du berbÈre aux yeux clairs

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  • Annuaire de I'ACrique d u Nord Tome XXM, 1990

    Editions du CNRS

    DU BERBRE AUX YEUX CLAIRS LA RACE EURAFRICAINE :

    LA MDITERRANE DES ANTHROPOLOGUES PHYSIQUES*

    J.N. FERRI** et G. BOETSCII***

    .- 011 dernandn si l'antl~ropulogie ci des applicalions la cie relle et quels buts elle prte~ld atteindre I . . I Cuvier retra(.a1~1 les caruclres d f s espces fossiles se ~>rr>/>osnil-il donc on but ? Plus rcenrrrier~t, Pasteur rfutorri la fl&orie de la y

  • des Lumires (Thomson, 1987) e t jusqu'en 1830 (Thomson, paratre), sug- gre qu'il s'agit l d'une approche quelque peu simplificatrice. Les Berbres, avant d'tre un enjeu de politique coloniale, furent un objet de curiosit sa- vante e t de dbat scientifique ; et, de ce point de vue, s'inscrivirent naturel- lement dans le champ de I'anthropologie physique, qui commena se constituer comme science avec Camper (1791) et Blumenbach (1790, 1793, An VIII) pour s'institutionnaliser, en 1859, avec Broca et la fondation de la Socit d'anthropologie de Paris. Ainsi l'histoire des Berbres, comme histoire d'un objet de connaissance, est-elle autre chose qu'un artefact imputable la science coloniale.

    L'anthropologie physique se donnait comme programme, non seulement de classer et de dcrire les races humaines, mais 'f de cliercher l'origirw des unrits perriianentes, des types hriclitc~ires, des caractres si divers et en r~~rire terrlps si grarliis qui coristiiuent les races i...) [del dterminer les /i- liations des peuples, de retrouiJer les traces de leirrs migrations et de leurs tnlanges, Iclinterroger leurs iiionurnents, leur histoire, leurs traditions, lei~rs religions, et les suivre mrrze au-del de la priode historique pour reinoriter jirsquii leurs berceaux ,) (Broca, 1863 : Ml. Ce programme ne faisait que re- prendre celui nonc par Edwards, createur de la Socit ethnologique de Paris, (Broca, 1863 : XII ; Manouvrier, 1909 : 309-3111, et qui consistait fonder une vritable science des races humaines (Blanckaert, 1988~1, 1988b). Certes, l'anthropologie diffrait de l'ethnologie, qui ne s'intressait pas l'uni- t de l'homme comme espce ; toutefois, cette diffrence ne saurait nous dis- simuler une commune fascination pour l'origine et le destin des races. C'est peut-tre de cette sorte de dpassement mtaphysique que l'antliropologie tenait sa faveur: elle ne permettait pas seulement de situer l'homme, mais aussi de connatre ce qu'il pouvait esprer tre en fonction d'o il venait; et de fonder cette connaissance, non plus sur une origine drobe, mais sur des faits empiriquenierit prsents. Eri d'autres termes : z la grande question des races fdornir~aitl l'l~tdas des faits secondaires 8, (Esquires, 1848 : 10021, parce que le positivisme ambiant rincorporait l'origine dans l'histoire, 't que l'origine demeurait le fondement de l'identit. La race, comnie fait na- turel, s'avrait le parfait quivalent fonctionnel (Merton : 1965 : 81-86) de la Gense : elle assignait une mission l'homme, e t par l mme le soustrayait au strict do~naine de la zoologie. En fait, le destin de l'homme devenait un objet d'tude scientifique en mme temps que son pass s'enrichissait d'une signification particulire, en reclant le niystre de ses aptitudes. Tout cela, n6arirnoins, impliquait une hirarchie des races, fondamentale chez les po- lygnistes, circonstancielle, produite par le milieu et l'volution chez les monogiiistes ; mais, dans les deux cas, l'excellence raciale appartenait aux blancs. Que les races dussent cooprer, ainsi que le croyaient les membres souvent saint-siinoniens de la Socit ethnologique de Paris ( c g . d1Eicht1ial, 18391, ne remettait pas vritablement en cause cette conception ; et le sicle de la Science s'avrait, de ce point de vue, infiniment moins universaliste que le sicle des Lumires.

    Nous connaissons maintenant peu prs les faons de classer les ha- bitants du Maghreb, en usage a u xviiie sicle. Sans entrer dans les dtails,

  • remarquons simplement que celles-ci taient moins rigides et moins fermes que celles formules durant le X I X sicle, e t dfinitivement fixes la fin de cette priode pour ce qui est de la vulgate coloniale qui s'avrait, en d- finitive, assez platement utilitariste. Nous avons vu que l'anthropologie avait une autre ambition : faire la thodice des races humaines, ainsi que l'affir- mait Topinard dans les prliininaires de son Anthropologie : - Plus que toute autre science, l'anthropologie est sr~sceptible j...] d'exercer un jour une influence su r notre urg(irlisation sociale. Sori. objet est-il pas de nous niontrer l'/~onrrne dans toule s a nudit, & ~ . O L L S livrer le secret de ses actes, de ses passioti.~ et de ses besoins, dans le pass et peut-tre clans l'avenir ? I...] L'histoire claire p a r l'urithropologie prend ainsi un aspect nouveau ; les causes et les effets y sont rnieux expliqu4s, et l'ide iinthropologique renzplace l'ide thologique des sicles p~ssL;S n (Topinard, 1877 : 11). En fait, dans cette acception, l'anthro- pologie fonctionnait ni plus ni moins comme un systme culturel, c'est--dire comme explication du monde (l'origine des races) e t comme guide pour l'action (l'anthro~>ologie applique) (Geertz, 1973). A l'intrieur de ce systme, les peu- ples anciens et les peuples primitifs contemporains - i.e. l'ensemble des peu- ples non europens - taient interchangeables. Vivien de Saint-Martin, par exemple, dans son ouvrage .Le Nord de l'Afrique duris l'antiquit grecque et ro~nuinr (18631, s'appuyait sur des rcits portant sur les populations nord- africaines vivantes afin de dcrire les caractristiques attribues aux popu- lations antiques. Il suivait i'ide selon laquelle les peuples primitifs taient une sorte de pass
  • Il est impossible de parler de l'origine nordique des Berbres sans citer l'ouvrage de Shaw, publi en 1738 : %. Selon lui, les berbres blonds des- cendraient des Vandales de Gensric, retirs dans les montagnes aprs qu'ils eussent t dfaits par Blisaire (Shaw, 1830, II : 169-170). Disons tout de suite que cette etlinognie fort prise n'a jamais joui d'un crdit total, e t qu'avant mme d'tre propose par Shaw, elle avait t voque et rfute par Morgan, lequel remarquait que Procope parlait dj de blonds avant la venue des Vandales.(Morgan, 1731: 104, cit, par Thomson, paratre. On retrouve la mme rfutation chez Gibbon (1985, II : 97) ou, ultrieurement, chez Desmoulin (1826 : 172). Toutefois, il ne semble pas que l'intrt de la position de Shaw rside dans l'attribution du blondisme a un peuple prcis.

    LES M$GAI.ITHES ET 1A THOKIE CELTIQUE

    D'une certaine manire, le choix du peuple importe peu, ce qui est significatif c'est que le blondisme soit un critre identitaire associ une origine nordique, de sorte que d'autres origines similaires, quoique non van- dales, peuvent aussi bien faire l'affaire. C'est ce dont tmoigne Yautre grand texte fondateur de l'hypothse nordique, l'article publi plus d'un sicle plus tard par Fraud : Mor~i~rnents dits celtiques dans la province de Constan- line ,a, suggrant que les Berbres blonds descendraient des gaulois merce- naires de Rome, cause de la prsence de dolmens en Algrie (Fraud, 1863 : 231-2321, Saint-Riny (1904) reprendra cette sduisante hypothse, qui, l'instar de celle de Shaw, s'est avre fort critique en ce qui concerne la population mais fort reprise en ce qui concerne le marqueur. Shaw comme Fraud ont, en effet, iriis en avant deux marqueurs d'exognie, le blondisine et les mgalithes, rapidement associs, et non moins rapidement considrs comme des faits scientifiques avrs : c. Nous constatons en Afrique deux im- portalioris : les dolrr7ens et les hornrnes blonds. Suivant toutes les prsornptions, ces deux irnportutioris prouierinent d'bhrope (Broca, 1869 : 343). 11 s'agit, en fait, d'une sorte de captation de l'archologie prhistorique par l'anthropolo- gie, o l'analogie des formes est cense impliquer l'identit des races, e t o l'analogie est pose comme allant de soi (Coye, paratre). Que les mgalithes d'Afrique du Nord renvoyassent d'emble aux Celtes et au pass europen ne saurait nous tonner tant tait ancienne e t rpandue l'identification entre moiiiiiiients de pierre e t civilisation celtique, dolmens, menhirs e t religion druidique (Micliell, 1982) ; ce qui, en revanche, est tonnant est la tardive entre de ces monuments dans la littrature savante (Ferguson 1872 : 417), puisqu'il faut attendre pour cela la communicatio~i de Rhind, lue la Socit des Antiquaires : =fiestes ortlzolithiques di1 nord de l'Afrique br (1839). Ce ne sont, en effet, que les publications de Fraud (1863, 1864), commentant les fouilles de l'archolog~ie britannique Henry Christy - faut-il rappeler que Fraud n'tait alors qu'un interprte? -, qui

  • Elle n'tait point si inconnue que le prtend Fergison (1872 : 4171, coniine l'indique explicite~nent le titre du premier article de Fraud : * Monunlents dits celtique ... (1863) m ; qu'ils fussent - dits bs implique qu'ils taient dj connus et attribus l'poque o la littrature scientifique, dlaissant les antiquits romaines, s'orienta vers les antiquits celtiques. Objectivement, la seule innovation de Fraud fut de prtendre fonder sur des fouilles (inities par un autre) l'attribution .celtique - des mgalithes ; et encore cette attri- bution ne bouleversa-t-elle en rien la reprsentation, jusqu'alors romaine, du pass de l'Afrique du Nord. Pour Fraud (1863 : 231-2321, en effet, les rno- numents sont attribuables des lgionnaires gaulois servant dans l'arme romaine, ce qui n'approfondit gure l'histoire du Maghreb, e t rie semble auto- riser auciin recoupcinent avec l'ethnognie des populations indignes. En fait, limit ses conclusions, le texte fondateur de la thorie celtique - ne fonde- t-il rien.

    Du point de vue strictement anthropologique, la position de Fraud s'avre singulirement dnue d'intrt ; elle donne simplement consistance une attitude analogique aussi simpliste qu'efficace, e t qui se rsuine ce prcepte : monuments du nord (i.e. existant aussi en Europe), btisseurs du Nord. Quant a u fondement de ce prcepte, il rside dans la conception d'ordre strictement mtaphysique selon laquelle la civilisation vient forcment du nord.

    Mise part l'hypothse migratoire non diffusionniste de Fraud, il existe une hypothse migratoire diffusionniste (11, que l'on retrouve, chez des auteurs acadmiques comme Broca (1876) ou moins connus comme Gennarelli 11873, cit par Carmichael, 1873) (2) ; on rencontre aussi une hypothse dif- fusionniste non niigratoire (e.g. Flower, 1869 ; Randall-MacIver e t Wilkin, 1901) et une hypothse relevant de la thorie des convergences (31, o l'on considre que l'imagination humaine, les possibilits matrielles et les tech- niques sont sufisamment limites pour que Pon retrouve des formes sym- boliques semblables dans des cultures diffrentes sans pour autant avoir

    --

    (1) Conception seloti laqiielle la prsence d'lenieiib culturels seiiiblables, dans des socits diK6reiite. s'explique uniqiiriiieiit par des eiiiprunts.

    (2) Cnriiiiehacl prhsetite la thorie de Gei,iiarelli sur l'existence pr6liistarique d'une race d'horriiiies muges e n b;t:rirope, 2 laquelle appartiei~druiriit les Egyptiens, et qui scrait originaire dii sud de l'Arabie. Carinichnel note fiauing etablishrd fo his uton sntisfocfio,i the erislencs o f n red roce in Norflieirz Africo nrid Soiiihern l,'uropr. Gennamili prmceds Io i>icesfignfe tlia quesftott ii;ellirr i l q iohere nkin Io lhr >ed rucrs of A,,ierico, tuhich he fhiriks prubable, and supporfed by fhe fm- difronrmry csisfer,ea of Atlatitis - (Caniiichael, 1873 : 302). Les aryrnents de Gennarelli suiit les suivaiim : (1) la lircsciice de pyranitdes en Egypte, en AniPriqiir et en Etrurie ; (II) le titre de fils du soleil - donnb aux Liicns et aiix pharaons ; (Ill) In pr6sence d e iiiuiiiies en Egypte et en Aiii6riq~ie ct de reprsentations de iiioiiiies eri Etmric ; (IV) I'exi.stenu: d'un langage hiroglyphique RI? Egypte c t eii Atiifnque: (VI iiiie stmctiirr siinilaire des Iniigt~cs eii Aiiieriqiie, cii Ilierie e t en Etnirie.

    (3) Coticrptiuti seloii laquelles des Plhnieiits eultiirels pmdiiits dans des coriditioti dilT6- rciites, repuiidaiit a des besoiiis differeiits et se dveloppaiit de h (an autonome, fiiiissent par se rcsseiiil>ler. Lowie (1912 : 25) insiste siir In ditiiensiori psychologique et psychique des 1116wiiismes de converzeiiecs : .les of distinct geugrtafely due fo firnefic rulafionship or errlfural eortfnei. Su fa>- as the s irr i i l~r i l~ of cirifiirai candifions is concemed, Groebne!- insisfs fhof, if inde- peridonl deualop~e>~l be

  • 196 J.N. FERRI. C. ROL7XH

    besoin de l'expliquer par la transmission (e.g. Fewkes, 1912 ; Ferguson, 1872 : 433 ; Mortillet, 1874). En gnral, ce sont les deux premires hypothses qui sont les plus reprsentes, et quasiment a priori, c'est--dire, qu'entre quatre sries d'infrences formulables partir d'un jugement de similitude, les in- frences et les sries privilgies sont celles o l'identit culturelle est fonde sur une identit raciale. La logique est ainsi socio-logiquement construite (Latour, 1988 : 361, parce que les hommes du xix" sicle avaient du mal penser la similitude sans l'apparentement et l'identit sans la consanguinit (Boetsch et Ferri, 1989 : 272).

    Cependarit, l'association des monuments mgalithiques e t des popula- tions blondes, telle que l'envisageait la thorie celtique, s'avra transitoire. En fait, la S< thorie celtique y., comme la question des mgalithes, s'inscrivait dans un modle gnral migratoire-diffusionniste suivant lequel le flux tait orient du riord vers le sud (Coye, paratre) ; or Worsa, dans une critique faite h Faidherbe, lors d'un congrs tenu Bruxelles en 1872, contredisait cette thorie, allguant que i'implantation des dolmens dmontrerait plutot que leur diffusion suivait un axe sud-nord ; et dcouplait, ensuite, la question de la migration de la question de la diffusion, remarquant qu'il n'y avait, en outre, aucune raison pour e attribuer tous les do111wn.s ni au mme peuple rii ln r~irne poqice B, (Congres international d'anthropologie e t d'archologie prhistoriques, 1872 : 493). La critique de Worsa ne modifia pas vraiment les positions en prsence, puisque Broca, quatre ans plus tard, continuait lier peuple, dolmens et origine celtique dans une mme migration nord-sud (Broca, 1876) (4).

    La thorie des blonds du Nord donna aussi lieu une hypothse aryenne, fort controverse au demeurant. Avec les questions celtiques, les questions aryennes furent panni les plus discutes par les anthropologues ; elles se rapportaient, en effet, directement la nature du peuplement euro- pen et la hirarchie des populations qui le composaient. La Socit d'an- thropologie de Paris dbattit ardemment de cette question (Blanckaert, 1989) ; il s'agissait de savoir, en fait, quelle tait la race dominante en Europe, celle des envahisseurs dolichocphales blonds - les Aryens, dont taient cen- ss descendre les Germains (5) - ou celle des indignes, les Celtes brachy- cphales. Vacher de Lapouge (1889) dfendit prement la thorie de la

    14) ., iongine europenne des blonds de Mfrique sepfent~ionnle fn>il toul atmsi cerloirie que ceilr ries d o l r r ~ ~ > ~ s de la nir~ie rgion, il est loiil riafurel d e puiser que ce double faif o t la COJLCP- < I M E ~ ? F d'unr S E U ~ el niPrne i?i#iasion j . . l L'orri~,a des blonds doris I'Afriqtie septe>ilrior~ale [ L I ssf produite ir In suila de In grande irii,asion de la p~ii>>arile ibrique par des piiples uenrir de Ici Cellrque ( f lrnw. 1876 : 293-291)

    (51 Cepetideiit cerlairis aiiteiirs d4feridaieiit la thse selon l a q i i ~ l l e 18 race grrnianiqiie pu- ~iiitive coiileiidiie diiris l a race nryeiiiic re divisait en rachydphales Iiriins c t CI! dulichocphalcs blotids : . ,Aiil yeirx di^ soi,oril anthmpolo~isle [Hunkl les brnchjciphules bruns d u srid el les doli- rhwiphnles hlo,ids di' >,oril piii-es d u fypc germoniqire prinrifil Eri ~largr.-srr,~l celle /lidorie, on poiirin dire que ler A-ens sr~ileritrio,>aux taierit blonds et les aryens mr-idiorioux > m i r s . (Vanderkitidere. 1884 : 8).

  • supriorit des dolichocphales et de l'origine nordique et, plus exactement scandinave, des Aryens. Transposant le paradigme Aryen l'Afrique du Nord, Henri Martin (1881) pensait ainsi que les Avens blonds avaient prcd les Celtes bruns en Afrique du Nord, assertion reprise comme une vidence par Kobelt (1885) (61, ainsi que par Urvoy de Closmadeuc (1898) ou encore Mai- trot (1909), qui pensait que les menhirs taient une manifestation de la race aryenne, et non plus gauloise. On la retrouve affirme avec force par Lissauer (19081, qui s'inscrit dans la suite des conclusions de Broca e t de Fai- dherbe (7) : Nuri wisseri wir, dass es nur in Nordeuropa eine Zone gibt, in der eine grosse zi~sarnnienhingende blorzde Bevolkerung autochton ist, nir- gends anders nuf der Er&, und sind dalier gpzwungen anzur~hrnen, dass aitclr die sonst auf der Erde inselfirmig auftauchenden Hlor~den von der rior- deuro~iiischen blonderi Zone herstarrirnen 3, (Lissauer, 1908 : 526) (8).

    Lissauer pensait, bien sr, que ces blonds nordiques taient des Ger- mains, c'est-A-dire des Aryens. Cette conception sera fortement critique par Sergi (1911 : 1141, ce qui n'empchera pas Stuhlmann (1912 : 136) de repren-

    (6) Kobelt prte aux libyens blorids (Ics anctres des berberes) une origine avenne, et compare les Kabyles & des paysans du Nassau. Masqueray, daris uii compte rendu acerbe de I'ori- vrage - Heicreriiiiiriinge,i ails Algcririi und 'liiis (18851 - attr ibue ces vues au e germanisnie - (Masqiieray, 1885 : 5201 de l'auteur. Celui-ci defendant les Vandales (qu'il croyait d'origine aryenne) Ccrivait - h'ous rie eonnnisso>is les condoles que por les crits de ieurs ennemis. qui sont eerfoinemenf aussi dignes de crniicr el irnpo~iiata qur toul ce qu'on frouoe dons les feuilles fronaises fouchorif les Uhlans et leur amour des psridules. Sous quels frnits senoris noru reprsents si ces fnioignnges fran(ots pariierioierif seuls Io postrit = (Masqueray. 1885 : 520). La derense des Vandales avait daniie lieu, eii 1876, 2 Lin ouvrage du conseiller Llher, directeur des Archives royales de Bavibre, dotit les coriclusions furent admitetiieiit dtournees par le Club Slavo-gerinanique de Vienne (1876) : .. k Conseiller E'mnz de I.her i..l s'est acquis le grand mrite de remettre en honneur Ir peuple trs caiot,i>ri des Vatidales par une dissertafion hisforieo-linguistiqur trs opprofondie sur les Ger- rnnins dans les iles Couories u (Ibidem : 5G3). - Aprs que les Vondales eurent t coines par Blissoirr [...Iurz reste de ce peuple migra r w s les Carlories - (Ibidem : 563). - L e s anciens Varidoles hnbitaie,rl sur les bords de ln nier Rulfiqre i..] niais ils taierit cerfifispor des colons celfico-cholfcs cisf-&.dire des phnicieris. LPs We>tdetz, aussi bien que los Celles descenderit des Aryens r f proviennent d u lieu durisine de taus les peuples aqsns , qui est rnainlenont 10 Bouehorie. (Ibidem : 563). M Coninte Grrnioir,, il [lalier] rizprise le celtique .s ilbideni : 564). Selon LYher w si les Wondsciien oii Gunnches soiif de omis Gei,iia6is, ils duicrtit t01 ou fard tre dliurs d u joug espagnol et incorprs ou grand eivipire geriariiipu ,. (Ibidem : 566).

    (7)' Wolier siontnien die bio>ideri Knbylen ? Es isf leicht oerstndlich, dass die auffallende Brsciieiriii~ig ao ~.ielr,- Blotiden iri riner so soiirtenorrbrannfen Ber,6lkerurig niit scharzen Hnnr die Aiifiierksartikeit cieler- forscher; besuuders der Fm~irosen, errcgt hnl. Schon irn Jahre 1876 haben Faidiirrbe rurd Brocn gelehrt, dnss die Blorideii die Naehkornrr~>i der Tnmohu oder Nerdlander seirn, wrlciir etion urti 14W r,. Clic noeh der berhrilten Irrsclrriff con Karnak r~oeli Nordofrika bis nueh Agypteri htri r,ogedririigeri srien, >lacMcnt bereils ini 15. oder 16. Joirrhrindert kclfische Stgnime bis >incli Arldolusien eirigriilarrdert ii. Diese Nordlnder hiitteri d o m nich oorr Europo her die Sitir rler n>egolifische~i Bautrn in Nordofrika eirrgefhr-t, wie a w h Bertrorid behauptefe. ~(Lissailer , 1908 : 625) (.. U'oii vieiinziit ces Kabyles blonds ? II est facile de comprendre que l'apparition d'autant de bloiids dans uiie populatioii 2 la peau brune e t aux cheveux noirs a suscite la curiosit di? nombreux chercheurs, ex, pnrticiliier celle des Francais. Eti 1876 dej&. Bmea et Faidherbe ensei- giiaieot que les blonds etaient des descendaiils des 'Tamahu oii geii du Nord, qui, vers 1400 av. .1C. - d'aprbn les clbres inseripliaos de Kaniak - avaient ilninigr6 vers I'Arique d u Nord jusqu'en

    vprOs I'eniigratioii ait arc sibele ou xn' sihcle, des aouches celtes vers I'Andaloiisie. Conime I'afiriiir Reitraiid, ccs gens du nord auraient aussi apporte d'Eiirope les coutuiiies der eonstructioiis iiigalitliiqties eii M i q u e di1 Xord,,.

    (81 .. Nous savons iiiaiiiteiiant, qu'il ii'existe qiie dalis l'Europe di1 Nord une zone - e t riulle part ailleiirs - dans laqiirlle la populatioii blonde est coiicriilree. e t c'est pourquoi nous soiilmes coiitraints de penser que les bloiids, qui apparaisse111 isolement sur terre. ont leiu origi~ie dans la eaiie des bloi~ds rlii Nord. ..

  • dre les mmes conclusions. Deux ans plus tard, Guiffreda-Ruggeri (1914) fera preuve de prudence, en ne parlant que d'anonymes nordiques. Notons que, pour Anton y Ferrandiz, les blonds taient, plus exactement, baltiques : s Es de advertir que en Marrrrecos, como en Espana, hay proporciones unriables de la razu rubia baitica, bien ~~isibles en. el Rii y de la moretza alpina, de cabeza redoncla ... ,b (1903 : 14) (9).

    Certains auteurs, cependarit, pensaient que les blonds, pour tre d u Nord, n'taient pas, pour autant, des baltiques ou des nordiques, Celtes, Ger- mains ou Aryens. Le Dr Bertholon, auteur avec Eriiest Chantre de * H e - clterches Antizropologiques dans la Herberie orientale. (19131, s'intressait yarticulirement ce qu'il nommait bs Berbres de souche europdenn~ p, (1898). II croyait init,ialement qu'il s'agissait de Celtes, puis crut qu'ils taient Ligures (Bertholon, 1888) ; il les dcouvrit enfin Danubiens (Bertholon, 1893). Ces derniers seraient passs par i'Asie mineure et par YEgypte pour arriver en Afrique du Nord. Afin d'appuyer sa dmonstration, il utilise les sources gyptologiques, et particulirement Roug (1867) et Lenormant (18811, qui font tat de Libyens blonds, qui envahirent 1'Egypte entre 2000 et 1000 av. J.C. Martin (1867) avait dj utilis ces sources pour exposer la thorie cel- tique (10) ; cependant, l'intrusion des donnes de l'gyptologie dans la thorie celtique va profondment transformer le paradigme migratoire tiiffusionniste en cours, non pas en le falsifiant, mais en modifiant sa base argumentative. Ce sont dsormais les sources gyptiennes, qui serviront confirmer la tho- rie du peuplement du nord de l'Afrique par une population blonde venue de l'Europe du Nord. Or, il y a une logique de l'utilisation des sources, qui transforme la perception de l'utilisateur aussi bien en approfondissant son champ de connaissance qu'en le redfinissant ; ainsi I'accroisseinent du savoir sur les civilisations de la Mditerrane orientale - la dcouverte de la civi-

    (9) NaLons que pour l'allemand Quedenfelci, i'origiiie vandale des Bcrberes rt, plus rxne- tement cher lui. des RiTailis , maigre iiiaintes rPfuhtions (Botsch e t Fcrrie - 1990) s'avkrail t o i ~ o u i s pertinente : .. Meiiie ansieht bc~iiglieh der Rif-Bcwohiier ist die, dass die iii Hede stehende Erscheiiiiing auf eine Veririisehung init nordischen Elementen und zwar i~ i i t den 429 11. Chr. von des pyreci3isrheri Halbiiiscl ausgewaiiderten Varidalen ziirckf~lireii sei .. (Quedsnfeld, 1888 : I l f i ) - (- Afon opinion n u sujet des habitants du Rif est qiic & ph(i>~oznPne en queztion doit Pire attribu 6 l'imniixion dlierits u e n u du nord, qui sont le3 VandajP~ sortis de la p,iirisi,.le ihirique en 429 O,?. J.C. w).

    (10) ..... >tous oviuris ivu dans les p~intur.er gyptiennes un peuple qui izous proccupait henii- coup. C'4taie>ii des hornntes aux c h e v e u blonds ou row. aux y e w bleus, aur longs chrueu 1rrssl;s. Les Egyptieris les nornrnairnt Talienriou ou tornehori..l MIL*. pressentio~r l dns paonta c f der constructeurs der monuments rn~galitliiques. Mais il fallait u n pMnt fue, un terrain historique pour oser tenter de concliire. II rious senibie aujourd'hui toucher ce point f ixe et meltre le pied sur ce trrrain. Notre illustre gyPfoiogr~ee A{. de Rougd, n r6rernment lmduit une inrcription rpier.de sur La muraille du grand ternple de Karnak par iin gyptologri~ allemand, M. Diuornichen. Il es1 dit que sous le fils de Ramss 11 I...], les Tantehou [ . . .Ise ligurent pour ailaquer i'Egypte ouec diuers per~ples rnoritiriies (..l cette grnnde ronlilion de t r i b u de In mditcrmrre dirige contre I'Egyple L..J blonds t..l n'indiqiiernil-elle pns quo les Celtes, eonqi,brontr de Espagne, auroient pass de l en Afrique et nurnienl pous6 leur rnoliaenietit di'noasion et do conqute juqu ' Memphis ? Les nombreux mo- nurnenfs rngolrthiqr

  • lisation go-inycnienne (11) e t le developpement de l'gyptologie (12) - fi- nit-il par produire une nouvelle thorie de l'arrangement des peuples e t de leur culture dans le bassin mditerranen.

    II. - LE BERBRE MDITERRANEN

    Paradoxalement, ce fut l'un des partisans les plus convaincus de l'origine nordique des Berbres, qui favorisa ce nouvel arrangement. Lucien Bertho- lon (13) dfendait l'ide que les races du nord peuvent facilement s'implanter dans le siid, e t l'exposa ds sa thse de mdecine : De la Vilalit des races du nord dar1.s les pays cliai~ds exetnpls d'inzpaludisrne (1877). Nanmoins, selon lui, les populations du sud de l'Europe : *les Juifs, les Maltais el les habitar~ts de la pninsule ibrique et de l'Italie mridionale, Siciliens el Napu- litains, puruisser~t tre les seuls encore europens, qui conservent leur ficondit utile sous les trupiqr~es. (Bertholon, 1877, cit par Bordier, 1877 : 319) (14)

    (11) Lc fouilles de Sehlieniaiin su r le site de Hissarlik (Troie1 datent des annes 1872-1874 e t celles qii'il poursuivit s u r le site de Myencs de l'anne 1876 (Schliernanii, 1878); les recherches d'Evans B Mycrnes coiniiie scs fouilles ;1 Cnasos datent de la fin d u sicle ( cg . Evans, 1892-93, 1894, 1897, 1909). Certaines des hypothses d'Evans sont directenient citees par Srrgi (1901 : 300).

    (12) Avec priiicilialeineiit Irs travaux de Flinders Petrie (Petrie, 1894. 1901. 1906; Petrie & Quibrll, 18901. Petrie cs t souvent cit par Sert$ (1901); aii le retrouve galement cit par Ber- thalon (1897, 1898n. 1698b e t 1899). II est bien videin~iieiit une reference pour Maclver et Wilkiri (1901) qui bieii t partis en Algerie su r aa siigestioii afin d'efrectiier des recherches sur Ics res- seiiiblaneca eri Egyptietis et Kahyles : .,Su fo>; fionz pl~ysiogriorny, u e rrocli the siniple coriclusion fhni il'ortlz Africn, Egypl a n d Syrie were occupied b . ~ allied tribes of on Eioopean chorocfer I. .I Ijesl!g ~ C S S B ~ ~ ~ ~ / B ~ I C E O/ type, and the presomplion lhnt o race thal wos ioti eaeli side of FgYPl prohribli ircupied tlirtl lnnd al "lie liriie, there ore slill rentnin~ii~ig, espr ia l ly in the potle? and dceor.nrio,z, imeiy aiarig c ~ ~ l i u i a l rraseiblo>ices k l w e r i llie prehisloric Egyplian and the present Kabyles of A i g i ~ r s - (Petrie, 1901 : 350). Notons cependant que si les travaux des gyptologues Rlrerit iiiie source pour les siithropologiies pliysiqiies, ces derniers fournirent .? leur tour des ar- giiiiieiits iitilis;~l>lrs par les 6gyptulogiies quant A la formation de la -race ,, gyptienne ; ce fut particiilireiiieiit lii cas de Scrgi (Cf. Morgan, 1909 : 216). 011 p u t faire la ninie remarque en ce qui coricenic l'iitilisatiaii de Sergi par les spcialistes de la civilisation Egea-iiiycenieiilie (Glotz, 1923 : 71-72).

    (13) Lucieii Bertholon [1851.1!i14), inedecin d'origine lyonnaise, ri6 d Metz. Docteur. ri! 1877, il es t tioniiiiP aide-iiiGor de Peine classe eii 'liinisie. Mdecin militaire puis civil. il occupe plusieiirs fuiictioiis i t i iprlair tes daris le Protectorilt: nideciii-chef des prisuns, secrtaire de la coiifPwnce ~ ~ r , s ~ ~ l ~ l t ~ ~ t , inspiraleur de groiipeiiierit iiiritualistes. Fondateur de l'Institut de Carthage e t de la Kente tiir,isirniie. la iiinjoritC rie suii wiivre est cans;icre 2 l'anthropologie berbhri?. Meitihre dc la SocietP d'anthropologie de Paris , il r q o i t la nidaille d'or de cette socit.

    (14) Notons que, la niiae aniiPe oii Rertholoii publiait sa thse. QiialrF~ges. s'ppiiyant sur Ics travaux d e Rouditi. Martiri e t Faley, avait aussi constat que v les Espagnols el Ics Alnilais >rrisle,it ou cliriinl ir,fi,li>,~oit n ~ i e u x que les Anglais, les Belges el les Allerrrunds. Or >rus corilpotriotes du ~ i o r d orii occc ces ~>o~iuloliorts 1t.s pbzs grnrrdes resseiribiortces de race el d'itnhiint. Sous cc ilouhie rupport, IesFrn~iuis d u Midi se ~opprocheiil ou conlruire des hobitonlr de Malle el de l'is'spay>,e. 0ii pou~,ari donc sn,ir grorids dongers d'erreur prdire que ces derniers, ncnient plr~s de churaces de surrie. roi1 poiir eux-nirti~r, salt pour leurs dcsceridonts, que les Franpois d'origine flie n QiiatrcPages. 1877 : 171).

  • 200 J.N. FERRI& G. ROElXiT

    pour les autres, les possibilits d'adaptation existent condition d'effectuer les changements de comportement ncessaires (15).

    Bertholon va utiliser la dmonstration de cette possibilit pour asseoir sa thorie gnrale du peuplement de l'Arique du Nord et sa doctrine de la colonisation, son apport particulier, sur le plan pistmologique, tant d'in- tgrer au paradigme biologique dominant alors l'anthropologie physique, la dimension culturelle en tant que moteur de la dynamique adaptative : N IRS races [colonisatrices1 auront d'autant moins changer leur rgirne [ali~nen- taire] qulles appartiendront un pays [europienl plus cltaud ,, (Bertliolon, 1877, cit par Bordier, 1877 : 320). En outre, ce discours sous-entend i'exis- tence d'une unit cologique du monde mditerranen, au sein de laquelle les ressources disponibles seraient de mme nature ; mais l'influence de 1'- cosystme va encore au-del puisque son apparente unit, qui est en ralit un manque de discontinuit gographique, a favoris les migrations des peu- ples de part e t d'autre de la Mditerrane (Crognier, 1983 : 39). Bertholon s'attache particulirement retrouver ces migrations dans l'histoire.

    Sa contribution principale dans ce domaine est l'article intit,ul

  • Toutefois, Bertholon, l'instar de ces prdcesseurs, n'en continue pas moins afiirmer l'origine nordique des Berbres, mais sa thse s'avre ce- pendant originale : indpendamment de cette origine, il fait d'une civilisation mditerranenne, la civilisation genne, le centre de diffusion de traits cultu- rels constitutifs de l'identit berbre ; en mme temps, il prsente ces traits, non comme des vestiges, mais comme des ralits incorpores la socit berbre moderne, faonnant la pratique sociale observable. Son travail le plus reprsentatif de cette conception netternent culturaliste est l'article iieril ces i-clgs, la p k e n c r d'un stock co,isidie>-nble de ler?nrs @tiropderis dnns les lnngiies berbres, Lou1 offirii,c l'iiri- porlo,icr f i l i e colo~iisalio,i n,icicnne &s peuples yeris dans le nord de l'Afrique. Uri rceri1 r ,poge rn grce. lu uisiie des collcci~orts pr-hliniques des niuse de ce pays. des sirruii~nrices elii~iigries dons 10 populnliu,i des car,ij>nges yircques n'ont fail que fmer m coriuiclion. Je le suis demondd si l'orgmiiriisolioit suciale des eupl pl es de Bri-brir difrraif beaucoup de celle des peuples nnfiqre ssl rparidue dons loirs Ir niidi i l il es1 probable que les Snrilcs, Piiiniciens ou ouIres. oril de bonne ixeiire colotiir ln Griep l'Italie el l'Espagne el les iles de 10 Mditerrane, coninie ils oril coloriis lc riord de l'Af?igrie ; nous crojons doric que foules les populalions miridiorzoles de l'Europe onf une roricpi-oporlio?, de sang sn~ile = (liau. 1884 : 89-90). Cette opinion est reprise par Deiiiker qui distiiigiie nectenient racc 1116diteraneniie e t Rcrberes (Deniker, 1900: 390, 496-497).

  • Contrairement Bertholon, Sergi ne pense pas que les Berbres pro- viennent du nord, mais, au contraire, que les nordiques proviennent du sud, ce qui est une rupture pistmologique assez nette. Pour Sergi, il existe une race mditerranenne, originaire d'Afrique (Sergi 1895, 19011, dont est issue la race nordique (20) ; cette race mditerranenne est elle-mme issue des Charnites, qui occupaient le nord de l'Afrique (Sergi, 18971, e t parmi lesquels il faut compter les Egypt.iens, les Libyens e t les Berbres. Du point de vue du diffusionnisme, on aboutit ainsi une aire culturelle mais aussi popula- tionnelle qu'il faut bien se rsoudre iioniiner s europenne .), sensiblement identique celle envisage par Bertholon e t allant, grosso modo, de I'Egypte la Scaridinavie (Sergi, 1901 : 275), mais dont le centre de diffusion histo- nqiie serait cette fois le bassin mditerranen. Pour Sergi, l'unit popula- tionnelle et culturelle de cette aire remonterait la priode prhistorique, et ne relverait pas de la diffusion ultrieure de la civilisation go-myc- nierine, originaire d'Asie Mineure (Sergi, 1901 : 282-2961, Ce qui est remar- quable, chez Sergi, est l'extension qu'il donne cette race Mditerranenne, non dans sa diffusion en Europe, mais en Mditerrane mme puisqu'elle inclut cc al1 those primitive peoples who har~e occupied tlle basin of the hfedi- terrnnean, a n d haue s[rcll fitndomerital pl~ysicol clzaracters in coinnion a s to enable us /.O assign. to thein a single place of origin, whicli niust he in easf Africa and ta the norih of tlie Equator. The French gioe the race, a s tliey terrn it, a Inore restricted and partial sense, so as to exclude lnany of the pol~irlntioris iuhich lielong to it ,, (Sergi, 1901 : 70-71). On sait; par exemple. que Bertholon e t Chantre limitaient la race mditerranenne un type do- lichocphale mesorhinien de petite taille (Bertholon et Chantre, 1913). Ripley partageait sensiblement (2l).la mme opinion que Sergi : 3' Beyond the Pyre- necs hegirzs Africa. (Ripley, 1899 : 272). Il considrait que tous les peuples du sud de l'Europe, quoiq~ie de manire nuance, appartenaient la race mditerranenne. Ainsi les Italiens taient-ils diviss en deux t,ypes, le type mditerranen pur a u sud du Rubicon (suivant Zampa, 1891 : 177) et un type alpin (221, au nord. Si les Franais, quant eux, s'avraient d'une ap- proche complexe sur le plan anthropologique (Ripley, 1899 : 246), les habi- tants de la pninsule ibrique formaient un type homogrie, le plus homogne

    1201 ..Il is Ihe ci-nriial nnie brririefriess of our Merirent 10 lhol of the Afriean nqgro. The.-= poirzls are lheti fxrd : flic mors ofilie alpine race rurt enrlu~nrd ; thore o f t h e Mediberrn>iean type lo~ooiri tlic soutlr ,, (Riplcy, 1699 : 173-4741.

  • DI1 H K K H ~ K E AIIXYEIX C L A I F S ~ IA RACE EURAFRICAWE 203

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