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Echelle de mesure de la responsabilité sociale des marques : un essai d’adaptation de l’échelle de RSE perçue aux consommateurs de marques alimentaires biologiques Tarek Abid * Docteur Aix-Marseille Université, CRET-LOG, 13625 Aix-en-Provence, France IDP EA 1384, Université de Valenciennes et du Hainault-Cambrésis, France Jean-Louis Moulins Professeur Aix-Marseille Université, CRET-LOG, 13625 Aix-en-Provence, France * 33 Rue de Marseille 44800 Saint Herblain, Nantes, France, [email protected] , 0699211063.

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Echelle de mesure de la responsabilité sociale des marques : un essai

d’adaptation de l’échelle de RSE perçue aux consommateurs de marques

alimentaires biologiques

Tarek Abid *

Docteur

Aix-Marseille Université, CRET-LOG, 13625 Aix-en-Provence, France

IDP EA 1384, Université de Valenciennes et du Hainault-Cambrésis, France

Jean-Louis Moulins

Professeur

Aix-Marseille Université, CRET-LOG, 13625 Aix-en-Provence, France

* 33 Rue de Marseille 44800 Saint Herblain, Nantes, France, [email protected],

0699211063.

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Echelle de mesure de la responsabilité sociale des marques : un essai d’adaptation de

l’échelle de RSE perçue aux consommateurs de marques alimentaires biologiques

Résumé

L’objectif principal de cette recherche est d’adapter un outil de mesure adéquat à la perception

des consommateurs des marques socialement responsables (RSM Perçue) lors du processus

d’achat. Pour cela, on s’appui sur les travaux relatifs à la perception de la responsabilité

sociale des entreprises (RSE perçue) et aux résultats de ces recherches du point de vue du

consommateur. Une démarche méthodologique rigoureuse Churchill (1979) a été suivie. La

revue de la littérature ainsi que les études qualitatives (auprès de 30 consommateurs) et

quantitatives (exploratoire et confirmatoire auprès de 418 consommateurs), nous a permis

d’avoir un outil de mesure présentant des bonnes qualités psychométriques.

Mots-clés : Responsabilité sociale des marques, échelle de mesure, validité, marques,

confiance.

A scale of Brand social responsibility: Attempt of adaptation of the scale of perceived

CSR to consumers of organic food

Abstract:

The main target of this research is to adapt an adequate tool of measurement for perceived so-

cial responsibility brand for consumers (Perceived CSR) during the process of purchase. For

that propose, one of support on the works relative to corporate social responsibility (CSR) and

the results of theses researches from the point of view of the consumer. A rigorous methodo-

logical approach was followed (Churchill, 1979). The review of literature as well as the qua-

litative studies (with 30 consumers) and quantitative (exploratory and confirmatory with 418

consumers), allowed us to have a presenting measurement tool for the good psychometric

qualities.

Key-words: Brand social responsibility, measuring scale, validity, Brand, trust.

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Echelle de mesure de la responsabilité sociale des marques : un essai d’adaptation de

l’échelle de RSE perçue aux consommateurs de marques alimentaires biologiques

Introduction

On assiste ces dernières années à un engouement, aussi bien des chercheurs que des praticiens,

autour des problématiques de la responsabilité sociale des entreprises (RSE)1. Cet engouement

s’explique par un double constat. Tout d’abord, d’un point de vue théorique, plusieurs

recherches ont démontré que la RSE améliore la performance économique et financière des

entreprises (Aupperle, Carroll et Hatfield, 1985 ; Luo et Bhattacharya, 2006 ; Waddock et

Graves, 1997). Ainsi, certains chercheurs ont la conviction croissante que la RSE est une

source d’avantage compétitif pour les entreprises (Hart, 1995 ; Shrivastava, 1995). Ensuite, ce

constat est renforcé par les résultats des études empiriques effectuées (CREDOC2, NMI3,

Ethicity4 et CSA agence du bio5). Malgré la crise, le secteur des produits socialement

responsables (tels que les produits biologiques et/ou écologiques) a enregistré de fortes

croissances en termes de chiffre d’affaires, de consommation, de nombre d’entreprises et de

produits mis sur le marché. En France, par exemple, le chiffre d’affaires des produits bio, a

progressé de 19% entre 2010 et 2011 (CSA Agence de Bio).

De nombreuses entreprises ont saisis cette opportunité pour adapter et proposer des marques,

présentées comme socialement responsables. Cet argumentaire est décliné sous toutes ses

1 On utilisera pour la suite du document le terme « RSE » pour la responsabilité sociale des entre-

prises. 2 CREDOC : centres de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie, source :

www.credoc.fr. 3 NMI: Natural Marketing Institute, source : www.nmisolutions.com

4 Ethicity : Conseil en développement et marketing durable, source : www.blog-ethicity.net

5 CSA Agence de Bio : Baromètre de la consommation et de la perception des produits biologiques en

France, source : www.agencebio.org

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formes afin d’influencer le comportement d’achat de consommateurs de plus en plus sensibles

à ces arguments.

Cependant à notre connaissance, malgré le nombre croissant d’entreprises mettant l’accent sur

la RSE comme élément central dans leurs initiatives de gestion de marque (Menon et Kahn,

2003 ; Polonsky et Jevons, 2006 ; Lindgreen, Swaen et Johnston, 2009), aucune recherche n’a

essayé d’opérationnaliser la responsabilité sociale des marques du point de vue des

consommateurs. Récemment, en se basant sur des travaux antérieurs (Aaker et

Joachimsthaler, 2000 ; Blomqvist et Posner, 2004 ; Maon, Lindgreen et Swaen, 2008 ;

Lindgreen, Swaen et Johnston, 2009 ; Polonsky et Jevons, 2006 et 2009), Lindgreen et al.

(2012) démontrent, dans une étude de cas, qu’une entreprise peut développer une stratégie de

marque basée sur la RSE. Le développement d'une « RSE marque » serait dans ce cas

similaire à celui de la RSE « corporate».

Les mesures actuelles se concentrent en effet autour de cette RSE perçue (Maignan, Ferell et

Hult, 1999 ; Sen et Bhattacharya, 2001 ; Carroll, 1979). Or, lors de son processus d’achat, il

semble que le consommateur a tendance à évaluer les marques plus que les entreprises elles-

mêmes. En outre, les mesures de RSE perçue disponibles évaluent globalement les attentes de

l’ensemble des parties prenantes, occultant ainsi en partie celles des consommateurs.

L’objectif de cette recherche est donc de répondre à la question suivante : comment les

consommateurs perçoivent et évaluent la responsabilité sociale des marques (RSM)6 ?

Pour y répondre, nous avons mobilisé, au plan conceptuel, le cadre théorique de la RSE

perçue en nous appuyant, au plan méthodologique, sur le paradigme de Churchill (1979), afin

de proposer une mesure de la responsabilité sociale des marques. Cette recherche s’articule en

6 On utilisera pour la suite du document le terme « RSM » pour désigner la responsabilité sociale des

marques.

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quatre parties. Après avoir décrit les fondements conceptuels de cette recherche, nous

exposons brièvement la méthodologie adoptée. Nous présentons ensuite les résultats de deux

enquêtes : une enquête qualitative menée auprès de 30 consommateurs et deux enquêtes

quantitatives sur un total de 420 consommateurs de marques de produits alimentaires

biologiques. Nous terminons par une discussion sur les apports théoriques et managériaux des

résultats obtenus ainsi que sur les limites et les voies de recherches futures.

1. Revue de la littérature

En se basant sur les recommandations de Lindgrenn et al (2012), stipulant que la RSM se

développe de façon similaire à la RSE, il apparait pertinent d’étudier ces concepts voisins

dans la littérature, à savoir la RSE et la RSM perçues.

La revue de la littérature sur la RSE fait émerger deux fondements théoriques de ce concept :

� Un fondement normatif qui repose sur le contenu de la RSE (nature et niveaux de

responsabilité sociale). Cette approche décrit ce que l’entreprise doit faire (ou ce qu’il

est souhaitable qu’elle fasse) pour être socialement responsable. La RSE est considérée

ainsi comme un guide éthique dans la définition de la responsabilité morale et des

valeurs incarnées par l’entreprise (Davis, 1967 ; Goodpaster, 1983).

� Un fondement instrumental qui repose sur l’objet de la RSE (envers qui l’entreprise doit

être responsable). Cette approche plus utilitariste permet de remédier aux limites de

l’approche précédente en s’intéressant à la résolution du « comment faire ». La RSE

est considérée alors comme un outil stratégique permettant à l’entreprise d’atteindre

ses objectifs économiques, tels que la maximisation du profit ou la création

d’avantages concurrentiels générateurs de profits à long terme (Garriga et Melé, 2004 ;

Swaen et Chumpitaz, 2008).

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Nous nous intéresserons ici à l’approche instrumentale de la RSE, plus adaptée à l’objet de

cette recherche centrée sur la perception des consommateurs. Ce choix est également motivé

par la nature opérationnelle de cette vision de la RSE qui permet de rapprocher le monde

académique des préoccupations managériales.

Dans cette vision instrumentale, la RSE a été appréhendée majoritairement sous l’angle de la

théorie des parties prenantes (Freeman, 1984). Le choix de ce cadre théorique découle du

principe que l’écoute par l’entreprise de son environnement conditionne sa pérennité, sa

croissance et son légitimité face aux attentes de la société. On parle alors de la RSE perçue,

définie comme étant « l’ensemble des activités et des engagements de l’entreprise liés à la

perception de ses obligations envers la société ou les parties prenantes à son activité »

(Brown et Dacin, 1997 ; Sen et Bhattacharya, 2001 ; Luo et Bhattacharya, 2006).

Parmi les modèles les plus utilisés dans les recherches sur les conséquences des initiatives de

la RSE perçue, on retrouve les modèles de Wood (1991) et de Carroll (1979). Les deux cadres

conceptuels ont été mobilisés à plusieurs reprises, mais le modèle de Carroll (1979) semble le

plus pertinent (Wartick et Cochran, 1985; Burton et al, 2000)7, notamment dans la prise en

compte des différentes parties prenantes, dont le consommateur (Maignan et al, 1999 ; Sen et

Bhattacharya, 2001 ; Swaen et Chumpitaz, 2008). Ce modèle intègre trois dimensions

interactives pour définir et mesurer la RSE perçue. Il se présente ainsi :

7 Le modèle de Wood (1991) a été cité 2670 fois dans des articles académiques contre 4086 fois pour

le modèle de Croll (1979).

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Figure 1 : Le cadre conceptuel de Carroll (1979)

Source : Audebrand, Rolland et Tremblay (2004) : « La responsabilité et la performance sociale d’entreprise », p, 12.

La revue de la littérature montre aussi, malgré l’importance des recherches basées sur ce

modèle, qu’il n’existe pas de définition consensuelle de la RSE perçue (Garriga et Melé,

2004 ; Gond, 2006 ; Secchi, 2007 ; Lindgreen et al., 2012). Deux éléments communs à la

plupart de ces définitions apparaissent cependant :

- Les entreprises ont des responsabilités qui vont au-delà de la seule recherche du profit

(responsabilité économique) et du respect de la loi (responsabilité légale) (Swaen et

Champitaz, 2008).

- Ces responsabilités ne concernent pas uniquement la gouvernance et les actionnaires mais

l’ensemble des acteurs de l’activité de l’entreprise. Selon la théorie des parties prenantes,

l’entreprise endosse la responsabilité de « tous ceux qui de près ou de loin, directement ou

indirectement, contribuent à la vie ou dépendent de son existence, de son développement

et de sa survie » (Freeman, 1984).

Responsabilités éthiques

Responsabilités légales

Responsabilités économiques

Responsabilités discrétionnaires

Réactive

Adaptative Défensive

Proactive

Réactivité organi-

sationnelle

Catégories de la

RSE

Consu-

mérisme Discri-

mination

Environ-

nement

Sécurité

produit

Sécurité

travail

Actionnaires

Préoccupations sociales de l’entreprise

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La RSE perçue est conceptualisée alors comme un construit multidimensionnel (Rowley et

Berman, 2000 ; Swaen et Chumpitaz, 2008 ; Acquier et Aggeri, 2008). Parmi les mesures

correspondantes, celle de Sen et Bhattacharya (2001), adaptée de Maignan et al (1999), est la

plus utilisée dans le cadre de la perception des initiatives socialement responsables de

l’entreprise envers ses parties prenantes. Elle englobe quatre dimensions : la responsabilité

philanthropique, le respect de l’environnement, le respect des travailleurs et le respect des

consommateurs.

La RSE perçue a permis de mettre en évidence le rôle clef joué par les perceptions que les

consommateurs ont des efforts des entreprises pour intégrer les demandes sociales et

environnementales. Carriga et Melé (2004) ont notamment démontré que la RSE perçue par

les consommateurs influence la réputation des entreprises et la confiance qu’elles inspirent. La

RSE est considérée dans ce sens comme autant de signaux envoyés par l’entreprise pour

réduire les incertitudes qui pèsent sur les décisions d’achat des consommateurs et donc

renforcer la confiance (Parguel et Benoît-Moreau, 2007 ; N’Goala, 2008 ; Swaen et

Chumpitaz, 2008). Les initiatives de RSE génèrent des perceptions et des évaluations

positives de la qualité des produits de l’entreprise, ce qui rejaillit aussi sur la confiance

accordée (Maignan et al, 1999 ; Sirieix, Pontier et Schaer, 2004 ; Swaen et Chumpitaz, 2008 ;

Smith, Palazzo et Bhattacharya, 2010 ; Lin et al, 2011).

De façon similaire à la RSE perçue, nous posons que la RSM influence également de façon

positive et significative la confiance des consommateurs envers la marque. Cette hypothèse

est renforcée par des recherches menées dans le domaine de la consommation socialement

responsable. La RSE n’explique pas seulement le comportement de boycott (N’Goala, 2008;

Cissé-Depardon et N’Goala, 2009) mais aussi, en positif, le comportement d’achat

socialement responsable. Celui-ci apparaît principalement expliqué par la performance de la

RSE (Lecompte et Valette-Florence, 2006 ; Webb, Mohr et Harris, 2008).

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D’un autre côté, la littérature abondante sur la relation marque-consommateur montre que

dans son esprit c’est plutôt la marque qui joue un rôle prépondérant et détermine son attitude

et ses comportements (Keller, 2003 ; Fournier, 1998 ; Binninger et Robert, 2011). Le

consommateur peut établir une relation avec une marque donnée sans pour autant connaître

l’entreprise qui gère cette marque, surtout s’il s’agit d’une entreprise multimarques (Lindgreen

et al., 2012). Il semble donc pertinent, dans ce cadre, d’étudier la perception de la

responsabilité sociale des marques plutôt que celle des entreprises.

Malgré cet intérêt croissant des chercheurs pour les questions relatives aux attentes et

perceptions des consommateurs, les principaux auteurs du courant de la RSE perçue utilisent

des définitions très génériques du concept. Brown et Dacin (1997), Sen et Bhattacharya

(2001) ou encore Luo et Bhattacharya (2006) conçoivent la RSE perçue comme « les activités

et les engagements de l’entreprise liés à la perception de ses obligations envers la société ou

les parties prenantes de son activité ». Ces définitions et les mesures qui en découlent ne

permettent donc pas de capturer toute la richesse des perceptions et attentes spécifiques du

consommateur.

La confiance envers la marque a été largement étudiée en marketing. Sans rentrer dans

le détail des très nombreuses recherches effectuées, nous opterons pour une définition clas-

sique de ce concept. La confiance est ici considérée comme une variable psychologique qui

reflète un ensemble de présomptions accumulées quant à la crédibilité, l’intégrité et la bien-

veillance que le consommateur attribue à la marque (Gurviez et Korchia, 2002). Nous rete-

nons également la conceptualisation tridimensionnelle de la confiance de Gurviez et Korchia

(2002), généralement acceptée par les chercheurs de la discipline.

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2. Méthodologie de la recherche

La littérature permet de constater que, s’il existe des liens entre RSE et RSM, les deux

concepts ne se recouvrent pas et jouent un rôle différencié dans la perception du

consommateur. Si le premier a été largement étudié, le second n’a été que très légèrement

approché et n’a donné lieu à aucune proposition de mesure. L’objectif principal de cette

recherche est donc de proposer une mesure fiable et valide de la responsabilité sociale des

marques telle que perçue par le consommateur. La procédure de développement d’instruments

de mesure et de validation de leurs qualités psychométriques de Churchill (1979) a été

mobilisée. Une étude qualitative préalable, auprès de 30 consommateurs achetant au moins un

produit écologique et/ou biologique, a été conduite. Lors de la phase de pré-test, il est en effet

apparu que les répondants non consommateurs de produit écologique ou biologique jugent la

responsabilité sociale des marques qu’à travers sa responsabilité légale. Ce qui va à l’encontre

de la grande majorité des recherches qui montrent que la responsabilité sociale va bien au-delà

du seul respect de la loi.

D’autre part, en se basant sur les résultats obtenus par Lecompte et Valette-Florence (2006),

un échantillon de 30 répondants répartis par quotas en fonction de l’âge, du sexe et du niveau

d’études a été sélectionné. Des entretiens semi-directifs, d’une durée moyenne de 45 minutes

ont été réalisés. Le principe de la saturation sémantique préconisé par Glaser et Strauss (1967)

a été également respecté. L’analyse de contenu thématique du corpus a été réalisée sous

NVIVO. Les résultats de cette étude qualitative, ainsi que la littérature sur la RSE perçue, ont

permis de définir le concept de RSM, ses contours, ses dimensions ainsi qu’à générer des

items de l’échelle de mesure. Les items retenus ont été analysés par rapport à la littérature de

la RSE perçue et soumis à un jury d’experts. Cette étude a contribué par ailleurs à

l’élaboration du design de la phase quantitative de la recherche.

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Celle-ci a été menée en deux temps. En phase exploratoire, un questionnaire a été envoyé par

mail à des clients de plusieurs grandes surfaces qui devaient répondre sur la marque du

produit alimentaire biologique la plus fréquemment achetée. En se basant sur l’étude de KWP

(2012)8, seuls les répondants qui ont choisi une des dix marques « nationales » les plus

connues et les plus achetées en France9 ont été retenus. La recherche d’une plus grande

validité externe a motivé cette décision. Un échantillon final de 121 consommateurs de

marques « nationales » de produits alimentaires biologiques vendues en grandes surfaces a été

ainsi constitué.

Pour la phase confirmatoire, une seconde étude a été réalisée auprès de 299 clients de la

marque « Jardin Bio ». Le choix d’une seule marque découle de la volonté de contrôler les

biais extérieurs susceptibles d’influencer la relation entre le consommateur et la marque, tels

que des différences de positionnement. Nous nous sommes assuré également que la répartition

des répondants entre les deux échantillons est comparable.

3. Résultats

Les résultats de cette étude sont présentés en deux temps, correspondant aux deux étapes de la

recherche (qualitative et quantitative).

3.1. Résultats de l’étude qualitative

L’analyse de contenu du corpus a permis de faire émerger trois principaux thèmes autour de la

RSM et de les classer en fonction de leur ordre de citation. Le premier thème le plus cité par

8 KWP (2012) : étude de 2012 réalisée par Kantar World Panel (Agence d’études de marché sur le

comportement socialement responsable en France) sur un panel de 20 000 foyers représentatifs de la

population française. 9 Par souci de confidentialité, il nous est impossible de citer l’ensemble des marques sélectionnées

mais nous sommes autorisés à vous indiquer trois marques à titre d’exemple, à savoir : « Bjorg »,

«Jardin Bio » et « les 2 vaches ».

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les répondants (89%) est celui du respect et de la protection de l’environnement. Le thème du

respect et de la protection de la santé des consommateurs apparaît en seconde position. Les

consommateurs considèrent une marque comme socialement responsable si les produits

qu’elle propose ont un impact sanitaire positif sur eux (60%). Le troisième thème, le plus cité

par les répondants (30%), concerne les activités philanthropiques des marques.

Le tableau ci-dessous présente les différences entre les dimensions issues de l’étude

qualitative et celles de la conceptualisation théorique de RSE perçue :

RSE perçue RSM perçue

- Activités philanthropiques

- Respect des consommateurs

- Respect des employés

- Respect de l’environnement

- Activités philanthropiques

- Respect de la santé des

consommateurs

- Respect de l’environnement

Tableau 1 : Comparaison entre les dimensions de la RSE et de la RSM

On s’aperçoit que les dimensions activités philanthropiques et respect de l’environnement

sont présentes dans les deux concepts. Par contre, pour les autres dimensions on constate un

certain nombre de différences.

Les dimensions respect des employés et respect des consommateurs n’ont pas été citées de

façon significative dans les discours des répondants lors de l’étude qualitative et ne seront pas

intégrées dans l’échelle de mesure.

Enfin, une nouvelle dimension émerge. Elle appréhende l’impact du produit lui-même sur la

santé des consommateurs et peut être illustrée par des items comme : « proposer des produits

sûrs et sains » ou « donner des informations correctes aux consommateurs sur la composition

des produits ». Cette dimension est différente de celle du respect des consommateurs,

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généralement mesurée à l’aide d’items tels que : « respecter les droits des consommateurs en

matière de service après vente, de garanties, d’informations… », ou « traiter équitablement ses

clients ».

En se basant sur cette analyse thématique, nous proposons de définir une marque qui répond à

la RSM comme étant : « Une marque qui doit respecter l’environnement, la santé des

consommateurs et qui doit réaliser des activités philanthropiques».

Dans le cadre de cette définition et à l’aide de l’étude qualitative et de la littérature (Sen et

Bhattacharya, 2001 ; Maignan, Ferrell et Hult, 1999), un ensemble d’items a été généré. Leur

formulation et leur compréhension ont été vérifiées par un jury d’experts.

L’étude qualitative suggère également de prendre en compte la désirabilité sociale, un concept

largement reconnu et évoqué dans les études concernant la consommation socialement

responsable (Roberts, 1995 ; Carrigan et Attalla, 2001 ; Mohr, Webb et Harris, 2001 ; Sempls,

2009). Une mesure de la désirabilité sociale de Strahan et Gerbasi (1972) a été alors intégrée

au questionnaire.

3.2. Résultats de l’étude quantitative

Dans sa phase exploratoire elle porte, comme indiqué plus haut, sur 121 consommateurs de

marques nationales de produits alimentaires biologiques vendues en grandes surface. 89% des

répondants considèrent ces marques comme présentant un caractère socialement responsable.

L’échelle de la RSM retenue à l’issue de la phase qualitative de la recherche est constituée de

14 items. Conformément aux recommandations de Devellis (1991), trois items de la RSM10

fortement corrélés avec la désirabilité sociale ont été supprimé de la suite des analyses :

10 RSM8 : Réduire sa consommation de ressources naturelles ; RSM12 : Proposer des produits fabriqués locale-

ment ou en France ; RSM14 : Proposer des produits recyclables.

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12

Score DS RSM8 RSM12 RSM14

Scor

e DS

Corrélation

de Pearson 1 ,142

* ,102

* ,116

*

Sig. (bilaté-

rale) ,0108 ,049 ,0456

N 121 121 121 121

Tableau 2 : Les corrélations significatives avec la DS

L’analyse en composante principale effectuée sur l’échelle de RSM nous permet de retenir

une structure tridimensionnelle de l’échelle qui restitue plus de 74% de la variance totale.

L’analyse de fiabilité des items retenus a permis d’épurer l’item RSM2 de la dimension des

activités philanthropiques, l’alpha de Cronbach (1951) passant ainsi de 0,884 à 0,92. Les trois

facteurs ainsi mis à jour présente une bonne cohérence interne de leurs items. La structure fi-

nale de l’échelle est présentée dans le tableau suivant :

Fiabilité Enoncés Composante

Qualité de re-

présentation 1 2 3

Respect santé

consomma-

teur

α=0,910

RSM9- Donner des informations correctes aux con-

sommateurs sur la composition des produits

,832 ,726

RSM10- Proposer des produits sûrs et sains ,913 ,832

RSE11- Respecter les lois et les législations sanitaires

en vigueur

,865 ,775

RSM13- Proposer des produits biologiques ,817 ,676

Activités phi-

lanthropiques

α=0,920

RSM3- Soutenir une (ou des) cause(s) humanitaire(s) ,963 ,933

RSM1- Aider les pays en voies de développement ,906 ,871

RSM4- Soutenir des activités sociales et culturelles ,917 ,903

Respect envi-

ronnement

α=0,863

RSM6- Rendre son processus de production plus res-

pectueux de l’environnement.

,909 ,864

RSM7- Participer à des activités qui visent à protéger

et améliorer la qualité de l’environnement naturel

,940 ,842

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RSM5- Rendre ses produits aussi écologiques que

possibles

,852 ,752

Tableau 2 : Résultat de la solution tridimensionnelle de l’ACP de l’échelle de RSM

L’échelle obtenue présente de très bons indices de fiabilité pour chacune des dimensions

identifiées. Ces indices sont présentés dans le tableau ci-après dans la colonne ρ de Jöreskog

(1971). En outre, les trois dimensions de l’échelle de RSM perçue permettent d’extraire plus

de 69% de la variance des énoncés, ce qui témoigne d’une bonne validité convergente.

Afin d’examiner la question de la validité discriminante, on calcule le pourcentage moyen de

variance extrait par chaque facteur (ρVC). Selon la règle proposée par Fornell et Larcker

(1981), le pourcentage de variance extraite par chaque facteur doit être supérieur à la variance

partagée par les facteurs. Le tableau suivant montre qua la validité discriminante au sens de la

règle de Fornell et Larcker (1981) est vérifiée pour les trois dimensions de l’échelle de RSM

perçue.

Variance partagée

Facteur ρ de Jö-

reskog

Variance

extraite

Respect envi-

ronnement

Respect santé

consommateur

Activités philanthro-

piques 0,920 79,55%

11,02%

(0,332)

16,16%

(0,402)

Respect environnement 0,873 69,90%

35,16%

(0,593)

Respect santé consom-

mateur 0,895 74,42%

Tableau 3 : Examen de la fiabilité et de la validité de l’échelle de RSM perçue

Remarquons également qu’une construction de second ordre de cette échelle n’est pas

vérifiée. Les relations entre les trois dimensions de la RSM perçue sont relativement faibles

(<0,6).

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Enfin, nous testons la validité prédictive de l’échelle de RSM. La validité prédictive consiste à

tester statistiquement la relation entre le construit mesuré et d’autres construits qui devraient

théoriquement lui être associés. Pour ce faire, nous utilisons le concept de confiance des

consommateurs, qui est théoriquement et empiriquement associé à la RSE perçue (Brown et

Dacin, 1997 ; Swaen et Champitaz, 2008 ; Lacey et Kennett-Hensel, 2010 ; Stanaland, Lwin et

Murphy, 2011), concept voisin de la RSM. Dans le cadre de cette analyse, nous retenons la

conceptualisation de la confiance à la marque comme un ensemble de présomptions

accumulées à la marque (Gurviez, 1999 ; Gurviez et Korchia, 2002).

L’analyse en composantes principales de l’échelle de confiance à la marque permet de retenir

trois dimensions qui restituent presque 84% de la variance totale des énoncés : la compétence

de la marque (α= 0,902), l’honnêteté de la marque (α= 0,922) et la bienveillance de la marque

(α= 0,770). En se basant sur les recommandations de Roussel et al (2002), nous avons à la fois

les éléments théoriques et empiriques (fortes corrélations entre les dimensions) pour envisager

la confiance comme un construit latent d’ordre deux avec trois facettes proches mais

cependant différentes.

Les relations entre l’échelle de RSM perçue et celle de la confiance envers la marque se

présentent comme suit :

Figure 1: Relations entre les dimensions de la RSM et la confiance envers la marque

N.S

Respect santé

Consommateurs

Respect

Environnement

Activités

Philanthropiques

0,28

0,39 R2 = 0,38

Confiance envers la

marque

GFI= 0,922; AGFI= 0,886; RMSEA= 0,07; Pclose= 0,003; RMR= 0,054; TLI= 0,957; CFI=

0,966; chi-deux normé= 2,559

Compétence de la

marque

Honnêteté de la

marque

Bienveillance de la

marque

0,78

0,93

0,87

Page 17: Echelle de mesure de la responsabilité sociale des … · Echelle de mesure de la responsabilité sociale des marques : un essai d’adaptation de l’échelle de RSE perçue aux

15

L’analyse de cette figure montre que globalement il existe une relation significative et positive

entre les trois dimensions de la RSM et la confiance à la marque. En effet, même si le lien

entre le respect de l’environnement n’est pas significatif, les deux autres dimensions (respect

de la santé et les activités philanthropiques) sont liées positivement et significativement avec

la confiance. Ces deux dimensions permettent d’expliquer 38% de la confiance des

consommateurs envers la marque. On peut donc conclure à la validité prédictive, au moins

partielle, de l’échelle de mesure de la RSM développée.

4. Conclusions

Cette recherche a permis de confirmer le point de vue théorique des recherches récentes

(Lindgreen et al., 2012 ; Binninger et Robert, 2011) suggérant que la responsabilité sociale

peut être appliquée aux marques. L’étude qualitative renforce la conviction que le

consommateur évalue les marques qu’il achète plutôt que les entreprises qui les fabriquent,

qu’il ne connait pas nécessairement.

L’échelle développée permet ainsi de mieux cerner la responsabilité sociale des marques pour

laquelle nous ne disposions pas jusqu’à présent, à notre connaissance, d’outil de mesure

adéquat. Les propriétés psychométriques de cette échelle satisfont les standards exigés,

justifiant son utilisation dans le cadre de futurs travaux.

Nous démontrons également que les consommateurs ont une perception différente des

managers en ce qui concerne la responsabilité sociale (Polonsky et Jevons, 2006 ; Salmones et

al, 2005). Elle peut s’apprécier tant sur le nombre de dimensions permettant d’expliquer la RS

que sur la nature des obligations des marques. Ainsi, contrairement à la RSE perçue, la RSM

ne peut être considérée comme un construit unique. A la différence de la consommation

éthique, où les seules motivations des consommateurs sont plutôt altruistes, la perception de la

responsabilité sociale des consommateurs intègre en plus des motivations « altruistes », des

Page 18: Echelle de mesure de la responsabilité sociale des … · Echelle de mesure de la responsabilité sociale des marques : un essai d’adaptation de l’échelle de RSE perçue aux

16

motivations plus personnelles ou de type « egocentrique ». Ce résultat semble être cohérent

avec la littérature sur la consommation socialement responsable. Les consommateurs

apparaissent motivés à la fois par des valeurs universelles « sociales et/ou

environnementales » selon leur intérêt, ainsi que par des motivations personnelles « respect de

la santé ». Ce résultat offre aux managers un outil efficace pour gérer leurs marques. Ainsi,

pour générer de la confiance envers la marque, ils ont intérêt à communiquer avec les

consommateurs sur le registre d’un respect de la santé et, à un moindre niveau, sur leurs

activités philanthropiques. Communiquer sur le respect de l’environnement n’a semble-t-il

aucun effet sur la confiance des consommateurs. Cette absence de lien peut éventuellement

s’expliquer par le scepticisme des consommateurs sur les vraies intentions de la marque. Cette

variable, non révélée par l’étude qualitative, pourrait modérer fortement la relation.

5. Limites et voies futures de recherche

Cette recherche, comme toute autre, présente un certain nombre de limites qu’il faut souligner.

Nous avons choisi de tester notre modèle de recherche sur les consommateurs d’une seule

marque de produits alimentaires biologiques dans le souci d’augmenter la validité interne de

notre étude en contrôlant les variables liées à la relation à la marque. Ce choix a notamment

permis de neutraliser les problèmes relatifs à l’image et l’historique de la marque. Cependant,

il ouvre un certain nombre de questionnements quant à la possible généralisation des résultats

obtenus sur d’autres marques et d’autres catégories de produits (cosmétiques, hygiène, mode

etc.). L’intégration d’autres catégories de produit dans des recherches futures peut permettre

d’enrichir cette échelle de la RSM et d’en assurer la validité externe.

La relation entre la RSM et la confiance envers la marque semble être également médiatisée

par d’autres variables telles que l’identification à la marque. Plusieurs recherches considèrent

que la consommation socialement responsable est un moyen de lien social et d’expression de

Page 19: Echelle de mesure de la responsabilité sociale des … · Echelle de mesure de la responsabilité sociale des marques : un essai d’adaptation de l’échelle de RSE perçue aux

17

l’identité des consommateurs (Lecompte et Valette-Florence, 2006 ; Klein et al, 2002 ; Cova,

1995). La médiation de cette relation par l’identification à la marque peut améliorer la

variance expliquée et la validité prédictive de l’échelle.

Il conviendrait également d’intégrer d’autres variables personnelles telles que le scepticisme

des consommateurs qui semble également jouer un rôle modérateur sur la relation entre la

RSM et la confiance envers la marque. D’autres variables identifiées dans la littérature de la

consommation éthique et équitable peuvent être également prises en compte. On peut citer les

tendances au collectivisme ou à l’individualisme du consommateur, la conviction de contrôle

interne ou la sensibilité à l’origine des produits.

Enfin, il serait également intéressant de tester l’effet des trois dimensions de la RSM sur des

variables relationnelles du consommateur telles que la fidélité, le bouche à oreille ou la

tendance à recommander la marque. Ces comportements sont recherchés par les marques et

permettent en outre de réduire le degré de scepticisme des consommateurs face aux arguments

socialement responsables des marques.

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