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Dystopies Classe de 3 ème A de Mme Veillas Année scolaire 2020-2021

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Dystopies

Classe de 3èmeA

de Mme Veillas

Année scolaire 2020-2021

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Alors que l’utopie est « un pays imaginaire où un gouvernement idéal règne sur un peuple heureux », une dystopie serait une utopie qui n’aurait pas fonctionné et qui aurait conduit ses habitants au désastre et au malheur.

A partir de leur lecture de dystopies, les élèves de 3eA ont écrit trois romans d’anticipation :

Table des matières

2040 Auteurs : Inès, Léonie, Noa, Ruben, Amalia, Neila, Sohane, Yazane et Théo

Border Of The Wealth

Auteurs : Florent, Andrew, Diégo, Aïssa, Chiraz, Sacha, Laura, Maelys, Rebeca, Cylia et Emma

Azerty

Auteur : Saji, Babacar, Hannah, Line, Manelle, Noéva, Antoine, Matthieu et Raphaël

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2040

Inès, Léonie, Noa, Ruben, Amalia, Neila, Sohane, Yazane et Théo

Chapitre 1 En 2015, une catastrophe naturelle touche la

planète Terre, une terre brûlée, carbonisée, calcinée. Des survivants, les plus intelligents, partent à la

recherche d'une terre saine, les autres sombrent dans le désespoir. Vladimir, un savant un peu plus chanceux que les autres, découvre une terre habitable. L'herbe y est verdoyante, le soleil rayonnant et l'eau limpide. Il voit en ce petit bout de vie comme un monde d'espoir : Russéania est née. Vladimir construit des maisons, des terrains de jeux, des laboratoires, des usines et des écoles. Il rêve de voir arriver un jour des hommes, des femmes et des enfants. Seul dans sa tour, il attend en vain pendant des années leur venue.

Après cinq ans de solitude et de recherches

intenses, il réussit à créer un système de naissance in vitro. Chaque être a sa propre personnalité, son propre ADN. Mais ils ont tous été conçus de la même façon, ils possèdent une puce implantée à leur naissance dans leur cou, afin que Vladimir puisse les

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observer constamment. Un être met environ trente-huit heures à se former. À la suite de ses multiples progrès, il produit en un temps record le nombre de douze mille habitants en trois ans.

Il est fier de sa réussite, néanmoins ces êtres

humains n’ont aucun moyen de se reproduire. Le seul moyen pour eux d’avoir une famille est d’adopter des nouveau-nés.

Pour la survie de Russiéania, cette usine est indispensable, mais Vladimir qu'on surnomme le savant fou est le seul à y avoir accès. Ce monde, à première vue, semble parfait. Les habitants y vivent en harmonie, mais dans l'ignorance de ce que le savant réalise dans sa tour.

Des frontières invisibles entourent la ville. Elles ont été conçues lors de la première naissance effectuée par Vladimir, car un petit garçon qu'il considère comme son fils a tenté de s'échapper vers le monde extérieur, un monde sans vie.

Aujourd’hui, nous sommes en 2036, le monde va

mal. Une surpopulation touche Russéania depuis quelques mois. Le pays est maintenant divisé en deux parties : côté nord, côté sud. Le côté nord est réservé aux moins aisés, ils vivent dans la pauvreté et la misère, les maisons sont en ruines, les rues sont polluées de déchets. Ils sont sans ressource et mal nourris. Les enfants ne peuvent plus se rendre à l’école qui se situe de l’autre côté du pont, côté sud.

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Les adultes ont quasiment tous perdu leur travail afin de pouvoir s’occuper de leurs enfants ou de leurs proches. Ce sont aussi les plus vulnérables aux maladies : ils n’ont pas les moyens d’être immunisés. Tandis que de l’autre côté, côté sud, les maisons sont grandes et magnifiques et surtout bien entretenues, les rues sont fleuries et colorées. L'école est obligatoire pour chaque individu de moins de 16 ans. Et tous les habitants du côté sud sont en bonne santé.

Vladimir vit, quant à lui, dans sa tour, qui domine son monde.

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Chapitre 2 Je m’appelle Yégör Palüski. J’ai 16 ans depuis trois

jours et je vis dans le côté nord. Je réside seul dans une pièce d’environ 6 mètres carrés. C’est petit, néanmoins j’ai le nécessaire pour survivre, un lit où je me sens à l'étroit, une cuisine microscopique et un salon... inexistant. Depuis la crise, je ne peux plus étudier, je suis dans l'incapacité de rejoindre mon école. C’est également très compliqué au niveau de la nutrition, car nous n’avons quasiment plus de ressources. Je semble identique aux autres. En vérité, ce n’est pas le cas, car j’ai reçu par erreur génétique, mais moi je dis plutôt par chance, le don de connaître parfaitement les secrets de la nature. Si un jour on doit s’enfuir, je pense être le seul à pouvoir déjouer les obstacles de la nature.

Dans le côté nord, je fais partie d'un petit groupe contre le gouvernement. On l'a créé pour donner suite à la rencontre d'une vieille personne qui nous a avertis sur ce qui se passe dans le côté sud. Nous luttons contre la crise et l'inégalité entre les deux camps de Russiéania, cependant nous ne faisons pas le poids face à un gouvernement si dangereux. Ce groupe est composé de six personnes, elles ont à peu près toutes mon âge mis à part la plus jeune, qui est âgée de 13 ans. Même si je suis bien intégré dans ce groupe qui défend la même cause que moi, je me sens quand même différent des autres membres, va savoir pourquoi...

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Depuis la crise, je vis dans le côté nord et je me porte assez bien. Tous les soirs, je dors sur un lit composé de bois, de feuillages et d’un peu de foin. Ce n’est pas très confortable, mais je fais avec, puisque d’autres habitants du côté nord dorment sur des planches en bois, donc je me contente de mon lit. Tous les matins, j’essaye de manger à ma faim, avec quelques petits gâteaux, parfois du lait, rarement des céréales. La seule fois où j’ai pu boire un verre de jus de fruits, c’est quand de nouveaux arrivants sont venus avec en leur possession une bouteille de jus de fruits. Ces derniers m'en ont proposé et c'est vraiment bon. Le midi, je mange souvent du pain, de temps et temps des sandwichs et des yaourts avec un peu de sucre. Puis, tous les soirs, je me nourris de pain avec un peu de beurre. Quand je trouve des fruits, je les mange le soir, voilà à peu près ce que je consomme chaque jour, ce n’est pas beaucoup, mais cela me suffit.

Je m’habille de la même manière tous les jours, un débardeur et un bermuda. Tous les habitants du côté nord s'habillent de la même façon. Je possède aussi un sweat pour les grandes occasions ; ici il fait souvent très chaud, il n’y a pas d’hiver. Pour me déplacer, je me suis fabriqué une sorte de skateboard avec une planche de bois que j’ai trouvé dans des débris et pour les roues j’ai pris celles d’un caddie du dernier supermarché du côté nord, ce n’est pas très pratique, mais ça fait l’affaire.

J’ai quelques amis qui font partie de l’autre côté,

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on communique de temps en temps secrètement et aujourd’hui je viens d’apprendre une nouvelle très surprenante et inattendue...

D'après eux, un parti anti-gouvernemental va être créé. Malheureusement, les exigences et critères pour y entrer sont drastiques. Il faut avoir minimum 20 ans, et également une condition physique adaptée. De plus, les fondateurs de cette alliance anti-gouvernementale doivent se montrer discrets puisque si le gouvernement apprend qu'un complot est en train de se préparer, ils risquent de ne plus voir très longtemps la lumière du soleil...

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Chapitre 3 Nous sommes en 2040, j'ai à présent 20 ans et je

deviens dorénavant éligible pour les épreuves. Je suis en grande forme physique également après avoir travaillé cet aspect durant ces quatre dernières années. Les épreuves vont se dérouler le 23 janvier.

C'est le grand jour, et à mes yeux le plus important de l'année. Nous sommes une centaine de personnes à avoir le même objectif. Lequel ? Celui de devenir le chef du parti anti-gouvernemental appelé aussi «AG ».

J'ai entendu parler qu'il n'y a en réalité qu'une épreuve : ''Le parcours du combattant''.

Je me rends non loin des éminences Russéaniennes. Je suis accompagné de Terrence, d'Igor et de Dimitri, ce sont mes amis, ils ont eux aussi envie de participer.

-Dépêche-toi, Dimitri, criai-je. Il me répond essoufflé qu'il arrive. Une fois arrivé à la cérémonie, je vois plusieurs

hommes vêtus d'une fine toile de soie, l'un d'entre eux porte un livre et un autre un papyrus. Personne ne peut imaginer ce qui va se passer.

Un vieil homme commence à réciter un discours. -Aujourd'hui, je suis là pour vous annoncer que

vous allez participer à un concours. Vous êtes venus pour prouver que vous possédez les capacités à rejoindre ce parti qui va vous demander de grandes compétences morales et physiques. Un parcours du

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combattant qui sera long, intense et sans répit ! À cet instant-là, je regarde mes amis et je vois leur

visage se décomposer au fur et à mesure de l'annonce. Je me sens impuissant face au discours.

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Chapitre 4 Enfin après quelques heures de marche,

j’aperçois le parcours. Le vieil homme reprend alors la parole :

-Nous sommes arrivés devant l'épreuve du jour, nous allons pouvoir observer vos qualités face à l'adversité. Cette épreuve est éliminatoire.

C'est la deuxième fois que je vois le visage abasourdi de mes amis aujourd’hui. À vrai dire le mien aussi.

Cet aîné ne m'inspire pas confiance ! Il a quelque chose de particulier que je ne peux pas définir, de surcroît, ce vieillard qu'on surnomme le chef ne s'est pas présenté.

Le régent déclare l'épreuve ouverte ! -Vous avez une heure pour faire ce parcours et

revenir, dit-il. Ça devient une habitude de voir le

visage stupéfait de mes amis. -Yégör, dépêche-toi, crie Dimitri me coupant dans

mes pensées. Le parcours est très physique. On doit nager,

courir, traverser des chemins plus boueux les uns que les autres et cela avec un temps qui n'est pas illimité. Durant la course, certains meurent à cause de l'intensité de l'épreuve, d'autres abandonnent et il y a ceux qui ne lâchent pas malgré la difficulté. Il n'y a aucune entraide entre les personnes, si quelqu'un tombe, il n'a qu'à se relever lui-même ! Nous sommes

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tous venus pour un objectif : rentrer dans le parti ! Je me prépare depuis plusieurs années donc je tiens le choc. Près de cinquante minutes d'efforts intenses plus tard, je finis premier !

À cause de fortes intempéries, la cérémonie des remises de prix est remise au lendemain. En rentrant chez moi, je trébuche et puis là, plus rien, le néant. Une personne crie:

-Vite, il y a un mort ! -Non, il respire encore, il a probablement glissé,

répond un de mes amis. -Emmenons-le chez nous, poursuit-il. -Où suis-je ? dis-je en me réveillant. -Tu dors depuis hier, s'exclame le jeune homme! -Qui es-tu ? -Je suis Nikolaï, on se promenait mes amis et moi

et on t'a trouvé inconscient dans la rue. On a alors décidé de t’emmener chez nous pour te donner des soins. En répondant tout doucement pour ne pas te faire mal à la tête.

Après avoir été accueilli, je repars au lieu de l'épreuve pour recevoir le rôle de chef du parti grâce à ma victoire de la veille.

La cérémonie se passe comme prévu, mais le directeur me prend à part pour me confier une des missions les plus importantes qui ait jamais été données :

- Écoute-moi bien, Yégör ! D'après certaines rumeurs, il existe une frontière invisible, mais il y a une chance qu'elle n'existe pas. J'ai donc besoin que

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tu prennes Anastasia avec toi et que vous alliez voir si bien oui il y'a une frontière invisible qui est infranchissable !

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Chapitre 5 La situation est trop grave. Après en avoir parlé à

Anastasia, on décide d'aller traverser la frontière avec tout le groupe, il faut absolument aller voir ce qui se passe.

Avec Igor, on a marché vers notre base, la maison abandonnée puis on a téléphoné au reste de la bande pour leur dire de se retrouver là-bas.

- Réunion d'urgence, venez vite. Anastasia est arrivée la première après nous. En

entrant, ses cheveux roux ont flotté dans la poussière du salon. L'ambiance était feutrée, légère au milieu des vieux meubles, tous plus abîmés les uns que les autres. Et puis Dimitri est arrivé.

Maintenant, tout le monde est là, je peux enfin exposer mon plan :

-Avec Yégör, nous avons réfléchi et nous pensons que pour connaître la vérité il nous faudrait quitter le pays, on doit traverser la frontière. Je sais que cela implique de tout abandonner, mais nous n'avons pas le choix, je sais aussi qu'il y aura sans doute des réticences, mais je vous promets que nous connaîtrons la vérité.

En balayant la scène des yeux, j’ai vu le visage inquiet de mes amis, la peur de quitter leur famille, ou le peu qu'il en reste.

- Je comprends cette peur, moi aussi je dois laisser mon père seul...

Anastasia a répondu la première avec une voix

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tremblante : -Yégör, ma sœur ne peut pas rester seule. Puis Dimitri : -Comment comptes-tu t'y prendre ? -Nous savons qu'il y a une frontière

infranchissable et invisible. Je me suis tourné vers Igor qui a acquiescé. Dimitri a repris : -Je te suis, je n'ai plus de famille, je n'ai plus rien à

perdre. Soulagé de ce soutien, j'ai tout de même attendu la

réponse d'Anastasia. Deux personnes me suivent dans mes idées, il n’en reste plus qu’une à convaincre.

J'ai continué : -Anastasia, tu es certaine de ne pas vouloir

connaître la vérité ? -Évidemment que je veux connaître la vérité, mais

je ne peux pas laisser ma sœur seule, elle a besoin de mon aide...

- Je comprends cette angoisse, je te laisse vingt-quatre heures pour réfléchir à ma proposition. Anastasia nous avons besoin de toi, tous nos plans sont déjà prêts.

Sur le chemin du retour, j'ai repensé au plan

défini avec Yégör : dans deux jours nous nous retrouverons à minuit devant la frontière. Je suis excité, j'ai besoin de parler, de planifier encore et encore.

En sortant mon téléphone de ma poche pour

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appeler Yégör, une brûlure intense m'a envahi la main, j'ai laissé échapper un cri de douleur et lâché mon téléphone par terre. Je l'ai ramassé en me protégeant avec la manche de mon pull, mais mon téléphone est redevenu froid.

Me voilà arrivé chez moi, ma main est brûlée,

rouge et avec des boursouflures. Après un temps de repos, je décide de réexaminer mon téléphone : rien d'anormal en apparence, je l'essaye, le reprends en main, le retourne, toujours rien d'anormal.

Problème : le téléphone refuse de fonctionner, je décide donc de l'ouvrir : une pince et une loupe.

Me reviennent les conseils que mon oncle m'a donnés lorsqu'on ouvre un téléphone :

- D’abord, on commence par observer comment l’engin est construit, ensuite on regarde si chaque pièce est bien à sa place, après on recherche la moindre anomalie. Il faut toujours avoir une loupe sinon on ne voit rien.

Mon oncle a fait de grandes choses pour notre pays, Russéania. Des réparations d'avions de chasse, de machines de survie avant l’apocalypse. C’était l’as de la mécanique et de l’informatique, chez nous, tout le monde est fier de lui ! Mon oncle, c'est comme un grand-père, je l'ai toujours écouté parler de son métier pendant des après-midis entières. Et puis un jour, il est décédé dans une mission très dangereuse, tué par la force de la Terre, un ouragan l’a emporté avec tous ses compagnons de mission. Ça, c’était le

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début du cauchemar, il y a eu d’énormes ouragans d’une très grande puissance, des séismes de magnitude douze sur l’échelle de Richter. Les scientifiques ne peuvent même plus les prévoir. C’est le gros risque, la nature qui se rebelle, la nature qui parle, la nature qui s’exprime à tout moment et constamment.

Aujourd’hui, la menace n’est plus la nature, mais le gouvernement, les dirigeants. Du jour au lendemain, des virus apparaissent et tuent quatre mille personnes par jour, les citoyens sont traqués et surveillés par tous les moyens. Tout le monde le sait : le gouvernement cache des choses ; personne ne sait quoi.

En me reconcentrant sur mon téléphone, je

remarque un léger clignotement rouge derrière ma carte SIM. Je pense tout de suite à la fameuse « puce », celle dont tout le monde parle ces derniers temps autour de moi. Cette fois-ci cela ne fait plus de doute, le gouvernement nous épie un par un dans notre intimité.

Cette situation ne m’étonne qu’à moitié, elle me fait presque rire. Un rire nerveux. Pourquoi des puces nous traquent-elles ? Dans quel but ?

Il faut absolument savoir, il me faut des réponses ! Il doit être 19 heures lorsque je me détache de toutes ces questions. Comme tous les autres soirs, mon père n’est toujours pas rentré. Je ne sais pas ce qu'il fait, je n'ai jamais su. "Je suis au

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travail Yégör." La voilà sa réponse habituelle, il travaille, encore et encore. Mon père est au service de l'État, c'est tout ce que je sais. Ce même État dictatorial et autoritaire qui manipule le peuple sous prétexte de "cohésion de la société". Ce régime a banni la démocratie pour faire de nous des marionnettes, des soumis. Dans notre monde, les choses ne changent plus, le gouvernement a figé nos destins. Le gouverneur, lui, est entouré de ses ministres, mais ne parle jamais, il ne voit personne excepté quelques conseillers. Et mon père n'est toujours pas rentré...

Vingt heures. Je me dirige vers le canapé et

j’allume la télé : un mauvais film d’action. Je zappe. Vingt heures trente-deux. Je décide de me faire à manger. Le frigo est vide, tant pis, je mange des pâtes. Vingt-et-une heures quatre. Me revoilà sur le canapé. Je lance un autre film. Lorsque celui-ci est fini, j’essaye de dormir. Vingt-trois heures trente, j'appréhende. Dans vingt-quatre heures, je vais traverser la frontière invisible. J'espère qu'Anastasia va venir. Je refuse de l'appeler, mon téléphone est sur écoute, maintenant j'en suis certain. Minuit treize, je vois Anastasia. Mon père n'est toujours pas rentré. Je stresse. Minuit quatorze. Je m'endors.

Le jour de la traversée

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Me voilà réveillé après une courte nuit. Malgré le stress, je parviens à grignoter un petit déjeuner puis je sors de chez moi. Je dois retrouver Anastasia, Igor et Dimitri à onze heures :

- Salut, Dimitri ! Ça va ? Pas trop stressé ? - Salut, Yégör, ouais ça va. Anastasia arrive en même temps qu’Igor, je lui

lance sans hésiter : - Bon, Anastasia, on est là pour que tu nous

donnes ta réponse, tu nous suis ? Anastasia marque un silence, puis en

me regardant dans les yeux : - C’est bon, je viens. À l’intérieur je crie de soulagement, Anastasia fait

bien partie du plan. On a absolument besoin d’elle pour notre première mission ! La tension est immense au sein du groupe, il y a comme un très grand stress qui nous lie les uns aux autres, mais je suis le leader, je garde la tête froide :

- Tu fais le bon choix, rendez-vous ici ce soir à minuit. Personne ne prend son téléphone, le mien est sur écoute, le vôtre sûrement aussi. Il n'y a rien à faire contre. Faites-moi confiance. Compris ?

- Compris Yégör, à ce soir, faites attention, répond Igor.

En partant, je croise le regard d'Anastasia, elle est belle.

Vingt-trois heures. Je suis rentré chez moi à midi

et j’ai passé la journée à tourner en rond dans le salon.

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J'ai hâte d’être ce soir. Je n’ai pas vu mon père depuis cinq jours, je lui en veux, beaucoup. Dans la vie, mon père préfère son travail, sa seule famille. Et moi je ne suis plus rien depuis la mort de ma mère. Va-t-il être triste de mon départ ? N’aura-t-il aucune réaction, il s'en fiche de savoir où est son fils.

Dans ma chambre, je prends un sac, déjà fait de

cet après-midi. J’y ai mis quelques habits, le strict minimum, une gourde, de la nourriture, une crème pour ma main ainsi qu’un bandage, une couverture, une corde, un couteau et une photo de famille.

De retour dans le salon, j’attends une heure. Il est vingt-trois heures quarante-cinq, j’éteins la lumière, je ferme la maison.

J’arrive le premier, suivi d'Igor et de Dimitri. Anastasia est là elle aussi.

Minuit, il est l'heure.

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Chapitre 6 Nous voilà marchant vers l’inconnu, comme si

chaque pas se fait dans le vide, pourtant on avance bel et bien, je crois.

Au bout d’une journée de marche rythmée de pauses, nous arrivons dans un étrange lieu.

Anastasia prend la parole : - On ne dirait pas que l’on est dans notre pays,

vous ne trouvez pas que la nature est plus belle ? Que l'air est plus pur ?

- Oui, tu as raison, mais où on est ? Dimitri me répond : - Je ne sais pas, mais personne ne m’a parlé de cet

endroit. - C’est bizarre, je ne vous l’ai pas dit tout à l’heure,

mais j’ai ressenti que la verdure n’est pas la même qu’à Russéania, confirme Igor.

Je réplique : - Mais est-ce que l’on est dans la bonne direction

au moins ? - Oui, normalement, tout est bon. Je me pose beaucoup de questions, et s’il n’y a pas

de frontière invisible ? Si c’est juste une stratégie de la part du gouvernement pour nous priver de liberté ? Si depuis le début nous sommes tous libres ?

Nous nous retrouvons dans un champ magnifique,

nous n'avons jamais vu cela auparavant même dans les films. Les couleurs sont gaies, dans le ciel, il n'y a

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aucun nuage, des fleurs multicolores nous entourent. Au loin, nous pouvons apercevoir une forêt avec des arbres plus beaux et plus grands les uns que les autres. Les oiseaux chantent et des animaux accompagnent notre marche. Les rayons de soleil réchauffent nos paupières closes et nos peaux blanches. Impossible de ne pas sourire face à un tel spectacle. C'est une idylle. Tout ça ne ressemble en aucun cas à Russéania. Là-bas, il n'y a qu'une saison : l'hiver.

Ici, c'est l'été. Dimitri décide d'avancer, nous suivons. Nous voilà face à une majestueuse cascade,

l'eau est transparente et les poissons se glissent entre les vaguelettes.

- On se baigne ? dit Anastasia. C'est la première fois que je la vois autant

sourire. Elle m'éclabousse en remplissant sa gourde, Dimitri et Igor nagent déjà au milieu des poissons. Anastasia sort de la rivière au bout d'un moment, elle a repéré une grotte sous la cascade... Nous la suivons.

Stupéfaction, nous tombons nez à nez avec un groupe d'individus assis autour d'une table où sont entreposés des corps de gibier et des fruits tropicaux.

Inquiet, je les questionne : -Qui êtes-vous ? -Nous nous appelons Diaga, Dev, Brandon et

Boston-Jr, nous sommes originaires de Russéania. Je n'en crois pas mes oreilles. -Vous êtes de Russéania ?

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-Oui et nous nous sommes enfuis du pays, car nous voulions savoir ce qu'il se cachait derrière la « frontière ». Nous avons découvert qu'il n'y avait pas de frontière. Nous nous sommes résolus à nous dire que c'était une stratégie du gouvernement. Faire peur pour ne pas risquer de perdre des habitants. Il n'avait pas assez d'argent pour construire une frontière invisible... Mais nous voilà ici depuis un mois.

-Nous sommes dans la même situation que vous. Je regarde un par un le visage de mes amis et je

dis : -Que diriez-vous d'unir nos forces ?

De réunir nos provisions et de former un seul groupe ? Nous serions le groupe qui a réussir à fuir Russéania...

-D'accord nous voulons bien. -La nuit approche, nous restons ici ? Pendant que certains préparent un feu, d'autres

sortent pour réunir la nourriture. À nous tous, nous avons assez de réserve.

Alors que nous commençons à manger l'un d'entre eux prend la parole, c'est Diaga qui nous raconte comment ils sont arrivés dans cette grotte :

-Lorsque nous avons pris la décision de quitter Russéania, nous avons découvert l'existence de puces électroniques qui nous traquaient et nous espionnaient. Ne sachant que faire, nous avons laissé nos téléphones là-bas, mais Dev l'a oublié dans son sac par mégarde... le téléphone

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nous localisait toujours, et le gouvernement nous voyait. Un jour, la police de Russéania a réussi à nous tomber dessus, mais nous sommes parvenus à nous réfugier dans cette grotte... Nous sommes là depuis un mois, nous nous nourrissons essentiellement en chassant. Mais nous sommes libres.

Anastasia semble dégoûtée, cette information ne

nous rassure pas, mais la soirée se déroule sans encombre. Diaga continue de nous raconter ce qu'il s'est passé après avoir trouvé ce refuge.

- La police est partie après être restée quelques jours dans les parages. Nous pensons qu'ils ont abandonné, du moins, nous l'espérons. Peut-être pensent-ils que nous sommes déjà tous morts. Et vous ? Vous n'avez pas eu à faire à eux ?

Igor répond : - Oh, c'est assez simple, nous avons laissé nos

téléphones à Russéania. Je leur demande : -Qu'avez-vous découvert depuis un mois ? -Nous sommes peu sortis de cette grotte, nous

n'avons pas dépassé le champ. -Donc, vous n'avez rien appris depuis un mois ? Je trouve cela étrange. -On voulait surtout être prudents. -Vous avez réussi à passer la soi-disant frontière,

vous vous êtes cachés de la police et depuis un mois vous n'avez rien découvert ? Quel était votre objectif

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de départ ? Vous vous en rappelez ? Je sens la culpabilité et la gêne s'installer. Je me lève et sors. Je n'étais jamais allé dans une

grotte auparavant, je n'ai jamais su à quel point c'était oppressant.

Au loin les "bonnes nuits" des autres. Comment j'en suis arrivé là ? Moi, Yégör Palüski,

à quel moment de ma vie n'aurai-je plus aucun problème ?

Je décide enfin d'aller me coucher. Le jour d'après Je me réveille le premier, le soleil n'est pas encore

levé. C'est l'aube. Je m'aventure à l'extérieur de notre base. J'y découvre une fois de plus le paradis. J'entends du bruit derrière moi. Je me retourne. Anastasia. Elle s'assoit. Je fais de même.

Elle me parle : -Salut, tu as bien dormi ? Mais je ne l'entends même pas. Elle s'approche de moi, pose sa tête contre mon

épaule. Me regarde. M'embrasse.

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Chapitre 7 Le lendemain, je réunis tout le monde pour un

possible retour en Russiéania : -Je dois repartir dans mon pays, ce n'est pas mon

choix, mais c'est un devoir que je dois accomplir en tant que chef des résistants. Ce qui veulent me suivre, nous partons dans une heure.

Je me prépare au mieux mentalement au bord de la mer pour être prêt au futur obstacle. Heure de départ, je crie :

-Qui viens ? -Nous ! répondent en cœur la totalité du groupe. Nous sommes le 23 juin 2040 et une grande

réforme vient de prendre place ! Le dictateur Vladimir décide d'interdire aux paysannes non issues de la police d'avoir des enfants. Ce dernier impose également au peuple de se faire un tatouage en forme de cercle au niveau du poignet gauche au risque de mourir.

Nous sommes dans une petite campagne qui se

situe à plusieurs centaines de kilomètres de la capitale. J'ai pensé que grâce à ce refuge qui se situe loin de la ville centre, nous allons être en sécurité, malheureusement, j'apprends par un intermédiaire qu'un simple paysan nous a dénoncés, car il a pris connaissance de notre complot. En Russiéania, une alliance contre la hiérarchie est passible de plusieurs

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années de prison. Nous avons juste quelques minutes pour nous enfuir. Notre plan que nous avons mis des années à élaborer va s'effondrer. Ce régime politique oppresse les habitants sans cesse, c'est pourquoi le parti anti-gouvernemental a été créé, cependant, les gens sont réduits à les suivre pour sauver leur vie. En plus, la police du gouvernement peut vous arrêter à tout moment à cause des puces et des agents présents dans chaque ville.

Surprise, Anastasia décide d'abandonner la

mission après avoir appris que la police se rapproche de la maison et va partir sans nous pour se rendre dans la capitale. Quant à nous, nous allons passer par les égouts pour accéder à un bunker abandonné depuis plusieurs années. Je remarque que le groupe devient moins soudé depuis le départ de mon bras droit, pour les remotiver, je prends la parole :

-Si nous continuons comme ça, nous finirons tous égorgés un par un !

En une petite phrase, toutes les personnes semblent convaincues, mais Boston-Jr nous rappelle quelque chose :

-Attendez ! Rappelez-vous que nous avons des puces sur nous et qu'ils peuvent nous retrouver à tout instant !

-Il faut donc se disperser ou créer des groupes à plusieurs qui permet d’étendre le groupe et poser plus de problème à la police et au

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gouvernement. Continue Brandon. -Il a raison, on ne va pas se laisser tuer, dispersons-

nous avant la tombée de la nuit, dis-je. Je commence à élaborer les groupes : -Brandon avec Boston-Jr, Dev avec Diaga, enfin

je prends Dimitri avec moi. Dev répond d'une voix assez inquiétante : -En parlant de lui, je crois qu’il n'est plus avec

nous, j'ai bien peur que vous vous retrouviez seul chef.

Je me pose énormément de questions après cette annonce, mais où est-il ? Je n'en sais pas plus que vous. Est-il parti avec Anastasia ? Je commence à me poser des questions sur leur fidélité, est-elle réelle ? Je ne le sais pas.

Après l'annonce de cette bien triste nouvelle, je

dois retourner au travail. Je dois élaborer un plan puis organiser la dispersion. Je prends la parole :

-Pourquoi ne pas se rendre dans la ville-centre et insérer un espion au sein de la police ?

-Pas mal ! s'exclame une personne dont la voix m'est familière.

Anastasia est de retour, mais elle est accompagnée de ceux qu'on surnomme les faux gardiens de la paix.

Elle continue : -Yégör, je ne t'ai pas trop manqué ? -Tu es donc complice, mais pas de notre côté,

pourquoi tu nous as trahis ? Pourquoi, pas ça pas

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maintenant, pas après tout ce que tu as fait ! Anastasia réplique : -Je t'ai manipulé à la perfection, tu es tombé sous

mon charme, tu m'as dévoilé tous tes plans, tes cachettes. Tu n'es plus un secret pour moi à vrai dire, c'était très facile de vous retrouver. Maintenant je n'ai plus qu'une chose à dire, soldat à vous de jouer !

Des coups de feu éclatent. Sans plus attendre,

nous essayons de nous cacher dans la maison pour ne pas mourir. J'avais superposé deux petites armoires expéditivement devant et sur le côté et cette petite cachette permet non seulement d'avoir une deuxième personne avec moi, mais aussi de pouvoir m'en servir afin de les jeter sur l'ennemi si ces derniers se dirigent vers nous. La personne qui s'est cachée avec moi est Boston-Jr.

J'entends les cris des camarades. J'entends ces derniers mourir. J'entends le dernier souffle de mes coéquipiers. J'entends la traîtresse rire. J'entends les soldats jubiler après avoir tué de jeunes personnes.

Je vois Boston-Jr pleurer juste à côté de moi, sans hésiter je le prends dans mes bras afin de faire le moins de bruit possible. Il pleure, car il perd des amis, des camarades avec qui il a tissé des liens depuis de longues années.

Quelques minutes d'intenses fusillades et

Anastasia décide de reprendre la parole :

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-Yégör et Boston-Jr, je sais que vous m'entendez, tous vos petits camarades sont morts. C'est la fin pour vous. Vous ne pouvez plus lutter contre nous, le gouvernement gagnera toujours à la fin ! Nous allons revenir bientôt où que vous soyez pour finir ce qui était à faire aujourd'hui.

Je regarde mon désormais coéquipier et il est

terrifié, le visage pâle après un discours qui moi-même m'a donné froid dans le dos. La police est partie et je chuchote à l'oreille de Boston-jr au cas où quelqu'un soit resté :

-Je ne suis plus ton chef, maintenant nous sommes coéquipier, chacun a son mot à dire dans les décisions finales qui vont être prises et ne l'oublie jamais, il faut apprendre à perdre avant de triompher. Tous nos amis sont morts, nous n'allons surtout pas abandonner après ce massacre, mais au contraire, ça doit nous donner une motivation supplémentaire pour les vaincre. Ce ne sont probablement que de simples paroles pour toi et tu as perdu le courage et la détermination qui forgent ta personne. Mais je t'en supplie quitte à mourir, reste avec moi jusqu'au bout, reste avec moi jusqu'à notre dernier espoir, reste avec moi jusqu'à notre dernier souffle !

-J'ai certes perdu une grande partie de mon courage après cette débâcle, mais tant que j'aurai foi en cette mission, je resterai à tes côtés jusqu'au bout. On va peut-être mourir demain ou dans quelques années après notre probable victoire face au

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gouvernement, mais sache que j'ai été fier de te côtoyer. On peut le faire et nous le ferons, répond Boston-jr.

En sortant de la cachette, je vois une pièce remplie de sang. Je ne veux pas le dévoiler à mon associé, mais j'ai peur à présent.

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Chapitre 8 Je désire qu'une seule chose : la liberté du peuple,

plus de puce, plus de police dictatoriale, une démocratie, c'est tout ce que je demande. Malheureusement, la patrouille nous traque jour et nuit. Je remarque que ces derniers ont plus de difficultés à nous localiser à cause de la faible connexion dans les villes du nord. Je mène mon coéquipier vers l'ancienne maison de Brandon qui se trouve dans une petite campagne dans le nord du pays. Sur le chemin, je remarque comment les conditions de vies des habitants sont désastreuses. Les températures sont très basses, il y a donc un manque d'agriculture et le magasin se situe à des heures de marche ici, ce qui rend leur alimentation encore moindre. Il n'y a pas d'école. Les enfants ne savent pas parler, ni écrire. Il commence à émettre une idée :

-Pourquoi on n'essayerait pas de retenter le plan initial ?

Je lui réponds : -Tu veux te faire tuer facilement ? -Oui, mauvaise idée, essayons d'en trouver une

meilleure, dit Boston-Jr. Je lui demande : -Est-ce qu'on peut les piéger ? -As-tu oublié les puces ? s'exclame-t-il avec un air

intéressé. Il continue : -Écoute-moi ! Et si on s'introduit dans la tour

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gouvernementale d'après la légende, il y a une pièce où on peut désactiver toutes les puces et rendre aux personnes leur liberté.

Après de longues heures de réflexion, on décide d'opter pour cette idée, mais comment s'introduire dans cet endroit qui parait si sécurisé par l’état ? Je remarque que Boston-Jr commence à avoir un début d'illumination. Il prend la parole :

-Ceux qui sont rentrés dans cette tour font partie du gouvernement ou de la police, nous sommes bien d’accord ? En plus, nous avons la chance d'avoir la capacité de parler, contrairement à plus de la moitié de la population, à cause du fait que l'école n'est pas atteignable en raison de la pauvreté des personnes.

Je réponds : -Oui ! Il continue : -Cela paraît probablement très compliqué à faire,

tant les policiers marchent en groupe de quatre ou cinq, mais si on fait en sorte que deux nous poursuivent, nous les abattons, on prend leurs uniformes. Puis, nous nous rendons au palais et à partir de ce moment, ce sera une course contre la montre entre nous et nous. Plus on va vite, plus on aura de chance de réussir ! Moins on est efficace, moins on aura de chance de réussir ! Tu me suis ?

Je réplique : -Bien évidemment ! Tu es un génie, maintenant il

faut trouver comment se rendre au chef-lieu du pays.

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Il me propose d'y aller à vélo, néanmoins la capitale se situe à plus de quatre cents kilomètres de là où nous nous situons. Je propose :

-Boston-jr, écoute, et si nous organisons un voyage de huit jours? Si mes calculs sont bons, on devra faire cinquante kilomètres par jour.

Les détails manquants du plan vont être confectionnés en route. On doit prendre en compte que la police et Anastasia sont à nos trousses, le danger de la route, les ravitaillements, les lieux où dormir...

J'appelle mon ami pour lui dire que nous partons dès le lever du soleil. Je n'ai pas pu dormir de la nuit, j'ai pensé à ce qui peut nous arriver, une probable mort ou un emprisonnement.

Le soleil se lève. Je réveille Boston-Jr et nous prenons un petit déjeuner avant de directement prendre la route afin d'arriver dans la ville qu'on surnomme ''La ville de Vladimir''. En ayant bien réfléchi la veille, j'indique à mon partenaire que nous prenons le chemin passant par les montagnes. Certes, c'est plus difficile, mais le risque de se faire arrêter devient moindre. Il est tout à fait d'accord et m'a affirmé qu'il n'a pas pu trouver mieux. En dépit de la fatigue, Boston-Jr reste motivé tout le trajet et je ne peux pas être plus fier de lui !

Nous arrivons où tout va se jouer, des années et des années de lutte, on a perdu des coéquipiers, même des amis proches, des traîtres ont même fait leur apparition, mais tout cela prend fin dans les jours

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qui vont suivre. Quel que soit notre sort, je suis fier d'avoir fait partie de cette mission. Boston-jr ressent les mêmes sentiments à propos de cette mission. C'est un retour à la case départ pour moi, je me situe là où tout a commencé quatre ans auparavant et prêt à en finir. On décide de laisser la journée afin de se préparer à chaque situation qui peut arriver, je commence à parler:

-Je vais attirer l'attention des policiers. -Tu sais comment ? me répond Boston-jr. Je continue : -Dans le côté sud, il y a une petite allée assez

sombre, tu n'as qu'à prétendre de te faire agresser, j'appelle les policiers et s'ils sont plus de trois, on tue sans hésitation. Ça te convient ? De plus, cette allée est connue par les policiers, car ils violent de jeunes femmes. C'est un crime, mais le gouvernement ferme les yeux dessus.

-Ohhhhh ! Cela me paraît pas mal du tout, même excellent, mais comment tu connais l'histoire des viols ? me répond-il d'un air inquiet.

Je lui dévoile : -Je connais ces détails, car j'ai pu les apercevoir

durant ma jeunesse et contre toute attente, les passants ne disaient rien, à vrai dire, ils ne pouvaient pas parce qu’attaquer ou même toucher un policier est passible de prison ! Bref, revenons au plan. On sait que nos puces sont implantées dans notre cou. Il faudra donc doubler de vitesse dans la capitale parce que c'est encore plus dangereux que les petites villes

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où nous étions. À ce moment-là du plan, nous avons l'uniforme de policier, il faut qu'on atteigne la tour de Vladimir grâce aux badges de l'uniforme ensuite tu vas rester en bas et je vais trouver le plus rapidement possible la salle où je pourrai désactiver les puces.

Il répond : -J'approuve, j'approuve ! Ton plan est merveilleux,

là on a toutes nos chances de réussir, tu es vraiment un génie, Yégör !

La nuit passe et plus je regarde Boston-Jr, plus je me dis que c'est devenu comme mon frère. On se connaît depuis quelques mois, mais il est resté malgré toutes les difficultés rencontrées durant cette mission. Je ne peux que le remercier !

Le soleil commence doucement à se lever, je réveille mon ami et je l'emmène dans une petite épicerie pour manger notre petit déjeuner et ensuite partir pour la petite allée. En passant dans les rues, je remarque à quel point les conditions de vie sont atroces. Les paysans sont tous habillés de la même façon, sont tous très maigres à cause de la famine qui touche actuellement le pays. Je remarque que les gens portent des ceintures de différentes couleurs, je demande donc à l'épicier pourquoi ? Il me répond que c'est par rapport au souhait de chacun. Il m'indique que la ceinture noire veut dire arrêt des camps de travaux forcés, l’orange représente la démocratie, la blanche désire l'arrêt du racisme. Le gouvernement a fait passer une réforme : ce sont les grands bruns aux yeux bleus qui peuvent

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prétendre aux grands postes tandis que les blonds aux yeux bleus ne disposent plus de droits et sont réduits à être au chômage et à subir de la discrimination. Les privilégiés sont très bien habillés, possèdent de grandes maisons et mangent à leur faim alors que c’est tout le contraire pour les blonds aux yeux bleus. Ils ont même enlevé les sentiments des personnes résidant dans cette ville grâce à un procédé informatique à travers la puce pour que tout cela soit normalisé.

Après avoir appris des nouvelles qui font froid dans le dos, nous arrivons enfin dans la rue étroite, un groupe de policier approche. Boston-Jr part simuler une agression, s'ensuit son faux cri, je hurle :

-Messieurs ! Une agression ! Venez vite ! Sans douter, les policiers arrivent, ils sont quatre,

c'est parfait pour notre plan. Un policier me dit d'un air soucieux : -Il n'y a aucune agression ! Boston-Jr répond : -Si elle est là ! Ce dernier sort une arme et tue tous ces faux

gardiens de la paix en un rien de temps ! D'un air épaté, je l'applaudis et dis :

-Tu t'es entraîné en cachette ? Il m'affirme d'un ton ironique : -Oui, durant des heures ! Trêve de plaisanterie, il faut immédiatement partir

pour ce qu'on surnomme ''la tour de Vladimir'‘ ! Je demande à Boston-Jr d'enfiler l'uniforme aussi

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rapidement que possible et nous partons dans la foulée.

Douze heures, l'heure où nous nous sommes rendus au grand bâtiment. Le chemin ne peut pas être plus rude, nos combinaisons sentent le sang. J'explique à mon associé qu'il faut que je rentre d'abord puis toute personne qui veut rentrer dans la tour durant notre présence ne doit pas se soucier un seul instant que nous sommes des intrus.

Je commence à monter les étages un par un, fouillant pièce par pièce. Boston-Jr m'indique que nous n'avons pas un temps illimité et il faut que j'accélère pour espérer pouvoir trouver la pièce tant attendue ! Arrivé dans les derniers étages de la tour, j'entends un coup de feu qui provient du bas de la tour ! Je ne sais pas si cela concerne mon équipier, mais je dois continuer seulement après avoir fouillé une pièce, je trouve un tiroir qui a besoin d'un code pour l’ouvrir ! Mais qui connaît ce code ? Au moment même, j'entends plusieurs personnes se rapprocher de là où je me situe, par conséquent, je pars me cacher derrière le grand écran de la pièce. Une personne ouvre la porte et s’exclame :

-Yégör, ton coéquipier est mort, je m'en suis occupé ! C'est à ton tour d'y passer ! Si tu sors sans attendre de ton coin, je ne te ferai pas tuer, mais si le contraire se déroule, je n'hésiterai pas à tirer !

Je reconnais cette voix, c'est celle d’Anastasia ! Je sors sans hésiter, elle m'embarque et m'emmène direction la gare. Je vais être envoyé dans les camps

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de travaux forcés. Durant le trajet, je commence à murmurer :

-Ce que je conclus de cette aventure, j'aurais dû plus recruter, être moins autoritaire. Tout ce que je cherchais, c'était la liberté du peuple et le fait qu'il puisse avoir leur mot à dire dans chaque débat ou même décision, mais je n'ai même pas écouté mes propres coéquipiers qui avaient un but similaire au mien. À la fin, Boston-Jr avait l'autorisation de dire ce qui lui plaisait ou même déplaisait et il pouvait émettre des idées également. Nous étions si proches du but, à un code près comme quoi si j'avais l'occasion de redevenir un leader un jour, je n’hésiterai pas à écouter ceux qui seront avec moi. Je n'étais probablement pas la meilleure personne pour gérer ce genre de mission, ce qui est vraiment dommage. Comme quoi, si on avait collaboré en s'écoutant les uns avec les autres on aurait pu réussir...

Plusieurs années plus tard, Vladimir qui est à la toute fin de sa vie décide de me libérer et pour s'assurer que je ne recommence pas, ce dernier me met sous surveillance policière jusqu'à la fin de mes jours.

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Border Of The Wealth

Florent, Andrew, Diégo, Aïssa, Chiraz, Sacha, Laura, Maelys, Rebeca, Cylia et Emma

Chapitre 1 Je cours, je cours, une miche de pain rassie sous le

bras, je l'ai volé aux gardes. Ce genre de nourriture dure environ une semaine, accompagnée de gibier, mais nous sommes en hiver, les temps sont durs et les gardes ne nous donnent pas assez de nourriture.

Ici, il n'y a que des enfants, ils arrivent à l'âge de trois ans, les grands qui le veulent bien doivent s'en occuper. Ils leur apprennent les bases de la chasse, les règles de vie ou plutôt de survie. Les nouveaux ont intérêt à les écouter, car s’ils pleurent, ils vont se faire tabasser par les vieux. Ceux qui vont bientôt partir, le jour de leurs dix-huit ans, les gardes viennent et les embarquent.

En attendant, j'aurais seize ans le treize janvier. -Tom ! Tu fais quoi, t'es encore en train de

rêvasser devant les arrivages ! Allez, viens, j'ai vu des lapins plus au Sud, on va les attraper !

C’est mon ami. Nous sommes à côté des maisons.

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Il y a une bonne vue pour trouver des proies. Parfois, on vend du gibier aux gardes pour qu'ils

nous donnent un peu d'argent, pour nous acheter à manger. Certains jeunes vendent du matériel pour chasser et d'autres essaient de les attaquer, mais c'est inutile, ils ont des armures d'une technologie très avancée, mais on ne sait pas d'où elles proviennent. Un jour après qu'une bande de jeunes ait lancé un nouvel assaut inutile près de la frontière, ils ont réussi à tuer un garde avant de se faire tous tuer, et moi, j'ai réussi à voler l'armure du mort, après quelques jours, j'ai enfin compris comment elle marche. J'en ai même profité pour fabriquer deux trois trucs qui vont nous être utiles. Je suis allé voir mon ami pour lui en faire part.

-C'est bon, j'ai enfin réussi. -Réussi quoi ? -L'armure, j'ai créé des capteurs de mouvement

pour trouver plus de gibier, je te montre, regarde, je pose le capteur ici, et quand tu passes devant mon bracelet, il fait de la lumière.

-Mais c'est génial ! Avec ça, on va mieux manger. -Attends, ce n’est pas tout, j'ai créé un pistolet qui

envoie une décharge électrique, mais le seul problème est pour le recharger, j'ai pensé à utiliser la foudre, mais je n’ai pas encore trouvé le moyen.

-C'est super bien ! -Allez, on va l’installer. Grâce à cela, on peut mieux manger et aider

quelques nouveaux à s’adapter

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Ici, il faut penser avant tout à s'entraider, c'est important.

Après quelques semaines, on a eu un problème, un de nos modules est tombé en panne, plus d'énergie et je n'ai toujours pas trouvé le moyen de le recharger. Puis, durant un repas, cela m'est venu comme une évidence, alors je suis monté sur le toit de ma maison, j'y ai installé une grande tige en métal et je l'ai relié à un fil de cuivre qui vient jusqu'à la batterie du module. Après une bonne pluie et quelques éclairs, mon module est complètement rechargé.

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Chapitre 2 -Tom, viens, j'ai trouvé quelque chose ! Il vient de trouver d’anciennes armes de la police.

Parfois, ils les jettent quand elles sont abîmées ou si elles ne marchent plus. Et là, on vient de trouver des choses pas trop abîmées, et comme je suis un génie de l'informatique, c'est une vraie mine d'or pour moi, je vais essayer de fabriquer des pièges pour les animaux.

Hier, j'ai découvert que les armes ainsi que les armures sont alimentées par des tubes remplis d'eau et chargées d'une énergie verte qui semble plus puissante que l’électricité habituelle qui est normalement bleue.

Après une journée passée à travailler sur les modules, je suis rentré chez moi. Et comme tous les soirs, le plus âgé d'entre nous raconte une histoire qui fait peur, mais ce soir, pas d'horreur. C'est un garçon qui part demain qui prend la parole, il s'assoit et dit :

-Un jour, on m'a raconté, que quelque part, il y a une civilisation, une civilisation d'enfants et d'adultes comme nous. Ils vivent dans une harmonie parfaite où tout le monde mange à sa faim. Apparemment, ils seraient tous égaux. Selon les récits qui passent d'année en année, tous les habitants de ce pays seraient des êtres parfaits sans aucun défaut, la technologie dépasse l'entendement, les habitations ressemblent à de grandes tours sans fin.

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-Voilà, c'est tout ce que je sais sur la cité perdue. Il se lève et part faire son sac, car demain, il s'en

va, il a atteint la limite d'âge. Aujourd'hui, j'ai seize ans, je me réveille, il est 9

heures. On toque à la porte, j'ouvre, mais personne. Je baisse la tête et je trouve une lettre par terre. Ensuite, je prends mon petit déjeuner, tout en lisant la lettre :

"Bonjour Tom. Tu viens d'avoir 16 ans, ta vie va se compliquer surtout

que nous sommes au courant pour tes petites manigances. Voler des armures n'est pas autorisé, mais ce que tu as réussi à faire est incroyable, je n'en attendais pas moins de toi."

À ce moment-là, je me suis posé des questions, ils

nous surveillent, mais les gardes sont inactifs, presque tout le temps saouls, comment connaît-il mon nom ?

"Tu es intelligent, tu as donc bien compris que tu ne dois pas faire de vague jusqu'à tes 18 ans.

Nous serons très heureux de te recevoir, ici, il n'y a que des gens comme toi, des génies.

À toi de faire les bons choix. Le Quartier Général." Comment ? Le Quartier Général ? Plus tard, je suis sorti chasser. Le soir, j'ai invité

tout le monde pour faire la fête, nourriture et alcool en quantité.

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Chapitre 3 Je me réveille de cette nuit du passage à mes 16

ans et pour la seizième fois sans mes parents. À cet âge, je souhaite découvrir l'inconnu et ne plus rester ici. Aujourd'hui, j'ai décidé de préparer mon sac et de commencer à trouver une zone peu protégée. Il y a des gardes à la frontière. Pendant 5 ans j'ai économisé l'argent que la classe aisée m'a envoyé pour que je me nourrisse et que le peuple de ce bidonville puisse marchander entre eux. Pendant des semaines, je n'ai pas mangé, je n'ai pas acheté de vêtements, mais grâce à mon mental, j'ai réussi à survivre. Avec cet argent, j'ai acheté de l'armement et de quoi payer les gardes. L'un d'eux s'appelle Johnny. C'est un ancien habitant du bidonville et il a été recruté par la classe aisée grâce à son intelligence et à son talent dans l’informatique. Il est très utile pour eux puisqu’il les aide à nous empêcher de sortir. Je ne sais pas s'il veut nous aider ou nous trahir.

Il est difficile de sortir des bidonvilles et cela depuis longtemps. Personne n'est parvenu à franchir la frontière, vivant, mais je compte bien réaliser cet exploit. La frontière est bien protégée avec des murs d'une hauteur titanesque et des gardes armés. Pour sortir d'ici, je vais devoir être patient et attentif. Le bidonville contient quatre portes, la porte nord, la porte sud, la porte ouest et la porte est. La porte la plus protégée est la porte A, celle du Nord.

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La ville des riches est droit devant cette porte. Elles sont toutes très bien protégées, mais la porte B celle du Sud l'est moins.

Cela va sûrement être le moyen le plus facile pour moi de sortir du bidonville. Le soir, les gardes terminent leur tournée et laissent leur place à l'équipe du soir. Comme l'équipe du soir n'est pas très vigilante, c'est le meilleur moment pour s'évader.

Le jour J, grâce à l'aide d'un complice qui fera diversion pour les attirer vers la porte A, je pourrai m'enfuir vers l'autre porte. Ce matin, je vais parler à Johnny pour lui faire part de mon plan d'évasion. Il m'a l'air de bonne humeur lui aussi, c'est une bonne nouvelle. Je prends un gros risque en allant lui parler, c'est peut-être déjà la fin de mon aventure.

J'y vais avec courage, je n'aurai pas de regrets. -Bonjour, Johnny. -Bonjour, Tom, qu'est-ce qui t'amène aujourd'hui ? -Je viens te parler d'une chose qui me tient à cœur. -D'accord, je t'écoute. -Je sais que depuis qu'ils t'ont recruté tu es

heureux, mais je voudrais te soumettre mon plan d'évasion.

-Tu prends trop de risques, Tom, et tu me mets dans l'embarras en me disant cela.

-Je t'explique, je sais que tu as toujours rêvé de partir avec moi depuis que je suis ici. Je te demande juste d'attirer tous les gardes vers la porte A, pendant que je sors avec mes crampons pour escalader le mur.

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-Je vais réfléchir, mais je ne te promets rien. C'est pour quand ?

-Ce soir. -Ce soir ? -Oui, le soir, il y a le changement de gardes. -Tu es malin, Tom, mais je vais revenir vers toi

plus tard, c'est une décision très importante. -D'accord, mais ne prends pas toute la journée. -À tout à l'heure, Tom. -À tout à l'heure, Johnny. Je retourne me reposer en attendant que Johnny

vienne me chercher. Il faut que je réfléchisse à un plan B si la diversion ne marche pas. Il y a une tour vers la porte D qui a une vue sur toutes les portes et qui donne accès à la salle de contrôle avec toutes les caméras de surveillance. Je vais tenter de pirater les vidéos de surveillance et de mettre les images vidéo d'hier pour qu’ils ne voient pas que je m’échappe.

Johnny me réveille. -Tom, je veux t’aider à nous échapper, j'ai bien

réfléchi et je ne me sens pas heureux ici. -Je te comprends, Johnny, je veux qu'on sorte vite

d'ici. -Donc ton plan est que l'on s'échappe par la porte

B et que je les attire vers la porte A. -Oui, c'est ça, j'ai pensé aussi à m'infiltrer dans la

tour de contrôle, d'aller dans la salle des caméras et de mettre les images vidéo d'hier pour qu'on ne nous voie pas sortir sur les écrans.

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-Super idée, Tom, tu es un génie ! -Grâce à nos compétences en informatique, cela

devrait être rapide. Quand tu les auras attirés vers la porte A, tu viendras vite vers moi pour t'échapper.

-Je te fais confiance, Tom, j’espère que ça va fonctionner.

-Quand je siffle, tu cours vers moi, d'accord ? -Oui. -À dans une heure. C'est le grand moment, je regarde Johnny et je lui

dis de se diriger vers la porte A afin d'attirer les gardes. Je prends mon sac et mes armes, j’espère que c'est la dernière fois que je regarde mon lit, je me dirige vers la tour, je commence à grimper avec mes crampons et à l’aide d’une corde que j'ai accrochée au mur.

J'ai de la chance il n'y a personne dans la tour. Il y a des écrans partout, j'aperçois la salle de surveillance. J'entre dans la salle et je mets les vidéos d'hier.

Je sors par l’ascenseur, mais quand il s’arrête au rez-de-chaussée, des gardes attendent devant. Ils me reconnaissent avec mes habits et commencent à me frapper, je sors ma matraque pour ne pas faire de bruit et je les assomme, plus de peur que de mal.

Je sors, je vois Johnny me regarder au loin et commence à me couper la peau en criant que mon agresseur est parti vers la porte A. Je reste caché derrière la tour, tous les gardes se dirigent vers la porte A. Le plan fonctionne à merveille, je me dirige

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ensuite vers la porte B mais je vois un garde qui est resté pour surveiller.

Je me dirige vers lui discrètement et je l'assomme. J'escalade la porte B, j’aperçois des barbelés. Je décide quand même d'y aller, je ne vais pas abandonner si près du but. Je fonce dessus et m’écorche sévèrement, mais je reste debout.

Je trébuche et tombe de l'autre côté du mur.

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Chapitre 4 Je me retrouve de l'autre côté, les jambes en sang,

et je crois qu'en tombant, je me suis déboîté l'épaule, j'ai enfin atteint mon but.

En relevant ma tête, j'aperçois une terre aride et chaude avec du sable, c'était un désert. Mon premier objectif est de soigner mes blessures, découvrir l'inconnu peut encore attendre un peu. La première nuit passe, mes jambes me font un mal de chien. Il faut vite me soigner pour pouvoir m’éloigner le plus loin d'ici.

Je suis triste, Johnny n'a pas réussi à s'enfuir, il a été tué lorsqu'il escaladait le mur.

Je dois me battre pour lui rendre un hommage digne de ce nom, car c'est grâce à son aide que je suis là.

Je me couche dans le sable pour passer la première nuit en dehors du bidonville. Je me réveille lors de la nuit et j'aperçois une lumière à l'horizon. Je décide de m'y rendre malgré la douleur. Cela doit faire 5 heures que je marche sur le sable, c'est très fatigant, cependant, je commence à voir des bâtiments abandonnés et à moitié détruits. Je rentre dans cette petite ville et des inconnus se jettent sur moi, ils voient que je ne veux pas leur faire de mal et que je souhaite juste découvrir ce qu'on m'a caché toute ma vie. Ils me questionnent :

-D’où viens-tu ? -Je viens d'un bidonville pas loin, je me suis

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échappé. -Qu'est-ce qui t'amène ici ? -Cette nuit, j'ai vu une lumière au loin et cela m'a

amené ici. -D'accord, à présent, tu es avec nous, es-tu

d'accord ? -Oui, je n'ai pas trop le choix pour survivre. -Tu devras dormir avec Léa, c'est une fille qui est

arrivée, il n’y a pas longtemps comme toi. -On dort où ? -Dans une tente dans les bâtiments, je t'y emmène. On m’emmène vers ma tente et je fais

la rencontre de Léa.

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Chapitre 5 Je m'approche de Léa, nerveux à l'idée de me

confronter à elle, mais je veux des réponses à mes questions, bien que je lui aie promis de ne plus lui parler de son passé.

-Léa ? Est-ce que tu penses souvent à ta vie

d'avant, celle dont tu m'as parlé ? -Franchement, j'essaie d'oublier, mais je t'avais dit

de ne plus m'en parler ! -Oui, je sais, mais j'ai besoin de réponses ! -Mais pourquoi ? Des réponses à quelles

questions ? -Je... -Stop ! Que veux-tu savoir de ce monde si « idéal

» alors qu'ils m’ont jeté de là où je venais, de ma famille, de mes amis !

-Je ne savais pas... -Je commence à me méfier de toi, enfin bon... il

est tard. On se couche sans dire un mot. Je repense à ce

qu'on s'est dit avec mépris. Malgré les peines que ce monde si « idéal » lui a faites, j'ai toujours cette envie dévorante d'en connaître encore plus.

Une idée me parcourt l’esprit depuis quelque temps, pourquoi ne pas partir ? Franchir les frontières de l'autre monde ?

Le soleil se lève, Léa est encore endormie. Je suis

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si excité à l'idée de partir que je ne peux m’empêcher de la réveiller.

-Léa ? Léa ! Réveille-toi ! -Quoi, Tom ? -J'ai une idée, et si on partait ? -Mais où ? -Dans ton ancien monde ! -Tu es fou ! Jamais je ne retournerai là-bas ! -S'il te plaît, j'ai besoin de réponses ! -D'accord, mais sans moi ! Je ne peux pas la laisser, mais j'ai besoin de partir. -Je te propose quelque chose. -Essaie toujours... -Si nous partons tous les deux, je te promets de

t'aider à retrouver ta famille et en échange, tu m'aides à trouver des réponses.

-Je ne sais pas... -S'il te plaît... -Bon d'accord. Mais mettons-nous en route

rapidement. Je suis tellement heureux de partir de l'Entre-deux.

Cet endroit sinistre me pèse sur la conscience. J'imagine que Léa n'est pas mécontente de partir

aussi. Nous sommes maintenant en route. Cela fait déjà quelques heures que nous sommes

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partis. Pour l'instant, nous n'avons pas croisé la police, nous sommes encore trop loin, mais je sais très bien qu'on ne sera pas tranquilles encore très longtemps.

Depuis notre départ, nous avons vu de nombreux paysages : la forêt, les montagnes et à présent le désert. Le sable chaud sur lequel nous marchons depuis des heures me brûle les pieds et cette chaleur étouffante m’empêche de respirer. Je pense sans cesse au moment où cet enfer cessera, mais la fin me paraît tellement loin que je ne peux percevoir le bout de ce long chemin.

Depuis notre arrivée au désert, Léa et moi ne nous avons pas adressé un mot. Au moment où les réserves d'eau se vident et que je commence à désespérer, je vois apparaître, sous mes yeux ébahis, un torrent d'eau. L'eau coule à flot tout comme la sueur sur mon front qui coule depuis des heures. Je m'élance vers l'eau, plein d'espoir. Je remarque rapidement dans ma course que Léa reste insensible. Lorsque j'arrive à destination, je me jette sur cette eau fraîche qui me paraît au fur et à mesure de plus en plus chaude. J’entends derrière moi Léa qui ricane bêtement, je me retourne et lui lance un regard de mépris puis me retourne et découvre avec désespoir que le torrent d'eau est maintenant devenu sable. C'est une hallucination. Après ce moment de solitude et de déception, nous décidons de nous coucher. Le sommeil est la clé pour bien continuer notre voyage.

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C'est le matin, il semblerait que je me sois réveillé avant le soleil, Léa dort encore paisiblement.

C'est fou, à la regarder, on ne pourrait pas croire tout ce qu'elle a vécu, elle a été séparée de sa famille, de ses amis et a même changé de « monde ». Je dois l'aider à retrouver sa famille, tout comme elle m'aide à aller vers le monde des Riches pour découvrir ce que l'on m'a toujours caché.

J'espère qu’aujourd’hui Léa et moi pourrons marcher beaucoup plus. Qui sait, peut-être même arriver à destination.

Léa se réveille enfin et nous partons. Nous

marchons des kilomètres jusqu'à arriver dans une forêt. Il fait froid et humide. L'ambiance devient d'un coup sombre et triste, j'ai peur. Nous nous enfonçons dans la forêt de plus en plus. Léa me regarde, inquiète, des bruits se rapprochent de nous. J'écoute avec attention les bruits. Des grognements se faufilent autour de nous, j'ai de plus en plus peur.

D'un coup, une patte visqueuse m'attrape la main, je crie de terreur. Léa se retourne et se met à courir à la vue de la terrible bête qui m'a agrippé. Je me détache et me mets à courir avec elle. Nous courons quelques mètres jusqu'à ce que je m’arrête net devant un mur gigantesque d'au moins 40 mètres. Je croise le regard de Léa, stupéfaite.

C'est la frontière. Nous sommes coincés entre le mur haut d'au moins 40 mètres et ses monstres qui avancent de plus en plus au fur et à mesure que je

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réfléchis à comment s'échapper. Est-ce la fin ? Je n'aurais donc jamais de réponse

à mes questions ?

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Chapitre 6 Il n'y a aucune issue, les monstres nous encerclent.

Tout semble fini, jusqu'à ce qu'une porte s'ouvre comme par magie. Nous courons comme jamais auparavant. Nous faisons la rencontre de Jérémy et Dwayne, ils font partie d'un groupe de résistants.

Ils nous posent quelques questions : -Que faites-vous ici ? -Nous voulons passer de l'autre côté du mur pour

découvrir la vérité sur mon passé. -Vous ne savez pas que c'est dangereux dans le

coin. Il y a des montres comme ceux que vous avez rencontré, ils ont été créés par le gouvernement pour dissuader quiconque voudrait passer.

-Non, nous ne savions rien de tout cela, mais d'après ce que vous nous avez dit, le gouvernement me paraît horrible.

-Oui, mais vous êtes encore loin de savoir toute la vérité.

Après cette courte discussion, Jérémy et Dwayne nous emmènent dans leur camp. Sur le chemin pour aller à leur camp, nous voyons un peu la ville. Nous arrivons dans une ville complètement différente de celle que j'ai toujours connue. Il y a plein d'écrans plus ou moins grands, des bâtiments modernes tout en verre. Cela ne ressemble en rien aux bidonvilles où je vivais. Mais nous n'avons pas le temps de visiter plus que cela, car à tout moment un garde peut nous voir.

Après une dizaine de minutes de marche, nous

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arrivons enfin dans le camp de résistants. Ce camp n'est pas aussi chic que les bâtiments en verre, mais cela est plutôt pas mal pour un camp de résistants.

Jérémy et Dwayne nous présentent certains résistants et ils nous font visiter le camp. Il y a plein de tentes et de lits, mais il y a surtout des ordinateurs et d'autres objets technologiques.

Mais ma plus grande question est : -Pourquoi tous ces gens ont-ils rejoint la

résistance ? -La plupart sont ici, car ils n'ont plus de maison

ou par choix personnel. Personnellement, j'ai rejoint la résistance, car le gouvernement a tué ma famille et Dwayne est là, car il n'a plus de toit.

-Je suis désolé, tout cela me paraît horrible. Pourquoi le gouvernement fait cela ?

-Nous ne savons pas exactement, mais apparemment le gouvernement voudrait contrôler tout le monde.

Après cette discussion, il nous montre où nous allons dormir pendant un temps. Il y a deux matelas dans une petite tente. Il nous indique où se trouve le réfectoire et il nous montre aussi les voitures qu'ils utilisent pour circuler dans la ville sans se faire repérer. La visite est terminée, il est tard. Léa est déjà partie se coucher depuis un moment, je la rejoins.

C'est le matin, aujourd'hui, je vais faire ma première mission avec la résistance. Ils veulent voir mes capacités sur le terrain. Léa viendra avec nous, mais restera dans la voiture.

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-La mission d'aujourd'hui sera de voler des armes des gardes, pour limiter leur nombre. Tom tu dirigeras la mission et le reste suivra. Cette mission est dangereuse ne prenez pas cela à la légère. Bonne chance à tous et ...

-VIVE LA RÉBELLION !!! C'est l'heure, nous montons dans les voitures et

nous dirigeons vers le QG des gardes, c'est là où sont rangées la plupart des armes. Nous sommes arrivés, il y a quelques gardes, mais pas autant que cela, car il est encore tôt. Jérémy, Dwayne et moi descendons de la voiture, pendant que Léa surveille dans la voiture. Nous rentrons par une porte à l'arrière du bâtiment. Les armes se trouvent au sous-sol. Nous descendons, les armes sont juste là. Mais cela me paraît trop facile pour être vrai. Je remonte pour voir si Léa va bien, mais elle n'est plus là. Jérémy et Dwayne me rejoignent :

-Elle s'est fait arrêter par les gardes ! -Elle doit être à la prison fédérale ! -Nous devons la sortir de là !

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Chapitre 7 Nous sommes en train de préparer un plan pour

libérer Léa de la prison fédérale. On se base sur un plan qui se déroule de la façon

suivante : -Jérémy, Dwayne et moi-même allons passer par

le sud-ouest de la base ou un garde surveillera l'angle. Jérémy sera la distraction...

-QUOI ? Pourquoi moi !!??? -Tais-toi, dit Dwayne avec sa voix grave. -Je disais... Jérémy, tu vas distraire le garde. Tu

peux... OH ! Je ne sais pas, c'est toi l'intello, tu te débrouilleras bien tout seul. Bref, Dwayne, toi, tu entres en jeu juste après la distraction, tu vas assommer le gardien et tu vas enfiler son uniforme pour ne pas te faire repérer. Juste un détail fait attention au pass qui se trouve dans l'uniforme, on en aura besoin.

-D'accord, mais il sert à quoi ? me demande Dwayne.

-Bah à entrer dans les pièces, idiot ! se venge Jérémy.

Dwayne tente de sauter sur lui pour « le remettre

à sa place », heureusement, je l'arrête avant qu'il ne le mette dans le coma.

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-Bon, je peux continuer, ou vous en avez encore pour longtemps avec vos embrouilles de gamin ? dis-je d'un air agacé.

Les deux arrêtent très vite après. -Ok, parfait, donc, Dwayne comme toi, tu auras

l'uniforme, tu passeras par les couloirs pendant que Jérémy et moi, passerons par les ventilations. Puis, on se séparera au-dessus de la salle info.

Pendant que toi, Jérémy, tu désactiveras le système informatique de la base, moi je continuerai à avancer dans le couloir, afin de me situer près de la cellule où se trouve Léa.

-Et moi, je ferai quoi en attendant ??? demande

Dwayne. -Toi, tu mettras les gardes hors d'état de nuire,

puis je me dépêcherai de libérer Léa. -Mais comment vas-tu t'y prendre ? me

demande Dwayne. -Ne t’inquiète pas ! J'ai plus d'un tour dans mon

sac. Bref, Dwayne tu viendras nous chercher derrière la base après le signal de Jérémy.

-Vous avez tous compris ? -OUI !!!! s'exclame le groupe en chœur. -LET'S GO ! Je hurle pour donner le départ de la

mission. Arrivés devant la prison, on ré-établit le plan. Le plan se déroule comme prévu sauf un

détail qui se prénomme Jérémy. Il n'est pas décidé à

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servir de distraction, il panique... Dwayne, imposant comme il est, fait vite

changer Jérémy d’avis ! Le plan commence, il se dirige vers un garde caché

des caméras. -Oh, vous vous appelez Grégory comme moi ! Et d'un coup : Boom bang badaboum Dwayne récupère les vêtements du garde.

Il s'habille et se dirige vers la porte d'entrée. À la suite de cela, il nous ouvre une porte

cachée. Jérémy et moi rentrons alors dans la base en passant dans les murs. Jérémy récupère un costume de garde et se dirige vers la salle des caméras. Dwayne, lui, de son côté, essaye de me frayer un chemin entre les gardes. Il me retrouve dans la salle où se trouvent les uniformes et c'est à ce moment que nous nous dirigeons vers la cellule où se trouve Léa, pendant que Jérémy éteint les caméras près de la cellule.

Arrivés devant sa cellule, nous remarquons quelque chose d'assez étrange. Léa n'est pas attachée comme les autres prisonniers. Il y a juste deux gardes qui la surveillent dans une pièce toute blanche. Elle est assise près de la porte comme si elle voulait s'échapper. Dwayne toque à cette immense porte. Les gardes nous ouvrent et Dwayne leur dit :

« La chef a demandé un changement, je viens avec un prisonnier qui prendra sa place lors du

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changement de cellules. » Les gardes partent sans poser de question et là, le

plan devient d'autant plus intéressant. Léa est contente de nous voir, elle a un sourire qui lui arrive jusqu'aux oreilles. On la déguise pour que personne ne la reconnaisse, nous passons devant de nombreux gardes et aucun ne se doute de ce qui est en train de se passer.

Jérémy nous rejoint, puis l'alerte retentit. Au dernier moment, Léa me demande de la suivre en laissant les deux autres, c'est ce que j'ai fait. Dwayne et Jérémy sortent discrètement comme des gardes qui viennent de finir leur journée, et moi je suis Léa.

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Chapitre 8 Léa me dirige sur un chemin qu'elle prétend

connaître. Mais en vérité comment connaît-elle ces lieux ?

-Léa, on va où exactement ? -Fais-moi confiance, Tom, je sais où on va. Elle me prend par le bras et avance davantage. Je

retire mon bras violemment et m’arrête brusquement. -Qu'est-ce qu'il se passe ici ? Comment connais-tu

si bien cet endroit ? Dis-moi la vérité, Léa. Elle a l'air agacée et s’apprête à me répondre,

quand soudain, la porte qui se trouve au fond du couloir s'ouvre lentement et laisse découvrir une silhouette féminine.

-Vous voilà, vous en avez mis du temps... -Qui êtes-vous ? demandai-je en me mettant

devant Léa pour la protéger. -Donne-moi ton arme, chuchota Léa dans mon

oreille. Elle prend l'arme et la pointe vers la mystérieuse

femme avant de la blesser et marcher vers elle en me souriant d'un air maléfique.

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-Tenez, dit Léa en confiant à cette dame la seule chose qui pouvait nous aider à nous protéger.

-Léa, qu'est-ce que tu fais ? C'est l'ennemi éloign... Et avant que je termine ma phrase, je comprends

que Léa n'est en fait pas celle qu'on pensait qu'elle était.

-Léa... dis-je d'un ton désemparé. -Tom, ce n'est pas ce que tu crois, dit-elle. Je n'arrive plus à bouger, je suis paralysé, comme

si tout le poids de mon corps était équitablement réparti dans mes deux jambes.

Tout se bouscule dans ma tête. Incapable d'aligner trois mots, j'observe avec mépris la fille à qui je faisais confiance, la fille avec laquelle j'ai été vulnérable, avec laquelle j'ai naïvement baissé ma garde.

-Viens par-là, mon garçon, me dit la femme avec

une voix calme. Après quelques secondes de doute, je commence

à m'approcher d'elle en essayant de rester tant bien que mal sur mes gardes. Plus je m'avance vers cette dame, plus sa silhouette me semble familière, et cette odeur, je la connais, mais d’où ? C'est encore vague.

-Tu peux t'asseoir, me dit la femme en m'indiquant

un vieux fauteuil se trouvant à ma droite. -Je suis très bien debout, dis-je d'un air hautain.

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-Tu ferais mieux de t'asseoir, Tom, dit Léa. Je me demande où elle a trouvé cette assurance

pour oser s'adresser à moi après ce qu'elle m'a fait. -Je n'ai aucun ordre à recevoir d'une

traîtresse comme toi, Léa, enfin, si c'est ton vrai prénom, dis-je d'un air méprisable.

-On n’est pas là pour rigoler, Tom, c'est sérieux, dit Léa.

-Je peux savoir ce que je fais là ? Qui êtes-vous et qu'est-ce que vous me voulez ? dis-je impatient.

-Tu ne me reconnais donc pas ? me demande la femme.

Cette question confirme ce sentiment de déjà-vu

que je ressens en la voyant. -Non, je mens. -On se connaît depuis bien longtemps, tu sais. Je

venais te rendre visite régulièrement au bidonville quand tu étais petit. Tu te souviens de ce que je te disais ? me demande-t-elle.

Je cherche, je cherche au plus profond de ma

mémoire, mais je ne trouve pas, je devais sûrement être très jeune pour ne pas réussir à me souv... Attends. Un souvenir très ancien vient de me parvenir, comme un genre de flashback d'une femme me disant "Tu es l'élu, tu es ici pour accomplir de

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grandes choses, sache-le, et n'oublie pas le plus important, ta mère..."

-...Sera toujours là pour toi ? dis-je d'un air absent. -Oui, Tom, je t'ai promis que je serai toujours là

pour toi, et c'est pour cela que je suis ici avec toi. Tout se termine aujourd'hui, mon fils.

Je suis sous le choc total. Je ne sais même pas

comment me sentir. Elle était si absente que j'avais totalement oublié les petits souvenirs que j'avais d'elle. Je n'ai aucune idée de comment réagir. Je commence à rigoler à cause du choc mélangé avec les ressentiments que j'ai envers cette femme presque inconnue.

-Tu décides d'apparaître de nulle part des années

après m'avoir totalement abandonné, dis-je avec un sourire et un regard plein de haine.

-Oh... je ne m'attendais pas à ce que tu sentes autant de ressentiments envers moi...

-Ah bon !!? Et tu ne voudrais pas par hasard une carte accompagnée de biscuits pour te dire que tu es la meilleure "mère" sur la planète !? Je me calme et je continue. Vraiment, tu as pensé n'est pas propre. Mets-toi à ma place.

-C'est vrai. Tu as raison. J'étais juste impatiente de te revoir face à face après tant de temps, je voulais une autre sorte de rencontre.

-Pourquoi maintenant ?

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-Parce que le temps est venu de changer cette société horrifique. Et toi, tu es la clé mon fils.

-Je suis flatté, mais es-tu malade ? Une seule personne contre un gouvernement maléfique, qui est douée à manipuler ses citoyens ?

-Tu n'es pas seul, Tom. Tu nous as nous, ajoute Léa dont j'ai oublié l'existence.

-Je ne vous fais pas confiance, dis-je en souriant. Léa met son regard dans le sol. -Tom, je sais que je n'ai rien fait pour mériter ta

confiance, mais rappelle-toi. Ta mère sera… -…Toujours là pour toi. Oui, oui, je connais le

discours. Mais devine quoi, tu n'étais pas là donc pourquoi je devrais te croire ?

Le silence s'installe. -Oui, c'est ce que je pensais. Je me retourne vers

la porte pour partir, mais ma mère m'arrête et me supplie d'attendre.

-Tu as besoin de mon aide. Tu ne peux pas arrêter le gouvernement seul.

-Mais je peux l'exposer. -Es-tu fou !!!? C'est une mission suicide ! -Il faut parfois être fou pour réussir. -Mon fils, je te supplie de ne pas faire de bêtise. -Au revoir, Mesdames. Je me suis tourné vers la porte pour aller loin de

tout cela. -Tom, laisse-nous t'aider, ta mère a des centaines

et des centaines de soldats entraînés. Laisse-la t'aider. Je me retourne, j'entre dans la pièce, Léa paraît

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surprise et ma mère paraît contente de mon retour dans la pièce. Je prends mon arme et je pars retrouver mes coéquipiers.

Je suis assis sur le canapé, je regarde le mur devant

moi, perdu dans mes pensées pendant que Dwayne et Jérémy mangent de la pizza et jouent à je ne sais quoi.

-On a perdu notre temps à la sauver alors qu'elle

n'était même pas prisonnière, dit Jérémy la bouche pleine de pizza.

-Autant de drame pour rien, dit Dwayne sur un ton fatigué et agacé.

-Mais comment on va faire pour libérer les gens du système ? demande Jérémy sur un ton légèrement inquiet.

-J'espère qu’on n’abandonne pas la mission ! s'exprime Dwayne lorsqu'il observe que je suis toujours silencieux et que je regarde toujours fixement le mur.

-Bien sûr que non ! Mais je ne sais plus quoi faire. -Je peux toujours hacker le gouvernement pour

exposer les mensonges, la manipulation et le contrôle... suggère Jérémy.

-Oui, je sais, mais n'oublie pas que les citoyens ont subi un lavage de cerveau et que plus de la moitié va ignorer ces faits. Et les autres, qui s'y connaissent mieux, ont peur. Il faut donc détruire la source, je réponds décidé.

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-Quand tu dis la source...Tu fais référence à ce que je pense ?

-Il faut qu'on l'arrête, il faut qu'on arrête le

président. -Ah oui et on peut savoir comment tu vas t'y

prendre Einstein. Je ne sais pas si tu le remarques, mais nous sommes seulement trois ici. Dit Dwayne d'un air moqueur.

-Vous avez bien des amis qui pourraient nous être utiles ?

-C'est vrai que je connais d'assez bons hackeurs qui pourraient nous aider, dit Jérémy avec enthousiasme.

-Et toi, Dwayne, tu ne vas pas nous dire que tu ne connais personne quand même.

-J'ai bien quelques contacts, oui, dit Dwayne d'un ton modeste.

-Parfait, prévenez tout votre entourage, on va avoir besoin de mains.

Deux semaines plus tard, les personnes qu'ils

avaient contactées avaient toutes répondu présentes. La plupart vivent dans des bidonvilles voisins, et les autres vivent beaucoup plus loin. On s’entraîne tôt le matin jusqu'à tard le soir, et cela pendant des jours, des semaines et des mois.

"Quatre mois plus tard"

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C'est le jour J, nous nous sommes entraînés sans relâche pendant bientôt cinq mois. Nous nous équipons avec des tenues faites main par Jérémy et son équipe, qui sont censées nous protéger de toute sorte d'agression. Ils ont aussi fabriqué des armes à notre entière disposition. Rien ne peut nous arrêter maintenant. Nous partons la nuit pour ne pas nous faire remarquer. Nous attendons discrètement le véhicule qui doit nous amener au parlement, là où d'après un contact, se trouvera le président au moment où l'on arrivera. C'est le camion de livraison du parlement qui nous aidera à passer pour entrer. Le plus dur en revanche sera de sortir sans se faire repérer. Et pour ça, il nous fallait un plan en béton.

-Le camion est arrivé, dit Dwayne. On monte un par un à l'arrière en essayant d'être

le plus silencieux possible. Le trajet va durer une bonne trentaine de minutes d'après le chauffeur. Je vois bien que Jérémy n'est pas bien, et ça lui ressemble de paniquer pour un rien, mais là, c'est différent de d'habitude, je me sens obligé de le réconforter et de le rassurer, en tant qu'être humain, mais surtout en tant qu'ami.

-Nous arrivons dans à peine trois minutes, dit le

chauffeur. Le stress commence à monter, la boule au ventre,

la cage thoracique qui se resserre, l'envie de vomir, oui, ces sentiments sont peut-être désagréables, mais

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mon cœur ne peut s'empêcher d'éprouver du bonheur à l'idée de se dire que tout va se terminer ce soir.

Nous arrivons au niveau de la grille et sans

ressentir le moindre doute, le garde laisse passer le camion.

-Une étape de faite, chuchote Dwayne. -Passons maintenant à la seconde étape, suit

Jérémy. Les choses sérieuses vont pouvoir commencer. Dwayne et son équipe sont les premiers à passer à

l'action. Ils capturent les gardes à l'entrée, prennent leurs vêtements sans oublier leurs badges pour ensuite les mettre dans le camion où deux d'entre nous les surveillent.

Après coup, ils conduisent Jérémy, son équipe et

moi vers la salle de commande où ils vont pouvoir nous surveiller et nous guider grâce aux caméras. Ils vont aussi allumer l'alarme incendie, ce qui va faire évacuer l'enceinte du bâtiment et nous permettre de prendre le président à part.

Dwayne et son équipe se font passer pour des

gardes chargés de le mettre à l'abri. Ils l'emmènent dans une pièce située au sous-sol.

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J'entends des pas, c'est eux. Je cherche une position intimidante quand Dwayne ouvre la porte d'un coup. Cet homme qu'on appelle le président n'est en fait pas si effrayant que je l'imaginais.

Il tente d'appeler des gardes à son secours, mais le

réseau est coupé grâce à Jérémy et ses amis et Dwayne le tient bien en place avec son pistolet sur sa tempe.

Soudain, on entend des bruits qui viennent de

nulle part et d'un coup, ma mère et Léa apparaissent. -Que faites-vous ici !? je demande, surpris de leur

présence. -On est venu t'aider, mon chéri, annonce ma

mère. -On se débrouille très bien, merci, dis-je

froidement. Le président rigole, cela énerve Dwayne. -Pourquoi tu rigoles !!!? Tu trouves cette situation

drôle !!? hurle Dwayne bien nerveux. -Vous êtes venus m'arrêter alors que vous ne vous

entendez pas entre vous, c'est ridicule, dit-il amusé. -Tom laisse mon équipe le prendre. Loin de toute

sorte de contact. Suggère ma mère. -Tom ? demande le président confus. Tom comme

notre Tom ? -Oui Éric. Réponds ma mère à cet homme

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horrible. Je suis totalement confus et frustré de la situation.

Pourquoi ma mère connaît le prénom du président et comment ça « notre Tom » ?

-C'est une blague ! dit Dwayne totalement dépassé

par la situation. -C'est impossible. Je refuse de croire que cet

homme est mon père.

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Azerty

Saji, Babacar, Hannah, Line, Manelle, Noéva, Antoine, Matthieu et Raphaël

Chapitre 1 Dans un monde où la technologie régnait et où

toutes les communications passaient par le biais de l'informatique et de l'intelligence artificielle, dans un monde dans lequel les ordinateurs géants et les voitures volantes existaient, moi, Owen, garçon de 14 ans, je vivais dans la plaine d'Azerty.

Le monde dans lequel je me trouvais était un monde où la dictature policière robotique était omniprésente.

À l'entrée de cette plaine, vous étiez accueillis par un robot surnommé York.

-Bienvenue au monde d'Azerty, un

monde plein de découvertes et de nouveautés. Puis-je vous aider ?

- Oui, j'ai une requête à vous faire parvenir, lui dis-je.

- Je t'écoute, mon petit, me répondit-il d'une voix stridente.

- J'ai besoin d'une carte magnétique pour accéder

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au fort de la plaine d'Azerty. - Pourquoi donc ? me demanda-t-il. -J'ai besoin d'éclaircir un mystère, mes réponses

sont à l'intérieur. - Navré bonhomme, je n'ai pas accès au fort, il

faut que tu ailles te renseigner auprès du sage Azouaou. Il saura répondre à tes questions, m'expliqua-t-il.

- Merci à toi, York ! - Je t'en prie... Il y avait une bonne nouvelle et deux mauvaises

nouvelles, j'étais heureux, car il y avait enfin une personne qui pouvait répondre à mes nombreuses questions au sujet de la disparition de mon père, j'avais le besoin et le devoir d’enquêter pour tirer le vrai du faux.

La première mauvaise nouvelle était que le prix du

trajet en véhicule volant pour se rendre chez ce sage était de 517 jetons azertois, beaucoup trop chers pour moi.

Deuxièmement, si par malheur le gouvernement d'Azerty apprenait qu'un mineur s'était déplacé sans une autorisation quelconque d'un dirigeant, il serait enfermé près de cinq années, malgré son jeune âge.

Nous possédions tous une puce insérée au niveau du poignet, c'est-à-dire que nous étions suivis à la trace dans les moindres recoins.

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Mon père était un chargé de préfecture travaillant aux côtés de centaines de robots, il était le seul être humain à la préfecture. Il était chargé de la communication entre les robots et la tour de contrôle.

Un jour d'un mois d'hiver plutôt pluvieux, une panne de courant avait eu lieu, mon père s'était alors rendu à la tour de contrôle.

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Chapitre 2 Arrivé sur place, mon père remit le courant et le

dysfonctionnement des machines fut résolu. Il se dirigea en direction de la sortie de secours,

toutes les portes et toutes les trappes de sécurité étant fermées, c'était le seul passage que l'on pouvait emprunter.

Les caméras de surveillance avaient recueilli les

dernières images de mon père présent. Au moment de sortir, mon père tomba nez à nez avec un homme au visage couvert d'une cagoule. L'homme était doté d'une précision optimale : tous ces faits et gestes étaient calculés, une agression digne d'un tueur à gages expérimenté.

Il attrapa mon père par le col, le traîna jusqu'à la sortie de la préfecture, puis le fit monter dans une sorte de camionnette et depuis ce jour, plus aucune nouvelle, voilà 6 mois que mon père était porté disparu.

Les autorités de la plaine de York enquêtèrent

encore jusqu'à ce jour au sujet de sa disparition mystérieuse.

Depuis que mon père était disparu, je me sentais inutile et faible. J'avais les mains moites, les cuisses qui tremblaient à longueur de journée. J'étais désemparé.

La question est en quoi le fort d'Azerty allait-il

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m'aider ? C'est très simple, dans le fort d'Azerty, il y avait le

bureau du gouverneur et un écran de hall cinéma avec des images en direct des 200 caméras filmant toute la plaine d'Azerty.

Le souci en plus, le gouverneur était réticent à

l'idée de m’accueillir dans son fort ultra sécurisé. Je me devais d'enquêter que mon père

soit décédé ou non, peu importait ! Je me devais de savoir quelles était les intentions du présumé coupable.

Le gouverneur avait des hommes et des femmes de ménage et toutes les salles étaient fermées.

Je devais me munir d'une clé universelle, c'est une clé plutôt compliquée à confectionner, mais une fois faite toutes les portes sont franchissables.

Je réfléchis et compris que je devais trouver des vêtements semblables aux vêtements utilisés par ses hommes et ses femmes de ménage.

Le lendemain, je me rendis dans une grande

laverie pour voler le linge propre des femmes de ménage.

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Chapitre 3 La veille de mes seize ans, un homme m’appela. Il

avait une voix grave et robotique. Il m'avait obligé à faire mes affaires pour partir à la cérémonie. Je ne savais pas ce qui m'attendait, mais j'avais hâte. Quand j'étais petit, j'avais entendu parler d'une cérémonie à laquelle seuls les enfants âgés de 16 ans pouvaient participer.

On m'avait raconté que cette cérémonie était dangereuse, qu'après être choisi, on ne pouvait plus revenir. Malgré cette appréhension, j'avais hâte de découvrir ce qui m'attendait.

-Bonjour, Monsieur Owen, je vous appelle pour la

convocation de la cérémonie des seize ans qui se déroulera demain à midi devant la sphère du centre de Azerty, dit le robot qui raccrocha sans que je puisse intervenir.

Je me jetai sur mon sac, pris mes affaires et me

couchai en espérant passer ma nuit plus vite. Enfin seize ans, le jour que j’attendais depuis bien trop longtemps.

Je me réveillai, ébloui par le soleil. Je regardai l'heure, il était dix heures. Je rentrai de ma cuisine, je me remplis le ventre et pris toutes les affaires nécessaires que j'aurais pu oublier la veille.

Je partis vers onze heures et demie de chez moi en direction de la cérémonie.

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En arrivant là-bas, je découvris des milliers de

jeunes adultes comme moi, tous impatients de voir ce qui les attendait. Je fis connaissance avec une fille, qui comme moi avait de l'appréhension.

Nous étions tous rassemblés. Un robot arriva. Il

avait la même voix qu'au téléphone, je me doutais que c'était la même personne. Il nous expliqua qu'on allait devoir faire des épreuves, des épreuves avec des éliminations, où l'on serait notés par le robot lui-même. À la fin de ces épreuves, il y avait une récompense à laquelle seuls les sélectionnés avaient droit.

La grande récompense consistait à avoir un accès et à pouvoir explorer les territoires inconnus en dehors des limites de la plaine d'Azerty.

Je vivais seul depuis bien longtemps maintenant, cette épreuve était pour moi une grande opportunité et une occasion de découvrir de nouvelles expériences, de m'ouvrir à des visages inconnus.

Quand soudain, je vis tous les autres courir vers la première épreuve.

J'arrivai devant la première épreuve, un grand robot, vêtu d'habits entièrement noirs. Il nous expliqua en quoi consistait l’épreuve.

L'épreuve consistait à courir pendant quarante kilomètres sans s’arrêter. Je courais beaucoup quand j'étais petit, cette épreuve était faite pour moi.

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À la fin du parcours, le robot s’avança, il avait choisi les gagnants de cette première épreuve. Un tableau s'afficha. Sur ce tableau, les gagnants sélectionnés étaient en bleu tout en haut et les perdants en rouge. Les perdants dans le rouge n'avaient pas leur place pour participer à la prochaine épreuve par manque d'endurance.

Pour la deuxième épreuve, les règles

commençaient à se compliquer. Elle consistait à devoir ramener un coffre qui se trouvait dans un lac noir où on ne voyait rien, mais qui contenait des requins et d'autres sortes de créatures des mers. On avait une heure, top chrono.

À la fin de la deuxième épreuve, les noms des

gagnants s’affichèrent comme pour la précédente. Cinquante-trois participants avaient réussi et soixante avaient perdu, dont trois morts par morsure de requin.

J'avais très bien réussi cette épreuve, mais une sorte de méduse m'avait piqué au bras, j'avais terriblement mal.

Pour la dernière épreuve, dans le coffre, il y avait

plein d’espèces de serpents et de bêtes sauvages qui étaient dangereuses et qui pouvaient provoquer des blessures venimeuses. Cette épreuve consistait à plonger la main dedans pour y récupérer une pièce en or. Je ne réfléchis pas et enfonçai ma main dans ce

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coffre si spécial pour ressortir la pièce attendue pour gagner la toute dernière épreuve.

J'avais réussi avec succès ! J’étais plutôt fier de moi, car je ne pensais pas que

j'allais réussir du premier coup ce concours qui avait l'air si difficile pour les autres.

Une fois fini, tous les gagnants étaient attendus dans l'entrée, là où la première épreuve avait commencé.

Le robot nous félicita et nous indiqua les dortoirs dans lesquels on allait enfin se reposer après deux jours intensifs et nous donna des vêtements.

-Départ à quatre heures du matin à l’accueil du bâtiment et ne soyez pas en retard ! dit le robot en criant.

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Chapitre 4 Comme prévu, nous nous rejoignîmes tous à

quatre heures du matin au lieu de rendez-vous. Le robot arriva et nous expliqua le déroulement

du programme de la journée. -Vous avez réussi l’épreuve ! Soudain, une forte douleur me brûla, c’était au

même endroit que la piqûre de méduse que j'avais eue durant la deuxième épreuve.

Un flash dans ma tête apparut et tous mes souvenirs d'enfance me revinrent en tête, comme si j'avais tout oublié pendant des années et que tous mes souvenirs resurgissaient d'un seul coup brutalement.

Ce court instant passa et je revins dans le discours où le robot nous félicitait.

-Vous êtes donc libres de faire tout ce que vous voulez et d'explorer les environs afin de trouver quelque chose qui pourrait répondre à toutes vos questions.

Je me sentais visé, comme s’il savait que tous mes souvenirs avaient resurgi à l'instant.

Après la cérémonie, je fus enfin libre de partir où bon me semblait, mais je restais là, seul, regardant tous les autres partir.

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Chapitre 5 Après m'être posé des dizaines de questions, j'allai

à la rencontre de la seule et unique personne qui pouvait penser comme moi : le Grand Sage. Rempli de convictions pour trouver réponse à mes questions, j'étais assez dubitatif.

Donc je me rendis vers lui, car je voulais qu'il me dise tout ce qu'il savait. Il m’avait raconté un passé différent assez parallèle du monde dans lequel je vivais.

-Bonjour, Azouaou. -Bonjour, répondit-il avec interrogation. -Je suis venu te voir, car je me pose des questions

concernant... -Attends... Il me coupa. Je trouvai cela assez surprenant

venant d'une personne calme. -Je t'ai dit tout ce que je savais la dernière fois. -Oui, mais j'ai d'autres questions ! Peux-tu me

décrire plus précisément comment le monde était avant ?

-C'était une période où tout le monde vivait librement et personne n'était contrôlé.

-Mais dis-moi ce ne sont pas les services secrets qui t'ont engagé pour me questionner ainsi ?

-Non, je te promets, je veux juste... -Juste quoi ? me répondit-il avec méfiance. -Je veux juste connaître la vérité, bégayai-je.

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Je voyais qu'il était craintif à l'idée que je sois un

espion. Alors je partis, mais toujours avec beaucoup d’interrogations. Je me disais que si Azouaou ne répondait pas à mes demandes ce serait alors moi qui irais chercher les réponses. Je m'en allais pour savoir ce que l'on m'avait toujours caché. La meilleure façon de le faire était de partir pour découvrir les terres inconnues.

Mais comment faire ? J'avais ma puce qui me traçait à chaque seconde et ces maudits robots qui surveillaient chacun de mes faits et gestes.

Je me rendis à la pharmacie d'un centre

commercial et j'achetais quelques fournitures qui me seraient utiles pour me débarrasser de cette puce. Muni de mon aiguille, je me piquai doucement le poignet droit, mais rien ne se passa. Il fallait que je l'enfonce plus profondément ; j'étais tétanisé.

Ne réussissant toujours pas à enlever la puce, j'étais contraint d'utiliser le couteau. J'étais apeuré et déstabilisé. La peur me prit au ventre, mais j'étais obligé de le faire. Je l'enlevai, elle dégoulinait de sang. Je pris la puce et la jetai dans le lavabo et laissai couler l'eau.

Il fallait maintenant que je déconnecte tous les robots. C'était l'étape la plus délicate, néanmoins comme je maîtrisais l'informatique, j'étais relativement confiant.

Tout d'abord, j'entrai dans le Centre de

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Fabrication des Robots. Au premier étage, c'était la construction des policiers robots. Je pénétrai dans une pièce où des personnes surveillaient les programmes. Je me glissai vers la porte gauche et trouvai le Centre de Contrôle des Robots où d'énormes écrans prenaient la taille des murs.

Le centre grouillait d'informaticiens telle une

fourmilière. Ils portaient tous des lunettes et personne ne levait la tête des écrans. Je me posai la question de comment j'allais me débarrasser de toutes ces personnes. L'idée me vint subitement et je me dirigeai discrètement vers le boîtier de l'alarme incendie et la déclenchai. Une sirène assourdissante retentit.

En une minute, la « fourmilière » était vide. Je

gardai à l'esprit mon objectif, je savais qu'il fallait faire vite. Devant l'écran, le génie informatique enfoui en moi surgit et se mit à taper sur les touches. Je réussis enfin à déconnecter le réseau sans que cela ne soit perceptible. Je sortis du centre et pris une grande bouffée d'air. La tension était retombée, j'étais soulagé, heureux et fier de moi.

Après toutes ces péripéties, je me rendais compte

que je vivais dans un monde d'illusions. J'étais aveuglé par ce semblant, mais je me sentis obligé de partir, cette mascarade devait cesser.

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Chapitre 6 Je marchai pendant de nombreux jours, passant

les frontières sans aucun remords. Parfois, j'avais froid, faim ou bien soif, mais c'était le dilemme de l'aventure. J'arrivai enfin, ressentant beaucoup de fatigue, dans un monde opposé du mien. Il y avait des arbres, de la verdure, des fleurs, des ruisseaux, c'était magique. J'étais ébloui devant cette découverte. Je m'allongeai dans une immense vallée où le bonheur régnait et je fis un somme.

Je me réveillai, perturbé par ce long voyage, au loin,

j'aperçus un groupe de personnes, ne sachant pas qui ils pouvaient être ; par curiosité, j'allai à leur rencontre. Je découvris un camp de résistants. Des personnes qui s’étaient enfuies avant moi. Je rencontrai alors un groupe de cinq personnes, ils avaient l'air heureux et apaisés dans leur nouveau monde.

Je me présentai : -Bonjour, je m'appelle Owen, je me suis enfui de

mon mode, car j'ai découvert des choses horribles. -Bonjour, Owen, me dit-il. Cela faisait une éternité

que nous n'avions pas vu un visage nouveau, le dernier à nous avoir rejoints était il y a plusieurs mois.

Étonnamment, ils m’accueillirent les bras ouverts,

nous étions rentrés dans une relation de confiance et ils comprirent que je n'étais pas un danger pour eux.

J'étais la personne la plus récente qui avait quitté

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le monde informatique. Alors, je leur fis part des dernières nouvelles. Ils m'acceptèrent parmi eux, et je devins leur leader.

Dans mon souvenir le plus proche, ils vivaient dans des tentes faites intégralement de paille et de nombreux matériaux végétaux. Ils étaient habillés avec des vêtements amples de façon à être à l'aise, pour pouvoir chasser, pêcher, danser et faire leur sport préféré : le yoga.

Ce quotidien était étrange, car il n’y avait ni robot

ni écran : aucune technologie. Cependant, ils demeuraient heureux. Ils se nourrissaient exclusivement de ce qu'ils trouvaient, poisson et viande quand la pêche et la chasse étaient bonnes, et fruits de saison. Ils ne tombaient pratiquement jamais malades et se soignaient à base de remèdes naturels. Ils dormaient sur des paillasses faites en feuilles d'arbres et réchauffaient leur nourriture au feu de bois. Ils vivaient très modestement, contrairement à moi. Mais leur simplicité me touchait et j'adoptai leur routine au fil du temps. J'étais à présent leur leader, mais aussi comme un membre de leur famille.

J'étais très proche d'une fille du camp appelée

Yasmine. Tous les soirs, nous nous retrouvions autour du feu quand tout le monde était couché et elle me racontait sa vie d'avant ainsi que la raison pour laquelle elle était ici.

Après une journée épuisante de pêche, nous

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rentrions au camp et avant de s'endormir, elle se confia à moi et me dit qu'elle aimerait retrouver sa famille.

-Je suis partie sans rien leur dire, je ne voulais pas

leur causer de problème en les rendant complices de ma fuite.

-Tu as fait le bon choix, Yasmine, ne regrette pas d’être partie, peut-être qu'un jour ils s'enfuiront aussi.

-J'aimerais tant qu'ils nous rejoignent. -Ne t'inquiète pas, Yasmine, tôt ou tard ils

viendront. Nous allâmes nous coucher pour éviter la gêne

qu’ils pourraient y avoir.

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Chapitre 7 Je me réveillai avec une douleur intense au poignet,

la cicatrisation avait déjà commencé, je me levai de mon lit, me lavai le visage, pris mon petit déjeuner. J’allai rejoindre mes compagnons. Je fus le seul à avoir vu le monde réel à cause d’un bug de ma puce. À cet instant, je n'en avais parlé qu'à mes compagnons. Je devais aller à une réunion, le lieu était le parc Saint Laurent, j'arrivai à dix heures. Durant le chemin, plusieurs bugs apparurent à répétition, ce qui me faisait voir le monde réel et cela m'effrayait davantage.

Dans ce monde tout était naturel, la verdure était

incrustée depuis longtemps, les humains n'existaient plus et seuls les gens faisant partie de la communauté pouvaient voir ce monde. Toutes les personnes existant dans ce monde avaient disparu dans le monde réel.

Je commençais petit à petit à me sentir différent des autres.

La réunion pour l'assaut du groupe Azerty commença. Les habitants et moi allions parler du dur combat qui allait débuter très bientôt contre les dirigeants du groupe « Azerty ».

Le plan était de percer leurs défenses pour atteindre les chefs de la société et pour pouvoir aller dans le monde réel. Il était dix heures et la bataille devait commencer à midi.

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Nous étions allés chez un confectionneur d'armes

et nous l'avions vandalisé et pris tout ce qu'il détenait, nous étions allés chercher le plus de personnes possible pour pouvoir gagner ; sur cinq cents personnes dans la commune, la moitié était venue soit deux cent cinquante personnes.

Une fois tout le matériel réuni et toutes les

personnes rassemblées, la bataille commença. Nous prîmes d'assaut les dirigeants et leurs lieux. A notre grande surprise, ils y étaient préparés comme s’ils savaient à cet instant précis que nous allions arriver. Il y avait une personne qui nous avait dénoncés ? Y avait-il un espion ?

Ce n’était pas la première préoccupation que nous avions. A cet instant, notre but était de gagner cette maudite bataille. Ce combat était très puissant et les dirigeants Azerty avaient toutes les dernières générations d'armes par rapport à nous qui nous battions à presque main nue ou au moins avec un couteau. Notre force était le nombre de personnes qu'on était. C’était sur ça que nous devions compter pour nous imposer et réussir à jouer stratégiquement pour pouvoir ressortir de cette ville avec le plus de personnes possible. La bataille était tellement puissante que le sol se brisait sous nos pieds. Beaucoup de monde tombait, à peine nous regardions les personnes tombées dans le trou que déjà d'autres étaient tombés. Nous perdions

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beaucoup trop d'hommes, nous devions changer de stratégie. Nous nous repliâmes dans la carcasse d'un immeuble, nous n’étions plus énormément, mais suffisamment pour pouvoir encore en finir avec eux. Les chefs se trouvaient dans le plus haut étage de la tour, ils étaient acculés, il suffisait qu'on aille leur rendre visite pour en finir. Comme l’ascenseur ne fonctionnait plus, nous étions obligés de monter par les escaliers, au bout de mille marches, certains de nos hommes s'étaient effondrés. Nous étions bientôt arrivés : plus qu'un étage à monter et on pouvait les arrêter.

Mais c'est là que des robots de combat arrivèrent,

nous étions tous très essoufflés par les escaliers et c’étaient des robots de très hautes technologies, il ne nous restait plus beaucoup de munitions, mais assez pour les détruire tous ensemble, nous avons tiré sur les robots et à l'instant d’après, ils étaient détruits, j'allai voir les chefs, heureusement ils étaient toujours là et à ce moment-là, j'allai voir mes compagnons et je criai : « On a gagné ! ».

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Chapitre 8 Le fait que les dirigeants n'étaient pas

emprisonnés gardait le faux monde comme il était et ne l’annulait pas. Mais depuis cette bataille, les événements qui se passaient avec ma puce se répétèrent, mais cette fois le vrai monde était resté, surtout depuis que la bataille avait été gagnée et les résistants emprisonnés.

Toutes les personnes que j'avais connues sauf mes

compagnons avaient soudainement disparu. Je les avais cherchés pendant trois jours, rien, aucune trace d'eux comme si durant tout ce temps, j'avais parlé à des fantômes inexistants ou à des hologrammes.

Les personnes de mon groupe, je les avais

retrouvées par instinct de survie. Elles s'étaient toutes cachées au fond de la forêt. Ils n’étaient pas plus de cinq à avoir survécu, les autres étaient des imposteurs.

Ils nous avaient trahis et avaient donné des informations au gouvernement et c'est avec cela qu'ils prévoyaient nos coups.

La nuit était très rude, que ça soit pour éviter les animaux ou bien pour éviter les intrus qui nous pourchassaient. Nous devions rester groupés pour pouvoir survivre, la faim et la soif étaient secondaires. Nos habits étaient déchirés et nous sentions le fauve, c'était le seul point qui ne nous distinguait pas des

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animaux. À l'aube, notre but était de chercher l'eau à la fontaine qui se situait à l'opposé de nous. Nous allions à la source une fois par semaine. Nous restions très peu, car les chasseurs pouvaient nous voir pour nous tuer comme des lapins inoffensifs. Nous avions construit un endroit où s'abriter pour la nuit. C'était une petite grotte avec de quoi nous chauffer et nous nourrir pour la semaine. Une nuit, nous avions même entendu des personnes passer à côté de notre habitat, mais heureusement ils ne nous avaient pas vus, car nous étions enfermés dans le cul-de-sac de la grotte. Nous étions en train de devenir fous en entendant n'importe quelle brindille qui bougeait ou n'importe quel vent qui glissait pour balayer les feuilles d'arbres. Nous avions tellement peur de revenir dans ce monde. Notre but était de pouvoir enfin sortir de ce trou, mais il n'y avait ni réseau ni portable pour tenter d'avertir quelqu'un de venir nous chercher. Les nuits étaient de plus en plus rudes, il y avait de moins en moins d'animaux à chasser et la fontaine se vidait petit peu par petit peu.

Un jour, alors que nous chassions, nous nous étions séparés pour pouvoir ramener plus de nourriture, mais au lieu où nous étions donnés rendez-vous, un de nos camarades n'était pas là et sur le coup, nous nous étions dit qu'il devait être encore en train de chasser, mais au bout de quelques heures, nous ne voyions toujours pas le bout de son nez, nous commencions à nous inquiéter et nous nous dîmes que nous allions le chercher, il était peut-être tombé

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dans un fossé. La nuit tombée, nous ne l'avions toujours pas vu, nous décidions de rentrer. Le lendemain, c'était le jour de la fontaine. Arrivés sur place, pour notre grand malheur, nous avions retrouvé notre camarade pendu à une corde ...

Nous avions baissé notre garde et c'est à cause de ça qu'il n'était plus de ce monde, je pensais qu'il s'était suicidé, mais après analyse du corps, nous avions compris que les chasseurs l'avaient trouvé et qu'ils l'avaient pendu pour nous provoquer et nous faire venir à eux. Bien sûr, moi, je l’avais compris, mais mes compagnons étaient aveuglés par la rage, il était impossible de les raisonner. Moi aussi, j'étais triste et en colère. Les émotions me transperçaient et c'était pour ça que nous décidâmes de riposter, mais ce que nous ne savions pas, c'était que le combat était loin d'être fini.