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Qui a eu cette idée folle un jour d’inventer l’école ?” chantions-nous dans les années soixante ! L’école ! Toute une histoire depuis les débuts de l’hu- manité. L’école, celle qui a donné à cha- cun de nous ses souvenirs, ses amitiés, son savoir, une partie de ses racines et les bases de son avenir professionnel. L’école, tellement importante, qu’un village sans école, sans cris d’enfants est un village bien triste ! L’école, qui a dû bien marquer notre village de Laurac puisque nous avons une “Rue des écoles” avec des bâtiments impression- nants qui en attestent l’histoire. Mais avant de voir son importance dans notre village, un petit voyage dans l’histoire s’impose ! Restons en France car il est bien évi- dent que les petits Egyptiens, Mésopotamiens, Grecs ou Romains connaissaient l’école ! Alors, l’inventeur de l’école, ce n’est pas le “sacré Charlemagne” ! Certes depuis la pério- de gallo-romaine, les enfants des familles aisées puis de la noblesse avaient le privilège d’être éduqués par un précepteur et par un chapelain qui les initiaient à la lecture et à l’écriture. Un jeune noble devait savoir monter à cheval, tirer à l’arc, chanter, danser, composer des poèmes, lire les psaumes en latin etc. Ce fut le cas à Laurac puisque nous avions un château et des nobles évidemment. Et les petits paysans ? Ne croyez pas qu’ils n’avaient pas la possibilité d’ins- truction ; oui mais laquelle ? “L’illettré n’était pas considéré comme un ignorant au Moyen Age ; lire et écrire n’apparaissaient pas comme une base de culture indispensable. Le trésor des connaissances locales, les contes, les chansons, les légendes, l’histoire sainte, L’EcoLE, toutE unE histoirE ! 12 L’école au Moyen Age le DOSSIER

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Page 1: Ec E, E E E - Laurac-en-Vivarais · les enfants de la noblesse ou de la bour - geoisie sont placés au Collège. Ils se lèvent à quatre heures du matin pour neuf heures de cours,

“Qui a eu cette idée folle un jourd’inventer l’école ?” chantions-nousdans les années soixante ! L’école ! Touteune histoire depuis les débuts de l’hu-manité. L’école, celle qui a donné à cha-cun de nous ses souvenirs, ses amitiés,son savoir, une partie de ses racines etles bases de son avenir professionnel.L’école, tellement importante, qu’unvillage sans école, sans cris d’enfants estun village bien triste ! L’école, qui a dûbien marquer notre village de Lauracpuisque nous avons une “Rue desécoles” avec des bâtiments impression-nants qui en attestent l’histoire.

Mais avant de voir son importancedans notre village, un petit voyagedans l’histoire s’impose !

Restons en France car il est bien évi-dent que les petits Egyptiens,Mésopotamiens, Grecs ou Romainsconnaissaient l’école ! Alors, l’inventeurde l’école, ce n’est pas le “sacréCharlemagne” ! Certes depuis la pério-de gallo-romaine, les enfants desfamilles aisées puis de la noblesseavaient le privilège d’être éduqués parun précepteur et par un chapelain quiles initiaient à la lecture et à l’écriture.Un jeune noble devait savoir monter àcheval, tirer à l’arc, chanter, danser,composer des poèmes, lire les psaumesen latin etc. Ce fut le cas à Lauracpuisque nous avions un château et desnobles évidemment.

Et les petits paysans ? Ne croyez pasqu’ils n’avaient pas la possibilité d’ins-truction ; oui mais laquelle ? “L’illettrén’était pas considéré comme un ignorant au Moyen Age ; lire et écriren’apparaissaient pas comme une basede culture indispensable. Le trésor desconnaissances locales, les contes, leschansons, les légendes, l’histoire sainte,

L’EcoLE,

toutE unE histoirE !

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L’école au Moyen Age

le DOSSIER

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la vie des héros et des grands hommes,se communiquait plus par l’ouïe quepar les yeux. Ils avaient une possibi-lité d’instruction pour sortir de leurcondition, en entrant dans l’église cartous, paysans, bourgeois ou noblespouvaient y entrer. Si le jeune ne sou-haitait pas rester dans l’église, il neratifiait pas l’engagement pris par sesparents et sortait librement dumonastère où il avait été élevé.Pendant la période carolingienne, lepouvoir central rappelait sans cesseau clergé son devoir de favoriser etrépandre l’instruction. On pense que,dès le IXe siècle, chaque paroisse avaitson école. Certes, la priorité était don-née à la formation religieuse mais enfait, lecture et écriture faisaient par-tie du programme courant avec lechant et un peu de calcul. Pour lire,on se servait de cailloux, sur lesquelsétaient figurées les lettres de l’alpha-bet ; pour écrire, une tablette de boisenduite de cire faisait l’affaire ; onpouvait effacer et recommencer indé-finiment. Les filles avaient droit aussià l’instruction, mais dans les monas-tères. Quant aux jeux, c’étaient lesballes bourrées de laine ou de crin, lespoupées de bois ou de chiffon, lespalets, les billes la marelle, les osselets,cache-cache etc.” (Histoire du Peuplefrançais Tome 1)

C’est au XVIe siècle qu’avec le déve-loppement de l’imprimerie on voit sedévelopper les premières tentativesd’organisation d’une école pour lepeuple. En 1550, le clergé commence àouvrir des écoles gratuites dans les villeset les villages. C’est une méthode d’en-seignement individuel qui prévaut, lemaître s’occupant de chaque élève tourà tour, séparément, dans une salle com-mune ou au logis de l’enseignant. Il faitcours quand il a le temps. A 8 ou 9 ansles enfants de la noblesse ou de la bour-geoisie sont placés au Collège. Ils selèvent à quatre heures du matin pourneuf heures de cours, en latin !!! On litles auteurs classiques dans le texte, onapprend par cœur les œuvresd’Homère, de Sophocle, d’Euripide,d’Aristophane, etc. (en grec bien sûr).Les études peuvent ensuite s’acheverdans l’une des trois Facultés :

Théologie, Décrets, Médecine, décer-nant chacune les titres enviés de bache-lier, licencié et docteur.

“Au XVIIe siècle, les congrégationsenseignantes se multiplient. Ce sontsurtout, le Jésuite Charles Démia(1637-1689) et Jean-Baptiste de laSalle (1651-1719) qui vont révolu-tionner l’enseignement primaire et luidonner une organisation et une péda-gogie semblable, à peu de choses, à ceque nous connaissons aujourd’hui.Les premières écoles de filles sontouvertes, on crée des formations pourles maîtres, ouvertes aux laïcs. Onaccueille à l’école les enfants pauvres :l’école doit remplir une fonctionsociale. Les disciples de Jean-Baptistede la Salle prennent le titre de Frèresdes Ecoles chrétiennes (ce sont cesfrères qui fonderont à Laurac, l’EcoleSerdieu).

C’est le début officiel de la“Maison d’école” avec des classes deniveaux différents. Grande nouveau-té : on utilise des livres de classe iden-tiques pour tous et un début de maté-riel scolaire (tableau de lettres et dechiffres, cartes). Les horaires de courssont bien déterminés, le début et lafin des exercices marqués par unecloche ou un signal sonore. L’emploidu temps est fixe, les élèves font devrais exercices de lecture, d’écriture,d’orthographe et d’arithmétique,notés, corrigés et récompensés.L’enseignement se fait en français col-lectivement et simultanément. Lesélèves sont répartis en groupes selonleur niveau, le savoir est divisé enétapes par exemple neuf pour la lectu-re : alphabet, syllabes … Une classepeut accueillir une centaine d’élèves !L’ordre et le silence règnent”. (Les éco-liers et leurs maîtres. Ecole d’autrefois)

En 1793, l’enseignement est déclarélibre et public. Les citoyens qui sevouent à l’instruction prennent le nomd’instituteurs. Ils doivent se présenter àla municipalité et présenter un certifi-cat de bonnes mœurs et de civisme.Ils deviennent fonctionnaires. Leursolde dépend du nombre d’élèves dansleur classe. L’école primaire est déclaréeobligatoire pour les enfants à partir desix / huit ans et cela pour au moins trois

ans. Le décret est voté mais reste diffi -cile d’application : pas de livres, pas demaîtres, pas de locaux. Lakanal faitvoter un nouveau plan : liberté de créa-tion des écoles, une pour 1000 habi-tants avec deux classes séparées, unepour les filles, une pour les garçons. Lesdifficultés d’application font queDaunou fait voter un autre décret quiautorise une école publique par cantonqui sera régie par les communes.

Les premières écoles normales d’ins-tituteurs sont prévues par le décret du30 octobre 1794. L’an III marquant leretour des anciens enseignants, desécoles privées, à nouveau permises parla loi et appuyées par l’Eglise, s’ouvrentrapidement. Mais la Révolution a biendécimé les congrégations enseignanteset les effectifs sont insuffisants. Ons’adapte !

A la Restauration, en 1816, le roisigne une ordonnance qui ordonne àtoutes les communes “de pourvoir à ceque tous les enfants qui l’habitentreçoivent l’instruction primaire et àce que les indigents la reçoivent gra-tuitement”. Un logement doit êtrefourni à l’instituteur. Des comités sontmis en place pour surveiller l’école.Maire et curé délivrent en commun lescertificats de bonne conduite ! En1818, une loi soucieuse de rajeunir leseffectifs des maîtres du public, exempteles instituteurs du service militaire quidurait alors 6 ans !

C’est le ministre Guizot qui va doterla France en 1833 d’un dispositif d’ins-truction primaire solide et organisé. La

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Jean-Baptiste de la Salle

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gratuité est accordée aux indigents soit30% de la population française.L’instruction primaire comprend la lec-ture, l’écriture, le calcul mais aussi lamorale, l’instruction religieuse, le systè-me des poids et mesures, la géométrie,ses applications pratiques (dessin,arpentage), les sciences naturelles, lechant, l’histoire et la géographie. Lesinstituteurs doivent être âgés de dix-huit ans au moins et présenter au maireun brevet de capacité obtenu par exa-men et toujours un certificat de mora-lité. Avant d’enseigner, ils sont recrutéssur concours pour entrer à l’Ecole nor-male et obtenir le brevet élémentaire lapremière année et le brevet supérieur ladeuxième. Enseigner est perçu commeun apostolat. Leur salaire est fixe : 200francs annuels augmenté d’une rétribu-tion mensuelle des parents, décidée parle Conseil municipal.

Témoignage d’un instituteur,Charles Sauvestre : “La commune medonnait 200 francs. Avec la rétribu-tion des élèves payants, avec mes émo-luments de chantre et de sacristain, jegagnais à peu près 300 francs dansl’année. Cependant, les enterrementsme ruinaient, car je ne pouvaisprendre sur moi de faire le fossoyeur,et en qualité de sacristain je devaisdonner 15 sous à l’homme qui meremplaçait pour creuser la fosse.”

Réaction d’un député, surpris desdoléances que font entendre les institu-teurs : “ces doléances sont caractéris-tiques de cette folie des grandeursdont les humbles sont atteints.Comment ! Le droit d’écolage est de1,50 francs par élève et par mois (ilest secrétaire de mairie et peut gagner1,25 francs en cinq mois). Il estchantre, ce qui lui rapporte 60 francspar an ; il est donc fossoyeur, il peut senourrir en jardinant… Et il seplaint !”

Carnot en 1848, débaptise les sallesd’asile pour les appeler “écoles mater-nelles”.

La loi Falloux de 1850 reconnaîtofficiellement deux types d’écoles pri-maires : celles fondées par les com-munes, dites publiques, et celles fon-dées par des particuliers, dites libres.

Les enseignants des écoles publiquespeuvent très bien y être des religieux.Faute d’institutrices laïques, 48% desfilles des écoles publiques sont forméespar des congréganistes. Le pourcentageest de 13 % chez les garçons.

Jules Ferry en 1881 oblige les ensei-gnants à obtenir un brevet de capacité.Il fait voter la loi instituant la gratuitéde l’école primaire et rend cette écoleobligatoire de six à treize ans pour lesgarçons comme pour les filles. Si lesparents n’envoient pas leur enfant àl’école, leur nom sera affiché à la portede la mairie. Les parents respectent glo-balement cette obligation mais les éco-liers sont souvent absents lorsque lestravaux de la ferme l’exigent et les insti-tuteurs s’adaptent à ces classes variables.L’instruction religieuse est éliminée desprogrammes et l’instruction morale etcivique est obligatoire. “Au moment deproposer à vos élèves un précepte, unemaxime quelconque, écrit-il, deman-dez-vous s’il se trouve à votre connais-sance un seul honnête homme quipuisse être froissé de ce que vous allezdire. Demandez-vous si un père defamille, je dis un seul, présent à votreclasse, et vous écoutant, pourrait debonne foi refuser son assentiment à cequ’il vous entendrait dire. Si oui, abs-tenez-vous de la dire ; si non, parlezhardiment : car ce que vous allez com-muniquer à l’enfant, ce n’est pas votresagesse, c’est la sagesse du genre

humain.” On ajoute aux programmesles travaux manuels, le dessin, le mode-lage, la musique, la gymnastique et lestravaux à l’aiguille pour les filles. On netravaille pas le jeudi mais le samedi toutentier. Le Certificat d’Etudes pri-maires est institué. Il est décerné aprèsun examen public auquel peuvent seprésenter les enfants dès l’âge de 11 ans.Ceux qui l’obtiennent, sont dispensésdu temps de scolarité obligatoire quileur reste à passer.

La loi Goblet en 1886 met dehorstous les religieux enseignants dans lesécoles publiques (seules les religieusesconnaissent un sursis car le gouverne-ment n’a pas assez d’institutrices laïquespour les remplacer).

En 1904, Emile Combes interditl’enseignement à toute congrégationreligieuse en donnant dix ans à cellesqui existent pour disparaître. Certainescongrégations réussissent à rester en sesécularisant et en se faisant enregistrercomme écoles privées laïques. Les reli-gieux et religieuses ne portent plus l’ha-bit, et se font appeler Monsieur ouMademoiselle. Le budget de l’instruc-tion publique est multiplié par six pourconstruire des “Maisons d’école”. Pourles plus pauvres, le matériel est gratuit,fourni par l’Etat. Mais pour éviter lesabus de parents qui n’en ont pas vrai-ment besoin, les cahiers portent lamarque de “cahier d’indigent”.L’enseignement secondaire étant encore

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Baccalauréat 1858.

Jules Ferry.

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l’apanage de la bourgeoisie – le coût desétudes suffisant à réserver à une élitel’accès au lycée – on forme 7300 bache-liers par an soit 1,1% des jeunes. On vadonc prolonger l’Enseignement primai-re par un Enseignement primaire supé-rieur gratuit qui permettra d’obtenir unBrevet supérieur.

En 1936 la scolarisation devientobligatoire jusqu’à quatorze ans.

En 1963, Fouchet crée à côté desCEG, les Collèges d’Enseignementsecondaire. Ils deviennent Collège avecla loi Haby en 1975. Le nom “lycée”qui s’employait pour tout le secondaire,de la sixième à la terminale, ne s’ap-plique plus désormais qu’au seconddegré. A partir de 1962, commence leregroupement des écoles de filles et degarçons.

“En 1968, 10% d’une tranched’âge arrive au baccalauréat ; en1985, le ministre Chevènement sedonne comme objectif d’y conduire80% en passant par la multiplicationdes baccalauréats ce qui fait dire auxmauvaises langues : si on finit parcréer un bac de balayage, on mènera100% des élèves au baccalauréat !”(Les écoliers et leurs maîtres)

Et Laurac ? Comment notre village a-t-il vécucette évolution de l’école ?

Les archives nous renseignent sur ledésir de nos ancêtres de donner toutesles chances de réussite à leurs enfants,par le biais de l’Ecole.

Des documents nous indiquent quela Commune dès 1707 paye à des parti-culiers le “louage de leur maison”. AinsiM. Jean Gerbaud loue-t-il sa maison ouune pièce de sa maison à M. Bonniol,précepteur d’école.

En 1712, “ M. Dupuy, régentd’école de Laurac reçoit la somme de115 livres pour les gages d’une annéed’avoir enseigné la petite jeunesse dudit lieu.”

En 1718 : “Somme de 120 livrespayées au Sieur Martin en qualité deprécepteur de la jeunesse pour sesgages d’une année.”

En 1728 : “Somme de 120 livresau Sieur Armand, précepteur de lajeunesse plus les gages d’une sœur deSaint Dominique qui enseignait lesjeunes filles et le louage de la mai-son.”

En 1795 le 13 Prairial An III (1erjuin 1795), Délibération du Directoiredu District du Tanargue après lademande du conseil municipal deLaurac de l’établissement d’une écoleprimaire - la commune comptant 1054habitants - conformément à la loi du 27Brumaire (17 novembre 1794) qui sti-pule qu’une école doit être créée dansune commune de plus de 1000 habi-tants. La demande est acceptée le 20Prairial An III (8 juin 1795) :

“Nomination d’un instituteurpour l’école primaire de Laurac, le 8messidor An III (26 juin 1795).

Vu l’expédition du procès-verbaltenu le jour d’hier par les membrescomposant le jury d’Instructionpublique du district, duquel il résultequ’ils ont nommé pour Instituteur del’école primaire de Laurac le citoyenEtienne Delenne de ladite commune.

Vu le dit procès-verbal portantattestation de bonne vie et mœurs etcapacité du dit Etienne Delenne.

Vu encore le certificat de civisme àlui délivré le 4 du courant par lamunicipalité du dit Laurac et l’étatde la population de ladite communequi se porte à 1054 individus,

Le Directoire,Après avoir entendu le Procureur

Syndic, a confirmé la nomination ci-dessus du citoyen Etienne Delennepour instituteur de ladite communede Laurac, lequel est requis de s’yrendre au plus tôt pour y entrer enfonction et sera tenu de faire enregis-trer sa nomination au registre de laMunicipalité pour constater le jourde son entrée en fonction.”

En 1806 : ouverture de l’école desfilles de la Présentation dont la maisonmère est à Thueyts et dont la fondatriceest Marie Rivier.

Marie Rivier, née à Montpezat en1768, meurt à Bourg Saint Andéol en1838.

A 18 ans, elle ouvre une école àMontpezat et en 1794, elle quitte sonvillage pour Thueyts. Elle est la fon-datrice de la Congrégation des Sœursde la Présentation de Marie àThueyts.

En 1819, l’ancien couvent desVisitandines à Bourg Saint Andéoldevient la nouvelle maison mère dela Congrégation.

La commune de Laurac n’est pasriche mais elle se bat pour conserver lagratuité de son école ce qui ne date pasd’aujourd’hui :

“1809, séance du 7 mai. Pour ce qui concerne le traitement

du maître d’école, de temps immémo-rial, il a toujours existé que dans lacommune, l’éducation de leursenfants n’a jamais été à la charge desparticuliers qui ne payent rien dutout et donc ce traitement étant fixéannuellement à 200 francs, ilconsomme le produit d’un four com-munal qui fut donné pour cet objet ily a environ 130 ans par M. de LaRochefoulcault.

Maire : M. Ruelle”C’est pourquoi, un arrêté va obliger

les habitants à cuire leur pain dans lefour communal pour conserver un reve-nu permettant de payer le maître d’éco-le. Quant aux autres, ils devront s’ac-quitter des frais de scolarité et mêmeplus !

“Le Maire de la Commune deLaurac, considérant qu’il est de l’inté-rêt de la commune en général, deconserver un revenu qui sert à payer

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Marie Rivier.

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Registre des fondations :

“En septembre 1806 la Mère Rivierconduisit elle-même une institutriceen la paroisse de Laurac, nomméeSœur Constance Béraud.Cette école fut fermée dans la suitepour quelque temps. Le 30 sep-tembre 1813, Sr Françoise a rouvertcette école. La Commune fait à nos sœurs unepension de 100 francs. L’école a étélaïcisée en octobre 1891 ; nos sœursont ouvert une école libre. Monsieurle Curé a promis un traitement de900 francs pour trois sœurs. Maisnotre bonne Mère, ayant égard auxgrandes dépenses qu’a dû faireMonsieur le Curé pour le local, aconsenti à ce que le traitement fûtréduit à 800 francs, la premièreannée.Ce n’est donc que pour 1892 quecette concession est faite.L’établissement a été fermé en juillet1902.”

Mémoires de Sœur Sophie :

“Un des premiers jours de sep-tembre 1806 la Mère RIVIER établitune école à Laurac, où elle fitconduire la Sœur ConstanceBéraud, par notre Sœur XavierPervencher, qui lui écrivit le 9 lalettre suivante :"Nous voilà installées ici depuislundi, jour auquel nous fîmes àNotre-Dame de Bon Secours, fairenotre dévotion et l'offrande du petitÉtablissement que nous venonscommencer. On nous a reçues avec

le plus grand empressement, notrelogement était tout prêt, mais il n'yavait pas de meubles, dont nousavons eu peine à nous pourvoir. Onnous a prêté le plus nécessaire, maisnous ne pouvons nous dispenserd'acheter une armoire pour le lingede la Soeur. Nous y mettrons lemoindre prix que nous pourrons.Pour les vivres elle ne sera pas àplaindre nous n'avons fait aucunedépense que pour le pain. On luitient tout le reste, elle ne pourraitpas même étant seule, consommertout ce qu'on lui donne. La classe acommencé le mercredi, après laGrand Messe et la bénédictiond'usage. Elle n'est pas nombreuse, iln'y a encore que onze élèves, ungrand nombre prétend venir aprèsles vendanges, même de grandesfilles. Je crois qu'une seule Sœur nepourra suffire. On n'a fait aucune dif-ficulté de payer d'avance. Toutes lesfemmes témoignent un grand désirde venir aux Instructions, ellesseront bien fréquentées, nousserons peut-être obligées deprendre la salle du château pourcontenir tout ce monde. Monsieurvotre oncle nous propose de resterà l'église, nous avons bien vite rejetésa proposition. J'ai eu beau ne faireannoncer qu'une lecture pour lesenfants et les domestiques, je ne saiscomment Monsieur le Curé s'estexprimé, mais on s'attend à des ins-tructions suivies. Il est si contentqu'il lui semble que toute sa Paroisseest changée sans que nous ayonsencore rien fait. Il juge des filles parleur Mère, mais comme il se trompe ! Les femmes sont très portées à la

piété, mais c'est une piété mal enten-due, faute d'instruction. Je reste jus-qu'à décembre pour faire la premiè-re ; vous connaissez mon savoir :mais j'ai tellement mis ma confianceen Dieu qu'elle ne me pèse pas. Je lesvois d'ailleurs si ignorantes que celam'encourage. Priez le bon Dieu, machère Mère qu'il me donne votrezèle. Etc.".

11 mars 1818 - Notre Mère partpour faire la visite des divers Établis-sements de l’arrondissement deLargentière accompagnée de SœurCaroline. L’accueil qu’elle reçoit danscette ville chez les Sœurs est remar-quable après des conversationscompliments et chansons furentrécités dont le sujet était l’institutionde notre Société depuis le commen-cement jusqu’à ce jour-là et le bienqu’elle produisait. Les classes vonttrès bien, les enfants sont instruits etreçoivent toutes des récompensesaprès examen, qui les leur a adjugées.Les autres écoles au nombre detrois : Joyeuse, Laurac et Chassiersqui furent visitées allaient bien. Desexamens attestèrent que toutes lesenfants profitaient et elles furenttoutes récompensées.”

En février 1823, Marie Rivier partitpour Laurac, où elle fit aussi l'exa-men, et fut contente du progrès desélèves. Mais elle trouva la SœurIgnace qui présidait cette école, bienfaible, elle lui recommanda de sebien nourrir et de se ménager.”

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un maître et une maîtresse d’école etaux besoins de la commune arrête :

1° - qu’il est défendu sous lespeines portées dans l’arrêté susdit àtout particulier de cuire dans desfours particuliers d’autres pains quecelui qui leur sert pour leur ménage etaux boulangers d’autre que celuiqu’ils vendent au public,

2° - que tous les particuliers quiont des fours et qui ne cuisent pashabituellement au four communalpayeront 20 sols par mois pour leursenfants qui vont à l’école et seront enoutre taxés doublement dans lacontribution personnelle et mobilièreet portes et fenêtres.

Ruelle, Maire.»

En 1813, 30 novembre : “SœurFrançoise pour pouvoir enseigner lesjeunes filles, reçoit de la commune lesmeubles suivants savoir un bois delit, ses planches, deux bancs de lit avectrois planches, une armoire de sapin àdeux battants, une maie à pétrir ensapin, une grande table à écrire ensapin, un grand banc pour asseoir lesenfants et trois petits, six chaises com-munes, quatre petits bancs ou esca-belles à quatre places pour les enfantsà l’église. Tous ces divers meubles ontcompté la somme de 150 francs ; ycompris le réduit pratique sous l’esca-lier, les étagères et autres petitsarticles.”

En 1818, le maire de la commune,M. Ruelle, demande au gouvernementl’approbation de conserver l’école desreligieuses de la présentation de Marie“considérant que la commune étaitrestée depuis un temps immémorialprivée des secours de l’instruction àcause de l’impossibilité de se procurerdes sujets propres aux fonctions d’ins-titutrices et qu’elle est redevable del’avantage d’avoir depuis environcinq ans, une école où les jeunes fillesreçoivent l’enseignement nécessaire àleur condition et où elles suivent desprincipes de religion qui sont la basede la société et que la modicité duprix exigé pour l’enseignement met lespersonnes les moins fortunées à mêmede s’instruire.”

Suite à cette demande, la Préfectureautorise Sœur Marie Clémentine àenseigner à Laurac. Ses brevets ne doi-vent lui être accordés que sur avis duMaire, du Curé et du Comité cantonal.

En 1821, la maison destinée aux ins-titutrices étant insuffisante pour conte-nir les filles, M. Ruelle, maire faitconstruire, à ses frais, un logementconvenable et approprié à cet usagemoyennant un loyer annuel de 100francs. En échange, les sœurs s’engagentà recevoir gratuitement 12 à 15 per-sonnes incapables de payer pour les fraisde leur instruction. Le local ancien estdonné au premier maître d’école.

En 1826, on agrandit l’école de gar-çons “ en y joignant une partie de lacave dont se servait le curé de la com-mune et en construisant un arceaupour joindre la cave à l’école. Cetteréparation est faite moitié par cor-vées, moitié à grosses journées. 19journées de maçons et 3 journées demenuiserie ont été nécessaires.”

On ne badine pas à Laurac avecl’école ! On ne badine pas non plus avecla discipline :

“1er février 1829, arrêté de police :Le Maire, vu les plaintes faites par

plusieurs individus de la communesur le jettement des boules de neige,

Vu les désagréments qui en ont ré -sulté et qui peuvent encore se renouveler,

Considérant que pour prévenir cesdésagréments, il importe de faire ces-ser toute espèce d’amusement avec lesboules de neige,

a arrêté ce qui suit :- Article premier : tous les amuse-

ments avec les boules de neige sontdéfendus.

- Article 2 : tout individu qui serapris jetant des boules de neige serapassible d’une amende d’une journéede travail ou, si des plaintes ont lieucontre, il sera traduit en police muni-cipale devant le juge de paix.

- Article 3 : Monsieur l’Adjoint etM. le Garde-champêtre veilleront à lamise en exécution de cet arrêté.”Maire, M. Reynaud.

En 1831, le nombre d’enfants aug-mentant – un instituteur pouvait avoirjusqu’à 100 élèves dans sa classe – unsecond instituteur est retenu après auto-risation du recteur.

1833, le 8 septembreDeux écolesLe maire a exposé au conseil

municipal que depuis environ deuxans “la trop forte population de lacommune l’avait mise dans la nécessi-té d’établir deux écoles, lesquellesétaient toutes les deux très fréquen-tées, surtout pendant les huit à neufmois où les travaux de la campagnesont moins fréquents ; mais qu’uneexpérience faite pendant ces deuxannées faisait connaître qu’il existaitune rivalité fâcheuse et impossible àdétruire et qu’il se formait entre lesenfants deux partis toujours prêts às’insulter ou à se molester, que dès lorsle moyen unique de remédier à cetinconvénient était de réunir les deuxécoles en une seule dont chaque classeserait dirigée par les deux instituteurs.”

En 1833, le conseil municipal réunitles deux écoles de garçons “ pour sup-primer une rivalité fâcheuse et impos-sible à détruire et parce qu’il se for-mait entre les enfants deux partis tou-jours prêts à s’insulter et à se molester.”

En 1847, le 2 février : le maire, M.Babois, demande au Conseil municipal“de faire l’acquisition d’une maisonparticulière très commodément placéeen face de la nouvelle église, ayant desappartements très vastes avec maga-sin donnant sur la voie publique etpossédant une vaste cour pour conte-nir les enfants pendant le temps derécréation. Il est de l’intérêt de lacommune de faire l’acquisition d’unemaison plutôt que d’en faire bâtir unenouvelle à cause de la cherté des empla-cements et de l’éloignement des maté-riaux du chef-lieu de la commune.”

Cet achat se monte à 5 000 francs.Un secours est demandé au Préfet pourles réparations qui s’élèvent à 4 203,69francs et que la commune ne peut assu-mer “par manque complet de res-sources et surcharges d’impositions,

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par le manque de récoltes pendanttrois années consécutives qui condui-sent à la détresse”.

Pour ajouter à ces soucis, l’école dessœurs se trouve dans un état de délabre-ment complet et trop resserré pouvant àpeine contenir la moitié des enfants quivont à l’école. En outre, l’appartementtrès humide et malsain a occasionné desmaladies graves. Les religieuses sontobligées de partir pour raison de santéet les enfants “courent les rues et lescampagnes, privés de l’instructionprimaire à défaut de sœurs.” (Lauraccompte 1 714 habitants).

On commence donc l’agrandisse-ment de l’école des filles avec l’aména-gement d’une salle de mairie indépen-dante, en attendant le secours du gou-vernement et le retour des sœurs ! Ouf,elles reviennent ! L’école est fréquentéepar 200 filles réparties en trois classesavec quatre religieuses. C’est donc auministre de l’Instruction publique quele maire, M. Perbost adresse sa deman-de de secours promis depuis long-temps ! Le conseil municipal fixe le tauxde la rétribution scolaire pour l’écoledes garçons : 1 franc par mois pour lescommençants jusqu’à l’écriture, 1,50francs pour ceux qui reçoivent l’instruc-tion complète : calcul, grammaire, his-toire, géographie, etc.

En février 1853, 250 garçonsdevraient être scolarisés à Laurac ! Or,l’école publique n’ayant qu’un seulmaître pour 120 élèves et l’école privéen’existant plus depuis un an, la commu-ne décide de faire appel aux Frères deEcoles chrétiennes :

“Il est urgent de s’occuper de lasituation de l’école communale desgarçons. Le Conseil municipal consi-dérant

1° - que le nombre de garçonscapables de fréquenter la classe s’élèveà près de 250, comme il compte par lerelevé des classes,

2° - que même avec le secoursd’une école privée qui déchargeaitpresque de moitié l’école communale,l’éducation des enfants était encorenéanmoins très en souffrance,

3° - que l’école privée n’existantplus depuis un an à plus forte raisonla seule communale tenue parMonsieur Serre est loin de suffire bien

qu’il se fasse assister d’un second pen-dant 3 ou 4 mois d’hiver,

4° - que 120 enfants à peine àl’heure qu’il est, reçoivent à la hâtequelques soins de l’instituteur etqu’un nombre égal est privé de cetavantage,

Enfin, considérant que le besoin leplus pressant de la commune est depourvoir à cet état de chose si déplo-rable pour une si grande populationd’enfants pour les divers motifs susénoncés, le conseil municipal s’estdécidé à s’adresser aux Frères desEcoles chrétiennes qui ont promis devenir au mois d’octobre prochain.

M. Galfard, Maire”

En octobre 1853, devant l’urgencede la situation et l’absence d’une mai-son d’école correcte – la voûte de lamaison où se tenait l’école s’étanteffondrée – le Conseil décide de fairel’acquisition de la propriété de Jean

Bertrand qui vient d’être mise en vente :“Cette propriété est on ne peut

plus favorable car elle est située à lacampagne, à proximité du chef-lieu etcomprend une maison toute neuve,vaste et bien disposée pour les écoles,une cour très commode pour lesenfants, un jardin attenant pour lesfrères, le tout offrant une superficiede 1 600 mètres carrés pour la sommede 10 400 francs. Pour cela, le conseiloffre une imposition extraordinairede 4 000 francs recouvrable en quatreannuités, un don personnel de 3 000francs du curé de la paroisse M.Fournier au dévouement et à la géné-rosité duquel le conseil se plaît àrendre un juste hommage et pour lerestant espère le secours du gouverne-ment.” (bâtiment mairie actuelle)

C’est ainsi que va naître l’EcoleSerdieu qui sera dans un premier temps

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école publique. Le 13 novembre 1853,“M. Jacques Xavier Breton dit FrèreSerdieu, muni de pièces régulières, estinstallé comme instituteur communalaprès arrêté du Recteur… Vu cettenouvelle direction, il n’y a pas lieu derétribution scolaire de la part desparents ni d’un traitement supplé-mentaire, les frères donnant l’instruc-tion gratuite.” Les Frères deviennentinstituteurs communaux jusqu’en1883.

La Maison d’Avignon, Maison mèredes Frères, s’engage à fournir à la com-mune, quatre frères pour 200 enfants etdemande l’acquisition d’un terrain situésur le devant de la maison d’école, ducreusement d’une citerne d’eau absolu-ment indispensable en raison de l’éloi-gnement de toutes sources et laconstruction de murs de clôture autourdu terrain appartenant à la maison. Cesont le Maire, M. Galfard et le Curé,M. Fournier qui s’engagent à fairel’avance des dépenses à engager. Desquêtes de souscription et des dons vontpermettre ces réalisations.

“Les constructions furent faitesavec l’aide des membres de laConfrérie des Pénitents de SaintSébastien et par les journées de pres-tation volontaire. Les cours commen-cèrent dans des salles humides, noncrépies où l’on était obligé de tenir dufeu pour éviter tout désagrément. LaCommunauté fut logée à l’anciennevicairie située au Fort, d’où les frèresvenaient matin et soir pour faire laclasse. A l’ouverture des classes, oncompta 130 élèves et leur nombres’éleva à 180, la même année. Lesélèves furent souvent employés pen-dant les récréations aux menus tra-vaux de la construction. En 1871, onconstruit un grand bâtiment face aubâtiment communal, 114 élèves pen-sionnaires occupent la bâtisse. Deuxclasses et 50 lits restaient logés dans lebâtiment communal aménagé par lesfrères. Les deux corps de bâtisse com-muniquaient par un souterrain quiexiste toujours. La chapelle fut bénitele 15 octobre 1867 sous le vocable deMarie-Immaculée.

Le Frère Serdieu décide d’acheter

une prairie de 12 ares au lieu deTouffache afin d’en amener les eaux àl’Etablissement distant d’un kilo-mètre. Il remplit les fonctions d’ar-chitecte. Les travaux commencés en1874 permirent le fonctionnementdes bornes fontaines pour l’école etpour le village au mois de mai 1875.

L’école se distingua par la confec-tion de plans d’église, de chapelles, desculptures, de monuments, de croix demission grâce aux talents de son per-sonnel et de ses élèves. Au point devue agricole, l’institution servit depremière station expérimentale pra-tique de sériciculture et le FrèreSerdieu en rapport avec la Sociétéd’Agriculture de Montpellier fut lepremier à introduire les cépages amé-ricains en Ardèche au moment où lePhylloxéra détruisait toutes les plan-tations. L’école se mit au service del’armée pendant la guerre de 1970.Des médailles, des succès universi-taires, de nombreux élèves admissiblesaux grandes écoles firent rapidementle succès de l’Ecole Serdieu. En 1881le pensionnant ferma ses portes etseule l’Ecole communale continua defonctionner. On y installa des novicesvenus d’Avignon pour suivre les Courspréparatoires au Brevet de Capacitédevenu obligatoire. L’enseignementprimaire se prolongera par un ensei-gnement primaire supérieur qui assu-rera le recrutement des élèves auxEcoles normales, des fonctionnairesdes P.T.T., des douanes, de la gendar-merie et de l’enregistrement permet-tant ainsi aux enfants des paysansune relative ascension sociale.» Vivreà Laurac N° 30, 31 et 33

En 1872, le conseil décide d’assurerun traitement fixe de 200 francs à l’ins-titutrice qui s’occupe des filles. Le tauxde rétribution scolaire est de 13 francspar an pour les parents. Le nombre defilles fréquentant l’école étant de 125,le conseil souhaite l’aide d’une institu-trice adjointe “car il est presqueimpossible que deux personnes malgréleur bonne volonté et le zèle qu’ellesdéploient puissent subvenir à l’ins-truction d’un nombre d’élèves aussiconsidérable et qui tend tous les joursà s’accroître.”

Une institutrice communale et deuxadjointes seront nommées.

En 1877, le Conseil municipalnomme une commission composée decinq membres, renouvelable chaqueannée qui se rendra aux écoles commu-nales pour accomplir son mandat quisera de s’assurer de la salubrité des éta-blissements, de la propreté, de la bonnetenue et du progrès des élèves. “Parcette mesure, le conseil n’entend nulle-ment apporter des entraves auxdevoirs des maîtres et maîtresses ni autravail des élèves mais bien de secon-der les premiers dans leur rude labeurtout en stimulant les seconds au tra-vail.” M. Reynaud, Maire

Juin 1877 : Le ministère envoie unecollection de livres par le chemin de ferqui sera récupérable à la gare de Ruoms.

Malgré les demandes réitérées desubvention pour obtenir des institu-teurs adjoints vu le nombre croissantd’élèves et les efforts et sacrifices faitspar la commune pour la créationd’écoles, ces demandes sont rejetéesalors que “ces fonds sont largementdistribués aux autres localités”,Laurac s’indigne ! En 1880, 1274 habi-tants logent dans 298 maisons.

1879 : le ministère octroie des cartesde géographie de la France et del’Europe, un planisphère et un tableaudu système métrique.

A partir du 1er janvier 1881, l’écoledevient absolument gratuite.

En 1881, M. l’inspecteur primairede Largentière souhaite l’établissementd’une “salle d’asile” pour les enfants de3 à 6 ans ce qui agrée au conseil.

En 1882, le maire propose la créa-tion d’une Caisse des écoles qui consis-tera à répartir les secours en fournituresclassiques, prix d’encouragement, livretde caisse d’épargne ou autres objetsutiles à la fréquentation des écoles.

En 1886, installation en tant qu’ins-tituteur communal du frère Reynaudqui restera 50 ans à Laurac.

Souvenirs d’une Lauracoise cente-naire : Madame Sévénier née en 1884 àBerguier.

“J’ai fini mon école chez les sœursde Laurac. Mais vous savez, quandon a laïcisé les écoles, les sœurs sontparties. On nous a envoyées à l’école

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du Fort, derrière l’église, là où il y aeu aussi la poste. Après, on nous a faitl’école chez Pitre, en bas, vers lemagasin ; il y avait un coin où l’onfaisait l’école. La maison Pitre étaiten face. Elle a brûlé, je me rappellecomme si c’était aujourd’hui. Onregardait à travers la vitre, on avaitpeur.

Je suis partie de l’école à 11 ans etdemi puisque j’ai travaillé à l’atelierde soie à Largentière. Vous savez qu’ilfallait avoir 13 ans. Ceux qui embau-chaient les enfants de moins de 13 ansétaient punis par les inspecteurs. Onme disait : Toi, petite, va te cacher ; tuviendras quand on t’appellera ! Ehoui ! A 12 ans, je travaillais à lafabrique ! Pourtant à l’école j’avais eumon Certificat d’études à Largentièreavec mention Très bien. Il fallaitsavoir par cœur les départements,avec les préfectures, les sous-préfec-tures et surtout ne pas faire de fautesdans les dictées…”

Vivre à Laurac N° 15(Cette classe se situait rue V.

Ruelle.)

En 1891 le Conseil municipal doitgérer la laïcisation de l’école des frèresconformément à la loi de 1886 qui obli-ge la substitution du personnel laïqueau personnel congréganiste. Cela poseun énorme problème financier puisqu’ilfaudrait rembourser aux Frères lesdépenses faites par eux à l’établissementcommunal et prendre en charge lesalaire des nouveaux instituteurslaïques.

Le 1er octobre 1891, deux institu-teurs stagiaires, M. Ner et M. Fraysse,sont nommés en remplacement duFrère Serdieu et du frère Reynaud quidoivent donner leur démission. LesFrères doivent quitter le local commu-nal qu’ils avaient fait bâtir et se retirerdans celui d’en face qui leur apparte-nait.

Toutefois, le pensionnat est rouvertle 1er octobre 1891 avec trois classes etune quarantaine de pensionnaires lespremières années. Les frères ne portentplus l’habit et se font appeler Monsieur.

En 1895, “a lieu l’inauguration etla bénédiction solennelle de la nouvel-le maison d’école des sœurs, bâtie

dans le voisinagede l’église, en facel’établi s sementdes Frères, sur unemplacement desmieux choisis avecdes proportions etune dispositionqui ne laissentrien à désirer soitpour le local sco-laire soit pour lelogement dessœurs soit enfinpour la cour derécréation. Cemonument super-be est composé de4 pièces au rez-de-chaussée (troispour les classes etune pour cuisineet salle à manger)et au premier, dequatre chambreset d’une vastesalle destinée auxréunions desmères de famille.” M. le Curé Reynaud

“Cette maison a été construiteavec les deniers personnels de M. l’ab-bé Reynaud, à la générosité de M. deLafarge qui a fourni gratuitement lachaux et le nécessaire et aux journéesvolontaires et gratuites d’un grandnombre de paroissiens de Laurac. Lesvicaires n’ont pas hésité avec leur curéà prendre l’outil et à travailler avecles ouvriers. Une fois l’œuvre accom-plie, le Seigneur n’a pas hésité à rap-peler à lui son fidèle serviteur pour lerécompenser. Après six mois de mala-die de cœur pendant lesquelles il com-muniait à minuit trois fois par semai-ne, il a rendu son âme à Dieu. 40prêtres et la majorité de la paroisseont assisté à ses funérailles.”

Archives paroissiales

En 1897, la mairie est transférée aurez-de-chaussée de l’école des garçons.Un préau couvert est construit dans lacour.

Le 14 août 1898 ont lieu les funé-railles de Jacques Breton, Frère Serdieuen religion après 45 années de présencefructueuse à Laurac. Il meurt suite à

une lésion du bas ventre contractée entaillant un arbre ! “Ses funérailles ontrevêtu un caractère grandiose”, écritle curé de l’époque. Un monument lereprésentant est inauguré en grandespompes, le 5 mai 1901.

En 1901, le Conseil municipal envi-sage de transférer l’école des filles, duFort à l’école des garçons moyennantquelques travaux d’amélioration, quipourrait largement suffire pour le loge-ment des deux écoles ainsi que leursmaîtres. “En effet le local du Fort pré-sente de nombreux inconvénients : nicour ni préau couvert, cabinets malplacés et d’une surveillance presqueimpossible, une classe extrêmementhumide qui met en danger la santédes élèves et de leur maîtresse etl’autre qui a dû être prise dans lelogement même de la directrice.”

En 1902, nouveau projet deconstruction d’école des filles (écolepublique actuelle).

Le conseil municipal ayant cruque l’école des garçons fut suffisam-ment spacieuse pour contenir tous les

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enfants de la commune, garçons etfilles. D’autres difficultés s’étant sou-levés depuis lors.

Il choisit comme emplacement à lafuture école des filles le terrain appar-tenant au Sieur DUSSERRE Mauriceet désigne un architecte pour étudierun projet sur cet emplacement et dres-ser un devis de réparations les plusurgentes à faire à l’école de garçons.

Installation de Mlle Bellon enremplacement de Mme Ner en 1902puis de Mlle Marnas en remplacementde Mlle Viaux en congé. MadamePerbost prend la suite jusqu’en 1927.

Le 1er novembre 1902Congrégation des sœurs de la

Présentation de MarieLe Maire communique au conseil

municipal une lettre de M. le SousPréfet en date du 27 oct. dernierl’informant que la Congrégationdes sœurs autorisée au BOURGSt ANDEOL par décret du 29mai 1830 à former une demandeen vue d’obtenir l’autorisationprévue par l’art 13 de la loi du

1er juillet 1901 pour le nouvelétablissement qu’elle désire fonderdans notre commune en remplace-ment de celui qui vient d’êtrefermé.

Le conseil :1° Considérant que la

Congrégation des sœurs… a bienmérité de la commune de LAU-RAC pour la bonne éducation etla sérieuse instruction donnéesdepuis bien longtemps à la majo-rité de nos jeunes filles.

2° que des liens très nom-breux réunissent la plupart desfamilles à cette congrégation quicompte un nombre considérablede jeunes filles, l’élite du pays fai-sant partie de la Communauté.

3° que cette Congrégation étaitd’une parfaite bonne foi sitôt à l’obli-gation invoquée de faire autoriser cetétablissement occupant les locaux quin’étaient en aucun titre sa propriété.

Pour ces motifs au nom de la com-mune qui nous fait souvenir des ser-vices rendus depuis ¾ de siècle par laCongrégation des sœurs de BOURGST ANDEOL aux enfants et auxfamilles de la Commune de LAURACau nom de la justice on ne doit pasmettre hors la loi des Françaises dontle dévouement est le bel exemplehonore le pays.

Au nom de la liberté, la premièrede toutes celles de pouvoir faire lebien à la jeunesse d’autant plus qu’onne demande pas autre chose que ledroit de vivre plusieurs ensemble dumême ordre pour les services réalisés.

… ; avis favorable accordé par leconseil municipal à la Congrégation

PREVOT maire

(La Congrégation des sœurs deBourg St Andéol a été remplacée par laCongrégation des sœurs de St Joseph.)

Installation de Melle Bellon en rem-placement de Mme Ner en 1902 puisde Mlle Marnas en remplacement de

Mlle Viaux en congé. Madame Perbostprend la suite jusqu’en 1927.

En 1903 est créée une classe enfan-tine ce qui fera deux classes pour lesfilles.

En 1904, l’Etat ordonne la fermetu-re de l’établissement congréganiste diri-gé par les Frères et demande à la com-mune de prendre des mesures pourrecevoir dans l’école publique les élèvesqui en proviennent.

Le 6 août 1905, le Conseil com-mande le mobilier scolaire pour la nou-velle école de filles à Lyon, “ le prixétant bien inférieur à celui fixé parles ouvriers du pays à savoir :

Tables et bancs à deux places des-sus chêne noirci et ciré avec encrierporcelaine, patins, traverses, dossierset ses montants en hêtre et tout le restesapin naturel au prix l’un de 19francs

Quatre tables semblables mais àune seule place

Une table de maître dessus chênenoirci et ciré avec estrade sapin natu-rel à deux marches avec une chaisepaille blanche,

une bibliothèque sapin, peint tonbois, vitrée et ferrée

Un tableau peuplier ardoise de 2faces avec chevalet sapin

Un tableau peuplierardoise d’une face avecplatine pour le suspendre.

Ces marchandises sontrendues franco de port etd’emballage à la gared’Uzer.”

En 1906, le Conseilmunicipal refuse de voter uncrédit pour le balayage desclasses : “Le milieu scolairedoit être un modèle et unevéritable leçon de chose.Les règles de la salubritédomestique et de l’hygiènedoivent s’y appliquer et s’ypratiquer dans l’intérêt desmaîtres, des élèves et de lasociété. Le balayage desclasses donne aux élèves legoût et la pratique des chosesménagères qui leur serontnécessaires dans la vie.”

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La même année est nommée MlleRaoux Antonia qui deviendra MmeReynouard et restera après quelquesannées à Voguë, de longues années àLaurac. La deuxième classe de garçonsest supprimée à l’école publique.

Dès 1908, l’Ecole Serdieu voit seseffectifs augmenter avec une centainede pensionnaires et réinstalle un atelierde mécanique pour ceux qui veulent sepréparer à la carrière de mécanicien. Leprogramme s’enrichit d’un cours delangues vivantes, anglais et italien, decours de musique avec la création d’unefanfare, de cours de chant avec la pré-paration d’un opéra et de cours dethéâtre.

Une commission scolaire municipa-le est instituée pour surveiller et encou-rager la fréquentation des écoles : tropd’élèves étant absents à cause des tra-vaux des champs.

Les élus doivent se battrecontre l’administration (le Préfet) qui,considérant la diminution du nombred’élèves, demande à plusieurs reprisesla suppression de postes d’adjoints àl’école. Ils tiennent bon. Ils instituenten 1912 une Caisse des écoles pourvenir en aide aux enfants nécessiteux.Le Conseil y verse comme premierfonds, une somme de cent cinquantefrancs. Mais sur quels critères peut-ondéfinir “les enfants nécessiteux” qui fré-quentent l’école publique ? Et ceux quifréquentent l’école libre ? Une pétitionest déposée sur le bureau de la mairieayant pour objet de faire bénéficier tousles garçons et les filles qui fréquentent

les écoles privées ou publiques, dessecours que peut voter la communepour vêtements, chaussures, fournituresscolaires, etc. La réponse ne se fait pasattendre :

“Le Conseil municipal de Laurac,réuni en cette année 1913,

Ayant ouï la pétition,Considérant que les pères de famille

malheureux peuvent très bien confierleurs enfants aux écoles publiques où ilsseront instruits gratuitement ;

Considérant que ceux qui paient lesfrais de scolarité dans les écoles librespeuvent très bien fournir à leursenfants les vêtements, les chaussures etles fournitures scolaires ;

Considérant que le Bureau deBienfaisance vient directement en aideaux plus indigents ;

Considérant que sur 102 signatairesque compte la pétition, 74 n’ont pasd’enfants dans les écoles privées, soitune proportion de bien près des trois-quarts ;

Rappelant que lorsque l’assembléecommunale étaituniquement compo-sée aux amis dévouésaux écoles libres, ellen’a jamais accordéde secours sem-blable ;

C o n s i d é r a n tenfin que la pétitionn’est pas l’œuvrepropre de signa-taires, mais qu’ellefait partie d’un mou-vement préparécontre les institu-

tions républicaines, contre l’écolelaïque en particulier ;

Ne peut voir dans ladite pétitionqu’une manœuvre politique destinée àsemer la division dans l’Assemblée com-munale et dans le pays.

Et rejette à l’unanimité la pétitionprésentée.”

La guerre scolaire n’est pas encoreéteinte ! Celle de 1914 qui va éclater,fera d’autres ravages et les clivages vonts’estomper devant l’horreur.

Tant bien que mal les écoles résis-tent. Ce n’est qu’en 1926 que des chan-gements vont affecter l’Ecole. Pour desraisons financières, on commence à par-ler de mixité.

Mixité de l’école : Le Conseilmunicipal considérant :

1° - Que l’école publique de gar-çons compte 13 élèves

2° - Que l’école publique de fillescompte 8 élèves

3° - La place devant être vacante,l’institutrice, Mme Perbost, prenantsa retraite

4° - Vu que pour remédier à lacrise financière et montrer l’exemplede l’économie

A voté à l’unanimité, vu la natali-té diminuant, que l’institutrice nesoit pas remplacée, que les écoles gar-çons et filles soient transformées enune école mixte.

Quel changement dans les mentali-tés ! Mais le maire, M. Evariste Bartusremplacera quand même l’institutriceen retraite. Ouf ! On respire dans leschaumières !

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L’Etat revient à la charge en 1933 :“ Le Conseil municipal appelé à

donner son avis sur la circulaire endate du 4 décembre 1933 de M.l’Inspecteur d’Académie, au sujet dela gémination des écoles.

Les membres du Conseil munici-pal, après avoir étudié la questiondéclarent à l’unanimité qu’il n’y a paslieu de procéder à la gémination desécoles de Laurac. De l’avis du Conseilmunicipal, cette mesure porteraitatteinte aux écoles laïques qui àLaurac ont à soutenir la rude concur-rence des écoles libres.”

Une année se passe, sans décision duPréfet mais au cours du Conseil :

“M. le Maire donne connaissanced’une lettre de M. le Préfet del’Ardèche en date du 2 février 1934par laquelle le Ministre de

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1946 - les classes de l’école publique

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l’Education Nationale a prononcé latransformation des écoles de Lauracen école mixte.

Le Conseil municipal d’accordavec leur Maire rappelle que par déli-bération en date du 10 décembre1933, le Conseil municipal s’estopposé à cette mesure. Les raisonsindiquées existant toujours, nousdemandons encore une fois qu’il nesoit pas procédé à la gémination desécoles.”

Le Conseil tient toujours bon ! Ilfaut attendre 1942 pour ouvrir uneclasse maternelle. Nous sommes enpleine guerre mondiale, mais le villagecontinue à vivre et les enfants des villesoccupées et des familles juives affluentdans le village.

“L’an mil neuf cent quarante-deux, …

M. le Maire soumet au Conseil lapétition des habitants de la communetendant à obtenir l’ouverture d’uneclasse maternelle annexée aux écolespubliques de filles et en expose lesmotifs. Il y a à la rentrée des classesd’octobre, 60 élèves inscrits aux deuxécoles publiques de 5 à 14 ans. Il fautcompter sur une augmentation d’unequinzaine d’élèves de 2 à 5 ans. Ilserait donc d’un intérêt évident decréer une classe enfantine. D’autrepart, les maîtres débarrassés d’uncours préparatoire nombreux etabsorbant pourraient consacrer utile-ment leur activité aux élèves des coursélémentaires et moyens, premier etdeuxième cycle ainsi que le prévoit lanouvelle organisation de l’enseigne-ment.

De plus, les bâtiments étant équi-pés pour recevoir cette nouvelle classe,

logement, matériel, cette création necomporterait aucun frais supplémen-taire pour la commune.

Le Conseil, après délibération voteà l’unanimité des présents la créationde cette classe dont la nécessité estabsolue.”

Voici le témoignage de RobertBrugère, adjoint au Maire, qui a connucette époque :

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1939 – 1945 : Les années de guer-re à l’école de M. Chabanel

“En 1939, j’avais 5 ans… Laguerre a été déclarée le 3 septembre,soit juste avant la rentrée scolaire (le1er octobre à l’époque).

Notre instituteur, nous disions “lemaître”, M. Chabanel a été mobiliséet une remplaçante a été nommée.

NB : Par une malchance étonnan-te, on constate que c’est souvent pen-dant les guerres, quand on manque detout, que les hivers sont les plus rigou-reux. Ça a été le cas lors des années 40où nous avions tous beaucoup d’enge-lures aux pieds et aux mains.Engelures, “fougères” sur les vitres,des mots inconnus aujourd’hui…

Heureusement, cela n’a pas durépour nous…Après quelques semaines,les plus petits ont été dirigés vers l’éco-le des filles, dans la classe devenueaujourd’hui cantine.

L’institutrice était Melle Frichetqui logeait à l’étage avec sa mère,ancienne institutrice.

Celle-ci a donc repris du servicepour s’occuper de nous… et là, c’étaitle paradis !

Mme Frichet-mère était une vieilledame adorable qui nous a fait décou-vrir la pâte à modeler de toutes les

couleurs… et c’était formidable.M. Chabanel a dû être libéré vers

le début 1940 et l’école a alors reprisson cours normal.

Au cours de ces années de restric-tions alimentaires et de bombarde-ments sur les villes, bien des parentsenvoyaient leurs enfants à la cam-pagne lorsqu’ils avaient de la familleou des amis. Certaines familles debonne volonté accueillaient aussid’autres enfants.

Nous les appelions “les réfugiés”tout comme certains enfants juifsrepliés en Ardèche avec leurs parents.Parmi eux, il y avait Maurice Fizel,fils d’Henri le tailleur qui, avec safamille, a passé 4 ans à Laurac sansjamais être poursuivi… Il en a été demême des familles Atlas, rue A.Daudet, Bretmoser, à la Vierge, etc.Henri vivait au village comme s’il yétait né. Vu qu’il écoutait “RadioLondres”, à l’heure de l’apéro, au caféReboul, il donnait des nouvelles de laguerre à ses amis. Ceux-ci l’appelaient“Churchill a dit”. Aujourd’hui,Maurice vit à Paris. A Laurac, person-ne n’a jamais porté une étoile jaune.

Parmi les enfants accueillis dansles familles, il y avait Pierre Morettidit “Mazargue”, du nom de son quar-tier à Marseille. Il vivait chez M. et

Ecole Serdieu : le réfectoire.

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Mme Albert Champetier et venait àl’école avec Jacques, Jean-Louis etDédé. Chez les Labrot, il y avait DédéCruciani, lui aussi de Marseille.C’était un gamin très dégourdi. Lorsd’une kermesse sur la place, il chan-tait “La révolte des jouets”.Maximilien Saltalamachia a vécu 3ans avec sa grand-mère dans la mai-son Kervela au Ruisseau. Dix ansplus tard, nous nous sommes retrou-vés dans la même promo d’ingénieursà l’Ecole de Marseille. De même lesfrères Poulain vivaient aussi avec leurgrand-mère tout au bas de la rue desFleurs. Tony Lanziani de Port-de-Bouc habitait vers Barreau et venaità l’école à pieds avec les frèresRanchin.

J’en oublie sûrement biend’autres. Certains allaient à l’écoleSerdieu où ils étaient pensionnairescomme Louis Faure de Cannes… et jeles connaissais moins.

Vers 1942-44, en comptant lesLauracois et les réfugiés, nous devionsêtre 35 à 40 dans notre classe unique.Comme on ne pouvait plus rentrerdans la pièce, certains prenaientplace dans ce que M. Chabanel appe-lait “la salle à côté”. Les deux piècescommuniquaient par une large porteet celui-ci pouvait tout suivre. Malgréce grand nombre d’élèves et des âgesallant de 5 à 14 ans, M. Chabanelpilotait tout cela en bloc… et ça mar-chait très bien.

A 12 ans, lorsque nous passions “lepetit certificat” (le grand certif était à14 ans, âge de la scolarité obligatoi-

re), nous savions toustrès bien lire, écrire etcompter. Par la suite,tous les élèves ont eudes situations cor-rectes et certains ontfait des études supé-rieures.

Dans un placard,au fond de la classe setrouvait une petitebibliothèque et un “musée” avec desfossiles. Dans nos cours et nos livresde sciences, deux sujets étaient impor-tants : les dangers de l’alcoolisme etde la tuberculose… qui était la hanti-se à l’époque. Mais parmi les bonscôtés, il y avait les “bons points” obte-nus en travaillant bien. Avecquelques-uns, on gagnait des imagesen couleurs. Avec un bon nombre, onpouvait espérer avoir une affichedont la plus belle était celle du capi-taine Guynemer près de son avion.

Vu que M. Chabanel était le cor-respondant de plusieurs journaux, ilavait besoin d’informations pourrédiger chaque jour ses articles. Avec30 à 40 élèves représentant tous lesquartiers et tous les métiers, son ser-vice de renseignements était touttrouvé. Chaque matin, après nousêtre dit “Bonjour”, la journée com-mençait par la question rituelle :“Pas de morts, pas de blessés, pasd’accidents ?” et aussitôt quelquesbras se levaient : “Monsieur, hier lecheval de X s’est emballé”, “Monsieur,il y a eu un feu à tel endroit”. De quoitenir un vrai “livre de bord” de toutela vie du village au jour le jour.

Après le travail, ily avait les récréa-tions. Comme la courétait en terre battue,c’était très bien pourjouer aux billes.Facile d’y creuser unsillon avec des S afinde jouer au

“Serpent”. Pour jouerà la “Capitale”, oncreusait quatre trous(les villes) aux anglesd’un carré de 2 m de

côté, puis un 5e aucentre, la Capitale.Bien sûr, il y avait lesbilles ordinaires, enterre, et les bellesagates en verre. Cela

donnait lieu à de savants échanges.Parmi les jeux “sportifs”, on sprin-

tait dans la cour pour jouer au “pri-sonnier”.

En 1939-41, nous avions encorenos semelles en cuir et ça allait bien.Ensuite, vers 1942-45, courir avec desgaloches aux semelles en bois étaitbien difficile ! En hiver, pour seréchauffer, on faisait parfois du feudans l’angle du préau. Lorsqu’onpouvait récupérer quelques vieillesplanches, c’était bien… Mais on brû-lait aussi beaucoup de feuilles de pla-tanes qui faisaient énormément defumée.

Pour compenser un peu les restric-tions, l’Etat attribuait parfois desrations de cacao à l’école. Dans lacour, quelqu’un venait les faire chauf-fer dans une grosse “soupière” oùnous venions remplir nos “quarts”.

Aux beaux jours, les “grands”(Bouladier, Besset, Liotard, RobertGauthier… peut-être Chamary) lan-çaient parfois un grand chantier. Ils’agissait de crépir, à la terre, le murdu fond de la cour, c’est-à-dire le murmitoyen avec Pagès-Launay. A noterque M. Chabanel ne contrariaitjamais ces initiatives et que tout sepassait au mieux. Au-delà des coursnormaux, celui-ci devait savoir que larécré aussi pouvait être formatrice.

L’école, les réfugiés, les cours et lesjeux… Voilà quelques anecdotes quipourront rappeler des souvenirs à cer-tains puis montrer l’ambiance et lavie des écoliers pendant la deuxièmeguerre mondiale.”

(Pour en savoir plus sur la vie, les jeux, des écoliers de notre vil-lage au siècle dernier, il suffit de se référer aux “Vivre à Laurac”précédents où ces thèmes ont été traités ou au site informatique deLaurac dans la rubrique «dossiers”)

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En 1941, tout le village est marquépar la mort de Mlle Prat, directrice del’Ecole libre de filles particulièrementaimée pour sa bonté, son dévouementauprès de tous les habitants. Elle y futnommée en 1911 alors qu’un pension-nat de jeunes filles venait d’y être fondépar la directrice d’alors, Mlle Blanc,Mère Saint Charles en religion (Ce pen-sionnat émigrera à Ruoms en 1936) ety restera jusqu’à son décès en janvier1941 – elle enseignait encore à l’âge de75 ans.

En 1950, l’Inspecteur primaire,cette fois, revient sur l’idée de mixité :

“Le Maire soumet au conseil unelettre de M. l’Inspecteur primaire deLargentière tendant à la suppressiond’une classe à l’école laïque et à lagémination des deux écoles en uneseule.

Le conseil, après délibération,considérant que la baisse de l’effectifde l’école de filles ne doit pas êtreconsidéré comme définitif, celui-cipouvant se relever les années à venir,signale aux autorités administrativesque la population de Laurac étantopposée au principe de coéducation,la gémination aura pour effet laréduction certaine des effectifs sco-laires, s’oppose unanimement à cettedécision qui compromettrait irrémé-

diablement l’école publique de notrecommune.”

La mixité se fera et n’affecteraen rien les effectifs. Après une classeunique à l’école publique, une secon-de sera ouverte imposant de nouvellescharges à la commune :

“Matériel et mobilier pour une 2e

classe : Le Maire porte à la connais-

sance du CM qu’une 2ème classeayant été ouverte à l’école publiqueà la suite de l’augmentation deseffectifs, il est nécessaire d’acquérirle mobilier et le matériel nécessairesau fonctionnement des deux classes(maternelle et primaire).

Ces mobilier et matériel (tables,chaises, lits de repos, étagères, élé-ments de rangement, pinceaux,moules, gouaches, etc.) ont fait l’objetde trois devis d’un montant de 2 121francs.

Le conseil municipal, après enavoir délibéré, approuve les proposi-tions du maire de doter les deuxclasses de l’école publique du mobilieret du matériel indispensable,

Monsieur le maire soumet au CMque l’ouverture d’une classe enfantineayant été créée en 1969 à l’écolepublique, il est nécessaire de procéderà l’aménagement d’une cour et d’unesalle de récréation.

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Il faut prévoir l’installation duchauffage, la réfection du portail dela deuxième cour, l’acquisition detableaux et de divers objets.

Le conseil municipal, après enavoir délibéré approuve les proposi-tions du maire pour l’installationd’un poêle dans la salle de récréationavec aménagement en vue du remplis-sage par gravité des trois poêles (deuxclasses et salle de récréation), la réfec-tion du portail d’entrée ainsi que dumatériel indispensable.”

M. le Président expose au CMqu’il est nécessaire de faciliter le rem-plissage des poêles effectué jusqu’àprésent par arrosoir transporté à lamain en adoptant un système de rem-plissage automatique par gravitation,le gas-oil étant conduit de la cuve auxdivers poêles par tuyaux cuivre sou-terrains.

Le conseil, après en avoir délibéré,décide de placer un système d’alimen-tation automatique aux trois poêlesdes écoles (école primaire, puis classematernelle et salle de récréation) et leremplacement du vieux portail quidonne accès à la cour de récréation del’école maternelle.”

Les écoles se modernisent : unmagnétophone est acheté ! C’est le pro-grès ! La cour est goudronnée !Attention aux genoux ! Une cantinescolaire réunissant les enfants des deuxécoles est créée pour la plus grande joiedes enfants et des parents.

Une troisième classe est ouverte àl’école publique en 1973. Mais leConseil municipal se fâche contrel’Etat :

“ L’an mil neuf cent soixante-qua-torze, le vingt-cinq mai, tous lesconseillers étaient présents. Le ConseilMunicipal conscient de l’importanceque joue l’enseignement dans la vie dela commune et plus particulièrementdans celle d’une commune rurale,persuadé que l’école maternelle et unevéritable gratuité sont des facteursessentiels de l’égalisation des chancespour les enfants, estimant que l’état sedécharge abusivement sur les parentset les communes de ses responsabilitésen matière d’enseignement, convain-

cu de traduire fidèlement les revendi-cations de la population, réclame :

- les créations de postes nécessairesafin qu’aucune classe n’ait plusde 25 élèves,

- l’amélioration des conditions detravail pour les enseignants et lesélèves,

- le maintien et le développementde l’Enseignement Public, latitularisation des instituteursremplaçants et des normalienssortants,

- l’implantation d’écoles mater-nelles ou de classes enfantines enmilieu rural,

- l’aide de l’état pour le fonction-nement des cantines,

- la nationalisation immédiate detous les établissements du seconddegré,

- la revalorisation des subventionsaux communes,

- la gratuité effective des études.”

Il y a encore du boulot ! Mais nous,nous nous arrêterons là car pour lasuite, les enfants, il suffit d’interroger,vos parents, vos grands-parents ou vosarrière-grands-parents ou de relire les“Vivre à Laurac” précédents où ils onttémoigné de leur enfance, de leur vie àl’école, de leur jeunesse et ils vousdiront que tout a bien changé ! Il estbien loin le bonnet d’âne, elles sontbien loin les punitions, les claques quel’on taisait aux parents de peur d’enrecevoir le double, ils sont bien loin lescoups de règle ! Heureusement !

Que reste-t-il des dictées quoti-diennes minées de pièges, des rédac-tions hebdomadaires, des super longuespoésies des auteurs classiques, des ana-lyses logiques ?

Oubliés lesporte-plumes, lesencriers en porce-laine et l’encreviolette qui cou-lait partout et fai-sait des pâtés !Oublié le vieuxpoêle qui trônaitau milieu de laclasse et qu’il fal-lait garnir dans la

journée ! Oubliées les distributions deprix ! Mais ils vous diront quand mêmeque, quand ils sortaient de l’école pri-maire, ils écrivaient sans fautes, avecune belle graphie, ils savaient compteret rédiger, ils avaient des notions solidesde morale et de civisme et ils vous réci-teront encore des pages entières deVictor Hugo, des fables de La Fontaine,des vers de Lamartine, de Musset, deJosé Maria de Hérédia (complètementoubliés, ceux-là !).

Ils n’avaient pas d’ordinateur, pas detablette, pas de télé, pas de téléphoneportable, pas Facebook, mais ils avaientune vraie culture. Ils vous diront aussique malgré les difficultés et la dureté dela vie, ils gardent des souvenirs inou-bliables de cette époque bénie. Ils vousraconteront leurs bêtises, vous parlerontavec émotion de leurs jeux – vous enavez gardé quelques-uns ! - et de leursamitiés ! Soyons plein de gratitude pournos anciens qui se sont battus pour quevous puissiez étudier dans les meilleuresconditions possibles.

Et n’oubliez pas : le temps de l’éco-le, c’est le temps de l’enfance, de ce“Paradis perdu” qui fait tant soupirer !On en reste marqué pour la vie.

Ah ! L’Ecole ! Toute une histoire !

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Ecole privée, 1966.

Ecole publique 1978.

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CE2, CM 1992-93

Ecole frère Serdieu, de gauche à droite, de haut en bas :• Laure Clauzier, Jean-Philippe De Carvalho, Clarisse Cauvin, Chrystelle Hermantier, CélineDevès, Mme Agnès Jauzion Graverolles.

• Yohan Bourguignon, David Landraud, Claude Roure, Barbara Marron, Marie-EmmaBurdet, Nicolas Roussel.

• Xavier Latourre, Célibne Prévot, Magalie Lombardo, Jérémy Krasouski.• Mathieu Béridot, Olivier Ramanmali, Amélie Sobik, Christelle Mosca, Angelin Ramanmali.

Ecole publique

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Années Enseignants Observations1669 - ? MOLIN Claude Maître d’école

1707 - 1708 ? M. BOUGNOL /BONNIOL ?? Précepteur d’école

1712 – 1716 -? M. DUPUY Régent d’école de LAURAC

1715 - ? MALISSARD Louis Précepteur / maître d’école

1715 - ? Sieur LAGRANGE François Régent d’école

1717 – 1720- ? BOISSIN Pierre Précepteur / maître d’école

1718 -1720- ? Sieur MARTIN André Maître d’école

1721 - ? Frère Joseph Hermite Précepteur de la jeunesse

1721 – 1733 - ? Sieur ARMAND Jean Précepteur de la jeunesse

1728/1730 Sœur de St DOMINIQUE Enseignante des jeunes filles

1733/1736 M. DUMAS Régent de la jeunesse

1747/1748 M. BONNAVAL Maître d’école

1740/1743 M. CELLIER Précepteur

1772 -1795 - ? Etienne DELENNE Précepteur de l’école. Nommé instituteur école primaire le 8 messidor An III

1806 - ? Sœur Constance BERAUD Institutrice, Présentation Marie de THUEYTS

18… - 1812 Sœur Marie CHAMBON Institutrice, Présentation Marie THUEYTS

1813 - ? Sœur FRANÇOISE Institutrice, Présentation de Marie de THUEYTS

1814 Sieur Louis PENOT Instituteur

1826 – 1842 - ? M. BONNAUD J. P. Instituteur communal

1831 – 1834 - ? Sieur Louis MOLLIER Instituteur

1831 – 1841 - ? Sieur Joseph POMMIER Instituteur communal

1836 – 1838 PIGNEDE Régis Instituteur secondaire

1838/ 39 NURY Régis Instituteur secondaire

1839/40 SAUTEL François Instituteur secondaire

1841 - ? GAMONDES Jean Pierre Instituteur secondaire

1844 - 1853 - Sieur Jean SERRE Instituteur communal

1849 - 1853 Melle CASSANAS Sœur HUNEGONDE Enseignante école de filles, Présentation de Marie

1847-60 / 1862-69 Melle Marie SABATIER Sœur HYACINTHE Directrice école de filles, Présentation de Marie

1853 - 1891 Jacques Xavier BRETON Dit Frère SERDIEU Instit. communal, directeur école SERDIEU

18… - 1878 Dame VIGUIER Ecole de filles, sœur de la Présentation de Marie

1878 - ? Dame CHABERT M. T. Amélie Ecole de filles, sœur de la Présentation de Marie en remplacement de Dame VIGUIER

1880 - ? Sieur LEONARD Adjoint, Frère des écoles chrétiennes

? - 1881 M. TUECH Instituteur adjoint

1881 - ? M. Jean SIRVIN Instituteur adjoint en remplacement de M TUECH

1880 - 1885 Sieur CHANTRIER Instituteur communal

1884 - 1886 Sœur Saint VALLIER (née Sophie VIDAL) Directrice école de filles durant 20 mois

1885 - 1886 Sieur VILLARET Henry Hyppolite Instituteur communal en rempl. de Sieur CHANTRIER

Mai à Déc. 1886 Sieur SOLIGNAC Jean Louis Instituteur communal en rempl. de Sieur VILLARET

1886 – 1936 M. REYNAUD Louis Marius Frère SABIEN MARCEL Directeur école SERDIEU après le décès de Frère SERDIEU

1891 - 1901 M. NER Joseph Instituteur laïc

1891 - 1901 Mme NER Eva Institutrice école de filles en rempl. de Mme BERAUD (religieuse)

1891 - ? M. FRAYSSE Frédéric Instituteur laïc en remplacement de M. REYNAUD

1891 - ? Melle FRAISSE Institutrice laïque en rempl. de Mme VIDAL (sœur St VALLIER)

1899 – Melle VELERY Berthe institutrice

1901 - ? M. GRIMAUD Instituteur laïc en remplacement de M NER

1901 - ? Melle BELLON A. Institutrice laïque en remplacement de Mme NER

1902 - ? Melle MARNAS Institutrice laïque en remplacement de Melle VIAUX

1903 - 1904 Melle BADIER Claudette Institutrice laïque en remplacement de Mme VELAY

1903 - 1927 Mme PERBOST (née CELLIER) Institutrice laïque

1904 – ? Mme THIBON Institutrice laïque en remplacement de Melle BADIER

1905 - 1929 M. MONTEIL Marc Félix Instituteur école publique de garçons

1906 - ? Melle RAOUX Antonie Institutrice laïque (deviendra Mme REYNOUARD)

? – 1911 - ? Melle VILLARD Virginie Institutrice école privée

? – 1911 - ? Melle CASTANIER Delphine Institutrice école privée

? – 1911 - ? Melle BLANC Sœur St CHARLES Directrice école privée filles

1911 - 1941 Melle PRAT Institutrice école privée des filles puis directrice

1911 - 1922 M. DURAND Toussaint Instituteur école publique

1924 ? M. VALENTIN Professeur école SERDIEU

LISTE DES ENSEIGNANTS DES ECOLES DE LAURAC de 1669 à 2014

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1911 - 1924 ? M. PONTAL Professeur école SERDIEU1924 ? M. RICOME Professeur école SERDIEU? -1911 - 1924 ? M. SIRGUY Olivier Professeur école SERDIEU? – 1911 - ? M. RAZON Jean Baptiste Professeur école SERDIEU? – 1911 - ? M. LAHONDES Jacques Professeur école SERDIEU? – 1911- ? M. SAUZADE Auguste Louis Professeur école SERDIEU1926/27- Melle RUEL Institutrice en remplacement de Mme PERBOST1929 - 1961 M. CHABANEL André Instituteur école publique1927 - 1933 Mme REYNOUARD (née RAOUX) Institutrice école publique filles1936 - ? M. PINEDE Directeur école SERDIEU en rempl. de M REYNAUD1933 - 1946 Melle FRICHET Institutrice école publique filles193…. Melle CHAZALON Institutrice classe maternelle1947 - ? Mme FROMENT Noémie Institutrice école primaire filles1948 – 1950 - ? Mme TEYSSIER née MEYNADIER Institutrice école primaire? – 1949 - ? Melle DUPUY Henria Institutrice école privée1926 - 1956 Sœur Marie Madeleine, Mme ROUME Directrice école privée1953 - ? Melle PERBOST Alberte Institutrice école privée1959 - 1967 Melle VERSINI Angèle Institutrice école publique1954/55 - ? Sœur St Charles Institutrice école privée1956 - 1973 Sœur St Raymond Directrice école privée1967 - 1998 M. BRUJAS Michel Directeur école publique

Mme MALY Simone Institutrice école publique-1998 Mme Béatrice LAMARQUE Institutrice école publique1973 - ? Sœur HUGUETTE Directrice école privée1973 - ? Mme CHAREYRE Institutrice école privée1973 - 1978 Sœur SOLANGE Institutrice école privée1973 - 2007 Mme IMBERT Paulette Institutrice école privée1978 - 1979 Sœur Jeanne PAILHES Institutrice école privée1978 - 1994 Mme LATOURRE Bernadette Institutrice école privée1979 - 1985 Sœur Christine SOLEIHAC Directrice école privée1985 - 2002 Mme GAILLARD Jacqueline Directrice puis institutrice école privée1994 - 2009 Mme JAUZION GRAVEROLLES Agnès Directrice école privée1997 - 1998 Mme FARGIER Christine Institutrice école privée1998 - 1999 Mme GILLES Laurence Institutrice école privée1998 - 2007 M. SAUVY Jean Directeur école publique1998 - 2008 Mme PLANTEVIN Cécile Institutrice école publique1999 – 2000 Mme FAUCHIER Brigitte Institutrice école privée2000 - Mme LUROL Bérangère Institutrice école privée2002 - 2008 Mme VILLALONGA Marie-Laure Directrice école privée2005 - 2006 Mme DUSSERRE Cathy Institutrice école publique2006 - Mme FAUQUEUR Agnès Institutrice école publique2007 - 2008 M. SOULAS Olivier Directeur école publique2007 - 2008 Mme EYMARON Fabienne ½ temps Institutrice école publique2007 - 2011 M. ROUEN Marc Instituteur école publique2008 - 2011 Mme DUFILS Rachel Directrice école publique2008 - 2012 Mme NEFRE Claire Directrice école privée2008 - ? Mme EYRAUD Françoise ½ temps Institutrice école publique2009 - Mme DUARTE Sandrine Institutrice école privée2009 - 2010 Mme DEGUILHEM Faustine Institutrice école publique2010 - 2011 Mme TEYSSIER Virginie ¼ temps Institutrice école publique2011 - 2012 Mme CHERVILLE Carine Directrice école publique2011 - Mme PILORGET Sylvie Institutrice école publique2012 - Mme DIEMER Marie Directrice école privée2012 - M. BEINING Marc Directeur école publique2012 - 2013 Mme COTTENCEAU Maëlle ¼ temps Institutrice école publique2013 - 2014 Mme COGNAT Fabienne ½ temps Institutrice école publique2013 - 2014 Mme MANSILLA Dorothée ½ temps Institutrice école publique2013 - M. VARENNE Alexandre Instituteur école publique2013 - M. RIGAUDIE Philippe Instituteur école publique2015 - Mme VERNET Patricia ¼ temps Institutrice école publique

2015 - Mme HILAIRE Véronique et Mme COTTENCEAUMaëlle ¼ temps Institutrices école publique

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Les écoles en 2015.