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© S.A. IPM 2014. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.
Qui serez-vous demain?
Supplément gratuit à La Libre Belgique du 24-25 décembre 2014
REPORTERS / SPL
“L’économie partagée est la seule façon de créer une société très productivetout en sauvegardant la planète”, Jeremy Rifkin.
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2 Supplément à La Libre Belgique -
2045,la vie rêvéed’Olivier,“prosomateur”
2045, c’est après-demain, mais il nefaudra pas patienter jusque-là pour voir lemonde changer. Comme elle le faitquotidiennement dans ses pages Planète, “LaLibre” vous ouvre les portes de ce “présent”encore expérimental, de ce futur qui n’en estplus tout à fait un, de cette réalité qui secompose, initiative après initiative.“Qui serez-vous demain ?”, ce sont 24 pagesde prospective inspirées de réalisationscontemporaine. Toutes présentent un goût departage. Cette tendance se généralisera-t-elle,comme le pressent Jeremy Rifkin, cetéconomiste reconnu pour son sens desprévisions? A voir, bien entendu.
Qui serez-vous demain ?
Prospective Sophie Devillers
I l est 16 heures, ce 27 décembre 2045,et Olivier, 33 ans, vient de boucler son“shift”, sa journée de travail. Son boulot :chef d’équipe au service postal, au granddépôt de Zaventem. Olivier se souvient en
core vaguement de la “bpost” de son enfance. C’estdepuis longtemps terminé. A présent, c’est Googlequi a repris le transport de colis dans la région. Etaux quatre coins du monde, d’ailleurs. Et les subordonnés d’Olivier, ce sont 1500 “smart machines”, des robots intelligents, qui trient et transportent les colis, avant de les placer sur les drones quipartiront ensuite pour destination à la livraison. Un seul souvenir des facteurs d’antan à laveste siglée “bpost” subsiste : c’est la couleur rougeet bleu des drones que Google a adoptée en clind’oeil, afin, assuraitil, de se fondre dans la couleurlocale.
Olivier, qui est ingénieur, est chargé de superviser le bon fonctionnement des robots. Ceuxci fonten tout cas bien moins d’erreurs que leurs prédécesseurs humains, cela a été prouvé par de très sérieuses études. La supervision d’Olivier se fait souvent à distance, depuis son appartement bruxellois, via une sorte de “joystick” notamment. Dansce genre d’entrepôt, dont le précurseur a été Amazon il y a plusieurs décennies, les humains ontquasiment déserté les lieux.
Psychologiquement invivableLa raison ? Les premiers utilisateurs ont réalisé
que, passé un certain nombre de robots, la “cohabitation” devenait invivable psychologiquementpour les humains restants.
Dans quelques minutes, Olivier a rendezvous
pour une longue course à pied à travers la forêt deSoignes, du moins dans la partie qui a résisté à ladernière des grosses tempêtes, de plus en plus fréquentes ces dernières années. Olivier est un desseuls de son groupe d’amis à occuper un postede travail dans une entreprise.
Désormais, une grande partie de l’activité économique de production s’est concentrée entre lesmains de cette “technologie intelligente”, supervisée par des petits groupes de travailleurs (techniques et intellectuels) ultraqualifiés. Quand samère et sa grandmère lui racontent qu’il y a quelques décennies, on visait le pleinemploi, Olivier ades difficultés à se l’imaginer. Et quand elles ajoutent qu’elles allaient au bureau pour payer (entreautres) leur facture d’énergie, cela lui semble carrément surréaliste.
A présent, lui – comme tous ses prochesd’ailleurs produit sa propre énergie renouvelablechez lui. Le surplus est revendu. Plus question deréseau centralisé, comme au temps de grandmaman, mais c’est tout l’inverse. Son ami Joseph utilise la géothermie – la chaleur qui monte de laterre sous sa maison –, sa copine Mélanie, uneminiéolienne. Olivier, a préféré les panneaux solaires. L’énergie peut être stockée grâce à l’hydrogène – les recherches à ce niveau se sont intensifiées depuis les années 2010 et est connectée à un“Internet de l’électricité verte”.
Exactement comme les humains vivant 25 ansauparavant le réalisaient avec l’information. Etprécisément, comme l’annonçait en 2014 l’économiste Jeremy Rifkin.
L’énergie à un coût quasi nulAinsi, des milliards de personnes dans le monde
partagent désormais le courant, avec un coût quasi
Qui serez-vous demain ?
‣ Les objets pp.4-5
‣ Les robots pp. 6-7
‣ Les avions pp. 8-9
‣ L’alimentation pp. 10-11
‣ La médecine pp. 12-13
‣ L’habitat pp. 14-15
‣ La monnaie pp. 16-17
‣ La voiture pp. 18-19
‣ La ville pp. 20-21
‣ L’information pp. 22-23
Sommaire
Supplément gratuit à La Libre Belgiquedu 24/25 décembre 2014.
Administrateur délégué - éditeur responsable:François le Hodey.
Directeur général: Denis Pierrard.Publicité: Dominique Flamand et Pierre-EugèneWintgens.
Qui serez-vous demain?
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3- Supplément à La Libre Belgique
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nul. Les experts les plus officiels dans le domainele prévoyaient déjà avant 2015 : en 2040, on assisterait à la montée en puissance très forte des énergies renouvelables, notamment dans la production d’électricité. Energies renouvables qui seraient le “moteur de la transformation” dupaysage énergétique mondial, avait annoncél’agence internationale de l’énergie. (Dès 2040, lesénergies renouvelables représentaient un tiers dela production électrique dans le monde et leurpart dans le mix électrique des pays considérésautrefois comme émergents ou en développement ont doublé depuis 25 ans. Une hausse tiréepar la Chine, l’Inde, l’Amérique latine et l’Afrique,qui explique aussi la baisse de la part du pétroledans les approvisionnements mondiaux par rapport au passé.)
Une voiture qui dialogueCet Internet de l’électricité verte est aussi con
necté à des moyens de transport à “énergiezéro”. Olivier, assez individualiste, il faut bien ledire, est adepte de la voiture électrique, qu’il peutrecharger à des bornes placées un peu partoutdans la ville. La voiture dans laquelle il montepour se rendre au départ de la course à pied etqu’il a louée pour quelques heures à un autre particulier, est une voiture “intelligente”. Equipée decapteurs, elle dialogue avec les autres automobilistes et les équipements routiers.
Elle et les cinq milles objets qu’Olivier possèdesont tous “connectés” à l’Internet. C’est le cas deson téléphone et de sa tablette évidemment maisaussi de son ouvreporte électrique, du badge deson bureau, de sa brosse à dents électrique… Et deses survêtements de sport, qui comportent descapteurs enregistrant son rythme cardiaque
ou son taux d’hydratation….
Des traitements ultra-adaptésLe tout ira alimenter les mégabanques de don
nées que les médecins utilisent désormais poursoigner leurs patients et choisir un traitement ultraadapté. Une des nombreuses conséquences de“l’Internet des objets”, cette révolution qui a désormais connecté l’ensemble des machines, desentreprises, des domiciles et des véhicules au seind’ un seul réseau intelligent. Et quiintègre à la fois un Internet de lacommunication, de l’énergie et de lalogistique.
Fab labDevant la forêt de Soignes, Joseph
et Mélanie attendent déjà Olivier.Leurs horaires sont souples; ils n’ontpas d’emploi fixe. Cependant, l’“Internet des objets” permet aussi àMélanie et Joseph, d’être égalementdes travailleurs. Ou plutôt, commeon dit maintenant, des prosommateurs, c’estàdire à la fois des producteurs (d’énergie, de biens…) etdes consommateurs. Tous les deuxsont ainsi des habitués de la microfabrication, via imprimantes 3D,machines assez accessibles dans des laboratoirescommuns (fab lab). Facile : un logiciel en sourceouverte sur le Net “guide” une matière pour fabriquer un objet physique couche par couche.
Mélanie vit pour sa passion de la pratique sportive, mais s’est tout de même spécialisée dans l’infofabrication d’accessoires de jogging personnalisés, une minientreprise dont elle fait de la pub
gratuitement sur le site Etsy. Ce site de marketingcréé il y a plus de trente ans pour mettre en rapport petits fournisseurs et utilisateurs. La livraison, en véhicule à zéro énergie, ne lui coûte quasirien. Et les premières sommes, elle les a empruntées via Lending Club, un site web qui permet leprêt entre particuliers. Elle arrondit en outre sesfins de mois en louant pour de brève période unechambre de son appartement, via Internet.
Des voitures sans conducteursJoseph suit le même modèle en
préférant partager sa voiture sansconducteur. Mais il est aussi adeptedu microtravail via Task Rabbit,cette plateforme créée pour déléguer les boulots ingrats il y a plusd’un quart de siècle et qui permet àses utilisateurs (particulier et PME)de faire appel à d’autres pour réaliser des tâches ponctuelles. Des sitesqui sont désormais des rois de la“sharing economy”, l’économie collaborative.
Certains, comme la Fondation Internet Nouvelle Génération,l’avaient prévu dès 2014 : noussommes désormais dans l’ère duselfemploi, dans le règne de l’em
ployé autonome, du freelance, de l’autoentrepreneur. Ou encore du “slasher” (mot inspiré de labarre/sur nos claviers) qui ajoute une activité rémunératice mais peu épanouissante, à une passionainsi qu’une activité via “l’économie collaborative”. Une conséquence du morcellement du travail et de sa précarisation, déjà bien entamée il ya trois décennies, en 2014.
Dans lesateliers où
les robots sontnombreux,les humainsdésertent carl’environneme
ntpsychologiqueen devientpesant.
Qui serez-vous demain ?
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4 Supplément à La Libre Belgique -
Les objets connectés font déjà partie de lavie des plus branchés d’entre nous. Latendance n’est pas près de s’inverser. Malgréles craintes concernant le respect de la vieprivée, toutes ses avancées risquent bien devous faciliter la vie.
Qui serez-vous demain ?
I l ne faut pas être un “geek”, un fan de technologie, pour savoir que les magasins regorgent en cette fin d’année d’une fouled’objets électroniques qui ont la caractéristique commune de communiquer via
Internet.Des smartphones, bien sûr, mais aussi des bra
celets plus ou moins sophistiqués qui disent àleurs propriétaires de se bouger les… membreslorsqu’ils mènent une vie trop sédentaire, desthermostats intelligents qui fontéconomiser de l’énergie, des télévisions connectées qui répondentà la voix,…
C’est un véritable déferlement.Il est même possible de suivre
son chien par satellite et de mesurer à distance le taux d’hygrométrie de la terre de ses plantes grasses.
Ridicule ? Pas du tout : le mondeen veut, de ces montres connectées qui guident leurs possesseurs, font des photos, vérifientleur pouls, les pistent au mètreprès. On a déjà oublié les critiquesacerbes à l’encontre d’Apple et deses premiers iPhones capables derestituer à la demande le parcours de ses utilisateurs. C’était en 2011, et sous la pression populaire, Apple avait dû modifier le système d’exploitation de ses téléphones trop intelligents pourmettre fin à cet espionnage intolérable installépar défaut, et le remplacer par… le même systèmeinstallé à la demande, à la suggestion, à l’appelsubliminal : si vous voulez qu’on vous aide à partir au boulot à la bonne heure, il faut que l’on sache où vous êtes, où vous allez et à quelle fréquence.
Et comme tout ça marche à merveille et quec’est fascinant, on ouvre toutes les grandes lesportes de notre vie privée.
C’est un assistant vocal qui sait dans quel coinvous déjeunez et qui vous suggère un restaurantcorrespondant à vos goûts personnels.
Votre chaudière calcule votre heure d’arrivéeVotre chaudière ? Elle se met en marche lorsque
son thermostat connecté apprend que commetous les jours vous rentrez vers 18 heures et qu’en
plus, vous n’êtes plus qu’à cinq kilomètres de mamaison en roulant à une vitesse moyenne de 30 àl’heure grâce au trajet dicté par le GPS del’auto qui vous fait éviter un embouteillage.
Une application gratuite vous permet même detrouver facilement une place de parking libre àquelques mètres de chez votre caviste préféré(elle le connaît) et une autre, de vous souvenir duvin que vous aimez et que dont vous avez partagél’appréciation avec vos amis Facebook. Une application gratuite, sympa et qui fait tourner le com
merce !Parce que derrière ce service
gratuit, et c’est vrai pour tout cequi est apparemment gratuit surInternet au travers de ces objetsconnectés en permanence, il y ades modèles économiques quitournent très bien aussi. Le moteur qui produit leur dynamique,c’est vous, enfin, nous.
Vos données servent de moyen depaiement
Une des valeurs qui permettentà ces modèles de fonctionner etde générer des milliards de bénéfices, c’est ce paquet d’informa
tions que vous répandez à tout va, le sourire auxlèvres. Elles sont traitées en temps réel pour vousapporter de l’aide, des solutions. On est déjà dansle domaine de l’intelligence artificielle.
Il y a tellement d’infos à traiter et à stocker quel’industrie s’en inquiète : seratelle demain capable de stocker ces masses d’informations ?
Hier, on parlait de mégaoctets de données (10exposant 6 octets), aujourd’hui, de pétaoctets, dezettaoctets et il faut se préparer à intégrer les yottaoctets (10 exposant 24), une mesure inimaginable pour le commun des mortels mais qui traduiten chiffres l’existence d’immenses usines à stocker vos données, les “data centers”. Des centressécurisés, qui tournent jour et nuit, et surtout,coûtent des fortunes.
Et elles rapportent quoi, ces fortunes investiespour stocker des données ? Le stockage a un prix,certes, c’est le “cloud” qu’on vous vend sans tropvous en expliquer la substance. Ce qui rapporte,c’est les “big datas”. Dans ce monceau de données, il y a des perles. Pour les chercheurs et les
Il y a tellementd’infos à traiteret à stocker quel’industrie
s’inquiète : seratelle demaincapable destocker cesmasses
d’informations ?
2007IPHONE
Apple lance le premiermodèle de sa gamme desmartphones, baptisé
“iPhone”. Une révolutionqui sera rapidement
saluée, décriée, snobée,puis adoptée et… copiée. DP
A/RE
PORT
ERS
1960LE PROJET GPSLe Global PositioningSystem est initié à lademande du président
américain Richard Nixon.basé sur le principe de lagéolocalisation via des
signaux radio émis par unréseau de satellites, il nedeviendra accessible au
public qu’en 1983.
D.R.
2009PÈSE-PERSONNESeptembre Withingslance le premier pèse-
personne branchés sur lewi-fi, avec un logiciel quicalcule l’IMC (Indice de
Masse Corporelle)instantanément. SE
PTEM
BREWITHING
S
2011BRACELETCONNECTÉ
Jawbone lance “Up”, quimesure et analysel’activité de sonpropriétaire, ses
paramètres physiques etsurveille les cycles de son
sommeil.
JAWBO
NE
2011SIRI
Apple, qui a racheté unesociété américaine(Stanford ResearchInstitute ou SRI)
développant un assistanten ligne, lance
officiellement Siri. Leprincipe : poser des
questions ou donner desinstructions vocales
traitées à distance par desordinateurs. Samsung etMicrosoft proposent
rapidement des serviceséquivalents.
APPLE
Qui serez-vous demain ?
2012MÉTÉO
Une jeune sociétéfrançaise Netatmo lance
une station météoconnectée consultable
depuis un smartphone ouun ordinateur. Elle est
associée à un logiciel quicalcule le niveau de
confort atmosphériquede l’habitation, y compris
le taux de CO2.
NETA
LMO
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5- Supplément à La Libre Belgique
Les objetsconnectés,c’est nous !
Grâce au stylo connecté, le récepteur capture et affiche les notes manuscrites et dessins instantanément sur l’ordinateur.
EQUIL
génies, il y a des indices qui permettront de découvrir les médicaments de demain. Pour les entreprises, il y a une manne de données permettent de cibler les clients au plus près, partout dansle monde. Plus on est près du client, plus il rapporte.
La montre qui vous parle de vousPrès, près, très près ? Pourquoi Apple et ses con
currents veulentils absolument vous vendre une
montre alors que l’heure est visible partout ?Parce cette montre va en dire encore plus à votrepropos, à propos de votre santé, notamment.C’est un enjeu gigantesque pour l’industrie de lasanté au sens large. Pour les groupes pharmaceutiques, il y a là une opportunité extraordinaire :étudier les cas en temps réel, créer des soins etdes médicaments adaptés, puis les vendre.
Et ce n’est pas horrible à dire puisque cela vapermettre aux humains (les plus aisés, s’entend)
de vivre mieux et plus longtemps. En détectant àtemps certaines maladies, en surveillant des paramètres (comme le taux de glycémie des diabétiques via des lentilles intelligentes) la collectivitéva aussi économiser sur le coût des soins de santé.
Les capteurs connectés sont déjà entrés dansnotre vie, ils nous collent à la peau et vont bientôtêtre intégrés à nos organismes. Les objets connectés, au centre de cette toile, c’est nous.
Patrick Van Campenhout
Qui serez-vous demain ?
2014BROSSE À DENT
Oral-B commercialise lespremières brosses à dentsélectriques connectées.Elles rappellent aux
distraits que l’on ne vapas dormir sans se
brosser les dents et fontun rapport en temps réel
du travail effectué.
ORAL-B
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6 Supplément à La Libre Belgique -
Les robots,ces amis quivous veulentdu bien
Quelle déception. L’air est moite, le magasin bondé, les bonnes affaires volatilisées, et comme d’habitude je ne trouverien.
“Tu es déçu ?” Délicatement assis surune pile de pulls, un petit robot huma
noïde m’interpelle et m’agrippe de son sourire ravageur. “Regarde, j’ai trouvé ce qu’il te faut”, enchaînetil en me présentant une chemise à ma taille etparfaitement conforme à celle que je cherche.“Fonce à la caisse huit, ce sera la plus rapide. Et puis tuas vu tes cernes ? Va prendre un bon café en face. Ils ontde l’Argentin, ton préféré. Dégustele àma santé, si j’enavais eu l’occasion je te l’aurais offert.”
J’ai à peine le temps d’esquisserun sourire que ce bonhommeagile attrape une veste qu’il propose à un autre client aussi perduque moi. Qu’importe finalement.En affrontant les bourrasques dela rue, je me souviens de la multitude de ces humanoïdes quicommencent à envahir les magasins, reléguant les vendeurs à desvestiges du passé.
La vie en partageCes robots aux aspects humains, s’ils partageront
notre quotidien de demain ont déjà fait leur apparition. Le surnommé Nao commercialisé par lefrançais Aldebaran donne depuis ce mois de décembre un coup de pouce aux vendeurs des magasins Darty en France. Mieux mêmes, plusieurs maisons de repos en Flandre l’utilisent comme répétiteur et “animateur enjoué”. Leurs potentialités, sielles n’en sont qu’à leurs débuts sont en effet déjàimpressionnantes.
Très mobiles, connectés aux données que l’on livre sur Internet, la plupart de ces robots sont enplus dotés d’applications qui ont pour qualité decomprendre et lire les émotions.
Le robot Pepper (un frère de Nao) lit la moindreinflexion de votre visage. En 2014, Moodies, uneapplication disponible pour les smartphones se développait considérablement pour analyser la voixet vous aider à comprendre l’humeur ou même ledegré de franchise d’un de vos proches.
Les questions liées à ces développements sont
déjà innombrables, tant au point de vue intime,commercial, politique, que sécuritaire.
Ces technologies “vont tout simplement réorienterle réel et ce que l’on nommait autrefois l’intime” s’inquiétait auprès de Mediapart l’écrivain ThomasRoussot en novembre dernier. “Le paradigme du vivreensemble sera redéfini à l’aune d’un utilitarismejamais vu, doublé d’un voyeurisme inquisitorial sanslimite […]. Chaque passant deviendra une niche informationnelle vérifiable en ligne, à la façon d’une vulgaire plaque d’immatriculation.”
Un partage totalFace aux autres, c’est aussi face
aux robots qu’il faudra sansdoute assumer notre intimité,tant les projets en robotique sontambitieux.
L’objectif affiché d’une sociétételle que Aldebaran est de fairedu robot “un nouveau membre dela famille” et, à terme, notremeilleur ami capable de conseilset de la gestion de notre mémoire.
Une expérience organisée par l’association Autistes sans frontières a donné des résultats éloquents :des jeunes autistes sont sortis de leur mutisme faceà ces robots, patients et capables de répondre exactement à la plupart des émotions.
Si beaucoup éprouvent une empathie pour ces robots, serontils à leur tour capables de sentiments ?Les spécialistes interrogés restent prudents. Googlede son côté tente une expérience en créant un cerveau en silicium apte à apprendre par luimême.Mais le pire serait peutêtre qu’ils n’en soient pascapables et deviennent des machines à tuer commel’envisagent des ingénieurs militaires. Faudratildès lors les doter d’une personnalité juridique ? Laquestion est étudiée très rigoureusement.
Et en 2020, nos robots pleurerontils de joie lorsqu’ils gagneront le marathon des JO pour robotsque rêve d’organiser le Japon ? Et si au sein d’uneusine gérée par leurs soins les robots à naître semettaientils à douter de leur origine humaine ?
La fiction n’est jamais loin lorsqu’on évoque la robotique, mais le plus passionnant demeure lesquestions, pour l’heure, toujours ouvertes.
Bosco d’Otreppe
1milliardPUISSANCE
En 2045, elle sera un milliard de foisplus puissante que l’ensembledes cerveaux humains réunis
selon Ray Kurzweil,ingénieur en chef de Google.
Les robots posent des questions de leurpropre initiative, ou presque, car si l’hommeperçoit les risques liées à ces développements,il oublie souvent qu’il en est lui-même le maîtred’oeuvre.
Qui serez-vous demain?
1850CHARLES BABBAGELe scientifique a réaliséune machine capable
d’effectuer des calculs. Ilconçoit également lapremière machine
programmable et donc lepremier ordinateur. SC
IENC
EMUS
EUM
-330ARISTOTE
Le philosophe développela théorie du syllogisme,que l’on peut voir commeune première tentative
de mécaniser leraisonnement qui resteencore pertinente. UN
IVER
SALIM
AGES
GROU
P/RE
PORT
ERS
1997DEEP BLUE
Un ordinateur développéchez IBM bat le
champion d’échec russeGarry Kasparov. La
première RoboCup defootball est également
organisée cette année-là. STAN
HOND
A/EPA
2014MOODIES
Une application deBeyond Verbal lève
2,6 millions d’euros. Elleanalysera les voix pourdétecter avec une grandeprécision les émotionsintimes de chacun. M
OODIES
2015PEPPER
Le nouveau robotde Aldebaran
est commercialisé pour1500€. Le Japon proposed’en louer pour veiller,entre autres, sur lespersonnes âgées. AL
DEBA
RAN
Qui serez-vous demain ?
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7- Supplément à La Libre Belgique
La fiction n’est jamais loin lorsqu’on évoque la robotique.
REPO
RTER
S/M
PTV
Qui serez-vous demain ?
3 Questions à
1Comment définissezvous l’intelligence
artificielle ?Il n’y a pas de consensusentre les scientifiques,mais je la définiraiscomme un ensemble detechniques de programmation qui permettent àun ordinateur de résoudre des tâches qui, quandelles sont réalisées par deshumains font que ceshumains sont considéréscomme intelligents. Lorsque le champion d’échecsKasparov a été battu parun ordinateur, il a étédépassé par une formed’intelligence artificielle.
2L’astrophysicienStephenHawking
s’est inquiété de sapossible domination surl’humanité. Fautil partager ses craintes ?Prévoir l’avenir est toujours délicat. Des robotspourrontils accroître leurinfluence sur l’Humanité ? Peutêtre, mais pasdans l’immédiat. Cependant, les risques relatifs àl’intelligence artificiellesont plus liés au comportement des humains qu’àla technologie ellemême.Si nous confions auxrobots des décisions, sinous leur soumettons deschoix politiques commecertains romanciers l’ontimaginé alors oui, nousrisquons d’abdiquer faceà leurs performances.
3Ces robots serontilsun jour capables de
sentiments ?Pas à moyen terme, maisils seront capables de lessimuler et de développerun comportement quisera considéré par certains comme de l’empathie. Nous nous attacherons à eux comme nousnous attachons à nosanimaux de compagnie.
PASCAL GRIBOMONTProfesseur d’informatique etd’intelligence artificielle pour
l’ULG
ULG
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8 Supplément à La Libre Belgique -
Bruxelles-Sydney en 1h30
Evocation Raphaël Meulders
Le réveil est difficile pour Gustave. Six heures trente. Dans 25 minutes, le jeunehomme doit être au “Brussels West Enghien Airport”. La navette de la “BransonJunior Airlines” ne l’attendra pas. Gustave
sourit : dans trois heures, il pourra embrasser sa tendre Kimberley, jeune Australienne qu’il a rencontrélors de son échange Erasmus aux îles Fidji. Mais iln’est pas encore sur les plages de Sydney. Gustavepeste. Il y a une file énorme pour le triple passage dedouanes à Enghien. Encore une histoire belge. Depuis que l’aéroport de Zaventem a été déplacé à Enghien en 2030, suite à une grève de la faim au finishdu mouvement des riverains “No pasaran”, les procédures administratives se sont multipliées. Lecompromis était le suivant : deux pistes du nouvelaéroport ont été construites sur le territoire flamand et deux autres en région wallonne. Si le traitement des bagages se fait en Wallonie, le contrôlede sécurité se réalise sur le territoire flamand. Depuis la scission de la Belgique en 2032, c’est devenuun véritable cassetête pour lesvoyageurs qui présentent leur passeport numérique en permanence.
Un Boeing 7890 pour Sydney ?C’est fait, Gustave se retrouve en
fin dans le Terminal 1, celui despour les vols “très long courrier”. Lejeune homme jette un oeil sur sa navette qui l’emmènera vers l’Australie. Finalement, Richard Bransons’était trompé en annonçant qu’onpourrait rejoindre l’Europe àl’Océanie en deux heures via des vols orbitaux.
Son petitfils, Peter, qui a repris la compagnie“Branson”, propose à ses voyageurs de le réaliser enune heure trente. Le génial anglais aurait certainement aimé voir son rêve se réaliser, mais on a perdusa trace dans l’espace, il y a vingt ans, suite à saénième tentative de voyage vers la Lune en montgolfière. Le regard de Gustave est attiré par le dernier Boeing 7890 à quadruple étage de Ryanjet, néde la fusion entre Ryanair et Easyjet. Gustave se remémore son premier voyage en avion depuis Charleroi. Il avait quatre ans et avait été impressionnépar l’allure des hôtesses. Une autre époque, tout estdésormais automatisé à l’intérieur des avions et navettes qui se partagent le marché de l’aérien.
Ce denier marché a explosé : on est passé de3,3 milliards de passagers en 2014 à 14 milliards en2045. Gustave a du mal à garder les yeux ouverts. Sacarte “Volib”, qui lui permet de voyager à travers lemonde de manière illimitée, via un forfait mensuel.
L’idée a été lancée en par deux astucieux Belges en2014. Ils sont respectivement 45 et 65e sur la listeForbes des hommes les plus riches en 2045. Depuis,toutes les compagnies se sont soumises à cette règlede l’illimité. Mais le marché a été complètementchamboulé, lorsque la compagnie Molair du kazakhMikhael O’Learev a lancé un forfait mensuel illimitéà 9,99 euros par mois pour les vols transatlantiques.Des prix au plancher, tout comme les passagers quine disposent pas de place assise dans les vols de lacompagnie “ultra très low cost”.
L’Afrique, “là où ça se passe”Un Airbus A990 de la compagnie “German Brus
sels Airlines” se prépare à décoller. L’excompagniebelge, entièrement rachetée par l’AllemandeLufthansa en 2022, a sauvé sa peau en se concentrant uniquement sur ses vols africains. Une bonneidée : l’Afrique et ses deux milliards d’habitants,“c’est là où cela se passe” en 2045.
On parle désormais de la “Silicongolaise Valley” àtravers la planète entière. Pas pour rien que “WestEnghien BrusselsKinshasa” soit l’une des liaisons
les plus fréquentées et convoitées au monde. Mais l’excompagnie belge a aussi profitéd’un autre phénomène : lesavions volent désormais avecde l’huile de friture. Et dans ledomaine, l’exBelgique, qu’onsurnomme la puissance de lafrite, a un savoirfaire ancestral.Par deux fois, “German Brussels Airlines” a même tenté deracheter EthiEmi, la célèbrecompagnie du Golfe. Sans suc
cès jusqu’ici.
Avions de 20 places à hélicesDans le Terminal 3, les avions de Tecteo Airlines et
d’Idelux Airways embarquent leurs passagers. Pourdésengorger le trafic aérien, on a aussi créé des avions de 20 places propulsés par des hélices, qui permettent des décollages et des atterrissages courts.Une pile à combustible produit l’énergie électriqueà bord. Le but est de distribuer le trafic sur des aéroports plus petits et plus nombreux. En Wallonie,chaque commune a son petit aéroport et chaque intercommunale sa compagnie.
Gustave entra dans la navette de la Branson Junior.Il n’y a pas de hublot mais un écran interactif projetant l’environnement à l’extérieur de l’appareil.Une idée lancée en 2014 par des Anglais et qui a faitson chemin. Le ciel est gris. Gustave s’assoupit. Dansmoins de deux heures, il embrassera sa dulcinée.Sous le soleil australien.
14milliards
PASSAGERSDe 3,3 milliards de passagers en 2014,on est passé à 14 milliards en 2045.
Les distances raccourcissent au fil desinnovations technologiques. Quelles sontdonc les limites qui ne manqueront pas d’êtredépassées ?
Qui serez-vous demain ?
2013LA FOLIE BRANSONRichard Branson annonce
qu’il va décliner sesnavettes spatiales dansdes formes plus petitesafin de rallier l’Europe àl’Australie en 2 heures,via un vol orbital. Lecrash du vol d’essai du
vaisseau spatial“SpaceShipTwo” en 2014dans le désert de Mojavemet un coup d’arrêt au
projet.
AP
2014LE VOL A VOLONTÉDeux jeunes Belges,créateurs de la
compagnie Take Air,introduisent le vol àvolonté, via un forfaitmensuel en Europe.
Le concept a été inventéun an auparavant aux
Etats-Unis.
TAKEAIR
2003FIN DU CONCORDEDernier vol de l’avionsupersonique Concordequi reliait Paris à NewYork en 3h30. Suite à
différents facteurs, dontles attentats du
11 septembre 2001, lesecteur connait un freinimportant en terme
d’innovation.
REPO
RTER
S/SW
NS
1927NEW YORK-PARISPremière traversée del’Atlantique nord sansescale (20-21 mai), deNew York à Paris, par
Charles Lindbergh à borddu Spirit of Saint Louis
REPO
RTER
S/RU
EDE
SAR
CHIVES
1853PREMIER VOLUn aéroplane
transportant un hommepar Sir George Cayley.
D.R.
Qui serez-vous demain ?
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9- Supplément à La Libre Belgique
Solar Impulse vole à l’énergie solaire. L’idée n’est pas de remplacer les modes de propulsion actuels mais bien de faire la promotion des énergies renouvelables.
CATERS
/REPOR
TERS
Qui serez-vous demain ?
Quand posséder une voiture devient moins important qu’y avoir accèsUne petite révolution est en marche dans le mondedu transport. Elle est portée par la génération Y (les1834 ans actuellement) qui préfère son smartphone à une voiture personnelle. L’automobilen’est plus l’objet rêvé numéro un de la jeune génération. D’après plusieurs études, menées en Europeet aux EtatsUnis, les jeunes pourraient ainsi plusfacilement se passer de la possession d’une voitureque de leur téléphone portable. “Les jeunes sont entrain de transformer leur rapport à l’automobile,explique le spécialiste en prospective Jeremy Rifkin.Ils privilégient l’accès plutôt que la propriété. Dans lemonde entier, l’autopartage est devenu populaireauprès des 21834 ans.”D’autres études ont montréque 80 % des membres de services d’autopartagequi possédaient une voiture l’ont vendue aprèss’être inscrits à ces services.
En fait, c’est surtout le système de géolocalisationintégré dans la plupart des téléphones portablesqui apporte une vraie révolution. Ce système permet de partager, louer un véhicule, d’appeler unchauffeur, de proposer un covoiturage… où l’onveut, quand on veut. Encore fautil une plateformenumérique qui gère le tout. Des géants financiers sesont lancés dans ce créneau qui s’annonce très
porteur. Google mise sur la startup californienneUber; le milliardaire Richard Branson a fait le parid’investir dans l’un des grands adversaires d’Uber(avec Lyft), dénommé Sidecar. Il y a en a beaucoupd’autres. Buzzcar, Drivy, BlaBlacar ou Flightcar…Ces noms ne vous disent peutêtre rien, mais cesont sans doute les futures grandes plateformes detransport de demain. BlaBlacar, un système decovoiturage pour longues distances, est ainsi entrain d’exploser en France. Et pour cause : le sitepropose des tarifs à un tiers du prix de ceux de laSNCF. L’opérateur ferroviaire a répondu immédiatement en lançant luimême sa plateforme decovoiturage (IDVroom).
Nouveaux acteursCes nouveaux acteurs numériques ne s’attaquent
pas qu’aux parts de marché des constructeursautomobiles. Les transports publics sont aussi enligne de mire. Des sociétés de cars au Québec ontdû ainsi mettre la clé sous le paillasson après l’arrivée d’un opérateur de ce type. Le système estdisruptif : il met en danger des milliers d’emplois,tout en en créant d’autres. A travers le monde, leschauffeurs de taxis se sont ligués contre le service
de covoiturage Uber, qu’ils voient comme un service de taxis déguisés. Selon eux, les chauffeurs“Uber” leur font une concurrence déloyale en nepayant pas de taxes. Plusieurs gouvernements, dontcelui de la Région bruxelloise, ont suivi cet avis eninterdisant tout simplement ce service sur leursterritoires. En fait, le cadre juridique reste encoretrès flou en Europe sur ce type de plateforme.Beaucoup de questions se posent sur le respect dela vie privée. Les loueurs, chauffeurs, copilotesdoivent chacun faire connaître leur identité, leurprofil. Ils sont cotés, “likés”, ce qui évite, d’après lesplateformes le danger des mauvaises rencontres.
Pour certains, malgré les interdictions, la tendance est irrévocable : la voiture individuelle vit sesdernières heures. Demain, on “partagera”, maisrarement gratuitement. “On gardera sans douteencore une voiture par ménage, explique un spécialiste.Mais ce véhicule, on va le rentabiliser unmaximum en le louant ou en partageant des parties detrajet avec des inconnus trouvés sur des réseaux sociaux. Le secteur des assurances est déjà en train des’adapter pour ce genre de “partages de responsabilités”.
R.Meu.
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10 Supplément à La Libre Belgique -
Rêverle futurde l’alimentation
En ce début de XXIe siècle, on n’a jamaisparlé autant de cuisine, notamment grâceau succès de la téléréalité culinaire. Etpourtant, on n’a jamais aussi peu cuisiné…Selon une étude de l’ULG Gembloux pa
rue en 2013, entre 1961 et 2009, la part du budgetd’un ménage belge consacré à l’alimentation estpassée de 36 à 15 %. Par contre, les dépenses enachats de plats préparés augmentent chaque année en moyenne de 1,7 %… En 2009, 92% des ménages belges consommaient des plats préparés(pizzas, soupes, sandwiches…). Alors que le rythmede la société ne cesse de s’accélérer et que l’on travaille toujours plus, il y a peu de chance que la tendance s’inverse…
Consommer de manière différentePourtant, depuis des années, on
voit monter un besoin de consommer de façon différente, plus responsable. En 2013, on a ainsi vunaître à Naninne, “D’ici”, premiersupermarché “locavore” de Belgique, qui propose des ingrédientsessentiellement locaux et artisanaux. Fin 2013, “Färm”, supermarché bio et coopératif, ouvrait sesportes à Bruxelles. Imaginée par unAméricain expatrié, “La Louve”s’apprête à importer le même concept, né à Brooklyn, à Paris… Tandisque se multiplient, à Anvers (“Robuust”), Bruxelles (“Almata”) ouParis (“Day by Day”), des épiceriesoù tous les produits (alimentaires et autres) sontproposés en vrac, pour réduire les emballages et lesprix.
La grande distribution a bien compris ces évolutions et est déjà en train de réagir. En région parisienne, le groupe Carrefour teste en ce momentdes “Carrefour Bio”. Tandis que, pour contrer ledéveloppement des magasins à la ferme, qui permettent de réduire les intermédiaires entre producteurs et consommateurs, le groupe Colruytvient d’ouvrir à Overijse “Cru”, un marché couvertgourmet haut de gamme axé sur la saisonnalité etl’artisanat, sans aucune marque connue de l’agroalimentaire dans ses rayons.
Ces questions environnementales et sanitaires seretrouvent dans la réflexion des chefs, qui se tour
nent de plus en plus, eux aussi, vers une approcheplus locale, développant, sous l’impulsion d’AlainPassard en France, leurs propres potagers parexemple. Cette tendance, qui est en parfait accordavec le succès actuel de la gastronomique nordique, très locavore, ne fera que se poursuivre dansles prochaines années.
La consommation de viande devra diminiuerC’est une nécessité, la consommation de viande
et de poisson, dont la production de masse est unemenace pour l’environnement et la biodiversité,devra diminuer. Cela n’a pas fait la Une des journaux mais l’humanité, désormais entrée dans l’èrede l’anthropocène, a connu à l’été 2013 un tournant majeur : l’homme est passé de la cueillette àl’agriculture en termes de produits de la mer. On
consomme en effetaujourd’hui plus de poissonsélevés que de poissons pêchés.Et ce n’est pas une bonne nouvelle quand on sait que pourproduire 1 kg de saumon oude bar, il faut 4 à 5 kg de farines de poissons sauvages (etmême 20 kg pour le thonrouge !)…
Face à ce nouvel impératifécologique mais aussi pourdes raisons éthiques et philosophiques face à l’horreur dela production à échelle industrielle de viande, le végétarisme et le végétalisme de
vraient continuer de gagner du terrain. Tandis que,soutenue par la FAO et un lobby de producteurs, laconsommation d’insectes pourrait devenir unenouvelle source de protéines plus écologique. Encore faudratil que, une fois passé l’effet de curiosité, le public occidental se fasse à l’idée de mangerdes criquets ou des vers de farine, fûtce en tapenades ou en veggie burgers ! Pas sûr qu’il sera plusgourmand de la viande produite in vitro (déjà uneréalité au niveau de la recherche) ou de l’impression 3D de nourriture… Ce n’est pas demain qu’oncommandera son repas sur McDo.com avant de sel’“imprimer” à domicile. Certains y croient pourtant. La preuve, un congrès sur le sujet vient de sedérouler à Liège…
Hubert Heyrendt
1millionDE MEMBRES SLOW FOOD
Le réseau de personnes actives dansle mouvement Slow Food est devenu
le plus important au monde,dépassant Amnesty ou le WWF.
Soit une force de frappe importantepour défendre à l’avenir une
alimentation “bonne, propre et juste”en proposant d’autres modesde production et un autre type
de société.
L’alimentation de demain risque derévolutionner les habitudes de consommation.l’on en est pas encore à imprimer deshamburgers à domicile mais certains y pensentdéjà.
Qui serez-vous demain ?
1492AMÉRIQUE
Découverte de l’Amériqueet, avec elle, des tomates,des pommes de terre,
des petits pois,des piments, du maïs,du café, de la dinde…
REPO
RTER
S/C
CI/M
ARCCH
ARMET
-9000AGRICULTURE
La révolution néolithiquefait passer l’homme du
statut de chasseur-cueilleurà celui d’agriculteur-
éleveur. Il domestique lesplantes et les animaux pour
son alimentation. SWNS
/REPOR
TERS
1926RÉFRIGÉRATEUR
L’apparition du frigidairepermet une conservationplus longue des aliments.
L’amélioration desconditions matérielles
fait exploser laconsommation de viande. D.
R.
1973NOUVELLE CUISINELancement par Henri
Gault et Christian Millaude la “Nouvelle cuisine”,qui allège la cuisinefrançaise classique,autour de Bocuse,Guérard, Troisgros… W
IKI/CC
2000MOLÉCULAIRESous l’impulsion du
Catalan Ferran Adrià, lagastronomie moléculairefait florès, amenant dansles cuisines de nouvelles
techniques souventissues l’agroalimentaire. RE
PORT
ERS
Qui serez-vous demain ?
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11- Supplément à La Libre Belgique
Sana, Yemen, cet été : l’invasion de sauterelles s’est transformée en opportunité commerciale pour les fermiers locaux.
SCAN
PIX/RE
PORT
ERS
Réinventer le terroirLa cuisine de demain ne pourraêtre que le reflet des évolutions dela société.Dans un monde toujours plusmondialisé, les influencesviendront plus que jamais desquatre coins de la planète.Après l’Espagne et la Scandinavie,c’est désormais l’Amérique du Sud,et le Pérou en particulier,qui semblent bien placés sur lesradars des foodies.Mais, quelles que soient cesévolutions, il faut espérer que lacuisine ne poursuive pas le granddéménagement du monde encontinuant à importer des petitspois kényans ou des haricotspéruviens ou en continuant àproduire en Amazonie le soja quisert à nourrir le bétail en Europe…La cuisine devra au contraire êtrecapable de mettre à l’honneur desingrédients produits localementdans le respect del’environnement, des savoir-faireet des producteurs. Relocaliser laproduction alimentaire est en effetune nécessité politique, sociale etenvironnementale.En Belgique en particulier, oùl’industrie agroalimentaire a toutdétruit sur son passage dansl’après-Guerre, il y a tout un terroirà recréer, des spécialités locales àréinventer ou à sauver, comme s’yatèle le mouvement Slow Food àtravers son Arche du goût.Un beau défi à relever dans les 20ans à venir ! H.H.
Epinglé
Qui serez-vous demain ?
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12 Supplément à La Libre Belgique -
À l’ordinateurde poserle diagnosticmédical
Jusqu’où la technologie et l’assistanceinstantanée qu’elle prétend bientôt apporterau patient se substitueront-elles au médecin ?Mais est-ce bien la voie qu’elles prennent ?
Qui serez-vous demain ?
Propos recueillis par Laurence Dardenne
Médecin nucléaire, Erard le Beau deHemricourt est aussi le cofondateurde Esperity, la première plateformemondiale d’échange multilingue pourles malades atteints du cancer et leurs
proches. Les patients peuvent y expliquer leur parcours, s’informer, s’exprimer via des blogs, partagerdes informations sur les effets cliniques d’un traitement… Particulièrement sensible au développement des nouvelles technologies et possibilités desréseaux sociaux de partage, ce médecin nous livresa vision de la médecine de demain.
De moins en moins d’erreurs humainesOn en voit déjà les premières ébauches actuelle
ment, mais plus encore au XXIe siècle, prédomineront la génétique, la technologie et l’accumulationdes données. Tout cela permettra d’avoir une visionplus rigoureuse de la médecine, plus déterministeet où l’erreur humaine prendra de moins en moinsde place. Alors qu’à l’heure actuelle, la plupart destraitements sont parfois administrés un peu àl’aveugle, au XXIe siècle, cette approche thérapeutique et diagnostique un peu aléatoire aura tendanceà nettement diminuer grâce aux moyens technologiques mis à disposition. La médecine empirique va laisser la place àune médecine déterministe, rigoureuse et technologique. Plus préciseaussi et plus ciblée. Avec les donnéesgénétiques de chaque individu, onva pouvoir mieux comprendrel’émergence des maladies et comment y faire face.
Une médecine plus socialeCe sera également une médecine plus sociale où
les individus auront de plus en plus les moyenstechnologiques pour mieux comprendre leur maladie, y faire face euxmêmes en se prenant encharge. Dans 20 ou 30 ans, le rôle du médecin seramoins de faire un diagnostic que d’accompagner lepatient informé et donner un traitement adapté. Lediagnostic sera fait peutêtre par le médecin, maispeutêtre déjà par le patient luimême qui, contrairement à la plupart des médecins, est déjà devenuun pro en matière de réseaux sociaux et d’Internet.On assiste en effet à un clivage technologique digi
tal entre les patients qui sont motivés dans leur maladie et les médecins qui n’ont pas le temps de seconsacrer à ces nouvelles technologies et moyensde communication.
La révolution des applicationsDéjà bien répandues, les applications téléchar
geables sur smartphones ou sur tablettes vont encore se multiplier. Si les patients s’y intéressentdéjà, les médecins les considèrent encore commedes gadgets. On voit actuellement un mouvementtrès important des sociétés non médicales pourrentrer dans le monde médical, que ce soit Google,Microsoft, Apple ou d’autres acteurs du mondetechnologique. Des millions de dollars sont investispour avancer dans la recherche et la compréhension de tous les outils qui pourraient faciliter laprise en charge des maladies. Il existe des applications en tous genres : pour aider les patients diabétiques, ceux qui ont le Parkinson, des jeux pouraméliorer les capacités de mémoire…
Plus d’intérêt pour la préventionOn devrait aussi assister au développement des
outils technologiques de prévention, pour aider lespatients à soigner leur santé au quotidien : qu’ils’agisse d’enregistrer le rythme cardiaque, le som
meil, le stress… Dans beaucoup depays, on assiste déjà à une escaladeau niveau du coût; la médecine devient hors de prix, il y a des médicaments très ciblés qui sont extrêmement chers. D’ici quelques années,on va assister à un écueil où les patients n’auront plus accès à certainstraitements hyper coûteux, que cesoit aux EtatsUnis parce que les pa
tients devront y aller de leur poche ou en Europeparce que les gouvernements ne pourront plusfaire face. Nous serons donc bien obligés à un moment de privilégier une autre voie que nous avonstrop négligée pendant longtemps, et qui est la prévention. Les applications pourraient, dans une certaine mesure, aider les patients à jouer euxmêmesun rôle dans la prévention et la prise en charge deleur maladie.
Le super ordinateur Watson arriveCe qui, à mon avis, devrait considérablement im
pacter le monde médical, ce sera la mise au point,
En route versunemédecineplus sociale,rigoureuse ettechnologique
1998CELLULES SOUCHESLes cellules souchesembryonnaires ont étédécouvertes en 1981
chez la souris et en 1998chez l’Homme.
Leur utilisation posedes problèmes éthiques.
JOHA
NNADE
TESSIÈRE
S
2005GREFFE DU VISAGELe 26 novembre 2005, lePr Benoît Lengelé (UCL)réalise ainsi avec BernardDevauchelle et SylvieTestelin à Amiens lapremière allogreffepartielle de la face.
DARP
A
2014PROTHÈSE
L’agence américainedes médicaments (FDA)a donné son feu vert
le vendredi 8 mai 2014à la commercialisation
aux Etats-Unisd’une prothèse bionique.
REPO
RTER
S
2003GÉNOME DÉCRYPTÉC’est en avril 2003 que lepremier génome humainsera déclaré entièrementséquencé, après unepremière annonce deséquençage partiel en
2000.
PHAN
IE/REPOR
TERS
1996LA BREBIS DOLLYLe 5 juillet 1996,
les chercheurs du RoslinInsitute à Edimbourg
annonçaient la naissancedu premier mammifèrecloné à partir de cellulesadultes, la brebis Dolly. RE
PORT
ERS
Qui serez-vous demain ?
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13- Supplément à La Libre Belgique
Le patient ne sera pas de plastique, mais les organes imprimés en 3D pourraient devenir de routine, d’ici une quinzaine d’années.
RUEDE
SAR
CHIVES/REPOR
TERS
par la firme IBM, du super ordinateur Watson, destiné à aider les médecins à faire leurs diagnostics.Des tests sont en cours avec les hôpitaux dans le butde fournir d’ici 2020 à tous les médecins un outilinformatique qui leur permettra sur base de symptômes décrits par le patient, du mode de vie, deproposer au médecin une série de diagnostics possibles. Lorsque cela entrera de plainpied dans lemonde médical, les médecins se rendront compteque ces applications vont devenir incontournables,contrairement aux applications actuelles qui n’ontpas d’impact sur le mode de pensée du médecin. Etquand on sait qu’à l’heure actuelle, environ 20 %des diagnostics sont erronés… On peut espérer queWatson aide les médecins dans leur raisonnementintellectuel pour faire un bon diagnostic et choisirle meilleur traitement. Cela se fera sur base de critères génétiques, moléculaires, épigénétiques précis…, car il y aura une masse grandissante d’informations que le cerveau humain sera totalement incapable d’accumuler. À l’avenir, pour traiter uncancer, on devra connaître non seulement la carted’identité moléculaire du cancer mais aussi le réseau qui se crée au sein de la cellule cancéreusepour choisir deux, trois ou quatre traitements ciblés, qui vont chacun agir sur une voie bien spécifique de la cancérogenèse et qui vont bloquer l’évolution de la maladie cancéreuse.
Des prothèses bioniques, de plus enplus sophistiquées
En 2014, la FDA a donné son accord pour commercialiser la première prothèse bionique qui devrait permettre aux personnes amputées de menerune vie presque normale. On vient de développer
des prothèses qui, grâce à des capteurs placés aubout des doigts, permettent de redonner la sensation de toucher aux personnes amputées, les terminaisons nerveuses qui subsistent dans le moignon étant raccordées à des terminaisons électriques. Dans 5 à 10 ans, on devrait avoir lespremières ébauches commercialisées de ces prothèses très sophistiquées.
Les cellules souches, source d’espoirLes progrès considérables déjà réalisés dans le do
maine des cellules souches ne devraient faire ques’accentuer. Nous avons à présentles moyens technologiques pourpurifier les cellules souches dans lesang et la peau des individus; nousavons des moyens moléculairespour faire revenir au stade précoce,embryologique, des cellules quiétaient déjà au stade différencié. Àpartir de cellules cutanées, on peutainsi faire pousser des cellulesneuronales. Cela se fait depuisquelques années en laboratoire. L’étape suivantesera l’être humain.
Les possibilités de l’impression 3 D desorganes
Une autre chose qui va très certainement révolutionner les années à venir est l’impression 3D. Destentatives d’impressions 3 D ont déjà été faites surdes mâchoires, des trachées des vessies ou encoredes petits vaisseaux sanguins qui ont été transplantés chez l’être humain. Il faut évidemment encoretrouver le bon type de support pour lequel il n’y a
pas de rejet par l’organisme. Pour certains typesd’organes, on a déjà quelques résultats. En tout cas,le mouvement est lancé, et connaissant la vitessed’évolution des technologies, cela ne pourra ques’accélérer dans les années à venir.. Les cellules souches et l’impression d’organes en 3D, cela devraitêtre de la routine d’ici une dizaine voire une quinzaine d’années.
Le cancer et Alzheimer, encoreParmi les maladies qui seront prédominantes, il y
aura toujours le cancer. Le nombre de cas continued’augmenter, tandis que la mortalité diminue, le cancer étant entrain de devenir une maladie chronique. Une pathologie qui, tantque l’on n’aura pas découvert sacause, continuera de progresserest la maladie d’Alzheimer. Celareste un enjeu de santé public,avec le vieillissement de la population et l’augmentation de l’espérance de vie, de l’ordre de 3 mois
chaque année. On atteindra une espérance de viede 100 ans au cours de ce siècleci.
Les médecines complémentairesLes médecines complémentaires ou alternatives
vont prendre une place de plus en plus importantepuisque les patients auront besoin de comprendreleur maladie et le souhait de la prendre euxmêmesen charge. L’homéopathie, par exemple, gardera seslettres de noblesse, pas seulement par le produitmais par la relation de mise en confiance qui s’établira entre le médecin homéopathe et son patient.
2ANNÉES DE VIE EN PLUS
EN BONNE SANTÉL’Union européenne s’est fixécomme objectif d’augmenter le
nombre d’années de vie en bonnesanté de 2 ans, d’ici à 2020.
Qui serez-vous demain ?
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14 Supplément à La Libre Belgique -
Abbeyfield,un projetd’habitationinnovant
Un habitat groupé offre une nouvelledynamique et un projet de vie aux seniors.Et c’était le regard de la société entière sur lavieillesse qui s’en trouvait modifiée ?
Qui serez-vous demain ?
Abbeyfield est un nom qui sonnecomme une vieille ballade anglaise. Etpourtant, il s’agit d’un concept innovant en matière d’habitat cogéré pourseniors qui nous vient d’Angleterre.
C’est une nouvelle manière d’entrevoir la vieaprès 65 ans, une nouvelle façon de vivre et, pourbeaucoup, cela signifie un nouveau projet.
Responsable et autonomeSur quoi se base ce concept d’habitation ? “Ab
beyfield met à la disposition de seniors à revenusmodestes un habitat groupé basé sur la cogestiond’un immeuble dans lequel chacun dispose d’un petitappartement et de pièces communes. Chacun a sapropre boîte aux lettres, par exemple. La cuisine, leliving, la salle à manger et la buanderie sont des espaces communs. Contrairement aux apparences, ilne s’agit pas d’un bail de location classique ni d’unecolocation”, explique Chantal Couvreur, Présidente d’Abbeyfield Belgium. Chaque maison dispose aussi d’un jardinet dans lequel, parfois, unpotager est cultivé.
Qu’est ce qui distingue ces maisons Abbeyfieldd’une colocation classique ? Les habitants de cesmaisons se fédèrent en ASBL. Cette ASBL va louerl’immeuble et le gérer. Il s’agit donc, audelàd’une location, d’un engagement dans une ASBLqui a un projet de vie commune.
Chacun se sent ainsi responsable et partie prenante du projet. Les immeubles appartiennentaux communes, CPAS ou parfois, à la FondationRoi Baudouin. “C’est un concept novateur basé surla convivialité et la solidarité. Ce concept permet dedonner aux personnes plus âgées un nouvel élan ense lançant dans un nouveau projet de vie qui implique aussi des responsabilités. Chacun est en effet responsable d’un domaine bien précis au sein de cettecogestion”, ajoute Chantal Couvreur.
Une liberté individuelle conservéeUne personne va s’occuper de la cuisine un cer
tain jour de la semaine, une autre sera responsable des comptes et un autre locataire prendra encharge l’entretien du jardin, par exemple. Chaque personne reste cependant indépendante etdispose d’un miniappartement composé d’unechambre, d’une salle de bain et d’un living aveckitchenette. Elle conserve la liberté de vaquer àses occupations habituelles tout en étant responsable d’un aspect de la maison.
“C’est important que chacun garde son autonomie, sa liberté et ne se sente pas contraint dans unecommunauté”, souligne Chantal Couvreur. Cetteformule d’habitat groupé permet à des personnesâgées de garder leur indépendance tout en ne vivant pas seules et de garder encore une vie active.
Isabelle de Laminne
1910KIBBOUTZ
Communauté ou villagecollectiviste d’Israëldéveloppée par lemouvement sioniste
d’influence socialiste. Lepremier kibboutz est
fondé à Degania en 1910. CHAT
ELIN/REPOR
TERS
1847PHALANSTÈRE
Communauté qui se formepar le libre choix et
l’affection des résidents.Cet utopique conceptde l’idéaliste français
Charles Fourier n’a jamaisété effectivementmis en place.
MAR
YEV
ANS/RE
PORT
ERS
1992TÜBINGEN
La ville allemandeentame sa reconversionet opte pour le “durable”,
mais aussi pourl’originalité. On y vientpuiser l’inspiration departout dans le monde. IJU
LIAN
/FLICK
R/CC
1956ABBEYFIELD
Le projet avait pour but devenir en aide aux
personnes âgées les plusdémunies. Il tire son nomde la rue londonienne oùfut installée la premièrehabitation du genre. AB
BEYFIELD
50’iesRICHARD
CARR-GOMMC’est dans le cerveau dece major anglais à la
retraite que germe l’idéed’Abbeyfield. Une idéequi a fait son chemindepuis plus de 60 ans. AB
BEYFIELD
Qui serez-vous demain ?
Une personne va s’occuper de la cuisineun certain jour de la semaine, une autresera responsable des comptes et unautre locataire prendra en charge
l’entretien du jardi.
La résidence Abbeyfield d’ Etterbeek, un habitat en communauté onne peut plus paisible et stimulant pour les seniors.
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15- Supplément à La Libre Belgique
BORT
ELS
Qui serez-vous demain ?
Des habitant cooptésVivre en communauté ne s’improvise pas, c’est un autreart de vivre. Certaines personnes ne sont résolument pasfaites pour ce genre d’habitat groupé. Il faut aussi que lespersonnalités s’accordent comme les instruments d’unorchestre pour que l’harmonie règne au sein de la maison. La sélection des habitants est donc une étape importante dans la constitution de ces maisons Abbeyfield.
Cooptation et médiateurComment sont sélectionnés les cohabitants ? « Les co
habitants se choisissent par cooptation. Ces maisons regroupent entre 7 et 10 personnes du troisième et quatrièmeâge qui doivent être autonomes et en bonne santé. Chaquemaison a un visage différent selon les habitants », reconnaîtChantal Couvreur. Et que faire si une Tatie Danielle vientmettre son grain de fiel dans une de ces maisons ? La vieen communauté n’est pas toujours facile et il faut pouvoirdégager des intérêts communs à tous les habitants. Dansles cas de conflits, les habitants peuvent faire appel à unmédiateur qui viendra calmer les désaccords. « Chaquemaison dispose d’un accompagnateur bénévole pour tous lesaspects comptables et techniques. Parfois un habitant reconnaît que cette formule ne lui convient pas. Dans ce cas, il peutquitter l’ASBL et il sera remplacé par un nouveau cohabitant qui sera à nouveau coopté par les autres résidents »,ajoute Chantal Couvreur. Comment se crée une nouvelle
maison ? « Nous donnons des conférences dans différentscoins de Belgique. Ensuite, nous lançons des inscriptions etnous organisons des réunions entre 7 et 10 personnes pourvoir avec elles si elles peuvent créer une communauté de vie.Nous ne dépassons jamais 10 personnes pour des questionsd’intendance : cuisiner pour plus de 10 personnes devientfastidieux ! », avoue Chantal Couvreur. Il faut chaque foistrouver des endroits adéquats. Actuellement, quatremaisons sont disponibles en Belgique et plusieurs projetsd’implantation sont prévus dans le Brabant Wallon etdans une commune bruxelloise.
Ces maisons n’ont pas pour vocation de remplacer lesmaisons de repos et de soins. Ce sont des espaces de vieinnovants. Il y a peu d’innovations qui concernent lesainés. Or, avec le vieillissement de la population, ces initiatives devraient être encouragées. « Nous comptons toujours sur l’Etat pour assurer notre avenir,mais, ici, nousmettons en place une innovation sociale basée sur une nouvelledynamique dans les rapports sociaux de nos aînés. Nousnous développons également en Flandre », note ChantalCouvreur. Ce genre d’initiatives vise essentiellement lespersonnes âgées à revenus modestes qui veulent garderune certaine autonomie, avec de nouvelles responsabilités, tout en bénéficiant d’un tissu social stable et finalement… réconfortant. Isabelle de Laminne
Un peu d’histoireInitié dans la banlieue de Londresdans les années 50 par Richard CarrGomm, major anglais à la retraite, leprojet Abbeyfield avait pour but devenir en aide aux personnes âgées lesplus démunies en leur offrant unlogement. Le projet a pris le nom de larue dans laquelle il a vu le jour :Abbeyfield Road. Le concept a évoluéau fil des années et s’inscritaujourd’hui comme modèle innovantdans la prise en charge des seniors.Le mouvement Abbeyfield compteaujourd’hui, en Angleterre, 700 maisons occupées par 7000 seniors. Dansle monde, 111 maisons sont répartiesdans 15 autres pays sur les 5 continents qui abritent plus de 1000seniors.La première maison belge va fêter sesdix ans à Etterbeek. Toutes ces maisons sont soutenues par un réseau debénévoles qui vient en aide aux habitants.
I. de L.
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16 Supplément à La Libre Belgique -
Monnaiessonnanteset citoyennes
Des communautés instaurent leur propremonnaie pour renforcer l’économie locale.La conversion vers celles-ci est irréversible.La tendance l’est-elle également ?
Qui serez-vous demain ?
Généralement, la monnaie est définiedepuis l’Antiquité comme une réservede valeur et comme un instrument intermédiaire dans les échanges. Sa valeur est avant tout basée sur la con
fiance et son émission est centralisée en procédant du droit régalien. C’est l’Etat qui a le droit debattre monnaie. Cependant, on voit apparaîtredes monnaies locales (appelées aussi complémentaires) qui n’ont une valeur que dans une certainerégion, c’est à dire auprès d’une communautéd’adhérents spécifiques. Qui sont ces monnaiesqui sont aussi qualifiées de citoyennes et comment fonctionnentelles ?
Bons d’achatEn Belgique, le Réseau Financité accompagne
huit projets de monnaies locales et citoyennes :l’Epi Lorrain (Gaume), le Valeureux(Liège), le Ropi (Mons), le Minuto(qui permet l’échange de minutes àBraineleComte), Le Volti (Rochefort), le Solatoi (Ath), le Talent (LouvainlaNeuve) et un projet à GrezDoiceau. Ces monnaies sont crééesdans chacune de ces régions et ontvaleur d’échange auprès d’une communauté restreinte d’adhérents.“Ces monnaies sont souvent crééesautour d’une même thématique à savoir, redynamiser l’économie locale etstimuler les échanges au sein des circuits locaux entre producteurs, artisans et consommateurs d’une localité.Les grandes enseignes et les multinationales sont exclues de ce circuit d’échange monétaire”, expliqueAntoine Attout, Coordinateur de la cellule participation, éducation et formation au Réseau Financité.
Nouvel outil d’échangeComment fonctionnent ces monnaies ? Au dé
part, un groupe de citoyens bénévoles se rassemble avec une volonté de créer un nouvel outild’échange. Au début, il s’agit d’une association defait qui se muera en ASBL lorsque le projet prendra sa forme définitive. Une charte est rédigéepour déterminer les contours du projet et lesprestataires qui seront admis dans ce réseau. “Engénéral, ces monnaies sont basées sur l’euro. Un eurovaut ainsi un Epi, par exemple. Les consommateursconvertissent une certaine somme d’euros en monnaies locales. Ces euros sont déposés sur un compte
bancaire ou auprès de la coopérative Crédal. Lesmonnaies locales sont alors considérées comme desbons de soutien à l’économie locale, des bonsd’achats”, ajoute Antoine Attout.
On n’est donc pas si éloigné des bons échangéslors des fêtes scolaires pour acheter boissons, frites ou autres friandises. Ces monnaies sont utilisées pour les petits échanges dans l’économie locale. A priori, il n’y a pas de limites géographiquesprédéterminées pour ces monnaies. Ce sont lesinitiateurs du projet qui vont définir si elle auracours dans une région, une ville, un village.
IrréversibleA noter que la conversion en monnaies locales
est irréversible pour les consommateurs. Lesbillets émis sont sécurisés pour éviter les contrefaçons et Crédal octroie des microcrédits locaux
avec les sommes déposées en contrepartie des monnaies locales.Pour octroyer ces microcrédits,l’ASBL qui a lancé la monnaie locale achète des parts de coopérateur de Crédal.
Avec ces sommes, Crédal octroiealors des microcrédits en eurosdans la région couverte par la monnaie locale. Cette monnaie circuledonc à un double niveau : à la foispour les échanges et aussi pour lefinancement de l’économie locale.Les prestataires de services (lescommerçants) peuvent repasser àl’euro moyennant une commission
de 3 %. Les commerçants appliquent bien sûr laTVA sur les biens vendus. Ils doivent dès lors tenirune double comptabilité : une en euro et une enmonnaie locale.
Certains prestataires acceptent en outre dejouer le rôle de comptoir d’échange d’euros versla monnaie locale. Tous les achats sont bien sûrréglés en cash puisqu’il n’existe pas encore demoyen de paiement par carte ou virtuel pour cesmonnaies. Il n’existe pas non plus de produits deplacements libellés dans ces monnaies. La FSMAvalide ces monnaies locales au cas par cas dans lamesure où elles sont assimilées à des bonsd’achat. Ces monnaies alternatives veulent encourager le développement d’une économie socialement responsable en favorisant les circuitscourts et le soutien à l’économie et à l’emploi locaux.
Isabelle de Laminne
On n’est pas siéloigné des
bons échangéslors des fêtesscolaires pour
acheterboissons, fritesou autresfriandises.
1472MONTE DEI PASCHI
DI SIENALe groupe MPS est la
banque la plus ancienneau monde encore en
activité. Elle a été fondéeen 1472, à Sienne enToscane (Italie). M
ONTE
DEIP
ASCH
IDIS
IENA
-560PREMIÈRESMONNAIES
Les premières pièces demonnaies auraient été
frappées dans le royaumede Lydie et plusieurs citésindépendantes d’Asie
Mineure.
WIKI/CC
1287BILLET DE BANQUEPas de billet de banquesans papier. Il n’est doncpas étonnant que l’ontrouve l’origine du
premier là où est apparule second, en Chine.
TOKY
OCU
RREN
CYMUS
EUM/FLICK
R/CC
1998PAYPAL
Ce service de paiementen ligne permet à la foisde payer des achats,
de recevoir despaiements, ou d’envoyeret de recevoir de l’argent.
DPA/RE
PORT
ERS
Qui serez-vous demain ?
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17- Supplément à La Libre Belgique
Les marchés sont des endroits propices à l’utilisation de monnaies locales.
JOHA
NNADE
TESSIÈRE
S
Qui serez-vous demain ?
Un guide monétaire pratiqueLe Réseau Financité a édité un guide pour aiderles personnes qui souhaiteraient lancer un projetde monnaie complémentaire dans leur région.
La première question qui est posée est de savoirquelle est la finalité de cette monnaie. Pourquoicréer une monnaie complémentaire ? Il existeprès de 5000 projets de ce type à travers lemonde.
Comme le souligne le Réseau Financité, cesmonnaies ont un objectif commun : “se réapproprier un outil financier classique pour en faire unoutil social, ancré dans l’économie réelle et centré surles échanges locaux, en renforçant l’identité et la cohésion au sein d’une région donnée”.
La crise financière de 2008 et la perte de confiance dans l’euro ont été des déclencheurs pourle développement de ces monnaies. Ces monnaiesn’ont cependant pas pour but de remplacer l’euromais elles espèrent limiter les impacts négatifs decette monnaie transnationale.
Le but est de redynamiser le tissu économiquelocal.
Une fois le projet défini, il faut le mettre enplace. Grâce au guide édité par le Réseau Financité, chaque étape à la création d’une monnaie ci
toyenne est détaillée. Il faut d’abord qu’il existeune dynamique de groupe : on ne crée pas unemonnaie à trois ou quatre. Cela suppose l’adhésion d’une communauté suffisamment large.
Quelle convertibilité?Il faut aussi définir les objectifs de la monnaie,
les principes qui régiront sa convertibilité. Comment vaton favoriser sa circulation ? Le cadre légal doit aussi être déterminé. Sous quelle forme lacommunauté vatelle fonctionner ? Fautil appliquer la TVA et des charges sociales sur les bienséchangés et payés dans ces monnaies ?
A noter, que pour la monnaie Minuto qui consiste à s’échanger des prestations comptabiliséesen minutes, il y a exemption d’impôts et de TVA.Ce n’est pas le cas pour l’Epi, par exemple. Ce fascicule explique aussi comment financer ce projet,comment le pérenniser, le gérer et comment communiquer. Ce guide attire aussi l’attention sur lerisque d’inflation monétaire. Lancer une monnaiecitoyenne n’est donc pas d’un projet de doux rêveurs. Ces monnaies d’échange particulières exigela mise en place un cadre rigoureux.
I. d. La
Quel impact ?Ces monnaies citoyennes permettent de payer lescommerçants affiliés au réseau dans la région concernée. Elles ont donc pour but de favoriser l’économie et l’emploi au niveau local. Estce que ce butest atteint ?
“C’est très difficile de mesurer l’impact de ces monnaies. Nous comptons réaliser une étude sur cet impact. Aujourd’hui, il y a 35000 euros en circulation et100 prestataires pour l’Epi qui a été lancé en 2012.Pour l’instant, ces projets sont très limités et très jeunes.Il faudrait avoir un recul d’au moins cinq ans pourpouvoir définir cet impact”, estime Antoine Attout.
A l’étranger, de tels projets permettent d’augmenter les échanges locaux et d’accroître le chiffred’affaires des prestataires de 2 à 10 %. Cela permetaussi de fidéliser une clientèle locale. “En Angleterre, ce système est beaucoup plus développé. Une proportion de certains salaires est payée en monnaies locales demême que certaines allocations sociales ou desprimes de naissance”, note Antoine Attout.
Ces monnaies sont apparues comme alternative àl’euro et comme réaction à la crise de 2008. Cesprojets restent locaux mais sont porteurs de sens etd’une certaine forme d’ambition sociétale.
I. de L.
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18 Supplément à La Libre Belgique -
L’auto-mobile
L’automobile connectée, c’est déjà del’histoire ancienne. Mais celle-ci continue des’écrire, pour le plus grand confort et pour laplus grande sécurité des usagers. Et commel’erreur de conduite est humaine, pourquoi nepas écarter cet aléa des routes en confiant levolant à un conducteur plus fiable?
Qui serez-vous demain ?
L’automobile connectée, c’est déjà unevieille histoire, qui remonte au GPS. Et lavoiture autonome ? Les prémices sontlointaines, qui remontent si pas à la direction assistée, au moins à l’ABS qui
évite le blocage des roues et rend le freinage plus efficace : en assistant le conducteur qui actionne le volant ou qui enfonce la pédale de frein, la voiturecommence déjà à prendre le pouvoir.
Entretemps, les choses ont fortement évolué, laissant entrevoir une voiture aussi reliée qu’un téléphone multifonction, et capable de rouler touteseule. C’est déjà le cas, dans une certaine mesure,pour les automobiles haut degamme. Volvo, MercedesBenz, Jaguar, Audi, Tesla, BMW : toutes cesmarques ont leur système de connectivité, avec carte Sim ou téléphone multifonction embarqué, quicombine les systèmes GPS, téléphonie mobile et réseaux de données 3ou 4G.
À partir de là, tous les services peuvent suivre, à commencer par l’eCall,appel d’urgence automatique en casd’accident, combiné à une géolocalisation du sinistre. Première étape de connectivitérendue obligatoire par l’Europe, eCall devrait intégrer toutes les voitures homologuées dans l’Union àpartir du 1er octobre 2015.
Applications de confortConnectivité et automatisation se focalisent
d’abord sur la sécurité. Volvo, qui s’en est fait lechampion, a introduit son système City Safety enéquipement standard depuis 2008. Il s’agit d’unfreinage automatique face à un obstacle. Le systèmea permis d’éviter 25 % d’accidents par collision devant soi. En six ans, City Safety a énormément évolué. Au départ, le système reconnaissait seulementles automobiles, de jour. Puis ce furent les piétons etles cyclistes, puis le tout de nuit.
Les systèmes comme Connected Drive et Teleservices de BMW ont déjà de multiples applications deconfort : Internet embarqué, info trafic en tempsréel, diagnostic technique, prise de rendezvouschez le garagiste, etc. Et sur la voiture électrique i3,via un iPhone, l’on peut préchauffer les batteries, vérifier leur état de charge, etc.
L’assistance à la conduite se développe aussi, avecun régulateur de vitesse tenant compte de la distance entre véhicules : dans un embouteillage, la voiture s’arrête et redémarre automatiquement. Reposant. Et pas obligé : comme la plupart, ces systèmesd’assistance sont débrayable, “mais il faut encore tenir le volant”, précise Christophe Weerts, porteparole de la marque.
Ce ne sera bientôt plus le cas. De multiples essaisde voiture à pilote automatique ont lieu partoutdans le monde. Après de multiples tests, Volvo vapasser à l’acte en 2017 avec cent clients qui rouleront en pilote automatique sur un tronçon de 50 km
sur le ring de Göteborg. “Je ne crois pasà la voiture 100 % automatique tout letemps, dit René Aerts, Jr. (Volvo), maisseulement en certaines circonstances,sur certains tronçons.”Quid de Google,comme nouvelle marque de voitureautonome ? “Ce sera un constructeurde mobilité, pas d’automobiles, renvoieChristophe Weerts; nous offrons l’ensemble des possibilités d’une voiture. Lespublics seront différents.”
Les constructeurs voient audelà del’horizon 2 025. Le principe de l’auto
mobile restera le même, avec plein de nouvellesfonctionnalités. Pour 2 020, BMW vise la conduiteautomatisée sur les autoroutes européennes avecdes modèles de série. Mais la voiture, qui est déjà capable d’aller se garer toute seule, ne le fera que si lesinfrastructures de parking sont adéquates. Idempour les autoroutes.
Voitures interconnectéesInterconnectées entre elles, les voitures pourront
se transmettre des informations sur l’état de laroute, du trafic, etc. Encore fautil que les constructeurs et équipementiers harmonisent leurs standards, car l’interconnexion n’a d’intérêt que généralisée.
Quant au programme 2020 de Volvo, il ambitionne zéro mort et zéro blessé grave dans les voitures de la marque. Avec senseurs à 360° et de nombreux systèmes pour pallier les déficiences du conducteur, à l’origine de 95 % des accidents. Bien sûrc’est une utopie, mais la barre a le mérite d’être placée au plus haut.
Dominique Simonet
En 2017, centclients Volvorouleronten pilote
automatiquesur un tronçonde 50 km.
1886TRICYLE BENZ
L’ingénieur allemand KarlBenz dépose son brevet
pour son véhiculepropulsé par un moteur àcombustion interne, le
Benz Patent-Motorwagen. D.R.
1769FARDIER DE CUGNOT
Avec une machine àvapeur, Joseph Cugnot
conçoit son fardier pour letransport de canons, nonplus tiré par des chevauxmais roulant tout seul
(automobile). RUEDE
SAR
CHIVES/REPOR
TERS
1978ABS
L’équipementier Boschplace un systèmed’antiblocage
automatique des roues aufreinage (ABS,
Antiblockiersystem)sur les Mercedes classe S
et BMW série 7.
D.R.
1932AUTORADIO
Le premier autoradioest commercialisé
par la firme allemandeBlaupunkt,
c’est l’Autosuper AS5.La voiture connectéedate d’avant-guerre. D.
R.
1946TÉLÉPHONELe 17 juin 1946,
des ingénieurs de BellLabs inaugurentle premier servicede téléphonie en
automobile à St. Louis,dans le Missouri. AT
&T
Qui serez-vous demain ?
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19- Supplément à La Libre Belgique
Les voitures actuelles regorgent déjà d’assistance, mais l’assistance au parking est particulièrement attendue par les trop nombreux conducteurs qui n’ont pas le compas dans l’oeil.
VOLVO
Qui serez-vous demain ?
Mon smartphone, ma voiture, ma liberté?L’automatisation existe dans bien des secteurs, notamment dans le transportaérien, le métro, la logistique. Mais l’automobile, c’est autre chose. Quandassumeratelle pleinement son étymologie d’automobile, quand rouleratelle toute seule ? En la matière, toute la question est de savoir où l’on veut alleret à quelles fins. Confort ? Sécurité ? Mobilité ? Environnement ?
Deux obstacles s’opposent à la mise en circulation d’une voiture à piloteautomatique : l’être humain et la loi. Dans le temps, lorsque les crises pétrolières et la furie taxatoire des politiciens l’accablaient, l’homo automobilus trouvait un peu d’apaisement en apposant à l’arrière de son (trop) cher véhiculel’autocollant stipulant : “Ma voiture, ma liberté”. Mais la liberté individuellebute sur celle d’autrui, la preuve par la congestion toujours croissante du trafic.
La voiture connectée et autonome pourrait être une solution, “mais, en cemoment, on n’est pas prêt à abandonner cette liberté”, estime Joost Kaesemans(Febiac). “Imposer du jour au lendemain d’abandonner le volant n’a aucune chancede réussir. Après cela, peuton faire des projections de nos états d’âme dans un futurassez proche ? Il n’y a pas si longtemps, personne n’imaginait d’être joignable tout letemps. Maintenant, on ne peut s’empêcher de regarder son courrier électroniquetoutes les dix minutes.”
Pour JeanMarc Ponteville (Volkswagen chez D’Ieteren) la différence entreune voiture basique et autonome est la même qu’entre un téléphone fixe et unmobile multifonction : “Comprendre un smartphone, c’est comprendre l’automobile de demain”, ditil. Pour lui, “la voiture va être équipée de plus en plus d’assistants, jusqu’à arriver à l’autonomie.”Où sera ce plaisir de conduire que veulentvendre la plupart des constructeurs ? “Mais quel plaisir y atil dans un embouteillage ?” relève JeanMarc Ponteville. “On travaille en priorité à soulager le
conducteur des tâches lassantes et répétitives, qui réduisent l’attention et augmentent le risque, et à l’assister dans les conditions difficiles.”
Que le conducteur s’habitue progressivement lâcher le volant est une chose,mais encore fautil que la loi l’y autorise. “La technologie va plus vite que la loi”,constate JeanMarc Ponteville. Pour l’heure, en Belgique, la conduite autonomeest autorisée jusqu’à 10 km/h, “pour pouvoir utiliser le système de stationnementautomatisé”, précise Joost Kaesemans. Audelà ? Quatre états américains ontavalisé la voiture autonome, Nevada, Floride, Californie, Michigan.
Droit de la responsabilitéLa question du droit de la responsabilité se pose bien évidemment. Comment
cela se passetil en aéronautique commerciale ? La généralisation des enregistreurs de voix et de paramètres – les boîtes orange, dites noires – aide à établirla responsabilité d’un accident. Des enregistreurs de paramètres existent déjàdans les poids lourds. Doiventils se généraliser dans les automobiles ? Maisdans une voiture autonome, que serait la responsabilité d’un conducteur ?Droit des assurances, droit à l’indemnisation en seraient bouleversés.
Et puis la voiture connectée et autonome qui dit tout à son garagiste poseaussi bien des questions quant au droit à la vie privée. Dans les camions, laboîte noire, c’est le mouchard. Les données transmises par une automobile,notamment sur l’automobiliste, pourraient être exploitées tant par les constructeurs, les fournisseurs d’équipements et de communication, les assureurs,banquiers, etc. A des fins qui ne plairaient peutêtre pas au citoyen conducteur.Mon smartphone, ma voiture, ma liberté ?
DS
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20 Supplément à La Libre Belgique -
Vertusancienneset villesverticales
Rencontre Guy Duplat
Que deviendra l’architecture ? Et que deviendront nos villes quand il n’y auraplus de pétrole, plus de matières premières, que les villes seront surpeuplées, que le niveau des mers auramonté ? Quel peut être l’impact des
technologies nouvelles ?Ingénieur et architecte, Philippe Samyn a tou
jours été passionné par ces questions et vient depublier aux éditions de l’Académie royale de Belgique, un petit essai théorique sur “La ville verticale”.
Il évoque, pour “La Libre”, quelques aspects dufutur en architecture et dans l’urbanisme de nosvilles.
Et tout d’abord, la question des technologies etdes matériaux. “Les progrès technologiques et scientifiques dépassant l’imagination humaine, on a inventédes tas de choses dont on ne sait pas toujours bien àquoi elles vont pouvoir servir.”
Il cite des exemples de technologies neuves, malutilisées comme l’introduction au lendemain de laguerre, puis la prolifération, du châssis en aluminium, avec joint en silicone et double vitrage réfléchissant, qui ont transformé les bâtiments enaquariums très peu respectueux de la jouissanceélémentaire de nos sens. Il prend plus précisémentl’exemple du verre “float”, le verre plat poli, quidonne un verre sans aucun défaut. “Saufqu’aujourd’hui, quand on rénove un bâtiment du patrimoine, on ne trouve plus du verre à l’ancienne avecses belles irrégularités. Et que ce verre “float” laissemoins entrer la lumière, abîme les couleurs. On en arrive maintenant au triple vitrage, plus isolant maissurtout épais, lourd et cher.” “Or, ajoute Philippe Samyn, il y a déjà 16 ans, les premiers verres sous videétaient produits au Japon permettant, en 7mmd’épaisseur, la même isolation que le triple vitrage deminimum60mmd’épaisseurmais tout en étant beaucoup plus léger, offrant une plus grande transmissionlumineuse, et un bienmeilleur rendudes couleurs. Trèsbonne nouvelle, AGC Glass Europe travaille ardemment sur cette technologie et cela bouleversera l’architecture !”
Morale de cette histoire : Ce n’est que maintenant,16 ans plus tard, qu’on s’intéresse peu à peu à ce verresous vide. Il faut donc une période de digestion des
avancées technologiques avant qu’elles n’entrent dansl’architecture.”
Un savoir ancienA côté des avancées technologiques, il faut, dit
encore Philippe Samyn, redécouvrir des stratégiesmillénaires. Après tout, “l’énergie quasi gratuite n’aduré que quelques décennies, une paille dans l’Histoire, et a conduit à une architecture débridée. Avantcela, on a vécu durant des millénaires avec une énergie rare, en économisant lesmatériaux et en recyclantsystématiquement les matériaux des bâtiments anciens.”
Il cite l’exemple simple à redécouvrir de la “stratégie de l’oignon” que Philippe Samyn a appliquépar exemple, à une maison en arc de cercle, dansles cantons de l’Est. On divise le bâtiment en différentes zones concentriques en fonction des températures souhaitées. Et on oriente le bâtiment, enorganisant aussi son “ouverture”, en fonction deces zones, avec la réintroduction d’un corridor vitré au sud “isolant” et captant l’énergie solaire.
Le recyclage futur des bâtiments peut impliquercomme dans le passé leur “démontabilité” mais ilexiste aussi maintenant des “insectes gloutons” quipeuvent dévorer proprement et sans (trop de)bruit le béton armé quand on “enlève” un bâtiment, et permettent donc de continuer à utiliserles vertus du béton armé.
Les nanotechnologies peuvent aussi influencerl’architecture comme le montre l’invention de colles nouvelles qui peuvent avantageusement,comme les soudures actuelles très performantes,remplacer les clous, les boulons ou le “clamsage”pour réaliser l’économie de matière des assemblages qui représentent souvent plus de 15 % du volume et du poids total de l’élément assemblé.
Pour économiser les matières premières, ajouteencore Philippe Samyn, on redécouvre les vertusde la légèreté.
Il estime que l’esthétique découlera de ce quepourra faire la technologie. La domotique dont onparle beaucoup (les technologies de l’informationau service du bâtiment), a pour lui, ses limites quisont la fiabilité des logiciels. “J’ai connu des logicielsutilisés sur des engins de chantier qui, une fois enpanne, demandaient qu’on fasse venir un spécialistedu bout dumonde”.
La ville du futur s’inspirerait de certainescités existantes. Sans surprise, elles sontverticales. Etonnantes, elles réintégreront desfonctions aujourd’hui écartées des centresurbains.
Qui serez-vous demain ?
1931102 ÉTAGESInauguration de
l’Empire State Buildingà New York.
Il compte 102 étages.
EVER
ETT/RE
PORT
ERS
1902FLATIRON
Le Flatiron est le premierbuilding de New York.Il compte 22 étages
PHOT
O12/RE
PORT
ERS
1952CITÉ RADIEUSEInauguration dela Cité radieuse,à Marseille,
conçue par Le Corbusier.
GIELEN
/REPOR
TERS
1960BRASILIA
Inauguration de Brasilia,la capitale fédérale
du Brésil,pensée et construitepar Niemeyer et Costa
IMAG
O/RE
PORT
ERS
2008828 MÈTRES
La tour Burj Khalifa,à Dubaï,
atteint 828 m de hautet compte 160 étages.
SOLENT
NEWS/RE
PORT
ERS
Qui serez-vous demain ?
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21- Supplément à La Libre Belgique
Les tours deviendraient des lieux de vie et de sociabilité, créant des liens entre les habitants.
SAMYN
Qui serez-vous demain ?
Philippe Samyn a conçu un modèle théorique de ville polycentrée composée de petites villes de 30000 habitants avec au centre de chacune d’elle une tour de 170 étages
SAMYN
170 étagesDans son étude sur la ville verticale, Philippe Samyndémontre qu’une ville monocentrique fonctionne jusqu’à30000 habitants. Ensuite, le poids des réseaux (eau, gaz,électricité, data, égouts, circulation, routes vers l’école et letravail, etc.) devient tel que la ville doit devenirpolycentrique. “Il faudra aussi, dit-il, ramener les industriesvers la ville en réintroduisant des usines verticales.”Philippe Samyn dessine un modèle théorique de villepolycentrée composée de petites villes de 30000 habitantsavec au centre de chacune d’elle une tour de 170 étages, etautour d’elle, des tours plus petites, reliées entre elles pardes ponts. Cela permettrait de dégager au sol des surfacesimportantes pour le loisir ou la production agricole. Les tourspeuvent devenir non pas consommatrices mais productricesd’énergie (solaire, éolien, géothermie). Il n’y a pas deproblèmes techniques à construire de très hautes tours quiseraient “haubannées” l’une avec l’autre. Il y a certes, pourl’instant, une opposition des gens à l’idée de tours, mais ilestime qu’elle peut être vaincue en concevant des escaliers etdes ascenseurs qui ne sont plus opaques et claustrophobes,mais d’où à chaque instant, on peut avoir des vues surl’environnement comme dans la rue verticale du village demontagne. Ils deviendraient une attraction. Il faut aussiimaginer des tours qui deviendraient des lieux de vie et desociabilité, créant des liens entre les habitants, comme ill’avait dessiné pour son projet de Tour Signal à Paris avec,dans la verticalité, la création d’espaces publics,d’ouvertures, de différences de niveaux. “A Hong Kong déjà,on se marie parfois d’étage à étage. Et à Caracas, quand on aabandonné une tour de 47 niveaux dont le gros-œuvre était toutjuste terminé, elle fut squattée, preuve qu’une tour peut être unchoix pour tous. Finalement penser aux habitants deRiomaggiore à Cinque Terre dont les ruelles s’échelonnent surquinze à vingt étages !” Philippe Samyn espère qu’il n’y aurapas qu’en Chine où l’on testera un jour cette idée de villeverticale. Et il rappelle que “ce n’est pas parce que les utopiesdes années 50 ne se sont pas réalisées, qu’elles ne seréaliseront pas un jour.” Des utopies parfois proches de laville verticale
Epinglé
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22 Supplément à La Libre Belgique -
Les nouvellesvoies d’accèsà l’information
L’ information déborde de partout. Elleforme un flot ininterrompu qui a tendance à submerger tous ceux qui “veulent savoir”. Victimes d’infobésité, certains se détournent de cette montagne
de news aux allures de plus en plus monstrueuses;au risque de se couper de la marche du monde et dese réfugier dans un monde coupé des réalités.D’autres, encore nombreux, font de la résistance ettentent de trouver les voies qui les mèneront versune meilleure compréhension de ce qui se joue iciet làbas, maintenant et demain. Ce sont les “consommateurs d’infos”. Qui sontils ? Comment fontils ? Que cherchentils ? Où sontils ?
Plus que jamais, ce “consommateurclientusager” est roi. Il dicte sa loi. L’ère médiatique est au “ceque je veux, quand je veux et où je veux !”. C’estdonc bien lui qui impose les nouveaux contours de la grande “fabrique de l’info”. Bousculés,groupes de médias et journalistesse dotent de nouveaux outils(voir cicontre). Ils s’adaptenttant bien que mal aux nouvellesdemandes et aux nouveaux comportements, d’autant plus que lespros de l’info n’ont plus le monopole de la production de contenus.
Digital, mobile et socialAlors, qui est ce consommateur, client, usager
d’infos ? Dans un rapport paru en juin de cette année (1), l’institut Reuters d’étude du journalismenous en livre les contours. Sa consommation desmédias est devenue très clairement “digitale”, “mobile” et “sociale”. On assiste à une explosion del’usage des smartphones “téléphones intelligents”)et des tablettes pour accéder aux infos en tous genres. Un même usager combine d’ailleurs les supports : selon l’endroit où il se trouve, il fera usage deson smartphone, de sa tablette ou de son ordinateur portable pour accéder aux contenus qu’il convoite, par l’intermédiaire d’applications ou de sites.Il optera en priorité pour les contenus gratuits. Maisne le croyez pas radin : lorsqu’il veut un contenubien précis, et s’il a la garantie qu’il en aura pour sonargent, il mettra volontiers la main au portefeuille.
L’usager, en tout cas, ne se laisse plus aussi facilement séduire par la seule réputation des “marques”média. “Quand j’interroge mes étudiants sur la manière dont ils s’informent, la réponse est très claire : ils
suivent avant tout les recommandations de leurs amissur les réseaux sociaux”, indique Alain Gerlache,journaliste “médias” à la RTBF et maître de conférences à l’Université de Liège. Cette tendance defond bouscule tout l’univers médiatique, notamment en matière de “hiérarchisation des infos”, estimetil. La nouvelle génération –celle des “digitalnatives”– n’accède plus aux médias par les portesd’entrée des sites des journaux, des télés ou des radios, mais “par la fenêtre, la porte du garage ou le soupirail”. Concrètement, c’est le réseau social (Facebook, Twitter, etc.) qui constitue la voie d’accès versles news.
La recommandation de ses pairsAutres traits caractéristiques de ce consomma
teur d’infos : il aime prendre part aux discussionsen ligne et partager ce qu’iltrouve digne d’intérêt. “Noussommes entrés dans un univers derapport de forces entre individus”,diagnostique Damien Van Achter, “journalisteentrepreneur” etprofesseur à l’Ihecs. “Le levier leplus puissant, sur le réseau social,est devenu la recommandationfaite par ses pairs. Quand on veuts’informer, on se connecte à Facebook pour y voir ce qu’il y a sur son“newsfeed” (fil d’actu).Mais on veut
aussi dialoguer, prendre part aux discussions et partager tout ce qu’on veut recommander aux autres”.
Dans cet univers de plus en plus numérique et interactif, médias et journalistes sont contraints à seréinventer rapidement, au risque de disparaître purement et simplement des radars de l’info. De nouvelles manières de “raconter” et de “mettre enscène” l’info apparaissent. “Comment, dans les rédactions, vaton parvenir à offrir des expériences d’infosimmersives, sensorielles, pédagogiques, etc., qui permettront de recréer une confiance avec son public ?”,résume Damien Van Achter.
Pour ces deux experts, l’info n’est plus une question de support et de marque média. Ce qui importe, désormais, c’est la recommandation et lepartage de contenus que la communauté de sespairs juge pertinents, Qu’il s’agisse de textes, d’images, de sons,… Et si tout converge dans un “contenuenrichi”, c’est encore mieux.
Pierre-François Lovens
U (1) http://www.digitalnewsreport.org/
1,3MILLIARD DE FACEBOOKIENS
Un peu moins de 3 milliards depersonnes sont connectées àInternet. Parmi elles, plus de
1,3 milliard sont sur Facebook. AvecGoogle, c’est devenu une porte
d’entrée déterminante vers les news.
Tous producteurs, tous émetteurs, tous relais.L’information n’a jamais été si foisonnante. Lamultiplication des canaux augmente l’effetd’écho. Dans ce qui pourrait facilement devenirun fouillis, l’avenir ne serait-il pas au tri ?
Qui serez-vous demain ?
1845ROTATIVE
Richard Hoe crée unsystème de rouleauxcylindriques allié à un
mouvement rotatif, ce quipermet une impressionbeaucoup plus massiveque son ancêtre, lapresse cylindrique.
MAT
HEWBR
ADY-LIBRA
RYOF
CONG
RESS
1631LA GAZETTE
Théophraste Renaudot,médecin de Louis XIII,
obtient le monopole de lapresse. Le 30 mai, illance “La Gazette”,considéré comme le
premier journal français. D.R.
1980CNN
Cable News Network(“réseau câblé
d’information” enfrançais) est fondée parTed Turner. CNN introduit
le concept de l’info24 heures sur 24. CN
N
2001LALIBRE.BE
“La Libre Belgique”débarque sur Internet.Fin 2014, on y recense,chaque jour, 155000“browsers” uniques,195000 visites et
700000 pages vues. D.R.
2004FACEBOOK
La première version du“réseau social” est lancée
le 4 février par desétudiants de Harvard,
dont Mark Zuckerberg. En2010, ce dernier est
désigné “Personnalité del’année” par le “Time”.
FACE
BOOK
Qui serez-vous demain ?
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23- Supplément à La Libre Belgique
Qui serez-vous demain ?
S’ORGANISER
Le journaliste d’aujourd’hui est déjà demain,donc hyperconnecté. Il synchronise tous sesécrans (ordinateur, smartphone, tablette),ses carnets d’adresse et ses agendas –
agenda personnel, professionnel et agendacommun avec les collègues de son service.
- > L’app du chef ? Sunrise couplée àToDoist, pour ne rien oublier et ne jamais
faire double agenda.
RÉDIGER
Fini les carnets de note. Unjournaliste de terrain peut écrire
directement sur son téléphone ou satablette, en ajoutant images et sons et
envoyer le tout à son journal enquelques secondes. Il peut ensuiteréécrire un article sur son ordinateuren récupérant ses contenus. Mieux :
les algorithmes de certainesapplication retrouvent
automatiquement ses articlesantérieurs sur le même sujet.
- > L’app du chef : Evernote, qui permetle travail collaboratif, et ses add-on
Web Clipper et EverClip pour archiverdepuis le web.
ENREGISTRER
Tablette et smartphone (et demain i/e-watch) enregistrent. Des apps permettentde prendre notes pendant un entretien,avec un marqueur temporel, qui offre ungain de temps à la retranscription. Il
existe aussi des apps de reconnaissancevocale, qui retranscrivent en direct uneconversation. Encore imparfaites, elles
deviendront vite fiables.- > L’app du chef : Audionote, à la fois
enregistreur et carnet de note.
PHOTO ET VIDÉO
Nos écrans mobiles sont aussi appareilsphotos et caméras, d’une qualité largementsuffisante pour le web. Avec une coque(comme le padcaster) idoine, une tablettepeut être fixée à un pied de caméra ou à unmonopod, pour une meilleure stabilité.Avec un micro professionnel, elle est unparfait équipement audiovisuel qui tientdans un sac plus petit que celui d’unphotographe. Les” smart glasses”
rempliront bientôt un office similaire.- > L’app du chef : iMovie (Apple Friendly),banc de montage virtuel hyper efficace etintuitif, et PixlR, éditeur photo en ligne.
STOCKER ETPARTAGER
Les apps professionnellessauvegardent directement dansleur propre cloud. A défaut, lesclouds classiques type GoogleDrive ou Dropbox permettent departager des contenus avec descollègues. Les compresseurs type
iZip trasnfèrent les fichiersvolumineux. Des apps commeEvernote permettent le travail àquatre ou six mains dans un
même document. Pratique pourcouvrir un événement en direct.- > L’app du chef : Jolicloud, quipermet de gérer tous ses clouds
dans la même app.
AGRÉGER ETDIFFUSER
Aujourd’hui, le flux des infos ressembleaux chutes du Niagara. Pour les filtrer etne surfer que sur les eaux calmes d’unétang, le journaliste peut recourir auxagrégateurs de contenus. Tweetdecks
ou Hootsuite offrent une vuesynthétique de vos réseaux sociaux etpermettent des recherches ciblées.
IFTTT. com ou dlvr.it font travailler lesalgorithmes du web pour vous en
alimentant vos réseaux sociaux et voscloud. (A.Lo.)
- > L’app du chef : Cloze. Bienprogrammée, elle devient la meilleurerevue de presse. La mal nommée OneMore Tab cible exclusivement les sitesfrancophones.
La boîte à apps du journaliste 2.0Alain Lorfèvre
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