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E. Davesne. La Franc-Maçonnerie au pouvoir. 1789-1880. 1881. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. Cliquer ici pour accéder aux tarifs et à la licence 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. Il s'agit : *des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés, sauf dans le cadre de la copie privée, sans l'autorisation préalable du titulaire des droits. *des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signalés par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèque municipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invité à s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de réutilisation. 4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code de la propriété intellectuelle. 5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans un autre pays, il appartient à chaque utilisateur de vérifier la conformité de son projet avec le droit de ce pays. 6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière de propriété intellectuelle. En cas de non respect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978. 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter [email protected].

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E. Davesne. La Franc-Maçonnerie au pouvoir. 1789-1880. 1881.

1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de laBnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 :  *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source.  *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produitsélaborés ou de fourniture de service. Cliquer ici pour accéder aux tarifs et à la licence 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. Il s'agit :  *des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés, sauf dans le cadre de la copie privée, sansl'autorisation préalable du titulaire des droits.  *des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signalés par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèquemunicipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invité à s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de réutilisation. 4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code de la propriété intellectuelle. 5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans un autre pays, il appartient à chaque utilisateurde vérifier la conformité de son projet avec le droit de ce pays. 6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière de propriété intellectuelle. En cas de nonrespect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978. 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter [email protected].

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E. D'AVESNE

LA

FRANC-MAÇONNERIE

AU POUVOIR

1789 — 1880

PARIS

VICTOR PALMÉ, ÉDITEUR

76, rue des Saints-Pères

1881

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E. D'AVESNE

LA

FRANC-MAÇONNERIE

AU POUVOIR

1889 — 1880

PARIS

VICTOR PALMÉ, ÉDITEUR

76, rue des Saints-Pères

1881

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Le gouvernement a déclaré la guerre au« cléricalisme », qu'il a fait définir par ses offi-cieux « l'intrusion de la religion dans le do-maine de la politique ».

On avait forgé le mot; on a évoqué un spec-tre chargé de le justifier.

Et la foule, toujours crédule, a cru de bonnefoi au spectre, après s'être laissé prendre sot-tement au mot.

Que le « cléricalisme » n'ait pourtant jamaisexisté, sinon dans la folle imagination de ses

inventeurs, ce n'est plus à prouver à quicon-que peut réfléchir un seul instant.

Mais il reste quelque chose à démontrer en-core.

Le cri de guerre poussé contre le « clérica-lisme » n'est qu'une feinte, et les ennemis descléricaux ne sont si véhéments dans leurs ac-cusations que pour ne pas être accusés eux-mêmes.

Ils affirment que les congrégations non re-connues gouvernent la France avec l'appui descléricaux. Pourquoi?—Afin que lepublic, égaré,

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ne s'aperçoive pas que les véritables maîtresde la France, ce sont les membres de la plusténébreuse des congrégations non reconnues,de la Franc-Maçonnerie.

Il est temps que cette équivoque cesse; il est

temps que les cléricaux, si impudemment atta-

qués, ne se bornent pas à se défendre ; il est

temps qu'ils prouvent, pièces en main, qu'àl'heure présente, la France est, pieds et poingsliés, livrée aux Loges, qui l'exploitent.

C'est ce que nous allons faire rapidement,en empruntant nos preuves à la Franc-Maçon-nerie elle-même et à ses plus fervents adeptes.

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I

La Franc-Maçonnerie n'est pas une

société de bienfaisance.

Déblayons le terrain d'abord, et prouvonsque la Franc-Maçonnerie n'est pas une «institu-tion essentiellement philanthropique, philoso-phique et progressive»,comme elle le prétend,mais une société politique des mieux organi-sées et des plus redoutables.

La Franc-Maçonnerie n'est pas une sociétéde bienfaisance.

Le Monde maçonnique a pris soin de nousen assurer lui-même.

« La bienfaisance, a-t-il écrit en effet, n'est pasle BUT,mais seulement un des caractères, et desMOINSESSENTIELS,de laMaçonnerie. »

Et, en février 1867, il ajoutait :

« La Maçonneriene peut se laisser abaisser aurang de simple sociétéde secoursmutuels. »

Eût-il parlé avec moins de franchise, quenous n'eussions jamais eu le moindre doute

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sur la philanthropie d'une société dont lesmembres disent :

« Rappelons-nousque la Franc-Maçonnerien'a

pas constituéun corps d'individusvivant aux dé-pens desautres. Cesmendiantsqui s'associentpourfaire de la misère, oseraient-ils avouer dansquelbut ils se font recevoir?... CetteLÈPREHIDEUSEdela Maçonnerieen France montre la coupablené-gligencedes Loges. » (F.-. RAGON,Cours philos.,p. 368.)

« Ne présentezjamaisdans l'Ordre que deshom-mes qui peuventvousprésenter la main,et nonvous.la tendre. »(F.-. BEURNONVILLE,Coursphilosophi-que, p. 368.)

« Le Maçonmendiant est sanscessechez vous,sur vos pas, dansvosLoges; c'est un géniemal-faisant, qui vousobsèdepartoutet à toute heure...Son insolencene connaît ni bornesni obstacles...Mieuxvaudraitrencontrer sa mainarméed'un poi-gnard : vous pourriezdu moinsopposervotre cou-

rage au glaive assassin... Arméseulementde sonlitre de Maçon,il vous dit : Donnez,maisap-prêtez-vous à donner sans relâche.Le guet-apensest permanent. » (F.-. BAZOT,Cod. du F.-. M.'.,p. 4761.)

1. Cité par le R. P. GAUTRELET,dans son livre laFranc-Maçonnerieet la Révolution.Nousavonsfait denombreuxempruntsà cet excellentouvrage.

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Ce langage n'est point celui d'une institutionessentiellement philanthropique, et dont le pre-mier but est l'exercice de la bienfaisance.

C'est cependant à titre de sociétés de bien-faisance que les Loges ont été autorisées enFrance.

« S'il existe dans votre département,écrivait,le16 octobre 1861, M. de Persigny, ministre de l'in-térieur, des SOCIÉTÉSDEBIENFAISANCEnon auto-risées, sous quelque titre ou dénominationqu'ellessoient établies : conférencesde Saint-Vincent-de-

Paul, de Saint-François-Régisoude Saint-François-de-Sales, et LOGESDEFRANC-MAÇONNERIE,je vousinvite à les autoriser sans délai, suivantles formes

légales, et à les admettre, ainsi que toutes les so-ciétés déjà reconnues, au partage des faveursdu

gouvernement commeà la protectionde l'État. »

Que faut-il en conclure? C'est que la Franc-Maçonnerie n'est pas autorisée en France,puisqu'elle a été reconnue comme société debienfaisance seulement, et que, de son propreaveu, elle ne le fut jamais 1.

1. «La Franc-Maçonnerie,nousl'avonsdémontréparle témoignagedes Francs-Maçonseux-mêmes,est unesociétésecrèteau premierchef: elleest doncenopposi-tion formelleavecl'article13 de la loidu28juillet1848.—Elles'occupeactivement,ses adeptesenfontl'aveu,depolitiqueet dereligion,sansy êtreautoriséepar le pou-

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Donc, d'une part, la Franc-Maçonnerie n'est

pas une société de bienfaisance;De l'autre, elle n'est point autorisée 1.Est-elle du moins une société exclusivement

philosophique et progressive, comme elle le

prétend?Pas le moins du monde.La Franc-Maçonnerie ne se complaît point

dans une doctrine platonique; elle ne se ren-ferme pas dans la théorie: elle fait de la pra-tique, et de la pratique révolutionnaire. Pourle prouver, nous n'avons qu'à démontrer

qu'elle s'occupe de politique, et nous allons lefaire sans retard.

voir civil: ellevioledoncl'art. 291du Codepénal.—Lesorateurs,au seindesLoges,provoquentà ladé-sobéissanceauxlois,poussenta lahainedescitoyenslesunscontrelesautres,professenthautementdesdoctrinesantisocialesetathées,et menacenttouta la foisle droitdepropriété,lalibertéde conscience,etjusqu'àlasécuritéindividuelle: ainsiellefouleauxpiedslesarticles292et293du Codepénal,lesarticles1, 2, 3 et 4 dela loidu10avril1834surles associations.» (LaFranc-Maçonne-rie, révélationsd'unrose-croix,p. 78,79.)

1. Ce qui ne l'empêchepas de s'armerde lois dontl'existenceestplusqueproblématique,pourexpulserdeleursdomicilesdeshommesqui ne demandentquelalibertédeprieret desedévouerà leurprochain!

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II

La Franc-Maçonnerie s'occupe de politique.—La Révolution.

Deux genres de preuves s'offrent à nous pourdémontrer l'immixtion de la Franc-Maçonneriedans la politique : les faits empruntés à l'his-

toire, et les écrits des Francs-Maçons. Nous lesutiliserons tour à tour.

L'histoire d'abord.Les premiers événements où l'on découvre

la main de la Franc-Maçonnerie, sont ceux quise déroulèrent de 1789à 1795.

La secte s'y préparait depuis longtemps.Dès 1781, elle comptait 257 Loges en France,dont 41 à Paris, vrais foyers de révolte oùl'on attisait le feu qui allait embraser tout le

royaume. Clergé, noblesse 1, magistrature,

1. Je relèvedans la listedes Francs-Maçonsconvo-quésauxconventsde 1785et de 1787,a Paris,lesnomssuivants: de Beyerlé,conseillerau parlementde Nancy;marquisdeCastillon,ducdeCrussol,margraved'Anspach,comted'Esterhazi,présidentd'Héricourt,barond'Haug-witz,présidentDuvald'Esprémenil,princeFerdinandde

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armée 1, tout était entamé: aucun ordre n'avait

pu se garantir dela contagion,et les Loges possé-daient un grand nombre d'affidés partout. A lacour même, on avait organisé une réunion con-nue sous le nom de Logedes Trois-Frères 2.La

Brunswick,princesLouis,Frédéric,Christiande Cassel,duc deLuxembourg,princedeNassau,deSaint-Simon,baronde Stahl,etc.,etc. (AclaLatornorum,t. II,p.92etsuiv.)

1. Ungrandnombrede compagnieset de régimentsavaientconstituédansleur seindesLogesmaçonniques.C'estainsiquenoustrouvonsportésdansl'ÉtatduG..O. . deFrance,t. III, les corpssuivants: CompagnieécossaisedesGardesdu Corpsdu Roi; 1reet 2eCompa-gniesdesMousquetaires;RégimentsAngoumois,Auver-gne,Condé-Infanterie,Conti-Dragons,Dauphin-Dragons,Navarre,Orléans-Infanterie,Orléans-Dragons,Royal-Champagne,Royal-Marine,Royal-Pologne,Royal-Vais-seaux,etc., etc.. : entout,plusde quaranterégimentsà la dévotiondeschefsoccultesde la secte.

2. «Laplupart desrévolutionnaires,nousl'avonsdit,étaientaffiliésaux sociétéssecrètesde la Franc-Maçon-nerie. Or,quandun frèreétrangerse présenteen visi-teur dansuneLoge,s'il est revêtudes hautsgrades,lesmembresde la Logese rangentsur sonpassage,et, joi-gnantleurs épéesau-dessusde sa tête, ils formentcequ'onappellela voûted'acier.Cethonneursingulierfutrenduà LouisXVI,au momentoùil mitpiedà terrepourmonterlesdegrésdel'hôteldeville.» (LouisBLANC,Histoirede la Révolution,cité par le BulletinduG.•.0. . deFrance,avril1869,p. 76.)

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secte avait de plus à sa disposition ce qui estle nerf de la guerre et le succès des insurrec-tions : l'argent.

En 1790, suivant le F.'. Girtaner, membred'une des principales Loges, la caisse del'Ordre contenait, argent comptant, vingt mil-lions délivres; en 1791, elle renfermait trentemillions. Il y avait là de quoi acheter biendes consciences et bien des concours. On es-

saya, on réussit.La Franc-Maçonnerie se trouva donc tout à

coup maîtresse de la situation et en passe de

régner sur le pays. On sait ce qu'il en coûta delarmes et de sang à la France, et quelles héca-tombes furent le prix de ce triomphe momen-tané !

Et qu'on ne crie pas à la calomnie en nousentendant dire que c'est la Maçonnerie qui fitla Révolution, et qu'elle doit, par conséquent,être tenue responsable des crimes qui ensan-

glantèrent alors notre histoire.Les preuves sont là, irréfutables et acca-

blantes.

« J'ai acquis la ferme conviction, dit le baron

d'Haugwitz, qui avait vieilli dans les Loges, que ledrame commencé en 1788-1789, que la révolutionfrançaise, que le régicide avec toutes ses horreurs,non seulement avaient été résolus alors dans les

Loges des illuminés, mais encore qu'ils étaient le

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résultat des associations et des sermentsmaçon-niques 1. »

Est-ce net?

« J'ai eu, avaitdit déjà un autre frère, John Ro-binson, secrétaire de l'Académied'Edimbourg,j'aieu les moyens de suivre toutesles tentativesfaites

pendant cinquante ans, sous le prétexte spécieuxd'éclairer le mondeavec le flambeaudela philoso-phie et de dissiperles nuages dont la superstitionreligieuseet civile se servaitpour retenir tous les

peuplesde l'Europedans les ténèbreset l'esclavage.« J'ai observé les progrès de ces doctrines se

mêlant et se liant de plus en plus étroitementauxdifférentssystèmesde la Maçonnerie;enfinj'ai vuse former une associationayant pour but uniquededétruire jusque dans leurs fondementstous leséta-blissementsreligieux et de renverser tous les gou-vernementsexistants en Europe.

1. D'autrestémoignagessontvenusconfirmerl'accu-sationportéepar le barond'HaugwitzcontrelesLoges.AinsiMgrle cardinalMathieu,archevêquede Besançon,a déclaré(lettredu 7 avril1875,citéeparMgrTurinaz,évêquede Tarentaise)avoirentenduracontersouventàunprésidentdechambrede la courdeBesançon,quelemeurtredu roi de Suèdeet celuide LouisXVIavaientété résolusdansune assembléedeFrancs-Maçonstenueà Francfort,en 1786.—C'estd'unmembremêmedecetteassemblée,ancienprésidentauparlementdeBesan-çon,que le magistratenquestiontenaitce fait.

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« J'ai vu cette association répandre ses systèmesavec un zèle si soutenu,qu'elle est devenuepresqueirrésistible; et j'ai remarqué que lespersonnagesquiont le plusdepart à la révolution française, étaientmembres de cette association, que leurs plans ontété conçus d'après sesprincipes et EXÉCUTÉSAVECSONASSISTANCE.»

N'est-ce point assez ? Écoutons un Franc-Ma-

çon français, M. Louis Blanc 1 :

« Il impolie d'introduire le lecteur dans la mine

que creusaient alors sous les trônes, sous les autels,des révolutionnaires bien autrement profonds et

agissants que les encyclopédistes.« Une association composée d'hommes de tout

pays, de toute religion, de tout rang, liés entre eux

par des conventions symboliques, engagés sous lafoi du serment à garder d'une manière inviolablelesecret de leur existence intérieure, soumis à des

épreuveslugubres, s'occupant de fantastiquescéré-

monies, mais pratiquant d'ailleurs la bienfaisance...C'esten cela que consiste la Franc-Maçonnerie.Or,à la veillede la révolution française, la Franc-Ma-çonnerie se trouvait avoir pris un développementimmense...

« ... Par le seul fait des bases constitutivesde

1. Histoirede la Révolutionfrançaise,t. II, p. 74etsuiv.

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son existence,la Franc-Maçonnerietendait à décrierles institutions et les idées du monde extérieur quil'enveloppait. Il est vrai que les constitutionsma-

çonniquesportaient soumissionauxlois, observationdes formes et des usages admis par la société dudehors, respect aux souverains. Il est vrai encore

que, réunis à table, lesMaçonsbuvaientau roi dansles États monarchiques, et au magistrat suprêmedans les républiques. Mais de semblables réserves,commandéesà la prudence d'une associationquemenaçaient tant de gouvernementsombrageux, ne

suffisaientpas pour annuler les influencesnaturel-lement révolutionnaires, quoiqueen général pacifi-ques, de la Franc-Maçonnerie...

« D'un autre côté, l'ombre, le mystère, un ser-ment terrible à prononcer, un secret à apprendrepour prix de maintes sinistres épreuves courageu-sement subies, un secret à garder sous peine d'êtrevoué,à l'exécration et à la mort, des signesparticu-liers auxquels les Frères se reconnaissentaux deuxbouts dela terre, des cérémonies qui se rapportaientà une histoire de meurtre et semblaient couvrir desidées de vengeance : quoi de plus propre à formerdes conspirateurs?...' »

1. M. EdmondAboutpensede même.Aprèss'êtrede-mandé,dansl'Opinionnationaledu19novembre1865,siles.F.'. M.-, n'avaientjamaisconspiré,il répondainsià sa proprequestion: « M'estavisqu'ilsn'ont pas faitautrechosedepuisl'an1725jusqu'àlarévolutionde1789.Les épreuvesde l'initiation,le secret des assemblées,

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Les conspirateurs accoururent en effet; ils

remplirent les Loges et le Grand Orient, et expé-dièrent de toutes parts, du fond de leurs mys-térieuses retraites, « des instructions dont unchiffre spécial ou un langage énigmatique ne

permettaient pas aux regards ennemis de pé-nétrer le sens. » (Louis BLANC)

C'est au Grand Orient de France que trôna

Philippe-Égalité ; c'est là qu'il reçut les tristes

leçons qui le conduisirent à l'échafaud par ledéshonneur et l'infamie.

La Loge des Neuf-Soeurs dota le pays de

Brissot, Garat, Pastoret, Bailly, Camille Des-

moulins, Fourcroy, Danton, Lalande, Chénier,Pétion et Rabaut-Saint-Étienne.

Lafayette, Lameth, Custine, Sillery et Guil-lotin nous vinrent d'une autre Loge, celle de laCandeur.

Quant à Sieyès, Condorcet, Barnave, Mira-

beau, Duport, Target, Talleyrand, Regnault de

Saint-Jean-d'Angély, Tallien, Grégoire, Fou-

quier-Tinville, Fouché, Santerre, Collot d'Her-

bois, Couthon, Billaud-Varennes, Saint-Just,Carrier, Marat et Robespierre, ils furent tousmembres influents de la Bouche-de-Fer, du

les mots et les signesmystérieux,le serment,touslesdétails de rite indiquent.clairementque la M.-. a étéune conjurationénergique,terrible, contreles iniquitésduvieuxmonde.»

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Contrat-Social 1, des Amis-Réunis ; et c'estdans une de ces Loges qu'Adrien Duport écrivitle plan d'attaque à suivre pour renverser la

Royauté 2.La Franc-Maçonnerie avait préparé le grand

mouvement de 1789: lorsqu'il eut lieu, on re-trouva ses auteurs sur les bancs de l'Assemblée

Constituante, de la Législative et de la Conven-tion.

« Les trois quarts de l'Assembléenationale ap-partenaient à laFranc-Maçonnerie,dit à ce proposun haut dignitaire desLoges, et je ne crois pas que

1. «Je croisindispensablela divisiondu rite de30 degrés, C'étaitcelui que pratiquaientmonpère etmon oncle,membresde la Logele Contrat-Social,ous'est préparéeet d'où est sortie la révolutionde 89,parlaquellenotre devisea étédévoiléeau mondeentieretest devenuele motd'ordrede tous les peuplessecouantle joug de l'esclavagephysiqueou moral.» (F,-, DELACOUR—Bulletindu G.•. 0. •. deFrance,sept.1872,n° 7, p. 311.)

2. VoirBARUEL,MémoiresduJacobinisme,t. IV,c XI.—DESCHAMPS,lesSociétéssecrètes,t.III,p.546,563,1reédit.—E.SPULLER,Conférencespopulaires,VIIIeconférence,p.183:« La MaçonnerieavaitouvertuneLogetrès célèbre,quireçut Voltairequand il revinta Parispour y mourir,qu'onappelaitla LogedesNeuf-Soeurs,et à laquelleap-partenaientleshommesqui ont leplus marquédans larévolutionfrançaise.»

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l'on puisse citer UNSEULconventionnel qui ne dût

son mandat à sa quaité d'adepte 1. »

Et en 1790, nous lisons dans la Chronologiede l'histoire de la Franc-Maçonnerie (t, 1er,

p. 184):

« Lestravaux maçonniques languissent en France.Les Frères, entraînés par les affaires publiques,

négligent les assemblées. »

Les journées d'août et de septembre, la Ter-reur, les exécutions de la place de la Révolu-tion à Paris, les mitraillades de Lyon, lesfusillades de Marseille, les mariages républi-cains de Nantes, les colonnes infernales de laVendée : voilà donc un rapide aperçu de ce quela France doit à la Maçonnerie, puisque c'estsous le règne de la Convention que toutes ceshorreurs se passèrent, et qu'au rapport d'unrose-croix pas UN SEULconventionnel qui nefût franc-maçon !

1. La Franc-Maçonnerie,révélationsd'un rose-croix,p. 50. Nousajoutonsfoi très volontiersà cet ouvrageence qui concernele passé, parceque,dans ses premièreséditions,l'auteur, parfaitementau courant de ce qui setramaitdansles arrière-loges,a annoncé,sans se trom-per, ce quidevaitarriver en1876et en 1877,etce à quoinous avonseneffettousassisté.

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III

La Franc-Maçonnerie sous l'Empire.

Lorsque la France écoeurée s'en remit à unsoldat du soin de venger son honneur; lors-

qu'elle lui demanda, en retour d'une couronne,un peu de repos àl'ombre d'une épée, la Franc-Maçonnerie regagna ses mystérieuses retraites.

Rentrée dans ses Loges, elle ne s'occupa plusen apparence que de secours mutuels à assu-rer à tous ses membres 1

; mais de fait elle,continua d'être, suivant le mot d'un de sesadeptes, Félix Pyat, « l'ÉGLISEDELARÉVOLU-TION». Elle acheta à prix de bassesses et desoumission hypocrite le droit de s'augmenterdans l'ombre.

« Le gouvernement impérial, dit le F.-. Bazot,se servit de son omnipotence,à laquelle tant d'ins-titutions d'hommes cédèrent si complaisamment,pour dominer la Maçonnerie.Elle ne s'effraya ni nese révolta... Que désirait-elle en effet? Étendre sonempire.

« ELLESELAISSAFAIRESUJETTEDUDESPOTISME,.

1. VoirBulletinduG.'. 0.'., nov.1873,p. 480.

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POURDEVENIRSOUVERAINE.» (Code des F.: M.-.,

p. 183.)

La Franc-Maçonnerie se mit donc à genouxdevant le César couronné; elle protesta de soninaltérable dévouement à la dynastie impériale ;elle reçut de la main de « S. M. l'Empereur et

Roi » tous ses grands dignitaires.

« Il a combléde joie tous les Maçons, disait-elle àCambacérès, le 27 avril 1807, en leur donnant pourchefs les membres de son auguste famille, et enconfiant à Votre AltesseSérénissimela surveillanceimmédiate des travaux. Le souvenir d'un tel bien-fait sera àjamais gravé dans tous les coeurs.» (Hist.de la fondation du G.'. 0.. de France, p. 112.)

La Franc-Maçonnerie eut en effet pour grandmaître le roi Joseph; pour grands maîtres

adjoints, Cambacérès, et Murat; pour grandsofficiers, Kellermann, Lacépède, l'amiral Gan-teaume, Siméon, Regnault de Saint-Jean-d'An-

gèly, Caulaincourt, le comte Rampon, Beur-nonville , Bernadette , le prince Eugène,Macdonald, Fouché, Augereau, Sébastiani,Lefebvre, Sérurier, Brune,Mortier, Junot, Soult,Chaptal, Laplace, Oudinot, etc., etc.. (Voir leCalendrier maçonnique de l'an 5814, ère vul-

gaire 1814.)A ce prix, elle conquit le droit de devenir

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belle et florissante, d'ouvrir des ateliers ma-

gnifiques et nombreux, et de recruter partoutdes adeptes. Elle flatta le maître : elle appelaune Loge la Napoléomagne, une autre la Caro-line (avec Murât pour président d'honneur),une troisième la Joséphine, celle-ci la Marie-

Louise, celle-là Fidélité-à-Napoléon-le-Grand 1,et put arriver ainsi à compter, à Paris seule-

ment, jusqu'à plus de 90 centres de réunion,sans exciter aucun soupçon. Elle se faufila enmême temps dans l'armée, en enrôlant d'abordles officiers et en fondant ensuite par ces affi-liés des Loges dans les régiments, comme ellel'avait fait avant la Révolution 2.C'était, sem-

blait-il, l'âge d'or revenu pour la Maçonnerie,et les Frères devaient soutenir Napoléonplutôt que désirer sa ruine. Il n'en fut rien

cependant : les Loges avaient en vue une formede gouvernement qui n'était pas l'Empire.Elles assistèrent avec joie à sa chute, si tantest qu'elles n'y aidèrent pas un peu ; et le len-

1. Voir le Calendriermaçonnique,an 5814 (1814),p. 302,311,315,344,384,etc...

2. C'estainsiqu'en1810 nousavonscomptédansuneseuleLoge,l'Unité,deBelle-lsle-en-Mer,73militairessur 90 membres.(Tableaude la R.'. L.-. l'Unité,àLorient,imprimerieduF. •. LeCoatSaint-Haouen).Qua-tre ansplustard, le Calendriermaçonniquenousrévèlel'existencedeLogesparticulièresdans75régimentsdiffé-rents.(P.408et suiv.)

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demain du jour ou le colosse fut renversé, onles vit aussi humbles aux pieds des vainqueursqu'elles l'avaient été devant le trône du guer-rier qui partait pour l'exil.

IV

La Franc-Maçonnerie sous la Restauration.

« Quoiqu'il eût déployé en faveur de Napo-léon Ier le luxe d'adulations que nous avons

signalé, dit le Bulletin du G.. 0.-. de France

(nov. 1873, p. 480 et suiv.), le Grand Orientn'avait pu rendre la Maçonnerie plus agréableà l'Empereur... »

« Aussi, poursuit l'organe offieiel des Loges,à la chute du premier Empire, ne fut-il pas le

dernier à renverser la statue de l'idole qu'il avaitencensée. Il déclara déchu de la grande maîtrise le

prince Joseph Napoléon,et se hâta d'exalter les bien-faits du nouveau gouvernement et la gloire de l'au-

guste famille restaurée sur le trône de France. Lafêted'Ordre du 28 juin 1814 est un triste monument de

la versatilité des manifestations politiques du sénat

maçonnique ; mais il devait être bientôt suivi d'au-tres PALINODIES.AUretour de l'île d'Elbe, le GrandOrient réinstalla son grand maître et retrouva tout

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son enthousiasme impérial, comme aussi après les

cent-jours les sentiments royalistes firent une se-conde fois leur apparition. Ce fut alors pour unedurée de quinze années.

« La grande maîtrise fut de nouveau déclaréeva-cante, et les intérêts de l'Ordre furent confiésà unecommissionde trois grands conservateurs.Cesfonc-tions furent exercées par les Frères : maréchal

Macdonald, duc de Tarente ; général marquis deBeurnonville,et général Timbrune, comte de Va-lence. Le F.-. Roëthers de Montaleaufut nomméleur représentant.

« Le GrandOrients'empressa de souscrire pourl'érection de la statue de HenriIV, par le dond'unesomme de 5,000 francs ; et il invita ses Loges à

coopérer à cette oeuvrepatriotique: car, dit-il danssa circulaire du 11 mai 1814 : « Sans jamais s'im-« miscer dans les affaires publiques, il n'a jamais« laissé échapper l'occasionde manifester les senti-«ments françaisquil'animeront toujourspourlebon-« heur et la gloire de la patrie; et,joignant les exem-« ples au précepte, il a toujourscélébréles époques« mémorables, soit dutriomphe de la vertu, son de« celui de nos braves phalanges, tantôt par desfêtes« modestes,et le plus souvent par des actes de bien-« faisance. Pourrait-il rester muet aujourd'hui, au« milieu de l'allégresse générale, des acclamations« de l'amour et de la piété filiale,qui ont signalé le« retour dumonarque que le GrandArchitectede l'u-« nivers nous a conservé et rendu? »

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« DanscertainsOrients, lesLogesse fermèrent parprudence devant les démonstrations hostiles dela multitudeameutée par le clergéet les légitimistes;dans d'autres, elles continuèrent leurs travaux enarborant la nouvelle couleur nationale. Ainsi les

Logesde Caen, de Falaise, de Pont-l'Évêque et desenvirons se réunirent au mois de juillet 1814, pourcélébrer le retour de Louis XVIII et de la famille

royale. Une fête brillante succéda aux travaux, quifurent terminés par un serment unanime de défen-dre les lys et de mourir pour le maintien de la fa-mille desBourbons.

« Déjàle 16avril, les Logesde Marseille,donnantle premier exemple d'une procession publique deFrancs-Maçonsen France, avaient promené dans laville en grande cérémonie un buste du roi, etl'avaient placé dans leur temple. »

Mais toutes ces protestations d'amourn'étaient que mensonge et hypocrisie.

Le but politique où tendait la Franc-Maçon-nerie était l'établissement de la république enFrance, et bientôt après dans tous les pays de

l'Europe. Comme la main de fer de Napoléonne se faisait plus sentir, elle ne tarda pas àavouer ce but, et, dès 1823, on put lire dans laRevue maçonnique, manuel pour les Frères :« La Maçonnerie ne doit pas se borner à incul-

quer aux F.-, des idées étroites de politique.L'organisation de cette institution républicaine

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et sociale doit servir de modèle aux nouveaux

régimes politiques. » Néanmoins, habituée àse servir de tous les masques, elle n'hésita

pas à garder quelque temps encore celui du

royalisme. Mais elle l'échangea bientôt pour unautre : l'opposition gagnait du terrain ; elle sefit opposante, sans cependant renoncer à son

hypocrite silence.C'est que, suivant M. Spuller, à qui nous

allons emprunter une partie de ce chapitre,parce que son témoignage ne peut pas être

suspect, « sous la Restauration, il était biendifficile de se dire républicain... Si on nel'osait pas, ce n'était pas que le courage man-

quât; mais les jeunes républicains d'alors crai-gnaient de dévoiler leur petit nombre, etd'ailleurs ils avaient à coeur de ne pas entraverla formation d'associations naissantes, surl'action desquelles ils comptaient beaucoup,et d'où devait sortir le parti militant.

« Toutefois, la première de ces associationsque l'on puisse citer, et qui contient tout cequ'il y avait alors de républicains reconnus,déclarés et actifs, c'est la Loge maçonnique desAmis-de-la-Vérité 1. »

Ces ardents républicains cherchèrent à fairequelques adhérents. Cependant, pleins d'une

1. E. SPULLER,Conférencespopulaires,VIIIe conf.,p.182.

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louable prudence, ils s'efforçaient, autant quepossible, de n'avancer qu'à coup sûr; mais,malgré tout, l'attention du parquet fut éveillée :il y eut des poursuites, et la Loge dut se dis-soudre.

Ses chefs se réfugièrent en Italie ; mais l'un

d'eux, « M, Dugied ne tarda pas à rentrer en

France, rapportant sous ses habits le rubantricolore d'affiliation à la Charbonnerie italien-

ne, et dans sa poche les statuts de cette asso-ciation fameuse. Retrouvant ses amis de la Logedes Amis-de-la-Vérité, il les assembla dans sa

petite chambre d'étudiant..., et on décida lacréation d'une association semblable à celledes Carbonari de la Péninsule 1. »

Ainsi donc, de l'aveu même de l'auteur quenous citons et qui ne parle certes pas pourcompromettre la Franc-Maçonnerie, c'est à uneLoge, aux Amis-de-la-Vérité, que nous devonsla Charbonnerie française 2.

1. E. SPULLER.p. 184,185.2. Le F.-. Blumenhagerreconnaîtaussi que «les

carbonarisontles enfantsperversde la Maçonnerie»et l'onsait la parolecélèbrede l'un deschefsde la révo-lution,qui appelaitla Maçonnerie « l'antichambredessociétéssecrètes».QuantauBulletindu G.. 0.'., voicicequ'il déclaredansle numérodejuillet 1869,p 352 :

« Philosophiqueavant la révolution,civiquesur lesbancsde laConstituanteet de la Convention,elledevientmilitairelorsquel'intégritédusolestmenacée.C'estalors

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Or qu'était-ce que la Charbonnerie fran-

çaise ?« C'était la plus formidable société secrète

que ce pays ait connue 1. »M. Spuller le confesse sans ambages, et nos

lecteurs seront certainement de son avis, quandils connaîtront la puissante organisation decette redoutable secte.

La base de la Charbonnerie était les ventes

particulières, groupes de vingt personnes, dontles délégués formaient les ventes centrales.Au-dessus de celles-ci se trouvait la hautevente, composée de personnes qui n'étaientconnues qu'entre elles, et qui donnaient le motd'ordre à tous les affiliés.

Comme la Franc-Maçonnerie, la Charbonne-rie. était républicaine; « mais, dit M. Spuller,elle ne pouvait pas l'avouer, sous peine de sevoir privée du concours de tous les officiers endemi-solde, dont elle comptait se servir contreles Bourbons. Les fondateurs furent donc

queseformentet semultiplientlesLogesdesrégiments;et c'estunfait biendiguederemarquequesousl'Empire,lorsquetout est a la guerre,c'estprécisémentau milieumêmede l'armée que nosdoctrinespacifiquessemblents'être réfugiées.

« Pendantla Restauration,îl faut le reconnaître,laMaçonneriese trouvemêléedirectementa la politique,et le carbonarismeenvahitleplussouventlesLoges.»

1. E. SPULLER,p. 181.

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obligés de dissimuler leurs espérances et detaire le grand nom de la République... C'étaitbien la République que l'on cherchait à fonder,mais... le mot lui-même n'était pas prononcé1.»

Cependant « on comprit qu'il était nécessairede s'adjoindre des hommes en crédit, en pos-session d'une action efficace sur l'opinion pu-blique, qui pourraient au besoin se nommer etcouvrir de leur autorité les actes de l'associa-tion. Quant aux organisateurs, ils devaientcontinuer à rester dans l'ombre, afin de manierplus librement les éléments dont ils dispo-saient 2. »

Ce comité de chaperons se composa de Voyerd'Argenson, de Lafayette,de Dupont(de l'Eure),de Manuel, de Koechlin, de Schonen, de Mau-

guin, de Barthe, etc 3.Malheureusement pour les affiliés à la Char-

bonnerie, il ne fit pas tout ce qu'on attendaitde lui. Mais il servit cependant d'une façoninconsciente la cause de la République, et ce

fut àlui que l'émeute de Juillet dut son triomphe.« Il avait été dit, du temps de la Charbonnerie,que chaque membre de l'association devait avoirun fusil de munition et vingt-cinq cartouches.Lorsque parurent au Moniteur les ordonnances

1. E. SPULLER,Conf.popul., p. 187,188.2. E. SPULLER,Conf.popul., p. 190.3. E. SPULLER,Conf.popul.,p. 191,192.

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de Juillet, Paris se trouva debout, et la Franceaussi, derrière Paris : la Royauté était per-due1.»

Oui, la Royauté était perdue, et elle était

perdue par la Franc-Maçonnerie. Non contented'avoir ourdi en secret pendant quinze ans etavec une audace de plus en plus crois-sante le complot qui devait rouvrir aux Bour-bons le chemin de l'exil, elle hâta encore le

départ de Charles X.Disons mieux, ce fut elle qui, par l'organe du

maréchal Maison, un de ses membres, trompaimpudemment le vieux roi et le chassa de son

royaume.

1. E. SPULLER,Conf.popul.,p. 193.«LeGrandOrientpouvaitciteravecorgueil,parmilesMaçonsquiapparte-naientà sesateliers,lesFr.-.Berville,Dupinjeune,Ragon,Bezuchet,Bouilly,Bazot,Febvé,Dupaty,Jay, Lefebvred'Aumale,Désaugiers,Borie,Bouillet,Lacépède,Tis-sot, etc.

« Garnier-PagèsétaitvénérabledesNeuf-Soeurs...« Le16octobre1830,le G.-. 0.-. deFranceet leSu-

prême Conseil,fraternellementréunissousl'influencedutriomphedenosidées,offrirentunefêtemaçonniqueaugénéralLafayette.» (Bulletindu G •. 0.-. de Fr.,novembre1873,p. 488,489.)

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V

La Franc-Maconneriesous le gouvernement de Juillet,

La monarchie de Juillet venait d'être faite

par les Loges : car, comme nous l'avons vu,tous les chefs de la révolution de 1830, La-

fayette, Laffitte, Dupont (de l'Eure), Schonen,Gérard, Maison, Mérilhou, Teste, Labbey de

Pompières, Alex, de Laborde, Garnier-Pagès,Dupin aîné, Philippe Dupin et bien d'autresencore appartenaient à la Maçonnerie et aucarbonarisme.

Mais le triomphe dura peu : les vrais chefss'étaient trouvés joués cette fois par ceux quid'ordinaire sont leurs dupes, et dont ils ne vou-laient se servir qu'afin de combattre avec moinsde danger. Ils n'étaient pas hommes à dévoreren silence l'outrage de cette surprise, et ils ne

songèrent plus qu'à se venger.

« GodefroyCavaignacet sesamis,dit l'auteur quenous avonscité plus haut, virent bientôt qu'il étaitnécessairede reprendre la politique d'action, afinde réparer la cruelle déceptionde 1830. Une occa-sion se présenta presqueaussitôt. Le20 septembre

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1830, jour anniversaire de la mort des quatre ser-

gents de la Rochelle,la Logedes Amis-de-la-Vérité,

qui s'était rouverte après la révolution de Juillet,forma le projet de se rendre à la place de Grève,

pour y porter un hommage de respect et de re-connaissance à la mémoire des victimes les pluspopulaires de la Restauration... M. Ruchez pro-nonça sur là place de Grèveun discours éloquentet digne, d'une grande modération, mais d'une

grande fermeté, dans lequel il rappela par qui larévolution de Juillet avait été faite, et comment le

peuple, qui l'avait faite, était menacé d'en perdreles fruits 1.»

La Franc-Maçonnerie donnait donc de nou-veau le signal de l'attaque. Elle chercha des

assaillants; et, comme elle avait constitué sousla Restauration une armée au moyen des affi-liés à la Charbonnerie, elle se préoccupa defonder des sociétés secrètes où elle trouveraitencore des janissaires à ses ordres. Les Amis-

du-Peuple furent créés. Traqués presque aussi-

tôt, ils furent condamnés et disparurent en

apparence. — Mais la Société des Droits-de-

l'Homme naquit de leurs cendres, et le gouver-nement de Juillet n'y gagna rien.

En effet, « cette société se donna... pour mis-sion de recommencer ce que les sociétés dis-

1. E. SPULLER,Conf.popul.,p. 199,200.

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soutes et dispersées avaient fait auparavant,c'est-à-dire de renouer les fils d'une vasteassociation destinée à couvrir tout le territoire,en étendant ses ramifications dans toutes lesvilles républicaines de France. On se donnaainsi pour tâche de visiter les ateliers, et de

préparer un coup de main pour le jour où, unebonne occasion se présentant, on pourraitlivrer l'assaut à la Royauté 1.»

La bonne occasion se présenta au commen-cement de l'année 1848: l'assaut fut livré, et leroi Louis-Philippe fut chassé de son trône parles Loges, de la même manière qu'elles enavaient chassé son royal prédécesseur.

Les héros de Février, comme ceux de Juillet,étaient tous Francs-Maçons. (ECKERT,la F.'.

M. dans sa véritable signification.)

VI

La Franc-Maçonnerie en 1848.

Pendant que les F.-. F.. Crèmieux, Cavai-gnac, Caussidière, Ledru-Rollin, Louis Blanc,Proudhon, Marrast, Marie, Vaulabelle, Villain,

1. E. SPULLER,Conférencespopulaires,p. 217.

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Pyat, intronisaient, au sortir des Loges 1, la

République en France, d'autres F.'. cherchaientà ébranler le trône des monarques voisins.

Nous n'avons pas à rappeler ici ce qu'ilsfirent à Vienne, à Naples et à Berlin.

Nous nous occupons spécialement de la

France, et il nous suffira d'indiquer la part quela Maçonnerie prit chez nous à l'établissementet à la reconnaissance de la seconde Républi-que.

Le 10 mars 1848, trois cents Maçons se réu-nirent sur la place de la Bourse. Ils déployè-rent un drapeau surmonté des attributs ma-

çonniques et portant cette inscription : FRANCS-MAÇONS,puis se rendirent à l'hôtel de ville,pour y offrir leur bannière au Gouvernement

provisoire.

« Citoyens membresdu Gouvernementprovisoire,dit le F.. Jules Barbier à cette occasion, une réu-nion de Francs-Maçons qui appartiennent indis-tinctement à tous les rites, vient se présenter devantvous avec le tablier pour insigne, c'est-à-dire avecle symbole de l'Égalité et du Travail.

« Nous sommestous en effet desouvriers travail-lant avec une ardeur égale à la construction d'un

édifice social où chacun ait sa part du bonheur quilui est dû. Habitués à voir des frères dans tous les

1. VoirDESCHAMPS,lesSociétéssecrètes,t. III, p. 252.

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hommes, pénétrés de la sublimitéde cette paroledivine : « Aimez-vous les uns les autres », noussaluons des acclamationsles plus vives le gouver-nement républicain,qui a inscrit sur la bannièredela France cette triple devise, qui fut toujourscellede la Maçonnerie: LIBERTÉ,ÉGALITÉ,FRATERNITÉ.

« Oui, citoyens, notre modestebannière est cellede l'union, de la sympathieentre tous les Françaiscomme entre tous les peuples. C'està ce titre quenous venons l'offrir au Gouvernementprovisoire,au cri de : Vivela République! »

M. de Lamartine répondit à ce discours :» Je n'ai pas l'honneur de savoir la langue par-ticulière que vous parlez. Cependant je connaisassez l'histoire de la Franc-Maçonnerie pourêtre convaincu que c'est du fond de vos Logesque sont émanés, d'abord dans l'ombre, puisdans le demi-jour, et enfin en pleine lumière, lessentiments qui ont fini par faire la sublime ex-

plosion dont nous avons été témoins en 1789, etdont le peuple de Paris vient de donner aumonde la seconde, et, j'espère, la dernière repré-sentation, il y a peu de jours 1. »

« Ce n'était pas assez, dit Mgr Dupanloup 2,et la Maçonnerie voulut faire une manifesta-tion plus officielle encore que cette démons-

1. LeFranc-Maçon,livraisondejuillet5848,p. 33.2. Étudesur la Franc-Maçonnerie,p. 77.

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tration spontanée des Francs-Maçons de tousles rites. En conséquence, quinze jours plustard, une nouvelle députation, composée desmembres du Grand Orient, revêtus de leurscordons maçonniques, se rendait à l'hôtel deville. Elle fut reçue par M. Grémieux et parM. Garnier-Pagès, également revêtus de leurscordons maçonniques. Le représentant du

grand maître porta la parole et dit :

« La Maçonnerie française n'a pu contenir l'é-« lan universelde sasympathie pour le grand mou-«vement national et social qui vient de s'opérer...« LesFranc-Maçonssaluentle triomphede leursprin-« cipes,ets'applaudissent de pouvoirdire que lapa-« trie toutentièrea reçupar vousla consécrationma-» çonnique. QUARANTEMILLEFRANCS-MAÇONS,RÉ-« PARTISDANSCINQCENTSATELIERS,N'ONTQU'UN« COEURETQU'UNEAMEPOURVOUSACCLAMER.»

Le F.-. Crémieux, membre du Gouvernementprovisoire, remercia les manifestants en cestermes :

« Citoyens et Frères du Grand Orient, le Gou-

« vernement provisoire accepte avec plaisir votre« UTILEet COMPLÈTEadhésion.... LA RÉPUBLIQUE« ESTDANSLAMAÇONNERIE....LA RÉPUBLIQUE» FERACEQUEFAITLAMAÇONNERIE: elle devien-« dra le gage éclatant de l'union despeuples sur

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» tous les points du globe, sur tous les côtés de« notre triangle. »

Ces discours prouvent-ils, oui ou non, quela Maçonnerie fit au moins de la politique ce

jour-là?

VII

La Franc-Maçonnerie sous l'Empireet au 4 Septembre.

La Franc-Maçonnerie se conduisit pendantle second Empire comme pendant le premier :elle se soumit pour s'étendre.

Elle reçut pour grands maîtres, des mainsde Napoléon III, le prince Murat, le maréchal

Magnan et le général Mellinet, comme elleavait reçu des mains de Napoléon 1er le roi

Joseph et Joachim Murat.Mais ces grands maîtres officiels ne savaient

rien, parce que la Franc-Maçonnerie ne livre

pas ses secrets à ceux qu'on lui impose pourchefs apparents, et sous le manteau desquelsles vrais maîtres de l'Ordre font mouvoir dansl'ombre tous les ressorts.

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« Il y a tel Maçon, disait Draeskeà la Loge deBrèmeen 1849, qui ne parviendra jamais à con-naître notre secret, pas même par les Loges etnonobstant tous sesgrades: ce n'est qu'un profane,fût-il assis à l'Orient du TempleETFUT-ILREVÊTUDESINSIGNESDEGRANDMAÎTRE.»

Et un autre F.-, s'écriait dans un discoursrécent :

«Nousvoyonschaquejourdestroisièmesgradesou

degrés qui n'auront jamaisdu maître que le cordonde soieou le tablierbrodé 1. »

Les grands maîtres donnés par les deux

Empires à la Franc-Maçonnerie furent de ces

Maçons enseignes que l'on orne du tablier, maisauxquels on ne donne rien de plus.

Aussi, lorsque le peuple redescendit dans la

rue, le 4 septembre 1870,la Franc-Maçonneriese retrouva-t-elle à son poste, au premier rangde l'émeute, sans que ses prétendus chefs pus-sent l'arrêter.

« Presque tous les envahisseurs de l'hôtel de

1. De l'Utilitédes chapitreset desconseils,par leF.. ALP.SABATIER,30°présidentdu Souv.. Cons.-.desKad.•. de la Clémente-Amitié,p. 14.

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ville, dit un témoin entendu dans l'enquête parle-mentaire 1,étaient Francs-Maçons... »

Un autre ajoute :

« Trois éléments me semblent avoir, dès l'ori-

gine, entravé la défense nationale et finalement

préparé les événements du 18 mars. Cestrois élé-ments sont :

«LESLOGESMAÇONNIQUESDEPARIS;« Les socialistesconnus sous le nom de positi-

vistes;« L'Internationale.« ... Les Francs-Maçonssemirent dans toutes les

commissions, mêmeparmi les délégués de la bou-

cherie, avec des membres de l'Internationale. On

pérorait dans les Loges, on paradait dans les enter-

rements, on siégeait dans les commissionsmunici-

pales et gouvernementales: toute idée de défensenationale était mise de côté 2. »

Veut-on une preuve plus péremptoire encorede la part que la Franc-Maçonnerie prit danscette révolution ?

Le 4 septembre 1870, à 6 h. 50 du soir, par-tait de Paris la dépêche suivante :

Gouvernementprovisoire à préfets, sous-préfets,

1. DépositiondeM.Read, conservateurdu Muséemu-nicipal,t. 11,p. 267.2. Dép.deBourgoin,t. IV,p. 538.

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gouverneur général de l'Algérie, généraux, et àtoutes les stations télégraphiquesde France 1 :

« La dynastie impériale a cessé d'exister. La

population, depuis, a prononcé sa déchéance et

proclamé la République. Ungouvernementnationalde défense, composé des députés élus à Paris dontles noms suivent, a été installé : Arago, Crémieux,J. Favre, J. Ferry, Gambetta, Garnier-Pagès, Glais-Bizoin, Picard, Pelletan,Rochefort, Jules Simon.

«Signé: AL.GLAIS-BIZOIN.»

Or, à l'exception d'un seul, TOUSles membresdu nouveau gouvernement étaient Francs-Ma-çons.

Le 31octobre, les délégués des Loges les plusavancées étaient parmi les insurgés.

Un d'entre eux, qui se trouvait à la gauchedu colonel Dauvergne lorsque les salles furentenvahies, ouvrit son paletot et fit voir au bravesoldat un large ruban rouge sur lequel étaientbrodés des signes maçonniques 2.

Enfin, quand la France épuisée conjurales « fous furieux » qui l'avaient conduite à saruine de ne pas persister plus longtemps dansune politique qui ne pouvait aboutir qu'au dé-

1. Enquêteparlementairesur lesactesdugouvernementdu 4 Septembre.— Dépéchesofficielles,t. Il, p. 209.

2. Voirla dépositiondu colonelDauvergne,Enquêteparlementaire,t. Il, p. 297.

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membrement du pays, il se trouva une Logepour écrire l'adresse suivante :

« Au citoyen Gambetta, ministre de la guerre,R...F...

« Le temps des phrases doit être remplacé parceluides actes.

« La Loge Or.-, de Clermont-Ferrand, réunie enséanceextraordinaire, le 8 janvier 1871 (E.. V.-.)

« Vientvous dire qu'en présence des tristes évé-nements qui affligent la France, seuls les moyensextrêmes peuvent encore sauver son honneur etson indépendance. Pas de découragement! prenezde suite la dictature. Vousn'avez plus le droit dereculer. Plus de demi-mesures! Ordonnezla levéeen masse: les hommesvalides répondront à votre

appel.

« Comptezsur vos F.-. F.-., commeils comptentsur vous.

« Vu et approuvé par la Loge:

« Les Enfants de Gergovie,« Le Vén.. LALANDIER1. »

1. Enquêteparlementaire.—Dép. télégr.,t. I, p.538.

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VIII

La Franc-Maçonnerie sous la Commune.

La Commune vit aussi les Francs-Maçonsvenir à elle.

« Le grand Journal officiel a raconté cettemanifestation; le F.. Thirifocq, un des princi-paux auteurs de la manifestation, l'a racontéede son côté... Pas de doute possible sur l'espritdont elle était animée. J'abrège les détails : jevais de suite au fait capital.

« Le 29 avril donc 1, sur un appel fait àtoutes les Loges de Paris, une foule immensede Francs-Maçons, déployant soixante-deuxbannières maçonniques, se rendit de la courdu Louvre à l'hôtel de ville, précédée par cinqmembres de la Commune.

1. Le 26 avril,dans une réunionpréparatoirede lagrandemanifestationdu 29,le citoyenLefrançais,mem-bre de la Commune,avait fait la déclarationquevoici:« J'étais de coeuravec la Maçonnerie,lorsque j'ai étéreçu dans la Loge133,unedesplus républicaines,et jeme suis assuré que LEBUTde la M.-, et de la Com-muneétait le même.» Notede MgrDUPANLOUP,d'aprèsle F.-. THIRIFOCQ.

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« La Commune tout entière se présente aubalcon d'honneur pour les recevoir.

« La statue de la République était là, ceinted'une écharpe rouge et entourée par les tro-

phées des drapeaux de la Commune. Lessoixante-deux bannières maçonniques vinrentse placer successivement sur les marches del'escalier ; les Frères se massèrent dans lacour.

« Dès que cette cour fut pleine, dit le Journalofficiel, les cris : Vive la Commune! vive la

Maçonnerie! vive la République universelle! sefirent entendre de tous côtés 1. »

Puis le F.-. Thirifocq2 fit le discours sui-

vant :

« CITOYENSFRÈRES,

«Je suis du nombre de ceux qui ont pris l'initia-tive d'aller planter l'étendard de la paix sur nos

remparts, et j'ai le bonheur de voir à leur tête labannière blanche de la Loge de Vincennes, sur

laquelle sont inscrits ces mots : AIMONS-NOUSLESUNSLESAUTRES.

« Nous irons présenter cette bannière la pre-

1. MgrDUPANLOUP,Étudesur la Franc-Maçonnerie,p. 79.

2. LeF.-. Thirifocqfutcondamnépourparticipationàla Commune,maisil a étécomprisdans l'amnistie.

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mière devant lesrangs ennemis ; nous leur tendronsla main, puisque Versailles n'a pas voulu nousentendre. Oui, citoyens Frères, nous allons nousadresser à ces soldats et nous leur dirons :

« Soldats de la même patrie, venez fraterniser« avec nous : nous n'aurons pasde balles pour vous« avant que vous ne nous ayezenvoyé les vôtres.« Veneznousembrasser, et que la paix soit faite.

« Si cette paix s'accomplit, nous rentrerons dans« Paris bien convaincusque nous aurons remporté« la plus belle des victoires,celle de l'humanité.

« Si, au contraire, nous ne sommes pas entendus« et si l'on lire sur nous, nous appellerons à notre« aide touteslesVENGEANCES.Noussommescertains« que nous seronsécoutés, et que la Maçonneriede« toutes les provinces de la France suivra notre« exemple; nous sommessûrsque sur chaque point« dupaysoùnosFrèresverront destroupes sediriger« sur Paris, ils iront au-devant d'elles pour les« engager à fraterniser.

« Si nous échouons dans notre tentative de paix,« et si Versailles donne l'ordre de ne pas tirer sur« nous, pourne tuer quenos Frères sur les remparts,« alors nous nous mêleronsà eux, nous qui n'avions« pris jusqu'ici le service de la garde nationale que« commeun serviced'ordre, ceux aussi qui n'en fai-« saient pas partie, comme ceux qui étaient déjà« dans les rangs de la garde nationale, et tous« ensemblenousnousjoindrons aux compagniesde« guerre, pourprendrepart àla bataille etencourager

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« denotre exemplelescourageuxet glorieux défen-« seurs de notre ville...

« Maintenant, citoyens, plus de paroles ! à l'ac-« tion 1!»

Les dix mille Francs-Maçons qui faisaient

partie de cette manifestation, descendirentensuite la ligne des boulevards, et se dirigèrentà travers les Champs-Elysées vers les rem-

parts.Ils y plantèrent les soixante-deux bannières

maçonniques, et parlementèrent avec les géné-raux pour obtenir une paix basée sur le pro-gramme de la Commune.

Cette négociation est ainsi racontée par un

Franc-Maçon :

« Le groupe principaldesdélégués,au nombre de

quarante environ, franchit les travaux de la porteMaillotet s'avance, bannières en tête, par la grandeavenue de Neuilly, sur la barricade versaillaisedu

pont de Courbevoie. On les suit des yeux avec

angoisse.Maisdécidémentles canons de Versaillesont suspendu leur feu.

« Au pont, le général***reçoit les déléguéset lesconduit au général commandant supérieur desopérations sur ce point. Trois délégués seulement,

1. Appelaux Francs-Maçonsde tous lesrites, par leF.-, THIRIFOCQ.

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les FrèresThirifocq,Fabrequetteet Levacque,eurentla permissionde passer, les yeuxbandés, les lignesversaillaises.Legénéral***,Franc-Maçonlui-même,accueillit ses frères avecdéférence,courtoisie,etparles saluts maçonniques; mais il leur déclare qu'iln'est que le soldat, le bras qui exécute. Il a puprendre sur lui d'arrêter le feu, à la vue desbannièresmaçonniques; mais il n'a pas le pouvoird'accorderune trêve bien longue.

«Il engage donclesFrères à envoyerdes députésà Versailles.

« Il met une voiture à leur disposition, et deuxdes dignitaires se mettent aussitôt en route pouraller trouver le chef du pouvoir exécutif.Verscinqheures trente minutes du soir, le feu cesse défini-tivement du côté de Versailles. On parlemente, etles deuxdéléguésde laFranc-Maçonnerieserendentà Versailles. Il est convenu de part et d'autre quele feu ne pourra être répris,qu'après le retour des

délégués 1.»

La négociation ne réussit pas.Les F.-. Maçons, au nombre de 5,000, déci-

dèrent alors, à l'hôtel de ville d'abord, au

cirque Napoléon ensuite, « que l'on exécute-rait le décret de la Commune sur la levée d'hom-

1. LesFrancs-Maçonset la Communede Paris. Durôle qu'a joué la Franc-Maçonneriependantla guerrecivile,parunFranc-Maçon,M.-., p. 34,35,36.

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mes de 19 à 40 ans, mariés ou non mariés;

que tous les Francs-Maçons... combattraientdans les rangs des fédérés, répartis dans lesbataillons avec leurs bannières déployées..., et

qu'on répondrait armes par armes » aux Ver-saillais 1.

1. « MONSIEUROLIVIER,« Veuillezbienm'excuserprèsdelacompagnie,sije ne

suispusparmivous: nosréunionsontlieutouslesjours;nousavonsencoretrois journéesà consacrerà cestra-vaux,

« Voicicelled'hier; veuillez,je vousprie, endonnerconnaissance:

« Délibéré: 1. FusiondesFrancs-Maçonset desCom-« pagnonsdu Devoirde toutesles corporations,quelles« qu'ellessoient.

« Aunombrede 5,000environ,il a étédécidéà l'hôtel« deville,et ensuiteau cirqueNapoléon,quel'onexécu-« teraitle décretde la Communesur la levéed'hommes« de 19à 40 ans,mariésou nonmariés.

«2,TouslesFrancs-Maçons,ex-CompagnonsduDevoir,« équipéset habillés,d'icià vendredi,nouscombattrons« dansvos rangs,répartisdanstousles bataillons,avec« nosbannièresdéployées.Notredeviseest: VAINCREOU« MOURIR.Attenduquetoutesles démarchesfaitesà Ver-« saillesn'ontaboutià rien,nousrépondronsarmespar« armes,et dudroitsortirala victoire.Lesangsiprécieux« qui coulese payeracher.

« 3. Nousavonsétéacclaméssur lepassagedesbou-« levardspar unefouleimmense.

« 4. Cesdeuxdécretsont étévotésa la majoritéabso-« lue.Réunionvendrediaucirque,entenuedegardenatio-

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De plus, « un appel aux armes fut lancé, aumoyen de ballons,par la Fédération desFrancs-

Maçons et Compagnons de Paris, à tous les

Francs-Maçons des départements.« Cet appel aux armes se terminait par ce

cri : Vive la République! vivent les communesde France fédérées avec celle de Paris i ! »

Il était naturel que la Franc-Maçonnerie ap-puyât la Commune. Ceux qui trônaient à l'hôtelde ville n'étaient-ils pas à elle ? « Essayez deprouver que je suis un imposteur, disait auxLoges un de leurs anciens dignitaires 2, enme citant UNHOMME,parmi les chefs de laCommune, qui ne fût pas initié, UNSEUL!» Ledéfi n'a pas été relevé, parce qu'il ne pouvaitl'être. Il suffit en effet de feuilleter les Annuai-res maçonniques pour y trouver, entr'autresnoms, ceux de Gaston Crémieux, de Fonvielle,de Goupil, de Gaillard, de Lefrançais, de Protot,de Bèrgeret, de Jules Vallès et de vingt autres.N'a-t-on même pas vu, à la mort de l'un des

« tional,Nousreprendronsensuitenos bannières,quise« trouventtoujourssurlesremparts.»

« Riendeplusàvousdirepourl'instant.«Je vousserrela main.

«Toutà vous..., D. »(Enquêteparlementairesur l'insurrectiondu 18mars,

p.522.)1. V. Mgr.DUPANLOUP,p. 80.2. Révélationsd'unrosecroix,p. 105.

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membres les plus violents de la Commune,homme dont la complicité dans les incendiesavait été judiciairement établie, les Loges con-

voquer autour de son cadavre tous leurs ad-hérents ? « La Franc-Maçonnerie vient de per-dre un de ses membres, écrivait il y a troismois le Motd'ordre, le F.-. Ranvier, ex-véné-rable de la Loge la Ligne-Droite, est mort. De-vant la tombe entr'ouverte de ce vaillant ci-

toyen, de ce républicain inflexible, la fraternité

maçonnique ne se démentira pas. » Et de fait,la fraternité maçonnique n'a pas même reniéce condamné de droit commun, qui avait mé-

rité, paraît-il, le triste honneur d'être comparépar les siens à Chaumette 1!

1. Unautre fait prouvebien lesliensdefraternitéquiunissaientla Communeà la Franc-Maçonnerie.A peinearrivésà la Nouvelle-Calédonie,le premiersoindescon-damnésfut d'y fonderuneLoge,l'Union-Calédonienne.CetteLogefut ferméepar ordresupérieur,aprèsl'enquêtede l'amiral Ribourt sur l'évasionde Rochefort.Il futprouvéquelesF.-. F.-, avaientparticipéà l'évasiondurédacteurde laLanterne.

D'ailleurs,le jourmêmede l'assassinatdes otages,nelisait-onpas sur les muraillesde Paris un appel« aux« Francs-Maçonsde touslesrites et de toutgrade» pourdéfendrela Commune?

« L'instructionquenous avonsreçuedansnosrespec-« tables ateliers, était-ildit danscettepièce, dictera à« chacunde nous, à tous, le devoir sacré que nous« avonsà remplir.»

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IX

Le But de la Franc-Maçonnerieest politique.

Nous n'avons rien à ajouter : de pareils faits

parlent d'eux-mêmes.L'histoire en main, nous avons prouvé que

des Francs-Maçons furent mêlés à toutes nos

révolutions, de 1789 à 1871.Il nous reste à démontrer qu'en cela ils se

conformèrent à l'esprit de la Maçonnerie, et

n'agirent pas alors comme simples particu-liers.

C'est ce que l'on conteste et ce qu'a prétendu,précisément à propos de la dernière manifes-tation dont nous venons de parler, le GrandOrient de France.

Mais c'est à tort, et nous espérons bien pou-voir le prouver.

Comment établit-on que la Franc-Maçonne-rie ne s'occupe pas de politique ?

Par l'article 2 de la constitution votée en1865.

Il est dit dans cet article : « La Franc-Ma-

çonnerie ne s'occupe pas des constitutions des

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États ; dans la sphère élevée où elle se place,elle respecte les sympathies politiques de cha-cun de ses membres ; dans ses réunions, toutediscussion à ce sujet est formellement inter-dite. »

Mais qu'importe cette interdiction, si l'on n'entient pas compte ?

Qu'importe qu'on dise dans les règles : «Pasde politique!» si la Maçonnerie est de fait« LELABORATOIREDELARÉVOLUTION? 1»

Et elle l'est !Au texte caduc ou hypocrite dont on se ré-

clame auprès des naïfs, nous opposons l'aveutrès explicite du Franc-Maçon Louis Blanc :

« Desemblablesréserves, commandéesà la pru-dence d'une associationque menacent tant de gou-vernements ombrageux, ne suffisent pas pour an-nuler les influencesnaturellement révolutionnaires,quoique en général pacifiques, de la Franc-Maçon-nerie. » (Hist. de la Révolution, passage cité plushaut.)

Nous y répondons encore par la parole delord Carnarvon, pro-grand maître d'Angleterre:

« La Franc-Maçonnerieétrangère est entièrementdifférente de ce qu'elle est en Angleterre, sur-

1. HENRIMARTIN,Hist. deFrance,t. XVI,p. 595.

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tout en ce que, dans ce pays, elle défend loyale-ment la constitution, tandis que, sur lé continent,on la voit CONSPIRANTcontre l'ordre de choseéta-bli. (Mondemaçonnique, p. 506.)

Et en outre, par ce passage du Free-Mason,qui, après avoir cité le Monde maçonnique,écrit :

« Celaest de la propagande maçonniquerévolu-tionnaire, et nous prierions volontiers le F.. Cau-bet de nous donner un « Ça ira » maçonniqne,pour compléter l'absurdité. »

Enfin, nous demandons ce qu'il vaut, ce textesi bénin, en présence des témoignages sui-vants, bien autrement concluants encore queceux que nous venons de faire passer sous les

yeux de nos lecteurs :

«La Franc-Maçonnerie,vous ne l'ignorez pas, ade tout temps rendu les plus grands services à lacause de la liberté dans nos luttes politiques. Bienavant la révolution française, les affiliésde la Ma-çonnerie s'occupaient des grands intérêts publicsdans leurs réunions, et la Maçonnerieavait ouvertune Logetrès célèbre, celle qui reçutVoltairequandil revint à Paris pour y mourir, qu'on appelait la

Loge des Neuf-Soeurs,et à laquelleAPPARTENAIENTLESHOMMESQUIONTLE PLUSMARQUÉDANSLA

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RÉVOLUTIONFRANÇAISE.» (E.SPULLER,Conférences

populaires, VIIIeconf., p. 183.)

« Oui, disons-le sans détour, c'est à l'influence

de la Maçonnerie qu'il faut attribuer les grandsévénementspolitiques,les heureuses transformations

qui ont donné à la plus grande partie des peuplesde l'Europe des monarchies constitutionnelles etont rendu à l'indépendance presque tout, le conti-nent américain. » (L'Astrée,journal maçonnique,1845.)

« De toutes parts les Maçons... fondent des

écoles, s'affirment dans le monde profane... Ils

font plus encore : ils prennent UNEPARTACTIVEau mouvement du siècle. » (F.-. BRÈMOND,Monde

maçonnique, fév. 1867, p. 63.)

« Le suffrageuniversel ayant été mis en vigueurdans les ateliers, ce furent des Maçonsqui deman-dèrent les premiers son application dans le monde

profane... Le véritable rôle de la Maçonneriecon-siste A DEVANCERLA SOCIÉTÉPOLITIQUE.» (F..BABAUD-LARIBIÈRE,Monde maçonnique, juillet1869, p. 169.)

« Dans les crises politiques, chaquefois qu'il le

fallait, LE CENTRE,LE POINTD'APPUIDELARÉSIS-TANCEÉTAITLA,DANSLAMAÇONNERIE.

« LAMAÇONNERIES'ESTMÊLÉEACTIVEMENTAUXLUTTESPOLITIQUES...Si l'opinion libérale

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a triomphé en Belgique, c'est A LAMAÇONNERIEQU'ELLEDOITSONTRIOMPHE1. »

« La Franc-Maçonnerie,qu'est-elle en 1872? quesera-t-elle en 1873? et seizeans après, c'est-à-dire,additionnons ce nombre, en mil huit cent quatre-vingt-neuf!!! Elle sera ce qu'a dit le F.-. Arouetde Voltaire, elle sera ce que le F.. Alfred Blanchea répété le jour de sa réception à la Loge Saint-Lucien-Lumière... TOUTou RIEN2. »

« Les gouvernements de ce siècle n'ont pas af-faire seulementaux gouvernements, aux empereurs,rois et ministres, mais encore aux sociétéssecrètes,éléments dont il faut tenir compte; qui, au dernier

moment, peuvent mettre à néant tous les arrange-ments; qui ont des agents partout, des agents sans

scrupule qui poussent à l'assassinat et peuvent, s'ille faut, amener un massacre. »(Lord BEACONSFIELD,au banquet d'Aylesbury, 20 septembre 1876) 3.

1. LeF.-, VERHAEGEN,grandmaîtreau GrandOrientde Belgique(1851).Il est à remarquerque l'article 135des G.•. 0. •. de Belgiqueindique, lui aussi,que «lesLogesne peuvent,dansaucuncas, s'occuperdematièrespolitiques.» On voit ce quevalent ces fameuxrègle-ments!

2. De l'Utilité des chapitreset des conseils,par leF.•. ALFREDBATIER,30eprésidentdu Souv.•. Cons.-.desKad.. de la Clémente-Amitié,p. 34.

3. Veut-onvoircesgravesparolesdu premierministrede la reineVictoriaconfirméespar la Maçonnerie?qu'onlise seulementces quelqueslignes:

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Pourquoi d'ailleurs les Francs-Maçons seseraient-ils abstenus de prendre part aux luttes

politiques ?Leurs chefs avaient officiellement agité la

question : la Maçonnerie devait-elle s'occuperde politique? et ils avaient répondu : Oui.

« LesLoges, suivant l'assemblée constituante dela Maçonnerieitalienne, séance du 2 mai 1872, ontla faculté de discuter les questionsd'ordre religieuxet POLITIQUE;et la Maçonnerieétudie les questions

« Malheurà celuiqui voudraitbarrer le cheminà laFranc-Maçonnerie!dit le grandmaître SaldanhaMarinoà Riode Janeiro: ministres,régente,trône, tout dispa-raîtra dans l'abîme.Frères, en avant!... Il faut que lepeupledétruiseles dictatures,soitcouronnées,soitcivi-ques, soit des ointsdu Seigneur,soit des simplesplé-béiensélevésaupouvoir.» (Univers,3 sept.1876.)

« Malheuraux souverains! avait dit déjà en 1845l'Astrée,journal de la secte, malheuraux souverainsquis'obstineraientà ne pas appliquerles principesdelaMaçonnerie!La réformereligieuseduseizièmesiècleetlarévolutionfrançaises'ontlà pour apprendreaux peuplescommentilsdoiventrevendiquerleurs droits. Aujourmarqué,lesMaçonssortentde leurs temples,et renver-sent tout ce qui fait obstacleà leursdesseins.»

Faut-ils'étonneraprèscelaqu'unhommeparfaitementau courantdesmystèresdesLoges,ait écrit: « Leseuldangerquimenacele monde,depuisla fin du derniersiècle,est tout entierdansl'organisationredoutabledessociétéssecrètes.» (Révélationsd'un rose-croix,p. 46.)

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sociales, sans restriction d'espèceou de degré. »

(Mondemaçonnique, t. XIV,p. 250.)

« LaMaçonnerie,d'après le GrandOrientde Bel-

gique, n'a point pour but d'établir des principes à

respecter seulement dans l'étroite enceinte de sesassemblées; c'est la société tout entière qu'elle a

pour objet : les Logessont des écoles,où l'on doitformer des hommes, aux convictions raisonnées,afin qu'ils luttent ensuite avec vigueur dans lemonde profane, ETSURTOUTDANSL'ARÈNEPOLI-TIQUE.» (V.A. NEUT,t.1, p. 267.)

Le Monde maçonnique disait de son côté

que « la Maçonnerie façonne les hommes,qu'elle les élève et les rend propres AUXLUTTESDUDEHORS», et qu'ensuite, « c'est aux Maçonsqu'il appartient de réaliser AL'EXTÉRIEURses

conceptions. » ( T. X., p. 49.)

On fit donc de la politique, plus ou moinsouvertement, suivant les pays et suivant les

gouvernements; mais on en fit partout, et nulle

part on ne se crut enchaîné par un programmequi n'était, en définitive, qu'un trompe-l'oeil àl'adresse des dupes.

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X

Comment la Franc-Maçonnerie fait

de la politique.

Veut-on maintenant savoir ce qu'on entend,dans la Maçonnerie, par ces mots : prendrepart « aux luttes du dehors » et « réaliseral'extérieur les conceptions » maçonniques? —

Les Loges et leurs adeptes vont nous l'appren-dre:

« En faitde POLITIQUE,nous dit le F.'. VanHum-

beeck1, tout ce qui intéresse l'homme, ses besoins,ses droits, ses devoirs; tout ce qui louche à la

société,pour laquellel'hommeest fait; les qualitéset les vicesde l'organisationsociale..., en principecommedansl'applicationauxsociétésexistantes,ESTDURESSORTDELAMAÇONNERIEet de chacun de sesmembres.» (A.NEUT.,t. I, p. 220.)

« Toutes les grandes questions de PRINCIPES

POLITIQUES,déclare de son côté le F.-. Bourlard,grand orateur du GrandOrientde Belgique;tout ce

qui a trait à l'organisation, à l'existenceet à la vied'un État, oh! cela,oui, CELANOUSAPPARTIENTENPREMIÈRELIGNE.»

1. Aujourd'huiministrede l'instructionpubliqueenBelgique.

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Telle est la ligne de conduite générale. Maisla Maçonnerie ne s'en est point tenue là : elleest entrée dans les détails.

Entrons-y avec elle.

XI

La Franc-Maçonnerie dans les élections.

La première de ses préoccupations a étéde s'assurer des représentants dans toutes lesassemblées du pays, depuis le conseil muni-cipal jusqu'au sénat.

Elle a donc réglementé les élections.C'est elle, nous l'avons vu et elle s'en est

vantée publiquement, qui, la première, « avaitdemandé l'application du suffrage universeldans le monde profane »: il était juste, pensait-elle, qu'elle en profitât. — Elle en a profitédans une large mesure, grâce aux prescriptionssuivantes, qu'elle avait eu grand soin de por-ter :

« Un candidat maçon sera d'abord proposé, par« la Logedans le ressort de laquelle se fera l'élec-« tion, à l'adoption du Grand Orient, pour être« ensuite IMPOSÉaux Frères de l'obédience.

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« Dans l'élection, qu'elle soit nationale, provin-« ciale ou municipale, il n'importe, l'élection du« Grand Orient sera également réservée.

« Chaque Maçon JURERAd'employer toute son« influence pour faire réussir la candidature« adoptée.

« L'élu de la MaçonnerieSERAASTREINTà faire« en Loge une professionde foi, dont acte sera« dressé.

« Il sera invité à recourir aux lumières de cette« Loge ou du Grand Orient dans les occurrences« graves qui peuventse présenter pendant la durée« de son mandat.

« L'inexécution de ses engagementsl'exposera à« des peines sévères, même à l'exclusion de« l'Ordre.

« Chaque Logepouvant juger utile de s'aider de» la publicité devra se ménager des moyens d'in-« sertion dans les journaux; mais le Grand Orient« lui recommande ceux de cesjournaux qui auront« sa confiance.» (A. NEUT,t. I, p. 266.)

Ce n'est pas tout: si le candidat, une fois

élu, manque à son mandat et à sou serment,voici de quels droits le Grand Orient armealors les Loges et quels devoirs il leur indique :

« Le GrandOrient, sans hésitation, décide que« non seulement les Loges ont LE DROIT,mais« encore LEDEVOIRde surveiller LESACTESDE LA

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« VIEPUBLIQUEde ceux de leurs membresQU'ELLES« ONTFAITENTRERDANSLESFONCTIONSPUBLI-« QUES;de réprimander, et même de retrancher du« corps maçonnique les membres qui ont manqué« aux devoirsque leur qualité de Maçonleur im-« pose, SURTOUTDANSLA VIEPUBLIQUE...,etc. »

Qu'on ne nous dise pas que le document quenous produisons ici est un document émanantdes Loges belges. Nous répondrions, avec leF.-. Ragon, « que la Maçonnerie n'est d'aucunpays » (Cours philosophique, p. 40), et avectous les documents maçonniques, unanimessur ce point, « que les Maçons peuvent suivredans leurs travaux des rites différents, maisque le but en est toujours le même » (art; 5,règlement, 1826); « que tous les rites sontsortis de la même source et qu'ils tendent aumême but. »

Du reste, veut-on un exemple entre mille dela part que la Franc-Maçonnerie prend auxélections?

Le Monde maçonnique du mois de mai 1876nous rapporte que, dans une fête qui leur futdonnée, à l'occasion de leur élection, par laLoge la Sincérité, de Besançon, M. Oudet, sé-nateur, et le député du Doubs, tous deuxF.-. M.-., remercièrent leurs Frères, en décla-rant hautement qu'ils devaient leur élection auconcours de la Maçonnerie.

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La Chaîne d'union parle aussi de Frèresdéputés ou sénateurs,« arrivés, pour la plupart,grâce à la Maçonnerie. »

Enfin n'avons-nous pas l'aveu de l'écrivainofficiel des Loges, du F.-. Ragon, qui a dit :

« Si je vous déroulaisla liste des mots d'ordre« qu'ont fait circuler, dans cet Orient, les préten-« dues suprêmespuissances qui ont surgi dans ces« derniers temps, vous reconnaîtriezmieux cette« vérité : que TOUSLES CHEFSMAÇONNIQUESSE« MÊLENTDE POLITIQUE,malgré la défense faite« aux adeptesde s'y livrer. '» (Coursdephilosophie,page 384.)

En présence de pareils documents, peut-on,de bonne foi, soutenir que la Franc-Maçonneriefuit la politique, et que, si ses membres s'en

occupent, ce n'est qu'en qualité de citoyens?Nous ne le croyons pas, et une dernière ci-

talion va mieux le prouver encore.

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XII

Le Programmepolitique de la Franc-Maçonnerie.

En 1855, le F.. Goffin s'écriait dans uneséance solennelle tenue par la F.-. M.-. :

« Ne serions-nous plus les fils de nos pères? neserions-nous plus les descendants de ceux qui ontfait 89?... LE TEMPSESTVENUD'OPPOSERUNEBARRIÈREPUISSANTEAUXENVAHISSEMENTSDUCLERGÉ1; d'organiser une opposition formidablecontre les hommeset les idées du passé ; de rani-mer le zèle et la foi M.'., et de provoquer l'unionsolidaire de tous ceux qui préconisent le progrèsdel'humanité. Laissez-moi,mesFF.'., voussignalerquelques principes essentiels, sur lesquelsdevra se

porter votre attention lorsqu'il s'agira d'élaborerune professionde foi.

PRINCIPESA RÉSERVERPOURL'AVENIR

« Suffrageuniversel direct.« Abolition des armées permanentes, causes de

ruine et d'oppression pour lespeuples.

1. C'est le mot d'ordre de la campagneactuellementdirigéecontrela religion.

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« Suppression de la magistrature inamovible,origine des injustices et desprocèsscandaleux.

« Abolitiondes traitements du clergé, désormaisrétribué par les croyants de chaqueculte.

PRINCIPESD'APPLICATIONIMMÉDIATE

« Suffrage universel pour les élections provin-cialeset communales,commemoyen d'habituer peuà peu la nation à l'exercice de son pouvoir souve-rain.

« Instruction primaire gratuite et obligatoire.« Suppressionde laBanquenationale, et établis-

sement d'un vaste système de crédit foncier, com-mercial et agricole.

« Organisation du travail par la création de

grandes associationsouvrières.«Réductionde tous les budgets,et principalement

de celui de la guerre.« Associationspour rendre les derniers devoirs

aux morts sans le concoursdu clergé.« Abolitionde la peine de mort en matière poli-

tique et criminelle.«Tel doit être, selon moi, l'ordre du jour de la

grande réunion M., qui aura lieu prochainement.Voulons-nous écraser l'infâme ou le subir !!!

etc., etc. »

(Discours prononcé à la fête solsticiale de laR.-. Loge. Liège, 1855.)

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Depuis 1855, bon nombre de ces principesont été sanctionnés par une loi.

Les autres le seront, la Franc-Maçonnerieaidant.

L'abolitiondes armées permanentes, le.F.-.

Laisant, de la Libre-Conscience,de Nantes,tend à la faire prononcer. N'y pouvant arrivertout de suite, il a du moins proposé la réduc-tion du service à trois ans.

La suppressiondela magistrature inamovi-

ble, le F.-.Boysset ient de l'obtenir, sous uneautre forme, de la Chambredes députés.

L'abolition des traitements du clergésera lelot du F.-. Guichard, l'ardent ennemi des Jé-suites.

L'instruction primaire laïque, gratuite et

obligatoire, le F.. Barodet espère l'obtenir,grâce à son collègue M.Jules Ferry.

Le F.'. Pelletana pris à coeur de soustraireles morts aux vaines pompes des funérailles

religieuses.Et le F.-. LouisBlanc est toujours le cham-

pion résolu de l'abolition de la peine de mort.Inutile de relever un à un tous les autres

articles du programme maçonniquequi bientôtseront pour nous des lois.

Ce que nous voulions prouver, c'est que laF.-. M.-,mentait, quand elle affirmaitqu'ellene s'occupait pas de politique.

Or nous avons montré :

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1° Que des F.-. M.-, avaient été mêlés à tou-tes nos révolutions depuis 1789 ;

2° Qu'en prenant part à ces événements, ilsavaient obéi à l'esprit de leur secte ;

3° Que, malgré les soi-disant défenses ins-crites pour les gens crédules dans ses constitu-tions, la Maçonnerie s'occupait activement de

politique;4° Qu'elle ne faisait élire ses membres

qu'après leur avoir, directement ou indirecte-ment, imposé un programme qu'ils s'enga-geaient à réaliser;

5° Enfin, qu'elle surveillait l'exécution des

promesses faites aux Loges et qu'elle y tenait

soigneusement la main.

XIII

La Franc-Maçonneriedans le gouvernement de la France.

Et maintenant veut-on savoir comment la

Franc-Maçonnerie est représentée en ce mo-ment dans les hautes sphères du pouvoir ?

Au sein du conseil des ministres, elle a aumoins trois affiliés bien reconnus : les F.-. F.-.

Constans, Tirard et Jules Ferry.Au Sénat, elle compte de nombreux initiés :

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les F.. F.-. Pelletan, Carnot, Challemel-La-Cour, Corbon, Emmanuel Arago, Barne, Le-royer, Gresley, George, Victor Hugo, La Serve,Laurent Pichat, Littré, Oudet, Schoelcher,Testelin, Tolain, etc., etc.

A la Chambre, c'est pire encore.Le président est Franc-Maçon.Deux vice-présidents sur quatre : les F.

F. Bethmont et H. Brisson le sont aussi.La Franc-Maçonnerie détient en outre les

présidences et vice-présidences des plus im-portantes commissions : au budget, par exem-ple, elle préside, en la personne du F. Bris-son ; les vice-présidents sont à elle, et presquetous les rapporteurs lui appartiennent. Citons-en quelques-uns seulement.

Le F. Maurice Rouvier est rapporteur gé-néral de cette commission ;

Le F. Antonin Proust est rapporteur pourle budget des affaires étrangères ;

Le F. Parent, pour les postes et télégra-phes :

Le F. Albert Joly, pour la justice ;Le F. Millaud, pour l'instruction publique;Le F. Lockroy, pour les beaux-arts ;Le F. Gatineau, pour les cultes ;Le F. Dréo, pour la marine, etc., etc.

L'importance d'un pareil fait ne peut échap-per à personne.

11 serait aisé de faire un travail analogue

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pour toutes les autres commissions : nous ytrouverions les Francs-Maçons, comme nousles avons trouvés à la commission du budget.

Si maintenant nous passons aux divers grou-pes qui forment la majorité, nous en voyonsencore les bureaux aux mains de la Maçonnerie.

Le président de l'extrême gauche, le F.Louis Blanc, est Franc-Maçon.

Le président et un des deux vice-présidentsde la gauche républicaine, les F.-. F.-. Bernard

Lavergue et Langlois ; le président et les deux

vice-présidents de l'Union républicaine, nom-més le il février dernier, les F.\ F. 1.Brisson,Boysset et Allain-Targé, le sont aussi.

Ce ne sont peut-être là que coïncidences for-tuites. Mais que répondre à qui s'en autoriserait

pour prétendre que ces groupes sont eux-mêmesformés en majorité de Francs-Maçons?

Or ces trois groupes font la majorité de laChambre.

Jusqu'à preuve du contraire, on pourrait doncen conclure que la Maçonnerie est maîtresseà la Chambre.

Désire-t-on, du reste, que nous nommions

quelques-uns des Frères qui siègent parmi nos

députés? Outre ceux que nous avons cités plushaut, en voici quelques autres :

Les F.F. de Mahy,députéde la Réunion, ques-teur de la Chambre; — Jean David, député du

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Gers, secrétaire de la Chambre; — Andrieux,député de Lyon, préfet de police; — Cantagrel,député de la Seine; — Carrey, député de Seine-et-

Oise; — Germain Casse, député de la Seine; —

Chevandier, député de la Drôme; — Clemenceau,député de la Seine; — Codet, député de la Haute-

Vienne; — Bamberger, député de la Seine; —

Barodet, député de la Seine; — César Bertholondéputé de la Loire ; — Louis Blanc, député de la'Seine; — Bonnet-Duverdier,député du Rhône; —

Bouchet, député des Bouches-du-Bhône;— EmileDeschanel,député de la Seine; —Desséaux,députéde laSeine-Inférieure; — Dréo, député du Var; —

Ducamp,députédu Gard; — Duclaud, député de la

Charente; —PascalDuprat, député de la Seine; —

Favant, députédu Gard ; — Frébault, député de laSeine; — Ch. Flôquet, député de la Seine; —

Alphonse Gent, député de Vaucluse; — Girault,député du Cher; — Guichard, député de l'Yonne;— Guyot-Montpayroux,député de la Haute-Loire;— Greppo, député de la Seine;

— Hérisson,députéde la Seine; —Hovius,député d'Ille-et-Vilaine; —

Joigneaux,député dela Côté-d'Or;—Labitte,députédela Somme;— Laisant, député de la Loire-Infé-rieure;— Lavergne, député du Tarn; —Lecher-bonnier, dépulé de la Corrèze; — Leconte, députéde l'Indre; — Lepouzé, député de l'Eure; —

Lockroy,député des Bouches-du-Rhône;— Madierde Montjau,député de la Drôme; — Malens,députéde la Drôme; — Marion, député de l'Isère; —

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Marmottan, député de la Seine; —Jules Méline,député des Vosges; — Mestreau,députéde la Cha-

rente-Inférieure; — Nadaud, député de la Creuse;—AlfredNaquet, députéde Vaucluse; —.Alexandre

Papon, député de l'Eure ; — GeorgesPérin, députéde la Haute-Vienne; — Peulevey, député de la

Seine-Inférieure;—Poujade,député de Vaucluse;—Ratier,député du Morbihan; —Récipon, députédes

Alpes-Maritimes; — Rouvier, député des Bouches-du-Rhône; —Saint-Martin, député de Vaucluse;— Talandier, député de la Seine; —Thomas, dé-

puté de la Marne; — Tiersot, député de l'Ain ;—— Vietle, député du *Doubs1.

1. Si l'on veutêtre renseignéexactementsur le dé-vouementde cesdéputésà la Franc-Maçonnerie,qu'onécoute cette promessede l'un d'eux. Le F. Viette,députédu Doubs,disaiten 1876,dansla LogeSincérité,Parfaite-Unionet Constante-Amitiéréunies, de Be-sançon:

« Notrepropagandeest constante,elleest universelle,elleest infinie,commele progrès; et moi,anciendéjàparmivous,l'un des nouveauxvenus parmi les repré-sentantsde la France,je puis vous dire, au nomde lanation: Vousavezpréparé notre oeuvre,vous y tra-vaillezchaquejour ; nousferonstousnoseffortspourl'achever.» (Mondemaçonnique,18°année,p. 8.)

Et la Chaîned'union,de Paris, journal de la Maçon-nerieuniverselle(12eannée,p. 88),saluaitainsil'arrivéedes nouveauxélus:

« Nousconstatonstout d'abord,avecune réellesatinsfaction,quenous comptons,au nombre des sénateur

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Sortons-nous du Parlement pour entrer àl'Hôtel de ville? — La majorité du conseil mu-nicipal est acquise à la Franc-Maçonnerie.

Leprésident Thulié est Franc-Maçon, ainsi queles F.-. F.-, Emile Chevalier; — Blanche; —

François Combes,vice:présidentdu conseil généralde la Seine;—Louis Combes,rédacteurde la Répu-blique française; — Deberle; — Eugène Delattre;— Denizot; — Forest; — Germer Baillière; —

Ernest Hamél; — Harant; — Hattat; —de Heredia;—Hovelacque;— Hubbart; —Jacques; — Jobbé-

Duval; — Lamouroux; — de Lanessan; — Ch.

Lauth, administrateur de la manufacturede Sèvres;— Level; — Manier; — Marsoulan; — AntideMartin; — colonelMartin; — Masse; —SaturninMorin;—Murat;—UlysseParent; —Perrinelle; —E. Rigaut;—AristideRey;—JulesRoche,rédacteurde la Justice ; —Sick, tous conseillersmunicipaux.

La présidence du conseil général de la Seineest aussi aux mains des Loges, représentées parle F.-. Engelhard.

Quant à la police, elle est dirigée, à la pré-fecture, par un chevalier Kadoche, membre duConseil des 33, le F.-. Andrieux; et à la police

et des députésélus, bonnombrede nosFrères; nousles avonsconnus,pour la plupart, commedesFrancs-Maçonsdesplus actifset des plusdévouésà notre ins-titution.»

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municipale, par le vice-président de ce mêmeConseil suprême du Grand Orient, le F.-. Cau-bet, homme de lettres.

Ce n'est pas tout.Au conseil d'État, nous trouvons les F.-. F.-.

Castagnary, Laferrière, Antonin Dubost, pourne citer que quelques noms. Dans le haut per-sonnel des ambassades figurent les. F.-. F.-.

Challemel-Lacour, ambassadeur à Londres, etEmmanuel Arago, ambassadeur à Berne. Dansl'administration, les F/. F.-, sont si nombreux,que c'est à peine si l'on en peut nommer les plusillustres : les citoyens préfets Schnerb, Mahias,Massicault, par exemple, ou le F.-. Lauth,admi-nistrateur de la manufacture de Sèvres. Enfinil n'est pas jusqu'à la magistrature qui nesoit envahie, et tout le monde sait qu'elle aeu la douleur suprême de voir confier la pre-mière présidence de la cour des comptes à un

représentant des Loges, le F.-. Paul Bethmont.Bien entendu, tous ces Francs-Maçons tou-

chent de gros émoluments. On devine aisémenten effet qu'ils entendent le désintéressement,comme la charité, à leur façon. Mais on nepeut se faire une idée; de ce que coûtentles Loges à la France qu'en groupant quelqueschiffres, épars dans le budget. Nous avonscommencé ce travail, et nous le livrons à noslecteurs tel quel. Si incomplet qu'il soit encore,il est des plus édifiants.

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Voici donc les traitements attachés à quel-ques-unes des fonctions détenues en ce mo-ment par des membres de la Franc-Maçon-nerie :

Ambassade à Londres (le F.-. Challemel-

Lacour). 200 000Ambassade à Berne (le F.-. Emma-

nuel Arago). 60 000Présidence du conseil des ministres

et ministère de l'instruction publiqueet des beaux-arts (le F.-. J. Ferry). 60 000

Ministère de l'agriculture et ducommerce (le F.'. Tirard). 60 000

Ministère de l'intérieur et des cultes

(le F.-. Constans). 60 000Présidence de la Chambre des dé-

putés (le F.-. Léon Gambetta). 72 000Présidence de la cour des comptes

(le F.-. Paul Bethmont). 30 000Indemnité allouée à chacun des sé-

nateurs dont la liste a été donnée plushaut. - 9 000

Indemnité allouée à chacun des dé-

putés nommés précédemment. 9 000

Questure de la Chambre, en sus del'indemnité allouée aux députés (leF.-. de Mahy). 10 000

Préfecture de police (le F.-. An-

drieux). 60 000

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Direction de la police municipale (leF.-. Caubet). 12 000

Présidence de section au conseild'État (le F.-; Laferrière).

- 18 000Traitement du conseiller d'État {le

F.-. Castagnary). 15 C00Direction au ministère des cultes et

traitement de conseiller (leF.•. Antonin .Dubost). 15 000

Administrateur de la manufacturede Sèvres (le F.vCh. Lauth)...

Préfecture de 1reclasse. 35 000— 2e classe. 24 000— 3e classe. 18 000

(LesF.-. F.-. Schnerb, Mahias, Mas-

sicault,.etc. )J'en passe, et non point des plus à dédaigner.

Mais comprend-on maintenant pourquoi, aprèsavoir crié si fort que les congrégations non re-connues gouvernaient la France et qu'il fallaitviolemment les dissoudre, les Loges ont tant

parlé des richesses immenses de ces pauvresvolontaires ?

En concentrant l'attention publique sur ces

religieux, dont pas un n'émargeait au budget,la Franc-Maçonnerie la détournait de ceux quien vivaient réellement, et, en bonne mère, elleassurait la tranquille possession de leurs gras-ses prébendes à ses enfants.

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XIV

Conclusion.

Après ce que nous venons de montrer, toutest expliqué : l'article 7 du F.-. Jules Ferry etla campagne contre les congrégations reli-

gieuses, si implacablement poursuivie par leF.-. Constans.

Dans un cas comme dans l'autre, on a con-

sulté, non point l'intérêt de la France, mais ledésir des Loges, et l'on a obéi au mot d'ordred'une société dont le but est « la suppressionde l'Église chrétienne 1» et « la déchristiani-sation de la France à bref délai2. »

Aussi est-ce la tristesse au coeur que nousnous demandons en terminant s'il est bien

digne d'un grand pays, d'un pays qui fut laFrance et qui pourrait la redevenir, d'êtreainsi en vasselage d'une secte et de courber latête sous son joug.

Lâche qui pourrait le croire, et traître à laFrance qui oserait le soutenir !

l.Le F.-. FélixPyat.2. LeF.-. Blanqui.

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Unissons-nous donc, nous tous qu'on veuttraiter en parias. Catholiques et Français, te-nons haut et ferme notre drapeau, et combat-tons pacifiquement, mais jusqu'à la mort, s'ille faut, contre les fils des Loges, pour laliberté de la France et le respect de notre foi!

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NOMSDESENATEURSFRANCS-MAÇONS1

F.-. Leroyer,sénateurinamovible, ex-ministrede la justice.

GénéralGresley,ex-mi-nistredela guerre.

F. EugènePellétan,séna-eur desBouches-du-Rhô-ne, vice-présidentdu Sé-nat.

F. Carnot, sénateurinamovible,

F.-. Challemel-Lacour,sénateurdes Bouches-du-Rhône, ambassadeur àLondres.

Assiste comme Maçon, en1868, à l'inaugurationd'un« temple maçonnique» àLyon.— MentionnécommeMaçonpar la Chaîned'unionen 1877..

Indiquécommetel par la Lan-terne, le lendemainde ladernièrerevue.

AncienVénérablede l'a L..l'Avenir, O.-. de Paris;ancienmembredu Conseilde l'Ordredu GrandOrientde France.—Fait une con-férenceaucommencementdecette année1880, dans laL. l'Ecole-Mutuelle,0. deParis.

Initié, en 1820,dans la L.-.les Amis- Incorruptibles;0. •. de Paris, a fréquentéensuite la L. •. Philadel-phie.

1. Ceslistes,dresséespar nousen partie,ont été com-plétéessurcellesqu'a donnéesleFrançais.

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F. Corbon,sénateur:inamovible,

F. Crémieux,sénateurinamovible.

F. EmmanuelArago,sénateur des Pyrénées-Orientales,ambassadeuràBerne.

F. Barne , sénateurdesBouches-du-Rhône.

F. JulesFavre,séna-teur duRhône.

F. George,,sénateurdes Vosges.

F. VictorHugo.-

F. LaServe,sénateurde la Réunion.

F.Laurent Pichat,sé-nateurinamovible.

F. Littré, sénateurinamovible.

Figureen juin 1876,commeMaçon,à l'enterrementduF. Schaffer,ancienV.delà L. Écos. ; n. 133,

TrèsPuissant Souverain,GrandCommandeur,grandmaître du SuprêmeConseilduriteÉcossais.

Initié,le 10 avril 1870,a laL . leRéveil-Maçonnique,0. de Boulogne-sur-Sei-ne.GrandOrateurduSuprê-me ConseilduriteÉcossais.

Membrede la L. la Pho-céenne-Maritime,0. deMarseille.

Vénérable,avant 1870,de laL. laFraternitê-V'osgienne,0. d'Épinal.

Est signalé commeun des«Maçonsimportants» dontle GrandOrientmexicainareçu des communicationsparliculières.

Initié,le 23 décembre1876,dans la L. la Clémente-Amitié,0 . deParis,

Initié,le 9 juillet 1875,dansla L. la Clémente-Amitié,0 . de Paris.

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F. Oudet, sénateurduDoubs.

F. Schoeleher,séna-teurinamovible.

F. Testelin,sénateurinamovible.

F. Tolain,sénateurdela Seine.

F. EdmondValentin,sénateurdu Rhône.

Orateurtitulaire de la LSincérité,Parfaite-UnionetConstante-Amitiéréunies,0. de Besançon.

AncienVénérablede la L.l'Étoile-du-Nord,0. deLille.

Initié,le 5 août 1875,danslaL . Écoss. la Pré-voyance,0. de Paris.

Initiéle8septembre1872,dansla L.. Alsace-Lorraine,0 . de Paris ; membreduConseildel'Ordre.

NOMSDEDEPUTESFRANCS-MAÇONS

F.-. JulesFerry,députédes Vosges,présidentduconseildesministres,mi-nistrede l'instructionpu-bliqueet desbeaux-arts.

F. Tirard, députédela Seine,ministrede l'a-gricultureetducommerce.

F. LéonGambetta,dé-putédela Seine,présidentde la Chambredes dépu-tés.

Membrede la L. Alsace-Lorraine, O. de Paris;initié,le9 juillet1875,dansla L. la Clémente-Amitié,0 . de Paris.

Membreet ancienVénérablede la L. l'Ecole-Mutuelle,O . de Paris.

Maçondès avant1869.—OnparlaitcourammentdanslesLoges,ilya quelquetemps,de « la commissiondnbud-get présidéeparnotreF. .

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F. PaulBethmont,dé-putéde la Charente-Infé-rieure,vice-présidentdelaChambre,présidentde laCourdescomptes.

F. HenriBrisson,députédela Seine,vice-présidentdela Chambre.

F. de Mahy,dépuléde la Réunion,questeurde'la Chambre.

F. JeanDavid,députédu Gers,secrétairede laChambre.

F. Allain-Targé,dé-putéde la Seine.

F. Andrieux,députéde Lyon,préfetdepolice.

F. Cantagrel,députéde la Seine.

F. Carrey,députédeSeine-et-Oise.

Gambetta.» (Chaîne d'u-nion,1877,p. 17.)

Membrede la L. l'Accord-Parfait, O. de Roche-fort, et de la L. l'Avenir,O . de Paris. (V, PINON,p. 293.)

GrandOrateur,en1872,de laGrande-Loge-Centrale(riteÉcossais).

Orateurdela L. les Trini-taires,O . deParis.

Vénérablede la L. la Li-gne-Droite,0. d'Auch.

Initié, le 20 mars 1869,à laL. le Réveil-Maçonni-que, 0 . deBoulogne-sur-Seine.

Vénérablede la L. lePar-fait-Silence,0. de Lyon,membreduConseilde l'Or-dre.

Écrit,le 19 juillet 1876,pours'excuserde n'avoirpu as-sister commeMaçona unefête donnée par la R.L. Ecoss.., n. 147, lesHèros-de-VHumanité,0 .de Paris.

Vénérablede laL . VAmitié-Discrèle,0 . deRambouil-let.

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F. GermainCasse,dé-puté de la Seine.

F . Chevandier,députéde la Drôme.

F. Clemenceau, dé-putédela Seine.

F.-. Constans, députéde la Haute-Garonne,mi-nistre de l'intérieur etdes cultes.

F. Codet,députédela ,Haute-Vienne.

'

F. EmileDeschanel,députéde la Seine,

F. Desseaux,députéde la Seine-Inférieure.

F. Dréo, député duVar.

F. Ducamp, députédu Gard.

Faitune conférence,le 13oc-tobre 1878, dans la L.l'Homme-Libre, O. deParis; membrede la L.la Renaissance.(V. PINON,p, 305.)

Initiéen1867.

Vénérable de la L . lesCoeurs-Unis,O . de Tou-louse.

Assiste,le 23décembre1876,àune initiationdans la L.la Clémente-Amitié, O .deParis,

Membrede la L. la Clé-mente-Amitié,O . dePa-ris .

Vénérable d'honneur de laMaçonnerierouennaise.

Orateurde la L.-. l'Ecole-Mutuelle,O . de arisconsacré rose-croix, le29août1878,par le Chapi-tre Isis-Monthyon,ValléedeParis.

Membre,depuis 1875,de laL l'Echo-du-Grand-Orient,0 de Nîmes.

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F. Duclaud,députéde la Charente.

F.-. PascalDuprat,dé-putéde laSeine.

F Favand,députéduGard.

F Bamberger,députéde laSeine.

F. Barodet, députéde la Seine,

F. CésarBertholon,députédela Loire.

F. Louis Blanc,dé- 1putéde la Seine.

F. Bonnet-Duverdier,députédu Rhône,-

F. Bouchet, dépulédesBouches-du-Rhône.

Vénérablede la L. la Par-faite-Union,O . de Con-folens.

Fait,en 1876,desconférencesdans les L. la Clémente-Amitiéet lesAmis-Bienfai-sants,O . de Paris.

Vénérablede laL. l'Étoile-des-Cévennes,O. d'Alais.

Fait,aucommencementdecetteannée1880,une conférencedans la L. les Rénova-teurs,0 . de Clichy.

Membredola L. leTravail-et-la-Persêvérante-Amitiê,O. deParis.

Membrede la L. l'Indus-trie, Or. deSaint-Étienne,ancienVénérablede laL.Bélisaire, 0 . d'Alger,ancien membredu Conseido l'OrdreduG. 0.-.

Préside, le 4 mars 1879,lebanquetannuelde la L .la Bonne-Foi,O . deSaint-Germain-en-Laye.

Ancien Orateurde la L.les Amis-de-VAvenir,0 .deJersey.

Figure,comme Maçonà lafête solsticialede la L.l'Étoile-des-Cévennes,0.d'Alais,le 16octobre1876.

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80 —

F. Ch. Boysset,dé-putéde Saône-et-Loire..

F. Frébault, députédela Seine.

F. Ch. Floquet,dé-buté delaSeine.

F. Gatineau,députéd'Eure-et-Loir.

F. Alphonse Gent,députéde Vaucluse,

F. Girault,députéduCher.

F. Guichard,députéde l'Yonne.

F.Guyot-Montpayroux,députéde la Haute-Loire.

F. Greppo,députédela Seine.

F. Hérisson,députéde la Seine.

De l'O. da Chalon-sur-Saônedès avant1868,épo-que où il assiste commeMaçon à l'inaugurationd'un a templemaçonnique»à Lyon.

Vénérable,en 1873,dela L.la Justice,O. de Paris,

Membrede la L. lesAd-mirateurs-de-l'Univers,0.de Paris.

Initié en 1869. — Parle aucommencementdel'annéel880dans la L. lesAmis-de-la-Tolêrance,O . deParis.

Initié, le 25 septembre1870,dans la L. Alsace-Lor-raine.

Écrit,le 25 octobre1876,pours'excuserdene pouvoiras-sister a la tenue d'instal.lation de la R. L. laFranchise-Écossaise,O .de Paris.

Vénérable,en1872,de la L.l'École-Mutuelle; membreduConseildel'Ordreen!873.

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F. Hovius, députéd'Ille-et-Vilaine.

F. Joigneaux,députédela Gôte-d'Or.

F. AlbertJoly,députéde Seine-et-Oise.

F. Journault,députéde Seine-et-Oise.

F. Labitte,députédela Somme.

F. Laisant-députédela Loire-Inférieure.

F. Langlois,députéde Seine-èt-Oise.

F. Lavergne,députédu Tarn.

F. Lecherbonnier,dé-putéde la Corrèze.

F. Leconte,députédel'Indre,

F. Lepouzé,députédel'Eure,

Membredela L. la Triple-Essence,O. de St-Malo.

Vénérablede la L. lesAmis-Philanthropes-et-Dis-crets-Réunis,O. de Ver-sailles; membre.en1876,duConseilde l'Ordre.

Membrede la L. lesAmis-'Philanthropes-et-Discrets-Rêu-nis,0.'. deVersailles.

Vénérablede la L. la Par-faite-Harmonie,O. d'Ab-beville.

Vénérable,en1870,de la L.la Libre-Conscience,0 .de Nantes; prononce,le 7août 1876,un discoursa laL. les Amis-du-Progrès,0. de Paris.

Membrede la L. lesAmis-Phihnthropes-et-Discrets-Réunis,0. deVersailles.

Vénérabledela L . la Fra-ternité,0. de Brive.

Membrede la L . la Gau-loise,0. d'Issoudun.

Initié,le31 mai 1871,danslaL. la Sincêritê-de-l'Eure,O. d'Évreux.

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F. Lockroy, députédesBouches-du-Rhône.

F. MadierdeMontjau,députédela Drôme.

F. Malens,députédela Drôme.

F.*. Marion,députédel'Isère.

F. •. Marmottan,députédela Seine,

_ F.*. Jules Méline,dé-putédesVosges.

F.*. Mestreau,députéde la Charente-Inférieure.

F.-. Millaud,députéduRhône.

F. •. Nadaud,députédela Creuse.

MembredelaL.'. laClémente-.Amitié, O.-. de Paris.Parle à l'installationde laL.•. l'Homme-Libre,O,.deParis.

Vénérable d'honneur de laL.•.l'Humanité-de-la-Drôme,0. . deValence.

DéjàMaçonen1870.

Initié,le 18 février 1874, àla L.«. Renaissance-par-lesÉmules-d'Hiram, 0.-. deParis.

Eu 1869,Orateuradjoint dela L.-. l'École-Mutuelle,0.-. de Paris; affiliéà laloge le Travail, 0. . deRemiremont.

Écrit, le 17 avril 1877,pourexprimerses regrets de nepouvoirassistercommeMa*-çon à une fête de la L.-.la Sincérité, O.-. de Sain-tes.

Orateur de la L.*. la Fra-ternité-Progressive,

'0. •.

de Lyon.Membrede la L.-. les Amis

Bienfaisants-et-les- Imitateurs-d'Osiris-Réunis,O.'de Paris.

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F. •. AlfredNaquet,dé-putédeVaucluse.

F.-. AlexandrePapon,députéde l'Eure.

F. •. EugèneParent,dé-putéde la Savoie.

F. • . GeorgesPérin,députédelaHaute-Vienne.

F.-. Peulevey,députéde la Seine-Inférieure.-F. . dePompéry,député

du Finistère.F. •. Poujade,députéde

Vaucluse.

F.-. AntoninProust,députédesDeux-Sèvres.

F.-. Ratier,députéduMorbihan.

F. •. Récipon, députédesAlpes-Maritimes.

F.«. Rouvier, députédesBouches-du-Rhône.

F.-. Saint-Martin,dé-putédeVaucluse.

Fait, au commencementdecetteannéel880,uneconfé-rencesur ledivorcedanslesL.•. .lesAmis-de-la-Patrieetl'Avenir,O.*. deParis.

Initié,le 31mai1874,danslaL.-. laSincêrité-de-l'Eure,0.-. d'Évreux.

Membrede la L.-. la Renais-sance,0.\ de Chambéry.

Membrede la L.-. les Ar-tisles-Rèunis,0. . deLimo-ges.

Membredela L.•. l'Aménité,0. •. duHavre.

Vénérable,en1873,de la L.•.les Amis-de- l'Humanité,0.•. deCarpentras.

Vénérablede la L.*. Nature-et Philanthropie,0. •, ' deLorient,ancienmembreduConseildel'Ordre.

Membrede la L.-. Mars-et-les-Arts,0. •. deNantes;

En 1869,Orateurde laL.-.la Réforme,0.-. de Mar-seille.

La revuehebdomadairequ'ilvientdefondersousJetitrel'Écolelaïque,est vivement

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F.•. Talandier,députéde la Seine.

F.-. Thomas,députéde la Marne.

F.-. Tiersot,dépuléde'Ain.

F.-. Viette,députéduDoubs..

recommandéeà ses FF.-.parleMondemaçonnique.

Parleàl'installationdelaL.-.l'Homme-Libre,O.-. deParis,le27décembre1876.

En 1867,Vénérablede laL.vla Sincérité, O. . deReims.

En 1869,VénérabledelaL.-.l'Amitié-Fraternelle,O.•,de Bourg.

Membredela L.-. Sincérité,Parfaite-Unionet ConstanteAmitiéréunies, O.-. deBesançon.

PRÉSIDENCEDELARÉPUBLIQUE

F.-. Duhamel,chefducabinetdeM.lePrésidentdela République,

Vénérablede la L.-. laFra-ternitê-des-Peuples, O.•.de Paris, membredu Con-seildel'Ordre.

PRÉFECTUREDEPOLICE

F.", Aadrieux,députéduRhône,préfetdepolice,

F.-. Caubet, chef decabinetdu préfetde po-lice, chargéde la policemunicipale.

Vénérablede la L.-. le Par-fait-Silence,O.-. deLyon;membredu Conseildel'Or-dre duG.-. 0.'. deFrance.

Vénérabledela L.•. laRose-du-Parfait-Silence,0. •.deParis; vice-présidentduConseildel'Ordre,directeurdela revueleMondemaçon-nique.

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CONSEILGENERALDELASEINE

F.-. Engelhard,con-seiller municipal,prési-dent du conseilgénéralde l'aSeine.

•F.•. Blanche,mairede Initié,le 8 octobre1878,dansPuteaux,conseillergéné-ral.

la L.'. la Lumière, O.-.de Neuilly.

CONSEILMUNICIPALDEPARIS

F. •. Castagnary,ancienprésidentdu conseilmu-nicipal,conseillerd'État.

F.-. Emile Chevalier,conseillermunicipal.

F,-. FrançoisCombes,conseiller municipal etvice-présidentdu conseilgénéralde la Seine.. F.-. L. Combes,rédac-teur de la Républiquefrançaiseet conseillermu-nicipal.

F. •. Deberle,conseillermunicipal.

F. •. EugèneDelattre,conseillermunicipal.

AssistecommeMaçon,le 9février1878,â la fêtesols-ticialede la L.•. lesZélés-Philanthropes, O. • . deParis.

Initié,le25janvier1879,dansla L.-. la Rose-du-Parfait-Silence,O.-. deParis.

AssistecommeMaçon,le 12août 1876, a la fête sols-ticialede la L.-. lesAmis-de-l'Humanité, 0. •. deParis.

AssistecommeMaçon,le 12août1876,à la fêtesolsti-ciale de la L.'. lesAmis-de-l'Humanité, O.-. deParis.

Vénérablede la L.-. l'École-Mutuelle,0.'. de Paris;

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F. •. Denizot,conseillermunicipal.

F.'. Dumas,conseillermunicipaldémissionnaire.

F.-. Forest, conseillermunicipal.

F.-. GermerBaillière,conseillermunicipal.

F. 1. Goudchaux,con-seillermunicipal.

F. •. ErnestHamel,con-seillermunicipal.

F.-. Harant,conseillermunicipal.

F.*. Hattat, conseillermunicipal.

F.1, de Heredia,con-seillermunicipal.

traite,aucommencementdel'année1880,danscetteLoge-,« de l'Opportunismeet deses rapportsavec la Ma-çonnerie.»

Vénérablede la L.•. la Li-bertê-de-Conscience,O.-.de Paris; ancienVénérablede laL-.•. lesÉlus-d'Hiram,0.-. deParis.

Membrede la L.•. laLiberté-.de-Conscience.

En,1867,VénérabledelaL.'.les Amis-de-l'Ordre,0. •.deParis.

Initié, le 14 octobre1875,dans la L.*. Alsace-Lor-raine.O.. deParis.

Membredela.-. Alsace-Lor-raine.

En1867,Vénérabledela L. .l'Avenir,O.•. do Paris.

Initié,le 14octobre1875,dansla L.-. Alsace-Lorraine,0.-. deParis.

Prendpart,aucommencementdel'année1880,aunediscus-siondanslaL.-. lesAmis-de-la-Tolèrance,O.-. deParis.

Vénérabledela L.-. l'Étoile-Polaire, O.-. de Paris,Secrétairedu Conseildel'OrdreduGrandOrient.

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F.'. Hovelacque,con-seillermunicipal..

F. 1. Jacques, conseil-ler-municipal.

F.-. Jobbé-Duval,con-seillermunicipal.

F.-. Lamouroux,con-seillermunicipal.

"F.•. deLanessan,con-

seillermunicipal.

F. •. Ch. Lautli, con-seiller municipal,admi-nistrateur de la manufac-ture de Sèvres.

F.". Level, conseillermunicipal.

F.--. Manier,conseillermunicipal.

F.-. Marsoulan,con-seillermunicipal.

F, •. AntideMartin,con-seillermunicipal.:

Traite, au commencementdel'année1880,delaquestion

des laïqueset descongréga-nistesdans les écolescom-munales.

Initié,en 1876,dansla L.-.les Amis-de- l'Humanité,O.-. de Paris, actuelle-ment Vénérablede cetteL.-.

Membrede la L.-. Alsace-Lorraine,O.•. deParis.

2"Surveillantde la L.•. l'É-cole-Mutuelle, O,*. deParis.

Membrede la L. •. laLiberté-de-Conscience;fait,en.1878,dans la L.'. Droit-et-Jus-tice, O.-. de Paris, uneconférencesur le rôle del'État dansl'instruction.

Initié, le 8 septembre1872,dans la L.-. Alsace-Lor-raine, ancienVénêrabledecetteL.'.

DéjàMaçonen 1868.

En' 1873, Vénérablede laL. •. les Trinosophes-de-Bercy,O . de Paris.

Vénérablede la L.*. le De-voir, O,'. de Paris.

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F. •. colonelMartin,conseillermunicipal.

F. •. Masse,conseillermunicipal.

F.-. SaturninMorin,conseillermunicipal.

F.-. Murât,conseillermunicipal.

F.-. UlysseParent,con-seillermunicipal.

Fi.-.Perrinelle,conseil-lermunicipal.

F.•. EugèneRigaut,con-seillermunicipal.

F.*. Jules Roche,ré-dacteurdu Siècle,conseil-lermunicipal.

F. •. Sick, conseillermunicipal.

F".-. Thulié,conseillermunicipal.

Initié,en 1875,dans la L.-.Ahice-Lorrainc,O.•. deParis.

Orateurtitulairede la L.1.la Fraternité-des-Peuples,0.-. de Paris, en 1871;membreactueldu Conseilde l'Ordre.

Membredela L.•. la Renais-sance,0. •. deParis.

Membrede la L.•. l'École-Mutuelle,0. •. deParis.

AncienVénérablede la L..Écos.-.,n. 133.

Prendpart,aucommencementde l'année1880,à unedis-cussiondans, la L.-. laSolidarité,.0.•. d'Issy.

Membrede la L.-. l'Étoile-Polaire,0. '. deParis.

Vénérablede la L.•. lesMa-çons-Réunis,0. •. deParis.membreduConseildel'Ordre

JOURNALISTES

F. •. EdmondAbout,ré-dacteuren chefdu XIXeSiècle.

Initié,-en mars 5860 (sic),dans la L.-. Saint-Jean-de-Jèrusalem,0,'.deNancy.

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F. •. Altarbçhe,ancienrédacteurduCharivari.

F.-. Emiledelà Bédol-lière, ancienrédacteurduSiècle

F.-. Ch. .Bigot,rédac-teurduXIXeSiècle.

F. •. Bolâtre,gérantdujournallaRévolutionfran-çaise.

F.-. Henri Carie, ré-dacteur de la revue laLibre Conscience.

F.*. Charbonnier,ré-dacteurduNational.

F. •. Fauvety,rédacteuren chefde la Religionlaï-que,

F.-. AugusteHazard,rédacteurenchefdel'Amiduprogrès,de Roubaix.

F. •. ClovisHugues,ré-dacteurenchefdelaJeuneRépublique,deMarseille.

F. •. Jourde, directeurdu Siècle.

F. 1. Jules Labbé, an-ancien rédacteurde t'O-pinionnationale.

F. •. Lafon,directeurdel'Indépendantdes Pyré-nées-Orientales.

Fait, le 19 septembre1878,une conférencedansla L.".Alsace-Lorraine,O.•. deParis.

Surveillantde la L.-. l'U-nion-des-Peuples,O.•. deParis.

En1873,Vénérablede la L.-.le Libre-Examen,0.-. deParis.

Vénérabledela L. . l'Étoile-du-Nord,0.-. de Lille.

Membrede la L. la Par-faite-Union,0. •. de Mar-seille.

DéjàMaçonen 1867.

DéjàMaçonen 1865.

Vénérabledela L. •. lesAmis-de-la-Parfaite-Union,0. •.de Perpignan.

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F.--. Lavertujon,ancien1directeurde la Gironde,candidat aux dernièresélectionslégislativesdeBordeaux.

F.". Lepelletier,rédac-teurde la Marseillaise.

F.-. Jean Macé,pro-moteur de la Ligue de'l'enseignement.

F. •, AmédéeMarteau,rédacteurenchefduJour-nal duHavre.

F.-. Montanier,ancienrédacteur de l'Opinionnationale,préfetdu GerssousM. Gambetta.

F.-. A. de Rolland,ancienrédacteurduPharede la Loire.

»F. •. LéonRicher,di-

recteurdujournal l'ave-nir desfemmes.

F.-. Schnerb, ancienrédacteurduXlX°Siècle,préfetde Vaucluse.

F.-. Sauvestre,ancienrédacteurdel'Opinionna-tionale,directeurde l'En-

ïn1868,Vénérabledela L.•,Française-Élue-Écossaise,0.-. deBordeaux.

Membrede la L.-. Alsace-Lorraine,0.-. deParis.

Initié, le 25 septembre1878,dans la L.*. Alsace-Lor-raine,0.-. deParis.

DéjàMaçonen 1866.

Initié,en 1867,dansla L.-.Mars-et-les-Arts,O.-. deNantes.

Vénérablede la L.*. lesDis-ciples-du-Progrés,0. •. deParis,

Initié,le 3mai1875,danslaL.-. le Mont-Sinaï,O.-.deParis; il faitaujourd'hui,a dità la finde 1878l'Ora-teurdela L. •., « l'applica-

- tion des libéralespenséesqu'il exposaitici.»

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seignementlaïque, bulle-tin de la Ligue d'ensei-gnement,

F.-.EugèneTénot,ancienrédacteurdu Siècle,direc-teur de la Gironde,deBordeaux.

F.'. Waltz,rédacteuren chefde la RépubliquedeNevers.

F.*. Wyrouboff,direc-teur dela revuela Philo-sophiepositive.

Membrede la L.-. laRenais-sance,0.'. de Paris.

Orateurdela L.-. la Rose-du-Parfait-Silence, 0.-. deParis; membredu Conseilde l'Ordredu GrandOrientdeFrance.

DIVERS

F. •. Edouard-LouisLa-ferrière, présidentde lasectiondu contentieuxauconseild'État.

F.*. Etienne Arago,ancienmairedeParis.

F.-. Chatrian,hommede lettres.

F.-. Ch.-L. Chassin,publiciste.

F. ' . JulesClaretie,pu-bliciste.

F... EmileCorra,pu-bliciste.

Initié,le 10 avril1870,dansla L.*. leRéveil-Maçonnique,deBoulogne-sur-Seine.

Initié, le 14 octobre 1875,dans la L.-. Alsace-Lor-raine, 0.-. de Paris.

En 1865,membredela L.-. .la Renaissance,0. •. de Pa-ris.

DéjàMaçonen 1867.

Fait, au commencementdel'annéel880,uneconférence

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F. •. EugèneCourmeaux,candidatultra-radicaldansla ' dernière électiondeReims.

F,'.GastonCrémieux,an-cienprésidentde la Com-munedeMarseille.

F.-. Décembre-Alon-nier,publiciste.

F.-. AntoninDubost,ex-chefdecabinetduF. .Leroyer, ex-garde dessceaux,conseillerd'État.

F. •. G. Francolin,pu-bliciste.

F.-. Maglione,mairede Marseille.

F.-. Mahias,ancienpu- !bliciste,préfetdes Gôtes-du-Nord.

dans la L.-. lesRénova-teurs,0.'. de Clichy.

En1866,membrede la L.-.Écossaise,n. 733.

Vén.dela L.•. la Rèunion-des-Amis-Choisis,deMarseille.

VénérabledelaL. •. lesZélés-Philanthropes,O. . dePa-ris (Vaugirard).

Vénérablede la L.-. l'École-Mutuelle,0.-. de Paris,directeurdela revuel'Écolenouvelle,«publiée»,dit laChaîned'union,1879,p. 65,«paruneréuniondeprofes-seurset d'instituteurs,tousMaçons.»

En1870,Orateurdela L.-. leRéveil-Maçonnique,0. •. deBoulogne-sur-Seine; fait,en 1880,danscetteL.-.,l'éloge du F.-. ArmandBarbes.

F.-. Massicault,ancien.Membredu Conseildel'Ordredirecteurde la presseau du GrandOrient.

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93 —

ministère de l'intérieur,préfetdelaHaute-Vienne.

F. -. Aug. Marais,se-crétairegénéralde la So-ciété pour l'instructionélémentaire.

F.-. Paul Meurke,hommede lettres.

F. •. PaulMorin,ancienmembre de l'Assembléenationale..

F.-. Ranc.

F.-. CamilleRaspail. ,F.-. Elisée Reclus,

hommede lettres.F. -. G.Ranvier,ancien

membredela Commune.F.-. Aug.Schnéegans,

le député «autonomiste». d'AlsaceauReichstag..

F.'. Siebecker,publi-ciste.

F. . Seinguerlet,publi-ciste.

F.-. Ad. Staplaux,pu-bliciste.

F.-. Hipp,Stupuy,pu-bliciste.

F.-. Jules Troubat,publiciste,ancien secré-taire deSainte-Beuve.

Membredelà L.-.l'Action-Ma-çonnique.V.PINON,p, 303.

Vénérabledela L.•. laLigne-Droite.

En 1878,Orateurde la L.-.Alsace-Lorraine,0.'.deParis.

Initié, le 8 septembre1872,dans la L.-. Alsace-Lor-raine, 0. •. de Paris.

Initié, le 2 novembre1877,dans la L.-. l'École-Mu-luelle,0.-. de Paris.

Reçoit,au nomde la familleRaspail,le 27janvier1878,auPère-Lachaise,les mem-

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F.-. Louis TJIbachhommedelettres,

bres de la L. •. les Amis-Bienfaisants-et-les-Imitateursd'Osiris-Rêunis,O.-. deParis.

FondateurdelarevueleMondemaçonnique,avecle F. •.Caubet,actuellementdirec-teurdelapolicemunicipalede Paris.

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TABLE

PAGES.

I— La Franc-M açonnerie n'est pas uneSociétéde bienfaisance. 5

IL— LaFranc-Maçonneries'occupede po-litique. —La Révolution. 9

III.— LaFranc-Maçonneriesous l'Empire. 18

IV.—La Franc-Maçonneriesous laRestau-ration 21

V.—LaFranc-Maçonneriesousle gouver-nementde Juillet 29

VI.—La Franc-Maçonnerieen 1848. 31

VII.—La Eranc-Maçonneriesous l'Empireet au 4 Septembre 35

VIII.—La Franc-Maçonneriesous la Com-mune 40

IX.— Le But de la Franc-Maçonnerie-est

politique 48

X.—Commentla Franc-Maçonneriefaitdela politique ? 65

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XI.—La Franc-Maçonnerie dans les élec-

tions. .......... 66

XII.—Le Programme politiquede la France-

Maçonnerie 60

XIII-.—La Franc-Maçonneriedans le gouver-nement de la France 63

XIV.—Conclusion ....... 72

Pièces justificatives. — Liste de quelques:Francs-Maçons 74

l'AKIS.—111P.V.COUPVETJOURDAN,BIXDEHENNES,71.

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