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86| Psychologie différentielle : l’intelligence JLR – L2 de psychologie (2012‐2014)86 2. Une ou plusieurs intelligences ?
2 . 1 . S p e a r m a n : l a t h é o r i e b i f a c t o r i e l l e
2 . 2 . T h u r s t o n e : l e s f a c t e u r s p r i m a i r e s
2 . 3 . L e s m o d è l e s h i é r a r c h i q u e s
2 . 4 . A u t r e s c o n c e p t i o n s f a c t o r i e l l e s
2 . 5 . L e s a p p r o c h e s n o n f a c t o r i e l l e s
La théorie triarchique de l’intelligence
Sternberg a développé un modèle de l'intelligence qui tient compte des différences individuelles et d'une
définition plus vaste et plus complète de l'intelligence.
Le modèle de Sternberg comporte trois niveaux d'analyse du comportement intelligent :
la sous-théorie composantielle ;
la sous-théorie du contexte ;
la sous-théorie de l'expérience.
2.5.2. La théorie triarchique de l’Intelligence
87| Psychologie différentielle : l’intelligence JLR – L2 de psychologie (2012‐2014)87 2. Une ou plusieurs intelligences ?
2 . 1 . S p e a r m a n : l a t h é o r i e b i f a c t o r i e l l e
2 . 2 . T h u r s t o n e : l e s f a c t e u r s p r i m a i r e s
2 . 3 . L e s m o d è l e s h i é r a r c h i q u e s
2 . 4 . A u t r e s c o n c e p t i o n s f a c t o r i e l l e s
2 . 5 . L e s a p p r o c h e s n o n f a c t o r i e l l e s
La sous-théorie composantielle
A ce niveau on s'intéresse aux processus mis en œuvre dans une activité
cognitive ou un apprentissage. Il distingue trois types de processus
généraux qui opèrent sur les représentations internes des objets ou des
symboles que nous avons :
1) les métacomposants (mal évalués par les outils traditionnels)
2) les composantes de performance (les mieux évalués)
3) les composantes d'acquisition de connaissances (non correctement
évaluées)
2.5.2. La théorie triarchique de l’Intelligence
Psychologie différentielle. Page 1.2
88| Psychologie différentielle : l’intelligence JLR – L2 de psychologie (2012‐2014)88 2. Une ou plusieurs intelligences ?
2 . 1 . S p e a r m a n : l a t h é o r i e b i f a c t o r i e l l e
2 . 2 . T h u r s t o n e : l e s f a c t e u r s p r i m a i r e s
2 . 3 . L e s m o d è l e s h i é r a r c h i q u e s
2 . 4 . A u t r e s c o n c e p t i o n s f a c t o r i e l l e s
2 . 5 . L e s a p p r o c h e s n o n f a c t o r i e l l e s
Les métacomposants : permettent de planifier l’action, suivre l’exécution d’une action et l’évaluer une fois l’exécution terminée.
• reconnaître l’existence d’un problème ;• déterminer la nature du problème auquel il est confronté ;• sélectionner un ensemble de processus d’ordre inférieur en vue de
résoudre le problème ;• sélectionner une stratégie permettant de combiner ces composantes ;• sélectionner la représentation mentale sur laquelle les composantes
et la stratégie peuvent agir ;• répartir ses ressources mentales ;• assurer le suivi de la résolution du problème en cours de route ;• évaluer la qualité de la résolution une fois le problème résolu.
Ce niveau est mal évalué par les mesures traditionnelles de l'intelligence.
2.5.2. La théorie triarchique de l’Intelligence
89| Psychologie différentielle : l’intelligence JLR – L2 de psychologie (2012‐2014)89 2. Une ou plusieurs intelligences ?
2 . 1 . S p e a r m a n : l a t h é o r i e b i f a c t o r i e l l e
2 . 2 . T h u r s t o n e : l e s f a c t e u r s p r i m a i r e s
2 . 3 . L e s m o d è l e s h i é r a r c h i q u e s
2 . 4 . A u t r e s c o n c e p t i o n s f a c t o r i e l l e s
2 . 5 . L e s a p p r o c h e s n o n f a c t o r i e l l e s
Les composantes de la performance sont des processus d’ordre inférieur
qui exécutent les instructions des métacomposants. Elles règlent les
problèmes selon les plans établis par les métacomposants.
Exemple de composants dans les tâches de raisonnement inductif : codage,
l’inférence, l’appariement, l’application, la comparaison, la justification et la réponse.
Les composantes de l’acquisition des connaissances servent à apprendre
comment faire ce que font les métacomposants et les composantes de la
performance. Trois composantes d’acquisition paraissent centrales.
1. le codage sélectif.
2. l’agencement sélectif.
3. la comparaison sélective.
2.5.2. La théorie triarchique de l’Intelligence
Psychologie différentielle. Page 1.3
EX
EM
PL
E
Codage sélectif, dégager l’information pertinente de l’information superflue.
Lorsqu’une nouvelle information apparaît dans un contexte, l’information utile
à la poursuite d’un but est souvent au sein de grandes quantités d’information
inutiles.
L’agencement sélectif consiste à combiner sélectivement l’information
codées de manière à former un tout intégré et plausible. Il ne suffit pas de
séparer l’information pertinente de l’information superflue pour générer une
nouvelle structure de connaissance
La comparaison sélective consiste à établir un rapport entre la nouvelle
information et l’information déjà stockée en mémoire. Il ne suffit pas de coder
et de combiner la nouvelle information; l’information doit se rattacher à une
base de connaissances préexistantes.
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2 . 1 . S p e a r m a n : l a t h é o r i e b i f a c t o r i e l l e
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2 . 4 . A u t r e s c o n c e p t i o n s f a c t o r i e l l e s
2 . 5 . L e s a p p r o c h e s n o n f a c t o r i e l l e s
La sous-théorie de l’expérience
Les composants du traitement de l’information sont toujours appliquées à des tâches et à des situations pour lesquelles le sujet possède un certain niveau d’expérience.
=> les composants ne constituent pas des mesures d’intelligence également valables à tous les niveaux d’expérience et ne sont pas suffisants pour évaluer l’intelligence « dans tous ces aspects »
2.5.2. La théorie triarchique de l’Intelligence
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2 . 5 . L e s a p p r o c h e s n o n f a c t o r i e l l e s
La sous-théorie de l’expérience (suite)
Il faut évaluer :
Habileté de l'individu à faire face à la nouveauté (« débrouillardise »)
Habileté à automatiser le traitement de l’information (nécessaire pour libérer des ressources cognitives)
Il y a inter-relation entre ces deux aspects. La personne qui développe de bons automatismes a plus de ressources à affecter au traitement de la nouveauté et la personne qui réussit à bien réagir à la nouveauté a plus de ressources à consacrer à l’automatisation.
2.5.2. La théorie triarchique de l’Intelligence
93| Psychologie différentielle : l’intelligence JLR – L2 de psychologie (2012‐2014)93 2. Une ou plusieurs intelligences ?
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2 . 3 . L e s m o d è l e s h i é r a r c h i q u e s
2 . 4 . A u t r e s c o n c e p t i o n s f a c t o r i e l l e s
2 . 5 . L e s a p p r o c h e s n o n f a c t o r i e l l e s
La sous-théorie du contexte
De ce point de vue, l'activité intelligente poursuit toujours un ou plusieurs des trois buts suivants : intelligence est ici l’adaptation à un environnement, maîtrise (façonner) d'un environnement ou sélection d'un environnement.
Habileté d'un individu à résoudre des problèmes pratiques (découvrir les liens entre des idées, voir un problème sous tous ses angles, faire une bonne évaluation de la situation, formuler un problème de façon originale)
Ce niveau d'analyse n’est pas intégré aux mesures traditionnelles de l'intelligence.
2.5.2. La théorie triarchique de l’Intelligence
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94| Psychologie différentielle : l’intelligence JLR – L2 de psychologie (2012‐2014)94 2. Une ou plusieurs intelligences ?
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2 . 2 . T h u r s t o n e : l e s f a c t e u r s p r i m a i r e s
2 . 3 . L e s m o d è l e s h i é r a r c h i q u e s
2 . 4 . A u t r e s c o n c e p t i o n s f a c t o r i e l l e s
2 . 5 . L e s a p p r o c h e s n o n f a c t o r i e l l e s
Ces trois aspects de l’intelligence sont à l’œuvre constamment mais les individus qui sont performants dans un de ces aspects ne le sont pas nécessairement dans les autres. Ceci donne lieu à trois formes différentes d’intelligence :
• Les individus qui sont particulièrement efficaces dans l’aspect composantiel ont une forme d’intelligence dite « analytique ».
• Ceux qui sont plus efficaces dans le traitement de situation nouvelles développent une forme d’intelligence dite « créative».
• Ceux qui sont plus efficaces dans l’adaptation au contexte ont une forme d’intelligence dite « pratique » (aptitudes à résoudre des problèmes peu définis avec solutions multiples).
2.5.2. La théorie triarchique de l’Intelligence
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2 . 2 . T h u r s t o n e : l e s f a c t e u r s p r i m a i r e s
2 . 3 . L e s m o d è l e s h i é r a r c h i q u e s
2 . 4 . A u t r e s c o n c e p t i o n s f a c t o r i e l l e s
2 . 5 . L e s a p p r o c h e s n o n f a c t o r i e l l e s
Exemple de mise en œuvre pratique
le STAT ou Multidimensional Abilities Test
• Le STAT est un outil multidimensionnel utilisable à la fin du primaire et au secondaire.
• Le but du STAT est d’évaluer des habiletés qui ne le sont pas par les tests conventionnels. Il le fait en offrant des contenus plus diversifiés et des formats différents.
• Il n’est pas véritablement standardisé et est utilisé essentiellement en recherche.
• Il se compose de douze sous-tests évaluant séparément les habiletés analytiques, créatrices et pratiques pour trois contenu (verbal, quantitatif, figural).
2.5.2. La théorie triarchique de l’Intelligence
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96| Psychologie différentielle : l’intelligence JLR – L2 de psychologie (2012‐2014)96 2. Une ou plusieurs intelligences ?
2 . 1 . S p e a r m a n : l a t h é o r i e b i f a c t o r i e l l e
2 . 2 . T h u r s t o n e : l e s f a c t e u r s p r i m a i r e s
2 . 3 . L e s m o d è l e s h i é r a r c h i q u e s
2 . 4 . A u t r e s c o n c e p t i o n s f a c t o r i e l l e s
2 . 5 . L e s a p p r o c h e s n o n f a c t o r i e l l e s
Mise en oeuvre pratique
le STAT ou Multidimensional Abilities Test
2.5.2. La théorie triarchique de l’Intelligence
EX
EM
PL
E
S'adapter à la nouveauté – verbal : un exemple d’item
consiste à imaginer une situation comprenant des
«contrefaits», et de faire une inférence :
Si les chiens produisaient des œufs, laquelle de ces
propositions serait la plus vraisemblable ?
(a) Les chiens voleraient
(b) Les chiots auraient des plumes
(c) Les œufs auraient des queues
(d) Les chiots vendraient des œufs
(e) Les poulets aboieraient
STAT (items)
Psychologie différentielle. Page 1.7
EX
EM
PL
ESTAT (items)
Pratique-Quantitatif : vous projetez de faire des biscuits pour contribuer à
une vente organisée par votre club social. La recette implique les ingrédients
suivants :
1 tablette de beurre ; 1 tasse de sucre ;
1 œuf ; 1 tasse de farine ;1 tasse de pacanes
Quantité produite: 24 biscuits.
Vous disposez des ingrédients suivants : 4 tablettes de beurre, 5 tasses de sucre, une demie douzaine d'oeufs, 7 tasses de farine, 2 sacs de 8 grammes de pépites de chocolat, et trois tasses de pacanes. Si vous désirez faire des biscuits aux pacanes, quelle est la plus grande quantité de biscuits qui vous est possible de faire en utilisant les ingrédients dont vous disposez ?
(a) 3 douzaines (b) 4 douzaines (c) 6 douzaines (d) 8 douzaines.
EX
EM
PL
E
Automatisation – quantitatif
Décider rapidement si deux nombres sont semblables, soit
en étant tous deux pairs ou impairs, ou s'ils sont différents,
l'un étant pair et l'autre impair ou vice et versa.
Ainsi, par exemple, 2 et 6 sont semblables alors que 7 et 8
sont différents.
STAT (items)
3 – 9
2 – 4
8 – 1
5 – 2
S D
S D
S D
S D
Psychologie différentielle. Page 1.8
EX
EM
PL
E
Le but du STAT est d’évaluer des habiletés qui ne le sont pas par les tests conventionnels. On constate en général que :
• les trois échelles mesurent bien des habiletés différentes (analyses corrélationnelles).
• le STAT semble relié à certains tests d’habiletés mentales comme le «Cattell Culture Fair Test of G». Il semble aussi capable de prédire la réussite scolaire, surtout avec l’échelle analytique.
• il semble que la plupart des étudiants réussissent mieux quand l’enseignement est triadique (analytique-créatif-pratique).
Ces conclusions sont tirées de quelques recherches avec de petits échantillons et que plusieurs études sont en cours actuellement.
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2.1. Spearman : la théorie bifactorielle
2.2. Thurstone : les facteurs primaires
2.3. Les modèles hiérarchiques
L'école Anglaise (Vernon) L'école américaine (Cattell) La synthèse de Carroll 1993 Le modèle CHC
2.4. Autres conceptions factorielles (non hiérarchiques ?) La carte des tests et le modèle en radex Modèle en facettes (Guilford)
2.5. Les approches non factorielles
2. UNE OU PLUSIEURS INTELLIGENCES ?
CONCLUSIONS
EVALUATION ET THEORIE DE
L’INTELLIGENCE
Psychologie différentielle. Page 1.9
102| Psychologie différentielle : l’intelligence JLR – L2 de psychologie (2012‐2014)102
L’approche psychométrique classique de l’intelligence était plutôt centrée sur les aspects qui sont les plus impliqués dans les apprentissages scolaires et la résolution de problème formel.
L’approche factorielle conduit à penser qu’on ne peut pas réduire l’intelligence à une dimension.
La perspective hiérarchique avec le modèle CHC semble actuellement dominante.
Une ou multiple ? En conclusion…
F1
v1 v2 v3 v4 v5 v6 v7 v8 v9
F2 F3
u1 u2 u3 u4 u5 u6 u7 u8 u9
F1
v1 v2 v3 v4 v5 v6 v7 v8 v9
F2 F3
u1 u2 u3 u4 u5 u6 u7 u8 u9
Modèles multifactoriels (Thurstone)Modèle bifactoriel (Spearman)
g
v1 v2 v3 v4 v5 v6 v7 v8 v9
u1 u2 u3 u4 u5 u6 u7 u8 u9
F1
v1 v2 v3 v4 v5 v6 v7 v8 v9
F2 F3
u1 u2 u3 u4 u5 u6 u7 u8 u9
g
Les modèles hiérarchiques (avec ou sans g)
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104| Psychologie différentielle : l’intelligence JLR – L2 de psychologie (2012‐2014)104
Certains travaux récents ont tendance à élargir le concept d’intelligence et à distinguer des formes d’intelligence différentes (dont l’intelligence pratique).
Le nombre des formes d’intelligence que l’on distingue augmente. La « généralité » du facteur général est contestée dans le sens ou il devient un facteur parmi d’autres (Lautrey2004, 2005).
Une ou multiple ? En conclusion…
105| Psychologie différentielle : l’intelligence JLR – L2 de psychologie (2012‐2014)105
Pose de véritables questions (lorsque l’on admet la diversité des formes de l’intelligence) de ce que l’on mesure ou doit mesurer :
• des aptitudes larges ?• des aptitudes élémentaires ?• la capacité à coordonner ou utiliser ces différentes aptitudes au
service d’une tâche• etc.
L’évaluation cognitive ne peut donc se résumer à situer un individu sur une ou des dimensions plus ou moins spécifiques mais aussi évaluer la relation qui existe entre les points forts ou faibles que l’on repère et les difficultés éventuelles repérables dans les activités quotidiennes ou scolaires.
Le terme de QI est équivoque (signification du chiffre, utilité du chiffre, terme intelligence, etc. ). Certains voudraient remplacer QI par TPA (test de potentiel académique).
Une ou multiple ? En conclusion…
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BIBLIOGRAPHIE
Eme Elsa. (2001). Psychologie différentielle. Lassay : Armand Colin
Gardner, H.(1997). Les formes de l’intelligence. Paris : Odile Jacob
Huteau, M. (2006). Psychologie différentielle. Cours et exercices. Paris : Dunod
Huteau, M., & Lautrey, J. (1997). Les tests d'intelligence. Paris: La découverte & Syros.
Huteau, M., & Lautrey, J. (1999). Evaluer l'intelligence. Psychométrie cognitive. Presses Universitaires de France
Lautrey, J. (1996). La recherche des particules élémentaires de l’intelligence : une impasse ? Psychologie Française 41, 23-33.
Lautrey, J. (2005). Le QI : concept mal compris ou concept dépassé ? A.N.A.E, 83-84, 147-150.
Mackintosh, N. J. (2004). QI et intelligence humaine (A. B.-P. Chartier, Trans.). Bruxelles: De Boeck & Larcier.
Wilhelm, O., & Engle. R. (Eds.) (2005). Understanding and measuring intelligence. London: Sage