dr claude chauchard - aujourdhui.comchrono-geno-nutrition.aujourdhui.com/lp/la_bouche_ou_la... ·...
TRANSCRIPT
Dr Claude Chauchard
LA BOUCHE OU LA VIE !
Manger juste
pour rester jeune plus longtemps
DU MÊME AUTEUR
Cellulite, guide pratique, Éditions Maloine, Paris, 1978.
Toute la vérité en esthétique, Éditions Buchet-Chastel, Paris, 1980.
Vivez mieux plus longtemps, la méthode « capital-vie », Éditions Encre,
Paris, 1986.
La Cellulite, un cauchemar oublié, Éditions Encre, Paris, 1991.
Changez de ventre, changez de look, Éditions Encre, Paris, 1992.
Retraité ? Moi, jamais, Éditions Filipacchi, Paris, 1993 (en collaboration
avec Véronique Brocquaux et Jacques Chenu).
D’homme à homme, comment garder la jeunesse après quarante ans,
Éditions Michel Lafon, Paris, 1995.
Au-delà du Viagra, l’homme en questions, LPM, Paris, 1998.
Maigrir vite pour maigrir mieux, Éditions Michel Lafon, Paris, 2000.
Ces médicaments qui vont changer notre vie, Éditions Michel Lafon, Paris,
2001.
N’attendez pas de devenir vieux pour avoir envie de rester jeune, Éditions
Michel Lafon, Paris, 2003.
30 jours/10 ans de moins sans chirurgie, Éditions Michel Lafon, Paris, 2004.
Tous droits de traduction, d’adaptation
et de reproduction réservés pour tous pays.
© Éditions Michel Lafon, 2009
7-13, boulevard Paul-Émile-Victor – Île de la Jatte
92521 Neuilly-sur-Seine Cedex
www.michel-lafon.com
Je dédie cet ouvrage
au chef cuisinier Kozo Matsuo,
à mes lecteurs,
à mes patients,
à ma famille,
à mes amis,
tous ceux qui travaillent avec moi depuis si longtemps.
« L’homme en bonne santé a trop tendance à oublier,
heure après heure, sa condition singulière…
jusqu’à ce que la maladie le frappe ! »
Jean Hamburger
Tous les astérisques accolés à un mot renvoient au lexique en fin
d’ouvrage, p. …
INTRODUCTION
Comment rester jeune plus longtemps ? C’est évidemment mon obsession
quotidienne de médecin spécialiste de la prévention du vieillissement.
À qui s’adresse ce nouveau livre ? À tous ceux qui ont soudain envie de
vivre mieux et plus longtemps comme à ceux qui ont lu mes précédents
ouvrages. Vous êtes des centaines de mille à travers le monde à suivre mes
idées et je vous en remercie.
Beaucoup d’entre vous ont manifesté le désir de lire une suite à 30 jours
dix ans de moins. Eh bien, il s’agit ici d’une vraie « suite », enrichie d’un
nouveau concept (Zone Nutrition Vitalité), qui m’est apparu évident après
quelques années de recherches supplémentaires.
Zone Nutrition Vitalité : vieillir moins vite et comment s’y prendre
Ce livre concerne essentiellement ce que nous mangeons. On sait depuis
longtemps que la santé est dans notre assiette. Certes, nous sommes bel et
bien ce que nous mangeons, c’est entendu, mais ma grande découverte, ma
démonstration établie, est que nous sommes ce que nous choisissons de mettre
en bouche et ensuite d’absorber. C’est pour cela que j’ai choisi ce titre, La
bouche ou la vie. Puisque nous choisissons ce qui entre dans notre bouche,
notre longévité et notre qualité de vie sont directement liées à notre
alimentation. Je dirais même que ce choix est si vital qu’il conditionne
purement et simplement notre état de santé général. Je vais vous l’expliquer.
Ce titre, provocateur certes, fait bien sûr référence à la fameuse menace
des brigands qui détroussaient les voyageurs : « La bourse ou la vie ! » Car à
partir du moment ou l’on a compris que l’on peut creuser sa tombe avec ses
dents (je n’aime pas cette expression mais elle frappe les esprits et j’en ai
besoin pour faire réagir), le titre de ce livre veut bien dire ce que j’entends
vous démontrer ici.
Le bon choix alimentaire détermine quotidiennement la qualité de
vie, l’entrain, l’énergie, la bonne humeur, et forcément notre
longévité.
Le célèbre professeur de médecine Jean Hamburger constatait en
permanence que « l’homme en bonne santé a trop tendance à oublier, heure
après heure, sa condition singulière… jusqu’à ce que la maladie le frappe ! »
Autrement dit, il faudrait espérer une seconde vie pour corriger les erreurs de
la première. Le problème est que nous n’en avons qu’une seule ! Cela dit, La
Rochefoucaud avait noté aussi que « c’est une ennuyeuse maladie que de
chercher à conserver sa santé par un trop grand régime ». Et je suis bien
d’accord !
Dans les solutions que je vous propose, il ne s’agit pas de régime mais
seulement de bien choisir les associations d’aliments, les moments où on les
absorbe dans la journée, la façon dont on va les cuire, les présenter sur la
table, les mastiquer et enfin les absorber à l’intérieur de notre corps et de nos
cellules.
Quand j’emploie le terme « absorber » (ou assimiler), je veux parler des
nutriments qui arrivent dans notre sang et nos cellules après avoir franchi la
barrière intestinale (ou paroi intestinale).
En plus de ma conviction que « nous sommes ce que nous absorbons »,
j’ai compris à mon tour, comme Socrate, qu’il nous faut être l’espion de
toutes nos défaillances et analyser en permanence nos forces et nos faiblesses
au regard de nos préférences qui sont souvent des « addictions alimentaires » :
ouvrir les yeux en premier, et pas aussi vite la bouche !
Nous passons à table avant tout parce que nous avons faim. Bien sûr,
l’appétit est là, il faut le calmer. Mais en fait l’appétit n’est qu’une demande
pressante en nutriments indispensables à notre renouvellement cellulaire. Car
chaque jour, le saviez-vous, notre corps doit fabriquer de 50 000 à 100 000
cellules ! J’y reviendrai. Or les ingrédients que nous préférons ne contiennent
pas forcément les nutriments que notre corps réclame et dont il a besoin. Pis,
d’une manière générale, nos plats favoris, les mets les plus agréables sont
(bien trop) riches en sucre, en sel, en matières grasses, en sauces, etc. C’est ce
que l’on appelle une dérive alimentaire : l’excès en tout.
Intolérance et addictions :
Attention danger !
Hormis la force de l’habitude, il est toujours difficile de résister à un
aliment auquel l’organisme est intolérant à cause des réactions chimiques
« opium liées » (semblables à l’opium) qu’entraîne l’aliment au cours de son
assimilation digestive. Exemple : l’absorption de la protéine que l’on trouve
dans le blé, la gliadine, va entraîner la production d’un produit final de
dégradation, la gliadomorphine (c’est l’effet opioïde : « j’en veux, mon corps
le réclame »). Souvent le désir l’emporte sur la raison, il s’agit d’une pulsion
incontrôlable, une authentique addiction, ni plus ni moins. L’addiction aux
sodas ou au cola par exemple, et à tous les junk drinks, est considérable. La
raison ? Une forte présence de sucres et autres dérivés tels que l’acide
phosphorique (dans les colas).
Il faut deux à trois semaines pour se détacher d’une addiction alimentaire
simple. En règle générale tout rentre dans l’ordre avec mon programme, au
bout d’un mois de changement d’alimentation. C’est pour cela que le chef
Kozo Matsuo et moi avons conçu nos menus et recettes sur une période de
quatre semaines, la durée nécessaire et suffisante pour changer durablement le
métabolisme. Pas étonnant qu’en France 15 % de la population soit obèse et
ce n’est rien comparé aux Américains (30 %) : vive le fast-food ! « La bouche
ou la vie ! », cette expression doit commencer à résonner plus fort dans votre
esprit.
Prévention et traitement du vieillissement :
c’est possible très vite, en 30 jours, pas plus !
C’est un principe universel du monde vivant : avec des aliments de
qualité, les cellules se reproduisent au plus près du modèle initial. La
conclusion s’impose d’elle-même : plus ces cellules se ressemblent d’année
en année, moins l’organisme vieillit.
Cet ouvrage sur la prévention et le traitement du vieillissement répond
donc aux questions que l’on devrait se poser et que l’on ne se pose jamais…
Comment bien manger pour augmenter la qualité du renouvellement
cellulaire ? Comment favoriser une excellente perméabilité intestinale ?
Comment entretenir sa muqueuse intestinale pour qu’elle induise la bonne
réponse immunitaire ?
Notre paroi intestinale est l’équivalent d’un filtre de un quarantième de
millimètre d’épaisseur (imaginez, c’est de l’infiniment petit) séparant deux
mondes : l’un est extérieur, l’autre est propre à notre univers interne. En fait,
le monde extérieur de l’organisme est divisé en deux parties : les apports
externes comme l’air que nous respirons avec ses bactéries, microbes,
molécules inconnues, et d’autre part, le tube digestif depuis la bouche jusqu’à
la paroi intestinale. Le rôle de la barrière intestinale est de sélectionner dans
ce qui provient de notre tube digestif ce qui peut (ou doit) rester dans notre
corps. Dès lors que les molécules traversent cette paroi (et les cellules que
l’on appelle entérocytes* 1 et qui sont responsables de la fonction
d’absorption intestinale), elles appartiennent désormais à notre monde
intérieur. Elles ont franchi la barrière intestinale : elles ont été absorbées par
le corps.
(Schémas 2, 3, 4)
L’« univers interne » c’est donc notre corps, vous l’avez compris, notre
sang qui baigne nos tissus et qui, lui, doit rester exempt de bactéries
(abactérien). À l’état normal, les enzymes* et les mucines* appartenant au
tube digestif participent activement à l’absorption des nutriments (on entend
par nutriment toute substance nutritive qui peut être assimilée directement par
l’organisme) et ce, selon nos besoins pour produire de nouvelles cellules, de
l’énergie et de nouvelles protéines. C’est notre vocation d’espèce vivante :
fabriquer des cellules tous les jours et produire de l’énergie pour notre corps.
Je le disais plus haut, nous devons fabriquer de 50 000 à 100 000 cellules par
jour, un travail considérable à accomplir.
Et correctement, si possible !
1 Voir lexique en fin d’ouvrage, p
PREMIERE PARTIE
TOUT CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR POUR GARDER
A VOS CELLULES LEUR JEUNESSE
CHAPITRE I
LA CELLULE DANS L’ASSIETTE :
NOUS MANGEONS POUR
REPRODUIRE NOS CELLULES
(schéma 5)
Je dois préciser d’emblée que la paroi intestinale et son rôle, que j’ai
étudiés, ont fait l’objet de nombreuses recherches. Edward Bach, par exemple,
a souligné le rôle majeur de l’intestin dans l’état de bonne ou mauvaise santé,
ainsi que la nocivité des aliments trop cuits (donc dénaturés). Je veux dire par
là que la cuisson d’un aliment, quel qu’il soit, au-delà de 110 °C va entraîner
un changement important dans sa structure : il est totalement dénaturé, loin
des valeurs biologiques de son état premier, lorsqu’il était cru. Bach a
également établi des relations entre certaines bactéries de la flore intestinale et
certaines de nos maladies chroniques.
Je voudrais citer encore Paul Carton, et Catherine Kousmine (de 1980 à
1987), ou J. Burger (de 1985 à 1988), et aussi Jacques Fradin. Ces trois
auteurs ont mis en évidence le fait que nous ne mangeons plus comme
autrefois et que, du coup, certaines maladies sont devenues plus fréquentes
que d’autres. De Kousmine, il faut retenir son insistance à dénoncer le danger
des préparations industrielles, ainsi que nos carences de plus en plus
importantes en minéraux, en antioxydants*1 et en acides gras poly-insaturés.
Burger, de son côté, a surtout travaillé sur l’activité enzymatique, tandis que
Fradin a incriminé comme source de déséquilibre les carences en acides gras
oméga-3, la dénaturation des aliments cuits au-delà de 110 °C et l’action pas
toujours désirable des produits laitiers et des céréales cuites sur l’organisme
humain. Il n’est donc pas aussi sûr, contrairement à l’idée reçue, que tous ces
aliments soient aussi bons pour la santé de chacun d’entre nous. Le débat est
ouvert, à vous d’essayer ce qui vous convient après avoir lu ce livre et de vous
faire une opinion : vous restez le meilleur juge.
(schémas 6 et 6bis)
Sachez qu’il n’y a pas de mauvais aliments mais des abus, ou bien une
dénaturation par la cuisson, ou encore des aliments qui ne conviennent pas à
l’organisme de tel ou tel d’entre nous.
Plus près de nous, un chercheur de la faculté de médecine de Montpellier,
le Dr Jean Seignalet, a rassemblé, dans sa propre théorie, presque tous les
concepts précédemment énoncés. Il explique ce qu’il a compris dans sa vie de
1 Voir lexique à chaque nom suivi d’un astérisque.
chercheur à travers l’étude de la pathologie de plus de deux mille de ses
patients. Le Dr Seignalet n’est plus de ce monde, hélas, mais ses théories sont
là, bien présentes dans l’esprit des médecins qui ont suivi ses travaux. Il a
constaté la grande efficacité d’une nutrition bien choisie pour « guérir » (plus
exactement mettre en rémission) de nombreuses maladies qui ne connaissent
aujourd’hui qu’un traitement symptomatique.
Pour ma part, j’adhère à son concept associant notre alimentation et nos
maladies. Ce chercheur a passé plus de dix mille heures, c’est du moins ma
conclusion, à la bibliothèque de la faculté de médecine de Montpellier. J’ai
fait sa connaissance il y a longtemps, il était mon voisin à Saint-Gély-du-
Fesc, un village situé à côté de Montpellier, proche des hôpitaux où je faisais
mes études. Je le croisais souvent. Puis le hasard a voulu que ce soient mes
patients qui me reparlent de lui. Et là, j’ai entrepris de lire ses ouvrages et de
me rapprocher de ses idées qui, au fil de mes lectures, me semblaient
étrangement proches des miennes.
Le Dr Jean Seignalet parle de perméabilité intestinale, d’alimentation,
d’insulinorésistance*, des acides gras, de l’oxydation des membranes et de
l’intoxication des cellules. Il évoque l’importance de l’évacuation des déchets
de l’organisme, parle d’intolérance alimentaire… comme je l’écris et le
pratique tous les jours !
J’ai voulu en savoir plus, en lisant son ultime ouvrage, L’alimentation ou
la troisième médecine1. Plus de doute possible : nous partageons énormément
de choses, nous avons les mêmes idées et une même façon d’exercer la
médecine préventive. Seule différence entre lui et moi, je suis plus axé sur
l’anti-âge, j’agis avant la maladie pour prolonger la qualité de vie, il était plus
axé sur les maladies, autrement dit sur le traitement de ces pathologies. Mais
nos conceptions de base sont très proches.
C’est ainsi que j’ai progressivement fusionné mes propres connaissances
avec celles de tous les auteurs que j’ai pu lire et notamment avec celles du Dr
Seignalet. Mais je me dois de citer aussi le Pr Jacques Mirouze, mon maître à
la faculté de Montpellier, ou le Pr Jacques Bringer, mon ami d’enfance et
aujourd’hui doyen de la faculté de médecine ; je peux citer encore le Dr
Jacques Moron, ou le Dr Georges Debled, ou le Pr Klotz qui a écrit Les
glucides maudits1. Ce dernier ouvrage m’a ouvert les yeux en son temps sur
l’insulinorésistance* et les mauvais sucres, ceux que nous devons maudire et
éviter de consommer trop souvent, ces mauvais sucres ou glucides
dévastateurs pour tous les organismes.
(Schémas 7, 7 bis et 7 ter)
Bref, c’est en rencontrant ces hommes et en étudiant de près leurs
différentes publications ajoutées à mes propres expériences médicales que
j’en suis arrivé à conclure de manière irréfutable que…
1 Collection Écologie humaine, François-Xavier de Guibert, 1996.
Mieux manger conduit non seulement
à une excellente qualité de vie
mais aussi à une espérance de vie plus longue
La majeure partie de nos troubles de santé et affections diverses ayant
plusieurs facteurs, la génétique bien sûr, l’environnement aussi, mais surtout
l’alimentation et donc la faculté de l’intestin à filtrer les bonnes molécules
c’est-à-dire la perméabilité intestinale ou absorption (voir chapitre III), c’est
en fait un enchaînement à plusieurs niveaux qui conditionne notre état
général. D’où l’importance du choix des aliments en fonction de leurs
propriétés d’assimilation et d’absorption digestive, mais tout autant de leur
préparation culinaire ! Ce dernier point est crucial pour que le plaisir reste de
la partie : je vous engage donc à suivre et respecter à la lettre les modes et
temps de cuisson de nos recettes !
Cela dit, l’un des avantages du programme « Zone nutrition vitalité » (ou
programme ZNV), la longévité, n’est pas ce qui est le plus important. Vivre
plus longtemps est assurément une bonne chose, qui le nierait ? Mais ce qui
importe, c’est dans ce cas de vivre mieux, d’être plus énergique, plus gai tous
les jours, conserver sa mémoire, retrouver une belle peau. Voilà le vrai
changement que je vous propose dans la deuxième partie de cet ouvrage,
grâce à ce programme de menus et recettes que le chef Kozo Matsuo et moi-
1 Flammarion, 1973.
même vous invitons à suivre pendant trente jours. Il ne vous reste plus qu’une
solution pour en ressentir très vite les vrais bénéfices-santé : passer
rapidement à l’application des préceptes après avoir achevé la lecture de cet
ouvrage. Comme je le dis toujours à mes patients nouvellement informés,
maintenant que vous savez, vous n’avez plus d’excuses !
CHAPITRE II
CE QU’IL FAUT SAVOIR POUR MANGER « JEUNE »
APPLICATIONS PRATIQUES
Bien avant que nous ressentions une diminution de nos capacités
physiques, les premiers signes annonciateurs de l’avancée en âge se lisent sur
la peau, et d’abord celle du visage. Ces nouvelles rides superficielles, ces
légères taches, ces toutes petites lésions annonciatrices démontrent à
l’évidence une diminution de nos fonctions de reproduction cellulaire à
l’identique. Or chaque jour, répétons-le, notre corps doit fabriquer de 50 000 à
100 000 cellules, ce qui représente dix mille milliards de cellules sur une
durée de sept ans, le temps nécessaire à une reconstitution entière et complète
de notre organisme ! Alors, pourquoi vieillissons-nous si notre corps est en
quelque sorte « remis à neuf » en permanence et en totalité tous les sept ans ?
Tout simplement parce qu’il faut des nutriments très bien choisis pour que les
cellules se renouvellent dans une qualité proche de leur modèle initial ! À
défaut, ces cellules se dégradent d’année en année… et l’organisme vieillit.
En réalité, nous sommes programmés pour vivre cent vingt ans.
Quelle attitude adopter devant cette réalité ? Chacun de nous est dès lors
confronté à un choix devant lequel il y a plusieurs comportements
envisageables :
L’attitude destructrice : « Cela ne m’intéresse pas, je n’ai aucune
intention de renoncer au plaisir de la cigarette, je veux boire autant qu’il me
plaît, manger tout ce que j’aime, ne rien faire rien de spécial pour protéger ma
santé et mon avenir, bref je me moque de brûler la chandelle par les deux
bouts. » Pourquoi pas ?
L’attitude concernée : « La question est intéressante, je veux bien suivre
quelques conseils… Mais pas changer radicalement mes mauvaises habitudes
alimentaires. »
L’attitude responsable : « Ma vie, ma longévité sont très importantes pour
moi et mes proches. Je ne veux pas traiter mon corps comme un simple
vêtement. Je souhaite sincèrement tout entreprendre pour vivre mieux, plus
longtemps. Et pour vieillir le mieux possible, je veux bien accepter de
“manger jeune”, même si je dois y rencontrer parfois quelques contraintes
nouvelles. » Nous voici face au vrai choix : « La bouche ou la vie » ! Allons
plus loin pour le mettre en œuvre.
À l’évidence, mon but, dans cet ouvrage, est de m’adresser surtout aux
hommes et femmes responsables. Que doit-on faire alors, comment s’attacher
à contrôler l’usure de son corps et participer activement à la réparation de tout
ce qui se dégrade trop vite ? Comment parvenir à maintenir son physique, à
rester jeune longtemps ? Avant toute chose, il est indispensable de
comprendre comment fonctionne notre organisme.
Commençons donc par mettre en place les moyens de compréhension du
fonctionnement d’un corps humain pour qu’il reste jeune plus longtemps.
Notre santé et notre longévité
sont directement liées à notre alimentation
Tout être humain naît, grandit, arrive à son apogée (la cinquantaine) puis
l’organisme s’use, vieillit et meurt. Nous passons à table parce que nous
avons faim. Mais, nous l’avons dit, l’appétit n’est qu’un signe, une demande
pressante en nutriments indispensables au renouvellement cellulaire
quotidien. Or les ingrédients que nous préférons ne sont pas forcément au
goût de notre corps. Pis, on peut affirmer que, d’une manière générale, les
mets les plus agréables sont trop riches en sucre, en sel, en matières grasses,
en sauces, etc. Je répète cela volontairement, pour que le concept soit bien
ancré dans votre esprit.
Or si nous consommons des aliments qui ne conviennent pas à notre
corps, l’absorption intestinale, c’est-à-dire le passage des nutriments de
l’intestin vers le sang et la lymphe (le milieu intérieur nourricier des cellules),
va en être dangereusement affectée.
On sait confusément et depuis longtemps que notre santé est liée à ce que
l’on accepte de mettre dans son assiette puis dans sa bouche. Mais qui s’en
préoccupe suffisamment ? Pourtant le lien entre carences alimentaires et
maladies graves est établi depuis plus d’un siècle. Mieux, il est aujourd’hui
prouvé que la survenue plus ou moins tardive des deux principales causes de
décès (en France notamment) – à savoir les maladies cardiovasculaires et les
cancers – est étroitement liée à notre façon de manger. Les exemples de
relation directe entre « bonne nutrition » et « bonne santé » sont aujourd’hui
éloquents : ainsi en est-il de l’athérosclérose, phénomène de durcissement de
la paroi des artères, qui peut être stoppée voire inversée si on limite les acides
gras saturés, les graisses animales, les plats en sauce, les fritures et le sel !
(Schéma 8)
Du jardin à l’assiette,
de l’assiette à la bouche,
de la bouche à l’estomac,
« de la bouche à la vie de nos cellules ».
Essayons de comprendre maintenant le parcours de la nourriture dans
notre organisme et comment notre corps fonctionne. Pour ce faire, nous allons
choisir, au hasard, une graine potagère aussi courante que sympathique : le
petit pois.
Tout organisme vivant (dont le petit pois fait partie comme l’être humain)
est constitué de glucides, protides, lipides, d’eau, de minéraux, de vitamines,
d’acides nucléiques, d’oligoéléments… Le petit pois donc, une fois cueilli, est
destiné à être consommé et pour cela rendu goûteux, juteux, savoureux, plus
salé, moins salé, plus sucré, moins sucré, etc.
À ce stade, trois observations :
– Sur les conditions dans lesquelles ce petit pois a poussé (culture
biologique ou pas mais peut-on tout contrôler ?), est-il frais écossé ou
congelé, etc.
– Sur les conditions dans lesquelles ce petit pois a été cuisiné,
relativement peu cuit, c’est-à-dire sans changements dans ses structures
moléculaires, ou alors bien cuit, ce qui entraîne inévitablement un
changement de ses structures nutritionnelles.
– Sur les conditions dans lesquelles ce petit pois va être mangé, c’est-à-
dire bien écrasé en bouche ou non. Car d’ores et déjà, à ce niveau, il faut bien
intégrer que la mastication est primordiale pour la digestion ultérieure. En
effet, le travail de mastication est vital pour l’action des sucs salivaires, de la
ptyaline* (enzyme soluble de la salive qui transforme par hydrolyse les
glucides ou sucres en maltose), pour préparer l’absorption des aliments, leur
digestion et commencer à diviser les multiples nutriments de l’aliment
considéré.
Une fois le petit pois transformé en bouillie puis avalé, l’action de
l’estomac et des sucs gastriques est d’autant facilitée et ils n’ont plus qu’à
s’attacher à continuer la trituration non plus mécanique, mais chimique des
aliments : dégradation de toutes les structures, des composantes de l’aliment
avant de le faire passer dans l’intestin grêle (celui qui est long – dit aussi petit
intestin – par rapport à celui qui est gros et court, le côlon), qui lui fait suite.
L’intestin dans son ensemble va ensuite utiliser ses sucs, ses systèmes
enzymatiques (les dessiccateurs les plus puissants que l’organisme peut
sécréter) et toutes ses bonnes bactéries pour terminer l’assimilation du petit
pois.
Ainsi va notre petit pois, transformé en substance nécessaire et utile.
Épuré, nettoyé, désinfecté aussi, ce petit pois se présente enfin sur le « tapis
rouge de notre vie » : je veux parler ici de la surface de notre intestin, de ses
cellules spécialisées (avec leur bordure en « brosse » autorisant ou non le
passage vers l’intérieur de notre organisme) qui nous font vivre tous les jours
en sélectionnant ce qui va être absorbé puis transféré dans le sang ou éliminé
par les selles.
Absorption intestinale :
l’importance des cellules immunitaires
Si les nutriments digérés demeuraient dans le tube digestif, la digestion ne
procurerait aucun bénéfice à notre corps. Il faut le passage des nutriments de
l’intestin vers le sang – que l’on nomme l’absorption – pour profiter de ce que
nous « absorbons », justement.
L’organisation anatomique de la muqueuse intestinale permet aux
capillaires sanguins et lymphatiques* d’être très près des cellules absorbantes
de la muqueuse et, par conséquent, d’absorber rapidement les nutriments afin
de les transporter vers toutes les cellules de l’organisme.
Notre surface intestinale, on a du mal à le croire, est de 350 m2, plus
grande que deux courts de tennis réunis ! C’est sur cette surface que se fait la
plus grande sélection cellulaire, et c’est ici que se trouvent également, sous les
cellules de la paroi intestinale, 80 % de nos cellules immunitaires. Ces
cellules sont logées et amassées au sein de groupes de cellules appelées les
plaques de Peyer.
On appelle ces cellules les sentinelles de notre organisme, les
« veilleuses » de jour comme de nuit qui contrôlent tout. Rien de ce qui est
étranger ne peut franchir cette barrière. Qu’on se le dise, l’ordre est formel, il
faut neutraliser les molécules indésirables. Toute molécule inconnue des
cellules immunitaires sera détruite immédiatement et c’est tant mieux !
Ici intervient une notion nouvelle et importante, je dirais majeure. Notre
santé se construit dès le choix du petit pois jusqu’à son arrivée dans l’intestin
grêle, au moment où il n’est plus que fractions partielles de substance vitale et
de nutriments extrêmement simplifiés et prêts à franchir la barrière intestinale
pour s’installer dans l’univers de notre circulation sanguine, artérielle ou
lymphatique*, puis cellulaire. C’est là que va être utilisée notre bouillie de
petit pois fractionnée en microparticules. Ces microparticules parviennent
devant la membrane de chaque cellule qui va alors sélectionner ce que cette
bouillie lui apporte et décider d’intégrer ou non les substances qui lui sont
utiles pour se reproduire.
Pour simplifier, on peut dire que ces microparticules de petits pois sont
reconnues puis acceptées (un peu comme un visa sur votre passeport vous
laisse entrer dans le pays) par la membrane de la cellule et « admises » pour
entamer le renouvellement et la production d’énergie nécessaire à cette
activité cellulaire.
Au terme du parcours du petit pois, depuis le jardin potager jusqu’à nos
cellules, il s’est passé beaucoup de choses dont il faut maintenant tirer les
enseignements utiles à notre vie quotidienne.
Filtrer les bonnes molécules et éliminer les mauvaises :
deux barrières
Il est temps d’insister sur ce que la médecine appelle la perméabilité
intestinale, caractérisée par la faculté de l’intestin de filtrer les bonnes
molécules et de rejeter les mauvaises.
Cette perméabilité est contrôlée par les cellules de l’intestin, les
entérocytes*, qui permettent le transit sélectif des nutriments de l’intestin vers
le milieu intérieur en passant par le sang.
Ici deux facteurs fondamentaux pour notre vitalité et notre longévité :
l’activité filtrante des cellules intestinales qui rejettent ce qui leur semble
indésirable d’une part, puis l’activité des cellules immunitaires sous-jacentes
qui éliminent à leur tour toutes les substances nocives ou non désirées ayant
franchi à tort cette première barrière intestinale dite première barrière de
protection. Ainsi, il existe une double protection : par les cellules intestinales
d’abord, puis par les cellules immunitaires qui rattrapent les erreurs de
passage. Vous l’avez compris, il existe donc deux filtres de sélection, deux
barrières, l’une intestinale, l’autre étant celle des cellules du système
immunitaire. Aucune erreur ne devrait être possible, mais ce n’est pas si
évident.
On comprend que la qualité de la digestion soit primordiale, c’est la phase
d’assimilation. Mais on comprend aussi que la réponse immunitaire est tout
aussi fondamentale. Dans un deuxième temps, il s’agit de détruire à l’aide de
méga cellules toutes particules alimentaires ou bactériennes, virales,
fongiques, etc., reconnues indésirables. À ce niveau de sélection et de triage,
un bon système immunitaire est celui qui sait trier correctement, sélectionner,
ce qui est bon pour le corps. Il entretient un état de « non maladie ».
Mon approche de la médecine préventive du vieillissement a pour objectif
avant tout d’assurer et d’indiquer à chacun que l’on ne peut commencer à
envisager de vivre mieux, plus longtemps, qu’après avoir pris conscience,
non seulement de ses choix alimentaires – nous y reviendrons –, mais aussi
de l’importance de la perméabilité intestinale et de notre système de réponse
immunitaire que nous allons maintenant étudier de près.
CHAPITRE III
NUTRITION, LONGEVITE ET QUALITE DE VIE :
LA PERMEABILITE INTESTINALE AU CRIBLE
Nous connaissons tous des hommes et des femmes qui ne font pas du tout
leur âge (quel plaisir d’entendre cela et qui n’y est pas sensible ?) Et vice
versa, l’expression « quel coup de vieux… » est bien connue (mais là, quelle
gifle, quel camouflet ressenti !). De même, pourquoi certaines personnes ont-
elles une vilaine peau, des allergies, des rhumatismes, souffrent régulièrement
de colites, ou développent un cancer ? Quel est donc ce mécanisme mal connu
de mise en place du vieillissement et des maladies ? Essayons de répondre
progressivement à ces questions.
Nos maladies, pour la plupart, ont plusieurs causes : la génétique bien sûr,
l’environnement aussi, mais surtout l’alimentation et… les troubles de la
perméabilité intestinale ! En fait c’est un enchaînement à niveaux multiples
qui conditionne le tout. « La bouche ou la vie » prend ici toute sa
signification : le choix des aliments, leur préparation et leur absorption
digestive sont primordiaux, tout comme sont importants aussi
l’environnement des repas et la convivialité qui doit les entourer.
Le bol alimentaire est transformé (rappelez-vous le parcours du petit pois
dans le chapitre précédent). Il franchit l’orifice de sortie de l’estomac (le
pylore), après un délai variable selon les aliments (rapidement pour les
liquides comme l’eau, plusieurs heures pour les viandes). Le duodénum,
première partie de l’intestin, met en contact le bol alimentaire avec la bile et
les sucs pancréatiques. À la sortie du duodénum, les aliments avalés sont
réduits à l’état de pâte appelée chyme ou chyle. Et la traversée de la partie
finale de ce tube digestif tapissé à l’intérieur de cellules va permettre aux
nutriments de pénétrer dans le sang, la lymphe puis les cellules.
La bile a son importance : son rôle est de fragmenter les graisses en toutes
petites particules. Les sucs pancréatiques, secrétés par le pancréas, se
déversent aussi dans le duodénum. Ils contiennent plusieurs enzymes* pour
finir de dégrader les particules alimentaires. Le chyme continue sa
progression vers l’intestin grêle, termine la transformation définitive des
aliments en particules de plus en plus fines, suffisamment petites pour pouvoir
passer dans le sang, les fameux nutriments, et ainsi commence l’absorption.
Ces nutriments qui, soit passent dans le sang en traversant la paroi intestinale,
celle de l’intestin grêle, soit – pour les déchets non utilisables par la cellule,
deviennent les matières fécales, qui seront éliminées par le côlon et le rectum.
Les matières fécales sont remplies de substances nocives ou cancérigènes,
neutralisées, qui doivent être évacuées au plus vite. D’où l’importance de
lutter contre la constipation, souvent due à un ralentissement du transit du bol
alimentaire dans le tube digestif et en particulier au niveau du côlon et du
rectum.
Dans leurs parcours tout au long du tube digestif, les nutriments sont
progressivement assimilés par les cellules. C’est la sélection des nutriments :
si elle est bonne, on dit que la perméabilité intestinale est excellente. Dans le
cas contraire, on parlera d’hyperperméabilité intestinale qui va entraîner de
nombreuses maladies.
Comme je l’ai expliqué précédemment, le filtre intestinal est aussi
composé, au-dessous, de cellules du système de réponse immunitaire qui
contrôlent ce qui passe à travers cette membrane intestinale, refoulant les
ennemis, c’est-à-dire certaines bactéries et molécules étrangères au monde
intérieur de notre corps. D’où la nécessité et l’obligation de la part de ce
système de réponse immunitaire de détruire ces molécules grâce à de grosses
cellules dites macrophages*. Si par accident ces macromolécules alimentaires
et bactériennes franchissent cette membrane et passent dans le sang, elles vont
être véhiculées vers les cellules du corps, comme les autres. L’« accident » est
l’anomalie qui crée l’hyperperméabilité intestinale puis le passage de
molécules non désirables (à l’état normal de perméabilité intestinale cela
n’arrivera pas). S’ensuit alors un enchaînement de mauvaises réactions que je
vais décrire dans la partie « Quand tout va mal » de ce même chapitre.
Commençons donc par le meilleur, « Quand tout va bien », pour remonter le
moral avant d’annoncer une mauvaise nouvelle !
Quand tout va bien
D’abord notre bol alimentaire est bien trituré mécaniquement par la
bouche, l’estomac, bien travaillé aussi par nos sucs digestifs, enzymes*
digestives et autres sécrétions, « les mucines* ». Si la perméabilité est intacte,
les bonnes particules alimentaires sont digérées (ou absorbées) et passent à
travers le filtre intestinal.
Grâce à la présence d’enzymes qui catalysent les réactions biochimiques
chez les êtres vivants, une transformation chimique se réalise en quelques
minutes. Ici chaque organisme contient plusieurs milliers d’enzymes de type
différent (lesquelles sont des protéines qui, comme toutes les protéines, sont
constituées d’acides aminés). Sans enzymes en nombre suffisant pour une
même réaction, celle-ci prendra beaucoup plus de temps pour s’effectuer,
c’est dire leur importance. Les enzymes digèrent et assimilent les protéines
essentiellement au niveau de l’intestin grêle.
Vu l’importance de ces enzymes, il est nécessaire, pour que le corps les
fabrique plus vite, de manger des crudités tous les jours, à chaque repas, et de
ne jamais trop cuire les aliments afin de ne pas détruire ces enzymes (adoptez
les modes de cuisson choisis par le chef Matsuo). Ainsi une alimentation riche
en enzymes contient aussi des fruits, des légumes crus, des graines et céréales
germées, des oléagineux et des algues. Tous ces bons aliments favorisent une
bonne digestion et maintiennent un intestin sain qui absorbe ce qu’il faut, et
pas plus, c’est-à-dire une excellente perméabilité intestinale.
Quand tout va mal
Que se passe-t-il quand tout va mal et ce, jusqu’au pire, la maladie, la
vraie, celle qui peut même nous emporter ?
Je viens de l’expliquer en partie plus haut, il existe deux facteurs
déterminants pour perturber l’équilibre intérieur et l’activité de nos cellules.
L’alimentation et ses travers entraînent les troubles de la perméabilité
intestinale. Bien sûr, une autre muqueuse que la muqueuse intestinale peut
aussi générer des problèmes, par exemple la muqueuse pulmonaire et ses
alvéoles à travers lesquelles passe tout ce que l’on respire et inhale. En
particulier le tabac, mais aussi la pollution atmosphérique, etc. Les mauvaises
molécules peuvent ainsi choisir d’entrer dans notre corps par cette voie
aérienne, surtout les virus, les bactéries, le pollen, etc., ou par l’intestin. Ces
deux voies d’accès à notre milieu intérieur créent 90 % des problèmes de
santé.
L’intestin compte plus de bactéries que le corps n’a de cellules (la
quantité se compte en milliards, 1014 exactement !). La flore intestinale, elle,
contient environ cinq cents espèces de bactéries parfaitement tolérées, on dit
qu’elles vivent en symbiose avec l’organisme. Cette flore bactérienne est
nécessaire à notre vie, à notre survie et à notre digestion. Sans ces multiples
bactéries aucune digestion correcte n’est possible, donc pas d’absorption des
nutriments essentiels, donc pas de vie !
(schéma 9, flore intestinale)
Quand « tout va mal » à cause d’une alimentation mal choisie, trop de
sucres rapides, trop de féculents, trop de gras, de sel, d’huiles chauffées et
dénaturées, trop de protéines chauffées et transformées, trop de graisses
animales, trop d’hydrates de carbones, de fritures, etc., la bonne perméabilité
ne joue plus : un peu comme sous la pluie si j’ose dire, quand un imperméable
trop mouillé laisse finalement passer l’eau (hyperperméabilité en quelque
sorte).
Les conséquences immédiates de cette mauvaise alimentation sont les
suivantes : présence de grosses molécules alimentaires non absorbables par
l’intestin et agressives. Je l’ai déjà dit, cela va entraîner un surcroît de travail
pour les digérer, et aussi une disjonction de nos cellules entérocytes* qui vont
s’écarter et devenir en conséquence perméables à ces molécules.
Et nous voilà envahis de substances indésirables qui vont pénétrer
littéralement notre corps. Effet « trop de pluie », trop mouillé, trop de déchets,
l’imperméabilité a disparu. Ce trop de molécules agressives pour l’intestin est
ce qui reste après avoir absorbé les nutriments. Ces déchets toxiques vont
finir, dans le meilleur des cas, par constituer les selles. Or ils irritent l’intestin.
C’est pourquoi il faut absolument les éliminer au plus vite pour éviter la
réabsorption à l’intérieur du corps de substances cancérigènes incluses dans
ces déchets.
Envie d’uriner ou d’aller à la selle ? N’attendez surtout pas : il faut éliminer
très vite ! Méfiez-vous de vos déchets, ils sont toxiques !
– Que se passe-t-il alors pour toutes ces molécules ? Comment
l’organisme va-t-il les traiter, les éliminer ?
Vous l’avez compris, le corps humain absorbe, utilise et élimine. Une
variété de bactéries nouvelles vient au secours de la digestion pour mieux
assimiler ce bol alimentaire et favoriser d’un côté l’élimination par les selles,
de l’autre ce que le corps doit absorber.
Quand la digestion est difficile, ces bactéries nouvelles et puissantes –
dites bactéries de putréfaction* – entraînent malheureusement quelques
inconvénients : ballonnements, douleurs abdominales, ventre « gonflé »,
émission de gaz… La plupart du temps ces gaz sont nauséabonds, sulfureux.
Un intestin et un corps normal vivent silencieusement, ne l’oubliez pas :
aucune douleur, pas de ballonnements, très peu de gaz, lorsque vous appuyez
sur votre ventre il est plat, non sonore, non douloureux.
En consultation j’examine toujours l’état de la bouche, de la langue,
chargée ou non, et l’état abdominal très important (ventre plat ou non). Dans
le cas où il y a excès de flore de putréfaction*, la digestion est lente, la langue
devient chargée et l’haleine parfois fétide ou désagréable. Notez que la
mauvaise haleine n’est pas toujours due à des dents cariées ou mal entretenues
comme on le laisse entendre trop souvent, mais aussi, fréquemment, à la
régurgitation de cette flore malsaine du côlon vers l’intestin grêle et de là
s’exhalent des gaz émis par la bouche, vous avez alors mauvaise haleine !
Ne cherchez plus, vous avez enfin compris la cause de certains de vos
problèmes. À cela peut s’ajouter une mastication trop rapide qui entraîne les
mêmes troubles : le côlon doit alors faire le travail qui aurait dû être préparé
en haut du tube digestif, et ce, grâce au secours de cette flore nouvelle, et
salutaire, en l’occurrence.
Notre réponse immunitaire va bien sûr permettre la destruction de la
plupart de ces grosses molécules alimentaires et bactériennes qui traversent
l’intestin à tort. Vous l’avez bien compris, cela se produit lorsque l’intestin est
en mauvais état, irrité par une nourriture mal choisie, des allergies
alimentaires, des bactéries, des virus, des champignons, etc. Autant de raisons
d’irriter cet intestin qui devient douloureux, ballonne, crée des gaz. Bref cela
va mal à l’intérieur du tube digestif, comme dit l’expression populaire, « ça
ballonne, ça pétarade » ! Il faut remédier à tout cela, remettre de l’ordre,
réparer cette muqueuse, rétablir donc une bonne perméabilité où ne passeront
que les bons nutriments et les bonnes molécules, quel bonheur !
Ici se trouve la genèse de tout ce qui va suivre à l’intérieur de notre corps.
Si vous avez compris que votre système intestinal va mal, qu’il est devenu
perméable à des substances bactériennes et alimentaires entre autres, alors
vous êtes sur la bonne voie pour réagir et agir.
À ce stade où certaines molécules indésirables ont réussi à échapper à la
vigilance du système de réponse immunitaire, elles vont entrer en contact
avec les cellules. Dès lors, ces substances et ces grosses protéines
moléculaires arrivent à la surface des cellules afin d’être utilisées
normalement. La plupart de ces molécules sont inconnues de la cellule et vont
être disqualifiées, inaptes à pénétrer l’univers intracellulaire*, inaptes à
produire d’autres cellules, inaptes à fabriquer de l’énergie. Ces substances et
ces protéines sont donc rejetées à la surface des cellules.
C’est un peu comme si la cellule refusait cette molécule inconnue parce
qu’elle la juge inapte à fabriquer ou de l’énergie ou d’autres cellules. La
membrane de la cellule rejette donc les molécules indésirables et l’on retrouve
ici les grosses cellules du système de réponse immunitaire, macrophages*,
polynucléaires* en particulier, qui vont se charger d’évacuer ces molécules
indésirables. Les cellules emmagasinent tout cela et vont les déverser vers les
émonctoires*, la peau, les poumons, les reins, les intestins, nos quatre voies
possibles d’élimination : « IL FAUT ELIMINER ».
D’autres situations peuvent se produire au moment où ces molécules se
présentent à la surface de la cellule. Il y a donc rejet et appel aux cellules
immunitaires. Ces cellules appréhendent la nature des protéines à éliminer et
les absorbent à l’intérieur de leur cytoplasme pour les détruire. Mais là peut
parfois se produire une confusion : les molécules à détruire sont proches de
certaines molécules de notre organisme. Et le système de réponse immunitaire
n’est pas toujours fiable à 100 %. En détruisant les protéines indésirables, il
peut aussi détruire certaines protéines de notre organisme, proches en
structure des précédentes, entraînant une confusion immunitaire, par exemple
dans le tissu thyroïdien, entraînant une thyroïdite, ou dans le pancréas,
entraînant un diabète immédiat, etc. (maladie accidentelle liée à cette
confusion).
Et ce n’est pas tout ! D’autres molécules bactériennes ou alimentaires, qui
n’activent pas le système de réponse immunitaire, vont connaître d’autres
parcours… Certaines vont être oxydées, détruites ou partiellement
neutralisées par le système de réponse sans réaction auto-immune et vont
s’accumuler dans le système extracellulaire, mais aussi intracellulaire*. Cela
se produit parce que la membrane cellulaire a aussi la capacité d’accepter
certaines de ces molécules, elle les fait entrer dans la cellule non pas pour les
utiliser afin de fabriquer d’autres cellules, puisqu’elles ne sont pas qualifiées
pour cela, mais simplement pour achever de les oxyder, de les réduire en
déchets qu’elles vont empiler dans des sortes de mini « sacs-poubelles ». En
quelque sorte, c’est un soulagement pour le système de réponse immunitaire
mais un surcroît d’effort pour la cellule.
Entre-temps, n’oublions pas de protéger notre foie qui est sans conteste la
grande porte de sortie des toxines. Non seulement il filtre et élimine les
déchets comme le font les autres émonctoires* mais il est aussi capable de les
neutraliser s’il est en bonne santé.
(schéma 10)
Attention, tout va bien jusqu’à une certaine limite ! Quand on est jeune,
disons, jusqu’à vingt-cinq ans, l’organisme oxyde tout ou presque, et peut
tolérer plus longtemps cette voie de traitements des déchets, cette
accumulation intracellulaire*. Mais lorsque l’on avance en âge, les déchets
intracellulaires* s’accumulent et finissent par perturber le bon fonctionnement
cellulaire. Le métabolisme de la cellule se complique, l’information circule
mal, partout l’activité cellulaire s’affaiblit. Bref, la cellule devient malade,
elle se renouvelle de moins en moins à l’identique, jusqu’à devenir à
l’extrême une cellule de morphologie et de comportements anormaux : il y a
mutation cellulaire c’est-à-dire acquisition de nouveaux caractères qui se
transmettent aux cellules nouvellement fabriquées. Vous venez de
comprendre par cette dernière explication le cheminement de la cellule qui
devient cancéreuse, et qui peut s’autodétruire. On appelle cela l’apoptose, une
forme d’hara-kiri !
– L’origine de bien des maladies
Il y a probablement, dans ce mauvais parcours où « tout va mal », une des
explications des pathologies extrêmes de l’organisme humain. La cellule est
asphyxiée par des déchets de plus en plus nombreux, elle « perd le nord » en
quelque sorte et se reproduit de moins en moins à l’identique pour devenir
plus tard une cellule cancéreuse. Oui, la cellule perd en quelque sorte le
nord car les messages électriques entre molécules fonctionnent mal, tout
comme les molécules énergétiques dites A.T.P. (voir plus loin p. …) sont mal
fabriquées, donc pas d’énergie pour que se déplacent, vibrent et vivent les
molécules. Plus rien ne se déplace et le noyau de la cellule, avec son ADN,
envoie de moins en moins d’ordres de fabrication de protéines : l’organisme
fonctionne au ralenti, il vieillit plus vite. C’est le « coup de vieux »… ou le
coup d’arrêt. Le titre de cet ouvrage, La bouche ou la vie !, ne prend-il pas ici
tout son sens ?
D’autres maladies apparaissent aussi avec cette anomalie : l’arthrose, une
des pathologies les plus répandues, l’excès de cholestérol bien sûr, avec le
vieillissement prématuré des artères (artériosclérose* et athérosclérose*), la
maladie de Parkinson où les cellules qui produisent de la dopamine* sont
inaptes à fonctionner normalement. La maladie d’Alzheimer avec ses dépôts
de plaque amyloïde (autrement dit, de grosses molécules envahissent le
cerveau pour le détruire progressivement).
– Rappel important : molécules indésirables et évacuation
Lorsque cette activité d’élimination des déchets propre à la cellule est trop
importante et qu’elle dépasse nos capacités d’évacuation, alors des maladies
dites d’élimination vont se développer au niveau de nos émonctoires. Les
molécules reconnues comme indésirables par l’ADN de la cellule (autrement
dit notre code génétique) ne sont même pas acceptées à l’intérieur de la
cellule, elles sont refoulées. Et ce sont les cellules du système immunitaire qui
volent au secours de la cellule pour venir absorber ces molécules et ensuite
vont, en quelque sorte, les « recracher ». J’emploie ce mot car ces cellules
immunitaires éclatent pratiquement au niveau de l’émonctoire*, un peu
comme une benne se déverse sur le brûloir des déchets. La cellule
immunitaire laisse éclater ces déchets toxiques au niveau de l’émonctoire*.
Un exemple simple : n’éternuez-vous jamais au cours ou à la fin d’un repas ?
Ceux qui le font trop souvent expriment alors l’évacuation immédiate de
toxines, de molécules non désirées, éliminées ainsi par les voies aériennes
supérieures, autant de causes qui peuvent entraîner rhinites chroniques,
asthme, bronchites, alvéolites, etc. Au niveau de l’émonctoire* « peau », cela
peut entraîner plusieurs affections tout aussi chroniques, depuis les simples
démangeaisons jusqu’à de l’eczéma, du psoriasis au psoriasis rhumatismal.
Je pense que 80 % des maladies de peau peuvent être guéries, si
incroyable que cela puisse paraître, par une nouvelle alimentation qui va
réparer la perméabilité intestinale.
Enfin au niveau de l’émonctoire* « rein », cela va entraîner aussi des
infections, des néphrites, des cystites à répétition, etc. Et pour finir, le côlon
lui, va souffrir de colites, infections, inflammations, maladie de Crohn, etc.
Eh oui, « la bouche ou la vie » n’est pas une vaine formule !
On peut donc soigner toutes ces pathologies d’élimination en changeant
son alimentation et en soignant son intestin ainsi :
Ma prescription réparation intestinale, réparation perméabilité,
réparation anti-âge basique
Vous pouvez améliorer l’état de votre intestin
– En lui apportant un facteur de croissance épidermique, la salive apporte
ce facteur, mastiquez vos aliments jusqu’à les réduire en bouillie.
– En lui apportant des probiotiques, Saccharomyces boulardii ou
Lactobacillus casei, etc.
– En lui apportant de la glutamine (le cicatriseur de l’entérocyte*).
– En lui apportant du glutathion (éventuellement en perfusion
intraveineuse, 45 minutes par semaine, 5 séances suffisent en général pour
apporter une amélioration).
– En lui apportant des flavoïnes. La querceline, substance naturelle que
l’on peut trouver dans les pommes, les oignons et le thé, est l’un des plus
puissants anti-inflammatoires naturels.
– En lui apportant des acides gras polyinsaturés de type 3 ou 6.
– En adoptant une alimentation riche en fibres et prébiotiques, favoriser le
riz comme féculent principal et arrêter toute autre céréale. (Et en vérifiant que
vous supportez les produits laitiers et les œufs.)
Avec un programme nutritionnel bien établi, bien suivi, peu de maladies
de peau, entre autres, vont persister. En suivant le programme de trente jours
d’alimentation tel que nous l’avons conçu avec le chef Matsuo, vous allez
voir combien la qualité de votre peau va s’améliorer ! La peau exprime la
souffrance de l’âme peut-être, mais aussi la souffrance de l’intestin, de ses
cellules, de sa perméabilité perturbée.
Bref, corrigez vraiment vos mauvaises habitudes alimentaires et vous
verrez que, comme par enchantement, votre organisme va réparer toutes ces
cellules abîmées. Les entérocytes* d’abord, ou « cellules intestinales ». Ces
cellules se renouvellent tous les trois ou quatre jours. Quant à la peau, dès
qu’elle n’est plus irritée par ces cellules qui y déversent leurs déchets, elle va
se réparer à son tour : en trente jours votre peau est redevenue belle, en trois
mois de programme, elle est transformée, vous avez rajeuni !
Soyez attentif, soyez courageux, volontaire, car seule votre résolution va
vous permettre de vaincre vos addictions alimentaires, vos pulsions. En effet,
c’est le cerveau et le système neuroendocrinien qui nous gouvernent et
commandent nos addictions, et c’est à vous de décider d’arrêter de manger en
excès ces gâteaux, ces fromages, cette glace, ces fritures, ce bon pain beurré,
ce croissant, etc. Pas facile car nous ne sommes entourés que de bonnes
choses ! Du moins fort goûteuses.
Il n’est pas question pour autant de se priver de tout, mais de se modérer,
de veiller à la préparation des aliments, et d’être conscient de leur bonne ou
mauvaise tolérance.
Aucune nourriture n’est mauvaise
Il faut bien comprendre aussi qu’aucune nourriture n’est mauvaise, à
doses modérées… Et à condition de pas trop transformer les aliments. Il faut
les cuire très peu, manger des crudités tous les jours pour apporter de bonnes
enzymes* digestives, et de bonnes mucines* pour bien digérer. Des fruits
aussi et évidemment du poisson, des viandes blanches et des viandes rouges
peu cuites. Tout cela va être détaillé dans notre programme Zone Nutrition
Vitalité, que je vais décrire dans le chapitre « Menus et recettes de cuisine »
de notre ami le chef Kozo Matsuo.
Mais ne faites pas une fausse interprétation de ce que je viens d’écrire, si
cela « va mal », il va falloir être très radical, tolérance zéro dans le
programme. Si cela va bien on peut sortir un peu du programme et le suivre à
80 %, mais pas en deçà, c’est la « tolérance dite contrôlée pour vivre
heureux ». Juste ce qu’il faut pour ne pas ressembler à un ascète en
s’interdisant tout. Moi-même je ne suis pas prêt à faire tous les sacrifices
alimentaires pour vivre plus longtemps à tout prix.
Cela dit, nos habitudes alimentaires ont aussi évolué malgré nous, les
industriels de l’agroalimentaire n’y sont pas étrangers, comme on va le voir
au chapitre suivant.
Le sens de la médecine préventive du vieillissement
Évidemment, la chirurgie esthétique ne manque pas d’intérêt pour
« paraître » plus jeune. Mais empêche-t-elle de vieillir moins vite ?
Certainement pas. Il y a d’autres façons de gagner dix ans voire plus, pas
seulement en apparence, mais en profondeur sur notre longévité, et
immédiatement sur la qualité de l’activité de nos grandes fonctions :
cardiovasculaire, cérébrale, locomotrice, endocrinienne et sexuelle, et aussi
sur nos capacités de travail, nos humeurs, notre enthousiasme.
– Il n’est jamais trop tard
Pour les moins jeunes d’entre vous qui rejoignent tardivement le concept
« Rajeunir en mangeant », je dirai qu’il n’est absolument pas trop tard et que
leur entourage va les « voir » rajeunir réellement. Il est toujours temps de
s’engager vers le bien-être. Oui, vous allez pouvoir rajeunir en six à douze
mois avec le programme « Zone Nutrition Vitalité » bien suivi et respecté le
mieux possible (surtout dans le choix des ingrédients et de leur mode de
préparation, je ne le répéterai jamais assez). Il faudra sans doute patienter
quelques mois pour certains mais au bout de l’effort tout est possible. Alors
s’il y a une décision à prendre, prenez-la dès aujourd’hui et engagez-vous
dans cette voie vite, très vite. Nous, médecins spécialistes de médecine
esthétique et de médecine anti-âge, nous sommes là, prêts à répondre à votre
demande avec efficacité et avec la volonté de vous aider à réussir ce pari. Une
autre médecine en route, la médecine préventive de l’âge : pourquoi pas ?
– Alors courage, c’est parti !
Fermons cette parenthèse et intéressons-nous à ces fameux nutriments
essentiels au fonctionnement habituel du corps. Il faut savoir qu’une partie de
ces nutriments va être intégrée, sélectionnée, acceptée par la cellule et va
servir aussi à produire son énergie par le biais de la fonction mitochondriale.
Les mitochondries* (du grec mitos, fil et chondros, grain) sont des structures
intracellulaires* dont la taille est d’environ un micromètre de longueur,
essentielles dans les processus énergétiques cellulaires puisque c’est à leur
niveau que l’énergie fournie par les molécules (ou nutriments) est récupérée
puis stockée sous forme d’Adénosine* Tri Phosphate (A.T.P.) qui est la
source principale d’énergie pour la cellule. Il faut voir cet A.T.P. comme une
unité spécialisée pour fabriquer véritablement le carburant de notre corps.
Voilà, c’est ici que peut s’expliquer la fatigue ou le manque d’énergie qui
nous atteint parfois ! Si tout va bien, nos bons matériaux sont assimilés par la
cellule. Sans excès de déchets à éliminer, elle peut se concentrer sur la
production d’énergie qui nous est nécessaire. Résultat immédiat : nous
sommes pleins de vitalité. Dans le cas contraire, la fatigue se fait ressentir.
Autrement dit, en cas de baisse inexplicable de votre vitalité, ne cherchez pas
plus loin : votre alimentation est probablement en cause. Étudiez bien vos
habitudes dans ce domaine et décidez d’agir, et de réagir vite. C’est pourquoi
je vous propose, dans une première étape sur une période de quatre semaines,
de suivre ce programme de menus et recettes avec les recommandations
préconisées. Je vous garantis que dans ce laps de temps d’un seul petit mois
vous allez noter des changements majeurs et retrouver votre dynamisme.
Durant ces trente jours, votre organisme va éliminer les molécules non
désirables stockées çà et là dans les cellules du corps. Comment ? Tout
simplement, et encore une fois, les cellules du système de réponse
immunitaire vont voler à notre secours. Elles vont venir neutraliser les
molécules, les invaginer à l’intérieur des cellules, les détruire en les oxydant
et ensuite déverser ces déchets par où nous les éliminons, à savoir le côlon, la
peau, les reins et les poumons. Là où ces cellules vont laisser éclater leurs
déchets, elles provoqueront une réaction inflammatoire du type colite, acné,
psoriasis, néphrite ou encore troubles respiratoires tels asthme, rhinite, etc. (je
m’en suis expliqué plus haut dans cet ouvrage).
*
* *
Au terme de ce premier mois, vous pourrez juger vous-même des
résultats :
– Disparition de votre fatigue.
– Peau plus lisse plus lumineuse (aucun bouton).
– Meilleure qualité de vos cheveux et de vos ongles. Faites donc le test
des Lozériens comme on le pratique à Marvejols, mon village d’adoption qui
me voit aussi peu que Rodez en Aveyron où je suis né, depuis que je passe ma
vie entre Paris, Hong Kong et Tokyo : à l’aide d’un petit canif ou d’une lime,
marquez très légèrement la base de l’ongle du pouce et normalement dans six
mois cette marque aura disparu, témoignant d’un excellent renouvellement
cellulaire ; en bref, dès lors, vous cicatrisez bien, vos défenses fonctionnent à
merveille, vous êtes en meilleure santé, et sur la bonne voie pour vivre mieux
plus longtemps !
CHAPITRE IV
LES ALLERGIES ALIMENTAIRES
ENNEMIES REDOUTABLES DE LA PAROI INTESTINALE ET
DE SON FONCTIONNEMENT
Les allergies sont des réactions anormales, inadaptées, exagérées et
excessives (mais parfois sournoises et insidieuses) du système de réponse
immunitaire de l’organisme, consécutives à un contact avec une substance :
l’allergène. Pourquoi consacrer un chapitre entier de ce livre aux allergies ?
Parce que nos habitudes alimentaires ont beaucoup évolué à notre insu à cause
des méthodes modernes utilisées dans l’industrie agroalimentaire. La
pasteurisation, la congélation, l’ajout d’exhausteurs de goût et autres colorants
permettent d’affirmer que dans nos assiettes rien ne ressemble plus désormais
à nos repas d’antan. Si, pour la majorité d’entre nous, ce changement
d’habitudes présente de nombreux avantages, pour les personnes ayant hérité
d’un patrimoine génétique allergique, c’est rapidement l’enfer. Et leur nombre
s’accroît.
Il n’est pas trop tôt pour parler de phénomène de société lorsqu’on sait
que l’Organisation mondiale de la santé classe les allergies au quatrième rang
des problèmes mondiaux de santé publique ! En effet, 30 % de la population
française est concernée, soit trois fois plus que dans les années 1980.
Et c’est dans notre assiette que l’on trouve les allergènes majeurs,
répertoriés par les autorités sanitaires européennes : laitages, œufs, poisson,
arachide, soja, gluten, crustacés, fruits à coque (noix, noisette, cacahuètes,
etc.), céleri, moutarde.
En plus de ma conviction que « nous sommes ce que nous mangeons », je
dis toujours qu’il faut être l’espion de chacune de nos éventuelles
défaillances. Je veux parler de l’effort d’analyse de nos forces et de nos
faiblesses au regard de nos addictions et tout spécialement, ici, de nos
intolérances alimentaires.
L’intolérance alimentaire entraîne un syndrome inflammatoire (en fait une
réaction du système de réponse immunitaire) par le biais de troubles de
l’absorption intestinale. Il s’agit d’une réponse excessive de notre système
immunologique aux allergènes d’un aliment. Ces allergènes peuvent
déclencher une réponse allergique (ou hypersensibilité). Nombre de ces
aliments sont connus pour provoquer chez certains d’entre nous de violentes
réactions de l’organisme, en particulier les laitages, les céréales, certains
produits de la mer, certains fruits ou graines (les compagnies aériennes
américaines ont par exemple supprimé les cacahuètes en raison de trop
nombreux accidents allergiques de leurs passagers en cours de vol).
Une réaction d’intolérance alimentaire se produit lorsque les résidus de
l’aliment absorbé deviennent molécules inconnues. Et ce, à cause de l’absence
d’enzymes* permettant la mutation en molécules connues.
Les questions que vous vous posez sur les allergies
Nous connaissons tous dans notre entourage quelqu’un qui souffre plus ou
moins d’allergies, tels que râles respiratoires, coulées nasales, irritations
intestinales, maux de tête, démangeaisons… Près de 25 % de la population
rencontre des intolérances significatives à certains types d’aliments, de
produits chimiques ou d’inhalants. La fréquence de ces intolérances peut être
très élevée si nous incluons des symptômes moins graves tels que l’inquiétude
occasionnelle, la fatigue généralisée, une certaine déshydratation et autres
maux communs. L’importance de ce phénomène est aussi sérieuse que la
méconnaissance de ses conséquences.
Les symptômes peuvent être si divers et pluriels qu’ils se confondent et
brouillent le diagnostic. Chaque personne peut présenter des symptômes très
différents avec le même aliment, car d’un individu à l’autre, la réponse
immunologique est particulière. Ce qui suit est une liste de symptômes,
conçue pour vous aider à prendre conscience que certains de vos signaux
peuvent résulter d’une réaction d’intolérance à certains aliments. Cependant,
il est important de se rappeler que ces symptômes peuvent également être
associés à d’autres pathologies que seuls l’historique clinique, l’examen et les
tests en laboratoire peuvent différencier.
– Quelles sont les causes de ces intolérances ?
Les régimes déséquilibrés, le stress, certaines prédispositions génétiques
aussi, les infections ou inflammations, certains médicaments, les polluants
environnementaux, les produits chimiques, les additifs alimentaires et les
colorants sont autant de facteurs qui peuvent contribuer au développement de
ces intolérances.
Symptômes éventuels associés aux intolérances alimentaires Système digestif
Indigestion – Nausées – Vomissements – Irritation intestinale – Diarrhée – Constipation –
Gaz – Ballonnements – Ulcère de l’estomac – Hémorroïdes – Douleurs abdominales –
Colique (chez le nourrisson)
Appareil urinaire
Impériosité mictionnelle (envies fréquentes) – Brûlures mictionnelles – Oubli urinaire chez
l’enfant
Cognitif et psychologie
Changement d’humeur – Anxiété – Dépression – Boulimie – Perte de concentration – Fatigue
– Hyperactivité – Comportement excentrique chez les enfants
Tête et cou
Infections dans les oreilles – Coulée nasale ou nez encombré – Sinusite récurrente – Maux de
tête – Migraines – Gorge douloureuse – Infections buccales – Cas de polyarthrite rhumatoïde
Cardio-pulmonaire
Asthme – Pouls irrégulier (arythmies cardiaques)
Muscles et articulations
Douleurs musculaires – Douleurs articulaires – Inflammations articulaires (arthrite)
Autres
Déshydratation – Prise de poids – Eczéma – Fourmillements – Éruptions cutanées –
Hypersudation
Cette liste n’est pas exhaustive. Aussi, si vos symptômes n’apparaissent
pas ici, cela ne veut nullement dire qu’ils ne sont pas dus aux intolérances
alimentaires.
– Comment savoir si je suis allergique ?
La plupart des intolérances alimentaires peuvent être testées sur un
prélèvement d’un petit échantillon de sang effectué dans un laboratoire. Le
test est rapide, indolore. On y découvre avec facilité ce que l’on doit éviter ou
inclure dans son alimentation pour réduire au maximum ces intolérances. Les
réactions allergiques entraînent des réactions inflammatoires, surtout au
niveau intestinal, et cette inflammation à son tour va s’attaquer aux
membranes cellulaires comme on l’a vu précédemment.
– Quand faut-il s’inquiéter ? Quelle démarche doit-on suivre ?
On doit consulter immédiatement son médecin si l’on a de fortes
démangeaisons, des éruptions d’urticaire ou des gonflements peu de temps
après le repas. Il faut alors noter ce qui a été consommé dans les heures qui
ont précédé l’accident allergique : médicaments, aliments (éventuellement, il
faut congeler une petite portion des aliments consommés).
– Comment prévenir les intolérances ? Quel régime alimentaire suivre ?
Dès que les aliments auxquels vous êtes allergique sont identifiés, votre
médecin va vous assister dans les étapes suivantes : élimination et
réintroduction (ou phase de challenge) des nourritures allergisantes. La phase
d’élimination correspond à l’élimination des aliments auxquels vous
réagissez. La phase de « challenge » commence après l’élimination et consiste
à réintroduire progressivement ces aliments dans son alimentation.
Il faut de la minutie et de la méthode dans la sélection des aliments à ce
stade. Ainsi les aliments devront être réintroduits un à un. Tout d’abord, il
faut réintégrer les aliments à forte valeur nutritionnelle et ceux les moins
propices à provoquer des intolérances. Après (et seulement après) avoir
introduit ces aliments et observé les symptômes, on peut tester d’autres
aliments. Par ailleurs, « challenger » les aliments doit être fait sous la forme la
plus simple. Un exemple : si vous essayez de tester vos réactions au lait de
vache, buvez un verre de lait de vache mais pas un verre de chocolat chaud !
Si vous testez le maïs, mangez un épi sans beurre, sel ni poivre, n’essayez pas
de l’accompagner avec une quelconque sauce.
N’oubliez pas que les symptômes peuvent être décalés dans le temps selon
le type d’aliments, donc une période d’attente est recommandée entre les
aliments testés. Aucun aliment ne devra être réintroduit durant une période de
réaction possible, sinon la réaction suivante sera masquée. Attendez que la
réaction diminue et introduisez ensuite un nouvel aliment. Quand des
symptômes apparaissent après avoir absorbé certains aliments, ne continuez
pas à consommer ces aliments durant le reste de la période de « challenge » (à
nouveau, cela masquerait vos résultats) Le processus de réintroduction est
intéressant mais délicat !
Une fois les aliments générant des intolérances identifiés grâce au
processus de test, d’élimination et de challenge, un traitement spécifique
pourra inclure un changement de régime, des compléments alimentaires et
même quelques séances de désensibilisation par injections si besoin est. Avec
le traitement, vous serez sans doute capable de manger à nouveau des
aliments auxquels vous étiez réactif.
– L’allergie alimentaire se manifeste-t-elle toujours dès le premier
contact avec l’aliment allergisant ?
Pas du tout ! Pendant des années, vous pouvez manger un aliment sans
qu’il ne provoque chez vous la moindre réaction. Et l’allergie peut se
déclencher subitement à n’importe quel moment vis-à-vis de ce même aliment
que votre organisme tolérait parfaitement auparavant.
– Les symptômes de l’allergie se déclarent-ils toujours immédiatement
après l’ingestion de l’aliment responsable ?
Les symptômes de l’allergie (cutanés, respiratoires et/ou digestifs)
peuvent se déclarer quelques secondes, quelques heures, voire quelques jours
après l’ingestion de l’aliment responsable de l’allergie. Il n’y a pas de règle et
chacun réagit de façon différente.
– Quels sont les aliments à éviter de façon préventive en cas de forte
suspicion d’allergie alimentaire ?
La liste des aliments susceptibles d’être allergisants est interminable !
Citons les plus fréquemment rencontrés : lait, arachides, œufs, poissons,
crustacés, viandes, charcuterie, légumes, épices, certains fruits frais et secs,
soja, blé, fraises, pommes, pêches, avocats, kiwis, bananes, châtaignes, céleri,
carottes, noix, noisettes, sésame, tournesol, levure, figues, pommes de terre,
blé, orge, lentilles, petit pois, porc, volailles, riz…
– Quelles allergies touchent plutôt les enfants ?
Il y a cinq grands groupes d’aliments qui représentent 76,8 % des
intolérances alimentaires de l’enfant : œuf, arachide, lait, poissons et
crustacés, et noix diverses. Mais les enfants, comme les adultes, peuvent aussi
être intolérants à d’autres aliments comme la farine de blé, les kiwis, la
moutarde, les lentilles, le soja, le sésame…
– Faut-il diversifier précocement le régime alimentaire des nourrissons
pour leur éviter de futures intolérances alimentaires ?
Cette mode des années 1970 serait responsable de nombreuses
intolérances alimentaires chez l’enfant. L’introduction d’aliments autres que
le lait avant l’âge de quatre mois augmente de 1,5 le risque d’eczéma à deux
ans. Aujourd’hui, pédiatres et allergologues préconisent de retarder cette
diversification de l’alimentation du nourrisson, et d’introduire un à un les
aliments, de façon très lente et progressive, surtout chez les enfants à haut
risque allergique : ceux dont les parents sont eux-mêmes allergiques.
– Qu’est-ce que les allergies dites croisées ?
Les allergies croisées sont surprenantes mais de mieux en mieux
identifiées. Elles se produisent entre des substances qui n’ont, a priori, rien à
voir entre elles comme les pollens, le latex, et quelques aliments particuliers
dont il faut par exemple se méfier comme les kiwis si l’on est allergique… au
latex ! Il s’agit d’une allergie croisée bien connue. Si vous êtes intolérant au
latex dont sont faits les gants de chirurgiens ou les préservatifs, vous risquez
d’être victime d’une allergie croisée à l’un des aliments suivants : banane,
kiwi, avocat, châtaigne, figue, fruit de la passion, cerise, abricot, papaye.
Autre exemple, une personne allergique aux acariens peut faire une allergie
alimentaire aux escargots ! En cas d’allergie au pollen de bouleau, méfiez-
vous des pommes, noisettes, noix et amandes, pêches, abricots, brugnons,
céleri, carottes, pommes de terre et kiwis. Enfin, une allergie aux plumes
d’oiseaux peut déclencher une allergie alimentaire aux œufs.
– Les OGM risquent-ils d’intensifier les intolérances alimentaires ?
Il est encore trop tôt pour le dire. Dans la pratique, nous n’avons pas
constaté d’allergie spécifique aux OGM. En revanche, la modification
génétique de certaines protéines alimentaires pourra même être envisagée
d’un point de vue thérapeutique. Si, par exemple, dans l’arachide, on arrive à
modifier la protéine allergisante, on peut imaginer consommer un jour ce
produit sans risque.
– Est-il prévu une obligation d’étiquetage pour les industriels de
l’agroalimentaire ?
Actuellement, cette obligation est réglementée et très bien observée dans
les pays anglo-saxons. Je conseille donc à mes patients, allergiques à
l’arachide par exemple, de faire leurs courses dans les magasins britanniques
présents en France, car l’étiquetage des produits est clair et explicite : « Ne
convient pas aux personnes allergiques à l’arachide. » En France, la
réglementation est en cours de discussion.
Mes conclusions
Face au problème des allergies alimentaires, ennemies redoutables de la
paroi intestinale et de son fonctionnement, voici ma conviction : si vous
suivez à la lettre notre programme de trente jours, la plupart de vos
symptômes vont disparaître ou s’amélioreront à plus de 80 %. Et ce, même si
vous souffrez vraiment de ballonnement intestinal, de gaz, douleurs, troubles
digestifs, maux de tête, maladies digestives, d’allergies bien sûr, d’acné
surtout, d’eczéma ou même de bronchites et rhinites chroniques, et la liste
n’est pas exhaustive !
Au bout de ces trente jours, vous aurez découvert d’autres goûts, d’autres
recettes évidemment, d’autres plaisirs aussi. Cela dit, si vous êtes en parfaite
santé générale et que vous souhaitez maintenir cet état, ce programme Zone
Nutrition Vitalité est tout autant fait pour vous. Vous aurez juste plus de
flexibilité et pourrez plus souvent faire quelques extra (à condition de ne pas
tomber dans les excès non plus !)
Avançons maintenant dans cette lecture. Savez-vous comment vous y
prendre pour avancer en âge dans les meilleures conditions ? C’est ce que je
vais vous détailler maintenant. Voyons en détail le programme « Zone
Nutrition Vitalité ».
CHAPITRE V
PROGRAMME
ZONE NUTRITION VITALITE
UNE NOUVELLE APPROCHE EN NUTRITION
Il y a encore en diététique des idées reçues dont il faut se débarrasser. Je
préfère prendre en compte les travaux scientifiques récents et ne plus
continuer à répéter des notions périmées. Ainsi, le régime hypocalorique
(réduire les apports énergétiques, en contrôlant les quantités de sucre et de
graisses ingérés, afin d’obliger le corps à puiser dans ses réserves) a fait
surtout preuve de son inefficacité à long terme, on peut donc l’oublier
aujourd’hui. Mon programme est combiné aux nouvelles connaissances de
« ZONE NUTRITION VITALITÉ ». Manger ce dont notre corps a besoin, en
rapport avec nos activités journalières et surtout en fonction des sécrétions
digestives de chaque organe impliqué dans la digestion.
Apprendre à gérer son équilibre pondéral
Chacun des cinq organes essentiels impliqués dans la digestion (cerveau,
foie, estomac, pancréas, reins) est plus ou moins actif en terme de sécrétions
digestives aux différents moments de la journée (le cerveau étant le grand
organisateur qui gère l’« appel nourriture »).
– Le matin, dès le réveil nous avons besoin de l’énergie qu’apportent les
corps gras en général. Nous avons besoin de protéines pour faire la synthèse
de nouvelles cellules et il nous faut un peu de féculents pour que la
combustion énergétique de tout cela se réalise dans de bonnes conditions.
Le foie est disponible car ses sécrétions sont au maximum pour digérer le
gras et organiser la synthèse des protéines. L’estomac est également
disponible, du reste il l’est toujours car il n’a pas vraiment le choix !
Au lever, il faut éviter les sucres d’absorption rapide (on ne doit pas
solliciter les sécrétions du pancréas). L’instant sucré sera placé dans l’après-
midi lorsque le pancréas va produire naturellement un pic d’insuline propice à
recevoir du sucre sans dégâts biologiques et donc sans excès d’insuline.
– À midi, il faut apporter des protéines, viandes rouges, blanches, ou
poissons, une portion de féculents très raisonnable et 250 grammes de
légumes verts non farineux. On ajoutera un peu d’huile d’olive pour « tenir au
corps » selon l’expression consacrée, autrement dit pour éviter la faim.
– Au dîner, il faut éviter absolument la sollicitation du pancréas : aucun
sucre, ni féculent, ni alcool, ni fruit ne doit interférer. Le soir, le pancréas est
« en vacances », il se repose. Seul l’estomac doit travailler, et aussi les reins
qui ont pour rôle de nettoyer l’organisme : un bon assainissement nocturne
entraîne un réveil jovial, sans langue chargée, ni mauvaise humeur, prêt à
dévorer le petit déjeuner si important. Les réveils difficiles sont très souvent à
mettre sur le compte d’une digestion nocturne compliquée, avec trop
d’aliments différents, trop d’alcool, trop de sucres, trop de gras, qui
occasionnent une véritable cacophonie digestive avec les désordres attenants.
C’est la fameuse gueule de bois qui s’exprime avec plus ou moins d’intensité
pendant 24 à 48 heures.
En fin de journée, le foie et ses sécrétions digestives sont a minima donc
plus de gras animal (sauf le bon gras des poissons gras).
Je conclurai sur ce point en précisant pour ceux qui ont un gros ventre
qu’ils peuvent pratiquement le perdre à condition de respecter mes conseils
pour le repas du soir (poisson gras ou poisson tout court, légumes non
farineux et rien d’autre). À vous de choisir… Ma méthode permet de faire
régresser une surcharge pondérale là où vous en avez besoin. Il est là le secret
pour mincir « là ou ça résiste », comme la culotte de cheval ou le gros ventre.
Cette méthode assure ensuite une stabilisation pondérale à long terme et pour
toujours si vous adoptez désormais mon concept.
Assurer une prévention cardiovasculaire
Le bon choix des lipides et des glucides ainsi que la richesse de
l’alimentation en fibres et en antioxydants* permettent de diminuer les risques
d’accident cardiovasculaire et de garantir une belle peau.
– Renforcer la vitalité
Nous proposons avec le chef Kozo Matsuo une alimentation riche en
vitamines, oligoéléments et sels minéraux qui permet de retrouver toute sa
vitalité.
– Concilier diététique et gastronomie
Notre programme est anti-inflammatoire, antioxydant*, antiglycation (la
glycation* est une réaction chimique entre les protéines naturelles de la peau
et les molécules de sucre, provoquant l’apparition des signes de
vieillissement), et restructure votre silhouette où il faut et comme il le faut.
Autre point très important : les repas doivent avant tout rester un moment
convivial, une source de plaisir. Ma méthode prouve que perte de poids et
rajeunissement ne sont pas synonymes de repas tristes ou de privations. Vous
mangez ce que vous aimez aux bons moments de la journée.
NO STRESS !
Vous avez bien compris, à ce stade de lecture de ce livre, que ce
programme a bien d’autres objectifs que la seule perte de poids. Je m’inscris
dans une approche préventive et une optique de santé globales. Ainsi en est
exclu le stress ordinaire des autres régimes. Celui-ci est le support de
réactions inflammatoires par le biais de sécrétions des hormones de l’anxiété
(prolactine, cortisol). Issus d’une longue expérience, mes conseils doivent
vous aider à mieux appréhender votre approche nouvelle de la nourriture.
Vous allez y découvrir que manger moins, mieux et maigrir peut aussi être
source de plaisir. Ne dit-on pas qu’il faut se lever de table avec une pointe
d’appétit ? Le programme améliore à la perfection votre santé et votre peau,
vous aide à brûler vos graisses – et non vos muscles – et diminue le stress.
Les 18 grandes règles d’or
du programme Zone Nutrition Vitalité
J’ai tout essayé pour en décrire moins : très difficile. Pour s’en souvenir :
la pratique tout simplement !
1. Commencez chacun de vos repas par une petite ration de protéines :
des protéines avant tout ! Je ne suis pas le seul à le proclamer, rassurez-vous.
Et je vous conseille de mettre de l’huile d’olive sur tous les aliments qui vous
paraissent adaptés pour cela.
2. Il faut boire tous les jours au moins un litre et demi de liquide, et bien
plus dès qu’il fait chaud. Cela dit, l’eau que nous buvons est presque inerte en
terme de qualités physico-chimiques. La solution consiste à ne boire que de
l’eau ayant retrouvé ses propriétés physiques originelles, achetée si possible
en bouteilles de verre (ou en installant chez soi un système de traitement de
l’eau). En effet, l’eau est notre premier aliment puisque nous en buvons
l’équivalent de notre poids par mois (rappelons que notre corps est composé
de 70 % d’eau).
3. Prenez trois repas quotidiens plus un en-cas entre 16 heures et
17 heures. Privilégiez, chaque fois que possible, la cuisson à la vapeur ou le
cru.
Tout petit déjeuner est bien évidemment à personnaliser en fonction de
vos goûts personnels, de vos intolérances alimentaires et de vos capacités
digestives.
(ici enchaîner les 4 tableaux : schémas 11, 12, 13, 14)
4. Si vous avez un gros appétit, pour ne pas avoir encore faim, mangez
plus de protéines. Et augmentez la ration d’huile d’olive, ou de noix, ou de lin
(très difficile à trouver dans le commerce classique en France).
5. Évitez à tout prix les aliments qui stimulent dramatiquement le
pancréas et provoquent un excès d’insuline (ce qui donne, à la longue, le
diabète dit « gras ») et donc l’épuisement du pancréas. Ce que le Pr Klotz
nomme les glucides maudits.
6. Mangez régulièrement du poisson (saumon sauvage d’Alaska ou
saumon biologique, au minimum trois ou quatre fois par semaine), mangez
plus de poissons bleus ou poissons gras. N’oubliez pas le maquereau ou la
sardine si populaires chez nous (moins chers et tout aussi bénéfiques que le
saumon).
7. Si vous ressentez le besoin impérieux d’une sucrerie, consommez-la
seulement l’après-midi entre 16 heures et 17 heures. Choisissez par exemple
une barre de chocolat noir à 70 % de cacao minimum (on trouve jusqu’à 86 %
de cacao maintenant !). Ajoutez-y un fruit parmi ceux recommandés (une
pomme par exemple).
8. Réduisez les fritures. Mangez votre ration de légumes cuits et crus.
Favorisez le riz comme féculent.
9. Choisissez votre fruit conformément à la liste recommandée et prenez-
le au bon moment : en fin de matinée ou dans l’après-midi.
10. Mâchez toujours longuement, il faudrait en arriver à avaler des
bouchées pratiquement liquides !
11. Si vous n’avez pas faim le soir, mangez moins ou sautez le dîner.
Adoptez l’adage « qui dort dîne », cela marche.
12. N’oubliez jamais : huile d’olive et jus de citron à votre goût.
13. Choisissez les bonnes graisses, comme l’huile d’olive, l’avocat ou les
poissons gras. Évitez les mauvaises graisses, « tueuses en série » des
membranes de vos cellules (principalement la graisse animale frite) et les
fritures (acrylamide*). Vos membranes cellulaires sont aussi importantes que
vos jambes. Ces membranes sont les jambes de vos cellules.
14. Prenez tous vos compléments alimentaires pendant vos repas. Les
compléments alimentaires peuvent aider à combattre certains troubles tant que
ceux-ci ne nécessitent pas un traitement médical : digestion, peau sèche,
cellulite, migraine, ou encore troubles cardiovasculaires et hormonaux.
Certains suppléments sont indispensables, je les appelle les quatre piliers
essentiels.
• Les probiotiques et les prébiotiques (fibres)
• Les acides gras poly-insaturés de type B et 6
• Les antioxydants* : vitamines A, E, C, sélénium, zinc et j’ajoute le
magnésium et le potassium. Ils bâtissent des défenses contre la pollution
et les radicaux libres, dérivés de l’oxygène, qu’il faut neutraliser en
permanence dans le corps.
• Les autres minéraux, oligoéléments, fer, cobalt, cuivre, etc. Ils
catalysent sans cesse l’activité des enzymes*, c’est l’allumage des
réactions chimiques partout dans le corps.
D’autres suppléments aident à la digestion et développent de bonnes
membranes cellulaires, flexibles et mobiles. Très importants pour les cellules
du système immunitaire qui doivent se mobiliser et se déplacer partout dans le
corps, sans oublier la production des cellules du cerveau.
15. Ne buvez pas de boisson chaude après avoir pris les oméga-3 et
oméga-6. (Les oméga-3 et les oméga-6 sont classés acides gras essentiels
(poly-insaturés), car l’organisme en a absolument besoin. Ils sont également
indispensables car le corps humain ne peut les produire.)
16. Vous pouvez calculer vous-même votre ration de protéines de la
façon suivante :
• Portion de viande rouge : vous calculez votre taille en centimètres plus
100. Exemple : 170 + 100 = 270 grammes de viande/jour.
• Portion de viande blanche : moins 40 grammes de votre taille en
centimètres. Exemple : 170 – 40 = 130 grammes de poulet rôti ou dinde.
Votre ration calorique doit être de 25 à 35 Kcal par kilo et par jour.
Exemple : je pèse 70 kg, j’ai une activité physique très importante, mon
besoin est de 70 x 35 = 2 450 Kcal/j. Si mon activité physique est faible : 70 x
25 = 1 750 Kcal/j.
17. Octroyez-vous un à deux « jokers » par semaine, pas plus. Utilisez
ces jokers quand vous n’avez vraiment pas d’autre solution que de manger
votre aliment préféré. Un seul joker si vous êtes en séquence perte de poids.
18. Enfin et pour conclure, bougez et faites du sport, par pitié ! Faites au
moins de la marche, n’hésitez pas à prendre les escaliers plutôt que
l’ascenseur, nagez, courez, c’est indispensable pour rester jeune plus
longtemps.
Table internationale de combinaison des aliments
adaptés à mon programme de
Zone Nutrition Vitalité
Les aliments sont classés internationalement en 5 familles. Pour évaluer la
quantité d’aliment ou portion, voir ci-dessus les calculs à effectuer selon votre
poids dans les règles d’or n°16 et n°17 du programme ZNV.
Groupe 1 : protéines
Viande Poisson
Bœuf
Dinde
Escalope de veau
Pintade
Poulet
Volaille
Voir plus bas : « Les poissons
à privilégier »
Groupe 2 : autres protéines et produits laitiers
Produits laitiers Fruits de mer Œufs
Brie
Camembert
Feta
Fromage de chèvre
Roquefort
Clams
Crabe
Crevettes
Huîtres
Langoustes
Moules
Pour ceux qui n’aiment pas le fromage, il faut absolument supplémenter
avec un comprimé de calcium associé à de la vitamine D le soir.
Groupe 3 : lipides et corps gras
Huile de tournesol
Huile d’arachide
Huile d’olive, etc.
Groupe 4 : glucides ou hydrates de carbone lents
Hydrates de carbone Pain et dérivés
Pâtes : choisir plutôt des
pâtes non blanches
Riz
Riz brun
Tous les pains, sauf le pain
blanc
Groupe 5 : légumes et fruits et autres glucides ou hydrates de
carbone lents
Hydrates de carbone autorisés au moment voulu de la journée
(féculents et sucres)
Légumes recommandés Fruits recommandés
Ail
Asperges
Aubergine
Avocat
Brocoli et brocoli rave
Céleri
Champignons
Chou-fleur et chou frisé
Choux de Bruxelles
Concombre
Courge d’été
Courgette
Endive
Agrumes (spécialement les
citrons pour leur goût)
Baies (mûres, myrtilles,
framboises, fraises)
Cerises
Melon (pas la pastèque)
Orange
Pêches
Poires
Pommes
Épinards
Gingembre frais
Haricots
Haricots verts
Laitue verte, scarole, salade romaine
Légumes à feuilles
Légumes avec racines
Oignons
Poivron (vert, orange, violet, rouge et
jaune)
Petits pois
Tomates
Tomates fraîches
Prunes
Raisin
Épices recommandées
Cannelle
Coriandre
Cumin
Flocons de poivrons rouges (séchés)
Gingembre (frais)
Paprika
Haricots et graines recommandés
Flocons d’avoine (cuits à l’ancienne, moulus)
Haricots (inclus haricots noirs, rouges, de Lima, marine,
pinto), pois chiches, lentilles et soja – grandes sources de
fibres et protéines
Orge (complet, pour les soupes)
Condiments recommandés
Huile d’olive extra vierge
Moutarde française
Aliments congelés recommandés
Garantis libres d’additifs et de colorants
Boissons recommandées
Eau de source (acheter de grandes bouteilles)
Thé vert (chaud et glacé, thé au romarin, thé au thym… tous
les thés sont bons !)
Herbes recommandées
Aneth
Basilic
Laurier
Menthe
Origan
Romarin
Thym
Mieux connaître le « jeu des sept familles » de légumes et de fruits
1. Famille rouge
Tomates, riches en lycopène (antioxydant* bon pour protéger la prostate).
Seul le melon d’eau devrait être évité.
2. Famille pourpre
Riche en anthocyane (antioxydant* bon pour protéger le cœur et le
cerveau). Fraises, cassis, mûres, prunes, pommes, poivre vert appartiennent à
cette famille.
3. Famille orange/jaune
Riche en bêtacryptoxanthine (antioxydant* bon pour le transfert des
messages dans les cellules) et bien sûr riche en vitamines C. Dans cette
famille, choisissez seulement les oranges et les pêches.
4. Famille orange pure
Cette famille doit être évitée sauf les carottes crues et le melon, riches en
vitamine A, bons pour la peau.
5. Famille blanche/verte
Riche en facteurs antitumoraux et contient un fort antioxydant*. Ail,
persil, basilic, céleri, endive, poire…
6. Famille jaune/verte
Petits haricots, épinards, poire, avocat, melon d’Espagne, etc. Riches en
lutéine et zéaxanthine caroténoïdes, tous de très bons antioxydants*, bons
pour les yeux.
7. Famille verte
Brocoli, chou vert, chou chinois, choux de Bruxelles. Riches en
antioxydants* A, C et E et produits indoles* qui détruisent certaines cellules
cancéreuses, principalement dans le poumon et le côlon.
Les bons poissons à privilégier
En général, plus la teneur en graisses est haute dans un poisson, plus son
taux en oméga-3 est élevé, et c’est parfait pour nos membranes cellulaires.
Poissons à haute teneur en graisses polyinsaturées (plus de
5 % de matières grasses)
Anchois frais non salé
Harengs frais
Maquereau
Poisson des sables (rascasse et saint-pierre)
Sardines
Saumon (plus il est rose, mieux c’est)
Thon
Truite (plus elle est rose, mieux c’est également)
Poissons à teneur moyenne en graisses (2,5 à 5 % de
matières grasses)
Espadon
Flétan de l’Atlantique
Mulet
Thon jaune
Poissons à faible teneur en matières grasses (moins de
2,5 % de matières grasses)
Bar
Flet
Flétan du Pacifique
Goujon
Haddock frais
Lieu
Mérou
Morue
Morue-lingue (lingcod)
Requin
Sole
Vivaneau (red snapper)
Liste des aliments qui stimulent excessivement le pancréas
et la sécrétion d’insuline
C’est ma liste « rouge » !
Aliments à éviter le plus possible pendant le programme ZNV car
qualifiés de « glucides maudits »*1
(sauf pour le goûter et avec modération)
Aliments à graisse animale
excessive
Aliments frits : frites, fast-food
Bacon
Bananes
Beurre
Boissons alcoolisées
Café
Céréales (sauf flocons d’avoine)
Chocolat (sauf le chocolat
contenant plus de 70 % de cacao)
Citrouille
Confitures et gelées
Cornichons
Crème de fromage
Crêpes
Croissants (sauf à 16 heures pour
ceux qui n’ont pas de poids à
perdre)
Fromage dur (sauf feta, parmesan
et romano)
Fruits secs
Gâteaux
Gaufres
Glace
Hot-dogs
Jus de fruits du commerce
Mangue
Margarine
Mélasse
Muffins
Pâtes
Pâtisserie
Pizzas
Pois
Pommes de terre
Pop-corn
Pudding
Raisins (sauf à 16 h)
Sodas (inclus sodas sans sucre)
Sorbets
Sucreries
Tacos
Tartes
*
* *
1 Par le Pr Klotz dans le livre du même nom.
Et nous voilà en fin de parcours ! Vous avez compris l’essentiel, une
bonne nutrition, une bonne préparation culinaire, et le rôle fondamental entre
l’absorption intestinale et la reproduction d’une cellule. Vous avez aussi
compris l’intolérance alimentaire d’une part et mon programme « Zone
Nutrition Vitalité » d’autre part. N’oubliez pas que « zone » signifie que vous
devez impérativement répartir votre alimentation quotidienne selon quatre
plages horaires au cours de la journée : 7-9 heures / 12-14 heures / 16-17
heures et 19-21 heures.
Voici maintenant les menus que le chef Kozo Matsuo vous propose sur
quatre semaines de programme. Promesse exprimée, promesse tenue, à vous
ses secrets de préparation culinaire et recettes pour la joie et le bonheur de
tous. Mangez bien, mangez jeune !
BON APPETIT ET BONNE SANTE !
DEUXIEME PARTIE
QUATRE SEMAINES POUR ENTRER
DEFINITIVEMENT DANS LA
ZONE NUTRITION VITALITE
INTRODUCTION
J’ai fait la connaissance du chef cuisinier Kozo Matsuo peu après la
parution de la première édition de 30 jours, dix ans de moins sans chirurgie.
Nous avions, sans le savoir, des amis (et des projets !) communs. Le chef
Kozo Matsuo avait lu mon ouvrage avec un intérêt tout particulier qui lui a
donné envie de me rencontrer. Cette rencontre a eu lieu grâce à Michel Lafon,
qui nous a permis d’associer nos idées pour éditer cet ouvrage.
Le chef Kozo Matsuo – qui a reçu l’ordre du mérite culturel au Japon en
l’an 2000 – a terminé ses études en Europe, chez Maxim’s (à Paris), à l’Hôtel
de Paris de Monte-Carlo et aussi chez Lasserre et Troisgros, avant de
retourner à Tokyo en 1979 pour y ouvrir son premier restaurant. Autant dire
qu’il maîtrise les deux meilleures cuisines du monde, ce dont j’avais besoin !
Depuis quelque temps, sa tentation était grande de mélanger les deux
cultures pour proposer une variante étudiée du principe Ishoku-dôgen.
La chose est peu connue chez nous, mais il faut savoir que la cuisine
japonaise a pour précepte Ishoku-dôgen, c’est-à-dire qu’elle est considérée
comme une variante de la médecine.
Mon ami Kozo Matsuo était certain d’être à même de prolonger le
concept en y ajoutant son art. Pour lui, « la maladie peut être évitée en
mangeant de façon délicieuse et équilibrée ».
De mon côté, depuis plus de trente-cinq ans et depuis que j’exerce la
médecine, je cherche un modèle nutritionnel idéal, facile, peu contraignant,
convivial, bref, agréable à suivre, et qui autorise à manger de tout et avec
plaisir. Alors, s’agissait-il d’une quête de l’impossible ? Mon Graal ! ! ! Non,
mais il m’a quand même fallu toutes ces années de recherche et d’essais pour
mettre au point ce programme de Zone Nutrition Vitalité que je vous livre ici.
Vous le devinez déjà, mais allez mieux comprendre petit à petit pourquoi
nous nous sommes associés ! Nous avons travaillé nos menus et recettes1 de
telle manière qu’ils fusionnent avec mon concept Zone Nutrition Vitalité. Et,
de surcroît, nous sommes devenus « soul mates », comme le dit Kozo Matsuo,
littéralement « frères d’âme », c’est-à-dire les meilleurs amis du monde ! J’ai
proposé des aliments, il a complété la liste et a établi des menus et des recettes
pour trente jours durant et à moindre coût, afin de rester abordables pour tous.
Quel changement lorsque tout cela s’associe à mon programme !
1 Avec l’aide de mon assistante, Olivia Loonis, que je remercie ici vivement pour son travail intelligent et actif.
LE CONCEPT ZONE NUTRITION VITALITE
Le concept Timely Nutrition, ou Zone Nutrition en français, car dans
notre pays je préfère traduire le mot « time » par « zone », signifie simplement
que l’on doit impérativement répartir les prises alimentaires selon quatre
plages horaires bien établies dans la journée :
7-9 heures/ 12-14 heures/ 16-17 heures
et 19-21 heures
On sait bien sûr depuis longtemps qu’il est bon de faire un vrai petit
déjeuner pour démarrer la journée. Qu’il est recommandé ensuite de prendre
deux repas essentiels avec le principe suivant : « Partage ton repas de midi
avec ton ami, et donne ton repas du soir à ton ennemi ! » On voit assez bien
ce que l’adage sous-entend… Quant au goûter de 16 heures recommandé par
nos grands-mères et qui revient à la mode, ne le négligez pas afin de terminer
votre journée de travail dans de bonnes conditions énergétiques.
Ces bons vieux principes, confortés par mon expérience, et appuyés par
les nombreuses lectures d’où j’ai extrait et construit l’essentiel de mes
connaissances, m’ont permis de définir, de personnaliser et de mettre au point
ce programme.
Vous le détenez maintenant et savez désormais tout ce qu’il faut mettre en
pratique pour lutter contre le vieillissement. Si la durée de trente jours vous
paraît trop longue, tenez-vous-en à la première semaine dans un premier
temps, et évitez ensuite les erreurs les plus graves. Consultez, si vous le
souhaitez, un spécialiste anti-âge (il y en a plus d’une centaine en France).
Décidez d’identifier avec votre médecin vos faiblesses et entamez toute
substitution nécessaire et, pourquoi pas, hormonale en arrivant à la
ménopause et à l’andropause. Pour mémoire, lisez les signes caractéristiques
de ce qui nous arrive au tournant de la cinquantaine, dans mes deux derniers
ouvrages (30 jours, dix ans de moins ou D’homme à homme, à offrir à votre
mari !).
Merci, chef Kozo Matsuo, pour tout ce que vous m’avez apporté et merci
pour nos lecteurs, qui vont bénéficier de votre immense talent !
Maintenant, bonne cuisine et bon appétit !