord avait «violé délibérément les articles

94 de la Constitution et 3 duCode de la communication ».Décidé de faire valoir ses

droits, l’hebdomadaire avaitcommis un huissier de justicepour demander au CNC deuxchoses: d’abord qu’il montredans l’article querellé intitulé« Vœux d’Amo à la nation »,à quel moment le rédacteur aparlé de Monsieur André MbaObame comme président dela République ? Ensuite quele régulateur indique les dis-positions constitutionnellesqui interdisent à tout autrecitoyen gabonais, outre le pré-sident de la République, deprésenter les vœux à la nation. Le CNC, aussi extraordi-

naire que cela puisse paraître,n’a donné aucune réponse àces deux questions. JeanOvono Essono qui a signé desa main « la réponse à la l’in-terpellation » de l’huissier,s’est plutôt livré à un discoursdigne d’un militant du PDG,versant sa haine sur AndréMba Obame (fac sim). Pas sisûr que Guy BertrandMapangou trouve dans cette

prose les arguments juri-diques pour répondre auConseil d’Etat.En revanche pour Maître

Oyane Ondo, avocat du jour-nal, tout devrait être clair. Laréponse du président du CNC« ne démontre nullement de laviolation de l’article 94 de laConstitution dont le CNC seprévaut. Tout comme elle nedémontre pas non plus la vio-lation de l’article 3 du Codede la communication…. »Mieux, poursuivra l’avocat, «la suspension de parution dujournal n’obéit qu’à desmotifs politiques. Elle estdonc simplement arbitraire ».C’est ce qui l’a amené à saisirle Conseil d’Etat. L’autre procédure est encore

plus rocambolesque. Votrejournal, en juin 2011, avaitpublié l’acte de naissance duchef de l’Etat. Le CNC avaitestimé que cet article « mani-pulait la conscience desGabonais et était de nature àintroduire un doute dans l’es-prit de ces derniers sur les ori-gines du chef de l’Etat ». Ce

que votre hebdomadaire acontesté, après avoir prisl’avis de plusieurs juristes.Reste maintenant au Conseild’Etat de trancher et de dire ledroit. Il s’agit pour lui de fairela démonstration que leGabon est en train de s’ache-miner vers un Etat de droit.D’ailleurs le Conseil va jouerdans cette affaire sa proprecrédibilité. Surtout que l’af-faire Echos du Nord contrel’Etat gabonais est inscrite àl’ordre du jour de la sessionde la Commission africainequi se tiendra au mois d’octo-bre prochain à Abidjan, enCôte d’Ivoire. Cette instancedira ce jour-là, pour peu quele gouvernement gabonaisdaigne apporter ses argu-ments, si l’Etat, à travers leCNC, était dans son droit desuspendre Echos du Nord. Ildeviendrait saugrenu que lajuridiction compétente sur leplan national parvienne à uneconclusion différente de lajuridiction internationale pourles mêmes faits. (Affaire àsuivre)

ECHOS DU NORD N°135 du Lundi 09 Juillet 2012 4POLITIQUE

Guy BertrandMapangou qui «souhaite établir un

climat de confiance avec lapresse privée » va certaine-ment inaugurer son mandat -à son corps défendant- enrépondant aux convocationsdes juges du Conseil d’Etat,afin de donner ses mémoiresen défense dans les multiplesprocédures qui opposent soninstitution désormais au jour-nal Echos du Nord.Son prédécesseur, Jean

Ovono Essono, avait à deuxreprises et avec une légèretédéconcertante - parfois contrel’avis de ses principauxconseillers - pris la décisionde suspendre le journal Echosdu Nord. Sa décision la plusrécente allant dans ce sensavait été prise au mois de jan-vier 2012, juste avant qu’ilaille se livrer à l’exercicerituel de présentation devœux au chef de l’Etat. JeanOvono Essono, prenant pré-

Nicolas OndoObame, étudianten master I d’an-

glais à l’université OmarBongo Ondimba est incar-céré depuis vendredi 6 juil-let à la prison centrale deLibreville. Le jeunehomme a été arrêté le 3juillet 2012 à 10 h devant lefoyer Avaro de cette uni-versité. Il devra être fixésur son sort le 18 juilletprochain. Ce jour là, il estprévu qu’il passe en juge-ment devant le tribunal cor-rectionnel de Libreville.Le 3 juillet 2012 en effet,

les étudiants grévistesavaient décidé de reprendreleur mouvement, suite àl’absence de réaction dugouvernement en rapportavec le plan de sortie decrise qu’il avait élaboré etsoumis à la signature desautorités. Ils ont décidé demanifester dans le campusen empêchant les voituresd’entrer ou de sortir. Ils sesont réunis au niveau duportail où campe une partiedes forces de sécurité quiassiègent le campus. Selonles nombreux témoins, lesmanifestants ont indiquéleurs intentions aux gen-darmes. Promettant de nepas sortir du cadre du cam-pus, si ces-derniers leslaissaient mener leuraction.Voyant que les voitures

cherchaient tout de même àforcer le passage pourentrer ou sortir du campus,les jeunes gens ont donc

entrepris de brûler despneus usagés au niveau duportail en guise de dissua-sion. Ils ont donc mis le feu.Les gendarmes sont alorsintervenus pour éteindre lefeu.Tout d’un coup, le chef de

cet escadron a fait appelertous les autres gendarmesse trouvant à l’intérieur del’enceinte en leur de man-dant de se diriger vers leportail. Une fois réunis, lesgendarmes ont dès lorsentrepris de poursuivre lesétudiants. Ce fut, aux diresdes témoins, la débandadetotale. Le personnel admi-nistratif craignant que lesgendarmes n’aillent jusqu’àintervenir dans leurs locauxsi jamais les étudiants s’yrefugiaient, se sont

employés à empêcher lesétudiants d’y accéder. Lesplus malins ont pu trouverrefuge au sein des attroupe-ments constitués dudit per-sonnel administratif. C’estle cas de Nicolas OndoObame et de Firmin Ollo.Sauf que Nicolas fera lemauvais choix d’aller seréfugier au cœur de l’at-troupement du personneladministratif, quand Ollolui, choisira la périphérie del’attroupement. Selon plusieurs témoins,

c’est au milieu de cettefoule qu’on lui fera remar-quer la présence d’un sacd’étudiant. Comme à leurhabitude lorsqu’il découvreun sac au sein du campus, ille ramène auprès du prési-dent de leur mouvement,

afin que le propriétairevienne le récupérer. Lesétudiants ont l’habitude dese débarrasser de leurseffets personnels lorsqu’ilssont poursuivis par les gen-darmes. A ce jour, affirmeFirmin Ollo, 4 sacs apparte-nant aux étudiants sont ensa possession, en attendantque les propriétaires légi-times viennent les repren-dre.Lorsqu’Ondo Obame

Nicolas s’empare du sac aumilieu de foule, il va setrouver une personne qui vadire aux gendarmes qui pas-saient par là qu’un étudiantse trouvait au milieu d’eux.Ollo Firmin qui était à lapériphérie avait eu lui letemps de prendre la poudred’escampette. Le gendarmeva dès lors s’emparer dujeune Nicolas. Il entrepren-dra de fouiller le sac quiétait en sa possession. Ildécouvrira la présence d’aumoins 50CC d’essence etdes chaînes. Cela a suffipour convaincre le gen-darme que le jeune hommevoulait incendier les bâti-ments et les voitures au seindu campus. Il sera ainsitransféré à Gros bouquet oùil subira des tortures detoutes sortes. Il sera même àdeux doigts de perdre sonœil sous les coups des gen-darmes (voir photo).Le hic dans cette affaire,

et gageons que les jugessaurons percevoir cette dif-ficulté, est qu’il n’y ajamais eu un début d’exécu-tion d’aucun acte de vanda-lisme de la part de l’étu-diant pour renforcer l’in-

Chers étudiants, Il y a une semaine jour pour jour que je suis absent du

milieu universitaire. Depuis mardi 3 juillet 2012, aux envi-rons de 11h j’ai été arrêté à l’intérieur de l’université OmarBongo, devant le foyer Avaro devant le rectorat où lesforces de gendarmeries m’ont fait subir des exactions detoutes sortes. Violement lynché sous le drapeau en face durectorat pendant trois quarts d’heures et transporté par lasuite menotté dans les cellules de Gros bouquet. Chers étu-diants, peu importe les accusations, les intimidations, lavérité reste la vérité. Ainsi l’apôtre Paul disait : « nousn’avons pas de puissance contre la vérité, mais nous enavons que pour la vérité ». Chers étudiants, malgré mon étatde santé dû aux violences des gendarmes, je demeuredéterminé depuis la prison centrale d’où je vous écris, car «l’essentialité, disait un penseur, n’est pas ce qu’on a fait del’homme, mais ce qu’il a fait de ce qu’on a fait de lui ».Restez toujours déterminés ; que ma détention ne soit pas

un gage de votre découragement. A cet effet, NdounaDepenau affirmait : « un homme n’est qu’un numéro, effa-cez-le, un autre le remplacera ». Ils diront tout ce qu’ilsveulent, mais restez déterminés et fières de votre statut.Pour terminer, afin d’interpeller la justice à être juste et

dénoncer le silence des autorités face à nos revendications,j’observe à partir de ce mardi 10 juillet 2012 une grève dela faim et de la soif.Vive la revendication, vive l’université et que vive

l’Etudiant.Hasta la victoria siempreNicolas Ondo Obame

JMS

SYA

Incarcération d’un étudiant à la prison centrale

De nombreuses zones d’ombres persistent

Affaire CNC/Echos du Nord

Le Conseil d’Etat a jugé la requête recevable

Lettre ouverte de NicolasOndo Obame aux étudiants del’UOB, depuis sa cellule de la

prison centrale.

Le Conseil d’Etat vient de rendre plusieurs ordonnances dans lesquelles il a jugé recevables quatre procédures intentées par lejournal Echos du Nord contre le Conseil national de la communication, au sujet des multiples suspensions sans fondementsubies par votre journal depuis 2011.

Un étudiant gréviste vient d’être déféré à la prison centrale de Libreville. Le parquet l’accuse de tentative de destruction de bienspublics. Pourtant des zones d’ombre existent.

Le siège du CNC

L’étudiant Ondo Obame dans sa cellule après avoirreçu un coup à l’oeil donné par les gendarmes

time conviction des gen-darmes. La possession par-devers soi de quelques ccd’essence et une chaîne nesaurait constituer un délit.En tous cas, même si lejeune homme avait l’inten-tion de passer à l’acte - cequi reste à prouver- il luiaurait été impossible de le

faire étant debout au cœurde la foule formée par lepersonnel administratif.Les étudiants ont d’ores et

déjà pris date. Pas questionde condamner un des leurspour des faits non avérés.Sinon, ils se constitueronttous prisonniers. Pourvuque le bon sens l’emporte.

Page 5: Echos du Nord N°135

L’EDITORIALde Désiré ENAME

5ANALYSE & COMMENTAIRE

ECHOS Du NordUne publication de la SARL Nord Edition

Capital: 5.000.000 FCFARCCM 2010B10189 N° Statistique 072771Y

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Analystes: Ramses Frank/SYA/Arthur Page/ Zang Memine

Collaborateurs : Fam Kesley /Henri GauthierContribution spéciale : Pierre Durand/PLO

Photos: EDN Maquette : EDN

Secrétariat de Rédaction : Nguema BivegheImpression : Multipress

Distribution : SOGAPRESSTirage :12.000 ex.

D.L.B.N N°2359/01/2011

Directeur de la PublicationDirecteur de la Rédaction

Désiré ENAMERédacteur en ChefJean Michel Sylvain

Ali Bongo dans la ligne

de mireDes internautes sont en ce moment en train de s’étriper sur la

récente visite de sa petite majesté, Ali Bongo Ondimba àl’Elysée. C’est un fait qu’il a été reçu par son homologue

français François Hollande. C‘est aussi un fait que les relations entreEtats, d’un côté comme de l’autre, seront toujours frappées du sceau dela cordialité.

Après la rencontre entre Hollande et Bongo, le porte-parole du prési-dent de la République, Alain Claude Billie bi Nze est venu lire à la télé-vision gabonaise un communiqué dont la teneur reflétait, trait pour trait,la suffisance d’Ali Bongo, caractéristique de son style personnel et dustyle de leadership par lequel il pense qu’il effacera la logique du précarré et conduira le Gabon vers des sphères d’indépendance meilleures.C’est quoi l’indépendance lorsque la même présidence a reconnu dansun autre communiqué (03/07 en prélude à cette rencontre) notre dépen-dance économique vis-à-vis du même pays dont on veut s’émanciper ?

Ainsi dans ce communiqué, le porte-parole nous apprend que le pré-sident de la République française a encouragé la politique de l’émer-gence. C’est tout à leur honneur. En effet, en se cramponnant à la pre-mière partie du communiqué de l’Elysée, le libellé semble corroborer ladéduction de la présidence gabonaise. En réalité, la France continue surle même créneau paternaliste : rappeler au Gabon, notamment à ses pré-sidents successifs, leur responsabilité et leurs engagements sur la pré-servation du potentiel de la forêt gabonaise qui est un des gros pans dubassin du Congo, poumon de la planète après l’Amazonie. Sarkozy l’afait en son temps lors de sa visite éclair à Omar Bongo en juillet 2007.Une promenade entre les deux hommes s’était d’ailleurs déroulée dansla forêt de la Mondah au Nord de Libreville.

Seulement, dans la deuxième partie de ce communiqué, L’Elysée aimprimé à Ali Bongo la ligne à suivre, car c’est du respect de celle-cique les relations entre le régime de Libreville et la France s’embellirontou se dégraderont. Il est certain que la présidence gabonaise n’a pasapprécié la tournure de cette entrevue. Et encore moins de ce rendu lasanctionnant. Car en général, un communiqué unique sanctionne sou-vent chaque rencontre de ce type. Aussi la présidence gabonaise a-t-elledû pondre un communiqué de son côté pour arrondir les angles et sau-ver la face du président gabonais. Communiqué dont le but consistaitaussi à appuyer les termes de celui rendu public par la même prési-dence de la République le 03 juillet dernier.

Passons outre la scène du perron de l’Elysée. Même si elle traduit querien n’est plus pareil dans ce village franco-gabonais. Surtout lorsqu’onla compare à la chaleureuse poignée de main entre Hollande et AlphaCondé l’avant-veille. Ali Bongo est décidément encombrant.Dépassons donc cette scène pour constater que le drame de cette affaires’est joué au Gabon. Notamment à la présidence de la République ou latendance consiste à normaliser ce qui n’est plus normalisable. Mieux, àpenser que la souveraineté du Gabon suffit pour garantir à Ali Bongodes droits absolus sur son territoire. C’est là une erreur fondamentale.Et le lui faire penser est encore plus regrettable.

Les férus d’histoire se souviendront que les discussions entre lesRusses et le général Mac Arthur, au moment où ce-dernier s’apprêtaità envahir la Chine et la Corée du Nord se sont faites sur font de menacesde part et d’autre. Et des menaces sérieuses. Les Russes brandissant leurvolonté d’attaquer les positions américaines en Alaska, et Mac Arthurde son côté menaçant de prendre en otage tout le personnel de la mis-sion diplomatique russe, à commencer par l’émissaire russe qui était enpourparlers avec lui…à bord de son véhicule de commandement.L’émissaire russe, qui connaissant l’audace et le jusqu’auboutisme dugénéral américain, avait préféré faire profil bas. C’était une sage pos-ture. Il avait compris, entre autres éléments, que le rapport de forcen’était pas en sa faveur. Mieux, que cet acte ne serait qu’une étape dansla stratégie de Mac Arthur pour contraindre les Russes avant d’arriver àses fins. C’est cela aussi la marque des grands stratèges que de savoircomprendre le fait du rapport de force. Omar Bongo Ondimba l’avaitcompris après la conférence de la Baule et aussi lorsque le front socialétait monté au créneau en 1990.

Ali Bongo n’a pas suffisamment compris que le rapport de force nepenche pas de son côté. Une fois de plus. En février 2010, NicolasSarkozy lui demandait de lever le pied de l’accélérateur. En somme, deralentir sur les réformes tous azimuts et de s’y engager progressive-ment. C’était suite à ces mesures sur l’arrêt des exportations de bois. AliBongo n’avait pas suivi. Il a foncé. En guise de représailles, la Franceofficielle lui a rappelé qu’il n’avait pas été élu et qu’il avait volé la vic-toire d’André Mba Obame. Et c’était les derniers dinosaures de cetteFrance obscure désignée sous le néologisme « Françafrique », dont AliBongo dit ne connaître ni les tenants ni les aboutissants, quand bienmême l’argument qui a prévalu à sa désignation comme candidat en2009 était cette longue expérience forgée aux côtés de son père et pré-décesseur. Lui-même pilier central de cette « Françafrique ».

La suffisance obstrue l’appréciation à leur juste valeur, des forces enface de soi. Les limiers de sa petite majesté Ali Bongo refusent de com-prendre, une fois de plus, que le rapport de force est en leur défaveur.Et ce sera comme la France voudra. Autant eux que sa petite majestéferaient mieux de lire attentivement quelques lignes de la deuxième par-tie du communiqué de l’Elysée. Il s’agit des « principes » que FrançoisHollande « souhaite voir guider les relations entre la France et le Gabon: dialogue exigeant sur les questions de gouvernance, de lutte contre lacorruption et de pluralisme démocratique, accompagnement de la crois-sance du Gabon par les outils de la coopération française etc.» C’estriche de perspectives. Et la survie d’Ali Bongo dépendra de la lecturequ’il fera de ces lignes. Dont acte.

La riposte a quelquechose de rituel,voire de pavlovien.

Pour peu que l’on prononceen sa présence le mot «Françafrique », Ali BongoOndimba dégaine, entreirritation et lassitude, sonarsenal de formulesmagiques. Au choix, sinondans un même souffle : «Vous me parlez de quelquechose que je ne connais pas» ou « C’est une affaire quine me concerne pas ». Telfut le cas hier jeudi au sortirde son entretien avecFrançois Hollande. Rien denouveau sous le soleild’Afrique centrale : déjà, enseptembre 2011, à l’issued’un conseil des ministresdélocalisé à… Franceville,le président gabonais avaitrépliqué en ces termes àl’entretien-choc, publié parle JDD, dans lequel Robert

L’expertise de MaîtreOyane Ondo est unenouvelle fois sollici-

tée. Cette fois-ci c’estl’Alliance pour la gouver-nance en Afrique (ARGA),une organisation non gouver-nementale basée au Sénégalqui veut que la présidente duCentre pour la promotion dela démocratie et la défensedes droits de l’homme(CDDH), partage avec ellecette réflexion qui va êtremenée au Cap-Vert du 9 au 12juillet 2012 dans l'optique derefonder la gouvernance enAfrique. L'idée est que la paixet le développement du conti-nent africain sont subordon-nés à une profonde ré-inter-rogation des fondements etnon à une simple réforme dela régulation des affaires.

Cette réflexion va donc fairel'objet d'une conférence quisera organisée par l’ARGA,avec l'appui des Etats fran-çais, Burkinabé, Sénégalais etCap-verdien.

L'objectif de la conférenceest d'élaborer un projet afri-cain de gouvernance avec laparticipation de toutes les per-sonnes qui manifestent leurvolonté de voir l'Afriqueprendre son destin en main.La thématique générale de

la conférence est: l'Afriqueréinvente sa gouvernance.En effet, la gouvernance,

c’est l’art d’une société d’in-venter et de mettre en œuvrela manière de se gérer, pourassurer cohésion et bien-êtreen son sein, sécurité à l’exté-rieur et équilibre entre elle etson environnement.Jusqu’à présent, l’Afrique

s’est contentée de reproduire,

au moment des indépen-dances, le modèle des Étatscoloniaux. Elle a suivi ou subiles recommandations etinjonctions venues de l’exté-rieur, au gré des modes et desexigences des puissances tuté-laires ou des institutions inter-nationales. Ses institutionsdites « modernes », souventjuxtaposées à des modes degestion traditionnels restésvivants, sont demeurées pla-quées sur les sociétés.Il ne s’agit pas d’idéaliser un

passé révolu pour prétendre,dans le domaine de la gouver-nance, à une « exception afri-caine » qui justifierait dicta-ture, népotisme, clanisme ouabsence de respect des droitsde l’homme. Mais c’est main-tenant à l’Afrique de trouverelle-même sa voie en tirant lemeilleur de ses traditions,revisitées à la lumière desdéfis du 21e siècle, et le meil-leur de l’expérience interna-tionale, librement interprétéepar elle et non imposée sousforme de normes et de condi-

tionnalités.Pour parvenir à un projet

africain de gouvernance, lespropositions sont organiséesautour de dix thèmes, regrou-pés en 5 ateliers :Fonder le « vivre ensemble

» au sein des sociétés autourde valeurs et principes parta-gés. Tirer le meilleur de la tradi-

tion et de la modernité.Refonder l’État africain

postcolonial par la décentrali-sation et l’intégration et régio-nale. Promouvoir une gestion

adaptée et inclusive desaffaires publiques Construire les conditions

d’une sécurité pour tous.Gageons que Maître Oyane

saura venir retranscrire à des-tination du gouvernement deson pays les leçons de gouver-nance et de démocratiequ’elle ne manquera pas deretenir de cette rencontre. Entout cas, tous nos vœux desuccès l’accompagnent.

Bourgi, caricature de l’émis-saire de l’ombre postcolo-nial, se vantait d’avoirconvoyé au profit de laChiraquie les largesses encash d’une demi-douzainede chefs d’Etat subsaha-riens, à commencer par uncertain Omar Bongo, père,mentor et prédécesseurd’Ali : « Je ne connais pasla Françafrique », « C’estune affaire qui ne meconcerne pas ». Au passage, on notera qu’

« ABO » ne nie pas l’exis-tence de ces réseaux poli-tico-militaro-affairistes touten opacité qui ont si long-temps parasité la relationentre l’ancien empire colo-nial et son défunt pré carré,et la brouillent encore par-fois. Non, à l’en croire, ilignore tout de ces pratiquesopaques. C’est fou comme,de nos jours, les chefs d’Etatsont peu curieux ou malinformés. Mieux, àFranceville, le dauphin malélu avait enrichi son esquive

de cette instructive nuance :« Une affaire qui relève dupassé » ; tout comme ilémettra à Paris cette réservesymptomatique : « Unequestion qui pour moin’existe pas ». En clair, cesturpitudes, auxquelles d’au-tres se sont livrés, ont bienassombri le ciel franco-afri-cain.On peut à peu près tout

dire de la Françafrique,concept élastique. Qu’ellevit ses derniers instants(mais Dieu, que l’agonieparaît interminable…) ;qu’elle est condamnée parles lois implacables de lamondialisation et l’irruptionsur le continent noir de nou-veaux acteurs dotés d’uneredoutable puissance de feu; qu’elle bat ça et là enretraite sous les coups desociétés civiles brouillonnesmais vigilantes. Mais com-ment prétendre la méconnaî-tre à ce point quand on agrandi à l’ombre d’OmarBongo, quand on a été

formé, non sans rudessed’ailleurs, aux jeux cruelsde la politique par celui quifut, côté africain, le gardienen chef du musée vivant decet anachronisme ?Face aux médias, Ali

Bongo a vanté la « formida-ble amitié entre nos deuxpays et nos deux peuples. »Envolée lyrique à laquellerépond la sèche sobriété ducommuniqué de l’Elysée, oùaffleurent en filigrane lesgriefs et les attentes que sus-cite à ce stade la perfor-mance de l’héritier : la ren-contre entre les deux chefsd’Etat, y lit-on, a aussifourni à François Hollande «l’occasion de souligner lesprincipes qu’il souhaite voirguider les relations entre laFrance et le Gabon : dia-logue exigeant sur les ques-tions de gouvernance, delutte contre la corruption etde pluralisme démocratique(…) » Difficile de soutenirque celles-là « n’existentpas ».

L’Alliance pour la gouvernance en Afrique (ARGA) une organisation non gouverne-mentale basée au Sénégal, vient d’inviter Maître Paulette Oyane Ondo à prendre partaux journées africaines sur la gouvernance en Afrique (JAGA) qui se tiendront du 9au 12 juillet à Praia en République du Cap Vert. A cette occasion, une réflexion seramenée sur le thème « l’Afrique réinvente sa gouvernance ».

Le 6 juillet 2012 9H18 |par Vincent Hugeux

SYA

Lu pour vous

Françafrique: le déni d’Ali

Gouvernance politique en Afrique

Paulette Oyane Ondo invitée au Cap-Vert

Page 6: Echos du Nord N°135

6SOCIETE/POLITIQUE/ECONOMIE ECHOS DU NORD N°135 du Lundi 09 Juillet 2012

JMS

Justice/Corruption

1,8 milliard de FCFA détourné à un forestier gabonaisFonctionnaire du ministère des Eaux et Forêts, et magistrats du Tribunal de première instance de Libreville corrompus, exploitantforestier malhonnête. C’est ce cocktail détonnant qui a fait perdre plus d’un milliard de FCFA à un groupe de petits propriétairesgabonais depuis 1996. Aujourd’hui, certains d’entre eux sont morts sans jamais entrer dans leurs droits.

Automobile 2A

Fabrice Andjoua Bongo Ondimba bafoue leCode du Travail

Education nationale/Moyen Ogooué

Un responsable del’inspection déléguéd’académie défraie la

chronique

Auto 2A, propriété de Fabrice Andjoua Bongo Ondimba, l’un des fils de l’union sacréede feu Omar Bongo Ondimba et de Marie Madeleine Mborantsouo, présidente de laCour constitutionnelle, est en passe de répondre dans les tout prochains jours,devant l’inspection du Travail, de licenciements abusifs et de plusieurs mois desalaires impayés. C’est ce qu’on apprend des ex-employés du fournisseur de l’Etatgabonais en véhicules des marques Volvo et Great Wall.

Le ministère de l’éducation nationale a eurecours à un personnel non enseignantpour surveiller les examens dans la pro-vince du Moyen-Ogooué. Ce qui a provo-qué l’ire de la Conacyced. Récit.

Le 6 juin 2012, MonsieurJoseph Ikoumbou saisitle président du Tribunal

de première instance deLibreville statuant en matièrecivile, pour qu’il ordonne àSieur Chachour Daniel, exploi-tant forestier et gérant dessociétés CFM et COFIG soli-dairement avec MonsieurSalami Nzazih et MonsieurManfoumbi Kombila, agent desEaux et Forêts, ainsi qu’à lasociété OLAM, la SNBG et lasociété Nordis Gabon, de payer1,8 milliard de FCFA au plai-gnant, majoré des dommages etintérêts que lui-même a évaluésà 250 millions de FCFA.Cette plainte fait suite à l’ex-ploitation par M. ChachourDaniel du permis forestier situédans la zone de Zamaligue,appartenant à un groupe depetits propriétaires gabonaisdont le plaignant, de 1996 à2001. Depuis lors, M.Chachour Daniel ne s’acquitte

pas convenablement de la rede-vance due, conformément àl’article 5 du contrat de conces-sion qu’il avait bien signé avecles intéressés le 7 octobre 1996,et par lequel il s’engageait àreverser aux propriétaires dupermis, 10% du chiffre d’af-faires réalisé. Or, pendant toutela durée de la concession, àsavoir de 1996 à 2001, selonune note établie par les servicesde la Médiature de laRépublique le 2 décembre 2004et destinée à éclairer le ministrede la Justice de l’époque, M.Joseph Ikoumbou et le reste dugroupe, n’auraient perçu qu’àpeine 3 997 449 FCFA. Alorsque dans le même temps,Chachour Daniel et son com-plice agent des Eaux et Forêts,Mamfoumbi Kombila, empo-chait chacun respectivementprès de 1,5 milliard de FCFApour le premier et 350 millionsde FCFA pour le second.Pourtant, de nombreusesdémarches entreprises depuis le

milieu des années 2000 par leplaignant auprès des autoritéscompétentes sont restées sanssuites. La dernière en date a étéintroduite au cabinet du prési-dent de la République au milieude l’année 2011. Madame LaureOlga Gondjout a fait répondre àl’intéressé par courrier n°01376/PR/SGPR du 21 septem-bre 2011 : « le ministre de laJustice a été saisi du recours quevous avez adressé à monsieur leprésident de la République ».Avant d’inviter M. Ikoumbou à« se rapprocher de mes servicesafin de leur fournir les piècesconstitutives du dossier ». Cequ’il fera un jour plus tard, soitle 22 septembre 2011.Malheureusement, l’intéresséfera de nouveau constater auministre de la Justice le 3novembre 2011, qu’il n’avaittoujours « aucune suite » etaffirmait être « totalement dés-emparé, car ce dossier est blo-qué depuis 1996 au sein de vosservices (tribunal de grande ins-tance de Libreville) ». Il fautcroire que le ministre n’a pasbougé, puisque le plaignant a dûse résoudre à introduire unenouvelle plainte le mois dernier,comme indiqué plus haut.Pourquoi tant de blocages ? La

réponse se trouve certainementdans la manœuvre frauduleusequi a permis aux entreprises deChachour Daniel de s’enrichirau détriment des propriétairesdu permis d’une part, et dansl’idée que ce dernier se fait de laJustice gabonaise d’autre part,lorsqu’il affirme, selon lemédiateur de la Républiquequ’il n’y a pas de justice auGabon.En effet, selon le témoignage duplaignant consigné dans unecorrespondance adressée à l’ins-pecteur des services judiciaires,le 2 janvier 2012, MonsieurManfoumbi Kombila, ingénieurdes Eaux et Forêts en servicedans l’Estuaire à l’époque desfaits, s’est substitué au chef decantonnement de Kango, pourétablir des spécifications du boisde Chachour, en utilisant pourcela des noms fictifs dont ceuxdes membres de sa belle-famille. Le chef de cantonne-ment de Kango de l’époqueavait du reste, toujours selon leplaignant, fait clairement savoirà sa hiérarchie qu’entre le 31janvier 2000 et le 5 février 2000,M. Charchour ne faisait pas spé-cifier son bois à Kango. Cetterévélation qui est restée sansobjet est contenue dans le rap-

port d’expertise technique yrelatif. Mieux, pour permettre à M.Charchour de pouvoir vendreson bois, M. Mamfoumbi pro-cédait également à la signaturede faux ordres de virement auservice des domaines, en lieu etplace de M. Ikoumbou Joseph,propriétaire du permis et à cetitre, seul habilité à le faire.Ainsi, le sieur Charchour pou-vait en toute légalité vendre lebois de Monsieur Ikoumbousans devoir lui reverser quoi quece soit.Monsieur Charchour était bienfondé d’agir ainsi au regard del’idée qu’il se fait de la justicegabonaise. D’ailleurs, le magis-trat en charge de la premièreplainte déposée par M.Ikoumbou, Monsieur Patrice

Ontini, juge au premier cabinetà cette époque, laissera courir laprocédure au-delà de deux ans,date légale de prescription detous délits forestiers. Pouvait-ill’ignorer ? Pas possible, répon-dent en chœur ses collègues dela magistrature.Le chef de l’Etat est une nou-velle fois interpellé par cettesordide affaire que vit unefamille gabonaise, une de plus,avec la complicité active d’au-tres Gabonais. Sans oublier qued’ores et déjà, quatre personnesde ce groupe de forestiers spo-liés ont trouvé la mort sans avoirconnu la fin de la procédure. Il alà l’occasion de démontrer qu’ilveut une justice au service detous. Y parviendra-t-il ?L’avenir le dira.

Créé en 2003, Auto 2Aévolue dans le mêmegroupe que SCIE et

Entretien 2A, dont le siègesocial est situé au quartierGlass, dans le 4e arrondisse-ment de Libreville. Depuis sadate de création, le conces-sionnaire de l’Etat gabonaisdes marques Volvo et GreatWall était plus ou moins enbonne santé. Certaines indis-crétions révèlent qu’Auto 2An’a pas très souvent eu besoinde passer par les appels d’of-fres pour bénéficier des mar-chés de l’Etat, ou que lorsquecela était le cas, ce n’était quepour des formalités d’usages.Les raisons, vous pouvez

Ce qui s’est passé aucentre d’examen deLambaréné est tout

simplement pathétique et endit long sur le sens de lamorale de la part de certainsresponsables de l’éducationnationale. En effet, MadameM O U S S O U N D AValentine, épouse de MOU-RAMBA Jean Louis (SADde L’inspection Primaire duMoyen Ogooué), vient depasser brillamment sondiplôme de certificatd’étude primaire élémen-taire comme candidat Libre.Elle est effectivement sortiepremière du centre. Saufque au centre de LALALA,où l’intéressée a passé sonexamen sous le n° 12, plu-sieurs personnes, dont lesmembres de la Conasysed,ont observé cette femme entrain de demander aux sur-veillants comment remplirl’entête de la feuille d’exa-men. Son mari, monsieurMOURAMBA Jean Louis,pendant ce temps, selon lesmêmes syndicalistes, cher-chait à négocier avec les dif-férents surveillants qui pas-saient dans cette fameusesalle 12, pour arranger lesaffaires de sa femme. Leresponsable de la circons-cription, Monsieur

KOUMBA ZOLA, n’a rientrouvé à dire. Il a validé untel résultat plus que truquéaux dires des mêmes syndi-calistes. Elle a enchaîné enpassant également le BEPC.On n’imagine pas que lamême manœuvre se soitrépétée lors de ce secondexamen. Rien n’exclut pasqu’elle en sorte aussi pre-mière du centre. Quellemorale les responsablespédagogiques inculquent–ils à leurs élèves avec untel comportement? Aucune.L’année dernière déjà, ladame avait défrayé la chro-nique en étant désignée pouraller surveiller pratiquementtous les examens etconcours (entrée à l’ENI,CEP, BEPC, et BAC), alorsqu’elle ne faisait pas partiede l’Education Nationale.Les autres membres ducorps enseignant étaientallés protester chez le gou-verneur de la province pourdénoncer cet état de fait sansgrand succès.Plus que jamais, SéraphinMoundounga, le vénérablede la loge maçonnique espé-rance 12, doit un peu plusfaire attention dans le choixde ses responsables acadé-miques. Sinon, le systèmeéducatif m’émergera jamais.A bon entendeur.

aisément les imaginer.Les mêmes indiscrétions indi-quent que lorsqu’Auto 2A réa-lisait des bonnes entréesfinancières, Fabrice AndjouaBongo, improvisait desvoyages à l’étranger, oubliantpar moment qu’il fallait payerle personnel. Jusqu’au mois de mars 2010,tout allait encore pour lemieux. Après ce mois, lesemployés ont commencé parrecevoir leurs salaires avecbeaucoup de difficultés. Ils seretrouvaient payés un moissur deux. En décembre 2010, aprèsavoir accusé quatre mois d’ar-riérés de salaires, lesemployés Auto 2A ont porté leproblème sur la place

publique, par voie de presse.Suite à la parution d’une séried’articles, Auto 2A va payertrois des quatre mois d’arrié-rés aux employés. Maiscurieusement, ces-derniersapprendront verbalement etsans notification, qu’ils sontlicenciés. Rendez-vous futpris pour la fin de mois de jan-vier 2011, pour le paiement dumois restant et le calcul desdroits liés au licenciement.Depuis lors, la situation estrestée en l’état.Le Directeur général, MadolaThéodore Adendé, ne faitque demander à ces-derniersde passer et repasser, toujoursen vain. Le comptable, M.Bignoumba, ne dit pas mieux. Aux dernières nouvelles, nous

apprenons que ce concession-naire serait au bord de la fail-lite. Seulement au cas où Auto2A venait à mettre la clé sousle paillasson, l’Etat qui aurait,dit-on, passé plusieurs com-mandes encore non honorées,pourra-t-il entrer en posses-sion desdits véhicules? Rienne peut le présager.Après avoir usé de patience,les déflatés d’Automobile 2Aont recouru à l’inspectiongénérale du Travail. Ils enten-dent rentrer en possession dumois de salaire resté impayé,ainsi que des salaires de toutel’année 2011-2012, ainsi quedes droits liés à leur licencie-ment. (Affaire à suivre)

Henry Gauthier

Ayebou’ou Megne

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7ECONOMIE ECHOS DU NORD N°135 du Lundi 09 Juillet 2012

BICIG

Le vrai faux départ du DRH pour la CEEAC

Ministère du travail

La direction générale d’hygiènetransformée en cabinet conseil

Henry Gauthier

La spécificité et lecaractère sensible dela SGS, nimbés du

sceau de la confidentialitépourraient tout aussi mériterqu’on s’y attarde. Il n’estpoint besoin de rappeler quela SGS emploie près de 6mille personnes. Elle est dece fait, un gros employeur. Etque, dans le cadre des mis-sions qui lui sont assignées,elle assure, entre autres, letransport de la quasi-totalitédes fonds du pays.

Bien que n’étant plus ensituation de monopole, avecl’arrivée d’autres opérateurssur le marché, elle restecependant la figure de prouedans ce secteur d’activité.Les principaux acteurs desservices qu’offre la SGSmanipulent les armes quoti-diennement. Près de 6 millepersonnes, c’est toute une

C’est par un courrielémis par MonsieurCélestin Mbiguidi

en date du 4 mai 2012, quele personnel de la Banqueinternationale pour le com-merce et l’industrie duGabon (BICIG), apprendraque leur directeur des res-sources humaines, c’est-à-dire l’émetteur du mail lui-même, allait désormais ser-vir « dans une organisationinternationale pour lecompte de l’Etat Gabonais». L’homme profitera del’occasion pour se donnerdes bons points en vantant lesuccès de son dernier projet- Projet AdéquationPoste/Rémunération - quiaura permis, selon ses dires,de « promouvoir 63 agents,et d’augmenter l’ensembledes primes deResponsabilité et permettreà 82 salariés d’en bénéficier,et d’améliorer la prime detous les diplômés, touchantainsi 341 employés et gra-dés ». On n’est mieux servique par soi-même.Avant ce numéro d’autosa-

tisfaction, le 13 avril 2012,le secrétaire général adjointdu ministère des Affairesétrangères avait informé laDirection générale de laBICIG que la candidature deM. Célestin Mbiguidi au

poste de directeur des res-sources humaines à laCEEAC avait été retenue. LeSGa demandait dès lors à labanque de mettre l’intéresséà la disposition de cette insti-tution régionale. Sauf que labanque, au regard de son sta-tut et surtout des dispositionsréglementaires qui encadrentl’activité de mise à disposi-tion du personnel, ne pouvaitpas répondre positivement.Quoi que par le passé, EmileNdoumba, qui venait de sefaire nommer ministre del’Economie par Omar BongoOndimba, avait réussi àemmener avec lui une bonnebrochette de cadres-maison,tout en réussissant à geler

leur situation à la banque.C’est peut-être pourquoi,

sans attendre la sortie de cetimbroglio juridique, CélestinMbiguidi a pris la libertéd’aller prendre son poste,tout en continuant de voirson contrat avec la BICIGcourir. Reste maintenant aux

experts de la banque detrouver une solution pouressayer de sauver la face desdeux parties. Les experts dela maison seraient en train deplancher là-dessus. Encorefaut-il que la solution quisera retenue, obtienne l’as-sentiment du M. CélestinMbiguidi.

Les « Pitou », de l’exInspection générale d’hy-giène et de la médecine

du travail donneront des forma-tions aux membres du comitéde sécurité et santé au travail,mis en place par l’entreprisespécialisée dans les paris descourses hippiques au Gabon, lePmug. Cet accord non écrit estpassé avec le directeur généralde cette entreprise, qui préfèreles avoir dans son camp qu’enface, à la suite d’une inspectionle 3 juillet dernier. Ayantconstaté que malgré les mil-liards engrangés par les paris etles miettes redistribuées àquelques heureux gagnants,avec de nombreux employés,cette entreprise ne s’est tou-jours pas conformée à la régle-mentation gabonaise en matièrede sécurité et santé au travail,notamment l’application duTitre 4 du Code du travailconsacré à la promotion de lasécurité et santé au travail. Eneffet, le code indique que lesentreprises de plus de 50 sala-riés doivent mettre en place uncomité de sécurité et santé autravail. C’est à cette exigenceque le Pmug a voulu se plier,avant de se lancer dans la pro-motion véritable de la sécuritéet la santé de ses employés.Flairant le fric à gagner, cer-tains membres de la directionde l’hygiène ont fait le pari dedonner les formations auxemployés afin d’aider l’entre-

prise à se conformer à la loi.Toutes choses qui n’entrent pasdans les missions des inspec-teurs du travail dont la directionest constituée. Prendre encharge les formations au seind’une entreprise moyennant despayements, c’est justement allercontre l’article 232 du Code dutravail qui dit que « les inspec-teurs du travail ne peuvent pasavoir d’intérêts quelconquesdirects ou indirects dans lesentreprises placées sous leurcontrôle ». Leur mission étantbien définie par l’article 231 dumême code. A la division pré-vention de la Caisse nationalede sécurité sociale, on parled’abus de la part des inspecteursde la direction d’hygiène. Ils nesauraient être juges et partiedans la mesure où il leur revientd’inspecter et de sanctionner lesentreprises. Les formations et

informations au sein des entre-prises se font en collaborationavec la division prévention de laCaisse nationale de sécuritésociale, avec l’appui des cabi-nets locaux spécialisés sur lesquestions. Au cabinet du minis-tre de l’économie et de l’em-ploi, donner des formations auxentreprises n’entre pas dans lecadre des missions de l’inspec-tion d’hygiène nouvellementmuée en direction générale.Sauf que du côté de la directiongénérale du Pmug, toujoursavoir la direction de l’hygiène àsa table leur garantit une tran-quillité ; ainsi, on peut continuerà bafouer les lois sans crainte dese faire épingler par lesconvives…c’est dire qu’autourd’Ali, chacun a sa lecture del’émergence et de l’Etat de droittant clamé.

armée. Plusieurs parmi euxont des niveaux intellectuelsrelativement peu élevés. Pourne pas dire qu’ils ne servent, àla limite, que de chair àcanon.

Qui pourrait donc répondredes actes désobligeants queces-derniers seraient amenésà poser, dans le cadre d’unmouvement d’humeur né defaits non avérés, sinon instru-mentalisés? Et quelles consé-quences pourraient en décou-ler? Surtout que plusieursinformations persistantes etcertains faits vécus, le jourmême du mouvement d’hu-meur, accréditent éloquem-ment l’hypothèse d’une ins-trumentalisation du mouve-ment.

Les faitsLoin de vouloir en faire por-

ter la responsabilité à qui-conque, mais au regard nonseulement de la qualité decertains activistes, et aussi de

l’esprit de nombre de conver-sations exfiltrées de groupe-ments d’agents non manifes-tants, le jour même du mou-vement, il ressort que celui-cin’était en réalité qu’un feu deBengale.D’abord, quelques heures

après le déclenchement dumouvement, le Général Odja,conseiller à la SGS, arrive ettrouve le mouvement. Il entreen conversation avec lesmanifestants et il dira, «vousm’avez écarté de la SGS,qu’est-ce que vous voulez, sij’étais encore-là, les chosesse passeraient différemment».Dans la foule, ces propos nesont pas restés sans réactions.Puisqu’une voix s’est levée,«C’est vous tous là,quelqu’un qui est arrivé à laSGS par lettre recommandéed’OBO, avec 3 millions desalaire par mois et qui pen-sait pouvoir faire main bassesur la SGS, après la mort duColonel Edouard de

Béthencourt». Et de poursui-vre, «depuis que le fils deMpouho est arrivé, beaucoupde choses veulent changer,mais vous ne lui laissez mêmepas le temps». Et de conclure,«vraiment, les gents de Lékeïsont décidés avec Léwaï».En plus, devant les écrans

des télévisions venues pour lacirconstance, Odja fils, chauf-feur à la SGS s’explique, «YaAli, ya Pascaline, yaDidi…regardez ce que Nenesnous fait, on souffre (…) ».Avant d’entrer en sanglots,devant les mêmes écrans detélévisions. Il sied de rappeler à toutes

fins utiles que la SGS comptedans ses effectifs un nombreimportant de ressortissants dela province du Haut-Ogooué.Des conversations exfiltrées

de certains regroupementsd’agents SGS non manifes-tants, composés pour l’essen-tiel, d’originaires du Haut-Ogooué, font croire avec

insistance que ce mouvementd’humeur illégal pourraittrouver son origine dans lapasse d’armes que se livre-raient Lékeï et Léwaï.D’autres sources nous indi-

quent en effet que, du bontemps d’Omar BongoOndimba, Lékeï, représentépar Martin Bongo, le GénéralOdja, le directeur généralactuel des transports terres-tres, John Peter Avouya ainsique de bien d’autres et LéwaÏreprésenté par la familleOndimba, Mpouho Epigat etde bien d’autres aussi, bénéfi-ciaient du même traitementdu point de vue du partagedes postes politiques. A l’issue d’un différend

intervenu entre Lékeï etLéwaÏ, feu Omar auraitdécidé de réprimander LékeÏ.Depuis lors, les postes dedéputés et de maires ne reve-naient qu’à Léwaï.Cependant, Lékeï se limitait àn’occuper que de simples

postes dans l’administration.Toute situation qui auraitcausé la frustration du côté deLékeï.Une autre source indique

également que dans la pro-vince du Haut-Ogooué, ledécès d’OBO et la suite desélections présidentielles quiont suivi n’y ont rien changé.Bien au contraire, les rapportsentre LékeÏ et Léwaï ne fontque devenir en pointillés, àmesure que le temps passe.Il serait donc inconvenant

que les problèmes Lékeï-LéwaÏ interviennent dans lesrapports que la SGS est sen-sée normalement entreteniravec ses employés. « S’il vousplaît, trouvez un autre terrainde règlement de comptes, laSGS ce n’est pas seulementvous! », c’est le cri lancé parles autres agents non inféo-dés.

L’ancien directeur des ressources humaines de la Banque pourl’industrie et le commerce du Gabon (BICIG), vient d’être recrutépar la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale(CEEAC). Sauf que le promu veut toujours avoir un pied dansson ancienne maison. On n’est jamais trop prudent…

Les « Pitou » de la toute nouvelle direction générale d’hygiène etde la médecine du travail mangeront dans la main du directeurgénéral du Pari mutuel urbain gabonais. Donner des formationssur la sécurité et la santé au travail. Une belle manière d’arrondirles fins de mois parfois difficiles.

Gouvernance des entreprises

SGS victime de la guerre des clansComme nous disions dans notre parution du lundi 04/06/2012, le mouvement d’humeur manifesté par certains agents de la Sociétégabonaise de sécurité (SGS), le mardi 29/05/2012, n’était que la conséquence d’une information erronée. Sans perdre de vue queles réclamations des travailleurs restaient légitimes.une rumeur a fait croire que la Direction générale avait acheté la conscience detous ceux qui avaient pris part à l’entretien entre elle et les éléments du Groupement d’Intervention (GI). D’où la question, qui a inté-rêt à pourrir le climat à la SGS?

JMS SYA

Luc Oyoubi, le ministre du travail

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8ECHOS DU NORD N°135 du Lundi 09 Juillet 2012ICI ET D’AILLEURS

Les populations deCocobeach en ontmarre des turpitudes

de la maréchaussée à leurencontre. Elles l’on fait com-prendre à leur maire qu’ellesviennent de saisir pour seplaindre du comportementparticulier des forces de sécu-rité. Pour elles, les gendarmesconsidèrent que « tous leshabitants de Cocobeach sontdes Equatos ». Aussi implo-rent-elles le maire de conduireune tournée accompagné desforces de sécurité « sur lefleuve afin de faire connaître àcelles-ci, les limites territo-riales du département de laNoya. De manière à cequ’elles comprennent quetous ceux qui viennent enpirogue ne sont pas forcémentéquato-guinéens… » A croirequ’il s’agit de se retrouver surune pirogue sur la Noya, pour

«Mesdames et mes-sieurs les jour-nalistes, c’est

avec un cœur meurtri et unedignité bafouée que je tienscette conférence de presse. Aulendemain de mon arrestation,qui a duré trois (3) heures à labrigade anticriminelle situéedans les locaux du commissa-riat central de Libreville. Lesfaits se déroulent au niveau ducarrefour STFO.En empruntant la ruelle quimène à la SEEG de la Peyrieà bord du véhicule Toyota demarque Yaris, conduit parmon jeune frère Etome Guy,j’ai été interpellé par un véhi-cule Mazda sans immatricula-tion, avec quatre individus àbord et lourdement armés.Ces derniers nous ont exigé deprésenter les pièces afférentesau véhicule. A ce moment,j’ai voulu connaître leur iden-tité, aussi m’ont-ils réponduqu’ils sont de la police judi-ciaire. Par la suite, ils m’ontdemandé de les suivre. Mais,environs 100 mètres après, ilssont venus me sortir de forcede mon véhicule et me mettredans le leur. Ne comprenantrien à toute cette brutalité, jeleur ai demandé les mobilesde mon arrestation, par la pré-sentation d’un mandat d’arrêtou tout autre pièce le justi-fiant, ce qu’ils n’ont pu faire.Malgré ces manquements, jeme suis toutefois exécuté.Après la présentation desdocuments afférents au véhi-cule, contre toute attente, unefouille systématique de monvéhicule a commencé. Aprèscette fouille et n’ayant rien,trouvé, ils ont exigé que je

Des bruits persistants courent sur le départ du Gabon de laZoological society of London (ZSL). Il semblerait que cet organismequitterait le Gabon à la fin du mois de juillet 2012. La ZSL est uneassociation patronnée par la Reine d'Angleterre. Le mobile de cedépart est la lenteur affichée par l’Etat gabonais pour permettre à ceque la ZSL obtienne un siège dans notre pays, vu le programmequ’elle entend y déployer. A ce qui se susurre, il semblerait quel’Agence nationale des parcs nationaux serait aux commandes pourtrouver des insuffisances dans le dossier de la ZSL, toute chose quicompliquerait son installation définitive dans notre pays. Ledit dos-sier serait donc coincer au cabinet de Lee White. Que craindrait-iltant de l’installation de la ZSL au Gabon au point que tous ces mic-macs soient interprétés comme un moyen de les empêcher d’obtenirun ? La ZSL travaille sous le couvert du RAPAC (Réseau des aires pro-

tégées d'Afrique Centrale), dont certains financements sont euro-péens. Et même le RAPAC serait également signalé sur la liste noiredes organismes qui pourraient partir sous peu. Dans le cas de ce der-nier, il déplacerait son siège du Gabon pour la République démocra-tique du Congo (RDC). Quant aux motifs, ils restent encore nébu-leux. Il faut cependant relever que depuis la désignation de Lee White à

la tête de l’Agence nationale des parcs nationaux, ce ne seront pasles premiers conflits qui se feraient jour dans l’univers del’Environnement au Gabon. Avant tout ce qui se dessine aujourd’hui,il y a en amont l’affaire de Wigombe village ou curieusement le dos-sier peine à être examiné en Appel au parquet de Libreville ; depuisque l’ANPN a perdu le procès intenté contre lui par les ayants droitsde Wigombé Village. Il ne serait pas vain dans ce cas de relever que c’est à ce même Lee

White qu’Ali Bongo vient de confier la gestion de la nouvelle sociétéLuxury Resorts SA. Une société dont les administrateurs sontl’ANPN et le Fonds national des investissements dirigé par SergeChavagne Mickoto, également adjoint de Lee White dans l’affaire.

L’activité de cette société consistera à l’exploitation directe, indi-recte ou comme mandataire, de tous les hôtels, restaurants, bars, detoute nature et de toute catégorie et, plus généralement, de tous lesétablissements se rapportant à l'hôtellerie, la restauration, le tou-risme, les loisirs et les métiers de services. En somme une séquestra-tion de l’industrie du tourisme au Gabon (Nous y reviendrons). A ce jour, Lee White n’a pas encore fait ses preuves en ce qui

concerne ses attributions actuelles. On se demande alors à quoi ser-vira-t-il à la tête de cette nouvelle société ? Un haut fait d’arme à sonactif a été la spoliation des ayants droits de Wigombe village, près del’ancien site Ekwata qui est désormais la propriété du roi du Maroc,Mohamed VI, ami de sa petite majesté Ali Bongo. Il est donc àcraindre d’autres spoliations dans le domaine du tourisme et activi-tés connexes dans les mois à venir.

leur remette les documentspersonnels que j’avais pourqu’ils en prennent connais-sance. Puis, de façon manumilitari ils m’ont conduit àleur direction. Arrivés à leur direction, ilsm’ont entraîné dans leurslocaux, interdisant aux petitsfrères qui m’accompagnaientd’y accéder. A peine à l’inté-rieur, l’un d’eux reçoit uncoup de fil, et répond: oui, j’aile gombo. Après cette conver-sation téléphonique, sans pou-voir me dire pourquoi j’ai étéarrêté et entraîné dans leurslocaux, ils m’ont fait subir un

t r a i t e m e n thumiliant en medéshab i l l an tsystématique-ment, et me fai-sant asseoir àmême le sol.C’est à cemoment précisqu’ils deman-dent aux petitsfrères qui m’ac-compagnaientde me rejoindredans la salle oùje me trouvais,après les avoirdéshabillés, euxaussi. Aprèstrois (3) heuresde rétentiondans les condi-tions exécrables,bardé d’injuresdes plus humi-liantes et desmenaces demort sans motifsni explications.J’ai été surprisde voir un com-

mandant qui vient me cher-cher et m’entraîne dans sonbureau pour me demander cequi se passait. Mais n’ayantrien à lui dire, il m’a simple-ment demandé de m’habillersans toutefois me notifierquoique ce soit. Je dois signaler ici que,lorsque ces agents de la PJ ontcommencé à me brutaliser auniveau de la STFO, j’ai pris lesoin de joindre le conseiller encommunication du ministre del’Intérieur, pour lui demandersi j’étais l’objet d’une enquêteimminente pour une quel-conque affaire.

A ma grande surprise, tarddans la nuit (22 h), j’ai reçul’appel de monsieur JeanFrançois Ndongou, ministrede l’intérieur, en me disant: jecite, «j’ai appris que tu as étébrutalisé par les agents de laPJ…j’ai répondu par l’affir-mative. Puis, continuant notreconversation téléphonique, ilm’a demandé si je pouvaisidentifier les agents qui m’ontarrêté pour qu’il prenne desmesures et des sanctions à leurencontre». Contre toute attente et faisantdans la mauvaise foi comme àleur habitude, grande fut monindignation d’entendre mon-sieur J.F Ndongou, sur lesantennes de R.F.I venir defaçon mensongère démentir cequi m’est arrivé. Ce qui estune attitude éhontée, irrespon-sable et inadmissible pour unmembre du gouvernement.En vue de clarifier la situation,j’ai décidé de saisir monconseil, les chancelleries et lesorganisations internationalesde défense des droits del’homme présentes au Gabon,afin que la démocratie et lesdroits du citoyen soient res-pectés à jamais. Car, la plusgrave erreur de l’homme estd’ignorer que je suis lui.De même, je voudrais hum-blement les enseigner que l’onpeut être un héros sans ravagerla terre, disait un sage.Je profite de cette circonstancepour rappeler une fois de plusau pouvoir illégitime que: jeconnais le Gabon et le Gabonme connaît.

que les gendarmes vous consi-dèrent comme étrangers. Unecurieuse manière de percevoirleur mission. Surtout que leurscollègues qui opèrent dansd’autres villes frontalières duGabon n’utilisent pas les

mêmes méthodes. Aucun offi-cier de gendarmerie de vousprendra pour Camerounaisparce que vous naviguer enpirogue sur le fleuve Ntem àEboro. Tout comme il ne suffitpas d’être dans la ville de

Bakoumba pour être suspectéd’être Congolais. Pourquoi cetraitement particulier pour leshabitants de Cocobeach ?

Ce reproche fait aux forcesde sécurité ne se limite pas àce seul aspect. Les populationssont proprement ulcéréeslorsqu’elles constatent que lescontrôles de la gendarmerie selimitent aux seuls débarca-dères de Leme et du marché.Or, disent-elles, la frontière dudépartement de la Noya avecla Guinée Equatoriale s’étendsur « plusieurs km sur le fleuveNoya et Mitemboni ».Pourquoi les gendarmes ne sedéploient-ils pas aussi avecautant de zèle sur le reste de lafrontière. Pourtant, assurent-t-elles, les forces de sécuritééquato-guinéennes n’hésitentpas, elles, à arpenter toute lafrontière pour s’assurer qu’iln’y a pas d’infiltration de per-sonnes indésirables dans leurpays.

Conséquence, croient savoirles populations, les chasseurséquato-guinéens viennentfaire des prises en territoiregabonais sans être nullementinquiétés. Quand ce ne sontpas des personnes étrangèresqui viennent « piller » lesrichesses qui se trouvent dansla forêt côté gabonais.

Le procureur de laRépublique qui a reçu unecopie de cette missive aumaire doit réagir et ramenerses troupes à de meilleurs sen-timents avec la population.Les forces de sécurité affec-tées aux frontières de laRépublique gabonaise doiventavant tout œuvrer pour assurerla sécurité des populations etde leurs biens. Elles ne doiventen aucun cas se transformer ensource de terreur pour lesditespopulations. D’ailleurs, desrécriminations de cette naturene proviennent pas des autreslocalités frontalières. Cela

voudrait donc dire qu’il y a unproblème particulier àCocobeach. Les autoritéscompétentes doivent dès lorss’empresser de le résoudre auplus vite. Sinon, le risque estgrand de voir la population sedétourner ou carrément seretourner contre les forces desécurité. Ce qui serait mêmede nature à rendre de plus enplus poreuse cette frontière.Car les gendarmes qui doiventtravailler en étroite collabora-tion avec la population, setrouveraient ainsi privés desinformations que celle-ci avaitpris l’habitude de lui fournir, etqui parfois permettaient demettre hors d’état de nuire cer-tains malfaiteurs.

Plus que jamais, le maire etl’ensemble des autoritéslocales doivent conjuguerleurs efforts pour amener plusde sérénité entre la gendarme-rie de Cocobeach et les popu-lations.

Cocobeach

Les contrôles intempestifs des gendarmes révoltent les populations

Conférence de presse Gérard Ella Nguema

Contrôles intempestifs et abusifs, arrestations arbitraires, fouilles poussées, extorsions de fonds. Voila le lot quotidien des popula-tions du quartier Aba de Cocobeach infligé par la gendarmerie locale. Ces-dernières n’en peuvent plus et viennent de saisir le mairede la ville. Récit.

Le secrétaire exécutif de l’Union Nationale (UN), Gérard Ella Nguema, a été victimed’une arrestation arbitraire, le mardi 05 juin 2012 à 15 heures, à la STFO, par les élé-ments de la Police Judiciaire (PJ). Après trois heures de temps passées dans desconditions inhumaines, il sera relaxé. Nous publions la déclaration qu’il a faite à l’occa-sion de la conférence de presse qu’il a animée au lendemain de ce cauchemar.

Départs annoncés parmi des opérateurs du secteur del’Environnement au Gabon. Main basse sur l’industrie dutourisme et des services. Le gourou de l’ANPN, blanccomme neige, serait toujours à la manœuvre.

RF

Ramses Frank

Son Excellence Lee White

Le secrétaire exécutif de l’UnionNationale (UN), Gérard Ella Nguema,