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e bimensuel ro , e aire parti communiste international (programme communiste) Ce qui distingue notre Parti: La revendication de la ligne qui va du « Man".te communlsle Correspondance: Abonnements: 12 e ANNEE _ N° 187 à la révolution d'Octobre et à la fondation de l'Internationale communiste; la luHe contre 20, rue Jean-Bouton' - 75012 Paris 1 an : 20 F (200 FB) LE NUMERO: 1 FF la dégénérescence de Moscou, le refus des Fronts populaires et des blocs de ta Résistance; B.P. 266 - 13211 Marseille Cédex 1 6 mois ; 10 F (100 FB) Versements: pli fermé; 34 F et 18 F 10 FB - 1 FS la tâche difficile de restauration de la doctrine et de l'organisation révolutionnaire, en liaison Chèque bancaire ou cc programme communiste» 30-12-1974 au 12-1-1975 avec la classe ouvrière, contre la politique personnelle et parlementarlste. C.C.P. 2.202-22 Marseille 1 an ; 20 F (200 FB) Ne pas «gérer la crise» ? Défense énergique des travailleurs ! Le PC F a la mémoire courte !. Action directe et solidarité de classe ! CRISE, CHOMAGE, LICENCIEMENTS Les savants de l'économie bourgeoise qui 'discutaient encore sur les chiffres il y a quelques mois sont en train de tomber d'acco rd: le cc spectre du chômage » - qui n'a jamais cessé de hanter le capitalisme qu'il accompagne nécessairement, comme effet soit de la concentration et de la modernisation des entreprises en période de prospérlté, soit de la baisse des commandes, des fermetures d'usi nes en période de marasme - est en train de devenir une réalité bien tangible, que les lois cc sociales» (sur les licenciements par exem- pie) célébrées à grand bruit par la bourgeoi sie ne peuvent exorciser. Les capitalismes fragiles com- me l'Italie (1.030.000 chômeurs recensés déjà en juin 1974), ou historiquement en perte de vi- tesse comme la Grande-Breta- gne (621.000 chômeurs en novem- bre, d'après Le Monde du 19-12-74) n'ont plus à rougir sur ce point ni devant la Suisse, qui envisage d'« alléger» son écono- mie de plus du tiers de ses tra vailleurs immigrés à l'année, ni devant la RFA, ce modèle de « santé» capitaliste depuis vingt ans ( 1 million de chômeurs an- noncés pour 1975, on prévoir l'ex- pulsion d'au moins 230.000 étran- gers), ni devant le colosse amé- ricain, dont le taux de chômage est passé à 6 %, Ford et la General Motors rejettent sur le pavé chaque semaine des mil- liers d'ouvriers. Dans les ex-pa- radis du plein emploi comme le Danemark, on compte déjà 80.000 chômeurs pour 1975, et l'on voit même un mouvement d'émigration se dessiner dans le Jutland .. Avec la «croissance zéro» prévue pour 1975 par l'OCDE, ce seront 4 miUions de chômeurs supplémentaires qui seront sur le pavé d'ici fin 1975 (The Economist, 21-12-74), victi- mes du « marasme» ou des ef- forts du capital pour résister à la baisse du taux de profit en accroissant la productivité. C'est le cas de Citroën, qui bâtit l'une des usines les plus automatisées du monde, jetant à la rue l'ex- cédent des prolétaires turcs, yougoslaves, marocains qu'il a pressurés et terrorisés dans son bagne moins moderne de Javel, pendant que la presse bour- geoise et l'opportunisme compli- ce couvrent l'opération par une grande campagne de pleurs sur 1'« automobile nationale », digne de celle à laquelle les syndicats italiens ont prêté leur voix en appelant les ouvriers de Fiat à se sacrifier pour soutenir Agnelli dans l'adversité, après s'être sacrifiés pour édifier sa prospérité! En même temps, le capital dé- veloppe partout les formes de travail {(mobile» ou temporaire, qui permettent une meilleure adaptation non aux besoins de chacun, comme le dit sa propa- gande, mais à SES besoins en main-d'œuvre moins coûteuse et plus compressible: entreprises d'intérimaires, contrats limités (on engage pour ... 5 mois 1/2 les ouvriers ou employés auxquels la loi accorderait certains « droits » et avantages au delà de 6 mois de travail). Il a pré- paré les instruments législatifs qui, joints aux mécanismes éco- nomiques et à l'intimidation po- licière lui permettent de se dé- barrasser des « hôtes » immi- grés sur le dos desquels il s'est engraissé: en France, la circu- laire Marcellin-Fontanet, les en- trées « suspendues ». les accords sur la limitation de la main- d'œuvre conclus avec les états exportateurs, en Allemagne, les permis de séjour abrégés, etc. La classe ouvrière dans son ensemble se voit ainsi ramenée à des conditions d'insécurité que la période de relative prospérité .qui a suivi la reconstruction d'après-guerre avait pu faire ou- blier à certains. Quelle source de misère et d'inquiétude pour les couches les plus vulnérables! Mais aussi, quel potentiel futur d'énergie révolutionnaire dans ces masses ouvrières brassées par les convulsions du capital! La bourgeoisie s'inquiète inter- nationalement de désamorcer cette réserve d'explosif (Confé- rence des Neuf à Bruxelles le 17 décembre sur le problème de l'emploi - l'Espagne, le Portu- gal, la Yougoslavie se deman- dent comment réabsorber ou neutraliser la force de travail excédentaire qu'ils ont exportée). Dans la situation actuelle cepen- dant, le chômage et les licencie- ments atteignent une classe ou- vrière morcelée, divisée et dé- sarmée politiquement. Les lut- tes de résistance spontanées con- tre les fermetures d'entreprises cet automne en France (SNIAS, Titan-Coder, Faulquemont ...) ont été brisées ou déviées par l'op- portunisme vers une propagande pour le soutien de l'industrie française. Le PC verse des lar- mes de crocodile sur « les as- pects humains » du chômage, le RÉUNION PUBLIQUE A STRASBOURG POUR UNE POLITIQUE DE CLASSE DANS LES LUTTES OUVRIERES Vendredi 17 Janvier, 20 h 30, restaurant de la Mauresse, 7, rue du Vieux-Marché-aux-Poissons CE NUMERO: Lorsqu'une crise sociale est prê- te à éclater, la bourgeoisie aban- donne ses formes spécifiques de gouvernement et met au pouvoir le principal parti opportuniste, ou mieux encore la coalition des par- tis opportunistes baptisée pour la circonstance Union ou Front Popu- laire. La bourgeoisie l'utilise com- me une arme contre le prolétariat, justement parce que le mensonge démocratique, l'illusion du gouver- nement progressiste œuvrant au bien de tous qui culmine dans un régime de Front populaire est dé- cuplée par la désorientation et la désorganisation du prolétariat dues au fait qu'il croit voir dans les diri- geants de l'Etat ses propres repré- sentants. Il n'est donc guère étonnant que Je PCF ait saisi l'occasion - pour d'obscures raisons dont la cuisine opportuniste, toujours entachée d'électoralisme envers le peuple et de démagogie envers les prolétai- res, a le secret - de se redonner l'apparence d'un parti ouvrier in- transigeant. Cherchant à se délimiter du PS, il l'accuse de retomber dans la collaboration des classes: {(nous n'irons jamais au gouvernement pour gérer la crise au profit du grand capital », affirme-t-il. L'important n'est pas la justifi- cation conjoncturelle de ce pseudo- revirement qu'indique Marchais: « Si le Président de la République appelait aujourd'hui un premier mi- nistre de la Gauche, il ne pourrait s'agir que de la mise en place concertée d'une formule d'union sa- crée» entre une partie de la Gau- che et le représentant de toute la droite au pouvoir pour sauver la politique du grand capital l'Union Sacrée, oui, mais que diable, avec les formes extérieures d'une entreprise prolétarienne! D'autant que « si la Gauche l'emporte lors- qu'il y aura des consultations élec- torales », ct même dans ces condi- tions, « le PCF prendra ses res- ponsabilités pour appliquer le Pro- gramme Commun ». Serait-ce alors que le PCF ait re- noncé à gérer la crise, donc à pi- loter les intérêts économiques et politiques du capitalisme français au milieu des remous qui le mena- ceront inévitablement? Qu'on se rassure: le Programme Commun, dont «l'objectif est précisément de résoudre la crise de la société fran- çaise », reste le Credo: « L'essentiel c'est d'aller au pouvoir pour appli- quer+ Ie Programme Commun, rien que le programme, mais tout le programme », dans le cadre de la Constitution dont le PCF affirme . qu'il sera « toujours respectueux », Alors? « Nous ne cautionnerons jamais une politique d'austérité pour les travailleurs ». ajoute Mar- chais. La voilà, la couleuvre que le PCF voudrait faire avaler aux ouvriers: il serait possible de met- tre en œuvre «les solutions du Programme Commun» tout en « re- fusant les sacrifices soi-disant inévi- tables », (Suite page 4.) DANS La lutte contre le chôma- ge, dans la tradition du communisme. - Une mauvaise manière d'avancer les revendica- tions immédiates. - La Grèce a un nouveau « gouvernement fort », - En Italie, la « cogestion de la crise». « sentiment de frustration, d'in- justice, de solitude » de l'hom- me sans travail (L'Humanité du 13-12-74), mais la CGT et la CFDT laissent les chômeurs hors du syndicat, quand elles ne dé- noncent pas comme étrangers à l'usine les ouvriers licenciés (suite page 4) Décembre a vu une succession de grèves perlées et de débrayages dans tous les secteurs' où les con- ventions collectives viennent à échéance à la fin de l'année (métal- lurgie, imprimerie, bâtiment, ban- ques, assurances); à cela s'ajoutent les arrêts de travail des journa- liers agricoles de la région de Jerez en lutte pour leurs salaires, et de nombreuses grèves de soli- darité avec les prisonniers et les exilés politiques, en particulier celle lancée le )1 décembre au Pays Basque par plusieurs mouvements d'extrême-gauche et qui, suivie par 250.000 travailleurs (90 à 100 % de grévistes dans de nombreux cas) a paralysé plus de la moitié des usi- nes de Guipuzcoa et de Navarre. Comme celles des mois précédents, ces grèves où se mêlent revendica- tions économiques et politiques (sa- laires, durée du travail, réembau- che des licenciés, droits politiques et syndicaux, annulation des sanc- tions, amnistie pour les détenus et les exilés politiques), sont carac- térisées par l'extrême combativité ouvrière malgré la dureté de la ré- pression patronale et policière (lock-out, suspensions et licencie- ments massifs d'ouvriers grévistes, Espagne , . represston luttes et . , ouvneres, « ouverture» La vague de grèves et d'agitations qui secoue l'Espagne depuis septembre (cf. Le Prolétaire no 183, nO 185 et El Comunista 3) est la meil- leure démonstration que la force de résistance du prolétariat espagnol n'a pas été entièrement brisée par 40 années de répression, exercée succes- sivement par la république puis par le franquisme, et qu'il n'entend pas supporter sans réagir les effets d'une crise mondiale qui en Espagne se fait sentir avec une particulière acuité, et qui n'est que le résultat d'une expansion de plusieurs déca- des (le fameux «miracle» espagnol, italien, alle- mand, etc.) présentée par la bourgeoisie comme la condition du «bien-être pour tous» et bâtie avec la sueur et te sang des ouvriers. interventions de la garde civile pour faire évacuer les locaux occupés, rafles et arrestations). La bourgeoisie espagnole a de quoi être inquiète, d'autant plus que le potentiel explosif ne peut que s'accroître avec le retour, pré- vu d'ici la fin décembre, de 40 % des travailleurs immigrés, chassés par les pays du Marché Commun à l'expiration de leurs contrats de travail (Le Monde du 14.12). Avec l'expérience que donne un passé riche de luttes ouvrières, elle a tour à tour utilisé, contre le prolétariat, la monarchie et la ré- publique, le front populaire et le franquisme, l'Opus Dei et la démo- cratie radicale et franc-maçonne, la répression légale et illégale, la bour- geoisie se prépare, en avançant ses différentes cartes, celles de la répression et celles de « l'ouver- ture ». Pour intimider le prolétariat et le « dissuader )} de reprendre le chemin de la lutte violente, la bour- geoisie frappe à la fois les masses ouvrières et paysannes pauvres en lutte (on se souvient de la fusil- lade de Carmona, contre paysans et paysannes qui manifestaient pa- cifiquement pour réclamer de l'eau), et les militants des organisations de gauche, d'extrême-gauche et sépara- tistes, qui sont frappés de dizai- nes et de dizaines d'années de pri- son pour « propagande illégale et délit d'association » ou bien, com- me Eva Forest, Antonio Duran et leurs camarades, risquent la peine de mort. Mais parallèlement à ce terroris- me légal, la bourgeoisie a tout un éventail de solutions différen- tes, toutes destinées à lui permet- tre de franchir le cap difficile de la situation économique et politi- que en conjurant la lutte de classe, tout en disciplinant ses propres rangs et en la débarrassant des instruments les plus usés du fran- quisme qui ne lui servent plus. Première solution, première carte, la soi-disant « ouverture» orches- trée par le gouvernement lui-même et à laquelle les glapissements des éléments les plus réactionnaires qui y voient déjà le commencement de la fin sont bien les seuls à con- férer un mince vernis de progres- sisme. Son « ampleur )} est illus- trée par le projet de statùt des associations politiques présenté par (Suite page 3.)

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ro,e •aire

parti communiste international (programme communiste)Ce qui distingue notre Parti: La revendication de la ligne qui va du « Man".te communlsle • Correspondance: Abonnements: 12e ANNEE _ N° 187à la révolution d'Octobre et à la fondation de l'Internationale communiste; la luHe contre 20, rue Jean-Bouton' - 75012 Paris 1 an : 20 F (200 FB) LE NUMERO: 1 FFla dégénérescence de Moscou, le refus des Fronts populaires et des blocs de ta Résistance; B.P. 266 - 13211 Marseille Cédex 1 6 mois ; 10 F (100 FB)

Versements: pli fermé; 34 F et 18 F 10 FB - 1 FSla tâche difficile de restauration de la doctrine et de l'organisation révolutionnaire, en liaison Chèque bancaire ou cc programme communiste»30-12-1974 au 12-1-1975avec la classe ouvrière, contre la politique personnelle et parlementarlste. C.C.P. 2.202-22 Marseille 1 an ; 20 F (200 FB)

Ne pas «gérer la crise» ?Défense énergique des travailleurs ! Le PCF a la mémoire courte !.Action directe et solidarité de classe !

CRISE, CHOMAGE, LICENCIEMENTS

Les savants de l'économie bourgeoise qui 'discutaient encore sur les chiffres il y aquelques mois sont en train de tomber d'acco rd: le cc spectre du chômage » - qui n'ajamais cessé de hanter le capitalisme qu'il accompagne nécessairement, comme effet soitde la concentration et de la modernisation des entreprises en période de prospérlté, soit dela baisse des commandes,des fermetures d'usi nes en période de marasme - est en train dedevenir une réalité bien tangible, que les lois cc sociales» (sur les licenciements par exem-pie) célébrées à grand bruit par la bourgeoi sie ne peuvent exorciser.

Les capitalismes fragiles com-me l'Italie (1.030.000 chômeursrecensés déjà en juin 1974), ouhistoriquement en perte de vi-tesse comme la Grande-Breta-gne (621.000 chômeurs en novem-bre, d'après Le Monde du19-12-74) n'ont plus à rougir surce point ni devant la Suisse, quienvisage d'« alléger» son écono-mie de plus du tiers de ses travailleurs immigrés à l'année, nidevant la RFA, ce modèle de« santé» capitaliste depuis vingtans ( 1 million de chômeurs an-noncés pour 1975, on prévoir l'ex-pulsion d'au moins 230.000 étran-gers), ni devant le colosse amé-ricain, dont le taux de chômageest passé à 6 %, où Ford et laGeneral Motors rejettent sur lepavé chaque semaine des mil-liers d'ouvriers. Dans les ex-pa-radis du plein emploi commele Danemark, on compte déjà80.000 chômeurs pour 1975, etl'on voit même un mouvementd'émigration se dessiner dans leJutland .. Avec la «croissancezéro» prévue pour 1975 parl'OCDE, ce seront 4 miUions dechômeurs supplémentaires quiseront sur le pavé d'ici fin 1975(The Economist, 21-12-74), victi-mes du « marasme» ou des ef-forts du capital pour résisterà la baisse du taux de profit enaccroissant la productivité. C'estle cas de Citroën, qui bâtit l'unedes usines les plus automatiséesdu monde, jetant à la rue l'ex-cédent des prolétaires turcs,yougoslaves, marocains qu'il apressurés et terrorisés dans sonbagne moins moderne de Javel,pendant que la presse bour-geoise et l'opportunisme compli-ce couvrent l'opération par unegrande campagne de pleurs sur1'« automobile nationale », dignede celle à laquelle les syndicatsitaliens ont prêté leur voix enappelant les ouvriers de Fiat àse sacrifier pour soutenirAgnelli dans l'adversité, aprèss'être sacrifiés pour édifier saprospérité!

En même temps, le capital dé-veloppe partout les formes detravail {(mobile» ou temporaire,qui permettent une meilleure

adaptation non aux besoins dechacun, comme le dit sa propa-gande, mais à SES besoins enmain-d'œuvre moins coûteuse etplus compressible: entreprisesd'intérimaires, contrats limités(on engage pour ... 5 mois 1/2 lesouvriers ou employés auxquelsla loi accorderait certains« droits » et avantages au delàde 6 mois de travail). Il a pré-paré les instruments législatifsqui, joints aux mécanismes éco-nomiques et à l'intimidation po-licière lui permettent de se dé-barrasser des « hôtes » immi-grés sur le dos desquels il s'estengraissé: en France, la circu-laire Marcellin-Fontanet, les en-trées « suspendues ». les accordssur la limitation de la main-d'œuvre conclus avec les étatsexportateurs, en Allemagne, lespermis de séjour abrégés, etc.

La classe ouvrière dans sonensemble se voit ainsi ramenée àdes conditions d'insécurité quela période de relative prospérité.qui a suivi la reconstructiond'après-guerre avait pu faire ou-blier à certains. Quelle source demisère et d'inquiétude pour lescouches les plus vulnérables!Mais aussi, quel potentiel futurd'énergie révolutionnaire dansces masses ouvrières brasséespar les convulsions du capital!La bourgeoisie s'inquiète inter-nationalement de désamorcercette réserve d'explosif (Confé-rence des Neuf à Bruxelles le17 décembre sur le problème del'emploi - l'Espagne, le Portu-gal, la Yougoslavie se deman-dent comment réabsorber ouneutraliser la force de travailexcédentaire qu'ils ont exportée).Dans la situation actuelle cepen-dant, le chômage et les licencie-ments atteignent une classe ou-vrière morcelée, divisée et dé-sarmée politiquement. Les lut-tes de résistance spontanées con-tre les fermetures d'entreprisescet automne en France (SNIAS,Titan-Coder, Faulquemont ...) ontété brisées ou déviées par l'op-portunisme vers une propagandepour le soutien de l'industriefrançaise. Le PC verse des lar-mes de crocodile sur « les as-pects humains » du chômage, le

RÉUNION PUBLIQUE A STRASBOURGPOUR UNE POLITIQUE DE CLASSE

DANS LES LUTTES OUVRIERES

Vendredi 17 Janvier, 20 h 30, restaurant de la Mauresse,7, rue du Vieux-Marché-aux-Poissons

CE NUMERO:

Lorsqu'une crise sociale est prê-te à éclater, la bourgeoisie aban-donne ses formes spécifiques degouvernement et met au pouvoir leprincipal parti opportuniste, oumieux encore la coalition des par-tis opportunistes baptisée pour lacirconstance Union ou Front Popu-laire. La bourgeoisie l'utilise com-me une arme contre le prolétariat,justement parce que le mensongedémocratique, l'illusion du gouver-nement progressiste œuvrant aubien de tous qui culmine dans unrégime de Front populaire est dé-cuplée par la désorientation et ladésorganisation du prolétariat duesau fait qu'il croit voir dans les diri-geants de l'Etat ses propres repré-sentants.

Il n'est donc guère étonnant queJe PCF ait saisi l'occasion - pourd'obscures raisons dont la cuisineopportuniste, toujours entachéed'électoralisme envers le peuple etde démagogie envers les prolétai-res, a le secret - de se redonnerl'apparence d'un parti ouvrier in-transigeant.

Cherchant à se délimiter du PS,il l'accuse de retomber dans lacollaboration des classes: {(nousn'irons jamais au gouvernementpour gérer la crise au profit dugrand capital », affirme-t-il.

L'important n'est pas la justifi-cation conjoncturelle de ce pseudo-revirement qu'indique Marchais:« Si le Président de la Républiqueappelait aujourd'hui un premier mi-nistre de la Gauche, il ne pourraits'agir que de la mise en place

concertée d'une formule d'union sa-crée» entre une partie de la Gau-che et le représentant de toute ladroite au pouvoir pour sauver lapolitique du grand capitall'Union Sacrée, oui, mais que diable,avec les formes extérieures d'uneentreprise prolétarienne! D'autantque « si la Gauche l'emporte lors-qu'il y aura des consultations élec-torales », ct même dans ces condi-tions, « le PCF prendra ses res-ponsabilités pour appliquer le Pro-gramme Commun ».

Serait-ce alors que le PCF ait re-noncé à gérer la crise, donc à pi-loter les intérêts économiques etpolitiques du capitalisme françaisau milieu des remous qui le mena-ceront inévitablement? Qu'on serassure: le Programme Commun,dont «l'objectif est précisément derésoudre la crise de la société fran-çaise », reste le Credo: « L'essentielc'est d'aller au pouvoir pour appli-quer+ Ie Programme Commun, rienque le programme, mais tout leprogramme », dans le cadre de laConstitution dont le PCF affirme

. qu'il sera « toujours respectueux »,

Alors? « Nous ne cautionneronsjamais une politique d'austéritépour les travailleurs ». ajoute Mar-chais. La voilà, la couleuvre quele PCF voudrait faire avaler auxouvriers: il serait possible de met-tre en œuvre «les solutions duProgramme Commun» tout en « re-fusant les sacrifices soi-disant inévi-tables »,

(Suite page 4.)

DANSLa lutte contre le chôma-ge, dans la tradition ducommunisme.

- Une mauvaise manièred'avancer les revendica-tions immédiates.

- La Grèce a un nouveau« gouvernement fort »,

- En Italie, la « cogestion dela crise».

« sentiment de frustration, d'in-justice, de solitude » de l'hom-me sans travail (L'Humanité du13-12-74), mais la CGT et laCFDT laissent les chômeurs horsdu syndicat, quand elles ne dé-noncent pas comme étrangersà l'usine les ouvriers licenciés

(suite page 4)

Décembre a vu une succession degrèves perlées et de débrayagesdans tous les secteurs' où les con-ventions collectives viennent àéchéance à la fin de l'année (métal-lurgie, imprimerie, bâtiment, ban-ques, assurances); à cela s'ajoutentles arrêts de travail des journa-liers agricoles de la région deJerez en lutte pour leurs salaires,et de nombreuses grèves de soli-darité avec les prisonniers et lesexilés politiques, en particulier cellelancée le )1 décembre au PaysBasque par plusieurs mouvementsd'extrême-gauche et qui, suivie par250.000 travailleurs (90 à 100 % degrévistes dans de nombreux cas) aparalysé plus de la moitié des usi-nes de Guipuzcoa et de Navarre.Comme celles des mois précédents,ces grèves où se mêlent revendica-tions économiques et politiques (sa-laires, durée du travail, réembau-che des licenciés, droits politiqueset syndicaux, annulation des sanc-tions, amnistie pour les détenus etles exilés politiques), sont carac-térisées par l'extrême combativitéouvrière malgré la dureté de la ré-pression patronale et policière(lock-out, suspensions et licencie-ments massifs d'ouvriers grévistes,

Espagne, .represston• luttes

et

.,ouvneres,« ouverture»

La vague de grèves et d'agitations qui secouel'Espagne depuis septembre (cf. Le Prolétaireno 183, nO 185 et El Comunista n° 3) est la meil-leure démonstration que la force de résistancedu prolétariat espagnol n'a pas été entièrementbrisée par 40 années de répression, exercée succes-sivement par la république puis par le franquisme,

et qu'il n'entend pas supporter sans réagir leseffets d'une crise mondiale qui en Espagne se faitsentir avec une particulière acuité, et qui n'estque le résultat d'une expansion de plusieurs déca-des (le fameux «miracle» espagnol, italien, alle-mand, etc.) présentée par la bourgeoisie commela condition du «bien-être pour tous» et bâtieavec la sueur et te sang des ouvriers.

interventions de la garde civile pourfaire évacuer les locaux occupés,rafles et arrestations).

La bourgeoisie espagnole a dequoi être inquiète, d'autant plusque le potentiel explosif ne peutque s'accroître avec le retour, pré-vu d'ici la fin décembre, de 40 %des travailleurs immigrés, chasséspar les pays du Marché Communà l'expiration de leurs contrats detravail (Le Monde du 14.12). Avecl'expérience que donne un passériche de luttes ouvrières, où ellea tour à tour utilisé, contre leprolétariat, la monarchie et la ré-publique, le front populaire et lefranquisme, l'Opus Dei et la démo-cratie radicale et franc-maçonne, larépression légale et illégale, la bour-geoisie se prépare, en avançantses différentes cartes, celles de larépression et celles de « l'ouver-ture ».

Pour intimider le prolétariat etle « dissuader )} de reprendre lechemin de la lutte violente, la bour-geoisie frappe à la fois les massesouvrières et paysannes pauvres enlutte (on se souvient de la fusil-lade de Carmona, contre paysanset paysannes qui manifestaient pa-cifiquement pour réclamer de l'eau),

et les militants des organisations degauche, d'extrême-gauche et sépara-tistes, qui sont frappés de dizai-nes et de dizaines d'années de pri-son pour « propagande illégale etdélit d'association » ou bien, com-me Eva Forest, Antonio Duranet leurs camarades, risquent lapeine de mort.

Mais parallèlement à ce terroris-me légal, la bourgeoisie a toutun éventail de solutions différen-tes, toutes destinées à lui permet-tre de franchir le cap difficile dela situation économique et politi-que en conjurant la lutte de classe,tout en disciplinant ses propresrangs et en la débarrassant desinstruments les plus usés du fran-quisme qui ne lui servent plus.

Première solution, première carte,la soi-disant « ouverture» orches-trée par le gouvernement lui-mêmeet à laquelle les glapissements deséléments les plus réactionnaires quiy voient déjà le commencementde la fin sont bien les seuls à con-férer un mince vernis de progres-sisme. Son « ampleur )} est illus-trée par le projet de statùt desassociations politiques présenté par

(Suite page 3.)

.. -- 2 LE PROLETAIRE

Une mauvaise manière d'avancer les revendications immédiatesCe qui caractérise les objectifs

que, sur le terrain de la lutte re-vendicative, nous donnons aux ou-vriers avec la perspective du « frontuni du prolétariat contre le frontuni de la bourgeoisie et de l'oppor-tunisme», c'est que chacun d'entreeux - semaine de 35 heures ou forte.augmentation de salaire plus im-:portante pour les catégories les'plus mal rétribuées, salaire inté-igral en cas de réduction d'horaireloti assistance substantielle aux'chômeurs, proportionnelle au coûtde la vie et à leurs charges fami-liales, etc. - peut être accepté parn'importe quel salarié quelle quesoit son affiliation politique. End'autres termes, chacun de cesobjectifs est proposé indépendam-ment de l'acceptation ou non despositions théoriques et programma-tiques et du but final qui nousdistinguent. De plus, ces mots d'or-dre sont non seulement accepta-bles par les groupes d'usine, lescomités syndicaux, etc... d'autresregroupements en rupture plus oumoins confuse avec l'opportunisme(il importe peu qu'ils soient pro-ches ou non de nous politiquement,pourvu qu'ils soient prêts à lutterpour ces objectifs spécifiques dedéfense de la classe ouvrière faceà l'attaque patronale et avec lesméthodes de la lutte de classe);mais, en théorie, - quoiqu'en pra-tique cela ne soit possible que parune vigoureuse pression - ils pour-raient être acceptés même par lesorganisations syndicales qui se tar-guent de représenter les intérêtsdes travailleurs et dans une certai-ne . mesure, sont obligées de lefaire avec des armes - telle lagrève - dont elles n'ont pas en-core officiellement renié l'utilisa-tion. Ceci n'empêche pas, bien en-tendu, que de tels objectifs' aillentdans le sens des conditions lesplus favorables de préparation dela lutte politique révolutionnaire,constituées justement par l'exten-sion, l'intensité et la compacitémaximum de la lutte économiqueet par le degré d'unité et de soli-

darité le plus élevé atteint par lestravailleurs nu cours de cette lutte.

Ce qui est également caractéristi-que, c'est que les autres groupes«d'extrême gauche», ceux-là mê-mes qui agitent cependant des re-vendications analogues, parfois mê-me identiques aux nôtres et qui,dans ces limites, pourraient déve-lopper avec nous des actions com-munes pour des objectifs spécifi-ques sur le terrain syndical, lientau contraire leur plate-forme re-vendicative à des présupposés plusgénéraux, qui sont inséparables deleur vision particulière du proces-sus d'émancipation de la classe ou-vrière. Et c'est précisément celaqui, au lieu d'élargir le rayon d'ini-tiatives susceptibles d'unifier lefront de la défense ouvrière, enexclut ou en limite au contraire lespossibilités réelles.

La IVe Internationale (Secréta-riat Unifié) a diffusé une série debrochures de propagande (Licencie-ments, chômage: Pourquoi? Quiest touché? Comment lutter? ,. Con-tre l'augmentation des prix, pour ladéfense du salaire, etc.) qui illus-trent justement ces considérations,Elles partent bien d'une plate [ormerevendicative qui d'une part re-flète des exigences réelles, bienque minimales, et d'autre part in-téresse tous les ouvriers dans unesituation de crise menaçante, maiselles se déplacent immédiatementsur un autre plan, bien caractéris-tique de l'optique de gens qui,n'ayant jamais compris la profon-deur et la durée de la contre-révo-lution stalinienne, confondent laphase actuelle de lente et difficilereprise de la lutte économique avecune phase d'attaque impétueusecontre le pouvoir bourgeois, voirede double pouvoir où les revendica-tions minima deviennent des motsd'ordre de programme transitoire,de veille ... d'Octobre.

Les patrons ont-ils recours auxréductions d'horaires pour restruc-turer les entreprises, en jetant lestravailleurs sur le pavé? Pour des« trotskystes », la tentation est trop

forte: il faut lutter, ici et mainte-nant, pour le contrôle ouvrier!C'est ainsi qu'ils écrivent (1):« Les ouvriers touchés par de tel-les mesures ne doivent pas sim-plement se contenter des déclara-tions patronales mais doivent allervoir directement dans les livres decomptes quels ont été les vraismotifs qui ont provoqué la réduc-tion d'effectif ou la suspensiond'emploi »... « Nous ne devons pluspermettre qu'un patron fasse cequ'il veut,' puisque de ses déci-sions dépendent notre destin etcelui de notre famille, nous vou-lons connaître ces décisions »,Nous ne- nous attarderons pas surle ridicule de ce qui suit: « Noussavons que l'argent, tant qu'exis-tera un système comme le systèmeactuel, est à lui ; nous ne voulonspas le lui prendre, au moinspour l'instant,. nous voulonsseulement qu'il nous fasse savoircomment il l'emploie »... Autantdire: « Nous ne voulons pas man-ger mais voir comment il mange- ou investit - lui »! {( Il s'agitd'imposer ce qu'on appelle l'ouver-ture des livres de comptes », d'or-ganiser ({ une campagne de vérifi-cation ouvrière des véritables coûtsde .production » des produits degrande consommation, de « mettreson nez dans les décisions d'inves-tissement », et ainsi de Suite (2).

Une telle façon de poser le pro-blème détruit d'un seul coup cequ'il pouvait y avoir de valable -c'est-à-dire de réaliste, d'immédiate-ment tangible et, à long terme,d'unificateur - dans la plate-formerevendicative de la IVe. Nous ac-cordons que la lutte pour lecontrôle doive être mise en avantdans une phase de très haute ten-sion sociale, comme une lutte qui,ne pouvant atteindre son objectifdans un régime bourgeois, tend àse transformer en lutte pour lepouvoir politique. Mais quel senspeut-elle avoir aujourd'hui sinon dese faire rire au nez par l'énormemajorité des ouvriers (imaginez!ouvrir aujourd'hui les comptes de

Dassault ou de Dreyfus !) et de dé-moraliser les quelques ouvriers quise laissent séduire? Plus même,de cette manière on tend bien àtransformer la lutte économiqueen lutte politique mais en lutte po-litique platement réformiste. Quandon écrit: « Nous ne voulons pasgérer, nous voulons seulement con-trôler. Pour apprendre à gérer, de-main, sans eux », que fait-on, sinontomber dans un gradualisme dutype ordinoviste, ou bien dans unrêve de {( démocratie dans l'usi-ne »? Quand on prétend cons-truire des étapes intermédiairesvers la prise finale du pouvoir dansune situation de basse tension dela lutte de classe, qui ne permetpas d'insérer ces étapes dans unmouvement réel, capable de lesdépasser dans une vigoureusepoussée ascendante; il est évidentqu'il ne reste plus qu'à se rangersous l'aile du réformisme syndicalen tombant dans la fausse ressour-ce des « nouvelles logiques éco-nomiques », bien que d'un genredifférent: on va demander au pa-tron de « nous laisser voir com-ment vont les choses» ! !

Dans un cas comme dans l'au-tre, on propose des objectifs1) qui, pour ne pas être abstraitset utopistes, présupposeraient unrenversement total des rapportsde forces actuels, alors qu'aucontraire il s'agit de jeter les ba-ses élémentaires et préliminairesdu processus destiné à renverserces forces; 2) qui isolent les ou-vriers qui seraient disposés à sebattre pour un objectif maximumsur le plan revendicatif de ceux....:...l'énorme majorité - qui sontpoussés par leurs conditions ma-térielles à lutter pour des revendi-cations contingentes et des objec-tifs spécifiques: on effrite lefront au lieu de le construire! Dansune période immédiatement pré-révolutionnaire, la lutte pour lecontrôle a un sens précis juste-ment parce que la force immensede la classe dominée et l'extrêmefaiblesse de la classe dominante la

rendent réalisable dans sa formeet propulsive dans son contenu,même indépendamment des possi-bilités de réalisation immédiate.En dehors de ce contexte, elle aun effet diamétralement opposé, etappeler à la lutte pour le contrôleouvrier naît d'une prétention queLénine dans Que faire? qualifiesans ménagement d' « opportu-niste »: celle de vouloir donner àla lutte économique un contenudirectement politique - prétentionqui poussée en un sens « justifie»l'engagement des syndicats de gé-rer tout simplement la crise et,dans l'autre, pousse sur le planincliné de « la révolution par éta-pes », avec le « "Contrôle ... desyeux seu1ement » comme passe-relle de transition présente et le« contrôle réel » comme pointd'arrivée futur.

Tout ceci doit être dit non paspour exclure une action communeavec les groupes syndicaux etd'usine d'un tel mouvement sur desthèmes revendicatifs contingents etspécifiques, mais pour montrercomment, dans les faits et certai-nement pas de par notre « vo-lonté », la marge de convergencese trouve restreinte aux questionsles plus immédiates, en dehors deperspectives politiques etui nOESlieraient.

(1) Nous citons d'après la bro-chure publiée en Italie par lesGruppi Comunisti Rivoluzionari,mais ou pourrait citer des passa-ges aussi édifiants dans les brochu-res publiées en France par le FCR,en Belgique par la LRT, etc ...

(2) On remarquera entre autres,comment un mot d'ordre de« programme transitoire », c'est-à-dire réalisable dans la perspectiveréelle de la conquête du pouvoir,et lancé à la veille de l'assautcomme levier pour mobiliser lesmasses vers cet objectif, devientici un mot d'ordre d'étape inter-médiaire entre une période destagnation sociale et une périodede guerre de classe aiguë: en at-tendant « mettons-y le nez », pre-mière étape, ensuite, « nous ymettrons les mains », révolution!!

La Crèce a un nouveau «gouvernement fort»En faisant rappeler, après la

chute du régime des colonels, ce,ivli,eux renard du conservatisme,Constantin Caramanlis, la bour-geoisie se fixait un double objectif:d'une part, distraire les masses ou-vrières des questions angoissantesde I'inflation et du blocage des sa-laires en inaugurant une « démo-cratie nouvelle »: de l'autre prépa-rer un gouvernement fort « de typenouveau» qui réussisse là oùavaient échoué les colonels.

Caramanlis s'acquitta de la pre-mière de ces tâches en réauto ri-:sânt les l)artis interdits et en "pre-nant «dans la dignité » quelques'mesures contre les éléments les plus.compromis avec la junte. Pour réa-Iiser fa seconde, il maintint sur piedl'appareil répressif hérité de lajunte, confiant à la TEA triste-ment réputée l'exercice de la ter-reur dans les campagnes, s'assu-rant le contrôle des syndi-cats, in-terdisant toute manifestation etréunion publique, jouant sur lapsychose d'un nouveau coup d'étatpar la phrase désormais célèbre({ou moi, ou les chars ».. Il ne lui restait qu'à organiser

tambour battant les élections, sa-chant que la brièveté de l'échéan-ce et la peur entretenue joueraienten sa faveur.

Mais si la· manœuvre a si bienréussi c'est que les meilleures car-tes lui avaient été données parses adversaires. La vérité est qu'au-cune alternative n'a été sérieuse-ment opposée à celle de Caraman-lis.

Que pouvait craindre en effetCaramanlis d'un parti communis-te « de l'intérieur» pour lequel «laseule façon de combattre le fascis-me est de constituer une lar,&e al-Uance entre les classes et 1es cou-ches sociales englobant la' classeouvrière et une grande majoritéde loa bourgeoisie (non monopolis-te) », ou d'un parti communiste{(de I'extérteur » dont, selon sonsecrétaire Florakis, « la politiqueconstante est de collaborer avectoutes les forces qui cherchent au-jourd'hui, d'une façon où d'uneautre à poursuivre certains objec-tifs démocratiques»? Que pouvait-il craindre de deux partis qui lan-cent des appels à la droite, prêts àfaire bloc autour des soi-disant

Des crimes quotidiensFeignant d'oublier ses prouesses en Afrique du Nord et en

Syrie, l'impérialisme français se prétend aujourd'hui « l'ami desArabes» pour la simple raison qu'il est le premier pays exportateurdans les pays arabes, et envoie ses commis-voyageurs du Maghrebau Machrek, mais son banditisme colonial n'est pas fini: leClemenceau monte la garde à bonne distance de Djibouti, où l'oncraint que le vent d'Ethiopie ne vienne réveiller les populationsprisonnières des barbelés « démocratiques n ; des membres des« foulards rouges» et des Jeunesses Calédoniennes sont condamnéspour avoir manifesté contre le colonialisme [rançais ; des mani-festations aux Antilles ont accueilli comme il le fallait celui qui.prétendait venir éliminer « les séquelles du colonialisme»; lescoups de mains criminels continuent au Tchad où le Frolinat

,annonce qu'ont été tués 18 militaires français et 150 soldats du. dévoué Tombalbaye.

Autant de sujets de haine du prolétariat révolutionnaire enversson propre Etat.

« axes fondamentaux» de la « dé-fense de la démocratie, de la sau-vegarde des intérêts nationauxdans l'affaire chypriote, de la ga-rantie de la libre expression de lavolonté du peuple grec, et de l'in-âépenâance nationale» (la Nea

Ellada du 29-8)?De fait, les vocations frontistes

étaient trop fortes, le patriotismetrop vif, pour que les deux jumeauxne se coalisent pas avec la trèsbourgeoise EDA sous l'enseigne dela « Gauche Unie». Et que dit l'ac-cord POG-EDA? Les partis coali-sès ((décident de coordonner leursactions afin de démocratiser la vienationale, de mettre la Grèce surla voie de la vraie démocratie etde conduire ensemble la dure ba-taille des prochaines élections. Lebut principal de l'accord est d'unirdans un effort commun toutes lestendances de la Gauche, tous lesprogressistes qui visent à l'instau-ration d'un vrai régime démocra-tique, afin que tous les travail-leurs puissent étendre avec succèsleur lutte pour J'indépendance na-tionale et la libération de la Grècedes liens des monopoles et de ladépendance impérialiste» (texte du28-10 auquel a souscrit par Ia suitele PC de l'extérieur). Entre la« vraie démocratie» de la GaucheUnie et la « nouvelle démocratie»de Caramanlis, il n'y a qu'un pas;Caramanlis pouvait tranquillementopposer le caractère concret de sonprogramme à l'abstraction fumeusede celui de la Gauche.

Quant au PASOK, parti socialis-te panhellénique de Papandréou,le seul à parler de «socialisme »,il ne donnait en réalité qu'une ver-sion « ultra-véritable» et {{ultra-nouvelle» du démocratisme géné-ral. Voici entre autres ce que noustrouvons dans son programme (rre-nroduit le 2-10 dans le Ta Nea) :« le but fondamental du mouve-ment est la création d'une sociétésans intervention ni contrôle étran-ger, sans intervention ni contrôled'une Oligarchie financière ». «Lepouvoir émane du peuple - Droit

de défense constitutionnel de cha-que citoyen pour faire face à tou-te tentative de suppression du pou-voir légal - Mise en vigueur de lacharte de l'ONU sur les droits fon-damentaux de l'homme et du ci-toyen - Retrait de la Grèce detoute alliance militaire, politiqueet économique qui lèse l'indépen-dance nationale ». Rien de surpre-nant qu'un tel parti ait Signé laclause de la loi autorisant la re-constitution des partis politiquesinterdits, qui leur impose de dé-clar-er noir sur blanc que « les prin-cipes du parti excluent toute ac-tion visant à la prise violente dupouvoir ou à l'abattement du librereqime démocratique ». Et il aSigné, bien sûr, des deux mains!

Avec de tels « adversaires », Ca-ramanlis n'avait pas à s'inquiéter.Et dans ces conditions, monarchieou république, Quelle est la diffé-rence?

Mais derrière le tam-tam électo-ral, on fait silence sur les grèvesen cours, celle de la National oanà Elevsina, celle de la. Siemens àSalonique, celle des typographes etcelle des tisserands. Comment s'enétonner? Pour la « Gauche Unie »,« communistes» en t-ête, « la ques-tion chypriote est prioritaire » etcelui qui trouble le doux climat del'unité est un irresponsable, unt1 pseudo-extrémtste payé par lapollce ».

Ayant renié les finalités du com-munisme, les deux partis de filia-tion plus ou moins directement sta-linienne, renient les nécessités lesplus élémentaires de la vie et dela lutte des travailleurs. La conver-sion aux « valeurs de la démocra-tie» est l'antichambre du «contratsocial» à la Wilson. Aujourd'hui,même de l'humble lutte revendica-ti-ve pour la défense du pain et dutravail, surgit l'exigence impérieu-se de la reconstruction du partide classe, du parti révolutionnairemarxiste, anti-démocratique, anti-parlementaire, anti-patriotique.

C'est là notre appel!

PRESSE INTERNATIONALEE' uscito il nr 23 (12 dico 1974)

dei nostro quindicinale in lin-gua italiana

IL PROGRAMMACOMUNISTA

di cui diamo il sommario:- L'onorata società dei difensori

dell'ordine costituito.- Ennesima scoperta: « cogestire

la crisi ».- Paradiso bicolore.- L'Argentina all'ora del peronis-

mo.- Automobile acciaio e armi.- Risposta di classe al riformis-

mo nella scuola : i classici, gliextra parlamentari, le nostre va-lutazioni sui Decreti Delegati.

- 1\ CUB: un' organrzzazzione dibase «aperta» 0 « chiusa » ?

- Che cosa succede alla Dalmine ?-- Lo sciopero del 4 dicembre.- Solidarietà a parole, tradimento

nei fatti.

Acaba de aparecer el numero 15(Agosto-Octobre) de

EL PROGRAMA COMUNISTASumario:

- Crisis y revoluciôn.- Los errores que cometereis siem-

pre.- Las «{ecciones » del MIR.- La daga y Viernes.

PERMANENCES DU PARTI• A Lille: le samedi de

18 h 30 à 20 h, 82, rue duMarché (quartier Wazemmes).

• A Marseille: le samedi, de14 h 30 à 17 h 30, 7, coursd'Estienne-d'Orves (4e étage).

• A Paris: 20, rue Jean-Bou-ton (12e) - Métro Gare de Lyon -Escalier métallique au fond de lacour à gauche. Le samedi, de15 h à 19 h, et le dimanche, de10 h à 12 h.

• A Strasbourg le mercredide 18 h à 20 h, le samedi de14 h à 17 h, 7, rue des Cou-ples (près de la place du Cor-beau).

LE PROLETAIRE 3-

La lutte contre le chômage, dans ·Ia tradition du •communismeSi les luttes ouvrières victorieuses ont des effets bénéfiques pour

la lutte de classe, leur fécondité réside moins dans les « conquêtes »elles-mêmes que dans les progrès de la solidarité entre les exploités par-dessus les barrières de la division du travail et les nationalités, dans lesprogrès de leur organisation et dans la possibilité qu'un nombre crois-sant de prolétaires se déplace, par l'action du parti, sur le terrain d'unelutte générale contre le capital et son Etat. C'est sans doute dans lesluttes provoquées par le chômage et les licenciements que cette véritéapparaît avec le plus d'évidence.

Il serait faux et même dangereux de vouloir trouver dans les lignesque nous republions ici, dans les thèses de l'I.C. comme dans les direc-tives du P.C. d'Italie, également brûlantes d'ardeur révolutionnaire, desrecettes magiques pour la lutte contre le chômage, applicables partoutet en toute situation. Les organisations prolétariennes vivaient alorsd'une intense vie de classe, l'enthousiasme que provoquait larévolution victorieuse en Russie et l'Internationale était encore immense,er la société était portée par les effets de la crise et de ces conditionspolitiques à ces hautes températures où « la lutte même pour desrevendications les plus modestes prend les proportions d'une lutte pourle communisme ».

Aujourd'hui la question cruciale est de prendre appui sur l'héritagerévolutionnaire conservé malgré des décennies sombres et glacées, et surles luttes provoquées par la nouvelle crise capitaliste pour créer lesconditions d'une reprise de la lutte de classe organisée, et aider audéveloppement du parti révolutionnaire à une échelle moins restreinteque par le passé.

Ceci dit, la publication de ces textes est précieuse si on s'attache àrechercher les principes qui guident l'action du parti dans la luttesur un terrain aussi difficile, principes qui ne dépendent pas des situa-tions et qui, loin d'être des règles abstraites, sont des armes que le partidoit savoir manier et traduire en directives d'actions adaptées auxconditions particulières de la lutte prolétarienne.

Salaire intégral aux chômeurs groupes bourgeois, à l'emploi dela force syndicale du prolétariat,pour la bataille contre l'offensivepatronale, qui pourrait s'engagersur le terrain politique s'ils se déci-daient vraiment à la pousser àfond. Mais cela ne sera possiblequ'en délogeant les défaitistes dela direction des masses proléta-riennes organisées, et l'on doit uti-liser ces arguments pour attirer lesplus larges couches de travailleurspossibles dans la lutte contre lesdirigeants confédéraux.

« Pour la question des chômeurs,le Parti Communiste lancera trèsprochainemen t un appel. De notrepoint de vue, ceci devient une ques-tion politique par excellence. Ondoit développer la critique des pal-liatifs que proposent les réformis-tes. L'Etat bourgeois, auquel ilss'en remettent, ne peut remédierà la tragique situation des massesde sans-travail qu'avec des mesu-res inefficaces ayant le caractèrede misérables mesures de bienfai-sance. D'un point de vue de classe,on ne peut avancer qu'une solu-tion, le principe de la substitutionà l'allocation de secours du salaireintégral aux chômeurs proportion-nel au nombre de membres de safamille. Ce principe, stade élémen-taire vers l'économie socialiste, touten étant incompatible avec l'exis-tence du pouvoir bourgeois, pour-rait être une réalisation immédia-te du pouvoir prolétarien, qui, ens'attaquant radicalement aux pri-vilèges du capital, pourrait insti-tuer l'élimination de toute dispa-rité de traitement entre les travail-leurs sur la base de l'obligation so-ciale du travaiL.»

Le troisième texte est extrait du Programme d'action qui figure dansles thèses sur l'Internationale Communiste et l'Internationale syndicalerouge (3), également approuvées à Moscou en août 1921. Il présente cetintérêt de mettre au premier plan le besoin de la lutte pour le salaireintégral aux chômeurs.

«5. La première tâche qu'il fautproposer aux ouvriers et aux co-mités de fabrique et d'usine -est d'exiger l'entretien aux fraisde l'établissement des ouvriers con-gédiés par suite du manque detravail. On ne doit tolérer dansaucun cas que' les ouvriers soientjetés à la rue sans que l'établisse-ment s'occupe d'eux. Le patron doitverser à ses chômeurs leur salaire

complet: Voilà l'exigence autourde laquelle il faut organiser nonseulement les chômeurs mais sur-tout les ouvriers travaillant dansl'entreprise, en leur expliquant enmême temps que la question duchômage ne peut être résolue dansle cadre capitaliste et que le meil-leur remède contre le chômage,c'est la révolution sociale et ladictature du prolétariat [...].»

La propagande et l'action des communistesCe dernier texte est extrait des Directives d'action syndicale données

par le C.E. du P.C. d'Italie, publiées dans Il Comunista du 7 août1921 (4). Il reprend les thèmes abordés au. même moment par le IlleCongrès de l'I.C., et met clairement en lumière l'opposition irréductibleentre les objectifs et les méthodes de l'opportunisme et du communismesur le terrain de la lutte contre le chômage.

re, il n'y a pas de solution radi-cale de ces problèmes hors de laconquête du pouvoir par le prolé-tariat; que leur caractère insolubledoit être utilisé précisément pouramener les masses à cette convic-tion, et pour intensifier parmi ellesla préparation révolutionnaire,alors que les réformistes, afin del'éviter, trompent les travailleursen affirmant qu'il existe une possi-bilité d'adoucir les difficultés dela crise présente dans .le cadre durégime actuel. Il importe de mon-trer qu'avec une telle politique, lesdirigeants confédéraux, tout enn'obtenant rien de concrètementutile aux masses, placent leurs thè-ses collaborationnistes et pacifistesnon seulement au-dessus des inté-rêts de la révolution, mais aussicontre les intérêts immédiats destravailleurs, en renonçant, pour nepas troubler leurs manœuvres etleurs accords politiques avec des

« Crise économique et chômage. -Une directive unique doit être don-née à la propagande et à l'actiondes communistes sur ce terrain.La critique la plus impitoyable doitêtre opposée à la direction inscritedans la pratique des organes con-fédéraux, et l'on doit dénoncerleur soumission aux exigences descapitalistes. La fermeture des usi-nes, l'insuffisance des mesures gou-vernementales en matière de subsi-des et de concessions de travauxpublics, l'illusion de pouvoir obte-nir des interventions plus efficacesde l'Etat par la voie parlementaireet par la collaboration des classes,comme l'envisagent les dirigeantsconfédéraux, leur mollesse face àl'offensive des patrons' contre lesaccords arrachés par les travail-leurs, tous ces éléments doiventêtre mis par nous dans leur véri-table lumière. Nous expliquons que,selon notre tactique révolutionnai-

Chômeurs et non-chômeurs, une seule classeouvrière

Le premier texte est extrait des Thèses sur la tactique (1) adoptées auIlle Congrès de l'I.C. à Moscou, août 1921 (point 5: combats et revendi-cations partiels). On ne saurait plus clairement rappeler que la dé-fense des ouvriers en chômage est une exigence de la lutte de l'en-semble de la classe ouvrière, et que ce combat contre le capital estinséparable de celui contre l'opportunisme qui délaisse les chômeurs,ignoblement considérés, avec dédain et mépris « aristocratique», commedes prolétaires de second ordre.

«Tandis que les capitalistes pro-fitent de l'armée toujours crois-sante des sans-travail pour exercerune pression sur le travail orga-nisé en vue d'une réduction des sa-laires, que les social-démocrates, lesindépendants et les chefs officielsdes syndicats se détournent lâche-ment des sans-travail, les considé-rant simplement comme sujets dela bienfaisance gouvernementale etsyndicale et les caractérisantcomme un lumpen-prolétariat, lescommunistes doivent se rendre clai-rement compte que dans les con-ditions actuelles l'armée des sans-travail constitue un facteur révolu-tionnaire d'une valeur colossale. Ladirection de cette armée doit êtreprise par les communistes. Par lapression exercée par les sans-travailsur les syndicats, les communistesdoivent hâter le renouvellementdes syndicats, en premier lieu leurlibération de l'influence des chefstraîtres. Le parti communiste, enunissant les sans-travail à l'avant-garde du prolétariat dans la luttepour la révolution socialiste, re-tiendra les plus révolutionnaires etles plus impatients des sans-travaild'actes désespérés isolés et rendracapable toute la masse d'appuyerdans des conditions favorables l'at-taque commencée par un groupe deprolétaires, de développer ce con-flit au-delà des cadres donnés, d'enfaire le point de départ d'une of-fensive décidée; en un mot, iltransformera toute cette masse, etd'une armée de réserve de l'indus-

trie, il en fera une armée activede la révolution.

«En prenant avec la plus grandeénergie la défense de cette caté-gorie d'ouvriers, en descendantdans les profondeurs de la classeouvrière, les partis communistesne représentent pas les intérêtsd'une couche ouvrière contre uneautre, ils représentent ainsi l'intérêtcommun de la classe ouvrière trahipar les chefs contre-révolutionnai-res au profit des intérêts momen-tanés de l'aristocratie ouvrière:plus large est la couche des sans-travail et de travailleurs à tempsréduit, et plus son intérêt se trans-forme en l'intérêt commun de laclasse ouvrière, plus les intérêtspassagers de l'aristocratie ouvrièredoivent être subordonnés à ces in-térêts communs. Le point de vuequi s'appuie sur les intérêts del'aristocratie ouvrière pour les re-tourner comme une arme contreles sans-travail ou pour abandon-ner ces derniers à leur sort déchirela classe ouvrière et est en faitcontre-révolutionaire. Le Parti Com-muniste, comme représentant del'intérêt général de la classe ou-vrière, ne saurait se borner à re-connaître et à faire valoir par lapropagande cet intérêt commun. Ilne peut représenter efficacementcet intérêt général qu'en menantdans certaines circonstances le grosmême de la masse ouvrière la plusopprimée et la plus appauvrie aucombat contre la résistance del'aristocratie ouvrière [ ...] »

(1) Manifestes, thèses et résolu-tions .des quatre premiers Congrèsmondiaux de l'Internationale Com-muniste (1919-1923), p. 100.

(2) Voir Programme CommunistenO47, p. 54.

(3) Manifestes ..., p. 133.(4) Manifesti ed altri documenti

politici (21 gen.31 die. 1921) delP.C. d'Italia, p. 89.

répression et «ouverture»Espagne ••

mes de la répression qui ne sontpas tout à fait de son bord, commeà la prison de Carabanchel, où Ca-macho et autres leaders des Com-missions Ouvrières ont refusé dese joindre à la protestation desautres prisonniers politiques contreles mesures discriminatoires pri-ses à l'encontre de six militantsarrêtés avec E. Forest (VanguardiaObrera nO 14), et comme au PaysBasque où la grève politique du11 décembre s'est heurtée au sabo-tage du PC et des CO, qui l'ontnotamment empêchée de prendretoute son ampleur en Biscaye, oùleur influence est plus forte qu'enGuipuzcoa et en Navarre (LeMonde du 14.12). C'est ce dont sevante L'Humanité du 12.12 quandelle affirme que « malgré les motsd'ordre d'un certain nombre degroupements en quête de « repré-sentativité », les travailleurs nese sont pas laissés détourner deleurs objectifs revendicatifs et po-litiques », tout en osant parallè-lement écrire que cette grève était« le prolongement d'actions entre-prises et conduites par les Com-missions Ouvrières, avec le soutienet le concours des formations quiconstituent la Junte démocratique»(les industriels et les carlistes sansdoute ?).

La manœuvre de l'opposition dé-mocratique au franquisme est decanaliser la lutte nécessaire duprolétariat espagnol pour la défen-se de ses conditions de vie et pourla conquête de droits sociaux et po-litiques élémentaires, vers la reven-dication {( d'abord » d'une démo-cratisation de l'Etat, c'est-à-direvers un simple changement deforme et - comme le montre en-core en ce moment même l'exempledu Portugal - vers un renforce-ment de la dictature bourgeoise surl~ prolétariat. Plus que jamais, lanécessaire lutte prolétarienne con-tre la classe capitaliste et contrele franquisme est inséparable de ladénonciation des forces antifran-quis tes qui, sous différentes for-mes, essaient de reconstituer unbloc qui, pour le prolétariat, s'esttoujours soldé par de dures dé-faites.

(suite de la page 1)le premier ministre Arias Navarro,qui prévoit de remplacer le systè-me du parti unique par un systèmepluraliste où les associations se-raient {( autorisées, financées etdissoutes » par... la Phalange, au-trement dit entièrement contrôléespar elle. But de l'opération d'aprèsArias Navarro: {( contribuer à lanaissance d'un rêve », celui d'une« coexistence nationale atteinte àpas successifs, fermes et sûrs» (al-locution télévisée, citée dans LeFigaro du 4.12).

Notre Sainte Mère l'Eglise, en lapersonne de ses évêques, appuiechaleureusement une telle solution,en se prononçant pour une « évolu-tion en profondeur [!] des insti-tutions afin que puissent être ga-rantis réellement [1] les droitsfondamentaux des citoyens commeceux d'association, de réunion etd'expression », car « si une tellelégislation n'est pas adoptée, onpourrait aboutir à des frustrationsdangereuses [!] ». En conséquencede quoi, les bons Pères « deman-dent un geste de clémence » pourles prisonniers, tout en condam-nant « la violence et avec elle lesextrémistes, même en parole, com-me le terrorisme et la subversion

.révolutionnaire » (Le Figaro du2.12). Merveilles de la charité, quine fein t de sermonner les oppres-seurs que pour mieux river lesopprimés à la chaîne de leur es-clavage 1

Deuxième carte: la {( Conférencedémocratique » mise en place pardes « personnalités » démocrates-chrétiennes très proches des sphè-res dirigeantes (son principal ins-pirateur est Ruiz Jimenez, ancienministre de Franco), associées à dessociaux-démocrates, socialistes etautres partisans d'une solution {( àla grecque », c'est-à-dire sans le PCau gouvernement (Le Monde du30.11).

Enfin la carte maîtresse: la{( Junte démocratique », mons·trueux hybride qui regroupe sousl'aile du PC secteurs progressistesde la grande industrie (représentéspar Calvo Serer, conseiller du pré-tendant au trône Don Juan), rno-

narchistes et carlistes, au côtéd'une aile des socialistes et autresmodérés, et présentée par Car-rillo et Serer dans leur conférencede presse du 30.7 comme la « basesur laquelle construire pacifique-ment une nouvelle société démocra-tique sans danger de guerre civile »,dans la perspective de cette « ré-conciliation nationale » assortied'une absolution générale et totalepour les pires suppôts du fran-quisme dont parlait Carrillo à Ge-nève (voir notre article dans Pro-gramme Communiste nO 64).

Comme les rats quittent le na-vire avant le naufrage, les secteursles plus réactionnaires - se recon-vertissent en hâte - tout commeles républicains, d'ailleurs, étaientpassés' en masse du côté du vain-queur après l'étranglement du. pro-létariat insurgé. L'exemple vient dehaut: Son Altesse le prince Char-les-Hugues de Bourbon-Parme, chefdes pires massacreurs de rougeset de prolétaires, les carlistes, nevient-il pas de « définir les gran-des lignes » de son « socialismepluraliste et autogestionnaire » ense déclarant grand admirateur des« expériences » chinoise et cubaine,à ceci près qu'il préférerait unevoie pacifique et la ... monarchie,comme régime permettant d'instau-rer entre le « peuple» et le pou-voir un « pacte profond et dura-ble» comparable {(à la situation quiexiste en Chine et à Cuba» (LeMonde du 19.12)?

De 1'« ouverture » d'Arias Na-varro à la {( Junte démocratique»de Carrillo, il y a plus qu'unenuance. Mais le but est le mê-me: ({ coexistence nationale » ou« réconciliation nationale », dansun cas comme dans l'autre, c'estla classe ouvrière qu'on aspire àparalyser.

Pas plus que ses homologues desautres pays, le PCE n'attend d'ail-leurs d'être au gouvernement pourcollaborer avec sa bourgeoisie. Qu'ilsuffise de dire qu'il n'a pas levéle petit doigt, ni prononcé un seulmot pour appeler à la solidaritéavec Eva Forest et ses camara-des, allant jusqu'à boycotter lesactions de solidarité avec les victi-

Droits syndicaux pour les chômeursLe deuxième texte est extrait d'une motion sur les critères pratiques

pour l'application des thèses syndicales votée au Congrès de Rome duPC d'Italie en 1922 (2), et revendique le principe que les travailleursgardent leurs droits syndicaux, même lorsqu'ils sont exclus de laproduction.

« 9. Le Congrès du Parti souli-gne à l'usage de ses membres l'ur-gence de prendre, dans les organi-sations auxquelles ils appartien-nent, l'initiative de la défense et del'assistance aux chômeurs auxquelsdoit être avant tout fournie la pos-sibilité de continuer à participer à

la vie des organisations; le Comitécentral communiste doit développerune action énergique pour obtenirque les chômeurs tombés hors del'organisation parce que privésd'emploi gardent leur carte syndi-cale et tous leurs droits syndi-caux ».

Comment ils défendent les postiersOrganiser la lutte pour remonte!" la pente après la défaite

imposée par la bourgeoisie et le gouvernement n'est pas, on s'endoute, la préoccupation de l'opportunisme, qui a complète-ment saboté la grève de six semaines. Ce qui l'intéresse, c'est labonne marche du « service public ».

{( Tout est fait par le gouvernement pour ôter au personneltoute 'velléité de donner le traditionnel {(coup de collier» sollicitéà cette époque ». C'est ainsi que la CGT et la CFDT demandentdes négoclations sur « les solutions immédiates à trouver pour sor-tir rapidement de l'impasse actuelle, en parttculier celles qui per-mettraient de résorber rapidement le retard ». (L'Humanité du21-12.)

Bêtes de somme, au travail donc, et avec un peu de chance, laration d'avoine sera augmentée ... si c'est utile à la production!

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-4 LE PROLETAIRE

Défense énergique des travailleurs(suite de la page 1)

qui y reviennen t pour participerà la lutte. En guise de perspec-tive de combat pour l'ensemblede la classe, ils proposent desmesures d'assistance partielleset sélectives destinées à émous-ser la combativité des ouvrierset engagent des campagnes ...d'opinion platoniques contre le{(scandale» du chômage. La pa-nacée avec laquelle ils préten-dent guérir le capitalisme etl'économie nationale, et le chô-mage par dessus le marché,c'est la {( relance de la consom-mation intérieure », vieille re-cette de l'économie bourgeoisevulgaire! Etau lieu de souderles travailleurs face à uneattaque si clairement internatio-nale de la bourgeoisie, le social-chauvinisme ose demander àl'Etat bourgeois une limitationde l'immigration « dans le res-pect de l'intérêt national»!

** *Il est bien évident toutefois

que, devant l'insécurité grandis-sante, augmentée de l'oppressionadministrative et policière pourles immigrés, qui frappe de lar-ges couches prolétariennes, lescommunistes ne peuvent se con-tenter de claironner contre lescrapuleries réformistes: « Uneseule solution, la révolution »,

~ fût-ce, comme disait Lénine ence moquant des « extrémistes»indifférents aux luttes partiel-les, avec les trompettes de Jé-richo », S'il est vrai que seulela dictature du prolétariat pourraentreprendre de résoudre laquestion du chômage après lerenversement de l'Etat bour-geois, il serait défaitiste de de-mander aux ouvriers frappés parle capital de rester les brascroisés (et le ventre vide!) dansl'attente de l'assaut final. « Touteobjection contre l'élévation derevendica tions partielles [ ...],toute accusation de réformismesous prétexte de ces luttes par-tielles découlent de cette mêmeincapacité à comprendre lesconditions vivantes de l'action ré-volutionnaire » (Thèses sur latactique du 3e Congrès de l'In-terna tionale Communiste).

Quelles sont ces « conditionsvivantes », loin de tout vulgaire« concrétisme » de type réfor-miste ou immédiatiste ?

1°) Apporter un soulagementréel aux catégories les plus frap-pées, et par là à toute la classe.Plus grande est l'armée de ré-serve dont elle dispose, et moinscette armée est en mesure de sedéfendre, plus la bourgeoisie,elle, est en mesure de faire pres-sion sur les actifs, et de les obli-ger à travailler plus en gagnantmoins. Même pour cette action

de défense - ajoutons: mêmepour obtenir l'application deslois bourgeoises sur les licen-ciements, pour bénéficier des Ill-demni tés conditionnelles et tem-poraires - les travailleurs doi-vent utiliser ou faire sentir leurseule force: celle de l'actioncollective de classe, sans la-quelle ces lois ne sont que des« chiffons de papier »,

2°) Permettre aux prolétairesde résister au travail de divisionde la bourgeoisie et de l'opportu-nisme, opposant les actifs auxchômeurs, les Français aux im-migrés, les titulaires aux vaca-taires, les hommes aux fem-mes. Resserrer au contraireleurs rangs contre l'exploiteurcommun, par les méthodes delutte, par des revendicationscomme les contrats identiquespour tous les travailleurs, l'abo-lition des conditions particulièresd'exploitation pour les immigrés(permis de travail limités, libertéde circulation entravée, etc.).

3°) Leur permettre d'éprouveret de forger leur force de classe,non pas en tant que « produc-teurs », ni en tant que soutiensde telle ou telle économie na-tionale, mais en tant que prolé-taires, c'est-à-dire sans réserveset privés des moyens de produc-tion, soumis au bon vouloir ducapital international s'ils ne ré-sistent pas avec leurs armes pro-

En Italie,veulent «cogérer

syndicatsla

« Au stade impérialiste, le capi-talisme, de même qu'il cherche àdominer par un contrôle centraliséses contradictions économiques età coordonner en hypertrophiant sonappareil d'Etat tout les faits so-ciaux et politiques, modifie son'action vis-à-vis des organisationsouvrières. Dans un premier tempsla bourgeoisie les avait condam-nées, dans un deuxième temps, elleles autorise et les laisse croître,dans un troisiè.me temps, elle com-prend qu'elle ne peut ni les sup-primer ni les laisser se développersur une base autonome et elle sepropose de les encadrer par tousles moyens dans son appareild'Etat; dans cet appareil qui, d'ex-clusivement politique au début deson cycle historique, devient à l'èreimpérialiste à la fois politique etéconomique, se transformant d'Etatdes capitalistes et des patrons enEtat capitaliste et Etat patron.Dans ce vaste échafaudage bureau-cratique, se créent des postes d'es-claves dorés pour les chefs dumouvement prolétarien. A traversles mille formes d'arbitrage so-cial, d'institutions d'assistance,d'organismes dont la fonction ap-parente est de maintenir l'équili-bre entre les classes, les dirigeantsdu mouvement ouvrier cessent des'appuyer sur les forces autono-mes du prolétariat et tendent àêtre absorbés dans la bureaucra-tie d'Etat ».

Voici ce que nous écrivions en1947. Aujourd'hui, l'accord queviennent de signer à la FlAT lesdirections syndicales marque un pasde plus vers leur insertion dansles rouages de l'Etat. insertionvers laquelle, sous la poussée dela crise qui étrangle l'Italie, ten-dent de toutes leurs forces tantl'opportunisme que la bourgeoisie.

Alors que le nouveau gouverne-ment Moro déclare qu'il souhaitevoir se développer ses relationsavec les syndicats, « ces grandesforces sociales, expression d'exi-gences authentiques, charnière im-portante de la jonction entre legouvernement et le Pays, dignes duplus grand respect pour avoir ac-quis, certes par une douloureusedialectique interne, un sens authen-tique des nécessités nationales »,de son côté, l'opportuniSme ne faitpas mystère de la façon dont ilentend défendre les travailleurs,dont les conditions de vie se dégra-dent au rythme d'une inflation quibat le record européen et d'un

lesChômage officiellement chiffré à unmillion: « Il ne s'agit pas seu-lement, déclare Lama dans L'Unità,de conquérir un salaire un peumeilleur au regard de l'accroisse-ment du coût de la vie, il s'agitsurtout de maintenir ouverte lavoie des réformes pour une alter-native à l'inflation qui ne se ré-solve pas dans un processus dra-matique de chômage croissant,mais qui se fonde sur les investis-sements et le développement pro-ductif. Il s'agit surtout de défen-dre dans les usines et dans la rue- si c'est nécessaire - la liberté,les institutions fondamentales, etplus encore, un rapport de cohabi-tation entre les Italiens qui soitcivil et âémocratique.: Cette preu-ve de conscience nationale, les tra-vailleurs doivent la donner poursauver le' Pays de la crise qui lefrappe ... )}

Examinons donc de plus près lesprétendues conquêtes de cet ac-cord auquel le bonze Benvenutoreconnaît pour principal mérite de{( dédramatiser le climat social etpolitique ».

1er point: La direction s'engageà ne procéder à aucun licencie-ment pour réduction de person-nel au cours de l'année 75. Il vade soi que la soupape des licen-ciements « individuels » reste ou-verte et qu'en aucun cas le salaireintégral n'est garanti.

2e point: Les syndicats serontétroitement associés à toutes lesdécisions de l'entreprise: investis-sements, volume de la production,mobilité de la main-d'œuvre et ré-duction de la journée de travail.

Laissons de côté la question dela mobilité de 'la main-d'œuvre,pour laquelle la direction garde lesmains libres, s'engageant seulementà examiner avec les bonzes lescritères, les dates et les modalitésdes mesures prises - sans parlerdes transferts individuels qui serésolvent toujours en vertu ducontrat national par le licencie-ment de ceux qui ne l'acceptentpas. C'est dans la question de laréduction du temps de travail etdu volume de la production queréside toute la {(substance» de l'ac-cord. L'entreprise fournira auxsyndicats, chaque mois, les rap-ports secrets concernant la mar-che productive, les prévisions devente et l'état des stocks pourlesquels un seuil maximum a étéfixé. Sur ces bases seront établisconjointement les programmes pro-

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•crise»ductifs et les horaires de travail.Ainsi si le niveau des stocks s'avèretrop élevé, {( les parties se rencon-treront pour définir, en termes ob-jectifs, les modalités de la réduc-tion de la production », c'est-à-dire du chômage partiel. C'est évi-demment ~U1rce point-là que ladirection appelle les syndicats à« la cogestion » pour tenter deconjurer les éventuelles ripostesouvrières.

C'est donc dans cet esprit decollaboration que les syndicats ontavalisé le dernier point essentielde l'accord: la fermeture de l'usinedu 22-12 au 13-1-75, au cours delaquelle les ouvriers ne toucherontque 80 % de leur salaire brut,et perdront la rétribution corres-pondant à deux jours fériés.

{( Nous voulons négocier ... nousvoulons aider M. Agnelli à résou-dre ses problèmes », déclarait aunom du PCI, Amendola au N ews-week du 21-10-74. L'opportunismea tenu parole et Agnelli ne s'enplaint pas.

La cogestion de la crise (ou duboom) par l'opportunisme n'estpas un phénomène spécinquementitalien. Le Labour Party la prati-que au niveau gouvernemental, lessyndicats suisses depuis 'bientôt 40ans avec la paix du travail et lessyndicats allemands réalisent danscertains secteurs un modèle si par-fait que 'la Commission Européennesuggérait (d'après le journal Co-munità Europeaï de l'étendre sys-tématiquement à tous les paysde la Communauté.

Mais l'histoire nous a déjà mon-tré le débouché inéluctable des« nouveaux modèles de développe-ment » basés sur la ({ consomma-tion sociale » ou sur la ({cogestionde la crise ». Après la ruine duVendredi noir, face à l'engorge-ment des marchés, Roo'sevelt toutautant qu'Hitler prirent des me-sures de type réformiste pourfaire tenir tranquilles les prolétai-res en les entraînant de gré ou deforce dans la gestion de l'ordrecapitaliste, avec la perspective, endernière extrémité, de les envoyerplus tard s'entre égorger. La mê-me chose peut se répéter demain.Verrons-nous alors les Lama etautres super-bonzes italiens, toutcomme ceux qui aujourd'hui s'in-terrogent en France pour savoirs'ils iront gérer la crise evec ousans le Programme commun, seprécipiter pour « cogérer laguerre» ?

pres, la grève et tous les moyensqui se placent sur le terrain dela force et de la solidarité declasse, hors de toute illusionlégaliste et' pacifiste. D'un telpoint de vue, les chômeurs sontune partie active de la classeouvrière, non un lumpen-prolé-tariat passif, objet de la bien-faisance hypocrite de la bour-geoisie et de l'opportunisme.

Une fois ces principes bien cla-rifiés, les communistes peuventappuyer et diriger des luttessur des mots d'ordre variables,même quelquefois contradictoi-res en apparence, pour ·.::eux quiveulent ériger toute revendica-tion en recettes infaillibles. Ilsn'exigent nullement commepréalable que toute résistance aucapital emprunte sagement d'em-blée la voie optimum de la re-vendication la plus large. Lalutte contre les licenciements,par exemple, peut prendre spon-tanément mille formes différen-tes (occupation d'une usine,grève locale ou régionale, reven-dication d'un « contrôle » desouvriers, même); nous revien-drons sur cette question qu'ilfaut envisager en tenant comptede l'ensemble complexe des fac-teurs qui. entrent en ligne decompte. A nous de traduire cemouvement réel, dans le sens dela défense véritable et de l'uni-fication du prolétariat, en pre-nant en considération égalementles nécessités tactiques et orga-nisatives. Contre les effets duchômage, nous avançons des re-vendications générales: réduc-tion draconienne du tempsde travail sans diminution desalaire (sans prétendre par là« résoudre la crise » en distri-buant harmonieusement le tra-vail: il s'agit de soulager 'et derenforcer la classe, non de trou-ver une recette d'équilibrepour le capital!); indemnitésubstantielle à tous les chômeurs(y compris les immigrés, lesfemmes, les jeunes arrivant surle marché du travail), tendantvers le salaire intégral aux chô-meurs.

Les organisations ouvrières di-gnes de ce nom à la renaissancedesquelles les communistes doi-vent travailler ne pourront me-ner et unifier la lutte pour cesrevendications sans se donner

,•

aussi les moyens organisatifsd'encadrer toutes les forces vi·ves du prolétariat (forces vivespour la lutte, même quand ellessont temporairement des poidsmorts pour le capital). Cette exi-gence fondamentale veut dire,entre autres, lutter pour impo-ser le droit pour les travailleurslicenciés d'adhérer au syndicat,de participer aux meetings etaux comités d'usine.

Le travailleur actif et surex-ploité d'aujourd'hui doit voirdans le chômeur l'image de ceque le capital lui promet de-main: c'est pourquoi leur lutteest la même, mais leur unité seforge dans le combat pour desobjectifs analogues, non dans levide des vaines lamentations surle chômage ou des prières d'in-vestir ou de nationaliser adres-sées à l'Etat' bourgeois. Ce quenous visons avec ces quelques in-dications, et en particulier avecnotre plate-forme, ce n'est pasde sortir le pays de la «crise»,comme s'en vante le PC, mais dejeter les bases d'un front prolé-tarien qui permettra à la classede se défendre efficacement et auparti de tisser dès liens avec laclasse. En appelant tout le pro-létariat à se battre avec les ca-tégories les plus atteintes parl'insécurité et l'exploitation, lescommunistes ne proposent pasde combattre pour une garantiede vie égale pour tous dansune société d'oppression (ce quiserait illusoire), mais pour lapossibilité pour tous les prolétai-res de lutter aujourd'hui contreles attaques du capital, demain,sous la direction de son parti,pour sa destruction.

UNE NOUVELLEPUBLICATION

Vient de paraître en languegrecque un petit opuscule ensupplément à IL PROGRAMMACOMUNISTA,daté de novembre1974; il contient l'article «LaGrèce a un nouveau gouverne-ment fort », dont de largesextraits paraissent dans ce nu-méro du Prolétaire, ainsi qu'unaperçu des publications de no-tre parti.

Commandes au • Prolétaire »,

Le PCFa ·Ia mémoire courte(suite de la' page 1)

Comment! Quelle sinistre masca-rade à l'égard des exploités! Cham-pion des «voies sans sacrifices»,ce parti qui en 36 appelait à la« défense de l'ordre républicain»par la police, exhortait la classeouvrière «à la discipline et aucalme », brisait les grèves, justifiaitla. semaine de 50 heures pour laproduction de guerre, et dénonçaitles mouvements anti-impérialistesdans les colonies? Champion des«voies sans sacrifices », ce «Partide la Nation française» et del'Union Sacrée qui traîna le pro-létariat à la deuxième boucherie im-périaliste et qui pour finir, parson action gouvernementale etextra-gouvernementale a imposé auprolétariat la Reconstruction Natio-nale - «devoir de classe!» - ainterdit les grèves - «arme destrusts » ! - et a porté la durée dutravail à la limite de l'épuisement,en même temps qu'il combattaitet massacrait farouchement les ré-voltes et la lutte des peuples colo-niaux?

Et c'est CE parti qui ose encoredéclarer: «Il ne faut pas comptersur les communistes pour partici-per à un gouvernement d'unionnationale contre la crise»!

Faire accepter des sacrifices auxtravailleurs? C'est quotidiennementque le PCF le fait, en sabotantchaque lutte de défense économi-que, en liant le sort des prolétairesà celui de l'économie nationale oude l'entreprise dont dépend le tra-vail et en empêchant toute généra-lisation et toute unification. Dansl'histoire de la classe ouvrière in-ternationale, la fonction de trahi-son de l'opportunisme - aile gau-che de la bourgeoisie au sein duprolétariat - est inscrite dans lesang prolétarien. Aujourd'hui, l'op-portunisme stalinien peut bien pro-tester de son innocence. Inévitable-ment l'histoire remet sa fonctionà l'ordre du jour, et en dépit desgrands mots l'opportunisme deman-dera toujours de nouveaux sacri-fices aux ouvriers en justifiant par«les circonstances» de «ne pasdemander pour la classe ouvrièreun régime privilégié» (Frachon,mars 45). Cela est inscrit dans sesprincipes et dans son programme(voir analyse du Programme Com-mun dans «Le Prolétaire» nO 142).

En attendant, il doit mentir, carle mensonge est une des armes dontdispose l'opportunisme pour cal-mer, puis démoraliser les prolé-taires.

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dfrecteur - ~F. GAMaINI

Imprimerie. !.P. ,.232, r. d. C...... ton, .... 12-·

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