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ETUDES ASSYRIENNES.
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EXTRAIT N° 3 DE L'ANNÉE 1857
DU JOURNALASIATIQUE.
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ÉTUDES ASSYRIENNES.
TEXTES DE BABYLONE ET DE NINIVE,
DÉCHIFFRÉSETINTERPRÉTÉS
PAR JULES OPPERT.
LIVRE PREMIER.
INSCRIPTION DE BORSIPPA,RELATIVE
ÀLARESTAURATIONDELATOUR DESLANGUESPARNABUCHODONUSOU,ROIDERARYLONE.
PARIS.
IMPRIMERIE IMPÉRIALE.
M DCCC LV11.
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A LA MEMOIRE
D'EUGÈNE BURNOUF.
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ETUDES ASSYRIENNES.
INSCRIPTION DE BORSIPPA,
RELATIVEA LA RESTAURATIONDE LA TOUR DES LANGUES,
PAR NABUCHODONOSOB.
En soumettant, le premier et pour la premièrefois, au monde savant le déchiffrement, l'analyse
grammaticale et l'interprétation d'une inscription
assyrienne, nous réclamons l'indulgence de nos lec-
teurs. Quoique le texte qui forme l'objet de notreinvestigation ait été étudié depuis plus d'une année,avant d'être compris dans tous ses détails, la diffi-
culté même de l'étude nous obligera probablementà faire quelques rectifications ultérieures. Mais si nous
invoquons la bienveillance du public parce que nous
croyons en avoir besoin, nous pourrons faire valoir
quelques titres à cette faveur : c'est le
manque d'un
précédent quelconque dans l'interprétation analy-
tique d'une inscription assyrienne, non accompagnéed'une traduction.
Nous désignons sous le nom de langue assyrienne3. As. Extrait n" 3. (1857.) 1
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— 2 —
l'idiome sémitique dans lequel sont rédigées les ins-
criptions de Ninive et de Babylone, ainsi que les tra-
ductions de la troisième espèce des Achéménides.
Le lecteur serait en droit "d'attendre de nous quenous lui prouvions la valeur de chaque signe cunéi-
forme. Nous nous sommes chargé de ce travail dans
un ouvrage déjà rédigé et qui, nous l'espérons, verra
bientôt le jour-, il fera partie de la publication de
l'Expédition de Mésopotamie. Nous y avons reprisl'oeuvre tout entière; après avoir soumis à la critique
les quatre-vingt-dix noms propres fournis par les ins-criptions assyriennes des Achéménides, nous en
avons déduit les valeurs syllabiques attachées aux
caractères, et en grande partie déjà connues par les
travaux de MM. de Saulcy, Hincks, Rawlinson, et
d'autres. Nous y avons ensuite examiné la nature et
l'origine des caractères cunéiformes, et donné, comme
base de l'interprétation des textes, une analyse rigou-
reusement minutieuse des inscriptions assyriennesdes rois perses, où l'original arien a pu nous guider.
L'auteur de ces pages a fait distribuer à l'Académiedes inscriptions et belles-lettres un tableau qui con-tient seulement les valeurs syllabiques des caractères
assyriens, et qui a été reproduit dans le recueil, si
justement estimé, de la Société orientale d'Allemagne.Ce tableau
trouvera son application dans l'analysesuivante ; nous n'avons pas cru devoir fatiguer le lec-
teur, quant à présent, par la preuve de l'exactitudede notre transcription. Nous lui demandons seule-ment de vouloir juger les principes par les résultats
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qui en découlent, en nous dispensant, pour quelquesinstants, de la démonstration des prémisses.
S'il nous est permis
de nous servir d'une analogievulgaire, nous dirons que, lorsqu'on cueille sur un
arbre une pomme, onpeut conclure, avec une grande probabilité, que cet arbre est un pommier ; et l'on se
dispensera des recherches nécessaires pour établir
que la plante est réellement le produit d'un pépindu fruit en question.
Comme toute analogie, ainsi celle-ci pourrait n'être
pas complètement dépourvue de défauts; pourtantelle exprime assez notre pensée, et doit être regar-dée comme un appui à notre demande. Nous dé-sirons que le lecteur se convainque', que, si la basede notre déchiffrement était mauvaise, jamais nousne serions arrivé à une interprétation aussi rigou-reusement circonscrite dans les principes sévères dela
philologie comparée.Surtout nous n'aurions jamais fait de traduction
ayant un sens naturel et simple. C'est cette simpli-cité, cette lucidité presque banale de la version quiest difficile à établir, tandis qu'il est facile d'obtenir un sens poétique, en forçant le dictionnaire et la
grammaire ; nous nous sommes toujours défendu ces
licences. En fait d'inscriptions assyriennes et autres,
on ne fait pas de prose sans s'en douter.Les choses qui paraissent devoir se présenter à
l'esprit en premier lieu sont justement celles quinous échappent le plus longtemps, et qui ont coûtéle plus de réflexions et le plus de veilles.
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_ 4 —
Avant de nous adresser directement au déchiffre--
ment de l'inscription, nous devrons énoncer les
principes sur lesquels repose cette opération, pour que le lecteur qui n'est pas au fait des anomalies de
l'écriture assyrienne ne trouve pas notre méthode
arbitraire.i° Tous les signes dérivent d'une image hiéro-
glyphique exprimant un objet concret et un son quirendait cette notion principale dans l'idiome des in-
venteurs touraniens de l'écriture cunéiforme.
2° L'image, représentant d'abord un objet concret,fut souvent employée comme l'expression symbo-
lique d'une idée abstraite, et prit naturellement, dans
la première langue, le son du mot qui exprimait cette
abstraction.3° L'écriture cunéiforme passa chez les Assyriens
sémites, qui acceptèrent les valeurs idéographiqueset
syllabiques des Touraniens. Ces dernières ser-^
virent à former la base du syllabaire assyrien. Natu- *"
relieraient, les descendants de Sem'furent obligés
d'ajouter à ces valeurs antésémitiques celles qui dé-
coulaient de leur propre langage, et ainsi il arriva
que les mêmes signes ont de différentes prononcia-tions syllabiques.
k° Tous les signes ayant au moins une valeur
idéographique, il arriva forcément que quelques idéesfurent exprimées par la combinaison de deux ou plu-sieurs notions, et conséquemment, par l'ensemble de
quelques signes syllabiques dont chacun exprimaitune de ces idées. Ainsi nous rencontrons des groupes
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de caractères dont l'ensemble se prononce autrement
que la totalité des signes pris isolément. Nous nom-
merons ces groupes des monogrammes complexes.5° Souvent les signes servent seulement à indi-
quer qu'un mot d'un certain ordre d'idées doit suivre ;dans ce cas ils forment des déterminatifs aphones.
6° Comme l'égyptien, l'assyrien connaît des com-
pléments phonétiques, pour faire voir qu'un certain
signe idéographique se termine en telle articulation.
Ces compléments sont surtout usités dans le cas oùun caractère exprime plusieurs notions à la fois; ilssont destinés à prévenir des erreurs.
L'inscription dont nous donnons l'analyse a ététrouvée par le colonel Rawlinson; et nous aimonsà insister sur cette circonstance, parce que ce docu-ment remarquable est le seul monument assyrienqu'il ait découvert lui-même. Le texte se trouve sur'
deux barils d'argile portant une inscription presqueidentique ; on en trouvera encore beaucoup d'autresen fouillant entre les galeries nouvellement décou-vertes dans la ruine du Birs-Nimroud.
Ces barils conservés au Musée britannique, ontété trouvés, dans le pourtour de la galerie de la tour de Babel, à une certaine distance les uns des autres,
et aune certaine hauteur. M. Place a trouvé de mêmeà Khorsabad quartorze de ces monuments dans les
galeries du palais de Sargon, tous couverts d'une
longue inscription identique, comme on peut s'enconvaincre par les deux exemplaires qui ont étésauvés.
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Les monuments qui contiennent notre texte ont la
forme d'un baril de deux décimètres de longueur sur
huit centimètres de diamètre à leur milieu. Ils re-
présentent à peu près un ellipsoïde de révolution
très-allongé, auquel on aurait coupé les deux pointes.
L'inscription se trouve gravée en style moderne de
Babylone, en deux colonnes, disposées dans le sens
de la largeur; les lignes sont divisées par des traits
tirés à la règle.
On connaît, en fait de documents d'argile, desmonuments ellipsoïdaux que nous nommerons barils
une fois pour toutes; le mot de cylindre ne. serait
pas exact, et il faut le réserver aux monuments véri-tablement cylindriques, tels que les cachets gravés,sur pierre dure. Il faut distinguer ces barils des prismes
polygones, qui sont généralement des documents
historiques très-développés, et où le texte se trouve
inscrit de haut en bas, de sorte que chaque face du^ prisme forme une colonne. Il y a des cônes, docu-ments petits, très-anciens et attendant encore leur
déchiffrement; enfin, il y a des tablettes inscrites de
chaque côté, et qui forment l'immense majorité desmonuments assyriens.
Généralement les textes architectoniques sontécrits sur des barils.
Nous connaissons, comme éma-nant de Nabuchodonosor, les barils du temple de My-litta, en quatre exemplaires, dont deux se trouventau musée de Berlin, un à la Bibliothèque impériale ;le quatrième, qui est seul bien conservé, fait partiedu cabinet de M. le duc de Luynes. Nous avons en-
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core deux exemplaires, tous les deux à Londres, de j
l'inscription des canaux; un autre traite des murs
d'enceinte; nous en avons trouvé des fragmentsà Babylone. Il y a le baril de Bellino, publié par Grotefènd, parlant surtout des temples de la citédes Chaldéens. On a découvert des fragments d'unsemblable monument reproduisant le texte de la
grande inscription de la Compagie des Indes; il s'entrouvera de nouveau sous terre; mais malheureuse-
ment on n'a pas encore découvert des prismes histo-riques de Nabuchodonosor.
Ni le texte ni une traduction de l'inscription de
Borsippa n'ont été publiés avant ce travail, encoremoins une analyse grammaticale, puisque aucun do-cument assyrien n'avait été examiné en entier sousce point de vue.
Nous ajoutons un dernier mot, comme titre à
rindùl'gèhce du public et pour faire ressortir encore
davantage la différence qui existe entre l'essai d'in-
terprétation que nous exposons et celui de nos devan-
ciers. Les inscriptions dont ils ont donné des tra-ductions se composent, pour la plus grande partie,de noms propres, qui ne résistent pas longtemps à
l'investigation, mais qui, au contraire, sont les pre-
miers et les plus faciles résultats du déchiffrement.Loin de nous de vouloir déprécier ces conquêtes
réelles de la science ; mais nous tendons à établir, en
principe, que l'on ne lit pas encore les inscriptions
quand on a seulement déchiffré les noms propres
qu'elles contiennent. Pour prétendre être arrivé à
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lun pareil succès, iîlfaut examiner des textes où il
n'y en a pas, où des 1noms géographiques et histo-
riques manquent, et où il faut d'abord chercher à
quel ordre d'idées se rapporte l'inscription. Il n'a
pas été difficile de saisir de prime abord le sens gé-néral du document de Bisoutoun, qui contient une
centaine de noms propres; mais, malgré cela, la pre-mière tentative pour l'expliquer a été malheureuse
partout où le texte perse offrait la moindre ques-
tion à résoudre, en dehors des noms de person-nages vainqueurs ou vaincus et des noms de villes
avoisinant des champs de bataille; partout.où la
rédaction ne se renfermait plus dans les formules
ordinaires qui désignent les marches et contre-mar\ches des généraux de Darius. Nous ne pourrons pré-tendre lire le perse et comprendre la langue, que
lorsqu'on nous aura vus aux prises avec un texte
conçu dans cet idiome, et comparable, par exernplér^au Zend-Avesta.
Voici l'inscription :
I.
PROTOCOLE DE L'INSCRIPTION DE BORSIPPA.
Na bi uv, ku. du ur - n. Nabuclioilonosor
*fflff= T^= B^T. ^. ɧ? HT EE^rTH - sn ur, sar. 13ab. Hu,
rex Babvloïiîs,
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_ 9 -/
4^. -ÏH t*a- if
«f/^v
e <xr- /
* ri - 6if. 4 — av. fct i nuv. ^servus entis cxistentis,
t - lu ad. ka an. li ih - bûaltestatus constantiam cordis
Marduk. is - sa ah - feu. SE"Mcrodaclii, dominus ;. su-
s HW: ^ri eaf MW- —r ^it - ri\> na - ra am . X JVa
prcmus, s exaitans' deum
M"fcO -^ H3f If- Hfi ^- ^.Ji - nu. mu sa a. t im - </a.
Nebo, salvator sapiens
MPT- ïï>-n:Msyr an- • • •*i:
-M
•^ '-^sot a - na.' """ aï - ka at. ' ilu.
qui '*** instruction:(?) dei
s- ËT- ET Bn[ff-fflf=aT^nïï^-rai ra&. ma - sa a. ti - ru - na a - su.
inaxiniî proebet auressuas:
t=® HM*= sti ^H sf. ^1 jf sa afe - /ca - na ka. h.
(deoruin)vicemgcreiis non; "' '„
^i M*- ff ^^>- a sti ^muparfta,, za - ni in. BIT. SAG. GA.
injuriam faciens, instauratar. pyramidis
IMI. <H±L a ^-:: m- S^KJ-Tf. au. BIT. 7,1. I)A. pallu.
et tnrri», filius
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\{ _ 10 _
If gCTHW fe^T- m- w ^i w «=I
n'stan sa» jVa - &t
ut>.natumaximus Nabo-
':mzzs fflN T>^ Mtfl. t^. t|f paï/. u - su ur. sar. Bab.
pallassaris régis Baby-
7/u. X a - na fcu.lonis, ' ego.
Dans nôtre transcription, s correspond à V3,s'a D,
jà S, zàî, H n, Hp. Le son du français ou est
rendu par u. L'esprit rude désigne l'aire. Deux lettres
au milieu du mot, et qui ne sont pas liées par un
trait d'union, n'expriment qu'une syllabe ; ainsi da ur
se lit dur; sa ûk, sak; ni int.nin. Les lettres majus-cules, composant un groupe, indiquent la pronon-ciation phonétique des signes employés, dans le cas"
spécial, comme monogrammes; nous avons choisi
cette désignation quand le son de l'ensemble est in-
connu ou hypothétique. Quand, au contraire, nous
savons comment se prononçait un groupe idéogra-
phique, nous mettons le mot tout d'un trait, en mi-
nuscules ordinaires. Ainsi, nous écrivons BIT. SAG.
GA. TV. pour indiquer que l'expression Babylo-nienne pour pyramide, qui probablement se disait
haram, n'est pas sûrement connue; nous transcri-
vons, au contraire, l'ensemble des signes AN.SVR.
VT. par Marduk, parce que le groupe se prononçaitainsi.
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— 11 —
Dans les citations des textes en lettres cunéi-
formes, j'ai conservé le style du lieu de leur pro-venance. J'ai respecté surtout l'écriture des inscrip-tions ninivites, et je ne les ai pas transcrites encaractères babyloniens. Le lecteur ne s'étonnera donc
pas de voir exprimés pareillement par ga ^^ et
t^tn par ka ^Z] et *^M' Par ta t^ et
£jyy, par di^y
et fof~, par si * + et ^, par
i ^^= 1 et jd^ , par a EJHI et £:TTYz:, etc. La pre-
mière est la forme de Babylone, employée aussi dans
lesyinscriptions trilingues, la seconde est celle de
Ninive. L'une exclut l'autre dans la même localité.
Les lettres archaïques, comme étant trop compli-
quées pour l'impression,-ont été rendues par leurs
représentantes modernes.
Le nom de Nabuchodonosor se trouve ici, commesouvent dans les inscriptions des barils, écrit en toutes
lettres; il se prononce Nabakudurrusur, n^NTjDnJ,et cette forme de nom se rapproche beaucoup de
celle qui est donnée par les textes hébreux de Jéré-
mie et d'Ézéchiel; elle rappelle également les formes
perse Nabukadracara, et grecque Na.ëoxo§p6o-aopos.
On se souviendra, par les travaux de nos devan-ciers ', qu'à Bisoutoun le nom du destructeur de Jé-rusalem se trouve appliqué à un fils de Nabonid,et que la traduction assyrienne nous trace les ca-ractères suivants, comme équivalents du perse Na-
bukudracar:
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\ — 12 —
AN. PA. SA. DV. SIS.
Cela serait donc à prononcer Nabukudarriusur?
Nous devrons répondre par l'affirmative.Aucun des signes de la forme de Bisoutoun n'a,
dans le cas spécial, sa valeur syllabique ; ils y sont tous
employés dans leurs valeurs comme notions; nous
donnerons, à l'appui de notre assertion, les diffé-
rents éléments dont se compose le nom de Nabu-
chodonosor, écrit phonétiquement et en mono-grammes. Chacun des trois éléments peut être ex-
primé indifféremment par chacun des équivalents
rangés dans la même colonne ; et l'on conçoit alors
qu'il y a beaucoup* de manières d'écrire ce nom.
Car, si l'un des éléments est exprimé par des mono- .
grammes, l'autre peut être-représenté en caractères
phonétiques. L'immense
majorité.des briques
de
Nabuchodonosor écrit le premier composant en
signes idéographiques, en conservant aux deux der-niers l'expression phonétique.
Na - bi ~ uv
DEUSSCEPTM
DEUSINSPICIENS
NADO
£EÏ^Itt^ï^W/EU- du tir - n
m EEÎ -IHka - dur - ri
ru
JUVENEM
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— 13 —
u - su ur
u - sur
3,
'3
PROTEGE.
Nous venons d'indiquer les monogrammes com-
plexes , et la raison d'être de leur combinaison. Ainsi
le dieu Nabo est exprimé, dans les deux cas, par deux signeâ idéographiques, dont le premier est
toujours le caractère >-*—T«dieu», et Je second, ou
tl> '
« sceptre », ou >—TfrT^r E?ay~, « faire », et ips
(«'inspecter ». Cette même inscription nous montre
/pourquoi l'idée du dieu Nabo est rendue par ces deux
monogrammes. , J
w. f ,e nom de-cetté divinité est, étymologiquement,le même que ÎPDJ, <&> «prophète»; s'il est vrai 1,ce que disent les Sabéens, que Nebo représente la
planète Mercure, on comprendra parfaitement la
qualification de prophète attachée à cet astre, qui,souvent, précède le soleil le matin, en se perdantdans ses rayons.
La forme Nabiuv nous a conservé l'étymôlogie
antique; mais nous avons une preuve certaine que,du temps de Nabuchodonosor, et même aupara-
1 Nous n'acceptons pas cette identification comme parfaitementcertaine ; Hesychius nous dit, au contraire, que les Babyloniensnommaient la planète de Mercure Se^is.
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\ — 14 —
vant, on prononçait Nabou. C'est l'exemple le plusancien que nous cohnaissions du phénomène, si com- 5
i mun dans nos langues européennes, de l'altération
\de la prononciation; sans atteinte à l'orthographe., Une tablette, conservée au Musée britannique,et cotée k. 197, nous fournit les renseignementssuivants :
'"
sMff1<I~MII pa a pa
ka \v gu
HT H£K
^IfHK£&<à'"
s'a a
^i::-<na - 611 u
ïï
ïï
On voit que la prononciation de tous les six groupesdu côté,gauche est Nabou, même de celui qui setrouve écrit Nabiuv, précédé du déterminatif aphone
pour «dieu».
Le second élément composant du nom est kudurr,une des rares expressions dont la signification n'est
pas encore suffisamment éclaircie. Il semble cons-tant qu'il provient d'une racine T73, peut-être pa-rent de mp. Il se présente, pour ces deux racines,
1 Dans l'original, pa a et s'a a sont écrits en caractères pius petits.
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— 15 —
un phénomène assez rare dans les langues sémiti-
ques; la racine hébraïque commençant par p ex-
prime la même idée qu'en arabe celle qui commence
par 3. Nous trouvons en arabe un mot,j<>S', qui ..
correspond jusqu'aux voyelles au terme assyrien que ;nous examinons, et qui veut dire «jeune homme,adolescent bien constitué». Ce mot est tellement
isolé des autres significations représentées par la ra-cine j«N-S7 que nous croyons pouvoir émettre l'opi-nion que le terme arabe kudurra. été une expression
sémitique de la Mésopotamie ; comme beaucoup d'au-tres de la même contrée, elle s'est incorporée dansla langue littérale, et a fini par faire partie du dic-tionnaire arabe. On sait que la richesse du diction-naire arabe et la variété, quelquefois désespérante,
^des acceptions de la même racine, proviennent de
la conglomération, dans une même langue écrite,de tous les idiotismes locaux usités depuis le Tigre
jusqu'au'Guadalquivir. ^ Nous acceptons donc, jusqu'à preuve du con-
traire, pour le mot kudurr, le sens d'adolescent, si-
gnifiant, peut-être premier né. En effet, le roi s'ap- pelle sur les briques la primogéniture de Nabopo-iassar, et l'expression idéographique 3£ fc^T semble
en indiquer le sens. Car ^ représente la notion de
«faire, établir,-p» », et £^iT celle de «la possessionde fait 1 ». La combinaison de ces deux caractères
1 C'est dans ce sens que fr ^T forme ie second élément du nomde Sargon.
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(. — 16 —
veut donc dire • « celui qui établit ou qui fortifiera
possession », c'est-à-dire, celui qui aide à fonder la
nouvelle dynastie. \
Et, si nous consultons la chronologie, nous trou-. vons, qu' en effet Nabuchodonosor n'a pu naître qu'im-
médiatement après la chute de Ninive, vers 62a;il est dit, par Bérose, qu'il sortait de l'enfance lors
de ses premiers exploits qui, ainsi que l'a établi
M. de Saulcy, tombent vers l'année 607 avant J. G.
Le dernier élément du mot est usur ISN, impé-
ratif masculin du verbe nasar ix: «
protéger ». Commeici, le signe 43^ est l'expression de cette idée,
bien prouvée par la confrontation des mêmes ins-
criptions de Nabuchodonosor ; ainsi, il est dans d'au-
tres noms le représentant de la notion « frère », comrne
dans ceux de Sennaclîérib et d'Assarhaddon. \Le syllabaire K. 11 o porte :
si U a - hu — frater.
É=IÏÏ=^III tEZZr^ ^J ^ ^yyyn -ru na - sa - ru protegerc.
Le signe ^WTTT-^ est la forme assyrienne équi-valant à ^33^; et il faut remarquer que ces deux
formes, enapparence
aussi dissemblables, n'en sont
pas moins identiques quant à l'origine hiérogly- phique , et aux significations idéographique et pho-
nétique. L'assimilation des lettres d'un extérieur fort
différent, mais qui ne sont que des développements
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divergents d'une même image originaire, n'est pasune des moindres difficultés qu'il a fallu surmonter.
Nous verrons tout à l'heure des caractères dontla forme est aussi diverse, tandis que leur identité estincontestable ; sans insister sur le fait que nos deux
formes s'emploient indistinctement dans les inscrip-tions ninivites plus récentes, nous rappelons que
>^-M rend, dans la traduction babylonienne de Bi-
soutoun, l'idée du perse brâtâ «frère».
Nous avons traduit le mot usur par
« protège
», enle rapprochant de l'hébreu 12J et de l'arabe y *n _v-,mais, nous en avons une démonstration plus directe.Le perse pâtuv « protegat », est rendu par l'assyrienlissur iTlb, et pântuv « protegant », par lissaru nsV-
(Inscription d'Artaxerce Mnémon à Suzes.) .Cetteforme est le précatif, régulièrement formé, d'un verbe
ié, dont la première consonne est élidée et, par
conséquent, remplacée par le redoublement de laseconde ; l'écriture anarienne a parfaitement expriméce dernier.
H is - sur U is -su - ru. protegat protegant.
Nous ne pouvons pas donner ici toutes les formes
très-nombreuses du verbe ")S3, trouvées dans lesinscriptions assyriennes; nous nous bornons à citer
le participe -is:i nasir, qui entre dans la compositiondu nom de Nabonassar, qui est Nabu-nasir 1SJ - m
«Nebo protegit».J. As. Extrait n° 3. (1857.) 1
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L'impératif usur forme le dernier élément des
noms suivants :
Nabu - pall - usur, Nabopallassar (père de Nabuchodo-
nosor). Nebo filium protège, ^*rVB""«J
Nirgal- sarr - usur, Nergalsarassar (Nériglissor). Nergalregemprotège, ISN'ID'bJ'IiBiîl - sarr - usur, Ballhasar.Bêle regem protège, IXinD'VîDAsur - sarr - usur, Sarassar (fils parricidedeSennachérib).Assurregem protège, ISN-^D^DX
On a retrouvé à Khorsabad la poignée de l'épéeen cuivre de ce dernier, sur lequel se voit en phé-nicien la légende -unonDH, ainsi que M. Lenormantla lut sur-le-champ, quand le monument fut mis
sous les yeux de l'Académie par M. Place.
•Le nom de Nabuchodonosor a donc le sens :
«Nebo, protège l'espoir de ma race».C'est Grotefend qui. a le premier reconnu le nom
de Nabuchodonosor sur les briques de Babylone;sans en donner ni l'orthographe, ce qui appartientà M. Hincks, ni le sens, que j'ai trouvé.
Le signe royal fcrA\. a été reconnu par les pre-miers interprètes. M. de Saulcy a déjà trouvé son
expression phonétique 33y T $£J_$arru, et l'a rendue par i&, ce qui est exact.
Voici les formes différentes de ce monogramme,
qui pourrait provenir, comme la forme égyptienne,de l'abeille :
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Hiératique. Archaïque babylonien. Assyrien. Néobabylonien.
^<t> Èq[H^ EJ=T5t: ^
Le syllabaire £.110 l'explique comme les ins-
criptions :** Y^± HJT iar-ra; malheureusement la
colonne à gauche, qui en contenait la prononcia-tion syllabique, est fruste, de sorte que nous ne laconnaissons pas ; ce qui est bien regrettable au pointde vue de l'histoire de l'écriture anarienne.
La lettre •*•*J | permute ordinairement avec les
groupes suivants :
sa ar hi ir sa ar
La dernière valeur nous est donnée par un syl-
labaire; c'est la seule qui soit applicable dans cecas-ci. Nous voyons, une seule fois sur mille, dans le
cylindre de Bellino, remplacer la lettre -<-<J [ éar,
le signe royal ordinairement usité : cette anomalie,dans l'écriture, n'en est pas une pour la grammaire :il faut lire le mot roi à l'état construit éar, au lieu
de éarru, iarri, êarra.Ceci nous conduit à une particularité de la gram-maire assyrienne et qui jettera du jour sur une ques-tion assez embarrassante de l'histoire des languessémitiques.
L'assyrien, de même que l'araméen, n'a pas d'ar-
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ticle, mais il a comme lui un état emphatique, seule-
ment dans différentes phases de son développement.Elles démontrent que l'article postpositif (tel qu'il setrouve aussi dans les langues Scandinaves), n'est quele reste d'une ancienne déclinaison sémitique, con-
servée dans la nannation des Arabes.
Chez les Assyriens, il y a une mimmation qui est
restée intacte pour les substantifs féminins, et pour des masculins qui se terminent en t. Plus tard, les
formes um pour le nominatif, am pour l'accusatif,etim pour les autres cas obliques, se sont changéesen av, uv et iv; et on se rappellera que les articula-
tions de m et de v sont rendues par les mêmes
lettres dans l'écriture anarienne.Cette dernière désinence s'est altérée en a, i, u;
c'est ainsi que l'arabe littéral nous l'a conservée dans
les substantifs précédés d'article.
La partie du discours qui manque au grec d'Ho-mère ne se trouvait pas non plus dans la langue
primitive des enfants de Sem. L'arabe a sauvé à
travers les siècles l'antique nannation; l'hébreu même
en conserve des traces. Comme compensation de
l'état emphatique, les fils d'Abraham adoptèrent le
pronom déterminatif DVK, que toutes les langues
sémitiques ont laissé subsister dans leurs diction-
naires. En ce point, les idiomes offrent la plus
grande analogie avec le phénomène qui s'est produitdans toutesles langues indo-germaniques où se trouve
l'article.Mais l'hébreu montre encore des traces non équi-
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yoques de cette vieille désinence. M. Munck a déjàrapproché les adverbes en a-, tels que oCf, tapn,
QJDN, Qin et d'autres, des mots arabes en £, con-servés même dans la langue vulgaire de nos jours,comme !<Xol, I5fi:>, i)U-. L'assyrien milite en faveur de cette opinion; l'hébreu a conservé l'accusatif seulde la mimmation, comme l'arabe vulgaire le mêmecas de la nunnation.
Mais un autre reste de la terminaison primitiveest la forme masculine ni de
l'hébreu, dans la-
quelle je reconnais la simple prolongation de la
voyelle, comme signe le plus antique de la plura-lité; je dis u, â, ï, et cela avec la mimmation ûm,âm, îm; l'arabe nous conserve encore yj-, yi-, yj-.De ces trois formes, seulement celle en i a survécuet en hébreu et en assyrien; dans l'un Dedans l'autre^ ; le D de l'hébreu s'est affaibli en | dans les langues
araméennes. La désinence on s'y est conservée pour les féminins.
Nous faisons suivre le mot nVm « souveraine »,dans les trois phases successives :
Orhvi contracté DnViO, in — Knbitt contracté xrhsian— an—, in- Nn— «ri-en — an—, in- *cn — «n—
C'est du simple nbvn que les Grecs ont fait BVXTIS,comme ils ont changé Nn"?Jra en MfiXnla.
Le pluriel féminin en ut, at, a, en assyrien éga-ement, la mimmation. Nous transcrirons l'état em-
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phatique de la langue de Babylone par un simple Nj
précédé de la voyelle que l'inscription nous indique
chaque fois.
Revenons à notre mot êar ID.
Il est identique à l'hébreu ~iî!, mais nous expri-merons toujours le 2/ hébraïque par D [ê de la trans-
cription). Tandis qu'en hébreu ce mot n'indique pasla souveraineté, mais s'applique plutôt à la noblesse,le mot "j^D n'exprime en assyrien qu'un prince d'unordre inférieur, et jamais un roi de Ninive ou de
Babylone ne se l'est donné à lui-même.Le nom de Babylone, que nous devons examiner
maintenant, se trouve écrit de diverses manières.
Hâtons-nous de constater que le groupe qui corres-
pond , dans les inscriptions trilingues, au perse Bâ-
birus, est formé : fe^ "*"**
^ -/£=V" ^ai nasard>
tous cessignes
se retrouvent dans les noms propresde Bisoutoun, et l'ensemble se lirait Din-tir-ki, si
les caractères étaient phonétiques ; ce qu'ils ne sont
pas.Pourtant, le groupe se prononce bien Babilu, car
dans les mêmes textes il permute avec ceux quisuivent :
H~EE£El# ou S—J£j^Ba - bi i - lu. x Ba - hi - ïu. X
Le caractère /E=V > <1U1 ne manque jamais au
nom de Babylone, indique une ville, un pays ; c'est
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un post-positif aphone. La ville des Chaldéens, du
reste, n'est que rarement précédée du signe *-£—TT
« ville », ce qui la distingue des autres cités.La manière la plus usitée d'écrire ce nom, est
celle que nous fournit notre texte :
PORTA DE! ' DIUJYII. XBal - ih.
Le premier signe se lit dans l'inscription E de Per-sépolis, et y interprète le perse duvarthi «porte».Dans les inscriptions de Ninive, il est souvent rem-
placé par les lettres %^-T * * babi, et ainsi le sylla-
baire K. 11 o l'explique par babu. 33 est un mot sé-
mitique bien connu, exprimant l'idée de «porte». Nous laissons à un autre travail le soin d'apprécier
la signification mythologique du dieu >->—T»—* T,
qui n'est autre que le Ao des Grecs, nommé aussi ledieu par excellence, l"?x et correspondant au tlXos
de Diodore de Sicile. Bérose l'appelle Kpôvos; c'est
le dieu du déluge qui prévient Xisuthrus de la ca-
tastrophe imminente. La lettre ^TJTj, dont le sens
syllabique est ra, est expliquée par la racine ym ,« laver » en hébreu et chaldéen, en arabe et en éthio-
pien « suer », mais, en assyrien, elle a sûrement le sensd'inonder 2. Le dieu Ao, le grand gardien du ciel
1 La forme archaïque est II I-, celle de Ninive fc~ _ y.Il irâl2 Ainsi nous lisons, entre autres, la malédiction suivante,provo-
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et de la terre, préside à la répartition des eaux sur
le continent ; il produit, en retirant sa protection à la
terre, lacatastrophe
ducataclysme.
Lecylindre
de
Tiglatpileser Ier le nomme ym, «l'inondateur».
D'autres manières d'écrire le nom de Babylone,sont :
£r=f >->--\ *r*~y /g=K [lnscr. de Londres, col, iv,
lig. 3?.)
*>—y £=3
*->~y X^X [Inscr-
de Londres, col iv,Ba - bi ila,
lig. 28.) Ensuite S- | J] -<E=X- ( Sur les briques.)
Je ne sais pas expliquer le signe TT.Le premier titre de Nabuchodonosor est ribit Auv
kïnuv «esclave de l'être existant». La transcription NJ'O Nin B3") rendra notre explication plausible pour
ceux qui connaissent les langues sémitiques. Nous rap-
quée sur la tfite de celui qui voudrait détruire la maison dont parlele caillou de Michaux :
Hf A^-- ^A- ëH M SJ ilia. nantara. rabu. sami. u.Ao custos magnus coelî et
4^
-:><• mz. —1 if (H M «-!•
irsft pa'. vJ - nuv. tjar - rfuterne j Jîliuf» Oaunis tcrrïbilis,
if^^i-::n:i^^^11- <jar - s». U ii T Iji is.
di.-ilnclumv]w- îiuiiuld.
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prochons le premier mot de l'arabe kj;, « lier », dontse peut développer l'idée de serviteur, comme de la
racine indo-germanique bond, «lier», viennent le perse et le persarî bandaka et S«XÀJ, et le germanique bonde. Nous avons aussi le mot assyrien n 11331« ser-
vitude». (Cyl. de Bellino, col. i, 1. 10.)Les deux termes suivants qui, en réalité, n'en
forment qu'un seul, signifient l'être existant. Nous yretrouvons les deux racines sémitiques nin et ;ID, qui
expriment, comme on sait, la notion de l'être. Seu-
lement, la dernière n'a pas uniquement celle de l'exis-tence en assyrien, mais aussi celle de l'indépendanceet de l'éternité. Ainsi p3 indique souvent, «par lui-même », comme l'adverbe #33, que nous lirons danscette inscription. Le mot en question veut dire :l'être qui est par lui-même, et il nous rappelle le
tcj^**T svayambhû des Hindous.
La connexion des idées d'être et de même se re-trouve dans presque toutes les langues sous une forme
plus ou moins apparente ; elle est constante dans les
langues indo-germaniques, où le réfléchi emprunte justement la forme du verbe substantif. Nous nous
bornons seulement à citer l'italien stesso.
Nous avons déjà dit que l'assyrien N3"o Nin nous
semblait révéler l'origine du Ùxsavos des Grecs,dans la religion desquels il entre certainement plusd'éléments sémitiques que l'on n'a voulu le croire
jusqu'ici.La phrase suivante est assez difficile à comprendre.
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Des mots itut kun libbi Marduk, les trois derniers
sont si clairs qu'ils n'exigent pas d'explication. Kun
p veut dire «la solidité, la stabilité»; nous verrons plus bas que le roi implore pour lui-même, ND3 p« la stabilité du trône ». Les mots libbi Marduk nesont pas difficiles non plus, ils signifient «le coeur de Mérodach ». La seule difficulté réelle réside dans
le mot itut.
Ce terme se retrouve exactement en syriaquetoJ^Mt, «existence»; mais pourtant il n'a rien de
commun avec le mot assyrien, car l'équivalent du sy-riaque serait nw>. La désinence «if désigne un abstraitdans toutes les langues sémitiques; l'étude des textes
de Babylone et de Ninive ne nous permetpas d'y voir
une de ces formes ; on n'y emploie pas des abstraits
pour des idées concrètes. Nous croyons plutôt queitut nous révèle un nomen actoris de la forme bvnp,
très-commune en assyrien, et dont nous connaissons par exemple :
nbns, ipns, toVntf, 3inp, 3"?nn, tfany
qui sont toutes les dérivations de l'iphteal (de la hui-
tième forme arabe). Ainsi nous voudrions le rap-
procher de la racine n» attestari, de sorte que uni?
serait «
celui qui invoque le
témoignage, qui pro-teste de », et dans notre sens, « qui peut attester l'im-muable faveur de Mérodach». Nous interpréterons
plus tard les signes *-*-T -f *£^-
Les mots suivants signifient seigneur suprême. Is-
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sakku est un mot touranien qui, comme Sakkanakku,
indique la royauté. Souvent le titre que se donne
Nabuchodonosor est patièi siri, également une dési-gnation de source non sémitique.
Gomme de nbi> «aller», vient ^i* «supérieur»;ainsi de T>s, l'arabejUa dérive l'assyrien lis «su-
prême ». Cette signification est prouvée par de nom- breux passages des textes de Khorsabad, qui, dans un'
exemplaire de la même inscription, donnent ili, tan-dis que d'autres le remplacent par sir. En dehors de
cette confirmation, le mot sir se retrouve si souventdans la même signification de « suprême », que ledoute n'est plus permis.
Le titre naram Nabù n'est pas difficile à expliquer.Le premier mot naram, B13, est une formation tout
assyrienne d'un verbe an ou BIN « élever », par laservile n qui sert, dans la langue de Babylone et
de Ninive, à faire des nomina actoris. Ainsi nousavons :
"?313 «le piétineur», cpii va à droite ,et à gauche, la pla-nète de Mars. •
7)1D3 « celui qui relie », le dieu des liens conjugaux, Nis-
roch.11D3 «le rebelle ».
ïp'iJ «l'agitateur», l'Hercule assyrien pD2 (Sandau).133 pour 1D33 «le resplendissant».1Î333 «le gardien».
•
Ainsi le nom de Ninive n'est autre chose queni33 «la demeure».
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Notre terme naram veut dire « qui exalte », et Nebo'lui-même est qualifié de inilD 013 « qui élève ma
royauté». Un ancien roi de Babylone se nommait Naramsin «celui qui exalte Lunus».Je rattache musa à la racine W à l'aphel; je le
transcris y#p etle compare à l'hébreu jn$iD« le sau-
veur»; ainsi je vois dans 'iimga l'hébreu pDJ> «pro-fond»; car le ka de Ninive est rendu par un ga à
Babylone, tandis que fade l'Assyrie y est représenté
par ki. Encore aujourd'hui les Arabes de Babylone prononcent le ^ comme g dur devant a, en altérantla même articulation à dj quand elle se trouve de-
vant i. La lettre ^"~~jf nous fait souvent supposer un
y dans les autres dialectes ; de sorte que NpDï devait
s'écrire en lettres cunéiformes de Babylone * « f
La phrase suivante est difficile, moins pour le
sens, qui se laisse deviner assez facilement, que pour l'explication grammaticale de tous les termes.
sa . ana . alkahat (?) ilu . rabrab . masâ . uzunâsu
Qui instructioni dei jnaximi praebet aures suas.
Le mot que nous lisons alkakat doit avoir le sens
que nous lui attribuons ; un autre terme assez proche
de celui-ci, alakti Kns^n signifie «rite», en assyriencomme dans les autres langues. Nous devons dire
que les lettres ne sont pas très-lisibles sur les deux
exemplaires que nous avons eus sous les yeux; mais
parce que la lettre * < T T peut encore avoir une
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prononciation qui nous échappe à l'heure qu'il est,nous aimons mieux laisser la question ouverte jus-
qu'à plus ample informé.Les mots ilu rabrab 3131 n"?N, et uzunâsu, !$3îN
« ses deux oreilles », ne peuvent pas soulever de dif-
ficulté; la deuxième forme semble être un duel de
uzn )tx, dont la signification est bien établie par les
nombreux passages où se trouve ce mot. L'idée en
est exprimée par la lettre -^T— pi, dont la forme
rappelle l'antique image, encore plus fidèlement re-tracée dans l'archaïque >|—. Il ne sera pas superflude remarquer que presque toutes les langues oura-
liennes 1 nous fournissent pour oreille des mots com-
mençant par les articulations p etf. Le duel est ex-
primé parle signe *\—y», précisément comme «les
deux côtés» s'écrivent JE » TT, «les deux yeux»
il— --, « les deux mains » ÈETTT.
Quelque claire que soit la signification du motmasâ (car ce semble plutôt être un E^T ma qu'un\—T ba), il est assez difficile à rapprocher d'une ra-cine sémitique, à moins que ce ne soit de l'arabe
&»~» à la huitième forme, qui a la signification de
proebere. Nous connaissons, du reste, de ce verbe
assyrien, le paël i&Di « il toucha » ( Inscription desTaureaux. 1. 6o2), ce qui est assez proche de l'accep-tion que nous proposons.
1 Par exemple, le magyar fui, le zyriàn peli.2 Quand je cite une ligne de l'inscription des Taureaux , c'est tou- jours de l'inscription de la porte G.
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Inutile de dire que la préposition ana remplace,en assyrien le h, comme ina le 3 des autres dialectes
sémitiques. Cette particularité constitue, comme lesuffixe de la troisième personne en s, une des dif-férences les plus marquées de la langue des Chaldéens.
Le passage suivant de notre inscription est im-
portant, parce qu'il nous donne la prononciation d'un
monogramme composé ifc > £~>"~Tqui se trouvedans presque tous les documents de Sargon, comme
second titreroyal. L'inscription
de Londres four-nit les deux signes relatés ci-dessus dans la même
phrase, et c'est la confrontation de ces deux textes
identiques qui nous a éclairé sur la valeur du groupe
<ÊEEE ^-La valeur syllabique du second signe est nit, celle
du premier est encore fort incertaine ; nous venons
pourtant de citer l'idée de côté qu'elle représente.
Le second se trouve interprété, et dans les sylla- baires, et dans les textes identiques, par zikaru « celui
qui commémore, qui adore; » c'est le monogrammequi se trouve sur beaucoup de petits cylindres, au
commencement de la troisième ligne, devant le nomd'un dieu. Généralement l'arrangement en est tel
qu'il suit :
î" 1. A. 2° 1. fils de B. 3° 1.^£±£[
du dieu C.
Dans la stèle de Sardanapale III (col. i, 1. 3o),le roi Belochus II est nommé it»— » ^~^~I *""*""!T"***Sakkanaka iluï; c'est ce passage qui nous a porté àne donner que la signification de lieutenant à ce
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mot, certainement touranien. Nous avons déjà remar-
qué que ce terme est toujours associé au nom de
Babylone, et que jamais les rois d'Assyrie ne s:ap- pellent autrement que Sakkanaka de Babylone.
Cette acception semble, du reste, indiquée par la
racine^BM, que représente 4ç->—; car il désigne aussi
bien l'idée «à côté de»; i£->—H^-fc-—Tf se trans"
crit, en effet, par i^SN, « à côté de moi ». En hébreuD^^N signifie ainsi « ceux qui sont auprès du roi »,
ses remplaçants, les dignitaires. L'ensemble des idées«remplaçant, adorateur», se prononce en assyrien ,
par le mot antique des Touraniens, sakkanaka.
Nous avons déjà ailleurs rattaché ce terme, d'ap-
parence peu sémitique au nom royal des Saces Is-
kounka, au sunkuk du médo-scythique, au sunkik susien. Les Grecs nous en ont laissé une réminis-
cence dans la forme Zwyâvrjs, titre suprême de laroyauté chez les Babyloniens, selon Ctésias.
On trouve aussi Sakkanakku: c'est la forme destablettes de Sardanapale. Nabuchodonosor l'emploieencore {Inscript, de Londres, col. ix, s. f.).
A - na kn. lu. sarru. -a - ni - nuvEgo vcro rex instaurator,
-^^
la- :::3CT urïï t=: t±izima - t{ ib, U ib - bi - ka.
hilarercddens corImim,
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In. sa ,'" ak - ka na ak - kuJ
verum - vicemgerens
SAizis- ff zz ^n sn- -&it - bi - su za - ni na ka. la.
diligens, instauronste non
ma - ha - zi - ka.evertenste.
Ni*? 333Î -Nî2?3n2? Nt333ttf lh •
13*73tûD -St331 NID 1*7133N• isno
La phrase accompagnant le titre de vicaire est la
akumha; mais nous n'avons pas besoin de faire re-
marquer au lecteur, déjà initié dans les anomalies de
l'écriture anarienne, que ce mot akumha n'est pas
sémitique. D'autres inscriptions remplacent ce groupe
par :
^j. ^ ÉÏ= <HN :xï=I Z3A-la. mu - pa ar ka av.non injuriamfaciens.
Ce mot maparkav est le participe d'un paël de
"|1B « agir avec injustice » ( d'où l'hébreu ips), employéà l'état emphatique. La forme simple est muparrïk,
"ïjlSD, d'où la forme pleine devrait être hoiBD. Mais,d'après une règle assyrienne dont les inscriptionsoffrent beaucoup d'exemples et qui trouve beaucoup
d'analogies enhébreu même, on contracte ces formes
paragogiques au milieu. Ainsi nous lisons :
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ittaklu pour ittakkilu « ils eurent confiance» (l^n1*).muntahsisu pour muntahhisi.su »ceux qui le^combattirent »
( lEhsnnpD). ^
La fin du protocole forme, avec la phrase Nabu-kudurrusur êar Babilu, l'inscription de toutes les
briques de Babylone.Le mot zanin est écrit jpFf^T^^^* za'n^ in> ou
WT^»-^—^ za-nin. C'est le participe d'une racine
essentiellement assyrienne, pt « reconstruire », qui ne
se retrouve sous cette acception dans aucune languesémitique, si ce n'est dans le mot p «orner». Beau-
coup de formes dérivées se lisent dans les inscrip-tions , et nous en citons celles-ci •:
Kal.... ni), infinitif.
ptK, 1™ pers. aor. ]1V , 3cpers. sing. aor.
Niphal.. lïV, pour 133P, 3e pers. plur. aor.
Iphtaal.. i31D, pour ^ID, part. plur.Shaphel. }3?#D, participe.
Les deux groupes ^~| ^7T"1 ^~^ JT>^T et
» y, I^ft-**"* ÈËHI ne sont Pas des noms de villes,
mais des noms de bâtiments à Babylone. Le premier
indique un édifice consacré à Mérodach; le second,un autre, dédié à Nebo. Ainsi, une inscription de
Sardanapale V (voyez Layard, lnscr. pi. LXXXV,1. i ) parle d'un BITZIDA destiné à Nebo dans la
ville de Ninive.Les trois derniers signes du premier mot se trou-
vent expliqués dans un syllabaire ainsi qu'il suit ;
J. As. Extrait n° 3. (i857.) 3
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Htf MTT* 1
HMI
na - 5U H. sa. ri ï - si.ferens id est caput.
Nous n'avons pas trop compris cette glose : l'en-
semble du groupe désigne donc « maison de la tête,
temple du chef».
Nous déclarons également ne rien savoir de la
prononciation du second mot, qui peut se trouver
expliqué sur une des tablettes nombreuses du Musée
britannique, et dont la constatation ne sera que l'af-
faire d'un hasard heureux.
Le nom a d'autant moins d'importance dans ce
cas-ci, que nous connaissons les choses désignées
par les groupes complexes. Selon nous, il est hors
de doute, par plus d'un indice, que le premier dé-note le bâtiment dont la ruine est nommée Babil
par les Arabes; il est également prouvé pour nous
que les restes du second s'appellent aujourd'hui Bz'rs-
Nimroud.Les preuves de cette assertion, étant d'un intérêt
topographique, sont, par cette raison même, exclues,
de' ce mémoire, et le développement en entrera
dans un autre travail. Nous nous bornons à direque Babil fut une pyramide très-élevée, et assimilée
1 ^Jt TT*^ est la forme assyrienne du neobahylonien ^yy~j ff«T
l'archaïque |=Tj^r .
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par les Grecs, notamment par Strabon'au tombeau de
Bélus. Le Birs-Nimroud fut une tour à
étages, ainsi
que nous l'attestent et Hérodote et la ruine elle-même.
Nous proposons pour le premier groupe la trans-
cription mil «pyramide», et pour le second celle de
ma * tour ». Nous savons par les Arabes, par exemple
Soyouti, qu'une ruine, près de Babylone, s'appelait
^j—«o; l'écrivain arabe l'identifie avec le château de
Nabuchodonosor (j-»*ù o».is? j^aS). Ce serait alors laruine du Kasr ; mais nous supposons quelque erreur de détail 1, puisque beaucoup de raisons concourent
pour donner cette désignation à la Tour des langues.Une d'elles est la signification du verbe mx, qui veutdire «crier».
Nour répétons, du reste, que la manière de pro-noncer ces deux mots n'est qu'hypothétique, bien
qu'elle soit probable.Le terme jils, en assyrien, est ordinairement pal
ou bal. On s'étonnera de cette anomalie, qui n'est
qu'apparente, car le mot des Chaldéens se retrouveen hébreu comme une des expressions, les plus an
tiques. Souvent le terme Jils est écrit E=fc~~Tj*fM
hab-lu, et celui de père Tt^Zl^Z^Tl habil. Bal,
en babylonien, pal en ninivite, ne sont que des al-térations auxquelles sont soumises les expressionsles plususitées; précisément comme le ibn des Arabes
1 Une autre erreur évidente se trouve dans Soyouti, qui place aumot^ji la ruine Ibrahim-el-Khalil, entre les deux Kutha.
3.
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se transforme en ben; ainsi, le bal des Babylonienss'est contracté d'une forme jan-
Et cette antique expression se lit dans la légendeconnue du fils du premier homme; b3n Abel ne
veut dire que «fils, enfant». On sait que les rabbins
ont expliqué ce nom par néant, parce qu'Abel avait
été enlevé sitôt par la main de son frère Kaïn ; mais
cette étymologie se réfute par la raison même quele père n'aurait pas attribué une pareille dénomina-
tion à un fils dont il ne pouvait prévoir
la fin tra-
gique à sa naissance. En effet, "j3n veut dire vanitas
en hébreu, et ce terme entre dans la fameuse excla-
mation du roi Salomon; mais qui ne se rappelle
pas l'étroite liaison qui relie les idées d'enfance d'un
côté, et de vanité de l'autre?En arabe, le verbe J*vd> veut dire «être privé
d'enfants». C'est ou une signification particubère à
cette langue qui attribue souvent à une racine la né-gation de l'acception qu'elle a dans les autres langues
sémitiques, ou bien (et c'est bien plus probable ici),c'est un verbe dénominatif du nom d'Abel.
Mais, quoi qu'il en soit, il a existé en assyrien un
verbe "?3n « gignere », d'où s'est formé régulièrement ban «genitor», ban «genitus, filius». Ce terme s'est
conservé en hébreu dans le nom d'Abel; et, en as-
syrien, l'usage a fait de habl, pal et bal. Ainsi se ré-sout l'anomalie que la langue de Sémiramis semblait
présenter, au sujet de ce terme usité.Le mot ban y a existé dans cette acception, mais
il se trouve très-rarement, quoique le mot n33 ait
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en assyrien la signification de créer, d'engendrer. Nous le verrons même tout à l'heure dans cette
même inscription.Comme de ban se forment ban « père », ban « fils »;,
comme de l'arabe «JvJj viennent *>J!j et >xJj; ainsi laracine H33 forme et 133 «frère», et n33 «mère», et
p « fils ».
La prononciation abâtardie de habl, en bal ou pal,est parfaitement garantie par la transcription du
monogramme en ->^T£; »-£=I balla ou palla. Lalettre >->^T^: remplace le groupe *Î^T ÈJ?-T ba al
et celui de ^J fcrT£-T pa al. Dans les langues sémi-
tiques, le B et le 3 changent assez souvent; ainsi nousnous bornerons à citer l'hébreu pn3, l'assyrien etl'arabe pns, l'hébreu 2?me et l'arabe &?*?>, l'hé-
breu Sna et le chaldaïque bllB. Nous ne savons donc
pas, au juste, si «faire» se disait, en assyrien, 2?3S
ou »BJT ; « favoriser », 2?31 ou E?B1; car toutes cesformes sont aussi possibles les unes que les autres. Ce
phénomène se rattache à une des particularités des
nations sémitiques ; les Arabes ne peuvent pas pro-noncer le p,les Chaldéens de nos jours ne connais-sent pas le/. Peu d'Arabes nomment la capitale de
la France autrement que Baris, et beaucoup de Chal-
déens disent Pransa pour France.Dans l'inscription de Borsippa, comme très-sou-
vent le simple monogramme ^=! , l'archaïque
<rfc— est suivi du signe ^Z"*T, il s'en forme un signe
composé ^==1 T »TT"*I indiquant «fils» (comme J^,
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ou e=* tout seul). Je ne puis pas, jusqu'ici, ex-
pliquer la valeur de ^TT, qui, entre autres, a aussi
celle de « stade ». Notre texte, comme toutes les briques de Nabu-
chodonosor munies d'une légende en trois, en quatre,ou en sept lignes, porte, après «fils», les quatrelettres Vi |=T^I *~HAT =^[- ^e grouPe se v0lt
ainsi partout, sans le moindre changement d'or-
thographe. Cette circonstance seule fait présumer
qu'il est idéographique, d'autant plus que le mot
asaridu n'a guère un extérieur sémitique. Tous lestimbres de six lignes ont, à sa place, le mot ristan
pi Eh «le premier, l'aîné», qui porte bien autre-
ment le cachet des langues de Sem, et dont la signi-fication va à merveille. Nous prononçons pour cela
partout ristan; car, pourquoi la même légende au-
raùvelle varié seulement dans les briques à six lignes
d'écriture? L'examen de ces inscriptions repro-duites à l'aide d'un timbre nous démontre, au con-
traire , que le mot plus long était réclamé par la jus-
tification typographique des signes composantle texte :
car il n'était pas permis de couper les mots à la fin
d'une ligne. Nous pouvons, à cette occasion, donner la traduc-
tion de l'inscription des briques, telle que des mil-
liers d'exemplaires nous la fournissent. 11 y a partout :« Nabuchodonosor, roi de Babylone, restaurateur
de la pyramide et de la tour, fils aîné de Nabopal-lassar, roi de Babylone, moi 1. »
1 Quelques timbres ont omis le mot moi.
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Il ne reste absolument que l'explication du. motanaku « moi », que, déjà, M. Botta a reconnu et lu ; tous
les autres interprètes des inscriptions assyriennesont été du même avis. Nous n'insisterons donc passur des choses que personne ne pense à contester.
L'inscription continue :
il.
Ni - nu um. Marduk. bïilu.Dicimus:
Merodackus dominus
raba. ki - ni is.magnus, spontesua
fc3I»-nr-HfS:- & ff^^^I^II-ib - na an - ni. va. za - ni - nu zi£ - su.
creavitme : instaurationessuas
î bi - su. u - ma ' ir, an - ni. periiciendas imperavitmihi.
—I —M ^=3 «d- fct=^x
BWT-X iVa - Ji - uu. pa - fci id.
Neoo proefectus
4^' si mu m- Ê=CT cm m-
ki is - sa at. sa - mi <'•I logionibus coeli
<HÎI- m P=HT ;><• M v «=,an. " iV - .se - tiv harat.et . terra;, sceptro
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i - sar - tiv. a - sa ad - mi ik.
justîlioe incïinarefocit(i, e. oneravit)
mz ::m fflh ÏÏ-ga ta n - a.
manummeam.
Après le protocole, suit l'invocation adressée aux
dieux Mérodach et Nebo, et qui, presque dans les
mêmes termes, se retrouve dans l'inscription de
Londres. •Le mot ninum se transcrit 0X33, et vient de la ra-
cine ON3 «dire, énoncer», connu par la formule
hébraïque rnrT> DK3. NOUS lisons à la première per-sonne le mot inu, mais il vient du verbe D3i> «ré-
pondre», et le mot est à transcrire 13VN.
Nous avons laissé jusqu'à maintenant l'explicationdu
monogramme complexe --7 -j* *£:T, quidé-signe le dieu Mérodach, aussi bien que les groupes
—I L M IÊ Tf. M^IÏÏ et^-M-EjU.Rarement ce nom divin est écrit en caractères pho-nétiques; nous connaissons un passage, dans l'ins-
cription d'Assarhaddon (Layard, pi. XXII, 1. 33),où nous lisons >->—T^T»— ÇzFftzMar-duk. L'iden-
tité de notre groupe, >->—Ti* «^I» avec cemi quenous venons de citer, est démontrée par le nom de
Mérodach Baladan, qui, dans la Bible, dans les au-
teurs, comme dans les inscriptions, est signalécomme adversaire de Sennachérib ; il est écrit :
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Marduk bal iddinMerodachus fiKtim dedil.
Ensuite, par sa permutation avec >-—1 fcJTT et
avec +—T K-T— fcJTT >dont le dernier se trouve dans
le nom du roi Mesisimordachus :
Mu - si si. Marduk
Nous ne pouvons pas encore expliquer le nom
de Mérodach, "piD ; il provient probablement d'une
antique racine "JTV Ce dieu n'est pas la planète Mars,
comme la prétendue similitude de l'arabe &y> l'afait supposer. Outre la dissemblance organique desdeux noms, il faut remarquer que la nomenclature
arabe des planètes est totalement indépendante decelle employée par les Chaldéens; puis, la planète
mentionnée a son représentant en Nergal. Méro-dach est nommé, dans cette même inscription, roidu ciel et de la terre, et encore, en cela, il n'y arien qui puisse le faire identifier avec l'astre du fer.
En nous réservant de traiter cette question à fond,nous passons à l'épithète. de la divinité iai xbio « le
grahd seigneur ». Nous n'aurons certes rien à dire
pour prouver l'exactitude de notre traduction ; mais
il en est autrement pour notre lecture. Le mot « sei-
gneur», "?i?3, est écrit ordinairement :
bi î - la In - lu
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Les deux manières idéographiques sont —TT et
»—< * __ . Le —TT, premier signe, a la valeur sylla-
bique de in, et
s'emploie, dans un
grand nombre
de passages, comme exprimant la notion de maître.Le second est un monogramme complexe, proba-
blement la transcription pure et simple du mot tou-
ranien tïlni 1 « cavalier », et « maître »par conséquent.Par hasard, il se trouve que —« a également la va-leur de bi, ya, qui commence le mot sémitique ; d'oùle rédacteur d'un sylla'baire s'est cru autorisé à rendre*
YY Par l'^« Je ne crois pas, quelque hardi que cela paraisse, que
*YT ni ait jamais eu la valeur que lui
attribue Sardanapale V ; je suppose qu'elle a été ac-
ceptée pour lire ce seul mot —« *YT bi ili.
Je n'ai pas la prétention de connaître mieux l'as-
syrien que le roi d'Assyrie; mais je crois qu'il n'a
pas eu l'esprit de la philologie critique du xix° siècle,et quelque précieuses que soient ses données, je ne
les suppose pas plus à l'abri de l'erreur que touteautre oeuvre humaine. Ainsi il est bien avéré par
le roi lui-même, que *J signifie, à lui tout seul,
«jour», Qi; pour exprimer cette idée, et pour indi-
quer que le signe ne désigoe pas, dans un cas donné,ou soleil, ou argent, ou aller, on l'écrit souvent avec
lecomplément phonétique >q £rf I (JOUR, um),
tJ 4^1— (JOUR, mi). Que fait Sardanapale? Il
1 Pour expliquer cela, il faut dire que —< est rendu dans lessyllabaires par ii7, et que lalmi, en médoscythique, traduit le perseupbâra «cavalier».
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donne à *q la valeur HlTT ja,que >q n'a que par hasard dans ce seul nom signifiant «jour».
Ainsi la valeur ili, pour ^~YY~<semble être parti-culière à ce seul mot ; voici, du reste, le texte du
syllabaire :
ni i ya - u
ffs^Li ^ ^ef^in=sa al
Le groupe RA. KUM. AU signifie «grand»;M. Hinçks, qui a bien vu qu'il exprimait le son rabù,a supposé à tort que f:-rffczT avait aussi la valeur
de ab. Mais on n'écrivait jamais le son rabù, ra ab
au, mais toujours ra-bu u; et, si ^T(«—f>f- T était syl-
labique dans ce cas, on devrait le voir permuter avecu, ou i au féminin, ce qui n'est pas.
. On demandera, sans doute, pourquoi les Assy-riens ont souvent préféré exprimer une idée par un groupe de monogrammes plus long à écrire quene le serait l'expression syllabique? J'ai de fortesraisons pour y voir des superstitions qui atlribuaienl
à certains assemblages de caractères des propriétésnuisibles ou propices. Quelquefois cette cause est
apparente; on évitait les assonances désagréableset obscènes; ainsi, jamais le mot pour trône n'estécrit en caractères syllabiques, sur mille fois que
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nous l'apercevons dans les textes, et nous n'en sau-
rions pas la prononciation assyrienne, sans une pe-tite tablette
grammaticale du Musée
britannique. Le
trône se disait kusêâ, à Ninive, mais on ne l'écrit que
t=I T^*-^ ff IS. GU. ZA, pour ne pas rappeler par l'écriture le souvenir d'un mot obscène assez
semblable.Les Perses seuls écrivent rabû en lettres, dans
leurs traductions assyriennes; mais jamais cela nese trouve à Ninive ni à Babylone, où l'on ne lit que
rubû. La raison semble être la même; 3?31 a, en hé- breu, chaldaïque, syriaque, une.acception lubrique,et probablement l'assyrien rabù rappelait-il un mot
vai, ayant la signification du syriaque JLva j.Les mots kinis ibnanni signifient: «il m'a engen-
dré lui-même». La terminaison is est spécialement
assyrienne; elle forme des adverbes, en ajoutant is
directement à la racine, ou en se servant d'une n
intermédiaire. En voici des exemples :
E?t22î> « avec force. »
$31 « grandement. »
#îy « fortement. »
tiJD1?^ «usque ad finem. »
$ 1733 « artistement. »
£Hp3 « d'une manière variée. »
£?3313X » comme un père. »$333 « comme des étoiles. »
En unis, nous aurons dans ce texte tilanis, «for-mant de collines. »
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Le verbe ibnanni est la troisième personne de
l'aoriste, avec la terminaison anni, suffixe de la pre-
mière personne;ib signifie «il m'a créé». Le verbeH33 veut dire «créer»; la troisième personne, sans
supplément, 133^_ «il créa », traduit le perse adâ.
Voici quelques formes de cette même racine :
Kal X33X et 133X «jefis, créai, bâtis».
1331 «il fit».
!ttf!33'1 «ils le firent».
,333n «tu m'as fait, créé».
Niphal.. . . U3X «je fus créé».Paël...... 133X «je fis bâtir ».
Shaphel... .'OattfX «je fis faire ».
Le suffixe assyrien 13*correspond à l'hébreu T, la
signification en est rendue certaine par les inscrip-
tions perses; le pluriel est annu 13" en hébreu. Par exemple :
,31SI7 perse mâm pâtuv « qu'il me protège ».
">333n«tu m'as créé ».
13Bpn «tu m'as confié ».
•,31pnD'1 «il m'a chargé de. . , (Nakch-i-Roustam) ».
Au pluriel
:
1333n «tu nous as créés ».
13102J1 «il nous soutient (iphtaal de 1D32)»..
Souvent, on écrit la terminaison anni à part,
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comme si c'était un mot indépendant; nous le voyonsdans le mot umahirani, qui est écrit umahir-anni,
et que nous expliquerons maintenant.L'assyrien n'a pas d'expression pour la syllabeyu,
combinaison répugnant à beaucoup de langues. Il
n'y a presque pas de mots commençant par >, commeil y a, en revanche, peu de termes hébraïques dontla première lettre soit un i. Le grec n'aime pas non
plus le y; quand cette lettre se trouve dans les lan-
gues ariennes, l'idiome hellénique y substitue ordi-
nairement un £ (par exemple, Jt/G, ZYI~; yava,
ZEFA, etc.). La voyelle gTTT exprime, en même
temps, le son u et yu, et ainsi il est quelquefoistrès-difficile de savoir si une forme grammaticalereprésente la première ou la troisième personne de
l'aoriste. De même, les caractères qui rendent une
syllabe commençant par u, telle que uk, ap, ut, etc.
doivent souvent être transcrits par yuk, yup, yat, pour faire voir le 1 de la troisième personne.
La racine inD a, en assyrien, un sens particulier,
qu'elle n'a pas dans les autres langues sémitiques,quoique ces dernières en fournissent de bien rap-
prochés. En hébreu comme en syriaque, la signifi-cation est « se hâter », et «donner une dot » ; l'arabe
joint à cette dernière
acception celle de «com-
prendre, être intelligent». En assyrien, la racine a
l'acception «d'imposer, de faire faire, d'ordonner».Le soleil est nommé dans l'obélisque de Salmanas-sar III (1. 8) :
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mumahir gimri X1D3 1DBD
imperans legioni (coelesti).
Dans le même monument, se trouve plusieursfois la phrase, en parlant du généralissime royal(1. 160):
in panât ummaniya umahir aspur.
(eum) in capite exercitus mei imposui emisique.IBtfX lilDX ">3DXn3B IX
Sur le caillou de Michaux (col. 2, s. f.) :
aha la muta yumaharu.
scriptum non mutandum confici curarunt.nnn 1
Nîtop J^V xnx
La forme est le paël, et, comme en hébreu, le n '
n'est pas redoublé.Le régime de umahiranni est ibisu «à faire». Lemot u;3J? ou 2?Bl>est le verbe qui traduit le persekar « faire ». La signification en est donc on ne peut
plus garantie, car on le rencontre très-souvent. Une
chose plus difficile, c'est d'en trouver un représen-tant dans les autres langues sémitiques; en chal-
daïque, 2?BXveut dire «volonté». Nous hésitons,
néanmoins, à y rattacher le verbe assyrien, qui a,selon nous, plus d'analogie avec l'arabe <£**», signi-fiant juste le contraire : « ne rien faire ». Cette cir-constance est une grande raison pour rapprocher lesracines des deux langues, attendu que la racine arabe
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— 48 — •
indique très-souvent la négation de l'idée expriméedans les autres idiomes.
Nous écrivons donc le
verbe faire u?3i> et nonE/BX, et nous en citons les formes suivantes, trou-vées dans les inscriptions : w
Kal $35? participe «faisant».
$3J>K x™ pers. aor. «je fis ».
lÛiy* 3e pers. mascsing. «il fit».
Ittfay 1 3° pers. masc. plur. «ils firent ».
Iphla'al. . . EfanyX ir*
pers. sing. aor.
«je bâtis ».
îJ7an}>7 3° pers. masc. précatif « qu'il cons-truise ».
Iphteal. . . K/anyX i" pers. sing. aor. «je fis, je bâtis».ttfany 3° pers. sing. aor. «il fit ».
E73ni>3 i™ pers. plur. aor. « nous fîmes ».lEfany 3e pers. plur. aor. «ils firent».
Shaphel.. . $3Ï2?X iv.e pers. sing. aor. «je fis bâtir».
$31>$D participe « faisant bâtir ».XE/3i?ty pour Xt£?3W, impératifparagogique« fais faire ».
Istaphel. . . KEtoynttf pour Xttf32?nttf, impératif parago-gique «accorde».
L'oeuvre se dit également #3l>, ou n#3S, plurieln'sny ; d'où ittfrpttfrn? « ses oeuvres ».
Le mot zaninutêu paraît être un pluriel d'un fé-minin , formé de la racine zanan « reconstruire ». Le
suffixe su 1D exige quelques explications.L'oreille des Assyriens ne pouvait supporter, à ce
qu'il paraît, le son ich, comme celui de ts répugne
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— 49 —
à beaucoup de nations. Toutes les fois, alors, que lesuffixe de la troisième personne suit immédiatement
une articulation dentale, telle que i, jn ou û, le» se change en D , qui entraîne souvent, en se l'as-
similant, la dentale précédente; ainsi, le mot nra« maison » se fléchit de la manière suivante :
12?n,3 ou IDn'O «sa maison (à lui) ».
X#n,3 ou KDn-'a « sa maison (à elle) ».
jOn'O ou JDni3 «leur maison (à eux) ».
]ttfn,,3 ou JDni3 «leur maison (à elles) ».
Souvent le t est assimilé au D; ainsi, on a indif-féremment :
lti?nin, ou IDmn, ou IDin «leurs fossés».
Zaninutsu doit donc se transcrire !Dn33i, etlaphrasese traduire littéralement, selon nous : « instauratio-
«nes suas (tanquam) opus imposuit mihi».
Après avoir désigné la volonté de Mérodach, le roi
passe à Nebo, qu'il nomme : pdkid kissat sami u irsit« qui surveille les légions du ciel et de la terre ».
L'inscription de Borsippa nous rend un service
philologique, en nous donnant le son exact du mot
ciel en assyrien, que nous ne saurions pas sans elle.
Les inscriptions perses nous fournissent le mot ira-nien açman, qui est rendu, dans les traductions as-
syriennes, par les lettres *-*—T* f AN. 'I. >—>— Y
veut dire « dieu », et TZjji est expliqué par. A-—T ÏÏ
^(S— kâbu « voûte » : on voit donc que le ciel estJ. As. Extrait n° 3. (1857.) 4
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— 50 —
ordinairement écrit par un monogramme complexe
qui proprement signifie « dieu de la voûte».
Maisquelquesûrequefûtlavaleuridéographiquede>->-T ^~~~T, aucun document, en dehors de celui quenous expliquons, ne donnaitle son assyrien sami iDltf ;ce qui se rapproche en effet de la dénomination de
ciel dans toutes les langues sémitiques. On appré-ciera la valeur de la donnée de notre inscription,
quand on saura que la même phrase concernant
Nebo se trouve souvent dans les inscriptions nini-
vites et babyloniennes, et qu'elle est toujours ainsiconçue :
Nabu. pa - kid. kis - sat. iamx a.
irsitiv.
Le verbe ipB veut -dire «administrer, installer»;au paël et iphteal la signification est « conférer, con-fier l'administration ». Ainsi nous avons :
Kal.... IDIpB 1 «il l'a installé ».
Iphtael.. i31pnBi 3" pers. avec le suffixe de la i™ pers.(N. R. 1. 22) : « il m'a confié ».
IpnDX (Bisoutoun, 1. 27).Paëî.. . . lûlpBn «tu Tas confié », 2°
pers. sing. et le suf-
fixe de la 3e pers .-(Inscr. de Londres,col. 1.)
ipnp (Bis. 1. 8) traduit le perse agantâ «bon, ce-
lui qui se fait gouverner ».
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— 51 —-
Le mot kissat se trouve beaucoup dans le pre-mier titre des rois assyriens ; il est souvent exprimé
par le monogramme I,dont la valeur syllabique estsu. Le sens de ce terme, sans génitif complémen-taire, est parent de celui de monde; mais il veutdire proprement « horde, légion », et correspond
parfaitement à l'hébreu mxas. Nous rapprochons ce
mot de la racine ttfttfp « colligere », et de l'arabe e*S
« aggregare ( pecora ) », d'où *sUï, *£*&, « grex, mul-
titudo ».
Salmanasar III et d'autres rois de Ninive senomment :
sur. kis - eat. nisirex ]egionum hominum
d'où est venue la phrase de Sargon :
sar. kis -'sa a - ti.rex legionum.
Nabuchodonosor, dans l'Inscription de Londres
(col. i,1.63 et suiv.), dit à Mérodach :
at - ta. ta - ba na an - nt vatu procreastime,
sD SL —h&
rxii ma tm-iar - ru - ti. ki is - sa at.
imperiuin legionum
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— 52 —
ni - si. ia - ki - pa an - ni.
hominuin . Iradidisttmihi•>3Bpn 1^3 nt*?p niiD '• i333n nx
La lettre 4!^*« . dont la forme archaïque est
*"'||ir:J^>, change souvent avec /t~\*~^YY ki is.
On voit que le style moderne a considérablement
défiguré le caractère
plus rapproché de
l'image.Le sens delà phrase suivante est : «a chargé ma
main du sceptre de la justice. »
Le monogramme £zT 3ÇT fc| , ou son équiva-
lent fr—T ^y . est interprété par le mot ff"*È?_ITT £Jpf haratu, par les syllabaires; les inscriptions de
Nabuchodonosor le remplacent, dans notre phrase,
par ff-« £j Iw_^""Tharana. Les bas-reliefs nous dé-montrent que cet insigne royal ne peut être qu'un
sceptre. La philologie comparée des langues sémi-
tiques donne également raison à cette interpréta-tion; roin veut dire «sculpsit, coelavit, tornavit», et
le mot ain veut dire « stylus, un bâton sculpté ». En
même temps, le terme îûih semble être parent du
mot Iton «virga».Si les inscriptions de Babylone nous fournissent
la permutation de MT J? ^y et de haran, il faut
considérer cette dernière expression comme unedifférence provinciale du mot assyrien.
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— 53 —
Le terme isarti se transcrit xm©" 1«justice», de
it>n, racine bien connue en hébreu. Elle est égale-ment en assyrien, comme en hébreu, iw; et le ">
initial est de même conservé en arabe. Nous pou-vons établir la loi suivante, relative aux verbes com-
mençant en hébreu par j:Partout où le •>hébraïque est remplacé en arabe
par un j, l'assyrien aura un X ;Partout où il sera conservé en arabe, l'assyrien
le respectera également.Ainsi nous aurons :
Hébreu. Arabe. Assyrien.
1^ ^J l"?X
*]pi '-i*5 «IpXaw <*3} 3E?X»»• {r^j VK/N
ni *js nx
Mais, de l'autre côté:
\>V &** p3i-p *Ni -p
Le mot isarti est écrit :
ou
E*E BI:I <M-W ^i - sa ar - h
ou
{ - sat ~ li
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Le verbe usadmih est à transcrire en hébreu
HDItf^, troisième personne
du
singulier
au shaphelde la racine nDl, qui en arabe veut dire « incliner »;le shaphel a donc la signification de « faire incliner,
charger». Nous ne nous tromperons certainement pas, en
adoptant ici la signification de « charger »; mais nous
devons dire que, dans d'autres cas, l'assyrien dit « rem-
,plir la main » pour « confier ». Le verbe employé est
xte, au paël, et l'hébreu connaît le même terme,dans la même voix et avec le même régime. Nouscitons ainsi de l'inscription généalogique de Bélo-chus III(Layard, Inscr. pi. LXX. 1. 3).
[«-v] mi -^-^ >mi V *~H «Hf-[4«ur] mal - kut. la - sa - na an.[Assur] ïuiperio linguarum
yn - mal - lu u. ka - tas - su.implevil manusejus.
•i$np x^ ]^h nia^D ppx]
et dans le cylindre de Bellino, col. 3 :
m m£3«- ^m tm mu ÏÏ HH-ni - hil. ra ap -sa a - ti.arva , ampia
HOf. —i <m: *T- m=z mi -fci-sa. Marduk In î - la.
qaibn» Mérodach dominus
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— 55 —
yu - ma al - lu n. ga - tu u - a.
iinpicvit manummeam,
a - na, Ba - bi ~ lu. x u -
Babyloiii
mm -M ^ HT-/ta an - ni is.
Irilmtariafcci.
•E/33X lb33 JX yinp_ x'jDï X^l/3 "}11lf>tf ntfBI "?ri3
Le dernier mot de notre phrase demande quel-
ques développements. Le mot gatûa veut dire «ma
main » ; et ce terme assyrien est tellement différentdes autres expressions sémitiques, que nous devrons
nous, y arrêter quelques instants. Le terme
ga - tu a a
change avec
m^ —I- ES!ga - ti - ya.
L'un est à l'autre ce que la terminaison a est à la
désinence i, le dliamma arabe au kesra; et cette der-nière forme se trouve souvent écrite en assyrien :
la - ti - ya.
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Nous avons déjà dit, à l'occasion divmot Xp0i>, queles inscriptions babyloniennes rendent le p par g
et par k, et que le Jj des Arabes s'altère, dans la bouche des Babyloniens de nos jours, en ces deux
articulations. L'identité originaire des deux guttu-rales dans le mot qui nous occupe est garantie par les mêmes phrases; «les oeuvres de ma main» est
rendu, dans les inscriptions de Ninive, par ipsit ka-
tiya, tandis que la même inscription se lit à Baby-lone ipsit gatiya. Ainsi le mot perse thâtiy «il dit»,
est traduit à Bisoutoun et Persépolis par
* I» TT < *-+ 1 > <i ga ab - bi
à Suzes, par
i ka ab bi
et, aussi dans toutes les localités, par >—» > -«-< > <£""* -¥¥ «•< <
i - gab - bi.
Pour les lettres katiya, les inscriptions donnent
souvent, dans les mêmes passages, les deux groupes
j^=Jyy ^-£—Ifou ,,,^=1 £-£~If• Ainsi, dans la phrase
des inscriptions des rois d'Assyrie, iksud rabnt katêa,il y a souvent pour le dernier mot
si J^ÏÏ
et au lieu de ces signes
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-V-I *=E >feEEïïfea as - s'a
Cela ne veut pas dire que È=Y ait jamais eu la
valeur de kaê, comme on pourrait le penser, au
premier abord ; d'après le principe développé tout à
l'heure, sur le suffixe de la troisième personne atta-ché aux dentales, nous savons que kaééu n'est qu'unealtération anomale de katsu. Aussi le caractère È=Ta-t-il bien la valeur de kat.
Le signe ^ETTT n'est que le duel de ^=I> et cedernier exprime, dans l'inscription de Bisoutoun,le perse daçta « la main » (1. 96). Darius parle de pro-vinces rebelles et vaincues par lui en ces termes :
U - ra - ma az - da. a - na.Oromazes manui
ÊI^If^^I^^IË^I^^Ikat - ya in da - na as - su - nu ut
mes déditeaa.•n3a?3i3^ Hip fx xiiçix
La forme archaïque de È|=J (dont X n'est qu'une
contraction) est jÊ=|, les cinq doigts de la main,et rappellant encore l'image du poignet fermé.
Après avoir démontré que gatûa veut réellementdire «ma main», il nous reste encore à rattacher le
mot np à une racine sémitique. Nous avions penséà l'arabe ^yà, d'où ^y» «force »; le sens n'en serait
pas très-éloigné, et l'altération serait régulière. Mais
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nous avons abandonné cette idée; d'abord, parce quele mot T» n'est pas étranger à l'assyrien, et qu'il n'y
aurait pas eu deux mots sémitiques pour une mêmeidée aussi nécessaire. Ensuite, et c'est là que résidela force de notre argument, kat est une expressiontouranienne pour «main». En finnois, en madgyar,dans les langues ouraliennes, nous ne voyons quekezy, kédy, kez, et des termes aussi rapprochés de
notre mot assyrien. Le kat assyrien est donc un des
rares résidus de la langue antique des Touraniens,
ayant subsisté à côté du mot sémitique, et l'évin-
çant dans l'usage journalier.Du reste, l'assyrien est loin d'être le seul idiome
contenant le mot'touranien. Les langues germani-
ques ont toutes, pour exprimer l'idée de «main»,un terme qui, selon les règles du déplacement des
sons dans les langues ariennes, ferait conclure à
l'existence d'un mot sanscrit, latin ou grec, kant oukat. Dans aucun de ces idiomes, il ne subsiste un
mot de ce genre; d'où donc provient le terme hand
des langues germaniques?Il est possible que cette vieille expression, après
avoir fait irruption dans une branche du peuple sé-
mitique , ait été perpétuée également dans la bouche
des Indo-Germains.
Nous continuons •.
III.
BIT, SAG. ' GA. TU. hccal. ta - mi î.Pyrami» (p:,0 frmplnm ?o?ii
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<HÊ. m: *m m AI- m mm-au. ir - si it. su - ba a',et terras, sedei.
^n ^III- HT -HT- Hf <: *T- ^i g ÏÏ-Biil. ilui. Marduk. BIT KU A
domini ' duoruin Merodacbi: penctrale(?)
#= &= w*. tm mj î±I —i- J=I-rurf - An. ti i - lu - U - su.
ïocuinquictis
dominationisejus
<iMA ^n ^IA -ÏÏ4 mu tJH -HÀ7»-asa. na am - ri sa al la -
auto fulgeuti - -
HM mi ^ S2T -TMe=± SU HTrî 15. as - ti aA - ka an.
exstruxi.
tm HTC: BMr- ra-4=>
^ <>n-BIT. ZI. DA. [ bit. ki i - nuv.]
Turroni [ doinum oelernam]
BU- m <<< <i- mi- m mi mzj.sa. i - " h - si is. . t - pu ns.
quain . 'fundavi, feci,
mi &=EE ^n. ffi *T- <ff-^-^uà. i - na. kaspa. hurasa,iu - argento, auro,
m :rf -m: -T< ^ HTC^- m mmni - si ih - ti. nb - Jiai, ï » ia ».
fusihilibus(id estmotallis), lapide, lalere piclf ,
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mus - fcan - na. trt'n,ientisco, cedro
ïï - sa afc - Ji i7. perfeci
lr~ «» » UT ^4'si - bi ir - su.
magDiiicentiamejus.
Le commencement de cette phrase est on ne peut plus clair; il n'y a que le groupe
* __ T |==I>"— à
expliquer; et même là., il ne peut surgir aucune con-
testation sur là signification de ce monogramme
complexe; car le premier élément veut dire «mai-
son », et le second « grand ». J'ai donc cru longtemps
qu'il n'y avait
pas ici un seul
groupe, mais bien deux
mots qui seraient, à prononcer 31 n^a. Je ne tenaisaucun compte d'un fait qui ne m'était pourtant pasinconnu, et que voici : toutes les fois que l'idée de
«grande maison» est mise au pluriel, on écrit tou-
jours ^~j j=y>— fc*< , et non pas ^~J fcmfej*— IiH_> comme pourtant on le devrait, si les
caractères de *" __ T et t^\>— étaient grammatica-
lement séparés, et s'ils ne servaient pas à représen-ter un seul mot signifiant «palais».
Ce terme se disait en assyrien, comme en hé-
breu, en araméen, en arabe, bavi. Par un hasard
assez singulier, ^=T>*— a ies valeurs de gai et de
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kal. Le signe exprime la notion de « grand », qui en
casdo-scythique se dit encore gala, et est interprétéen K.
3g par £^* T
**>*\ rabù
«grand». C'est
de cette antique expression que s'est formée, dansla période anté-sémitique, la valeur syllabique gai,constante par la comparaison des textes, et confir-mée par la tablette K. 11 o, où on lit :
ga al ra - bu u
Par un abus, fej*— (forme babylonienne de l'as-syrien ^T^—) sert aussi à rendre la syllabe kal;
ainsi, une tablette de conjugaison écrit le paël du
verbe h])W :
£ÎÈE ^ E~T»"~ Pour E~E— XÇT ^_J È^AJi sa kal i sa ka al
La syllabe kal, qui finit le mot sémitique de hekal,
n'a rien de commun avec le mot touranien gula« grand » ; néanmoins, les philologues assyriens, pour
pouvoir épeler leur mothekal, donnèrent hardimentà * T la valeur de hi, que ce signe n'a nulle part.
Nous lisons en if. 11 o :
i bi i - lu
^zEI]]\ est le néo-assyrien du vieux Ti^>-——^ , comme ^^J]
est le néo-babylonien d'un antique I i . On y voit encore les
anciennes lignes,au lieu des coins postérieurs. Néanmoins les textesde Ninive distinguent entre „ [ mai, et ^ TTTT bit.
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Le signe * T a déjà assez de valeurs; celles de
bit, mal, nis et nah.
La pyramide de Mérodach est nommée « le templedu ciel et de la terre », comme le dieu est appelé«roi de ces deux parties de l'univers»; elle est qua-lifiée , dans la phrase prochaine, de « demeure du
seigneur des dieux Mérodach».
Je traduis le groupe * ** TTT fcdTTT. *->-J *"*""!'
par «maître des dieux»; je déclare pourtant quecette explication, quelque plausible qu'elle puisse
paraître en elle-même, n'est pas à l'abri d'observa-tions. U est vrai que le groupe
* *" TTT £zTTT se lit
^ya «seigneur»; cela est incontestablement établi
par des passages où le mot mSi'3 «la suprématie»,
que nous lirons tout à l'heure, est écrit :
hiil - il - Il
(Voyez, par exemple, Inscripf. de Londres, col. III,
1. 2 et 1. a5.)Le monogramme complexe est l'expression du
dieu Bel-Dagon, du Bel par excellence.
La répétition de +-T >-*—T peut certainement si-
gnifier «les dieux», mais il reste toujours singulier
que jamais cette idée ne soit exprimée, dans cette
phrase, par les deux lettres >-+—T 1*<4 . Au lieu decelle que nous expliquons par « maître des dieux»,
on lit souvent ^T»-— »—I^T* *-*—I *~*—1< et jamais<flf*— *~T4T* *-*—I Ii±*_- Nous pensons donc que,
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peut-être, Mérodach est nommé « maître de El, de
Saturne», au lieu de «maître des dieux».
Sans abandonner notre première interprétation,nous croyons devoir faire part au lecteur de nos
propres objections.Le motsuèatnatf est exactement le mot nstë de
l'hébreu. La racine 3E>x (hébren«a2/ï) veut dire « s'as-
seoir, être assis». Nous citons :
Kal 3E/X i™ pers. sing. aor. tje m'assis».
3CP 3' pers. masc. sing. «il s'assit ».Î3©'' 3° pers. masc. plur. « ils s'assirent ».
X3D 1? pour HlZ'b, précatif paragogique« qu'il s'asseye ».
3C?X participe « assis » (comme substan-tif" habitant»).
ni32/X participe plur. «les habitants ».
Aphel.... 3B?D participe «assis»; (NtDD JNt 3C/D•nilD » assis sur le trône de ma
royauté».Shaphel... 3E/">U?X i" pers. sing. aor. « je plaçai ».
SC^tfD participe « plaçant ».
Itfl3çy-'E?7 préc. 3' pers. plur. masc. avec lesuffixe de la 3e pers. «qu'ils le
placent ».
Islaphal... scJ'n'jX «je rétablis » (N. R. le perse niya-sâdayam).
Nomina.. . 32JD hébreu 3U?1D «demeure»,niaO «place».
Je ne puis ni déchiffrer, ni lire, ni expliquer l'en-
semble des trois signes *
n | yH:| |^.-Tout ce que
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je puis savoir, c'est qu'il représente une partie très-sacrée de la pyramide, et qu'il n'est pas un édifice
en dehors d'elle. On lit dans l'Incription de Londres(col. 2, 1. 3Q et suiv.) le passage parallèle que voici :
ina. BIT.SAG.GA.TU. hekal bi'iîutisu. astakkanIn pyramide , • templo dominationis ejus feci
zinnati. BIT.KV.A.rudha biïl. iluî Marduk instaurationem perxetralium domini deorum Merodachi.
inbx Vi>3 xnii xi3 in'o n3t pnttfx ittfnibsn h^n xD3n fxT)11D
C'est bien clair : « dans la pyramide ».
Dans la troisième colonne de l'inscription de
Londres, il est longuement question du BIT.KU.A,
qui y figure également comme partie de la pyramide.Le texte du cylindre de Bellino ne donne pas les
lettres de t- TT l'T^f If. pourtant il parle assuré-
ment de l'édifice ; cela est évident après la compa-raison de ce document avec la fin de la seconde co-
lonne de l'inscription de Londres.
La pyramide contenait plusieurs édifices en de-hors du BIT.KU.A. Il y avait une cellule pour la
femme de Mérodach, Zarpanit, la déesse de la terre,
qui, fécondée par la pluie, est aussi déesse de la con-ception. En outre, il y avait une chambre consacrée
à Nebo, quoique, comme le remarque le baril de
Bellino, lé lieu de repos de Nebo soit la Tour. La
cellule de ce dieu, construite dans la pyramide, était
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— 65 —
ornée d'argent, tandis que celle de Bôrsippa qui lui
était spécialement consacrée, était plaquée d'or.
Le texte de Bellino nous démontre l'identité det&\ TÊ=[ïï
et de SJ~~ tf~ fJf««, et cette donnée
doit nous consoler de notre ignorance au sujet dela prononciation, puisque nous connaissons la choseen elle-même. Il nous reste encore à dire que les
portes de ce réduit étaient également dorées.
Mérodach est nommé *"*"~IlËLI ïï ' ce 1lu Prouve
que la cellule consacrée à son tombeau tirait sonnom d'une de ses attributions.Le mot g-y gy V ¥-« est très-difficile à dé-
chiffrer; les lettres, au premier aspect, semblentdevoir être lues papaha. Mais ce son n'offre pas desens. On sait, d'ailleurs, que l'élément gy entredans plusieurs signes, sans qu'ils aient le moindre
rapport avec la lettre pa : ainsi g-y T*~~TT signifiesap, et ne se décompose pas enpa. ip; ainsi tï^rf^— est assimilé, dans un syllabaire, à £ TTT . Cela
peut indiquer que £T &y et fc >> m— sont
homosymphones^. Le dernier signe indique les sonsde rit, mis, sit, lak; parmi leurs homosymphones,il n'y a d'inconnus que rut et luk. Nous proposons delire le mot rudha, et nous le rapprochons du mot
arabe *-&-^;, qui veut dire un rideau d'une alcôve,d'un recoin de la maison. Cette signification cadre
1 Nous nommons signes homosymphones les caractères qui repré-sentent les différentes articulationsformées par les mêmes consonnes,mais par des voyelles diverses, telles que kar, kir, hur.
J. As. Extrait n° 3. (i85y.) 5
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parfaitement avec le texte dans cet endroit-ci; nous
prenons rudha pour le recessus où le dieu était censé
avoir son lieu de repos.Le mot babylonien pourrait alors jouer le rôle
du nais de la Bible, qui séparait, comme on sait, le
Sanctam du Sanctam sanctorum; avec cette amplifi-cation toutefois que, dans l'assyrien, le voile indi-
quait également le lieu caché. Les retraites qui ont
été découvertes à Khorsabad rendent très-probablecette explication. Néanmoins, nous ne pouvons pas
encore prouver, d'une manière plus décisive, la va-leur de notre lecture rudha. Nous savons que, dans
un syllabaire, gy gy est interprété par diffé-
rents mots, et nous n'hésiterions pas à prendre lesdeux lettres comme un signe idéographique, et le
ha comme complément phonétique, si nous ne li-sions pas le pluriel ^' fj fJ-« yj >-^—«J—-<
papahdti, ce
qui semble
indiquer que les deux
pre-mières lettres ensemble représentent un son sylla-
bique. Nous avons déjà donné le sens du mot nibîo, qui
est écrit ici en caractères phonétiques :
bi i - lu u - ti
Souvent, il n'est formé que du monogramme de sei-
gneur, avec le signe £:T ut, »—TT £T, comme la
royauté est écrite ^zA. £:T sarrut. La forme en ul
ni est commune à toutes les langues sémitiques;
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— 67 —
mais elle est surtout fréquente en assyrien, en hé-
breu, et dans les idiomes araméens. Nous citons,
parmi
les formes de Ninive :
nilD « royauté. »
ni37D, « royauté. »
ni?X «divinité. »
ni31 «grandeur. »
ni'PÎO «suprématie. »
ni'jlN «humanité. »
n!3t£?X «humanité.»
Nous arrivons maintenant au mot &i *^II^' <Iuichange avec >—TATfcz:*"~~T yS^fejj hurasa, comme
i^ £T permute avec ^TT~~T £Z^»— frf kaêpa
(comparez le fragment dé Ker Porter, ti II, avec le
passage correspondant de l'Inscription de Londres,colonne III, ligne 58). Les deux monogrammes
composés, ijRF ^-H^ et ^ff ^T» signifient or et ar-
gent; comme kaipa rappelle exactement l'hébreu f]D3,ainsi hurasu yin est identique à yiin, de la même
langue; et le mot sémitique a été transporté en
Grèce, car %pt;cr<$s vient de ce mot, et n'a rien de
commun avec le f^iljïf hiranya des Ariens.
Il y a, parmi les mots grecs, des séries entières
de notions dérivées de mots sémitiques ; parmi cescatégories il faut classer surtout les métaux. Le mot
grec (jiéraXkov « mine » vient de la racine sémitique"JBD «forger»; ainsi, (xôXvëSos «plomb» semble an-
noncer un participe, la racine la 1? «coaguler, être
.5.
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adhérent», la^D; %a\x6s accuse la racine pSn «lis-ser »; x&kwfy (gén. ^aAuëos), l'assyrien abn « plaquer ».Il
n'y a
que les mots
grecs pour l'argent et l'étain
qui ne soient pas explicables par les idiomes sémi-
tiques; ce qui tient évidemment au lieu de leur pro-venance 1.
Nous ne pourrons pas encore expliquer la causede la réunion des signes ijRF et >—T\A' Pour en f°r"
mer l'idée de l'or. Le premier de ces deux carac-tères se transcrit, dans les inscriptions, par Mu «su-
prême»; ainsi, nous trouvons souvent AFt Ty*** permutant avec le mot illut m'w.
Du reste, l'argent et l'or sont les seuls métaux dontles expressions idéographiques soient formées par ledéterminatif ci-dessus indiqué; les autres sont tou-
jours précédées du babylonien *~*Y, ou du ninivite*
YY ^f «pierre». Il existe à Londres des tablettes
entières contenant, d'un côté, les monogrammescommençant par £~^T*y\ de l'autre, la prononcia-tion assyrienne de ces complexes idéographiques.
Nous citons les suivants :
rsafirv T^ ter fcïï «*msi ip - ru *1SX
cuprura
LAPIS HATEIÎTALïMINJS la ah - tu tûflt? plumbum
1 Ainsi, le mot t}Ae«Tpov*ambre jaune », nous semble renfermer les mots XltO pbv «attirant la paille»; précisément comme l'ex-
pression persane yb. isk" (prononcée kahrebân) indique la même
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En copte, le plomb se disait également tahd. La
cause de la composition du monogramme se trou-
vera dans l'attribution du plomb à la planète Saturne,divinité planétaire suprême des Babyloniens, etper-sonifiée dans Hou, Ad, la lumière intelligible.
La preuve que le premier des groupes figurantci-dessus signifie réellement «cuivre», et le second
«plomb», se tire d'une découverte de M. Place,
qui trouva, dans les fondations de Khorsabad, cinq
plaques en différents métaux: en or, en argent, encuivre, en plomb, et en une cinquième matière
oxydée, dans laquelle M. le duc de Luynes a cru
voir de l'antimoine. J'ai accepté provisoirement ce
sens 1, quoique je n'en aie pas de preuves, le mot
qui doit représenter cette matière étant écrit en mo-
nogrammes complexes encore complètement obs-
curs.
Ces tablettes portent toutes le passage suivant :
i - na. tip}1*' hurasa. kaspa.in tabulis ei auro, argento,
mm —i >~n ÏÏ Eà^f- w trv-- . sipra.
antimooio(?), cupro,
idée. XltD pourrait signilier «paille», du chaldaïque X1OE«rnoti-tare », comme palea vient de pal, en grec aâùXetv.
1 D'autant plus provisoirement que l'antimoine, comme métal,n'est connu que du moyen âge.
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Ï3F tf <>- &-S: MTTT- i=T -HITiaAia. ni - 6it. «a uni
plumbo, gloriam uoinïnis
ÉÊÏÏ • fe ^^ ESEE^I- » ^ I-ya. as - fur. i - na. . us - si - u.mei scri psi in fundamentocjus
(i. e. domus)
u - ki in. posut,
- oBttfNj inp nxaj «enta XIDB (?)xbna xsro xsin '•si jx:)3X itf^x jx
Le fer était employé chez les Babyloniens, mais
principalement comme moyen de raffermir les cons-
tructions, en guise de revêtement, de soutien, de
crampon. Nous avons ainsi trouvé des tombes gar-nies de bandes de fer à l'intérieur. Il est écrit, selon
nous, par le monogramme se trouvant dans la co-lonne du milieu du passage du syllabaire, K. i i o :
Hfw=THr- ^I^jH^h ïïHh- ba ab - bar " UT. KA. BAH. za - bar
purificatLiiii loevigatuin.
On trouve encore, dans une autre tablette, K. 5 :
*T ^m -i- HHT^ «*nr UT. KA. BAR. nam - ru
fuigens
Les passages très-nombreux qui nous fournissentle monogramme complexe de UT. KA. BAR. sem-
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blent prouver qu'il s'agit du fer. On lit, dans les ins-
criptions de Nabuchodonosor et ailleurs, Tiabnn
131 « revêtements en fer », quand il
s'agit de la cons-
truction des portes. Aussi, en arabe, SJ-JJ veut dire
« un morceau de fer ».
Nous n'aurions pas parlé de ce métal, si commun
chez les Assyriens, et qui, dans l'antiquité occiden-
tale, n'a jamais joué le rôle qu'il occupe aujour-d'hui, s'il ne se trouvait pas expliqué dans le sylla-
baire K. 5 par le mot que nous rencontrons dans
notre texte après huras, et comme spécifiant la sorted'or employée dans le sanctuaire de Mérodach.
Il est à remarquer que, de tous les métaux, le
fer seul est désigné dans les langues sémitiques, ou
par un mot d'origine étrangère, ou par un terme
dérivé d'une racine verbale. Les mots ynn, 3m, spa, bna, msy, noem, -px, isn, ^1*»;, «AÔ*, et leurs alliés
dans les différents idiomes de Sem, sont tous des
substantifs radicaux, ne dérivant d'aucune racine
verbale, et tous ils sont d'origine sémitique incon-
testable. Le fer seul a ou un nom étranger, comme
"7113 et Vns, en hébreu, en chaldaïque et en sy-
riaque , ou bien la désignation provient d'une racine
verbale, dont le substantif n'est que le dérivé. Ce der-
nier cas se trouve en arabe (<X_J<XC-de <x&- « aiguiser »)
et en assyrien.Je ne puis pas entrer dans une discussion mé-
tallurgique sur le fer, dont on a retrouvé d'énormes
quantités à Khorsabad; je me borne à dire que la
qualité de se montrer dans des degrés d'éclat tout
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à fait dissemblables l'un de l'autre lui a valu les
trois différentes désignations dont nous venons de
parler. Les
Assyriens ont connu le fer
trempé, l'acier,'qui porte même en grec un nom sémitique, et ils
l'ont désigné par le nom de l'éclatant; car c'est là le
sens du terme qui se trouve justement après l'or,namri. Ce mot dérive d'une racine assyrienne IDJ,
qui veut dire « voir ». Nous la trouvons dans les ins-
criptions des Achéménides, dans les formes sui-
vantes :
IDn « tu vois », en perse vainâhy. (Pers. D.)ItyilD 1 «ils le virent », en perse avam avaina. (Bisoutoun.)
Ensuite, on a souvent, dans les inscriptions assy-riennes, le paël unammir 1DJX «je fis voir, remar-
quer». Nous connaissons aussi le niphal 1D3\ Lesidées de voir et de briller sont très-voisines l'une
de l'autre; ainsi, de l'anglais glance et de l'allemand
glanz, l'un signifie «regard», l'autre «éclat», etmême le français populaire emploie voyant pour éclatant.
Dans les autres langues sémitiques, la racine 1DJse trouve dans le sens de «être pur», employé re-lativement à l'eau; ensuite, dans toutes, même en
assyrien, dans l'acception de « être bigarré ». Cette si-
gnification pourtant n'est que secondaire, dérivée dumotiDJ, qui, dans tous ces idiomes, veut dire «pan-thère, léopard», et qui paraît être un mot radical.
Nous voyons ainsi souvent ira namri M1DJ X1J> « en
briques vernissées de différentes couleurs ».
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Le mot namri se trouve fréquemment comme épi-thète de l'or et de l'argent; il est possible que l'idée
de «brillant, sautant aux yeux», soit confondue iciavec celle de « pur », et que ce terme indique la pu-reté du métal et le. manque d'alliage.
Il existe aussi un adverbe, namris KhDJ « de ma-
nière à être vu, brillamment», dans le passage de
l'Inscription de Londres (col. III, 1. 5g sqq.) où leroi rend compte de l'ornementation extérieure dela Tour des
langues. Nous le
reproduisons déjà ici,
bien qu'il se rapporte mieux à ce qui va suivre dans
l'inscription de"Borsippa :
t=iA i^-- MT -K: T^- #* T**rimî. zululi. babi1
porticus, coiumnas, portas
*E*EE ^H- ff w« ::m\u mmï - na. za - ha - U î.
in circuituturrium
Hfl^IH^II-sffi^-Ï<M-nam - ri is. u - ba an - nuv.variiscolorilius ledificavi.
: 133X EhDJ ^m ?x 133 ty) ^i- \ • : - • - - ' •T v* •
La racine IDJ n'a pas de rapport avec le nom as-
syrien des Saces, namri, qui est un mot touranien,
signifiant « race » ; encore moins avec le nom du
1 Dans la transcription , nous exprimons par i la crasc de i et de ï.
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grand chasseur devant l'Éternel, qui provient de la
racine IID « se révolter ». -
Namris est un adverbe, et le mot suivant de notreinscription , sallaris, appartient, sans aucun doute,à la même classe de mots. La lecture de ce terme est
incontestable, mais sa signification est très-obscure.
Nous devrons le transcrire en lettres hébraïques,tSlV^ ; mais quel en est le sens ?
Nous devons franchement avouer notre igno-rance complète. L'adverbe dont nous nous occu-
pons se trouve toujours avec des verbes signifiant«faire», ou exprimant une idée analogue; il veut
dire « perinde ac sallar ». Ainsi, kakkabis indiquecomme des kakkab, c'est-à-dire comme des étoiles.
Nous croyons que sallar n'est pas même un mot
d'origine sémitique.Le mot astakkan, au contraire, nous est bien
connu. La racine J3© veut dire «être établi, demeu-rer»; mais cette acception, connue par les autres
idiomes sémitiques, n'est pas la seule que ce radical
ait dans la langue de Babylone. Elle provient d'un
shaphel originaire de p3 «être», qui, conséquem-ment, à la signification de «faire exister, créer,faire ». Ce shaphel originaire a été ensuite employécomme un kal, et toutes les formes dérivées en sont
usitées.Cette génération de racines, en apparence primi-
tives, mais en vérité dérivées de conjugaisons se-
condaires, se rencontre en beaucoup d'exemples.Il est pourtant nécessaire de remarquer qu'elle se
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restreint à des racines défectives. En dehors de fia,nous citons "px « être long », qui forme un autre
verbe au kal dérivé de son shaphel; de "pnv, onforme "pw «rendre long, allonger, faciliter, accor-der». Ainsi, le langage rabbinique des Juifs en a
conservé un singulier exemple. Dans ce dialecte, on
nomme un renégat 1E27D, et ce terme, qui a passédans le jargon judaïque de toutes les langues, est or-
dinairement regardé comme un puai de IDE? « anéan-
tir»; le mot aurait donc la
signification de
quel-qu'un qui serait moralement annihilé. Pourtant il, n en-est rien; 1D©D est contracté de iDïOED, le sha-
phel de 1D1> «baptiser», employé dans cette même
forme en syriaque.Pour revenir à notre racine pli?, nous citons,
entre autres :
Kal ptfX «je
fis.»
p«h «il fit. »«310! « ils firent. »
pltf 1? «qu'il fasse (précalif). »
pE? «faisant.»
Niphal.. . . p$b « qu'il soit posé, fait. »
X33t#7 «qu'elles soient faites. »
Paël 133©'' «ils placèrent. »
Shaphel.. . pty$X «je plaçai. » pWD « établissant. »
Iphtaal. .. pn^X «j'exécutais.»Iphteal. .. pnttfX (pnbx) «j'exécutais. »
La dernière forme peut être également l'istaphal
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de pa. Notre forme astàkkan est donc la première per-sonne du singulier de l'aoriste de l'iphtaal.
Le dernier paragraphe de cette phrase parle duBIT.ZI.DA. que, provisoirement, nous prononçonsniï « tour». Nous n'avons, à ce sujet, que des raisons
topographiques; mais elles sont assez concluantes.Le BIT.ZI.DA. était à Borsippa identique au mo-
nument qui a jadis recelé l'inscription dont nous
nous occupons. L'inscription de Londres nous four-
nit le passage parallèle
suivant (col.
111,1. 37 sqq.)
:
37. ^y_ ^:: ^^.
^yy. ^-yBar - zi - pa x ""• na
Borsippa, urbem
<MN <m M-ar - mi - su.exaltationissuoe(i.e. dei)
3s-*r# ::-M ^=11 A&=- m-
u - us - si im. vahonoreraaximooxtuli:
39.^4 ^; ^y. fer.^£*E<M-
BIT. ZI. DA. bit. ,ki i - nuvTurretn domum oetcrnam
4o. ^ ^-y.4^
^ « jny. tffc1 - na. I;i ir - bi - su. u
ju medîo ejus r».\-
:: m<si - bis.
btruendamcuravi.
i^aip IK Nra rra Ntmsr • QDDN IE/DU 12? stsms: tfavtf x
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Cette phrase est suivie de lenumération desmêmes matières que nous aurons à expliquer ici.
Le baril de Bellino a également :
tm HROE m<i- tm-4^
^ <M-BIT. ZI. DA. bit. ki - i - nnv.
Turrein, rlomura icternam,
s ^ri m <MH -ÏÏ:: <NK I na. Bu ar - zi - pav.
in Borsippis
mi m <r- mu- m m m\-i fs - si îs. i - pu us.
fundavi feci.: tfpx E;#KX XDD13 jx XJ13 n^3 xms
Les deux derniers termes du baril de Bellino se
retrouvent dans notre inscription, et se relisent très-
souvent dans les textes de Babylone. Le verbe que
je traduis par. «je fondai» vient du mot E?2?x, o*S,
qui, dans toutes les langues sémitiques, a la même
signification de «fonder».C'est le paël de ce même
verbe, dont nous avons lu plus haut un dérivé ''EJX« les fondations », et qui existe encore dans d'autres
formes; ainsi, Salmanassar III se nomme
mu as sa - si. hecal. sa, ir.fundaus palatïum urbis
mw A-Kal - lii.
rl . cn'ja iv# ^n v&m
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On sait que le signe -Hi signifie, is, c'est-à-dire is
avec une légère aspiration.Le mot
niêikti, qui se trouve
après huras et
kasp,se transcrit inaw, et provient du verbe "]D3« fondre »;le mot en question indique des matières fusibles,des métaux.
La manière la plus simple d'écrire ce mot est*
„ ^~~~y —T^y** >—I*—-* ni-si ik-ti; quelquefois on
change le * T avec "***"*¥, qui signifie la combi-
naison de
*
yy ^TjF si i, comme —« indique* "* *r f bi i. Souvent on trouve, au lieu de * —.
ni, la lettre *"^ y, qui a exactement le même
rapport avec le premier caractère.
On comprend dans le mot de nisikti, les fusibles,les pierres métalliques, pour choisir une expressionconforme aux idées des Assyriens; ils les distinguent
pourtant des pierres proprement dites, et désignéesdu nom de abnav. L'inscription de Borsippa nous
rend, pour ce mot, le même service que pour les
termes de « ciel » et de « terre » ; nous y trouvons le
monogramme assyrien * -. ?f > dont la forme ba-
bylonienne est yl^y.On pourrait parfaitement interpréter abnav par
«je bâtis», qui ordinairement s'écrit abnuv; mais, puisque les passages parallèles ont toujours à cette
place le monogramme pour «pierre»,il est évident
qu'il s'agit de cette matière, nommée px en assy-rien comme en hébreu. Il faut donc transcrire le
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terme par X33X « la pierre », pris au singulier et col-lectivement.
Quant à la nature de la pierre, c'est probable-ment un basalte noir, la matière dans laquelle sont
gravées l'inscription de Michaux, celle de Lon-
dres , et une foule d'autres monuments babyloniensencore.
Dans le mot suivant, * - ^ fc- y y^ ira, je re-
connais le représentant de brique émaillée. Long-
temps je croyais à l'identité de ce mot avec le syriaque
) «à», «tamarisque »; c'était plausible à cause de la si-militude des formes, mais il y a une difficulté quidétruit ce rapprochement. La voici : si le terme quinous occupe était un nom d'arbre, il faudrait, de-vant lui, le déterminatif aphone fcrf «bois».
Il faut donc chercher la signification de ce motailleurs que dans une acception contre laquelle
s'élève un doute capital. Le sens que doit avoir ceterme ira, placé entre la pierre et une espèce de
bois, se déduit de la racine sémitique Xli? en chal-
daïque, i^-è en arabe, et signifiant «recouvrir d'une
matière gluante ».Parmi les matières concourant à l'ornementation
babylonienne, il en manque une dans l'inscription,
qui pourtant, dans la réalité, prend une des pre-
mières places; c'est la briaue vernissée. On sait quel'enduit recouvrant les briques, et ayant souvent
deux millimètres d'épaisseur, fut appliqué à froid, à
l'aide d'un pinceau, et soumis ensuite à la cuisson.Cette matière était une espèce de liquide visqueux;
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l'état fluide originaire en est constaté par les frag-ments de briques qui démontrent que parfois le li-
quide s'écoula sur les côtés intérieurs de la
brique.Les raisons de l'archéologie et de la linguistiqueréunies nous autorisent donc à ne voir, dans le mot
îra, autre chose que la brique vernissée, qui, autre-
ment, manquerait d'une désignation assyrienne.Je m'étais arrêté à l'acception de brigue vernissée,
quand j'ai trouvé, dans les inscriptions de Sennaché-
rib, une preuve éclatante de mon interprétation.
Le fils de Sargon parle de la construction de son palais de Ninive, dont les ruines forment la collinede Koyoundjik, et dit (Layard, Inscript, pi. XLI;
1.29):
-ïï^ A^ *T- I»= mA\ lw=.zi - pi. ti il - ti,
ornamenta , exargilla
tm m- & tf mu ÏÏ• <& MÏÏ M-ab - ni. ' va. I - ra a. In - rib - su.feci, vernicera in ea .
as - tap - pa - ka. ki i.effudi, cum
^i- -i- -w -T- HML tm ïï ^TT- pi - h 'k. mas -, tu. TA. A. AN.
opère peniculi -
t=W= mm ^fqrty -miu - .sak - U - la.
perfcci.
xtpfrD pns •o • ijsnitfx itfaip xiV • ^ax >BB 'BJM
: V?3tf x
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Si £ÏÏ *>^ÏÏI ira> etMf HHM *~*~ lVl sont'
comme je le crois, identiques à ira,le monogramme
représentant cette idée est fcz*~<y. Ce signe est éga-lement expliqué par fc-yyy— *->^7y È+^T uruda, par les syllabaires, et permute avec ce mot dans les ins-
criptions de Sennachéiïb. Est-ce que ce mot m est
i'arabeûj^,le perse «arda, notre « rose », et designe-t-illa rosace qui se trouve tant de fois sur les bas-re-
liefs et les tableaux assyriens? L'idée est encore tropneuve
pour moi, pour que j'aie eu le
temps de la
mûrir; mais elle se présente avec toutes les appa-rences de la vérité.
On lit ainsi, dans l'Inscription de Londres (c.VIII,1. 7; c. IX, 1. 1à), la phrase suivante :
^ H «== M-- <H3- *- E3as1 ku up - pi. au. nu - ku
superliminaria et tabulas
:: m- *t —h HMÏ m HN eslî f . pï - ti ik. î - ri i. pictas opéra vernicîs
I . MA. ba bi -sa î ir - ti itcircum portas ejus dispo-
—«h m-ti. vasni.
pnnix X2?pa m TX ny pns • itfpji ^pfrx
Deux sortes de bois sont citées ici; nous y voyonsJ. As. Extrait n" 3. (1857.) 6
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le lentisque et le cèdre. Les inscriptions de Ninive
nous fournissent huit sortes de bois qui ne nous
occuperont pas ici. Nous voulons seulement rendre
compte des espèces végétales mentionnées dans l'ins-
cription.Le premier mot est celui de l'arbre d'où vient
une matière résineuse nommée (iaal(yy par les
Grecs ; ce terme est d'origine sémitique, et le parti-
cipe d'un verbe pis « dégoutter », à l'iphteal. Les
idiomes canaanéens formeraient cette forme ptOBD,
et, avec un J paragogique, JpBîJD.Mais on sait que l'assyrien forme l'iphteal des
verbes 2 i), en assimilant la dentale servile à la pre-mière lettre. Nous trouvons donc le terme bota-
nique écrit ainsi qu'il suit :
X mus - sik - kan - na
ou
MHf^Mka an - na
Par contraction, on a fait, les formes suivantes,dont la dernière est employée dans le passage de
notre inscription :
M -^ ÈÎ ^m ^nX mit - suk - kan - na
X mis - kan - na
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x mus - kan - na
Nous y voyons le lentisque (Terebintha lentiscus),en laissant aux hommes spéciaux le soin de vérifier notre opinion.
Le monogramme suivant est souvent écrit en ca-
ractères syllabiques r~7~f —yyVT >^— irinu. Le
terme assyrien a son équivalent dans l'hébreu pX,
qui est ordinairement traduitpar« pin «.Nous croyons pourtant que cette signification- a un peu varié d'undialecte à l'autre, comme c'est souvent le cas pour les désignations d'un ordre d'idées pareil. Ainsi l'hé-
breu aiy veut dire « saule », et l'arabe c-^i signifie
«peuplier».Nous ne connaissons pas en assyrien un
équivalent à l'hébreu nx, qui désigne le cèdre
dans la langue biblique. Je me suis décidé à donner
à irin cette signification, parce que les rois d'Assy-rie , depuis Salmanassar III jusqu'à Nabuchodonosor,tirèrent cette matière du mont Liban. La célèbre
montagne est nommée *-^I t^^I ^"1 >-*-!Labnan.
Le monogramme est, en néo-babylonien J^f^J,
dérivé de l'archaïque g[<J
TUT j. Les inscriptions
ninivites l 'expriment par ]j&za ) j.Je crois,mais
sans autre preuve suffisante que celle que donne
l'analogie des transformations d'un style à l'autre,
que le signe babylonien et le second du groupe ni-
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nivite sont identiques; alors, ^*,vrr "y aurait,
comme c'est le cas pour £=Hh ^a valeur syllabique
de raê.Le signe H[ est le monogramme pour K arbre » et
« bois ». La signification syllabique du caractère est
is yy. Cette coïncidence du terme sémitique avec la
valeur idéographique pourrait être fortuite; souve-
nons-nous que, par hasard, la même notion de boisse dit en zend aîsma, en perse uzmâ 1, et que le turc
yjijt rappelle également l'articulation de is et de us.tEf a, en assyrien et en arméniaque encore la va-
leur de gis.Le mot suivant est facile à expliquer; usaklil
V'ptfx est le shaphel de Vba, qui, dans cette même
forme, a, en chaldaïque et en syriaque, la signifi-cation de « achever». Nous avons ici le mot écrit en
caractères simples, que souvent on trouve remplacés par les signes :
u - sot - m
Le dernier terme de ce paragraphe est beaucoup plus difficile à expliquer; il faut admettre, selon
nous, que itfiattf est mis pour i^lBîtf. Nous nous
sommes déjà expliqué sur cette permutation de aet de S en seconde place; donc ce point ne souffre
1 Ce terme perse, est rendu par le médo-scythique is'rur, et de ceternie touranien proviennent les notions idéographique et syllabiqueattachées à la lettre.
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pas de difficulté. On trouve souvent un terme ^=TtT su-par, et -fl>— i^y sipar, que nous rattachons à
la racine IDE; «placere», et 1B# «ce qui plaît, lamagnificence». Cette dernière forme se voit sou-vent sur les barils de Nabouimtouk, trouvés à Mu-
gheyer par M. Jones Taylor. Nous y lisons -.
<I- *T L ffl^ sn Ê^X-si - par - su. yu - sak - h7.ejusmagnificentiam perfecit.
L'inscription du vestiaire de Khorsabad, dédiéeà Nînip-Sandan, porte:
M T>-EEI un. -n- if a -in- vX Nin - ip. biiU a - ba - ri. sa,
Hercules donnnus atrenuorumfacinorum quce
S *T M-tu - par - *n.delicioe ejns.
itthetftf iiax "7^3 tpjj
Le même verbe a encore, en assyrien, la valeur
, de « envoyer » ; il traduit, dans l'inscription de Bisou-
toun, le perse frâisaya.
Les deux mots usaklil sibirsu se retrouvent souventdans les inscriptions babyloniennes ; ainsi, il est dit
expressément de Nabopollassar (Inscript, de Londres,col. IV, s. f. ), qu'il « n'ait pas achevé la magnificencedes murs ».
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Jusqu'ici Nabuchodonosor a parlé en termes gé-néraux de la pyramide et de la tour; il revient, dans
le même ordre, sur les deux monuments les plusantiques de Babylone. Ce parallélisme de la rédac-
tion est parfaitement conforme au génie de l'expo-sition sémitique, et se retrouve surtout dans les ins-
criptions du destructeur de Jérusalem. Le lecteur
se rappellera que le roi a d'abord parlé de Méro-
dach, puis de Nebo; il a désigné ensuite la pyramideconsacrée au repos de la première divinité, puis il a
passé à la tour placée sous la protection de Nebo; il
parle de nouveau de la pyramide en ces termes :
IV.
mu- *wx$v
-ÏÏI:: @ EET *m-Bit. timin. Irsit. 21 - ku ra at.
Doinum basis
terra, ultirooememoriaîmonumentum
m m^ï±\^mmi mu-
Ba - bi -lu *. t . - pa us.Babylonis, refeci,
*P= au :mu £ HCL m- ^ ^nu - sak - U il, va. i - na.
finivi: in
ÏÏ m] Hiï4 sa ÏÏ *. m TMI :mua - gur - ri. sipra. î il - U-latere coctili, cupro elevari-
tii u al - la a. ri 1 - sa a - sado elevnvi caput ejua.
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Le sens de cette phrase, dans son ensemble, ne
peut pas soulever de difficultés. Ce qui en est le
moins clair, c'est le commencement; mais heureu-sement un petit fragment de syllabaire explique ^*Tti par ^y -^~ K-JJ >^- ti mi in-nu. Ce terme se
trouve souvent dans les inscriptions, et l'examendes nombreux passages qui le contiennent nous dé-montre qu'il doit avoir le sens de soubassement, ou
plutôt celui de pierre angulaire. Nous avons déjà vu
que les fondations étaient désignées par le mot sé-
mitique i#x : le terme timinnu, écrit également >-^>
^3 ^^^ tim'mi ift) est souvent régi par le verbe
poser. Ainsi l'inscription des taureaux nomme le dieuSandan :
^4^ a>- ^T i- -ïï- -ai-i^m-
mu - ki in. tl - ml - in. ïr. u. bit poncns lapîdemangularem urbis et domus.
niai, iy ]çxn pp
Nous pouvons rattacher timin à la racine px, dont
beaucoup de dérivés ont un sens architectonique, et
nous le transcrivons ]Dxn. On le pourrait aussi rap-
procher de l'arabe yJr « être debout » ; mais ce radicalse trouvant seulement en arabe, il ne nous a pas sem-
blé mériter la préférence. Nous reviendrons du restesur ce mot intéressant.La pyramide était le grand temple consacré aux
assises de la Terre, ou plutôt de la déesse terrestre.
Cette divinité est nommée >-+—J ^fc=X ^K. ir?^-
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Nous croyons qu'elle était identique avec la Zarpa-nit et Delephat des Babyloniens, la puissance créa-
trice terrestre. Les deux racines sémitiques *pi et ïpl,distillare, sont parfaitement identiques; l'une est la
forme araméisée de l'autre.Une exposition de la mythologie babylonienne
doit rester étrangère à ce travail ; la richesse immenseet embarrassante des nouveaux points de vue nous
impose naturellement une très-grande réserve, et
nous devons nous borner ici, le plus strictement
possible, à l'interprétation du texte. Néanmoins nousosons déjà formuler les opinions suivantes :
La déesse n^Dlî «celle qui fait dégoutter», celle
qui préside à la fécondation et végétale et animale,est l'épouse du dieu Mérodach.
Elle est nommée Mbxnb.ya, «la souveraine des
dieux», et est invoquée comme présidant aux en-
fantements.C'est également elle qui est désignée par Héro-
dote sous le nom de A(ppoSÎTri oùpavtrj, et à laquelleétait consacrée la tente des filles babyloniennes. Elleest nommée tout court xnbya « la souveraine », et sonattribution de Lucine l'a fait identifier avec Hpa, par Diodore et ses auteurs.
Elle n'est pas la mère des dieux, mnn Td<xv6, l'a-
bîme, l'épouse de Bel-Dagon, identifiée avec Rhéaet Hécate, comme déesse des entrailles de la terre,tandis que Zarpanit est l'emblème de la terre fécon-dée , et de la fécondation en général.
Elle est également distincte de Nana, la lune dans
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ses trois décades, et de Istar, qui désigne probable-ment la lune nouvelle.
La troisième colonne de l'inscription de Londresdémontre que ce temple des assises de la terre n'é-tait qu'une autre désignation pour la pyramide,comme la tour était nommée le temple des sept lu-mières de la terre. Ainsi chaque sanctuaire a son sur-nom spécial dans le document cité; le temple dusoleil est appelé la maison de l'arbitre des mondes, etcelui de Nebo, la maison de celui aui transmet le sceptre.
Nous expliquons le terme de zikurat, ni3T, par « la chose à laquelle se rattache la mémoire ». Le sensse développe de la racine iai «se souvenir», bienconnue dans les langues sémitiques ; les inscriptions
assyriennes nous en fournissent plusieurs formes
dont voici les plus usitées :
Kal.... i3jx i™ pers. sing. dei'aor. «je mentionnais».
13P 3e pers. masc. sing. ibid.11311 3° pers. masc. plur. ibid.
-131 Infinitif.
131 Id.
Paël.. .. ma x" pers. aor. «j'inscrivis ».
•)31 «la commémoration. »
Nomina. m «celui qui se souvient, sei'viteur».
131 « celui auquel remonte la mémoire ».niain «mémoire».
Le reste de la phrase est assez clair. Le mot agurriest l'arabe j4-' « brique », et les deux formes se res-
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semblent jusqu'aux voyelles. L'usage assyrien com-
prend sous agurri les briques cuites.
La lettre *~TT change
dans ce mot comme ail-
leurs, et dans les syllabaires, constamment avec
yS*-^ Ty—y gu ur; elle signifie donc gur.Le terme suivant est expliqué par les tablettes de
Londres : nous lisons sur une d'elles :
TAK. SA. KUR. si ip - ru 1.
Le mot sipra IDS rappelle exactement l'arabe j^*»« cuivre ». Ce rapprochement est confirmé par la dé-
couverte faite à Khorsabad de cinq tablettes dont
une est en cuivre. Le groupe à gauche se trouve
dans l'énumération des cinq matières différentes.Laissons pour le moment le mot assez obscur
iillitiv, pour nous occuper de la formule fréquentede uullà risasa x Wxi xVyx « i'ai élevé son faîte »,
littéralement « sa tête ». Le mot xVyx est l'aoriste dur \ \ paël, la voyelle u est employée à cause du l, qui aime
assez à être précédé de cette voyelle peu sonore.
Mais iillitiv xn"?y est plus difficile à expliquer. Il
paraît naturel d'y voir un infinitif servant de renfor-
cement, comparable à l'hébreu pniDn niD; le sens
serait donc «j'ai élevé son faîte extrêment haut en
briques et en cuivre».Cette explication est très-plausible et conforme
au génie des langues sémitiques. Le redoublement
du Znous y peut faire voir un infinitif du paël, mais' C'est par suite d'une erreur que j'ai écrit en haut supra.
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il y a une objection : pourquoi l'état emphatique?C'était peut-être une construction pour indiquer le
superlatif, précisément comme le français le forme,en préposant l'article au comparatif.On pourrait penser aussi à nby « feuille », et tra-
duire «du cuivre en plaques»; mais j'aime mieux
prendre ce qui est plus simple.Ce mot xnVy n'est pas à confondre avec xniby
« les hauteurs », ni avec xn"?y « les appartements,niches supérieures. »
L'interprétation que nous avons donnée du motxn"?y est encore confirmée par des passages analo-
gues. Ainsi l'inscription de Londres (col. 9, 1. 27),en parlant des murs de l'acropole de Babylone, dit :
Kima sadiv uullâ risâsa.Sicut montes elevavi caput ejus.
XtftfXI X"?yx Xlttf XD3TV • T\ \ • - T'
Le sens de notre phrase se résume donc par l'as-sertion de Nabuchodonosor, qu'il a recouvert le som-met de la pyramide d'un revêtement de cuivre. On
comprend parfaitement l'utilité d'une opération quidevait mettre l'édifice à l'abri du soleil et de la pluie ;c'est un usage que nous employons encore pour les
clochers.
Après cette
explication préliminaire, le roi entame
le sujet spécial de l'inscription, la Tour des langues :
V.
m ^ e M-mu m^ m-Hf^-ÏVi - nu - mi - su. bit. hamami. 7 Irsit.
Dtcimusid : Doniumluminum VII Terrir,
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%i - ku - ra at. Bariip.nltimoemémorisamonumentam Borsipporum,
mu- ^-HA^w^u-^munsa. iarru. ma ah - ri. î - pu * n#. va
quam rex anterior fecit,
42 aman, yu - za ak - ki - ru, u.(XLII éclates compntant)
m- -s fflN ar: -e ÏÏ- ^uaf va. la. yu - al - la a. ri inon elevavit caput
mu ÏÏ si- m: ::m- *T «•sa a - sa. ul tu. yum'ejus: inde a die
-p af m *T- s> ^TT -^ fflfc-ri i - /eu ut in - na - mu u.
diluvii derelicjuerant(eam),
m- -& M ^I S à!L -^ «Tva. fa. su - h - *u ra. mu - « -
sine ordine proferen-
afc- ami:i-i - mx. kilam.
tes verbum.
Personne ne contestera le grand intérêt qui se rat-
tache à cette phrase,
etqui
fait de ce monument un
des plus remarquables, sinon le plus important de
tous les documents trouvés jusqu'ici. Elle nous en-
seigne que la ruine aujourd'hui nommée Birs-Nim-
roud est le reste d'un édifice érigé par Nabuchodo-nosor en l'honneur des sept planètes, et reconstruit
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sur l'emplacement d'une autre ruine qui, déjà à l'é-
poque du destructeur de Jérusalem, passait pour le
théâtre de la
confusion des langues.On ne trouve pas au Birs-Nimroud de briquesantérieures à Nabuchodonosor qui placent la cons-
truction de la tour de Babel à trois mille ans avantlui. Il ne reste de cet édifice plus antique rien queles fondations, et les pierres qu'on rapporte du Birs-
Nimroud sont d'une époque relativement moderne.
Le premiermot ninumisuse transcrit ittfDXJJ « nous
disons cela». Cette formule indique toujours que la partie principale de l'inscription va suivre.
Dans le groupe « la maison des sept lumières de
la terre », il ne reste à expliquer que le signe JTT^-.
dont nous avons fort>heureusement une explicationdirecte, fournie par les syllabaires; car la compa-raison des inscriptions seule serait insuffisante. Voici
ce que dit K, 11 o :
i iti m ^m^ur ha - ma - mu
lumen calefacere DDn
i m u^ a::a:iaiur i - li - du
lumen gignere. 17K
La forme archaïque du signe Jff\est ^A|,^>.Il signifie « lumière », et ensuite « réchauffer et en-
gendrer ». Toutes ces valeurs-là sont idéographiques,
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et jusqu'ici nous n'avons rencontré le caractère en
question que comme monogramme ; il est d'ailleurs
très-rare, et ne se trouve guère que dans la phrasequi nous occupe maintenant. Nous pouvons encoreciter une autre donnée du syllabaire K, 197 :
materies planetoe ma ga rusphtera(fortima)."]3|Q
L'examen de ces deux notices nous prouve qu'ilne s'agit pas dans notre passage des sept sphères pla-nétaires, mais des étoiles elles-mêmes. Notre opinionest encore corroborée par le passage parallèle de
l'inscription de Londres (col. 3,1. 67), où le mono-
gramme est suivi de y— mi. Cette annexe, qui man-
que dans notre inscription, est très-précieuse pour nous, parce que, comme complément phonétique,elle indique le mot qui doit se lire ici : la dernièrelettre en doit être un m.
jyy\ est donc à transcrire par non « lumière,
planète », précisément comme le chaldaïque nfân si-
gnifie la même idée. Cette racine n'est pas étrangèreau terme
hébraïque nsn « soleil
», ni au
mot, si connu
et si obscur jDn, qui veut dire une idole planétaire.
Quelquefois on ne cite que quatre lumières, cellesdes étoiles qui président aux quatre régions du soleil :c'est à ces quatre hammam qu'est consacré Arbèles,
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bxy3ix_ni3 « la maison des quatre dieux ». On lit sou-
vent dans les inscriptions de Sargon :
fr ^A ETÇ-
V- (fHiïJ ^1 Ar^-ha am - ma - mi. sa. ar - balu regiones, quoe quatuor,
BAI^^-^^HiïJMï^Tid - du u. sir -ri i - (î.
propulit prostrationem(leproe).niyis ni yaixE? iççn
Le nom de Borsippa est écrit en caractères idéo-
graphiques ElT ' I*~~TT y^X" Nous sommes
sûrs de la valeur de ce groupe par la comparaisonde l'Inscription de Londres avec la copie qui en est
faite sur le cylindre de Ker-Porter. Là où ce dernier
donne le groupe idéographique, la pierre du mu-
sée de laCompagnie
des Indes a écrit le mot pho-
nétiquement >~y— Hpf:: £f— xêxBar - zi - pa
D'autres formes syllabiques sont :
Sf-ÏÏJVÏÏMBa ar - si ip
Bar - zi - pav x
Bar - iip *
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La confrontation des textes babyloniens et nini-vites montre à chaque pas la permutation de ces
groupes ; les inscriptions de Ninive ont surtout adoptéle complexe idéographique.
est encore fort obscur. Le signe moderne HW-
dérive du caractère archaïque très-compliqué. Il est
expliqué dans un syllabaire ainsi :
HA- M7I= *$ iu - da u
vovere?n"H (d'oumiD
ba - da - ma balnatirel Q*73
Un autre donne :
Tarer eA- **= !>-•••ia - ra. pa - rafc.. . .
dîspergere.
11 paraît que le sens concret de ce signe est « autel»,d'où proviendrait, dans ce cas, la notion de consa-
crer. L'Inscription de Londres nous fournit le pas-
sage suivant (col. 3, 1. i sqq.) :1 Cette racine 013 semble parente de l'arabe J>JJ «balbutier»,
et de i'bébreu nia «parier sans raison », XOE3« prononcer, murmu-rer». On comprend les rapports qui existent entre les idées d'autelet de murmurer.
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ISA- M *p. Ë^T- 33EÎ ffl -T-mazbah(?) «u u. mazbah(?) *V - ru - ii.
Altare istud, altaro regnï,
eA-Hf-n ^ÏÏ fflf-r<maz&aA. ' lit — û - ti.altare imperii
m- <T- -HT* HH- flfî-- Hf C^T-aa. riminû. Uuï. rubû. Marduk.
supremi deorum domini
Merodachi,
«a. iarra. ma aA . ri.quod rei anterior (sive primus)
B^Tl- <ïï^T- fcïï^ ^T- w -I- WM-i - na. kaèpa. il - fi - ku. bi - ti ik - su.
«x argento finxit fingendo,
<ïï Hiï4- HH3 -ÏÏ.T- Hh HT* <Hf.hurasa. nam - ri. ti ik - nuv.auro puro ponderia
I- <fcïT C- *ffi^T 'Tïï S 3T- &mi - lam - mi. a 5a al - bi is.
vestivi.
•ino i3i inVx x:iDitf ni^ys mia xniiD roio xw naioxsbp xi3n NID: xsin •itfpra priai xppa jx «nnp içtf
: tfa'jtfx
Quant à py IMT. sa valeur syllabique de sapJ. As. Extrait n* 3. (1857.) 7
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est bien connue; c'est même un des caractères dé-
chiffrés les premiers. Le syllabaire K. 110, a donné
raison à cette lecture, en fournissant les détails sui-vants :
sa ap sap - puvociferari(PlNtÊ?en hébreu?)
i u (*=fcn ^^ar-^sa - ra - mu
??
Donc le monogramme complexe pourrait signi-fier « lieu de la dispersion des voix » ou « lieu du bal- butiement ». Le talmud babylonien dit que le nomde Borsippa est dérivé de «pûbia, parce que les lan-
gues y ont été confondues; selon la traduction juive,l'air y a la propriété de faire perdre la mémoire. Nous
ne nous sommes pas aperçu de cette qualité, etnous faisons venir le nom de *]D Via « tour des lan-
gues » Le mot yi3 est un ancien mot sémitique, quia du rapport avec 1223 « fortifier », et avec le motarabe g^j, qui, à son tour, est parent dugrec-crupyos,
apparemment d'origine non indo-germanique. Nous aurons encore une remarque à faire au sujet
de la valeur bara, attribuée au
signe t~Tt> y par lesyllabaire. Il se trouve, par hasard, que le secondcaractère du groupe idéographique est sap, ce quiest assez rapproché de éip, dernier élément du nom
de Borsippa. Sardanapale a donc donné au premier
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signe la valeur de bara ou bar, que ce signe n'a ja-mais. Nous avons déjà pu signaler d'autres faits de
ce genre, et nous serons à même d'en reconnaître plusieurs autres. La série des homosymphones est
complète : ce sont —T— bar, ^trË^E bir, ^Xy bur.
La phrase suivante se lit et se traduit ainsi :
sa. s'arru. mahri ipus.quam rex anterior fecit.
•tfayi IIHD XID#
Parmi les différentes acceptions que nous trouvonsà la racine iriD, il y a celle d'antérieur. Elle veut dire
également «mesurer», comme en syriaque; elle a
la valeur de « imposer un tribut », de « prendre », etcomme préposition, elle représente l'idée de l'an-
tériorité. Ainsi nous trouvons le terme mahriya
iinD permutant avec IJS ;x "fin « marchant au-de-vant de moi, avant moi», souvent épithète de in3X
« mes pères ». Nabuchodonosor dit des murs de Ba-
bylone qu'il avait construits (Inscription deLondres,col. 6,1. ad) :
m- m ^n m- ^. -HI HM-sa. ma - na ma. sar. mah - ri.
quoa ullus rex anterior
-a- £ m mu-la. i - pa ut
non perfeceral.•tfayi xb iino ID XDJDE?
7-
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Le sens est quelquefois « le premier » ; c'est celui
que j'ai choisi dans ce passage; car c'est évidemment
du premier roi que veut parler Nabuchodonosor enremontant tout à l'heure jusqu'à trois mille ans avant
lui, et jusqu'au temps du déluge. Voici l'époque qu'ilfixe pour ce roi antique :
i2. amari yuzakkiru,XLII. setates commémorant.
naii iipy aè
Le chiffre lx2 est confirmé par les deux exem-
plaires de l'inscription qui, tous les deux, nous don-
nent 3^. Le signe ttS: a beaucoup de valeurs
idéographiques : un fragment de Londres lui en donne
dix, parmi lesquelles il y a celles de inD «mesure
agraire», et de iDy, écrite Vf fc^T *->^TTT, amaru.
Nous identifions
1
ce terme avec l'arabe j£ « âged'homme, vie humaine. »
Nous avons établi ailleurs que la vie humaine
équivalait, dans la pensée des Chaldéens, à deux
générations de trente-cinq ans chacune. Cette géné-ration , le dâr t^Ny ^fj, était considérée comme septheures cosmiques, de cinq ans chacune. Il est connu
que le cycle de sept heures solaires a donné les noms
à nos jours de la semaine. Nous devons nous abs-tenir, dans ce travail, d'une démonstration apparte-nant à un ordre d'idées autres que philologiques.
Nous remarquons seulement ici que la durée de
la vie humaine dans l'antiquité est toujours évaluée
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à soixante et dix ans. Nous rappelons au lecteur le
magnifique psaume de Moïse, et la belle épigrammede Solon sur les
différentes époques de l'âge.Ce chiffre de 4 2 âges d'homme est mis pour ex-
primer plus brièvement le grand chiffre de 2 9/10 an-nées solaires, qui sont leur équivalent. Du reste, il mesemble que Nabuchodonosor ne donne pas sans une
pensée superstitieuse ce chiffre de 42 , qui se com-
pose de 6 et de 7. Le roi a pu se croire appelé à la re-construction de la tour, puisqu'il vivait juste au
milieu de la période de 7 semaines cosmiques,comptées à partir du déluge et égales à 588o annéessolaires.
Nous savons comment ces idées chaldéennes ontinflué sur Daniel et sur tous ses sectateurs juifs et
chrétiens, et nous n'ignorons pas combien de têteselles ont tournées jusqu'à notre époque. Les malheu-
reux computs des uns, qui prouvent que le Messieest venu, et des autres, qui démontrent, avec autantde justesse, qu'il n'a pu venir encore, ne donnentdes armes ni pour ni contre une religion quel-conque; mais il nous semble qu'ils excusent Nabu-chodonosor.
Nous ne disons rien du mot yuzakkiru, qui est la
3° personne du paël de "Oî ; il se transcrit nan, et setraduit par «ils comptent».La phrase suivante, la yuullâ risâsa, ne peut pas
soulever de difficultés; mais la seconde exige plusd'explications :
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ultu. yum. rikut. innamû.inde a die diluvii dereliquerant eam.
Le mot ultu, ainsi que istu, est une préposition as-syrienne qui traduit le perse hacâ « à partir de » ; elle
remplace le min des autres langues sémitiques, quine se trouve pas, du moins sans suffixe, en assy-rien. La particule ntfi ne manque pas de termesalliés dans les idiomes congénères; l'éthiopien con-naît la préposition Qh'Pi « dans», et hf°: O^h't'i a
exactement le sens de istu.
Nous avons eu déjà occasion de faire remarquer le changement en l d'un s radical devant t ou d, et
même devant d'autres consonnes. Ainsi, souvent
l'istaphal devient un iltaphal, et le nom des Chal-
déens lui-même n'est qu'une application de cette loi
phonétique babylonienne; car 1D3 fut changé en iba,et les Grecs n'ont connu que cette dernière forme.
Souvent ce changement a rendu les racines
très- peu reconnaissables. Le terme nstfN «je fis traîner
un colosse» est écrit par Sennachérib asaldad, et
on lit dans les annales de Tiglatpileser Ier itobx pour iîD#X «j'écrivis».
J'ai cru pendant longtemps que rikut était voisin
de la racine pm « éloigné », et, en vérité, cette même
expression se lit souvent avec le mot jour; mais
comme le vrai peut n'être pas vraisemblable, ainsile vraisemblable peut n'être pas vrai. Ce mot éloignés'écrit toujours avec unit, p , non par un k simple 3,
toujours rukut et jamais rikut; donc, il est permis de
conclure à la non identité de ces termes.
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Le mot rikut nous rappelle une ancienne racine
babylonienne in, parente de l'hébreu pn « inonder ».
Les lexiques
arabes nous disentque ^*,j
était un terme
de la Mésopotamie signifiant « onde » (ioàî<x*j &y)- Nous Aboyons dans rikut, que nous transcrivons nia^i,le terme par lequel les Babyloniens désignaient le
déluge.- Le verbe encore inexpliqué de cette phrase est
innamû. Je le transcris IDHii, et j'y reconnais l'ao-
riste d'une racine DHi « abandonner » , parente du
syriaque non, comme pi se trouve à côté de nii,
jni avec nin, oni avec non, ini avec mn, et d'autres.Le redoublement du n, en assyrien, se montre éga-lement ailleurs pour compenser la perte d'un h. Ainsi,
au lieu de inii, on écrit lii.
On pourrait penser à transcrire nxr, en rappro-chant le mot assyrien de l'arabe <^b « abandonner » ;
mais nous allons renoncer à cette assimilation, parceque le redoublement du n serait alors plus difficile
à expliquer.La phrase suivante est très-difficile, à cause des
monogrammes qu'elle contient; on trouve généra-lement que les Babyloniens écrivent d'une manière
plus archaïque les passages auxquels ils donnent plus
d'importance, et cette habitude n'en rend pas l'ex- plication plus aisée pour nous. Nous répétons la
phrase :
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-mr• m ^i M m ^ *m w <mla. su - ti - su - ru. mu - si - î - mi.
sine ordine proférantes
fca&û. pifna.verlum cogitatioms.
Les deux premiers mots sont très-clairs : sutisur
est l'infinitif régulier de l'istaphal de I2?x, ou ier>,
et signifie « diriger, présider à ».Le mot n'est pas obscur, et s'emploie toujours
dans cette acception. Souvent la phrase : « Nebo a
chargé ma main du sceptre de la justice » est accom-
pagnée des mots :
ff^-^l-^^T^T^ÏÏ.^:^--a - na. su - U - su ur. ni - si
ad regendoa homine»itfi ittfinty ÎX
Sargon nomme Nisroch (Inscript, des Taureaux,
1-99) =
^muw^t^-^ïÈim
mu us ti - sir. nak - bi.dîrigens nuptias.
iapi ittfintfD
Le même roi demande à Ninip-Sandan :
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rami. ni iz - ki. su ti - si - ra.
jactionem jaculorum dirige.xitfinttf lau ici
Nabuchodonosor prie Mylitta :
M ^T <h -TU- ^U :mU EWT ~T<su - ti - ti - ri. ta - U id - ti.
proeaide parlai.
xnibn iiç?inttf
L'emploi du négatif nh devant un infinitif ou un
substantif quelconque, avec la signignifi cation « sans»,
n'étonnera pas les personnes un peu familiarisées
avec le génie des langues sémitiques. Nous pourronsdonc traduire la satisur ittfintf xV, par : « sans ordre,
en désordre, confusément».
Le mot musiîmi est déjà plus difficile à analyser.La transcription exacte serait icySD, et un paël ré-
guliérde oys ; mais un mot éthiopien dérivé,àpart,cette racine manque à toutes les autres langues de
Sem, et nous devons chercher dans leurs diction-naires si l'on n'y trouve pas la même racine sous uneforme un peu modifiée. Nous connaissons l'étroite
affinité du î et du S, qui permutent en assyrienmême. Or, le mot Dyî répond exactement à l'idée quesemble exiger l'ensemble- de la phrase. En arabe,
/o-») signifie « opiner, dire » ; ensuite : « parler avec
hésitation, balbutier, parier comme on fait quand
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on est en colère » ; d'où l'hébreu adopte le sens de« être indigné ».
Que l'on rapproche l'assyrien oys de l'arabe *s-j« parler », ou de **àj (à la 9e forme **ji «balbutier»),le sens reste essentiellement le même.
Nous traduirons donc iDySD par proferentes, bal-
butientes.
Les deux dernières lettres de cette phrase sont*
T f ^^y^/i. SA présente un groupe composé de
deux monogrammes, dont les syllabaires nous four-nissent l'explication. Le syllabaire K, 1 1 o, si souvent
cité, porte :
1 m m MÏÏ^-t ka a - bu.
forais, 3p
1 n m H^-<
{id) ka - bu u.loqui, sermo. "J^p
La voyelle *" Vf 1 a donc les valeurs idéographi-
ques de voûte et de langage. L'une n'est dérivéede l'autre que par la similitude des mots assyriens ;il est possible que
* Vf ait le son phonétique de kip
1 On se rappellera que le groupe >*-A 11 traduit le perseagman ciciel », el se prononce, en assyrien, 10$ «ciel ». Nous avons
dit que >-T signifie Dieu, et [T voûte, et que le sens du groupeest adieu de la voûte», ou «dieu-voûte». C'est ce même passagequi nous a fourni le sens donné plus haut.
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ou kup [kap étant déjà représenté), quoique nous
n'ayons pas de preuves pour cette assertion.
Le même syllabaire nous fournit la valeur de ^^1en babylonien, qui s'écrit £==Ty et |=yy en assyrien ;
nous lisons :
I ^TTÏÏ m *T-ÉUâT>^na a pi it - nu
cogitatio. ÏÎÛD
i vif m Ô^r#--sa a ku u
Le syllabaire K, 62 , a l'indication suivante :
V ïï @T *£ ^1A- *T- i£Al ^3sa a 1' - gi. pi [ it - nu]
cogitatio mens
jtos «iin
Un autre syllabaire, encore du Musée britan-
nique, explique le caractère |=[T par pifn.ii; donc il
n'y a pas de doute sur l'exactitude de notre inter-
prétation. Nous rapprochons ]îODde l'arabe <jkù> «in-
telligere, cogitare », et cette assimilation est justifiée
par le synonyme ijn « meditari », que fournit K, 62.Quant à la signification de « parler », attribuée à îap,elle résulte des inscriptions trilingues, où Ep£^
^ — ^ * < ikabbi, isp\ traduit le perse ihâtiy «il
dit». Gaubatiy «il se nomme» est encore interprété
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par >-y«y^ ^*— nTIT ikbû I3p\ et le passif athahya« il fut dit » se trouve dans l'assyrien exprimé par le
niphal iap\ Nous avons expliqué les deux caractères * %
ÈËT:T séparément par « expression de la pensée » ;mais il est évident que ces deux signes ensemble
forment un groupe idéographique dont le sens est
«langage, parole». Nous ne savons pas au juste
quel son représentait, en assyrien, cette combinai-
son; mais nous
pourrons toujours la transcrire
]vh,0*73 ou 131, sans nous exposer à une erreur bien
grande. La preuve de l'emploi de ce groupe, comme
expression idéographique, se trouve dans une inscrip-tion deSardanapale V, actuellement auLouvre. Leroi
d'Assyrie est représenté tenant un lion parles oreilles,et au-dessus de ce bas-relief se trouve une inscrip-tion où ce même fait est expliqué. Ce texte nomme
la lance du roi
mi mi M ~T« *«?•kilam. ka - ti - ya.verbum manusmese.
Cette dénomination paraîtra étrange de primeabord; mais elle est caractéristique, et même expli-
quée par les autres langues. En hébreu, la premièresignification de 131 est « percer, tuer », et c'est de
cette acception que vient 131 « la peste, la mort su-
bite », occasionnée par la lance meurtrière de l'angede la mort; comme l'arabe rjj-^Ua « la peste» vient
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de (j*t> « percer ». La même racine iai a ensuite la
signification de «proférer un son, parler», d'où le
mot si commun iai «
la parole ».En arabe, le verbe xJs', d'où viennent -5&" et l'as-
syrien caba « la parole », veut dire « blesser » ; en latin,le mot verbum ressemble beaucoup à verberare.
Le roi d'Assyrie, qui appelle sa lance la parolede sa main, reflète dans son expression le génie des
Arabes, qui se servent d'images analogues pour dé-
signer leur arme; et il nous a donné une preuve
de plus pour traduire la phrase de Nabuchodonosor ainsi qu'il suit : « confusément proférant leurs pa-roles ».
L'inscription continue ainsi :
VI.
HT Mflf <xl- <hÏÏ\- ÊEVÏ ïï tm-Zu un - nuv. au. ra a - du.
Motusterrée et tonitru
yn - na as - su u. li - 6t it
diaperserant argillam
::m BT:T- ÏÏ <^-: mm -HM-
tu -sa. a gu ur - ri .ejus: lateresqnecoctiles
mu -<<KÏÏT ïï\ N -T- mu Hta ah - lu nb - ti - sa. up -
tegumenloruniejua
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^3ta^^:&::aGTSH4Tta at - ti ir. va. U - bi it
diffiderant: argilla
-T- H ^ïl i^z mu- m mu ^h *T*ti. ku um - mi - sa. l'a - sa - pi ik.
molisinterioris eflusaerat
-i- -er m m-ti la ni is.
in colles separatos.
Le sens de cette phrase intéressante est très-simple,et explique parfaitement pourquoi la tour des languesa été détruite si peu de temps après sa restauration ;il guidera ceux qui entreprendront, sur l'emplace-ment même, des recherches ultérieures. L'antiqueédifice était bâti comme
presque tous les
temples et
les murs de Babylone du temps de Nabuchodonosor :
le massif et les fondations étaient en briques crues,et les revêtements en briques cuites. Ce genre deconstruction a été la cause de la destruction de la plus
grande partie des murs de Babylone. On arracha lesrevêtements afin de les utiliser pour des construc-
tions nouvelles, et la terre, n'ayant plus alors de con-
sistance, retomba de chaque côté dans les deux fossésdont elle avait été extraite.
Le mot zunnuv vient d'une racine ]i), qu'il ne faut
pas confondre avec cette autre qui se compose des
mêmes lettres, et qui signifie «reconstruire»; celle
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qui nous occupe est identique à ^i, connue dans
les autres idiomes sémitiques comme désignant lanotion
d'ébranler, d'où l'arabe
%Sj « tremblement
de terre ». Quoique le changement de n et l ne soit
pas des plus fréquents dans les langues sémitiques,on en peut prouver l'existence d'une manière incon-
testable; les exemples les plus frappants sont les rap- ports de l'arabe i«v*3avec l'hébreu et l'araméen DVS,de ]vb, avec l'arabe vulgaire JJÙ ; nous citerons aussi
3pj (en assyrien « nommer »), et <-oi), rom et nDty1?,
wru et vvh, etc.La parfaite, ressemblance des deux racines assy-
riennes ne nous étonnera pas plus que l'identité ap-
parente des deux mots français louer; nous savons,du reste, que beaucoup de racines sémitiques, diffé-
rentes dans l'origine, montrent surtout en hébreu le
même phénomène de fausse identité. Quelquefoisnous nous trouvons aux prises avec des difficultés
d'interprétation ; par exemple, le même mot setrouvedans la phrase suivante de l'Inscription de Londres
(col. 4,1. 57):
^ - na. Ha. mn -ta az-DeoAo ,
ni in.
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an un - nuu. nu uh, - m. i - na.
,.. vaticinatïonis in
mat - ya. ._ terra mea,
bit - su, i - na. Bar - zi pa xdomum suam in Borsippis
a* - mi w. ao - nuu.fortiter oedifîcavi.
tfDS3> NSD13 ÎX ^DITO TID IN Kttfm X3Î UïtfD N1H ?N... T.._l. . . T. _ ' . \ : \ \\ ' ' : - \ ' -:rmN
Ici on ne voit pas clairement si le roi veut dire :
« J'ai bâti à Borsippa une demeure au dieu Ao,
qui a fait rétablir sa prophétie dans mon pays », ou
bien si le sens de la phrase est :«J'ai bâti à Borsippa une demeure au dieu Ao,
qui suscite le tremblement de terre de la prophétiedans mon pays ».
Les deux interprétations vont également bien,
puisqu'il s'agit d'un temple d'El-Ao (Kronos.). Ledieu Ao est le gardien du ciel et de la terre ; il pré-side aux inondations, aux tremblements de terre, età tous les cataclysmes possibles; en même temps,il est dieu du ©m, de la vaticinatio, del'auguration,
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et dans cette qualité, il paraît aussi dans le nom de
Belochus, Hu-lihhus, tfnVwn, « Ao bene auguretur »,le
prototype du nom
parthe Vologèses. Nous citerons tout à l'heure un passage d'une ins-
cription de Sargon, où le mot zunnu a également lesens de «tremblement de terre».
Le mot ràda, au contraire, ne soulève aucune dif-
ficulté; l'hébreu -un s'emploie pour tremblement de
terre, l'arabe «Xc; pour tonnerre. L'inscription de
Sargon dont nous venons de parler nous démon-
trera qu'il faut opter pour la signification donnée aumot par les Arabes.
Leverhe yunaésù se transcrit ÎDJ">, et est paël régu-lier d'un verbe riD3 « disperser », parent de l'arabe
<£->, qui a cette signification, et de l'hébreu N2?J
«élever, enlever, soulever ». Probablement cette ra-cine est également alliée à l'hébreu DU «fuir», desorte que le mot implique la nuance de faire jair.
L'idée de tenter, que DDJ a en hébreu, est aussicommune à l'assyrien ; mais c'est un verbe différentdont nous connaissons le participe du paël maniési
1DJD, parles inscriptions de Sargon; le monarque senomme tentateur de ses ennemis.
Il est évident, d'après la loi générale des transfor-
mations , que l'arabe cgvi supposerait la forme assy-
rienne ne?j ; mais n'oublions pas que, pour cettemêmecombinaison de lettres, il se présente une irrégula-rité; le verbe porter se dit sûrement NtU en hébreu,«t Kun dans la langue de Babylone.
Le mot libitta est formé de libintu, comme man-J. As. Extrait n° 3. (i857.) 8
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datta est une défiguration de mandanta « tribut », et
comme l'inscription de Nakch-i-Roustam (1. i 7) atamaêissunut « tu les reconnaîtras »,
pour tumaêinsu-
nut; les racines sont pb, pJ, JDD. Le mot pb est com-mun à tous les idiomes de Sem, et indique l'argilenon cuite; encore aujourd'hui les Arabes nomment
(;jvJ la matière dont sont bâtis les soubassements duBirs-Nimroud. La langue assyrienne connaît beau-
coup de dérivés de cette racine, nous citons :
Kal. 1331?
1 " ils moulèrent des briques
».
pb «mouleur».
Shaphel. pb#K «je fis mouler ». (Inscript, des taur. 1. 65 :
XfDb pb^N «jefismoulerdesbriques».)
TlJab «brique».
pb Idem.
U^bi «oeuvres en briques».
Le monogramme pour libitti « brique crue » est
J%£:£z:, et il sert en même temps à exprimer et le
verbe pb , et une autre racine assyrienne rub « dis-
poser les briques, mesurer 1 ». Ainsi ce signe est
1 On comprend cet enchaînement d'idées, quand on se rappelleque la brique babylonienne représente la surface d'un pied carré.
Ainsi, Diodore de Sicile
parle, dans sa
description de
Babylone, de
trois centsbriques comme d'une mesure de longueur. Le mot n^7 seretrouve dans le mot ;pD «relèvement, quadrature». H paraît quecette racine n'est pas étrangère à l'hébreu J*j «mesure de capacité »,ni à l'arabe J.. «entrer », d'où <«-jL>l «insertion», et J.» «placecarrée ».
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expliqué par malga ubo, dans le syllabaire coté
K.197-
Qu'il me soit permis de faire ici une digressionqui, à la vérité, s'éloigne de notre sujet, mais qui serattache à ce monogramme; elle a de l'intérêt,parceque le caractère que nous discutons peut seul nousservir à fixer le commencement de l'année babylo-nienne; il nous apprend à assimiler les mois chal-déens à notre comput'des temps, et à comprendreainsi les noms de mois perses contenus dans l'ins-
cription de Bisoutoun.Je m'explique.Les dates des textes perses y sont traduites par les
mois babyloniens exprimés par des groupes idéo-
graphiques; le premier élément en est invariable-ment la lettre 5^F, dont les formes néo-assyrienneet scythique sont *jf et >-* 444^- Le caractère
babylonien lui-même'provient de
l'hiéroglyphe O
«soleil, jour», dont la forme archaïque est <\, et
dans laquelle on a inscrit le chiffre 3o.Les tablettes de Sardanapale donnent les expres-
sions pour les douze mois dans leur-suite. Nous ap- prenons ainsi que le perse Viyakhna correspondaitau douzième mois des Chaldéens, Anâmaka au
dixième, Athriyâdiya au neuvième, etc. Malheureuse-
ment, nous n'avons de pareilles données qu'au sujetde cinq mois, parce que la traduction assyrienne du
texte de Bisoutoun est dans un état très-incomplet,
quoiqu'elle suffise pour fixer, à peu près, la suite des
neuf noms de mois conservés par l'original perse.
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La première question est : quelle époque de notre
année correspond au commencement de l'année ba-
bylonienne? Nous avons un nom
perse, celui de Gar-
mapada « temps de la chaleur », dont l'équivalencechaldéenne aurait pu résoudre ce problème. Mais
c'est précisément dans les deux passages où le texte
perse cite ce mois, que la traduction assyrienne nous
fait défaut; et ainsi, il n'y a que le monogramme
figurant en haut qui puisse nous prouver que l'année
babylonienne, comme l'année civile des Juifs et des
Persans, commençait avec l'équinoxe du printemps.Le troisième mois est exprimé par **~~VySfr-fc—
« mois de la brique », et nous en trouvons l'expli-cation dans le cylindre de Sargon. Ce passage est
d'autant plus curieux, qu'il est unique, si nous en-
visageons le but qu'il se propose; l'inscription veut
indiquer pourquoi le troisième mois s'écrit par les
signes « mois » et « brique » : c'est donc une leçon dedéchiffrement qu'il donne. Nous supprimons seule-
ment les épithètes de Sin (1. 47 et 48) :
i - na. araA, si i - ran. (Irak. bi inIn même Siran, menseelevationis
Sin. '
sa. i - ha. si - tnat.Luni, queramensem in obedientia
Hf ÏÏ O<T- nu HIT- <MÈïï- HT 2TTÏÏ If-* A - nuv. BU. au. * NU - ruh.
Oannis Bcli-Dagonis et Nisrochi
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HT r>-H <y <ff. if ^n -0 ^y HT-* - - - . a - na. la - ba an.
(cognomen Nisrochi), oh fictionem
iibitti. i - bis. îr, au, bit.laterum ad construcndam urbem et domum,
na ~ bu u. sum - su.
MEH3EMLATERUM nominaverunt(homines) nomenejus :
t^ ^TT- *T- w=4 *=Mi - na. yum. 4P. J4P. — — — —
in dîe (? ? )
u - *aï - 6î - na. lub na aé su,fingijussi lateres
ejus.]tt •'•pMi bip uy nvcc? jNitf* po -pa mx p^s mx JN• n 1» jN.^pe? «3 N»b rnx mai ni? tfay irnb pb
? iDruab pbtf N
En français :
«Dans le mois de siran, de l'élévation du dieu
Sin, lequel mois, d'après l'instruction des dieux
Oannes, Bélus et ÎS'isroch est désigné par le nom dumois de la brique, parce qu'on y moule des briques
pour la construction de la ville et de la maison; le
jour..... je fis mouler des briques.»Le troisième mois du calendrier syriaque et arabe
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chrétien se nomme y5^_>j~»-, peut être identique à
l'assyrien p^xmK; c'est le même mois que les Juifs
nomment |T>D, nom qu'on pourrait rapprocher de po«argile». Il correspond donc à mai et à juin, et ces
deux mois sont justement ceux où les eaux de l'Eu-
phrate et du Tigre, accrues pendant mars et avril,commencent à baisser. L'état de la terre, abandonnée
par le fleuve, permet alors de mouler des briques
que l'on fait ensuite sécher par le soleil déjà ardent.
Cette époque
de l'année réunit les deuxavantagessignalés, et il n'y fait pas encore assez chaud pour
que la brique crue se fendille, ce qui arriverait si
on la faisait sécher en juillet ou en août.
C'est aussi vers le solstice d'été que le zodiaquemonte pour se rapprocher du zénith. Ainsi nous
avons la preuve que le troisième mois correspond à
mai et juin; donc l'année chaldéenne commence
avec l'équinoxe du printemps, et nous pouvons enfincomprendre le calendrier des anciens Perses.
Après cette digression, retournons à notre texte.
L'intérieur du bâtiment primitif était en briquescrues, les revêtements étaient en briques cuites ; cette
matière est exprimée par le mot agurrii^ix. En effet,
l'arabe^4-i, vocalisé comme le mot assyrien, in-
dique la même notion, comme nous l'avons vu
déjà. Nous lisons à chaque instant, dans l'Inscription de
Londres, la phrase in kupri u agurri, ce qui veut dire
(( en bitume et en briques ». Le mot agurri se trouve
aussi écrit par un groupe de monogrammes que nous
voudrions expliquer de la manière suivante :
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n«t "1LJ Bffil BftLIBNAT. AL. GVSUR. M.
« argilla similis? trabi (compfemonfum)agurr
Nous lisons aussi dans un syllabaire :
yjjf a - gur - ruvustus? latercoctilis
««uni nv.-aartfMf,yj/y - *a. fta - Ji'f - ti
id. qui operisconcanierati
4-r ïïv-^-!::^ty::^tySf. Xi4L - ta. na - fi - îi
id. qui pavimentorum?
Le terme suivant est tahlubti, d'une racine abri qui,en assyrien seul, a la signification que nous croyonsdevoir lui attribuer. L'acception première semble être
celle de «laminer », ensuite celle de « plaquer » ; c'estdans ce sens que nous retrouvons ce radical dans le
mot grec x»'^^ « acier ». La copie de l'Inscription-deLondres qui se trouve sur un fragment de baril de
terre cuite (voy. Rer Porter, t. II), remplace le motiwà'm'jysN «jé'plaquai», par le-terme uhallib abnx:
c'est la donnée la pliis iristrUfcftivë que nous possé-dions sur le sens de cette racine.
Le mot tahlubti Tiabnn se trouve dâVls des passages
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où il ne peut avoir que le sens de «revêtement».Ainsi nous le lisons dans les inscriptions de Nabucho-
donosor, qui exposent la
structure des portes de laville et du palais de Babylone ; il y est question destahlubtizabar «garnitures de fer», des portes cons-truites en bois de cèdre.
Les inscriptions assyriennes ont une expressiontrès-commune pour exprimer l'achèvement completd'un édifice ; c'est celle que voici :
ul - tu. us - si - su. a - di.ïnde a fuodamentïsejus usquead
tah - la - bi - sa.tegumentaejus.
itfiabnn ny ?#•>#« nbtf \ : - • - • \ : \
C'est cette phrase, très-fréquemment répétée, quim'a engagé à admettre l'existence d'une racine abn,tandis que je fus d'abord porté à grouper autour de
sjbn, i_xXi-, les termes dont nous nous occupons ;mais l'hébreu lui-même n'est pas aussi étranger àcette racine qu'on le croirait déprime abord. Le motabn « graisse » n'indique, selon nous, que la couver-
ture, l'enveloppe du corps, ou du moins il est pa-rent de ce verbe, qui veut dire «revêtir». L'idée de
«lait», dont l'expression sémitique dérive de cettemême racine, n'est qu'une notion secondaire, et dé-
veloppée de celle de graisse.
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Le mot suivant ne nous fera pas de difficulté. Up-tattir irans 1 est la 3e personne de l'iphtaal de "iras,
en hébreu «fendre, rompre», ins veut dire «la fis-sure »; de là la primogéniture s'appelle |tû3 ~iVB,fissiouteri. Et puisque le déjeuner romp le jeûne, la même
racinejJaà veut dire, en arabe, «déjeuner». Voilàun exemple bien clair et incontestable d'une modifi-cation , en apparence capitale, dans l'acception d'unemême racine.
Enassyrien,
le verbe ")tos désigne,
comme en hé-
breu, la fissure matérielle; cette notion est expri-mée par le signe »-g—TTT gir, ou par le monogramme
complexe >—l-J^^Zj^. Il sera maintenant oppor-tun de citer toute une phrase de l'inscription de
Sargon, trouvée à Nimroud, dans laquelle ce roi rend
compte de la restauration d'un bâtiment fondé par
Sardanapalelll. (Layard, pi. XXXIII, 1. 13 sqq.)
tSE^n ^y c M & ÉÏÏÏÏ Bf-I - na. yu - mi sa va. hekal.
In eo tempore paJatium
af <m ÉMT t^- BM-OT Miïf ft<dup ra ni. sa. * Kal - ha.
cnpressinum (quod) nrbis
Calach,
BHhy EC£* ^ HiïTT- Tf IM-
sa. Aiur - iddanna - palla. rubu. a - Uk.qnod Sardanapalus dominus, ingressus
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pa - ni
ya. i - na.
pa - na.
ante me antiquioretempore
af ^- s- BH- arm- s if ::&i - 6B - su. sa. bit. su - a - tu,
fecerat, cujusquedômus (ejusdem)
us - su - sa. ai, dan - na - nu. u - va.fundamentuin sine fortitudine{erat), atque
<^=£i- 3T MW È5I- ^ M HW-tVt. zu un - ni. afc - ka - n.
propter motus terra;
A& *MÏÏ< v t&<efc-v ^y 04.
Ai -
sir. sadi. ul. sur ^
su -
du.quitollunt montes, sine profunditate(erant)
^ïï EH If I- É£E ^M- Kïï ïï 5*=-is - fa a - sa. i - na. ra a di.
lapidesangulares: in tonitru
—f« —M*- -I Mf• M -H ÉSTT-*i ii. «amt. an - ha tu.
ex.inedio coeli, superbia
la - ti ru - ta. îl - M. v«anterior abîeral,
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^ MTÏÏ UT-fcïl tï= •+TR. BT-
si - bit -du. ip - pa - ùr. va.
trabs ejus fîssaerat.
IJB "ibn iai KbD-iOT'-'iDNtf nbatf 'Ois- baTi NI» NC ÏN
iopy iat ^bi? wtOqn bx itf#x Nnxtf nia» • tfasn tus tN
otaB 1»iDtoau/ •nb' 1 xmavb• - • : • • ' • • T V : -
« Dans ces temps (j'ai restauré) le palais de cyprèsdans la ville de Calah, que Sardanapale, le seigneur marchant au-devant de moi, avait construit avantce temps ; mais dont les fondations étaient sans so-lidité , et dont les soubassements étaient sans profon-deur, à cause des tremblements de terre qui soulèventles montagnes; par le tonnerre du ciel, l'ancienne
magnificence s'était éloignée, la poutre avait étéfendue. »
Le mot ippaiir')&*>'< est le niphal du même verbe
*)tos que nous trouvons à l'iphtaal ( avec la seconderadicale redoublée) dans l'inscription de Borsippa.Ici, comme souvent en assyrien et en arabe vulgaire,le masculin de la 3° personne est mis où une rédac-tion
plus sévère aurait
employé le féminin.
La suite naturelle des phénomènes signalés étaitl'éboulement de la terre qui formait le massif des
1 ni est l'infinitif du paël de pi, comme "JEnu; est l'infinitif du sliaphel de "Jtjn «creuser profondément, aifermir».
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tours de l'édifice superposées les unes aux autres. L'é-
tage constitué par cette tour est nommé kumma, qui
vient de la racine commune à toutes les langues sé-mitiques DDp, Dlp « être debout » ; il existe donc entre
le verbe et le dérivé assyriens la même connexion
que celle que nous apercevons dans les mots fran-
çais étage et latin stare.
Mais comme cet étage est principalement formé
par un massif, kummu est opposé au revêtement, et
acquiert dans ce cas la signification de massif; c'est
ce que le père de l'histoire désigne sous le nom de
avpyos alspsos, dans sa description de la tour de
Babylone.L'idée de l'élévation, qui est inhérente à la racine
aip ,rend très-naturelle la dérivation de la notion detour massive; aussi la langue de la Bible prend-elle le
verbe b"U « être grand », pour en former le mot blJD,
désignant l'idée de tour. Nous retrouvons le mêmemot plusieurs fois dans les inscriptions ; elles disent
que Nabuchodonosor bâtit sur les murs mêmes de
Babylone une tour pour y demeurer. (Inscriptionde Londres, col. 8, 1. 5Zi.)
£ ^ri- HW Hf <h S- 83 « •**i -
na. ri i -
si -
sa. ku am -
mu.In fastigioejus turremcompactant(molem)
ra - ba a. a na. su - ba at.magnant ad aedem
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l'or ru - ti - ya, t - na. fctt np - ri.mojestatismete in bitumine
<T- H- ÏÏ ^ÏÏ Hiï^T- ^T:T^
ar
att. a - gur - ri. sa - ki is.et lateribus cumopulentia
^5 si sa &i - pu us. va.
feci.
tfp» V«JO JOBS JK inno na»" JN xan xpp IWÎO JN5»B2?N
Les Ninivites, plus exacts que les Babyloniens,auraient écrit le mot * * > "* e=^^TTT »—^ kummu;mais nous savons déjà que les Chaldéens anciens,comme ceux de nos jours, adoucissent autant que
possible la
prononciation si dure du
p.Il ne nous reste à expliquer que les deux mots
issapik tilanis ttfibn "-JBEK Le premier terme est le
niphal "|B» « effundere, verser », qui est commun à
toutes les autres langues sémitiques. Nous connais-
sons encore d'autres formes de ce verbe, entre autres :
Rai. "3DtfN " je versai ».
Iphteal. "nBnîtfX Id.Iphtaal. "priW'N "je ûs verser».
Nomb. -!]32? «locus in quem effunditur».
Le mot tilanis est un adverbe en anis de til « col-
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fine », l'arabe Jo, l'hébreu kf) « colline » ; il signifie« en formant des collines ». Nous citons de la mêmeformation les adverbes suivants :
»J1DD " avec dextérité ? »
Ufalttf « avec force ».
»2Din « sur des tuiles ? »
De toutes les parties du discours, les adverbessont les plus difficiles à traduire, parce qu'ils expri-ment rarement une idée complètement indispensableà l'interprétation du sens en général ; cet obstacle se
présente pour les trois termes que nous venons de
citer, tandis que l'adverbe de notre texte est facile à
expliquer.Continuons :
VII.
ÏÏ >~ri si :==: <h ËW- •—«
^-A - na, î - bi si - sa. lil.Ad perficiendamcam dominos
rahù. Marduk.magnus Merodachns
ya -sa
at ka an -
ni. îi ib -
ba.incitavîtmthî cor:
ÏÏ era <wu en- -er- tpf t^ &« - sa ar sa. la. ï - ni. va.
loenmejus non amovi,
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la. u - na ak - ki ir.
non violavi
li - mi ia - sa.lapidemanguiaremejus.
Dans la première partie, il n'y a rien qui puissenous embarrasser; c'est le mot yasatkanni qui seul
présente des difficultés. Je le fais venir de nan, quise trouve une fois dans la Bible. La phrase pba'ib îan
[Deut. xxxm, 3) est ordinairement interprétée par:« ils se prosternent à tes pieds. » Il paraît que la ra-cine nan signifie d'abord «s'adresser à quelqu'un,inspecter », ensuite dans le paël, « diriger quel-qu'un», au shaphel «engager».
Le kal se trouve dans la phrase souvent répétée :
Mf & H-^f^ïï !3Eïï •«6^-
iittàt(?). ummaniya. al - ki i.ordines exercîtusmei inspexî.
: >anx -os» nmo• : - T-- \ T ; •
Nabuchodonosor dit des dieux (Inscr. de Londres,col. a, 1. 61 ) :
*= tgï 4 HT-fflff= S3 ^Ife ^1 ,H- pa al - hi is. yu - ta - ak - I:u - su.
In pîetate dîrexerunteum.
nefrarv tfnbs- \ • ! -
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Le même roi s'exprime ainsi dans l'inscription du baril de Bellino :
A - na. Marduk. i - lu. ba - ni - ya.Versus Merodachum deum genitoremmeum,
Ï*=Ï^[^SÏÏ- fflNssr^jrs pa al ht is. u - ta ah ku.
in pietate direxi (populummeum).: ipnx tfnbs ^a nbx ^-np jx
11 y a dans ce dernier passage un p, au lieu du a
qui se trouve même à Ninive; c'est pourquoi nous
avons considéré le a comme la véritable lettre duradical.
La forme i^an»'' est le shaphel, avec le suffixe du
régime de la i 10 personne «il m'a engagé».
Le mot asar ")$x « lieu » est un de ceux dont la
signification estle mieux établie. D'abord, il se trouveà Bisoutoun et y interprète le perse gâthu, ce qui est
le persan ol5 « place » ; mais ensuite nous connaissons
le chaldaïque "inx et l'arabe j5l, qui ont le mêmesens. L'hébreu "i»x n'y correspond pas exactement,et se confond en assyrien avec la racine "ie?\ Il a
la signification de «lieu et direction», qui s'est dé-
veloppée de la notion de lieu véritable «justesse», précisément comme du mot directas, qui a une signi-fication générale, se sont formés dritto et droit.
Le nom de l'Assyrie n'est pas venu du mot quinous occupe; il appartient à la racine hébraïque ")»\
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qui se retrouve dans l'arabe J-**J. Il veut dire le paysde la gauche, comme Iémen signifie pays de la droite;la Phénicie est
nommée, dans la
langue de Ninive,A harri « la terre du derrière », et neged ( Nedj d ) « celle
qui est devant», c'estl'Orient. On voit, par cette simpleexplication philologique, que le siège originaire desSémites a été dans l'Arabie.
Le mot ^ V *y- ini se transcrit inx, et je le
fais dériver de ini « mouvoir » ; la phrase constate
simplement le fait que le roi ne changea pas l'em-
placement de l'édifice, mais qu'il continua sur lesmêmes fondations. L'usage d e construire sur les ruinesd'anciens édifices s'est perpétué en Mésopotamie ; ilne s'y trouve guère une kubbet ou coupole de saint
qui ne soit pas bâtie sur un tnmulus antique.La fin du paragraphe nous explique encore plus
clairement cette idée; Nabuchodonosorn'attaqua pasles soubassements de l'ancien édifice. C'est cette ac-
ception de «base », de «pierre angulaire », que j'at-tribue au mot timin. Je rattache ce mot, en le trans-crivant pxn et \QD , à la racine px, qui veut dire« soutenir » ( dans tous les sens du mot français )« fonder », ensuite « être vrai ». Ainsi, de cette mêmeracine sont venus les termes qui, dans toutes les
langues sémitiques, désignent la vérité et la foi.
Cette même connexion d'idées se trouve aussi dansles langues indo-germaniques : le sanscrit <g^, le grecIIY® «savoir», sont identiques au latin FUD, quisignifie « fonder », et cette même racine est alliée au
grec ÏII0, d'où le grec isMis, fides «la foi».J. As. Extrait n° 3. (1857.) 9
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Le mot assyrien, du reste, n'est pas la seule ex-
pression architectonique venant de px ; l'artiste lui-
même se dit en hébreu J1DX et px, et maX y si-gnifie «la colonne». Notre terme timin ou timmin
n'est pas la base en général, mais semble être spé-cialement la pierre angulaire, et surtout celle sur
laquelle le fondateur de l'édifice faisait graver son
nom. Des centaines de passages où nous lisons ce mot,aucun ne s'oppose à cette explication ; mais elle nous
serait à peu près inconnue sans plusieurs endroits du
cylindre (prisme) de Tiglatpileser I, où ce roi metsur la même ligne le timin et les tablettes. Le mo-
narque parle de ses exploits, consignés dans les ins-
criptions (col. 8, 1. 43) :
*E= ^TT- t^S >-M 5: ïï T-- <!-©•i - na. dippi, au.
In tabalis et
A î= T- U: ÉHÏ- ML*T IM ÎM.tim - mi - ni - ya, al - tu ar.
lapidibusaugularibusmois scripsi.
: nûbx -oa™ 'sn ?x%: - T- • • • • '
Et ensuite (col. 8, 1. 63, 64) :
mzzs ^n x ÏÏ T- fcHï- <i^m-5a. dippiya. au.
Qui tabulasmeas et
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tint - mi - ni - ya, i - hab - bu u.
lapidesangularesmeos abscondunt
i - sa - pa nu.oblitoranlve.
Les manières d'écrire ce mot timin sont assez
nombreuses; on
trouve, abstraction
faite de la con-fusion presque constante de f* mi, et !- mi :
ti - mi in ti - mi in
^T 4 M^
Ç £> et >£> <t S>
ti im - mi in tim - mi in.
Nous avons déjà remarqué que le monogrammeexprimant cette idée est ^*T.
Le verbe unakkir "iaJX est le paël de *OJ « infester,se révolter»; il exprime, à Bisoutoun, le perse ha-
mithriya «rebelle». La racine est très-fréquente en
assyrien ; en voici quelques formes :
Rai. X'ian « elles se révoltèrent » (3"pers. féminin).T- -
-)03 «l'ennemi, le rebelle ».
pluriel na: et rmai
Iphteal. -ojv «il se révolta» (pour lanj-1)-
9-
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Paël. 133X «j'attaquai».
13JD «attaquant».- - \
Iphtaal. -)3fii «il poussa à la rébellion» (pour nsnji)-
Je veux citer, comme passage parallèle, celui-ci
de Sargon :
mu - nafe - kart ip - sit. ha - ti - ya.Infestant opéra mannsmeaï.
pnp nttfav na^D
Le roi commence maintenant le récit de la re-
construction de l'édifice, où il débuta, comme tous
les rois assyriens, par le choix d'un jour heureux.
VIII.
ÊË ^-y. af. gw ^H -^ E >~M-/ - na. arah. sa al - mu. i - na.In mense pacis, Jn
^y ^y. ::s^. ::HCI~
ÊM H-
yum. ma(/ar, ïi - oi it - ti.
die fausto, argillam
H © ç
enr- <MÊ- ÏÏ ^Tf HTM-
&a um - »i - sa. au. a - gur - ri.molisînteriorïaejus et laterescoctiles
(a ah la ub - ti - sa. a& - ta a - (i.
tegumentorumejus portîcubus
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i i& - si ir. va, mi - ki id -
perforavi» clivos
^:y BU- tffc tsr -ÏÏ:: a er-fa - sa» u us zi îz. va.
ejus renovavi;
<y-^ ^ ^ c Ï̂Ï- ^ ^ri
si - ti ir. su - mî - ya. i - na.
scripturam nominismei in
fti - tir - ri. ab - ta a ti - sa.
zophoris porticuum
a. - fta un. posui.
Personne ne s'étonnera de l'extrême difficulté quenous offre ce passage, non pas à cause des formes,car il n'y. a presque pas d'obscurité philologique;mais le grand obstacle réside tout entier dans la ma-
tière elle-même. N'oublions pas quelles controverses
ont été soulevées au sujet des descriptions des templesde Moïse et deSalomon, souvenons-nous que par-fois les termes hébraïques ne sont pas encore ex-
pliqués; et cependant nous connaissons infiniment
mieux l'idiome de la Palestine que celui de l'Assyrie.Il s'agit, dans ce paragraphe, de l'achèvement de
l'édifice à l'extérieur ; le roi parle des rampes qu'il fit
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restaurer, et des galeries qui décoraient les façadesdes étages. Ensuite, il mentionne les inscriptions de
la frise, qui devaient faire connaître son nom à la postérité.
Le commencement est assez clair. Le mot salmu
xobty n'est pas le nom d'un mois, mais seulement le
terme cab» «paix, bonheur», ainsi queyam magar veut dire dies faustas. Nous avons la preuve certaine
de notre lecture par le syllabaire K, 197, qui donne
pour
**"** .— * deux valeurs :
^ HT MÎT* -
SI ma - ga - ravfortnnare.*)^Q*
^ÉÏÏT* ïïid.
^ïï
Mrn£ ÏÏid.
Sur l'autre face de la même tablette, on lit :
^ÉÏÏT* *^Mïï=« - mu a
aaditio. J?Q».
Nous avons déjà parlé du signe idéographique si-
gnifiant mois, et qui, en assyrien, se prononçaitnnx, l'hébreu m\
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Il ne sera pas superflu de publier à cette occasionles monogrammes des mois tels qu'ils se trouvent
dans les calendriers] : les voici dans leur suite :
MONOGRAMMES.CORRESPONDANTSPERSES.
i. ^Elf ^I^n~ Bâgayâdis. Mars-Avril.Menaisinitiï,
a. *<+tf E^^-* Thuravâhara. Avril-Mai.
Mensistauri.
3. *^t Tt»-£= Mai-Juin.
Mensislateris.
4- »"*^f »^y Juin-Juillet.Mensismanus.
5. ^+tf Ë^^T Garmapada. Juillet-Août.
Monsisîgnis.
6- ^***f iE=Ll Août-Septembre.Mensisarcis.
7- j** 4] ^f^iy Adutanna. Septembre-Octobre.Menaisaggeris.
8. >-**<y *^p^~y *Thaïgarcis. Octobre-Novembre.
Mensisfundationis.
9- »"**} t-^- *
Athriyâdiya. Novembre-Décembre.Mensisnubis.
1Voyez, par exemple, K, 32, dans la collection photographique,n* 20.
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MONOGRAMMES.CORRESPONDANTSPERSES.
10. ^-«^y ^ > ) Anâmaka. Décembre-Janvier.Mensisimbris.
1 *• >f***y ^—I— Varkazana. Janvier-Février.Mensisagrimensionis.
12. *«*J MA 'Viyakhna. Février-Mars.Mensisfinis.
Les cinq mois désignés par un astérisque sont lesseuls dont nous sachions les correspondants baby-loniens par le texte de Bisoutoun.
Quel était le mois heureux dont parlent si sou-vent les inscriptions? C'est difficile à savoir; il y a
pourtant des raisons assez plausibles pour admettre
que c'était le dernier. Le mot obu?
indique aussi la
fin, et justement la coïncidence des deux notions quilui sont attribuées pourrait donner un poids à cette
opinion que, du reste, je n'ai pas la prétention decroire irrévocable.
La difficulté réelle de ce paragraphe réside dansles mots aptâti, iksir et kitirri. D'où faire venir ce
premier mot? Comment le transcrire?
Nous avons bien un mot talmudique xnDX, qui in-dique une construction plaquée vers une autre, et jeserais enclin à le rapprocher du terme assyrien. Mal-heureusement on n'est pas toujours sûr de l'originesémitique des termes techniques employés dans le
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langage du ïalmud, et il faut prendre garde de re-
garder comme appartenant aux idiomes de Sem ce
qui n'est qu'un mot grec défiguré. Quelquefois cepen-dant, et cela pourrait être le cas ici, des mots d'unautre dialecte sémitique ont été adoptés par cetidiome
moderne, où ils se trouvent alors sous une forme
presque méconnaissable. Nous croyons en effet à l'i-dentité du mot xnDX et de aptati, seulement le mot
assyrien se rapporte, selon nous, aux racines aai? etnay. En hébreu, nous lisons un mot architectoniquetrès-obscur : ai?, que quelques exégètes interprètent
par toit de portique; d'autres par les degrés qui mè-nent à une telle construction ; d'autres encore le tra-duisent par poutre. C'est assez dire que le sens n'enest pas extrêmement clair.
Je transcris le mot assyrien nnai?, et j'y reconnaisdes arcades, soutenues par des colonnes en bois ou
en briques, comme on en voit encore à Bagdad.Ces arcades n'étaient pas en saillie sur le massif des
tours 1, elles rentraient, comme celles des cons-tructions italiennes. Elles entamaient ainsi le re-
vêtement et le massif, ce qui est exprimé pittores-quement par le mot iksir ")#ax «je rompis, je perçai ».La langue allemande rendrait cette idée, beaucoupmieux que ne le pourrait le français, par le verbe
durchbrechen :1 Une rampe tout à fait extérieure et circulaire, comme on se
l'est figurée ordinairement autour de la tour de Babel, est inadmis-sible. On oublie que, dans ce cas, chacun des huit étages aurait né-cessairement dû se composer d'un cône ou d'une pyramide tronquée,ce qui n'a pu avoir lieu.
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Die Rohziegel der Massive und die Brennziegel der
Bekleidung darchbrach ich mit Arkaden.
Ces arcades étaient, selon nous, horizontales sur le côté du nord-est; elles montaient en rampe sousun angle d'à peu près 19 degrés, c'est-à-dire une
élévation de om,33 par mètre, au côté sud-est, au-tant au côté sud-ouest, et enfin, après une montée
égale au côté nord-ouest, l'arcade atteignait la plate-forme sur laquelle s'élevait la tour supérieure.
Cette rampe se nomme mikidti xmpi?D, de ipi?
torquere; le mot dérivé signifie littéralement via tor-tilis. Cette idée de tordre, être tordu, est commune
à beaucoup de racines commençant par pi?; nouscitons bps?, ©pi?, *|ps?, *-Àxft.
La même notion est exprimée, selon nous, par le mot zahal bm, que nous avons traduit plus haut
dans le passage cité de l'Inscription de Londres
(col. 3, 1. 5g). La racine bnt veut dire «marcher craintivement, lentement, ramper», d'où les mots
dérivés bnî «serpent», et J«»»j «la planète de Sa-
turne », ensuite l'assyrien bnî, parfaitement analogueau français rampe.
Parmi les verbes très-difficiles à classer, sous le
point de vue de leur valeur grammaticale, est le mot
usziz ; asziza, uusziz. Il n'y a rien qui répugne plus
à l'oreille des Sémites que cette suite immédiated'un u? et d'un î. Dans ce cas spécial pourtant, il n'ya pas à hésiter, parce que, dans des passages paral-lèles, nous trouvons le mot ^ jEÏÏ 1*~~]] *—*]"*sizuzuti « renouvellement, renforcement ». Il se pour-
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rait que la forme usziz, ne fût qu'une altération
de usiziz ns?ttfx, le shaphei de ni? «fortifier»; et
quelque anomale que soit cette élision du s?, elleest cependant rendue vraisemblable par la forme,
{-yyy— ^ >~|T^t5 fnT usiziz, ÏÏS?Ï?*N,qui se trouve
souvent dans les inscriptions archéologiques de Ni-
nive. (Cf. Inscription modèle de Sardanapale III,1. 59.) On trouve aussi l'infinitif du shaphei ^=Y
5^fy —yy^ suzuzi, ns?tf (Layard,pl. XL,1. i5).
Nous sommes assez heureux pour n'avoir pas dedoutes sur la signification de ce mot; car nous avons,à ce sujet, une indication directe dans la traduction
assyrienne de Bisoutoun. Deux fois nous lisons (1. 2 5,
26) les mots ultakan ziz, pour exprimer «j'ai réta-
bli». Voici le passage de la ligne 26, qui traduit le
perse adam kâram gâthavâ avâçtâyam «j'ai remis l'état
à sa place » :
| g. ^ — — -. 0= -TWI *£«
Anaku, u - kum. in. as - ri - su. ni -
Ego popnilira in locosuo col-
^y >-:=• -ÏÏ:: MT-ta - kan. %i iz.
locavi denuo.
•n îanbx ie?"iç?x ]x op? iasx
La racine dont nous parlons est étrangère à unmot. assyi'ien d'une singulière composition m , dont
la signification semble être «terrifier», et, parmi
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d'autres, nous citons l'iphtaal izzazzuzu 1NP (cailloude Michaux, col. 2, 1. 9).
Notre texte paraît avoir, dans les deux exemplaires,iszis; mais le dernier ^*[J is serait sûrement une faute
pour £d[ iz, que donne aussi l'Inscription de Londres.La phrase suivante parle de la légende que Na-
buchodonosor fit mettre dans les frises des arcades.
C'est ainsi que j e comprends le sens du passage ; car
je ne crois pas que le monarque ait voulu parler icides barils eux-mêmes, quoique le fait de faire parler l'inscription d'elle-même ne soit pas sans exemple.Mais cela se voit surtout dans lés pièces mises dansles fondations, telles que les tablettes en métaux di-
vers trouvés à Khorsabad.
L'argument principal pour mon opinion réside
dans le mot kitirri, dans lequel je reconnais la ra-cine "ina « ceindre, couronner». On sait que le mot
mna s'emploie dans la description du temple salo-monien pour désigner les chapiteaux des colonnes.La forme "nna n'est pas le même mot et n'a pas le
même sens; elle indique bien ce qui couronne la
colonne, mais elle y joint la signification de ceinture;c'est la frise, le seul endroit où l'on puisse mettre
une inscription.C'est au-dessus des arcades que se trouvait la lé-
gende qui, certainement, était exécutée en briquesvernissées. Nous avons trouvé au Rasr une assez
grande quantité de fragments de caractères cunéi-
formes, mais rarement une lettre entièrement con-
servée ; ils étaient d'une grande dimension, ordinai-
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rement de 7 centimètres de hauteur. Les lettres quenous avons découvertes étaient toutes en émail blancsur fond
bleu; apparemment elles étaient destinéesà être vues d'assez loin.Le mot sitir lEîtf vient du verbe "NO©« écrire » ; la
racine se trouve en arabe et en hébreu, et, au sur-
plus, elle traduit à Van et à Bisoutoun le perse ni-
pistanaiy, qui est le persan ^js-û^i «écrire». Ce motsitir ne semble pas être l'infinitif du verbe que nousconnaissons par les deux inscriptions citées tout à
l'heure, et qui est satar "ilOE?";mais, selon nous, ilrend phonétiquement le groupe ^pr^F >~~-f~] t^T ïïTAK. NA. 'AK. A. qui traduit le perse dipi «table,
inscription». Ce même sitir, du reste, se trouve sur un syllabaire, comme une des quatre transcriptions
phonétiques que ce document fournit de ce groupe.Au lieu de ce dernier, on trouve à Van ^[>^T; s'il
est permis
d'attribuer àJ,
ordinairement 511, la va-leur de tir, le mot assyrien de Van se prononceraaussi sitir. Nous avons, il est vrai, déjà la lettre
^yyyf - T1* Permute avec /È=\ *
TT~ di ir, et dont
la valeur est dir; elle remplace aussi ces deux ca-
ractères pour exprimer ti ir, tir, parce que la lettre
/p=\ exprime les deux sons rapprochés de di et ti.
Mais alors il se pourrait que le signe J rendît spé-cialement le son tir.
Nous comparons, parmi beaucoup de passages,le suivant, qui est pris dans le baril de Sennachérib,dit de Bellino (Layard, pi. LXIII, 1. 27) :
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t^3 ^n ^ ïï- Mïï= ^ BH HT-5ifir. u si Sis. va.
Tabulant faciendamcurarii
-ffifr *=E H& 1Ê «^n -y- ^Jyy-ï» i - tau, ki - 3ÙZ - ti. katï.
magnituainem proeda? manuum
HT-^tn^ïïf-
Ef= ^^=-ri^^.sa. tli - su un. â« - tak - ka nu.
qaam supracos feci,
tHr^m-sni- Miïï=v EE^ÏÏÏÏ &« - riz u» - iu. u sa as - tir. va.
in eam . scribendamcuravi:
in, ftir - 6i. ir. u£ - tiJ.in medio nrbis erext(eam).
iBhx jsntfx ]itfibs?2? '•np xrntfa xrvb • tf3s?#x ntttf
bnbx is? anp ÎX oûtfttfx
La version de sumiya par « mon nom » est on ne
peut plus prouvée ; d'abord DE?"veut dire nom en chal-
daïque; il est identique avec l'hébreu DE?, avec l'arabe
fwî; ensuite le mot assyrien traduit le perse nâma« nom ». L'idée de « nom » est représentée par le mo-
nogramme *-^<S dont la valeur syllabique est mu.
Cette même lettre exprime aussi les verbes pj « don-
ner » et "iaï « commémorer, se souvenir », et par un
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enchaînement d'idées parfaitement naturel, la no-
tion de l'année.
Les mots sitir, jusqu'à askun, manquent dans l'undes exemplaires que j'ai eus sous les yeux.
IX.
A - na. î hi si - sa. au.Ad conficiendameam et (ad)
a: El *# -ÏÏJ £f <v m- ss SST-ni - ta u. ri î - si - sa. #a - ta.
elevandum caputejus manum
as - su um. ki - ma. la - bi - ri im.extcndi: sicut anfea
-HT- 53 <« <T- 3T- b ^ S- BI-inak. ï - « - si is. a6 - ni - su. «a.
fuerat, (ita) fundavï, cxstruxieam:
^ m H3T- ^T *=£!• ci: B "Hfci - ma. . sa. J1""- ni - fo - ti.
sicut die pristino(fuerat),
t# <a: -H ÏÏ- -TU 53 Ê=T:T ÏÏ ËCT-u - uZ - ïa a. ri ï - sa a - sa.
(ita) elevavi caputejus.
Il n'y a pas de difficultés dans la phrase. Le verbe
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assum D#x vient de DIE? «mettre, émeltre». Nous
avons vu déjà que quelquefois le ti? de l'hébreu et
du chaldaïque se change en E? en assyrien, contraire-ment à la règle qui nous enseigne la permutation duE? et du D dans la langue de Ninive, comme elle a
lieu en syriaque. Il est possible que, dans l'origine,le E? et le E? de l'hébreu aient été identiques, et quela distinction que la ponctuation y a introduitene soit
que l'effet d'une prononciation plus moderne. Je ne
crois pas, contrairement à quelques grammairiens,
que jamais il ait existé, dans ces temps postérieurs,une différence entre le E? et le D.
Les deux termes ïbisisa et ullû sont des infinitifs :
l'un, XE?E?as?, est celui du kal, avec le suffixe de lar • • •
3epers.féminine; l'autre, ibs?, celui du paël de nbl?.
On sait que l'infinitif du paël se forme bs?D; nous
citons, parmi beaucoup d'exemples : jn, "IDS, pcn ,
abE7, dont les impératifs correspondants seraient pi,im, ptri, chp.
Les deux phrases suivantes ne se trouvent pas sur le baril qui seul nous fournit la fin du dernier pa-
ragraphe; mais l'ensemble en est tellement impor-tant, qu'il faut voir dans cette omission une des
nombreuses inadvertances dont les textes assyriens
nous montrent des exemples.Le sens du passage est clair. Nabuchôdonosor se glorifie d'avoir reconstruit l'édifice tel qu'il avait
été dans les temps très-reculés. Comment pouvait-ilavoir une notion de l'état du temple dans ces anti-
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ques époques ? Voilà ce que nous ignorons ; probable-ment une tradition conservée parmi les Chaldéensl'aura guidé dans son oeuvre.
Le mot labirim onas?b veut dire « auparavant », etvient du mot si connu des langues sémitiques las?
«passer». Le terme est intéressant, parce qu'il offreun des cas très-rares de la conservation de la lettreservile b, qui, généralement, a dû céder en assyrienà JX. Nous avons encore dans le dialecte babylo-nien des Achéménides, influencé déjà par l'hébreu
et l'araméen, lapani ijsb « devant ».Il est curieux que cette expression o"ns?b se ren-
contre, au sujet de la mimmation, avec l'hébreu
Dltaa, qui, certainement, a son origine dans la ra-cine mta «être nouveau», d'où vient aussi ontD «pasencore». DIB a la même signification; et Dîna veutdire littéralement « dans le temps nouveau », c'est-à-
dire «jadis».
Quoique les deux lettres »— ^jj ne nuisent pasà la lucidité du sens, elles présentent cependant des
difficultés. Le trait horizontal a les valeurs syllabi-
ques de as, dil et rav, ensuite il exprime la prépo-sition ina « dans ». En outre, il semble exprimer le
verbe m.n «être», et surtout le niphal rnns, qui se
trouve également en hébreu, avec la signification
de «avoirété, n'être pas, cesser». Je croirais
volon-tiers que le simple trait — exprime la forme verbale
inah, qu'on trouve souvent dans les passages ayantrapport aux temples détruits, par exemple dans le
prisme historique de Tiglatpileser Ier (col. 7).J. As. Extrait n° 3. (1857.) I0
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m h ::T- -^ i-- 5=;^ÏÏ IM- &64i. sani. i7 - iïft. va.
DCXLI. anni praîteriero,
^^-T^-ÏÏI-i - na '
fnere.•nns-> -fi] iw xiàin
Le caractère. >~ devrait donc être transcrit nns\ et
être regardé comme un niphal anomal de HTI, avecle S conservé. Cette opinion acquiert de la vraisem-
blance par
le fait que
le^T va, qui,
comme nous
avons vu, finit les phrases et ne se met qu'après les
formes verbales (s^l n'exprime pas le verbe subs-
tantif), se trouve souvent seul dans la même lo-
cution, sans être précédé du clou horizontal.
La syllabe ma ou va, qui peut-être a quelque
rapport avec la syllabe ID des textes poétiques de la
Bible, a fréquemment un u devant elle ; nous avons
ainsi le masculin irrégulier lE^sax pour XE'^sax •La dernière phrase de ce paragraphe est très-claire.
Le motxoa s'emploie comme l'hébreu iDa, pour toutes
sortes de comparaisons, par exemple "OUXDa « comme
des poissons », nasm xca « comme du khesbet ». Il
rend aussi le perse avathâ «ainsi». Nous citons un
beau passage de Sardanapale V, dans lequel ce roi
dit de lui-même :
v. -T A- -T Efcf i- :niË. <Èy &Sa. Nabu. ilu. tas - mi - tuv. ki - ma.
Quem Nebo, deus instructions>, sicut1 Ou «quem Nebo et dea instructionis sicut pater et mater educa-
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J¥ S <• "SOT C-ÉE E£ *v-1-a - bi. u. am - mi, i - rah - bu - su. pater et mater educavït.
ottfte'v XDXI xax XDa xns>DEfn nbx USE?La combinaison EJxraa est usitée souvent devant
des verbes et des phrases où il faut, comme ici, sup-
pléer le verbe substantif. Le sens est : « comme celaavait été dans le temps antérieur, ainsi j'en ai élevéle faîte. »
Le mot ullut vient probablement de nbs? «mon-
ter»; cependant cela n'est pas sûr, car dans les ins-criptions trilingues, ulla, ulli, ullut et ullit, est em-
ployé comme un démonstratif qui rend le perse ava
«celui-là», et il est rapproché de nbx, pbx, uiJjiJj!,
qui ont le même sens. Dans le cas où l'assyrien ullut
que nous lisons ici serait identique avec le ullut des
textes achéméniens, le passage se transcrirait nbx or>,et se traduirait
par « dans ce
jour-là ». Nous faisons
observer que le perse haca paruviyata « depuis l'anti-
quité » est rendu à Bisoutoun (1.3 ), par ^Ëdfa: "*Ë=T.
•4Èr£[3 *~Ë=y u^u a^u- M. Rawlinson compare ce
terme à une locution très-commune dans les textes;mais le savant anglais dit lui-même que le.passage(1. 3) est mutilé; un terme analogue (1. 18) où il voit
£T "*"%—4, doit probablement être lu ^y. **i»—
yum ruhuk pm UV 1.
runt. i>Et j'ai maintenant acquis la preuve que cette interprétation,que j'avais admise d'abord, est la seule vraie.
1 Voyez Layard, pi. LXXXV, 1. 16, et pi. LXXXVI, 1. 18. Ceterme rend également la locution perse citée ci-dessus.
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Les deux passages de l'inscription de Bisoutounne prouvent donc ni pour ni contre cette dernière
interprétation.La partie essentielle de l'inscription finit ici; ce
qui suit est l'épilogue, une prière adressée aux dieux
Nebo et Mérodach, de bénir et de protéger le mo-
narque.x.
HT -nr « ter-noer-^
s Ç*T-X
Na -
bi - au. hablu. ki i - nuv. Neho filius suimetipsius,
M] g^ sur ^J «r- «ST E *TU-s'u u& - ka al - luv. si i - ri.
intelligenlia suprema,
<h EWT B na. ^y ^ar 5:u-si il ïu (a, na ra am,
dominator exaltans
Hf <=: *T- HF M :: ::er *p= ÏÏ •
Marduk. t ip si - tu u - a.Merodaclium, opcribusmeis
ÏÏ ^TT- m c HHK ~T<ff^^ïï-a - na. da - mi ik - ti. ha - di is.
ad auctoritatem( conservandam) omnino
na ap U is. va.favc.
Les termes hablukinav y;PD tfban doivent être ren-
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dus par «le fils de lui-même «.Nous nous sommes déjàexpliqué sur le rapport qui existe entre les idées d'être
et de même, exprimées toutes deux par le verbe pa.A ces deux idées se rattache l'acception d'éternité,
qui est inhérente à la notion de l'être.Dans notre passage, le sens lai-même est assuré
par une variante d'épithète, variante qui se rencontreaussi souvent que la phrase de notre texte ; elle est
(voy. par exemple, Inscr. de Londres, col. 1,1. 33) :
A - bi il - su. ki i - nnu.Gignenssemet ipsum.
xs->a iE?ban\ • : • -
Nebo est le dieu de l'intelligence qui, d'après la belle idée des Chaldéens, s'engendre par elle-même ;c'est la divine sagesse qui, sans avoir créé le monde,
en conserve les lois immuables. Ce Dieu surveilleles légions du ciel et de la terre, et il règle l'ordreétabli sur la terre; car c'est de sa main que les roistiennent leur sceptre et leur supériorité.
Des deux textes, l'un écrit le mot fils par le mo-
nogramme, l'autre en toutes lettres ££zy ySf£: abluv.
Le terme éukkallu slru est une épithète constante
de Nebo. Nous transcrivons l'expression XTS xbao,et nous la comparons à la racine sémitique ban, bat?
«être intelligent1». Par une suite bizarre d'enchaî-
1 Au reste, éukkallu, pourrait n'être pas sémitique, et rendre unmottouranien signifiant roi, allié au scythique SKOAÔTCH,d'Hérodote.
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nements d'idées qui, du reste, est loin d'être isolée
dans les idiomes de Sem, cette racine signifie, en
chaldaïque et en hébreu même ( car le D et le E? ysont identiques), et sagesse et folie. La forme assy-rienne dérive du paël, et rappelle le chaldaïque btàE?; Dans l'arabe, la seconde forme, qui correspond
au paël, implique seule l'idée de la conception, for-
mation , création ; nous rappelons J&JZ et J^Cùi'.
Le mot sukkallu se trouve aussi écrityffy fr—TT^p
J^-],êak-kal-lu,et nous remarquons que la lettreyffT
a ici, probablement par anomalie, la valeur de éuk. La
syllabe éuk est rendue par ^ dans les syllabaires,tandis que ym n'est ordinairement employé que
pour les combinaisons suivantes :
su ixk1, su uk, zu vk.
Le monogramme usité pour éukkallu est fr=TT|-^,
l'archaïque fc—I | , dont les valeurs syllabiques sont
luh et rih. La valeur idéographique est constatée par le syllabaire K. 6 2, et confirmée parle passage col. IV,1.18 de
l'Inscription de Londres
(voy. p. 15
5) où, dans
cette même phrase, le monogramme est employé.
L'épithète sitlatu est le nomen actoris de l'iphtaal,
d'après la forme bs?ns, et se transcrit obnttf; nous
avons déjà rattaché à la même formation, et "Hns*1 Eu K. 62, Le mot est clairement écrit sukkallu.
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et ipns (Bis. 1. 8). Nous n'avons pas besoin de citer
les langues sémitiques pour prouver la signification
de tabE? ; tout le monde connaît l'expression qui dé-signe la royauté musulmane et arabe. Dans l'inscrip-tion de Nakch-i-Roustam se rencontrent les termes
persan sLïal et arabe yUaL*. Le mot iranien pro-vient du perse pâtikhsaya, de pati-klisi, qu'on lit dans
l'inscription sépulcrale de Darius Ier. La phrase :
adamsâm patiyakhsaiy est traduite par l'assyrien :
-. OU î ^- Y «=£1 EH- HCC-In. ili - su - nu. sa al - ta. ibus.
De iis imperîum exercebam.:E>as?x xobtf |E/ibs? |x
Le mot sultan se trouve en assyrien (Botta,
pi. GXLV, 2 1.1) ; il y est, chose étrange, appliquéau Pharaon Sebech, adversaire de Sargon; on y lit :
Sab ' i.. x sil - tan - na.Sebechus imperator
V -^ T>BE HiïJ-X JVf tt - su - ri.
/Egypti.istD xasabE?" inaE?
Nebo est nommé naram Marduk, celui qui exalteMérodach, et prié de faire prospérer les oeuvres de
Nabuchodonosor. La dernière phrase de ce para-
graphe nécessite des éclaircissements, à cause des
deux mots obscurs damikti et naplis.
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Quant à ce dernier mot, le baril du temple deMy-iitta nous démontre que c'est un impératif du niphal
au masculin; car, dans le document cité, le roi s'a-dresse à la déesse par naplisi 'Dbss, la même forme
au féminin. L'exemplaire de M. le duc de Luynes,le seul qui soit bien conservé, nous rend le servicede faciliter l'analyse grammaticale de naplis,et de rec-
tifier ainsi une première opinion, d'après laquellenous y voyions la iie personne du pluriel de ybs.
Le verbe Dbs signifie « peser » : donc le niphal veut
dire «être pesé», et ensuite «être propice». La no-tion passe par les transitions de «être juste, être
modéré ». Remarquons ici que l'allemand présenteexactement la même manière de s'exprimer : wiegenveut dire « peser », et geivogen sein « être pesé » si-
gnifie « être favorable ».
Ainsi, le niphal de Dbs acquiert la signification
active de protéger, ayant à l'accusatif le régime quiest, dans ce cas-ci, ipsitûa iin^as? «mes oeuvres».
Nous devons dire que ^TT iT Tf se met souvent pour
fc|l! 1 E^~ïï' combinaison qui répugnait à l'oreille
assyrienne.Damikti npDT est encore plus difficile que obss,
et l'incertitude que l'on peut avoir sur la véritable
signification de pDl est d'autant plus singulière, quela racine, essentiellement assyrienne, se trouve dans
les inscriptions trilingues.Dans le préambule des inscriptions perses, il est
dit qu'Ormuzd a donné aux hommes la siyâtis, et ce
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terme perse est traduit par un mot assyrien, dumku,écrit, ou en caractères
syllabiques, ou
souvent*~*yË^/pA TUM. KL L'inscription de Hamadan, seule,
interprète le mot iranien par gabbi nuhsu, XEfm iaj,ce qui peut se traduire par « paroles de la prédic-tion, révélation».
Si le sens du mot siyâtis était aussi clair qu'il est
obscur, on pourrait trancher la question. Malheu-
reusement , aucune conjecture (y compris la mienne,qui le traduit par supériorité, en le rattachant à la ra-
cine khsi, sanscrit f% kshi, dominari), n'a jusqu'ici puêtre regardée comme une explication sur laquelle on
ne revient pas. Je crois cependant que la meilleure est
encore celle que j'ai proposée, quoique j'aie penchéà voir dans siyâtis une forme plus primitive du sanscrit
<piii(ri«enunciatio, éclaircissement»; et il paraît cer-
tain que ce mot siyâtis est la source du persan à'Lî« lumière ». et «joie ».
Les notions de supériorité et de volonté se tiennentde près, et il est clair que ce sens prévaut pour le mot
ppi. Nous citons une phrase de Nabuchodonosor
(Inscription de Londres, col. I, sub fine) :
Ki - ma. du am - ku - ka, bi - ïu.Sicut(est) voluntastua, domine.
•xbs?a -npm xoa
La philologie comparée porte peu de secours dans
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ce cas spécial. Nous en rapprochons l'arabe ^a « in-
sérer, adapter»; cette idée est assez voisine de l'idée
générale qui prévaut dans le terme assyrien. Rappe-lons ici que, du mot allemand/a^erc «joindre », vien-
nentfigung « destinée divine » ,fug « droit », befugniss« autorité morale pour faire quelque chose », et quela racine germanique est étymologiquement iden-
tique au radical latin pac, d'où paciscor,pactum, pax.Le mot dumuk pDT diffère, quant à sa significa-
tion, de
inpDT, auquel s'applique fort bien
l'acceptionde «force, puissance, autorité». Celle de npDT s'ap- plique aussi à des oeuvres de constructions puissantes.Le dieu Lunus est qualifié dans l'Inscription, deLondres (col. IV, 1. 61 sq.) : nas sadda damïktiya, E>s
inpDT X122 «qui soutient le côté de mon autorité»,tandis qu'il est nommé dans la même colonne (1. 2 5)mudammïk idatiya, qui doit se transcrire Ttî?T pEID
« qui m'inspire mes sentences ».Bref, nous nous arrêtons à la signification de puis-
sance morale pour damikti. C'est l'autorité, tandis quela puissance matérielle est rendue par nui, nm.
Le mot hadis est un adverbe et doit se transcrire
E*~n ; il appartient à la racine inx « un », et signifie,selon nous «uniformément, complètement, tout à
fait ». Le motassyrien
kadis serapproche
de la forme
chaldaïque in; la racine commune aux autres idiomes
sémitiques ne s'est conservée que dans ce mot, car
le chiffre an se dit jnEJi?. Ce dernier fait semblerait
anomal, s'il ne donnait pas tout d'un coup, et d'une
manière entièrement incontestable, l'explication du
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nombre hébraïque onze. Dans le mot "iE?s?_inE?s? seul
est conservé l'ancien nom. de nombre jnE>s?,
et ladécouverte de l'assyrien écarte ainsi toutes les étymo-logies qui, plus étranges les unes que les autres,s'étaient formées à ce sujet.
Cet exemple montrera jusqu'à l'évidence qu'uneracine, quoiqu'elle ne se trouve qu'en assyrien, n'en
appartient pas moins au fond qui, dans le principe,était commun aux Sémites.
Le sens de cette dernière phrase est donc :« Sois en tous points favorable à mes oeuvres, pour
que je conserve mon autorité ».
Dans toutes les inscriptions, certaines prières sontadressées aux dieux; celle-ci convient à Nebo, qui
repose dans la tour, comme nous l'avons vu plus haut.
Il avait aussi un temple à Babylone, et nous ne pou-vons nous empêcher de citer un beau passage de l'Ins-
cription de Londres (col. IV, 1. 18 5^.), qui a traità cette construction.
A - na. Nabu. sukkallu. si i - ri.Deo Nebo, inlclHgentirc supremoe,
sa. i - din - nav. harat.qui transfert sccplrum
i - sur - U. justitiiB
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a.. ÏÏ ,-n- «= :^ O-É=M.a - na. pa - fra - ûfat).
ad admïnistrandam
^y=y s^y Bf^r Ég=r c-Aa ai - da. at - mi.
sedem? hominis,
«. ^y.yfc, MÏ 0. :>! Bf. r^T M-Jit. Harai - t'Iam - iddin. bit - su.
domum SCEPTRUH MDHDI THADEKTIS, . domum suam,
t - na. Bab - lia. +in Babylone,
23- 8= ^Tlg # HM-4-H-ïï J=ïïi na. &a up - ri. au. a - <;«r
in bitumine et imbrici-
-TH-ri.
bus
14. Hf tu ~T< -H:- *T- Hf- -H: ^I-ï ip - ti ik. pi - ti ik - su.
perfecî perfectionemejus.
•XDIX xiba ips ?x xn-iE" tain xrpE* •x-ns: xbaD ias ?x=- * =- -- '- r - -- T , ""• - -
pnsx njxi xipa |x raa jx mn-a j^-taby-onn n^aOE?"pnp
«Au dieu Nebo, à l'intelligence suprême, quitransfère le sceptre de la justice pour le gouverne-ment du séjour de l'homme, j'ai bâti le temple de
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Harat-ilam-iddin, son temple, dans Babylone, en
bitume et en briques ».
(Le mot Harat-ilam-iddin semble être un nom
mystique de Nebo anthropomorphisé, et il rappellela formation des autres noms propres des Assyriens.Tous les dieux du Panthéon assyrien en ont porté desemblables. Le mot kalda admi rappelle le nom de la
Chaldée; mais je ne crois pas qu'il lui soit étymolo-giquement identique; car on lit aussi kalada admi. Leterme est d'une extrême difficulté ; il est probable que
le nom de Chaldée en a été rapproché, comme par un j eu de mots, quoiqu'il y soit étranger. Kasdim, en
touranien, signifie simplement Mesopotamia, Sennaar -im'OE? Interamnes1.)
Après cette digression, retournons à notre texte.
XI.
H -e T>-SH. EH -UT- ÏÏ- ::^f ~-
Ba - la - tav. dur. ruhuk, si r - bi.Stirpem sotatis remotoe,niultiplicatîonem
septuplicem
:n:i EUT ::m *# ^>- U M?-li id -tu H - tiv. ku un.
fecunditatis, stabilîtatem1 Nous nous permettons l'exposition suivante, quoiqu'elle ne se
rattache pas précisément au texte de Borsippa, pour prouver que
Oar kasdim n'est pas une ville, mais l'expression touranienne pour désigner la Mésopotamie :
^—ïsÇt »nr signifie «rive, terre», magyar or-szaij.
•£& kas signifie «deux », magyar kel.
>—*> dim [div, l'un, tiv) signifie «eau», magyar 16, teivjcr.
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ar TH ÏÏ- -H a -TU- s*= ::ara wkussû. la - ba - ri. pa - /i f.
throni, victoriam gladii,
su um - £u (u. na - ki - ri. pacificationem rebellium,
^yzy ^y:y i>-&y. ET m ÏÏ ÏÏ t=^-ka -sa - dav. irsit. ai - bi.
subactïonem terrarum liostium
yf ^n <y HiïJ -H: —T< M ^ïï
a -
na. si - ri ik - (i. su ur
in perennitatem conce-
HIT a* e ^~T- u ::ET:T -H ^T-ta au. I - na. suïam.
de. In columnis
t£i] HiT-^
^ <M- ^^ 33>-
dtppi - &a. /ti i - nuv. ma - ki in.tabulastuse Eeternse, statuentis
::— 0 *T- eu <n ^- 4- JE-fca - lu ut. sa - mi t. an.
desortibua coeli et
Z^. *=ST HWT- E^ :=<£=}ir - ?i i*. i - ni.
terrée, bea
ÏÏ m m- ^T C: Hf • ^T HHT ^3iï-a - Zak - fta. yu - mi - ya. su - tu ur.
cursum dierummearum, inscribe
:ry:T EEM ::m $fc ^>-li id -tu u tiv.
fecunditatem.
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La première phrase se compose d'une suite d'ac-
cusatifs, régis par le verbe surkav. Nous allons d'a-
bord expliquer
celui-ci: c'est l'impératif paragogiquede "pE? «accorder». L'impératif simple se dit TpE?,
avec la prolongation xa"iE>. Nous avons déjà eu occa-
sion de nous occuper de ce verbe lorsque nous avons
interprété la racine pE?, que nous considérons comme
un kal, dérivé d'un shaphei de pa. Ainsi "pE> n'est,dans l'origine, autre chose que la même voix verbale
de "px« être long, parvenir». Par une suite d'enchaî-
nements d'idées, le shaphei acquiert la significationd'accorder, précisément comme de l'allemand long
provient le verbe erlangen « obtenir ».Le verbe "pE?, dont l'expression idéographique est
TZy, également employé pour pE?, se trouve assezsouvent dans les inscriptions assyriennes. Nous ci-
tons :
Kal .... "jpE?'* 3° pers. sing. « il accorda ».OTE>i 3° pers. plur. « ils accordèrent ».
Shaphei. laiEÊE?"1 3e pers. pi. «ils invoquèrent» (c'est-à-dire « ils se firent accorder»).
Le kal se trouve dans la phrase qui finit toutesles inscriptions gravées sur les plaques de revers de
Khorsabad :
3Ï Eïï<-Çïï-
<HÈE- <fMffi EEV-I - bis. ïr. au. sul - bar.Exatructionetn urbia et successtinj
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EEÏÏ* :=:qf
L ^z^TT ~-^ÏÏT JSA-ir - ôi i - su. is - ni - fcu.
sacrificioruminaugurantium concesserunt
ES^ t^- ÏÏ ^n ÊEIT ^#3=-in - ni. a - na. da - ris.
mihi in oetemum.
E?TJ |x 1^aiE?'_ lE^a-ip "obEh ns? E?as?
Sur le caillou de Michaux (col. i, 1. 10), on lit:
Lu -a. a na. ilu. yu -sa as -Verum deum votis sollici-
ra - ku.tarunt.
wiW' nbx rx ïï
Le mot sirikti est écrit ^y*-*~~*
ËËHf *"*\*> si-rik-ti
dans les barils de Nabouimtouk; nous savons, par cette variante, que la seconde lettre a la valeur de
rik. Nous voyons dans ce mot, non pas un infini-
tif renforçant l'idée exprimée par l'impératif xa'iE?,mais bien un tout autre mot se rattachant à l'ara-
méen xnaiE? « postérité ». On trouve souvent dans
les inscriptions assyriennes de ces allitérations, for-
mées par
des mots d'une prononciation rapprochée,mais d'une acception différente.
La formule, très-fréquente dans les inscriptions de
Babylone, de xa")E? xna"]E?" }X, signifie, selon nous,
« accorde pour toujours ». Les deux premiers termes
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de cette locution répondent à celle de Eh"i JX, de
l'inscription de Sargon que nous venons de ciler;une autre
manière, usitée dans
beaucoup de textes( par exemple, le prisme de Tiglatpileser Ier, le cailloude Michaux), est :
ïï ^Tl ^T *=& ïï ïï —T<A - na. ynm- za a - ti.Usquead diem illam(i. e. ultimam). ,
nxî Dr |x
Revenons maintenant aux différents régimes dé- pendants de xaiE>.
Le premier mot est *^T -£=[ y^>^—^=T-<T» balatav.
Le signe cunéiforme yS>-^|y.<y remplace E=T"*T
^y^ da av, da am; mais on se rappellera que le
caractère commençant le nom assyrien de Darius
exprime également un tet, avec la motion a. Nous
savons que, dans ce cas-ci, le mot se transcrit ttba, parce que son dernier caractère se trouve souvent
remplacé par TT^Tf tu- Le sens de ce terme est
« souche, race », et i l est propre à l'assyrien. La ra-cine îûba ne se jtrouve pas dans l'hébreu biblique,mais bien dans le rabbinique et en arménien, où ellea la signification prominere; en arabe, elle veut dire
«répandre (des pierres) », et
JSJAJ veut dire « le
gland »,et ensuite « le chêne ». Les notions de répandre et
d'engendrer se touchent de très-près dans toutes les
langues; nous n'avons qu'à rappeler le grec envépy.a.,de o-neipeiv; l'hébreu S?1Tlui-même a les deux notions
J. As. Extrait n" 3. (1857.) u
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réunies. On trouve ce mot balai dans des inscrip-tions où sa signification ne laisse pas de doute. Le
monogramme exprimant le terme assyrien îûba est
le signe syllabique din et tin, formé en assyrien-«y*,en babylonien ^^. Nous lisons dans le syllabaireK, i 10 :
Ti m ba - la lusf!rpS.xioba
La comparaison des monuments de Ninive avecceux de Babylone montre à l'évidence l'identité com-
plète des deux caractères; ils permutent même dansles inscriptions postérieures de Ninive, où l'influencedu style de Babylone se fait déjà sentir. Ce mono-
gramme entre dans le groupe idéographique qui rendle nom de Babylone, et dont nous avons parlé plus
haut, ^ ::^j xêX' DIN- ™- n> ïexPli-cation de ce groupe est fort obscure. Nous lisons lecaractère aussi dans le nom du père du roi Nabonid :
y ncc- fe=- ^TT- Naba - balat - irib. Nebo stirpem aux.it.
ani-tûbrias
Ce nom correspond, pour le sens, avec celui de Nebozaradan de la Bible, exprimé dans les inscrip-tions de Babylone par le groupe suivant :
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Naba - zir ' - iddin. Nebo semen dédit.
pp-snpa:)
Le groupe complétant balatav est écrit B4. ÎB. A;
je n'ai pas besoin de dire que ces lettres n'expriment pas le son de da 'ira, qui serait rendu : da 'i-ra. Ilse pourrait pourtant que da ir formât, à lui seul, lemot sémitique im.jii, identique à l'hébreu et àl'araméen il. Cela est même
plus que probable.Quant à W, cette lettre a le son syllabique de ruk,
probablement parce que les idées de goutte et de
mouiller, qui constituent sa valeur première, et dont
l'image a concouru à sa formation, se trouvent ex-
primées par la racine sémitique pn et -p-i. Souventnous trouvons DA. IR. A. TI, OÙ TI n'est autre chose quele complément phonétique de npm. On lit dans une
inscription que nous avons trouvée à Babylone :
a -e *m- ^T T** S ~~
—T<Ba - la at. yumi. ru - ku - ti.
Stirpem dierum remotorum.
xnprn ^ tuba
La signification de rukuti est assurée et par la
comparaison avec l'hébreu, et
par les textes
assy-riens de Persépolis, où ce mot rukti traduit l'arien
duraiy (sanscrit gr duré) « au lointain ».
La prière suivante est pour rendre les nais-sances sept fois plus fécondes. ^"** i *" "* si i-bi
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est le verbe dérivé du nombre sept s?aE?; il y a,comme souvent ailleurs, un déplacement du s?, quidu reste était et est encore aujourd'hui moins per-ceptible dans la prononciation en usage dans cescontrées. Le S? final étant très-difficile à rendre par l'écriture anarienne, on le faisait pour cela déjà sen-tir dans la première syllabe ; personne n'ignore queles lettres emphatiques de l'arabe exercent la mêmeforce rétroactive dans la prononciation.
Inutile de dire que ce fait ne se produit que quand
le s? se trouve à la fin d'un mot, sans être mû par une voyelle, comme en s?aE>, que l'on écrit as?E?; mais
la véritable place que la lettre prend dans la racinenous est révélée par la transcription des formes gram-maticales où le s? finit un groupe syllabique. Ainsinous lisons souvent (par exemple, Inscription de
Londres, col. X, 1. 8 et ailleurs) :
H ^r H ÏÏ- ::OT EWT ::m ~T<Lu us - ba a. U id tu ti.
(Deus) septuplicemreddat fecunditatem.mmb s?aE>b
Cet exemple nous démontre que la racine est s?aE?,et non as?E?; car le précatif de as?E? serait écrit lusib.
Lidtut est un mot abstrait, formé de la racine ibx« engendrer », l'hébreu ih" 1; l'infinitif assyrien, cor-
respondant à l'hébraïque mb, est mb, et de cet in-finitif on a fait un substantif par la syllabe ni, nwib,ayant le sens de «maternité, fécondité».
Ce mot est différent du mot xrnbn, rappelantl'hé-
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breu mbin, et qui veut dire «naissance, accouche-ment ».
Passons à la troisième demande, la stabilité dutrône. Nous n'avons pas à répéter ce que nous avonsdit au sujet de pa « la solidité ». Quant à M[ jS*—- fiIS. GU. ZA, les deux derniers signes indiquent « gran-deur », et le premier signifie « bois » ; le tout est donc«bois de la grandeur». Le sens de ce groupe pour-rait être tout autre chose que trône, car les idées de
sceptre, lance, parasol, roue, chariot, y répondentaussi; mais une foule de passages démontrent quec'est bien le siège de la royauté. D'ailleurs le groupetraduit le mot perse gâthu (le persan s5) dans l'ins-
cription de Nakch-i-Roustam, 1. 26. On lit dans
l'original: tyaiygâtham barahtiyu.qui supportent montrône », et dans la traduction :
y. ^y TX ÏÏ- ter ::^T *p= ÏÏ- -MSa. kussû. at - tu a - a. na -Qui aolium meura sus-
sa u.tentant.
La prononciation de ce mot, qui n'est jamais écrit
phonétiquement dans les inscriptions, est constatée par un syllabaire de Londres, où l'on voit, en regarddu groupe de notre texte, le terme ^JET :
"*>—T"*T
^=yy fciffc ku us-éu u, kuêêû.
La proposition suivante est très-intéressante à
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cause du mot labar, qu'elle contient. Nous reconnais-sons dans ce mot assyrien le prototype du fameux la-
barum de Constantin, dont on soupçonnait depuislongtemps l'origine orientale. Les astrologues chal-déens auront introduit à Rome l'expression qui nous
occupe : elle est souvent associée à un terme pâliqui a également une signification (celle d'étain) dansle langage alchimiste.
Quant à labar, il doit signifier «succès, victoire»,et il se retrouve souvent dans les
inscriptions dans
ce sens. Je vois, en pâli, le pluriel de s?bs : is?bs. Cedernier figure dans les textes comme insigne de la
puissance royale; l'arabe çXi veut dire «gloire», de
ji» « fendre », qui est parent de x'JB, ">bD, nbs, quiont le même sens. Nous lisons dans les inscriptionsde Sargon :
mu - sal - birî. pâli.Victoriamconcedens gladiis.
••s/bs iabE?p
(^^_y^; pal est expliqué par palâ dans un sylla- baire : £_y£: y^ en est le pluriel, et quelques
exemplaires de l'inscription des taureaux de Khor-
sabad écrivent pâli en lettres phonétiques.)Dans une inscription de Khorsabad, adressée à
1 Au lieu de musalbir labE/D, on lit dans les barils de Sargon
>—^& ypF ^^t^^— nm-lah-bir labo. Le premier est le sha-
phei , le second le paël de la racine "n1?.
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Ninip-Sardan , et que nous désignons sous le nom de
l'Inscription du vestiaire, on lit :
Ki in, pala - suErige gladiumejus.
1E?S?bs ]3
La pacification des rebelles est le cinquième point
que demande au dieu protecteur le roi de Babylone.J'ai choisi le terme de pacification, parce qu'il rap-
pelle le fameux mot latin qui désignait le presqueanéantissement d'une nation réduite. Le mot assy-rien est npDE?, infinitif du shaphei de npD, qui ne se
trouve, que je sache, que dans cette voix seule, mais
qui s'y lit très-fréquemment. En arabe, ovJU veut
due « haïr », lait.* « briser ». Je crois qu'il faut se tenir
àla première racine, qui rend les lettres assyriennes,de sorte que la signification première de npDE? est
« faire haïr, rendre odieux ». On rencontre souventl'aoriste écrit :
u - sam - kit,
Le génitif nakiri est très-clair; c'est le participeau pluriel de las, l'arabe J-SJ , qui, à Bisoutoun, tra-
duit le verbe perse signifiant rébellion. Nous avons
déjà eu l'occasion de parler de ce verbe dont le mo-nogramme est »\ .
Nous pouvons, à l'égard de ce signe, presque in-
connu comme caractère phonétique, poursuivre l'his-
toire de la formation de l'écriture. Deux syllabaires
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différents nous disent qu'il exprime l'idée de na: « serévolter » ; une autre tablette et les passages de beau-
coup d'inscriptions nous témoignent qu'il signifie demême nn « donner, créer ». Subsidiairement, et
seulement dans les noms de Sennachérib et d'As-
sarhaddon, il exprime l'idée de frère. Le syllabaireK. 62 lui attribue les valeurs depap et de kur, dont la
dernière, kur, n'est pas même syllabique, mais dé-
rive du mot assyrien : nakar.D'où provient cette coïncidence de valeurs si dif-
férentes? Le médo-scythique nous donne le mot del'énigme. Cet idiome traduit le perse adâ « il a créé »
par biptusda, et le perse hamathriya abava «il se ré-volte » par bibda. Le son syllabique de la lettre >^^-a donc été la raison pour laquelle deux.idées aussidifférentes ont été exprimées par le même caractère.On sait que dans la langue, relativement modernedes
Médo-Scy thés, le bi et le
pa se confondent, de sorte
que l'équivalence de bip et de pap ne soulève aucune
difficulté quelconque. Nous ignorons quelle était l'ob-
jet recelé sous cet hiéroglyphe, peut-être était-ce la
hache, attribut du démiurge et de l'ennemi.Et parce que le signe >A. avait la signification
de pap, les Assyriens lui donnèrent la valeur idéo-
graphique de leur mot pappu (^y £-%—y ^<*>—
v. K. 62), nom familier de frère; c'est pour cela quece signe s'emploie quelquefois comme équivalent de
E>m-^"-' *IU* reri^ ordinairement l'idée de frère.Les inscriptions de Ninive nous fournissent des
passages analogues à celui de notre texte; nous citons
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une phrase qui se retrouve dans presque toutes les
inscriptions de Sargon :
Sa. a - na. sam - kut. na - ki - ri.Gui ad pacificandos rebelles
eu ut - bu • u. tiklisu.(est) obedientïa servorumsuorum(i. e.)quemad pacificandosrebellessequuntur servi.
îtfibah xanE?" nas npDE? IXE?La conquête des pays ennemis est le dernier sou-
hait de Nabuchodonosor. Le texte porte npx X7E?a
o^x.• Le verbe iE?a est une racine essentiellement as-
syrienne, dont la signification nous est révélée par la traduction de Bisoutoun, et a déjà été établie par
M. Rawlinson [Memoir on the babylonian andassyrianinscriptions, pagesc et ci). On lit dans ce texte, 1. 5^:
ÏÏ ^ri EÎTZT y^.
ÏÏ ^n- * ElA - na. ka - sa - di. a - r.a. * Ma-
In profectione versus Me-
EHÏÏÏÏ- .da ai.
diam. no jx xiEfa jx
Cette phrase traduit celle-ci de l'original perse :
yathâ Mâdam parâracam. Le passage yathâ hauva kâra
parâraça abiy Vistâçpam « lorsque cette armée s'a-
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vança vers Hystaspe » est traduit par l'assyrien (1.66)de la manière suivante :
H # Y- ^ ~ZZ=Z ] C2U-Up - ki -sa. u - kum, ana. ïli,
Quum exercitus contra
T^T^T^^T-IH^^T^-T-Us ~ta as pi. ik - sa - da.
Hystaspem profecti essent.•
nefy XDDnEM ">bsr jx nyp "osxLe verbe iE?a est d'un emploi très-fréquent dans
les inscriptions de Ninive. Ainsi îEfax « j'allai » se
trouve souvent avec le simple accusatif «la ville, le
pays», dans le sens «je conquis». Telle est précisé-ment l'acception du verbe dans.notre phrase. Une
autre locution, fort commune, est :
«^ S HT- &- 36=. ^T JËÏT-tak - su - da. rabutuv. kat - su.
Attigit(provincias) potentia manusejus.• «np ma-) -itfan
Une des idées exprimées par le monogramme ^Aest celle qui nous occupe. Pour faire connaître au
lecteur le sens du signe, on y ajoute souvent des
compléments phonétiques. Ainsi, pour lEfax, onécrit -^4 £T, pour ,rnE?'a «la prise», -^4 >—**f-*.
£zl ut, et —«N ti, ne sont écrits que pour guider le lecteur dans la prononciation du monogramme.
Le mot fc^y EËNy esi un ^es exemP^es très-nom-
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breux que fournissent les inscriptions sémitiques au
sujet du fait suivant : Un antique mot touranien a passé
dans Vécriture de Babylone, et y est prononcé par sonéquivalent assyrien. Mada, en easdo-scytbique, vou-lait dire « pays », et c'est le nom même de la Médie,
qui résiste à toutes les étymologies ariennes. Nous reviendrons tout à l'heure sur la preuve de
cette assertion. La certitude de l'ancienne existencede populations anariennes dans la Médie se déduitdirectement du
témoignage d'Hérodote ; car les noms
que le père de l'histoire donne aux différentes tribusde la Médie sont tous des épithètes attribuées par les Ariens nobles et sédentaires aux peuplades er-rantes de cette contrée. En voici les noms :
I. Touraniens. Boutra/« Aborigènes », perseBusiyâ (pi.), sansc.iTOT bhûshya
1(sing. ).
HapïjraKrivoî «nomades», perse paraitakâ ;
STpoû^ares « habitants des tentes », perse ca-trahuvatis; sanscrit ^oirichatravat^ (sing.) ;II. Ariens : .. ApiÇavrol « de race d'Arya », perse ariyazanta;
sanscrit5THT5PÎT, âryag'antu (sing.);BoûS<o( « maîtres du sol », perse bâdiyâ
3;M.âyot «Mages», perse Magus (sing.) Magava
(piur.).
Les inscriptions des Achéménides distinguent les
1 On pourrait penser au perse buzâ, sansc. llsf bhûg'a, yrryevris ;mais il est probable qu'Hérodote aurait transcrit cette dernière for-mation par ~&ov{ai.
2 Je na'i pas besoin de rappeler que nous exprimons le son tch par c, et celui de dj par </'.1 Selon nous, de Su «tenir», perse di.
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Mèdes ariens qui soutiennent la cause des Perses,des Mèdes nomades dont les sympathies sont ac-
quises aux ennemis du joug des Mazdéens. Cettedistinction est demeurée cachée jusqu'à ce que les
traductions médo-scythique et assyrienne du texte
de Bisoutoun m'aient éclairé sur cette matière. La
dernière version parle des Mèdes rebelles comme des
Mèdes nia |x xbo «qui n'ont pas de maisons» (tra-duction assyrienne de Bisoutoun, 1. 43), et la tra-
ductionscythique
les détermine par
Madabi appaUhummannu « les Mèdes des plaines ».
C'est dans l'intérêt de ces populations touraniennes
qu'ont été rédigées les inscriptions de la seconde es-
pèce des Achéménides.
Revenons à notre sujet.Parmi les différentes expressions expliquées par
ET ïï I <^**~ mâtuv « pays », se trouve en dehors de
<[>- SI> f& KI, M[ff UN, ^^ MUR et VUR,
È^T MA, ainsi que les mots È^T E^TT mada et ffi=\
fcj^f 1
^5^ kintik 1. Ces derniers termes nous
font connaître la raison pour laquelle les signes syl-
labiques de ki et de ma indiquent également la notion
de terre. Le caractère Id sert souvent à traduire le
perse bumi, ou seul, ou avec le complément pho-
nétique ti; il exprime, comme les autres mono-
1 C'est par ce mot casdo-scythique que nous expliquons Tapyrraos,nom du premier homme, selon les Scythes. (Hér. IV, 5.) Nous yvoyons un mot composé du dialecte scythique de la mer Noire, et
correspondant au casdo-scythique Tur-kintikna «fils de la terre».
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grammes cités ci-dessus, les mots assyriens ips?, "IE/X ,nD,nsnx.
On pourrait peut-être conclure de la similitudedes sons de mât et de mada, que ce dernier terme
ne fut qu'une altération du premier mot, sûrement
assyrien. Il n'en est rien; et la démonstration du fait
que mada est considéré par les Sémites comme un
groupe non phonétique et parfaitement étranger réside dans la circonstance qu'on le répète et qu'onécrit mada mada, pour dire «les pays». Jamais on
ne met deux fois le singulier en lettres phonétiques pour exprimer le pluriel, ce qui serait absurde; mais
on écrit alors le mot tout entier, fléchi comme il doitl'être. Si l 'on épèle le pluriel de mat, on écrit matât,et non pas comme on le lit dans le passage suivant
(Inscription de Londres, col. II, 1. i 3 ) :
ET ET< ET ET<T- $15£ ïï —T-
Matât. ra - ga a - ti.Terras . amplas.npm nnDv
Le mot aibi rappelle exactement l'hébreu a'X « en-
nemi». Ainsi on lit dans l'inscription souvent répé-tée de Sardanapale III, 1. 9 :
-y -oyra~
ET- ^A- ÏÏ ÏÏ zz i-Ma - ka ab - bi is. irsit. ai - bi - su.
Debellans tcrram inîmicorumsuorum,
m ïï £TT- -V V- >V H-da a - is. kul - lat. nakiri.
conculcans districtum rebellium.•lias nba e?"n IE^X nsnx E?aao
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Souvent les inscriptions de Nabuchodonosor finis-sent par le mot xaiE?; ce texte y ajoute une invo-
cation particulière, qui rappelle la prière des juifsusitée aux grandes fêtes du commencement de l'an-née religieuse: isanai unaï D^n iDDa «consigne-nouset inscris-nous dans le livre de la vie ».
Une tablette de Sardanapale V fait mention du
poupe a «ïfli ^y.y ^ Eg is. u. m.
S'I. UM. On y lit :
ET IÈ T>£. J=T Jtt fëïïT]IS. SUK. LUM. Sa - lum. [dippi]
Colurana [ tabula:].XST DbE?
IS. LI. nu. SI. UM. cSu u.Idem.
ET -T- len- -T- HT ^TTTIS BAR. KIN. Mas _ ia . rn.
Scriptura.
La légende commence un côté de la tablette, et
il manque en haut une lettre que nous avons cru pouvoir suppléer. Dans le mot abE?, nous voyons le
mot arabe té, qui, en assyrien et en hébreu, doit
se transformer en rabE?, tandis que les dialectes ara-
méens lui substitueront un mot abn. Ce mot veut
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dire « faire une entaille, un cran, fendre », et il semble
même n'être pas étranger à l'hébreu abn « sillon ».
Nous le traduisons par « page, colonne d'une table »,et nous n'avons pas besoin de rappeler que toutes les
inscriptions babyloniennes plus développées sonttracées par colonnes. Et si l'on nous demande com-
ment du verbe « fendre » dérivera la notion de co-
lonne d'écriture, nous répondrons que, même en
allemand, on n'a qu'un mot pour exprimer cette
idée ; c'est le mot spalte « fente », de spalten « fendre ».
Le signe syllabique Hm,t=yyy à Ninive, fc^r~yà Babylone, a la signification de « table » ; on l'expli-
que par dipû. Il est remarquable que le même sonse trouve comme expression de l'écriture jusque dansl'extrême Orient, dans le tartare-mantchou; en sans-
crit, en perse , en hébreu, on rencontre des formestrès-ressemblantes pour déterminer cette notion.
Nous passons à la phrase suivante, sans nous ar-rêter davantage au mot dippu, dipû, que nous avons
déjà cité plusieurs fois; seulement nous faisons
observer que le signe fcrf j a reçu, à cause de son
explication idéographique, également le son sylla- bique de tip.
Le terme klnuv XS"0 signifie « éternel », ainsi que
nous l'avons déjà établi; nous aimerions à y \roir unvocatif s'adressant à Nebo, si nous ne préférions pasle prendre comme une épithète de table. C'est aussià ce dernier mot que nous rapportons mukin jaD, par-
ticipe de l'aphel de fia, et identique, pour la forme et
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la signification, à l'hébreu paD « établissant, fixant».La proposition entière est : nsnxi iDtf nis?ba jao.
Parmi les mots nouveaux de notre phrase, nousremarquons bulut, que nous faisons venir d'une ra-
cine i?ba, alliée à l'arabe, si souvent usité, £)o «ar-
river, parvenir». De là vient ^> « le but, le sort»,
qui se trouve dans la phrase musulmane ^ ^Mi y>\,qui signifie « c'est ainsi que Dieu a décidé». (Littér.« le décret de Dieu, c'est le sort ».) Nous transcrivons
donc bulutXW^l, et nous le traduisons par « sort ».Cette interprétation nous a paru la plus simple et
la plus conforme à la phrase, et nous avons aban-
donné pour elle d'autres rapprochements moins na-turels.
La prière suivante est transcrite par nous : 'un
w xabX' Le mot Sa: *~^fTj, i-ni, paraît venir de
la racine xsn, l'arabe Ui£> « accorder, bénir », dansla seconde forme (LAÀ£>) «féliciter»; c'est d'elle quevient aussi la formule que les Arabe s'adressent aprèsun repas quelconque, CvÀâ « bien vous fasse ».
De même que "on est l'impératif de xsn, itûE; est
la même forme de "itûE?. La vocalisation de l'impéra-tif assyrien dépend de celle de l'aoriste. Si ce temps se
forme en bs?D1, l'impératif sera bs?D; si, au contraire, ce-lui-là est bs?s>, celui-ci se formera en bs?s, et si le pre-mier est bs?D^, la forme dérivée sera bs?s. L'arabe nous
donne les mêmes règles pour la formation de l'im-
pératif. Ainsi on dit en assyrien :
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"înD de inD' 1
Un de îjn"»
1SD de -IJDÏ-lEE? de "icaiy''
Les verbes défectifs de la langue de Ninive for-
ment à cette règle des exceptions sur lesquelles nousreviendrons 1.
La seule chose qui reste encore à expliquer dansce passage est la locution alakku yumiya, IOV xabn.
Le premier mot vient de la racine "jbn, qui, en as-syrien, exprime l'idée d'aller, tout comme en hébreu.
C'est elle qui, dans les inscriptions des Achéménides,traduit les verbes i, siyu, gam « aller ». Nous pouvonsciter les formes suivantes :
Kal "^bx (rarement "^bx) «j'allai».
"Tjb'' (rarement ijb' 1) «il alla»; perse, asiya-va,
parâgmatâ.lab" 1 «ils allèrent»,
"nbn «va» (impératif); perse, paridiy.Xa^n «allez» (impératif au pluriel du fémi-
nin); perse, parâitâ. Nabn «la marche»,
^bn «allant».
Iphteal. . . "ijbn1 « il marcha ».
Iphtaal. .. "^bnx «je marchai».
"ijbn'1 «il marcha».
labn" 1 pour labn 1 « ils marchèrent ».
1 Nous en verrons une tout à l'heure dans le verbe no, "ibil-J. As. Extrait n° 3. (1857.) 12
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Nomina. . . nabn «le rite»; hébreu nabn.
nabn «lecours».
ilbriD «la marche, l'escalier».
Le mot alakka xabn est un infinitif avec la der-%- -nière radicale redoublée, de la forme bs?s ; nous con-
naissons égalementles formes de bs?D et bs?D.Les mots
ina et lia appartiennent à ces classes de dérivés.
Le mot alakku est écrit JV Ë^TTT 5§iT a-lak-ku;
ÈTyy a les valeurs syllabiques de rit, sit, mis et lak;car il permute avec la ak dans beaucoup de termes,surtout dans ceux qui viennent de la racine ibn, par
exemple :
ïï^-TETH^ïï^H^a - la ak - ti a lak - ti.
Le syllabaire K, i i o (Collection photographique,18) donne les valeurs suivantes :
H-~T^ . Élu y^-^mti - ti mi - nu - tu
y ^. tjn ÊE^^E:it - kuak
annulus,signum,xpis?
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T-ETHH- ^n Eïï^ET-T^la ak kir - ba an - nu.
donum
xsaip
P' - U m pi - sa an. - nuX3DD
sa an - gu sa an - gu uvïeemgerens,USE?
Et comme si l'auteur de la tablette avait oublié
encore quelques valeurs, le même document revientsur le signe à un autre endroit :
T<£ET m. &A1 Êid - lu
justus. J<bl5?
*' - " 'P ri U - tav.descensio fr^nTl
La dernière phrase sutur littûti xnimb llûE> «ins-cris la fécondité (dans ton livre) », ne présente plusde difficulté.
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XII.
Ma - ha ar. Marduk. éar.Imitare, Merodacbe, rex
H3 Ç 53- ^ El- ^ ^TT 0#sa - mi i. au, ir - si it.
coeli et terne,
ÏÏ s ÏÏ ::ET:T ^ aa- E^ M ::a - bi. a - li - di - ka. î ib - si- patrem genitoremtuum, opéra
::m ^ ÏÏ- M ^TT HM -TU-tu u - a. su um - gi - ri.
mea fortuna,
4^ 5^ï=T- E3T t=CT E=^ ^ ïï •
rap - pid. du um - ku u - a.fulci potestalemmeam.
T —T ^T S «^T BT EBT -TU ^-X 2Va - bi - uv. ku - dur - ri . usur.
Nabucnodonosor,
EL ^- ÏÏ ES: ^-T -y- ::E^:T HTlu. sarru. za - ni - na an. ïi is -
verum rex instaurator, ha-
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É=ET4=^
33>- ^ ^T- ^T- EÈE
sa - ki in. i - na. pi i bitet in o-
E±n-ka.
retuo.
C'est le dernier paragraphe de l'inscription, eten
quelque sorte
l'épilogue. Il ne
présente pas de
grandes difficultés philologiques; mais il contient bien quelques points obscurs pour le déchiffrement.
Mérodach est supplié par le roi d'imiter le pèrequi l'a engendré. On est en droit de conclure, de ce
passage et d'autres, que Mérodach, le dieu adorésurtout par les Babyloniens, était réputé fils de Nebo.
Nous avons plusieurs filiations divines ; Ao est nommé
filsd'4rui (Oannes), Ninip est désigné comme fils deBel, qui est connu sous le nom de père des dieuxen général. Dans les termes de l'inscription, Méro-dach semble donc être le fils de Nebo.
Ce dieu est encore nommé roi du ciel et de laterre. Nous ne connaissons aucun autre passage où ilsoit qualifié ainsi. La gloire de la suprématie célesteest
toujours attribuée à la divinité
qu'on exalte
plusque les autres ; ainsi Nabonid, dans les barils de Mer-
gheyer, nomme Sin (Lunus) : «maître des dieux, roides dieux du ciel et de la terre, (roi) des dieux desdieux ». On voit quel contre-sens peut naître de la dé-férence excessive même envers un dieu.
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En abordant l'explication du paragraphe, nous
devons faire remarquer que mahar se présente ici
avec une acception très-rare. Le verbe "inD n'a or-dinairement que les significations de «prendre, me-
surer, compter, augmenter ». Ensuite nous connais-
sons les mots "nn» « antérieur », et nnnta « beaucoup ».
Dans cette proposition on demande à Mérodach de
mesurer son père, c'est-à-dire d'avoir égard à lui,et de faire comme lui. Nous rendons la phrase par « imite ton
père », et nous
rappelons au lecteur
que"inD a des rapports d'étymologie, pour cette acceptiondu moins, avec la racine "inx «être derrière, être
après, suivre » ; en hébreu, InD signifie « demain »,c'est-à-dire ce qui suit aujourd'hui.
Nous n'avons pas à parler de la forme de l'impé-ratif "ino, ni à insister sur le mot abi alidika xax
ïpbx «le père qui t'a engendré ». La racine ibx ne nous
est plus inconnue, nous en connaissons les dérivéssuivants : "îbx « père », mbx « mère », status empha-ft'cas xmbx, xmbn «naissance», mmb « fécondité ».
Nous lisons dans l'Inscription de Londres (col. VII,
1. i 2 ) que Nabuchodonosor nomme le roi Nabopal-loessar "nbx ^ax « mon père qui m'a engendré » ; ra-
rement on lit le mot ax sans qu'il soitsuividu mot 133
creator. Ainsi nous voyons :
1!isa X3X «lepère qui m'a engendré».WSa XtDX «la mère qui m'a enfanté ».
Les mots iipsitâa et damkûa ''WE'as? et ,!ipD"i sont
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des formes de suffixes de la première personne, telles
que nous en avons déjà vu dans gatûa. Ce que j'ai
dit à cette occasion me dispense de revenir sur cesujet.
Sumgiri XISDE?",est l'impératif du shaphei de isofor-tanare, que nous connaissons déjà, avec le N parago-gique. La forme sumgir serait plus exacte ; car celle de
sumgiri est spécialement réservée au féminin de l'im-
pératif. Le masculin de ce mode est souvent prolongéen assyrien comme en hébreu ; mais cette terminai-
son paragogique se forme généralement en a. Cepen-dant, n'oublions pas que, dans l'antique langage de la
Bible, nous voyons souvent un i ajouté au mot, là
où l'usage, moderne l'aurait, sans doute, proscrit.
Ruppid est l'impératif au paël de "12")et "m « étayer,soutenir ». Ce mot est une fois ainsi écrit :
rub - bi id.
Dans l'autre exemplaire, on trouve, au lieu des
signes bi id,un seul signe qui rappelle assez la forme
d'un ka, mais qui pourrait être également le signe
exprimant forteresse fciyAy—T. Nous savons que le
même caractère, dont la forme assyrienne est jjTMf >est expliqué par les syllabaires comme signifiant la
syllabe bat. Ce son ayant son représentant en >—«,la véritable prononciation du signe mentionné semble
être but, le seul homosymphone de bat qui n'ait pas en-
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core d'expression. Icile signe, quoi qu'il en soit, rendsûrement bit ou plutôt pit; car nous savons avec quelle
singulière facilité permutent en assyrien le a et les au milieu des radicaux. Puisque bit est certaine-
ment interprété par le signe ^ „ y, nous pourrons,avec une grande vraisemblance, attribuer au carac-
tère de notre passage la valeur de pit, qu'il aura indé-
pendamment de celle de but.Un fait nouveau, mais très-certain, c'est la va-
leur secondaire de rup que nous donnons au signe de
./£=X ki. Nous avons d'abord lu kibit ou kibid, en le
rapprochant de l'hébreu "73a « honneur ». Mais le sens
et la difficulté grammaticale ne nous permettaient pas de nous en tenir là; de nombreux passages nous
ont bien prouvé que le caractère /£=Y. devait encore
avoir une autre signification. Puisque la forme était
nécessairement un impératif, le premier signe VEzV
ne pouvait représenter que Xup, si elle était un paël,et suY, si elle était un shaphei. Après avoir éliminé
toutes les syllabes dont nous connaissons déj à la repré-sentation dans le syllabaire anarien, il fallait exami-ner celles dont l'équivalent nous est encore inconnu.
Aucun des sons non représentés n'était si probable
que rup; car en substituant ce son rup au ki que nousadmettions jusqu'alors dans plusieurs mots, nous ob-
tenions un mot connu et bien placé dans le contexte.
Ainsi /£=\ —^* « fois », lu rub-bi, nous donne un mot
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X33T, parfaitement sémitique dans cette acception.
Ensuite la valeur de rup,
attribuée à/£=\,
nous
fait tout de suite comprendre le titre que prend Da-
rius dans l'inscription de Bisoutoun, et qui est tou-
jours ainsi conçu, pour traduire le perse : Thâtiy
Dârayavus khsâyathiya :
TEH-ÏÏJ £3? :H+ ^- ^ ÏÏMW-
Da - ri ya vus. sarru. rub - a av.Darius rex dominus
£= >-&-++ >—«•i - gab - hi.
dicit.
•ispi xnan X^D tfvm
Le terme de l'inscription de Bisoutoun est répétésur beaucoup de documents de Nabuchodonosor,dans une phrase qui se trouve immédiatement aprèsles mots « Nabuchodonosor, roi de Babylone » :
SI H ïï ^A- ^H ïï TO-EH-Ru ba a av. na a dav.
Dominus augustus.
•XinS XH3T
On lit aussi dans un passage parallèle à nimb ")t2E?
dans une inscription, relativement aux murs de Ba-
bylone :
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4=> ^#4 ::n:r EM ::m :>•
rab -
bil. U it -
tu tiv.Auge fecunditatem.
•nwib bai
Revenons au mot ruppid. Nous le transcrivons 13"), ce qui est un impératif
du paël ; nous comparons l'hébreu "isi dans la même
forme, et l'arabe
<tej (Ovs»)j), ayant le sens de « sou-
tenir, appuyer».Le sens de la phrase est donc :
«Imite, ô Mérodach, roi du ciel et de la terre,le père qui t'a engendré, bénis mes oeuvres, soutiens
ma puissance».La signature manque dans la plupart des inscrip-
tions; elle se trouve ici. Le sens en est :
« Que Nabuchodonosor, lui qui est le roi restaura-teur, demeure devant ta face. »
Il nous reste à dire un mot de la particule souvent
employée lu ou lu. Elle n'a pas le sens de l'hébreu
ib « si », quoiqu'elle parte de la même idée fonda-
mentale ; elle insiste plutôt simplement sur la vérité
de la notion énoncée, comme le français certes, bien.
Sans être
explicite,
elle a un sens bien défini, et con-
tribue à la vivacité du discours; aussi la voyons-nousen fréquent usage dans les imprécations, les prières,et les phrases qu'on allègue pour appuyer ce qu'ona dit, ou ce qu'on va dire.
C'est avec cette fine nuance que la particule lu est
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employée ici : Nabuchodonosor se prévaut de son
titre de reconstructeur des temples en ruines, pour
obtenir des dieux l'accomplissement de ses voeux.Le roi se qualifie de |jr ^ „, ^_/"~y *—y, et ce
terme peut être prononcé zaninan, ou zanina ïlu,soit que l'on envisage le signe *+—y comme sylla-
bique, ou comme représentant l'idée de dieu. Jeme décide pour la première alternative ; non pas quela notion de instaurare deum ne soit pas très-babylo-nienne
, mais
parce que nous
aurions, pour exprimer cette dernière idée, ou le pluriel les dieux, ou za-ninaka « qui t'a reconstruit », comme dans le passagecité plus haut.
La forme zaninan est quelque peu insolite, puisquenous devrions plutôt attendre zannan )Sî, à l'état
construit ttpi], zannannu, d'après la forme assyrienne)bs?D; état emphatique, XSbs?D. Cette dérivation cor-
respond exactement à l'arabe y^*», et l'assyrien etl'arabe se rencontrent même dans son applicationsur la même racine; ainsi, l'arabe yt«x*»(o répond à
l'assyrien pD2, Sandan, l'Hercule de Ninive.
Quoi qu'il en soit, zaninan est un substantif adjec-tif, ayant l'acception de restaurateur.
La dernière phrase est lissakin ina pïka ïpB JX pE?b« fiât in ore tuo ». Lissakin est le précatif du niphalde }aE? « faire » : donc le passif signifie « être fait, exis-
ter, demeurer». Cette dernière acception rapprochenotre mot de la signification hébraïque, car nousavons dans la langue de la Bible un exemple de l'em-
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ploi au passif de ce verbe qui ordinairement y est em-
ployé comme intransitif; nous voulons parler de la
forme paE?, qui veut dire «habitant».Le même mot se trouve dans une formule d'in-
vocation , c'est-à-dire :
;jn3E? pE/b (adressée aux dieux) qu'il soit fait à l'aide
de toi."•anattf pE?"b (adressée aux déesses) id.
Quelquefois on voit aussi lissakna xsattfb avec le x paragogique, ce qui peut être encore la forme fé-minine au pluriel.
Quant au dernier mot de notre texte, ina plka,c'est, à la lettre, le mot hébreu ns, ^D « bouche,front ». Ina plka « devant toi, devant ta face », et c'est
par cette dernière invocation que finit le document
que nous venons d'analyser.
Nous avons laissé, sans l'expliquer, un groupe quise trouve tout au commencement de l'inscription,dans la phrase : « Qui instructioni (?) dei maximi
praebet aures suas». Ce groupe, rendu avec le pointd'interrogation par instructioni, est fcJ?-T
* Vf y
*~*y~~y Tf >-Ë=Y, ainsi que nous avons pu le vérifier dans un récent voyage à Londres. Nous ne faisonsici que rapporter la correction du texte qui, sur lesdeux barils, offre des difficultés de lecture maté-
rielle; et nous ne pouvons pas en donner une expli-
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cation certaine. Si ce groupe n'est pas un complexede signes idéographiques, nous aimerions à proposer
la prononciation xbna ncbx 1
«instruction de la puis-sance », et à rapprocher le premier mot de la racine
*]bx « instruire » , tandis que le second se rattacheraità la raciae araméenne bna « pouvoir ». Il n'y a dans
cette transcription proposée de certain que le sens
qui est bien celui de « enseignement » ; car l'ensemble
de syllabes AL. KA. KA. A. LA. peut très-bien être
le représentant d'un seul terme assyrien dont nous
ignorons encore la prononciation. Je ne serais paséloigné d'y voir le mot xns?DE?'n « instruction », de
1>DE>«entendre», et cela est d'autant plus possible,qu'on a pu le mettre précisément à cause de l'expres-sion }E?SÎX« ses oreilles »i On peut alléguer en faveur
de cette interprétation que le grand dieu de la phrasesemble être le dieu Nebo. Cette divinité est ailleurs
nommée 2
xns?DE>n nbx « le dieu de l'instruction », etelle enseigne la justice aux monarques.
Après avoir soumis à notre examen le détail de ce
texte assyrien, nous en offrons maintenant au lecteur la transcription en caractères hébraïques, et l'ins-
cription, revêtue d'une forme sémitique, pourra
prendre place parmi les documents émanés de la
branche sémite du genre humain.
1 Voyez ce que nous venons de dire sur la manière d'exprimer la syllabe pit.2 Voyez p. i/|6.
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TRANSCRIPTION, EN CARACTERESHEBRAÏQUES,DUTEXTEDE L'INSCRIPTIONDE BORSIPPA.
xaE^i-nD 13b p lins? xs-'a xin taan obaa ID -isxTiaias
xtfp anrn nbx xns?pE?n }XE?«xpTps?KS?E?"DO3SDIS «XT^
tnE?"Txbsn • xrnsi xDin ?SÏ • X3-IDD xb xasaE?" • IE/SÏX
E>sa wi xbs?a -a-n» 'aN^ : «JN • ^baa no njJxbsiasE?"
tonn nsnxi ipE> n#p ip_s ns •"'S'inp; E>_3J?mnssî' 1rasai
Ss?a ri3E?" «ninxi IDE?"Sain nonn nnp nDiEJi xmeh
tthbtf NÎ"IDS Noenn wnhvz Nmi Nia-nrs •Tno vibx
xsax inaDS xsnn xsoa ?x i E?SJ?XE?E/xxE?"2xm2 : pnE?x
mai • nsnx îîan-nia : IE?-IDE> bbaE?x NÎSIX NSpsD Nni?- V _ ...'.. . : • • : - \ T v T - : \ T-
: ^E?E*XI Nîbs?x xnbs? XIDS nsx ?x • 1 bbaE?x E?DS?Xibaa
nno snDE? -Nisoia mavninx s?aE? inpn_ni3 otfoxss
nbx XE*E>X-Ixbs?i xb • Ï nar nos? xsonxi UE?"O E?"DVI: \ TT - T%-. T •-\ • - - T- : . . - y,; •
IBS1*sns?-)i XSÎ 1 nba IDS?20 lE^nE? xb • 1 ions 1'nwn mi
•^DE^IxEJiDp insab • i ipnpi NîEfinabnn nsx • ssEJnsab
xb XEnE?x • xab isanEfi "^p ni xbs?axE>E?"as?]x:E?sbn
insab • "ISDDV JX • xpbtf nix jx : XEfspxn iasx xb 1 s?sx1 Le 1 rend le m du texte qui se trouve à la fin d'une phrase
pour indiquer qu'elle se joint à celle qui va suivre.2 Quelques inscriptions nomment la tour XS13 ni3i «la maison
éternelle ».
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HJ?E>XxE>mps?D o "iE>ax nnas? xE^nabnn nsxi XE?IDP
îbvi NÎE>E?3S? jx : pE>x sxE>nnas? nna |x iptf np© i
• i IE>IS3XE>E*XX• xnsi ni3J?b sjoa • D&X xnp NJE?E»XI
jsîbaD • xsia Niban las :ME?'E»X'I Nîbi-x • mbx caiiE?" xca
. Tobss Ehn xnppi jx ^m^s? • p-ip uy_ • xpbnE?" • XTS
npDE?"• is?bs nsb xoa p mmb s?aE? pm im smba
TISTnbE?"ÎX : î^aiE?" NjnaiXE?" ?x • iaix nmx xiEJa • i-ias
:mmb IBE? • w i^abn xsi-vnsnxi IDE* nwba
po stsia
' snspE?" ^mE/as? • ïpbx iax nsnxi IÇE? ID \-np inp
: :ps ;x p#b îaaT_ X'ID isxiians : iippi IST
TRADUCTION.
Nabuchodonosor, roi de Babylone, serviteur del'Être éternel, témoin de l'immuable affection de
Mérodach, le puissant empereur qui exalte Nebo,le sauveur, le sage qui prête son oreille aux injonc-tions du dieu suprême; le vicaire des dieux qui n'a-
buse pas de son pouvoir, le reconstructeur de la
Pyramide et de la Tour, fils aîné de Nabopallassar,roi de Babylone, moi.
Nous disons : « Mérodach, le grand seigneur, m'a
lui-même engendré; il m'a enjoint de reconstruireses sanctuaires. Nebo, qui surveille les légions duciel et de la terre, a chargé ma main du sceptre dela justice.
« La Pyramide est le temple du ciel et de la terre,
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la demeure du maître des dieux, Mérodach; j'ai faitrecouvrir en or pur le sanctuaire où repose sa sou-veraineté. ,
«La Tour, la maison éternelle, je l'ai refondéeet rebâtie; en argent, en or, en autres métaux, en
pierre, en briques vernissées, en lentisque et en
cèdre, j'en ai achevé la magnificence.« Le premier édifice, qui est le temple des bases
de la terre, et auquel se rattache le plus ancien sou-venir de Babylone, je l'ai refait et achevé; en bri-
ques et en cuivre, j'en ai élevé le faîte. » Nous disons pour l'autre, qui est cet édifice-ci :
« Le temple des sept lumières de la terre, et auquel serattache le plus ancien souvenir de Borsippa, fut bâti
par un roi antique (on compte de là quarante-deuxvies humaines), mais il n'en éleva pas le faîte. Leshommes l'avaient abandonné depuis les jours du
déluge, en désordre proférant leurs paroles. Le trem-
blement de terre et le tonnerre avaient ébranlé la
brique crue, avaient fendu la brique cuite des revê-
tements; la brique crue des massifs s'était ébouléeen formant des collines. Le grand dieu Mérodach a
engagé mon coeur à le rebâtir; je n'en ai pas changé
l'emplacement, je n'en ai pas attaqué les fondations.
Dans le mois du salut, au jour heureux, j'ai percé
par des arcades la brique crue des massifs et la brique cuite des revêtements. J'ai inscrit la gloirede mon nom dans les frises des arcades.
« J'ai mis la main à reconstruire la Tour, et à en
élever le faîte : comme jadis elle dut être, ainsi je
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l'ai refondée et rebâtie; comme elle dut être dans
les temps éloignés, ainsi j'en ai élevé le sommet.
«Nebo, qui t'engendres toi-même, intelligencesuprême, dominateur qui exaltes Mérodach, soisentièrement propice à mes oeuvres pour ma gloire.Accorde-moi, pour toujours, la perpétuation de ma
race dans les temps éloignés, une fécondité septuple,la solidité du trône, la victoire de l'épée, la pacifica-tion des rebelles, la conquête des pays ennemis ! Dans
les colonnes de ta table éternelle, qui fixe les sorts
du ciel et de la terre, consigne le cours fortuné demes jours, inscris-y la fécondité!
«Imite, ô Mérodach, roi du ciel et de la terre, le
père qui t'a engendré, bénis mes oeuvres, soutiensma domination !
«Que Nabuchodonosor, le roi qui relève les
ruines, demeure devant ta face ! »
Nous faisons suivre la liste, rangée par ordre al-
phabétique , des mots que contient notre texte. Nousavons dû exclure tous ceux qui ne sont pas immé-
diatement nécessaires à l'explication de l'inscription, parce que le principe contraire nous aurait engagétrop loin.
13X «père».
pX, stat. emphat. NiS3X ,« pierre ».
J. As. Extrait n° 3. (1857.)
"MX, arabejsa.) «briquecuite ».
?TX« oreille ».
i3
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3iX «ennemi»,
ibx, béb. lb\ ar. A—!j
« engendrer ».ibN «père», genitor.n^mb «fécondité»,
nbx «dieu»,
ibx «celui-là».
n^bx «ceux-là.
spX «instruire ». nsbx (?)
«instruction ».nbx ou nE?X «de,àparlir
de, depuis».
|DX « fonder, être sûr,croire».
JDXn ou JQn « pierre
angulaire ».
)X « à, vers ».|X «dans, de».
13SX «je ».
n*)X héb. mi «mois».
"pX «être long».XnaiXEJ «éternité».
"pE? (quod vide).
pX, héb. pX « une espèced'arbre, pin, cyprès ».
nS")X «terre».
3E?X, héb. aE?i «être assis ».
naE* «demeure».
S?E?X,héb. î?E?i«êlrelarge».
S?E?;lD,aph.h.2?iE?iiD
«sauveur».E?E?X fonder».
Paël. EJE/XX «je fon-
dis».
nx «tu».r -33 « porte ».
l^aS « porte d'Ao, Baby-
lone».ns3 « maison ».
îûb3 «souche, race».
i?ba, arab. xX> « atteindre,arriver ».
nwba «sort».
>1S3 «faire, créer».
Kal. ijax «je bâtis ».XBD")3 « tour des langues,
Borsippa ».
lill «époque».nDT «incliner» (ar. 4*).
Shap. nD1E?"X«faire
incliner ».
pDT «insérer, adapter». pDI «suprématie».
XnpDT « puissance»,
ïp st. emph. XB1 « table,
inscription ».
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ban «engendrer», ban «père»,
ban, st. emph. xban,d'oùb3,etbs«fils».
E?in «entièrement».
iTn «être».XW «l'être»,
ba'n «temple».
")bn a aller».
xabn «le cours».
XSn, imp. XSn « rendre
heureux».
Dlil, st. emph. XDtn « py-ramide ».
lat « se souvenir ».
Pa. «commémorer ».
mat «chose àlaquellese rattache le sou-venir ».
JSt I. «restaurer».
Ut «restaurateur».
pSJ idem.
nSST «restauration ».
pt II.« trembler »,ar. Jj.
]T, st. emphat. NSSΫ tremblement deterre »
a^n «plaquer, revêtir ».
Xnabnn «revêtement».
ODn «chauffer».
!2n «lumière, étoile,
planète ».lûin «sceptre».
yin,st.emph. X2"in «or»
(hébr. ynn).Dli «jour».
NiaE^i « empereur »(mol tou-
ranien)."lEM« être juste ». Ist. « di-
riger ».XmE?"i «justice».T13 «rejeton,adolescent».
pa « être ». Aph. « placer,fixer ».
NJS13«étant, éternel ».
(Comme apposition :
«même ».)E?"S3,« en propre per-
sonne, même».
Sba «être accompli ».
sh. bbaE?X «j'achevai».
ba « parole ».
IsîDa «trône».
f]D3, st. emph. XDD3 «ar-
gent ».TE?3 «aller,attaquer,pren-
dre».1E?3 «rompre, percer»
(ar. yuS ).
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"ina «couronner, ceindre».
"?na «frise».
I>îb « non, ne pas
».
31?, st. emph. X31?«coeur,
affection ».
pb « être blanc ; mouler des briques ».
Xnsab « brique crue ».
nab « être fort ».iab « succès, victoire »
(labaram).îb « vraiment ».
*ISD « être heureux ».
Shaph. impér. ")SpE>«rends heureux ».
")SD «bonheur».
"inD «mesurer, compter,
imiter ».OnD « antérieur ».
npD «haïr» (ar. cujùo).
Shaph. npDE? «anéan-tir »
NiE?D « prêter », prmbere.nD «pays».
DXS « dire, énoncer ».
S»tas «annoncer».
Î3S « le prophète, Nebo ».
ons « abandonner ».SU «mouvoir (amovere),
changer de place ».
i™ p. aor. S?SX-13S, ar.jJo «non recon-
naître , être en-nemi ».
Kal. 13S, plur. i13S«rebelle ».
Paël. ^SX «j'atta-
quai ».1DS « voir ».
^S « ce qui se voit,
brillant, pur».PlDS «tomber».
Paël. IDSi «ils firent
tomber ».
"jDS «fondre».inaDS « métaux ».
")XS «protéger».SaD « être intelligent ».
xbaD «intelligence1»."Dî? « passer ».
D")3S?b« dans le passé,
auparavant ».
E?3S?ou E?B2?«faire,bâtir».
E?32?, pi. niE?3î?« oeu-
vre ».1 voyez pourtant la note de la page 1/19.
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nnas? «arcade».
112? «attester».*nns?
(Ipht.)
«témoin ».
ÎÎS?«être.fort».
Shaphei, îTE?X, pour ÎTJ?E/X « fortifier, re-
nouveler».
nbs? «monter».Paël, inf. ?bî? «faire
monter, élever ».
pDS?«être profond».
XpDJ? «profond, sage».")D2?« vie humaine ».
IpS? « être tordu ».
xmpS?D« rampe tour-
nant autour d'unédifice ».
Nî"li? «brique vernissée».JIÛD(ar. (jjiai) «penser»."IÎDBIphtaal, «fendre».
iD «bouche, face».'
Dbs Niphal, DbDS « être
propice ».
S?bs «glaive».
IpB « administrer, surveil-ler ».
-pB Paël, part. ^BD, st.
emph. X3")BD «in-
juste».lis «suprême».
Qî?2 Pa. « proférer, balbu-tier ».
IS'S ar.jJus a cuivre».
ppï «exsuder,dégoutter».
XSpSD « un arbre ré-
sineux, lentisque».mï «tour».
nap Pa. «parler, dire».
3p «voûte ».
taip « être debout ».
Qp, st. emph. MDp
«massif».
nE^p «légion».Dp «main».
E?X1 «tête».
13") «grand».aiai « très-grand ».
Î33") ar. kjj «lier ».103") «esclave».
2?3"),d'où J?31X «quatre »,XS?a")X1 «quarante».
1 Cette forme résulte d'un syllabaire qui donne en outre les nomsdes nombres KE?'Dn 5o, NE?7E? 3o, X1DS?20, n"1DS? 10, en re-gard des chiffres assyriens.
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"P") (racine inconnue).
pip, n. p. «Méro-
dach ».
pm, héb. pm «éloigné».11 « exhausser ».
DIS «celui qui exalte».
ym «inonder».
niai") «déluge».12?") « tonnerre ».
1B"1Paël.imp.
1B1 «sou-
tenir, étayer».E?"« qui ».
l?3E?"«sept, septuple».OIE? «mettre, poser».Itaitf «écrire».
1IÛE?"« inscription ».
pE?" Kal. « faire ».
Niph. (p#b) «de-
meurer ».
Ipht.(pnE/X)« faire».
1)Sa£>, st. emph. ÏOS3E?«vicaire (des dieux) »,mot touranien.
tû'jE? « dominer ».
îûbnE? «dominateur»
(Iphtaal).obE* « paix, bonheur ».
tabE?" arab. &J2 «sillon, co-
lonne ».
E7*)bE*(adv. inexpliqué).
DE* «nom».
IDE? «ciel».
S?DE?«entendre».
Xn^DE/n « instruc-
tion ».
iSE?"«deux».
"]BE? «verser». Niph. «s'é-
bouler» (effandi).
ISE?" «magnificence».
"pE? (de"pXE?) « accorder ».
nan «s'adresser».
Shaph. « diriger ».
E?"sbn adv. de bn « en colli-
nes ».
Cette table des mots contenus dans l'inscriptionde la Tour des langues ne laissera, j'espère, aucundoute sur le sémitisme de la langue assyrienne.Malgré la différence qui sépare celle-ci des idiomes
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congénères, elle prendra désormais place à côté de
l'hébreu, du syriaque, du chaldaïque, de l'arabe et
de l'éthiopien.Pour dire quelques mots sur l'époque exacte de
la rédaction de notre texte, nous croyons devoir la
placer entre l'avènement de Nabuchodonosor et la
prise de Jérusalem, c'est-à-dire entre 6o/t et 588
avant J. C. On sait, grâce à Bérose, que la restau-
ration des antiques sanctuaires fut un des premierssoins du monarque juvénile. La construction des
murs de Babylone, dont le roi parle dans presquetoutes les autres inscriptions, ne se trouve pas men-
tionnée dans notre document, et nous croyons savoir
qu'elle ne fut entreprise qu'après la conquête de laJudée.
Les successeurs de Nabuchodonosor s'occupèrent
également de l'embellissement de la Pyramide etde la Tour. Le fait est certain
pour Nergalsarassar, pour Nabonid et pour le dernier roi que, jusqu'à preuve contraire, nous nommerons Nabouimtouk;ce fut, comme nos lecteurs le sauront, le père de
Balthasar, immortalisé par le Livre de Daniel.
Xerxès, en revenant de Grèce, dévasta la Pyra-mide, qui, d'après les historiens, contenait le tombeaudu dieu. Ctésias et Elien rapportent que le roi de
Perse, avide de trésors, y trouva un sarcophage àmoitié rempli d'huile. Alexandre employa, pendantdeux mois, dix mille soldats pour déblayer les débrisde la Pyramide; peu de temps après, le grand Macé-donien mourut, et avec lui fut enterrée l'idée de la
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reconstruction de cet antique monument. La ruinefut changée en citadelle, mais la tradition a, jusqu'ànos
jours, réservé le nom de Babil au monument
auquel remonte le plus antique souvenir de Baby-lone.
La Tour échappa à la fureur sacrilège du vaincude Salamis. Quelle fut la cause de sa préservation?Cela restera pour nous un mystère. Mais il est cer-tain que le père de l'histoire la vit encore, qu'ellesurvécut, au moins en partie, à l'époque d'Alexandre,
et qu'elle dura jusqu'à Pline et jusqu'à Septime Sé-vère. A partir de là, nous en perdons la trace. Mais
son.nom babylonien de Sarh est parvenu jusqu'auxArabes, et celui de Borsippa, conservé à travers lessiècles sous la forme défigurée de Birs, vit encore
aujourd'hui dans la bouche des Bédouins.Il est plus que probable que la destruction sur-
humaine frappa l'oeuvre restaurée, comme elle avait
désolé l'antique monument de la confusion des lan-
gues. Le mode de construction même en devait hâter
la ruine, dont nous ignorons l'époque.Et cette ignorance nous enjoint de nous arrêter
ici. Nous recommandons, encore une fois, ce pre-mier essai à la bienveillance du lecteur, et, encou-
ragé par son indulgence, nous aborderons dans un
second mémoire l'analyse d'un document assyrienappartenant à un autre ordre d'idées.
J. OPPERT.
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