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Le coton biotechnologique :
Les questions à prendre en considération
� Dr Jérémy T. OUEDRAOGO ; PhD en biotechnologie végétale
� Chercheur à l’Institut de l’Environnement et Recherches Agricoles (INERA) du Burkina Faso
Recherches (à l’INERA et dans les universités Laval (Canada), Virginia (USA) sur les marqueurs
d’ADN liés aux gènes de résistance au Striga et la construction de la carte génétique du niébé
(Vigna unguiculata). Travaux actuels sur la sélection assistée par marqueurs et contribution dans
les études sur le coton et le niébé transgénique.
� Plus de 30 conférences sur la biotechnologie et les OGM, la biotechnologie et l’éthique de la recherche
dans plusieurs pays.
� Membre fondateur de Burkina BiotecAssociation
� Depuis Mai 2007, Député à l’Assemblée nationale du Burkina Faso.
Dr Jeremy T. OUEDRAOGO
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I . INTRODUCTION
Le coton est un élément essentiel de l'économie de nombreux pays ACP, et africain en
particulier. Il représente 75% des recettes d’exportation pour le Bénin, 50% pour le Mali et
60% pour le Burkina Faso. Mais parmi les nombreux défis qui se posent aux pays africains on
peut citer l’instabilité des prix sur le marché mondial, les risques de change, la dégradation
des sols, la concurrence aux cultures vivrières, les pesticides, et les subventions des pays du
Nord.
Les filières cotonnières africaines tentent de répondre à ces défis et cela se traduit par un
besoin urgent d'innovations leur permettant d'améliorer leur durabilité économique,
environnementale et sociale. Le coton biotechnologique qui est une réalité économique
aujourd’hui, constitue une de ces innovations majeures.
Troisième culture transgénique derrière le soja et le maïs, ils sont actuellement cultivés sur
13.4 millions d’hectares (2006). Les pays en voie de développement (PVD) et les pays
émergents participent activement à cette révolution technologique en emblavant 40% des
superficies cultivées dans le monde avec des variétés transgéniques en Chine, Inde, Argentine,
Mexique, Afrique du Sud, Colombie, Indonésie.
L’Afrique de l’Ouest n’est pas en reste car le Burkina Faso amorce la phase commerciale de
la production du coton génétiquement modifié.
L’utilisation et l’exploitation des produits de la biotechnologie moderne comme le coton
biotechnologique nécessite la prise ne compte de questions importantes. Ce sont:
� les questions de biosécurité: il est indispensable de trouver les approches pour
maximiser les effets bénéfiques et minimiser les risques potentiels liés à l’utilisation
des produits biotechnologiques
� les questions de la gestion technique du produit : le succès du produit tient aux
stratégies de son utilisation.
� les questions relatives aux enjeux que représentent ces technologies pour l’Afrique :
sur les plans socio économiques, géopolitiques et éthique des enjeux et des défis se
présentent pour le continent.
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Le coton OGM suscite de nombreuses questions au niveau des acteurs du secteur coton en
Afrique :
• Permettra-t-il une culture plus compétitive? Le risque d’inefficacité
économique ou de refus du consommateur (pas vraiment du coton fibre, non
ingéré, mais plutôt de l’huile de coton communément utilisée)
• Quels effets sur l’environnement ? Le risque de dissémination du gène modifié
(la cohabitation coton OGM et coton traditionnel est-elle possible ?),
• Quelles résistances aux insectes autres que la chenille de la capsule ? Les
risques potentiels d’apparition d’insectes résistants au gène Bt ?
• Le coton OGM n’implique-t-il pas une dépendance vis-à-vis des
multinationales ?
• Comment préserver les droits de propriété sur les variétés africaines après
transgenèse ?
Ces questions doivent être mis en regard des bénéfices: meilleurs rendements, économies sur
les coûts de production, moins de manipulation de produits phytosanitaires avec un effet
bénéfique attendu sur la santé humaine, qualité accrue du processus de production, contrôle
moins pénible des adventices. Il n’est aujourd’hui pas possible d’apporter des réponses
définitives à ces questions, mais la nécessité d’approfondir les connaissances est une
évidence. En particulier, le développement d’une capacité de formation et de recherches sur
les biotechnologies et leurs applications agricoles possibles en Afrique est une perspective qui
s’impose.
Pour que ces bénéfices potentiels puissent profiter aux acteurs des filières cotonnières, les
questions de biosécurité, de gestion de la technologie, de réglementation semencière aux
échelles nationale et régionale, de systèmes de production et les enjeux pour les pays africains
doivent être pris en compte.
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II. LA BIOSECURITE
Le but de la régulation par les gouvernements est d’assurer la sécurité humaine.
Bien que les cultures biotechnologiques soient plantées sur de millions d’hectares dans plus
de 20 pays, la biotechnologie agricole est encore à ces débuts en Afrique. Le génie génétique
a le potentiel pour bénéficier tant aux pays développés qu’aux pays en développement avec
des cultures transgéniques non nocifs pour l’environnement, plus nutritifs pour l’homme. En
même temps, certaines applications peuvent constituer des risques pour l’homme et
l’environnement par la production d’allergènes ou autres substances toxiques pour les
animaux.
Quand donc une technologie a à la fois les potentiels bénéfice et risque, les gouvernements se
doivent de s’assurer que les produits dérivés d’une telle technologie sont sains. C’est dans ce
cadre que concernant la biotechnologie moderne, le protocole de Cartagena a été négocié dans
les années 90 et est entré en vigueur en 2003.
La nécessité pour chaque pays d’avoir une réglementation est impérieuse. L’harmonisation de
ces réglementations nationales à l’échelle régionale est indispensable.
La prévention et la gestion des risques sont la raison d’être de ces réglementations.
La biosécurité est la première considération quand vient le moment de décider de l’utilisation
ou non des outils de la biotechnologie moderne et de ses produits, notamment les OGM
Pourquoi réglementer les cultures GM?
� Pour évaluer et réduire au minimum tout risque potentiel lié à l’environnement et à la
sécurité alimentaire
� Un système réglementaire opérationnel facilite le transfert de technologies
� Le Protocole de Cartagena requiert l’évaluation avant les mouvements transfrontaliers
Un système de réglementation de la biosécurité
� Sert à évaluer la sécurité des nouvelles technologies en fonction de chaque cas.
� Fournit habituellement des décisions relatives à la sécurité à d’autres entités qui
prennent en considérations d’autres questions, p. ex. les Comités de dissémination des
variétés, avant la distribution.
Un système de biosécurité réduit de deux façons les risques au minimum
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� Risque = Exposition x Danger
� Pour une dissémination commerciale, une évaluation exhaustive de la sécurité vérifie
si le danger est minime ou presque nulle. Résultat: Le risque est réduit au minimum.
� Pour un essai au champ en conditions isolées, les mesures d’isolement sont prises pour
réduire au minimum l’exposition. Lorsque l’exposition est nulle, le risque est nul. Une
exposition nulle se traduit par une consommation nulle et un flux génétique non
existante.
Les trois principaux domaines à risques potentiels portent sur
� l’Environnement
� Trouble sur l’écosystème local
� Effets néfastes sur la faune et la flore
� Transfert de pollen
� Le risque d’apparition d’insectes résistants aux gènes Bt (même si la nouvelle
génération de variété transgénique comportant deux gènes ayant des modes d’action
différents sur les insectes, qui permettent une meilleures gestion de l'acquisition par
les insectes de résistances aux cotonniers transgéniques).
� Le risque de dissémination du gène qui aboutirait à exercer des pressions de sélection
non contrôlables sur les insectes ou à créer de nouveaux adventices résistants aux
herbicides. Ce risque n’est pas à redouter en Afrique, dans le cas des cotonniers
transgéniques, du fait de l'absence d'espèce apparentées dans les agro-écosystèmes.
Par contre, dans le cas de l'usage de cotonniers résistant aux herbicides, il y a un risque
d'acquisition par les adventices de résistances à ces herbicides.
� la santé
� Résistance aux antibiotiques
� les aliments
� Allergies
� Substances toxiques
� Qualité nutritionnelle
� Effets néfastes à long terme
Produire le coton GM est un processus en plusieurs étapes, ce qui explique pourquoi la
plupart
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des pays producteurs de coton n'ont pas adopté cette technologie. Il faut établir le cadre
juridique et réglementaire, ce qui implique de régler des questions telles que la sélection de
l'entreprise
chargée d'effectuer les essais, le prix des produits, les droits de propriété sur les matériaux
génétiques, la durée d'une licence de GM, etc.
L’efficacité de la technologie seule ne suffit pas à assurer le succès de celle-ci. Il est important
de bien définir le produit final et ses caractéristiques techniques. De plus, il convient de
répondre aux questions relatives à son déploiement.
Qu’est-ce que le produit?
Un produit est un produit seulement après qu’un client l’ait acheté, votre argent est en banque
et que le client ne vous poursuit pas.
Le succès d’un produit ne se défini pas par son efficacité. Un produit qui marche ne traduit
que la preuve du concept. C’est alors que le vrai travail commence car les questions
préliminaires suivantes se posent :
� Qu’est que le produit est supposer avoir comme effet?
� Comment va –t-il convenir au système de production actuel?
� Quels changements opérer dans les systèmes de cultures actuels pour assurer une
performance maximale au nouveau caractère? Cohabitation avec les cultures non GM
� Où le produit va être cultivé?
� Qui va produire?
� Qui va distribuer?
� Le produit va t-il être exploité sous contrat ou en système de production libre?
� Réglementation semencière nationale et régionale ? Certification et contrôle
d’authenticité des semences ?
III. ENJEUX ET DEFIS POUR L’AFRIQUE
3.1. Les enjeux socio économiques
Quatre groupes sont susceptibles d’être affectés sur le plan socioéconomique par l’utilisation
des semences GM : les entreprises qui produisent les semences, les agriculteurs qui les
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utilisent, les agriculteurs qui ne les utilisent pas et les utilisateurs finaux. Comment faire en
sorte que le coton biotechnologique soit profitable aux petits producteurs? La grande question
est si le coût de la technologie peut être gardé suffisamment bas pour eux ?
Dans la phase commerciale de l’adoption de la technologie, ces questions fondamentales sont
à prendre en compte dans la négociation entre les acteurs.
- Le risque d’inefficacité économique : le coût de la technologie sera-t-il compensé par les
économies réalisées sur les produits insecticides, la pression parasitaire des insectes
autres que les insectes ciblés par Bt ne contraindra-t-elle pas à une protection chimique
complémentaire onéreuse,
- Le risque de perturbation des filières cotonnière africaines.
Le risque de changement de perception de la part du consommateur, en particulier Européen.
Pour le moment, aucune réaction défavorable par rapport aux produits issus des cotonniers
transgéniques n'est perceptible
3.2. Les Droits de propriété intellectuelle (DPI)
Les négociations au niveau international ont permis d’aboutir à une harmonisation des critères
de protection des Droits de propriété intellectuelle (DPI), principalement par l’intermédiaire
de l’Accord de l'Organisation mondiale du commerce sur les droits de propriété intellectuelle
relatifs au commerce (ADPIC), qui requiert des pays en développement la mise en oeuvre de
régimes stricts nationaux de DPI. Les réseaux internationaux de recherche et de politique
agricoles ont également encouragé les pays en développement à mettre en oeuvre les ADPIC
dans le cadre d’un ensemble de politiques de promotion de la biotechnologie agricole.
Cependant, les DPI présentent beaucoup de limites dans la promotion de l'innovation dans les
pays en développement et le transfert de technologie vers ces pays.
3.3. Enjeux d’équité de la biotechnologie agricole pour les agriculteurs vulnérables
Le développement et la commercialisation des produits de la biotechnologie agricole doivent
veiller à assurer des retombées positives pour les personnes dépendant de l’agriculture. La
tendance dominante dépend largement des décisions des chercheurs du secteur privé et de
l’agrobusiness qui s’intéressent naturellement davantage à la rentabilité économique à moyen
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et long terme qu’à la stratégie de réduction de la pauvreté, à la sécurité alimentaire et au
renforcement du développement économique à court terme. L’effet qu’aura réellement la
biotechnologie agricole dépend de la manière dont cette technologie, sera appliquée en
pratique.
3.4. Des considérations éthiques/religieuses
La frontière entre le scientifiquement possible et le scientifiquement faisable/acceptable aux
plans ethique/religieux
3.5. Les défis
Les OGM ne sont pas la panacée. La sécurité alimentaire ne se fera pas par la seule adoption
de cette technologie. Mais elle va contribuer grandement.
Oui les Biotechnologies offrent des opportunités de développement pour l’Afrique
Oui des risques potentiels existent et nécessitent la mise en place de législations appropriées
Pour exploiter au mieux les potentialités et opportunités que lui offrent les biotechnologies,
l’Afrique doit prendre les mesures nécessaires pour ne pas répéter sa gravissime erreur d’avoir
manqué la révolution verte et de n’avoir pas promu la recherche scientifique basée nos
connaissances endogènes
1. Renforcer les capacités financières, humaines et infrastructurelles qualifiées
2. Développer la coopération internationale dans les biotechnologies en vue d’assurer
une application efficace, effective et durable à travers des collaborations nord-sud et
sud-sud.
3. Mettre en réseau les laboratoires nationaux et centres de biotechnologies dans la sous
région et mobiliser la diaspora dans la mise en oeuvre des programmes de
biotechnologie.
4. Mettre en place les textes et cadres législatifs réglementaires nationaux et
progressivement tendre vers des législations régionales harmonisées en matière de
biosécurité. Initiatives déjà en cours.
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5. Veiller à ce que ces législations ne desservent pas les produits et marchés africains
tout en les préservant des éventuels risques.
6. Former des spécialistes africains aptes à prendre part aux grandes négociations
internationales
7. Renforcer la communication et les capacités des acteurs afin d’améliorer la
compréhension du public sur les biotechnologies.
IV. CONCLUSION
Le succès du coton biotechnologique en Afrique exige que les bonnes décisions soient prises
et les bonnes stratégies de mise en œuvre soient adoptées dans les questions de biosécurité, de
gestion de la technologie, de réglementation semencière aux échelles nationale et régionale,
de systèmes de production et les enjeux pour les pays africains. Comme le dit Aristote, si
l’humain se construit sur en accordant le désir à la fois avec la raison et avec la volonté,
comment le faire dans des situations à risques ? A l’imprévisibilité qui est dans les faits,
répond l’incertitude qui est dans les esprits. ; or l’incertitude n’est pas de bon conseil pour
décider. Tans dis que les incertitudes peuvent accroître avec les connaissances, la situation est
simultanément affectée par l’accélération du temps, si bien qu si on devait attendre les progrès
pour lever les incertitudes, il serait alors trop tard pour agir dans beaucoup de situations. Très
conscient que toute évolution n’est pas obligatoirement progrès, l’homme ne sait cependant
pas faire émerger ses projets sans en espérer du mieux. Il entend désormais agir non
seulement en connaissance de cause mais, surtout s’il y a risques, en connaissance d’effets. Il
tente de découpler la courbe de la croissance et celle de ses effets négatifs, et comment les
connaîtrait-il sans intégrer dans ses évaluations les coûts environnementaux comme les coûts
socio-économiques et éthiques ?
Les sciences de la vie interviennent dans tous les grands domaines économiques,
sociologiques et philosophiques, car à l’aube du XXIe siècle l’homme devient capable de
maîtriser le vivant. Mais cela ne le dispense pas des devoirs comme: le respect du vivant, l’
éthique, la santé, l’ environnement et le développement durable ;et des obligations comme
nourrir, soigner, guérir, prévenir, sauvegarder pour l’avenir.
Les OGM sont impliqués dans tous les processus liés à ces domaines. Les risques interrogent
la décision, ils sont déstabilisants. Décider, c’est couper, opérer un saut qualitatif au-delà de
toutes les analyse et toutes les expertises ; c’est pour chercher à résoudre les contradictions,
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choisir et donc éliminer parmi toutes les hypothèses et les alternatives. La décision est d’un
autre ordre que la simple description, ou la seule prévision, ou la toute facile convergence.
Les études scientifiques et le développement technologique qui en découle ont
continuellement ouvert de nouvelles possibilités à l’homme (la roue, le feu, l’auto, l’avion, le
vaccin, le cellulaire, …). Mais, le changement ne s’est jamais opéré sans générer des craintes
et des résistances avec beaucoup d’accent sur les dangers possibles de la technologie.
La question n’est pas de savoir si l’on doit ou pas adopter la nouvelle technologie mais plutôt
comment utiliser au mieux les nouvelles opportunités que celle-ci nous offre…et alors mettre
en place une politique réglementaire pour son utilisation.
Le coton biotechnologique :Les questions à prendre
en considération
Dr Jeremy T. OUEDRAOGO
• L’Union Africaine et les organisations régionales comme la CEDEAO et le CORAF ont clairement exprimé leur intérêt pour l’application de la biotechnologie comme une des voies d’amélioration des revenus des producteurs agricoles et pour assurer la sécurité alimentaire.
• Les applications potentielles des innovations de la biotecmoderne comprennent l’amélioration de la résistance des cultures aux insectes, maladies, plantes parasites et stress abiotiques. Toutes ces applications peuvent influencer positivement le milieu rural pauvre de l’Afrique de l’Ouest.
• L’introduction du coton biotec en Afrique de l’Ouest a suscité et commande que les questions liées aux aspects socio-économiques, institutionnels, politiques et environnementaux soient prises en compte pour assurer une exploitation bénéfique de cette innovation
L’utilisation et l’exploitation du coton biotechnologique nécessite la prise en compte
de questions importantes
• les questions de biosécurité: il est indispensable de trouver les approches pour maximiser les effets bénéfiques et minimiser les risques potentiels liés àl’utilisation des produits biotechnologiques
• les questions de la gestion technique du produit : le succès du produit tient aux stratégies de son utilisation.
• les questions relatives aux enjeux que représentent ces technologies pour l’Afrique
Sur les plans socio économiques, géopolitiques et éthique des enjeux et des défis se présentent pour le continent.
LA BIOSECURITE
Le génie génétique a le potentiel pour bénéficier tant aux pays développés qu’aux pays en développement avec des cultures transgéniques non nocifs pour l’environnement, plus nutritifs pour l’homme.
En même temps, certaines applications peuvent constituer des risques pour l’homme et l’environnement par la production d’allergènes ou autres substances toxiques pour les animaux.
Quand donc une technologie a à la fois les potentiels bénéfice et risque, les gouvernements se doivent de s’assurer que les produits dérivés d’une telle technologie sont sains.
C’est dans ce cadre que concernant la biotechnologie moderne, le protocole de Cartagena a été négocié dans les années 90 et est entré en vigueur en 2003.
• La nécessité pour chaque pays d’avoir une réglementation est impérieuse.
• L’harmonisation de ces réglementations nationales à l’échelle régionale est indispensable (CILSS, UEMOA, CEDEAO).
• La prévention et la gestion des risques sont la raison d’être de ces réglementations.
Pourquoi réglementer les cultures GM?
• Pour évaluer et réduire au minimum tout risque potentiel lié à l’environnement et àla sécurité alimentaire
• Un système réglementaire opérationnel facilite le transfert de technologies
Un système de réglementation de la biosécurité
• Sert à évaluer la sécurité des nouvelles technologies en fonction de chaque cas.
• Fournit habituellement des décisions relatives à la sécurité à d’autres entités qui prennent en considérations d’autres questions
Un bon système de biosécurité réduit les risques au minimum
Risque = Exposition x Danger• Pour une dissémination commerciale, une
évaluation exhaustive de la sécurité vérifie si le danger est minime ou presque nulle. Résultat: Le risque est réduit au minimum.
• Pour un essai au champ en conditions isolées, les mesures d’isolement sont prises pour réduire au minimum l’exposition. Lorsque l’exposition est nulle, le risque est nul. Une exposition nulle se traduit par une consommation nulle et un flux génétique non existante.
Les principaux domaines à risques potentiels sont l’environnement et la santé
• L’environnement
– Quels effets sur l’environnement ?
– Le risque de dissémination du gène modifié
– la cohabitation coton OGM et coton traditionnel est-elle possible ?,
– Les risques potentiels d’apparition d’insectes résistants au gène Bt ?
• La santé
– Résistance aux antibiotiques
– les aliments
• Allergies
• Substances toxiques
• Qualité nutritionnelle
Dans la mise en place des systèmes de biosécurité… il faut trouver le juste équilibre entre les erreurs deType I et de Type II
�� ErreursErreurs Type I :Type I : le le systsystèèmeme de de biosbioséécuritcuritééapprouveapprouve un un produitproduit de de biotechnologiebiotechnologie qui qui plus plus tardtard se se rréévvèèlele dangereuxdangereux pour pour ll’’environnementenvironnement ouou la santla santéé humaine et animale
�� ErreursErreurs Type IIType II:: ll’’approbationapprobation dd’’un un produitproduitde de biotechnologiebiotechnologie trtrèèss utile utile estest rejetrejetééee ououretardretardééee. . ((celacela arrive arrive quandquand le le le le systsystèèmeme de de biosbioséécuritcuritéé estest trop trop strictestricte au point de au point de ddéécouragercourager toutetoute rechercherecherche innovanteinnovante).).
Les questions socio-économiques
1. La gestion technique et économique de la technologie (le produit)
2. Enjeux d’équité de la biotechnologie agricole pour les agriculteurs vulnérables
3. Les Droits de propriété intellectuelle (DPI)
4. Des considérations éthiques/religieuses
• Quatre groupes sont susceptibles d’être affectés sur le plan socioéconomique par l’utilisation du coton biotec : – les entreprises qui produisent les semences,
– les agriculteurs qui les utilisent,
– les agriculteurs qui ne les utilisent pas et
– les utilisateurs finaux.
Comment faire en sorte que le coton biotechnologique soit profitable aux petits producteurs? La grande question est si le coût de la technologie peut être gardé suffisamment bas pour eux ?
• Dans la phase commerciale de l’adoption de la technologie, ces questions fondamentales sont à prendre en compte dans la négociation entre les acteurs.
• Le risque d’inefficacité économique : le coût de la technologie sera-t-il compensé par les économies réalisées sur les produits insecticides, la pression parasitaire des insectes autres que les insectes ciblés par Bt ne contraindra-t-elle pas à une protection chimique complémentaire onéreuse,
• Le risque de perturbation des filières cotonnière africaines.• Le risque de changement de perception de la part du
consommateur, en particulier Européen. Pour le moment, aucune réaction défavorable par rapport aux produits issus des cotonniers transgéniques n'est perceptible
Succès du produit
• L’efficacité de la technologie seule ne suffit pas à assurer le succès de celle-ci.
• Il est important de bien définir le produit final et ses caractéristiques techniques.
• De plus, il convient de répondre aux questions relatives à son déploiement.
• Qu’est-ce que le produit?
Un produit est un produit seulement après qu’un client l’ait acheté, votre argent est en banque et que le client ne vous poursuit pas.
Le succès d’un produit ne se défini pas par son efficacité. Un produit qui marche ne traduit que la preuve du concept.
C’est alors que le vrai travail commence car les questions préliminaires suivantes se posent :
1. Qu’est que le produit est supposer avoir comme effet?2. Comment va –t-il convenir au système de production
actuel? 3. Quels changements opérer dans les systèmes de
cultures actuels pour assurer une performance maximale au nouveau caractère? Cohabitation avec les cultures non GM
4. Où le produit va être cultivé?5. Qui va produire la semence? 6. Qui va distribuer la semence?7. Le produit va t-il être exploité sous contrat ou en
système de production libre?8. Et la réglementation semencière nationale et
régionale ? 9. Et la certification et le contrôle d’authenticité des
semences ?
• 1) le coton Bt va t-il réduire l’utilisation des insecticides et les dommages causés par les insectes cibles
• 2) le coton Bt va t-il accroitre les revenusdes producteurs?
• 3) Aura-t-on besoin de mettre en place des stratégies de gestion de la resistance aux insectes?
DPI
• Les négociations au niveau international ont permis d’aboutir à une harmonisation des critères de protection des Droits de propriété intellectuelle (DPI), principalement par l’intermédiaire de l’Accord de l’OMCsur les DPI relatifs au commerce (ADPIC), qui requiert des pays en développement la mise en oeuvre de régimes stricts nationaux de DPI.
• Les réseaux internationaux de recherche et de politique agricoles ont également encouragé les pays en développement à mettre en oeuvre les ADPIC dans le cadre d’un ensemble de politiques de promotion de la biotechnologie agricole.
Ethique
Les sciences de la vie interviennent dans tous les grandsdomaines économiques, sociologiques et
philosophiques, car à l’aube du XXIe siècle l’hommedevient capable de maîtriser le vivant. Mais cela ne le dispense pas des devoirs comme:
– le respect du vivant, l’ éthique, la santé, l’ environnementet le développement durable ;et des obligations commenourrir, soigner, guérir, prévenir, sauvegarder pour l’avenir.
Les OGM sont impliqués dans tous les processus liés àces domaines.
• La frontière entre le scientifiquementpossible et le scientifiquementfaisable/acceptable aux plans ethique/religieux
Tu ne fais pas de greffage? Pas du tout. Je tedonne exemple (extrêmepour te choquer maissurtout te faire voir ceque l’on peut faire…
Via INTERNET
Synthèse et transfertdans le riz sans jamaistoucher au cochon
LES DEFISLa nécessité d’approfondir les connaissances est une évidence. En particulier, le développement d’une capacité de formation et de recherches sur les biotechnologies et leurs applications agricoles
possibles en Afrique est une perspective qui s’impose.
1. Renforcer les capacités financières, humaines et infrastructurelles qualifiées
2. Développer la coopération internationale dans les biotechnologies en vue d’assurer une application efficace, effective et durable à travers des collaborations nord-sud et sud-sud.
3. Mettre en réseau les laboratoires nationaux et centres de biotechnologies dans la sous région et mobiliser la diaspora dans la mise en oeuvre des programmes de biotechnologie.
4. Renforcer la communication et les capacités des acteurs afin d’améliorer la compréhension du public sur les biotechnologies.
CONCLUSION
• Le succès du coton biotechnologique en Afrique exige que– les bonnes décisions soient prises et
– les bonnes stratégies de mise en œuvre soient adoptées dans les questions de• biosécurité,
• de gestion de la technologie,
• de réglementation semencière aux échelles nationale et régionale,
• de systèmes de production et
• les enjeux pour les pays africains.
Face aux OGM…
• L’homme entend désormais agir non seulement en connaissance de cause mais, surtout s’il y a risques, en connaissance d’effets.
• Il tente de découpler la courbe de la croissance et celle de ses effets négatifs, et comment les connaîtrait-il sans intégrer dans ses évaluations les coûts environnementaux comme les coûts socio-économiques et éthiques ?
L’Afrique doit décider et se décider…
• Les risques interrogent la décision. Décider,
c’est couper, opérer un saut qualitatif au-delà de
toutes les analyses et toutes les expertises ;
• c’est pour chercher à résoudre les
contradictions, choisir et donc éliminer parmi
toutes les hypothèses et les alternatives.
• La décision est d’un ordre autre que la simple
description, ou la seule prévision, ou la toute
facile convergence.