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EDITO

Février 2015 Tout le monde est sous le choc, un frère un collègue, et étudiant en cinquième an-née est atteint d’une tumeur cérébrale extrêmement rare, un chordome – qui n’en a pas entendu parler à présent- et a besoin d’une somme colossale pour une opération à l’étran-ger.

Mars 2015

Mauvaise nouvelle, on apprend qu’un autre ami et étudiant en sixième année a une tumeur cérébrale lui aussi, - c’est à se demander si la médecine ne serait pas un facteur de risque ?Tous les étudiants se sentent concernés ! Petits et grands, de la première à la nième année, font de leur mieux.Tous sous une seule devise « je suis un corps d’homme ». La FMPC était effectivement en seul corps d’homme cette année.

Flyers distribués, t-shirts vendus, posts et vidéos postés sur internet. Tout pour venir en aide à des camarades en détresse.16 Mars 2015Mission accomplie, les deux étudiants sont pris en charge, l’un d’entre eux est en route, accompagné de sa famille pour bénéficier de l’opération à l’étranger, l’autre est pris en charge localement. Dans le même esprit d’entraide et de fraîcheur, s’annoncent les articles du journal cette année, après deux ans d’absence.Sans plus attendre, voici la sixième édition du journal tant attendue. Bonne lecture !

Nahla Zaari

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SommaireChroniques :Externe: Appendice du service ou Embryon ? . . . . . . . . . . . . . . . 6VDM*Etudiants en Médecine. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8Journal d’une Dépressive bipolaire Insomniaque . . . . . . . . .. . . . 9

Actualités Médicales :Ce que vous devez savoir sur les cellules souches en 2015 . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . .12L’IRM remplacerait-elle S. Freud ? . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . 15e-Dura : la dure-mère faite labo !. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .15

Divers :Et si Dr House avait un compte Twitter ?. . . . . . . . . . . . . 16

Le Saviez-Vous?. . . . . . . . . . . . . 18

Stét-horoscope (Version Externes !). . . . . . . . . . . . . 20

Médecins marocains du Monde!. . . . . . . . . . . . 38

Vie estudiantine ...Associations de la FMPC. . . . . . . . . . . . . 42

Interview: Pr.Slassi

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Dossier :Envoyé spécial... Les FMPCiens se sont prononcés ! . . . . . . . . . . . 26Réformer : Une vision, une stratégie et un savoir-faire ! . . . . . . . . 32La réforme des études médicales... Questions/ Réponses !

Avec Pr Chehab, doyen de la FMPC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34

Entre deux polys :

Art et Lettres. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46Une observation médicale ... pas comme les autres ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47FMPC Trolls . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48Médecine fléchée. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49

A vos plumes :A Normal Life . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50Réflexion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54

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ExterneAppendice du service ou Embryon ?

A chaque début d’année universitaire, la tra-dition veut que les heureux admis au concours d’accès à la prestigieuse faculté de médecine se félicitent d’avoir réussi et célèbrent leur succès en remplaçant leurs prénoms sur les réseaux so-ciaux par « Docteur ».Inutile de nier que, étant étudiant en première année, votre fil d’actualité sur Facebook débor-dait d’images de stéthoscopes et de faux tracés d’électrocardiogrammes; tandis que vous-même étiez tellement choyés par votre famille et en-tourage comme étant « leur médecin » que vous y croyiez presque. N’ayez pas honte, tout ceci est physiologique en cette période, car, comme le dirait un honorable professeur à la Faculté de médecine de Rabat : « On se sent médecin deux fois : durant notre première année et après avoir soutenu ! »Cependant, cet admirable enthousiasme périra aussitôt que l’on se verra attribuer le statut d’ex-terne.Misérable externe, tu te reconnaîtras !En effet, quelques jours passés aux services hos-pitaliers suffisent pour désillusionner ces étu-diants crédules et naïfs.Tout commence lors du premier contact avec les patients. Sans avoir à se présenter, vos pa-tients devinent déjà que vous êtes un externe, ou « stagiaire » pour reprendre leurs mots. Ceci est tellement évident car l’externe présente un tableau typique : Stéthoscope autour du cou, tensiomètre à la poche, et un « je ne sais pas » au bout de la langue !

Attention, ceci n’entend pas qu’il y ait le moindre mal à être ignorant tant qu’on le reconnaît, au contraire, c’est là que réside l’essence de l’identi-té de l’externe : ignorer pour apprendre.Ceci dit, ne pensez pas pouvoir jouer au méde-cin avec les patients, vous devriez même vous estimer chanceux s’ils comprennent la nature de vos fonctions, car en vous voyant à leur che-vet à leur réveil, ils espèrent bien que vous soyez chargés de leur apporter leur petit déjeuner. « Je ne te laisserai mesurer ma température que si tu me débrouilles un autre verre de lait ! » - Un patient particulièrement sympathique.Dans ce même sens, étant vous-même confus à propos de vos responsabilités, et ayant le peu de bagage sémiologique qui vous reste après la vague d’oubli qui suit les examens, vous vous trouvez face à la famille du malade, qui vous sol-licite à leur expliquer sa pathologie, ses causes, en plus de son éventuel pronostic ; pendant que

tout ce que vous savez de ce patient que vous venez de rencontrer est qu’il a bu deux verres de lait ce matin-là. C’est alors à ce moment-là que vous avancez honteusement la fameuse ré-plique : « Je ne sais pas, je suis externe ! », pen-dant qu’un sentiment amer vous gagne, celui d’être un appendice au sein du service : Vous y

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êtes mais vous ne savez pas à quoi vous servez.Néanmoins, ce que l’externe sait faire, c’est de guetter l’arrivée de la secrétaire du service afin de marquer la présence, mais aussi de se télé-porter à la salle de cours lorsqu’il y a un topo, serait-il au lit d’un malade ou à la cafétéria.Ne faites pas votre air innocent, on vous a dé-masqué lors du sondage effectué par notre envoyé spécial (référez-vous à la page 24 ). Effectivement, vous avez tous nécessairement visité l’une des buvettes de l’hôpital au moins une fois, si bien que ce passage devient un ri-tuel quotidien, ne serait-ce que pour déguster la succulente Harcha au Fromage à Bengrir.Quelque soit la raison de votre visite gastro-nomique, vous finissez toujours par atterrir à temps (ou pas !) pour assister au topo, chose que l’on compte parmi les Superpouvoirs d’un externe.Et ces pouvoirs n’en finissent pas là. Ils se mani-festent aussi lors des gardes qu’il se voit obligé d’assurer, et qui regorgent d’histoires à dormir debout –littéralement.Hormis les habituelles tâches de l’externe de garde, notamment la surveillance des malades, le suivi des constantes vitales, la rédaction des observations médicales des nouveaux admis au service, s’ajoutent d’autres tâches hors du com-mun, visant à satisfaire les petits caprices des patients. En effet, ne soyez pas surpris si l’un d’eux vous réclame un café du distributeur d’à côté. D’autres, cependant, pourraient être un peu moins exigeants :« J’étais de garde cette nuit-là, et après avoir fini ma tournée, je me dirigeai vers la salle de repos. Assis tranquillement, le dos tourné à la porte, je fus interrompu par un mégot allumé qui effleu-ra mon visage. Grande fut ma surprise lorsque, en me retournant, j’aperçus une patiente du

service, pieds nus, se tenant devant la porte de la salle. Effrayé, je partis aussitôt aviser l’interne de garde ; c’est alors que la patiente se pressa de me suivre, m’ordonnant de répéter l’alphabet : « Dis ABC ! ». Me voilà donc, courant le long des couloirs du service en m’écriant « ABC… ABC ! ». Ce n’est que plus tard que je compris qu’elle était psychopathe. » -Un externe en 3ème an-née.Dans d’autres situations, vous serez peut-être amenés à surveiller les patients de très près, comme ce fut le cas lorsqu’en voulant prendre les constantes d’une malade, une externe fut étonnée de trouver à sa place un chat noir ! La patiente avait fui, paraît-il, cédant son lit à un patient d’une autre race.Ceci dit, à côté de ses « Superpouvoirs », un ex-terne devrait aussi développer de nombreuses compétences indispensables pour sa survie à l’hôpital, notamment la capacité à interpréter les paroles que rapportent les malades sans s’y méprendre.Ainsi, lorsqu’une patiente se plaindra d’avoir « le poumon dans l’intestin » , vous ne devriez pas vous moquer de son igno-rance mais plutôt de votre manque d’acuité et de finesse d’esprit puisque ce qu’elle entend par là est qu’elle a une tuberculose intestinale.Si cela prouve une chose, c’est que l’externe est une ébauche du corps médical, dont seule la cu-riosité scientifique pourra affiner les connais-sances et forger la pratique médicale. Il est peut-être loin d’être un héros, mais il demeure une semence de médecin, médecin à l’état em-bryonnaire. Soyons donc fiers de nos lacunes, de nos maladresses et imperfections, soyons fiers d’être externes.

Iatissam Elbelhadji

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VDM*Etudiants en Médecine

Ce matin, la secrétaire est arrivée avec une heure de retard et a collé un retard à tous les externes. VDM

Au bloc, l’infirmière me fait une scène parce que j’ai allumé mon portable. Elle me dit que les ondes de mon cellulaire dérangent les appareils. Quand elle finit de m’engueuler, elle allume la radio dans un coin du bloc pour écouterdu chaâbi. VDM

Lors de la visite, le prof m’engueule parce que je n’ai pas fait mon ob-servation. Je lui dis que mon patient a été admis après que j’aie quit-té le service à midi. Sur la fiche malade il a été admis à 11h55. VDM

Ce matin, je m’éclipse du service pour prendre mon petit déjeuner à la buvette. Je mords dans ma harsha et lève les yeux… mon prof encadrant est entrain de me toiser avec un sourire aux lèvres.VDM

Quand je suis arrivé ce matin au service mon patient n’était pas dans son lit. Quelques minutes plus tard, le résident de la salle me demande au lit du patient pour me demander pourquoi je n’avais pas pris les constantes. Je réponds que le patient n’était pas là et là le patient lance « Non ! Je n’ai pas bougé mon lit depuis hier soir ! ». VDM

Un ami étudiant en économie m’a dit un jour que lorsqu’il en a marre de bosser et qu’il trouve que les études lui prennent le plus clair de son temps, il pense à moi… et il va mieux. VDM

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Journal d’une Dépressive bipolaire et insomniaque

Dimanche1 janvier

« Je ne sais plus écrire. Tout ce que je griffonne tourne au cliché. J’avorte avant même que le crayon ne descende effleurer sa feuille. Je meurs tendrement, pensivement ; chaque jour de plus en plus de mouvements, une suite de montées fantasmées suivies de lentes chutes brusques.

Je survis dans un parc d’attraction à l’abandon.Il fut un temps où tous les jours je prenais soin d’allumer toutes les lumières, de le parer de toutes ses couleurs, ses odeurs, parfums de barbe à papa courant le parc, des enfants ac-crochés à leurs bâtons, à leurs ballons pendus au ciel, promenant dans l’autre main leurs pa-rents. Je me baladais, dans cette miliaire de conversations, de rires ; insouciante, j’abor-dais les inconnus comme autant de nouveaux voyages ; excitée, excitants, pleins de rêves, pleine d’espoir. Un peu comme une enfant dans un magasin de bonbons, je prends soin de garder en bouche chaque saveur, chaque parfum. Tout ce que je pouvais prendre, je le savourais, je le volais en toute impunité, je plongeais à travers chaque lucarne qu’ouvrait chaque étranger et recréais son monde sur un carreau de ma fenêtre…

Aujourd’hui ils ne viennent plus. Je rêve que tout s’effondre, ou tout s’est peut être déjà effondré, je ne sais plus… Tout sauf ce foutu manège ; des singes et des moutons. Ils montent et descendent, montent et redes-cendent, remontent encore, se poursuivent en un parfait cercle, une infinité de points fermés,

redescendent sans jamais se toucher, sur un rythme à deux temps résonnant nuit et jour dans ce silence inépuisable et je suis épuisée.J’ère toujours en digne capitaine de ce bateau que j’ai coulé de mes propres entrailles. Dou-cement, chaque jour, brèche après brèche, j’y ai cassé mes ongles. Tout s’effrite et se re-construit ; s’effondre dans un fracas incessant et ils le reconstruisent. Ils le maintiennent à force d’échafauds sur d’immenses échasses de plus en plus hautes pour qu’il ne prenne plus que les grandes vagues de plus en plus nom-breuses, alors que de petites brises le souf-flent… j’ai froid.

Lundi 23 Janvier

Courir, sentir le vent souffler mes cheveux et me porter au dessus des volcans ! Sauter en parachute et danser sous une cascade ! Se jeter dans la vie ! Fer-mer les yeux et me réveiller en Inde aux aurores du festival Holi!

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Peindre mon âme comme un enfant colo-rie le monde, d’abord doucement puis m’y jeter, courir, me perdre dans cette foule de couleurs… Et me retrouver, emmêlée, dans leurs rythmes dé-chainés…Sentir mon cœur quitter ma poitrine, tomber amoureuse ! Et puis… Oui je le veux !

Samedi 4 février

Plus la moindre envie de me relever, j’ai 20 ans et puis je ferme les yeux et j’ai 100 ans ; et je me réveille et je hurle pour la première fois ; et j’ai 9 mois, je sors et j’ai deux minutes, et ferme les yeux et me perds et je n’ai plus… A 6 ans on est un putain de petit con pré-tentieux capable de vous foutre la tête en feu et les pieds en bouillie… moi je l’étais pas. A 20 ans on est heureux, on se perd dans un océan de vie, on nage à contre courant, on danse sous la flotte et moi, je me noie dans une goutte de pluie.

Dimanche 5 février Autour de moi, je le vois bien, le monde n’est plus peuplé que de fourmis qui se prennent pour des hommes et de singes à dos d’éléphants pour les diriger. Des troupeaux de fourmis tra-vailleurs, forcenés à qui l’on fait croire que l’hiver durera toujours, que jamais ils ne devront s’arrê-

ter, que les papillons se brulent les ailes… En fait ils ont peur, ceux qui cachent le soleil du prin-temps, ils ont peur, perchés sur le seul animal qui craint l’invisible troupeau à ses maîtres. Ils font croire que le monde n’est que miettes de pain et gouttes de pluies, et parsèment leurs dures journées de quelques famines à toutes celles qui osent quitter le chemin d’Hansel et Gretel.Ils dominent et sont dominés par l’insoutenable pesanteur de leur crainte.Je ne veux plus être cette fourmi à laquelle on me destine, et la peur de me transformer en éléphants ou pire me hisser sur son dos m’effraie d’avantage. A vrai dire, je ne suis plus rien, je ne suis plus que conscience, et cette conscience me détruit : conscience de l’éléphant et de sa peur qu’il ignore jusqu’au jour où face à une fourmi, sa nature re-fait surface et l’oublie sur le champs. Conscience de son maître sur son dos, plus lourd encore que celui qui le porte : il passe sa vie à l’escalader pour s’alourdir à chaque pas du poids de toutes les âmes sous ses pattes.Je ne peux même plus voir leurs grimaces ; j’ai vu mes amis emprunter des masques à prix d’or, constituer leurs clans de chimpanzés et se prêter au jeu du cannibalisme.Et depuis ce jour je ne suis plus.Dans ce règne animal qui ne comprend que trois espèces, je fais partie de ceux qui ne sont pas, de ceux qui renient l’être.

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Et je n’ai plus le courage de chercher plus loin, à quoi bon ?J’ai été fourmi, puis j’ai levé la tête et j’ai été ciel, je vois les singes et par delà les singes, le ciel. Mais je ne peux pas, je ne suis pas assez forte pour porter leur poids sur mon dos ni dans mes entrailles ; la conscience elle même menace de fissurer chaque partie de ma peau, elle a tendu mes muscles et défiguré mes traits, pour qu’on ne voie qu’elle à travers moi ; qu’on me devine à travers elle, mais pour qui ? Ils ne voient plus, ils taillent au cutter des fous rires sur nos larmes, et couvrent chaque miroir du reflet du bonheur.

Mardi 7 février

Ahhhh exploser ! Sentir le monde se faufiler par un trou de serrure, et jaillir dans un silence de tombe puis boum Boum BOUM une explosion de couleurs ! (image de la foule en couleur)

Samedi 10 mars

Tout est en ruine, et ils avancent au milieu de mes tripes. Comme des charognards, ils se servent, le regard avide. La petite fourmilière est en ébulli-tion, de la nourriture pour deux semaines… Deux secondes, le temps que l’odeur d’un autre corps putréfié ne prenne le dessus sur le mien… Il faut me maintenir vivante, la viande morte se conserve moins longtemps… et il faut en laisser assez pour que je me relève et retombe quelques jours plus tard…La vie continue… il faut se relever, et moi j’ai déci-dé de les affronter derrière un miroir brisé …Tous les matins, je croise le regard effrayé de ceux qui colmatent leurs reflets, j’expose toutes les grif-fures, les morsures, les viols et à côté de chacun trône le visage parfait d’une inconnu, un visage lisse, doux, figé dans un sourire de cire. Il suffit de s’y plonger pour y voir le mien, puis le votre et l’horreur se dessine petit à petit quand chacun des milliards de visages voit sa propre main s’avancer vers lui et l’éparpiller dans un éclat de verre bri-sé…

Puis un gouffre de larmes, elles creusent des sillons

de sécheresse dans ce vaste désert qu’est devenu mon cœur. Il arrive qu’à force de creuser, un gey-ser de souffre quand ce n’est pas de lave, remonte en sifflant à travers tous mes pores, étire ma peau puis explose au rythme effréné des convulsions de mon cœur pour finir par une danse douce et tenace, une supplication lugubre, un rythme eth-nique qui semble se jouer dans chacun de mes membres. Un feu s’allume alors et le ciel du désert s’embrase et s’éteint, laissant derrière lui, pendant quelques jours, qui semblent une éternité, une au-rore de couleur festives et flamboyantes, des re-flets, des lumières…Et tout reprend de plus belle, la vie s’engouffre comme dans un trou noir, curieuse de repeupler ce qu’elle avait déserté… Tout me surprend, et petit à petit tout s’emballe, ça ne durera pas, elle va me quitter encore, elle va fuir et finir par tout brûler, encore. Je cours plus vite qu’elle, oublie qu’elle me suit et vole chaque instant avant qu’il ne disparaisse…Surtout ne pas se retourner, surtout ne pas s’ar-rêter, tout brûle, se consume, derrière, mais… ne regarde pas, regarde devant toi, suis les reflets de ses flemmes sur mes vitres. Mais c’est déjà trop tard, tu t’essouffles, et le monde autour se couvre de suie, tout autour se fige comme un vieux film qu’on arrête… Tout s’écroule, le masque se brise encore… Je ne suis plus.

NB : Le trouble bipolaire est un trouble psychia-trique à fort déterminisme génétique, que l’on peut contrôler par les médicaments thymo-régu-lateurs comme le lithium.

Chadia Khalloufimembre secret de la Fefa*

* Fefa Federation d’Etudiant de Fond d’Amphi

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Ce que vous devez savoir sur les cellules souches en 2015

Si vous êtes étudiant en médecine vous avez forcément entendu parler des cellules souches. Un de vos professeurs a dû glisser ce mot dans l’un de ses cours, un ami vous a peut être dit qu’il avait vu un reportage à ce sujet ou alors vos yeux ont dû glisser sur ce mot à un moment ou à un autre durant vos longues heures passées devant votre ordinateur. La première fois que vous en avez en-tendu parler vous avez sûrement voulu en sa-voir plus sur le sujet, mais voilà, vous n’avez pas osé poser la question ou alors la réponse n’a pas été satisfaisante pour votre esprit évo-lué d’étudiant en médecine. Quoi qu’il en soit, ce flou artistique sur les cellules souches va s’éclaircir aujourd’hui ! Que vous soyez en première année ou en fin de cursus, lisez cet article et vous saurez tout ce qu’il y a à savoir sur les cellules souches.

Qu’est-ce qu’une cellule souche?

Une cellule souche est une cellule in-différenciée, capable de s’auto-renouveler, de se différencier en d’autres types cellulaires et de proliférer en culture. Il y a plusieurs types de cellules souches : Les cellules souches embryonnaires (CSE) : elles sont prélevées à partir de très jeunes embryons tau stade de blastocystes (200 cellules).Généralement les embryons utilisés sont des embryons surnuméraires issus de la fécondation in vitro (1). Ces cel-lules sont pluripotentes c’est-à-dire qu’elles peuvent se transformer en n’importe quelle cellule de l’organisme. Les cellules souches embryonnaires ont été pour la première fois mises en évidence en 1981 chez la souris, grâce aux travaux de

Cette photo représente des cellules souches visibles au microscope électronique. © SNF/Science Photo

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Martin Evans et Matthew Kaufman, ain-si que ceux de Gail Martin. Chez l’Homme, ces mêmes cellules ont été repérées en 1998 par James Alexander Thomson, accompa-gné de Joseph Istkovitz-Eldor et de Benjamin Reubinoff.Au début, l’embryon était détruit lorsqu’on en prélevait des cellules mais en 2005 l’équipe de l’Advanced Cell Technology du Massachu-setts a mis au point une technique de prélève-ment qui sauvegarde l’embryon. Néanmoins, l’utilisation de CSE continue de poser un problème éthique.

Les cellules souches adultes : ne sont pas pluripotentes mais multipotentes c’est-à-dire qu’elles peuvent se transformer en un certain nombre, néanmoins limité, de tissus (ex : une cellule souche hématopoïétique peut donner différents types de cellules sanguines mais pas des cellules de la peau !).Ou trouver ces cellules ? Ce sont les cellules responsables de la réparation et de la régé-nération de notre corps comme les cellules de la membrane basale des épithéliums, les cellules de la moelle osseuse et les cellules du cordon ombilical.

Les cellules pluripotentes induites : elles ont été créées pour la première fois chez la souris en 2006 par une équipe de cher-cheurs japonais dirigés par Shinya Yamana-ka, qui a reçu pour cette performance le prix Nobel de médecine en 2012.Après extraction de fibroblastes (cellules de la peau) de rongeurs, ils ont activé à l’aide d’un rétrovirus quatre gènes clés, nommés Oct-3/4, Sox2, c-Myc et Klf4. Trois à quatre semaines plus tard, ces cellules devenaient pluripotentes. La performance a été repro-duite chez l’Homme en novembre 2007.

Les utilisations pratiques des cellules souches : Dans le traitement des leucémies (2): La transplantation de moelle osseuse est en fait une transplantation de cellules souches hématopoietiques qui vont repeupler la moelle et redonner naissance à toutes les li-gnées cellulaires hématopoietiques (GR, GB ...). Ces cellules souches peuvent être prélevés du patient lui même ou d’un donneur. Dans les greffes de peau: après un ac-cident délabrant ou une brûlure, on prélève chez le patient un petit fragment de peau saine (loin de la lésion) contenant des cellules souches cutanées et on met ce fragment en culture. A partir de ce petit fragment, la peau va proliférer et on obtiendra une plus grande parcelle de peau que l’on pourra greffer sur les blessures du patient. Dans plusieurs «réparations de tissus» encore à l’essai: Réparation cardiaque: Une équipe de l’INSERM (3) français a réussi à prélever des cellules souches musculaires (myoblastes), à les cultiver et à les gréffés sur un coeur pour remplacer des cellules mortes après un in-farctus. Ces cellules souches musculaires ont suivi une destinée différente de celle qu’elles devaient suivre initialement car au lieu de donner du muscle strié, elles ont donné des cellules proches du muscle lisse cardiaque qui se sont contractées en rythme!

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Réparation neurale: la thérapie par cellule souche dans les maladies neurodégénératives est en cours d’étude. Réparation pancréatique: les cher-cheurs pensent à régénérer des cellules secré-trices d’insuline grâce à la greffe de cellules souches chez les diabétiques. D’autres remplacements de tissus sont envisageables et la recherche dans ce domaine a encore de beaux jours devant elle (à bon en-tendeur salut!) Nous espérons que cet article vous aura eclairer sur le sujet et que vous ne vous êtes pas ennuyés en le lisant. Maintenant vous êtes

incollables sur les cellules souches, n’est ce pas? Si vous voulez approfondir vos re-cherches je vous conseille de le faire en an-glais. La traduction de cellules souches en anglais est « stem cells ». Vous pouvez aussi visiter les liens qui ont servi à ecrire cet article et qui sont en dessous.

Zineb BENTOUNSI

Notes: (1)La fécondation in vitro est une méthode de procréation assistée à laquelle ont recours les couples infertiles. Lors de cette méthode, on prélève plusieurs ovocytes chez la mère et on les féconde tous avec un échantillon de sperme du père. Ensuite on laisse les embryons se développer quelques jours in vitro et on n’injecte dans l’utérus maternel que deux ou trois (on choisit les plus « sains »). Il y a donc forcément des embryons surnuméraires. (2)Pour nos plus jeunes amis: la leucémie est un cancer de la moelle osseuse. Pour les plus expéri-mentés : les leucémies sont un groupe hétérogène d’hémopathies malignes, caractérisées par la proli-fération clonale de précurseurs myéloïdes ou lymphoïdes et par une altération de l’hématopoïèse. (3) INSERM: institut national de la santé et de la recherche médicale.

Bibliographie: http://www.nature.com/stemcells/2007/0706/070614/full/stemcells.2007.14.html http://www.futura-sciences.com/magazines/sante/infos/dico/d/medecine-cellule-souche-110/http://www.inserm.fr/thematiques/immunologie-hematologie-pneumologie/dossiers-d-information/cellules-souches-et-therapie-cellulairehttp://www.nature.com/stemcells/2007/0706/070614/full/stemcells.2007.24.html http://biotechlerncenter.interpharma.ch/fr/3082-3-les-cellules-souches-adultes-sont-responsables-du-renouvellement-et-de-la-reparation

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L’IRM remplacerait-elle S. Freud ?

Il n’est pas très loin que la psychanalyse ne trou-verait plus sa place dans le décodage des rêves. Au laboratoire ATR Computational Neuroscience à Kyoto, une équipe de neurologues japonais ont pu établir les prémices des règles qui permettraient de déchiffrer les rêves. Comment ? Ces chercheurs ja-ponais ont invité un groupe de volontaires à par-ticiper dans leurs expérimentations, en analysant leur activité cérébrale à l’IRM (Imagerie par Ré-sonance Magnétique), qui vise à chercher les aires cérébrales activées pendant le sommeil. Au cours de ces épreuves, les participants ont été réveillés après avoir eu accès au « monde des rêves », cet ac-cès détecté par l’EEG (Électroencéphalogramme), et interrogés par la suite sur les différentes images vues lors de leurs rêves. Ces expérimentations ont été répétées ultérieurement chez ces volontaires, en les réveillant en moyenne 10 fois par heure et enregistrant les images rapportées du rêve, avec l’image cérébrale respective à l’IRM. Ensuite, ces volontaires ont été éveillés, amenés à examiner plu-sieurs images, pendant que leur activité cérébrale a été analysée par l’IRM. Les résultats ont été impres-sionnants: cette équipe a réussi à trouver une cor-rélation entre plusieurs catégories d’images « types », telles que « homme », « femme », « voiture », « ordinateur »..., et l’activité cérébrale à l’IRM, avec une précision allant jusqu’à 80%.

e-Dura : la dure-mère faite labo !

L’essor de la technologie et des neurosciences a donné ces dernières années aux patients paraplé-giques un nouvel espoir : des chercheurs de l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne et du National Centre of Competence in Research en Suisse ont pu mettre au monde un implant neuronal qui permet-trait de restaurer la marche et la locomotion après une paralysie médullaire. C’est un implant flexible, souple et élastique qui pourrait trouver sa place sous la dure-mère, sans risque de l’endommager, conte-nant une composante électronique capable d’en-voyer des signaux électriques et une composante chimique capable d’envoyer des neurotransmetteurs aux motoneurones sous-jacents, afin de restaurer l’influx nerveux à travers les nerfs lésés. L’épreuve de cet implant a été d’une grande réussite chez des rats paraplégiques, faisant preuve de sa biocompatibilité ainsi que de son efficacité après une kinésithérapie ultérieure prolongée.

Bibliographie : http://www.extremetech.com/extreme/152659-ja-panese-neuroscientists-decode-human-dreams http://www.medgadget.com/2015/01/next-genera-tion-neural-implants-let-mice-with-spinal-cord-in-juries-walk-again-video.html

Marouane AMZIL

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Et si Dr House avait un compte Twitter ?

Depuis que le monde est monde, l’Homme a pu ba-digeonner sur les murs de l’Histoire les séquences de l’évo-lution de la civilisation humaine. Politiques, éducation, santé..., sont tous de différents domaines qui, à travers les siècles, ont et connaîtront toujours une évolution inextin-guible. La santé, plus particulièrement la santé publique, est parmi ceux auquel les efforts sont constamment achar-nés, afin d’adapter une prise en charge diagnostique, thé-rapeutique et notamment préventive contemporaine au profit de la population. Il existe de différents témoins de cette évolution dans notre millénaire ; l’énorme progrès des nouvelles technologies a pu enfanter plusieurs moyens permettant à la population un accès plus facile et plus efficace à l’infor-mation. Parmi ces moyens, on cite celui qui s’avère doréna-vant le plus efficient : les réseaux sociaux. Des statistiques récentes comptent plus d’un milliard d’utilisateurs connec-tés au monde, plus précisément 1,3 milliard d’utilisateurs de Facebook uniquement, le réseau social le plus dominant au monde, suivi de Google Plus qui compte de plus de 340 millions de comptes actifs, sans oublier Youtube le plus grand média vidéo, visité mensuellement par plus d’un milliard d’utilisateurs. Ce monde virtuel a pu démolir les frontières en un seul clic, d’où la globalisation du discours sanitaire. Si on se permet une comparaison de la santé publique d’hier et celle d’aujourd’hui, l’inefficacité de la première a lieu faute d’accès à l’information à un nombre plus large de la population, un problème largement résolu par l’accès aux réseaux sociaux. De nombreuses pages Facebook, comptes Twitter et chaines Youtube, dont la santé est leur primor-dial champ d’intérêt, voient le jour quotidiennement, at-tirant constamment une multitude d’abonnés, avides d’in-formations simples et rapides. Néanmoins, qu’est ce qui garantit l’authenticité de l’information sur les réseaux so-ciaux ? Comment peut-on sélectionner les informations et les valider depuis les réseaux sociaux ? Contrairement à la presse écrite certifiée par les comités de lecture des revues scientifiques, un lecteur tout venant trouve une difficulté à déterminer la validité d’un article de la presse électronique, étant donné que n’importe quelle personne, sous le toit de la liberté d’expression, peut facilement créer un compte sur un réseau social, voire plusieurs, et se proclamer la capa-cité de délivrer des articles « scientifiques » en matière de la santé, peu importe qu’il n’en soit ni un professionnel ni un chercheur scientifique. Ce qui a imposé aux réseaux so-ciaux de certifier les pages et les comptes des utilisateurs ayant publié des articles et/ou revues certifiés, et ceux des organismes de sensibilisation tels que les associations des

secteurs sanitaire et sociale. En sus, d’autres initiatives sont mises à la disposi-tion des e-patients afin de mieux sélectionner l’informa-tion sur les réseaux sociaux : en Hongrie, Webicina.com est une société qui a vu le jour en 2009, dont le but est de véri-fier les publications et les articles sur les réseaux sociaux et les sélectionner en fonction d’un thème précis, afin de faci-liter l’accès à non seulement les professionnels de santé en vue de recherche et d’apprentissage, mais surtout aux e-pa-tients qui sont les plus vulnérables en ligne, en guise de leur protection des fausses conduites qui peuvent être des fois, fatales. Bertalan Mesko, le fondateur de ce projet est un médecin généticien, ou connu autrement, The Medical Futurist. Il a pris également l’initiative, dans le cadre de la formation médicale, d’apprendre au personnel de santé et aux futurs médecins les bonnes directives et méthodes d’utilisation des réseaux sociaux, en but de l’information de la population en termes de la santé, sous forme d’ateliers dans les différentes facultés de médecine en Europe et aussi de cours interactifs en ligne, intitulés « The Social MEDia ». Webicina.com a été reconnu par l’Organisation Mon-diale de la Santé « l’OMS », ainsi qu’il a reçu un prix lors du Social Innovation Tournament organisé par la Banque Européenne d’Investissement.

Bertalan Mesko, médecin généticien et fondateur de la société Webicina.com.

Localement, depuis Décembre 2012, Dr Nawfel Chana et Dr Mohammed Zaari Jabiri sont deux jeunes médecins marocains et membres fonda-teurs de l’association Eden Maroc – une association œuvrant pour des actions socioculturelles- qui ont eu l’idée de mettre au monde « Sal Tbib 9bel Mjerreb», une série de vidéos partagée sur Youtube et largement aussi sur les autres réseaux sociaux, à dessein de sensibi-liser le e-patient marocain sur ses droits, les règles hygié-no-diététiques, ainsi que sur les différentes pathologies

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communes, tel que l’hypertension artérielle, l’Alzheimer , la dépression..., et leurs prises en charge en urgence si né-cessaire. La vulgarisation de l’information médicale occupe une place cardinale dans la communication médecin-ma-lade au Maroc, plusieurs cas observés quotidiennement aux hôpitaux du royaume, à un stade assez compliqué, peuvent tout simplement être prévenus chez soi ou par une simple prise en charge en ambulatoire dans les plus brefs délais possibles. En dialecte marocain, ma grand-mère analpha-bète a pu apprendre comment prendre soin d’elle, sur les différentes pathologies communes et sur celles aussi dont elle ignorait l’existence. La facilité de l’accès à ces vidéos, la simplicité et l’authenticité de l’information ont été le se-cret du succès de ce projet ; d’ores et déjà, on observe de moins en moins le recours à l’automédication, on entend de moins en moins les marocains circuler ce proverbe

En outre, en réaction à l’épidémie du virus Ebola qui sévit en Afrique de l’Ouest, Mark Zuckerberg a décidé d’inviter la communauté Facebook en vue de contribuer activement contre cette maladie. Facebook.com/fightebola est une application qui a vu le jour depuis novembre 2014 et qui aide depuis lors, en partenariat avec l’UNICEF, les or-ganismes sanitaires dans les pays de la région, notamment Libéria, Guinée et Sierra Leone à localiser les nouveaux cas, voire les cas suspects, et assurer promptement l’isolement du patient et son urgente prise en charge. Cette application permet également de faciliter aux internautes connectés à ce réseau la tâche d’aider financièrement ces organismes directement depuis Facebook. Les dons des facebookers ont été de très grand apport pour les recherches relative-ment au traitement et à la lutte contre la maladie. Ceci ne permet que de conclure que l’essor de la santé publique dans les dernières décennies a été en grande partie grâce aux réseaux sociaux. L’accès au petit village uni-versel, qu’on appelle communément Internet, devint désor-mais une nécessité à accentuer dans les régions les moins connectées du monde. La croissance démographique ferait incessamment appel à l’expertise médicale et paramédicale à renforcer les fils de la toile électronique. Nous serions in-dubitablement tous en meilleur santé si Dr Cristina Yang et Dr House ont rejoint le flux des internautes à travers le monde !

Marouane AMZIL

Page officielle de facebook.com/fightebola, rapportant les histoires des victoires contre l’Ebola en Afrique de l’Ouest, en grande partie grâce aux dons des facebookers.

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Le Saviez-Vous?Ibn Sina, Ibn Tofail, Ibn Nafis et Errazi, des noms de médecins musulmans que nous connais-

sons parfaitement pour la simple raison que nous les apercevons chaque jour en pénétrant dans nos amphithéâtres. Mais que savons-nous vraiment sur eux hormis leurs noms? La triste vérité est que personne –ou presque- ne réalise pleinement la contribution importante que chacun d’entre eux a apportée au développement de la médecine moderne telle que nous la connaissons de nos jours. Dans cet article nous essayerons de dresser un portrait bref de chacun de ces grands médecins qui, autrefois, ont fait la fierté de l’empire arabo-musulman, et dont l’ampleur de l’impact de leurs travaux se fait toujours ressentir.

Errazi De son nom complet Muhammad ibn Za-kariya al-Razi, plus connu sous le nom de Rhazès en occident (865-925), était un savant perse et mu-sulman, dont les travaux ne se limitèrent pas seu-lement à la médecine mais touchèrent la physique, l’alchimie, la chimie, la philosophie et la musique. Il dirigea le Maristan de Bagdad dont il ou-vrit l’accès à toutes les catégories sociales, et fut le premier hôpital doté d’un service pour les malades mentaux. Sa pratique de la médecine reposait sur trois aspects : la santé publique, la médecine pré-ventive et la thérapeutique. Il fut le premier à in-troduire la pharmacologie dans le domaine médicale grâce à ses connaissances

en chimie. Il établit également de nouvelles idées progressistes dans l’éthique médicale où il conseil-lait les médecins d’être à jour dans leurs connais-sances et de se renseigner continuellement sur les avancées dans le domaine médical. Errazi a laissé derrière lui 184 livres et ouvrages, dont 61 portent sur la médecine, tous écrits en arabe.

Ibn Sina De son nom complet Abu ‘Ali al-Husayn Ibn Abd Allah Ibn Sina, il est plus connu sous le nom d’Avicenne en occident (980-1037), était un savant perse et musulman qui s’intéressa à l’astronomie, l’alchimie, la chimie, la psychologie et la médecine. Sa contribution à cette dernière fut tellement énorme, qu’elle lui valut le surnom de Prince des savants. Il fut le traducteur par excellence des œuvres des sa-vants grecs Hippocrate et Galien, et ses essais – le plus connu étant Kitab Al Qanûn fi Al-Tibb-en médecine furent révolutionnaires à un tel point qu’ils furent enseignés jusqu’au 17e siècle dans les universités européennes.

Il s’intéressa surtout à la description des symptômes et à la médecine préventive, y com-pris pour la santé mentale. Ibn Sina a laissé der-rière lui un héritage inestimable à travers ses ouvrages qui touchent divers domaines, preuve de son grand génie.

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Ibn Tofail

De son nom complet Abu Bakr Mohammed ben Abd-el-Malik ben Tufayl el-Qaïci, latinisé Abubacer(1110- 1185) était un philosophe, astronome, mathématicien et médecin andalous.Auteur de plusieurs œuvres scientifiques, médicales et philosophiques, il exerça la médecine à Grenade avant de s’installer à Marrakech où il devint médecin du Calife Abu YaqubYusuf. Il enseigna Ibn Rochd (Averroès) et fut son protecteur. Il l’encouragea même à commenter les ouvrages d’Aristote. Sa plus grande œuvre littéraire fut Hayy ibn Yaqzânqui connut un succès considérable en occident et inspira même Daniel Defoe pour son histoire de Robinson Crusoé.

Ibn Nafis

De son nom complet Ala-al-dinabu AlHassan Ali ibn Abi-Hazm al-Qarshi al Di-mashqi(1210-1288) était un médecin arabe. Sa plus grande contribution à la médecine fut sans doute sa description du processus de la circulation sanguine dans le corps humain, et en particulier la circulation pulmonaire. Il possède plusieurs ouvrages médicaux qui portent essentiellement sur l’anatomie et la physiologie, et il entama aussi le projet d’écriture d’une encyclopédie médicale, mais la mort du savant empêcha le projet de voir le jour. Résumer les vies de ces savants illustres en quelques lignes n’est pas chose facile à cause de leurs innombrables contributions dans plusieurs domaines et en particulier celui de la méde-cine… et c’est grâce à ces mêmes contributions que nous, étudiants, avons la chance d’avoir une approche plus claire de la médecine moderne. Alors il est préférable, voire indispensable, de connaître ces médecins pour leurs énormes efforts fournis au développement de la méde-cine, que pour l’utilisation de leurs noms pour l’appellation de nos amphithéâtres. Ce serait le meilleur des hommages à leur rendre.

Zakaria Garara

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Stét-horoscope (Version Externes !) Bélier : Son œil ne quitte jamais le miroir, chaque jour un nouveau look qui suscite les regards jaloux de non seulement ses copines, mais aussi des internes et résidentes du ser-vice. Pour cette raison, celles-ci ne ratent jamais l’occasion de la gronder, de lui accorder des tâches « exécrables » lors de ses gardes : collecter les selles d’un patient pour un EPS, aller ré-cupérer les résultats d’un ECBU, seule, à 3 :00 du matin.... Pourtant, elle ne s’en plaint jamais, ses hauts Louboutins et son sac Louis-Vuitton sont la source de son magnétisme social et professionnel, dont le champ est plus fort dans un service où domine la virilité.

Taureau: Armé de son stéthoscope au cou, marteau-réflexe dans une poche, abaisse-langue et otoscope dans l’autre, il connait exhaustivement tous les patients du service. Les infirmières sont désormais en congé, vue qu’il se porte volontaire à réaliser tous les gestes pratiques possibles à réaliser, à accompagner les patients à réaliser leurs radios ou leur consul-tations dans un autre service. Toujours présent, il est mené à avoir les numéros de tous ses camarades pour les annoncer la visite ou staff des patients. Extrêmement gentil et malchan-ceux qu’il soit, il s’attarde à la visite pour chercher ses camarades déjà absents ou à vérifier son cahier de note, le professeur le gronde d’être en retard et le note absent, pour la n-ième fois.

Balance: Ses yeux brillent à chaque fois qu’il ausculte des râles ou un souffle chez son patient ou lors de la palpation d’une prostate pathologique. Il ne rate aucune occasion à instagrammer les points de suture qu’il a réalisés ou sa photo entrain d’apporter de l’aide au chirurgien au bloc opératoire. Ses amis et sa famille, en principe fiers de lui, sont las de l’écou-ter leur raconter ses aventures au CHU, aussi banales qu’elles soient, d’un argot très médical.

Lion: Tu ne peux tout simplement, en sa présence, réaliser un geste pratique ou ré-pondre aux questions de l’enseignant en premier. Ses camarades ont l’impression qu’il est là pour les empêcher de s’activer et apprendre. Pour d’autres, il est leur chouchou, vu qu’ils cherchent désespérément le moyen de s’éclipser du service.

Sagittaire: En retard, dossier mal rangé et observation non faite. Telle est sa devise. Pourtant, personne ne semble s’apercevoir de l’existence d’une telle espèce d’externe. Bizarre-ment, le jour où il s’absente, il n’y a ni appel ni topo ni visite, le jour où il doit présenter son patient, le professeur est de bonne humeur et le jour de l’esso les questions portent seule-ment et seulement sur ce qu’il a appris. A croire qu’il possède le don de clairvoyance.

Gémeaux: Dans un domaine assez compétitif, l’acquisition de l’information est un challenge pour tous ses camarades, sauf lui. Sa voix mesquine, son regard innocent et son choix minutieux de ses mots sont les ingrédients de la potion magique qu’il prépare pour les médecins du service, allant des internes jusqu’aux professeurs, afin de les séduire et adoucir leur tempérament, parfois orageux.

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Capricorne: Toujours le premier à venir au service et le dernier à le quitter, il essaie de s’imposer en tant que chef dès le premier jour. Il ne se désigne jamais comme responsable de son groupe, mais pousse plutôt les autres externes à le faire, et joue la carte de la surprise lorsqu’ils le font. Toujours sollicité par les externes afin de les aider dans leurs observations, il n’admet jamais ne pas savoir, quitte à induire ses camarades en erreur, et les couvrir de honte lors du staff... Toujours accompagné de fidèles externes, il fait la loi dans le service et n’accepte aucune critique, et gare à celui ou celle qui ose le contredire.

Cancer: Après avoir entendu son nom à l’appel, c’est une mission impossible de le retrouver encore une fois au service. Il passe le plus clair de son temps à la buvette. Il connait ce que proposent les trois buvettes du CHU mieux que les patients de son service, et lors-qu’un topo/visite s’annonce, il arrive toujours à se présenter à temps. Son secret? Un portable et des externes loyaux qui ne quittent pas le service.

Poissons: Où est mon dossier? Vous n’avez pas vu mon sthéto? Mon carnet? Mes lunettes... Le refrain habituel de chaque jour au service. Studieux et curieux au service, ces qualités passent inaperçues à côté de sa maladresse et malchance omniprésentes. Observa-tion faite mais oubliée, dossier bien rangé mais égaré... ses collègues au service ne seraient guère surpris s’il se présente un jour sans pantalon.

Vierge: Son passage en service de gynécologie-obstétrique et en urologie ont été en vain, ses pommettes rougissent à tout examen mammaire et toucher pelvien qu’il réalise. Ce sont des gestes qui ont traumatisé son innocence puérile. C’est une personne avec laquelle il est inconcevable de discuter un sujet de santé reproductive sans qu’elle inhume ses yeux dans la terre. Un traitement à conseiller ?

Verseau: Il connait non seulement l’histoire de la maladie de son patient mais toute son histoire. Il achetait quotidiennement des jouets pour son patient lors de son passage en pédiatrie, il a rasé ses cheveux en compassion pour son patient atteint de cancer, lors de son passage en service d’oncologie. Il n’hésite jamais à apporter du soutien, non seulement psychologique, mais surtout financier à tout patient nécessiteux. Son patient, au contraire du reste, trouverait une difficulté à admettre que son hospitalisation touche à sa fin.

Scorpion: Toujours entrain de se plaindre de ne pas avoir acheté ses polys, préparé le topo à présenter et validé ses objectifs. Si un camarade lui pose une question, son immé-diate réponse serait : « je ne sais pas », une réponse qui, sans doute, changera de 180° en pré-sence d’un enseignant. Une personne qui n’aime pas le partage, aime qu’elle soit distinguée des ses camarades et reconnue pour sa « supériorité » imaginaire.

Marouane AMZIL4ème année

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Pour la rubrique Interview de cette édition de « Toubib or Not to Be », nous avons eu l’immense honneur de rencontrer Professeur Ilham Slassi Sennou, chef du service de Neurologie au CHU Ibn Rochd de Casablanca, ceci dans le but de rendre hom-mage à son parcours exceptionnel, à son implication exemplaire et à son dévoue-

ment salué de tous dans la formation des médecins de demain..

Bonjour Professeur ! Tout d’abord nous vous remercions d’avoir accepté de nous accorder cette interview, nous vous en sommes reconnaissants. Pourriez-vous nous retracer votre par-cours professionnel ? J’ai été une interne, une assistante, et puis maître assistante au CHU de Rabat. Dans le cadre de ma carrière, je suis allée en France pour un complément de formation en termes de Neu-rosciences, plus précisément en Neuro-Immunologie, afin de compléter ma formation de neurologue et opter pour une car-rière en termes de recherches. J’ai fait une maîtrise et un DEA en Neuro-immunologie, puis je suis revenue et j’ai passé mon agrégation à Rabat. Ensuite, pour des raisons d’ordre essentiel-lement familial, je suis arrivée en 1997 à Casablanca où j’ai dé-marré d’abord l’enseignement puis la pratique hospitalière, hé-bergée par le service de rhumatologie avec Professeur Mkinsi. On a ensuite constitué de façon très progressive une équipe en recevant des internes, des infirmiers… puis l’équipe s’est étoffée. Nous avons eu notre premier service, le premier pavillon 30, si-tué derrière celui de la médecine interne, où on a exercé jusqu’à il y a 2 ans puis déménagé dans les locaux actuels. Graduellement, l’équipe s’est enrichie : internes, résidents, maitres assistants, pro-fesseurs assistants, puis actuellement des professeurs agrégés et des professeurs de l’enseignement supérieur... Il y a maintenant,

et c’est ça notre fierté, des neurologues formés à Casablanca un peu partout à travers le Maroc et qui restent attachés à leur ser-vice d’origine.Parallèlement à cela, il y a l’activité de l’enseignement. Pour ma part, j’interviens au niveau de l’enseignement de la pathologie neurologique, et puis l’enseignement dans sa partie « pratique hospitalière » mais aussi le résidanat. Y a-t-il une raison spécifique derrière votre choix de carrière initialement et par la suite, votre choix de spécialité ? La médecine, je peux dire que c’était une vocation. C’est ce que j’ai toujours souhaité. Pour la carrière universitaire, j’ai été encouragée dans ce sens par mon frère qui m’a précédé dans ce domaine et je ne me voyais pas faire de la médecine autrement qu’en milieu hospitalier. De plus, j’adore l’enseignement, donc je peux dire que c’était une carrière sur mesure. Maintenant, pour le choix de la neurologie, ça a été plutôt accidentel. Je suis allée faire un stage en tant qu’interne en neurologie pour apprendre à faire un examen neurologique et un peu mieux comprendre cette spécialité barbare, parce que je me destinais à une carrière soit en rhumatologie soit en médecine interne, et pour l’une ou pour l’autre j’avais besoin d’un bagage minimal en neurologie. Mais quand je suis arrivée au service de neurologie du Pr Chkili à Rabat, j’ai adoré la discipline.

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Je l’ai adoptée et j’ai été adoptée. Depuis, je ne suis plus repartie.

En 2002, vous avez fondé l’Association Marocaine de Sclérose en plaques (AMSEP) afin de pouvoir assister les personnes atteintes de SEP dans leur lutte contre la maladie. Qu’est-ce qui vous a motivé à créer une telle association, et pourquoi avoir choisi la SEP plutôt qu’une autre maladie ?En fait, je suis engagée dans deux associations. En rentrant de France, j’ai intégré l’association marocaine de lutte contre les myopathies (AMM), car en France j’avais beaucoup travaillé avec l’association française de lutte contre les myopathies (AFM) et je faisais partie d’une équipe de chercheurs qui travaillaient autour de la SLA et des myopathies. J’ai donc intégré l’AMM et auprès d’un certain nombre de personnes, on a essayé d’améliorer les conditions de prise en charge du patient souffrant de myopathie, et d’une façon générale des patients en situation d’handicap. A vrai dire, je milite dans le sens de la prise en charge du handicap moteur. Aujourd’hui, je suis présidente de l’AMM et on est en-train de créer un centre de prise en charge des patients souffrants de myopathies. En ce qui concerne la sclérose en plaques, comme je vous l’ai dit, je suis d’orientation neuro-immunologique, donc au sein de l’équipe je suis plutôt orientée vers la pathologie inflammatoire du système nerveux et la SEP est l’affection qui illustre le mieux cette inflammation et cet auto-immunité du système nerveux. Pour moi, la prise en charge médicale ne se conçoit pas sans qu’il n’y ait un accompagnement sur le plan social par une action associative, donc j’ai participé à la création de l’association en 2002. Puis j’ai estimé qu’il s’agissait de patients adultes et avisés et je me suis donc désengagée pour laisser les familles de patients prendre les rênes de l’association en main et d’en faire réellement une association de patients et de familles de patients, en sachant que nous, professionnels de santé, pouvant être sollicités à tout moment.

En 2013, vous recevez le prix Merck Serono Neurology pour récompenser vos travaux de recherches scientifiques concernant la SEP. Que signifie une telle consécration à vos yeux? Ce n’est pas une consécration, mais je le vois comme étant une aide à la recherche, un moyen de nous encourager et de nous aider à réaliser des travaux d’ordre essentiellement épidémiolo-gique en matière de SEP. C’est un prix que j’ai obtenu de la part des laboratoires Merck Serono avec un groupe de collègues dont j’étais le porte-drapeau. Il s’agissait d’un consortium qui a été pri-mé afin de réaliser un travail d’ordre épidémiologique, génétique et biochimique en matière de SEP.

Encourageriez-vous les étudiants en médecine à s’investir da-vantage dans le domaine associatif ? Pensez-vous que cela serait bénéfique pour leur formation ? J’estime que la formation d’un étudiant en médecine ne doit pas se cantonner aux bancs de la faculté et, probablement même, pas uniquement à travers l’exercice ou la pratique médicale à l’in-térieur des hôpitaux ou dans les dispensaires. Si on n’approche pas un patient d’une façon globale et qu’on ne cerne pas tous les aspects de la problématique à laquelle il se heurte au niveau so-cio-familial et professionnel, on ne peut pas dire qu’on prend en charge ce patient. La meilleure façon de sensibiliser les étudiants et de les amener à parfaire leur exercice médical est de les encou-rager à faire de l’associatif. Ça peut être dans tous les domaines mais en l’occurrence pour les étudiants en médecine, il est sou-haitable qu’ils exercent ce travail associatif dans le domaine de la

prise en charge socio-sanitaire.

Quels sont les défis majeurs que vous rencontrez dans l’exer-cice de votre métier quotidiennement? Les défis sont multiples et on se heurte à ceci dans les différents champs qui constituent le travail d’un enseignant chercheur. Si je prends le versant médical, nous avons la problématique du manque de sensibilisation, du manque d’information des pa-tients et on souffre du bas niveau d’instruction des patients que nous prenons en charge à l’hôpital. Nous ne sommes pas assez sensibilisés sur ce qu’est le fait médical. Un collègue exerçant dans un pays européen peut tenir un discours tout à fait facile avec un patient qui sait déjà, qui a déjà un certain bagage concer-nant les pathologies, l’hygiène de vie et les différents moyens de traitement. Ceci est malheureusement encore très déficient au Maroc. La contribution, d’abord, des associations mais aussi des médias serait souhaitable. Ces derniers devraient diffuser un peu plus d’émissions sur la culture médicale.Pour le volet enseignement, je dirais qu’il y a une barrière lin-guistique qui devient assez problématique. Ensuite, l’étudiant marocain n’a pas une haute idée de lui-même, de ce qu’il peut être. Quand je les reçois en 4e année, ils ont une piètre idée de leurs capacités, de leurs compétences et ils n’ont pas une haute idée de ce qu’est le métier et la profession de médecin. Or, pour pouvoir réaliser tous les efforts qui sont demandés à un étudiant en termes d’engagements, en termes de renoncement, il faut que l’avenir que l’on prévoit et que l’on s’est fixé soit à la hauteur de nos aspirations. Aujourd’hui, la dévalorisation de la profession médicale nuit à l’idée que se fait l’étudiant de sa profession future. C’est une grosse difficulté et on ne peut pas donner le meilleur de soi-même quand on n’a pas une haute idée de ce à quoi on aspire.Quant à la recherche, je pense que la première et principale diffi-culté est le manque de ressources humaines, le manque de poste de chercheurs et en second lieu le manque de moyens. Mais c’est d’abord et avant tout un manque de ressources humaines. Les constats de l’OMS concernant la qualité des soins au Ma-roc sont alarmants (0.5 médecin pour 1000 habitants, 24000 lits pour 6 millions de patients…). Etes-vous plutôt optimiste ou pessimiste quant à l’avenir de la médecine au Maroc ? Il y a les chiffres : c’est le quantificatif, mais il y a aussi le qualitatif. Il est clair, net et précis qu’il est urgent de former des médecins, d’accroître leur nombre et d’améliorer la couverture sanitaire du pays : moins de disparités, plus de spécialistes, une meilleure présence et une meilleure optimisation du médecin généraliste. Tout ceci est absolument indispensable mais c’est un constat auquel on ne peut pas répondre en se disant « nous man-quons de médecins, il faut que dans 5 ou 7 ans on ait augmenté de telle proportion le nombre de médecins, et parallèlement ré-duire le nombre d’enseignants ».

‘‘la qualité de la formation aujourd’hui exige un autre standard que ce qu’a été le standard de formation dans les années 70-80. Une réforme des études médicales est indispensable et cette réforme exige plus d’enseignants.’’ On ne peut pas régler la question comme cela. Pour nous, il est absolument capital qu’il faille rester sur ce qu’a été la qualité de formation du médecin par nos universités publiques marocaines. Ceci doit être absolument garanti, il faut rester sur la qualité de la formation. Or, la qualité de la formation

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aujourd’hui exige un autre standard que ce qu’a été le standard de formation dans les années 70-80. Une réforme des études médicales est indispensable et cette réforme exige plus d’ensei-gnants. C’est une donne qui est absolument importante. Ainsi, on ne peut pas dégarnir le CHU et la faculté en enseignants et aspirer à former plus de médecins tout en maintenant une qua-lité de formation. Donc là, personnellement, je tire une sonnette d’alarme par rapport à ceci et je ne suis pas la seule, les ensei-gnants sont largement en accord sur ce point.

A votre avis, quelles sont les qualités indispensables et les bonnes attitudes que devrait avoir un futur médecin et sur les-quelles vous êtes intraitable lorsqu’il s’agit des médecins sous votre tutelle ? Pour moi, on ne peut pas arriver et on n’arrive pas acciden-tellement sur les bancs de la faculté de médecine. J’ai l’habitude de dire à mes externes : « Au départ, vous êtes une élite d’intel-lectuels marocains. Vous réussissez votre bac avec les meilleures moyennes. Donc si vous êtes une élite intellectuelle, ça veut dire que votre QI est tout de même excellent et que vous êtes capables de choisir. Si vous avez opté pour la médecine plutôt que d’opter pour une autre formation, c’est que réellement il y a une voca-tion… en sachant très bien qu’au bout de cinq années de forma-tion dans une autre école, vous avez un salaire qui équivaut très largement celui d’un médecin après dix ou onze ans de forma-tion minimum. Vous n’êtes donc pas des attardés mentaux pour avoir choisi un bac+11 si votre motivation n’était que pécuniaire. Si vous êtes à la faculté de médecine, c’est que fondamentalement vous aviez cette vocation, vous aviez cette envie de soigner, d’ai-der, sur le plan médical ». Sur ça, je suis intraitable. On n’arrive pas en médecine pour se faire de l’argent.En second lieu, j’estime que c’est un engagement qui démarre en première année de médecine. On n’est plus du tout un simple étudiant à partir du moment qu’on est en médecine. Et quand vous arrivez à vos stages, vous y êtes… à fond. C’est donc l’en-gagement, c’est le respect de l’autre : le respect du patient. On ne peut donc pas tricher dans ce sens-là. La tricherie, c’est ce que je n’accepte pas. Je peux ne pas être tout à fait au point sur quelque chose mais je ne peux pas tricher. Ce que j’estime être absolument indispensable pour un étudiant en médecine, c’est le respect de l’être humain dans toutes ses dimensions.Ensuite, c’est la curiosité scientifique parce qu’on aura beau vous fournir tous les bagages nécessaires et jugés suffisants au jour d’aujourd’hui, ils seront erronés d’ici que vous soyez à la phase de prise de responsabilité du patient. Si vous n’avez pas appris à aller chercher l’information par vous-même et à trouver du plai-sir à la chercher et à l’adapter à votre patient, alors tout ce qu‘on aura fait comme formation ne servira à rien. A mon sens, la for-mation c’est de vous apprendre, vous donner les outils pour aller chercher le renseignement et l’information là où ils se trouvent.

Q/ Une des multiples facettes de la médecine qui sont négli-gées au Maroc est la recherche médicale. Quelle place lui accor-dez-vous dans votre service ?R/Je lui accorde une très grande importance parce que c’est la meilleure façon de se former. On ne peut pas faire évoluer la médecine au Maroc en restant expectatifs face à ce qui se fait ailleurs et à essayer de copier. Il y a des réalités, notamment épi-démiologiques, qui sont propres à notre pays et si on n’en tient pas compte; si on ne les exploite pas, si on ne les analyse pas, on ne pourra pas ajuster notre système de santé à notre propre réa-lité. Pour moi, la recherche au Maroc est d’abord et avant tout du

registre épidémiologique… et elle est tout à fait à notre portée.

Le service de Neurologie est réputé pour l’excellente prise en charge de ses patients, mais aussi pour les médecins en for-mation en partant des résidents jusqu’aux externes. Quel est le secret derrière une telle réussite ? Mais on dit aussi que Professeur Slassi est très sévère… (Rires). Je vais vous paraître très « rétro ». J’ai trois filles, elles n’ont pas fait médecine mais elles sont aussi étudiantes ailleurs. Je me retrouve donc très souvent à considérer mes étudiants comme mes enfants et j’essaie en âme et conscience d’agir vis-à-vis de mes étudiants comme je souhaiterais que d’autres enseignants se comportent avec mes filles. Je suis très exigeante, et je l’ai tou-jours été avec mes enfants, mais j’estime que c’est dans leur inté-rêt, comme j’estime que par rapport à un étudiant qui est sous ma responsabilité, il est à un âge où on a plutôt envie de s’éclater que d’étudier et c’est à nous, enseignants, de le rappeler à l’ordre et de rectifier les tirs quand c’est nécessaire. C’est toujours très difficile de faire échouer un étudiant. Je n’aime pas le terme « faire » parce qu’en fait, on aboutit à un échec pour moult et moult raisons et ce n’est pas un enseignant qui nous fait échouer. Quand je signe un échec, quelque part, je le vis comme un échec personnel.

En autant d’années de carrière, vous avez dû prendre en charge des centaines, voire des milliers, de patients, mais y a-t-il un pa-tient en particulier qui vous a marquée ? Oui, j’ai été marquée par plusieurs patients. J’ai été marquée par mes erreurs, elles sont formatrices. Par exemple, pendant mon internat, je suis passée à côté d’un infarctus du myocarde à expression épigastrique. J’ai vu le patient et je l’ai traité pour épigastralgies. Il est sorti et on nous l’a ramené dans la même journée en état de collapsus. C’est pour vous dire que nos erreurs sont parfois plus instructives que ne le sont nos réussites. J’ai été marquée par certains commentaires de certains patients, cer-tains parcours, le courage de certains patients. J’ai réuni un cer-tain nombre de visages, un certain nombre de commentaires… (Sourire)

Il existe parmi les étudiants en médecine cette idée reçue que la neurologie est une matière et une spécialité difficiles. Pen-sez-vous que cela est vrai ? Qu’avez-vous à répondre à cela ?

‘‘J’ai démarré la neurologie moi-même parce que je la trouvais dure’’ J’ai démarré la neurologie moi-même parce que je la trouvais dure. Je n’y comprenais pas grand-chose quand j’ai démarré mon internat. C’est pour ça que quand j’explique aux étudiants, j’essaie autant que faire se peut de banaliser. Je n’ai pas besoin d’exposer tout mon savoir et de rouler la mécanique auprès des étudiants. Ce n’est pas ça mon objectif. Mon objectif, c’est d’aller vers la ba-nalisation, vers la simplification maximale. J’espère que j’y arrive un tant soit peu. J’évite tout ce qui est noms propres, situations exceptionnelles et je vais plutôt vers les choses les plus courantes, ce que j’estime devoir être connu du médecin de façon basique. Ensuite, pour aller vers la perfection, les portes sont ouvertes pour celui qui souhaite réellement se spécialiser là-dedans.

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Sans la blouse blanche, le marteau reflexe et le diapason, qui est Madame Slassi ? A quoi ressemble votre quotidien en dehors du CHU et de la Faculté ? (Vie familiale, passe-temps, musique préférée…) C’est une bonne vivante. Je suis une optimiste et je crois en l’être humain. Pour moi, il n’y a pas de personne irrécupérable, ça n’existe pas. On peut tirer le meilleur de tout un chacun à condi-tion de l’estimer et de savoir l’approcher. J’adore le peu de temps que je consacre à mon chez moi. J’adore être en famille, la réunir autour de moi. Recevoir simplement, mais recevoir. J’ai énormé-ment de plaisir à voir mes enfants réussir. Je suis une épouse et je vis ma vie de couple avec mon mari avec plaisir, même après le départ de la maison des enfants.

Concernant vos gouts musicaux ? Ce qui est classique et que vous retrouverez dans ma généra-tion. J’adore Oum Kalthoum et Mohammed Abdel Wahab. Ce sont mes deux chanteurs arabes préférés. Il y a aussi des chan-teurs marocains que j’adore, des années 60-70. Je suis une incon-ditionnelle de la musique classique et des grands classiques fran-çais : Jacques Brel, Charles Aznavour ; mais aussi Nina Simone, Nana Mouskouri… Je trouve que ça apaise les humeurs, ça lutte contre les rages et ça adoucit les mœurs.

Durant les dernières semaines, nous avons appris avec tristesse que deux de nos camarades étudiants sont atteints de néoplasies. Auriez-vous un message à leur adresser ? Mon message est : à cette tranche de la vie, on n’est pas préparé à accepter la maladie, à vivre et à composer avec, c’est un fait. Mais comme on dit « Al Moumen Moussab » et il faut, au lieu de rester sur la blessure, le vécu de la chose comme étant une injus-tice, plutôt utiliser toute son énergie et toute sa jeunesse pour se battre. Au niveau du système nerveux, des miracles sont actuelle-ment possibles, mais le miracle n’est complet que lorsqu’il y a un réel investissement de la part de la personne, y compris dans sa réhabilitation post-opératoire. Donc, courage et je leur souhaite réellement la meilleure des prises en charge et la guérison.

Finalement, pour clôturer cette interview, avez-vous un der-nier mot ou conseil à adresser aux étudiants ? Ayez foi en vous. Restez avec une vision de la médecine toute aussi noble que celle qui vous a incités à rentrer à la faculté de médecine le premier jour. Vous entendrez 36000 discours ex-trêmement dévalorisants de notre profession, mais qu’à cela ne tienne, c’est une profession qui est noble. Les médecins, d’une façon très majoritaire, sont des personnes qui

‘‘Vous entendrez 36000 discours extrê-mement dévalorisants de notre profes-sion, mais qu’à cela ne tienne, c’est une profession qui est noble.’’sont extrêmement dévouées et qui font le plus grand bien… mais comme c’est une profession où il est énormément demandé à la personne, on est sujet à critiques. Cette crise de foi qu’il y a aujourd’hui en la médecine porte préjudice au corps médical et porte préjudice encore plus au patient ainsi qu’à la relation pa-tient-médecin. C’est à vous, les médecins de demain, d’agir pour que l’image du médecin regagne ses lettres de noblesse. C’est en étant toujours en concordance avec ce qui vous a amené à ren-trer à la faculté de médecine le premier jour que vous serez les garants de la qualité de l’exercice demain.

Ecrit par : Zakaria Garara et Sara Mawhoub

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Envoyé spécial .. Les FMPCiens se sont prononcés !

‘‘Dans une université où la richesse de l’expérience étudiante est une valeur fondamentale, l’évaluation des cours contribue à améliorer l’expérience des étudiants et des professeurs » Michel Laurier’’

A vos stéthos et tensiomètres ! La pression monte à la FMPC ! Des sit-ins et des

grèves, des étudiants fatigués et démotivés, des cours magistraux et des services désertés, des professeurs en colère face aux résultats des concours et cliniques alarmants…Diagnostic : La FMPC est en état de choc !A la recherche d’une étiologie, l’équipe de ré-daction a lancé un sondage dans le but de col-lecter les différents points de vue des étudiants au sujet de leur formation à la faculté et au centre hospitalier universitaire d’Ibn Rochd.

Zoom sur les résultats…Sur plus de 300 étudiants interrogés, plus de 83% font partie du premier et second cycle (notons une timide participation d’internes et résidents) dont uniquement 18% assistent à tous les cours magistraux tandis que plus de 60% n’assistent qu’à quelques uns. Questionnés sur les raisons de ce manque d’intérêt envers le cours magistral, 64% ont ré-

pondu que tout dépendait du cours enseigné et/ou du professeur tandis que le reste préfère travailler seul, trouve que le rythme est ra-pide ou pense que le cours magistral ne leur apporte que peu d’informations. 7% des étu-diants affirment toute fois ne pas comprendre les explications tandis qu’une minorité a des problèmes de langue.Les étudiants interrogés estiment que les supports de cours demeurent moyennement suffisants et seuls 2% d’entre eux les trouvent plutôt satisfaisants. Plus généralement, les dif-férents moyens mis à la disposition des étu-diants pour leur formation sont jugés insuffi-sants par presque 70% d’entre eux.Toute fois et au delà la formation, il y a égale-ment les épreuves. Les FMPCiens sont-ils sa-tisfaits du système d’examens et de notations? Et bien, 46% ont répondu « non » contre 8% seulement ayant répondu « oui ».

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Ne négligeons pas les 42% qui le sont aussi mais moyennement. Portons le cap désormais vers le CHU. Les étudiants du premier cycle cette fois dispensés de répondre… - D’ailleurs, est-ce une bonne idée ? Ne devrait-on pas initier les étudiants de 1ère et 2ème année également au vécu du CHU, ne serait-ce qu’en commen-çant plus tôt les stages de soins infirmiers ? A méditer... Notée sur 10, la qualité de l’encadre-ment durant les stages hospitaliers oscille ma-joritairement entre 4 et 5. Afin de l’améliorer, les étudiants optent pour le côté pratique de la chose. Entre gestes pratiques et ateliers, les FMPCiens sont assoiffés d’apprendre et pro-posent de participer plus activement aux dif-férents staffs et visites, le tout évoluant dans un cadre organisé avec un programme de topos et une liste d’objectifs établis à l’avance. Ceci dit, le système de validation des stages reste « moyen » à « mauvais » pour plus de 80% des étudiants. En parallèle à cela et face à l’afflux im-portant vers les différentes buvettes du CHU (« Bengrir » recevant la première place), nous avons cherché à savoir POURQUOI (Un cou-cou à Cyprien). Pas le temps de le faire avant ». Ceci dépend toute fois du service pour presque 50% des fidèles de la « Hercha-Fromage » ou « Briwa » mais reste un événement rare pour environ 30% des étudiants. Malheureusement, seuls 20% d’entre eux affir-ment ne jamais quitter le service... Enfin, plus de la moitié des futurs mé-decins sont moyennement satisfaits de leur formation mais ne regrettent pas d’avoir choi-si la médecine comme métier et mode de vie. D’autres, cependant, regrettent ceci par mo-ments, sans doute, sous l’effet du stress… Tous ces chiffres projetés à la lumière du jour demeurent préoccupants. Que se passe-t-il à Casablanca ? A qui est-ce la faute ? Doit-on pointer du doigt une entité en omet-

tant les autres ? Est-ce le manque d’intérêt de l’étudiant ? Sa paresse, aggravée par l’habitude à tout avoir à sa portée en un clic ? Ou est-ce le manque de ressources à la fois matérielles et humaines ? Est-ce le départ des professeurs ? Est-ce l’incapacité du CHU à héberger ce grand nombre d’étudiants ? Est-ce un pro-blème de gestion ? Ou ne serait-ce pas tout à la fois ?FMPCiens… à vous de vous exprimer !Mis à part ce questionnaire, les étudiants ont également pu partager leurs propositions vi-sant l’amélioration de la formation et une meilleure prise en charge. Voici quelques-unes de leurs réponses englobant plusieurs aspects : « La répartition des services n’est pas du tout adéquate. Je propose qu’on passe dans les ser-vices de laboratoire en 3ème année. […] Pour les services de médecine (cardiologie, pneu-mologie.. ) et services de chirurgie, on doit les passer en 4ème année après avoir acquis un minimum de connaissances en sémiologie et en pathologie. Je propose également un pas-sage au centre de santé en fin de 2ème année ; également remplacer les topos par des ateliers pratiques. Et puis impliquer l’externe dans tout ce qui se passe dans le service. L’externat, ce n’est pas marquer la présence à 8h et à midi puis passer deux heures à la buvette. » Un(e) étudiant(e) légèrement en colère. « Les services doivent encourager toute l’équipe médicale à aider les externes à apprendre, les réflexes au moins, et non pas les envoyer faire des courses aux labos. » et un(e) autre. « Il faut obligatoirement exiger un agent de sécurité devant chaque porte de service du CHU. »« Mettre à disposition les corrections à la fin de chaque examen. »« Déposer les cours avant le déroulement de la séance. »

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« Meilleure corrélation entre le cours et la pra-tique. Cours plus ou moins simplifiés, desti-nés à des médecins en formation et non pas à des spécialistes. Une formation pour la pra-tique et le bon raisonnement clinique, non pas pour l’examen uniquement. […] Offrir aux étudiants les conditions essentielles pour assurer les gardes et services en tout sécurité : toilettes, lieu de repos, vestiaires. »« Je propose que les étudiants puissent béné-ficier en début d’année de tout le programme avec le calendrier affiché : Date de début et de fin des cours et examens, qu’on change ce sys-tème de QCM, que la validation soit à 25 et non pas 30 […], qu’on puisse bénéficier d’une semaine de vacances après les examens.» Dé-cidément, ils sont nombreux les étudiants en colère… « TP/TD : Renouveler le matériel utilisé. Stages : […] Eviter que les redoublants ne soient ré-affectés aux mêmes stages. […] Accorder un temps de pause durant le service pour éviter le va-et-vient à la buvette plusieurs fois.»« Plus d’informations et de contact avec l’ad-ministration, les professeurs et les étudiants. […] La possibilité de rencontrer nos aînés lors de tables rondes ou événements pour qu’ils puissent nous faire part de leur expérience et de leurs conseils. » « Revaloriser la bibliothèque et les espaces d’étude. Améliorer les services de la faculté : publier les listes des profs, des membres de la direction, des clubs et de leurs bureaux, faci-liter l’obtient des paperasses scolaires : Cartes d’étudiant et autres, Renouveler la cafétéria/buvette pour offrir un service de qualité et une nourriture plus saine digne des principes qu’on défend. »« Nous sommes une matière brute qui a besoin d’être purifiée et c’est en nous donnant des su-jets de réflexions et de recherche que les pro-fesseurs nous aideront. […] Revoir le concept des cous magistraux notamment l’anatomie qui devrait être interactive. […] Un QCM ne

révélera jamais le niveau d’assimilation. […] Nous initier à la recherche. Il y a parmi nous des étudiants qui veulent comprendre le pour-quoi du comment, pourquoi ne pas organiser des séances à cet effet ? » un(e) étudiant(e) passionné(e).. « On espère une réforme réelle du contenu de la formation avec un programme standardisé au niveau national et des références connues ; un élargissement des terrains de stages ; une médiathèque à la hauteur, une base de don-nées électronique, des adresses emails pour chaque étudiant où il recevra ses résultats et par lesquelles il peut communiquer facile-ment avec l’administration/profs et recevoir toutes les nouveautés. » « Un étudiant capable de prendre en charge les urgences AVEC les moyens disponibles à l’hôpital marocain. […] L’intégration de l’an-glais est souhaitable vu que c’est la langue de recherche. »Des étudiants en colère, certes, mais cette rage ne peut témoigner que d’une forte envie de réussir et d’un désir accru de s’impliquer activement dans l’amélioration du système de santé et d’être à la hauteur des attentes du pa-tient marocain, la raison de notre choix.

Cet article prend fin, chers lecteurs, sur les mots de Benjamin Franklin : « Tu me dis, j’ou-blie. Tu m’enseignes, je me souviens. Tu m’im-pliques, j’apprends. »

NB : L’équipe de rédaction a veillé à rapporter tout ce que pense l’étudiant

à la FMPC tout en essayant d’être objective. Nous tenons donc à garder

notre place sur les bancs de la faculté ! «:P»

Ecrit par : Sara Mawhoub et Sarah Tahiri Alaoui

Infographie : Nahla Zaari

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Réformer : Une vision, une stratégie et un savoir-faire !

Les controverses se suivent et se ressemblent. Durant les 4 dernières années de mon cur-sus universitaire, je me suis retrouvée en tant qu’étudiante en médecine au centre de

plusieurs polémiques, qui au-delà de ma personne révèlent la nature des problèmes qui traversent les études médicales et sur une plus large échelle qui traversent le domaine de la santé au Maroc. La réforme des études médicales, entre autres, est l’un de ces sujets de débat au sein du ministère de l’enseignement supérieur, au sein des professeurs-médecins, mais également au sein de la population étudiante. Cette population qui représente le substratum et le champ expérimental de toute réforme relevant de la santé et de la médecine. Mais éga-lement la pierre angulaire et l’avenir du système de santé au Maroc.

Il m’a paru nécessaire avant d’entrer dans une étude descriptive et analytique de mon sujet de m’arrêter sur la terminologie du mot « Réforme ». Qu’est-ce qu’une ré-forme ? La réforme se voit être un change-ment important en vue d’une amélioration. Cette réforme doit, en termes médicaux, dia-gnostiquer les insuffisances, identifier les be-soins, faire le bilan des dysfonctionnements et traiter en posant les bonnes indications et en adoptant les moyens thérapeutiques les plus adéquats. Elle doit par ailleurs établir un pronostic et effectuer une surveillance, un suivi et un accompagnement continus pour veiller à la bonne alliance thérapeutique et pour prévenir et prévoir les rechutes. En d’autres termes, elle doit se poser 2 questions fondamentales.

La première : Quelle est ma finalité ? La ré-ponse à cette question implique une cer-taine conscience des enjeux actuels et futurs du système de santé de la part du décideur. Une connaissance élaborée du déroulement des études médicales, une authentification des points forts et des points faibles de la formation médicale en terme de contenant, mais essentiellement et surtout en terme de contenu et de méthodes pédagogiques, afin de dresser une image complète et dévelop-per une vision claire des objectifs espérés en fonction du besoin identifié. Le souci de la forme, de la présentation et de l’organisation du cursus des études médicales en système LMD (licence, Master et Doctorat) doit être pris en considération sans doute lors du

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dénombrement des besoins. Cependant il ne doit à mon sens en aucun cas constitué à lui seul le noyau dur et unique d’une réforme en espérant que ce changement « superficiel » puisse régler le dysfonctionnement de la formation médicale, sans pour autant insister sur les véritables enjeux de la formation médicale. Des enjeux de qualité et de performance qui doivent être pris en consi-dération si on espère « réformer » les études mé-dicales. Des enjeux en rapport avec les modali-tés et les outils pédagogiques de formation aussi théoriques que pratiques, en rapport avec les res-sources humaines et les infrastructures universi-taires et hospitalières capables d’offrir un espace adéquat d’apprentissage et des terrains de stage permettant l’épanouissement du futur médecin.

La deuxième question que doit se poser un « réformateur » après avoir clarifier son but et avoir poser des objectifs spécifiques, mesu-rables et atteignables est la suivante : Quels sont les moyens qui vont façonner mes actions ? La réponse bien réfléchie à cette question est pri-mordiale. Car elle va conditionner la réalisation et la concrétisation du projet envisagé. Le choix de ces moyens (humains, financiers, techniques, technologiques, pédagogiques….) doit être cor-rélé aux objectifs espérés en termes de qualité et de quantité. L’usage et l’exploitation optimale de ces moyens nécessite sans doute un certain degré de savoir-faire technique et stratégique qui doit être pris en considération lors de la planification. Car il ne suffit pas d’avoir des moyens si on est incapable de les gérer de façon à être efficace et efficient.

Il est primordial de prendre conscience de l’importance de l’intégration des populations cibles représentées par le corps des professeurs, le corps administratif et les étudiants en méde-cine dans toutes les étapes du processus de la « réforme » car c’est en devenant des parties pre-nantes et en adhérent à un seul projet que ces parties peuvent s’investir et participer pour réus-sir et concrétiser une vision commune. Sans ou-blier que le processus de « reforme » est un pro-cessus de longue durée et qui nécessite un travail

quotidien d’accompagnement au niveau duquel se fait une évaluation continue de la progression , une intégration au fur et à mesure des nouvelles informations et des changements imprévus et une gestion des risques pouvant changer et mo-duler la manière de faire.

«Réformer» est donc un processus ac-tif et continu durant lequel doivent se poser les bonnes questions existentielles qui mènent à l’identification des dysfonctionnements réels, à partir desquels seront formulés des objectifs capables de palier à des insuffisances et de ré-pondre à des besoins pressants. La réalisation de ces finalités doit moyenner les ressources adé-quates et dont l’avancement nécessite un suivi régulier et un accompagnement de près qui doit se maintenir au-delà de la naissance du projet. Avec un souci essentiel, celui de bonne perfor-mance, de qualité et d’amélioration durable et continue. Au final, Est-ce légitime de parler de «réforme» en l’absence des ingrédients indis-pensables à cette réforme ? Jusqu’à quand nos décideurs nous tairont par des solutions super-ficielles qui ne touchent pas à la profondeur des problèmes et jusqu’à quand nous gaveront-ils de desserts amers sans être amenés à nous préparer des plats principaux nutritifs et équilibrés ?.

MECHAL Hanane

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La réforme des études médicales... Questions/ Réponses !Avec Pr Chehab, doyen de la FMPC.

Les différents défis auxquels fait face la formation médicale au Maroc semblent bientôt se dissiper. En effet, la nou-

velle réforme des études médicales, en cours d’étude, promet d’apporter des changements sur le fond et la forme, c’est ce que nous as-sure en tout cas Professeur Farid Chehab, doyen de la faculté de Médecine et de Phar-macie de Casablanca, lors d’une interview exclusive accordée à l’équipe de rédaction du journal de la faculté. Au-delà des différents problèmes qu’ont signalé les étudiants lors du sondage –page 26–, la réforme vise d’autres objec-tifs. « L’enseignement des études médicales au Maroc, malgré sa richesse en termes de connaissances scientifiques, physiopa-thologiques et thérapeutiques, ne met pas suffisamment l’accent sur d’autres aspects notamment l’incapacité des jeunes méde-cins sortants à exercer la médecine générale dans les établissements de soins de santé de base et de première ligne. Ce qui explique en grande partie la tendance vers la spécia-lisation. » C’est ainsi que décrit Professeur Chehab le problème majeur auquel fait face le médecin marocain fraîchement diplômé. Il estime par ailleurs que l’apport d’éléments en rapport avec la formation humaine et psy-chologique faits de connaissance de la société marocaine des habitudes sociales et compé-tences sociaux sont nécessaires pour contrer le manque d’enseignement de l’abord humain du malade, la considération et le traitement de la maladie sans support psychologique, sans histoire personnelle et sans contexte so-cioculturel ainsi que cette vision centrée sur la maladie abstraction faite de sa famille, en-

tourage profession, attentes, angoisses et in-suffisance en rapport avec l’absence de mai-trise des problèmes de santé publique réels.

Le deuxième point jugé important et visé par la réforme est la nature du parcours de l’étudiant en médecine, actuellement c’est un parcours forcé. Si un étudiant décide d’ar-rêter ses études, s’estimant entre 7 et 10 ans, il sort sans aucun diplôme. C’est à ce niveau là qu’intervient la notion des passerelles per-mettant aux étudiants qui ne peuvent pas aller au-delà de la 3ème ou 5ème année ou autre, d’avoir une équivalence, un diplôme professionnalisant en fonction des différents modules capitalisés afin de travailler en tant que technicien en radiologie, sage-femme, infirmier anesthésiste, etc.

Globalement, la réforme des études médi-cales essaie d’agir sur le fond et la forme : D’abord, cadrer la formation médicale pour qu’elle réponde aux besoins de notre société, et ensuite, assurer des débouchés et une mo-bilité aux étudiants en adoptant le système modulaire LMD (licence, master, doctorat). Cependant, le diplôme de doctorat ne sera pas considéré comme un « doctorat d’état » tel qu’on le conçoit en facultés de sciences, de lettres, de droit ou autre.

Une réforme d’études médicales se doit cependant d’englober les deux aspects, théorique et pratique, de l’enseignement de la médecine.

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Ainsi, au-delà de l’inclusion de mo-dules complémentaires (l’enseignement de l’anglais médical, de la médecine informa-tique, de la psychologie, de la biostatistique et d’autres modules) visant l’intégration sociale du médecin en formation afin d’englober les différents aspects de la maladie et l’initiation à la recherche dès ses premières années d’étude, la réforme envisagée au Maroc permettra éga-lement aux étudiants d’effectuer des stages d’immersion dès le premier cycle dans les dif-férents centres de santé, une meilleure gestion des stages hospitaliers en collaboration avec

le centre de simulation (ayant récemment vu le jour) ainsi qu’une corrélation entre les dif-férents modules enseignés et les stages effec-tués – exemple : un étudiant ayant étudié la pathologie respiratoire pourra donc effectuer le stage au sein du service en question, en pa-rallèle.Quant à la restructuration des études médi-cales et de la spécialisation, nous avons essayé de simplifier ceci grâce à cet organigramme :

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1 – Etudier les deux premiers modules de « Médecine de Famille » pendant deux ans puis obtenir le doctorat de Médecine générale avec un certificat en Médecine de Famille.

2 – Passer le concours d’internat à la fin de la 5ème année, effectuer les deux ans d’internat au CHU moyennant différents outils de formation et de recherche, ensuite entamer une carrière de « professeur en formation ».

3 – Passer le concours de résidanat à la fin de la 6ème année (initialement effectuée en périphérie ; possibilité de la passer au CHU en cours d’étude) et entamer les études de spécialité (3-5ans) ; la sou-tenance de la thèse pouvant être effectuée au cours du résidanat – ceci dans le but d’économiser le nombre d’années.

Interrogé par la suite quant à la date d’application probable de cette réforme, Mr le Doyen af-firme que la réforme est presque finie et qu’actuellement, le travail est axé sur les cahiers des normes pédagogiques. Toutefois, afin que les étudiants de l’ancien régime puissent bénéficier de cette réforme, il faut revoir certaines lois, notamment l’article 83, en plus d’un décret car le dernier date en effet de 1983. Ceci est toujours en discussion avec le Ministère de l’Enseignement Supérieur.

La réforme semble répondre ainsi à toutes les exigences du système de santé marocain mais qu’en est-il de la phase de transition ? Quels sont les changements auxquels doivent s’attendre les étu-diants actuels des différents cycles, en instance de thèse, en phase préparation des concours d’internat et de résidanat ou encore les spécialistes visant la carrière de professorat ? Afin de répondre à ces questions, l’équipe de rédaction a tenté de trouver auprès de Pr Chehab les différentes réponses à vos questions.

1 - Si la réforme commence l’année prochaine, le concours d’internat qui aura lieu sera-t-il identique à celui du régime actuel ou destiné, comme cité dans la réforme, uniquement à la formation des pro-fesseurs? Dans ce cas, est ce que cela implique que tous les postes seront contractuels? Ou est ce que ce sera au choix (bénévolat, contrat)?

Pr Chehab : On est en train de tout finaliser du côté législatif pour qu’effectivement, dès l’année pro-chaine, les étudiants en cinquième année puissent passer leur concours d’internat selon la nouvelle réforme. Ce qui implique qu’un interne est un « professeur en formation ». Pour les postes, ce sera en fonction de leur disponibilité donc au choix, mais je pense que c’est une mauvaise chose car on va vider les hôpitaux. D’ailleurs on est en train de soulever ces problèmes. Ce n’est pas à cause de l’absence de postes budgetaires qu’on va baffouer la carte sanitaire...

2 - Vu que le concours de résidanat aura lieu à la fin de la 6eme année, est ce que la 7ème année actuelle sera considérée comme une année préparatoire au résidanat, fera-t-elle partie du résidanat ou est ce qu’elle sera retranchée du nombre d’années des études médicales?

Pr Chehab : On va essayer de le modifier, ca sera probablement un concours à l’echelle nationale, le même jour. Ce qui est sûr déja, et ce, à partir de l’année prochaine, c’est que les bacheliers passeront des concours soit pour accéder à la médecine, médecine dentaire, soit pharmacie. La nouveauté concerne les phar-maciens qui n’auront plus besoin du DEUG.

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Concernant le système du concours, on est en train d’étudier la possibilité de ne pas garder la note du bac à 100%, à l’exemple de l’ENA, on tablera très probablement sur les matières scientifiques, c’est à dire un coefficient des notes qui prend en considération dans sa majorité les matières scientifiques.

3 - Pour les personnes ayant déjà obtenu leur doctorat (sous le nouveau ou l’ancien régime), auront-ils le droit de repasser le concours de résidanat ?

Pr Chehab : On va essayer de garder l’ancienne voie en parallèle avec la nouvelle durant une période de transition.

4 – Y a-t-il moyen d’accéder au professorat sans passer par le concours d’internat après avoir effectué son résidanat au Maroc ou à l’étranger ?

Pr Chehab : Ceci se fera par un concours d’agrégation pour les résidents ou au cas par cas (pour les personnes ayant effectué leur spécialité à l’étranger) et avec des conditions : des modules de pédagogie, de recherche, un master, un PhD… Mais le quota dépend du besoin et des postes disponibles.

5 - Est-ce qu’avec la réforme médicale, le diplôme marocain sera accrédité à l’étranger ?

Pr Chehab : Le dossier de l’accréditation est un grand dossier et on a besoin de temps pour l’achever, le deadline à l’echelle mondiale pour le dépôt des dossier est en 2023. Il y a tout un cachier de charges qu’il faut mettre en vigueur, on vous demande donc de nous laisser du temps à consacrer uniquement à ce dossier et surtout votre collaboration !

6 – Y a-t-il des options pour les personnes désirant obtenir un doctorat d’état ? Si oui, peut-on le faire en parallèle à un doctorat en médecine.

Pr Chehab : Il existe une passerelle où vous pouvez intégrer le centre d’études doctorales (CED) où on peut effectuer des masters, voire des doctorats d’état, en sciences de la santé. On peut s’y inscrire à la fin de la 5ème année ou au cours du premier cycle, après obtention de la licence fondamentale en sciences de la santé. Quant à la possibilité de l’effectuer en parallèle au doctorat de médecine, si vous avez la capacité, pourquoi pas ?

7 – Si un interne décide d’interrompre sa carrière de professeur, y a-t-il possibilité de s’arrêter au stade de spécialiste ?

Pr Chehab : C’est en cours de discussion car l’objectif de l’internat ne sera plus respecté mais si l’interne ne veut ou peut pas continuer le parcours, on lui a laissé une passerelle pour regagner le système de PH (praticien hospitalier).

8- Concernant le stages d’immersion en première et deuxième année, est ce que vous avez pensé au problème de l’effectif aux centres hospitaliers ?

Pr Chehab : Oui, en effet, on est en train de voir les possibilités afin que ces nouveaux stages n’affectent pas l’effectif dans les CHUs. On peut très bien les programmer pour les arpès-midi ou accréditer des centres de santé. C’est toujours en cours de discussion.

Ecrit par : Nahla Zaari et Sara Mawhoub

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Médecins marocains du Monde !

« Al-Hakim » ; cette sagesse fut pour des siècles le trait marquant du médecin, de celui qui, par son savoir et ses connaissances, avait le don d’apaiser les maux et de calmer les douleurs. Vinrent ensuite à cette appellation s’ajouter d’autres qualités au prodigueur de soins. Il de-vint ainsi le bienveillant, l’attentif et le rassurant. Livrer son corps aux mains de cet être excep-tionnel, pourtant tout aussi humain que nous, levait tous les voiles de la pudeur et du tabou. On faisait plus confiance à ce toubib qu’à nous-mêmes ; ce médecin qui, à travers la pratique, apprenait davantage à valoriser cette confiance et à s’adonner corps et âme au service de la vie. Hélas, dans un monde où les frontières entre pays disparaissent petit à petit, d’autres li-mites ont pris place… La cruauté de la condition humaine rompait progressivement les ficelles maintenant les relations et refroidissait régu-lièrement toute chaleur. Cette vague de froid n’épargna malheureusement pas plusieurs de nos médecins et on se retrouva avec quelques-uns assoiffés d’argent et avides de gloire, omettant les principes fondamentaux de la noblesse de ce

métier. Heureusement, dans ce monde persistent de vaillants combattants dont l’ultime richesse est d’aider les plus démunis d’entre nous. La pratique de la médecine ne se résume pas pour eux à un cabinet, un hôpital, une clinique ou à un dispensaire. Ils bravent quotidiennement différentes épreuves faisant face au froid, aux intempéries, à la guerre et à la famine, loin de leur zone de confort, de leur famille et amis pour venir en aide aux victimes de conflits et tensions ou de tempêtes et inondations.

Heureusement encore, des marocains en font partie…

Une participation marocaine pour la lutte contre Ebola

Près de 10.000 morts pour plus 24.000 in-fectés, des conséquences économiques lourdes… la menace du virus Ebola plane sur le monde. Ce que l’OMS a décrit comme

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étant « la plus grave urgence sanitaire de ces dernières années » continue de faire des ravages tant humains qu’économiques.L’épicentre de l’épidémie : l’Afrique de l’Ouest, plus précisément dans trois pays : le Libé-ria, la Sierra Leone et la Guinée. L’état des choses sur place est désastreux, un système de san-té défaillant et dépassé par la situation, une aide internationale est alors sollicitée en toute urgence. Vu le risque infectieux trop élevé et l’absence de traitement, trop peu de per-sonnel médical brave le danger et prend le risque de se rendre au chevet de ces trois pays tou-chés. La CDC (Centre for Disease Control), basée à Atlanta aux Etats-Unis, a dépêché

sur place une équipe d’épidémiologistes chargés d’apporter leur contribution dans la lutte contre l’épidémie. Parmi eux, un médecin et chercheur marocain, Dr Naouri Boubker, épidémiologiste mène le combat contre le virus Ebola.

Diplômé de la Faculté de Médecine de Rabat, il débute sa carrière en tant que directeur du département d’Immunologie à l’institut Pasteur de Casablanca. Huit ans plus tard, il est promu au Ministère de la Santé où il aide au renforcement de la surveil-lance et le contrôle des maladies infectieuses. En 1991, il reçoit une bourse d’études de la part du gouvernement américain pour étudier la Maîtrise de la Santé Publique à l’Emory University School of Public Health, d’où il sort diplômé un an après.

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De retour au Maroc, il est nommé Directeur de l’Institut National d’Hygiène, poste qu’il oc-cupe quatre ans durant jusqu’à son retour définitif aux Etats-Unis, où il a travaillé comme directeur du programme de lutte contre la tuberculose à Orlando puis à Palm Il intègre par la suite le CDC (Centre for Disease Control) où il participe à plusieurs programme d’éradications de maladies, telles que la poliomyélite ou la tuberculose, sans oublier d’aider son propre pays en apportant son aide pour l’élimi-nation de la rougeole et de la rubéole. Nous saluons le parcours exceptionnel du Dr Naouri, la preuve vivante que, d’où que l’on vienne et quel que soit notre background, réussir est juste question d’implication, de volonté et de courage, que la médecine, au-delà de l’apport de soins et traitements, est un engagement moral et physique de tout son être au service des plus pauvres et démunis, au service de l’humanité..

333 saints et un médecin* C’est dans une ville meurtrie, ravagée par la guerre civile et où les habitants tentent de panser leurs blessures tant physiques que psychiques, qu’une poignée de médecins et d’étudiants en médecine marocains ont décidé de se rendre afin d’apporter leur aide à cette population démunie.Nous sommes en avril 2014, la ville de Tombouctou vit son troisième mois d’accalmie depuis qu’elle a été libérée des mains d’insurgés, et les conséquences de cette guerre sont toujours tangibles, en particu-lier la couverture sanitaire et la prise en charge médicale très difficiles à assurer à une population dont les besoins dépassent très largement ce que peut offrir le peu d’infrastructures présent sur le terrain .

« L’hôpital ne dispose pas de beaucoup de moyens malheureusement. Des patients hospitalisés par terre ou dehors, sous un arbre, dans la cour de l’hôpital. Il y avait au maximum 10 médecins dans toute la ville, mais ces médecins et les infirmiers étaient très compétents. », nous raconte Dr Oulmidi Anass. Actuellement médecin interne au CHU Mohammed VI de Marrakech, et étudiant à la Faculté de Médecin et de Pharmacie de Marrakech, Dr Oulmidi est ce qu’on peut appeler un étudiant « hype-ractif ». Concernant son engagement dans la vie associative, il rejoint l’association Lueur d’Espoir dès sa première année à la faculté et participe activement aux différentes actions organisée par celle-ci. Il gravit les échelons petit à petit pour devenir président de l’association, poste qu’il occupe toujours.

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Il participe en avril 2014 à une caravane médicale en partance à Tombouctou afin d’aider les médecins à gérer la situation sanitaire désastreuse en place. L’idée de porter secours à la population de Tombouctou, est née d’un groupe d’étudiants maliens à la FMPM, qui a été rapidement rejoint par plusieurs nombres d’associations, notamment l’association Lueur d’Espoir : « Il y avait un gros pro-blème sanitaire, d’où l’idée d’étudiants maliens à la faculté de Marrakech de faire une caravane vers Tombouctou. On s’est organisé avec d’autres associations, il y avait aussi des professeurs avec nous. Le CHU de Marrakech a aussi participé à cette caravane à sa manière, il a beaucoup aidé sur les plans administratif et logistique. Nous avons été même accompagnés par un responsable du CHU ».

Un an après cette action couronnée de succès, il existe une volonté d’organiser la même caravane car si la guerre est finie, les problèmes sanitaires et de prise en charge médicale persistent : « On a envie de repartir dans la même région, de refaire la même caravane. C’est en cours d’élaboration et ça viendra dans l’année je l’espère. Je me suis aussi engagé dans une autre caravane en Guinée, ce sera en juin pro-chain. » Qu’en est-il de notre pays ? Serait-ce trop optimiste de dire que le Maroc se porte bien ou serait-ce pessimiste de dire qu’il se porte très mal ? Notre pays ne vit certes pas une situation aussi urgente que le Mali, mais il existe toujours des régions du Maroc qui vivent dans des situations précaires, nécessi-tant une prise en charge particulière, et c’est là où, selon Dr Oulmidi, que les étudiants en médecine se doivent d’intervenir: « Il faut avoir un esprit humaniste. Bien sûr, il y a des régions dans le monde où il y a beaucoup de souffrances et où il faut aider les gens, mais il ne faut pas s’acharner à vouloir seulement aider les zones les plus démunies du monde et oublier son pays. On a la chance, et il faut le rappeler, de ne pas être dans un pays qui n’est pas dans une situation catastrophique, mais on n’est pas encore au top. On se doit d’aider notre pays »Un mot pour clôturer cet article ? Bravo Anas et bonne continuation !

Par Garara Zakaria et Mawhoub Sara.Avec la contribution de : Amzil Marouane.

*Tombouctou est surnommée la ville aux 333 saints.

Sur place, la situation est alarmante. La situation d’après-guerre dans la ville est d’autant plus ingérable, avec une population nécessiteuse et une couverture médicale largement insuffisante. La guerre n’étant pas finie dans d’autres territoires maliens, plusieurs difficultés entravaient le bon déroulement de l’opération : l’accès au pays est très restreint, la sécurité n’est pas garantie et la situa-tion sanitaire est désastreuse. « Il y a tout de même des médecins marocains courageux, déclare Dr Oulmidi. La difficulté principale était d’avoir as-sez de médecins qui pouvaient se libérer et qui n’avaient pas peur. Le premier jour où on est arri-vé, on voit à la télévision malienne, qu’un médecin humanitaire français venait de se faire tuer dans la même région … Quand on est arrivé, on était sous la protection de l’ONU, il y avait des soldats partout. Ensuite, il y’avait le risque de maladie sur-tout le paludisme. En même temps, les conditions étaient difficiles, la chaleur, le sable, les conditions d’hygiène… mais tout cela passait au second plan par rapport au problème sécuritaire. »

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Vie estudiantine ... Associations de la FMPCRotaract Club Hippocrate

Le Rotaract Club Hippocrate est un club service fondé en 2010 et affilié à la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Casablanca. Il regroupe des étudiants en médecine de la première à la septième année, et fait partie d’un large réseau formé par les 7500 clubs Rotaract existant dans 156 pays. En tant que Club Service, il prône les valeurs de paix, de respect, de leadership, et de tolé-rance. Sa devise est « L’amitié par le service ». En effet, c’est dans un climat d’amitié et d’entraide que sont réalisées les actions du club, qui répondent à quatre domaines : l’action intérieure, l’action internationale, l’action professionnelle, et l’action sociale. Parmi les actions phares entreprises par le Rotaract Club Hippocrate, nous pouvons citer : * Le don de sang, rendez-vous annuel organisé à la FMPC en collaboration avec le centre régional de transfusion sanguine, * Un gala de charité organisé en faveur « des enfants de la lune », qui souffrent de Xero-derma Pigmentosum. Cette action a permis d’aménager une salle spécialement équipée pour les accueillir au service de dermatologie du CHU Ibn Rochd de Casablanca, * L’action Achoura, une occasion de partager des moments de joie et de gaieté avec des enfants en difficulté dans le but de leur redonner le sourire, * L’action Ramdan, consistant en une collecte de denrées alimentaires qui sont ensuite redistribuées à des dizaines de familles dans le besoin, * Une caravane médicale multidisciplinaire favorisant l’accès aux soins aux habitants des régions enclavées.

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Medec’IN CASA

Vous vous demandez surement sur cette nouvelle association qui vient de coloniser le Hall il n’y a pas longtemps pour un stand d’inscription et après une semaine conquérir les es-paces verts de la fac. Vous avez surement entendu quelques amis en parler mais vous n’avez toujours aucune idée sur ce qu’elle représente. Medec’In Casa est une association à but non lucratif créée en 2014 par des étudiants bénévoles de la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Casablanca, poursuivant la mission d’améliorer et de promouvoir la santé des personnes vulnérables ainsi que d’éduquer les étudiants en méde-cine et de les sensibiliser à la pratique d’une médecine plus humaine.

Les objectifs de l’association s’étend sur 2 axes primordiaux :* Accroître la participation des étudiants en médecine Casablancais au sein de projets de santé mondiale et publique à l’échelle Locale, Nationale et Internationale;* Offrir l’opportunité de stages, de formations, d’activités et de projets favorisant la sensibilisa-tion des étudiants en médecine aux enjeux sociaux, culturels et mondiaux de la santé. Medec’In Casa compte sous le réseau International d’IFMSA ( International Federation of Medical stu-dent Association) par l’intermédiaire d’IFMSA-Morocco, qui l’a rejoint lors de l’Assemblée Générale qui s’est déroulée en Août 2012 à Mumbai (Inde).

Par défaut Medec’In Casa suit alors, le modèle d’organisation international qui regroupe 6 comités permanents : -SCOME : Comité Permanent d’éducation médicale, -SCOPE : Comité Permanent de l’échange de stages professionnels, -SCOPH : Comité Permanent de santé publique, -SCORA : Comité Permanent de santé reproductive dont le SIDA, -SCORE : Comité Permanent de l’échange de stages de recherche, -SCORP : Comité Permanent des droits de l’homme et paix.Et un comité travaillant localement : Comité sportif

Rejoignez-nous sur notre Page Facebook : https://www.facebook.com/MedecIN.Casa.officialPour plus d’information contactez nous sur : [email protected]

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CADEM

Le Club Associatif Des Etudiants En Médecine a pour objet de créer au sein de la faculté un climat social, scientifique et culturel propice à la consolidation des liens d’amitié et de fra-ternité. Dans le cadre de nos activités, notre club a déja organisé plusieurs caravanes médicales (consultations médicales, prévention dentaire, ateliers de sensibilisation...). Des conférences dont le thème est la programmation neuro-linguistique à titres différents ( l’art de la communi-cation, RDV avec le futur, l’éveil de l’énergie intérieure). Notre club organise aussi bien des travaux associatifs, des encadrements dans le cadre de la médiatisation et des services estudiantins. Etre un membre de CADEM vous permet de mieux contruire votre personnalité, d’at-teindre des objectif humains et d’être au service des étudiants.

AMPI

L’association de médecine et de pharmacie pour l’integration a été créée, comme son nom l’indique pour l’intégration de l’étudiant étranger (quelque soit son origine) au sein de la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Casablanca, par des activités diversifiées, au niveau pédagogique mais aussi au niveau parascolaire, la journée culturelle par exemple, étant l’evene-ment phare de l’année pour notre association, pendant lequel on veille à transmettre les valeurs de tolérence et d’échange interculturel, valeur indispensable pour tout futur médecin.

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Fondé en 2007, selon l’article 72 de la loi 01.00, portant organisation de l’enseigne-ment supérieur au Maroc, le Conseil des Etu-diants en Médecine de Casablanca «CEMC» a pour mission de représenter les étudiants à la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Ca-sablanca, défendre leurs intérêts et faciliter la vie estudiantine dans le cadre des lois et règle-ments en vigueur

Les membres du Conseil sont donc les seuls représentants officiels des étudiants au-près des instances à l’intérieur et à l’extérieur de la faculté.

Elections:

Le mandat du conseil a été fixé à trois ans, après lesquelles les membres sont renou-velés suite à des élections. La sélection des représentants des étudiants est effectuée par cellule de trois personnes par promotion ; la cellule ayant le plus grand nombre des votes, est la cellule gagnante.

Organigramme :

Bureau administratif :PrésidentVice Président des affaires internesVice Président des affaires externesSecrétaire généralTrésorier

Comités :Comité pédagogiqueComité parascolaire

Une équipe pleine d’espoir et de nou-velle visions a pris la relève cette année, élue le 23 Octobre 2014, après une période de pas-sation qui s’est terminé en Janvier 2015, atten-dez-vous à pleines de surprises les années à venir. Le changement, c’est nous!

CEMCConseil des étudiants en Médecine de Casablanca

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Art et LettresA lire Si j’ai à conseiller un roman qui vous marquera jusqu’à la fin de vos jours ça ne sera autre que le roman «Alamut» de son écrivain slovène «Vladimir Bartol». Ce récit, imaginaire dans tout son réalisme, est basé sur une légende naissant entre les hauts murs de la forteresse d’Alamut (nid d’aigle en persan). L’histoire nous emmène en Iran 1092 et narre avec un style descriptif captivant, doux et réaliste l’ascension d’une secte religieuse ismaélite, les Haschischins ou Assassins, dirigé par le grand Hasan-i Sabbâh connu aussi comme «le vieux de montagne». À travers deux protagonistes aussi différents l’un de l’autre, Halima d’un côté, ancienne esclave. Et Ibn Tahir, soldat volontaire, intelligent, et voué au culte du Coran et de son mentor. Bartol nous tisse une toile où il alterne entre action, romance, réflexions philosophiques, et cynisme, tout en essayant subtilement de mettre en garde ses lecteurs en dévoilant les processus qui peuvent mener au fanatisme, la manipulation de masse, et à se méfier des leaders qui pro-mettent le paradis au sens propre et figuré du terme. Le succès mondial de ce Best-Seller fut une source d’inspiration au jeu vidéo Assassin’s Creed, Jade Raymond la productrice du jeu a déclaré: « Instead of using Arabian legends we decided to take inspiration from a book called Alamut, by the Slovenian writer Vladimir Bartol». Belkouche Fatima Zahra & Qechchar Zouhair

A voir : Tout se mélange. Aucune larme n’ose couler, aucune n’émeut ce film. Une toute autre réalité, la notre. Il contient toute notre cruauté, notre injustice et notre folie : une guerre absurde, cruelle, divise le cœur d’un pays, se cache derrière les religions et décime chaque village. Une guerre qui INCENDIE les familles : des cendres musulmanes que répandent les chrétiens et du sang chrétien coule des musulmans ; des cendres gicle le sang, et du sang brûle le Liban. Incendie est un film qui, à travers l’histoire torturée d’une famille retrace tout en finesse, l’ignoble absurdité de la guerre.

Synopsis : à la mort de leur mère, les jumeaux Jeanne et Simon se voient remettre deux lettres à transmettre à deux hommes, un père et un frère dont ils ignoraient jusque-là l’exis-tence, s’ensuit alors un voyage à la découverte de leurs origines tourmentées…

Chadia Khalloufi

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Identité: il s’agit de Melle ETUDIANTE EN MEDECINE, 22ans, originaire à l’amphithéâ-tre et résidente a la bibliothèque, nonmariée.

MDH : hospitalisée à la FMPC pour obtention de doctorat.

ATCD:-Accès à l’école primaire à l’âge de 6 ans-Accès au collège à l’âge de 12 ans-Accès au lycée à l’âge de 15 ans-Obtention du baccalauréat à l’âge de 18 ans-Pas de buvette-Pas de soirées ni sorties-Pas de divertissement ni pratique de sport-Notion de voyage dans l’enfance-« Herrafa »(consomme l’horouf) à 56 poly-copes/année-Pas de cas similaires dans la famille-Pas de notion de contact avec des belles filles-Notion de pratique de jeu avant l’age de 6 ansHDM:Remonte à I’age de 18 ans quand la patiente a eu son bac. Elle a passé plusieurs concours (sans documents), Ie choix à la fin a été fait pour la FMPC.Après l’accès à la FMPC, la patiente a reçu un-choc biologico -ostéologique qui a laissé des séquelles importantes et depuis la patiente rap-porte la notion d’épisodes d’examens durs etun choc microbiologique pur en 2ème an-née ‚choc parasito-dermatologique associé à des troubles sémiologiques irradiants vers la radiologie en 3ème année, ce qui a poussé la patiente à consulter chez plusieurs centres de copies où elle a reçu des cours, résumés et qcm en intracrânien à doses maximales.Une amélioration partielle a été remarquée mais depuis 4 mois la symptomatologie s’est transformée en un choc affectif impur, Ie tout

évoluant dans un contexte de recherche de mari convenable.

EXAMEN A L’ADMISSION :-Patiente moche en blouse blanche-Polycopes dans la mains et qcm dans l’autre-Un stéthoscope sur les épaules-Un gros sabot aux pieds

EXAMEN DE CARTABLE :-présence d’un thermomètre-présence d’un mètre-ruban-présence de scotch, bloc notes, abaisse-lan-gues-présence de marteau reflex-pas de maquillage-pas d’accessoires de beauté ni de parfum-pas de miroir

DIAGNOTIC A EVOQUER:

1-ETUDIANTE EN MEDECINEAccès à la FMPC (+)Blouse+matériel médical (+)Moche (-)Pas de trucs de filles dans son sac à mains (–)

2-PSYCHOPATHEAspect vestimentaire (+)Langage non compris par l’entourage (+)Accès a la FMPC (–)

CAT:Prescription de cours, qcm, et résumés en in-tracrânien 24h/24h à doses pleines.Séances de réparation chez une esthéticienne.Avis fekih pour traitement adjuvant.

Interne de garde.

Une observation médicale.....pas comme les autres !

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FMPC Trolls

Par : Hicham Arfaoui

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Médecine flêchée

HORIZONTAL 1: Inflammations des tissus cellu-laires sous-cutanés - Relâchement des ligaments viscé-raux ou des parois abdominales 3: Liquide jaune verdâtre sécrété par le foie 5: Assoupissement profond dans lequel tombe un malade 9: Enflure aux pieds ou aux mains causée par le froid 11: Se dit d’un pied mal formé - Petites masses de liquide coagulé 13: Action de retrancher 15: Amas de pus - Maladie de la peau

VERTICAL 1: Infection contractée en pays marécageux caractérisée par une

fièvre intermittente 3: Plaies, contusions 5: Affections cutanées, conta-gieuses - Embryon d’un être animé 7: Enflure non douloureuse due à des infiltrations séreuses dans le tissu cellulaire 9: Bandelette de soie, de linge effilé qu’on passe sous la peau pour dé-terminer un écoulement d’humeur 11: Fragments qui se détachent d’os fracturés 13: Bandelettes de soie, de linge effilé qu’on passe sous la peau pour déterminer un écoulement d’hu-meur 15: Inflammation de la vessie

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As you are breathing, as you feel the air filling your lungs, then out again, as you hear the clock ticking

and the pendulum swinging, within each breath and each sigh, within every move and every wink of an eye, you live. Howe-ver «It is not living that matters, but living rightly» (Socrates). Then what would de-fine a good life? In our actual society, there are many criteria that describe an accep-table life since its very beginning. First, a stable financial situation is re-quired to raise the baby. Then, their pa-rents would teach them the basics of ethics and living in community. Later, the infant should be sent to school where they would learn to speak, write, play and commu-nicate with other children. Soon enough, they will be taught the basics of sciences mostly to discover the world they live in. And the deeper the lessons get, the better they understand laws of nature. Nevertheless, as soon as the teenager reaches high school, their only goal is to graduate and reach the highest levels, only to attend the best universities, in order to obtain the most remarkable degrees, aiming to get a valuable and praised job. After obtaining a stable employment, one realizes they spent a great deal of their lives and still have a lot ahead of them, and thus they should move on and start a fa-mily. Good news, is it not? But work seems to devour time and very soon, the kids take most of it too. Then the same story starts for those, while the parents realize in a blink of an eye that time flies by and that they are aging, so they prepare for their retirement to rest and watch their child-ren grow up while they await their own

undertaker. Then the same story starts for those,while the parents realize in a blink of an eye that time flies by and that they are aging, so they prepare for their retirement to rest and watch their children grow up while they await their own undertaker. That would be then a Life, as society describes it as normal. Education, from kindergarten to university, employ-ment and professional success -or at least progress-, family and children, retirement and grandchildren... That is a «normal life». Nonetheless, «normal» doesn’t say it is a happy one.Happiness it what makes the journey wor-thwhile. «The good Life, as I conceive it, is a happy Life» (Bertrand Russel). That way, the essence of life and its full accomplish-ment should be in happiness. Small word, is it not? Then what makes our lives hap-py? Let’s not talk about happiness for the time being. It is such a relative matter, and there are so many argues about whether it even exists or not, that discussing it now would be precocious. However, there is another thing that makes life worth living. It makes it valuable and creates the illusion that one is useful and has a goal in their life. Only an «illusion» because, as Johann von Goethe said, «Life’s objective is life itself». This «thing» is what makes a man fight for his opinion, it pushes a politician to risk his life in order to democratize a government, it makes a writer risk exile only to denounce a sin. It drove Galileo to prison, worse, to death. This other essence of life is what creates will and desire. It is what dreams are made of. It is man’s stron-gest motivation >>

A Normal Life

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>>It is ... Passion. Passionate about as-tronomy, Galileo didn’t fear dying for it. Passionate about human rights, Victor Hugo devoted his life in their advocation. Passionate about physics, Albert Einstein achieved the greatest demonstrations. Pas-sionate about patriotism, about freedom and peace, M. Gandhi and many other nationalists were assassinated in the pursuit of their goal. So there it is. Passion has it all. However, seldom are the ones who find passion in their activities. Some are passio-nate about their careers, such as journalism for instance, so they endure to follow the regular path of studies, but tastefully, for they do it for the love of journalism. Others are passionate about their hobbies, so they suffer the boredom of their lives only to enjoy the sliding of their brush on an emp-ty canvas, or the friction of their pen on a blank page. Those are lucky. For lack of pas-sion could be a disaster. Indeed, your whole life becomes meaningless, hobbies are only killingtime activities, and your goal in life is too dim... I’ve read lately this story about how the absence of passion could turn the wealthiest, most successful and seemingly accomplished man into the deepest abyss of depression and suicide.As for me, I’d say I am not quite passionate. I am not passionate about my studies, nor am I about the career I am intending to start. Nor am I passionate about any politi-cal idea of any kind. I am not even passio-nate about arts, although I seem to enjoy it very much. However, when I come to think of it, there is only one thing that deserves my passion. One thing that is more impor-tant than any other on this earth, for all is ephemeral after all, and the only matter for which I would live and die for, the one that decides of my behaviour and guides my decision, the thing with which I live by,

that is my faith. So I shall keep the faith, and be passionate about it. Getting back to happiness, though so relative and so dim, I would say it comes as a result of the achie-vement of one’s goal. The greatest happiness would then come along with the accompli-shment of the greatest goal. And since we said earlier that life’s objective is life itself, then this answers the idealistic, a temporal, full conception of happiness- it comes after life. As for the other forms of ephemeral joys, they accompany the minor achievements, or even major ones, but all ephemeral. This happiness is felt when one’s passion is fulfilled, and their goal reached. It is an enjoyable feeling that we shouldn’t underestimate, for one feels useful and worthy of the life he is given, although its pattern is destined to be regular, NORMAL.

Ecrit Par: Iatissam Elbelhadji,

3ème année.

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Réflexion

Les chapitres se suivent, s’enchaînent, mais ne se ressemblent pasLes lettres se succèdent, se complètent mais ne se confondent pas

Un personnage qui tire sa révérence au beau milieu des événementsUn autre qui surgit créant la surprise, chamboulant leur déroulement

Mais que serait une histoire sans ses rebondissementsQue serait-elle sans se tumulte de pluie et de beau temps ?

A quoi ressemblerait le dénouementSans toutes ces lignes et ces pages d’avant ?

Que serait mon histoire sans toutes ses péripéties ?Que serait-elle si je ne pouvais feuilleter le livre de ma vie ?

Que serait-elle si je jetais mon passé à l’oubli ?A quoi ressemblerait-elle sans cet enchainement de folie ?

Chaque phrase dans l’aventure amène une transformationChaque mot inscrit, ravive un souvenir, une émotion

Chaque page, entre ses lignes, porte une leçonChaque chapitre nous apporte des réponses, des solutions

Chaque matin est le début d’une nouvelle partieDe cette grande œuvre qu’est la vie

Chaque instant porte en lui sa propre magiePour que chaque jour ait ses plaisirs et ses soucis

La vie tout comme une histoire s’écritUn début, une fin et des péripéties

Et pour son cheminement l’écrivain a besoinDe relire les anciennes lignes avec le plus grand soin

Sarah Tahiri Alaloui

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StaffRedactrice en chef :

ZAARI Nahla

Cellule de rédaction :

BELKOUCHE Fatimazahra

MAWHOUB Sara

AMZIL Marouane

GARARA Zakaria

BENTOUNSI Zineb

KHALLOUFI Chadia

ELBELHADJI Iatissam

TAHIRI ALAOUI Sarah

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Cellule de conception :

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QECHCHAR Zakaria

ELBELHADJI Iatissam

SETTAF Myriam

Impression :

Faculté de Médecine et de Pharmacie et de Casablanca

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