Download - Ventilation non-invasive en situation aiguë DESC réanimation médicale Marseille 03-02-2004
Ventilation non-invasive en situation aiguë
DESC réanimation médicale
Marseille
03-02-2004
Introduction
1. Définition
2. Un peu d'histoire
Selon la pathologie
1. IRA sur IRC
2. OAP sur ICG
3. IRA sur poumon sain
4. Asthme
Selon le contexte médical
1. Sevrage de la VI
2. Péri opératoire
3. Ne pas intuber
4. Immunodépression
Aspects techniques
1. Interface
2. Mode de ventilation
3. Respirateur
Où pratiquer la VNI
1. Médecine "intensive hospitalière"
2. Médecine non intensive
3. Pré hospitalier et accueil des urgences
4. Domicile
Définition de la VNI
• Stricte :– Effectue tout ou partie de la ventilation en terme de
VT ou de VM– Ceci sans l'intermédiaire d'un tube pénétrant dans les
voies aériennes supérieures
• Complaisante :– N'augmente pas obligatoirement la ventilation mais
tente d'améliorer l'hématose par application d'une pression positive "stable ou continue" en utilisant des moyens non-invasifs = PPC
Cet exposé se focalise essentiellement sur la VNI stricte mais ne peutméconnaitre l'utilisation de la PPC
Ventiler le poumon obéit toujours au même principe
• Créer de façon intermittente (au rythme de la fréquence respiratoire) un gradient de pression plus bas dans le thorax qu'à l'entrée des VAS qui établit un débit de gaz dans le sens extra thoracique à intra thoracique (insufflation)
• Il n'y a que 2 approches :1. Abaisser la pression intra thoracique par rapport à la pression
atmosphérique : c'est la ventilation physiologique mais elle est quasi obsolète en thérapeutique ("body ventilation" qui est intraductible littéralement = ventilation en pression négative)
2. Augmenter la pression appliquée aux voies aériennes : ce n'est jamais rencontré en physiologie mais c'est quasi universel en thérapeutique = ventilation en pression positive intermittente
- - - - - - - - - -
++
++
+
Pour l'histoire (et la compréhension) la ventilation en pression négative
• Crée une pression intra thoracique négative :– Par mobilisation du diaphragme :
• Lit basculant (rocking bed)• Ceinture abdominale
– Par mobilisation de la paroi thoracique ± abdominale vers l'extérieur :
• Poumon d'acier• Poncho• Cuirasse
Poncho
Cuirasse
Histoire de la VNI en PPI
• Le principe est ancien (secourisme plus de 200 ans, anesthésie plus de 100 ans)
• La VNI "moderne" :– Débute en 1981 avec la publication de C Sullivan (Lancet)
rapportant le succès de la PPC par masque nasal dans le Syndrome d'Apnée Obstructive qui popularise l'interface nasal
– Cela donne l'idée d'utiliser cet interface pour remplacer la trachéotomie des IRC ventilés avec succès au long cours à domicile 1985-1987 (Lyon, Londres, Sidney, New York)
– Ce qui donne simultanément l'idée de l'utiliser en situation de décompensation aiguë des IRC en réanimation 1988-….(St Louis, Lyon, Sidney, New Haven, Créteil)
1780 : anesthésie
1911 : secourisme
Introduction
1. Définition
2. Un peu d'histoire
Selon la pathologie
1. IRA sur IRC
2. OAP sur ICG
3. IRA sur poumon sain
4. Asthme
Selon le contexte médical
1. Sevrage de la VI
2. Péri opératoire
3. Ne pas intuber
4. Immunodépression
Aspects techniques
1. Interface
2. Mode de ventilation
3. Respirateur
Où pratiquer la VNI
1. Médecine "intensive hospitalière"
2. Médecine non intensive
3. Pré hospitalier et accueil des urgences
4. Domicile
IRA sur IRC
• Beaucoup de données pour les BPCO par rapport à la prise en charge standard
• Une seule pour les BPCO VNI vs Intubation (Conti, ICM, 2002)
• Quasiment rien pour les autres étiologies : une étude de cohorte BPCO vs Restrictifs (Robino 2001)
Synthèse des ET chez les BPCO VNI vs Standard (Cochrane BMJ 2003)
Sept études regroupant 529 patients (268 VNI, 261 standard)
1. La mortalité sous VNI est à 41 % de celle sous traitement standard
2. L'intubation sous VNI est à 42 % de celle sous traitement standard
3. Les complications (PN) sous VNI sont à 32 % de celle sous traitement standard
Conti, ICM, 2002)
COPD, VNI vs Intubation : moins decomplications mais même mortalité
COPD
• Ces résultats :– poussent à l'utilisation de la VNI plutôt que du
traitement médical– assez tôt car lorsque l'intubation est
nécessaire le bénéfice en terme de mortalité est perdu
COPD vs Restrictifs : données rétrospectives "molles" concernant le succès de la VNI
Robino, ICM, 2003)
COPD
Restrictif
Œdème aiguë pulmonaire d'origine cardiaque
• Extrême fréquence• Augmente avec le vieillissement de la population• Trois approches thérapeutique :
– O2 classique + médicaments (diurètiques et VD)– PPC + traitement médical– VNI avec PEP + traitement médical
• Les essais concernent essentiellement : classique vs PPC et montrent le bénéfice en terme de recours à l'intubation et mortalité
• Trois essais : classique vs VNI (Hoffmann 1999, Masip 2000, Nava 2003)
• Une seule étude, à ce jour, PPC vs VNI (Mheta 1997)• Les recommandations des guidelines ne préconisent pas la
PPC ou la VNI (95, 97, 2000) mais ….• Il est probablement opportun de distinguer les OAP
hypercapniques des autres
OAP VNI vs standard : Nava 2003
OAP VNI vs standard : Nava 2003
14 3
11 16
Pas d'augmentation des IDM
Mais évolution de la TA moyenne (Nava)
60
70
80
90
100
110
120
130
Base 30 min 1h 3h 6h 12h
Temps
TA
mo
yen
ne
Standard
VNI
OAP cardiogènique : 80 patientsMasip, ICM, 2003
• 56 (70 %) TAS < 180 mmHg– Dont 19 seront intubés (24 % du total)
• Dont 13 hypercapniques, 6 normocapniques, 0 hypocapniques
• 24 (30 %) TAS > 180 mmHg– Dont 2 seront intubés (3% du total)
• Dont 2 hypercapniques, 0 nomocapnique, 0 hypocapnique
Mortalité : 39 % 7 % 0 %
Masip,ICM,2003
Masip,ICM,2003
Quels OAP cardiogèniques relèvent de la VNI ?
1. Les hypercapniques 2. Sans HTA
Dans les autres cas la VNI au delà d'inutile est peut être dangereuse :
•Etude Metha (1995) : mortalité par Infarctus DM•Chute de TA notée dans l'étude de Nava (significatif à 1 h : TAmy 111 vs 106, à 3h 101 vs 89)•Mortalité (ns) dans l'étude de Nava des non hypercapniques
Durée de la VNI dans le contexte de l'OAP cardiogènique
• Test de sevrage après 90 min pendant 15 min avec masque "haute concentration" : si SaO2 # 95 % sans détresse clinique l'évolution ne demandera plus de VNI alors que la situation inverse pousse à poursuivre la VNI (mutation USI, réa) (Giacomini, Chest 2003)
• Les facteurs prévoyant la nécessité d'une VNI prolongée seraient TAS < 95 et BPCO coexistante
OAP : que proposer ?
• CPAP si hypoxémie isolée (VNI contre indiquée ?)
• VNI si hypoxémie et hypercapnie : test de 90 minutes
IRA hypoxèmique sur poumon sain
• Relativement peu de travaux• Beaucoup de confusion
– Les étiologies sont mal identifiées réunissant souvent :
• OAP• pneumopathie communautaire• trauma• ARDS• Non immunodéprimé et immunodéprimé• ……..
Pourcentage d'intubation dans une cohorte d'IRA hypoxémiante pure (Antonelli 2001)
0 20 40 60 80
OAP
Contusion
Mendelson
ARDSpulm
P Commu
ARDS gén
Confalioneri, pneumopathis communautaire, 1999
Confalioneri, pneumopathis communautaire, 1999
IRA hypoxémiante pure : Ferrer 2003
Hétérogénéité : Ferrer 2003
Résultats selon l'origine : Ferrer 2003
Intubation
Mortalité
IRA hypoxémiante pure
• La VNI est probablement bénéfique dans les pneumopaties communautaires
• Pas de preuve dans le SDRA
Asthme aiguë : PPC
• Très peu de données
• La PPC a montré une efficacité :– dans l'asthme induit (méthacholine, effort)– Pour augmenter le calibre des VA dans
l'asthme– Pour aider les muscles inspiratoires– Améliorer les échanges gazeux
• Mais pas d'Essais Thérapeutiques
Asthme aiguë : VNI
• Très peu de données
• La VNI proprement dite a été rapportée comme efficace dans une étude ouverte d'asthme hypercapnique (Meduri 1996)
• Récemment une étude pilote a été rapportée dans la crise d'asthme : Sorowski, Chest, 2003
VNI et asthme aiguë : Sorowski
• Aux urgences• 15 VNI (Bi Level, PEP 3-5, P Inspiratoire
10-15, masque nasal) vs 15 standard avec placebo (respirateur identique à pression constante de 1 cm H2O)
• 3 heures• BD identique en interrompant la VNI < 5
min• Jugement : FEV1, need for hospitalisation
VNI et asthme aiguë : Sorowski
VNI et asthme aiguë : Sorowski
VNI et asthme aiguë
• Malgré ce résultat intéressant :– Il ne s'agit que d'une étude– Elle ne concerne pas l'AA grave (cad
hypercapnique)
Introduction
1. Définition
2. Un peu d'histoire
Selon la pathologie
1. IRA sur IRC
2. OAP sur ICG
3. IRA sur poumon sain
4. Asthme
Selon le contexte médical
1. Sevrage de la VI
2. Péri opératoire
3. Ne pas intuber
4. Immunodépression
Aspects techniques
1. Interface
2. Mode de ventilation
3. Respirateur
Où pratiquer la VNI
1. Médecine "intensive hospitalière"
2. Médecine non intensive
3. Pré hospitalier et accueil des urgences
4. Domicile
Sevrage de la Ventilation Invasive (intubation)
• Il est nécessaire de resituer ce qui est actuellement le consensus du sevrage d'un patient intubé :
– recherche des critères de sevrabilité– épreuve de sevrage menant :
• à la reventilation si échec (épreuve à refaire ultérieurement)
• à l'extubation si succès
– succès de l'extubation si pas de réintubation dans les 48 heures ce qui n'exclut pas le recours à la VNI
– succès du sevrage 48H après absence de toute ventilation qui peut être celle faite sur l'intubation ou la VNI faite en relais
Intubation
sevrabilité
Extubation
Tube en T
± VNI
Sevrage
Sevrage de la Ventilation Invasive (intubation)
Les essais thérapeutiques concernent surtout les BPCO
A différents
stades du sevrage
Intubation
sevrabilité
Extubation
Tube en T
± VNI
Sevrage
Nava 48 h, un tube enT, VNI vs contrôle si échec (1998)
Girault, 1 tube enT, VNI vs contrôle si échec (1999)Ferrer, 3 tube enT, VNI vs contrôle si échec (2003)
Keenan, VNI vs réintubation si échec de l'extubation (2002)
Sevrage de la Ventilation Invasive (intubation)
Nava : durée intubation, survie, pneumopathie nosocomiale
Girault : durée intubation, survie, pneumopathie nosocomiale
Ferrer : durée intubation, survie, pneumopathie nosocomiale
Keenan : réintubation mais biais ??
La VNI doit être retenue comme un moyen efficace pour "améliorer" le sevrage de la VM invasive
Post opératoire
• Résultats favorables en prophylactique chez des patients "à risque" :– Après gastroplastie sur GDS (obèsité
morbide), Joris 1997– Après résection pulmonaire , Aguilo 1997 sur
GDS, Auriant 2001 sur mortalité
Cette indication est probablement à porter
Patients à ne pas intuber
• En raison de la pathologie sous jacente ou de l'age (ou les deux réunis)
• Trois études de cohortes rapportent qu'environ 50 % des patients avec COPD sont sevrès de la VNI et 25 % de ceux avec pneumopathie ou cancer (Benhamou 1992, Méduri 1994, Nelson 2001)
Dans le contexte de limitation thérapeutique (ne pas intuber) la VNI est une approche thérapeutique à retenir
Immunodéprimé : Hilbert, 2001
VNI Standard p
Intubation 12 / 26 20 / 26 0,03
Décès réa 10 /26 18 / 23 0,03
Décès hôp 13 / 26 21 / 26 0,02
Durèe séj 7 ± 3 9 ± 4 0,11
L'intérêt n'existe que pour les patients traités pour cancer et maladie hématologique et pas pour les immunodéprimés après
transplantation ou HIV
Introduction
1. Définition
2. Un peu d'histoire
Selon la pathologie
1. IRA sur IRC
2. OAP sur ICG
3. IRA sur poumon sain
4. Asthme
Selon le contexte médical
1. Sevrage de la VI
2. Péri opératoire
3. Ne pas intuber
4. Immunodépression
Aspects techniques
1. Interface
2. Mode de ventilation
3. Respirateur
Où pratiquer la VNI
1. Médecine "intensive hospitalière"
2. Médecine non intensive
3. Pré hospitalier et accueil des urgences
Interface : il est utile de comprendre les contraintes anatomiques et physiologiques
La VNI est avant tout un mode de ventilation spontanée
Interfaces
• Nez + bouche :– Facial classique avec appui sur le menton– Facial n'appuyant pas sur le menton– Contenant la tête (dit casque)
• Nez seul• Bouche seule
Interface le plus utilisé
Attention au mouvement du menton en arrière
Les "retours" utilisateurs sont bons
Souvent présenté comme un bon interface pour la PPC il "fonctionne" aussi pour la VNI sous réserve de l'utiliseren mode pressionnel du fait de l'espace mort compressible
Respirateurs et modes
• N'importe quel respirateur peut être utilisé
en mode volumètrique ou pressionnel mais :– la VNI est essentiellement un mode
spontané la meilleure synchronisation doit être recherchée (mode assisté ou mieux mode spontané cad aide inspiratoire)
– la VNI est un mode à fuite ce qui privilégie les modes en pression
L'aide inspiratoire est le mode à privilégier
Les raffinements utiles
• Des apnées peuvent survenir :– centrales par hyperventilation– obstructive par "chute de la langue" ou
fermeture de la glotte– une fréquence de sécurité minimise le risque
des apnées ou des mauvaises détections de trigger inspiratoire
Raffinements mal évalués
• Mode volopressionel : VT cible par adaptation de la pression sur les mouvements suivants
• Mode pressiovolumètrique : VT minimum en AI sinon achevé en volumètrique (à l'intérieur du même mouvement)
• PAV
• Triggers adaptés aux fuites
Le confort d'un monitoring des courbes de pression et débit
Introduction
1. Définition
2. Un peu d'histoire
Selon la pathologie
1. IRA sur IRC
2. OAP sur ICG
3. IRA sur poumon sain
4. Asthme
Selon le contexte médical
1. Sevrage de la VI
2. Péri opératoire
3. Ne pas intuber
4. Immunodépression
Aspects techniques
1. Interface
2. Mode de ventilation
3. Respirateur
Où pratiquer la VNI
1. Médecine "intensive hospitalière"
2. Médecine non intensive
3. Pré hospitalier et accueil des urgences
La VNI en réa
• C'est une technique absolument nécessaire qui améliore le pronostic au même titre que l'antibiothérapie (……)
• Les études de pratique montrent qu'il y a encore une grande hétérogénéité
VNI en médecine
• L'étude sur les BPCO de plant a montré que pour les moins sévère des BPCO la VNI dans un service classique prévenait l'intubation et améliorait la survie
• La difficulté est de trouver les bonnes limites• Dans des services entrainés (pneumologie) les
risques sont probablement moindres• Intérêt des services "intermédiaires" de type
surveillance continue
VNI aux urgences
• Certaines VNI "guérissent" le patient en quelques heures ;– OAP– asthme– certaines BPCO
• Elles ont donc une place légitime aux urgences• Des données pour les BPCO montrent que la
VNI est efficace en terme de survie avant que la ventilation ne soit absolument nécessaire ce qui pousse à débuter assez tôt, donc potentiellement aux urgences où les patients peuvent rester longtemps