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DOCUMENT RÉALISÉ À L’OCCASION DU XVII E CONGRÈS DE L’APEL, À CLERMONT-FERRAND, 1 ER , 2 ET 3 JUIN 2012 HEUREUX À L’ÉCOLE UNE IDÉE FOLLE ?

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HEUREUX à l’écolEUNE idéE follE ? inventons l’école de demain

XVIIe Congrès de l’apel1er, 2 et 3 juin 2012à clermont-ferrandwww.apel.fr

Partenaires officiels

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DOCUMENT RÉALISÉ À L’OCCASION DU XVIIE CONGRÈS DE L’APEL, À CLERMONT-FERRAND, 1ER, 2 ET 3 JUIN 2012

HEUREUX À L’ÉCOLE UNE IDÉE FOLLE ?

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2 | GUIDE CONGRÈS APEL 2012 INVENTONS L’ÉCOLE DE DEMAIN

| 3| 3INVENTONS L’ÉCOLE DE DEMAIN

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ÉDITORIAL

e Nos enfants peuvent-ils être heureux à l’école ? Oui, répond

l’Apel, ce n’est pas une idée folle !

Nous voulons que tous nos enfants soient heureux à l’école, pas seulement parce qu’ils y retrouvent leurs pairs, mais nous voulons qu’ils soient heureux d’apprendre, que leur curiosité et leur imagination soient sollicitées au profit d’une créativité reconnue et que les ressorts de leur motivation soient activés.

Pourquoi faudrait-il souffrir en apprenant ? Notre regard sur l’école est parasité par nos propres souvenirs. L’école et les parents souffriraient-ils du syndrome du rétroviseur ?

Fini les “c’était mieux avant” ! L’école a changé – mai si peu ! –, elle doit changer encore ! Elle ne peut rester arc-boutée sur des certitudes éducatives fondées sur des pédagogismes improbables.

Et puisque les professionnels de l’école, les ministres de l’Éducation, les chercheurs en pédagogie, tous englués dans des concertations sans fin, ne réussissent pas à changer ou à faire changer l’école, c’est à nous, parents, maintenant, de faire entendre notre voix. C’est par notre volonté que l’école changera. La grande réforme n’est pas forcément nécessaire. Oui, nous voulons le meilleur pour nos enfants, que nos enfants soient heureux d’apprendre et d’aller à l’école. C’est pourquoi nous consacrons, cette année, un congrès à ce thème.

Retrouvez dans ce document des pistes de micros changements qui existent déjà sur le terrain et font changer l’école. Bonne lecture !

Béatrice Barraud Présidente nationale de l’Apel

Faisons entendre notre voix

BÉATRICE BARRAUD

© Apel nationale, 277, rue Saint-Jacques, 75240 Paris cedex 05.Crédits photos : Couv : getty- p3 : Getty- Point 1 page 6 superman : iStockpoint 2 : Andia/Tom- Point 3 : iStock- Point 4 : Marie Genel- Point 5 : supeman : iStockPoint 6 : Intelligences miltiples : Andia/Romain SaadaRédactrice en chef : Sylvie Bocquet. Secrétariat de rédaction : Claire AlmérasRédacteurs : Claire Alméras, Sylvie Bocquet, Noémi Constans, Marie-Nadine Eltchaninoff.Conception : Villeneuve et associés. Direction artistique : Clémentine Rocolle. Imprimerie Docside, Paris. Mai 2012.

« Sortons de nos cavernes et innovons ! » Interview de François Taddéi, directeur de recherche à l’Inserm e p. 2

01/Les devoirs : ils se font à l’école ! e p. 6

02/ Les nouvelles technologies : des outils qui boostent les cours e p. 8

03/ Les apprentissages : ils s’adaptent à un monde qui bouge e p.10

04/ Parents et enseignants : partageons nos expériences e p. 12

05/ L’évaluation : elle est positive ! e p. 14

06/ Les intelligences multiples : elles sont valorisées e p. 16

Et si les profs copiaient sur leurs voisins e p.18

Les 12 propositions de l’Apel pour l’école de demain e p.19

Quels sont les changements de société qui se profilent et auxquels les jeunes devront s’adapter (accès aux savoirs, à la culture, monde professionnel, nouvelles valeurs…) ?François Taddéi : les prédictions sont toujours difficiles à établir,

mais ce qui est sûr, c’est que le futur ne ressemblera pas à au-jourd’hui, ni à hier. Notre sys-tème éducatif, hérité des XIXe et XXe siècles ne sera plus valable. Les métiers d’il y a 15 ans n’exis-teront plus. Les jeunes devront donc être adaptables, accep-ter de se former tout au long de leur vie et créer leur propre mé-

FRANÇOIS TADDÉI, polytechnicien, directeur de recherche en biologie des systèmes, à l’Inserm, auteur d’un rapport réalisé pour l’OCDE sur les innovations nécessaires du système scolaire français. Il a été nommé récemment membre du Haut conseil de l’éducation (HCE).

François Taddéi a longtemps étudié les bactéries et leur capacité à évoluer, seules, dans de nouveaux environnements… sans la tutelle d’aucun ministère. Ce spécialiste de l’évolution réfléchit, aujourd’hui, à ce que pourra être demain notre système scolaire. Héritier d’une longue histoire, celui-ci devra prendre de la distance avec son passé et faire preuve de créativité pour s’adapter à la complexité du monde de demain. Quelques pistes…

« Sortons de nos cavernes et innovons ! »

Interview

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4 | GUIDE CONGRÈS APEL 2012 | 5| 5

tier. Les progrès technologiques, quant à eux, ne vont pas s’arrêter en cours de route. Actuellement, les ordinateurs peuvent doubler leur puissance en l’espace de 18 mois et leur usage bouleverse de plus en plus de métiers. Mais ces machines ne comprennent rien aux valeurs ni à l’éthique, il faudra donc les utiliser au mieux. À nous de développer notre capacité à vivre ensemble et de construire une vision à long terme, respectueuse des êtres humains et des belles choses que notre planète produit. Pour les enfants d’aujourd’hui, dont certains vivront au XXIIe siècle, il sera indispensable de relever un double défi : développer des compétences nouvelles s’ap-puyant sur des valeurs intempo-relles.

Quels sont donc les savoirs, savoir-être et savoir-faire, que l’école devrait enseigner dans cette perspective ?

F. T. : Dans l’avenir, les brassages de population vont continuer à se développer : il y aura toujours plus d’échanges, de voyages, pour se marier ou travailler au-delà des frontières… Il est donc fondamen-tal de savoir qui on est, non seu-lement individuellement, mais aussi collectivement pour ap-prendre à interagir avec les autres et savoir vivre ensemble. Nous de-vrons remettre à jour notre propre vision du monde en fonction des

seignants, en particulier leur for-mation continue, qui est trop peu développée, de leur permettre de travailler collectivement, d’aller voir à l’autre bout du monde com-ment cela se passe, de s’appuyer sur le potentiel que représentent les nouvelles technologies. Il faut créer des vraies ruptures et des changements pour soutenir les équipes qui veulent faire bouger les choses et les aider à aller en-core plus loin. Une fonction doit, par exemple, considérablement évoluer, celle de l’inspecteur de l’Éducation nationale. Créée au XIXe avec l’idée de normaliser les établissements, elle doit au-jourd’hui accompagner les ensei-gnants, les conseiller et les aider à surmonter les difficultés. Le chef d’établissement a, lui aussi, un rôle essentiel à jouer pour en-courager les innovations. Il y a des envies de changements : les parents, les décideurs, de plus en plus d’enseignants le souhaitent, mais l’inertie de la structure est telle que cela ne bouge pas en-core. Il n’y aura pas de solutions miracles ni de grand soir, mais un travail collectif entre tous les ac-teurs.

Quel rôle les parents ont-ils à jouer dans cette transformation et quels conseils leur donneriez-vous ?

F. T. : leur rôle est fondamental à double titre, en tant qu’éduca-teurs et en tant que citoyens. Il

Il n’y aura pas de solutions miracles, ni de grand soir, mais

un travail collectif de tous les acteurs. »

changements qui nous entourent. Dans cet environnement plus complexe, l’école peut donner des clefs de compréhension aux élèves grâce à des jeux, comme les échecs, par exemple. Or cet apprentissage par le jeu, prati-qué dans certains pays, est quasi inexistant dans nos écoles. Il faut également remettre au goût du jour la culture du questionnement pour aider les élèves à canaliser leurs idées, développer leur esprit critique et leurs capacités de syn-thèse.

Dans un rapport publié par l’OCDE, vous dîtes que l’un des défis qui nous attend est de former des constructeurs de savoirs collaboratifs et créatifs. Qu’est-ce que cela signifie exactement ?

F. T. : Tout le monde peut produire des données et écrire sur soi, sur le monde. Aujourd’hui, chacun d’entre nous peut corriger des in-formations, à condition de les avoir apprises des autres. Les enfants, eux aussi, en sont capables, à condition d’être accompagnés par des adultes. Et les expériences sont nombreuses dans le monde entier : en Allemagne ou en Grande-Bre-tagne, on enseigne aux enfants

la démarche scientifique : for-muler des hypothèses, trouver des réponses et avoir accès au savoir. Ainsi, des écoliers anglais âgés de 8-10 ans ont pu publier, dans une revue scientifique tout à fait sérieuse, leurs découvertes sur les abeilles. Au Canada, des chercheurs en cardiologie infan-tile ont associé des enfants à leur recherche et ont ainsi publié une première base de données épisté-mologiques. En Inde, une institu-trice a incité ses élèves à prendre conscience de ce qui n’allait pas dans leur quartier et à trouver des solutions pour lutter contre la prostitution infantile ou l’analpha-bétisation… Sortons des cavernes dans lesquelles nous avons ten-dance à nous enfermer et accep-tons de contourner des barrières pour trouver des solutions inno-vantes, échanger avec les autres, être optimistes et créatifs.

L’Éducation nationale avec ses programmes, son administration, ses lourdeurs peut-elle vraiment changer et inventer l’école de demain ?

F. T. : Le système doit changer, c’est essentiel. Il est nécessaire de repenser la formation des en-

faut d’abord arrêter d’opposer les parents et les enseignants, car ils doivent construire ensemble l’école de demain. Les parents sont aussi des acteurs locaux et, à ce titre, ils peuvent demander, accompagnés par des associa-tions de parents d’élève comme la vôtre, qui ont également un rôle important à jouer, des informa-tions transparentes, des études menées par des structures indé-pendantes. Car, pour être stra-tège, on a besoin d’informations et de réflexion à tous les échelons. Chaque parent peut être acteur du changement de l’école de ses enfants.

PROPOS RECUEILLIS PAR

SYLVIE BOCQUET

Interview « Sortons de nos cavernes et innovons ! »

INVENTONS L’ÉCOLE DE DEMAIN

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| 7INVENTONS L’ÉCOLE DE DEMAIN

01/

À l’école Sainte-Marie, au Val d’Ajol (88), l’équipe enseignante, en réfléchissant plus largement sur les rythmes scolaires, a proposé de supprimer les devoirs à la maison ! Dorénavant, les élèves peuvent les faire, à l’école, avec la maîtresse.

1 Le matin, dites à vos enfants “bonne journée”, plutôt que “bon courage”, qui leur

donne l’impression d’aller au bagne.2 L’école n’est pas le seul sujet de conversation à la

maison et vos enfants ne sont pas que des élèves. On peut parler d’autre chose.

MURIEL RICHARD, DIRECTRICE DE L’ÉCOLE SAINTE-MARIE, AU VAL D’AJOL (88)

“ Nous avons revu l’organisation de la journée ”Les enfants étaient trop fatigués, surtout en fin de trimestre et les enseignants n’étaient pas satisfaits de l’organisation de la journée, car il y avait trop peu de temps, notamment pour faire des manipulations (jeux d’applications, recherches dans le dictionnaire…). Alors, nous avons modifié l’organisation de la journée et des temps de vacances.Le matin, de 8 h 15 à 12 h, nous faisons les apprentissages fondamentaux (français et maths) et nous avons le temps de prendre notre temps. L’après-midi, de 13 h 30 à 15 h 45, c’est sport, histoire-géographie, sciences, art plastiques, photo… Et le vendredi matin, un peu d’apprentissages fondamentaux, de l’informatique, et des langues étrangères (anglais et une autre langue). Pour nous, ce rythme convient bien mieux aux enfants et aux adultes. »

ILS SONT ALLÉS PLUS LOIN

e À l’école Sainte-Ma-rie, au Val d’Ajol (88), les devoirs se font désormais en fin de journée, entre 16 h et 16 h 30, dans la classe, avec la maîtresse. « L’équipe enseignante avait re-marqué que souvent les devoirs n’étaient pas faits et que les leçons

trée 2011. Désormais les devoirs sont faits à l’école, selon une réor-ganisation des horaires, (voir en-cadré) en fin de journée. « Ce n’est pas une obligation, précise Muriel Richard, la sortie des classes se fait à 15 h 45, ceux qui le veulent, ren-trent chez eux et ceux qui souhaitent faire les devoirs, à l’école, avec une enseignante, restent. » Un projet qui suscite l’enthousiasme des parents, puisque sur les 70 élèves de l’école, seule une petite dizaine quitte l’école à 15 h 45. « Cette organisation est très pratique, constate Karine Nur-din, maman de deux filles dont une est en CP. Je rentre tard le soir, alors c’est très compliqué de pouvoir suivre les devoirs avec mon aînée. Là, c’est très bien, je regarde juste le cahier de texte pour montrer à ma fille que je m’intéresse à l’école. »L’organisation est simple, les élèves retournent dans leur classe et sont accompagnés, en CM1/CM2, par leur enseignante et la maîtresse de maternelle, en CE1/CE2, par l’ensei-gnante et une maîtresse retraitée qui vient une à deux fois par semaine, et en CP, par la maîtresse qui aide, seule, les 10 élèves de sa classe.

e Pour Muriel Richard et son équipe, les effets sont notables. « Nous nous rendons compte des difficultés que ren-contrent les élèves. Ils ne savaient pas, par exemple, gérer le cahier de texte. Les enfants ont appris à

bien l’utiliser, à savoir se repérer et s’avancer dans leurs devoirs. Ils savent aussi bien gérer ce temps spécifique destiné aux devoirs. Les élèves sont donc devenus au-tonomes. » L’organisation dans la classe a trouvé son rythme de croi-sière, une bonne moitié sait faire ses devoirs sans aide, et l’enseignante peut se concentrer sur les explica-tions supplémentaires qu’elle ap-porte à ceux qui en ont besoin. « Le seul point sur lequel nous n’avons pas encore assez de recul ou pour lequel il faudra prévoir une méthode, c’est l’apprentissage des leçons, surtout en histoire-géographie et en sciences », constate Muriel Richard.

e Pour les parents, l’expérience est positive « C’est le bonheur, s’enthousiasme Karine Nurdin. Ma fille est fière de me montrer ses progrès en lecture. Nous n’avons plus de tensions au-tour des devoirs. Et puis, je constate que les enfants s’entraident pen-dant cette période, c’est très impor-tant, ça aussi. » Les parents les plus récalcitrants sont un peu perdus de ne pas pouvoir contrôler ce que fait leur enfant à l’école. Mais ils seront certainement convaincus avec le temps, puisque l’expérience est re-conduite l’année prochaine.

CLAIRE ALMÉRAS

n’étaient pas apprises, raconte Muriel Richard, enseignante et di-rectrice de l’école Sainte-Marie. De leur côté, les parents se plaignaient que, le soir, les enfants étaient trop fatigués pour faire leurs devoirs et que le suivi était conflictuel. »De telles récriminations ont poussé l’équipe enseignante à réfléchir à une nouvelle organisation qui a été proposée et mise en place, à la ren-

Les devoirs : ils se font à l’école !

12 BONNES RÉSOLUTIONS DE PARENTS POUR FAIRE CHANGER L’ÉCOLE

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02/ Les nouvelles technologies : des outils qui boostent les cours

À la question de cours : “Que deviennent les feuilles qui sont tombées à l’automne dernier ?”, les élèves émettent des hypothèses qu’ils soumettent à la classe grâce à la vidéoprojection.

le professeur ecrit au tableau via sa tablette. Il peut écrire au tableau de n’importe où dans la classe tout en étant parmi les élèves.

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À l’extérieur, chaque groupe est équipé d’une tablette, d’un bocal et d’une pince.

Les élèves font des photos, prennent des notes, font des prélèvements. Ils collectent des preuves pour valider ou invalider leurs hypothèses.

Au rapport ! Une mise en page facile : ils règlent l’emplacement, la taille, la luminosité de la photo avec les doigts, écrivent une légende et peuvent insérer un commentaire audio (idéal pour les élèves qui sont dyslexiques, par exemple). Il sera, lui aussi, projeté au tableau.

Au collège la Malassise, à Saint-Omer (62), Sébastien Verbert, professeur de SVT fait ses cours avec des tablettes numériques. Des outils qui offrent de nombreuses possibilités.

3 Ne prenez pas ce que vos enfants, et en particulier vos ados, vous disent, au pied de la lettre. Tenez bon ! Vous ne comprenez pas le

commentaire d’un professeur : essayer de comprendre ce qu’il a voulu dire en le rencontrant. Écoutez avant de juger !

4 Il ne fera pas Polytechnique… et alors ! Tous les enfants ont des dons. Il faut les faire éclore. Ils ont le droit à l’erreur et peuvent

prendre des chemins de traverse. Faire des choix, cela peut prendre du temps. Quoi qu’il en soit, gardez confiance en lui.

12 BONNES RÉSOLUTIONS DE PARENTS POUR FAIRE CHANGER L’ÉCOLE

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5 Soyez toujours encourageant, même pour des progrès minimes.

6 Ne soyez pas trop pressé. Certaines acquisitions, notamment en grammaire ou en orthographe, viennent

tardivement… Jusqu’en 3e, votre enfant a le droit d’avoir des lacunes.

e Dès l’école maternelle et primaire • Donner du sens à ce que l’on apprend en classe.Il est difficile d’apprendre si l’on ne comprend pas pourquoi. Pourquoi fait-on des maths ? De la conju-gaison ? Est-ce la même chose de chercher en histoire et en sciences ? Apprendre, c’est à la fois permettre aux élèves de donner du sens au quotidien et de trouver des ré-ponses à des questions plus méta-physiques.• Permettre aux élèves de ne pas perdre le goût

03/

prendre à déstresser), par exemple.• Briser le tabou de l’apprentis-sage de la lecture dès le CP.Arrêtons de nous laisser enfermer dans des méthodes : les enfants peuvent apprendre à lire dès la ma-ternelle, en jouant ou en regardant, par exemple, des dessins animés sous-titrés à la télévision…

Au collège • Mettre en place de nouveaux programmes pour mieux comprendre la société.De nouvelles disciplines comme le droit, l’économie, la psychologie, la philosophie ainsi que des sa-voirs transdisciplinaires, comme la connaissance de soi et des autres, qui prendraient en compte la période délicate de l’adolescence, pourraient être enseignées.• Définir un parcours scolaire personnalisé.Sur 3, 4 ou 5 ans, ce parcours sco-laire est bâti en fonction des facilités ou des difficultés des élèves. L’orga-

nisation par classes est remplacée par des groupes de vie qui regrou-pent des élèves d’âges différents.• Créer de nouveaux emplois du temps.Les cours d’une heure pourraient être remplacés par des travaux per-sonnels accompagnés (il est impor-tant que les collégiens ne subissent pas leurs apprentissages, mais en soient les auteurs) ou encore des séminaires, des conférences, des ateliers, des échanges de savoirs…• Introduire une nouvelle ma-nière d’évaluer.Les élèves connaissent, dès leur entrée au collège, les éléments de savoirs et de compétences sur lesquels porteront les évaluations. Quand il se sent prêt, chaque élève peut demander à être évalué, sur l’un des objectifs éducatifs. Et s’il n’a pas compris, il peut travailler ses difficul-tés accompagné par un professeur, pendant que les autres élèves pour-suivent, seuls, leurs apprentissages.

De l’école au lycée, il est possible d’apprendre autrement pour s’adapter aux évolutions rapides des savoirs et du monde contemporain. À condition de briser quelques tabous ! André Giordan, professeur d’épistémologie à l’université de Genève, qui a longtemps enseigné à l’école et au collège, nous donne des pistes qu’il a lui-même expérimentées pour inciter les élèves à être curieux, créatifs et critiques et à s’approprier les savoirs.

d’apprendre.Ils l’ont spontanément tout petits et peuvent le perdre au fil des années. Pour le conserver, il est important de créer des situations où les élèves peuvent poser beaucoup de ques-tions. L’enseignant ne répond pas forcément, il suscite les investiga-tions et favorise la discussion en classe.• S’ouvrir à d’autres disciplines pour que les élèves compren-nent le monde actuel.Des notions de droit (Pourquoi fait-on un procès ?), d’économie (Qu’est-ce que consommer ?), d’anthropologie (Comment vit-on ailleurs ? Qui suis-je ?), de santé (ap-

| 1110 | GUIDE CONGRÈS APEL 2012 INVENTONS L’ÉCOLE DE DEMAIN

ET SUR L’ENSEMBLE DU PARCOURS SCOLAIRE …Positiver ! En n’oubliant pas de valoriser toutes les qualités d’un élève et pas uniquement ses qualités scolaires. Chacun détient des savoirs qu’il peut partager.Ne pas être prisonnier des disciplines : en cours d’histoire-géo, on peut aussi faire du français ou de l’anglais.

Supprimer le redoublement, le remplacer par des remédiations.Élargir la formation des enseignants : leur apprendre à apprendre, à comprendre différentes cultures, différents types d’élèves et leurs difficultés…Donner toute leur place aux nouvelles technologies.

Au lycée• Favoriser l’esprit critique.En multipliant les travaux d’in-vestigation, comme les TPE, par exemple.• Repenser le bac.On pourrait songer à d’autres épreuves que la sempiternelle dis-sertation. Pourquoi ne pas rédiger une œuvre ? Approcher des ques-tions vives d’aujourd’hui à travers plusieurs éclairages (y compris la psychologie, la sociologie, l’écono-mie, l’urbanisme…), sans lesquels le bac ne sera pas véritablement une référence. Raccourcir la période de préparation de l’examen à trois mois, en expliquant aux élèves comment apprendre efficacement. Les six mois qui restent seraient consacrés à des travaux de recherche.• Repenser les maths et les sciences. Les maths devraient être remplacées par des cours de logique ou de raisonnement. Actuellement, ce sont les maths algorithmiques qui sont enseignées, ce qui ne favorise pas la créativité ; au contraire, elles peuvent bloquer la pensée ! Il est nécessaire de travailler sur les liens entre les choses (analyse systémique) ou de savoir poser les problèmes (pragmatique). Les sciences sont également à repenser : tout n’est pas qu’expérimentation, d’autres techniques peuvent être explorées : enquête, modélisation, simulation…

SYLVIE BOCQUET

Les apprentissages : ils s’adaptent à un monde qui bouge

12 BONNES RÉSOLUTIONS DE PARENTS POUR FAIRE CHANGER L’ÉCOLE

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12 BONNES RÉSOLUTIONS DE PARENTS POUR FAIRE CHANGER L’ÉCOLE

7 Ne nous mettons pas trop la pression entre adultes. Créons plutôt un climat serein pour

accompagner nos enfants dans leur scolarité.8 C’est votre enfant qui va à l’école… pas vous ! En plus, l’école

d’aujourd’hui n’est plus celle que vous avez connue, il y a quelques années… Cessez de comparer.

e Ce soir, c’est au tour des parents de prendre le chemin de l’école. La salle de restauration de l’en-semble scolaire Saint-Michel de Picpus, dans le 12e arrondissement de Paris, se remplit peu à peu. Près de 80 personnes, des parents,

04/

sur des questions d’éducation qui nous concernent tous. » La soirée débute par un quiz. Les parents sont invités à distinguer les différentes sources de moti-vation. La motivation externe (les notes et les appréciations) cède en principe le pas à la motivation interne (le plaisir de progresser) au moment de l’adolescence et de la prise d’autonomie. Échanges de regards entre parents, confidences à mi-voix : dans les faits, les pannes de motivation des adolescents lais-sent plus d’un parent démuni.

e Des échanges animés mais constructifs Justement, l ’étape su ivante consiste, par groupes réunissant parents, enseignants et respon-sables pédagogiques, grâce à un jeu de cartes, à identifier les atti-tudes à adopter face aux difficultés des enfants. Comment réagir devant un enfant qui sèche sur un exercice de maths depuis dix minutes, par exemple ? En assenant « Réfléchis un peu ! », l’adulte ne bloque-t-il pas l’élève plus qu’il ne l’encourage ? Chacun se pique au jeu, évoque sa propre expérience et les échanges s’ani-ment. Une mère d’élève pose la question de la responsabilité des enseignants. « Sont-ils conscients

qu’un zéro au mauvais moment peut détruire la motivation d’un élève ? ». Un professeur de ma-thématiques intervient, relativise l’impact des notes qui doivent rester, selon lui, un « support au dialogue ». La réponse en fait sou-rire quelques-uns. À l’issue de la rencontre, une mère part en ran-geant précieusement ses fiches et ses notes « pour les consulter à la maison ».

e Des occasions uniques de dialogueDepuis leur lancement en 2002, les RPE® essaiment dans toutes les académies. Ces derniers mois, Karine Christophe, formée par l’Apel, a ainsi organisé pas moins de douze RPE® sur la motivation, dans les quatorze établissements de l’Enseignement catholique que compte la Guadeloupe. « Les parents me réclament des anima-tions sur d’autres thèmes, certains aimeraient instaurer un rendez-vous plus régulier, se réjouit-elle. Plusieurs enseignants m’ont confié avoir banni de leur discours les ré-ponses qui nuisent à la motivation des élèves. » À chaque rencontre, Karine Christophe trouve au cours des échanges de nouvelles « pe-tites clés ». De celles qui ouvrent les portes de l’avenir.

MARIE-NADINE ELTCHANINOFF

Parents et enseignants : parta geons nos expériences

En quête de solutions, ensemble, parents et enseignants ont exploré quelques questions éducatives lors d’une Rencontre parents-école® (RPE®) à Saint-Michel de Picpus, à Paris.

mais aussi des enseignants et des responsables éducatifs et péda-gogiques, se sont inscrits à la Ren-contre parents-école® (RPE®), orga-nisée par l’Apel de l’établissement, sur le thème de la motivation. « C’est l’occasion de dialoguer avec les pro-fesseurs “à froid”, souligne l’une des animatrices, Valérie Salet-Cadosh, de l’Apel de Paris. Nous pouvons ainsi mener une réflexion commune

| 1312 | GUIDE CONGRÈS APEL 2012 INVENTONS L’ÉCOLE DE DEMAIN

ORGANISER UNE RENCONTRE PARENTS-ÉCOLE®

• Comment aider son enfant à se motiver ? • Comment incarner l’autorité sans autoritarisme ni permissivité ? • Quelles valeurs transmettre ? Une Rencontre parents-école® (RPE®) sur l’un de ces trois thèmes – d’autres sont à l’étude – peut être organisée dans tout établissement de l’Enseignement catholique selon une méthodologie ludique. Retrouvez toutes les informations pratiques sur le site intranet de l’Apel (Rubrique Agir dans l’établissement / Actions thématiques / Organiser une RPE®) ou demandez à votre président d’Apel d’établissement de prendre contact avec le président d’Apel départementale.

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14 | GUIDE CONGRÈS APEL 2012 INVENTONS L’ÉCOLE DE DEMAIN

| 15INVENTONS L’ÉCOLE DE DEMAIN

9 Il n’y a pas que les notes dans la vie ! Interrogez-vos enfants sur ce qu’ils ont fait dans la journée et pas

seulement sur leurs résultats. 10 Ses résultats ne sont pas fameux et cela vous

inquiète… Dîtes-vous que rien n’est jamais perdu. Votre enfant a le droit de suivre son rythme. Ne dramatisez pas la situation, rien n’est définitif !

e Pas de question piègeAu collège-lycée La Salle Saint-Christophe, internat d’excellence, à Masseube (32), les élèves, de la sixième à la quatrième sont éva-lués, selon la méthode Évaluation par contrat de confiance (EPCC), créée par André Antibi, chercheur en

05/ organise une séance de questions-réponses pour revoir les points qui n’ont pas été compris. Le jour J, pas de surprise. S’il a travaillé, l’élève obtiendra une bonne note. En toute transparence.

e Une meilleure confiance en soi« L’adolescent traverse une période de bouleversements physiques, af-fectifs, familiaux, explique Georges Belmonte, directeur du collège-ly-cée La Salle Saint-Christophe. Il est de notre responsabilité de lui don-ner confiance en ses capacités. » C’est sur cette base que pourront se construire les apprentissages futurs. « Le contrat de confiance apporte une bouffée d’oxygène à des élèves qui, à force de travailler sans résultats et sans conviction, finissent par avoir une image très négative d’eux-mêmes, défend Sylvie Debat, professeur de mathé-matiques et adjointe de direction du collège. Nous tentons de renverser la vapeur et de créer un cercle ver-tueux. »

e Donner le goût du travailMême les élèves en difficulté, s’ils acceptent les règles du jeu, peuvent espérer des notes satisfaisantes. « Au début, certains se méfient, notamment ceux qui arrivent en cours de cycle, raconte Georges

Belmonte. Par peur de mal faire, ils laissent tomber leur contrôle au bout de dix minutes. Mais ce syn-drome de la page blanche ne dure pas, car avec l’EPCC, le travail paye. Ce qui n’est pas toujours le cas dans le cadre de l’évaluation classique. »

e Le niveau général est amélioré« Nos résultats au brevet sont en hausse », se réjouit Georges Bel-

L’évaluation : elle est positive !monte. À Saint-Christophe, dès la 3e, les élèves reviennent en partie à une évaluation classique, en vue des examens. Mais le contrat de confiance leur a donné de bons ou-tils. « Nos élèves ont pris l’habitude d’entrer plus en détail dans le travail de préparation des contrôles, sou-ligne Sylvie Debat, et cela reste ac-quis pour la suite de leurs études. »

MARIE-NADINE ELTCHANINOFF

sciences de l’éducation. Le contenu d’un contrôle à venir, notions de cours et exercices d’application, est étudié en classe. Pendant l’étude du soir, l’élève apprend le cours et refait les exercices avec l’aide de l’éduca-teur. Avant le contrôle, le professeur

« Redonnons du sens à l’évaluation »

« Le chercheur en sciences de l’éducation André Antibi a démontré le manque de fiabilité du système de notation actuel. Devant une classe, l’enseignant, de façon inconsciente, va noter les élèves en les répartissant en trois catégories, les meilleurs, les moyens et les moins bons. Un tiers des élèves sera systématiquement mal noté, quel que soit le niveau réel de chacun. C’est ce qu’il a nommé la “constante macabre”. Or, nul n’est heureux s’il n’est pas valorisé. L’élève doit mesurer les progrès qu’il accomplit par rapport à son niveau initial, pas seulement en fonction de la norme de sa classe

d’âge. Pourquoi ne pas instaurer des notes sous forme de scores ? Les dictées par exemple : un élève très faible en orthographe peut se concentrer sur un défi fixé par l’enseignant, comme bien repérer les correspondances entre les sons et l’écrit. Il ne sera noté que sur ce point. Cela permet de sortir de la logique des zéros à répétition. Autre méthode efficace qui renforce la motivation : l’évaluation par contrat de confiance (EPCC) (voir article). Différentes méthodes d’évaluation sont aujourd’hui de plus en plus utilisées dans le premier degré. Et le collège et le lycée commencent à s’y intéresser. »

LE REGARD DE L’EXPERT

MARIE-ODILE PLANÇON, responsable du pôle École, au Secrétariat général de l’Enseignement catholique (SGEC).

Alternative à la note sanction, l’évaluation par contrat de confiance (EPCC) favorise la motivation des élèves. Retour d’expérience positif pour l’équipe éducative du collège-lycée La Salle Saint-Christophe, à Masseube (32), en quatre points clés.

12 BONNES RÉSOLUTIONS DE PARENTS POUR FAIRE CHANGER L’ÉCOLE

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16 | GUIDE CONGRÈS APEL 2012 INVENTONS L’ÉCOLE DE DEMAIN

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Pourquoi vous êtes-vous intéressé aux intelligences multiples ?Bruno Hourst : Confronté aux be-soins des élèves en difficulté lorsque j’étais enseignant, je me suis inté-ressé aux pédagogies nouvelles et formé aux États-Unis et en Austra-lie. J’y ai découvert, parmi d’autres

06/

Le système éducatif français joue-t-il ce rôle ?B. H. : Le problème majeur de l’école, c’est qu’elle ne prend en compte que deux de ces intelli-gences : la verbo-linguistique et la logico-mathématique. Des cher-cheurs américains affirment que 80 % des situations d’échec sco-laire sont dues au fait que l’intel-ligence forte de l’élève n’a pas été sollicitée !

Comment compenser ce manque ?B. H. : Mieux vaut se méfier des tests qui circulent sur le Net. Seule l’ob-servation permet aux parents de re-pérer les intelligences fortes de leur enfant. A-t-il besoin de bouger sans arrêt ? Chantonne-t-il fréquem-ment ? Ensuite, il est important de lui expliquer ce que l’on a constaté pour l’aider à mieux se connaître. Et, au moment des devoirs, il est possible d’opérer des transferts d’apprentissage d’une intelligence à l’autre. Exemple : on peut inciter

celui chez qui domine l’intelligence kinesthésique, à mémoriser une le-çon d’histoire en mimant, en jouant différents rôles.

De quelle façon peut-on aider un enfant à se développer harmonieusement ?B. H. : Quand vous pratiquez un ins-trument, vous devez apprendre des termes spécifiques, faire des mou-vements précis, visualiser les sons et, si vous travaillez en orchestre, écouter les autres. Il faut réfléchir à des activités riches en intelligences de ce type : cuisine, course d’orien-tation… Les vacances constituent un moment idéal pour cela. En re-vanche, je déconseille les cours de rattrapage scolaire. À un enfant qui, toute l’année, connaît des difficul-tés et subit une évaluation reposant toujours sur les mêmes critères, in-fliger des leçons durant les congés revient à une triple peine !

PROPOS RECUEILLIS PAR

NOÉMI CONSTANS

Les intelligences multiples : el les sont valorisées

Comment inciter un enfant à repérer de quelle façon il apprend le mieux ? Interview d’un spécialiste des intelligences multiples, Bruno Hourst, chercheur en pédagogies nouvelles.

outils, la théorie des intelligences multiples, mise au point par Ho-ward Gardner, dans les années 1980. Que m’a-t-elle appris ? Que l’être humain ne disposait pas que d’une seule intelligence, mais de huit (voir encadré). Certaines prédomi-nent, d’autres sont plus faibles. Or, il est souhaitable de les développer toutes de façon équilibrée.

MARYLÈNE GUIHAIRE-MANDIN,professeur des écoles, à Notre-Dame de La Ville du Bois (91)

« Cela leur a montré qu’ils pouvaient tous y arriver »J’ai expérimenté la théorie des intelligences multiples avec des CM2. Le résultat du test était surprenant : tous obtenaient des résultats différents ! Ils ont discuté du sujet en atelier philo. Cela leur a montré qu’ils pouvaient tous y arriver. J’ai appliqué cette théorie en classe, en utilisant, par exemple, différentes façons d’acquérir des notions difficiles comme les fractions. Dans l’ensemble, cela m’a donné une ouverture d’esprit. J’attache désormais beaucoup d’importance aux stratégies d’apprentissage, à l’influence des émotions, etc.

L’AVIS DE

8 INTELLIGENCES À CULTIVERSpatiale : aptitude à visualiser.Interpersonnelle : capacité à entrer en relation avec les autres.Verbo-linguistique : aisance avec le langage.

Logico-mathématique : capacité à raisonner.Naturaliste : capacité à répertorier, observer le vivant.Kinesthésique : aptitude au mouvement.

Musicale rythmique : goût des sons, des mélodies.Intrapersonnelle : connaissance de soi.

11 Acceptez de ramer à contre-courant. Vous avez le droit de ne pas partager l’opinion de tout le monde.

L’école changera parce que chacun adoptera, à son niveau, une attitude différente.

12 Posez-vous la question : réussir, ça veut dire quoi ? Nous avons des projets et de l’ambition pour nos enfants ; qui n’en a pas ?

Mais est-ce que nos projets leur conviennent ? Sont-ils réalistes ? Les mèneront-ils à l’épanouissement ?

EN SAVOIR +www.mieux-apprendre.com

Atelier pour les enfants à intelligence musicale rythmique, à l’Insitution La Salle-Félix Aunac, à Agen. Ils utilisent leurs capacités de mémoire auditive et de discrimination positive. Ils associent un son et un codage. Cela leur servira pour l’apprentissage de la lecture.

12 BONNES RÉSOLUTIONS DE PARENTS POUR FAIRE CHANGER L’ÉCOLE

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| 19INVENTONS L’ÉCOLE DE DEMAIN

• Le travail en classe se fait au-tour des aptitudes des enfants et on les pousse à être curieux. Les élèves ne sont pas notés et ne sont pas comparés les uns aux autres. Il n’y a pas de moments pour l’évaluation, mais l’enseignant sait où en sont ses élèves en les obser-vant. • Les matières ne sont pas ap-prises pour elles-mêmes, mais englobées dans une théma-tique. Ainsi, pendant six semaines, c’est le thème de la migration qui va être étudié. Chaque thème est l’oc-

casion d’enrichir son vocabulaire, de faire de l’histoire, de la géographie, des mathématiques, etc. L’ensei-gnant ne dit pas : maintenant on fait des mathématiques, ce qui est rébarbatif pour les élèves. Il y a donc un grand enthousiasme pour le tra-vail proposé en classe et les élèves sont très actifs.• Le lien avec les parents est très fort. En maternelle, beaucoup de photos sont prises pendant la classe, et parents et enseignants échangent leurs opinions sur les acquis de l’enfant.

• Rythmes scolaires. Les élèves sortent de l’école à 15h30 et ils vont en classe le mercredi matin. Cette heure en moins est importante car les élèves sont moins fatigués et leur emploi du temps plus allégé.• Un enseignement ordinaire et spécialisé. À partir du CE1, les en-fants sont classés selon une typolo-gie, et ceux qui ont une difficulté de comportement, de concentration, d’attention, ou une difficulté particu-lière dans les apprentissages sont envoyés dans une école de secteur d’enseignement spécialisé. Dans

ces classes, les effectifs sont ré-duits à 7 ou 8 élèves. Il n’y a pas de stigmatisation des élèves et dès que les difficultés sont surmontées, ils retournent dans leur école ordinaire.• Effectifs. Il y a en moyenne 20 élèves par classe, et les enseignants n’envisagent pas un instant en avoir plus. On apprend beaucoup mieux avec une classe à petit effectif.• Formation. Les étudiants qui se destinent à enseigner au primaire suivent après le bac une formation de trois ans, qui est sanctionnée par un diplôme.

Des étudiantes françaises qui se destinent à l’enseignement en primaire sont allées faire des stages à l’étranger. Elles témoignent de ce qu’elles ont observé et racontent ce qu’elles voudraient voir appliqué dans les écoles françaises.

Et si les profs copiaient sur leurs voisins

Les 12 propositions de l’Apel pour

l’école de demain

À l’étranger

« Les apprentissages se font dans l’enthousiasme »BÉNÉDICTE MONTAGNIER, a fait un stage en NORVÈGE

« Les classes sont décloisonnées »AGATHE NOËL a fait un stage en ANGLETERRE

« Les classes comptent vingt élèves »ANAÏS ARRAGON a fait un stage en BELGIQUE

• L’informatique. Dans toutes les classes, il y a des TBI (tableau blanc interactif), des consoles, des PC et ils sont utilisés quotidiennement. Dans les classes, les apprentissages sont ainsi plus vivants, ludiques et concrets.• Les journées sont mieux ryth-mées et les enfants peuvent s’exprimer selon leurs talents. Les activités, comme le sport, la musique et les arts plastiques, sont beaucoup plus valorisées et ont lieu tous les après-midi. Les matins sont consacrés aux apprentissages fon-damentaux.• Les classes ne sont pas cloi-sonnées. Les enfants sont répartis en cycles, au sein desquels chacun avance à son rythme et suit son ni-veau scolaire. Selon ses difficultés, l’enfant suit tel ou tel groupe. Et ce décloisonnement est bien perçu par les enfants.

01 Permettre aux chefs

d’établissement de choisir leurs enseignants pour réunir une équipe éducative fédérée autour d’un projet d’établissement.

06 Alléger les programmes et

supprimer deux heures de cours par semaine, au collège et au lycée.

07 Adapter les pédagogies

aux différentes formes d’intelligence des enfants.

10 Créer un véritable métier pour accompagner les enfants en

situation de handicap.

09 Informer et impliquer

les parents dans les choix d’orientation de leurs enfants.

08 Supprimer le redoublement et

proposer, dès le primaire, des parcours différenciés aux élèves en fonction des difficultés qu’ils rencontrent ou de leur écarts de maturité.

12 Veiller à l’application des

lois de financement des établissements associés par contrat à l’État, par l’intermédiaire des préfets.

05 Intégrer un stage d’une semaine par an, en entreprise ou toute autre organisation,

dans la formation continue des enseignants.

04 Revaloriser le salaire des

enseignants et accroître leur temps de présence dans l’établissement pour exercer un tutorat des élèves.

03 Rendre la bivalence

obligatoire (enseignement de deux matières au collège et au lycée).

02 Améliorer la formation initiale des enseignants par le recours systématique à

l’alternance.

11 Développer l’utilisation pédagogique d’outils numériques par les enseignants.

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HEUREUX à l’écolEUNE idéE follE ? inventons l’école de demain

XVIIe Congrès de l’apel1er, 2 et 3 juin 2012à clermont-ferrandwww.apel.fr

Partenaires officiels

rc

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