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DÉVELOPPEMENT
MOTEUR DE L’ENFANT,
RESSOURCES DES
ÉLÈVES ET
APPRENTISSAGES
MOTEURS G.Delboé,
ESPE LILLE NORD DE
France, 2014
M1
semestre 1
BLOC 2
« Tous les t ravaux convergent pour d i re qu’à l ’âge de 6 -7 ans , l ’o rganisat ion de base de l a motr i c i té est terminée, même s i des t ransformat ions se produisent encore ul tér ieurement . I l est t rès important de proposer aux enfants , dès leur p lus jeune âge, de rée l les poss ib i l i tés de s ’exercer de façon mul t i forme dans un mi l ieu var ié et inc i tateur. »
Le gu ide de l ’ens e ignant TO ME 1 , 1994, p . 71 (…) i l ex i ste une re lat ion entre un n iveau donné de déve loppement et la capac i té
potent ie l le d 'apprent i ssage (…) La théor ie de la zone prox imale de déve loppement se t radui t par une formule qui est exactement contra i re à l 'o r ientat ion t rad i t ionnel le : l e seu l enseignement est ce lu i qu i précède le développement (…) Chaque fonction psychique supérieure apparaît deux fois au cours du développement de
l'enfant: d'abord comme activité collective, sociale et donc comme fonction inter psychique, puis la deuxième fois comme activité individuelle, comme propriété intérieure de la pensée de l'enfant, comme fonction intra-psychique (…)
L'apprentissage donne donc naissance , réveille et anime chez l'enfant toute une série de processus de développement internes qui, à un moment donné, ne lui sont accessibles que dans le cadre de la communication avec l'adulte et de la collaboration avec les camarades, mais qui, une fois intériorisés, deviendront une conquête propre de l'enfant .
toute activité d'enseignement constitue une source pour le développement des processus qui ne pourraient en aucune cas avoir l ieu en dehors de lui.
Phi l ippe Mei r ieu , Vygots ky, Ens e ignement , apprent i ssage et déve loppement m enta l , ar t i c le non daté , à cons u l té s ur http ://www.meir ieu.com/COURS/texte16.pd f
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POINTS DE REPÈRE
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YV ES C HAIX ( P RO F ES S EU R EN M ÉD EC INE) , D É V E LOP P EM E NT
P SYC HOM OTE U R D U N O U RRIS S ON E T D E L’ E NFANT, 2 0 0 8
Synthèse des étapes du développement de l’enfant en fonction de l’âge dans les différents domaines du développement.
Le rappel des étapes clés : Tient sa tête à 3 mois et assis à 6 mois
S’assoit seul à 8 mois
Se redresse avec aide vers 10 mois
Marche entre 12 et 15 mois
Court à 24 mois
Monte les escaliers en alternant les pas à 30 mois
Tricycle à 3 ans
Saut à cloche pied entre 4 ans et 5 ans
Les signaux d’alerte : Pas de tenue de tête à 4 mois
Pas de station assise à 9 mois
Pas de marche à 18 mois
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CE QU’IL FAUT RETENIR
zone proximale de développement : la « ZPD » La zone proximale de développement (ZPD)est « la distance entre le niveau de
développement actuel, tel qu’on peut le déterminer à travers la façon dont l’enfant résout les problèmes seul et le niveau de développement potentiel, tel qu’on peut le déterminer à travers la façon dont l’enfant résout les problèmes lorsqu’il est assisté d’un adulte ou collabore avec d’autres enfants plus avancés ». « Ce que l’enfant est en mesure de faire aujourd’hui à l’aide des adultes, il pourra l’accomplir seul demain ». Nous ajouterons que le canal privilégié dans la théorie de Vigotsky est le langage.
SOURCE : B.SCHNEUWLY, J. -P. BRONCKART, Vygotski aujourd’hui , 1985 Cette approche permet de dépasser la conception selon laquelle il s’agit de solliciter uniquement l’enfant dans son niveau de développement actuel. Différencions maintenant la ZPD du décalage optimal de Linda Allal.
décalage optimal L’optimisation de l’apprentissage passerait par la création d’un décalage optimal entre la
structure actuelle du sujet et la structure de la tâche. SOURCE: Linda Allal, L’évaluation formative dans un enseignement différencié, 1979
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UNE NOTION SOCIO-CONSTRUCTIVISTE
FONDAMENTALE : LA ZPD
Les ressources sont les moyens dont dispose un individus pour pratiquer une activité.
Elles se situent, en EPS, dans les trois domaines de l ’activité humaine (Le guide de l ’enseignant TOME 1 , 1994, p.73):
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RESSOURCES DE L’ENFANT
Différents types de fibres : plus ou moins lentes(résistantes) ou rapides(grande fatigabilité). Leur répartition varie selon les individus, ce qui modifie les capacités des uns et des autres :
Vitesse du mouvement des extrémités
Force explosive (intensité max. pendant une durée très courte)
La force statique (contraction isométrique)
La force dynamique (durée prolongée)
Ces capacités se différencient selon l’âge et se modifient avec l’entrainement. Rien n’est figé !
En règle générale, le rapport entre la puissance musculaire et le poids du corps est plus défavorable chez les petits.
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CARACTÉRISTIQUES MUSCULAIRES
Trois mécanismes entrent en jeu de façon complémentaire pour fournir de l’énergie aux muscles. Quelques tableaux et schémas pour comprendre :
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CARACTÉRISTIQUES ÉNERGÉTIQUES
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LA MÉTAPHORE DU MOULIN À EAU
« L'eau contenue dans le réservoir s'appelle A.T.P (adénosine tri-phosphate). Lorsqu'elle est dans le bac, après avoir
mobilisé le moteur musculaire, elle est A.D.P. (adénosine diphosphate).
Le réservoir a une capacité très limitée et pour que le mouvement puisse se poursuivre, il faut reconstituer l'A.T.P.,
c'est-à-dire pomper l'eau du bac pour la monter dans le réservoir. »
l es ressources en g lycogène au repos sont p lus fa ib les chez les enfants . I l s mettent p lus
de temps à l ’ut i l i ser. On déconsei l le donc de mettre en jeu le processus anaérobie l act ique.
Se lon Van Praagh (doss ier EPS n ° 35) , entre 8 et 12 ans , l a pu i ssance aérobie cro î t de 50 %, le vo lume du coeur gauche augmente de 52% et la masse pulmonai re augmente de 58%.
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S’ADAPTER AUX ENFANTS
Le métabolisme aérobie : Augmente au cours du développement
Différence peu importante (mais qui existe) entre filles et garçons jusqu’à 11 ans, à l’avantage des garçons
Est plus important chez les enfants sportifs
Est plus efficace que chez l’adulte (énergie à 47 % aérobie dès le début de l’exercice chez l’enfant, mais seulement au bout de 2 minutes chez l’adulte !)
Le métabolisme anaérobie : Est très inférieur chez l’enfant (se développe pendant la puberté)
Conclusion : Le mécanisme est similaire entre enfants et adultes, ce sont les proportions qui changent. Les enfants paraissent plus aptes à réaliser des activités d’intensité modérée et de longue durée.
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SPÉCIFICITÉS DES ENFANTS
« L 'apprentissage moteur est le processus neurologique interne supposé intervenir à chaque fois que se manifeste un changement qui n'est dû ni à la croissance ni à la fat igue » ( Fleischman 1967).
Les apports dans le domaine sont nombreux, complexes et parfois contradictoires. Dans le cadre des fonct ions d’enseignant polyvalent, i l ne nous semble pas ut i le de développer ce domaine de compréhension des STAPS. Néanmoins, i l nous parait pertinent, pour observer et définir les transformations visées, de structurer selon 4 processus fondamentaux :
1. Automatisat ion : permet à l ’acte moteur de s ’effectuer sans y penser
2. Dissociation : sélection pert inente des membres à ut i l iser au profit d’un mouvement eff icace
3. Équil ibrat ion (antéropostérieure, latérale) : Un corps est en équil ibre stable lorsque son centre de gravité est s itué au -dessous de sa base d'appui.
4. Coordination : des mouvements juxtaposés aux mouvements coordonnés
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APPRENTISSAGE MOTEUR
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AUTOMATISATION
PAILLARD.J. in « Réactif et prédictif: deux modes de gestion de la motricité » in V.Nougier et J.P.Blanqui in « Pratiques sportives et modélisation du geste », Grenoble, 1990: « L’apprentissage résulte d’un processus actif d’adaptation” permis par deux modes de gestion de la motricité, un mode réactif qui permet à l’individu de “répondre automatiquement aux sollicitations de l’environnement par la mobilisation d’instruments moteurs pré adaptés” et un mode prédictif qui lui permet « d’élaborer des projets d’action ». Il s’agira, pour nos élèves, de passer d’un fonctionnement essentiellement réactif à l’élaboration de projets d’action. A cette condition, ils basculeront dans un fonctionnement également prédictif. Néanmoins, pour décharger l’élève cognitivement, l’automatisation de certaines habiletés est nécessaire. Elle constituera une étape spécifique liée aux ressources en jeu. La conduite d’un véhicule, par exemple, met en jeu des connaissances (ex : la signification des panneaux), des capacités (ex : passer les vitesses), des attitudes (ex : laisser les piétons traverser) qui s’apprennent progressivement, en passant d’un statut d’habileté consciente à un statut d’habileté automatisée.
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DISSOCIATION
On passe d’une action globale (syncinésique), caractérisée par une hypertonicité et des réactions explosives non contrôlées (brutales et globales) à une différenciation (dissociation segmentaire de plus en plus fine). Le sujet a alors la capacité de ne mobiliser qu’une partie du corps, celle qui participe à l’action motrice envisagée. Plus on est dissocié, moins on se fatigue.
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ÉQUILIBRATION
Un corps est en équilibre stable lorsque son centre de gravité est situé au-dessous de sa base d'appui. Ce n'est pas le
cas de notre corps situé en équilibre instable, puisqu'il doit toujours lutter pour garder son centre de gravité au-dessus
de sa base , c'est à dire le polygone délimité par la surface des deux pieds. C'est pour lutter contre la chute que les
influx proprioceptifs et le tonus musculaire est perpétuellement en éveil, afin de rétablir l'équilibre. Si le centre de
gravité du corps sort du polygone de sustentation, l'équilibre est rompu. Si l'on demande à un sujet de se pencher vers
l'arrière, il déclenche en même temps différents ajustements posturaux, notamment il fléchit les genoux, de manière à
maintenir son centre de gravité à l'intérieur du polygone de sustentation (là où le débutant ajustera avec un moulinet
des bras par exemple). De la même façon, lors d’un affrontement, les combattants devront mobiliser des ressources
pour ajuster/réajuster cet équilibre.
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COORDINATION
On passe ici d’une action où les différents éléments sont juxtaposés (réalisés les uns après les autres (avec souvent temps d’arrêt entre eux, hésitants, saccadés) à une action où les éléments s’enchaînent de façon coordonnée (fluidité, mouvements harmonieux) Jean Roche propose une analyse assez proche, dans un article dont vous trouverez la source et une schématisation dans la diapo suivante.
EVALUATION DES NIVEAUX D’ACTIONS MOTRICES ( JEAN ROCHE –
LA LEÇON D’EP : UN SYSTÈME COMPLEXE ET V IVANT, 1996 )
simple Complexe
Superposition des
actions
Juxtaposition des
actions
Enchainement des
actions
Anticipation des
actions
Espace avant, et prioritairement espace
contrôlé par le regard (espace haut avant
espace bas)
Espace latéral, avec priorité au côté de la
latéralisation (espace haut avant espace
bas)
Espace arrière (espace haut avant espace
bas)
Espace proche * Espace lointain *
Interdépendance segmentaire Dissociation segmentaire
Hypertonicité et blocage des articulations Relâchement, sensations kinesthésiques
* Pour l’équipe : espace de jeu effectif (jeu en grappe chez les débutants) / Pour le joueur : espace moteur