du itudio - le catalogue collectif des bibliothèques et ... · — un tableau digne des plus...

9

Upload: others

Post on 18-Mar-2021

1 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: DU ITUDIO - le catalogue collectif des bibliothèques et ... · — Un tableau digne des plus grands maitres: la mortde Chopin dans La Valse de CAdieit. soir, au Gymnase, Le Secret
Page 2: DU ITUDIO - le catalogue collectif des bibliothèques et ... · — Un tableau digne des plus grands maitres: la mortde Chopin dans La Valse de CAdieit. soir, au Gymnase, Le Secret

Bur

M. Charles Path6 (adroite), l'un des pfcresdu cinema fran5ais,vient de rfiorganiser sa

puissante maison. M.Nathan (a gauche), di-recteur de Rapid-Film,devient administrateurde Pathfi- CinCma, quiabsorbe sa propre firme

■ 370 ■

Ivan Pitrovitch, dans Le Tsarivitch (d'aprfesla cilfebre op6rette de Lehar) que Ratisbonne

va presenter le 27 mars.

S-"

Albert Steinbriick, qui vient demourir, 6tait consid£r£ commel'un des meilleurs artistes alle-mands avec Emil Jannings etWerner Krauss. II est repr6sent6ici dans un de ses derniers rdles.incarnant un colonel des troupescoloniales fran^aises, dans unfilm de la N6ro : Le Dernier Fort,

realise par Kurt Bernhardt.

Betty Bird et OscarMarion dans un nou-

veau film qui portele titre original deLinge sale (Ci-con-tre) photo listo-film.

Lars Hanson et Gi-na Manes dans

luresse, un film deGustav Mo lander,qu'onverra procbai-

nement a Paris.(Ci-dessous.)

Mary Serta, la belle ar¬tiste si remarquee dansLa Madone des Sleepings,va prochainement repa-

raitre a l'ecran,(photo studio lorelle)

Ci-dessous, de gauche adroite. — Une scene de

Ficonditi, avec M»'" Etie-vant et Gabriel Gabrio.

(photo cinemonde)

Maurice Schutz (assis),dans une scbne de La CMai-son des Hommes vivants.

(photo cinEmonde).

Pierre Blanchar a magnifique-ment compris et ressuscite la

sublime figure de Chopin.

lclfflsmuses

Une scene d'amour exquisement fralche, jou£e par Marie Bell et Pierre Blanchar.

PIERRE BLANCHAR

Di: temps en temps, un prejuge disparait,une affirmation se revile calomnie. II

nous etait penible de songer que lepublic n'admirait un artiste quelorsqu'il lui etait impose par une

publicity tapageuse et brutale. II nousa ete agreable de constater le contraire.

Le public a decerne le titre de Prince du Cinemaan moitis tapageur de tous les artistes, au modeste,au meditatif Pierre Blanchar. Le public vient dcsigner sa rehabilitation.

Et pourtant, Pierre Blanchar ne va pas au-devant dcla faveur des foules. Comme tous ceux qui vraimenten sont digues, il travaille a la meriter et la laisse venirii lui. A l'exemple des plus grands, il commit le doute,l'inquietude. Severe pour lui-meme, il l'est pour sonart, parce qu'il l'aime.

Rarement il se laisse emporter par l'enthousiasmequi trop souvent compromet la psychologie d'un role.II etudie, il scrute le role & jouer comme l'avocat sondossier. Et la tache est chaque fois renouvelee puisque,loin de s'emprisonner dans le cadre monotone d'un

■ emploi», il se plait a incanier les figures les plus diverses:Chopin, Claude Morillot, le capitaine Fracasse... IIdonne au mot « creation » toute sa valeur. L'instinctne lui suffit pas, il reclame la connaissance approfohdie.Tout ce qu'ou peut savoir ou supposer d'un personnage,il l'apprend. La pensee, le reve font le reste. Et toutcela, c'est le talent, le sien.

** *

Tel est l'artiste. Le public a su le comprendre et atenu a le lui prouver. Mais comment, a travers tantd'aspects dissemblables, connaitre l'homme ? Est-ilsensible avec noblesse comme Lamartine? Brule-t-ilde la fievre romantique de Chopin? II est, a coup surbie.11 loin du lamentable heros de La Marche nuptiale]liiais peut-etre est-il, comme Fracasse, ardent et tier...

Le connaitre n'est pas chose facile, 011 ne le rencontrepas plus aux presentations qu'aux repetitions gencrales.Sou travail lui laisse si peu .de loisirs! Durant toutela realisation du Capitaine Fracasse, il a joue chaque

A droite. — Un tableau digne des plusgrands maitres : la mort de Chopin dans

La Valse de CAdieit.

soir, au Gymnase, Le Secret. II ne rentre d'Allemagne,ou il vient de tourner, que pour creer Melo, la pidcenouvelle d'Henry Bernstein. La seine et l'ecran se

partagent avec aprete son talent.II faut, si l'on veut decouvrir, surprendre sa person-

nalite, gravir les pentes du Vieux-Montmartre et penetrerdans le grand appartement clair que trois presencesaimees font vivant, joyeux et doux. C'est ici que PierreBlanchar se raconte...

** *

Un eleve du Conservatoire qui ne croyait pas aucinema parut un jour en qualite de figurant dans unfilm sans gloire dont le titre n'importe. A quelque tempsde la, ses debuts au theatre l'ayant fait remarquer,Leon Poirier lui confia le role de Lamartine dans Jocelyn,role difficile ne comportant en realite qu'une seineplusieurs fois repetee, role de comprehension et de sen-sibilite.

On le voit ensuite dans Aux jardins de Murcie, L'Arri¬viste, puis dans le beau film d'Henry Roussell, TerrePromise, ou il interprcte, une fois encore, un role de

(1) Voir Cinimondc n° 20.

nuances tres subfiles. Enfin son incarnation du jeunepatriote polonais dans Le Joueur d'Echecs lui vautun succCs de belle classe. Pierre Blanchar est desormais1'une des plus belles conquetes du Cinema, cependantque Bernstein trouve toujours en lui un interpretevibrant et sur.

Mais voici qu'un grand film s'elabore, dedie a la gloired'un etre exceptionnel. Seul Pierre Blanchar peut re-veiller l'ombre de Chopin. Fremissant de genie roman¬tique et de passion, l'artiste atteint au sublime. Aucunde set succCs presents ou a venir n'effacera dans nosmemoires la noble et pure oeuvre d'art qu'il realisa dansLa Valse de VAdieu.

Mesquin, etrique, timide et gauclie, mediocre en touteschoses, Pierre Blanchar a compose pour La Marchenuptiale le fantoche imagine par Bataille. Puis, il redressela taille, se transforme, se transfigure pour devenirSigognac, le charmant heros de Theophile Gautier...

Que nous reserve, demain, cet etonnant createur ?...II pense trop a son art pour en parler beaucoup maisnous pouvons tout attendre de la souplesse de son talent

Sabine Bernard-Dkrosnk.

371

Page 3: DU ITUDIO - le catalogue collectif des bibliothèques et ... · — Un tableau digne des plus grands maitres: la mortde Chopin dans La Valse de CAdieit. soir, au Gymnase, Le Secret

semameOn cetteverraLA DANSE ROUGE

Realisation de Raoul Valsh.Interpretation de Dolores del Rio, Charles Farrell et Ivan Linow.

a Paris

De haut en bas : Dolorfes del Rio et Ivan Linow (La Danse rouge). L'Hommequi rit, permet A Conrad Veidt de rgvgler ses dtonnantes qualitSs. Dans LaDanseuse sans Amour, il y a des danses... 6videmment! Au galop, Sur les

pistes du Sud.

formes de deesse, recoltera une bonne part deshommages admiratifs. Quel donunage que Mlle MaryPhilbin soit si impassible et sans emotion sincere. Sonjoli visage meriterait une vie interieure. L'interpretede Barkilphedro et de La Reine A nne sont remarquablesdans leur composition haineuse et ramassee. Toute lafourberie, toute l'hypocrisie fielleuse sont concentreesdans leurs masques, dans leurs regards.

Et le public appreciera aussi le masque au rictuseternel que s'imposa Conrad Veidt, et avec lequel ilsait faire pleurer ses yeux magnifiques.

LA DANSEUSE SANS AMOURInterpretation de 141 Dagover et Harry Halm.

Film mi-sportif, mi-sentimental. On y voit deux freresamoureux de la meme femme. Celle-ci est fiancee au

cadet, alors qu'elle aime l'aine. Celui-ci, pour oublier,s'expatrie avec une jolie fille, une danseuse. Mais plus tardle jeune homme reviendra aupres de sa bien-aimee,et prendra la place de son frere au mariage. Quant a ladanseuse sans amour, elle sera consolee par un peintredont elle etait devenue le module apprecie.

C'est Lil Dagover qui joue la danseuse.Harry Halm est un convenable jeune amoureux. II

est cliarmant, ingenu, sympathique.Quelques vues exotiques, des scenes corsees plairont.Mais comme c'est done sentimental! 000#S0

SUR LES PISTES DU SUDRealisation de Lloyd Ingraham et Alfred L- Worker.

Interpretation de Fred Thomson, Nora Laneet Tom Wilson.

L'habituel scenario de la course-record, au milieu duFar-West, est ici execute sans qu'il y ait un quelconquechangement. Seuls, les acteurs sont changes.

Mais il y a dans Sur les pistes du Sud tant de forceingenue, tant de jeunesse, tant de vie ardente que mafoi, l'on marche et l'on se laisse emporter par ce rythmede poursuite et par la lumithe merveilleuse des espaces.

Et puis il y a Fred Thomson. Cet acteur, cow-boy, cler¬gyman, puis acteur de cinema, aprds avoir ete Univer-sitaire, et fait la grande guerre sur notre front, ou ilcchappa A toutes les aventures, est mort recemment d'unestupide pneumonie.

On aimera dans Sur les pistes du Sud le lyrisme natureldes gestes humains et la grande noblesse qui emane deces aventures simples et hanales, a cause de la beaute del'effort et de la magie des paysages. 00000

Rene Olivet.

Les films que vous connaissez sont des « histoires enimages » : drames, comedies, documentaires. Langagevisuel.

Mais ne pressentez-vous pas cet autre art, celui des«images sans histoires »? Non plus langage, mais mu-sique visuelle.

II n'y a rien de plus a «comprendre » dans « Cinqminutes de Cinema pur » que dans une statue ou unemOodie.

Ce delicat essai de Henri Chomette passe actuellementaux Agriculteurs du 8 de la rue d'Athenes avec « Autourde I'Argent» du jeune realisateur Jean Dreville.

L'HOMME QUI RITRealisation de Paul Leni.

D'apres le roman de Victor Hugo.Interpretation de Conrad Veidt, Mary Philbin

et Olga Baclanova.Paul Leni, qui realisa La Volonte du Mort et

surtout Figures de cire, parait moins a l'aise dansL'Homme qui rit, formidable evocation grouil-lante de peuple et de courtisans, de l'histoired'Angleterre, que dans ces films anterieurs,uniqueinent bases sur le mystere et l'hal-lucinant.

Les compositions historiques ne doivent pasetre son fort. II faut le croire, car L'Hommequi rit, sans etre drole, ce que je ne reclamepoint, etant donne le caractere sinistre del'ceuvre originale, eut pu en conserver au

moins son lyrisme, ce symbolisme unpeu gonfle mais eloquent tout de meme.

II ne reste qu'une histoire extrava-gante, se deroulant dans de grandsdecors reconstitute, et dans l'ensemblele film est quoique remarquable d'exe-cution, trte triste, et meme un peuennuyeux.

Heureusement il y a Conrad Veidt,et ce merveilleux acteur sait camper

dans toute son horreur tragiquele pauvre Gwynplaine, l'hommequi rit.

Quelques tableaux s'evadentdu moule commun : la dispari-tion du pere de Gwynplaine dansles salles du chateau royal — lafoire populaire.

Avec Conrad Veidt, Olga Bacla¬nova, trte belle, etrange, aux

Autour de ce film se declencha fort justement une campagne indignee.La Censure, en triturant ce film pour des raisons politiques que la raisonne connait pas, l'a fort proprement mutile. Et le scenario absolumenttransforme, non a son avantage d'ailleurs, pose aux masses pensantesle probl£me de l'ignorance stupide.

Mais, en faisant abstraction du cote scenario, en ne considerant <juele film en soi, on trouve que La Danse rouge est parfaitement composel»ur plaire a une majorite du public qui aime fremir, s'emouvoir, pleurer et

respirer d'aise au denouement conventionnel mais optimiste.Avec La Danse rouge, il sera comble.Le film se passe (aprte le droit de regard de la Censure) dans un

pays de 1 Est, 011 le Nord se bat contre le Sud. Un certain general,jeune et glorieux, conquerant de la Province d'Oronow estdeteste par les habitants de ladite province, parce qu'on le croitresponsable des crimes commis par ses soldats. line patriote,Tasia, est chargee de tuer le tyran. Helas! elle reconnait le jeunehomme qui la recueillit mi soir, et avec qui elle a connu la griseriede l'amour. Elle s'enfuit pour ne pas faire le geste de mort.

^ Plus tard, les troupes du General Kantemir sont battues.Kantemir est fait prisonnier avec son roi. Tasia, la patriote

qui danse au theatre, apprend qu'on doit executer celuiqu elle aime toujours. Elle vient a son secours, le delivre,l'arrache aux fureurs de la soldatesque, et s'enfuit aveclui, passe la frontiere et tous deux seront heureux dansun pays lointain.

Voila l'histoire, enfin, celle qu'on a bien voulu nouslaisser comprendre. Nous 11'avcns done pas le droit d'ima-giner oil cela peut se passer, encore que les uniformes, lesnoms, l'atmosphdre crient la verite. Quelle absurditequ'une Censure hypocrite et malfaisante!

Dolores del Rio, belle, brune, souple, pleine de grace etde talent, joue plastiquement Tasia, et Charles Farrell est

idealement le General Kantemir. 0000000

■ 372 b

...A tous ceux quirevent du cinema...

\OS REPORTAGES

• ••

LEICOUUIJEIDU ITUDIO

L a pidce est vide, nue, — %'ide comme une chambre d'ou l'on vicutde demenager, nue comme une geole de condamne. II n'ya rien, ou presque; et cependant tout ce qu'il faut : e'est-a-dire deux chaises, une rangee de porte-manteaux, une tablettea hauteur de poitrine d'enfant et une glace. II y a encoreun lavabo; mais comme il a fait trte froid la nuit passee ona pris soin de «couper» 1'eau, — et le tuyau d'un poele, d'un

poele qui se trouve dans la piece voisine et peut chauffer ainsi deux sallesa la fois.

Brusquement, la porte s'est ouverte et un homme est apparu. Je l'aisalue. II m'a d abord considere longuement et ne m'a repondu qu'aprteet a peine. II a pose sa valise sur la tablette, pris une chaise et occupela place devant la glace. Puis il m'a dit :

— II y a de l'eau?Je savais qu'il n'y en avait point, mais j'ai fait l'ignorant et devisse

consciencieusement le robinet a fond. L'eau n'est pas venue. J'ai dit :— II n'y a pas d'eau.L'homme a fait : «Ah! », a allume une cigarette, ouvert sa valise,

enleve son col, noue une serviette a son cou, dispose devant lui sescrayons et ses poudres, puis il a commence de se maquiller sans plus ou-vrir la bouche.

En copiant sur lui, afin de ne point risquer de paraitre trop novice, j'aifait de meme.

Notre silence a dure dix bonnes minutes. Puis, de nouveau, la portes'est ouverte sans le plus petit avertissement et un vieillard est entre.

Celui-ci n'a meme pas pris la peine de dire bonjour. Mais il connaissait111011 compagnon et lui a tendu la main :

— Qa va?— Qa va ! a dit l'autre... Quelle boite ! II n'y a meme pas d'eau!— Ce n'est pas aussi bien que chez X...— Non. Mais ils sont tellement gentils; et puis, au moins, ils paient.

Chez X..., ils m'ont sollicite l'autre jour pour tourner dans... J'ai refuse.Un role pareil pour un cachet de misere? <Ja, non !

— Moi, je viens de tourner chez Y... U11 role important. J'ai tourne troisjours... Vous vous maquillez en ocre ou en rouge?

-— Ici, en ocre. C'est mieux pour leur luniifre... Pretez-moi done votrerouge.

II prit le rouge de l'autre et s'en barbouilla les Kvres.Cependant un troisieme, puis un quatrieme, puis un cinquitene avaient

fait tour a tour irruption dans la loge. C'etaient trois jeunes hommes, dontl'aine paraissait au plus vingt-cinq ans. Beaux gargons, elancfe, lachevelure collee au crane, les joues iihberbes, les sourcils Spiles avec soin,ils apparurent bientot moules dans des habits impeccables et outra-geusement barbouilles de poudre fauve et de crayon bleu. Inquiet, je111'echappai une seconde pour aller demander conseil au metteur enscene, a l'amabilite obligeante de qui je devais d'avoir franchi ce matin leseuil de cette « chapelle ». II me rassura et je me bornai a camoufler moilvisage avec un peu de fond de teint.

Dans la glace, j'aper?us alors que le vieillard de tout a l'heure avaitrevetu un somptueux uniforme de colonel d'artillerie. Sa poitrine s'etaitredressee; ses janrbes tendues flottaient bien d'aplomb dans son pan-talon d'avant-guerre. II mit un temps assez long a trouver la placeexacte de la Legion d'honneur sur son dolman. Quand il l'eut accrochee,il murmura :

-— £a fait bien, tout de meme.Je lui glissai doucement, d'une voix que je rn'effor<,ai de rendre affec-

tueuse :— Vous avez ete militaire?— Je suis un ancien adjudant. J'ai fait vingt-cinq ans en Afrique, dont

cinq a la Legion.A ce moment, on gratta A la porte.— Entrez! ditl e premier.Le metteur en scene avancja son visage, verifia d'un regard nos tenues

respectives et nous convia a nous mssembler « dans le decor », parcequ'on allait tourner dans cinq minutes.

Ayant mis un peu d'ordre — oh ! bien peu — dans nos affaires, noussortimes ensemble de la pi&e, maintenant chaude, saisis par les courantsd'air du «theatre ».

Comme je refermai la porte derridre moi, l'un des « beaux gar^ons »s'approclia de moi et me dit :

— Ou dejeunez-vous?— Je ne sais pas, repondis-je. Pourquoi?— Vous connaissez un restaurant bon marche, pres d'ici?— Pas du tout. Mais nous trouverons bien.—

... Car je 11'ai que dix francs a depenser !PALI.rEL-mar.MONT.

■ 373 ■

Page 4: DU ITUDIO - le catalogue collectif des bibliothèques et ... · — Un tableau digne des plus grands maitres: la mortde Chopin dans La Valse de CAdieit. soir, au Gymnase, Le Secret

Une agreablesurprise pournos lecteurs!!!

■ 374 ■

Ton jours soucieux dedonnera ses amis lecteurs, nonsettlement de belles imagesmais encore des textes de plusen plus interessants, Cine-monde a pu sassurer Vex-clusivite d'uue publication

vraiment sensationnelle.

A partir de Jeudi prochain,Cinemonde commencera

dans ses colonnes, tin recti

unique en son genre, ecrilpar I'une des plus grandesvedettes du cinema mondial:

Lcmerveilleux

raman dema vie

par

POLA NEGRI

im FEMMESET

IE TAMitym

N'EST-ip pas curieux de constater com-bieii les femmes serablent peu attireespar le genre comique alors que leshommes y courent en grand nombre?

A des acteurs aussi celibres queCharlie Chaplin, Harold Lloyd, BusterKeaton, Larry Semon, Chester Conklin,

Mack Swain, Karl Dane, Charles Murray, GeorgeSidney etc... quelles femmes peut-on comparer?

Certes, Laura la Plante, Marie Prevost, Marion Davies,Clara Bow, Bebe Daniels, Constance Talmadge, ColleenMoore sont de fines comediennes ; mais leur art frais etpimpant fait plutot sourire que rire et si, parfois, ellesse risquent au grotesque, nous les voyons en sortir aussitot.

C'est que l'art comique comporte des sacrifices qu'ilest difficile a une femme d'accomplir : renoncer a etrebelle, s'appliquer au ridicule, paraitre dans les situationset les habits les plus imprevus avec les poses les pluscocasses. Quelquefois, nous avons bien vu Marie Prevostou Colleen Moore se conformer a une de ces conditions,mais ce sont de petites truqueuses car, lorsque leurderriere trempe dans un baquet, c'est pour nous faireadmirer le galbe de leurs jambes.

D'autre part, les femmes ne sont gu£re encourageespar les hommes a aborder la farce, les realisateurs, en

Voici, dans Extra Oirl, Mabel Normand, mignonnepoupge de style, qui est en mime temps une

artiste d'un comique trfcs fin.

effet, semblant preferer chez leurs actrices, les donsdramatiques aux dons comiques.

Si done, les comediennes au jeu all^gre et badin,au charme plaisant et au gracieux visage sontassez nombreuses, les figures grotesques sont rares.Voyons-nous une seule emule de l'ancienne gloire ducomique, Mabel Normand? Louise Fazenda, eldve deMack Sennett, a sans doute im grand et original talent,mais qui n'est pas assez mis en vedette.

A l'epoque ou Mabel Normand deployait pournotre joie sa fantaisie pittoresque, elle tenait uneplace aussi considerable que les plus grands comiquesmasculins. Son seul nom evoquait d'hilarantes imagescomme aujourd'hui ceux de Lloyd ou de Keaton.Or, que rappelle au public en quete de farces cinemato-graphiques, le nom de Louise Fazenda? Tout au plusquelques joyeux passages dans un film dramatique,alors que la puissante verve, les inventions inenarra-bles et l'accent trfe particulier de cette artiste meri-teraient de supporter tout un film.

On nous annonce, d'ailleurs, Circe, dans lequel ellecaricature de la plus comique maniere la celcbrcdeesse et nous la voyons tout de meme davantageque ces autres artistes, au talent indiscutable, maismoins varie que le sien, qui amfine, dans les filmsou la star est une des agreables comediennes citeesplus haut, une partie burlesque : la joufflue MarjorieBube, la truculente Louise Dresser et la beate PallyMoran, qui silhouette le plus souvent des servantesmal peignees, ahuries et niaises.

Mais parmi la nouvelle generation, il n'estpas trace du moindre talent comique. Legenre Mabel Normand semble ne pas vouloirrenaitre et les partenaires des grands comiquesne sont que de jolies lilies sachant surtoutmettre en valeur la beaute dont elles sont

genereusement pourvues.Serons-nous done etonues de voir Chaplin

songer de nouveau a son vieux reve — sans

doute maintenant irrealisable — : tounier avec

Mary Pickford ? Car, lorsque cette artiste s'a-bandonnait a son channant demon, elle de¬ployait une verve comique, allant au cceur memede la farce. Et nous regrettons de ne pas la voirrenouveler son heureuse experience de Riveet Realite, ou sa creation volontairement triviale,valait a la fois par le mouvement, par l'espritet par le sentiment; dans ce film, ou elle etaitpresque legale de certains <■ Chariot», elle de-montrait que le comique n'est nullement interditaux femmes. Marianne Alby.

Ci-dessous : Mary Pickford dans Reve etRealite, est une grotesque paysanne qui nerappelle gufere la « petite tie » tandis queColleen Moore est transform^, dans Sin-

thetic Sin. en excentrique nfigresse.

Interpretation d'Emil JAXNIHGS, EEWIS STOIVEet Florence VIDOR.

Realisation d'Ernst LUB1TSCH

L,a derniere production d'Ernst Lubitsch pour Paramount passe actuellement;» Paris, en exclusivity a la Salle Marivaux, avec un succ£s considerable. \ousavons tenu a consaerer a cette ceuvre grandiose unc ytude complete. A notreavis, au moment oil l'Amerique oriente dyiiberement sa production vers lefilm parlant et sonore, elle repr£sente sans doute l'apog£e de l'art cinemato-graphique tel qu'on le concevait jnsqu'A ce Jour an delA de l'Atlantique. Pourcette raison, Le Patriots demeurera " historique"... dans le sens le plus

large, le plus complet.

Saint-Petersbourg, 1801.

Comme l'aile immense, imponderable,d'un gigantesque oiseau de proie etde mort, qui se serait etendue sur laRussie toute entiere, la folie d'un

etre de chair et de sang plane sur centmillions d'etres. L' empire le plus vastedu globe est aux mains d'un dement, d'unmonstre a face humaine dont le moindre ca¬

price emplit les bagnes siberiens, decreteles meurtres, les razzias, les tortures, Paul IerPetrovitch.

Dans la capitale, les gens se montrent d'undoigt tremblant la masse noire du Palais Michel,qui se decoupe au bord de la Neva. Le tsar y

regne comme un fauve en cage. Nul, jamais,ne l'a vu, hormis les quelques grands person-nages qui ont le droit d'entrer dans son cabinet.Mais on sait qu'il est hideux, debraille sanscesse, anime d'une impatiente fievre, anxieuseet surex itee. La terreur l'habite en perma¬nence qu'on ne lui prenne son trone ou sa vie.Mais, au cceur de cet homme epouvantable, ily a mi fond de sensibilite qui palpite au con¬tact d'uh seul homme au monde, dont il affec-tionne maladivement 1'intelligence et la maliceet dont il s'est fait un maitre, une gouver-nante et un cliien : le comte Pahlen, Ministrede la Guerre et Gouverneur general deSaint-Petersbourg.

Ce dernier? Une puissance logique, raisonnee,intelligente, implacable. Un esprit extraordi-nairement equilibre. Un homme d'un inebran-lable sang-froid. II est de ces geants discretsqui dominent les homines, les evenements,leur epoque meme. II a compris le tsar. II ascrute sa folie et est arrive a en etablir une

formule nette, limpide, pratique. II la connait,maintenant, sur le bout du doigt; il sait com¬ment il faut reagir a la colere de Paul, encou-rager ses caprices, flatter ses turpitudes, etsusciter, quand il le faut, la minime parcelled humanite qui subsiste encore au trefonds ducceur de l'empereur. II joue savamment de cetinstrument humain, et de son animalite, maistoujours assez prudemment pour n'en pas etreblesse.

A Petersbourg, lorsque les affaires de l'Etatet sa presence aupres de l'empereur lui laissent

quelque repit, il court oublier toutes les liorreursque son metier lui commande d'affronter,dans les bras d'une femme; il cultive pour lacomtesse Ostennann la veneration la plus res-pectueuse et l'adoration la plus passionnee,tandis que la jeune femme eprouve pour lui laplus fidele, la plus tendre admiration.

Pahlen a abouti a la seule conclusion logiqueque lui proposent les faits : la demence dutsar ; les souffrances de la Russie.

II a decide de supprimer le tsar.Le complot se noue. Pahlen organise son

plan et tresse les mailles dela conspirationaupres de tous les chefs militaires et civils del'empire. Derriere ces quelques hommes, il ya le peuple entier qui approuve sourdement.C'est la coalition implacable de toutes les forcesde la nation contre la puissance d'un hommequ'un nom justifie encore.

L'instrument, Pahlen le possede. C'est unancien soldat de la garde imperiale, que Paul,dans un des nornb eux jours de rage qui luisont assez coutumiers, a cravache en pleinvisage, devant la Cour assemblee, parce quel'empereur voulut qu'il eut treize boutons sursa guetre, alors que le soldat n'en avait quedouze. Chatiment idiot, injuste, cruel, inexpli¬cable, qui a mis au cceur du soldat Stephen unerage virulente et terrible contre son bourreau.Pahlen l'a pris a son service. II l'utilisera lemoment venu.

Mais une distraction de sa part fait qu'unsoir, une lettre ou se trouve detaille le plan del'entreprise, tombe entre les mains de lacomtesse Ostermann, qui apprend, epouvantee,le role que s'apprete a jouer son amant.

Les destins s'accomplissent. Le princeheritier Alexandre, qui a refuse d'entrer dansla conspiration de Pahlen par amour pour sonpere, et dans lequel le tsar, aveugle de terreuret de jalousie, s'obstine a voir celui qui veutl'assassiner, est arrete.

Le mecanisme du meurtre est tout monte.Le jour est fixe. La volonte des hommes vadeclancher l'assassinat, lorsqu'un evenementfortuit jette a terre tous les projets concurs. Lematin du jour convenu pour Paction, Pauldecide d'aller faire aux environs de Saint-

Petersbourg un voyage sentimental avec laLopoukliine sa maitresse. En vain Pahlen de-

■ 375 ■

Page 5: DU ITUDIO - le catalogue collectif des bibliothèques et ... · — Un tableau digne des plus grands maitres: la mortde Chopin dans La Valse de CAdieit. soir, au Gymnase, Le Secret

pres de la critique mondiale, un accueil des plus clia-leureux. Faut-il s'en etonner? Non, car la collaborationJannings-Iyubitsch a toujours dote la cinematographicinternationale d'oeuvres puissantes. II existe d'ailleursentre ces deux hommes une sorte d'affinite artistiquedont beneficie le travail qu'ils realisent.

Parini les nombreux sujets qui pouvaient solliciterleur attention, le drame historique etait loin de leurdeplaire. I/histoire n'est-elle pas un domaine particu-lierement riche, et la vie des personnages illustres quila composent ne sont-ils pas des scenarios souvent biencharpentes, ou le drame cotoie la farce, ou le rire alterneavec les larmes, bref eminemment cinegrapliiques.

En meditant et en revant a ces choses, une figure se

precisait a leur esprit : celle de Paul Ier, Empereur deRussie. Despote, d'une autorite allant jusqu'a la cruaute,d'un desequilibre frolant la folie, cet homme qui portaitsur son front la couronne imperiale comme un hoclietque le hasard lui aurait seul donne, trainait une vieinquiete a travers les intrigues et les complots de sa courpour etre fmalement la victime du Comte Pahlen,run de ses favor is.

Quel personnage plus tourmente, plus curieux, pluscomplexe aussi pouvait desirer Emil Jannings? Toutde suite, il entrevit l'homme que son grand talent allaitfaire revivre et il commen^a, sans delai, a se documentersur les moindres details de la vie de Paul Ier, a fin d'etrece qu'il flit.

De son cote, Ernst Eubitsch evoquait cette Russiede 1891 et voyait deja les grands ensembles de son film.

Faut-il ajouter que ces deux grands artistestravaillerent avec enthousiasme et joie? Je ne lepensepas. On retrouve d'ailleurs dans l'oeuvre cette colla¬boration etroite qui certainement est une des grandescauses du succds du film sur lequel nous aurons encorebeaucoup de choses a dire.

La scene de la mart

de Paul /«'''

Une des scenes finales du Patriote est la niort du tsarPaul Ior. Elle constitue le denouement du film,et Eubisteh.tenait a la realiser en respectant scrupuleusement laverite historique.

II s'etait entoure, a cette fin, d'une documentationabondante et precise. On trouvait sur sa table uneedition originate de Aus Dagen Kaiser Paul 7er, parFrederic Biennemann, parue a Ecipzig en 1886, ainsique l'oeuvre de M. Kobeko, Der Cesarcwitsh PaulPelrowitsch. C'est a ces sources autorisees que Uubistch«chassant le detail » — 1'expression n'est pas tropexageree — accumulait et completait une formidabledocumentation sur l'oeuvre qu'il allait transposer al'ecran.

Jannings, a une table voisine, compulsait une quantite

respectable d'estampes et de documents, a fin de trouverdans ceux-ci un peu de la vie et des habitudes dupersonnage qu'il devait inearner.

Ea scdne de la mort de Paul Ier etait capitale pour lerealisateur et l'interprete. Elle devait etre conduiteavec une mesure etonnante et une puissance dramatiqued'une grande sobriete. Eubitsch avait compris l'atmos-phdre de ces heures lourdes, ou se joue non seuleinent lavie d'un homme, mais egalement les destinees d'un peuple.

Heures terribles, ouatees de myst£re, matelasseesd'inconnu, disait Uubistch a Jannings, ou les pensees,les regards, les souffles memes sont des actes. Minutespendant lesquelles le moindre geste pent encourageiou retenir le poison ou le poignard.

Consultant son decoupage, revenant a ses notes,Eubitsch voulait, avec toute sa conscience d'artiste,suivre l'histoirepasapas. Celle-ci disait: «Ee 2.3 mars 1801,le palais etait garde par le regiment Semenovski, dontplusieurs officiers etaient gagnes au complot. Pendantque Pahlen faisait le guet, les autres conjures entrefentdans la chatnbre a coueher de l'empereur. Eorsqu'ilsdecouvrirent. Paul, qui avait essa>re de se caclier,Benningsen, l'epee a la main, lui presenta l'acte d'abdi-cation. Une poursuite desesperee commenya, et Paul Ior,refugie dans la salle du trone, traque par la meute desconspirateurs, fut etrangle au cours de cette nuittragique.

Il faut voir le film pour apprecier avec quelle maitriseEubitsch a realise cette scene et avec quelle puissanceJannings l'a vecue. Iya collaboration des deux hommesa ete complete. E'oeuvre qu'ils nous donnent aujourd'huireflate & cette magnifique communion artistique : elleest parfaite. » R. H.

KK\ST LUBITSCH, le rlaliwateur

C'est un des 110ms les plus glorieux de la cinemato¬graphie ; un des plus populaires aussi. Les ecratis dumonde entier ont reproduit les belles images composees

par lui; toutes les salles obscures ou se pressen t leshommes avides d'emotions, ont senti passer le soufflede son genie ; au moyen de 1'art muet, il a communiquea l'humanite tout entiere sa vision profonde de la vie ;il a transmis au public les aspects in liniment varies deson Reve; il a analyse la plupart des sentimentshumains; il a divulgue la plupart des instincts. Mais ce

qui le rend incomparable, ce qui fait de lui un artisteuniversel, c'est sa " maniere " sans cesse renouvelee.

II debuta comme acteur de theatre, mais le cinemal'attirait.Dans Sumurun, il interprets un role de bouffon auxcotes de Pola Negri. Puis il realisa la Dabarry qui reni-

ploie-t-il toutes les ressources de sa diplo¬matic pour faire revenir l'empereur sur sa deci¬sion. Celui-ci s'entete et refuse de rien entendre.II va quitter la ville.

Dans le coeur de Palilen, c'est mi conflitinfernal. Bouleverse par la tournure queprennent les eveneinents, assailli par millesentiments contradictoires, ou l'amour, le deses-poir, le patriotisme dominent et se combattent,il se decide a une resolution atroce. Pour la

grandeur de son pays, il va sacrifier le seul etre pour lequel soncoeur ait jamais fremi de tendresse. II fait tomber aux mainsdu tsar un portrait de la comtesse. Prodigieusement interesse parla beaute et par la grace qui se degagent de la miniature, letsar, avec sa mobilite coutumiere, decommande le voyage etconvie Pahlen a venir diner le soir avec son amie.

Le repas a lieu. Le comte, au milieu du diner, prend ses disposi¬tions pour laisser la comtesse en tete-a tete avec le tsar dement.Exacerbe de desir, Paul, livre a la fureur de ses instincts, entraine la comtesse a sa cliambre, et dansun flot incoherent de paroles ardents, passionnees, il lui apprend que Pahlen a combine leurentrevue.

PIperdue de stupeur, de douleur et d'angoisse, la comtesse s'ecroula en larmes. Et Paul Ier rede-vient, au contact de ce desespoir, un homme fremissant de sensibilite et de regret. Desempare, avecdes maladresses d'enfant, il s'essaie a la secourir, a la consoler. Elle, bouleversee de la trahison decelui qu'elle admire et de la bonte de ce fou, lui revele le complot qui est forme contre lui.

Une perquisition, est immediatement ordonnee cliez le comte, qui ne donne aucun resultat. Etquand le tsar le croit enfui, Pahlen reapparait : « Si j'ai fait semblant de prendre part au complot,c'etait pour surveiller les ennemis de Votre Majeste. »

Paul Icr, que la nouvelle avait porte sur le coup au paroxysme de l'angoisse, chancelle maintenant de

Le sourire du

Tsarevitch va

s'eteindre... car

son pfere le faitjeter en prison.

Florence Vidorporte adorable-ment la toilettefin du XVIII-

sifecle.

Lewis Stonedans ce

puissant, v6ri -

dique, et Jan¬nings a compostson personnagede fagon vrai-

ment gSniale.

arran&ement oe a. brunyer

bonheur. Et c'est une loque meurtrie, epuisee,que Pahlen et la comtesse vont deposer surson lit.

Une heure du matin. L'heure du Coup d'Etat.De tous les points de la ville, les troupes rallientle chateau imperial. Le flot invincible desassaillants se precipite au Palais et entre dansla cliambre du tsar. Paul, soudain reveille,appelle Pahlen. Et celui-ci apparait au milieudes regicides, un acte d'abdication a la main :« Je ne suis la que pour vous sauver. »

La folie et la terreur ont de nouveau

reconquis le tsar. Hurlant de rage, a moitie nu,il a bondi hors de son lit et s'est elance a travers

les galeries du Pa¬lais. De tous cotes,les assaillants sur-

gissent. Paul, eper-du, se precipitedans la salle dutrone. II demandeun refuge a la sain-tete du symbole desa fonction. Et dece havre providen-tiel, il brave sesassassins du regard.La majeste devingtsiecles de monar¬

chic et la_puissancedivine de l'empe¬reur depassent a ce

moment toutes les turpitudes humaines... Lesvisages se sont baisses, les pistolets aussi.

Mais, tout a coup, le rang des assistants s'estecarte. Les poings tendus, et toute la colere,toute la vengeance dans ses yeuxen feu, Stephen,le soldat jadis cravache par le tsar, est apparudans la salle. D'un bond, il est au trone. Et deses doigts d'acier, lentement crispes sur lagorge de Paul, il l'etrangle. Paul, asphyxie, sepame. Mais, dans ce moment oil 1'ame luiechappe, ou l'intelligence de la terre le quittea jamais, il n'a qu'un mot, unique, desespere,eperdu... « Pahlen, Pahlen, Pahlen... »

Une heure plus tard, tandis que les clochessonnent a toute volee la montee au trone dutsar Alexandre de Russie et que l'acclamationuniverselle monte vers le jeune empereur,Pahlen, un trou noir a la poitrine, se fait chatierpar Stephen, deson regicide. II n'a qu'un soufflede vie pour murmurer a son amante qui vientde se precipiter cliez lui et le regoit, agonisantdans ses bras : « J'ai ete un mauyais ami, j'aiete un pitoyable amant... Mais j'ai Issaye d'etreun patriote ».

111'I

La critique du filmLa Russie du xvnie siecle est evoquee dans ce

nouveau film d'Ernst Lubitsch qui passe a Ma-rivaux.

Et, en meme temjis, la curieuse et immonde figurede Paul Icr, demi-dement, tsar de toutes les Russies

qui tenait dans sa main desmillions d'etres humains et leur

I faisait subir la plus detestabletyrannie.

Lubitsch, a qui l'on doitL'Eventail de Lady Windermereet Le Cercle du Mariage, est unrealisateur qui se souvient del'Europe et de l'Allemagne. Sarealisation du Patriote nous

parait, par sa composition massive, ecrasante, se rap-

procher des grands films allemands d'il y a cinq ans,avec le inodernisme et la beaute photographique en plus.

II v a des details visuels dans Le Patriole. II y en ameme beaucoup, mais ils sont tous necessaires, et rendeutinutiles de longues phrases, ou une dissertation en images.Certains de ces traits, legers parfois, sont oses, voirememe crus. Pourtant ils ne nous choquent pas. Sansinsistance, efifleures, toujours mis en place avec mesure,ces effets qui ne sont pas d effet portent remar-

quableinent sur le spectateur qui comprend ainsi, sans

effort, la souffrance qui est dans l'ame de Paul Ior, tsar,despote, victime d'un atavisme de folie et de mort;le spectateur saisit aussi par ce developpement lucide,clair, toute la psychologie des personnages, leui-s senti¬ments, leurs troubles. Et je ne sais rien de plus poignantque cette scfine ou le Tsar, fou, reprenant un peu deconscience, dit it son ami qu'il sait decide ale tuer : Finis-en... tue-moi, et que l'autre pleure, sans faire le gestede mort.

Les scenes finales atteignent une grandeur rare. Cellesoil le Tsar traque, pourchasse dans un tragique hallalivient ii la salle du trone, et, montaut sur les marches,dit : Je suis ici par la main de Dieu. Qui osera tuer leTsar? Et la fatalite resignee qui eourbe ces tetes hai-neuses, ce respect mystique sont tellement visibles quel'on frissonne presquc avec les personnages de toile.

Le film finit par la mort de Pahlen qui, ayant faittuer le Tzar qu'il devait proteger, se fait abattre par sondomestique. Et la Comtesse Ostermann pleure surl'amant qu'elle venait assassiner et dont elle comprendtrop tard la grandeur d'ame. Nous reviendrons en detaililans un prochain numero sur l'interpretation extraor¬dinaire d'Kmil Jannings et sur l'ensemble de Pa-uvre.

Le Patriote est un tres grand, un tres beau, un intel¬ligent film. Nous voudrions que tous les (letracteurs dufilm americain v prissent des lemons de simplicite, demaitrise tant technique qu'artistique et de puissance.

II est inutile de s'appesantir sur les decors, magni-fiques, et dont on pourrait croire qu'ils sont authen-tiques, des vues du Palais Imperial, non plus que depreciser la vigueur des scenes de charge contre le peuple,ou naturellement s'affirmq le genie directeur de Lubitsch.

R. O.

Comment fut confu le filmVoici Emil Jannings, Ernst Eubistch. Partout en

Europe ces deux 110ms sont reunis dans une etonnanteproduction, qui rempor-te, en Amerique, unedatant succes.

Le Patriote, si nous

jetons un rapide coupd'ceil sur les coupures depresse, a rencontre au-

■ 376 ■■ 377 ■

Page 6: DU ITUDIO - le catalogue collectif des bibliothèques et ... · — Un tableau digne des plus grands maitres: la mortde Chopin dans La Valse de CAdieit. soir, au Gymnase, Le Secret

drame anssi terrible que Le Patriate. Cette artiste,sensitive a l'extreme, qui reagit, au moindre heurt deI'existence, se replie sur elle-meme ou s'epanouit selonqu'on l'effieure avec rudesse ou affection ; cette naturecoinpue pour poetiser les menus incidents de la viequotidienne et qui parait vibrer seulement sous lacaresse du crepuscule ou d'une lampe de chevet, toutcela n'allait-il pas, d£s le debut d'une action si drama-tique, si implacable, etre pulverise a jamais ?

NTon. Alors que le choc de la tragedie allait aneantirsa delicatesse, un miracle s'est produit. Fremissantedu plus pur sentiment qu'ait jamais habite un cosurhumain, soutenue pas un amour d'une force dont oileut jamais cru qu'un corps si frele eut pu le contenir,elle a resiste d tous les bouleversements qui se produi-saient autour d'elle. Sanctifiee, par sa tendresse, surla clarte de laquelle rien ne pouvait plus avoir prise,elle a trace a travers cette puissante histoire unsillage lumineux, charmant et pur comrae elle-meme.Voila qui ne s'explique pas. Voila qui s'admire.

...et LEWIS STOXE

Un grand comedien. U dispose d'une autorite peucommune ; son art depouille. fait d'intelligence et desobriete, lui permet d'interpreter avec bonheur desroles tr£s complexes. II reussit, par la sincerite de sesexpressions, par le mouvement interieur dont il animeses personnages, a exterioriser leurs sentiments les plusintimes; il vit leurs passions avec une telle intensitequ'il semble oublier parfois les bases memes de satechnique pour s'assimiler plus totalement aux typesqu'il represente. Fewis Stone est mieux qu'un acteur,c'est un animateur de grande classe. Le Patriote lui afourni l'occasion de triompher dans «le plus grand detous les films', aupr£s du plus grand artiste dumonde.

Dans le role extremement nuance du comte Pahlen.il est le digne partenaire d'Bmil Jannings. Par lasubtilite profonde de sa mimique, par 1'intelligencequ'il a concentree dans ses regards, il oppose a laforce surnaturelle de Jannings l'equilibre de sonesprit, et maintient le role au tout premier plande l'oeuvre.

LES 1NTERPR£TES

Elle...

Cette incarnation feminine de la

grace, de la tendresse attentive, dela paisible joie domestique, il etaittemeraire de la plonger dans un

porta un succte considerable. La Fille duPharaou I'ut sa premiere collaboration avecKmil Jannings. lTn contrat lui etant offert parWarner Bros, il le signa et partit pour lesHtats-ITnis. Rosita, une comedie cliarmante, luifournit l'occasion de diriger Mary Pickford. IIpassa a Paramount, realisa plusieurs films asucces, entre autres Pnradis deiendu avec PolaNegri et Adolphe Menjou.

Son contrat expire, il trav ilia dans uneautre Compagnie et revint a Paramount. Sa

demidre creation s'appellc Le Pa¬triate.

Et c'est une oeuvre de genie.

Lui...

Qu'il soit ronge interieuremeutpar 1'exigence de quelque instinctterrible, mine jusqu'aux moe.lespar l'adversite; qu'il soit le forainaveugle d'amour et assassin deVarietes, le Satan tourmenteur deFaust, ou le general tsariste deCrepuscule de Gloire, qui survit dixans a la mort de sa patrie; qu'ilsoit le pere de famille dechu deQuand la chair succombe, il supportetoujours et realise integralement,jusqu'a cette limite oil l'on neconnait plus que l'affreux neant dela demence. la passion qui l'anime.

Dans Le Patriote, il a cree un i olsque les mots se trouvent absolu-ment impuissants a decrire. Cettecreation appartient a un domainequi leur cchappe. lis sont tropfaibles pour dire le formidablebouillonnement de passion, de rage,de rire, de bonte et de folie quil'agite et en font une des tranchesde vie les plus hallucinantes derealite que l'ecran ou la scene nousaient jamais offertes.

Emil Jannings supporte de sesepaules de colosse le poids formida¬ble de ce role. II l'a anime de sa

prodigieuse force d'humanite, de sasensualite bestiale et de sa puerilite.

II a aneanti ici toutes ses crea¬

tions anterieures. Peut-etre quenons percevrons le secret, la clef,le fond de son genie ?

De haut en bas : Florence Vidor dans une atti¬tude pleine de simplicity et de dignity.

Paul I*r, en cravachant le soldat innocent, va

signer son arrSt de mort...

La suprSme entrevue de Pahlenexycuteur.

et de son

■ 378 ■

vent,la plu-partdecelies-ct sontp r o v o -

quees parnne autregirl jalonsede ses suc¬

ces. En jour,au eours d'une 'representation,pendant un as-sant d' escrime,les fleurets ayantete demouchetes,un veritable duel a

lieu entre les deuxfemmes. L'une d'ellesest blessee.

((Voila en qneiquesmots le sujet de jRarisGirls dont l'aetion com¬

mence qneiques anneesavant la guerre dans unaristoeratique salon duFaubourg St-Germain, pourse terminer en 1929.

— Et vos interpretes V— C'est tout d'abord Suzy

Vernon qui personnifie Peggy,la jeune fille qui, quittant safamille, devient girl. Esther Kissest Editb, sa rivale, et UanieleParola inearne Gisele de Alontclar.Slme Jeanne-Marie Laurent et Mmede Castillo sont deux dames aris-toeratiques, la marquise de Saint-Affremont et la baronne de Ityons.Quant a Mme Jeanne Brindeau ellejoue au debut du film le role de l'fm-peratrice Eugenie de Montijo.

« Void maintenant mes interpretes mas-eulins. Tout d'abord Fernand Fabre quiest Jaeques de Monteiar, puis Cyril deRamsay t Robert de Ryons; Raymond Karby:le baron de Ryons; Norman Seliv et PaulValbri s les freres Billy et Sam Wood.

— Vos operateurs t— Ce sont Bourgassof et Aubourdier qui

m'ont fait une excellente photographie tant austudio qu'en exterieur. Les decors tres moder-nes et tres photogeniques ont etc desslnes parJaeques Colombier, le frere du metteur enscene.

Et Henry Roussel ayant fini de nous donner desindications reprend le montage de son film qu'il abien voulu interrompre pour nous recevoir.

Gilbert FLAMANB

Cannes et de la Cote d'Azur,a compietement termine la

mise en scene de JParts Girls. C'esti au laboratoire, en piein montage,kque nous ie trouvons lors de

noti-c visile.L'excellent realisateUr, inter-

Arompant son travail, se fait^^un plaisir de repondre a nos^Anombreuscs et indiscretes

questions.Je viens de donner le

dernier tour de maniveiiede Farts Girls dont larealisation a dure plu¬sieurs semaines. Puis-que vous desirez quel-ques details sur nionfilm, les voici j« Paris Girls estl'histoire d'une jeu-ne fille de tresbonne famille quia dix - huit ans,desire vivre savie et voulantfaire du music-Lhall, devient^capitaine deGirls au t^a-

sino de Pa-

^■ki' is. Be^Anombrcu-^Akcs aven-^Aturca

^kmcsa-^k veiltu

379

Page 7: DU ITUDIO - le catalogue collectif des bibliothèques et ... · — Un tableau digne des plus grands maitres: la mortde Chopin dans La Valse de CAdieit. soir, au Gymnase, Le Secret

ZENREGISTREMENT qui, de loin, de-passe tons I es a litres, c 'est celuideP e t rouc h -

1<a, c/ie; Columbia. On discute souventde la competence de Strawinsky a diriger

au concert ses propres teuvres : pour Renregislre-ment phonographique, sa maniere nette, impi-toyable et ideate. L'amateur de musique quiveut prendre contact, dune part avec Cart deStrawinsky, d'autre part avec Ie phono, qu'ilprenne Petrouchka. S'il n'est gagne ni par Runni par rautre, c'est a desesperer de lui. Par con-Ire. Ma Mere 1'Oye, interprete avec les lunettesd'or americaines. par Walter Damrosch, est me-connaissable. Ce sont la disques d'exportation,mais nousn'en voulons pas dans notre discotheque.

Cheq Gramophone, une floraison de musiquefrancaise moderne, excellente a I'oreille, et pro¬fitable a la curiosite. /.'Adieu New-York, deGeorges Auric, revelera a bien des auditeurs lesorigines du style des Facheux. Le tangoNothing doing, de Darius Milhaud, leur rendraplus sensible la parente du romantisme et duburlesque chez I'auteur de Protee et des Choe-phores. Pacific ali les assurera, en meme tempsque de la maitrise d'Honegger, des progresrealises depuis deux ans dans I'enregistrementdes disques, s'ils font I'experience de comparercelui-ci avec lapremiere version phonographique.dej'a ancienne. du meme scherzo symphonique.

Les virtuosos qui craignaient jadis la con¬currence du disque commencent a changer d'avis.lis s'avisent que le phonographe est leur meilleurallie. II arrive meme que leur gloire naisse onse ranime par lui. Tons les discophiles connais-sent aujourd'hui la virluosite incomparable deCommette, I'organiste de la Primatiale de Lyon,qui doit au phonographe, et au phonographe'sen!.une juste celebrile. Presque tons les disques sontedites che; Columbia. La meme firme publicune collection de disques de piano enregistrespar Erancis Planle. On pent ergoter sur laqualite d'enregistrement de ces disques pianis-liques (Printemps et Fileuse, de Mendelssohn.23° Etude, de Chopin). On pent discuter sur lavaleur et Vopportunity des sous-titres que le vir¬tuose donne lui-meme auxpieces qu'il interprete.Mais ce sont la vetilles qu'expliquent. pour lepremier point, la nature meme du piano, lou-jours retif a I'enregistrement phonographique :pour le second, la nature meme de I'executantqui naquit en plein lyrisme romantique. Maisce que le disque nous conserve precieusement ajamais, c'est le style du pianiste. cette puissanteenergie, cette ardeur genereuse, qui rajuste despieces faussees par des generations de casseursd'tvoire et leur fait rendre un son que nuln'esperait plus. Andre Cceuroy.

"

DISQUES - ECHANGES "11, rue de Vintlmllle, PARIS <9»>

La maison sp^cialisee pour I'echange desdisques. Disques neufs et d'occasion.

ACHAT — REPARATIONS VENTE

Un bout da film on la pluicpartaga un grand rola area

CARMEN ROM♦

Jamais la gare de Lyon, qui d'habitudeferme tot, ne vit telle aflluence quedepuis une semaine. En effet, on ydonnait les derniers tours de manivellede Qiiartier Latin, le grand film quetourne le metteur en scene Genina,avec Carmen Boni.

Et, sur cette fin de film, une pluie,une pluie sinistre et monotone doit tomber,pour mieux marquer la tristesse de la mort del'herolne.

Celle-ci — Carmen Boni —cherche son bien-aime, qui doit partir par l'Orient-Express, setrompe de quai, et, dans son affolement, seperd sur les voies et se fait ecraser par unelocomotive.

Or, la pluie, la vraie,.fait greve depuis long-temps, et il a fallu re'courir a une averse artifi-cielle qu'ont fournie avec abundance — lespompiers de Paris.

Genina, qui avail montre a chaque pompiercomment, par un balancement du jet, on obtientune pluie des plus naturelles, se declara satis-fait de ses eleves. Mais Carmen Boni le fut

moins, car toute l'eau glacee etait pour elle, et,entre chaque scene, elle devait se changer dansla salled'attente des premieres,qui n'avait jamaiseu l'honneur de s'ervir de loge a une vedette.

Pendant toute la semaine, l'eau tomba done,sauf jeudi a minuit ou eut lieu, au buffet dela gare de Lyon, un banquet qu'offrait le direc-teur de la Sofar, qui produit le film, a la pressecorporative et quotidienne, au metteur en sceneet aux acteurs dv film. Parmi les assistants, nous

avons pu reconnaitre : Mmc Gina Manes etCarmen Boni. les charmantes vedettes; M.Andre Nivois, president de la soeiete Sofar; M.Bonneau, M. Pines, M"e Margolin, M. Morskoi,directeur des services de publicite; MM. LucienAguettant et Robert Gvs, decorateurs de Quar-tier Latin, et nos excellents confreres GeoLondon et Pierre Lazareff.

Le souper tini, le travail recommenca et, duhaut du perron du buffet, on vit tourner lesderniers metres de pellicule, et Carmen Boni sefaire ecraser. A Laube, comme arrivait le pre¬mier train de banlieue, chacun s'alla coucher, y

compris la victime. Julius Handkord.

Foujita et Van Dongen travaillent a" Parce que je t'aime "

Parmi les clous sensationnels que nous reserve Parce que jet'aime, le grand film de Grantham-Hayes ou Rimsky joue desmille facettes de son talent, nulle scene ne sera peut-etre plus

originale que celle-ci ou paraitront et executeront un tableau : Lafemme an chat, les peintres aimes du public Van Dongen et Foujita.

On les voit ici donner le premier coup de pinceau, Van Dongenk la femme, Foujita au chat. Quel plaisir ce doit etre pour euxde travailler sur une toile de fond qui a pour souticn deux sijobs chevalets.

■ 380 ■

NOTRE FILM PARLANTUna aignilla

dans nna botta da foinAlors qu'on tournait, dans le Midi, un film dont la

majeure partie de Taction se passe sur une peniehe,un des acteurs principaux laissa tomber a l'eau unebague a laquelle il tenait particuli^rement.

II demanda qu'on arretat la peniehe, se devetit etplongea a plusieurs reprises.

Iye patron, vieux marinier, semblait prendre grandplaisir a ces ebats nautiques, et y applaudissait.

En fin, alors que notre acteur epuise remontait pomla dixi£me fois prendre l'air a la surface, il lui cria :

— Ne vous donnez pas tant de mal: vous ne la retrou-verez jamais, votre bague! J'ai deja perdu un gouvernail,ici, et jamais on n'a remis la main dessus.

Malheureusement, aucun poisson ne vint, commedans la fable, rendre sa bague a notre pauvre ar¬tiste !

Pour atra figurantMalgre tous les conseils qu'on leur donne, les

passionnes de cinema font des pieds et des mains pourtourner, ne fut-ce meme qu'une simple figuration.

Iy'autre nuit, alors qu'on tournait Quartier Latin, ala gare de Eyon, un jeune homme, qui croyait sans douteavoir un grand talent d'acteur, voulait absolument etreembauche.

C'est en vain que le regisseur lui disait :— Nous avons tout notre monde...II insistait, si bien que, pour avoir la paix, le regisseur

lui declara qu'il n'avait pas besoin d'nn figurant enchapeau melon et en pardessus bleu.

— Qu'a cela ne tienne, dit l'apprenti figurant...Et cinq minutes apres, il revint avec un impermeable

et une casquette. Ee regisseur le renvoyant une deuxiemefois, il revint encore, en «salopette », cette fois.

L,e regisseur ne put en avoir raison qu'en lui deman¬dant de s'habiller en academicien!

JLa baisar d travars la monda

Ees blancs s'embrassent sur la bouche, surtout enRussie et en Amerique.

Mais les amants nippons, plus raffines sans doute, secontentent de se frotter le nez Tun contre l'autre.

Dans le film que tourne actuellement Eon Chaney,deux pseudo-Chinois devaient s'embrasser (?) de cettemaniere. Ee resultat fut que le uiaquillage des deuxartistes s'en alia a la deuxieme friction. Et Ton dutrecourir, malgre Tentorse faite a la couleur locale, aubaiser blanc.

C'est qu'a ce point de vue, notre civilisation est plusavancee que celle des jaimes : une maison de fardne vient-elle pas de lancer un rouge pour les l£-vres qui pretend resister a tout, meme au baiser?

/.e cin€ma cZ les enfants beigesOn sait que les cinemas beiges sont pour la plu-

part interdits aux enfants de moins de seize ans. Cequi fait le desespoir de nos jeunes amis.

Mais cette interdiction a, pour le moins, un cote pitto-resque : supposez que Jackie Coogan veuille voir enBelgique un des films qu'il a tourne? II n'a que quatorzeans, l'agent de service l'empechera d'entrer !

Et il lui faudra attendre deux ans pour revoir sonvisage sur l'ecran.

Un r-eprauvequi a pris sa revancbe

On ignore, en general, que le cinema, deuxidme indus-trie americaine, a ete l'objet, a ses debuts, de l'ostracismele plus violent de la part des autorites.

II y a, en effet, 20 ans, le 15 decembre 1908, le mairede New-York, M. Geo B. Mac Cellan, prenait un arreteinterdisant tous les spectacles cinematographiques,retirant purement et simplement toutes les autorisationsaccordees aux directeurs de spectacles, fies motifsinvoques etaient la defense de la morale et la securitedes spectateurs.

La veille de Noel, la fermeture de tous les etablisse-ments fut ordonnee. Les salles resterent cependant ou-vertes mais le public, informe de l'interdiction, ne s'yrenditpas. Par la suite, l'affaireportee devant les tribunauxs'arrangea.

Sans commentaires.

Pola Xegri fait denxpeltts tones... et pais s'en va !

II y avait uue affaire Pola Negri... Pola Negri enga-gee par M. Jourjon, pour tourner Le Collier de la Reincsous la direction de M. Gaston Ravel, a rompule contrat. Pourquoi ? Parce que, disait on, PolaNegri est une vedette fort difficile a manier, qui nevient pas au studio quand on l attend, qui manifested incroyables exigences; un tub, une salle de bain, unedoublure, etc...

Pola Negri a verse un dedit et aussitot a ete enga-gee par M. Paul Czinner pour tourner en Angleterreun film dont le scenario lui plait beaucoup, Ainsi toutest arrange...

II n'y a plus d'affaire Pola Negri.

/.« JPelite Femme tin Ftoeida

Apres Un soir au Cocktail's Bar, Roger Lion com¬mence cette semaine la reali¬sation d'un vaudeville : La

Petite femme du Florida quia pour interpretes Tonyd'Algy, Colette Darfeuil,M"" Cautrelle et Martlie

Mussine. Assistant : A.

Bonamy. Ce film, quisera suivi A'Amour,Eau, Gaz 1i tous lesstages, autre vaude¬ville, est tourne austudio Gaumont.

On peut ad-mettre que

Dorothy Ja-nis, a peinevoilie de den-

telles, estplutfit dgsha-bill6e ! De-

vons-nous

avouer quecette tenue,qui n'en estpas une,nous

choque unpeu?Ne trou-vez-vous pas

que son atti¬tude est tropprtpartepour l'oeil del'objectif ?

c o m b i e n

nous p r6f6 -

rons la gra-cieuse non¬

chalance de

Joan Arthur,dans sa jolierobe de tulle.

381

Page 8: DU ITUDIO - le catalogue collectif des bibliothèques et ... · — Un tableau digne des plus grands maitres: la mortde Chopin dans La Valse de CAdieit. soir, au Gymnase, Le Secret

85.003

^de/eine

ITladeleine

CPtR* 300.000

\e'S»ez-ltd ea" et c

Sa'antis. t

personnes liseiiltoufes les semaines" cijvemonde: 99La publicite dans" cinemojvne 99 fl

Ull

2la/> <*■

1na4uillerddm*quilltc esl encor

L'«nmil neuf cent vingt neat, le dix neai j?6vrie r.oj « la requete da Messieurs 'piston JHIKHiOr at NqJH IMBaHIatecteura, du Journal "ClffiiKOKDiS "damaursnt 4 Paris, I38<>/ avenue des Chaaspa-iilysees.

NOUVEi

qhnuge ldifoffa ta?tfaoi*ailt!,r*,es 'acht,?en'®raijset'°us ie, f. *ur«e lol®# «ssoi

11 m' ate expose, Hue Is journal JIIEMOHPS "prime, p«x la booietb JE0GB1VUB3, 17, rua pondaxy

ltsS(v

S^VoN

iju'ils uyaian. interOt a X Ira const^ter la chirfreoutirage, uq Journal " dlHEMOHDs as ma raqueraieqt 4 estaxxst, oe m transporter, 17, rua r'ondary, a 1. stdXdOGB.-iWHT

. n IUI

Que les musclesfaciaux,dit-elle,travaillent com-

me les autres

muscles,ilscon-serveront leurjeunesse et leursouplesse.flu l2rueRichepanse,Paris, produits duOocteur N.G. PflYOT,it explications de sa

mdthode.

Deferent 4 cat ,a requisitionJe si .Michel llarie ;uiBtHD,Huiasie r pres le tribunal Civil

ua l-< ceine, seen: a Paris, y dams urant ,109 rue xaoourbe ,aoussigne ,

Ma suis transports, oe jourd'hui, 17 rua pond.ry.oudtant at,ns l'jteliar de la society HaOGBiTOBi, i rait las oonstatations suivantes :

c*ano co«mem ■4,0,6 cie JDri* <ldi °° °Oo fr«e"r^uve^a""ena„1Vodeaaoj cua!,ez,e^sie^haou*bo»e%lnl*n,iHiMM. s^s

Un6 maohine 4 impxim6x est an tx„in a'imprimar la nwisroXtl, au yingt et un ?evrier 1929, ta journal " CUEUOTEK " .

'

& a l'heure ou je precede 4 mas oonst: 6-jitiona, o'est-a-^fire a huit heuras du mutin, la compteur de 1. machine indiqua qu'll-e-o24&_>ite imorimo ! 7.015 exeraplaire a.

'"odeie

Hsvsnu sur place a quotorze heuras, ie acoipteur marque9.750 axemplaires, et a dix halt heares trsnte : 48.100 .

r°cfitits

-rted. rsvenu le l6ndsm»in, vingt pevrier I9c9,d„ns I'd,tsliar de 1;, society, IE0Grl»7UH.i, j' i con„t.ity qu'a six ne ura s domatin, le compteur marquuit ; 77.000 exemplsires,j huit nsures unquart 884.300 sxsmpl.iras . ^ dix heuras un quart {90.000 axsmpl,.:res. it anfin a owte ha ure3 : 92.500 txempl iras .

La machine cy^-nt ate .-ziCt<& a ca moment, m« -> reqner,.ntsm'indiquene qu'un certain ncmbra uo 01x0**0* on% uta tira- en plusuea 85.000 oommsnada,pour remplutwr cau^c qui onv it. dsuhire- p rsuits u] >vciit>, ..u uours du flx*gif oe iella sorts,qu= 85.000 «x«m-pl ires ont ate imprimas pour litre repetndus uuns le commerce .

it as tout oe qu6 debsus, J'uii i.dt et reaige 16 prusa nt-proo&s verb.,1, pour servir et y.loir 06^1que 06 croit .

qui r<iJ"tre ef

i'tioris.

?Co"pQntti'nbrte

- «<*>-essej

!'®4r.s.r

85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85 000 85.000 85.000 85.000 85.000 8585.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.00085.000 8585.000 85.000 85.000 85 000 85 000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 8585.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85

H 15.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 8535.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 8!85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 885.000 85.000 85.000 85 000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 f

85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 88.000 85.000!85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85,000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.00085 000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.00085.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.00085.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85 000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.001

" ""I 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.00" °00 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.01■ 000 85. 000 85.000 85.000 85.000 85 .000 85. 000 85.000 85.000 85.000 85.01"" »5.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.0• 383 "nn R5.00085.000 85.000 85.000 85.000 85.000 85.f* " "on 85 000 85.000 85.000 85.000 85.1ino 85.000 85.000 85.■ "5 noo 85

Page 9: DU ITUDIO - le catalogue collectif des bibliothèques et ... · — Un tableau digne des plus grands maitres: la mortde Chopin dans La Valse de CAdieit. soir, au Gymnase, Le Secret

REDACTION - ADMINISTRATION :

LIS. Av. des Champs-Elysees, Paris (8>-')Telephone : Klysees 72-97 et 72-98

Compte Cheques postaux Paris 1299-15.R. C. Seine 233-237 B

l.cs manuserils non inseres nc soni vas rendus.

T A R I F1'' R A N C E

ET COLONIES

D E S A B O N N E MENT SETRANGER:

(tarij A reduitj: 3 mois,17 IV. 6 mois, 32 fr.

1 an, 62 fr.

(hiriJH): Bolivie, Chine,Colombie, Dantzig,

Danemark, Etats-Unis,Les abonnements partent du 1 •-r et du 3 •*

Grande-Bretagne etColonies anglaises (sautCanada), Irlande, Islandc,Italie et colonies, Japon.Norvege. Perou, Suede,Suisse : 3 mois, 19 A ancs;6 mois, 37 fr., 1 an. 72 fr.

jeudi de chaque mois.

LA PUBLIC I TE EST REQUE:138, Av. des Champs-Elysees, Paris (8=)et au Blmkau dp: Propagande Cinematogha-phique : 56, Rue du Fg Saint-Honore, Paris

Services Aktistiques du "CIN EM ON DE"Etudes Puklicitaires :

LI8, Avenue des Champs-Elysees, Paris (8")

Lx Gerant : Duret. NEOGRAVU RE-PA R1S

Accroupie corame une divinity... Divinity bien moderne, en tout cas. que la jolie Rutli Taylor en lfiger pyjama de soie !Et divinity qui ne manque pas d'adorateurs!